Édition 21 - 2 Mars 2015

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- Le journal indépendant de l’Université d’Ottawa - FACEBOOK www.facebook.com/LaRotonde.ca TWITTER @LaRotonde WEB www.larotonde.ca Édition du lundi 2 mars 2015 | VOLUME LXXXII N O 21 La francophonie en fête La programmation en berne Sports et bien-être Le français dans les vestiaires p. 15 Actualités Dossier sur la sexualité pp. 4-7

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Édition 21 - 2 Mars 2015

Transcript of Édition 21 - 2 Mars 2015

  • - L e j o u r n a l i n d p e n d a n t d e l U n i v e r s i t d O t t a w a -

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    dition du lundi 2 mars 2015 | VOLUME LXXXII NO 21

    La francophonie en fteLa programmation en berne

    Sports et bien-treLe franais dans les vestiaires p. 15

    Actualits Dossier sur la sexualit pp. 4-7

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    L

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    ditorialComit ditorial de La Rotonde

    La francophonie de 9 h 5 h TABLE DES MATIRES

    www.larotonde.ca

    CRDIT ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

    ACTUALITSEntrevue avec Allan RockCommunaut polyamoureuseDossier sur la sexualitChroniqueConfrence sur Stephen HarperRevitalisation du quartier Vanier

    ARTS ET CULTUREMois de la francophonie lU dORecyclomanieDossier sur les restaurantsCritiques de thtreMieux connatre sa scme

    Calendrier de la semaine

    SPORTS et bien-treLe franais dans les vestiaires des Gee-GeesVolleyballHockeyBasketball masculinAthltismeBasketball masculin

    LabyrinthesConseils pour mauvais pote

    OpinionsRponse de la FUO sur la planifi-cation des Assembles Gnrales

    Rponse du rdacteur en chef

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    Le calendrier des vnements du Mois de la francophonie est affich partout sur le campus. Clbrer le fait franais est rjouissant, mais labsence dvnements qui rpondent aux attentes de la com-munaut tudiante nous invite imaginer le rassemblement dune francophonie plus festive. Pr-tons-nous lexercice, qui nces-site aussi un tat des lieux de la situation actuelle.

    La vie communautaire insuf-fisante

    Organise par le Service de vie commu-nautaire de lUniversit dOttawa, la pro-grammation du Mois de la francophonie prsente malheureusement un portrait bien fragment. Par exemple, le diver-tissant Festival de la poutine et Campus Films soulvent bien des passions, mais il ne faudrait pas sy limiter. Dautres ren-contres plus substantielles garnissent la programmation, mais le manque dv-nements festifs qui peuvent rassembler la communaut est flagrant.

    Les organisateurs justifient labsence dactivits en soire en expliquant que les tudiants ont moins tendance y par-ticiper. De prime abord, le constat est lgitime : au contraire de certaines acti-vits organises en soire par la FUO, le taux de participation de celles organises par le Service est particulirement faible. Toutefois, ce constat devient problma-tique lorsquil est utilis pour se dfaire de toute responsabilit associe aux acti-vits post-couch de soleil.

    Problmes structurels

    Le faible taux de participation, au-de-l des simples caprices individuels de la population tudiante, rsulte dun problme systmique qui ncessite des solutions structurelles. Cest le rle des institutions culturelles telles que le Ser-vice dorganiser et de mobiliser sa com-munaut. La prsence de DJ qui perfor-ment 11 h le matin et la projection de films partir de 8 h 30 tmoignent de leur incomprhension des attentes des tudiants.

    Ce manque dvnements nest pas seulement dplorable pour les franco-phones, mais aussi et certains diront encore plus pour les anglophones qui souhaitent sintgrer. Le Eastern Euro-pean Bloc Party est un exemple fort de la

    clbration dune culture qui inclut des gens de maints hritages. La program-mation actuelle noffre pas de festivit comparable, o musique, bouffe et bois-son sunissent avec succs.

    Certes, le Service fait plusieurs bons coups. Entre autres, leur vidaste est dun talent remarquable et leurs vido-clips G c. G sont manifestement cratifs. Les bannires installes aux quatre coins du campus sont attirantes, mais re-joindre les tudiants au nom dune com-munaut ncessite un contact clairement plus interactif. La structure bureaucra-tique limite lorganisation dvnements en soire. Alors que la promotion des activits de ce genre se fait dabord par rseautage, les organisateurs ont fini leur quart de travail longtemps avant les levs de rideaux.

    dfaut davoir un agent sur le ter-rain quelquun qui tape des mains aux shows des groupes locaux, qui assiste aux lancements de livres et aux vernissages et qui joue aux soires scne ouverte comme celles au Nostalgica , comment btir

    et entretenir les liens ncessaires pour faire la promotion de ses propres vne-ments? Ce nest pas que les employs ne font par leur travail, mais plutt quune fois la tche accomplie, il reste beaucoup de travail faire.

    Notre francophonie

    Le Mois de la francophonie, tel que ft dans lensemble des pays francophones, est cens tre un renouvlement culturel ainsi quune affirmation linguistique. La Rotonde revendique que le Service de vie communautaire soulve les dfis ratta-chs la mise en branle dvnements nocturnes afin quils soient inclusifs et rassembleurs.

    Quoique la programmation de lU dO laisse dsirer, il ne faut surtout pas perdre de vue la joie de vivre quem-mnent la camaraderie et le partage de talents dans le prisme dune langue. Heu-reusement, francophones et francophiles savent se rassembler sans lintervention dorganismes qui rduit la francophonie un 9 5 de bureau.

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    ActualitsChristopher Bernard [email protected]

    www.larotonde.ca

    Entrevue avec Allan Rock

    Les problmes daccessibilit persistentChristopher [email protected]

    Comme cest la tradition, le rec-teur de lUniversit dOttawa (U dO), Allan Rock, a accord une entrevue La Rotonde le 24 fvrier dernier. Nous avons eu loccasion de discuter de la cration dune universit francophone en Onta-rio, de la situation du logement, du dsinvestissement, des mesures du Groupe de travail et des recours pour les tudiants en situation de handicap.

    La Rotonde : On connat dj votre opinion face ltablissement dune uni-versit francophone en Ontario : vous avez dit que lU dO est luniversit des francophones. Mais les revendications du RFO changent-elles votre opinion? Le projet du campus satellite dans le sud-ouest de la province change-t-il votre opinion?

    Allan Rock : a ne change pas mon opinion. On a ici une universit francophone pour les Franco-On-tariens depuis sa cration. Maintenant avec 14 000 tudiants francophones, cest le regroupement dtudiants francophones lextrieur du Qubec le plus grand au Canada. On a fait un sondage lors-quon a planifi la proposition pour Woodstock das le sud-ouest de lOntario. On a demand si les gens prfraient avoir une universit francophone ou une universit bilingue. La majorit des franco-phones ont rpondu une universit bilingue.

    LR: Reconnaissez-vous les inquitudes face la baisse de francophones sur le campus? Croyez-vous quil faudrait r-tablir le niveau jusqu atteindre 50% dtudiants francophones?

    AR : La cible stratgique tablie dans le plan stratgique est de 33 %, un tiers des tudiants francophones. On est presque rendus 33 %. On a adopt la politique pour lexonration partielle des frais de scolarit des tudiants internationaux fran-cophones. Lorsque moi jtais ici comme tudiant dans les annes 60-70, la majorit des tudiants taient francophones. Main-tenant la population francophone de 33 %, a na rien voir avec lU dO. Cest la mise en place des universits du Qubec qui fait en sorte que les francophones du Qubec vont luniversit au Qubec au lieu de ve-nir ici comme avant.

    LR : Mohamed Sabri a fait une tude qui a prouv que lU dO a cr une hausse du cot des logements en encou-rageant le phnomne de raret dans les alentours de lUniversit, notamment la Cte-de-Sable. LUniversit recon-nait-elle cette situation?

    AR : Nous reconnaissons le besoin de nos tudiants doccuper un logement dans la Cte-de-Sable sils le veulent. Jai reconnu ds mon arrive en poste une pnurie de lits pour nos tudiants sur le campus. Nous avons travaill trs fort pour augmenter le nombre de lits sur le campus pour en avoir 4000, ce qui est une augmentation dun tiers. Nous sommes en train de dvelopper lide davoir des rsidences Lees avec la construction du train lger.

    LR : Comment lUniversit aborde-ra-t-elle la question de la scurit dans les rsidences? Est-ce quil y aura une enqute?

    AR : Le directeur des logements et ses collgues ont dj commenc enquter l-dessus pour dterminer les faits. La proccupation principale est dassurer la scurit des tudiants et tudiantes dans les rsidences. Je ne suis pas certain quils soient arrivs une conclusion mais chose certaine, il faut faire tout ce quon peut pour assurer la scurit dans les rsidences.

    LR : Concernant la campagne pour le dsinvestissement des universits, si un rfrendum avait lieu sur le campus, soit auprs des tudiants ou des professeurs concernant le dsinvestissement, est-ce

    que a pourrait changer lavis du Bu-reau des gouverneurs ou mme le vtre?

    AR : Premirement, nous sommes en train de prparer une politique sur les investis-sements responsables. Quels sont les prin-cipes qui guident les investissements de luniversit. Tout a est en discussion en ce moment et nous esprons que le Bureau va adopter une politique formelle au cours des prochains mois. Le Bureau va considrer la question du dsinvestissement et il est prt le faire. Si le Bureau considre que cest utile, il peut le proposer, ce nest pas moi de le faire, ultimement cest le Bureau qui est responsable des investissements.

    LR : Comment lUniversit compte-t-elle mesurer le succs des initiatives mises en place par le Groupe de travail sur le respect et lgalit?

    AR : Ce que nous avons comme objectif cest de mettre en place des initiatives pro-poses par le Groupe de travail pour avoir un climat de respect. Nous allons essayer, nous allons faire de notre mieux pour y arriver. Nous croyons que toutes les sug-gestions sont importantes et pertinentes. Nous avons lquipe dintervention qui sera responsable pour limplantation, on va faire rapport rgulirement des incidents sur le campus et on espre voir une diminution de ces incidents. On veut tre dans une situa-tion o dans cinq ans on peut se dire wow on a chang des choses! .

    LR : Les mesures daccommodement pour les tudiants souffrant dun handi-cap diffrent grandement de facult en facult. Ces tudiants nont presque au-cun recours lorsque des mesures dadap-tation sont refuses. Est-ce quun rgle-ment pourrait encadrer les recours de ces tudiants?

    AR : Je peux vous dire de mon exprience personnelle que lanne passe, jai ren-contr plusieurs reprises un tudiant handicap avec des besoins particuliers. Il ma prsent ses demandes et ses plaintes concernant les accommodements, on a tra-vaill troitement avec lui et nous avons trouv une solution en partenariat avec la facult et les professeurs. On na pas de po-litique claire sur le sujet mais, on a besoin de plus daccessibilit sur le campus. On travaille pour y arriver. Pour les accommo-dements, nous sommes disponibles pour faire face aux difficults et aux plaintes et pour trouver des solutions.

    Regargez lentrevue vido intgrale sur le web larotonde.caCRDIT PHOTO : MAYSEM ATYAOUIAllan Rock, recteur de lUniversit dOttawa

  • [email protected]

    Actualits [email protected] mars 2015

    Alex Jrgen Thumm [email protected]

    Des gens qui entretiennent des relations ouvertes, intimes et du-rables, qui ne sont pas adhrs une secte religieuse? Oui, cela existe, mme chez nous, et on leur attribue le terme polyamour. La Rotonde sest entretenue avec deux polyamoureuses et deux polyamou-reux de la rgion, ainsi quune an-cienne polyamoureuse.

    Il faut faire la distinction entre une relation ouverte et le polyamour : ce-lui-ci implique un engagement et des rgles fermes entre partenaires, voire des contrats crits pour quon sy tienne , constate un polyamoureux ottavien. Un autre attribue une dfinition plus vaste. Je prends le terme la lettre : de multi-ples amours. Si jai trois frres, je les aime tous de manire gale. Pareil pour mes amantes. Je peux dire avec toute sincri-t que je les aime de manire gale . En effet, les relations polyamoureuses se si-tuent sur un continuum et se dfinissent par la flexibilit. La manire dont on le peroit est individuelle.

    Selon une ancienne polyamoureuse, dont le pseudonyme est Marie, le polya-mour est la comprhension que lon peut avoir de multiples types de relations avec de multiples individus. Cest lide que lon peut aimer plus dune personne. tre amoureux de lun nexclut pas des senti-ments pareils envers lautre. Beaucoup de gens ont de la misre avec la monogamie parce quils ont des sentiments spciaux envers une deuxime personne, mais a ne veut pas dire quils ne veulent plus tre avec leur partenaire premier. Bref, ce nest quun type de relation qui fonc-tionne pour certaines personnes .

    Lidentit et le vocabulaire polyamou-reux ont commenc prendre forme la fin des annes 1990, selon Franklin Veaux, lune des voix les plus fortes dans lunivers polyamoureux et lauteur der-rire le site web More Than Two.

    Dans un essai de 2012, M. Veaux ex-plique que cette sexualit nindique pas que ses partenaires individuels sont ina-

    dquats, mais que lon cherche com-plmenter les uns et les autres. Il cite lcrivaine Anas Nin : Chaque ami re-prsente un monde en nous, un monde qui naurait peut-tre jamais exist sans lui et que cette rencontre a rendu pos-sible .

    En monogamie, il est souvent sous-entendu quune nouvelle relation prononce la fin de lancienne. [] Pour moi, une nouvelle relation nest pas for-cment la fin de lancienne , constate M. Veaux.

    Devenir polyamoureux

    La coloc dun ami ma mis le livre La salope thique dans la main, en me di-sant : je pense que cest quelque chose qui pourrait fonctionner pour toi , raconte lhomme qui se dfinit comme polyamoureux depuis cinq ans. Un autre homme y a rflchi pendant une semaine aprs que sa copine, il y a 15 ans, le lui ait propos aprs six mois de relation. Je nai jamais regard en arrire. Jai essay dtre monogame avec ma premire co-pine et ctait un chec. Je ne peux tre rien dautre que polyamoureux .

    Le polyamour peut tre intressant pour les gens bisexuels. Jaime avoir et un copain, et une copine. Je ne voulais pas de relation srieuse, mais je ne vou-lais plus de relations occasionnelles non plus , relate une femme.

    Jai dcouvert un nouveau para-digme o les gens peuvent coucher les uns avec les autres sans que a mne un dsastre , explique un homme. Malgr cinq ans dexpriences, il hsite de dire que le polyamour est parfait. Or, cest ce que je veux : je veux la libert sexuelle. Le polyamour a ses inconvnients, mais mon avis, a renvoie la socialisation do-minante : tout dans notre culture glorifie la monogamie .

    Marie, qui ne pratique plus le polya-mour suite une mauvaise exprience, insiste sur le devenir organique. Le pol-yamour nest pas quelque chose o tantt on lest, tantt on ne lest plus. Cest une approche relationnelle. On rencontre des gens qui le pratiquent et cest souvent par eux que lon sy introduit .

    Comment a fonctionne

    Chaque relation est unique et dfinit ses propres limites. Il y a le polyamour horizontal, ou solo, o chaque partenaire est dit gal , explique Marie. En-suite, on a le polyamour vertical ou hi-rarchique. Mettons que tu vis avec ton partenaire primaire, mais en plus, tu as plusieurs partenaires secondaires. La na-ture de chaque relation varie : on peut avoir des partenaires avec qui la relation est quilibre, purement motionnelle ou purement sexuelle .

    Je suis mille fois plus heureux depuis que je suis poly , affirme un professeur g de 40 ans. Pendant 13 ans, il avait une partenaire primaire et plusieurs relations secondaires. Depuis deux ans, il vit seul et na plus aucune partenaire primaire, mais toutes ses partenaires secondaires sen-tendent bien. Lune de mes partenaires est marie et je mentends trs bien avec son mari. Des fois, lui et moi passons du temps ensemble sans elle .

    Je trouve aussi quil facilite des re-lations plus intimes parce quil faut tout discuter. Si je kife quelquun, ma parte-naire nest pas mon ennemie de qui je dois tout cacher. Plutt, elle est heureuse que je sois heureux .

    Tout le monde est daccord sur unfait : ce mode de vie exige la communica-tion. Marie note que la notion de rgles semble complique, mais que toute re-lation monogame a elle aussi des rgles, surtout sur la fidlit. Cest juste que la tradition a fait les rgles pour nous et on na pas besoin den faire soi-mme .

    Le dfi principal du polyamoureux : le temps. a devient facilement trop pour beaucoup , croit Marie. On peut certes aimer plusieurs personnes la fois, mais on na que 24 heures par jour pour les aimer tous . Cependant, le professeur trouve quavoir trois copines est trs r-aliste. Je vois chacune une ou deux fois par mois, donc on a toujours hte de se voir lun lautre. a exige en fait moins de temps que vivre avec une partenaire mo-nogame ou primaire .

    Il y a des gens aux deux extrmes, mais dans le milieu sont tous les autres. Mme si lon na jamais agi, la plupart des gens ont au moins pens quelquun dautre ou ont eu dautres fantasmes. a, cest une forme de polyamour mental

    - Un professeur polyamoureux

    Regard sur la communaut polyamoureuse

    Pour comprendre, il faut regarder au-del du sexe - Franklin Veaux

  • larotonde.ca [email protected]

    Actualits [email protected] 2 mars 2015

    Regard sur la communaut polyamoureuse

    Pour comprendre, il faut regarder au-del du sexe - Franklin VeauxLe mariage polyamoureux

    Le polyamour nquivaut pas la polygamie, mais on peut tre mari une personne tout en en frquen-tant dautres. Telle est lhistoire dune ancienne de lUniversit dOt-tawa, devenue romancire. Marie et mre de deux enfants, elle a ren-contr quelquun il y a six ans et en a parl avec son mari. Je me suis mise rflchir sur les raisons pour lesquelles seule la sexualit devait tre exclusive au couple, et je nai pas trouv de raison qui me satisfaisait, alors jen ai parl mon mari. En discutant, nous nous sommes rendus compte que nous tions monogames non par choix mais par dfaut, parce quil semblait que ctait la seule fa-on dtre en couple .

    Au dbut, le couple sest donn toute une gamme de rgles pour leurs relations extra-conjugales. Ces rgles ont tomb peu peu, au fur et mesure de notre exprience et de notre confiance grandissante. On sy habitue, on devient plus laise et a devient moins inquitant . Elle a maintenant un amoureux et une amoureuse part de son partenaire principal, son mari. Nous navons plus besoin de refouler nos atti-rances pour protger notre couple, et comme il ny pas dinfidlit, cest un problme de moins qui risque de mettre notre couple en pril. Nous demeurons dune certaine manire plus libres, plus indpendants dans nos choix .

    Certaines personnes considrent quelles sont polyamoureuses par na-ture. Pour ma part, le polyamour est un choix. Lide de lamour roman-tique est attirante, cest une belle fiction, mais comme cest irraliste et impossible mon avis, jaime bien faire mes choix en consquence .

    Jaime beaucoup ce que chaque personne peut mapporter, me faire dcouvrir. Jadore lnergie des d-buts des relations, et jaime avoir la chance de saisir les occasions qui se prsentent plutt que de devoir les sacrifier ou les cacher pour prot-ger mon couple. tant donn que je me considre comme allosexuelle, ce mode de vie me donne loccasion dexplorer galement cet aspect. Jaime me sentir entoure, avoir plu-sieurs personnes vers qui me tourner

    en cas de besoin et recevoir norm-ment daffection .

    La communaut dOttawa

    Rachel, lune des coordinatrices de Poly Ottawa, explique que la com-munaut est diverse. Il y a les ren-contres rgulires au Atomic Rooster et un groupe de discussion. [] On a mme un club de lecture. En plus, nous avons une prsence importante sur Internet. Ainsi il sagit vritable-ment dune communaut multiples fonctions pour toutes sortes de gens. Ce nest vraiment pas une pick-up scene. La plupart arrivent avec leur partenaire primaire et viennent pour discuter de manire informelle. En jasant et parlant de nos vies, les gens se rendent compte que le polyamour est compos de gens tout fait ty-piques : nous avons un emploi, une famille, une vie normale .

    Un homme est de lavis que ce nest pas pour lui. Je suis all une fois au Atomic Rooster, mais je suis plus jeune que les autres, qui avaient presque 40 ans. Mais je comprends que parfois, il y a des plus jeunes, mme de 18 ans. Les gens non pol-yamoureux y vont aussi juste pour apprendre . Il constate aussi, dail-leurs, que la communaut en tant que telle sentremle un peu avec la com-munaut BDSM.

    La romancire marie frquente peu la communaut, mais reconnat sa valeur. Ce genre de groupe est trs utile pour se sentir moins mar-ginal, discuter de certaines questions qui touchent les polyamoureux et dont il est parfois difficile de discuter avec les personnes monogames. Les gens dans ces groupes sont trs com-prhensifs et ouverts la discussion, alors une personne qui se questionne sur le sujet pourrait y aller sans pro-blme .

    Le professeur, lui, adore le groupe et en profite beaucoup. Puisquil rencontre ses amants en ligne, ce nest quun lieu social. Les gens y sont trs ouverts desprit et puisque beaucoup couchent avec beaucoup de gens, on y retrouve une ambiance un peu la secondaire, mais avec une fraction du drame, puisque tout est si ouvert .

    CRDIT ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

  • [email protected]

    Actualits [email protected] mars 2015

    Dossier sur la sexualit

    Coup doeil sur le Laboratoire de recherche sur la sexualit

    Frdrique Mazerollei [email protected]

    tabli en 2002, le Laboratoire de recherche sur la sexualit humaine de lUniversit dOttawa sint-resse aux diverses facettes de la sexualit, un sujet qui ne cesse de changer au cours des gnrations. Compos dune quipe de cher-cheurs spcialiss dans la matire, dtudiants la matrise et dtu-diants bnvoles au premier cycle, le Laboratoire tente de comprendre et dexpliquer ce quest la sexualit au XXIe sicle.

    Dun ct, la sexualit est le sujet de conversation prfr lors dune fte entre amis et nous sommes galement constamment bombards dimages et dinformations hypersexualises, mais de lautre, il y a un certain inconfort par rapport certains sujets relis au sexe, qui peut tre illustr par la rticence du gouvernement de lOntario raviver le curriculum dducation sexuelle dans les coles , explique Elke Reissing, profes-seure au dpartement de psychologie de lUniversit dOttawa et directrice du La-boratoire.

    Ayant obtenu son doctorat en psycholo-gie clinique, Elke Reissing a t engage au dpartement de psychologie de lU dO en 2002, la mme anne o le Laboratoire de recherche sur la sexualit humaine a t cr. Elle a complt sa thse de doc-torat sur le vaginisme, une dysfonction sexuelle psychologique retrouve chez les femmes.

    Pour elle, limportance dun laboratoire de la sorte rside dans lide que nous sommes peu informs par rapport cer-taines facettes de la sexualit, en raison des tabous de la socit. La recherche est ncessaire pour objectivement com-prendre toute forme dexpression sexuelle pour enseigner, normaliser, et dans le cas chant, offrir des traitements aux gens pour quils puissent explorer leur plein potentiel rotique de faon duque et s-curitaire , explique-t-elle.

    Depuis ses dbuts, les divers chercheurs du Laboratoire ont effectu plus dune di-zaine dtudes sur des sujets comme les premires expriences sexuelles et leurs effets sur le fonctionnement sexuel chez les hommes et les femmes, limpact psy-chosocial des mariages de mme sexe et les soins de sant offerts aux femmes

    souffrant de vulvodynie. Cinq tudes sont galement en cours.

    LUniversit dOttawa est particuli-rement chanceuse davoir des professeurs plein temps et temps partiel, comme moi, par exemple, qui ont de lexpertise dans le domaine de la sexualit , explique Jocelyn Wentland, professeure au dpar-tement de psychologie et chercheuse au Laboratoire de recherche en sexualit humaine. Ce nest pas commun au Ca-nada, o nous avons quun nombre res-treint dinstitutions postsecondaires qui sintressent au sujet. Jaimerais bien voir le dpartement de psychologie tenter dinstaurer une branche plus formelle en tudes de la sexualit et prendre avantage de son personnel qui est actuellement disponible, surtout avec le grand nombre dtudiants qui seraient intresss par-ticiper .

    Mme si les tudiants dmontrent un intrt dans les diverses questions de la sexualit, Elke Reissing et Jocelyn Went-land appuient toutes deux que la sexua-lit est encore un sujet difficile abor-der en salle de classe. Cependant, avec les avances qui sont faites par le biais de recherches et dtudes, les tudiants deviennent normalement plus informs quils ne ltaient auparavant.

    Nous sommes peut-tre bombards de contenu sexualis sur une base rgu-lire, mais peu dentre nous vont prendre la peine de sarrter et de rflchir sur notre propre dfinition de ce quest la sexualit ou bien de comment nous nous sentons face aux relations , rajoute Joce-lyn Wentland. Je crois que cest lun des aspects les plus satisfaisants de mon tra-vail en tant que professeure, soit celui de donner la chance mes tudiants davoir une meilleure rflexion sur leur sexualit et les valeurs relationnelles .

    Tout comme Jocelyn Wentland, Elke Reissing croit quil est primordial de bien duquer les tudiants, qui pour cer-tains nen sont qu leur premire duca-tion sexuelle objective. Cependant, elle consent quil peut tout de mme tre dif-ficile dentreprendre des recherches sur la sexualit et par le biais de celle-ci, offrir des bonnes informations aux tudiants.

    La nature applique de nos recherches et les constats que nous trouvons suite celles-ci contribuent normment et im-mdiatement lenrichissement de nos connaissances sexuelles , conclut Elke Reissing. Cependant, le financement pour de telles recherches peut tre diffi-cile. Le fonctionnement, le dysfonction-nement et la satisfaction sexuelle ne sont pas des candidats vidents aux yeux des agences de financement et la culture de la batitude sexuelle na pas encore de base ancre .

  • larotonde.ca [email protected]

    Actualits [email protected] 2 mars 2015

    Dossier sur la sexualit

    Encore un tabou dans les universits? Frdrique [email protected]

    Alors quaborder la notion de la sexualit peut causer un malaise chez certaines per-sonnes, dautres voudraient en apprendre plus par le biais dtudes postsecondaires. ce jour, lUniversit du Qubec Montral (UQAM) est lunique universit qui possde un dpar-tement offrant aux tudiants au baccalaurat et aux cycles sup-rieurs la chance de poursuivre des tudes en sexologie. Certains arguent mme que cela marque-rait les dbuts de la sexologie dans les salles de cours. Presque 50 ans aprs son inauguration, peu duniversits au Canada ont emboit ce chemin.

    LUniversit dOttawa noffre pas de programme ou de cours propre-ment dit sur la sexualit. Par contre, quelques programmes de la Facult des sciences sociales, comme le pro-gramme de psychologie et de socio-logie, offrent des cours axs sur la sexualit.

    La sexualit tend tre un do-maine trs interdisciplinaire. Ainsi, certaines universits peuvent choisir davoir un programme de sexologie, mais je crois que la plupart des uni-versits optent pour des cours offerts dans plusieurs disciplines , explique Heather Armstrong, professeure au

    dpartement de psychologie de lU dO. Je crois que les deux options peuvent avoir du succs et ont leur propre mrite .

    LUQAM, quant elle, offre une pa-noplie de cours portant sur la sexua-lit ses tudiants. Ds ses dbuts, le dpartement opte pour une approche ouverte desprit, offrant aux tudiants les outils ncessaires pour non seule-ment bien sinformer sur les enjeux de la sexualit sur les plans psycho-logique, biologique et socioculturel, mais galement pour informer les g-nrations venir dans leur rle din-tervenant ducatif.

    Depuis sa cration, le dpartement tente de se tenir laffut des nouvelles tendances et des nouveaux enjeux rencontrs en sexologie, comme la dcouverte potentielle dun vaccin qui pourrait gurir les personnes atteintes du virus du SIDA, les droits lis lap-partenance et lidentit sexuelle et les fausses informations divulgues sur le web.

    Professeure lcole de psychologie de lU dO depuis maintenant 15 ans, Lisa Henry est une ancienne de lUni-versit dOttawa et possde galement une matrise de lUQAM en sexologie clinique.

    Rien na chang depuis 20 ans

    lorsque je cherchais poursuivre des tudes en sexologie aprs mon bacca-laurat en psychologie en ce sens que lUniversit du Qubec Montral demeure ce jour la seule universit offrant des programmes de premier cycle et de cycles suprieurs ddis entirement ltude de la sexuali-t humaine au Canada. Il sagit dun programme qui est offert en franais uniquement .

    Elle souligne toutefois quun grand intrt est ressenti chez les tudiants qui prennent des cours de troisime ou quatrime anne en psychologie, comme ceux qui se focalisent sur le comportement sexuel chez les hu-mains. Comme la plupart des cours de lU dO, ces cours sont offerts dans les deux langues officielles. De plus, en 2010, le cours PSY4522 - tudes ap-profondies en sexualit humaine, au-rait t ajout au programme d la forte demande et lintrt croissant des tudiants inscrits au baccalaurat.

    Ce qui est diffrent dil y a 20 ans, cest que les tudiants ont plus de choix quant aux possibilits de pour-suivre leurs intrts de recherche en sexualit humaine, surtout au docto-rat lcole de psychologie , explique Lise Henry. Le nombre de profes-seurs, de directeurs de laboratoire et dtudiants doctoraux ayant pour ob-jet dtude les aspects de la sexualit sont de plus en plus nombreux et les projets de recherche sont diversifis et innovateurs .

    Pourtant, mme avec les avance-ments qui ont t faits dans le do-maine, notamment avec laide du laboratoire de recherche sur la sexua-lit humaine de lUniversit dOttawa (dont la professeure Heather Arms-trong est membre), il existe toujours lide que de parler de sexualit, mais avec des tudiants au niveau postse-condaire qui le dsirent, ne soit pas exactement accepte par tous.

    Je crois que parler de sexualit en gnral est encore trs tabou. Il y a plusieurs raisons pourquoi cest ainsi, mais ce sont surtout pour des raisons dordre culturel, explique Heather Armstrong. Je crois quen gnral nous vivons dans une culture plus

    ouverte, mais il y a encore un grand chemin faire .

    Pour sa part, Lisa Henry croit que le problme rside notamment dans lide que le travail de sexologue est peu reconnu ou mme mal compris par le public, oubliant parfois la po-lyvalence des sexologues diplms. Elle rajoute que le Qubec, mme sil possde lunique dpartement de ce genre, a galement d vivre certaines difficults avant dtre reconnu par ses pairs.

    La reconnaissance sociale des sexologues et de leur formation est importante pour les nouveaux di-plms cherchant un emploi. titre dexemple, si lon considre que le seul dpartement de sexologie au Ca-nada (UQAM) produit des diplms au Qubec depuis plus de 30 ans, ce nest que trs rcemment que nous nous sommes intgrs au systme professionnel qubcois [, soit en] septembre 2013. Cette victoire est une preuve que la socit qubcoise est prte reconnaitre officiellement la lgitimit de notre travail. Remarquez que les sexologues uvrent en cabinet priv (bureau de consultation), dans le rseau de la sant et de services so-ciaux, dans le rseau de lducation (tous les niveaux), en tablissement de services correctionnels et dans les milieux communautaires (maison de jeunes, centre dhbergement, travail-leur de rue, etc.). Dornavant, le titre de sexologue ainsi que les activits rserves sont rglements et prot-gs par les lois qubcoises. Il ny a aucun systme pareil dans les autres provinces et trs peu en Amrique du Nord , explique Mme Henry.

    CRDIT PHOTO : AYOUB BEN SESSI

  • [email protected]

    Actualits [email protected] mars 2015

    La transparence et la FUO

    Christopher [email protected]

    Cette semaine la page Facebook SFUO does not represent me a sorti une histoire que je vous invite aller lire si ce nest pas dj fait. On y apprend notamment que les conditions entourant lembauche de la coordonnatrice de lexcutif de la FUO se-raient au mieux troublantes.

    Selon les informations obtenues par ladministrateur de la page, Amy Ham-mett aurait obtenu le poste en 2012 alors quelle tait toujours membre de lexcu-tif de la FUO. La date dembauche tant avant la fin de son mandat, elle aurait alors dmissionn pour postuler pour le poste. Jusque-l aucun problme. Cependant, l o a devient intressant, cest que les per-sonnes qui taient en charge de lembauche taient deux membres de lexcutif, deux personnes avec lesquelles elle avait travaill toute lanne.

    Aprs cette entrevue avec deux de ses amis, Amy reoit le poste. Un poste rmu-nr 60 000 $ par anne. Toujours selon les informations dont dispose la page Face-book, le contrat dAmy Hammett tait dune dure de trois ans et comprendrait non seu-lement une clause de ddommagement si celle-ci quittait le poste avant la fin de son mandat, mais une clause de renouvellement automatique la fin de son premier mandat de trois ans. Ce que signifie cette clause est que si la FUO ne lui fait pas parvenir un avis de fin de son emploi, son contrat serait automatiquement renouvel. Amy Ham-mett a des liens trs troits avec le parti Ac-tion tudiante donc, prdiction personnelle, Amy sera de retour lanne prochaine.

    Comme vous vous en doutez, aucune fa-on de confirmer ces informations. Lorsque nous avons contact ladministrateur de la page Facebook, celui-ci nous a indiqu que sa source travaillait la FUO mais dsirait absolument demeurer anonyme par peur de reprsailles. La FUO pour sa part na pas senti ncessaire de commenter ces infor-mations qui sont pour le moins troublantes. Lorsque rejointe pour commenter les all-gations releves par la page Facebook, la prsidente de la FUO sest contente de dire qutant donn quil sagissait dinfor-mations concernant un employ et son em-ployeur, elle ne pouvait pas commenter.

    Malgr le fait que cette rponse peut se justifier, il nen reste pas moins quultime-ment le rel employeur dAmy Hammett, cest nous. Lorsque des membres de la F-dration ont des questions concernant les conditions demploi dun employ, il de-vrait tre possible davoir des informations. Aprs tout, si les informations concernant lembauche dHammett sont exactes, nous payons tous 2 $ par anne sans avoir le moindre moyen de le savoir.

    Serait-il trop demander que pour une fois, la FUO soit proactive et nous donne des informations sans que lon doive les coincer dans un coin. Si les informations sont fausses, dites-le, si les informations sont vraies, confirmez-les et expliquez-les. Mais par piti, arrtez dessayer de tout nous gcher.

    Chronique Confrence Stephen Harper et lONU selon Staring

    Samuel Lafontaine [email protected]

    Mardi dernier avait lieu la confrence Stephen Harper and the UN in a Time of Ter-ror. La salle tait pleine pour entendre le confrencier, Scott Staring, PhD, parler de la vi-sion du premier ministre du Ca-nada vis--vis lOrganisation des Nations unies (ONU). La confrence se droulait en an-glais.

    Patti Lenard est professeure lcole suprieure daffaires publiques et in-ternationales (SAPI) de lUniversit dOttawa et cest elle qui a eu lide dinviter Scott Staring pour faire une prsentation. Scott est mon ami de-puis 15 ans. Il ma demand sil y avait possibilit de venir ici. Il tait intres-s de discuter de ses ides Ottawa et dchanger avec des gens de lagen-da de Harper [sur la politique tran-gre] , explique-t-elle.

    M. Staring est diplm en sciences politiques de lUniversit de Toronto et enseigne prsentement un cours de philosophie et politique au Georgian College. Durant la confrence, il a tent dexpliquer la perception qua Stephen Harper de lONU dabord en tant que chef de lopposition lors de la guerre en Iraq en 2003 puis titre de premier ministre partir de 2006.

    La thse de M. Staring est que Harper voit lONU comme une organisation bureaucratique neutre sense rempla-cer les nations souveraines porteuses de morale. Pour le premier ministre, la tradition canadienne en matire daffaires trangres est donc contra-dictoire avec le besoin de dfendre des principes moraux lors dune p-riode de terreur.

    Une vision avec laquelle le confrencier nest pas daccord

    Durant la confrence, M. Staring sest dit inquiet pour lavenir et a no-tamment dclar : Jenseigne des gens assez jeunes. Jai grandi sous lpoque Trudeau et eux ils nont rien connu mis part Harper, donc je serais trs proccup si un changement nar-rive pas prochainement .

    Lorsquon lui a demand de prci-ser sa pense, il a affirm que ce qui

    le proccupe est le manque de repre historique de ses tudiants. Ils nont aucune conception pr-Harper de ce qutait la politique trangre , croit-il.

    Selon lui, la politique trangre ac-tuelle des conservateurs prendrait ra-cine la fin de la guerre froide et se baserait en grande partie sur le rejet de la politique trangre des libraux de-puis Lester B. Pearson. Une politique quavait pourtant continu le progres-siste-conservateur Brian Mulroney. Mulroney sest battu trs fort contre lapartheid en Afrique du Sud et croyait fermement au [rle] des Nations unies , ajoute-t-il.

    Voyant une rupture au sein mme du mouvement conservateur, M. Sta-ring dcrit la politique trangre ca-nadienne actuelle en ces termes : Je ne suis pas convaincu que la vision de Harper poursuit un objectif, je crois quelle vise plutt dfaire cet histo-rique dimplication avec lONU [que le Canada avait autrefois] .

    Il ne croit cependant pas que les changements apports par Stephen Harper la politique trangre du Ca-nada soient permanents. Selon lui, il serait possible de retrouver certaines de nos bonnes positions sur lONU .

    ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

  • larotonde.ca [email protected]

    Actualits [email protected] 2 mars 2015

    Revitalisation du quartier Vanier

    Consquences majeures venir pour les tudiants

    Samuel [email protected]

    Vanier connait prsentement de nombreux changements et pour-rait changer compltement de visage dici 15 ans. Cest en tout cas ce qui ressort des tudes de Jean-Franois Parent, qui don-nait une confrence sur le sujet au Musoparc Vanier le 18 fvrier dernier. M. Parent est gographe de formation et La Rotonde la rencontr afin de savoir comment ces nombreux changements affec-teront la population tudiante de lUniversit dOttawa.

    Petit historique du quartier

    La ville de Vanier fut incorpore en 1913 sous le nom dEastview. Elle pren-dra son nom actuel en 1969 afin de re-flter le caractre francophone de sa population. Le nom est choisi pour ho-norer le premier gouverneur gnral du Canada dorigine canadienne-franais, Georges Vanier.

    travers ses travaux, Jean-Franois Parent a pu constater quau cours des dernires annes il y a eu une gentri-fication du quartier Vanier et une di-versification de sa population autre-fois majoritairement francophone et aujourdhui de plus en plus multicul-turelle. En 2011, la population franco-phone du quartier slevait 40 % des habitants.

    Plusieurs changements en cours

    Selon lui, la gentrification pourrait sexpliquer par des efforts successifs de lancienne ville de Vanier de redo-

    rer son image travers plusieurs plans damnagement, des efforts qui se sont accentus avec la fusion de Vanier la nouvelle ville dOttawa en 2001. Avec la fusion municipale, les efforts se sont da-vantage tourns vers lembellissement du quartier et le ramnagement des secteurs situs le long de Beechwood, chemin Montral et McArthur.

    Avec son plan de revitalisation, la ville dOttawa souhaite augmenter la densi-fication dans chacun de ses quartiers et Vanier ne fait pas exception. Cest pourquoi plusieurs projets rsidentiels sont en cours. Notamment des pro-jets de construction de condos avec la construction de deux nouveaux difices sur Beechwood (total de 197 units de logement) et dun mgaprojet de quatre difices (607 units de logement) sur le chemin Montral. Les projets actuels de construction dans le secteur attein-draient une valeur combine de 600 millions de dollars, selon Quartier Va-nier BIA.

    Sans oublier des difices rigs dans

    les dernires annes. Notamment, ldi-fice La Tiffani 2 construit par Claridge en 2012. Limmeuble offre 189 uni-ts de logement dans New Edinburgh, juste lentre de Vanier. Le prix de d-part pour un condo de deux chambres dans cet difice est de 361 000 dollars.

    Quelles consquences pour les tudiants?

    Jean-Franois Parent explique la pr-sence tudiante dans le secteur en affir-mant que plusieurs tudiants peuvent profiter du caractre francophone de Vanier. Mais il ne faut pas oublier les prix des loyers, qui sont plus modiques que dans les autres secteurs. Vanier est [galement] gographiquement et stratgiquement bien situ. Diffrentes routes du rseau de transport en com-mun circulent dans les diffrentes ar-tres et rejoignent le centre-ville .

    Mme sil ne peut pas encore donner de chiffres prcis sur le nombre dtu-diants vivant dans le quartier (ce sera le sujet dune prochaine tude) il estime que ceux-ci se comptent en milliers de personnes et que la plupart proviennent de lextrieur de Vanier.

    Mathieu Fleury reprsente les quar-tiers de la Basse-Ville, de la Cte-de-Sable et de Vanier au conseil municipal et est lui-mme un ancien de lUniversi-t dOttawa. Il est daccord avec M. Pa-rent et voit son district (Rideau-Vanier) comme un lieu propice une vie tu-diante cause de sa proximit , o il y a beaucoup despaces locatifs .

    M. Fleury se montre toutefois ra-liste sur ltat de certains immeubles du quartier Vanier et cest pourquoi il dit voir dun bon il les diffrents projets de revitalisation. En plus dem-bellir le quartier, il croit que linves-tissement dans la communaut permet la ville damliorer certains services et cite en exemple la rfection des prin-cipales artres commerciales du sec-teur ou encore la construction du pont pitonnier reliant Vanier la Cte-de-Sable.

    Mais la revitalisation amne surtout une gentrification du quartier et aura des impacts majeurs sur la population faible revenu, notamment les tu-diants. Selon Jean-Franois Parent, la revitalisation risque dengendrer une hausse des prix du logement et il y a un risque de voir une partie de la population quitter Vanier pour des quartiers plus loigns comme Manor Park, Gloucester Nord ou le secteur au-tour du centre dachats Saint-Laurent. De plus, laugmentation de la densit de la population travers la construc-tion dimmeubles rsidentiels pour-rait faire diminuer le nombre de com-merces de proximit. Dj, sur lavenue Beechwood lancienne caisse populaire va tre transforme en tour condos par un promoteur. Enfin, les cons-quences sur le caractre francophone

    de Vanier ne sont pas encore trs bien connues.

    La ville dOttawa na pas de politique particulire pour les tudiants dans son plan damnagement, malgr une croissance importante de lUniversit dOttawa dans les dernires dcennies. Concernant Vanier, le conseiller Fleury semble dire que la population tudiante nest pas vraiment la clientle vise pour le dveloppement du quartier.

    Lorsque nous lavons interrog, il nous a rpondu que cest lune des grandes difficults. Prsentement il y a un in and out avec beaucoup de lo-cation court terme avec des gens qui arrivent dans la rgion et sinstallent l pour une session ou un an et ensuite quittent leur logement. a ne veut pas dire quils quittent la communaut mais il faut que ces logements-l prennent un caractre plus permanent . Il faut comprendre que lon souhaite attirer une population plus sdentaire et dote dun bon revenu.

    Durant sa confrence, Jean-Franois Parent a tent de faire une comparai-son avec les changements qua connus la Basse-Ville lors des annes 1960 et 1970. En tirant ses conclusions de lex-prience de ce secteur de la ville, il a pu identifier trois grands dfis pour rus-sir la revitalisation de Vanier. Premi-rement dinclure la population locale dans le projet, incluant les moins for-tuns, afin de prendre en compte la r-alit du quartier et viter de perdre son caractre populaire, deuximement de prserver autant que possible le patri-moine architectural et troisimement de protger laspect francophone.

    Titr Un territoire en mutation : le quartier Vanier Ottawa : germe dune nouvelle phase de revitalisation urbaine, la prsentation se donnait le 18 fvrier dernier dans le cadre des cau-series-confrences du Musoparc de Vanier. Les causeries-confrences sont un vnement mensuel.

    CRDIT PHOTOS : MAYSEM ATYAOUI

  • Alexandre Millaire et Didier Pilon [email protected]

    Arts et culture

    www.larotonde.ca 10

    Mois de la francophonie

    31 jours sans soire

    Alex [email protected]

    Le Service de vie communautaire prsente un calendrier vari mais plutt dgarni pour le mois qui clbre la langue franaise sur le campus de lUniversit dOttawa (UdO). Quoique les dits de pro-fessionnels et le festival de films confrent un air de lgitimit la programation, celle-ci noffre au-cun vnement en soire. Faire sor-tir les gens pour des nuites franco-phones est un dfi que le Service ne semble pas prs de relever.

    Le mois de mars est le Mois de la fran-cophonie partout dans le monde et lUni-versit dOttawa ne fait pas exception avec sa quatrime anne de clbration du franais sur son campus. Le Service de vie communautaire, organisateur prin-cipal du Mois, nous propose un ventail dvnements plus large que les annes prcdentes, mais narrive pas clbrer les joyaux de son campus. Les ensembles musicaux et thtraux et mme les Batt-le of the bands qui ont dj fait partie de la programation sont manifestement ab-sents.

    Les clbrations dbutent le lundi 2 mars avec une confrence de lhomme tout faire, Dan Bigras, et lamorcement du festival de film Campus Films 10 h

    au Pavillon Desmarais, salle 1210. En col-laboration avec lAmbassade de France, 10 films contemporains seront prsents, dont plusieurs des slections officielles du Festival de Cannes. Les coups de cur de La Rotonde incluent Couleur de peau : Miel, un dessin anim qui raconte lhis-toire dun orphelin coren, et La Pirogue, un drame marin franco-sngalais.

    Pour la Journe de la francophonie, le 20 mars, Hermngilde Chiasson sera au rendez-vous pour nous partager une confrence sur les conditions dexistence de la langue sous forme dalphabet. La semaine suivante, une dgustation de chocolats organise par llu de Dra-gons Den, Marc Forrat, accompagnera le confrencier. Le dernier samedi du mois, le clbre Daniel Poliquin bouclera les confrences de la programation.

    Le manque de programmation qui a trait aux activits normales des tudiants, comme sortir le soir, est flagrant. En en-trevue avec La Rotonde, Alexandre Boi-leau, du Service de vie communautaire, a affirm que cest en misant sur la ri-chesse des vnements en milieu de journe quil esprait runir les tudiants. Cinq musiciens locaux francophones sont laffiche, dont le Mehdi Cayenne Club, Le R et Dj Skorpyon lheure du midi, mais aucune grande soire nest prvue.

    Les tudiants sont moins propices tre l le soir , a expliqu M. Boileau. Mais avec le 1848 et le Caf Nostalgica de dlaisss pour lensemble du mois, lponge semble tre jete avant mme que la ronde ne soit commence. Heu-reusement que le Festival de la Poutine sannonce en fin de mois pour remonter le moral.

    RecycloManie

    Des dfis pour verdoyer le campus

    Alexandre [email protected]

    Plus quun mois pour participer au concours international visant inciter les tudiants postsecon-daires rduire leurs dchets, re-cycler et changer leurs habitudes de consommation.

    RecycloManie se poursuit sur le cam-pus de lUniversit dOttawa jusqu la fin mars. Depuis le dbut fvrier, des centaines dtudiants ont particip aux diffrents aspects des clbrations. En entretien avec La Rotonde, Brigitte Mo-rin, coordonnatrice du recyclage au Bu-reau du dvelopement durable, explique la nature du concours : Ce nest pas comme si ctait un vnement, cest une comptition de deux mois, donc on es-pre toucher tout le monde, puis que tout le monde fasse une action durant Recy-cloManie, soit en participant un vne-ment ou en prenant des actions indpen-dantes pour rduire leurs dchets .

    Une des activits les plus populaires et un des piliers de la programmation du RecycloManie de cette anne est le Dfi du bac dchet, une parodie du Ice Buc-ket Challenge. Dans le but de conscienti-ser la population par rapport aux dchets quelle produit, le dfi consiste essayer de vivre au minimum pendant une se

    maine en produisant le moins de d-chets possibles. la fin de la semaine, les participants sont encourags tourner une vido de 30 secondes pour dmon-trer le montant darticles dans leur bac, tout en expliquant le pourquoi des items et en dfiant leurs amis sur les mdias so-ciaux participer au concours (#uORe-cycle). Latelier co-Spa a aussi connu une russite retentissante avec une salle comble, o les participants ont pu crer des produits de beaut sans produire aucun dchet et sans lutilisation de pro-duits toxiques. Pour ceux qui cherchent un rapport plus physique au recyclage, chaque jeudi 11 h 30, dans la salle du Service de la protection, des quipes du Gurilla du recyclage sont formes et dis-perses sur le campus afin de trier le plus de matriaux recyclables possibles dans divers difices.

    Les intiatives proposes par le Bureau de dveloppement durable sont bienveil-lantes, mais leur calendrier est plutt pars avec peu de grands vnements rassembleurs et aucune grande soire de planifie. Quoique des changements personnels aux habitudes de consomma-tion constituent une forme dactivisme, RecycloManie souffre dun manque la-mentable dateliers prnant un activisme direct, o les plus grands pollueurs par exemple Alcoa ou Coca-Cola, commandi-taires principaux de RecycloManie lin-ternational sont interpells pour leurs gigantesques empreintes cologiques et leurs violations de droits humains.

    ILLUSTRATION : ANDREY GOSSEILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

    ILLUSTRATION : ANDREY GOSSE

  • larotonde.ca [email protected]

    2 mars 2015Arts et culture [email protected]

    Le grand retour du MemoriesCamille Pag-Taillon Bnvole

    Le March By est lendroit idal pour une balade pieds les plus beaux jours dhiver, suivie dun bon repas, question de se rchauffer un peu. Il y a maintenant plus dun an, Memories, un repre desserts de choix au centre du March, a ferm ses portes. Pour plusieurs habitus, maints doux souvenirs denfance senvolaient sans laisser de trace. Toutefois, la surprise de plusieurs, le restaurant nest pas disparu, mais a plutt chang dadresse, de son ancien emplacement sur la rue Cla-rence au 136 rue St Patrick. Tou-jours fidle son ambiance indie, on peut toujours y apprcier des cafs et desserts dcadents.

    Il nest pas surprenant que plusieurs ne soient pas conscients du changement dadresse du restaurant ; celui-ci est diffi-cile trouver, cach en arrire du pub Earl of Sussex. Quoique difficile voir, lempla-cement est par contre idal pour une soire dart et de bouffe, juste ct du Muse des beaux-arts. travers les grandes baies vi-tres, la vue qui porte sur la galerie est ex-cellente. Lt arriv, une grande terrasse sera accessible.

    Mme si le restaurant est plutt connu pour ses nombreux desserts faits sur place (depuis 1983), Memories offre un menu va-ri, incluant entre autres des options vg-tariennes divergeant des salades trop com-munes. Les prix sont abordables (environ 13 15 $ pour un sandwich) et le service est bilingue. Le menu a conserv ses meilleurs repas : le sandwich Harvest et la quesadil-la au poulet grill sont recommander. Le fromage de chvre fait toute la diffrence! Finalement, pour rchauffer ses fins de soi-re, il offre en plus des desserts ainsi que plusieurs diffrents cafs quitables (alcoo-liss).

    Exception faite de lemplacement moins central quauparavant, les changements ap-ports au restaurant ne sont que positifs : ils permettent daccommoder beaucoup plus de clients et les infrastructures sont plus modernes. Ce coup de neuf na par contre pas supplant ce que nous aimions tant de la version originale, savoir la bonne bouffe

    et lambiance chaleureuse. Mme leurs lu-minaires style marocain les ont suivis lors du dmnagement! Alors pourquoi sem-bter avec ses rsolutions du Nouvel An lorsquon pourrait plutt dguster un gros morceau de gteau au chocolat, question de chasser cet hiver dj bien trop long?

    CRDIT PHOTO : AYOUB BEN SESSI

    Le restaurant Memories est maintenant situ sur la rue St-Patrick.

    Le S.H.E.D.

    Sans prtention et lcoute des tudiants Alexandre Millaire [email protected]

    Un nouveau lieu de restaura-tion a discrtement ouvert ses portes dans la Cte-de-Sable. Une ambiance kitsch, une ving-taine de siges, un amical ser-vice bilingue et de la nourriture dinspiration louisianaise font du 274 rue Somerset un endroit convivial et bien reu.

    Des signes faits la hte, des tables de mlamine, des affiches de supe-rhros et mme un tlviseur dan-tan rendent le S.H.E.D. (Sandy Hill Eatery & Diner) une curiosit dans la Cte-de-Sable, quelques minutes de marche du campus de lUniversi-t dOttawa. Avec un style de service dcontract et une cuisine qui met le got avant la prcipitation, le nouveau restaurant, ouvert depuis le dbut jan-vier, sapparente en caractre et en

    forme au S.H.L.G. (Sandy Hill Lounge & Grill), resto originel de lquipe qui a mont cette nouvelle entreprise. Chris Marquis, co-propritaire du res-taurant, explique son inspiration pour louverture de son deuxime lieu de restauration : Depuis quon a ouvert le S.H.L.G., les tudiants entrent et ils veulent djeuner 15 h et ctait diffi-

    cile de les accommoder avec notre cui-sine. Avec cet endroit qui sest libr, on a pens que a serait parfait pour un petit lieu chouette de brunch .

    La recherche de nourriture qui re-joignerait les gots des tudiants a men loffre dune cuisine rcon-fortante et peu coteuse, avec des d-

    jeuners de 6 $ 10 $ et des dners de 12 $ 14 $. Les po boys, sousmarins cajuns fourrs soit de buf cuit au four doux ou de fruits de mer avec fro-mage et garnitures varies, forment la pierre angulaire du menu, tandis que des spcialits telles que leur pou-let frit et gaufres, met typique de la Nouvelle-Orlans servi avec du vrai sirop drable, et la salade Big Boy, avec quartiers de pommes de terre, steak, roquette et vinaigrette maison, offrent une palette peu aventureuse, mais honnte et nourissante. Le pu-blic devra attendre au lancement de la terrasse ce printemps pour essayer les nouveauts que la cuisine prpare. Pour ceux qui chercheront prendre un verre, les pichets de Moosehead, tout comme au S.H.L.G., sont in-branlablement fixs 12 $.

    Outre les problmes de plomberie et de planchers qui demandaient une pleine majoration, la cration du site de lancien Cali Bar Lounge Tacos sest faite en toute quitude, tout comme le lancement du restaurant. La simplici-t est de rigueur et la clientle crois-sante qui se rassemble dans ses quatre murs dmontre la probit de cette en-treprise en lente floraison.

    CRDIT PHOTO : AYOUB BEN SESSI

    Restaurants

  • [email protected]

    Arts et culture [email protected] mars 2015

    Marat/Sade:La rvolution jusquau dlire

    Gabrielle PoulinBnvole

    Marat/Sade, aussi connu sous le nom de La Perscution et lAssassinat de Jean-Paul Marat reprsents par le groupe th-tral de lhospice de Charenton sous la direction de Monsieur de Sade est une pice choisie par James Richardson, metteur en scne et candidat la matrise en pratique thtrale. Elle fut interprte pour la premire fois le 24 fvrier par des tudiants de thtre lUniversit dOttawa.

    Cette uvre musicale, difficile sai-sir seulement par son nom, est une pice dans une pice. Les 31 acteurs de la troupe thtrale jouent le rle de patients dun asile qui eux jouent les personnages de la pice dirige par le Marquis de Sade. Les acteurs rcrent la fameuse scne de lassassinat du r-volutionnaire franais Jean-Paul Ma-rat en 1793 de manire ce quil soit presque impossible pour les specta-teurs de dtourner les yeux de la scne.

    Nayant eu que quelques mois de pr-paration avant le spectacle, la troupe interprte la pice avec une attention aux dtails des plus impressionnantes. Ds lentre en salle, les patients, dj

    sur scne, attendent que les specta-teurs sinstallent, crant ainsi une am-biance sinistre. Les dcorations sont impeccables : les cinq musiciens sont eux aussi des patients qui sont confins dans une cage barreaux, les rideaux et les planchers sont tachs de crasse et de sang et le clbre bain de Marat est install en plein milieu de scne.

    De leur ct, les acteurs ont tous apport des aspects diffrents leur personnage. Chloe Madigan, actrice jouant le rle dune schizophrne, af-firme qu on [les acteurs] avait carte blanche sur le pass de notre person-nage .

    Cette approche a donn loccasion aux acteurs dinventer lhistoire de leur personnage et de simmerger compltement dans ce dernier. De ce fait, la performance des acteurs est incroyable, passant du patient para-noaque, au prdateur sexuel, celle souffrant dune maladie du sommeil. plusieurs reprises, les patients de lasile se rebellent contre le directeur de lh-pital, Coulmier, leur procurant ainsi une bonne douche froide. Jrmie Cyr-Cooke, jouant le rle de Marat, passe la quasi-totalit de la pice dans son bain. Les acteurs affirment dailleurs que lajout de leau a contribu leurs performances.

    Lhumour sombre et les patients lallure lugubre sauront hanter ceux qui ont eu la chance, o plutt le courage, dassister au spectacle. Gare vous : le dlire est contagieux!

    CRDIT PHOTO : AYOUB BEN SESSI

    Des tudiants de lU dO ont prsent Marat/Sade, une oeuvre musicale, le 24 fvrier dernier.

    La srie des Contes nomades

    Une musique au got de melon

    Carine PlamondonBnvole

    Le Centre national des Arts a accueilli, vendredi dernier, le qua-trime des six spectacles de la srie des Contes nomades, Les ppins de melon de Toumani Samba. Sous la direction artistique de Danile Val-le, cette srie raconte des histoires par le biais du thtre, de lhumour et de la musique.

    Dans un mlange de musique et de contes, cest le multi-instrumentaliste Wolanyo Akakpo qui tait la vedette de ce quatrime spectacle de la treizime saison des Contes nomades. En premire partie du spectacle, Michel Farant a livr au pu-blic une lgende saveur locale. Arborant la ceinture flche, il a su faire participer la foule ds les premires minutes en in-terprtant, accompagn de sa guitare, une chanson ddith Butler. Dailleurs, les auditeurs ne semblaient pas tran-gers ce genre de spectacle, si on se fie lambiance chaleureuse et conviviale qui rgnait dans la salle. Poursuivant avec La lgende de Ptit Pit Caribou, Farant a racont, avec une pointe dhumour, les

    prouesses du personnage mythique lors de la construction du canal Rideau.

    Dans Les ppins de melon de Touma-ni Samba, Wolanyo Akakpo est ensuite entr en scne pour rvler ses multiples talents de chanteur, de conteur et de mu-sicien. Accompagn de Martin Newman la contrebasse, la voix envotante de lartiste relatait les aventures de Touma-ni Samba aux quatre coins du monde, en passant par Thunder Bay. Nul naurait pu deviner quil sagissait de leur premire collaboration, tant les deux musiciens semblaient en parfaite complicit et har-monie.

    Wolanyo Akakpo agrmentait de per-cussions et de guitare chaque pisode de lhistoire quil racontait, quelques phrases la fois. Au son des instruments de percussion, les mtaphores et la posie se mlaient parfaitement la musique. Les transitions entre les chansons et les diffrentes parties du rcit tant fluides, il tait facile de se laisser porter par le rythme et les silences occasionnels. Bien que la narration ft effectue un rythme plutt lent, rendant lintrigue plus diffi-cile suivre, lexcellent percussionniste a su crer latmosphre sonore ncessaire pour transporter le public dans lunivers de son personnage, au fur et mesure de ses dplacements.

    CRDIT PHOTO : COURTOISIE

    Le multi-instrumentaliste, Wolanyo Akakpo.

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    2 mars 2015Arts et culture [email protected]

    MIEUX CONNATRE SA SCNEMastik: un blues-rock alterno-progressif anti-prmch

    Dider Pilon [email protected]

    Cest au Mercury Lounge que le trio franco-ontarien Mastik a lanc, mar-di le 24 fvrier, leur premier album, De sol et dther. Distribu sous forme de CD, de disque vinyle (bien-tt) et mme de carte de tlcharge-ment qui se transforme en plant de tomate (sans blague!), cet album est loccasion parfaite pour ce groupe cratif de faire un retour.

    Un style particulier

    Ds sa cration, Mastik (connu alors sous le nom Matikdigre) se voulait un groupe ex-primental. Au fil des annes, les influences

    se sont multiplies, ajoutant leur arsenal des lments de reggae, jazz, punk, blues, musique psychdlique et, plus rcemment, dlectro. la diffrence de leur EP qui se prsentait plus comme une mosaque de dif-frents styles, ces influences sentremlent dans De sol et dther pour crer un son uni et original. Il en rsulte des gros hymnes rock la fois sales et techniques, qui glissent sans effort dune progression lautre. ces airs se rajoutent des textes engags qui touchent sur la justice sociale et lcologie.

    Des amis dcole

    Les membres fondateurs du groupe Chris Coshall et de Simon Poirier-Lachance ont commenc leur dveloppement musi-cal un jeune ge. six ans seulement, Si-mon apprenait le piano en suivant les cours du conservatoire, cours quil a poursuivis pendant huit ans avant de se dfouler der-rire une batterie. Chris, de son ct, savait quil voulait tre une rockstar ds ses pre-miers cours de guitare 12 ans. Toutefois, cest au sein du groupe de musique de lcole secondaire de Plantagenet que leurs routes

    se sont croises.

    Quoique ce ft loccasion parfaite dap-prendre matriser diffrents styles de mu-sique, les deux musiciens sennuyaient un peu faire des reprises de chansons popu-laires telles que Provocante de Marjo. Quand jtais l, ctait les chanteuses qui choisissaient toutes les chansons et les mu-siciens navaient rien dire , confie Simon. Toutefois, linfluence de leur enseignant de musique, Donald Poliquin, a t cl pour leur cheminement artistique. Les midis (et quelques cours schs) passs jammer dans le local de musique ont dvelopp au-tant leur talent que leur amour de la mu-sique.

    Mastik sur scne

    Tout a commenc en 2008, alors que le groupe a particip au concours Ontario Pop, la suggestion dric Auclair. Les deux membres fondateurs, accompagns du bas-siste du groupe en rsidence, ont fait un im-pact avec leur tendance exprimentale rche

    et crue. Nayant rien remport, ils ont pr-sent un son plus travaill et plus poli, deux ans plus tard, pour remporter le prix du Fes-tival international de la chanson de Granby.

    Depuis, plusieurs musiciens sont passs par le groupe quelques bassistes, deux cla-viristes et notamment Jose-Anne Cousi-neau, chanteuse avec laquelle ils ont enregis-tr leur EP avant de dcouvrir le bassiste Martin Charbonneau, aussi ancien de lcole secondaire de Plantagenet. La formation sest lance sur des scnes un peu partout en Ontario (Ottawa, Hearst, Sudbury, Nor-th Bay), au Festival de lOutaouais mer-gent, au Grand Feux du Casino et mme au Mexique loccasion du Festival de Mexico.

    Mastik demeure trs actif sur la scne musicale. En plus davoir lanc leur album et deux vido-clips avec BRBR dans les der-nires semaines, il prpare des spectacles un peu partout en Ontario (avec un spectacle CNA prsente Ottawa, le 6 mars), une vitrine au Junofest Hamilton et une tour-ne de jusqu 40 spectacles travers le r-seau des Conseils scolaire de lOntario.

    CRDIT PHOTO :AYOUB BEN SESSI

    Le groupe franco-ontarien Mastik tait au Mercury Lounge, mardi le 24 fvrier, pour lancer leur premier album, intitul De sol et dther.

    Rouverture du Mercury Lounge

    Hip sans tre hipsterDidier [email protected]

    Ds sa cration, Mercury Lounge se distinguait de tout autre bar dans le March By. Un endroit la fois sophistiqu et vivant, on peut tout aussi bien y passer la nuit dan-ser au son de leur DJ funk, soul, afrojazz et musique monde ou sim-plement apprcier leurs cocktails confortablement sur un de leurs grands divans.

    Tout au long de la semaine, Mercury Lounge organise diverses soires. Tous les samedis, leur DJ en rsidence (depuis 1998!), Trevor Walker, est accompagn de Matt Cameron sur les projections lumi-neuses pour les soires Lifeboogie. Tournant des disques style house aux saveurs de jazz et de funk, il est facile de brler quelques ca-lories sur leur plancher de danse. Le mercre-di, latmosphre change de fond en comble pour Humpnight, une soire LGBTQ+ avec DJ et leur drag queen en rsidence, Eva Dar-ling.

    En plus des soires DJ mensuelles in-cluant Double Barrel au style Motown, soul et funk retro le dernier vendredi du mois Mercury Lounge invite aussi des groupes pour jouer de la musique en direct. Entre

    autres, le deuxime vendredi du mois ac-cueille des bands de la rgion dans le cadre de la soire Radioactive . Cette anne, des groupes tels que High Waters, Still Na-tive et By the Lights y ont jou, alors que KC Roberts and the Live Revolution prpare le spectacle de mars.

    Bien ancr dans la communaut artistique dOttawa, le Merc a plusieurs partena-riats avec des institutions culturelles de la rgion. Pour plus de cinq ans, cest ici que se droulent les sances de posie de Ca-pital Slam, animes par Brad Morden, le premier et troisime samedi du mois. Le bar collabore aussi avec le Festival de Jazz pour prsenter des spectacles lintrieur qui font danser. Plus rcemment, le CNA et lArboretum Festival ont lanc les sessions

    WolfGANG, une srie bien unique pour la-quelle des musiciens de lOrchestre du CNA collaborent avec les vidastes et les DJ du Merc dans un mlange exprimental de musique contemporaine et classique. De loin une des innovations les plus audacieuses et intressantes de lanne.

    Lambiance du Mercury Lounge est en plein changement. Victime dune inondation plus tt cette anne, le bar a d se dfaire de leur rideau rouge classique et de leur grande murale deux tages. Rouvert depuis dj quelques semaines, il fait maintenant plein usage de sa nouvelle surface pour y projeter des jeux de lumire et dimage qui accom-pagnent la musique de leurs musiciens ou DJ. Toutefois, les plans sont dj en marche pour peindre quelque chose de nouveau!

  • [email protected]

    Arts et culture [email protected] mars 2015

    LUNDI 2

    Calendrier de la semaine | du 2 mars au 8 mars 2015 MARDI 3 MERCREDI 4 JEUDI 5 VENDREDI 6 DIMANCHE 8SAMEDI 7

    13 h Confrenc de Dan Bigras dans le cadre du mois de la francophonie.FSS 4007

    10 hCampus Films : Cou-leur de peau : miel. DMS12102.

    19 hVernissage: The Dis-ciples. La Petite Mort.

    20 hPlein feu sur la jeunesse, concert de lOrchestre Symphonique dOttawa. Centre national des arts.

    20 h Dories et The Haig. Mugshots

    20 hLancement: Open Decks. Caf Nostalgica.

    14 h 30Colloque, les femmes en poli-tique : Trouver les bons leviers et sen servir judicieusement. Inscription ncessaire : http://ivote-jevote.ca/fr/women_in_politics FSS

    22 hHard Bop to Hip Hop, rsidence dartiste du Ed Lister Quartet. Petit Chicago.

    17 h 30Le Crachoir de Flaubert: Jol Beddows, Les dramaturgies du mensonge . ARTS 509.

    22 hDanse: Hump. Mercury Lounge

    18 hJeux de socit 5$. The Loft.

    20 h 30Comedy Open Mic. Oh-SoGood Coffee House.

    20 hLeve de fonds burlesque pour Pink Triangle Services: Charity Tease! Rainbow Bistro.

    14 h 16 hConfrence Rseau universitaires-cher-cheurs en danger. Confrence en anglais seulement.Carleton, Pavillon Rivers, Salles 2220-2228.

    10 h Campus Films. Ma part du gteau. DMS12102.

    12 hConfrence sur la toxicomanie: Harm Re-duction: What is it & how does it work? Universit Carleton, Loeb B742.

    16 hCampus FIlms : La Pirogue. DMS12102.

    13 hCampus FIlms. En solitaire. DMS12102.

    18 hJoin the Feminist Party, Activit pour clbrer la Journe international de la femme.Bibliothque et Archives Cana-da, 395 rue Wellington, Ottawa

    18 hgala: Bibliothque et Archives Canada. Rejoignez le parti fministe.

    19 hSonatas, Screams, and Silence: Music and Sound in the Films of Ingmar Bergman. Thtre Mayfair.

    19 hFigaro and Susannas Stag N Doe (Ren-contre de lquipe de lopra). Celtic Cross Pub & Eatery.

    19 hUne soire avec Karyn Freedman, auteur de One

    19 h 30Mike Essoudry Sextet. Centre national des arts, 4ime salle.

    20 h Thirsty Boy Thursday (Mens Night). The Lookout Bar.

    20 hAtelier danimation: By Any Means ~ Available Light.Club SAW.

    19 h. Soire dhumour et de magie: CONjure. The Avalon Studio.

    21 h 30GRINDR Comedy. The Daily Grind Arts Cafe.

    11 h 30Campus Films: Quai dOrsay. UCU026.

    14 h 30Campus Films: Ma part du gteau. UCU026.

    19 h Visonnement de film: The Cuckoo (film russe, sous-titr en anglais). MRT65.

    21 h 30Open Mic. Mugshots.

    17 hAtelier de chapeaux: The Saucy Milliner Trunk Show.Twiss & Weber.

    20 hSalle Hugette-Labelle, TBT. Jean-Franois Latour, piano

    18 h 2013e festival de films DiverCin : Meurtre Pacot. Cinma ByTowne.

    19 h 30Soire symphonique Quand a Nous Chante: Mehdi Hamdad, Anique Gran-ger, Tricia Foster, Le R, Frdric Lacroix. De La Salle

    22 hRich Aucoin, HIGHS et Bucko. Ritual.

    12 h 30 15 h 30Nuit afro-cubaine.Thtre Centrepointe.

    14 h La damnation de Faust dHector Berlioz. Pavillon Tabaret.

    20 hMastik. cole secondaire publique de la salle.

    15 hImpressions of France Caroline Leonardelli (harpe) et Julie Nesrallah (mezzo soprano). glise Unie Southminster.

    12 hCampus Films: Journal de France. DMS12102.

    12 hCampus Films: Les nouveaux visages du cinma danimation. DMS12102

    18 hCampus Films: Quest ce quon fait au bon Dieu? DMS12102

    19 h 21 hNo Gigs. Need Money. Now What?: Other ways for musicians to make money. Bluesfest School of Music and Art.

    20 hThe Kruger Brothers. First Unitarian Church.

    22 h22 h. Lapratte vs Walk-er. Mercury Lounge.

    21 hElliott Brood et The Wilderness Of Manitoba. RItual.

    20 hAlex Bioldeau Trio. The Manx.

    19 hOpen Mic. Fatboys Southern Smokehouse.

    16 hOpen Blues Jam avec Maria Hawkins.

    20 h. Obaaberimabaaberima. Centre national des arts.

    20 h. Miami City Ballet. Centre national des arts.

  • Sports et bien-treMoussa Sangar-Ponce [email protected]

    15www.larotonde.ca

    Le franais dans les vestiaires

    La pratique du sport et de la langue sadditionnent Moussa Sangar-Ponce [email protected]

    En ce dbut du Mois de la franco-phonie, La Rotonde sest penche sur la place du franais dans les ves-tiaires des Gees-Gees. Yanick Evola, entraineur-chef de lquipe de hockey fminin, et Gabriel Gonthier-Dubue, vtran de lquipe de basket mas-culin, sont parmi les sportifs pour qui le franais est un grand atout lintrieur du jeu. Mais dans dautres contextes, la langue de Molire cre aussi des barrires et des priodes dadaptation difficiles.

    Le bilinguisme se retrouve aussi dans les vestiaires du Gris et Grenat. Comme en-traineur, Evola a opt dutiliser la langue de Shakespeare lorsquil sadresse ses joueuses. Si je sens vraiment le besoin, je vais y aller en franais , concde-t-il. Lentraineur affirme que les deux langues sont prsentes lors des entrainements, mais que langlais prend sou-vent le dessus.

    Jy vais pas mal 50-50, mais on met toujours plus laccent sur langlais . Evola sadresse ainsi lquipe puisque les anglo-phones sont moins aptes connaitre lautre langue que la leur. La majorit des franco-phones comprennent langlais , mentionne-t-il.

    Au basket, bien que certains des joueurs et entraineurs soient francophones, tout se d-roule en anglais. Ctait compltement an-glais. Je me souviens de Louis Gauthier, cest un ancien. Ctait un Franco-Ontarien. Cest plus lui qui ma aid mhabituer la langue. Les gars, ils taient tous conscients que jtais franais. Il y avait une couple de gars qui ont fait limmersion en franais lorsquils taient jeunes. Ils essayaient tous des petits mots en franais , se rappelle Gonthier-Dubue.

    Les enjeux du recrutement

    Malgr le fait quil ne peut pas communi-quer en anglais, Gonthier-Dubue a tout de mme choisi les Gee-Gees en sortant du se-condaire, mme si le programme est en an-glais. Mon premier objectif ctait de deve-nir bilingue , partage-t-il.

    Bishops a galement tent de recruter le basketteur. Il a aussi attir lil dune uni-versit francophone, lUQAM, mais Gon-thier-Dubue a toujours soulign son intention de rejoindre les rangs dOttawa une fois son

    secondaire termin.

    Evola avoue qutre une universit bilingue aide au recrutement, cependant le fait dtre en dehors du Qubec pose des problmes. Au niveau du RSQ (Rseau du Sport tudiants du Qubec), au Qubec ils ont des diffrents rglements de recrutement. Au Qubec ils ont plus de bourses pour le RSQ pour donner du soutien aux tudiants du Qubec. a devient de plus en plus difficile cause de certains r-glements . Mme avec moins de ressources financires, Evola parvient encore attirer des joueuses du Qubec Ottawa, mais cest un peu une cause perdante. On ne peut pas sadapter a. Ce sont des bourses suppl-mentaires dont les bonnes jeunes joueuses du Qubec peuvent bnficier que nous on ne peut pas offrir. Cest un petit peu injuste pour nous autres et Carleton au niveau du hockey fminin . Les bourses ne sont pas les seuls aspects financiers qui font du tort au recrute-

    ment, les frais de scolarit rduits au Qubec ont aussi un large effet sur les dcisions des futures recrues. Tout de mme, Evola arrive quand mme recruter des francophones des quatre coins du pays.

    Adaptation continue

    Au hockey, les Gee-Gees jouent dans une ligue qui est galement bilingue. Lors des matchs disputs au Qubec, Evola fait affaires avec des arbitres francophones, tandis qu domicile ou Carleton, les arbitres parlent anglais.

    La premire anne pour Gonthier-Dubue, la barrire linguistique tait frustrante. Je sor-tais des pratiques et javais des maux de tte force dessayer de comprendre. Ma premire anne ctait une anne complte dadapta-tion , mentionne-t-il. Justin Serresse, en-traineur-adjoint des Gee-Gees, comprenait

    les dfis de la recrue et a facilit la priode de transition. Venant de la France il y a une di-zaine dannes, Serresse se rappelle que lan-glais tait un dfi pour lui aussi. Aujourdhui, entraineurs et joueurs communiquent dans les deux langues.

    Des fois cest bizarre, il y a des choses qui se disent plus facilement en anglais. Des fois on se surprend parler en anglais et on change , dit Gonthier-Dubue. Avec ses co-quipiers par contre, le Gee-Gee parle en an-glais pour ne pas exclure les autres membres de lquipe. On essaye de garder la mme langue. Cest sr que si je suis one on one on va parler franais avec Mehdi [Tihani] ou Zach [Traer], Kiari [Gerba] aussi. Si cest un groupe, on va parler en anglais pour que tout le monde se comprenne . Lorsquil se retrouve sur le terrain avec Tihani, les deux communiquent parfois en franais pour surprendre leurs ad-versaires.

    Le changement de langue est quelque chose qui cause encore de la difficult pour le vtran de cinquime anne. Je [ne] suis pas parfai-tement bilingue. Ce qui est dur pour moi cest tout le temps faire le switch de langue. Moi jarrive chez nous, je parle franais, quand je viens ici faut que je change en anglais. Quand je ne pratique pas langlais cest difficile pour moi de reprendre le beat un peu . Evola a des difficults similaires. Cest sr, on parle telle-ment anglais ; je pense en anglais .

    Linfluence au-del du sport

    Aujourdhui, Gabriel Gonthier-Dubue se considre 85 % bilingue. Il a grandi depuis les jours o son entraineur lui disait de sortir du terrain puisquil ne comprenait rien. Cette influence a aussi modifi ses habitudes per-sonnelles. Jcoute pas mal tous mes films en anglais. Des fois quand a ne me tente pas de forcer, je mets les sous-titres en anglais ou je lcoute en franais .

    Le programme de hockey fminin a fait un changement de cap linguistique de 180 degrs depuis larrive dEvola. Dans le pass on es-sayait de garder a pas mal en anglais. Quand moi je suis arriv il y avait probablement 75 % danglophones et 25 % de francophones. Au-jourdhui cest le contraire .

    Certaines de ses vtranes peuvent mme maintenant continuer communiquer en francais. Caitlyn Fowler a fait beaucoup de progrs. Asha Kauffeldt [galement]. Il y en a dautres qui veulent plus ou moins lap-prendre. Cest quelque chose quon suggre aux filles. Tant qu tre ici puis davoir des coquipires francophones, a ne cote rien dapprendre une autre langue. a ouvre les portes dtre bilingue de nos jours . Maitriser les deux langues est quelque chose qui per-met Yanick Evola de faire ce quil a toujours aim. Je fais la job de mes rves , affirme firement lentraneur.

    CRDIT PHOTO : MAYSEM ATYAOUI

    Brandon Robinson, Gabriel Gonthier-Dubue et Kiari Gerba, trois joueurs francophones

  • Sports et bien-tre [email protected] mars 2015

    [email protected]

    Rsum de saison : volleyball

    La fin dune re OttawaMoussa [email protected]

    Stephanie Theiler, Kelsie et My-riam English ont accompli beau-coup de choses pour le programme de volleyball fminin lors des dernires cinq saisons. Elles ont men lquipe trois mdailles dargent, une de bronze et une dor au niveau provincial, des participations aux nationaux, tout en tablissant des records et une culture lintrieur du ves-tiaire qui sera difficile rempla-cer. Les championnats nationaux taient une dernire chance pour les femmes de remporter une m-daille au niveau national, mais malheureusement pour elles une dfaite contre la deuxime meil-leure quipe au pays a empch les femmes davoir la fin tant es-pre.

    Depuis le dbut de la saison les Gee-Gees navaient quun seul but, se rendre aux nationaux. Malgr des d-faites pour commencer la saison, Ot-tawa a domin les Sports universitaires de lOntario (SUO). Le Varsity Blues de Toronto a tout de mme donn le plus de troubles aux femmes. Toronto a bat-tu les femmes en trois manches au pa-villon Montpetit, tout de mme le Gris et Grenat a pu se venger en donnant au Varsity Blues sa premire dfaite de la saison en fvrier lors dune visite To-ronto. Par contre, lquipe torontoise a remport le seul match entre les deux quipes qui comptait : la finale provin-ciale. Ottawa sest nanmoins qualifi pour le championnat national.

    En premire ronde du tournoi, Ot-tawa a fait face aux Pandas de lUni-versit de lAlberta. Les Pandas taient classes deuximes au pays et ont montr pourquoi en obtenant une vic-toire facile contre le Gee-Gees, en trois manches. Avec cette dfaite, le Gris et Grenat allait maintenant participer au tournoi de consolation. La formation ottavienne allait maintenant affronter Dalhousie. Des solides performances de Kaly Soro, Myriam English et Alix Durivage ont permis lquipe de jouer pour la cinquime place. La finale de consolation a oppos Ottawa aux Thunderbirds de UBC.

    En 2014, UBC a termin en deuxime

    place aux nationaux ce qui a mis fin un rgne de six ans comme cham-pionnes nationales. Pour les surs English et Stephanie Theiler, ce match serait une chance de terminer leurs carrires avec une victoire tandis que pour le reste de lquipe ctait une oc-casion de prouver quelles pouvaient jouer avec une puissance nationale. Le match sest fini en trois manches (25-20, 25-22, 25-22). Sur un kill puissant, Myriam English a donn le point ga-gnant et la victoire pour une dernire fois son quipe. Tu finis avec de la fiert , partage lentraineur-chef Lio-nel Woods aprs la victoire.

    Bien positionnes

    Lors du gala honorant les volleyeuses toiles avant le tournoi, Myriam Engli-sh a t nomme la premire quipe du Sport interuniversitaire canadien. Maintenant que sa carrire ainsi que celles de sa jumelle Kelsie English et Stephanie Theiler sont termines, il serait possible de croire que cest le dbut du dclin du volleyball Ottawa. a serait probablement le cas si Lio-nel Woods naurait pas pass les trois dernires annes trouver la relve. La saison prochaine, le flambeau sera pas-s Kaly Soro et Kira Tome. La recrue Sabrina Roy sera aussi cl puisque cest sans doute elle qui remplacera Stepha-

    nie Theiler au poste de libro. Malgr le fait quelle ne sera qu sa deuxime anne, comme recrue Roy a trs bien jou pour les Gee-Gees cette anne tant mme appele lors de moments cls pour Ottawa cette saison.

    Mme si la priode de transition sera presque inexistante pour les femmes, la question sera encore la mme. Com-ment est-ce quOttawa peut avancer la ronde des mdailles au niveau na-tional? Les Gee-Gees se sont encore contentes dun match de consolation.

    Le Gris et Grenat joue un style de jeu physique qui lui permet de dominer ses adversaires ontariennes. Par contre, les femmes ont de la difficult contre des quipes qui jouent le mme style de jeu ou qui y ajoutent de la vitesse. La d-faite en premire ronde des nationaux en 2014 contre Manitoba et les dfaites contre Toronto et lAlberta cette anne en sont la preuve. Il y a sept mois dici la pr-saison pour Ottawa et malgr le fait quil ny a pas beaucoup de ques-tions autour de lquipe, celles qui sont prsentes ne peuvent pas tre ignores.

    CRDIT PHOTO : MAYSEM ATYAOUI

    Les Gee-Gees ont t dfaites par les Pandas de lUniversit de lAlberta en trois manches, lors des championnats nationaux.

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  • Sports et bien-tre [email protected] 2 mars 2015

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    CRDIT PHOTOS : MAYSEM ATYAOUI

    Malgr leur dfaite, les Gee-Gees sont fiers de leur saison.

    Hockey fminin

    McGill avance dans le classement, Ottawa liminVincent Tremblay Bnvole

    Les Gee-Gees de lUniversi-t dOttawa ont vu leur saison se terminer, samedi aprs-midi au Complexe Sportif Minto. Ot-tawa a essuy un revers de 4 0 contre les Martlets de lUniversit McGill.

    On doit tre fiers de ce quon a accompli et il faut le dire avec dix recrues dans lalignement. Nous avons t battus par la meilleure quipe au pays, les filles vont sortir grandies de cette srie , a mentionn lentraineur-chef, Ya-nick Evola.

    Dclasse 7-3 jeudi soir, la for-mation ottavienne a entam la partie en lionne. Malgr plusieurs chances de marquer, ce sont les Martlets de lUniversit McGill qui ont ouvert le pointage en pre-mire.

    mi-chemin au premier tiers, Mlodie Daoust a profit dun fi-let laiss compltement dsert par la gardienne de but Maude Levesque-Ryan pour donner une priorit dun but aux Martlets.

    McGill est revenu la charge quelques instants plus tard. Lesli Oles a rcupr une rondelle de-vant le filet des Ottaviennes pour faire 2-0. Par la suite, les joueuses du Gris et Grenat ont accord deux buts rapides leurs adver-saires.

    Aprs ces deux filets, Katia Clement-Heydra a djou Le-vesque-Ryan sur une chappe, puis Stefanie Pohlod a fait dvier le tir de Kelsie Moffatt en avan-tage numrique. ce moment, le pointage tait de 4 0 pour les vi-siteuses.

    Deuxime priode : avan-tage Gee-Gees

    Aprs une premire priode des plus difficiles, le deuxime vingt la t beaucoup moins. Ottawa a stopp lhmorragie. Avec moins de minutes couler la priode, les joueuses croyaient bien avoir djou la cerbre Brittany Smrke, mais lofficiel en a dcid autre-ment. Le rythme sest intensifi pour les Gees-Gees, on aurait pu croire que ctait lUniversit dOttawa qui avait marqu quatre filets et non les Martlets.

    Les deux quipes nont pas rus-

    si marquer durant la deuxime priode. McGill a vaincu avec le pointage de 4-0. LUniversi-t McGill avance donc en grande finale du Rseau Sport tudiant Qubcois (RSQ) contre les Ca-rabins de lUniversit de Mon-tral.

    Cap sur le futur

    Avec deux dfaites conscu-tives de 7-3 et 4-0 en sries li-minatoires contre les Martlets de lUniversit McGill, les Gee-Gees se sont fait montrer la porte de sortie. Aprs la partie, lentrai-neur-chef de lUniversit dOt-tawa sest montr rassurant pour la prochaine saison.

    On est fiers de notre groupe et

    on va avoir une excellente quipe au cours des prochaines annes. Il faut prendre exemple sur McGill, leur thique de travail est re-marquable. On doit continuer de travailler, travailler et travailler. Cest la meilleure quipe au pays et il y a une raison derrire a , a avou Evola. Nous allons prendre quelques semaines de cong avant de revenir pour pr-parer lanne prochaine. Cest sr quon sattend toujours mieux. Notre objectif chez les Gee-Gees cest de vouloir tre les meilleurs et a ne changera pas lan pro-chain , renchrit-il.

    Un au revoir

    Pour quatre joueuses des Gee-Gees, le match contre les Martlets a t motif. Asha Kauffeldt, Ja-nie Paquette, Stphanie Mercier et Caitlin Fowler ont disput leur dernire rencontre en carrire avec lUniversit dOttawa.

    Aprs llimination de lquipe, le pilote des Gee-Gees navait que de bons mots envers ses joueuses. Asha, a va tre une enseignante hors pair. Cest une fille extrme-ment intelligente. Elle est arrive avec nous lors des essais. La rai-son pour laquelle elle a eu sa place au sein de notre quipe, cest en majeure partie d son thique qui est remarquable. Au fil des ans, elle est devenue une leadeur dans notre quipe .

    Je pense aussi Janie Pa-quette, Stphanie Mercier notre gardienne de but et Caitlin Fowler. la fin de la journe, on perd un match de hockey, mais on perd aussi quatre grandes filles qui ont grandi avec nous et qui vont nous manquer , se dsole Evola.

  • Sports et bien-tre [email protected] mars 2015

    [email protected]

    CRDIT PHOTO :MAYSEM ATYAOUI

    LUniversit dOtttawa a remport son match contre lUnversit Laurentienne.

    Basket-Ball masculinLquipe simpose contre lUniversit Laurentienne

    Alessandro CardinaliBnvole

    Un dbut de match exceptionnel a per-mis lUniversit dOttawa (lU dO) de lemporter contre lUniversit Lauren-tienne, avec respectivement 37 points contre 16 pour les deux quipes. Avec sept lancers dune valeur de trois points sur un total de 11 paniers, lquipe dOttawa a su prendre une avance confortable pour le reste du match. la demie, les Gee-Gees menaient 60-33.

    Au retour de la demie, les Voyageurs ont repris les rnes du match. Dans le troisime quart, lquipe de lUniversit Laurentienne a remont la pente, pousse par Tychon Car-ter-Newman qui a marqu 34 points. Les Voya-

    geurs ont pris lavantage sur le Gris et Grenat. Tout de mme, lcart important quOttawa a inflig son adversaire dans le premier quart a t dcisif. Le point fort de lquipe dOttawa cette anne a t la rgularit de ses joueurs.

    Plusieurs joueurs des deux quipes ont su se dmarquer pendant le match. Caleb Agada a fait sensation du ct de lUniversit dOttawa avec 22 points, 13 rebonds et neuf passes. Mike LAfricain a lui aussi port son quipe vers la victoire avec 20 points, trois rebonds et quatre passes.

    Agada sest rjoui de la performance de son quipe en fin de match. Nous avons un bon groupe quilibr. Nous savons que nous pou-vons compter sur les autres en tout temps sur le terrain et lextrieur. Nous avons battu des records toute la saison, alors maintenant que nous sommes au premier rang, je crois que nous le mritons. Nous devons seulement jouer comme nous lavons fait ce soir et tout ira bien en sries , explique le basketteur.

    Accueillir la finale quatre des SUO, sur notre terrain, cest incroyable pour lquipe, les partisans et lcole, ce sera une trs belle exprience , rajoute lentraineur-chef, James Derouin.

    Jai aim notre performance en premire demie parce que nous leur avons donn de la difficult prendre leur rythme. Nous avons rcupr les rebonds et ralis beaucoup de passes et cest ce que nous voulons voir tous les soirs , renchrit ce dernier.

    Le retour dAlex Ratt a t un moment mar-quant du match. Le joueur a effectu ses dbuts samedi aprs une longue absence due une blessure au genou. Pour ce dernier, ce match avait une importance particulire car il rencon-