Édition 9 - 3 novembre

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Édition du lundi 3 novembre 2014 | VOLUME LXXXII N O 9 - Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa - FACEBOOK www.facebook.com/LaRotonde.ca TWITTER @LaRotonde WEB www.larotonde.ca Sports et bien-être Entrevue avec Luc Gélineau p. 13 Arts et culture Troupe de danse p. 9 Assemblée activiste UNE PREMIÈRE MARQUÉE PAR ANGELA DAVIS

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Édition du lundi 3 novembre 2014 | VOLUME LXXXII NO 9

- L e j o u r n a l i n d é p e n d a n t d e l ’ U n i v e r s i t é d ’ O t t a w a -

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WEB www.larotonde.ca

Sports et bien-êtreEntrevue avec Luc Gélineau p. 13

Arts et cultureTroupe de danse p. 9

Assemblée activiste

UNE PREMIÈRE MARQUÉE PAR ANGELA DAVIS

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L

TABLE DES MATIÈRES

Actualités

Qui est Canadien? 3Assemblée Activiste 4Étudiants impliqués dans la campagne 6Événements de la semaine 6Survol des élections municipales 7Revue de presse 7Département des campagnes de la FÉUO 8Chronique 8

Arts et culture

Danse contemporaine 9Marie-Jo Thério et Philippe B 9Mounties 10Mieux connaître sa scène 11Calendrier culturel 12Romain Gary 12

Sports et bien-être

Entrevue avec Luc Gélineau 13Soccer 14Rugby 15Basketball féminin 16Entrevue avec Andy Sparks 17Résumé de la fin de semaine 18

Opinion

Lettre de Gabriel Gonthier-Dubue 19

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ÉditorialComité éditorial de La Rotonde [email protected]

Repenser l’activismeLa tenue de l’Assemblée activiste

des derniers jours ainsi que la ve-nue des Assemblées générales, sur le campus de l’Université d’Ottawa (U d’O), donnent une voix aux étu-diants et créent un moment propice pour réfléchir l’activisme. La néces-sité d’actions directes s’opposant à l’establishment et la gouvernance éli-tiste de notre campus nous poussent à nous arrêter sur les barrières qui freinent les luttes estudiantines.

Sur un campus où il n’y a plus de lieu apte à rassembler la communauté étudiante, les défis sont nombreux pour unir les voix dé-sireuses de remettre en question les assises de l’U d’O. Dans ce contexte, des initiatives comme celle de l’Assemblée activiste, que nous saluons, ont beaucoup à apporter à la communauté universitaire.

Revendiquer l’espace Le discours d’Angela Davis, à l’ouver-

ture de l’Assemblée, ouvre la porte à une réflexion importante sur l’activisme. Son témoignage nous laisse devant un constat difficile : l’invisibilité de nos problèmes.

Au cœur des contestations des Black Pan-thers aux États-Unis, alors que les luttes occupaient les rues, la nécessité de reven-diquer était bien visible. Les injustices oc-cupaient un espace au quotidien, un simple trajet d’autobus montrant l’étendue des inégalités de façon brutale. Les grands pro-blèmes d’aujourd’hui, tels que la dette étu-diante, ne sont pas aussi évidents.

Bien d’autres contestations souffrent de la même intangibilité. La situation est élo-quente, notamment pour les enjeux qui ont maintenant une étendue mondiale, comme les problèmes environnementaux. Par exemple, le regroupement UOttawa sans fossile, qui milite pour un désinvestissement des sables bitumineux, témoigne de la pro-blématique. Aucun étudiant n’est confronté à un lieu où il peut avoir un sens des consé-quences qu’ont les investissements de l’U d’O, particulièrement dans le cas des com-pagnies minières et pétrolières. Les déchets toxiques des sables bitumineux sur la pe-louse de Tabaret (maintenant en bonifica-tion) changeraient l’opinion de plusieurs.

Il est plus difficile de rejoindre les acti-vistes dans leur quotidien si les causes à sou-tenir et les conséquences de l’inaction sont invisibles.

La dette étudiante, gonflée par les hausses des frais de scolarité que le Bureau des gou-verneurs a adoptées lors des neuf dernières années, est un autre élément invisible. Au-cun endroit n’est associé à la dette. Ainsi, il est plus difficile de trouver un lieu pour re-vendiquer et se mobiliser, d’où l’impératif d’entretenir des dialogues sur le sujet. Du

même coup, de briser la honte qui y est as-sociée.

Saisir l’occasionL’idée que la contestation soit quelque

chose de violent est au centre des difficul-tés que l’on éprouve pour mobiliser la com-munauté universitaire. Même si remettre en question dérange, il faut maintenant accepter que la passivité est beaucoup plus dérangeante. Repenser l’activisme qui en-toure la communauté universitaire pour le voir comme un acte libérateur plutôt que condamnateur est inéluctable, considérant les principes de justice sociale que les acti-vistes mettent de l’avant.

De plus, au cœur même des probléma-tiques les plus stagnantes de l’U d’O, on trouve des barrières aux changements. Lorsque la haute administration explique que les membres du Bureau des gouver-neurs n’ont pas à répondre aux questions des étudiants parce qu’ils occupent leur siège sans compensation monétaire, la dis-tance entre étudiants et décideurs est plus qu’inquiétante. Cette relation est un frein important quant à la création de cet espace où les activistes peuvent s’adresser aux dé-cideurs.

Les propositions de regroupements po-litiques qui se détachent de la norme en contestant le statu quo, telle l’Association des étudiantes et étudiants marxistes de l’Université d’Ottawa, tendent à ne pas être considérées assez sérieusement. Toutefois, il ne faut pas oublier que c’est en partie grâce à cette dernière, qui a mis en branle un ré-férendum afin que nous puissions avoir la chance de nous exprimer lors d’Assemblée générale.

L’activisme doit être repensé car il ne doit pas être vu comme une lutte personnelle, malgré ce que des problèmes comme celui de la dette suggèrent. Comme le soulignait Angela Davis dans son ouverture de l’As-semblée, on ne peut être activiste lorsqu’on est seul.

Le 17 novembre, les premières Assem-blées générales qui regrouperont tous les étudiants de premier cycle auront lieu au Centre des congrès d’Ottawa. Créons un espace pour une convergence des revendi-cations.

L’Assemblée activiste est un premier pas, mais ces discussions ne peuvent s’entretenir que pour quelques jours, par une poignée de militants. Allez-vous vous joindre aux dé-bats? Si elle est proposée, appuierez-vous la grève?

IllustratIon : andrey Gosse

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Actualités

3www.larotonde.ca

Christopher Bernard [email protected]

Clémence Labasse [email protected] @LaRotondeClem

« Qui est Canadien ? ». C’est le sujet brûlant sur lequel une cin-quantaine de personnes réunies mardi soir ont voulu en apprendre plus, lors d’une soirée organisée par le mouvement Justice for Dee-pan. Barbara Jackman, avocate spécialiste des questions d’immi-gration et des droits des réfugiés, s’est rendue à l’Université d’Ot-tawa pour discuter de la nouvelle définition de la citoyenneté depuis l’adoption récente de la loi C-24.

« En juin dernier, le gouvernement du Canada a adopté la ‘‘loi renforçant la ci-toyenneté canadienne’’. Et s’il y a une chose que vous devez concéder à ce gou-vernement, c’est qu’il est excellent avec les tournures, car cette loi ne renforce rien du tout ». Voilà comment Barbara Jackman a attaqué la conférence de mar-di soir.

La loi C-24 a été adoptée en juin 2014, quelques mois après que le projet ait été déposé en février de la même année. De nombreux organismes de défense des droits humains avaient alors marqué leurs contestations. Cette loi peut se com-prendre en deux parties : elle rend la ci-toyenneté canadienne plus difficile à ob-tenir, mais aussi plus facile à perdre.

Elle allonge la période avant de pou-voir acquérir la nationalité, mais surtout, elle donne un pouvoir discrétionnaire au gouvernement pour dépouiller des Cana-diens, accusés de certaines infractions pé-nales, de leur citoyenneté. Les personnes ainsi dépossédées n’ont plus de droit d’appel sur la décision.

Mme Jackman tient à souligner les trois problèmes fondamentaux que soulève la loi C-24 selon elle : « De un, il n’y a pas de procès. Le ministre de l’Immigration en-voie une lettre et la personne est déchue de sa nationalité. De deux, les raisons pour enlever la citoyenneté d’un Cana-dien ne sont plus uniquement le fait que celle-ci ait été obtenue par la fraude, mais inclue maintenant des motifs criminels. De trois, cela ne concerne pas unique-ment les Canadiens naturalisés, mais éga-lement des citoyens nés sur le territoire ».

Les infractions mentionnées présen-tement dans la loi C-24 sont celles qui attesteraient d’un manque de « loyau-té envers le Canada ou les institutions canadiennes », à savoir l’espionnage ou la trahison, les actes terroristes (au Canada ou à l’étranger), ou l’engagement avec un groupe officiellement en guerre contre le Canada.

L’avocate rappelle que, selon la loi, la notion de terrorisme reste vague. Ain-si, elle explique que « les activistes de Greenpeace qui avaient escaladé un ba-teau russe en 2013 auraient pu perdre leur citoyenneté si cette loi avait été en effet, car ce genre d’acte est considéré ter-roriste. On leur aurait trouvé un parent ou grand-parent d’une autre nationalité, et ils auraient pu perdre la citoyenneté canadienne ».

« C’est une pente glissante », déclare l’avocate. « À partir du moment où l’on dit qu’une personne née sur le sol ca-nadien peut perdre sa citoyenneté pour de la criminalité, tout n’est plus qu’une question de la définition qu’on apporte à la criminalité. Pour le moment, c’est un certain type qui a été souligné, plus tard ça en sera d’autres : le crime organisé, la criminalité grave, et ainsi de suite ».

Elle ajoute : « Le véritable effet de cette loi, en plus de dénuer de sens la notion de citoyenneté, qui ne devient plus qu’une

affaire de statut, a été de parvenir à éti-queter les Canadiens comme des étran-gers. Ils ont recadré le débat, de façon à ce qu’on ne les considère pas ‘‘vrais Ca-nadiens’’ même s’ils sont de la première ou de la seconde génération, parce qu’ils sont ‘‘étrangers’’. Voilà le pouvoir qu’a ce gouvernement ».

Le cas de Deepan BudlakotiLe gouvernement du Canada n’a pas

attendu l’adoption de la loi C-24 pour dé-choir Deepan Budlakoti de sa citoyenne-té. L’homme de 25 ans, pour qui la soirée de conférence et de collecte de fonds était organisée, est apatride depuis 2010 et vit sous menace d’expulsion vers l’Inde, un pays où il n’a jamais vécu.

Né à Ottawa en 1989 de parents immi-grants indiens, Deepan Budlakoti n’avait jamais douté de sa citoyenneté. Il possède un acte de naissance, et à l’âge de 14 ans, il recevait son premier passeport, privi-lège accordé aux citoyens canadiens seu-lement.

Il y a quatre ans cependant, alors que M. Budlakoti purgeait une peine pour transfert d’armes à feu, il a soudainement été informé qu’il n’était en fait pas Ca-nadien, car, selon les autorités, étant né de parents diplomates, il n’aurait jamais reçu la nationalité. Il s’est depuis retrouvé

privé d’assurance sociale, privé du droit de travail, privé de tout droit.

Depuis, M. Budlakoti est en bataille ju-diciaire constante contre le gouvernement du Canada pour retrouver sa citoyenne-té. Yavar Hameed, avocat de Budlakoti, explique que, d’un point de vue factuel, l’Inde a déjà confirmé que les parents ne travaillaient plus à l’ambassade quand il est né et qu’il est donc, comme tout autre enfant né sur le territoire, citoyen. Et il ajoute que, « même s’il n’était pas ci-toyen, le Canada aurait tout de même la responsabilité de l’intégrer en tant que tel, car c’est l’erreur de l’état s’il a été trai-té comme un citoyen pour deux décennies pour en être ensuite privé ».

Pour Amnesty International, la déci-sion du Canada sur le cas de Budlako-ti « va à l’encontre des engagements du pays envers les droits humains interna-tionaux en lien avec le statut d’apatridie, et conduit à d’autres violations de droits humains », comme l’organisme l’a écrit dans une lettre au ministre de l’Immigra-tion et de la Citoyenneté, Chris Alexander.

Sur cette affaire, le ministre n’a com-muniqué qu’une déclaration, par le biais de son attaché de presse, affirmant que le cas de Budlakoti était « en ligne avec les récentes réformes de la Loi sur la Citoyen-neté ».

Une soirée avec Barbara Jackman : qui est Canadien?

Quand la citoyenneté devient arbitraire

CrédIt photo : ayoub ben sessI

L’avocate Barbara Jackman est venue discuter de la citoyenneté canadienne depuis l’adoption de la loi C-24.

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Actualités [email protected] novembre 2014

[email protected]

CrédIt photo : ayoub ben sessI

Angela Davis fut l’une des conférencières à l’Assemblée activiste qui avait lieu à l’Université d’Ottawa.

Assemblée activiste

Une première pour les militants Frédérique Mazerolle [email protected]

L’Assemblée activiste, un projet développé par la Fédération étu-diante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) et l’Association des étu-diants diplômés de l’Université d’Ottawa (GSAÉD), a rassemblé des militants à travers une série d’ateliers, de jeudi à samedi de la semaine dernière. L’événement avait pour but de sensibiliser la population étudiante à des enjeux importants, tels que le sexisme, l’homophobie, le racisme et le co-lonialisme.

Une initiative de la FÉUO et de la GSAÉD

« À ma connaissance, c’est la première Assemblée s’intéressant aux enjeux de justice sociale sur le campus de l’Univer-sité d’Ottawa, regroupant les étudiants des premiers cycles et des cycles supé-rieurs et organisée par les deux associa-tions étudiantes principales sur le cam-pus », explique Gabrielle Ross-Marquette, commissaire aux affaires externes de la GSAÉD.

Cette campagne, érigée par les deux associations, a voulu non seulement pro-mouvoir le travail des activistes en justice sociale sur le campus, mais également in-former les gens au sujet des divers enjeux, dont certains auxquels certaines minori-tés sur le campus sont confrontées.

Les étudiants étaient invités à soumettre leurs idées pour les ateliers et les discus-sions. « Puisque toutes les soumissions d’ateliers par les membres de la commu-nauté universitaire étaient en lien avec les réalités vécues par les membres étudiants et les objectifs de l’Assemblée, toutes les propositions furent acceptées cette an-née », ajoute Mme Ross-Marquette.

Parmi les ateliers et les discussions of-ferts le 31 octobre et le 1er novembre, plu-sieurs portaient sur des thèmes comme la culture du viol, l’approbation culturelle (qui est notamment un problème récurant durant la période de l’Halloween) et le ra-cisme anti-arabe.

La FÉUO satisfaite des événementsSuite à une rencontre à l’échelle provin-

ciale avec la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants est venue l’inspi-ration pour les deux associations de créer leur propre Assemblée activiste.

« On voulait non seulement équiper nos étudiants ici sur comment bien faire de l’activisme sur le campus et vraiment avoir la liberté de centraliser les discus-sions sur différents enjeux qui nous sont pertinents », explique Nicole Desnoyers, vice-présidente aux communications de la FÉUO.

Les ateliers offraient aux étudiants l’oc-casion d’en apprendre plus sur certains enjeux, comme la manière d’encourager les propos antiracistes ou les revendica-tions des droits de personnes ayant un handicap, ainsi que des ateliers visant à

offrir des outils aux étudiants qui veulent militer, par exemple en utilisant les mé-dias sociaux dans le cadre d’une cam-pagne activiste.

« On voulait faire un “mix” où les étu-diants quitteraient l’Assemblée avec beaucoup d’informations et de nouvelles connaissances sur des enjeux qui ne sont pas nécessairement pertinents pour un étudiant en question, ainsi que des outils pour aller dans les communautés et faire le travail d’activiste eux-mêmes », ajoute la vice-présidente.

Durant l’assemblée, tous les repas étaient fournis par les deux associations pour rendre l’événement plus accessible.

Au nom de la FÉUO, Nicole Desnoyers se dit satisfaite du déroulement de l’évé-nement. « Souvent, on pense que c’est seulement au niveau des associations étu-diantes, de la FÉUO ou de la GSAÉD que se fait l’activisme, mais ce qu’on a vu cette fois, ce sont des étudiants de partout sur le campus, venant de différentes commu-nautés et différents programmes. Alors, il est important de dire que l’activisme se base d’un bout à l’autre du campus », conclut-elle.

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Actualités [email protected] 3 novembre 2014

larotonde.ca [email protected]

CrédIt photo : ayoub ben sessI

Angela Davis, activiste connue des années 1960 et 1970, était de passage à l’Assemblée activiste, à l’Université d’Ottawa,

Assemblée activiste

« L’activisme doit se faire en communauté »-Angela Davis

Frédérique Mazerolle [email protected]

L’Assemblée fut lancée par la conférence d’Angela Davis, fi-gure activiste des années 1960-1970 et anciennement profes-seure émérite à l’Université de Californie à Santa Cruz. Cette conférence a également fait par-tie d’une campagne déjà mise en place par la FÉUO, soit la cam-pagne « Dans ma peau », qui a pour but de sensibiliser les étu-diants aux dangers du racisme.

La conférence a eu lieu au Centre Bronson, un centre communautaire pouvant accueillir près de 900 per-sonnes. L’évènement a attiré bon nombre d’étudiants, remplissant le premier étage de la salle. Les étudiants et les gens de la communauté pou-vaient s’inscrire à l’évènement jusqu’à quelques minutes avant le début de la conférence.

Angela Davis a connu un parcours assez difficile. Originaire d’une famille noire, elle est née à Birmingham, dans l’état de l’Alabama, connu pour ses conflits raciaux. Même si elle n’amorce pas son autobiographie en relatant le début de son enfance, elle admet tout de même que son intérêt pour l’acti-visme se serait développé dès son plus jeune âge, alors qu’elle et ses amis s’amusaient à cogner aux portes des fa-milles blanches sans se faire prendre. « Même si ce jeu paraissait innocent, il nous montrait à nous défendre contre l’oppression et le règne de la ségréga-tion », raconte-t-elle durant sa confé-

rence. C’est suite à son retour d’Europe, où

elle a eu la chance d’étudier à l’Uni-versité de Frankfurt, en Allemagne, qu’elle a vraiment commencé à s’im-pliquer dans l’activisme radical. Deve-nue membre du parti communiste des États-Unis en 1969, elle s’est alors iro-niquement fait renvoyer de son poste de professeure de philosophie marxiste à l’Université de Californie à Los Ange-les, alors que Ronald Reagan, qui de-vint le 40e président des États-Unis en 1981, était gouverneur de la Californie. Elle était également associée au Black Panther Party.

Puis, en 1970, les choses se sont réel-lement corsées. Une attaque perpé-trée par Jonathan Jackson, un ami de Davis, alors âgée de seulement 17 ans, lui causa bien des problèmes. Celui-ci avait alors causé une fusillade dans

une salle d’audience en Californie avec une arme qui appartenait à Davis. Elle fut accusée de trois crimes capitaux, soit pour meurtre, pour enlèvement, et pour conspiration, trois crimes aux-quels elle n’avait pas participé.

Suite à ces accusations, Davis s’est enfuie partout aux États-Unis, essayant de semer les autorités qui étaient à sa recherche. « Ce n’était pas du tout ro-mantique comme on pourrait le croire, c’était en fait terrifiant », a-t-elle expli-qué. Elle fut plus tard arrêtée et passa 16 mois en prison, alors qu’elle était innocente.

Malgré tout ce qui lui est arrivé, Angela Davis insiste sur le fait qu’elle préfère que les gens se rappellent des campagnes et de l’organisation des ac-tivistes pour la faire sortir de prison au lieu de tout simplement se rappeler d’elle comme personne, car ce sont les

gens qui se sont ralliés derrière elle qui ont fait la différence.

Lorsqu’on lui demande si elle a gar-dé certains regrets par rapport à son passé, elle leur répond que c’est à tra-vers l’activisme qu’elle a appris à vivre. « Quelle meilleure vie aurais-je pu vivre? », affirme-t-elle.

Suite à sa conférence, plusieurs étu-diants lui ont demandé conseil au sujet de leur propre compagne et sur la ma-nière de les gérer.

« L’activisme, ce n’est pas quelque chose qui se décrit en dix points. Ce n’est également pas qu’une seule chose, mais bien des interactions et des inter-jections entre plusieurs enjeux. Le pa-triarcat, l’homophobie, le racisme, ces enjeux sont tous reliés. […] Maintenant est le moment d’imaginer et de lutter pour un monde meilleur pour nous tous », a-t-elle répondu.

« L’activisme, ce n’est pas quelque chose qui se décrit en dix points. Ce n’est éga-lement pas qu’une seule chose, mais bien des inte-ractions et des interjections entre plusieurs enjeux ».

- Angela Davis

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Actualités [email protected] novembre 2014

[email protected]

LUNDI 03

17 h 30 à 19 h 30 : Réunion du Bureau des gouverneurs de l’Uni-versité d’Ottawa, TBT 083.

MARDI 04

17 h 45 : Atelier sur le réseau Lin-kedIn, FSS 4007.

MERCREDI 05

12 h à 13 h : Possibilités de béné-volat en groupe dans la région, FSS 120.

17 h 25 à 19 h : Groupe de soutien LGBTQ+, 100, rue Marie-Curie.

JeudI 0612 h à 13 h 30 : Ethnic, Linguistic and Religious Minorities in Europe, conférence du Centre d’études de politiques internationales, 90, rue Université. (en anglais seulement)

Événements de la semaine

Christopher Bernard [email protected] @ChrisBernardLR

Alors que pour plusieurs rési-dents d’Ottawa et plusieurs étu-diants sur le campus la campagne électorale municipale ne revêt que très peu d’importance, pour cer-

Élections municipales 2014

Des étudiants impliqués dans la campagne

tains étudiants de l’Université d’Ottawa (U d’O), celle-ci était une occasion de rêvée pour s’impli-quer. La Rotonde s’est entretenue avec quelques acteurs de la cam-pagne précédente pour comprendre pourquoi et comment ils se sont im-pliqués.

Tous ne commencent pas à s’impliquer dans la vie politique de la même manière. Pour Shane Mackenzie, étudiant à l’U d’O en administration publique, c’est au travers d’amis qu’il a commencé à s’inté-resser à la politique locale. « Lorsque je suis arrivé à Ottawa, en 2010, il y avait déjà une campagne électorale. Mes amis étaient impliqués avec Jim Watson et je les ai vus célébrer la victoire. Je me suis dit que la prochaine fois, je ferai partie de ça et c’est comme ça que j’ai commencé à m’impliquer cette année », explique-t-il.

Pour Patricia Chehade, elle aussi étu-diante à l’U d’O au baccalauréat en sciences sociales, c’est en rencontrant un candidat qu’elle a voulu s’impliquer. « J’ai rencontré Mathieu Fleury lors de la Saint-Patrick à la Mission d’Ot-tawa. Il venait faire le serveur pour les personnes sans-abris. Ça m’a intriguée quant à son rôle de conseiller et, finale-ment, j’ai appelé son bureau pour faire du bénévolat », raconte l’étudiante.

Les raisons de s’impliquer sont aus-si très variées. Pour Shane, appuyer Jim Watson était évident. « Étant présent à Ottawa durant les dernières années, j’ai vu que Jim Watson était un maire impli-qué dans tout ce qui se passe dans la ville. Je me suis vraiment rendu compte que c’était le genre de candidat que je vou-lais appuyer et c’est pour ça que j’ai voulu m’impliquer », affirme-t-il.

Selon Mathieu Fleury, conseiller réélu du district Rideau-Vanier, l’implication des étudiants dans la campagne électo-rale est primordiale. « Il y a beaucoup d’éléments de la politique municipale qui touchent directement à la vie des

étudiants, c’est important qu’ils s’im-pliquent. L’U d’O étant dans mon district, j’essaye d’avoir une approche qui inclut le plus possible les étudiants », souligne le conseiller. Cette approche montre, en par-tie, l’importance que le campus a eue dans la campagne de l’élu.

C’est ce qu’explique Patricia, qui était chargée, avec d’autres bénévoles, de la promotion de la campagne sur le cam-pus ainsi que de s’occuper de la station de vote située au 90, rue Université, pour les journées de vote par anticipation. « On a vraiment travaillé fort pour faire un travail de sensibilisation sur le campus avec la campagne de Mathieu [Fleury]. Malheureusement, on a senti qu’il y avait des obstacles sur le campus quant à la dif-fusion de l’information », explique l’étu-diante.

Cette implication de la part des étu-diants demeure cependant très margi-nale. Le taux de participation dans la Côte-de-Sable, l’un des plus bas de la ville, témoigne en grande partie du peu de conscientisation qu’il y a par rapport à la politique municipale.

Malgré tout, les deux étudiants sont heureux de l’expérience qu’ils ont ac-quise durant cette campagne et des enjeux pour lesquels leurs candidats respectifs se battent. « Pour moi, c’est un début, je veux maintenant essayer de m’impliquer plus que ce soit comme un travail dans un bureau de conseillers, ou travailler auprès de l’Université pour favoriser la sensibili-sation aux enjeux municipaux et encoura-ger les étudiants à s’impliquer », explique Patricia, qui participait dans sa première campagne électorale.

Pour Shane, qui est impliqué auprès d’autres organisations politiques, cette campagne demeure tout de même sa pre-mière expérience municipale. Il souhaite maintenant faire continuer le mouvement pour faire en sorte que Jim Watson puisse gagner ses élections s’il décidait de se re-présenter en 2018. Shane conclut finale-ment que « si l’équipe de Jim Watson a besoin de moi pour des événements entre les élections, je serai plus qu’heureux d’ai-der ».

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Actualités [email protected] 3 novembre 2014

larotonde.ca [email protected]

Christopher Bernard [email protected] @ChrisBernardLR

Les Ontariens de toutes les municipalités de la province avaient rendez-vous aux urnes lundi dernier pour élire leurs représentants municipaux pour les quatre prochaines années. La Rotonde fait le point sur les résultats à Ottawa, à Sandy Hill, mais aussi à Toronto, avec ce qui marque la fin d’une cam-pagne à la mairie tumultueuse.

Fleury réélu Dans le quartier Rideau-Vanier, la

population a réitéré sa confiance en Mathieu Fleury, le conseiller sortant, en lui accordant une large majorité de votes. Fleury a effectivement été élu avec un peu plus de 50 % des votes. Un exploit non négligeable, étant donné que Fleury était en compétition avec cinq autres candidats pour le poste.

Le principal intéressé s’est dit tout à fait satisfait du résultat ob-tenu à l’issue du scrutin et enchan-té de la confiance des résidents de Sandy Hill dans son travail. « Fleury faisait face notamment à Marc Aubin et à Catherine Fortin LeFaivre, deux adversaires de taille. Ils ont respectivement réussi à attirer 33 % et 12 % des votes.

Il s’agissait de la deuxième cam-pagne électorale de M. Fleury, qui avait obtenu son premier mandat dans une course âprement disputée, devan-çant son adversaire, le conseiller sor-tant, par un maigre 88 votes. Pour le conseiller réélu, la présente campagne aura donc été plus facile. « Quand on fait quelque chose une deuxième fois, on sait à quoi s’en tenir, on sait quoi améliorer. Cette campagne a été plus facile à organiser, on savait ce qu’on faisait », explique-t-il.

M. Fleury qui est lui-même diplô-mé de l’Université d’Ottawa (U d’O) ne cache pas son désir de voir un plus grand partenariat s’établir entre la municipalité et l’institution. « J’ai-merais voir une collaboration plus étroite entre, par exemple, les dépar-tements de la ville et le programme coop. L’U d’O fait des recherches à la fine pointe de la technologie dont la ville pourrait bénéficier », souligne le conseiller.

Mathieu Fleury avoue qu’il est content de voir M. Watson remporter la mairie, lui qui s’entend particuliè-rement bien avec le maire sortant. Ce-pendant, il précise que lui et le maire ne voient pas tout du même œil. Le dossier du bilinguisme à la Ville d’Ot-tawa et du casino sont deux exemples sur lesquels M. Fleury et M. Watson ne partagent pas le même point de vue. Par contre, comme nous l’assure l’élu, « sur les dossiers où moi et le maire sommes du même avis, il y a aura collaboration ». Peu de changements à Ottawa

Si en 2010 près de la moitié du Conseil municipal avait été élue pour la première fois, cette élection n’en

aura pas été une de renouveau. En ef-fet, seulement huit des 23 conseillers qui forment le nouveau Conseil muni-cipal y mettront les pieds pour la pre-mière fois.

À la mairie, le maire sortant Jim Watson était le grand favori au début de la campagne. Celui-ci faisait face à sept adversaires, cependant un seul faisait figure de réelle opposition, c’est-à-dire Mike Maguire. Ce dernier n’aura pu s’imposer comme une alter-native viable face à Jim Watson qui a finalement bénéficié d’une écrasante majorité des voix, avec un peu plus de 76 % d’appuis de la population otta-vienne. Maguire n’a pour sa part re-cueilli qu’un faible 18 %.

Participation moribondeL’élection municipale n’aura pas

réussi à captiver la population et à faire sortir le vote massivement. Les électeurs n’ont pas été nombreux à être au rendez-vous puisque seule-ment un peu plus que 39 % des élec-teurs inscrits ont exercé leur droit. Comparativement à la dernière élec-tion municipale, il s’agit d’une baisse de 5 %.

La faible participation des électeurs se retrouve aussi dans le quartier de Rideau-Vanier, où seulement 37 % des électeurs ont voté, comparativement à 39 % en 2010. Pour le conseiller du district, il s’agit effectivement d’un problème. « C’est sûr que l’on ne peut pas être satisfaits d’un taux de partici-pation comme celui-là. Je pense qu’il y a plein de facteurs qui font en sorte que les gens ne se sentent pas aus-si concernés qu’au niveau provincial ou fédéral par exemple », soutient M. Fleury.

John Tory élu à TorontoLe 27 octobre aura finalement mar-

qué la fin de l’ère Ford à la mairie de la Ville-Reine. Alors que Rob Ford, le maire sortant, a dû se retirer de la course à la mairie pour des raisons de santé, son frère, Doug, n’aura pas été en mesure de rallier la fameuse « Ford Nation » à sa cause. Il n’aura pu faire mieux qu’une deuxième place, à un peu plus de 60 000 votes du gagnant John Tory.

Ceux qui espéraient le retrait de la vie politique de Rob Ford ne seront donc pas complètement satisfaits puisque celui-ci a tout de même réussi à se faire élire en tant que conseiller. Il demeura donc membre du Conseil municipal pour un autre quatre ans.

Cette campagne électorale qui n’avait pas besoin de plus de contro-verse n’avait cependant pas fini d’en causer après l’annonce des résultats. Plusieurs internautes se sont expri-més sur Twitter pour manifester leur mécontentement face à John Tory, qui a entamé son discours de victoire en français. D’autres partisans de Doug Ford ont pour leur part comparé la victoire de Tory à la venue de l’État islamique au Canada.

Le Toronto Sun, pour sa part, marche sur des charbons ardents pour sa publication d’une caricature jugée par plusieurs de sexiste et raciste. On y voit Olivia Chow, troisième au scru-tin, habillée d’un accoutrement sem-blable à celui de Mao, portant à bout de bras l’habit vide de son mari dé-cédé, Jack Layton. Le Toronto Star a rejeté les accusations, prétextant que c’est le même d’une caricature d’être une exagération.

Élections municipales 2014

Peu de changements à Ottawa, du nouveau à Toronto

Christopher [email protected]

REVUE DE PRESSENoms sexistes bannis des sports intra murauxThe Gauntlet, Université de Calgary

L’Université de Calgary vient d’imposer une prohibition quant aux noms d’équipes sexistes pour les sports intra muraux lors de la prochaine saison. L’initiative provient de Lexi Narowski, une représentante de la faculté des arts de l’Université qui a milité pour le bannissement de ces noms qui, à son avis, perpétuent la culture du viol et les com-portements sexistes. Le programme de sports intra muraux de l’Université de Calgary comportait par exemple des équipes du nom de « Frigid Whore » ou encore « Cunning Stunt ». Ces noms seront in-terdits à partir de la session d’hiver.

Manifestation étudiante en Colombie-BritanniqueThe Ubyssey, Université de la Colombie-Britannique

Plus de 200 étudiants de l’Université de la Co-lombie-Britannique ont exprimé leur désaccord face à une récente décision de l’Université d’hausser les frais de scolarité pour les étudiants internationaux et une augmentation de 20 % des frais pour les étudiants vi-vant en résidence. L’Université a justifié sa décision en comparant ses prix avec ceux des universités de Toronto et McGill. Le mouvement étudiant #iamastu-dent a organisé plusieurs événements pour dénoncer cette décision, dont la marche du 24 octobre.

Accès aux soins de santé inquiétant à l’Universi-té de TorontoThe Varsity, Université de Toronto

De plus en plus d’étudiantes se plaignent du manque de couverture que propose le plan d’as-surance médicament offert par l’Université de To-ronto. Plus particulièrement, c’est le montant alloué aux produits de contraception qui cause problème. Le plan couvre 250 $ par année pour la prise de pro-duits de contraception, mais ne couvre qu’en par-tie les coûts associés au stérilet (420 $) et qui dure cinq ans. La présidente de l’association étudiante de l’Université a avoué que la contraception était un élé-ment important de l’assurance, mais que le montant alloué de 250 $ était un compromis permettant une bonne couverture à un prix raisonnable pour tous.

IllustratIon : andrey Gosse

Page 8: Édition 9 - 3 novembre

Actualités [email protected] novembre 2014

[email protected]

Christopher [email protected]

Étiez-vous au courant que la semaine passée, la Fédération étudiante de l’Unviersité d’Ottawa (FÉUO) tenait un référendum à l’occasion de ses élections partielles? Il est difficile d’imaginer que oui. En effet, la communication entou-rant cette question importante a été complétement déficiente. Malgré tout, la FÉUO a réussi à obtenir le quorum nécessaire. Il lui fallait 5 % des élec-teurs, 7 % se sont exprimés.

Comme le mentionnait mon collègue Alex Jürgen Thumm dans sa chronique de la semaine passée, la FÉUO a un énorme problème de communication. Ce manque de communication devient un problème grave lorsqu’il touche l’exercice démocratique.

La FÉUO n’a pas non plus cru bon de communiquer, ni par Facebook ou Twitter, la tenue de ce référendum. Elle a aussi organisé un débat auquel presqu’aucun étudiant ne s’est présen-té, probablement puisque peu de gens étaient au courant.

La démocratie étudiante à l’Université d’Ottawa (U d’O) est malade. Bien sûr, la FÉUO a atteint son quorum et pour-ra maintenant mettre en application le résultat du vote. Cependant, quelle légi-timité a ce résultat lorsque 93 % de la population étudiante n’a pas donné son opinion? L’exécutif de la FÉUO a été élu l’année dernière avec un taux de partici-pation de 11,6 %, un taux alarmant, sur-tout lorsque l’on prend en considération l’importante campagne qui entoure les élections de la FÉUO. Ce n’est pas parce que l’on atteint le quorum que le pro-blème de participation est réglé.

En tant que syndicat étudiant, la FÉUO a une responsabilité envers les étudiants. Personne ne peut se satisfaire d’un taux de participation aussi désas-treux, année après année. Quand bien même qu’une part de responsabilité re-viendrait aux étudiants lorsque ceux-ci choisissent de ne pas voter, la FÉUO a l’obligation morale de s’assurer au mi-nimum que le maximum de gens soit au courant qu’il se tient un vote.

La FÉUO est certes le représentant légitime des étudiants vis-à-vis les ins-titutions. Mais il revient tout de même à cette organisation à intéresser ses membres aux activités qu’elle propose et surtout à l’exercice démocratique qu’elle présente. Lorsque la FÉUO or-ganise des élections et qu’aussi peu que 10 % des étudiants se sentent préoccu-pés par la question en cause, la situation laisse présager au final une crise de lé-gitimité du syndicat. La FÉUO a le de-voir d’au moins essayer de changer cette culture à l’U d’O et la gestion de ce ré-férendum n’aura été, finalement, qu’un autre exemple.

ChroniqueLe quorum n’est pas assez

Frédérique Mazerolle [email protected]

Plusieurs campagnes de protes-tation et de sensibilisation sont mises en place par la Fédération étudiante de l’Université d’Ot-tawa (FÉUO) au cours d’une an-née universitaire. Par contre, ce ne sont pas tous les étudiants du premier cycle qui connaissent bien le Département des campagnes et son fonctionnement. La Rotonde s’est entretenue avec Vincent Mousseau, coordonateur du Dé-

partement des campagnes de la FÉUO.

Étudiant de troisième année au bac-calauréat spécialisé avec majeure en sciences politiques et mineure en langue et culture italienne, Vincent Mousseau, ainsi que Justine de Jaegher, agissent en tant que coordonnateurs des campagnes. Celles-ci sont comprises dans le volet des affaires universitaires et reviennent donc sous la responsabilité de Chris Hynes, vice-président aux affaires universi-taires. Par contre, tous les membres du Conseil exécutif peuvent interagir en ce qui concerne le développement des cam-pagnes.

« Si on compare les manières dont les différents syndicats étudiants à travers la province gèrent leurs cam-pagnes, la FÉUO se distingue jus-tement par l’existence d’un Dépar-tement qui gère spécifiquement les campagnes », explique M. Mousseau.

« La décision de créer un Département qui s’occupe de la gestion des campagnes à la FÉUO a donc été prise pour offrir aux membres de l’exécutif plus de temps pour travailler sur leurs tâches respec-tives ».

Comment une campagne est-elle adoptée?

Le processus d’adoption d’une cam-pagne a changé au cours des dernières années. Autrefois, le Comité des cam-pagnes, un comité spécialisé, se réu-nissait chaque semestre. La population étudiante avait alors le droit de proposer leurs idées lors des rencontres semes-trielles.

Par contre, avec le retour des Assem-blées générales suite au référendum de mars dernier, ce Comité fut annulé et sa responsabilité donnée aux Assemblées. Les étudiants peuvent donc assister aux Assemblées générales et proposer des idées de campagnes.

« Les campagnes adoptées à une As-semblée générale et les campagnes qui ont déjà été adoptées au Comité des campagnes ont été approuvées par la population étudiante elle-même. Cette approbation ne veut pas dire, par contre, que c’est maintenant aux organisateurs des campagnes de les gérer. L’adoption d’une campagne veut tout simplement dire que la FÉUO a l’appui de la popu-lation étudiante de financer et d’allouer le temps de ses organisateurs à la cam-pagne. La campagne elle-même demeure la responsabilité des étudiants qui l’ont proposée », ajoute M. Mousseau.

« La Fédération étudiante s’engage à créer un dialogue autour de ses cam-pagnes. En tout temps, les membres de notre communauté universitaire peuvent contacter les organisateurs ou l’exécu-tif pour partager leurs opinions sur les campagnes », ajoute M. Mousseau. « Les modifications aux campagnes peuvent aussi être réalisées par d’autres moyens, tels que par les Assemblées générales et le Conseil d’administration ».

Selon le coordonateur, certaines cam-pagnes de la FÉUO ont non seulement eu du succès à l’effet de la population étu-diante, mais ont également apporté des résultats souhaitables et concrets.

« Les étudiantes et étudiants engagés par notre campagne contre les hausses des frais de scolarité ont été intégraux pour empêcher le Bureau des gouver-neurs de l’Université d’adopter une mo-tion qui aurait haussé les frais de scola-rité pour quatre ans en mai 2013. À la suite d’une mobilisation massive de la population étudiante, l’Université avait choisi de n’adopter qu’une hausse pour une année. De même, les campagnes de la FÉUO étaient intégrales en bloquant la mise en place d’un code de conduite non-académique en 2008, un code qui aurait vu des pénalités académiques pour des activités non-académiques », explique M. Mousseau.

Département des campagnes de la FÉUO

Les Assemblées générales adopteront les nouveaux mouvements

CrédIt photo : ayoub ben sessI

Vincent Mousseau, coordonateur du Département des campagnes de la FÉUO.

Page 9: Édition 9 - 3 novembre

Alexandre Millaire et Didier Pilon [email protected]

Arts et culture

www.larotonde.ca 9www.larotonde.ca

CrédIt photo : MayseM atyaouI

La troupe de danse contemporaine d’Ottawa a offert une pré-première de Les billes, d’Anick Bouvrette.

Didier Pilon [email protected]

Marie-Jo Thério et Philippe B ont servi de cobayes, jeudi dernier, pour la première édition des Ren-

contres inédites de La Nouvelle Scène.

La prémisse est captivante : deux musi-ciens-interprètes se rencontrent pour une seule journée, ne pratiquent que quelques heures, et se retrouvent devant la foule pour un spectacle semi-improvisé. Tel est le concept mis de l’avant par Marcel Aymar, qui essaye à contre-courant de

faire valoir l’expérience unique et incom-parable du « live ».

De prime abord, certains ont douté de cette première recette, affirmant que Marie-Jo Thério et Philippe B n’ont que peu de points de repère communs. Pour-tant, les deux partagent une honnêteté simple et marquante. En effet, ils partent d’observation quotidienne, parfois même banale, et parviennent à dégager toute la complexité émotive qui se rattache à la chose. Bien sûr, la Monctonienne le fait à sa manière instinctive et imprévisible alors que le Rouynorandien présente une décomposition cérébrale caractéristique d’un individu qui vit un peu trop renfer-mé dans sa tête. Toutefois, il faut noter la similarité de l’œuvre : minimaliste et d’une beauté nue.

La soirée a été divisée en deux sections. Dans un premier temps, les artistes en question ont présenté leur matériel solo. La foule a ainsi eu la chance d’établir le contraste entre les deux artistes. Cette distinction était particulièrement évi-

dente dans leur interaction avec le public. Alors que Marie-Jo Thério a fait rire avec ses grimaces, ses clins d’œil et ses chants impromptus, l’humour de Philippe B, quoique tout aussi efficace, était sobre et articulé. Dans un deuxième temps, ils ont pris la scène à l’unisson. Philippe B a ainsi eu la chance de jouer la lead sur les rythmes fluides et impondérables de Marie-Jo Thério alors qu’elle a prêté son piano, son accordéon, son xylophone et même son mélodica aux ballades du chanteur folk. Au début de la soirée, ils prenaient très peu de place dans les chan-sons de l’autre. « Ce fut une acrobatie un peu particulière, de s’intégrer l’un à l’autre », raconte Philippe B, « mais une fois avoir pris confiance, je me sentais plus téméraire ». Le tout a culminé dans une reprise à deux voix de « Jolie Louise » de Daniel Lanois à titre d’encore.

Quoique la foule connaissait déjà bien Marie-Jo Thério, qui a remporté le prix du meilleur album folk contemporain « qué-bécois » de l’ADISQ en 2006 pour son al-bum Les Matins habitables, plusieurs ont eu la chance de découvrir Philippe B. Ses ballades folks à trois temps, qui explorent une narrative d’images avant de déceler la morale, ont bien démontré pourquoi il a remporté, la semaine dernière, le Félix de l’auteur-compositeur de l’année.

Marie-Jo Thério et Philippe B

Rien comme le live

CrédIt photo : MayseM atyaouI

Marie-Jo Thério, gagnante du prix du meilleur album folk comtemporain de l’ADISQ en 2006.

« Il y a eu du tonnerre dans la nuit, hier à Ottawa ».

- Marie-Jo Thério

Danse contemporaine : Mocean Dance et Tara Luz Danse

Un spectacle poétique accessible à tousRomane BaleynaudBénévole

Au théâtre Richcraft du Centre des Arts Shenkman, deux troupes de danse s’unissent pour offrir des prestations, le samedi 8 novembre à 14 h et 19 h.

La troupe de danse contemporaine d’Ot-tawa, Tara Luz Danse, reçoit samedi la compagnie Mocean Dance, venue d’Hali-fax, pour des représentations communes. Les deux compagnies présenteront l’une après l’autre une pièce de leurs répertoires, revues en format de 30 minutes : Les billes de Tara Luz Danse et Canevas 5x5 de Mo-cean Dance.

La Rotonde a pu assister à une pré-pre-mière de Les billes, d’Anick Bouvrette. Cette œuvre, germée grâce au jeu de billes d’enfants lors d’un projet scolaire, a attiré l’attention de la chorégraphe sur le poten-tiel que pouvaient avoir des objets mis en mouvement par la danse. Ainsi cerceaux

lumineux, boule de cristal, lampe chinoise et même gomme à mâcher sont incorporés aux pas de quatre danseuses pour créer des tableaux poétiques, où les accessoires et les mouvements qu’ils suggèrent sont exploi-tés de manière ludique. La progression des objets et des corps vient magnifier le jeu subtil de lumière et renforce la création d’un univers inspiré du rêve. Le public est ouvertement invité à se laisser prendre au jeu par la proposition : « lorsque je ferme les yeux, dans mon imaginaire je vois... et toi, qu’est-ce que tu vois? ». L’utilisation d’objets ouvre grand la porte à l’imagina-tion et aide ainsi à entrer dans ce monde offert, donnant à chacun la possibilité de se reconnaître par l’entremise de la pièce et de l’interpréter à sa façon.

Tara Luz rend ainsi la danse contempo-raine accessible à tous, elle qui est habituel-lement perçue comme hermétique. Anick Bouvrette affirme que la danse est un autre moyen de communication, un moyen non verbal. La chorégraphe remarque que « les enfants y sont très réceptifs, certainement parce qu’ils ne sont pas incessamment ob-nubilés par la quête de sens. Ils laissent volontiers libre cours à leur imagination ». La chorégraphe compare ainsi son travail à de la poésie, pouvant être interprété de

diverses façons. Aussi, elle se préoccupe de l’accessibilité de ses œuvres pour tous et privilégie la relation avec le public. Celui-ci a la possibilité de dialoguer avec les artistes à la fin de la représentation, excellente ma-nière de briser le quatrième mur.

Deux représentations de Les billes et de Canevas 5x5 auront lieu le same-di 8 novembre à 14 h et 19 h au théâtre Richcraft du Centre des Arts Shenkman. Les billets, accessibles sur le site web shenkmanarts.ca, s’élèvent à 22,50 $.

Page 10: Édition 9 - 3 novembre

Arts et culture [email protected] novembre 2014

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Mounties et Gay Nineties

Souffle de nouveauté au Mavericks Alexandre Millaire [email protected]

Collaborations abondantes, rôles interchan-geables et projets en flux, deux groupes indies prouvent que ça vaut la peine de se battre pour la liberté artistique.

Le supergroupe Mounties, de l’auteur-composi-teur-interprète Hawksley Workman, Steve Bays de Hot Hot Heat, Ryan Dahle de Limblifter et Parker Bossley de Fake Shark – Real Zombie! met de l’avant une philosophie enracinée dans le défoulement et la liberté d’expression. Comme les membres habitent différents coins du pays, leur processus de création était nécessairement expéditif, passant deux semaines à enregistrer une trentaine de chansons dans l’ancien Streamliner, mais le résultat en est surprenant pour sa chaleur, sa cohérence et son invention musicale.

Mounties propose une esthétique qui se veut à la fois moderne et traditionnelle. Tout comme le fossé générationnel comblé par les musiciens du groupe, leur œuvre tient le passé, le futur et les visions du futur d’antan par la main. Leurs vidéos, touchants pour leur regard non-critique envers la technologie et les passe-temps de nos jours, combinent techniques modernes de vidéo (Tokyo Summer), des anciennes images vhs (Headphones On) et des films maisons (If This Dance Catches On). Ce dernier, créé par Steve Bays avec les films du grand-père de Workman, éprouve une sen-sibilité et une débrouillardise remarquable au sein du groupe. « La présentation est plus de la perspec-tive des années 80, lorsque l’extravagance et la ri-chesse étaient quelque chose auquel les gens croyaient peut-être un jour toucher. Enfant, tu pensais mener une Lamborghini Countach ou être le sujet de The Lifestyles of the Rich and Famous et maintenant, 30 ans plus tard, on est tellement battus. Il n’y a personne que je connais qui va mener une Countach… ni ne le voudrait. Maintenant, on pense à l’inégalité mondiale et on devient réaliste. Mais dans les années 80, c’était tellement un beau moment […] C’est toujours la pers-pective avec laquelle nous approchons la musique », précise Steve Bays, pianiste et chanteur du groupe.

Leur premier disque, Thrash Rock Legacy, paru sur Light Organ Records en 2012, met de l’avant une

batterie nettement à l’affût des techniques modernes d’enregistrement et des synthés délicieusement désaccordés des années 80 à 90, renchérissant la gui-tare et la basse et servant de canevas aux voix des quatre chanteurs. Leurs prestations en direct démontrent une énergie et un jeu qui témoignent des années d’expérience sur scène, notamment avec les groupes Limblifter, The Age of Electric, Hot Hot Heat, Fake Shark – Real Zombie!, The New Pornographers et The Matthew Good Band.

Gay Nineties, avec qui Mounties est couramment en tournée, nous offre un portrait d’un jeune groupe vancouverois ambitieux et reconnaissant de la bien-veillance des vétérans de la scène musicale avec les-quels ils travaillent. Steve Bays a ici joué le rôle d’en-registreur tandis que Scott Ternan, réalisateur des artistes 54-40 et Sam Roberts, a passé six mois dans les studios de First Love Records avec le quatuor pour produire leur premier EP, Coming Together. Cette occasion rarissime où un nouveau groupe, for-mé en 2011, fait des tournées à l’échelle nationale et internationale avec des artistes renommés comme The Darcys et July Talk qu’avec cinq chansons d’en-registrées prouve la profondeur d’amitié et de colla-boration entre artistes et entités musicales.

Le nom Gay Nineties, comme l’explique Parker Bossley, guitariste et chanteur du groupe et bassiste dans Mounties, a été choisi pour l’époque qu’il repré-

sente, de 1890 à 1900, où les pièces d’Oscar Wilde, le mouvement des suffragettes et la décadence ar-tistique étaient de rigueur. « On voulait un nom qui nous séparerait des gens, qui serait mémorable et qui nous laisserait faire tout ce qu’on imaginait. […] On est un groupe de féministes, on adore porter des vêtements pour femme alors Gay Nineties nous permet avant tout d’être nous-mêmes », explique Bossley. Il continue en disant que le nom sert aussi de test Litmus pour écarter ceux étroits d’esprit.

Ces deux formations ont emmené leur indie déjan-té et psychédélique au Mavericks jeudi dernier, lieu qu’ils estiment pour sa clarté de son et son intimité en dépit des étrangetés dans l’arrière-scène (poids et altères, trous dans les mûrs, etc.). Le dynamisme des artistes et la fraternité quasiment palpable dans l’air a su plaire à la salle comble et faire bouger les gens.

Le parcours de ces artistes est inspirant non pas pour leur statut élevé sur la scène musicale cana-dienne, mais pour le niveau de collaborations et de soutien mutuel qu’il éprouve. Quoique ce soit un boulot exigeant de devenir musicien indépendant, cette communauté musicale nous prouve que la croyance en soi, le ressourcement collectif et le fait de creuser dans l’art ensemble en vaut toujours l’ef-fort. Les rôles et les instruments peuvent changer, mais la poursuite est toujours pareille : la recherche de la liberté d’expression.

CrédIt photo : ayoub ben sessI

Le groupe Mounties a offert une performance énergisante au Mavericks.

Vous avez un projet de bénévolat? Vous avez besoin d’aide financière pour le réaliser?Des bourses d’engagement mondial et communautaire sont disponibles.Réalisez vos rêves et ceux des autres!

Université d’Ottawa | University of Ottawa

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Au service du monde – uOttawa @uOBenevolat

Page 11: Édition 9 - 3 novembre

Arts et culture [email protected] 3 novembre 2014

larotonde.ca [email protected]

MIEUX CONNAÎTRE SA SCÈNE

Alexandre Millaire [email protected]

Deux hommes et cinq instruments feront chauffer la scène au Musée canadien de la nature, le 28 no-vembre.

Après 22 ans de côtoiement musical, Marc Charron et Jason Leen ont enfin uni leurs talents pour créer le duo The Jaymarcs, groupe de souche ottavienne prô-nant le multi-instrumentisme. La forma-tion, vieille d’à peine un an, viendra animer le théâtre du Musée canadien de la nature lors du prochain Nature Nocturne, le 28 no-vembre. Cette soirée dont la thématique est « un sur un milliard » cherche à valoriser le caractère unique de chaque auditeur, tout comme celui de ce groupe hors-norme.

Assis derrière sa batterie, Marc Charron est certainement bien occupé. Jouant de

la percussion avec ses pieds, il gratte aussi de la guitare, et ce, tout en chantant. Son compère musical, Jason Leen, s’occupe de la basse mais a aussi tendance à jouer de celle-ci d’une main et au clavier de l’autre. Si ce n’était pas assez, Leen attache aussi des petits instruments musicaux à son corps

pour rajouter un autre niveau de texture et, bien sûr, d’intérêt visuel. « Lorsqu’on joue, on sonne plus comme un trio, sinon un qua-tuor, la plupart du temps.On cherche à son-ner comme plus que la somme de nos par-ties », précise Charron, ajoutant qu’ « il n’y a pas de loops ni de pistes pré-enregistrées.

What you see is what you get ». The Jay-marcs offre au public une variété de rock, pop et folk, dont du matériel original et plu-sieurs chansons populaires de groupes tels que The Lumineers, Weezer, Pink Floyd, Avicii et Wilco, une influence majeure du groupe.

Les deux artistes tirent leur expérience de milliers de concerts et se disent prêts à tout. Charron, interprète vivant de musique depuis 11 ans, explique son parcours : « J’ai fait de la performance de rue d’un bout à l’autre du Canada et j’ai fini par jouer par-tout : dans des festivals, des bars, des clubs, les cours et les sous-sols des gens et même des buanderies [rires]… ça, en fait, c’est toujours de bons spectacles ». Leen est chef d’une autre formation, le Jackson Miles Trio, et les deux artistes ont aussi participé à la genèse du groupe rock ottavien des an-nées 90, Seismic, qui s’est produit à l’échelle nationale et a tourné en Australie.

Pour ceux qui cherchent à apprécier le groupe et à faire prévaloir leurs pas de danse, le groupe se produit chaque mercre-di au Grace O’Malley’s, de 20 h à 22 h. « Que les plafonds dégouttent de sueur », raconte Charron, « c’est ça qu’on recherche ».

The Jaymarcs

Duo ottavien à l’affiche au prochain Nature Nocturne

Nature Nocturne

Profondeur d’expérience au Musée de la natureAlexandre [email protected]

Les efforts des quatre dernières années pour revigorer le Musée canadien de la nature envers son public adulte mènent à des fulgurantes soirées de danse et de découverte.

Les célébrations d’Halloween prenaient une allure grandiose dans la beauté somptueuse du Musée canadien de la nature en l’honneur de sa soirée Nature Nocturne, vendredi dernier. Cette série mensuelle, démarrée en 2010, offre l’occasion aux 19 ans et plus d’approfondir leur expérience du Musée dans un contexte décon-tracté et dansant.

Le Mackenzie Rhythm Section, groupe soul-step qui vit pour faire bouger les gens, a offert une performance foudroyante à une foule de 200 personnes qui, par leurs costumes ima-ginés, démontraient clairement leur dévoue-ment au thème de la soirée, la Métamorphose. Le mentaliste Jaymes White lisait les pensées des spectateurs et l’artiste japonais Warabé Aska invitait les gens à participer à un colo-riage collectif. Whole Foods donnait généreu-sement des friandises biologiques et chaque entrée comprenait l’achat d’un cône de crème glacée rempli de pâtes aux canneberges et à

la citrouille, création étrangement satisfai-sante. Ceux qui sont partis à la découverte des étages supérieurs auraient aussi repéré le bar à martini installé spécialement pour l’occasion. Comme on dit en bon français, ils ont mis le paquet.

L’histoire de ces soirées étonnantes date de la réouverture du Musée, il y quatre ans. Un intérêt auprès des amateurs adultes du Musée a été suscité après un weekend inaugural in-croyable durant lequel au-delà de 30 000 visi-teurs sont venus au Musée. C’est à ce moment que les germes de la série Nature Nocturne ont été semés chez les directeurs du Musée. Cynthia Iburg, coordonatrice de programmes, nous explique que « la réponse qui nous est re-venue maintes fois était que les gens voulaient visiter le Musée, mais qu’ils ne se sentaient pas comme si l’espace leur appartenait, et que ce sentiment venait de la présence prépondérante d’enfants. En tant qu’adulte, […] tu te sens comme si tu dois agir d’une certaine manière et de laisser place aux activités les plus allé-chantes. Ce qui est beau avec les soirées Noc-turne, c’est que, oui, il y a l’aspect de fête, mais on peut aussi voir comment les adultes agissent dans la galerie avec la liberté d’être eux-mêmes et d’essayer toutes les choses qu’ils veulent ».

La prochaine soirée Nature Nocturne : « Un sur un milliard » aura lieu le 28 novembre avec le groupe The Jaymarcs. L’exposition en cours, « Bioluminescence : Quand la nature s’illu-mine », se termine le 9 novembre.

CrédIt photo : MayseM atyaouI

Le groupe Mackenzie Rhythm Section était au Musée canadien de la nature pour les célé-brations d’Halloween.

CrédIt photo : CourtoIsIe

Marc Charron et Jason Leen de The Jaymarcs.

Page 12: Édition 9 - 3 novembre

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Arts et culture [email protected] novembre 2014

LUNDI 3 NOV

Calendrier culturel | du 3 au 9 novembre 2014 | [email protected] 4 NOV merc. 5 NOV jeudi 6 NOV vendredi 7 NOV DIMANCHE 9 NOVSAMEDI 8 NOV

Atelierde danseSexyBachata. Fleur Tea House. 18 h 30 à 20 h 30

CultMovieReview :The Dentist et Angele suivi de jazz par Renée Yoxon and François Gravel. Overkill Bar.17 h à 2 h

Vernissage Toucherdu boisde Stéphanie St-Jean Aubre. Manx Pub.18 h à 21 h

Firebelly.Café Nostalgica. 21 h

Jeux de société gratuits.The Loft.18 h

Launching Pad. Soirée de comédie amateur à seulement 4$! YukYuk’s.20 h 30

Twin Forks, Northcote, Highs. Mavericks.21 h

Alfa Rococo. Tabaret salle 112.20 h

Soirée d’humour avec Ryan McMahon. Théâtre Kailash Mital (Carleton).18 h

Gala de la Francophonie, invités spéciaux Radio Radio. Hotel de ville d’Ottawa.18 h 30

Vernissage Life on the Rock de Crystal Beshara.StudioCafé.18 h à 21 h

The Johnstones, The Superlative et Freshly Cut.CafeDekcuf.21 h

Alyssa Reid et Virginia to Vegas.Ritual.21 h

Claude Munson, Justice R.F et Brandon Wint. Raw Sugar Cafe.20 h

Lancement de Herd Magazine. GabbaHey.21 h

Levée de fondsCoSa Bazaar. 154 rue Somerset Ouest. 21 h

Billy Bishop Goes to War. The Ottawa Acting Company. 19 h 30

Mégavente detissurecyclé de EcoEquitable. Heartwood house (404 ave. McArthur)9 h à 14 h

7e éditionde lalevée defonds et vente d’art Timeraiser. Musée Canadien de l’Histoire. 19 h

The Spanish Waiteret JoeVickers.The Daily Grind. 19 h

Festivalde FilmCellar Door: The Dragonphoenix Chronicles: Indomitable et Cassandra12 h à 15 h

Pinballs et jeux d’arcade gratuits! House of TARG.21 h

CrédIt photo : CourtoIsIe

Critique de documentaire

L’écrivain aux mille noms de plumeÉléphant dans un corps de caméléon, Romain Gary est célébré pour son œuvre littéraire dédiée à l’imagination.

Anaïs ElboujdaïniBénévole

C’est pour commémorer le 100e anni-versaire de naissance de l’auteur français Romain Gary, né à Vilnius, que l’Institut français de Lituanie a produit et réalisé un documentaire sur l’écrivain.

Qui connait l’auteur de La Promesse de l’aube, de Les oiseaux vont mourir au Pé-rou ou de La vie devant soi et de Gros-Câ-lin (tous deux signés sous le pseudonyme d’Émile Ajar) sait qu’il était habité d’une grande angoisse de vivre, mais aussi d’une fulgurante imagination. Plusieurs experts livrent leurs commentaires sur ce grand

de la littérature. En découle le portrait d’un écrivain en quête d’identité au sor-tir de la Deuxième Guerre mondiale, à laquelle il participe comme aviateur dans l’Armée de l’air en Angleterre. Julien Rou-mette, maître de conférences à l’Universi-té de Toulouse, explique que les nombreux pseudonymes que Gary utilisait pour ses romans montrent sa volonté de vivre plusieurs vies. Non pas comme un camé-léon, soutient-il, car Gary offre une œuvre constante. Il s’agirait plutôt d’un éléphant, très lucide, qui tisse une trame plurielle, à l’image de sa personnalité. Professeure à la Sorbonne, Mireille Sacotte rappelle que Gary jouait beaucoup sur l’autodéri-sion, notamment de son physique. « On sent une espèce d’angoisse de n’être pas

lui-même », souligne Mme Sacotte. Sans identité particulière, la sienne serait comme rétractée au fond de lui.

Envie de vivre, pulsions de mortPersonnage ambigu, Gary aurait bien pu

être l’auteur d’un seul livre, comme le rap-pelle Mireille Sacotte. En effet, il s’adon-nait à une écriture rapide, car en temps de guerre, son retour chaque soir était incertain. Son œuvre sera par la suite une longue réponse à l’Histoire par l’imagina-tion. Il oppose au « devoir de mémoire », après avoir vécu la Guerre, le « devoir d’imagination » (sans nier l’importance de l’Histoire). Pour Gary, l’écriture est une forme de combat qui se trame au-delà du

témoignage. Ce désir de vivre plusieurs vies par ses multiples pseudonymes se bute à sa fin tragique.

Son suicide, pour certains critiques, ne serait pas étranger à la découverte de l’af-faire Émile Ajar (Romain Gary aura gagné deux fois plutôt qu’une le prix Goncourt, grâce au personnage d’Ajar). Ce thème, celui du suicide, traverse l’œuvre de Gary – cette volonté de sortir de soi, ce mal-être sont autant de balles plombées dans la vie haute en couleur de cet homme pluriel.

Projeté dans une version raccourcie à près d’une heure pour le public ottavien, ce documentaire est beaucoup mieux servi dans son format original, soit le web-do-cumentaire. Ce dernier est disponible en ligne : http://bit.ly/1tDnH0F.

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Sports et bien-êtreMoussa Sangaré-Ponce [email protected]

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Moussa Sangaré-Ponce [email protected]

Quelques jours après qu’il ait an-noncé sa retraite, La Rotonde s’est entretenue avec Luc Gélineau, di-recteur du programme des sports à l’Université d’Ottawa. Il a no-tamment discuté de sa retraite et des résultats des équipes sportives à Ottawa dans les ligues du Sport interuniversitaire canadien (SIC), des Sports universitaires de l’On-tario (SUO) et du Réseau du sport étudiant du Québec (RSÉQ).

Cet hiver, une nouvelle personne sera à la tête des Services de sports à l’Univer-sité d’Ottawa suite au départ à la retraite de M. Gélineau. Bien que la nouvelle ait surpris l’administration et les athlètes des Gee-Gees, il fallait quand même s’y attendre. Gélineau planifiait de se retirer depuis quelque temps, mais voulait mettre à terme certains projets avant de pouvoir dire au revoir aux Gee-Gees et à l’Universi-té d’Ottawa. Sous Gélineau, le Gris et Gre-nat a connu plusieurs succès, entre autres la victoire de la coupe Vanier au football en 2000, les championnats des SUO et les mé-dailles du SIC remportées par les équipes de soccer et de volleyball, la renaissance du programme de basketball masculin, et tout récemment le championnat du RSÉQ remporté par les femmes au rugby. La croissance en popularité des intra-muros et la construction du dôme au stade Lees sont deux autres choses pour lesquelles M. Gélineau a joué un rôle important.

Par contre, son règne n’a pas été sans controverses. La situation désastreuse de l’équipe de football et le congédiement de ses entraineurs il y a quelques années, la démission de Dave D’Aveiro, ancien en-traineur de l’équipe de basket qui déplorait un manque de soutien et de ressources, et la saga de l’équipe de hockey masculin au printemps dernier sont quelques-unes des choses qui ont taché le Service des sports. Tout de même, M. Gélineau est fier de ce qu’il a accompli pendant son temps à Ot-tawa et prendra sa retraite sans regret et avec de bons souvenirs.

La Rotonde : Pourquoi avez-vous déci-dé de prendre votre retraite mainte-nant?

Luc Gélineau : Premièrement, je suis en très bonne forme. Je veux faire d’autres choses. J’y avais pensé avant, mais j’avais encore des projets. Il y a eu certaines em-buches avec le dôme, mais maintenant que ç’a été réalisé, je pouvais le considérer sé-rieusement.

LR : Quel fut le plus gros projet ou le meilleur moment depuis que vous êtes devenu directeur?LG : Le dossier des bourses athlétiques était quelque chose d’important. L’Uni-versité d’Ottawa était d’accord pour ac-corder des bourses aux étudiants athlètes. Les autres universités de l’Ontario étaient hésitantes, il y en avait qui étaient contre. Ça nous a permis de recruter des étudiants athlètes de haut niveau.

LR  : Pourquoi des équipes qui per-forment de façon excellente et de fa-çon constante, comme au soccer et au volleyball, reçoivent-elles moins de soutien que des équipes qui perfor-ment encore bien, mais pas de façon constante, comme au football?LG : C’est une question de collecte de fonds. Chaque université a un différent modèle. Ici, malheureusement, 95 % de l’argent qu’on reçoit pour les ressources est de l’argent que l’on reçoit de l’interne. À Laval, en football, l’Université n’investit pas dans le programme ; ce sont des par-ticuliers. Football à Carleton? Ce sont des particuliers. Ce qu’on a fait c’est bâtir une structure de soutien qui permet à l’en-traineur d’aller chercher des ressources

complémentaires pour rivaliser contre les autres équipes. Aussi longtemps qu’on ne pourra pas augmenter considérablement les montants d’argent externes, ça va tou-jours être une préoccupation.

LR : Quand est-ce que le programme de hockey masculin sera relancé?LG : Présentement, je cherche des gens pour faire du recrutement. Tous les entrai-neurs de très très très haut niveau, jamais à ce temps ici de l’année vont s’engager ou dire qu’ils sont intéressés. Les gens vont al-ler voir des joueurs dans le junior majeur qui peuvent être admis [et leur disent] : ‘‘l’université repart son programme, voici l’information, fais ta demande d’admission et l’entraineur-chef va venir te voir’’.

LR  : Pourquoi laissez-vous des groupes sportifs, comme le club de Quidditch, que beaucoup de gens ne considèrent pas un sport, porter le logo du Gee-Gee?LG : Premièrement, ils ne sont pas recon-nus par le Service des sports, ils sont re-connus par la Fédération étudiante. Cepen-dant, ce sont des étudiants à l’Université d’Ottawa donc ils sont des Gee-Gees dans le fond, mais ils ne sont pas reconnus par nous. Nous, on ne vérifie pas leur admissi-bilité académique. Des fois, ça crée des pro-blèmes. Tu prends le curling ou le baseball, ce sont des associations sportives qui ne sont pas dans le sport universitaire comme tel. Ils peuvent décider d’avoir quelqu’un qui ne va même pas à l’Université sur l’équipe. Nous, on ne le sait pas. Je pense que juste porter le logo, c’est quand même

quelqu’un qui nous représente. On a la même demande de ceux qui vont aux jeux du commerce. Pour nous, c’est de nous dé-montrer que tu vas avoir un comportement acceptable et alors tu peux porter le logo.

LR : Qu’est-ce qui va vous manquer le plus et le moins?LG : En septembre, tout le monde est prêt. On commence et tout le monde va gagner le championnat. Ça, c’est magique! On commence la saison et là il y a des surprises et des déceptions.

Je trouve des fois que dans des grosses institutions comme celle-ci, il faut bouger rapidement et on a de la difficulté à s’adap-ter. La lenteur des processus [bureaucra-tiques], je ne manquerai pas ça.

LR  : Allez-vous avoir un peu d’in-fluence dans la recherche de votre remplaçant?LG : C’est principalement l’Université qui va gérer le dossier.

LR : Selon vous, quels ont été la meil-leure équipe, le meilleur athlète et le meilleur match depuis que vous êtes directeur du Service des sports?LG : La victoire de la coupe Vanier en 2000. On avait remporté [le match] 42-39 et on avait bloqué un botté pour remporter le match. Josh Sacobie [ancien quart-ar-rière des Gee-Gees] était vraiment un ath-lète exceptionnel et il y avait une coureuse de cross-country, Nathalie Côté, qui avait gagné le championnat canadien lorsqu’elle était grippée. L’équipe de basketball de l’an passé, que James Derouin a montée, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu une équipe aussi bien équilibrée.

Il y a une chose que je dois mentionner : on avait le choix, il y a quelques années, de couper les programmes qui coutaient cher. On y va plus plutôt avec des clubs sportifs, on en fait 25 et on avait décidé d’élever la barre dans plusieurs disciplines [au niveau interuniversitaire]. [Voici les résultats :] entre 1990 et 2000, on a eu huit équipes [interuniversitaires] qui se sont rendues au championnat canadien. On a remporté cinq médailles. On a eu 15 athlètes indivi-duels et on a remporté huit médailles. [De 2001 à 2010], on avait 20 [équipes] au lieu de huit, neuf [médailles] au lieu de cinq, dix médailles [individuelles] au lieu de huit et on avait 44 [athlètes individuels] qui se sont présentés. En 2011, 12 et 13, sans compter Jennifer Boyd et son équipe de rugby et Steve Johnson et l’équipe de soc-cer, en trois ans, on a déjà huit équipes qui se sont qualifiées et on a trois médailles et 101 individus pour 28 médailles. Donc en termes de performance, ça monte, c’est vraiment incroyable!

Entrevue avec Luc Gélineau

Une retraite bien méritée

CrédIt photo : ayoub ben sessI

Luc Gélineau fait le bilan de sa carrière.

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Sports et bien-être [email protected] novembre 2014

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Des buts de Pilar Khoury, une dose de Cynthia Leblanc et une pré-sence physique de la défensive. Voi-là comment les Gee-Gees ont rem-porté le championnat des Sports universitaires de l’Ontario SUO, le 2 novembre dernier contre les Mustangs de l’Université Western. Le Gris et Grenat a aussi battu les Golden Hawks de l’Universi-té Laurier en demi-finale dans un match qui était tout aussi, voire plus serré.

Lors du match contre Laurier, la capi-taine et l’une des étoiles de la division Est des SUO pour Ottawa, Julia Francki,

a obtenu un carton rouge après avoir trébuché la gardienne des Hawks, Mag-gie Carmichael. Selon les règlements, en plus d’être expulsée du terrain, une joueuse ne peut pas participer à son pro-chain match après avoir reçu le carton. Sans Francki, l’offensive des Gee-Gees était moins explosive, mais encore très dangereuse. Le résultat contre Laurier aurait pu être différent, mais Morgan McNeil a raté un tir de pénalité à la 58e minute, tandis que les Golden Hawks ont raté le leur à la 89e. Le pointage était encore 0-0 lors du temps d’arrêt et tout indiquait que le gagnant serait détermi-né en prolongation. Cependant, comme elle l’a fait à plusieurs reprises, notam-ment en 2012 contre Laurier lors du championnat des SUO, Pilar Khoury a marqué le but gagnant pour son équipe. Avec ce but, Khoury a assuré la victoire pour les Gee-Gees. Ce qui veut non seu-lement dire que les joueuses joueront pour l’or au niveau provincial, mais elles se sont également qualifiées pour les championnats nationaux à l’Univer-sité Laval. Bien que le but de Khoury ait donné l’avance aux Gee-Gees, la dé-fensive, menée par le style physique de

Meaghan Ramsden, a limité le nombre de tirs que Laurier a pu avoir sur le filet, et ce, malgré le fait qu’elles étaient en désavantage numérique pour presque deux tiers de la partie. Tout comme le match contre Queen’s en première ronde des séries éliminatoires, Morgan McNeil a eu une plus forte présence sur le front défensif, ce qui a permis à ses coéquipières de jouer plus librement.

Contre les Mustangs, c’était encore la défensive qui a gardé Ottawa dans le match. Western, championne de la divi-sion Ouest, était une équipe plus grande et athlétique que le Gris et Grenat. Cela ne semblait pas intimider Ramsden et ses coéquipières à la défense, Hannah Landry, et la plus courte McNeil qui, à plusieurs fois, se sont montrées plus physiques que leurs adversaires. Khou-ry, qui n’a pas joué le début du match, dû à une périostite tibiale, a marqué le seul et unique but du match à la 57e minute de jeu. Avec quatre minutes, les Mustangs ont envoyé toutes leurs joueuses à l’offensive, laissant la gar-dienne Tori Edgar comme l’unique dé-fenseuse au mi-terrain. Cette stratégie aurait presque réussi si ça n’avait été de

deux arrêts de Cynthia Leblanc. Avec trois minutes ajoutées au temps d’arrêt, l’entraineur Steve Johnson a fait tout son possible pour écouler le temps, tan-dis que la stratégie des joueuses sur le terrain était d’envoyer le ballon creux dans la zone adverse. Score final pour les Gee-Gees : 1-0.

Lors des deux matchs, Pilar Khoury a été nommée joueuse du match. Malgré le fait qu’elles se soient qualifiées pour le championnat national en gagnant leur conférence, Ottawa avait tout de même de bonnes chances puisque cette année, les SUO étaient la conférence dé-signée, ce qui signifie que trois équipes de cette conférence allaient pouvoir re-présenter l’Ontario aux championnats à Québec. Les Ridgebacks du l’UOIT et les Mustangs de l’Université Western représenteront également les SUO.

Avec cette victoire, le Gris et Grenat sera sans doute à la tête du classement du championnat du Sport interuniver-sitaire canadien (SIC). Les joueuses ont donné à l’Université son deuxième championnat provincial de la saison. Reste à voir si elles vont lui donner son premier championnat national de 2014.

Soccer

Les Gee-Gees championnes des SUO

photo CourtoIsIe : MIChael p . hall

Les Gee-Gees, championnes des SUO, célèbrent une victoire de 1-0 contre l’Université Western.

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Sports et bien-être [email protected] 3 novembre 2014

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Championnes du Réseau de sport étudiant du Québec (RSÉQ), les Gee-Gees n’ont pas réussi à obte-nir de médaille au championnat du Sport interuniversitaire cana-dien (SIC). L’équipe s’est tout de même bien positionnée pour l’an prochain.

Les Gee-Gees sont arrivées au champion-nat du SIC en étant classées cinquièmes au Canada et championnes du RSÉQ. Lors des festivités qui ont eu lieu avant que les matchs commencent, Jennifer Boyd, entraineuse-chef du Gris et Grenat, a été nommée entraineuse de l’année du SIC, moins d’une semaine après avoir reçu le même honneur au niveau du RSÉQ.

Pour gagner le championnat national, les joueuses de l’équipe de rugby féminin allaient devoir faire quelque chose que peu d’équipes ont pu faire auparavant, soit de demeurer in-vaincues. Le premier adversaire pour Ottawa était Guelph, l’équipe hôtesse des champion-nats et classée quatrième au pays. Bien que Guelph ait été une équipe plus physique que l’Université d’Ottawa (U d’O), la défensive des Gee-Gees a su tenir le coup et menait le match 11-5 à la mi-temps. Les Gryphons ont redou-blé leurs efforts lors de la deuxième demie, mais le Gris et Grenat a tout de même gagné le match 21-15. Irene Patrinos a marqué 11 points pour son équipe. Allison MacCormack et Danielle Erdelyi ont marqué les dix autres points pour Ottawa. Malgré le déroulement de la deuxième demie, Boyd était satisfaite de son équipe. « On a bien commencé. On a pu faire beaucoup de substitutions et reposer nos

joueuses. C’est un tournoi, tu ne peux pas ga-gner avec 15 joueuses, on va le faire avec 31 », explique-t-elle.

La victoire contre Guelph a permis au Gris et Grenat d’avancer aux demi-finales du cham-pionnat national. Pour se rendre en finale, Ot-tawa affronterait les Marauders de l’Université McMaster, qui étaient classées troisièmes au pays. Pour les Gee-Gees, ce match allait être la première défaite de la saison. Après le match, Boyd, déçue des résultats, portait déjà son re-gard sur le bronze. « On a eu six pénalités, on a fait des mauvaises décisions et on n’a pas bien exécuté [le plan de match]. Aujourd’hui, elles étaient meilleures que nous. Nos avants de de-main doivent dominer contre Western. Si elles [le font], on aura le bronze  », a affirmé l’en-traineuse après la défaite. Malheureusement, les Gee-Gees allaient finir la saison avec deux défaites consécutives en suivant celle contre les Marauders avec une autre contre les Mustangs de l’Université Western.

Tout comme le match contre McMaster, les pénalités étaient de trop pour les Gee-Gees. Ottawa était incapable de trouver un rythme du côté offensif. Western a pu prendre avan-tage et a remporté le match 17-5. Malgré le fait qu’elles retournent sans médaille à Ottawa, les joueuses sont fières de ce qu’elles ont accompli cette saison. « Honnêtement, j’ai dit aux filles que c’était un honneur d’avoir pu jouer avec elles cette année et d’accomplir tout ce qu’on a fait. Peu importe ce qui arrive aujourd’hui, toutes ces filles devraient être fières parce que je suis tellement fière d’elles », partage MacCor-mack, qui était à sa cinquième et dernière an-née d’éligibilité avec l’équipe. « Ce programme va seulement devenir de meilleur en meilleur. Les gens entendent maintenant parler de nous et je suis absolument confiante [que ce n’est qu’un début] ».

Jennifer Boyd était tout aussi fière de son équipe. « C’est probablement le tournoi le plus difficile, en termes de rugby féminin et c’est incroyable être capable d’y participer. On a un an pour y retourner et s’améliorer, mais je dois remercier ces femmes pour une saison re-marquable parce que je suis très fière d’elles », conclut l’entraineuse.

CrédIt photo : CourtoIsIe

Rugby L’équipe au championnat du SIC - ce n’est qu’un début

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Sports et bien-être [email protected] novembre 2014

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« Tout va tomber en place pendant la saison »- Krista Van Singerland (4e année)

« On a beaucoup de nouvelles filles cette année, donc c’est difficile d’avoir de la chimie au début, mais la chimie en dehors du terrain est vraiment bonne, mais ça va s’améliorer le plus que l’on pratique. »

- Kellie Ring

« L’équipe est moins grande depuis qu’on a perdu Maddie [Stephen] et Angela, nos grands pivots, mais je pense qu’on sera une équipe qui va gagner tous les jeux d’effort, prendre des charges, des rebonds. On a en-core beaucoup d’expérience comme l’année dernière donc c’est important pour les vétéranes de bien gérer le temps. Toutes les équipes sont sur le même niveau donc on a une chance de se rendre aux nationaux. On sera là à la fin et on va montrer aux gens de quoi on est vraiment capables. »

- Julia Soriano

« On a beaucoup de potentiel, donc je pense qu’on peut se rendre loin. Il faut jouer comme on en est capables, on court vite, joue plus fort en dé-fense et la chimie d’équipe va grandir avec le temps. »

- Isabelle Dion

« On est vraiment jeunes, mais on est super athlétiques. C’est comme ça qu’on va battre plusieurs équipes. Il n’y aucune pression parce qu’on n’a pas tant bien fait l’année passée, donc ça va plus [être pour le plaisir], mais on va prouver qu’on est fortes. »

- Catherine Traer

Moussa Sangaré-Ponce [email protected]

Nicolas McWatters Bénévole

« Tout est un peu nouveau pour la majorité d’entre nous, mais tout va venir avec de la pratique. Je pense qu’à la fin de l’année on sera certai-nement une des équipes les plus fortes. »

- Julia Dostaler

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Sports et bien-être [email protected] 3 novembre 2014

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CrédIt photos : MayseM atyaouI

Après avoir connu du succès lors de la pré-saison, l’équipe de basketball féminin de l’Université d’Ottawa commence sa saison régulière le 7 novembre contre l’Université McMaster. La talen-tueuse équipe est de retour avec une star de la division Est des Sports universitaires de l’Ontario (SUO), Stephanie MacDonald, et espère se rendre aux championnats provinciaux et nationaux. « Au début ça va être lent, mais on sera prêtes à la mi-saison et on augmentera le tempo du jeu à la fin de la saison. Avec de la chance, on va se rendre aux nationaux », partage Danielle Ma-rion, joueuse polyvalente de deuxième année. Le Gris et Grenat espère se rendre plus loin que les demi-finales du SUO, où elles ont été éliminées l’année dernière. Andy Sparks croit que ses joueuses en sont pleinement capables.

La Rotonde  : Après huit matchs d’exhibition, que pensez-vous de l’équipe?

Andy Sparks : Je pense que nous avons eu un bon début, sur-tout en tenant compte de toutes les blessures que nous traitons. Malgré cela, nous [avons une fiche] de 4-2 contre [des adver-saires du Sport interuniversitaire canadien], et les deux défaites étaient très serrées. Il aurait été très possible d’être invaincues, mais nous sommes très contents de l’où on est présentement.

LR : Quel match de la pré-saison était le plus exi-geant?

AS : Probablement McGill. Elles sont classées quatrièmes au pays en ce moment et menaient au début du quatrième quart. Nous avons perdu le match par six points.

LR  : Combien de nouvelles joueuses y a-t-il sur l’équipe cette année?

AS : Nous avons sept nouvelles joueuses et neuf qui reviennent de l’année dernière. Deux des nouvelles étaient des étudiantes au Cégep. Elles sont un peu plus âgées et différentes de vos joueuses typiques qui viennent directement de l’école secon-

daire parce qu’elles ont déjà joué trois ans de basket collégial. Deux des nouvelles sont des transferts de l’Université Carleton. L’addition de ces joueuses est importante pour nous garder à un niveau d’élite dans l’avenir. Je suis certain que c’était une bonne classe de recrues.

LR  : Comment les nouvelles joueuses s’in-tègrent-elles à l’équipe?

AS : La chimie est remarquable sur l’équipe, même avec toutes les blessures. Les blessures sont frustrantes pour certaines joueuses, mais elles sont persévérantes. Je pense que l’équipe va faire du mieux qu’elle peut cette année.

LR : Qu’est-ce qui pousse l’équipe cette année après avoir perdu en demi-finale l’année dernière?

AS : Je dirais que c’est encore dans leur esprit. Nous avons rem-porté la conférence pour quatre des six dernières années. Cela a fait en sorte que l’année dernière a sans doute laissé un mauvais goût dans la bouche de certaines personnes. Certaines de nos meilleures joueuses ont été blessées l’an dernier durant les sé-ries éliminatoires, et celles qui sont de retour sont extrêmement motivées. Nous voulons gagner cette année.

LR : Quels sont vos objectifs pour l’équipe cette an-née?

AS : Je vois à la fois des objectifs à court terme et à long terme pour notre équipe de basketball cette année. Nous essayons vrai-ment de nous concentrer sur les objectifs à court terme en ce moment, parce que nous pensons que les objectifs à long terme vont prendre soin d’eux-mêmes. C’est une équipe qui, si tout le monde est en bonne santé, pourrait certainement représen-ter l’Université d’Ottawa à un niveau national. Elle a ce genre de potentiel, mais encore une fois, il y a beaucoup de questions qui doivent être répondues avant que nous puissions dire ce que nous allons vraiment être.

Entrevue avec Andy Sparks

Du succès malgré les blessures

Nicolas McWattersBénévole

La Rotonde s’est assise avec Andy Sparks, entraineur-chef de l’équipe de basketball féminin à l’Université d’Ot-tawa, pour discuter de la pré-saison et de ses attentes envers l’équipe cette année.

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Sports et bien-être [email protected] novembre 2014

Université d’Ottawa | University of Ottawa

DÉFIER LES CONVENTIONSUTILISER LA TECHNOLOGIE DES TÉLÉPHONES INTELLIGENTS POUR AMÉLIORER LES VÉHICULES ÉLECTRIQUES

Cette innovation imaginée par une équipe d’étudiants de génie de l’Université d’Ottawa a remporté la seconde place au concours international Valeo Innovation Challenge 2014 à Paris, devançant 1000 autres équipes provenant d’universités de partout dans le monde.

Nos étudiants ont défié les conventions en créant un système susceptible d’améliorer de 40 % l’autonomie d’un véhicule électrique. Félicitations!

Faculté de génie

Résumé de la fin de semaine

Résultats des équipes de football et de hockey féminin Moussa Sangaré-Ponce [email protected]

Nicolas McWatters Bénévole

Football

Le 1er novembre, l’Université d’Ottawa (U d’O) a joué avec intensité en quart de finale des séries éliminatoires des Sports universitaires de l’Ontario (SUO) contre l’Université de Windsor. Après avoir tiré de l’arrière 2-0, les Gee-Gees ont rapide-ment marqué un touché pour mener 7-2. Une passe de touché de dix verges du quart-arrière Derek Wendel, lancée à Mit-chell Baines, a mis Ottawa en avance. Tou-jours au premier quart, Ottawa a marqué un autre touché après que Bryce Vieira ait porté le ballon sur 24 verges dans la zone de but.

Ian Stewart a attrapé une passe de 29 verges de Derek Wendel, rendant le poin-tage 24-9 pour le Gris et Grenat. Lorsque le match était 30-16 au troisième quart, Wendel a utilisé ses jambes pour ajouter sept points au pointage. Le touché au sol de Wendel était de quatre verges. Wind-sor a pu s’approcher à dix points des Gee-

Gees, mais Ottawa a mis le match hors de la portée des Lancers avec un autre touché de Bryce Vieira.

Le pointage final du match était de 46-29 pour le Gris et Grenat. Wendel a termi-né avec 264 verges et deux touchés, tandis que Bryce Vieira a accumulé 98 verges au sol et deux touchés. La défensive a égale-ment obtenu quatre plaqués du quart-ar-rière. Tunch Akkaya, qui a marqué un touché défensif pour l’U d’O la semaine dernière, a intercepté le ballon et a com-plété un retour de 57 verges. C’était un match complet pour les Gee-Gees, qui es-pèrent se rendre en finale des champion-nats provinciaux la semaine prochaine lorsqu’ils affronteront les Marauders de l’Université McMaster.

Hockey féminin

Le Gris et Grenat n’a pu garder le mo-mentum accumulé la semaine dernière contre McGill, la meilleure équipe au pays. Lors de la dernière rencontre entre les deux équipes, Ottawa avait perdu 4-3. Le 1er novembre, les Martlets ont com-plètement dominé les Gee-Gees. McGill a compté sur des buts de sept différentes joueuses lors d’une victoire de 7-1. Tirant de l’arrière 4-1, l’U d’O a laissé les trois derniers buts entrer en l’espace de 138 se-condes. Carling Chown a marqué le seul but de son équipe après avoir reçu une passe de Laurence Morissette. C’était le

premier but de la saison pour Chown et la passe a donné un point de plus à Mori-sette qui, avec un but et deux passes, mène maintenant les Gee-Gees avec trois points. Stéphanie Mercier a commencé devant le filet pour Ottawa, mais après avoir seule-ment arrêté huit tirs, il a été remplacé par la recrue Maude Lévesque-Ryan, qui, en 40 minutes, a arrêté 23 des 28 tirs lancés dans sa direction.

Cette partie n’était que la première dans

une série de matchs que les joueuses dis-puteront dans la ville de Montréal, la fin de semaine prochaine. Le Gris et Grenat affrontera les Carabins de l’Université de Montréal, suivi de deux matchs contre Montréal et Concordia, le weekend sui-vant. Ottawa jouera à nouveau au com-plexe sportif Minto le 22 novembre lors-qu’elles essayeront de finalement donner une bonne performance contre les Mart-lets de l’Université McGill.

CrédIt photo : ayoub ben sessI

L’équipe de football de l’Université d’Ottawa a remporté la partie 46-29 contre Windsor.

Université d’Ottawa | University of Ottawa

RESPECT. ÉGALITÉ. SÉCURITÉ.Soyez aux aguets pour l’enquête sur le climat du campus!

Le groupe de travail sur le respect et l’égalité souhaite entendre vos commentaires sur les défis qui confrontent le campus. Si vous êtes au nombre des 5000 étudiants et étudiantes invités à participer au sondage, vous courez la chance de gagner un rabais de 500$ sur vos frais de scolarité!

À ne pas manquer! Votre opinion compte!

www.uOttawa.ca/recteur/groupe-de-travail [email protected]

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Édition du lundi 3 novembre 2014Volume LXXXIII NO 9

109, rue OsgoodeOttawa, OntarioK1N 6S1TEL: 613-421-4686

RÉDACTIONCo-Rédacteurs en chefSara Ghalia et Marc-André [email protected]

Secrétaire de rédactionSamuel [email protected]

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ActualitésChristopher [email protected]

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Clémence [email protected]

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Arts et cultureDidier Pilon et Alexandre [email protected]

SportsMoussa Sangaré[email protected]

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Directrice de productionVéronique [email protected]

Directeur artistiqueAyoub Ben [email protected]

PhotographeMaysem [email protected]

IllustrateurAndrey [email protected]

VidéasteAntoine [email protected]

Direction généraleJérôme Simon et Simon-Nicolas Grandmaî[email protected]

Prochaine parutionLundi 10 novembre 2014 La Rotonde est le journal étudiant de l’Université d’Ottawa, publié chaque lundi par Les Publications de La Rotonde Inc., et distribué à 2 000 copies dans la région d’Ottawa. Il est financé en partie par les membres de la FÉUO et ceux de l’Associa-tion des étudiants diplômés. La Rotonde n’est pas responsable de l’emploi à des fins diffamatoires de ses articles ou éléments graphiques, en totalité ou en partie.

L

Lettre d’un Gee-Gee

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