Creuse-Citron-39-version-ecran.pdf

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À l’affût : Bellezanne 2 Décharges et déchets 3 Planning familial limousin 4 Mines d’or ou d’uranium, Diagnostic médical par Internet 5 Le meilleur des mondes : Bibliothèque in the cloud 6 Informatique ou liberté ? 7-9 La fin de l’école : Collège du Plateau 10-11, École, exclusion, racisme 12, NDDL 13 La gueule en l’équation : Big brother is waching your ADN 14-15 Mauvaises lectures 16 Poètes contant pour rien… 17 Pacotilles : Bracelet pour tout le monde 18 Revue de crise 19 Vous êtes cernés 20 PRIX LIBRE Journal de la Creuse libertaire n° 39 – février-avril 2014 10 e année

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  • lafft : Bellezanne 2 Dcharges et dchets 3 Planning familial limousin 4 Mines dor ou duranium,

    Diagnostic mdical par Internet 5 Le meilleur des mondes : Bibliothque in the cloud 6

    Informatique ou libert ? 7-9 La fin de lcole : Collge du Plateau 10-11, cole, exclusion,

    racisme 12, NDDL 13 La gueule en lquation : Big brother is waching your ADN 14-15

    Mauvaises lectures 16 Potes contant pour rien 17 Pacotilles :

    Bracelet pour tout le monde 18 Revue de crise 19 Vous tes cerns 20 PRIX

    LIBRE

    Journal de la Creuse libertaire n 39 fvrier-avril 2014

    10ean

    ne

  • 2 lafft

    Dchets nuclaires en LimousinLa fabuleuse histoire de Bellezane

    LES ANCiENNES MiNES durANiuM laissentchapperaujourlejourdesquantitsimpor-tantesduraniumetderadiumdanslescoursdeau.Cesparticules suivent lecoursde larivireetsedposentsurlefond,notammentdanslesplansdeau,lolecourantest leplusfaible.Lorsdelavidangepriodiquedeces plans deau, on constate que les sdi-mentssontfortementradioactifsetquepourdesraisonstantenvironnementalesquesani-taires,ilfautprocderleurcurage.Jusque-l, la question reste simple et de

    bonsens :unpollueurenamont,despollu-tionsenaval,ilsuffitdimposeraupollueurde limiter ses rejets ou de les traiter et laquestion est rgle. Par ailleurs, en ce quiconcernelespollutionspassesetdonclecurage des sdiments , il suffit dimposeraupollueurdeleprendresachargeetdenassumertouteslesconsquencestechniquesetfinancires.Maisvoil !Lespouvoirspublicssontdans

    lincapacit de fixer une norme de rejet en

    vesquecreusemmeunautrestockagede dchets radioactifs Bessines-sur-Gar-tempe.Cenestquen2006etlarrivemas-sivedesdimentsradioactifsenprovenancede Saint-Pardoux que les pouvoirs publicsontimposArvadeconstruireuneinstal-lation ddie, que nous nommerons Belle-zane2puisquelleestsituesurlestockagededchetsradioactifsdeBellezane.Trs vite, Bellezane 2 sest rvle la

    foistotalementinopranteetsature.Arvaadoncdemandetobtenuuneextensiondecestockageen2009,malgrtouteslesirrgula-rits de fonctionnementmises en vidence.Nous lappellerons Bellezane 2+. LestockagedeBellezane2+sestretrouvlui-mmesaturen2010.Onpeutapprcieraupassage la capacitdeprvisiondArvaetdespouvoirspublics.En rsum, une installation inoprante et

    sature,puistendue,puisdenouveaurapide-ment sature et les curages de sdimentsradioactifsquicontinuent :ilsuffitalorsdelesabandonnerenpleinenature,dansdesgo-tubes*etsipossibleprsdunerivire ;cestce qui est fait enmai 2010 Compreignac.Suiteuneplainteassociative,relayeparlapresselocaleetnationale,ilestdoncdciddedplacercesdchetsversuneinstallationpro-visoirequenousnommeronsBellezane3(cf.photo) et les pouvoirs publics exigentquArvaconstruiseunevritableinstallationdestockagededchetsdignedecenom.Naurait-ilpastplussimpledimposerla

    rductiondesrejetsetleurtraitement?Non,carletraitementdesrejetscotetrscheretlorsdelacessiondesanciennesminesltaten2018,Arvaauraitalorsdpayerunefortesoulte financire pour se dbarrasser de sesbien embarrassantes mines. Alors queconstruire une installation de stockage dedchets, a peut rapporter gros.Ainsi com-mencelpopedeBellezane4.

    Lindustrie minire de luranium nen finit pas de faire parler delle en Limousin. Aprs cinquanteannes dexploitation et le mot prend ici tout son sens , nous commenons peine mesurer lesdgts de cette industrie : effondrements massifs comme Compreignac en 2010 ou plus localiss, habi-tations construites en striles miniers et devenues insalubres comme en Xaintrie, chemins contami-ns luranium un peu partout dans la rgion, pollution des rivires comme Bessines-sur-Gartempeou Gioux, sdiments radioactifs quil faut curer comme Saint-Pardoux, La Crouzille ou ailleurs, etc.Cest ce dernier point qui va retenir notre attention aujourdhui. De quoi sagit-il ?

    Commentstocke-t-on lesdchets radio-actifs?Bellezane 3,aot 2011.(Crdit photoSRL)

    uraniumpourlesmines.Lestravauxscienti-fiques ont bien t effectus, leurs conclu-sions sont accessibles tous, mais rien nebouge.Etpourquoi?Parcequelapplicationdecesnouvellesnormesderejetquilimite-raient la pollution coterait trop cher Arva.On faitdonccommesionne savaitpas faire et les sdiments radioactifs conti-nuentdesaccumulerdanslesplansdeau.En second lieu, les propritaires ou ges-

    tionnairesdeplansdeauseretrouventavecunepollutiondontilsnesontpasresponsa-bles.Mais ilest trsdifficiledeprouverque cette pollution est imputable auxanciennes mines duranium. Cependant,jusqumaintenant,Arva dans un gestedapaisement et pour acheter une certainepaix sociale accepte de prendre encharge le curage des sdiments radioactifs.Jusququand?Cest ainsi que, durant de nombreuses

    annes, ces sdiments radioactifs se sontretrouvs stocks dans une simple excava-tionuneboutonniredanslejargonare- D*Grosboudinspermables.

  • un dossier est dpos en 2012 et le projet suit son cours.Lenqutepubliquemeneenseptembreetoctobredernieramisenvidence toutes les incohrences du projet,mais quimporte : uneautorisation sera dlivre dbut 2014 pour stocker 200000 m3 dedchetsradioactifs.Cesttoutdemmeunprogrs,direz-vous?Biensr,etArvase

    frottedjlesmains.Caren2018,Arvanauraplusderesponsabi-litsminiresmaislespropritairesougestionnairesdeplansdeauseronttoujoursconfrontsleurspollutions.ilnyauraalorspluspersonnepourprendreenchargetechniquementetfinancirementcesdchetsradioactifs,mais,miracle,uneinstallationseraautori-se les stocker. Ce seramme la seule de ce type autorise enFrance et, dans unmonde soumis la concurrence libre et nonfausse, labsence de concurrence est tout demme lemeilleurgagedeprofits !ilsuffiraalorsauxgestionnairesdeplansdeaudepayer le curage, depayer le transport et depayer le stockagedesdchets.Moralit :dbarrassez-vousdevosdchetschezlesvoisinsunique-

    mentsivousvoustesassursdetirerunbonprixpourlesrcuprer.

    dOMiNiquE

    lafft 3

    EN MAi 2010 (Creuse-Citron, n 24) et enmai 2013 (Creuse-Citron, n 36), nous nousfaisionslchodeprojetspourlemoinsfumeux et malodorants autour dutraitement des ordures mnagresproduites dans le dpartementde la Creuse: la constructiondune usine de mthanisationpar la socitAbiodis et lac-quisitionparledpartementdune presse extru-sion, en particulier pourtransformer par pyrolyseles ordures mnagresenmatire fermentes-cible destine lusinedemthani-sation. Ce pro-cd tant tota-lement expri-mental et trs co-teux.Noublions pas

    non plus que lusine demthanisation,nepou-vant se contenter desordures mnagres etautres boues dpuration,ncessitelapportdesorghoetquetroiscentshectares de bonnes terres agricoles ont tacquisesparAbiodis.Aujourdhui le projet Abiodis semble au

    pointmortetlapresseextrusionaduplomb

    danslailecarnoszlusontdcouvertunnou-veaumoutoncinqpattespourletraitement

    desordures.il sagit du procd Oxalor.Lide est vieille comme le

    monde : la chaux vive,mlange aux pou-belles dans un mlan-

    geur, va capterlhumiditetprovo-

    quer une rac-tion thermique,qui asscherales dchets,l e s q u e l ss e r o n te n s u i t es p a r spar filtra-tion end c h e t sorganiqueset non-

    organiques,letritant fait dansces derniersentremtauxet

    p l a s t i q u e s .LOxyum,issudelorganique,estvenduauxfabricantsdengraisoudirectementdesagri-culteurscommeamendementorganocalcique.Etlereste(plastiques,mtaux, etc.)estvendupourlerecyclage.Sansoublierunepartie,non

    recyclable, qui va permettre de fabriquer duCSr (combustible solide rsiduel), utilisableencimenteriesouenchaufferies.Toutaendeuxheuresdetemps,avectrs

    peu de dchets rsiduels et pour un cotimbattable,bref,unrvedcolo.

    iciencore,ilsagitplusdeprototypequedesolutionindustrielle,uneseuleusine,Lezayen Poitou-Charentes, fonctionne ainsi, maispourdesquantitsactuellementtrslimites.Mais, surtout,quenest-ildes rsiduschi-

    miquesetpharmaceutiques,enquellesquanti-ts et sous quelles formes se retrouvent-ilsdanslengraisproduit?il peut tre logique damender des terres

    rendues striles par une agriculture indus-trielle intensive avec du concentr de pou-belle,maisquelpaysan,soucieuxdelaqualitetdelaviedesaterreainsiquedesaproduc-tion,prendraituntelrisque?Parions que rien ne sera dcid avant les

    lectionsmunicipales.Maisafaitquandmmequatreansquenos

    zlusetleurstechnicienssebaladentetpaientdes cabinets de conseil pour rgler le pro-blme, urgent, du traitement des orduresmnagres.Pour les aider,Creuse-Citron estentraindemettreaupointundessicateurdeprojetspouralimenterlefuturmuseddilinutilitdupersonnelpolitique.

    PATriCk FAurE

    La poubelle arlsienne (suite dun feuilleton ordurier)

    D

    Dmnagement depuis le Vincou des boues radioactives retires de ltang de La Rode. Compreignac, Gatebourg, 2010

  • 4 lafft

    Le Planning familial duLimousin est nouveau enactivit et compte bien se faireconnatre. Se fixant commeobjectif daller parler sexuali-ts, violences, contraceptions,fminismes, sida, etc.,aux plus jeunes et moinsjeunes ; aux femmes et auxhommes ; la ville comme lacampagne, et fort de lappuidu rseau du Mouvement fran-ais du planning familial com-pos de plus de 70 associationsaux avant-postes de la revendi-cation du droit disposer deson corps !

    Ce mouvement existant depuis 1956 estconnupoursesvaleursfministesetddu-cationpopulaire.debiengrandsmotsmaisquest-cequea

    signifieconcrtement?Le fminismeduPlanning familial, cest

    la concrtisation de combats depuis plusdunsicle,deslutteshistoriquescontrelesimpositions patriarcales, les strotypessexistesquidivisentlessexesendeuxcom-portementsdfinis (masculin et fminin) etqui,infine,cloisonnentlesindividuEsetlasocit dans des attentes, des rles, desplaceshirarchises.Le fminisme, cest aussi des objectifs,

    des buts atteindre : lmancipation, lga-lit de droit, tre libre de ses choix, ladconstruction de ce quest LA femme ouLhomme, LA lesbienne ou LE gay, LAsexualit;cestaussienvisageruneautresocit,unautreprojetpourdemainonossexualitsetcequifaitdenouscequenoussommes ne soient pasdes attributs portercomme des stig-mates.Enfin, notre

    f m i n i sm e ,cest aussi desv a l e u r s ,commelasoli-

    darit,lautonomie,lerespectetlducationpopulaire.L encore, un bien grand mot que celui

    dducationpopulaireNousnesouhaitonspas dlivrer ce qui serait une bonne paroleparce que cela reviendrait entraver notreobjectif dune socit o les individuEsseraient matres en toute conscience deschoix de leur vie.Ainsi, notre manire deconstruireetdenvisagernotreactionsefaitparlchange,lepartage,laconstructioncol-lectivepourallerchercherlaparoledecellesetceuxquinelontjamais ;cesta,cequenousentendonsparducationpopulaire.

    Onentendparfoisdirecombienlecombatfministe est dsuet, avec lide que lesdroits,lgalitsontacquis,ilnyauraitdoncplusdecombatmener.diffrentsniveaux,lesviolencessociales

    lies notre sexe, notre sexualit, notrecorps, etc. sont toujours prsentes et sontimbriques : quelles soient conomiques(salaires, harclement au travail, division dutravail, temps partiels, etc.), domestiques(violsetviolencesconjugales,divisiondutra-vail domestique, etc.) ou encore dans la rue(sifflement, harclement, intimidation), etaussiphysiques,psychologiques,moralesNous ne pouvons pas nier que les vio-

    lences sexistes sont plus que jamais pr-sentes dans nos vies et, qui plus est,imbriques dans diffrentes formes de vio-lencesportesparlensembledelasocit.

    La rponse que nous souhaitons porter travers la relance du Planning familial enLimousin est double : nous souhaitons treforce de mobilisation et de lutte contre lesexisme et les attaques des droits desfemmes.ilsagitdoncdesemobilisercontreles multiples ides ractionnaires : racisme,xnophobie, homophobie, sexisme, etc.Nous devons donc montrer notre force desolidaritaveclesluttesprogressistesdanslemonde. Aujourdhui, se mobiliser pour le

    droit lavortementen Espagne enestunexemple.

    Nous souhai-tons tre gale-ment une forcecollective pourconstruire le

    cadre dinformation, de sensibilisation,dchanges,departagesautourdesquestionsdesexualit,avortement,contraception,la-borsparetpourtoutesettous.Pour ce faire, notre projet se dcline

    autourdelamiseenplacedunlocalcentrede ressources dans lequel nous pourronsproposerdesateliers,desgroupesdeparoleset de rflexion, une bibliothque, des bro-chures, un accompagnement, des informa-tions, etc.Au-deldecetespaceressources,ilsagit

    dtre mobile et daller vers. Nous tra-vaillons laborer un maillage associatifpour pouvoir intervenir le plus largementpossible,quecesoitdansdestablissementsscolaires,dansdesmaisonsdequartiers,desassociationsdejeunesetdemoinsjeunes

    traverslarticulationdeceprojet,nousvoulons construireunautrediscours etuneautreapprochesurnoscorps,nossexualits.Trop souvent, nous vivons et entendons undiscoursquidonnesensnotreplacenotrecorps(quecesoitunmdecinsurunchoixdecontraceptionoulavolontdinterrompreunegrossesseounonparexemple).Ayonsconsciencedecequenoussommes

    pourmieuxsavoircequenousvoulonstreetconstruisonscollectivementlesressourcespourquecesoitpossible !

    JOANE

    Mail : [email protected] : 06 71 43 54 71

    22 aot 2013

    :

    la fondation

    Jrme-Lejeun

    e

    (berceau de no

    mbreux

    anti-IVG) est

    reconnue

    dutilit publiqu

    e

    Relance du Planning familial 87

  • l'afft - 5

    Mines d'or ou mines d'uranium,

    mme combat

    propos des prospections minires

    PERVilleranges en Creuse

    Alerte la pollution

    Mme si les pollutions gnres par

    l'extraction de l'or (et autres mtaux) et

    de l'uranium ne sont pas forcment les

    mmes, le scnario gnral est du mme

    type : pour l'or, par exemple, sortir des

    quantits phnomnales de roches pour

    en extraire une infime quantit utile

    par des traitements mcaniques et chi-

    miques (cyanure, acide sulfurique, etc.)

    avec des volumes d'eau trs importants.

    L'environnement se trouve pollu pour

    trs longtemps par les effluents de ces

    traitements et par le rejet des striles

    (roches o la concentration du minerai

    est trop faible), le tout lessiv par la pluie

    entrane, entre autres, arsenic et sub-

    stances radioactives dans les cours d'eau.

    Alerte conomique

    Creuse-Niger, mme combat : notre

    dpartement est domin par une cono-

    mie de type pays sous-dvelopp .

    Les leveurs produisent de la matire

    premire du veau d'Italie et la plus-

    value se fait ailleurs, en Italie ou en

    Espagne. Il en sera de mme avec les

    mines, une quelconque multinationale

    viendra piller les ressources locales,

    crera trois ou quatre emplois non quali-

    fis et se retirera laissant un paysage

    dvast et une pollution millnaire. Ce

    projet n'a aucun sens conomique si on

    prend en compte le cot de la dpollution

    conscutive l'arrt de l'extraction. Mais

    bien sr, comme pour les mines d'ura-

    nium, l'tat et son fantoche ministre du

    Redressement productif ne font pas ce

    genre de calculs.

    Il ne faut pas se leurrer, la lutte contre

    ce projet n'a pas qu'un intrt local. Des

    prix records, une demande croissante, un

    besoin de scurisation des approvision-

    nements : une nouvelle rue vers les

    minerais est luvre, partout dans le

    monde. En France, d'autres permis sont

    en cours comme dans la Sarthe.

    Appel l'action et la solidarit

    Il faut aller trs vite pour empcher le

    dmarrage de la prospection, si elle

    commence l'exploitation qui suivra sera

    plus difficile stopper. Il faut sensibiliser

    les agriculteurs qui vont se faire dpos-

    sder de leur terre et toute la population

    qui va assister la destruction et la

    pollution de son cadre de vie.

    Le collectif qui rsiste contre ce projet

    ne compte que peu de monde et surtout

    des nouveaux arrivs en Creuse. Il est

    ncessaire de grossir ses rangs. Il serait

    bien que les lecteurs de Creuse-Citron

    puissent faire circuler au maximum ces

    informations, il ny pas qu'Internet, le

    bouche oreilles est trs efficace.

    Une runion publique d'information

    avec projection du film Tout l'or de la

    Montagne noire va tre organise pro-

    chainement au cinma d'vaux-les-

    Bains.

    PF

    Collectifdes riverains du PER

    de Villeranges

    Blog : http://minesencreuse.blogspot.fr/

    Contact : [email protected]

    ou 06 76 98 89 74.

    Sur le sujet en gnral :

    CollectifALDEAHwww.aldeah.org

    Le 18 novembre 2013, un permis

    exclusif de recherches (PER) de mines

    d'or, de cuivre, d'argent, de zinc,

    d'antimoine, d'tain, de tungstne et

    substances connexes dit Permis de

    Villeranges , portant sur une surface

    d'environ 48 kilomtres carrs

    (communes d'Auge, Bord-St-Georges,

    Chambon-sur-Voueize, Lpaud, Lussat,

    Sannat et Tardes) a t octroy la

    socit Cominor.

    Fidle son anticlricalisme primaire, Creuse-Citron

    va investir dans les mines d'apostat et d'antimoine

    Croulants chbrans

    SOUS LE TITRE PLEIN DE TL-TOUBIBS

    MON CHEVET le journal La Montagne

    du 3 dcembre dernier entonnait sur l'air

    des lampions la glorification d'une exp-

    rience de tlmdecine unique en

    Limousin qui se droule l'Ehpad de

    Chambon-sur-Voueize.

    En bref, un chariot de tlmdecine

    (cran, camra, stthoscope, chographe,

    etc.) permet aux rsidents de l'Ehpad

    d'tre diagnostiqus distance.

    Innovant et moderne , non ?

    Selon le Code de la sant publique, la

    tlmdecine est une pratique mdi-

    cale qui met en rapport entre eux, par la

    voie des nouvelles technologies un

    patient et un ou plusieurs professionnels

    de sant. C'est cens tre une rponse

    aux problmes de dmographie mdi-

    cale (au manque de toubibs dans les

    campagnes).

    Concrtement on branche un vieux sur

    Internet et un toubib, Limoges ou

    Tombouctou, va faire sa consultation et

    prescrire le traitement adapt.

    Ces mouroirs aseptiss que sont les

    Ehpad souffrent dj d'un manque criant

    de personnel, comme c'est le cas pour ce-

    lui qui vient d'ouvrir Guret, la tl-

    mdecine va permettre d'en loigner les

    mdecins. Domotique et robots aidant, on

    peut imaginer des tablissements d-

    pourvus de toute prsence humaine autre

    que les patients eux-mmes.

    Gestion optimise, cots matriss, un

    nouvel idal social.

    PF

  • 6 - meilleur des mondes

    Les bibliothques publiques

    de Creuse dans le nuage

    POUR FAIRE SIMPLE, le cloud compu-

    ting , mot la mode, est un terme mar-

    keting qui dsigne l'externalisation des

    donnes et logiciels sur des serveurs

    extrieurs, ce qui vite notamment

    d'avoir stocker ces derniers sur un poste

    local : via une connexion Internet, on tra-

    vaille sur un ordinateur distant, situ

    quelque part dans le monde. Cela

    s'applique aussi bien un individu pour

    son traitement de texte ou ses photos, par

    exemple, que pour la gestion d'une entre-

    prise ou d'une entit publique, comme

    une bibliothque.

    Pour parler franais, on pourrait dire

    informatique dmatrialise ou informa-

    tique dans les nuages. On peut goter ici

    l'intelligence et la puissance de l'ido-

    logie techno-scientifique qui arrive

    transformer quelque chose dminem-

    ment concret en quelque chose d'immat-

    riel. L'enfumage atteint ainsi des

    sommets. Quoi de plus concret qu'un

    ordinateur, c'est un tas de ferraille et de

    mtaux rares (largement obtenus par le

    pillage des ressources naturelles des pays

    du Sud), a ncessite de l'lectricit pour

    fonctionner, et mme les donnes mani-

    pules grce lui n'existent qu' travers

    des moyens de stockages (disques

    durs , cls diverses, etc.), peut-tre

    miniaturiss, mais dfinitivement con-

    crets. Pour une bibliothque par exem-

    ple, travailler dans le nuage conomise

    l'investissement et la maintenance d'un

    ou plusieurs gros ordinateurs (ou ser-

    veurs), le souci quotidien de la sauve-

    garde des donnes et le souci priodique

    des mises jour du logiciel de gestion.

    Tout le cambouis est sous-trait des

    centres de traitement de donnes ( data-

    centers ), souvent situs en Amrique du

    Nord, et appartenant Google, Amazon,

    Microsoft, Apple et consorts. Se dbar-

    rasser de tout souci matriel et se

    recentrer sur son cur de mtier et

    des services locaux valeur ajoute

    n'est-ce pas un progrs ?

    Naturlich ! Ma qu

    ce n'est peut-tre pas aussi simple.

    On peut lister pas mal d'inconvnients.

    L'utilisateur n'a aucune ide de l'endroit

    o sont stockes et manipules ses

    donnes. La connexion entre les postes

    locaux et les serveurs applicatifs passant

    par le rseau Internet expose des

    risques de cyber-attaques et de violations

    de confidentialit : les grandes oreilles de

    la CIA-NSA peuvent s'intresser aux lec-

    tures des habitants de la Creuse. Les

    donnes tant stockes chez un tiers, le

    client n'a aucune garantie sur l'utilisation

    qui peut en tre faite. La gestion locale

    est tributaire du fonctionnement d'Inter-

    net : panne d'Internet gale fermeture au

    public de la bibliothque ! Se posent ga-

    lement des questions d'ordre juridique

    lies la localisation des donnes qui

    peut tre dans un pays aux lois

    diffrentes de celui qui les met.

    Sans tomber dans la parano et la

    logique du complot, il est certain que sur

    ce sujet, encore, la rfrence au Meilleur

    des mondes de Huxley coule de source.

    L'individu se trouve compltement nu

    aussi bien dcrypt que son ADN, o est-

    il, que fait-il, que lit-il, etc. ? Il est vrai-

    ment possible de le savoir.

    Dans Creuse-Citron, nous dnonons

    rgulirement cette volution du systme

    dans lequel nous vivons, aussi, plutt que

    de mappesantir sur ce sujet, je voudrais

    dvelopper un autre effet ngatif de cette

    fuite dans les nuages.

    Si l'on se penche, rapidement, sur

    l'volution de l'informatique on assiste

    une vritable rvolution au sens de retour

    au point de dpart. La premire

    informatique tait celle de gros ordina-

    teurs sur lesquels on travaillait avec des

    terminaux passifs, les services informa-

    tiques taient tout puissants et les utilisa-

    teurs n'avaient pas voix au chapitre. Puis

    dans les annes 1970, s'est dveloppe la

    mini-informatique en rseau qui a permis

    un clatement des moyens et un dbut

    d'appropriation de l'outil informatique par

    lutilisateur. Ensuite la micro-informa-

    tique et les rseaux de micro-ordinateurs

    ont permis d'achever cette appropriation.

    Bien sr, qui dit matrise d'un outil, dit

    entretien de cet outil : dveloppement

    d'un certain savoir technique et pratique

    de manipulations diverses (sauvegardes,

    paramtrage d'un poste de travail, mises

    jour, etc.).

    Avec l'informatique dans les nuages, on

    revient la case dpart : un terminal

    passif connect sur un serveur distant. Ce

    qui pourrait paratre comme un progrs

    est en fait une rgression : ce n'est pas

    seulement le terminal qui devient passif

    mais l'utilisateur galement. En ce sens il

    est dpossd de son outil de travail,

    avatar constant de la socit industrielle.

    Je rapprocherai cela de deux volutions

    qui me semblent galement significatives.

    Aujourd'hui un navigateur peut traverser

    l'ocan sans savoir se reprer sur le soleil

    et les toiles avec un sextant, il lui suffit

    d'tre connect un satellite quelconque ;

    de mme il n'est plus besoin de savoir lire

    une carte puisque le GPS est l.

    Qu'Internet et le satellite se mettent en

    rideau et plus rien ne marche ! Les fournis-

    seurs d'accs garantissent leurs services,

    vous pouvez souscrire une assurance en cas

    de dfaillance, le droit est l, mais la vie

    relle non. Le dveloppement des tech-

    niques de l'information et de la com-

    munication induit une dpossession des

    savoir-faire et une atomisation des indi-

    vidus condamns consommer des nou-

    veauts techniques sans aucun esprit

    critique.

    Que des bibliothcaires acceptent ce

    mirage, et pour certains aillent plus loin

    en utilisant des puces RFID pour la

    gestion de leurs adhrents, a quelque

    chose de dsesprant, car s'il est une pro-

    fession o la frquentation d'une culture

    encyclopdique devrait aiguiser l'esprit

    critique c'est bien celle-l.

    PATRICK FAURE

    Les plus grosses bibliothques-mdiathques de Creuse, Bibliothque dpartementale, Mdiathque intercommunale

    d'Aubusson-Felletin, vivent aujourd'hui la tte dans les nuages : c'est--dire que leur gestion se fait dans le cloud (nuage en

    anglais), qu'il s'agisse d'enregistrer le prt d'un document ou de faire une recherche sur un sujet quelconque. Quelle ralit

    concrte se cache derrire cette mtaphore vanescente ?

  • meilleur des mondes - 7

    Pour une dfense de la dmocratie

    l're numrique

    Ces derniers mois, l'tendue de la surveillance de masse est deve-

    nue notorit publique. De quelques clics de souris, l'tat peut

    accder votre portable, votre adresse e-mail, vos rseaux

    sociaux et vos recherches sur Internet.

    Il peut suivre vos penchants et vos activits politiques et, en par-

    tenariat avec des socits de l'Internet, il recueille et stocke vos

    donnes et il peut donc prdire votre consommation et vos

    comportements.

    Le pilier fondamental de la dmocratie est l'intgrit inviolable de

    l'individu. L'intgrit humaine s'tend bien au-del du corps phy-

    sique. Dans leurs penses et dans leurs environnements person-

    nels et de communication, tous les tres humains ont le droit une

    intimit sans encombre.

    Ce droit fondamental est rendu caduc par l'abus de l'volution

    technologique par les tats et par les socits organises des fins

    de surveillance de masse.

    Une personne place sous surveillance n'est plus libre ; une socit

    sous surveillance n'est plus une dmocratie. Pour rester valides,

    nos droits dmocratiques doivent s'appliquer aussi bien dans le

    virtuel que dans le concret.

    * La surveillance viole la sphre prive et compromet la libert de

    pense et d'opinion.

    * La surveillance des masses traite chaque citoyen comme un

    suspect potentiel. Elle remet en question un de nos triomphes

    historiques : celui de la prsomption d'innocence.

    * La surveillance rend l'individu transparent, tandis que l'tat et la

    socit fonctionnent dans le secret. Comme nous l'avons vu, ce

    pouvoir est systmatiquement abusif.

    * La surveillance est un vol. Ces donnes ne sont pas un bien

    public : elles nous appartiennent. Quand elles sont utilises pour

    prdire notre comportement, nous sommes spolis dautre chose :

    du principe de la libre volont, essentiel la libert dmocratique.

    Nous exigeons le droit pour tous les peuples dterminer, comme

    citoyens dmocratiques, dans quelle mesure leurs donnes per-

    sonnelles peuvent tre lgalement collectes, stockes et traites et

    par qui ; d'obtenir des informations sur l'endroit o leurs donnes

    sont stockes et comment elles sont utilises ; dobtenir la sup-

    pression de leurs donnes si elles ont t illgalement recueillies et

    stockes.

    Nous appelons tous les tats et socits respecter ces droits.

    Nous appelons tous les citoyens se lever en dfense de ces

    droits.

    Nous appelons les Nations Unies reconnatre l'importance

    centrale de la protection des droits civils de l're numrique et de

    crer une Charte internationale des droits numriques.

    Nous appelons les gouvernements signer et adhrer une telle

    convention.

    Texte publi le 10 dcembre dans 30 journaux travers le monde,

    l'occasion de la Journe mondiale des Droits de l'homme, sign par

    562 auteurs issus de 80 pays dont 5 laurats du Prix Nobel. Cet appel

    mondial a t organis par un collectif indpendant d'crivains: Juli Zeh,

    Ilija Trojanow, Eva Menasse, Janne Teller, Priya Basil, Isabel Cole et

    JosefHaslinger.

    Quand 343 connards affirment leur besoin de

    prostitution (pour conforter leur virilit ?), en

    clamant Tous ensemble, nous proclamons : touche

    pas ma pute ! , tous les mdias prennent a au

    srieux nous en tartinant les oreilles pendant

    plusieurs jours.

    Mais quand, le 10 dcembre dernier, un texte, sign

    de plus de 500 crivains, tait adress l'ONUpour

    demander une convention des droits numriques en

    dnonant le flicage gnralis via Internet, l, les

    mdias font canard et ne relayent quasiment pas

    l'info : nous n'avons entendu parler de ce texte

    qu'une seule fois la radio.

    Ce texte dnonce assez clairement le flicage

    numrique.

    videmment, il s'agit encore d'une ptition

    citoyenniste, videmment nous n'avons pas grand

    chose cirer de l'ONU, mais montrer qu'il n'y a pas

    seulement quelques anarcho-babo-parano-passistes

    pour dnoncer la socit numrique peut tre

    intressant.

    Vous trouverez donc ce texte ci-contre et, page

    suivante, un texte du groupe Marcuse crit aprs les

    rvlations dEdward Snowden sur la surveillance

    des communications numriques par les services

    secrets amricains et publi le 3 janvier, galement

    dans le journal Le Monde. Ce dernier article

    exprime une position beaucoup plus globale et

    critique quant l'incidence du numrique sur

    notre vie.

    Informatique ou libert ?

  • 8 - meilleur des mondes

    LA CASCADE DE RVLATIONS sur les

    programmes de surveillance lectronique,

    dclenche par Edward Snowden au mois

    de juillet dernier, continue ces jours-ci.

    Aprs les classes politiques euro-

    pennes et la presse, ce sont maintenant

    des crivains du monde entier qui

    s indignent et rclament ldiction par

    lONU dune dclaration des Droits de

    lhomme numrique (cf. la tribune

    Refusons la socit de surveillance !

    dans Le Monde du 11 dcembre). Les

    opinions publiques, qu ils appellent se

    soulever en dfense de ces droits,

    semblent, elles, largement indiffrentes.

    Dans cette affaire, ceux qui ne

    smeuvent point font sans doute preuve

    de plus de sagesse et de mmoire que

    ceux qui se montrent surpris et choqus.

    Car pour qui s intresse quelque peu au

    cours suivi par notre socit-monde ces

    dernires dcennies, lampleur des don-

    nes aujourdhui automatiquement

    disposition des officines de surveillance

    politique et d intelligence conomique

    na rien dtonnant. Face lampleur des

    transformations de la vie quotidienne et

    du travail, face la puissance du mouve-

    ment d interconnexion de tous les

    rseaux de communication modernes, des

    milliers darticles de journaux, des

    dizaines douvrages sont parus au fil des

    ans pour annoncer la situation o nous

    nous trouvons dsormais.

    Pour ne citer que quelques titres de

    livres trs parlants : Tous fichs ! (Loui-

    sette Gouverne et Claude-Marie Vadrot,

    journaliste Politis,1 994), Surveillance

    lectronique plantaire (Duncan Camp-

    bell, 2001 , propos du projet che-

    lon), Sous lil des puces. Les RFID et la

    dmocratie (Michel Alberganti, journa-

    liste au Monde, 2007), RFID : la police

    totale (collectif Pices et Main-duvre,

    2008), Surveillance globale (ric Sadin,

    2009), Lil absolu (Grard Wajcman,

    psychanalyste, 2010), La Vie prive en

    pril. Des citoyens sous contrle (Alex

    Trk, snateur UMP longtemps prsident

    de la CNIL, 2011 ).

    Cest dire quel point les informations

    qui font rgulirement la une des journaux

    depuis cet t ne sont pas des rvlations.

    Elles sont au plus une mise jour : a y

    est, ce nest plus une projection ou une

    menace, nous sommes pour de bon dans

    ce monde-l.

    Un monde o toute une partie des

    liberts civiles conquises aux sicles pas-

    ss svanouit de facto dans les rseaux

    de fibre optique, les ondes mises par les

    antennes-relais et les serveurs des im-

    menses datacenters. Un monde o le

    souci de sa vie prive devient, selon le

    mot du cyber-journaliste Jean-Marc Ma-

    nach, un problme de vieux con . Un

    monde o le travail de renseignement de

    la police et le marketing des entreprises

    nont la plupart du temps pas besoin de

    se faire l insu des gens : avec les r-

    seaux sociaux , on peut savoir sans vio-

    ler l intimit de millions de personnes qui

    prfre telle marchandise et pourquoi ;

    voire, quels actes seront commis au nom

    de telle conviction politique ou reli-

    gieuse.

    Dans ce monde-l, qui menace le plus

    notre libert, de la NSA ou de Facebook ?

    DObama ou dAmazon ? De Franois

    Hollande, le chef dtat qui se porte

    garant des programmes de surveillance

    mens par la Direction du Renseignement

    intrieur, ou de Franois Hollande, le

    prsident du Conseil gnral de Corrze

    qui distribuait gratuitement en 2010 des

    ordinateurs portables tous les collgiens

    de son dpartement pour les rendre addicts

    la vie.com ds lge de 12 ans ?

    Bien sr, tout cela va de pair : il ny a pas

    de sens opposer les aspects commerciaux

    et culturels de lemprise numrique ses

    aspects directement policiers.

    Pourtant, seul le versant policier pose

    problme de temps autres, et encore

    est-ce apparemment aux yeux dune mi-

    norit. tous les tages de la socit, les

    Nouvelles technologies de l information

    et de la communication sont clbres

    depuis leur mergence comme un vecteur

    de libration sans prcdent, une panace

    conomique, sociale, culturelle et sani-

    taire : les crans sont censs veiller les

    enfants en soulageant les parents des soins

    leur prodiguer ; la numrisation de tous

    les textes met disposition de chacun une

    bibliothque universitaire (voire univer-

    selle) sans sortir de son salon ; les techno-

    logies mdicales rendent possible doprer

    un malade du cur 5 000 kilomtres de

    lendroit o il se trouve ; les sites de ren-

    contres permettent de trouver lamour

    mme quand on est timide, puis de trom-

    per son conjoint ds quon sen est lass ;

    la robotique est en passe de crer des

    automates pour tenir compagnie aux

    vieux, etc.

    Il se trouve que dans ce merveilleux

    monde connect de toutes parts, peu prs

    tout va mal, mais il serait indlicat de se

    demander si cela na pas directement

    voir si linformatisation nest pas dabord

    vecteur de chmage, dabus de pouvoir

    managrial, de solitude, dimpuissance po-

    litique, de perte de mmoire...

    Et en prime, on saperoit maintenant

    que les liberts fondamentales qui

    rendaient lair des dmocraties lib-

    rales malgr tout respirable, ces liberts

    sont en partie liquides par les traces que

    nous laissons constamment sur Internet,

    dans les bases de donnes des oprateurs

    tlphoniques, dans les lecteurs de puces

    RFID qui se multiplient dans lespace

    public ou encore dans les bornes biom-

    triques (au travail ou laroport).

    Pour tous ceux qui dfendent avec

    ardeur le projet de socit de la

    connaissance , il ny a l que des

    drives, un mauvais ct des nouvelles

    Informatique ou libert ? (suite)

  • meilleur des mondes - 9

    technologies contre lequel les nations

    dmocratiques doivent absolument riger

    des garde-fous lgaux et thiques (ver-

    sion pirate : contre lequel des commu-

    nauts d internautes libres doivent

    sauto-organiser). Or, considrer la sur-

    veillance comme un aspect ngatif mais

    contingent des NTIC est absurde. Il nest

    pas possible, par exemple, dopposer les

    prtendus avantages des cartes puce

    RFID aux possibilits de contrle

    distance quelles reclent, car la techno-

    logie RFID repose sur la transmission

    automatise de donnes dune machine

    une autre (de la puce au lecteur, du

    lecteur lordinateur, etc.). La possibilit

    dun contrle instantan en dcoule donc

    directement.

    Plus globalement, partir du moment

    o lensemble de nos activits sont

    informatises, il y a beaucoup plus

    d informations sur nous et elles ne

    peuvent jamais dans leur totalit tre

    effaces, rendues anonymes ou inutili-

    sables que les logiciels soient libres

    ou pas. De mme quil est impossible de

    btir une maison en amiante o personne

    ne serait jamais en contact avec de

    lamiante, il est illusoire de penser que

    l informatisation de toute la vie sociale

    pourrait ne pas gnrer des torrents

    d informations sur toutes choses, toutes

    fins utiles.

    Les tats et les grandes entreprises

    dont nous sommes troitement dpen-

    dants, matriellement et moralement,

    devraient vraiment faire preuve dune

    vertu surnaturelle pour ne pas tre tents

    de tirer profit du fait que nous vivons

    actuellement dans une socit o tout est

    enregistr, trac, mmoris.

    De cette vertu surnaturelle il nest

    question dans aucun trait de philosophie

    politique, dans aucun manuel dconomie-

    gestion.

    Il est donc temps dadmettre que notre

    addiction aux crans et aux rseaux est la

    forme que prend notre poque la domi-

    nation qui sexerce sur nous. Laffaire

    Snowden nappelle pas notre sens des

    mises au point diplomatiques, des am-

    nagements techniques ou juridiques

    surtout pas une nime rnovation de la

    mal nomme Commission informatique

    et liberts. Elle est une mise en cause de

    notre mode de vie ultra branch.

    Plutt que de nous pousser interpeller

    les puissants pour les supplier de ne pas

    abuser de leur pouvoir, elle devrait nous

    interpeller sur ce que notre poque entend

    par culture , amiti , amour ou

    gratuit .

    Laudace dEdward Snowden restera

    vaine si elle ne rpand pas l ide que la

    nuit politique o nous sommes plongs

    est voue spaissir, tant que des aspi-

    rations se dtacher de nos machines

    intelligentes ne souffleront pas sur la

    socit.

    Ceci est la version intgrale d'un texte

    publi le 3 janvier dans le journal Le

    Monde dans une version tronque sous

    le titre Misre de notre addiction

    numrique .

    Aprs un premier livre contre la publicit

    en 2004, le groupe MARCUSE

    (Mouvement autonome de rflexion

    critique l'usage des survivants de

    l'conomie) a publi en 2013 La

    Libert dans le coma. Essai sur

    lidentification lectronique et les motifs

    de sy opposer aux ditions La Lenteur.

    Vu que des arbres seraient alls provoquer des chauffards mchs roulant vive allure ;

    Vu que certains arbres gnent le passage des gros engins agricoles ;

    Vu que les arbres font de lombre ;

    Vu que les arbres perdent leurs feuilles ;

    Vu que les arbres sont des nids frelons ;

    Vu que les arbres pompent de leau et concurrencent dloyalement les champs de mas ;

    Vu que certains arbres gchent le paysage ;

    Vu que les arbres abritent toutes sortes de vermines ;

    Vu que les arbres cachent la fort ;

    Vu que certains arbres sont moches ;

    Vu que les arbres constituent une menace relle et srieuse pour lhomme (et les femmes),

    pour le paysage et pour lenvironnement ;

    Le Conseil gnral de la Creuse, a dcid, dans une optique de dveloppement durable et en application

    du principe de prcaution (introduit dans le prambule de la Constitution franaise en son article 5), de

    procder labattage de tous les vieux arbres de son territoire en commenant par les plus mchants.

    En consquence, le logo du dpartement tant devenu obsolte, le Conseil gnral a mandat lagence de

    communication Ide Creuse , pour un budget de 370 000 (soit moins de 3 par habitant1 ! ) ; logo que

    nous avons le plaisir de vous prsenter en avant-premire.

    Arbres du bord des routes

    Mise au point transmise par une lectrice de Creuse-Citron

    suite la campagne d'lagage du printemps 2013.

    Cette anne le collectifArbres de bord de routes a t accept

    comme observateur, mais une grande vigilance reste de rigueur.

    Pour mmoire, ancien logo du CG23

  • 10 la fin de lcole

    cole alternative ou alternative lcole?

    CEST LA TrOiSiME ANNE ducollgeasso-ciatifetasepourraitqueasoitladernire,entoutcassoussaformeactuelle.Ceprojeta commenc il y a quatre ans. il runissaitdes gens du Plateau. des parents dlvesmais pas que. Apparemment les collgesalentour (Felletin,Bourganeuf,Eymoutiers)ne comblaient pas nos esprances duca-tives : le rythmescolaire, laviescolaire,les transports scolaires, les contenus sco-lairesEtsionessayaitautrechose?Aprs plein de runions pour imaginer

    versoonirait,adbuteconcrtementlt2011.Onnerencontrepasunenthousiasme

    farouchedanslescommunesduPlateaupouraccueillircettenaissance.CommeTlmille-vachedoittreloriginedelamortdeFr3,le collge asso sera responsablede leffon-drementde lcolede larpublique(bana-nire).CestSaint-Martin-Chteauquinousaccueille la premire anne, et on dmna-gera laVilledieu les deux suivantes.uneassociationportelecollgeassoetilalesta-tutdcoleprivehorscontrat.

    Moijarrivesurleplateauaumomentoce projet commence. cette poque, mestroisenfantssont instruitsenfamilleetje

    Creuse-Citron a pens quil fallait parler de cette exprience intressante mme (et surtout?) si ellesuscite des critiques

    Voici les questions qui ont t poses Paul, lun des acteurs du projet : Tu expliques quest-ce quectait ce collge, depuis quand il existe, comment a a dbut? Ton arrive, tes ides sur la question.Comment a sest droul? Pourquoi a sarrte, les diffrends et diffrentes ides des unEs et desautres? Ta conclusion sur une ducation parallle (ou alternative, ou). Dautres voix seront bienve-nues pour exprimer des points de vue diffrents sur cette aventure.

    viens de dmis-sionner de ldu-cation nationaleojeprofessaislaSVT*.Au j o u r d h u i

    jaiprisde ladis-tance avec le col-lge asso. Cettesollicitation deCreu s e -C i t ro narrive un bonmoment car nousfaisonslebilandecette belle exp-rience dans quel-quesjours :jauraidj par la pr-sente bien mchle boulot commeon dit sur la cteOuest.

    Jai un certainregard sur ldu-cation et depuismonarrivesurle

    plateau, il ne sest pas dtendu.Ces quatreannes auront t trs fertiles sur ce plan :outre les nombreuses runions, pivoine quiorganise trois jours sur lespratiquesduca-tives (Freinet, Steiner, Montessori et oncause mme un peu dillich), ou dernire-ment un week-end avec Lepri La finde lducation?.etpuisdes lecturesdca-dentes menfument largement le cerveau commeCatherineBakerouChristinedelphy.Jaffine patiemment ma critique. Jaban-

    donnequelquespeurszenfouies.

    Lecollgeassodonc.Cesujetrevientsou-ventsurlatable :enfamille,aveclescama-rades,aveclespotesplusloigns,aveclesgensdepassageAprslecommentasypasse, cette exprience titille l o acoince : les fondements de lducation. Leproblme avec ce collge asso, cest quetoutescesdiscussionsnerestentpasaufonddestiroirs :onlefait.ilestpossibledejouer ce quon croit. Cest pas rien dj, cettepossibilit.

    Pour moiLecollgeassoestunecole alternative.

    Alorsquedepuisledbutduprojet,jemilitepourunealternativelcole.

    a veut dire?unecolealternative : loindunanmoins

    relcoleprive= botefric,lecollgeasso na fonctionn quavec des bnvolesmme pas dfrays. Les frais de scolarittaientcequepouvaientdonnerlesfamilles.Entre0et150 parmois.desrythmestran-quilles (respectueux !) quatre jours parsemaines,9h30-17 heures.unsavantquili-bre entre des activits manuelles, intellec-tuelles,sportives,artistiquesdesmoments DD

    essin: Erikka.

  • la fin de lcole 11

    deviequotidiennepartags :mnage,repas,transports des temps de rgulation :conseil, bilan, mto, quoi de neuf dessuivis personnaliss (du cas par cas ; avec10jeunes,cestvraiquecestconcevable !),desbeauxprojets :thtre,voyages,semainedecrationavecunartisteJedisbravo !

    unealternative lcole :mais commentraconterlimpensable?Lcoleestunsanc-tuaire. On ny touche pas. Mme si elledmontre chaque jour sa nocivit (les rap-portsPiSA:hourralcoleaccrotlesinga-lits !). Comment puis-je me permettredimaginer autre chose? dconstruire uneglise,etquelleglise !unegliseinstalledepuisplusdunsicledanslemondeentier :les Allemands avaient un trs bon niveauscolaireen1933, lafrancevanouspondreencoreunebellerformesurlacouleurdesmursdestoilettesdupresbytre,etlemodlefinlandais, et lalphabtisation castriste, etlespetitesfillesafghanesquividemmentaposelambiance :cestunpeuprtentieuxdemapart.aaexist ?lcoleenbateau?Summer-

    hill ?icimaintenant,aseraitquoi ?Lcoledelavie?untruclibertairesrementolesrapports de domination seraient vraimentchambouls :ilestquestiondeladominationdeladultesurlenfant.Enplusdecellesdumleblanchtrodonc :lesvaleurssous-jacentes on les connat : galit fraternit,

    libertpatatipatatailsagitjustedelesmettreenjeu.Pourdevrai.donc :commen-cerparleurlcherlagrappeauxdjeunes !

    Lcolene seraitplus laffairede spcia-listes,toutlemondeprendsapart.Jimaginecommeun rseaudchanges de savoirs, ilsagitderpertorier :les gens disponibles accueillir des

    jeunes(etmoinsjeunestantqufaire !),lesactivitsproposes(surtoutdesacti-

    vitsdelavraievie :fairelepain,tudierleslichens dune tourbire, improviser unchantpasseulementdesmathsetdufran-ais pour pouvoir passer le brevet en lou-ced),leurforme :ducoursparticulierdeclari-

    nette dune heure, au voyage Marseillepour10jeunespourdixjours.tablircommeaunecartographiedespro-

    positions. Suivant leurs lans et penchants,leursmoyensdelocomotions,lesjeuneschoi-sissent.Aupralableilfautquelesadultesetparticulirement les parents aient rsolu lecasse-tteducatif :Jetecontrainsappren-dredeschosesdbilesdansunenvironnementdbile car cestpour tonbien.Contraindrelautrepoursonbien.Suspect.Maispratique:apermetdejustifierlinjustifiable.Cestceque les colonsdoivent raconter auxNgres,les hommes leurs femmes, les patrons leursouvriers,lescarnivoresleursmoutons.Maisjemgare.

    Le collge asso va sarrter.

    Pourquoi ?Onestfatigu.Legroupedejeunesauraitttroppetit ?Onsestussurdescasdifficilesavant

    denavoirlacarrure?cetge-l,yarienenfaire???

    Lducation nazionale nest pas encoresuffisamment pourrie-caca pour que lesjeunes sen enfuient plein nez et toutesjambes (et il me semble mme savoir desource sre que certains symarrent pluttcorrectement) ?Alorspourquoi ?qui le sait ? dautres voix du collge

    raconteraient dautres points de vue que jepartageraissrementPeut-tredenepasavoirprislamesurede

    nosdsaccordssurlessujetsdefondcomme la contrainte, lobligation scolaire : despositionsirrconciliables?ilauraitpeut-trefallufairedeuxcollges

    asso :uncollgealternatifetunealternativeaucollge.ilyadoncduboulotpourtoutlemonde.Pourmapart,ladernireru,Lucievo-

    quait Lcole en plateau : a me faitencoreenvie.

    PAuL

    1914-2014, la pub est dclare !Sonne lheure! Les jours sen vont, demeurent les commmorations nausabondes,

    celle de la Grande Boucherie par exemple

    D

    HEurEuSEMENT deslivrescontinuentparatrepour nous consoler de la misre ambiante,ainsi celui de didier daeninckx sur lesrclamespendantlaguerre.didier daeninckx, auteur de romans poli-

    cierscaractrehistoriqueetsocial,aimegrat-ter loa faitmalet enparticulierbienaufonddestrousnoirsdenotrehistoirercente.En1984,lesmassacresdOctobre1961res-

    tentuntaboudelhistoireofficielle,daeninckxpublieMeurtres pour mmoire dontlintriguepolicire voque lvnement; il rcidive enrappelant les exhibitions dindignes delexpositioncolonialede1931dansson livreCannibale.SondernierlivreLa pub est dcla-re,illustrparlesrclamesdujournalLIllus-tration des annes 1914-1918, nous montrecommentlesindustrielsvonttirerpartidelim-monde tuerie pour vendre et vendre toujoursplusgrceunesale trouvaillequicommen-aitprendredelampleur:lapublicit!Lauteurinventelepersonnagedunejeune

    dactylo dont le fianc est au front et qui est

    engage par une agence de publicit lors delexpositionuniversellede1900.ilsagitpourelledinventerlesslogansquivonttransformerlespoilusetleursfamillesenpremiervec-teurdelaconsommation.Cetteintrigueestunprtextecarlattraitdu

    livrersidedanslesdizainesdereproductionsderclamesquilagrmentent.il sagit de vendre aux soldats, dattendrir

    larrire en flattant la fibre patriotique, den-courager la haine du Boche, de crer denouveauxbesoins,laguerrefaitentrerlapubdanslredelamodernit.Les slogans qui accompagnent les images

    rivalisent de cynisme, ainsi celui du chrono-grapheetdunmdicamentpourlintestin:LechronographeJuSTvousrendraplus

    deservicesquunemontre,vouspourrezdiri-gerefficacementletirdelartillerieetconna-trelheureexacte,indispensableaucombatGrceluivostroupestoujoursfrachessau-rontlinstantprcisoellesdoiventfrapperlecoupdcisifquidonnelavictoire.

    JuBOL nettoie lintestin,demmeque lepoiluchasseles Boches des boyaux, demmeJuBOLchasselesmau-vaismicrobesdelintestin.Amputs ! reprenez la

    vie active davant-guerre comme lont faitceuxquiontadoptlesappareilsultralgersdeMALLET-GuYOT.quantauxillustrations,certainesfontfr-

    mircommecePreNoldumagasinduPrin-temps au service de la guerre : dguis enpoilu,ilportedanssahottematrielmilitaireetarmesen toutgenre !Oucellede lacou-verturedulivre :Cestunepublicitpourlepapier cigarette rizla+. On peut voir unbb qui fume ; sur son bavoir est crit :classe37etdeuxpoilusgalement fumeursleportententriomphe.dieu,quelaguerreestjolie!

    SAGNAdidier daeninckx, 1914-2014, la pub est

    dclare ! ditionsHobeke,Paris,2013.

    *Sciencesdelavieetdelaterre

  • 12 la fin de lcole

    Dans Apprendre dsobir,petite histoire de lcole quirsiste, Grgory Chambat etmoi posons la question : Tra-vaillons-nous pour ltat quinous paye, ou pour les enfantsdont nous avons la charge?

    ENTrE LE MArTEAu et lenclume, les ensei-gnants, ttou tard, sont sommsdechoisirleurcamp.dansunepoqueo ltatpeutinstallerdesTribunauxadministratifslin-trieurdesCentresdertention,cetteques-tion sedclineen sous-questionsqui sontdevritableschoix :inscrirelesenfantsounon sur le fichier Base-lves. Faireremonteroupaslesrsultatsdesvalua-tions. Sacquitter de ses heures de sou-tienouenfaireautrechose.Transmettreaurectoratlanationalitdesenfantsousabstenir de le faire. Mais aussi, toutsimplement, inscrire ou non certainsenfantslcole.trangersetfousnontjamaist

    les bienvenus lcole de larpublique. Aujourdhuiltat lgifre sur leuraccueil dune faon sidloyale quil organise,de fait, leur exclusion.Je prendrai deuxexemples : celui desenfants des bidon-villes (en France, cesont surtout desroms) et celui desenfantsporteursdecequon appelle lesTSA: Troubles duspectre autistique.Pour le dire brutale-ment, il semblequun systmescolairequia faitde la rentabilitsociale et cono-mique son credonetiennepasdutoutgarderensonseindes petits humainsqui ne pourrontjamais constituerune chair patronsrentable.

    Linstitutionscolairevadeplusenplusversunerecherchelafoisdecontrleetderatio-nalisation.Lesexclus,autrefoistolrslin-trieur des tablissements mais souventcantonnsdansdesclassesspcialises, ten-dentmaintenanttrejetsdehorsourefou-lslentre.Bien quil ne soit pas du tout obligatoire

    davoirundomicile fixepour tre scolaris,lesenfantsromssevoientrefuserlinscriptionparnombredemairies,quivontdurougeaubrunenpassantparlerose,lebleuetlevert.Cestquesilesenfantsobtiennentdescertifi-cats de scolarit, cela peut compliquer les

    mesuresrguliresdexpulsionquirejet-tent leurs familles de bidonvilles endpotoirs, toujours plus loin desregards, toujours plus prs de larbi-traire des policiers, comme Saint-Fons, ou de la population, comme Marseille. dans dautres pays, ce quisestpassdanscesdeuxendroitssap-pelleunpogrome.Certaines associations obtiennent des

    scolarisations quellesvont cher-cherune

    une avec les dents, mme quand un arrtdexpulsion a t prononc.Mais la plupartdutemps,lesromsquiessaientdescolariserleursenfantsnarriventmmepas jusquauxinstituteursquipourraientlessoutenir.Cependant un dcret bien ennuyeuxmais

    point tropcontraignantatpromulgu,quiincite fortement lesmaires scolariser tousles enfants, tous, tous, tous.Alors on scola-rise,cest--direquonmetcesenfantsdevantunenseignant,dansdes locauxprotgsdesintempries.Peu importequils aientde6 12ans,quecertainssoientdeslocuteursfran-aisetdautrespasencore.Cestalascola-risation:desenfantsdevantunenseignant,letoutlabridelapluie.

    Les enfants tsiganes sont scolariss au commissariat

    Cest ainsi qu Saint-Fons (encore!), lesenfantstsiganessontscolariss,hourra!aucommissariat,5 kmdeleurbidonville,sansramassage scolaire pour traverser une zoneindustrielle sillonne par des norias decamions, sans toilettes, sans eau courante,

    sanscantine.Silsarriventenretard,porteclose!aleurapprendrarespecterleshoraires.Et silsnemangentpasentremidietdeux,alesregarde.Lamairieest irrprochable : lesenfants romssont

    scolariss,ouiounon?devantuneensei-gnante,unevraie,delducationnationale,ouiounon?ris-Orangis,13enfantsromssontsco-lariss dans une annexe du gymnase, en

    bordurede lanationale.Lencore, lemaireveutbienscolariserlesenfantstsiganes,maispas lesmlangeraveclesvraisgens.Entantquinstit,onpeutseposer

    la question cruciale de la complai-sancedelducationnationalecou-vrircegenredeprocds,quipourraitbienfairecole,sionosedire.Bien-tt des vraies classes, avec de vraisinstits,danslesCrA*?ilme semble que tous les acteurs de

    lducationdevraientragircescandalequirisquededevenirunesalehabitude.Cenestplus lcole deux vitesses, cest lcole deux institutions. Lune, la vraie, pour lesenfants franais dment estampills; lautre,lasous-cole,pourlessous-enfantsdessous-citoyens, le tout le plus officiellement dumonde au sein de lducation nationale, quiest une grande famille lancienne, avecappartementsprinciersetchambresdebonnes.

    cole, exclusion, racisme, etc.

    D*Centredertentionadministrative.

  • la fin de lcole 13

    Enfants autistes et coleLautre exclusion massive concerne cesenfants atteints de ces troubles quonregroupe sous lappellation gnrique deTSA. Les autistes, quels quils soient, neperoiventpas lemondecomme lesautres.ilsneparlentpasforcment,sontinsensiblesaux codes sociaux et leur hypersensorialitfait quils peuvent ne pas supporter lesregardsoulescontacts.Lcoleestpourcesenfantslasociabilit

    dficienteunlieuderejet.Laseuledfinitiondelautismeestcelledunemaladiementale.Onsaitpourtant,saufenFrance,quilsagitdune organisation neuronale diffrente. unhandicap social, pas une maladie. Le petitfilm dAmandaBaggs, autiste non parlante,oulesinterventionspubliquesdeJosefScho-vanec, parmi dautres, sont clairantes cesujet. Si les Tsiganes et les autistes ont unpoint commun, cest dtre altriss jusquau dlire par des gens beaucoup plusnombreuxqueux,etquinepeuventlesenvi-sagerquecommeunproblme.quirefusentleurs singularits. qui les pathologisent, lesanormalisent,lesinfriorisent.Lintgration scolaire des autistes a t

    une grande cause nationale il y a peu. LaFranceestlundespaysaumondequisestmontrleplusdestructeuraveceuxetleursparents,enraisondelatoute-puissancedansce pays de la psychanalyse. Bruno Bettel-heim,pourneciterquelui,avoulalina-tiondfinitive,ausilenceetlenfermementdesgnrationsdautistes,etlaculpabilitleursmresaccusesdtresanscur.Long-tempsaprsquonttrvleslesparticula-rits des cerveaux dautistes, longtempsaprs que desmdecins commeLovaas ou

    Chopperontmisaupointdesmthodesdu-catives efficaces pour intgrer ces enfants(TEACCH,ABA), laplupart despraticiensfranais sont rests impermables. il en estdemmedelinstitutionscolaire.Lintgration des enfants handicaps se

    faitaveclaidedAuxiliairesdeviescolaire(AVS). Prcaires, peu ou pas formEs,payEs au lance-pierres, ces AVS tmoi-gnent du mpris dans lequel lducationnationale tient les enfants handicapscomme ses personnels. Cest ainsi quellerendconcrtementimpraticablelintgrationdesautistesparlesmodalitsmmessuivantlesquelleselleprtendlesintgrer.80%res-tentexclusdelcole,alorsquilssonttousscolariss en italie, en Angleterre, enEspagne, etc.LaHauteAutorit de sant abiendsavoulapsychanalysedansletraite-mentdelautisme,maiscelanafaitquallu-mer une guerre assez incroyable entre lesparents et les psychiatres. un journalistequi lui demande pourquoi les parents vou-draient confier leurs enfants des profes-sionnels qui, selon ses dires, pratiquent ledressage, le docteur Bokobza rpond quecestplusreposantpoureux,cesttellementlhorreurdavoirunenfantautiste !Cequiesthorrible,cestdtreconfront

    lincomprhension, la brutalit, la suffi-sanceetlempris.Aurefusdesapproprierunminimumdeconnaissancessurcetroublesi particulier, dacqurir quelques savoir-faire prouvs qui puissent permettre unerelleintgration. linstar de la scolarisation des enfants

    tsiganes,lascolarisationdesenfantsautistesnest pas un point de dtail. Elle pose laquestioncrucialedelexclusion,elledessine

    enombrechinoiselasilhouettedupestifr.Elledfinitunecoledurefus,delaferme-ture, mais aussi une cole de lhypocrisie,qui fait semblant dintgrer pour mieuxdsintgrer. Et cela aussi est ducatif, defaonterriblementngative.Cestpourquoitoutenseignantquichritlmancipationdesindividus et des groupes doit semparer decetteproblmatiquedurapportdugroupelindividu. du rapport de linstitution lavarit foncire, irrductible de lhumain.Pour connatre les gens, il faut dabord lesreconnatre.EtpuissapercevoirquelesTsi-ganes ont une histoire, une culture, unelangue. Peut-tre que leur culture nomade,qui nglige la matrielle et survalorise lesliensdesolidaritdanslesgroupestendus,adeuxoutroistrucsnousapprendre.

    Lcole, reflet de la socitEtunautiste,cestjusteuneautreversiondelhumain, avec une autre sensorialit, desconnexions neuronales diffrentes, et plussouventquechezlesneurotypiques(motdontlesautistesseserventpourdfinirceuxquinele sontpas)des comptences extrmesdansun domaine prcis.dans un groupe harmo-nieux,lescapacitsdechacunsontunavan-tageglobal pour tous.Sparer, trier, classer,cest appauvrir tout le monde. duquer desgroupes et pas seulement des individus faitpartie des dfis dune pdagogie fonde surlpanouissementhumain.Lcole,cestcer-tain,estlerefletdelasocit.Lcole oui, pas forcment les ensei-

    gnants,pasncessairementlespersonnelsdelducationnationale.Heureusement !

    LAurENCE BiBErFELd

    LTAT ET LES PrO-ArOPOrT menacent depasser de nouveau en force. ils prtendentdbuter,dans lesmoisquiviennent, lades-truction des espces protges et les chan-tiers de laroport. une nouvelle vaguedexpulsionspourraitsurvenir.Nousne les laisseronspas faire !Les tra-

    vauxnecommencerontpas !Sur place, le mouvement est plus vivant

    encore qu lautomne 2012, les liens plusdenses,leschampspluscultivsetleshabitatsplusnombreux.Au-del,plusde200comitslocauxsesontcrs,ensolidaritaveclalutteetpourlafaireessaimerparchezeux.

    Nousappelonstouteslesforcesanti-aro-port se joindre la manifestation du22 fvrier 2014Nantespour leurmontrerquil nest pas question quils touchent aubocage.rendez-vous13 heuresdevantlaPrfec-

    ture,pontMorand.Appellancparlacoordinationdesoppo-

    sants (50 associations, syndicats, mouve-mentspolitiquesetcollectifs) leCOPAiN44LesNaturalistesenluttedeshabitant-e-sdelaZAd.http://acipa.free.fr http://naturalistesen-

    lutte.overblog.comhttp://zad.nadir.org

    Toutes et tous Nantes le 22 fvrier 2014 !

    Notre-Dame-des-Landes : laroport, cest toujours NON!

    D

  • 14 la gueule en quation

    Big Brother is watching your ADN

    Nos gnes intressentla police. Vont-ilsreprer le gne de ladlinquance et ainsi

    touffer dans luf toutedviance? Leur meilleur desmondes va-t-il dfinitivementfaire taire ceux qui disentNON?Accompagnons les insoumisXavier, Jean-Charles, Franois,Rody dans leur refus du fichageADN.

    Alertez les bbs Les citoyens seraient mieux protgs sileursdonnesAdNtaientrecueilliesdsleurnaissance , affirme Christian Estrosi, lemaireuMPdeNice.SiauxuSAlefichagedes nourrissons se pratique, larticle 16 duCodecivilsemblenousprotgerduntelcau-chemar puisquil contient ces mots rassu-rants : Chacun a droit au respect de soncorps. Le corps humain est inviolable. quenest-ildansnotrepaysdelaLibert?SuivonsCamilleetsonpetitami, tendre-

    mentrunissurleparkingdunpetitvillage.une patrouille de la gendarmerie lescontrle,fouillelavoitureetdcouvreunepipe eau (utilisable pour fumer du has-chich). Le lendemain elle est convoquepour un prlvementAdN, quelle refuse :

    JeneveuxparcautionnerunesocitquiressemblecellequedcritGeorgesOrwelldans1984.Soulignonsquilnyaaucunepreuvequelle ait consommdu stupfiant,ce qui nest dailleurs pas sur la liste desdlitsentranantunfichageAdN.Policierset gendarmes peuvent dcider le prlve-ment de nimporte qui, sans aucuncontrle des autorits judiciaires.

    Protger et soumettreEn 1998, profitant de lmotion provoqueparletueurensrieGuyGeorges,MaryliseLebranchu,ministrede laJusticedeLionelJospin,instaureleFNAEG(Fichiernationalautomatis des empreintes gntiques) afinde ficherlesdlinquantssexuels.En 2001, daniel Vaillant, ministre de

    lintrieur du gouvernement Jospin, faitadopter la LSq (Loi sur la scurit quoti-dienne), qui tend le FNAEG aux crimes,actesdeterrorisme,maisaussiauxdestruc-tions,dgradations,dtriorationsLiNPS(institut national de la police scientifique)estcr,habilitpourlesidentificationsparempreintesgntiques.En 2003, le ministre de lintrieur Sar-

    kozy faitvoter laLSi (Loipour la scuritintrieure), prolongement de la Lopsi (Loidorientation et de programmation pour lascuritintrieure)de2002,censemieuxrpondre laugmentationexponentielledela dlinquance et de la criminalit. denombreux dlits autorisant le prlvementAdN sont ajouts, portant leur nombre plus de 130 : tags, vols dautoradios,

    outragesagent, insultesMais lesdlin-quants financiers sont rassurs : sontexclusabusdeconfiance,banqueroute,favoritisme,abusdebienssociaux,traficdinfluence.Lerefusdesesoumettreauprlvementdevientundlit vie,puisquonlereproposeaprsune condamnation pour ce refus. il est chaquefoispassibledunandeprisonetde15000 ,portsdeuxanset30000 pourune personne condamne. dans ce derniercas, cela entrane le retrait de toutes lesrductionsdepeineetlinterdictiondeloc-troidenouvelles.En2004,laloiPerbenii,dunomdugarde

    desSceauxdugouvernementraffarin,pr-tend luttercontre ladlinquanceet lacri-minalit organise . Elle prcise quelorsquil sagit de condamns, les prlve-ments peuvent tre effectus leur insu,voiredeforce.un dcret duConseil dtat indique que

    lesrsultatssontconservsauFNAEGpen-dant quarante ans pour les personnescondamnes ou suspectes,vingt-cinq anspour les personnes disculpes ou nonpoursuivies !Aujourdhui sur plus de 2 millions de

    dlinquantsduFNAEG,80%onttseu-lementmis en cause et non condamns. cully, prs de Lyon, le laboratoire de lapolice scientifique ralise le gnotypage partirdesperme,salive,cheveu,ongle,quiltransmetauSCiC(Servicecentraldidentitjudiciaire).depuis2007,27paysontdonnleuraccordpourinscriredanslaConstitutioneuropennelelibreaccsauxfichiersAdNdesautrespays,etleSyndicatdelamagistra-tureinterroge :Lavolontderpertorierleplusgrandnombredepersonnesestdjunegraveatteinteauxlibertsetlintgritdespersonnes. que se passerait-il dans unesocittotalitaire ?

    Vaincus parfois, soumis jamais !Tout est bon pour alimenter le FNAEG.Citons quelques cas de refus de fichageAdN,maiscombiendepersonnessytantsoumises, dstabilises devant lesmenaces,restenttotalementignores !deuxenfantsayantcommislhorriblefor-

    fait de drober un ballon dans unmagasin,lespandoressontvenusleurdomicilepourun prlvementAdNpuisquaucune limi-tation dge nestprvue.

  • la gueule en quation 15

    Lors dune manifestation de lycens contreles rformes Darcos, trois jeunes sont arrtssuite une altercation. Aprs 48 heures degarde vue, ils passent en comparutionimmdiate, le juge invoquant la responsabilitde chaque manifestant pour tout acte commispendant son droulement. Un an aprs, lundeux est convoqu pour fichage ADN.Xavier Mathieu, syndicaliste CGT, porte-

    parole des Conti, rappelle, son procs, les fichages de Vichy des Juifs, des homo-sexuels, des Tsiganes, et on sait comment asest termin. Il affirme : Mon ADN, je letiens de mes parents. Jamais je le donneraiautrement que par amour.Jean-Charles est faucheur volontaire, anti-

    militariste oppos au Centre dessais de mis-siles des Landes, dsobissant, militantliber taire ; ancien facteur, il a t rvoqu en2013 quand La Poste sest aperue quildtruisait les courriers publicitaires au lieude les distribuer. Son procs pour refus defichage ADN a lieu le 15 janvier 2014 Mont-de-Marsan.Trente-quatre faucheurs dOGM ont t

    condamns pour destruction de bien privaggrav en runion, et ont refus le prl-vement dADN. Ils ont poursuivi ltat fran-ais devant la Cour europenne des droits delhomme et ont reu une proposition darran-gement amiable quils ont refuse, ce quiprouve linquitude du gouvernement.Franois Vaillant, cofondateur des Dbou-

    lonneurs, collectif de lutte contre la publicit,a refus le fichage ADN, suite un barbouil-lage de panneau publicitaire. Il rappelle queles commissariats marchent au chiffre, aurendement, primes lappui; les prlvementsabusifs se comptent par milliers, telle cettedame qui avait accept de se porter tmoindun accident de la circulation. Quest-ce quipeut nous garantir quun gouvernement detype Vichy ne reviendrait pas au pouvoir,quelle aubaine serait alors le FNAEG.

    Xavier Renou est le fondateur des Ds-obissants, qui dnoncent et combattentpar la dsobissance civile les lois, les pou-voirs, les politiques et pratiques injustes. Enprocs pour refus de prlvement ADN, ildpose quatre Questions prioritaires deconstitutionnalit qui, si elles taient rete-nues, pourraient contraindre le gouverne-ment renoncer au fichage gntique. Ilrappelle que la loi dit que les empreintesgntiques ne peuvent tre ralises qupartir de segments dacide dsoxyribonu-clique non codants. Or la gnticienneCatherine Bourgain a apport la preuvequavec le FNAEG, ltat peut dterminer lacouleur de la peau, les prdispositions gn-tiques aux maladies Cela devrait beau-coup intresser compagnies dassurance,banques, employeurs, sachant que le fichierStic (Systme de traitement des infractionsconstates) de la police a dj fait lobjet deplusieurs dtournements Le Conseilconstitutionnel doit donc trancher sur la vali-dit dune loi que le mme Christian Estrosiavait appuye, arguant que si, partirdune empreinte digitale inscrite dans leFNAEG, vous essayez dobtenir la moindreinformation sur la personne, vous ne le pour-rez pas, parce que ces empreintes sont noncodantes. Cest totalement impossible.

    NON au fichage ADNet au monde qui va avec

    Un des cas les plus rcents est celui de Rody,que certains Citrons-creusois ont pu ren-contrer en 2012 aux Rencontres internatio-nales de lanarchisme de Saint-Imier. Cedangereux individu est un militant liber-taire, opposant local au projet daroport deNotre-Dame-des-Landes. Il fait le lien entreles Zadistes et les paysans du rseauCopain (Collectif des organisations profes-sionnelles agricoles indignes par le projetdaroport). Il est donc particulirement sur-

    veill, ce qui lui a valu plusieurs procs, pourparticipation une action collective contre desforages gotechniques prparant les travaux,puis pour avoir reconduit (sans violence) unpolicier en civil hors de la manifestationtracto-vlo de NDDL Paris, en novem-bre 2011. chaque fois, il a refus le prlve-ment ADN, ce qui lui a valu plusieurscondamnations dont il a rcemment fait appel la Cour de Rennes (procs le 3 dcembre,verdict le 28 janvier 2014). Il a affirm: Je nedonnerai jamais mon ADN car mes gnesmappartiennent. Ils ne sont la proprit ni dela science, ni de la police, ni de la justice. Ilsveulent capturer nos gnes pour mieux contr-ler nos vies, pour mieux nous soumettre leurmeilleur des mondes. son procs, le procu-reur a prsent Rody comme un anti-tout, unanti-systme qui manque de reconnaissance ltat qui lui accorde le RSA.Une campagne contre le fichage ADN est

    lance : Comme la vido surveillance, labiomtrie, les fichiers divers, le fichageADN sinscrit dans une logique globale decontrle des populations considres commedangereuses pour le pouvoir (jeunes debanlieue, pauvres, tudiants et lycens agi-ts, chmeurs, sans-papiers, militants, gr-vistes, etc.). Cette logique contientintrinsquement les germes dune socittotalitaire et compromettant un peu plusnotre aptitude nous organiser pour unchangement social. Xavier Renou appelle : Je refuse de don-

    ner mon ADN et encourage tous les militantsde la libert faire de mme, afin de rendreinapplicable cette loi sclrate.

    LAN NOIR

    Plus dinformations : Un site : http://refusadn.free.fr/ Une mission du 25 novembre 2013 :

    http://trousnoirs-radio-libertaire.org/

    En ce dbut danne 2014, nous venons dapprendre la disparition de notre camarade libertaire, Paolo.

    Venu de la Suisse italienne (Le Tessin), il avait cr danslAllier, avec sa femme Milena, un lieu de vie pour enfants

    en difficult, La Ferme aux animaux.

    Il a particip de nombreuses luttes avec enthousiasme et dtermination, cela sans oublier cette solidarit

    et cette entraide qui lui tenaient tant cur. Fidle son idal anarchiste jusqu la fin,

    comme il la murmur : Que vive lanarchie !

  • THOM HOLTErMAN est hollandais ;cestsansdoutepourquoiilapensspontanmentlexemplequedon-naitkropotkineproposdelages-tion des canaux de son pays, lesroutesdelaHollande.Eneffet,toutun chacun aurait pu penser quectait ltatdorganiser le trafic.Ce ne fut pas le cas. Ce sont desguildes, des syndicats de bateliersqui,entreeux,organisrentlacircu-lation sur les eaux jusquaux paysvoisins.Ctait crer l un usage, une convention,

    une rgle entre gaux: un droit. de queldroit?titraitlarevueRfractions (n6,hiver2000).Ehbien,undroitnontatique.Etpourceuxdesanarchistesquiontuneide

    triquedelanotiondedroitetquipensentqueledroitnepeuttrequtatique,ilyaencoreduchemin faireMais, pour lauteur, il y aconvergenceentreanarchismeetdroit.Cedroitnontatiqueauraitpourfondement

    la rciprocit, l interaction, la coop-

    ration, lentraide et levoisinage.il en est ainsi du droit dit

    coutumier quand ce sontles gens eux-mmes quifabriquent leur coutume,leurdroit.Mais ledroitsecreaussi

    parcontratentregaux,etonparlera alors de droitchoisi.il est noter que le droit

    tatiqueestrelativementnou-veau; dominateur, il tend marginaliser ledroitnontatique;cependantlapratiquedundroitnontatiqueperdureetsesignaleencoremaintenant par la mdiation, par larbi-trage des diffrends au moyen dun tiers,esquissant ainsi le droit dune socit liber-tairevenir.Lexemple des canaux hollandais pourrait

    tregnralis toute lasocit.Cependant,lemprise de ltat carte cet imaginaire ; ilfautdirequenous sortons lentementdepra-

    tiquesdeservitudequinesesontouvertesquesur le cul-de-sac des lections organisespriodiquementquineserventaupeuplequdsignersesgeliers.Eneffet, lesystmeparlementaire conforte la domination, lop-pressionetlexploitation.On rajouteraque ledroit tatique aspire

    lautonomie et soriente vers la constructiondun tat fort qui, dans son accointanceaveclecapitalisme,ouvrelavoieunrgimefasciste. Et la prsence dune crise cono-miquefavorisecettecorrlation.

    Ceuxquicombattentlanarchismeendisantque celui-ci prconise une socit sans droitonttort.Etonsaccorderaaveceuxpourdirequunesocitsansdroitestimpossible,maisoninsisterapouraffirmerquelesanarchistessopposenttoutsimplementauseuldroitta-tique.undroitanarchisteoulibertaireserafond

    surlassociationlibredesesparticipants,lorsdun contrat collectif, tous les associsconcourant au bien-tre commun. Celui qui

    16 mauvaises lectures

    LA GuErrE dESPAGNE etsoncortgederfu-gisvaincusjetssurlesroutesnenfinissentpasdalimenterlalittrature.Touscesrcitsretracentlammetragdie,lesmmesactes

    debravoureetlesmmestrahisonsaussi,maisneseressemblent pas pourautant. dans Cheminsdespoir et dexil, Joa-quim Serrat, relate avecbeaucoup de sensibilitlhistoire de ses parents,alors que ceux-ci djgs se dcident vo-querunpassdouloureuxqui revit aux rythmes de

    la rsurgence des souvenirs parfois soumisauxcapricesdunemmoireincomplte.Leschemins,cesontdabordlesmauvais

    sentiers qui sillonnentMonroyo, ce villagede la province deTeruel, ces liens qui par-courent lacampagneetreliententreeuxlesmembresdecettecommunautrurale.Encemois de juillet 1936, Miguela et les Ximoprofitent dans linsouciance de leur idyllenaissante, leur vie semble dj trace, ilsvivront ici du travail de cette terre, toutcomme leurs parents et grands-parents lefirent avant eux.Mais avec la guerre cesttouteunecommunautquisedisperseetdontlesexistencessetransformentenunemulti-tude de trajectoires diffrentes. Si Miguelaresteauvillageoelleparticipeactivement

    lamiseenplacedunenouvellesocitten-dant se rapprocher de lidal libertaire,Ximoquantluirejointsurlefrontuneunitayant fait partie de la colonnedurruti.dslors,leursviesneferontplusquesecroiserloccasion des permissions accordes enfonctiondelvolutiondecombats.Pourcer-tains,lecheminsinterromptbrutalementencroisant la trajectoire dune balle ennemie,dautresdcidentdenepasallerplusloinouderevenirenarriremalgr lerisquedtreemprisonnoufusillsansaucuneformedeprocs.XimoetMiguelareculent,aufuretmesure que les franquistes gagnent du ter-rain,etfinissentparpasserlafrontire.Maislaussileursroutessesparent,leshommesdunct,lesfemmesetlesenfantsdelau-tre.Cest lepassageparlacaseprisonavecunlongsjourdanslescampsdeconcentra-tiondusuddelaFrance.Puis,peinelibreset runis, cest la guerre nouveau qui lesrattrapeetbousculeencoreunefoisleursiti-nraires.Commentont-ilsfaitpournepasseperdre et sortir vivants de ce jeu de pistesparsemdemauvaisesrencontres?Lespoir, cest celui port par la rvolu-

    tionespagnole,cebrasierattisparlesouffleduventlibertaire ;cesidescultivesdurantplusieursdcenniessurcetteterreibriqueetqui,durantlebreftdelanarchie,semirent germer. Ces rves fous qui devinrent desralits sous la forme des collectivisations,demiseencommundesmoyensdeproduc-

    tion,departagedesrichessesetdesconnais-sances ;touteunesriedexpriencesinache-ves et surtout sabotes et ananties aussibien par les fascistes que par les staliniensquifirentmainbassesurlarvolution.Maislespoirmismalparladfaitenemeurtpaspourautant,ilrenatmalgrlesdeuils,lapr-carit de lexistence, lloignement dunepartie de la famille, et la nostalgie du paysnatal. il faut vivre et tenter de reconstruirecettepetite chose fragilequi sapparenteaubonheur.Lexil,icicestceluidesEspagnolsfuyant

    ladictaturedeFranco.Ces rougesdgue-nills quune bonne partie de la populationfranaisetoiseavecmfiancepournepasdireplus. Cette arme de va-nu-pieds amaigris,soigneusement encadrs par les forces delordre qui saccommodent de tous les pou-voirs,seheurteaussibienlabarriredelalanguequlaforcedesprjugssolidementenracins.Cesfamillesdispersesfoulentuneterretrangreetcherchentsintgrerdanslepaysageenshabituantceclimatfroidethumide.Malgrtout,ilyadesbarriresquitombentetdesmainsquisetendent,dessoli-darits qui naissent l o on les attend lemoins,alorslavieredevientpossible.

    STPHANE

    JoaquimSerrat,Chemins despoir et dexil,Lesditionslibertaires,2013,482p.,18 .

    D

  • potes contant pour rien 17

    refuseraitsaparticipationtoutenvoulantbn-ficierdutravaildetousattitudevidentederesquilleseverraitenbuttelensemblecarilyaenquelquesorteuneobligationimpli-citedonnersaparticipation.quefairedansuntelmodledercipro-

    cit quand lun ou lautre ne respecte passesobligations?ilnyserapasrpondupardessanctionsphysiquesmaisparladiminu-tion des changes en tout genre et puis, si

    ncessaire,par la rupturedes relations rci-proques.Lanarchienestdoncpasunesocitsans

    rglesmaisunesocitsansautoritimpose.Oui,lanarchisme,cestrgl!ThomHoltermancritquaucoursdun

    processus historique de longue dure ltatsest substitu la communaut ; cest unusurpateurquiparlaviolencedesesloistendcasseret infantiliserlesindividus.

    Ainsi, lanarchisme peut tre apprhendcommeunesource,commeunpotentielcritiquepourdvoilerlesstructuresimpo-ses, pralable une reconstruction de lasocit.

    ANdr BErNArd

    ThomHolterman,Lanarchisme, cest rgl. Unexpos anarchiste sur le droit,ACL,2013,72p.

    Le PouvoirEnpleinelumiresurgirentlesMdiasfinprts

    pourlegrandconcertdabrutissementgnral.LeMritealorsentrasouslesapplaudissements

    fanatiquesdelaCour.ilsaccoupladanslinstantavec son compagnon indispensable : leFlickage.LaBasse-Coursbrouaitbruyammentsortantsesplus belles plumes pour lintense satisfaction duCoq au jabot si imposant ; les dividendes pleu-raientdejoie.LaFaconde tait l depuis longtemps si habi-

    tue serrer chaleureusement les mains ano-nymes.Lespetitesvieillestremblaientdmotionnesachantpasquellesmourraientdanslanne.La Tyrannie fit une entre fracassante et cas-

    quedefrais.SouslEmpireduBarondesvitresexplosrent, nul ny prit garde. il prorait : Lepouvoircestnous,voustesnoscollaborateurs ;quelques sourires insolents et le Baron porte-paroleinsistacrment :Voustesnoscollabos,etilssinclinrent.LeMensongedtatrapparutnourridestock-

    options :queservelaleonetnulleautre.La Force Arme veillait, galonne, flatte,

    caresse.La Bourse pta dmotion lannonce de la

    fabrication dun sous-marin nuclaire charg demilliersdemissilescapablesdedtruirenimportequel village subversif, nimporte quel apparte-ment, nimporte quel individu, sans risque der-reur, et le discours sensuivit : lennemi est lintrieur, lennemiestdanslescurs, lennemiestdanslesdsirsetlesrvesdesacteurs,institu-teurs, jardiniers,ouvriersenchans,potesde lanuit, planteurs darbres, facteurs, docteurs,balayeursetcultivateurs.La Condescendance fit une apparition rapide,

    voile,lilsouple.LArgenttriomphaitroyalement.LePouvoirfut

    applaudi.ilsengouffradanssonbunker.HErB

    Dfendre un pays

    Pays muet, pays clamant sa candeur, pays mang deforcesdeloisforcesdelordre,loidudsordredesmesetdelordredesbanques.

    Pays secou de riens en rafale ; machines, hypnose,checduventvifsurnosmeublesmorts,paysrsign.

    Paysduhibourapicpourluire,paysdecequilnousrestedesoleilvivre,commenttedfendresansfausserlanuit.

    d. L.

    M. JOURDANJE VEUX TRE LIMITEMAIS EN TOUTE CONSCIENCEET DIRE AVEC DES MOTSCE QUE MES OS RESSENTENTNON POUR QUON NE MIMITENI QUON EN FASSE-SCIENCEJE VEUX TOUT SIMPLEMENTQUITTE PARATRE IDIOTPOURVU QUUN SEUL ADEPTEDE TFI CON SENTEUN TANT SOIT PEUE QUE TRANSPIRE MES MAUXNE SUIS PAS POTENI ARTISTE, NI PSYCHOMAIS VOULOIR PARATREJE SENS VIBRER LCHOET CROIT MME QUEN TOUT TREEST MON ALTER EGO EGO EGOCERTES NE SUIS PAS MOLIREMAIS BOBO GENTILS HOMMECAR MALGR MON SALE AIRR.S.AYSTE EN SOMMETOUT COMME MR JOURDANJE VEUX NOURRIR DES VERSQUI DANS UN JOUR POURTANTSENIVRERONT DANS MA BIRE

    CHRISTOPHE

    D

  • De la fiction

    LAN 3023, IL EST 6 H 30. Ce matin

    comme les autres, je ressens une vibra-

    tion intense mais indolore dans le bras

    gauche. Jouvre les yeux et plus rien.

    Si ! Je me sens bien rveille ! Pas

    comme lpoque o je narrivais pas

    me lever, ctait un autre espace-temps.

    Un autre temps, o la ponctualit ntait

    pas donne tout le monde

    Lhomme que jaime est ct de moi,

    il na pas boug dun poil. Pas une par-

    celle de lui ne semble vivante. La

    secousse nest pas parvenue jusqu lui.

    Elle tait paramtre au dtail prs pour

    ne pas causer de squelles. Les corps

    doivent avant tout rester intacts. Plus

    prcisment laspect de nos corps, car

    l intrieur nous ne savons pas. Nous ne

    connaissons pas l impact des traitements,

    ce nest plus une de nos proccupations.

    Nous devons tous porter un bracelet

    connect au Grand Central. Cest soit-

    disant pour notre scurit, pour prvenir

    des invasions aliens Mais ce jour

    nous nen navons jamais vu un seul.

    Tous nos faits et gestes sont enregistrs,

    stocks, analyss par le Grand Central.

    Notre vie ne nous appartient plus. Nous

    devons tous travailler la reconstruction

    de ldifice.

    Nous avions russi survivre aprs

    plusieurs guerres fratricides, des conflits

    interminables qui avaient fortement

    amput nos cercles damis, nos proches.

    Nous avions fini par penser que nous

    avions spar le grain de l ivraie, que a

    sarrtait, que nous pouvions enfin nous

    reconstruire sur des bases dentraides et

    dchanges mais ctait sans compter

    lhorreur qui se fomentait, sous nos yeux,

    incidemment Quand tu liras ceci, lec-

    teur, tu comprendras que tu ne dois

    jamais baisser ta garde, des vnements

    anodins peuvent avoir raison de ta libert.

    Je te vois, amour, tout prs de moi, je

    ne peux mme pas te prendre dans mes

    bras Je viens de recevoir le signal du

    rveil, je DOIS me lever, avaler des

    pastilles vie en rose dans un liquide

    opaque qui na plus rien voir avec leau

    pure et translucide que nous buvions il y

    a bien longtemps mme les ruisseaux

    Si j essayais de transgresser le drou-

    lement de ma journe Une envie folle

    de faire lamour avec mon compagnon au

    rveil (je me souviens) des vibrations

    trs violentes et insupportables me

    contraindraient jusqu loubli de ces

    penses sulfureuses et lui ne le saura

    jamais

    Jai une forte propension la rverie,

    lecteur, la nostalgie de ce temps o

    nous pouvions encore exprimer nos

    ides, changer, simplement.

    Aujourdhui, les doses de nos traitements

    sont ajustes de manire ce quaucun

    dentre nous ne se rapproprie sa vie, ses

    envies. Et dans quelques secondes, une

    grande secousse me ramnera dans le

    droit chemin, j aurai oubli toutes ces

    penses, j aurai oubli Je me serais

    oublie. . . Oublier

    la ralit

    ce jour, tu peux avoir volontairement

    un bracelet connect ! quoi a sert un

    bracelet lectro nique? a sert ne pas

    te faire oublier ! Tu peux le porter 24

    heures sur 24 pour te sentir connected

    et tu le seras. Le bracelet doit te

    permettre de veiller sur ton poids il en-

    registre le nombre de tes pas par jour

    Pas de pas perdus ! Nous pntrons dans

    la sphre de le-sant. Ils rpondent

    un besoin croissant de surveillance de sa

    sant et de son activit peut-on glaner

    sur le net. Il te rveille le matin, en dou-

    ceur et peut suivre lactivit de ton

    sommeil Enregistre-t-il les rves ?

    Non, je ne crois pas, ouf ! Par contre, il

    enregistre ton temps de conversation

    Avec cette petite invention, mme si tu

    oublies ton portable, tu ne rateras aucun

    appel. Il te permet dcouter de la mu-

    sique nimporte o. Tu donnes une poi-

    gne de main un inconnu qui porte le

    mme bracelet que toi et hop, ses coor-

    donnes s inscrivent dans la mmoire de

    ton bracelet. Donc bientt si tu nas pas

    assez march, pas assez dormi si tu as

    fait la fte que, du coup, tu as trop par-

    l, donn tes coordonnes nimporte

    qui, peut-tre un contrleur de la scu

    Tu risques de te voir drembourser tes

    frais de sant ! Jextrapole, tout cela est

    pour notre bien, juste un coach fleur de

    peau !

    SYLVIE

    Le bracelet lectro-nique pour tous

    1 8 - pacotille et falbala fashion

    Abonnement Creuse-Citron

    Les frais denvoi postaux sont de 1 ,25 par numro. Creuse-Citron tant prix libre, vous pouvez ajouter ce

    que vous voulez, sachant que le cot de fabrication dun numro est de 50 cts.

    1 an (4 n) = 5 (frais de port) + . . . (prix libre) / 2 ans (8 n) = 10 (frais de port) + . . . (prix libre)

    20 ans (80 numros) = 100 (frais de port) + . . . (prix libre)

    Indiquez le nombre de numros que vous dsirez recevoir, libellez votre chque lordre de Citron Libre et

    adressez-le Creuse-Citron, BP 2, 23000 Sainte-Feyre.

  • SALUONS L'ARRIVE, si nous ne l'avons

    pas dj fait, d'un petit nouveau dans le

    monde de la presse alternative rgionale :

    Le Trou des Combrailles, le journal qui

    la ramone. Dans son numro d'automne

    (n 5) , deux sujets d'importance sont

    abords largement : dans un dossier bien

    document, le problme (ou la solution ?)

    des oliennes, dclines dans leurs dif-

    frentes versions et le problme qui

    risque de nous toucher localement (dj

    abord dans le prcdent Creuse-Citron),

    celui de l'exploitation minire en

    Creuse et du permis de Villeranges .

    ne pas manquer !

    Une fois de plus, l'quipe de la revue

    Rfractions nous livre un numro 31

    (automne 2013) de trs bonne facture

    tant sur la forme que sur le fond, consa-

    cr aux conflits : Les conflits, c'est la

    vie ! . Questionnement important du fait

    de la prgnance des conflits dans notre

    vie aussi bien sur le plan externe (nos

    luttes, nos rsistances. . .) que sur le plan

    interne (dans nos groupes, nos organisa-

    tions. . .). C'est ce dernier aspect qui est

    particulirement dvelopp dans les dif-

    frentes contributions de cette publica-

    tion. Ces textes devraient permettre de

    mieux apprhender dans quelle mesure

    les anarchistes ont pu penser et pratiquer

    des manires originales de rsoudre ou de

    dsamorcer des conflits. . . .

    La petite revue Bloc !, descendante

    du dfunt Barricata, confirme sa qualit

    ditoriale avec son dernier numro (n 5

    novembre 2013) . Musique, littrature

    et politique s'y ctoient avec beaucoup de

    bonheur, et l'excellente couverture ne

    gche rien ! Tout dmarre avec la

    rencontre, en Argentine, de Fermin

    Muguruza, rfrence militante et musi-

    cale de la culture basque, lors de la pr-

    sentation de son documentaire fiction,

    Zuloak (pourquoi pas dans la slection

    d'un prochain Bobines rebelles Creuse ?)

    dans un festival international. Cette trs

    bonne entre en matire continue par un

    long entretien avec Giuliano Santoro

    (journaliste italien qui a publi un essai

    critique sur Beppe Grillo) propos du

    fameux Mouvement 5 toiles, l'e-

    commerce de l'apolitisme ). Il n'est pas

    inintressant de mieux comprendre ce qui

    se passe chez nos voisins italiens dont le

    pays est en crise comme nombre

    d'autres pays europens dont la France.

    Beaucoup d'autres bonnes choses sont

    dcouvrir, comme une trs intressante

    interview de Thierry Lod (professeur en

    cologie volutive l'universit d'Angers

    et celle de Rennes, connu pour ses

    crits sur la sexualit animale et la biodi-

    versit). Lors de cet entretien, il revient

    sur la biodiversit amoureuse et

    prcise son positionnement critique par

    rapport au no-darwinisme, sans oublier

    son engagement libertaire. lire.

    Dans le n 1726 du Monde libertaire

    (du 19 dcembre au 8 janvier 2014) ,

    Philippe Corcuff (un des nouveaux venus

    dans la galaxie anarchiste) nous explique

    que le polar, [peut tre un] scalpel

    thique de la critique sociale . Pour le

    sociologue, le polar nous invite

    frquemment marcher sur une corde

    raide, en mlant une double porte fine-

    ment intrique : de philosophie aux par-

    fums mtaphysiques ce sont les mes

    des personnages qui apparaissent affec-

    tes et de sociologie critique cela

    s'inscrit dans la mise en cause des

    dsordres de la vie (et de la ville)

    moderne . Il s'appuie sur l'analyse de

    cinq polars (tous trangers ! ) assez

    connus pour dvelopper sa recherche et

    penser que dans ces crits, il y a des

    matriaux inhabituels, peu souvent solli-

    cits, pour relancer des questions existen-

    tielles, plus classiquement traites avec

    les ressources de la philosophie . Ainsi

    nous pourrions envisager une politique

    qui se proccuperait de repres re-

    construire, hors des protections de l'ab-

    solu et des facilits du relativisme . Une

    sacr reconnaissance pour le polar, long-

    temps marginalis.

    CQFD aborde (n 118 janvier 2014)

    l'pineux problme du mouvement breton

    de ces derniers mois Bonnets rouges ou

    bonnets blancs ? . Catalogus dans les

    cases "antifiscalistes" et "relais du capi-

    talisme breton", les Bonnets rouges so