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1 N° 16 La revue des adhérents de la FFMBE 16 2014 Dossier p. 6 Le corps en philosophie édito par Roger DAULIN Comment ne pas s’émerveiller devant les intelligences du corps ? Corps porteurs de sens, corps relationnels… Comment ne pas s’interroger sur sa vocation et sa destinée ? Comment vivre son corps, être son corps ? Comment le célébrer au plus juste, si ce n’est en accueillant sa sagesse, sa créativité, sa puissance de vie, son énigme entre nos mains ? Dans ce numéro 16 de La Massagère, les sciences humaines, la philosophie, les neurosciences ont croisé leurs regards sur ce corps si vivant et dépositaire d’un sens qui nous dépasse. Bonne lecture à tous, Roger DAULIN, Vice-président www.ffmbe.fr SOMMAIRE p. 2 Bloc-notes Coups de cœur p. 3 Chronique La réforme de la formation professionnelle p. 4 Portrait de praticien Pascale Zapata Portrait d’association la Compagnie Bien-être p. 5 Portrait de centre de formation Cassiopée p. 6 Dossier Le corps en philosophie p. 10 Tourisme et bien-être Les massages-bien-être aux États-Unis p. 12 Autre regard Le réseau cérébral par défaut p. 13 Massage du monde Le watsu p. 14 Savoir-faire pro Travailler en réseau : le cercle vertueux p. 16 Zoom sur le colloque à venir

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1 N° 16

La revue des adhérents de la FFMBE

N° 162014

Dossier p. 6Le corps en philosophie

éditopar Roger DAULIN

Comment ne pas s’émerveiller devant les intelligences du corps ? Corps porteurs de sens, corps relationnels… Comment ne pas s’interroger sur sa vocation et sa destinée ? Comment vivre son corps, être son corps ? Comment le célébrer au plus juste, si ce n’est en accueillant sa sagesse, sa créativité, sa puissance de vie, son énigme entre nos mains ?

Dans ce numéro 16 de La Massagère, les sciences humaines, la philosophie, les neurosciences ont croisé leurs regards sur

ce corps si vivant et dépositaire d’un sens qui nous dépasse.

Bonne lecture à tous,

Roger DAULIN, Vice-président

www.ffmbe.fr

SOMMAIRE

p. 2 Bloc-notes Coups de cœur

p. 3 Chronique

La réforme de la formation professionnelle

p. 4 Portrait de praticien

Pascale Zapata Portrait d’association

la Compagnie Bien-être

p. 5 Portrait de centre

de formationCassiopée

p. 6 DossierLe corps en philosophie

p. 10 Tourisme et bien-être

Les massages-bien-être aux États-Unis

p. 12 Autre regardLe réseau cérébral par défaut

p. 13 Massage du monde Le watsu

p. 14 Savoir-faire pro

Travailler en réseau : le cercle vertueux

p. 16 Zoom sur le colloque à venir

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2N°9 - Hiver 2012N° 16

Coups de cœur

Lecture

Une vache sur ma place de parking de Léonard Schef et Susan Edmiston, Livre de poche.

Avec humour, ce livre traite de la colère… et de la possibilité de s’en libérer progressivement avec conscience.

Tel que vous êtes : libérer l’esprit de tout conditionnement de Jiddu Krishnamurti et Michel Dubois, Synchronique.

Le plus occidental des philosophes indiens et ses textes restent aujourd’hui encore clairs et percutants. Celui-ci traite de la façon dont nous regardons le monde et l’interprétons. Un livre qui nous invite à voir le monde tel qu’il est, non comme nous souhaiterions qu’il soit.

Musique

Call of the Mystic de Karunesh.

Une musique profonde, reliante et réconfortante. Un mélange de styles musicaux qui touche notre corps, notre cœur et notre âme. Une pure pépite pour la méditation ou pour une séance de massage-bien-être…

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Deux dates importantes… à vos agendas !

L’assemblée générale de la FFMBE aura lieu le 22 septembre 2014 à l’espace Forum, rue de Vaugirard, à Paris. Réservez dès à présent cette date sur votre agenda. L’assemblée générale est un moment de vie important pour toutes les associations. Votre présence est vivement souhaitée !

Le premier colloque organisé par la FFMBE est programmé pour les 26 et 27  mars 2015 au Jardin d’acclimatation de Paris. Réservez également cette date sur votre agenda 2015 et reportez-vous à la page 16 de cette Massagère pour découvrir le lieu.

Un dossier complet sera présenté dans la Massagère de décembre prochain.

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3 N° 16

Chronique

Une idée justement partagée est qu’un bon professionnel se doit de se former tout au long de sa carrière, afin de se renouveler, d’évoluer, de consolider ses connaissances et d’acquérir de nouvelles compétences. Pour ce faire, des dispositifs ont été mis en place dans les entreprises pour accompagner chacun d’entre nous dans sa vie professionnelle.

Oui… mais que se passe-t-il si la vague de réformes qui s’abat sur notre pays en ce début de siècle semble nous priver d’un droit important, celui qui nous permet d’obtenir la prise en charge financière de l’action de formation nécessaire à notre progression ?

Effectivement, la réforme de la formation professionnelle a été actée de manière accélérée1 et sera très bientôt suivie d’un décret dont nous ignorons encore le contenu exact. Elle touche aussi bien le système de financement que les dispositifs d’attribution. Nous concernant, la principale nouveauté est la fin du droit individuel à la formation (DIF), remplacée par le compte personnel de formation (CPF) à partir du 1er janvier 2015.

Désormais, nous disposerons tous d’un compteur d’heures, plafonné à 150 heures, qui nous permettra d’accumuler celle-ci à raison de 24 heures par an pour un temps plein. Le CPF sera géré par la Caisse des dépôts et des consignations (CDC) et non plus par l’employeur. Il sera donc possible de consulter son solde d’heures depuis un site internet, mais aussi d’avoir des informations sur les formations éligibles au CPF.

C’est précisément là que les choses se compliquent  ! Les prestations éligibles sont strictement définies. Il s’agit soit d’une validation des acquis et de l’expérience (VAE), soit

d’une formation socle de connaissances et de compétences, ou encore d’une formation qualifiante figurant dans une liste élaborée par la Commission paritaire nationale pour l’emploi (CPNE) et les comités paritaires interprofessionnels régionaux et nationaux. Mais attention : ne peuvent figurer sur ces listes que les formations certifiantes inscrites au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), les certificats de qualification professionnelle (CQP), les certifications correspondant à des compétences transversales exercées en situation professionnelle (inventaire CNCP) et enfin les formations favorisant l’accès à la qualification des personnes en recherche d’emploi.

Autrement dit, bien que les formations qui figurent sur ces listes doivent favoriser l’évolution professionnelle des bénéficiaires, le CPF va certainement nous priver de la possibilité d’avoir recours à une aide financière dans le secteur du bien-être. Pour continuer à nous former dans notre domaine, il faudra donc sortir le portefeuille…

Il est triste que l’objectif caché de bien des réformes actuelles soit de réduire les coûts, d’éliminer tout ce qui ne porte pas une étiquette conventionnellement admise et de nous priver ainsi, tout simplement, d’une partie de nos droits, voire de notre liberté d’agir.

Cependant, tout n’est pas joué, le décret sera adopté à la fin de l’été et la FFMBE s’emploie activement à faire reconnaître, à un niveau national, notre profession et nos droits.

Étienne GOBIN

La réforme de la Formation Professionnelle

1 Voir la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 (Journal officiel du 6 mars 2014).

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4N°9 - Hiver 2012N° 16

L’équilibre : la source du bien et de l’êtreDepuis combien de temps exercez-vous

le massage-bien-être et quel est votre parcours ?Il y a vingt-cinq ans, je validais ma maîtrise de psychologie sociale (option « psychologie du travail »), avec le souhait

viscéral, au travers de mes quelques expériences professionnelles de l’époque et

de mon stage d’étude, de développer cette idée de « bien-être au travail ». Bien vite, le sentiment d’être à contre-courant et trop peu expérimentée pour exercer une telle influence sur le monde de l’entreprise, m’a conduite à interrompre cette formation.Portée à varier et diversifier les expériences professionnelles, comme beaucoup d’entre nous (auxiliaire de vie, assistante dans un service du personnel, manutentionnaire, commerciale…), j’ai aussi avancé dans ma vie de femme en étant totalement « transcendée » par le bonheur d’être mère. Animée encore et toujours par le désir de cette conquête de soi pour mieux aller vers l’autre, je me suis tournée vers la sophrologie et j’ai profité d’un congé parental, dans les années 2000, pour suivre une formation et devenir moi-même praticienne. Cette nouvelle porte qui s’est ouverte m’a conduite vers l’animation de cours collectifs et de séances individuelles.Dans une démarche globale et d’accompagnant perfectible, j’ai poussé, dix années plus tard, une autre porte, celle du massage-bien-être, en suivant chez CLK la formation de « L’art traditionnel du toucher ». Grâce aux qualités humaines de ses formateurs et à leur enseignement – un enseignement qui transmet, mais qui interroge aussi –, ainsi qu’aux échanges avec d’autres futurs professionnels, j’ai peu à peu trouvé plus de cohérence, de justesse et de légitimité professionnelle, trois qualités qui s’avéraient nécessaires dans ma pratique d’accompagnante.

Comment vous êtes-vous installée professionnellement ?Je suis auto-entrepreneur depuis le début de mon activité dans le massage-bien-être, en 2011, et j’ai été agrée en 2012. J’organise mon activité essentiellement à mon domicile, avec la possibilité de me déplacer chez les particuliers.Dans mon cadre professionnel, l’espace-temps qui précède et suit le massage-bien-être est relativement libre et ouvert. Cette liberté-là, je crois que notre société en manque cruellement. Je respecte aussi le temps dont l’autre a besoin. Par un échange libre, une boisson choisie en fin de séance, selon le souhait du client(e), simplement.Parlez-nous de vos projets, de votre vision du massage-bien-être.La dynamique du bien-être est propre à chacun, nous le savons. Je ne prétends pas en être la source, même si je me réjouis de remarquer, au cours et à la fin de la séance, une expression, une attitude, des propos qui laissent entendre une sorte de libération, d’allégement d’un je-ne-sais-quoi… De toute manière, elle est un voyage sensoriel, émotionnel, en solitaire, plus ou moins conscient, libre de toute interférence. Je communique beaucoup sur les bienfaits du massage-bien-être, comme un vecteur formidable – parmi d’autres –, une possibilité de vivre en être épanoui. Mais dans l’histoire de notre humanité, tout est question de juste équilibre, tant sur le plan individuel que collectif. Intégré depuis si longtemps par les uns, si souvent oublié par nous autres…La saine alimentation, le sommeil, l’activité physique et intellectuelle, l’amour et l’amitié qui forcent le don et la compassion, l’enrichissement social, culturel, professionnel, artistique  : tout cela concourt au bien-être, nous éloigne peu à peu de l’inconnu. Le massage-bien-être est ce premier pas vers un inconnu : nous-mêmes.Propos recueillis par Patrice MINERYPascale Zapata Route de la Fournière - 01090 Lurcy Tél. : 04 74 69 34 54

Pascale ZAPATA

Compagnie du Bien-êtrePortrait d’association

Portrait de praticien

Dans le cadre d’un stage pratique pour la formation en massage-bien-être de l’IFMBE84, une équipe de stagiaires praticiens s’est déplacée sur un événement sportif proposé par Handisport Marseille. Enthousiasmée par les rencontres, par la joie et l’émotion partagées durant cette journée, l’équipe a voulu que ces moments privilégiés se renouvellent, et, grâce au soutien de l’IFMBE84, la Compagnie du Bien-être a vu le jour le 28 juillet 2013.La présidente en est Laure Guillard, véritable passionnée du bien-être et de l’humain ; la trésorière, Sabine Pey, est tout aussi sensibilisée à l’art du toucher et aux profondeurs de l’humanité. Le groupe est composé de professionnels en massage-bien-être et de stagiaires en cours de formation, tous issus de l’école IFMBE84, pour une question d’organisation et de gestion. Tous les praticiens sont bénévoles et sont animés par le même enthousiasme de communiquer, de partager l’art et les bienfaits du massage-bien-être.Joyeuse et dynamique, notre équipe se déplace en minibus sur

tous types d’événements, sportifs, sociaux, culturels, auprès d’associations, de collectivités, d’entreprises. Cette aventure collective permet de favoriser les rencontres, les échanges, la transmission des expériences de chacun, d’être ensemble, unis.Adhérer à la FFMBE, pour notre association, c’est asseoir sa crédibilité et son professionnalisme. C’est être associé et participer à cette dynamique pour la reconnaissance du massage-bien-être.Participer activement à l’aventure que propose la Compagnie, c’est semer des graines de bien-être, bien au-delà de ses propres frontières ; c’est être au creux même de cette humanité.Propos recueillis par Pascale CHAMBONLa Compagnie du Bien-être 15, rue des Déportés 26110 Nyons Courriel : [email protected] Tél. : 06 79 07 38 22

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5 N° 16

Portrait de centre de formation

CassiopéeLa devise de l’institut : Soyez vous-même

Cassiopée est un institut de formation situé dans les Yvelines, à 11  km de Paris, dans un écrin de verdure et de calme, un lieu de ressourcement. C’est un espace hors du commun, salles, restauration, librairie, un cadre exceptionnel ! Plus de 1300 inscriptions par an, plus de 700 stagiaires formés à quatre métiers  : sophrologue-relaxologue, psychopraticien, énergéticien et praticien en massages du monde.

Les directeurs pédagogiques, Sandra et Olivier Stettler, ont créé cet institut dans le domaine du bien-être et de la thérapie holistique. Ils ont un objectif premier : prendre en charge l’être humain dans sa globalité physique, énergétique, émotionnelle et psychique. L’institut existe depuis vingt ans, et les formateurs ont une grande expérience de la pédagogie, forts d’une longue pratique et de leur passion.

Cassiopée est l’un des premiers centres de formation en massages du monde  : «  Les massages du monde, c’est faire un voyage au sein des grandes cultures du massage afin d’appréhender leurs spécificités et de développer l’art du toucher », explique Olivier Stettler.

La formation de praticien du bien-être compte huit mois pour acquérir toutes les bases, à raison d’un stage par mois d’une durée de trois ou quatre jours. Les cours sur l’énergétique chinoise, l’ayurveda, les huiles de massages, la préparation physique, énergétique et psychologique complètent efficacement cette formation suivie de supports vidéos. Elle est complétée par un ensemble de perfectionnements : assis, balinais, pierres chaudes, évolutif, pour bébés et femmes enceintes, indiens, réflexologie plantaire et shiatsu.

La formation est enrichie de l’approche globale de l’être humain. Elle commence par un stage évolutif, puis elle est suivie de quatre stages  : relaxation, ayurvédique, chinois et pied. Les

stagiaires sont tenus de tenir un livre d’or de 70 massages pour valider leur certification.

Le but de la formation est de maîtriser un ensemble de techniques, d’acquérir des connaissances élémentaires en ayurveda et en énergétique chinoise, d’intégrer l’attitude mentale et la posture propice à un massage de qualité, de permettre à chacun de développer l’art du toucher.

Après la certification, un cycle d’aide à l’installation est ouvert à tous. Un stage de trois jours pour aider à clarifier et concrétiser le projet, créer des supports de communication, des plans d’action, de gestion, pour élaborer une stratégie de lancement, un vrai suivi personnalisé.

Cette formation est une vraie découverte de soi. Le parcours personnalisé qui est proposé permet au praticien de trouver son identité pour réussir son installation. Cassiopée suit les stagiaires de près, et le premier élément est de «  rester soi-même ».

Quatre sessions par an démarrent en mars, mai, octobre et décembre ; chacune comptent une vingtaine de stagiaires pour deux formateurs. Une brochure est éditée chaque année.

L’institut Cassiopée a la qualification ISQ-OPQF, qui permet la reconnaissance de leur professionnalisme en termes juridiques, financiers et pédagogiques, ce qui valide aussi la cohérence des actions de formation à la grande satisfaction des stagiaires.

Propos recueillis par Hélène AUROUZEInstitut Cassiopée 6, avenue de la Faisanderie 78400 Chatou 01 74 08 65 94 [email protected]

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Le corps en philosophieLongtemps mis de côté par les penseurs au profit de l’esprit souverain, le corps n’en demeure pas moins un riche sujet philosophique. Du latin corpus, dont la signification est elle-même liée à celle du mot grec sôma, le corps est étymologiquement ce qui s’oppose à l’esprit, à l’âme. On parle couramment du corps comme de l’enveloppe d’un être animé (qui a une âme). Il suffit d’ailleurs d’employer seul le mot : « Nous avons trouvé un corps », pour comprendre qu’il s’agit d’un cadavre. Pris dans son sens propre, le corps est donc synonyme de chair.

Mais notre corps n’est-il qu’une enveloppe ? Qu’est-ce qu’un corps ? Petite initiation philosophique…

Dossier

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7 N° 16

La philosophie du corps dans l’histoireLe tombeau de Platon

Dans le Phédon, Platon raconte l’attente de la mort de son maître Socrate. Ce dernier, serein, dit à son élève qu’il ne craint pas la mort, bien au contraire. Pour lui, l’âme et le corps sont deux substances totalement opposées. L’une est immatérielle, l’autre matérielle. La mort n’est alors que la séparation de l’une et de l’autre.

Le corps est une prison, un tombeau pour l’âme immortelle qui l’anime. C’est lui qui nous détourne de ce qui compte  : le raisonnement, la connaissance de l’essence des choses par l’intellect pur.

La mort est alors une libération pour l’âme, qui survit au corps et peut rejoindre ce que Platon appelle le « monde des idées », où elle connaîtra une sorte d’illumination en découvrant l’essence des choses. C’est pourquoi «  philosopher, c’est apprendre à mourir  »  : apprendre à s’abstraire du matériel, du corps, pour se consacrer à l’immatériel, l’esprit.

Le corps du Christ

«  Le Christ est ressuscité.  » C’est ce qu’affirme saint Paul devant une assemblée de Grecs ébahis. En effet, pour eux, nous l’avons vu, l’idée d’une résurrection d’un corps est impossible, puisqu’à la mort, le corps, en tant que substance matérielle, se décompose, et que seule l’âme peut survivre. Le christianisme, lui, affirme que le corps peut ressusciter puisque c’est de lui que vient notre perte ou notre salut. Apparaît alors la notion de « chair », et avec elle, celle de « corps de péché ».

La machine de Descartes

Pour Descartes, philosophe et mathématicien, le corps est avant tout une machine, certes très sophistiquée, mais dont les phénomènes physiologiques s’expliquent par des relations mécaniques.

L’âme et le corps sont pour lui aussi deux substances diamétralement opposées  : l’âme immatérielle, le corps matériel  : c’est le dualisme cartésien. Pour Descartes, l’âme peut donc survivre au corps. Mais bien qu’elles soient totalement différentes, ces deux substances sont en étroite union, une union propre à l’homme, si étroite qu’elle forme en réalité une troisième substance unique : l’homme.

Aussi l’âme n’est-elle pas dans le corps, selon la célèbre formule de Descartes, «  comme un pilote en son navire  ». Le corps agit sur l’esprit et l’esprit agit sur le corps. Dans la philosophie de Descartes, l’âme a d’ailleurs son siège dans le corps, elle y est incarnée au niveau de la «  glande pinéale  » (l’épiphyse), dans le cerveau.

Le renversement de Nietzsche

« Cette petite raison que tu appelles ton esprit, ô mon frère, n’est qu’un instrument du corps  », écrit Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra  : il renverse le schéma traditionnel qui veut que l’esprit soit maître du corps. Pour lui, au contraire, c’est le corps qui dicte à l’esprit ses émotions, ses sentiments, et l’esprit n’est que le réceptacle de ce que vit le corps.

Le « véhicule » de Merleau-Ponty

Merleau-Ponty rejette le dualisme qui voudrait que le corps soit une

simple enveloppe de l’esprit, et que nous puissions avoir une existence «  désincarnée  », c’est-à-dire sans chair, sans corps (après la mort, par exemple).

Pour lui, le corps est le «  véhicule de l’être au monde »  : sans corps, nous ne pourrions pas être au monde, nous ne pourrions ni percevoir (les choses, les autres) ni être perçus. Les interactions avec notre environnement ne seraient pas possibles. Notre corps n’est donc pas un objet, il est au contraire le « sujet de notre perception ».

Le produit de la société de consommation de Baudrillard

Pour Baudrillard, le corps est le produit phare de notre société de consommation. Modifié, habillé, maquillé, tatoué, opéré, il reflète la réussite et l’épanouissement personnel. Il est un capital à exploiter dont nous serions les managers, toujours plus avides de performance et de perfection, car nous sommes jugés à son apparence.

Mais que l’on ne s’y trompe pas  : ces soins esthétiques que nous apportons à notre corps ne sont que le signe d’une aliénation à des canons de beauté, et non celui d’une émancipation. En vouant au corps un culte excessif, nous devenons de purs corps, des corps sans vie, nous nous désincarnons. Pour Baudrillard, il y a là quelque chose de mortifère.

La philosophie du corps contemporaine

Simple enveloppe, corps-esprit, corps-machine, corps tout puissant, corps-vitrine  ? À la lumière des avancées médicales des temps modernes, comme la greffe d’un cœur artificiel, médecins, philosophes et comités d’éthiques

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8N°9 - Hiver 2012N° 16

Dossier

ne cessent et ne cesseront jamais de s’interroger sur ce qu’est un corps, pour avancer… ou non.

Le Journal d’un corps de Daniel Pennac est l’un des grands succès littéraires français de ces dernières années. Dans ce roman, l’écrivain raconte sa vie uniquement par le prisme du corps, qui devient alors un sujet à part entière : un sujet qui a gagné le cœur de la philosophie contemporaine.

En effet ce corps autrefois mis de côté, négligé par les penseurs, rarement considéré, a changé de nature à nos yeux. Il est devenu l’objet de plus en plus de soins  ; la vision holistique de l’être humain, selon laquelle ce dernier doit être pris en compte dans sa globalité (le corps et l’esprit), est en plein essor. C’est alors que se développent des disciplines telles que le yoga, la méditation, le qi gong, le massage bien-être, etc.

Mais parallèlement à cet intérêt pour le bien-être corporel et paradoxalement, nous voyons de moins en moins de corps au naturel  : piercings, tatouages, chirurgie esthétique, corps sculptés par le sport, nous modifions de plus en plus nos corps. Poussées à l’extrême, ces modifications donnent même naissance à un «  corps hybride  », un corps mi-humain, mi-machine, voire un «  corps œuvre d’art » pour l’artiste Stelarc.

Avec l’avancée médicale et scientifique, avec les débats contemporains sur des sujets de société concernant l’humain et, avec lui, le corps (fin de vie, clonage, greffes, organes artificiels,  etc.), une branche de la philosophie du corps prend

de plus en plus d’ampleur  : il s’agit de l’éthique.

Que disent ces pratiques de bien-être sur notre vision contemporaine du corps ?Le bien-être corporel

«  Être mal dans sa peau  », «  en avoir plein le dos », « avoir la tête comme une pastèque  »… Autant d’expressions qui traduisent que notre corps a quelque chose à nous dire et que nous devons l’écouter. Le corps est aujourd’hui au cœur de nos préoccupations et nous consultons de plus en plus de professionnels du bien-être.

Le succès de la presse consacrée au bien-être et des émissions de télévision sur la santé montre à quel point nous nous intéressons à notre corps et à quel point, sans doute, nous avons peur qu’il nous échappe. Nous souhaitons être les acteurs de nos corps, de notre santé, de notre bien-être. « Prends soin de ton corps, pour que ton âme ait envie d’y rester  », dit un proverbe indien. Notre corps, c’est nous. Prendre soin de son corps, c’est se respecter en tant qu’individu et en tant que sujet. C’est aussi un moyen de mieux se connaître et d’être mieux dans sa relation aux autres.

Dans cette recherche du mieux-être, le toucher et, avec lui, le massage-bien-être, occupent une bonne place.

Qu’est-ce qu’être touché ? C’est d’abord, au sens propre, être touché dans son corps par autrui. Mais cela peut aussi signifier être touché dans son âme,

émotionnellement  : telle lecture, tel film, telle histoire, telle personne m’a touché. Le toucher a bien ces deux dimensions  : corporelle et émotionnelle. Nous en revenons à l’approche holistique contemporaine : nous ne pouvons parler de philosophie du corps sans parler de toucher. L’art de ce toucher, le massage-bien-être peut nous aider à prendre conscience de nos contours, à prendre conscience que nous sommes « quelque chose  », et donc que nous sommes au monde. Les nouveaux-nés ont ainsi besoin de ce contact pour prendre conscience qu’ils ont un corps distinct de celui de leur mère. En sophrologie, la notion de schéma corporel est essentielle. Cette technique de relaxation permet la représentation mentale du corps, son «  dessin  », ses sensations. Bref, elle permet la conscience de soi.

Avoir un corps, au sens psychologique et philosophique du terme, n’est pas inné. La recherche perpétuelle de bien-être va bien plus loin qu’un simple mieux-être  : c’est elle qui nous permet de créer notre propre corps, d’en prendre conscience, de l’accepter pour bien l’habiter.

Les modifications corporelles

Certaines modifications du corps sont naturelles, comme la croissance, la vieillesse ou la grossesse. Celles dont nous voulons parler ici sont volontaires et contrôlées. Certaines sont éphémères,  comme la coiffure ou le bronzage. D’autres sont permanentes comme le tatouage, le piercing, le culturisme, la chirurgie esthétique, la

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circoncision ou le transsexualisme.

Selon les cultures et à travers l’histoire, de telles modifications ont toujours existé, pour des raisons sociales, religieuses ou esthétiques. Au néolithique, les hommes se tatouaient déjà ; les peuples africains sont souvent percés  ; nous avons tous en tête qu’en Chine, il était d’usage de bander les pieds des petites filles pour qu’ils ne grandissent pas et ressemblent à des fleurs de lotus, symbole érotique, ou que les femmes girafes africaines se parent de nombreux colliers pour allonger leur cou, par souci esthétique.

Si le bien-être nous permet de prendre conscience de notre corps pour mieux l’habiter, il semblerait que ces modifications nous permettent de nous affirmer en tant que personne, et de nous approprier notre propre corps. Les adolescents ressentent souvent le besoin de modifier leur corps, à une période où justement il se modifie naturellement pour devenir un corps mature d’adulte.

Mais comme nous l’avons vu chez Baudrillard, ce phénomène reflète aussi et surtout une société qui met le corps sur un piédestal et lui voue un culte. L’esthétisme est au centre la société de consommation et nous sommes jugés à son apparence  : dis-moi comment tu modifies ton corps, je te dirai qui tu es…

Le corps hybride

En génétique, un hybride est un être issu de deux individus d’espèces différentes. Ici, nous parlerons de corps hybride lorsqu’il est à la fois humain et machine, ou quand il est « ultra-modifié ». Avec ses

deux prothèses en carbone à restitution d’énergie, le corps d’Oscar Pistorius est par exemple un corps hybride, qui lui permet d’ailleurs de courir plus vite que des personnes valides. La récente greffe d’un cœur artificiel à un patient malade ou encore les nanotechnologies sont des étapes de notre cheminement vers un corps hybride. Les nouvelles technologies sont amenées à suppléer aux défauts de nos corps et à les guérir, jusqu’à en faire, peut-être, des corps-machines.

Mais un corps hybride peut aussi être une œuvre d’art. C’est le cas de celui de l’artiste contemporain australien Stelarc, connu pour ses performances d’art corporel où il mêle le corps biologique à des composants électroniques ou robotiques, suivant le principe selon lequel le corps est obsolète. Il performe ainsi avec un troisième bras, un exosquelette ou encore un bras virtuel. Il s’est même fait greffer une oreille sur le bras et y a introduit un micro connecté à Internet pour que d’autres personnes puissent entendre les sons que l’oreille perçoit.

L’éthique

Au vu de ces récentes évolutions et avancées, l’éthique (du grec ethos, les mœurs) occupe et doit occuper une grande place dans notre société. Elle se donne pour but d’indiquer comment les êtres humains doivent se comporter, agir et être, entre eux et envers ceux qui les entourent, avec, en amont, et dans le cadre de la bioéthique, la question  : Qu’est-ce qu’un corps ?

Claire TEDESCHI

Dossier du prochain numérode La Massagère

« Le premier colloque de la FFMBE »

Qu’est-ce que la philosophie ?

Le mot vient du grec : l’amour de la sagesse. La philosophie est une discipline qui existe depuis l’Antiquité, principalement basée sur la réflexion, le questionnement et le dialogue. Elle a pour but la recherche de la vérité, du sens de la vie et du bonheur, mais aussi et surtout la définition de l’essence des choses. Le questionnement philosophique type commence par : « qu’est-ce que… » Au cours de l’histoire, différentes branches sont apparues telles que la métaphysique, la philosophie politique, la philosophie morale, l’esthétique, la philosophie des sciences et, plus récemment, la philosophie du corps.

Qu’est-ce que le Comité d’éthique ?

Éclairer les progrès de la science, examiner les nouveaux enjeux de société, poser un regard éthique sur ces évolutions… Telle est la mission du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) qui s’inscrit au cœur des débats de société. Le CCNE stimule sans cesse la réflexion sur la bioéthique et alimente des débats contradictoires sans jamais les « confisquer ». Un de ses objectifs : faire participer les citoyens à la réflexion éthique et leur permettre de comprendre les enjeux éthiques que soulèvent certaines avancées scientifiques dans le domaine des sciences de la vie et de la santé (évolution de la biométrie, nanotechnologies…).

Pour encourager le débat public, le CCNE s’efforce d’instaurer un dialogue avec les citoyens. Les Journées annuelles d’éthique, les Journées régionales d’éthique, l’organisation de colloques et le Forum des jeunes sont des moments privilégiés de ce dialogue.

Depuis 2011, le CCNE s’est vu conférer par le législateur de nouvelles missions dans l’organisation du débat public. Site : www.ccne-ethique.fr

Sources : Philosophie magazine, La Philosophie de A à Z, Histoire de la philosophie, d’Émile Bréhier.

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Tourisme et bien-être

Le massage-bien-être dans le monde : les États-Unis

L’évolution du massage-bien-être, tel que nous le revendiquons actuellement en Occident, est très fortement liée à notre développement socio-économique et technologique – en particulier aux États-Unis. La vision occidentale et le développement du massage-bien-être ont été largement influencés par les différentes approches anglo-saxonnes, entre autres sur la façon de communiquer sur la consommation des différents services de bien-être, et sur la mise du massage-bien-être à la portée de tous.

Le bien-être en AmériqueLes Américains n’ont pas vraiment inventé le massage-bien-être, même s’ils sont à la base du massage «  californien  » ou du massage « sur chaise ». Ils ont surtout inventé le marketing du massage-bien-être et la façon de le vendre comme un service nécessaire, en amont de la santé. L’Amérique a fait découvrir le bien-être à l’Occident bien au-delà des techniques ancestrales de massage. Le « plus », la « magie » a été d’avoir su comment détourner (voir réinventer ou mixer dans un contexte particulier) le massage, dont la clé de voûte est le sens de l’adaptation. Car le sens de l’adaptation est une évidence pour les Américains qui sont venus du monde entier avec leur propre culture pour se réinventer d’une façon ou d’une autre.

Le cheminement du massage-bien-être aux États-Unis tient à un cocktail basé sur chaque communauté et ses traditions, et sur la façon de réadapter, dans sa pratique, une tradition de telle sorte qu’elle soit acceptable pour les autres.

Depuis les années 1960-1970, certains États et certaines villes américaines semblent avoir embrassé plus vite que les autres la vision du bien-être des techniques de développement personnel. On peut citer la Californie où l’hédonisme des années 1970 a vu naître de nombreux courants de pensée fondés sur la notion

de soi, du plus débridé au plus sectaire. C’est de cet État que vient le classique massage-bien-être, le massage dit californien.

On peut aussi penser à la Floride, avec son tourisme de masse et son développement économique ciblé sur les retraités américains qui cherchent le soleil. Eux qui ont tout leur temps et un pouvoir d’achat important ont permis l’essor des activités liées au bien-être, notamment des services de massage-bien-être.

Hawaï est aussi un État tout à fait exemplaire quant au développement du bien-être. C’est en partie lié à sa culture d’origine polynésienne et ses influences asiatiques. Dans cet archipel, la tradition spirituelle du hooponopono est encore vivace, sous la forme d’une véritable philosophie et d’un art de la guérison physique et mentale. Le lomi lomi et le massage aux pierres chaudes volcaniques, qui proviennent d’Hawaï, sont reconnues dans le monde entier. Les séminaires, écoles et centres liés aux techniques de bien-être y sont très nombreux. Des Américains, des Canadiens ou des Japonais mais aussi de plus en plus d’Européens viennent régulièrement suivre des stages à Hawaï, qui est devenu au fil du temps aussi incontournable dans l’univers du bien-être qu’il pouvait l’être dans le milieu du surf. De façon plus négative mais qui prête aussi à sourire, on moque parfois Hawaï comme l’« archipel fantastique des gourous » !

Il faut enfin citer un haut lieu américain où le bien-être peut être un style de vie : New-York, la « Grosse Pomme », est aussi la ville où naissent les tendances du bien-être à venir.

Le massage-bien-être made in USA

- Le massage EsalenLe massage Esalen est né de différents concepts élaborés à l’institut Esalen, un centre fondé en 1962 à Big Sur, en Californie. À cette époque, on insistait sur les libérations corporelles, l’expression des sentiments et le développement du potentiel humain.

La technique manuelle du massage Esalen est dérivée du

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massage suédois, qui agit sur le plan musculaire et circulatoire, mais aussi sur l’approche de l’éveil sensoriel par la respiration dont Charlotte Selver a été l’une des pionnières en Allemagne.

Le massage Esalen est aujourd’hui une marque déposée de l’Esalen Institute, dont le protocole a été mis au point à l’institut Esalen Massage and Bodywork Association (EMBA), qui veille à ce que les normes de qualité soient respectées tant en ce qui concerne la formation que la pratique. L’association offre son appui aux praticiens et aux enseignants à l’échelle internationale.

Depuis sa création, la philosophie du massage Esalen est demeurée la même, mais un grand nombre de praticiens y adjoignent d’autres approches corporelles et techniques de développement personnel comme la sophrologie ou la naturopathie. Le premier atelier de massage Esalen a été ouvert en 1968 par Molly Day Shackman.

- Le massage californienIl est apparu au début des années 1970, dans la lignée du massage Esalen, à l’époque du renouveau du développement personnel, à travers l’expression du lien «  corps-esprit  ». La technique a été créée par Margaret Elke, qui s’est inspirée de la douceur du massage Esalen, qu’elle a combiné avec une démarche plus intérieure et émotive. Elle a enseigné la technique aux États-Unis, puis en France, entre autres.

- Le massage amma sur chaiseOn doit à Tina Sohn, Américaine d’origine coréenne et maîtresse en massage amma, d’avoir renouvelé l’intérêt pour cette pratique en Occident. En 1976, elle a mis en place, avec son mari Robert Sohn, le Holistic Health Center (renommé en 2002 le New York College of Health Professions), l’un plus important parmi les centres de formation et de recherche en médecine holistique offrant un programme avancé en massage amma.

La pratique du massage amma assis a vu le jour aux États-Unis, dans les années 1980, grâce à David Palmer. En 1982, son maître Takashi Nakamura lui confia la mission de diriger l’Amma Institute of Traditional Japanese Massage, la première école américaine exclusivement dédiée à l’enseignement du massage amma. C’est dans cette institution (qui n’existe plus aujourd’hui) qu’il a expérimenté la technique du « massage sur chaise  », avant de fonder sa propre école. Cette technique a permis d’élargir l’exercice du massage en tous lieux, comme les aéroports, les centres commerciaux ou en milieu de travail, etc. En France, la technique s’est surtout popularisée à partir des années 2005.

- Le lomi lomiLe lomi lomi est un terme hawaïen qui signifie tout simplement « massage ». C’est un massage « curatif » hérité des Polynésiens et plus spécifiquement des maîtres guérisseurs d’Hawaï. L’essence de la philosophie hawaïenne appelée huna part du principe que

toute créature recherche l’harmonie et l’amour. C’est pourquoi le lomi lomi pourrait être traduit plus judicieusement comme un « massage des mains aimantes ».

La huna stipule que toutes les cellules de notre corps ont une mémoire et que le physique, le mental, l’émotif et le spirituel forment un tout indissociable. De ce fait, le lomi lomi n’agit pas uniquement à un niveau particulier, mais procède à « une guérison » qui affecte toutes les dimensions de l’être. Il « raisonne » également en termes de courants d’énergie ; de là le but qu’il se propose : rétablir l’harmonie, car la maladie serait une disharmonie ou un état de tension menant à une résistance qui bloque le mouvement d’énergie.

Le lomi lomi met en évidence l’existence de ces blocages et les élimine pour permettre aux flux d’énergie de circuler et, ainsi, amener la personne traitée vers la guérison.

Devenir praticien aux États-UnisAux États-Unis, le praticien en massages-bien-être est appelé «  massothérapeute  », comme au Canada. La massothérapie englobe et reconnaît environ 80  techniques de massage différentes. Toutes ces techniques sont pratiquées en France et considérés par la FFMBE comme des pratiques de bien-être.

La formationSelon la dernière enquête des professionnels américains du massage, le nombre d’écoles agréées de massothérapies est passé de 637 en 1998, à 1 529 en 2007.

En 2007, 39  États et le district de Columbia avaient une législation et proposaient une certification spécifique régissant la pratique du massage.

Dès lors que l’on souhaite devenir praticien sur le sol américain, il faut choisir son école selon le nombre d’heures de cours requis par la certification de l’État où l’on souhaite travailler. Parfois une certification fédérale est également nécessaire. Sans certification de l’État, vous ne pouvez pratiquer le massage professionnellement, sous peine de poursuites judiciaires, voire d’une peine de prison.

La plupart des écoles reconnues proposent un cursus d’environ 600 heures de cours. Parmi ces cours  : histoire du massage, physiologie, cours d’anatomie, kinésiologie, des cours concernant les différentes pathologies et même l’obligation de passer son brevet de secourisme.

Après une à deux années d’activité professionnelle, le salaire moyen d’un massothérapeute à son compte et travaillant 20 heures par semaine a été estimé entre 1 000 à 1 200 dollars par semaine. Mais lorsqu’il peut s’agir aussi de business aux États-Unis : « The sky is the limit. »

Patrice Minery

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L’apport de l’imagerie cérébrale fonctionnelle se révèle particulièrement précieux lorsqu’il s’agit d’explorer les différentes dynamiques du cerveau. La neurologie s’est depuis longtemps tournée vers l’étude des effets de la concentration et de l’action sur le cerveau ; aujourd’hui quelques membres éminents du monde scientifique s’intéressent à l’espace cérébral lorsqu’il n’est pas focalisé sur une action ou un but à atteindre, notamment lorsque l’esprit vagabonde ou lorsque le corps se relaxe. Et, surprise… près de 80 % de l’énergie consommée quotidiennement est affectée au « réseau cérébral par défaut », c’est-à-dire précisément lorsque rien ne se passe en termes d’actions, de réalisations visibles et tangibles2.

Qu’appelle-t-on le réseau cérébral par défaut ?Il s’agit d’un ensemble de connexions parcourant plusieurs régions cérébrales clairement identifiées aujourd’hui, qui s’activent sponta-nément lorsque le sujet n’est pas engagé dans une activité cognitive avec un but précis. Le réseau cérébral par défaut se mobilise lorsque le sujet ne fait rien, lorsqu’il ferme les yeux, lorsque l’attention de-vient diffuse, lorsque la contrainte extérieure diminue.

Fort de ce constat plus qu’étonnant, pour de nombreux chercheurs et scientifiques, l’activité cérébrale au repos devient depuis quelques années un axe d’investigation privilégié.

Le réseau cérébral par défaut est constitué principalement par le cortex cingulaire antérieur ventral, le cortex préfrontal médian et dor-solatéral, le précuneus et le cortex cingulaire postérieur. Ces zones cérébrales s’activent dès les prémisses d’un sommeil léger, lors d’une pensée flottante, réceptive, d’un état méditatif ou lors d’une relaxation corporelle telle que peut offrir le massage-bien-être.

Quel serait son rôle ?Selon des hypothèses déjà solidement corroborées3, il permettrait une démarche introspective, soutiendrait une réflexion tournée vers soi, et favoriserait une activité intérieure liée à ce mode de pensée. Une autre ressource émanant de ce réseau cérébral apparaît : une capacité de veille propre à relever ce qui serait de l’ordre du pos-sible, de l’ouverture, de l’innovation et de la créativité.

Dès 1995, Andreasen et son équipe, pionniers en la matière, ont précisé que non seulement le réseau cérébral par défaut engage le sujet dans un processus de questionnement intérieur, de visionnage de souvenirs, mais plus encore vers des simulations mentales pro-pices à des projections et des planifications vers le futur.

Élaborer et imaginer des situations alternatives relèvent de ce ré-seau cérébral. D’autres chercheurs, Schilbach puis Spreng, men-

tionnent de leur côté un lien entre ce réseau et les facultés sociales naturelles de l’homme et ses différents niveaux de conscience. Le caractère innovant de ces travaux et les conclusions provisoires mais déjà extrêmement encourageantes auxquelles arrivent de nombreux chercheurs laissent augurer de belles surprises dans les années à venir !

Pour les massages-bien-être, ce sont des perspectives très favo-rables, qui vont bien au-delà de la seule détente corporelle de confort. Qu’ils agissent, via le réseau cérébral par défaut, sur l’amé-lioration des capacités d’adaptation, sur la qualité des liens sociaux et des activités introspectives, des simulations mentales orientées sur le présent, le futur, sur le vieillissement psychique et les capa-cités de ressourcement et de récupération, cela semble aujourd’hui largement confirmé.

Roger Daulin

Autre regard

Le réseau cérébral par défaut et le massage-bien-être

2 Jean-Claude Ameisen, « Les battements du cœur », dans Sur les épaules de Darwin, Actes Sud.3 INSERM, EPHE, laboratoire de neuropsychologie, université de Caen, professeur François Eustache.

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Inspiré du shiatsu traditionnel japonais, le watsu® – contraction de water et shiatsu – est devenu en quelques années une pratique de bien-être incomparable, qui utilise l’eau comme

outil de massage.

Du Japon à la CalifornieUn proverbe indien dit que « le corps est une inscription sur de l’eau  ». L’image poétique rappelle que la vie y prend toujours sa source. Molécule essentielle, elle irrigue notre organisme et lui donne sa forme. Déjà dans le ventre maternel, le corps du fœtus en est composé à 80 %. Du plus profond de nos cellules, l’eau est le véhicule de notre mémoire corporelle. Une connexion archaïque que réactivent souvent les plaisirs du bain. Faire l’expérience du watsu, c’est s’offrir ce voyage vers soi-même.

Au début des années 1980, Harold Dull, praticien et enseignant, a l’idée d’emmener ses élèves pratiquer les étirements du shiatsu dans les sources d’eau chaude de Harbin, en Californie du Nord. Les mouvements se font alors plus fluides et plus amples. Pour le spécialiste, pas de doute : en s’affranchissant du poids du corps, l’énergie circule plus librement. Dans la lenteur de l’eau, la densité des gestes du shiatsu laisse place à des mobilisations subtiles. Empli de douceur, le soin devient une véritable chorégraphie.

L’accord parfaitDans cet accompagnement précis, l’eau est au cœur de la pratique. Pour un confort optimal, le watsu s’effectue dans une piscine chauffée à 35  °C, c’est-à-dire une température légèrement supérieure à celle de la peau. La personne qui le reçoit peut être munie de flotteurs au niveau des cuisses et des mollets, mais ce n’est pas indispensable. Après une prise de contact dans l’eau, le praticien va placer son client en position horizontale et le tiendra dans ses bras tout au long de la séance. Solide sur ses jambes, il gardera un bras en soutien sous le haut

du corps, tandis que l’autre alternera mouvements de bercement, étirements et pressions sur les méridiens. Il saura également intégrer des temps de calme et d’écoute, indispensables à l’intégration des ressentis.

Très vite, les respirations s’accordent et le lâcher-prise arrive. Immergés ensemble pendant environ une heure, le binôme partage une séance unique. Parce qu’il repose sur une grande proximité et un souci de délicatesse, le watsu offre les conditions idéales d’un abandon total. En résonance avec son histoire, la personne retrouvera les soins maternels de l’enfance, la liberté d’une danse ou encore un plongeon méditatif. Sensoriel, émotionnel et parfois spirituel, le watsu est le véritable perfect fit, tant apprécié des professionnels du massage-bien-être.

Art aquatiqueAu cours des trente dernières années, le watsu a ouvert la voie à d’autres pratiques de bien-être dans l’eau. Le water dance®, qui mêle ballet classique, art martial et nage des dauphins est l’occasion d’une thérapie dynamique par le travail du souffle et le travail ondulatoire du corps. Parmi les techniques en développement, on trouve également l’aqua-réflexologie ou le watsu néonatal. Si l’offre est diversifiée et ouverte à tous, elle repose néanmoins sur un savoir-faire exigeant. En France, ces approches originales sont encadrées par l’École française de watsu et de massage aquatique.

Le massage-bien-être sur table, qui a su se faire une place dans notre quotidien, répond aujourd’hui à de nouvelles attentes. Confiant et en quête d’un bien-être toujours plus authentique, le grand public découvrira ici une autre relation au corps, le sien comme celui de l’autre. Pour le praticien, ces disciplines avant-gardistes questionnent le potentiel du travail corporel et enrichissent le rapport à la clientèle.

Lucile de La Reberdière

Le watsu, aux sources de soi

Massage du monde

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Travailler en réseau : le cercle vertueux

Savoir-faire pro

Être praticien en massages de bien-être, cela suppose souvent de travailler seul. Pourtant, il peut être intéressant, tant pour le mieux-être global de nos clients que pour se faire connaître, de travailler en partenariat avec d’autres professionnels, qu’ils appartiennent au domaine du bien-être ou non. Mais être en réseau, c’est ne faire plus qu’un. Unir les efforts, mutualiser les ressources et avancer ensemble doit rester un choix, celui de s’inscrire dans la synergie. Tant mieux, car partager rime avec opportunités ! Voici quelques exemples de partenariats judicieux :

Le sophrologue : Si vous recevez des clients stressés ou qui préparent un événement particulier (accouchement, compétition, examens), le sophrologue pourra intervenir avant la séance de massage-bien-être, pour une détente complète.

Le professeur de yoga : Si vous pratiquez le massage-bien-être ayurvédique, cet enseignant sera votre meilleur allié ! Après ses cours ou à votre cabinet, vos massages-bien-être viendront compléter les bienfaits et les efforts sur le tapis.

Le naturopathe : Ce professionnel saura vous orienter sur le choix des huiles adaptées à votre pratique. Ses conseils pour une meilleure hygiène de vie compléteront vos gestes. Le naturopathe est quelquefois formé à l’ayurveda, qui est la clé de voûte du massage-bien-être.

Le coach sportif : Vous pratiquez le massage suédois ? En préparation physique ou en récupération, le coach sportif aura tout intérêt à orienter ses clients vers vos séances. Après l’effort, le réconfort !

Le coiffeur : Suggérez-lui d’intervenir dans son salon pour proposer à ses clients un massage-bien-être du crâne pendant leur shampoing ou un massage-bien-être assis pendant qu’ils patientent, par exemple.

Le psychologue : Les psychologues ont parfois des clients complexés et mal dans leur peau. Se faire masser est souvent la première étape pour se réapproprier son corps. Attention, ce partenariat nécessite en amont un dialogue au cas par cas avec le thérapeute.

La sage-femme libérale : Si vous pratiquez le massage bébé ou le massage-bien-être pour future maman, la sage-femme pourra glisser vos coordonnées dans le dossier de ses patientes.

Le chirurgien esthétique : Certains professionnels offrent à leurs patientes un massage-bien-être après l’opération : un toucher drainant pour soulager les œdèmes ou une autre pratique pour réapprendre à aimer son corps.Souple et accessibles à tous, ces partenariats demandent avant tout une bonne communication, notamment sur les réseaux sociaux, sites internet, blogs, flyers et cartes de visite… L’enjeu est ici de renforcer son image de marque en relayant l’expertise de l’autre. Packager des offres combinées («  un rendez-vous + un massage-bien-être ») ou monter des structures communes est aussi une manière d’aller plus loin dans la coopération et de renforcer le réseau.La force du collectif est dans son poids. Plus il y a d’intervenants, plus les prestations se précisent et se font sur mesure. Travailler en réseau ne nuit pas au particularisme de l’offre, au contraire : un partenariat efficace souligne les spécialités au service du client. Résultat : plus de sécurité et de satisfaction pour lui. Il y aura toujours une séance adaptée à ses besoins.Pour les professionnels, le travail en réseau est une opportunité locale, mais aussi pour la profession dans son ensemble. Face à une offre bien-être aujourd’hui très riche en France, un réseau d’acteurs solides permet de faire avancer les pratiques, au plus près des évolutions de la société, et prévient les dérives isolées.

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L’associationMonter une association est un acte simple et gratuit, qui réunit au moins deux personnes. Même qualifiés dans des domaines distincts, les intervenants définiront un objet commun. Grâce à son existence juridique immédiate, l’association peut diffuser de l’information et organiser des manifestations. Elle a le droit d’organiser des ateliers payants, mais ils doivent rester parallèles à l’activité principale des praticiens membres. Coorganiser des événements, des temps de pratique ou de conférences permet de côtoyer d’autres expertises et de doper son savoir-faire. Pour le client, c’est une façon de découvrir l’univers du bien-être plus largement, tout en se renseignant sur les profils des praticiens.

La colocationGénéralement citadine, cette démarche permet à des thérapeutes exerçant en cabinet de colouer un espace de travail. Régulière ou ponctuelle, elle contribue à réduire les frais d’installation grâce à des abonnements attractifs. Le praticien devient visible auprès de prospects supplémentaires. C’est aussi un bon moyen de rompre l’isolement du travailleur indépendant. Un lieu que baignent les énergies de praticiens choisis pour leur complémentarité renvoie une atmosphère sécurisante pour le public. Cet espace de consultation 100 % bien-être permet de guider étroitement les besoins des visiteurs, avec différentes solutions de soins.Le mot « réseau » n’a jamais été aussi à la mode : on « réseaute » avec les anciens de son école, sur Internet, dans sa région ou à travers la France entière. Exercer en libéral peut isoler, le besoin de maintenir un lien avec d’autres professionnels se fait sentir. Que ce soit sur Internet ou lors de réunions, appartenir à un réseau permet de partager son expérience, de poser des questions, de se rassurer, d’exposer les problèmes rencontrés, et donc de s’entraider. Autrement dit, travailler avec les autres, c’est tendre vers le meilleur de soi. En plus d’être une formidable

vitrine, le réseau est souvent le think tank (laboratoire d’idées) qui fait avancer la profession. Un coworking libre, transparent et ouvert prévient naturellement les risques de dérives isolées.

Réseauter, un réflexe 2.0À l’ère des réseaux sociaux, travailler en réseau, c’est surtout être connecté, être sur « la toile ». Un réseau professionnel rassemble des spécialistes d’un même secteur d’activité ou exerçant leur profession de la même manière. En plein développement sur Internet, ils offrent une visibilité importante et permettent de se mettre en relation avec d’autres professionnels afin de créer des partenariats, développer son activité ou trouver un emploi grâce aux CV en ligne.D’autres réseaux, plus conviviaux, offrent la possibilité de se rencontrer « en direct » lors de réunions, d’apéros ou de soirées. Suivant le modèle des grandes écoles, beaucoup de centres de formations développent maintenant leur réseau d’« anciens » en créant un annuaire, en organisant des rassemblements et parfois même en envoyant une gazette trimestrielle à tous les membres afin de donner des nouvelles de chacun.Entre le lien virtuel et la collaboration productive, le travail en réseau doit rester un atout et n’a pas vocation à enfermer ni à gommer les individualités. Vous devez rester libre d’y trouver votre place et d’en partir si vous le souhaitez. Attention, ces réseaux n’ont pas de valeur légale ni d’encadrement, et aucune autorité n’en valide l’existence. Il s’agit souvent d’un concept « autoproclamé ». Faire partie d’un réseau peut donc être utile, mais ce n’est pas une fin en soi, cela doit rester un moyen. C’est surtout un outil de communication dont il faut faire bon usage.Le travail en réseau devient un outil d’accompagnement individuel… pour un essor collectif. Une manière aussi de mieux répondre aux attentes du client, en préservant l’activité.

Claire Tedeschi et Lucile de la Reberdière

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Rédacteur en chef : Pascale ChambonComité de rédaction : Patrice Minery, Roger Daulin, Étienne Gobin, Lucile de La Reberdière, Claire Tedeschi, Hélène Aurouze, Pascale ChambonComité de lecture : comité de rédaction, François TisonConception, réalisation : – 104, rue d’Endoume 13007 MARSEILLE – Tél. 04 91 37 50 66Photos : Manuel Gastambide, Roger Daulin, Cassiopée, Pascale Zapata, la Compagnie du Bien-être, ThinkstockFFMBE – 4 Place Louis Armand – Tour de l’Horloge 75603 PARIS CEDEX 12Tél. 01 72 76 26 56 Fax. 01 72 76 25 99 – [email protected] – www.ffmbe.fr

Parution juin 2014

Zoom sur le colloque à venir

Se relier, se découvrir… autour de la confiance.

La date du premier colloque organisé par LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE MASSAGE BIEN-ÊTRE a été fixée aux jeudi 26 et vendredi 27 mars 2015. Il se déroulera au Jardin d’acclimatation à Paris.

La thématique générale retenue est celle de la confiance. Elle sera déclinée à travers différents sujets visant aussi bien le cœur de notre activité que les liens qui nous unissent à nos clients individuels et institutionnels.

La confiance a ceci de particulier qu’elle est à la fois un

sentiment et une relation. Lorsqu’elle manque, elle nous empêche de développer tous nos potentiels. Si elle vient à faire défaut, les relations ne permettent plus de construire ensemble, nous rejetant dans l’isolement de l’individualisme qui ne sait plus s’unir.

Le colloque veut être l’occasion d’une rencontre autour de ce thème, pour que chaque intervenant et chaque participant puissent apporter sa pierre à l’édifice. Une réflexion sur notre éthique, sur nos compétences et sur la force du massage-bien-être comme outil de transformation individuelle et collective.