Drug City- Un espace de consommation de stupéfiants en ville de Lausanne
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DRUG CITY
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DRUG CITY Un espace de consommation de stupéants en ville de Lausanne
Marco NeriProf. Vincent KaufmannProf. Yves WeinandProf. Hani Buri
Expert Fred Hatt
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Tables Des maTIeRes
Poitiqu sui n tièr d drogu histoirepolitique des quatre piliersacteurs politiques
Pc dn ociété
mise en œuvresyndrome de nimby capacité d’action
epc d conotion
espaces publicshistoiresituation Suisseexemple de Genèveexemple de Bienne
sitution lunnoi
contextepolitique cantonale ville de lausanneprojet municipal de 2007
Toxicon
dénitionconsommateurs de drogues illégalesart de vivre
Concuion
projet
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PROblemaTIQUe
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Problématique 10
Les locaux d’injection sont des centres légalement approuvés,où l’on permet aux consommateurs de drogues intraveineuses
de s’injecter, sous supervision médicale, dans un environne-ment protégé, hygiénique et moins opressant que la plupartdes lieux publics.
Ces structures ont vu le jour au milieu des années 1980. A cette époque, la Suisse est dépassée par les problèmesde drogues. La création du quatrième pilier (réduction des
risques) dans la loi des stupéants (LStup), dont font partieles locaux d’injection, a dès lors permis, non seulement,d’améliorer de manière signicative l’état de santé des toxi-comanes, mais aussi, de réduire les dommages associés auxdrogues intraveineuses.
D’un point de vu économique, les locaux d’injectionprésentent également des atouts non négligeables. Ces espaces
ont ainsi réduit considérablement les coûts liés aux soins ainsique les frais de justice.
Actuellement, si les problèmes liés aux drogues sontmoins visibles que dans les années 1980, ils n’en demeurentpas moins existants. On dénombre en Suisse près de 30’000toxicomanes. Et bien que toutes les villes soient touchées par
le phénomène, seules quelques municipalités ont aménagéun local d’injection. Lausanne, par exemple, compte près de1’500 toxicodépendants mais aucun local d’injection.
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Il est question dans cette étude, d’une part, decomprendre les raisons politiques, éthiques, morales et
sociales d’une telle situation et, d’autre part, de déterminer lerôle que l’architecture peut y jouer.
Comment doit être conçu un édice destiné à laconsommation de drogue ?
Quel rapport entretient-il avec la ville ? Où se situe-t-il ?Doit-il être dissimulé ou, au contraire, clairement
visible ?Quels sont les différents services qu’il doit proposer?Est-ce que seuls les consommateurs de drogues
peuvent bénécier de ses services ou doit-il être un espace derencontre et d’intégration ?
Problématique 11
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chapitre I POlITIQUe sUIsse eN maTIeRe De
DROGUe
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La politique Suisse en matière de drogue se fonde, commedans la plupart des pays industrialisés, sur la Convention dela Haye de 1912. Cette convention établit la prohibition deproduits stupéants à un usage autre que médical.
En 1924, la Suisse va adopter la première loi fédérale surles stupéants et interdire ainsi la consommation de subs-tances tels que l’opium, l’héroïne, la morphine et la cocaïne. Toutefois, la loi n’est pas bien dénie. En effet, elle appliqueles mêmes sanctions juridiques aux traquants et aux consom-mateurs. Cette loi va subir des révisions partielles en 1951 et1968 et avoir une approche plus répressive pour combattre leéau de la drogue.
Dans les années 1970, la drogue va se populariser ettoucher un nombre chaque fois plus important de personnes.Les infractions à la loi sur les stupéants se multiplient eten 1972 un consommateur d’héroïne meurt d’une surdose àZurich.1
Le gouvernement réagit en 1975. La loi fédérale sur lesstupéants (LStup) va subir une nouvelle révision et intégrer
la prévention et la thérapie dans la politique nationale. Lemodèle des trois piliers (prévention, thérapie, répression) estalors élaboré pour prévenir les problèmes de santé liés à la
toxicomanie. Il est aussi un moyen pour maintenir le respectdes lois, l’intégrité de la société et de forcer les toxicomanesà prendre le chemin de l’abstinence. Concrètement, cela setraduit par des propositions de thérapies et de traitementspour dépasser la dépendance et ramener les toxicomanes surla « bonne » voie. Le but n’est plus seulement de punir, maisd’offrir également un traitement thérapeutique aux consom-
mateurs de drogues tout en effectuant de la prévention. Larépression n’est de mise que lorsque les individus déviantsrefusent d’intégrer les thérapies.2
Pénalement, il y aura une distinction entre lesconsommateurs et les traquants. La loi alourdit les peinesinigées aux traquants mais allège celles qui touchent lestoxicomanes.
Hitoir
Politique Suisse en matière de drogue 14
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« punir, guerrir, prévenir »
La politique Suisse en matière de drogue
Cette politique basée sur l’abstinence de substancespsychotropes a néanmoins peu de succès auprès despersonnes dépendantes. La situation en Suisse est de plusen plus difcile et la drogue devient un problème de société
majeur. Certaines villes suisses sont dépassées par lesproblèmes liés aux stupéants et à partir de 1987, les scènes
ouvertes font leur apparition. L’opinion publique est alorschoquée par l’état effroyable dans lequel se trouvent lespersonnes dépendantes. A leurs yeux cela représente un desproblèmes majeurs de la Suisse.3
Pourcentage des personnes ayant le droit de vote qui considèrent les drogues comme l’un des cinq problèmesmajeurs de la Suisse
Source : gs.bern 2004 ; Spinatsch et Hoer 2004:29
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Avec l’apparition du virus du sida, la situation destoxicomanes se détériore encore. Les toxicomanes injecteurs
sont fortements touchés par l’épidémie, à cause de la pratiquetrès répandue du partage de seringues. Les professionnels dela santé craignent un rapide essor de la maladie par l’inter-médiaire de la prostitution des personnes toxicomane que le virus se propage dans la population globale. En l’absence de vaccin, il devient urgent de trouver une solution pour dimi-nuer la propagation du sida dans le milieu des consommateurs
injecteurs. En effet, le nombre de décès liés à la consomma-tion de drogue ne cesse d’augmenter.4
Nombre de décès liés à la consommation de drogue et de décès liés au sida chez des personnes pour qui la voie d’inection présumée était l’injection de drogue.
Sources : données FEDPOL et OFSP
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décès liés à la drogue décès liés au sida, pour lesquels on estime que c’est l’injection qui en est la cause
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La politique mené jusque là, basé sur l’abstinence et larépression, ne fait qu’aggraver la situation des consomma-
teurs. En effet, la plupart des toxicomanes intensient leurconsommation de drogue et se retrouvent toujours plus enmarge de la société. Par crainte de se faire dénoncer puisenfermer, ils ne fréquentent plus les services médicaux etleur situation et ainsi que leur état de santé ne cesse de sedétériorer.
Les professionnels de la santé souhaitent pouvoir enca-
drer les consommateurs de drogues et leur permettre d’avoiraccès à des seringues stériles. Ces actions doivent fonctionnersur la base de l’anonymat (actions à bas seuil) et dans les lieuxde vie des consommateurs. Cette solution est soutenue par lesmilitants du travail social, le secteur médical et thérapeutique.Ces actions seront menées localement dans les villes les plustouchées tels que Zurich, Berne et Bâle, et en désaccord avec
la politique nationale répressive.Ces coalitions locales vont mener un véritable bras defer avec les autorités pour développer ces projets pionniers.Ils vont non seulement distribuer des seringues stériles, maisaussi développer des activités sociales. Ils vont mettre àdisposition des dortoirs d’urgence, des logements, des servicesd’emploi, des locaux d’injection et développer la réinsertion
sociale.Les premiers projets sont nancés avec les moyens desassociations privés. Ils permettent de démontrer l’utilité del’encadrement médical et social des consommateurs actifs.Les résultats sont là : cet encadrement a permis de réduirede manière signicative les contaminations par VIH et les
décès dus à la drogue. Mais cela a surtout permis de faire
pression sur le gouvernement pour qu’il adopte cette nouvelleapproche en matière de toxicomanie. Des mesures à tous lesniveaux vont être prises et désormais, les cantons, les profes-sionnels de la toxicomanie et l’ofce fédéral constitueront unsoutien nancier aux services à bas seuil. Cela va permettre decontribuer à stabiliser la situation et favoriser la réduction desrisques.5
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En 1989, la Commission fédérale publie un rapportdans lequel elle recommande les mesures visant à prévenirla consommation de stupéants et préconise également lesmesures de prévention du sida qui n’implique pas l’abstinencepour le toxicomane. En ce qui concerne la répression, lerapport préconise la lutte contre les traquants et le blanchis-
sement d’argent.6Deux ans plus tard, le gouvernement suisse adopte
un nouveau programme en vue de diminuer les problèmesde drogue appelé « ProMeDro ». Ce programme s’étend à
l’échelle nationale et prévoit l’introduction du modèle desquatre piliers : la prévention, la thérapie, la répression et laréduction des risques.
Cette nouvelle approche ne va pas faire l’unanimité. Despartis politiques sont encore sceptiques quand à cette nouvellepolitique. Ils craignent qu’une politique basé sur la réductiondes risques ne mette en danger les thérapies, que les toxico-manes ne soient plus motivés à entreprendre de cures. Seloneux, les consommateurs de drogues ont avant tout besoind’une main forte qui les dirige. Une autre partie du gouverne-
ment pense, au contraire, que la solution aux problèmes seratrouvé avec la légalisation de tous les stupéants. En 1993,une première initiative populaire revendique une politiqueaxé sur l’abstinence et en 1994 une autre initiative demandela légalisation de tous les stupéants. Ces deux initiatives sontnalement rejetés pas le Conseil fédéral.7
Politique Suisse en matière de drogue 18
« La drogue et l’abus de drogues seront encore longtemps présents dans notre société.
Mais cela ne signie pas que nous devons capituler face à ce phénomène. La répression
à elle seule ne saura résoudre ce problème, tout comme la libération, quelle que soit sa forme. La réponse au problème de la toxicomanie (…) doit être double. D’une part, il
faudra une politique de santé qui agisse contre les dépendances au sens large, et ce avec
une aproche positive et dynamique. D’autre part, il faudra admettre que la drogue et
le sida sont des phénomènes sociétaux. Mais la “société“ n’est pas un être anonyme,
c’est nous tous – y compris les toxicomanes. »
Huber, Irrwegewe und Auswege. Anmerkungen zur schweizerischen Drogenpolitik 1992
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Cette politique sera aussi indirectement aprouvée parla population en 1997 et 1998. En effet, cette dernière rejette
consécutivement deux initiatives populaires « Droleg » et« Jeunesse sans drogue » à plus de 70%.8
Politique Suisse en matière de drogue 19
Initiative populaire « jeunesse sans drogue »votations du 28 septembre 1997
Sources : Oce édéral de la santé publique (OFSP)
non : 1’314’060
oui : 545’713
Initiative populaire « pour une politique raisonnable en matière de drogue » (Droleg)votations du 29 novembre 1998
Sources : Oce édéral de la santé publique (OFSP)
non : 1’290’070
oui : 453’451
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Grâce à cette nouvelle politique, la situation sociale etsanitaire se stabilise. Les délits liés à l’acquisition de drogue
régressent, les scènes ouvertes diminuent et les contamina-tions par VIH ainsi que les décès dus à la drogue baissentfortement. Toutefois, ProMeDro continue de faire face à desproblèmes tant au niveau individuel que collectif. En effet,on estime à 30’000 le nombre de toxicomanes mais leurconsommation a changé depuis les années 1980. Ainsi, laprise de héroïne stagne alors que la cocaïne, et la polyconsom-
mation (alcool, drogues, médicaments) ne cesse d’augmenter.La consommation de drogues « récréatives » liés au milieu« techno » fait aussi l’objet de préoccupations.9
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La politique suisse actuelle en matière de drogue a commeossature le concept développé par l’ofce fédéral de la santépublic qui naît dans les années 90 et que l’on nomme lesquatre piliers : prévention, thérapie, réduction des risques etrépression. Ces différents secteurs travaillent aujourd’hui en-semble. Il existe ainsi des relations verticales entre Confédéra-tion et les divers acteurs et des relations horizontales entre lescantons, les communes et d’autres acteurs.10 Toutefois, toustravaillent sous la tutelle de la Confédération, car c’est elle quiénonce les grandes lignes de la politique en matière de drogue.
Poitiqu d qutr piir
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Dans les années 1970, la drogue est un problème qui touchede plus en plus de gens. Pour lutter contre l’augmentation dunombre de toxicomanes, le gouvernement fédéral va utiliserla prévention primaire. En renforçant les facteurs de protec-tion, l’état souhaite ainsi éviter que de nouvelles personnesne sombrent dans la consommation de stupéants. Mais laprévention fonctionne mal et le nombre de consommateursde drogues continue d’augmenter sérieusement.
La prévention est donc renforcée et son approchechange. Le but n’est alors plus seulement d’empêcher unepremière consommation de drogue, comme auparavant,mais aussi de prévenir les problèmes de santé et d’intégrationsociale et d’éviter que les problèmes de consommationse répercutent sur la société en prenant bien soin que lestoxicomanes ne passent d’une simple consommation à une
consommation dite abusive ou dépendante.Depuis les années 1990, les responsables de la préven-
tion ont élaboré une stratégie qui intègre la prévention dansle quotidien. Désormais, il ne s’agit plus de se concentreruniquement sur l’environnement des toxicomanes maisd’élargir le champ à un maximum de gens. Pour y parvenir, lesprofessionnels utilisent tous les réseaux de la vie sociale. Ilssont en outre aidés dans leur mission par des acteurs naturelstels que les parents, les professeurs, les formateurs, etc.
Actuellement, les problèmes liés aux drogues et auxdépendances ont changé. En effet, la consommation d’hé-roïne est en baisse mais par contre les jeunes consomment deplus en plus d’alcool, de tabac et de cannabis.11 Cependant,ce changement d’attitude ne doit pas être perçu comme
une amélioration étant donné que la prévention consiste enpriorité à prévenir les problèmes de santé. Pour s’adapter auxnouvelles dépendances, les professionnels de la préventionont élaboré une approche dite triangulaire se basant sur lapersonne, l’environnement et les produits.
l prévntion
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La thérapie a été intégrée dans la révision de la loi sur lesstupéants en 1975. A cette époque, les autorités tentent deconvaincre les toxicomanes à entreprendre des thérapies.Deux alternatives leur sont alors proposées : commencer unethérapie ou se retrouver en prison. Un traitement leur offre lapossibilité de s’acquitter de leur dépendance. Mais les taux deréussite sont faibles et seulement 20% des toxicomanes arri- vent à reprendre une vie basée sur l’abstinence.12 Les autres nedésirent simplement pas arrêter ou reprennent leur consom-mation une fois le traitement ni.
Depuis cette époque, les thérapies ne consistent plus enun simple traitement standardisé basé sur l’abstinence, maisoffrent également des prestations variées aux personnes quinécessitent de l’aide. La dépendance n’est plus le seul objectif des traitements, la réinsertion sociale en fait aussi partie.Désormais, les thérapies prennent en compte la précaritésociale, les conditions de logement, le chômage et l’endette-ment. Cette nouvelle approche a permis de réduire les décèsdus aux drogues jusqu’à près de 200 personnes par an.13
En Suisse, il existe une vaste palette de thérapies adaptésaux différentes personnes et à leur type de consommation.Elles peuvent par exemple prendre les clients entièrementà leur charge et les traiter hors de leur milieu de vie ou leuroffrir des mesures complémentaires. Les thérapies les plusutilisées sont les sevrages et la prescription de traitements desubstitution.
Les centres de sevrage proposent près de 2’000 places
dans différentes institutions. Un tel traitement dure enmoyenne entre six et douze mois.
La prescription de buprénorphine est un traitement peuutilisé car elle coûte très cher. Seul un petit groupe peut enjouir.
l thérpi
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Le traitement avec prescription d’héroïne est réservéaux personnes gravement dépendantes en butte à d’impor-
tants problèmes de santé et d’intégration social. Les résultatsmontrent que les traitements avec prescription d’héroïne ontune inuence positive sur le consommateur. On a observéune baisse massive de la délinquance liée à la drogue. Letraitement est ancré dans la loi depuis octobre 1998 et faitdésormais partie des thérapies reconnues.
La prescription de méthadone existe depuis le milieu
des années 1970, mais ce n’est que à la n des années 1980qu’elle va être accessible dans les associations à bas seuil etdevenir le traitement le plus utilisé par les toxicomanes. Prèsde la moitié des consommateurs actifs suivent un traitementavec prescription de méthadone. Cette thérapie leur permetde combler le manque mais avant tout de mener une vie« normale » et d’être mieux intégrer dans la société. On
dénombre aujourd’hui en Suisse un total de près de 16’000consommateurs de drogues en traitement.14
Nombre de traitements à la méthadone en Suisse
Source : OFSP/act-ino 2002
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Au milieu des années quatre-vingts, nous assistons à unesituation sans précédant dans le milieu de la drogue. C’estl’époque des scènes ouvertes. Les consommateurs de droguesdures vivent dans des conditions physiques, psychiques etsociales déplorables. Le taux de décès par overdose bat tousles records et l’arrivée du virus du sida n’arrange en rien cettesituation préoccupante. La population toxicomane est forte-ment touchée et on craint le pire.15
Il existe alors des services d’aide tels que les thérapiesmais ils sont très peu fréquentés car ils ne correspondent pasà la demande des consommateurs de drogue. En fait, seulsceux qui désirent franchir le pas et atteindre l’abstinenceacceptent cette aide.
Des institutions « à bas seuil » vont être crées. Il s’agit
d’organisations qui accueillent les consommateurs sansaucune contrepartie. Elles acceptent l’idée que certainsconsommateurs de drogue sont incapables, momentanémentou durablement, de stopper leur consommation. Leur but estde prendre contact avec le consommateur, faire en sorte qu’ilne contracte pas de maladies, le réintroduire dans la sociétéet, indirectement, réduire les préjudices sociaux à l’égard dela société. Les mesures de réduction de risque n’inuencentdonc pas la consommation, elles baissent uniquement lesrisques et évitent les marginalisations, ceci an que lestoxicomanes qui le désirent puissent en nir un jour avec leur
dépendance.Pour certains consommateurs, la toxicomanie représente
une phase délicate. En effet, leur état de leur vie est constam-
ment en danger. Ils évoluent dans des conditions déplorables(manque de nourriture, hygiène insufsante, ect.), ils sonten proie à des maladies infectieuses telles que le sida et leshépatites B et C et risquent sans cesse une surdose mortelle.
l réduction d riqu
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An de rendre la vie des toxicomanes plus digne, lesinstitutions « à bas seuil » vont développer de nombreux
projets : distribution de seringues propres, mise à disposi-tion de locaux bénéciant de bonnes conditions d’hygiène,consultations à l’attention des enfants de toxicomanes et, danscertains cantons, offre d’emplois et de logement.16
Ces différentes opérations sont souvent acceptéespar le grand public, toutefois certaines propositions sontconfrontées à la critique du voisinage immédiat. Ce refus
du voisinage peut retarder ou parfois même mettre en périlcertains projets.17
Ces différentes actions ont considérablement amélioréle niveau de vie des toxicomanes. Ils ont permis en outrede réduire les coûts sociaux engendrés par les drogues etde rendre les problèmes moins visibles pour la population,laquelle cultive souvent un certain mépris mêlé d’effroi et
d’incompréhension à l’égard des toxicomanes.
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La répression est le plus vieil outil utilisé par le gouvernementpour lutter contre le éau de la drogue. Au début, la loi ne fai-sait pas de différence entre consommateurs et les traquants. Tous deux étaient mis au même niveau sur le plan pénal. Avecles problèmes des années 1990, des organisations se rendentcompte que la répression telle qu’elle est menée n’est pas unesolution. Les toxicomanes sont totalement marginalisés etl’opinion publique en a peur.
Depuis, la loi a été modiée et la lutte contre le trac, lecrime organisé et le maintient du calme public apparaissent àprésent comme les objectifs prioritaires en matière de drogue.
La police traque donc en priorité les passeurs, lestraquants et les producteurs. En quatre ans, les organesde contrôles aux frontières ont recensé plus de 4800 casde contrebande de drogue. Cela permet de faire des saisiesd’argent très élevées. On les chiffre aujourd’hui en dizaines demilliers de francs par an.18 La police a également comme tâchede faire respecter l’ordre en milieu urbain pour éviter queles problèmes de drogues ne deviennent trop visibles. Toutrassemblement de toxicomanes est ainsi rapidement appré-hendé par les forces de l’ordre an de prévenir un quelconquetrouble à l’ordre public et de ne pas nuire à l’image de lamunicipalité.
Les toxicomanes qui ne respectent pas la loi sur lesstupéants font l’objet de poursuites pénales mais on privi-légie une approche pondérée. En effet, l’accent est mis sur lasanté publique et non plus sur la répression.
Parfois, certaines peines sont suspendues pour donnerlieu à des mesures thérapeutiques. Les autorités signalent lestoxicomanes aux services sociaux pour qu’ils reçoivent untraitement adéquat. Cette collaboration permet non seulementd’aider les consommateurs mais aussi de lutter plus efcace-ment contre les problèmes liés aux stupéants.19
l réprion
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Cette lutte est mené par les cantons mais est secondéepar la Confédération qui s’occupe principalement des
problèmes à une échelle internationale.20
Nombre de de saisies d’héroïne et cocaïne en kilogrames
Sources : données FEDPOL
1 9 9 8
1 9 9 9
2 0 0 0
2 0 0 1
2 0 0 2
2 0 0 3
2 0 0 4
2 0 0 5
2 0 0 6
2 0 0 7
400
300
200
100
0
héroïne
cocaïne
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La politique en matière de drogue se base sur la loi sur les stu-péants (LStup) de 1975. Les acteurs utiles à faire fonctionnercette loi appartiennent aux trois niveaux de l’état : Confédé-ration, cantons et communes. En plus de ces trois acteurs, ilexiste une multitude d’organisations et d’institutions activesdans le domaine de la drogue.
La confédération assume des tâches en rapport avec lasanté public, l’interdiction de drogues et se charge de la colla-boration internationale. Toutefois, son rôle dans la politiquenationale est principalement d’encouragement, d’animationet de coordination vis-à-vis des autres acteurs. Sa positionstructurelle lui permet d’avoir une vue d’ensemble national etune perspective internationale.21
l ctur
« 1 La Confédération encourage, par l’octroi de subventions ou par d’autres mesures,
la recherche scientique sur les effets des stupéants, les causes et les conséquences de
leur abus et les moyens de le combattre.
2 Le Conseil fédéral dénit les modalités relatives à l’octroi et au calcul des subven -
tions et en xe le montant.
3 La Confédération prête ses services aux cantons et aux organisations privées pour
l’exécution de la loi. Elle crée, notamment, un ofce de documentation, d’information
et de coordination et encourage la formation du personnel spécialisé dans le traitement
de personnes dépendantes. Le Conseil fédéral en règle les modalités. »
Loi fédérale sur les stupéants et les substance psychotropes, art. 15c, LStup
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Politique Suisse en matière de drogue 31
Les cantons sont les principaux acteurs en matièrede toxicomanie. Ils assument concrètement les mesures
relatives aux questions policières, judiciaires mais aussi dela santé public. De plus, ils s’occupent aussi des problèmesde prévention et de réduction des risques. Ils en supportentnancièrement les charges. Les cantons ont énormement deresponsabilités mais ils disposent d’une grande autonomiedans la mise en œuvre de leur politique. La Confédérationsurveille tout de même leurs actes.22
« 1 Les stupéants sont soumis au contrôle institué par la présente loi.
2 Ce contrôle est exercé:
1. à l’intérieur du pays, par les cantons sous la surveillance de la Confédération;
2.12 à la frontière (importation, transit et exportation) et dans les entrepôts douaniers
et dépôts francs sous douane, par la Confédération. »
Loi fédérale sur les stupéants et les substance psychotropes, art. 29, LStup
« 1 Pour prévenir l’abus des stupéants, les cantons encouragent l’information et les
consultations et créent les institutions nécessaires à cet effet.
2 Les cantons pourvoient à la protection des personnes dont l’état requiert un
traitement médical ou des mesures d’assistance en raison d’un abus de stupéants et
favorisent la réintégration professionnelle et sociale de ces personnes.
3 Les autorités compétentes peuvent déléguer certaines tâches et attributions à des
organisations privées.
4 Les cantons peuvent interdire l’acquisition de stupéants. Ils notient leurs décisions
à l’Ofce fédéral de la santé publique. Celui-ci en informe les autorités sanitaires des
autres cantons, à l’intention des médecins et des pharmaciens.
5 Les cantons soumettent à une autorisation spéciale la prescription, la dispensation et
l’administration des stupéants destinés au traitement des personnes dépendantes.
6 Lorsque, du fait de sa dépendance, une personne pourrait constituer un danger pour la circulation publique, le service qui en a connaissance avise l’ofce compétent en la
matière. »
Loi fédérale sur les stupéants et les substance psychotropes, art. 15, LStup
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Les communes n’ont pas un rôle explicitement dénidans la loi des stupéants. Elles travaillent avec les cantons
qui leur lèguent certaines tâches. Les communes sont lespremières responsables de l’implantation et du fonctionne-ment de services pour les toxicomanes. Les plus actives sontsouvent les villes parce qu’elles sont les plus touchées par lesproblèmes de drogue. Elles en assument d’ailleurs une grandecharge nancière.
En plus de la confédération, des cantons et descommunes, il existe depuis les années 80 une multitude d’or-ganisations qui travaillent dans le domaine de la toxicomanie.Elles travaillent avec les acteurs étatiques qui leur délèguentdes tâches. Ces acteurs sont d’une grande importance pourlutter contre les problèmes de dépendances.
Tous ces acteurs mènent à différentes échelles une luttecommune contre les dépendances. Leur réussite est forte-ment dépendante de l’harmonisation du groupe. Il est doncindispensable d’avoir de bonnes relations verticales entre laConfédération, le canton et la commune mais aussi de bonnesrelations horizontales entre les différents acteurs du mêmeniveau. Toutefois, il ne faut pas oublier que c’est la société
entière qui doit faire face aux problèmes de consommation dedrogues.23
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chapitre II
PlaCe DaNs la sOCIeTe
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En Suisse, la Confédération applique le modèle des quatrepiliers. Ce modèle a aussi été plébiscité par le peuple quiadopte ainsi une politique d’aide sociale, médicale et demesures d’aide à la survie des toxicomanes. Il s’agit d’aiderles personnes dépendantes en leur proposant des services deréduction de risques. Ces espaces permettent aux toxicomanesd’être progressivement admis dans la société. En effet, enacceptant que des locaux soient construits dans la ville, onconsent que les consommateurs de drogues cohabitent avec lereste de la population. Ils acquièrent ainsi un « droit à l’espaceurbain 1» et ne sont plus considérés comme des vagabonds.
Pour une bonne fréquentation, les responsables desservices de réduction des risques se doivent d’informer lesclients potentiels de leur existence. Quant aux locaux, ceux-cidoivent être clairement visibles dans le milieu fréquenté parles consommateurs de drogues. Ces espaces permettent auxtoxicomanes de se retrouver dans un lieu où ils se sententen sécurité. Il s’agit de les protéger non seulement contre lefroid ou l’insécurité urbaine, mais aussi du regard désobligeantde certaines personnes. Les centres à bas seuil sont aussil’occasion pour les médecins et les professionnels du socialde travailler avec les toxicomanes. Pour le bien être de cesderniers, l’équipe d’un service de réduction des risques doitrespecter trois règles de base : l’anonymat, le principe dunon jugement et le principe du respect de l’autonomie desclients.2 Ainsi, ils éviteront de demander des coordonnéespersonnelles, de juger les clients sur leur apparence et leurspratiques de consommation. Si ces principes ne sont pas
respectés les clients risquent de ne plus utiliser les locaux. Etil faut en outre être aussi proche que possible du mode de viedes consommateurs de drogue. De leur côté les toxicomanesdoivent eux aussi respecter des règles à l’intérieur des locaux.3
mi n ouvr
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Place dans la société 37
Pour une utilisation efcace des services à bas seuil, lesite où ils se trouvent doit être adéquat. En effet, outre les
problèmes sociaux, il est important que ces espaces soientproches spatialement des lieux de vie des toxicomanes. Déjàdans les premiers projets pionniers de la n des années 1980,les travailleurs sociaux allaient à la rencontre des toxicomaneset les services de réduction des risques étaient installés sur leslieux même de consommation.4 Cela favorisait l’accessibilitéde leurs prestations à un maximum de gens. En effet, les
scènes ouvertes étaient des lieux « libres » ou les toxicomanesse réunissaient spontanément. La concentration de toxico-manes dans un endroit précis de la ville permettait ainsi unemeilleure efcacité des services de réduction des risques etévitait que les toxicomanes n’occupent toute la ville. Il étaitaussi plus facile pour les autorités de surveiller les toxico-manes et éviter les débordements dans l’espace public.5
Reste que la concentration de toxicomanes dans l’espaceurbain peut provoquer un vif rejet de la part de certainscitadins. Les services de réduction des risques qui incarnentle « droit à la ville » et l’intégration des toxicomanes dans la
société déclenche souvent des réactions hostiles. En effet,
ces locaux sont occupés par des personnes que l’on dit« marginales » et que la société ne souhaite ni voir ni avoirdans son voisinage.6 Il faut dire que les scènes ouvertes de lan des années 1980 ont fortement marqué l’opinion publiqueet certaines images sont aujourd’hui encore gravées dans lamémoire collective.
« Après des années d’odyssée de la « scène de la drogue » à travers les quartiers
de la ville, le Platzspitz semble être une solution acceptable – même s’il n’est pas
certainement la solution idéale. Pour la prévention du sida et les prestations de santé,
la concentration des personnes sur le Platzspitz est un avantage. Même avec un
investissement modeste en personnel, on peut susciter un grand effet. »
Das Zürcher Interventions-Pilotprojekt gegen Aids für Drogenabhängige
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À présent, certains secteurs de la société craignent quel’implantation de services pour consommateurs actifs ne
favorise la criminalité dans les quartiers où ils sont établis.Mais les craintes sont plus grandes. La simple présence detoxicomanes représente une nuisance, d’une part au systèmede valeur de la société, et d’autre part à l’image de la ville. Lestoxicomanes sont des déviants et doivent, soit s’adapter auxnormes soit disparaître.
Les relations dans la ville entre les personnes« normales » et « marginales » est problématique. Il s’agit dedeux secteurs dont les pratiques relatives à l’espace urbainsont diamétralement opposées. Les services de réductiondes risques qui représente ce groupe « marginal » sont ainsiconfrontés à la résistance de la société « normale » qui dénitce que l’on a le droit de faire et ne pas faire dans l’espace
public.7
« On la remarque, la présence de ces gens-là. Ca donne toute une agitation sur la
place. Et on les voit. De temps en temps, il y en a un qui s’endort devant une vitrine.
Je sais pas tellement pourquoi ils s’endorment ; parce qu’ils sont en manque ou en
extase ? On sait comment ils sont, les drogués. Ils ont l’aspect un peu bizarre. »
Président de l’association des intérêts de la place du Molard
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Bien qu’approuvés par les autorités suisses, les services de ré-duction des risques se confrontent souvent à des oppositions.Cette réaction a les caractéristiques du syndrome de NIMBY (not in my backyard).
En principe, les adversaires des projets ne sont pascontre la réalisation de services pour toxicomanes actifs maisils s’opposent à leur localisation. Les revendications ont lieuà l’échelle du quartier et parfois même au niveau de l’îlot. Ce
refus provient essentiellement des commerçants, des habitantset d’autres associations proches des locaux.
Les commerçants sont les plus fervents opposants auxservices de réduction des risques. En effet, ils craignent quel’implantation de ces espaces ne modie l’image du quartier etque cela se répercute sur leur chiffre d’affaire. Pour s’opposerà ces projets, les commerçants expriment leur méconten-tement dans le cadre d’associations dans lesquelles ils sontauparavant insérés. Celles-ci défendent leurs droits et leursintérêts. Pour y arriver, elles exercent une certaine pression surles responsables des services an de modier l’emplacement
de ces projets ou simplement stopper leurs activités. Pouravoir un plus fort impact, les associations de commerçantsn’hésitent pas à s’allier avec d’autres groupes.
La plupart du temps, les habitants des quartierss’opposent également à l’implantation de nouveaux servicespour toxicomanes. Ils craignent que ces locaux attirent ungrand nombre de toxicomanes dans le voisinage, provoquantainsi une hausse de la criminalité. Sans parler de la peur detomber sur des seringues usagées. Pour lutter contre ce climatd’insécurité, ils se regroupent et forment des associations de
quartier. Le rôle de ces associations est de prendre en comptele mécontentement des habitants et de faire pression sur lesresponsables du projet et notamment sur la Municipalité.Pour y parvenir, les associations vont jusqu’à publier desarticles dans la presse locale. Toutefois, contrairement auxassociations de commerçants, les habitants sont ouverts à lamédiation et au dialogue.
syndro d NImbY
Place dans la société 40
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Il existe un dernier type d’association qui est souventcrée pour une courte durée et uniquement en réaction à l’ins-
tallation de services de réduction de risques dans le quartier. Tout comme les deux groupes précédents, elle vise à mettrela pression sur les instigateurs des projets. Pour mener à bienleur combat, elles formulent les mécontentements de leursmembres qui sont souvent en relation avec l’image de la ville,la crainte des toxicomanes et les problèmes de sécurité. Cegroupe de gens est souvent formé à partir de connaissances
et de réseaux sociaux déjà existants : réseaux professionnels,amitiés, clubs de loisirs, ect.
Ces différentes structures inuencent de manière signi-cative la réalisation et l’implantation de services de réductiondes risques dans un quartier. Elles donnent aussi la possibilitéà des acteurs de s’exprimer sur la question des problèmes de
drogue, et de faire des revendications concrètes.8
Place dans la société 41
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Place dans la société 42
Les citoyens et les associations peuvent en vertu du droitadministratif se protéger contre l’action de l’état. En effet,il existe un ensemble de règles et de procédures qui permet-tent aux gouvernés de s’opposer aux gouvernants quand leurlibertés individuelles ou intérêts privés sont mis en danger.Selon Thierry Tanquerel, il existe deux procédures distinctesprévues par le droit administratif : les procédures adminis-tratives non contentieuses et les procédures administrativescontentieuses.9
Les procédures administratives non contentieusesconsultent le public avant le prononcé en première instance.En principe les autorités ne sont pas obligées de publier lesprojets de mise en place de services de réduction des risques.Mais comme le thème est sensible, les responsables de cesprojets pratiquent une stratégie ouverte. En effet, les quartiersconcernés sont consultés et le public a ainsi la possibilitéd’intervenir avant la décision nale. On constate que les
citoyens réagissent souvent par crainte. La drogue est un sujetqu’ils connaissent peu et qui les dérange. Pour éviter que lesprojets ne soient trop contestés, il faut travailler avec maindans la main avec la population et la tenir informer à chaqueinstant de l’avancée du projet. An de rassurer cette dernière,des entretiens entre les deux parties sont fréquemment orga-nisés.10 Toutefois, certains groupes continuent de s’opposer àces initiatives et utilisent le plus souvent des moyens tels quela pétition pour arriver à leur n. Mais leurs interventions ont
des effets relativement limités.
Cpcité d’ction
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Place dans la société 43
Les procédures administratives contentieuses sont aussiun moyen de protester contre l’implantation d’un service de
réduction des risques. L’opposition du public a lieu après leprononcé ofciel d’une décision et implique la constructionou le réaménagement de locaux. En effet, les riverainspeuvent contester l’octroi d’un permis de construire ou derénovation devant les instances compétentes. Cette oppositionconstitue un moyen important pour les acteurs de modierune décision déjà prononcée. Elle permet de suspendre ou
d’empêcher le début des travaux jusqu’à l’octroi d’un permisde construire légal. Cette instance peut durer parfois plusieursannées et constitue un moyen efcace pour contester la miseen place de services de réduction des risques. Toutefois, lepermis de construire est généralement délivré aux initiateursdes services mais avec des retards considérables.11
L’utilisation de procédures juridiques est un moyen rela-tivement facile à utiliser. En effet, la seule condition juridiquerequise est d’être concerné par le service mis en place, c’est à
dire habiter dans le voisinage.Pour les opposants, l’emploi de procédures juridiques
est devenu un outil essentiel à l’heure de retarder la réalisationd’actions pourtant conrmées par le gouvernement, et parfois
même par le peuple.
Il arrive que les différents acteurs évoqués plus hautforment des alliances avec des groupes politiques qui plaidentpour une politique d’abstinence. En effet, ces deux catégoriesd’acteurs ont en commun leur système de croyances : empê-cher le développement de services de réduction des risques.
Avec la constitution d’une telle alliance, le problèmeprend alors une dimension plus importante. En effet, la coali-tion pour l’abstinence prote de ce conit local pour relancerun débat, plus général, sur la politique en matière de drogue,tout en s’assurant du soutient des habitants du quartier. Cesalliances ont une inuence signicative sur le résultat deconits. Ainsi, certains services ont été modiés, retardés ou
tout simplement abandonnés.
12
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Place dans la société 44
« La création d’un local d’injection est contraire à nos lois. Ces locaux n’ont jamais
aidé un toxicomane à arrêter sa consommation, et ils posent un immense problème
aux voisins. De plus, elle porte atteinte aux propriétaires immobiliers et aux commer - çants, dont la propriété subit une perte de valeur suite à la présence d’immondices, de
la misère et de la criminalité. »
Tract du comité d’opposition contre le lieu d’accueil avec local d’injection à Lucerne, 1993
Tous ces conits démontrent que la question de la
réduction des risques est un problème central dans la politiqueen matière de drogue. En effet, l’accès à l’espace urbain pourles consommateurs de drogue se heurte à un système de
croyance qui privilégie la sécurité des citadins et une bonneimage de la ville. Le succès des services pour toxicomanes esten dénitive fortement conditionné par les alliances stratégi-ques entre le voisinage et la coalition pour l’abstinence.
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Place dans la société 45
Confits d’implantation pour les services de toxicomanes
Sources : Politique de la drogue dans les villes Suisses entre ordre et santé
Fixerstübli
Spritzenbus
Gassenzimmer I
Gassenzimmer II
Anlaustelle I
Anlaustelle II
BIPS
PRIM
Antenna Icaro
ABID
MAPLU
Bienehüsli
Spritzenbus
Lila-Bus
Seilergraben
Neurank.
Oerlikon
Brunau
Gassenhotel
néant
retard
abandon
déplacement
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chapitre III
esPaCes De CONsOmmaTION
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La consommation de drogues illégales pose de nombreuxproblèmes, surtout quand celle-ci a lieu dans l’espace public. Ilfaut dire que les images des scènes ouvertes des 1990 hantentencore considérablement l’imaginaire collectif de la popula-tion. On a tendance à envisager les toxicomanes comme ungroupe social avec des pratiques uniformes.
La société se fait une fausse idée concernant les originesdes consommateurs de drogue. Ces derniers proviennent eneffet de tous les milieux sociaux et de toutes les catégoriessocioprofessionnelles. Ils ne forment donc pas un groupesocial homogène et leurs pratiques urbaines varient consi-dérablement. Ainsi, l’utilisation de l’espace publique pourse droguer est conditionnée par le contexte social auquelle toxicomane appartient. Cette pratique n’est pas un choixmais une solution pour les personnes les plus touchées par ladésinsertion sociale.1
epc puic
« Les trajectoires spatiales des consommateurs de drogues sont (…) en relation
étroite avec leurs trajectoires sociales. Si des consommateurs de drogues en situation de
marginalité sociale sont contraints à consommer dans les lieux publics, c’est un effet de
la structuration socio spatiale d’une ville : les individus en situation sociale marginale
manquent de « repères urbains ». » Daniel Kübler, Raisons et déraisons de la ville, ville et santé
Espaces de consommation 48
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Espaces de consommation 49
L’utilisation de l’espace urbain pour la consommationde stupéants inuence les pratiques des toxicomanes. En
effet, la consommation dans les espaces publics est synonymed’injection problématique. Le consommateur s’injecte dans
des conditions d’hygiène déplorables et n’hésite pas à recourirau partage de seringues si celles-ci venaient à manquer.
C’est dans ce contexte que l’utilité des locaux deconsommation légaux est fortement ressentie. Ils permettentà une population socialement désinserée de pouvoir s’injecterdans de bonnes conditions sanitaires et humaines.2
Chez vous/des amis Dans la rue/toilettes publiques
Lieux de consommation et degré d’intégration sociale(Le degré d’intégration sociale est mesuré sur la base d’inormations relatives à la stabilité de l’emploi, au domicile et au cercle d’amis.)
Source : raisons et déraisons de la ville, approches du champs urbain
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0
intégration sociale aible intégration sociale orte
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Les locaux de consommation sont des structures à bas seuillégalement approuvés. En effet, du point de vue juridiquela mise en place d’un tel espace est légale (Avis de droit duProfesseur Schultz, 1989). Elles permettent aux utilisateursde drogues intraveineuses de s’injecter leur propre droguesous supervision médicale dans un environnement protégé,hygiénique et moins stressant que la plupart des lieux publicset privés. Elles offrent aussi aux toxicomanes un service d’ac-cueil, de restauration, de santé, de distribution de seringues etde préservatifs, etc.
Les premiers locaux d’injection ont été mis sur pieddans les années 1970 aux Pays-bas par des fournisseurs locauxde soins de santé. En suisse, ils sont apparus une dizaine d’an-nées plus tard. Ils ont été créés pour apporter une solutionaux problèmes liés aux drogues de l’époque.3
Pour éviter la répression exercée par la police en ville,les toxicomanes se concentrent dans les parcs et dans certainsendroits précis de la ville. Ces scènes ouvertes sont des
endroits où la consommation des drogues est partiellementtolérée par les autorités. Mais la situation des toxicomanes necesse de s’aggraver. En effet, ils sont toujours plus nombreuxà vivre dans un état physique et psychique misérable.4
Hitoir
« Un espace de consommation de stupéants est une structure tout d’abord sociale,
mais également sanitaire, dans laquelle un toxicomane peut venir, être accueilli et
orienté, puis s’inscrire au moyen d’un ticket pour aller faire lui-même son injection
dans une pièce prévue à cet effet, sous la surveillance d’un professionnel. Il peut aussi inhaler ou fumer son produit illicite, dans le local d’inhalation, vitré et ventilé. Aucun
produit stupéant ne lui est remis, seul du matériel propre (seringues) et des conseils
sanitaires et sociaux lui sont fournis. »
Tract, votation communale du 8 juillet 2007
Espaces de consommation 50
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« C’était hyper bruyant. Je me souviens de la puanteur à cause de ceux qui vomis -
saient. Visuellement, c’était terrible. Beaucoup vivaient des ltres qui traînaient ou
des gouttes de produits qui restaient. (…) L’argent était en priorité pour la drogue.La nourriture n’arrivait qu’à la troisième ou quatrième place. »
ancien toxicomane, xeorte, documentaire de Bernhard Giger
Espaces de consommation 51
« Pour nous, ce n’est pas si simple. Selon la loi, le trac, la possession et la consom -
mation sont interdits. Si nous l’appliquons à la lettre le drop-in ne fonctionnerait pas.
(…) Donc, nous fermons un œil, tout en gardant l’autre ouvert. Nous tolérons “un
trac de fourmi“. »
Policier de bern, xeorte, documentaire de Bernhard Giger
Des coalitions locales vont alors se mobiliser et offrirde l’aide aux toxicomanes en développant différentes actions.
À Berne, l’une de ces initiatives consistait dans l’ouvertured’un café qui accueillerait les toxicomanes. Un lieu où ilspourraient se retrouver, parler, boire un café et manger. Bienque l’objectif n’ait nullement été d’en faire un local d’injec-tion. Certains consommateurs de drogue qui fréquentaient lecafé n’hésitaient pas à se piquer dans les toilettes. Pour éviterles overdoses, les responsables du café en question décidentalors de mettre à disposition des toxicomanes une petite salle
attenante où l’on pourrait se piquer.5 Jusqu’à l’avis de droit du professeur Schultz en 1989
qui permettait « la mise à disposition d’une consommation
hygiénique de drogues comme légale si elle était sous contrôlemédical » ces locaux n’étaient pas légaux. Ils se confrontaientsouvent à la répression de la police. Au l du temps, l’attitudedes force de l’ordre envers les toxicomanes, la scène de ladrogue va changer.
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Par la suite, de tels centres vont se développer dansd’autres grandes villes. Ainsi, trois ans après l’ouverture du
local pour toxicomanes de Berne, c’est la ville de Zurichqui ouvre à son tour son propre espace de consommation.Dans les années 1990, la fermeture des scènes ouvertes6 telsque le Platzspitz à Zurich va contribuer à l’augmentation dunombre de locaux. En effet, bien que les scènes ouvertessoient fermées, le problème existe toujours et les espacesde consommation offrent la possibilité aux toxicomanes de
prendre leurs drogues en toute sécurité. Bienne et Genèvesont d’ailleurs les dernières villes a s’être dotés de tels espaces.
Les espaces de consommation se sont aussi développésdans d’autres pays d’Europe. L’Allemagne et les Pays-Bas ontouvert leurs premières structures au début des années 1990.Une dizaine d’année plus tard c’est l’Espagne, l’Autriche,
l’Australie, le Canada et le Luxembourg qui ont adopté lesespaces d’injection. Dans le monde, il existe entre 50 et 60locaux ofciels.7
Nombre de locaux d’injection selon les années
Sources : European Monotorin Center or Drugs and Drug Addiction
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Espaces de consommation 52
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Espaces de consommation 53
Le but d’un tel espace est avant tout de réduire lesrisques de mortalité chez les consommateurs, d’établir un
contact entre les toxicomanes et les services sociaux etd’améliorer les problèmes d’ordre public. Différentes étudesont été menées pour déterminer l’impact de ces structures surles consommateurs et la société. Ces recherches ont permis dedémontrer une réduction des risques et des méfaits associésaux drogues sans toutefois pouvoir les chiffrer.8
La construction d’une telle structure permet de réduirepartiellement les décès par overdose. En effet, si des surdosesarrivent parfois, aucun décès n’est à signaler dans les espaceslégaux de consommation. Il faut dire que l’intervention desprofessionnels présents sur place permet de rapides mesuresde réanimation. Ainsi, les risques associés à une injectionsont plus faibles dans un local d’injection que dans tout autre
contexte de consommation.Ces structures semblent également avoir ont un effetpositif sur l’état de santé des toxicomanes. En effet, ladistribution de matériel stérile dans les locaux d’injection acontribué nettement à la baisse de nouvelles infections parle VIH chez les consommateurs de drogue. Elles ont enoutre permis une réduction des infections liées au manque
d’hygiène.9
Une grande partie des utilisateurs des locaux deconsommation sont connus des services sociaux et suiventun traitement. La consommation de drogue est alors l’uniqueobjet de leur « visite ». Toutefois, certains toxicomanes plusmarginalisés socialement utilisent d’avantage les différentesoffres de la structure qui les accueille. Ils y trouvent refuge et
ont ainsi accès à des services sociaux.
10
« J’aime bien venir parce que c’est un espace protégé. Ici, on peut consommer dans de
bonnes conditions d’hygiène. On n’a pas peur d’être vu ou d’être arrêté. Contrairement
à ce que l’on vit dans la rue. C’est désagréable. A tout moment, quelqu’un risque de
passer. Je sais aussi que en cas de problème, ici, on me conseillera. »
toxicomane de bern, xeorte, documentaire de Bernhard Giger
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Les structures de consommation contribuent demanière signicative à la réduction de problèmes d’ordre
public. Apres leur mise en place, les toxicomanes onttendance effet à diminuer leur consommation dans les lieuxpublics et abandonner leurs seringues n’importe où. Toutefois,cette réduction est souvent jugée insufsante de la part du voisinage.
Économiquement parlant, les structures d’accueil
évoquées plus haut offrent également des avantages nonnégligeables. En effet, bien que ces nouveaux espaces deman-dent un budget supplémentaire se situant entre 1’500’000 et2’000’000 de francs11, ils permettent d’effectuer des écono-mies considérables sur le long terme. Ces espaces permettentde ce fait des réductions de coûts au niveau des soins de santéet du système de justice pénale.
Le prix d’un traitement d’une hépatite C est comprisentre 25’000 et 50’000 francs et celui d’un traitement du VIH varie entre 20’000 et 30’000 francs par patient.
Pour une affaire simple jugée par un Tribunal correc-tionnel, les frais de justice peuvent facilement varier entre5’000 et 20’000 francs.12 Comme la situation économique destoxicomanes est souvent précaire, la facture est supportée par
des aides sociales. En cas d’acquittement, c’est en revanchel’état qui passe à la caisse.
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En suisse, sept villes accueillent 12 locaux de consommationde stupéants (3 à Bâle, 4 à Zurich, 1 à Genève, 1 à Bienne,1 à Schaffhouse, 1 à Soleure et 1 à Berne). Onze d’entre euxsont emplantés dans des villes alémaniques. Le fait que ces villes aient connu des scènes ouvertes à la n des années 1980explique aisément cette tendance.13
sitution sui
Espaces de consommation 56
Localisation des 12 locaux de consommation en 2008
Source : Christophe Mani
Soleure
Schahouse
Bern
Bienne
Bâle [3]
Genève
Zurich [4]
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Le projet du local d’injection dans la ville de Genève prendforme en 1999 sous l’instigation du Groupe sida Genève quipropose la réalisation d’un espace d’accueil intégrant unesalle d’injection. En 2000, le Parlement genevois demande augouvernement la permission pour l’ouverture d’urgence d’unlocal d’injection.14 Celui-ci accepte l’initiative et cone alorsle mandat au Groupe sida Genève. Le local, baptisé Quai 9, aouvert ses portes à la n du mois de décembre de 2001.
Le Quai 9 est situé dans le quartier des Grottes, unendroit réputé populaire, marginal et alternatif. La populationy est composée de familles avec enfants, de personnes âgés,de squatters et de commerçants. Mais suite au déplacement dela scène de la drogue vers la gare, le quartier a été envahi pardes toxicomanes. Il y a une vingtaine d’années, ces derniersavaient déjà investi le quartier mais les commerçants étaientparvenus à leur faire quitter les lieux.
La présence des consommateurs de drogues dansle quartier provoque inévitablement de nombreux ennuisavec le voisinage. Outre les traditionnelles seringues usagéesabandonnées sur la voie publique, les habitants se plaignentrégulièrement de vols, de vandalisme et de bagarres.15
exp d Gnèv
« Des gens viennent sous nos balcons se piquer. »
Habitant des Grottes, évaluation du Quai 9 « espace d’accueil et d’injection » à Genève
Espaces de consommation 57
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Il s’agit du premier projet de ce type à avoir vu le jouren Suisse romande. Pour être accepté, il a fallu réunir les
différents acteurs et trouver des réponses adaptées à toutesles parties impliquées. Le voisinage du local avait été informéavant la réalisation du projet par la presse et par les responsa-bles de lieu d’accueil. Des séances d’information ont en outrepermis de rassurer les commerçants et les habitants et demaintenir de bonnes relations avec les associations de quartier.
Il faut dire que le projet est considéré par le voisinage
comme une solution concrète aux ravages de la drogue. Eneffet, le regroupement des toxicomanes dans un espace closet protégé permet non seulement l’amélioration de la sécuritédu quartier mais aussi l’état de santé des consommateurs.La crainte de voir le quartier envahi par les drogués et lesdealers subsiste toutefois au sein du voisinage sans parler de ladétérioration de l’image du quartier.
En ce qui concerne l’implantation du projet, l’objectif
était d’être proche de la scène de la drogue genevoise et doncde la gare. La ville de Genève a ainsi mis à disposition unterrain dans l’îlot de la Pépinière, situé à deux pas de la gareentre deux bâtiments et un parking. Un emplacement parfaitpour soustraire le local aux regards des passants.
En 2006, avec les travaux de la ligne de tram Cornavin-Meyrin-CERN tous les bâtiments de l’îlot ont été détruits
excepté le local d’injection. Avec ce changement de congura-tion, le Quai 9 acquiert alors une nouvelle visibilité urbaine, lerendant à présent parfaitement réel dans l’esprit des citadins.Certes, la possibilité de le déplacer avait été tantôt évoquéeavant d’être nalement abandonnée. Il faut dire qu’il n’étaitguère aisé de trouver un nouvel emplacement aussi idéal quel’actuel en ville de Genève.16
« Un no man’s land de la drogue. (…) Comme il y a 20 ans quand il n’y avait que
des toxicomanes. »
Habitant des Grottes, évaluation du Quai 9 « espace d’accueil et d’injection » à Genève
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Le Quai 9 est caractérisé par une architecture provisoireet précaire. En effet, les locaux sont composés de modules.Ils peuvent ainsi facilement être déplacés et modiés, ceci ande répondre à un éventuel changement géographique dans
la ville. En effet, le terrain appartient à la ville de Genève et
celle-ci peut à tout moment ordonner le déplacement deslocaux. Cette architecture permet en outre de s’adapter à unchangement du mode de consommation et à un éventueldéplacement de la scène de la drogue. D’autre part, lesmodestes subventions octroyées au projet ne permettaientévidemment pas un aménagement trop coûteux et au fond, leQuai 9 n’est pas le reet d’un monde luxueux.
Aaires de stupéants 2003, nombre d’évènements à l’adresse
Source : Journal Police
Gare deCornavin
Quai 9
1-2 2-6 6-29
50 100 200
Espaces de consommation 59
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Les locaux sont composés d’une salle d’accueil où l’ontrouve un café, un espace d’injection et un espace adminis-
tratif au niveau supérieur. L’accueil permet aux consomma-teurs d’avoir accès à des seringues stériles et de boire un caféen attendant d’accéder au local de consommation. L’espaced’injection peut accueillir au maximum six personnes simulta-nément. Au Quai 9, les toxicomanes peuvent aussi avoir accèsà des soins, des prestations sociales personnelles, des WC et
ont même la possibilité de prendre une douche.
Les usagers du Quai 9 sont en grande partie deshommes domiciliés dans le canton de Genève. Ils sont enmoyenne âgés de 33 ans et 85% d’entre eux possèdent unlogement xe.17 Leur source de revenu est principalementassurée par les aides sociales. Seul 33% des usagers ont uneactivité professionnelle.
La première année, 30’417 injections ont été réaliséesdans les locaux. Quant au nombre moyen journalier il varieentre 94 et 106 injections.18
Espaces de consommation 60
Nombre de consommation dans la salle d’injection du Quai 9, par mois, 2003
Source : IUMSP, évaluation de l’espace d’accueil et d’injection “Quai 9“ à genève
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La distribution de seringue mise sur pied par le centrea permis de compléter l’offre déjà présente dans la ville. En
2002, le Quai 9 a échangé 80’420 seringues.19
Cela représenteen moyenne 310 seringues par jour. Le taux de retour dematériel usagé (80%) a par ailleurs été considérablementamélioré.
Comme nous l’avons souligné plus haut, les usagersprotent également des soins médicaux et sociaux du Quai
9. La première année, 820 personnes ont consulté le médecinen place et 2’040 ont eu recours à des prestations sociales
individuelles.20
Ces différentes mesures ont permis d’améliorer demanière signicative l’état de santé des toxicomanes. Cesderniers peuvent désormais consommer des drogues dans debonnes conditions d’hygiène et avoir accès à des profession-nels de la santé.
Espaces de consommation 61
Nombre de seringues distribuées et rendus dans les locax du Quai 9, par mois, 2002-2003
Source : IUMSP, évaluation de l’espace d’accueil et d’injection “Quai 9“ à genève
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Seringues distribuées Seringues rendues
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En peu de temps, le Quai 9 est devenu un lieu deréférence pour les toxicomanes. L’accueil leur permet de se
rencontrer et de discuter entre eux et avec les intervenants. Ilsréapprennent à vivre en société avec des valeurs retrouvées. Ilspeuvent également effectuer des petits jobs pour la structure(ramassage de seringues, travail dans le café, ect). L’insertionsociale des toxicomanes ne peut ainsi être que meilleure.
En ce qui concerne les troubles de l’ordre public, il faut
souligner que ceux-ci n’ont pas totalement disparus avec lacréation du Quai 9. Des seringues continuent d’être trouvésdans l’espace public. En revanche, l’occupation massive duquartier par les dealers et les toxicomanes que l’on craignaittant n’a pas eu lieu. Cela est dû en partie à la mise en place duprogramme « Task Force Drogue » par la police.21
Pour améliorer la situation et l’intégration du local dansle quartier, les responsables du Quai 9 effectuent des interven-tions dans le voisinage. La création d’une équipe de ramassagede seringues constitue l’une d’entre elles.22 En n de compte,
le voisinage trouve que le local d’injection est globalementbénéque pour la collectivité même s’il considère parfoisl’attitude de certains toxicomanes comme irrespectueuse.
« Il faut reconnaître qu’on nous met à disposition des moyens pour éviter les accidents,
mais sur le fond, on en a marre du non respect des usagers par rapport à la popula -
tion. »
Habitant du quartier des Grottes, évaluation du Quai 9 « espace d’accueil et d’injection » à Genève
Espaces de consommation 62
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Espaces de consommation 63
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A Bienne, les toxicomanes de la région avaient pour habi-tude jusqu’à peu de fréquenter le restaurant « Cardinal ». Ils y trouvaient des drogues et utilisaient les toilettes comme locald’injection improvisé. Après sa fermeture, la commission «Drogues » de la ville a proposé la réalisation d’un espace deconsommation de stupéants.23
Réalisé en 2001, le projet consiste à la fois en un espace
d’injection (le Cactus) ainsi qu’en un restaurant (le Yucca).Il faut dire que c’est la première fois en Suisse qu’un espacemédical est associé de la sorte à un restaurant privé.
Si la ville de Bienne prévoit au départ d’installer leslocaux dans un ancien café, le « Zukunft », elle réalise viteque le bâtiment se trouve dans un mauvais état et qu’uneréhabilitation des lieux demanderait un trop grand investis-sement. Une autre alternative, situé à environ 200 mètres durestaurant Cardinal, s’offre alors à la ville. Il s’agit d’un vieil
immeuble de logement pourvu d’un café au rez de chaussez(le « Gärbi »).24 Les responsables politiques vont acheter cetimmeuble et louer le rez à « Yucca » et la partie supérieure àdes particuliers.
Le bâtiment en question se situe en bordure immédiatede la vieille ville en face d’un terrain vague. Le choix d’un telemplacement est logiquement déterminé par la proximité avecla scène de la drogue locale (celle-ci est établie dans le centrede la vieille ville).
exp d binn
Espaces de consommation 64
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Espaces de consommation 65
Pour que le site soit accepté, il a fallu réunir les
différents acteurs et trouver des compromis entre toutesles parties. Finalement, le choix du site a été accepté par le voisinage, mais ce dernier souhaita en contrepartie que la ville de Bienne, d’une part, soutienne les petits commerçantset, d’autre part, aménage le terrain vague évoqué plus haut.25
Malgré l’accord, la ville ne fera rien et le terrain vague serviralongtemps de parking. Par ailleurs, pour éviter certaines
crispations avec le voisinage direct, l’accès aux locaux serasitué de l’autre côté de celle des logements. Les locatairesde l’immeuble évitent ainsi soigneusement de fréquenter lestoxicomanes.
Localisation de « Cactus » et « Yucca » dans la ville de Bienne
Cardinal
Cactus etYucca
Zukunt
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Espaces de consommation 66
Le bâtiment qui accueille « Cactus » et « Yucca » faitpartie intégrante du tissu historique de la ville de Bienne À
première vue rien ne le distingue du bâti environnant carles travaux liés aux changements de programme n’ont étéeffectués qu’à l’intérieure de l’édice.
L’architecture intérieure se caractérise par une certainesimplicité et la sécurité. L’objectif étant de proposer un espaceconvivial et décent où les marginaux pourraient bénécier
d’un bon accueil à un prix abordable. Bien que la clientèle soitdifférente, le restaurant est également aménagé dans un styleque l’on pourrait dénir comme « populaire ». En effet, rienne le différencie d’autres établissements du même genre plei-nement intégrés dans la société et la ville. Par ailleurs, l’espacede consommation est aménagé de manière à offrir, d’une part,le maximum d’hygiène aux consommateurs et, d’autre part, la
meilleure surveillance possible aux responsables du site. Il fauten outre souligner que cet espace ne doit pas être trop grandan d’éviter tout débordement.
De part son implantation en marge cette réalisationsemble visiblement nier le problème de la drogue. Celui-ci esten effet occulté derrière les délicates apparences de l’édice
censé accueillir les toxicomanes.Le rez-de-chaussée est occupé par le restaurant Yucca.Cet espace sert d’accueil social et de salle d’attente. Lestoxicomanes peuvent également y trouver un accès à des
services sociaux et médicaux. C’est un lieu où marginaux ettoxicomanes sont acceptés, et peuvent nouer des liens nonseulement entre eux mais aussi avec les responsables de
l’établissement.
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L’espace médicalisé se trouve au premier étage. Pour y accéder les consommateurs doivent passer par le restaurant.
Cactus propose cinq places dans le local d’injection, quatredans le local d’inhalation ainsi qu’un espace médicalisé où lepersonnel peut soigner des blessures légères. L’objectif d’untel espace est, d’une part, de réduire les risques en mettant àdisposition du matériel propre et, d’autre part, d’inculquer auxusagers de bonnes habitudes en matière d’hygiène. Chaquepersonne doit ainsi se laver les mains avant chaque consom-
mation et nettoyer sa place convenablement.Durant sa première année d’activité Cactus a étéfréquenté par plus de 500 toxicomanes et a enregistré 26’917consommations.26 Les usagers se disent globalement satisfaitsde pourvoir fréquenter un lieu paisible, agréable dans lequel ilsse sentent en sécurité. Le prol des usagers est très variable.Ils sont principalement des hommes âgés entre 18 et 55 ans.
Le tiers d’entre eux ont des enfants et la majorité possède unlogement xe. Près de la moitié travaille, quand au reste il vit
essentiellement de l’aide sociale.27 L’injection apparaît comme le mode de consommation
le plus plébiscité par les habitués du local : 56 injections parjour contre 24 inhalations (près de 70% des consommations).
Espaces de consommation 67
Nombre de consommation dans les locaux de Cactus
Source : Suivi Cactus
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Cependant, les locaux n’ont pas résolu complètementles problèmes liés à l’espace urbain. Des seringues sont
encore abandonnées dans la rue ou les parcs. Et on remarquemême une augmentation de matériel abandonné par rapportà l’année précédent la réalisation de l’espace de consomma-tion.29 L’augmentation de la consommation de cocaïne sembleexpliquer le phénomène.
Nombre de seringues trouvées dans les lieux publics à Bienne, en 2000 et 2002
Source : Voirie
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chapitre IV sITUaTION laUsaNNOIse
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Actuellement, il y a en Suisse environ 30’000 toxicomanesparmi lesquels 2’500 se trouvent dans le canton de Vaud. Leurmode de consommation a évolué ces dernières années.1 Ilssont ainsi plus nombreux à prendre de la cocaïne et à favoriserune consommation multiple (polyconsommations). La prised’héroïne stagne et se situe proche de la moyenne Suisse.2
Parmi les consommateurs vaudois de drogues dures,la pratique de l’injection est encore largement répandue. En2006, ils sont plus de la moitié (53%) à avoir utilisé cetteméthode. Ces chiffres sont sensiblement inférieurs à lamoyenne nationale (74%).3
La moitié des toxicomanes fréquentent des centresà bas seuil et suivent un traitement de substitution à laméthadone. Toutefois, un nombre élevé d’entre eux continuede consommer des produits illicites. En 2006, 50% despersonnes en traitement s’étaient injectées de la drogue lorsdes six derniers mois.4
Contxt
Suisse Vaud
Consommation d’héroïne ou de cocaïne pour l’année 2006Source : toxicomanie dans le canton de Vaud 2004-2006
70%
60%
50%
40%
30%
20%
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0
multi-consommateurs héroïne seule cocaïne seule
Situation lausannoise 72
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Situation lausannoise 73
Le partage de matériel d’injection est l’une des causesde transmission de maladies infectieuses. Malgré un net recul
de la pratique, certains toxicomanes n’hésitent pas à utiliser dumatériel usagé. Les relations sexuelles non protégés avec despartenaires occasionnels constituent l’autre grande cause de latransmission de maladies. Il faut dire que lors des 6 derniersmois seulement 44% des consommateurs de drogues duresont utilisé un préservatif.5
L’évolution de l’état de santé des consommateurs
dépendants s’est améliorée depuis les années 1990. Le nombrede décès liés à la drogue a diminué et est aujourd’hui infé-rieure à 25.6 Les tests positifs de VIH chez les consommateursde drogues par voie intraveineuse ont aussi considérablementdiminué. En 2005, on considère qu’il y a eu 8 cas positifs.L’hépatite C est une maladie liée à l’injection de drogues. Iln’est par conséquent guère étonnant que les toxicomanes
représentent plus de 60% des cas d’hépatite C dans le cantonde Vaud. En 2006, plus de 1’700 consommateurs avaient étéatteints par la maladie.7
Décès dus à la drogue par canton 2007(pas d’inormation pour BS)
Source : FEDPOL
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La situation sociale des consommateurs de droguesdures est précaire. La plupart d’entre eux ne possède pas
de travail et survit grâce à l’aide sociale et aux assurances(AI, chômage). Toutefois, les personnes en traitement à laméthadone sont dans une situation plus stable. Ils sont plusnombreux à avoir un travail, un logement xe et parfoismême une famille.8
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La Municipalité de Lausanne a toujours exprimé la volonté demener une politique de solidarité avec les habitants les plusdéfavorisés. La politique en matière de toxicomanie s’inscritdans cette ligne. Pour améliorer la situation globale le conseild’état a donc décidé de soutenir un ensemble de projets et destructures en accord avec la politique nationale.
Pour y parvenir, la ville a proposé principalement desaméliorations s’inscrivant dans le troisième pilier, c’est-à-direla réduction des risques. Il s’agit de contribuer à la diminution
des conséquences négatives de la consommation des toxi-comanes. Une telle politique permet indirectement pour lasociété de diminuer les problèmes individuels et sociaux.9
La municipalité propose aussi des mesures de base pouraméliorer la prise en charge de toutes les personnes fragilesou marginalisés. Elle développe l’offre de repas gratuits et arenforcé les structures d’hébergement d’urgence nocturne.
Poitiqu cnton
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Le canton de la Vaud est doté d’une commission cantonalede prévention qui est composé de représentants de l’Etat etde partenaires impliqués dans le domaine. Cette commissiona pour objectif de dénir une politique de prévention et desuivre l’évolution de l’état de santé de la population vaudoise,ceci an de mettre sur pied un cadre cantonal pour la préven-tion.
L’état de santé est le résultat de nombreux facteurs telsque le mode de vie, les soins de santé primaire, l’éducationet les systèmes de soins. C’est un thème qui touche autant lechamp social que politique et qui s’adresse à l’ensemble de lasociété.
Dans le domaine des drogues illégales, quatre axes ontété développés pour améliorer la prévention primaire et main-tenir la prise en charge secondaire et tertiaire : adéquationentre les offres et les besoins, prévention auprès de jeunes,prévention contre les risques de maladies et l’insertion sociale.
La prévention est mise en œuvre par un grand nombred’intervenants individuels et collectifs. Parfois la situationsur le terrain devient difcile car il y a un manque évidentde coordination. Certains intervenants proposent les mêmesprestations. Pour améliorer l’impact, il faut dimensionnerl’offre en fonction des besoins, développer des collaborationset des échanges de connaissance entre les différents services. Ainsi les prestations seront globalement améliorées et mieuxadaptées aux besoins.10
La prévention des dépendances dans les écoles et lesmilieux des jeunes représente un outil important des autorités.
En effet, cette jeune population doit être informée dès leurplus jeune âge pour éviter des problèmes de santé graves et dedépendance. « Supra-F 11» et « Départ 12» sont des institutionsspécialisés qui prennent en charge les enfants et les adoles-cents en difcultés. Ils essaient de répondre aux problèmes deconsommations de cannabis et de drogues dans les milieuxfestifs.
Prévntion
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La prévention contre les risques d’extension de maladiesinfectieuse tels que le Sida ou l’hépatite B ou C est aussi
développé. Celle-ci implique l’accès à du matériel d’injectionstérile pour éviter le partage de seringues, est par conséquentle risque de contagion.
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An de diminuer les problèmes de drogue en Suisse, laConfédération va développer un programme de préventionprimaire. Supra-F en fait partie. Cette dernière comprendactuellement douze programmes de prise en charge pour lesjeunes en Suisse dont trois se situent à Lausanne.13
Le programme de prévention concerne principalementles adolescents en situation difcile. Il est déployé dans les
écoles, les associations de jeunes, le domaine sportif et lescommunes.
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Delémont
Liestal
Bern
Fribourg
Zurich (2)
Moudon
Lausanne (3)
Genève
Wintethur (2)
Localisation des 12 programmes supra- en 2008
Source : Oce édéral de la santé publique, www.bag.admin.ch
supr-F
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Dans le canton de Vaud, il existe deux types de thérapiespossibles : les résidentielles et les ambulatoires. Actuellement,trois institutions sont spécialisées dans les problèmes de toxi-codépendances : la Fondation du Levant, le Foyer du Relais etBartimée. Ces institutions permettent aux consommateurs dedrogues qui le désirent d’entreprendre une cure à long termeet d’être soigné par des professionnels. Parfois, un préalableest requis pour entrer dans un traitement résidentiel. En effet,des structures souhaitent que les patients aient effectué un se- vrage physique avant de commencer un traitement résidentiel.Le Calypso travaille dans ce domaine et offre à ses patientsdes programmes personnalisés de sevrage physique qui durentdeux semaines. Les traitements ambulatoires ont pour objectif de prescrire des programmes de substitution à la méthadone.Il existe quatre centres spécialisés dans le canton de Vaud :
l’Unité ambulatoire spécialisé, le Centre Saint-Martin, Entréede secours et Zone bleu. Le traitement à la méthadone a été
suivi par presque 1400 toxicomanes en 2005.14
Thérpi
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Unité CalypsoCentre St-Martin
Unité Ambulatoire Spécialisé
Foyer du Relais
Fondation Bartimée
Fondation du Levant
Localisation des institutions thérapeuthiques dans le canton de Vaud
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La fondation Bartimée est un centre de postcure résidentielsitué à Grandson qui existe depuis 1997. Elle a pour butd’aider les toxicomanes à venir à bout de leur dépendancesans aucun produit de substitution. La fondation essayeen outre de donner à l’existence des toxicodépendantsune nouvelle orientation basée sur la redénition des liensfamiliaux. En effet, dans cette fondation le soutient familialest considéré comme hautement thérapeutique. Toutefois, lecentre offre également d’autres types de traitements : prise en
charge socioprofessionnelle, d’accompagnement et dévelop-pement personnel. Ces différentes thérapies visent l’inté-gration du patient dans la société, une meilleure autonomiepersonnelle et le développement d’un réseau social.15
Les personnes admises doivent être âgées de 18 ans auminimum et être médicalement sevrés. Leur séjour dure enmoyenne entre dix et douze mois et se compose de six étapesdurant lesquelles le patient rééchira à ce qui l’a conduit àdevenir dépendant, parlera de son vécu et conrmera son
engagement dans la cure. Chaque année, il y a en moyenne16 personnes qui intègrent la fondation. Ils sont en moyenneâgées de 30 ans et ont une situation assez stable.16 Certainsont des enfants et un logement xe. A la n de leur séjour,
la fondation se charge de les mettre en lien avec d’autresstructures tels que des services de placement, de patronage ouencore d’associations de loisirs.
Fondtion brtié
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Unité d vrg Cypo
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L’unité de sevrage Calypso existe depuis janvier 1998 et estrattaché administrativement au département universitairede psychiatrie adulte du CHUV. Son objectif est d’accueillirdes personnes toxicodépendantes désireuses d’entamer unsevrage. Il leurs propose une prise en charge médicale maisaussi des traitements thérapeutiques basé sur trois dimensions:physique, psychologique et socio-éducative. Les sevrages sontpersonnalisés. Il existe 4 types de sevrages qui permettentd’affronter le problème par étapes. Il est ainsi possible decommencer uniquement par un traitement de substitutionà la méthadone et d’entreprendre un sevrage completultérieurement.17
Pour être admis dans le Calypso il faut être déterminé,motivé et avoir un intervenant extérieur qui conrme l’enga-gement du toxicomane. Chaque année près de 150 personnessont admises dans ce service. Ils ont tous des problèmes dedrogues dures et souffrent parfois de troubles psychiatriques.Plus de la moitié des patients sont âgés de plus de 30 ans. Enrevanche, et la proportion de femmes est inférieure aux autrescentres de traitement résidentiel. La durée du traitement dureen moyenne entre 10 à 20 jours mais peut aller jusqu’à 1mois. Une fois le sevrage terminé, l’unité compétente travailleavec d’autres structures pour un suivi du patient. Toutefois,le résultat du sevrage n’est pas toujours positif et certainespersonnes rechutent ou interrompent le traitement avant lan.18
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La fondation du Levant a ouvert ses portes en 1971. Ellea pour mission d’offrir des cures de désintoxication auxtoxicomanes et un lieu résidentiel pour les personnes atteintespar le VIH. La fondation travaille dans le but d’améliorer laréinsertion sociale, affective, économique et professionnellede ses patients. Pour y arriver, elle dispose de cinq structures :le CAP, CTR, le Soleil Levant, Puissance L et la Pichoulette.19
Le CAP est un centre ambulatoire. Il est composé d’uneéquipe pluridisciplinaire, composée de psychologues, psycho-thérapeutes et intervenants en dépendance et en prévention.Le centre offre des prestations variées et ciblées à toutepersonne concernée par les addictions.
Le CTR est un centre de traitement et de réinsertion. Ilsproposent un suivi de 10 à 12 mois et une post-cure ambula-toire. Ils ont pour objectif d’aider les toxicomanes à atteindreune autonomie des drogues, nancière et affective.
Le Soleil Levant est un lieu de résidence pour lespersonnes touchées par le virus du sida. La durée du traite-ment varie selon les cas.
Puissance L est une structure de soutien à l’insertionprofessionnelle. Elle accueille les résidents de la fondation duLevant qui ont terminé leur cure an de les aider à retrouver
un emploi.
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Fondtion du lvnt
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La Pichoulette propose des séjours résidentiels avec descures d’abstinence et offre un traitement thérapeutique. Pour
être admis dans une cure, les toxicomanes doivent retracerleur parcours dans un entretien et s’engager à renoncer àtoute consommation de stupéants pendant leur séjour. Letraitement se réalise en quatre étapes qui durent chacuneenviron quatre à six mois. La première étape consiste en uneréexion sur soi-même. La deuxième étape est en rapport
avec la problématique de la dépendance et les relations avec
la famille des patients. Après cela, les résidents accomplissentun grand travail personnel de prévention. Il s’agit ainsi d’éviterqu’ils ne retombent la spirale de la drogue après leur sortie. Ladernière étape est la réinsertion sociale et professionnelle. Aunal, le séjour dure en moyenne entre douze et dix-huit mois.
La Pichoulette admet 70 patients par année. La plupartd’entre eux a en moyenne 28 ans, consomme des drogues
dures depuis une dizaine d’années et souffrent de problèmespsychiatriques.20 Seul la moitié des résidents parvient à suivrela cure du début jusqu’à la n. En effet, certains patients
arrêtent leur traitement par une interruption irrégulière etn’arrivent donc pas au but nal qui consiste dans l’intégrationsociale et l’abstinence.
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Le Foyer du Relais a été crée en 1971 à Morges. Il propose 14à 17 places en résidence pour toxicomanes adultes qui souhai-tent se réinsérer dans la société et devenir indépendants.La durée du séjour dure entre 3 et 6 mois mais les patientspeuvent en plus avoir un accompagnement en milieu ouvert.
Les thérapies offertes par la résidence sont de typessocio-éducatives. En effet, le Foyer ne possède pas de méde-cins et travaille essentiellement pour un retour à l’autonomiedes patients, an que ces derniers puissent à nouveau se
confronter à la réalité de la société. Le traitement est totale-ment individualisé. Chaque toxicomane a ses propres objectifset bénécie d’un soutien moral et psychologique de la part desmembres du foyer.21
Pour intégrer l’internat du Foyer-Relais, les toxicomanesdoivent expliquer formellement leurs motivations et leursproblèmes. Ceux-ci sont, nous l’avons vu, parfois multiples:exclusion sociale, toxicomanie, difcultés juridiques ou
professionnels, etc. Cette structure accueille entre 20 et40 personnes par an dont un tiers sont des femmes. On y constate également une forte proportion de jeunes de moinsde 20 ans par rapport à d’autres structures du même type.22
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Foyr du Ri
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Situation lausannoise 87
L’unité ambulatoire spécialisée pour toxicodépendants aouvert ses portes en 1998 à Montreux. Elle a pour objectif d’accueillir la population toxicomane, de leur offrir des traite-ments, de prévenir des problèmes physiques et de les orienter vers d’autres structures existantes.
L’équipe de l’unité ambulatoire est composée d’unmédecin psychiatre, d’une équipe médico-psychologique,d’inrmières et d’un médecin assistant. Tous sont spécialisésdans le domaine psychiatrique. Elle propose à ses patients
non seulement une prise en charge psychiatrique, mais aussimédicale. En effet, le traitement à la méthadone est souventcomplété par un suivi psychiatrique. Chaque toxicomane atoutefois des soins adaptés à son état et des entretiens régu-liers sont organisés pour redénir les objectifs du traitement.
En 2001, 180 patients ont fréquenté les locaux de l’unitéambulatoire. La plupart pour des problèmes de consomma-tion de drogues dures (85% des patients).23 Une grande partied’entre eux ont plus de trente ans, présentent des problèmespsychiatriques tels que des troubles de la personnalité et ducomportement et n’ont pas un travail régulier.
Unité utoir péciié
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Le centre Saint-Martin se dénit comme un centre d’accueil,d’orientation et de traitement ambulatoire pour toxicomanes.Il existe depuis la n septembre 1996 et est rattaché audépartement universitaire de psychiatrie adulte (DUPA).24 Il aété ouvert pour s’occuper des personnes toxicodépendantesles plus démunies et pour travailler de façon complémentaireavec les structures déjà existantes. Accueillir et orienter de
nouveaux patients toxicodépendants, assurer leur suivi en trai-tement et favoriser la recherche dans le domaine des dépen-dances, tels sont les trois principaux objectifs du centre SaintMartin. En effet, ce local est un moyen pour les personnesles plus marginales d’avoir accès à différents services internes. Tous les toxicomanes sont reçus mais seuls les plus démunisseront suivis à moyen ou long terme. Les autres serontorientés vers d’autres structures mieux adaptés à leur situa-tion. Il existe quatre programmes de prise en charge du basseuil au haut seuil : un programme de soutien, un programme
de développement des ressources, un programme standard etun programme d’autonomie.25 Le passage d’un programme à
un autre peut intervenir en cours de traitement.Le centre avait été prévu pour recevoir entre 300 et 400
toxicomanes en 4 ans. Inutile de dire que cette prévision aété largement dépassée. En 1998 Saint-Martin comptait 542patients.26 Or, malgré une diminution intervenue les annéessuivantes, le nombre de patients est toujours supérieur aux400 prévus initialement. La majeure partie des admissionsconcerne les drogues dures (90%).27
l cntr st-mrtin
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Les toxicomanes qui fréquentent le centre souffrentsouvent de troubles de la personnalité et du comportement.
La moitié d’entre eux est âgé de plus de trente ans et près de80% n’ont pas d’activité professionnelle. Pour résoudre cesdifférents problèmes, l’équipe de Saint-Martin est composéede médecins, de psychiatres, d’inrmiers, de collaborateurssocio-éducatifs, de psychologues et de secrétaires.28 Ilsproposent non seulement une prise en charge médicale avecprescription de méthadone, mais aussi une prise en charge
socio-éducative dont le but ultime est la réinsertion sociale.
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La réduction des risques ne fait pas ofciellement partie dela politique vaudoise en matière de dépendances. Toutefois,il existe trois centres à bas seuil dans le canton : Zone BleueEntrée de Secours et Action communautaire en toxicomanie. Tous sont nancés par le canton.29 Outre des services deréduction des risques, Zone bleue et Entré de Secours propo-sent une prise en charge thérapeutique.
Réduction d riqu
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Zone Bleu
Localisation des centres à bas seuil dans le canton de Vaud
ACT
Entrée de Secours
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Situation lausannoise 91
La Zone bleue a ouvert ses portes en 1997 dans la régiond’Yverdon. Tout comme Entrée de Secours, ce centre apour mission principale l’accueil de toxicomanes actifs et unaccompagnement individualisé.30 Les toxicomanes peuventbénécier de repas, de matériel d’injection stérile, ainsi qued’une prise en charge psychiatrique et médicale.
La méthode de travail de la Zone bleue consiste àsoutenir et informer les personnes en difculté tout en leuroffrant un cadre de socialisation. Ils ont accès à un espace où
ils peuvent discuter, se laver et apprendre les règles de la vieà plusieurs. Chaque usager est ainsi « reconstruit » grâce à desprincipes tels que le respect et le partage. Pour les toxico-manes, c’est un moyen de réapprendre à vivre en société, dereprendre conance en soi et de discuter avec l’équipe desoutien au sujet d’une éventuelle poursuite du traitement dansd’autres structures.
La Zone bleue accueille plus de 50 personnes parjour.31 Les usagers sont principalement des consommateursde drogues dures de la région d’Yverdon, Orbe, Grandson,St-Croix ou Payerne. Ces habitués ont en général une situationassez stable et possèdent un logement xe.
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Le centre d’accueil Entrée de secours a ouvert en 1997. Ila pour objectif d’accueillir les toxicomanes de la région deMorges et Aubonne et de les orienter vers d’autres établisse-ments dans le domaine de la toxicomanie.32 En effet, Entréede secours est une plaque tournante entre les usagers et lesinstitutions médicales et sociales extérieures.
Le travail du centre est donc basé sur l’accueil et ladiscussion. L’institution soutient psychologiquement lestoxicomanes pour que ces derniers parlent de leurs problèmeset demandent de l’aide. Entrée de secours leur permet ausside devenir plus autonomes et entreprendre des démarchesadministratives an qu’ils puissent trouver un logement ou unemploi. Mise à disposition de matériel d’injection stérile, repasà bas prix et consultations médicales font également parti desprestations offertes par le local.
Entre 25 et 30 personnes se rendent quotidiennementdans la structure. Il s’agit pour la plupart de consommateursde drogues dures âgés d’environ trente ans. A noter qu’untiers des clients sont des femmes.33 D’autre part, une grandepartie des patients a déjà suivi des traitements en rapport avecla toxicomanie qui se sont soldés par une rechute.
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entré d cour
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La structure de l’Action en communautaire toxicomanie(ACT) a pour objectif de couvrir l’est Vaudois dans ledomaine de la prévention et l’accompagnement des toxico-manes dans un réseau de soins. Pour y arriver elle développel’accueil des consommateurs de drogue dans ses locaux mais va aussi à leur rencontre sur le terrain.34 C’est un moyen defaire connaître la structure et la prise en charge de nouveauxtoxicomanes.
Les usagers sont principalement des consommateursde drogues dures.35 Ils viennent dans ce centre pour avoiraccès à du matériel stérile, se doucher et manger. C’est aussil’occasion pour eux de côtoyer d’autres personnes et deréapprendre à vivre ensemble. Quand ils désirent, ils peuventaussi avoir des entretiens individuels avec les professionnelsdu social et discuter de leurs problèmes.
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action n counutir toxiconi
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La répression dans le canton de Vaud est menée par la brigadedes stupéants. Elle a trois objectifs principaux : la préven-tion, le trac de rue et les lières d’approvisionnement.36 Cesactions permettent de déstabiliser les traquants et de garderla maîtrise de la situation.
Dans le domaine de la prévention, la simple présenced’inspecteurs sur le terrain a un effet dissuasif. Elle permet derendre l’accès aux drogues plus difcile et d’éviter ainsi des
scènes ouvertes. Le travail sur le terrain est aussi un moyen dedétecter de nouveaux consommateurs et de rentrer en contactavec eux. Ils peuvent de cette façon obtenir des informationssur les traquants et discuter des différents moyens pour veniren aide aux toxicomanes.
Réprion
Dénonciation pour inraction à la loi sur les stupéants par canton 2007
Source : FEDPOL
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Le nombre de toxicomanes dans la ville de Lausanne estestimé entre 1000 et 1500.38 Ce chiffre, quelque peu élevé parrapport au reste du canton de Vaud, s’explique aisément parle fait que le trac de produits stupéants s’effectue essen-tiellement en ville. On assiste donc dans les centres urbainsà une concentration de toxicodépendants. Les problèmes dedrogues sont ainsi plus présents et visibles en centre ville quedans le reste du canton. Une telle situation occasionne desperturbations de l’espace urbain et des problèmes d’ordresanitaire.
Si la majorité des toxicomanes suit un traitementefcace et mène une vie relativement « stable », une minoritédemeure cependant dans une situation précaire. Certains ontdes problèmes psychiatriques associés à la dépendance et sont
victimes d’exclusion sociale.39 En 1994, ils étaient installésdevant l’église Saint-Laurent. Ce rassemblement fut sujet à
des débats passionnés et des mesures furent prises. L‘églisefut l’un des premiers à réagir. Elle mis sur pied « un groupe
de travail des escaliers de Saint-Laurent » qui favorisait ledialogue pur an de trouver des solutions collectives. Elleorganisa en outre des distributions de repas hebdomadairespour d’une part gagner la conance des consommateurs etd’autre part améliorer l’état de santé de ces derniers.
De nombreuses approches répressives se sont succédéespour essayer de garder le contrôle de la zone de Saint-Laurentet éviter ainsi que celle-ci ne devienne une scène ouverte.Néanmoins, aucune solution n’a été satisfaisante. Cesapproches policières ont certes permis de lutter efcacementcontre le trac de drogue, mais se sont révélés impuissantes àl’heure de dissoudre la présence des marginaux. Le sentimentd’insécurité est désormais moins présent mais les commer-çants et les habitants du quartier demeurent mécontents de lasituation.
lunn
Situation lausannoise 96
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En 2002, une unité d’intervention socio-éducative deterrain (UnISET) a été crée pour trouver une solution aux
problèmes engendrés par la concentration de toxicomanes.40
L’UnISET a deux axes d’intervention : un axe socio-éducatif et un axe public. Son objectif est de maintenir le calme dansles espaces publics, de prendre contact avec les personnes, deles informer et de les orienter dans des institutions existantes.Dès le départ, l’UnISET est parvenu à bénécier de laconance des toxicomanes et de celle, non moins importante,
du voisinage.
Or suite aux travaux du métro M2, la place de Saint-Lauren va s’effondrer et bouleverser la situation. En effet,un équilibre avait enn été trouvé entre le voisinage, lestoxicomanes et la police. Les toxicomanes doivent à présentse déplacer pour s’installer à quelques mètres de l’église Saint-
Laurent sur un carrefour proche de la circulation et inappro-prié à un regroupement de la sorte. La Municipalité va parconséquent inciter les marginaux à se déplacer vers la placede la Riponne qui semble être à priori un endroit plus adapté
à de tels rassemblements. Les toxicomanes ont de la difcultéà s’acclimater à leur nouvel espace et le font clairementsavoir. Quant aux commerçants, ils craignent de voir leur
chiffre d’affaire diminuer. L’UnISET est elle aussi troubléepar ces changements et ne parvient plus à installer avec lesmarginaux un dialogue aussi constructif qu’auparavant. Pouressayer de calmer la situation, la police décide d’investir le sitedurablement.41
Situation lausannoise 97
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Situation lausannoise 98
L’autre grand problème est d’ordre sanitaire. Nous
l’avons vu, les toxicomanes qui s’injectent sont plussusceptibles d’être contaminés par certaines maladies. Poury remédier la remise gratuite de matériel stérile a été miseen place dès 1996 dans différentes structures. De 2001 à2005, ces dernières ont distribué plus de 920’000 seringues à
Lausanne.42
Localisation de la scène de la drogue
Place de la
Riponne
St-Laurent
50 100 200
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Situation lausannoise 99
Cette situation n’est pas satisfaisante. En effet, si l’onprend la moyenne de seringues remises quotidiennement
dans la région lausannoise (240), et que l’on compare cechiffre avec le nombre de toxicomanes qui pratiquentl’injection (entre 500 et 800 consommateurs) ainsi qu’avec lamoyenne d’injections hebdomadaires (8,9), on se rend comptefacilement que cela est insufsant. Il faut dire qu’il n’estpas toujours aisé d’avoir accès à du matériel. A Lausanne,les pharmacies et cinq structures (Le Passage, le Rel’aids,
l’UnISET, La Soupe populaire et Fleur de Pavé) proposentdes seringues stériles avec des horaires complémentaires.Néanmoins, le soir et pendant les week-ends, ces espaces sontfermés et l’accès à du matériel propre devient difcile. Parfois,
c’est même l’éloignement des lieux de remise qui devient unproblème.
Nombre de seringues remises entre 2001 (2ème semestre) et 2005
Source : Commune de Lausanne, rapport préavis 2006/66
2 0 0 1
2 0 0 2
2 0 0 3
2 0 0 4
2 0 0 5
350’000
300’000
250’000
200’000
150’000
100’000
50’000
0
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Situation lausannoise 100
Subventions perçues par les associations (en rancs) pour l’année 2007
Source : Commune de Lausanne, rapport préavis 2006/66
1’400’000
1’200’000
1’000’000
800’000
600’000
400’000
200’000
0
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Une autre difculté concerne les injections sauvages.En effet, les toxicomanes s’injectent parfois dans des espaces
insalubres et inadaptés tels que les WC publics. Outre lerisque évident d’infection dû au manque d’hygiène, une tellepratique peut laisser les toxicomanes totalement démunisface un éventuel malaise. Cela pourrait même entraîner leurmort. Ce phénomène d’injection dans l’espace public est peuapprécié de la part de la population qui ne se sent manifes-tement pas en sécurité. Car les toxicomanes abandonnent
parfois leur matériel usagé sur place ce qui provoque parfoisdes accidents. En 2005, trois personnes se sont ainsi faitpiquer accidentellement.43
Dans le domaine de la toxicomanie et de la marginalité,il existe dans la région lausannoise une quinzaine d’associa-tions à bas seuil. Elles travaillent dans des secteurs différents
mais n’ont pas d’autre choix que de collaborer ensemble.Leur mission est non seulement d’améliorer la réduction desrisques, mais aussi d’offrir les besoins élémentaires à une
population fragilisée. Ces structures reçoivent toutes dessubventions de la part de la ville.44
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Activités eectuées par les associations
Source : Commune de Lausanne, rapport préavis 2006/66
Béthraïm
Atelier Caritas
Carl
Fleur de Pavé
L’Eveil
La Marmotte
La Soupe populaire
Colis alimentaires
Le Parachute
Le Passage
Point d’Eau
Rel’aids
Rel’ier
Sleep In
Sport’Ouverte
Tandem
Abri PC
UnISET
Manger
Dormir
Réduction
des risques
Autres
Situation lausannoise 101
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Situation lausannoise 102
Le logement d’urgence nocturne est pris en charge par deuxstructures depuis 1993 : La Marmotte et le Sleep In. Celles-cioffrent aux sans domicile xe non seulement un lit pourla nuit, mais aussi des douches et un petit déjeuner. Unetroisième structure a ouvert ses portes en 2001. Un abri deprotection civile permet en outre d’accueillir 25 personnespendant les périodes froides de l’année. Cet abri est ouvertchaque année de décembre à avril. Ces trois structures
que nous venons d’évoquer collaborent ainsi de façonsatisfaisante.45
La Marmotte permet d’accueillir 31 personnes. Elleest principalement fréquentée par des hommes et afche laplupart du temps complet.46
Le Sleep In a une capacité d’accueil de 22 places. Il estaussi très fréquentée mais par contre sa clientèle n’est pas lamême que celle de la Marmotte. En effet, une stratégie a étémise en place pour recevoir principalement des femmes et despersonnes en mauvaise santé.47
L’abri de protection civile de la Vallée de la Jeunesse misa disposition par la municipalité peut recevoir lui entre 25 à 30personnes. Il est principalement fréquenté par des immigrantsen situation irrégulière.48
La MarmotteSleep-In
Abri PC
Localisation des logements d’urgence dans la commune de Lausanne
lognt d’urgnc
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Des aides alimentaires et des repas sont proposés dans septdifférentes structures.49 La CARL (Centre alimentaire de la région lausannoise)
reçoit des denrées alimentaires qu’elle stocke ou distribuedans le réseau lausannois.50
La Soupe populaire prépare tous les soirs des repas dansles locaux de la rue Saint-Martin. Près de 120 personnes y viennent quotidiennement prendre un repas chaud.51
La structure Colis alimentaire distribue quant à elle de la
nourriture à des gens qui vivent dans la précarité. Cela permetd’une part de rentrer en contact les personnes en difcultéet d’autre part de chercher une solution durable à leursproblèmes.52
Le Parachute, le Passage et les structures d’hébergementnocturnes de Lausanne proposent elles aussi des repas à leurs
usagers.
Situation lausannoise 103
Soupe PopulaireCarl
Colis alimentaire
Colis alimentaire
Colis alimentaireLe Passage
Le Parachute
Localisation des structures d’aide alimentaire dans la commune de Lausanne
aid aintir
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Situation lausannoise 104
Au niveau de l’insertion sociale, il existe dans l’aggloméra-tion lausannoise de nombreuses associations qui proposentdifférentes activités avec une approche thérapeutique. Commenous l’avons déjà souligné, leur but est d’introduire cespersonnes dans la vie de groupe pour qu’ils apprennent lesrègles de base de la société.
Béthraïm est une association qui propose des campssportifs. Pour y participer les toxicomanes doivent déjà avoir
entrepris une démarche de réinsertion. Cette structure existedepuis de nombreuses années.53
Tandem travaille principalement avec des personnes dumilieu de la nuit et principalement des cabarets. L’associationpropose un suivi individuel et une défense juridique des droitsdes prostituées.54
L’atelier Caritas a pour objectif la réinsertion sociale etprofessionnelle. Il propose des activités tels que la confectionde repas.55 Il faut souligner que les personnes qui fréquententcet atelier sont principalement des migrants.
Inrtion oci
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Situation lausannoise 105
L’Eveil est un atelier qui utilise l’art comme moyend’expression thérapeutique. Celui-ci est principalement
fréquenté par des femmes et des personnes atteintes destroubles psychiques qui recherchent un moyen de se relaxer etde côtoyer d’autres personnes.56
Sport’ouverte est quant à elle une structure qui traiteles marginaux à travers différentes activités sportives. Cetteapproche jouit d’ailleurs d’une grande popularité.57
Béthraïm
Sport’ouverteTandem
Caritas Eveil
Localisation des centre d’insertion sociale dans la commune de Lausanne
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En 2006, la commune de Lausanne va présenter un projetde dispositif d’aide à la survie des toxicomanes.58 Il s’agit deréduire les risques sanitaires, de diminuer les troubles à del’ordre public et de « protéger » les habitants de Lausanne.Pour la municipalité, la réussite d’un tel projet passe par l’amé-lioration de l’accès au matériel stérile, la réduction des risquessanitaires liés à la consommation ainsi que le développement
d’actions de prévention pour les consommateurs de droguesdans les milieux festifs.
Pour compléter le dispositif de distribution de matérielstérile, la municipalité suggère non seulement d’installer deuxautomates en ville, mais aussi la mise à disposition d’un busmobile dans lequel les toxicomanes pourraient venir pouréchanger leur matériel usagé.59 En 2005, une action identiqueavait d’ailleurs été menée à titre expérimental. Cela avait
permis de toucher des personnes qui ne fréquentaient pasles institutions existantes et d’améliorer ainsi la distributionde seringues stériles. Cette initiative avait eu un vif succès à
la fois auprès des toxicomanes et une fois n’est pas coutumeauprès du voisinage. En effet, ils n’avaient pas protesté contrecette action.
Avec l’installation du bus, la Municipalité prévoyaitouvertement de remplacer UnISET et d’autres petites struc-tures dans la distribution de seringues. Il faut dire que de partsa mobilité, le bus permettait aussi de mieux s’adapter, à long terme, aux déplacements des toxicomanes.
Projt unicip d 2007
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Situation lausannoise 107
L’ouverture d’un espace de consommation n’est pas uneidée nouvelle. Déjà en 2003, le Conseil communal lausannois
avait reconnu l’importance d’un espace de consommationde stupéant (ECStup). Ce sont uniquement des raisonsnancières qui ont empêché la réalisation d’un tel projet.
En février 2006, le Conseil communal adopte la créationd’un espace de consommation ainsi que d’un bistrot social.L’espace de consommation viendrait prendre le rôle qu’oc-cupaient le Passage et UnISET dans le réseau existant. La
nouvelle structure proposerait alors les services auparavantfournis par le Passage. Une telle restructuration permettrait decompléter l’offre mais sans toutefois exploser le budget.60
La structure a été imaginée pour répondre aux besoinset aux modes de consommation actuels. En effet, celle-ciaurait une salle d’accueil, une salle d’injection, un espace
d’inhalation et une salle de soins. Elle pourrait accueillir entre25’000 et 43’000 visites par an.61 La direction des locaux serait conée au responsable
du Passage. Pour l’aider, il pourrait compter sur une équipecomposée de 13 personnes. Celle-ci serait chargée d’accueillirles usagers, de les soigner et de les renseigner éventuellementsur les autres structures existantes.
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Situation lausannoise 109
Le bistrot social serait un espace de convivialité pour lesmarginaux et était censé éviter les rassemblements sur la place
de la Riponne. Cet établissement s’autonancerait en partiemais recevrait en cas de pertes éventuelles une subventioncommunale. Autour du bistrot, un plan de sécurité avait étédéveloppé pour éviter d’éventuelles frictions avec le voisinage.
Depuis quelques années est apparu un nouveaumode de consommation lié aux milieux festifs. Il s’agit de la
consommation de drogues de synthèse (ecstasy et amphéta-mines) et cocaïne. Cette consommation touche principale-ment une population jeune liée à la vie nocturne. A Lausanne,aucune mesure n’avait été prise dans ce domaine. Pour éviterune augmentation du phénomène et les effets indirects liés àla consommation, la commune va proposer un programmede prévention en association avec l’association Prevtech63 et
les clubs lausannois. Cette association est active dans le milieu« techno » de Suisse romande depuis plus de six ans. Sesactions se traduisent par la tenue de stands de prévention etde contrôle de produits (drug checking) lors de soirées.
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La commune de Lausanne prévoit également derationaliser le dispositif actuel des structures à bas seuil. En
d’autres termes, la Municipalité souhaite renforcer les actionsde certaines associations en particulier. Dans les faits, une tellerestructuration se traduira inévitablement par la suppressionde subventions, voire même par la fermeture de certainesstructures à bas seuil. Le centre d’accueil Le Passage etUnISET devrait ainsi mettre la clé sous le paillasson et troisassociations subiraient une diminution, ou une suppression
des subventions pure et simple. D’après la ville de Lausanne,cette politique permet de limiter les dépenses tout en amélio-rant l’offre du réseau lausannois. Des économies substantiellesseraient réalisées et le total des dépenses supplémentairess’élèveraient à 446’000 francs.64
Situation lausannoise 110
Subventions perçues par les associations (en rancs)
Source : Commune de Lausanne, rapport préavis 2006/66
1’800’000
1’600’000
1’400’000
1’200’000
1’000’000
800’000
600’000
400’000
200’000
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Budget proposé Budget 2007
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Situation lausannoise 111
Toutefois le programme municipal que nous venonsd’évoquer ne fait pas l’unanimité auprès des groupes repré-
sentés au conseil communal. En effet, l’UDC et LausannEn-semble qui rassemble le Parti Radical, le Parti Libéral et leParti démocrate chrétien sont contre un tel projet.65
Pour argumenter leur position, les opposants rappel-lent que la drogue est destructrice et contraire à la vie. De
leur point de vue, la société aurait tort de banaliser un tel
phénomène, sous peine de favoriser la consommation sousle masque de la légalité. Selon les contradicteurs du projet,le sevrage apparaît comme l’unique moyen de soigner lestoxicomanes. Et les institutions à bas seuil ne les aident pas.Bien au contraire, afrment les opposants, elle les laisseconsommer de la drogue en toute tranquillité et permettentaux toxicomanes de se « détruire ».66
« la consommation de stupéants est mauvaise, dégradante, dangereuse, mortelle »
Préavis, 2006/06, EC STup, Rapport de minorité, mai 2007
« Partout dans le monde, la simple multiplication des institutions à bas seuil n’a
eu pour effet que d’ancrer toujours plus les toxicomanes dans leur dépendance, les éloignant ainsi des institutions qui seules peuvent leur apporter la rémission. Nous
refusons cette approche simpliste et irresponsable. »
Préavis, 2006/06, EC STup, Rapport de minorité, mai 2007
« Cette logique mortelle qui les détourne de la seule issue pour eux : une thérapie axée
sur l’abstinence et la réhabilitation physique et morale. Toute autre proposition ne fait que retarder sa décision d’en sortir et la rendre toujours plus difcile. »
Commune de Lausanne, votation communale du 8 juillet 2007
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L’implantation géographique est aussi critiquée. Eneffet, les opposants désapprouvent complètement l’empla-
cement du site. Celui-ci se trouve, à leur avis, trop proched’établissements scolaires . Selon la rhétorique habituelle, leslocaux d’injection et leurs usagers risqueraient d’inquiéter lesécoliers.67
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Localisation des écoles par rapport à la scène de la drogue
école sociale de musique
local
50 100 200
école public de couture
école supérieure de la santé
école primaireécole supérieu-re en éducationsociale
école du Tunel
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Lors d’une séance du Conseil communal qui a eu lieule 15 mai 2007 57 membres se sont montrés favorables au
dispositif communal en matière de toxicomanie, 30 voix ont voté contre et il y a eu une abstention.
Toutefois, la gauche (PS, Verts et AgT) a pris l’ini-tiative de soumettre la décision à un référendum populairean d’éviter et de devancer les menaces de la droite.70 Les votations ont eu lieu le 8 juillet 2007 et se sont soldés par unrésultat négatif.
Votation communale du 8 juillet 2007,sur le réaménagement du dispositi lausannois en matière de toxicomanie et de marginalité.
Sources : Commune de Lausanne
non : 14’118oui : 11’725
Situation lausannoise 114
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Les médias vont saisir le thème et en faire un sujetbrûlant. Cette médiatisation à l’extrême va constituer une
difculté pour les partisans du local de consommation. Eneffet, le débat s’élargit et la politique nationale est remise encause par les opposants. Ce déplacement du champ de ladiscussion va avoir des répercussions très importantes sur lespropos tenus par les opposants.
L’opposition va, à l’échelle romande, mener unecampagne radicale contre l’initiative. L’UDC afrme que la
répression et l’incitation à l’abstinence sont les seuls moyenspour faire face à la dépendance. Comme à son habitude,le parti de droite va publier des afches criardes dans laplus pure tradition populiste dans lesquelles on peut voirGuillaume Tell avec une seringue à la place de son arbalète leslogan « un shoot pour nos enfants ? ».
Patrick de Preux, un député libéral, va aussi produire
une virulente afche dans laquelle on reconnaît la ville deLausanne avec sa cathédrale surmontée d’une seringue. Leslogan qui l’accompagne est on ne peut plus imparable :« bienvenue à Lausanne, son lac, sa cathédrale et bientôt son
shootoir »Ces deux afches utilisent des symboles nationaux et
régionaux très forts pour détourner la question de la réduc-
tion des risques liés à la toxicomanie. Leur inuence sur lesrésultats des votations ne fait aucun doute.
Situation lausannoise 115
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chapitre V TOXICOmaNes
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Toxicomanes 118
Le toxicomane est une personne qui souffre de toxicomanie.Le dictionnaire « Le Robert » dénit la toxicomanie comme« Goût et besoin morbides, prolongés et tyranniques, pour lessubstances ou des médicaments toxiques, créant un état dedépendance psychique et physique ».
La dénition de la toxicomanie ne s’arrête pas auxdrogues illicites. Elle inclut aussi des substances telles quel’alcool ou les somnifères. Le tabac, le café et le chocolatpeuvent aussi être perçus comme des drogues.1 Bien que detels produits nous soient familiers, ils peuvent provoquerun état de manque psychique et modier la conscience et lecomportement de l’utilisateur.
Les drogues peuvent être distingués en trois classes:les légales, les prescrites et les interdites. En réalité, cettedistinction ne répond pas à des critères objectifs. Elle est
plutôt le fruit d’une représentation sociale et des changementsintervenus au cours de l’histoire. Une drogue « légale » peutprovoquer tout autant de complications que des drogues dites« illégales » ou « prescrites ».2 Par ailleurs, la consommationconstitue un aspect important de la problématique desdépendances. C’est elle qui permet de distinguer un usage« normal »3 de la toxicomanie, indépendamment du produit.
Défnition
« [C’est] la rencontre d’un produit, d’un individu et d’une société. »
Pr. Claude Olievenstein
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Nombre de décès dus aux drogues et d’autres acteurs en Suisse[Nombre de morts en milliers par an]
Source : Oce édéral de la santé publique, OFSP
9’000
8’000
7’000
6’000
5’000
4’000
3’000
2’000
1’000
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Toxicomanes 119
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Toxicomanes 120
On connaît mal cette population. En Suisse le nombre deconsommateurs de drogues illégales est estimé à 30’000personnes. Mais seulement environ 16’000 d’entre euxsuivent un traitement. Le reste fait partie d’une « populationcachée »4 dont on sait peu. En effet, il est impossible de dres-ser un prol type des consommateurs.
Dans la collectivité, la vision des toxicodépendants necesse d’évoluer en accord avec les changements culturels.Dans les années 1970, le toxicomane est considéré comme unmalade dépendant, victime de sa consommation. Il véhiculeune image négative et dangereuse.5 C’est un individu suicidairequi joue avec la vie et la mort. Dans les années 1980, avecl’apparition du sida et la mise en place d’une politique deréduction des risques, la perception du toxicomane change. Ilpasse de malade dépressif à celui de personne en danger de
mort. La notion de risque s’ajoute ainsi à celle de dangerosité.Les consommateurs passent du statut de coupable de leuraddiction à celui de victime du virus du sida.6 Actuellement,l’image des toxicomanes est un mélange de différentes visions.Les gens qui connaissent la problématique les perçoiventcomme des malades en danger tandis que d’autres les considè-rent comme des délinquants, ou des vagabonds. Cette visionest inuencée par les médias de communication tels que leslms ou les livres.
Conotur d drogu iég
« Il n’existe ni drogué type, ni drogue xe. »
Parlement Européen, 1986
« S’ils sont tous malades, qu’on les soigne ! - S’ils sont tous délinquants, qu’on les emprisonne !
- S’ils sont tous névrosés, qu’on les psychanalyse ! Etc. »
Geismar-Wieviorka, les toxicomanes, Seuil, 1998
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Malgré le manque d’informations sur le prol des
consommateurs, on peut tout de même distinguer deux
types de toxicomanes : les usagers dépendants et les usagersoccasionnels. Le premier groupe d’usagers a une vie centréesur la recherche de drogues. Parmi eux, il existe deux familles:les individus qui n’ont jamais eu de contact avec les insti-tutions de prise en charge et les personnes qui suivent untraitement.6 L’autre groupe de consommateurs, appelé aussi« récréatif », a une relation beaucoup plus libre par rapport au
produit consommé. Il est capable de passer des jours et desmois sans la moindre consommation. Toutefois, les usagers« récréatifs » sont susceptibles de sombrer dans la dépendancesans même s’en rendre compte.
« Ils sont nombreux à se voiler la face. Bon nombre de junkies refusent d’admettre
qu’ils sont dépendants. Je ne m’en étais pas rendu compte non plus. Ce n’est qu’après
un an et demi passé en prison, qu’une nuit, j’ai réalisé. (…) J’étais dépendant de l’héroïne ! Ca a vraiment été la pire prise de conscience de ma vie. (…) Beaucoup de
gens refusent de l’admettre ou ils pensent qu’ils pourront le gérer. Ils croient qu’ils
maîtrisent l’héroïne. Alors que dans la plupart des cas, c’est l’inverse. »
Toxicomane, xeorte, documentaire de Bernhard Giger
Toxicomanes 121
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Consommation actuelle simultanée par catégorie
Source : Consommateurs d’héroïne et/ou de cocaïne hors traitement médical
consommateurs « cachés » consommateurs « connus » consommateurs « occasionnels »
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0
multi-consommateurs héroïne seule cocaïne seule
Entre les deux catégories de toxicomanes, laconsommation varie fortement. En effet, la population dite
« cachée » et les usagers occasionnels sont surtout adeptes decocaïne. Les autres toxicomanes consomment de la cocaïne etde l’héroïne ensemble ou parfois l’héroïne.7
Cette distinction de consommation est révélatrice des
classes sociales et des effets recherchés. Les consommateursqui prennent uniquement de la cocaïne ont ainsi, pour laplupart d’entre eux, suivi une formation supérieure. Enrevanche, les consommateurs d’héroïne proviennent princi-palement des milieux ouvriers et se sont tournés après leurscolarité obligatoire vers un apprentissage.8
Toxicomanes 122
« C’est hyper différent. (…) C’est déjà pas le même milieu social. L’héroïne, c’est quand même plutôt les pauvres, la cocaïne c’est plutôt les riches. (…) La plupart des
gens que je connais, qui prennent de la coke, c’est souvent des gens qui on du blé. »
Toxicomane, consommateurs d’héroïne et ou de cocaïne hors traitement médical
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Toxicomanes 123
« Quand tu la sniffes, ça te pousse à parler, à voir des gens, à sortir, tu supportes
mieux l’alcool. Si t’as des rendez-vous d’affaires, ça peut être bien, tu vois. Si tu dois
baratiner des gens, ça peut être pas mal. Tandis que l’héro, tu te fais ton shoot et tu planes. C’est exclusif et il n’y a plus que ça. C’est pas du tout le même truc : t’as pas
envie de parler, t’as envie de rien. T’es bien avec toi-même, t’es bien et puis voilà. »
Toxicomane, consommateurs d’héroïne et ou de cocaïne hors traitement médical
Leur mode de consommation varie aussi considérable-ment. Les personnes qui fréquentent les institutions de priseen charge sont nombreuses à avoir consommé des droguespar voie intraveineuse. Ce n’est pas le cas des autres toxico-manes lesquels fument ou sniffent les drogues.9
Les toxicodépendants ne consomment pas seulementde la cocaïne et de l’héroïne. L’alcool, la nicotine, le cannabis,les calmants, le rohypnol, les amphétamines, l’ecstasy et leshallucinogènes font également partie du quotidien de certainstoxicomanes.10
Consommation intraveineuse actuelle par catégorie[injections eectuées dans les six derniers mois]
consommateurs « cachés » consommateurs « connus » consommateurs « occasionnels »
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0
consommation intraveineuse pas de consommation intraveineuse
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L’état de santé des toxicomanes qui fréquentent lesinstitutions peut être qualié de mauvais en comparaison
avec les autres consommateurs. Ceci est encore une fois lié aumode de consommation. En effet, si les consommateurs decocaïne ont peu de problèmes de santé et une certaine facilitéà s’insérer dans la société les consommateurs d’héroïne ont enrevanche plus de difcultés.11
Toxicomanes 124
Etat de santé ressentie par catégorie
Source : Consommateurs d’héroïne et/ou de cocaïne hors traitement médical
consommateurs « cachés » consommateurs « connus » consommateurs « occasionnels »
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0
très bon bon mauvais
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Toxicomanes 125
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Toxicomanes 126
Diverses raisons poussent les personnes à se droguer. La cu-riosité pour certains, ou une échappatoire aux difcultés de la vie pour d’autres.12 Un moyen de se réfugier dans un mondeidéal. Pour y parvenir certains sont prêts à tout : se prostituer, voler, vivre dans la rue, ect.
L’utilisation de drogues comme remède aux problèmesde l’existence est une méthode incompréhensible et immoralepour la collectivité. Celle-ci réagit la plupart du temps avecdégoût face aux toxicomanes. Étonnamment, cette posturemoraliste a tendance à s’inverser radicalement quand il s’agitde gures prestigieuses (artistes de tous bords, écrivains,
musiciens, cinéastes, etc.). Celles-ci sont alors vénérées au lieud’être dénigrées, comme le seraient les habituels toxicomanesque l’on croise parfois au détour d’une rue.
art d vivr
« La vie telle qu’elle nous est imposée est trop dure pour nous, elle nous apporte trop
de douleurs, de déceptions, de tâches insolubles. Pour la supporter, nous ne pouvons pas nous passer de remèdes sédatifs. »
Freud, Malaise dans la culture, PUF, 2004
« Cette chère vie se soucie de donner des soucis,
Le briseur de soucis c’est le fruit de la vigne. »
Sorgenbrecher
« Toi seul, tu donnes à l’homme ces trésors, et tu possèdes les clefs du paradis, ô juste,
subtil et puissant opium ! »
Charles Baudelaire, les paradis articiels, Edition Librio
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Parmi les grands noms à avoir eu recours aux paradisarticiels, on peut citer Charles Baudelaire, Thomas de
Quincey, Henri Michaux, William Burroughs, Carlos Casta-neda, Walter Benjamin, Antonin Artaud, Arthur Conan Doyle,Robert Louis Stevenson, Rimbaud, Verlaine, Klaus Mann, Jean-Paul Sartre, Jimi Hendrix, Kurt Cobain, Janis Joplin, Johnny Cash, Bon Scott, Jim Morrison, Pete Doherty, Amy Winehouse, Johnny Hallyday, Diego Armando Maradona, ect.
Toxicomanes 127
« Les drogues sont en général une expérience assez mystérieuse. Je les utilise juste pour une chose spécique, comme une marche donnant sur d’autres chemins. Tous les
indiens utilisent différents moyens de stimulation, leurs propres marches vers Dieu,
vers d’autres formes spirituelles, ... L’âme doit gouverner, pas la drogue. »
Jimi Hendrix
« Oui la cocaïne, j’en ai pris longtemps en tombant de mon lit le matin. Maintenant,
c’est ni. J’en prends pour travailler, pour relancer la machine, pour tenir le coup. Il n’a pas à s’en vanter, je n’en suis pas er, c’est ainsi, c’est tout. »
Johnny Hallyday, Le Monde, janvier 1998
« If the doors of perception were cleansed every thing would appear to man as it is,
innite. For man has closed himself up, till he sees all things through narrow chinks
of his cavern. »
William Blake, The Marriage of Heaven and Hell, Dover Publications, 1994
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chapitre VI CONClUsION
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Conclusion 130
Projt
Le canton de Vaud compte près de 2’500 toxicomanes, dont1’500 rien que dans la commune de Lausanne. Bien que leurétat de santé se soit considérablement amélioré depuis lesannées 1990, ils constituent tout de même une populationparticulièrement vulnérable au virus du sida ainsi qu’àl’hépatite C.1
Vu les chiffres, il est tout à fait judicieux de la part de la
ville de Lausanne d’avoir créer un réseau de structures d’aideaux toxicomanes. Ces structures ont chacune un champ d’ac-tion spécique. En effet, si certaines offrent essentiellementun soutien thérapeuthique, d’autres s’occupent davantage desconséquences sociales liées à la consommation de drogue(logements d’urgenge, distribution de repas, insertion sociale,ect).2
Or, malgré un tel réseau, la ville ne dispose pourl’instant pas d’un local d’injection. Le présent projet viendraitainsi compléter l’offre déjà présente.
Un espace de consommation de stupéants en plein
cœur de la ville de lausanne n’est pas une idée nouvelle.Comme nous l’avons vu précédemment, le Conseil communalde la ville de Lausanne avait soutenu (en vain) la réalisationd’un centre d’injection en 2007.3 Le présent projet s’inscritpar conséquent dans un contexte quelque peu imaginaire, oùle local d’injection apparaîtrait comme une utopie urbaine.Inutile de dire que sa réalisation nécessiterait un changementsignicatif dans plusieurs domaines : politique, peuple,
implantation et architecture.
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Conclusion 131
Si la politique des quatre piliers a bel et bien permis d’amé-liorer la situation depuis l’époque des scènes ouvertes, il fautdire en revanche qu’elle ne fait guère l’unanimité au sein dela classe politique, notamment en ce qui concerne le pilierde la réduction des risques. Certains partis souhaitent unepolitique plus répressive basé sur l’abstinence.4 Généralement,les détracteurs du pilier sous-cité s’opposent à la réalisationd’espaces de consommation de stupéants.
Pour que le « projet » soit réalisé, il faudrait que lamajorité des acteurs politiques de la commune de Lausannesoutienne le projet. Si tel n’est pas le cas, la réalisation dulocal serait plus qu’improbable.5 On peut, à titre d’exemple,analyser les cas de Bienne, Genève ou Lausanne. Sans l’appuipolitique des autorités, « Yucca » et le « Quai 9 » n’auraientjamais vu le jour ou auraient cédé à la pression du voisinage.6 A Lausanne, certains partis politiques se sont fortementopposés à la réalisation de l’espace d’injection, ce qui aconduit inévitablement à l’abandon du projet.
Le soutien politique se traduit à la fois par un enga-gement moral et nancier. Les locaux sont généralement
fréquentés par une population précaire. Ces espaces n’ontdonc pas un but lucratif et dépendent essentiellement dessubventions accordées par la commune. Bien que cet inves-tissement soit relativement élevé (entre 1 et 2 millions)7, leslocaux de consommation de stupéants devraient permettre à
long terme de baisser les coûts au niveau des soins de santé.
L’implantation géographique du local est aussi impos-sible sans le soutien inconditionnel de la ville. En règlegénérale, les agences immobilières sont plutôt réticentes àlouer leurs espaces pour y accueillir des toxicomanes. La villeest donc condamnée, soit à mettre à disposition un terrain quilui appartient soit à acheter un bâtiment.8
Poitiqu
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Conclusion 132
Le peuple soutient fortement la politique Suisse en matière destupéants. On a encore pu le remarquer lors des votations du30 novembre 2008 sur la « modication de la loi sur les stupé-ants ».9 Pourtant, il est habituel que les citoyens directementconcernés par un local d’injection (les riverains) s’opposent àce dernier, ce malgré les bénéces évidents qu’en tire à la foisla société et les consommateurs de drogue.L’exemple de Bienne et de Genève nous a d’ailleurs permisde démontrer que la réalisation de locaux de consommationpermettait, sinon d’améliorer, au moins de maintenir l’état desanté des toxicomanes, puisque la prise de drogue s’effectueici sous surveillance médicale. Il convient par ailleurs desouligner qu’aucun décès n’a jamais eu lieu dans un local deconsommation légal. En outre, ces structures permettentd’améliorer la distribution de seringues, le retour de matérielusager et de diminuer les troubles de l’espace public.10
Mais pour la collectivité, généralement peu au courant desproblèmes liés à la drogue, les toxicomanes restent des indi- vidus potentiellement dangereux, que l’on associe volontiers à
l’oisiveté et au vice.11
Créer un espace « hors-la-loi » où les toxicomanes viendraient se droguer « paisiblement » grâce à l’argent de la
collectivité semble à priori déroutant. Mais ce qui me paraîtplus déroutant encore, c’est l’attitude qui consiste à ignorer,ou pire encore, à cacher le problème de la drogue.
Toutes les classes sociales, sans exception, sonttouchées. Mais lorsqu’on refuse la construction d’un espace deconsommation, c’est les toxicodépendants les plus démuniequi sont touchés.
Pup
« Que diriez vous si votre enfant sur sa place de jeux habituelle, se voyait proposer des doses d’héroïne ? Que diriez vous, si votre enfant sur le chemin de l’école croisait des
dealers et des prostitués en plein jour ? »
L’enfer du Kreis 5, TSR, Tell Quel, 1994
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Conclusion 133
La première partie du présent travail a mis en évidence lesproblèmes liés à l’implantation des locaux de consommation:le besoin d’être proche des scènes de drogues tout en étantà l’écart des commerces, des écoles et des logements.13 Dansl’idéal, rien de mieux qu’une île ou une vaste portion de villequi appartiendrait exclusivement aux toxicomanes.
Le local d’injection tel qu’il avait été proposé en 2007par le Conseil communal de la ville de Lausanne, aurait dûse trouver dans un ancien édice situé rue de César-Roux16 (à environ dix minutes à pied de la place de la Riponne).
L’objectif du conseil communal était alors d’éloigner lestoxicomanes du centre ville.14
Cet emplacement a été fortement critiqué par les partispolitiques opposés au projet. Ceux-ci estimaient que le projetétait trop proche d’établissements scolaires. En réalité, lasituation ne semblait pas si dramatique qu’on le prétendaitquand on la compare avec celle de Genève.
Ipnttion
« Pour moi la Suisse achèterait une île dans le Pacique, (…) on y mettrait tous les
drogués (…) et on les laisserait se shooter. »
Snoopy1291, infrarouge, tsr.ch
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Conclusion 134
Ecoles à proximité du Quai 9, Genève
50 100 200
Quai 9
Ecole desBeaulieu
Ecole desCropettes
Ecole des Grottes
Ecole d’Ingenieurs
EcoleNecker
EcoleSaint-Gervais
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Conclusion 135
Localisation des écoles par rapport au local d’injection, Lausanne
école sociale de musique
local
50 100 200
école public de couture
école supérieure de la santé
école primaireécole supérieureen éducationsociale
école du Tunel
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Conclusion 136
La levée de boucliers a également eu lieu chez lesriverains. Ces derniers semblaient en effet ignorer la raison
qui poussait les autorités à créer un local d’injection dans leurquartier, alors que la scène de la drogue se trouvait à la Placede la Riponne.
Pour l’implantation du projet, j’ai pris comme référencel’exemple de Genève. Cette variante (un petit îlot détaché sureste de la ville) m’intéresse particulièrement car elle accordeaux toxicomanes une place dans la société. Comme ici les
drogués ne sont pas en contact direct avec les commerçantsou les habitants, les oppositions ont tendance à se faire plustimides.15
J’ai donc recherché un espace vide proche de la scène dela drogue qui appartenait à la ville de Lausanne. La place du Tunnel correspond parfaitement aux critères. Actuellement,cet espace est utilisé comme parking mais il pourrait facile-
ment être modié an d’accueillir un espace d’injection.
Implantation de Genève
25 50 100
Quai 9
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Conclusion 137
Implantation du Projet
25 50 100
Place du
Tunnel
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Conclusion 138
architctur
Dans la première partie de cette recherche, nous avons analysédeux locaux d’injection (le Quai 9 et Yucca) possédant chacunune architecture bien distincte.16
Le Yucca est situé dans un ancien restaurant. Bien queles usagers soient satisfaits par cet espace, la rénovation neme semble pas être la meilleure solution pour répondre auxexigences fonctionnelles et aux problèmes de voisinage. Eneffet, certaines parties de l’ancien bâtiment sont peu utilisées(la cuisine) et l’accès à l’espace d’injection est difcile (il sesitue à l’étage). En cas d’accident, les ambulanciers devraientalors passer par un escalier étroit en forme de « L ». L’édiceest aussi incapable de répondre à un éventuel déplacementgéographique de la scène de la drogue en ville de Bienne.Par conséquent, si cela devait arriver un jour, les autoritésdevraient rechercher un nouvel espace d’accueil.
Par ailleurs, les problèmes de voisinage sont traitéssommairement. Pour éviter certaines crispations avec les loca-taires, une attention particulière a été accordée aux entrées.Les usagers ont ainsi un accès situé à l’arrière du bâtimenttandis que les locataires rentrent par le devant.
Le Quai 9 est caractérisé par une architecture éphémèreet modulable. Le bâtiment peut ainsi facilement s’adapter auxchangements de mode de consommation des toxicomanesainsi qu’à un éventuel déplacement de la scène de la drogue.
Par ailleurs, les riverains acceptent plus facilement cetype d’architecture. Il faut dire que l’aspect provisoire qui s’endégage rassure en quelque sorte le voisinage, lequel ne voit là
qu’un projet limité dans le temps.Si Le Quai 9 constitue un excellent exemple de local
d’injection réalisé avec peu de moyens nanciers, il transmetnéanmoins, à travers l’utilisation des containers (qui renvoientaux déchets), une image dégradante des toxicomanes.
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Conclusion 139
Pour ce projet, je souhaite, contrairement à la proposi-tion de 2007, réaliser un bâtiment éphémère. Il est importantque l’édice soit proche des toxicomanes et du monde danslequel ils évoluent.
Une architecture humaine, une architecture du chaos, dela destruction et de l’illusion.
« Les constructions possèdent à la fois un dedans et un dehors.
L’architecture occidentale est partie de l’hypothèse humaniste selon laquelle il est
souhaitable d’établir un lien moral entre les deux, le dehors laissant ltrer sur le monde du dedans certaines révélations que le dedans va corroborer. La façade «
honnête » parle des activités qu’elle dissimule. »
Rem Koolhaas, New York délire, parenthèses, 2006
« Ah, mais il se peut que l’on n’ait rien à dire.
Je veux dire que cela arrive
Mon corps vit par rapport à lui et non par rapport au vide d’un espace autour de lui.
On n’en sort pas dans l’inni.
L’espace est une illusion passagère.
Sans parole, à l’extrême recul de lui. »
Antonin Artaud
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RemeRCIemeNTsCe travail n’aurait jamais été possible sans la collaborationprécieuse de mes professeurs. Ils ont su me donner de bonnesréférences et m’ont permis de travailler avec beaucoup deliberté.
Eric Moser, Christophe Mani, Daniel Kübler, Michael Jakobet Jean-Pierre Gervasoni ont de multiples façons aidé à laprogression de ce projet, sans toutefois pouvoir être tenusresponsables du contenu.
Enn, Christian Corredera Pacios a énormément contribuépar sa lecture critique du texte.
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NOTes
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Poitiqu sui n tièr d drogu
1. Ofce fédoral de la santé publique (OFSP), La politique Suisse en matière de drogue, 2000
2. Daniel Kübler, Politique de la drogue dans les villes Suisses entre ordre et santé, analyse des conits de mise en
œuvre , Editions d L’Harmattan
3. Simone Ledermann, Fritz Sager, La politique suisse en matière de drogue, Troisième programme de mesures de la
confédération en vue de réduire les problèmes de drogue , ProMeDroIII, 2006, sur mandat de l’ofce fédéral de lasanté publique (OFSP)
4. Daniel Kübler, Politique de la drogue dans les villes Suisses entre ordre et santé, analyse des conits de mise en
œuvre , op. cit.
5. Ibid
6. Ofce fédéral de la santé publique (OFSP), www.bag.admin.ch/themen/drogen/00042/00624/00625/00791/index.html?lang=fr
8. Infotset, www.infoset.ch/f/MainFrame.shtm?location=http://www.infoset.ch/f/archives/votations/index.htm&menu=Archives
9. Simone Ledermann, La politique suisse en matière de drogue, op. cit.
10. Loi fédérale sur les stupéants et les substances psychotropes, LStup
11. Ofce fédoral de la santé publique (OFSP), op. cit.
12. Daniel Kübler, Politique de la drogue dans les villes Suisses entre ordre et santé, analyse des conits de mise en
œuvre , op. cit.
13. Ofce fédéral de la police (fedpol), Statistique olicière de la criminalité (SPC), Statistique Suisse desstupéants, publication de l’Ofce fédéral de la police, 2008
14. Ofce fédoral de la santé publique (OFSP), op. cit.
15. documentaire, Le «Platzspitz» en hiver , 10vor10, SF, 14.02.1991
16. Ofce fédoral de la santé publique (OFSP), op. cit.
17. Daniel Kübler, Politique de la drogue dans les villes Suisses entre ordre et santé, analyse des conits de mise en
œuvre , op. cit.
18. Ofce fédoral de la santé publique (OFSP), Statistique olicière de la criminalité, op. cit.
19. Ibid
20. Loi fédérale sur les stupéants et les substances psychotropes
21. Ibid
22. Ibid
23. Ofce fédoral de la santé publique (OFSP), op. cit.
Notes 144
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Pc dn ociété
1. Daniel Kübler, Politique de la drogue dans les villes Suisses entre ordre et santé, analyse des conits de mise en
œuvre , Editions d L’Harmattan
2. Sandra Solai, Fabienne Benninghoff, Giovanna Meystre-Agustoni, André Jeannin, Françoise Dubois- Arber, évaluation de l’espace d’accueil et d’injection « Quai 9 » à Genève, raison de santé, , Lausanne : Institutuniversitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP), 2004 (Raisons de santé, 102)
3. Christine Spreyermann, Claudia Willen, Projet pilote Cactus, Evaluation
des centres d’accueil et d’assistance de l’association Drop-in de Bienne, 2002, Snx
4. Documentaire, Bernhard Giger , xeorte, production Theres Scherer-Kollbrunner
5. Ibid
6. Daniel Kübler, Politique de la drogue dans les villes Suisses entre ordre et santé, analyse des conits de mise en
œuvre, op. cit.
7. Ibid
8. Ibid
9. Ofce fédoral de la santé publique (OFSP), La politique Suisse en matière de drogue, 2000
10. Groupe Sida Genève , espace d’accueil avec possibilité d’injection, décembre 2000
11. Daniel Kübler, Dominique Malatesta, Dominique Joye, Dominique Hausser, Entre santé public et
ordre public, l’impact urbain des services pour consommateurs de drogues illégales en Suisse, Institut de recherche surl’environnement construit (IREC/ DA - EPFL)
12. Daniel Kübler, Politique de la drogue dans les villes Suisses entre ordre et santé, analyse des conits de mise en
œuvre, op. cit.
Notes 145
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epc d conotion
Notes 146
1. Christophe Jaccoud, Martin Schuler, Michel Bassand, Raisons et déraisons de la ville, approches du champ
urbain , Presses polytechniques et universitaires romandes
2. Thérèse Huissoud, Sanda Samitca, Sophie Arnaud, Frank Zobel, Françoise Dubois-Arber, Contribu -
tion à la réexion sur l’apport de mesures de traitement et de réduction des risques en complément au dispositif actuel,
Programme de prescription d’héroïne, local d’injection , Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale etpréventive, 2006 (raisons de santé, 121)
3. Documentaire, Bernhard Giger , xeorte, production Theres Scherer-Kollbrunner
4. Documentaire, Des toxicomanes devant le Palais fédéral, SF, 10vor10, 22.03.1991
5. Documentaire, Bernhard Giger , xeorte, op. cit.6. Documentaire, Les derniers jours du Letten , TSI, FAX, 09.02.1995
7. Dagmar Hedrich, European report on drug consumption rooms, European Mon
8. Thérèse Huissoud, André Jeannin, Jean-Pierre Gervasoni, Sanda Samitca, Sophie Arnaud, HuguesBalthasar, Frank Zobel, Cédric Gumy, Françoise Dubois-Arber, Toxicomanie dans le canton de Vaud,
cinquième période d’évaluation 2004-2006 , Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale et préventive,2007 (raisons de santé, 135)
9. Thérèse Benninghof, Sandra Solai, Thérèse Huissoud, Françoise Dubois-Arber, Evaluation de Quai 9 «
Espace d’accuieil et d’injection » à Genève, Période 12/2001 - 12/2002, Lausanne : Institut universitairede médecine sociale et préventive, 2003 (raisons de santé, 103)
10. Ibid
11. Groupe Sida Genève , espace d’accueil avec possibilité d’injection, décembre 2000
12. Thérèse Huissoud, Sanda Samitca, Sophie Arnaud, Frank Zobel, Françoise Dubois-Arber,Contribution à la réexion sur l’apport de mesures de traitement et de réduction des risques en complément au dispositif
actuel, Programme de prescription d’héroïne, local d’injection , op. cit.
13. http://www.swissinfo.org/fre/politique_suisse/votations/Lausanne_veut_un_local_d_injections.ht
ml?siteSect=301&sid=6449288&cKey=1149229870000&ty=st
14. Extrait du procès-verbal de la séance du conseil d’état, La politique genevoise en matière de toxicomanies :
vers l’ouverture d’un espace d’accueil pour personnes toxicomanes avec un lieu d’injection , 2001
15. Groupe Sida Genève , espace d’accueil avec possibilité d’injection, op. cit.
16. Première ligne, Le Quai 9 à l’épreuve du tram, 2 mars 2006
17. Thérèse Benninghof, Sandra Solai, Thérèse Huissoud, Françoise Dubois-Arber, Evaluation de Quai 9 « Espace d’accuieil et d’injection » à Genève. op. cit
18. Ibid
19. Ibid
20. Ibid
21. http://www.geneve.ch/fao/2003/20030221.asp
22. Groupe Sida Genève, Quoi de neuf au Quai 9 ?, numéro 1, décembre 2001
23. Christine Spreyermann, Claudia Willen, Projet pilote Cactus, Evaluation
des centres d’accueil et d’assistance de l’association Drop-in de Bienne, 2002, Snx
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http://slidepdf.com/reader/full/drug-city-un-espace-de-consommation-de-stupefiants-en-ville-de-lausanne 147/161
Notes 147
24. entretien, Eric Moser, responsable de « Cactus »
25. Christine Spreyermann, Claudia Willen, Projet pilote Cactus, op. cit.
26. Suivi Cactus. Les résultats et conclusions concernant la consommation par sexe se basent sur le suivi interne de
Cactus, qui a fait une comptabilité par substance et par sexe dès février 2002.
27. Suivi Cactus. Les résultats et conclusions concernant la consommation par sexe se basent sur le suivi interne de
Cactus, op. cit.
28. Règlement de Cactus
29. Comptage des seringues trouvées dans les toilettes publiques à BienneDonnées Voirie
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http://slidepdf.com/reader/full/drug-city-un-espace-de-consommation-de-stupefiants-en-ville-de-lausanne 148/161
Notes 148
sitution unnoi
1. Thérèse Huissoud, André Jeannin, Jean-Pierre Gervasoni, Sanda Samitca, Sophie Arnaud, Hugues
Balthasar, Frank Zobel, Cédric Gumy, Françoise Dubois-Arber, Toxicomanie dans le canton de Vaud, cin - quième période d’évaluation 2004-2006 , Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale et préventive,2007 (raisons de santé, 135)
2. Ibid
3. Ibid
4. Ibid
5. Ibid
6. Ofce fédéral de la police (fedpol), Statistique olicière de la criminalité (SPC), Statistique Suisse desstupéants, publication de l’Ofce fédéral de la police, 2008
7. Thérèse Huissoud, André Jeannin, Jean-Pierre Gervasoni, Sanda Samitca, Sophie Arnaud, HuguesBalthasar, Frank Zobel, Cédric Gumy, Françoise Dubois-Arber, Toxicomanie dans le canton de Vaud,
cinquième période d’évaluation 2004-2006 , op. cit.
8. Ibid
9. Rapport-préavis N° 2006/66, Dispositif lausannois en matière de toxicomanie et de marginalité, Réponse aux
motions de Mme Solange Peters et de M. Gilles Meystre, décembre 2006
10. Ibid
11. http://www.coste.ch/pages/fr/prev/
12. http://www.infoset.ch/inst/depart/
13. http://www.coste.ch/pages/fr/prev/op. cit.
14. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,Françoise Dubois-Arber, Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés
par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002 , Lausanne : Institut universitaire de médecine
sociale et préventive, 2003 (raisons de santé, 87)
15. http://www.fondation-bartimee.ch/accueil.html
16. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,Françoise Dubois-Arber, Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés
par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002, op. cit.
17. http://www.chuv.ch/psychiatrie/dpc_home/dpc_infos/dpc_infos_organisation/dpc_pco/dpc_pco_calypso.htm
18. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,
Françoise Dubois-Arber, Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002, op. cit.
19. http://www.levant.ch/
20. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,Françoise Dubois-Arber, Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés
par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002, op. cit.
21. http://www.relais.ch/foyer/
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http://slidepdf.com/reader/full/drug-city-un-espace-de-consommation-de-stupefiants-en-ville-de-lausanne 149/161
Notes 149
22. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,Françoise Dubois-Arber, Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés
par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002, op. cit.
23. Ibid
24. http://www.chuv.ch/psychiatrie/dpc_home/dpc_infos/dpc_infos_organisation/dpc_pco/dpc_pco_stmartin.htm
25. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,Françoise Dubois-Arber, Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés
par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002, op. cit.
26. Ibid
27. Ibid28. http://www.chuv.ch/psychiatrie/dpc_home/dpc_infos/dpc_infos_organisation/dpc_pco/dpc_pco_stmartin.htm, op. cit.
29. Votation Communale du 8 juillet 2007, Le réaménagement du dispositif lausannois en matière de toxicomanie
et de marginalité , Commune de Lausanne
30. Rapport annuel 2007, Zone Bleue, 2007
31. Ibid
32. http://www.entree-de-secours.ch/
33. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,Françoise Dubois-Arber, Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés
par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002, op. cit.
34. http://www.act-riviera.ch/
35. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,Françoise Dubois-Arber, Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés
par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002, op. cit.
36. Rapport-préavis N° 2006/66, Dispositif lausannois en matière de toxicomanie et de marginalité, Réponse aux motions de Mme Solange Peters et de M. Gilles Meystre, op. cit.
37. http://www.lausanne.ch/view.asp?DocId=25885
38. Votation Communale du 8 juillet 2007, Le réaménagement du dispositif lausannois en matière de toxicomanie
et de marginalité , Commune de Lausanne
39. Ibid
40. Thérèse Huissoud, Sanda Solai, Françoise Dubois-Arber, Evaluation du projet UnISET,
Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale et préventive, 2004 (raisons de santé, 100)
41. Votation Communale du 8 juillet 2007, Le réaménagement du dispositif lausannois en matière de toxicomanie
et de marginalité , op. cit.
42. Rapport-préavis N° 2006/66, Dispositif lausannois en matière de toxicomanie et de marginalité, Réponse aux
motions de Mme Solange Peters et de M. Gilles Meystre, op. cit.
43. Ibid
44. Ibid
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http://slidepdf.com/reader/full/drug-city-un-espace-de-consommation-de-stupefiants-en-ville-de-lausanne 150/161
Notes 150
45. Ibid
46. http://www.i-s-v.ch/default.asp/2-0-81-6-6-1/
47. Préavis No 2002/43, Sleep-In du chemin de l’Usine-à-Gaz 10 à Renens, Rénovation intérieure, remplacement du
matériel d’exploitation et adaptation de la subvention aux nouvelles charges d’exploitation, octobre 2002
48. Rapport-préavis N° 2006/66, Dispositif lausannois en matière de toxicomanie et de marginalité, Réponse aux
motions de Mme Solange Peters et de M. Gilles Meystre, op. cit.
49. Ibid
50. Préavis no 225, Centrale alimentaire de la région lausannoise, (CARL), juin 2001
51. http://www.fondation.ch/soupe-populaire.html
52. http://www.fondation.ch/colis-alimentaires.html
53. http://www.bethraim.org/
54. http://www.tandem91.org/
55. http://www.caritas-vaud.ch/jad.php
56. http://www.infoset.ch/inst/ateliereveil/
57. http://www.sportouverte.ch/
58. Rapport-préavis N° 2006/66, Dispositif lausannois en matière de toxicomanie et de marginalité, Réponse aux
motions de Mme Solange Peters et de M. Gilles Meystre, op. cit.
59. Ibid
60. Ibid
61. Ibid
62. Tsr, journal 19h , 15 mai 2007
63. http://www.prevtech.ch/index.php?option=com_content&task=view&id=77&Itemid=111
64. Rapport-préavis N° 2006/66, Dispositif lausannois en matière de toxicomanie et de marginalité, Réponse aux
motions de Mme Solange Peters et de M. Gilles Meystre, op. cit.
65. Préavis N° 2006/66, Rapport de minorité, EC STup, mai 2007
66. Infrarouge, Lausanne: Bienvenue à «Dope City»... , 27 février 2007
67. Préavis N° 2006/66, Rapport de minorité, op. cit.
68. Ibid
69. Ibid
70. Tsr, journal 12:45 , 16 mai 2007
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http://slidepdf.com/reader/full/drug-city-un-espace-de-consommation-de-stupefiants-en-ville-de-lausanne 151/161
Notes 151
Toxicon
1. http://www.prevention.ch/latoxicomanie.htm
2. Ibid
3. Claude Olievenstein, Rapport de la commission d’enquête sur la politique nationale (française) de lutte contre les
drogues illicites
4. Daniel Kübler, Dominique Hausser, Consommateurs d’héroïne et/ou de cocaïne hors traitement médical,
Institut de recherche sur l’environnement construit (IREC/ DA - EPFL)
5. Marie Jauffret-Roustide, Les drogues, approche sociologique, économique et politique, La Documentation française,
coll. « Les études de la documentation française », Paris, avril 2004
6. Daniel Kübler, Dominique Hausser, Consommateurs d’héroïne et/ou de cocaïne hors traitement médical, op.cit.
7. Ibid
8. Ibid
9. Ibid
10. Ibid
11. Ibid
12. http://www.prevention.ch/latoxicomanie.htm, op. cit.
8/4/2019 Drug City- Un espace de consommation de stupéfiants en ville de Lausanne
http://slidepdf.com/reader/full/drug-city-un-espace-de-consommation-de-stupefiants-en-ville-de-lausanne 152/161
Notes 152
Concuion
1. Voir chapitre IV, Situation lausannoise, Lausanne, p.90
2. Voir chapitre IV, Situation Lausannoise, Prévention , à partir de page p.71
3. Voir chaptire IV, Situation Lausannoise, Projet municipal de 2007 , p.100
4. Voir chapitre I, Politique Suisse en matière de drogue, Histoire , p.8
5. Voir chapitre II, Place dans la société, capacité d’action, p.36
6. Voir chapitre III, Espaces de consommation, Exemple de Genève et Bienne , à partir de p.51
7. Voir chapitre III, Espaces de consommation, Exemple de Genève, op. cit.
8. Ibid
9. http://abstimmungen.swissinfo.ch/index-fre.html (oui à 68%, non à 32%)
10. Voir chapitre III, Espaces de consommation, Exemple de Genève et Bienne , op. cit.
11. Voir chapitre V, Toxicomanes, Consommateurs de drogues illégales, p.114
12. Voir chapitre II, Place dans la société, capacité d’action, p.36
13. Voir chapitre II, Place dans la société, Syndrome de NIMBY, p.34
14. Voir chaptire IV, Situation Lausannoise, Projet municipal de 2007 , op. cit.
15. Voir chapitre III, Espaces de consommation, Exemple de Genève, op. cit.
16. Voir chapitre III, Espaces de consommation, Exemple de Genève et Bienne , op. cit.
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http://slidepdf.com/reader/full/drug-city-un-espace-de-consommation-de-stupefiants-en-ville-de-lausanne 153/161
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http://slidepdf.com/reader/full/drug-city-un-espace-de-consommation-de-stupefiants-en-ville-de-lausanne 155/161
bIblIOGRaPHIe
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Rpport
1. Dominique Hausser, Isabelle Renschler, Trajectoires d’utilisation de services socio-médicaux en
milieu urbain, Rapport basé sur l’analyse des demandes de traitement de personnes toxicomanes à Genève dans le cadre de l’Etude Multivilles, Goupe Pompidou, Pour la période allant de 191 - 1997, Institut de recherche surl’environnement construit (IREC/ DA - EPFL)
2. Dominique Malatesta, Dominique Joye, Christine Spreyermann, Villes et toxicomanie, Des politiques
urbaines de prévention du sida en Suisse, Institut de recherche sur l’environnement construit (IREC/ DA- EPFL)
3. Daniel Kübler, Dominique Hausser, Consommateurs d’héroïne et/ou de cocaïne hors traitement médical, Institut de recherche sur l’environnement construit (IREC/ DA - EPFL)
4. Dominique Malatesta, Dominique Joye, Christine Spreyermann, Villes et toxicomanie, Des politques
urbaines de prévention du sida en Suisse, Institut de recherche sur l’environnement construit (IREC/ DA- EPFL)
5. Isabelle Renschler, Dominique Hausser, Trajectoires d’utilisation de services
socio-médicaux en milieu urbain, Institut de recherche sur l’environnement construit (IREC/ DA - EPFL)
6. Daniel Kübler, Dominique Malatesta, Dominique Joye, Dominique Hausser, Entre santé public et ordre
public, l’impact urbain des services pour consommateurs de drogues illégales en Suisse, Institut de recherche surl’environnement construit (IREC/ DA - EPFL)
7. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,
Françoise Dubois-Arber,Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés
par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002, Lausanne : Institut universitaire de médecinesociale et préventive, 2003 (raisons de santé, 86)
8. Thérèse Huissoud, Fabienne Benninghoff, Sanda Samitca, Rachel Geense, Jean-Pierre Gervasoni,Françoise Dubois-Arber, Epidémiologie de la toxicomanie dans le canton de Vaud et évaluation des projets nancés
par le canton de Vaud : troisième période d’évaluation 2000-2002, Lausanne : Institut universitaire de médecinesociale et préventive, 2003 (raisons de santé, 87)
9. Thérèse Huissoud, Sandra Solai, Rachel Geense, Françoise Dubois-Arber, Evaluation du projet Uniset,
Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale et préventive, 2004 (raisons de santé, 100)
10. Sandra Solai, Fabienne Benninghoff, Giovanna Meystre-Agustoni, André Jeannin, FrançoiseDubois-Arber, évaluation de l’espace d’accueil et d’injection « Quai 9 » à Genève, raison de santé, , Lausanne :Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP), 2004 (Raisons de santé, 102)
11. Thérèse Huissoud, Sanda Samitca, Sophie Arnaud, Frank Zobel, Françoise Dubois-Arber, Contri -
bution à la réexion sur l’apport de mesures de traitement et de réduction des risques en complément au dispositif actuel,
Programme de prescription d’héroïne, local d’injection, Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale etpréventive, 2006 (raisons de santé, 121)
12. Thérèse Huissoud, André Jeannin, Jean-Pierre Gervasoni, Sanda Samitca, Sophie Arnaud, HuguesBalthasar, Frank Zobel, Cédric Gumy, Françoise Dubois-Arber, Toxicomanie dans le canton de Vaud,
cinquième période d’évaluation 2004-2006, Lausanne : Institut universitaire de médecine sociale et préventive,
2007 (raisons de santé, 135)
13. Motion Jean-Daniel Berset et consorts, Ouverture d’un local d’injection , 2000
14. Rapport-préavis 2006/66, Dispositif lausannois en matière en matière de toxicomanie et de marginalité, Réponse aux motions de Mme Solange Peters et de M.Giles Meystre, 2006
15. Rapport-préavis 1995/119, Eléments d’une politique communale dans le domaine de la toxicomanie, 1996
16. Préavis 2001/241, Politique communale dans le domaine de la toxicomanie et de la marginalité, Etat de situation
et renforcement du dispositif de prise en charge, 2002
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17. Préavis no 225, Centrale alimentaire de la région lausannoise, (CARL), juin 2001
18. Préavis No 2002/43, Sleep-In du chemin de l’Usine-à-Gaz 10 à Renens, Rénovation intérieure, remplacement du
matériel d’exploitation et adaptation de la subvention aux nouvelles charges d’exploitation, octobre 2002
19. Préavis N° 2006/66, Rapport de minorité, EC STup, mai 2007
20. Votation Communale du 8 juillet 2007, Le réaménagement du dispositif lausannois en matière de toxicomanie
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21. Rapport, La politique suisse en matière de drogue, 2000 , sur mandat de l’ofce fédéral de la santépublique (OFSP)
22. Ofce fédéral de la police (fedpol), Statistique olicière de la criminalité (SPC), Statistique Suisse des
stupéants, publication de l’Ofce fédéral de la police (OFSP), 2008
23. Simone Ledermann, Fritz Sager, La politique suisse en matière de drogue, Troisième programme de mesures de
la confédération en vue de réduire les problèmes de drogue, ProMeDroIII, 2006, sur mandat de l’ofce fédéral dela santé publique (OFSP)
24. Suivi Cactus. Les résultats et conclusions concernant la consommation par sexe se basent sur le suivi interne de
Cactus, qui a fait une comptabilité par substance et par sexe dès février 2002.
25. Christine Spreyermann, Claudia Willen, Projet pilote Cactus, Evaluation
des centres d’accueil et d’assistance de l’association Drop-in de Bienne, 2002, Snx
26. Marie Jauffret-Roustide, Les drogues, approche sociologique, économique et politique, La Documentation
française, coll. « Les études de la documentation française », Paris, avril 2004
27. Claude Olievenstein, Rapport de la commission d’enquête sur la politique nationale (française) de lutte contre les
drogues illicites
28. Groupe Sida Genève , espace d’accueil avec possibilité d’injection, décembre 2000
29. Première ligne, Le Quai 9 à l’épreuve du tram, 2 mars 2006
30. Groupe Sida Genève, Quoi de neuf au Quai 9 ?, numéro 1, décembre 2001
31. Ofce fédoral de la santé publique (OFSP), La politique Suisse en matière de drogue, 2000
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livr
1. Christophe Jaccoud, Martin Schuler, Michel Bassand, Raisons et déraisons de la ville, approches du champ
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2. G. Edwards, A. Arif, Les problèmes de la drogue dans leur contexte socio-culturel, contribution à l’élaboration de
politiques et de programmes , Cahiers de la santé public
3. Daniel Kübler, Politique de la drogue dans les villes Suisses entre ordre et santé, analyse des conits de mise en
œuvre, Editions d L’Harmattan
4. Charles Baudelaire, Les paradis articiels, Edition Librio
5. Thomas De Quincey, Confessions of an English opium-eater, Edition New Ed, 2006
6. William Blake, The Marriage of Heaven and Hell, Dover Publications, 1994
7. Freud, Malaise dans la culture, PUF, 2004
8. Marie Jauffret-Roustide, Les drogues, approche sociologique, économique et politique, La Documentation française,
coll. « Les études de la documentation française », Paris, avril 2004
9. Sandro Cattacin, Barbara Lucas, Sandra Vetter, Modèles de politique en matière de drogue, Unecomparaison de six réalités européennes, Editions d L’Harmattan
10. Geismar-Wieviorka, les toxicomanes, Seuil, 1998
Bibliographie 158
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1. Temps Présent, L’héroïne arrive en Suisse , tsr, 17.03.1977
2. 10vor10, Le «Platzspitz» en hiver, SF, 14.02.1991
3. 10vor10, Des toxicomanes devant le Palais fédéral, SF, 22.03.1991
4. Tell Quel, L’enfer du Kreis 5 , TSR, 25.03.1994
5. FAX, Les derniers jours du Letten , TSI, 09.02.1995
6. Journal du matin, Manifestation contre la fermeture du Letten , RSR, 14.02.1995
7. Journal de midi, Premier centre de distribution contrôlée en Romandie, RSR, 18.09.1995
8. Schweiz aktuell, Le tourisme de la drogue à Bâle, SF, 08.09.1999
9. Téléjournal, Réduire les méfaits et les coûts indirects des drogues , TSR, 03.03.2003
10. Forum, Volte-face du Conseil national sur le cannabis , RSR, 24.09.2003
11. Dope Sick Love, NYC Heroin Junkies , HBO Documentary
12. Toxicomane, xeorte , documentaire de Bernhard Giger
13. Tsr, journal 19h , 15 mai 2007
14. Tsr, journal 12:45 , 16 mai 2007
15. Infrarouge, Lausanne: Bienvenue à «Dope City»... , 27 février 2007
Bibliographie 159
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2. Ofce fédéral de la santé publique (OFSP), www.bag.admin.ch
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4. Ville de Genève, http://www.geneve.ch
5. Coste, http://www.coste.ch
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7. Le Chuv, http://www.chuv.ch
8. Fondation du Levant, http://www.levant.ch
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Bibliographie 160
8/4/2019 Drug City- Un espace de consommation de stupéfiants en ville de Lausanne
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Bibliographie 161