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Éphémérides G.L. – Semaine du 11 au 17 avril 2015 RESUME : En RDC, deux dossiers ont continué à alimenter l’actualité. D’une part, l’affaire des fosses communes dans laquelle le gouvernement s’efforce de défendre l’idée d’une « opération régulière » et fondée sur une ancienne législation coloniale, même s’il peut y avoir eu des « erreurs administratives » : des visites de la morgue centrale ont été organisées pour les diplomates (RDC_11 ). D’autre part, l’affaire des militants des mouvements citoyens LUCHA et FILIMBI qui sont toujours détenus sans que les charges contre eux n’aient été notifiées (RDC_15 ). Dans le domaine de la sécurité, la question de la traque du FDLR au Kivu reste toujours posée : l’envoyé spécial du Secrétaire général des N.U. dans les Grands Lacs a plaidé pour une reprise rapide de la coopération militaire entre la MONUSCO et la RDC (RDC_19 ). Sur le terrain, les populations des territoires de Lubero, de Nyirangongo et de Rutshuru, où les combattants de ce groupe armé ont enlevé une trentaine de personnes, réclament aide et protection contre leurs exactions (RDC_1 ) (RDC_2 ) (RDC_4 ) (RDC_6 ). Toujours au Nord Kivu, des massacres à la machette imputés à l’ADF ont eu lieu en territoire de Beni (RDC_5 ). Au Sud Kivu, on enregistre une grande insécurité, en particulier des viols et des exactions à Minova dans le territoire de Kalehe sans doute commis par des évadés de la prison centrale de Bukavu (RDC_3 ). En Province Orientale, les combattants du FRPI ont commis des exactions dans un camp de

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Éphémérides G.L. – Semaine du 11 au 17 avril 2015

RESUME : En RDC, deux dossiers ont continué à alimenter l’actualité. D’une part, l’affaire des fosses communes dans laquelle le gouvernement s’efforce de défendre l’idée d’une « opération régulière » et fondée sur une ancienne législation coloniale, même s’il peut y avoir eu des « erreurs administratives » : des visites de la morgue centrale ont été organisées pour les diplomates (RDC_11). D’autre part, l’affaire des militants des mouvements citoyens LUCHA et FILIMBI qui sont toujours détenus sans que les charges contre eux n’aient été notifiées (RDC_15).

Dans le domaine de la sécurité, la question de la traque du FDLR au Kivu reste toujours posée : l’envoyé spécial du Secrétaire général des N.U. dans les Grands Lacs a plaidé pour une reprise rapide de la coopération militaire entre la MONUSCO et la RDC (RDC_19). Sur le terrain, les populations des territoires de Lubero, de Nyirangongo et de Rutshuru, où les combattants de ce groupe armé ont enlevé une trentaine de personnes, réclament aide et protection contre leurs exactions (RDC_1) (RDC_2) (RDC_4) (RDC_6).

Toujours au Nord Kivu, des massacres à la machette imputés à l’ADF ont eu lieu en territoire de Beni (RDC_5). Au Sud Kivu, on enregistre une grande insécurité, en particulier des viols et des exactions à Minova dans le territoire de Kalehe sans doute commis par des évadés de la prison centrale de Bukavu (RDC_3). En Province Orientale, les combattants du FRPI ont commis des exactions dans un camp de déplacés dans la région de Walendu-Bindi (RDC_7), tandis que des éléments de la LRA auraient enlevé des militaires dans le territoire de Bondo (RDC_8) et que des attaques de Maï-Maï Simba ont eu lieu dans le territoire de Mambasa (RDC_9)

Dans le domaine politique, alors que l’Eglise catholique lance un projet d’observation électorale, le président de la CENI, de retour de l’étranger où il a subi une intervention chirurgicale, affirme qu’il n’y aura aucun changement dans le calendrier électoral (RDC_12_1). Son institution a lancé le processus de réception et de traitement des candidatures pour les élections provinciales : ce processus paraît connaître peu d’engouement dans la capitale, ce qui ne serait pas le cas à Goma ou à Bunia (RDC_10). Par ailleurs, les partis de la majorité se sont réunis pour la seconde fois dans la ferme du chef de l’Etat pour définir une stratégie commune : on a noté l’absence remarquée du gouverneur du Katanga (RDC_12).

Dans le domaine de la justice, le ministre compétent a publié une liste de 94 nouveaux amnistiés, dont beaucoup sont des anciens du M23 (RDC_13). Enfin, le feuilleton judiciaire dans l’affaire qui oppose une ancienne députée de la majorité contre le chef de l’UNC se poursuit et qui est désormais devant la Cour constitutionnelle (RDC_14).

Dans le domaine économique, le Premier ministre a annoncé l’achat d’avions Airbus pour la compagnie aérienne Congo Airways (RDC_16). Il a aussi manifesté sa volonté d’amplifier les réformes pour consolider la gouvernance et le climat des affaires pour que la RDC soit rangée d’ici 2030 dans la liste des pays émergeants (RDC_17).

Dans le domaine des relations extérieures, la commission du commerce international du Parlement européen a adopté le principe d’une directive non contraignante en matière de minerais de conflits contre l’avis des députés européens socialistes et verts qui souhaitaient une directive qui soit peu ou prou alignée sur la loi américaine Dodd-Frank laquelle n’a pas donné des résultats convaincants jusqu’ici. On rappellera à ce sujet qu’une septantaine de chercheurs de terrain, congolais comme internationaux, avait diffusé en septembre dernier une lettre ouverte mettant en cause ce type de stratégie dans une région où seulement 8% des sites miniers seraient aux mains de groupes et forces armés : elle prônait une stratégie plus adaptée aux réalités locales. On rappellera également que d’autres ressources naturelles non minières financent également les groupes armés selon un récent rapport de l’ONU (RDC_18).

Au Burundi, la tension politique reste très forte. Plus de 10.000 militants du parti au pouvoir ont manifesté en faveur d’un troisième mandat présidentiel, tandis que l’opposition appelle à manifester dans le sens contraire et que l’ancien président Pierre Buyoya s’est opposé à ce nouveau mandat qui serait inconstitutionnel. (BUR_1). De son côté, le Haut Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU tire la sonnette d’alarme sur les menaces de violences et d’intimidation (BUR_3). Par ailleurs les présidents rwandais et burundais se sont rencontrés à 30 km de la frontière où ils ont évoqué les milliers de Burundais venus se réfugier au Rwanda (BUR_2).

Au Rwanda, le dernier procès en appel s’est tenu au TPIR qui clôture ses activités plusieurs mois après la date prévue : parmi les dernières affaires figure celle de la première femme inculpée de génocide (RWA_1). Toujours pour ce qui regarde la justice, Human Rights Watch constate dans son dernier rapport que si des progrès impressionnants ont été accomplis dans le domaine économique et social, tel n’est pas le cas dans celui de la liberté

d’expression et d’association, l’indépendance du système judiciaire et la tolérance des voix discordantes (RWA_2). Dans le domaine des relations (difficiles) avec la France, la déclassification des documents de l’Elysée a porté sur une quarantaine de notes et une trentaine de comptes-rendus, mais rien de significatif sur la fameuse opération Turquoise tant décriée (RWA_3)

BURUNDI

Vie politique…

(BUR_1) AFP – 11/4

Environ 10.000 militants du Cndd-FDD, vêtus de tee-shirts blancs aux insignes de leur parti ou frappés du nom de la Ligue des jeunes - les Imbonerakure -, portant des ballons aux couleurs rouge-vert-blanc de cette ex-rébellion hutu, ont traversé les rues de Bujumbura en quatre cortèges et convergé vers un terrain de football, près du lac Tanganyika, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Dernièrement, il y a certains militants qui ont (...) porté sur la place publique un débat qui devait être interne au parti », a déclaré le président du Cndd-FDD, Pascal Nyabenda, à propos d'une centaine de hauts cadres du parti qui ont ouvertement pris position contre une nouvelle candidature du président Pierre Nkurunziza à la présidentielle de juin. « Nous avons organisé cette marche-manifestation de la Paix pour montrer que notre parti reste uni malgré ces frondeurs, qui ne visaient que leurs intérêts, mais aussi pour tenter de rassurer tous les militants », a ajouté M. Nyabenda.

Le Cndd-FDD doit désigner lors d'un congrès en avril son candidat à la prochaine présidentielle de juin. L'approche du scrutin fait monter la tension politique au Burundi, qui se cristallise principalement autour de la volonté prêtée à M. Nkurunziza de briguer un troisième mandat.

Quelque 140 hauts cadres ont récemment signé une pétition appelant le président Nkurunziza à ne pas se représenter. Une trentaine d'entre eux - dont Jérémie Ngendakumana, qui a dirigé le parti de 2007 à 2012 - ont été exclus et plusieurs autres démis de leurs fonctions.

L'opposition et la société civile considèrent un nouveau mandat inconstitutionnel et contraire aux accords d'Arusha qui ont mis fin à la guerre civile au Burundi (1993-2006), ce que réfutent les partisans de M. Nkurunziza.

« Ces derniers temps, des membres de notre parti ont pris le chemin de la fronde, nous voulons rassembler les membres de notre parti avant les élections pour les rassurer, pour leur montrer que nous sommes soudés et unis malgré cette fronde », a expliqué Willy Nyamitwe, chargé de la communication présidentielle et de la campagne du Cndd-FDD.

Le camp présidentiel a tenté récemment de destituer le président de l'Assemblée nationale, Pie Ntavyohanyuma, qui a signé la pétition contre un troisième mandat, sans y parvenir malgré une forte majorité à l'Assemblée nationale, signe que le camp des frondeurs a du soutien, selon les analystes. « Les gens ont peur de signer la pétition car ils craignent les sanctions,

mais beaucoup pensent que l'option du tout Nkurunziza risque d'entraîner notre perte », a jugé un cadre du Cndd-FDD samedi, sous le couvert de l'anonymat.

« Avec le rassemblement de samedi, le parti au pouvoir cherche à (...) se rassurer car il fait face à une fronde de nombreux cadres qu'il ne parvient pas à réduire et cela l'a fortement affaibli malgré ce qu'il dit », a estimé un diplomate en poste à Bujumbura.

Bien qu'absent physiquement du rassemblement de samedi, le président Nkurunziza était omniprésent, sur les tee-shirts ou dans les chansons entonnées par les militants. « Cette manifestation, c'est pour dire aussi à l'opposition et la société civile de nous foutre la paix, de laisser Nkurunziza en paix car s'ils s'opposent à ce qu'il fasse un nouveau mandat, ils nous trouveront sur leur chemin », a déclaré à l'AFP, Michel, un Imbonerakure. Le rassemblement s'est déroulé dans le calme, malgré les craintes.

Lire aussi sous :http://www.rfi.fr/afrique/20150411-burundi-ex-president-pierre-buyoya-contre-troisieme-mandat-nkurunziza/http://www.rfi.fr/afrique/20150415-burundi-opposition-appelle-manifester-contre-le-3e-mandat-cndd-fdd-frodebu-nkurunziza/http://www.rfi.fr/afrique/20150417-burundi-imbonerakure-repondent-critiques-onu-nkurunziza-cndd-fdd-violences-/?aef_campaign_date=2015-04-17&aef_campaign_ref=partage_user&ns_campaign=reseaux_sociaux&ns_linkname=editorial&ns_mchannel=social&ns_source=FB

Relations extérieures

(BUR_2) RFI – 14/4

Le président burundais, Pierre Nkurunziza a rencontré son homologue rwandais, Paul Kagame, lundi matin, à Huye, dans le sud du Rwanda. Une rencontre qui a largement tourné autour de la situation tendue au Burundi à l'approche de la présidentielle de juin et l'arrivée au Rwanda ces dernières semaines de près de 5 000 Burundais se disant menacés par les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure.

Ce tête-à-tête, qui a duré environ une heure, s'est tenu à quelque 30 kilomètres de la frontière burundaise. Selon un officiel rwandais, cette rencontre était à l'initiative du président Pierre Nkurunziza. Ce dernier a détaillé à son homologue « la situation » dans son pays et les mesures mises en place « pour assurer le calme durant le processus préélectoral ». Toujours selon la même source, le président Kagame a, quant à lui, souligné « l'importance d'éviter une escalade de violence et d'insécurité » au Burundi.

Ce n'est pas la première fois que le président rwandais s'inquiète de la situation chez son voisin. Récemment dans un entretien à Jeune Afrique, Paul Kagame avait dit craindre qu'une spirale potentielle de violence soit « exploitée » contre le Rwanda par « des forces négatives » opérant dans l'est de la RDC. En effet, depuis quelques mois, des sources à Kigali disent s'inquiéter d'un éventuel rapprochement entre les Imbonerakure et les rebelles hutus rwandais des FDLR.

À cela s'ajoute l'arrivée désormais massive au Rwanda de Burundais. Interrogé à ce sujet lors d'une conférence de presse au début du mois, Paul Kagame avait assuré que les deux pays

étaient en contact. « Les réponses sont là, mais les problèmes persistent », avait déclaré Paul Kagame avant d’ajouter « Nous allons donc trouver des moyens de les aider ».

Lire aussi sous :http://www.irinnews.org/report/101361/thousands-of-burundians-flee-as-election-tensions-risehttp://www.afriqueexpansion.com/depeches-afp/20152-2015-04-15-16-27-05.htmlhttp://reliefweb.int/report/burundi/des-milliers-de-burundais-terroris-s-lapproche-des-lections-se-r-fugient-au-rwanda

(BUR_3) RFI – 16/4

Le Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a tiré la sonnette d’alarme mercredi 15 avril. Après un séjour de quatre jours au Burundi pour sa première visite en terre africaine depuis sa nomination en septembre 2014, le Jordanien Zeil Ra’ad Al Hussein a décrit un pays qui semble s'acheminer sur la voie de « la violence et l'intimidation » avec une milice pro-pouvoir qui agit en toute impunité.

Harcèlements politiques, intimidations, actes de violence, le Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme décrit une situation « alarmante ». Une situation qui risque de se dégrader si rien n’est fait pour arrêter la ligue des jeunes du parti au pouvoir au Burundi, les Imbonerakure, qui se comportent désormais comme une véritable milice gouvernementale.

D’où son message sans aucune ambigüité. Zeil Ra’ad Al Hussein s’est adressé au gouvernement et aux forces de l’ordre : « Ils doivent envoyer un message clair à ce groupe dangereux et lui signifier qu’ils ne toléreront plus ses activités extrêmes et que l’impunité sélective, un problème de grande échelle au Burundi, va cesser de régner. » Et si son appel n’est pas entendu, il sera difficile dit le Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme de donner du crédit au processus électoral en cours au Burundi. Il en appelle donc à la responsabilité des hommes politiques, et surtout du pouvoir. Car ce pays encore fragile est « extraordinairement pauvre ». « En bref, le Burundi ne peut pas se permettre une autre flambée de violence. Il ne peut pas se le permettre que ce soit en termes économiques, politiques, sociaux ou culturels », a-t-il ajouté. Le Burundi se relève se relève difficilement d’une longue guerre civile qui a pris fin en 2006.

Pas sûr qu’il se soit fait entendre dans ce pays où les opinions sont aujourd’hui très tranchées entre pro et anti-troisième mandat pour le président Pierre Nkurunziza. Mais pour la première fois, un haut responsable onusien a brandi à Bujumbura le risque de voir certains finir devant les tribunaux nationaux et internationaux.

RDC

Sécurité, Armée…

- Kivu

(RDC_1) Radio Okapi – 10/4

Une panique a gagné les habitants des localités de Bukomerwa et Mighobwe, en territoire de Lubero (Nord-Kivu) à la suite de la présence d’une dizaine de rebelles FDLR autour de leurs

villages. Selon des sources de la région, ces rebelles rwandais, bien armés, ont pris position dans les champs des populations de ces deux localités situées à environ 200 km de Goma.

Des sources administratives de la région affirment que ces FDLR ont même récolté les produits des champs des habitants de Matsiva, un autre village voisin.

Craignant une attaque imminente de l’armée congolaise, les rebelles approchent des villages du sud de Lubero dans le but de se mêler à la population civile, indiquent pour leur part des sources sécuritaires.

Les responsables de l’armée dans cette zone affirment avoir pris toutes les dispositions pour protéger la population du Sud de Lubero.

(RDC_2) Radio Okapi – 11/4

La population de Nyamilima dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu) déplore la présence «nuisible» des combattants rwandais des FDLR et l’activisme des groupes armés locaux, dont les Maï-Maï Nyatura. Ils ont fait cette plainte vendredi 10 avril à Martin Kobler, à l’issue de sa mission dans ce groupement.

Les habitants de Nyamilima se disent abandonnés par les autorités et demandent que la traque des FDLR soit effective dans cette entité, afin de la libérer du joug de ces rebelles rwandais. Ils demandent aussi le renforcement de la présence des militaires et des policiers pour restaurer la paix et la stabilité dans cette région.

En réaction, le patron de la Monusco, Martin Kobler, a affirmé qu’il faut absolument en finir avec les FDLR, à l’instar des rebelles du M23 et des rebelles ougandais des ADF. Martin Kobler a également promis de continuer de parler avec le Gouvernement, afin que la force de la Monusco rejoigne les FARDC dans ces opérations.

Le chef de la Monusco a effectué une mission de 24 heures dans le secteur de Nyamilima, accompagné du chef de bureau de la Monusco/Goma. Le but de sa mission était d’évaluer la situation sécuritaire dans ce secteur et d’écouter les préoccupations des populations. Sur place, il a eu des échanges avec les représentants des populations, pour diagnostiquer les vrais problèmes qui les touchent et proposer ensemble des pistes de solution.

(RDC_3) Radio Okapi – 11/4

Plus de 25 cas de vols, de destruction des maisons et de crépitement des balles ont été enregistrés à Minova (Sud-Kivu) et ses environs dans un intervalle de trente jours, a indiqué vendredi 9 avril le vice-président de la société civile du groupement de Buzi-Minova, Néhémie Habajuwe Bahati, à l’issue d’un conseil local de sécurité. Il a appelé la population locale à lutter contre la recrudescence de l’insécurité, attribuée notamment les détenus évadés des prisons du Goma dans le Nord-Kivu, voisin de Minova.

L’avis de la société civile sur l’insécurité est partagé par le chef de poste d’Etat de Minova, Néhémie Habajuwe Bahati. Selon lui, les cas d’insécurité sont devenus monnaie courante à Minova. «Chaque nuit, au moins deux ou trois maisons sont visitées. Si nous pourrions prendre la sécurité de nous-mêmes dans nos propres mains, ça ne pourrait pas dégénérer pendant longtemps », a-t-il estimé.

L’insécurité, selon la même source, est notamment l’œuvre des évadés de la prison centrale de Bukavu mais aussi de prisons de Goma. «Nous demandons aux familles, qui peuvent continuer à héberger pareils types [évadés], de procéder le plus vite possible aux dénonciations», a poursuivi Néhémie Habajuwe.

Les commandants du district de la Police nationale congolaise (PNC) dans le territoire de Kalehe et celui du bataillon spécial de l’armée basé à Minova font état de l’organisation des patrouilles mixtes PNC-FARDC dans le groupement de Buzi-Minova en vue de sécuriser la population.

(RDC_4) Radio Okapi – 13/4

Des bandits armés ont tué quatre personnes et blessé grièvement sept autres, en l’espace de quatre jours, dans le territoire de Nyirangongo (Nord-Kivu). Ces assaillants s’illustrent également par des actes d’extorsion de la population de ce territoire en proie à l’activisme des groupes armés.

Dimanche dernier, le corps inanimé d’une fille de 16 ans a été ramassé dans le village de Kibangarame, groupement Munigi, territoire de Nyiragongo. Elle aurait été étranglée entre vendredi et samedi derniers par des personnes non identifiées.

Le chauffeur d’un camion a été abattu, dans la nuit de samedi 11 avril, par des hommes armés que certaines sources locales assimilent aux rebelles FDLR. Les assaillants avaient tiré sur un camion Fusso au village Buhuma, blessant trois passagers.

La société civile de Nyirangongo rapporte que des présumés FDLR ont fait incursion, mercredi 15 avril, dans localité de Ngobera, en groupement Buhumba aux environs de 20 heures locales. Ils y ont pillé du bétail et tué deux personnes. Ce qui, pour la société civile, porte à quatre le nombre de personnes tuées et sept, celui des personnes blessées entre mercredi et dimanche dans cette partie du Nord-Kivu. Le président de la société civile de Nyiragongo plaide pour une implication des autorités dans la sécurisation de la population civile.

Contacté, les responsables militaires en secteur de Nyiragongo affirment qu’il s’agit des cas de banditisme. Pour eux, l’armée et la police suivent la situation de près et que les dispositions sont déjà envisagées pour sécuriser la zone.

(RDC_5) AFP – 15/4

Cinq personnes au moins ont été tuées à la machette mercredi en territoire de Beni, théâtre depuis plus de six mois de fréquents massacres attribués à des rebelles ougandais, a-t-on appris de source officielle.

Les victimes ont été tuées "ce matin vers 09h00 alors qu'elles se rendaient aux champs", dans la localité de Mbau, à une trentaine de km de Beni, la grande ville du nord de la province du Nord-Kivu, a affirmé Amisi Kalonda, l'administrateur du territoire, joint par téléphone, sans s'avancer sur l'identité des meurtriers.

Les forces de l'ordre ont été alertées par un villageois ayant réussi à échapper aux assaillants, a précisé M. Kalonda, "l'armée est arrivée et est revenue avec trois blessés et cinq corps décapités". Selon Teddy Kataliko, président de la société civile du territoire de Beni, le bilan du drame serait plus élevé et s'élèverait à "dix morts". "D'autres corps ont été retrouvés" dans les environs au cours des recherches des forces de l'ordre, affirme-t-il, appelant "les autorités locales à veiller à la sécurité des habitants". Pour M. Kataliko, ce nouveau massacre est le fait des rebelles musulmans ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), milice présente au Congo depuis 1995 et accusée d'être responsable des tueries aveugles ayant endeuillé la région à répétition depuis le mois d'octobre.

Lire aussi sous :http://radiookapi.net/actualite/2015/04/16/beni-18-morts-bilan-revu-la-hausse-de-lattaque-attribuee-aux-adf/http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20150416085422/s-curit-fardc-lra-kivu-s-curit-rdc-massacre-de-civils-beni-que-font-l-arm-e-et-la-monusco.html

(RDC_6) Radio Okapi – 16/4

Environ trente personnes ont été enlevées mercredi 15 avril à Rwindi, dans le territoire de Rutshuru, à plus de 100 km au nord de Goma. Les otages, qui ont été amenés en brousse, voyageaient à bord d’un véhicule venant de Kibirizi vers Goma. Des sources locales mettent en cause les combattants hutus rwandais des FDLR.

L’incident a eu lieu au niveau de la Rwindi aux environs de 10 heures locales. Des hommes armés, en provenance du parc national des Virunga ont intercepté le camion qui transportait des marchandises ainsi que des passagers. D’après des sources locales, ces assaillants, identifiés comme des rebelles hutus rwandais des FDLR, ont mené cette opération dans le calme. Aucun coup de feu n’a été entendu.

Ainsi, environ trente personnes, parmi lesquels le chauffeur et le convoyeur, ont été amenées dans le parc. Leurs ravisseurs n’auraient rien pris dans le véhicule qui a été abandonné sur le lieu de l’incident, expliquent les mêmes sources.Les responsables militaires disent avoir été informés de l’incident, mais rien n’a été encore entrepris pour retrouver les otages.

Début mars, le commandement militaire de la 34ème région au Nord-Kivu avait décidé d’escorter tous les véhicules civils qui empruntent la route Goma-Kanyabayonga. Cette décision avait été prise pour faire face aux multiples cas de kidnapping, enregistrés plusieurs mois dans cette région. Cependant, fait observer l’Association des chauffeurs du Congo (ACCO), cette décision n’est pas été appliquée. C’est à leurs risques et périls que plusieurs voyageurs continuent d’emprunter cette voie.

- Province Orientale

(RDC_7) Radio Okapi – 12/4

Des miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) ont emporté, samedi 11 avril, une vingtaine de chèvres à l’issue d’une incursion dans le camp des déplacés de

Ruzinga Mukubwa, dans la chefferie de Walendu Bindi, dans le district de l’Ituri (Province Orientale).

Selon le chef de cette chefferie, Olivier Peke Kalyaki, ces assaillants ont tiré plusieurs coups de feu lors de leur incursion dans ce camp des déplacés, situé tout près du village Munobi. Ce chef local rapporte qu’il s’agit de la 6ème attaque, depuis mars dernier, de ces miliciens contre des sites des déplacés dans cette contrée. Olivier Peke Kalyaki a signalé que ces hommes du chef milicien Justin Baloki alias Cobra Matata ont blessé par balle une femme enceinte, qui se trouve dans un état critique, avant de se retirer en brousse. La même source indique que les FARDC sont arrivées sur le lieu de l’incident une heure après le départ de ces assaillants.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha), affirme que le mois dernier, il y a eu six attaques d’hommes armés dans des sites des déplacés au sud d’Irumu. Cette agence du système de l’Onu condamne ces attaques qu’elle qualifie des violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international. Mais, elle rassure que les déplacés victimes de ces attaques bénéficient déjà d’une autre assistance en vivres et non vivres.

Les exactions de la FRPI contre la population civile se sont amplifiées depuis quelques mois Sud du territoire d’Irumu (Province Orientale). Des cas de viol, des meurtres, des pillages commis par ces hommes armés sont enregistrés chaque semaine à travers plusieurs villages, avaient indiqué en avril dernier de nombreux habitants de cette contrée.

L’usage de la force pour mater ces miliciens a démontré ses limites, selon des ONG locales, qui exigent tout simplement la relance d’un processus de négociations avec la milice.

Le député Wilson Adirodu avait suggéré, en mars dernier, un processus de désarmement volontaire à travers la Monusco pour mettre fin aux actes criminels commis par ces miliciens contre la population civile. Son point de vue avait été également partagé par de nombreuses organisations locales de défense des droits de l’homme, qui plaident également pour la reprise du dialogue entre Gouvernement et la FRPI.

(RDC_8) Radio Okapi – 14/4

Huit militaires des FARDC sont portés disparus après un échange des tirs avec des hommes armés identifiés aux rebelles ougandais de la LRA. Selon la société civile du territoire de Bondo (Province Orientale), cet accrochage a eu lieu dimanche 12 avril dans le village Mangbangu à la frontière avec la République centrafricaine. Selon la société civile, douze militaires en patrouille avec leur commandant ont croisé dimanche dernier dans le village Mangbangu une dizaine de personnes armées identifiées à la LRA.

Après un échange des tirs d’environ 30 minutes, toujours selon la même source, les assaillants se sont retirés du village Mangbangu. Ils auraient ensuite tendu une embuscade aux éléments des FARDC.

Selon l’abbé Marcel Kumbonieki, président de la société civile de Bili, qui cite le commandant de détachement des FARDC à Bili, quatre militaires seulement – dont leur commandant – ont regagné leur base après cette embuscade. Les huit autres sont portés disparus.

La Fédération des entreprises du Congo (Fec) à Bili dit avoir mobilisé les moyens – notamment les motos et carburants – pour aider à l’armée à poursuivre les assaillants et surtout rechercher les militaires FARDC portés disparus.

Des renforts de l’armée, qui doivent venir de Bondo et Buta, sont attendus dans les jours qui viennent.

Un corps sans vie a été retrouvé lundi par les paysans dans la forêt du village Mangbangu, selon des sources locales mais l’identité de la personne retrouvée n’est pas encore connue.

(RDC_9) Radio Okapi – 16/4

Cinq personnes ont été tuées, d’autres enlevées, cinq femmes violées et plusieurs biens pillés lors des attaques perpétrées par un groupe de Maï-Maï Simba depuis dimanche dernier dans certaines localités en territoire de Mambasa (Province Orientale). Selon certains rescapés joints au téléphone mercredi 15 avril par Radio Okapi, ces miliciens s’attaquent aux civils en représailles aux opérations militaires qui ont été menées il y a deux semaines par les FARDC dans cette zone.

Selon un des rescapés, ces miliciens ont investi trois localités depuis dimanche dernier. À Sowuma, ils ont tué par balles quatre personnes et ont décapité un autre habitant.

Aux villages Elota et Mabutua, ces assaillants ont violé cinq femmes et ont procédé à un pillage systématique de biens de la population locale.

Selon certains rescapés, les assaillants étaient habillés en tenue militaire. Les habitants les ont confondus aux FARDC et n’ont pas eu le temps de fuir. Un rescapé, qui a requis l’anonymat, a témoigné: «D’abord, nous étions surpris, parce que ces miliciens sont venus habillés en tenue des FARDC. Croyant que c’était des soldats loyalistes, beaucoup de gens n’ont pas pris fuite. Ils étaient très brutaux ! Ils ont tué cinq personnes, dont quatre par balle et une autre par machette. Ils ont aussi violé cinq femmes. C’est après ce massacre qu’ils ont emporté les gens vers leur Etat-major à Elota.»

La population déplore le fait que les FARDC ont dégarni cette zone où ils ont pourtant délogé les miliciens il y a deux semaines. Des sources locales affirment que ces miliciens ont installé leur quartier général à Pangoyi, qui avait été pourtant récupéré dernièrement par l’armée régulière.

De son côté, le commandant FARDC dans le territoire de Mambasa dit ne pas être au courant de ces attaques.

Vie politique…

(RDC_10) Radio Okapi – 12/4

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) confirme l’ouverture des Bureaux de réception et traitement des candidatures (BRTC) au 15 avril prochain à travers le pays. Elle a fait cette annonce dans sa décision, rendue publique le samedi 11 avril au cours d’une Assemblée plénière tenue à Kinshasa.

Installés dans les antennes de la Ceni à travers le pays, les Bureaux de réception et traitement des candidatures seront opérationnels du 15 avril au 5 mai prochain. Le secrétaire exécutif de la Ceni, Flavien Misoni a assuré que le déploiement des matériels est en cours pour l’opérationnalisation de ces différents bureaux de réception des candidatures. Il a indiqué que la Ceni déploie au même moment les outils de sensibilisation tels que les guides de candidats et électeur ainsi que les dépliants et affiches, illustrant les différentes étapes à suivre par le candidat le jour du scrutin.

Outre la question de l’ouverture des BRTC, l’Assemblée plénière de la Ceni s’est également planché sur la question de préparation de la réunion du comité de partenariat des élections, celle de l’audit interne du fichier électoral ainsi que de la sensibilisation électorale des parties prenantes au processus.

La Ceni a par ailleurs annoncé la venue dans les jours à venir à Kinshasa des experts en charge de l’audit interne du fichier électoral.

Le rapporteur de la Ceni, Jean-Pierre Kalamba, a précisé que la loi du 17 août 2011 a reparti les sièges en tenant compte des 26 provinces. Jean-Pierre Kalamba a par ailleurs souligné que la question de répartition des sièges pour les élections provinciales s’inscrit dans la logique du cycle électoral, entamé depuis le 28 novembre 2011.

Selon la loi du 17 août 2011, au moins 780 députés provinciaux seront élus pour le compte des 26 provinces.

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(RDC_11) AFP – 13/4

Les autorités de Kinshasa ont annoncé lundi qu'elles procéderaient bientôt à un enterrement groupé de cadavres entreposés dans la morgue de la capitale congolaise, à la suite d'une polémique provoquée par la récente découverte d'une fosse commune qui alimente de nombreuses supputations.

Les enterrements collectifs se font "régulièrement" à Kinshasa, a souligné le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, indiquant que les corps restant à la morgue centrale de la capitale, qui en comptait 168 samedi, seraient "enterrés peut-être dans sept jours, peut-être dans dix jours, peut-être dans deux semaines".

M. Thambwe, qui s'exprimait devant plusieurs ambassadeurs étrangers et responsables congolais est revenu sur la fosse commune découverte récemment à Maluku. "Je ne parlerai pas de fosse commune parce que « fosse commune » suppose exécution, massacre, charnier. J'utiliserai le terme de tombe commune", a souligné le ministre. La fosse de Maluku n'est "pas un charnier". "Ce sont des gens qui ont été enterrés, et on les a enterrés conformément à la réglementation qui date de l'époque coloniale" belge, a-t-il ajouté, invitant les ambassadeurs et la presse à visiter la morgue générale de Kinshasa dans l'après-midi. Dans un entretien à l'AFP, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a déclaré qu'il y avait "eu peut-être des erreurs administratives dans le processus de l'enterrement". "Mais dans le fond, a-t-il ajouté, je crois qu'il n'y a rien à craindre parce que l'enterrement des personnes était justifié [...] la morgue centrale a demandé des autorisations requises pour pouvoir procéder à l'enterrement et c'est ce qui a été fait".

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(RDC_12) RFI – 13/4

En RDC, la majorité politique s’est une nouvelle fois donnée rendez-vous à la ferme privée du président Kabila dans la périphérie de Kinshasa. Les participants ont évoqué les prochaines échéances électorales locales et provinciales. En revanche, il n'a pas été question de la présidentielle.

De l’avis de nombreux participants, la question de la présidentielle de 2016, qui semble diviser la majorité, n’a pas été abordée à Kingakati. Sur ce chapitre des élections, les participants ont tout simplement été invités à parler du couplage des locales et des provinciales. Selon le député PPD Shadari Razanari, ce couplage permettrait de respecter le calendrier élaboré par la Ceni, compte tenu du délai très proche de la date du dépôt des candidatures à ces scrutins le 15 avril.

Des stratégies communes sont de ce fait envisagées pour que la majorité remporte ces élections à tous les niveaux. Cette famille politique se propose alors de réparer les frustrations en son sein. On peut ici penser à un nouveau remaniement du gouvernement et à la mise en place des mandataires dans les entreprises publiques en tenant compte du poids de chaque formation politique. L’Assemblée a cependant été informée de la décision de Joseph Kabila de rendre le découpage effectif d’ici le 15 juin, mais pas de réponse claire sur la viabilité de bon nombre de ces nouvelles provinces.

Moise Katumbi Chapwe, le gouverneur du Katanga, a une fois de plus boudé cette rencontre. Et l'exclusion des frondeurs, ceux qui avaient adressé une lettre au président de la République, n'a pas été acceptée.

(RDC_12_1) AFP – 16/4

La série de scrutins prévus en RDC en 2015 et 2016 aura lieu selon le calendrier prévu, a assuré jeudi la commission électorale, alors que l'opposition soupçonne le pouvoir de chercher à reporter la présidentielle.

"Nous allons tenir le calendrier, il n'y aura pas d'élection sacrifiée", a déclaré à la presse l'abbé Apollinaire Malu-Malu, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), au lendemain de son retour à Kinshasa après un séjour de trois mois à l'étranger pour des soins médicaux. Alors que les principaux partis d'opposition accusent la Céni d'être inféodée au pouvoir, l'abbé Malu-Malu, ancien conseiller du président congolais Joseph Kabila, a assuré que la commission s'acquitterait de sa tâche d'organiser ces élections "en toute indépendance". En l'absence de son chef, la Céni avait publié le 12 février un "calendrier électoral global" fixant au 27 novembre 2016 la date de la prochaine présidentielle. M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, n'a pas le droit de s'y présenter, aux termes de la Constitution. Cette élection, prévue pour être couplée avec les législatives, doit être précédée par une série de scrutins directs et indirects censée commencer en octobre par les élections locales et provinciales. Vu l'ampleur de la tâche pour organiser toutes ces élections, l'opposition soupçonne que le choix fait par la Céni d'organiser tous ces votes (en particulier les élections locales, qui seront une première dans le pays) soit un stratagème pour reculer la date de la présidentielle, et permettre ainsi à M. Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat. L'abbé Malu-Malu, qui portait une casquette pour dissimuler la cicatrice d'une récente intervention chirurgicale au crâne, est apparu fatigué et absent à plusieurs reprises pendant sa conférence de presse.

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Justice, Droits de l’homme…

(RDC_13) Radio Okapi – 12/4

Le ministre de la Justice et Droits humains, Alexis Tambwe Mwamba, a publié samedi 11 avril l’arrêté portant amnistie pour faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques. Selon cet arrêté, 94 personnes sont amnistiées parmi lesquelles, des membres de l’ex-rébellion du-M23, résidents à Kamina, à Bihanga et à Rwamandja (Ouganda) ainsi qu’au Rwanda.

Depuis janvier dernier, le gouvernement a déjà amnistié 230 personnes issues pour la plupart des groupes armés. Une année après la promulgation de la loi d’amnistie, certains bénéficiaires qui ont signé l’acte d’engagement à ne plus prendre des armes pour faire des revendications politiques restent toujours en détention. Certains d’entre eux considèrent désormais cette détention comme “arbitraire et illégale.”

En février dernier, le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende avait attribué ce retard de libération de certains amnistiés à la lenteur administrative.

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(RDC_14) AFP – 14/4

Le feuilleton judiciaire de Vital Kamerhe, l'un des opposants les plus en vue en RDC, a rebondi lundi à Kinshasa avec son renvoi devant la Cour constitutionnelle.

Ancien président de l'Assemblée nationale et ex-meilleur allié du président congolais Joseph Kabila, M. Kamerhe est poursuivi par la justice pour une affaire de diffamation. Lundi, la Cour suprême de justice a estimé qu'elle était compétente pour juger M. Kamerhe. Face à cette décision, les avocats de l'opposant ont déposé une requête en inconstitutionnalité, qui a été acceptée par la Cour. Ce pourvoi doit donc désormais être examiné, à une date non encore déterminée, par la Cour constitutionnelle, nouvellement entrée en fonction. Président de l'Union pour la nation congolaise (UNC), M. Kamerhe est poursuivi par le ministère public et Wivine Moleka, élue du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, le parti de M. Kabila), pour avoir accusé publiquement celle-ci d'avoir fraudé pour emporter son siège de député en 2011. À la suite d'une requête du ministère public, la plus haute juridiction de la RDC avait décidé fin janvier de juger M. Kamerhe "en premier et dernier ressort".

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(RDC_15) RFI – 15/4

Cela fait aujourd’hui un mois, jour pour jour, que trois militants de la société civile sont détenus sans que les charges qui pèsent contre eux leur aient été notifiées. Arrêtés à l'issue d'une conférence de presse le 15 mars, avec des activistes burkinabé et sénégalais, ils sont accusés par le gouvernement de fomenter une insurrection armée.

Ce qui est avéré, c’est que Fred Bauma - président de la Lucha, un mouvement de jeunes basé à Goma -, Sylvain Saluseke - membre du mouvement Engagement Citoyen de la Jeunesse - et Yves Makwambala sont tous les trois détenus par les services de l'Agence nationale des renseignements (ANR). Par contre, la raison de leur détention reste encore une interrogation.

Aubin Minaku, président de l'Assemblée nationale, interrogé par RFI le 25 mars dernier, avait évoqué des indices sérieux de culpabilité, en citant des sources judiciaires. Un mois plus tard la détention a été prolongée « pour besoins de l'enquête sécuritaire », selon une source sécuritaire. Mais aucun chef d'inculpation n'a encore été mentionné.

Les trois militants de la société civile peuvent être inculpés comme ils peuvent être libérés, affirmait en début de semaine une source sécuritaire. Mais tout dépend de l'issue d’une enquête dont personne ne semble en mesure de dire combien de temps elle va encore durer.

À ce jour, les seules personnes à avoir pu rencontrer les trois militants sont quinze députés de la majorité et de l'opposition, chargés de récolter des informations sur la procédure en cours. Si ces députés ont pu confirmer que les jeunes n'ont pas été maltraités, ils n'ont par contre trouvé aucun élément dans leurs dossiers faisant état de préparation d'actes terroristes ou d'atteinte à la sûreté de l'Etat. Hormis ces députés, personne n’a pu les voir depuis leur incarcération, ni un avocat, ni aucun membre des familles. Un droit de visite est pourtant prévu par la Constitution congolaise. La mission d'information parlementaire sur ce dossier, constituée le 27 mars dernier, doit rendre ses conclusions au président de l'Assemblée nationale congolaise dans les prochains jours.

Militant des droits de l'homme et avocat, Me Sylvain Lumu avait porté plainte suite à ces interpellations. Il dit sa « déception totale » devant la situation : « Le parquet général de la République est incapable d’examiner la plainte que nous avions déposée contre toute personne qui avait procédé à ces arrestations illégales et à la détention arbitraire, dont il se révélera plus tard qu’il s’agit des services de l’ANR, en violation des lois et procédures prévues à cet effet. »

L’avocat confirme n’avoir à l’heure actuelle « pas accès à (ses) clients ». « La justice congolaise est inefficace. Les voies de recours interne sont épuisées et j’entends me pourvoir devant les organismes internationaux, met-il en garde. Ce matin même (mardi 14 avril, NDLR), j’étais au bureau de l’ANR et il n’y a toujours aucun responsable capable de donner une réponse à ce sujet. On demeure dans la violation des droits garantis aux particuliers et l’obstination totale de faire du mal, sans égard à quelque loi possible. »

Les organisations de protection des droits de l'homme, parmi lesquelles Human Rights Watch, dénoncent « un déni de justice » et appellent les autorités à libérer immédiatement les trois hommes. Cette demande de libération s'étend également aux quatre militants du mouvement Lutte pour le changement (Lucha), arrêtés à Goma, et détenus depuis une semaine après avoir participé à une manifestation pour demander la libération des militants détenus à Kinshasa. Les quatre militants de Lucha sont inculpés de trouble à l’ordre public, d’atteinte à la sûreté de l’Etat, de distribution de tract et de participation à une manifestation illégale. Lundi 13 avril, une nouvelle manifestation de la Lucha a été organisée devant le tribunal de grande instance de Goma.

Justin Kikandi, l'un des membres de la Lucha, ne décolère pas. « Finalement, il ne faut plus parler, c’est ce que veulent les services de sécurité de ce pays, on se demande pourquoi », s’emporte-t-il au micro de RFI. « L’époque de l’unicité de l’opinion, de l’unicité de la pensée est révolue ! Notre pays s’appelle la République démocratique du Congo, et non pas la République autocratique du Congo. (…) Mais nous ne pouvons pas baisser les bras. Nous

allons continuer à mobiliser, parce que nous croyons aux valeurs que nous souhaitons défendre. Les valeurs de la démocratie, de la justice, du changement. »

Par ailleurs, toujours dans la galaxie Filimbi, deux employés de la banque sud-africaine Rawbank ont été arrêtés, l’un samedi et l’autre lundi, selon des sources concordantes. Ces deux employés géraient l'un des comptes en banque du collectif Filimbi.

Lire aussi sous :http://radiookapi.net/actualite/2015/04/15/rdc-4-militants-de-lucha-transferes-la-prison-de-munzenze/http://www.rfi.fr/afrique/20150416-rdc-pression-monte-liberation-activistes-filimbi-acaj-hrw-kabila/

Économie, Finances…

(RDC_16) AFP – Belga – 13/4

La RDC est intéressée par l'achat d'avions Airbus pour sa nouvelle compagnie aérienne, a déclaré lundi à l'AFP son Premier ministre, Augustin Matata Ponyo Mapon, qui prévoit de se rendre en France début mai.

"Nous sommes actuellement au niveau de l'acquisition des appareils" pour Congo Airways, a déclaré M. Matata a propos de la nouvelle compagnie nationale publique auprès de laquelle Air France est engagée par un contrat d'assistance technique. "Je serai en France le mois prochain à Paris et à Toulouse où j'irai voir [...] l'usine de fabrication d'Airbus parce que nous commençons avec des Airbus", a ajouté M. Matata. "Nous sommes en train de travailler sur deux Airbus A320", a déclaré le Premier ministre, indiquant qu'il s'agirait dans un premier temps d'"opérations de location-achat" (crédit-bail). Le gouvernement cherche aussi un troisième avion plus léger, à hélices, a indiqué M. Matata. Selon une source proche du dossier, il s'agirait d'un Q400 du constructeur canadien Bombardier. Pour le Premier ministre congolais, "Congo Airways est un projet qui prend forme et qui devrait se traduire par des vols d'inauguration dans les prochains mois". Aux termes du projet retenu, la nouvelle compagnie aérienne commencerait par desservir huit villes en RDC et passerait à 14 destinations intérieures au bout de trois ans.

Dans cette perspective du développement de la compagnie, qui pourrait ensuite déborder du cadre des frontières de la RDC, les autorités envisagent l'achat d'autres Airbus, neufs. Vis-à-vis de l'avionneur européen, "notre idée c'est de pouvoir intensifier notre coopération afin de pouvoir élargir notre stock d'avions", a dit M. Matata, sans être en mesure à ce stade de préciser le nombre d'avions dont la compagnie pourrait avoir besoin.

(RDC_17) AFP – 14/4

Le Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo Mapon veut amplifier les réformes en RDC pour consolider les progrès économiques des dernières années et déclare dans un entretien avec l'AFP qu'il souhaite s'appuyer sur le secteur privé pour réussir le pari de l'émergence. "Nous devons davantage réformer, nous devons davantage améliorer le climat des affaires, nous devons davantage promouvoir la bonne gouvernance [...] pour que le progrès de la RDC puisse être consolidé", affirme M. Matata, en poste depuis bientôt trois

ans. "La feuille de route que nous avons c'est l'amplification des réformes", précise le chef du gouvernement. Il y a "beaucoup de réformes" en cours "et qui produisent des effets", ajoute-t-il, en citant notamment la bancarisation de la paye des fonctionnaires ou encore la mise en oeuvre de la TVA. M. Matata mentionne aussi la "libéralisation du secteur de l'assurance", à l'étude au Parlement, et le "secteur de l'électricité, que nous sommes en train de libéraliser" après le vote d'une loi sur le sujet en 2014. "Je crois au secteur privé et [...] si nous voulons que la RDC demeure sur le chemin de la croissance, nous devons absolument promouvoir le secteur privé", ajoute le Premier ministre.

M. Matata, dont l'objectif est de hisser le pays au rang de nation émergente à l'horizon 2030, insiste sur la nécessité de "voir le développement comme un processus et non pas une photographie" d'indicateurs économiques à un instant donné. "C'est un processus qui a fait des pays développés aujourd'hui ce qu'ils sont", dit-il Sur les cinq dernières années, le pays a vu son PIB augmenter en moyenne de 7,7%, selon le Fonds monétaire international (FMI), et le gouvernement table sur une croissance "à deux chiffres" pour 2015. M. Matata, un ex-ministre des Finances de 2010 à 2012 avant de prendre la tête du gouvernement, insiste aussi sur les progrès en matière de lutte contre l'inflation, aujourd'hui inférieure à 1% selon les statistiques officielles, alors qu'elle dépassait 20% en 2010, et l'effort du gouvernement sur l'éducation. Avec la construction de 500 écoles en trois ans, "la RDC investit dans l'avenir" de pays de 70 millions d'habitants, dit-il. À l’issue d'une visite en RDC, le numéro deux du FMI, David Lipton, a déclaré début mars avoir été "impressionné" par les progrès du pays. Il a invité Kinshasa à fournir de gros efforts pour "lutter contre la pauvreté" et "maintenir la stabilité économique" alors que la croissance est tirée essentiellement par le secteur minier, ce qui la rend vulnérable aux chocs extérieurs, comme la baisse actuelle des cours du cuivre, dont le pays est un des principaux producteurs, grâce à ses énormes gisements au Katanga (sud-est). En février, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) avait laissé entrevoir pour le pays un gain d'une dizaine de places au prochain classement IDH sur la base des derniers indices socio-économiques en sa possession. Alors que le projet de réforme du code minier déposé au Parlement suscite une forte opposition du patronat, M. Matata indique que l'exécutif est prêt à revoir sa copie. "Le gouvernement est très ouvert" assure-t-il, disant vouloir "qu'on puisse davantage examiner la question entre le secteur minier et le gouvernement". La Fédération des entreprises du Congo (FEC, principal syndicat patronal) reproche au gouvernement de chercher avec le texte actuel "à augmenter les impôts sans tenir compte des effets d'entraînement", et prédit que cela va faire fuir les investisseurs. M. Matata annonce aussi un effort de l'Etat pour aider les groupes miniers du Katanga qui se plaignent de voir la hausse de leur production entravée par le manque d'énergie disponible. Il promet pour "les jours qui viennent" la mise en oeuvre d'une série de mesures approuvées en Conseil des ministres pour permettre de "résorber ne fût-ce que partiellement" le déficit énergétique dont se plaignent les groupes miniers.

Relations extérieures

(RDC_18) Belga – 14/4

La commission du commerce international du Parlement européen (INTA) a adopté mardi un projet de directive (loi) européenne visant à ce que les groupes armés dans les zones de conflits financent moins facilement leurs activités à travers le commerce de minerais comme l'étain, le tantale, le tungstène et l'or, mais en refusant d'instaurer un mécanisme contraignant d'approvisionnement responsable en minerais qui s'appliquerait à l'ensemble des chaînes de production, ont dénoncé les socialistes.

Par 22 voix contre 16 et deux abstentions, la commission INTA a approuvé, mais en l'amendant, la proposition de la Commission européenne qui prévoit un mécanisme non contraignant et ne s'appliquant qu'aux raffineries et aux fonderies en amont de la chaîne ("up stream"), sans prendre en compte les entreprises qui fabriquent les composants et commercialisent les ordinateurs et autres tablettes sur le marché européen ("down stream"). Le texte établit un système européen d'auto-certification de la chaîne d'approvisionnement pour les importateurs responsables d'étain, de tantale, de tungstène et d'or en provenance de zones de conflits ou à risques, comme la RDC. "Le but est de briser le lien entre l'industrie minière et le commerce de minerais et de métaux d'une part et le financement des groupes armés illégaux", selon le rapporteur du texte, Iuliu Winkler (PPE, conservateur). "On crée un système par lequel les consommateurs peuvent facilement choisir des entreprises qui respectent les règles", a expliqué l'eurodéputée Emma McClarkin du groupe ECR (celui des conservateurs britanniques auquel se sont joints les quatre élus de la N-VA). Mais le groupe des socialistes et démocrates (S&D) aurait préféré un système contraignant, à l'image de la loi américaine dite Dodd-Frank - du nom de ses principaux artisans, le sénateur Chris Dodd et le représentant Barney Frank. "Les conservateurs du PPE (Parti populaire européen), de l'ALDE (le groupe libéral) et de l'ECR ont, avec l'extrême droite, décidé d'adopter un texte hypocrite qui n'aura aucun impact sur ceux qui souffrent dans des zones de conflit", a commenté la députée Marie Arena (PS). Selon elle, la nouvelle législation européenne, qui doit être approuvée le mois prochain en plénière à Strasbourg, ne changera rien à la situation dans les zones de conflit.

Lire aussi sous :http://www.lesoir.be/850120/article/actualite/monde/2015-04-14/une-loi-europeenne-contre-minerais-des-conflitshttp://af.reuters.com/article/drcNews/idAFL5N0XB27520150414?sp=truehttp://www.euractiv.fr/sections/leurope-dans-le-monde/lue-doit-continuer-simpliquer-dans-la-reforme-de-larmee-congolaisehttp://24hcongo.com/actualites/la-une/le-conflit-dans-lest-de-la-rdc-alimente-par-les-trafics-de-ressources-naturelles-onu/

Sur une perspective plus nuancée relative aux liens entre minerais et conflits armés en RDC, lire sous :https://ethuin.files.wordpress.com/2014/09/09092014-lettre-ouverte-et-liste-final.pdf

(RDC_19) Radio Okapi – 16/4

L’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu dans les Grands Lacs, Said Djinnit, a plaidé pour le rétablissement « rapide » de la coopération militaire entre la Monusco et les FARDC. Dans une interview accordée mercredi 15 avril à Radio Okapi, il a insisté sur l’importance de la Mission onusienne dans le processus de stabilisation de la RDC.

« La Monusco a la responsabilité pour la RDC d’aider les autorités dans un certain nombre d’objectifs, notamment la stabilisation de la situation dans l’Est du pays. Et la Monusco depuis sa mise en place et avant elle la Monuc [Mission des Nations unies au Congo], a travaillé main dans la main avec les autorités et des progrès tangibles ont été accomplis dans ce sens », a affirmé Said Djinnit.

Le gouvernement et la Monusco ne parlent plus le même langage depuis plusieurs semaines, à cause de la présence dans la chaîne de commandement des opérations militaires contre les FDLR de deux généraux que l’Onu soupçonne d’avoir commis des violations des droits de l’homme. Les deux parties ont renoué fin mars le dialogue pour aplanir leurs différends.

Said Djinnit a indiqué qu’aujourd’hui, « il y a encore du travail à faire » en particulier la présence continue des forces négatives dans la région [des grands lacs]. « Nous nous réjouissons de la détermination de la RDC et de ses Forces armées, avec l’appui de la région pour faire face courageusement à ce défi sécuritaire. Et la Monusco est toujours dans l’accompagnement et dans le souci », a poursuivi Said Djinnit, avant d’ajouter : « Nous sommes pleins d’espoir pour que le dialogue en cours soit couronné rapidement de succès pour que cette collaboration militaire entre la Monusco et les forces militaires de la RDC reprenne le plus vite pour que la plaine stabilisation du pays revienne le plus rapidement possible ».

Lire aussi sous :http://congosiasa.blogspot.be/2015/04/monuscos-military-mandate-red-herring.html

RWANDA

Justice, Droits de l’homme…

(RWA_1) AFP – 14/4

Le dernier procès en appel devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) s'est ouvert mardi à Arusha, en Tanzanie, siège de cette Cour créée en 1994 par l'Onu pour juger les responsables du génocide de 800.000 personnes cette année-là au Rwanda.

Parmi les accusés, figure la seule femme jugée par le TPIR, l'ancienne ministre de la Famille, Pauline Nyiramasuhuko, 69 ans, condamnée en 2011 à la perpétuité en première instance, notamment pour génocide, entente en vue de commettre le génocide, extermination, viols et persécutions. Elle est la première femme condamnée pour génocide par une juridiction internationale. Dans le box figurent aussi son fils, Arsène Shalom Ntahobali et l'ex-maire de Muganza (sud), Elie Ndayambaje, qui comme elle, ont écopé de la perpétuité, l'ex-maire de Ngoma (sud), Joseph Kanyabashi, condamné à 35 ans de prison et les anciens préfets de Butare (sud), Sylvain Nsabimana et Alphonse Nteziryayo respectivement condamnés à 25 et 30 ans d'emprisonnement.

La défense de l'accusée a demandé l'acquittement. Son avocate principale, Me Nicole Bergevin, a dénoncé "un acte d'accusation intégralement vicié" ne pouvant permettre à l'accusée de préparer sa défense. Son autre avocat, Me Guy Poupart a estimé que sa cliente avait été condamnée sur la foi de "dépositions contradictoires et incohérentes" de témoins qui "se trouvant au même endroit, dans un espace restreint, n'ont pas vu ou entendu la même chose". La représentante du Parquet, Alison McFarlane, a rappelé que l'accusée "était l'une des personnes les plus puissantes au Rwanda" pendant le génocide, l'accusant d'avoir "ordonné aux soldats (rwandais) et aux (miliciens hutus) Interahamwe de violer et tuer les femmes tutsies", à Butare en mai et juin 1994. Le procès doit durer un peu plus d'une semaine. L'arrêt des juges, attendu en août, marquera la fin des travaux du TPIR. Ouvert sur le fond en juin 2001, ce procès est jusqu'à présent le plus long et sans doute aussi le plus coûteux de la justice pénale internationale. Le TPIR devait initialement avoir clos tous ses dossiers l'an dernier, 20 ans après le génocide. Mais le Conseil de sécurité de l'Onu a été contraint de prolonger son mandat.

(RWA_2) Human Rights Watch – 15/4

Le Rwanda a accepté presque toutes les recommandations émises lors de son EPU (Examen périodique universel) de 2011 et en a accueilli d'autres positivement, y compris dans les domaines cruciaux de la liberté d'expression, des réformes du système judiciaire et de l'indépendance de la justice. Cependant, un certain nombre de graves préoccupations soulevées lors du précédent EPU subsistent en 2015.

Les progrès accomplis par le Rwanda dans le domaine du développement économique et social demeurent impressionnants. Le pays a également continué de promouvoir l'égalité entre les sexes, avec un taux élevé de représentation des femmes dans les institutions publiques et des initiatives en vue d'empêcher les violences à l'encontre des femmes ou d'y répondre.

Toutefois, le gouvernement continue d'imposer de sévères restrictions aux libertés d'expression et d'association et ne tolère pas les voix dissidentes, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur du Rwanda. Quelques ouvertures ont été observées au niveau des médias, avec notamment des réformes juridiques et le fait que certaines stations de radio diffusent des émissions au ton plus critique, mais les médias indépendants et la société civile demeurent faibles. L'espace politique est extrêmement limité. Il y a peu de latitude pour contester les politiques et les pratiques du parti au pouvoir, le Front patriotique rwandais (FPR).

Le système judiciaire souffre d'un manque d'indépendance, en particulier en ce qui concerne les affaires à connotation politique ou d'autres dossiers sensibles. Des dizaines de personnes ont été incarcérées illégalement dans des centres de détention non-officiels, où certaines ont été torturées.

Lire le rapport complet sous :http://www.hrw.org/node/134281

Relations extérieures

(RWA_3) RFI – 14/4

En France, les documents déclassifiés la semaine dernière par l’Elysée sur le Rwanda entre 1990 et 1995 portent sur 41 notes. À ces dernières, il faut ajouter 31 comptes-rendus des points hebdomadaires rédigés par Bruno Delaye, le conseiller Afrique de l’ancien président François Mitterrand.

Selon un responsable des archives nationales, les pièces indiquent que l’Elysée, même en période de cohabitation, suivait le dossier rwandais de très près. Aucun titre de document ne porte explicitement sur l’opération militaire française Turquoise.

Lire l’article détaillé sous :http://www.rfi.fr/afrique/20150413-rwanda-genocide-rwandais-pieces-declassifiees-elysee-france/

Lire aussi sous :http://www.jeuneafrique.com/Article/JA2831p010.xml0/diplomatie-rwanda-france-rwanda-g-nocide-des-tutsis-la-fin-d-une-longue-omerta-en-france.htmlhttp://information.tv5monde.com/afrique/archives-de-l-elysee-sur-le-rwanda-rien-ne-va-dans-le-sens-de-paul-kagame-28551