DU CÔTÉ DE LA GARE - ahqg.free.frahqg.free.fr/ahqgv2/html/dcdg/cotegare23.pdf · Journal de...

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Publié par l’Association des Habitants du Quartier Gare - N° 23 - Hiver 2017 « J'aime les gares parce qu'elles vivent jour et nuit. Si je ne dors pas, je me sens moins seul » Mes amis - Emmanuel Bove Écrivain français (1898-1945) DU CÔTÉ DE LA GARE Journal de quartier - N° 23 - Gratuit - Hiver 2017 «Dans le quartier-gare, les associations sont nombreuses et actives, dans des domaines variés : sport, activités périscolaires, culture ou encore cadre de vie... Afin de mieux exprimer et relayer les besoins des habitants et des usagers, une bonne douzaine d’associations, réunies en collectif, réfléchissent ensemble au devenir du quartier et y co-organisent des événements, consolidant ainsi les liens sociaux. Issue du terrain, cette « force de proposition », ici comme ailleurs, a de plus en plus de mal à se faire entendre auprès des « décideurs ». D’où quelques interrogations : les institutions locales se méfient-elles à ce point des corps intermédiaires que sont les associations, dans un élan de populisme bien dans l'air du temps ? Les associations ne méritent-elles aucune considération dès lors qu’elles demandent des solutions concrètes aux problèmes qui se posent au quotidien ? L’existence d’une vie associative ne servirait-elle aux institutions qu’à se féliciter du dynamisme de leur cité ? À méditer... devant une bonne bière ou en dissertant à plusieurs à l'occasion d'une belle rencontre dans l'un de ces nombreux bistrots du quartier dont nous faisons l’éloge dans cette édition ! La rédaction Un livre... un train, page 8 Poussez la porte pour voir..., page 6 On ne jette rien, on répare ! / Au coin de la rue, page 7 Un musée à la rencontre de son quartier / Une gare peut en cacher une autre !, page 2 La rubrique de M. Kartiégar, page 8 Central vapeur : un salon et un festival JEAN-LUC POUSSIN Notre dossier, pages 3 à 5 Bistrots de quartier Le compost déborde ! Les secrets de la gare Conversation de bistrot Faire éclore ses projets en coopérative / Anti-lipotramme « La Chope », (de l’alsacien « Schoppe », National et de la Petite rue de la Course. Pour l’apéro les jours de marché, « grand verre à bière »), à l’angle du Faubourg à l’intérieur ou en terrasse.

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« J'aime les gares parce qu'elles vivent jour et nuit.Si je ne dors pas, je me sens moins seul »

Mes amis - Emmanuel BoveÉcrivain français (1898-1945)

DU CÔTÉ DE LA GAREJournal de quartier - N° 23 - Gratuit - Hiver 2017

« Dans le quartier-gare, les associations sont nombreuses et actives, dans des domaines variés : sport,activités périscolaires, culture ou encore cadre de vie... Afin de mieux exprimer et relayer les besoinsdes habitants et des usagers, une bonne douzaine d’associations, réunies en collectif, réfléchissentensemble au devenir du quartier et y co-organisent des événements, consolidant ainsi les liens sociaux.Issue du terrain, cette « force de proposition », ici comme ailleurs, a de plus en plus de mal à se faireentendre auprès des « décideurs ». D’où quelques interrogations : les institutions locales se méfient-ellesà ce point des corps intermédiaires que sont les associations, dans un élan de populisme bien dans l'airdu temps ? Les associations ne méritent-elles aucune considération dès lors qu’elles demandent dessolutions concrètes aux problèmes qui se posent au quotidien ? L’existence d’une vie associative neservirait-elle aux institutions qu’à se féliciter du dynamisme de leur cité ?À méditer... devant une bonne bière ou en dissertant à plusieurs à l'occasion d'une belle rencontre dansl'un de ces nombreux bistrots du quartier dont nous faisons l’éloge dans cette édition ! La rédaction

Un livre... un train, page 8

Poussez la porte pour voir..., page 6

On ne jette rien, on répare ! /

Au coin de la rue, page 7

Un musée à la rencontre de son quartier /

Une gare peut en cacher une autre !, page 2

La rubrique de M. Kartiégar, page 8

Central vapeur : un salon et un festival

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Notre dossier, pages 3 à 5Bistrots de quartier

Le compost déborde !

Les secrets de la gare

Conversation de bistrot

Faire éclore ses projets en coopérative /

Anti-lipotramme

« La Chope », (de l’alsacien « Schoppe »,

National et de la Petite rue de la Course.Pour l’apéro les jours de marché,

« grand verre à bière »), à l’angle du Faubourg

à l’intérieur ou en terrasse.

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Une gare peut en cacher une autre !

Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à réaliser ce projet ? Édouard Chrétien : « Je souhaitais mon-trer le patrimoine méconnu de la gare, sonhistoire, sa face cachée. Tous les types devisiteurs, scolaires, groupes, touristes depassage ou locaux, peuvent venir ledécouvrir librement. La gare de Strasbourga été construite sous le règne de l'empe-reur allemand Guillaume 1er, de 1878 à1898, Sa mise en service et son inaugu-ration en grande pompe ont eu lieu le15 août 1883. A cette époque, l'Alsace-Moselle était allemande depuis la guerrede 1870 : elle l'est restée jusqu'en 1918.L'architecture des bâtiments, les statues,les fresques, les blasons... sont chargésd'histoire et de symboles. Et cela fait30 ans que la gare de Strasbourg est ins-crite au registre des Monuments histori-ques ! »

Comment vous y êtes-vous pris ?EC : Je me suis associé avec plusieursagents SNCF de différents services ayantdes compétences en photographie, en lan-gues étrangères et en communication etsurtout, animés par le souhait de mettre àdisposition des voyageurs un nouveau ser-vice. La direction de la SNCF a été trèsenthousiaste et m'a donné les moyens deréaliser ce projet. La gare de Strasbourgest la première de Francequi permette aux voyageursde faire ce type de visiteinteractive, avec un smart-phone ou une tablette con-nectés à internet. Le plus

difficile a été de trouver desphotos et de la documentationsur le passé de la gare et ses« secrets », mais cela a été unréel plaisir de découvrir, au furet à mesure des recherches, laface cachée de la gare.

Pour connaitre ces secrets, quelle est la marche à suivre ?EC : La découverte se fait à tra-vers la lecture de neuf « QRcodes » répartis sur l'ensembledu site. Le visiteur pourra ainsivisualiser plusieurs vidéos quicommentent l'histoire et l'archi-tecture de la gare de Strasbourg.Une affiche reprenant l'implan-

tation de ces QR codes est présente aucentre du grand espace situé sous laverrière de la gare. Ces audio-guides sontdisponibles en français, anglais, espagnolet allemand, mais également en alsacien...et même en mandarin ! Il y a une applica-tion à télécharger sur son smartphone etune application scan flash code. Il suffitde l'ouvrir, de viser le flash code, de choi-sir la langue : l'audioguide démarre auto-matiquement. La première partie de lavisite peut alors commencer ! Un plan àchaque fin de séquence indiquera survotre écran, avec une photo, où se trouvele prochain flash-code.

Est-ce que cela attire beaucoup de monde ?EC : Ma plus grande satisfaction est devoir des voyageurs se promener en gare enécoutant la visite. Aujourd'hui de nombreu-ses classes d'école font découvrir auxenfants les secrets de la gare en jouantavec une mascotte, l'ours Teddy. Il s'agitd'un jeu de piste en neuf étapes à réaliseraccompagné d'un adulte : les dépliantssont disponibles au point information de laverrière. Il faut trouver un mot mystère enneuf lettres. A la clé, il y un cadeau à allerchercher au point d'information !

Propos recueillis par Jean-Luc Poussin

Les secrets de la gareEnviron 16 millions de voyageurs passent chaque année en gare de Strasbourg. Prennent-ils pourautant le temps de bien la regarder, d'observer comment elle a été construite, d'explorer ses multiplesfacettes ? Une application pour smartphone permet aujourd'hui de percer les mystères de la gare etd'en découvrir des aspects méconnus. Edouard Chrétien, formateur à la SNCF, en est l'« inventeur ».

C’est au centre de la verrière que démarrela découverte des secrets de la gare...

Neufs « QR codes » sont répartis sur le site,permettant via un smartphone la visualisation de vidéos en diverses langues.

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Bistrots de quartier

À quartier mélangé... bistrots variés ! Faire la tournée des cafés du quartier-gare, c'est comme unvoyage au long cours, avec des escales pleines de surprises et de diversité. D'autant plus que latendance est au modèle hybride et que les troquets d'aujourd'hui, ouverts dès le matin et pour certainsjusque tard dans la nuit, cumulent souvent les fonctions du café, du bar, du restaurant, voire de la sallede spectacle... Il serait impossible de présenter tous ces établissements, il y en a trop... Dans cesquelques pages, Du côté de la gare a donc choisi de rendre un hommage collectif à tous ces espacesde vie que sont nos bistrots de quartier. Merci pour le petit noir serré du matin, la pression en sortantdu boulot, le plat-du-jour-avec-les-frites, le thé à la menthe et les gâteaux qui vont avec... Et surtout, mercid'être de formidables lieux de rencontres !

Je me souviens du troquet du coin...

C'est un peu la tendance du moment,trouver de vieilles photographies de Stras-bourg et regarder comment « c'était mieuxavant »… DCDLG s'est prêté à l'exerciceavec les bistrots disparus… Sans nostal-gie aucune : ce n'était pas mieux avant,c'était juste différent…

On pouvait en effet trouver des bistrots àtous les coins de rue. Fréquentés par lesnombreux ouvriers de la Laiterie, les che-minots ou les agents municipaux, c'étaient

des lieux de convivialité où chacun pouvaittrouver de quoi boire un petit coup ou man-ger des plats du jour au demeurant debonne qualité. Comme dans les villages, avec la fermeturedes fabriques, notamment la Laiterie, et leschangements de modes de vie liés à uneorganisation du travail en constante évolu-tion, ils ont peu à peu fermé leurs portes.Ils s'appelaient Brasserie des cheminots,le coin du Hohwald, le Château du Nideck,le Rendez-vous des Jardiniers…Un des plus anciens et plus fréquentés, leRendez-vous des Jardiniers (qui tient sonnom du fait que les jardiniers de la Ville s'yretrouvaient), fut tour à tour tenu par le cou-ple Munch et la famille Orange qui déve-loppa le côté restaurant (plat du jour àmidi et petits plats le soir). Un autre couplel'a ensuite repris avec le même objectif,mais des ennuis de santé l'ont obligé à

revendre. Les suivants, le couple Goby,n'ont pas su redonner à ce lieu le mêmeniveau de fréquentation et le bistrot a fermédéfinitivement. C'est aujourd'hui un bar plu-tôt nocturne où l'on peut fumer la chicha,mais le lieu est plus « secret » et ne brasseplus toute la population du quartier.

Au gré des bièresDu côté du boulevard de Nancy, la Brasse-rie des Cheminots, où se retrouvaient prin-cipalement les agents de la SNCF, après

des années de fermeture, a étéremplacé par La Brocante de Fred,où on peut trouver des objetsissus d'anciens commerces etbistrots. Fred a d'ailleurs assuréune partie de la décoration dela Solidarité, autre bistrot situénon loin du quartier gare, du côtédes Halles.Plus au sud, boulevard de Lyon,le Château du Nideck accueillaitles ouvriers de la Laiterie et leshabitants de la Katholischer Bahn-hof, située juste en face. C'estaujourd'hui un cabinet d'archi-tecte. Un tour aux archives deStrasbourg permet de voir l'évo-lution sur plus d'un siècle de ce

bistrot emblématique tenu très longtempspar Lucien Schmitt et qui changea réguliè-rement d'enseigne en fonction de la bièrequi y était servie. D'abord la Perle, puisAmstel, une pression de la Brasserie Mutzig(brassée à l'origine par la brasserie homo-nyme à Amsterdam, fermée en 1980) puisHeineken. C'était d'ailleurs le lot des tousles bistrots du quartier de changer de bièreau gré du temps et de l'évolution de l'offre,la plupart de ces bières ayant disparu entre-temps. La Perle fait son grand retour depuispeu sur nos comptoirs…De cette époque faste il ne reste aujourd'huique le Gobelet d'Or, la Ville d'Andlau, laChope ou le PMU du boulevard de Lyon.Des endroits où la clientèle a aussi changéen fonction des époques mais où le jeu, ledemi de bière et les plats du jour restenttoujours des valeurs sûres !

Renaud Fausser

À gauche, la « Brasserie des cheminots »,sur le boulevard de Nancy, en 1990.(source : Archives municipales)

En haut, le PMU du boulevard de Lyon.Au centre, une soirée à l’Abattoir,

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quai Charles Altorffer.En bas, la terrasse du Rive gauche,

rue du Maire Kuss.

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Derrière le comptoir

Deux lieux, deux histoires, deux ambian-ces : paroles de patron et de patronne,au Gobelet d'Or et au Kitsch'n bar.

N’Guyen : « Mon père a cherché à ouvrirun café, il a trouvé celui-ci un peu parhasard, en 1988... J'avais 16 ans. En reve-nant de classe, j'aidais mes parents aucafé. Aujourd'hui, ma mère, qui est main-tenant à la retraite, me donne à son tourquelques coups de main.Cela a d'abord été juste un café, c'était labonne époque de la brasserie... Puis il y aeu un PMU, et maintenant on peut y man-ger un plat du jour le midi. Depuis l'inter-diction de la cigarette dans les débits deboisson, le Gobelet est passé d'une clien-tèle entièrement ouvrière à une clientèleplus familiale. Les gens ont aussi changéd'habitudes, le passage aux 35 heures acontribué à supprimer la pause de midi.Il y a des gens différents le matin, le midiet en fin d'après-midi. Ce qui me plaît dansce métier, c'est le contact avec les habi-tués, et puis surtout le speed du midi...Dans un bistrot, il y a plusieurs rythmes :à midi, c'est la vitesse maximale. Et puis, même si nous ne sommes pas unvéritable lieu de spectacle, il y a quelquessoirées auxquelles je tiens, surtout lesmatchs d'improvisation théâtrale... Avant, pour les habitués, le bistrot était unpoint de chute entre le lieu de travail et lamaison. Mais cette fonction de sas dispa-rait peu à peu. Il faut dire aussi que le

Gobelet d'Or se trouve à une frontière, aubout du quartier... ce n'est pas un lieu depassage... »

Pascale : « Le Kitsch'n bar a ouvert en2009. Avant, je travaillais dans des bars etpuis... j'ai eu envie d'être chez moi et je sou-haitais ouvrir un établissement dans la péri-phérie du centre. L'Oiseau de France étaitfermé depuis plusieurs années : je consi-dère que c'est le lieu qui m'a choisie, pasl'inverse. C'est drôle, il y a encore des papiset des mamies qui passent en disant avoirconnu l'ancien café et en se montrant éton-nés qu'il ait changé. Le Kitsch'n est un bistrot d'habitués, uncafé de proximité. Les gens qui viennentdisent qu'ils se sentent comme à la maison.La déco y contribue. Il y a des gens de tousâges, de toutes origines, de toutes caté-gories sociales. Et même des enfants quijouent. Avec une clientèle mixte, on nes'ennuie jamais. Ici, les gens se parlent.C'est ce que je voulais, un endroit où lesgens se retrouvent, se rencontrent, passentdu temps. Quand je suis arrivée, il n'y avaitpas grand-chose de ce type dans le quar-tier. C'est-à-dire une formule complète,toute la journée et la soirée, avec la dynami-que du repas de midi, avec des concerts.C'est un métier difficile, la législation eststricte, le métier est mal vu. Mais cette com-plexité fait aussi qu'une journée ne ressem-ble pas à l'autre ! »

Propos recueillis par Myriam Niss

N’Guyen aux manettes.

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Pascale, la patronne du Kitsch’n bar,

On se réunit au bistrot... et ce n'est pas plus mal !

Ouverture cosmopolite et vie socialelocale dense se mêlent dans le quartier,bien pourvu en cafés et restaurants qui,moyennant le prix d'une consommation,permettent de se réunir dans leur salle,arrière-salle, dans un caveau ou à l'étage.

Associations, groupes politiques oucitoyens, amoureux de lecture ou ama-teurs de jeux de société : tous recherchentdes lieux où se réunir à peu de frais. La plu-part des établissements accueillants se

trouvent au nord du quartier, seules excep-tions, la Bierstub À la ville d'Andlau, rue deMolsheim et le Gobelet d'Or, rue de La Bro-que. À la ville d'Andlau, une arrière-salle àl'ancienne peut accueillir une trentaine depersonnes autour d'une table ronde. Leparti socialiste y tient des réunions. Biendes acteurs locaux se retrouvent au Gobe-let d'Or. Quant au bar de la Laiterie, tou-jours fermé, il pourrait accueillir desactivités et des réunions dès sa réouver-ture, tant attendue !

Des réunions qui se chevauchentAu nord, le bar La Perestroïka, rueThiergarten, fait fonction de lieu deréunion quasi-institutionnel depuis25 ans. La « Péres » met à dispo-sition de qui veut, hormis lesgrands partis politiques, sa courintérieure couverte ou son caveau,à condition de réserver à l'avance.L'établissement accueille tour àtour des mouvements citoyens oupolitiques, des joueurs d'échec oude tarot, etc. Attention, certainesdates sont très demandées, ilarrive que trois groupes réserventle même jour et que les réunionsse chevauchent un peu. Le Troc'afé,Faubourg de Saverne, bien connului aussi, n'offre pas de salle sépa-

rée et n'accueille plus de façon régulièrequ'un groupe de book-crossing. La diffi-culté, dans ce cas, résidant dans le mélangedes bruits et des musiques, souvent peupropice aux débats suivis !

Apéripsy ou mah-jong ?Deux nouveaux lieux ont ouvert l'annéedernière, le Graffalgar, Petite rue de laCourse et le Mandala, Faubourg de Saverne.Plus orienté vers des évènements cultu-rels et alternatifs, le Graffalgar permet dese réunir en fin d'après-midi autour degrandes tables en bois, un « apéripsy » s'ytient régulièrement. Le Mandala, plutôtrestaurant que café à vrai dire, voit quantà lui les choses en grand : on peut utiliserle salon de lecture ou la grande salle d'expo-sition à l'étage. Divers groupes militants s'yretrouvent d'ores et déjà. On vient aussi yparler de livres ou jouer au mah-jong. Deuxsalles de réunion dotées d'un écran sonten cours d'installation... L'accueil restera-t-il gratuit ?

Anne-Marie Victor

Partie de cartes au Troc’afé,

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rue du Faubourg de Saverne.

quai Charles Altorffer.

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Pour tous les goûts...

Le quartier-gare compte encore, bien heu-reusement, quelques spécimens de tro-quets « traditionnels » à clientèle, il fautbien le dire majoritairement masculine, etaux tabourets alignés le long du zinc. Leshabitués s'y interpellent d'un bout à l'autrede la salle, le patron livre ses pronostics,on y joue aux cartes, tout le monde parti-cipe... bien qu’on ne fume plus que devantla porte, sur le trottoir. Le PMU au coin duboulevard de Lyon et de la rue de Marlen-heim en reste un exemple animé, avec sesplafonds stuqués et ses céramiquesJugendstil... largement recouvertes d'affi-ches turfistes ! Ces classiques du comp-toir, que l'on recense surtout autour de lagare et sur les boulevards, sont moinsnombreux que par le passé. Ils contribuentcependant à pérenniser l'âme populaired'un quartier où se côtoient toutes lescatégories d'humains (et d'humaines).

L’art du brunchCes dernières années ont vu se dévelop-per dans le quartier des conceptions pluscosy (et plus « bobo », disent certains) ducafé. Les parents y emmènent leursenfants pour jouer, l'on y rencontre sesamis, on peut éventuellement s'y donnerun rendez-vous professionnel ou associa-tif... On y cultive l'art du brunch du week-end, par exemple à l'Abattoir (en face del'ENA). Un coin-salon, avec des fauteuils,est prévu pour que les hôtes se sentent àl'aise. Des livres et des journaux sont à dis-position. Bref, des endroits où l'on se sentau chaud, comme chez soi. Le Café con

leche, rue Kuhn, en est un prototyperéussi, avec son thé à la menthe, ses cafésdans tous leurs états et ses petits déjeu-ners autour du monde... La musique, sou-vent live -on ne se lasse pas de la guitareandalouse de Fayçal et Sofiane !- est enprime. Dernier-né de ces nouveaux con-cepts polyvalents, le Botaniste, rue Thier-garten. On peut même y travailler : leBotaniste se veut aussi espace de co-wor-king pour jeunes entrepreneurs de l'écono-mie culturelle et numérique.Seul café associatif du quartier, le CaféLibro de la Maison de l'Amérique latine ades horaires quelque peu aléatoires, liés àses activités culturelles, ateliers, concerts,danse, expositions... Mais quand c'estouvert, on peut y boire un verre de vin chi-lien, déguster une empanada et profiter dela musique (c'est rare qu'il n'y ait pas quel-que musicien dans les parages).Pendant ce temps, la création d'un caféassociatif dans le sud du quartier se faittoujours attendre... M. N.

Piliers de zincsAu quotidien, ce sont les habitués quiassurent la convivialité et la pérennitédes cafés de quartier. Rencontresfortuites... et matinales, avec deuxassidus.

Jean-Pierre, 74 ans et Marc, 54 ans,sont tous deux nés dans le quartier,respectivement sur le boulevard deNancy et dans la rue du Hohwald. Onles rencontre au comptoir le matin, àl'heure de l'expresso-journal, le plussouvent « À la Ville d'Andlau » : c'est làqu'ils démarrent la journée. Mais lesbistrots de la partie sud du quartier-gare, ils les connaissent par cœur etles ont vus évoluer au fil des années etdes changements d'enseignes. Cer-tains, d'ailleurs, ont complètement dis-paru du paysage. « Avant, il y avait uncafé à chaque coin de rue, et ils por-taient des noms de châteaux-forts,comme le Hohwald ou le Nideck... », serappellent-ils. Et un souvenir en entrai-nant un autre, de raconter que « dans letemps » chaque café du quartier avaitson équipe de foot et que de redouta-bles matchs se livraient chaque fin desemaine, la troisième mi-temps sedéroulant tout naturellement... au tro-quet de l'équipe des vainqueurs !

Pour Jean-Pierre et Marc, les bistrotsdu quartier restent des lieux de rencon-tre entre copains et entre voisins. Enfonction de l'ambiance du moment,« on y joue aux fléchettes, on fait detemps en temps une partie de rami, onregarde ensemble les matchs à latélé... ». On y discute beaucoup, aussi,mais attention, Marc est catégorique :il y a des sujets à éviter absolument.« On ne parle ni de religion, ni de politi-que, ni des bonnes femmes. » M. N.

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On sort ce soir ?

Certains cafés du quartier ne se conten-tent pas de débiter des bières et descafés : il leur arrive aussi de proposerdes concerts, des expositions, des jeuxou même du théâtre.

Ambiances chaleureuses garanties pourles soirées proposées par quelques bis-trots du quartier, le Troc'afé, le Kitsch'n Baret le Gobelet d'Or, dit « le Gob ».Au « Troc' », rendez-vous plutôt en fin desemaine : les jeudis et vendredis, c'est soi-rées concerts indie rock et apéro-mix. Lesmurs du Troc sont aussi prêts à accueillirdes expositions, où des photographies etdes illustrations sont à découvrir. Quand leGobelet d'Or est ouvert en soirée, une oudeux fois par mois, pas plus, c'est toujourspour des propositions vivantes et souventparticipatives. Sa spécificité : les matchsd'impro. N'guyen le patron est fan etapporte sa propre contribution. Mais on yassiste aussi à des soirées lecture, con-certs ou jeux. Chaque année, le théâtre duMaillon y présente sa saison. Cette année,la toute jeune G'art TV y a également orga-nisé sa soirée publique de présentation.Au Kitsch'n Bar, l'ambiance est festive defaçon récurrente : musiques du monde ou

dj's électro sont les coups de cœur de Pas-cale, la patronne. Elle ouvre aussi son baraux soirées slam les troisièmes mardi dumois, et au sport -oui, oui, au sport !- avecdes tournois de babyfoot les derniers ven-dredis du mois. On peut citer aussi le Graf-falgar qui, outre ses originales chambresd'hôtel et sa restauration, accueille desartistes et est une galerie d'art et un lieude spectacles et de conférences. Bref, fai-tes confiance à vos bistrots de quartier etallez-y les yeux fermés ! Et pour suivre leursactus, suivez leurs pages facebook.

Julie Clain

Jean-Pierre prend son café du matinà la « Ville d’Andlau »

En haut à droite, le Café libro de la Maisonde l’Amérique latine, rue de la Course.

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En bas, le Gobelet d’Or, rue de la Broque,lors d’une représentation théâtrale.

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Poussez la porte pour voir...

On ne jette rien, on répare !

Un Repair Café, c'est un atelier où deshabitants du quartier, ayant des compé-tences spécifiques (électriciens, cou-turières, réparateurs informatiques…)proposent leur aide gratuitement àd'autres habitants pour réparer leursobjets défaillants (cafetière, ordinateur,lampe…).Une fois par trimestre environ, une asso-ciation hébergée à la Fabrique de théâtre,rue du Hohwald, propose un Repair Café.Les outils et matériels sont disponiblessur place et vous apprenez en mêmetemps à réparer vous-même vos objets. Lepremier Repair Café a été organisé à laFabrique de théâtre, située en face dela Laiterie. Rencontrée lors du dernierRepair Café organisé au Graffalgar, LisaPfister, administratrice à l'Atelier Culturel,rappelle que l'association est « une fabri-que de culture mais aussi de citoyenneté.L'organisation d'un Repair Café, un lieu àla fois d'échange de savoir-faire et de con-vivialité, entre dans nos objectifs. Le pre-mier Repair Café avait bien marché maisle lieu n'étant pas très facile d'accès, nousavons répondu positivement à la proposi-tion de Graffalgar de l'organiser dans leurcafé, qui s'y prête parfaitement bien ». Lors de ce dernier Repair Café, deux répa-rateurs en électronique et une couturièreont ainsi prêté main forte à une vingtained'habitants, plutôt issus du nord du quar-tier. Mais on peut aussi y apprendre à

réparer son vélo quand VéloStation parti-cipe au Repair Café. Il serait aussi intéressant d'organiser régu-lièrement un Repair Café dans le sud duquartier gare, où le besoin est peut-êtreplus fort car les personnes y résidant ontdes moyens financiers plus limités. LaRésidence des Arts ou un autre lieu plusaccessible que La Fabrique pourrait faireprofiter le plus grand nombre de ce con-cept qui se veut aussi solidaire. A suivredonc…

Le prochain Repair Café se déroulera ledimanche 5 mars 2017 au Graffalgar Hôtel(17 rue Déserte - Strasbourg) à partir de14h30. Tout objet est bon à être réparé auRepair café, cependant, il faut éviter d'appor-ter des objets trop volumineux. R. F.Infos et renseignements : http://atelierculturel.com/repair-cafe-culturel/

Faire éclore ses projets en coopérative

Développer un projet d'activité profes-sionnelle sans forcément passer par lacase création d'entreprise ? La coopéra-tive d'activités et d'emploi (CAE) peut êtrela solution... et dans le quartier-gare, onest bien placé pour s'informer !

« Portail gothique, maison à colombage dela Renaissance, fenêtre et porte de 1624,

arcade de cave de 1617 » : c'est ainsi quele dictionnaire des rues de Strasbourgdécrit la jolie cour pavée du 13 de la rueMartin Bucer. Au fond de cette anciennecour de ferme chargée d'histoire, on accèdepar quelques marches de pierre, puis parun escalier escarpé, à une ruche en perpé-tuel mouvement, riche de plus de 300entrepreneurs ! Métiers artistiques et cul-

turels pour Artenréel, services à lapersonne pour Coopénates, métiersdu bâtiment pour CooBâtir, multi-activités pour Antigone : ces struc-tures ont en commun d'être descoopératives d'activité et d'emploi.Laura Haas, chargée de communi-cation de Cooproduction, la dernièrenée, dédiée au développement, à lastructuration et à la mutualisationdes CAE d'Alsace, en résume la phi-losophie : « Les personnes souhai-tant développer un projet d'activitépeuvent se faire accompagner dansleur projet en bénéficiant d'un cadreadministratif et comptable qui faci-lite le démarrage ». Le processusd'entrée en coopérative est progres-

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Repair Café au Graffalgar

Réunion-formation entre entrepreneurs coopératifs.

Central Vapeur : un salon et un festival

Dans la Salle des Colonnes (ancienneFriche Laiterie), il n'y a pas de fenêtre.Pourtant, lors du Salon Central Vapeur,vous pourrez voir des paysages incroya-bles et des couleurs éblouissantes.

Au travers de la fenêtre d'un livre oud'une sérigraphie, vous serez invités àdes contemplations bien plus vives quele gris du lieu. Comme chaque annéedepuis plus de cinq ans, le quartier-gareaccueille avec plaisir lors d'un salon quise déroule sur trois journées, du 31 marsau 2 avril, des artistes locaux -certainssont même habitants du quartier- etinternationaux. Ils proposent des dessins,de l'illustration, de la bande dessinée,des livres jeunesse, de la sérigraphie, dela gravure, des ateliers pour les grandset les petits, des lots à gagner... Plus de30 collectifs d'édition et de micro édi-tions, des auteurs et des illustrateursseront là pour vous dédicacer leursouvrages et échanger avec vous.

Le Festival Central Vapeur se tiendra,quant à lui, du 23 mars au 2 avril, dansle cadre des journées de l'illustration,avec un programme diversifié :- une bataille de dessin en direct au

cinéma Star Saint Ex ! ;- six expositions à travers la ville et le

quartier (à la galerie Arachnima, auTroc'afé, à l'Espace K...) ;

- des rencontres, une soirée de con-certs...

Guettez le programme complet !Julien Cuppari

Plus d'informations : centralvapeur.org - facebook : Central Vapeur

sif : le porteur ou la porteuse de projetdémarre avec un CAPE (Contrat d'appui auprojet d'entreprise), puis au bout d'un an oudeux, devient salarié/e de la coopérative,avec la possibilité d'être sociétaire aubout de trois ans et, ainsi, de participeraux décisions de gestion. « De plus, ceréseau de créateurs et d'entrepreneursparticipe à une dynamique collective etfavorise le brassage des compétences etdes idées, ainsi que l'émergence de nou-veaux projets. »Des réunions d'information collectives ontlieu tous les mardis matin de 9h à midi :pas besoin de s'inscrire à l'avance, il suffitde venir sur place ! M. N.

Cooproduction13 rue Martin Bucer - 03 88 44 50 99

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Poussez la porte pour voir...

Une bibliothèque publique méconnue

Passée l'entrée du musée d'Art Moderneet Contemporain, prenez le premiercouloir à droite, vous serez aux portesde la bibliothèque du musée. Sa sallede lecture claire et moderne offre àtous des livres et des revues d'art à laconsultation, et un espace de travailavec wifi. Étudiants et lycéens y sontles bienvenus, mais elle est peu fré-quentée... faute d'être connue !Cette bibliothèque recèle pourtant laplus grande collection de livres d'art enFrance après Paris, 150 000 ouvragesdont des incunables et un importantfond Gustave Doré. Elle fournit desplanches à de nombreuses expositionsà Strasbourg, en France et à l'étranger.Sa collection originale de livres améri-cains datant du début du siècle der-nier, tout en images, mériterait uneexposition. A-M. V.

En haut : gravure extraite de Vertigo,Lynd Ward, 1937. L’ouvrage fait partie d’unecollection de livres illustrés par des gravures

Un musée à la rencontre de son quartier

En tram, à vélo, à pied, difficile d'habiterle quartier de la gare sans passer à côtédu Musée d'art moderne et contempo-rain. Et pourtant, nombre d'habitantsn'ont encore jamais franchi ses portes !

Depuis plus de deux ans maintenant, leMAMCS essaie néanmoins de faire tomberles barrières et renforce ses actions diri-gées vers la population locale par un tra-vail plus ciblé, en développant notammentses actions hors-les-murs. Flore Poindron,médiatrice culturelle, nous en parle :« Notre démarche s'appuie notammentsur le fort potentiel associatif du secteur.Le musée accueille évidemment dans sonenceinte des groupes du quartier mais vaégalement à la rencontre des habitantslors de manifestations ponctuelles ». Desgroupes sont régulièrement en visite, et cedès le plus jeune âge (écoles du quartier et

Maison de l'enfance). En parallèle, lemusée initie et entretient des partenariatsavec des structures associatives localescomme Tôt ou t'Art. Récemment, l'associa-tion Plurielles a notamment participé à unéchange avec un chorégraphe en rési-dence, une expérience enrichissante mal-gré la barrière de la langue. Chaque annéelors de la fête de quartier Mon voisin cetartiste, le MAMCS repousse ses murs pours'installer place Arp et proposer des ate-liers créatifs. Cette année l'animation surle thème « Le musée est dans la place » asuscité beaucoup d'intérêt et des enfantsrésidant à l'Espace 16 y ont participé. Par-fois, le musée va jusqu'à s'aventurer horsde ses murs, pour la fête de quartier de laPorte blanche ou encore pendant lasemaine de lutte contre les discrimina-tions… Autant de belles occasions de mon-trer aux habitants du quartier qu'ils sont

bienvenus et attendusdans ce musée. Tâchonsde les en persuader !

Elodie Legrand

(Re)découvrir le musée :Du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé le lundi. Entrée gratuite tous les premiers dimanches du mois, pendant la nuit des musées (mai) et les journées du patrimoine (septembre).

Le compost déborde !

Nous sommes tous heureux de pouvoircomposter et jardiner dans le Square Saint-Jean. Le compost se retrouve aujourd'huiconfronté à une affluence imprévue liée àla fermeture d'un compost voisin, à laPetite France ainsi qu'à une envie accruedes habitants de composter. Les bacs seremplissent à la vitesse grand V. Il leur fal-lait quelques mois, ils se remplissentmaintenant en quelques semaines : se posela question de la pérennité du systèmeactuel. Que faire ? Les bacs à compost dusquare Saint-Jean sont accessibles à tousde manière permanente, aux horairesd'ouverture du square.

La balle est dans votre camp !La réponse la plus radicale serait de res-treindre l'accès à des permanences heb-domadaires, comme dans la plupart descomposts de la ville. Mais nous souhaitonsconserver l'accès au plus grand nombre.La seule solution efficace est donc de

créer d'autres composts dans le quartier.C'est pourquoi nous vous invitons à vouslancer, à côté de chez vous, pourquoi pas ?Et nous sommes prêts à vous accompa-gner dans la création de nouveaux sites decompostage. La balle est dans votre camp !

Simon Baumert, composteurContact : [email protected]

Un compost, ça s’entretient, ça se bichonne...été comme hiver !

Atelier proposé par le serviceéducatif dans le cadre du festival« Mon Voisin Cet artiste »,septembre 2016.

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sur bois et destinés essentiellement

à un public ouvrier et populaire.En bas, la bibliothèque du musée.

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Anti-lipotramme

Comme le disait le regretté Gotlib, le fondde l'ère effraie. C'est ainsi, 2016 aura étéune année horribilis de plus. Mais il n’estpas dit que M. Kartiégar ajoutera une bri-que à ces murs entre les hommes qui sedressent partout dans le monde. Quoique…Car qu'avez-vous lu ? Entre les « hommes » ?

Voilà qui ne plaira pas à la rédac'cheffe, tantcette formulation nie symboliquementl'existence de plus de la moitié du genrehumain. Cette moitié, encore sous le jougréel de l'autre, lutte pour arracher la racinedu mal, dans la langue et les mots. Ainsides conventions grammaticales peu esthé-tiques veulent y abolir la prééminence dumasculin, par l'écriture simultanée de tousles genres dans les participes passés,adjectifs et substantifs, avec force lettres« E » et points supplémentaires. Le fameux« Motivé.e.s » de la fin de siècle dernier.Le problème est qu'aujourd'hui cela posel'orientation politique de tout texte qui lesapplique : après tout, a-t-on vu la droiteultra-catholique arborer des pancartes « Lamanif pour tou.te.s » ? Cela aurait prêté àconfusion fâcheuse pour les uns, amu-sante pour les autres, ce mode d'écritureinclusive étant pour l'instant l'apanage dubloc des gauches. De ce fait, l'inclusiondevient paradoxalement exclusive.

Prenez l'exemple totalement imaginaired'une ville tout aussi imaginaire où unmaire se disant de gauche s'obstinerait àfaire disparaitre un certain faubourg en yfaisant circuler un tram : « POURTANT LESHABITANT.E.S Y SONT OPPOSÉ.E.S ! »,comme le clame à voix majuscule un tractdistribué par une colonne de résistant.e.s.Mais devant tant de points zé de E mal-t-à-propos, l.e.a promene.ur.se de sensibilité

les-républicaine aura tôt fait de jeter sur lavoie publique cette expression de la voixpublique sans même l'avoir lue : « Quoi,encore un truc de gauchissssses ! ». Or, lalutte pour un tram par la place de la Garetraverse l'échelle politique autant que lesquartiers et doit s'appuyer sur le plus grandnombre.On pourra facilement rétorquer que lacause féministe est un combat de fond etqu'il ne faut pas sacrifier la tactique à lastratégie. Certes. On pourrait même accu-ser M. Kartiégar de récidive, la lettre Eétait déjà absente du lipogramme intitulé« Pérec-quation nationale » paru dans lenuméro 9 de ce journal. Mais la menaceplane toujours sur le faubourg, et quelques« E » çà et là ne semblent pas avoir œuvrétant que cela au rapprochement entre lessalaires.

Aux ami.e.s fémininiste.e.s qui trouverontce billet offensant la bien-pensance etpathétique (avec quelques motifs !), àce.ux.lles qui n'ont pas souri (nombreu.x.sescomme l'espère la rédac-cheffe), en vériténe craignez point, car la conférence pro-chaine du professeur Kartiégar traiteratoujours de la coprolalie, mais dans le syn-drome de La Tourette. Ou pas.

M. Kartiégar-ePS : M. le Maire, n'oubliez pas : LES HABITANT.E.S Y SONT OPPOSÉ.E.S. ET MOTIVÉ.E.S. Rongtudjû !!!

Au coin de la rue

Conversations de bistrot

« La parole du bistrot. Parole tournante.Qui empêche le discours. » « C'est extraor-dinaire d'être séparé par… rien… par unzinc… On peut parler avec le garçon et il ya une conversation qui se fait… presqued'ordre théâtral parce que l'intonation estdifférente. Il y a une espèce d'intonation debistrot qui est théâtrale, qui donne uneliberté… une tranquillité, parce qu'on estlà… entre deux choses, le bistrot, on va pasy rester… et puis, c'est liquide aussi, c'estla boisson, on boit un coup, on est utile àquelque chose, on paye, ce n'est pas gra-tuit. Y'a tout ça dans un bistrot, et puis, il ya le bruit alentour… le bruit de la vie, c'estla vie qui vient se réchauffer disons, etpuis, il y a des restes de bruit, des espècesde musiques extraordinaires, je ne parlepas des juke-box, parce que ça, c'est autrechose, mais j'aime assez ce bruit qui estvraiment sans hiérarchie… Naturellementj'aime les p'tits bistrots, j'aime pas… déjàla brasserie, c'est difficile, alors, ne par-lons pas des grands restaurants, non, lebistrot, c'est quelque chose qui est utile,c'est comme l'oasis dans un désert, ontrouve tout à coup à boire un coup avec

des gens qui vous connaissent, mais quivous connaissent comme ça, qui vous con-naissent mais par le bistrot, et qui ne vousdemandent pas autre chose… j'aimebien… j'aime assez… cet incognito… quin'est pas un incognito d'ordre intellectuel…on ne se cache pas mais… on est ensem-ble sur la terre… elle tourne… j'aime bienquand je sens que la terre tourne un peu…Ça me donne des idées sur la… des idéesheureuses sur la mort, peut-être… enfin jeme dis que la mort, c'est quand on tourneà un bon rythme, on est dans la terre et ontourne avec… c'est p'être ça… enfin, j'vousdirai… »

Liliane BreuningGeorges Perros - Papiers collés - L'Imaginaire, Gallimard, 1987

Un livre... un trainDu Côté de la Gare10 rue Déserte 67000 STRASBOURG http://ahqg.free.fr - [email protected] Directeur de publication :Renaud FAUSSERCoordination : Myriam NISSMise en page : Pierre REIBELOnt participé à ce numéro :S. BAUMERT, L. BREUNING, J. CLAIN, J. CUPPARI, R. FAUSSER, E. LEGRAND, O. MITSCHI, L. NAGEL, M. NISS, F. POLLARD, J-L. POUSSIN, P. REIBEL, S. SPIESER, A-M. VICTOR

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L’homme à la pipe à Douarnenez.Image extraite du documentaire

« Georges Perros - Une vie ordinaire ».

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