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Didactique de l’écrit et l’enseignement de la grammaire Lorsqu’on parle de l’enseignement de la grammaire et didactique de l’écrit, nous faisons référence aux outils opératoires, au profil de l’écrit. Quand on parle de grammaire, on parle de norme, de caractéristiques propres à une langue ; il s’agit d’un nombre de règles qui régissent une langue. Didactiser un texte à travers la grammaire c’est montrer l’existence d’un lien étroit entre l’écrit et la grammaire. Quant au mot enseignement, il signifie par définition l’action, l’art d’enseigner c'est-à-dire de transmettre des connaissances à un élève. Définition de Robert : l’enseignement vient du mot « enseigner » qui veut dire transmettre à un élève de façon qu’il comprenne et assimile certaines connaissances. Définition de la grammaire (sens général) c’est un ensemble de règles à suivre pour parler et écrire une langue correctement. D’un point de vue linguistique : par définition, la grammaire serait un ensemble de structures et de règles qui permettent de produire tous les énoncés appartenant à une langue et seulement eux. Remarque : Il faut préciser que la notion de grammaire enseignée dans le cadre de cette matière (didactique de l’écrit) ne doit pas être comprise au sens traditionnel. Il s’agit d’une grammaire opératoire, elle est définie selon Joëlle Gardes Tamine comme étant : une série d’opérations métalinguistiques qui permettent de passer de l’unité de base de la grammaire aux unités textuelles effectivement constatées dans le texte ; il s’agit bien de la grammaire de texte. L’emploie de cette grammaire s’inscrit dans la conception constructivisme parce qu’elle définit et explicite un nombre minimal d’opérations énonciatives fondamentales qui permettent de passer des notions et des schémas de la langue aux unités observées dans le texte. C’est une grammaire pratique, elle propose des outils pour analyser des textes et dégager leurs spécificités (leurs caractéristiques). Définition de la didactique : selon le dictionnaire, Le Petit Robert ; didactique du grec « didactikos » qui veut dire propre à instruire, la didactique est une science qui s’intéresse aux domaines de l’enseignement. Qu’est-ce que la contraction ? Il s’agit de supprimer tous les détails secondaire tels que, des exemples, des définitions, des descriptions, etc. Qu’est-ce qu’un résumé ? C’est réduire un texte à un % (un quart) de sa longueur mais en gardant la même idée de l’auteur ainsi que les idées essentielles.

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Didactique de l’écrit et l’enseignement de la grammaire

Lorsqu’on parle de l’enseignement de la grammaire et didactique de l’écrit, nous faisons référence

aux outils opératoires, au profil de l’écrit. Quand on parle de grammaire, on parle de norme, de

caractéristiques propres à une langue ; il s’agit d’un nombre de règles qui régissent une langue.

Didactiser un texte à travers la grammaire c’est montrer l’existence d’un lien étroit entre l’écrit et la

grammaire.

Quant au mot enseignement, il signifie par définition l’action, l’art d’enseigner c'est-à-dire de

transmettre des connaissances à un élève.

Définition de Robert : l’enseignement vient du mot « enseigner » qui veut dire transmettre à un élève

de façon qu’il comprenne et assimile certaines connaissances.

Définition de la grammaire (sens général) c’est un ensemble de règles à suivre pour parler et écrire

une langue correctement.

D’un point de vue linguistique : par définition, la grammaire serait un ensemble de structures et de

règles qui permettent de produire tous les énoncés appartenant à une langue et seulement eux.

Remarque :

Il faut préciser que la notion de grammaire enseignée dans le cadre de cette matière (didactique de

l’écrit) ne doit pas être comprise au sens traditionnel. Il s’agit d’une grammaire opératoire, elle est

définie selon Joëlle Gardes Tamine comme étant : une série d’opérations métalinguistiques qui

permettent de passer de l’unité de base de la grammaire aux unités textuelles effectivement

constatées dans le texte ; il s’agit bien de la grammaire de texte. L’emploie de cette grammaire

s’inscrit dans la conception constructivisme parce qu’elle définit et explicite un nombre minimal

d’opérations énonciatives fondamentales qui permettent de passer des notions et des schémas de la

langue aux unités observées dans le texte. C’est une grammaire pratique, elle propose des outils pour

analyser des textes et dégager leurs spécificités (leurs caractéristiques).

Définition de la didactique : selon le dictionnaire, Le Petit Robert ; didactique du grec « didactikos »

qui veut dire propre à instruire, la didactique est une science qui s’intéresse aux domaines de

l’enseignement.

Qu’est-ce que la contraction ?

Il s’agit de supprimer tous les détails secondaire tels que, des exemples, des définitions, des

descriptions, etc.

Qu’est-ce qu’un résumé ?

C’est réduire un texte à un % (un quart) de sa longueur mais en gardant la même idée de l’auteur

ainsi que les idées essentielles.

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La différence entre le résumé et la contraction

Tableau comparatif

Texte Contraction Résumé

-Respecter l’ordre du texte -Réduire dans sa longueur -Rester objectif -Il s’agit d’un débrouillement ; c'est-à-dire garder notre objectif sur ce qu’on doit transmettre.

-Suivre l’ordre du texte d’origine -Conserver le même système d’énonciation -Reformuler le texte -Respecter le nombre de mots imparti -Réduire le texte à ¼ de sa longueur -Respect du plan de sa structure, du mode d’énonciation -Utiliser les substituants (la caractérisation)

CONTRACTION Il s’agit d’un procédé de réduction des textes aux unités idéologiques les plus importantes. Par conséquent, le texte contracté sera dépourvu des éléments répétitifs (redondants ou superflus); par contre, l’ordre des idées doit être absolument respectée. Voici les différentes démarches qu’il faut entamer afin de procéder à la contraction d’un texte (attention: lorsque le texte présenté n’a pas de titre et ne comporte qu’un seul paragraphe, il faudra suivre les items 3 et 4). Pour la synthèse ou le résumé, il faut préalablement suivre ces mêmes démarches/étapes: – Au fur et à mesure que l’on lit le texte, se munir d’un crayon pour: 1. Diviser le texte en parties ou moments; 2. Donner un titre à chacune/chacun; 3. Souligner les mots-clef que l’on entend mettre en évidence; 4. Indiquer les connecteurs ou articulateurs du discours les plus importants; 5. Organiser les idées, en saisissant l’introduction, le développement et la conclusion; 6.Écrire les informations fournies par le texte. EXEMPLE: 1. Voici un texte “travaillé” d’après les démarches données ( de 1 à 4): «Pendant mon adolescence, j’ai subi toute sorte de malheurs – physiques, sentimentaux, psychologiques – au point de me sentir la jeune femme la plus misérable sur terre. Bien sûr, je n’étais pas la seule, car toutes mes amies étaient passées par les mêmes angoisses, les mêmes peines, comme je l’ai su quelque temps plus tard. [1] / C’est alors que je me suis détournée de moi-même, de mon égocentrisme, pour diriger mon regard sur les autres. Je commençais à penser non plus au nom d’un Moi unique et supérieur, mais au nom d’un Nous, d’une collectivité. [2] / Presque sans me rendre compte, je m’étais engagée dans les manifestations des étudiants en pleine université de Nanterre. Nous, les étudiants, on était tous ivres..., une ivresse imbue de révolte, une ivresse-manifestation-de-vie. Dany était notre idole, notre magicien, notre guide. [3] / Plus tard, on a fini par découvrir que ce qu’on était, entre-temps, en train de faire avait pris des racines sur le terrain

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français... jusqu’alors jugé infertile aux changements. On avait transmué l’image de la France traditionnelle. Cela allait de soi!...[4]» [1] Malheurs de jeunesse; [2] Changement d’attitude; [3] Engagement dans les révoltes de mai 68; [4] Conséquences de mai 68.

2. Texte contracté, selon les items 5 et 6: «Pendant mon adolescence, j’ai subi [des] malheurs divers, (...) [mais] je n’étais pas la seule. (...) [Cependant], plus tard (...), je me suis détournée de moi-même (...), pour diriger mon regard sur les autres (...). Je m’étais engagée [alors] dans les manifestations des étudiants (...) [à] Nanterre. [Tous] les étudiants [étaient] ivres (...) de révolte (...) [et de] vie (...) [et] Dany était notre idole [et] notre guide. Plus tard, on [a découvert] que [notre révolution] avait pris des racines sur le terrain français, [pour le changer].» 3. Et voici maintenant le texte final, contracté: «Pendant mon adolescence [ ou «Adolescente, ...»], j’ai subi des malheurs divers, mais je n’étais pas

la seule. Cependant, plus tard, je me suis détournée de moi-même, pour diriger mon regard sur les

autres. Je m’étais engagée alors dans les manifestations des étudiants à Nanterre. Tous les étudiants

étaient ivres de révolte et de vie, et Dany était notre idole et notre guide. Plus tard, on a découvert

que notre révolution avait pris des racines sur le terrain français, pour le changer.»

RÉSUMÉ Sous plusieurs aspects, le résumé et le contraction se confondent. Néanmoins, pour ce qui est du résumé, il n’est pas obligatoire de suivre tout à fait l’ordre des idées du texte, comme pour la contraction, même s’il convient de la respecter “grosso modo”. Le langage utilisé est, ordinairement, plus accessible et il tend à l’objectivité. Le résumé, de même que la contraction, exige la rédaction d’un nouveau texte. Celui-ci (le texte résumé) doit correspondre à un quart (1/4) du texte-base.

SYNTHÈSE Contrairement aux procédés précédents, la synthèse est écrite à la troisième personne, puisque dirigée au lecteur. Elle est en quelque sorte un résumé critique. En fait, elle rend part des idées de l’auteur, de son intention, bien que le texte soit condensé. Elle est donc moins impersonnelle que le résumé. En outre, la synthèse a beau trancher les différents moments logiques du texte-base, elle ne les respecte pas bien souvent. La synthèse doit se limiter à un tiers (1/3) du texte-base. Entre le résumé et la synthèse, lequel choisir ? Le choix repose sur la typologie du texte-base: – il est plus facile de résumer un texte dont le raisonnement est progressif et suffisamment structuré. – il convient de synthétiser un texte répétitif et surchargé d’exemples. EXEMPLES (d’après le même texte-base):

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RÉSUMÉ – «Adolescente, je ne pensais qu’à mon malheur. Mais, quelque temps plus tard, à Nanterre, je me suis engagée dans les manifestations étudiantines, guidée par l’idole des étudiants révoltés – Dany –, lesquelles aboutiraient à des changements profonds en France.» SYNTHÈSE – «L’auteur oppose l’égocentrisme qu’elle ressentait pendant son adolescence à son engagement postérieur dans les révoltes universitaires à Nanterre, pendant les événements de mai 68. Elle insiste sur le rôle de guide et d’idole joué par Dany et fait part de l’enthousiasme éprouvé par les étudiants, qui se sentaient finalement «vivants». Mais, elle avoue qu’ils ignoraient à l’époque que, grâce à leurs luttes, la France ne serait plus la même.»

Grammaire traditionnelle et grammaire nouvelle.

Grammaire traditionnelle :

1- De type prescriptif (normatif), elle est essentiellement morphologique, c'est-à-dire qu’elle

s’intéresse aux accords de genre et de nombre, aux terminaisons verbales, etc. pref, à

l’orthographe grammaticale et d’usage.

2- Elle conçoit la langue comme un code fait de contraintes figées.

3- Elle s’attache aux difficultés de la langue en termes d’exception.

4- Elle mise sur la mémorisation des règles et sur des exercices mécaniques qui sont censés

déclencher, au moment venu, l’application de la règle par les élèves. Mais, connaitre la règle

n’implique pas (n’entraine pas) automatiquement son application, son transfert.

Grammaire nouvelle :

1- De type descriptif et explicatif, permet une prise de conscience des mécanismes langagiers

déjà maitriser par l’élève.

2- Elle conçoit la langue comme étant un système hautement organisé en sous-systèmes qui

relèvent de la grammaire de la phrase (syntaxe et orthographe grammaticale) et de la

grammaire de texte (cohérence, lexique, etc.) dont on peut observer, décrire et comprendre

les grandes régularités.

3- D’un point de vue syntaxique : elle s’intéresse à la construction de la phrase et aux relations

que les groupes qui la forment entretiennent entre eux.

4- C’est par la manipulation, la transformation des phrases et par l’observation même du

fonctionnement de la langue que les groupes et leur fonction seront découverts et analysés.

Ceci permet d’augmenter les capacités d’analyse et d’autocorrection des élèves

La grammaire traditionnelle déroute, inquiète, décourage les élèves tandis que la grammaire nouvelle

cherche à construire des compétences, une pratique consciente de la langue par l’observation, la

description et la compréhension de son fonctionnement. Tout en mettant l’accent sur les

apprentissages langagiers et de l’appropriation de savoir-faire, en contextes variés, elle valorise

également les savoirs sur la langue et les textes.

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La nouvelle terminologie

a- Les classes de mots

N° Terminologie nouvelle N° Terminologie traditionnelle

01 -L’adjectif qualifiant : Une force animale. -L’adjectif classifiant : Le règne animal.

01 -adjectif qualificatif

02 -L’adverbe 02 -L’adverbe

03 -La conjonction : les coordonnants -La conjonction : les subordonnants

03 -La conjonction de coordination -La conjonction de subordination

04 -Le déterminant défini -Le déterminant indéfini -Le déterminant partitif -Le déterminant possessif -Le déterminant démonstratif -Le déterminant relatif -Le déterminant interrogatif -Le déterminant exclamatif -L’adjectif numéral et négatif

04 -L’ article défini -L’article indéfini et l’adjectif indéfini -L’article partitif -L’ adjectif possessif -L’ adjectif démonstratif -L’ adjectif relatif -L’ adjectif interrogatif -L’ adjectif exclamatif -L’adjectif numéral

05 -Le nom : propre et commun 05 -Le nom : propre et commun

06 -La préposition 06 -La préposition

07 -Le pronom 07 -Le pronom

08 -Le verbe 08 -Le verbe

b- Les fonctions grammaticales

N° Terminologie nouvelle N° Terminologie traditionnelle

01 -Le sujet 01 -Le sujet

02 -Le prédicat 02 -Le prédicat

03 -Le complément direct : CD 03 -Le complément d’objet direct : CD

04 -Le complément indirect : CI 04 -Le complément d’objet indirect : CI

05 -Le complément de phrase 05 -Le complément circonstanciel (en gros)

06 -Le complément du nom 06 -épithète - -apposition -complément déterminatif

07 -Le complément du pronom 07 -Le déterminant du pronom

08 -Le complément de l’adjectif 08 -Le complément de l’adjectif

09 -Le complément de l’adverbe 09 -Le complément de l’adverbe

10 -Le complément du présentatif 10 -Le complément du présentatif

11 -Le modificateur 11 -L’adverbe complément de l’adjectif, du verbe ou de l’adverbe ; le complément circonstanciel de manière

12 -Les coordonnants 12 -………………………………………………

12 -Les subordonnants 13 -……………………………………………….

s

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La phrase de base La phrase de base est une phrase déclarative, positive, active et neutre dans laquelle les groupes sont classés dans l’ordre suivant :

Groupes obligatoires Groupe facultatif <_______________________><____________________> GNs GV GF(CP) Cet enfant invente des histoires depuis sa tendre enfance.

Cet homme se plaint depuis son jeune âge.

A- Les groupes obligatoires

1. Groupe nominal sujet (GNs) : Il est généralement placé à gauche du Groupe Verbal. c’est généralement un groupe nominal, un pronom, un verbe infinitif.

[Ces histoires] [sont toujours amusantes]

GNs GV

[Durant la jeunesse], [voyager] [permet de se cultiver].

GF (C.P) GNs GV

2. Groupe Verbal (GV) : c’est généralement un verbe seul, un verbe + GN, un verbe +Gp, auxiliaire + un verbe infinitif, un verbe + G.adj, un verbe + proposition subordonnée ou un verbe + G.adv. Paul mange des pommes depuis sa tendre enfance. GNs GV GF(CP)

B. Groupe facultatif Groupe Complément de Phrase GF(CP) - Il est déplaçable et effaçable. - Il est non pronominalisable (ne peut pas être remplacé par un pronom). C'est généralement un Groupe Nominal, un Groupe Prépositionnel, un Groupe Adverbial.

Ma mère est radieuse ce matin. GNs GV GF(CP) Ce matin, ma mère est radieuse. (Il est déplaçable.) GF(CP) GNs GV

Ma mère est radieuse. (Il est effaçable.) GNs GV [Mon père][est triste][aujourd’hui] (Il est mobile/déplaçable) GNs GV GF(C.P) [Aujourd’hui], [mon père] [est triste] GF(C.P) GNS GV

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[Mon père] [est triste] (Il est effaçable) GNs GV

1-Les manipulations linguistiques : La langue se déroule à la fois selon l’axe syntagmatique : c'est-à-dire l’axe de la succession des unités linguistiques. (Ce sont les groupes formant une unité dans l’organisation hiérarchique de la phrase.

Exemple : GNs, GV, GCP. Mais aussi a un autre niveau : G.adj, G.prép, GN, etc.

Premier niveau : Les constituants de la phrase

[Cet automne], [les premiers flocons de neige] [ont hâtivement couvert d’un linceul tout blanc les

GCP GNs Gv

les sentiers forestiers].

Deuxième niveau : les groupes syntaxiques

les premiers flocons de neige. GPrép d’un linceul tout blanc GPrép les sentiers forestiers GN Cet automne GN d’un linceul tout blanc G.adj les sentiers forestiers G.adj L’axe des rapports paradigmatiques : c'est-à-dire l’axe de la substitution des mots. Chaque mot est choisi exclusivement par le locuteur (scripteur, rédacteur). Il est donc substituable et situé en un même point de la chaine.

Exemple : La pluie tombe sur les maisons

Les rafales de vent soufflent sur la ville endormie.

Les manipulations linguistiques sont des procédés qui permettent à la fois de découvrir le fonctionnement de la langue et des moyens de vérification des connaissances grammaticales. Et c’est la raison pour laquelle, elles s’avèrent des outils stratégique pour l’apprentissage de la grammaire.

L’axe syntagmatique est celui sur lequel s’effectuent l’addition, la soustraction (ou bien l’effacement) et le déplacement. Il est horizontal.

L’axe paradigmatique (vertical) est celui sur lequel s’effectue une seul manipulation : le remplacement ou la substitution.

a- L’addition : elle consiste à ajouter des compléments ou des expansions à l’intérieur d’une phrase ou d’un groupe de mots. Pour en explorer les possibilités d’enrichissement. Elle permet aussi

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d’ajouter un ou des groupes complément de phrase aux constituants obligatoires de la phrase de base précisant entre autre les circonstances de temps ou de lieu.

b- L’effacement ou la soustraction : elle consiste à supprimer un ou plusieurs éléments sans que la phrase ou le groupe devienne incorrects d’un point de vue grammatical (syntaxiquement et sémantiquement). Elle est utilisée pour trois raisons.

1- Distinguer les éléments obligatoires des éléments facultatifs. Exemple : (Depuis quelques jours), la neige tombe sur les toits (des maisons) (de la cité ou j’habite.) Il s’agit de complément ou d’expansion. La phrase minimale serait donc : la neige tombe sur les toits. 2- Identifier les différentes fonctions syntaxiques ; Le GNs et l’attribut du sujet sont ineffaçables si non la phrase devient agrammaticale. Exemple : La neige tombe sur les toits des maisons. ? tombe sur les toits des maisons. Les vitres des fenêtres semblent givrées. Les vitres des fenêtres semblent ? Les groupes compléments des noms ou compléments de phrases sont effaçables. Exemple : Cet hiver, les nouvelles raquettes, qui sont à la fois légères et résistantes, font fureurs. La phrase de base : Les raquettes font fureurs. [Cet hiver] complément de phrase. [Nouvelle] complément du nom. [Qui sont à la fois légères et résistantes] complément du nom. 3- trouver les éléments qui déterminent un accord : Pour trouver l’accord du verbe avec le sujet, on doit d’abord repérer les constituants obligatoires de la phrase : GNs et GV. Ensuite retrouver la phrase minimale pour faire ressortir le GNs et y voir ce qui détermine l’accord. Exemple : La dernière compétition (de tennis de table) (à laquelle j’ai participé le mois passé avec des joueurs internationaux) était réussie. La phrase de base : La dernière compétition était réussie. c- Le déplacement : Le déplacement consiste à changer de place d’un groupe de mots ou un mot à l’intérieur d’une phrase, entre autre pour distinguer le complément du verbe du complément de phrase. Le complément du verbe ne se déplace pas à moins de le pronominaliser ou de le reprendre. Exemple : Je refuse [que les choses soient mal faites.] Complément du verbe [Que les choses soient mal faites], Je le refuse. Par contre, le complément de phrase est toujours déplaçable. Exemple : Quand je donne un travail à faire, je refuse que les choses soient mal faites. Le complément de phrase est déplaçable : Je refuse que les choses soient mal faites, quand je donne un travail à faire.

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d- La substitution. Le remplacement ou la substitution est une opération syntaxique. Elle consiste à remplacer un mot ou un groupe de mots. La substitution est utilisée pour quatre raisons principales : 1- délimiter les frontières d’un groupe : Pour identifier les limites d’un groupe, on le remplace par un autre groupe ou un autre mot. Ceci démontre bien qu’un groupe forme un tout. Exemple : [Cette fameuse année] où on a eu beaucoup de soleil, on a eu droit à un été indien. Cette année, nous avons eu droit à un été indien. Cette opération de substitution est très utile pour délimiter le GNs, qu’on remplace par un pronom. On le pronominalise. [L’été indien qui est un véritable prolongement de saison], nous redonne beaucoup d’énergie pour l’hiver prochain. [Il] nous redonne beaucoup d’énergie pour l’hiver prochain. 2- trouver à quelle classe appartient un mot. Pour savoir à quelle classe appartient tel mot ou tel groupe de mot, on le remplace par un autre mot dont on connait déjà la classe. Il en va (il est de même) ainsi pour les déterminants complexes moins familiers aux élèves. Exemple : [Une foule de] découvertes ont été réalisées sur les mammifères marins. [Des] découvertes ont été réalisées sur les mammifères marins. 3- vérifier les accords dans le GN ou les accords entre le sujet et le verbe. Il est pertinent de vérifier l’accord entre le déterminant, le nom et l’adjectif, en remplaçant le nom par un autre d’un genre ou d’un nombre différent. Exemple : [Les feuilles jaunies] forment un tapis somptueux. [Le feuillage jauni] forme un tapis somptueux. On peut aussi vérifier l’accord entre le sujet et le verbe, en changeant le sujet en nombre, ce qui va faire changer la terminaison du verbe. Exemple : A cause du vent, [les feuilles d’arbre] jonchent le sol. A cause du vent, [la feuille d’arbre] jonche (recouvre) le sol. 4- identifier la fonction d’un groupe. La substitution d’un nom ou d’un groupe de noms par un pronom permet d’identifier les fonctions : Sujet, attribut du sujet, complément direct (CD), complément indirect (CI) du verbe, ce groupe est dit pronominisable. a- sujet : Exemple : [Le récit que je suis en train d’écrire] se déroule en Alaska. [Il] se déroule en Alaska. b- attribut du sujet : Exemple : Dans le jardin, le tilleul semble [très malade]. Dans le jardin, le tilleul [le]semble. c- Complément direct du verbe (CD) Exemple : Au printemps, nous scierons [le tilleul qui est malade]. Au printemps, nous [le] scierons. d- Complément indirect du verbe (CI)

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Exemple : J’écris une lettre [à ma mère]. Je [lui] écris une lettre. Les transformations : Qu’est-ce qu’une transformation de forme d’une phrase ? Il s’agit d’une opération syntaxique qui consiste à transformer une phrase de forme positive en forme négative, une phrase active en une phrase passive, une phrase neutre en phrase de forme emphatique ou une phrase de forme personnelle en une phrase impersonnelle. Exemples : Phrase de base : Cet été, mon père achètera une voiture. Phrase négative : Cet été, mon père n’achètera pas une voiture. Phrase passive : Cet été, une voiture sera achetée par mon père. Phrase emphatique : C’est cet été que mon père achètera une voiture Phrase impersonnelle : Il a été acheté une voiture cet été. Qu’est-ce que la transformation du type d’une phrase ? C’est une opération qui consiste à transformer une phrase de type déclaratif en une phrase de type interrogatif, en type impératif ou en type exclamatif Exemples :

a- type déclaratif : Nous effectuerons un voyage au Brésil. b- type interrogatif : Quand effectuerons-nous ce voyage au Brésil ? c- type impératif : Effectuons un voyage au Brésil. d- type exclamatif : Quel voyage inoubliable nous effectuerons au Brésil !

Grammaire de texte Qu’est-ce qu’un texte ? Un texte est un ensemble structuré et cohérent de phrases véhiculant un message dans un contexte particulier et réalisant une intention de communication. (MEQ 1997) Il faut favoriser l’acquisition par les élèves des connaissances explicitées sur les principaux éléments qui constituent la grammaire du texte, c'est-à-dire l’ensemble des phonèmes de la langue qui se décrivent et s’expliquent uniquement à partir de leur fonctionnement dans le texte.

a- La cohérence textuelle : la grammaire du texte relève d’un ensemble de principes ou règles d’or qui garantissent la cohérence du texte. Un texte cohérent est un texte qui suit les règles d’or suivantes :

1- L’unité du sujet : un texte traité d’un sujet (de quoi s’agit-il ? / le texte parle de quoi ?) et doit rester centrer sur ce même sujet.

2- La reprise de l’information : la reprise de l’information d’une phrase à l’autre donne au récit son fil conducteur, sa trame (structure). Cette reprise se fait par l’utilisation de mots de substitution qui désignent la même réalité.

3- L’organisation et la progression de l’information : un texte cohérent est un texte dont le contenu est organisé, entre autres, à partir d’une ou plusieurs structures ont lien avec le type textuel, c'est-à-dire l’intention de communication. Par ailleurs, dans un texte, on ne peut pas se limiter à la seule reprise de l’information, il faut aussi un apport de nouvelles informations d’une phrase à l’autre. Donc, l’information progresse.

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4- L’absence de contradiction : aucune information ne doit venir en contredire une autre, quel que soit l’univers réel ou fictif dans lequel est plongé le lecteur.

5- La constance du point de vue : le point de vue de l’auteur ou du narrateur doit rester constant tout au long du texte. S’il change, cela doit être justifié par le contexte.

Texte

Mimie et le filet magique Il était une fois, sur une ile déserte, une petite paysanne au nom de Mimie. Elle avait de longs cheveux blonds avec de grands yeux bleus. Près de l’ile, la réserve de poissons diminuait beaucoup et Mimie et sa famille ne pouvaient plus manger. Un jour, Mamie se promenait sur la plage et accrocha un coquillage un peu bizarre. Le coquillage se mit à parler et lui dit : « je peux exaucer un de tes vœux seulement ». Mimie pensa tout de suite à sa famille et au manque de nourriture. Elle dit au coquillage : « je voudrais devenir une sirène pour pouvoir aller pêcher plein de poissons à ma famille. » Alors, le coquillage exauça son vœu. Il commença à lui pousser une longue queue scintillante et une jolie fleur se posa sur ses cheveux. Elle plongea à la mer et vit toute sorte de merveilles. Mais elle se rendait compte qu’elle n’avait rien pour pêcher. Elle se mit alors à pleurer et ne pensait jamais rapporter des poissons à sa famille. Tout à coup, trois sirènes arrivèrent. Une s’appelait Sisi, une autre Louise et la plus jeune s’appelait Emma. Louise s’approcha de Mimie et lui dit : « Ne t’inquiète pas, nous allons t’aider. » et il y eut grand sourire dans le visage de la jeune fille. « Comment pouvez-vous m’aider ? » a dit Mimie. « Dans le palais du roi Triton, il y a un filet magique, on pourrait s’en servir pour attraper des poissons. Attends-nous ici, nous allons chercher le filet » En moins de deux heures, les quatre jeunes filles attrapèrent des centaines de poissons, Mimie folle de joie. Elle dansait, chantait et sautait dans tous les sens. « Enfin, nous allons manger. » Elle remercia ses amies et retourna sur son ile avec tous ses poissons. A la maison, toute la famille était très contente aussi. Et jusqu’à la fin de leur vie, ils ne manquèrent plus de nourriture. Un conte écrit par une élève du 2° cycle du primaire. Analyse du texte :

1- L’unité du sujet : l’élève s’est concentrée sur le même sujet : la quête (recherche) de Mimie pour sauver sa famille de la famine. C’est un texte cohérent du point de vue de l’unité du sujet.

2- La reprise de l’information : le GN (Mimie) est utilisé des la première phrase, puis le pronom (lui) (C.I), il reprend le GN (Mimie). Il y a différents types de substitutions pour reprendre l’information. Dans son récit, l’élève utilise le plus souvent la reprise par le GN (le pronom de l’héroïne Mimie) par simple répétition et le pronom sujet « elle. » La reprise par périphrases : tout à coup, trois sirènes arrivèrent. Une s’appelait Sisi, une autre Louise et la plus jeune s’appelait Emma. Elle remercia ses amies. La reprise d’un GN par association : une jolie fleur se posa sur ses cheveux. Il y eut grand sourire dans le visage de la jeune fille.

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La notion de reprise de l’information par le GN Les substituts lexicaux et grammaticaux Antoine se dirigeait droit vers la mer. Cette vaste étendue bleue le fascinait depuis toujours. Elle le calmait, l’apaisait, l’appelait. Là, il se sentait toujours invité. On peut reprendre l’information par divers moyens, notamment : • par un groupe nominal (GN) : Antoine se dirigeait droit vers la mer. Cette vaste étendue bleue le fascinait depuis toujours •par un pronom : Antoine se dirigeait droit vers la mer. Elle le calmait, l’apaisait, l’appelait. • par un groupe adverbial (GAdv.) : Antoine se dirigeait droit vers la mer. Là, il se sentait toujours invité.

1- Reprise de l’information par le GN

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ota

le

Moyens Exemples

Répétition du même GN – avec le même déterminant – avec un autre déterminant (les expansions du nom ne sont pas nécessairement reprises)

-La mer me fascine. La mer me calme. -La mer Méditerranée me fascine. Cette mer me calme.

Reprise par un synonyme (généralement avec un déterminant démonstratif)

-J’ai lu un livre fascinant. Ce bouquin décrivait l’univers sous-marin.

Reprise par un générique (terme qui englobe le mot repris)

-J’ai apporté des palourdes, des pétoncles, des crevettes. Avec ces fruits de mer, nous préparerons une paella. J’ai apporté des palourdes, des pétoncles, des crevettes. Avec ces fruits de mer, nous préparerons une paella.

Reprise par un spécifique (terme plus précis que le mot repris et souvent utilisé avec un déterminant démonstratif).

-Un oiseau me réveille tous les matins à cinq heures. Ce merle, car c’est un merle, est devenu le compagnon indispensable de mes petits matins.

Reprise par un synthétique (terme qui résume une partie du texte).

-Je sers la paella. Jacinthe verse la sangria. Les verres s’entrechoquent. Les rires fusent. Pierre raconte des blagues. Alain ne les comprend pas. Martin fait diversion. Annabelle entonne un air joyeux. On chante à l’amitié. Ces petits soupers entre copains me sont très précieux.

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Reprise par une périphrase (groupe de mots qui « définit » le mot repris).

-Antoine se dirigeait droit vers la mer. Cette vaste étendue bleue le fascinait depuis toujours.

Reprise par nominalisation (nom de la même famille que le mot repris).

-Comme tous les matins, Mathilde se promène sur la plage avec son chien Kiwi. Cette promenade avec son animal préféré est devenue son rituel matinal.

Re

pri

se p

arti

elle

Reprise par association (GN associé à l’élément repris et comprenant souvent un déterminant possessif désignant l’élément repris).

-Du quai, Annette examinait le superbe voilier. Le mât doré et les voiles tendues l’invitaient à partir. Alphonse observait Annette. Ce sourire qui la caractérisait le séduisait. Alphonse était un excellent nageur. Son corps musclé, ses longs pieds, sa forme éblouissante faisaient de lui un athlète redoutable.

Reprise par un spécifique (terme englobé dans le mot repris).

-J’ai apporté des fruits de mer. Avec ces palourdes, ces pétoncles et ces crevettes, nous préparerons une paella. Johanne avait invité toute la troupe. Trois danseurs n’ont pu venir.

Autres reprises (avec un déterminant numéral ou indéfini).

-Pierre avait entassé les photos dans une boîte. Certaines photos méritaient d’être placées dans un album.

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2- Reprise de l’information par un pronom

Re

pri

se t

ota

le

Moyens Exemples

Reprise par un pronom personnel de 3° personne

-Tu arroseras tes plantes. Tu t’en occuperas bien. Antoine est un grand jaloux. Je crois qu’il le sait trop bien.

Reprise par un pronom démonstratif Le pronom démonstratif reprend parfois une phrase, parfois seulement un GN.

-Elle laissa tomber son verre. Celui-ci vola en éclats. Devoir porter ce chandail, cela ne m’enchante pas.

Reprise par un pronom possessif Le pronom possessif reprend l’idée exprimée par l’élément repris.

-Je n’aime pas ce chandail. Je préfère le tien. (= le chandail qui est tien)

Reprise par un pronom relatif (la reprise s’effectue à l’intérieur de la même phrase syntaxique autonome) La relativisation permet de mettre à l’avant plan la phrase enchâssante, alors que, si les deux phrases avaient été autonomes, elles auraient été sur le même plan.

-Remets le chandail qui te va si bien. J’aime bien le chandail que tu portes. (Tu portes un chandail. J’aime bien ce chandail.)

Re

pri

se

p

arti

elle

Reprise par un pronom numéral ou indéfini (avec ou sans le pronom en) Ces pronoms reprennent parfois un élément et sa réalité, parfois seulement l’idée exprimée par l’élément repris.

-De nombreux artistes étaient invités. Certains me plaisaient davantage. Les plus chanceux gagneront à la loterie. Les autres continueront à espérer. J’ai acheté une douzaine d’oranges. Quatre étaient pourries. J’ai acheté une douzaine d’œufs. J’en ai mangé deux. Tu en as mangé plusieurs.

Reprise par un pronom démonstratif Le pronom reprend un élément particulier parmi un ensemble plus vaste.

-Ces souliers sont tous jolis. Cependant, je n’achèterai que celui-ci.

3- Reprise de l’information par un groupe adverbial (GAdv.)

Re

pri

se t

ota

le

Moyens Exemples

Reprise par un adverbe marquant le lieu

-Alice est entrée dans le restaurant. Là, elle a vu un homme étrange.

Reprise par un adverbe marquant le temps

-L’homme s’est penché pour attacher son soulier. C’est alors qu’il a vu un billet de 50 $.

Reprise par un adverbe « synthétique » (adverbe qui reprend ou résume une partie du texte)

-En apprenant cette mauvaise nouvelle, Chloé sentit son cœur cesser de battre. Elle mit son châle, ouvrit la porte et sortit aussitôt. Elle déambula (errer, vagabonder) ainsi pendant de longues heures. (= dans cet état de torpeur/ l’adverbe résume l’état de torpeur)

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1- La première phrase contient un GN en caractères gras. Soulignez son substitut dans la phrase qui la suit, c’est-à-dire le GN qui assure la reprise de l’information de ce premier élément en caractères gras. 2- Dans le tableau, cochez le moyen de reprise totale ou partielle et le déterminant utilisés.

Exemple On dit souvent que le chien est le meilleur ami de l’homme. En effet, pour plusieurs personnes, cet animal est irremplaçable. Réponse On dit souvent que le chien est le meilleur ami de l’homme. En effet, pour plusieurs personnes, cet animal est irremplaçable.

Reprise totale Reprise partielle Déterminant

Même nom avec le même déterminant Association Défini

Même nom avec un autre déterminant Spécifique Possessif

Synonyme Autre Démonstratif

Générique Numéral

Spécifique Indéfini

Synthétique

Périphrase

Nominalisation

On dit : Reprise totale avec un terme générique avec déterminant démonstratif Exercice : 01 1. Alain vient de nous raconter une histoire étrange. Cette histoire se passe au début du siècle dernier. 2. Ghislaine montre en ce moment un grand enthousiasme pour son nouveau travail. Cet engouement favorisera sans doute son cheminement dans la compagnie. 3. Le Bureau de la censure classe les films que proposent les distributeurs. Ces diffuseurs ne sont pas toujours d’accord avec les décisions rendues. 4. La neige s’est mise à tomber et, quelques heures plus tard, tout était recouvert. Un immense tapis blanc s’étendait à perte de vue. 5. Jean-Philippe vient de s’acheter trois stylos, deux crayons et des feuilles lignées. Il a besoin de ces articles pour son cours d’exploration. 6. L’écriture date de plusieurs siècles. Savez-vous à quand remonte le premier alphabet ? 7. Christiane vient de s’acheter de nouveaux patins. Ses vieux ne lui allaient plus. 8. Depuis quelques années, on nous propose plusieurs produits pour remplacer l’aspirine. Pourtant, ce médicament demeure efficace dans plusieurs circonstances. 9. La femme prend de plus en plus sa place dans notre société. Il n’est pas rare de voir des femmes occuper des postes de direction. 10. Maxime est un adepte de l’alimentation biologique. Ce partisan de l’agriculture traditionnelle compte même étudier dans ce domaine.

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Corrigé

1. Alain vient de nous raconter une histoire étrange. Cette histoire se passe au début du siècle dernier. On dit : Reprise totale avec même nom avec un autre déterminant démonstratif

2. Ghislaine montre en ce moment un grand enthousiasme pour son nouveau travail. Cet engouement favorisera sans doute son cheminement dans la compagnie. On dit : Reprise totale avec un synonyme avec déterminant démonstratif 3. Le Bureau de la censure classe les films que proposent les distributeurs. Ces diffuseurs ne sont pas toujours d’accord avec les décisions rendues. On dit : Reprise totale avec un terme générique avec déterminant démonstratif 4. La neige s’est mise à tomber et, quelques heures plus tard, tout était recouvert. Un immense tapis blanc s’étendait à perte de vue. On dit : Reprise totale avec une périphrase avec déterminant indéfini 5. Jean-Philippe vient de s’acheter trois stylos, deux crayons et des feuilles lignées. Il a besoin de ces articles pour son cours d’exploration. On dit : Reprise totale avec un terme synthétique avec déterminant démonstratif 6. L’écriture date de plusieurs siècles. Savez-vous à quand remonte le premier alphabet ? On dit : Reprise partielle avec un terme spécifique avec déterminant défini 7. Christiane vient de s’acheter de nouveaux souliers. Ses vieux ne lui allaient plus. On dit : Reprise partielle par association avec déterminant possessif 8. Depuis quelques années, on nous propose plusieurs produits pour remplacer l’aspirine. Pourtant, ce médicament demeure efficace dans plusieurs circonstances. On dit : Reprise totale avec un terme générique avec déterminant démonstratif 9. La femme prend de plus en plus sa place dans notre société. Il n’est pas rare de voir des femmes occuper des postes de direction. On dit : Reprise totale avec même nom avec un autre déterminant indéfini 10. Maxime est un adepte de l’alimentation biologique. Ce partisan de l’agriculture traditionnelle compte même étudier dans ce domaine. On dit : Reprise totale avec un synonyme avec déterminant démonstratif

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Remarque Ici, deux éléments sont repris : le noyau du GN (adepte) et son expansion (de l’alimentation biologique). Les deux reprises sont faites par des synonymes. Exercice : 02 1- La deuxième phrase syntaxique autonome contient un GN en caractères gras qui reprend un élément de la première phrase syntaxique autonome. Soulignez cet élément repris. 2- Dans le tableau, cochez le moyen de reprise totale ou partielle et le déterminant utilisés. Exemple Julien a invité Charles au spectacle qu’il a monté avec des élèves de son école. Cette année, il s’agit d’une revue musicale. Réponse Julien a invité Charles au spectacle qu’il a monté avec des élèves de son école. Cette année, il s’agit d’une revue musicale.

On dit : Reprise totale avec un terme spécifique avec déterminant indéfini 1. Les députés étudient en ce moment un projet de loi qui empêcherait le gouvernement d’accumuler des déficits. Ce projet de loi a été soumis par un groupe de pression qui veut limiter les dépenses gouvernementales. 2. Pour faire un bon travail, il faudrait enlever les anciennes tuiles, bien nettoyer la surface et en poser de nouvelles. Dans les circonstances, cette solution demeure la plus réaliste. 3. Stéphanie s’est soudainement opposée à la modification proposée. Son attitude en a surpris plusieurs. 4. Il y avait à l’horizon des champs de maïs et des champs de blé, avec ici et là des aires réservées à des semences expérimentales. Cette culture était vraiment impressionnante. 5. Quand je suis descendu du canot, le chalet de pêche s’est immédiatement imposé à mes yeux. La véranda attirait immanquablement le regard par sa couleur orange. 6. Il nous a fallu une heure avant d’atteindre l’autoroute, puis nous avons roulé très lentement pendant deux heures. Cette situation se répète malheureusement trop souvent. 7. Plusieurs personnes n’hésitent pas à parcourir de longues distances pour passer leurs vacances au bord de la mer. Ce décor leur assure un dépaysement total. 8. À la fin de la journée, les nuages avaient envahi le ciel et étaient vraiment menaçants. Cette menace nous força à rentrer. 9. En alpinisme, les débutants craignent souvent les crevasses et les parois instables. Il faut dire que certaines crevasses sont très impressionnantes. 10. Samuel a décidé de prendre la parole et s’est rapidement approché du micro. Ses yeux se sont alors fixés sur ses amis à la table du centre.

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Corrigé 1. Les députés étudient en ce moment un projet de loi qui empêcherait le gouvernement d’accumuler des déficits. Ce projet de loi a été soumis par un groupe de pression qui veut limiter les dépenses gouvernementales. On dit : Reprise totale avec même nom avec un autre déterminant démonstratif 2. Pour faire un bon travail, il faudrait enlever les anciennes tuiles, bien nettoyer la surface et en poser de nouvelles. Dans les circonstances, cette solution demeure la plus réaliste. On dit : Reprise totale avec un terme synthétique avec déterminant démonstratif 3. Stéphanie s’est soudainement opposée à la modification proposée. Son attitude en a surpris plusieurs. On dit : Reprise totale avec un terme synthétique avec déterminant possessif 4. Il y avait à l’horizon des champs de maïs et des champs de blé, avec ici et là des aires réservées à des semences expérimentales. Cette culture était vraiment impressionnante. On dit : Reprise totale avec un terme synthétique avec déterminant démonstratif On peut également considérer qu’il s’agit d’une reprise par un générique. 5. Quand je suis descendu du canot, le chalet de pêche s’est immédiatement imposé à mes yeux. La véranda attirait immanquablement le regard par sa couleur orange. On dit : Reprise partielle par association avec déterminant défini 6. Il nous a fallu une heure avant d’atteindre l’autoroute, puis nous avons roulé très lentement pendant deux heures. Cette situation se répète malheureusement trop souvent. On dit : Reprise totale avec un terme synthétique avec déterminant démonstratif 7. Plusieurs personnes n’hésitent pas à parcourir de longues distances pour passer leurs vacances au bord de la mer. Ce décor leur assure un dépaysement total. On dit : Reprise totale avec un terme générique avec déterminant démonstratif 8. À la fin de la journée, les nuages avaient envahi le ciel et étaient vraiment menaçants. Cette menace nous força à rentrer. On dit : Reprise totale par nominalisation avec un déterminant démonstratif 9. En alpinisme, les débutants craignent souvent les crevasses et les parois instables. Il faut dire que certaines crevasses sont très impressionnantes. On dit : Reprise partielle avec un autre déterminant indéfini

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10. Samuel a décidé de prendre la parole et s’est rapidement approché du micro. Ses yeux se sont alors fixés sur ses amis à la table du centre. On dit : Reprise partielle par association avec déterminant possessif

Exercice

Reprise de l’information dans un texte narratif (Vers l’analyse littéraire) : La bête humaine

« Et la machine, libre de toute direction, roulait, roulait toujours. Enfin, la rétive, la fantasque, pouvait céder à la fougue de sa jeunesse, ainsi qu’une cavale indomptée encore, échappée des mains du gardien, galopant par la campagne rase. La chaudière était pourvue d’eau, le charbon dont le foyer venait d’être rempli, s’embrasait ; et, pendant la première demi-heure la pression monta follement, la vitesse devint effrayante. Sans doute, le conducteur chef, cédant à la fatigue, s’était endormi. Les soldats, dont l’ivresse augmentait, à être ainsi entassés, subitement s’égayèrent de cette course violente, chantèrent plus fort. On traversa Maromme, en coup de foudre. Il n’y avait plus de sifflet, à l’approche des signaux, au passage des gares. C’était le galop tout droit, la bête qui fonçait la tête basse et muette, parmi les obstacles. Elle roulait, roulait sans fin, comme affolée de plus en plus par le bruit strident de son haleine. » ZOLA, Émile, La bête humaine, Montréal, Beauchemin, 2004, p. 386. 1. Soulignez tous les groupes nominaux et tous les pronoms qui constituent une reprise partielle ou totale de « la locomotive ».

2. Dans le tableau suivant, relevez chaque élément de reprise, puis précisez le moyen de reprise et le déterminant utilisés.

Groupe nominal Reprise Moyen Déterminant

totale partielle

la machine x synonyme défini

la rétive x périphrase défini

…………… … … ……………… ……….

3. Quelle métaphore les reprises totales construisent-elles ? Relevez quelques reprises partielles qui viennent confirmer cette métaphore.

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Corrigé

1. Je souligne tous les groupes nominaux et tous les pronoms qui constituent une reprise partielle ou totale de « la locomotive ». « Et la machine, libre de toute direction, roulait, roulait toujours. Enfin, la rétive, la fantasque, pouvait céder à la fougue de sa jeunesse, ainsi qu’une cavale indomptée encore, échappée des mains du gardien, galopant par la campagne rase. La chaudière était pourvue d’eau, le charbon dont le foyer venait d’être rempli, s’embrasait ; et, pendant la première demi-heure la pression monta follement, la vitesse devint effrayante. Sans doute, le conducteur chef, cédant à la fatigue, s’était endormi. Les soldats, dont l’ivresse augmentait, à être ainsi entassés, subitement s’égayèrent de cette course violente, chantèrent plus fort. On traversa Maromme, en coup de foudre. Il n’y avait plus de sifflet, à l’approche des signaux, au passage des gares. C’était le galop tout droit, la bête qui fonçait la tête basse et muette, parmi les obstacles. Elle roulait, roulait sans fin, comme affolée de plus en plus par le bruit strident de son haleine. » ZOLA, Émile, La bête humaine, Montréal, Beauchemin, 2004, p. 386 2. Dans le tableau suivant, je relève chaque élément de reprise, puis je précise le moyen de reprise et le déterminant utilisé.

Groupe nominal Reprise Moyen Déterminant

totale partielle

la machine X synonyme défini

la rétive X périphrase défini

la fantasque X périphrase défini

sa jeunesse X par association possessif

la chaudière X par association défini

le foyer X par association défini

La pression X par association défini

La vitesse X par association défini

le conducteur chef X par association (Il s’agit du conducteur de la locomotive.)

défini

cette course violente X par association démonstratif

on X par un pronom personnel

aucun

sifflet X par association aucun

le galop tout droit X par association défini

la bête X périphrase défini

qui X par un pronom relatif

aucun

la tête X par association défini

elle X par un pronom personnel

aucun

Son haleine X par association possessif

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3. Quelle métaphore les reprises totales construisent-elles ? Relevez quelques reprises partielles qui viennent confirmer cette métaphore. Ces reprises (la rétive, la fantasque, la bête) permettent de comparer la locomotive à une jument. Ainsi, les périphrases, qui sont d’habitude constituées de GN comportant des expansions descriptives, sont ici très courtes et plutôt construites par synonymie, la bête devenant le synonyme de la locomotive. Cette métaphore est appuyée par le galop, la tête et son haleine.

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La progression thématique : Quand un texte est écrit pour « informer » ou « convaincre », il contient toujours de nouveaux enseignements à faire connaitre à un destinataire (récepteur). Pour qu’un texte soit vraiment un texte et non une série de phrases juxtaposées sans lien entre elles. Il faut que les données nouvelles soient reposées sur les données connues ou qui viennent d’être connues par le lecteur dans les phrases précédentes. Ainsi, la lecture sera-t-elle facilitée étant donné que le cerveau de lecteur recevra l’information selon l’ordre (connu, inconnu, connu, inconnu). Cette façon de lier les phrases entre elle assure une meilleure progression dans le texte illustrant ce procédé d’écriture par le tableau suivant.

Lien entre les phrases avec le texte ou avec le monde.

Thème (information connue sauf dans la 1ere phrase)

Propos ou foyer d’information (information inconnue)

Phrase 1 A B

Phrase 2 A C

Phrase 3 C D

Phrase 4 A E

Phrase 5 E F

Phrase 6 F G

En grammaire du texte, les phrases sont analysées de point de vue de l’information qu’elles contiennent lorsqu’il est question du thème, il s’agit de la porter de la phrase contenant l’information connue, lorsqu’il est question de propos, il s’agit de l’information nouvelle. Exemple :

1- L’Amérique est le continent d’origine de la tomate et de la courge. Thème propos

2- la tomate et de la courge sont origines de L’Amérique Thème propos

1- De point de vue sens : ces deux phrases véhiculent le même message. 2- De point de vue thème et du propos : par contre, elles doivent s’insérer dans deux textes

différents : La première phrase s’insère dans le texte sur l’Amérique et donne comme information que ce continent à donner au monde la tomate et la courge (son propos). La deuxième phrase s’insère dans un texte portant sur la tomate et la courge (son thème) et donne comme information, qu’elles sont originelle de l’Amérique.

Au tableau ci-dessus qui illustre une des nombreuses possibilités de construction d’un paragraphe de point de vue des thèmes traités, nous voyons que le thème du § est « A » le thème de la phrase (1) a ce propos de ce thème, un enseignement nouveau est donné dans la phrase (1) « B » puis, dans la phrase (2) « C ». À la phrase (3) c’est l’information de la phrase (2) qui devient le thème, ce qui signifie que l’on veut ajouter des détails « D » à propos de l’information nouvelle donnée à la précédente. A la phrase le thème du paragraphe, il est repris. On y ajoute un propos nouveau « E » aux phrases et de nouvelles idées sont données « F », « G » à propos de thème « E ». Ce qu’il faut retenir de ce tableau, c’est que les thèmes des phrases sont tirés des éléments connus : soit le thème de § « A », soit un élément dont on vient de parler dans les phrases précédentes « C »,

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« E ». Écrire de façon que chaque donnée nouvelle repose sur un élément connu facilite grandement la lecture par la suite, c’est ce qui fait qu’un texte coule. Ici, il faut bien s’entendre : nous parlons des textes écrits pour informer « renseigner » ou convaincre. Dans des textes écrits, pour émouvoir ou contraindre la forme est aussi importante que le contenu et elle est là pour réserver des surprises aux lecteurs. Exercice -Analyser la progression de l’information -Analyser la reprise de l’information -Analyser les liens entre les phrases et les liens avec le monde extérieur. « Au cours des années 1980, les mesures doivent être prises pour contrer le chômage. Selon la doctrine économique néolibérale, la solution est de réduire le fardeau fiscal des entreprises. Cette réduction augmente leur épargne, elle est réinvestie dans la production, ce qui crée des emplois. Le programme néolibéral est adopté et le taux moyen d’imposition des entreprises canadiennes passe de 50% à 20 % entre 1970et le milieu des années 1990. Durant ces mêmes années l’investissement privé augmente à peine, et le problème du chômage n’est pas moins criant. Les particuliers apportent maintenant aux impôts canadiens une contribution dix fois plus élevé que celle des entreprises. » Texte d’étudiant qui traite d’économie Correction. « Au cours des années 1980, des solutions ont été trouvées pour contrecarrer le chômage. Selon la doctrine économique néolibérale, il faut réduire le fardeau fiscal des entreprises. Celle-ci est réinvestie dans la production, ce qui crée des emplois. Le programme néolibéral est adopté et le taux moyen d’imposition des entreprises canadiennes passe de 50% à 20 % entre 1970 et le milieu des années 1990. En revanche, durant ces mêmes années, l’investissement privé augmente à peine, et le problème du chômage n’est pas moins criant. De plus, les entreprises apportent maintenant aux impôts canadiens une contribution dix fois moins élevé que celle des particuliers. » Plan syntaxique Les, des (déterminants quantitatifs) Un, une, quelques, plusieurs, trois, etc. servent à introduire de l’information nouvelle dans un paragraphe. Les déterminants identifiant (le, la, les, ce, cette, son, sa, etc.) servent à la reprise de l’information déjà mentionnée antérieurement.