Ch 2: SOCIÉTÉS ET CULTURES URBAINES EN EUROPE...

N.Ténèze, janvier 2014 1

Ch 2:

SOCIÉTÉS ET CULTURES URBAINES EN EUROPE (XI° AU XIII°S )

(Imitatione Christi, Thomas a

Kempis, 1462, BNF, - BM - ms.

0240, f. 031v)


1. Où se répartissent les villes ? 2. A quels réseaux commerciaux appartiennent-elles? 3. Quelle est la cause principale de leur expansion ?

INTRODUCTION • Alors que la majorité de la pop est rurale, c’est en ville que s’annoncent des changements

• La ville est une agglomération d’h et d’activités (Isidore de Séville VIIe siècle : « Ce ne sont pas les pierres mais les h qui font les cités ») dont les hab ne vivent pas directement du travail de la terre.

• Elle s’organise autour 1) d’un réseau de voies étroites et désordonnées bordés par des bât privés et publics religieux ou profanes (hôtel de ville, beffroi, halles, place publique) qui jouent un rôle structurant; 2) d’une enceinte jouant un rôle défensif et symbolique

• La différence entre un village et une ville réside leurs fonctions et leur degré d’autonomie

• Durant cette période, l’essor commercial et agricole engendrent le développement des villes.

• Elles deviennent autonomes financièrement, devenant autonomes puis indépendantes des seigneuries, en rédigeant leurs chartes de franchises.

• Même si les citadins ne représentent que 10% de la pop, les villes jouent un rôle de + en + fondamental dans le monde médiéval

• Le monde des villes est le lieu du développement d’une société différente

• Le monde urbain ne demeure pas étranger à la civilisation féodale

PB: Qu’est ce qu’une ville médiévale en Europe ? Comment s’organise-t-elle ? Quelles sont ses fonctions spécifiques? Comment vivent les citadins ? Quelle y est la place de l’Eglise ?

3 N.Ténèze, janvier 2014

I. L’AFFIRMATION DU MONDE URBAIN Pb : Quels sont les facteurs de la croissance urbaine

A. UN ESSOR SPECTACULAIRE 1. Etat des lieux

• A la chute de l’Empire Romain, les villes périclitent économiquement, démographiquement et politiquement

• Ce repli a été + faible dans les espaces fortement romanisés (sud de la France, Italie) et la présence de l’évêque a permis une permanence du fait urbain dans l’Europe christianisée.

• Ce repli a coïncidé avec la mise en place de la société féodo-seigneuriale.

2. Typologie par la taille

• A partir de l’an Mil, leurs nombres et leurs tailles augmentent, dépassant leurs fortifications

• Paris, Venise, Milan, Florence, et Gênes dépassent les 100000 h.

• Villes de + de 50000 h : Gand, Bologne, Bruges

• Villes de + de 30000 h: Londres, Nuremberg, Toulouse. + de 20000 h: Amiens, Reims, Bordeaux

• Tissus urbain dense en Italie du Nord et du Centre et en Flandre.

3. Typologie par la fonction

• Villes capitales (Paris, Londres, Rome, Avignon ; celles des principautés de Flandre ou d’Allemagne …)

•Centres économiques

•Cités-Etats italiennes

•Centres religieux (Saint Jacques de Compostelle)


B. LES CAUSES DU DVLPT URBAIN Les + grandes cités sont situées sur les grds axes commerciaux et au cœur de riches terroirs agricoles.

2. L’essor commercial

• Les villes s’organisent en Ligue. 4 réseaux de villes commerciales s’instaurent:

1183, les villes italiennes deviennent autonomes du SERG et s’enrichissent grâce aux Etats latins

1241, le réseau des villes hanséatiques est crée (Lübeck, Hambourg, Dantzig, Riga, Bruges en 1253)

Puis c’est au tour des villes de Flandres (Gand, Bruges, Londres, Ipswich)

Enfin, au milieu, se développent les villes de foire en Champagne (Provins, Lagny, Troyes Bar-sur-Aube) à partir de 1147

• Les guildes, corporations, lettres de change (billet émis par une banque permettant le paiement d’argent dans une autre ville, évitant le transport d’argent liquide) et banques améliorent les échanges

• Les rois et les seigneurs créent des villes pour encadrer le commerce et la population, mais aussi contrôler les frontières et percevoir le tonlieu (taxe sur les échanges).


1. La hausse dmg et météorologique Les défrichements, la hausse des t°, les progrès agricoles engendre des

sur+, ces derniers développant les échanges. Hausse dmg: la pop occ faisant + que doubler entre 1050 et 1250. Des villes sont refondées comme Lübeck en 1159. Des villes en Angleterre ou dans le SERG sont des créations décidées par

les princes.

3. Raisons politiques

• Construction d’universités (Collège de Sorbon en 1257), cathédrales, centres de pèlerinage (St Jacques de Compostelle)

• Les villes résultant de la réunion spontanée de noyaux urbains proches : cité épiscopale, ens urbain autour d’un château, abbaye, carrefour (Toulouse: réunion de la cité de l’évêque et du bourg monastique de Saint-Sernin)

• Villes de colonisations dans espaces scandinave et germanique

4. Raisons militaires

• Edouard 1er d’Angleterre crée les planned towns tandis que le roi de France, contre lui, fonde ses bastides (Villeneuve ou Neuville) au XIIIe: villes de marché et de garnison dans le sud-ouest.

• Port militaire d’Aigues-Mortes par Saint-Louis, pour les croisades


(Livre d'Eracles, XVe, Amiens - BM - ms. 0483)

(Bataille de Barnet, Nouvelles du recouvrement

par Edouard IV de son royaume d'Angleterre, 1

471, Besançon - BM - ms. 1168, f. 002)

C. LES HABITANTS DE LA VILLE MÉDIÉVALE Pb: Quels sont les acteurs de la ville médiévale ?

1. Les classes montantes

Marchands

hommes d’affaires nationaux et internationaux dont la richesse est fondée sur le commerce, le textile et la banque (Tolomei de Sienne, Médicis de Florence).

Ces riches bourgeois, qui s’imposent au cours du XIIIe s, forment un groupe qui cherche à se fermer et se rendre héréditaire.

Ils obtiennent le monopole des magistratures urbaines (A Paris, le maire se nomme le « Prévost des marchands ».

2. La classe dirigeante

Seigneurs laïcs et ecclésiastiques, roi

L’élite urbaine («patriciat ») est composée des familles nobles les + riches (probi homines): 100 à Gand, 50 à Reims, 20 à Tarascon au faste ostentatoire

Juristes autour du prince ou évêque exerçant en leur nom (juges, prud’hommes, conseillers)

3. Les exclus

Pauvres

immigrants,

Marginaux: prostitués, lépreux, mendiants , voleurs, saltimbanques, journaliers forment une population instable


(Bréviaire à l'usage de Besançon,

1498, Besançon, BM - ms. 0069)

(Abbeville - BM - ms. 0016,

Heures à l'usage d'Amiens, XVe

EDC comparative: Venise et Bruges: des puissance nées de la mer

Les deux villes commercent ensembles mais sont situées aux antipodes les unes de l’autres. Quelles sont leurs différences et leurs

ressemblances.


La basilique St Marc, après la reconstruction du XI°s

(Neptune, Christine de Pizan, Epitre d'Othea, 1460, f.033v, Lille - BM - ms. 0391)

Corrigé Venise La ville est une création médiévale (construction d’un castrum sur l’archipel au IXe s, de l’église palatiale San Marco). Elle se présente comme un dédale de canaux, dans lequel le Grand Canal joue le rôle d’artère centrale bordée de palais sauf à l’endroit du marché et du Pont du Rialto. Au XIIIe, la ville est divisée en six « sestieri » : Castello, Canareggio, Dorsoduro, Santa Croce, San Polo et San Marco (quartier politique).

Vocation commerciale comme intermédiaire à monopole entre Orient et Occident , nord et sud. La lagune sur l’Adriatique protège des invasions barbares. Port protégé.

Centre industriel : textile, construction navale, artisanat de luxe

Puissance commerciale maritime : domine la Méditerranée orientale, possède des comptoirs dans tous les ports de l’Empire byzantin, mais aussi en Egypte et commerce avec les ports de la Hanse.

Innovations économiques majeures : lettres de change, contrats d’associations entre marchands (colleganza) pour rassembler des capitaux, partager risques et profits dans les expéditions maritimes.

Organisation du travail : nombreux « arti » : artisanat volontairement fragmenté par l’Etat pour éviter la constitution d’arti trop puissants


Ville commerçante fondée au VIIIe siècle autour d’un château. Se développe surtout au XII et XIIIe. Cathédrale St Sauveur, Hôpital St Jean, Halles et son Beffroi de 83 mètres d ehaut, une prouesse à l’époque. Ce centre politique abrite le bourgmestre, son administration, les archives, le trésor (impôts) et le sceau, témoignage de son autonomie. - Centre industriel : textile lainier, construction navale - Centre commercial avec le port de l’Ecluse qui remplace Damme, protégé par ses canaux. Bruges se trouvent entre les foires de champagne, les centres de productions lainières d’Angleterre, et les vilels de la Hanse. - Centre agricole et forestier avec ses forêts


Bruges

Débarquement de Pierre de Bournesel à l'Ecluse,

Chroniques de Froissart, Besançon - BM - ms. 0865, XVe

Gouvernement de la ville : - Le duc (doge), qui possède dans les faits un pouvoir absolu, entouré de magnats (nobles et marchands), représentant l’assemblée populaire (arengo), elle même issue d’assemblées paroissiales. Il préside le gouvernement (conseil des 10 et collège) ainsi que le Sénat. Ce système évite toute emprise dynastique. - 1187, son pouvoir est tempéré par le Grand Conseil et duquel tous les pouvoirs procèdent alors par élection. Il est fermé à la fin du XIIIe siècle à quelques 200 familles éligibles (La Serrata de 1297): un gvt aristocratique aux mains d’une nouvelle noblesse urbaine qui élisent le doge à vie. - Un véritable Etat, qui contrôle et organise la vie sociale et économique dans un souci d’effort commun comme la construction des galères (Arsenal). - Venise devient une puissante République ; une cité-Etat avec rôle international au XIIIe siècle. - Importance de la notion de bien commun, du sens civique des familles de Venise, qui parviennent à s’entendre pour maintenir leur mainmise sur la ville et favoriser la puissance de l’Etat. On oppose le sens de l’Etat de Venise, à l’esprit individualiste des grandes familles de Gênes. - L’ensemble des institutions et des administrations sont regroupées dans le palais communal (palais des doges), jouxtant la basilique San Marco. L’ensemble forme la puissance de Venise, qu’on célèbre par des fêtes politico-religieuses. - Saint Marc est le Saint Patron de la ville, représenté sur l’étendard (avec l’évangile tenu ouvert par le lion ailé), et dont les reliques sont conservés dans la basilique. - Précurseur de l’urbanisme (indispensable à Venise : quais, places, égouts dès fin XIIIe, curage des canaux, …


Venise est une cité Etat (comme Florence, Gênes ou Pise). Comme toute ville médiévale, elle est déterminée par :

- Des espaces protecteurs face aux risques d’invasion (lagune à Venise, murailles ailleurs)

- Un bâti serré (en raison d’une forte croissance démographique) et des bâtiments spécifiques (cathédrale, immeubles …)

- Un marché (au moins hebdomadaire)

- un centre d’échanges commerciaux locaux et internationaux

- Le seigneur : ici le Doge (Il est élu : Venise est une république) . Il facilite l’extension urbaine.

- La bourgeoisie : elle vit essentiellement du commerce (international) ou de l’artisanat d’art. A Venise, c’est le commerce des épices et des draps qui prime.

- Les confréries : L’école de la Charité à Venise est une auberge pour aider les immigrants à s’intégrer

- Les citadins : ce sont surtout des artisans ( textile construction, travaux des métaux : les métiers de l’artisanat sont très règlementés et hiérarchisés) des commerçants de l’alimentation et des immigrés. Parmi eux, on trouve aussi des juifs : A partir du XIII°s, l’Eglise les oblige à vivre dans un quartier séparé (Ghetto) , ici sur l’île de la Giudecca. Ils sont surtout commerçants et artisans,



Sculpture d’un commerçant vénitien établi en Morée-Grèce

Sculpture d’un Doge devant le lion (emblème de St Marc et de Venise)

L’école de la charité : fondée en 1260, comme fondation à la fois laïque et religieuse : pour les nécessiteux.

Quels sont les différents acteurs de la cité vénitienne ?

Le quartier des affaires est

constitué de deux ensembles

reliés par le pont du Rialto (au-

dessus du Grand Canal). Le pont

est longé de boutiques

LES 6 QUARTIERS DE VENISE AU XIII°S


1 : Canareggio ; 2 : Santa Croce ; 3: San Polo ; 4 : Dorsoduro ; 5: San Marco ; 6 : Castello ; ( + g : île de la Giudecca ) Quartier des affaires : pont du Rialto : Quartier politique :

a

b c

d

e f

g

Lagune

Mer Méditerranée

II. LA VILLE: UN CENTRE D’ACTIVITÉS Pb: Quels sont les moteurs économiques des dynamiques urbaines

A. UN CENTRE D’ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES 1. Consommation

• La ville est un espace restreint d’hommes qui ne produisent pas directement pour leur subsistance.

• La ville est donc un marché et l’argent y tient une place bien + essentiel que dans l’espace rural.

• La place du marché, au centre, parfois devant la cathédrale, est un lieu de vie essentielle, avec ses tavernes et ses boutiques.


(Exploitation du minerai de plomb argentifère,

1514, Saint-Dié - BM - ms. 0074, f. 338)

2. Production

• Activités agricoles (vignes, jardins, élevages).

• Draperie dans des ateliers familiaux.

• L’artisanat est réglée par les statuts des métiers (assoc regroupant des personnes exerçant la même

activités professionnelles).

• Les métiers obéissent à une hiérarchie de bas en haut: meuniers, tisserands, cordonniers et fourniers,

charpentiers, forgerons, barbiers, maçons ; bouchers, pelletiers

• Les métiers ne sont pas soumis à la concurrence mais aux corporations (guilde définissant les règles

techniques afin de garantir qualité du produit, la hiérarchie entre maîtres/apprentis, les salaires et horaires,

les relations des ateliers entre eux

• Soumis aussi à l’émiettement. 30 opérations par métiers différents : triage, cardage, filage, dévidage

des laines ; tissage foulage, puis teinture)

C:/Users/thermidor/Documents/My Albums/3/cm/Exploitation du minerai de plomb argentifère

C:/Users/thermidor/Documents/My Albums/3/cm/Saint-Dié - BM - ms. 0074









3. Un lieu d’échange

• La plupart des ateliers vendent eux-mêmes leur production (boutique attenant à l’atelier).

• L’essor du grand commerce au sein duquel les villes jouent le rôle de centre nerveux, des activités précapitaliste (commerce, change, banque, …) et en utilisant des techniques novatrice comme le contrat d’association écrit (compania, colleganza) dans les grandes cités marchandes italiennes.

• Le personnage du marchand, par son dynamisme (initiative privée, enrichissement et élévation sociale), est le symbole de la ville creuset de la modernité.

• Mais hormis dans les villes italiennes, où ils conquièrent le pouvoir, leur importance est à nuancer pour les autres espaces.

• L’importance des associations volontaires dans la vie urbaine (métiers, confréries, communes, université, ….) est une réponse à la rupture des solidarités villageoises qu’implique l’installation en ville


(Les époux Arnolfini, Jean Van

Eyck, BNF, 1434)

B. LES ACTIVITÉS INTELLECTUELLES ET SPIRITUELLES 1. L’Eglise en ville

La nécessité de l’encadrement religieux citadins (soumises à +ieurs influences culturelles, aux tentations de l’argent, du vol, de la prostitution p.123, doc 4) est un défi pour l’Eglise.

Aussi, l’Eglise y accentue sa présence (construction ou agrandissement d’églises, monastères)

Elle joue également des rôles politiques et économiques autour de l’évêque.

La ville est le refuge des hérétiques et des marginaux, lieu de perdition et de contradictions avec ses très riches et ses très pauvres. P 122-123

Pour les encadrer, l’Eglise fonde des:

confréries (fondations à la fois religieuse et laïque, dont les volontaires, liés par un serment, secourent les malades ou les + pauvres. Elles sont souvent liées aux métiers.

Ordres mendiants par l’intermédiaire des couvents, signe du développement urbain. Le monachisme y développe des couvents (Franciscains, Carmes et Dominicains) à l’inverse des clunisiens et cisterciens qui restent ruraux.

Hôpitaux et hôtel Dieu. Mais la vision chrétienne traditionnellement positive de ces pauvres tend à évoluer vers la suspicion

2. Un lieu de savoir

• Universités dans les grandes villes (XIIIe) : (avec l’exemple exceptionnel de Paris : une université (association d’élèves et maîtres) puissante, soutenue par la papauté, autonome, qui a obtenu des privilèges)


Heures à l'usage de Rome,

f. 181v, Angers - BM - ms. 0134, XVe)

(Heures à l'usage d'Amiens, XVe,

Abbeville - BM - ms. 0016)

III. LES VILLES À LA CONQUÊTE DES LIBERTÉS Pb : En quoi les villes sont-elles le creuset d’une société et d’une culture nouvelles ?

A. NAISSANCE ET ORGANISATION DES INSTITUTIONS COMMUNALES • La ville médiévale est une entité juridique, à laquelle une autorité supérieure (seigneur laïc, évêque, roi) reconnaît des droits spécifiques (« libertés »)

• C’est une communauté (celle des bourgeois cad hab d’une ville autonome, le bourg) appelée selon l’époque et le lieu universitas, commune ou consulat, organisée par une forme de gouvernement + ou moins autonome.

• Les droits coutumiers obligent les villes à leur verser des taxes commerciales, des impôts

• Au début de la période l’espace urbain s’inscrit partout dans le cadre féodo-seigneurial.

• C’est souvent l’évêque qui domine la ville (ex à Paris : abbaye Sainte-Geneviève ; Saint Germain des prés ; chapitre Notre Dame et Saint Martin des Champs)

• Cette communauté organisée est la commune (ou consulat), l’entité juridique de la ville.

• Les bourgeois ne sont pas indépendants, mais subordonnés au pouvoir communal, dans un souci de bien commun.

• L’essor économique pousse les citadins de la bourgeoisie à vouloir se gouverner par eux-mêmes : les seigneurs leur accordent des chartes municipales ou le droit, comme à Venise ou Gênes, d’élire leur chef politique.

• Instauration d’une véritable « religion civique »: fêtes urbaines en l’honneur du saint patron de la commune, de la commémoration de la naissance de la ville (date de l’octroi d’une charte), carnaval.


B. LES CHARTES 1. L’autonomie par l’écrit filles de la prospérité

• Les villes, de + en + riches, revendiquent logiquement + de pouvoir

• Aussi, des villes se révoltent. C’est pourquoi les seigneurs et les rois leur octroi des chartes de franchises (ensemble de privilèges économiques, fiscaux, juridiques et militaires accordés par un seigneur à une ville) que garantissent des magistrats communaux (échevins dans le nord, consuls et capitouls dans le sud). ►

• Dijon (1183) ou Toulouse (1195) obtiennent leurs chartes. Elles disposent de leurs sceaux, de palais communaux (sud) et de leurs beffrois (nord)

• L’octroi des franchises est le résultat d’un compromis réglé par la négociation (Bourges en 1181) ou la violence (Laon, 1111 [p.116]: où l’évêque est tué à la suite d’un refus des habitants de subir un nouveau péage), les villes italiennes au XIIe, les villes flamandes au XIIIe.

2. De nouveaux droits = p.132

• Les chartes accordent des libertés et entérine son existence.

• Elles sont des droits accordés aux propriétaires et à la commune

• Mais la propriété du sol reste souvent aux mains des seigneuries

• Libertés économiques (circulations de marchandises, réductions des taxes) qui aide la croissance économique, apparition d’un marché immobilier.

• Autonomie + grande en matière de gouvernement, de justice, de sécurité (milice urbaine, police) domination sur son arrière pays.

• Notion de bien commun. 19 N.Ténèze, janvier 2014

(Gaston Phébus, Livre de Chasse, 1389,

BNF)

C. UN PHÉNOMÈNE INÉGAL DANS L’ESPACE

1. En Italie du Nord et du Centre

• Le mouvement aboutit à une indépendance (Ex: les Forzas à Milan)►

• Les villes tirent profit des luttes d’influence entre SERG et papauté

• Création d’institutions communales

• Le pouvoir appartient aux grandes familles marchandes.

• Ces cités exerçant à leur tour une domination sur d’autres villes.

• En Italie, le mouvement communal aboutit à la constitution de véritables Etats d’un type nouveau, tels que la République de Venise ou celle de Florence.

• Leurs élites constituent pratiquement une nouvelle noblesse (après avoir chassé l’ancienne). Ex : à Gênes : Grimaldi, Spinola ; à Florence : Bardi, Alberti.

• Les villes sont très puissantes en Flandres et en Italie du Nord, beaucoup moins ailleurs car les monarchies sont + solides.

2. Ailleurs

• En France, Flandres, Angleterre, l’octroi de franchise par les seigneurs (comte de Flandres) ou les souverains (Angleterre, France) est aussi une reconnaissance du phénomène urbain qu’ils veulent taxer.

• Les institutions communales sont + ou moins complexes selon la taille de la ville, la région.

• On parle d’échevinages dans l’Europe du Nord sous l’autorité du bourgmestre en Flandre, du maire en France réunis dans des assemblées.


(Sforziada, Giovan Pietro

Birago, 1490, BNF)

http://www.aparences.net/milan/milan1a.html

CONCLUSION Les communes possèdent d’indéniables faiblesses :

la communauté urbaine est souvent opposée au reste de la société féodale

perte régulière des libertés octroyées

la cohésion interne de la ville est fragile : opposition riches et masse.

Le fonctionnement n’est pas démocratique

A Gênes ou Milan au XIIIe siècle les républiques redeviennent des « seigneurie ».

lorsque leur pouvoir se renforce, les seigneurs tentent de reprendre la main (Orléans en 1137, Poitiers 1138, Sens 1146: affaiblissement des communes au XIIIe siècle)

Les conflits politiques se matérialise lors de crise économiques (Douai 1245) entre les différents pouvoirs (comte, évêque, monastères, commune), contre les juifs.

Apports:

Politique: une forme novatrice de gouvernement : un exercice collectif du gouvernement, un pouvoir toujours révocable, résultant d’une délégation accordée par la communauté à +ieurs magistrats.

Economique : la place des métiers engendre des pratiques nouvelles (place de l’argent dans le dvlpt éco, dans le fonctionnement des Etats, dans la vie quotidienne et les mentalités).

Culturel : émergence d’une nouvelle « culture urbaine » au point de vue religieux, avec le succès des ordres mendiants, une forme urbaine d’encadrement religieux


Ch 2: SOCIÉTÉS ET CULTURES URBAINES EN EUROPE...

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