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Dossier de présentation Exposition à la gare de l’Est à Paris / Juillet – novembre 2014

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Dossier de présentation Exposition à la gare de l’Est à Paris / Juillet – novembre 2014

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Sommaire

Page 3 à 9 : Présentation de l’exposition « Visages et Vestiges de la Grande Guerre »

Page 10 à 27 : Sélection d’œuvres exposées

Page 10 : Portraits

Page 17 : Objets

Page 23 : Paysages

Page 28 à 31 : Textes et documents

Page 32 : Biographie de Didier Pazery

Page 33 : Contact

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Visages et Vestiges de la Grande Guerre : présentation

De juillet à novembre 2014, la gare de l’Est accueille l’exposition « Visages et Vestiges de la Grande Guerre », un ensemble exceptionnel de photographies de Didier Pazery.

Depuis plus de 15 ans, ce photographe interroge sans relâche les dernières traces de la Grande Guerre. Il a notamment parcouru le monde pour saisir les ultimes instants des rares survivants du conflit. Il s’est aussi intéressé aux objets de 14-18, puisant dans les collections du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux pour mettre en valeur les plus étonnants d’entre eux. Plus récemment, il a réalisé une série sur les paysages du front.

L’exposition « Visages et Vestiges de la Grande Guerre » propose, pour la première fois, de présenter l’intégralité de ce travail avec une installation spectaculaire de 80 grands formats qui prendront place dans les halls voyageurs et sur les grilles du parvis.

Lieu historique de départ pour le front, la gare de l’Est rend ainsi hommage aux milliers de poilus qui ont transité par ses quais.

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L’exposition : sélection d’œuvres

Portraits Après avoir été oubliés pendant des décennies, les ultimes témoins de 14-18 accèdent au rang d’icônes.

Alors qu'ils n'étaient plus que quelques-uns encore vivants, plus que quelques-uns à pouvoir dire "j'y étais", les derniers Poilus posent, au soir de leur existence, à côté de l'image du jeune homme qu'ils ont été.

Sur leurs visages, on cherche les traces de ce début de XXe siècle inauguré par une hécatombe : une cicatrice, un regard, une expression… qui raconteraient la violence, la folie des tranchées.

Puis le regard se porte sur ceux qu’ils ont été. Une pose, un geste, une attitude… la ressemblance est parfois frappante. Le jeune homme est toujours là.

Pour tous, 14-18 reste une fêlure. Mais ni la peur ni l’atrocité n’ont eu raison de la vie en eux. La guerre n’a pas gagné.

Ce sont des survivants.

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Raymond Abescat, né en 1891 à Paris. Appelé au service militaire en 1912, il fut démobilisé en 1917.

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René-Auguste Vincent, né en 1897 à Metz (France. Territoire allemand en 1914). Engagé volontaire dans l’Armée française, après avoir fui clandestinement l’Alsace-Lorraine.

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Franck Buckles, né en 1901 à Charles-Town (Etats-Unis). Engagé volontaire en 1917 dans l’armée américaine en trichant sur son âge.

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Hans Lange, né en 1899 à Lübeck (Allemagne). Mobilisé en 1917, il fut blessé au visage en 1918 par une grenade.

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Abdoulaye N’Diaye, né en 1894 à Thiowor (Sénégal). Mobilisé de force en 1915 dans l’armée française.

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Abramo Pellencin, né en 1897 à Feltre (Italie), faisait partie des troupes de choc italiennes venues renforcer l’Armée française à Verdun.

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Objets Conservées au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, les pièces issues de la collection de Jean-Pierre Verney* interpellent par leur étrange mélange de modernité et de brutalité archaïque.

Elles mettent en lumière une transition entre un monde ancien, aux méthodes artisanales, et la révolution industrielle et technique que la guerre de 14-18 a contribué à accélérer.

Les masques à gaz « M2 » français sentent aujourd’hui encore l’odeur de l’hyposulfite… Tous ces objets ont gardé les empreintes du conflit et entrent en résonance avec les portraits et les récits des survivants.

*Jean-Pierre Verney : Collectionneur d’objets de 14-18, historien autodidacte, il est un spécialiste reconnu de la Première Guerre Mondiale. Pendant une quarantaine d’années, il a réuni une importante collection sur la Grande Guerre. Ses 18 000 objets et 30 000 documents ont été cédés au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux qui a ouvert en novembre 2011.

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Matraques de tranchées anglaises, allemandes et italiennes.

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Masques français et allemand de protection contre les gaz.

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Engins d’artillerie de tranchée de type Brandt, Garnier et Célérié.

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Casque de tankiste anglais avec masque anti-éclat.

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Artisanat de tranchée : casque transformé en mandoline, bouteillon transformé en violon et casque transformé en guitare.

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Paysages Il existe un lieu en Alsace, près de Altkirch, où les frontières de la France, de l’Allemagne et de la Suisse se rejoignent. A cet endroit précis, un poste d’observation suisse datant de 1914 marque le kilomètre zéro de l’ancien front de 14-18.

Fixée dès la fin de l’année 1914, la ligne de front traverse l’Est de la France, frôle Paris avant de remonter jusqu’en Belgique ; elle n’a quasiment pas bougé pendant tout le conflit. De part et d’autre, les deux camps sont restés figés dans une vaine confrontation.

Ligne de communication naturelle vers Paris, Lille ou Strasbourg, on la traverse aujourd’hui sans y penser, sans savoir qu’on y trouve encore des obus non-éclatés qui mettront des siècles à disparaître et des corps dont on ne retrouvera sans doute jamais l’identité.

Dans ces territoires marqués par 14-18, il suffit juste de sortir de l’autoroute : les traces et les cicatrices de la Grande Guerre sont partout.

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Reconstitution d’une tranchée allemande à Massiqes par l’association « La Main de Massiges », 2013.

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Obus trouvés par un paysan dans son champ de la Somme, marqués à la peinture et déposés au bord de la route à l’attention des démineurs, 2008.

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Vestiges de bombardement sur le champ de bataille de Vimy, 2008.

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Canon allemand sur le champ de bataille de Bois-Belleau, 2007.

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Textes et documents

Des panneaux de textes accompagneront l’exposition photographique. Ceux-ci mettront en avant des témoignages exceptionnels des survivants de 14-18 recueillis par Didier Pazery et l’auteur et réalisateur Olivier Morel (extraits pages suivantes).

Les photographies d’objets seront accompagnées de textes co-écrits par le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux et Jean-Pierre Verney.

Des documents multimédias originaux (sons, vidéos, diaporamas) sur les survivants de 14-18, les objets et les paysages seront également disponibles sur www.expo14.com, le site web dédié à l’exposition « Visages et Vestiges de la Grande Guerre.

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Extraits de témoignages de survivants de 14-18 :

Abdoulaye N’Diaye, né en 1894 à Thiowor (Sénégal). mobilisé de force en 1915, il rejoint le front en 1916. Blessé à la tête en 1917 pendant l’offensive de la Somme, il reçoit la croix de guerre. Il est démobilisé en 1920.

« Personne n’est venu à mon aide. Je suis allé demander dans quel trou de tranchée était le docteur. Je finis par le trouver et il me dit : « Hé, Laye ! Tu es blessé ou quoi ? ». Je lui répondis : « Oui, mon docteur ». Il me dit alors: « Tu es blessé où exactement ? ». Je lui répondis : « A la tête ». Il regarda attentivement la blessure et ajouta : « Mon vieux, tu as vraiment eu de la chance. Tu sais bien qu’une balle dans la tête peut tuer son homme ». Et il avait raison. J’ai attendu, car il y avait près de moi un homme aux jambes cassées qui attendait aussi. Et un autre, dont il fallait coudre le ventre, du fait qu’il avait les intestins pratiquement dehors.

Enfin, il pansa ma blessure et me dit : « La balle est encore dans ta tête, mais dès que tu te rendras à l’hôpital, on te l’enlèvera ». Je me rendis donc à l’hôpital où le médecin m’ouvrit la tête, trouva la balle, la retira, et me la donna en disant : « Tu as vraiment eu de la chance ».

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Hans Lange, né en 1899 à Lübeck (Allemagne). Mobilisé en 1917, il fut blessé au visage en 1918 par une grenade. Il perdit par la suite progressivement la vue. En 1924, il réussit avec succès un doctorat de philologie, à l’université de Marbourg.

« Pour moi, l’impératif catégorique d’Emmanuel Kant est le bien culturel le plus précieux des Allemands. Il exprime la vie selon une loi morale qui enseigne l’universalité de la raison contre l’obscurité, le mensonge et la guerre. La paix contre la violence. Le droit contre la force. C’est cette loi morale qui permet de distinguer le bien du mal, quand l’homme semble en perdre la notion. En ce moment, mes cauchemars me rappellent que l’être humain est doué pour le mal. La nuit, une silhouette m’apparaît, parfois celle de quelqu’un que je connais, elle se tient devant moi et soudain… depuis toutes ces années, cette grenade n’en finit plus d’exploser. Je crois que j’ai longtemps attendu la visite du français qui m’avait blessé. »

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Franck Buckles, né en 1901 à Charles-Town (Etats-Unis). « J’étais un jeune garçon de seize ans, mais je me tenais au fait de ce qui se passait dans le monde. Je lisais beaucoup les journaux. J’ai décidé de m’engager le 6 avril 1917, pendant mes vacances scolaires. Sans prévenir mes parents, je me suis présenté au bureau de recrutement des marines. Ils ne m’ont pas accepté, ils m’ont dit que je n’étais pas assez lourd pour eux… Finalement, je me suis porté volontaire dans l’armée régulière à Fort Logan, dans le Colorado. J’ai triché sur mon âge, j’ai fait croire que j’étais né en 1898 ! J’avais le numéro 15577, j’étais parmi les premiers à m’engager. A la fin de l’année 1917, je fus envoyé dans un corps d’ambulanciers en Angleterre, puis en France. Je garde un fort souvenir d’une soirée à Paris, dans un bar à vins, où des soldats français fêtaient leur retour du front. Ils buvaient, chantaient la Marseillaise et d’autres chants patriotiques. Mais ces chansons ne cachaient pas leur fatigue et leur amertume… La tristesse se lisait sur leurs visages. »

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Didier Pazery Graphiste de formation, photographe depuis 1996, Didier Pazery explore dans son travail les thèmes du double et de l’identité.

Intéressé par le jeu des apparences et leur envers, par les effets de mise en abîme et de miroir, il a développé ces thématiques non seulement dans sa série de portraits d’anciens combattants (Visages de la Grande Guerre,1996-2008), mais aussi dans son travail sur la double vie de tatoués (Underskin, 2005-2007), ou encore dans sa série en cours, Je est une autre, réalisée auprès de femmes en situation de précarité.

De 2009 à 2011, il a suivi l’édification du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, s’intéressant plus particulièrement aux objets archéologiques de 14-18 (Série Vestiges, éditée dans Le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux aux éditions Le Cherche-midi, 2011).

Les travaux de Didier Pazery ont été publiés dans la presse française (Le Figaro, Le Monde, Marie-Claire…) et internationale (Life, The Herald Tribune, El Semanal…) et ont fait l’objet de plusieurs expositions : à l’Historial de la Grande Guerre à Péronne (1996), à l’Hôtel des Invalides à Paris (1998) et au Palais des Nations de Genève (1999).

Une partie de son travail sur 14-18 figure également, depuis 2008, en exposition permanente sur le champ de bataille de Verdun à l’Ossuaire de Douaumont.

L’exposition Visages et Vestiges de la Grande Guerre à la gare de l’Est réunit la série de portraits de soldats de 14-18 réalisée entre 1996 et 2008, celle des objets issus du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux et son travail plus récent sur les paysages du front.

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Contact Agnès Voltz (Chambre avec Vues) commissaire de l’exposition

[email protected]

06 83 54 67 97

Didier Pazery, photographe [email protected]

06 08 82 46 26

Site web : www.expo14.com