DENIS FALQUE LE TRAVAIL D’UN DESSINATEUR - La...

16
N°90 - MAI 2017 - GRATUIT DENIS FALQUE LE TRAVAIL D’UN DESSINATEUR

Transcript of DENIS FALQUE LE TRAVAIL D’UN DESSINATEUR - La...

N°90 - MAI 2017 - GRATUIT

DENIS FALQUELE TRAVAIL

D’UNDESSINATEUR

9 ans !Merci à vous tous de votre lecture et de vossoutiens.Bonne lecture !

Julie Bordet-Richard

La Ficelle Mai 2017 / Page 3

Directrice de la publication Julie Bordet-Richard (06 14 03 75 34)

Rédaction : Julie Bordet-Richard (09 53 16 34 19)Josette Bordet (04 78 28 16 58)

Publicité Véronique SegardSecteur Lyon(06 51 30 00 71)[email protected]

Françoise PeltierSecteur [email protected]

La Ficelle. 94 bd de la Croix-Rousse69001 Lyon Tél. 04 78 28 16 [email protected]

Impression : IPS (Reyrieux -01)Edité à 15 000 exemplaires

Distribution : Société Goliath, Lyon 1er

La ficelle SARLCapital : 8000 euros. Siège social :94 boulevard de la Croix-Rousse69001 Lyon. Objet social : éditionde publications de presse et desites InternetGérant : A. Bordet. RCS : 503 200 487 RCS LYONISSN 2111-8914

Toute reproduction ou représentationintégrale ou partielle par quelquesprocédés que ce soit, des pages et despublicités publiées dans la présentepublication, faite sans autorisation del'éditeur est illicite et constitue unecontrefaçon.

Retrouvez La ficelle en téléchargement sur

www.laficelle.comLes lieux de dépôt dujournal figurent surwww.laficelle.com

Édito

N°90 - Mai 2017

Sommaire

Le gone du moisDenis Falque : letravail d’undessinateur

La Ficelle démêleL’école à l’hôpital

En imagesLyon d’autrefois

Les rendez-vous de La ficelleL’agenda de mai

Les lieux où trouver La ficelle

Le journal ne vit que par ses annonceurs,en les privilégiant lors de vos achats, vous

aiderez La ficelle.

La Ficelle Mai 2017 / Page 4

Le gone du mois

DENIS FALQUELE TRAVAIL

D’UN DESSINATEUR A la Croix-Rousse, pas très loin du Gros Caillou, le dessinateur est penché sur sa table detravail. Au bout de son crayon, des personnages prennent forme et des univers se créent. Laprécision du dessin joue le réalisme et rend crédible l’histoire racontée. L’humour de Graind’Azur, la détermination de Jane dans le monde déjanté des bikers, la force du rectificateursur la piste du poison dévastateur du Triangle Secret sont autant de mondes qui invitent àla lecture.

Denis Falque dans son atelier

Le parcours de Denis Falque

Depuis sa petite enfance, il dessine. A lamaison, à l’école, le crayon ne lequitte pas. Il remplit ses cahiers

d’écolier de personnages qu’il met en scène.« Je dessinais pour m’occuper, je suis filsunique. C’était la meilleure façon pour moide passer le temps. »Sa passion du dessin le mène à poursuivre sesétudes à l’école d’art lyonnaise Emile Cohl oùil choisit de se former au dessin et à la bandedessinée. Après l’obtention du diplôme dedessinateur, il part à Angoulême démarcherles éditeurs. « Avec un ami, dessinateur luiaussi, nous décidons d’affronter le monde dela bande dessinée. Tout s’est bien passé, lescontacts se sont produits mais nous n’avionspas de projets réels, pas de scénarios, et c’estalors que nous avons rencontré Eric Corbey-ran, qui lui, avait un projet chez Dargaud.Mon ami Olivier avait le dessin qui corres-pondait à l’histoire. J’ai accepté de mettre encouleurs. C’est comme ça que j’ai com-mencé. C’était en 1993».Avec des hauts et des bas, les projets s’enchaî-nent. Grain d’Azur et Le Fond du Mondeavec le scénariste Corbeyran, Jane avec Boni-fay. Des séries qui ne marchent pas trop mal,le succès restant cependant discret. Puis ilreçoit un scénario de Didier Convard qui faitappel à sa maîtrise du dessin pour mettre enimages le Triangle Secret dans sa partiecontemporaine. « J’ai lu le scénario et j’ai étéemballé. Le milieu du Vatican et celui des

francs-maçons m’ont tout de suite inspiré. Ilfallait faire des recherches poussées pour êtrele plus réaliste possible sur le décor, les vête-ments. C’était passionnant, mais aussi stres-sant. Il fallait travailler très vite au rythme dedeux volumes par an. En même temps jefinissais les séries commencées. C’était uneénorme pression ».L’histoire tortueuse du Triangle Secret, peu-plée de trahisons, meurtres et secrets bien gar-dés nous entraîne sur la piste des manuscritsde la Mer Morte et leur nouvelle interpréta-tion. Le scénario est extraordinaire, la série dessept volumes a un succès foudroyant.Depuis lors, la collaboration entre le scéna-riste et le dessinateur se poursuit. « J’aime tra-

vailler avec Didier. Ses scénarios sont trèsinventifs et précis dans le détail ce qui facilitemon travail. Les images naissent au fur et àmesure de la lecture ».Quatorze nouveaux volets du Triangle voientle jour : 5 tomes des Gardiens du Sang , 5 deHerz et 4 de INRI nous transportent derebondissements en flash-back dans une his-toire aux intrigues sombres. Tous mettent enscène des personnages et lieux réels dans dessituations fictives qui frisent les catastropheshumanitaires. Des secrets millénaires dévoi-lés, des potions aux effets dévastateurs et tou-jours la même course au pouvoir. Sept volumes intitulés Lacrima Christi sonten cours d’élaboration.

La Ficelle Mai 2017 / Page 5

Grain d’Azur

Jane

La Ficelle Mai 2017 / Page 6

La Ficelle démêle

Denis Falque : « Le scénario de DidierConvard est très précis. C’est un véritableroman où la profusion de détails suggère lesambiances qui me permettent de « voir »l’image. Il imagine la mise en page de laplanche et son découpage, Chaque case à undescriptif. Je compose les images et nousconfrontons nos idées. Il est le metteur enscène et je suis le réalisateur, je tiens lacaméra ». « Au fur et à mesure de la lecture du scéna-rio, je fais un crayonné. Je mets en place rapi-dement au crayon les vignettes et les bulles etj’esquisse les dessins dans un petit formatplus propice à la liberté du dessin. Ensuite surun format A4 j’élabore le dessin des person-nages que je mets en place dans les futursdécors. Enfin j’agrandis le dessin à la photo-copieuse et le reproduis sur une feuille de des-sin à l’aide d’une table lumineuse, pour pou-voir l’améliorer, corriger les erreurs et passerà l’étape suivante : l’encrage. Pour ça j’utilisela plume à dessin et l’encre de Chine. Je suisun des rares à le faire, avec Julliard peut-être.La plupart des dessinateurs se servent d’unfeutre taillé. La plume va me permettred’avoir une ligne claire très précise dans ledétail, mais elle est dangereuse à cause destaches qu’elle peut générer. Les zones noires,ombres et aplats, sont cherchées grossière-ment sur calque, avant d’être posées définiti-vement au pinceau et acrylique.

Après le temps de séchage, on procède à lamise en couleur. Dans la plupart des cas elleest réalisée à l’ordinateur par une personnespécialiste, mais dans le cas des flash-back deLacrima Christi je les travaille au pinceau etaux encres de couleur, ce qui offre une plusgrande possibilité de nuances, de dégradés etd’effets tout en marquant le changementd’époque.

La page est prête pour le lettrage qui se fait àl’ordinateur. Pour estimer la grandeur de labulle j’ai écrit le texte au brouillon lors del’agrandissement.

La ficelle : Comment choisissez-vous lesformats des cases et leur nombre ?Denis Falque : Le déroulement de l’histoiredans la page se fait par cases qui montrent à

la fois l’espace et le temps. De leur nombre etde leurs formats dépendent la lisibilité et lerythme de l’action. Les formats allongés hori-zontalement peuvent montrer le temps quipasse, tandis que verticalement ils favorisentplutôt le vertige propice aux chutes. Les grosplans, par contre mettent l’accent sur lesexpressions des personnages ou sur un objetqui va avoir de l’importance dans la suite del’histoire. Les angles de vue diffèrent en fonc-tion des effets recherchés. La plongée, vue dedessus, peut dramatiser la scène en donnantune sensation d’écrasement ou de menace.

Au contraire la contre-plongée favorisera lasituation de force du personnage ou du décorqui domine la situation. Les lignes obliquesen accentuent le risque.

Enchaîner deux cases, là est la difficulté. Danschacune d’elle, l’emplacement des person-nages et des objets doit tenir compte dutemps qui passe dans la narration et des idéesà faire passer.

La ficelle : Avant de dessiner, faites-vousdes repérages ?Denis Falque : La plupart du temps il estnécessaire de faire un repérage pour avoir desrenseignements précis sur les lieux, les archi-tectures. Je pars avec mon appareil photo etje photographie les rues, les bâtiments en

Entretien Le travail du dessinateur

Un crayonné de départ Encrage : plume et encre/ pinceau acrylique

“L’emplacement despersonnages et des

objets doit tenir comptedu temps qui passe dansla narration et des idées

à faire passer”

La Ficelle Mai 2017 / Page 7

Tome 1 Lacrima Christi : couleur faite au pinceau et Colorex

Lacrima Christi : vues en contre-plongée et gros-plan

Lacrima Christi : vue en plongée

La Ficelle Mai 2017 / Page 8

La Ficelle démêle

“Le flash-back du tome 1, retrace lesavatars de la traversée du bateau quitransporte la mortelle substance, lesLarmes du Christ. Le moment de latempête puis du naufrage, qui dans laréalité se passent pendant un tempsassez long, est ici représenté sur deuxpages et seize vignettes pour quelquessecondes de lecture.Un plan d’ensemble amène la scène.Des plans moyens malmènent lebateau (plonge à droite, plonge àgauche). Deux plans rapprochésmarquent l’inquiétude des marins etdes deux passagers (changement de

couleur). Puis les images se resserrent,on se rapproche du sujet. Le bateau estsubmergé par les vagues. Il se couche,c’est le naufrage. Gros plan des deuxpassagers qui craignent la colèredivine. Puis, dans un même plan, lesdeux personnages sont pris dans lesremous, l’un en action, l’autre(l’alchimiste) replié sur lui-même,semble attendre la mort. Suivent deuxvignettes verticales parallèles pour unemême action : l’assistant del’alchimiste s’extrait de la coque (vuede dos monte dans l’image), le mêmeassistant vue de face se dirige vers le

bas à droite du cadre (sens del’histoire, il va s’en sortir). Les deuxdernières cases horizontales montrent,l’un sorti à l’air libre (vers le haut, il vapouvoir témoigner), l’autre àl’intérieur, toujours replié sur lui-même (coincé dans sa vignette), labouche ouverte laissant échapper sesderniers souffles de vie, les deuxmains serrant le coffret contenantl’horrible poison définitivement enfouisous la mer. Fin de la page. L’histoirepeut rebondir”.

GROS PLAN : La composition de deux pages de Lacrima Christi

cherchant déjà plus ou moins les plans, enplongée ou contre-plongée. Je suis monté enhaut de la cathédrale de Strasbourg pourvisionner la perspective pour un panora-mique du Fond du Monde. Pour Jane et lesbikers, je n’ai pas mis les pieds aux US, j’ai uti-lisé des documents photos et me suis inspirédu cinéma américain, c’était passionnant,j’avais l’impression d’avoir toujours habitélà. Pour Le Protocole du Tueur, un polar encollaboration avec Convard, j’ai situé l’actionà Lyon à côté de mon atelier c’était pratique

pour les repérages. Très souvent j’utilise desphotos que je recadre et transforme.

La ficelle : Qui décide des dessins decouverture, celle de Lacrima Christi parexemple ?Denis Falque : C’est moi qui ai proposé uncroquis de l’alchimiste avec le coffre et l’objetpour le tome 1. Validé par le directeur artis-tique, le dessin est réalisé par André Julliardpour conserver une continuité avec la partieMoyen-Âge du Triangle Secret. Plusieurs

dessinateurs ont participé à l’élaboration dessept volumes, chacun spécialiste d’uneépoque. Pour Lacrima Christi, comme je suisle seul dessinateur, je peins moi-même lescouleurs des pages flash-back pour les diffé-rencier des moments contemporains » . Après cet entretien, le dessinateur reprendson crayon et se remet au travail sur le tome 4. La sortie du 3 est prévue pour juin2017.

La Ficelle Mai 2017 / Page 9

Lyon d’AutrefoisXVIIIe siècle

Pour les besoins de notre rubrique “Lyon autrefois”, La ficelle recherche tout document photographiquerelatif à Lyon : objets, photographies, affiches… Merci de nous contacter : [email protected] remercions les lecteurs pour leurs envois.

LA COUR LA REINE

“Cet endroit original est peu connu des lyonnais car il estsitué au 57 rue Franklin, près du Rhône.Cette rue a été aménagée par A.M. Perrache (1726-1779)qui a souhaité gagner de la place sur les marais placés ausud d’Ainay. Elle fut baptisée : rue de la Reine ….mais onne sait pas de quelle reine il s’agit. La plus célèbre futMarie de Médicis qui est venue à Lyon en décembre 1600pour son mariage avec Henri IV et qui aurait choisi desécuries situées en ce lieu pour arriver à Lyon. Doncbeaucoup de personnes pensent que la reine mentionnéeest Catherine de Médicis.En 1878 le nom de Benjamin Franklin est attribué à la rueen souvenir du passage de ce scientifique dans la ville en1783.

L’immeuble du 57 construit vers 1750 avait été appelé“Hôtel de la Reine” ce qui laisse supposer qu’il étaitdestiné à recevoir des notables. A l’intérieur les piècessont vastes et magnifiquement décorées. Plus tard il se dit que la reine de Savoie y séjourna et queNapoléon venait la rencontrer discrètement….ce qui n’apas pu être vérifié. L’empereur adorait Lyon qu’il trouvaitmieux placée que Paris pour gérer son empire, il avaitmême prévu d’y installer, vers la confluence, son siège enconstruisant un palais…..mais des événements inattendusont fait échouer le projet”.

La Ficelle Mai 2017 / Page 10

La Ficelle démêle

SCOLARISATION

L’ÉCOLE À L’HÔPITALC’est à Lyon, en 1948, que le ministère de l’Education Nationale lance l’école à l’hôpital !

Chaque année plus de 100 000 enfantssont accueillis dans les différents ser-vices hospitaliers lyonnais. Pour ceux

qui y séjournent plus de huit jours et pourqui la scolarisation est un droit, c’est-à direles enfants âgés de six à seize ans, l’école conti-nue…à l’hôpital ! Nous ne parlons pas d’ac-tions organisées par des associations etgérées par des bénévoles, bien que cela existedepuis longtemps et reste fort utile, mais del’école à l’hôpital, un service mis en placepour la première fois à Lyon par l’EducationNationale, en 1948, à la demande des méde-cins. Auparavant ce sont les femmes des chi-rurgiens aidées de religieuses qui faisaient laclasse.

Le 1er septembre 1948 un instituteur lyon-nais fait sa rentrée…à l’hôpital. C’est à lademande du professeur Jeune que l’Educa-tion Nationale a démarré cette expérience auCentre Hospitalier Lyon–Sud (CHLS),expérience qui n’en est plus une aujourd’hui.En 1951 le professeur Stagnara obtient unenseignant du secondaire pour les jeunes

filles atteintes de scoliose, hospitaliséesdurant plusieurs mois au Centre Livet. Ceservice de scolarité devient en 1985 le col-lège-lycée public Elie Vignal à Caluire.Aujourd’hui cet établissement accueille lesélèves du secondaire, de la 6° à la terminale,trop fragiles ou fatigables pour reprendreune scolarité dans leur collège ou lycée d’ori-gine à cause de leur maladie ou de leur han-dicap. Les enseignants de ces niveaux inter-viennent aussi sur plusieurs hôpitaux.

C’est grâce à Christophe Beauvarlet de Mois-mont, ancien Directeur de l’Ecole Spéciali-sée des Enfants malades de Lyon (l’ESEM),que nous avons pris connaissance de ce ser-vice. L’ESEM prend en charge l’enseigne-ment des classes primaires d’environ 3000élèves par an répartis dans les sept hôpitauxlyonnais suivants : l’Institut d’Hématologieet d’Oncologie Pédiatrique situé dans le 8°arrondissement de Lyon, les hôpitaux neu-rologique et cardiologique situés à Bron, leCentre Médico-chirurgical de Réadaptationdes Massues situé dans le 5° arrondissementde Lyon, le Centre Médical Pédiatrique laMaisonnée situé à Francheville, le ServiceMobile d’Accompagnement, d’Évaluationet de Coordination pour enfants, adoles-cents et jeunes adultes avec lésion cérébraleacquise (le SMAEC) situé dans le 3° arron-dissement de Lyon , et enfin, récemment,l’hôpital psychiatrique du Vinatier, à Bron.Depuis quatre ans, il y a au Vinatier, uneclasse dans l’Unité des 6-13 ans avec uneenseignante à 1/2 temps. Les enfants enséjour long (2 à 6 mois, parfois plus) et

L’ESEM prend encharge l’enseignementdes classes primairesd’environ 3000 élèvespar an répartis dans

sept hôpitaux lyonnais

L’école à l’hôpital, un service mis en place pour la première fois à Lyon par l’Education Nationale, en 1948

La Ficelle Mai 2017 / Page 11

quelques enfants qui viennent en “hôpital dejour” et ne sont plus scolarisés dans leur quar-tier (leur comportement n’étant pas stabi-lisé) y poursuivent leur scolarité.

Aujourd’hui Agnès Blache, directrice del’ESEM coordonne pour les classes du pri-maire une équipe de seize enseignants del’Education Nationale : une bonne dizainesont chargés d’enseigner dans les classes ausein de l’hôpital ou au « pied du lit » lorsquel’enfant pour des raisons médicales ne peutse déplacer, quatre autres travaillent au ser-vice des Centres de Référence pour les Trou-bles Spécifiques du Langage et de la Parole,pour le Handicap Moteur et les Lésions Céré-brales Acquises. Ces derniers n’enseignentpas mais interviennent chaque fois qu’unenfant difficile nécessite un diagnostic spé-cialisé. Leurs bilans sont précieux car ils sontles résultats d’enquêtes et réflexions menéesauprès de tous les intervenants hospitaliers etpédagogiques, de la famille et de l’enfant. Ces professeurs des écoles ont suivi uneannée supplémentaire de formation pourtravailler auprès d’enfants malades et handi-capés moteur, et poursuivent souvent desformations plus spécialisées en parallèle.En effet, si l’école se déroule comme partoutailleurs tous les jours de la semaine, six heurespar jour, dans une classe située à l’intérieur del’hôpital, les instituteurs doivent être prépa-rés à des conditions particulières. Les patho-logies sont nombreuses, parfois très graves :leucémies, accidents, maladies chroniques.Les instituteurs participent à des réunionsd’informations organisées par les médecinsafin de comprendre la maladie. Il peut arri-ver qu’un enfant ayant de graves problèmesdigestifs soit opéré cinq ou six fois et réappa-raisse chaque fois en classe avec tout un atti-rail de tuyaux, tubes, poches, écrans decontrôles ; les instituteurs ne doivent pas selaisser impressionner. L’intervention desmédecins et leurs explications sur la maladiede ces enfants qui plus tard vivront une vienormale, les aident à trouver l’énergie pourcontinuer à enseigner, car de l’énergie, il enfaut ! Les enfants accueillis n’ont pas tous lemême niveau, il faut donc entrer en relation

avec école d’origine pour connaître le pro-gramme et les éventuelles difficultés de l’en-fant, ensuite il faut obtenir l’avis du médecin,avis fondamental car la santé de l’enfantprime, enfin il faut l’accord de la famille. Cesétapes franchies, l’enfant peut venir en classe.Si son état le permet, on lui demande d’êtrehabillé et non en pyjama. Se laver, s’habiller,se préparer, prendre ses cahiers, ses livres etson cartable sont des gestes importants quireplacent l’enfant dans un quotidien rassu-rant et lui donnent un objectif ; les médecinsreconnaissent que l’accomplissement de cesrites participent à la guérison. Certainsenfants ne peuvent pas suivre plus d’unedemi-heure de classe, au début de leur séjour.Ils sont transportés sur leur lit et doivent res-ter allongés. Un système leur permet de lire etd’écrire tout en restant dans cette positionallongée. L’école est adaptée à chaque stadede l’état de l’enfant et de sa maladie ; celaimplique de la part des instituteurs unegrande souplesse et une réactivité extraordi-naire. Nous l’avons vu, il peut arriver qu’il yait cinq ou six enfants de niveaux différents ;les instituteurs doivent reprendre les pro-grammes là où l’enfant s’est arrêté avant sonhospitalisation, se procurer les manuels. Sou-vent les manuels circulent d’une unité à l’au-tre ou d’un hôpital à l’autre sur appel des ins-tituteurs qui travaillent en bonne coordina-tion les uns avec les autres. Chaque classe estpourvue d’un ordinateur et d’une impri-mante couleur ce qui facilite l’envoi de docu-ments. Parfois ce sont les parents qui font lerelais entre l’école d’origine et l’enfant. Les

parents sont très présents et entrent volon-tiers en relation avec les instituteurs. La sallede classe est en effet un lieu vivant, dyna-mique, joyeux, c’est parfois un lieu refuge,rassurant, ouvert aux familles qui viennentparfois y déposer leur fardeau de souffranceet d’inquiétude.

Il peut arriver qu’un enfant n’ait pas envied’aller à l’école. Dans un premier temps lesenseignants jouent avec lui, avec des jeux ouun écran d’ordinateur et tentent peu à peu del’intéresser à divers sujets ; n’oublions pasqu’il y a aussi la concurrence d’autres activi-tés : monsieur le clown, les ateliers jeux…mais cela fait partie de la vie à l’hôpital. Lerôle des instituteurs est d’éviter qu’il y ait unerupture scolaire de sorte que la maladie nedevienne pas une cause de difficulté oud’échec. Le parcours scolaire se poursuitdonc à l’hôpital, mais parfois aussi au domi-cile des enfants si ces derniers ne peuvent pasretourner tout de suite dans leur école d’ori-gine. Dans ce cas ils bénéficient d’un serviced’enseignement à domicile : le service d’as-sistance pédagogique à domicile aux enfantsmalades et accidentés, le SAPAD. Si l’enfant aséjourné pendant longtemps à l’hôpital, onélabore un projet d’accueil individualisé.L’Ecole Spécialisée des Enfants Malades deLyon (l’ESEM) existe depuis 69 ans, c’est laplus ancienne de France.

Le budget d’une école primaire est répartientre l’Etat et la municipalité. Ici l’hôpitalremplace la municipalité et participe à hau-teur de 330 euros par enseignant et par an.C’est peu mais cela permet d’acheter descahiers, des crayons, un peu de matériel. Afind’acheter des ordinateurs et autre matérielpédagogique plus important, l’ESEM a crééune association loi 1901 : ALYSEM1, l’Asso-ciation Lyonnaise pour la Scolarisation desEnfants Malades. Cela permet de récolter desdons.

Véronique Segard

1 Tel : 04 69 16 66 66 [email protected]

Ces professeurs des écoles ont suivi uneannée supplémentaire deformation pour travailler

auprès d’enfantsmalades et

handicapés moteur

L’Education Nationale a démarré cette expérienceau Centre Hospitalier Lyon–Sud

La Ficelle Mai 2017 / Page 12

Michelle Gouin“Aire de jeu” série de 13 toiles acrylique et broderie : 1m45 x 2m

Les artistes de La ficelle

Dans cette série chaque pièce témoigne de traces de vie. Traces du réel qui semblent effacer la féerie des contes de fée(brodés en perles transparentes). Tissage des fils de trame(invisible comme les rêves) et des fils de chaîne (qui révèlent ledessin de la réalité), indispensables l’un à l’autre, pour que letissus (de liens) prenne corps.

Michelle Gouin vit et travaille à Lyon

[email protected]

La Ficelle Mai 2017 / Page 13

La ficelle craque

Entrée en matières5 rue du chariot d’or69004 Lyonwww.entreeenmatieres.com

Maison des Canuts,Nos produits pour le printemps,lin & soie, à partir de 65€Maison des Canuts – ouvert du lundiau samedi de 10h à 18h3010 rue d’Ivry - 69004 LyonTel : 04 78 28 62 04Fax : 04 72 10 90 [email protected]

Pochette en cuir et lin par lacréatrice Julie Meuriss - 39€

Carnet journal deMonsieur Papier,fabricationfrançaise - 12€

Fouta, ou plaid selon vos envies, 110 x 200 cm, en cotonMa Poésie - 49€

La Ficelle Mai 2017 / Page 14

AgendaMA I

Gypsy Lyon FestivalDu 18 au 21 mai, à la Croix-RousseA l’occasion de sa 8ème édition, le GypsyLyon Festival pose à nouveau ses valisesentre la Place Bertone et le Parc de laCerisaie. Comme à son habitude, cetévénement propose au public de voyagerà travers l’Europe à la découverte de laculture Tsigane, des Balkans à l’Espagneen passant par Lyon. Cette année ilpoussera la curiosité jusqu’en Asie !Concerts, projection de films et expositionde bande dessinée constitueront toutautant de prétextes pour venir partager unmoment de convivialité.Du côté de la programmation musicale,Remi Crambes quartet, Samarabalouf up,Rodolphe Raffalli et Mathias Duplessy etles violons du monde, feront notammentvibrer cette année la colline de la Croix-Rousse au son de leurs chants, cordes etplatines !

Les concerts du INJeudi 18 mai 2017 (Place Bertone)La fanfare des pavés – 19h00Rémi Cambres quartet – 20h30Vendredi 19 mai 2017 (Parc de la Cerisaie)Los piratas – 18h30Samarabalouf up – 20h10Tactical groove orbit – 22h10Samedi 20 mai 2017 (Parc de la Cerisaie)Rodinka – 17h30Rodolphe Raffalli – 19h10Zaragraf – 21h10DJ Vinodilo – 22h30Dimanche 21 mai (Parc de la Cerisaie)Les frères Dubz – 14h20Laurent Courtois and friends – 15h40Mathias Duplessy et les violons du monde– 17h10

TREMPLIN jeunes talents pendant les 3jours de concerts au parc de la Cerisaie.

Gypsy Lyon Festival, le OFFJeudi 11 mai 2017 (Comoedia)Inauguration de l’expo de Jeff Pourquié Concert de « La bande à Balk »Projection du film « Promets-moi » deEmir Kusturica.Buffet de spécialités Serbe.Du Jeudi 11 au jeudi 18 mai 2017(Comoedia)Expo BD/Illustrations de Jeff Pourquié.Samedi 20 mai 2017 (Villa Gillet au parcde la Cerisaie)Conférence : « Approche culturelle desRroms d’Europe de l’est », animée parSlavka Radenez, dialogue avec PaolaPigani.

Vendredi 19 mai 2017 à la Maison desassociations, Lyon 4°Stage de langue Rromani, animé parSlavka Radenez.Samedi 20 et dimanche 21 mai 2017 (Parcde la Cerisaie)« Chez Plumo », atelier de peintureculinaire ou de cuisine colorimétrique, lesyeux bandés, animé par Claire Boisse etDimitri Aucagne.Dimanche 21 mai 2017 (Parc de laCerisaie) dès 15h30Atelier badges enfants Gypsy, animé parServane Renault.Vendredi 19 au Dimanche 21 mai 2017(Parc de la Cerisaie) Vente de mobilier Emmaüs : Buvez,mangez et repartez avec votre chaise.Du 22 mai au 28 mai 2017 (Exposition enMairie Lyon 4°)Conception et réalisation d’une vidéo,d’une bande son, d’une exposition, lorsd’ateliers d’arts plastiques et d’expressionorale et écrite, mis en place sur le site del’IDEF (Institut Départemental del’Enfance et de la Famille).

Printemps des cimetières Dimanche 21 mai à LyonCette première édition du Printemps descimetières est l’occasion d’apporter unautre regard sur ces lieux de mémoireprésentant des richesses aussi bienhistoriques qu’artistiques.Si les cimetières sont des lieux derecueillement, ce sont aussi des endroitspropices à la promenade pour découvrirautrement le patrimoine funéraire, ainsique la riche biodiversité, où évoluentdiverses espèces animales et végétales.En mettant en place une programmationparticulière pour cet événement, la Villesouhaite raconter l’histoire de ces lieuxintimes et sensibiliser le public à l’art et ausavoir-faire funéraire.Au programmeCimetière de la Guillotière Nouveau- Visite : Sur les traces de la mémoire et laRésistanceS’inscrire en ligneHoraires : 10h, 11h, 14h, 15h et 16h pour1h30 environ.- Histoires de cimetières et de ritesfunérairesCimetière de la Croix-Rousse- Parcours sur le patrimoine et labiodiversité du lieu- Visite libre et accessible à tous .Animation pédagogique sur l’abeille enville par un apiculteurCimetière de Loyasse

- Visite à deux voix : relations entre lepaysage, la faune, la flore et la symboliquefunéraireS’inscrire en ligneHoraires : 10h30, 14h, 15h30 pour 1h30environ.- Exposition d’aquarelles et initiation aucroquisLieu : Lunette du fossoyeurVisite libre

Elie Ossipovitch + FrédéricDeschodt Le 24 mai, à l’Agend’arts à 20hElie Ossipovitch dévoilera son univers enforme de voyage dans la belle atmosphèred’Agend’Arts.Amis de longue date, Frédéric Deschodt(théorbe, guitare baroque) et ElieOssipovitch (viole de gambe) participenttout deux à des projets divers et variés ;musique ancienne, séfarade, chansonfrançaise, trip-hop baroque…Ils forment tout deux le duo “cul etchemise” et sillonnent l’Europe afin departager leur amour de la musique avec leplus grand nombre.De Diego Ortiz à Marin Marais en passantpar la musique Ottomane, entre musiquesécrites et improvisées, le programmeabordé est un voyage atypique à l’image dela curiosité des deux musiciensL’Agend’Arts4 rue Belfort 69004 Lyon

Quirky Festival #3 -L’édition de PrintempsDu 4 au 21 mai, à la Croix-RousseC’est l’événement phare du Bal desFringants, scène musicale des pentes de laCroix-Rousse. L’Édition de Printempsvous offre l’occasion de profiter despremiers beaux jours, en salle et en pleinair, avec une grande première : desconcerts, des rendez-vous familiaux etdes événements insolites dans le cadresuperbe de l’Amphithéâtre des TroisGaules !Les Fringants récidivent ! Le Quirky c’estun peu le Bal passé à la loupe (en un peuplus grand, quoi). Petits renardsco(s)miques, nous nous sommes encoreune fois appliqués à dénicher les nouveauxprojets d’artistes reconnus, les pépitestoutes fraîches du crew lyonnais - lesjeunots tout mimis et ceux dans la force del’âge - le tout mélangé à nos coups decœur venus d’horizons lointains !Voici la 3ème fournée d’un événementhors des clous : des rencontres et du

La Ficelle Mai 2017 / Page 15

VOS [email protected]

partage, de la musique enmarge, du rock’n’roll hors-pistes, du folk poignant, desguitares venues de Thaïlande,du Minnesota ou du Nord del’Inde…Des tarifs accessibles, uneprogrammation hors dessentiers battus et loin descloisonnements... le QuirkyFestival aime les mélanges destyles, les recherches sonores etles pépites à découvrirabsolument, qu’il s’agissed’artistes lyonnais, mais aussinationaux ou internationaux.Le Quirky Festival, c’est ladécouverte permanente et lesplaisirs éclectiques et inédits.

Le bal des FringantsJeu 4 – Sam 20 Expo Magnus Tigre(linogravure)Jeu 4Fabio Viscogliosi (pop lo-fiélégante) + Raoul Vignal (folkintense)Ven 5Stylish Nonsense (happeningmusic/Thaïlande) + Pili Coït(love duo / noisy pop)Jeu 11O (Olivier Marguerit)+ HaloMaud (pop en apesanteur)Jeu 18Sathönay Trio (saze psychépop) + Manish Pingle (king ofindian slide guitar)

Ven 19Powerdove (pop-song idéale)+ Bégayer (bidouillagesinspirés)Sam 20SOIRÉE DE CLÔTUREGontard! (punk-pop parlé-chanté foutraque et clandestin)Dim 21Loto Culturel du Bel Masqué(trésors artistiques)

Amphithéâtre des TroisGaulesVen 12 BANG ! (western réalisé enlive)+ Fun Fun Funeral (darkfolk/weird pop)

+ Jake Burton (trash drums)Sam 13Driftwood Pyre (garage rockpsyché inoxydable/US)+ Tôle Froide (punk forchildren)Dim 14FAMILY DAYRoda de la Guill’ (samba)+ Pat Kalla Conte & Soul enduo (griot urbain)

Ouverture des portes 30 minavant l’heure du spectacle.Le Bal des Fringants (11 ruedu Bon Pasteur) /Amphithéâtre des Trois Gaules(Rue Lucien Sportisse / Jardindes Plantes)

Jusqu’au 31 mai 2017