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Ebola : objectif zéro, pour les communautés, pour les enfants, pour l’avenir Unissons-nous pour les enfants

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ebola : objectif zéro,pour les communautés, pour les enfants, pour l’avenir

Unissons-nous pour les enfants

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Mary, 15 ans, a perdu sa mère et une grande partie de sa famille élar-

gie à cause d’Ebo-la. Son père ayant

quitté la maison depuis longtemps, elle se sent désor-mais responsable

de ses jeunes frères et sœurs.

Une tâche qui n’est pas toujours facile, notamment lors- que son frère lui demande où est leur mère. « Je ne sais pas quoi lui dire. Comment puis-je expliquer ce qu’est la mort à un enfant de quatre ans, quand je viens à peine de comprendre moi-même ce que c’était ? Je n’étais pas censée avoir cette responsabilité. »

La mère de Mary a présenté des symptômes d’Ebola après avoir aidé à soigner une voisine malade. Elle pensait qu’il s’agissait du paludisme, mais son état s’est rapide-ment aggravé, et elle a été conduite de toute urgence à l’hôpital en ambulance.

« C’est la dernière fois que je l’ai vue, confi e Mary, as-sise devant chez elle à Kenema, en Sierra Leone. Depuis qu’elle est morte, personne ne me parle comme elle le faisait. Elle, son amour, tout me manque vraiment. »

La jeune fi lle se dit trop occupée avec son frère et sa sœur pour avoir le temps de pleurer.

« Il doit y avoir une raison pour laquelle nous avons survé-cu. Nous n’avons donc pas d’autre choix que de continuer à survivre. »

Comme Mary, des millions d’enfants vivent entourés par la mort, la souffrance et la peur qui ont accompa-gné l’épidémie d’Ebola en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, les pays les plus touchés.

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L’épidémie

Ebola a eu des répercussions tragiques en Guinée, au Libéria et en Sierra Leone : morts par milliers, moyens de subsistance ébranlés, services publics perturbés, édu- cation interrompue, croissance économique menacée… Même les progrès accomplis ces dernières années en matière de développement ont été remis en cause.

La maladie à virus Ebola a contaminé plus de 24 0001 personnes (dont plus de 5 000 enfants) et fait plus de 10 0002 morts depuis janvier 2014. Elle continue de menacer la vie et l’avenir des enfants, de leur famille et de leur communauté.

Fin janvier, le nombre de cas hebdomadaires était descendu en dessous de 100 dans les trois pays d’Afrique de l’Ouest, après avoir culminé à près de 1 000 en septembre, et le Libéria n’a signalé aucun nouveau cas pour la première semaine de mars. La crise se poursuit toutefois en Sierra Leone et en Guinée, soulignant la nécessité de rester vigilants et de maintenir les mesures d’urgence.

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1. Données OMS concernant les cas confirmés, probables ou suspects, 12 mars 2015

2. Données OMS concernant les cas confirmés, probables ou suspects, 12 mars 2015

« Ce n’est absolument pas le mo-ment de baisser la garde, observe Manuel Fontaine, Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Nous devons atteindre l’objectif zéro, et pour cela, nous devons dépister le moindre cas et toute personne ayant pu avoir des contacts avec des sujets infectés. »

L’épidémie actuelle d’Ebola, la plus grave de l’his-toire de la maladie, a touché des communautés très vulnérables dans des pays fi gurant parmi les plus fragiles du monde, d’autant plus que le Libéria et la Sierra Leone se relevaient de plusieurs années d’une guerre civile dévastatrice.

Contrairement aux épidémies précédentes, au cours desquelles le virus s’était essentiellement confi né à des régions rurales, les villes ont été durement touchées par Ebola, qui s’est transmis rapidement dans les zones densément peuplées. De plus, la mobilité de la population entre les trois pays n’a pas facilité le contrôle de l’épidémie.

La maladie s’est vite répandue de Guinée en Sierra Leone et au Libéria. Quelques cas se sont aussi déclarés au Mali, au Nigéria et au Sénégal, mais depuis, la fi n de l’épidémie a été déclarée dans ces pays.

Compte tenu de la complexité de la crise, de la na-ture changeante de l’épidémie et de la diversité des

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Pour en savoir plus sur la manière dont les com-munautés ont fait face à l’épidémie

Sierra Leone : maintenir l’objectif zéro dans une ancienne zone de foyer de l’épidémie d’Ebola

Fournir aux communautés des zones de foyer les moyens de combattre Ebola

Le dialogue reste essentiel pour éradiquer Ebola

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Le jeune Sanfa Koroma, 14 ans, a survécu à Ebola. Il

a rejoint l’UNICEF et ses partenaires pour sensibiliser

l’opinion publique à la maladie et faire connaître les

moyens de se protéger contre le virus. Récemment,

lors d’une réunion dans son village, il a discuté avec les

autres membres de la communauté en mendé, une des

langues parlées au Sierra Leone. Il a souligné qu’il était

la preuve vivante que la maladie à virus Ebola n’est pas

systématiquement mortelle. « Au centre de traitement

d’Ebola, des gens m’ont donné à manger et à boire, a-t-

il témoigné. Ils m’ont encouragé. J’ai su que je m’en

sortirais. Il faut aller à l’hôpital dès que vous ressentez

les premiers symptômes. »

Sierra Leonetémoignages d’enfants

contextes locaux, l’urgence revêt une importance cruciale dans la riposte, qui doit également être aussi souple que possible.

Ainsi, à mesure que celle-ci s’intensifi ait, l’objectif est passé du confi nement à l’élimination du virus. L’UNICEF et ses partenaires ont adopté une dé-marche d’intervention rapide pour que les équipes et leur matériel puissent être déployés au plus vite chaque fois qu’un nouveau foyer de maladie se déclarait.

L’adaptabilité est également essentielle pour gagner la confi ance des communautés locales, qui se trou-vent au cœur même de la riposte.

« Les communautés ont montré une grande rési- lience, note Barbara Bentein, coordonnatrice de l’intervention mondiale d’urgence pour l’UNICEF. Elles se sont organisées pour lutter contre Ebola et ont joué un rôle essentiel dans la prise en charge des enfants. Les véritables héros, ce sont les hom-mes et les femmes qui diffusent les messages de prévention, les enseignants qui aident à protéger les enfants, les membres du personnel médical qui risquent leur vie pour s’occuper des patients, tous ceux qui apportent amour et soutien aux orphe-lins d’Ebola, pour ne citer qu’eux. La communauté internationale a joué un rôle important, mais un rôle de soutien. Et elle continuera de le faire, pour combattre l’épidémie et aider à rétablir et améliorer les services élémentaires de santé, d’éducation et autres dévastés par Ebola. »

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Les effets sur Les enfants

En se propageant dans les communautés, Ebola a eu des effets dévastateurs sur les enfants dans tous les domaines de leur vie.

pendant plusieurs mois, et les services de santé de base non liés à Ebola ont peiné à suivre la demande, contribuant de ce fait à accroître la vulnérabilité des enfants.

Pour une grande partie des 9 millions d’enfants vivant dans les régions touchées, l’épidémie a été terrifiante. Ils ont vu la mort de près et assisté à des souffrances dépassant leur entendement. Ils ont vu des gens vêtus de tenues effrayantes emporter les patients et les corps. Pour les plus jeunes, l’infec-tion est d’autant plus pénible qu’ils sont séparés de leurs parents pendant qu’ils reçoivent des soins. Quant à ceux qui ont survécu à l’infection ou qui ont été en contact avec une personne infectée (y com-pris les orphelins), ils sont souvent stigmatisés.

Des milliers d’enfants ont été infectés, ont trouvé la mort ou se sont retrouvés orphelins à cause du vi-rus. Près d’une personne infectée par la maladie sur cinq est un enfant. Le taux de mortalité des moins de cinq ans s’élève à 80 %. En d’autres termes, quatre enfants infectés sur cinq n’ont pas survécu à la maladie. Pour les enfants de moins d’un an, le taux de mortalité atteint 95 %3.

Les répercussions pour les enfants vont néanmoins bien au-delà de leur taux d’infection : l’épidémie a exacerbé les vulnérabilités existantes, faisant ressortir les conditions difficiles dans lesquelles ils vivaient déjà.

En Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, où les sec-teurs de l’éducation et de la santé étaient déjà fra- giles avant la crise, les écoles sont restées fermées

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3. Conférence de presse de l’OMS à Genève le 6 février 2015.

La crise d’Ebola en chiffres

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des serVices de santé et de nutrition débordés

Ebola a accablé des services de santé et de nutrition qui peinaient déjà à répondre à la demande avant la crise. Les établissements

étaient extrêmement limités, mal équipés, et les effectifs insuffi sants : la plupart des systèmes de santé n’étaient absolument pas préparés à faire face à une épidémie de cette nature et de cette ampleur. De plus, la peur de l’infection a conduit les patients et certains membres du personnel à éviter les éta- blissements médicaux, amplifi ant le phénomène de perturbation des services de santé et de nutrition.

Par conséquent, un grand nombre d’enfants n’ont pas pu être vaccinés et sont désormais exposés à des maladies comme la rougeole, qui peut être mortelle chez les enfants. Une nouvelle épidémie de rougeole a d’ailleurs été confi rmée récemment dans la région de Boké, en Guinée, et le Libéria constate une augmentation du nombre de cas suspects.

Le traitement de la rougeole, du paludisme et d’au-tres maladies, mais aussi de la malnutrition aiguë et du VIH/SIDA, a également été gravement perturbé.

En Guinée, les consultations et les hospitalisations ont baissé de moitié environ en 2014 par rapport à l’année précédente4. En Sierra Leone, le nombre d’enfants ayant reçu une vaccination de base a baissé de 21 %, et celui des enfants bénéfi ciant d’un traitement contre le paludisme de 39 %5. Au Libéria, 37 % seulement des accouchements se sont déroulés dans un établissement médical entre mai et août 2014, contre 52 % en 20136.

Mi-février 2015, les unités de traitement nutritionnel en Sierra Leone et au Libéria avaient pris en charge quelque 2 000 enfants de moins de cinq ans souf-frant de malnutrition aiguë sévère, soit moitié moins que les taux d’admission habituels à cette époque de l’année dans les deux pays. Or, le risque de mor-talité est élevé si les enfants ne sont pas soignés.

Les décès d’enfants de moins de cinq ans pour-raient augmenter si les services médicaux ne sont pas rétablis et améliorés rapidement. L’état nutri-tionnel des enfants soulève également de graves préoccupations, dans la mesure où la baisse des revenus, la perturbation de la structure des échan-

4. OMS, conférence de presse de l’ONU à Genève le 2 décembre 2014.5. Enquête 2014 sur les établissements de santé en Sierra Leone (PDF)6. Stratégie nationale de riposte à Ebola 2014 (PDF)

Pour en savoir plus sur la lutte de l’UNICEF contre le paludisme et Ebola en Sierra Leone

« Ils disaient qu’on avait Ebola… personne ne nous ap-

prochait, » raconte Watta, 11 ans, qui a perdu ses deux

parents lors de l’épidémie au Libéria. Avec ses six frères

et sœurs, elle vit désormais chez sa sœur de 25 ans.

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ges et les mesures de quarantaine ont aggravé l’insécurité alimentaire.

« Avant l’épidémie d’Ebola, le Libéria enregistrait une des baisses les plus rapides du taux de mortalité de l’en-fant, note Patrick Sijenyi, de la sec-tion Survie et développement de l’enfant d’UNICEF Libéria. Pour que cette tendance positive se main-tienne, il est indispensable d’éradiquer l’épidémie et d’investir dans des ser-vices médicaux et sociaux plus so- lides qui garantiront la survie et le bien-être des enfants. »

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Action de l’UNICEF et de ses partenaires : œuvrer pour la santé et la nutrition des enfants

Les actions présentées ci-dessous soutiennent la riposte immédiate à Ebola et redynamisent les services de santé non liés à l’épidémie, tout en préparant au renforcement à long terme des sys-tèmes de santé:

Riposte immédiate :

Redynamisation et préparation du renforcement à long terme :

Organisation d’activités de mobilisation sociale et d’en-gagement communautaire, afin d’aider les communautés à comprendre comment se protéger et protéger les autres;

Réduction de la transmission d’Ebola par l’isolement et la prise en charge des patients dans les centres de soins communautaires (CSC);

Participation aux équipes de déploiement rapide et fourni-ture des kits nécessaires;

Formation des agents de santé aux protocoles spécifiques à Ebola;

Fourniture de matériel (y compris des ensembles de pro-tection et du chlore) pour les agents de santé;

Amélioration des capacités de survie et de guérison/récupération des personnes infectées ou touchées par la maladie (enfants et adultes) grâce à un soutien nutrition-nel spécifique dans les centres de traitement d’Ebola, les CSC et les centres d’accueil et d’observation temporaires;

Fourniture d’un soutien nutritionnel aux enfants allaités par des mères infectées et d’un soutien à l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant pour les enfants concernés;

Approvisionnement des CSC en eau et fourniture de services d’assainissement et fourniture de kits d’hygiène aux ménages.

Aide au rétablissement des services de traitement nutri-tionnel;

Appui à la vaccination, formation des équipes de vaccina-tion aux protocoles liés à Ebola et fourniture de vaccins, de gants et autres équipements aux équipes;

Soutien à la continuité des services de VIH, en particulier pour la prévention de la transmission mère-enfant.

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Sierra Leone

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cinQ miLLions d’enfants affectés par La fermeture des écoLes

Les communautés locales ont joué un rôle déterminant dans la réouverture des écoles, qui étaient restées fermées à la fi n des

vacances de juillet-août en raison de l’épidémie d’Ebola, privant ainsi d’éducation cinq millions d’enfants pendant plusieurs mois.

Les écoles ont rouvert leurs portes le 19 janvier 2015 en Guinée et un mois plus tard au Libéria. En Sierra Leone, les enfants devraient reprendre le che-min de l’école fi n mars. Quelques semaines après leur réouverture offi cielle, la plupart des écoles guinéennes étaient opérationnelles, signe de rési-lience de la population dans une région où Ebola a provoqué tant de souffrances.

La reprise des cours a nécessité plusieurs mois de préparation. En effet, des protocoles spécifi ques ont dû être mis au point pour minimiser les risques de transmission : prise de la température aux portes de l’établissement, lavage des mains, mise en place de systèmes d’aiguillage vers les centres de santé à proximité, etc. Des milliers d’enseignants ont été formés à l’application des protocoles, qui défi nis-sent également les procédures à suivre dès que quelqu’un présente les symptômes de la maladie (fi èvre, vomissements ou diarrhée). L’UNICEF et ses partenaires ont par ailleurs distribué des dizaines de milliers de savonnettes et d’autres articles d’hy-giène, ainsi que des thermomètres à infrarouge.

Chaque école doit être équipée d’installations permettant de se laver les mains (en général un bac avec un robinet) à l’entrée et à côté des toilettes. Les parents, les enseignants et les autres membres de la communauté sont censés aider à alimenter l’école en eau si elle ne dispose pas d’un moyen d’approvisionnement fi able, ce qui est souvent le cas. Même avant le début de l’épidémie, 70 % seulement des écoles sierra-léonaises, 45 % des

écoles libériennes et 20 % des écoles guinéennes avaient accès à l’eau.

La mise en œuvre des mesures de sécurité, la mo-bilisation des communautés et les campagnes de sensibilisation ont encouragé les parents à envoyer leurs enfants à l’école.

En dépit des conditions diffi ciles, la réouverture des écoles devrait faciliter la diffusion d’un message

« Je m’ennuie parce qu’il n’y a plus d’école, confi e

Ernest, 7 ans. Mon professeur d’anglais me manque.

Il faisait tout le temps des blagues. J’espère que le

problème d’Ebola disparaîtra bientôt pour qu’on puisse

continuer à apprendre. » Les écoles sierra-léonaises

sont fermées depuis les vacances de juillet-août 2014.

Elles devraient rouvrir fi n mars 2015.

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positif sur la maladie. Les enfants rapporteront à leur famille ce qu’ils auront appris en classe: com-ment repérer les symptômes, comment réduire sensiblement les risques d’infection en se lavant les mains correctement ou comment la crise ne se terminera que lorsqu’il n’y aura plus un seul cas d’Ebola. Beaucoup d’enseignants sont bien placés pour instruire leurs élèves sur la maladie, car ils ont participé aux efforts de mobilisation sociale déployés pendant la fermeture des écoles.

Le retour des enfants en classe, de manière sûre et responsable, était essentiel dans cette région où les indicateurs d’éducation étaient déjà médiocres avant la crise. La fréquentation de l’école primaire, par exemple, s’élevait à 74 % en Sierra Leone, à 58 % en Guinée et à seulement 34 % au Libéria. Or, les crises antérieures ont montré que plus la désco-larisation se prolongeait, moins les enfants étaient susceptibles de reprendre leurs études.

Privés d’accès à l’éducation, ils sont moins résilients et plus vulnérables aux divers risques fréquents en période de crise, comme le mariage précoce, ou la grossesse ou encore le travail des enfants.

Les écoles peuvent aider à apporter un sentiment de normalité, de stabilité et d’espoir aux enfants ayant connu la mort et la misère et que l’on a sou-vent empêchés de jouer avec leurs amis par peur de l’infection.

Pendant la période de fermeture des écoles, l’UNICEF a soutenu des programmes radiopho-niques d’enseignement à distance qui ont été écoutés par un million d’enfants, d’après les esti-mations. Même avec la réouverture des écoles, ces programmes restent un outil majeur pour améliorer le niveau d’éducation et toucher les enfants non scolarisés.

Fourniture d’une aide aux gouvernements en vue de la conception et de l’application de mesures atténuant les risques de transmission en milieu scolaire (surveillance de la température, lavage des mains, etc.);

Création de systèmes d’aiguillage entre les écoles et les centres de santé à proximité;

Formation des enseignants à l’application et au suivi des protocoles de sécurité, à la mobilisation sociale et au soutien psychosocial;

Assistance des comités de gestion des écoles et des associations parents-enseignants en matière de promotion de la sécurité des élèves et du corps enseignant; Fourniture de savons, de bacs et d’autres articles d’hygiène, et coordination de la fourniture de ther-momètres à infrarouge par d’autres partenaires;

Fourniture d’une aide aux gouvernements en vue de l’élaboration de programmes radiophoniques d’en-seignement pour poursuivre l’éducation des enfants pendant la fermeture des écoles;

Réalisation de campagnes d’information en porte-à-porte et collaboration étroite avec le gouvernement, les communautés et les médias locaux pour diffuser des messages de prévention de la maladie, réfuter les idées reçues sur la transmission et lutter contre la stigmatisation.

Action de l’UNICEF et de ses partenaires :Mesures prises pour améliorer l’éducation des enfants

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prise en cHarge des orpHeLins par Leurs communautés

Au total, plus de 16 000 enfants ont perdu leur père, leur mère et/ou la personne qui s’occupait d’eux (en général un grand-père,

une grand-mère, une tante, un oncle, un frère aîné, une sœur aînée ou un membre de leur famille élar-gie).

La grande majorité des orphelins sont désormais à la charge de leur communauté, le plus souvent au sein de leur famille élargie.

« Le fait que les orphelins soient pris en charge dans cette période diffi cile, alors que cela entraîne souvent une aggravation des problèmes économiques, montre la valeur que la société accorde à la sécurité et au bien-être des enfants, » explique Guirlene Frédéric, responsable de la protection de l’enfance pour UNICEF Guinée.

« Prenez M. Aboubacar, en Guinée, qui a accueilli six orphelins à la mort de son frère et de sa belle-sœur. À 72 ans, il est désormais le seul soutien fi nancier d’une famille de 15 personnes. Si vous lui demandez pourquoi il fait ça, il vous répondra qu’il est de son devoir de s’occuper des enfants. Il en va de même pour tous ceux qui ont accueilli des orphe-lins de leur communauté chez eux. C’est ce qui se fait, c’est tout. »

Souvent en collaboration avec les communautés lo-cales, les églises et les mosquées, l’UNICEF et ses partenaires ont participé à la recherche de proches disposés à prendre en charge les orphelins. Ils sou-tiennent les familles par des transferts en espèces et l’envoi de colis (comprenant de la nourriture, des vêtements et des articles d’hygiène) et assurent un service de conseil auprès des enfants vulnérables.

Pour ces enfants traumatisés par la perte d’êtres chers, le fait de retrouver leur groupe communau-taire peut constituer un premier pas vers la guérison émotionnelle.

Pour en savoir plus sur la manière dont Ebola affecte les enfants

Les familles élargies se mobilisent pour leurs orphelins

Les effets dévastateurs d’Ebola sur les enfants

« Je peux à nouveau être heureuse, » déclare Hawa, 14

ans, qui a retrouvé sa famille et ses amis après avoir

survécu à Ebola en Sierra Leone.

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L’action de l’UNICEF sur le terrain en chiffres

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Le jour où l’école a repris en Guinée, le 19 janvier 2015,

Moussa Sampou et sa sœur Safi atou, 10 ans tous les

deux, se sont réveillés à l’aube pour être sûrs d’arriv-

er à l’heure à l’école. Les écoles sont restées fermées

pendant plus de six mois à cause de l’épidémie d’Ebola.

Pendant ce temps, ils ont continué à étudier avec un

précepteur. Ils ont également appris à se protéger et à

protéger les autres contre ce virus mortel. « Pour évi-

ter Ebola, il faut se laver les mains avant de manger. Et

quand on sort de la douche, on se lave les mains à l’eau

et au savon, » explique Safi atou, qui se tient avec son

frère devant l’école primaire Coléah Centre à Conakry,

la capitale de la Guinée. À leur arrivée dans l’établisse-

ment, un responsable de l’école prend leur température

avec un thermomètre à infrarouge et ils se lavent les

mains avec une solution désinfectante à base de chlore.

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renforcer Les connaissances pour Lutter contre La stigmatisation

Les agents de mobilisation sociale ont aidé à dissiper les craintes des communautés face au retour des personnes touchées par Ebola,

notamment les nouveaux orphelins qui ont pu être exposés au virus contracté par leurs parents, qu’on appelle les « contacts ».

Ibrahim Vibbi, un bénévole de Sierra Leone, rapporte qu’au début de l’épidémie, les rescapés étaient chassés de leurs communautés. Mais grâce aux ef-forts de sensibilisation, c’est aujourd’hui rarement le cas. « Nous faisons habituellement du porte-à-porte, particulièrement dans les villages, pour informer les communautés qu’il est nécessaire pour elles de se montrer prêtes à aimer et à accepter ces victimes. »

Dans le cadre d’une enquête menée en Sierra Leone7 avec le soutien de l’UNICEF, en décembre 2014, 8 % seulement des personnes ont déclaré qu’elles n’accueilleraient pas de rescapés, contre 75 % en juillet.

Les connaissances sont un outil essentiel pour lutter contre la stigmatisation : la population doit savoir qu’un rescapé n’est pas considéré comme conta-gieux et qu’un « contact » est surveillé pendant 21 jours, soit la période maximale d’incubation du virus.

Les rescapés eux-mêmes contribuent à combattre la stigmatisation. L’UNICEF a soutenu la création d’un

réseau de rescapés et formé certains d’entre eux au rôle de famille d’accueil et aux soins infi rmiers. Les rescapés ont acquis un niveau d’immunité qui leur permet de s’occuper des enfants non accompagnés sous surveillance en raison de leur exposition au virus.

« Les rescapés sont idéalement placés pour empêcher et combattre la stigmatisation des en-fants. Par ailleurs, en prouvant qu’il est possible de surmonter la maladie, ils donnent de l’espoir et de

« Je veux demander à toutes les organisations qui

nous aident de ne pas oublier ces enfants, confi e Rose

Komano, une ancienne malade d’Ebola qui s’occupe

aujourd’hui de jeunes enfants dans une crèche soutenue

par l’UNICEF à Guéckédou, en Guinée. Parce que si on

les oublie, demain ils risquent de tomber malades. S’il

vous plaît, ne les oubliez pas ! » La jeune femme tient

sur ses genoux Tamba Manzare, 19 mois. L’enfant,

dont la mère a été emportée par Ebola, a été placé

en quarantaine pendant 21 jours, la période maximale

d’incubation du virus.

Guinée

7. Étude de suivi sur les connaissances, les attitudes et les pratiques du

public en lien avec Ebola en Sierra Leone (PDF)

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Pour en savoir plus sur la lutte des agents de mobilisation sociale contre la stigmatisation

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Action de l’UNICEF et de ses partenaires :Mesures prises pour assurer la sécurité des enfants renforcer Les connaissances pour Lutter contre La stigmatisation

l’encouragement aux personnes infectées », expli-que Batu Shamel, agent de l’UNICEF en charge de la communication pour le développement en Sierra Leone.

Jusif Koroma, 26 ans, et sa sœur Bilikisu, 23 ans, sont eux-mêmes des rescapés : ces deux Sier-ra-Léonais ont perdu 17 membres de leur famille à cause d’Ebola, notamment leur père, quatre de leurs frères et sept de leurs sœurs. Aujourd’hui, Jusif est travailleur social dans un centre qui aide les enfants touchés par la maladie. « Ayant moi-même survécu à Ebola, j’ai de la compassion pour ces enfants car je sais ce qu’ils ressentent et endurent. Ils ont besoin de soins et d’attention », déclare-t-il. Bilikisu travaille comme infirmière dans le service où elle a été hospitalisée lorsqu’elle était elle-même malade. « Je sais ce que ces patients voient et pensent, parce que je l’ai vécu », confie-t-elle. « En plus de la maladie, la pression psychologique est très forte. »

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Participation à la recherche de membres de la fa-mille élargie des enfants ayant perdu leurs parents.

Dispositions visant à garantir la prise en charge des enfants par leur famille élargie.

Recherche d’autres familles d’accueil si les mem-bres de la famille de l’enfant ne sont pas en mesure de s’en occuper.

Création d’un réseau de rescapés et formation de ces personnes au rôle de famille d’accueil et aux soins infirmiers avec la reconnaissance des autorités nationales.

Aide aux gouvernements afin de mobiliser et de former davantage de travailleurs sociaux.

Prise en charge spécialisée des enfants non accom-pagnés ayant été exposés au virus (les « contacts ») en attendant qu’on retrouve ou qu’ils réintègrent leur famille.

Soutien psychosocial et conseil afin d’aider les enfants à surmonter les sentiments de détresse, de perte et de rejet qu’ils peuvent avoir.

Soutien financier et matériel des familles qui prennent en charge des enfants ayant perdu leurs parents ou les personnes qui s’occupaient d’eux.

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atteindre L’objectif zéro

Alors qu’Ebola continue de menacer la vie des en-fants et de leurs communautés, la priorité absolue est d’éliminer tous les cas.

Les flambées épidémiques étant de plus en plus localisées, l’UNICEF et les autres organismes d’aide ont mis en place des équipes d’intervention rapide qui peuvent se rendre en un temps record sur les nouvelles zones de foyer d’Ebola. L’UNICEF et ses partenaires ont mis au point des kits contenant tout le matériel nécessaire pour installer un centre de triage et d’isolement d’urgence en 24 heures.

Au Libéria par exemple, l’UNICEF a fourni du matéri-el, notamment des tentes, des ensembles de pro-tection et des médicaments, entrant dans la compo-sition de 19 kits d’isolement et de traitement rapide des cas d’Ebola destinés aux interventions sur les zones de foyer. Quatre de ces kits ont été déployés, neuf ont été prépositionnés sur des zones de flam-bées épidémiques potentielles et six sont stockés à Monrovia pour être transportés par hélicoptère vers des régions isolées en cas de besoin.

L’UNICEF a également financé la formation et l’aide à l’utilisation des kits d’isolement et de traitement rapide des cas d’Ebola pour 15 équipes sanitaires dans les comtés.

Lorsqu’une flambée épidémique localisée est signalée, des agents spécialisés travaillent avec les communautés locales pour identifier les nouveaux cas, recenser et surveiller les « contacts » et orga-niser des enterrements conformes aux normes de sécurité. Les équipes de mobilisation sociale font du porte-à-porte et dialoguent avec les responsables

L’UNICEF a envoyé près de 7 000 tonnes de matériel d’importance vitale, soutenu la mise en place de 63 Centres de santé communautaires (CSC) et déployé des efforts de mobilisation sociale considérables. L’organisation a également aidé à rouvrir les écoles en toute sécurité, fourni un soutien nutritionnel aux malades et aux enfants vulnérables et formé des milliers de personnes afin qu’elles puissent appor-ter des soins et un appui. Les services d’eau, d’as-sainissement et d’hygiène (WASH) ont également joué un rôle important dans la riposte. Des kits d’hy-giène ont été distribués aux ménages et aux écoles, des installations permettant de se laver les mains ont été mises en place dans les centres de santé, et les centres de triage et de traitement des malades ont reçu un soutien en matière de WASH, incluant la fourniture d’eau et l’élimination des déchets.

Dans le cadre des stratégies nationales de riposte, l’UNICEF travaille avec les gouvernements locaux et nationaux, la MINUAUCE, l’OMS, les CDC, MSF, la FICR, le PAM, ainsi que d’autres organismes des Nations Unies, ONG et organisations de la société civile.

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religieux, traditionnels et politiques afin de promou-voir des mesures empêchant la propagation de la maladie comme le lavage des mains et l’inhumation sans risque.

Beaucoup de cas d’Ebola étant dus aux pratiques funéraires traditionnelles, qui impliquent un contact physique proche avec la personne décédée, le rôle des agents de mobilisation sociale est capital. Il est très difficile de convaincre la population d’abandon-ner des pratiques profondément ancrées. Pour y parvenir, il faut travailler en collaboration étroite avec des personnes ayant la confiance des communautés locales, par exemple les notables du village et les chefs religieux.

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8. Étude de suivi sur les connaissances, les attitudes et les pratiques du public en lien avec Ebola en Sierra Leone (PDF)

Ebola: objectif zéro l

Pour en savoir plus sur les pratiques d’inhuma-tion sans risque

L’inhumation sans risque d’une victime d’Ebola

Ebola au Libéria : des enterrements clandestins à l’inhu-mation sans risque

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15 l UNICEF

Mercy Kennady, 9 ans, serre dans ses bras Helen Morris,

qui s’est occupée d’elle au centre d’accueil temporaire

des enfants exposés à la maladie à Monrovia. « Ebola est

méchant, parce qu’il tue des gens. Il a tué ma maman,

déclare Mercy, qui avait déjà perdu son père avant la

maladie. Plus tard, je veux être journaliste pour raconter

des histoires. De belles histoires. » Helen Morris, qui

s’occupe des enfants orphelins au centre d’accueil

temporaire, a survécu à Ebola, mais elle a perdu huit

membres de sa famille à cause de la maladie.

LibériaDe récentes études font état d’une évolution en-courageante.

Une enquête8 réalisée en décembre en Sierra Leone pour l’UNICEF et les CDC (Centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies) a révélé que 50 % des personnes interrogées n’avaient participé à aucun enterrement impliquant des ma-nipulations du corps, contre 28 % en octobre. Selon une enquête similaire menée au Libéria9, 72 % des personnes interrogées étaient convaincues qu’un malade présentant les symptômes d’Ebola serait mieux soigné dans un centre de traitement que chez lui. Ce chiffre est important car beaucoup de personnes évitaient auparavant les centres de traite-ment : les malades étaient maintenus à domicile, propageant ainsi l’infection dans la communauté.

Un grand nombre de rumeurs, de mythes et de théories du complot entourent Ebola, ce qui crée encore des résistances chez certaines commu-nautés. Persuadé que les problèmes locaux appel-lent des solutions locales, l’UNICEF a sollicité l’aide d’anthropologues sociaux afi n de trouver la meil-leure manière de convaincre la population de modifi -er certaines pratiques profondément enracinées.

Dans les communautés qui ont adopté des compor-tements sûrs et pris la responsabilité de rechercher et de surveiller les « contacts », le nombre de cas a chuté. Ainsi, les membres de la communauté consti-tuent des sources d’information précieuses pour suivre l’évolution de l’épidémie.

La saison des pluies, qui devrait commencer fi n avril-début mai, est toutefois susceptible de compli-quer la riposte. Les pluies augmentent potentielle-ment la prévalence du paludisme, que l’on pourrait prendre à tort pour des cas suspects d’Ebola. Par ail-leurs, les précipitations poseront d’importantes dif-fi cultés pour accéder aux zones reculées touchées par la maladie.

9. Rapport 2014 de l’enquête nationale sur les connaissances, les attitudes et les pratiques (PDF)

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La Voie du reLÈVement

Si la priorité immédiate est d’éliminer tous les cas, les pays touchés établissent déjà des plans de relèvement. Lors de ce processus, il est essentiel de tirer parti des progrès issus de la riposte, de rétablir les structures en les améliorant et de remédier aux inégalités historiques.

Il faudra donc tirer des enseignements de cette crise et agir sur les conditions défavorables qui ont transformé une épidémie localisée en crises na-tionales avec de graves conséquences à l’échelle régionale et mondiale.

En plus d’améliorer les services de santé et l’accès à une eau salubre et à l’assainissement, la priorité absolue est de réactiver rapidement les autres services sociaux fondamentaux, en accordant une attention particulière à la protection de l’enfance et aux mesures visant à empêcher la stigmatisation et la discrimination des populations touchées.

Les comportements sociaux positifs suscités par les stratégies de riposte constituent des avancées à préserver. Il faudra également renforcer les res-sources et les mécanismes de mobilisation sociale au niveau local, ainsi que l’organisation et l’engage-ment des communautés.

La confi ance établie au sein des communautés pendant la situation d’urgence doit être consolidée et canalisée au profi t de campagnes de vaccination et de programmes réguliers de santé et de nutrition maternelles et de l’enfant. Elle doit également per-mettre l’enracinement et le développement d’orga-nisations à base communautaire. Les programmes d’urgence qui ont effectué des transferts en es-

Les dix principaux donateurs

États-Unis – 80,93 millions de dollars US1

7 Japon – 13,47 millions de dollars US

4 Pays-Bas – 27,03 millions de dollars US

10 Comité japonais pour l’UNICEF – 6,71 millions de dollars US

2 Banque mondiale – 75,92 millions de dollars US

8 Fond des E.-U. pour l’UNICEF – 10,03 millions de dollars US

5 Allemagne – 25,24 millions de dollars US

3 Royaume-Uni – 47,53 millions de dollars US

9 Canada/AHI – 8,96 millions de dollars US

6 ASDI –Suède – 17,69 millions de dollars US

Ebola : objectif zéro l

pèces et assuré un travail social auprès des familles peuvent renforcer la structure des systèmes de protection sociale qui aideront les enfants et leurs familles à surmonter les conséquences sociales et économiques d’Ebola et à mieux affronter les crises à venir.

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17 l UNICEF

Les fl ambées d’Ebola étant de plus en plus localisées, il est particulièrement important de s’appuyer sur des in-formations en temps réel pour combattre le virus. Ces moyens permettent de repérer rapidement les nouveaux cas, de déterminer le matériel nécessaire et de diffuser des messages susceptibles de sauver des vies.

En Guinée, au Libéria et en Sierra Leone, l’UNICEF et ses partenaires exploitent la technologie des SMS pour fa-ciliter la collecte et le partage d’informations en temps réel sur Ebola.

Au Libéria, des centaines d’agents de santé utilisent l’ap-plication mHero (Mobile Health Worker Ebola Response and Outreach) pour:• rendre compte des activités quotidiennes des cen-tres de soins et de traitement;• signaler les cas suspects d’Ebola;• mettre à jour les informations concernant les stocks de médicaments;• envoyer des messages sur le terrain avec les dernières informations relatives à l’épidémie.

En Guinée et en Sierra Leone, des milliers de jeunes uti-lisent U-Report, qui leur fournit :• des informations sur la prévention;• l’occasion de participer à des enquêtes hebdoma-daires;• la possibilité de signaler des problèmes.

Au Libéria, l’UNICEF a également employé la technologie SMS pour suivre la distribution de kits d’hygiène dans les écoles.

Le rôle des sms dans la lutte contre ebola

• Six composantes de la riposte de l’UNICEF

• L’épidémie d’Ebola : objectif zéro

Les travailleurs sociaux et les agents de santé formés par l’UNICEF et d’autres organismes, l’amélioration de l’accès aux services, la construc-tion de centres de santé, le matériel sanitaire de base acquis et les comportements plus sains adoptés par les communautés contribuent d’ores et déjà à consolider les dispositifs de santé et de nutri-tion qui protègeront les prochaines générations.

En investissant dès aujourd’hui dans l’amélioration des systèmes médicaux, on augmente la capacité des pays actuellement touchés par Ebola à prévenir les futures épidémies, à lutter contre d’autres mala-dies mortelles comme le paludisme, la rougeole, la pneumonie et la diarrhée, ainsi qu’à diagnos-tiquer et traiter la malnutrition aiguë. Des fonds sont également nécessaires pour pérenniser les services de nutrition destinés aux orphelins et aux malades d’Ebola et garantir leur accès, mais aussi pour élaborer des plans de préparation et de riposte à une éventuelle crise alimentaire et nutritionnelle post-Ebola.

« Si nous échouons, les enfants de certains des pays les plus fragiles du monde risquent de tomber dans une situation de vulnérabilité et de précarité encore plus grave, déclare Barbara Bentein. Mais en agissant maintenant, nous pouvons tirer parti de la dynamique initiée par la riposte à Ebola pour créer un mouvement de soutien à long terme des enfants et des communautés qui ont déjà tant souffert. »

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Mars 2015