Chimène et le Cid

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Exposition

« Chimène et le Cid »

6 mars au 27 juin 2010 Maison des Champs Musée Pierre Corneille 502 rue Pierre Corneille 76650 Petit-Couronne

02.35.68.13.89 : www.seinemaritime.net

www.musees-haute-normandie.fr Ouvert de 10h à 12h 30 et de 14h à 18h00 (17h30 à jusqu’au 31 mars)

Fermé les mardi, dimanche matin et certains jours fériés.

Entrée : 3 € / tarif réduit : 1,50 € Entrée gratuite pour les moins de 18 ans, scolaires, étudiants et demandeurs d’emploi Pour tout renseignement : Sophie Fourny-Dargère, Conservateur en chef, directeur du musée Pierre Corneille

: 02.35.68.13.89 Renseignements sur les conférences et animations : Service des Publics et de la Communication

: 02.35.15.69.11 [email protected] Contact : Myriam Guihot

: 02.35.15.69.01 [email protected]

A l’occasion du Printemps des Poètes, dont le thème en 2010 est « Couleur Femme », la Maison des Champs – Musée Pierre Corneille propose de retrouver Chimène, l’héroïne de la pièce de théâtre bien connue : Le Cid. Lors de la création de cette tragi-comédie en 1636, Chimène représentait l’éloge de la vertu et de l’obéissance forcée aux codes de la société espagnole du 17ème siècle. Cependant, dans les années qui suivirent, cette pièce subit des transformations après avoir suscité une polémique nécessitant l’arbitrage de l’Académie française. Ce fut aussi une des rares pièces dans laquelle un rôle fut supprimé. En effet, le personnage de l’infante, prévu dès la première scène, ne fut plus joué après avoir été critiqué par son inventeur même, Pierre Corneille. L’infante ne réapparaîtra sur le Théâtre de la Comédie Française que le jeudi 3 octobre 1872. Au 18ème siècle, la pièce fut délaissée dans le répertoire officiel. Au 19ème siècle, la grande actrice Rachel se fit prier pour jouer le rôle de Chimène. Il en fut de même pour l’actrice Adeline Dudlay,forcée et contrainte. Voltaire avait sans doute prédit le destin de Chimène en écrivant que dans cette pièce, c’était le jeu des comédiens qui en définissait l’esprit en influant sur le caractère des personnages. C’est ainsi que le rôle de Rodrigue l’emporta sur celui de Chimène plus d’une fois, grâce au jeu écrasant de quelques gloires masculines comme Talma (1799), Mounet-Sully (1880), Gérard Philippe (1954) ou Francis Huster, plus proche de nous. Mais indépendamment du jeu de l’acteur, comment voit-on Chimène aujourd’hui ? Après la présentation d’éditions originales de l’époque de Pierre Corneille, des éditions du siècle suivant illustrées par des gravures, puis celles du 19ème siècle dans lesquelles Chimène devient une héroïne romantique, du moins dans l’iconographie, l’exposition propose deux points de vue contemporains. Vingt élèves de dernière année costumes de scène de l’école Esmod International (Paris) ont accepté de travailler sur la pièce avec le libre choix d’un personnage. On découvrira avec intérêt comment Chimène est perçue en 2010 et comment Rodrigue et Don Sanche continuent à l’emporter... Des prêts consentis par la bibliothèque de la Ville de Rouen permettront de voir comment la renommée du Cid a pu dépasser les frontières du pays de Pierre Corneille. Enfin, le jardin participera à l’exposition en revêtant les couleurs de l’Espagne, avec une floraison de bulbes rouge et or, rappelant ainsi aux visiteurs que cette pièce de Pierre Corneille, Le Cid, a été largement inspirée par celle de Guillen de Castro : Las Mocedades del Cid.

Sophie Fourny-Dargère

Conservateur en chef du patrimoineDirecteur des musées littéraires départementaux

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Chimène et le Cid Exposition au Musée Départemental Pierre Corneille Du 6 mars au 27 juin 2010

A l’occasion du Printemps des Poètes dont le thème 2010 est : Couleur Femme, le Musée-Maison des Champs de Pierre Corneille propose de retrouver Chimène l’héroïne de la pièce de théâtre bien connue : Le Cid. Lors de la création de cette tragi-comédie en 1636, Chimène représentait l’éloge de la vertu et de l’obéissance forcée aux codes de la société espagnole du 17ème siècle. Cependant, dans les années qui suivirent, cette pièce subit des transformations après avoir suscité une polémique nécessitant l’arbitrage de l’Académie française.

Ce fut aussi une des rares pièces dans laquelle, un rôle fut supprimé. En effet, le personnage de l’infante prévu dès la première scène, ne fut plus joué après avoir été critiqué par son inventeur même, Pierre Corneille. L’infante ne réapparaîtra sur le Théâtre de la Comédie Française que le jeudi 3 octobre 1872. Au 18ème siècle, la pièce fut délaissée dans le répertoire officiel. Au 19ème siècle, la grande actrice Rachel se fit prier pour jouer le rôle de Chimène, puis il en fut de même pour l’actrice Adeline Dudlay forcée et contrainte. Voltaire avait sans doute prédit le destin de Chimène en écrivant que dans cette pièce, c’était le jeu des comédiens qui en définissait l’esprit en influant sur le caractère des personnages. C’est ainsi que le rôle de Rodrigue l’emporta sur celui de Chimène, plus d’une fois grâce au jeu écrasant de quelques gloires masculines comme Talma (1799), Mounet-Sully (1880), Gérard Philippe (1954) ou Francis Huster, plus proche de nous.

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Mais indépendamment du jeu de l’acteur, comment voit-on Chimène aujourd’hui ?

Après la présentation d’éditions originales de l’époque de Pierre Corneille, des éditions du siècle suivant illustrées par des gravures, puis celles du dix-neuvième siècle dans lesquelles Chimène devient une héroïne romantique du moins dans l’iconographie, l’exposition propose deux points de vue contemporains. Vingt élèves de dernière année : « Costumes de scène » de l’école Esmod International Paris, ont accepté de travailler sur la pièce avec le libre choix d’un personnage. On découvrira avec intérêt comment Chimène est perçue en 2010 et comment Rodrigue et Don Sanche continuent à l’emporter...

Les prêts consentis par la bibliothèque de la ville de Rouen permettront de voir comment la renommée du Cid a pu dépasser les frontières du pays de Pierre Corneille. Enfin, le jardin participera à l’exposition en revêtant les couleurs de l’Espagne avec une floraison de bulbes rouge et or, rappelant ainsi aux visiteurs que cette pièce de Pierre Corneille : Le Cid a été largement inspiré par celle de Guillen de Castro : Las Mocedades del Cid.

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Pierre Corneille, repères biographiques (1606-1684)

Aîné des six enfants d’une famille aisée de magistrats rouennais, Pierre Corneille entame en 1628 une carrière d’avocat. En 1629, un chagrin amoureux le conduit à écrire ses premiers vers, puis sa première comédie, Mélite. Avec les pièces qui suivront : Clitandre, La Veuve, La Galerie du Palais, La Suivante, La Place Royale, Médée et L’Illusion comique, apparaît un nouveau style de théâtre où les sentiments tragiques sont mis en scène pour la première fois dans un univers plausible, celui de la société contemporaine. En 1641, il épouse Marie Lampérière dont il aura 6 enfants.

Corneille, auteur officiel nommé par Richelieu, rompt avec ce statut de poète du régime et avec la politique contestée du Cardinal pour écrire des pièces exaltant la haute noblesse (Le Cid, oeuvre aujourd’hui universellement connue), rappelant que les hommes politiques ne sont pas au-dessus des lois (Horace), ou montrant un monarque cherchant à reprendre le pouvoir autrement que par des représailles (Cinna). En 1647 il est élu à l’Académie Française au fauteuil 14 qu’occupera son frère et complice Thomas après sa mort. De 1643 à 1651, après la mort de Richelieu, et durant la période de la Fronde, la crise d’identité que traverse la France se retrouve dans l’oeuvre de Corneille : il règle ses comptes avec Richelieu dans La Mort de Pompée, donne une tragédie de la guerre civile avec Rodogune et développe le thème du roi caché dans Héraclius, Don Sanche et Andromède, s’interrogeant sur la nature même du roi, subordonné aux vicissitudes de l’Histoire, en lui faisant ainsi gagner en humanité. À partir de 1650, ses pièces connaissent un succès moindre, et il cesse d’écrire pendant plusieurs années après l’échec de Pertharite. L’étoile montante du théâtre français est alors Jean Racine dont les intrigues misent plus sur le sentiment et apparaissent moins héroïques et plus humaines. Le vieux poète ne se résigne pas et renoue avec la scène avec la tragédie Oedipe. Corneille continue à innover en matière de théâtre jusqu’à la fin de sa vie, en montant ce qu’il appelle une « pièce à machines », c’est-à-dire privilégiant la mise en scène et les « effets spéciaux » (La Toison d’or), et en s’essayant au théâtre musical (Agésilas, Psyché). Il aborde aussi le thème du renoncement, à travers l’incompatibilité de la charge royale avec le droit au bonheur (Sertorius, Suréna). La comparaison avec Racine avait tourné à son désavantage lorsque les deux auteurs avaient produit, presque simultanément, sur le même sujet, Bérénice (Racine) et Tite et Bérénice (Corneille). Corneille meurt à Paris le 1er octobre 1684.

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Genèse de la pièce Pierre Corneille écrivit cette pièce : Le Cid, en 1636. Il vivait à Rouen, rue de la Pie dans sa maison natale mais il se rendait aussi régulièrement dans sa Maison des Champs à Petit-Couronne. La première représentation du Cid eut lieu à Paris, au Théâtre du Marais le 2 ou 9 janvier 1637. Montdory, un acteur en vogue, rencontré à Rouen jouait le rôle de Rodrigue et Mlle Villiers celui de Chimène. Le succès fut si extraordinaire que les gens se pressaient dans le moindre recoin de la salle du théâtre devenu trop petit. Cette pièce était directement inspirée de celle d’un auteur espagnol alors bien connu de la bourgeoisie rouennaise : Las Mocedades del Cid par Guilhem de Castro. Cette pièce publiée en 1618 n’avait pas encore été traduite en français mais il existait à Rouen une importante colonie espagnole, si bien qu’une certaine catégorie de la population rouennaise parlait et lisait l’espagnol. C’était le cas des deux frères Pierre et Thomas Corneille. Le succès rencontré par la pièce de Pierre Corneille et une certaine arrogance de sa part contribuèrent à le rendre impopulaire auprès de quelques-uns de ses contemporains. Cela donna La querelle du Cid. Savoureux échanges épistolaires entre auteurs en mal de célébrité, ou au contraire largement parrainés par l’autorité de l’époque : le cardinal Richelieu. Face à ses détracteurs, Pierre Corneille dut faire front. Il n’hésita pas notamment à citer in extenso les vers empruntés à son collègue espagnol dans les « préfaces » ou examens de ses éditions successives (1648, 1652, 1656 …).

L’intrigue Rodrigo Diaz de Bivar (1043 – 1099 ) qui est plutôt considéré aujourd’hui par les espagnols comme un bandit de grand chemin, un véritable mercenaire, était un simple chevalier devenu un héros en 1094 pour avoir repris aux Maures le royaume de Valence marquant ainsi le début d’une reconquête de l’Espagne. Il avait été surnommé le Cid Campeador (le seigneur batailleur). Gommant quelques petites trahisons, l’écrivain Guilhem de Castro en fit en 1618, le héros d’une pièce de théâtre dans laquelle il était aimé et aimait Chimène, fille du comte d’Oviedo. Or, le destin n’allait pas tarder à obliger Rodrigue à se battre en duel avec le père de Chimène afin de venger l’honneur de son père. Ce duel allait mettre Chimène dans une situation impossible : épouser l’assassin de son père ou voir son amant perdre la vie. Pierre Corneille ne pouvait qu’être intéressé par cette situation remarquable exaltant le devoir, l’honneur, la vaillance, du côté du héros et l’obéissance, le désir de vengeance et l’amour du côté de l’héroïne. Le public y trouva également son compte. Il faut cependant se rappeler que depuis le mois de mai 1635, la France était en guerre contre l’Espagne mais quelquefois, l’ennemi peut fasciner et du reste, Maurry, l’éditeur des œuvres de Corneille, publiait aussi celles d’écrivains espagnols exilés. Contrairement à d’autres pièces, Le Cid connut donc un destin assez mouvementé. Jouée comme une tragi-comédie, elle fut requalifiée en tragédie par son auteur dans la nouvelle édition de 1648 précédée d’un « avertissement » justifiant le personnage très contesté de Chimène en se référant à la vérité historique puisqu’elle épousa bien Rodrigue.

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En 1660, Pierre Corneille apporta une modification importante : décidé à céder à ses détracteurs de l’Académie, il fait disparaître deux vers, laissant ainsi une certaine ambiguïté à la fin de la pièce. Chimène ne se précipite plus dans les bras de son amant qui bénéficie d’un délai supplémentaire forcé.

Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi. L’honneur est sauf, combattre une nouvelle fois les Maures n’est pas une mince affaire. Pierre Corneille a démontré qu’il n’était pas dupe de cette modification : Le temps assez souvent a rendu légitime ce qui semblait d’abord ne se pouvoir sans crime. Le succès de la pièce de Pierre Corneille suscita des imitations comme par exemple : la suite et le mariage du Cid. Tragi-comédie par Urbain Chevreau représentée au Théâtre du Marais, dès le printemps de 1637 et imprimée en juillet de la même année. Dans cette pièce, le personnage de l’Infante a été totalement revu et pas à son avantage. Jalouse de Chimène puisqu’elle aime aussi Rodrigue, l’Infante fait croire à la mort de celui-ci en espérant qu’elle en mourra de chagrin ! La pièce sera rééditée avec succès jusqu’en 1702. La Bibliothèque municipale de Rouen possède d’ailleurs un petit livre réunissant la pièce de Pierre Corneille et celle d’Urbain Chevreau, édité en 1646 à Paris par Antoine de Sommaville. En 1637, Desfontaines fait représenter une pièce en 5 actes et en vers : La Vraie Suite du Cid, tragi-comédie qui est publiée par Antoine de Sommaville en 1638. En 1638, un auteur soutenant Pierre Corneille publiait de manière anonyme une pièce : L’Innocence et le véritable amour de Chimène. (dédié aux dames. Imprimé cette année 1638) qui est le seul ouvrage prenant la défense de Chimène. Puis c’est la publication d’une tragi-comédie par Timothée de Chillac : L’ Ombre du comte de Gormas et la mort du Cid.(Paris, Cardin Besongne, 1639) Dès 1650, parurent des traductions de la pièce de Pierre Corneille, en anglais, en allemand, en hollandais, en italien ( Amore e Honore en 1679, Honore contra amore en 1691 ou encore L’Amante inimica en 1699) Au dix-neuvième siècle, les hommages littéraires à Pierre Corneille se multiplient et Le Cid suscite encore l’inspiration. Casimir Delavigne écrit La Fille du Cid, une tragédie en 3 actes qui fut représentée pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de la Renaissance, le 15 décembre 1839. Rodrigue fils d’Alvar compagnon d’armes du Cid, croupit dans un couvent de novices au lieu de se faire un nom, répondant ainsi au vœu fait par sa mère si son frère aîné Fernand réchappait de la mort. Le Cid est le parrain de Rodrigue. Elvire est la fille du Cid et de Chimène. Quiproquos, fausses sorties, dissimulations, le romantisme a fait son chemin, l’influence de Torquemada de Victor Hugo est manifeste. Bien connu aujourd’hui des rouennais pour la statue monumentale vis à vis du Théâtre des Arts, le sculpteur David D’Angers crée en 1846 un bas-relief Le Cid (illustrant la scène IV de l’acte III) destiné au théâtre de Béziers. Enfin, la visite du nouveau tombeau de Rodrigue et Chimène à Burgos devint une étape indispensable pour les écrivains romantiques voyageant en Espagne au dix-neuvième siècle , Victor Hugo, Théophile Gautier, …La sépulture d’origine à San Pedro de Cardena avait été violée par les soldats français peu avant l’hiver 1808-1809.

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«Honneur, amour… »

Toute l’action du Cid est sous-tendue par un puissant conflit moral, une véritable psychomachie qui fait s’affronter dans l’esprit des principaux personnages deux valeurs majeures, deux impérieuses postulations : l’honneur et l’amour. Les personnages les plus jeunes utilisent beaucoup de mots associés au thème de l’amour et qui ont le radical amour-, tandis que les plus âgés emploient très souvent des mots qui appartiennent au champ lexical de l’honneur et de la gloire.

Rodrigue exprime puissamment l’antithèse dans les stances qu’il déclame à la fin du premier acte : « …honneur, amour / Noble et dure contrainte, aimable tyrannie » ; et Don Diègue oppose plus rudement encore les sentiments au souci de la gloire : « L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir ». Cet antagonisme se décline en des termes analogues pour trois des principaux personnages du Cid, l’Infante, Chimène et Rodrigue pour qui l’amour est lié à la souffrance. Rodrigue est partagé entre l’amour qu’il éprouve pour Chimène et les soins qu’il doit à l’honneur familial, bafoué par le père de celle qu’il aime : c’est sur ce dilemme que se referme le premier acte. Symétriquement, Chimène est partagée entre son amour pour Rodrigue et les soins qu’elle doit à la mémoire de son père, tué par celui qu’elle aime : ce second dilemme assure une part essentielle de l’intensité dramatique et pathétique des actes II à V. S’ajoute à cela le dilemme de l’Infante, partagée entre l’inclination qu’elle éprouve depuis longtemps pour Rodrigue et la considération de son rang de princesse, qui lui interdit de seulement songer à une telle mésalliance : cet amour réprimé forme la matière de toutes les interventions de Doña Urraque, dont le conflit moral est exposé à la scène 3 de l’acte premier. Sur ces affrontements axiologiques reposent la tension de la pièce, et les postures souvent paradoxales des personnages ; ils forment le principal obstacle, tout intérieur, s’opposant à un aboutissement heureux de l’amour réciproque qui fait tendre Rodrigue et Chimène l’un vers l’autre. Il faut cependant que ce conflit de valeurs soit levé d’une façon ou d’une autre, puisque Le Cid se dénoue bel et bien sur « le beau succès d’une amour si parfaite » ; sa résolution, en outre, ne peut reposer entièrement sur une intervention externe, un coup de théâtre : il faut qu’il puisse être tranché par les personnages eux-mêmes, qui autrement seraient voués à l’inaction. La dynamique de la pièce interdit toute faiblesse à Rodrigue : pour dénouer la joute héroïque et amoureuse des amants ennemis, il faut donc que ce soit Chimène qui consente à l’inacceptable, qui fléchisse et abandonne la lutte. Heureusement, à la fin de la pièce, il y a une victoire de l’amour sur l’honneur et le devoir : Chimène abdique de son honneur en pardonnant et en prenant pour mari l’assassin de son père. Le monde de l’élément masculin triomphe et elle devient le prix de la victoire de Rodrigue. Mais si son statut de femme l’empêche de sortir victorieuse, elle ne se conforme pas et dans sa dernière tirade elle met en question la justice et défie la société féodale. Ainsi, même si Corneille déploie toutes les ressources du sublime pour peindre la grandeur d’âme et la force de caractère de Chimène, celle-ci ne se maintient pas à même hauteur d’héroïsme que Rodrigue ; elle ne parvient pas aussi parfaitement que lui à confondre dans un même élan les impératifs de l’honneur et les ardeurs de l’amour. C’est que le dramaturge a besoin de cette disparité pour dénouer son intrigue.

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Bibliographie : Internet http://etablissements.ac-amiens.fr/0601178e/anatolude/Cid/index.htm http://www.iscap.ipp.pt/~www_poli/Polissema_08/Resumo8.pdf http://www.lanacelle.org/fichiers_fichiers/dossiers%20peda%202009/dossierp%C3%A9dagogiquelecid.pdf http://www.theatregerardphilipe.com/old/pdf/cid-dossier-pedagogique.pdf http://verbum.btk.ppke.hu/pdf/3-2-12.pdf http://data.casterman.com/ouvrages/librio/pdf/fiches_guide/21.pdf http://www.pullins.com/BookViews/BV9781585102969.pdf http://www.carresclassiques.com/interviews/B.JacquesWajeman_Cid.pdf Livre Le Cid tragi-comédie ; édition Larousse, Paris collection Petits Classique Larousse, numéro 3

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Les expositions à découvrir dans nos Musées :

Exposition « Naturalisme de grande surface » : du lundi 22 mars 2010 au dimanche 27 juin 2010

– Muséum d’Histoire Naturelle – (Artiste : François Riou)

Exposition « Impression Végétale » : du jeudi 1er avril 2010 au lundi 1er novembre 2010 – Parc de Clères –

Exposition « Portraits textiles » : du vendredi 30 avril 2010 au dimanche 29 août 2010 – Musée Industriel de la Corderie Vallois –

(Artiste contemporaine : Katerine Roumanoff)

Exposition « Tout contre l’impressionnisme » : du dimanche 30 mai au dimanche 3 octobre 2010

– Musée Victor Hugo – Villequier –

La petite galerie impressionniste du parc de Clères : du mardi 1er juin au lundi 1er novembre 2010 – Parc de Clères –

(Renseignements au 02 35 33 23 08 ou [email protected])

Exposition « Plein Air », dans le cadre de la manifestation "Normandie Impressionnisme 2010" :

du dimanche 27 juin 2010 au dimanche 26 septembre 2010 – Abbaye de Jumièges –

Exposition « Petit-Couronne au temps des impressionnistes » : du jeudi 1er juillet 2010 au mercredi 1er septembre 2010 – Musée Pierre Corneille –

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Animations public individuel

Le service des publics des musées et sites départementaux propose dans le cadre de cette exposition de nombreuses animations pour le public familiale. Visites commentées : par une conférencière des musées départementaux, à 15h30 les dimanches :

9 mai 2010 6 juin 2010 20 juin 2010

Tous au Musée : Une visite pour les adultes, une visite pour les enfants

Dimanche 13 juin 2010

Une famille d’écrivains : cette visite permettra de découvrir toute la famille de Pierre Corneille. (pour les adultes) « J’ai descendu dans mon jardin » : sur le thème de la chanson, une découverte du jardin et des plantes sera proposée. (pour les enfants) Aide à la visite : Un guide de visite est proposé au visiteur pour mieux comprendre l’exposition. Nuit des musées : A cette occasion , samedi 15 mai : Spectacle musical par l’ensemble Musica Entica, « Musique à la cour d’Espagne et extraits de Don Quijote de la Mancha ». Ce spectacle est une adaptation libre d’ extraits de Don Quichotte de Cervantès et de pièces vocales et instrumentales de la cour d’ Espagne au XVIè siècle . Ce conte musical est construit autour de l'extraordinaire compositeur de polyphonie Juan del Enzina et de ses contemporains. Il reflète l’esprit de cette riche période du XVIème siècle.» Tarifs : Visites commentées : visite guidée 3€ + droit d’entrée Tous au musée : 3€ + droit d’entrée (gratuit pour les enfants) Nuit des Musées : gratuit

Pour tous renseignements et réservations :

Individuels au 02 35 15 69 22 Mail : [email protected]

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Animations pour les scolaires Dans le cadre de cette exposition, le service des publics des sites et musées départementaux vous propose :

Pour les maternelles et cycles 1 Visites commentée (durée 1 heure) Présentation de l’exposition « Chimène et le Cid » et du musée Ateliers ( durée 1h30 ) A partir des costumes exposés, les enfants pourront habiller avec du tissu les silhouettes en papier de Chimène pour les filles et de Rodrigue pour les garçons. Pour les cycles 2 et 3 Visites commentée (durée 1 heure) Présentation de l’exposition « Chimène et le Cid » et du musée Ateliers ( durée 1h30 ) A partir des costumes exposés, les enfants pourront habiller avec du tissu les silhouettes en papier de Chimène pour les filles et de Rodrigue pour les garçons. Pour les collèges et lycées Visites commentée (durée 1 heure) Présentation de l’exposition « Chimène et le Cid », Ou Visite générale, Molière et Corneille Ateliers ( durée 1h30 ) Atelier théâtre, initiation au théâtre à travers la pièce de Corneille. Travail de répétition de scènes choisies par les élèves, mise en scène dans le musée ou le jardin et présentation à la classe par petits groupes. A partir des costumes exposés, les enfants pourront habiller avec du tissu les silhouettes en papier de Chimène pour les filles et de Rodrigue pour les garçons. La visite peut éventuellement être couplée à une visite des collections permanentes du Musée. Tarifs : Visites commentées : 17€ pour les écoles maternelles, les écoles primaires et les centres

de loisirs. 25€ pour les collèges et lycées

Ateliers : 25€ pour les écoles maternelles, les écoles primaires et les centres de loisirs 33€ pour les collèges et lycées.

Pour tous renseignements et réservation :

Groupes au 02 35 15 69 11 (ateliers, animations et visites sur réservation pour scolaires, centre de loisirs et association) Mail : [email protected]