CHAMPIONNATS DE FRANCE 2012 - UNSS...4 I) INTERÊT SOCIOCULTUREL : découvrir de nouveaux horizons...

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INTRODUCTION : « un projet complet »

Le Lycée Jules Garnier représente le « lycée de la Nouvelle-Calédonie » selon les propres mots d’André Gable, chef d’établissement.

Le lycée Jules Garnier est en effet à la fois le produit et le processus du contexte géographique et humain dans lequel il se situe.

Produit tout d’abord, car accueillant des élèves issus de tout le territoire (Province Nord, des Iles et du Sud), l’établissement scolaire regroupe l’ensemble des diversités ethniques, culturelles, sociales présentes en Nouvelle-Calédonie au sein de nombreux parcours scolaires (filières professionnelles, technologiques et générales ainsi que les classes d’enseignement supérieur). Autrement dit, le lycée est le reflet de la complexité de la population vivant en Nouvelle-Calédonie : riche dans ses origines et ses parcours.

Là où certain(e)s aimeraient véhiculer l’image d’un établissement « compliqué » dans lequel l’hétérogénéité culturelle et ethnique des élèves peut conduire à diverses formes de violences (verbales, physiques), de nombreux membres de la communauté éducative de l’établissement et surtout de nombreux élèves œuvrent chaque jour pour prouver le contraire. Nous construisons la Nouvelle-Calédonie de demain.

Processus donc, puisque les projets éducatifs menés par les élèves durant leur scolarité dans l’établissement sont obligatoirement déclinés en travail d’équipe, en collectif uni et soudé vers un même but. En prenant l’habitude de se côtoyer, de se fréquenter, d’échanger et de travailler ensemble malgré toutes leurs différences, nos élèves construisent progressivement leur réussite scolaire à court terme, la réussite sociale de leur pays à long terme.

Le projet « championnats de France UNSS d’athlétisme 2012 » est ainsi l’une des nombreuses actions menées en ce sens au sein de l’établissement. Si la partie « sportive » est directement visible, il ne s’agit en réalité que d’un prétexte , d’une porte d’entrée vers des enjeux qui dépassent largement le seul fait de courir vite, sauter haut et lancer loin. Outre la performance sportive, les personnes qui prennent part à ce projet ont ainsi des visées de réussite scolaire accrue des élèves (voir partie correspondante), mais également une démarche d’épanouissement culturel et social des jeunes citoyens. En cela nous cherchons avec nos élèves à « construire l’excellence à partir de nos différences » .

« Pour tout dire, le Lycée Polyvalent Jules Garnier loin d’être un établissement « compliqué » de par ses composantes sociales est en réalité un établissement complexe, où la diversité de la structure donne à chacun la possibilité de s’enrichir de la présence de l’autre, donne à tous les possibilités de construire des projets de formation et de vie grâce à une palette variée d’enseignements. La pratique de l’athlétisme symbolise cet aspect : les techniques sont multiples. Il faut savoir courir, lancer et sauter et surtout savoir appartenir à une équipe gagnante ».

André Gable, Proviseur Lycée Jules Garnier

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I) INTERÊT SOCIOCULTUREL : découvrir de nouveaux ho rizons

Depuis plusieurs années, en côtoyant les élèves-athlètes quasiment tous les jours de la semaine, des weekends, des jours fériés et des vacances, nous avons noué des formes de relations privilégiées avec ces jeunes. Ces nombreux moments partagés nous permettent aujourd’hui de mieux connaître leurs contextes d’origine, leurs modes de vie, leurs trajectoires sociales.

Dès lors, il nous devient possible de dépasser les stéréotypes habituels qui leur sont généralement rattachés. Au-delà de qualités physiques évidentes, il apparait que les facteurs déterminants de la réussite sportive dépendent en réalité très largement des conditions socioculturelles des élèves. S’entraîner, progresser, et finalement réussir, nécessite certes un potentiel athlétique, mais aussi et surtout un cadre familial stable, des habitudes de travail, le respect des règles en société.

Au plan sportif, comme au plan scolaire, c’est donc le contexte qui conditionne largement les possibilités de réussite des élèves .

Le sport, fait social à part entière, permet en eff et grâce aux compétitions qu’il organise, des rencontres internationales et interculturelles d’une grande richesse.

Voyager, échanger, se comparer, représente un outil qui permet aux jeunes de se construire, d’analyser les similitudes et les différences, de comprendre d’autres contextes culturels, sociaux, politiques et économiques.

L’isolement géographique de la Nouvelle-Calédonie, renforcé par les disparités socio-économiques du territoire, rendent l’adage populaire particulièrement signifiant :

« Les voyages forment la jeunesse ! » Montaigne, 1580

En étant attentif aux différentes dimensions scolaire et sociale des élèves, en associant plusieurs structures éducatives, le sport devient alors pour eux un véritable vecteu r de réussite .

Depuis plusieurs années, nous tentons de montrer l’intérêt que représente un projet éducatif à long terme (sportif, scolaire et culturel dans notre cas), envers des adolescent(e)s ne disposant pas systématiquement dans leurs lieux de vie, de to utes les conditions de réussites scolaires et sociales .

Photos page précédente et ci-dessus : le long chemi n qui mène de l’entraînement à la compétition.

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1) UNE MAJORITE D’ATHLETES ISSUS DE MILIEUX DEFAVORISE S

D’un point de vue socioculturel, la majorité des athlètes sélectionnés aux championnats de France UNSS 2012 de Dijon sont issus de milieux intermédiaires et défavorisés (chiffres comparables aux années précédentes). Un seul de ces élèves appartient à un milieu (CPS) favorisé (voir diagramme ci-après).

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CPS Favorisée

CPS Intermédiaire

CPS Défavorisée

Rappelons qu’en Nouvelle Calédonie (comme en Métropole) : - L’écart moyen de performances entre enfants de cadres et enfants d’ouvriers est déjà considérable en 6e (78 % de bonnes réponses aux évaluations de français contre 63 % !) ; - les enfants de milieux défavorisés sont surreprésentés dans les filières professionnelles, alors que ceux des milieux favorisés le sont dans les filières générales ; - les chances d’obtenir un diplôme sont fortement marquées par l’origine sociale : la réussite au baccalauréat ne concerne que 30 % des enfants de mi lieu défavorisé contre 80 % des enfants de cadres (source MEN-DEPP).

2) UNE SOCIALISATION PRIMAIRE CONTRARIEE AU SEIN DE FA MILLES RECOMPOSEES Au plan socioculturel, les élèves-athlètes ayant pris part aux championnats de France UNSS

2012 vivent en grande majorité au sein de familles recomposées , avec dans le meilleur des cas un parent sur deux, mais plus généralement un tuteur (grands-parents, oncles-tantes), ou une famille d’accueil. L’appartenance à une famille recomposée entraîne pour un nombre conséquent d’élèves-athlètes une « socialisation primaire » contrariée. Bien qu’adolescent, l’élève se développant au sein d’une famille recomposée possède moins de chances d’assimiler les règles élémentaires du respect des règles, des personnes, de civilité…, normalement transmises durant l’enfance. Cette déficience de valeurs peut parfois constituer un lourd handicap durant la scolarité secondaire des élèves-athlètes.

3) DES LIEUX DE VIE ELOIGNES La plupart des élèves-athlètes résident dans des quartiers éloignés de Nouméa situé à plus

d’une demi-heure de trajet du Lycée Jules Garnier. De nombreux élèves sont ainsi contraints à un lever tôt (4 h – 4 h 30), à l’origine d’une fatigue physique et mentale après 15 heures. En outre, en raison de la durée excessive des trajets (plus de 2 h par jour), de nombreux athlètes ont une durée de sommeil relativement faible (6 h environ, contre 8-9 h recommandées pour des jeunes de 14-18 ans).

Or, les élèves souffrant de troubles du sommeil ont de manière significative, de plus mauvais résultats dans certaines matières comme les maths, la lecture ou l’écriture. Grâce à l’action du Proviseur de l’établissement, André Gable, plusieurs athlètes bénéficient cette année d’une place à l’internat du lycée leur permettant de plus facilement suivre le rythme scolaire.

4) L’ECOLE, LES FACTEURS INTERNES QUI RENFORCENT LE S DIFFERENCES

1) DES PREJUGES TENACES

Pygmalion à l’école, ou quand les obstacles extrascolaires (handicaps socioculturels) s’amplifient au sein du système scolaire. Antoine Prost, historien du système scolaire, démontre au début des années 1980 que le « collège unique » (loi Haby 1975) s’est transformé en « collège inique », engendrant exactement l’inverse des effets recherchés (démocratisation). Ainsi, issu d’un

7 athlètes sur 12 sont boursiers , soit plus de la moitié du groupe (58 %). Le revenu mensuel du ménage est ici de l’ordre de 300.000 Fcfp (enfants + parents-tuteurs). Cette différence significative témoigne des difficultés qui peuvent apparaître pour les élèves-athlètes durant leur scolarité (pratiquer des activités culturelles, avoir du matériel scolaire, des chaussures…).

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milieu défavorisé, le métier d’élève-athlète s’apparente souvent à une course d’obstacles au sein d’un système légitimant à son insu les inégalités s ocioculturelles .

1) 1) L’Effet pygmalion

« Il a de mauvais résultats scolaires et il est agité en classe parce que c’est un sportif »…

En 1969, Robert Rosenthal et Lenore Jacobson démontrent dans Pygmalion à l’école que la représentation d’un professeur pour ses élèves est fortement déterminante sur leur réussite scolaire. C’est l’effet d’étiquetage , également appelé « effet de Halo » 1. En effet, les attentes du maître (déterminées par sa représentation de l’élève) ont des répercussions importantes sur la réussite ou l’échec de ce dernier. En conséquence, « seuls ceux qui ignorent ces travaux peuvent encore parler de la neutralité sociale de l’école ».

Autrement dit, la représentation la plus fréquemment répandue des élèves-athlètes est celle d’élèves « turbulents » (en particulier chez les garçons), ayant des difficultés scolaires, peu motivés par leurs études. Cette représentation qui repose en partie sur des critères objectifs (les athlètes provenant souvent des CPS défavorisées présentent davantage de difficultés scolaires) incite une partie du corps enseignant à cataloguer définitivement les athlètes comme de « mauvais élèves », incapables de tout progrès. Ce comportement accentue alors l’effet d’étiquetage de ces élèves, classés comme mauvais, qui sont à terme moins pris en compte par leurs professeurs. Le tableau ci-dessous résume les décalages qui peuvent exister entre un enseignant et un élève-athlète, conduisant parfois à une représentation sociale dévalorisée de l’enseignant vis-à-vis de ce public.

ENSEIGNANT ELEVE-ATHLETE Ethnie Européenne Océanienne

Rapport à l’école Positif Négatif et inadapté Culture scolaire Intégrée Rejetée Capital culturel Elevé Faible

Langue maternelle Français Océaniennes (vernaculaires)

Loisirs Cinéma, lecture, théâtre Bandes, pratiques non institutionnalisées

1) 2) La résignation apprise (dévalorisation de soi ) et la « désaffiliation »

Stigmatisés par l’effet pygmalion, certains élèves athlètes subissent une résignation apprise qui s’installe en trois temps. Tout d’abord, le lien, indispensable, entre actions et résultats s’atténue et tend à disparaître : je me bats mais cela ne donne aucun résultat. Puis, la motivation baisse fortement : Pourquoi dépenserais-je encore de l’énergie pour rien ? Enfin, un syndrome dépressif s’installe avec une forte perte de confiance en soi : je me sens impuissant, nul, moche et j’ai l’impression de ne pas être à la hauteur.

Pascal Duret montre alors comment l’échec répété entraîne chez l’élève une exclusion progressive. Il s’en suit une solitude subie, un rejet, une honte, découlant d’évaluations négatives des autres, de soi-même et de ses compétences. L’élève se disqualifie, perd confiance dans ses capacités. On assiste alors à une désaffiliation . Or, les violences les plus dangereuses pour le lien social restent celles qui humilient : la violence économique (misère), la violence sociale (injustices), les violences symboliques (disqualification ).

C’est alors la spirale de l’échec scolaire . Globalement issus de contextes socioculturels défavorisés, les athlètes accumulent d’autres handicaps ; ceux conduisant à la résignation, voire à la

1 Stéréotypie ou « effet de Halo » : il s’agit d’un biais qui affecte la perception qu’on se fait ou cherche à se faire des gens. Ainsi, une caractéristique jugée positive à propos d’une personne ou d’une collectivité a tendance à rendre plus positives les autres caractéristiques de cette personne, même sans les connaître (et inversement pour une caractéristique négative). Il s’agit d’un ajustement des critères d’appréciation à une population d’individus/d’élèves. C’est, autrement dit, la tendance que l’on a à sur/sous-estimer une personne à partir seulement des premiers indices perçus ou connus. Dès lors, la connaissance des résultats antérieurs d’un élève influencera le professeur sur les futurs résultats d’évaluation. Aussi, souvent les réponses d’un élève de fière allure, au regard franc, à la diction agréable… bref, d’un élève qui nous fait bonne impression, seront surestimées. Et réciproquement.

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disqualification en raison notamment de préjugés tenaces. Les difficultés s’accumulent, la motivation et le travail diminuent, avec comme conséquence l’échec scolaire et social.

2) LA VALORISATION SCOLAIRE DE LA PENSEE ABSTRAITE

1) 1) La survalorisation de la pensée formelle « La culture scolaire est encore très marquée par une dominante intellectuelle privilégiant

l’abstraction, l’aridité des savoirs et le formalisme, et prenant le risque de rejeter tous ceux qui ne peuvent adhérer à ce modèle ». Le rapport d’information sur la définition des savoirs enseignés à l’école (Commission des affaires culturelles, familiales et sociales, 2005) souligne aussi la nécessité de rééquilibrer les approches inductives et déductives, de prendre en compte les intelligences techniques et manuelles, de plus faire appel à la créativité, à l’innovation. Les techniques sportives et l’intelligence motrice dont font preuve les élèves-athlètes sont souvent dénigrées et dévalorisées par l’institution.

2) 2) La dévalorisation de la filière professionne lle Une proportion importante (près de 40 %) des élèves-athlètes sont orientés et poursuivent une

formation dans la voie professionnelle (3e d’insertion, CAP/BEP, Bac Professionnel). Or, ces jeunes ressentent parfois un sentiment d’infériorité par rapport aux autres élèves des filières générales et technologiques. En effet, dans son bilan des résultats de l’école (2009) le Haut Conseil de l’Education écrit que « L’histoire et la culture de notre société sont largement responsables de la mauvaise image de l'enseignement professionnel. L’excellence scolaire, privilégiant l’abstraction, est à l’origine d’une hiérarchie rigide des voies de formation ; l’orientation vers la voie professionnelle est trop souvent imposée aux élèves ; de nombreux métiers auxquels cette voie prépare sont mal considérés dans l’opinion. Tout concourt à faire de l’enseignement professionnel le mal-aimé du système éducatif français ».

Ainsi, plusieurs athlètes-élèves cumulent deux freins majeurs à la réussite scolaire. Le premier, - le contexte culturel et socioéconomique des familles de ces élèves -, est externe au système éducatif . Le second - les représentations dévalorisantes que peut parfois générer la pratique sportive, combinées au primat de la culture abstraite -, est interne au système éducatif . S’il est difficile pour un membre de la communauté éducative d’intervenir positivement sur le contexte familial des élèves, il est en revanche fondamental de tenir compte du second frein, c’est-à-dire les handicaps spécifiques au système scolaire.

« Je crois beaucoup en la chance et j’ai remarqué q ue plus je travaillais, plus j’en avais ».

Thomas Jefferson (1805)

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II) INTERÊT SPORTIF : 33e et 34e titres de Champions de France UNSS

Depuis 1985, le Lycée Jules Garnier est systématiquement qualifié aux championnats de France UNSS d’athlétisme. Sous l’impulsion de Daniel LECRIVAIN, Bernard PERREAU et surtout Otilio D’ALMEIDA de 1987 à 2005, l’établissement néo-calédonien s’est imposé sur la scène nationale. Les deux titres de Champions de France UNSS 2012 (c adettes filles et juniors garçons) constituent ainsi les 33 e et 34e sacres nationaux, faisant du Lycée Jules Garnier, le meilleur établissement scolaire de France en matière d’athlé tisme et même l’un des meilleurs au monde si l’on compte les multiples participations aux cha mpionnats du monde scolaires, dont le titre de vice-champion du monde 2007 .

1) EQUIPE JUNIORS GARCONS : CHAMPIONS DE FRANCE 201 2 (307 POINTS)

S’agissant de l’équipe des juniors (15-20 ans), l’objectif était de conserver les titres nationaux acquis en 2008 (Compiègne), 2009 (Poitiers), 2010 ( Vergèze) et 2011 (Caen) . Meilleur total des qualifications (303 points réalisés à Nouméa le vendredi 27 avril), Lilian GARCON (Cap), Alexandre AUBERT, Joan SAMEKE, Vaïtéa QUIATOL, Kévyn POANIEWA et Jean KALI-KAISING ont réalisé un total supérieur en finale (307 points), synonyme d’un nouveau titre de champion de France par équipe . A noter le 2e titre consécutif pour Lilian GARCON et Alexandre AUBERT, déjà présents à Caen l’an passé. Favoris de l’épreuve, les juniors de Jules Garnier devancent logiquement les Lycées Vaucanson de Tours (286 points) et Jules Michelet de Marseille (285 points).

EQUIPE JUNIORS – CHAMPIONS DE FRANCE UNSS 2012 Kévyn Lilian Jean Joan Vaïtéa Alex

Relais TOTAL 100 Long 400 H Triple 800 Triple 100 Jav Triple Jav Jav

RECORDS PERSONNELS AVANT LES CHAMPIONNATS DE FRANCE

303 11''44 6.29 57''5 13.91 2'06 - 11''44 45.68 11.52 36.28 59.57 45’’0

30 31 30 31 20 - 35 31 30 30 42 27

PERFORMANCES REALISEES LORS DES CHAMPIONNATS DE FRA NCE 307 11''60 6.30 58''48 13.84 2’03’’ - 11''55 47.70 11.78 41.73 53.97 44’’48

27 28 28 31 23 - 32 32 31 34 37 31

Suite à leur réussite sportive, il reste à présent à la plupart de ces garçons une échéance de la plus haute importance au mois de novembre prochain : le baccalauréat (épreuves anticipées, baccalauréat général, technique ou professionnel).

A eux de se servir de leur investissement et de leurs résultats dans le domaine sportif, pour réussir dans le domaine scolaire . Les juniors garçons 2012 (Joan, Lilian, Pom, Jean, Vaïtéa, Kévyn) : Champions de France UNSS… comme leurs prédécesseurs en 2008, 2009, 2010 et 2011 !

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2) EQUIPE CADETTES FILLES : CHAMPIONNES DE FRANCE 2 012 (336 POINTS)

Concernant les cadettes filles, il s’agissait d’une deuxième participation consécutive aux championnats de France. La génération 2012, composée d’une majorité de filles ayant participé aux Mondiaux scolaires en Pologne en juin 2011 et aux Jeux du pacifique en septembre 2011 a réalisé un championnat quasi-parfait, avec de nombreux records personnels durant les épreuves. Meilleur total national en qualifications (326 points), Manuella GAVIN (Cap), Floriane SERREAU, Ifuja CHAMOINRI, Henricka THOMO, Chloé THAVEL et Shriley FULLER remportent haut la main le titre de Championnes de France cadettes 2012 avec 336 points (!), soit 28 points de plus que les filles du Lycée Mangin de Sarrebourg (308 points) et 32 de plus que celles du lycée Théophile Gautier de Tarbes (304 points).

EQUIPE CADETTES – CHAMPIONNES DE FRANCE UNSS 2012 Chloé Manuella Floriane Ifuja Henricka Shirley

Relais TOTAL 800 Disque 100 H Triple 100 Long 100 H Long 100 Jav Triple

RECORDS PERSONNELS AVANT LES CHAMPIONNATS DE FRANCE

326 2'36’' 31.10 15''04 11.65 12’’74 5.05 15''84 5.14 12’’74 32.87 10.52 50’’9

26 29 37 37 37 32 32 33 37 32 33 34

PERFORMANCES REALISEES LORS DES CHAMPIONNATS DE FRA NCE 336 2'34 31.20 14''64 11.58 13’’10 4.74 15''25 4.97 13’’21 33.70 10.91 50’’48

27 29 40 36 32 26 36 29 31 33 36 36

Impressionnantes de détermination et de combativité tout au long du championnat, les cadettes filles ont dominé la compétition de bout en bout, grâce notamment aux performances individuelles de Manuella GAVIN (photo ci-dessus), toute proche de son record personnel au triple saut et surtout auteur de deux très belles performances sur le 100 m haies (14’’64) et au relais 4 x 100 m (50’’48). Manuella s’est d’ailleurs qualifiée aux championnats de France individuels (Lens, 20-22 juillet) où elle a pris une très belle 7 e place au triple saut, après avoir porté son record personnel à 11 m 92.

Nous profitons de ce compte-rendu pour remercier sincèrement l’énorme travail réalisé par le CTR Athlétisme de Nouvelle-Calédonie, Thierry LICHTLE , ainsi que Paul POANIEWA , William IMBERT, Pierre ALEXANDRINE , entraîneurs au sein de la LNCA, qui contribuent pleinement à la réussite des jeunes athlètes en milieu fédéral, dont certains constitueront à nouveau l’ossature de l’équipe de Nouvelle-Calédonie d’athlétisme lors des Jeux du Pacifique 2015 .

Les cadettes Taty, Manu, Chloé, Floriane, Ifuja et Shirley : championnes de France 2012 ! Leur deuxième titre consécutif fêté sur la place du Trocadéro à Paris.

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III) INTERÊT CULTUREL : comprendre le monde qui nou s entoure

1) DES VISITES CULTURELLES AUX QUATRE COINS DU MOND E Grâce à l’aide précieuse du Lycée Jules Garnier et de l’Association des Parents d’Elèves

(APE) de l’établissement, les élèves prennent part chaque année à de nombreus es activités culturelles tout au long de leur séjour en France e t dans le monde (cf. photos).

A Paris : les champs Elysées, le Musée du Louvre, la Tour Eiffel, l’Arc de Triomphe, Notre Dame, La Défense, Bercy, la Cité Universitaire, le stade Charléty, la Cité des Sciences, Montmartre.

En Province : le Mont Saint-Michel, le Mémorial du débarquement, « Omaha Beach » (une des quatre plages du débarquement du 6 juin 1944), le Château de Chambord, les Arènes de Nîmes, le wagon de l’Armistice du 11 novembre 1918 à Compiègne, la dune du Pyla, Lacanau, etc.

A Rome : le Colysée, le Mont Palatin, le Forum romain, l’Arc de Constantin, le Cirque Maxime, le Vatican (la place Saint-Pierre).

A Londres : le Big Ben, Westminster Abbey, Tower Bridge, Hyde Park, la City, Picadilly Circus, le 10th Downing street, London Eye, London Tower, Baker street, etc.

Sans oublier les visites culturelles en Australie (Canberra), Estonie (Tallinn) et en Pologne (Bydgoszcz) lors des Pacific School Games 2008 et des championnats du monde scolaires 2009 et 2011, etc. Le caractère « sportif » de ce déplacement constitue ainsi un prétexte à découvrir, comprendre, voyager, partager, gagner et perdre. Nous sommes en effet persuadés que la qualité d’un projet dépend de l’ambition portée sur chacun des pôles éducatif-sportif-culturel .

2) 2012 : OBJECTIF LOUVRE ! Projet souhaité depuis plusieurs années, les élèves-athlètes ayant pris part aux championnats de France UNSS 2012 ont eu la chance de visiter le Musée du Louvre . « Musée » depuis 1793, le Louvre est le plus visité au monde (8,5 millions de visiteurs en 2010). Romain GEFFROUAIS, professeur agrégé de géographie à Paris, a ainsi guidé les néo-calédoniens durant plusieurs heures, en alliant connaissances en histoire de l’art et anecdotes originales sur des grandes toiles telles que la Joconde de De Vinci (1506), les noces de Cana de Véronèse (1563), le Radeau de la Méduse de Géricault (1819), ou encore le Sacre de Napoléon de David (1808) ou la Liberté guidant le peuple de Delacroix (1830). Contrairement à certaines idées reçues, les élèves ont vécu ce moment avec beaucoup d’intérêt et de curiosité , n’hésitant pas à poser de nombreuses questions tout au long de la visite.

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La visite du Musée du Louvre effectuée sous la cond uite éclairée de Romain GEFFROUAIS.

Quelques unes des plus grandes toiles de Maîtres pr ésentées au Musée du Louvre…

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IV) INTERÊT SCOLAIRE : l’athlétisme au lycée, un ve cteur de réussite Dans le fonctionnement scolaire habituel, en absence de toute implication valorisante sur le

long terme, les élèves-athlètes issus de milieux défavorisés ont un triple parcours d’obstacles social-scolaire-sportif se concluant souvent par autant d’échecs (voir tableau ci-dessous).

LE PARCOURS « TRADITIONNEL » DU TRIPLE ECHEC DES EL EVES DEFAVORISES SOCIAL SCOLAIRE SPORTIF

Maîtrise approximative de la langue française

Mauvaises notes et appréciations

Manque d’assiduité aux entraînements

Accès limité à la culture (pas de livres, pas d’internet)

Sanctions pédagogiques et disciplinaires

Manque de persévérance dans l’effort

Dévalorisation de soi Redoublement Non respect des règles Absence de diplôme ou

diplômes inférieurs Orientation subie et nivellement

par le bas Aucune ambition (pas de projection à long terme)

Rapport négatif à la société : insertion professionnelle et

sociale compromise

Rapport négatif à l’école : échec scolaire ou déscolarisation

Rapport négatif à la santé : sédentarité, obésité

Ce triple constat d’échec s’explique par différents facteurs. Ces facteurs socioculturels de la différence agissent comme des handicaps à la scolarisation et la socialisation de certains élèves-athlètes. Une partie de ces facteurs sont extérieurs au système scolaire et dépendent de la structure familiale de l’élève. D’autres sont directement imputables à l’école qui reste souvent « indifférente aux différences » (Pierre Bourdieu, 1966).

Bien que d’essence sportive, les projets des championnats de France et du Monde d’athlétisme sont prioritairement éducatifs . Leur finalité est donc de multiplier les conditions de la réussite scolaire et sociale des élèves, grâce à des actions sur le moyen-long terme. L’extraction du milieu d’origine et l’ouverture sur l’extérieur autorisent des espoirs de transformations pour ces élèves , au sein d’un fonctionnement en synergie, regroupant plusieurs partenaires institutionnels et humains visant la réussite – et même l’excellence – pour ces jeunes néo-calédonien(ne)s.

1) UN PARCOURS SPORTIF CITOYEN AMBITIEUX

Schématiquement, notre population d’élèves-athlètes comprend trois différents types d’élèves : les scolarisés en réussite , les scolarisés en difficulté et les élèves en voie de déscolarisation . Cette catégorisation implique 2 objectifs complémentaires.

1) UN OBJECTIF PRIORITAIRE : SCOLARISATION ET SOCI ALISATION PAR LE SPORT

Pour les élèves-athlètes en grandes difficultés sociales et scolaires, l’objectif est de construire grâce à la pratique encadrée du sport, une dynamiqu e positive de l’élève dans son rapport à l’école . La population principalement concernée est souvent à la marge du système scolaire, car trop éloignée culturellement des attentes de l’institution. La priorité est ici de lutter contre l’exclusion scolaire , synonyme de sortie sans qualification de l’école.

La pratique de l’athlétisme est parfois le seul espace valorisant pour certains élèves . Confrontés à leurs carences scolaires, certains présentent des dispositions naturelles (les qualités physiques) qui combinées à des entraînements réguliers (le travail), favorisent l’enrayement de la spirale de l’échec. Sans cette forme de reconnaissance, de rapport positif à l’école et aux adultes, le risque de rupture définitive entre l’élève et l’institution scolaire est quasiment inévitable.

2) UN SECOND OBJECTIF : UN EPANOUISSEMENT SPORTIF E T SCOLAIRE GRACE A

DES PROJETS A LONG TERME

Lorsque le rapport à l’école est « neutre », voir favorable, l’objectif devient alors de tendre vers une double réussite sportive ET scolaire , synonyme généralement d’un épanouissement social .

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En effet, la pratique régulière et encadrée de l’athlétisme développe et/ou accentue chez les élèves-athlètes la capacité à persévérer dans l’effort, à respecter les règles, à être assidu, à se fixer des objectifs sur le moyen-long terme…

Les échéances sportives telles que les championnats de France ou les championnats du Monde conditionnent l’élève à un travail (entraînements-compétitions) sur le long terme, parfois plusieurs années. Se fixer des objectifs en se projetant sur un ou deux ans, puis tout mettre en œuvre pour les atteindre en respectant les règles, représente l’une des conditions principales de la réussite.

Par ses résultats sportifs combinés à la découverte d’autres cultures , l’élève-athlète est valorisé par l’institution scolaire, développant progressivement un sentiment de fierté d’appartenance à son établissement scolaire, tremplin idéal à la construction d’une citoyenneté en acte .

La construction d’un rapport positif à l’institutio n scolaire

2) LA TRANSFORMATION DU RAPPORT A L’ECOLE ET LA REU SSITE SCOLAIRE

En quelques années, (2006-2012), le taux d’élèves-athlètes en situation de réussite scolaire (moyennes générales supérieures ou égales à 12/20) a augmenté significativement , passant de 20 % à plus de 50 % de la population étudiée. Autrement dit, non seulement la pratique régulière et encadrée de l’athlétisme ne nuit pas à la scolarité, mais au contraire, elle favorise en partie la réussite scolaire des athlètes (voir graphique ci-dessous). Dans le même temps, les taux d’échecs (moyennes générales inférieures à 8/20) ont diminué de 25 % à moins de 10 % .

Certes, « tout n’est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes », certains élèves-athlètes sont encore en situation d’échec scolaire. Néanmoins, créer un climat de reconnaissance des résultats sportifs des athlètes au sein de l’institution scolaire, tout en les aidant à développer les moyens sous-jacents de la réussite scolaire (travail, assiduité, ponctualité, ambition), semble à ce jour porter ses fruits.

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La confrontation directe et étroite à la pratique de l’athlétisme permet aux élèves-athlètes de passer d’une logique ludique et fonctionnelle à une logique de maîtrise et de performance. Ces méthodes efficaces, ces attitudes et ces démarches réflexives leurs sont utiles dans tous les apprentissages scolaires.

Pour l’année 2012 (en cours), l’augmentation des taux de réussite des élèves-athl ètes semble se confirmer (52 % d’élèves-athlètes ont une moyenne > 12/20 ; seulement 8 % ont une moyenne < 8/20).

Le graphique ci-contre indique les évolutions des taux d’élèves-athlètes en réussite (moyenne générale > 12/20), en situation intermédiaire (entre 8 et 12/20) et en échec (< 8/20). L’analyse a été effectuée sur une population de 105 élèves-athlètes, entre 2006 et 2012.

REUSSITE : multipliée par 2,5

ECHEC : divisé par 3

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V) INTERÊT HUMAIN : « la jeunesse calédonienne a be soin de projets ambitieux et concrets »

« Construire l’excellence à partir de nos différenc es ».

Dans le contexte politique et historique actuel de la Nouvelle-Calédonie, caractérisé par la construction progressive d’une identité « régionale » (le « destin commun »), nous demeurons persuadés de l’impérieuse nécessité de proposer aux jeunes des projets ambitieux et réalistes .

Il existe de très nombreux moyens d’aider les jeunes à se construire un parcours scolaire-professionnel-social épanoui. Le notre consiste entre autres à les faire courir, sauter et lancer le plus régulièrement possible, le plus longtemps possible. Encore une fois, il ne s’agit que d’un prétexte . La clé de la réussite dans l’éducation se situe à notre sens davantage dans la persévérance , la répétition de choses simples – mais concrètes – sur le long terme , bien plus que dans le saupoudrage d’utopies, le « zapping » de concepts creux et autres apories intellectuelles.

Comme lors des années précédentes, nous avons reçu de nombreux témoignages à propos de l’exceptionnelle image que diffusent les élèves du Lycée Jules Garnier lors des compétitions . « Blancs », « noirs » ou « café au lait », les 12 athlètes qui ont pris part aux championnats de France 2012 ont été, par leur capacité à vivre, à réussir et échouer ensemble, de formidables ambassadeurs de la richesse potentielle qu’il existe au sein de la jeunesse du lycée Jules Garnier, de la Nouvelle-Calédonie et de la France .

Bien plus que les énièmes titres nationaux glanés, le respect et l’admiration suscités par ces jeunes néo-calédoniens chez leurs adversaires spécifiquement et chez l’ensemble des personnes rencontrées de manière générale (professeurs, spectateurs, jurys, etc.), constituent pour nous la plus grande des fiertés .

« Dans la vie, il n’y a ni prix ni punitions, seule ment des conséquences » . Robert Green Ingersoll (1833-1899, vétéran de la Guerre civile américaine, homme politique et philosophe)

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« Que l’on retienne de nous nos performances, nos s ourires et ce qu’il y a écrit dans notre dos ». Equipes d’athlétisme du Lycée Jules Garnier depuis 2010

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REMERCIEMENTS

Nous tenons dans ce bilan des championnats de France UNSS 2012 à remercier particulièrement toutes les personnes et institutions ayant contribué de près ou de loin à ce projet.

Merci à l’ensemble de nos partenaires institutionne ls.

En premier lieu, l’Union Nationale du Sport Scolaire de Nouvelle-Cal édonie (UNSS-NC) et notamment son nouveau Directeur Hugues DAVY qui nous a soutenu financièrement dans l’accompagnement et la prise en charge du transport aérien lors des championnats de France. Sans cette aide, permettant à des équipes calédoniennes de concourir aux championnats nationaux depuis près de 30 ans, nous serions « restés à la maison ».

Le Lycée Jules Garnier , par l’intermédiaire de son équipe de direction, André GABLE , Jean-Luc BARNIER et Bernard L’HOTE , nous aide financièrement et administrativement pour permettre aux élèves sélectionnés de représenter l’établissement dans les meilleures conditions. Sans ce soutien permanent et récurent, aucune action de long terme ne pourrait être envisagée avec les élèves-athlètes de l’établissement.

L’Association des Parents d’Elèves , présidée par Mr VINSON et dont la Secrétaire est Mme BARTHELEMY , ainsi que le Foyer Socio-Educatif de l’établissement, nous accordent eux aussi leur confiance, matérialisée par le financement des visites culturelles des élèves (cf. chapitre « intérêt culturel »). Toujours au sein de l’établissement, remercions l’ensemble des enseignants EPS et non EPS qui œuvrent au quotidien à la réussite sportive ET scolaire de nos athlètes .

Le Vice-rectorat NC contribue aussi très largement à la réalisation du projet, par l’intermédiaire du vice recteur Patrick DION , et d’Yves JACQUIER , Responsable de la DAREIC (Actions européennes et internationales au sein de l’Education nationale). Leur soutien répété au fil des ans nous autorise l’ambition de prendre part en plus des traditionnels championnats de France, à différentes compétitions internationales, notamment les championnats du Monde scolaires d’athlétisme.

La Mairie de Nouméa et son Maire Jean LEQUES , ainsi que le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie par l’intermédiaire du Ministre de l’enseignement secondaire de la jeunesse et des sports, Jean-Claude BRIAULT , valorisent également les performances réalisées par les athlètes scolarisés en nous apportant leur confiance, particulièrement sur les projets championnats du Monde.

Le mouvement sportif est aussi un pilier central du projet. Le Comité Territorial Olympique et Sportif (CTOS) et son Président Charles CALI , ainsi que le Comité Directeur de la LNCA , présidé par Monique LOZACH , soutiennent activement les athlètes sur le long terme.

Enfin, après quatre années de réunions, de sollicitations, de demandes auprès de plusieurs institutions, nous avons réuni le budget nécessaire à la réalisation des travaux. Nous tenons donc à remercier très sincèrement les institutions ayant p ris part au projet de rénovation des installations sportives du Lycée Jules Garnier, à s avoir : la Province Sud (40 % du budget total), le Vice-rectorat de la Nouvelle-Calédonie (20 %), le Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie (20 %) et la Mairie de Nouméa (20 %).

En somme, au nom des athlètes du Lycée Jules Garnie r, MERCI A TOUTES ET TOUS .

Agnès CAZENAVE & Eric REUILLARD Professeurs EPS Lycée Jules Garnier, Responsables du déplacement