Comp étence de niveau tr ès avancé en...

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1 Compétence de niveau très avancé en L2 (High level proficiency in second language use) Bartning, Forsberg & Hancock La fondation tricentenaire de la banque nationale suédoise 2006-2009 (www.biling.su.se/~AAA ) Acquisition des langues: perspectives comparatives Colloque en hommage à Clive Perdue 5 - 6 Décembre 2008

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Compétence de niveau très avancé en L2(High level proficiency in second language use)

Bartning, Forsberg & Hancock

La fondation tricentenaire de la banque nationale suédoise 2006-2009(www.biling.su.se/~AAA)

Acquisition des langues: perspectives comparatives Colloque en hommage à Clive Perdue

5 - 6 Décembre 2008

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Plan

• Partie I: Préliminaires, définitions

• Partie II: Étude pilote

• Partie III: Conclusion

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Le programme High Level Proficiency in Second Language

Use (9 projets, 4 départements)

Le projet examine les utilisateurs de langues secondes qui ont atteint des niveaux de maîtrise très avancés, entre autre:

• des apprenants/locuteurs (suédophones) d’anglais, de français, d’espagnol, d’italien et de apprenants/locuteurs (hispanophones) de suédois comme langues cibles dans des contextes très variés

• des jeunes gens qui parlent un suédois ’multiculturel’

• des polyglottes (avec au moins 6 langues)

• des locuteurs quasi-natifs qui répondent au téléphone àdes ’call centres’, en Asie

• le rôle de l’aptitude langagière pour devenir ’native-like’, etc

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Dimensions théoriques

• Conditions psycholinguistiques(aptitude, perception/production, fluidité)

• Structures linguistiques (morpho-syntaxe, lexique, phraséologie, pragmatique)

• Conditions sociales et sociolinguistiques (motivation, identité, attitudes)

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Projets 5 et 6

5. Les stades ultimes en acquisition d’une deuxième langue en français et espagnol L2 – morpho-syntaxe et discours (Bartning, Fant, Hancock et al)

6.Séquences préfabriquées en acquisition d’une deuxième langue (français, anglais, espagnol) (Erman, Forsberg, Fant et al.)

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Définitions / Points de départ

A. D’abord selon une perspective comparative LN/LNN

qui part de ’l’état final’:

• ’En commençant par l’état final on entend par locuteur natif – sans entrer dans la complexité de cette notion (cf. Davies 2003) - le locuteur archétypal d’une première langue, pas nécessairement monolingual, qui a appris cette langue et qui a continué à l’utiliser de façon régulière à travers la vie’ (trad.: Hyltenstam & Abrahamsson 2003, 9-36).

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Le locuteur quasi-natif

• ’Le locuteur quasi-natif (near-native): quelqu’un qui est perçu, dans une interaction orale normale, comme un locuteur natif, mais qui peut être distingué d’un natif par certains traits quand sa langue est analysée dans les détails linguistiques.’

(Hyltenstam & Abrahamsson 2003; pour des tests de

perception, voir Abrahamsson & Hyltenstam, soumis;

Bartning et al., en cours)

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L’apprenant avancé

• ’L’apprenant avancé: une personne dont la deuxième langue est ’proche’ de celui d’un locuteur natif mais dont l’usage non-natif est perçu dans l’interaction normale orale et écrite.’

(Abrahamsson & Hyltenstam 2006, Hyltenstam, Bartning & Fant 2005:7)

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B. Ensuite l’apprenant avancé est identifié

dans une perspective développementale:

Le continuum de stades de Bartning &

Schlyter (2004): 25 critères

• Six stades proposés Bartning & Schlyter 2004 Stockholm/Lund (pour une application informatique ’Direkt

Profil’, voir Granfeldt, 2007; pour d’autres L1, cf. Housen et al à par.):

1. Stade initial

2. Stade post-initial

3. Stade intermédiaire

4. Stade avancé bas

5. Stade avancé intermédiaire

6. Stade avancé supérieur

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Traits tardifs dans l’acquisition L2 selon la

littérature récente (Bartning, sous presse)

• Temps, Aspect, Mode: Le plus-que-parfait, le subjonctif, le conditionnel, l’imparfait (Labeau, Howard,

Bartning, etc.)

• Morphologie du SN et du SV: le genre – l’attribution et l’accord; l’accord verbal S-V (Granfeldt, Bartning)

• Discours: marqueurs discursifs, modalité et perspectives conceptuelles, structure informationnelle (’perspective taking’, préambules) (v.Stutterheim et al., Hancock 2007)

• Séquences préfabriquées (Schmitt, Forsberg, Bolly)

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Étude pilote sur des apprenants avancés, des ’quasi-natifs’, des natifs

Morpho-syntaxe, structure informationnelle et séquences préfabriquées –développement et interaction

A la recherche de mesures pertinentes pour capter les ressources et les obstacles des très hauts niveaux

(Bartning, Forsberg & Hancock, en cours)

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Données : quatre groupes de locuteurs Groupes N Durée de

séjour en France

Age Total des mots

1. Étud. univ. avancésSt. 5-6 (InterFra)

10 1-2 25-35 22 502

2. ’Utilisateurs’ de français L25-15

10 5-15 25-30 28 210

3. ’Utilisateurs’ de français L215-30

10 15-30 45-60 32 278

4. LN juniors+seniors

10 (5+5)

25-3045-60

24 780

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Considérations préalables

• Les séquences préfabriquées (expressions idiomatiques, combinaisons de mots, collocations récurrentes et ’native-like’) sont des ingrédients importants dans les productions très avancées en L2(Schmitt et al 2004, Forsberg 2008, Bolly 2008)

• Les locuteurs natifs (LN) emploient des parties thématiques importantes, préambules (PA), construites par plusieurs constituants.

Les locuteurs non-natifs, par contre, n’ont pas encore la capacité de construire des PA ’natifs’ mais le nombre des PA augmente en L2 (Conway 2005, Hancock 2007)

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Ex LN: Préambule + Rhème, énoncé étendu

(Morel & Danon-Boileau 1998, Diderichsen 1974, Lindström 2008)

Énoncé étendu (Extended clause)

Rhème

Préambule/

(Pre-front field)

(Central/Verbal field) Post-rhème

(Post-end field)

euh m:oi / de mon

point de vue euh je

pense que oui en

Espagne / en Italie /

et cetera

ce sont des gens qui

sont plus eu:h / peut-

être / dynamiques

entre guillemets ou

avec un peu plus de: #

/ virulents euh et peut-

être / un peu plus

individualistes (LN)

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Hypothèses concernant trois phénomènes

Ressources

1. Des séquences préfabriquées et des préambulesseront des ressources importantes dans les variétés très avancées en L2

Obstacles

2. Des déviances morpho-syntaxiques (DMS) seront plus rares chez les apprenants très avancés qu’aux niveaux moins avancés, et pas du tout selon la littérature, c.-à-d. la grammaire est ’prête’ (von Stutterheim 2003)

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Hypothèses (suite)

L’endroit des déviances

3. Si les apprenants très avancés/quasi-natifs font des erreurs (des déviances morpho-syntaxiques), ce sera dans les parties rhématiques comme

ces énoncés sont devenus plus complexes et le coût cognitif plus grand quand le locuteur doit produire les formes dans cette position ’enchâssée’dans le rhéme

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Les séquences préfabriquées: identification/définition

• Définition: SP= des combinaisons de mots créées sur le modèle des natifs. Ces combinaisons récurrentes se laissent classifiées en des catégories lexicale, grammaticale et discursive; cf Erman & Warren 2000):

• Ex. de la catégorie lexicale: agent secret, faire le point, rendre un dossier

• Méthode d’identification: échangeabilitérestreinte: *agent caché, *faire un point

(cf. Forsberg 2008)

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Résultats: Séquences préfabriquées(One-Way ANOVA)

3.9 Gr 4. Natifs

Groupes Moyenne de SP Lexicales/100

mots

Gr 1. Univ: Stage 5 and 6 1.4

Gr 2. Utilisateurs FSL 5-15 yrs 4.0

Gr 3. Utilisateurs FSL 15-30 yrs 2.8

Gr 1 vs tous les autres groupes P<0.01

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Et maintenant: les constituantsdans le préambule

(1) PA : et / je pense que / si j’ai de la chance / (3 constituants)Rh: je vais le faire pendant l’été (LNN)

(2) PA: (1) Non (2) mais moi / (3) question saumon / (4) pour la pêche / (5) l’Écosse / (6) tu vois / (6 constituants)RH: c’est ce que je préfère (LN)(Morel & Danon-Boileau 1998, pp. 38-39)

Ex 2:(1) ligateur, (2) point de vue(3) cadre, (4) cadre, (5) support lexical disjoint, (6) ligateur(ponctuant)

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Total de constituants

Locuteurs 1 2 3 4 5 6 7 8 Total

Gr 1 FLE 60% 30% 6% 5% 1% 0% 0% 0% 100%

Gr 2 FLS 54% 31% 11% 4% 2% 1% 0% 0% 100%

Gr 3 FLS 63% 25% 9% 1% 1% 1% 1% 1% 100%

Gr 4 LN 59% 23% 11% 5% 2% 1% 1% 0% 100%

Résultats: Total de constituants dans un

échantillon de 800 préambules (%)

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Les catégories de déviances morpho-

syntaxiques en français très avancés: traits

tardifs (Bartning, Forsberg, Hancock, 2008 ms)

SV: 1. L’accord sujet – verbe

• 2. Temps, aspect, mode – une catégorie large pour les ’simplifications dans le système TMA

• 3. Subjonctif

• 4. TMA Auxiliaire

SN:

• 5. Genre du pronom sujet

• 6. Genre des déterminants définis et indéfinis

• 7. L’accord du genre sur les adjecitfs épithètes et attributifs

• 8. Omission du déterminant

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Résultats: Déviances morphosyntaxiques

Groupes Total DMSSV

Total DMSSN

Total Total mots

Gr 1(st. 5+6)

20 48 68 20 502

Gr 2FSL

24 45 69 28 210

Gr 3 FSL

20 57 77 32 278

Total DMS 64 150 214

NS 7 25 161

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Résultats: Interaction: où les DMS apparaissent-

elles?

Groupes Total DMSen PA

Total DMSen Rheme

Total DMS Total mots chez LN/LNN

Gr 1FLE

2 78 80 20 502

Gr 2FLS

10 69 79 28 210

Gr 3FLS

7 75 82 32 278

Gr 4NS

7 24 780

Total DMS 19 222 248 105 830

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Exemples de LNNs

• (1) PA: [...] c’était assez rocambolesque parce que bon

RH: c’était nous qui *devai(en)t (LC: devions) les accueillir en premier (I:mhm). et donc on savait rien (Liv, gr 3)

• (2) PA: c’est vrai que c’est pas #

RH: moi j’ai pas un (LC: une) image très romantique (I:mm) de ces gens là (Minna, gr 3)

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Interaction entre DMS et séquences préfabriquées: les DMS apparaissent-elles dans les SP?

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Conclusions: Ressources

Hypothèse 1: L’emploi des séquences préfabriquées et celui des préambules sont des ressources importantes dans l’usage très avancé du français L2:

• OUI, on a vu que les séquences préfabriquées (SP) sont utilisées à un plus grand degré par les groupes 2 et 3 (’utilisateurs’ de FLS) et les LN que par le groupe 1 (étud. univ.)

• Pour ce qui est des préambules (PA), pas de différence significative quant au nombre de mots des PA mais ce sont uniquement les LN et les gr 2-3 qui produisent des PA avec plus de 5 constituants

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Conclusions: déviances Hypothèse 2: Les déviances morpho-

syntaxiques sont produites à un degré moindre par les très avancés que par les apprenants moins avancés (Bartning & Schlyter 2004) et selon la littérature pas du tout (v. Stutterheim 2003)

• Surprise: Il y a des déviances dans tous les groupes LNN, même dans le gr 3 (15-30 ans en France).

Mais les formes sont reconnues depuis les connaissances du développement du français L2: Les Français ils *dit (Bartning, à paraître)

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Conclusion: Interaction: déviances et structure informationnelle

Hypothèse 3: Si les très avancés/quasi-natifs font des déviances, ce sera dans la partie rhématique de l’énoncé vu sa complexité

• OUI, les DMS se trouvent pour la plupart dans les rhèmes

• OUI, les DMS se trouvent en dehors des séquences préfabriquées

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Nouveau(x) stade(s) après le stade 6? (Bartning & Schlyter 2004)

• Stade 7: locuteurs bilingues fonctionnels

• Besoin d’un niveau intermédiaire pour les locuteurs avec une L2 très riche, élaborée (formules, PA/Rhèmes, syntaxe/discours complexe, etc.) acquise pendant de longues périodes dans le pays de la LC, mais qui ne passent pas pour natifs (tests de perception)

• Stade 8: locuteurs quasi-natifs avec tous les traits des locuteurs bilingues fonctionnels ET qui passent pour des natifs (voir Bartning, Forsberg, Hancock, en cours : aucun des appr. des st.5-6 de B & SS, InterFra)

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MERCI!

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Questions et facteurs explicatifs

Ces déviances sont-ils

Des lapsus? Non, trop sytématiques

Systématiques? Oui, mais ils demandent une analyse très fine

Fréquents? Non, mais présence chez tous les LNN

Étonnants? Non, formes et contextes prévisibles àl’oral et connus depuis le développement du français L2 (’Les Français ils *dit’, Bartning, sous presse) existent dans d’autres variétés de français chez les LN au Canada (cf. Mougeon)

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Facteurs explicatifs (suite)

• Explications possibles chez Birdsong (2005b:323) qui parle de réflexes inévitables de bilinguisme oùil y a : ’a specific L1 effect whereby performance in a given L2 is differentially affected by properties of various L1s’. Le suédois n’a pas d’accord verbal par ex.

• Effets de manque dans le ’contrôle’ et dans l’automatisation des traits (Abrahamsson & Hyltenstam, soumis)

• Marquage de traits

• Effets de l’input (N. Ellis 2003, 2008, Bybee 2008)

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Exemples de préambules chez les LNN

Préambules

Gr 1:

(1) et comme ça on avait rien (Anders)

(2) mais ce que j’ai fait / c’est que j’ai pris une semaine de Libération (Pernilla)

Gr 2:

(3) euh parce que en fait l’année dernière / j’ai essayé de recommencer (Coco)

Gr 3:

(4) mais enfin bon c’est-à-dire / c’est allé un peu trop vite (Corinne)

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Exemple l’emploi des PA avant et après un stage en France (LNN)

• (3) PA: ohRhème: c’est un élan là (LNN, Conway 2005)

Après le stage en France, la même étudiante:• (4) PA: Mais / pour moi / comme eh comme

étudiante eh étrangère / RH: c’est pas très bien de ne pas avoir de des livres (LNN, Conway 2005)

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Exemples PA chez les LN

(1) mais / (I:oui oui) / en gros / / disons que

roman d’anticipation / j’y j’y mettrais une connotation plus politique . (Jean, LN Forsberg)

(2) parce qu’il faut voir au Japon / ce qui est

intéressant c’est que / toute la journée ils ont des normes (Dom, LN Forsberg)

(3) et donc eu:h pour monsieur tout le monde

euh + quoiqu’il arrive on peut avoir une une approche un peu souple on va dire (Nic, LN Paris senior)

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Résultats : Préambules

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Références

• Abrahamsson, N. & Hyltenstam, K. in press. Age of L2 acquisition and degree of nativelikeness – listener perception vs linguistic scrutiny. Language Learning 58 (3).

• Bartning, I. sous presse. The advanced learner variety: ten years later. In Myles, F. & Labeau, E. The advanced learner variety: the case of French (Peter Lang)

• Bartning, I. & Hancock, V. à paraître. Morpho-syntax and discourse at high levels of second language acquisition. Hyltensatm, K. (ed.) High Level proficiency in Second Language use. Berlin: Mouton de Gruyter.

• Bartning, I. & Schlyter , S. 2004 Itinéraires acquisitionnels et stades de développement en français L2. Journal of French Language Studies 14, 3. 281-299.

• Bybee, J. 2008. Usage-based grammar and second languageacquisition. Robinson, P. & N. Ellis (eds), Handbook of cognitive linguistics and second language acquisition. NY: Routledge.

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References (suite)

• Conway, Å. 2005. Le paragraphe oral en francais L1 , en suédois L1 et en francais L2. Etude syntaxique , prosodique et discursive. Doct Diss. Lund: Etudes romanes de Lund 73.

• Diderichsen, P. 1974. Elementaer Dansk Grammatik. Copenhague:Gyldendal..

• Ellis, N. 2008. Usage-based and form-focused second language acquisition. In Robinson & Ellis.

• Erman, B. & Warren, B. 2000. The idiomprinciple and the open choice principle.Text 20. 29-62.

• Forsberg, F. 2008. Le langage préfabriqué –formes, fonctions et fréquences en français parléL2 et L1. Oxford: Peter Lang.

• Granfeldt, J. & Nugues, P. 2007. Évaluation des stades de développement en français langue étrangère. TALN 2007, Toulouse.

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Références bibliographiques (suite)

• Hancock, V. 2007. Quelques éléments modaux dissociés dans le paragraphe oral dans des interviews en français L2 et L1. Journal of French Language Studies 17, 21-47

• Housen, A. et al. à par. Développement de la morphologie verbale chez les apprenants avancés et des natifs: étude comparative. In F. Myles & E. Labeau, The advanced learner variety: the Case of French. Bern: P.Lang.

• Lindström, J. 2008. Tur och ordning. Sthlm.• Morel, M.-A., & Danon-Boileau ,L. 1998.

Grammaire de l’intonation. Paris: Ophrys.

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Références bibliographiques (suite)

• Schmitt, N. & Carter, R. 2004. Formulaic sequences in action. In Schmitt, Norbert (ed.) Formulaic sequences : Acquisition, processing and use. Amsterdam : John Benjamins, 1–22.

• Sharwood-Smith, M. & Truscott, J. 2005. Stages or continua in SLA: a Mogul solution. Applied Linguistics 26/2, 210-240.

• von Stutterheim,C. 2003. Linguistic structure and information organisation. EUROSLA Yearbook 3, 183-206.

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Les stades de développement (Bartning & Schlyter 2004)

• 1. Stade initial (structuration nominale d’énoncés, début de flexion)

• 2. Stade post-inital (formes ’basiques’, noms sans déterminants, parataxe, début de subordination parce que)

• 3. Stade intermédiaire (présent, imparfait être, avoir, une certaine morphologie en SN et SV)

• 4. Stade avancé bas (présent, pc, imparfait, futur)

• 5. Stade avancé moyen (subjonctif, conditionnel, plus-que-parfait, connecteurs)

• 6. Stade avancé supérieur (syntaxe complexe, gérondif, etc.)

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Tests de perception

• 11 sur les 20 LNN (gr 2-3) ont passécomme LN avec au moins un évaluateur (sur 5) dans les tests de perception de LN pendant un passage de 30 secondes des interviews (cf. Abrahamsson & Hyltenstam sous presse, pour cette methodologie)

• De tels jugements n’ont pas été trouvés pour les apprenants avancés du groupe 1 (des stades 5+6 de Bartning & Schlyter 2004, voir ci-dessus)