REPRÉSENTATION DES HABITANTS · ... quartier du Bois de l'Étang 19 Figure 6 : Mosquée du ......
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Représentation des habitants Auteurs : Michèle ARDOUIN, Etienne COMTET, Inès LAZREG, Noëmie QUENAULT, Abbakhar TRAORE
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REPRÉSENTATION DES HABITANTS
Phase diagnostic – 16 Mai 2017
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Remerciements
Avant tout développement à propos de cette expérience « d’enquête sociale » concernant le
diagnostic du quartier Bois de l’Étang, il nous paraît essentiel de commencer ce rapport par
des remerciements, à ceux qui nous ont beaucoup renseignés et informés durant ce projet.
Nous tenions à témoigner toute notre reconnaissance à ces personnes, pour l’expérience
enrichissante, humaine et pleine d’intérêt qu’ils nous ont fait vivre durant ces quelques
semaines.
Nos premières pensées vont aux habitants et associations pour avoir pris le temps de répondre
à cœur ouvert à nos questions, et pour leurs accueils chaleureux ; ils nous ont fait partagés les
sentiments, relations et histoires au sein de ce quartier.
Madame Elisabeth LEHEC et Monsieur Patrick NORYNBERG, qui nous ont aiguillé et
orienté vers de bonnes directives lorsque nous nous en éloignons.
Merci également à Madame DUTU, Maire de la Verrière, ainsi qu’à l’ensemble des élus de
nous avoir transmis cette demande et qui nous ont offert ce projet, comme une première
ouverture de « mission professionnelle ».
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Table des matières
Remerciements 2
Table des matières 3
Tables des illustrations 4
I. Rencontres et travail d’enquête 5
a. Contexte 5
b. Méthodologie 6
c. Ressenti personnel 7
II. Vivre à Bois de l’Étang 9
a. Manières d’habiter 9
b. Mobilités et trajectoires 10
c. Accès aux services et équipements 12
III. Transformation de l’espace et politiques de la ville 15
a. Acteurs 15
b. Procédures d’intervention et processus de changement 18
IV. Intégration et socialisation 22
a. Le quartier, un espace de socialisation 22
b. … qui s’avère limité 27
V. Retour d’expérience 33
Annexe 1 : Guide d’entretien 34
Annexe 2 : Affiche 36
Bibliographie & webographie 37
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Tables des illustrations
Figure 1 : Couche observée à l’extérieur au pied d’un bâtiment 9
Figure 2 : Dégradations au briquet au sein du bâtiment 11 9
Figure 3 : Zone dangereuse sans visibilité pour les piétons 11
Figure 4 : Carte représentant les déplacements des habitants 12
Figure 5 : Carte des principaux aménagements à proximité du quartier du Bois de l'Étang 19
Figure 6 : Mosquée du quartier [3] 22
Figures 7 : Aires de jeux 23
Figure 8 : Situation de la plaine de jeux 24
Figure 9 : Zone commerciale du Bois de l'Étang [4] 25
Figure 10 : Panneau d'affichage numérique 26
Figure 11 : Cartes des nuisances au quartier du Bois de l'Étang 28
Figure 12 : Dégradations d'un ascenseur 30
Figure 13 : Nuage de mots 33
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I. Rencontres et travail d’enquête
a. Contexte
La commune de La Verrière est dans les Yvelines. Située au Sud-Ouest de la ville
nouvelle de Saint Quentin-en-Yvelines, elle compte environ 6300 habitants. Elle est composée
de cinq quartiers dont celui du Bois de l’Etang. Ce quartier a vu le jour en 1972 et est
aujourd’hui constitué d’une cité HLM de 616 logements et d’une résidence sociale de 200
chambres.
Dans le cadre de nos études, Mme DUTU, Maire de la commune de la Verrière, nous a
missionné d’une analyse des transformations urbaines en cours et possibles ainsi que leurs
liens avec les réalités sociales et environnementales. Au préalable, nous avons réalisé une
étude du site à l’aide de diverses sources, telles que des articles ou des documents présents sur
le site internet de la commune pour en ressortir un pré-diagnostic. Nous avons poursuivi
ensuite notre étude avec une visite des lieux afin de réaliser une observation pour identifier
les différents enjeux majeurs de ce quartier. Lors de cette sortie, nous avons pu interroger
quelques personnes nous permettant d’avoir leurs avis au regard de leur quartier et de leur
commune. Cette première approche nous a permis d’identifier plusieurs thèmes, le nôtre étant
la représentation des habitants. Cette thématique consiste à transmettre la vision que les
habitants se font et ont de leur quartier, ainsi que la manière dont ils vivent au sein de ce
dernier. D’après Isabelle DANIC, doctorante en sociologie : « Moscovici a enrichi et délimité
la notion de représentation sociale : à la fois mentale et sociale, elle « est construite pour et
par la pratique », autrement dit la notion désigne les éléments mentaux qui se forment par
nos actions et qui informent nos actes, le sens commun. La représentation sociale se
caractérise par ce processus de construction et de fonctionnement distinct d’autres manières
de penser et d’interpréter la réalité quotidienne telles que la science, la religion, le mythe –
ce qui la différencie des « représentations collectives» qui incluent les façons de penser
scientifique, religieuse, mythique. » (DANIC, 2006, page 29)
Des actions ont déjà été menées par la commune telle qu’une rénovation urbaine mais par
manque de communication, cette dernière fut un échec sur le plan social. La collectivité
souhaite à présent améliorer l’habitat, les usages, les services publics, l’environnement ainsi
que la circulation au sein du quartier sans pour autant démolir les constructions actuelles.
Notre travail est donc de constater les liens entre les habitants et le quartier mais aussi ceux
entre les habitants eux-mêmes.
Notre objectif final est de faire le lien entre les élus de la commune et les habitants du quartier
pour les intéresser et les impliquer aux éventuels aménagements. Nous rapporterons la voie
des habitants auprès des élus en toute transparence afin de recréer un sentiment de confiance.
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b. Méthodologie
Afin de rapporter au mieux les observations et les ressentis des habitants, nous avons
choisi d’effectuer un guide d’entretien semi-directif. Annexe 1
Ce type d’entretien ni ouvert, ni entièrement fermé, nous permet d’orienter nos questions sur
des thèmes précis auxquels nous souhaitons que les interviewés répondent. Nous avons donc
préparé au préalable une liste de questions « guides », relativement ouvertes, classées par
thèmes. Trois grandes préoccupations relatives à leurs ressentis nous intéressaient : les
services & équipements, le cadre de vie et les liens sociaux. Cet entretien semi-directif permet
une certaine liberté pour les enquêtés concernant leurs propos, en employant les mots qu’ils
souhaitent et dans l’ordre qui leur convient. Lors des entretiens, nous ne posons pas forcément
toutes les questions dans l’ordre dans lequel nous les avons notées ni sous leurs formulations
exactes. Dans le cas où les interrogés ne viennent pas à parler par eux même de certaines
notions, nous recentrons alors nos questions sur les thèmes que nous désirons aborder. Les
préoccupations auxquelles nous nous intéressons, rejoignent les thèmes des autres groupes :
la morphologie urbaine, la morphologie sociale, l’environnement, les équipements et les
acteurs ; un travail en collaboration avec ses groupes nous a permis de ne pas empiéter sur
leurs productions. Notre groupe permet d’avoir un zoom sur la population, acteur important
de la vie du quartier.
De plus, une affiche a été réalisée en amont afin de travailler sur la communication auprès des
habitants. Sur cette dernière, nous les informions de notre démarche ainsi que les dates de nos
visites. Annexe 2
Dans notre recherche, nous avons étudié la manière dont les citadins se représentent
leur ville. Nous examinons la représentation mentale des habitants, en s’appuyant sur trois
axes, à savoir : vivre à Bois de l’Etang (leur manière d’habiter, les services et équipements, la
mobilité et les trajectoires), la transformation de l’espace et politiques de la ville (les acteurs,
les procédures d’interventions et processus de changements), et l’intégration & socialisation
(le quartier un espace de socialisation qui s’avère limité). Une démarche inductive, basés sur
nos observations et notre travail de terrain, nous a menés à ces hypothèses.
Durant un mois, nous nous sommes déplacés sur le terrain afin de réaliser diverses
enquêtes auprès de la population du quartier de Bois de l’Étang. Nous avons interrogé 20
personnes, pour la plupart habitants ou employés du quartier Bois de l’Étang, âgées entre 20
et 70 ans. Nous voulions également recueillir des paroles du personnel ou de responsables
associatifs du quartier. Leur vision des évènements pouvait nous éclairer sur l’histoire de ce
quartier et de ses habitants. Nous avons rencontré cinq personnes, bénévole ou responsable de
l’une des associations.
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Afin que les interrogés se sentent à l’aise, nous avons choisi de faire les interviews par deux ;
l’un posant les questions et l’autre rédigeant leurs propos. Ces entretiens ont duré en moyenne
45 minutes, cette durée pouvant varier en fonction des personnalités des interviewés ainsi que
les informations qu’ils ont bien voulu nous transmettre. Nous avons souhaité toucher un
maximum de personnes, de catégories sociales et d’âges différents, afin d’avoir un éventail de
réponses plus élargi. Malheureusement, nous n’avons pas pu réaliser de “porte à porte” dans
le quartier, étant donné que nous avons croisé beaucoup de personnes dans les parties
communes. Cet inconvénient se présente comme une limite à notre travail, vu que nous avons
interviewé des personnes, habitants du quartier depuis des années voire plusieurs générations,
mais aucun nouveau résident. Nous avons supposé que ce désagrément était lié à un nombre
restreint de ces nouveaux habitants ou au repli de ces derniers, qui ne sont peut-être pas encore
intégrés au quartier et à la communauté. De plus, un manque de renseignements auprès des
habitants d’autres quartiers sur celui du Bois de l’Etang se fait sentir comme une seconde
limite de notre travail. Nous allons manquer de jugements extérieurs pour mettre en opposition
la vision interne et externe au quartier.
Durant ce travail préalable, plusieurs interrogations se sont présentées Quelles sont les
représentations des gens internes et externes au quartier sur ce dernier ? Et quels sont les
impacts de ces comportements ?
L’analyse des entretiens d’enquête des habitants est chargé des ressentis et d’émotions.
C’est de cela dont nous voudrons faire référence. Pour ce faire, nous avons choisi de mettre
en évidence la signification des jugements exprimés dans les discours de chacun.
Les extraits d’interviews qui suivent, montrent l’ambiguïté des appréciations que les
habitants internes et externes au quartier ont sur les autres. Les habitants du quartier Bois de
l’Étang se sentent « stéréotypés », piégés par les préjugés de l’époque et l’ancienne réputation
de cette cité. Tous les prénoms au sein de ce diagnostic sont une pure invention afin de
protéger les identités des interrogés.
c. Ressenti personnel
Le choix de ce thème Représentation des habitants, a été évident pour chacun d’entre
nous, en effet, nous pensons que les habitants sont les acteurs les plus importants lors de
l’élaboration d’un projet. Ce dernier leur sera profitable, il doit donc leur convenir pour
garantir son succès. Ainsi, identifier leurs besoins et leurs envies au travers de leur ressenti
nous a semblé essentiel.
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Lors de la phase de préparation de la visite de terrain, le quartier qui nous a été dépeint
nous paraissait austère et peu accueillant, voire même dangereux. Mais lors de nos visites sur
place, il nous a semblé bien différent. Aux premiers abords, nous avons remarqué que les
immeubles de ce quartier étaient assez bien conservés avec aucun dégât extérieur apparent
(graffitis). L’environnement spacieux, végétalisé et entretenu, le calme et la présence de
nombreuses aires de jeux pour les enfants nous a agréablement surpris.
Cependant, la présence de la ligne à haute tension à proximité des habitations nous a perturbés.
Cet élément provoque une énorme pollution visuelle, en plus de diffuser un son constant de
crépitement très désagréable. De plus, la zone industrielle de l’Agiot apporte également de
nombreuses nuisances, telles que les annonces au micro résonnant dans le quartier, l’important
trafic routier de poids lourds empruntant la route adjacente, mais surtout l’odeur d’enrobé qui
émane de la SYME (Société Yvelinoise de Matériaux et d’Enrobés) nous ont fortement
étonné.
Concernant notre accueil au sein du quartier, les habitants interrogés ont été très
charmant et ouvert, répondant tous de bon cœur à nos questions. Nous n’avons reçu quasiment
aucun refus. Ils nous ont tous paru être touchés et heureux de notre investissement au cœur de
leur quartier.
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II. Vivre à Bois de l’Étang
a. Manières d’habiter
« Bon quartier, sympathique, calme » évoque Geneviève, « avec de beaux espaces
verts et de nombreuses aires de jeux pour les enfants » soutient Maryse ; ces propos traduisent
une bonne appréciation de l’environnement au sein de ce quartier pour l’ensemble des
habitants. Satisfaits de ces espaces de vie commune que la municipalité a mis à leur
disposition, nous avons également remarqué leur goût pour les espaces que la nature leur a
offert. Beaucoup ont évoqué l’Étang de Noës et le bois alentour, Nicolas nous dit « On dispose
d’un étang et d’un bois super, où je me rends souvent ! », d’autres personnes confirment cette
satisfaction « Ce bois est dans un bel environnement, à proximité de mon logement ». Un
pêcheur venant très souvent ici, qualifie cet espace comme « un endroit très agréable, reposant
et spacieux », Malheureusement, une ombre vient noircir ces jugements. Un sentiment
d’agacement et de lassitude s’est fait sentir auprès des habitants, compte tenu des certains
actes d’incivilité au sein du quartier. Françoise met l’accent sur ces dégradations des parties
communes intérieures et extérieures. « C’est dégueulasse ! Ils jettent par les fenêtres de la
nourriture, des couches sales, des capotes. » « Parfois, il y a de la pisse dans les bâtiments
(...) il y avait même des tags dans les couloirs mais ça a été repeint. » précise-t-elle. Dans la
suite de notre développement, nous aborderons les autres nuisances que les habitants
subissent. Bien que quelques interventions soient mises en œuvre sur l’environnement
extérieur, rien n’est réalisé en intérieur.
Figure 2 : Couche observée à l’extérieur au pied d’un bâtiment
Figure 1 : Dégradations au briquet au sein du bâtiment 11
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Un ravalement des façades et de quelques-unes des parties communes a eu lieu
quelques années auparavant comme nous l’ont fait remarquer les locataires. « Bonne
superficie, de beau volume mais les appartements sont anciens, et c'est à nous de réaliser les
travaux » confie Nathalie. Nicolas et Françoise complètent les propos de cette femme :
« Logements spacieux et fonctionnels mais il y a de l'amiante sous les dalles et la robinetterie
est vétuste. » Malgré ces quelques soucis, aucun n’a dénigré son appartement, ne se plaignant
pas ou peu de ces problèmes, et désirant tous l’étude d’une rénovation de leurs logements. Ces
travaux leur permettraient d'avoir un lieu de vie plus agréable, sein et remis au goût du jour.
Faisant abstraction de ces problèmes du quotidien, ces habitants de longue date sont liés
émotionnellement à leur quartier et son environnement.
En effet, suite aux nombreux entretiens avec les habitants, nous nous sommes aperçus
que ces derniers sont très attachés à leur quartier et pour cause ; certains vivent ici depuis
plusieurs années voire même des générations. Nicolas explique que : « Les anciens vivent là
depuis 40 ans, ils ont leurs habitudes et leurs repères ici (…) Ils sont très attachés à leur
quartier, certains ne savent ni lire ni écrire, ils ne veulent pas aller vivre ailleurs ils sont bien
ici !» et poursuit avec : « Les habitants sont bien ici par rapport aux conditions de vie de leur
pays d’origine.»
La plupart des interrogés nous confient leur désir de rester dans le quartier du Bois de
l’Étang jusqu’à la « fin » comme ils l’appellent. Ils souhaitent passer leurs derniers jours dans
le quartier où ils ont vécu pratiquement toutes leurs vies, et pour certains, dans lequel leurs
enfants ont grandi et vivent aujourd’hui.
Cependant certains aspirent à d’autres projets, comme Nathalie, jeune mère de famille « Je
pense déménager un jour mais pas maintenant (…) pourquoi pas avoir une maison plus tard
(…) et dans l’idéal avec un jardin », ou même David « ça fait 25 ans que je vis ici, depuis mes
5 ans (…) je connais tout ici, je veux partir voir ailleurs » Malgré ces témoignages, aucun
interviewé ne s’est montré réellement impatient de le quitter dans un bref délai.
De plus, nous avons eu le privilège d’obtenir les témoignages de deux anciennes
habitantes du quartier Bois de l’Étang mais résidant actuellement dans d’autres quartiers de la
Verrière. Elles ont fait le choix de déménager pour pouvoir bénéficier d’un pavillon avec un
jardin individuel.
b. Mobilités et trajectoires
Deux grands types de mobilités, se distinguent au sein du quartier Bois de l’Étang : les
transports en communs & la marche ou les véhicules motorisés personnels. En effet, la
possession d'une voiture change beaucoup le type de déplacements et leurs fréquences.
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Nicolas évoque « une mobilité pendulaire pour les jeunes vers les villes alentour », et de plus
d’autres habitants précisent « utiliser la voiture c’est bien plus facile, il y a une mauvaise
coordination entre les différents moyens de transports, bus et trains ». Un autre homme
complète : « la voiture c'est la tranquillité (…) des déplacements plus faciles ». Mais des
problèmes de congestion pendant les heures de pointes ont été répertoriés.
Concernant les transports en communs, les avis sont assez mitigés sur leur
fonctionnement. En effet, certaines personnes trouvent le service satisfaisant et d'autres
trouvent qu'il faudrait l'améliorer. La fréquence d’un bus toutes les 30 minutes ne parait pas
trop déranger les habitants. Le problème évoqué est une plage horaire des services trop courts,
les bus s’arrêtant à 21h, « ce n’est pas pratique quand on se rend chez des amis ou de la famille
à l'extérieur de la Verrière » explique Nathalie
L’ensemble de la population est plutôt comblée des aménagements du quartier, des
trottoirs larges, mais parfois encombrés et dérangeant la population. La route présente à
l’intérieur du quartier considérée comme « dangereuse », des habitants évoquent « de
nombreux jeunes en motocross roulent dans le quartier à vive allure ».
Autre problème recueilli, un habitant nous parle de la route passant au-dessus de la voie
ferré jouxtant le quartier du Bois de l'Étang. En effet, ce trottoir serait mal dimensionné,
mettrait en danger les piétons, et une mauvaise visibilité en bout de route rendrait difficilement
l’accès sécurisé.
Grâce aux divers entretiens, nous avons pu établir les déplacements des habitants pour les
commerces et leurs loisirs, et ainsi en faire une carte jointe ci-dessous.
Figure 3 : Zone dangereuse sans visibilité pour les piétons
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Figure 4 : Carte représentant les déplacements des habitants
c. Accès aux services et équipements
Parking
A première vue, la quantité de stationnement semble satisfaisante, lors de nos visites
en journée, un nombre conséquents de places étaient libres. Mais en interrogeant les habitants
un problème majeur ressort : la pénurie de stationnement. « Certains ont trois, quatre, voire
cinq voitures par famille (…) ils encombrent tout le parking » s’indigne Nathalie. Celle-ci est
rejointe par une autre habitante : « si on rentre tard le soir, le parking est plein (…) c’est
difficile de se garer». Ces habitants sont lassés de ce manque de place et de la mauvaise
exploitation du parking. Françoise révèle les causes susceptibles d’être à l’origine de ce
problème « beaucoup de carcasses de voitures sont stationnées sur le parking (…) certains
des locataires louent plusieurs garages, l’un des deux comme garde-meuble ».
Afin d’y pallier, la mairie a organisé une grande opération de nettoyage permettant de résoudre
un minimum le problème, satisfaisant pour le plus grand nombre des habitants du quartier.
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Commerces
Le commerce, qu’il soit alimentaire ou vestimentaire, reste le premier domaine de
dépense au cœur des ménages. Et concernant les habitudes de chacun, nous avons constaté
une dynamique dictée surtout par le fait de posséder une voiture ou non.
Les personnes véhiculées vont surtout faire leurs achats à l'extérieur de la Verrière, vers
Maurepas ou Elancourt, souvent moins cher que les commerces de la commune et surtout plus
diversifiés. Ces personnes vont de temps en temps à Intermarché, située à proximité de la gare
de la Verrière, ou à l'épicerie du quartier mais c'est seulement « pour dépanner » comme ils
disent.
Les personnes non véhiculées, quant à elles, vont principalement à Intermarché et de temps
en temps à l'épicerie du quartier, « la proximité, c’est la facilité ! »
Des commerces de proximité « chers » ou « de pas très bonne qualité » attristent ces habitants
qui aimeraient une vive activité commerciale au sein de le quartier. Les habitants ont suggéré
des « changements » afin de pallier ce manque de « vie », comme « le besoin d'un bon
boucher » ou « la mise en place d’un magasin discount ou d’une vraie épicerie
sociale » Malgré, une faible utilisation de ces commerces, la majorité des habitants sont
attachés à cette zone et heureux d’avoir à proximité de chez eux une pharmacie, une épicerie
et une boulangerie. De plus, tel que nous le verrons plus tard dans le développement, plusieurs
habitants définissent l’épicerie comme « sociale ». En effet, beaucoup expliquent « il dépanne
des paquets de pâtes, des boîtes de conserves, etc. »
Soins
L’accès au soin n’est pas si simple au Bois de l’Étang, mais les habitants sont
conscients de ce dont ils disposent sur la commune. Au cœur même de ce quartier, « on a un
cabinet infirmier, elles sont plusieurs et sont très gentilles (…) elle s’occupent de nous s’y on
a des ordonnances » informe une femme, et poursuit : « (…) mais je vais au cabinet près de
la gare de la Verrière, c’est le plus simple » Ces derniers propos récurrents au cours des
entretiens, indique un choix fait par facilité, la proximité est encore le facteur primordial pour
le choix de leur médecin traitant. Cependant, concernant les soins spécialisés, les interviewés
disent aller à Maurepas. Aucune plainte ou remarque n’a été faite à propos de la qualité des
soins prodigués, ou même de la quantité d’établissements présents. Au cours des entretiens,
nous avons ressenti que les habitants étaient habitués à ce faible accès aux soins de proximité.
Il ne le considère donc pas comme un « manque ». A l’extrême, la seule personne interrogée
ayant fait constater un problème à propos des tarifs trop élevés des spécialistes se rend en
Bretagne pour effectuer ses soins, en l’occurrence, des soins dentaires.
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Loisirs
Lorsque les habitants décident de s’aérer l’esprit ou de se divertir en bonne compagnie,
la plupart sortent de la commune pour aller manger ou boire un verre à l’extérieur. « Quitte à
sortir, autant aller sur les communes alentours, ou même sur Paris ! » explique une habitante,
la raison principale évoquée est la volonté de changement d'air, de ne pas vouloir rester tout
le temps sur la Verrière. Mais ces déplacements extérieurs sont aussi certainement dus à
l’absence de restaurants, des bars ou tous lieux de rencontres sur la commune de la Verrière.
Le centre socio-culturel et les activités organisées au sein de celui-ci, semblent être un
des lieux de prédilections des habitants au cœur du quartier. Chacun nous a fait partager son
histoire, son parcours ou ses anecdotes souvenirs de ces moments passés dans ce lieu de
partage et de convivialité. Un retour très positif nous est parvenu sur cette structure.
Un nombre conséquent d’aires de jeux est mis à disposition des enfants dans le quartier
du Bois de l’Étang ainsi que dans la ville. Nous avons donc vu des espaces dédiés aux enfants,
disposant des tourniquets, de toboggans, etc. « C’est bien ces aires de jeux pour les enfants,
ça les fait sortir » nous informent des habitants, mais quelques nuisances ressenties dans ces
zones seront développées dans la partie correspondante.
Le gymnase du quartier Bois de l'Étang est un équipement à disposition des habitants.
Certains d’entre eux évoquent sa présence mais très peu en font l’usage. Comme peu
d'habitants ont parlé de ce lieu, nous n'avons pas vraiment eu de ressenti sur ce gymnase,
simplement nous avons constaté que les gens n'avaient pas le même discours sur l'utilisation
de cet espace. Nous avons appris, suite à nos observations, que ce gymnase accueillaient des
activés de type futsal, ainsi que des instruments de musculation dans une salle dédiée.
Écoles
La dispersion des élèves dans les établissements scolaires de la commune fractionne
le quartier en deux, d’après les dires d’un habitant, à cause de la carte scolaire. Nous avons
eu des avis mitigés concernant les enseignements donnés au sein de ces établissements, par
exemple, deux pères de familles disent que « les enseignants sont tout juste sorti de l'école
(…) un manque d'expérience et d'autorité », alors que Nathalie n’a fait aucune remarque
désagréable sur l’école ou même les enseignants de sa fille, concernant son école actuelle (la
primaire) ou même son école maternelle. Hormis ces quelques retours concernant la scolarité
des enfants du quartier, nous n’avons eu aucun autre commentaire ou entretien abordant ce
sujet.
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III. Transformation de l’espace et politiques de la ville
Dans la partie précédente, le quartier est surtout envisagé du point de vue du citadin qui
l’habite et le parcours, et des diverses manières dont il se l’approprie. Nous nous recentrerons
ici au contraire, sur les acteurs et les différents processus qui participent à la production d’un
espace urbain plus ou moins homogène.
a. Acteurs
Le terme « acteur » englobe tous les agents individuels ou collectifs, qui quelles que
soient leurs motivations particulières, produisent par leurs action des effets sur le devenir de
la ville.
Au fur et à mesure de l’avancée de nos entretiens, nous nous sommes rendu compte que
plusieurs d’entre eux interagissaient et/ou intervenaient directement dans le quartier. Ces
divers acteurs engagent, par leurs pratiques et leurs relations, une certaine idée du quartier et
en font ce qu’il est, tout en lui donnant un sens. Nous les avons ainsi les classer en trois
catégories : les acteurs privés, les collectifs d’habitants et les pouvoirs publics.
Acteurs privés
Un des principaux acteurs au sein du quartier est le bailleur social DOMAXIS qui est
propriétaire du parc immobilier qui constitue le quartier. En tant que bailleur, il contribue à
structurer les espaces et le paysage par la distribution du bâti. Les habitants considèrent qu’il
« y a du laisser-aller » de la part du bailleur car depuis leur construction dans les années 70,
les bâtiments n’ont eu qu’une seule et unique rénovation de l’extérieure, et un changement
des fenêtres. Ainsi, ils se plaignent de la vétusté de la tuyauterie et du réseau électrique.
Outre les « problèmes » techniques, il y a une réelle demande de la part des habitants
concernant la présence du bailleur dans le quartier. En effet, malgré le fait que celui-ci
organise ponctuellement des évènements tels que la fête des voisins, ses représentants sur
place sont considérés comme « fainéant » et « laxiste ». Les horaires d’ouverture de l’antenne
de DOMAXIS ne sont pas adaptés aux habitants, « ils ouvrent tard et ferment tôt » confie
Geneviève. Elle finit par ajouter « le gardien n’est jamais là (…) il est dur d’avoir l’antenne
DOMAXIS »
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Deux grandes associations ont des locaux au sein du quartier, à savoir Les Restaurants
du Cœur et le Secours Populaire. Bon nombre des bénévoles qui y travaillent sont issus du
Bois de l’Étang et des communes alentours. C’est une manière pour eux de participer à la vie
du quartier, et par la même occasion, de venir en aide au quelques deux cent familles qui
viennent chercher de quoi se vêtir ou manger au cours de l’année.
Globalement, ces associations sont très bien intégrées au quartier, même si un bénévole
déplore le fait que cette implantation ne risque pas de diminuer dans les années à venir au vu
de la demande qui ne cesse de croitre. Les habitants sont heureux de les trouver, d’autant plus
que celles-ci sont facteur de cohésion sociale. Vraisemblablement, les associations vont au-
delà de leur mission première en organisant des activités au sein du quartier et des sorties
culturelles pour les familles les plus démunies.
De même que les associations, les commerçants présents sur le quartier sont un des
piliers de l’organisation socio-économique du quartier. Ils permettent d’une part de créer une
économie locale, mais de plus ils ont une action sociale puisque durant les heures de fermeture
des associations, les commerces prennent de relais et viennent en aide à ceux qui sont dans le
besoin en leur faisant crédit ou en leur offrant des denrées dont la date de péremption arrive
bientôt à échéance.
Collectifs d’habitants
Par cumul de leurs comportements individuels, les usagers du quartier du Bois de
L’Étang produisent des effets d’ensemble sur la qualification et sur les éventuelles
transformations des espaces urbains qu’ils fréquentent et occupent. Ainsi, bon nombre
d’associations et de collectifs d’habitants ont vu le jour au sein du quartier. Si, il est vrai que
ces derniers sont plus à caractère social, deux d’entre eux ont particulièrement suscité notre
intérêt : l’Amicale des Locataires du Bois de l’Étang ainsi que le Collectif des Locataires du
Bois de l’Étang.
L’Amical des locataires, compte un nombre de membre qui peut être considéré comme
« non représentatif du quartier ». Sa mission première est la défense des locataires auprès du
bailleur pour toutes anomalies liées aux charges locatives, au logement, etc. De plus, ses
membres se retrouvent ponctuellement pour discuter du devenir de leur quartier, de ce qui
peut être fait pour améliorer leur cadre de vie et également pour des évènements festifs. La
moyenne d’âge des membres est relativement élevée (40-60 ans), ceux-ci entretiennent des
liens assez étroits avec la mairie puisque plusieurs d’entre eux y travaillent. Durant nos
entretiens, les membres que nous avons rencontrés disent donc être pleinement satisfait de
l’intervention de la mairie au sein de leur quartier.
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Le Collectif des Locataire du Bois de l’Étang, quant à lui, a vu le jour à la suite du
projet de rénovation urbaine initié par l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine).
Il compte un grand nombre d’habitants et leur âge est assez diversifié même si la moyenne
d’âge de ses membres reste plus jeune que celle de l’Amicale.
Le Collectif, tout comme l’Amicale, s’occupe de tout ce qui touche au cadre de vie des
habitants (réclamation auprès du bailleur, demandes en mairie, etc.) mais avec un esprit plus
contestataire. Ils se considèrent « mal représentés au sein des collectivités », « les habitants
présents aux collectivités ne sont pas représentatif du quartier » avoue Nicolas.
S’il est vrai que ces deux associations sont assez semblables, celles-ci ont plusieurs
points de divergence. C’est d’abord au fil d’une discussion avec l’un des membres de
l’Amicale que nous nous en sommes aperçu. Lorsque nous lui demandons comment se passent
les relations entre les habitants, il nous répond tout de suite « une partie des habitants se sont
appropriés le quartier (…) avant qu’on parle de rénovation y’a rien qui allait, mais là hop
comme par hasard tout va bien et personne ne veut partir ». Cette « partie » des habitants
qu’il dénonce sont les membres du Collectif. À l’inverse, les membres du Collectif considèrent
que les membres de l’Amicale sont « pro-rénovation » puisqu’ils « sont du côté de la mairie
et non des locataires ».
Pouvoirs publics
Tout comme celle des acteurs privés, l’action de la puissance publique se manifeste au
sein même de l’espace urbain, ne serait-ce qu’au travers des sites, monuments et bâtiments
qui la symbolisent ou qui en permettent l’exercice. D’après Jean-Yves Authier, « La puissance
publique se réclame de fins collectives qui transcendent les intérêts particuliers, et qui
légitiment son autorité sur les agents privés et son contrôle de leurs initiatives » (AUTHIER
et GRAFMEYER, 2015, page 96)
Ainsi la mairie, qui au sein de la ville, est le dépositaire des pouvoirs publics faisant le
lien entre les divers acteurs présents sur le territoire. Si on considère l’intervention de la mairie
au sein du quartier, celle-ci est assez mal perçue. Même si cela varie en fonction des mandats,
les habitants ont l’impression d’être laissés à l’abandon voir même d’être mis de côté. Le fait
que les élus ne soit présent dans le quartier que très rarement participe également à
l’augmentation de ce sentiment d’abandon.
Le centre socio-culturel est la structure centrale au quartier Bois de l’Étang. En effet,
ce centre est un des seuls points de rencontre du quartier. Les habitants s’y retrouvent dans le
cadre associatif, afin d’avoir des informations, et pour certains, avoir quelqu’un à qui parler.
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Tous s’accordent à dire que c’est un lieu « où on se sent à l’aise ». D’ailleurs, ce centre
couramment appelé « Maison de quartier » renvoie aux notions d’accueil et de partage notées
lors de nos entretiens.
La ville de La Verrière a également mis en place la MIRE (Maison des Initiatives et
des Réussites), un centre dont le but est d’accompagner les jeunes de 15 à 25 ans dans la
construction de leurs projets associatifs, individuels ou collectifs. Les jeunes peuvent
également y trouver une aide à l’insertion professionnelle. Il est vrai que ce centre ne se trouve
pas au sein du quartier, mais il reste à proximité et est facilement accessible.
Globalement, les jeunes verriérois du Bois de l’Étang sont mal informés de ce qui leur est
proposé en termes de recherche d’emploi. Certains ne connaissent même pas l’existence de ce
centre, « Hein la MIRE, mais c’est quoi ça ? » rétorque un jeune homme.
Pour ce qui est de la relation entre les habitants et les forces de sécurité telles que la
police et les pompiers, les rapports sont assez tendus. En effet, les habitants se sentent en
sécurité. Néanmoins, ils disent que cette sécurité n’est pas due à la présence de la police mais
aux habitants eux même.
À plusieurs reprises, des habitants avancent que : « les policiers ont peur des jeunes de la
cité » et certains, soutiennent qu’ « elle n’osait même plus rentrer dans le quartier » Cette
dernière information ne nous semble pas être vraie, puisque, nous l’avons vu, la police réalise
des rondes en véhicule au sein du quartier. Mais à quoi peut donc être dû ce sentiment ? Nous
nous sommes posé la question en vain. D’autres, dénoncent le fait que les contrôles policiers
soient « mal orientés » ce qui favoriserait la stigmatisation de certains jeunes du quartier.
b. Procédures d’intervention et processus de changement
La gouvernance urbaine s’impose comme enjeu de valorisation de la ville et de ses
acteurs. Nous avons ainsi, par le biais de nos entretiens tenté de décrypter les superpositions
et les décalages que suscitent les diverses actions au sein du quartier. Au sein du Bois de
l’Étang, ces actions se matérialisent par divers aménagements.
La carte qui suit reprend les principaux projets d’aménagement à proximité du quartier.
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Un des principaux exemples d’intervention de la mairie au sein du quartier reste la
candidature de la ville pour l’inscription du quartier du Bois de l’Étang au programme de
rénovation urbaine de l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine), puis pour la liste
des quartiers sélectionnés dans le cadre des projets d’intérêts régionaux. Tous les habitants
rencontrés parlent avec plus ou moins de virulence. Il en résulte que les habitants se sentent
une nouvelle fois délaissés. Il leur semble que des décisions concernant leur quartier soient
prises sans qu’il y ait eu de quelconque concertation préalable. Pire, suite à la fuite d’une lettre
adressée au préfet par l’ancien maire (Alain Hajjaj) pour ce projet de rénovation, ils ont même
l’impression que les décisions se font dans leur dos. Le fait est que si le projet de rénovation
avait eu lieu, il aurait entraîné la démolition de plusieurs immeubles du quartier ce qui, pour
beaucoup de familles est synonyme de relogement et parfois, à plusieurs kilomètres de leur
quartier. Ces familles qui pour certaines y vivent depuis plusieurs génération y sont fortement
attachés. Nicolas explique « le maire a mal géré son projet, il est orgueilleux et entêté », en
ajoutant qu’ « il aurait dû rassurer les vieilles familles en s’engageant à les reloger sur place
et après il aurait eu le tapis rouge pour démolir et reconstruire ».
Plus de deux ans après, la colère des habitants vis-à-vis des élus est encore palpable et l’arrivée
de madame DUTU, la nouvelle maire ne semble pas apaiser les tensions.
Figure 5 : Carte des principaux aménagements à proximité du quartier du Bois de l'Étang
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Outre les projets de rénovation, plusieurs projets d’aménagement sont actuellement en
cours ou vont bientôt débuter à proximité du quartier. Certains, sont relativement bien accueilli
par les habitants, et d’autres, nous le verront provoquent leur réticence.
Un des projets au sein même du quartier est l’aménagement d’une plaine de jeu. Ce
projet s’implante sur un axe stratégique à savoir, le long de l’accès principal à l’étang des
Noës depuis le quartier ainsi qu’à proximité d’un nœud de circulation (piétons + véhicules) et
de fonctions (mosquée, parking). Au vu du nombre assez important des petites aires de jeux
compte tenu du nombre d’habitants, nous avons dans un premier temps été surpris par cet
aménagement. Il résulte cependant de nos entrevues avec les habitants, un réel besoin de cette
nouvelle plaine de jeu. À bien des égards celle-ci devrait participer au renouveau de la vie au
sein du quartier.
Nous avons, durant le temps passé sur le terrain, été confrontés à une surreprésentation
masculine dans l’espace public, à laquelle il est difficile de répondre. Cette plaine de jeu
constituerait ainsi une opportunité qui permettrait de palier à cette tendance.
Sur une surface de 12 000 m², la plaine devrait à terme regrouper un jardin partagé, un city
stade (ou terrain multisport), un espace de pique-nique, et une aire de fitness. La dimension
ludique de cet aménagement souligne le potentiel du développement urbain ; il agit
directement sur la projection des habitants et l’image de leur quartier. Tous les habitants du
Bois de l’Étang pourront ainsi profiter comme il se doit de leur quartier.
Néanmoins, il y a déjà des contestations de la part de certains habitants. En effet, la plaine de
jeu se situera aux pieds des tours d’habitation et ils craignent que cela entraîne de nouvelles
nuisances auditives.
Enfin, le projet qui fait le plus débat auprès des commerçants est la construction sur
l’avenue de Noës, d’un ensemble immobilier comprenant des logements et des commerces.
Ce projet devrait occasionner la démolition de la zone commerciale du quartier. Le problème
relevé est que le centre commercial existant appartient à la ville, or, les nouveaux espaces
commerciaux qui seront construit appartiendront au domaine privé. Les commerçants
craignent donc une différence du coût du loyer couplée à une baisse d’activité. De plus, l’un
d’entre eux à souligner le fait que si leurs boutiques venaient à fermer, il serait «obligé de tout
recommencer à zéro ».
Mis à part les projets d’aménagement, une habitante fait justement remarquer que le
développement du quartier passe par les politiques de la ville en terme d’urbanisme et
d’emploi, et notamment pour les jeunes, et pour se faire, il faudrait créer une sorte de relais
entre les jeunes et les élus.
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Notre analyse des transformations du quartier et des politiques qui y sont rattachées
s’est jusqu’alors cantonnée à la simple description des diverses oppositions au sein du quartier.
Nos différents entretiens, nous poussent à réfléchir quant à la manière dont les rapports de
forces forgent l’espace urbain. Le mode de gestion de la mairie, son intervention par des
projets et l’inégale prise en compte des habitants, produisent des politiques publiques et des
formes de gouvernance qui peuvent être conflictuelles. Il nous semble donc que l’attention
doit être portée aux processus de décision, aux négociations, aux arbitrages et aux compromis.
Ainsi, le quartier est un enjeu de compétition voire même dans certains cas de lutte
pour son appropriation matérielle et symbolique. Les citadins sont en compétition entre eux
et avec d’autres acteurs (mairie, bailleur) afin de posséder le sol et le bâti, de bénéficier des
meilleurs équipements collectifs, d’accéder aux espaces publics, et dans un sens, de
pleinement s’approprier l’espace urbain. Sous une forme plus collective, c’est bien également
autour des questions d’appropriation et de contrôle de l’espace que s’élaborent les politiques
en matière d’urbanisme, de logement, d’équipement et aussi dans une certaine mesure,
l’intégration sociale. [1]
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IV. Intégration et socialisation
a. Le quartier, un espace de socialisation
Le quartier du Bois de l’Étang est un quartier qui s’est construit, au fil des années, sur
l’entraide entre la population et sur l’esprit de partage. « Ça fait 42 ans que nous vivons ici »
indiquent Geneviève et Maryse. Les occupants ont pour la plupart toujours habité le Bois de
l’Étang, ils aiment leur quartier et le font savoir. De ce fait, tout le monde se connaît plus ou
moins ce qui crée une ambiance très familiale, appréciée de tous. Nous avons même appris
que le quartier se faisait appeler « Le Village » il y a quelques années pour cette ambiance
familiale tant considérée.
Le quartier se présente également comme un lieu où s’est développé un fort
communautarisme, non pas volontairement, mais découlant d’un héritage historique. En effet,
le Bois de l’Étang a été construit dans les années 70 afin de loger des ouvriers de l’automobile
(les usines Renault) et du bâtiment, ces personnes étant des personnes défavorisées issues de
l’immigration, venant de Versailles ou des bidonvilles de la région. [2] Sans ce regroupement
de personnes de classe ouvrière, le quartier ne serait peut-être pas aussi solidaire qu’il l’est
aujourd’hui. De plus, nous apprenons que tous les habitants se réjouissent de l’arrivée du
ramadan (y compris les non musulmans). Ce mois est symbole de partage entre les familles et
les voisins, où il n’est pas rare de se voir offrir un plat ou de petites pâtisseries sucrées tant
réputées et aimées.
D’après nos observations lors de nos visites de terrains, nous avons identifié les
différents aspects du quartier qui en font un espace de socialisation. Le vendredi
particulièrement, le temps de la prière hebdomadaire à la mosquée, le quartier prend vie. Cette
mosquée, répondant à un fort besoin de la population, devient un lieu de rencontre pour une
bonne partie de la population. « Le vendredi c’est un jour saint pour les musulmans, le quartier
vit » nous affirme un commerçant. Fait confirmé lors de l’une de nos visites, nous avons
rencontré beaucoup de personnes dehors, ce jour-là, avec qui nous avons pu discuter que ce
soit enfants, hommes ou femmes de tout âge ; des personnes très ouvertes, souriantes et
contentes de partager leur ressenti.
Figure 6 : Mosquée du quartier [3]
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Le terrain de la mosquée a été acheté il y a 10 ans, et d’après un interviewé, ce projet a été
financé grâce à une récolte de fond. Le projet a été inauguré il y a peu de temps pour le plus
grand bonheur des fidèles. L’inauguration s’est faite dans le partage, par le principe de « portes
ouvertes » pour informer la population et permettre aux habitants de la commune et aux
curieux de visiter cet espace religieux. Les « non pratiquants » ont été accueillis
chaleureusement, où ils ont pu développer leurs connaissances sur la culture musulmane.
Des espaces de loisirs sont mis en place au sein du quartier, permettent à nouveau de
développer cette socialisation. En effet, de nombreux espaces récréatifs créés pour les plus
jeunes sont équipés de toboggans, de maisonnettes multifonctions et des jeux sur ressorts
aménagés, avec au pourtour des bancs pour les parents. Ces espaces sont très utilisés,
notamment de 11h30 à 13h30, où nous avons observés, durant la pause déjeuner les mamans
accompagnées de leurs enfants. Ces lieux récréatifs sont idéalement situés à proximité des
logements et des établissements scolaires. Effectivement, deux écoles maternelles et une école
primaire se situent dans le quartier, apportant toutes deux de la vie et du passage à différents
moments de la journée. Les parents, patientant devant les écoles, profitent de ce moment pour
discuter et partager quelques mots avec les autres parents présents. Ces lieux deviennent alors
des lieux d’échanges et de partage le temps d’un instant.
Un espace très important pour le quartier se démarque : le centre socio-culturel. Au-
delà de l’aide aux devoirs, il propose un certains nombres d’activités pour les enfants telles
que des jeux d’expression le lundi, l’atelier « mon quartier, ma planète » le mardi, des jeux
ludiques le jeudi, du sport au gymnase le vendredi ainsi que des activités éducatives toute la
semaine.
Figures 7 : Aires de jeux
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Les parents peuvent passer des moments agréables avec leurs enfants, en participant à diverses
activités manuelles proposées par des bénévoles (modelage). Les habitants sont très contents
de bénéficier de cet espace. De plus, la maison de quartier rend attractif ce dernier comme
nous l’explique Corinne « La maison de quartier permet à des personnes externes de s'inscrire
pour proposer des animations et dans l'ensemble ça marche (…) une fois, des gens du cirque
sont venus et ont fait des acrobaties entre les bâtiments, c’était très sympa ».
En 2015, le gymnase du quartier a été rénové par l’ANRU (Agence Nationale pour la
Rénovation Urbaine). Il est composé d’une salle d'entraînement et d’une salle de musculation
profitable aux adolescents. De plus, des interviewés nous informent que durant les vacances
scolaires, la mairie met à la disposition des jeunes la cour de l’école où ils peuvent faire des
barbecues tant que les lieux sont respectés. Auparavant, les jeunes avaient à leur disposition
les clés d’un local, où était aménagé un espace de vie avec un billard, des canapés, une
télévision et une cuisine. Cet espace de vie commun, dont ils étaient responsables, leur
permettait de se retrouver, de partager des moments festifs, tout en développant leur
autonomie pour la gestion de ce lieu.
Les derniers fonds de l’ANRU 1 ont été destinés à la création de la plaine de jeux (aujourd’hui
encore en chantier). Les habitants sont globalement contents de ce projet qui s’annonce
comme un nouveau lieu convivial même si certains se demandent s’il va être respecté par les
jeunes et s’il permettra une multifonctionnalité.
Le quartier a la chance d’être bien fourni en espaces verts comme l’étang des Noës,
très fréquemment utilisé par les habitants. Ce lieu permet de rassembler des familles,
promeneurs, pêcheurs, sportifs du quartier mais également des quartiers environnants. Une
petite fille était très heureuse de nous confier s’y rendre chaque année pour son anniversaire,
afin de partager un moment convivial en famille autour d’un barbecue. Nicolas profite de cet
espace pour pratiquer son jogging hebdomadaire.
Figure 8 : Situation de la plaine de jeux
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Plusieurs grand-mères et parents indiquent également une fréquentation régulière de cet
espace naturel, afin de nourrir les canards et de partager un instant de complicité avec leurs
enfants et petits-enfants. Nicolas complète son entretien : « (…) malheureusement, personne
n’en profite », cet extrait nous a, à la fois frappé et amusé, l’interrogé a une vision différente
entre la fréquentation qu’il se fait de l’étang des Noës, et sa fréquentation réelle ; une
différence conséquente étant donné que nos interviewés nous disent profiter de ces lieux.
Concernant les évènements organisés par la commune, les habitants se sont exprimés
sur l’existence de fêtes du village mis en place de manière annuelle près du Scarabée dans le
but de réunir les quartiers autour d’un moment de partage. Ce lieu accueille également les
écoliers de primaires et maternelles ainsi que des enfants du centre socio-culturel du Bois de
l’Étang, pour des représentations de spectacles au cours de l’année scolaire. De plus, une
femme nous a rapporté que des braderies sont parfois mises en place au quartier.
Une petite zone commerciale est présente au Bois de l’Étang rassemblant une
pharmacie, une boulangerie, un épicier et une pizzeria/kebab.
Les personnes interrogées ont souvent affirmé que cet espace est indispensable au
quartier, et nous en avons rapidement compris la raison. En effet, après avoir questionné les
commerçants, nous apprenons qu’il n’est pas rare que ces derniers dépannent les habitants
lorsqu’ils ne peuvent pas payer. L’entraide est à nouveau très forte, ces épiceries de quartier
qualifiées à de nombreuses reprises comme des « commerces sociaux ». Corinne nous dit «
Le centre commercial est primordial ici, ça nous permet d’aller acheter notre pain pas trop
loin, et ça apporte un peu de vie (…) il arrive que les commerçants nous dépannent, il faut le
maintenir ouvert ! »
Il existe quelques associations au cœur du quartier proposant des activités. Celle des
Resto du cœur est la plus représentative en terme de socialisation puisqu’elle permet, au-delà
de l’aide alimentaire, des activités pour les enfants (jusqu'à 12 ans) et les familles telles que
des baptêmes de BMX au vélodrome de Saint Quentin en Yvelines, des spectacles, du théâtre,
et des sorties aux parcs Saint Paul et Astérix. Cet été, l’association a mis en place des actions
Figure 9 : Zone commerciale du Bois de l'Étang [4]
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jeunes pour les 11-14 ans, qui sont des camps de « copains de vacances » (base de SQY) avec
des jeunes du Portugal et Espagne mais aussi la journée des oubliés des vacances pour les 6-
11 ans, et quelques actions ponctuelles, comme par exemple, l’inscription de 3 jeunes du
quartier pour assister au JO de Londres. De plus, Raymond et Françoise disent « le bénévolat
se fait avec plaisir, d’ailleurs c’est ce qui m’a sorti de l’alcoolisme (…) » des témoignages
qui montrent une nouvelle fois la solidarité et le dévouement des habitants les uns pour les
autres.
Durant nos visites, nous avons pu observer, que ce soit à la gare ou au Bois de l’Etang,
un panneau d’affichage numérique communiquant les services mis en place par la commune
auprès des habitants.
En effet, les habitants ont accès à de nombreux ateliers tels que :
des séances de révision pour les examens (brevet/bac), l’accompagnement pour
l’orientation scolaire ou encore une aide à la recherche d’emploi organisé par la
MIRE ;
dans le domaine de la santé : vaccination gratuite, trajet A/R gratuit à la PMI de
Maurepas ;
dans le domaine de la culture : visionnage de film au Scarabée gratuit, concert ;
dans le domaine sportif : entraînement pour les 10/15ans de basket, 2h le samedi matin
au gymnase de la Fraternité
Ces services ont été développés pour permettre aux habitants de s’intégrer de la meilleure
manière qui soit et d’occuper la jeunesse de la ville. Cependant, lors de nos entretiens, les
habitants du quartier nous en ont très peu parlé et ne sont pour certains, pas au courant de ces
dispositifs.
Figure 10 : Panneau d'affichage numérique
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Finalement, nous retenons qu’il règne une forte cohésion naturelle entre les habitants
et le voisinage, beaucoup d’entraide et de partage. Corinne dit « Ici il est possible de faire à
manger pour les habitants en difficulté, il y a une certaine entraide qu'il faut maintenir et
alimenter (…) les jeunes portent les courses des personnes âgées, et quand il y a un mariage
c’est la moitié du quartier qui est invitée ». La solidarité est alors la meilleure alternative aux
difficultés, et dans ce quartier les habitants l’ont bien compris.
b. … qui s’avère limité
Cependant, l’espace de socialisation qu’est le quartier du Bois de l’Étang n’est pas
sans limites. En effet, au fil du temps et des mutations de son environnement, il perd peu à
peu sa dimension et son ambiance de village. Cette ambiance particulière dépeinte par tous
les habitants que nous avons interrogé, l’expriment avec la notion de solidarité, alliant respect,
entre-aide et contact entre eux. Mais plusieurs choses viennent bouleverser ce sentiment
universel.
Dans un premier temps, il n’existe pas de véritable espace proprement identifié comme
un lieu de rencontre permanent dans le quartier où les habitants, de tout âge, sexe, religions,
origines et catégories sociales, puissent se rencontrer et échanger, à l’image de la place
publique du village traditionnel. Un jeune homme de 20 ans spécifie qu’ « y a rien ici, y a pas
de resto et c’est mort ». Ces propos illustrent le fait qu’il n’existe pas de lieu où se retrouver
entre amis à proximité du quartier et qui créerait de l’animation dans ce dernier. D’autre part,
bien que la mosquée se constitue en un véritable espace de rencontre et de vie du quartier,
comme vu précédemment, elle exclut les habitants non pratiquants de par sa dimension
religieuse. Ainsi, seuls les habitants musulmans du quartier bénéficient d’un espace où se
retrouver. De plus, l’animation qu’elle crée dans le quartier ne dure que le temps d’un après-
midi.
Les nombreuses aires de jeux présentes dans le quartier jouent aussi un rôle d’espaces de
rencontre, mais leurs usages limitent les échanges possibles aux familles avec de jeunes
enfants. Qui plus est, ces espaces étant surtout utilisés par les femmes, elles ne constituent pas
des lieux de rencontre universels.
Pour permettre la rencontre et la création de lien entre les habitants, des évènements
sont nécessaires, à la manière des fêtes de village où tous les habitants se retrouvent. Mais
bien que de tels événements aient pu avoir lieu par le passé, aujourd’hui plus aucun ne
subsistent pour les habitants, « Avant il y avait le bal des pompiers et la fête du quartier »
nous informe Jacques un commerçant.
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Une habitante ajoute « avant il y avait la fête des voisins qui était organisée par DOMAXIS,
mais ils ont arrêté de la faire car les gens faisaient leurs courses », Jean responsable secours
populaire complète « c’est normal que tout s’arrête, les gens laissaient leurs enfants seuls »
A travers ces propos, une nouvelle explication potentielle du déclin du sentiment de village
nous est donnée. Les incivilités pratiquées par des habitants du quartier viennent perturber le
respect mutuel. Ces incivilités sont nombreuses au sein du quartier et ont déjà été abordées
précédemment, telles que, la pratique répandue du lancer de déchets par les fenêtres, dont un
membre du groupe a fait l’expérience lors d’un entretien au pied d’une tour, la mauvaise
utilisation des locaux poubelles, ainsi que la présence d’urine et de tags dans les parties
communes des bâtiments. Ces actes constituent une véritable nuisance pour le quartier, mais
ce n’est pas la seule existante.
Dans un second temps, le quartier du Bois de l’Étang est en proie à plusieurs autres
nuisances qui dérangent la tranquillité des habitants. Celles-ci sont en partie dues à
l’environnement dans lequel s’inscrit le quartier. Ce dernier est bordé par deux routes,
plusieurs voies ferrées, une zone d’activité et est traversé par des lignes à haute tension,
comme vous pouvez le voir sur la carte ci-dessous.
Figure 11 : Cartes des nuisances au quartier du Bois de l'Étang
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Une majorité des habitants interrogés a parlé des nuisances sonores qui provenaient de
la zone d’activité. Ils ont évoqué les dialogues entre les employés de la Société Yvelinoise de
Matériaux Enrobés (SYME) diffusés par haut-parleurs au volume important. « On entend tout
ce qu’ils se disent, on est même au courant de ce qu’ils vont manger ! » rapporte Nicolas.
Cette situation est insupportable pour les habitants, et quand bien même ils puissent s’en
accoutumer la journée, ces discussions se produisent aussi en plein milieu de la nuit, et ce
malgré une intervention de plusieurs habitants du quartier, venus leur demander d’arrêter. «
On vit à l’air du numérique, et ils ne sont même pas fichus de communiquer par talkie-walkie
! » complète-il. Ce dernier ayant son logement en face de la zone industrielle, il subit de plein
fouet les assauts des haut-parleurs. Lorsque cela se produit, il nous a raconté qu’il pointe un
laser sur la cabine de l’entreprise afin de faire cesser le tapage. La SYME est également
responsable d’autres nuisances dans le quartier. En effet, lors de nos visites nous avons parfois
pu sentir une odeur nauséabonde d’enrobé. De plus, les matériaux stockés produisent
énormément de poussière qui vient salir les façades des bâtiments ainsi que le linge que les
habitants font sécher sur leurs balcons.
Les habitants ont également fait part de la gêne occasionnée par une locomotive, lors
des travaux nocturnes périodiques réalisés sur les portions de voies en face du quartier. Le
trafic ferroviaire quotidien, le trafic routier soutenu sur les deux axes bordant le quartier, ainsi
que le passage important de poids-lourd sur la route le jouxtant au nord, renforcent un peu
plus les nuisances sonores que le quartier subit.
D’autre part, les lignes à haute tension qui traversent le quartier émettent un
grésillement continu auquel les habitants se sont cependant habitués. Ces derniers semblent
plus inquiets des effets sur la santé que produit une telle proximité avec ce genre d’installation,
à l’image de Nathalie, résidente du quartier depuis sa naissance, interrogée à la sortie de
l’école où sa fille est inscrite : « C’est pas tellement le bruit de la ligne à haute tension qui me
gène, ça on finit par s’y habituer, c’est surtout qu’on ne sait pas ce que ça fait sur la santé ».
Lors de nos entretiens avec les habitants du quartier, une nuisance revenait sans cesse
et faisait beaucoup parler d’elle. Chacun d’entre eux, sans exception, nous a parlé d’un groupe
d’une quinzaine de jeunes qui pose problème dans le quartier. D’après les habitants, ce groupe
est composé de jeunes hommes entre 14 et 25 ans, qui se retrouvent dans un local poubelle du
bâtiment 11. Ces jeunes sont responsables d’un tapage nocturne important dans le quartier. En
effet, plusieurs habitants se sont plaints des nuisances sonores provoquées par le volume de
leurs conversations et de leurs musiques, ainsi que celles issues de leur utilisation tardive des
aires de jeux et des terrains de football et de basketball. « Ils jouent tard dans la nuit au ballon
et les rebonds résonnent dans le quartier » explique une habitante.
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D’autre part, ce groupe de jeune s’adonne au trafic de drogues et ceci menace la
sécurité des habitants du quartier. L’un d’entre eux nous fait part de son inquiétude : « Pour
l’instant c’est un petit point de deal qui ne brasse pas beaucoup d’argent, mais il va grossir
et attirer plus de monde et les règlements de compte se feront à l’arme de guerre comme à
Marseille ! » Pour une autre habitante le danger de cette pratique réside dans l’attirance de
personnes extérieures au quartier qui ne respecteraient pas les lieux, ce qui amplifierait les
dégradations perpétrées par le groupe de jeune. En effet, la quinzaine de jeunes serait
responsable des dégradations des parties communes des bâtiments telles que les « tags », les
lampes cassées dans les ascenseurs.
Les habitants ont également expliqué que ces jeunes effectueraient des dégradations
sur les véhicules, comme des pneus crevés ou des vitres brisées, en représailles aux éventuelles
plaintes. Certains habitants ont même été agressés verbalement voir physiquement, à l’image
de Carlos, 80 ans raconte son agression : « Une fois, j'étais assis sur un banc en bas et j'ai
reçu un caillou sur la tête (...) je suis allé voir le jeune, et je lui ai dit, pourquoi tu fais ça ?
C'est pas bien de faire ça. Et après, d'un coup il y a eu pleins de jeunes, je ne sais pas par où
ils sont venus. Alors je suis rentré. »
« Ils font de la motocross à toutes allures dans le quartier : c’est super dangereux
pour les enfants ! » explique un père de famille inquiet pour son enfant. Ce comportement
inconscient sur les petites routes qui traversent le quartier s’est estompé récemment. Un article
paru dans Le Parisien le 23 mars 2017 explique la raison : « Un adolescent de 16 ans qui
conduisait une moto a trouvé la mort dans la soirée de mercredi (22/03/2017) à La Verrière,
après être entré en collision avec une voiture. Le choc est survenu peu avant 20 heures, avenue
des Noés. » [5]
Figure 12 : Dégradations d'un ascenseur
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Ce drame a marqué et touché les habitants du Bois de l’Etang. Plusieurs interrogés ont
expliqué que le conducteur de la voiture était connu dans le quartier pour sa conduite sportive
et dangereuse, et également pour ses problèmes psychologiques. L’adolescent qui conduisait
la moto avait grandi dans le quartier, et nous avons pu observer plusieurs affiches avec sa
photo disposées chez les commerçants et le centre socioculturel du quartier du Bois de l’Etang.
« La permanence de la police municipale à côté de la mairie ne se déplace plus la nuit
dans le quartier quand on se plaint du bruit, et le commissariat d’Elancourt ne prend plus en
compte nos plaintes ! » affirme une habitante. Les habitants se plaignent du manque de
considération et d’action de la part de la police. Nicolas raconte que lorsque la police fait ses
rondes dans le quartier, elle ne contrôle pas les bonnes personnes. Tout ceci génère un
sentiment d’insécurité relatif chez les habitants du quartier du Bois de l’Étang. Et bien que les
problèmes concernant ce groupe de jeunes se soient quelque peu estompés avec le temps,
l’image de « Chicago » que le quartier subissait jadis reste dans les mémoires des personnes
extérieures au quartier et lui confère une mauvaise réputation persistante. « Un de mes amis
n’ose pas venir me voir dans le quartier de peur que sa moto soit abimée » raconte Corinne.
Tous les habitants interrogés au cours de nos entretiens ont l’impression que leur quartier est
toujours vu comme « Chicago », alors que pour eux les choses se sont calmées.
Afin de nous faire notre propre idée sur le groupe de jeunes et de comprendre la raison
de leur comportement, nous sommes allés à leur rencontre. Au bâtiment 11, nous avons
rencontré une petite dizaine de jeunes, semblant être âgés d’une vingtaine d’année. Cinq
d’entre eux étaient dans un véhicule de fonction de la Croix Rouge, deux étaient bénévoles,
un chauffeur de bus et les deux autres sans emplois. Le sujet de l’emploi fût un des points clé
de notre entretien. En effet, ces jeunes se plaignaient de l’impossibilité de trouver du travail
près de chez eux « y a rien pour nous ici, y a pas de travail ni d’activité » explique l’un d’entre
eux. Pourtant, comme évoqué précédemment, plusieurs structures développées par la mairie
proposent des initiations aux entretiens d’embauche, à la rédaction de CV et de lettre de
motivation, disposant même d’un service proposant des emplois accessibles ne nécessitant pas
de formations particulières dans le secteur de La Verrière. Lorsque nous avons évoqué ces
ateliers avec le groupe de jeunes, ils ont affirmé ne pas avoir connaissance de ces dispositifs.
Ceci vient confirmer ce qu’une habitante dit à ce propos : « il y a des structures qui proposent
des emplois pour les jeunes, mais ils ne s’y intéressent pas assez pour en avoir connaissance.
Il y a bien des affiches mais il manque un médiateur pour les intéresser.»
Selon les habitants, il existe donc à la fois un manque dans la communication entre les
structures et les jeunes mais également un manque d’initiative de la part des jeunes. Nicolas
dit « moi à leur âge j’avais le permis et dès qu’on pouvait bouger sur Paris avec mes potes,
on le faisait ! » avant d’ajouter : « Aujourd’hui les jeunes ont tout mais ils n’apprécient rien,
ils sont fainéant et ne veulent plus bouger du quartier».
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Par ailleurs, le groupe de jeunes a également évoqué le manque d’activité mis en place pour
eux. En effet, si la maison de quartier propose des activités pour les enfants, les familles, et si
le gymnase propose des activités sportives, les jeunes entre 16 et 25 ans ne disposent d’aucune
structure leur proposant des activités.
Enfin, l’environnement familial est également à prendre en compte dans l’explication
de leur comportement. « Les parents ne font rien » révèle une habitante. Ce laxisme relatif
des familles de ces jeunes, qui peut être expliqué par une situation familiale compliquée,
comme l’absence d’un parent, permet une certaine liberté dans le comportement des jeunes.
De plus, certaines familles sont dans le déni et refusent de croire que leur enfant perturbe la
tranquillité du quartier, et ce malgré les nombreuses personnes venues leur en parler, parfois
avec des preuves en vidéo. D’autre part, un manque d’autorité de la part des parents a pu être
observé par les habitants. « Une fois, une maman a appelé son fils, qui trainait au bâtiment
11, pour manger et il l’a insulté en lui disant de le lâcher » raconté l’un d’entre eux. Pour
autant, le groupe de jeunes n’est pas le seul à manquer de respect dans le quartier. En effet,
Françoise rapporte que « les vieux insultent les jeunes, et parfois c’est pire que les jeunes ».
Quoi qu’il en soit, Corinne explique qu’elle avait réussi à obtenir du respect de la part du
groupe de jeunes en les respectant également « lorsque la musique est trop forte, je leur
demande de baisser le volume, sans m’emporter. Ça ne sert à rien de s’énerver, ça ne fait
qu’envenimer les choses. » et poursuit avec : « Les jeunes ne sont pas méchant, ils ont juste
besoin qu’on les écoute et qu’on leur montre de la considération ».
Lors de nos entretiens, le manque d’équipements et d'événements, l’existence
d’incivilités grossières et de nuisances, le manque d’initiatives des jeunes pour s’en sortir,
associés aux problèmes de communication sont révélés. Ainsi, l’espace de socialisation qu’est
le quartier du Bois de l’Étang trouve en ces différents points des limites qu’il convient de
dépasser pour redonner au quartier son esprit de village si cher à ses habitants.
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V. Retour d’expérience
Nous avons donc tenté, au travers de ce rapport, de transmettre le ressenti des habitants du
quartier du Bois de l’Etang sur différents sujets concernant leur quartier. Lors de ces
entretiens, nous avons oscillé entre les bons et les mauvais côtés du quartier, les habitants nous
dressant le portrait d’un lieu paradoxal. En effet, le quartier du Bois de l’Etang est décrit par
ses habitants comme un quartier où il fait bon vivre, constituant un véritable lieu de cohésion
sociale où se mêle entraide et partage. Cependant, cette belle description trouve ces limites
dans le comportement irrespectueux de certains habitants, notamment celui entrepris par le
groupe de jeune qui vaut au quartier une réputation de “Chicago”, ainsi que dans le manque
relatifs d’équipements, de services et d'événements. Un sentiment d’abandon est également
ressenti par les habitants à l'égard des différents acteurs du quartier, tels que la police et le
bailleur, et surtout vis à vis des politiques de la ville, dont les interventions et la
communication suscitent une attente particulière de la part des habitants. Malgré tout cela, les
habitants éprouvent un fort attachement à ce quartier, et pour cause, ils y résident pour la
plupart depuis sa construction dans les années 1970.
Le travail que nous avons fourni au travers de ce rapport permettra d’apporter la voix et les
besoins des habitants dans la phase de conception de projet qui suivra cette phase de
diagnostic. La confrontation de notre travail avec celui des autres groupes nous permettra
d’affiner les données que nous avons pu rassembler au cours de nos différents entretiens, afin
de définir aux mieux les besoins et les possibilités de réalisation du projet.
Nous avons clôturé tous nos entretiens par la même question : « Donnez-nous trois mots qui
qualifieraient le mieux le quartier du Bois de l’Etang selon vous ? », ainsi suivant les
réponses, et nos anecdotes, nous avons établis un nuage de mots. Celui-ci résume notre travail
de terrain et permet d’illustrer la représentation des habitants de leur quartier.
Figure 13 : Nuage de mots
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Annexe 1 : Guide d’entretien
Social Service, équipement Cadre de vie
Acteurs
Que pouvez-vous nous dire à propos de la mairie et de son intervention dans le quartier ?
Etes-vous au courant des projets dans la ville ? Quel est votre avis sur les projets ? Et comment en avez-vous été informé ?
Trouvez-vous l’intervention/la présence du bailleur (DOMAXIS) dans le quartier suffisante ?
Faites-vous parti d’une association ou en connaissez-vous une ? Même question concernant le centre socio-culturel ? Pourquoi ce choix ?
Trouvez-vous que leurs actions sont satisfaisantes ?
Commerces
Où allez vous faire vos courses/shopping (alimentaires, vestimentaires…)?
Que pensez-vous des commerces du Bois de l’Etang / La Verrière?
Pourquoi? ● horaires ● proximité
Autres services
Où allez-vous pour vos soins?
Que pouvez-vous nous dire à propos des services de polices, pompiers ? Intervention satisfaisante ?
Où travaillez-vous ? Où êtes-vous scolarisé ? Où sont scolarisés vos enfants ?
L’établissement vous satisfait-il ? Est-il facile d’accès ?
Nuisances
Trouvez-vous que votre ville/quartier est propre?
● présence de poubelle ● service de collecte ● déchetterie ● décharge sauvage ● problèmes d’odeurs
Trouvez-vous votre quartier bruyant?
● trafics routiers ● tapages ● lignes à haute tension ● zone d’activité ● gare, voies ferrées ● chantiers
Que pouvez-vous nous dire sur la sécurité du quartier ? Pensez-vous que votre quartier est sûr ?
Avez-vous d’autres choses qui vous dérangent ?
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Voisinage
Comment définiriez-vous les relations entre les habitants du quartier?
A votre avis, comment est vu votre quartier par les autres habitants de La Verrière?
Comment trouvez-vous les autres quartiers de la ville?
Y a-t-il des événements organisés dans le quartier?
Trouvez-vous que cela manque ? Souhaiteriez-vous en avoir plus ? Et de quelle nature?
Quels sont vos projets de vie par rapport au quartier? Comment voyez-vous l’avenir de votre quartier?
Souhaitez-vous déménager ? Pourquoi ?
Loisirs
Que faites-vous pour vous divertir à La Verrière ? Où allez-vous pour vous amuser? Utilisez-vous les structures mises à votre disposition ? Pourquoi ?
● gymnase, city-stade… ● Scarabée, médiathèque ● Centre socio-culturel
Est-ce que vous vous retrouvez avec des personnes dans des lieux extérieurs (bars, resto, tabac/pmu) ?
Mobilité
Est-il facile de se déplacer dans la commune et alentours ?
● transport en commun ➔ fréquence, proximité ● voiture ➔ parking suffisant? ● piéton ➔ sécurité? dimensionnement? ● cycliste ➔ offre piste cyclable?,
dimensionnement?
Architecture et paysage
Où sont localisés les espaces verts autour de chez vous ? Qu’en pensez-vous ? Les utilisez-vous ?
● Etang des Noës, parc MGEN ● Pique-nique, balade, jeux...
Que pouvez-vous nous dire sur votre logement? ● superficie, espace ● charges et loyer ● ressenti sur l’extérieur ● ressenti sur l’intérieur (vétusté?) ● confort thermique, acoustique ● fonctionnalité ● sécurité au niveau de la cage d’escalier
(digicode)
Répond-t-il à vos attentes?
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Annexe 2 : Affiche
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Bibliographie & webographie
Isabelle DANIC (2006). La notion de représentation pour les sociologues. Premier aperçu.
ESO, n°25 ; décembre, page 29
Patrick NORYNBERG (2011). Faire la ville autrement 2e édition. Gap et Yves Michel, 171
pages
Yves GRAFMEYER et Jean-Yves AUTHIER (2015). Sociologie urbaine. Paris et Armand
Colin 128, 126 pages
[1] Site du CESSMA, http://www.cessma.univ-paris-diderot.fr/spip/php?article228 , consulté
le 11/05/2017
[2] Site de la commune de Saint-Quentin-en-Yvelines, http://www.museedelaville.sqy.fr/ville-
dart-et-dhistoire/le-musee-vous-raconte-la-ville/histoire-des -quartiers/la-verrière-le-nouveau-
visage-du-bois-de-letang/, consulté le 11/05/2015
[3] Site des mosquées, http://mosquées.fr/mosquee-la-verriere/, consulté le 12/05/2017
[4] Site googlemap, https://www.google.fr/maps/, consulté le 12/05/2017
[5] Site du Parisien, http://www.leparisien.fr/la-verriere-78320/la-verriere-un-ado-a-moto-
mort-lors-d-une-collision-avec-une-voiture-23-03-2017-6788418.php, consulté le 11/05/2017