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    DOSSIER PDAGOGIQUEune chambre soi - MA 18 - ME 19 NOVEMBRE 2014 20H

    Dossier ralis par Sandrine Gasmi, professeur relais du jumelage et

    Anne Bignon, responsable du secteur ducatif de lHexagone Scne

    Nationale Arts Sciences - Meylan avec la complicit de Nathalie Soulier

    pour la mise en page.

    + dinfo >Anne Bignon - [email protected]

    04 76 90 94 24www.theatre-hexagone.eu- http://entractes.theatre-hexagone.eu

    Lorenezo Papace

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    DeVirginia WoolfMise en scneSylvie Mongin-AlganAvecAnne de BoissyScnographieCarmen MariscalLumiresYoann TivoliSonVronique DubinCostumesClara OgnibeneTraduction Clara Malraux, d. Denol.

    En 1928, Virginia Woolf, auteure de gnie, critique littraire, est invite par luni-versit de Cambridge donner une confrence sur Les femmes et le roman .Cette rexion la mne montrer combien lassujettissement conomique de lafemme la longtemps prive de la libert dcrire. Elle dveloppe une dmons-tration des disparits entre les hommes et les femmes quelle publiera sous letitre Une chambre soien 1929. Elle y voque des gures fminines importantes(Jane Austen, Charlotte Bront) et cre la sur imaginaire de Shakespeare quifait de ce rcit mi-chemin entre lessai et le roman une invitation prendre laplume Ce texte, plein de lucidit et dhumour deviendra un vritable texte derfrence pour le droit des femmes lgalit et la libert intellectuelle.Cest la comdienne Anne de Boissy qui incarne avec puissance et pudeur cetteparole, ce temprament du combat et de la lutte pour suivre sa destine. Untexte fort et intemporel sublim par la mise en scne de Sylvie MonginAlgan.

    Rencontre avec Sylvie Mongin-Algan et une personne du collectif HF Isre lissue de lareprsentation mardi 18.

    Rencontre La femme en questions avec Sylvie Mongin-Algan Me 19 nov 12h30 la bibliothque du centre-ville Grenoble.Retrouvez la librairie Les Modernes dans le hall le 18 novembre.ProductionLes Trois-Huit - Nouveau Thtre du 8e. Avec le soutien de Larc, Scne nationale Le Creusot (71). LesTrois-Huit au Nouveau Thtre du 8esont conventionns par la ville de Lyon, le ministre de la Culture et de laCommunication - DRAC Rhne-Alpes et la Rgion Rhne-Alpes.

    UNE

    CHAMBRE

    SOI

    NOVEMBREma 18ME 19

    20HDure 1H20

    THTRE

    Virginia Woolf | Sylvie Mongin-Algan | Anne de Boissy

    Photos Lorenzo Papace

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    SOMMAIRE

    I Qui es-tu Virginia Woolf ? 1. Une auteure hors-du commun 2.Le texte Une chambre soi

    II Lquipe de cration : les Trois-Huit 1.La metteuse en scne : Sylvie Mongin-Algan 2. La comdienne : Anne de Boissy

    3.La scnographe : Carmen Mariscal 4.Lquipe technique : Vronique Dubin et Yoann Tivoli 5.Les costumes : Clara Ognibene

    III Comment mettre en scne le discours engag de Virginia Woolf ? 1. Porter sur scne la parole de Virginia Woolf aujourdhui 2.La scnographie : un dcor symboliqueY intgrer tude de la photographie : les 3 photos prsentes avant pistes pdagogiques . 3.Linterprtation de la comdienne Anne de Boissy

    IV Pistes pdagogiques 1.Littrature philosophie 2.En anglais 3.En histoire sociologie conomie 4.En arts plastiques 5. En cours de pratique thtrale

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    I Qui es-tu Virginia Woolf ?

    1. Une auteure hors-du commun

    Auteure de gnie, critique littraire et ditrice, Virginia Woolf a fascin ses

    contemporains par sa crativit davant-garde et sa vie de femme libre. En 1929,elle publie Une chambre soi, essai plein de lucidit et dhumour qui deviendraun vritable texte de rfrence pour le droit des femmes lgalit et la libertintellectuelle.

    Ne Londres le 25 janvier 1882, Virginia Woolf est la lle du philosophe et crivain Sir Leslie Stephen et deJulia Stephen Duckworth. Elle est duque domicile principalement par son pre, rudit et austre, qui

    encourage sa curiosit intellectuelle. Elle est profondment marque par la mort prmature de sa mresuivie par celle de son pre (en 1904). Cest dailleurs cet vnement quon place lorigine de sa premirecrise dpressive.Elle sinstalle dans le quartier de Bloomsbury Londres et reoit dans sa maison un cercle dartistes(Bloomsbury Group), qui contribuent la cristallisation de son style dcriture. Les fameuses expositionspost-impressionnistes (1910 et 1912) organises par Roger Fry, membre du groupe, permettent au publicbritannique de dcouvrir les innovations artistiques qui naissent sur le continent. Les implications de cesnouveaux mouvements artistiques laissent de visibles traces dans luvre de V. Woolf.Elle refuse dtre contrainte par les rgles dcriture du roman et sinterroge sur les liens de ces contraintesavec les sensations relles de la vie. Ses romans se rapportent surtout la vie intrieure.

    En 1920, elle commence son troisime roman La Chambre de Jacob, son premier livre vraiment expri-mental. Elle devient une des grandes voix sensibles de la littrature avec ses deux romans suivants, Mrs.Dallowayet La Promenade au phare. Son roman Les vagues, publi en 1931, lui apporte la reconnaissancedu grand public.

    Virginia Woolf milite pour le droit de vote des femmes et participe toute sa vie la cause fministe. Sonuvre Une chambre soi, (1929) en est la preuve.

    Avec son mari, Leonard Woolf, ils font partie du cercle dintellectuels Bloomsbury. Lambiance du groupeBloomsbury encourage les rencontres et les liaisons. En 1922, Virginia rencontre Vita Sackville-West et

    elles entament une liaison qui dure tout le long des annes 20. En 1928, elle sinspire de Vita S. pour crerOrlando, une biographie fantastique qui deviendra un classique.

    Rgulirement en proie de graves crises dpressives, le 28 mars 1941, elle remplit ses poches de pierreset se jette dans la rivire Ouse.Elle laisse une note son mari : Jai la certitude que je vais devenir folle : je sens que nous ne pourronspas supporter encore une de ces priodes terribles. Je sens que je ne men remettrai pas cette foisci. Jecommence entendre des voix et ne peux pas me concentrer. Alors je fais ce qui semble tre la meilleurechose faire. []

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    2. Le texte Une chambre soi

    Il est ncessaire davoir cinq cents livres de rente et une chambre dont la porte est pourvue duneserrure, si lon veut crire un uvre de ction ou une uvre potique.

    Une chambre soi est un essai pamphltaire publi pour la premire fois en 1929. Il se base sur

    plusieurs confrences donnes par Virginia Woolf en octobre 1928 dans deux collges de luniversitde Cambridge qui taient rserves aux femmes : Newnham College et Girton College. Virginia Woolfrappelle comment les femmes ont t places sous dpendance spirituelle et conomique des hommeset rduites au silence.

    Le sujet principal de ce texte est la place des auteurs de sexe fminin dans lhistoire de la littrature.Virginia Woolf se penche sur les facteurs qui ont empch laccession des femmes lducation, laproduction littraire et au succs.Le texte Une chambre soi tient une place importante dans lhistoire du fminisme. Virginia Woolfplonge le lecteur travers les sicles, de lpoque lisabthaine au monde contemporain depuis le droitde vote accord aux femmes, pour entreprendre une vritable gnalogie des conditions favorables et

    dfavorables de lcriture fminine pour enn sinterroger sur la diffrence des sexes et pour conseillerles futures femmes de lettres sur ce qui doit les guider dans lcriture. Dans cet ouvrage, Virginia Woolfdtaille les conditions matrielles limitant laccs des femmes lcriture :- Interdiction pour les femmes de voyager seules pour dcouvrir dautres cultures et contres ;- Interdiction pour les femmes de sinstaller la terrasse dun restaurant pour prendre le temps derchir ;- Interdiction pour les femmes de sasseoir dans lherbe pour rechercher une ide ;- Interdiction pour les femmes daccder la bibliothque de luniversit.Lauteure sattarde sur les contraintes lies au mariage, la charge des enfants et du mnage ne lais-sant plus de temps la femme pour crire.

    Virginia Woolf dgage deux lments indispensables pour permettre une femme dcrire : avoir une chambre soi quelle peut fermer cl an de pouvoir crire sans tre drange par lesmembres de sa famille ;- disposer de 500 livres de rente lui permettant de vivre sans soucis. Virginia Woolf rappelle que lesfemmes ne pouvaient pas possder largent quelles gagnaient, et dclare, lpoque o les femmes sevoient accorder le droit de vote :

    De ces deux choses, le vote et largent, largent, je lavoue, me sembla de beaucoup la plus impor-tante.

    RSUM :

    Chapitre premier Le premier chapitre nous emmne Oxbridge, une universit ctive entre Oxford et Cambridge, o lesfemmes ne sont pas autorises marcher sur le gazon ou entrer dans une bibliothque sans lettre derecommandation.

    Second Chapitre- Au second chapitre, on retrouve Virginia Woolf dans la maison de sa tante pendant et aprs un repaso la digestion est propice la rexion sur les femmes mais aussi au cur de ses recherches dans lesrayonnages du British Museum o elle se met en colre contre lafrmation selon laquelle les femmes

    [seraient] intellectuellement, moralement et physiquement infrieures aux homme .

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    Troisime Chapitre- Le troisime chapitre se situe au cur du XVIe sicle o face au gnie de Shakespeare, sans gal,la narratrice retrace le destin de la sur du dramaturge, Judith, voue loubli malgr les mmes ta-lents que son frre sans tre permise dcrire une seule ligne pour, tragiquement, se donner la mort sedcouvrant enceinte.

    Je vous ai dit au cours de cette confrence que Shakespeare avait une sur ; mais nallez pas sarecherche dans la vie du pote crite par sir Sidney Lee. Cette sur de Shakespeare mourut jeunehlas, elle ncrivit jamais le moindre mot. Elle est enterre l o les omnibus sarrtent aujourdhui, enface de lElephant and Castle. Or, jai la conviction que cette potesse, qui na jamais crit un mot et quifut enterre ce carrefour, vit encore. Elle vit en vous et en moi, et en nombre dautres femmes qui nesont pas prsentes ici ce soir, car elles sont en train de laver la vaisselle et de coucher leurs enfants.

    Quatrime chapitre- Le quatrime temps de son ouvrage est celui des pionnires sorties de lanonymat avec Jane Austen etCharlotte Bront, deux modles opposs qui abordent lcriture avec deux esprits diffrents, lun avec

    conance, lautre avec rancune contre ces hommes qui lui ont empch de visiter le vaste monde. Cest ce moment-l que les femmes de lettres entrent vraiment dans lHistoire.

    Cinquime et sixime chapitre Aux chapitres 5 et 6, Virginia Woolf sattaque au lourd dbat sur la diffrence des sexes o, elle adhre lide que les grands crivains sont ni des hommes, ni des femmes mais dlibrment androgynes. Ceprol de lcrivain androgyne, qui garde lquilibre entre son ct masculin et son ct fminin, est pro-prement laspect le plus ctionnel dans Une chambre soi et fait cho par exemple la gure dOrlando,personnage ponyme de son roman.

    II LQUIPE DE CRATION : LES TROIS-HUIT

    A la question : quest-ce quun collectif artistique ? les Trois-Huit, compagnie de thtre, ont unerponse qui, depuis plusieurs annes, est la leur : un collectif dont font partie tous les collaborateurs,artistes ou non, et qui travaillent ensemble sur diffrents projets de cration, individuels ou collectifs :Vincent Bady, Anne de Boissy, Julia Brunet, Denis Chapellon, Magali Lapierre, Sylvie Mongin-Algan, MarieNachury, Guy Naigeon, Marie-Emmanuelle Pourchaire.

    Site de rfrence : http://www.nth8.com/La-compagnie-les-trois-huit/pa6.html

    1. La metteuse en scne : Sylvie Mongin-Algan

    Sylvie Mongin-Algan pratique son mtier de metteuse en scnecomme chef de troupe. Lexploration de nouvelles critures fran-aises et trangres dans un allerretour avec les grands textesdu pass, lintgration de jeunes artistes et techniciens dans sonquipe de cration, ainsi que la mise en vidence des femmes danslhistoire de lart et de la cration contemporaine, caractrisent sa

    dmarche thtrale.

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    Dabord comdienne sous la direction de Robert Girons, Roger Planchon, Jean-Pierre Vincent, BrunoBglin... elle est assistante la mise en scne de Robert Girons, de Louis Erlo avant de passer elle-mme la mise en scne. Elle participe la cration du Lzard Dramatique Lyon, et y met en scne sespremiers spectacles.

    - En 1987, elle cre sa propre compagnie, et met en scne Le chien du jardinierde Lope de Vega, Le jour-

    nal dun vieux fou de Tanizaki, La condition des soies dAnnie Zakek, Le chandelierdAlfred de Musset,Camille de Catherine Bidaut, Pardaillande Vincent Bady, daprs Michel Zevaco.- De 1988 1991,elle est en rsidence au Thtre de la Renaissance Oullins.- En 1992, la compagnie sinstalle dans une friche. La Cie Sylvie Mongin-Algan devient Les Trois-Huit,compagnie de thtre, collectif dartistes constitu avec Vincent Bady, Anne de Boissy, Valrie Leroux,Guy Naigeon et Gilles Pastor.- En 2003, les Trois-Huit sont missionns la cration dun nouveau thtre Lyon : le NTH8 (Nouveauthtre du 8e).Sylvie Mongin-Algan a mis en scne depuis : Les Cris de Christina Mirjol, Dix Phdre(Euripide, Snque,Garnier, Racine, Gide, Ritsos, Tsvetaeva, Enquist, Kane, Escalante, Durif),Lambeaux de Charles Juliet,Comme il vous plairade W. Shakespeare, Notre Cerisaie daprs A. Tchekhov, Je suis toute dcousue

    dOlivier Mouginot, dipe Storieschantier thtral ...

    Elle a inaugur en 2011 un grand chantier thtral autour dun cycle dcriture de lauteure mexicaineXimena Escalante Le Polyptyque Escalante avec quatre crations : Moi aussi je veux un prophte,Andromaca real, Phdre et autres Grecques, Electre se rveille, tournes en Rgion Rhne-Alpes etau Mexique.

    2. La comdienne : Anne de Boissy

    Anne de Boissy est comdienne dans les projets des metteurs en scnedu collectif Les Trois-Huit et dans dautres compagnies. Paralllement,elle est responsable artistique du projet Thtre et Langue des signes.

    En 1991, elle participe la cration du collectif Les Trois-Huit, compa-gnie de thtre. Elle interprte des grands rles du thtre classique etde pices contemporaines.

    Elle travaille paralllement avec Jean-Vincent Brisa, Thierry Mennessier,Daniel Poutier, Franoise Coupat, Alain dHayer, Jean-Michel Bruyre,Albert Simon, Philippe Labaune, Marc Lador, Laurent Vercelletto,...

    Depuis 2003, Anne de Boissy coordonne le projet artistique Thtre et Langue des SignesFranaise-LSF au NTH8 / Nouveau Thtre du 8e Lyon.- En 2004, elle travaille avec Les Transformateurs pour la cration bilingue La Petite Insomnie. Elle in-terprte Pomes chinois et Contes zensavec Patricia Mazoyer, une promenade en sons et en signes en2006, cre la performance potique bilingue Ligne Blanche - Le Seuil en 2007 et Double Moi, spectaclebilingue en franais oral et LSF, avec Graldine Berger en 2008.- En 2010, elle prsente avec Graldine Berger la lecture-spectacle bilingueA la vie ! A la mort !au MuseGallo-romain de Lyon-Fourvire.- Lambeaux de Charles Juliet est cr en octobre 2005 au Nouveau Thtre du 8e dans une mise en

    scne de Sylvie Mongin-Algan et tourne en France depuis.- En 2009, elle cre Boire de Fabienne Swiatly, en collaboration artistique avec Guy Naigeon. Elle joue en 2012 dans Moi aussi je veux un prophte, Electre se rveille et Andromaca Real, trois

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    pices de lauteure contemporaine mexicaine Ximena Escalante qui composent le PolyptyqueEscalanteque cre Sylvie Mongin-Algan.- Les spectacles Une chambre soi de V. Woolf et Un enfant assorti ma robe de F. Swiatly sont entourne. Une cration est en cours pour 20152016 : Grito al cielo todo mi corazon / je crie de X. Escalante etmise en scne par Sylvie Mongin-Algan.

    3. La scnographe : Carmen Mariscal

    Quelques jours avant de disparaitre, ma grandmre ma offert sa robe de marie.Le vtement est rest au fond dun carton pendant neuf ans, jusqu ce quil de-vienne linspiration et llment central dun livre dartiste compos dune srie dephotographies et de quatre installations que jai ralises. Porter ce vtement mapousse minterroger sur les traditions transmises de gnration en gnration,sur ce que signie tre mre, lle et pouse.

    http://www.carmenmariscal.com/

    Carmen Mariscal est une artiste mexicaine, ne en Californie, USA. Aujourdhui, elle vit et travaille Paris, France.

    tudes : DEA en Arts Plastiques Winchester School of Art, Winchester, Royaume-Uni, Diplme duCentral Saint Martins College of Art and Design, Londres, Royaume-Uni, Diplome en Histoire de lArt delUniversit Iberoamericana Mexico.

    Carmen Mariscal a expos de faon individuelle et collective aux Etats Unis, Mexique, France, Espagne,Pays Bas, Allemagne et Russie entre autres pays dans des espaces publiques et galeries dart prives.

    Le travail de Carmen Mariscal rside dans lenrichissement des scnographies thtrales par des pho-tographies, montages, installations vidos etc. Le thme rcurrent est le corps le plus souvent celuide la femme - et sa fragilit, la plupart le cops fminin. Elle travaille aussi sur les thmes comme lammoire et lisolement.

    4. Lquipe technique : Vronique Dubin et Yoann Tivoli

    Vronique Dubinest rgisseur son et rgisseur gnral.Aprs une formation la gestion et une premire exprience dans ladministration des compagnies dethtre, elle se consacre depuis 2001 la cration sonore et la rgie (son et rgie gnrale) dans lesdomaines du thtre, de la musique et de la danse. Elle poursuit pendant plusieurs annes une col-laboration avec des compagnies lyonnaises : en cration ou en rgie son avec Les Trois-Huit Cie dethtre, Le Lzard Dramatique, le Thtre du Grabuge, Kastor Agile, Thtre Craie. Elle ralise galementde petites formes sonores pour la danse ou pour des installations, ainsi que quelques pices radio-phoniques, et des enregistrements de musique de chambre. Pianiste de formation classique, elle jouedans plusieurs spectacles de thtre. Depuis deux ans, elle pratique galement le trombone au seindune fanfare. Elle a t, pendant plusieurs ts, rgisseur gnral au Festival Jazz Vienne. Depuis

    quelques annes, elle se consacre davantage aux tournes, en rgie son et rgie gnrale, dabordavec la compagnie Kg, puis, depuis 2009, avec le Ballet Preljocaj.

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    Yoann Tivoli est clairagiste. Pour la compagnie les Transformateurs, il ofcie galement en tant quergisseur gnral. Il travaille avec de nombreuses compagnies de danse (Kg, Inbal Pinto...), de thtre(les Trois-Huit, Kastor Agile...) et cre galement des clairages vnementiels (Lille 2004, les Invites...).

    Actuellement, il assure les lumires pour :- Pixelmise en scne de Mourad Merzouki

    - Rcital 40 de Mourad Merzouki- Un enfant assorti ma robedAnne de Boissy- Tupp de Nasser Djema mise en scne de Herv Dartiguelongue- Une chambre soi de Virginia Woolf mise en scne de Sylvie Mongin-Algan

    5. Les costumes : Clara Ognibene

    Clara Ognibene est costumire. Elle sest forme lENSATT promotion 2010.Depuis 2010, elle a cr les costumes de 16 spectacles dont :- 2010 : Lorenzacciode Musset mise en scne de Claudia Stavisky

    - 2011 : Andromeca ral et Electre se rveillede Ximena Escalante mise enscne de Sylvie Mongin-Algan- 2012 : Tempte en cuisine chorgraphie de Sylvie Guillermin- 2013 : Une chambre soide Virginia Woolf mise en scne de Sylvie Mongin-Algan- 2013 : Der fiegende Hllander musique de Richard Wagner- 2014 : Fille de - mise en scne de Graldine Bnichou- 2014 : Un stoque soldat de plombde Hans Christian Andersen mise en

    scne de Florence Lavaud- 2015 : Petites musiques de nuit et le passagerde Florence Lavaud mise en scne Florence Lavaud- 2015 : Le retour de Garance conception dAurlie Morin

    III Comment mettre en scne le discours engage de Virginia Woolf ?

    Jai eu envie de quitter le domaine du pur sens et darriver voir comment le texte de cette grandeartiste Virginia Woolf peut donner matire une cration artistique. Sylvie Mongin-Algan

    1. Porter sur scne la parole de Virginia Woolf aujourdhui

    La metteuse en scne Sylvie MonginAlgan explique lorigine, le point de dpart de son spectacle Unechambre soi de Virginia Woolf :

    Virginia Woolf continue de fasciner dans un monde o les ingalits hommes/femmes sont toujoursdactualit.Auteure de gnie, critique littraire et ditrice, Virginia Woolf a fascin ses contemporainspar sa crativit davant-garde et sa vie de femme libre. En 1929, elle publie Une chambre soi, essaipassionnant et nergique, plein de lucidit et dhumour qui deviendra un vritable texte de rfrencepour le droit des femmes lgalit et la libert intellectuelle.

    [Il maura fallu] Sept ans de rexion

    Juillet 2006: Lambeauxse joue Avignon. Cest un texte de Charles Juliet que jai mis en scne, jou parAnne de Boissy et dont linterprtation bouleverse chaque soir le public. Soudain, coup de tonnerre surle Festival : Le Monde publie les conclusions dun rapport du ministre de la Culture. Y clatent des

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    ingalits insouponnes entre les hommes et les femmes dans le spectacle vivant. Ce rapport devientrapidement le Rapport Reine Prat, du nom de son auteure. Reine Prat vient voir Lambeaux. Nous faisonsconnaissance, nous discutons de son rapport et de mon spectacle.

    Septembre 2006 : Je suis convie au ministre de la Culture ainsi quune trentaine de metteuses enscnes. But de la runion : nous convaincre de devenir candidates aux postes de direction des CDN etdes Scnes nationales. Je sors de cette runion avec une forte migraine. Dans le TGV qui me ramne Lyon, je lis Une chambre soi de Virginia Woolf. Triple dcision, et n de la migraine : 1/ le livre de VirginiaWoolf ne me quittera plus, et jen ferai un jour rsonner les murs des thtres, 2/ le Rapport Reine Pratne me quittera plus, et je travaillerai dsormais rduire les ingalits quil a rvles, 3/ je continuede travailler en collectif, car jaime les chemins de traverse et je suis re dinventer jour aprs jour monoutil de travail.

    Sur le site de France Inter, on peut rcouter des missions sur Les femmes, toute une histoire :http://www.franceinter.fr/reecouter-diffusions/137683- On trouve notamment une mission En direct du Festival des Etonnants voyageurs Rabat : les

    femmes dans la cration artistique - Ou Les Femmes dans les mtiers de la culture et lUnion des femmes mditerranennes avecMuriel Mayette

    2. La scnographie : un dcor symbolique

    Sur scne cela aurait pu ntre quune lecture. Mais Sylvie Mongin-Algan, assiste de la scnographeCarmen Mariscal a invent une cage, ressemblant un parc pour bb dans lequel la comdienne Annede Boissy parat toute petite et symbolise ingnieusement la femme infantilise. Ce parc est une prisonreconnaissable aux barreaux en fer.

    La lumire accompagne le dcor volutif imagin par la plasticienne. La lumire laisse dabord dcou-vrir un parc pour enfant. Des livres sont disposs tout autour du parc. Puis, ce parc, cette prison, setransforme crant dautres espaces voquant dautres lieux et dautres architectures comme une bi-bliothque, des errances dans diffrents espaces. Le spectateur reoit donc des perceptions trs dif-frentes partir de cet univers clos au dbut du spectacle.

    3. Linterprtation de la comdienne Anne de BoissyAnne de Boissy interprte Virginia Woolf et porte sa voix. Attrapant deci del, travers les barreaux,des ouvrages souvent dcevants car ne mentionnant pas le sexe dit faible, elle sextrait de sa conditionen mme temps que de sa prison et construit sous les yeux du spectateur ce qui manque chaque

    femme pour spanouir : une chambre soi, un espace personnel, labri de lentourage.

    Lorenzo Papace

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    tude de la photographie avec les lves : Demander aux lves de dcrire la photographie Observer les objets prsents sur scne et les analyser en invitant les lves rchir leur symbo -lique- Comment linfantilisation de la femme, sa dpendance et son enfermement sont-ils reprsents ? Comment comprendre le fait que les livres soient lextrieur du parc ?- Comment analyser la posture de la comdienne ?

    tude de la photographie avec les lves : Comment limage rendelle compte de lenfermement ? tre attentif aux lumires, couleurs, positionde la comdienne.- Malgr cette sensation de claustration, comment le dsir dindpendance et dmancipation de lafemme estil reprsent ? Observer notamment les objets et le regard de la comdienne.

    tude de la photographie avec les lves :- En quoi cette image se dmarque-t-elle des prcdentes ? Quelles hypothses de lecture peuton mettre en exergue partirde cette image ?- Observer le costume port par la comdienne : en quoi est-ilsymbolique et marquetil une transition entre deux tapes ?- Etre attentif la posture de la comdienne : regard, port de tte,geste et position des doigts de la main, objet. Montrer que cette

    posture se rapproche du strotype dune attitude masculine etvirile ?

    Plus de photographies et une vido sont proposes sur le site delHexagone, Scne Nationale Arts Sciences de Meylan :http://theatrehexagone.eu/portfolioitems/unechambreasoi/La vido (8 mn 06) propose une interview de Sylvie MonginAlganqui explique le travail de scnographie.

    Lorenzo Papace

    Lorenzo Papace

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    IV Pistes pdagogiques

    1. En franais / littrature / philosophie

    Mener une rexion sur la question de lintimit

    Demander aux lves de dcrire leur chambre

    Travailler sur le lexique de la privation, du juste et de linjuste, du tolrable et de lintolrable. Parcours de lectures documentaires sur la place de la femme dans diffrents genres littraires :

    Parcours thtral : Molire, Les Femmes savantes, 1672 Ibsen, Maison de poupe Villiers de lIsle-Adam, La Rvolte, 1870 Jules Renard, Le Pain de mnage, 1898 Shaw,Pygmalion, 1912

    Parcours romanesque : Laclos, Les Liaisons dangereuses, 1782 Georges Sand,Indiana, 1832 Flaubert, Madame Bovary, 1857 Virginia Woolf, Orlando, 1928 Annie Erneaux,La Femme gele, 1981 Dai Sijie, Balzac et la petite tailleuse chinoise, 2000

    Parcours argumentatif: quelques textes de femmes, crivaines et artistes, qui se sont interroges surles difciles rapports entre les hommes et les femmes et sur la place de la femme dans la socit :

    Virginia Woolf, Mrs Dalloway, 1925 Virginia Woolf,Une chambre soi, 1929 Simone de Beauvoir,Le Deuxime sexe, 1949 Eve Ensler,Les Monologues du vagin,1996

    Virginia Woolf, Mrs Dalloway, 1925 (...) Venue du fond des ges, de lpoque o les pavs taient de lherbe, o il y avait l un marcage,depuis lpoque des dents de sabre et des mammouths, lpoque des levers de soleil silencieux, cetteloque humaine ctait une femme, car elle portait une jupe la main droite tendue, la gauche agrippe sa jupe, depuis toujours se tenait l chanter lamour, lamour qui dure depuis des millions dannes,lamour vainqueur, et son amant, mort depuis des sicles, qui, il y a des millions dannes, stait pro-men avec elle, chantonnaitelle, au joli mois de mai. Mais, dans la suite des temps, longs comme unjour dt, et tout amboyants dasters rouges, se rappelaitelle, il tait parti ; la gigantesque faux de lamort avait fauch ces immenses collines, et quand elle nirait par poser sa tte blanchie et innimentge sur la terre, qui ne serait plus quun rsidu de glace, elle implorait les dieux de poser ses ctsun bouquet de bruyre pourpre, l-haut sur son tertre funraire que caresseraient les derniers rayonsdu soleil. Car alors la grande parade de lunivers serait termine. (...)

    Virginia Woolf, Une chambre soi, 1929 Je vous ai dit au cours de cette confrence que Shakespeare avait une sur; mais nallez pas sa re-cherche dans la vie du pote crite par sir Sidney Lee. Cette sur de Shakespeare mourut jeune hlas,

    elle ncrivit jamais le moindre mot. Elle est enterre l o les omnibus sarrtent aujourdhui, en facede lElephant and Castle. Or, jai la conviction que cette potesse, qui na jamais crit un mot et qui ftenterre ce carrefour, vit encore.Elle vit en vous et en moi, et en nombre dautres femmes qui ne sont pas prsentes ici ce soir, car elles

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    sont en train de laver la vaisselle et de coucher leurs enfants. Mais elle vit; car les grands potes nemeurent pas; ils sont des prsences ternelles; ils attendent seulement loccasion pour apparatreparmi nous en chair et en os. Cette occasion, je le crois, il est prsent en votre pouvoir de la donner la sur de Shakespeare.Car voici ma conviction : si nous vivons encore un sicle environje parle ici de la vie relle et non pasde ces petites vies spares que nous vivons en tant quindividus-et que nous ayons toutes cinq centslivres de rentes et des chambres qui soient nous seules ; si nous acqurons lhabitude de la libert etle courage dcrire exactement ce que nous pensons; si nous parvenons chapper un peu au saloncommun et voir les humains non pas seulement dans leurs rapports les uns avec les autres, mais dansleur relation avec la ralit, et aussi le ciel et les arbres et le reste en fonction de ce quils sont; si nousparvenons regarder plus loin que le croque-mitaine de Milton- si nous ne reculons pas devant le fait(car cest bien l un fait) quil ny a aucun bras auquel nous raccrocher et que nous marchons seules etque nous sommes en relation avec le monde de la ralit et non seulement avec le monde des hommeset des femmes- alors loccasion se prsentera pour la potesse morte qui tait la sur de Shakespearede prendre cette forme humaine laquelle il lui a fallu si souvent renoncer.Mais il ne faut pas-car cela ne saurait tre-nous attendre sa venue sans effort, sans prparation denotre part, sans que nous soyons rsolues lui offrir, sa nouvelle naissance la possibilit de vivre et

    dcrire. Mais je vous jure quelle viendrait si nous travaillions pour elle et que travailler ainsi, mme dansla pauvret et dans lobscurit, est chose qui vaut la peine.

    Simone de Beauvoir, Le Deuxime sexe, 1949 Cest en faisant quil se fait tre, dun seul mouvement. Au contraire, chez la femme il y a, au dpart, unconit entre son existence autonome et son treautre; on lui apprend que pour plaire il faut chercher plaire, il faut se faire objet; elle doit donc renoncer son autonomie. On la traite comme une poupevivante et on lui refuse la libert; ainsi se noue un cercle vicieux; car moins elle exercera sa libert pourcomprendre, saisir et dcouvrir le monde qui lentoure, moins elle trouvera en lui de ressources, moinselle osera safrmer comme sujet.

    Eve Ensler, Les Monologues du vagin, 1996Le cur est capable de sacrice.Le vagin aussi.Le cur est capable de pardonner et de rparer.Il peut changer sa forme pour nous laisser entrer.SE dilater pour nous laisser sortir.Le vagin aussi.Il peut souffrir pour nous,

    Souvrir pour nous,Mourir pour nous.Et saigner pour nous dans ce monde difcile et merveilleux.Le vagin aussi. Aimer les femmes, aimer nos vagins, les connatre et les toucher, se familiariser avec ce que noussommes et avec ce dont nous avons besoin. Arriver nous satisfaire par nous-mmes, apprendre nosamants nous satisfaire, tre prsentes dans nos vagins, parler deux haute voix, parler de leur ap-ptit et de leur souffrance, de leur solitude et de leur humour, faire quils soient bien visibles pour quonne puisse plus impunment les saccager dans lombre, et pour que ce qui est notre clef de vote, notrepicentre, notre essence, notre rve ne soit pas plus longtemps brim, mutil, paralys, bris, invisibleou honteux.

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    Travailler sur la question de lgalit entre homme et femme avec les philosophes des Lumires : dudroit abstrait au droit concret :

    Olympe de Gouges, Postambule, Dclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791 (textedonn dans le point 3 des pistes pdagogiques) Condorcet,Journal de la socit de 1789, 3 juillet 1790

    aujourdhui avec un extrait de :

    Discours dElisabeth Guigou, garde des Sceaux, 15 dcembre 1998

    Condorcet, Journal de la socit de 1789, 3 juillet 1790Lhabitude peut familiariser les hommes avec la violation de leurs droits naturels, au point que, parmiceux qui les ont perdus, personne ne songe les rclamer, ne croie avoir prouv une injustice.Il est mme quelquesunes de ces violations qui ont chapp aux philosophes et aux lgislateurs lors-quils soccupaient avec le plus de zle dtablir les droits communs des individus de lespce humaine,

    et den faire le fondement unique des institutions politiques.Par exemple, tous nontils pas viol le principe de lgalit des droits en privant tranquillement la moitidu genre humain de celui de concourir la formation des lois, en excluant les femmes du droit de cit ?Est-il une plus forte preuve du pouvoir de lhabitude, mme sur les hommes clairs, que de voir invo-quer le principe de lgalit des droits en faveur de trois ou quatre cents hommes quun prjug absurdeen avait privs, et loublier lgard de douze millions de femmes ? [...]Il serait difcile de prouver que les femmes sont incapables dexercer les droits de cit. Pourquoi destres exposs des grossesses et des indispositions passagres ne pourraientils exercer des droitsdont on na jamais imagin de priver les gens qui ont la goutte tous les hivers et qui senrhument ais-ment ?En admettant dans les hommes une supriorit desprit qui ne soit pas la suite ncessaire de la dif-frence dducation (ce qui nest rien moins que prouv, et ce qui devrait ltre, pour pouvoir, sansinjustice, priver les femmes dun droit naturel), cette supriorit ne peut consister quen deux points.On dit quaucune femme na fait de dcouverte importante dans les sciences, na donn de preuves degnie dans les arts, dans les lettres, etc. ; mais sans doute on ne prtendra point naccorder le droitde cit quaux seuls hommes de gnie. On ajoute quaucune femme na la mme tendue de connais -sances, la mme force de raison que certains hommes ; mais quen rsultetil, quexcept une classepeu nombreuse dhommes trs clairs, lgalit est entire entre les femmes et le reste des hommes ;que cette petite classe mise part, linfriorit et la supriorit se partagent galement entre les deuxsexes. Or, puisquil serait compltement absurde de borner cette classe suprieure le droit de cit, etla capacit dtre charg de fonctions publiques, pourquoi en excluraiton les femmes plutt que ceux

    des hommes qui sont infrieurs un grand nombre de femmes ? [...]Les femmes sont suprieures aux hommes dans les vertus douces et domestiques ; elles savent, commeles hommes, aimer la libert, quoiquelles nen partagent point tous les avantages ; et, dans les rpu-bliques, on les a vues souvent se sacrier pour elle : elles ont montr les vertus de citoyen toutes lesfois que le hasard ou les troubles civils les ont amenes sur une scne dont lorgueil et la tyrannie deshommes les ont cartes chez tous les peuples.On a dit que les femmes, malgr beaucoup desprit, de sagacit, et la facult de raisonner porte aumme degr que chez de subtils dialecticiens, ntaient jamais conduites par ce quon appelle la raison.Cette observation est fausse : elles ne sont pas conduites, il est vrai, par la raison des hommes, maiselles le sont par la leur. [...]On a dit que les femmes, quoique meilleures que les hommes, plus douces, plus sensibles, moins su-

    jettes aux vices qui tiennent lgosme et la duret du cur, navaient pas proprement le sentimentde la justice ; quelles obissaient plutt leur sentiment qu leur conscience. Cette observation estplus vraie, mais elle ne prouve rien : ce nest pas la nature, cest lducation, cest lexistence socialequi causent cette diffrence. Ni lune ni lautre nont accoutum les femmes lide de ce qui est juste,

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    mais celle de ce qui est honnte. loignes des affaires, de tout ce qui se dcide daprs la justicerigoureuse, daprs des lois positives, les choses dont elles soccupent, sur lesquelles elles agissent,sont prcisment celles qui se rglent par lhonntet naturelle et par le sentiment. Il est donc injustedallguer, pour continuer de refuser aux femmes la jouissance de leurs droits naturels, des motifs quinont une sorte de ralit que parce quelles ne jouissent pas de ces droits.

    Elisabeth Guigoux, garde des Sceaux, 1998

    Monsieur le Prsident,Mesdames et Messieurs les dputs,Cest avec motion que jouvre ce dbat sur la parit. Parce quaujourdhui je ne vous parle pas seu-lement comme Garde des Sceaux pour vous inviter rviser notre Constitution. Je vous parle dabordcomme femme, comme femme en politique , comme femme Ministre de la Justice, comme premirefemme avoir lhonneur dtre Garde des Sceaux.En ce moment je ne puis mempcher de penser toutes celles qui se sont battues, parfois en donnantleur vie, pour que les femmes se voient reconnues lgalit de leurs droits de femmes et de citoyennes.

    Je pense dabord Olympe De Gouges qui rdigea en 1791 la dclaration des droits des femmes, quidans son article 10 proclamait la femme a le droit de monter lchafaud, elle doit avoir galementcelui de monter la tribune et qui fut guillotine le 3 novembre 1793, 5 jours avant Manon Roland.Je pense ces citoyennes qui ont fait la Rvolution franaise, ces rpublicaines de Beaumont quiexigrent de ratier par leur vote la Constitution de 1793 alors soumise au suffrage universel masculin.Elles disaient : Quand des millions de citoyens acceptent la Constitution... Quand la France entireclbre par des transports de joie le retour de sa flicit, quand leurs pres, leurs poux, leurs enfants,leurs frres ont prodigu leur sang pour cette libert prcieuse, les citoyennes nont-elles pas aussi ledroit de ratier un acte auquel elles ont si efcacement coopr...? .Je pense ces hommes qui ont pous le combat des femmes. A Condorcet qui se demandait si les l-gislateurs nont pas viol le principe de lgalit des droits en privant tranquillement la moiti du genre

    humain de celui de concourir la formation des lois, en excluant les femmes du droit de cit ? Je penseau Dput Guyomar qui afrmait que si lon dnie la moiti de la population les droits politiques quisont donns aux hommes, alors il faut changer larticle 1erde la Dclaration des droits de 1789 et crire : Les femmes naissent et meurent esclaves et ingales en droit. Si les deux sexes ne sont pas gaux,limmortelle Dclaration des droits contient une mortelle exclusion .Je pense Louise Michel, gure ardente de la Commune de Paris, aux Saint simoniennes, EugnieNiboyet, cratrice de la Voix des femmes , Hubertine Auclert, Maria Deraisme , MadeleinePelletier, Louise Weiss, militantes dtermines et si souvent railles du droit de vote. Je pense auxhrones de la Rsistance, Lucie AUBRAC, Bertie Albrecht, MarieMadeleine FOURCADE, Danile Casano-va, Germaine Tillon, aux dportes , Genevive Anthonioz De Gaulle, Simone Veil, toutes les femmes

    connues ou anonymes dans leur hrosme et qui nous devons le droit de vote.Je voudrais saluer tout particulirement Simone VEIL qui a toujours t la pointe du combat pour lesdroits des femmes, quil sagisse du droit de disposer de son corps, ou quil sagisse des droits poli-tiques.Je voudrais saluer galement Franoise GIROUD, premire secrtaire dtat la condition fminine,Yvette Roudy, Vronique Neiertz mais aussi Michle Andr et Monique Pelletier. De mme, je voudraisrendre hommage celles qui ont commenc dnir le concept de parit comme Franoise GASPARD,Claude Servan Schreiber et Anne Le GalL qui publient Au pouvoir citoyennes! Libert, galit, parit,Rgine Saint Cricq qui a cr une association Parit ; A. Antoinette Fouque qui a tant fait pour lesditions des Femmes.Je voudrais saluer galement Gisle Halimi et Roselyne BACHELOT dont les travaux au sein de lObserva-

    toire de la parit ont dbouch sur la rvision constitutionnelle laquelle nous travaillons aujourdhui.Enn, toutes celles qui, comme Catherine Tasca, votre rapporteur, ont fait avancer nos lois et qui sansrelche se sont battues sous les sarcasmes et les sourires narquois contre la btise paisse du ma-chisme.

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    Aujourdhui, aprs ces femmes, je suis re dtre cette tribune et davoir lhonneur de vous proposerde modier le troisime article de notre Constitution, celui qui gure son titre le plus noble, le titreIer, intitul De la souverainet , pour inscrire cet article 3 quil appartient la loi de dterminer lesconditions de lgal accs des femmes et des hommes aux mandats et aux fonctions. Ce faisant nousallons prendre une dcision dune porte symbolique considrable. La Nation souveraine ne sera plusune entit abstraite fondement du droit mais une reprsentation incarne dhommes et de femmesvivants dans leur sicle.

    Le projet de loi constitutionnelle que je vous prsente met en uvre un engagement contenu dans ladclaration de politique gnrale du Premier ministre en date du 17 juin 1997. Je cite : La modernisa-tion de notre dmocratie ne suppose pas seulement des rformes institutionnelles ; elle ncessite deprofonds changements culturels. Il faut dabord permettre aux Franaises de sengager sans entravesdans la vie publique. En ce domaine, le progrs passe dabord par lvolution des mentalits et le chan-gement des comportements... Mais il faut aller plus loin. Une rvision de la Constitution, an dy inscrirelobjectif de la parit entre les femmes et les hommes, sera propose .Cet engagement du Premier ministre a t conrm par lui lors de la journe internationale des Femmesle 8 mars 1998 et il a t accept par le Prsident de la Rpublique. Certes comme la rappel le Premier

    Ministre devant lAssemble nationale le 9 dcembre dernier, le mot de parit nest pas prononc. Il luia t prfr le terme dgalit. Mais comme je tcherai de vous le montrer, lgalit entre les femmeset les hommes, dans le domaine des droits politiques, passe par lobjectif de parit qui est linstrumentindispensable, en ce domaine, de lgalit.[]Le projet de rforme constitutionnelle prsent par le Gouvernement et que votre Commission des Loisvous propose dadopter avec la modication introduite, constitue une tape essentielle de la moderni-sation de notre vie politique, un signal politique fort pour encourager les femmes prendre la place quileur revient dans laction politique, une dcision dune grande porte symbolique car elle incarne dansles deux sexes la souverainet, elle donne une vitalit nouvelle notre dmocratie et tout son sens notre devise rpublicaine : Libert, galit, fraternit .

    (source : http://www.justice.gouv.fr, le 15 octobre 2001)

    tudier lestampe Molire lisant son Tartuffe chez Ninon de Lenclos :

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    - Qui est Ninon de Lenclos ? Faire des recherches.- O se trouve-t-elle sur limage ? Y-a-t-il dautres femmes prsentes sur limage ? Que pouvez-vous enconclure ?

    tudier une caricature de Georges Sand par Alcide Lorentz en 1842 :

    Cette caricature est accompagne de la lgende suivante : Si de Georges Sand ce portrait / Laisselesprit un peu perplexe / Cest que le gnie est abstrait / Et comme on sait na pas de sexe. Faire des recherches sur Georges Sand. De quoi se moque lartiste ?

    2. En anglais

    Prsenter aux lves deux romancires anglaises : Jane Austen et Charlotte Bront. Ils peuvent fairedes recherches sur ces romancires et lire des extraits de leurs romans (version originale).

    3. En histoire / sociologie / conomie

    Dcouvrir et parcourir le site Terriennes , le site francophone pour la condition des femmes dansle monde : http://www.tv5.org/cms/chainefrancophone/Terriennes/p16162Accueil.htm

    Travailler avec les lves sur la chambre coucher travers lhistoire

    Faire des recherches sur le fminisme : lhistoire de la place des femmes dans la socit on peuttrouver des ressources sur le site :

    http://www.detambel.com/f/index.php?sp=liv&livre_id=1164 : Le fminisme des annes1970 dans ldition et la littrature par Brigitte Legars

    Faire lire aux lves des extraits de textes fondateurs du fminisme :

    Christine de Pisan (13631431) est une femme de lettres qui a vcu de sa plume aprs la mort de sonmari. Elle crit en 1405 Le livre de la cit des femmes dans lequel elle imagine une ville fortie utopiquedont chaque pierre serait une femme doue de talents et de vertus. Il sagit du premier crit fministequi soit parvenu jusqu nous :

    Je me merveille trop fort de lopinion daucuns hommes quils ne vouldroient point que leurs lles,femmes, ou parentes apprentissent sciences, et que leur meurs en empireroient. Par ce, peux tu bienvoir que toutes opinions dhommes ne sont pas fondes sur raison, et que ceuxl ont tort; car il ne doit

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    mie estre prsum que de savoir les sciences moralles et qui apprennent les vertus, les meurs doiventen empirer; mais nest point de doubte quils en amendent et anoblissent. Comme doncques est-il penser que qui suit bonnes leons et doctrines, en doit empirer?

    Cette chose nest ni dire, ni soustenir. Je ne dye mie que bon fust quaucune femme estudiast ensciences de sortilges ni en celles qui sont deffendues; car lEglise saincte ne les a pas tes pournant du commun usaige ; mais que les femmes empirent de savoir le bien, ce nest pas croire. Nes-

    toit point de cette opinion Quintus Ortensius, qui estoit Rome grand rhtoricien et souverain diseur.Celluy eut une lle nomme Ortence, quil moult aima pour la subtilit de son esprit et luy t apprendrelettres et estudier en la dicte science de rhtorique ()

    Gabrielle Suchon (16321703) met en pratique les principes de libert quelle prne dans ses crits.Enferme de force au couvent, elle sen chappe. Son Petit trait devra attendre 2002 pour tre publi :

    Parmi toutes les mauvaises qualits quon attribue ordinairement aux personnes du Sexe, la faiblesse,la lgret et linconstance sont toujours leurs premiers titres. Les hommes se sont form une si grandehabitude de maltraiter les femmes en paroles quils le font insensiblement, nimaginant mme pasquelles puissent sen offenser.

    Comme cest par la force, par la fermet et par la persvrance quon se distingue des autres et quonslve au-dessus des gens du commun, il ne faut pas stonner que les hommes tchent autant quilspeuvent quils peuvent de sattribuer ces grandes qualits.On peut tre surpris quils prtendent sen rendre les seuls possesseurs, au prjudice des femmes. Etcomme elles sont une partie gale et essentielle de la nature humaine, on ne sait do vient quelles nese mettent point sur la dfense-depuis tant dannes quon sest fait comme une loi de les traiter avecle dernier mpris.

    Olympe de Gouges (17481793) dfend lgalit des sexes et crit une Dclaration la ReineMarie-Antoinettelui demandant de soutenir la cause fministe :

    Femme, rveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout lunivers ; reconnais tes droits.Le puissant empire de la nature nest plus environn de prjugs, de fanatisme, de superstition et demensonges. Le ambeau de la vrit a dissip tous les nuages de la sottise et de lusurpation.Lhomme esclave a multipli ses forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Deve -nu libre, il est devenu injuste envers sa compagne. O femmes ! Femmes, quand cesserezvous dtreaveugles ? Quels sont les avantages que vous avez recueillis dans la rvolution ? Un mpris plus mar-qu, un ddain plus signal.Dans les sicles de corruption vous navez rgn que sur la faiblesse des hommes. Votre empire estdtruit ; que vous restetil donc ? La conviction des injustices de lhomme. La rclamation de votrepatrimoine, fonde sur les sages dcrets de la nature ; quauriez-vous redouter pour une si belle en-

    treprise ? Le bon mot du Lgislateur des noces de Cana ?Craignezvous que nos Lgislateurs Franais, correcteurs de cette morale, longtemps accroche auxbranches de la politique, mais qui nest plus de saison, ne vous rptent : femmes, quy a-t-il de com-mun entre nous et vous ? Tout, auriez-vous rpondre. Sils sobstinaient, dans leur faiblesse, mettrecette inconsquence en contradiction avec leurs principes, opposez courageusement la force de laraison aux vaines prtentions de supriorit; runissezvous sous les tendards de la philosophie; d-ployez toute lnergie de votre caractre, et vous verrez bientt ces orgueilleux, non serviles adorateursrampant vos pieds, mais ers de partager avec vous les trsors de ltre suprme. Quelles que soientles barrires que lon vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous navez qu le vouloir.

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    Alexandra Kollonta est une gure importante du fminisme au dbut du XXesicle. Elle fut ministrede la Sant et de la famille dans le premier gouvernement de Lnine et elle rforma le code de la familleen reconnaissant lunion libre et lautorisation de la contraception et de lavortement :

    Qui sont-elles donc ces femmes nouvelles ?Ce ne sont pas les charmantes et pures jeunes lles, dont le roman sinterrompait par un heureuxmariage ; ce ne sont pas des pouses, souffrant de lindlit du mari ou coupables dadultres ellesmmes ; ce ne sont pas de vieilles lles, pleurant un amour malheureux de leur jeunesse ; ce ne sontpas des prtresses de lamour, des victimes de tristes conditions de vie ou de leur propre naturevicieuse. Non, cest un nouveau, un cinquime type dhrones, inconnu auparavant, un type dh-rones avec ses propres exigences devant la vie, un type qui afrme sa personnalit, qui proteste contrele multiple asservissement de la femme dans ltat, dans la famille, dans la socit, un type qui luttepour ses droits et qui reprsente le sexe. Femmes clibataires, tel est le nom quon donne de plus enplus souvent ce type.

    Simone de Beauvoir (19081986) publie en 1949 Le Deuxime sexedans lequel elle dmontre quelidentit masculine et fminine est un produit de la socit. Les fministes des annes 1970 sappuie-

    ront sur ses crits pour dfendre leur cause :

    Mais suftil de changer les lois, les institutions, les moeurs, lopinion et tout le contexte social pourque femmes et hommes deviennent un jour des semblables? Les femmes seront toujours des femmesdisent les sceptiques; et dautres voyants prophtisent quen dpouillant leur fminit elles ne russi-ront pas se changer en hommes et quelles deviendront des monstres.Cest admettre que la femme daujourdhui est une cration de la nature; il faut encore une fois rpterque dans la collectivit humaine, rien nest naturel et quentre autres la femme est un produit laborpar la civilisation; lintervention dautrui dans sa destine est originelle : si cette action tait autrementdirige, elle aboutirait un tout autre rsultat.La femme nest dnie ni par ses hormones ni par ses mystrieux instincts mais par la manire dont

    elle ressaisit, travers les consciences trangres, son corps et son rapport au monde; labme quispare ladolescente de ladolescent a t creus de manire concerte ds les premiers temps de leurenfance; plus tard, on ne saurait empcher que la femme ne soit ce quelle a t faite et elle traneratoujours ce pass derrire elle; si on en mesure le poids, on comprend avec vidence que son destinnest pas x dans lternit ()

    Judith Butler, ne Cleveland en 1956, a crit en 1990 Trouble dans le genredans lequel elle metune critique radicale de la notion de genre. Cette thse a une inuence considrable sur lvolution dessciences humaines :

    Les fministes peuventelles faire de la politique sans sujet pour une catgorie femme? Telle estla question philosophique qui a ouvert la discussion. Lenjeu nest pas de savoir sil est toujours perti-nent ou non, court terme ou provisoirement, de parler des femmes comme si elles taient les rfrentsdes revendications faites en leur nom.Le nous fministe nest jamais quune construction fantasmatique qui poursuit ses propres ns, sansreconnatre la complexit interne et lindtermination du terme. Ce nous ne se constitue luimmequen excluant une partie de celles et ceux quil cherche au mme moment reprsenter.Le caractre tnu ou fantasmatique du nous nest toutefois pas une raison sufsante de sombrerdans le dsespoir; le dsespoir nest du moins pas la seule chose quil nous reste. Linstabilit fonda-mentale de la catgorie femme met en question les limites de la thorie politique fministe en termesde fondements ; elle inaugure de nouvelles congurations, non seulement au niveau des genres et des

    corps, mais aussi sur le plan politique. ()Dconstruire lidentit nimplique pas de dconstruire la politique mais plutt dtablir la nature po-litique des termes mmes dans lesquels la question de lidentit est pose. Cette forme de critiquebranle le cadre fondationnaliste dans lequel le fminisme sest dvelopp en politique identitaire.

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    Ce fondationnalisme contient un paradoxe interne qui est de prsupposer, de xer et de contraindre lessujets quil souhaite prcisment reprsenter et librer.

    Lire des extraits dUne chambre soi de Virginia Woolf

    Demander aux lves de faire des recherches sur la parit dans le monde du travail an quilsprennent conscience des disparits qui existent encore dans certaines catgories profession-nelles. On peut aussi travailler sur le discours dElisabeth Guigou en 1998 (extrait donn dans lepoint 2 des pistes pdagogiques).

    Travail sur des documents iconographiques issus du Laboratoire de lEgalit Partager une culturecommune de lgalit entre les hommes et les femmes :

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    Source : site www.laboratoiredelegalite.org Quels dcalages humoristiques identiezvous dune part dans les textes daccroche et dautrepart, dans le rapport entre le texte et limage ? Quelles reprsentations de lhomme sont proposes et dnonces par les images de la campagne ?

    Exprimer loral ses convictions : Pourquoi, votre avis, les hommes simpliquentils moins dans lestches mnagres ? Cela vous semble-t-il lgitime ? Cela vous semble-t-il lgitime que la parit ne soitpas reprsente dans le monde professionnel ?

    tudier lestampe reprsentant les femmes partant pour Versailles le 5 octobre 1789 :

    Retrouver le contexte historique de cette uvre. En quoi les femmes reprsentes sortent-elles de leur rle traditionnel ?

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    4. En arts plastiques

    Parcours pictural autour dartistes proposant des uvres sur la chambre et lintimit :

    Corpus des uvres picturales :

    B. Guillaume, gravureVoyage autour de ma chambre(XVIIIesicle) Vincent Van Gogh, La Chambre coucher deux versions, 1888 et 1889 Flix Valloton, La chambre rouge, 1898

    B. Guillaume, gravure Voyage autour de ma chambre(XVIIIesicle)

    Vincent Van Gogh, La Chambre coucher(premire version), 1888

    Vincent Van Gogh, La Chambre coucher(deuxime version), 1889

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    On peut imaginer une activit autour de ces toiles : reconstituer une chambre ou recrer sa chambre partir de collages, dlments dcoups dans des catalogues, journaux etc.

    Parcours pictural tude dimages sur la thmatique de la femme la fentre et de lenfermement :

    Corpus des uvres picturales :

    Gaspard Friedrich David, Femme la fentre, 1822 John Everett Millais, Mariana, 1850 Vilhem Hammershoi, Bedroom, 1890 Munch, Femme en chemise de nuit regardant par la fentre, 1892 Flix Vallotton, Intrieur, femme en bleu fouillant dans une armoire, 1903

    Gaspard Friedrich DavidFemme la fentre, 1822

    Huile sur toile 440 x 370 cm Allemagne, Berlin, Nationalgalerie

    John Everett Millais, Mariana,1850

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    Vilhem Hammershoi, Bedroom, 1890

    Munch, Femme en chemise de nuit regardant par la fentre, 1892

    Vallotton, Intrieur, femme en bleu fouillant dans une armoire, 1903

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    TABLEAU 1 TABLEAU 2 TABLEAU 3 TABLEAU 4 TABLEAU 5ESPACEREPRSENT

    PERSONNAGE(S)

    COULEURSDOMINATES

    SENSATIONDENFERMEMENT-CLAUSTRATIONDE LA FEMME

    5. En cours de pratique thtrale

    Demander aux lves damener un coussin ou un oreiller et imaginer des activits avec cet objet : circulerautour de plusieurs oreillers disposs au sol ; sarrter prs dun oreiller et poser une partie de son corps outout son corps et tre attentif aux ressentis ; chuter sur loreiller etc.

    - Faire des improvisations sur le thme de lenfermement imaginer des situations demprisonnement sousune table, une chaise en fonction du mobilier de la pice. Les lves peuvent travailler seuls ou en groupes.

    On peut demander aussi aux lves de mettre en voix un extrait du texte de Virginia Woolf ou un autre extraitdonn dans les pistes pdagogiques sur des paroles de femmes engages et de le donner dans diffrentessituations : enferm sous une table ou la tribune en tant que porte-parole face un auditoire. En quoi lerythme, le dbit, la posture etc. vont tre modis selon la situation dans laquelle le texte va tre port ?

    TUDE COMPARE DES DIFFRENTES IMAGES