CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PATHOLOGIE DENTAIRE ET...

146
UNIVERSITE DE DAKAR FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE ANNEE 198·2 N" 27 . ; CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PATHOLOGIE DENTAIRE ET PERIDENTAIRE EN MILIEU PRESCOLAIRE ET SCOLAIRE DAKAROIS J A propos de 465 Enfants) THESE pOUl' le Dip'ôme d/Etat de Docteur de Cycle en Sciences Odolltologiqul''' et soutenue publiquement le II Avril Par IBRAHIMA BA Docteur (Il Chirurgie Dentaire en ;\ Keur \ladiahel .-----, 1 i i Président du Jury Professeur lamine Sine DIOP

Transcript of CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PATHOLOGIE DENTAIRE ET...

UNIVERSITE DE DAKAR

FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE

ANNEE 198·2 N" 27

. ;

CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PATHOLOGIE

DENTAIRE ET PERIDENTAIRE EN MILIEU

PRESCOLAIRE ET SCOLAIRE DAKAROIS

JA propos de 465 Enfants)

THESE

pOUl' le Dip'ôme d/Etat de Docteur de :~o Cycle en Sciences Odolltologiqul'''

pr'~8entée et soutenue publiquement le ~lardi II Avril \~'B:l

Par

IBRAHIMA BADocteur (Il Chirurgie Dentaire

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Président du Jury ~ Professeur lamine Sine DIOP

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" CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PATHOLOGIE

DENTAIRE ET PERI-DENTAIRE EN MILIEU PRESCOLAIRE ET

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FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE

-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-

PERSONNEL DE LA FACULTE

-:-:-:-:-:-:-:-:-:-

DOYEN M. Ibrahima

PREMIER ASSESE(JR " M. Oumar

DEUXIDm ASSESElJR M. Samba

CHEFS DES SERVICES ADMINISTRATIFS••••••••••••••••••• M. Ousmane

0-0-0-0-0-

DIOP MAR

SYLLA

DlJALLO

SOUMARE

1

1

A MONSIEUR LE PROFESSEUR IBRAHIl1A mIOP MAR

Professeur de Maladies Infectieuses,

Doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie

Nous saisissons cette occasion pour vous

renouveler toute notre gratitude pour votre

appui et pour les sages conceils que vous

nous prodiguez.

Merci pour votre accueil toujours

empreint de beaucoup de bienveillance.

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UNIVERSITE DE DAYJŒ-l - MEDECINE

FACULTE DE MEDECINE ET DE

PHARMACIE

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LISTE DU PERSONNEL ENSEIGNANT PAR GRADE

POUR LI M1H3E UNIVERSITAIRE

1 .-- C~"'_ .'-- -.-- ••> q--,/ PROPESSIDRS TIWLAlRES !; 14..-- ---._~_.~

MI Paul CORREA Gynécologie-Obstétrique

loi. Hervé DE LAUTtDRE Médecine Précentive

M. Joseph DIALLO Ophtalmologie

M. Sa.mba D.lALLO Parasitologie

loi. François DIENG Médecine légale

M. Adrien DIOP Chirurgie générale

loi. Biram DIOP :oiedecine interne

~1.La Lamine DIOP O.R.L

M. Ibrahima DIOP MAR Maladies Infectieuses

t,1. Samba GUE YB Anesthesiologie

l'I!o Papa KOA'l'E Cardiologie

t1. Papa Demba NDIAYE Anatcmi& Pathologie

M Idrissa POUYE Orthopédie-Traumatologie

M. Abdou SANOKHO Pédiatrie

M. Gabriel SENGHOR Pédiatrie

M. Ahmedou Moustapha SOW Médecine Interne

M. Henri TOSSOU Urologie.

M.

M.

M.

Oumar

Abdourahmane

Sadio

PROFESSEURS Sl\.NS CHAIRE

BAO

KAi'iE

Thérapeutique

Pneumophtisiologie

Anatomie.

..... / ...1t,1

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- 2 -

+

++

M. Bernard

M. Michel

M. Fadel

M. Babacar

M. Samba

M. Samba

M. Sémou

M. Mouhamadou

!~l. Aristide

M. Eassirou

M. Ibrahima Pierre

M. René

M. Abibou

M. Ibrahima

M. Dédeou

M. Abdourahmane

M. Papa

M. Alassane

M. Ibro.hima

ALLIEZ

CAnOZ

DIADHIOU

DIAKHATE

DIOP

DIOP

DIOUF

FALL

MENSAH

NDIAYE

NDIAYE

NDOYE

SAlv1B

SECK

SIMAGA

SOW

TOURE

WADE

WONE

Neuro-Chirurgie

t~ladies Infectieuses

Gynécologie-obstétrique

Hématologie

Psychiatrie

Médecine Preventive

Cardiologie

Pédiatrie

Urologie

Dermatologie

Neurologie

Biophysique

Bactériologie-Virologie

Biochimie Médicale

Chirurgie Générale

Maladies Infectieuses

Cancérologie

Ophtalmologie

Médecine Préventive.

lCHARGES D'ENSEIGNEt1ENT /

... / ...

Histologie-Embryologie

Chirurgie Générale

Physiologie

Neurologie

Psychiatrie.

HAZEMA.NN

JACQUIN -COTTON

STEPHANY

ARNOLD

CHERBONNEL

Jacques

Lucien

Ja.cques

Gilles

Paule

+ Personnel en détachement

++ Personnel associé.

M.

M.

M.

Mule.

M.

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11

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- 3 -

ICFŒF DE TRAVAUX 7M. Lamine Moussa SO\'l Anatomie

ASSISTANTS DE FACULTE - ASSISTANTS DES

SERVICES illHVERSITAIRES DES HOPITAUX

M. José-Varie APOUTOU Histologie-Embryologie

Mme. Gisèle BLAVY Hématologie

Mme Mireille DAVID Bactériologie-Virologie

M. Pierre DUFETEL Physiologie

M. Alain FERRER Histologie-Embryologie

M. Alain LECOMTE BiophysiqjIe

M. Jeh~-Marie tvlAUPPIN Anatomie

M. Adama NDIAYE Parasitologie

M. Gara SECK Physiologie

CHEFS DE CLINIQUE - ASSISTANTS DES

SERVICES UNIVERSITAIRES DES HOPITAUX

Mme. Awa Marie BA

H. Mamadou BA

t'Ï. ~'Ïohamed Diawo BAH

M. Balif BADIANE

M. Mamadou Diakhité HALL

M. Cheikh Mbacké BAO

M•. lly DIAB

M. Baye Assane DIAGNE

H. El Hadji Malick DIOP

Mme Thérèse Moreira DIOP

+ M. Souvasin DIOUF

M. Mamadou GUEYE

M. tl'JOmar GUEYE

H. Abdoul Almamy lIANE

M. Salvy Léandre MARTIN

M. Sid Ahmed t,raGUEYA

--------------------------------------------+ A compter da 1er Janvier 1982.

Maladies Infectieuses

Pédiatrie

Gynécologie-obstétrique

Maladies Infectieuses

Dermatologie

Médecine Interne

Gynécologie-obstétrique

Urologie

O.R.L

Médecine Interne

Orthopédie-Traumatologiet

Neure-Chirurgie

Psychiatrie

Pneumophtisiolegie

Pédiatrie

Chirurgie Générale

----------------~

... / ...

- 4 -

M. f.1édoune Robert NDIAYE Ophtalmologie

M. Mohamed Fadel NDIAYE Centre Anti-Diabétique

M. r~hamadou Mansour .NDIAYE Neurologie

M. Mamadou NDOYE Chirurgie Générale

M. Aly NGOM Gynecologie-obstétrique

Mme Bineta SALL Anesthésiologie

M. Mamadou SARR Pédiatrie

M. Mamadou Lamine.- SOW Médecine Légale

M. Mamdou 'l'OURE Cancérologie

M. Cheikh Tidiane TaURE Chirurgie Générale

M. Yacouba Ishaga TOURE Méde~ine Interne

t-1. Mamadou TRAORE Gynécologie-obstétrique

M. Housseyn Dembel SOW Pédiatrie

~C~S - ASSISTANTS DES SCIENCES FONDAl>1ENTALES

Mme. Amira BICHARA ABOUD Hématologie

H. Fallou CISSE Physiologie

M. Moussa Fafe. CISSE Bactériologie-Virologie

H. Roger DAHDELIN Anatomie Pathologie

M. lvloctar DIO? Histologie-Embryologie

M. Fodé DIOtJF Parasitologie

M. Babacar EAYE Biochimie Médicale

M. Mumar GAYE Parasitologie

M. Edouard Alfred JOHSON Anatomie

M. Dramane KONATE Anatomie

Ï'1. Momar Anta MBACIŒ îlnatomie Pathologique

M. Victorino MENDES Anatomie Pathologique

M;e. Cha.ntal PENOT Médecine Préventive

Mme. Hassanatou Touré SOH Biophysique

.lcnACI~ - CHEFS DE CLT1JlWE/

H. Gorgui DIOP

M. ~..ichel GUIRAUD

Mlle Aminata Ndèye Dior SEeK

Cardiologie

Dermatologie

O.R.L

... / ...

M.

M.

Mme

Ismaila

Mady Oury

Marie-Thérèse

- 5 -

SY

SYLLA

SOW-GOERGER

Pédiatrie

Cardiologie

Médecine Interne.

.. . / ...

PH12L.L.CI.3

CP':i..'lG3S 0' ::m ..3'.nGlIE~:EIIT

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Oêonto-Stoli~to1ogie

Jcntisterie Opér~toire

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QriontoloSi2 Prévent1."..e et

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Abcioul

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Pé12oc:ontie

Dentisterie Opér2toire

Dentist2ri2 Ü?&ratoire

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Jean p<:ul

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Protll~se Jent0.ire

Pé.:roc!ontologie

Oi"ti.1.o<)~C:ie c!ento- fe.cü;le

Proth~se Dentaire

Petlwlo2;i.e et ThéL~peutic.ues

Dentc·.:"res

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?i,é.r; ...:.c'__ »Sic et:.~~;rn:.L:ic

A MON PERE ET A MA MERE

Qui nous ont quitté trop tôt et qui restent

pour nous des e~6mples de eûurage, de bonté

et d' abnégati on.

A MON GR/Jf.D-ONCLE MOMfJa KHOULE BA

A qui nous devons ccurage dans les moments

difficiles, honneteté et foi en ~.

A MON EPOUSE NDEYE OUMY WAGUE

En qui j'ai trouvé aide et réconfort et qui

m'a permis de réaliser ce travail dans les

meilleures conditions.

A MES ONCLES -CHEIKH et MAMADOU SAlŒO, BABACAR BA

NDIOGUU WACK BA, TAMSIR OUSMANE BA,

NDIOGOU ABDOULAYE BA, MAPATHE WILANE

ABDOULAYE NDIOIfGOU BA, OUSMANE NDOYE

Dr MAMADOU BATHILY, AMADOU WAGUE.

, Avec toute mon affection.

A MES ENFANTS

Que j'aime. Seuls le courage et l'effort

per@ettent de donner un sens élevé à la vie.

A MON FRERE ET MES SOEURS

A MES COUSINS

A TOUS MES AMISAvec toute mon affection.

f..U PERSONNEL ENSEIGNANT, ADMINISTRATIF ET TECHNIQUE DE L' I.O.S

DE DAKAR

AUX ETUDIANTS DE CET INSTITUT

Qu'ils veuillent trouver ici le témoignage

de notre gratitude.

A MES MAITRES DE L'U.E.R DE BORDEAUX II

Avec tous mes remerciements pour l'ensei­

nement reçu.

A NOS JUGES

Mon sieur le Profes seur André SCHVARTS

Directeur de l'Institut d'Odontologie

et de Stomatologie de Dakar.

En reconnaissance pour l'enseignement reçu au cours du C.E.S

d'Odontologie Préventive et Sociale? pour l'aide apportée dans

la réalisation de ce travail.

Nous sommes très honorés de vous vmir siéger parmi les

~embres de notre jury.

Monsieur le Professeur Abdou SfJ~OKHO

Professeur de Pédiatrie à la Faculte

de Médecine et de Pharmacie de Dakar

Vous nO~s faites un très grand bonneur en acceptant de Juger

notre travail.

Nous vous exprimons notre recolmaissance pour l'affection

que vous nous portez depuis notre cher lycée Faidherbe de

Saint··Louis et pour l'accueil amical et bienveillant que

vous nous avez toijours réservé.

Trouvez ici l'expression de notre

respectueuse reconnaiss~~ce.

A NOTRE PRESIDID~T DE THESE

Monsieur le Professeur Lamine Sine DIOP,

Professeur d'Oto-Rhino-Laryngologie

à la Faculté de Medecine et de Pharmacie

de Dakar.

Nous vous prions de trouver ici

le chaleureux témoignage de notre

gratitude pour l'accueil toujours

fraternel et amical que YOUS nous

réservez ainsi qu'à notre famille.

Merci pour vos conceils et encouragements

C'est un grand honneur que vous nous faites

en acceptant la presidence de notre jury.-

-0-0-0

l

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION 1

CHAPITRE l : METHODE D'ENQUETE UTILISEE 3

1.1. - CHOIX DE L'ECHANTILLONNAGE............ 3

1.2. - PRESENTATION DU DOSSIER........................ 3

1.2.1. - La fiche d'examen clinique................... 3

1.2.1.1. - Interrogatoire............................. 4

l . 2 . 1 . 1 . 1. - Uat c.ivil 4

1. 2 . 1. 1. 2. - Mo@. de. R.a COYLOuR.taL<.OI'l 4

l . 2 . 1 . 1 . 3. - An.técéde.1'I.U pathoR.ogiquu 4

l . 2 . 1. 1. 4. - Atiftudu ct Mpe.c.t. gél'léJl.al de. R. 1 e.tt6an.t 4

1.2.1.1.5. - IYLOpe.c.t.iol'l................................ 4

l . 2 . 1 . 1 . 5 . 1. - Ex.ame.1'l e.x.o - buccal .. 4

l . 2 . 1 . 1 . 5 . 2. - Ex.ame.1'l e.l'ldo - buccal 5

l . 2 . 1 . 1 . 5 . 3. - Ex.ame.YLO compR.éme.n.taitLu 6

l . 2 . 1 . 1 . 5 . 4. - Pfal'l de. btaiteme.n.t 6

1.2.2. - La fiche de soins 7

~ . 2 . 2 . 1. - Type d'examen 7

1.2.3. - La radiographie panoramique.................. 7

1.2.3.1. - Intérêt de la radiographie panoramique..... 8

1.2.4. - Evaluation des indices fondamentaux de l'état

de santé bucco-dentaire........... 9

1.2.4.1. - Présentation de la fiche d'enquête sur la

santé bucco-dentaire - Formule de l'O.M.S.. la

1.2.4.1.1. - NotaL<.ol'l la

l . 2 . 4 . 1 . 1 . 1. - Etat du paJtodo n.te. la

l . 2 . 4 . 1 . 1 . 2. - CaJtiu de.n.taitLeo ct btaiteme.n.t du de.1'I.U 12

l . 2 . 4 . 1 . 1 . 3. - Nota be.l'le. 14

CHAPITRE II : ENQUETE PROPREMENT DITE 17

II.1.- CONDITIONS D'ENqUETE........................... 17

II.1.1.- Nature de l'échantillon........... 17

II.1.2.- Sélection des dossiers............... 18

II

II.1.2.1. - Répartition des sujets examinés .

II.1.3. - Objectifs de notre enquête .

II.1.3.1. - Etat du parodonte .

II . 1 . 3 . 1 . 1. - Vo nnéu du pJto blème. .

II.2.2. - Analyse des fréquences .

II.2.2.1. - Dépôts mous .

II.2.2.2. - Tartre .

II.2.2.3. - Gingivite caractérisée .

II.2.2.4. - Parodontopathie avancée .

II.2.3. - Conclusion .

II.2.4. - Etude de l'état du parodonte en fonction de

l'âge et du sexe .

II.2.4.1. - Analyse des graphiques .

II . 2 . 4 . 1 . 1. - Vépôt.6 mOlL6 .

l l . 2 . 4 . 1 . 2. - TaJt.tJte. .

II. 2. 4 . 1.3. - G.-i.ng.-i.vile. c.aJtact~ée. .

II . 2 . 4 . 1. 4 . PaJtodontopCLthie. avanc.ée. .

II. 2 . 4. 1.5 . Conc.llL6.-i.on .

II.2.5. - Remarque .

II.3. - ETUDE DE LA CARIE ET DU TRAITEMENT DES DENTS .

II.3.1. - Définition de la carie dentaire .

II.3.1.1. Méthode de collecte des données .

II.3.1.2. - Carie dentaire .

II.3.1.3. - Traitement des dents .

II.3.1.4. - Qu'est-ce qu'un indice? .

II.3.2. - Etude de la carie dentaire .

II.3.2.1. Règles à respecter pour l'examen des dents.

II.3.2.2. La radiographie panoramique .

II.3.2.3. - Recueil quantitatif .

II.3.3. - Résultats de l'étude de la carie dentaire .

II.3.3.1. - Distribution des dents étudiées .

II .3.3 . 1. 1. - Vue. globale. .

l l . 3 . 3 . 1 . 2. - Ve.ttt.6 .6Mnu et de. ttt.6 c.aJt.-i.éu .

II . 3 . 3 . 1 . 2 . 1 . Ve.ttt.6 y.Je.Jtmane.ntu .

II . 3 . 3 . 1 . 2 . 2. - Ve.ttt.6 te.my.JoJta.-i.Jtu .

II . 3 . 3 . 1 . 2 . 3. - AtteJ.nte. c.we.lL6e. globale. .

19

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III

111.1. - TRAUMATISMES BUCCO-DENTAIRES .

111.1.1. - Traitement conservateur .

111.1.2. - Traitement radical (avulsion) .

111.1.3. - Aspects psychologiques de la thérapeutique

radicale .

II . 3 . 3 . 1 . 2 . 4. - Ve.I1tWt.e. in.de.rrlYle. .

II.3.4. - Indice CAO/D .

II.3.5. - L'indice co .

II.3.6. - La fréquence carieuse selon le sexe .

II.3.6.1. - De dents permanentes étudiées .

II.3.6.2. - De dents temporaires étudiées .

II.3.6.3. - Récapitulation .

II.3.7. - Etude des indices CAO/D et co selon le sexe .

II.3.7.1. - L'indice CAO/D .

II.3. 7 . 2. - L'indice co .

II . 3 . 7 . 3. - Discus sion .

111.2. - 0RTHOPEDIE DENTO-FACIALE (O.D.F.) .

111.2.1. - Rapports entre la pédodontie et l'O.D.F .

111.2.2. Définition de la phonation .

111.2.2.1. - Prononciation des voyelles .

111.2.2.2. - Prononciation des consonnes .

111.2.2.3. - Remarque .

III . 2 . 2 . 3 . 1. - Ex.ame.n. e.x.o - buc.c.al .

111.2.2.3.2. - Moulagu .

111.2.2.4. - Diagnostic morphologique ou descriptif .

III . 2 . 2 . 4 . 1. - Ex.ame.n. cUrtique. de. la -6.ac.e. .

111.2.2.5. - Etude des moulages .

111.2.2.6. - Classification d'ANGLE .

III . 2 . 2 . 6 . 1. - Cla.,Me. Id' ANGLE .

111.2.2.6.2. - clM~e. II d'ANGLE .

111.2.2.6.3. - clM~e. III d'ANGLE .

111.2.2.7. - Conclusion .

CHAPITRE III

INTRODUCTION

DIVERS .

51

51

53

54

55

55

57

58

60

61

61

64

64

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72

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75

75

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76

77

77

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79

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te!11!ri!

IV

111.2.2.8. - Observations personnelles.................... 83

111.2.2.8.1. - GJtoupe. l F.tuoJtOJ.le. 84

III . 2 . 2 . 8 . 2. - GJtoupe. l MaipOJ.lJ..;U.o n de.tttaiJte. 84

111.2.2.8.3. - GJtoupe. II : TJtoub.te. de..ta phonation............. 85

111.2.2.9. - Conclusion................................... 85

3°° - Les anomalies dento-maxillaires .

1 0) - L'état du parodonte .

2°) - La carie et le traitem&nt des dents .

IV.1. - LA PREVENTION AU PLAN DE L'ENSEIGNEMENT .

IV.1.1. - Les niveaux de prévention .

IV.1.1.1. - La prévention primaire .

IV.1.1.2. - La prévention secondaire .

IV.1.1.3. - La prévention tertiaire .

IV.1.2. - Les niveaux d'application des méthodes de

prévention .

IV.1.2.1. - r~~~!~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action gouver-

nementale large .

IV.1.2.2. - ~~~~!~~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action gou-

vernementale restreinte .

IV.1.2.3. - r~Q!~!~~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action du

Chirurgien-Dentiste et celle du patient .

IV.1.2.4. - Q~~~~!~~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action des

auxilliaires op~rationnels et celle du patient

IV.1.2.5. - ç!~g~!~~~_~!Y~~~_9~~221!~~~!Q~ : L'action

individuelle .

IV.1.3. - Prévention de la carie ~e la première molaire

permanente (Application des "Sealants") .

CHAPITRE IV

86

86

86

86

87

88

89

89

89

89

91

91

92

93

94

94

f96

1

~

99,~

100

102

PREVENTION DE LA PATHOLOGIE BUCCO-DENTAIRE

RENCONTREE .

Conclusion

- Application de topique fluoré .

- Motivation pour l'hygiène bucco-dentaire .

IV. 1. 4.

IV. 1. 5.

IV.1.6.

INTRODUCTION

v

IV.2. - LA PREVENTION AU PLAN DE LA SANTE PUBLIQUE.... 103

IV.2.1. - Actions gouvernementales large et restreinte 104

IV.2.2. - Education sanitaire bucco-dentaire.......... 107

IV.2.3. - Détaxation des produits de prévention et

d'hygiène dentaire 108

IV.2.4. - Action du dentiste.......................... 109

IV.2.4.1. Au niveau de la protection spécifique..... 109

IV.2.4.2. - Au niveau du diagnostic et du traitement

précoce 110

IV.2.4.3. Au niveau de la limitation des dégâts..... 110

IV.2.4.4. - Au niveau de la réhabilitation............ 110

IV.2.4.5. - Action de l'individu 110

IV.2 . 4 .5. 1. - Au n...iveau de .fa pltomotion de .fa ~an.té 111

IV. 2 . 4 .5 . 2. - Au n...iveau de .fa pltotection ~pé«Mque 111

IV. 2.4.5.2.1. - Le bltM~age du deYi.U 112

IV. 2.4.5.2.2. - Le bâtonnet -6Jtotte-deYi.U ou "Sothiou" 112

IV. 2 . 4 . 5 . 3. - Au n...iveau du cU.agnMtic. et du tJtaile.men.t pltécoce 114

IV.3. - CONCLUSION 116

CONCLUS ION 117

1 0) L'état du parodonte 117

2°) La carie et le traitement des dents. 118

3°) Les anomalies dento-maxillaires 118

BIBLIOGRAPHIE 121

- 1 -

INTRODUCTION

L'objet de ce travail est de contribuer à combler un

vide laissé par l'absence d'enquête épidémiologique réalisée

au Sénégal et exclusivement consacrée à la pathologie dentai-

re et péri-dentaire de l'enfant.

Certes, un certain nombre de thèses et travaux de

l'Ecole de Dakar ont fait état des affections carieuses chez

l'enfant, mais c'est pour les intégrer dans un ensemble de

problèmes de santé publique. Leurs auteurs se sont souvent

contentés de mettre l'accent, d'une part, sur l'ampleur des

besoins de prestations de soins, d'autre part, sur l'insuffi-

sance du personnel sanitaire odontologique et son inégale ré-

partition sur l'ensemble du territoire national.

Il nous plait au passage, de saluer leurs initiatives.

d'essayer d'élargir le débat avec une étude réalisée dans le

cadre de la clinique de Pédodontie de l'Institut d'Odontologie

et de Stomatologie (I.O.S.) de notre Faculté de Médecine et de

Pharmacie.

Nous sommes donc ici dans un centre d'enseignement et

de soins mais plus précisément de soins de pédodontie. La popu-

lat ion bénéficiaire de ces soins est la population préscolaire

et scolaire, de Dakar et banlieue, âgée de 3 à 15 ans inclus.

- 2 -

Ces enfants sont intéressants à plus d'un titre:

1°) Ils sont très exposés aux affections bucco-dentaires.

2°) Ils sont réceptifs vis à vis des méthodes de prévention

dont ils font l'objet, et surtout vis-à-vis de l'enseigne-

ment de l'hygiène qui leur est dispensé, ici.

Aussi allons-nous, après avoir dégagé les besoins en

prestations de service, mettre l'accent sur la "Prévention"

et notamment sur la motivation pour le brossage des dents.

Ce volet "Prévention" présente, selon nous, un intérêt

double

Il réduit la morbidité des affections bucco-dentaires des

enfants qui en bénéficient, et constitue une arme pour un

avenir odontologique meilleur;

- Il fait des étudiants chargés d'exécuter le programme d'hy-

giène et de motivation pour la santé bucco-dentaire des en-

fants, sous la supervision des enseignants de la clinique,

de futurs praticiens "prévento-conscients".

Etant donné que la prévention représente l'approche la t~1:

plus simple, la moins longue et la moins coûteuse des affections ~,fi

odonto-stomatologiques, l'accent mis sur la prévention constitue 1t;l'un des piliers fondamentaux de la formation de nos étudiants. 1

!(ri,;

i

rf

1f

- 3 -

CHAPITRE I

METHODE D'ENQUETE UTILISEE

1.1. - CHOIX DE L'ECHANTILLONNAGE

Notre enquête porte sur des sujets jeunes âgés de 4 à

15 ans inclus, c'est-à-dire en âge pré-scolaire et scolaire,

habitant Dakar et banlieue. Elle a pour cadre la clinique de

Pédodontie de l'Institut d'Odontologie et de Stomatologie

(I.O.S.) de la Faculté de Médecine de Dakar où ces enfants

sont venus consulter pour des affections bucco-dentaires.

Chacun d'eux a fait l'objet d'un dossier comprenant

- une fiche d'examen clinique de pédodontie,

- une fiche de soins,

- une radiographie panoramique,

- une ou plusieurs radios rétro-alvéolaires.

1.2. - PRESENTATION DU DOSSIER

1.2.1. - La fiche d'examen clinique

Les dents sont identifiées selon le système de notation

internationale. Les réponses sont notées sur le schéma corres-

pondant à chaque dent.

- 4 -

La fiche comprend plusieurs rubriques que l'examinateur,

en l'occurence l'étudiant, remplit aussi correctement que pos-

sible et qu'il soumet au contrôle d'un enseignant.

Ces différentes rubriques sont, dans l'ordre

1. 2 .1. 1. 1. - ETAT CIVIL Tous les renseignements d'état civil.

1. 2.1. 1. 2. - MOTIF VE LA CONSULTATION :

l . 2 .1.1.3. - ANTECEVENTS PATHOLOGIQUES :

- douleur

- esthétique

- signes subjectifs.

- Personnels: pulmonaires. cardiaques,

hypertension artérielle,

maladies de l'enfance.

- Familiaux siphylis, tuberculose,

malformation, agénésies.

Eveillé CIIntelligent LIRetardé CIRachitique []

l . 2 . 1. 1. 4. - ATTITUVES ET ASPECT GENERAL VE L' ENFANT

Effrayé []

Hostile []

Confiant []

Développé/âge civil []

Mode respiratoire : Nasal I:JBuccal I:J

I. 2 .1.1. 5. - INSPECTION

I. 2 .1.1.5.1. - Ex.amen ex.o-buc.c.a1

Visage symétrique []

Visage asymétrique []

Profil pro 0Profil rétro D f

f

111

- 5 -

Mouvement ATM

Normal 0 Dévié 0 Limité' 0

l . 2 . 1 . 1 . 5 . 2. - Exame.tt e.ttdo - buccal :

- Etat de la muqueuse buccale (vestibules, palais,

plancher) .

- Etat parodontal Gingivite DParodontite 0

- Etat de la langue :

* Mode. de. dégfutitiott

* Hqgiètte. buccale.

Normal

Bonne

Enduit

ooo

Infantile 0

Mauvaise 0Tartre 0

- Articulé dentaire

* Se.M : transversal 0

- Examen des dents :

vertical 0 sagittal 0

* FoJtmufe. de.n.tabte.: Les dents présentes sont notées par une croix.

11

r-]--]-_l~: ~~: :5~: ~~~ ~~t ~ ~~t ~ ~~~.~~1_--_]_-]______J C J J__ J _18 17 16 15 14 13 12 11: 21 22 23 24 25 26 27 28

48 47 46 45 44 43 42 41: 31 32 33 34 35 36 37 38

111

t~

!ffr~

1

11

1

11i

1

* VJ.agrtO-âûc.

- 6 -

Examen dent par dent. Noter uniquement les dents

malades et indiquer le diagnostic.

DENT DIAGNOSTIC

l . 2 . 1 . 1 . 5 . 3. - Ex.ame.tt6 c.ompléme.n.tabtu :

Radio Empreintes Photos.

Ces examens complémentaires ne sont pas pratiqués systé­

matiquement. Il va de soi qu'ils s'imposent chaque fois qu'il

y a une malformation, une dysharmonie nécessitant des investi­

gations plus poussées en vue de l'envoi du patient dans un ser­

vice spécialisé pour son traitement.

1.2.1. 1.5.4. - Plan de. tAMt.e.me.n.t :

Les traitements seront notés sur la fiche de soins dans

la rubrique "Nature du traitement".

1. - Prophylaxie

2. - Dentisterie opératoire

3. - Orthopédie dento-faciale.

- 7 -

1.2.2. - La fiche de soing

Elle est divisée en cases correspondant respectivement

à - La dent

- Le type d'intervention

- La date du début de l'intervention

- La date de la fin de l'intervention

- Note

La signature de l'enseignant qui a supervisé les

différents temps opératoires de l'acte.

1.2.2.1. - Iyp~_g~~~~~~~

Le type d'examen est l'examen réduit (CAVAILLON, 1974)

faisant usage de la sonde, du miroir à bouche, d'un éclairage

approprié (scyalitique).

Le patient est assis dans un fauteuil, la tête reposant

sur la têtière.

Ce type d'examen réduit dit de CAVAILLON (1974) permet

de remplir la fiche d'examen clinique, et d'établir le plan de

traitement compte tenu du ou des dignostics posés.

1.2.3. - La radiographie panoramique

En pédodontie, la radiographie panoramique est d'un inté­

rêt diagnostique fondamental. Elle sera donc prise systématique­

ment.

- 8 -

Il importe de rappeler que la radiographie panoramique

repose sur le principe de Tomographie et que celui-ci consiste

à déplacer le tube radiogène et le film de mouvements homolo­

gues par rapport à un plan quelconque de la région à radiogra­

phier, et de maintenir la surface du film parallèle à ce plan

exposé. Tous les points qui composent ce plan exposé reprodui­

sent une image nette. Les autres tranches apparaissent floues.

Dans le cas de l'orthoceph (SIEMENS) utilisé à l'Insti­

tut, le sujet reste immobile tandis que l'ampoule et le film

sont animés de mouvements synchrones, parallèles, de sens oppo­

sés, et dans un rapport de grandeur constant.

1.2.3.1. - !~t~r~t_gg_1~_r~g!Qgr~ph!g_p~~Qr~~!g~g

La radiographie panoramique permet d'obtenir sur un seul

cliché de grand format, une image étalée, sans superpositions.

de l'ensemble du squelette maxillaire (mandibulo-maxillaire) et

de la denture. Cette technique présente en odonto-stomatologie

un intérêt considérable qui réside dans la réalisation simple

et rapide de bilans dentaires. Elle complète par ailleurs des

méthodes d'investigations radiologiques classiques utilisées

dans le domaine de la traumatologie, de la pathologie osseuse

et de l'orthopédie dento-faciale. Elle donne une vue totale et

continue des deux arcades dentaires d'une articulation temporo­

mandibulaire (ATM) à l'autre.

- 9 -

Les branches montantes sont étalées sur toute leur sur­

face; on a une visibilité de la voûte palatine et, au-dessus

des cuvettes inférieures, des sinus maxillaires.

En fait tout se passe comme si on déroulait les arcades

dentaires pour les mettre à plat.

Signalons, pour être complet, que la radiographie rétro­

alvéolaire, complément indispensable de la panoramique, est

souvent prise pour confirmer ou infirmer le diagnostic de carie

proximale, de desmodontie, d'atteinte apicale (granulome, kyste)

ou pulpaire.

1.2.4. - Evaluation des indices fondamentaux de l'état de

santé bucco-dentaire

Nous remplissons,pour chaque dossier retenu, au cours de

cette étude, un formulaire de l'OMS d'enquête sur la santé

bucco-dentaire.

Le dépouillement de l'ensemble des fiches ainsi établies

doit nous permettre, ou tout au moins nous l'espérons, de cons­

tituer une base de départ pour estimer :

- les besoins en services prophylactiques,

- les besoins en services thérapeutiques de la population

concernée.

Dans une rubrique "DIVERS", nous mentionnons certaines

particularités nécessitant une conduite particulière dans les

domaines préventif et curatif.

- 10 -

bucco-dentaire - Formule de l'OMS---------------------------------

Cette fiche pour l'évaluation des indices fondamentaux

de l'état de santé bucco-dentaire porte sur:

- Renseignements d'ordre personnel et démographique

- Etat du parodonte

- Caries et traitements des dents.

I. 2 . 4 .1. 1. - NOTATION

I. 2 . 4 . 1. 1. 1. - Eta;t du paJtodol'Lte.

Cases 42 - 47

o

1

Cases 48 - 53

o

1

Dépôts mous.

Absence: Aucun dépôt visible sur segment.

Présence : Un dépôt mou (plaque visible) appa-

rait clairement à l'examen au miroir buccal au

bord gingival d'une ou plusieurs dents d'un

segment donné.

Tartre.

Absence: Aucune présence manifeste de tartre.

Présence : Présence manifeste de tartre sur une

ou plusieurs dents d'un segment donné au bord

gingival ou sous le même bord gingival. La pré-

sence de tartre se reconnaît à l'examen direct

ou à l'aide du miroir buccal. On ne se servira

de la sonde que pour vérifier qu'un dépôt déce-

lé visuellement est bien calcifié.

Cases 54 - 59

o

1

Cases 60 - 65

o

1

- 11 -

Gingivite caractérisée.

Absence: Aucune modification visible de l'at­

teinte des gencives, ou altérations mineures

seulement. Il n'y a que des altérations légères

de la morphologie gingivale.

Pas d'hémorragie à la palpation digitale.

Présence : Une ou plusieurs zones gingivales

papillaires ou marginales entourant des dents

ayant entièrement réalisé leur éruption, présen­

tent un net changement de couleur (rouge) et/ou

saignent à la palpation digitale.

Est classée dans cette catégorie la gingivite

caractérisée qui s'est propagée au-delà des pa­

pilles jusqu'à la région de la gencive adhérante

avec disparition de l'aspect granité et perte

du tonus.

Parodontopathie avancée.

Absence.

Présence : On constate :

1/ Une mobilité dentaire accentuée, ou

2/ Un cul-de-sac gingivo-dentaire de plus de

3 mm de profondeur, accompagné des signes

d'une ou plusieurs des altérations suivantes.

gingivite caractérisée, altération prononcée

du contour gingival, suppuration ou retrait

prononcé avec exposition du cément.

Nota

- 12 -

On constatera la mobilité de la dent avec le pouce et l'index, en

appuyant fermement sur la couronne de la dent suspecte, successive­

ment dans les directions vestibulaire, linguale et apicale. S'il y

a mobilité: ne pas utiliser la sonde. S'il n'y a pas mobilité mani­

feste, mais une ou plusieurs des altérations suivantes - gingivite

caractérisée, suppuration, altération prononcée du contour gingival,

ou retrait prononcé avec exposition du cément - utiliser la sonde

pour mesurer la profondeur du cul-de-sac. Pour un segment donné,

on cesse toutes les mesures dès qu'on a découvert un cul-de-sac de

plus de 3 mm de profondeur.

l . 2 . 4 . 1 . 1 . 2. - CwUe/.) denta..iJte/.) et. tJr..aU.ement de/.) de~

* Ve~ Chaque dent est désignée par 2 chiffres selon la nomen­

clature internationale.

Cases 13-28, 45-60 Les lettres désignent les dents temporaires,

et les chiffres, les dents permanentes.

A ou 0

B ou 1

Dent saine. Aucune trace de carie traitée ou non traitée.

Dent cariée. Lésion caractérisée par un ramollissement

du fond de la cavité, une perte de substance surplombée

par de l'émail ou des parois ramollies. Sur les faces

proximales, il faut que la pointe de la sonde pénètre

franchement dans la lésion.

Ne sont pas comptées comme caries les altérations

suivantes: - tâches blanchâtres et/ou crayeuses;

- tâches colorées ou rugueuses;

- granité ou fissures accrochant la pointe

de la sonde dont le fond donne un"cri-dentinaire".

C ou 2

D ou 3

E ou 4

- 13 -

Dent obturée et non carriée. Une ou plusieurs restaura­

tions permanentes, mais sans caries secondaires (en

contact avec la restauration, et sans autre région de

la dent comportant une carie primaire.

Une dent couronnée en raison d'une précédente carie

est classée dans cette catégorie.

Note : Une dent couronnée pour des raisons autres que

la carie (par exemple, pilier de bridge) est codée X

ou 9.

Dents obturées avec caries primaires. Dent présentant

une ou plusieurs restaurations permanentes, ainsi

qu'une ou plusieurs régions cariées sans lien physique

avec la ou les restauration(s).

Note : Une dent comportant une obturation temporaire

sera codée cariée B ou 1.

Dent obturée avec caries secondaires. Dent présentant

une ou plusieurs restaurations permanentes avec carie

secondaire (en contact physique avec la ou les restau­

ration(s) ). Une dent obturée et comportant à la fois

des caries primaires et secondaires sera codée dans

cette catégorie.

M Absence de dents temporaires par carie (au-dessous de 9 ans

seulement). Cette notation est réservée aux dents primaires

manquantes, à un âge où l'expulsion normale ne suffirait

pas à expliquer leur absence.

- 14 -

5 Absence de dents permanentes par carie. L'anamnèse indique

en toute certitude que la dent a été extraite par carie.

6 Absence de dents permanentes pour toute autre raison que

la carie. Cette notation est réservée aux dents permanentes

qu'on estime être congénitalement absentes ou extraites

pour des motifs orthodontiques.

8 Dent incluse ou enclavée. Réservé à la denture permanente.

A n'utiliser que pour un espace correspondant à une dent

permanente dont l'éruption n'a pas eu lieu et dans lequel

elle n'a pas eu lieu et dans lequel il n'y a pas de dent

temporaire.

x ou 9 Dent excluse. Dent temporaire ou permanente qui a été

restaurée pour des raisons autres que la carie, par

exemple, traumatisme, traitement esthétique, pilier

de bridge.

1.2.4.1.1.3. - NOTA BENE

1°) - Dans la désignation des caries dentaires ci-dessus

indiquée, nous n'avons pas mentionné le chiffre 7 qui existe

dans la formule de l'O.M.S. pour l'évaluation des indices fonda­

mentaux de l'état de santé bucco-dentaire. Cette notation est

réservée à toutes les dents extraites soit pour carie dentaire,

soit pour parodontopathie, chez les sujets âgés de 30 ans et

plus. Ces sujets ne rentrent pas dans le cadre de notre étude;

celle-ci porte sur la clientèle de la clinique de Pédodontie

de l'Institut d'Odontologie et de Stomatologie (I.O.S.) de

Dakar.

- 15 -

2°) - Par ailleurs, l'O.M.S. exclut de la rubrique

"Dent cariée B ou l'' les puits ou fissures colorés, accrochant

sur la pointe de la sonde mais ne présentant pas de ramollisse­

ment des parois. Nous tenons à faire remarquer que ces puits

ou fissures colorés seront l'objet d'une thérapeutique particu­

lière en raison de l'intérêt que nous accordons à la prévention

de la carie dentaire (Reproduction fiche d'enquête jointe).

Notre étude a porté sur l'ensemble des dossiers de Pédo­

dontie de l'Institut, dossiers établis au cours des quatre

dernières années universitaires (1977-1978 à 1980-1981).

- 16 -

EN UETE SUR LA SA~TE BUCCO-08~TAIRE FORMULE DE l'OMS POUR.bLEVALU.!'TIO"J~fS INJ.J CES FONDAMENTAUX Dé L Eï~.T DE SAN E AUCCO- !îEt~AIRE

~on: 1 : NE ChANGER :\UCUN COCE 2. BARRER EN DIAGONALES LES Pf\.RfI ES NON

( r:;I (1:) (7') (8.) UT!LISETS. (11\,(1) / J /2 7 / 7 7 -' J U

Df\TE ••••••• 1c;. / / / NUMERO 1 7 / / !~,1ATR j CULE

NUMERO DE L' nue:::RENSEI Gt~EM[NTS DTORDRE. PEF(SON~ŒL ET DEMCCRAPH! QUE-_. SEXE 14 .. 1 F '" 2 ... ,., ••• ( 13)r7

AQ( EU ANNEE ..••.••••••• (1'1)-/-/ 1 (15) LOCALiTE ••••••••••

rT/'T ru FAROOONTE:ABSEt\!tE '" a PRESENCE", 1 tMAX. sUP. (42) / 7 7 ·7 (44)

LEPOTS MruS r-7 7 !,~~A.x . i NF. (45)

( 47)

Mf;,X. SUP. (48) (50)TARTRE 1 7 7 /

/ 1 7 J,MAX. INF.(Sl) (53)

~,1AX • SUP. (54) / 7 7 7 (56 )GING 1VITE

/ / 7 1CAgr~CTERI SEE

1vlAX. lNr, (57) (59)

MAX. SUF. (69) J (62)PAPC'{):)NTOPATH 1E / 7

/ 7 7 /AVANCEEINF. (63)

-(65 )MAX.

~..Jl. :

LFS SEGMENTS CENTRAUX CQviPRENNENT LES;"ilNES ET INCISIVES, LES SEGfI.1ENTS DROITS,etAUCHES; LES MOLAIRES ET PREMOLAiRES (80) /3 /

FICHE N°

CARI ES DENTAi RES ET TRA! TEMENT DES DENTS

~'ITRES (18) (i,.,.<.' /-'-1

----1

/'7/1/7/ /717/71177/ 1 1 7 1 1 / /77 / / 7 J / J /

R C?9)85 8~ 83 n2 81 71 72 73 74 75

DROITE 48 47 46 45 4~ 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38(451/ 7 1 7 1 1 1 7 / / 1 7 / 1 1 1 7

~I ES / 1 / 7 / 7 -/ / / ,1 ! 1 i / J .1 /-:DAI TC"C::~'Ti 'vn l ,-i!l~_d 61)

(28) CARI ËS

TR4! TEMENT

(44) L. GAUCHE

(60) ~::;".R! ES

(76) TRAi TE>m'H

- 17 -

CHAPITRE II

ENQUETE PROPREMENT DITE

II.1. - CONDITIONS D'ENQUETE

La fiche d'enquête sur la santé bucco-dentaire de

l'O.M.S. a été remplie pour chaque enfant a posteriori, sur la

base de renseignements portés sur la fiche d'examen clinique,

remplie par l'étudiant de Sème année de chirurgie dentaire,

revue et corrigée par l'enseignant de la clinique de Pédodontie.

Chaque étape du traitement fait l'objet d'un contrôle et d'une

notation.

II.1.1. - Nature de l'échantillon

Il ne s'agit pas d'un échantillon calibré. Les patients

concernés sont les enfants qui viennent consulter à l'Institut

d'Odontologie et de Stomatologie de Dakar (1.0.5.). Il s'agit,

par conséquent, d'enfants motivés, qui souffrent et qui savent

que leurs maux peuvent trouver remède dans notre établissement.

A la limite, au cas où les enfants ne seraient pas tous motivés

pour les soins dentaires, on peut affirmer que les parents qui

les accompagnent le sont.

Ces considérations sur les conditions de l'enquête et

sur la nature de l'échantillon permettent de nuancer les résul­

tats de cette étude.

- 18 -

Il importe de souligner qu'environ 90% de notre clientèle

ne sont pas des fils de cadres - ceux-ci vont en cliniques pri­

vées - et que notre échantillon représenterait la majorité de

la population scolaire au Sénégal parce que Dakar est un creu­

set où se rencontrent des enfants issus de toutes les couches

sociales du pays.

II.1.2. - Sélection des dossiers

Au cours de cette étude nous avons procédé au dépouille­

ment de l'ensemble des dossiers "tablis et classés de la clini­

que de Pédodontie de notre Institut.

Il nous a été possible, grâce à l'esprit d'organisation

et de méthode de la direction de l'I.O.S., qui a institué un

système de numérotation et de classement des dossiers de chaque

clinique (parodontologie, Prothèse, Dentisterie opératoire,

Orthopédie dento-faciale et Pédodontie) d'avoir accès aux dos­

siers de Pédodontie établie depuis l'année universitaire 1977-78.

Pour une période couvrant quatre années d'existence de

notre enseignement et de la clinique Pédodontie (1977-78 à

1980-81), nous avons retenu 465 dossiers.

Ces 465 dossiers concernent 230 garçons et 235 filles

âgés de 4 à 15 ans inclus. Bien sûr, ce chiffre ne représente

pas l'ensemble des dossiers traités dans la clinique de Pédo­

dontie, il représente 55% du nombre total des dossiers examinés.

- 19 -

Un certain nombre de dossiers n'ont pu être retenus pour di-

verses raisons, à savoir

- renseignements d'ordre personnel incomplets (sexe et âge non

précisés)

- formule dentaire non établie

- absence de plan de traitement

- radiographies non identifiables, etc ...

La répartition des sujets examinés en fonction de l'âge

et du sexe s'établit ainsi:

TABLEAU l DISTRIBUTION DES SUJETS EXAMINES EN FONCTION DU SEXE PAR CLASSE

D'AGE.

AGE GARCONS ET FILLES GARCONS FILLES

4 4 1 3

5 42 28 14

6 48 24 24

7 54 27 27

8 67 35 32

9 62 23 39

10 45 21 24

11 41 24 17

12 39 22 16

13 24 8 16

14 18 11 7

15 21 6 15------------ ----------------------- ------------- -------------

TOTAL : 465 230 235

- 20 -

II.1.3. - Objectifs de notre enquête

Notre étude va porter d'une part sur l'état du Parodonte,

d'autre part sur les caries dentaires et le traitement des dents.

Etant donné l'importance que nous estimons devoir accor­

der à la prévention des parodontopathies, de la carie dentaire

et des dysharmonies dento-maxillaires, nous essaierons de met­

tre l'accent sur la place de la Pédodontie dans la formation

de l'Odontologiste sanitariste, c'est-à-dire de Santé Publique,

dont l'Afrique Noire a besoin.

Auparavant, nous étudierons

- L'état du parodonte,

- La carie et le traitement des dents,

- Une rubrique "DIVERS".,

II.1.3.1. - ~~ê~_Q~_PêIq92~~~

II.1.3.1.1. - VONNEES VU PROBLEME

Pour chaque classe d'âge, nous notons successivement

la présence ou l'absence de :

- dépôts mous,

- tartres,

- gingivite caractérisée,

parodontopathie avancée.

Les résultats enregistrés nous ont permis d'établir les

tableaux II, III, IV et V de la distribution des fréquences,

exprimés en pourcentages des différentes données.

NOTA BENE

- 21 -

L'appellation "dépôts mous" de la fiche de l'OMS,

que nous avons utilisée, désigne la "plaque dentaire".

Cette précision apportée, nous la conservons tout au

long de notre étude pour rester conforme à cette fi-

che.

TABLEAU II DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE, EXPRIMEE EN POURCENTAGE, DE

DEPOTS MOUS PAR CLASSE D'AGE.

AGE E PRESENCE : 1 ABSENCE : 0----------------------- ~-------------------------

N 1 % N 1 %1 1

1

4 4 3 75 11

2511

5 42 17 40,47 25 1 52,531

6 48 20 41,67 281

58,3311

7 54 37 68,52 17 1 31,481

8 67 40 59,70 271

40,3011

9 62 36 58,06 26 1 41,94

10 45 21 46,67 24 53,33

11 41 24 58,53 17 41,47

12 39 23 58,97 16 41,03

13 24 14 58,33 10 41,67

14 18 9 50 9 50

15 21 11 52,38 10 47,62

------------ -----------T----------- -----------~-------------1 1

T = 465 255 1 54,83 210 1 45,171 11 1

plaque dentaire.

E

N

ol

%

NB

Effectif de l'échantillon

Nombre de sujets

Absence

Présence

Pourcentage

Dépôts mous

- 22 -

TABLEAU III DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE EXPRIMEE EN POURCENTAGE DU TARTRE

PAR CLASSE D'AGE.

PRESENCE : 1 ABSENCE : 0AGE E ------------------------ --------------------------

N 1 % N 1 %1 1

1 4 0 0 4 100

5 42 10 23,80 32 76,20

6 48 16 33,33 32 66,67

7 54 23 42,59 31 57,41

8 67 22 32,83 45 67,16

9 62 18 29,03 44 70,97

10 45 19 42,22 26 57,78

Il 41 19 46,34 22 53,66

12 39 21 53,85 18 46,15

13 24 13 54,17 Il 45,83

14 18 9 50 9 50

15 21 8 38,09 13 61,91

----------- ------------T----------- -----------,--------------1 1

T = 465 178 1 38,28 187 1 61,721 11 1

E Effectif de l'échantillon

N Nombre de sujets

o Absence

1 Présence

% Pourcentage

- 23 -

TABLEAU IV DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE EXPRIMEE EN POURCENTAGE DE

GINGIVITE CARACTERISEE PAR CLASSE D'AGE.

PRESENCE : 1 ABSENCE : 0AGE E ----------------------- ----------- --------------

N 1 % N %1

4 4 1 25 3 75

5 42 5 11,90 37 88,10

6 48 4 8,33 44 91,67

7 54 8 14,82 46 85,18

8 67 8 11,94 59 88,06

9 62 6 9,68 56 1 90,32

10 45 8 1 17,78 37 82,22

11 41 8 19,52 33 80,48

12 39 10 25,64 29 74,36

13 24 5 20,83 19 79,17

14 18 3 16,67 15 83,33

15 21 2 9,52 19 90,47

----------- -----------~----------------------~--------------1 1

T 465 68 1 14,63 3971

85,351 11 1

E Effectifs de l'échantillon

N Nombre de sujets

o Absence

1 Présence

% Pourcentage

- 24 -

TABLEAU V DISTRIBUTION DE LA FREQUENCE, EXPRIMEE EN POURCENTAGE, DE

PARODONTOPATHIE AVANCEE PAR CLASSE D'AGE.

PRESENCE : 1 ABSENCE : 0AGE E ---------------------- --------------------------

N1

% N %1111

4 4 0 1 0 4 10011

5 42 0 1 a 42 100

6 48 a a 48 100

7 54 a a 54 100

8 67 a a 67 100

9 62 a a 62 1001

la 45 a a 45 100

Il 41 a a 41 100

12 39 a a 39 100

13 24 a a 24 100

14 18 a a 18 100

15 21 1 4,75 20 95,241

----------- -------------~--------- -----------~--------------1 1

T 465 11 0,22 464 1 99,78= 1 11 1

E Effectifs de l'échantillon

N Nombre de sujets

a Absence

1 Présence

% Pourcentage

- 25 -

II.2.2. - Analyse des fréquences

Le pourcentage de dépôts mous est important à 4 ans

(75%) en raison de l'absence d'hygiène bucco-dentaire qui est

réduite à cet âge à l'action combinée d'autonettoyage des

muscles de la langue de la sphère oro-faciale, de la salive.

L'enfant de 4 ans ne fait, en général, usage ni de la

brosse à dents, ni du bâtonnet-frotte-dents ou "Sothiou".

Ensuite le score de plaque diminue pour enregistrer des augmen-

tations notables à 7-8 ans (58, 52-59, 70) et 11-12 ans

(58, 53 et 58,97%); âges correspondants à des phases de consti-

tution de denture mixte instables caractérisées par l'éruption

des incisives centrales supérieures et inférieures et par celle

des dents de 6 à 12 ans (Voir tableau II). On peut estimer que

cette péiode correspond à moins de rigueur dans le nettoyage

des dents en raison de la symptomatologie douloureuse qui

signe parfois la présence d'un capuchon muqueux sur lequel

s'appuie une dent antagoniste au moment de l'occlusion. Cette

douleur lancinante, irradiée, est généralement un des signes

d'accompagnement de l'éruption des deux premières molaires per-

manentes de la mandibule, c'est-à-dire des dents de 6 et 12 ans.

II.2.2.2. - Tartre------

La fréquence du tartre est très variable. Elle passe

par un maximum à 13 ans (54,17%) puis décroît sensiblement

pour atteindre 38,09% à 15 ans. C'est-à-dire à 12-13 et 14 ans

- 26 -

que le dépôt tartrique atteint un pourcentage égal ou supé­

rieur à 50% (Voir Prévention des parodontopathies).

II.2.2.3. - Q!~g!y!t~_~~E~~tgE!êg~

Hormis l'âge de 4 ans où le pourcentage de gingivite

caractérisée ne peut être retenu en raison de la faiblesse nu­

mérique de l'échantillon (un ènfant sur quatre), nous enregis­

trons le plus fort pourcentage de cette affection à 12 ans

(25,64%) (Voir tableau IV).

II.2.2.4. - r~EQ2Q~tQp~th!~_~y~~~g~

Les résultats de notre étude (Voir tableau V) permet­

tent d'avancer que la parodontopathie avancée est une affection

rarissime en milieu scolaire sénégalais. Elle se manifeste de

façon trop tardive pour être diagnostiquée en clinique de Pédo­

dontie. Un seul cas de parodontolyse a été noté chez une fille

de 15 ans. Ceci représente 4,76% des enfants de 15 ans (21)

et 0,22% des 465 enfants examinés.

Quelles conclusions tirer de l'état de parodonte en

milieu scolaire ?

II.2.3. - Conclusion

Il ressort de cette étude que la distribution des fré­

quences de dépôts mous, de tartre, de gingivite caractérisée et

de parodontopathie avancée en milieu scolaire sénégalais, est

plus significative entre la et 15 ans qu'avant l'âge de la ans.

- 27 -

Les maximums se situent dans une fourchette d'âge

réduite. En effet, nous avons:

- Dépôts mous : Il ans (58,53%)

12 ans (58,97%)

- Tartre 12 ans (53,85%)

13 ans (54,17%)

- Gingivite caractérisée :

12 ans (25,64%)

13 ans (20,83%)

- Parodontopathie avancée :

15 ans (4, 7 6%) .

Cette fourchette indique un .âge de vulnérabilité maximum

du parodonte qui serait l'âge de 12 ans dans le milieu scolaire

concerné.

Un tableau récapitulatif des différents paramètres res­

ponsables de la pathologie du parodonte, chez l'enfant, donne­

rait un aperçu plus saillant des faits (Voir tableau VI).

- 28 -

TABLEAU VI ETAT DU PARODONTE - TABLEAU RECAPITULATIF

DEPOTS MOUS TARTRE GINGIVITE PARODONTOPATHIE

AGE N CARACTERISEE AVANCEE

N 17- N 1 % N 1 % N 1 %1 1 1 1

1 11 1

4 4 3 1 75 0 1 0 1 25 0 01 1

5 42 47 1 40,47 10 1 23,80 5 Il,00 0 01 1

6 48 20 41,67 161

33,33 8,33, 4 0 0

7 54 37 68,52 23 42,59 8 14,82 0 0

8 67 40 59,70 22 32,84 8 Il,94 0 0

9 62 36 58,06 18 23,03 61

3,68 0 0

10 45 21 46,67 17 42,22 81

17,78 0 011

11 41 24 t 58,97 19 46,34 8 1 19,52 0 01

12 39 23 58,97 .21 53,85 10t

25,64 0 011

13 24 14 58,33 13 54,17 5 1 20,83 0 01

14 18 9 50 9 50 31

16,67 0 011

15 21 11 52,38 8 38,08 2 1 9,53 1 4,7511--------------- ------t-------- ------'t-------- ------,-------- --------,-------

1 1 1 1

T 465 255 t 54,83 178 1 38,28 68 1 14,63 1 1 0,221 , 1 11 t 1 t

N Nombre de sujets atteints

% Pourcentage de sujets atteints

D'après le tableau VI, 12 ans est l'âge de vulnérabilité

maximum du parodonte. Si à cet âge les dépôts mous, le tartre et

la gingivite ne font pas l'objet d'une thérapeutique spécifique,

le risque d'apparition de parodontopathie chez l'adulte devient

extrêmement grand.

Un programme de prévention des parodontopathies qui pren-

drait en charge les élèves âgés de 12-15 ans nous semble indi-

qué, si l'on veut, à long terme, réduire le coût des prestations

en parodontologie.

- 29 -

II.2.4. - Etude de l'état du parodonte en fonction de l'âge

et du sexe

La reprise des différents facteurs responsables d'affec-

tions parodontales ayant fait l'objet des tableaux II, III,

IV et V, permet d'établir un tableau récapitulatif de la distri-

bution de leurs fréquences exprimées en pourcentages.

TABLEAU VII

7

oo

4

1

oo

6

40

6,67

2

13,33

oo

oo

6 2

54,54 33,33

2

18,18

oo

oo

oo

13

oo

oo

12

4

18,18

11

6

24,16

109

3

8

10

12

2

7

9

14

2

6

10

6

25

10 17 1841,67 62,96 56,25

4

5

3

oo

oo

7

25

7

50

4

oo

oo

oo

oo

oo

2

66,67

11

14 : 151 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

________L ~ ~ ~ ~-----~-----~------~-------~-----~-------~------

1 1

1 10 10 20 22 13: 11 15 12 2 8:1 1

100 36,71 41,67 74,07 28,85 51,52:52,38 62,50 54,54 25 72,72: 66,67l ,1 11 1

23 : 10 9 11 12 1:1 1

58,97:41,67 12,35 44,70 75 14,28: 46,671 1 1

--------~-----~------~-----~------~------+-----+------ ~-------~-----;------_r------1 1 1 1

8 : 10: 11: 11 2 :1 1 1 1

33,33 34,28 34,78:47,61: 41,66: 50 25:1 1 1 11 1 1 11 1 1 1

10 : 9: 8: 10 Il: 31 1 1 1

21,42 41,66 51,85 31,25 25,69:37,50: 47,05: 58,82 68,75: 37,501 1 1 1 1 1

-------~-----~-------~-----~------~------+-----+------+-------~-----1------~-------1 1

3 : 3:1 1

14,28 8,33 7,40 8,57 13,04:23,80:1 11 11 1

1 1 2 6 53: 5: 2 6 5 11 1

33,33 7,14 8,33 22,22 27,77 7,69:20,83: 12,35 35,29 31,25 12,501 1 1

-------~------~------~------+------~------~-----~------.-------~-----~------~-------1 1

0: 0 0 0 0 0:1 1

0: 0 0 0 0 0:1 11 11 1

0: 0 0 0 0 0:1 1

0: 0 0 0 0 0:

AGE-----------

rn NI::J

\~rnE-t N2~~ \0

-----------NI\

~~ N2

\

-----------~ NI

~Hj~\HH>(r;

8~zu N28~

\u

-----------~H

~ NI~~ \

~~8~ N2

~ \

Nl = Nombre de garçons

N2 = Nombre de filles

% = Pourcentage

- Dépôts mous

- Tartre

- Gingivite caractérisée

- Parodontopathie avancée

- 30 -

La visualisation des variations des pourcentages du

tableau VII donne les courbes :

Cl et CIl pour la distribution des fréquences exprimées en

pourcentage de dépôts mous, en fonction de l'âge d'une part,

chez les garçons, d'autre part chez les filles;

C2 et C'2 pour la distribution des fréquences exprimées en

pourcentage de Tartre d'une part chez les garçons, d'autre

part chez les filles;

C3 et C'3 pour la distribution des fréquences exprimées en

pourcentage de Gingivite caractérisée chez les garçons d'une

part, chez les filles d'autre part;

C4 et C'4 pour celle de parodontopathie avancée chez les

garçons et chez les filles, toujours en fonction de l'âge.

(Voir graphiques).

- 31 -

~Ull-------~1i

1

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1

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- 32 -

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- 33 -

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- 35 -

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1 1

~ ~ 1,1

'... 1 1

-h-~h-

l ,t: I-!--

- 38 -

- 39 -

D'une manière générale, la caractéristique des diffé­

rentes courbes représentant d'une part les facteurs responsa­

bles des affections du parodonte (dépôts mous et tartre),

d'autre part, la gingivite caractérisée, est la trop grande

fluctuation des fréquences.

II . 2 . 4 . 1 . 1. - VEPOTS MOUS

Les fréquences enregistrées entre 4 et 5 ans, aussi

bien chez les garçons que chez les filles, ne sont pas significa­

tives en raison de la faiblesse numérique des sujets concernés

dans cette tranche d'âge.

Cette remarque reste valable pour toute la suite de

cette analyse graphique.

A 11 ans, 13 ans et 14 ans, on note une variation en

sens inverse très nette des courbes. Les pourcentages enregis­

trés à ces âges sont :

- Pour les garçons

- Pour les filles :

11.2.4.1. 2. - TARTRE

62,50%,

12,35%,

25% et

75% et

72,72%;

14,28%.

L'étude de la fluctuation des fréquences montre qu'on

a à 13 ans :

- La variation minimum chez les garçons qui est de 25%;

- La variation maximum chez les filles qui est de 68,75%.

- 40 -

II. 2.4.1. 3. - GINGIVITE CARACTERISEE

On enregistre le plus fort pourcentage de gingivite

- Chez les garçons dans la tranche d'âge de 10-11 ans;

- Chez les filles dans la tranche d'âge de 12-13 ans.

II. 2.4.1. 4. - PAROVONTOPATHIE AVANCEE

La variation enregistrée de 6,67% concerne une fille

de 15 ans. Il est difficile de la retenir pour affirmer l'exis­

tence de parodontopathie avancée en milieu scolaire Dakarois.

II.2.4.1.5. - CONCLUSION

Il ressort de l'analyse des fluctuations des fréquences

de dépôts mous et de tartre que toutes les gingivites caractéri­

sées rencontrées en milieu scolaire dakarois sont d'origine

tartrique.

Il est significatif, à cet égard, de noter l'absence de

gingivite chez les garçons à 13 ans; cette absence serait en

corrélation avec les variations minimum de dépôts mous et de

tartre enregistrés chez les garçons à cet âge.

II.2.5. - Remarque

Nous n'avons pas rencontré,dans cette étude,de parodon­

tite chez l'enfant en milieu scolaire dakarois. Toutefois, nous

devons signaler l'existence chez l'enfant africain vivant en

milieu rural en âge préscolaire, de lésions précoces des genci­

ves en relation avec les parodontopathies.

- 41 -

Ces lésions précoces des gencives dont la prévalence

est grande dans les pays en développement s'observent entre

2 et 4 ans. Elles aboutissent rapidement à la gingivite ulcéro­

nécrotique aiguë (GUNA)~ Il y a dans ces ulcérations qui dépé­

riostent l'os alvéolaire, prédominence des formes hémorragiques.

L'os alvéolaire se nécrose puis se séquestre. Cette séquestra­

tion entraîne à son tour l'élimination des germes dentaires.

Ce caractère mutilant de la GUNA affecte souvent la région in­

cisive. Cependant on peut le rencontrer dans la région des mo­

laires temporaires.

La GUNA serait l'une des conséquences de la malnutrition.

Aussi lmporte-t-il de souligner ses rapports avec celle-ci.

Elle constitue un facteur aggravant de la mortalité infantile.

On l'incrimine dans la mort de beaucoup d'enfants en âge pré­

scolaire. Elle mérite d'être étudiée en étroite collaboration

avec les pédiâtres.

Selon G. GRAPPIN et M. DUPIOT, "la gravité des parodon­

topathies infantiles tient à une atteinte précoce et destruc­

trice de l'os alvéolaire".

Dans une prospection bucco-dentaire effectuée dans la

région des Niayes en 1967 (Sénégal), G. GRAPPIN et FONTENELLE

ont rencontré plusieurs cas d'enfants de 2 à 3 ans présentant

ce type de lésion caractéristique de la GUNA avec un état géné­

ral très compromis. Ils ont fait état dans la même étude de

plusieurs décès d'enfants par interaction d'une malnutrition de

base et d'une maladie infectieuse intercurrente. Pour eux,

- 42 -

la GUNA "intervient comme facteur infectieux complémentaire"

entraînant les destructions de l'os alvéolaire et du parodonte,

voire la mort de l'enfant.

Cependant, on sait qu'une thérapeutique simple mais

précoce suffit pour guérir ces lésions précoces des gencives

qui surviennent chez l'enfant au moment du sevrage. Il faut

intégrer pédiâtres et odontologistes dans des équipes de

Santé Publique itinérantes chargées de l'éducation sanitaire

en milieu rural.

II.3. - ETUDE DE LA CARIE ET DU TRAITEMENT DES DENTS

II.3.1. - Définition de la carie dentaire

On entend par carie dentaire un processus pathologique

localisé d'origine externe, apparaissant après l'éruption, qui

s'accompagne d'un ramollissement du tissu dur de la dent et

évolue vers la formation d'une cavité.

Sur le plan clinique, on entend par carie une cavité

qui peut être diagnostiquée au moyen du miroir et de la sonde

exploratrice.

Rappel 1°) - Les dents sont numérotées de 11 à 48 pour les

dents permanentes, de 5& à 85 pour la denture tempo­

raire conformément à une recommandation formulée en

1970 oar la Fédération Dentaire Internationale.

- 43 -

2°) - Les traitements sont notés dans les cases numéro­

tées de 29 à 44 pour le maxillaire, et de 61 à 75 pour

la mandibule.

II.3.1.1. - Méthode de collecte des données

Pour chaque enfant, nous avons rempli une formule indi­

viduelle pour l'évaluation des indices fondamentaux de l'état

de santé bucco-dentaire.

Nous nous fixons deux objectifs

II.3.1.2. - Carie dentaire

Estimation de la prévalence et de l'intensité de la ma~

ladie carieuse dans une population d'âges préscolaire (4-5 ans)

et scolaire (6-15 ans) du Cap-Vert.

II.3.1.3. - Traitement des dents

Estimation de l'importance de la thérapeutique dentaire

pour cette même population.

Ceci nous a amené à utiliser certains indices notamment

le CAO/D et le CO ~ur lesquels nous reviendrons plus loin. Au­

paravant, il importe de définir ce qu'est un indice.

II.3.1.4. - Qu'est-ce qu'un indice?

Un indice est un indicateur de la fréquence avec la­

quelle se produisent certaines maladies et certains faits dans

une population donnée. Il peut ou non comporter le degré de

sévérité de la maladie.

- 44 -

II.3.2. - Etude de la carie dentaire

Notre enquête a porté sur l'état de santé bucco-dentai­

re de 465 enfants âgés de 4 à 15 ans ainsi répartis :

- 230 garçons,

- 235 filles.

Pour chaque enfant une fiche de l'état de santé den­

taire et du traitement effectué des dents a été dressée.

Les données sont représentées par

- Des lettres pour la carie des dents temporaires,

- Des chiffres pour la carie des dents permanentes,

- Des chiffres pour le traitement. Le traitement considéré ici

est le traitement déjà effectué antérieurement à notre pre­

mier examen.

Une dent est considérée comme présente si l'une quelcon­

que de ses parties est visible ou peut être touchée avec la

sonde exploratrice.

Une dent à l'état de racine (couronne totalement dé­

truite) est également considérée comme présente.

Les dents surnuméraires ne comptent pas.

Si une dent permanente et une dent temporaire occupent

le même espace dentaire, seule la dent permanente est prise en

considération.

- 46 -

La distribution des dents étudiées des 465 enfants

dont les dossiers ont fait l'objet de notre enquête est la

suivante (Tableau VIII).

Dans la première partie de ce travail (Etat du paro­

donte), nous avons exprimé en pourcentage l'ensemble des don­

nées collectées. Dès lors, il nous semble logique d'en faire

autant en ce qui concerne le problème préoccupant de la carie

dentaire chez l'enfant.

La distribution exprimée en pourcentage des dents étu­

diées donne (voir tableau IX) les résultats concernant la

carie dentaire que voici.

,.....-::t

TABLEAU VIII : DISTRIBUTION DES DENTS ETUDIEES

DENTS PERMANENTES NON APPARUES DENTS TEMPORAIRES CARIES DENTURES ENSEMBLEAGE E 1 TOTALES INDEMNES DES DENTS

NI S C 1 A 0 N2 N3 S co OBSERVEES1

11

4 4 - - - 1 - - 5 75 54 21 21 54 801

5 42 33 29 4 - - 21 820 622 198 202 651 874

6 48 206 193 13 - - 64 882 615 267 280 808 1152

7 54 353 335 18 - - 50 897 585 312 327 920 1300

8 67 693 628 64 - 1 70 843 551 292 357 1179 1606

9 62 751 657 94 - - 45 686 459 227 321 1116 1482

10 45 570 486 71 6 7 54 452 316 136 220 802 1076

Il 41 863 739 118 6 0 19 144 92 52 176 831 1026

12 39 1002 864 128 8 2 52 37 17 20 158 881 1091

13 24 663 567 86 2 8 9 - - - 96 567 672

14 18 497 423 71 3 - 7 - - - 74 423 504

15 21 581 527 51 3 - 7 - - - 54 527 588,

T 465 6212 : 5448 718 28 18 403 4836 3311 1525 2286 8759 11451

E : Effectif des sujets examinés ­

N3 : Nombre de dents temporaires ­

A : Dents extraites -

NI

S

o

Nombre de dents permanentes ­

Dents saines -

Dents obturées

N2 : Nombre de dents non apparues ­

C : Dents cariées

co : Dents temporaires cariées ou obturées.

La colonne "Caries totales" indique le nombre total des dents temporaires et permanentes atteintes de lésions

carieuses (cariées. obturées ou extraites).

TABLEAU IX DISTRIBUTION EXPRIMEE EN POURCENTAGE DES DENTS ETUDIEES

ex)..j

AGE E DENTS PERMANENTES NON APPARUES DENTS TEMPORAIRES CARIES DENTURES

Pl S 1 C A 0 P2 P3 S TOTALES INDEMNES1 co1

1

4 4 1 6,25 93,75 72 ,00 28,00 32,50 67,50- - 1 - - -5 42 3,77 87,87 12,13 - - 2,41 93,82 75,85 2,15 23,11 74,48

6 48 17,88 93,68 6,32 - - 5,56 76,56 69,73 30,27 24,30 70,13

7 54 27,15 94,90 5,09 - - 3,85 69,00 65,22 34,78 25,15 70,76

8 67 43,15 90,62 9,24 - 0,14 4,36 52,49 65,36 34,63 22,23 73,41

9 62 50,67 87,48 12,52 - - 3,04 46,29 66,90 33,09 21,66 75,30

10 45 52,97 85,26 12,46 1,05 1,23 5,02 42,01 69,91 30,08 20,45 74,54

Il 41 84,11 85,63 13,67 0,70 - 1,85 14,04 63,89 36,11 17,15 80,991

12 39 91,84 86,23 12,77 0,80 : 0,20 4,76 3,40 45,95 54,05 14,48 80,751

13 24 98,66 85,52 12,97 0,30 : 1,21 1,34 - - - 14,28 84,371

14 18 98,61 85,11 14,28 0,61 : - 1,38 - - - 14,68 83,931

15 21 98,80 90,71 8,77 0,52 : - 1,19 - - - 9,18 89,62-------------- 1 1 1 -----------------------r------r------,------r------ --------------- ---------r----------r-------- ------------

T 465 54,25 : 87,70 : 11,55 : 0,45 : 0,28 3,52 42,23 1 68,461

31,53 19,96 76,491 11 1 1 1 1 1

E Effectif des sujets examinés - Pl Proportion des dents permanentes par rapport à l'ensemble des dents observées

P2 : Proportion des dents non apparues par rapport à l'ensemble des dents observées

P3 : Proportion des dents temporaires par rapport à l'ensemble des dents observées

S : Dents saines - C : Dents cariées - A : Dents extraites - o : Dents obturées - co : Dents temporaires,cariées ou obturées.

La colonne "Caries totales" indique le pourcentage total des dents temporaires et permanentes atteintes de lésions carieuses(cariées, obturées ou extraites).

- 49 -

II.3.3. - Résultats de l'étude de la carie dentaire

11.3.3.1.

II. 3.3.1.1. - VUE GLOBALE

Les dents permanentes représentent 54,25% des dents

étudiées.

Les dents temporaires 42,23%.

3,52% des dents n'ont pas effectué leur éruption

(Tableau II).

A 6 aM 76,56% des dents sont des dents temporaires,

17,88% des dents permanentes,

5,56% des dents qui n'ont pas effectué leur éruption.

A 12 atM 91,84% des dents sont des dents permanentes,

3,40% des dents sont des dents temporaires,

4,76% des dents n'ont pas effectué leur éruption.

Après 12 ans, tous les enfants examinés sont en phase de

constitution de denture permanente. Ils ne présentent plus de

dents temporaires. Le pourcentage de dents n'ayant pas effectué

leur éruption diminue et tombe au-dessous de 1,40%. Sa valeur

maximum pour les trois dernières classes d'âge de notre étude

est de 1,38% à 14 ans.

- 50 -

II.3 . 3 .1.2. - VENTS SAINES ET VENTS CARIEES

II. 3 . 3 . 1 . 2 . 1. - VeYI.t-6 pvunarterU:e.6

87,70% des dents sont indemnes de carie;

- 12,29% sont C., A. ou o.

- Parmi les dents C., A. ou o. :

Il,56% sont cariées (C)

0,45% sont absentes (A)

0,28% sont obturées (0).

De 5 ans à 9 ans inclus, le pourcentage de dents cariées

décroît de 12,13% à 5,09% à 7 ans, puis remonte jusqu'à 12,52%.

Pour ces classes d'âge on est frappé par l'absence quasi-totale

de dent obturée; on a tout juste enregistré 0,14% de dents ob­

turées à 8 ans.

A 10 aM

A 12 aM

Nous avons 1 dent obturée pour une dent absente et

12 dents cariées.

Il Y a 1 dent obturée pour 4 dents absentes et un peu

plus de 60 dents cariées.

II. 3 . 3 . 1 . 2 . 2. - VeYI.t-6 tempoJtcUAe.6

68,46% sont des dents saines.

- 31,54% sont atteintes de caries (co).

II. 3 .3. 1.2.3. - Atte.-i'ftte c.cvUeMe giobaf.e

19,96% de l'ensemble des dents permanentes et temporai­

res étudiées ont subi une atteinte carieuse.

- 51 -

La fréquentation de notre clinique par les enfants de

moins de 5 ans étant extrêmement faible, nous nous préoccupons

exclusivement des résultats enregistrés pour les enfants de 5

à 15 ans. En ce qui les concerne, l'atteinte carieuse, qui est

de 23,11% à 5 ans, croît jusqu'à 25,15% à 7 ans, puis décroît

régulièrement jusqu'à 9,18% à 15 ans avec une légère fluctua­

tion autour de 14% de 12 à 14 ans inclus.

II . 3 . 3 . 1 . 2 . 4. - Ve.Ylt.WLe. indemne.

Elle est de 76,49% pour l'ensemble des enfants

(Tableau IX).

A 6 aM: Il y a 70,13% de dentures indemnes pour 24,30% de

caries totales.

A 12 aM Il Y a 80, 75% de dentures indemnes pour 14,48% de

caries totales.

II.3.4. - Indice C.A.O./D

Pour nous faire une idée précise de la fréquence carieu­

se, nous utilisons l'indice C.A.O. de KLEIN et PALMER (1940)

dont les éléments constitutifs existent déjà dans le tableau 1.

Notre unité de référence est ici la dent en raison de la tech­

nique d'examen que nous avons employée. C'est pour cela que

nous calculons l'indice C.A.O./D pour chaque classe d'âge

(D : Dent).

- 52 -

Cet indice C.A.O./D. concerne les dents permanentes.

Pour les dents temporaires, la fréquence carieuse est donnée

par l'indice co.

Aussi, allons-nous, pour faciliter la lecture des diffé­

rents indices, les grouper dans un même tableau (Tableau X).

TABLEAU X COMPOSANTES ET INDICES C.A.O./D. ET co

AGE C A 0 CAO/D co Indice co

5 4 0 0 12,12 198 24,14

6 13 0 0 6,31 267 30,27

7 18 0 0 5,09 312 34,78

8 64 0 1 9,31 292 34,63

9 94 0 0 12,51 227 33,09

10 71 6 ï 14,73 136 30,08

11 118 6 0 14,36 52 33,11

12 128 8 2 13,77 20 54,05

13 86 2 8 14,47 - -

14 71 3 0 14,88 - -

15 51 3 0 9,29 - -

TOTAUX 718 28 18 12,29 1525 31,53

L'indice CAO/D est en moyenne de 12,29 pour l'ensemble

des enfants (Tableau X). Il atteint sa valeur maximum (14,50 en­

viron) pour les classes d'âge qui vont de 10 à 14 ans inclus.

Ces classes d'âge correspondent au point de vue chronologique

de l'éruption dentaire à deux phases qui sont:

- fin de la phase de constitution de denture mixte,

- début de la phase de constitution de denture perma-

nente stable.

- 53 -

Il fluctue de 5 à6 ans; de 12,12 à 5 ans, il décroît

jusqu'à 5,09 à 7 ans, puis remonte jusqu'à 12,51 à 9 ans en

passant par 9,31 à 8 ans.

L'étude des composantes de l'indice CAO montre à partir

de 9 ans une atteinte carieuse importante, à laquelle corres­

pond une absence quasi-totale d'obturation.

II.3.5. - L'indice co

De 24,14% à 5 ans, il croît rapidement jusqu'à 34,63%

à 8 ans avec une pointe à 34, 78% à 7 ans.

De 9 à 11 ans, il diminue de 3 unités environ, puis

croît d'autant (33,19, 30,09 et 33,11) pour atteindre sa valeur

maximum 54,05 à 12 ans.

L'étude de ces composantes révèle une absence totale

d'obturation de dents temporaires à 12 ans et qu'à cet âge,

sur 37 dents temporaires non encore atteintes par la chute phy­

siologique, 20 sont cariées. C'est ce qui explique cette valeur

maximum de co (54,05).

Remarque: L'étude des composantes des indices CAO/D et co

montre que pour tous âges confondus, on compte

- 718 dents permanentes cariées sur 6212, soit 11,5%;

- 1525 dents temporaires cariées sur 4836, soit 31,5%

et seulement 18 dents permanentes obturées, soit 0,80%; ce qui

représente 1 dent obturée pour un peu plus de 2600 dents cariées.

- 54 -

'11.3.6. - La fréquence carieuse selon le sexe

L'échantillonnage de notre enquête compte 465 enfants

de 4 à 15 ans ainsi répartis

- 230 garçons,

- 235 filles.

Sa distribution en fonction de l'âge et du sexe a fait

l'objet du Tableau VII de la partie relative à l'étude de

l'état du parodonte.

La distribution numérique des dents permanentes et tem­

poraires saines, cariées et obturées selon le sexe fait l'objet

des tableaux XI et XII.

Tab.fe.au XI

Répartition des dents permanentes et temporaires saines,

cariées, absentes et obturées. C : dents cariées - A : dents

absentes - 0 : dents obturées.

Tab.fe.au XII : Po~ .f~ üil1~

Répartition des dents permanentes et temporaires saines,

cariées, absentes et obturées. C : dents cariées - A : dents

absentes - 0 : dents obturées.

L'étude de la fréquence carieuse selon le sexe nécessite

la détermination du nombre

- 55 -

les filles.

les filles.

Ceci va faire l'objet des tableaux XIII et XIII bis.

TABLEAU XI : REPARTITION CHEZ LES GARCONS DES DENTS PERMANENTES ET TEMPORAIRES

SAINES, CARIEES, ABSENTES ET OBTUREES.

AGE DENTS PERMANENTES DENTS TEMPORAIRES C A 0SAINES CARIEES SAINES 1 CARIEES1

1

4 0 0 14 6 0 0 0

5 22 4 395 153 4 0 0

6 81 5 333 120 5 0 0

7 152 7 293 172 7 0 0

8 317 27 306 162 27 0 1

9 250 33 161 95 33 0 0

10 235 29 143 60 29 4 4

11 431 64 58 35 64 2 0

12 475 82 9 15 82 .2 1

13 192 21 0 0 21 1 0

14 259 42 0 0 42 3 0

15 153 Il 0 0 11 0 0------- ----------j----------

_________ L __________---------- ------- --------

1

TOTAL 2567 1 325 1712 1 818 325 12 61 1

C Dents cariées.

A Dents absentes.

o dents obturées.

- 56 -

TABLEAU XII REPARTITION CHEZ LES FILLES DES DENTS PERMANENTES ET TEMPORAIRES,

SAINES, CARIEES, ABSENTES ET OBTUREES.

DENTS PERMANENTES DENTS TEMPORAIRES C A 0AGE SAINES CARIEES SAINES CARIEES

4 0 0 40 15 0 0 0

5 7 0 227 46 0 0 0

6 112 8 282 147 8 0 0

7 183 11 292 122 11 0 0

8 311 37 245 130 37 0 0

9 407 61 298 132 61 0 0

10 251 42 173 1 75 42 2 3

11 308 54 34 19 4 4 0

12 389 46 8 5 6 6 1

13 369 65 0 0 1 1 8

14 164 29 0 0 0 0 0

15 374 40 0 0 3 3 0-------- ----------T----------- ---------T----------- -------- -------- ------

TOTAL 2875 1 393 1599 1 691 16 16 121 11 1

C Dents cariées,

A Dents absentes,

o Dents obturées.

TABLEAU XIII :

DISTRIBUTION DES DENTS PERMANENTES

ETUDIEES PAR CLASSE D'AGE SELON

LE SEXE.

AGE GARCONS FILLES

4 0 0

5 26 7

6 86 120

7 159 194

8 345 348

9 283 468

10 272 298

11 497 366

12 560 442

13 214 449

14 304 193

15 164 417--------- ------------ ----------TOTAL 2910 3302

- 57 -

TABLEAU XIII bis

DISTRIBUTION DES DENTS TEMPORAIRES

ETUDIEES PAR CLASSE D'AGE SELON

LE SEXE.

AGE GARCONS FILLES

4 20 55

5 548 273

6 453 429

7 465 420

8 468 375

9 256 430

10 203 248

11 93 53

12 24 13

13 0 0

14 0 0

15 0 0-------- ------------- ----------

TOTAL 2530 2296

Compte tenu des données des tableaux IX, XI, XII, XIII

et Xlllbis, la fréquence carieuse se présente comme suit (Voir

tableau XIV) .

TABLEAU XIV : DISTRIBUTION DU POURCENTAGE DES DENTS PERMANENTES ET TEMPORAIRES

SAINES, CARIEES, ABSENTES ET OBTUREES, SELON LE SEXE.

SEXE DENTS PERMANENTES DENTS TEMPORAIRES C A 0SAINES 1 CARIEES SAINES 1 CARIEES1 1

G + F 87,701

12,29 68,461

31,53 Il,56 0,45 0,281 11 1

GARCONS 88,21t

11,78 67,641

32,33 11,16 0,41 0,201 11 1

FILLES 87,061

12,74 69,641

30,12 Il,90 0,48 0,391 11 1

C Dents cariées - A Dents absentes - o Dents obturées.

- 60 -

Compte tenu de cette distribution des dents étudiées en

fonction de l'âge et du sexe, on peut établir le tableau XVI

donnant les variations des indices CAO/D et ce en fonction du

sexe.

TABLEAU XVI VARIATIONS DES INDICES CAO/D ET co EN FONCTION DE L'AGE ET DU SEXE

GARCONS ET FILLES GARCONS FILLESAGE ------~--------~-------- ------~--------~------ ------~------r-------

CAO/D N CAO/D1 N CAO/DN co 1 co co11

4 4 0 28 1 01

30 3 0 33,331128 15,38

105 42 12,12 24,15 1 27,91 14 16,841

30,27 24 5,811

24 6,66 34,266 48 6,31 126,49134,78 4,40

127 5,67 '30,477 54 5,09 27 137,141, 1

34,668 67 9,31 34,63 35 8,11 134,61 32 10,63r

9 62 12,51 33,09 23 11,66 '37,10 39 13 ,03 30,69

10 45 14,73 30,08 21 13,60 29,55 24 15,77 30,24

11 41 14,36 36,11 24 13,27 37,64 17 15,84 33,33

13,77 54,05 221

15,17 62,50 17 11,99 38,4612 39 1114,47 8

110,28 16 16,4813 24 - 1 - -1

1 114,80 7 15,0914 18 1 14,88 - 11 1 , - -1 1 11 16,70

115 10,3115 21 1 9,29 - 6 1 1 - -1 1 1 1 1 1

--------- ------~--------~--------------~--------~------ ------~------~-------1 1 1 1 1 1TOTAL 465 1 12,29 1 31,53 230 1 11,78 132,33 235 112,74130,351 1 1 r 1 1

Egal à 0 à 4 et 5 ans chez les filles, l'indice CAO/D est

plus élevé chez ces dernières à toutes les tranches d'âge sauf

à 12 ans où l'on enregistre une baisse d'environ 4 unités.

CAO/D

CAO/D

Il,99 chez les filles;

15,17 pour les garçons.

- 61 -

Toutefois on note les plus fortes différences à 5 ans

et à 13 ans où on a respectivement :

CAO/D 15,38 pour les garçons )) à 5 ans

CAO/D ° pour les filles )

et,

CAO/D 16,48 pour les filles )) à 13 ans

CAO/D 10,28 pour les garçons )

Par ailleurs, il importe de noter que l'indice CAO/D

des filles subit une augmentation importante entre 7 et 8 ans,

et que celui des garçons la subit un an plus tard entre 8 et

9 ans.

II.3.7.2. - L'indice co (Tableau XVI)

L'indice co existe de 4 à 12 ans inclus. Il est U~

peu plus élevé chez les filles à toutes les tranches d'âge

paires, sauf à 12 ans où il accuse une très forte augmentation

chez les garçons, passant de 34, 64 à 62,50%.

Les observations faites lors du dépouillement des

fiches individuelles ayant conduit à la "Distribution des dents

étudiées" (Tableau VIII), ont montré que pour 1525 dents co,

il Y a seulement 27 dents obturées, soit en pourcentage 1,77%

dents obturées. Ces dents temporaires obturées sont ainsi répar-

ties :

- 62 -

G~co~

- l dent temporaire obturée à 5 ans,

7 dents temporaires obturées à 8 ans,

2 dents temporaires obturées à 10 ans,

6 dents temporaires obturées à 7 ans,

- Il dents temporaires obturées à 13 ans.

Ces observations montrent que nous avons affaire à

des bouches polycariées. Etant donné que la polycarie appelle

la carie, ne nous étonnons pas si, par la suite, le CAO est

très élevé pour toutes les classes d'âges.

En effet, le CAO/D est égal à 12,29 pour 6212 perma­

nentes étudiées. Si on le décompose, il donne

Il,56 dents cariées,

0,45 dents absentes,

- 0,28 dents obturées.

Ces résultats se passent de commentaire et montrent

que les soins accordés aux dents des enfants sont nettement in­

suffisants, alors qu'aucun des enfants n'est indemne de carie.

Il reste, bien entendu, que l'atteinte carieuse est

liée à un problème de carence alimentaire au moment de l'en­

fance suivi de problèmes d'hygiène et d'éducation; c'est dire

qu'elle est sous la dépendance du milieu socio-culturel dans le­

quel l'enfant a évolué.

Dans le milieu préscolaire et scolaire dakarois au­

quel ont appartenu les 465 sujets de notre échantillonnage,

- 63 -

la consommation des sucreries, boissons sucrées, glaces et

autres hydrates de carbone n'est pas des moindres.

Pour ce qui est des variations d'indices selon le

sexe, elles seraient liées à une atteinte carieuse plus pré­

coce chez les filles et à une éruption dentaire plus précoce

chez elles.

Ce tableau sombre de l'état de santé bucco-dentaire

de nos enfants, et l'insuffisance des prestations qui est son

corollaire plaident en faveur de l'élaboration d'un programme

national de prévention odontologique.

INTRODUCTION

- 64 -

CHAPITR.E

DIV ERS

III

Dans le contexte socio-économico-culturel de notre

enquête de Pédodontie, l'Institut d'Odontologie et de Stomato­

logie de Dakar se révèle être plus qu'un Centre de dépistage

et de traitement des affections parodontales et caieuses.

C'est aussi, dans une certaine mesure, un centre de

triage et d'orientation vers des services spécialisés des en­

fants victimes de traumatismes bucco-dentaires et des enfants

venus consulter pour cause de carie et présentant une dyshar­

monie dentaire ou dento-maxillaire. Ces derniers dont l'affec­

tion est du domaine de l'orthopédie dento-faciale (O.D.F.)

n'auraient peut-être jamais eu recours au service de l'ortho­

dontiste sans ce syndrome dentaire ou dentino-pulpaire qui les

a guidés jusqu'à nous. Aussi nous revient-il le soin de conseil­

ler utilement les parents afin de mettre parents et enfants

en rapport avec les enseignants de la Section d'O.D.F.

Dans la première partie de ce travail, nous avons

classé dans la rubrique "Carie dentaire" plus d'une dent gan­

grénée, dont la gangrène est consécutive à un traumatisme négli­

gé. Il nous semble intéressant de voir successivement

- les traumatismes bucco-dentaires;

- les dysharmonies dentaires ou dento-maxillaires, -

- 65 -

habituellement rencontrés en milieu scolaire dakarois, pour

mettre l'accent sur l'attitude du pédodontiste face à ces affec­

tions.

111.1. - TRAUMATISMES BUCCO-DENTAIRES

En milieu préscolaire (Jardins d'enfants) et scolaire,

les traumatismes bucco-dentaires sont à la fois multiples et

multiformes. Ils sont consécutifs à des chocs reçus lors de

jeux ou de sports violents, lors de rixes (coups de tête), ou

de chute dans la cour de récréation ou sur les marches d'esca­

liers.

En règle générale, ce sont les dents les plus expo­

sées (groupe incivivo-canin) qui vont au devant de l'agent

traumatisant. Il est intéressant de noter que ces dents, qui

sont les plus vulnérables de par leur morphologie et leur place

sur l'arcade, sont celles auxquelles on est le plus attaché au

plan de l'esthétique et de la phonation et que toute malposi­

tion (vestibulisation ou chevauchement) augmente le risque de

fracture.

De façon schématique - les lésions des parties molles

(lèvres, pointe de la langue ... etc) exclues -, cette patholo­

gie traumatique peut être divisée en trois groupes, à savoir:

- Les luxations dentaires

a) - simples

b) - complexes

- 66 -

les fractures coronaires

a) - sans implication pulpaire,

b) - avec implication pulpaire,

- les fractures corono-pulpaires

a) - sans implication pulpaire,

b) - avec implication pulpaire.

Nous serions certes incomplet si nous ne signalions

l'existence de fractures radiculaires qui, d'après la classifi­

cation de MARMASSE, sont de deux sortes :

- les fractures radiculaires ouvertes,

- les fractures radiculaires fermées.

Toutefois, nous estimons que ces deux derniers types

de fractures radiculaires se situent hors du cadre de notre

étude en raison des problèmes diagnostiques et thérapeutiques

qu'ils posent. Ils seraient plutôt du domaine de la "Pathologie

et Thérapeutique dentaire" et non de la "Pédontie".

En effet, ces fractures radiculaires se situent dans

un cadre défini par deux systèmes vasculo-nerveux vitaux :

- le système vasculo-nerveux pulpaire,

- le système vasculo-nerveux desmodontal.

Le premier, de type terminal, est étranglé au niveau

du foramen apical, ce qui explique sa fragilité. Il élabore la

dentine secondaire ou tertiaire grâce à ses cellules odontoblas­

tiques.

- 67 -

Le second, moins fragile, entoure la racine et per­

met la cémentogénèse.

C'est autour de ces deux systèmes que s'organisent

les différents tissus de l'organe dentaire, à savoir

- l'os alvéolaire avec la iami.n.a dWta

- le lignement alvéolaire

- le cément

- la dentine.

Mais il nous semble fondamental de mettre l'accent,

d'une part sur la maléabilité de l'os alvéolaire chez l'enfant;

d'autre part, sur la diminution de la vascularisation et la

réduction de la lumière camérale et radiculaire avec l'âge.

Ce processus physiologique normal aboutit chez le vieillard, à

une "vitrification" et à une fragilisation de la dent.

Ces différents facteurs font que les fractures radi­

culaires ont souvent pour siège une dent adulte saine. Elles

surviennent à la suite d'un traumatisme particulièrement vio­

lent.

Il reste donc entendu que la pédodontie sera davantage

préoccupée par les luxations dentaires et les fractures coro­

naires et corono-radiculaires. Compte tenu de cet élément essen­

tiel que constitue la vitalité pulpaire, son intervention se

situe sur deux plans :

- plan conservateur,

- plan radical (avulsion).

- 68 -

111.1.1. - Traitement conservateur

Le Pédodontiste doit en principe être conservateur

au maximum.

Dans le cas de dents luxées, mais récupérables, trois

aptitudes s'imposent:

- la surveillance après, si nécessaire, un meulage

sélectif des antagonistes qui risquent de mobiliser davantage

les dents intéressées,

- la contention par simples ligatures,

- la contention par ligatures avec des arcs vestibu-

laires.

Il conseillera une bonne hygiène bucco-dentaire. Dès

lors que celle-ci est assurée, on peut estimer que la consoli­

dation est acquise en raison des possibilités de cicatrisation

et de réparation de la cavité buccale.

La motivation pour l'hygiène de l'enfant et des pa­

rents accompagnateurs est ici essentielle.

Les fractures coronaires ou corono-radiculaires sans

implication pulpaire feront l'objet d'un coiffage dentinaire

suivi de la reconstitution de la morphologie de la dent.

Pour les fractures coronaires ou corono-radiculaires

avec implication pulpaire minime ou franche, on a recours au

traitement endodonique qui peut aller de la pulpotomie à la

pulpectomie en passant par la pulpectomie partielle.

- 69 -

Lorsqu'une fracture corono-radiculaire de dent perma­

nente antérieure laisse le moignon radiculaire intègre, le

traitement radiculaire doit être suivi de la pose d'une dent

à pivot. Mais dans bon nombre de cas, que nous avons rencontrés,

des raisons socio-économiques se sont opposées à cette thérapeu­

tique à la fois conservatrice et restauratrice.

111.1.2. - Traitement radical (avulsion)

Les traumatismes des dents antérieures ont bien sou­

vent pour conséquence l'avulsion des dents concernées en raison

de l'extrême maléabilité de l'os alvéolaire chez l'enfant.

En règle générale, un choc traumatisant violent déter­

mine une fracture, voire une polyfracture de l'os alvéolaire;

ceci augmente considérablement la mobilité des dents luxées

et compromet l'avenir de tout système de contention. De sur­

croît, le choc peut entraîner soit une version, soit une

égression ou une ingression des dents touchées par suite de

la rupture du ligament alvéolo-dentaire et de la destruction

de la table osseuse.

La clinique de Pédodontie est une clinique hebdoma­

daire. Elle n'a lieu que le Mercredi de chaque semaine. Il en

résulte que la majorité des traumatismes bucco-dentaires, que

nous observons, remontent souvent à plusieurs jours. Et, pour

cette raison, il peut se trouver au moment de notre interven­

tion que le tableau soit assombri par quelques complications

post-traumatiques liées à une infection, résultant simplement

de l'absence d'hygiêne.

- 70 -

Ces complications sont d'autant plus sévères que le

délai entre le traumatisme et la consultation est long. Dès

lors, l'extraction peut prendre le pas sur la pose de ligatu­

res simples ou de ligatures avec arcs vestibulaires associés.

Lorsqu'il s'agit de dents temporaires, le mal est

moindre, si toutefois les germes des dents de remplacement

sont intacts. Mais lorsque les dents en cause sont des dents

antérieures permanentes, l'édentement pose des problèmes

d'ordre psychologique que l'enseignant doit faire connaître

à l'étudiant en chirurgie dentaire. Aussi estimons-nous devoir

souligner avec insistance quelques aspects psychologiques de

la thérapeutique radicale.

111.1.3. - Aspects psychologiques de la thérapeutique radicale

L'édentement antérieur de l'enfant mérite réflexion

en raison de l'intérêt psychologique et esthétique suscité.

Aussi, faut-il l'éviter autant que faire se peut.

En effet, à la lumière d'études sur la psychologie

infantile, d'une part de Jacques MANNE dans son ouvrage

"Psychologie et Odontologie", et d'autre part de J.C. AJACQUES

et collaborateurs, de la "Consultation de Stomatologie Pédia­

trique de l'Hôpital DEBROUSSE", nous savons que notre société

contemporaine porte un intérêt croissant à l'enfant et que les

phénomènes physiologiques de la dentition constituent un moment

anxiogène pour celui-ci.

- 71 -

Selon AJACQUES-ILORY "les dents lactéales font par­

tie de ce qu'on pourrait appeler le monde enfantin du garçon­

net et de la petite fille. La chute normale de la première

dent de lait constitue un des volets du passage vers l'adoles­

cence. Ce passage peut être accepté ou rejeté par l'enfant.

Ses réactions devant cette situation psychologique complexe

devraient être comprise par l'entourage".

Dès lors, il importe de souligner que le traumatisme

des dents antérieures n'est pas seulement physique; il est aus­

si psychologique en raison du problème de l'édentation qu'il

pose et du préjudice esthétique qui peut en résulter.

L'édentation constitue pour l'enfant un sujet de pré­

occupation, d'angoisse véritable de l'acte mutilant qui l'inau­

gure. Elle crée un complexe d'infériorité si d'aventure, l'en­

tourage scolaire ou le milieu familial en font un sujet de mo­

querie.

Pour ces raisons, les parents devraient être informés

de la nécessité de porter l'enfant en consultation immédiatement

après un traumatisme bucco-dentaire. Cette diligence dans l'in­

tervention augmente d'autant les chances d'un traitement conser­

vateur et rend moins mutilante une thérapeutique chirurgicale

éventuelle.

Au cours de cette étude, nous avons eu affaire à

plusieurs sujets venus consulter pour les troubles post-trauma­

tiques et dont la plupart ont dû subir des extractions dentaires.,

- 72 -

Mais, dans bon nombre de ~as, nous nous sommes trouvés en pré­

sence de gangrène post-traumatiques, gangrènes consécutives

à des gractures dentaires avec complications pulpaires remon­

tant à plusieurs semaines.

Ces dents gangrénées ont été classées dans la rubri­

que "Carie dentaire et traitement des dents".

Toutefois, nous avons relevé au cours de notre étude

17 cas de traumatismes bucco-dentaires ayant nécessité des ex­

tractions multiples et plusieurs points de sutures en raison

de l'importance des dégâts tant dentaires que des parties mol­

les. Parmi ceux-ci, 13 ont concerné des garçons. Les 4 autres

traumatismes ont concerné, d'une part 2 filles de 9 ans, et

d'autre part, 2 filles âgées respectivement de 12 et 15 ans.

Ces observations inclineraient à penser que la patho­

logie traumatique est davantage le lot des garçons que des

filles. Les premiers sont, en effet, plus portés vers les jeux

et sports violents.

111.2. - ORTHOPEDIE DENTO-FACIALE (O.D.F.)

111.2.1. - Rapports entre la pédodontie et l'O.D.F.

Nous nous bornerons à faire un simple inventaire des

cas d'orthopédie dento-faciale (O.D.F.) rencontrés au cours

de nos consultations de Pédodontie, et notés chez quelques une

des 465 enfants qui ont fait l'objet de cette étude.

- 73 -

Auparavant, il est bon de rappeler que l'G.D.F. et

la Pédodontie ont une particularité commune :

- Elles ont le même domaine d'application. Elles ont toutes

deux pour préoccupation l'avenir bucco-dentaire d'enfants

de a à 15 ans.

Elles s'adressent dont à des sujets jeunes dont les

structures dentaires et les structures osseuses maxillo-faciales

n'ont pas encore achevé leur croissance. Il s'agit de structures

soit en formation, soit en évolution dans le sens large du terme.

Dès lors la complémentarité entre l'G.D.F. et la Pédo­

dontie s'avère significative. Et,; c'est la raison pour la­

quelle notre clinique de Pédodontie jour un rôle de centre pri­

vilégié de "triage et d'aiguillage" de cas d'G.D.F. ou, plus

précisément de "dépistage et d'orientation" de ces derniers.

Ce rôle revêt un caractère important, et nos ètudiants ne doi­

vent pas le perdre de vue. Cela est d'autant plus vrai qu'en

milieu scolaire dakarois, les enfants viennent consulter parce

qu'ils ont mal à une dent ou parce qu'ils ont reçu un choc vio­

lent au niveau de la bouche.

La visite systématique, périodique en vue du dépistage

d'une affecttion bucco-dentaire quelconque n'est pas encore

entrée dans les moeurs.

Par conséquent toute anomalie de la face, des maxil­

laires, des dents et de leurs rapports en raison du retentisse­

ment qu'elle peut avoir sur l'équilibre morphologique et phy­

siologique de l'enfant, c'est-à-dire sur l'esthétique de son

- 74 -

visage, pose un problème d'équilibre socio-culturel. Nous de­

vons donc lui accorder toute l'attention requise dans le ca­

dre de notre clinique de pédodontie, afin d'aider à l'amélio­

ration de la fonction masticatrice et de l'esthétique facial

du jeune Sénégalais.

Nous avons souligné plus haut les répercussions de

l'édentement antérieur sur la phonation. Il importe de rappeler

ici, avec Said Nour TOURE, les caractéristiques de cette fonc­

tion capitale, dont les troubles sont susceptibles de compro­

mettre la réussite sociale de l'enfant.

Quest-ce donc que la phonation ?

111.2.2. - Défi~ition de la phonation

D'une façon simple, la phonation est l'articulation

intelligible des voyelles et des consonnes formant les mots.

Elle est produite par le courant d'air expiré par le larynx.

Les consonnes sont formées lorsque ce courant d'air

est freiné ou coupé par un obstacle. Cet obstacle peut être

la langue, les lèvres, les dents ou le voile du palais.

Par contre, les voyelles sont produites par le passage

libre de l'air expiré à travers le couloir bucco-pharyngé. Il

y a donc un distingo à faire entre la prononciation des voyelles

et celle des consonnes.

- 75 -

Il Y a cinq voyelles classiques divisées en

- voyelles antérieures (i, e, a)j

- voyelles postérieures (u, 0).

Avec ces voyelles on peut obtenir de multiples sons

suivant qu'elles sont fermées (accent aigu) ou ouvertes (accent

grave) .

La variation du son dépend du degré d'ouverture buccale

et de la position de la langue.

Dans l'ensemble, les voyelles sont toutes buccales.

Toutefois, les fosses nasales interviennent en tant que caisse

de résonance pour les voyelles à courtes vibrations comme par

exemple le "i".

111.2.2.2. - Prononciation des consonnes

Lors de la prononciation des consonnes certains organes,

avons-nous dit, s'opposent au passage de l'air rexpiré.

Compte tenu de l'organe qui fait écran à ce courant,

on distingue plusieurs groupes de consonnes qui sont

- linguales L, Rj

- linguo-dentales T, D, Nj

- bi-labiales P, B, Mj

- dentales postérieures 5, Zj

- interdentales Th en anglaisj

- palatales antérieures (Ch en français, Ch en anglais)j

- palatales postérieures ou gutturales K, G, NG, J.

- 76 -

Pour être complet, il importe de noter que la phona­

tion est une fonction plus complexe qu'elle ne paraît et, dans

laquelle interviennent plusieurs organes: cavité buccale,

fosses nasales et pharynx.

111.2.2.3. - B~~~rg~~

Il est important que nous ne perdions pas de vue ces

notions fondamentales. Elles contribuent de façon bénéfique

pour le jeune sujet à examiner à élargir le champ d'investiga­

tion.

. C'est ainsi que la dent est considérée dans ses fonc­

tions (mastication, phonation) et que ses anomalies de formes,

de nombre, de position de même que les anomalies de maxillaires,

toutes choses qui sont du domaine de l'orthodontiste, ne peu­

vent que retenir notre attention.

La fiche d'observation clinique que nous utilisons

en pédodontie nous y invite dans ses parties :

- Examen exo-buccal

- Moulage.

111.2.2.3.1. - EXAMEN EXO-BUCCAL

Nous procédons, pour chaque sujet, à un examen simple

- du visage: face et profil;

- des mouvements d'ouverture buccale suivant le

modèle ci-après.

- 77 -

VISAGE Symétrique 0 Asymétrique 0PROFIL Pro 0 Rétro D

MOUVEMENT D'OUVERTURE :

,': Normal 0 Dévié D Limité 0

l l l . 2 . 2 . 3 . 2. - MOU LAGES

L'étude des moulages permet de noter

- Diastèmes,

- Encombrement,

- Malposition,

- Plan terminal,

- Prévision en denture adulte,

Longueur des arcades Maxillaire supérieur

Maxillaire inférieur.

l'examen exo-buccal et l'étude des moulages réalisés

nous ont permis d'enregistrer un certain nombre d'anomalies

morphologiques fréquemment rencontrées en milieu scolaire, dans

la région de Dakar.

III. 2.2.4.1. - EXAMEN CLINIQUE DE LA FACE

Il permet de noter le rententissement d'une dysmor-

phose sur

la symétrie ou l'asymétrie du visage,

- la béance labiale,

- le profil.

- 78 -

Le profil peut être protrusif ou rétrusif. Dans le

premier cas, c'est-à-dire dans le cas du profil protrusif, nous

avons soit une proalvéolie, soit une prognathie. Le profil ré­

trusif, qui est le contraire, traduit une rétro-alvéolie ou une

rétrognathie.

Avant d'envisager cette étude, il faudrait rappeler

que les anomalies de structure et de fonction de la sphère oro­

faciale se développent aux dépens

- des bases osseuses maxillaires (maxillaire et

mandibule)

des procès alvéolaires,

- ou des organes dentaires.

Ces anomalies peuvent être isolées ou associees.

L'étude des moulages va donc permettre de oréciser

le secteur concerné par la dysmorphose. On distingue ainsi:

- un secteur postérieur des maxillaires (molaires),

- un secteur latéral (prémolaires),

- un secteur antérieur (bloc incisivo-canin).

Dès lors, ces moulages dont l'intérêt diagnistique

est certain, vont nous permettre de décrire et d'orienter les

dysmorphoses en prenant, avec Edouard ANGLE, pour point de re­

père essentiel le rapport d'occlusion existant entre la pre­

mière molaire supérieure (16-26) et la première molaire infé­

rieure (36-46) homologue ou homolatérale.

- 79 -

Pour ANGLE, la position de la (16-26) est toujours

correcte quoiqu'il arrive. C'est donc à partir ùe la relation

normale, correcte, qu'il décrit, qu'il a établi la classifica-

tian universelle qui porte son nom.

111.2.2.6. - Classification d'ANGLE----------------------

Cet auteur décrit trois classes

III. 2.2.6.1. - CLASSE l Vr ANGLE

La relation normale, c'est-à-dire correcte, correspond

à l'intercuspidation réalisant une avance d'une demi-cùspide

dans le sens mésial de la molaire du bas sur celle du haut

(36-46 sur 16-26).

III. 2.2.6.2. - CLASSE II V'ANGLE

Dans la classe II d'ANGLE, il Y a une distoclusion

des molaires inférieures par rapport à leurs homologues supé-

rieures.

Dans cette classe, ANGLE distingue deux divisions

- la division l avec proalvéolié incisive supérieure,

- la division II avec linguo-version incisive inférieure.

111.2.2.6.3. - CLASSE III V'ANGLE

Elle correspond à une mésioclusion "exagérée" des

molaires inférieures par rapport à leurs homologues supérieures.

Il s'agit d'une mésioclusion molaire inférieure plus marquée

que pour la classe 1.

- 80 -

111.2.2.7. - Conclusion----------

Sur la base des critères ainsi dégagés, d'une part,

de l'examen exo-buccal et de l'étude de quelques moulages,

d'autre part de l'examen des radiographies paronamiques, radio-

graphiques prises systématiquement pour tous les enfants qui

viennent consulter en pédodontie, il nous a été possible de

faire des prévisions concernant la denture adulte. Le pourcen-

tage des cas d'G.D.F. par rapport au nombre d'enfants examinés

est de l'ordre de 15%.

Dans les meilleurs des cas, nous avons pratiqué des

extractions "stratégiques" ou extractions "pilotées" pour favo-

riser l'éruption précoce d'une dent permanente en vue de sa

mise en place sur l'arcade. De telles extractions ont pu concer-

ner aussi bien des dents temporaires que des dents permanentes.

C'est ainsi, par exemple, que des premières prémolai-

res permanentes ont été extraites pour, d'une part, permettre

la mise en place sur l'arcade d'une canine permanente ectopique,

et d'autre part, induire une croissance maxillaire dans le

sens postéro-antérieur aidant à la mise en place correcte

d'une deuxième molaire permanente, voire de la dent de sagesse.

Car, nous convenons avec CHATEAU que "ce qui importe, c'est

de savoir dans quelle mesure le sujet est valable, c'est-à-dire

"beau", apte à respirer et à mastiquer".

Pour 69 sujets âgés de 6 à 15 ans, tous sexes confon-

dus, présentant des dysmorphoses simples, ou des dysmorphoses

nécessitant la confection et la mise en place d'un appareil or-

thodontique, nous nous sommes contentés de poser le diagnostic

morphologique et descriptif.

- 81 -

La répartition en fonction de l'âge et du sexe de

ces dysmorphoses est la suivante :

TABLEAU XVII TABLEAU DES DYSMORPHOSES

AGE DYSMORPHOSES GARCONS FILLES

o

2

3

1o

o

oo

111

---------~----------11111---------j----------111111

7 ans Rétro-alvéolie inférieure

Articulé inversé

5 ans R.A.S.

6 ans InfraclusieDysharmonie dento-maxillaire (D.D.M.)

8 ans Encombrement incisif central :

- supérieur

- inférieur

1

2

2

2

Encombrement incisivo-canin

- supérieur et inférieur

- articulé inversé

oo

2

1

- Proalvéolie supérieure+ Béance antérieure 1 4

- Béance antérieure : interpositionlinguale o 1

1

9 ans Encombrement incisif supérieur 2 0

Encombrement incisif inférieur 3 0

Encombrement incisif supérieuret inférieur

Supraclusion incisive

Overjet : . Macrodontie de Il et 21

Malposition de 42,41,31,32

1

1

Articulé inversé

bout à bout au niveau de 13 et 43

- inversé au niveau de 23 et 33

- linguo-version de 42, 41 et 31, 32

1

Proalvéolie supérieure + Béance antérieure

Dysharmonie dento-maxillaire (D.D.M.)

1

1

- 82 -

TABLEAU XVII (suite)

AGE

10 ans

DYSMORPHOSES

Encombrement incisif supérieur

Encombrement incisif supérieur + 13 et 23

Incluses

Béance antérieure

Articulé inversé + perte de la dimensionverticale

GARCONS

1

FILLES

2

1

2

Il ans Encombrement incisif inférieur 1

Béance antérieure 1 3

Proalvéolie supérieure + Béance antérieure 1 1

D.D.M. - Proalvéolie maxillaire 1

- Malpositions dentaires

Prognathisme mandibulaire+ linguo-version du bloc incisif supérieur

1

1

12 ans Encombrement incisif supérieur 1 1

Béance antérieure de 13 à 23 1

13 ans

14 ans

D.D.M. nécessitant des extractionsstratégiques :

Prochéilie + béance incisive

+ macroglossie

Encombrement incisif supérieur

Béance antérieure de 13 à 23

Malpositions de 35 à 45

13 à 23 incluses

D.D.M.

Béance antérieure +interposition linguale

Malpositions dentaires

1

1

1

1

1

3

1

1

15 ans

D.D.M. nécessitant des extractionsstratégiques 2

Encombrements incisifs supérieur etinférieur

Proalvéolie + Béance antérieure

Malpositions dentaires (absence de carie)

1

1

1

• ......:.... T_O_T_A_U_X -----'-__20__---'-__4_7 1

- 83 -

Conclusions

Au total, nous avons enregistré 67 cas de dysmorpho­

ses concernant 20 garçons et 47 filles âgés de 6 à 15 ans. La

répartition est la suivante

de 6 à 8 ans inclus, on a 23 dysmorphoses de types cariés

dont 19 chez les garçons.

- de 9 à Il ans inclus: 26 dysmorphoses dont 16 chez les filles.

- de 12 à 15 ans inclus : 20 dysmorphoses concernant 14 garçons

et 6 filles. Dans ce dernier groupe, 5 filles sont venues

consulter pour des raisons esthétiques; une fille de 15 ans

est venue consulter pour un dysfonctionnement (trouble de la

phonation).

Dans l'ensemble, l'élément féminin semblerait plus

préoccupé par les anomalies Jentaires ou dento-maxillo faciales.

111.2.2.8. - QQêgrY~~!Q~ê_pgrêQ~~g!!gê

A côté des dysmorphoses ayant fait l'objet du

tableau précédent, nous avons fait un certain nombre d'observa­

tions concernant toutes des jeunes filles âgées de 14 à 15 ans.

Elles se divisent en deux groupes dont le premier

est venu consulter pour des raisons esthétiques (fluorose ou

malposition dentaire), et le second pour un trouble de la pho­

nation; ce dernier groupe ne comprend qu'un sujet.

1

- 84 -

III . 2 . 2 . 8 . 1. - GROUPE l : FLUOROSE

III . 2 . 2 .8. 1. 1. - Melee. A. C. : 14 aM Fiche n° 0187 - est venue

consulter pour une fluorose. Elle ne présente pas de carie.

On a noté chez elle une agénie de 35 et 45.

111.2.2.8.1.2. - Melee. H.O. : 15 aM : Fiche n° 0068 née à Kaolack

venue consulter pour une fluorose dentaire présente une seule

carie (carie de 46).

111.2.2.8.1.3. - Melee. N.O.S. : 15 aM : Fiche n° 0101, née à

Kaolack également,venue consulter pour une fluorose dentaire.

Ne préseùte qu'une carie, celle de la 46.

III. 2.2.8.2. - GROUPE l : MALPOSITION OENTAIRE

111.2.2.8.2.1. - Melee. S.A. : 15 aM : Fiche n° 158, née au

Cameroun, venue consulter pour des malpositions dentaires loca­

lisées au niveau des incisives supérieures et inférieures,

ne prés~nte pas de carie.

111.2.2.8.2.2. - Melee. K.O. : 15 aM : Fiche n° 195, née à Dakar,

est venue consulter pour des malpositions se présentant ainsi :

- version palatine de 22 et 23,

- contact prématuré de 23 et 33.

L'examen radiologique a permis de faire, chez elle, les consta­

tations suivantes :

- alvéolyse au niveau des blocs incisivo-canins supé-

rieur et inférieur;

- alvéolyse au niveau molaire.

Elle présente des caries de 16, 37 et 47.

- 85 -

III.2.2.a.3. - GROUPE II : TROUBLE DE LA PHONATION

Mette. V.G. : 15 aM : Fiche n° 0151, née à Dakar, est

venue consulter pour un trouble de la phonation. Elle se

plaint de "sifflement" dû à une béance antérieure consécutive

à la succion du pouce remontant à l'enfance. Elle ne présente

pas de carie.

111.2.2.9. - Conclusion----------

Compte tenu de l'inventaire des dysmorphoses ainsi

établi et des observations qui ont suivi, nous estimons que

la consultation de pédodontie, lorsqu'elle est bien faite,

joue un rôle fondamental dans l'avenir bucco-dentaire de l'en-

fant sur le triple plan de

- la cariologie.

- la parodontologie,

- et de l'orthopédie dento-faciale (O.D.F.).

Le pédodontiste, qui est le premier à observer les

anomalies, doit consulter ses patients jeunes et leurs parents

et les orienter vers les services indiqués.

Ce rôle de conseiller est important et constitue à

notre avis, un pays vers la PREVENTION qui doit être une prio-

rité.

- 86 -

CHAPITRE IV

PREVENTION DE LA PATHOLOGIE BUCCO-DENTAIRE RENCONTREE

INTRODUCTION

Dans cette enquête consacrée à l'état de santé bucco­

dentaire de 465 enfants tous sexes confondus, âgés de 4 à 15

ans, de la région de Dakar, nous avons enregistré en ce qui

concerne :

1°) - L'état du parodonte

La présence à tous les âges et à des fréquences éle­

vées, d'une part, de dépôts mous (72,72% chez les garçons à

14 ans, 75% chez les filles à 13 ans) d'autre part, de tartre

(54,54% chez les garçons à 14 ans, 68,75% chez les filles à

13 ans). Ce phénomène explique l'existence chez tous les en­

fants, de gingivite d'origine tartrique.

2°) - La carie et le traitement des dents

- Un indice CAO/D de 12,29% pour l'ensemble de

l'échantillon.

- Un indice co de 31,53% pour les 465 sujets.

L'indice CAO/D égal à 12,29% correspond à 6212 dents

permanentes étudiées. Il se décompose comme suit:

11,56% de dents cariées,

0,45% de dents absentes,

0,28% de dents obturées.

- 87 -

.Ces résultats se passent de commentaire et montrent

l'insuffisance très nette des soins dentaires.

Le traitement des dents est presqu'inexistant en re-

gard du volume important de la carie. En ce qui concerne cette

dernière, un examen rapide des fiches individuelles établies

lors de l'enquête proprement dite montre chez la plupart des

enfants une carie de 3, voire des 4 premières molaires perma-

nentes. Etant donné cette grande vulnérabilité à la carie de

la première molaire permanente, nous lui consacrons une pro-

phylaxie toute particulière que nous verrons plus loin.

3°) - Les anomalies dento-maxillaires

Le pourcentage des cas d'orthopédie dento-faciale,

par rapport au nombre d'enfants examinés, est de l'ordre de 15%.

La prévention, sur une grande échelle, de cette patho-

logie dentaire et péri-dentaire s'impose. L'objet de notre pro-

pos est de l'envisager au plan:

l - de l'Enseignement

II - de la Santé Publique.

Ce schéma nous permet d'abord de tracer les grandes

lignes de la "philosophie" de la prévention de notre école de

Dakar, dont l'enseignement repose en partie sur l'odontologie

préventive et sociale" ensuite de dégager les idées-forces

d'une politique de prévention des affections bucco-dentaires

rejoignant les préoccupations des Pouvoirs Publics qui ont la

charge de définir la politique sanitaire des Etats en général,

et la politique sanitaire odontologique en particulier.

i

- 88 -

IV.I. - LA PREVENTION AU PLAN DE L'ENSEIGNEMENT

Au moment où le développement des sciences et des

technologies de pointes permet aux sciences de la Santé d'ac­

quérir un arsenal de moyens diagnostiques et thérapeutiques

de plus en plus perfectionnés et de plus en plus fidèles, la

prévention prend dans les programmes des rencontres interna­

tionales et dans les DLéoccupations des autorités chargées de

la Santé Publique, une place de plus en plus importante.

C'est ainsi qu'à l'I.O.S. de Dakar, la réforme des

études odontologiques a permis d'intégrer l'enregistrement de

l'Odontologie Préventive et Sociale (O.P.S.) dès la troisième

année des études dentaires. Le recours à la prévention est une

nécessité impérieuse dans nos pays en voie de développement où

les ressources disponibles, qu'elles soient humaines, maté­

rielles ou financières, sont insuffisantes pour faire face aux

besoins sanitaires des populations. Aussi a-t-il été nécessaire

de définir une philosophie de la prévention permettant d'inté­

grer les méthodes préventives à la pratique quotidienne et aux

objectifs de santé publique définis par les Pouvoirs Publics.

Les problèmes posés par la prévention ayant trouvé solutions

dans les travaux de LEAVELL et CLARK et dans ceux du Pr M.

CHAVES, nous nous sommes inspirés des solutions qu'ils proposent

tout en les adaptant aux conditions d'exercice de l'odontologie 1

dans nos pays en développement.

LEAVELL et CLARK ont défini les niveaux de préventionsl

Le Pr CHAVES a prévisé les niveaux d'application des méthodes

de prévention.

j

- 89 -

IV.I.I. - Les niveaux de prévention

Dans leurs ouvrages sur la médecine préventive,

LEAVELL et CLARK proposent un concept de prévention axé sur

la communauté et l'individu et non sur un organe déterminé,

encore moins sur une affection déterminée.

En fonction de ce concept, l'hypothèse suivante peut

être émise: la maladie évolue naturellement à partir d'un point

de départ qui serait l'état de santé vers un point d'arrivée

qui pourrait être soit la mort, soit un retour à un autre état

de santé avec ou sans séquelles. A partir de cette hypothèse,

la prévention pourrait être considérée comme autant d'obstacles

pour empêcher l'installation de la maladie, ou sa progression

à tous les stades.

Dès lors, la prévention peut, à l'instar de la mala­

die, être considérée selon différents niveaux:

IV.l.l.l. - ~~_prg~g~t!Q~_pr!~~!rg

Regroupant les obstacles qui agissent pendant la

phase pré-pathogène ou pré-clinique de la maladie. C'est la

prévention au sens strict.

Dont les barrières interviennent pendant les premiers

stades de la phase clinique de la maladie.

IV.l.l.3. - ~~_prg~g~t!~~_tgrt!~!rg

Regroupe l'ensemble des moyens et méthodes à appli­

quer pendant le stade avancé de la phase clinique et pendant

la phase finale de la maladie.

- 90 -

Ceci donne schématiquement

niveaux de la prévention.

Tableau XVIII les

TABLEAU XVIn LES NIVEAUX DE LA PREVENTION

NON SPECIFI~UE

PH C.0l1bITION5 6EriEAALiSAS DU MI~I'U ET DE L.'ll'IPI'IIOUr

Pfl.E C>l51lOSN'4 T Â

PSI I,/N[ OJ PI.U~lURti '··....UDltSEpA S PEC.' FI QUEorH

PR5UNcr C'UHE suu,0G

01 'Ac.nU~ PR.O"t'OÇtJ~TEri

l.A MALADIE 00 FAVDRISN1TEL'APPARITION O'V"E t'I4\ADlf

PfH COC.E

APP~~\nON De!>pli PR'MIERS ~YMP'tOI1U

AA Plf\~TlR Dt~ $ITUAT10ltSS

( ,AtiTr'lllu!< tS

clL1 i AVAHCEE

~ 1 ;VO\.ITT IOH DE LA l"\A1..ADl'

ul - SelT VERS LA 6UERISot1E

AYSC ~ ~s 5[~U'LLl'S

- selT VERf> LA MORT

rS'QUELLES

Ri PARA,., Ori oU NOri

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SUJIT tlN1S I.A (OI"'MUl'VtlIrE5

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riATURELLEoELA

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ET TR.AITEMEHTT lA~ , 1N o R PRE"C.OCE~

S 1'1 [E

4· NIVEAUc.0 Pl'\ RDA E

~\1 LIMITATIONE

[ li-- .... T Di: ~ oEGAi ~R 1E 0HA H S· NlVEAV~ T1 EL R1 TT 1.. R'HA81 LITATIONT '"1 10 RH E

1.--

- 91 -

Une fois ces différents niveaux de prévention défi-

nis et leurs contenus précisés, il importe de noter que la

prévention des affections qui nous concernent dans cette étu­

de, affections relevant de la Pédodontie, de la Parodontologie,

et de l'orthopédie dento-faciale, relève de ce schéma.

La prévention dans son sens large est, par conséquent,

l'ensemble des moyens et méthodes pour faire obstacle soit à

l'installation de la maladie, soit à l'évolution de celle-ci

à tous les niveaux.

Cependant, il ne servirait à rien de définir ces

moyens et méthodes de prévention, si, au moment de leur appli-

cation, aucune responsabilité n'était parfaitement déterminée.

Aussi, reviellt-il au Professeur M. CRAVES le mérite d'avoir

introduit la notion des niveaux d'application des méthodes de

prévention. Avec lui, la prévention devient l'affaire de tous;

d'abord des Pouvoirs Publics, ensuite des professionnels de

la Santé et enfin de l'individu.

IV.1.2. - Les niveaux d'application des méthodes de prévention

Ces nlveaux d'application, au nombre de 5, se défi­

nissent en fonction du type d'action exigée et du degré de dif­

ficulté relative.

IV.1.2.1. - ~!~~!~!_~!y~~~_g~~22!!~~~!Q~

L'action gouvernementale large.

Nos pays en développement se trouvent confrontés à

de graves problèmes de Santé Publique, tels les maladies trans-

missibles, les carences alimentaires, les fléaux sociaux.

- 92 -

Les maladies bucco-dentaires qui, selon l'Organisation Mondiale

de la Santé (O.M.S.) occupent le troisième rang des fléaux mon­

diaux ne devraient donc pas échapper aux préoccupations gou­

vernementales.

Ces considérations exigent l'établissement de program­

mes gouvernementaux très importants, faisant appel au concours

de l'ensemble des départements ministériels, en vue d'assurer

la promotion de la Santé à travers les plans de développement

économique et social. Aussi est-il indispensable de former le

personnel compétent pour la conception, l'exécution et le sui­

vi de tels programmes. C'est à ce niveau que l'enseignement

de l'Odontologie Préventive et Sociale apporte sa pierre à la

construction de l'édifice.

IV.l.2.2. - Q~~~!~~~_~!Y~e~_Q~ePP!!~e~!Q~

L'action gouvernementale restreinte.

Le ministère de la Santé Publique est le principal

responsable de la politique sanitaire définie par le gouverne­

ment. Pour la réalisation des programmes de santée, d'autres

ministères lui apportent leur concours.

En effet, un programme d'éducation pour la Santé Den­

taire en direction des population ne peut avoir la diffusion

la plus large souhaités sans le concours des médias (radio,

télévision, etc ... ) sans la collaboration du ministère de

l'Information et du ministère de l'Education.

- 93 -

IV.l.2.3. - TIQ!ê!§~~_g!y~~~_g~~PP!!~~~!Qg :

L'action du Chirurgien-Dentiste et celle du patient.

Il s'agit ici d'une action bilacérale associant l'in­

tervention de l'odontologie et la collaboration du patient.

Elle exige la collaboration de deux volontés :

- Celle de l'Odontologiste dont l'action sous-tendue par sa

"philosophie" de la prévention vise à créer un changement

d'attitude, à rendre son interlocuteur plus prévento-cons­

cient.

- Celle du patient dont la motivation repose sur des facteurs

éducationnels et culturels difficiles à changer.

Ce troisième niveau d'application des méthodes de

prévention ne saurait se concevoir sans la formation d'un

odontologiste de Santé Publique. C'est à la formation de ce

type de praticien, dont l'AFrique Noire a besoin, que l'école

de Dakar a ataché son nom. Il s'agit de former des odontolo­

gistes conscients de l'inportance de leur rôle et disposés à

intégrer dans leur pratique quotidienne l'ensemble des techni­

ques de prévention dont l'efficacité ne fait plus de doute et

qui permettent de réduire l'incidence de toute atteinte bucco­

dentaire. Après cela, le praticien ne doit plus se contenter

de soigner uniquement l'organe dentaire dont la lésion a motivé

la consultation, mais il va s'intéresser à la totalité de la

cavité buccale de l'individu. Et, dépassant le niveau individuel

il s'intéressera à l'ensemble des manifestations bucco-dentaires

de la co~nunauté considérée comme telle: c'est là l'occasion

à la prévento-conscience de la profession dentaire.

- 94 -

IV.l.2.4. - Qg~~r!g~g_~!yg~g_Q~~pp1!~~~!Q~

L'action des auxiliaires opérationnels et celle du patient.

La formation de ce type de personnel est caractérisée

par son cycle court, donc rapide, et par son faible coût. Il

pallie l'insuffisance et le nombre de praticiens hautement qua­

lifiés, d'une part, et permet, sous la supervision des chirur­

giens-dentistes de Santé Publique, d'offrir, d'autre part, cer­

tains services dentaires à moindre coût, à savoir:

- Education pour la santé bucco-dentaire,

- Dépistage précoce de la carie, des parodontopathies et des

malpositions dentaires,

- Détartrage sus-gingival,

- Applications de topiques fluorés,

- Extractions d'urgence.

La délégation de ces tâches d'exécution facile, au

personnel auxiliaire libère le dentiste et lui permet de con­

sacrer plus de temps à la pédodontie, à la parodontologie, à

l'orthopédie dento-faciale, pour ne citer que ces activités.

IV.1.2.S. - ç!~gg!g~g_~!yg~g_Q~~pp1!~~~!Q~

L'action individuelle.

c'est un niveau d'une importance fondamentale mais

d'application difficile. Il s'agit d'arriver à la motivation

individuelle en matière d'application des techniques de pré­

vention des affections bucco-dentaires. Cette motivation doit

être la base d'un enseignement efficace pour la Santé dentaire.

- 95 -

En effet, nous pourrons, pour ce qui est du domaine

de la parodontologie, affirmer avec les professeurs M. BRION

et A. CHAPUT que "l'enseignement de l'hygiène dentaire est la

base de toute prévention et thérapeutique. Sans elle, rien

n'est possible, les traitements les plus élaborés qui peuvent

comprendre la correction des surcharges, le remplacement pro-

thétique des dents trop atteintes, la contention des dents mo-

biles, seront un échec certain".

Aussi aimerions-nous bien actualiser cette affirma-

tion du Pr A. BESOMBES : "Toute dépense faite au nom de l'hy-

giène, de i'information éducative, de la prévention, du dépis

tage, des soins précoces, de la fluoruration, intervient dans

l'économie de la Santé bucco-dentaire et doit aider à en maî-

triser le coût tout en les rendant accessibles à tous".

TABLEAU XIX LES CINQ NIVEAUX D'APPLICATION DES METHODES DE PREVENTION

2" NIVEAU

ACTION GOUVERNEMENTALE

RE STRE IN TE

1· l'1IVEAUACTION GOUV(RHE:ME.t1TAl[

LARGE

- 96 -

IV.1.3. - Prévention de la carie de la première molaire

permanente (Application des "SEALANTS" )

C'est la première dent permanente qui se présente

en bouche. Elle fait son éruption à 6 ans plus ou moins 6 mois.

C'est par conséquent, la dnt qui restera le plus longtemps sou­

mise à l'action des agents cariogènes (hydrates de carbone,etc.)

Ce fait expliquerait sa grande vulnérabilité à la carie. Pour

cette raison, elle doit faire l'objet d'une attention particu­

lière, voire de soins très particuliers qu'il importe d'intro­

duire dans l'enseignement.

Certains auteurs ont préconisé la systématisation

de son traitement préventif par les fissures ou "Sealants"

selon l'appellation anglo-saxonne par laquelle on les désigne

habituellement.

Les "sealants" s'appliquent aux points, fissures,

sillons anfractueux. Avant leur pose, il faut s'assurer de

l'absence totale de carie, grâce à la sonde ou mieux aux radio­

graphies Bite-Wing.

D'après le Professeur P. ORLOVETSKY, leur technique

se schématise ainsi :

1.- Déminéraliser la surface de l'émail à l'acide phosphorique

(etching) .

2.- Attendre 1'30"

3.- Rincer abondamment

4.- Sécher (prep.-dry)

- 97 -

5.- Appliquer le "sealant" au pinceau sur la surface occlusale

6.- Polymérisation: - autopolymérisation : 3 minutes

- photopolymérisation : 30 secondes.

Il existe différentes marques de "sealants" à savoir

- NUVA SEAL (Caulk) (polymérisation par U.V.)

- CONCISE WHITE SEALANT (3M)

- DELTON, etc ...

Au cours de l'année universitaire 1970-1980, nous

avons procédé, dans le cadre de la clinique de pédodontie de

l'I.O.S., à la pose de "sealants" sur 87 premières molaires

permanentes d'une trentaine d'enfants, garçons et filles de

6 à 14 ans. Le "sealant" utilisé a été le concise White Sealant

(3M). Les enfants ainsi traités ne sont toujours pas revenus

à notre consultation pour un contrôle de ce traitement prophy­

lactique.

C'est là une des difficultés à laquell~ se heurte

bien souvent la recherche odontologique au Sénégal. Une fois

les soins reçus, la sy~ptomatologie douloureuse estompée, les

patients s'égayent dans la nature et le praticien ne peut les

suivre pour juger de la réussite ou de l'échec de la thérapeuti­

que. Pour pallier cet inconvénient majeur, à notre sens, une

éducation du public est indispensable afin de l'amener à s'auto­

discipliner. Nous y reviendons dans la partie de cette étude

consacrée à la prévention des affections bucco-dentaires.

Auparavant, faisons état de travaux relatifs à l'ap­

plication de "sealants" sur première molaires permanentes,

- 98 -

travaux dont nous avons eu connaissance au cours de notre re­

cherche bibliographique, et dont les résultats nous semblent

significatifs.

Dans le journal de l'Association Dentaire Américaine

(Mai 1979) BROOKS J.D., MARTZ-FAISHURST E.J., DELLA-GRUSTINA

V.E., WILLIAMS J.E. et FAISHURST C.W. font état des propriétés

de surface de deux sealants pour puits et fissures.

a) - Ils ont appliqué aux premières molaires permanentes des

enfants deux résines différentes dont l'une est autopoly­

mérisante, l'autre photopolymérisante aux rayons ultra-violets.

Et, deux ans après leur application, ils ont noté que, du point

de vue de la rétention et de l'efficacité, les résultats de

ces deux sealants étaient identiques.

Qu'en déduire? Sinon que les résines ont les mêmes

propriétés de surface. Leurs applications thérapeutiques sont

par conséquent les mêmes.

Si différence il y a, elle se situe au niveau de la

polymérisation. L'autopolymérisation dure trois minutes, alors

que la photopolymérisation à l'ultra-violet demande 30 secondes,

c'est-à-dire six fois moins de temps. L'avantage de la seconde

résine se situe au niveau du gain de temps qu'elle permet.

b) - Les mêmes auteurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin.

Ils ont présenté, en juillet 1979, dans la même revue,

une étude comparative de deux sealants pour puits et fissures

trois ans après leur application.

- 99 -

Cette fois, ils ont examiné, 36 mois après une seule

application de sealants, un nombre total de 254 enfants répar­

tis en deux groupes.

1°) Chez 128 enfants, 201 première molaires permanentes ont

été traitées au DELTüN.

Le DELTüN s'est conservé entièrement sur 80% de toutes

les paires de premières molaires permanentes, et partiellement

sur 10%. Par contre, il a été perdu sur 10% des dents étudiées.

2°) Chez 126 enfants, 205 première molaires permanentes ont

été traitées au NUVA-SEAL.

Le NUVA-SEAL s'est conservé entièrement sur 60% de

toutes les paires de premières molaires permanentes, et par­

tiellement sur 21%. Il a complètement disparu sur 19% des

dents étudiées.

IV.1.4. - Conclusion

Les résultats cliniques des différentes études consa­

crées aux "Sealants" dont nous venons de faire état, paident

en faveur d'une application systématique des joints de fissures

sur les premières molaires pernlanentes immatures. En raison

de leur technique d'utilisation simple, de leur moindre coût,

et de l'action préventive qu'ils confèrent au bout de 2, 3

voire 4 ans, nous estimons que "le jeu vaut la chandelle".

- 100 -

Cette application de "Sealants "est complétée dans

le cadre de notre enseignement clinique par des applications

de gel fluoré.

IV.l.S. - Application de topique fluoré

De nombreuses études épidémiologiques ont prouvé que

l'emploi du fluore est la seule prophylaxie efficace contre

la carie dentaire. Elles ont montré que, par voie topique élec­

trolytique ou non, les gels fluorés libèrent l'ion fluor qui

agit sur la dent, sur la formation d~ l'émail et sur la plaque

dentaire.

Cet ion fluor est surtout caractérisé par ses proprié­

tés anti-enzymatiques et bactériostatiques. C'est ainsi qu'au

niveau de la plaque, le gel fluoré inhile la dégradation enzy­

matique des sucres alimentaires et arrête la croissance et la

multiplication des bactéries cariogènes.

Aussi estimons-nous devoir introduire l'usage de l'ap­

plication des gels fluorés par les méthodes électrolytiques et

non électrolytiques dans notre enseignement clinique. Et, c'est

chose faite depuis quatre années consécutives. Nous n'espérons

pas en tirer un bénéfice pour nos jeunes patients qui ne revien­

nent pas quand ils n'ont plus mal. Toutefois, notre démarche

se justifie pour des raisons didactiques eu égard à l'importan­

ce que nous attachons à la prévention dans notre système de

formation.

- 101 -

On sait par ailleurs que l'usage de dentifrices

fluorés, de bains de bouche fluorés, d'applications topiques

fluorés s'est accompagné d'une nette diminution de la carie

dentaire, des parodontopathies, et des besoins de restaura­

tions dentaires - notamment des besoins d'amalgames appelés

vulgairement "plombages".

En effet, en Norvège où la prùphylaxie par les fluo­

ritiques est largement appliquée, on a noté entre 1973 et 1978

- dans certains secteurs, une diminution d'environ 45% des

amalgames appliqués aux enfants de 6 à 17 ans;

- dans d'autres secteurs, la diminution enregistrée est de 70%

pour les mêmes tranches d'âge.

Le rapport entre les dépenses occasionnées par la

prophylaxie et les économies réalisées sur le coût des traite­

ments des caries et des parodontopathies est nettement plus

favorable pour la prévention. Il a été prouvé que quelques im­

portants que soient les invesitssements consentis pour la pré­

vention, ils permettent de réaliser à moyen et long termes des

économi~s beaucoup plus substantielles et que le capital santé,

ce bien inestimable, sort vainqueur de l'opération. Car, il

faut le souligner, le fluor est parfaitement inoffensif. On

a certes essayé de l'incriminer. C'est ainsi que le "Comité

Norvégien de lutte contre les Drogues Nocives" (Norwegian

Adverse Drug Reaction Committee) a reçu des rapports sur 34 cas

d'effets nocifs attribués à la prophylaxie aux fluoritiques

entre 1970 et 1977. Or, aucune des 25 études de suivi, qui ont

été effectuées à la suite de ces rapports, n'a montré que les

- 102 -

fluoritiques pouvaient être considérés comme responsables des

symptômes signalés. De surcroît, un rapport de l'O.M.S. recom­

mande l'usage du fluor.

La prophylaxie par les fluoritiques n'en continue

pas moins d'être largement pratiqués en Norvège.

Les avantages de la prévention par le fluor devien­

nent, au demeurant, de plus en plus évidents.

En effet, à l'heure actuelle, on fait appel, du point

de vue clinique, aux gels fluorés non seulement pour leur ac­

tion efficace sur les polycaries, mais surtout pour leur action

sur les complications bucco-dentaires résultant de l'irradia­

tion des tumeurs cervico-faciales. Cette thérapeutique, qui

nécessitait l'extraction de toutes les dents de la bouche

avant l'usage des gles fluorés, s'effectue désorma~s, grâce

précisément à cet usage, sans édentation totale ou même par­

tielle.

IV.1.6. - Motivation pour l'hygiène bucco-dentaire

La motivation pour une hygiène bucco-dentaire et no­

tamment l'enseignement d'une méthode rationnelle de brossage

des dents à l'enfant et parfois au parent accompagnateur com­

plètent ce tableau. Nous e5pérons contribuer ainsi à court,

moyen et peut-être à long terme, à la prévention des affections

bucco-dentaires des jeunes patients venus consulter à notre

établissement d'enseignement et de soins.

- 103 -

Il reste à souhaiter que nos étudiants adhèrent à

la "philosophie" de notre enseignement.

IV.Z. - LA PREVENTION AU PLAN DE LA SANTE PUBLIQJE

Au Sénégal, l'orientation de la politique sanitaire

accorde la priorité à la Médecine Préventive sur la Médecine

Curative, et par voie de conséquence, à l'odontologie préven­

tive et sociale sur l'odontologie curative.

Les objectifs de formation des professionnels de la

santé dentaire sont définis en accord avec les autorités uni­

versltaires compte tenu des besoins en services des populations.

Les types de personnels formés sont fortement imprégnés de

l'esprit de santé publique.

Dès lors, la prophylaxie des affections bucco-dentaires

se trouve définie en fonction des niveaux de prévention et ses

niveaux d'application des méthodes de prévention que nous avons

vus plus haut (Voir tableaux l et II).

Aussi, allons-nous, au plan de la Santé Publique,

voir successivement dans leurs aspects divers :

- Les actions gouvernementales large et restreinte,

- L'action du dentiste,

- L'action individuelle.

- 104 -

IV.2.l. - Actions gouvernementales large et restreinte

Cette action a pour objectif la "promotion de la

santé". Elle va reposer sur:

- Une éducation nutritionnelle adaptée aux besoins et aux

ressources de la communauté;

- Une alimentation équilibrée.

A cet égard, il est intéressant, après G. GRAPPIN

et M. DUPIOT, de faire état des travaux de c.o. ENWONWU (Nigé­

ria) sur le rôle des malnutritions dans les affections du paro­

donte.

En effet, partant de l'étude de la physiologie et

de la biochimie des tissus du parodonte normal, ENWONWU a mis

l'accent sur le renouvellement des cellules épithéliales de

la gencive.

Etant donné la rapidité avec laquelle s'effectue le

renouvellement cellulaire à ce niveau, il souligne que celui-

ci nécessite un potentiel réparateur élevé. Il note par ailleurs

que l'épithélium gingival est le lieu de synthèses biochimiques

qui provoquent l'union d'amino-acides radioactifs aux protéi­

nes, à un taux comparable à celui du tissu hépatique, et que

la principale structure protéique dont dépend l'intégrité du

desmodonte est représentée par le collagène. Or, la biosynthès~

du collagène dépend de plusieurs éléments nutritifs (protéines,

acide ascorbique, fer, cuivre ... etc.) Ces éléments, comme on

le sait, agissent dans l'hydroxylation et de la proline et de

la lysine et entraînent ainsi un remaniement perpétuel de l'os

alvéolaire.

- 105 -

Autrement dit, il est permis de penser que l'effet

agressif de la plaque dentaire est modifié par des conditions

systémiques de l'individu qui relèveraient de facteurs nutri­

tionnels. Ainsi, la perméabilité relative de l'attache épithé­

liale à certaines substa~ces, et notamment aux endotoxines

bactériennes, serait plus grande dans la malnutrition. Celle­

ci inhilerait l'immuno-compétence, c'est-à-dire l'immunité

cellulaire ou l'immunité humorale. C'est ce qui explique l'ex­

trême vulnérabilité du parodonte sous l'action combinée de la

plaque dentaire et de la malnutrition.

Dans une enquête épidémiologique sur la carie dentaire

et les affections du parodonte, effectuée dans la région de

Noronha au Brésil portant sur 433 élèves âgés de 6 à 14 ans,

José BARBOSA de OLIVEIRA FILHO met davantage l'accent sur l'ali­

mentation dans la prévalence de ces affections. Il note dans

cette région "une fréquence basse des caries dentaires et des

affections du parodonte" malgré une prédominance des mauvaises

conditions d'hygiène buccale; - malgré la présence de plaque

dentaire supposons-nous. Son explication tient à deux faits

d'une part le poisson, le haricot et la farine représentent

la base de leur alimentation; d'autre part, la consommation

de viande, de lait et de sucreries est insignifiante chez ces

populations.

c'est là un plaidoyer pour l'iffiportance de l'alimen­

tation en santé dentaire. Cette importance, R.L. BRAHAM et ses

collaborateurs l'ont soulignée, mais en mettant l'accent sur

l'alimentation équilibrée et de bonne qualité. Pour eux, une

- 106 -

telle alimentation est indispensable à la croissance et au main­

tien des structures des dents et des maxillaires. Dès lors,

des conseils en matière de nutrition sont d'une importance pri­

mordiale. Ils permettent "d'intercepter" le développement d'une

carie dentaire ~rovoquée par une mauvaise alimentation.

En raison des difficultés d'éliminer de notre alimen­

tation les aliments fortement cariogéniques que sont les hy­

drates de carbone raffinés, les sucreries et autres, il con­

vient d'ajouter à celle-ci des compléments fluoritiques. Il

importe donc d'entreprendre la prévention le plus tôt possible.

La collaboration dans ce domaine, entre pédodontiste et pé­

diâtre permettrait d'obtenir de meilleurs résultats.

Au plan de la Santé Publique, la prophylaxie par le

fluor reste la meilleure méthode de prévention.

Le recours à :

- la fluoration de l'eau de boisson,

- l'usage de sel domestique fluoré,

permet de faire bénéficier à de larges couches de populations

d~s avantages de cette prophylaxie.

Ce sont là deux méthodes de prévention passive. Elles

n'exigent du bénéficiaire aucune discipline ou contrainte. D'où

leur avantage certain.

Quant à leurs résultats à long terme, ils justifient

valablement leur emploi; car, on estime qu'une dépense de

fluoration de un dollar (US) permet d'épargner une dépense de

35 dollars de soins dentaires. Toutefois, .il faut souligner

- 107 -

que leur mise en application demande des moyens financiers et

technologiques considérables, et aussi la création de sociétés

ou de services de distribution et de contrôle.

Pour la prévention des caries et des parodontopathies

en milieu scolaire, il est intéressant de donner des comprimés

fluorés, ou de faire sous supervision des bains de bouche

fluorés.

En effet, un programme de bains de bouche hebdomadai­

res, avec une solution neutre de fluorure de sodium à 0,2%,

dans une école de Long Island (Etats-Unis), sous la surveillan­

ce des maîtres, a permis de réduire de moitié la prévalence

de la carie d'un groupe-test d'enfants de 11 à 13 ans par rap­

port à un groupe témoin d'enfants du même âge. De tels résultats

ont été obtenus au bout de deux ans d'un programme de démonstra­

tion, soit une moyenne de 49 séances. Mais il importe de noter

qu'un tel programme n'a de valeur que dans la mesure où la sur­

veillance est assurée et où la coopération des écoles est ac­

quise.

Il faut donc motiver les enfants, - et bien entendu

les grandes personnes -, pour une hygiène bucco-dentaire correc-,

te. D'où la nécessité d'organiser un programme d'éducation sa­

nitaire.

IV.2.2. - Education sanitaire bucco-dentaire

Elle cOllstitue, à notre avis, la clef de voûte de

toute prévention bien comprise. La collaboration du Ministère

- 108 -

de l'Education pourrait élaborer un programme d'enseignement

bucco-dentaire. Cet enseignement serait dispensé aux maîtres

lors de leur année de formation pédagogique. Ils se charge­

raient à leur tour de l'enseigner dans les écoles du primaire,

voire dans le premier cycle du secondaire.

Cette action éducative serait complétée, dans un

second temps, par les causeries organisées dans les écoles

par les groupes d'auxiliaires ou d'étudiants de Sème année de

Chirurgie dentaire en itinérance.

IV.2.3. - Détaxation des produits de prévention et d'hygiène

dentaire.

Dans la plupart des pays en développement, dont le

Sénégal, les produits de prévention et d'hygiène bucco-dentaire

sont considérés comme des cosmétiques. Ils sont soumis aux di­

verses taxes à -l'importation et à la vente. Pour ces raisons,

ils sont vendus à des prix élevés qui constituent un obstacle

à leur diffusion compte tenu de la situation sociale de la ma­

jorité des populations.

Leur détaxation par les pouvoirs publics (Ministère

du Commerce) serait de nature à favoriser leur diffusion sur

une plus large échelle.

Il revient au Ministère de la Santé Publique, sous

l'impulsion de la profession dentaire, de saisir le départe­

ment du commerce pour la levée des mesures douanières qui frap­

pent

- 109 -

- les pafes dentifrices fluorées ou non,

- les brosses à dents,

- les bains de bouches fluorés,

- les comprimés fluorés,

- les topiques fluorés,

- le fil de soie dentaire, etc ...

IV.2.4. - Action du dentiste

Le dentiste issu de l'école de Dakar, qui a reçu

une formation en odontologie préventive et sociale, doit, dans

sa pratique quotidienne, accorder une place privilégiée à la

prévention.

Son action, pour être efficace et bénéfique pour le

plus grand nombre possible de sujets, doit se manifester à

différents niveaux.

- par une éducation sanitaire bucco-dentaire,

- par l'application des topiques fluorés,

- par la pratique du détartrage sus-gingival,

- par le traitement systématique des lésions

carieuses et parodontales,

- par le dépistage précoce des anomalies ou dusmor­

phoses dento-maxillo-faciales.

- 110 -

- par le traitement des caries au premier degré,

- par la pratique du détartrage sus-gingival,

- par la suppression des contacts prématurés,

- par l'extraction orthodontique ou "extraction stra-

tégique", encore appelée "pilotage orthodontique",

- par la confection de prothèses de substitution.

- par l'odontologie conservatrice et restauratrice,

- par la pose de couronnes préformées,

- par le curetage sous-gingival,

- par la gingivectomie,

- par la frénectomie.

IV.2.4.4. - Au niveau de la réhabilitation------------------------------

- par la confection de prothèses restauratrices

fonctionnelles,

- par la confection d'appareils de contention,

- par la confection d'appareils or~hodontiques.

Cette action occupe une place privilégiée dans les

méthodes et techniques de prévention odontologiques. Mais

elle suppose une motivation profonde de l'individu en faveur

de la santé bucco-dentaire.

- III -

Elle peut être le résultat d'une éducation et d'une

information. Cette éducation a de meilleures chances de porter

ses fruits lorsqu'elle commence tôt, c'est-à-dire chez le su­

jet jeune encore réceptif, et qui, de surcroît, est imitateur.

L'enfant constitue donc ici la cible de choix. Pour

les autres, il s'agit de changer des habitudes: c'est plus

difficile. Toujours est-il que la collaboration d~ l'individu,

si elle est acquise, est la preuve de l'efficacité de l'ensei­

gnement dispensé en faveur :

IV. 2.4.5.1. - AU NIVEAU DE LA PROMOTION DE LA SANTE

- d'une. a1J.me.Ylta.Li.on adéqua;te. - riche en protides, judicieusement

équilibrée. Nous pensons que nos instituts de technologie ali­

mentaires pourraient apporter dans ce domaine, un concours

appréciable par le développement de la recherche nutritionnelle

en faveur des produits du terroir.

- d' une. vie. J.lociaie. éqtUübltée. - créant une harmonie entre 1 ' individu

et la communauté dans laquelle il vit. Ceci contribuerait à

atténuer, voire supprimer, les crispations musculaires provo­

quées par les tensions sociales, professionnelles ou familiales

responsables du bruxisme dont le retentissement parodontal est

clairement démontré.

IV. 2.4.5.2. - AU NIVEAU DE LA PROTECTION SPECIFIQUE

- du c.onbl.ô.f.e. du J.lttc.Jte. - L ' individu motivé et largement informé

appliquera les conseils prodigués par les éducateurs sanitaires,

à savoir :

- 112 -

- la diminution de la fréquence d'absorption des hydrates de

carbone,

- l'opération d'un choix des sucres raffinés en fonction de

leurs qualités,

- Le moment d'absorption de ces sucres,

- du brossage des dents ou de l'utilisation du bâtonnet frotte-

dents ou "Sothiou".

IV. 2 . 4 . 5 . 2.1. - Le bJtMJ.lage du den-t6

Il est admis que le meilleur procédé dont nous dis­

posons pour réduire au maximum la quantité de plaque dentaire

sur la plupart des patients, reste le brossage des dents associé

à l'utilisation du fii de soie dentaire. Aussi est-il important

d'enseigner une technique de brossage rationnelle à tout le

monde et surtout aux enfants. Mais il est plus important encore

de faire accepter librement la contrainte d'un brossage métho­

dique des dents après chaque repas, ou tout au moins le matin

et au coucher.

Il est vrai que le prix élevé des dentifrices et des

brosses à dents constitue un obstacle à leur diffusion dans

certains milieux sociaux défavorisés. L'utilisation du bâton­

net frotte-dents doit être, dans ces cas, conseillée et vivement

encouragée.

IV. 2 . 4 . 5 . 2 . 2. - Le bM:ol1l1u MoUe -den-t6 ou "SotlU.ou"

Des études entreprises à l'Institut d'odontologie

et de stomatùlogie de Dakar ont permis de modifier la technique

- 113 -

traditionnelle d'utilisation du "Sothiou" et de préciser cer­

tains principes pharmacologiques contenus dans les essences

végétales utilisées.

Dans sa thèse de Doctorat de Chirurgie dentaire,

S.C. HOUEMAVO met l'accent sur l'usage de certains bâtonnets

frotte-dents au plan de l'hygiène bucco-dentaire, d'une part,

et au plan de la thérapeutique des hémorragies gingivales en

milieu traditionnel sénégalais d'autre part.

Les travaux de KERHARO (Dakar) ont montré, par

ailleurs les propriétés chimiques et pharmacologiques des

différentes substances contenues dans les bâtonnets frotte-dents

et pouvant jouer un rôle sur le milieu buccal.

De leur côté FAROCCI et SRIVASTARA ont donné à propos

de SALVADORA PERSICAL dont les branches sont utilisées dans

la thérapeutique des gingivorragies les renseignements ci­

dessous :

Selon eux, les branches de SalvadoJta renferment

- de la triméthylamine,

- des chlorures,

- des composés sulfurés,

- de la vitamine C.

La Triméthylamine a une action stimulante sur les

gencives.

Les Chlorures agiraient comme un dentifrice pour mo­

biliser la plaque dentaire et les dépôts tartriques.

- 114 -

Les composés sulfurés ont des propriétés bactérici­

des bien connues.

La vitamine C apporterait dans l'organisme un prin­

cipe antiscorbutique agissant sur les oedèmes et les hémorra­

gies des gencives.

Après l'usage de tout "Sothiou" ou batonnet frotte­

dent, il est important de souligner le rôle du rinçage de la

bouche à l'eau à la température ambiante pour éliminer les

fibres végétales retenues dans les espaces interdentaires, et

dont le séjour prolongé dans ces abris se solderait par une

fermentation acide, source de carie proximale.

IV. 2 . 4 .5.3. - AU NIVEAU VU VIAGNOSTIC ET VU TRAITEMENT PRECOCE

L'action individuelle vise ici à corrige~ les habi­

tudes vicieuses: tics, succion du pouce, interposition de la

langue entre les arcades dentaires, etc ...

Elle relèverait d'une contrainte individuelle à par­

tir bien entendu des recommandations de l'orthodontiste

(Voir tableau XX).

- 115 -

TABLEAU XX

METHODES DE LUTTE CONTRE LES PARODONTOPATHIESSELON LES NIVEAUX DE PREVENTION ET D'APPLICATION

rnVEAuxl .-, Dt; rlQ'i '1" 2" -3" /-- S·EVENT PROMOTIOti P~O'TiCTION DIAGHOSTlC

r1APPLI'~LIM'TATION

Olt L~ $~"TI S PE CI F' 1~ U [ ET i RAITEMEI1T DIS DUiATS RIKABllITATlOl'fPREC.oCES

"1" DUlltlTlo" '1 T 1\."""1'AC.T 101"\

GOUV(RI"IEMEHTA\.E(...-nO" D'unI Plll.1lI~

LARliEiCCtlOl'l4e11r

IT ~'''LE

~. • APPUCATIOIi """OIlUlIATl 01'1 DI ~'L\U

AC Tl 011 lIE L~ PoLITIOUE!f'oL.nqll( o'lIlll(;ATIOMiMITA'.' ..~~o-o'"T';ilf

GOWERNE'I1EtiTALE III SAltTf f'UBU,,1J( ~C.OOll'IlO'" 011 IlIlC.A'

RESTREINTEtO«l'A'ltATIOII on ....0·

1 O~'Ts. DI ...-vcnnOftCT DAC.T1Ol'i SlXI4L[i CT t'M'lM'"' 1)(""fAIOl'S

~. T'Il"~A"'Oli tA" rrA'lI' :fJ~J~" ~OI)S· t~':""A" lG\lI (lIft6l-ACTION

,uce.o- Di"TAlllll RIH"'I~IT"T'O/'l JIOIIl....l'..'e;...T'IO" ~\ TOPI- RI""6ILIT"T10t1 oc.L·IH&IVeCT~

~li/"~"l'\.IJOllI:$T'O"I'II~". Pll~••

DU DENTISTE DCTAIl.TIlAGoS: SUt-('oI"- 'I.U."LI ""'A MCULk ji'tl61I1CPL.1lTIt' Tl~\)l

.,""" er ULl'TIF P""'rllC. TOI'IIET"':\~","T lnTl ~~ ,~t.1 .. .u6STI ,nOODOI'lTlf' 10 (,O('\1'I"TIOI'I ""Tln

J;--' "~"'MI"'t"I.· C.I''''''

IDUUoTlor;~

A(T\Otieucc,o DIIft"'lI t~Lf~ny,r

DE L'AUXI LIAiREMPI'''~f

Df"f~JII\to( ~......

OPERATlOtiHEL VALr~~~]'O" Il'noPul'' ~

~~L'l'\IlI1TAT\OIt alll

ACTlOti• c.o_LC 01/ !l1/c.AC ~ott"IC.T'on DU

~UATt.

1N DIVI DU ELLE WU! !>l)LI ...lf 'QU'Llo• "'Q~U." DIS Ilt~T$ tlA&IT UDti: ~ olt'Jt1(U

n l'IA''SIo~ fttl6olYlol. ~ES!R&[

- 116 -

IV.3. - CONCLUSION

La prévention des caries, des parodontopathies, des

anomalies dento-maxillaires, aux plans de l'environnement et

de la Santé Publique constitue, selon nous, un ensemble indis­

sociable. Les divers aspects en sont intimement imbriqués les

uns dans les autres. La philosophie qui les sous-bend tous re­

pose sur l'enseignement de l'Odontologie préventive et sociale.

Leurs objectifs reste la préservation du capital santé de

l'individu au moindre coût.

- 117 -

CONCLUSION

Un certain nombre de thèses et travaux de l'Ecole

de Dakar ont déjà fait état de la carie dentaire chez l'en­

fant sénégalais dans des études qui, mettant davantage l'ac­

cent sur l'insuffisance du personnel sanitaire odontologique

et sur son inégale répartitioll sur l'ensemble du territoire

national, constituent un plaidoyer pour la formation et l'uti­

lisation d'un personnel dentaire auxiliaire.

Dans cette étude, nous avons essayé d'élargir le dé­

bat à l'ensemble de la pathologie dentaire et péridentaire en

milieu préscolaire et scolaire, par une enquête épidémiologi­

que réalisée dans le cadre de la clinique de pédodontie de

l'Institut d'odontologie et de stomatologie (I.D.S.) de la Fa­

culté Mixte de Médecine et de Pharmacie de Dakar.

Cette enquête consacrée à l'état de santé bucco­

dentaire porte sur les quatre dernières années universitaires

(1977-78 à 1980-81 inclus). Sur un peu plus de 800 dossiers

examinés, 465 concernant des enfants âgés de 4 à 15 ans, tous

sexes confondus, ont été retenus. Ils ont permis d'enregistrer

en ce qui concerne :

1.- L'état du parodonte

La présence à tous les âges et à des fréquences éle­

vées d'une part, de dépôts mous (72,72% chez les garçons à

14 ans; 75% chez les filles à 13 ans) d'autre part, de tartre

(54,54% chez les garçons à 14 ans; 68,7~% chez les filles à

13 ans).

- 118 -

Ce phénomène explique la présence chez tous les en­

fants de gingivite d'origine tartrique, sauf chez les garçons

de 13 ans.

2.- La carie et le traitement des dents

- Un indice CAO/D égal à 12,29% pour l'ensemble de

l'échantillon.

- Un indice co/d de 31,53% correspondant. La décompo­

sition de l'indice CAO/D qui correspond à 6212 dents permanen­

tes étudiées donne

11,56% de dents cariées,

0,45% de dents absentes,

0,28% de dents obturées.

Ce pourcentage de dents traitées est nettement insuf­

fisant en regard de la grande prévalence de la carie à tous

les âges.

Il importe aussi de sou ligner que l'examell des fiches

individuelles établies lors de l'enquête proprement dite montre

chez la plupart des enfants une carie sur au moins une des

quatre premières molaires permanentes.

2.- Les anomalies dento-maxillaires

- Un pourcentage de l'ordre de 15% pour l'ensemble

des enfants examinés.

- 119 -

Par contre, il fauGrait souligner que nous n'avons

pas enregistré de parodontite dans cette étude. Toutefois, nous

devons signaler l'existence, en milieu rural sénégalais, chez

l'enfant en âge préscolaire, de lésions précoces des gencives

en relation avec les parodontopathies. Ces lésions apparais­

sent après le sevrage entre deux et quatre ans et aboutissent

rapidement à la gingivite ulcéro-nécrotique aiguë (GUNA). Ses

ulcérations très hé~orragiques dépériostent l'os alvéolaire.

Celui-ci se nécrose, puis se séquestre.

Il importe également de souligner les rapports de

la GUNA avec la malnutrition dont elle serait une des conséquen­

ces.

Cette pathologie dentaire et péri-dentaire mérite

d'être prévenue. Aussi avons nous envisager la PREVENTION:

- au plan de l'Enseignement,

- au plan de la Santé Publique.

Ce schéma en deux points nous permet

1.- de tracer les grandes lignes de la "philosophie" de la

prévention de l'Ecole de Dakar, dont l'Enseignement repose

en partie sur l'odontologie préventive et sociale.

2.- de mettre un accent particulier sur la prévention de la

carie de la premièrt molaire permanente.

3.- de dégager les idées forces d'une politique de prévention

des affections bucco-dentaires rejoignant les préoccupations

des pouvoirs publics.

- 120 -

Les résultats de telles actions devraient permettre

de tendre vers l'idéal suprême de la profession dentaire.

Aussi nous plaît-il de rappeler cette affirmation du Dr

KAUFFMANN "L'idéal suprême de la profession dentaire doit être

d'éliminer les raisons mêmes qui font qu'elle existe."

- 121 -

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UN 1VERS ITE DE DAKAR

FACULTE DE MEDECINEET DE PHARv1ACI E

(ANNEXE 1)

- A T TES T A T ION -==a==================

Je soussIgné, Professeur à ta Faculté de r-1édeclneet de Pharmac 1e de DAKAR, décI are que j 1ail u 1a thèse de :

t'>1ons 1eur 1bra h lma BA

Intitulée: CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PATHOLOGIE DENTAIRE ET PERIDENTAIRE

EN MILIEU PRESCOLAIRE ET SCOLAIRE DAKAROrS.

et que je prends la responsabilité de l'ImpressIon de la dite thèse.

Dakar, le 24 Mars 1982

Le Prof esseur

VU

LE DOYEN

vu

LE PRESIDENT DU JURY

ANNEXE .il

VU

LE DOYEN

VU ET PERnIS :J' HIPHHIER

LE RECrEeR. DE L' UlHVEi:SI7E

DE D"',l~.li..

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43.63.82.01

F

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Fluor

Prévention

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~1. il- Pro! ·...sdlr lamine Sine DIOP

.\l. le Pro f,' ., "~' LI r And.-é SANOKHO

.'ol- Ie l'poL ,,",,'ur And.-é SCHVARTZ

PARODONJ(IPATIUE.. '.

CARIÜGE~E

DYSMO!(PH< >SE

PATHOLOGIE

Mots Clefs:

BA (Ibrahima) ~ Contrihution il l'ëtude dt.' la pathologie :dentaire et

péridentaire en milieu prescnh,lire et scolaire dakarois. .'

(A prllpos de 466 Enfants)

(Thèse: 3e Cycle Chirurgit· Dentaire, Dakar 1~82: 27)

fluoratIOn

Rubrique dt:: clalolscment: PEDODONTIE. ~ PREVENTION

. Prèsidt'nt :

- ;1:. plan de l'enseignement:

- <1\1 plan Je la sant'" ruhliq'I" que nOliS ré'H1l11ons par cette équation

CHAPITRE IV. !'r('vl'Illion .1(',.; afle('tions enregistrél's

Chapitre 1. Dètïnitioll Je L: mèthode d'enquète utili.-;ee.

Chapitre II., Enq llèlP propn ment dite consacrée il:

- l'Etat du parodonte

- La carie ct le tr<titernent 'c'" Dents, aveC l'analyse des résultats

ohtenus

JURY

BA (Ibrahima) - Contribution il l'étu,le de la pathologie dentaire et

péridentaire en milieu pré,.;eolaire et scolaire dakarois.

1 A propos de ttti5 enfants ,

!Thèse Dol'torat 3e Cy(;\e en :--,:iences Odontologiques, Dakar 1932 27)

4:J. t):J. H2. 01.

Chapitr<: III Etudl' Jté' la p;,tholo~il' tl'<1l1l11atiqut" d des dysmorphoses,

dc'n to-maxi liai rel'.,

,/SA~TE IH'CCO·DFNT\ IRE - . dents propres

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Jiscipline diétique

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