Cumont, F - [A] La théologie solaire du paganisme romain (1913)

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    Mmoires prsents par divers savants l'Acadmie des inscriptions et belles-lettres de

    l'Institut de France. Premire [...]Source gallica.bnf.fr / Bibliothque nationale de France

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    Acadmie des inscriptions et belles-lettres (France). Mmoires prsents par divers savants l'Acadmie des inscriptions et belles-lettres de l'Institut de France. Premire srie, Sujets divers d'rudition. 1908.

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    llU'mLlLLUL NATIONAL.

    LA

    THOLOGIE SOLAIRE DU PAGANISME ROMAIN,

    PAR

    M. FRANZ CUMONT.

    O

    L hliolatrie fut la dernire forme que prit le paganisme

    Romain. En 274, l'empereur Aurlien lui donna une conscra-tion officielle lorsqu'il fonda en l'honneur de Sol invictus un

    temple fastueux, desservi par des pontifes qui eurent la pr-sence mme sur les membres de

    l'antique Collegium ponti-ficumJ et, au sicle suivant, le dernier paen qui ait occup le

    troue des Csars, Julien l'Apostat, nous a laiss un discoursO il

    justifie, en thologien subtil et en dvot fervent, le culte

    rendu l'astre roi dont il se regardait comme le fils spirituel.

    e Soleil invincible, lev au rang suprme dans la hirarchie

    vine, protecteur spcial des souverains et de l'empire, tend

    sorber en lui ou se subordonner toutes les autres divinitsde l'ancien

    Olympe..

    es faits ont t souvent exposs(l) et il serait superflu d'y

    Pister. Mais, si l'on a depuis longtemps constat l'importance

    Prpondrante que prendl'hliolatrie dans la religion de

    Pque impriale, si l'on a reconnu l'origine orientale et, plus

    prcisment, syrienne du dieu solaire qui, sousdes noms di-

    rsi regue sur l'ancien panthon romain,on n'a pas aperu

    Ssiclairement quel les raisons lui firent

    accorder cette souve-

    lletet sur queL fondement thologique reposa l'ide

    de son

    1 ,

    MithryUPnr e1l'lIlple WissovvA, Rcliuoii der Humer}p. 3o6, et mes MOA.mjst.de

    teith ra* p. 336.

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    448 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    L'adoration de l'astre dont dpend l'existence mme de notre

    globe fut, dira-t-on, inspire naturellement par le spectacle

    de ses bienfaits quotidiens et par la conscience du rle de cetteforce immense dans les phnomnes physiques. Elle fut l'abou-

    tissement logique du paganisme, qui, divinisant la nature,

    devait ncessairement reconnatre un pouvoir prdominant

    celui qui est le matre de la nature. Renan en a fait un jourl'observation: La vie de notre plante a en ralit sa source

    dans le soleil, toute force est une transformation du so-

    leil. Avant que la religion ft arrive proclamer queDieu doit tre mis dans l'absolu et l'idal, c'est--dire hors

    du monde, un seul culte fut raisonnable et scientifiquet cefut

    le culte du Soleil. Sans doute; mais c'est l parler en homme

    moderne qui se souvient des thories de Galile, de Laplaceet

    de Bertlielot. Les anciens sont rests longtemps d'un auLreavis.

    C'est que, prcisment, ils n'ont dcouvert que peu peul'im-

    portance sans gale de l'astre du jour dans le systme cosmique,

    et, vrai dire, ils n'en ont jamais eu la pleine notion.Dans

    l'Athnes de Pricls, Anaxagore semblait un novateurluda-

    cieux lorsqu'il soutenait qu'Hlios tait en ralit bien plus

    grand que le Ploponsc. Mme aprs le dveloppementde

    lascience alexandrine, malgr les hypothses gniales

    (1 lAris-

    tarq ue de Samos et de Sleucus de Sleucie, premiersllfeIl-

    seurs de la thorie hliocentrique, les astronomes persistrent

    toujours enseigner que le grand luminaire cleste (Haitune

    plaute, tournant comme les six autres autour de notre terre.

    Les actionsphysiques qu'il y exerce ne lui furent reconnues

    que partiellcilleul el uuc ,poquc relaLvelllelll ta('d.1"que partiellement et une poque rel ativement tardif-Un contemporain de (iicron, le docte Uf'nnnOS ,

    crot

    0) Lettrc Vcrthelot ( rl Jraj-mmtsphUatopki^uM,i,S7fv 11.1CO.

    uBMllUi, c-17 ([.190.11

    alli,- ) : Ilivr )%p viro/.*p#vovffiV

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 449

    37.

    encore devoir protester contre l'opinion alors gnrale

    que les chaleurs de l 't seraient dues au lever de la Canicule

    etexpliquer qu'elles ont pour cause le retour annuel du

    solstice.

    Aussi, si l'on remonte l'origine des temps historiques,

    s'aperoit-on que les Grecs n'accordaient Hlios et les Romains

    au vieux Sol indiges qu'un pouvoir restreint et une situation

    Modeste. Mme en Orient, o se dveloppa l'astrolatrie, le dieu

    principal de la Babylonie car on le d otait du sexe masculin

    - fut primitivement la Lune, Sin(1), et il garda la premireplace Carrhae (Harrn) en Osrhone, et dans une grande

    partie de l'Anatolie jusque sous l'empire romain^. Dans lespays chauds, le soleil est surtout un ennemi contre lequel on

    Se protge, et les habitants des plaines brlantesde la Mso-

    Potamie prfrrent l'astre dont les ardeurs embrasaient l'air,

    desschaientla terre et puisaient les corps,

    celui dont la douce

    lunlire les clairait sans les menacer. Dans la fracheur des

    nuits,la lune versait les roses bienfaisantes et sa clart gui-

    1alors comme aujourd'hui, les caravanes

    travers le dsert

    artout ses phases, apparentes tous les yeux, servirent me-

    111 ertemps avant qu'on connt la dure

    de l'anne, et les

    Cend riers

    sacrs rglaient suivant son coursles crmonies

    lehgleuses et la v ie civile. Quand sa face s'obscurcissait,on

    *y*tdans cette clipse un prsage redoutable,

    et l'on attri-

    UaIt lapuissante divinit une foule d'influences myst-

    - 011, prcde rgulirementShamash

    etest plus puissant que lui. Cf. JASTROW,

    a^yIonien I, p. (jG et suiv.;

    BOUCHI-LECLERCQ,Astrol. grecque, p. 44.(2)La prdominance du culte de Mn

    dans l'est de l'Asie Mineure parait tre

    due la persistance de vieilles conceptions,dpasses ailleurs, dans une contre re-

    cule, qui ne suivit pas l'volution de la

    thologie chaldenne .

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    450 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    rieuses(l) dont le souvenir persista dans l'astrologieet se

    perptua indfiniment dans les superstitions populaires. En

    Chalde, le Soleil, Shamash, est un personnage secondaire quisuit Sn comme son serviteur (3).

    Ce sont les astronomes qui ont renvers les rles, en consta-

    tant l'importance primordiale qu'a le soleil dans le mcanisme

    cleste. Sa prminence grandit mesure qu'ils le firent mieux

    connatre. En l'loignant toujours davantage dans l'espace,ils

    acquirent une notion de plus en plus exacte de ses dimensions

    formidables. Lorsqu'ils eurent tudi ses rvolutions, ils com-

    prirent quelles relations les unissaient aux phnomnes phy-

    siques et la succession des saisons. Le dernier coup fut port

    l'antique prestige de la lune quand on s'aperut qu'ellebrillait d'une lumire emprunte^ ou, comme on

    disait,

    btarde. L'hlioiatrie est essentiellement un culte savant; elle

    grandit avec la science elle-mme, et se constitua dfinitive-

    ment l'poque o celle-ci atteignit son apoge dansl'anti-

    quit. Nulle part on n'aperoit plus clairement qu'ici lesliens

    qui, dans les religions de l'Orient , unissent les recherches

    de l'rudition et l'volution de la foi. Celle-ci y suit, d'un paStardif parfois, les progrs de la connaissance. Les Egyptien

    ll Cf. ROSCIIU,StUrne, 1890, p. 49 etsuv.

    (1) Pour s'en readre compte, a mflit-de

    parcourir les nombreux Selenodromia;cf. aoui injva, p. 468, n. 3.

    JASTHOW,loc. cit.Cette dcouverte est lITMMIirTka-

    ls la connaissait (Doxogr., 358, li),Diels), maiselle ne parait avoirt Jlini-tivement admise que depuis Aristarque deSum (ViTKuvE,lX, a>$3].

    CI)Yor '!ira. P-468, n.-3, Velkui \a-

    lens [vdovt). Cf. PHILCTN, Dc:somniU, 1.

    c. 10,S53 (1,628 M.=111, a 16 Wondl)

    Sehfaj* P600Vpyyos (dans un passagesur les Chaldens), - La dech1106

    astronomique de la Laac futsa rper

    ension dans la thologie; cf.T,AC'fA-

    Tius PLAUWUS,Ad Stal. Tlicb., I, 719:

    H versibus sacrorum Solismyslerin P

    fiat.Sd enlut Luitam minorentpolcniiasfit humiliorem ducen* tauruin insidens

    nibiiilot uucl. 7(1) Cf.

    *- Ikligiuns orientales

    dansLI:'

    /tuyau. romain, ' d ., njoy, p.et

    MITV.

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    s arrtrent mi-chemin, et, malgr de trs anciennes tentati ves

    pour tablir la souverainet sans' partage du Soleil-R, fina-

    lement ils ne se rsignrent pas dpouiller la Lune de son

    autorit, et prfrrent, dans le ciel comme sur la terre, la

    monarchie pure le pouvoir conjoint de la sur et du frre, de

    l'pouse et du mari, d'Isis et d'Osiris. Ce dualisme inspire en-

    core lesmystres alexandrins de l'poque des Ptolmes

    et

    s affirme dans les thories des astrologues gyptiens (1). Mais

    chez les Smites, un clerg rudit, hrditairement vou

    l'tude du ciel toil, tira plus hardiment les consquencesreligieuses de ses dcouvertes scientinques. Nous voudrions

    essayer de montrer ici sur quelles conceptions astrologiquesrepose la primaut inconteste dont jouit le dieu solaire la findu

    paganisme et comment, de donnes exprimentales, on d-

    duisit toute une thologie, qui prouva son omnipotence.

    Suivant le systme dit chalden (2), le soleil occupe le qua-

    trime rangdans la srie des plantes. Trois sont au-dessus de

    lui, Mars, Jupiter, Saturne, trois au-dessous, Vnus, Mercureet la Lune. Plus haut, s'arrondit la vote des toiles fixes, qui

    rnarque la limite du monde; plus bas est suspenduela terre,

    ^mobile au centre de celui-ci (l). En d'autres termes, le Soleil

    !'! Gf-infr*>p. 4.08,n. 3.12\-'1 systme est attribu au* Clial-

    densParMACROBE,Comm.in SOlnu.Scip.,

    18 1 1: 11Cicero solis sphaeram quar-tam,

    idest in medio locataui dicit.

    Ciceroni Archimedes et Chaldaeorum ra-tioconsentit)). il est impliqu par uneeorle que

    Censorin et Cicron attribuentau* Chaldens ( infra, p. 454,n. 1) ;

    Il seretrouve dans l'enseignement desres de Mithra, o celui-ci, dieu so-

    laire, est appel PEAITJS[Mon. myst.Mithra, 1, p. 3o3), et dans les Oracula

    Chaldaca (ilifra. p. 454, n. 2). Nous

    reviendrons plus bas (p. 4.7*1)sur la date

    et sur les auteurs de la suite plantaire

    (3) MAMLius, 1, 149 et suiv.; Cic.,

    Somm. Se., 1. c. Cf. mon article surle Jupiler sumnius cjcsiiperantissiinus(Ar-chiw 1. Heligionsw., XI) 1906, p. 33o et

    suiv.

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    452 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    se meut au milieu des sphres clestes (1), il occupe la rgion

    mdiane parmi les sept ou, si l 'on veut, les neuf cercles de

    l'univers.Cette thorie marquait un progrs sur celles qui l'avaient pr-

    cdes. Platon croyait encore que le soleil se trouvait immdia-

    tement au-dessus de la lune et au-dessous des cinq autres pla-

    ntes, c'est--dire qu'il le situait beaucoup trop prs de nous.

    L'ordonnance chaldenne , Lune, Mercure, Vnus, Soleil,

    Mars, Jupiter, Salurne, se rapproche davantage de la vrit:

    elle attribue seulement au soleil la place qui revient en ralit

    la terre; leur distance relative est exactement reconnue; il

    suffit de les faire permuter pour obtenir le systme hlio-

    centrique.

    Cette dcouverte astronomique se combina avec de vieille

    ides religieuses : Sliamash tait depuis longtemps en Orient,

    comme Sol invictus le devint Rome, l'astre tutlaire des sou-

    verains ('). Dans le ciel, les autres plantes semblaient faire cercle

    autour de lui ou plutt l'escorler, el les astrologues se plurent montrer le ~ Roi-Soleil (Bevs JiIQs) s'avanant au

    mi"

    lieu de ses satellites, comme les princes terrestres, dont il estle protecteur, marchent entours de leurs gardes. (Irce

    eux,

    (1)Les passades o le Soleil est dit cln'.eau milieu des plantes, sont trs nom-

    breux et j'en citerai plusieurs (p. 4.53,n. 1; p. 454 ii. 1 et 2, t-tc.). Je note un

    chapitre encore indit d Ai'OMASAit,Cal.eotliL ..,. V, part, l, p. 25 (cuti. fol. jO) ; Ali Ti il'ut iTiyJh] Tiff*~~ ~Mt~~), )n..

    Ahomson,licports ojthe astrologers ofNneveh, 1yuo, p. Lxw, 11"17G; Xlie

    suu is the k8's ,tar. J'ili ledveloppement de cette dudrine politico-reJiyeusc, Mon.mysl. Mitlira, Il li. aiiti

    et suiv.;cf. p. soi, n. 8. - De nOlllhreux

    textes altrologi'llies grecs en lonl mention-

    Vu-mi* Valons, 1, 1 (p. i, 7,Iv"'11)'

    Hos ai][i.ilvei ivi yevcll'.AJ>

    Xsiatt,iiy \wvitvt cr. Cul. cudd.str"Il,

    p. 176, 6; Pam:iius, Cal., V, 1* P-188,

    37 : l,lOi fIJaa),e'JO'U'7r/Ss'i.ci.

    doctrinede Finuinls Malernus(11,30,S5)(jui soustraitles empereurs h l'influence dcs

    jleilM L.est toute personnelleet l09l,

    re parla crainte de la police;cLBouCI"';-

    I.EC.I.KHC.O,I *ti i/r., p. I>C7el suiv*

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 453

    cette formule sacre se perptua jusqu' la fin du paganismechez les derniers noplatoniciens (1).

    De plus les Chaldens avaient imagin unesolution ori-

    ginale d'un problme qui embarrassait beaucoup les astronomes

    anciens, celui que posait la marche irrgulire des plantes.Ils avaient observ que les progrs, les stations, les rtrograda-

    tionsapparentes de celles-ci taient lis aux rvolutions du

    (l) Le lexte le plus ancien o cette com-paraison soit dveloppe est, pensons-nous,celui de Philon d'Alexandrie, Quis. rer.timn. heres, c. 45 (III,p. 5o, Wendl.):

    ncePtion ressort de l'emploi de 8opu0o-peiafJcxc,qui est un tenue technique pourParW de plantes qui en accompagnentUneauLre; voir Bouch -Lklercq, Astrol.

    ^ec(IUe*p.252; Philon, De somxis, 11,

    114(III, 227, 9, Wendl.), ~, p.468,n. * Cf. par nrmple A~iico~E de Nice

    s ^gnilm o d'Hadrien, Cet. coi.astr.,YI

    1p. 68, 23. - Ans&il'exprcssimi de

    ~est-elle frquente chez les

    tst ^UeS: ^oaPimui. Isagoge, p. 181(d.

    1559) : HAiosxrnrep xpcrt*7e

    TI.~s ~0~ PETZWPOIMolfvxrt TTOLX-Cf. kpitt. Ancbunc. aq : zmmld~tr,. ~L~ de Laodicc, c.,. mok, I,

    Dans les ddicaces religieuses Baalevs

    Hlos est usit, croyons-nous, exclusive-ment en Syrie (DussAuD,Noies de Mythol.

    syrienne,p. 110), mais en Egypte la mme

    expression se rencontre dans l'hermtisme

    (Herm. TRISM.,d. Parthey, V, 3, p. 42) :

    la Syrie que, par l'intacmdiaire de Jam-blique, Julien emprunta cette formule

    (diacours Els fiojjiXaliov, etc.; cf. MAU,

    Die ReligionsphilosophieKaiser's JUUa/l,

    1908, p. l4, n. a, p. 38, n. 3).Elle se

    retrouve souvent chez PnocLus, lu Ti-

    macum, 279 F (lll, 131,28 DIEHL);308 F (227, 39); Hymn. l, 1.

    En

    latin, on peut citer une ddicace Deo

    invicirgi dcouverte en Germanie

    (MOL tnysl.i* Mitkra,II, p. 27); cf. FlR-

    MlCbb liTBLNLS, V, Praef. : cSoI.

    omnium aideruui princeps. Mwc

    muption chez les Arabes, cf. injra,

    p. 46O,n. 1.

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    454 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    soleil en r alit de la terre -, et ils en avaient conclu quecelui-ci commandait leurs mouvements il tait comme le cory-

    phe qui dirigeaitles volutions

    rythmiquesdes astres errants.

    On imagina de ces faits des explications mythiques : on

    raconta^ quHlios, lanc par le Crateur au milieu de ses

    (1)CENSORIN[= VAKROX]De die natc. 8 :Chaldaeorum ratio breviter tractandaest. Stellarum motus schemataque eteffectus a sole crebro immutari, nam utaliae occasum, nonnullae statonem faciantsolis fieri potentia. qui stellas ipsas,quibus movemur, permovet. Cf. Fragm. 3

    (p. 56-59 Hultsch) : aSol maximum sidusaetheris medii limite ignescit. stella ineodem signo manet donec a sole movea-tur.. Clcn., De divin., II, 4?, 889 (exposde la doctrine des Chaldacl d'aprs Pan-

    tius) : Cum temporum anlli tempesta-tumque caeli conversiones commutttionea-

    que tantaefiantaccessustellarumet recessu,

    cumque ea vi solis eficianlur. Mi-NAKDREde Laodice dans WALZ., Rhetores

    souvent cie sans nom d'auteur, paremample dans Cl^tBON,Soiiun.Scip., 4 : Mdium regionem soi obtiat-t, dtixet prinreps et moderator iwninum re-

    llquuruiii.cl. TuscuL,1, 68 : HarumOmw^a^craloinu ac ducem solem.

    Puaik, Uist. nul., Il, ")5 S12: liorum(septem siderumj medius sul lertur am-ffarima maguiludine ac poti-state, lactempoiuni modu terrarumquesed siderumetiam ipsonim ,'a..titille ivctur.- Lespudal

    mme s'emparent de cette ide grandiose,LICAIN, Phars., X, 201 : Soi temporadividit aevi. radiisque potentibus astra

    irevetat, 1cursusqueyagosslatione mora-tur. MARTIANUSCAPELLA,Il, S186: Nammedium tu curris iter|, compellensat-que coercens sidera sacra deum dum le-

    gem cursibus addis. CLALDIEN,De COltS.Stilich., 1 (XXI), 6J (p. 191, Birt) : (net

    Persarum). secretaque Beli 1 el vagatestatnr volventem sidra Mithram. PRO-

    CLUS,Hymn., 1, 8 et sulv. Cf. la note 3.(1) C'est le reit des OracalaChaldaca,

    qui sont au fond d'accord avec la doctrinedes aChaldens antrieurs. Cf. PnocLUS,

    ln. Bemp. Pl., II, p. 220, 11 eL6uiv. (d

    IaoLLt IKoruc. Chaldacs,P. 02, 39' -

    L'empereur Julien evpose encore dap'cJamblique comment le soleil commande

    au mouvement des sphres [Or.,'V,r 1/fiB. et buin.,ci*. MAV, op.cit., p. 78 et

    suiv.).

    - La mme thorie u persist jtlsque,

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 455

    SMr*TRASG.XI1, 21PARTIE. aSSA.V.TR.:'iG.- XII. 2KPARTIF:.1HFMMLME!

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    456 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    lger et plac proximit obit - du moins Pline le prtend-

    la pousse plus modre qui s'exerce en aspect quadrat, c'est-

    -dire sous un angle de go) droite ou gauche (1l Brose faisait une application particulire de la mme thorie

    fondamentale pour expliquer les phases de la lune : une moiti

    de celle-ci aurait l brillante, l'autre sombre : quand elle se

    trouvait le plus prs du soleil, elle tait saisie par ses rayonset

    la force de sa chaleur , et il l'obligeait tourner vers sa lumire

    sa face lumineuse. Au contraire lorsqu elle s'loignait, cette

    mme force se relchant, tout ou partie de sa moiti obscure

    tait alors dirige vers l 'astre dont elle dpendaitLes Chaldens tendirent cette explication aux comtes, o

    certains d'entre eux voyaient avec raison des sortes de plantes,

    que parfois l'ardeur du soleil entranait dans sa course rapide,

    que l'astre resplendissant pouvait mme noyer dans son clat

    et qu'il laissait ensuite s'chapper dans les profondeurs ducieli

    o elles disparaissaient comme des poissons qui plongentdans

    les abmes de la mer.(3). On alla mme jusqu' faire dpendre

    CI)J'emprunte cet expos ALBoueux

    LSCLZBCQ,Astrologie j(vec(ju3p. 118, qui je me permets de renvoyer pour lesdtails de la doctrine.

    (i) Viruvs, IX, a (dansle chapitre quifaitsuite celairelatif am. plantesy : Camluna cursum itineris suiperagens subieritsuborbeui sols, tuneeamnidiis et impetucalurs currpjVinwertique OBadenlempLupter eius proprietatemluminiusad lumen.cuui praeterieus vadat ad orientis caelipartes icJaxiri ab impetusolis; etplus bas

    - quoloiigitibabsit a rads t euiissam

    Je dois 1 indicationde et.passage Important* de sa signification l'rudition sagacedftMaftcollgue .M.JoM_.pl,Bide/.,qui pr-pare un recueil critique des fragment* re-

    latifs au\ thories chaldennes conser-

    vspar les auteurs grecs et latins.(1) Snoik, Quuest.lIat., VIl, A: Apol.

    loftins M^ndius ait comelas in ninner0

    stellaruiu errautium poni a (llialdaeiste

    Ilerique cursus eorum; cl VII, 17is,ro-

    im,1, 28 (P.228,1bol. sniv. Wachsmuth):

    disparitions est ruppurte pareillement

    'lu

    dans un passage de Maniliul, ec

    m'a aussisignal M.Bidez (1, 869): SL-dtrahil ad seiuet rapido TitamusausI11

    in,

    voluitque suo flammantis ignocoinet 1

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 457

    58.

    du soleil les rvolutions des toiles fixes : il aurait anim de sa

    vie divine, en la parcourant, cette huitime sphre, comme les

    sept autres (1).

    Laconception essentielle qui inspire toutes ces doctrines,

    cestque le soleil possde, en vertu de sa chaleur intense, un

    pouvoir alternatif de rpulsion et d'attraction qui, suivant sa

    distance ou la direction de ses rayons, tantt carte de lui les

    corps clestes et tantt les ramne vers lui, foyer unique d'ner-

    gie qui les fait tous mouvoir. Cette thorie mcanique, o il ya comme un pressentiment de la gravitation universelle et du

    systme hliocentrique, devait servir difier toute une tho-

    logie savante.En effet, pour les astrologues chaldens, les toiles fixes et

    surtout les plantes sont les auteurs de tous les phnomnes de

    divers,et rien ici-bas ne se produit qu'en

    vertu de leurs

    actions combines. Celui qui rgle le jeu compliqude leurs

    ac Illododimittit 1 sicut Cylleniusorhiset

    6riUssacpp nitent faliuntque oculos ror-

    tpierevisunt)). Une autre thorie

    tait

    attribue aui. Chaldenspar Epignede Byzance (SNQUE,Quaest, iial., VII,4; cf. GILBUULiMcteorolog.Theoricn des

    l97i p. 653 et suiv.).Il n'ya l

    rien k "Urpreiiant, car nous savoas que

    eysescoles de Chaldensavaient des

    opinionstrs DIIAANLES(STRA.B., XVI, 1,6 f ,{',

    x).

    ., Celte thorie est enlace sous une

    l4^mylholoH(llle parJunEK,Or., IV,

    SUlV" T ^tos ~inrpoTteveits~ta^ ~~0}~ Ovpcxvovxvxo-~V

    p&VOVXVXAQ-

    ~^P(a** )asovpcxvc)saTXTalivret~(y~

    R**'CXtJTOiiT (Lie}] &EI'"ea7,v

    wA'P'' T. .. (rf-MuJ,op. cit., P* 77 et suiv,). Il l'emprunte de

    sonpropre aveu une tradition trangreaux Grecs. En ralit elle est beaucoup

    pins ancienne que lui: il y est fait allu-

    sion dans Pline(supra, p.

    454, n. 1 tcaeli

    rectorl) &.dans Censorin (l. c.), qui parle la fois des. stellae tam vagae quam sta-

    taea. Cf. DRACOMics,Romulca, X, 5oo ;

    Stelligeri iubar omne poli., etc.Cette

    doctrine, inspire par la volont de faire,

    du soleil le dieu suprme, est en contra-

    diction avec une autre, galement d'ori-

    gine orientale, qui faisait de la sphrela plus haute, celle des toiles fixes,

    la

    source de toute force et de toute vie

    Ue l'ai expose Archiv f. Religionswiss,,

    IX, 1906, p. 3a3 et suiv.). Les GW-dens sont souvent en dsaccord entre eu\

    (cf. p. 450, n. 3). Voir cependant mfia,

    p. 474.

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    458 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    rvolutions et de leurs aspects sera donc l'arbitre des destins (1),

    le matre de la nature entire. Plac au centre du grand orga-

    nisme cosmique, il l'anime tout entier comme le cur entre-tient en nous la vie, et on se plaira, dans les traits scientifiquescomme dans les hymnes mystiques, le dsigner comme le

    II cur du monde (2).

    Un passage d'un philosophe stocien, qu'on a conjecturtre Posidonius (3), nous explique comment on conciliait cette

    ide avec celle que la terre occupait le centre des sphres mou-

    vantes, dont elle tait comme le pivot : Le monde, en tant

    qu'anim, dit-il , a dans le soleil le sige de sa vitalit, comme

    si cet astre toujours chaud tait le cur de l'univers (x

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 459

    de dsirer, d'imaginer et de comprendre. Le centre de notre

    volume est distinct et situ vers l'ombilic. Il en est de mme

    du monde entier, si l'on peut d'aprs des tres petits, fortuits

    et mortels se reprsenter les choses les plus grandes, les plus

    augustes et les plus divines : il a pour centre de son volumela

    terre, froide et immobile, mais en tant que monde anim,

    son centre de vitalit est au soleil, qui serait le cur de l'uni-

    vers; et c'est l, dit-on, que son me prit naissance, pourle

    pntrer tout entier en s'tendant jusqu' ses extrmits".

    Ainsi l'astre clatant du jour, plac au milieu des sphres

    clestes, anime par la puissance de son calorique l'immense

    llacrocosme, o rayonnent ses f eux. On ne le clbrera plusseulement en vers et en prose comme celui qui,

    avec la lu-

    Mire, apporte ici-bas la chaleur, la fcondit etla joie (1), l'an-

    cienne conception s'est amplifie et prciseau contact de la

    science : le soleil deviendra l 'ordonnateur de l'harmonie cos-

    Inique,le matre des quatre lments et

    des quatre saisons(2),

    -a

    puissance cleste qui, par les variationsconstantes de son

    iours

    annuel, produit, nourrit et dtruit les animauxet les

    es i

    et par l'alternance du

    jour

    et de la nuit chauffe et

    roidit,dessche ou humecte la terre et ritulosphre ('). Mais

    FEL]T^LANIEIn audcmSolis dans B.um-

    Poet.lal. min., IV, p. 543; PIUICI.US,

    Hymne magique dans ABEL,

    HFCOHG PLI^JI, H, 5, 13; S-

    FTP/UY., VU,3I, 3; JULIEN, Or

    I5O et suiv.Mhkia., I, iu6, n. 7.Jikfrnne isopspllique, rcem-

    PergaMfi

    (lIEI'l>L\G,357); llymn.

    vapfivtov hpfiv~AL-1. L c. ^cl.

    REITZENSTEIN,Poimandrcs, p. 281). Ci.

    supra, p. 454, n. 1.(3) Cette thorie surla double influence

    du soleil, qui est rsume dans PTOL-

    ME,Tetrabibl, l, 2, et dans CLKOMDE,

    II, I, 84, et qui apparat aussi dans Crc-

    uos, NaJ.ura dcornni, II, 49 et 102,

    et dans PIIII.OX,De providentia, 11, 78,

    remonto Podonius,source commune

    de ces auteurs; cf. ttLL, Sludien ber

    ('!aucli,u Plolenutrits, l8y4, p. 133 et

    &uiv.

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    460 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. 1

    il sera surtout, dans la religion sidrale, celui qui, rgulateur 1

    suprme du mouvement des astres, provoque chaque instant m

    leurs actions sans cesse modifies W, celui qui ils doivent toutes 1leurs qualits et peut-tre mme

    certains le croyaient - lelumire (2). Pline reconnat dj en lui la divinit souveraine j

    gouvernant la nature, principale iiaturae regimen ac nunlen (J).

    (a) CENSORIN,c. 8 : Chaldaei dicuntactom vitamque nostram stellis esse sub-iectam sed ipsarum motus schemata(lue asole crebro immulari .Les astrologuesarabes, qui reproduisent gnralement de

    vieilles doctrines, onL conserv le souve-nir de cette antique dpendance, institue

    par les CWdensa, desplantes l'garddu soleil. Particulirement instructif estunpassage d'Abenragel (n*s.), que je re-

    grette de ne pouvoir citer que dans unemauvaise traduction latine (AlbokazcnHalyfia Abenragel, d. Liechtenstein,1371. p. 6 b) : .Lucus solis in caelo est

    quartus, sciliceL mdiusseptem pta

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 461

    Mais cet univers si bien ordonn ne peut tre men parune force aveugle. Ces chars enflamms qui roulent dans l'es-

    pace, sans jamais s'entre-choquer ni s'carter de leur carrire,

    doivent tre conduits par un aurige prvoyant. Un des argu-ments favoris des anciens, pour dmontrer l'existence d'une

    providence divine, est prcisment l'admirable rgularit,l'accord immuable des rvolutions des astres (1). Le soleil, qui

    les lance dans l'espace et les ramne vers lui avec une sret

    infaillible, sera donc un f eu raisonnable ou la dfinition est

    traditionnelle chez les astrologues une lumire intelli-

    gente voepov)

    Ds lors, puisque ce foyer d'intelligence est le moteur toutPuissant qui, dterminant le cours des astres, produit tous les

    Phnomnes de la nature, il sera regard par les thologienspaens comme la raison directrice du monde, mens mundi et

    ieTnperatwW.

    plexus habenis. Comparer aussidans la suite du passage de Pline comniaIntuens1)avec Vettius Valens, I, 1 : isctv-t "KTrlysHAios, infra, n. 2 et p. 46b,

    n.3.(1)A.. I:c' S~l'\EAinsi MANU..,1, 475 et suiv.; SiL-

    QUE,De Prov., l, etc.1,, -q LesAitilLologiede VETTIUSVALENS

    (U0S") dbutent aujourd'hui par les mots:

    ~J.evouv ?stiXtos, zrvprfs~i>Tt

    f R~'7ttXpx,fJ11xai voepv, X.T.A.; cf. RH-

    11 Cat., Vn, p.ai 9, 1. 12: ios

    ''cdsIloepv. PHOCLUS,lymu., I, 1ls lbcov) : KAv0i,-arvpvoepoOfiaatXev.p UP Julien aussi le soleil est rest lecentre ^o."0t

    O,Poi; cf. MAU, op. cit.,p.38etinfra. p. 468. - Abenragel (1.C.,p. 5) dit encore en conformit avec lap Cncore en conformit avec la

    ^ieill Actrine: Sul est lumen et can-

    dela caeli, gubernator mundi. Ipse est

    spirilus caeli magitus, quia in eovivificantur

    signa- TAdfinition du Soleil comme

    (p&s voepv est conforme l'hyiozosme

    stocien, et Clanthe pensait que ~&vapp.tivoepv Tdu Q

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    A462 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. 1

    1On tirera de l les consquences les plus importantes, car le 1

    soleil, raison du monde, deviendra le matre et le crateur de la i

    raison particulire, qui dirige le microcosme humain. On l'ado- |rait depuis longtemps comme celui qui, rpandant la lumire

    et la chaleur, vivifie la nature, et l 'on continuera vnrer J

    en lui l'auteur souverain de la gnration, qui par son action M

    toujours renouvele, fconde perptuellement la matire (1). M

    moderator luminum reliquorum, mensmundi et temperatio, tanta magnitudine uteuncta sua luce lustret et conpleat. PLINEdit peu prs dans les mmes termes (II,

    5, i3) : Eorum (se. siderum) mdiussol fertur amplissima magnlludine ac pu-testate,nec temporum modo Lcrrarumque,sed siderum etiam ipsorura caelique rec-tor. Hune esse tOti05 mundi animum ac

    planius mentem, lninc principale naturae

    regimen ac numen ciedere decet, Il etc.

    L'analogia entre les deu\ passages est telle

    qu'ils paraissent ncessairement devoir rc-moBv une source commune ^cf. ifra,p. Af). Comparerl'extrait de THbVCVAVFMIVTCOV~-~~NSomniis, 1, i3, S 72 et suiv.; p. ~M

    WendL);cf.

    iujra, p. 467,n. 5.

    -~t(1) dette ide est COIUluwLHentrJe cite quelques passages d'asti@oio, PoEl'Iliilli, Isaq., p. 182 : Koa

    An 1.., Lwilqg."29 : tSol vit

    tor aeteinus. JULtl]L I&/,.ai. 1, p. , L L: iiM

    Al SU\&. Du rat. puerperi i

    L LIE Or., 5u I);

    YEMP,TJI, p. 'j:O,'^8:liA(o>.

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 463

    XY' "~G. XII, 2. PAKTIE. 5Y8.4.V.iTft.:\G.- XII, 2. PTI&.

    luriivi.iiLxirio\Ai.r..

    Mais, depuis qu'il est conu comme un principe intelligent,cette ide primitive s'est prcise : on lui attribue la formation

    des mes, tandis que les corps se dveloppent, croit-on, sous

    1 influence de la lune(1). Pour les astrologues l'me humaine

    est une essence igne de mme nature que les feux c-

    lestes^. Le soleil rayonnant faisait donc descendre constam-

    ment des particules de son disque incandescent dans les corpsqu'il appelait la vie. Quand on distinguait dans l'me di-

    verses facults ou parties, on rapportait lui l'origine de la

    plus leve, de celle qui gouverne notre tre comme l'astre-roi

    regne sur le mondeLe principe vital, qui nourrit et fait

    e Antro Nililipit., a4; cf. Mon. myst.

    Afilhra,J, p. 187,n. 5).(J)ANTIOCHUS,Cat.astr., VII,p. 127, 16,-{\

    torIp-iri- tus,luminis ac catons, humanaevitae 8enitor et custos. Luna corporamgenltoret custos. Luna corporampraesnl est.. FmM,cls

    MAT.,V Praef.:I( LuonhUllIanorum corporum mater, Solper querncunclis animantihns innnortalisanima d.. d' d' 'dit cr

    PBOCLUS,In Tiiii., 258F (III, 65 Diehl);BOTICH-LECLERCQ,Astral. gr., p. 521,n.1;et infra, p. 46A [465], n. 4.

    (i) CE. mes Religionsorientales dans le

    paganisme romain, a" d., 1909, p. 264.(3)CENSORIK,c. 8: (Suivant les Chaldaei)

    Solem, qui stellas ipsas, quibus movemur,

    permovet, aniniam nobisdare qua regamar,

    polentissimumque in nos esse modera-

    riuue. VETTIUSVALEXS,I, 1 : aXioscnj-

    II, 185 : c(Sol) fomes sensificus, mentis

    ions, 111cisoryo. Suivant la thologie

    expose parPLUTARQUE,DefuieLunae (cf.

    infra, p. 464,n. 3) le soleil donne lamais-

    sancelevovs l'homme (c. 30, p. 945C).

    Comparer aussi la doctrine de POR-

    PHYRE,Sentent. adintell., 29 (p. 14 Mom.

    mert). La preuve que cette doctrine

    taitcelle des cultes

    syriensest fournie

    par la clbre ddicace de Vaison ( C.I.L.,XII, 1277 = DESSvu,Inscr. sel., 4333)1Bclus, Forlunae rector, mentisque ma-

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    464 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    grandir notre organisme, est lunaire; du soleil nous vient la

    raison. C'est de lui que dpendent toutes les qualits spirituelles,

    c'est grce lui que nous nous veillons au sentiment et lasagesse (l)..

    Inversement, quand la mort a dissoci les lments qui

    forment le compos humain, que l'me a quitt l'enveloppecharnelle o elle tait enferme, le Soleil l'attire de nouveau

    lui. De mme que son ardente chaleur fait s'lever de la

    terre toutes les substances matrielles, elle ramne aussi vers

    lui l'essence invisible qui anime le corps(2), La raisonde

    l'homme, purifie par la lune, remonte jusqu' sa source ori-

    ginelle et va se perdre dans le foyer divin, qui produit toute

    intelligence (3). Les rayons du dieu resplendissant sont les vhi-

    cules des mes dans leur ascension vers les rgions suprieures.Il est F" anagogue. (dvayjyevs) qui retire l'esprit de la chair qui

    le souilleLes vieilles croyances orientales, qui faisaientdes

    g-ister. BL Identifi aNec la Soleil.est le directeur de la Fortunea, pmequ'il rglele cours des astres, etle matre

    de l'intelligence humaine, qu'il cre.(,) VETTIUSVALENS,I, I : LA(O>,

    reapir, ypv^adfeaietofatm tyaw*. M\n-

    TLV\LSCAP.,LI,i8: Fomessensisicus ;JULLENOr.IV p. ijy C., i3u H.,etc.CLIIKI.LULHUIK,te. (p. 1163,0.1 ). SuivantMachmuEL'ollllll. mSuimi.S

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 465

    luminaires clestes le sjour des dfunts (1), avaient t trans-

    formes et systmatises par les thologiens. Ainsi, les anciens

    Chaldensperaient

    de deuxportes

    leur firmament solidepour

    que le char de Shamash pt y entrer et en sortir: ces porteslivreront maintenant passage aux mes; l'une, situe dans le

    Cancer, servira la descente; l 'autre, dans le Capricorne, la

    Monte, mais le S-oleil en restera toujours le gardien (3).Telle est dans ses grandes lignes le systme thologique qui

    servit de fondement et de justification l'hliolatrie romaine.

    Despculations astronomiques, les Chaldens avaient dduit

    toute une dogmatique religieuse. Le -soleil, plac au milieu

    des plantes superposes, rgle leurs mouvements harmonieux;Sa chaleur les poussant en avant, puis les ramenant en arrire,

    'MAU,op.ct~p.i5 et suiv., 107etSUiv .MMmetih_ori.edans les mystres desuv. - Mme thone dans les mystres de

    * rcf. mesJ/o/i. myst. MJwu,I,p. 4a..y"1; et

    DRACONTIUS,Mo" X, 53&

    ~!~ner) : SolpersiceMithra, 1ac-

    C ANIMAS, tu corpora, Luna.U pUsMaMafiJIlliiis clrJ.nn lis

    jn ^VUm orL 1il- -

    ^t^egchitok^K soit.'0'fl8'1n.ec lm ce (jui ne peut

    fions ul,;Cll-aucun doute (cf. mes JicllgionsurtC/L-

    l88' n.64). L'--queles

    * VPB*W Iphres - la lune* du ei se retrouve enparticulier dans

    le mazdisme (SDERBLOM,La viefutai e

    d'aprs le mazi., 1901, p. 37, p. 60 et

    suiv.; Molt,myst. Mithraj 1, p. 37,p. 191,n. 6; BOUSSET,Arch. f. Rcligioiuw., IV,

    1901, p. 155) et dans le manichisme

    (FLGEL, Mani, p. a33; cf. mes Recherches

    sur le manuchisme,p. 37). Je cite un pas-

    sageo la relation avec l'aMciMe astro-

    logie est particulirement apparente : Ps.

    Aug. Quaest veloel JWV.Tut., c. 127, S 18

    (p. 407 Souter) : In libris vestris (se. Ma-

    nirJiaaarinnj gcnptuni Mabetis ut a luna

    suseeptae animae exeuntes de corporibusSoli tradantur, 9ut dsum veaIrarumadse-

    ritis animarum(1)AUSI'EIWJ lIisf. aac. despeuples de

    l'Orient3 I, p. 544JASTKOW, RCligion-

    Btbylomieals, I, p. 4.17; DIIOllllB, Textes

    aisyro-babylonieas, 1907, p. 60, n. 9.

    (3) Mm., V, PmL : Qui aoiusianas apaiis claudlque-- POB-

    PIlUlE, De aatr. Nynipli., c. 22, 24; cf.

    Mon.myst. Mithra,I, p. 84, n- 1.

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    466 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    il modifie constamment suivant ses divers aspects la direction

    de leur cours et leur action sur la terre. Cur ardent du

    monde, il vivifie tout ce grand organisme, et, commandant aux

    toiles, il rgne sur l'univers. Le rayonnement de sa splendeur

    illumine l'immensit divine des cieux, mais en mme temps,

    clart intelligente, il est l'origine de toute raison et projettesans cesse ici-bas, semeur infatigable, la multitude des mes.

    Notre vie transitoire est une forme particulire de la vie uni-

    verselle. Les thories physiques, appliques au mouvement de

    va-et-vient des plantes, seront tendues aux relations de l'astre-

    roiavec les essences psychiques qui lui sont soumises. Par une

    suite d'missions et d'absorptions, il fera alternativement des-

    cendre ses effluves igns dans les corps qu'ils animent, et, aprsle trpas, il les recueillera pour les faire remonter dans son

    sein. Le cycle des migrations qui les fait circuler entrele

    ciel et la terre rsulte du mme pouvoir d'attraction et der-

    pulsion qui dtermine les rvolutions des plantes, qui,dans

    l'atmosphre, lve les vapeurs et les prcipite en pluie,,qui fait crotre la vgtation et la consume. Ainsi, dans

    sa

    course rapide, rapprochant tour tour et cartant de luiles

    autres corps clestes, associant et dissociant les lments,ra-

    menant l'alternauce des saisons et des jours et provoquantfois la naissance et la mort, ce foyer incandescent, source

    ternelle de toute nergie, runit en lui des forces contraires

    qui, balances suivant les lois du rythme cosmique, pro

    duisent la srie infinie des phnomnes matriels et moraUx.

    Oncomprend que cette Lhologie cohrente eL ,uagniIlque,

    fonde sur les dcouvertes de l'astronomie antique son apo"

    ge, ait peu peu impos au paganisme le culLe du SoleIl

    invincible ^jnatre de toute la nature, crateur et sauveurde

    Fhom me.

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    23/36

    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 467

    Ce panthisme astronomique, qui divinisait le monde, putaisment s'accorder avec l'hylozosme stocien. Mais, ds

    l'poque o il se

    rpandit,

    il eut lutter contre ceux

    qui pla-aient Dieu hors des limites de l'univers, en faisaient un tre

    non plus immanent, mais transcendant, distinct de toute ma-

    tire (1).Les cultes orientaux durent de bonne heure faire des con-

    cessions cet idalisme, et l'on voit ds le 11e sicle triompher,

    mmeparmi les prtres syriens, la doctrine qu'un Jupiter Trs

    Haut sige dans l'ther qui s'tend au-dessus de la vote sup-rieure du ciel(2). Le Soleil devient ds lors une puissance sub-

    ordonne^, reflet ou expression sensible d'une divinit sup-

    rieure. Mais, pour ne pas rompre avec la tradition, on dtachadu luminaire qui nous claire la raison universelle, qui y avait

    Auparavant son foyer, on supposa l'existenced'un autre soleil,

    purement spirituel, qui brillait et rgnait dans le mondede

    Intelligence ~(voepo xGfw}, et l'on y transportales qualits

    qUI semblaient dsormais incompatibles avec la matire (l).

    Nouspouvons suivre cette volution doctrinale chez les nopla-

    UIClens (5), et en apercevoir le terme dans les spculations de

    Les Chaldensdivinisent le mondeau lieu de son Crateur, c'est le principalr proche que leur adresse Philon; cf. BR-HIEn, Les idcesphilos. it Phlun, 1907,p. 2 et suiv., et mesMon. myst.Mithra,j P- xa, n. 3. Les nopythagoriciensseparaientparcillement le Dieu unique dela

    m"'re (ZELLER,Philos. Grici-heii Y-tp.etju.j.

    Rrtiellle permets de renvoyer mon

    Rrticl

    SUrle Iupilel'SummusExrsuperantis-simus(A h. R l'Y 9 (jp. 323.

    i go6,

    (3)1\:1'~) V]

    eNAt\OUBde Laodice, t. : IITe-~pov(ae ..:. ,', , -p"0l>(o-e",P'I ~.poaenrev) avTvTVT(.c)V

    (4)Cf. GaUPPE, Griechtclie Mythologie,

    p. 14G7,n. 5.v5)Le premier g-crme de cette transfor-

    mation se trouve dans le symbolisme de

    Philou (supra, p. 461 [46a], n. 1); cf.

    BHKJIIKK, op. cil., p. 168 et suiv. Mme

    l'idalisme austre de Plotiunchappepas l'influence des ides courantes. On ne

    peut lireles Ennadessans tre lrapp de la

    frquence des mtaphoresempruntes l'ac-w.. la nature du soleil .lorsqu'ilparle de

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    468 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    Julien l'Apostat(1). Le soleil intelligent (voep) devint l'in-

    termdiaire entre le Dieu intelligible [vorjr) et l'univers vi-

    sible, mais l'astre du jour resta le moteur des sphres clestes,le m atre des lments, le formateur des mes humaines, qu'il

    doit, aprs les avoir retires des bas-fonds de cette terre, con-

    duire vers les rgions suprmes. On pourrait montrer en d-

    tail dans le discours sur le Soleil Roi, o Julien expose, d'aprs

    Jamblique, cette thologie platonicienne, tous les liens qui la

    rattachent celle des vieux astrologues, et l'on peut dire que,

    malgr les remaniements auxquels elle a d se prter, la doc-

    trine constitue bien des siclesauparavant par

    les Chaldens

    est reste la base scientifique du culte solaire jusqu' la findu

    paganisme.

    Nous disons que cette thologie, qui devait jouir sous l'Em-

    pire d'une si longue faveur, a pour auteurs les Chaldeens.

    En effet, les auteurs anciens s'accordent leur en attribuer la

    paternit^, et, si ion considre l'ensemble de la traditionas-

    trologique, on reconnatra que le systme qui donne au Soleil

    l'hgmonie du ciel s'oppose un autre, certainement d'ori-

    gine gyptienne, qui partage cette souverainet entre le Soleil

    et la Lune('). Celle-ci n'a pas ici t entirement dpouillede

    -

    son Dieumtaphysique;cf ZEILLER,Philos.4erGr.. V4,p. 554. - L'eschatologie seconforme cette doctrine. PURPU-ma(&1t-IML-ad inleli, 29, p. 14 Mommert) ea-seigne que l'me n'est pu nalMmt lu-naire et solaire mais aussi ethre; ci.

    AUMC., De cirilo Det, X, 2:3.1*H.-A..NAVII.LK,Julienl'Apostat

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 469

    sonantique prdominance (1). Au contraire, la thorie concur-

    rente s'accorde, nous l'avons dit, avec le progrs des connais-

    sances scientifiques; elle est l'uvre de ces prtres smitiques

    qui se sont toujours attachs mettre leur religion sidrale

    d accord avec leurs dcouvertes astronomiques.Les mots ~Xa&xTos, Chaldaeus, ont pris successivement chez

    les anciens des acceptions trs diffrentes. Ils ont dsign

    d'abord les habitants de la Chalde, puis spcialement les

    Membres du clerg babylonien; ils ont t appliqus ensuite,

    comme un titre d'honneur, aux Grecs(S) qui se donnaient pour

    PHAESTIONde Thbes, d. Olivieri, Studi

    difilolog.classi ca, VI, 1897, p. 12 : T)V

    8 conformment aux rgles de suc-ssiou qui admet les femmesau trne d.araons et des Ptolmes; cf. BOUCHK-< ~, gr., p. 167,. 1. CelledQctriQe.semble remonter Ptosiris et

    l'fchepso.11est significatif de constater

    CombienVetl ius Valens1 interprte de la

    frad"ljion u cliaidennea, aprs avoir affir-

    raa

    royaut du soleil , marque forte-

    Dieu dpendance de la Lune (l, 1) : fibi le, -

    ? evopvyfxivxT?/sivravxK/.-?ov tfXiuxov Gane xzi vov .,.r.I:;'

    (1)Cf. Mon. myst. Mithra, I, p. 8, etc.

    (S)P. ex. Strabon(XVI,l, S 6, p. 739C.)

    appelle XaXhaTosSleucus de Sleucie,le dfenseur du systme hliocentrique. On a tour tour exagr l'antiquitet rabaiss l'excs la valeur des donnes

    que nous fournissent Philon d'Alexandrie,Diodore de Sicile et d'autres auteurs sur

    le systme religieux et cosmique des Chal-

    dens. Ces textes ont pris une significationtrs claire depuis que les recherches du

    Pre Kugler ont tabli que l'astronomie

    babylonienne avait atteint son apoge seu-lement au II- sicle avant notre re. Les

    indications de Philon et de Diodore valent

    pour l'poque immdiatementantrieure

    eux; elles se rapportent aux conceptions

    qui avaient cours parmiles prtres de M-

    sopotamie sous les Sleucides,au moment

    o les Grecs entrrent en rapports suivis

    avec eux. Certaines de ces conceptions

    peuvent tre beaucoup antrieures,mais

    ceci doit tre chaque fois tabli par les

    documents cuniformes, et est d'ailleurs

    relativement indiffrent pour qui tudie la

    propagation des doctrines chaldennes

    en Occident.

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    470 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    leurs disciples ; ils ont enfin servi de rclame tous les char-

    latans qui prtendaient prdire l'avenir d'aprs les toiles.

    Il importe donc de fixer leur signification dans nos textes et

    pour cela de dterminer l'poque o fut constitu le systme

    auquel ceux-ci se rapportent.

    Certains lments qui entrent dans sa composition sont, sans

    aucun doute, fort anciens. L'ide cardinale sur laquelle il repose,celle que la chaleur solaire attire et repousse tour tour

    les

    corps clestes, apparat dj, fait remarquable, chez Brose,

    le prtre de Bl qui au dbut du IIlC sicle traduisit aux Grecs

    les

    philosophmes

    des Chaldens W. De mme, laconception

    qu'implique l'eschatologie sidrale, celle que l'me humaine

    est une essence igne, congnre du feu des astres, vers les-

    quels elle remonte aprs la mort, existait probablementen

    Babylonie avant la conqute d'Alexandre^. Mais, si nouscon-

    sidrons l'ensemble de la thorie, telle que nous venonsde

    l'exposer, l'jnflupnce des doctrines stociennes, si puissantedaiib toute l'astrologie, y apparat manifeste 11 lent, et elle

    n'a pu tre pleinement dveloppe avant la priodehell-

    nistique. Elle est forme rssentiellemeut d'une combinaison

    (1)Cf. supra, p. 456. Cf. Jo-

    (2)L'ide de laparente de iuue aveclu admta t vulgarisee par Paiidoniiu(cl. mes liclig.orient.t p. 264. n. 42),

    lui. l~e apya-roitdj au il- sicle avant J.-C.chez llip-parque;ci. I'line,/ A., II, Q.j : - IJip-parchus nunquam satis iaudatus ut quuikmo magis adprobavent lu^nationemcuiu humilie bidcruiii aniua&que nostras

    parleuiesse caeli. Brose, iotcrprc

    tant le mutile suivant lequel lesholDrnes

    auraient t forms du ung Je l3],re.marque que ~Sj'voepovsT. slveii

    tov* v.

    OprwovsKI PPOV)AE&)Se"tia; p.eTXelV.D'ailleurs aatta notion d'une COlllffillnallt

    de sature entre les astres el les Tue5CS*

    la basa de toute la ..nlhIialogic.-

    oCEPUISSANCE?,IV, 3af fy*

    h xaN

    ~IAIUVIxaili'SjjtUVS(tyovs 1IlpWTOVF2dOV5 Idtyotjgwpw1'rov5olb%e'mi'TOLius dOivarttrftv (XV OV..y1Jxli. Ceci est prohablemcntexact ^(S

    l, 1 1 l,' orlshH'premiers SI l'on parle de unm11

    .sidrale.

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 471

    SAV*H-NAXG.XII,ANPARTIE. 60SAy.~TBA.~G.- XU,:lc PARTIE.|pIVKftlEJiTIQNALK.

    de vieilles croyances orientales avec la philosophie du Por-

    tique.

    Un terminus post quem nous est fourni par l'ordre assign aux

    plantes, qui place au milieu d'elles le soleil. Cette ordon-

    nance, expressment qualifie de chaldenne, est relativement

    rcente. Eudoxe et Platon, nous le rappelions (p. 452), situaient

    encore le soleil beaucoup plus prs de la terre, immdiate-

    ment au-dessus de la lune et par consquent au-dessous de

    Mercure et de Vnus(l). On a voulu faire honneur de l'autre

    doctrine aux pythagoriciens, qui en auraient fait la hase de

    leursspculations sur l'harmonie des sphres. Mais Tannerya

    dmontr que cette combinaison est de date assez rcente eta

    probablement pour auteur l'astronome Hypsicls(2) (vers 170av.

    J.-C.). En ralit ce systme plantaire n'apparat nulle

    part avant le IIC sicle(3J. Ce fut probablement Hipparque quile fit triom pher en lui donnant son assentiment, et le plusancien

    philosophe qui l'ait admis parat tre, fait caract-

    ristique, le stocien Diogne de Babylonie, qui mourut vers

    (5 Un vers obscurde Parmnide ( DIELS,

    Plilaglil.derVorsokratikcr,I2, p. ia3, fr. 12,cf. II, p. 675) : TYSe [lacoiTOTWV8a/-p.(dv1;'tCTcvrxveeprt, a t interprt

    PnrBERGER( Wisscnsch. Bi-dkuit(le dcr

    Griecltell,IIT p. 33) comme une allusionau soleil, mais c'est, je pense, attribuerVleux philosophe des connaissances

    astroncomiques beaucoup plus avancescelles de son poque, et il est pr-

    lerablcdevoirdans ce dmon femelle

    1'des Pythaponciens (DIEI.S, c.).1

    an

    Rcch. sur l'iiist de raslr.

    Qiteienile.P' 330. Il faut noter en parti-

    cu.lierqueles vers attribus par Thon(c 15) Alexandre d'tolie (n vers 315)ne sont pas de lui mais probablement

    d'Alexandre d'Ephse, un contemporain

    de Ciccron (Tannery , p. 330; ci. K.NAACK.dans P:\.ljJ.y-\VISSUW.,Realcnc., 1, 1448,n" 86). La chronologie aduiise parM. BOUCUKLECLERCQ(Asir. gr., loi, n. 1)doit donc lre modiliedansce sens.

    (3) TANNERY,op. cit., p. 127, ci. a6i.

    HULSOI dans PAULY-WISSOWA.,Rcalcn-

    c)'d. s. v. "Astrononuc", col. 1857.C'est

    par erreur que Macrobe attribue ce sys-tme Archinude (cl. fuLTSCII, L c.).Celui-ci ne l'a pas connu, ce qui permetde conclure qu'il tait encore ignor des

    Grecs au Ille sicle avant notre re. Peut-tre Apollonius de Perg (n v. a5o) l'a-

    t-il cependant dj adopt (TANNERY,

    P.261).

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    472 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES. 1

    150(1) et qui suivait apparemment l'opinion professe dans

    les coles de Chaldens . En adoptant sur ce point les ides

    qui avaient cours dans les observatoires de sa patrie, il rompitavec la tradition stocienne, reste fidle- jusqu' lui aux

    enseignements de Platon et d'Aristote (2). ;

    Il est peu probable que mme en Msopotamie on et iong^

    temps avant le 11e sicle attribu au soleil la quatrime placedans la srie des sept plantes, car, dans ce cas, les Grecs

    5uidans l'empire des Sleucides, entrrent en relations ioti

    avec les savants indignes, n'eussent pas ignor jusqu' la fi

    l'poquehellnistique

    cette

    cosmographie plus

    avance

    que t~leur. D'ailleurs on n'en a jusqu'ici retrouv aucune trace da^flles textes cuniformes (3). Lorsque les auteurs occiden

    parlent de Cltaldaei, il faut donc entendre, ici comme souvat B

    ailleurs, les astrologues babyloniens de l'poque HELL2NISTIQUE

    (l) C'est ce qu'admet avec raisonHcltscii (l.c.) d'aprs Cickrow [Dedh.,\ I,91, et 97.88). A k vrit cette ordon-nance. cfialdiMine n'est-mestionne qui-dans la rfutation d'une opinion de I)io-

    sne sur l'astrologie. Mais comment sup-poser que sonadversaire et invoqu, pourle convaincre d'erreur, un systme plan-taire qui n'aurait paa.tt- le >-11,saisiedire cxpif.NM'jiirMLD'autant plat cjuecet adversaire - Pantius, sou lve, quis'carta de in rn dniant tonte YaIL-LLr la gnlldialogie(i l . Sc.hmkkki., Dit

    Phih)iiijihic dans laphilosophied*Portique,car (.hr\."ppi- Miivaiteurorel'ordonnance platollclennc Diti.b, i)-:.0'- W > 11,1{j(j, h. JI von Arnm,I^p. Ca

    plus tard dans l'cole stocienne hat

    sidonius (Schmlkel, p. 283) et sCIIIIIIIGminos (c. i, S 37 et

    suiv.)

    entre 73et 67, puis chez Clomd

    S 17, AchilleStac, ItiiyuyCjC. 1

    nilins l'adopte, I, 812 etremarquable que Philon (Qu.is d

    livres, l\.>, S -ri4 , 111,

    telle .succession des

    le mentionneLuic. Tous les 0.511'010

    P M-

    grands o-'

    Ihu.i., Cal. Vil, -

    pendant Mifc BM_(l.)lEL9>jfcjJjlp. 34^) : Ttuv

    Il,.2T(d1'. TW:i if/OfI.

    ,J) K-- - 916- a-- 1-3 1

    II liahelj 1. 1

    mum-4A

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 473

    Quel puissant esprit spculatif a le premierconstruit le ma-

    jestueux difice de cette thologie solaire? Il est toujourshasar-

    deux de proposer un nom dans la grande incertitude ou nous

    sommes des uvres perdues de l'antiquit.Mais celui qui a

    d'abord formul nettement, ou du moins qui a propag puis-

    samment l'ensemble du systme, parat trele plus influent

    des stociens du icr sicle, le Syrien Posidonius d'Apame.Une

    srie de donnes parses dans la littrature postrieurenous

    Amnent toutes cette source commune.

    Jerappellerai que la conception du

    Soleil comme matre des

    plantes, cur et raison du monde, apparat djdans deux

    Passages troitement apparentsdu Songe de Scipion

    et de

    l'iiisto ire naturelle L'uvre de Cicron, on est gnralement

    Accord sur ce point, reproduitla thologie de Posidonius(2)

    et c'est de celui-ci que drive sansdoute aussi le passage de

    Plinepar l'intermdiaire de Vairon^. Au mme

    Varron re-

    fonte vraisemblablement encore le morceau capital surles sp-

    cu l ations ch aldennes dont Censorin a orn son petit livre(4).

    Enfin l'origine des ides eschatologiques dveloppes par

    Plutarque dans le De facie in orbe Lunae, M. Heinzel'a d-

    re , doit tre cherche aussi dans Posidonius.Il y a

    l

    - CORSEN,De Poaidoaio Rkodio, p. 4o

    ets^UV,,C^NORDEN,AenclsBuch VIp. 35,ltbg.

    soVarron est nomm en tte des

    SOUrcesdu livre II. De mme les passagesde Philon cits plus liaut (p. 453, il. qCf ;

    ;* [4-Ca ], n. i), sont probablementcf.P.lu 61[4621,n. i), sontprobablement

    etnprUnts

    Posidonius,que l'exgete:andrin asi souvem-.---.

    Je reproduirai ici l'ensemble de ce

    passageremarquable (Dedienat., 8): Chal-

    daeon ratio breviter tractanda est: ante

    omnia dicunt acluin vitamque nostram

    stellistam vagis quam statisesse subiectam,

    earumque ,aria multipliciquecursu genus

    liuuianum gubernari,sed ipsarum motus

    sc hemataque et eflectusa sole crebro im-

    mutaii : nam ut aiiae occasumnonnullae

    statonein faciant nosque omnishac sua

    disparill iemperaturaadficiant,solis .fieri

    potentia,

    taque eum, qui stellas ipsas qui-bus movemur purinovet, aniniain nobisdare qua regamur, potentiisiinumque

    in

    nos esse inoilerarique.

    Cf.supra, p. 464, n.ii et injra, p. 47560

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    474 ACADEMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    une concordance remarquable des rsultats acquis par les re-

    cherches philologiques, qui convergent toutes vers le mme

    point.

    Posidonius dfinissait la divinit un fluide ign et intelli-

    gent M fovevfia voepov ncd tsvpwSes) qui, rpandu travers le

    ciel, l'air, l'eau et la terre, vivifiait toutes choses. Dans notre

    thologie aussi le soleil est une substance igne, une lumire

    intelligente (isvpc&Sris vircip^ccv kcl p;js voepv) qui remplittout de sa clart^, l'me du monde qui le pntre tout entier

    jusqu' ses extrmits(4), une raison qui s'tend traversles

    espaces clestes et de l'ther descend ici-bas (5). L'analogie ou

    plutt l'identit des deux conceptions est vidente. Toutefois

    il subsiste une difficult srieuse. Nous savons que Posidonius

    ~plaait YrjyefioviKv, la raison universelle, dans le ciel, c'est--dire

    dans la sphre des toiles fixes, qui contient toutes les autres(6).

    Aurait-il en mme temps considr le Soleil comme le dieusu-

    prme? Peut-tre son panthisme a-t-il russi concilierdeux

    doctrines en apparence opposes, comme on a fait la foisdu

    soleil et de la terre lecentre du monde dans deux sens dilrents

    (p. 458). La contradiction subsiste en effet dans le Songede

    Scipion, rendue plus sensible par la brivet mme de l'expos,

    et elle ne semble pas avoir choqu Cicron^. La subtilitdes

    (1)Cf. Ed. MLLLD, De Poridolliu Ma-iiili aaclorc, Bonn, 1901, p. 3o.

    (I) Vettus Valens. ci. supra, 11. 1(;l,D.3.

    (3)SommamScip. cit p. 46i, n. 3 : Ut

    cuncta sua luce lustret et couiplrat.(9 '188.. cit suprat p. : 'YII-Wv - mmumu4xelv TO

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 475

    thologiens avait donc probablement russi mettre d'accordces deux

    propositions qui nous paraissent antithtiques(l).En rsum le fondateur de l'hliolatrie scientifique doit tre

    soit Posidonius,soit un thoricien du paganisme subissant

    influence immdiate de ses ides.

    Tout le prestige qui entoura le matre de Cicron n'aurait

    Pas suffi imposer aux Romains le culte du Soleil, souveraindes dieux et des hommes, si ses doctrines n'avaient t rpan-

    des que par une transmission purement littraire. Mais l'en-

    ^gnementdes philosophes fut second par les efforts parallles

    unevaste propagande religieuse. La thologie qui s'tait la-

    bore l,.d.. d

    tj 01ee sousl'action du stocisme eut pour a d ep tes,

    on n'en

    saurait douter, les prtres de certains cultes orientauxet se

    rpandit avec ceux-ci dans Pempire(2). Ainsi,si le mythe sur

    la destinee des mes, que nous rapporte Plutarque, fut,nous

    1 aVons dit, emprunt Posidonius, il ne le fut pasdirecte-

    ment.Au moment o crivait le moraliste de Chrone, le

    osophestocien tait mort depuis un sicle

    et demi; ses

    idesavaient t largement vulgarises, et le clerg paenn avait

    pas tard s'en emparer. La sourceimmdiate de

    Plu.tarq

    pas tai-d a

    d T

    dep i

    par que est un certain Dmtrius, grammairien de Tarse,qUI avait t

    charg par l'empereurd'une mission scientifique

    enBretagne la suite de la conqute(3).

    Ce personnagecurieux

    t1)rp(1)Cf. mes Mon. n.ysl. Mithra. I,a57' n. 3.

    (1)c'

    (2) yest Cequi ressort de la comparaison

    du ) f Ulent J_ * ^*420 A. Confronter notam-raenf L

    (SJDeDcf. or., 2, p. 410 A. ; Lrj^ptos

    pr b ypoL(xyLOL7tHOst" BpeTZvvoL*sis Tp-aov vaxopioiJLSvo*ofoce. Cf. 18, p. 4-iy

    E : llAewxai aiTi iaopias ticiQ-sas

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    32/36

    476 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    s'intressait tous les cultes trangers; il lisait assidment les

    crits sacrs et se faisait initier tous les mystres, et il aurait

    mme trouv Carthage de vieux parchemins des temples en-fouis dans la terre(1). Ce qu'il nous donne comme un souvenir

    de son exploration aux pays merveilleux du Nord, o venaient

    de s'avancer les flottes romaines, est bien l'eschatologie de Po-

    sidonius, mais dj transforme par des influences religieuses^-D'ailleurs la religion mithriaque, qui tait constitue par

    une

    combinaison des traditions perses avec l'astrolatrie babylo-

    nienne, rvlait certainement ses initis un enseignement

    analogue. Nos sources lui attribuent expressment deuxdes

    dogmes capitaux de cette thologie: celui que Mithra, c'est--

    dire le soleil, plac au milieu des plantes faisait roulerces

    astres errants , et celui qui voyait en lui le crateur et lesau-

    veur des mes{3}.

    Ce culte chaldo-iranien se rpandit en Occident partir

    du ier sicle. Au 11e, furent rdigs les clbres Oracles chai-

    daques M, qui durent sans doute une partie de leur succsau re"

    nouveau d'intrt qui s'veilla pou ries antiquits bab yloniennes

    la suite des conqutes de Trajall(/). Ces uvres, d'un myst1-cisme abstrus, sont vraiment en partie ce pour quoi

    ellesse

    donnent ; de vieilles croyances s'y allient des thorieshell"

    fcoti Tiofrri} toG fmriXm.Je ne croispas que ce Dmetrios, Interlocuteur du

    dltrinyia, soit un personnage, ticlil. Uneexploration officielle desctes de la Bre-tqm -- 8.cdte l,!)(){JlIl',twawque ce (juen rapportait lJcllldrill' lesoit beaucoupmoins.----

    (1) Dejara|J( C

    cette eschatologie, la division de l'hommeen trois parties : Tbvospv, r i^txov, Tb

    XpxVgtait enseigne suivant J III'POLvrt:

    {l>hilos., V, i$7) dans ks uutJp{Wv're'-eotet des croyances analogues paraiss

    ,. , 1 d' Mt'avoir l partages par les niyst

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 477

    distiques et notamment les ides matresses de l'hliolatrie

    * chaldenne y sont nettement formules

    Au IIIc sicle, le manichisme, dont les livres sacrs furent

    ecnts en Babylonie et qui est presque entirement indpen-dant de la tradition grecque, incorpore

    dans son systmedualiste les doctrines fondamentales de la thologie sidrale.

    Pour lui, comme pour les astrologues, toute la substancede

    Ce monde est mle d'une lumire divine, descendue du haut

    du ciel. Les rvolutions de la lune et du soleil ont pour effet

    d'attirer les particules lumineuses enfermes dans la matire etde les faire remonter jusqu' l'ternelle clart

    de l'empyre^.

    En particulier les mes humaines, parcelles dtaches des feuxclestes, sont dlivres par la mort des corps

    o elles sont

    Captives et leves par ces deux astres jusqu'aux rgions sup-rieures^.

    Enfin quand la philosophie, rnovant l'idalisme platonicien,fait de Dieu un tre suprasensible

    et extramon d ain, la

    leilleconception chaldo-stocienne qui regardait

    le Soleil

    connne le cur divin de l'univers parut inacceptable.Mais

    e Ghalcis, accommoda ces thories nouvelles le systme de

    SOn co dcompatriote et convertit encore le dernier empereur paena Son

    hliolatrie transcendante^. Les chos de cette prdica-

    -

    P' nT"'P'45/| U' 3 ; P'4..8.;p. 464., D. 4.

    (2) Cf FGBt' JlJ. , 86a' p. 9. el

    meswles su:r te 7,wn'l'hiunc, IQ08,Irles Recherchesle mallichisJ/lc, 1908,p-37- On

    lrouvera' p- ;)(j, U. 2,

    autre preuve de fanion de J'astrolugieMani. Enoccident, le

    S}stl1!eIl1.aaichcnse combina avec les

    tories noplaioncenrK's. (" ainsi

    qu'Araplus, au tmoignage de Photius

    JLsupra,p. 465. n. 1.

    P) (X iupra, p. 453, fi. il p. 438.

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    478 ACADMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES-LETTRES.

    tion devaient mme plus tard se propager lopguement dans la.

    littrature .chrtienne (1).

    Si l'on embrasse d'uncoup

    d'ill'ensemble de cette tradi-

    tion, on sera frapp de la puissance de cette thologie solaire*fonde sur d'antiques croyances des astrologues chaldentransforme l'poque hellnistique sous la double influent

    des dcouvertes astronomiques et de la pense stocienne et qu

    agit travers les sicles sur les diverses manifestations de imvie religieuse de l'empire romain. Ce systme est l'uvre comune des prtres et des philosophes de Msopotamie et

    Syrie; dans les temples de ces pays, il prdomina probablemaM

    depuis la priode des Sleucides, et il amena partout la taflflformation des Baals locaux en divinits hliaques. De l'iifflil passa en Europe, o il se rpandit ds le dbut de notre ~N

    propag la fois par les disciples de Posidonius et par les n~

    tres exotiques. Quand, au lUe sicle, Hliogabale che

    mse et qu'Aurlien trouvait Palmyre un dieu a(i~M

    qu'ils pawflwl nn Instituer au vieux Jupiter ~anlropom

    (1)S)nsill8 dam ses hymnes (0, 10 etniv., IV, 150et SUtv., etc.) assaisonne sonchristianisme d'id.. empruntes la

    ~Aelsgiesolaire. 11se rapproche en caco- hiai'HiMi points de Prad-

    (va WJLAM

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    MMOIRES PRSENTS PAR DIVERS SAVANTS. 479

    SAV-TRAN(;.xu>3, l'AKTIE. o.SAV.TRAiW;.- \U, 2.: !'llTIE.

    miM'IMIun 5ATIONALE.

    dlaiss par ses adorateurs, ils reconnaissaient la suprioritsur l'idoltrie romaine de cette religion cosmique de l'Orient

    que les rflexions des thologiens avaient leve jusqu' une

    sorte de monothisme. La mme race smitique qui a provoqu

    la chute du paganisme est aussi celle qui fit l'effortle plus

    puissant pour le sauver.

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