Coups de coeur 2009

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Le club des lecteurs se réunit toutes les 7/8 semaines, le mercredi soir. Cette année, une centaine de romans, témoignages et bandes dessinées ont été lus, discutés et critiqués par les lecteurs du club. Cette sélection recense le meilleur de l’année. Certains romans ont été appréciés unanimement, le logo « Coup de cœur » permet de les identifier. Mais les autres titres offrent aussi de bons moments de lecture.

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La couleur de l’aube de Yanick Lahens, Sabine Wespieser R‐LAH  Dans un quartier pauvre  de  Port‐au‐Prince, Angélique  la sage  et  Joyeuse  sa  sœur,  vivent  avec  leur mère  et  leur jeune  frère,  Fignolé. Après une nuit d’émeutes,  le  jeune frère ne rentre pas. Les deux sœurs inquiètes le cherchent dans une  ville de misères, de  violences, de musique, de sexe et de vaudou.  Les personnages  se  croisent dans un tumulte  et  un  désordre  où  couvent  la  révolte  et  une puissante énergie vitale.  Roman engagé contre  les répressions policières, dans une ambiance faite de moiteur et de peur. 

La vie en sourdine de David Lodge, Rivages  R‐LOD   Cette  vie‐là,  c’est  celle  de  Desmond,  professeur  à  la retraite présentant des problèmes d’ouïe qui lui font vivre des  situations  cocasses  et  des malentendus,  comme  sa rencontre  avec  Alex.  L’étudiante  lance  sur  lui  une véritable  OPA  pour  rédiger  sa  thèse  sur  des  lettres  de suicidés. Mais qui est Alex ? Elle  perturbe  sa  vie  ordinaire  rythmée  par  les  visites londoniennes  à  son  père  sénile  et  les  activités  culturo‐mondaines de son épouse. Temps de la jeunesse passée, celui du corps défectueux et de la raison vacillante. David  Lodge  croque avec humour  les habitudes de  la  vie quotidienne.  

Sur la plage de Chesil de Ian McEwan, Gallimard R‐MCE   L’action  se passe en Angleterre au milieu des années 60 : d’un  côté  le  rock,  la  libération  des mœurs,  de  l’autre  la « vieille » Angleterre, toujours pleine de préjugés sociaux. Florence  et  Edward  se  retrouvent  dans  une  auberge  du Dorset, au  soir de  leur mariage, à  l’aube de  leur  lune de miel.  Malgré  un  amour  profond  et  idéalisé,  Florence appréhende  à  l’extrême  la  rencontre  charnelle  jusqu’à s’enfuir sur  la plage… Edward ne pourra accepter  l’ultime sacrifice  que  lui  propose  la  femme  qu’il  aime.  Leur malentendu,  leurs  différences  sociales  et  leurs  non‐dits, auront raison de leur amour. Une écriture simple, un  livre qui allie  la chronique sociale et l’exploration de l’intime… 

Voici  la dixième édition de  la sélection annuelle du Club des lecteurs de Chantepie.  Le  club  des  lecteurs  se  réunit  toutes  les  7/8 semaines,  le  mercredi  soir.  Cette  année,  une centaine  de  romans,  témoignages  et  bandes dessinées  ont  été  lus,  discutés  et  critiqués  par  les lecteurs du club. Cette sélection  recense le meilleur de l’année. Certains romans ont été appréciés unanimement,  le logo « Coup de cœur » permet de les identifier. Mais les  autres  titres  offrent  aussi  de  bons moments  de lecture.  Un  grand  merci  aux  membres  du  club  pour  leur amour  de  la  littérature,  leurs  découvertes,  leurs exigences  littéraires  et  leur  active  participation  à l’élaboration de cette sélection. 

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COUPS DE CŒUR 

Le Tigre blanc de Aravind Adiga, Buchet Chastel   R‐ADI  Voici  un  excellent  roman  sur  l'Inde  contemporaine,  sa pauvreté et sa classe riche, sa corruption à tous les étages. Balram Halwai,  jeune  indien dénommé  '' Le tigre blanc  '', parvient  à  quitter  la  misère  en  trouvant  un  emploi  de chauffeur dans une riche famille de New Delhi. Nous  suivons  le  parcours  plein  d'éveils  et  de  sombres réalités qui conduit notre héros à un choix final. Parcours progressif  qui  témoigne  de  l'immobilité  des  classes pauvres, du poids des traditions, de l'affairisme corrompu de  la  classe  riche,  de  la  classe  politique  et  de l'administration  : regard sans  illusion sur  la  '' plus grande démocratie au monde ''. Le roman est très rythmé, incisif. Le ton est souvent cru et humoristique.  La  dualité  à  tous  les  niveaux  donne  au roman  une  profondeur  de  pensée  et  un  caractère universel.   C’était notre terre de Mathieu BELEZI, Albin Michel  R‐BEL  La  famille Saint‐André est  installée depuis des siècles sur les terres algériennes. Six personnages au caractère fort et aux  positions  extrêmes,  entremêlent  leurs  voix  pour évoquer l’histoire de l’Algérie. Ce  roman passionnant qui  frise parfois  la démesure et  la folie  évoque  l’identité,  l’appropriation  des  terres  et  la douleur du déracinement. L’auteur déchire le voile de l’illusion coloniale.  Twist de Delphine Bertholon, Lattès R‐BER  Madison, 11 ans, est enlevée sur le chemin du collège par un inconnu rassurant et sympathique. Du fond de sa cave, alors  qu’elle  perd  pied,  elle  obtient  de  son  ravisseur  un cahier dans lequel elle se raconte au fil des pages pour ne pas sombrer. A l’extérieur, la vie continue sans elle. Deux voix lui font écho. Celle de sa maman qui refusant de croire à la mort de sa fille lui rédige des lettres pleines de douleur ; et celle de Stanislas,  le prof de tennis, que tout ramène à la fillette.    Ce  roman,  écrit  à  3  voix  parle  d’un  sujet  difficile : l’enlèvement d’un enfant. Traité  avec  originalité,  ce  livre  insolite,  parfois  léger, souvent  bouleversant,  nous  entraîne  dans  l’univers  irréel de Madison. A  l’issue  incertaine,  ce  roman  fera planer  le doute jusqu’à la fin.  Ecriture simple et puissante. Le non‐dit est omniprésent, y compris dans l’écriture, et on découvre au fil des pages, les indices distillés d’une profonde inhumanité.    

 Le proscrit de Sadie Jones, Buchet Chastel  R‐JON  Le  récit  débute  en  1957  quand  Lewis  Aldridge  sort  de prison après avoir été condamné pour avoir brûlé  l'église de Waterford, petite bourgade située au sud de Londres. Que s'est‐il passé? Flash back. En 1945,  le père de Lewis revient de  la guerre.  Les  retrouvailles ne  sont pas  celles qu'espérait  Lewis...  Les  Aldridge  appartiennent  à  la bourgeoisie  locale,  pour  laquelle  il  est  important  de sauver les apparences et de respecter les rites sociaux. Un jour, madame Aldridge se noie accidentellement sous  les yeux  de  son  fils.  Commence  alors  pour  Lewis  une descente aux enfers qui durera dix ans. C'est  à  la  fois  un  livre  riche  qui  raconte  une  histoire sombre,  et  une  chronique  sociale  de  la  bourgeoisie anglaise d'avant les années 60. L'écriture vivante ne verse jamais dans le misérabilisme.  Couleur de peau : miel de Jung en 2 tomes, Quadrants A/BD‐JUN   Jun  Jung‐Sik  errait  dans  les  rues  de  Séoul  quand  un policier  l’a  pris  par  la  main  pour  l’emmener  dans  un orphelinat  américain.  Il  avait  alors  5  ans.  Quelques photos, un rapport d’orphelinat… Ses souvenirs tiennent à un fil. Mais les questions le taraudent. 2007 :  Jung  décide  de  remuer  les  souvenirs  ou  les fantasmes  de  sa  vie.  Il  se  raconte  dans  ce  récit terriblement  intime :  sa  survie  en  Corée,  sa  nouvelle famille belge, une adoption pas toujours très réussie. Cette autobiographie, qui n’a rien de nombriliste, bien au contraire,  force  le  respect.  A  travers  sa  propre  histoire, l’auteur parle beaucoup des autres, et  la rend finalement universelle.  Lucine de Ondine Khayat, Bernard Pacuito  R‐KHA      Louise,  10  ans,  passionnée  de  poésie  vit  heureuse  dans une famille aimante et cultivée au début du 20 ème siècle en Arménie. Son grand‐père fera même publier un de ses poèmes. Mais  brutalement  en  1915,  tout  bascule,  le  génocide arménien vient de commencer. L'exode  de  Louise  s'arrêtera  au  Liban  où  elle  deviendra écrivain public. Histoire d’une vie. Ce roman plein de sensibilité et de poésie est à la fois dur et  violent.  Il  nous  fait  découvrir  une  période  sombre  de l'histoire mondiale souvent méconnue. 

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Où on va papa ? de Jean‐Louis Fournier, Stock T‐FOU   « Où  on    va  papa ? »  C’est  la  question  lancinante  que Thomas pose à son père.  Il n’en a pas d’autres, Thomas, car il a « de la paille dans la tête ». Jean‐Louis Fournier raconte  le quotidien de ses 2 garçons handicapés. On découvre  ses espoirs déçus de père,  son amour,  mais  aussi  sa  colère  et  la  maladresse  de l’entourage. Témoignage  très  ironique,  parfois  provocant,  mais toujours  tendre.  L’humour  n’est‐il  pas  le meilleur moyen de rendre les épreuves supportables ?  L’inaperçu de Sylvie Germain, Albin Michel R‐GER  Un  homme  étrange,  Pierre,  apparaît  dans  la  vie  de  la famille Berynx : Sabine, jeune veuve et ses quatre enfants mais  aussi  les  grands‐parents,  la  gouvernante,  la  belle‐sœur  solitaire.  Il  agit  comme  un  révélateur  des  vérités profondes  de  chacun.  Les  hypocrisies  et  les  non‐dits  du passé s’entremêlent à la vie actuelle dans une atmosphère de magie  portée  par  l’imaginaire  de  deux  petites  filles. Toutes ces femmes sont des gardiennes de « l’inaperçu », des trésors cachés dans toutes les vies. Roman à  la beauté magique que  l’on ne peut  lâcher sans nostalgie.  L’histoire d’un mariage de Andrew Sean Greer, Editions de l’Olivier R‐GRE  San  Francisco,  années  50.  Une maison,  un  chien  et  un petit  garçon…  Le  tableau  d’une  vie  paisible  et  heureuse pour Pearly et  son mari Holland. Un  jour, un  inconnu  se présente  chez  eux,  il  a  bien  connu  Holland  pendant  la guerre.  A  partir  de  cette  visite,  le  lecteur  assiste  à  une envoûtante plongée au sein d’un couple en péril. En toile de fond le conflit de 39‐45, la guerre de Corée, le maccarthysme et la ségrégation sociale.  Un  roman  d’amour  original,  très  prenant  et  fertile  en rebondissements.  

L’obligation  du  sentiment  de  Christophe  Honoré, Arléa R‐HON   Après  10  années  sans  nouvelles  de  leur  fils,  le  couple Jeanne  et  Louis  reçoivent  une  lettre  de  Martin.  Ils  les convoquent entre deux avions. Le passé ressurgit et avec lui les lourds secrets de cette famille. Histoire d’un couple fusionnel et d’un enfant ni désiré, ni aimé et sacrifié.   

Le  jour  où  Albert  Einstein  s’est  échappé  de  Joseph Bialot, Métailié R‐BIA   Sébastien  Lesquettes  dit  Einstein,  décide  un  jour  de s’échapper  de  la maison  de  retraite  où  l’ont  « parqué » ses  enfants.  Il  part  pour  retrouver  Paula,  son  amour  de jeunesse disparue pendant la guerre. Il prend un taxi conduit par Laurent, un chauffeur « haut en  couleurs »  qui  de  confidences  en  confidences  va l’accompagner dans sa recherche.  Ce  voyage  va  permettre  au  vieil  homme  insoumis d’évoquer  à  travers  son  histoire  personnelle,  une  autre histoire  douloureuse,  celle  de  la  résistance  et  de l’occupation et de  l’impossibilité de  se  reconstruire pour ceux qui ont vécu l’horreur. Dans ce   roman, J. Bialot  dans un style plein d’énergie et parfois grinçant mêle humour, gravité et émotion.       Tout seul de Chabouté, Vents d’Ouest A/BD‐CHA  Un phare au milieu de nulle part, habité par un homme que nul n’a  jamais  vu, pas même  les marins  chargés du ravitaillement.  Et pourtant, il y a 50 ans qu’il vit  ici, sur ce caillou, dans son  vaisseau  de  granit,  avec  l’imagination  comme  seule compagne. Chabouté est coutumier des récits en noir et blanc pleins de poésie et d’humanité. Avec «Tout seul » il explore avec tendresse,  sensibilité  et  humour  les  territoires insoupçonnés de la solitude et de la marginalité.  

La  pluie  avant  qu’elle  tombe  de  Jonathan  Coe, Gallimard R‐COE   Rosamond  vient  de  mourir.  Sa  nièce  découvre  une confession  enregistrée  à  l’intention  d’une  mystérieuse Imogen. Rosamond y raconte ses souvenirs en s’appuyant sur  vingt  photos  soigneusement  choisies.  Jonathan  Coe décrit  l’intimité de trois générations de femmes  liées par leur  enfance  perdue  dans  l’Angleterre  des  années quarante à nos jours.  Un  récit  grave  et bien  construit  sur  la difficulté d’aimer, dont les clés se révèlent peu à peu. 

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Lulu, femme nue de Etienne Davodeau, Futuropolis A/BD‐DAV‐1  A 40 ans, Lulu  est écrasée par le poids d’une vie qu’elle ne maîtrise pas. A la suite d’un énième entretien d’embauche raté, elle décide de prendre  son  temps avant de  rentrer auprès de son mari et de ses trois enfants. Arrivée sur  la côte, elle semble enfin  libérée. Au fil des rencontres, elle va se révéler, respirer,  voir la vie autrement. Lulu  ne  correspond  à  aucun  cliché,  n’a  rien  d’une aventurière  rebelle. C’est  une  femme  fatiguée, naturelle et vraie. A  la  lecture  de  cet  album,  il  est  impossible  de  ne  pas s’abandonner à un sourire, tant  il y a d’insouciance et de liberté dans ces pages. Personnage  incontournable  de  la  bande  dessinée, Davodeau prouve une fois de plus sa parfaite maîtrise des chronique sociales intimistes. Le deuxième tome est attendu pour 2010….  La grand‐mère de Jade de Frédérique Deghelt, Actes Sud  R‐DEG   Quand «  Moumoune », la grand‐mère de Jade est victime d’un  malaise,  sa  petite  fille  l’enlève,  et  emmène  la rustique  savoyarde  dans  son  petit  appartement  parisien afin de lui éviter la maison de retraite.  Jade découvre alors, une  femme qu’elle ne connaît pas : cultivée,  passionnée  de  livres  qu’elle  a  dévorés  pendant des années en cachette de son mari et des siens.  Le  vieille  dame  lui  propose  de  corriger  les  épreuves  du roman  que  sa  petite  fille  est  en  train  d’écrire :  se  tisse ainsi  une  complicité  entre  les  deux  femmes  qui  portent chacune un regard nouveau sur la vie.  Une fin inattendue qui donne sa profondeur à l’histoire et offre  une réflexion nouvelle sur la vieillesse et la solitude.

La relieuse du gué de Anne Delaflotte Mehdevi, Gaïa R‐DEL   Mathilde  abandonne  une  carrière  de  diplomate  pour reprendre  l’atelier de reliure de son grand‐père dans une petite ville de Dordogne. Un jour, un homme lui confie un livre ancien à restaurer et meurt tragiquement.  Mathilde  essaie  de  faire  parler  le  livre  pour  retrouver l’identité de son mystérieux  visiteur. Au travers de son enquête, elle nous  fait découvrir  la vie quotidienne  de  la  ruelle  où  l’atelier  est  installé :  ses ragots, ses rituels, ses amitiés. Elle  nous  plonge  également  dans  l’univers  de  la restauration du livre avec ses couleurs et ses odeurs. Ce roman, tout en finesse, émotion et délicatesse nous fait partager  la passion d’une  jeune  femme et  touchera  tous les amoureux du livre.  

Les  petits  garçons  naissent  aussi  dans  les  étoiles  de Emmanuel B. Dongala, Le serpent à plumes R‐DON  Tout  commence  dans  un  village  du  Congo  avec  la naissance  de  triplés  ;  le  cadet  nait  trois  jours  après  ses frères. Cet  événement provoque  la  stupéfaction dans  le village.  Cet  enfant  est‐il  le  diable?  L'âme  errante  d'un ancêtre ? Le pauvre Matabari apparaît bien suspect. C'est en  fait  un  petit  garçon  espiègle  et  intelligent  qui  va assister  aux  bouleversements  politiques  de  son  pays  : coups  d'état,  dictatures  et  avènement  de  la « démocratie ».  La  famille  de  Matabari  participe  à l'évolution du pays : son oncle Boula‐Boula est un arriviste qui monte peu à peu dans les hautes sphères du pays, son père un instituteur humaniste qui lutte pour l'instauration d'un régime démocratique. A  travers  le  regard de cet enfant, Dongala dénonce avec humour  les  travers  de  la  période  post  coloniale.  Les personnages sont pittoresques et attachants.   Julius Winsome de Gérard Donovan, Seuil  R‐DON   Julius Winsome vit au cœur de la forêt du Maine, dans un chalet  isolé, entouré de ses  livres et accompagné de son chien  Hobbies.  Quand  arrive  l’hiver,  seuls  quelques chasseurs d’ours viennent troubler le silence et déformer le manteau de neige. Un  jour,  Julius  trouve  son  chien  tué par balle.  L’homme paisible, bercé par la douceur des mots, se transforme en justicier,  en  tueur, porté par de  folles hypothèses  et un désir de vengeance inextinguible. Un très beau roman porté par une écriture poétique.  

Courir de Jean Echenoz, Minuit R‐ECH   Emil  Zatopek,  un  homme  ordinaire,  simple,  possède  le don de courir vite. Sa carrière qui le mènera jusqu'au titre olympique  se  déroule  dans  la  Tchécoslovaquie communiste des années cinquante avec ses  interdits, ses déplacements à l'ouest sous haute surveillance. Il devient un  modèle,  une  icône  pour  la  propagande  du  régime. Mais  il  paiera  cher  son  opposition  à  l'intervention soviétique, lors du Printemps de Prague.  Un  récit  édifiant  sur  la  réussite  sportive  d'un  athlète  de très  haut  niveau  récupérée  et  instrumentalisée  par  un régime totalitaire.   

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Zakuro de Aki Shimazaki, Actes sud  R‐SHI  Tsuyoshi Toda   a maintenant  la cinquantaine. La dernière fois qu’il a vu son père, c’était en 1942, quand ce dernier partait  travailler  en  Mandchourie.  Comme  600 000 japonais,  il  a  été  déporté  vers  un  camp  de  travail  en Sibérie par les soviétiques (60 000 d’entres eux y seraient morts).  Au  fil  des  années,  Tsuyoshi  ne  se  fait  plus d’illusions quant à  la mort de son père et fait enregistrer son  décès.  Seule  sa  mère,  atteinte  de  la  maladie d’Alzheimer,  croit  à  son  retour.  Un  jour,  un  ami  lui apprend que son père est vivant.  Ce  récit,  court  et  intimiste,  explore  le  destin  de  ces hommes  victimes  de  cette  page  sombre  et  taboue  de l’histoire  du  Japon.  Il  raconte  aussi  avec  beaucoup  de tendresse, les relations d’un fils et de ses parents que la vie n’a pas épargnés.  Il était une fois peut être pas de Akli Tadjer, JC Lattès,  R‐TAD  Myriam,  20  ans,  part  faire  ses  études  à  Toulon  laissant dans  le  désarroi  Mohammed  son  père.  Elle  lui  confie Gaston, son petit ami en froid avec ses parents.  A contrecœur, Mohamed cohabite avec  le  jeune homme et le forme à son métier d'artificier. L'histoire  familiale  est  relatée  par  bribes  au  travers  de monologues  adressés  à  " Cruella  "  et  "Lucifer",  les deux peluches de Myriam.  Ainsi,  on  bascule  de  la  vie  de  banlieue  d'un  père,  à l'histoire d'un homme héritier d'un passé  lourd et chargé de secrets. 

    

Page 7: Coups de coeur 2009

La  fille du  fossoyeur de  Joyce Carol Oates, Philippe Rey,  R‐OAT   Un  après‐midi  de  septembre  1959,  une  jeune  ouvrière, Rebecca  Tignor,  suit  un  chemin  de  halage  pour  rentrer chez  elle.  Elle  se  sent  suivie  par  un  homme  coiffé  d’un panama….  Rebecca  est  la  fille  de  Jacob  Schwart ,  arrivé avec  sa  femme et  ses deux  garçons  aux Etats‐Unis : des immigrants ayant fui l’Allemagne nazie.  Autrefois  professeur  de  lycée  en  Allemagne,  Jacob devient  gardien  du    cimetière  de  Milburn.  Commence alors  pour  la  famille  une  vie  d’humiliations,  de frustrations et de pauvreté à laquelle Rebecca ne cessera d’essayer d’échapper… Toute sa vie sera   une  longue errance parmi  les villes,  les petits boulots, les hommes. Ce  roman  foisonnant  et  émouvant  se  lit  d’une  traite  et nous laisse un souvenir intense.  

La petite cloche au son grêle de Paul Vacca, Philippe Rey,  R‐REY   Un  jeune garçon de 13 ans vit avec ses parents cafetiers dans  le nord de  la France. Sa vie va être bouleversée par la découverte de la littérature au travers de Proust. Il  va  alors  rejoindre  sa mère  dans  son  amour  pour  les livres et ressentir ses premiers émois amoureux,  l’amitié, la solidarité et l’émergence de la tragédie. Un  très  beau  livre  d’amour  familial,  écrit  à  la  deuxième personne,  plein  de  profondeur.  Ce  livre  frais  et  gai  vous emmènera dans un tourbillon enfantin.   Cette vie de Karel Schoeman, Phébus,  R‐SCH   Une vieille  femme  sur  son  lit de mort, dans  sa  chambre d’enfant,  laisse  remonter  les souvenirs de  toute une vie, passée à se  taire. Personne ne s’est  jamais soucié d’elle, et  dans  cette  solitude  assumée  elle  a  cependant enregistré les faits et gestes de ses proches. Elle essaie de reconstruire et de comprendre des évènements passés.  Ce  roman se déroule au début du XIXème en Afrique du sud. L’auteur nous dépeint    les conditions de vie austère, la rudesse des relations entre les gens. C’est  un  roman  dense  qui  célèbre  les  paysages,  le  lent passage des saisons et la lumière.