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ÉDITION 2/2015 UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTE magazine CARRIÈRE DES ÉTUDES DOUBLEMENT PROFITABLES L’APPEL DU DÉSERT TOUT UN CINÉMA LOGISTIQUE POUR L’ÉNERGIE SOLAIRE SERVICES TOUT EN UN POUR LE MONDE DU COMMERCE INTERCONNEXION DE RÉSEAUX

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ÉDITION 2/2015

UN MONDE DE LOGISTIQUE INTELLIGENTEmagazine

CARRIÈRE DES ÉTUDESDOUBLEMENT PROFITABLES

L’APPEL DU DÉSERT TOUT UN CINÉMA LOGISTIQUE POUR L’ÉNERGIE SOLAIRE

SERVICES TOUT EN UN POUR LE MONDE DU COMMERCE

INTERCONNEXION

DE RÉSEAUX

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DES CHIFFRES QUI COMPTENT

d’écart de température ont été relevés entre

deux points de la planète, à savoir la station

météorologique « Wostok » installée dans

l’Antarctique, où -89,2° C ont été enregistrés

en juillet 1983, et le désert de Lybie, avec ses

57,3° C à l’ombre en septembre 1922.

de pommes sont récoltées chaque année

dans l’hémisphère sud, alors que, chez nous,

fleurissent les jonquilles. Si l’Afrique du Sud,

le Chili et la Nouvelle Zélande exportent

une grande quantité de fruits, c’est

que l’hémisphère sud est bien moins

peuplé que l’hémisphère nord.

de vacances d’été en Argentine –

de décembre à février ! Mais pas de

neige à Noël : les fêtes de fin

d’année ont lieu dans la période

la plus chaude de l’année.

90 jours 5 550 000 tonnes

de sacs de café (de 60 kg chacun) ont été récoltés au Brésil, au sud

de l’équateur, pendant l’hiver 2014 (de mai à septembre). Dans le commerce

mondial, le café occupe la 2ème place, après le pétrole.

49 millions

75 000 ch,c’est la puissance dont dispose le

« 50 Let Pobedy » (Les 50 ans de la victoire),

le plus grand brise-glace nucléaire du monde,

pour ses expéditions touristiques

au pôle Nord l’été, au pôle Sud l’hiver.

81 pour cent de l’hémisphère sud sont sous l’eau – et seulement 61 pour cent

de l’hémisphère nord. Quand c’est l’été pour les Européens, c’est l’hiver

pour un habitant de la planète sur dix.

147° C

C’EST TOUJOURS (OU PRESQUE) L’HIVER QUELQUE PART

02 DACHSER magazine

Une planète, deux hémisphères inversés, leurs saisons font cohabiter le chaud et le froid.

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DACHSER magazine 03

SOMMAIRE

04

16

22

28

DOSSIER

Fret maritime : Précurseur d’un commerce mondial interconnecté 04

FORUM

Hommes et marchés : 10Dachser fête ses 85 ans ; Grandir avec les Supply Chains mondiales Essai : Tout ce qui nous relie – histoire culturelle et voies de communication 14

COMPÉTENCES

Substances dangereuses : Là où le soleil se récolte 16Métiers de la logistique : Études en alternance 20Logistique du meuble : Kare, la créativité prend la route 22

RÉSEAU

Compétences réseau : Nouvelles du monde Dachser 26Pologne : L’âge d’or au cœur de l’Europe 28

ESPACE ÉCHANGES

Motivation : Bernhard Simon rencontre Baldur Kirchner, spécialiste de l’éthique de l’entreprise 32

BONNES NOUVELLES

Emballage de transport : La palette Europe – star discrète de la logistique 35

DACHSER magazineÉditeur : DACHSER SE, Thomas-Dachser-Str. 2, D – 87439 Kempten, Internet: www.dachser.com Directeur de la publication : Dr. Andreas Froschmayer Rédacteur en chef : Christian Auchter, tél. : +49 831 5916-1426, fax : +49 831 5916-8-1426, e-mail : [email protected], Martin Neft, tél : +49 8315916-1420, e-mail : [email protected] Comité de Rédaction : Theresia Gläser, Christian Weber Assistante de rédaction : Kathrin Geis, tél. : +49 831 5916-1427, e-mail: [email protected], Andrea Reiter, tél.: +49 831 5916-1424, e-mail : [email protected] Production : C3 Creative Code and Content GmbH, Heiligegeistkirchplatz 1, D – 10178 Berlin, tél. : +49 30 44032-0, e-mail :[email protected] Chef de projet auprès de C3 : Marcus Schick Conception : Ralph Zimmermann, Kerstin Spörer Crédit photos : photos internes sauf thinkstockfotos.de (p. 1, 2, 3, 6, 10, 11, 12, 14, 15, 18, 28, 29, 30, 31), Elbe&Flut (p. 3, 4, 5, 7), Maersk Line (p. 8), Eurogate/Sabine Vielmo, Hamburg (p. 7), MAN Diesel & Turbo (p. 13), BFFT GmbH (p. 13), Sari Goodfriend (p. 3, 20, 21), Moroccan Agency for Solar Energy (p. 16, 17, 18, 19), Kare (p. 3, 22, 23, 24, 25) Illustration : Ralph Zimmermann (p. 32–34) Impression : Holzer Druck und Medien Druckerei und Zeitungsverlag GmbH, Fridolin-Holzer-Str. 22-24, D – 88171 Weiler im Allgäu Tirage : 40 000 ex. / 56ème année Périodicité : trimestrielle Langues : allemand, anglais, français, espagnol. Le DACHSER magazine est imprimé sur papier NovaTech, certifié FSC®-Mix, fabriqué à partir de bois issu de forêts gérées durablement.

F De plus amples informationsdans notre DACHSER eLetter (en anglais).

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Les systèmes intelligents ne sont performants que dans la mesure où ceux qui les utilisent le sont. Parmi eux,Günther Laumann, Head of Global OceanFreight, Dachser Air & Sea Logistics, responsable du fret maritime à l‘échellemondiale. Il a souvent l’occasion d’apporter son expertise aux opérationsconcernant les gros clients.

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DOSSIER

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hC’est un beau dimanche d’été. Le

jardin est ensoleillé, le ciel tout bleu,

les feuilles du pommier s’agitent doucement.

L’occasion rêvée pour profiter d’un moment

de farniente dans mon hamac. Je laisse mon

esprit vagabonder – et le voilà parti sur les

traces de ce hamac venu embellir mon di-

manche et lui donner un petit air de vacances.

Hier encore il était dans le rayon « Jardin »

de la grande surface de bricolage, près de chez

moi. Son étiquette de carton indiquait  :

« Made in China ». Et maintenant, le voici

dans mon jardin, en Allemagne. Tout neuf,

il a déjà derrière lui un voyage au long cours

et toute une histoire. Comment est-il par-

venu jusque chez moi ?

Je m’adresse à Ralf Meistes, Department

Head, Dachser DIY-Logistics, expert en

matière de transport des marchandises pour

les grandes surfaces de bricolage et de jardi-

nage. Il est dans l’entreprise depuis 40 ans et

l’une de ses nombreuses tâches consiste à

organiser la chaîne d’approvisionnement de

mon hamac, depuis le fabricant, en Chine,

jusqu’au rayon de mon magasin.

«  Avant que vous puissiez accrocher votre

hamac dans votre jardin, explique R. Meistes,

il aura fallu de nombreuses étapes  ». Pour

les magasins clients de Dachser, celles-ci se

déroulent en général suivant un schéma

bien rodé. Dès le mois de juin de l’année pré-

cédente, les enseignes de distribution ‡

L’INTERCONNEXION

DE RÉSEAUXUn hamac, c’est un avant-goût des vacances. Et souvent, il a bien des choses à raconter : son origine dans des pays lointains, son périple à bord d’un géant des mers, son parcours sur les réseaux intelligents qui l’ont conduit dans un magasin et puis dans notre jardin.

DACHSER magazine 05

DOSSIER

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farniente de l’été prochain. En effet, en août

ou septembre, dès que les fournisseurs auront

signé la confirmation de transport, celle-ci

sera transmise immédiatement à Dachser et

intégrée à son système de gestion des com-

mandes. Dachser et les enseignes de bricolage

travaillant main dans la main, dans la plus

grande transparence, les processus se dérou-

lent de part et d’autre en parfaite adéquation.

Dans la mesure du possible, les stockages

intermédiaires, coûteux, sont évités.

Le remplissage maximum des conteneurs

est toujours un objectif prioritaire. Günther

Laumann me présente son collègue Marco

Chan. Le haut-parleur du téléphone est ac-

tivé pour que je puisse suivre leur entretien

sur le statut des hamacs. « Work in progress »,

annonce l’Ocean Freight Director Far East

chez Dachser, à Hong Kong. Il explique que

toutes les données fournies par le système de

gestion des commandes s’affichent immédia-

tement sur son ordinateur, et précise qu’avec

son équipe, il est l’interlocuteur des fabricants

et des entreprises de transport affrétées par

les armateurs. «  Les producteurs ont leurs

usines à proximité, dans la zone de dévelop-

pement économique de Zhenhai. De là, nous

faisons transporter par camion les hamacs,

chargés dans des conteneurs : ils arrivent dans

le port de Ningbo juste-à-temps pour être

embarqués », expose M. Chan.

« Pour les articles saisonniers et de camping,

nous organisons, avec les enseignes de brico-

lage-jardinage, trois vagues d’embarquement

par commande : une en décembre, la suivante

en février et une autre en avril. Ainsi, les

grandes surfaces sont sûres d’avoir à tout

moment suffisamment de marchandises dans

leurs rayons », rapporte Günther Laumann.

Venant de Chine, d’autres articles de brico-

lage ou de jardin, chargés avec les hamacs

dans des conteneurs 40 pieds et 40 pieds

High Cube, ont aussi pris la mer pour leurs

20 000 km de traversée. Dans ce domaine,

Dachser travaille entre autres avec Maersk

Line, le plus grand armateur du monde,

dont le siège allemand est situé au Sandtor-

kai de Hambourg, à proximité du bureau de

Dachser Air & Sea Logistics.

C’est là que je rencontre Henrik Fürbach,

Communication & Marketing Manager

chez Maersk Allemagne. Pour les hamacs

comme le mien, Maersk a toujours une place.

«  Nous desservons la ligne Bremerhaven-

Ningbo cinq fois par semaine, explique H.

Fürbach. Cette liaison, sur laquelle nous tra-

vaillons pour Dachser et ses clients du secteur

demandent aux fabricants d’Extrême-Orient

de leur faire parvenir les premiers échan-

tillons des très nombreux modèles. « Après les

avoir examinés, les responsables de magasin

et celui de leur service achats dressent la liste

des articles retenus et passent leur com-

mande », expose R. Meistes.

Le processus de production est alors lancé :

les chaînes de fabrication des usines de la ville

de Ningbo se mettent à tourner à plein ré-

gime. C’est dans la province chinoise de

Zhejiang, dans le delta du Yangtsé, que se

trouve le centre de l’industrie chinoise du

textile et du vêtement, et que sont fabriqués

plus des deux tiers de ses exportations desti-

nées au marché européen. « La passation de

commande donne aussitôt le signal de départ

pour les opérations logistiques de fret mari-

time », ajoute R. Meistes.

Un impératif : le remplissagecomplet des conteneursAux commandes de cette chaîne logistique :

Ralf Meistes et Günther Laumann, Head of

Global Ocean Freight chez Dachser Air &

Sea Logistics. Ce département, responsable

chez Dachser du développement stratégique

du fret maritime, gère la coopération avec les

armateurs, organise la logistique mondiale

d’approvisionnement, veille au respect de la

durabilité des standards et des processus,

accompagne les clients dans la gestion de

leurs transports maritimes, dont les volumes

destinés aux grandes surfaces de bricolage-

jardinage sont toujours importants. C’est à

Hambourg que je rencontre R. Meistes, au

bureau de Dachser Air & Sea Logistics, le

« QG » du projet « hamac ». Il est accompa-

gné de son collègue Michael Müller, Trade

Manager Far East. Au milieu de cet été,

l’activité est déjà intense pour préparer le

Le hamac joue dans la classe mondiale des globetrotters

Production des hamacs, à Ningbo

DOSSIER

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bricolage, est toujours assurée par nos plus

grands navires, ceux de la classe « triple E ».

Ces cargos de 400 m de long peuvent char-

ger jusqu’à 18 000 conteneurs standards. »

L‘aventure a cédé la place aux horairesPar ses explications, Henrik Fürbach soutient

ma recherche et m’aide à mieux comprendre

le fonctionnement et l’importance primor-

diale des voies maritimes comme liaisons en-

tre les producteurs mondiaux et les marchés.

L’année dernière, le nombre de conteneurs

ayant transité entre les ports asiatiques et

européens a connu de nouveau une forte

hausse. Selon les Container Trades Statistics

(CTS), environ 15,4 millions de conteneurs

standards, soit 7,4 % de plus qu’en 2013, ont

été embarqués pour faire route vers l’ouest.

Vers l’est, leur nombre s’est élevé à 7 millions,

1,3 % de plus que l’année précédente.

Venir par mer du bout du monde jusque

chez nous – un voyage aventureux, semé de

mille embûches  ? Cela fait sourire Henrik

Fürbach et Günther Laumann. « Plus main-

tenant, sinon dans les contes et légendes.

Aujourd’hui les liaisons maritimes s’effec-

tuent selon des cadences, comme les autobus.

Leur seule différence : les distances parcou-

rues  », constate G. Laumann. Tout est ‡

Selon les calculs du « World Shipping Council », les grandsnavires porte-conte-neurs parcourent enmoyenne 290 000 kmpar an. Pendant sesannées de service,chacun d’eux auradonc couvert dix fois la distance terre-lune,aller et retour.

Günther Laumann, Head of Global Ocean Freight, avec son équipe, à Hambourg

Le terminal Eurogate, à Bremerhaven

DOSSIER

DACHSER magazine 07

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08 DACHSER magazine

Le fret maritime doit respecter des horaires précis

Ningbo

Bremerhaven

DOSSIER

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DOSSIER

DACHSER magazine 09

soumis à des horaires bien précis. Les retards

pour cause de gros temps ne dépassent pas

quelques heures. S’il en était autrement, il

règnerait un chaos indescriptible aux termi-

naux de déchargement. Il faut avoir à l’esprit

que, selon les estimations du World Shipping

Council, c’est environ 10 000 fois par semaine

que les 6 000 navires assurant les liaisons ré-

gulières dans le monde, relâchent dans un

port. Le respect des horaires est donc impé-

ratif pour planifier les déchargements.

« Une fois par an, Dachser et l’équipe clients

grands comptes de l’armateur se réunissent,

dans le but de déterminer le nombre ap-

proximatif de conteneurs dont le logisticien

envisage le transport  », explique Henrik

Fürbach. Cela permet à Maersk de prévoir un

nombre toujours suffisant de conteneurs

vides au dépôt et assez de places pour le trans-

port de Ningbo à Bremerhaven. Et ce, même

lors de pics saisonniers, comme le Nouvel

An chinois, fin janvier début février.

Revenons au bureau Dachser ASL de Ham-

bourg. Pour faire route entre Ningbo et

Bremerhaven, 28 à 30 jours sont nécessaires,

pendant lesquels le système de gestion des

commandes et un nouvel outil informatique

(Standard Operations Procedures, SOPs)

permettent aux logisticiens de consulter

toutes les données importantes sur le statut

des marchandises. «  Ainsi, tout comme les

clients, nous savons à tout moment où elles

se trouvent exactement, et ce que l’on peut

en conclure pour le déroulement de la chaîne

d’approvisionnement  », indique Michael

Müller. Il souligne également que ce genre

d’interconnexion va tout à fait dans le sens

des grandes surfaces de bricolage, qui, au

lieu de dépendre d’e-mails pour être infor-

mées, peuvent en temps réel connaître le

statut des produits qu’elles ont commandés.

Cap sur Bremerhaven, au bord de la mer du

Nord, l’un des plus grands ports de conte-

neurs du monde. À l’arrivée des hamacs au

terminal Eurogate, le train est déjà là pour

prendre en charge les grandes caisses métal-

liques et leur contenu. C’est en effet par rail

que sont parcourus les 600 km suivants, vers

le sud. Parvenu au terminal pour conteneurs

grandes distances de Mannheim, le charge-

ment de hamacs et d’articles de jardin est

transbordé, toujours en conteneurs, sur les

camions d’un service régulier de navettes,

pour être acheminé jusqu’à l’eurohub de

Überherrn, à 160 km d’autoroute. De là,

Dachser distribue leurs marchandises aux

différentes grandes surfaces de bricolage-

jardinage, selon leurs besoins.

Une coordination parfaiteTout se déroule exactement suivant le plan-

ning. «  Au plus fort de la saison, il peut

arriver jusqu’à 120 conteneurs par jour à

Bremerhaven », souligne Michael Müller. Ils

sont traités chacun à leur tour, acheminés via

Mannheim vers Überherrn, où Dachser règle

les formalités douanières avec le bureau de

douane de Sarrelouis, tout proche, et dé-

charge en moyenne 25 à 30 conteneurs par

jour. L’arrivée des hamacs en Europe est donc

largement facilitée par l’étroite cohésion

entre les deux branches d’activité Air & Sea

Logistics et Road Logistics.

La notion d’«  interlocking  » convient très

bien pour décrire cette situation avantageuse :

du côté client et du côté prestataire, des ré-

seaux logistiques étroitement imbriqués les

uns dans les autres, avec des systèmes infor-

matiques intégrés, le tout fonctionnant en

interaction. «  Grâce à l’interconnexion de

deux puissants secteurs d’activité, forts de

leurs réseaux et de leurs services, nous déve-

loppons des solutions réunissant tout ce que

nous pouvons proposer de meilleur dans les

transports routiers, aériens et maritimes,

explique Thomas Reuter, COO Dachser Air

& Sea Logistics. Nous produisons ainsi une

valeur ajoutée considérable pour les clients

qui opèrent à l’international. »

Cette coordination parfaite entre Air & Sea

Logistics et Road Logistics, travaillant sous la

régie de la branche DIY de Dachser, permet

à Überherrn de livrer les grandes surfaces de

bricolage de toute l’Europe, en fonction de

leurs besoins. Pendant que, sur le quai de

l’eurohub, des camions sont chargés d’articles

pour le jardin, Ralf Meistes me donne

quelques détails sur la chaîne parcourue par

les hamacs. «  Lors de la première vague

d’embarquement, nos clients du secteur

bricolage répartissent tous les hamacs et au-

tres articles de jardin entre toutes leurs

grandes surfaces d’Allemagne et des pays

voisins d’Europe. Dès la mi-février, ils sont

prêts à être vendus. Les magasins DIY clients

de Dachser sont ainsi en mesure de faire

face à la demande de plus en plus vite, grâce

à leur étroite coopération avec leur logisti-

cien  : «  Les marchandises commandées à

Überherrn sont mises en rayon dans les

cinq jours », précise R. Meistes. Mais Dach-

ser et ses clients doivent toujours compter

avec la météo. En 2013 par exemple, les

gelées ayant persisté jusque courant avril, la

saison du jardin a commencé tard. « La plus

grande partie des hamacs et des accessoires de

jardinage n’a été vendue qu’en juillet et août »,

se souvient R. Meistes. En 2014 par contre,

les températures printanières ont lancé la

saison de vente des hamacs particulièrement

tôt, dès la mi-mars.

Quoi qu’il en soit, le mien a trouvé sa place

dans mon jardin. Alors que je m’y prélasse,

la tête et les yeux dans les nuages, il me vient

à l’esprit qu’à Ningbo, tout là-bas en Chine,

on s’affaire déjà à constituer une nouvelle

collection d’échantillons pour l’été prochain.

Et demain Ralf Meistes et Günther Lau-

mann vont établir le plan du grand voyage des

nouveaux hamacs, de Chine jusque dans

les jardins de tous les pays. M. Schick

hhClients et

logisticien, tous

veulent une totale

transparence tout au long

de la Supply Chain

Ralf Meistes, Department Head,

Dachser DIY-Logistics

Dachser associe fret maritime et liaisons européennes

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Kempten : La roue est l’une des plus

grandes inventions de l’homme. Elle met

le monde en mouvement et abolit les dis-

tances entre les endroits les plus éloignés.

Le bon fromage de l’Allgäu, lui aussi,

se présente sous la forme d’une roue –

sans cependant pouvoir rouler jusque

chez les clients. En 1930, Thomas

Dachser a l’idée de remplir son ca-

mion de fromage de Kempten (l’une

des plus anciennes cités d’Alle-

magne), et de le transporter dans

la région très peuplée du Rhin. Au

retour, des produits industriels, desti-

nés au Sud de l’Allemagne, rempla-

cent le fromage dans le camion  : la

première chaîne logistique de Dachser

est née. La roue du temps a tourné, mais

l’esprit d’entreprise de Thomas Dachser

demeure et anime un réseau qui englobe

aujourd’hui toute la planète.

HIS

TOIR

E

Hongkong : L’Asie connaît un essor

irrésistible. Les économistes nous

voient déjà au seuil du «  siècle du

Pacifique ». Sera-t-il plutôt indo-

pacifique, chinois, ou alors

sino-américain ? Peu importe,

Dachser est en bonne posi-

tion pour l’aborder. L’entre-

prise familiale, présente sur

les marchés asiatiques de-

puis près de 40 ans, a jeté à

Hong Kong les bases de son

activité  : des services logis-

tiques, au plus près des be-

soins des clients de la région

Asie-Pacifique (APAC). Depuis

son siège de Hong Kong, l’entre-

prise est représentée en Chine, à

Singapour et Taiwan, au Bangladesh,

en Inde, en Indonésie, en Malaisie, en

Corée du Sud, en Thaïlande et au Vietnam.

Dachser fête ses 85 ans

LE MONDE EN JAUNE ET BLEUMiami – Kempten – Hong Kong : trois endroits aussi dissemblables

que possible. Ils ont pourtant une chose en commun : le rôle important

qu’ils jouent dans l’histoire de Dachser.

10 DACHSER magazine

FORUM

Page 11: Édition 2/15

Miami : Christophe Co-

lomb était parti à la re-

cherche de la soie et des

épices. Il cherchait aussi la

route maritime vers la Chine,

qu’en son temps on appelait « les

Indes ». On sait qu’il a accosté non

pas aux Indes, mais en Amérique.

Depuis longtemps déjà, le «  Nouveau

Monde  » est lui aussi devenu le point de

départ de nombreux voyages d’exploration.

C’est à partir de New York tout d’abord,

puis de Miami actuellement, que Dachser

pilote son réseau logistique Air & Sea dans

les Amériques. Ni la soie, ni les épices n’y

sont plus des priorités, l’essentiel étant de

franchir avec succès la nouvelle étape dans

l’histoire de Dachser  : l’internationalisation

constante de l’entreprise et l’interconnexion

des flux du commerce mondial.

2015 Entreprise d’envergure mondiale

2013 Reprise d’Azkar et de Transunion

2008 Développement du réseau inter continental au Bangladesh et en Thaïlande

2006 Création de sites ASL en Chine, en Hongrie, au Mexique et aux États-Unis ; Prise de majorité chez le logisticien tchèque EST

2005 Acquisition du groupe Haugstedt

2004 Reprise d’Euronet en Autriche

2002 Mise en service de l’eurohub Überherrn, suivront Bratislava (2007), puis Clermont-Ferrand (2011)

1999 Acquisition de Graveleau ; Création de Liegl & Dachser en Hongrie

1990 Standardisation du code-barres : introduction du système international d’identification EAN / numéro d’unité d’envoi

1982 Lancement de Dachser Food Logistics

1981 Dachser devient membre exclusif de la World Air Cargo Organization pour l’Allemagne

1980 Mise en place et développement d’applications IT en propre

1971 L’ensemble de la flotte passe aux caisses mobiles

1951 Ouverture d’un bureau de fret aérien à l’aéroport de Munich

1950 Premier service international chez Dachser à Kempten

1945 Reconstruction de l’entreprise après la 2ème guerre mondiale

1934 Développement des premières agences en Allemagne

1930 Thomas Dachser crée une société unipersonnelle de transport à Kempten

4ème époque

3ème époque

2ème époque

1ère époque

Thomas Dachser, fondateur de l’entreprise,et sa femme Anna, dans les années 1930

FORUM

DACHSER magazine 11

Page 12: Édition 2/15

12 DACHSER magazine

FORUM : HOMMES ET MARCHÉS

Chiffres-clés du groupe (2014)

GRANDIR AVEC DES SUPPLY CHAINS PLANÉTAIRESDachser reste sur sa trajectoire de croissance. Au cours

de l’exercice 2014, l’entreprise familiale a augmenté son chiffre

d’affaires de 5,2 %, atteignant les 5,3 milliards d’euros.

Ce sont de très bons résultats qu’a présentés

Bernhard Simon, CEO de Dachser, lors de la

conférence de presse de l’entreprise, mi-avril,

à Munich. L’entreprise familiale, qui a adopté

le statut de SE (Societas Europaea) au début

2015, et emploie 25 000 personnes sur 437

sites à travers le monde, a augmenté, au cours

du dernier exercice, son chiffre d’affaires de

5.2 %, le portant à 5,3 milliards d’euros. Les

Business Fields Road Logistics et Air & Sea

Logistics affichent respectivement un plus

de 5,0 et 8,0 %. « Cette croissance organique

est due essentiellement à la tendance du

marché à externaliser les tâches logistiques

complexes et de dimension internationale »,

explique Bernhard Simon, qui voit d’ailleurs

la croissance se poursuivre ces prochaines

années, dans la mesure où les clients multi-

EN BREF

Dachser continue à investir

régulièrement dans l’avenir.

Pour l’exercice en cours,

l’entreprise a consacré

116 millions d’euros à des

investissements matériels,

l’essentiel l’étant au réseau

des liaisons terrestres.

nationaux recherchent de plus en plus des

solutions Supply Chains intégrées. «  Avec

notre puissant réseau européen de groupage,

nos solutions contractuelles sur mesure en

Europe, en Asie et aux États-Unis, ainsi

que notre propre réseau aérien et maritime,

nous sommes en mesure d’assurer des ser-

vices Supply Chains de A à Z. »

Chiffre d’affaires du groupe*5,3 milliards d’euros + 5,2 %

INDICATEURS DACHSER 2014

CHIFFRES D’AFFAIRES

*consolidé (hors chiffre d’affaires des participations à hauteur de 50% et moins)

Envois73,7 millions + 4,4 %

Road Logistics3,858 milliards d’euros + 5 %

Tonnage35,4 millions de tonnes + 5,1 %

European Logistics 3,171 milliards d’euros+ 5,3 %

Food Logistics687 millions d’euros + 3,7 %

Air & Sea Logistics1,577 milliard d’euros+ 8 %

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DACHSER magazine 13

FORUM : HOMMES ET MARCHÉS

Hauteur : 17,2 m

Dans la catégorie Formule 1 de la recherche,

il n’y a pas que la puissance du véhicule qui compte.

Le concept commercial doit aussi tenir la route.

Pour faire grand, il faut voir grand. Aussi grand que le MAN

B&W 12S90ME-C MARK 9.2, le plus imposant des moteurs

diesel construits à ce jour, qui équipe le CSCL Globe, le plus

grand navire du monde  : le porte-conteneurs de la compagnie

China Shipping Container Lines Co. Ltd. Long de 400 m, large

de 58,60 m pouvant charger 19 000 conteneurs standards. Pour dé -

placer ce colosse, la machine 2 temps développe des moyens en

conséquence : elle dispose d’une puissance maximale de 69 709 KW

(presque 95 000 ch) pour 84 tours minute. Pour le CSCL Globe,

la puissance du bloc moteur a été limitée à 56 900 KW, ce qui ne

représente « que  » 77 000 ch environ. On a peut-être voulu éviter

que le capitaine se laisser tenter, de temps en temps, par une petite

partie de ski nautique...

Technologie XXL

MONSTRE DE PUISSANCE

Cette année (du 28 juillet au 2 août) va se dérouler, pour la dixième

fois, le concours international de construction automobile« Formula

Student Germany  », où s’affrontent, avec les voitures de course

qu’elles ont réalisées, 200 équipes d’étudiants du monde entier, sur

le circuit de course de Hockenheim. Dans une catégorie à part,

«  Formula Student Electric  » (FSE), 40 équipes piloteront des

bolides à moteur uniquement électrique. L’objectif de cette compéti-

tion de construction est de susciter l’émergence d’idées nouvelles

dans le domaine de l’e-mobilité et de les affiner d’année en année.

Mais, qu’il s’agisse de propulsion par moteur à combustion ou

batterie électrique, la vitesse n’est pas tout. C’est tant par l’ordre

d’arrivée de leur véhicule que par l’ensemble des paramètres (design,

planning financier et concept commercial), que les étudiants doivent

emporter l’adhésion du jury, composé d’experts du monde de l’indus-

trie et de l’économie. Pour en savoir plus sur les courses actuelles  :

www.formulastudent.de.

Recherche dans le secteur automotive

BOLIDES DE LA SCIENCE

Le transport maritime par conteneurs a le vent en

poupe. C’est propulsée par un moteur gigantesque,

le plus gros du monde, qu’une nouvelle génération

de porte-conteneurs prend la mer.

Hauteur : 1,85 m

Le nouveau moteur géant :presque 10 fois la taille d’un homme

Un bolide de l’équipe Schanzer

Page 14: Édition 2/15

autant l’histoire de l’infrastructure, du trafic,

de la politique, de la culture et de la société.

Relier les marchésEn effet, les voies de communication, qu’elles

revêtent la forme de chemins, routes, auto-

routes, voies ferrées, fluviales, maritimes ou

aériennes, ou de canalisations, innervent la

totalité des espaces de culture et de vie.

C’est notamment aux négociants que revient

le mérite d’avoir, très tôt, compris quelles

potentialités pouvait offrir l’aménagement

de voies de communication. Depuis le Moyen

Âge, elles leur permettaient de se regrouper

en puissantes associations telles que la

Hanse. Ils créèrent ainsi des liens entre mar-

chés éloignés, établirent la relation entre

différents stades de la production, plantation

de coton et fabrique textile par exemple,

constate l’historien Jürgen Osterhammel

dans son ouvrage d’histoire universelle « Die

Verwandlung der Welt » (La métamorphose

du monde). Ainsi les marchés nationaux

doivent-ils aux voies de communication leur

intégration, voire même leur existence.

Dès la période préindustrielle, la navigation

fluviale s’est avérée le mode de transport le

moins coûteux. De plus, elle permettait un

transport rapide et fiable, sur de longues

distances, de biens lourds et encombrants.

C’est pourquoi, au milieu du 19ème siècle,

en Grande-Bretagne, berceau de l’industria-

lisation, plus de 25 000 péniches, halées de-

hAu 6ème siècle av. J.-C., Confucius et

Lao Tseu, représentants du Taoïsme,

préconisaient, pour accéder à une connais-

sance nouvelle, de considérer que le but

c’est le chemin – un chemin qui se construit

en marchant. L’histoire des idées et des

civilisations confirme d’ailleurs ce principe

selon lequel tout progrès commence par un

premier pas.

Les Romains en ont donné une interpréta-

tion pragmatique : les voies pavées qui leur

permettaient d’effectuer des mouvements

de troupes très rapides et d’assurer en per -

manence l’approvisionnement en troupes

fraîches, en armes et en denrées alimen -

taires, leur ont largement facilité la conquête

de l’Europe.

Au Moyen Âge, le réseau de grands axes

routiers, qu’utilisaient les négociants pour

transporter des biens tels que le sel, le silex,

le miel, les métaux, les objets en céramique et

les armes, connut une expansion considérable

au point de former un véritable système

d’infrastructure. Il devint alors possible, dans

une large mesure, de donner au commerce

forme et organisation. Hans Liudger Dienel,

coéditeur de «  Die moderne Strasse  », (La

route moderne), ouvrage de référence paru

en 2012, considère la route comme « support

de nombreux modes de transport des per-

sonnes et des marchandises, et théâtre

d’une activité d’un grand dynamisme ». A ses

yeux, l’histoire de la route moderne est tout

De tout temps, ce sont les petites et grandes liaisons –de A à B – qui ont tissé les liens entre les hommes, les lieux et les civilisations. Les communications, qu’ils’agisse de trafic ou d’information, sont toujours desvecteurs de progrès vers l’avenir.

LE BUT, C’EST

LE CHEMIN

FORUM : ESSAI

14 DACHSER magazine

Page 15: Édition 2/15

À toute vapeur vers le progrès : la techniqueprépare la voie (de communication)

puis la rive par des chevaux le plus souvent,

circulaient sur les nombreuses ramifications

du réseau fluvial.

La mobilité à toute vapeurC’est la machine à vapeur qui, au début du

19ème siècle, a inauguré l’ère de la mobilité.

Les chemins de fer établirent des liaisons de

plus en plus fréquentes entre la production

industrielle et les marchés. Les navires à

vapeur, et plus tard à moteur diesel, émanci-

pèrent la navigation maritime des caprices

du vent et rendirent possible l’établissement

d’horaires. En 1930, un navire à vapeur en-

trait dans le port de Glasgow toutes les dix

minutes. L’avantage offert par la rapidité

des transports est évident  : les coûts sont

moindres, les marchés les plus lointains se

rapprochent, les marchandises périssables

peuvent, elles aussi, faire l’objet d’échanges

commerciaux.

L’avènement du trafic aérien, au 20ème siècle,

efface la différence entre terre et mer. En

1958, l’affectation du Boeing 707 à la desserte

des lignes régulières consacre la victoire

d’un nouveau mode de propulsion : le moteur

à réaction. Une «  réalité  » que, même dans

hhLa machine à vapeur

a tout changé

leurs rêves les plus fous, les visionnaires

du 19ème siècle n’auraient jamais pu imaginer.

Vingt mille lieues de câblessous les mersÀ la fin du 19ème siècle, la circulation des

informations devient plus rapide que celle

des personnes ou des marchandises. Par -

tout, même sous les océans (l’Atlantique

tout d’abord), sont posées des lignes télé -

phoniques et télégraphiques. Le câblage à

l’échelle mondiale a commencé. L’échange

d’informations et de connaissances en temps

réel révolutionne la notion d’infrastructure.

Les voies de communication de l’information

évoluent à une vitesse fulgurante. Télécopie,

téléphone satellitaire et courrier électronique

qui, à la fin du 20ème siècle, faisaient figure

de dernier cri en matière de technologie,

sont aujourd’hui dépassés. L’Internet à haut

débit, les standards de transmission radio

toujours plus performants, tels que 3G ou

4G, mettent la barre toujours plus haut. Les

biens, connectés, ne circulent plus seule -

ment sur route, sur rail, par air et

sur l’eau, mais sur les auto-

routes de l’information et

l’Internet des objets. Le pro-

grès avance à pas de géant.

Comme le disaient – en

substance – Confucius et

Lao Tseu, le but, c’est le

chemin. M.Schick

En 1896, Daimler etMaybach mettent aupoint le premier ca-mion au monde. Avecsa forme de caisse etses roues de bois, garnies de pneus, sa silhouette est encorecelle d’une charrette.Son moteur d’1 litre et2 cylindres, implanté à l’arrière, développe 4 CH. Il est conçu poursupporter une charged’une tonne et demie.Sa vitesse de pointe :10 km/h. Au départ,aucune protectionn’est prévue pour leconducteur et son passager, mais, par lasuite, le circuit de refroidissement du moteur sera utilisé pourchauffer leur siège.

FORUM : ESSAI

DACHSER magazine 15

Page 16: Édition 2/15

Le désert va devenir une source

d’énergie d’avenirPho

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16 DACHSER magazine

COMPÉTENCES : CHEM-LOGISTICS

Page 17: Édition 2/15

Recette d’un film réussi : une histoire, une dose de suspense, une prise de drame, de bons personnages et un happy end. Tous ces ingrédients sont disponibles auMaroc pour la construction de la plus grande centrale solaire du monde. Le coauteur du scénario de cette success story bien particulière : la logistique.

hL’histoire débute par un échec. Le

projet solaire Desertec avait fait naître

l’espoir que l’électricité produite dans le

désert nord-africain allait résoudre, une fois

pour toutes, les problèmes énergétiques de

l'Europe. Mais le projet a été enterré  : les

intérêts présentés ayant évolué, des investis-

seurs importants se sont retirés, puis les bou-

leversements politiques survenus en Afrique

du Nord ont scellé le sort du projet. Les

événements dramatiques sont sans doute

les bienvenus dans un film hollywoodien,

dans le monde des affaires par contre, ils ont

déjà mis un terme à bien des coopérations

lancées avec confiance. Ce fut le cas de

Desertec. Cependant, Mohammed VI, le roi

du Maroc, refusant de se résigner à abandon-

ner l’électricité du désert, a lancé en propre

une ambitieuse stratégie énergétique  : d’ici

2020, le Maroc veut porter ses capacités en

énergie solaire, éolienne et hydraulique à

2 000 mégawatts chacune.

Le projet Noor (lumière, en arabe) se déroule

dans les environs de Ouarzazate, dans le Sud

du Maroc. Cette grande aventure futuriste ré-

serve à Dachser un rôle de premier plan.

Le décor – formations de rochers abrupts, vil-

lages fortifiés en terre d’un ocre rouge – a déjà

figuré dans bien des films : des grands clas-

siques du cinéma (« Lawrence d’Arabie  »),‡

LE PAYS OÙ LESOLEIL

SE RÉCOLTE

DACHSER magazine 17

COMPÉTENCES : CHEM-LOGISTICS

Page 18: Édition 2/15

hhPour l’entreposage de substances dangereuses,

nous devons garantir au client le respect rigoureux des

standards de sécurité, y compris en dehors de l’Europe

Rüdiger Erb, Business Development

Manager Chem-Logisticschez Dachser

L’entrepôt Dachser pour BASF

Des miroirs pour l’énergie solaire

De l’énergie propre pour un pays de grande

des fresques historiques (« Gladiateur », « La

papesse Jeanne », « The Physician »), de nom-

breux films bibliques ou encore dans la série

télévisée américaine « Games of Thrones ».

Si la fiction est du domaine du cinéma, seule

la réalité pure et dure intéresse le secteur in-

dustriel de l’énergie. «  Noor  » sera la plus

grande centrale thermo-solaire au monde.

Sur une surface de 3 000 ha, il est prévu de

construire 4 centrales distinctes, qui, dans

deux ans déjà, produiront chacune 560 mé-

gawatts par an. La première phase, Noor 1,

doit entrer en service cette année encore. Une

fois terminé, le complexe solaire fournira

une énergie « propre » à plus de 1,2 million

de personnes, économisant 800 000  tonnes

d’émissions carbone par an.

Stocker l’énergie solaireC’est possible grâce à la technologie thermo-

solaire moderne, qui combine l’action de

panneaux photovoltaïques et celle d’un mé-

lange de sels (nitrates de sodium et potas-

sium). Soumis à de hautes températures, ces

sels fondent en emmagasinant une énergie

qu’ils peuvent ensuite libérer, comme le font

les piles. Si bien que la centrale peut fournir

de l’énergie, même en l’absence de soleil.

Le nitrate de sodium est fourni par le

groupe chimique BASF (Ludwigshafen). Le

stockage intermédiaire, qui a débuté en mai

2014, ainsi que les livraisons sur le chantier,

sont coordonnés au Maroc par Dachser.

«  Pour décrocher le contrat, il nous a fallu

négocier pendant plusieurs années », se sou-

vient Rüdiger Erb, Business Development

Manager Chem-Logistics chez Dachser, à

Kempten. L’historique du projet a tout d’un

bon scénario de film. Dès 2012, BASF s’est

lancé à la recherche de possibilités d’entrepo-

sage et de livraison de substances dange-

reuses. Puis les conditions d’ensemble ont

été modifiées à plusieurs reprises.

BASF tenant au respect rigoureux des

standards de sécurité, y compris en dehors de

l’Europe, le problème crucial a été, dès le

départ, de trouver dans ce pays nord-africain

un site approprié à l’entreposage de subs-

tances dangereuses. Au Maroc, la présence

d’un système d’aspersion ne va pas toujours

de soi, pas plus que celle d’autres équipe-

ments de sécurité : parois et portes coupe-feu,

Pho

to :

MA

SE

N

COMPÉTENCES : CHEM-LOGISTICS

18 DACHSER magazine

Page 19: Édition 2/15

chariots élévateurs antidéflagrants, vidéo-

surveillance 24 h sur 24, site clôturé…

«  Le résultat de notre recherche était tout

simplement désespérant», explique R. Erb.

Plafond bas, sol perméable, conduites rouil-

lées, pouvaient se trouver même dans les

entrepôts les mieux équipés. Rares étaient

donc ceux pouvant répondre aux exigences

de BASF.

Casablanca apporte la solutionQuand le projet Noor a commencé à prendre

forme pour succéder à Desertec, Dachser a

repris la recherche pour le compte de BASF.

Et ses spécialistes en logistique de la chimie

ont fini par découvrir la perle rare, à Casa-

blanca. Une société marocaine, qui avait

compris que les entrepôts pour substances

dangereuses pouvaient être un investissement

d’avenir prometteur, proposait un entrepôt

avec dix compartiments résistant au feu et

des équipements d’entreposage conformes à

des standards exigeants, le tout sur un terrain

de 100 000 m2. Depuis le milieu de l’année

dernière, BASF y entrepose des big bags

remplis de nitrate de sodium sur 7 000 m2. À

partir de juillet, Dachser acheminera ces

big bags sur le chantier de Ouarzazate, au

moment précis où ils devront être utilisés.

D’ici là, il reste encore trois mois.

Rüdiger Erb et ses collègues ont été confron-

tés à un énorme problème : « Il nous a fallu

trouver des entreprises fiables qui, deux ans

à l’avance, pouvaient nous garantir la mise à

disposition, chaque jour et pendant trois

mois, d’une quinzaine de camions. » Pour les

conduire, les chauffeurs doivent disposer non

seulement du certificat ADR pour leur for-

mation et leurs équipements, les habilitant

au transport international de substances

dangereuses par la route, mais aussi de l’apti-

tude à opérer tous les jours de petits pro -

diges. M’hamed Chraibi, General Manager

South Morocco, accompagne ce projet pour

Dachser Maroc. « Nous sélectionnons égale-

ment les conducteurs selon leur expérience :

les 450 km de Casablanca à Ouarzazate

traversent le massif de l’Atlas. Il n’y a pas

d’autoroute, les routes sont étroites et si-

nueuses. Leur parcours franchit, entre autres,

le col de Tizi n’ Tichka. Avec ses 2 260 mè-

tres, c’est une des routes de montagne les

plus hautes du Maroc. » Si en été, le mercure

grimpe jusqu’à 40° au Maroc, les conduc -

teurs doivent s’attendre à trouver de la neige

en hiver.

En tout, d’ici l’achèvement de la première

centrale solaire, 24  000 tonnes de produits

chimiques auront été acheminées par-delà

la principale chaîne du Haut Atlas et auront

parcouru 1 134 000 km. La suite au prochain

épisode : pour les autres phases d’aménage-

ment de la centrale, environ 150 000 tonnes

auront fait le difficile trajet entre côte et

désert. Pour la fin de l’aventure, le scénario

prévoit un happy end. A. Heintze

Dachser est présentdepuis plus de 30 ansdans les pays du Ma-ghreb, où il traite,chaque année, environ15 000 chargementsentre l’Europe conti-nentale et l’Afrique duNord. Sous la directionde Frédéric Seillier,Managing DirectorDachser Morocco, tra-vaillent environ 180personnes, répartiessur quatre sites et deuxbureaux.

Des miroirs paraboliques constituent le cœur de la centrale solaireP

hoto

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AS

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DACHSER magazine 19

COMPÉTENCES : CHEM-LOGISTICS

Page 20: Édition 2/15

Sans transition, de l’amphi à New York :

Andreas Sprint

DOUBLEAVANTAGE

Passer directement de la théorie à la pratique : une formation en alternance chez Dachser offre des conditions optimales pour entrer dans le monde de la logistique.

hAndreas Sprint est coincé dans les em-

bouteillages, en plein centre de New

York. Autour de lui klaxons et manifestations

d’impatience. Une situation chaotique, qui

se répète chaque matin sur l’Atlantic Avenue

de Williamsburg à Brooklyn, mais qui laisse

Andreas Sprint (24 ans) calme et souriant :

on finira bien par s’en sortir  ! Sales Execu -

tives chez Dachser Air & Sea Logistics, il

se rend à son lieu de travail, à proximité de

l’aéroport JFK.

Depuis huit mois déjà, il habite et travaille

aux États-Unis. «  Vivre à New York, cela

ressemble en quelque sorte à la formation que

j’ai suivie jusqu’en septembre dernier  »,

constate-t-il. « C’est loin d’être de tout repos,

mais c’est intéressant et ça bouge.  » Avant

de travailler dans le service commercial,

Andreas Sprint a suivi chez Dachser un cur-

sus universitaire en alternance, au terme du-

quel il a passé avec succès un Bachelor en

gestion d’entreprise orientation logistique.

Cette forme particulière d’études supérieures

est toujours accompagnée de phases d’ap-

prentissage en entreprise.

« Pour moi, les études en alternance consti-

tuent la meilleure passerelle entre théorie et

pratique », témoigne A. Sprint. « Pas question

de s’ennuyer.  » Quand on se décide pour

des études en alternance, il faut savoir que

cela va exiger une grande flexibilité  : sur

un parcours de trois ans, il va falloir alterner

tous les trois mois université et séjour dans

une agence Dachser, différente à chaque

fois. Ainsi, Andreas Sprint a pu découvrir

les agences de Francfort, Zurich, Dresde,

Pékin, Izmir, New York et Atlanta, et se fa-

miliariser avec les domaines d’activité les plus

La formation supé-rieure en alternancechez Dachser est pro-posée, entre autres,par les universités sui-vantes : l’HWR (Institutd’enseignement supérieur d’économie et de droit) de Berlin, la Duale Hochschule(Institut d’enseigne-ment supérieur en alternance) de Bade-Wurtemberg, à Mann-heim et Lörrach, ainsi que la Berufs -akademie (Académie professionnelle) deGlauchau.

COMPÉTENCES : FORMATION EN ALTERNANCE

20 DACHSER magazine

MÉTIERS

DE LA LOGISTIQUE

Page 21: Édition 2/15

variés  : transports terrestres, maritimes et

aériens, nationaux et internationaux, assu-

rances et traitement des sinistres, facturation,

calcul et contrôle des coûts.

Convertir le savoir en action« À chaque fois que je suis arrivé sur le ter-

rain, j’ai été aussitôt intégré à l’équipe et

accepté comme collègue à part entière », se

souvient A. Sprint. Il se félicite d’avoir ainsi

pu assumer très tôt des responsabilités et

mettre en application le savoir acquis sur les

bancs de l’université. Un étudiant suivant

des cours à temps complet peut se demander :

« À quoi pourront bien me servir toutes ces

connaissances abstraites  ?  ». L’étudiant en

formation alternée ne se pose pas cette ques-

tion : son travail en entreprise lui donne tous

les jours l’occasion d’appliquer ses connais-

sances théoriques.

La dernière année de formation en alter -

nance est axée principalement sur la future

activité exercée chez Dachser. C’est ainsi

que le chemin d’Andreas Sprint l’a conduit

vers la Grosse Pomme. «  J’ai eu la chance,

pendant ce séjour, de rencontrer des per-

sonnes qui m’ont ensuite recommandé

pour ce poste de Sales Executive ici, à New

York », complète-t-il.

Son expérience pratique joue en sa faveur.

Ce qui ne l’empêche pas de savoir aussi ce que

veut dire « analyse SWOT » ou « Six Sigma ».

Les phases théoriques de sa formation en

alternance ont été consacrées à l’étude de la

gestion d’entreprise, de l’économie nationale,

des sciences du transport, du droit, des ma-

thématiques et des statistiques, ainsi qu’à un

solide apprentissage d’une langue étrangère

et même à la préparation à l’examen de for-

mateur. Ce bagage lui permet de se sentir

à l’aise lors des entretiens avec les clients.

D’autre part, grâce à son expérience pra -

tique, il connaît les limites du possible  :

lorsqu’il démarche des clients, il ne fait pas

de promesses inconsidérées.

Changer souvent de milieuMême si Andreas Sprint plaide avec enthou-

siasme pour la formation en alternance, il

ne perd pas de vue qu’elle ne convient pas

à tout le monde. « Il faut faire preuve d’une

bonne dose de discipline et bien savoir gérer

son temps, pour pouvoir tenir le rythme  »,

constate-t-il. De plus, pour les phases pra-

tiques, il faut s’adapter à un milieu qui

change constamment. Pour A. Sprint cela

n’a pas posé de problème : fils de diplomate,

il a été habitué à déménager souvent.

Là où les études universitaires traditionnelles

laissent pas mal de temps libre, celui-ci est

plutôt restreint pendant les études en alter-

nance, « Entre deux semestres, les autres étu-

diants étaient en vacances, alors que moi je

travaillais dans l’entreprise  », se souvient-il.

Pour les congés, les étudiants en alternance

sont soumis aux mêmes règles que les em-

ployés : dans son cas, 27 jours ouvrés, à pren-

dre seulement pendant les phases pratiques.

Par ailleurs, l’entreprise verse un salaire à

l’étudiant pendant les trois ans de sa forma-

tion. « Finalement, cela permet de se consti-

tuer un petit pécule », conclut-il.

Sur l’Atlantic Avenue, la circulation se dé-

congestionne. On peut enfin rouler. « Suivre

une formation supérieure en alternance chez

Dachser, c’était le bon choix », constate-t-il en

accélérant. Qu’il s’agisse de profession ou

de voiture, il aime bien aller vite. K. Fink

Le rêve : des études qui mènent directement à l’emploi

Le travail en réseau facilite la mobilité

Études : alternance ou temps complet ?Deux cursus d’études supérieures pour réussir : en alternance, l’accent est mis sur la pratique

Enseignement supérieur en alternance

PratiqueFormation ou job en entreprise

PratiqueInitiative

personnelle !

ThéorieÉtudes à

l‘uni versité ou en établissement

professionnel

ThéorieÉtudes à

l‘université

Enseignement supérieur en université

Source : logistik-studieren.de

COMPÉTENCES : FORMATION EN ALTERNANCE

DACHSER magazine 21

Sur les possibilités de carrière chez Dachser, vous trouverez plus

d’information sur Facebook

www.facebook.com/dachsercareers

ou sur www.dachser.com

F

Page 22: Édition 2/15

COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION

PLACEÀ LA CRÉATIVITÉ !

22 DACHSER magazine

Page 23: Édition 2/15

COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION

Les créations originalesdes meubles et accessoires de Kare s’inscrivent, partout dans le monde, dans un style urbain-chic. La logistique a sa part dansle succès du concept.

Kare met en scène la créativité dans l’ameublement

hL’homme est jeune, s’incline poliment

pour saluer le visiteur, ponctuant le

geste d’un sourire malicieux. De taille hu-

maine, d’un rouge vif et brillant de la tête

aux pieds, ce mannequin décoratif répond au

nom de « Welcome Guests Red Big » et vous

accueille dans le showroom du magasin de

meubles et d’accessoires Kare. Il faut être

au moins aussi voyant que lui pour se faire

remarquer au milieu de cette profusion de

formes et de couleurs. Dans cette salle aux

allures de hangar, c’est en rangs serrés que

se présentent les créations, telles les décors

d’une pièce de théâtre fantastique. Ici l’élé-

gance du bois crée l’atmosphère d’une salle

de séjour rétro, là éclate le mélange débridé

de couleurs d’une chambre de jeune, et là-bas

un assemblage de jeans habille un divan.

«  Cet aimable jeune homme rouge, nous

l’avons repéré en Chine traditionnelle, où

ce genre de personnage est fréquemment

placé devant les maisons pour accueillir les

visiteurs. Actuellement, il est du dernier chic

dans les lofts design des métropoles du

monde », dit Susanne Knacke, responsable de

la communication de la société Kare Design

GmbH. « Ni le style de vie, ni les meubles

de Monsieur Tout-le-Monde  », résume-t-

elle pour traduire la philosophie de Kare.

En 1981, Jürgen Reiter et Peter Schönhofen

ont ouvert leur premier magasin dans le

quartier munichois de Maxvorstadt : 40 m2 et

quelques étagères. Leur concept  : miser sur

la nouveauté et créer la surprise avec des

meubles, des lampes et des accessoires origi-

naux et constamment renouvelés. Partout

dans le monde ils dénichaient dans de petits

ateliers des objets uniques, un peu déjantés,

mais aussi des meubles en bois massif faits

à la main, amoureusement finis, de ceux que

l’on garde toute sa vie. Et le succès a été au

rendez-vous. Aujourd’hui Kare dispose de ‡

DACHSER magazine 23

Page 24: Édition 2/15

24 DACHSER magazine

COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION

service haut de gamme », déclare avec con -

viction Markus Lischke, responsable du dé-

partement vente et service clients de l’agence

Dachser de Munich. Depuis 2003, à partir

de l’entrepôt central de Kare (30 000 m2),

situé près de son siège de Garching, Dachser

livre les filiales, les magasins et les bou -

tiques, surtout en Allemagne, en Autriche et

au Benelux, mais aussi dans d’autres pays

d’Europe. En 2014 le logisticien a traité

pour Kare environ 24 000 envois, d’un poids

total de presque 10 000 tonnes. « Notre as-

sortiment comprend quelque 6 000 articles,

dont 1 500 nouveautés chaque année. Il nous

faut donc une logistique dont la flexibilité

répond à celle de nos produits  »constate

Michael Wolf. « Les défis vont de la livraison

en l’espace d’une nuit, à celle qui est planifiée

six mois à l’avance, pour le jour J de l’ouver-

ture d’un magasin. Notre logistique doit

pouvoir faire face à toutes ces éventualités. »

Un ensemble cohérentLe manager de Kare conçoit le partenariat

avec son prestataire de services logistiques

comme un ensemble reposant sur quatre

piliers. Le premier : la capacité fondamentale

à effectuer tous les transports, même à l’in-

ternational. Le second  : l’inscription dans

le long terme de la relation commerciale. Le

troisième : la qualité du service. « Nos inter-

locuteurs doivent nous assurer un échange

constructif au quotidien. S’ils n’ont rien à dire,

ils ne nous servent à rien. » Et enfin le qua-

trième : le prix. « Mais celui-ci n’est jamais

le paramètre décisif. C’est l’ensemble qui doit

être cohérent », assure M. Wolf.

Une des principales raisons, pour lesquelles

Kare a choisi Dachser il y a douze ans,

c’est selon Michael Wolf la compétence du

logisticien en matière d’information et

communication. « Dachser a toujours été à

l’avant-garde, en matière de traitement in -

formatique des données et de réactivité en-

vers l’expéditeur. Par exemple, les factures

sont électroniques, les bons de livraisons sont

groupés et envoyés chaque jour via l’appli -

cation Shipmentcontrol », précise M. Wolf.

« Ces services nous ont permis d’optimiser

nos processus administratifs et de réduire

notablement les délais de facturation et les

coûts. »

«  Comme nous avons cheminé ensemble,

nous avons aussi évolué ensemble  », dit

Markus Lischke. « Si bien que nous avons pu

faire face ensemble aux exigences toujours

Il n’y a pas que « Red Big » qui n’estpas « comme tout lemonde ». TendanceKare pour le mobilier2015 : une table ovale,laquée blanc brillant,dont le plateau estporté par quatre pattesde cheval ; un pouf en forme de Hamburgerappétissant ; un fau-teuil à oreilles habilléde cuir gris-bleu façonné croco, qui se balance sur un piètement de laiton ; un bahut dont lesportes et les casiersrepro duisent un clavier d’ordinateur.

Kare Design GmbH Fondée en 1981, l’entreprise

opère à l’international et vend des

meubles, des lampes et des acces-

soires. Elle a son siège à Garching-

Hochbrück, près de Munich.

Franchiseur, grossiste et détaillant,

Kare gère aussi des espaces-

boutiques, aménage et décore des

espaces collectifs. Créateur de

tendances dans le domaine de

l’ameublement, Kare a plus de 200

marques partenaires, dans 40 pays

différents (situation en mai 2015).

Pour en savoir plus :

www.kare-design.com

INFO

plus de 200 marques partenaires, dans 40

pays. Rien qu’en Allemagne, l’entreprise em-

ploie 380 personnes de 28 nationalités, et à

travers le monde son réseau fait travailler

environ 1 150 collaborateurs. La part des ex-

portations s’élève à 70 %.

Apporter la créativité jusqu’aux clientsMichael Wolf, Chief Operations Officer

chez Kare, avait travaillé dans l’entrepôt

pour un job d’étudiant, au tout début de

l’entreprise. Il a donc vécu et accompagné

son évolution dynamique. Chez Kare, la

recherche d’originalité dans les meubles et

accessoires se répercute sur la logistique  :

« D’une part, nous avons, pour nous approvi-

sionner, environ dix fois plus de fabricants

et de fournisseurs que d’autres entre-

prises  », explique-t-il. «  D’autre

part, le transporteur chargé de la

distribution est investi d’une

mission  : apporter jusqu’à la

destination finale tout le soin

investi, toute la créativité voulue

par Kare. Pour nous, le dernier

kilomètre est déterminant, l’erreur n’est pas

permise. »

« Dachser dispose de la taille et des ressources

nécessaires pour assurer, chaque jour, à un

client aussi exigeant que Kare la qualité d’un

F

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DACHSER magazine 25

COMPÉTENCES : LOGISTIQUE DE DISTRIBUTION

hh Il nous faut une

logistique

dont la flexibilité répond à

celle de nos produitsMichael Wolf,

COO Kare Design GmbH

Le nouveau magasin amiral Kare à Munich

nouvelles du marché et parfaitement nous

y adapter. » Par exemple : fin 2012, pour la

boutique en ligne de Kare, nous avons com-

mencé à livrer aux particuliers, en Allemagne.

L’expérience que nous avons ainsi acquise

a profité au développement de la famille de

produits «  targo-on-site  », présentée par

Dachser récemment, lors du salon « transport

logistic  ». Cette nouvelle ligne complète la

famille de produits entargo, en lui ajoutant

trois modes d’envois clairement définis,

qui répondent à une demande sortant du

cadre habituel : livraison au pied du camion,

livraison sur le lieu d’utilisation et livraison

à deux personnes pour services premium

supplémentaires, tels que montage de meu-

bles, reprise des emballages et gestion des

retours. Quant à la mise en place d’une lo -

gistique qui saura s’adapter aux futures

tâches communes, résultant des nouvelles

stratégies de distribution «  multicanal  »,

Michael Wolf est confiant : «Avec un parte-

naire disposant d’un réseau en Allemagne

et en Europe, nous trouverons la relation

optimale entre produit et prix. » A cette pers-

pective, l’homme rouge sourit aimablement

dans son coin. Il a, semble-t-il, toutes les

raisons d’être de bonne humeur. M. Gelink

Dans le centre logistique de Kare En route vers le client Réussir en équipe

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26 DACHSER magazine

COMPÉTENCES RÉSEAU

C’est dans des locaux d’entreposage en loca-

tion et avec cinq collaborateurs, que Dachser

a commencé, il y a 40 ans, ses activités logis-

tiques en Grande-Bretagne. À cette époque,

il s’agissait surtout de simples opérations de

transport. Le siège principal de Dachser

Royaume-Uni est resté à Northampton,

mais s’est transformé en centre logistique

ultra-moderne. Sont venus s’y ajouter les

agences de Dartford et Rochdale, ainsi que

le bureau commercial de Reading. La société

locale, sous la direction de Nick Lowe,

Managing Director, emploie 321 personnes

De 1975 à 2015 : Au cours de ces 40 années, dans ses sociétés locales

de Grande-Bretagne, de Belgique et des Pays-Bas, Dachser a écrit avec ses

clients de belles pages d’histoire de la logistique.

au total et offre depuis longtemps l’éventail

complet des services logistiques, y compris

le sur-mesure de la logistique contractuelle.

La même permanence dans la croissance

caractérise aussi l’évolution des 40 der -

nières années en Belgique et aux Pays-Bas.

À Zevenaar, aux Pays-Bas, tout près de

la frontière allemande, Dachser a débuté

avec seulement un petit bureau, un entre -

pôt de 400 m2 et trois collaborateurs. En

Belgique, le berceau de Dachser se situe dans

la petite ville flamande de Kuurne, où

Dachser s’est établi il y a 40 ans aussi. Aux

Pays-Bas, Dachser compte

aujourd’hui plus de 400

collaborateurs, répartis sur

cinq sites, et en Belgique

300 personnes sur quatre

sites. Les sociétés locales,

toutes deux dirigées par

Aat van der Meer, pro -

posent sur le marché des

solutions intégrées, qu’il

s’agisse de fret aérien ou

maritime, de transports

routiers ou d’entreposage.

Anniversaires

DE LA JEUNE POUSSE À LA BELLE PLANTE

Dachser, 40 ans de présence en Belgique et aux Pays-Bas, au service des échanges mondiaux

Le centre logistique de Northampton

Page 27: Édition 2/15

RÉSEAU

DACHSER magazine 27

+++ SOUTIEN DES CONDUCTEURS PROFESSIONNELS +++ Formation,

professionnalisation et soutien des conducteurs professionnels de

poids lourds jusqu’au stade d’entrepreneur de transport indépendant :

c’est l’objectif que s’est fixé la société de formation Dachser Service

und Ausbildung GmbH. Dans ce concept, le responsable du parc roulant

joue un rôle clé : il s’occupe de la formation et assure la liaison entre

les conducteurs, les entrepreneurs de transport et l’agence. En 2014, 45

conducteurs professionnels ont commencé leur cursus selon ce modèle,

et 80 au moins sont attendus pour 2015. +++

+++ FORMATION AUX STAN-

DARDS RÉSEAU +++ « DOMINO

for beginners », c’est le pro-

gramme de formation pour dé-

butants qu’emploie Dachser afin

d’entraîner ses collaborateurs

aux processus de DOMINO, le

logiciel « maison » de transport.

En trois jours de travail intensif,

49 instructeurs ont assuré la

remise à niveau de plus de

680 collaborateurs en Grande-

Bretagne, en Autriche, en Hon-

grie, en Allemagne, en Suède,

en Norvège et en Pologne. La

Suisse, les Pays-Bas et la Bel-

gique sont inscrits pour 2015 au

programme de formation. +++

L’atout qualité

de ces installations d’environ 100 000 m2, où

œuvrent 450 personnes, Azkar approvision-

ne depuis février les 60 grandes surfaces

Leroy Merlin, qui attirent 53 millions de vi-

siteurs par an. Ayant opté pour une stratégie

de distribution multicanal, Leroy Merlin

fait figure de pionnier dans sa branche. Ce

nouveau concept entraîne un remaniement

complet de l’entreprise, tant au niveau logis-

tique que technique et personnel. Le plan-

ning prévoit pour 2018 l’achèvement de ce

processus, qui exige des investissements

considérables dans les domaines des techno-

logies de l’information et de la Supply Chain.

« Leroy Merlin veut exploiter la gestion de

la chaîne d’approvisionnement comme avan-

tage concurrentiel », explique Juan Quintana,

Managing Director of Azkar Dachser

Group, Azkar intervenant dans cette démar-

che « en tant que partenaire stratégique, pour

soutenir la gestion du changement ».

DIY-Logistics

EXPLOITER SES AVANTAGES CONCURRENTIELS

C’est à Azkar Dachser Group

qu’a été confiée la gestion du centre

de distribution de Leroy Merlin,

à Guadalajara, depuis lequel sont

livrées ses 60 grandes surfaces de

bricolage d’Espagne.

Avec Leroy Merlin, leader sur le marché es-

pagnol du bricolage-jardinage, Azkar a con-

clu un contrat concernant l’aménagement et

la gestion du centre de distribution situé à

Torija, près de Guadalajara, marquant ainsi

une nouvelle étape importante dans l’évolu -

tion du partenariat institué en 2000. À partir

Page 28: Édition 2/15

Architecture évoquant le départ : la « voile », à Varsovie

RÉSEAU : POLOGNE

28 DACHSER magazine

Page 29: Édition 2/15

L’ÂGE D’OR – AU CŒUR DE

L’EUROPE

Il y a juste dix ans, Dachser débutait ses activités enPologne. Depuis, le pays et son économie ont fait de grands progrès, accompagnés d’une forte demandeen services logistiques complets et intelligents.

réussi à passer à travers la crise économique,

et même en 2009, au plus fort de la crise

mondiale, à s’affirmer comme seul pays euro-

péen à la croissance positive. En 2013, elle

a réalisé 2 % de plus que l’année précédente,

tandis que l’Allemagne se contentait de 0,4 %

et la France de 0,3%.

Rien d’étonnant donc si, à long terme, les

perspectives de la Pologne sont aussi bonnes

que possible. La Banque internationale va

même jusqu’à évoquer un « nouvel âge d’or »,

au seuil duquel se trouverait la Pologne.

D’ici 2030, le pays pourrait enregistrer une

croissance annuelle moyenne de 3 % et voir

doubler ses performances économiques.

Le cancre devenu premier de la classeL’essor économique connu par la Pologne ces

dix dernières années est unique en Europe.

Depuis longtemps elle a même dépassé des

pays comme la Hongrie ou la République

tchèque, les élèves modèles des années

1990.Tant les investisseurs que les entre -

preneurs considèrent la Pologne comme un

site de première importance pour la logis-

tique européenne. Rien qu’à Varsovie plus

de 3,1 milliards de capitaux internationaux

ont été investis en 2014. Depuis 1989, les ‡

hLa Pologne est en pleine phase de

croissance. Le plus haut gratte-ciel ré-

sidentiel d’Europe, le Złota 44, œuvre du

grand architecte new yorkais Daniel Liebes-

kind, dresse ses 192 mètres dans le ciel de

Varsovie. Plusieurs courbes géométriques

asymétriques s’assemblent en une silhouette

rappelant la voile d’un bateau. Tout comme

les réalisations d’architectes de renom inter-

national – le « Cosmopolitan Twarda 2/4 »

d’Helmut Jahn, ou le «  Metropolitan  » de

Norman Foster – la façade de verre du gratte-

ciel de Liebeskind reflète tout le dyna -

misme de la capitale de la Pologne. Même

si ces constructions modernes sont vive -

ment controversées, il émane indéniable -

ment d’elles, une force évoquant les nouveaux

départs. Norman Foster a dit un jour à ce

sujet : « Mes bâtiments permettent au regard

de se tourner vers le lointain. Ils invitent à

se sentir libre. »

Ce sont ces vastes perspectives qui caractéri-

sent actuellement la Pologne. Son économie

croissant à un rythme supérieur à celui de

l’ensemble de l’Europe, elle y fait figure

d’élève modèle. Depuis 2003, elle a connu

un développement de 49 %, alors qu’à l’inté-

rieur de l’Union européenne, la croissance

moyenne n’a été que de 11 %. La Pologne a

RÉSEAU : POLOGNE

DACHSER magazine 29

Page 30: Édition 2/15

Łódź. Il se trouve au grand carrefour des voies

de communication polonaises, à l’intersec-

tion des autoroutes A1/A2. Grâce à cette

situation stratégiquement favorable, Dachser

peut offrir aux entreprises d’excellentes

liaisons entre l’Europe de l’Ouest, la Pologne

et la Russie, ainsi qu’entre la Scandinavie et

le Sud de l’Europe. Le site de Stryków pro-

fite également de son intégration au sein

du réseau européen Dachser et des relations

avec les eurohubs de Bratislava (Slovaquie),

Überherrn (Allemagne) et Clermont-Fer-

rand (France).

La logistique contractuelle constitue l’un

des points forts de Dachser en Pologne. Elle

comprend toutes les prestations logistiques

telles que le transport, la manutention et

l’entreposage, le contrôle qualité, l’assistance

ciblée par informatique, l’élaboration de pro-

jets et la prestation de services à valeur ajou-

tée spécifiques à l’activité concernée. « Nos

clients sont tournés surtout vers l’exportation

et connaissent une forte croissance dans ce

secteur. Nous accompagnons leur évolution »,

explique G. Lichocik. «  Dans ce contexte,

nous envisageons d’agrandir nos filiales de

Poznań et Stryków. »

Pour Dachser Pologne, la mise en place, en

2012, d’un service de DIY-Logistics a repré-

senté également une étape importante. « Les

produits ne sont pas acheminés seulement

jusqu’au quai de déchargement, mais jusque

sur les rayonnages des grandes surfaces de

bricolage  », explique G. Lichocik. «  Notre

concept de service aide ainsi nos clients à op-

timiser leurs performances et leurs coûts dans

le cadre de la chaîne d’approvisionnement. »

Cette démarche a récemment été récompen-

sée : un magazine spécialisé, « Top Builder »,

lui a décerné un prix. Ce service intervient

investissements étrangers directs se sont

élevés au total à 160 milliards d’euros (à la

fin 2013).

Ayant su très tôt discerner ces potentialités,

Dachser a affirmé dès 2006 sa présence sur le

marché polonais. « Nous y avons tout de suite

connu une croissance dynamique et comp-

tons maintenant plus de 330 collaborateurs,

sur nos huit sites  », rapporte Grzegorz

Lichocik, Managing Director, Dachser

European Logistics Poland. Ces cinq der-

nières années notamment, l’entreprise s’est

développée à une vitesse fulgurante. En 2012,

le chiffre d’affaires de Dachser Pologne ap-

prochait déjà les 40 millions d’euros. Deux

ans plus tard, il avait encore augmenté de

20 millions. En 2010, Dachser a renforcé ses

activités de fret aérien et maritime en direc-

tion de la Pologne. Le bureau Dachser de

Varsovie emploie actuellement 19 personnes.

« En comparaison avec nos concurrents, nous

sommes relativement nouveaux sur le marché

polonais », explique Robert Pastryk, Mana-

ging Director, Dachser Air & Sea Logistics

Poland. L’accent est fortement mis sur les

activités de fret maritime et aérien à l’expor-

tation, via la plateforme européenne de

Francfort-sur-le-Main. «  L’économie polo-

naise s’orientant de plus en plus vers l’expor-

tation, nous voulons faire de Dachser l’opéra-

teur numéro un dans ce domaine. Nous

travaillons donc en étroite coopération avec

nos collègues des liaisons terrestres, pour

offrir à nos clients les avantages de tout le

réseau Dachser », ajoute R. Pastryk.

Le service DIY distingué par un prixLe site le plus important pour les transports

de groupage est celui de Stryków, près de

Sa situation géogra-phique au cœur de l’Europe en faisant unsite idéal pour la logistique, la Pologne retient de plus en plusl’attention des investis-seurs et des entrepre-neurs, principalementdans les secteurs ducommerce en ligne, du secteur automobileet de l’industrie légère.Germany Trade & Investestime à 8,5 millions de mètres carrés la surface totale dédiée en Pologne à un entre-posage moderne, et à 650 000 mètres carrésla surface en cours de construction.

La « sirène », sur la place du marché de Varsovie

Un pont jeté vers l’avenir : le nouveau Varsovie

30 DACHSER magazine

RÉSEAU : POLOGNE

Page 31: Édition 2/15

EN BREF

mation en alternance (Dachser Education

Program), qui prévoit, comme c’est le cas

en Allemagne, une association d’enseigne-

ment théorique dans un établissement pro-

fessionnel, et de formation pratique dans

l’entreprise. Des standards partout identiques

garantissent une qualité élevée de la forma-

tion, et donc de la prestation des services.

Les entreprises internationales notamment,

qui ont découvert l’importance que pouvait

revêtir la Pologne en tant que plaque tour-

nante logistique au cœur et à l’Est de l’Eu-

rope, attachent de l’importance à l’uniformité

des standards.

Une politique responsableLes hommes politiques aussi ont parfaite-

ment su prendre les décisions nécessaires,

dotant la Pologne d’une infrastructure mo-

derne, qui fait d’elle un puissant pays de tran-

sit. En 2012, 716 kilomètres ont été ajoutés

au réseau routier, un vrai record. En 2013,

l’équivalent de 4,5 milliards d’euros a été in-

vesti dans la construction de 420 kilomètres

de routes supplémentaires. Aujourd’hui,

les principales régions économiques de la

Pologne sont reliées par des autoroutes aux

pays voisins de l’Ouest et du Sud, et 2 227 km

viendront encore s’y ajouter dans les quelques

années à venir. Les capacités de transborde-

ment de ses ports maritimes seront augmen-

tées et l’aménagement du réseau routier

poursuivi. Celui-ci sera complété par les

installations d’entreposage en cours de

construction : vastes aux carrefours des voies

de communication, de plus petite taille dans

les régions fortement urbanisées. Dans le

même temps, Dachser aussi augmente régu-

lièrement ses capacités en Pologne. Récem-

ment, l’agence de la ville de Wrocław a été

agrandie. Dans cette ville, la quatrième de

Pologne, le logisticien a porté sa surface

d’entreposage de 5 000 à 8 000 m2, et agrandi

également ses locaux administratifs, en fai-

sant le troisième plus grand site de Dachser

en Pologne. A Wrocław, le logisticien est en

très bonne compagnie : de nombreux inves-

tisseurs étrangers se sont également implan-

tés à proximité de l’A4 (LG, IKEA, Carre-

four, Tesco, Toshiba, Google, Siemens,

SAP Polska...). Dans la banlieue de la ville,

Bosch emploie 700 personnes, et dans la

ville voisine de Jelcz-Laskowice, le construc-

teur automobile Toyota a implanté une usine

de moteurs. Depuis longtemps, le nouvel

« âge d’or » est devenu réalité. K.Fink

PologneSuperficie : 312 685 km2

Population : 38,53 millions

d’habitants (2013)

Capitale : Warszawa (Varsovie)

PIB : 413,1 milliards d’euros (2014),

croissance réelle : 4,3 %

en effet au bon moment, car les entrepreneurs

polonais se sont lancés, depuis peu, avec

succès à la conquête de nouveaux marchés,

dans toute l’Europe, et les grandes surfaces

de bricolage comptent parmi leurs principaux

partenaires. En 2012 également, Dachser a

ouvert un site Cargoplus, à proximité immé-

diate de l’autoroute A1, qui relie Paris,

Berlin, Varsovie et Moscou. Ce site Dachser

gère les tractions à lots complets en prove-

nance et à destination de toute l’Europe,

et les liaisons spéciales vers les pays de la

Communauté des Etats indépendants et du

Maghreb.

« Répondant à tous leurs besoins de trans-

port, notre large éventail de services intéresse

particulièrement les gros clients  », explique

G. Lichocik. « Pour ce qui est des groupages

et des lots partiels, notre réseau n’a plus

à prouver ses performances. La situation

géographique de la Pologne en fait la plate-

forme idéale de ce genre de transports vers la

Russie et vers les autres régions de la CEI. »

Renforcer le commerce extérieurLe commerce extérieur de la Pologne repose

essentiellement sur les exportations vers les

pays de l’Union européenne (77 %) et les im-

portations en provenance de ces mêmes pays

(60 %). L’Allemagne est depuis 20 ans son

premier partenaire commercial. Actuelle-

ment, plus d’un quart des exportations et en-

viron 22 % des importations polonaises

concernent l’Allemagne. Ses autres parte-

naires commerciaux importants sont la

Chine, la Russie et l’Italie pour les importa-

tions, et la Grande-Bretagne, la République

tchèque et la France pour les exportations.

En outre, les entreprises polonaises recher-

chent très activement de nouveaux débou-

chés en dehors de l’Europe.

Parmi les marchandises exportées par la

Pologne, les machines et les équipements de

transport occupent le premier rang (40 %),

les produits alimentaires et chimiques repré-

sentant 9 % et les meubles 5 %. Sont impor-

tés surtout des machines et des équipements

de transport, auxquels s’ajoutent les produits

chimiques et alimentaires, ainsi que le fer et

l’acier. Ces marchandises sont traitées par un

nombre d’entreprises particulièrement élevé :

selon Eurostat, en 2011, environ 146 000

entreprises de transport étaient enregistrées

en Pologne. A titre de comparaison : l’Alle-

magne compte 90 000 logisticiens, et la

Russie 3 800 seulement. Sur ce marché très

disputé, Dachser a su s’établir solidement.

Ses huit sites ont géré récemment 800 000

envois, d’un poids total de 300 000 tonnes.

« Aujourd’hui Dachser est connu et apprécié

non seulement des entrepreneurs, mais aussi

des jeunes », rapporte G. Lichocik. Ces der-

niers sont de plus en plus nombreux à sou-

haiter travailler dans ce domaine profession-

nel d’avenir. Pour leur offrir une formation

qualifiante, le logisticien a transposé, dans

ses sites de Pologne, son programme de for-

hhNous aidons nos clients

à minimiser leurs coûts tout

au long de la Supply ChainGrzegorz Lichocik, Managing Director, Dachser European Logistics Poland Robert Pastryk, Managing Director, Dachser Air & Sea Logistics Poland

DACHSER magazine 31

RÉSEAU : POLOGNE

Page 32: Édition 2/15

ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER

32 DACHSER magazine

Monsieur Simon, ces temps derniers, quivous a particulièrement impressionné ?Bernhard Simon : En premier lieu Malala

Yousafzay, cette jeune Pakistanaise, qui a reçu

l’an dernier le Prix Nobel de la Paix pour

son engagement en faveur du droit fonda-

mental à l’éducation, des filles notamment.

Mais de grandes choses se cachent aussi

souvent derrière celles que l’on croit «  pe-

tites » et banales. Ainsi, récemment, lors de la

cérémonie de remise des prix à nos apprentis,

j’ai fait la connaissance d’une jeune fille qui,

non seulement a obtenu de brillants résultats,

mais consacre aussi une partie de ses loisirs

à des enfants issus de l’immigration. Elle

les aide à faire leurs devoirs, pour faciliter

leur intégration dans notre société. Cette

démarche d’accueil, chez nos apprentis, m’a

fortement impressionné.

Baldur Kirchner : Ce genre de rencontre

tient à l’aura de ces personnes, à leur rayon-

nement intérieur. Saint Augustin, un des

pères de l’Église (354 – 430 ap. J.-C.) a re-

marqué très justement : il faut qu’en toi brûle

le feu que tu veux allumer chez les autres.

C’est pourquoi je vois cette aura comme une

invitation au rapprochement et au dialogue –

justement ce qu’expriment les exemples que

vous citez.

B. Simon : Si je transpose cette conception

du rayonnement dans le milieu du travail

quotidien, et notamment des cadres diri-

geants, je vois pour chacun les possibilités les

plus diverses de s’ouvrir à ses collaborateurs

et de chercher à être plus proche d’eux. L’un

pourra entretenir avec eux des rapports très

cordiaux, l’autre leur gardera la porte de son

bureau toujours ouverte, tandis qu’un autre

ira à leur rencontre pour un échange direct.

Il est important pour les cadres dirigeants de

tenir compte de la personnalité de leurs

collaborateurs et de connaître leur contexte

social et familial pour tisser des relations avec

eux personnellement et dans l’optique de

l’entreprise.

B. Kirchner : La communication est la clé

de tout cela. La croissance d’une entreprise

demande à être accompagnée d’une matura-

tion des personnalités. Trop souvent les entre-

prises ne se préoccupent que des résultats

chiffrés.

Qu’est-ce qui, en fin de compte, fait d’un dirigeant un leader ?B. Kirchner : A mon avis, il faut qu’il rem-

plisse trois conditions. Premièrement, il doit

pouvoir s’interroger sur lui-même. Seul celui

qui est en mesure de porter un regard critique

sur lui-même acceptera que d’autres le fassent.

Beaucoup justement s’y refusent, car ils ont

découvert qu’au fond d’eux règnent incohé-

rence et désordre, et qu’il leur faudrait y

remédier. Mais la peur du changement consti-

tue l’une des peurs les plus profondes des êtres

humains. Deuxièmement  : à l’aise avec les

émotions, il doit savoir gérer les siennes et

celles des autres. Troisièmement : il doit avoir

le sens des réalités. Dans le Nouveau Testa-

ment, Jésus demande : Si un aveugle en guide

un autre, ne tomberont-ils pas tous deux

dans la fosse ? Autrement dit : seul celui qui

voit clair peut éclairer les autres.

B. Simon : La compétence dans son do-

maine professionnel spécifique est certes une

composante importante de la personnalité

du cadre dirigeant, mais elle est loin d’être

hhSeul celui

qui voit clair peut

éclairer les autres

Baldur Kirchner

BERNHARD SIMON RENCONTRE ...BALDUR KIRCHNER

L’enthousiasme donne une longueur d’avance : Bernhard Simon s’entretient avec le théologien et spécialiste de l’éthique de l’entreprise, Baldur Kirchner, à propos de l’importance de la personnalité et du charisme pour le leadership en entreprise.

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DACHSER magazine 33

ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER

suffisante. Pour être un leader, il ne lui suffira

pas d’exceller dans son domaine, mais il lui

faudra aussi savoir créer tout un contexte,

rallier les autres et les enthousiasmer dura-

blement pour la cause commune.

La compétence professionnelle peut s’ac-quérir. Le leadership aussi ?B. Kirchner : Il n’est pas donné à tout le

monde de pouvoir devenir leader. Cela re-

quiert une maturité personnelle, acquise au

cours d’un processus qui débute dès le stade

de l’éducation. Les parents ont pour tâche

d’encourager leurs enfants à agir de façon au-

tonome, créant ainsi la base qui leur permet-

tra de prendre des initiatives personnelles,

de savoir ce qu’il est de leur devoir de faire,

et d’assumer la responsabilité de leurs propres

actions. Tout cela peut encore s’apprendre

au stade d’adulte, mais c’est bien plus difficile

que pendant l’enfance.

B. Simon : J’attends d’un leader qu’il ne

conduise pas son action suivant les seuls

principes de rationalité, mais qu’il s’investisse

personnellement. Un leader ne peut gagner

ses collaborateurs à une idée rationnelle que

s’il sait la présenter avec la force de conviction

qui fera vibrer aussi ses collaborateurs.

Cela signifie-t-il qu’il faut une communica-tion moins factuelle et plus émotionnelle ?B. Simon : C’est le contexte qui donne aux

faits leur importance. Pour convaincre, il faut

savoir s’appuyer sur les facteurs émotionnels.

Les hommes ne sont pas des machines, qui se

mettent à fonctionner quand on presse un

bouton. Ce qui les fait réagir et les guide est

avant tout d’ordre émotionnel et relationnel.

Il faut donc qu’un leader tienne compte de

cette prédominance de l’affectif. C’est ainsi

qu’il amènera ses collaborateurs à oser l’auto-

nomie pour remplir et maîtriser des tâches

complexes.

B. Kirchner : Pour nous identifier à ce que

la vie nous propose, il faut y investir une part

émotionnelle. Sans identification, pas de

motivation. En d’autres termes : pour susciter

un véritable attachement à l’entreprise, aux

collaborateurs de l’équipe, aux produits et aux

performances, le leader doit toujours essayer

d’atteindre ses collaborateurs jusque dans les

fibres profondes de leur personnalité.

Les leaders sont des modèles. Les modèlespeuvent-ils avoir des faiblesses ?B. Simon : Des hommes sans faiblesses, cela

n’existe pas. Ceux qui ne veulent pas laisser

voir les leurs, paraissent manquer d’honnêteté

et ne sont pas crédibles. Mais il ne faudrait

pas que la franchise soit mal interprétée et

donne une impression d’irrésolution : même

quand le leader ne sait pas encore à 100% ce

qu’il va décider, il doit être clair pour tous

qu’il sait quand même quelle direction em-

prunter.

B. Kirchner : Il faut faire la distinction en-

tre douter de soi et s’interroger sur soi-même.

S’interroger, c’est faire le point. Douter de

soi, par contre, c’est être aux prises avec des

sentiments d’infériorité. Tandis que celui qui

réfléchit sur lui-même a toujours une pers-

pective devant les yeux, celui qui doute de

lui-même est tellement focalisé sur ses pro-

pres problèmes qu’il n’est guère en mesure

d’envisager sereinement l’avenir.

Savoir accepter les critiques et gérer lesconflits, cela va ensemble. Que cela signi-fie-t-il pour un dirigeant ?

B. Simon : Le leadership n’est pas conceva-

ble sans capacité à gérer les conflits. Mener

des hommes dans une direction et les faire

sortir de la masse, cela ne va pas sans frictions.

Dans la mesure du possible, la gestion d’un

conflit devrait toujours prévoir, après l’af-

frontement, un moyen de trouver une entente

constructive, source de nouvelles idées et

donc d’un plus pour l’avenir.

B. Kirchner : Cette idée a déjà été exposée

par Saint Benoît de Nursie (480 – 540 ap.

J.-C.) dans sa règle bénédictine. Il y définit

le meneur d’hommes comme meneur d’âmes.

Du dirigeant, en l’occurrence le père Abbé,

il attend qu’il éprouve de la considération pour

les âmes qui lui ont été confiées et instaure

un système de valeurs. Une idée reprise et pré-

cisée par le philosophe et théologien Romano

Guardini : « Celui qui veut diriger un homme

doit commencer par le respecter ».

B. Simon : Le respect est une valeur essen-

tielle. Je recommande toujours, à nos cadres ‡

Faire preuve de personnalité, c’est non seulement décider, mais aussi agir avec détermination

Page 34: Édition 2/15

DONNÉES PERSONNELLES

ESPACE ÉCHANGES : DIALOGUE AVEC DACHSER

34 DACHSER magazine

Baldur Kirchner

né en 1939 à Komotau, enseigne

depuis 1972 le développement

personnel. Après des études de

philosophie, de théologie catho-

lique et de lettres classiques

à Berlin-Est et Tübingen, il a

obtenu un doctorat ès lettres

auprès de l’université de

Tübingen. Depuis 1983, il orga-

nise de façon indépendante

des séminaires dans son propre

centre d’Ettenbeuren, près

de Günzburg. De plus, confé-

rencier, auteur de nombreux

ouvrages, professeur honoraire

de l’université de Neu-Ulm,

il y enseigne l’éthique de l’entre-

prise. Au cours de ses 43 ans

d’activité et dans le cadre de

ses séminaires et colloques, il a

mené plus de 35 000 entretiens

individuels de conseil.

Bernhard Simon

a souligné, au cours de son en-

tretien avec Baldur Kirchner, la

place centrale qu’occupe, dans

les préoccupations éthiques de

l’entreprise, l’homme pris

dans la totalité de sa personne,

rationnelle et émotionnelle.

À ses yeux, être leader requiert

certes savoir et expérience pro-

fessionnels, mais tout autant

le sens de l’empathie pour ses

collaborateurs. « Pour le trans-

fert de connaissances purement

factuelles, on peut se contenter

des livres et de l’Internet »,

conclut le CEO de Dachser.

dirigeants, de se regarder de temps en temps

dans la glace, de se demander eux-mêmes s’ils

se respectent et de répondre franchement à

la question. Ce n’est qu’à partir de là qu’ils

seront prêts à faire preuve, envers leurs colla-

borateurs, du respect indispensable pour les

mener sur le chemin de la réussite commune.

Sans cette humilité, les rapports sont faussés,

les erreurs inévitables.

B. Kirchner : On dit couramment : « Il vit

ce qu’il dit  ». La crédibilité est l’essence du

leadership, l’expression de l’authenticité du

leader et de ses valeurs. Très important  : la

crédibilité vous est attribuée par les autres.

Se décréter soi-même crédible, c’est friser la

névrose. Conséquence  : s’il vous arrive de

décevoir, cette crédibilité peut vous être

déniée. Elle constitue donc, dans les relations

humaines, une qualité de grande valeur mo-

rale, vers laquelle chacun devrait tendre.

Quel rôle la crédibilité joue-t-elle dans les modèles de référence pour les cadresdirigeants ?B. Kirchner : Je conçois aussi la crédibilité

comme une ouverture à d’autres cultures,

comme une estime des conditions de vie qui

leur sont propres et comme un respect des

besoins des autres. Dans un cadre intercultu-

rel et international, les rencontres, le dialogue,

amènent à partager les expériences et à accep-

ter la perspective d’un changement de son

environnement. Une entreprise qui s’ouvre à la

mondialisation doit se demander si elle est

mûre pour ce genre de changement et prête à

vaincre les peurs qu’il peut susciter.

B. Simon : C’est bien pour cela qu’il est

important, dans un modèle de référence pour

les cadres dirigeants, de consigner les notions

et d’expliquer leur signification. Chacun

doit pouvoir les comprendre et en discuter de

façon constructive. Quand des collaborateurs

demandent ce que veut dire « être Dachser »,

la réponse peut, par exemple, se référer à nos

réseaux physiques. Pour les faire fonctionner

dans le sens de solutions adaptées aux besoins

de chaque client, il faut des hommes. Et

ceux-ci doivent parfaitement savoir comment

s’y prendre, quels processus mettre en œuvre

pour expédier les envois et comment utiliser

nos systèmes électroniques. Mais ce n’est

pas tout. La réponse doit aussi mettre en

avant un aspect essentiel, celui de l’art et la

manière de réaliser ces prestations.

Se diriger soi-même pour savoir diriger les autres. Quelle est la signification decette formule ?B. Simon : Elle résume tout notre entretien.

Les personnalités de leaders ont pour mission

de transmettre aux autres leur expérience et

leur savoir, pour être eux-mêmes assez forts

pour accomplir consciencieusement leur

tâche quotidienne dans l’entreprise. Ainsi

se dégagent les espaces de liberté nécessaires

pour développer de nouvelles idées et ouvrir

de nouvelles perspectives à Dachser. Si

chacun prend ce précepte à cœur, tous en-

semble nous serons plus forts. Notre succès

sera d’avoir aidé les autres à réussir. En d’au-

tres termes  : notre force sera de parvenir

à donner de la force aux autres.

hhNotre succès

sera d’avoir aidé

les autres à réussir

Bernhard Simon

Page 35: Édition 2/15

Ils n’ont l’air de rien, mais ils sont essentiels : les emballages de transport réutilisables, normalisés

et marqués pour traçage. Au tout premier rang figure la palette Europe. En 2014, à l’échelle européenne, Dachser

en a utilisé 49 millions. Empilées, elles formeraient une tour d’environ 7 056 km de hauteur. Pour les transporter,

il faudrait les charger sur 98 000 camions.

BONS ET LOYAUX

DACHSER magazine 35

BONNES NOUVELLES

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