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8 De bons moments passés Découverte du Récitatif Biblique Une rencontre autour de Friederike Hagen Réciter la Parole biblique ? Mieux que cela, la rythmer, la chanter, la « gestuer »… ! Transmise autrefois oralement, dans la vie en mouvement, en déplacements, elle s’inscrivait directement dans l’esprit, le cœur, le corps de ceux qui l’entendaient, l’écoutaient, sans passer par une lecture. Est-il encore possible aujourd’hui, de goûter pleinement la sève des textes qui nous sont parvenus, sans avoir recours à la lecture du Livre ? Des personnes de la paroisse ont tenté cette expérience par deux fois, au cours du dernier trimestre de l’année passée. Dans l’Eglise, beaucoup de passages des Ecritures ont été lus maintes fois , transmis, écoutés, accueillis de manières diverses, retenus. C’est un héritage dont nous ne pouvons pas nous passer ! Mais certains textes ont peut être perdu un peu de leur fraîcheur à l’usage, à moins qu’ils ne soient écoutés d’une oreille un peu moins avide. Dans la pratique du « récitatif biblique », on propose de se confronter à un texte, tout d’abord en l’apprenant par cœur. La personne qui transmet le texte, n’y ajoute rien, si ce n’est une aide à la mémorisation, par le corps, le chant et le mouvement - éléments qui en précisent le sens - en procédant par petites touches. Il est ainsi, en quelque sorte "incorporé", et a des chances supplémentaires d’être "vécu". Il est vrai que le texte a été reformulé selon les caractéristiques de la tradition orale, notamment avec certaines répétitions, mais toujours au plus proche de son origine. A la suite de cela, une étude permet de se trouver dans la réalité du contexte dans lequel la Parole a été prononcée. Elle devient efficace pour ceux qui la pratiquent ainsi : elle ne les quitte plus, résonne en eux, les habite et les remplit, non pas pour combler un vide, mais pour atteindre les profondeurs de l’être. Un moment tout à fait particulier est celui où chaque personne est invitée à s’arrêter, dans le silence, sur un mot du texte, à le laisser « parler » en soi, et révéler quelque chose de son vécu profond. C’est une « nourriture », qui incite à en chercher davantage ! Partager cela entre les personnes présentes est possible, mais il n’y a aucune obligation . Pourtant, ce partage a fait partie des temps forts de ces rencontres : « S’arrêter, tendre l’oreille, s’émerveiller, partager ». Esaïe nous transmet, chapitre 55 aux versets 10 et 11, ce que Dieu dit de sa parole : « De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer pour qu’elle donne la semence au semeur et le pain à celui qui mange, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche. Elle ne retourne pas vers moi sans avoir exécuté ce que je désire et fait réussir ce pourquoi je l’avais envoyée. » Les participants

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8 De bons moments passés

Découverte du Récitatif BibliqueUne rencontre autour de Friederike Hagen

Réciter la Parole biblique ? Mieux que cela, la rythmer, la chanter, la « gestuer »… ! Transmise autrefois oralement, dans la vie en mouvement, en déplacements, elle s’inscrivait directement dans l’esprit, le cœur, le corps de ceux qui l’entendaient, l’écoutaient, sans passer par une lecture.Est-il encore possible aujourd’hui, de goûter pleinement la sève des textes qui nous sont parvenus, sans avoir recours à la lecture du Livre ? Des personnes de la paroisse ont tenté cette expérience par deux fois, au cours du dernier trimestre de l’année passée.Dans l’Eglise, beaucoup de passages des Ecritures ont été lus maintes fois, transmis, écoutés, accueillis de manières diverses, retenus. C’est un héritage dont nous ne pouvons pas nous passer ! Mais certains textes ont peut être perdu un peu de leur fraîcheur à l’usage, à moins qu’ils ne soient écoutés d’une oreille un peu moins avide.

Dans la pratique du « récitatif biblique », on propose de se confronter à un texte, tout d’abord en l’apprenant par cœur. La personne qui transmet le texte, n’y ajoute rien, si ce n’est une aide à la mémorisation, par le corps, le chant et le mouvement - éléments qui en précisent le sens - en procédant par petites touches. Il est ainsi, en quelque sorte "incorporé", et a des chances supplémentaires d’être "vécu". Il est vrai que le texte a été reformulé selon les caractéristiques de la tradition orale, notamment avec certaines répétitions, mais toujours au plus proche de son origine. A la suite de cela, une étude permet de se trouver dans la réalité du contexte dans lequel la Parole a été prononcée. Elle devient efficace pour ceux qui la pratiquent ainsi : elle ne les quitte plus, résonne en eux, les habite

et les remplit, non pas pour combler un vide, mais pour atteindre les profondeurs de l’être.Un moment tout à fait particulier est celui où chaque personne est invitée à s’arrêter, dans le silence, sur un mot du texte, à le laisser « parler » en soi, et révéler quelque chose de son vécu profond. C’est une « nourriture », qui incite à en chercher davantage !Partager cela entre les personnes présentes est possible, mais il n’y a aucune obligation . Pourtant, ce partage a fait partie des temps forts de ces rencontres : « S’arrêter, tendre l’oreille, s’émerveiller, partager ».

Esaïe nous transmet, chapitre 55 aux versets 10 et 11, ce que Dieu dit de sa parole : « De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et fait germer pour qu’elle donne la semence au semeur et le pain à celui qui mange, ainsi en est-il de la parole qui sort de ma bouche. Elle ne retourne pas vers moi sans avoir exécuté ce que je désire et fait réussir ce pourquoi je l’avais envoyée. » Les participants