PESSACN°

369du mercredi 20 octobre au dimanche 14 novembre 2010 www.webeustache.com

C I N E M A J E A N - E U S TC I N E M A J E A N - E U S T A C H EA C H ELA MINI-GAZETTE

La Princesse de MontpensierGenre : romantisme, fougue et truculence • De Bertrand Tavernier • FRA • 2010 • 2h19Avec Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Grégoire Leprince-Ringuet…

> 1562, la France est sous le règne de Charles IX, les guerres de religion fontrage... Depuis son plus jeune âge, Marie de Mézières aime Henri, Duc deGuise. Elle est contrainte par son père d'épouser le Prince de Montpensier.Son mari, appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerrecontre les protestants, la laisse en compagnie de son précepteur, le Comtede Chabannes, loin du monde, au château de Champigny…

Non seulement Bertrand Tavernier ne nous déçoit pas mais il nous ravit, nous emballe et nouscharme. Comme si son détour par les Etats-Unis (Dans la brume électrique) avait redoublé sonappétit pour la culture classique française. Voilà plus de 15 ans qu'il ne s'était pas immergé dansune reconstitution historique. Qui est fait et bien fait. Tavernier nous propose son menu degourmet cinéphile amateur d'Histoire : romantisme, fougue et truculence. Avec commeassaisonnement de rigueur : dialogues ciselés et bons mots (au scénario : toujours l'excellentJean Cosmos), décors à l'économie, citations historiques opportunes et justes, scénario aucordeau (adaptation généreuse de la nouvelle de Madame de La Fayette), sans oublier un castingnouvelle génération très haut de gamme : Mélanie Thierry est éblouissante, les 4 mousquetairesromantiques (Gaspard Ulliel, Grégoire Leprince-Ringuet, Lambert Wilson, Raphaël Personnaz)rivalisent avec éclat dans leur joute amoureuse. Vive le cinéma classique quand il est signéd'aussi jolie manière ! FRANCOIS AYMÉ �� p. 28 à 30

COUPS DE CŒUR 2

Les Petits mouchoirsGenre : film de “potes”, drôle et cruel • De Guillaume Canet • FRA • 2010 • 2h25Avec François Cluzet, Marion Cotillard, Benoît Magimel, Gilles Lellouche, Jean Dujardin…

> À la suite d'un événement bouleversant, une bande de copains décide,malgré tout, de partir en vacances au bord de la mer comme chaque année.Leur amitié, leurs certitudes, leur culpabilité, leurs amours en serontébranlées. Ils vont enfin devoir lever les "petits mouchoirs" qu'ils ont poséssur leurs secrets et leurs mensonges…

Les Petits mouchoirs est un digne héritier d'une veine du cinéma français : celle qui engendrades comédies populaires de qualité, aux histoires à la fois divertissantes et reflétant nonsans cruauté les temps qui les virent naître. Depuis feu l'équipe du Splendid au tandem Jean-Loup Dabadie-Yves Robert (Un éléphant ça trompe énormément), ces comédies avaient laparticularité d'être (très bien) écrites à plusieurs mains. Les temps ont changé et GuillaumeCanet opère seul. C'est sans doute l'unique défaut de sa comédie qui aurait gagné parfois àplus de concision. C'est que, fort de l'énorme succès critique et public de Ne le dis à personne,Guillaume Canet a visiblement eu les coudées franches pour réaliser Les Petits mouchoirs.Reste que le réalisateur fait montre d'un réel talent de metteur en scène. À ce titre, nemanquez pas la première séquence du film, véritable prouesse de cinéma et de narration quivous installe dans cette histoire d'une manière… efficace ! Les dialogues souvent drôlissimesfusent, les séquences cocasses s'enchaînent avec une fluidité des plus hilarantes. Lescomédiens déploient une énergie communicative que jamais le scénario n'entrave. Mentionspéciale à François Cluzet qui vous arrachera à lui seul plusieurs éclats de rire. Bref, ce n’estpas parce que Les Petits mouchoirs passe un peu à côté de sa fin qu’il faut vous priver detous les talents réunis dans ce film. Si drôle qu’on en oublierait presque l’amertume...NICOLAS MILESI �� p. 24 à 30

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Mes lecteurs le savent :la Commune de Paris est unsujet qui me tient à cœur.C’est le plus bel exemple dedémocratie directe qu’ait

jamais vécu la France. C’est un geste collectifexalté, une torche ramassée par le Peuple,brandie par une poignée d’hommes pourranimer les courages à l’heure du désespoir.C’est un mouvement collectif, une pousséecitoyenne, qui donne sa chance à une sociétémoderne fondée sur la prise de parole, laspontanéité inventive et la fraternité.

Le succès rencontré auprès du public parmon roman, Le Cri du Peuple, prolongé par celuide la bande dessinée publiée avec mon amiJacques Tardi prouve, s’il en était besoin, quecette période de l’Histoire de France, silongtemps écartée de l’enseignement et misesous le boisseau, est d’un modernismefracassant. Elle fascine ceux qui la découvrentet mériterait de rencontrer un grand metteuren scène de cinéma – digne de l’ampleur desa générosité. Je cherche ! Nous cherchonscelui qui osera dire j’ose ! Et j’imagine lemagnifique film d’animation que nouspourrions donner au public.

On peut rêver ! Ça ne coûte pas cher !... Aquand la première au Jean Eustache dans lecadre du Festival d’Histoire de Pessac ?

En attendant que revienne le temps descerises, aux lecteurs de cette chronique quivoudraient mieux se souvenir de ceux « quieurent de la foi jusqu’à en mourir », jerappellerai qu’avec la Commune, c’est unsouffle social à l’exemplarité unique qui balaiele Pays.

Paris est assiégé, entouré par lesAllemands, bombardé. Le gouvernement estparti à Versailles en abandonnant les Parisiensaffamés. Le 18 mars 1871, l’armée veutrentrer en possession des canons qui sontentreposés à Montmartre. Le peuplepantruchois refuse de les livrer et décide derésister. Il prend sa destinée en main.

Le soulèvement ne dure que deux mois etdemi. La Commune traverse le ciel de Pariscomme un météore - le temps tout de mêmede laisser dans les esprits une trace indélébileet d’une importance immense… LesCommunards sont des gens aux aspirationsdisparates. Certains sont des intellectuelsgénéreux et inspirés (Jules Vallès), d’autressuivent leur instinct qui les portenaturellement à contester l’ordre qui lesdéfavorise et les exploite. Des femmes et deshommes révélés à eux mêmes par une sortede contagion citoyenne deviennent desorateurs extraordinaires, des fédérateurs, desorganisateurs et même des généraux aucourage indomptable… Louise Michel, modèle

PLAIDOYER POUR UNE CAUSE SI LONGTEMPS PERDUE !

4 par Jean VAUTRINC A R N E T S PO L A R O Ï D S

entre toutes les femmes est une magnifiquefigure de proue…

Là-dessus, que l’époque actuelle et toutesses singeries politiciennes en prennent pourleur rhume ! On n’a jamais fait assezconfiance au peuple. On ne l’a jamais traitécomme susceptible de fournir des réponsesadultes aux questionnements imposés par leschangements de la société. On l’a toujoursencadré d’une manière telle qu’il ne puissepas vraiment faire entendre sa voix, y comprisdans son droit à légiférer. Or, dans le cours decette révolution éphémère conduite par unpeuple doté d’un instinct extraordinaire et

guidé par une intelligence sublime, Paris vavivre un exemple de démocratie directe. Lepeuple va légiférer. Les Parisiens seresponsabilisent au point de former ungouvernement, de gérer la banque de Francesans piller le trésor de la Nation, d’abolir lapeine de mort, de donner le vote aux femmes,de rendre l’éducation gratuite - toutesmesures encore d’actualité et pour lesquellesnous devrions continuer à nous battre demanière permanente.

Une fois la Révolution éteinte, lesgouvernants versaillais n’auront de cessequ’ils aient par leurs propos fielleuxdiscrédités les fomenteurs de trouble. Labourgeoisie rentrée dans ses meubles sechargera de prendre le relais de la campagnede calomnie. Les rebelles seront traités enparias… Au fronton de l’Histoire, on lesétiquettera vulgaires, soiffards, pyromanes,alors que leur pêché capital était leurdénuement… Pour moi, le Versaillais esttoujours tapi dans les plis de la sociétéfrançaise, et, chaque jour, hélas, force est deconstater que l’esprit de Monsieur Thiers

perdure chez certains de noscontemporains… Quand je pensequ’on a eu le culot, voirel’impudence de baptiser descentaines de rues et de boulevardset de leur donner le nom dubourreau de la Commune de Paris !

Adolphe ! Le nez dans le sanget le caca ! Tu as décapité cette

révolution en usant d’une répressionbarbare…Tu as fait pendre des femmes,fusiller les insurgés, tes soldats ont fouilléavec leurs baïonnettes les yeux des cadavres,tu as déporté les vivants, les meneurs, tu asvoulu écraser l’idée ! Tu as essayé de l’effacerdes mémoires.

Des centaines de rues en France portentton nom, Foutriquet… Quelle honte !Comment ne pas être du bord de ceux qui,une fois de plus, ont du courber l’échinedevant le pouvoir et l’argent ?

JEAN VAUTRIN

The Social NetworkGenre : anatomie d’un phénomène planétaireDe David Fincher • USA • 2010 • 2h01 • VOSTF • Avec Jesse Eisenberg, Justin Timberlake…

> Un soir d’hiver 2003, Mark Zuckerberg, étudiant à Harvard et expert eninformatique, s’installe devant son ordinateur et se met à travailler avecfrénésie sur une nouvelle idée, autour du développement de programme et deblogs. Ce qui prend forme dans cette chambre ce soir-là deviendra très vite unréseau communautaire à échelle mondiale et une révolution dans lacommunication…

Toujours prêt à enregistrer les convulsions de son époque (le délire angoissé de la fin desiècle, puis l’absurdité du début de millénaire), Fincher oriente aujourd’hui sa caméra versun symptome majeur : le phénomène Facebook. Bien qu’étant le récit d’une réussitefoudroyante, énorme et inattendue, The Social Network réussit le tour de force d’éviter lelyrisme dont le cinéma enrobe d’ordinaire les success story pour les transformer enmythes sociaux. En énumérant juste des faits, avec une rigueur assez glaciale (le film estentièrement “parlé” sur fond de décors ternes), et presque sans recours à la psychologieou à la sociologie, il fait entrevoir la dimension monstrueuse de cette aventure : latransformation, en l’espace de quelques mois, d’un canular étudiant en un réseau mondial,et d’un “geek” de 19 ans en milliardaire. (...) Il résulte de tout cela un film “à froid”, soustension, parfois distant, souvent brillant dans sa façon de transformer la parole en imageset en actions. Un film lisse et coupant comme un miroir. LES FICHES DU CINÉMA �� p. 24 à 28

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Les Amours imaginairesGenre : liaisons dangereusesDe Xavier DolanCanada • 2010 • 1h35 • VOSTFAvec Monia Chokri, NielsSchneider, Xavier Dolan…

> Francis et Marie, deuxamis, tombent amoureux de la même personne. Leur trio va rapidementse transformer en relation malsaine où chacun va tenter d'intérpréter à samanière les mots et gestes de celui qu'il aime...

Deuxième long métrage du (très) jeune réalisateur Xavier Dolan (révélé à Cannes avecJ’ai tué ma mère), Les Amours imaginaires étonne par la maturité de sa mise en scène.Si le synopsis évoque la figure du triangle (amoureux), c’est bien à la quadrature ducercle que renvoie la mise en scène de Dolan : il y a quelque chose d’insoluble dansla relation amoureuse, comme une aliénation paradoxalement constructive. Commentun cinéaste de vingt ans ne serait-il pas inspiré par un pareil sujet ? D’une manièresuffisament organique pour séduire, le récit est tronqué de témoignages depersonnages qui n’ont rien à voir avec l’histoire. Ils racontent ce qu’ils ont été amenésà vivre par amour. Ces récits autonomes, sous formes d’interviews souvent drôles ouémouvantes, parviennent en écho à absoudre la cruauté ou la laideur dont sontcapables Marie et Francis, les deux rivaux qui se déchirent, prisonniers des affresamoureux. Ailleurs, le film s’étire, ponctué de savoureux dialogues entre chacun desdeux protagonistes et leurs amants d’un soir, sorte d’artifice cinématographiquelivrant la part intime des deux amoureux cruellement évincés. Autant de faux-espoirset d’illusions amoncelés confère à la séquence finale une puissance émotionnellevéritablement poignante. Les deux comédiens incarnent à la perfection une sorted’animalité surgissante et salvatrice, très loin d’un cynisme qui eut été mortifère.Xavier Dolan pousse la vitalité jusqu’à une pirouette finale en forme de rêve decinéaste, celui de l’amour imaginaire qui lie les réalisateurs à leurs comédiens, surtouts’ils sont familiers des Chansons d’amour... NICOLAS MILÉSI �� p. 24

COUP DE CŒUR 7

C O U P D E C ΠU R8

Les Rêves dansants sur les pas de Pina BauschGenre : voyage au pays de la danse et de Pina Bausch • De Anne Linsel, Rainer HoffmannAll • 2010 • 1h29 • VOSTF

Qui n'aurait pas aimé être à la place de l'un de ces adolescents de Wuppertal à quiPina Bausch avait demandé d'interprêter son Kontakthof ... Quelle expérience ! Quelleexigence ! À quelques mois de sa mort, cette grande dame de la danse a voulureprendre l'oeuvre qu'elle avait tant aimée danser et a souhaité la faire monter par dejeunes néophytes ne connaissant rien à la danse. À chacune de ses apparitions, elle nous émerveille par la beauté de son regard qui endit long sur sa vie intérieure. Quelle grande dame ! Jo Ann Endicott, Benedict Billier,danseuses toutes les deux dans son corps de ballet, avec une patience infinie,amènent ces 40 jeunes de 14 à 16 ans, à une chorégraphie parfaite en fin de projet.Rainer Hohhrann et Anne Linsel les accompagnent d'avril à novembre 2008. Lapremière representation a eu lieu le 7 nov 08 au Tazthéatre de Wuppertal. Ce filmdocumentaire a reçu un “coup de coeur” au festival de Berlin 2010. On s' aperçoit, ensortant de la salle, qu'on a pris un peu de la sérénité de Pina Bausch et surtout l'enviede ressembler à ces trois femmes. MARIE-ANNE BOUTET �� p. 24 à 28

LUN 8 NOV à 20h : séance-discussion avec Josiane RIVOIRE, directrice danse du CEFEDEM Aquitaine.

Vénus noireGenre : beau et dérangeantDe Abdellatif KechicheFRA • 2009 • 2h44Avec Yahima Torres, André Jacobs,Olivier Gourmet…

> l’histoire de SaartjieBaartman, une domestiquevenue d’Afrique du Sud àLondres avec son patron, en1810, pour livrer son corpsen pâture au publiclondonien des foires auxmonstres...

Kechiche, enfant chéri de la Mostra où il a déjà présenté La Faute à Voltaire (2000) etLa Graine et le mulet (2007), est un filmeur à l'estomac, qui signe des films en prisedirecte avec leur temps, dotés d'une rare puissance d'incarnation. (...) L'héroïne deVenus noire, interprétée par l'impressionnante inconnue qu'est Yahima Torres, a bel etbien existé. (...) Un pensum édifiant ou une abomination spectaculaire pouvait sortirde cette histoire monstrueuse. Kechiche en fait autre chose. D'abord, pour parlerfamilièrement, l'une des plus grandes claques qu'on a reçues comme spectateur decinéma depuis longtemps. Ensuite, une réflexion d'une magnifique intelligence sur lesrapports entre vision politique et vision esthétique. Le film met principalement enscène des situations d'exhibition qui, parce qu'elles s'attachent au regard porté par lesspectateurs les plus divers (petit peuple forain, bourgeois libertins, familiers desbordels, aréopages scientifiques...) sur ce corps aliéné, créent un troublant effet demiroir pour les spectateurs de son propre film, soudain confrontés à la raison de leurpropre jouissance. Cette femme tour à tour vendue, désirée, humiliée, violée puisfinalement dépecée devient ainsi l'incarnation du désir occidental de possession et dedestruction de l'autre. Tant du point de vue artistique (comment montrer sansassujettir ? Comment regarder sans avilir ?) que du point de vue politique (on aimeraitpenser que cette histoire-là s'arrête à Auschwitz), Vénus noire nous met,insupportablement, face à nous-mêmes. LE MONDE �� p. 26 à 30

NOUVEAUTÉ 9

10

Vous allez rencontrerun bel et sombre inconnuGenre : comédie sentimentale gouleyanteDe Woody Allen • USA - GB • 2010 • 1h38 • VOSTFAvec Antonio Banderas, Josh Brolin, Anthony Hopkins…

> Tout commence une nuit, lorsqu'Alfie se réveille, paniqué à l'idée qu'il nelui reste plus que quelques précieuses années à vivre. Cédant à l'appel dudémon de midi, il met abruptement fin à quarante années de mariage…

Woody Allen s’est offert un joli petit casting dans lequel on retrouve un Anthony Hopkinstrès en forme dans son rôle de Dom Juan vieillissant dépassé par les événements (unautoportrait sacarstique du réalisateur diront certains). Et puis il faut voir AntonioBanderas en séducteur éternellement insatisfait. Les dialogues pétillent, le rythme estenlevé. Ce n’est pas le meilleur millésime du maître de la comédie américaine, le film nereste pas longtemps en bouche, mais il demeure gouleyant à souhait. F. A. �� p. 24 à 28

TOUJOURS À L’AFFICHE

UN FILM DE GENRE CHOISI PAR MARIESUIVI D’UN GENRE DE COCKTAIL PREPARÉ PAR MARIE

Cellule 211 (CELDA 211) Genre : percutant ! • De Daniel Monzón • Espagne • 2008 • 1h53 • VOSTF • Int -12 ansAvec Luis Tosar, Alberto Amman, Antonio Resines…

> Soucieux de faire bonne impression, Juan débute un jour plus tôt sonnouveau travail dans une prison de haute sécurité. Mauvais timing ! À peinearrivé, il se retrouve au cœur d'une émeute… Hyper efficace et haletant, Cellule 211 s'inscrit dans la plus pure lignée du film d'action...américain! Donc point de Prophète à la mode espagnole, mais thriller multiprimé (pas moinsde 8 Goya, dont meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur acteur- Luis Tosar-excellentissime!) qui doit son succès critique et public à ses acteurs, justement ; desGueules, du Jeu, de la Présence. Ajoutons à cela une forme d'arythmie scénique soutenantles effets de bascule que réserve le scénario et le film devient totalement hypnotisant !Difficile de s'en échapper ! MARIE CASTAGNÉ > VEN 12 NOV à 21h30

BiutifulGenre : intimiste et mélancoliqueDe Alejandro González Iñarritu • ESP - Mexique • 2010 • 2h27 • VOSTF • AvertissementAvec Javier Bardem, Maricel Álvarez, Eduard Fernàndez…

> C'est l'histoire d'un homme en chute libre. Sensible aux esprits, Uxbal, pèrede deux enfants, sent que la mort rôde. Confronté à un quotidien corrompu età un destin contraire, il se bat pour pardonner, pour aimer, pour toujours…

Avec Biutiful, Alejandro González Iñarritu n’est pas là où on l’attend. L’enchevètrement desintrigues auquel le réalisateur mexicain avait fini par nous habituer (21 Grammes, Babel) n’estpas ici au rendez-vous. Le récit, plus linéaire, s’attache à suivre Uxbal, un père qui élève seulses enfants, exploitant à la fois les immigrés illégaux et la corruption de la police. Cethomme, c’est Javier Bardem (Prix d’interprétation à Cannes), aussi émouvant qu’envoûtant.Figure à la fois paternelle et christique, puissante et vulnérable, c’est d’abord son personnagequi nous relie au film et à sa pesanteur organique. Quand Woody Allen filme Bardem àBarcelone, on sait en trois plans où l’action se situe. La Barcelone d’Iñarritu ne se laissedeviner que très tardivement, tant le film s’ancre avant tout dans l’intériorité du personnage,nauséeuse et comme hantée de mauvais présages. La photographie - subjugante - deRodrigo Prieto participe grandement au trouble que ce film provoque. D’une manière assezindélébile... NICOLAS MILÉSI �� p. 30

C O U P D E C ΠU R 11

Entre nos mainsGenre : doc chaleureux et lumineuxDe Mariana Otero • FRA • 2010 • 1h28

> Confrontés à la faillite de leurentreprise de lingerie, des cadres et desemployés tentent de la reprendre sousforme de coopérative…

À l’instar d’un Raymond Depardon, Mariana Otero pose sa caméra dans l’entreprise delingerie comme on poserait ses bagages. Elle s’y installe, y vit et finit par saisir la véritéd’un moment décisif dans la vie au travail. La boîte est au bord de la faillite, est-ce qu’onabandonne chacun de son côté ? Est-ce que l’on risque ses indemnités dans une aventure? Est-ce que la solidarité est soluble dans l’économie moderne ? Elle répond pas à pas àchacune de ces questions, avec beaucoup de tact et de clarté. Armée de patience, d’unecapacité d’écoute en voie de disparition, Mariana Otero a construit un éloge nuancé de lacombativité. Elle éclaire avec chaleur les doutes et les paroles “des gens sans importance”et nous donne un film à l’esprit lumineux. FRANCOIS AYMÉ �� p. 24 et 28

PROJO-DÉBAT CLINS D’ŒIL MER 3 NOV à 19h en présence de la réalisatrice Mariana Otero

Des hommeset des dieuxGenre : vice-Palme d’Or - Cannes 2010 • DeXavier Beauvois • FRA • 2010 • 2hAvec Lambert Wilson, Michael Lonsdale…

> Années 1990, un monastère dans les montagnes du Maghreb. Huit moineschrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quandune équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, laterreur s'installe dans la région. Les moines doivent-ils partir ?

Pour quoi s’engage-t-on ? Quel sens donner à sa vie ? Quoi faire face à la barbarie, à laviolence ? Xavier Beauvois répond et il le fait avec tact, de manière posée. Et il donne laparole, la distribue à chacun de ses protagonistes. Avec respect et écoute. Commentprend-on une décision de vie ou de mort dans un groupe ? Il plane sur ces scènes dedialogue une véritable grâce spirituelle. L’autre intérêt majeur du film est dans la relationdes moines avec la population musulmane. Enfin, on ne peut que saluer l’interprétationdes 8 acteurs, à commencer par celle de Michael Lonsdale. FRANÇOIS AYMÉ �� p. 24 à 30

12 COUPS DE CŒUR

IllégalGenre : drame contemporainDe Olivier Masset-DepasseFRA-Belgique-Lux • 2010 • 1h35Avec Anne Coesens, Esse Lawson, AlexandreGolntcharov...

> Tania et Ivan, son fils de 14 ans, sontrusses et vivent clandestinement enBelgique depuis huit ans. Sans cesse sur le qui-vive, Tania redoute lescontrôles de police jusqu’au jour où elle est arrêtée. La mère et le fils sontséparés…

Filmé comme en images volées, au plus près des visages et des corps, sans pathos nifolklore, Illégal observe, à travers Tania, tous ces êtres qui rêvent d’une terre d’accueil. Letitre renvoie à ce que les autorités sont prêtes à faire endurer aux « indésirables » pours’en débarrasser. Anne Coesens, excellente actrice francobelge, s’est glissée avec fouguedans la peau d’une immigrante russe. Quelques facilités éparses et une fin abrupte neretirent ni son intérêt ni son effarante actualité à cette œuvre grave et délicate. PREMIÈRE

�� p. 30

Elle s’appelaitSarahGenre : drame • De Gilles Paquet-BrennerFRA • 2009 • 1h51Avec Kristin Scott Thomas, Mélusine Mayance…

> Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans,enquête sur l'épisode douloureux du Vel d'Hiv. En remontant les faits, sonchemin croise celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans en juillet 1942...

Gilles Paquet-Brenner croise, dans une forme classique et un montage efficace, l'histoirecontemporaine et celle de la 2nde guerre mondiale. Kristin Scott-Thomas joue, sur un filextrêmement juste, Julia, cette femme qui découvre le drame de la petite Sarah et qui vasuivre sa piste jusqu'à ce que celle-ci rencontre son histoire personnelle. Cette pure fictionmélodramatique touche parce qu'elle sonne vrai, comme autant de drames restésméconnus aussi bien du côté de l'horreur que celui des Justes. ELLE �� p. 30

NOUVEAUTÉS 13

Le dernier voyage de Tanya (OVSYANKI - SILENT SOULS)Genre : conte de fées pour adultes • De Aleksei Fedorchenko • Russie • 2010 • 1h20 Avec Igor Sergeyev, Yuriy Tsurilo, Yuliya Aug, Viktor Sukhorukov... • VOSTFPrix de Critique internationale, Prix de la meilleure photographie - Venise 2010

> À la mort de son épouse Tanya, Miron aspire à un dernier voyage avec sabien-aimée respectant le rituel des Méria, une ancienne tribu russe dontles traditions perdurent. Accompagné de son meilleur ami Aist, ilssillonnent la Russie. Comme le veut la coutume, Miron partage avec sonami les souvenirs les plus intimes de sa vie conjugale...

NOTE D’INTENTION DU CINÉASTE : Lorsque l’on m’a demandé de définir le genre du film, je n’ai pas songé au “road movie”mais à un “drame érotique”. Plus justement, c’est un “conte de fées pour adultes”, ausens russe du terme : il y est question de cheminement personnel et de tragédie quicouve, avec une forte empreinte d’érotisme. Dans Le dernier voyage de Tanya, je l’aivoulu à l’encontre de toute vulgarité ou banalité. La frontière avec la pornographie oul’exhibitionnisme est ténue : en tant que cinéaste, on ne la franchit pas si l’onrespecte le corps de ses personnages et de ses acteurs. L’érotisme lié à Tanya et auxautres personnages féminins n’est pas agressif, il est peut-être même libéré de toutesexualité parce que j’ai choisi la prévalence de l’intériorité sur l’extériorité.ALEKSEI FEDORCHENKO �� p. 28 et 30

COUP DE CŒUR14

Moi, Moche et méchant (DESPICABLE ME) - 3DGenre : spectacle humour et tendresse • Avec la voix de Gad ElmalehDe Pierre Coffin et Chris Renaud • USA • 2010 • 1h35 • Dès 6 ans

> Dans un charmant quartier résidentiel se dresse une bâtisse noire entourée d'unepelouse en friche. C'est là que vit Gru, un méchant vilain, qui complote le plus groscasse de tous les temps : voler la lune !

Spectacle, humour, tendresse dans Moi, moche et méchant. Un film parfois hilarant oùGru, le grand méchant moche, n'est pas celui qu'on pense, dès que trois petitesorphelines innocentes le font tourner en bourrique. Sous leur délicieuse influence, ilse souvient de sa propre enfance, se rapproche de sa mère fantasque et devient peuà peu doux comme un agneau. Un regard lucide et jamais moralisateur sur notresociété engluée dans le pouvoir, l'argent et les faux-semblants. La tendresse monte ets'installe, sans mièvrerie, avec un humour décapant. Le film est une vraie réussite. Latouche française (co réalisation de Pierre Coffin, formé à l'école des Gobelins,animation confiée au studio parisien Mac Guff ) apporte un plus. L'animation3D a, en effet, présidé à la conception du film et à toutes les étapes desa fabrication. Il en résulte que le film défile sans inconvénient àtravers les lunettes de projection, à la différence d'autres films, conçusà plat et reformatés en 3D. Moi, moche et méchant est un film touspublics. Je l'ai visionné dans une salle bordelaise et constaté qu'ilplaisait autant aux adultes qu'aux enfants, même si chacun ne riait pasaux mêmes moments. Réjouissance assurée. P. POMMIER �� p. 24 et 28

DIM 31 OCT à 15h : SÉANCE SPÉCIALE HALLOWEEN> Venez déguisés en grands vilains méchants !Tous les enfants déguisés auront un cadeau !

Les P’tits Amoureuxdu Ciné

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Capelito, le champignon magiqueGenre : Programme de 8 courts métrages d'animationDe Rodolfo Pastor • Espagne • 2006 • 0h40 • Dès 3 ans

> Capelito est un drôle de petit champignon avecun pouvoir magique : quand il appuie sur son nez,son chapeau se métamorphose en ce qu'il désire !!!Mais parfois, cela lui joue des tours...

Avec humour et espièglerie, ce programme ravira petits et grands. Venu d'Espagne, il aété conçu par le studio d'animation Rodolfo Pastor, spécialisé dans les techniques de stop-motion (animation image par image) depuis 1980. BLANDINE BEAUVY �� p. 24 à 30

> MER 20 OCT à 14h10 : AVANT-PREMIÈRE suivie d'une séquence de doublage> JEU 28 OCT à 15h40 : SÉANCE suivie d'une activité pâte à modeler

> MAR 2 NOV à 14h30 : CINÉGOÛTEZ ! > film suivi d'une animation ( Avec l'ACPG)> MER 3 NOV à 14h30 : séance animée avec Valentin Rebondy,

distributeur du film> Du 20 OCT au 2 NOV : GRAND JEU « Fabrique ton Capelito en pâte à modeler dans un décor et

apporte-le au ciné » (Exposition des Capelito du 2 au 10 NOV dans la vitrine du cinéma)

Rouge comme le ciel (ROSSO COME IL CIELO)

Genre : comédie dramatique • De Cristiano BortoneIt • 2006 • 1h35 • Dès 8 ans • Avec Paolo Sassanelli…

> Toscane, 1971. Mirco, dix ans, est passionné decinéma. Il vit dans un petit village avec ses parents,jusqu'au jour où un accident le rend partiellementaveugle…

Ce film est directement inspiré de la vie de Mirco Mencacci,talentueux ingénieur du son italien. Le cinéaste retrace avecsensibilité cette histoire singulière et restitue fidèlement l'ambiance de l'internat degarçons où Mirco passe son année scolaire. L'énergie créatrice de Mirco, sa passion pour leson, illuminent tout le film. Lors du festival Les Toiles Filantes en 2009, Rouge comme leciel avait suscité l'enthousiasme des jeunes spectateurs. A-C. GASCOIN �� p. 26 à 28

> VEN 29 OCT à 17h30 : précédé du court métrage de l'atelier Passeurs d'images"Charline et le loup" réalisé par les enfants du centre social La Châtaigneraie.

En présence des enfants de l'atelier.

16 Les tout P’tits Amoureux du Ciné

Les P’tits Amoureux du Ciné

Arthur 3, la guerre des deux mondesGenre : Minimoy sans lunettes ! • De Luc BessonFRA • 2010 • 1h41 • Dès 7 ans • Avec Freddie Highmore, Mia Farrow…

> Maltazard a réussi à se hisser parmi les hommes.Son but est clair : former une armée de séides géantspour imposer son règne à l'univers. Seul Arthursemble en mesure de le contrer… à condition qu'ilparvienne à reprendre sa taille habituelle ! Bloqué àl’état de Minimoy, il peut évidemment compter surl’aide de Sélénia et Bétamèche, mais aussi - surprise!- sur le soutien de Darkos, le propre fils deMaltazard, qui semble vouloir changer de camp...

Voici à nouveau réuni le trio de minuscules héros qui vontaffronter un Maltazard haut de… 2 mètres 10. Attention les yeux, ce dernier voletpromet de multiplier les séquences spectaculaires, réalisées à grand renfort d'effetsspéciaux - l'attaque de Daisy Town par une nuée de moustiques géants ou la plongéevertigineuse dans une ruche fourmillant d'abeilles étant des morceaux de choix.L'aventure d'Arthur, commencée il y a 10 ans, s'achève par une apothéose visuelle. Etmême sans les lunettes 3D ! ANNE-CLAIRE GASCOIN �� p. 24 à 28

Les P’tits Amoureux du Ciné 17

AO, le dernier NéandertalGenre : récit initiatique • De Jacques Malaterre • FRA • 2010 • 1h24 • Dès 7 ansAvec Simon Paul Sutton, Vesela Kazakova…

> La famille d'AO, le Néandertalien, a été décimée. Dernier survivant, il ne luireste plus qu'à retrouver OA, son frère jumeau dont il fut séparé dans sonenfance. Ses pérégrinations le mènent de la Sibérie à la Méditerranée...

AO parle, rit, pleure, chante, joue de la musique, prie, enterre ses morts, appréhende safin : rien de plus humain que cet homme préhistorique doté d’une conscience, une belleâme respectueuse de la nature et des autres hommes malgré leurs différences. Desrésonances très actuelles… Néandertal est-il de nos ancêtres ? On l’espère, à la vue de cebeau specimen, et c’est ce que suggère Jacques Malaterre, réalisateur de L’odyssée del’espèce. Dans de magnifiques paysages, ce voyage initiatique qui ne manque ni d’action nide poésie, rend un hommage émouvant à un être longtemps méprisé. PARISCOPE �� p. 26

Le Royaume de Ga'Hoole - 3DLa légende des gardiensGenre : une chouette épopée De Zack Snyder • USA • 2010 • 1h30 • Dès 7 ansAvec Emilie de Ravin, Hugo Weaving, Helen Mirren…

> Soren est une jeune chouette fascinée par leshistoires épiques que lui raconte son père sur les

Gardiens de Ga'Hoole. Ces mythiques guerriers ailés ont en effet mené etgagné une grande bataille pour sauver la communauté des chouettes. Sorenrêve de rejoindre un jour ses héros… Crimes mystérieux, complots, lutte acharnée pour faire triompher le bien et sauver sonroyaume… tous les éléments de la fantasy présents dans la saga imaginée par KathrynLasky se trouvent réunis sur grand écran. Soyez prêts à vous envoler pour uneaventure haletante… ANNE-CLAIRE GASCOIN �� p. 30

Les P’tits Amoureuxdu Ciné

18

Allez, Raconte !Genre : BD animéeDe Jean-Christophe Roger, d'après lesalbums de Lewis Trondheim et José ParrondoFRA • 2010 • 1h17 • Dès 6 ansAvec les voix d'Elie Semoun, Omar et Fred…

> Jeanne et Pierre ont inscrit leurpapa à un grand concours télévisé qui couronnera le roi des papas conteurs.Les histoires les plus abracadabrantes s'enchaînent, mais aussi les coups baset les tricheries… La bataille s'annonce épique !

Après l'adaptation pour la télé, les héros dessinés par José Parrondo s'animent sur grandécran. Le dessinateur a supervisé l'univers graphique du film. On retrouve dans ce longmétrage l'esprit des fables loufoques imaginées par Trondheim et Parrondo, avec ladrôlerie des parodies de contes de fées et autres histoires pour enfants. A-C. G.�� p. 28

Les P’tits Amoureux du Ciné 19

Tous à l'eau ! Genre : Histoires animées FRA - Belgique • 2010 • 1h • Dès 7 ans

La Leçon de natation de Danny De Vent> Jonas prend sa première leçon de natation… Le Pont de Vincent Bierrewaerts

> Un petit garçon vit au sommet d'une montagneavec son père. Il aperçoit la ville au loin… Mémoire fossile d'Anne-Laure Totaro et Arnaud Demuynck

> Un garçon vient rendre visite à son grand-père malade. Celui-ci est un ancien mineur… Histoire à la gomme d'Eric Blésin

> Gaspard est un écolier timide et maladroit. Il rêve de s'approcher de Léontine… Sous un coin de ciel bleu de Cecilia Marreiros Marum et Arnaud Demuynck

> Une princesse propose d'aider sa servante à s'occuper de ses 8 enfants…

D'excellents petits films qui nous viennent du Nord et nous invitent à un beau voyageau cœur du cinéma d'animation. A-C. GASCOIN

MER 27 OCT à 14h : Dans le cadre de la Fête du cinéma d'animation, séance suivie d'une présentation

des techniques du cinéma d'animation par Antonio Marques et d'un goûter !En partenariat avec l’ACPG.

MERCREDI 20 OCTOBRE à 17h30 Genre : Séance découverte • Tarif unique : 5€

Programme de courts métrages lauréats Défi JeunesEn présence des réalisateurs

ENVIE D'AGIR-DÉFI JEUNES FAIT SON CINÉMA

Djamel & Zacde Karim Benasla • 2009 • 4’Moi j'ai pas allumé la mèche

de Arnaud Lalanne •2008 •12' Chronique d'un coiffeur

de Georges Dubourg • 2009 • 12'

Du sable au goudronde Lucile Moussier • 2009 • 13'La grande roue de Pripyatde Frédérick.Diot • 2010 • 14' Jazzde Gaël Lemagnen • 2010 • 12' (sous réserve)

Expo photo de Maxime Couturier dans le hall du cinéHUMAIN D'ABORD // (se) photographier pour donner de l'importance

Style WarsGenre : documentaire mythiqueGrand Prix du doc - Sundance 1983De Tony Silver • USA • 1984 • 1h10 • VOSTF

> Les débuts du mouvement hip hop àNew York dans les années 80. L'âge d'or d'une jeunesse rebelle, créative etpluriethnique qui s'exprime, entre autres, à travers le graff dans unemégapole en crise...

En s'intéressant au travail réalisé dans les souterrains, les rues, les clubs et les galeriesd'art, Henry Chalfant, sculpteur et photographe (et producteur du film), a su capter l'espritoriginal et contagieux de l'explosion du hip hop. Les rois légendaires du graff new-yorkais,Seen, Dondi, Case 2 ou Skeme ont une place à part dans l'histoire de ce mouvement quise développe en parallèle sous d'autres formes artistiques avec les MCs, DJs et breakeurs.

Séance suivie d'une RENCONTRE avec Florent MAZZOLENI, auteur, photographe et voyageur, ancien graffiti writer

PROGRAMME COMPLET VU#13 : www.vibrations-urbaines.net

MER 27 OCT à 21h

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VIBRATIONS URBAINES 2010

21SÉANCE-DÉBAT AVEC LA RÉALISATRICE

VEN 22 OCT à 19h

La Peau de l'oursGenre : état des lieuxDe Pascale Fossat • FRA • 2009 • 00h52

> L'ours reste dans les Pyrénées unanimal de légende mi-homme mi-bête dont la chasse symbolise encoreaujourd'hui le rejet de l'animalité.Les ancêtres ont tué l'ours et le voilàressuscité… Le film montre la peurde l'ours au sortir de l'hiver.

En 1996, dans La Vallée des montreurs d'ours, le réalisateur toulousain Francis Fourcouretraçait l'épopée des paysans-saltimbanques du début du 19e siècle, parcourant lemonde depuis leur Ariège natale, propageant la fascination ancestrale pour l'ours. C'estdurant cette même année que la France décide d'un programme de réintroduction del'ours brun dans les Pyrénées centrales. Le documentaire de Pascale Fossat s'inscrit danscette continuité, dressant un état des lieux bienvenu, loin du manichéisme habituel enpareil débat. Entre ensauvagement du paysage et maintient du pastoralisme, entre souciécologique et devenir humain du piémont pyrénéen, la complexité des enjeux se fait jour,se ramifiant davantage à chaque témoignage. Aussi irrémédiable que la brume qui monteau-dessus des estives. Avec un tel sujet, le film aurait pu être un pensum décharnécomme une carcasse de brebis nettoyée par les vautours. Il n'en est rien. La réalisatrice,productrice à France Culture, sait ouvrager la bande son. Ici, les accents desprotagonistes en disent aussi long que leurs discours ; ailleurs, la nature se faitentendre au détour d'un plan, changeante et omniprésente. Par sa forme apaisée, La Peaude l'ours porte en soi les conditions du nécessaire dialogue entre ses protagonistes.NICOLAS MILÉSI Séance en présence de Pascale FOSSAT, réalisatrice,

avec Bruno BESCHE, intervenant dans le film,et Jean-Baptiste LARZABAL, zootechnicien sur le comportement de l’ours.

La Mini-Gazette du Jean-Eustache • Numéro 369 • du 20 oct au 14 nov 2010est éditée par l’association Cinéma Jean Eustache [05 56 46 00 96].

Tirage du N0 369 : 29 000 ex. Distribué gratuitement sur toute la CUB.

Directeur de la publication : François Aymé.

Rédaction : François Aymé, Nicolas Milési, Anne-Claire Gascoin, Blandine Beauvy, Pierre Pommier, Marie-Anne Boutet.

Photogravure, Impression : Imprimerie JAMMAYRAC [O5 56 86 20 72]

Régie Publicitaire : [O5 56 46 39 37]

Benda Bilili !Genre : aventure musicale africaine • De Renaud Barret,Florent de La Tullaye • FRA - Congo • 2010 • 1h25 • VOSTFAvec Roger Landu, Coco Ngambali…

> Kinshasa. Ricky avait un rêve : faire de StaffBenda Bilili le meilleur orchestre du Congo.Le film nous raconte ce rêve devenu réalité...L’aventure humaine, tant des protagonistes que desauteurs, est fabuleuse, avec une foi dans le cinéma,la musique et le genre humain bien chevillée au corps. F. AYMÉ �� p. 24

Amore (IO SONO L'AMORE )Genre : mélodrame familialDe Luca Guadagnino • It • 2009 • 2h • VOSTFAvec Tilda Swinton, Alba Rohrwacher...> Membre d’une riche famille d'industrielsmilanais, Emma est enfermée dans son mariageet son sens du devoir. Au printemps, elle fait laconnaissance d'Antonio... Entre lyrisme et tragédie,la mise en scène assume des effets soignés et parfoisgrandiloquents. Un film opératique, moderne, et quidonne la part belle aux femmes. N. MILÉSI �� p. 26

PoetryGenre : œuvre sublime et pénétranteDe Lee Chang-Dong • Corée du Sud • 2h19 • VOSTFAvec Yoon Jung-hee, David Lee, Kim Hira…

> Corée du Sud, de nos jours. Mija vit avec sonpetit-fils adolescent. Elle apprend qu’unejeune fille de la classe de son petit-fils s’estsuicidée... Poetry questionne cette faille grandissanteentre les valeurs essentielles “invisibles à l’oeil nu”, noteLee Chang-Dong, et ces sociétés contemporaines danslesquelles “rien de ce qui n’est pas traduisible de manièreconcrète, économique n’a dimportance”. LA CROIX �� p. 28

22 S É A N C E S U L T I M O

Lumumba de Raoul Peck

FRA - Belg - Haïti • 2003 • 1h56 • Avec Eriq Lebouaney…

> Le parcours de Patrice Lumumba, ex-vendeur de bièredevenu en quelques mois un leader nationaliste au rôledéterminant pour l'indépendance du Congo…JEU 4 NOV à 18h : COURS > « Les indépendances africaines »par Dragoss Ouedraogo, enseignant et journalisteJEU 4 NOV à 20h15 : FILM (tarif de 3€ pour les inscrits dans la limite des places disponibles)

PROGRAMME COMPLET : www.webeustache.com

Pierrot le fou De Jean-Luc Godard • FRA • 1965 • 1h55Avec Jean-Paul Belmondo, Anna Karina…

> Lassé d'une vie terne, Ferdinand retrouve Marianne, unamour de jeunesse. Il se lance avec elle dans une cavaledestructrice…JEU 21 OCT à 18h : COURS > « La Nouvelle Vague »

par Jean-François Cazeaux, conseiller Cinéma au Rectorat de BordeauxJEU 21 OCT à 20h15 : FILM (tarif de 3€ pour les inscrits dans la limite des places disponibles)

23UNIVERSITÉ POPULAIRE DU CINÉMA

VIDÉOS DE LAURENT SFAR

Supermâché (aire de pique-nique)de Laurent Sfar et Jean Guillaud • 2008 • 13' > La déambulation d'une horde de sangliers de la forêt deMelun aux rayons d'un supermarché le plus proche.Traffic de Laurent Sfar • 2001-2005 • 11’

> À la lisière d’une forêt, un arbre tourne sur lui-même…Cadeau de Laurent Sfar • PowerPoint • 2000 • 17’> La rencontre fortuite du badaud et du paquet endimanché…Le travail de Laurent Sfar se situe entre art, design et architecture. Dans une logique del'absurde, il bouleverse la forme et la fonction d'objets. Il les rend ainsi obsolètes maisrévèle, dans un même geste, leur usage et leur fonction sociale, politique ou d'échange.

Suivi d’un cocktail autour de l’exposition à l’Artothèque à partir de 20h30Renseignements : www.lesartsaumur.com

Dans le cadre de son exposition IL Y AVAIT UN OUBLI, UN BLANC, UN TROU…Présentée à l'Artothèque de Pessac à partir du 5 NOV

VEN 5 NOVà 19h15

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