Chapitre 18 : La magie noire

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Apprends moi à te haïr Chapitre 18 : La magie noire Chapitre 18 : La magie noire Par Elleana Publié sur Fanfictions.fr . Voir les autres chapitres . _ Bienvenue au Manoir Malefoy claironna Abraxas l'entrée de sa demeure familiale avec un grand geste du bras. Cela faisait une semaine qu'il nous vantait les bienfaits d'un séjour printanier à la campagne et nous avions tous fini par céder ; sauf Jédusor qui avait décidé de passer ses vacances seul. Notre relation évoluait lentement depuis notre dernier baiser et même si les quinze derniers jours était passé rapidement, j'avais eu l'impression de les vivre au ralenti. Nous avions passé plusieurs nuits à discuter après les entraînements intensifs qu'il me faisait subir pour que je parvienne à un niveau convenable d'après ses dires. Ces discussions n'avaient, au fond, rien de palpitant mais j'en étais heureuse tant j'eus l'impression de voir naître une certaine complicité entre nous. Lucrétia et moi retinrent une grimace de dégoût face au décorum un peu sombre qui se dressait face à nous. Je me retournai alors pour faire face a à l'étroit chemin d’où nous venions. Il était impossible de transplaner dans le jardin ce qui obligeait la plupart des invités à traverser, pendant quelques minutes, un pan de la forêt familiale. Des bruits d'animaux s'en échappaient et je ne me sentais pas entièrement rassurée malgré la présence de ma baguette dans ma poche. Des arbres presque centenaire nous cachait la vue du ciel, il faisait nuit noire et cela n'aidait en rien à faire naître ne serait-ce qu'un millimètre de l'ambiance chaleureuse promise par notre hôte. _ C'est charmant ici ironisa Lucrétia tout bas afin que personne d'autre n'entende. _ Lugubre oui rétorquais-je en désignant un vieux chêne rabougri qui s'enracinait non loin de nous. Abraxas nous invita finalement à entrer au bout de quelques minutes d'attente. Nous pénétrâmes enfin dans le jardin mais la nuit noire m'empêcha d'apercevoir le moindre élément plaisant à ce moment-là. L'immense manoir se détacha lentement du paysage à mesure que nous avancions dans ce qui ressemblait à un labyrinthe végétal. J'entendis Lucrétia déglutir discrètement, sa réaction manqua de me faire rire. Je ne me sentais pas à l'aise et la nervosité ne m'aidait pas à garder mon calme : j'avais besoin de décompresser. Je ne m'attendais véritablement pas à cela. L'imposante bâtisse était composée de deux tours carrée et d'un corps central où une immense porte semblait avoir été taillée dans le granit. La façade était décorée de petites statues toutes plus laides les unes que les autres mais dont le goût, plus que douteux à mon avis, semblait plaire à toute la famille Malefoy. Quatre elfes nous attendaient patiemment sur le pas de la porte. A peine arrivé à leur hauteur qu'ils se précipitèrent tous pour saisir nos bagages et nous demander si nous avions fait bons voyage. A ma grande surprise, Abraxas leur répondit gentiment et demanda même de leur nouvelle. Marius nous adressa une grimace de dégoût derrière le dos d'Abraxas qui continuait de nous raconter son histoire familiale avec une certaine délectation. Je m'étais alors rapidement 1 / 25

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Apprends moi à te haïr Chapitre 18 : La magie noire

Chapitre 18 : La magie noire

Par Elleana

Publié sur Fanfictions.fr.Voir les autres chapitres.

_ Bienvenue au Manoir Malefoy claironna Abraxas l'entrée de sa demeure familiale avec ungrand geste du bras. Cela faisait une semaine qu'il nous vantait les bienfaits d'un séjourprintanier à la campagne et nous avions tous fini par céder ; sauf Jédusor qui avait décidé depasser ses vacances seul. Notre relation évoluait lentement depuis notre dernier baiser etmême si les quinze derniers jours était passé rapidement, j'avais eu l'impression de les vivre auralenti. Nous avions passé plusieurs nuits à discuter après les entraînements intensifs qu'il mefaisait subir pour que je parvienne à un niveau convenable d'après ses dires. Ces discussionsn'avaient, au fond, rien de palpitant mais j'en étais heureuse tant j'eus l'impression de voir naîtreune certaine complicité entre nous.

Lucrétia et moi retinrent une grimace de dégoût face au décorum un peu sombre qui se dressaitface à nous. Je me retournai alors pour faire face a à l'étroit chemin d’où nous venions. Il étaitimpossible de transplaner dans le jardin ce qui obligeait la plupart des invités à traverser,pendant quelques minutes, un pan de la forêt familiale. Des bruits d'animaux s'en échappaientet je ne me sentais pas entièrement rassurée malgré la présence de ma baguette dans mapoche. Des arbres presque centenaire nous cachait la vue du ciel, il faisait nuit noire et celan'aidait en rien à faire naître ne serait-ce qu'un millimètre de l'ambiance chaleureuse promisepar notre hôte.

_ C'est charmant ici ironisa Lucrétia tout bas afin que personne d'autre n'entende.

_ Lugubre oui rétorquais-je en désignant un vieux chêne rabougri qui s'enracinait non loin denous. Abraxas nous invita finalement à entrer au bout de quelques minutes d'attente. Nouspénétrâmes enfin dans le jardin mais la nuit noire m'empêcha d'apercevoir le moindre élémentplaisant à ce moment-là. L'immense manoir se détacha lentement du paysage à mesure quenous avancions dans ce qui ressemblait à un labyrinthe végétal. J'entendis Lucrétia déglutirdiscrètement, sa réaction manqua de me faire rire. Je ne me sentais pas à l'aise et la nervositéne m'aidait pas à garder mon calme : j'avais besoin de décompresser. Je ne m'attendaisvéritablement pas à cela. L'imposante bâtisse était composée de deux tours carrée et d'uncorps central où une immense porte semblait avoir été taillée dans le granit. La façade étaitdécorée de petites statues toutes plus laides les unes que les autres mais dont le goût, plusque douteux à mon avis, semblait plaire à toute la famille Malefoy. Quatre elfes nousattendaient patiemment sur le pas de la porte. A peine arrivé à leur hauteur qu'ils seprécipitèrent tous pour saisir nos bagages et nous demander si nous avions fait bons voyage. Ama grande surprise, Abraxas leur répondit gentiment et demanda même de leur nouvelle.Marius nous adressa une grimace de dégoût derrière le dos d'Abraxas qui continuait de nousraconter son histoire familiale avec une certaine délectation. Je m'étais alors rapidement

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déconnectée de ce récit qui ne m'intéressait pas le moins du monde. Marius nous rejoignitdiscrètement et commença à commenter la décoration des lieux à voix basse. Je fus soulagéede découvrir qu'une fois le hall passé, le manoir se faisait plus chaleureux, luxueux et surtoutplus à mon goût. Le luxe transpirait dans tous les recoins des pièces que nous faisait visiterAbraxas pourtant le mobilier était d'une simplicité étonnante. Ce dernier finit par nous faireinstaller dans un petit salon adjacent à la bibliothèque. Un léger courant d'air y pénétrait depuisune petite fenêtre qui se trouvait non loin de nous. Nous nous installâmes au milieu de la pièceautour d'une petite table sur laquelle les elfes de maisons avaient déposé de nombreux petitsgâteaux et un service de thé d’où s'échappait une agréable odeur de pomme et de cannelle. Ladiscussion s'orienta principalement autour des cours et de l'approche des buses après larentrée des vacances de printemps. Je ne me sentais pas particulièrement stressée puisque jesavais déjà que mon niveau était au-dessus des leurs. La conversation se termina rapidement,le sujet finissant finalement par tourner en rond. S'en apercevant, Abraxas nous proposa d'allernous coucher ; proposition que tout le monde accepta avec un immense soulagement. Levoyage avait été fatiguant puisque qu'Abraxas s'arrêtait au terminus du train soit plus de sixheures après l'arrêt à Kings Cross. Abraxas appela un elfe qui nous emmena ensuite vers notrelogement provisoire. Lucrétia et moi suivirent alors une petite elfe qui portait ce qui ressemblaità une serpillière sale. Une fois arrivée à l'étage, elle nous présenta nos chambres respectivesavant de s'éclipser après nous avoir demandé plusieurs si nous avions besoin de quelquechose. Un lourd silence s'installa alors tandis que nous nous regardions en chien de faïence.Les filles n'avaient toujours pas digérer ma décision et me le faisaient bien sentir.

_ Je n'aime pas cette tension finit par souffler Lucrétia, presque intimidée. Je soupirai alors desoulagement et fit un pas vers elle afin de la prendre brièvement dans mes bras. Je n'avaisjamais eu ce geste-là envers l'une d'entre elle. Au début, elle se crispa avant de se détendre etde me tapoter l'épaule presque gênée par mon geste. En me reculant, je la vis cacher sontrouble derrière son masque en moins d'une demi-seconde.

_ Mesdemoiselles, un chocolat pour dormir ! Nous proposa Cassiopeia en désignant Marius quiportait un plateau sur lequel quatre tasses étaient disposées.

_ Volontiers leur répondis-je en désignant ma chambre. J'indiquais à Marius de déposer leplateau au pied de mon lit afin que nous puissions nous installer confortablement sur l'épaistapis blanc qui ornementait une large partie de la pièce. Nous nous installâmes à même le sol,se moquant, pour une fois, de respecter le protocole habituel ; après tout, nous étions envacances !

_ J'aurais préféré partir ailleurs pour une fois lâcha Lucrétia au bout d'un moment. Nous noustournâmes vers elle, surpris qu'elle affiche autant ses sentiments.

_ Pourquoi lui demandais-je alors.

_ Parce que si tu n'avais pas décidé de te soumettre à Tom, nous aurions pu passer demeilleures vacances expliqua-t-elle avec hargne. Je compris alors qu'elle était toujours fâchéecontre moi malgré les semaines passées depuis que je le leur avais annoncé.

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_ Je ne me soumets en rien à Tom lui rétorquais-je, légèrement piquée au vif.

_ Tu ne sais pas ce qui t'attends en intégrant définitivement nos rangs et je trouve tonrevirement de veste un peu trop rapide comme si ….

_ Comme si quoi ? La poussais-je à avouer voyant qu'elle hésitait.

_ Comme si tu n'avais plus ton libre arbitre termina Cassiopeia à sa place.

_ Attendez … vous pensez réellement qu'il m'a hypnotisé les questionnais-je, outrée par leursinterrogations.

_ Comprends-nous, il y'a quelques mois, tu bouillonnais de rage au bal et maintenant tudécides de rejoindre nos rangs ; avoue que c'est déconcertant me coupa Lucrétia.

_ Je sais parfaitement par quelles étapes, je suis passée ces derniers temps mais je vous aitrouvé vous et lui finis-je par murmurer. Il ne pouvait pas comprendre surtout qu'au fond, ilsn'avaient pas tort. Je ne m'étais pas montrée très coopérative seulement j'avais fini parcomprendre que ma mission nécessiterait plus qu'une simple cohabitation avec les serpents.J'entrevoyais un autre avenir pour Jédusor dans ma naïveté et sans qu'il n'ait besoin d'agir, jelui avais ouvert les bras.

_ Nous serons toujours tes amis même si tu n'intègres pas nos rangs contra Cassiopeia.

_ C'est faux et tu le sais lui répondis-je alors. Je surpris Lucrétia sans mal, elle tentait de cachersa gêne sans véritablement y parvenir. Ces derniers mois passés auprès d'eux m'avaient apprisbien plus de choses qu'ils ne le pensaient réellement. J'avais, depuis bien longtemps, comprisque notre amitié était fragile, qu'elle ne tenait que sur un fil que Jédusor pouvait briser d'un seulmot. Ils étaient ses servants, ils lui obéissaient, peut-être en rechignant mais le résultat restait lemême. Ecoutez continuais-je en me décidant à laisser une part de mes sentiments transparaitrepour une fois. Je me sens ici chez moi … avec vous. Je n'ai pas vraiment d'explication, je croismême qu'il n'y'a en pas. Au cours de cette année scolaire, j'ai appris à vous connaître et noussommes même devenu amis alors ne me demandez pas de renoncer à un endroit où je mesens bien, au seul endroit où je n'ai pas l'impression de sombrer à chaque pas que je fais. Jen'aime pas Jédusor disons juste que je l'apprécie et c'est vous-même qui m'avaient signifié, jene sais combien de fois, la chance que j'avais de le voir s'intéresser à moi alors ne venait pasme reprocher de chercher à avoir une famille car vous êtes cette famille et il est hors dequestion que je vous abandonne.

Ce fut Marius qui me coupa dans mon dialogue en me prenant quelques secondes dans sesbras. Je me laissai alors aller doucement tout en prenant soin de ne pas laisser couler meslarmes.

_ D'accord murmura alors Lucrétia mais sache que je désapprouve toujours ta décisionseulement tu es mon amie alors je respecterai ton choix. Je la gratifiai d'un timide sourire pourtoute réponse ; la glace était brisée mais l'atmosphère entre nous restait tendue.

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_ Nous devrions aller nous coucher suggéra ensuite Cassiopeia voyant que la conversationn'irait pas plus loin pour cette nuit. Nous hochâmes la tête puisqu'après tout le voyage avait toutde même était fatiguant.

_ Bonne nuit leur lançais-je du pas de ma porte avant de la refermer derrière moi. Je vis bienmalgré moi leur mine inquiète même si, sur le moment, je préférai occulter cette image. Je nepartageais pas leurs sentiments au sujet de ma conversion au contraire j'avais hâte.

***

_ Bonjour hurla Lucrétia en faisant claquer la porte de ma chambre contre le mur après sonentrée pour le moins fracassante. Je me redressais instantanément dans le lit, surprise etlégèrement grincheuse de ce réveil brutal. A peine avais-je ouvert un œil qu'elle tirait les rideauxpour laisser le jour pénétrer dans la pièce. J'eus l'envie de me glisser à nouveau sous la couettemais sachant que c'était inutile, je me levai à contrecœur.

_ Que fais-tu ici grommelais-je alors en guise de bonjour.

_ Je te réveille car tes cours particuliers ne vont pas tarder à commencer et il ne faudrait pasque tu sois en retard, ce serait inconvenant ironisa-t-elle en me montrant la salle de bain afin deme signifier d'aller plus vite.

_ De quoi tu parles lui demandais-je, encore hébétée de sommeil.

_ Tu ne crois quand même pas que Tom allait te laisser dans l'état ou tu es sans rien fairecracha-t-elle méchamment.

_ L'état ou je suis ?

_ Une novice. Pendant ces vacances, il t'a concocté un petit programme pour que tu apprennesà devenir une parfaite petite épouse en trois semaines quand cela m'a pris des années pour yparvenir. Oh ! Je ne doute pas de tes capacités mais ça ne sera pas de tout repos m'expliqua-t-elle, visiblement avec délice tout en pensant que cela allait peut-être me faire abandonner monplan. Des trois filles, elle était celle en qui je parvenais à lire le plus facilement.

_ Je croyais que j'étais prête à vivre parmi vous la contrais-je en priant pour qu'elle me dise deme recoucher malgré les infimes chances que mon souhait puisse se réaliser.

_ Parmi nous oui mais pas parmi nos parents !

_ Attends, qu'est-ce que c'est que ce cirque-là m'écriais-je alors qu'elle farfouillait parmi mesvêtements encore entasser dans la valise afin de trouver une tenue qu'elle jugerait convenableà cette journée d'apprentissage.

_ Ce cirque s'étonna-t-elle en ironisant mais c'est toi qui l'a voulu répliqua-t-elle. En lui disant

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oui, tu es entrée dans un monde qui n'est pas le tien et qui fera toujours en sorte de le rappeler.A chaque seconde de ta vie, tu seras jugée, jaugée, moquée, dénigrée sans que tu ne puissesrien y faire. Chaque erreur que Tom fera te sera reprochée comme si elle était la tienne puisquetu seras celle pour qui il aura fait une mésalliance. En disant oui, tu ne sais pas ce à quoi tut'exposes et c'est pour cela que nous t'avons exhorté à réfléchir sauf que tu n'as pas voulu lefaire alors maintenant assume ! Sur ce dernier mot, elle me lança une tenue et sans mêmeregarder si je l'avais réceptionnée, elle sortit en prenant soin de claquer la porte derrière elle. Jerestai muette de stupéfaction. Il était rare qu'elle s'emporte ainsi et même si je savais que cen'était que son inquiétude qui venait de parler, je ne pus m'empêcher de trembler en repensantà ces révélations.

Finalement, bien décidée à savoir ce qui m'attendait, je me préparai rapidement avant dedescendre les rejoindre pour prendre le petit-déjeuner en leur compagnie.

_ En retard comme d'habitude souligna une voix nasillarde alors que je mettais un pied dans lesalon. Je jetais alors un regard dénué d'émotions à Walburga qui m'ignora superbement commeà son habitude. Il était rare qu'elle prenne la parole en ma présence à Poudlard mais ici, iln'était pas là donc elle s'était sentie libre de me faire sentir son animosité à mon égard. A direvrai, sans le savoir, elle me rendait un fier service ; c'était, au moins, une chose qui nechangeait pas dans mon univers.

_ Voici ton emploi du temps pour les deux prochaines semaines m'indiqua Marius en metendant un parchemin que je déroulais avec soin. Je retins à temps un hoquet de surprise tantla feuille était surchargée ; j'avais presque autant de cours qu'à Poudlard sauf que ceux-làs'annonçaient bien plus ennuyeux. C'est ainsi, qu'à ma plus grande joie, je débutai mon premiervéritable cours de maintien.

Je compris avec horreur que ces cours seraient dispensés par Lucrétia et Walburga lorsquetous les autres quittèrent la pièce presque immédiatement.

_ Ce matin, nous allons commencer par les règles du thé commença Lucrétia qui ordonna alorsà un elfe de nous servir. J'écarquillais de grands yeux, me demandant en quoi le thé pouvaitbien être régit par des règles. L'elfe apporta quelques minutes plus tard un plateau débordantde victuailles qu'il installa au milieu de la table afin qu'aucune de nous ne soit gênée par ladistance pour attraper une mignardise. Mon ventre criait famine puisque je n'avais pas encoreeu le temps de déjeuner mais je me retins, sachant que se servir avant mon hôte serait unemarque d'impolitesse. Une fois le thé servi, Lucrétia attrapa sa tasse la première en prenantsoin de bien décortiquer ses gestes pour que je puisse l'imiter ; ce qui ne fut pas le cas deWalburga qui s'empressa d'attraper sa tasse. Je soupirai alors, énervée par un comportementaussi puéril bien que cela ne m'étonna pas véritablement venant d'elle.

_ Une véritable dame ne soupire pas en société, c'est inconvenant souligna Walburga enprenant soin de bien appuyer sur le mot véritable au passage. Pour toute réponse, je luiadressai un regard noir de haine malgré ma forte envie de l'étrangler afin de voir son aircondescendant se faner entre mes mains. La première heure passa lentement. Lucrétia fut unexcellent professeur même si je connaissais déjà la plupart des règles qu'elle m'enseigna ce

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jour-là. J'eus néanmoins du mal à saisir ma tasse avec deux doigts tant l'objet me semblaitlourd à tenir avec moins de la moitié de mes doigts.

_ Nous reprendrons demain me signifia Lucrétia au bout d'une autre heure. J'accueillis cettenouvelle avec soulagement. Walburga en profita pour sortir à toute vitesse comme nous avionsla peste ou que la pièce empestait.

_ Merci lançais-je finalement à Lucrétia alors qu'elle s'apprêtait à sortir. Elle m'adressa unvague haussement d'épaules en guise de réponse. Ce n'est pas une réponse convenable luicriais-je alors.

_ Tout comme il n'est pas convenable de crier après son hôte me répondit-elle en repassantson nez derrière la porte en m'adressant un sourire. Elle était fâchée contre moi et, au fond, jela comprenais seulement j'avais de sentir qu'elle restait tout de même mon amie. Son sourireme redonna un peu de courage quant à la suite de la journée.

_ Je dois vous accompagner m'annonça un elfe qui venait d’apparaître devant moi. Je pris soinde garder un masque impassible même si ne pas marquer ma surprise me fut difficile tantj'avais cru faire une crise cardiaque en entendant un plop sonore à quelques centimètres demoi. Je le suivis calmement, veillant à ne pas le dépasser afin qu'il me montre convenablementle chemin. Arrivé près de la cuisine, il m'indiqua une petite porte en bois que l'on ne pouvaitapercevoir qu'en y faisant attention tant elle était banale. Il l'ouvrit et m'indiqua les marches,signe que je devais descendre ; seule. Je descendis lentement avant tout pour ne pas tombertant la lumière était blafarde. Arrivée en bas, je me retrouva face à une immense cave vide ou lalumière semblait parvenir difficilement. Au centre de la pièce, Marius et Cassiopeia m'attendait,assis à terre, sur ce qui ressemblait, de loin, à des tapis d'entrainements pour les arts martiaux.Je fronçais les sourcils, soudainement inquiète or malgré ma forte envie de faire demi-tour, jeme forçai à avancer vers eux.

_ Bonjour lança Marius en se relevant avant d'aider sa sœur à faire de même. C'était la premièrefois que je voyais Cassiopeia en pantalon et cela lui seyait à merveille. Je ne pus m'empêcherde la jalouser tant elle semblait parfaite à tout moment de la journée, qu'importe la posture danslaquelle on la trouvait. C'est en m'approchant plus près que j'aperçois la vague forme d'un jeunehomme de la stature de Marius tapie dans l'ombre. Malgré ma curiosité, je continuai d'agircomme si de rien n'était. C'était la règle d'or : tout est normal !

_ Bienvenue à ton premier cours de magie noire m'indiqua Cassiopeia en m'invitant à m'asseoirsur le sol. Je m’exécute sans un mot, un peu curieux de voir ce qui m'attend.

_ Ce cours de quatre heure entama immédiatement Marius consistera avant tout à t'apprendrela magie noire. Il arrêta mes premières questions d'un geste sec de la main : comprenant que jedevais me taire, je lui obéis non sans une certaine amertume. Cette forme de la magies'apprend normalement dès l'enfance puisqu'elle est différente de la magie blanche. Quandnous faisons de la magie, qu'importe notre âge, nous agissons avant tout par instinct et non parréelle conviction or la magie noire réclame une certaine volonté. A notre âge, nous ne sommespas censés savoir utiliser des sorts qui nécessite notre volonté or c'est ce que tu vas devoir

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faire ! La magie noire est plus puissante, exaltante puisqu'elle fait appel à toute notre réflexion.Ton principal but sera donc de parvenir à canaliser ta magie et à apprendre à la diriger afin dela rendre plus puissante. Est-ce que tu comprends me questionna-t-il après un moment deréflexion.

_ Oui.

_ Ainsi comme tu as pu le comprendre reprit-t-il la magie noire n'est pas … neutre. Comme ellefait appel à tes souhaits, elle ne peut que se piocher dans tes intentions. Pour pouvoir lafaçonner, l'utiliser, tu devras faire appel à la part de noirceur que recèle ton passé. Tu devrasl'accepter pour en faire une arme. Le comprends-tu ?

_ Oui soupirais-je, légèrement énervée qu'il puisse me prendre pour une simple d'esprit.

_ Il est important que tu sache que la magie noire peut-être utiliser pour n'importe quel sort. Enfait, l'utilisation de cette forme de magie ne fait que te rendre plus puissante seulement il nousest interdit de l'utiliser en dehors d'un certain cadre continua-t-il en cherchant ses mots afin dem'expliquer son idée. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas là où il voulait en venir.D'après nos lois, nous ne pouvons utiliser la magie noire pour aider quelqu'un d'autre en dehorsde notre cercle familial.

_ Là par contre je ne vous suis pas les interrompis-je.

_ Par exemple, tu ne pourras pas utiliser la magie noire pour sauver la vie de quelqu'un sans endemander l'avis à un tiers. La magie noire est puissante or qui dit plus puissante dit plusépuisante également. Tu ne pourras l'utiliser qu'à des fins personnelles ou collectives et …criminelles.

_ Criminelles m'étonnais-je malgré ma connaissance des intentions des mangemorts et de leurutilisation de la magie.

_ Nous nous servons de la magie noire avant tout pour servir notre cause et garder notre statut.Nous devons nous protéger des autres sorciers. C'est pour cela que ton premier cours reposesur l'apprentissage de l'imperium.

_ Vous voulez que je contrôle quelqu'un.... mais vous êtes malade ! M'écriais-je en me relevant,prête à fuir cette folie.

_ Tu n'as pas le choix lança Marius en me rattrapant par le poignet. Tu as refusé de nousécouter alors maintenant ne viens pas te plaindre. Tu as décidé de rejoindre nos rangs alors lesvoici. Désormais la mort fera partie de ton quotidien car sache que plus tu utiliseras la magienoire, plus elle t'utilisera. Le sang appelle toujours le sang ! Tu pensais gagner une famille ennous rejoignant et même si je comprends ton raisonnement sache que tu y perdras avant toutton âme m'assena-t-il d'une voix forte tout en me regardant droit dans les yeux. Je ne puslâcher son regard dur, dénué du moindre sentiment.

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_ Je ne te crois pas lui rétorquais-je alors, refusant surtout de voir la réalité en face.

_ Je te présente Arthur, un golem m'annonça alors Cassiopeia en invitant l'inconnu à s'avancerdans l'ombre. J'écarquillais les yeux d'horreur en apercevant l'être qui tenait immobile et docileface à notre étrange trio. Il me fixait de ses yeux d'onyx noir où rien ne se reflétait hormis unléger éclat de lumière. Son visage fait d'argile n'avait rien d'humain puisqu'il n'avait ni bouche ninez pour respirer pourtant la seule chose qui m'obsédais, c'était ces deux billes noires qui nousfixaient sans paraître réagir. C'était la première fois que je croisais le chemin d'une tellecréation. Je savais, pour l'avoir lu, qu'elle relevait d'une haute maîtrise de la magie noire.

_ Je croyais …

_ En effet, il est interdit de créer un golem depuis près trois siècle mais la magie noire permettout, n'est pas ce ironisa Cassiopeia en fixant son jumeau qui finit par hocher les épaules avecnonchalance. La magie noire nous a fait perdre notre innocence puisque nous sommes passésde l'enfance à l'âge adulte en un clin d'œil. J'avais sept ans quand j'ai tué Arthur pour la premièrefois. J'avoue que la sensation de pouvoir que j'ai ressentie ce jour-là a été déconcertante etgrisante seulement, à l'époque, je ne savais pas ! Je ne savais pas que la magie noire agitcomme un poison. Elle s'infiltre en toi lentement jusqu'à ce qu'un matin, tu te réveilles sans lamoindre parcelle de bonté en toi. C'est comme une soif que tu ne peux étancher qu'en tuant,elle t'appelle jusqu'à ce que tu y perdes la tête. La magie noire réclame la peur, la mort, lasolitude … Elle t'annihile. Tom nous a réunis sous ce lourd étendard et sans nous douter de rien,nous avons accepté car, pour la première fois, quelqu'un nous promettait de ne plus être seul.Pendant un temps, nous avons cru faire partie d'un groupe mais cela s'est rapidement retournécontre nous puisqu'il s'est avéré que nous n'étions que du bétail pour lui, des subalternes qu'iln'hésite pas à malmener ou même à tuer. Alors la seule chose que je peux te conseiller defaire, c'est d'accepter la magie noire lorsqu'elle coulera dans tes veines. Ne la combat pas,accepte la comme une part de ton âme alors peut-être que tu ne deviendras pas des fantômescomme nous. D’un geste lent, presque théâtral, Cassiopeia leva son bras tandis que ses lèvresremuèrent silencieusement. Pendant une fraction de seconde, je suis aveuglée par le rayon vertqui sort de sa baguette. Je manquai de m'écrouler mais Marius, prévenant, me retint à temps.Face à nous, le golem s'écroula dans un bruit mat. Je fermai instinctivement les yeux afind'échapper à mes propres souvenirs de la bataille de Poudlard. Je n'avais pas envie de revoirtous ces morts, tous mes amis blessés.

_ La magie noire doit se nourrir m'expliqua Marius tout en continuant à me maintenir sans queje ne fasse véritablement attention au fait qu'il me tenait par la taille.

_ Pourtant il doit être possible de s'en défaire, non leur demandais-je alors que je prenaisconscience des premières conséquences de ma décision de devenir leur reine.

_ Il existe un remède commença Cassiopeia hésitante, seulement la douleur es telle, qu'il estpresque impossible d'y survivre. La magie noire est une drogue, Hermione. C'est unemalédiction à laquelle tu as ouvert les bras comme à une amie continua-t-elle tristement. Jerestais là, planté sur place, face à eux, sans parvenir à réagir. Je ne parvenais pas à formuler lamoindre pensée cohérente tant j'étais dépitée par l'horrible vérité dont je venais de saisir

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l'ampleur.

_ Qu'ai-je fais murmurais-je alors, apeurée par l'évidence qui venait de me saisir.

_ Une terrible erreur répondit Marius à ma question rhétorique, tombant ainsi en parfait accordavec mes pensées. Nous t'aiderons à ne pas sombrer, je te le promets finit-il par dire tout enme serrant dans ses bras. Hébétée, je me laissai faire. Soulagée de me sentir protégée par unedouce chaleur rassurante.

_ Que dirais-tu de te distraire me proposa Cassiopeia en désignant le plafond. J'hochais la tête,ravie qu'elle m'offre une échappatoire. De toute manière, je me sentais incapable, pour lemoment, de réaliser ce qu'il me demandait même si je savais que le golem n'avait riend'humain. Nous passâmes le reste de la matinée à discuter dans la bibliothèque en présencede Lucrétia et Abraxas. Walburga ne se montra pas à mon plus grand soulagement. Je neparticipai pas vraiment à la conversation, préférant me mettre en retrait afin d'intégrer lediscours des jumeaux. Accepter ma part d'ombre pour pouvoir mieux contrôler la magie ; ditcomme cela, ça semblait simple or je n'avais aucune idée sur le chemin à suivre pour yparvenir. Je savais que j'avais une part d'ombre car nous cachons tous un lourd secret au fondde notre cœur seulement je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus. Le reste de la journéepassa rapidement tant les autres cours me parurent insignifiant et ennuyant par rapport à celuides jumeaux. Ainsi je passai le reste de l'après-midi à apprendre la généalogie des sangs pursau sein de la Haute Société, à danser avec Abraxas et à me tenir lors des soirées mondainesavec les filles.

***

Les jours passèrent lentement. Chaque matin, Cassiopeia et Marius tentèrent de m'apprendrela magie noire. Ils me firent répéter inlassablement des sorts simples, selon leur dire, pendantdes heures. Or malgré ma maîtrise de la sorcellerie, je me sentis comme une débutante, unebonne à rien. Ce matin-là, je quittai, à nouveau, le cours de Lucrétia et Walburga avec de forteenvie de meurtre envers la serpentarde dont les remarques sarcastiques m’énervaientprodigieusement. Comme d'habitude, je descendis seule à la cave non sans ressentir unelégère appréhension.

_Bonjour me salua-t-il en m'apercevant. Je lui retournai son accueil tout en l'observant alorsqu'il se relevait de sa position avec nonchalance. De tous, il était celui qui était le plusprévenant avec moi. En effet, Cassiopeia et Lucrétia ne me ménageaient pas. Je ne marquepas ma surprise de ne pas apercevoir Cassiopeia. Seul le golem est présent, assis sagement àmême le sol. Jusqu'alors tu t'en es plutôt bien sortie avec les sorts les plus basiques seulementce n'était que des balbutiements. A l'entente de ses mots, je sentis une vague dedécouragement me traverser. Aujourd'hui, ton véritable entraînement commence assena-t-il ensortant sa baguette de sa poche arrière. D'un geste, il alluma des dizaines de bougies autour denous révélant l'immensité de la cave qu'il avait pris soin de recouvrir de nombreux tapis de sol.Suis-moi murmura-t-il en me désignant ce qui ressemblait à une arène de combat. Je sentis unlent frisson d'appréhension me traverser. Comme à mon habitude, je me place face à lui, droite

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comme un i ; puisque je ne pouvais plus reculer, autant aller de l'avant me répétais-je tous lesjours en me levant. Je comprenais désormais ce qui m'attendait : l'apprentissage des sortsimpardonnables.

_ Parfait chuchota-t-il en observant ma posture. Je me sentis rougir sous son œil inquisiteur.Troublé par ma réaction, il finit par se détourner quelques secondes afin de me laisser le tempsde retrouver un masque impassible. Cet entraînement va être plus intense puisqu'il nécessiterata volonté continua-t-il en pointant sa sentence d'un geste vague de la main. Soudainement,sans même comprendre ce qui se passait, il attrapa mon bras, le retourna dans ton dos avantde me faire tomber violemment au sol. Je retins mes larmes avec difficulté tant la douleur étaitintense. Allongée sur le sol, je tentai de me débattre en vain, maintenu par sa poigne puissante.Tu vas également devoir te battre. Un combat de magie noire requière un esprit fort donc unentraînement intense. Ton esprit doit être fort et préparer à toutes les éventualités. Un serpentutilisera la ruse, la roublardise pour parvenir à gagner ainsi apprendre à contrer un combat àmains nues est essentiel. A la fin de son discours, il relâcha sa pression et m'aida à me relever.Je me reculai presque immédiatement afin de me protéger d'une autre attaque inopportune. Jemassai mon bras endolori afin de faire partir la douleur sans y parvenir.

_ Pourquoi m'apprendre cela lui demandais-je en rajoutant que je savais parfaitement me battreavec une baguette à la main.

_ Personne ne sait ce que l'avenir nous réserve, c'est pour cela que je dois faire de toi unemachine à tuer m'expliqua-t-il gravement en plantant un regard dur sur moi. Je le fixais,incapable de formuler une réponse cohérente. La sentence machine à tuer tournait et retournaitdans ma tête, faisant écho à mes souvenirs. Jédusor savait-il déjà qu'il allait créer une armée ?Les entrainait-il à tuer ? Sans m'en rendre compte, je continuais de reculer jusqu'à meretrouver acculée contre le mur alors je me laissai choir jusqu'au sol. Pardonne-nous … Nousaurions dû être plus franc dès le départ mais comment savoir ta réaction m'expliqua-t-il d'unevoix douce afin de ne pas me brusquer.

_ Je ne vous aurez pas cru de toute manière répliquais-je en lui adressant un timide sourire.Commençons finis-je par lui dire, presque à regret. Je ne cessais de penser qu'avancer était lameilleure chose à faire.

_ Bien. Il me tendit la main pour m'aider à me relever. Je le remerciai par un léger sourire. Je nefis pas véritablement attention au fait qu'il continua de me tenir la main jusqu'à ce que noussoyons à nouveau dans l'arène. Place toi ici m'ordonna-t-il en indiquant un point imaginaire àquelques mètres de lui. Je m'exécutais Je vais tenter de t'apprendre plusieurs notions dedéfense alors prépare toi à encaisser me prévint-il. J'hochais la tête tout en me préparant aupire. C'est ainsi que pendant plus de deux heures, Marius m'appris à me défendre. Je perdis àchaque fois. Les coups pleuvaient et même s'il se retenait, j'avais mal partout. Après uneénième chute, je restai allongée sur le sol, essoufflée et morte de fatigue.

_ Essoufflée observa Marius en s'asseyant à mes côtés. Je lui jetai un œil envieux. En effet, il nesemblait même pas ressentir la moindre fatigue.

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_ Comment fais-tu pour être autant en forme après …

_ Parce que nous sommes entraînés depuis notre enfance me coupa-t-il. Reprenons conclut-ilaprès quelques minutes de silence pendant lesquelles il ne lâcha pas mon regard. Une étrangeatmosphère s'était installée entre nous sans que je ne parvienne véritablement à la définir. D'ungeste, il indiqua à Arthur de se positionner à l'autre bout de l'arène. Ce dernier s'approchalentement, obéissant à l'ordre silencieux de son maître. Il est l'heure pour toi d'embrasser lamagie noire m'indiqua-t-il en me disant ou me placer.

_ Nous ne risquons pas d'aller à commençais-je avant qu'il ne me coupe la parole par uneévidence : les sangs purs possédaient le Ministère de la Magie alors je n'avais pas lieu dem'inquiéter pour de quelconques représailles.

_ Je te montre et tu reproduis continua-t-il sans même me demander si j'étais prête. Je déglutisalors difficilement, comprenant que l'heure était venue d'embrasser mon destin. D'un lentmouvement circulaire du poignet, il envoya son sort en chuchotant le sort. Je fermai les yeux àl'entente de ses deux mots que j'avais déjà prononcés dans le feu de l'action sans vraimentréfléchir aux conséquences que mon acte entraînait. Je les rouvris en entendant le bruit matd'un corps qui s'écroulait. Je cherchai en vain à analyser mes sentiments mais étrangement, jene parvenais à ressentir la moindre chose. Marius prononça une formule dont je ne parvins pasà comprendre le sens afin que le golem se relève. Sans même sourciller, il reprit sa placeinitiale puisqu'il avait volé sur plusieurs mètres. A toi m'ordonna-t-il en me demandant deprendre sa place en se décalant. Obéissante, je m’exécutai immédiatement non sans unecertaine appréhension. Concentre-toi murmura-t-il en se plaçant à quelques centimètresderrière moi. Sentir sa présence me rassura. Je fixai ma main se lever petit à petit comme sielle était un corps étranger que je ne pouvais plus contrôler. Les murmures d'encouragementsde Marius se firent de plus en plus inaudibles tandis que je tentais de faire le vide dans monesprit. J'ai alors eu l'impression que les secondes s'étirèrent pour arrêter le temps. Un tic-tacrésonna en moi, déclenchant ainsi un interminable compte à rebours. A chaque seconde, jesentais un souvenir heureux s'envoler devant mes yeux comme si mon corps me poussait à fuirsans que je ne parvienne pourtant à exécuter le moindre geste. Mon souffle se bloqua dans magorge tandis qu'une image de notre trio s'imposa à moi. J'implorai leur pardon en sachant queje n'aurais jamais la réponse à cette question qui me hante toujours : auraient-ils agit de lamême manière. Sans chercher à cacher mes sentiments, je laissai une unique larme couler lelong de ma joue ; c'est alors que je sentis les mains de Marius sur moi. Je me laissai aller à lasensation de protection que me procura les yeux pendant un instant. Lentement, je prononçai laformule de mort en mettant toute ma frustration, ma colère dans ce sort. Le rayon jaillit presqueimmédiatement de ma baguette. Je le vis frapper Arthur avec une telle violence que ce dernierse retrouva à l'autre bout de la pièce, presque en dehors de mon champ de vision. Mon cœurs'arrêta un instant avant de reprendre sa course effrénée dans ma poitrine. Je restai immobiletandis que je prenais peu à peu conscience de mon geste. Je laissai tomber ma baguette à mespieds, incapable de continuer à tenir cet instrument de destruction. J'étais devenue celle contrequi je m'étais toujours battu. Je compris alors que la Hermione Granger qu'Harry et Ron avaitconnu était morte. Je voulais crier cette haine qui me broyait le cœur. Je voulais qu'elle partepourtant je restai coite, abandonnée entre les bras de Marius. Au bout de quelques minutes, jeme détachai de lui, presque à contrecœur. Il m'adressa un sourire incertain. Je savais qu'il

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comprenait ce que je vivais pourtant je n'avais aucune envie d'en parler sur le moment. Peu àpeu, je me calmai ; retrouvant ainsi des sensations corporelles.

_ Je dois guérir tes blessures chuchota-t-il alors en s'approchant de moi, un pot, contenant unepâte transparente à l'intérieur, dans la main. Lentement, il étala la pâte d’où s'échappait unelégère odeur de rose sur ma peau. La sensation de sa main fit naître un étrange frisson tout aulong de ma colonne vertébrale.

_ Je vais y aller dis-je alors précipitamment en souhaitant mettre le plus de distance possibleentre nous. Je n'aimais pas cette proximité soudaine, cette intimité qui s'était peu à peuinstallée entre nous sans que je m'en rende véritablement compte. Marius était quelqu'und'attirant, peut-être même trop ; or en voyant son regard, ce jour-là, je compris qu'il étaitamoureux de moi. Je m'éloignais à contrecœur avant tout parce que je savais que notre relationserait vouée à un échec cuisant. Jédusor m'aimait, j'en étais certaine et à mon plus malheur, ilavait une drôle de manière de le montrer. Avoir des sentiments pour Marius était une trèsmauvaise idée et je devais à tout prix m'éloigner avant de tomber dans ce piège sentimental. Jesortis donc à toute vitesse de la cave, encore choquée par ma découverte. Sans mêmeréfléchir, je montai droit vers ma chambre, parcourant les couloirs sans faire attention à ce quim'entourait. Arrivée à destination, je claquai ma porte derrière moi avant de me laisser glisserjusqu'au sol. Tremblante et apeurée, je fermai les yeux un instant.

***

_ Hermione !

Je me relevai lentement, surprise de me trouver encore derrière la porte. Je fronçais les sourcilsen me rendant qu'un mal de tête puissant s'était installé derrière mes tempes.

_ Est-ce que ça va me demanda Cassiopeia alors que je lui ouvrais la porte. Son visage mitplusieurs secondes à se stabiliser. Des images s'imposèrent dans mon esprit sans que je neparvienne à les repousser malgré mes efforts. Ma tête étaient lourde et je n'avais qu'une envie :la tuer pour aller me coucher. Je me stoppai net dans mon geste, la laissant sur le pas de laporte avec ses questions, pour aller m'asseoir tant j'étais frappée par cette idée, plus questupide, qui venait de me passer par la tête. Je n'arrivais à comprendre pourquoi j'avais un telbesoin de voir un cadavre plutôt que mon amie. C'est ainsi qu'elle s'approcha et se baissa pourpouvoir m'observer. Sans même réaliser mon geste, je plaçai ma main sur sa gorge. Elle nebougea pas comme si elle n'était pas surprise par mon geste. Je sentais son sang battre le longde sa jugulaire, cette constatation ne me plaisait pas du tout. D'un geste subit, je plaçai monautre main avant de la faire basculer à terre, me retrouvant ainsi au-dessus d'elle. Seulementsans crier gare, elle me renversa sur le côté et repris rapidement le dessus sur moi. C'est alorsqu'elle m'assena une claque sonore qui me força à la lâcher. Elle se recula ensuite pour seplacer à l'autre bout de la pièce, assise contre le mur en tentant de reprendre son souffledouloureusement. Alors que je m'apprêtais à faire un mouvement, Cassiopeia me bloqua avecun sort du saucisson.

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_ Calme toi me hurla-t-elle, presque hystérique. Je cessai le moindre geste afin de la rassurer.

_ Pardon murmurais-je en retenant mes larmes avec difficulté. Je prenais peu à peu consciencede mon geste. Finalement, elle me libéra avant de s'approcher de moi doucement. Je merelevai lentement afin de ne pas la brusquer car elle semblait encore secouer parce qu'il venaitde se passer et je la comprenais totalement.

_ Ce n'est rien chuchota-t-elle finalement en me rejoignant sur le banc ou je venais dem'asseoir. J'avais sept ans lorsque j'ai failli tuer Marius commença-t-elle d'une voix blanchetandis qu'elle semblait replonger dans de douloureux souvenirs. Je le fixai tout en tentant decacher le tremblement de mes mains. La magie noire est un poison continua-t-elle, presqueeffrayée par cette évidence. Je venais comme toi de tuer Arthur, cela a été comme unerévélation pour l'enfant que j'étais. J'ai compris, ce jour-là, que le pouvoir permettait tout. Utilisersa volonté pour tuer est inédit et différent pour chaque personne qui vit cette expérience maisgénéralement la suite est à peu près la même. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas oùelle voulait en venir. C'est simple Hermione s'exclama-t-elle avec véhémence. La magie noirese nourrit de la mort, c'est pourquoi elle se réveille lors de notre premier véritable meurtre. Elledort en nous tel un monstre tapie dans l'ombre ; c'est la raison pour laquelle il est si difficile des'y soustraire. Cette forme de magie n'est qu'une dérivé de la magie blanche mais une fois libre,elle est destructrice. Ce processus peut être plus ou moins long selon l'âge et la personne.C'est la raison pour laquelle la magie noire est généralement apprise dès l'enfance carl'innocence étant plus présente, le processus est plus contrôlable. C'est ainsi que lorsquel'innocence est annihilée, la magie envahit totalement l'esprit afin de prendre le contrôle... C'estcomme si un double maléfique de toi tentait de prendre ta place et son but est de tuer car plus iltuera, plus la magie noire aura une emprise sur toi. Tu perds peu à peu la raison puisque lamort devient son unique motivation. Je la regardai, horrifiée par ses révélations.

_ Attends, c'est digne d'un schizophrène ce que tu me dis là la coupais-je alors pour tenter deme reconnecter avec la réalité.

_ Presque. Disons que la magie noire agit comme une ombre que tu sens au fond de toi et tonprincipal but sera désormais d'apprendre à vivre avec elle. C'est pour cela qu'il est importantque tu acceptes cette part d'ombre que nous avons tous. Plus vite, tu la comprendras et plusvite tu apprendras à contrôler tes nouveaux pouvoirs. Pour le moment, reste éloignée d'unebaguette lorsque tu te trouves en situation de stress. Marius et moi feront attention à ce querien ne dérape pendant nos entraînement me rassura-t-elle finalement même si j'étais loin deressentir ce sentiment.

_ Qu’ai-je fait finis-je par glapir en prenant ma tête entre mes mains. Je commençais à prendrela mesure de mes décisions. J’avais voulu tuer ma meilleure amie à l’instant même parce queje n’avais pas eu conscience du chemin dans lequel je m’embarquais. Mais si cette ombreannihile mes sentiments … nos sentiments … ressentez-vous le sentiment humain ?

_ La magie noire annihile le moindre sentiment humain lors des premiers temps ensuite lorsquetu apprends à la maitriser, tu peux réussir à moduler tes colères et ta haine. En vérité, tessentiments sont juste exacerbés durant ton apprentissage or comme tu es soumise à un stress

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intense, tu ne parviens à te contrôler donc l’unique sentiment qui ressort est la colère. Pourparvenir à te contrôler, tu dois écouter Marius et te tenir éloignée d’une baguette pendantquelques temps m’expliqua-t-elle en tentant de dédramatiser la situation.

_ Jédusor me mentirait donc en me disant qu’il m’aime lui demandais-je.

_ Je pense qu’au contraire il t’aime plus qu’il ne le montre véritablement. L’amour peutdevenir dangereux lorsqu’il est mêlé à la magie noire. C’est ainsi que ce sentiment peutdevenir dangereux, une obsession incontrôlable. Nous baignons à longueur de temps dans unetempête ; c’est pour cette raison que l’éducation aristocratique est basée sur l’idée de laretenue. L’autre devient un but à protéger quoiqu’il en coûte donc, pour le moment, tiens-toiéloignée de Tom afin de laisser le temps à tes sentiments de se calmer.

_ Je n’en ai pas envie lui rétorquais-je comme si elle venait de m’annoncer qu’on allaitm’arracher mon jouet préféré. Et pour être honnête, aujourd’hui, je dois avouer que jeressentais à peu près ce sentiment. Je commençais à m’ouvrir à l’idée d’une relation calmeentre nous et l’idée de me détourner de lui, même pour un instant, me répugnait.

_ La magie noire vient de naître en toi alors ne précipite pas les choses même si je doisreconnaître que tu te débrouille remarquablement bien pour le moment. Tu dois comprendreque l’amour tel qu’il est conçu chez nous est une drogue inextinguible. Je sais, qu’au fond detoi, tu l’aimes seulement tu dois savoir que lorsque tu te marieras, tu seras liée à lui pourtoujours. Lors de la cérémonie, vos sangs devront se lier par le biais de la magie or tun’imagines pas la puissance de cette liaison me prévint-elle.

_ Il est l’heure de diner nous annonça un elfe à travers la porte de ma chambre. Cassiopeiasoupira en se relevant, comme si cette annonce venait tout gâcher. Sans un mot de plus, elleme convia à la suivre cependant je refusais en lui arguant que je n’avais pas faim pour lemoment. Elle me laissa donc seule, assise sur mon banc dans cette chambre inconnue. Mabaguette se trouve à moins de deux mètres de moi cependant je ne ressentais aucune envie dela saisir. Pendant un instant, la magie me dégoûta et pour la première fois, depuis longtemps, jesouhaitai de n’avoir jamais connu cet univers. J’imaginai alors ce qu’aurait pu être ma vie entant que moldu sans y parvenir parce que j’avais toujours su, au fond de moi, qu’un autremonde existait ailleurs. Je restai là pendant des heures en cherchant à comprendre ce quim’arrivait. Les genoux plaqués contre ma poitrine, je me balançais lentement d’avant enarrière telle une enfant apeurée après un cauchemar. Je me mis, peu à peu, à chantonner lescomptines que j’écoutais enfant pour combattre la peine qui m’envahissait. Je ne parvins à mecalmer que tard dans la nuit seulement je savais que mes doutes reviendrait à nouveau lelendemain. Comme me l’avait dit Cassiopeia, j’avais libéré l’ombre, le prédateur … et j’étais laproie.

***

_ Contente de te revoir parmi nous m’accueillit Marius alors que j’entrai dans la cave. Je luilança un sourire franc, heureuse de le retrouver également. Vivien était là, planté sur le tatami

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tel un pic. Un frisson glacial me traversa l’échine lorsque je le détaillai. Je tentai de repoussermes pensées et mes doutes le plus loin possible. Instinctivement, ma main se mit à tremblersans que je ne parvienne à me contrôler toutefois je n’arrivais pas à savoir si c’étaitd’excitation ou de peur. Marius posa une main amicale sur mon épaule afin de me signifier sonsoutien.

_ Je suis désolé mais tu dois encore t’améliorer alors on va continuer la pratique. J’hochai latête à contrecœur. Je savais déjà ce qui m’attendait et j’étais venu assister à ce cours àreculons. Je venais de passer trois jours enfermée dans ma chambre, ne laissant personne ypénétrer. J’avais presque réussi à comprendre les mécanismes qui régissaient cette vieillemagie grâce aux livres que les elfes m’avaient apportés à longueur de journée. J’étaisparvenue à comprendre ses besoins, ses envies et désirs. Grâce à cette étude méticuleuse,j’étais parvenue à freiner ces envies de meurtres en appréhendant les choses d’une autremanière. Ne tremble pas m’ordonna Marius en apercevant ma main. D’un geste, il me désignaune place face à Vivien qui restait, comme toujours, insensible à nos paroles. Cette attitudeindifférente finissait par m’exaspérer. Lentement, je me plaçai face à lui avant d’inspirerdoucement afin de laisser l’air sortir d’entre mes lèvres ce qui me permit de me calmer. Sansmême prononcer la formule, je lançais le sort impardonnable. Au fond de moi, je me sens fièrecar cela faisait longtemps que j’avais cessé de prononcer des formules pour me battre maiscomme je ne maîtrisais pas la magie noire, j’avais été forcée de m’y remettre … Marius marqueun instant sa surprise avant de m’adresser un signe de félicitation à l’aide de son regardpresque émerveillé. Parfois, je restai surprise de voir comment ils me considéraient tous,j’avais véritablement l’impression qu’il me prenait pour une oie blanche. Un bruit mat vintaccueillit la chute du golem et malgré moi, je ne pus retenir mon rire. Je me stoppaiimmédiatement, me rendant compte que mon rire était absurde, inconvenant. Je me sentaisdéchirée comme si deux parties de moi-même avaient décidé de se battre l’une contre l’autre.Cette ombre noire me hantait à chaque moment. J’avais l’impression de me battre contrequelque chose de plus fort que moi. Par moment, elle se calmait mais alors que le golem serelevait difficilement de sa chute, je lui infligeai un doloris sans même réfléchir auxconséquences de son geste. Pour la première fois, je sens l’ombre prendre le pas sur monesprit. Je me retrouvai presque prisonnière de mon propre corps. Je me regardai agir commeun mangemort assoiffé de sang, de vengeance… Je pris soudainement peur de mon geste ettentai de reprendre le contrôle sans y parvenir. Marius, quant à lui, restait impassible, presquetrop estomaqué pour réagir. Vivien hurlait plus qu’il n’est possible de le décrire pourtant rien nesemble déconcentrer l’ombre alors que je tentais de reprendre, une dernière fois, le contrôle ;Vivien éclata en mille morceaux.

_ Non hurlais-je. Mon cri se stoppa net quand je pris conscience que je parvenais, à nouveau, àcontrôler mon corps. Immédiatement, nous nous avançâmes vers les morceaux éparpillés àtravers toute la pièce. Je sentis des larmes couler le long de mes joues, je ne tentai pas de lesretenir tant ma honte était grande.

_ Hermione murmura Marius. Je me retournai, effrayée par mon propre geste avant tout parcequ’au fond, j’avais apprécié cette force, cette puissance incroyable. La sensation de tenir unevie entre vos mains est, en vérité, grisante. Durant ces secondes-là, je me sentis désemparéetelle une enfant devant un calcul trop difficile à résoudre. Je sentais que l’ombre se retirait pour

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se repaître du spectacle qu’elle venait de nous offrir.

_ Pourquoi est-ce aussi rapide le questionnais-je en repensant aux paroles de Cassiopeia.Durant les trois jours précédents, j’étais parvenue à me contrôler mais une telle soif étaitinédite et presque incontrôlables si elle me prenait, à chaque fois, par surprise. Face au silencede Marius, je me mis à courir pour fuir cette salle. J’avais la sensation de devenir un monstre etfuir me semblait la meilleure situation. Je ne supportais plus de faire face à cette horrible vérité.Arrivée en haut des marches, je m’écroulais sur le sol en me laissant glisser contre le mur. Leslarmes continuaient de couler le long de mes joues sans que je ne parvienne à me contrôler. Latristesse qui m’étreignait se dévida peu à peu ; à mon plus grand soulagement.

_ Hermione ?

Je relevai la tête vers la source de la voix ; un ton que je ne connaissais que trop. Lentement,Tom s’agenouilla près de moi avant de remettre en place une mèche derrière mon oreille. Jereniflai un peu bruyamment tout en prenant conscience que je ne devais pas être trèsprésentable. Cette pensée me fit sourire malgré tout Tom ne semblait pas remarquer mondésarroi. Il glissa ses mains dans les mains ce qui fit naitre un sentiment de bien-être àl’intérieur de moi. L’ombre sembla s’éloigner doucement pour me laisser tranquille. Je n’avaisplus de réminiscence de mon geste. Je suis ravi de te revoir chuchota-t-il à mon oreille en mechatouillant au passage ; son geste m’arracha un rire bref. Comment vas-tu me demanda-t-ilgentiment. Je fronçai les sourcils puisque ce ton, chez lui, était assez inhabituel ; grossier,méchant, virulent, ironique parfois légèrement amoureux toutefois il fait toujours passer cesmessages « gentils » sur ton qui était loin de l’être. Tom Jédusor était tout sauf gentil et iln’était pas le genre de personne à me demander comment j’allais.

_ Mieux merci lui répondis-je alors en lui faisant comprendre que je souhaitais un baiser. Il sepencha alors pour m’embrasser. Ce geste conforta mon impression, ce n’était pas Tom. Alorsque nos lèvres s’apprêtaient à se toucher, je me relevai légèrement en m’appuyant sur mespieds et me lança, corps en avant, sur l’inconnu qui bascula en arrière avant de se cogner latête en arrière. Je ne lui laissai pas le temps de se relever en plaçant ma baguette sur son cou.Il respirait avec difficulté à cause de la pointe qui s’enfonçait sur sa peau. Je le stupefixai enl’envoyant valsé à l’autre bout de la pièce.

_ Revelio chuchotais-je alors. Je me retrouvai alors face à un Marius mal en point. Jem’approchais lentement de lui, toujours méfiante. Pourquoi avoir fait ça lui demandais-je enhurlant malgré moi.

_ Félicitations ironisa-t-il en se relevant difficilement. Je ne l’aidai, préférant rester à distance.

_ Ce n’était pas drôle crachais-je en voyant naître un sourire sur ses lèvres.

_ Tu dois accepter la magie noire, tu dois l’utiliser m’expliqua-t-il.

_ Non le coupais-je immédiatement.

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_ Je devais te confronter à une nouvelle situation durant laquelle tu as pu ne faire qu’un avec lamagie noire. Tu dois apprendre à l’utiliser, à te faire confiance hurla-t-il en perdant son sang-froid.

_ Et si je n’en ai pas envie répliquais-je en cherchant à nier l’évidence.

_ Tu ne peux y échapper contra-t-il en s’avançant vers moi. Si tu ne parviens pas à apprivoiserla magie noire, elle t’absorbera, t’annihilera jusqu’à ce que tu disparaisses. Si cela arrive, tune seras plus jamais la même ; et ça, je ne me le pardonnerai pas cracha-t-il méchammentavant de partir précipitamment dans le salon. Je me reculai, incertaine de la marche à suivre.

_ Hermione, j’ai entendu des cris m’expliqua Abraxas en entrant dans le couloir. Je sursauteen l’entendant derrière moi. Viens-là me demanda-t-il en ouvrant ses bras. J’hésitai à m’yréfugier avant de finalement le faire. J’étouffais mes larmes à mesure qu’Abraxas resserrait sapression autour de moi. Je me sentis immédiatement bien, Abraxas avait un véritable don pourrassurer les autres. J’avais cessé depuis longtemps d’être étonnée par sa gentillesse carj’avais fini par comprendre que je ne devais pas le juger sur mes aprioris passés.

_ Pourquoi s’est-il énervé lui demandais-je en me reculant.

_ Oublie plutôt ce qui vient de se passer, cela vaut mieux chuchota-t-il.

_ Pourquoi le questionnais-je, étonnée. Voir Marius s’énerver n’était certes pas courant maisje ne parvenais pas à comprendre la raison pour laquelle Abraxas me demandait d’oubliercette simple dispute. Je n’avais aucune intention d’en parler avec Tom bien sûr puisque celaserait surement risquer.

_ Parce qu’il n’est jamais bon de montrer ses sentiments, Hermione ironisa-t-il enm’emmenant vers le salon vide. Alors que je m’apprêtais à lui poser d’autres questions afind’assouvir ma curiosité ; un elfe entra et nous annonça que le repas du midi allait être servi.Abraxas soupira discrètement avant de me demander de le suivre pour rejoindre les autres.Tous étaient déjà installés et bavardaient tranquillement en attendant d’être servi par les elfes.

_ Salut me salua Lucrétia en accompagnant son accueil d’un geste vague de la main.

_ Comment vas-tu me demanda Cassiopeia alors que je m’installais à ses côtés.

_ Comme si on en avait quelque chose à faire contra Walburga en me jetant un regard haineuxau passage.

_ Garde ta langue acerbe dans ta bouche contra Lucrétia méchamment. Sur ces mots,Walburga se leva et partit en annonçant, au passage, qu’elle ne souhaitait pas déjeuner ennotre compagnie puisque nous rendions l’air irrespirable.

_ Qu’allons-nous faire cet après-midi demandais-je aux filles, peu préoccupée par le départfracassant de Walburga.

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_ Nous allons nous préparer pour ce soir m’annonça Lucrétia. J’ouvrais grand les yeux sous lecoup de la surprise, n’ayant pas entendu parler d’un quelconque bal ou soirée.

_ Nous dînons chez les Potter afin de fêter les fiançailles de Charlus Potter avec ma sœuracheva Cassiopeia tandis que je me retenais de m’étouffer avec mon chocolat à l’entente dunom des Potter.

_ Je ne savais pas qu’ils étaient amoureux lâchais-je finalement afin de combler le vide que masurprise et mon rougissement venait d’installer.

_ Tu as raison mais évite de le crier sur les toits, cela ne plaît pas énormément dans notremilieu m’expliqua Cassiopeia. J’hochais finalement la tête puisque je n’avais aucune envie decontinuer cette conversation plus avant. Je n’osais pas imaginer l’ambiance de cette soirée, jeme décidai donc à ne penser que minute après minute afin de faire tomber mon angoisse. Nousdéjeunâmes ensuite dans un silence religieux.

_ Que dirais-tu de sortir prendre l’air cet après-midi me demanda Lucrétia avec un immensesourire sur les lèvres.

_ Sur le chemin de traverse demandais-je avec envie, je n’y étais pas retournée depuis monarrivée ici. Les filles hochèrent la tête en chœur à mon plus grand bonheur.

_ Nous partons tout de suite m’annonça Daphné en entrant dans la salle à manger. Je la fixais,la bouche grande ouverte face à cette surprise.

_ Tu n’es plus en Europe criais-je presque en me levant afin de la serrer entre mes bras. Je meretins à temps et lui adressai, plus simplement, un sourire de bienvenue.

_ Je ne supportai plus ma mère donc j’ai prétexté qu’au moins un membre de notre familledevait être présent à ce dîner et ils m’ont laissé y aller raconta-t-elle tout en déboutonnant saveste afin de se sentir plus à l’aise.

_ Suivez-moi Mesdemoiselles, je vais vous montrer le chemin nous annonça Abraxas entransplanant soudainement. Je ne marquai pas mon étonnement et priai intérieurement, avantde transplaner, de parvenir à mes fins. Je me décidai donc à les suivre et les rejoignit sans tropd’encombres sur le chemin de traverse. Je fus immédiatement happée par l’ambiance jovialequi y régnait. Tout comme la dernière fois, je fus saisi par la foule, le brouhaha, les rires …C’était si différent, presque trop jovial en fait. Mes souvenirs étaient flous en ce qui concernaitcet été-là pourtant il n’avait pas été difficile de voir à travers les photos que le chemin detraverse avait perdu son âme, son pouvoir. Comme si, d’un seul coup, toute l’imagination dessorciers s’était soudainement tue. Et voilà que je me retrouvais, à nouveau, sur le chemin quiavait transformé ma vie en un étrange conte. Les filles m’entrainèrent immédiatement dans lesillage de la foule. Abraxas, quant à lui, restait derrière moi afin que je ne me perde pas. Nesachant pas où nous allions, je me laissai guider calmement tout en jetant un regard partoutautour de moi. J’étais enchantée et je n’avais aucune envie de le cacher. Ils eurent tous ladécence de ne pas me le faire remarquer. Ils me menèrent tranquillement vers une petite

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Apprends moi à te haïr Chapitre 18 : La magie noire

boutique cachée entre un bar et une boutique de bonbons. Je regardai d’un œil circonspectl’unique porte qui menait à cette soi-disant boutique. Lucrétia l’ouvrit et me demanda de lessuivre sans faire trop de bruit.

_ Madame Pyrei appela-t-elle en jetant un regard à droite et à gauche.

_ J’arrive répondit une petite voix fluette. Immédiatement, le couloir dans lequel nous étionss’étendit pour former une immense salle à voûte au bas desquelles jaillirent d’immenses portevêtements.

_ Que faisons-nous ici chuchotais-je à Abraxas, un peu surprise par toute cette mise en scène.

_ Nous allons faire les magasins me répondit Daphné en riant à moitié. Je retins à temps desortir une exclamation qui aurait dit, en substance, que je n’avais jamais vue une telle boutique.Nous devons être présentable pour ce soir argumenta-t-elle en s’installant. La boutiquière nousinstalla sur l’un des sofas prévu à cet effet. Je hochai la tête sans toutefois parler, un peu priseau dépourvue par tant de luxe. L’après-midi passa très rapidement contrairement à ce que jepensais. Les filles me firent essayer un bon milliard de tenues, heureuse d’avoir un nouveaumannequin sous la main. Je me pliai au jeu sans broncher, heureuse de pouvoir enfin penser àautre chose qu’à la magie noire. La soirée arriva cependant plus vite que prévu. Nousrentrâmes au manoir bien avant l’heure de notre rendez-vous afin de nous préparerconvenablement.

_ Restons ensemble, ça fait si longtemps demanda Lucrétia en nous suppliant toutes du regard.Pour toute réponse, nous rigolâmes avant de l’entraîner vers ma chambre.

_ Pourquoi devons-nous toutes aller à ce dîner ? Les questionnais-je finalement alors quej’enfilais l’une des robes que je m’étais offerte. J’avais choisi celle qui me semblait la plussage pour rencontrer la famille Potter.

_ A dire vrai, nous t’avons menti m’expliqua Cassiopeia. C’est un bal donc tu devrais plutôtenfiler cette robe me dit-elle en me montrant celle que Tom avait fait mettre de côté pour moi.

_ Un bal m’écriais-je à moitié choquée par cette révélation. Mais vous m’aviez dit que …

_ C’était un dîner termina Daphné en rougissant violemment. Nous ne voulions pas de donnerplus de stress que prévu ; nous savons que tu es fâché avec Henri alors nous avons voulut’épargner. J’ouvrais la bouche avant de la refermer, incapable de réagir. J’oscillais entre lacolère et l’envie de les prendre dans mes bras. Il était rare qu’il se montre prévenant et surtoutqu’il l’avoue d’eux-mêmes. J’avais toujours eu des difficultés à leur faire avouer leurssentiments fraternels alors je me contentai d’hocher la tête en leur adressant un sourire radieuxauquel ils répondirent par un haussement de sourcils et un œil circonspect. Leur expressionmanqua de me faire rire mais je retins à temps en voyant qu’une autre cliente, visiblement unesang pure, venait d’entrer dans la boutique. J’avais fini par m’habituer à leurs sous-entendus,à être patiente avec eux cependant, cela ne m’empêchait pas d’apprécier chaque petit gestequ’ils pouvaient m’offrir.

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_ On devrait se préparer si nous ne voulons pas être en retard clama finalement Cassiopeiamettant ainsi fin à cet étrange moment. J’écoutais leurs conseils et partie enfiler la robe queLucrétia m’avait tendue dans la salle de bain. J’avais peine à croire que j’allais porter une tellemerveille. J’eus énormément de difficulté à enfiler convenablement le corset noir quil’accompagnait ; si bien que Cassiopeia me proposa son aide afin que j’arrête de crier commeun porc qu’on étrangle. J’accueillais son invitation avec plaisir même si l’image du porc me fitpiquer un fard tant je me sentis ridicule sur le moment.

_ Tu es magnifique comme toujours lui dis-je en la voyant entrer. Elle avait enfilé une robelongue d’un blanc écarlate qui lui allait à la perfection. Je sentis une pointe de jalousie poindreen moi ; elle était toujours si parfaitement noble que s’en devenait énervant à la fin ! Jeréprimai finalement ce sentiment stupide, heureuse pour elle. Je sentais l’ombre derrièrechacune de mes pensées si bien que je me forçais souvent à être positive pour éviter d’être, ànouveau, en colère. Le corset mis, j’enfilai la robe. Tom avait toujours eu un goût très sûr enmatière de mode, il savait ce qu’il voulait. Le haut n’est fait que d’une dentelle noire qui nelaissait presque aucune place à l’imagination pour deviner ce qu’il y’avait en dessous. Lajupe, quant à elle, était moins évasé que ce j’avais cru en l’apercevant dans la boutique ; je fusdonc heureuse de constater que cela m’allait bien. Je décidai, pour une fois, de laisser mescheveux détachés après leur avoir fait subir de nombreux sorts pour les rendre calme etdiscipliné. Plus le temps avançait, plus mon cœur s’emballait. J’avais soigneusement évitéHenri depuis mes fiançailles afin de ne pas avoir à discuter mais ce soir-là, je savais que je nepourrais pas y couper.

_ Nous partons dans cinq minutes m’annonça Cassiopeia tandis que je tentais de trouver uneidée de dernière minute pour fuir. Sans succès. J’hochai finalement la tête en me décidant àsortir de ma cachette.

_ Relève la tête m’indiqua Daphné et déstresse … Dis-toi qu’ils ne sont là que pour t’admirer.Je la regardais avec des yeux ronds avant de comprendre ce qu’elle souhaitait me dire par là.Elles pensaient toutes que je stressais à cause de l’absence de Tom. Je faillis rire avant de merendre compte qu’en l’absence de Tom, je devrais présider tout le cérémonial. Je déglutisdonc péniblement en tentant de me réciter intérieurement les quelques cinq cents règles quej’allais devoir appliquer. Nous rejoignirent Abraxas au rez de chaussée avant de transplanerjusqu’à notre point de rendez-vous.

Ce ne fut que lorsque je relevai la tête que j’aperçus le manoir qui se dressait devant nous. Jeretins un hoquet de surprise tant le lieu semblait magique. La façade d’un blanc éclatantsemblait illuminée de mille feux tandis que de nombreuses lampes voletaient l’air de rien dansle ciel autour de l’édifice ; ajoutant ainsi une magie supplémentaire à la vue. Je n’étais pas sûrde la vision que j’avais devant moi, j’avançai donc avec difficulté, cherchant à tout prix àlaisser ce lieu paisible et calme envahir mon esprit torturé. Toutefois je ne pouvais m’empêcherde ressentir un certain chagrin en pensant à Harry. Il m’était dur de découvrir un monde qu’ilaurait dû connaître. La culpabilité que je ressentais vis-à-vis de ma relation avec Tom s’accrutdurant un instant avant que Cassiopeia ne m’oblige à descendre de mon nuage avec un coupde coude dans les côtés. Je grimaçai en lui jetant un regard noir tandis qu’elle m’indiquait dedescendre de l’aire d’atterrissage pour que les elfes puissent accueillir les prochains arrivants.

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Je descendis donc sous les rires de mes amis.

_ Sois moins démonstratrice me conseilla Lucrétia en me prenant le bras. J’hochai la tête touten n’écoutant pas son conseil. Je me moquai bien du regard des autres pour le moment. Jeregrettai bientôt d’être arrivé si tardivement à la soirée puisque la nuit me gâchait une partie dela vue du magnifique parc qui s’étalait en contrebas du manoir. Nous pénétrâmes dans le hallsous les regards curieux ou mauvais des autres invités tandis que je saluai doucement ethumblement les arrières grand parents de mon meilleur ami. J’évitai soigneusement leursregards de peur de me retrouver paralysé par le chagrin. Heureusement mon attention futrapidement détournée par les nombreuses mains qui cherchaient à obtenir ma bénédiction pourune demande d’audience avec Tom. Je fus surprise de découvrir à quel point l’influence demon fiancé était grande surtout auprès de familles issues de Serpentard et étonnement desPoufsouffles.

_ Bonsoir me glissa alors Henri à l’oreille. Je me reculai de quelques pas afin de mieuxl’observer et surtout pour maintenir une distance convenable entre nous. Je n’avais aucuneenvie de provoquer un incident diplomatique pour le moment. Je lui rendis son salut sanstoutefois aller plus loin dans la conversation. Je n’avais aucune envie de lui faciliter les chosesmême si notre séparation était entièrement due à mes choix. Comment vas-tu chuchota-t-il endemandant à un elfe de nous apporter du champagne. Je refusais poliment sa propositionlorsqu’il me tendit une coupe et préféra opter pour un petit four à l’aspect suspect que jem’obligeai à manger sous peine de passer pour une mégère auprès des autres convives quisemblaient scruter le moindre de mes mouvements.

_ Je vais bien et toi m’obligeais-je à répondre finalement au bout d’une longue minute desilence embarrassant.

_ Bien.

_ Hermione m’interpella Cassiopeia alors qu’Henri allait reprendre la parole. Je me tournaidonc vers mon amie tout en évitant de cacher mon soulagement. Ma sœur te demandem’expliqua-t-elle en m’indiquant le chemin à suivre.

_ Ta sœur la questionnais-je surprise, sachant que je n’avais pas parlé avec Dorea depuis unmoment. Cassiopeia me mena à l’étage. Stressée par cette rencontre impromptue, je fis peuattention à la décoration qui m’entourait. Elle m’indiqua une chambre dans laquelle jepénétrais avant qu’elle ne referme la porte derrière. Dorea se tenait droite tandis qu’un elfemettait un point final à une tenue splendide. J’écarquillai les yeux un instant avant de mereprendre. Mon expression fit rire Dorea un instant avant qu’elle ne reprenne son sérieux.

_ J’ai l’impression d’être une meringue ironisa-t-elle en se regardant.

_ Madame est superbe objecta l’elfe en s’inclinant. Madame ne devrait pas dire cela d’ellecontinua-t-il en secouant son long nez en signe de dénégation.

_ Peut-être qu’en dégonflant la jupe ajouta Cassiopeia en tournant autour de sa sœur afin

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d’inspecter le résultat de près. Au bout du troisième tour, elle lança un sort qui eut pour effet defaire dégonfler la jupe qui retomba en un drapé miroitant au plus près du corps de Dorea. Lerésultat était magnifique et moins grandiloquent qu’auparavant.

_ Qu’avez-vous fait hurla soudainement l’elfe en s’excusant immédiatement pour avoir hurlersur une dame. Il commença à se taper mais je l’arrêtais en lui ordonnant de se calmer, necomprenant pas les raisons d’une telle colère chez le petit être. Il ne faut pas changer la tenuetraditionnelle sinon …

_ Vous avez été embauché par ma famille alors ne craignez rien quant aux éventuellesrépercussions de ce choix vestimentaires.

_ La tenue traditionnelle coupais-je Cassiopeia tandis qu’elle tentait, en vain, de rassurer l’elfesur son avenir immédiat.

_ De l’annonce des fiançailles m’expliqua Dorea en descendant du piédestal sur lequel elle setrouvait afin de s’observer au plus près du miroir. Il n’a pas tort, Cassi ! Les femmes vont faireen scandale en me voyant descendre ainsi grimaça-t-elle tout en caressant le tissus avec unemine dégoutée à l’idée de devoir retrouver l’ancienne forme de la jupe.

_ Sauf si Hermione s’habille à peu près pareil ; alors ils penseront que c’est une meilleuresupplémentaire de prouver sa bénédiction pour ses fiançailles.

_ Quelles fiançailles leur demandais-je finalement.

_ Les miennes avec Charlus Potter. J’écarquillai les yeux à l’annonce de cette nouvelle tout enréalisant que cette nouvelle n’en n’était pas véritablement une puisqu’elle était déjà annoncédans l’arbre généalogique d’Harry. Je félicitai finalement la future mariée heureuse de cettebonne nouvelle. Je savais par avance qu’elle serait heureuse aux côtés de son futur époux etqu’ils auraient un magnifique fils, James. C’est alors que Cassiopeia m’expliqua le rôle quej’aurai à jouer au moment de l’annonce. En fait, j’étais celle qui annoncerait les fiançaillesselon le souhait de la famille Potter. Je fus, de prime abord, enchantée de cette nouvelle avantde me rendre compte des conséquences qu’elle allait avoir. J’allais devoir manger à la mêmetable qu’eux pour le reste de la soirée ainsi qu’ouvrir le bal en dansant avec Henri, comme levoulait la tradition en cas d’absence de Tom. Cassiopeia modifia la jupe de ma robe afin quesa retombée apparaisse de la même manière que celle de Dorea. Satisfaite du résultat, ellenous annonça qu’il était l’heure. Pour toute réponse, je la fusillais du regard, énervée qu’ellene m’ait pas prévenu d’un tel évènement.

_ Nous descendons en premier m’indiqua-t-elle alors que Charlus montait tranquillement lesmarches afin de nous rejoindre. J’entendis des applaudissements venant du hall.

_ Bonjour nous salua-t-il en pensant devant nous comme si nous n’existions pas. Sa façond’agir me fit sourire avant de me faire souffrir. Tom n’agirait jamais d’une telle manière,surtout pas en présence de ses pairs ou plutôt de ses pions. J’inspirai profondément àl’entente de mon prénom avant de descendre tranquillement les marches. Je fus accueilli par

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un silence religieux tandis qu’une plus d’une centaine de paires de yeux me fixait. Je présentaidonc mon meilleur sourire tandis que Nathanael Potter me présentait sa main afin de m’aider àdescendre les dernières marches. J’évitai avec soin de le regarder ; pour une fois, labienséance et les règles me sauvèrent d’un malaise car, du peu que j’avais pu apercevoir deson visage, l’arrière-grand-père d’Harry en était son portrait craché. J’inspirai discrètementavant de commencer mon discours. Je récitai soigneusement les mots que m’avait faitapprendre Cassiopeia quelques minutes auparavant. Je crus que ma présence serait occultéaprès l’apparition du nouveau couple malheureusement ce ne fut pas le cas. Je devins le sujetde conversation numéro un de la soirée. Ma robe et celle de Dorea fut au centre de toutes lespréoccupations féminines. Je fus plusieurs fois féliciter pour mon choix audacieux. A mon plusgrand bonheur, ce fut Lucrétia qui m’entraîna à l’écart quelques minutes avant de diner.

_ Tu es parfaite me félicita-t-elle tout en me conseillant ensuite de ne pas relâcher mes effortspour le reste de la soirée. Je lui promis avant de rejoindre nos hôtes. C’est à partir de cemoment-là que je fus catapulté en pleine horreur. Henri m’indiqua où m’asseoir en reculant lachaise pour moment. Je le remerciai gentiment tout en priant pour qu’il s’asseye à l’autre boutde la table. Ce ne fut pas le cas. Il m’adressa un immense sourire, à moitié carnassier, ens’installant à mes côtés tandis que son père s’asseyait de l’autre. Je déglutis péniblement enpensant que la soirée allait être longue. Peu à peu, nous fûmes servi et le repas commença,tout d’abord, dans un silence général avant qu’un léger brouhaha ne se fasse entendrependant l’attente qui précéda le plat.

_ On m’a dit que vous veniez de France, Miss.

_ Oui monsieur lui répondis-je tout en me retenant de piquer un fard. Henri, à mes côtés,murmura un « ressaisis-toi » discret qui me fit l’effet d’un électrochoc. Je tournai donc la têtevers son père et lui répondit que je vivais auparavant au sein d’un petit village normand maisque j’avais principalement fait mes études de sorcellerie à Paris dans une petite école privée.Visiblement satisfait de ma réponse, il entama une discussion avec son épouse qui semblaitpourtant tout sauf bavarde.

_ Oui monsieur me singea alors Henri à voix basse tout en prenant au passage une voixsuraiguë.

_ Je ne te permets pas de te moquer de moi lui rétorquais-je à voix basse tout en lui jetant unregard noir.

_ Détend-toi ou tu vas finir la soirée à Sainte Mangouste me taquina-t-il en buvant plusieursgorgées de son verre. Je lui jetai un regard envieux, je regrettai alors cette loi idiote sur l’alcoolen pensant qu’en de telles situations, cette boisson aurait pu m’aider à être plus détendue. Jedécidai finalement de l’écouter en prenant plusieurs inspirations discrètes afin de calmer lesbattements intempestifs de mon cœur. Le reste du repas passa rapidement. Me voyant mal àl’aise, Henri prit, à mon plus grand bonheur, la direction des opérations et s’évertua à rendrel’ambiance plus détendue autour de nous. C’est ainsi qu’il passa le reste du repas à entamerplusieurs conversations sur divers sujets. Rapidement, il réussit même à faire rire la tabléegrâce à des remarques savamment bien placée. Je me joignis finalement de bon cœur à

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l’ambiance générale, me laissant glisser dans un moule plus chaleureux et convivial que celuique je connaissais depuis le début de l’année. Toutefois je tenais à rester sur le qui-vive afinde ne pas effectuer de faux-pas, sachant ce que cela pouvait couter à ma réputation.

C’est ainsi que plus de trois heures après le début du repas, Henri se leva de sa chaise et metendit son bras afin que je l’accompagne au milieu de la piste. Totalement à l’aise, jem’accrochai à lui afin de le suivre. Il plaça lentement une main sur ma taille tandis que,doucement, la musique emplissait l’air autour du couple que nous formions que tous les deux.Je plaçai ma main sur mon épaule avant qu’il ne me fasse tourbillonner pour entamer la valse.Lentement, il accéléra la cadence. J’étais à l’aise, et pour la première fois depuis longtemps, jeme surpris à me laisser aller à ce moment de grâce entre ses mains. Son visage, même s’il nesouriait pas, me semblait lumineux. Nous fûmes bientôt rejoint par Charlus et Dorea qui, eux-mêmes, furent suivi par d’autres couples. La danse s’arrêta presque trop vite à mon goût.Henri m’abandonna pour me laisser entre les mains d’un autre cavalier. Au bout de lacinquième danse entre les bras d’un total inconnu, je refusais poliment la main que metendaient plusieurs jeunes hommes, prétextant un léger malaise. Les filles me félicitèrent de matenue irréprochable pour le moment pourtant je ne les écoutais pas véritablement, cherchant duregard celui que je voulais voir. C’est alors que je l’aperçus sur le balcon mais je suisrapidement déçue en sachant que je n’avais pas le droit de le rejoindre.

_ Allons-y ensemble, cela paraitra moins suspect chuchota Lucrétia en me prenant le brastandis que Daphné et Cassiopeia restaient afin d’évacuer mes futurs cavaliers vers d’autresoccupations. Le prétexte du malaise fut parfait et c’est ainsi que je me retrouvai seule, ànouveau, avec lui. Henri m’accueillit avec son habituel sourire charmeur.

_ Cette danse était parfaite lui glissais-je alors en m’installant près de lui, tout en vérifiant quenous étions bien à l’abri des regards indiscrets. Il hocha la tête, absorbé par le vue que laterrasse offrait sur le ciel étoilée qui s’étalait au-dessus de notre tête.

_ Je croyais que tu le détestais me reprocha-t-il à voix basse en plantant son regard dans lemien.

_ Je le croyais aussi mais parfois les choses changent d’une manière inattendue lui expliquais-je tout en maintenant son regard ; sachant que si je me détournais, il prendrait ce geste pour unaveu.

_ C’est un monstre, Hermione murmura-t-il, presque horrifié à l’idée que je puisse aimer Tom.

_ Il ne l’est pas lorsqu’il est avec moi, il change lui répondis-je, assurée. Toutefois, même s’ilne l’entendit pas, ma voix trembla légèrement lorsque je lui répondis. Jédusor était un monstreet je le savais parfaitement seulement je me détournai de la vérité pour mieux m’illusionner.

_ Ne me dis pas que tu t’es donné pour mission de le rendre meilleur car c’est impossiblecontra-t-il.

_ Et si c’était mon destin rétorquais-je.

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_ Destin ou pas, ce n’est pas avec lui que tu devrais être m’expliqua-t-il, soudainementénervé.

_ Parce que je devrais être avec toi peut-être rétorquais-je sur un ton plus méchant que ce queje ne le souhaitais. Sais-tu qu’il te tuerait si ces paroles venaient à être répétées ! Je tiens à toialors à l’avenir évite ce genre d’ineptie, je te prie m’énervais-je tout en chuchotant. Je l’aimeet je crois qu’il est temps pour toi de le comprendre et de grandir, Henri Potter.

Sur ces derniers mots, je me levai en faisant claquer mon talon sur le sol afin de lui faireremarquer ma colère même si ce geste, au fond, n’était pas véritablement nécessaire. Je sortisdu balcon et rejoignit les filles. Je fus rapidement invité par d’autres cavaliers. J’acceptaitoutes les propositions qui suivirent afin d’éviter au maximum les interrogations muettes demes amies et le regard noir d’Henri. Cependant je ne ressentis plus le bien-être qui m’avaitenvahi lorsqu’il m’avait tenu entre ses bras.

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