DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)• Les insertions périphériques : Cette périphérie musculaire...
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en partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
PROMOTION 2015 Mémoire n°
présenté et soutenu publiquement le ………..……… à Paris
par Mlle BISSUEL Camille , né(e) le 07/12/1990 à Tassin-la-demi-lune
Pour l’obtention du
DIPLÔME EN OSTÉOPATHIE (D.O.)
Influence d’un traitement du diaphragme dans l’évolution des
lombalgies
Maître de mémoire : Stéphane Van Den Driessche Co-tuteur : Membres du jury : Président : Assesseurs :
!
REMERCIEMENTS :
Je tiens à remercier :
Monsieur Phuong et Monsieur Pariaud ainsi que toute l’équipe enseignante
de l’Institut Dauphine d'Ostéopathie pour leur aide et leur soutien au cours de la
réalisation de ce mémoire mais également tout au long de ces cinq années d’étude.
Monsieur Van Den Driessche, mon maitre de mémoire, pour ses conseils
et son orientation dans la réalisation de ce mémoire.
L’ensemble des patients ayant accepté de participer à l’étude
expérimentale de ce mémoire, pour leur disponibilité et leurs encouragements.
Madame Rybus grâce à qui cette idée de mémoire a pris forme, ainsi que
pour ses précieux conseils durant ces quatre dernières années.
Mes parents, famille et amis pour leur soutien et leurs conseils avisés. Tout
particulièrement Clémence pour sa relecture intensive.
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TABLE DES MATIERES :
INTRODUCTION : .............................................................................................. 1
I. PRESENTATION DES ZONES : .................................................................... 3
1. Enjeux ostéopathiques de l’anatomie du diaphragme et des lombaires : .... 3 !
a) Morphologie du diaphragme : ...................................................................... 3
b) Physiologie : ............................................................................................. 7
c) Vascularisation et Innervation : .................................................................... 12
2. Lombalgies : ..................................................................................................... 13 !
a) Définitions et étiologies : .............................................................................. 13
b) Epidémiologie et facteurs de risques : .......................................................... 17
c) Traitements proposés : .................................................................................. 21
II. MATERIEL ET METHODE D’ETUDE: ................................................... 23
1. Choix des sujets : ............................................................................................. 23 !
a) Population: .................................................................................................... 23
b) Critères d’inclusion : ..................................................................................... 24
c) Critères d’exclusion : ................................................................................... 24
2. Moyens d’objectiver l’étude : ......................................................................... 25 !
a) L’échelle de Dallas : ..................................................................................... 26
b) L’Echelle Numérique: ................................................................................... 27
3. Protocole de traitement : ................................................................................ 28 !
a) Déroulement d’une séance : .......................................................................... 28
b) Conditions de prise en charge des patients : ................................................. 29
c) Description des techniques : ......................................................................... 30
III. RESULTATS ................................................................................................ 33
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IV. DISCUSSION ................................................................................................ 40
1. Analyse .......................................................................................................... 40
2. Biais : ............................................................................................................. 45
3. Autocritique : ................................................................................................ 47
CONCLUSION : ................................................................................................. 49
BIBLIOGRAPHIE : ............................................................................................ 50
TABLE DES ILLUSTRATIONS : .................................................................... 56
ANNEXES : ......................................................................................................... 58
! 1!
INTRODUCTION :
Au cours de mes différentes années d’études, j’ai eu la chance de
rencontrer plusieurs ostéopathes ayant des manières de travailler différentes.
Lorsque j’assistais à leurs consultations, le motif le plus courant a toujours été la
lombalgie. J’ai ainsi pu découvrir plusieurs approches concernant ces douleurs du
bas du dos extrêmement fréquentes puisque 60 à 90% de la population en souffre
ou en a souffert1.
Chaque praticien m’a donné des conseils pour bien les prendre en charge.
J’ai constaté une remarque récurrente : toujours travailler le diaphragme lorsqu’un
patient souffre de lombalgie.
Par ses insertions le diaphragme est facilement mis en lien avec les
lombaires mais il a également un rôle stabilisateur de la posture2.
Il est alors intéressant de se demander si ce rôle a également une influence sur les
lombaires. J’ai ainsi eu envie d’étudier plus en détail la relation unissant ces deux
structures.
De même, certaines études ont montré que les sujets lombalgiques avaient
des difficultés à maintenir une bonne respiration3. Mais est ce que les difficultés à
maintenir une bonne fonction respiratoire peuvent être la cause de lombalgies ?
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1 Collège Français des Enseignants en Rhumatologie, Item 215 : Rachialgies,
Université Médicale Virtuelle Francophone, 2010-2011. 2 T. Similowski, « Exploration de la fonction du diaphragme », Encyclopédie
médico-chirurgicale, Editions scientifiques et médicales Elsevier SAS, 2001. 3 D. Novák, P. Vostatek, , T. Rychnovský, S. Rychnovská, « Diaphragm postural
function analysis using magnetic resonance imaging. », Public Library of science :
PLOS ONE, 2013.
!
! 2!
Est ce qu’une dysfonction du diaphragme peut maintenir une vertèbre en
dysfonction ? Si cela est possible, est ce qu’un traitement d’une seule de ces
structures peut influencer l’autre ?
Ainsi, manipuler le diaphragme seul peut il suffire à soulager la lombalgie et
prouver son importance dans cette pathologie ?
C’est partant de ce principe de synergie entre les deux structures qu’une
question peut se poser : dans une lombalgie commune, quelle est l’importance
d’un traitement ostéopathique du diaphragme dans l’évolution de la douleur ?
Pour répondre à cette question, des manipulations du diaphragme sur des
patients volontaires souffrant de lombalgies ont été réalisées. L’évolution de la
douleur a été évaluée grâce à des questionnaires objectifs soumis au patient.
Dans ce mémoire, nous aborderons d’abord l’anatomie et la physiologie
qui mettent en lien les lombaires et le diaphragme.
Puis nous expliquerons les conditions et les étapes du protocole.
Enfin, nous exposerons les résultats établis au cours de l’étude. Nous pourrons les
analyser et envisager de nouvelles théories à travailler.
! 3!
I. PRESENTATION DES ZONES :
1. Enjeux ostéopathiques de l’anatomie du diaphragme et des
lombaires :
Dans le but d’avoir une vision claire du lien unissant ces deux structures, il
convient de faire quelques rappels d’anatomie et de physiologie. Nous exposerons
également les différentes études qui ont mis en évidence ce lien.
a) Morphologie du diaphragme : 4 5 6 7
Le diaphragme est une cloison fibro-musculaire séparant la cage thoracique de
la cavité abdominale. Il se compose principalement de deux parties différentes :
une centrale, tendineuse et une périphérique, musculaire.
• Le centre tendineux, ou centre phrénique :
C’est une mince aponévrose en forme de trèfle, constituée par trois folioles : une
ventrale, une droite et une gauche. Ces dernières sont renforcées par deux
bandelettes plus épaisses :
- supérieure : de la foliole antérieure à la foliole droite,
- inférieure : de la foliole gauche à la droite.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!4 Pierre Kamina, Tome 3 thorax et abdomen, Paris, Maloine, « Anatomie clinique
3ème édition », 2009, p.25 à 33 5 Philippe Chaffanjon, « Le diaphragme thoraco-abdominal », Anatomie du
thorax, PACES faculté de médecine de L’Université Joseph Fourier Grenoble,
2012-2013. 6 B. Huteau, O. Usureau, Thorax, Abdomen, Pelvis, Paris, Maloine,
« Diagnostique ostéopathique », 2014, p.46-47 7 François Ricard, Traitement ostéopathique des lombalgies et lombosciatiques
par hernie discale, Paris, Elsevier Masson, « Ostéopathie », 2008, p.101 à 103.
! 4!
• Les insertions périphériques :
Cette périphérie musculaire est composée de deux structures : les coupoles et les
piliers.
Les piliers s’insèrent sur les lombaires :
- le pilier droit est le plus épais, il s’insère sur la face latérale des corps vertébraux
de L1, L2, L3 et des disques intervertébraux correspondants.
- Le pilier gauche s’insère sur la face latérale des corps vertébraux de L1 et L2 et
sur le disque intervertébral correspondant.
Figure 1 : Insertions lombaires du diaphragme en vue antérieure.
Les coupoles sont au nombre de deux et sont composées de muscle
digastrique.
Elles s’insèrent sur la face postérieure du processus xiphoïde, sur la face interne
des côtes 6 à 12 ainsi que sur les cartilages costaux correspondants. Ces insertions
s’imbriquent avec celles du muscle transverse de l’abdomen.
Sur une projection antérieure, elles forment une voute convexe vers le haut et ne
se trouvent pas au même niveau : la coupole droite est en regard du quatrième
espace intercostal alors que la coupole gauche se trouve face au cinquième espace
intercostal.
! 5!
• Sont également présents, en soutient à ces structures, quatre ligaments
arqués :
- le ligament arqué médian : arcade tendineuse qui unit les deux piliers au niveau
de la vertèbre thoracique T12. Il protège le foramen fibreux où passe l’aorte
(hiatus aortique).
- le ligament arqué médial : s’étend de la face latérale de la vertèbre lombaire L1
jusqu’au processus transverse de cette même vertèbre. Il forme l’arcade du psoas.
- le ligament arqué latéral : est tendu au dessus du muscle carré des lombes
formant son arcade. Il s’étend du processus transverse de la vertèbre lombaire L1
jusqu’au sommet de la douzième côte.
- le ligament arqué accessoire : unit l’apex des onzième et douzième côtes.
Cette composition permet de voir que des muscles qui composent la
ceinture lombaire, tel que le psoas et le carré des lombes, sont complètement
intégrés à la structure du diaphragme.
Au sein de ce muscle, trois principaux orifices permettent de conserver un
lien entre la cage thoracique et les viscères abdominaux.
- Le foramen de la veine cave inférieure : situé dans le centre phrénique, entre les
bandelettes supérieure et inférieure, en regard de la vertèbre thoracique T9. Il
permet le passage de la veine cave inferieure et du nerf phrénique droit. Le
diaphragme participe ainsi au retour veineux par massage de cette veine lors de
son mouvement.
- Le hiatus œsophagien : situé au milieu des fibres charnues, en regard de la
vertèbre thoracique T10. Il est traversé par l’œsophage qui permet la progression
du bol alimentaire grâce à son élasticité et aux nerfs vagues droit et gauche.
- Le hiatus aortique : limité entre le corps de la vertèbre thoracique T12 et le
ligament arqué médian. Il laisse passage à l’aorte et au conduit lymphatique
thoracique. Il permet donc de protéger l’aorte et de vasculariser le reste du corps.
! 6!
Figure 2 : Coupe du diaphragme en vue inférieure
! 7!
b) Physiologie : 8 9 10 11 12 13
Le rôle principal du diaphragme reste la respiration. Nous allons donc faire
quelques rappels sur ce phénomène puis nous parlerons des autres actions qu’il
peut avoir. En effet, Stone14 explique en 1999 que le diaphragme influence
tellement le corps qu’une dysfonction de celui-ci « peut se manifester de la tête
aux pieds ».
Le diaphragme est un muscle qui se contracte jusqu'à 20 000 fois par jour. 15
• La fonction de respiration :
C’est grâce à la contraction de ce muscle que l’on peut respirer.
Lors de l’inspiration, les fibres musculaires s’aplatissent et le centre phrénique
descend comme un piston. Il prend appui sur les côtes, le sternum et les lombaires
qui restent fixes. Les fibres se raccourcissent ce qui entraîne un abaissement des
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!8 Derrickson, Tortora, Principes d’anatomie et de physiologie, 4ème édition,
Canada, De Boeck, 2007, p.377 9 François Ricard, Médecine ostéopathique et traitement des algies du rachis
dorsal, Paris, Elsevier Masson, « Ostéopathie », 2011, p. 28 et p.68 à 70 10 Runhild Lucius, Johann Schwegler, Le corps humain : anatomie et physiologie,
Paris, Maloine, 2013, p. 291-292 11 Philippe Chaffanjon, « Le diaphragme thoraco-abdominal », Anatomie du
thorax, PACES faculté de médecine de L’Université Joseph Fourier Grenoble,
2012-2013. 12 Pierre Mercier, Ostéopathie de la cage thoracique, Italie, Elsevier Masson,
2008, p. 10 à 12 13 Sharon Wendy Hosking, « The effect of osteopathic manipulative techniques on
diaphragm movement and respiratory function in asymptomatic subjects »,
mémoire ostéopathique pour l’obtention du master, soutenu en 2009. 14 C. Stone, Science in the art of osteopathy, 1999, Londres. 15 Jean-Pierre Barral, Pierre Mercier, Manipulations viscérales 1, « Collection
Ostéopathie » Elsevier Masson, 2004
! 8!
coupoles. Selon T. Similowski, la force de contraction du diaphragme se
transforme en pression abdominale et thoracique.
Cette pression augmente le diamètre vertical de la cage thoracique. L’espace
libéré permet le gonflement des poumons par entrée d’air via la trachée.
Cette première étape réalisée, c’est au tour du centre phrénique de devenir point
fixe, permettant aux côtes d’être mobile et de s’ouvrir. Les côtes basses vont avoir
un mouvement en « anse de seau » qui engendre un agrandissement du diamètre
transversal.
Ensuite, le diamètre antéro-postérieur est augmenté par le mouvement du sternum
et des côtes supérieures en « bras de pompe ».
Ces mouvements costaux sont principalement assurés par les muscles intercostaux
externes et par les scalènes, appelés muscles inspirateurs accessoires. Lors de la
respiration forcée ils entrent en jeu, de même que les muscles sterno-cléido-
mastoïdien et petit pectoral.
Grâce à ces augmentations de diamètres, on peut constater trois types de
respirations différentes 16 : abdominale, thoracique haute et latérale. Chaque
individu tend à respirer selon ces trois types.
La respiration dite « paradoxale » correspond à une inversion des temps de la
respiration « Mouvement d’une partie du thorax se faisant à l’opposé de ce qui est
normal: elle se déprime à l’inspiration et se gonfle à l’expiration ».17
La descente est limitée par la masse abdominale qui est poussée vers le bas
et l’avant. La pression de la cavité abdominale devient alors positive du fait de la
nature incompressible de son contenu, provoquant une augmentation de son
diamètre antéro-postérieur. Ratnovsky et Elad18 ont montré que le diaphragme
effectue 60 à 80% des travaux d’inspirations par rapport aux autres muscles.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!16 J. Brateley, T. Clinfton-Smith, Breathing Matters: a New Zeland guide,
Auckland, Random House New Zeland, 2006, p. 52. 17 http://dictionnaire.academie-medecine.fr/?q=respiration%20paradoxale, 18 D. Elad, A. Ratnovsky, Anatomical model of the human trunk for analysis of
respiratory muscles mechanics, « Respiratory physiology neurobiologie » p.245 à
262.
! 9!
Figure 3 : Physiologie de la respiration : l’inspiration
L’expiration est au contraire un phénomène passif puisque c’est le
relâchement de ce muscle. Les côtes vont retrouver leur position de repos par la
contraction des muscles intercostaux internes. Les muscles abdominaux vont faire
augmenter le pression intra-abdominale ce qui provoque la remontée du
diaphragme.
Figure 4 : Physiologie de la respiration : L’expiration.
IV) LA MECANIQUE VENTILATOIRE. La ventilation est un phénomène périodique qui consiste en une succession de mouvements d’inspiration au cours desquels un volume d’aire est inspiré et de phénomènes d’expiration au cours desquels un certain volume d’air est rejeté ou expiré. Ce sont donc des processus qui président à l’entrée et à la sortie d’air des poumons.
Les courants gazeux s’établissent toujours d’une zone de haute pression vers une zone de basse pression. Toute variation de volume entraine une variation de pression. Le produit : P x V = constante.
Le volume d’un gaz est donc inversement proportionnel à la pression qu’il subit.
1) L’inspiration : un phénomène actif.
L’inspiration est un phénomène actif au cours duquel le volume thoracique augmente. En revanche la pressions alvéolaire (ou la pression des poumons) diminue. Cette pression devient alors inférieure à la pression atmosphérique. Ce phénomène va donc permettre l’entrée de l’aire (environ 21% d’oxygène, 78% d’azote et une toute petite partie de CO2) de la bouche vers les alvéoles. On dit que ce phénomène agit selon un gradient de pression (c'est-à-dire par différence entre les pressions à l’intérieur et à l’extérieur du poumon).
L’augmentation du volume pulmonaire se produit par la contraction des muscles inspiratoires. Ces muscles augmentent la dimension de la cage thoracique dans toutes les directions (augmentation du diamètre dans le sens vertical, dans le sens transversale et dans le sens antéro-postérieur).
2) L’expiration : un phénomène passif.
L’expiration est un phénomène passif qui résulte de la relaxation des muscles inspiratoires et du retour élastique du tissu pulmonaire. Etiré lors de l’inspiration, le poumon revient ensuite à sa position de base.
! 10!
• Le diaphragme contribue aussi au retour du sang veineux par
l’intermédiaire des veines de l’abdomen qui passe par ses hiatus.
En effet, lorsqu’il se contracte il facilite la propulsion du sang veineux, c’est une
véritable pompe thoraco-abdominale19 qui aspire le sang veineux et permet la
circulation lymphatique contre la pesanteur.
De plus, par une action commune avec les muscles antérolatéraux de l’abdomen il
augmente la pression intra-abdominale 20 et facilite l’évacuation du contenu
pelvien lors de la miction ou de la défécation. 21
• L’augmentation de la pression intra-abdominale permet également de
soutenir la colonne vertébrale. Un rôle postural est ainsi mis en évidence par
Hodges22 23 qui explique que lors d’un mouvement répété, la membrane du
diaphragme augmente sa tonicité, celle-ci permettant, par co-contraction des
muscles abdominaux, de prolonger la pression intra-abdominale. Cette pression
empêche la colonne vertébrale de fléchir lorsqu’on soulève une charge lourde et
facilite l’action des muscles du dos.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!19 Hélène Caure, Pascal Pilate, Le grand livre de l'ostéopathie: Le guide
indispensable pour tous, Eyrolles, 2013, p.36 à 39. 20 R-J. Hruby, The rib cage, « Foundations for osteopathic medicine 2ème
édition », Londres, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p.719-720 21 Derrickson, Tortora, Principes d’anatomie et de physiologie, 4ème édition,
Canada, De Boeck, 2007, p.377 22 S.C Gandevia, Paul W Hodges, « Activation of the human diaphragm during a
repetitive postural task », Journal of Applied Physiology, 2000 23 S.C Gandevia, P.W Hodges PW, « Changes in intra-abdominal pressure during
postural and respiratory activation of the human diaphragm. », Journal of Applied
Physiology, 2000.
! 11!
Selon une étude objectivée par échographie,24 ce muscle contribue à la
stabilisation mécanique de la colonne puisqu’il fonctionne comme structure de
stabilisation supérieure de la cavité abdominale. Nous pouvons évoquer cette
cavité comme un caisson25 26 délimité en haut par ce muscle, en bas par les
muscles du plancher pelvien, en avant par les muscles abdominaux et en arrière
par les muscles du dos. Il a été mis en évidence que le disque était relayé dans
l’amortissement des charges à 20% par ce caisson27.
Selon une analyse IRM28, un dysfonctionnement de ce caisson entraîne une
atteinte de la colonne vertébrale. Cette analyse prouve aussi que les maladies
pulmonaires telles que l’asthme sont un facteur prédictif de lombalgies.
L’inverse a également été étudié : ces même auteurs ont prouvé par imagerie que
les mouvements de la membrane diaphragmatique étaient moins nombreux chez
les patients souffrant de lombalgies. De même, la scoliose peut limiter les
mouvements de ce muscle.
Ce sont ces principales études qui nous permettent de réfléchir à l’importance
d’un traitement de l’une des structures pour améliorer l’autre.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!24 K. Cieslak, C.J Harper, L. Shahgholi, , N.J Hellyer, J.A Strommen, A.J Boon,
« Variability in diaphragm motion during normal breathing, assessed with B-
mode ultrasound. », Journal of Orthopaedic & Sports Physical Therapy, 2013. 25 Philippe Goupille, Jean-Pierre Valat, Valérie Vedere, Lombalgies et sciatiques,
Paris, Doin, « Collection conduites », 2004, p132 26 M Dufour, M. Pillu, Biomécanique Fonctionnelle. Masson, 2006. 27 R Ortengren, G.B Andersson, A.L Nachemson, Studies of Relationship between
lumbar disc pressure, myoelectric back muscle activity, and intra abdominal
pressure. 1981, p 98-103. 28 D. Novák, P. Vostatek, , T. Rychnovský, S. Rychnovská, « Diaphragm postural
function analysis using magnetic resonance imaging. », Public Library of science :
PLOS ONE, 2013.
!
! 12!
Une question reste intéressante à étudier, le diaphragme est il
indispensable pour respirer? Une étude réalisée par un chirurgien et deux
ostéopathes 29 met en évidence qu’il peut sans difficulté être «suppléé par
un matériel prothétique en cas de résection pour envahissement tumoral ». Il faut
comprendre que la contraction isolée du diaphragme n’est pas intéressante, c’est
grâce à la pression négative thoracique qu’il peut fonctionner correctement et
engendrer un bon mouvement ventilatoire et donc une bonne capacité pulmonaire.
c) Vascularisation et Innervation :
Quatre types d’artères irriguent ce muscle : les artères thoraciques internes,
les artères phréniques supérieures et inférieures, et les cinq dernières artères
intercostales.
Les veines satellites des artères rejoignent les veines sub-clavières et le
système azygos.
Chaque hémi-diaphragme est innervé par un nerf phrénique droit ou
gauche. Celui-ci est issu des segments médullaires C3 à C5.
La commande nerveuse est à la fois automatique par homéostasie et volontaire
puisqu’on peut l’inhiber temporairement lors d’une apnée ou lors de la parole.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!29 N. Gomez, A. Metra, A. Soussan, Tome 1, L’abdomen, « Traité d’anatomie
clinique », Paris, CETOHM, 2010, p.54.
! 13!
2. Lombalgies :
Le lien entre les deux structures étant établi, un rappel sur les lombalgies
s’impose afin de mieux comprendre leurs effets pour une meilleure prise en
charge.
a) Définitions et étiologies :
La lombalgie trouve des définitions différentes, les variations étant
principalement dues à sa localisation.
Selon la Société de Rhumatologie Française, c’est une « douleur lombaire basse,
débutant à la jonction lombo-fessière, plus rarement sacro-coccygienne » 30.
Pour la Haute Autorité de Santé (HAS), « La lombalgie est une douleur de la
région lombaire n’irradiant pas au-delà du pli fessier ».
Nous retiendrons la deuxième définition qui correspond à celle que l’on retrouve
le plus dans la littérature.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) il s’agit d’une
«sensation désagréable indiquant des dommages potentiels ou réels à une structure
située au niveau du dos ». Cette nouvelle définition fait appelle à la notion de
douleur et la subjectivité de celle-ci.
Il est important de comprendre que cette lombalgie est un symptôme ayant des
étiologies variées. C’est pour cela qu’il faut différencier la lombalgie
symptomatique, c’est à dire secondaire à une pathologie, et la lombalgie
commune, d’origine mécanique. Cette différence sera identifiée par
l’interrogatoire et l’examen clinique du patient.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!30 Collège Français des Enseignants en Rhumatologie, Item 215 : Rachialgies,
Université Médicale Virtuelle Francophone, 2010-2011.
!
! 14!
! La lombalgie symptomatique :
Elle est rare mais lourde de conséquence. C’est seulement en cas de suspicion
d’une pathologie que des examens d’imagerie ou de biologie seront demandés.
Une anamnèse et un examen rigoureux du patient permettent d’analyser les signes
importants dans le but de poser le diagnostique31 32 :
- En faveur d’un phénomène dégénératif : arthrose inter-apophysaire postérieur,
dégénérescence discale, instabilité lombaire, ostéophytose réactionnelle, sténose
du canal lombaire, syndrome de Baastrup, Maladie de Forestier.
- En faveur d’un phénomène compressif : compression foraminale, intra-
foraminale, de la queue de cheval, tumorale et rachidienne. Ils se manifestent par
une radiculalgie avec troubles sensitivomoteurs et sphinctériens. On aura des
signes cliniques et neurologiques.
- En faveur d’une fracture : traumatisme important, ostéoporose, corticothérapie
au long court. Ce phénomène concerne des sujets âgés de plus de 60 ans.
- En faveur d’une infection : fièvre, adénopathie, douleur non calmée par le repos,
douleur nocturne, phase d’immunodépression, infection bactérienne ou urinaire
récente, acte médical pouvant entraîner une porte d’entrée pour l’infection,
toxicomanie. Examens biologiques à envisager : numération formule sanguine,
vitesse de sédimentation, dosage de la protéine C-réactive.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!31 André Chantepie, Jean-François Pérot, Traitement ostéopathique des
lombosciatalgies, Cahier n°6, Paris, Maloine, « Collection Cahiers
d’ostéopathie », 2011, p. 45 à 49 32 Olivier Troisier, Les lombalgies, du symptôme au diagnostic, Médecine-
Science, Flammarion, 2001, p.16 à 20
! 15!
- En faveur d’une pathologie inflammatoire : début progressif chez un jeune
adulte (avant 40 ans), forte raideur matinale, limitation de la mobilité du rachis
dans toutes ses amplitudes, limitation de l’ampliation thoracique, bonne réactivité
des AINS, atteinte des articulations périphériques, prédisposition génétique
(HLA).
- En faveur d’une pathologie néoplasique : patient plus de 50 ans, perte de poids
inexpliquée, douleur nocturne, antécédent de pathologies tumorales, échec du
traitement symptomatique.
! La lombalgie commune :
C’est la plus fréquente (60 à 90% de la population). Elle est principalement
liée à l’arthrose vertébrale selon le Collège de Rhumatologie33. Elle se caractérise
par une douleur au port de charge, aux efforts, à la station debout ou assise
prolongée. Le repos et le décubitus soulagent. Elle se manifeste par épisodes,
régressifs et peu invalidants.
On distingue plusieurs classifications :
o Selon l’évolution : 34
- Lombalgie aiguë: récente évoluant depuis 4 à 6 semaines. Plus communément
appelée le lumbago : « douleur lombaire basse survenant de façon brutale à
l’occasion d’un effort, avec sensation de blocage, et s’accompagne d’une
impotence fonctionnelle majeur, la douleur parfois intense pouvant n’être
soulagée qu’en décubitus ». Si la lombalgie secondaire a déjà été éliminée, il n’y a
pas lieu de faire d’imagerie pour une douleur de moins de 7 semaines d’évolution.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!33 Collège Français des Enseignants en Rhumatologie, Item 215 : Rachialgies,
Université Médicale Virtuelle Francophone, 2010-2011. 34 P. Cherin et C. de Jaecer, « La lombalgie chronique : actualité, prise en charge
thérapeutique », Elsevier Masson SAS, 2011
! 16!
- Lombalgie subaiguë : entre 6 semaines et 3 mois.
- Lombalgie chronique et récidivante : douleur habituelle de la région lombaire
évoluant depuis plus de 3 mois. Concerne 5% des cas. La HAS 35 recommande
alors des radiographies simples du rachis lombaire. Selon J.F Salmoch36, le
passage à la chronicité est influencé par la structure mentale de l’individu. C’est
pour cela qu’un nouveau modèle a été établi : le modèle de Waddel reconnaît que
la lombalgie chronique est une entité bio-psycho-sociale intégrant différents plans
de l’individus : organique, neuropathique et psychogène. On considère alors que
la douleur modifie le fonctionnement et la structure du système nerveux
(hypersensibilité périphérique et perte de matière grise 10 à 20 fois supérieur chez
les lombalgiques chroniques).
L’importance n’est alors plus de trouver la cause mais d’évaluer l’importance des
composantes neurogènes et psychogènes. Cela est possible grâce à des échelles
que nous étudierons plus tard.
o Selon le rythme:
- Mécanique : diurne, augmentant à l’activité.
- Inflammatoire : nocturne, réveil matinal prématuré avec sensation de raideur.
Comme développé ci-dessus.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!35 http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/lombaldec2000.pdf,
consulté le 12/02/2015 36 Jean François Salmochi, Sylvain Maigné, « Protocole d’évaluation du
lombalgique en pratique quotidienne », Résonances Européennes du Rachis,
Volume 13, N° 40, 2005.
! 17!
b) Epidémiologie et facteurs de risques :
La lombalgie est le deuxième motif de consultation en médecine
générale.37
La prévalence annuelle d’une lombalgie, quelle que soit sa durée, représente 50%
de la population générale. Celle-ci ne diffère pas entre les classes d’âge mais entre
les hommes (54%) et les femmes (57,2%).38
Elle a un très fort retentissement socio-économique puisque c’est la première
cause d’arrêts de travail en France (110 000 arrêts par an, d’une durée moyenne
de 5,8 jours). Les chances de reprise du travail diminuent considérablement avec
la durée de l’arrêt 39:
- 50% de chances de reprise après 6 mois d’ arrêt
- 30% après un an
- 10% après 2 ans.
De plus, entre 18 et 55 ans, c’est la première cause de handicap, loin
devant les cancers, maladies cardiaques, accidents vasculaires et sida. Elle a un
coût direct de 1,4 milliard d’euros par an ainsi qu’un coût indirect de 2,3 milliards
d’euros.
Seulement 5% des lombalgies font l’objet d’une hospitalisation40, les autres sont
traitées par un renvoi à domicile avec une ordonnance contenant le plus souvent
trois molécules : des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des antalgiques de
niveau I et des myorelaxants. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!37 Colloque de l’Institut Servier, Ensemble face à la douleur: prévention,
traitement et prise en charge, Paris, Elsevier, 2005, p. 30 38 P. Cherin et C. de Jaecer, « La lombalgie chronique : actualité, prise en charge
thérapeutique », Elsevier Masson SAS, 2011 39 Florian Hémonic, « Lombalgie commune du sédentaire : de l’aigu au chronique.
Quelle est la place de l’ostéopathie ? », mémoire ostéopathique pour l’obtention
du DO soutenu en 2012. 40 Anette Leclerc, Michel Rossignol, Sylvie Rozenberg, Epidémiologie des
lombalgies : quoi de neuf ? , Revue du rhumatisme, Elsevier Masson, 2009.
!
! 18!
Dans 43% des cas, elles sont dues à un accident de travail41 et 42 % des patients
ont des antécédents de lombalgies.
Figure 5 : Enquête populationnelle sur l’épidémiologie des lombalgies en France.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!41 Frédéric Enjaume , Pascal Godfroy-Letellier, Epidémiologie et prise en charge
des lombalgies aux urgences: Apprendre à mieux faire , Editions Universitaires
Européennes, 2010.
! 19!
Devant ce mal croissant, il est important de savoir identifier les facteurs de risques
de lombalgies. On peut les classer selon plusieurs ordres :
! Les facteurs personnels :
- l’âge : la fréquence des lombalgies augmente jusqu'à 45- 50 ans
- les antécédents de lombalgies augmentent le risque de récidive
- le tabac serait néfaste dans la nutrition du disque intervertébral par un
trouble de la circulation 42
- une cholestérolémie élevée entrainerait également des troubles
circulatoires au niveau des capillaires accompagnant le nerf 43
- le niveau de vie, le groupe social d’appartenance et le niveau d’étude : le
rapport à la douleur et l’intensité diffèrent
- la pratique du sport diminue la fréquence de la douleur
- les grossesses ont une prévalence de 56% de risques en plus, des sciatiques
y sont souvent associées. 44
- la sédentarité
! Les facteurs professionnels physiques :
- la posture statique prolongée sur-sollicite les muscles toniques posturaux
- les mouvements de torsion et d’inclinaison répétés augmentent la pression
sur le disque
- le port de charges lourdes dans les travaux de manutention
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!42 Florian Hémonic, « Lombalgie commune du sédentaire : de l’aigu au chronique.
Quelle est la place de l’ostéopathie ? », mémoire ostéopathique pour l’obtention
du DO soutenu en 2012. 43 Renan Bain, « Approche biopsychosociale de la lombalgie, quel intérêt pour les
ostéopathes ? », mémoire ostéopathique pour l’obtention du DO soutenu en 2006. 44 M.J Mantle, J Holmes, H.L.F Curry. « Backache in pregnancy ». Rheumatol
Reabil, 1981; 20: 227-32
!
! 20!
! Les facteurs psychiques :
- terrain dépressif
- monotonie des tâches au travail
- stress et insatisfaction professionnelle, mauvaise ambiance au travail ou en
famille
Ce sont ces facteurs qui vont influencer le passage à la chronicité selon un
modèle de cercle vicieux comme schématisé ci-dessous :
Figure 6 : Etapes favorisant l’évolution vers la lombalgie chronique.
Il est important de prendre en considération ces facteurs qui pourront influencer
l’approche globale du patient. De plus, le travail ostéopathique envisagé va
permettre de casser cette évolution vers la chronicité.
Il n’en demeure pas moins qu’il faut identifier la structure en souffrance
pour pouvoir répondre au mieux à la plainte du patient.
!
! 21!
c) Traitements proposés :45
Dans une grande majorité des cas, la douleur évolue vers la guérison
spontanée. Il est important de le rappeler aux patients pour qu’ils ne se
découragent pas.
Selon la HAS, l’objectif principal du traitement est « de permettre au patient
de mieux contrôler sa douleur, d’améliorer sa fonction et de favoriser sa
réinsertion sociale et professionnelle ». Des traitements médicamenteux et non
médicamenteux sont alors à aborder. Leur intérêt varie selon l’état de la
lombalgie.
• Traitement médicamenteux :
Il est uniquement symptomatique. Il est utilisé dans toute lombalgie aiguë,
dans les lombalgies chroniques il calmera les phases de poussées.
Le traitement se compose en général d’antalgiques, d’anti-inflammatoires non
stéroïdiens et de myorelaxants.
Des infiltrations de dérivés corticoïdes peuvent être utiles lors de poussées. Mais
la corticothérapie générale n’est pas efficace.
Dans les lombalgies chroniques, les antalgiques de niveau II seront
proposés en cas d’échec des antalgiques de niveau I. Pour ceux de niveau III, le
traitement est envisagé au cas par cas.
Parmi les myorelaxants, seul le tétrazepam a été étudié et la HAS manque encore
de recul pour réellement apprécier l’effet de celui-ci.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!45 http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/lombaldec2000.pdf
consulté le 12/02/2015
! 22!
• Traitement non médicamenteux :
Tout d’abord le repos n’est pas recommandé dans le traitement, si la douleur
est trop intense, il peut être proposé mais doit être le plus bref possible. La
poursuite des activités ordinaires est souhaitable dans la limite de la douleur.
Les massages en début de séance de rééducation sur les lombalgies chroniques
sont proposés, mais aucune étude ne montre leur efficacité.
Les manipulations vertébrales sont bénéfiques, elles ont deux effets :
diminuent la pression intra-discale et étirent les para-vertébraux. C’est par une
libération d’endorphine, un étirement de la capsule, et une inhibition des fuseaux
neuromusculaires que l’amplitude articulaire va augmenter, la douleur va être
inhibée et il y a une relaxation musculaire.
Selon l’HAS elles ont un effet antalgique équivalent à la kinésithérapie et
supérieur aux AINS seuls, à l’acupuncture et à l’école du dos.
D’autres traitements sont efficaces :
- l’école du dos associée à des exercices physiques chez les lombalgiques
chroniques
- la balnéothérapie
- le thermalisme
- les thérapies comportementales permettent de contrôler la douleur
Les ondes électromagnétiques et les ionisations n’ont pas démontré leur efficacité.
!
! 23!
II. MATERIEL ET METHODE D’ETUDE:
1. Choix des sujets :
a) Population:
Les patients ont été sélectionnés sur la base du volontariat. Mes recherches
se sont concentrées autour de mes amis, famille ainsi que dans un centre de yoga.
La prise de contact s’est faite par téléphone, un rendez-vous a été fixé. Le
déroulement de la séance a été expliqué à chacun, puis un formulaire
d’information et d’engagement a été signé.
Le nombre de patients traités est de 15. Les femmes ont été plus
nombreuses à participer puisqu’elles sont 11 pour 4 hommes. Les âges varient
entre 20 et 35 ans, avec une moyenne de 26 ans.
Les lombalgies chroniques sont plus nombreuses : 13, alors que les
lombalgies aiguës ne représentent que 2 patients.
Il n’y a pas nécessairement de facteurs déclenchant ces lombalgies mais
pour 7 d’entre eux, elles ont débuté à l’adolescence.
Tous les patients ont été traités, il n’y a pas de population témoin puisque
le but du mémoire est de voir l’évolution de la douleur après manipulation et non
de comparer un traitement par rapport à un autre.
De plus, le nombre de patients étant assez limité, j’ai préféré manipuler
tout ceux ayant accepté de participer plutôt que de diviser ce groupe ce qui aurait
rendu l’échantillon traité moins significatif.
!
! 24!
b) Critères d’inclusion :
- Souffrir d’une lombalgie commune
- La lombalgie peut être aigüe ou chronique
- Avoir entre 18 et 40 ans. Cela permet d’éliminer les lombalgies
symptomatiques débutant en général après 50 ans (pathologie tumorale,
ostéoporose)
c) Critères d’exclusion : 46
Ils sont basés principalement sur l’élimination des lombalgies
symptomatiques :
- Les patients ne doivent pas souffrir d’irradiations de type fourmillements
ou brûlures dans les jambes => élimine les compressions nerveuses qui
peuvent être causées par de possibles hernies discales.
- Ne pas avoir de fièvre liée aux lombalgies => élimine les pathologies
infectieuses.
- Altération de l’état général + Douleur atypique : intense, nocturne
deuxième partie de nuit, par crise, soulagé par AINS => Eliminer les
lombalgies tumorales malignes ou bénignes ainsi que les pathologies
inflammatoires.
- Ne pas avoir de suspicion de fracture après un traumatisme (chute,
accident sur la voie publique).
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!46 Collège Français des Enseignants en Rhumatologie, Item 215 : Rachialgies,
Université Médicale Virtuelle Francophone, 2010-2011.
! 25!
- Les pathologies pulmonaires pouvant affecter le
diaphragme (pneumopathies…47) sont exclues.
- Pas de femme enceinte : les modifications morphologiques sont trop
importantes
- Eliminer les lombalgies extra-rachidiennes (anévrisme de l’aorte
abdominale, lithiase rénale, tumeurs digestives)
2. Moyens d’objectiver l’étude :
L’étude étant basée sur l’évolution des douleurs avant et après un
traitement ostéopathique, il fallait trouver un moyen fiable de connaître et de
comprendre la douleur du patient ainsi que sa façon de vivre avec celle-ci. C’est
grâce à cette base que l’on pouvait ensuite voir si le traitement avait amélioré ou
non les choses. Les deux échelles choisies permettent, de façon claire et simple,
d’évaluer cette évolution.
Attention, comme le rappelle l’HAS, les échelles présentées ci-dessous ne
permettent pas de comparer un patient par rapport à l’autre puisque la douleur est
trop subjective. En revanche elles permettent de voir l’évolution intra-individuelle
ce qui facilite le suivi du patient.
C’est bien cette progression qui va nous intéresser car chaque patient a une façon
personnelle de répondre au traitement ostéopathique. L’efficacité des techniques
va varier selon chacun. Ainsi, chercher l’évolution des douleurs est plus
intéressant que comparer deux patients entre eux. Lors de l’étude, le patient sera
donc son propre témoin.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!47 N. Bautin, T. Perez, « Pathologies des muscles respiratoires », Elsevier Masson
SAS, 2008.
! 26!
a) L’échelle de Dallas :48
De nombreuses échelles existent pour pouvoir évaluer la douleur des
patients. Concernant les lombalgies, nous avons pu trouver plusieurs échelles :
l’Echelle d’Incapacité Fonctionnelle pour l’évaluation des lombalgies (EIFEL),
l’Echelle de dorso-lombalgie de Québec et l’Echelle de Dallas. C’est finalement
cette dernière que nous allons utiliser car elle semble la plus claire pour le patient
mais également la plus complète49.
Ici, ce n’est pas l’état global du patient qui nous intéresse mais bien
chaque aspect de sa vie et des répercussions que la lombalgie peut avoir sur celle-
ci.
Cette échelle est en quatre parties distinctes, reflétant l’impact des lombalgies
sur :
- les activités quotidiennes
- les activités professionnelles et les loisirs
- l’anxiété et le moral
- la sociabilité
Les patients doivent cocher, sur une échelle de 0 à 100%, l’endroit reflétant au
mieux leur état. Le pourcentage est ensuite calculé pour chaque partie de façon
indépendante.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!48 http://www.cofemer.fr/UserFiles/File/ECH.2.2.3.%20Dallas.pdf, consulté le
17/10/2014 49 Olivier Troisier, Les lombalgies, du symptôme au diagnostic, Médecine-
Science, Flammarion, 2001, p.16 à 20
! 27!
b) L’Echelle Numérique:50
Elle permet de mesurer l’intensité de la douleur.
C’est un dérivé de l’Echelle Visuelle Analogique, comportant une
numérotation de 0 à 10. Le patient doit attribuer un chiffre à sa douleur. 0 étant
l’absence totale de douleur et 10 la douleur maximale imaginable.
C’est une des échelles les plus utilisées dans le milieu médical car elle
permet à la fois d’estimer la douleur d’un patient mais également de voir
l’efficacité d’un traitement en comparant cette valeur avant et après la prise en
charge. C’est ce point qui va nous intéresser pour objectiver l’étude.
Les patients chroniques peuvent avoir des phases aiguës plus douloureuses
qu’il ne quotteront pas de la même façon que leur douleur au quotidien. Lorsque
tel était le cas, nous avons fait une moyenne des deux valeurs pour avoir un
aperçu global.
!
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!50http://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/clud_echelles_autoevaluations_douleur.pdf
Consulté le 7/10//2014
! 28!
3. Protocole de traitement :
a) Déroulement d’une séance :
La séance s’est effectuée en plusieurs étapes :
- compléter un questionnaire de Dallas visant à évaluer l’impact des
lombalgies sur la vie quotidienne,
- répondre à une série de questions dans le but de mieux comprendre la
douleur et d’éliminer toutes les pathologies sous-jacentes,
- être traité par l’ostéopathe réalisant ce mémoire.
Après la séance, un deuxième questionnaire de Dallas a été remis aux patients.
Ils devaient attendre quinze jours puis le compléter et me le renvoyer.
Ayant choisi de travailler sur toute lombalgie commune, ce délai a été décidé car
il semblait le mieux approprié pour laisser le corps s’adapter au traitement. Et
pour que le patient puisse avoir assez de recul pour voir s’il y avait une évolution
dans les douleurs de sa vie quotidienne.
Une seule séance semblait suffisante pour avoir un bon aperçu de l’impact
du traitement.
!
! 29!
b) Conditions de prise en charge des patients :
Pour avoir des résultats les plus objectifs et plus fiables possibles, il était
important de recevoir chaque patient dans les mêmes conditions :
Les patients ont tous été reçus au même endroit : le centre ostéopathiques des
halles, clinique étudiante de mon école.
Dans la même tranche horaire : de 17h à 20h.
Figure 7 : Salle de consultation pour la réalisation du protocole.
! 30!
c) Description des techniques :
Après l’anamnèse, les tests orthopédiques ont été faits pour vérifier qu’une
pathologie sous-jacente n’était pas présente ainsi que pour avoir une hypothèse de
diagnostique tissulaire.
Nous allons maintenant décrire les tests et techniques réalisés sur le
diaphragme. Ceux-ci sont tirés de l’enseignement reçu par nos professeurs de
fascia, Monsieur Bel, et de viscéral, Monsieur Bedin, à l’institut Dauphine
d’Ostéopathie.
Le placement suivant est valable pour les trois premières techniques :
Patient : Décubitus dorsal, genoux fléchis, un coussin sous la tête.
Praticien : fente avant céphalique, à hauteur du bassin.
• Test du diaphragme en inspiration/ expiration :
Placer les pouces au contact des coupoles diaphragmatiques.
Demander une inspiration profonde du patient :
- si une coupole reste « basse », elle est en dysfonction d’inspiration.
- si une coupole reste « haute », elle est en dysfonction d’expiration.
!
! 31!
• Test et technique de relâchement bilatéral du diaphragme thoraco-
abdominal :
But : tester puis obtenir un relâchement de la densité et de la tension constatée
globalement sur le diaphragme.
Principe : se placer par abord antérieur en regard des coupoles diaphragmatiques,
mettre en place les paramètres de palpation et permettre le déroulement des tissus.
- Test : écouter le mouvement du diaphragme et comparer les restrictions de
mouvements pour trouver le côté à traiter.
- Traitement : exercer une pression pour entrer dans le densité avec les mains,
exercer une contraction isométrique des doigts pour mettre de la tension et suivre
le déroulement des tissus jusqu’au relâchement.
Figure 8 : Test et technique de relâchement bilatéral du diaphragme.
!
! 32!
• Technique de relâchement unilatéral sur le diaphragme thoraco-
abdominal :
But : obtenir un relâchement de tension constatée sur la partie antérieure et/ou
postérieure d’une coupole diaphragmatique.
Principe : se placer par abord antéropostérieur en regard d’une coupole du
diaphragme, mettre en place les paramètres de palpation et permettre le
déroulement des tissus.
Exercer une pression pour entrer dans la densité « relative » avec les mains, puis
exercer une contraction isométrique des doigts pour mettre de la tension et suivre
le mouvement de déroulement des tissus jusqu’au relâchement. Plusieurs cycles
sont possibles.
• Technique sur les piliers du diaphragme :
Praticien : Coté homolatéral au pilier à traiter, assis à hauteur du diaphragme.
Prenons l’exemple d’un pilier droit.
La main droite du praticien crochète les épineuses de L1, L2, L3 avec
respectivement ses II, III et IV.
La main gauche du praticien est sur les côtes basses droites.
A l’inspiration : compresser la moitié du thorax vers le bas et l’avant.
A l’expiration : tracter les épineuses vers la droite en maintenant la compression.
Figure 9 : Technique sur les piliers du diaphragme.
! 33!
III. RESULTATS
Les résultats peuvent être scindés en plusieurs parties. Comme nous avons
utilisé deux échelles, leurs résultats vont faire l’objet de cinq tableaux : un
graphique pour l’échelle numérique, puis un graphique pour chaque partie du
questionnaire de Dallas. Grace à un calcul de probabilité nous pourrons voir si
l’effet du traitement est réellement significatif.
Nous avons effectué le « test du Student pour échantillons appariés ». Ce
test permet de « comparer deux mesures d'une variable quantitative effectuées sur
les mêmes sujets (mesures définies par les modalités de la variable qualitative) ».
Ce calcul est représenté par une valeur appelée « p ». Elle calcule le degré de
significativité de la comparaison.
Si sa valeur est inferieure à 0,05 alors le test est significatif.
Puis nous pourrons analyser les facteurs favorisants communs à plusieurs
patients qui ont été mis en évidence lors de l’anamnèse.
Les patients m’ont souvent dit que la douleur avait changé les jours
suivants le traitement : pour une minorité d’entre eux, elle s’était réveillée, chez
d’autres elle avait complètement disparu puis était revenue petit à petit. C’est pour
cette raison que le délai de deux semaines était nécessaire il a permis de stabiliser
les effets et d’avoir des résultats plus exploitables.
!
! 34!
- Résultats sur l’Echelle Numérique :
Figure 10
La figure 10 illustre le niveau de la douleur sur l’Echelle Numérique avant,
puis après le traitement.
La valeur de significativité p = 0.0012. Très inférieure à 0,05 l’échantillon est
donc très significatif.
Ce graphique met en évidence que pour 14 patients sur 15, la douleur a
diminué après le traitement.
Seul le patient 1 a vu sa douleur augmenter.
La moyenne des différences de douleur est de 2, 3.
!
0!
2!
4!
6!
8!
10!
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
Ech
elle
de
Vale
ur N
umér
ique
Numéros des Patients
Evolution de l'Echelle Numérique AVANT TRAITEMENT APRES TRAITEMENT
! 35!
- Résultats du questionnaire de Dallas :
Figure 11.
La figure 11 correspond à l’impact des douleurs sur la vie quotidienne des
patients, avant et après le traitement.
Deux patients ont vu leur douleur augmenter après la séance. Les autres
ont eu une diminution de celle-ci, avec pour certains une disparition totale des
symptômes.
La moyenne des différences de douleur est de 18,8.
La valeur p est 0,00016. Ces résultats sont donc significatifs.
!
0!10!20!30!40!50!60!70!80!90!100!
1! 2! 3! 4! 5! 6! 7! 8! 9! 10! 11! 12! 13! 14! 15!
Pour
cent
age
de D
alla
s
Numéros des Patients
Evolution des douleurs dans la vie quotidienne
AVANT TRAITEMENT APRES TRAITEMENT
! 36!
Figure 12.
La figure 12 illustre l’évolution de l’impact des douleurs sur les activités
professionnelles des patients.
La diminution est toujours présente, mais de moins grande importance.
Le patient n°1 garde une sensibilité aux douleurs plus importante après le
traitement.
La moyenne des différences de douleur est de 14.
La valeur p est 0,0052. Les résultats sont donc significatifs.
!
0!10!20!30!40!50!60!70!80!90!100!
1! 2! 3! 4! 5! 6! 7! 8! 9! 10! 11! 12! 13! 14! 15!
Pour
cent
ages
de
Dal
las
Numéros des Patients
Evolution des douleurs au cours des activités professionnelles
AVANT TRAITEMENT APRES TRAITEMENT
! 37!
Figure 13.
La figure 13 représente l’impact que génèrent les douleurs sur l’anxiété.
Une importante baisse de l’anxiété est notée chez la plupart des patients.
Néanmoins, il convient de remarquer que cet impact n’était pas présent chez tous
les patients avant le traitement.
La moyenne des différences est de 9,3.
La valeur p est 0,027. Les résultats sont donc significatifs.
!
0!10!20!30!40!50!60!70!80!
1! 2! 3! 4! 5! 6! 7! 8! 9! 10! 11! 12! 13! 14! 15!Pour
cent
ages
de
Dal
las
Numéros des Patients
Evolution de l'impact des douleurs sur l'anxiété
AVANT TRAITEMENT APRES TRAITEMENT
! 38!
Figure 14.
La figure 14 illustre l’impact de la douleur sur la sociabilité.
Elle n’est pas très significative. En effet la répercussion des douleurs sur la
sociabilité n’était réellement présente que chez 9 patients et ceux-ci n’ont pas
ressentis d’amélioration franche de leur état avec le traitement.
La moyenne des différences est de 1,7.
La valeur p est 0,58. Les résultats ne sont donc pas significatifs.
!
0!10!20!30!40!50!60!70!80!90!
1! 2! 3! 4! 5! 6! 7! 8! 9! 10! 11! 12! 13! 14! 15!
Pour
cent
age
de D
alla
s
Numéros des Patients
Evolution de l'impact des douleurs sur la sociabilité
AVANT TRAITEMENT APRES TRAITEMENT
! 39!
- Facteurs favorisant les lombalgies :
Lors de mon anamnèse, j’ai recherché des facteurs aggravants les
douleurs. Nous avons déjà évoqué une liste de ces facteurs précédemment
mais parmi les patients interrogés, certains d’entre eux étaient récurrents :
- Un matelas inadapté augmente les douleurs pour 8 patients sur 15,
- Le stress et la fatigue sont des facteurs aggravants pour 9 patients sur 15,
- Les règles intensifient les douleurs chez 5 femmes sur 11,
- Les jambes lourdes favorisent les épisodes de lombalgies pour 2 patients
sur 15,
- De même, les intolérances alimentaires ne concernent que 2 patients sur
15.
De plus, lors de l’observation des patients des similitudes ont été relevées :
- 7 patients ont une lordose très prononcée
- 4 patients ont une respiration paradoxale
- 5 patients ont une scoliose dorsale
- L’hypertonie et l’asthme n’ont pas l’air d’être significatif puisqu’ils ne
concernent que 2 patients.
!
! 40!
IV. DISCUSSION
1. Analyse
L’objectif principal de cette étude était d’étudier l’influence du traitement
du diaphragme sur l’évolution de la douleur lombaire.
Pour rappel, deux critères ont été choisis pour répondre à cette question :
l’échelle numérique et le questionnaire de Dallas.
L’analyse des résultats obtenus au cours de cette étude indique que la
réponse à cette question a été partiellement apportée.
En effet, les résultats de cette étude restent préliminaires, il conviendrait pour les
renforcer de refaire cette étude sur un plus grand nombre de patients.
Cependant si nous analysons les résultats de l’échelle numérique présentés
dans la figue 10, nous pouvons constater que 53% des patients voient leur douleur
baisser de plus de 50%.
En revanche, 7% des patients ont vu une aggravation de leur douleur. Malgré cette
évolution négative, le fait que la douleur soit différente prouve que l’action sur le
diaphragme a des répercussions sur les lombaires.
Figure 15 : Bilan des résultats de l’Echelle Numérique.
53%!20%!
20%!7%!
Amélioration >50% Amélioration entre 25 et 50%
Amélioration entre 0 et 25% Aggravation des douleurs
! 41!
Concernant les résultats du questionnaire de Dallas, ils sont analysables
grâce à quatre graphiques bilan.
Pour mémoire, la figure 11 représente l’impact des douleurs dans la vie
quotidienne.
La figure Bilan 16 correspondante, met en évidence que pour la plupart
des patients, le traitement a permis de réduire l’incidence des douleurs :
• 53% des patients voient une amélioration d’au moins 50%,
• 27% ont une amélioration entre 25 et 50%,
• L’effet s’accentue pour 13% des patients.
Figure 16: Bilan des résultats du questionnaire de Dallas sur l’impact de la
douleur sur la vie quotidienne.
53%!27%!
7%!13%!
Amélioration >50% Amélioration entre 25 et 50%
Amélioration entre 0 et 25% Aggravation de l'impact
! 42!
La figure Bilan 17, bilan de la figure 12 représentant l’impact dans la vie
professionnelle, montre des résultats plus hétérogènes.
• 40% des patients ont une amélioration de plus de 50%,
• 27% ont une amélioration modérée (entre 25 et 50%),
• 20% une faible amélioration (entre 0 et 25%).
• L’aggravation concerne 13% des patients.
Cette variabilité est principalement due à la diversité des professions des
patients. En effet, dans certains métiers, comme chez les ostéopathes (au nombre
de 7 dans cette étude), le dos est beaucoup plus sollicité que dans les métiers de
bureau.
Figure 17 : Bilan des résultats du questionnaire de Dallas sur l’impact des
douleurs sur la vie professionnelles.
40%!
27%!
20%!
13%!
Amélioration >50% Amélioration entre 25 et 50%
Amélioration entre 0 et 25% Aggravation de l'impact
! 43!
La figure bilan 18, analyse la figure 13 sur l’anxiété. Une amélioration a
été ressentie pour 47% des patients.
L’aspect bio-psycho-social de la lombalgie est plus évoqué dans les deux
derniers items de Dallas. Sans surprise, on peut facilement comprendre qu’un
patient ayant moins de douleur se sent physiquement et psychiquement plus à
l’aise. Toutefois on peut aussi penser que l’anamnèse et le temps consacré au
patient ont un effet apaisant sur son état émotionnel. L’anxiété peut diminuer suite
au discours confiant et bienveillant du praticien.
Il est significatif de noter que 20% des patients n’avaient pas d’anxiété à la
base malgré leur douleur. On peut donc envisager que ce facteur apparaît dans la
« chronicisation » des lombalgies. Lorsque celles ci deviennent très
handicapantes.
Figure 18 : Bilan des résultats du questionnaire de Dallas sur l’impact des
douleurs sur l’anxiété.
47%!
13%!7%!
13%!
20%!
Amélioration >50% Amélioration entre 25 et 50%
Amélioration entre 0 et 25% Aggravation de l'anxiété
Pas d'anxiété à la base
! 44!
La figure Bilan 19, concerne le dernier point à évoquer : les effets de la
douleur sur la sociabilité de la figure 14. La question à se poser ici est : la douleur
est elle une vrai raison de repli sur soi ?
Pour 40% des patients, pour lesquels ce facteur est négligeable, on peut
penser que la douleur n’est pas la première cause d’isolement. Cependant, comme
pour l’anxiété, elle semble apparaître tardivement dans l’évolution de lombalgie et
notre action apparaît assez limité. Seuls 20% des patients ont une amélioration
franche après le traitement.
Figure 19 : Bilan des résultats du questionnaire de Dallas sur l’impact des
douleurs sur la sociabilité.
En conclusion de cette analyse Bilan, nous pouvons dire que le
diaphragme joue bien un rôle dans l’évolution des douleurs. En effet chez chaque
patient, que la douleur et son impact aient augmenté ou diminué, ils ont toujours
varié entre avant et après le traitement. Dans la majorité des cas, une évolution
favorable est permise par la manipulation de ce muscle. C’est chez les patients
dont la douleur est la plus intense que l’on voit les limites de ce protocole, car elle
a une évolution trop faible pour être significative.
20%!
13%!
13%!13%!
40%!
Amélioration >50% Amélioration entre 25 et 50%
Amélioration entre 0 et 25% Aggravation de l'impact
Pas d'impact à la base
! 45!
2. Biais :
Pour garder une objectivité sur cette étude, il convient d’éclaircir quelques
points qui pourraient influencer l’évolution des douleurs et qui ne sont pas dûs
aux techniques.
Tout d’abord, comme dans tout traitement, il existe un effet placebo. En
effet, le fait de s’intéresser au patient, de mettre en valeur sa douleur et même de
le toucher sont des critères qui influencent nos résultats. Le patient se sent soutenu
et écouté, il peut ainsi plus facilement croire au bénéfice du traitement. Cet effet
passe aussi par le discours bienveillant et réconfortant du praticien, j’ai donc tenté
d’expliquer simplement ce que j’allais faire et quels pouvaient être les effets
secondaires sans préciser l’évolution possible.
Les échelles utilisées peuvent aussi être contestées puisque nous
demandons au patient de quantifier lui-même sa douleur. Cela reste assez subjectif
car il contient une composante psychogène. Cette composante peut se manifester
si le patient se sent investi d’une mission envers le praticien qui réalise ce
protocole : il va essayer de répondre au mieux aux attentes du praticien, quitte à
sous-évaluer sa douleur.
De plus dans le traitement des piliers, je touche les premières vertèbres
lombaires. Ce contact direct sur la zone douloureuse laisse imaginer au patient
que je traite sa lombalgie directement. Ainsi il peut plus facilement penser que je
vais avoir un effet sur la douleur.
L’évolution spontanée des douleurs est généralement de quinze jours,
principalement pour les lombalgies aiguës, on peut donc se demander si le
traitement est vraiment la cause du rétablissement. Pour les lombalgies
chroniques, ce constat n’est pas valable car les douleurs ont déjà été présentes plus
longtemps, ce sont donc celles-ci qui deviennent plus intéressantes.
! 46!
Un autre biais est à évoquer : la zone de travail. En effet, en travaillant sur
le diaphragme, nous sommes également en regard du foie et de l’estomac. Les
muscles de la gaine abdominale sont également présents à ce niveau. Il n’y que
notre attention et notre intention qui varient. On peut donc se demander si nous
n’avons pas une action partielle sur ces organes. Le traitement du foie ou de
l’estomac peut tout à fait avoir une influence sur les lombaires puisqu’ils sont en
regard de celles-ci. De même, les muscles abdominaux entrent dans la
composition du caisson thoraco-abdominal évoqué plus haut, un travail en
projection peut donc influencer tout ce complexe.
Un question s’était posée lors du recrutement des patients : devait-on
exclure les patients présentant de l’asthme ? Le risque d’atteinte du diaphragme
étant plus important, un doute sur l’efficacité des techniques subsistait. Nous
avons finalement gardé les deux patients asthmatiques dans l’étude : il s’agit des
patients n°2 et n°12. Leurs résultats illustrent le fait qu’un traitement du
diaphragme peut tout à fait être mis en place et avoir une influence sur les
lombaires malgré cette pathologie.
Les conditions de prises en charge des patients tentent d’être les plus
homogènes possibles cependant certains paramètres propres à chacun peuvent
encore faire varier les résultats : l’état de fatigue, le stress, ou encore l’état du
patient, en crise aiguë ou non.
Les facteurs d’aggravations récurrents chez les patients traités sont
également un biais important. En effet, dans quelle mesure, les techniques sont
efficaces si ces facteurs sont toujours présents ? Il convient de bien conseiller les
patients sur leurs habitudes pour qu’ils prennent les bons réflexes dans leur vie
quotidienne pour diminuer les douleurs.
!
! 47!
3. Autocritique :
Des améliorations pour la fiabilité et la validité des résultats peuvent être
apportées à cette étude.
Tout d’abord dans la réalisation du protocole et le choix des techniques.
Les manipulations ostéopathiques restent praticien-dépendantes, leur efficacité
varie en fonction de la technicité du praticien. Pour une mise en place plus
objective des techniques il aurait fallu faire le protocole à deux praticiens.
De plus les techniques utilisées sont essentiellement basées sur du fascia,
les six paramètres de mise en place de ces techniques sont à la fois objectifs
(densité, tension, vitesse) mais aussi subjectifs (présence, attention, intention). Il
est donc très difficile de prouver notre action.
Puis dans les outils d’évaluation, les deux échelles se basant sur la douleur,
un instrument plus objectif aurait été intéressant. Nous aurions par exemple pu
utiliser un test de Schöber ou mesurer la distance doigt-sol pour évaluer
l’efficacité du traitement. Cependant ces deux mesures permettent d’avantage de
voir l’influence biomécanique du traitement que l’évolution de la douleur.
Or cet aspect a déjà été étudié par certains auteurs évoqués plus haut ainsi que par
Alain Hamaoui 51 . Il explique dans ses écrits que « la respiration perturbe
d’avantage l’équilibre postural chez le lombalgique […], elle est en partie
responsable de l’augmentation des oscillations posturale dans les lombalgies ».
L’effet postural du couple lombalgie/respiration ayant déjà été démontré, j’ai
préféré me concentrer sur la douleur.
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!51 S. Bouisset, M.C. Do, A. Hamaoui, L. Poupard, « La respiration perturbe-t-elle
l’équilibre postural chez les sujets lombalgiques chroniques ? », dans Bipédie,
contrôle postural et représentation corticale, Collection Posture et Equilibre,
Marseille, Solal, 2005, p. 179-186.
! 48!
Le choix de ne faire qu’une seule séance permet de constater directement
si les manipulations du diaphragme ont de l’influence sur les lombaires mais si
nous avions fait plus de séances, le travail sur le diaphragme aurait sans doute été
plus approfondi et les résultats auraient peut être changé.
De même, pour une meilleure prise en charge de la lombalgie, un
protocole plus complet en intégrant d’autres techniques plus globales aurait été
intéressant. Mais nous aurions perdu notre objectif d’évaluation du diaphragme
seul.
Pour travailler de façon encore plus précise sur le diaphragme, nous
aurions pu avoir une action sur l’innervation du diaphragme à la sortie des racines
nerveuses au niveau des cervicales.
Cela était compliqué à mettre en place car des certificats de non contre-indications
aux manipulations cervicales aurait été indispensable.
Le délai d’évaluation peut sembler trop aléatoire pour une étude qui se
base sur le ressenti de chaque patient. En effet, chacun ne va pas réagir au même
moment et dans les mêmes conditions au traitement. Il paraît néanmoins difficile
d’objectiver les résultats si nous n’avons pas un délai fixe.
Le travail en double aveugle aurait également pu être bénéfique à l’étude.
En effet, si un praticien différent de celui qui réalise ce protocole avait pu faire les
techniques, le résultat aurait peut être été différent car les enjeux ne sont pas les
même. De même, l’absence de population témoins peut être critiquée. Les
résultats sont plus scientifiques si on peut comparer les manipulations avec une
population qui ne reçoit pas de soins.
Comme évoqué ci-dessus, un plus grand nombre de patients aurait été
bénéfique pour prouver la validité des résultats et augmenter leur significativité.
! 49!
CONCLUSION :
J’ai débuté cette étude avec un but principal : le diaphragme à lui seul peut
il avoir un rôle bénéfique sur les lombaires ?
Bien qu’il reste difficile de démontrer scientifiquement un effet positif du
traitement ostéopathique, au vu des résultats, non seulement l’influence du
diaphragme est bien présente, mais en plus elle semble être bénéfique à
l’évolution des douleurs.
Ce mémoire n’avait pas pour objectif de donner un protocole applicable à
chaque patient atteint de lombalgies, néanmoins il permet d’affirmer qu’un
traitement de diaphragme est primordial dans la prise en charge de ces douleurs.
Pour rester dans la lignée de ce mémoire, une étude opposant un groupe
témoin faisant l’objet d’un traitement des lombaires sans manipulation du
diaphragme et un groupe incluant ce traitement serai intéressante. On pourrait
ainsi étudier par quels paramètres le diaphragme influence les lombaires : le temps
de rétablissement ou la zone rachidienne la plus sensible par exemple.
En tant qu’ostéopathe, la réalisation stricte du protocole était assez
frustrante : l’envie d’investiguer l’ensemble du corps était présente pour chaque
patient.
Ceci confirme que ma priorité reste le traitement et le soulagement des patients.
!
! 50!
BIBLIOGRAPHIE :
Livres :
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Ostéopathie » Elsevier Masson, 2004
!- J. Brateley, T. Clinfton-Smith, Breathing Matters : a New Zeland guide,
Auckland, Random House New Zeland, 2006, p. 52
!- Hélène Caure, Pascal Pilate, Le grand livre de l'ostéopathie: Le guide
indispensable pour tous, Eyrolles, 2013, p.36 à 39
- André Chantepie, Jean-François Pérot, Traitement ostéopathique des
lombosciatalgies, Cahier n°6, Paris, Maloine, « Collection Cahiers
d’ostéopathie », 2011, p. 45 à 49
!- Collège Français des Enseignants en Rhumatologie, Item 215 : Rachialgies,
Université Médicale Virtuelle Francophone, 2010-2011.
- Colloque de l’Institut Servier, Ensemble face à la douleur: prévention,
traitement et prise en charge, Paris, Elsevier, 2005, p. 30
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Canada, De Boeck, 2007, p.377
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respiratory muscles mechanics, « Respiratory physiology neurobiologie » p.245 à
262.
- Frédéric Enjaume , Pascal Godfroy-Letellier, Epidémiologie et prise en charge
des lombalgies aux urgences: Apprendre à mieux faire , Editions Universitaires
Européennes, 2010.
! 51!
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clinique », Paris, CETOHM, 2010, p.54.
- Philippe Goupille, Jean-Pierre Valat, Valérie Vedere, Lombalgies et sciatiques,
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édition », Londres, Lippincott Williams & Wilkins, 2003, p.719-720.
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- Runhild Lucius, Johann Schwegler, Le corps humain : anatomie et physiologie,
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- Pierre Mercier, Ostéopathie de la cage thoracique, Italie, Elsevier Masson,
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- François Ricard, Traitement ostéopathique des lombalgies et lombosciatiques
par hernie discale, Paris, Elsevier Masson, « Ostéopathie », 2008, p.101 à 103
- François Ricard, Médecine ostéopathique et traitement des algies du rachis
dorsal, Paris, Elsevier Masson, « Ostéopathie », 2011, p. 28 et p.68 à 70.
! 52!
- Olivier Troisier, Les lombalgies, du symptôme au diagnostic, Médecine-Science,
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Articles :
!- N. Bautin, T. Perez, « Pathologies des muscles respiratoires », Elsevier Masson
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- Philippe Chaffanjon, « Le diaphragme thoraco-abdominal », Anatomie du
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2012-2013.
- P. Cherin et C. de Jaecer, « La lombalgie chronique : actualité, prise en charge
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repetitive postural task », Journal of Applied Physiology, 2000.
! 53!
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postural and respiratory activation of the human diaphragm. », Journal of Applied
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- Anette Leclerc, Michel Rossignol, Sylvie Rozenberg, Epidémiologie des
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- M.J Mantle, J Holmes, H.L.F Curry. « Backache in pregnancy ». Rheumatol
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- D. Novák, P. Vostatek, , T. Rychnovský, S. Rychnovská, « Diaphragm postural
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Volume 13, N° 40, 2005.
!- T. Similowski, « Exploration de la fonction du diaphragme », Encyclopédie
médico-chirurgicale, Editions scientifiques et médicales Elsevier SAS, 2001.
- C. Stone, « Science in the art of osteopathy », 1999, Londres.
!!Mémoires :
- Renan Bain, « Approche biopsychosociale de la lombalgie, quel intérêt pour les
ostéopathes ? », mémoire ostéopathique pour l’obtention du DO soutenu en 2006.
- Florian Hémonic, « Lombalgie commune du sédentaire : de l’aigu au chronique.
Quelle est la place de l’ostéopathie ? », mémoire ostéopathique pour l’obtention
du DO soutenu en 2012.
!
! 54!
- Sharon Wendy Hosking, « The effect of osteopathic manipulative techniques on
diaphragm movement and respiratory function in asymptomatic subjects »,
mémoire ostéopathique pour l’obtention du master, soutenu en 2009.
Sites internet :
-http://www.has-
sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/lombalgie_dec2000_recos.pdf,
consulté le 12/02/2015.
-http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/lombaldec2000.pdf
consulté le 12/02/2015
-Echelle de Dallas, consulté le 17/10/2014
http://www.cofemer.fr/UserFiles/File/ECH.2.2.3.%20Dallas.pdf,
- Echelle d’Incapacité Fonctionnelle pour l’évaluation des lombalgies,
http://amem.free.fr/textes/eifel.htm, consulté le 27/03/2015.
- Echelle de dorso-lombalgie de Quebec, consulté 20/10/2014.
http://www.cofemer.fr/UserFiles/File/ECH.2.2.1.LombQuebec.pdf,
- Echelle Numérique, consulté le 17/10//2014
http://www.chu-toulouse.fr/IMG/pdf/clud_echelles_autoevaluations_douleur.pdf
-http://pneumocourlancy.fr/popup/physiologie-respiratoire.pdf, La physiologie du
diaphragme. Consulté le 21/11/2014.
- http://dictionnaire.academie-medecine.fr/?q=respiration%20paradoxale, consulté
le 24/04/2015.
! 55!
Cours :
- F. Bel, Techniques fasciales : le tronc, cours de PCEO3, année 2012-2013
- F. Bedin, Viscéral : le diaphragme, cours de PCEO4, année 2013-2014
!
! 56!
TABLE DES ILLUSTRATIONS :
Figure 1 : Insertions lombaires du diaphragme en vue antérieure d’après Pierre
Kamina dans Tome 3 thorax et abdomen, « Anatomie clinique 3ème édition ».
Figure 2 : Coupe du diaphragme en vue inferieure, d’après Frank H. Netter,
Thorax, « Atlas de l’Anatomie humaine »,
Figure 3 : Physiologie de la respiration : l’inspiration.
D’après http://pneumocourlancy.fr/popup/physiologie-respiratoire.pdf
Figure 4 : Physiologie de la respiration : L’expiration.
D’après http://pneumocourlancy.fr/popup/physiologie-respiratoire.pdf
Figure 5 : Enquête populationnelle sur l’épidémiologie des lombalgies en France
d’après
P. Cherin et C. de Jaecer dans « La lombalgie chronique : actualité, prise en
charge thérapeutique ».
Figure 6: Etapes favorisant l’évolution vers la lombalgie chronique d’après P.
Cherin et C. de Jaecer dans « La lombalgie chronique : actualité, prise en charge
thérapeutique ».
Figure 7 : Salle de consultation pour la réalisation du protocole.
Figure 8: Test et technique de relâchement bilatéral du diaphragme.
Figure 9 : Technique sur les piliers du diaphragme.
Figure 10 : Evolution de l’Echelle Numérique.
Figure 11 : Evolution des douleurs dans les activités quotidiennes.
! 57!
Figure 12 : Evolution des douleurs au cours des activités professionnelles.
Figure 13 : Evolution de l’impact des douleurs sur l’anxiété.
Figure 14 : Evolution de l’impact des douleurs sur la sociabilité.
Figure 15 : Bilan des résultats de l’Echelle Numérique.
Figure 16 : Bilan des résultats du questionnaire de Dallas sur l’impact de la
douleur sur la vie quotidienne.
Figure 17 : Bilan des résultats du questionnaire de Dallas sur l’impact des
douleurs sur la vie professionnelles.
Figure 18 : Bilan des résultats du questionnaire de Dallas sur l’impact des
douleurs sur l’anxiété.
Figure 19 : Bilan des résultats du questionnaire de Dallas sur l’impact des
douleurs sur la sociabilité.
!
! 58!
ANNEXES :
Annexe 1 : Formulaire de consentement
!
! 59!
INFORMATIONS RELATIVES AU DEROULEMENT DU
PROTOCOLE EXPERIMENTAL DANS LE CADRE
D’UN MEMOIRE OSTEOPATHIQUE
Cher patient,
Vous faites partie d’une étude dont le sujet porte sur « L’Evaluation d’un
traitement du diaphragme dans l’évolution des lombalgies ».
L’objectif de cette étude est d’analyser les effets de certaines manipulations sur
vos lombalgies.
Elle consiste, lors d’une séance d’ostéopathie :
- à remplir un questionnaire permettant d’évaluer l’impact de vos
lombalgies sur votre vie quotidienne,
- à répondre à une série de questions dans le but de mieux comprendre votre
douleur,
- à vous laisser traiter par le praticien qui réalise ce mémoire.
Aucune de ces manipulations n’est invasive ou douloureuse.
Vous aurez, quinze jours après le premier rendez-vous, un questionnaire à
retourner à votre praticien pour voir l’impact du traitement.
!Il est entendu que :
- L’ostéopathe répondra à toutes vos questions concernant le protocole,
- Vous avez été informé des critères d’éligibilités à cette étude et que vous y
répondez,
- Vous participez librement à cette étude
- Votre droit de retrait peut s’exercer à tout moment mais vous vous
engagez à prévenir votre praticien dans ce cas,
- Vous pourrez être informé, à son terme, des résultats globaux de cette
recherche.
! 60!
Je soussigné(e),………………………………………………………………...
atteste avoir pris connaissance des modalités relatives au protocole expérimental
et m’engage à y participer.
Fait à :
Signature :
Le :
!
! 61!
Annexe 2 : Questionnaire de Dallas
! 62!
! 63!
! 64!
! 65!
! 66!
! 67!
Annexe 3 : Tableau récapitulatif d’informations sur les patients
! 68!
Numéro Sexe
Age Type Lombalgie Localisation
1er épisode Facteur Déclenchant (FD)
Fréquence (Fq) Episodes
Facteurs favorisants (Lit, stress, règles, troubles transit)
Anomalies anatomiques et observations
Tabac Sport Facteurs Calmants
1. Femme 29 ans
Chronique Centrée L3
Il y a 20 ans, FD marche, saut
Inconnue Quotidien
Dormir en DV Talons hauts Stress
Scoliose dorsale Respiration thoracique Hypertonie abdominale
Non Gym suédoise 2 fois/sem
Repos
2. Femme 24 ans
Chronique Centré rachis lombaire entier
Il y a 8ans (adolescence), FD piétinement
Fq : inconnue E : Après la marche,
Mauvais lit Asthme d’effort Hyperlordose Hypertonie abdominale
Non Course Danse pdt 20 ans
Thrust
3. Femme 24 ans
Chronique Latéralisée D
Depuis 1an1/2 FD profession
Fq : 1x/mois pendant 3 jours
Mauvais lit
Respiration paradoxale Hyperlordose
Non Gym suédoise
Repos
4. Femme 20 ans
Chronique Centré rachis lombaire entier
Depuis 4 ans FD inconnue
Marche et assis prolongé
Stress
Scoliose dorsale Minceur
Occasionnel
Natation Repos
5. Homme 35 ans
Chronique Non centrée, alternance G/D, irradiation et raideur
Depuis 20 ans, après arrêt natation. Augmente à 24ans par prise de poids
Quotidien +1aigü/sem Marche, stress
Stress, jambes lourdes
Hernie discale 2013 Arthrose détectée Hyperlordose
non Pilat, Marche, vélo
Repos, chaleur, massage
6. Femme 23 ans
Chronique Dorsolombaire
Depuis 10 ans (ado), Arrêt de la GRS FD extension, marche, debout, règles
4x/mois Pdt 4jours
Mauvais lit Stress Règles
Hyperlordose Scoliose légère
Non Non Massage, chaud, thrust
! 69!
7. Homme 26 ans
Chronique En barre sur L3
Depuis 13 ans (ado), arrêt athlétisme FD : Lumbago puis port charges
Quotidien avec 2 aigüs/mois pdt 3 jours
Mauvais lit Lait augmente
Non Non Course Repos, massage
8. Femme 26 ans
Chronique En barre L5-S1
Depuis 10 ans (ado), arrêt course et prise poids FD : Debout prolongée, hyper extension
1x/mois min, pdt 2-3 jours
Mauvais lit Règles Jambes Lourdes
Non Oui Course Fitness
DL, ostéo
9. Femme 23 ans
Chronique Centré avec D>G
Il y a 10 ans (ado), FD : debout ou assis prolongé
2x/mois Pdt 3 jours
Stress, fatigue Règles
ATCD : Calculs rénaux Colopathie fonctionnelle Endométriose Respiration paradoxale, Hyperlordose
Non Danse classique
Extension massage, chaud
10. Homme 29 ans
Aigüe Centrée, basse
Depuis 1 semaine, Non régulier FD debout et marche
Plusieurs épidodes/an
Stress Fatigue
ATCD : Infarctus et cancer estomac
Oui Course Repos Etirement
11. Femme 23 ans
Chronique Centré rachis lombaire entier, en barre
Depuis 10 ans (ado), après arrêt gym FD marche, piétinement, port charges
Quotidien + aigü 2-3x/sem en fin de journée
Règles Intolérances alimentaires Stress
Scoliose dorsale gibbosité G Respiration thoracique
Non Course Chaleur, Flexion
12. Femme 22 ans
Chronique, Basse centrée
Depuis 10 ans (ado) par poussée de croissance et scoliose FD Extension, port charges
Tous les jours depuis 2 mois Avant 1x/sem
Mauvais matelas, Activité physique
Dos plat Scoliose dorsale Asthme d’effort Diabète
Non Course Etirement et repos
! 70!
13. Femme 23 ans
Aigüe Basse, centrée G>D,
Depuis 15 jours, Pas FD FA assis, DV
1er épisode Fatigue Stress
Hyperlordose Non Course Gym suédoise
Ostéo
14. Femme 30 ans
Chronique En barre
Depuis 2 ans FD : profession
Gêne sans phase aiguë
Règles Mauvais matelas
Non Non Gym Repos
15. Homme 29 ans
Chronique Centré tous rachis
Depuis 1an après lumbago FD arrêt sport, debout, piétinement, assis prolongé
1 fois/ sem Mauvais matelas Fatigue
Hyperlordose Non Muscula-tion
Repos
RESUME :
Ce mémoire est une étude expérimentale qui s’intitule : « Influence d’un traitement du
diaphragme dans l’évolution des lombalgies ». L’essai clinique a été réalisé sur une
population de 15 patients souffrant de lombalgies aigües ou chroniques. Il consiste à
manipuler le diaphragme et à évaluer l’évolution des douleurs qui en découle. On utilise
l’Echelle Numérique et le questionnaire de Dallas comme moyens d’objectiver l’étude.
Dans un premier temps, les notions d’anatomie et de physiologie sont évoquées pour
mieux comprendre l’intérêt de ce protocole. Puis après une présentation de l’expérience et de
la population d’étude, les résultats sont analysés. Ils démontrent que les manipulations du
diaphragme sont efficaces dans l’amélioration des symptômes de la lombalgie.
Mots clés : Ostéopathie, Diaphragme, Lombalgie, Respiration, Evaluation de la douleur,
Echelle Numérique, Questionnaire de Dallas.
SUMMARY :
This dissertation is an experimental study called "The influence of
diaphragm treatment in the evolution of lower back pain." The clinical trial was conducted on
a population of 15 patients with acute or chronic lower back pain. It involves manipulation of
the diaphragm and assessment of the resulting impact on pain. The Digital Scale and the
Dallas questionnaire are used to ensure the study is objective.
First, the concepts of anatomy and physiology are mentioned to provide a better
understanding of the value of this treatment. Then, after presentation of the experience and the
sample population, the results are analysed. They prove that manipulation of the diaphragm is
effective in improving the symptoms of lower back pain.
Key words : Osteopathy, Diaphragm, Low back pain, Impact on pain, Digital Scale, Dallas
questionnaire.