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Économie internationale

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Cours et exercices corrigés

Économie internationale

Bernard Guillochon Annie Kawecki Baptiste Venet

7e édition

Commerce et macroéconomie

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© Dunod, Paris, 2012ISBN 978-2-10-057716-3

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Avant-propos • V

Avant-propos

Ce manuel aborde l’ensemble des questions d’économie internationale, qu’ils’agisse de commerce ou de macroéconomie ouverte. Il s’adresse auxétudiants de licence et master des universités, aux élèves des grandes écoleset à tous ceux et celles qui désirent comprendre la nature et les effets desrelations économiques entre pays dans la période contemporaine.

Cette septième édition contient, comme la précédente, des questions des-tinées à vérifier l’assimilation du cours, ainsi que des exercices, suivis de cor-rigés. Compte tenu de ce choix, les développements théoriques présents dansle corps des chapitres sont recentrés sur l’essentiel de l’argumentation ets’appuient sur des présentations graphiques simples. Ce manuel est organisé,comme celui de l’édition précédente, en neuf chapitres. Les cinq premierstraitent des théories du commerce international, de la politique commercialeet de l’organisation des échanges mondiaux. Les quatre suivants abordent lesquestions macroéconomiques : équilibres et déséquilibres des balances depaiements, liens entre variables macroéconomiques et soldes extérieurs, poli-tiques conjoncturelles en économie ouverte, déterminants du taux de change.

Le contexte très particulier des années 2008-2011, marquées par des épi-sodes de crises bancaires et boursières, par le ralentissement de la croissancedes pays développés et par la perte de confiance des marchés financiers àl’égard de certaines dettes publiques, a replacé au centre des débats la ques-tion des effets de la mondialisation sur les économies, notamment sur les éco-nomies des pays les plus développés. L’ouverture des économies serait-ellela principale responsable de ces dysfonctionnements ? Faut-il restaurer uncertain protectionnisme y compris régional ? Faut-il relocaliser certaines acti-vités sur le territoire national ? Les déséquilibres contemporains de balancesdes paiements sont-ils soutenables à terme ? Dans un monde de forte instabi-lité des changes et en l’absence de toute coordination des politiques budgé-taires entre les pays membres peut-on accepter de rester dans une zonemonétaire, fût-elle non optimale ? Ces questions qui se posent aujourd’huiavec particulièrement d’acuité ont toujours été au cœur des analyses de l’éco-nomie internationale. Mais la complexité de la situation actuelle conduit àcompléter, voire à remettre en cause certaines approches traditionnelles et à

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VI • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

explorer des voies nouvelles, rendues possibles par la multiplication des don-nées empiriques qui livrent une connaissance plus précise du réel.

Si le recours aux modèles traditionnels de l’économie internationale gardeà nos yeux toute son importance en tant que base de raisonnement incontour-nable, il nous a paru essentiel dans cette 7e édition, d’exposer, plus encoreque dans l’édition précédente, des thèmes qui prennent une place croissantedans les réflexions actuelles sur l’économie mondiale. Ainsi la section IV duchapitre 3 consacrée à la segmentation des processus productifs entre pays, àl’origine de plus de la moitié du commerce mondial, fait l’objet de dévelop-pements plus approfondis. De même le chapitre 4 analyse plus complètementles modalités et l’ampleur de l’antidumping, instrument privilégié du protec-tionnisme contemporain. Le chapitre 5, profondément revu, consacre moinsde place au processus de négociation multilatérale, actuellement en panne, et,en revanche, introduit des éléments sur les liens entre ouverture et inégalitéset surtout présente des analyses nouvelles concernant l’impact des lobbies surles choix de politique commerciale par les États.

Le chapitre 6 analyse les liens complexes entre les déséquilibres mon-diaux des balances des paiements et la crise financière contemporaine. Lechapitre 7 aborde la question souvent débattue de l’impact de la sous-évalua-tion de la monnaie chinoise sur le déficit commercial des États-Unis. La sec-tion II du chapitre 8 n’est plus consacrée à la théorie monétaire de la balancedes paiements, comme dans les éditions précédentes, mais à une extension enlong terme du modèle de Mundell-Fleming, qui permet de mettre en évi-dence, de façon plus convaincante, les effets des politiques conjoncturellessur la production, les prix et le taux de change. Enfin, dans le chapitre 9, lasection IV, précédemment consacrée aux taux de change d’équilibre, estdédiée, dans cette 7e édition, à la théorie des zones monétaires optimales, auxpolitiques conjoncturelles menées dans la zone euro et à la crise de la detteet de la gouvernance que connaît cette zone dans les années 2010 et 2011.

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Table des matières • VII

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Table des matières

Avant propos V

Introduction 1

1. L’échange international et les avantages comparatifs 5

I. Le principe des avantages comparatifs 5A. Coûts en travail et spécialisations 6B. Le prix de l’échange dans le modèle des avantages

comparatifs 7II. Salaires, productivités et spécialisations 11

A. Le cas de deux pays et de deux biens 11B. Le cas de deux pays et d’un nombre quelconque de biens 11C. Les tests empiriques 12

III. Structures des spécialisations et avantages comparatifs 15IV. Les risques des spécialisations 20

A. La nécessaire flexibilité de l’appareil productif 20B. Concentration des exportations et dépendance à l’égard

du marché mondial 20C. Les termes de l’échange : évolution en long terme

et instabilité en court terme 22D. L’adaptation des spécialisations à la demande mondiale 25

ExerciceQuestions 26Corrigés 26

2. Dotations factorielles et échange international 29

I. L’autarcie dans le modèle HOS 29A. Les relations entre intensités factorielles, rémunérations et prix 30

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VIII • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

B. Dotations factorielles, rémunérations et prix 31C. La frontière de l’ensemble des possibilités de production 32D. Les consommations et l’équilibre d’autarcie 32

II. L’échange entre un petit pays et le reste du mondedans le modèle HOS 33A. Spécialisation et gain 34B. L’impact de l’ouverture sur les rémunérations factorielles :

le théorème de Stolper-Samuelson 35C. L’effet de la croissance sur la spécialisation :

le théorème de Rybczynski 36III. L’échange entre deux pays 37

A. La loi de proportion de facteurs ou loi d’Heckscher-Ohlin 37B. L’égalisation des rémunérations factorielles 39

IV. Généralisations et vérifications empiriques 41A. La loi d’Heckscher-Ohlin avec deux facteurs

et plus de deux biens 41B. Contenu factoriel des échanges et spécialisations 42C. Le paradoxe de Leontief 43D. L’approche néo-factorielle 45E. Dotations des pays et contenus factoriels des échanges 46

V. Ouverture, salaires et emploi 48A. Ouverture et travail non qualifié dans les pays développés 48B. Ouverture, progrès technique et organisation du travail 50

ExercicesQuestions 53Corrigés 54

3. Les nouvelles théories de l’échange international 59

I. La technologie, facteur d’échange international 59A. La thèse de l’écart technologique 59B. La concurrence internationale par l’innovation 60C. La thèse du cycle du produit 61D. Limites et intérêt de la thèse du cycle du produit 62

II. Échange international et économies d’échelle 63A. L’échange avec économies d’échelle externes 63B. L’échange avec économies d’échelle internes 69

III. Les échanges de différenciation 72A. Les divers types de différenciation 73

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B. Le commerce intrabranche 73C. La proximité des comportements de demande :

la thèse de B. Linder 78D. La thèse de la préférence pour la variété

et l’échange international 79E. Échange et recherche de la variété idéale 83F. Échange intra-branche, équation de gravité et effets-frontières 85

IV. Échanges de biens intermédiaires et segmentation internationaledes processus productifs 86A. L’évolution du processus de segmentation 87B. Les effets de la segmentation 89

V. Hétérogénéité des firmes et commerce mondial 93A. Firmes exportatrices et firmes non exportatrices 93B. Hétérogénéité des firmes et théories de l’échange international 95C. Produits exportés et pays de destination 96

ExercicesQuestions 97Corrigés 99

4. Les effets du protectionnisme 103

I. Les effets de la protection en concurrence 103A. Les effets d’un droit de douane 104B. Les effets des autres mesures de protection 108

II. Les arguments en faveur de la protection 115A. La protection de l’industrie naissante (« infant industry ») 116B. La protection du grand pays 118C. Les effets positifs de la protection pour certains titulaires

de revenus 121D. L’antidumping 123E. Les motifs non économiques du protectionnisme 125

III. La politique commerciale stratégique 126A. Le modèle de référence de la PCS : le modèle de Brander

et Spencer (1985) 127B. Les limites du modèle de Brander et Spencer 128C. Les limites de la PCS 131

ExercicesQuestions 132Corrigés 135

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X • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

5. L’organisation des échanges mondiaux 143

I. La libéralisation du commerce 143A. Les accords commerciaux multilatéraux 143B. Les effets de l’ouverture 149

II. Les résistances à la libéralisation :l’économie politique de la protection 154A. Protection et revenus des facteurs 154B. La politique commerciale, reflet d’intérêts particuliers 156C. Intérêts particuliers et intérêt général :

le modèle du soutien politique de Grossman-Helpman 159D. L’influence des lobbies sur la politique commerciale 160

III. Les unions régionales 163A. Les effets de l’intégration en statique comparative :

effet de détournement et effet de création de trafic 164B. Les effets dynamiques de l’intégration 166C. La régionalisation des échanges 168

IV. Les investissement directs étrangers et la localisation des firmes 171A. Évolution et répartition des IDE 171B. Les analyses théoriques de la multinationalisation

du capital 174C. IDE et commerce 181D. L’économie géographique 184

ExercicesQuestions 189Corrigés 190

6. Balance des paiements et système monétaire international 193

I. Principes de construction d’une balance des paiements 193A. Définition 194B. Principes d’enregistrement des données 194C. Exemples d’écritures 195D. L’enregistrement des transactions gratuites 198

II. Les soldes de la balance des paiements 198A. Les principaux comptes de la balance des paiements 199B. Soldes et cohérence comptable 201C. La balance des paiements de la France 203

III. L’interprétation macroéconomique de la balance courante 207

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A. Balance courante, épargne et solde budgétaire 207B. Balance courante, solde financier et position extérieure 208

IV. Système monétaire internationalet déséquilibres mondiaux 211A. De l’étalon-or à l’instabilité de l’entre-deux-guerres 211B. Le système de Bretton Woods 213C. Le système monétaire international actuel 214D. Les déséquilibres mondiaux 217

ExercicesQuestions 227Corrigés 228

7. La balance courante 231

I. La balance courante et le commerce intertemporel 231A. Les choix intertemporels, la balance courante et les flux

de capitaux 232B. Balance courante et soutenabilité de la dette extérieure 239C. Balance courante, commerce intertemporel

et mobilité internationale du capital 243II. La balance courante : effets-prix et effets-revenus 245

A. Prix et volume des importations et des exportations 245B. L’impact d’une variation du taux de change sur la balance

commerciale 250C. Effets-revenus : revenu national, revenu étranger

et balance commerciale 257D. Synthèse : demande et compétitivité 261E. Déséquilibres globaux des balances courantes

et taux de change 262

ExercicesQuestions 266Corrigés 268

8. Politiques économiques et régimes de change 275

I. Politiques économiques, chocs externes et régimes de change :le modèle Mundell-Fleming 275A. Le cadre d’analyse 276B. Régime de change fixe ou régime de change flexible ? 284

II. Les effets à long terme des politiques économiques 298

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XII • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

A. Hypothèses 298B. L’équilibre global de long terme 299C. Deux exemples de politique économique 301

ExercicesQuestions 304Corrigés 307

9. Les taux de change 313

I. Le marché des changes 313A. Les intervenants 314B. Les comportements 315C. Les compartiments du marché 316D. Les options sur devises 318E. Les contrats de devises 318

II. Les déterminants du taux de change 319A. Les conditions de parité 319B. Les modèles de détermination des taux de change 335

III. Les crises de change 343A. Trois générations de modèles 344B. La contagion 347

IV. Théorie de la zone monétaire optimale et Union économiqueet monétaire européenne 348A. La théorie des zones monétaires optimales 350B. L’architecture de la politique économique dans la zone euro 357C. La crise de la dette et la gouvernance de la zone euro 358

ExercicesQuestions 361Corrigés 362

Bibliographie 365

Ouvrages 365Revues et publications périodiques 367

Index 369

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Introduction • 1

Introduction

La dimension internationale de l’activité économique est aujourd'hui un faitacquis. Le panier de la ménagère contient des biens produits à l’étranger.Telle firme importe des matières premières et des produits semi-finis. Telleautre exporte une partie de sa production. Toutes deux gèrent des avoirs endevises liés à leurs opérations avec l’extérieur. Il leur arrive de s’endetter oude faire des placements sur les marchés financiers internationaux. Lesbanques interviennent de plus en plus sur ces marchés, soit comme intermé-diaires, soit pour leur propre compte. L’État agit quand il juge bon dedéfendre certains secteurs menacés par la concurrence étrangère et quand lasituation des paiements extérieurs et/ou du taux de change lui paraît inquié-tante.

Ainsi, l’activité économique de la nation est-elle étroitement dépendantede l'environnement international. Appréhender les interrelations entre lescomportements et les décisions des agents économiques d’un pays et lecontexte extérieur est une étape indispensable dans la formationd’économiste.

Le but de ce manuel est de fournir les éléments de base permettant la com-préhension des mécanismes qui gouvernent l’organisation des relations éco-nomiques internationales. Conformément à une tradition bien établie, nousanalysons séparément le commerce international (dans les chapitres 1 à 5) etles relations macroéconomiques internationales (dans les chapitres 6 à 9).

L’analyse économique du commerce international vise à répondre auxquestions suivantes :

– Dans quels biens un pays doit-il se spécialiser et quels biens a-t-ilintérêt, en contrepartie, à importer ?

– L’ouverture sur l’extérieur, la spécialisation et l'échange, sont-ilsbénéfiques par rapport à l'autarcie ?

– Comment un pays se protège-t-il de la concurrence extérieure etquels sont les effets des mesures de protection sur le bien-être de lacollectivité nationale et sur l’utilisation des facteurs de production auniveau mondial ?

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2 • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

– Quelles sont les modalités et les conséquences du multilatéralisme oude la formation d’une union économique sur les échanges et sur le bien-êtredes pays membres et des pays tiers ?

Les théories de l’échange international apportent des réponses à plu-sieurs de ces interrogations, en particulier à celles concernant les effets del’ouverture sur le bien-être des coéchangistes et sur les types de spécialisa-tion souhaitables. Les théories traditionnelles se réfèrent aux avantages com-paratifs et aux dotations en facteurs primaires des pays, alors que les théoriesmodernes, qui justifient également l’ouverture, montrent que les spécialisa-tions dépendent, au moins en partie, de la technologie, des économiesd’échelle et de la différenciation des produits. Les risques liés aux effets del’ouverture n’en existent pas moins. La question des formes et des effets desinterventions étatiques dans l’organisation des échanges de marchandisesn’en revêt que plus d’intérêt. Cette question est abordée sous l’angle desmodalités et des effets des politiques commerciales pour les pays dont lesÉtats interviennent et pour les pays étrangers.

La seconde partie, consacrée à la macroéconomie internationale, a pourobjet l’étude globale des échanges de biens et services, de titres et de mon-naies et des relations entre ces échanges et les variables macroéconomiqueset financières : revenu national, niveau général des prix, taux de change,masse monétaire, dépenses publiques, soldes de la balance des paiements.L’offre et la demande de biens et services sont prises en compte, mais defaçon globale et non pas différenciée, comme dans la première partie. Laquestion, en effet, n’est plus de savoir quels types de biens sont exportés etimportés, mais quelle est la valeur du solde courant et quelles relations exis-tent entre ce solde et les variables macroéconomiques et financières du pays.Le taux de change, prix d’une monnaie en termes d’une autre monnaie, tientune place centrale tout au long de cette seconde partie.

Le chapitre 1 expose le principe des avantages comparatifs et ses généra-lisations. Il indique les méthodes empiriques susceptibles de permettre derepérer ces avantages et précise les risques que l’application d’un tel principepeut faire courir à certaines économies fragiles.

Le chapitre 2 explicite le modèle des dotations factorielles dans lequel laspécialisation repose sur les dotations en facteurs primaires et les technolo-gies. Il analyse les possibilités d’étendre les conclusions du modèle à la situa-tion dans laquelle le nombre de facteurs et de produits est supérieur à deux,ainsi que la conformité des résultats aux faits observés. Dans le prolongementde cette approche qui précise la nature du lien entre ouverture et rémunéra-tions des facteurs, ce chapitre aborde le problème controversé de l’impact ducommerce sur les salaires et l’emploi des pays développés.

Dans le chapitre 3 sont exposées les théories contemporaines del’échange, qui font appel à des déterminants autres que les dotations

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factorielles. Ces thèses reposent sur l’innovation, les rendements d’échellecroissants et la différenciation des produits. La capacité d’innovation d’unpays lui permet de prendre des positions sur le marché mondial pour certainsbiens, indépendamment de ses avantages de dotations. La présence de rende-ments d’échelle croissants est également une source de commerce, la possi-bilité de produire pour un marché plus vaste permettant de supporter un coûtmoindre, donc d’être plus compétitif. La recherche de biens différenciés, dontla consommation accroît l’utilité collective, nourrit un nouveau type decommerce, le commerce intrabranche. Le développement du commerce debiens intermédiaires révèle l’existence d’un processus croissant de divisiondes processus productifs et atténue la portée des thèses des chapitres 1 et 2qui ne considèrent que des biens de consommation. La présence de firmeshétérogènes, certaines concentrant l’essentiel des exportations tandis qued’autres ignorent le marché mondial, nécessite aussi de revoir certains pré-supposés des théories traditionnelles.

Le chapitre 4 étudie les effets du protectionnisme sous ses diverses formes(droit de douane, restriction quantitative, subvention) sur le bien-être collectifdu pays dont l’État intervient et sur la situation des pays étrangers. Ces effetsdépendent des structures de marché, la concurrence impliquant des pertespour tous, alors que la présence de pays ou de firmes disposant d’un pouvoirde monopole ou situées sur un marché oligopolistique, ouvre la possibilité degains, si la politique commerciale est bien choisie. Les arguments en faveurd’interventions étatiques sur le commerce extérieur du pays prennent appuisur certaines de ces analyses ou sur la défense d’intérêts particuliers.

Le chapitre 5, consacré à l’organisation des échanges mondiaux, décrit lerôle des institutions multilatérales (GATT et OMC) dans le processuscontemporain de libéralisation du commerce et présente des éléments factuelssur la question controversée du lien entre, d’une part, l’ouverture et la crois-sance et, d’autre part, l’ouverture et les inégalités. Il expose les principauxéléments de l’économie politique de la protection qui vise à mettre à jour lesmécanismes se trouvant à l’origine du choix des politiques commerciales parles gouvernements. Ce chapitre développe également les théories du régiona-lisme, phénomène en pleine expansion, dont le succès révèle indirectementles vicissitudes actuelles du multilatéralisme. Il se conclut par la présentationdes caractéristiques, des déterminants et des effets des investissements directsétrangers.

Le chapitre 6 analyse le contenu d’une balance des paiements, documentcomptable qui offre une présentation synthétique et cohérente des relationséconomiques d’un pays avec l’extérieur, en regroupant les opérations de toutenature, qu’elles concernent les marchandises et les services, les titres ou lesmonnaies. Il souligne les liens qui unissent le solde courant aux variablesmacroéconomiques et analyse les déséquilibres globaux qui marquent lapériode actuelle.

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4 • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

Le chapitre 7 envisage les facteurs qui agissent sur la balance des paie-ments courants (marchandises et services), en faisant référence aux choixintertemporels concernant les décisions de consommation et d’investissementde la société et en prenant en compte les effets-prix (taux d’inflation et varia-tion du taux de change) et les effets-revenus (variation des revenus nationauxdu pays et des pays étrangers). Ces développements permettent de préciserles conditions dans lesquelles un pays peut gérer ses déséquilibres courantssur plusieurs années et explicitent les mécanismes qui lient l’inflation, lesvariations du change et les fluctuations de l’activité à l’excédent ou au déficitde la balance courante.

Le chapitre 8 traite des relations entre, d’une part, la balance des paie-ments dans sa globalité (balance courante et mouvements d’actifs financiers)et, d’autre part, les variables d’activité, les taux d’intérêt, les masses moné-taires et le taux de change. Il aborde la question des effets de la politiquebudgétaire et de la politique monétaire en courte période sur l’activité inté-rieure et sur les soldes de la balance des paiements, dans les divers régimesde change (change fixe et change flexible), à partir du modèle de Mundell-Fleming. L’extension de ce modèle, dans un cadre de longue période, permetd’intégrer dans l’analyse la flexibilité des prix et des salaires et de montreren quoi cette flexibilité affecte l’impact des politiques économiques en éco-nomie ouverte.

Le chapitre 9 analyse le fonctionnement du marché des changes, les théo-ries explicatives de la formation des taux de change (parité de pouvoirsd’achat, parité des taux d’intérêt, théorie monétaire, surajustement). Il pré-sente les modèles qui cherchent à apporter des explications aux crises dechange des années 1990 et du début du XXIe siècle. Il expose la théorie deszones monétaires optimales qui permet d’évaluer l’opportunité de la consti-tution d’une union monétaire entre différents pays. Ce cadre théorique estensuite utilisé pour analyser les difficultés auxquelles la zone euro estconfrontée dans la période 2010-2011.

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1. L’échangeinternationalet les avantagescomparatifs

’après la théorie des avantages comparatifs, l’ouverture apportedes gains à tous les pays, quel que soit leur niveau de dévelop-pement. Cette analyse repose sur les coûts en travail, mais sa

portée dépasse ce cadre strict. Les diverses méthodes statistiques derepérage des spécialisations permettent de caractériser les avantages àl’échange des nations. La concrétisation de ces avantages par lecommerce suppose une capacité d’adaptation que certains pays nepossèdent pas ou possèdent insuffisamment.

I. Le principe des avantages comparatifs

Exposé au XIXe siècle par l’économiste classique David Ricardo, le principedes avantages comparatifs vise à démontrer la supériorité du libre-échangesur l’autarcie. Il s’énonce ainsi : Les pays sont gagnants à l’échange s’ils sespécialisent dans la production du (des) bien(s) qui supportent le(s) coût(s)de production relatif(s) le(s) plus faible(s) et s’ils importent le(s) bien(s) quisupporte(nt) le(s) coût(s) de production relatif(s) le(s) plus élevé(s).

Ce résultat peut être montré à partir de l’exemple de deux pays produisantdeux biens.

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6 • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

A. Coûts en travail et spécialisationsSupposons que deux pays, notés A et B, produisent deux biens, le blé et lesvoitures, grâce à un seul facteur primaire, le travail. Ce dernier circule libre-ment entre la branche « blé » et la branche « voiture », à l’intérieur de chaquepays, mais ne franchit jamais la frontière pour aller dans l’autre pays. Lesbesoins unitaires en travail (ou coûts unitaires) diffèrent dans chaque pays,en raison de technologies différentes et/ou d’avantages naturels différents(climat, qualité des sols, etc.). On suppose (tableau 1.1) que le nombre d’uni-tés de travail nécessaires à la production d’une unité de bien est plus faible,dans les deux branches, dans le pays A. Celui-ci dispose donc d’avantagesabsolus par rapport à B, ce qui pourrait conduire à conclure que le pays Adoit exporter les deux biens vers B. En fait, comme cela va être montré,l’intérêt des deux pays est ailleurs. Pour que les deux profitent de l’échange,il faut que A exporte du blé vers B et B exporte des voitures vers A.

Tableau 1.1 – Coûts unitaires en travail de A et de B

Si A reste en autarcie, il obtient, en renonçant à produire une unité de blé,2/3 de voiture. Si, en vendant sur le marché international une unité de blé ilreçoit de B plus que 2/3 de voiture, sa situation collective s’améliore, il gagneà l’échange par rapport à l’autarcie. Symétriquement, si B reste en autarcie,il obtient, en renonçant à produire une voiture, 4/5 d’unité de blé. Si en échan-geant avec A, il peut obtenir plus de 4/5 d’unité de blé contre une voiture, ilbénéficie d’un gain par rapport à l’autarcie. Ainsi tout prix de la voiture, entermes de blé, situé entre 4/5 et 3/2 est avantageux pour les deux pays. Contrechaque voiture, B reçoit plus de blé que s’il le produisait lui-même, et contrechaque unité de blé, A reçoit une plus grande quantité de voitures que s’il lesproduisait lui-même.

Pays A Pays B

Blé 2 5

Voiture 3 4

Ce sont donc les coûts relatifs, 4/5 et 3/2, et non les coûts absolus, quidéterminent les avantages de l’échange. Ces avantages sont qualifiésd’avantages comparatifs.

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B. Le prix de l’échange dans le modèle des avantagescomparatifs

La détermination de la position précise du prix de l’échange nécessite de dis-poser d’autres éléments que les coûts. Dès lors en effet que l’on connaît lataille des pays (nombre total d’unités de travail disponibles) et les comporte-ments de consommation, il est possible de préciser toutes les caractéristiquesde l’échange, en particulier le prix.

Supposons que le nombre d’unités de travail disponibles dans le pays Asoit de 6 000 et que celui du pays B soit de 10 000. Nous désignons par p leprix de la voiture en termes de blé (p = nombre d’unités de blé à payer pourobtenir une voiture). Le blé étant choisi comme numéraire (son prix vaut un),le revenu national évalué en blé dans un pays est défini par la relationsuivante : production de blé + p (production de voitures) = revenu national.On admet par ailleurs que les consommateurs consacrent 50 % de leur revenuaux achats de blé et 50 % aux achats de voitures.

• AutarcieEn autarcie, le prix relatif de la voiture en termes de blé est égal au rapportdes coûts en travail : dans le pays A, ce prix est égal à 3/2 = 1,5 et dans lepays B, il s’élève à 4/5 = 0,8. En autarcie, le revenu est égal à la productionmaximum possible de blé : en A le revenu national vaut donc 3 000 unités deblé et, en B, il s’élève à 2 000 unités de blé. Les quantités consommées etproduites de chaque bien correspondent à ces revenus nationaux :

• consommation de blé en A = production de blé en A = 0,5 × revenu deA = 0,5 × 3 000 = 1 500 unités de blé ;

• consommation de voitures en A = production de voitures en A = 0,5 ×(revenu de A) / 1,5 = 0,5 × 2 000 = 1 000 voitures ;

• consommation de blé en B = production de blé en B = 0,5 × revenu deB = 0,5 × 2 000 = 1 000 unités de blé ;

• consommation de voitures en B = production de voitures en B = 0,5 ×(revenu de B) / 0,8 = 0,5 × 2 500 = 1 250 voitures.

Cet équilibre d’autarcie est illustré par la figure 1.1 sur laquelle le seg-ment MN représente l’ensemble des productions possibles pour A lorsque laproduction de blé varie de zéro à la quantité maximum soit 3 000 unités, etle segment RS représente l’ensemble des productions possibles pour Blorsque la production de blé varie de zéro à la quantité maximum, soit 2 000unités. L’autarcie en A est représentée par le point E et l’autarcie en B par lepoint F.

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8 • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

• Libre-échangeSupposons maintenant que les deux pays échangent. Comme aucun des deuxn’élève d’obstacle à l’entrée des importations et comme il n’existe aucun coûtde transport, le prix relatif p de l’échange entre A et B est identique au prixrelatif qui s’établit à l’intérieur de chaque pays. Ce prix va se situer nécessai-rement entre les prix relatifs d’autarcie : . Si, en effet, p étaitsupérieur à 3/2, les producteurs de A et de B seraient conduits à ne produireque des voitures (puisque leur prix serait supérieur à celui d’autarcie dans lesdeux pays), et il n’y aurait aucun blé disponible sur le marché pour répondreà la demande des consommateurs. Symétriquement, si p était inférieur à 4/5,les producteurs de A et de B seraient conduits à ne produire que du blé (carle prix relatif du blé 1/p serait supérieur à 5/4, c’est-à-dire aux deux prix rela-tifs d’autarcie, 2/3 et 5/4) et il n’y aurait aucune voiture disponible sur lemarché pour répondre à la demande des consommateurs.

La position du prix p dans la fourchette des prix d’autarcie dépend descoûts, des tailles des pays et des comportements de consommation. En effetles spécialisations dépendent des coûts comparatifs, les quantités produitessont liées à la taille des pays (nombre de travailleurs) et les consommationsreposent sur les revenus (qui dépendent eux-mêmes des productions). Tousces éléments contribuent à la formation de l’offre ou de la demande surchaque marché, donc participent à l’établissement du prix.

blé blé

Pays A Pays B

exportations

exportations

3 000

1 500 1 500

1 000

2 000

0 0'1 000

1 250 1 2502 000 2 500voitures

voituresSN

E'E

M

importations

importations

R

F'

F

p = 1,2

p = 1,2

Figure 1.1 – Autarcie et libre-échange dans le modèle ricardien

4/5 p 3/2< <

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Dans notre exemple, le prix est strictement compris dans la fourchette desprix d’autarcie : . Montrons-le. Pour ce faire, partant de l’hypo-thèse que p est conforme à cette condition, nous déterminons son niveau qui serévèle être compatible avec les contraintes de l’échange international, c’est-à-dire avec l’égalité entre exportations et importations sur chaque marché.

Puisque p est intermédiaire, le pays A se spécialise totalement dans la pro-duction de blé, car son prix relatif 1/p est supérieur à celui d’autarcie qui vaut2/3. De même le pays B se spécialise totalement dans la production de voi-tures dont le prix relatif p est supérieur au prix d’autarcie qui vaut 4/5. Aproduit donc 3 000 unités de blé et aucune voiture, tandis que B produit 2 500voitures et aucune unité de blé. Le revenu national évalué en blé s’élève à3 000 dans le pays A et à 2 500p dans le pays B. La consommation de blé enA est égale à 0,5 × 3 000 = 1 500 unités de blé et celle de B vaut 0,5 ×2 500p = 1 250p unités de blé. Puisque les pays échangent, l’exportation deblé par A est égale à l’importation par B : 3 000 – 1 500 = 1 250p. Le prix pse fixe donc à 1 500 / 1 250 = 1,2. Ce prix est bien conforme à l’hypothèsede départ puisqu’il est compris entre 4/5 et 3/2. La connaissance de ce prixpermet de préciser toutes les caractéristiques de l’équilibre international.Celles-ci figurent dans le tableau 1.2.

La situation de libre-échange est représentée sur la figure 1.1. Le point Mcorrespond à la production de A et le point E’ à sa consommation. Commela consommation de blé est la même qu’en autarcie, on peut apprécier le gainde l’échange pour A par le surcroît de consommation de voitures rendu pos-sible par l’ouverture, égal à 1 250 – 1 000 = 250 voitures. Symétriquement laproduction de B se situe au point S et sa consommation au point F’. Laconsommation de B en voitures est la même qu’en autarcie, et le gain del’ouverture peut se mesurer par le supplément de consommation de blé, parrapport à l’autarcie, soit 1 500 – 1 000 = 500 unités de blé. Les échanges sont

Tableau 1.2 – Le libre-échange dans le modèle des avantages comparatifs

Blé Voitures

Rev

enu

natio

nal

éval

uéen

blé

Prod

uctio

n

Con

som

mat

ion

Exp

orta

tion

(+)

ouIm

port

atio

n(–

)

Prod

uctio

n

Con

som

mat

ion

Exp

orta

tion

(+)

ouIm

port

atio

n(–

)

Pays A 3 000 3 000 1 500 +1 500 0 1 250 – 1 250

Pays B 3 000 0 1 500 – 1 500 2 500 1 250 + 1 250

4/5 p 3/2< <

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10 • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

équilibrés : l’exportation de chaque bien est égale à l’importation. Le prixrelatif de l’échange (1,2) est égal, au signe près, à la pente des droites ME’et SF’.

➙ Remarquesa) Il est possible, pour certains comportements de consommation, quele prix de l’échange soit confondu avec le coût relatif d’un des deuxpays. Dans ce cas, le pays pour lequel cette coïncidence a lieu ne reçoitaucun gain par l’échange, alors qu’à l’inverse, l’autre bénéficie d’ungain maximum, du fait que le prix international est alors dans la posi-tion la plus éloignée possible de son prix d’autarcie. Si, par exemple,la préférence pour le blé s’accroît, le prix de libre-échange de la voitureen termes de blé diminue, s’approche du prix d’autarcie de B (4/5), et,éventuellement, lui est égal. Dans notre exemple, on peut montrer quesi les consommateurs consacrent au moins 60 % de leur revenu àconsommer du blé, le prix de l’échange est égal à 4/5. Le pays B negagne rien par l’échange, alors que le gain de A est maximum. Si lacollectivité de B est consciente de cette absence de gain et refusel’échange, alors chaque pays reste en autarcie et l’opportunité d’obtenirun gain maximum échappe au pays A.b) Le gain de chaque pays a été apprécié à partir du surcroît deconsommation du bien importé rendu possible par l’ouverture. On peutproposer une autre mesure de ce gain faisant référence à la variationdu revenu national à prix constants. Supposons que l’on mesure lerevenu de chaque pays, dans les deux états (autarcie et ouverture) avecle système de prix d’autarcie. En autarcie, le revenu de A est égal à3 000 unités de blé et en économie ouverte, il s’élève à : consommationde blé + (3/2) × (consommation de voitures) = 1 500 + (3/2) ×1 250 = 3 375 unités de blé. Or 3 375 > 3 000. Il y a donc bien accrois-sement de revenu à prix constants. On aboutirait au même type derésultat pour le pays B et la conclusion serait inchangée si l’on utilisaitle prix de libre-échange (1,2) à la place des prix d’autarcie.

Conclusion

Dans le modèle des avantages comparatifs, si le prix relatif del’échange est strictement compris entre les coûts relatifs :

– chaque pays est totalement spécialisé dans la production du bien quibénéficie d’un avantage comparatif ;

– cette spécialisation permet à chaque partenaire d’obtenir un gain parrapport à l’autarcie.

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II. Salaires, productivités et spécialisations

Dans ce modèle simple où le seul facteur à rémunérer est le travail, le salaireest égal au revenu national divisé par le nombre de travailleurs. Il est possiblede montrer qu’il existe une relation entre le salaire de chaque pays, son avan-tage et sa spécialisation. Cette relation reste vraie dans le cas où les pays pro-duisent plus de deux biens. Elle permet d’apprécier la validité empirique dela loi des avantages comparatifs.

A. Le cas de deux pays et de deux biensLa situation de libre-échange étudiée dans la section I est caractérisée par unrevenu national égal à 3 000 unités de blé en A et en B. Comme le nombre detravailleurs est 6 000 en A, le salaire versé à chaque travailleur de A sA est égal à3 000 / 6 000 = 0,5 unité de blé (bien 1). Symétriquement, le salaire en B sB vaut3 000 / 10 000 = 0,3 unité de blé. On remarque que dans chaque pays, dans labranche qui produit, le coût unitaire en valeur (coût unitaire × salaire) est égal auprix du bien. Ainsi, dans le pays A, qui produit du blé, 2 × sA = 2 × 0,5 = 1 = prixdu blé. De même dans le pays B, 4 × sB = 4 × 0,3 = 1,2 = prix de la voiture (bien2). Ces relations peuvent encore s’écrire : coût du blé en A × salaire de A = prixdu blé et coût de la voiture en B × salaire de B = prix de la voiture.

Or on sait que (coût de 2 en B / coût de 1 en B) < (prix de 2 / prix de 1)< (coût de 2 en A / coût de 1 en A). En combinant ces diverses relations, onobtient le résultat suivant :

, le symbole désignant la productivité du travail (inverse

du coût) dans la branche i et le pays j.

B. Le cas de deux pays et d’un nombre quelconque debiens

La relation qui vient d’être mise en lumière entre le rapport des salaires etdes productivités d’une part, les spécialisations d’autre part, peut être

On constate donc que lorsque les deux pays sont totalement spécialisésselon leurs avantages comparatifs et échangent entre eux, le rapport dessalaires d’économie ouverte est strictement compris dans la fourchette desproductivités relatives. Le bien dont la productivité relative est inférieureau rapport des salaires est importé par le pays et celui dont la productivitérelative est supérieure au rapport des salaires est exporté par le pays.

π2A

π2B------sAsB-----

π1A

π1B------< < πi

j

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12 • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

généralisée à un nombre quelconque de biens. Considérons par exemple cinqbiens – le blé, le ciment, les voitures, les avions et les réfrigérateurs – et sup-posons que les productivités relatives du travail soient ordonnées ainsi :

Si les deux pays se conforment au modèle de spécialisation exposé dansla section I, le pays A doit se spécialiser dans les biens dont la productivitérelative est supérieure au rapport des salaires, soit le blé et les avions et doitimporter, depuis le pays B, les biens dont la productivité relative est infé-rieure au rapport des salaires, soit les voitures, les réfrigérateurs et le ciment.

C. Les tests empiriquesLes études empiriques visant à tester le pouvoir explicatif de la théorie desavantages comparatifs s’inspirent assez nettement de la relation du B. Mais,comme tout modèle, celui des avantages comparatifs propose une visionschématique des phénomènes économiques. Il suppose, en particulier, quechaque partenaire n’exporte que certains biens et dépend totalement del’autre pays pour les biens à désavantage de productivité. Dans la réalité, lesoppositions sont moins tranchées, au moins en ce qui concerne les pays déve-loppés. Ceux-ci exportent la plupart des biens manufacturés, même lorsqueces biens sont caractérisés par des productivités relatives du travail désavan-tageuses. Prenant en compte ce phénomène, les auteurs des tests ont inter-prété le principe des avantages comparatifs en considérant qu’un pays doitexporter en petites quantités les biens à productivités relatives faibles et engros volumes des biens à productivité relative élevée.

Ainsi les tests de Mac Dougall, Stern et Balassa mettent en relation le rap-port entre les exportations des États-Unis vers le reste du monde et les expor-tations de la Grande-Bretagne vers le reste du monde avec le rapport desproductivités du travail des deux pays. Les corrélations positives obtenuessont d’assez bonne qualité, comme on peut le constater sur la figure 1.2.Celle-ci indique, en abscisse, les indices des rapports de productivité du tra-vail en 1950, branche par branche, des États-Unis et de la Grande-Bretagne.En ordonnée sont portés les indices des rapports correspondants des exporta-tions des deux pays sur les marchés tiers, en 1951.

Chaque point représente la situation d’une branche. La direction généraledu nuage de points indique qu’en moyenne, plus le rapport des productivitésest élevé, plus celui des exportations est lui-même élevé. Le fait que l’avan-tage absolu, en termes de productivité du travail, ne joue pas, est bienconfirmé, puisque, malgré l’existence d’une productivité américaine absoluesupérieure à la productivité britannique dans toutes les branches, la Grande-Bretagne est exportatrice de certains biens.

ΠcimentA

ΠcimentB------------------

ΠréfrigérateursA

ΠréfrigérateursB----------------------------

ΠvoituresA

ΠvoituresB-------------------- salaireA

salaireB----------------------

ΠbléA

ΠbléB----------

ΠavionsA

ΠavionsB-----------------< < < < <

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D’autres tests, réalisés par M. Kreinin, apportent, en revanche, undémenti au modèle ricardien, pris sous sa forme stricte. Ainsi le rapport desexportations du Canada vers les marchés tiers aux exportations de l’Australievers les marchés tiers, en 1950-1951, est non corrélé avec le rapport des pro-ductivités du travail. Il en est de même des exportations canadiennes et bri-tanniques sur les marchés tiers en 1948 et des échanges entre les États-Uniset le Canada en 1947.

Mais la contribution de Golub et Hsieh (2000) portant sur le commerce deproduits manufacturés des États-Unis et de certains pays développés dans lesannées 1970-1990 redonne une certaine actualité à la thèse ricardienne. Cetteétude met en relation, pour chaque branche, le rapport entre les exportationsdes États-Unis vers le reste du monde sur les exportations d’un autre pays ivers le reste du monde, avec le rapport de la productivité du travail des États-Unis sur celle du pays i, et avec le rapport des coûts salariaux unitaires. Lestests concernent les logarithmes des variables, en sorte que les coefficientsestimés sont des élasticités. Les auteurs complètent leur analyse en rempla-çant la variable expliquée « rapport des exportations vers le reste du monde »par le solde bilatéral du couple États-Unis–pays i mesuré ici par le rapportdes exportations des États-Unis vers le pays i sur les exportations du pays ivers les États-Unis. Dans les calculs de corrélation, les variables explicativessont décalées d’une année pour tenir compte du temps d’ajustement.

Figure 1.2 – Indices des rapports des exportations des États-Uniset de la Grande-Bretagne et des rapports des productivités du travail, 1950-1951

(base 100 pour la Grande-Bretagne)Source : B. BALASSA, « An Empirical Demonstration of Classical Comparative Cost Theory », The Review of Echo-nomics and Statistics, vol. XIV, août 1963, pp. 231-238, reproduit dans B. Lassudrie-Duchêne, Échange internatio-nal et croissance, Paris, Economica, 1972, pp. 38-54.

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14 • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

Tableau 1.3 – Tests des avantages comparatifs des États-Unis (EU) par rapport à certainspays développés pour les biens manufacturés

*La productivité est égale au rapport de la quantité de travail à la valeur ajoutée de la branche dans chaque pays.**Le coût salarial unitaire est égal à l’inverse de la productivité multiplié par le salaire de la branche.*** Les conversions des valeurs ajoutées et des salaires dans une même monnaie se font grâce à un taux dechange à la parité de pouvoir d’achat calculé pour les biens manufacturés.Source : GOLUB S. et O.T. HSIEH, « Classical Ricardian Theory of Comparative Advantage Revisited », Review ofInternational Economics, vol. 8(2), 2000, pp. 221-234.

Les résultats les plus significatifs de l’étude (tableau 1.3) indiquent queles élasticités ont le signe attendu. Si la productivité relative du travail desÉtats-Unis augmente, leurs exportations vers le reste du monde sont favori-sées par rapport au pays auquel ils sont comparés. Si le coût relatif du travailaux États-Unis augmente, leurs exportations vers le pays partenaire sontpénalisées, par rapport à leurs importations depuis ce pays. Toutefois cesélasticités ont des valeurs absolues assez faibles (toujours nettement infé-rieures à 1 et parfois proches de 0), ce qui traduit le fait que le coût en travail,en volume ou en valeur (avec prise en compte du salaire de branche), n’estqu’un élément parmi d’autres de la compétitivité des États-Unis par rapportà certains pays développés, dans la période contemporaine. Les estimationsde Golub et Hsieh sont d’ailleurs caractérisées par de faibles niveaux descoefficients de corrélation, ce qui montre bien que ces variables « ricar-diennes » n’expliquent qu’une part limitée des variations des performancescommerciales.

Période Élasticité du rap-port « exports des

EU/exports dupays » par rap-port au rapport

« productivité dutravail des EU/productivité du

travail du pays » ****

(39 branches)

Période Élasticité du rap-port « exportsdes EU vers lepays/exports du

pays vers lesEU » par rap-port au rapport« coût unitaireen travail aux

EU/coût unitaireen travail dans le

pays »** ***(21 branches)

Japon 1984-1990 0,30 1984-1991 -0,51

Allemagne 1977-1991 0,15 1977-1990 -0,94

Royaume-Uni 1979-1991 0,23 1979-1990 -0,03

France 1978-1991 0,09 1978-1990 -0,41

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À l’évidence les productivités relatives du travail ne sont pas les seulséléments explicatifs des performances d’un pays par rapport à un autre surles marchés extérieurs. D’autres facteurs sont à prendre en compte : les dota-tions en capital, les ressources naturelles, la capacité d’innover, la qualité etla nouveauté des produits, la présence d’économies d’échelle. Ces facteursseront analysés dans les chapitres suivants.

III. Structures des spécialisations et avantagescomparatifs

Les spécialisations des pays reflètent les avantages comparatifs des pays, si,du moins, l’on adopte une vision large de la notion d’avantages comparatifs,ne se résumant pas à la prise en compte des seules productivités du travail,mais incorporant les facteurs évoqués dans la conclusion de la section II etcertaines interventions publiques capables de favoriser des flux d’exportationet/ou de limiter des flux d’importation. Le repérage des spécialisations néces-site la construction d’indicateurs calculés à partir des flux de commerce exté-rieur du pays. Nous présentons ici quelques indicateurs fréquemment utilisés.

• Structure comparée des exportations

Soit les exportations du bien i par le pays j vers le reste du monde,les exportations totales du pays j vers le reste du monde, les expor-

tations du bien i par une zone de référence Z vers le reste du monde etles exportations totales de la zone Z vers le reste du monde. On calculela structure comparée des exportations du pays avec la zone Z qui sert de

référence à partir des .

Si la part du bien i dans les exportations totales de j est supérieureà celle de la zone Z et l’on considère que le pays j dispose d’un avantagerévélé ou apparent pour ce bien i.

À l’inverse, si le pays possède un désavantage révélé ou apparentpour le bien i, par rapport à la zone Z. Le choix de la zone Z n’est évidem-ment pas sans influence sur le résultat. On choisit en général une zone dontle pays j fait partie.

X ijX • j X iZ

X •Z

I ijX ij X • j⁄X iZ X •Z⁄----------------------=

I ij 1>

I ij 1<

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16 • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

Encadré 1.1

Avantages comparatifs révélés des États-Unis,de la France, de l’Allemagne et de la Chine

Les avantages comparatifs révélés desquatre pays sont déterminés ici parcomparaison avec la structure desexportations du monde entier, priscomme zone de référence. La Chine estfortement spécialisée en textiles, boiset papiers, matériel électrique etélectronique, alors que les trois autressont non spécialisés ou peu spécialisésdans ces branches (indicateursinférieurs à un ou à peine supérieurs àun). En revanche la Chine est non

spécialisée en chimie, non ferreux,véhicules et agriculture. Les structurescomparées des trois autres payspossèdent des points communs(spécialisations en mécanique etchimie) et des différences : les États-Unis et la France sont spécialisées enagriculture, alors que l’Allemagne nel’est pas ; les États-Unis possèdent uneposition faible pour les véhicules,comparée à la France et surtout àl’Allemagne.

Agroali

mentai

re

Source : Base CHELEM, CEPII.

Figure 1.3 – Avantages révélés (2009)

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• Structure comparée des exportations/structure comparée desimportationsL’indicateur précédent ignore les importations. Or, même dans des nomen-clatures assez fines, les mêmes biens font souvent l’objet à la fois d’exporta-tions et d’importations, ce qui incite à tenir compte de celles-ci. Cephénomène, qualifié d’échange intrabranche, sera étudié plus en détail dansle chapitre 3. Une appréhension possible des deux structures, celle d’expor-tation et celle d’importation, consiste à faire le rapport entre l’indicateur

défini précédemment pour les exportations et l’indicateur construit surle même principe que mais pour les importations. Plus est élevé, plusle pays est spécialisé à l’exportation dans le bien i et moins la place relativede i dans ses importations est forte. La comparaison des indicateurs etentre pays permet de caractériser les choix de spécialisation.

• Distribution des soldes relatifsLe CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales)

caractérise la spécialisation d’un pays à partir des soldes des branches.L’indicateur utilisé compare chaque solde commercial (exportations – impor-tations) rapporté au PIB du pays avec le solde global pondéré par le poids deséchanges du bien dans les échanges totaux du pays. En désignant par lesimportations du bien i par le pays j, par la totalité des importations dupays j et par le PIB du pays j, on définit un indicateur d’avantage pourle bien i et le pays j

ainsi : .

Le pays possède un avantage si est positif. Dans ce cas en effet lesolde du pays j pour le bien i est supérieur à la norme donnée par lesolde de l’ensemble des biens, pondérée par la part de i dans son com-merce. Le pays j possède un désavantage pour i si est négatif. Cetindicateur se référant à la position relative d’un solde par rapport à unenorme et non pas à son niveau absolu peut être positif en cas de soldenégatif, si ce dernier est comparativement faible par rapport aux autres.De plus la somme des de toutes les branches i pour un pays j est, parconstruction, égale à zéro, en sorte qu’il existe toujours des positifs etnégatifs, ce qui reflète bien la présence, pour tout pays, d’avantages et dedésavantages.

LijI ij K ij

I ij Lij

I ij Lij

M ijM • j

PI B j

Sij 1 000X ij M ij–

PIB j----------------------

X • j M • j–

PIB j------------------------

X ij M ij+

X • j M • j+------------------------×–

⎩⎨⎧

=

Sij

Sij

SijSij

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18 • ÉCONOMIE INTERNATIONALE

Encadré 1.2Spécialisation à l’exportation et dépendance à

l’importation : États-Unis, France, Allemagne et Chine

L’observation des valeurs prises par lesindicateurs L pour les quatre pays, aveccomme zone de référence le mondeentier, fait apparaître des différencesimportantes entre la France et l’Alle-magne d’un côté, les États-Unis et laChine de l’autre. La France et l’Alle-magne possèdent des indicateurs trèsproches et, pour les branches à avan-tages, peu supérieurs à un. En revancheles États-Unis et, surtout, la Chine possè-

dent des indicateurs très élevés ou trèsfaibles : très élevés pour les branches àavantages et très faibles (proches dezéro) pour les branches à désavantages.On retrouve les avantages de la Chinedécouverts avec l’indicateur del’encadré 1.1. : textiles, bois, matérielélectrique et électronique. Même consta-tation pour les États-Unis : ses avantagesse situent dans les non ferreux, l’agricul-ture, la chimie et la mécanique.

Agroali

mentai

re

Source : Base CHELEM, CEPII.

Figure 1.4 – Spécialisations des États-Unis, de la France, de l’Allemagne et de la Chine (2009)

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Encadré 1.3Spécialisations au sens du CEPII

L’indicateur du CEPII fondé sur la com-paraison des structures de soldes (etnon plus des structures de flux) livredes informations en partie semblableset en partie différentes de celles desencadrés 1.1 et 1.2.

Comme cela apparaissait déjà à la lec-ture des autres indicateurs, la figure 1.5indique que les trois pays industrialiséspossèdent des avantages élevés enmécanique et en chimie et des désa-vantages en textiles et énergie, alorsque la Chine est très spécialisée en tex-tiles, en bois et papiers, en électro-nique, et possède un désavantage en

chimie et en énergie. Mais, alors quela France et l’Allemagne possédaientdes indicateurs proches (pour chaquebranche) et pas très différents de lamoyenne, ici on observe que les indi-cateurs sont beaucoup plus élevés pourl’Allemagne que pour la France, à la foisen termes d’avantages et de désavan-tages. En revanche, la structure desavantages et des désavantages françaisau sens du CEPII est proche de celle desÉtats-Unis (pas très marquée) alors queprécédemment la France présentaitune structure plus ramassée que celledes États-Unis.

Électronique

Textiles et cuirs

Énergie

Agroalimentaire

Millièmes de PIB

Source : Base CHELEM, CEPII.

Figure 1.5 – Avantages comparatifs au sens du CEPII (2009)

Chap1.fm Page 19 Mardi, 17. avril 2012 9:54 09