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UE10: revêtement cutané Dr Maxime Battistella 09/04/2018 de 13h30 à 16h30 Ronéotypeur: Jeanne Cornet/Charles Maillard Ronéoficheur: Jeanne Cornet/Charles Maillard COURS 2: Structure normale et pathologique de la peau De la théorie à la pratique Le professeur a accepté de relire la ronéo. La référence est le polycopié CEDEF L2-L3 (http://cedef.org/enseignement ). La présence aux EDs est obligatoire sans changement de groupe et ils sont à préparer avant la séance (Moodle > DFGSM3 > UE10 > ED anatomie pathologique UE10). 1 Ronéo 12 – UE10 cours n°2

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UE10: revêtement cutanéDr Maxime Battistella 09/04/2018 de 13h30 à 16h30Ronéotypeur: Jeanne Cornet/Charles MaillardRonéoficheur: Jeanne Cornet/Charles Maillard

COURS 2: Structure normale etpathologique de la peau

De la théorie à la pratique

Le professeur a accepté de relire la ronéo. La référence est le polycopié CEDEF L2-L3(http://cedef.org/enseignement). La présence aux EDs est obligatoire sans changement de groupe etils sont à préparer avant la séance (Moodle > DFGSM3 > UE10 > ED anatomie pathologiqueUE10).

1Ronéo 12 – UE10 cours n°2

Sommaire

I- Introduction et généralités

II- Les différents types de prélèvements cutanésA- La biopsie cutanéeB- L’exérèse cutanéeC- Le cytodiagnostic de TZANCK

III- Les techniques d’analyse en pathologie cutanéeA- Technique standardB- Techniques complémentairesC- « Nouvelles techniques »

IV- EmbryologieA- Embryologie de la peauB- B- Embryologie des annexes

V- Les compartiments cutanés A- L’épiderme B- La jonction dermo-épidermiqueC- Le dermeD- L’hypodermeE- L’appareil folliculo-sébacéF- Les ongles

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I- Introduction et généralités

La peau est un organe complexe : sa structure est complexe, elle a de multiples fonctions, elle variedans le temps (avec l’âge), avec le soleil et de manière topographique (les paumes et les plantes depieds ne présentent pas de follicule pileux ni de glandes sébacées et présentent une couche cornée plusépaisse) et elle présente des annexes cutanées.La peau c’est l’enveloppe du corps en continuité avec les muqueuses des cavités naturelles. C’estl’organe le plus gros du corps : 4,5kg, 2m2 environ chez l’adulte, 5 millions de follicules pileux et 3millions de glandes sudorales eccrines, PH acide de 4,2 à 6,1 (Les chiffres ne sont pas à retenir selonle prof). D’un point de vue histologique, la peau est constituée d’un épithélium en surface (l’épiderme) puis lederme et l’hypoderme (tissu adipeux) en dessous et enfin les annexes cutanées associées à un folliculepileux.

Les fonctions cutanées sont multiples et indispensables à la vie : - un rôle de perception (chaleur, froid, tact, prurit) et permet l’adaptation au milieu

environnant. - un rôle de défense en tant que barrière cutanée pour l’eau, les substances chimiques, les

infections mais également une barrière de photo protection et une barrière immunitaire. - un rôle métabolique (synthèse de la vitamine D, élimination et échanges, thermorégulation)

Les annexes cutanées sont nombreuses : - glandes sudorales eccrines- glandes apocrines- glandes sébacées se jetant dans le follicule pileux - phanères : ongles, cheveux, poils

Les pathologies cutanées ont de nombreux facteurs étiologiques :- externes : froid, chaleur, eau, produits chimiques, radiations, traumatisme, agents infectieux

(virus, bactéries, champignons, parasites)- internes : maladie inflammatoire cutanée/systémique, vasculopathie, néoplasie (bénigne,

maligne), malformation (hamartome), surcharges.

II- Les différents types de prélèvements cutanés

A- La biopsie cutanée

a) Les indications

La biopsie cutanée est indiquée dans le cas des dermatoses inflammatoires pour confirmer lediagnostic (formes atypiques, avant un traitement systémique lourd) ou pour orienter un diagnosticlorsque la clinique est difficile (mécanisme pathogénique, confrontation anatomo-clinique). Elle est,de plus, indiquée dans les pathologies tumorales (nature, grade, extension de la tumeur et guide laprise en charge cancérologique).

b) Les topographies pour la réalisation

Le choix du site de la biopsie cutanée est primordial en raison de la grandeur de l’organe et desnombreuses liaisons que l’on peut trouver.Le prélèvement est fait au niveau d’une lésion récente non remaniée par la nécrose et sanssurinfection, sur une zone avec la moindre rançon cicatricielle. Pour les pathologies inflammatoires, on choisit une zone souvent en bordure ou en zone « active », àcheval entre la peau saine et la peau lésée (maladies bulleuses). En immunofluorescence cutanée

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directe, on recherche un mécanisme auto-immun où des anticorps se déposent sur la peau (dans le casdes maladies bulleuses), on cherche à savoir où sont ces anticorps, on réalise donc une biopsie cutanéeen zone péri lésionnelle, donc autour de la bulle. Lors de tumeurs, la biopsie est réalisée en zone tumorale non nécrotique.

c) La réalisation de la biopsie

C’est un acte simple réalisé sous anesthésie locale au lit du patient, qui se fait le plus possible dansdes conditions stériles. On réalise la biopsie avec un punch le plus souvent ou un bistouri pour leslésions plus profondes (hypoderme). L’anesthésie locale se réalise en 2 étapes :

- on commence par désinfecter la peau avec de la biseptine- puis on injecte en sous-cutanée (injection hypodermique), au niveau de la zone choisie, avec

une aiguille fine de la xylocaïne 1% adrénalinée (permet de créer un vasospasme et de limiterle saignement) ou non adrénalinée chez les enfants ou lorsque l’on biopsie aux extrémités.

Pour réaliser la biopsie : - on rassemble dans un plateau stérile les instruments suivants : bistouri ou punch, les fils de

suture, une pince, des ciseaux, un porte aiguille- on utilise des gants stériles ainsi qu’un champ percé et centré par la lésion- on vérifie l’anesthésie- on effectue le prélèvement au niveau de l’hypoderme que l’on saisit à la pince et que l’on

place dans le fixateur - puis on suture avec du 4.0 ou 5.0

Idéalement, pour la biopsie au punch, on prélève 4mm au moins pour l’examen histologique et 3mmau moins pour la congélation. Tandis que pour la biopsie au bistouri, on réalise un prélèvement dans legrand axe, elliptique.

Après la biopsie il faut pouvoir conserver le prélèvement. Pour cela on le fixe ou on le congèle.Le prélèvement est fixé dans du formol 10% à plus de 10 ou 20 fois le volume de la biopsie, pendant12h, le fixateur utilisé pour la microscopie électronique est le glutaraldéhyde.La congélation s’effectue dans des tubes secs et permet d’effectuer des techniquesd’immunofluorescence, de biologie moléculaire ou de constituer une tumorothèque. Le prélèvementest amené en urgence au laboratoire, si cela n’est pas possible on peut le conserver dans le liquide deMichel à température ambiante pendant quelques jours, sans le fixer.

Enfin ce qui accompagne la biopsie, c’est la feuille de demande permettant de faciliter l’adressage durésultat grâce à l’identité du patient ainsi que le service demandeur et le médecin demandeur ; etdonnant des informations nécessaires et suffisantes sur le patient (âge, sexe et phototype), sur ladescription clinique (lésions élémentaires, topographie), sur les traitements reçus, sur la lésionprélevée (siège, aspect clinique, âge) et sur les hypothèses diagnostiques.

B- L’exérèse cutanée

Elle permet d’enlever entièrement une lésion pour les lésions mélanocytaires (naevus, mélanome) +++ ou les autres lésions tumorales.

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C- Le cytodiagnostic de Tzanck

C’est un examen simple, rapide, spécifique mais pas très sensible. Il est utilisé pour les lésionsvésiculo-bulleuses ou érosives. On gratte au bistouri le fond de la lésion puis on étale sur une lame eton colore au MGG. On l’utilise dans le cadre des dermatoses virales (groupe HSV-VZV) et desdermatoses bulleuses avec acantholyse (pemphigus).

III- Les techniques d’analyse en pathologie cutanée

A- La technique standard

Après la fixation, on réalise une inclusion en paraffine, une coupe au microtome (entre 2 et 5microns), un étalement sur lame puis une coloration. L’obtention de la coupe colorée se fait grâce àl’HES +++:

- l’hématoxyline colore le noyau en violet- l’éosine colore le cytoplasme en rose- le safran colore le collagène en orange

Dans certains cas on a recours à des colorations spéciales +++ pour la mise en évidence de dépôts :- le Fontana pour la mélanine- le Bleu Alcian pour les mucines- la coloration de Perls pour le fer- le Rouge Congo pour les substances amyloïdes - le Von Kossa pour le calcium

D’autres colorations spéciales sont utilisées pour la mise en évidence de structures ou cellules +++ :

- l’Orcéine pour les fibres élastiques- le Giemsa et bleu de Toluidine pour les mastocytes

Enfin on utilise des colorations spéciales pour mettre en évidence des germes +++ :- le PAS (Periodic Acid Schiff) et le Gomori-Grocott pour les champignons- le Ziehl-Nielsen pour les BAAR (bacilles acido-alcoolo résistants)- le GRAM pour les bactéries

B- Les techniques complémentaires

Ce sont notamment l’immunofluorescence (IF) et l’immunohistochimie (IHC). Le principe reposesur la détection d’un antigène spécifique dans un tissu ou sur des cellules grâce à des anticorpsspécifiques de cet antigène. Pour visualiser, on utilise un fluorochrome pour l’immunofluorescencecutanée directe (IFD) sur un tissu congelé ou un chromogène pour l’IHC sur un tissu fixé ou congelé. Lors de l’IFD, on réalise des coupes en congélation de la biopsie cutanée puis on incube des anticorpsmarqués par le FITC (anti-immunoglobulines IgA, IgG, IgM et anti-complément : fraction C3) puis onobserve au microscope UV : les sites fluorescents correspondent aux antigènes cibles.

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Le prof a ensuite passé la diapo sur l’immunohistochimie il a juste précisé que cela donnait descolorations brunes et que les cellules de Langerhans appartenaient à la famille des cellulesprésentatrices d’antigène.

C- Les nouvelles techniques

Le prof a passé toutes les diapos de cette partie. Je vous les mets quand même.

Les nouvelles techniques correspondent à l’hybridation in situ (FISH, SISH, CISH), aux techniquesde biologie moléculaire (séquençage, PCR, CGH).L’hybridation in situ repose sur l’utilisation d’une sonde nucléotidique marquée par la fluorescence(FISH), par un chromogène (CISH) ou par l’argent (SISH). La sonde se lie sur sa cible spécifiqueaprès dénaturation du tissu puis on visualise le signal. Cette technique est utile pour la détectiond’ARN/ADN viral et pour la détection des anomalies chromosomiques structurelles.

IV- Embryologie

A- Embryologie de la peau

La peau a pour origine l’ectoderme qui donnera l’épiderme (épithélium malpighien = pavimenteuxstratifié) et le mésoderme qui va maturer progressivement pour donner le derme (tissu conjonctif).Avant S4, l’ectoderme possède une seule couche de cellules puis à S4 apparaît le péri-derme ainsiqu’une couche basale sous-jacente. L’épithélium va se stratifier entre le péri-derme et la couche basaleet une couche intermédiaire apparaît. Puis à S21, le péri-derme desquame et apparaît la couchecornée de l’épiderme. L’épiderme définitif est composé des couches suivantes : le stratum spinosum,l e stratum granulosum et le stratum corneum. La couche cornée mature définitivement dans lespremières semaines de vie extra-utérine.

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B- Embryologie des annexes

Les glandes sudorales eccrines apparaissent à partir de 20SA et ont une embryologie particulière, àpart. C’est un bourgeon qui nait de l’épiderme et qui s’enfonce dans le derme et va former une glandeenroulée sur elle-même.

A partir de 7SA, l’ensemble de l’appareil pilo-sébacé donne naissance aux glandes apocrines. Làaussi il s’agit d’un bourgeonnement épidermique qui s’enfonce progressivement dans le derme, puisune interaction se produit entre le mésenchyme et le bourgeon ce qui va former la plaque capillairepuis sur ce follicule rudimentaire naissent des bulbes pour la glande sébacée ainsi que le germe de laglande apocrine.A 7SA, se produisent également les développements de la dent et des ongles.

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V – Les compartiments cutanés

1 – L'épiderme

L'épiderme est un épithélium de revêtement, stratifié, pavimenteux et kératinisé (épithéliummalpighien). Il est constitué de 4 types cellulaires:

– les kératinocytes (80%)– les mélanocytes – les cellules immunocompétentes – les cellules de Merkel

→ Les kératinocytes

L'épiderme comprend 4 couches (ou stratum) de kératinocytes. De la profondeur vers la superficie onretrouve:

- une stratum basale : couche en renouvellement permanent (ce sont les cellules souchesépidermiques). Leur maturation dure 2 à 3 semaines : c'est la durée de la cicatrisation - une couche épineuse (stratum spinosum) aussi appelée corps muqueux de Malpighie. Cette

couche fait l'épaisseur de l'épithélium - une couche granuleuse (stratum granulosum)- une couche cornée (stratum corneum)

Les kératinocytes sont composés de filaments de kératines, les tonofilaments, qui sont des filamentsintermédiaires. Les desmosomes (jonctions adhérentes) assurent l'adhérence des kératinocytes entreeux. Ces derniers sont composés de protéines extracellulaires, les cadhérines qui constituent le milieud u desmosome. Ces protéines peuvent être la cible de maladies auto-immunes qui provoquent desbulles intraépidermiques, entraînant une perte de contact entre les kératinocytes.

→ Les mélanocytes

Ils sont dérivés de la crête neurale. Les mélanocytes migrent jusque dans l'épiderme chez l'embryondès S7, puis colonisent les follicules pileux. Ils sont présents également dans d'autres organes , commela rétine, les méninges, la muqueuse digestive.. Situés dans la couche basale épidermique, on compte à peu près un mélanocyte pour 30kératinocytes. Leur rôle principal est la synthèse des mélanines, qui être responsables de lapigmentation cutanée et de la photoprotection.

Le mélanocyte produit des mélanosomes qui seront transférés aux kératinocytes grâce à sesdendrites. Une peau claire contient des mélanocytes mais peu de mélanine, au contraire une peaufoncée a beaucoup de mélanine mais pas plus de mélanocytes . Il s'agit donc de la qualité et de laquantité produite de mélanine qui change : en fonction de cette quantité de mélanine, on définit lephototype et la classification de Fitzpatrick, souvent utilisée en dermatologie, qui détermine la couleurde la peau non exposée et la réaction à l'exposition au soleil.

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→ Les cellules immunocompétentes épidermiques

On retrouve des lymphocytes immunocompétents dans l'épiderme , des cellules de lanhjeranscaractérisées au ME par les granules de Birbeck. Ce sont des cellules dendritiques, présentatricesd'antigène, qui ont un rôle de sentinelle immunologique

→ Les cellules de Merckel

Ce sont des cellules neuro-épithéliales qui assurent une fonction de mécanorécepteurs, ainsique des fonctions inductives et trophiques sur les terminaisons nerveuses cutanées . Elles sontirrégulièrement réparties : elles sont avant tout présentes au niveau des lèvres, des paumes, des pulpesdes doigts et sur le dos du pied. Elles sont parfois regroupées en amas (disque de Pinkus, aussi appelécorpuscule de Merkel). Ces cellules sont riches en neuropeptides.

→ Les lésions épidermiques

– Acanthose : c'est l'augmentation de l'épaisseur du corps muqueux

– Hypergranulose : c'est une couche granuleuse épaisse

– Hyperkératose : c'est une couche cornée épaisse

– Parakératose : c'est un mode de kératinisation particulier constaté dans le psoriasis –

– Exocytose : c'est la passage dans l'épiderme de cellules inflammatoires

→ Les lésions du système pigmentaire

– L'hyperpigmentation, par excès de mélanocytes et de mélanine.

– L'hypopigmentation, par défaut de mélanocytes et de production de mélanine

– Prolifération tumorale : bénigne (naevus naevocellulaire), ou maligne (mélanome)

2) La jonction dermo-épidermique

Elle constitue la zone d'attache de l'épiderme au derme sous-jacent, visible en microscopieoptique par la coloration PAS et mesure 0,5 à 1 um d'épaisseur. C'est une structure moléculairecomplexe.

Il existe des lésions de la jonction dermo-épidedrmique, qui peuvent être des anomaliesgénétiques (de la kératine 5, plectine, laminine 5, intégrine a6b4 ou du collagène VII) ,ou des atteintesauto-immunes. Dans ce cas ce sont des auto-anticorps qui sont dirigés contre les composants de lajonction dermo-épidermique. On peut citer par exemple les bulles tendues.

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3) Le derme

Il dérive du mésoderme. C'est un tissu conjonctif de soutien, constitué d'une matriceextracellulaire (où l'on retrouve des fibres structurelles de collagène et des fibres élastiques, ainsiqu'une substance fondamentale), de cellules résidentes, d'un réseau vasculaire et nerveux.

Il mesure 1 à 2 mm d'épaisseur . On y retrouve deux régions : le derme papillaire et le dermeréticulaire. Ces deux régions diffèrent par leur organisation et leur composition en collagène et enélastine.

– Les fibres élastiques

Le réseau élastique est constitué de 3 types de fibres :

– les fibres oxytalanes, au niveau du derme papillaire, on y trouve juste des microfibrilles

– les fibres élaunine qui sont des fibres d'élastine et de microfibrilles, situés à la jonction duderme papillaire et du derme réticulaire.

– Les fibres élastiques matures : de l'élastine et des microfibrilles, dans le derme réticulaire

Il existe des lésions des fibres élastiques. D'abord par excès ou accumulation de fibres(élastose solaire), par absence de fibre (cutis laxa) . On trouve également des anomalies de structure duréseau élastique (notamment la fibrillinopathie dans le syndrome de Marfan (frangmentation des fibresélastiques).

– Les collagènes dermiques

Ce sont les constituants principaux de la MEC du derme. Ils sont organisés en trousseauxlongs, sinueux et entrecroisés et constituent l'épaisseur du derme. Les principaux collagènes du dermesont le collagène I (60 à 80%), le collagène III (15 à 25%) et le collagène V (2 à 5%) : ils sont dits àstriation périodique, à cause de la disposition particulière des fibres de tropocollagène qui se collentles unes aux autres en décalé.

Il existe des lésions du collagène : comme la fibrose ou sclérose cutanée, due à uneaccumulation de fibres de collagène à la suite d'une destruction ou d'une inflammation. Elle entraîneun épaississement du derme fibreux, la peau devient alors difficile à plisser.

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On peut également citer des anomalies constitutives du collagène, les syndromes d'Ehlers-Danlos, qui sont des anomalies variées des collagènes entraînant des signes aussi variés :principalement une hypermobilité articulaire, une hyper-élasticité de la peau et une fragilité des tissus.

Exemple d'hyper-élasticité cutanée

– La substance fondamentale cutanée

C'est un gel aqueux qui contient des Gycosaminoglycanes ou mucopolysaccharides (GAG) et desprotéoglycanes. On y retrouve des GAG non sulfatés, notamment l'acide hyaluronique, et des GAGsulfatés, comme la chondroïtine sulfate, l'héparane sulfate, la kératane sulfate.. La substance fondamentale peut être atteinte lors des mucinoses, qui correspondent à uneaccumulation de mucines (mucopolysaccharides) dans le derme : cela se manifeste par des petitespapules de surcharge.

– Les cellules résidentes du derme

Elles sont plus nombreuses dans le derme papillaire. On a des cellules fixes et fusiformes (lesfibroblastes), qui assurent la production de la MEC (collagènes, GAG, protéoglycanes..) et permettentle remodelage et la cicatrisation du derme.

Sont aussi présentes des cellules mobiles hématopoïétiques ( macrophages, cellulesdendritiques, mastocytes, lymphocytes, plasmocytes, granulocytes). Les macrophages et les cellulesdendritiques sont des cellules présentatrices d'antigène, servant à la phagocytose de débris cellulaireset pathogènes, et à l'appretement et la présentation d'antigènes. Ce sont les acteurs de la réponseimmunitaire et de l'inflammation.

Les mastocytes sont des cellules métachromatiques à la coloration Giemsa et au bleu deToluidine. Elles contiennent des granules cytoplasmiques avec des médiateurs préformés telsl'histamine, l'héparine, les facteurs chimiotactiques, ainsi que des médiateurs néoformés : l'acidearachidonique et le PAF. Ils expriment des récepteurs de surface aux IgE.

– Le réseau vasculaire cutané

C'est un réseau terminal, avec de petites artérioles qui vont former des capillaires en superficieliés à des veinules qui se collectent pour former des veines dans le tissu sous cutané. Ce tissu a laparticularité de posséder des shunts artério-veineux qui permettent de réguler le flux vasculaire cutané,surtout au niveau des extrémités.

Les lésions vasculaires sont par exemple des malformations, des tumeurs, des thromboses ouune inflammation.

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Un shunt est une anastomose artério-veineuse sans réseau capillaire. Le glomus neuro-vasculaire est un shunt particulier présent au niveau des mains et des pieds (plantes, paumes, doigts) .Il permet d'économiser le sang qui va vers la superficie, en le faisant passer en profondeurdirectement : il régule le flux vasculaire cutané. C'est un segment de shunt enroulé, à lumière réduite, àmusculature lisse épaisse et à capsule conjonctive dense et innervée.

Le shunt est dysfonctionnel dans le phénomène de Raynaud : il reste ouvert très longtemps,donc il y a un détournement du flux vers la profondeur ce qui entraîne une ischémie superficielle.

– L'innervation cutanée

La peau est un organe sensoriel très important, régulé par le système nerveux autonome. Ellepossède de nombreux fibres nerveuses et des récepteurs dans le derme et l'hypoderme. Le SNA de lapeau est présent sous forme de terminaisons nerveuses amyéliniques destinées aux vaisseaux et auxannexes. Elles régulent le débit sanguin et la sudation.

→ Les voies de la sensibilité comportent:

– Les terminaisons nerveuses libres qui sont des mécanorécepteurs de type C, desthermorécepteurs (chaud et froid) et des nocirécepteurs (pincement, piqûre, température supérieure à43° ou inférieure à 20°c, libération de bradykinine)

– Les terminaisons des complexes de Merkel : mécanorécepteur et fonctions trophiques

– Les terminaisons des complexes de Meissner : mécanorécepteurs du toucher, situés sur lespaumes et les plantes (peau glabre épaisse, dans les papilles)

– Les terminaisons des complexes de Pacini : sont plus profondes, permettent la perception desvibrations. Mécanorécepteurs du derme et de l'hypoderme, encapsulés. (peau épaisse glabre et peaufine)

– Les terminaisons des complexes de Ruffini : perception de la pression et de l'étirement (peauépaisse glabre et peau fine)

4) L'hypoderme

Aussi appelé pannicule adipeux ou tissu sous-cutané. Il contient des lobules adipeux(adipocytes), séparés par des septums inter-lobulaires dans lesquels passent vaisseaux et nerfs.

Les lésions hypodermiques sont fonction de la localisation de l'inflammation. Dansl'hypoderme, on parle d'hypodermite septale, (si c'est seulement au niveau du septum), lobulaire oumixte.

5) L’appareil folliculo-sébacé

– Généralités

Les glandes sudorales eccrines sont ubiquitaires avec un nombre maximal sur les paumes, lesplantes, le cuir chevelu, le prépuce, les petites lèvres et la face interne des grandes lèvres. Ce sont desglandes exocrines tubuleuses simples, constituées d'une portion sécrétrice (dans le derme) et d'unespirale : l'acrosyringium, au moment ou la glande traverse l'épiderme.

Leurs principaux rôles sont la thermorégulation, la sécrétion d'eau et l'évaopration à la surfacepermettant de réguler la température interne.

L'appareil folliculo-sébacé comporte la tige pilaire et sa gaine, un muscle pilo-arrecteur (chairde poule), une glande sébacée (liée au poil , produit le sébum, un mélange lipidique qui permet de

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lubrifier entre la tige pilaire et sa gaine, et de rapporter les lipides à la surfaces), et une glande sudoraleapocrine (dans certaines zones). On distingue plusieurs variétés.

La structure générale du follicule pileux comprend la tige pilaire, produite par le bulbe enprofondeur, ensuite il y a l'isthme en longueur du follicule et l'infandibulum qui représente l'endroit desortie du follicule au-dessus de l'abouchement de la glande sébacée.

La production de la tige pilaire a lieu au niveau du bulbe pilaire par interaction entre la papillemésenchymateuse et la matrice épithéliale. Tous les follicules ne donnent pas la même matriceépithéliale. Exemple, au niveau du cuir chevelu, des follicules terminaux donnent les poils épais de labarbe, des cils, des cheveux. Par ailleurs, les follicules velus donnent des poils fins. Au niveau duvisage on retrouve des orifices pilaires dans lesquels il n'y a pas de poils, ce sont des folliculessébacés.

– Le cycle pilaire

Les tiges pilaires poussent de façon continue tout au long de la vie. Le cycle peut dure en moyenne 4 à10 ans chez l'Homme. Il comporte 3 phases :

– la phase anagène : c'est la phase de croissance. C'est la période la plus longue, 2 à 3 ans chezl'homme, 6 à 8 ans chez la femme.

– la phase catagène : la tige pilaire arrête sa croissance ; il y aura résorption de la matrice, elledure 3 semaines.

– la phase télogène : le follicule est au repos. Cette phase correspond à la chute de la tigepilaire, avant la formation d'une nouvelle tige anagène (3 à 6 mois)

– Les glandes sébacées

Les glandes sébacées sont des glandes exocrines tubulo-alvéolaires à mode de sécrétionholocrine. Il existe des régions du corps humain où la glande n'est pas annexée au poil mais abouchéedirectement sur l'épiderme. Cette particularité est retrouvée au niveau des lèvres, du gland, de l'aréoledu mamelon, des petites lèvres et des paupières.

Les glandes sudorales apocrines sont des glandes exocrines tubuleuses simples, abouchéesdans l'infandibulum pilaire, avec une sécrétion apocrine qui consiste en une sécrétion par décapitationdu pôle apical de la cellule. Elles sont présentes dans les zones génitales et axillaires (pubis, scrotum,petites lèvres, zone péri-anale, conduit auditif externe, et paupière).

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– Sémiologie fonctionnelle annexielle

Les anomalies du follicule pilleux sont :

– hypertrichose : excès de poils

– atrichie : absence de poils

– alopécie : perte accélérée des poils

Les anomalies des glandes sudorales sont :

– hyperhidrose : trop de sueur

– hypohidrose : pas assez de sueur

– anhidrose : absence de sueur

– bromhidrose : sueur à odeur anormalement mauvaise

– chromhidrose : sueur colorée

6) Les ongles

La croissance unguéale est de 1mm par semaine aux mains, et de 0,25 mm par semaine auxpieds. La matrice assure la production de la tablette unguéale. Au dessus se trouve le repli unguéalproximal. La tablette est recouverte latéralement par des replis unguéaux latéraux, et sous la tablette ontrouve l'hyponychium.

La matrice est subdivisée en : matrice proximale, qui produit la partie supérieure (1/3) de latablette plus le cuticule, et en matrice distale qui produit les 2/3 inférieurs de la tablette inguéale. Unefois que la tablette est produite elle va glisser en avant sur le lit unguéal. Cette matrice est très prochede l'os et du cartilage.

On utilise le terme de semi-muqueuses pour décrire la zone d'interface entre la peau et lamuqueuse : on peut citer la lèvre rouge (partie interne non mobile de la lèvre), le gland, les petiteslèvres, ou encore la marge anale. C'est une zone d'épithélium malpighien avec fine kératinisation,faisant la transition avec les muqueuses malpighiennes non kératinisées ( cavité buccale, urètre, vagin,canal anal).

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