Communauté de Paroisses Saint Benoît de Cattenom

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D ernièrement, à l'occasion d'une réunion, on me demanda

si je n'aspirais pas à évoluer dans mes fonctions, ce que je compris par, pour

caricaturer, « en devenant évêque ! » L'idée, pour différentes raisons, ne me vient

même pas à l'esprit, mais, derrière cette question, on peut

trouver celle du bonheur : « Que faut-il pour être

heureux ? » Et moi de répondre alors : « Il faut arriver à se

contenter de ce que l'on a » ; c'est ça être heureux. Je

précise tout de suite que c'est un but que l’on n’atteint

jamais, mais vers lequel on peut tendre. Il nous faut

assurément certaines choses matérielles, comme

conditions de vie ; mais ensuite, si l'on est dans ce qu'on a

toujours voulu faire ou être, sans s’en contenter, on risque

de courir après des chimères : des rêves vers un meilleur,

mais qui ne sont que rêves.

Dans le fait d'être prêtre, ce qui est primordial, ce sont les relations humaines, en plus d’avoir la foi et

d’être priant avant tout. Des confirmands, un jour, m'ont demandé les qualités indispensables pour être

prêtre, et m'est tout de suite venue cette réponse : « Il faut aimer les gens. Autrement, vous faites ermite

ou moine. » Pour être en paroisse, il faut avoir le goût des gens.

Le carême est aussi l’occasion de refaire le point sur ce qui est central dans nos vies en tant que

baptisés appelés à la résurrection : comment ordonnons-nous nos priorités ? Dans une société

mondialisée où prime l'économique, ne sommes-nous pas appelés à y insuffler notre foi, l'Evangile et le

Christ qui nous invite à donner la place centrale à la personne humaine ? On Le voit guérir, remettre

debout, donner à voir, s'intéresser aux gens, jusqu'à un jour donner sa vie pour eux, dans la confiance au

Père qui l'a glorifié et le glorifiera encore par la résurrection. De même, en ce qui nous concerne, je suis

sûr qu'il y a toujours plusieurs réponses possibles à une question pratique, mais n'oublions pas d'être

humains.

« Jésus lui répondit : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton

cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le

premier commandement. Et le second lui est semblable : tu aimeras

ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements

dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes.» (Mt 22,38-40)

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Me reviennent en mémoire mes cours de philosophie sur Épicure (342 à 270 avant Jésus-Christ)

que l'on simplifie dans la culture populaire en traduisant par le fait de profiter des plaisirs de la vie, mais

qui nous invite à bien autre chose.

Épicure et le tetrapharmakon (les quatre remèdes) :

1) penser que le bonheur est accessible ici et maintenant ;

2) ne pas craindre la mort ;

3) ne pas craindre les dieux (car ils ne s'occupent pas des affaires des hommes) ;

4) classifier rigoureusement ses désirs selon ces 3 principes :

- les désirs naturels et nécessaires, c’est-à-dire les besoins vitaux qu'il faut satisfaire pour vivre,

- les désirs naturels non nécessaires, c’est-à-dire les petits plaisirs de la vie dont on doit pouvoir

se passer mais que l'on peut accepter pour un vécu plus agréable,

- les désirs non naturels et non nécessaires qu'il faut absolument proscrire car ils sont causes de

souffrance.

Le bonheur, c'est donc avant tout s'habituer à penser correctement, avec la nature comme repère, le

malheur étant la plupart du temps le résultat des erreurs de jugement des hommes (mauvaises pensées,

mauvaises classifications, craintes infondées...). Et le tetrapharmakon a pour objectif d’atteindre l'ataraxie

(absence de souffrance, calme de l’âme), condition première du bonheur.

Pour aller plus loin, on peut lire « Lettre à Ménécée ».

En spiritualité, pour atteindre le bonheur, ce qui est le thème de cet éditorial,

l'important ce n'est pas d'y arriver, mais de tendre vers.

Abbé Vincent Reinert

Tu veux jeûner ?

- Jeûne de paroles blessantes : que tes lèvres ne prononcent que des paroles de bénédiction.

- Jeûne de critiques et de médisances : bienveillance et miséricorde doivent habiter ton âme.

- Jeûne de mécontentement : que douceur et patience deviennent tes compagnes de chaque jour.

- Jeûne de ressentiment : que ton cœur cultive la gratitude.

- Jeûne de rancune : que le pardon ouvre toutes les portes qui t'ont été fermées.

- Jeûne d'égoïsme : que la compassion et la charité fleurissent à chacun de tes pas.

- Jeûne de pessimisme : que l'espérance ne quitte jamais ton esprit.

- Jeûne de préoccupations et d'inquiétudes inutiles : que règne en toi la confiance en Dieu.

- Jeûne d'occupations superficielles : que la prière emplisse tes journées.

- Jeûne de paroles futiles : que le silence et l'écoute t'aident à entendre en toi le souffle de l’Esprit.

Auteur Anonyme.

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A chaque fois qu’une relation se détériore, on retrouve en amont un manque de communication qui a laissé s’installer de part et d’autre des malentendus. Or, communiquer n’est pas parler ou se faire comprendre, mais aussi Ecouter.

Eric Berne, fondateur de l’analyse transactionnelle, invite à orienter son esprit vers le potentiel positif des gens au lieu de mettre l’accent sur leurs défauts. Nous sommes tous des princes et des princesses, même si, parfois, nous avons des comportements de crapauds : « Dans tout crapaud

sommeille un prince, il est inutile de tuer le crapaud, il suffit de réveiller le

prince ». Ainsi, la plupart des gens deviennent passionnants quand on s’intéresse vraiment à eux et qu’on sait les écouter.

Avant de commencer à écouter, trois conditions essentielles sont à mettre en place : ▶ Tout d’abord être dans un rapport authentique avec soi-même, c’est-à-dire être en accord entre « ce que je suis et

ce que je pense, entre ce que je pense et ce que je fais ». S’il existe un conflit dans notre monde intérieur, nous exprimerons des messages contradictoires qui généreront un malaise dans notre communication.

▶ Puis créer un rapport de confiance qui va nous permettre de nous sentir à l’aise avec notre interlocuteur. Il s’agit

d’essayer de comprendre l’autre avant d’exiger de lui qu’il nous entende. ▶ Ensuite, tenir compte des règles de base qui faciliteront notre compréhension de l’autre. Nous sommes tous des

égocentrés « Moi, je… » ; ce qui nous prédispose à parler d’abord de nous et à avoir une vision forcément subjective des choses. Acceptons de nous remettre en cause et sachons nous rendre disponibles pour l’autre en tenant compte de ses besoins d’attention et de considération. Si nous arrêtons de nous mesurer à lui, nous découvrirons nos propres richesses. De plus, chaque comportement détient une intention positive. En faisant la distinction entre le comportement et l’intention, nous changerons notre regard sur autrui. Il s’agit ainsi d’« éviter les

notions de bien ou de mal qui sont des jugements de valeur ». Par ailleurs, comprendre l’autre ne signifie pas accepter. Il est tout à fait possible de refuser de cautionner des agissements, sans pour autant juger celui qui les commet.

Finalement, ces partages en compréhension vont nous enrichir mutuellement en améliorant notre relationnel qui deviendra véritablement confraternel. Ils agrémenteront notre journée de pauses bienveillantes qui se transmettront à d’autres et généreront des échanges de petits plaisirs.

Les techniques de l’écoute active ou comment être physiquement et visuellement attentif.

Pour cela, certains principes vont nous aider à la pratiquer : - rester calme, détendu, disponible pour mieux accueillir les paroles de l’autre ; - le regarder bien en face et ne rien faire d’autre sous peine de le déstabiliser ; - se taire : ne pas faire de commentaires et surtout ne pas donner son avis même si on est d’accord… - ne pas craindre les silences qui lui donneront le temps de trouver ses mots. Il ne reste que deux raisons de parler, soit pour demander plus d’explications ou montrer que l’on a bien compris. Ce n’est pas chose aisée que de respecter ces préceptes et… j’en sais personnellement quelque chose. Un outil de choix, car facilitant de façon « magique » l’expression des ressentis, est la reformulation. Cela consiste à redire de manière synthétique ce qu’une personne vient d’exprimer pour qu’elle se sente comprise et puisse continuer à progresser. Il s’agit, soit de lui renvoyer telles quelles ses paroles, soit de les précéder de « si je comprends bien… ». En cas d’erreur de compréhension, elle pourra ainsi peaufiner ce qu’elle voulait dire. Reformuler protège aussi du contenu entendu par une prise de conscience que le problème évoqué n’est pas le nôtre et nous évitera de nous y noyer en cas d’émotivité forte.

Savoir communiquer, c’est savoir ECOUTER.

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Il est intéressant de préciser qu’écouter doit toujours rester un choix librement consenti. Il faudra, si besoin, apprendre à refuser d’écouter ou à différer ce moment en expliquant son indisponibilité. Il ne faut pas craindre non plus d’être accaparé car une bonne écoute fait gagner du temps. Les interlocuteurs iront plus vite au bout de leur propos s’ils se sentent entendus et compris. Une belle qualité d’écoute incite aux confidences et à la réflexion et « lorsque les autres se racontent, ils en apprennent plus sur eux-mêmes que dans une discussion ordinaire ».

L’apprentissage de ces différentes techniques peut être ardu et empêché par notre tendance spontanée à intervenir dans le discours. Ces intrusions font perdre du temps et constituent des obstacles au respect de l’autre.

Mais quels sont ces blocages ?

▶ finir les phrases de son interlocuteur représente une injonction indirecte d’accélérer le débit ; ▶ rectifier les erreurs, fait perdre le fil des pensées en se fixant sur des objets non essentiels ;

▶ rappeler ses propres souvenirs lors d’évocations de situations similaires ; ▶ « bombarder » l’autre de questions ;

▶ donner des conseils personnels en croyant avoir le remède au mal-être de l’autre. En fait la personne vient simplement exprimer ses difficultés pour recevoir de la chaleur humaine. Elle entreverra elle-même, plus tard, la solution à son problème ;

▶ porter des jugements de valeur qui sont exprimés au nom d’un système de valeurs morales ;

▶ fuir les émotions. Or un sentiment exprimé s’apaise tout seul. Si j’ai pu dire comme j’en ai assez ou comme je suis triste, et si quelqu’un a su accueillir ce sentiment sans me juger ou être culpabilisé par ce que je dis, je vais être

immédiatement soulagé. N’ayons pas peur des vraies émotions qui font partie de la vie ; ▶ noyer le problème dans les bons sentiments peut avoir l’effet de nier le problème ;

▶ donner son point de vue en donnant notre « moi, je … » place nos interlocuteurs sur la défensive.

Alors, que faire pour éviter ces blocages d’écoute ? Eh bien, RIEN, justement… c’est le moment d’apprendre à se taire. Il n’y a rien à dire ou très peu de choses : « Si tu as besoin de parler, je suis là… » ou « Tu peux compter sur

moi… ». A la lecture de ces blocages, vous serez peut-être consternés de découvrir vos propres maladresses. Au contraire, cette prise de conscience salutaire permettra de communiquer autrement en apprenant comment écouter avec ses

yeux, son corps et… surtout son cœur.

MIEUX ÉCOUTER L’AUTRE POUR MIEUX LE COMPRENDRE VA AMÉLIORER NOTRE COMMUNICATION DONC FACILITER NOS RELATIONS ET ÉVITER BIEN DES MALENTENDUS : ECOUTER, C’EST COMMUNIQUER !

En tant que chrétien, cette dimension ne nous rapproche-t-elle pas de nos frères en difficulté ?

Alors cette année, c’est décidé… … j’apprends à écouter !

Anne PAULY

Source : « SAVOIR ECOUTER, CA S’APPREND ! » Techniques simples pour bien communiquer. Christel Petitcollin. 2016. Ed. Jouvence.

Pas de souci… ça s’apprend

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P âques est l’événement central de la foi chré�enne. C’est le jour où Jésus est

ressuscité, l’Amour ayant vaincu la mort. Les premiers chré�ens, issus de la

tradi�on hébraïque, considèrent Pâques comme une nouvelle version des fêtes

de Pessah qui commémorent la libéra�on du peuple juif de l’esclavage en Egypte. Pourtant, ce,e

fête n’est pas sans rappeler d’autres tradi�ons païennes liées au phénomène du renouveau : chez

les Grecs, Perséphone, fille de la déesse de la terre Déméter, revenant des enfers à la lumière du

jour, symbolise la résurrec�on de la nature au printemps. Chez les Phrygiens, des cérémonies

alliant musique et danses à l’équinoxe de printemps, visent à réveiller leur divinité principale

endormie pour l’hiver…

Le jour de Pâques a été fêté dès les origines de

la chré�enté et, très rapidement, c’est toute la

semaine qui précède qui prend une

importance par�culière. Nous la trouvons

appelée « la grande Semaine », dans une

homélie de saint Jean Chrysostome au

IVe siècle : « Non pas qu'elle ait plus de jours que les autres, ou que les jours y soient composés

d'un plus grand nombre d'heures, mais à cause de la grandeur des mystères que l'on y célèbre. »

On la trouve encore désignée sons le nom de Semaine peineuse ou pénible à cause des

souffrances de Jésus-Christ et des fa�gues qu'exige sa célébra�on, de Semaine d'indulgence parce

qu’on y recevait les pécheurs à la pénitence et, enfin, de Semaine sainte, à cause de la sainteté des

mystères dont on fait la commémora�on. Suivant les époques, l’accent a été mis davantage sur les

souffrances du Christ, sur la rédemp�on des pécheurs, ou sur la grandeur du don et la

résurrec�on. Cependant, un certain nombre de constantes la caractérisent : l’obliga�on de

communier au moins une fois l’an à Pâques, dès le IIIe siècle, de se confesser pour obtenir le

sacrement de réconcilia�on et de jeûner le Vendredi saint.

Fête mobile, la date de Pâques est fixée au premier dimanche

après la première pleine lune qui suit le 21 mars, donc au plus

tôt le 22 mars et au plus tard le 25 avril. Cependant, suivant les

calculs des différentes tradi�ons, orthodoxes et catholiques ne

fêtent pas en même temps. Une différence de une à cinq

semaines peut être observée.

L� �������� ��� R������ ouvre la Semaine sainte. L’Evangile

nous raconte que Jésus entre dans la ville sur le dos d’un ânon

et que la foule l’acclame avec des feuilles de palmiers. Durant la

messe, la communauté chré�enne se remémore cet événement

avec une procession dans l’église et une bénédic�on solennelle

des rameaux, chez nous de buis.

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L� ����� ��������� est la cérémonie au cours de laquelle l’évêque consacre le Saint chrême

en présence de tout le presbyterium, qui renouvellera à ce,e occasion ses vœux de sacerdoce, et

des diacres. Dans notre diocèse, elle est célébrée le mercredi ma�n. Le Saint chrême est l’huile

dont on se sert pour les baptêmes célébrés lors de la Vigile pascale et, tout au long de l’année li-

turgique, pour les sacrements de baptême, confirma�on et ordre. Deux autres huiles sont égale-

ment bénites lors de la célébra�on : l’huile des catéchumènes qui sert dans les célébra�ons prépa-

ratoires au baptême pour les adultes ou les enfants déjà grands et l’huile des malades qui sert

dans la célébra�on du sacrement des malades.

L� T������ ������ de la Passion et de la Résurrec�on du Christ commence le jeudi soir et se ter-

mine le soir du dimanche de Pâques.

L� J���� ���� , la Cène annonce la fin du carême et l’entrée dans le mystère de Pâques. La messe

du soir commémore le dernier repas que Jésus a pris avec ses disciples la nuit où il devait être li-

vré. Jésus ins�tua alors l’eucharis�e. Il annonça que sa présence demeure vivante dans le sacre-

ment de son Corps et de son Sang. Ce soir-là, Jésus lava les pieds de ses disciples. Il s’agenouilla

devant chacun des douze, leur témoignant ainsi la tendresse qu’il avait pour eux. Ce geste est re-

pris durant la messe du Jeudi saint pour nous inviter à servir, nous aussi, notre prochain.

L� V������� ���� , Jésus est amené devant Ponce Pilate, puis il est condamné à mort. Il porte sa

croix avant d’être crucifié sur un lieu appelé « Golgotha », c’est-à-dire « lieu du crâne ». Aucune

messe (avec consécra�on) n’est célébrée. Le Chemin de croix

nous permet de revivre les événements de la Passion de Jé-

sus et de réfléchir à leur sens. Lors de l’Office de la croix, on

lit le récit de la Passion et les fidèles vénèrent la croix en la

touchant ou en l’embrassant. On peut également recevoir la

communion avec des hos�es consacrées le Jeudi saint et ré-

servées à cet effet.

L� V�"��� ������� marque le début du temps pascal où le jeûne est rompu. Elle a lieu entre le cou-

cher du soleil le Samedi saint et le lever du soleil de Pâques. La procession de la lumière, cierge

pascal en tête, invite les fidèles à entrer dans l’église, alors plongée dans l’obscurité. La liturgie de

la Parole rappelle toute l’histoire du Salut et on retrouve avec bonheur le Gloria et l’Alléluia. L'eau

est bénite et les catéchumènes reçoivent le baptême. Les cloches des églises se re-

me,ent à sonner pour le plaisir de tous.

L� �������� �� P$%���, le Christ est ressuscité ! Il inaugure le temps pascal qui

dure cinquante jours et se clôt avec la Pentecôte.

Christelle VOGEL et Jacqueline GIORDANO

h,ps://lapin-bleu.croixglorieuse.org/dessins-de-la-semaine/triduum-pascal

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_ es sacrements, il y a ceux qui sont tombés dedans quand ils étaient pe�ts, souvent

sans qu’on leur demande leur avis. Et puis, il y a les autres… De plus en plus

nombreux dans un contexte de déchris�anisa�on de la société française engagée

depuis plusieurs décennies. Il y a ceux à qui ça n’a pas été proposé pour diverses

raisons : souvent bap�sés ; ayant parfois fait leur communion, mais beaucoup plus rarement leur confirma�on ; ou

carrément coupés de l’Eglise.

Et puis, la vie va son cours et certaines ques�ons

apparaissent qui se posent avec les méandres de

l’existence. Alors, on s’interroge, on se remet en ques�on.

On voudrait combler ce manque, apporter des réponses.

On se sent démuni, manquant de repères, de pra�que

(alors que parfois, à l’instar de Monsieur Jourdain, on prie

sans savoir qu’on prie).

A toutes celles et tous ceux qui, aujourd’hui (ou demain),

se posent la ques�on de savoir si un ra,rapage est

possible, eh bien oui ! On peut demander à être bap�sé, faire sa communion, être confirmé à tous âges, de 7 à 77

ans et même au-delà. A Metz, c’est une personne de 80 ans qui se prépare à recevoir le baptême. Mais pas besoin

d’aller jusqu’à Metz. Partout dans le diocèse (Thionville, Yutz, Sierck, …), le même besoin s’exprime et a été

entendu. Il y a 54 catéchumènes ce,e année dans notre diocèse, ils étaient environ 30 il y a deux ans. Depuis peu

dans notre archiprêtré, un groupe animé par Mathieu Schiebel, curé de la communauté de paroisses Notre-Dame

de l’Espérance de He,ange-Grande, avec Eliane Marson et Maria Hoffmann pour St Benoît de Ca,enom, prépare

les adultes aux sacrements de l’ini�a�on chré�enne : baptême, eucharis�e, confirma�on. Ils sont six à s’être

lancés ce,e année dans l’aventure. Ils se réunissent une fois par mois, un mardi soir, à la salle St-E�enne de

He,ange-Grande. La prépara�on dure un an. Elle commence en septembre, les sacrements sont reçus à Pâques et

la forma�on se prolonge jusqu’en juin, car il y a un « après-sacrement ». Différents thèmes sont abordés : le

baptême, la rencontre avec Jésus, l’Esprit-Saint, la miséricorde, la prière, la messe, … Les profils des par�cipants

sont variés, les déclics tout autant (le baptême de son enfant, son propre mariage, un décès, …), mais c’est

toujours une vraie demande, un authen�que ques�onnement, un besoin de relire sa vie de manière éclairée. Cela

rend les échanges extrêmement riches et profonds ; pas un truc « d’intello », pas un cours de théologie.

Alors, si cela vous intéresse, même si vous n’êtes pas sûrs, sachez que cela existe, que c’est peut-être fait pour

vous. Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à vous adresser au presbytère de Ca=enom qui vous me=ra en

contact avec ce groupe. Et pour ceux qui sont déjà confirmés, n’hésitez pas à le proposer autour de vous.

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Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Arnaud BEHR, j’ai 23 ans, je suis

originaire de Lorraine et j’ai mes a(aches à

Fixem. Je viens d’un milieu déchris,anisé, mais j'ai été

bap,sé le 12 avril 1998. Je n’ai pas vraiment par,cipé

au catéchisme quand j’étais pe,t.

Pourquoi avoir décidé d’être confirmé tardivement,

quel a été le déclic ?

Cela n’est pas tombé (uniquement) du ciel ! C’est le ré-

sultat d’un cheminement intérieur, d’un processus long,

d’une recherche de sens et de vérité, d’une ou plusieurs

traversées du « désert ».

Il y a eu plein de pe,tes épiphanies*. Aussi, j’ai toujours

aimé la nature et la culture, et c’est en arpentant leurs

paysages réels ou abstraits que j’y ai lu la signature

discrète de la Providence. Mes lectures m’ont aussi

beaucoup influencé, notamment Tolkien, auteur catho-

lique.

Mais le vrai déclic, je crois que j’ai l’ai eu quand j’ai lu

« A szeretet soha el nem fogy », c’est-à-dire « L’amour

n’échoue/ne meurt jamais » (1Cor 13, 8) sur le mur

d’un temple réformé de Hongrie. J’étais alors en pleine

traversée du désert. Ce(e promesse renversante

d’amour a vraiment redonné du sens à ma vie.

Comment avez-vous poursuivi votre cheminement

chré�en ?

Chemin faisant, par les rencontres et les ami,és chré-

,ennes, j’ai suivi un parcours Alpha à Lille. Le jeudi soir,

si l’on était disponible, on venait prendre un repas en

commun, on recevait un enseignement, puis on discu-

tait en pe,ts groupes, on revenait sur nos parcours de

vie.

J’ai ainsi pu faire ma première communion à Pâques

2018 à Villeneuve d’Ascq. Les études et les stages

m’ont plus ou moins empêché de faire ma confirma,on

juste après. J’ai fini mon dernier stage en octobre 2019

et je travaille depuis début février dans une entreprise

en Roumanie. Dans l’intervalle de temps, on a pu

m’aménager un pe,t parcours, en complément de ceux

que j’avais suivis auparavant, avec les con-

firmands accompagnés par le père Mathieu

Schiebel et Eliane Marson (que je remercie ici en-

core). Et ainsi, j’ai pu faire ma confirma,on le 24 no-

vembre 2019 en l’église Saint-Nicolas de Yutz.

Il faut aussi noter que, par mes rencontres (avec une

amie méthodiste, avec des missionnaires), mes lectures

et mes origines (un grand-père élevé dans la foi évan-

gélique réformée), mon parcours chré,en a été influen-

cé par le protestan,sme. J’ai longtemps hésité entre le

protestan,sme et le catholicisme, mais c’est probable-

ment dans ce dernier que je me suis le plus retrouvé.

J’ai tout de même intégré un prisme protestant dans

ma vie catholique et j’entre,ens aussi une espérance

œcuménique.

Est-ce que cela a répondu à vos a=entes ?

Je dois témoigner que la confirma,on a ouvert ma

prière à une sensa,on très différente, à un lien renou-

velé à Dieu (à condi,on que je m'y inves,sse pleine-

ment). Il faut pas mal de discipline tout de même et ça

se travaille (encore et toujours). Le cheminement chré-

,en ne se fait pas sans cahot. J’ai entendu qu’il existe

des « nuits de la foi », des moments de doute ou de

crainte et ça

m’est arrivé. A

cet égard, la con-

fronta,on avec

autrui, et donc la

mission, sont des

épreuves. Cela

fait douter et,

tout de même,

beaucoup avancer. Mais, en fin de compte, je retrouve

toujours le réconfort en Dieu et je suis heureux de Le

louer dans l’assemblée chré,enne.

Comment entrevoyez-vous la suite ?

Je souhaite vivre en chré,en à Bucarest !

Propos recueillis par Jean-François WAX

*Dieu se manifeste au monde

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E n partant de Cattenom, suivez la route qui monte vers la centrale. Elle serpente tranquillement dans la forêt quand, tout-à-coup, apparaît la Tour d’Usselskirch. Cette construction hexagonale de 25 mètres de haut,

classée monument historique depuis 1930, domine les alentours. Elle cache au sein du cimetière qui l’entoure un petit trésor qui vaut le détour. Il s’agit des stèles du Chemin de croix posées là en extérieur ! Ces huit stations du XVIIe siècle sculptées en haut-relief en pierre de taille de Volmerange sont maintenant alignées à l’emplacement des fondations de l’ancienne église détruite durant la seconde guerre mondiale. Elles sont inscrites à l’inventaire des monuments historiques depuis 1996 au titre du petit patrimoine. Mais laissez-moi vous conter leur turbulente histoire !

Il était une fois quatorze stations réparties sur le pourtour de l’ancienne église paroissiale et adossées au mur d’enceinte. Voici une photo plus ancienne qui témoigne de la beauté des stèles : Ce chemin de Croix unique en son genre fut sans doute l’œuvre d’un maître rhénan du XVe siècle. Chaque stèle fut taillée dans un bloc de pierre de près d’une tonne avec une expression et une finesse saisissantes : traits du visage, pli de vêtements, corde tressée... De nombreux spécialistes de toute l’Europe venaient pour admirer cet exemplaire unique en Lorraine. La guerre arriva, elle détruisit l’église, l’école et provoqua quelques dégâts sur les stèles.

En 1967, M. Becker, amateur averti originaire de Boust, revint visiter les lieux et constata que parmi les stations, de plus en plus enfouies sous les mauvaises herbes et les épines, il en manquait deux ! Il alerta la commune et une plainte pour vol fut déposée. On ne retrouva jamais les stèles. Mais on prit enfin conscience qu’il fallait que les huit restantes soient dégagées de la terre, nettoyées et remises en état. Fini le pillage, vive le sauvetage !

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Depuis 1989, l’association Culture et Patrimoine présidée par Joseph Kaiser veille à la bonne conservation de ce patrimoine unique. Une délibération du conseil municipal du 13 octobre 2014 a autorisé à mettre en avant le projet de restauration du Chemin de croix. Les travaux de restauration financés par la commune avec l’aide de la DRAC et de la Communauté de Communes de Cattenom et Environs ont permis de réaliser un magnifique travail de restauration. Une belle visite gratuite vous attend. Chaque scène semble sortir de la pierre comme un tableau vivant !

N’hésitez pas à visiter le site de l’association : http://www.usselskirch.net/.

Merci à Joseph Kaiser pour les photos et son aide à la rédaction de cet article. A noter que, pendant les journées du patrimoine en septembre, l’association fait visiter la tour également.

En attendant, vous pouvez aussi vous procurer la plaquette éditée par la CCCE et rédigée par l’association : « A la découverte de Boust et Environs ».

Béatrice Weber

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Messe de la Saint Benoît Ca=enom

Messe de Noël des familles à Rodemack

Messe de Noël au Fort du Galgenberg

Temps de prière pour le Burkina Faso Rodemack