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CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE CAHIER DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE N° 36 TIRER LE MEILLEUR PARTI DE L’AIDE DEFIS POUR L’AGRO-INDUSTRIE AFRICAINE par Jeff Dayton-Johnson et Kiichiro Fukasaku Dans les pays de l’OCDE comme dans les pays en développement, l’aide et les politiques commerciales peuvent se conforter mutuellement au bénéfice du développement, ou se substituer les unes aux autres. La manifestation d’une corrélation entre flux commerciaux et flux d’aide dépend cependant du contexte. La croissance rapide de l’Asie de l’Est démontre la forte influence de l’aide liée au commerce sur le développement. Alors que l’aide a joué un rôle complémentaire essentiel pour le développement du commerce au Vietnam par exemple, l’impasse que connaissent les producteurs de coton africains est emblématique des contradictions entre les objectifs des politiques commerciales et ceux des politiques d’aide. L’expérience des six pays africains considérés dans ce Cahier de politique économique met en exergue des exemples de coopération pour le développement visant à éliminer les obstacles à une participation élargie et approfondie de l’Afrique au système mondial du commerce. Un renforcement de l’aide est compatible avec la stabilité macro-économique et l’expansion commerciale, et les initiatives internationales en cours d’« aide au commerce » resteront incontournables pour le développement de l’Afrique dans les prochaines décennies. CENTRE DE DEVELOPPEMENT CENTRE DEVELOPMENT

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Page 1: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

par

Jeff Dayton-Johnson et Kiichiro Fukasaku

Les ideacutees exprimeacutees et Les arguments avanceacutes dans cette pubLication sont ceux des auteurs et ne refLegravetent pas neacutecessairement ceux de Lrsquoocde de son centre de deacuteveLoppement ou des gouvernements de Leurs pays membres

copy OCDE 2008

ORGANISATION DE COOPEacuteRATIONET DE DEacuteVELOPPEMENT EacuteCONOMIQUES

LrsquoOCDE est un forum unique en son genre ougrave les gouvernements de 30 deacutemocraties œuvrent ensemble pour relever les deacutefis eacuteconomiques sociaux et environnementaux que pose la mon-dialisation LrsquoOCDE est aussi agrave lrsquoavant-garde des efforts entrepris pour comprendre les eacutevolutions du monde actuel et les preacuteoccupations qursquoelles font naicirctre Elle aide les gouvernements agrave faire face agrave des situations nouvelles en examinant des thegravemes tels que la gouvernance drsquoentreprise lrsquoeacuteconomie de lrsquoinformation et les deacutefis poseacutes par le vieillissement de la population LrsquoOrganisation offre aux gouvernements un cadre leur permettant de comparer leurs expeacuteriences en matiegravere de politiques de chercher des reacuteponses agrave des problegravemes communs drsquoidentifier les bonnes pratiques et de travailler agrave la coordination des politiques nationales et internationales

Les pays membres de lrsquoOCDE sont lrsquoAllemagne lrsquoAustralie lrsquoAutriche la Belgique le Canada la Coreacutee le Danemark lrsquoEspagne les Eacutetats-Unis la Finlande la France la Gregravece la Hongrie lrsquoIrlande lrsquoIslande lrsquoItalie le Japon le Luxembourg le Mexique la Norvegravege la Nouvelle-Zeacutelande les Pays-Bas la Pologne le Portugal la Reacutepublique slovaque la Reacutepublique tchegraveque le Royaume-Uni la Suegravede la Suisse et la Turquie La Commission des Communauteacutes europeacuteennes participe aux travaux de lrsquoOCDE

Les Eacuteditions de lrsquoOCDE assurent une large diffusion aux travaux de lrsquoOrganisation Ces derniers comprennent les reacutesultats de la collecte de statistiques les travaux de recherche meneacutes sur des questions eacuteconomiques sociales et environnementales ainsi que les conventions les principes directeurs et les modegraveles deacuteveloppeacutes par les pays membres

Le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOrganisation de Coopeacuteration et de Deacuteveloppement Eacuteconomiques a eacuteteacute creacuteeacute par deacutecision du Conseil de lrsquoOCDE en date du 23 octobre 1962 et regroupe 23 pays membres de lrsquoOCDE lrsquoAllemagne lrsquoAutriche la Belgique la Coreacutee la Finlande lrsquoEspagne la France la Gregravece lrsquoIrlande lrsquoIslande lrsquoItalie le Luxembourg le Mexique la Norvegravege les Pays-Bas la Pologne le Portugal la Reacutepublique slovaque la Reacutepublique tchegraveque le Royaume-Uni la Suegravede la Suisse et la Turquie ainsi que le Breacutesil depuis mars 1994 le Chili depuis novembre 1998 lrsquoInde depuis feacutevrier 2001 la Roumanie depuis octobre 2004 la Thaiumllande depuis mars 2005 lrsquoAfrique du Sud depuis mai 2006 et lrsquoEacutegypte lrsquoIsraeumll et le Vietnam depuis mars 2008 La Commission des Communauteacutes europeacuteennes participe eacutegalement au Comiteacute directeur du Centre

Le Centre de deacuteveloppement dont lrsquoappartenance est ouverte non seulement aux pays membres de lrsquoOCDE mais eacutegalement agrave des pays non-membres occupe un statut particulier au sein de lrsquoOCDE et de la communauteacute internationale Les pays membres du Centre concourent au financement des projets deacutefinissent le programme de travail biennal et veillent sur son exeacutecution

Le Centre tisse des liens entre les pays membres de lrsquoOCDE et les pays en deacuteveloppement et il encourage le dialogue entre eux afin drsquoeacutelaborer des solutions politiques aux enjeux mondiaux en gestation et aux deacutefis du deacuteveloppement Les personnaliteacutes participant aux eacuteveacutenements organiseacutes par le Centre sont inviteacutees agrave titre personnel

Une eacutequipe restreinte du Centre coopegravere avec experts et organismes des pays membres de lrsquoOCDE afin de reacutealiser le programme eacutetabli Les reacutesultats sont discuteacutes lors de reacuteunions informelles drsquoexperts et de deacutecideurs politiques Ils font lrsquoobjet drsquoune seacuterie de publications de reacutefeacuterence des-tineacutees aux chercheurs et aux responsables Les Eacutetudes du Centre proposent des analyses de fond sur les grands enjeux du deacuteveloppement Les Repegraveres et les Cahiers de politique eacuteconomique en reacutesument les principales conclusions agrave lrsquointention des deacutecideurs Les Documents de travail traitent des aspects plus techniques du travail effectueacute au Centre

Pour plus drsquoinformations sur les activiteacutes du Centre consulter le site wwwoecdorgdev

Publieacute en anglais sous le titre

Making the Most of Aid Challenges for Africarsquos Agribusiness

copy OECD 2008toute reproduction copie transmission ou traduction de cette pubLication doit faire Lrsquoobjet drsquoune autorisation eacutecrite Les demandes doivent ecirctre adresseacutees aux eacuteditions de Lrsquoocde rightsoecdorg ou par fax 33 1 45 24 99 30 Les demandes drsquoautorisation de photocopie partieLLe doivent ecirctre adresseacutees au centre franccedilais drsquoexpLoitation du droit de copie (cfc) 20 rue des grands-augustins 75006 paris france fax 33 1 46 34 67 19 contactcfcopiescom ou (pour Les etats-unis excLusivement) au copyright cLearance center (ccc) 222 rosewood drive danvers ma 01923 usa fax 1 978 646 8600 infocopyrightcom

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Table des matiegraveres

Remerciements 4

Reacutesumeacute 5

Le coton et au-delagrave 8

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens 10

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique 17

Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce 31

Notes 38

Reacutefeacuterences 41

Autres titres dans la seacuterie 44

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Remerciements

Les auteurs tiennent agrave remercier Claudia Behrendt Federico Bonaglia Masato Hayashikawa Patrizia Labella Frans Lammersen Yoshiko Matsumoto-Izadifar et Denise Wolter pour leurs preacutecieux commentaires mais aussi leurs donneacutees et leur soutien lors de la reacutedaction de ce texte Ils sont eacutegalement redevables agrave Martina Garcia Brian Ngo et Alexandra Trzeciak-Duval qui ont attentivement relu et commenteacute une version anteacuterieure de ce document

Enfin les auteurs expriment toute leur gratitude aux gouvernements du Japon et de la Suisse pour leur appui financier

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Reacutesumeacute

Faut-il parler de renforcement mutuel ou de substitution agrave propos des politiques commerciales et des politiques drsquoaide dans les pays de lrsquoOCDE et les pays en deacuteveloppement Lrsquoeacutevidence drsquoune correacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutepend du contexte

Si agrave plus long terme lrsquoaide et le commerce peuvent se substituer ndash des flux commerciaux accrus reacuteduisant par exemple le besoin drsquoaide au deacuteveloppement ndash les donneacutees de nombreux pays en deacuteveloppement indiquent qursquoagrave moyen terme ils seraient plutocirct compleacutementaires En effet lrsquoaugmentation des flux drsquoaide peut accroicirctre la capaciteacute commerciale drsquoun pays et in fine ses flux commerciaux

La vive croissance de lrsquoAsie de lrsquoEst illustre bien lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de la relation entre commerce et aide

LrsquoAsie de lrsquoEst a connu cette compleacutementariteacute entre flux commerciaux et flux drsquoaide mais aussi entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Au cours des deacutecennies eacutecouleacutees lrsquoaide exteacuterieure aux eacuteconomies de la reacutegion ndash essentiellement sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles ndash a soutenu le commerce et la croissance eacuteconomique en fournissant des moyens pour les infrastructures eacuteconomiques et le deacuteveloppement des ressources humaines

Lrsquoaide exteacuterieure a eacutegalement contribueacute agrave renforcer les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires comme en teacutemoignent la mise en œuvre des reacuteformes en Chine Plus reacutecemment lrsquoexpeacuterience du Vietnam montre qursquoune veacuteritable appropriation du programme de deacuteveloppement a permis agrave ce pays drsquoimposer une forte coordination entre bailleurs de fonds mais aussi drsquoaffecter une grande majoriteacute des ressources drsquoaide publique au deacuteveloppement (APD) aux domaines qursquoil consideacuterait comme prioritaires pour son deacuteveloppement national

Alors que lrsquoaide a vraiment joueacute un rocircle compleacutementaire pour le deacuteveloppement commercial du Vietnam par exemple lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent aujourdrsquohui les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et drsquoaide aux objectifs contradictoires

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le Vietnam est depuis peu lrsquoune des eacuteconomies les plus performantes de lrsquoAsie de lrsquoEst Outre des reacuteformes inteacuterieures en profondeur cette reacuteussite drsquoun deacuteveloppement tireacute par les exportations tient notamment au fait que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoaide de conditions commerciales favorables pour les exportateurs vietnamiens ndash du moins jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente

Lrsquoattitude des bailleurs de fonds agrave lrsquoeacutegard du Vietnam est agrave cet eacutegard radicalement diffeacuterente de ce que connaissent les producteurs de coton drsquoAfrique de lrsquoOuest Alors que drsquoun cocircteacute les producteurs africains de coton reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et relancer les capaciteacutes de production du secteur de lrsquoautre ils sont confronteacutes agrave des cours mondiaux peu attractifs et agrave des distorsions commerciales provoqueacutees par les subventions accordeacutees agrave leurs concurrents dans les pays de lrsquoOCDE

Ce Cahier de politique eacuteconomique revient sur lrsquoexpeacuterience de six pays africains et plaide ce faisant pour une aide au deacuteveloppement qui eacuteliminerait les goulets drsquoeacutetranglement empecircchant une participation accrue des pays africains au systegraveme commercial mondial

Pour deux pays aux bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique et lrsquoOuganda ndash lrsquoanalyse prouve qursquoune gestion eacuteconomique responsable des eacutechanges accrus et une aide internationale au deacuteveloppement parviennent ensemble agrave augmenter la croissance eacuteconomique et agrave reacuteduire la pauvreteacute Dans ces deux cas les principaux obstacles au deacuteveloppement des eacutechanges ne sont pas forceacutement les droits de douane eacuteleveacutes frappant leurs exportations vers les pays de lrsquoOCDE mecircme avec un accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE la croissance des exportations se heurte agrave des barriegraveres non tarifaires Enfin alors mecircme que la libeacuteralisation des eacutechanges peut avoir deacuteccedilu par la faiblesse de ses effets en Afrique lrsquohistoire reacutecente de ces deux pays montre que les compleacutementariteacutes aidecommerce sont malgreacute tout importantes

Les efforts de la Tanzanie et de la Zambie pour doper les exportations primaires illustrent bien lrsquoutiliteacute de lrsquoaide pour deacutevelopper les capaciteacutes commerciales Dans ces deux pays comme pratiquement partout en Afrique les exportations sont freineacutees par la faiblesse de la productiviteacute agricole associeacutee agrave des systegravemes de production traditionnels agrave petite eacutechelle Davantage drsquoaide pourrait ecirctre consacreacutee agrave rapprocher les agriculteurs de la filiegravere de transformation en exploitant le potentiel existant pour deacutevelopper les industries agroalimentaires Ces deux pays mettent en avant la dimension commerciale de lrsquoagriculture et de lrsquoagro-industrie des centaines de milliers drsquoagriculteurs exportent deacutesormais

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du tabac des leacutegumes frais et des fleurs gracircce agrave des programmes drsquoaide aux petits planteurs Ces eacutevolutions encourageantes ont bel et bien eu lieu malgreacute des niveaux drsquoassistance technique et de renforcement des capaciteacutes dans le domaine du commerce (ATRCDC) relativement faibles dans les deux cas En outre lrsquoaide pour pallier les obstacles rencontreacutes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute respect des normes techniques drsquoaccegraves aux marcheacutes de lrsquoOCDE ndash est resteacutee minime Or une augmentation de lrsquoaide commerciale destineacutee agrave reacuteduire ces obstacles devrait donner drsquoexcellents reacutesultats

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute Tout drsquoabord le manque de coordination entre les diffeacuterents organes gouvernementaux provoque des retards administratifs et entraicircne la fragmentation des politiques Si la diversification progresse elle concerne plutocirct les marcheacutes inteacuterieurs qursquointernationaux Dans ces deux pays des progregraves significatifs ont eacuteteacute accomplis ces derniegraveres anneacutees pour deacutevelopper les capaciteacutes agricoles mais il reste encore beaucoup agrave faire notamment pour ameacuteliorer la circulation drsquoinformations relatives aux conditions de marcheacute Enfin les petits producteurs sont notamment lourdement peacutenaliseacutes par lrsquoinsuffisance de lrsquooffre de services financiers et par le coucirct des infrastructures

Pour les auteurs de ce Cahier de politique eacuteconomique lrsquoaugmentation de lrsquoaide la stabiliteacute macro-eacuteconomique et lrsquoexpansion des eacutechanges sont compatibles Lrsquoinitiative internationale actuelle drsquolaquo aide au commerce raquo est donc agrave cet eacutegard tout agrave fait pertinente pour assurer le deacuteveloppement de lrsquoAfrique dans les deacutecennies agrave venir Ce texte propose eacutegalement un certain nombre de recommandations relatives agrave des innovations politiques

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le coton et au-delagrave

Rarement politiques internationales auront eacuteteacute aussi incoheacuterentes que celles qui reacutegissent le coton africain Drsquoun cocircteacute les pays africains agrave faible revenu producteurs de coton sont confronteacutes agrave des cours internationaux deacuteprimeacutes et aux distorsions provoqueacutees par les subventions accordeacutees aux producteurs des pays deacuteveloppeacutes de lrsquoautre les mecircmes pays africains reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et doper leurs capaciteacutes de production de coton Drsquoapregraves le secreacutetariat de lrsquoOrganisation mondiale du commerce (OMC) lrsquoaide au deacuteveloppement fournie directement et indirectement au secteur cotonnier repreacutesenterait au total 685 milliards de dollars1 Lrsquoenjeu est particuliegraverement important pour les pays drsquoAfrique de lrsquoOuest ougrave le coton tire lrsquoactiviteacute agricole Au Mali premier producteur de coton de la reacutegion 35 millions drsquohabitants vivent du coton ndash soit un quart de la population totale2 Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de lrsquoAfrique de lrsquoOuest ce sont quelque 16 millions drsquoAfricains qui travaillent de pregraves ou de loin dans ce secteur3

Dans ce contexte quatre pays africains (Beacutenin Burkina Faso Tchad et Mali) ont soumis agrave lrsquoOMC en mai 2003 une initiative sectorielle en faveur du coton (lrsquolaquo initiative C4 raquo dans la suite de ce texte) Lors de la confeacuterence ministeacuterielle de Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 les pays membres de lrsquoOMC ont montreacute leur deacutetermination agrave trouver une solution politique agrave la question du coton Ils ont obtenu des reacutesultats concrets sur deux des trois piliers de lrsquoinitiative C4 agrave savoir la suppression des subventions agrave lrsquoexportation drsquoici 2006 et lrsquoaccegraves en franchise de droits et de quotas des exportations en provenance des pays les moins avanceacutes (PMA) Par ailleurs lrsquoexamen du troisiegraveme pilier ndash lrsquoeacutelimination des mesures de soutien interne qui creacuteent des distorsions commerciales ndash a eacuteteacute inteacutegreacute dans les neacutegociations en cours sur lrsquoagriculture Le directeur geacuteneacuteral de lrsquoOMC a neacuteanmoins reacuteaffirmeacute lors de la session speacuteciale de haut niveau sur le coton de mars 2007 lrsquoattachement de lrsquoOrganisation agrave obtenir un reacutesultat ambitieux rapide et concret sur le coton pour les trois piliers des neacutegociations agricoles La leveacutee des restrictions lieacutees au commerce qui freinent le deacuteveloppement du secteur cotonnier permettrait agrave lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee au secteur de mieux promouvoir la croissance des exportations Le coton reste donc un test deacutecisif pour les efforts collectifs visant agrave renforcer les synergies entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en vue drsquoacceacuteleacuterer le deacuteveloppement

Les probleacutematiques ne se limitent pas au coton Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les pays africains cherchent agrave diversifier leur profil drsquoexportations pour profiter des opportuniteacutes commerciales creacuteeacutees par la mondialisation Plusieurs pays du continent ont deacutemontreacute la reacutealiteacute des perspectives de

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diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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Page 2: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

par

Jeff Dayton-Johnson et Kiichiro Fukasaku

Les ideacutees exprimeacutees et Les arguments avanceacutes dans cette pubLication sont ceux des auteurs et ne refLegravetent pas neacutecessairement ceux de Lrsquoocde de son centre de deacuteveLoppement ou des gouvernements de Leurs pays membres

copy OCDE 2008

ORGANISATION DE COOPEacuteRATIONET DE DEacuteVELOPPEMENT EacuteCONOMIQUES

LrsquoOCDE est un forum unique en son genre ougrave les gouvernements de 30 deacutemocraties œuvrent ensemble pour relever les deacutefis eacuteconomiques sociaux et environnementaux que pose la mon-dialisation LrsquoOCDE est aussi agrave lrsquoavant-garde des efforts entrepris pour comprendre les eacutevolutions du monde actuel et les preacuteoccupations qursquoelles font naicirctre Elle aide les gouvernements agrave faire face agrave des situations nouvelles en examinant des thegravemes tels que la gouvernance drsquoentreprise lrsquoeacuteconomie de lrsquoinformation et les deacutefis poseacutes par le vieillissement de la population LrsquoOrganisation offre aux gouvernements un cadre leur permettant de comparer leurs expeacuteriences en matiegravere de politiques de chercher des reacuteponses agrave des problegravemes communs drsquoidentifier les bonnes pratiques et de travailler agrave la coordination des politiques nationales et internationales

Les pays membres de lrsquoOCDE sont lrsquoAllemagne lrsquoAustralie lrsquoAutriche la Belgique le Canada la Coreacutee le Danemark lrsquoEspagne les Eacutetats-Unis la Finlande la France la Gregravece la Hongrie lrsquoIrlande lrsquoIslande lrsquoItalie le Japon le Luxembourg le Mexique la Norvegravege la Nouvelle-Zeacutelande les Pays-Bas la Pologne le Portugal la Reacutepublique slovaque la Reacutepublique tchegraveque le Royaume-Uni la Suegravede la Suisse et la Turquie La Commission des Communauteacutes europeacuteennes participe aux travaux de lrsquoOCDE

Les Eacuteditions de lrsquoOCDE assurent une large diffusion aux travaux de lrsquoOrganisation Ces derniers comprennent les reacutesultats de la collecte de statistiques les travaux de recherche meneacutes sur des questions eacuteconomiques sociales et environnementales ainsi que les conventions les principes directeurs et les modegraveles deacuteveloppeacutes par les pays membres

Le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOrganisation de Coopeacuteration et de Deacuteveloppement Eacuteconomiques a eacuteteacute creacuteeacute par deacutecision du Conseil de lrsquoOCDE en date du 23 octobre 1962 et regroupe 23 pays membres de lrsquoOCDE lrsquoAllemagne lrsquoAutriche la Belgique la Coreacutee la Finlande lrsquoEspagne la France la Gregravece lrsquoIrlande lrsquoIslande lrsquoItalie le Luxembourg le Mexique la Norvegravege les Pays-Bas la Pologne le Portugal la Reacutepublique slovaque la Reacutepublique tchegraveque le Royaume-Uni la Suegravede la Suisse et la Turquie ainsi que le Breacutesil depuis mars 1994 le Chili depuis novembre 1998 lrsquoInde depuis feacutevrier 2001 la Roumanie depuis octobre 2004 la Thaiumllande depuis mars 2005 lrsquoAfrique du Sud depuis mai 2006 et lrsquoEacutegypte lrsquoIsraeumll et le Vietnam depuis mars 2008 La Commission des Communauteacutes europeacuteennes participe eacutegalement au Comiteacute directeur du Centre

Le Centre de deacuteveloppement dont lrsquoappartenance est ouverte non seulement aux pays membres de lrsquoOCDE mais eacutegalement agrave des pays non-membres occupe un statut particulier au sein de lrsquoOCDE et de la communauteacute internationale Les pays membres du Centre concourent au financement des projets deacutefinissent le programme de travail biennal et veillent sur son exeacutecution

Le Centre tisse des liens entre les pays membres de lrsquoOCDE et les pays en deacuteveloppement et il encourage le dialogue entre eux afin drsquoeacutelaborer des solutions politiques aux enjeux mondiaux en gestation et aux deacutefis du deacuteveloppement Les personnaliteacutes participant aux eacuteveacutenements organiseacutes par le Centre sont inviteacutees agrave titre personnel

Une eacutequipe restreinte du Centre coopegravere avec experts et organismes des pays membres de lrsquoOCDE afin de reacutealiser le programme eacutetabli Les reacutesultats sont discuteacutes lors de reacuteunions informelles drsquoexperts et de deacutecideurs politiques Ils font lrsquoobjet drsquoune seacuterie de publications de reacutefeacuterence des-tineacutees aux chercheurs et aux responsables Les Eacutetudes du Centre proposent des analyses de fond sur les grands enjeux du deacuteveloppement Les Repegraveres et les Cahiers de politique eacuteconomique en reacutesument les principales conclusions agrave lrsquointention des deacutecideurs Les Documents de travail traitent des aspects plus techniques du travail effectueacute au Centre

Pour plus drsquoinformations sur les activiteacutes du Centre consulter le site wwwoecdorgdev

Publieacute en anglais sous le titre

Making the Most of Aid Challenges for Africarsquos Agribusiness

copy OECD 2008toute reproduction copie transmission ou traduction de cette pubLication doit faire Lrsquoobjet drsquoune autorisation eacutecrite Les demandes doivent ecirctre adresseacutees aux eacuteditions de Lrsquoocde rightsoecdorg ou par fax 33 1 45 24 99 30 Les demandes drsquoautorisation de photocopie partieLLe doivent ecirctre adresseacutees au centre franccedilais drsquoexpLoitation du droit de copie (cfc) 20 rue des grands-augustins 75006 paris france fax 33 1 46 34 67 19 contactcfcopiescom ou (pour Les etats-unis excLusivement) au copyright cLearance center (ccc) 222 rosewood drive danvers ma 01923 usa fax 1 978 646 8600 infocopyrightcom

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Table des matiegraveres

Remerciements 4

Reacutesumeacute 5

Le coton et au-delagrave 8

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens 10

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique 17

Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce 31

Notes 38

Reacutefeacuterences 41

Autres titres dans la seacuterie 44

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Remerciements

Les auteurs tiennent agrave remercier Claudia Behrendt Federico Bonaglia Masato Hayashikawa Patrizia Labella Frans Lammersen Yoshiko Matsumoto-Izadifar et Denise Wolter pour leurs preacutecieux commentaires mais aussi leurs donneacutees et leur soutien lors de la reacutedaction de ce texte Ils sont eacutegalement redevables agrave Martina Garcia Brian Ngo et Alexandra Trzeciak-Duval qui ont attentivement relu et commenteacute une version anteacuterieure de ce document

Enfin les auteurs expriment toute leur gratitude aux gouvernements du Japon et de la Suisse pour leur appui financier

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Reacutesumeacute

Faut-il parler de renforcement mutuel ou de substitution agrave propos des politiques commerciales et des politiques drsquoaide dans les pays de lrsquoOCDE et les pays en deacuteveloppement Lrsquoeacutevidence drsquoune correacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutepend du contexte

Si agrave plus long terme lrsquoaide et le commerce peuvent se substituer ndash des flux commerciaux accrus reacuteduisant par exemple le besoin drsquoaide au deacuteveloppement ndash les donneacutees de nombreux pays en deacuteveloppement indiquent qursquoagrave moyen terme ils seraient plutocirct compleacutementaires En effet lrsquoaugmentation des flux drsquoaide peut accroicirctre la capaciteacute commerciale drsquoun pays et in fine ses flux commerciaux

La vive croissance de lrsquoAsie de lrsquoEst illustre bien lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de la relation entre commerce et aide

LrsquoAsie de lrsquoEst a connu cette compleacutementariteacute entre flux commerciaux et flux drsquoaide mais aussi entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Au cours des deacutecennies eacutecouleacutees lrsquoaide exteacuterieure aux eacuteconomies de la reacutegion ndash essentiellement sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles ndash a soutenu le commerce et la croissance eacuteconomique en fournissant des moyens pour les infrastructures eacuteconomiques et le deacuteveloppement des ressources humaines

Lrsquoaide exteacuterieure a eacutegalement contribueacute agrave renforcer les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires comme en teacutemoignent la mise en œuvre des reacuteformes en Chine Plus reacutecemment lrsquoexpeacuterience du Vietnam montre qursquoune veacuteritable appropriation du programme de deacuteveloppement a permis agrave ce pays drsquoimposer une forte coordination entre bailleurs de fonds mais aussi drsquoaffecter une grande majoriteacute des ressources drsquoaide publique au deacuteveloppement (APD) aux domaines qursquoil consideacuterait comme prioritaires pour son deacuteveloppement national

Alors que lrsquoaide a vraiment joueacute un rocircle compleacutementaire pour le deacuteveloppement commercial du Vietnam par exemple lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent aujourdrsquohui les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et drsquoaide aux objectifs contradictoires

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le Vietnam est depuis peu lrsquoune des eacuteconomies les plus performantes de lrsquoAsie de lrsquoEst Outre des reacuteformes inteacuterieures en profondeur cette reacuteussite drsquoun deacuteveloppement tireacute par les exportations tient notamment au fait que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoaide de conditions commerciales favorables pour les exportateurs vietnamiens ndash du moins jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente

Lrsquoattitude des bailleurs de fonds agrave lrsquoeacutegard du Vietnam est agrave cet eacutegard radicalement diffeacuterente de ce que connaissent les producteurs de coton drsquoAfrique de lrsquoOuest Alors que drsquoun cocircteacute les producteurs africains de coton reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et relancer les capaciteacutes de production du secteur de lrsquoautre ils sont confronteacutes agrave des cours mondiaux peu attractifs et agrave des distorsions commerciales provoqueacutees par les subventions accordeacutees agrave leurs concurrents dans les pays de lrsquoOCDE

Ce Cahier de politique eacuteconomique revient sur lrsquoexpeacuterience de six pays africains et plaide ce faisant pour une aide au deacuteveloppement qui eacuteliminerait les goulets drsquoeacutetranglement empecircchant une participation accrue des pays africains au systegraveme commercial mondial

Pour deux pays aux bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique et lrsquoOuganda ndash lrsquoanalyse prouve qursquoune gestion eacuteconomique responsable des eacutechanges accrus et une aide internationale au deacuteveloppement parviennent ensemble agrave augmenter la croissance eacuteconomique et agrave reacuteduire la pauvreteacute Dans ces deux cas les principaux obstacles au deacuteveloppement des eacutechanges ne sont pas forceacutement les droits de douane eacuteleveacutes frappant leurs exportations vers les pays de lrsquoOCDE mecircme avec un accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE la croissance des exportations se heurte agrave des barriegraveres non tarifaires Enfin alors mecircme que la libeacuteralisation des eacutechanges peut avoir deacuteccedilu par la faiblesse de ses effets en Afrique lrsquohistoire reacutecente de ces deux pays montre que les compleacutementariteacutes aidecommerce sont malgreacute tout importantes

Les efforts de la Tanzanie et de la Zambie pour doper les exportations primaires illustrent bien lrsquoutiliteacute de lrsquoaide pour deacutevelopper les capaciteacutes commerciales Dans ces deux pays comme pratiquement partout en Afrique les exportations sont freineacutees par la faiblesse de la productiviteacute agricole associeacutee agrave des systegravemes de production traditionnels agrave petite eacutechelle Davantage drsquoaide pourrait ecirctre consacreacutee agrave rapprocher les agriculteurs de la filiegravere de transformation en exploitant le potentiel existant pour deacutevelopper les industries agroalimentaires Ces deux pays mettent en avant la dimension commerciale de lrsquoagriculture et de lrsquoagro-industrie des centaines de milliers drsquoagriculteurs exportent deacutesormais

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du tabac des leacutegumes frais et des fleurs gracircce agrave des programmes drsquoaide aux petits planteurs Ces eacutevolutions encourageantes ont bel et bien eu lieu malgreacute des niveaux drsquoassistance technique et de renforcement des capaciteacutes dans le domaine du commerce (ATRCDC) relativement faibles dans les deux cas En outre lrsquoaide pour pallier les obstacles rencontreacutes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute respect des normes techniques drsquoaccegraves aux marcheacutes de lrsquoOCDE ndash est resteacutee minime Or une augmentation de lrsquoaide commerciale destineacutee agrave reacuteduire ces obstacles devrait donner drsquoexcellents reacutesultats

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute Tout drsquoabord le manque de coordination entre les diffeacuterents organes gouvernementaux provoque des retards administratifs et entraicircne la fragmentation des politiques Si la diversification progresse elle concerne plutocirct les marcheacutes inteacuterieurs qursquointernationaux Dans ces deux pays des progregraves significatifs ont eacuteteacute accomplis ces derniegraveres anneacutees pour deacutevelopper les capaciteacutes agricoles mais il reste encore beaucoup agrave faire notamment pour ameacuteliorer la circulation drsquoinformations relatives aux conditions de marcheacute Enfin les petits producteurs sont notamment lourdement peacutenaliseacutes par lrsquoinsuffisance de lrsquooffre de services financiers et par le coucirct des infrastructures

Pour les auteurs de ce Cahier de politique eacuteconomique lrsquoaugmentation de lrsquoaide la stabiliteacute macro-eacuteconomique et lrsquoexpansion des eacutechanges sont compatibles Lrsquoinitiative internationale actuelle drsquolaquo aide au commerce raquo est donc agrave cet eacutegard tout agrave fait pertinente pour assurer le deacuteveloppement de lrsquoAfrique dans les deacutecennies agrave venir Ce texte propose eacutegalement un certain nombre de recommandations relatives agrave des innovations politiques

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le coton et au-delagrave

Rarement politiques internationales auront eacuteteacute aussi incoheacuterentes que celles qui reacutegissent le coton africain Drsquoun cocircteacute les pays africains agrave faible revenu producteurs de coton sont confronteacutes agrave des cours internationaux deacuteprimeacutes et aux distorsions provoqueacutees par les subventions accordeacutees aux producteurs des pays deacuteveloppeacutes de lrsquoautre les mecircmes pays africains reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et doper leurs capaciteacutes de production de coton Drsquoapregraves le secreacutetariat de lrsquoOrganisation mondiale du commerce (OMC) lrsquoaide au deacuteveloppement fournie directement et indirectement au secteur cotonnier repreacutesenterait au total 685 milliards de dollars1 Lrsquoenjeu est particuliegraverement important pour les pays drsquoAfrique de lrsquoOuest ougrave le coton tire lrsquoactiviteacute agricole Au Mali premier producteur de coton de la reacutegion 35 millions drsquohabitants vivent du coton ndash soit un quart de la population totale2 Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de lrsquoAfrique de lrsquoOuest ce sont quelque 16 millions drsquoAfricains qui travaillent de pregraves ou de loin dans ce secteur3

Dans ce contexte quatre pays africains (Beacutenin Burkina Faso Tchad et Mali) ont soumis agrave lrsquoOMC en mai 2003 une initiative sectorielle en faveur du coton (lrsquolaquo initiative C4 raquo dans la suite de ce texte) Lors de la confeacuterence ministeacuterielle de Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 les pays membres de lrsquoOMC ont montreacute leur deacutetermination agrave trouver une solution politique agrave la question du coton Ils ont obtenu des reacutesultats concrets sur deux des trois piliers de lrsquoinitiative C4 agrave savoir la suppression des subventions agrave lrsquoexportation drsquoici 2006 et lrsquoaccegraves en franchise de droits et de quotas des exportations en provenance des pays les moins avanceacutes (PMA) Par ailleurs lrsquoexamen du troisiegraveme pilier ndash lrsquoeacutelimination des mesures de soutien interne qui creacuteent des distorsions commerciales ndash a eacuteteacute inteacutegreacute dans les neacutegociations en cours sur lrsquoagriculture Le directeur geacuteneacuteral de lrsquoOMC a neacuteanmoins reacuteaffirmeacute lors de la session speacuteciale de haut niveau sur le coton de mars 2007 lrsquoattachement de lrsquoOrganisation agrave obtenir un reacutesultat ambitieux rapide et concret sur le coton pour les trois piliers des neacutegociations agricoles La leveacutee des restrictions lieacutees au commerce qui freinent le deacuteveloppement du secteur cotonnier permettrait agrave lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee au secteur de mieux promouvoir la croissance des exportations Le coton reste donc un test deacutecisif pour les efforts collectifs visant agrave renforcer les synergies entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en vue drsquoacceacuteleacuterer le deacuteveloppement

Les probleacutematiques ne se limitent pas au coton Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les pays africains cherchent agrave diversifier leur profil drsquoexportations pour profiter des opportuniteacutes commerciales creacuteeacutees par la mondialisation Plusieurs pays du continent ont deacutemontreacute la reacutealiteacute des perspectives de

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diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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DEVELOPMENT

Page 3: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

ORGANISATION DE COOPEacuteRATIONET DE DEacuteVELOPPEMENT EacuteCONOMIQUES

LrsquoOCDE est un forum unique en son genre ougrave les gouvernements de 30 deacutemocraties œuvrent ensemble pour relever les deacutefis eacuteconomiques sociaux et environnementaux que pose la mon-dialisation LrsquoOCDE est aussi agrave lrsquoavant-garde des efforts entrepris pour comprendre les eacutevolutions du monde actuel et les preacuteoccupations qursquoelles font naicirctre Elle aide les gouvernements agrave faire face agrave des situations nouvelles en examinant des thegravemes tels que la gouvernance drsquoentreprise lrsquoeacuteconomie de lrsquoinformation et les deacutefis poseacutes par le vieillissement de la population LrsquoOrganisation offre aux gouvernements un cadre leur permettant de comparer leurs expeacuteriences en matiegravere de politiques de chercher des reacuteponses agrave des problegravemes communs drsquoidentifier les bonnes pratiques et de travailler agrave la coordination des politiques nationales et internationales

Les pays membres de lrsquoOCDE sont lrsquoAllemagne lrsquoAustralie lrsquoAutriche la Belgique le Canada la Coreacutee le Danemark lrsquoEspagne les Eacutetats-Unis la Finlande la France la Gregravece la Hongrie lrsquoIrlande lrsquoIslande lrsquoItalie le Japon le Luxembourg le Mexique la Norvegravege la Nouvelle-Zeacutelande les Pays-Bas la Pologne le Portugal la Reacutepublique slovaque la Reacutepublique tchegraveque le Royaume-Uni la Suegravede la Suisse et la Turquie La Commission des Communauteacutes europeacuteennes participe aux travaux de lrsquoOCDE

Les Eacuteditions de lrsquoOCDE assurent une large diffusion aux travaux de lrsquoOrganisation Ces derniers comprennent les reacutesultats de la collecte de statistiques les travaux de recherche meneacutes sur des questions eacuteconomiques sociales et environnementales ainsi que les conventions les principes directeurs et les modegraveles deacuteveloppeacutes par les pays membres

Le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOrganisation de Coopeacuteration et de Deacuteveloppement Eacuteconomiques a eacuteteacute creacuteeacute par deacutecision du Conseil de lrsquoOCDE en date du 23 octobre 1962 et regroupe 23 pays membres de lrsquoOCDE lrsquoAllemagne lrsquoAutriche la Belgique la Coreacutee la Finlande lrsquoEspagne la France la Gregravece lrsquoIrlande lrsquoIslande lrsquoItalie le Luxembourg le Mexique la Norvegravege les Pays-Bas la Pologne le Portugal la Reacutepublique slovaque la Reacutepublique tchegraveque le Royaume-Uni la Suegravede la Suisse et la Turquie ainsi que le Breacutesil depuis mars 1994 le Chili depuis novembre 1998 lrsquoInde depuis feacutevrier 2001 la Roumanie depuis octobre 2004 la Thaiumllande depuis mars 2005 lrsquoAfrique du Sud depuis mai 2006 et lrsquoEacutegypte lrsquoIsraeumll et le Vietnam depuis mars 2008 La Commission des Communauteacutes europeacuteennes participe eacutegalement au Comiteacute directeur du Centre

Le Centre de deacuteveloppement dont lrsquoappartenance est ouverte non seulement aux pays membres de lrsquoOCDE mais eacutegalement agrave des pays non-membres occupe un statut particulier au sein de lrsquoOCDE et de la communauteacute internationale Les pays membres du Centre concourent au financement des projets deacutefinissent le programme de travail biennal et veillent sur son exeacutecution

Le Centre tisse des liens entre les pays membres de lrsquoOCDE et les pays en deacuteveloppement et il encourage le dialogue entre eux afin drsquoeacutelaborer des solutions politiques aux enjeux mondiaux en gestation et aux deacutefis du deacuteveloppement Les personnaliteacutes participant aux eacuteveacutenements organiseacutes par le Centre sont inviteacutees agrave titre personnel

Une eacutequipe restreinte du Centre coopegravere avec experts et organismes des pays membres de lrsquoOCDE afin de reacutealiser le programme eacutetabli Les reacutesultats sont discuteacutes lors de reacuteunions informelles drsquoexperts et de deacutecideurs politiques Ils font lrsquoobjet drsquoune seacuterie de publications de reacutefeacuterence des-tineacutees aux chercheurs et aux responsables Les Eacutetudes du Centre proposent des analyses de fond sur les grands enjeux du deacuteveloppement Les Repegraveres et les Cahiers de politique eacuteconomique en reacutesument les principales conclusions agrave lrsquointention des deacutecideurs Les Documents de travail traitent des aspects plus techniques du travail effectueacute au Centre

Pour plus drsquoinformations sur les activiteacutes du Centre consulter le site wwwoecdorgdev

Publieacute en anglais sous le titre

Making the Most of Aid Challenges for Africarsquos Agribusiness

copy OECD 2008toute reproduction copie transmission ou traduction de cette pubLication doit faire Lrsquoobjet drsquoune autorisation eacutecrite Les demandes doivent ecirctre adresseacutees aux eacuteditions de Lrsquoocde rightsoecdorg ou par fax 33 1 45 24 99 30 Les demandes drsquoautorisation de photocopie partieLLe doivent ecirctre adresseacutees au centre franccedilais drsquoexpLoitation du droit de copie (cfc) 20 rue des grands-augustins 75006 paris france fax 33 1 46 34 67 19 contactcfcopiescom ou (pour Les etats-unis excLusivement) au copyright cLearance center (ccc) 222 rosewood drive danvers ma 01923 usa fax 1 978 646 8600 infocopyrightcom

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Table des matiegraveres

Remerciements 4

Reacutesumeacute 5

Le coton et au-delagrave 8

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens 10

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique 17

Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce 31

Notes 38

Reacutefeacuterences 41

Autres titres dans la seacuterie 44

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Remerciements

Les auteurs tiennent agrave remercier Claudia Behrendt Federico Bonaglia Masato Hayashikawa Patrizia Labella Frans Lammersen Yoshiko Matsumoto-Izadifar et Denise Wolter pour leurs preacutecieux commentaires mais aussi leurs donneacutees et leur soutien lors de la reacutedaction de ce texte Ils sont eacutegalement redevables agrave Martina Garcia Brian Ngo et Alexandra Trzeciak-Duval qui ont attentivement relu et commenteacute une version anteacuterieure de ce document

Enfin les auteurs expriment toute leur gratitude aux gouvernements du Japon et de la Suisse pour leur appui financier

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Reacutesumeacute

Faut-il parler de renforcement mutuel ou de substitution agrave propos des politiques commerciales et des politiques drsquoaide dans les pays de lrsquoOCDE et les pays en deacuteveloppement Lrsquoeacutevidence drsquoune correacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutepend du contexte

Si agrave plus long terme lrsquoaide et le commerce peuvent se substituer ndash des flux commerciaux accrus reacuteduisant par exemple le besoin drsquoaide au deacuteveloppement ndash les donneacutees de nombreux pays en deacuteveloppement indiquent qursquoagrave moyen terme ils seraient plutocirct compleacutementaires En effet lrsquoaugmentation des flux drsquoaide peut accroicirctre la capaciteacute commerciale drsquoun pays et in fine ses flux commerciaux

La vive croissance de lrsquoAsie de lrsquoEst illustre bien lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de la relation entre commerce et aide

LrsquoAsie de lrsquoEst a connu cette compleacutementariteacute entre flux commerciaux et flux drsquoaide mais aussi entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Au cours des deacutecennies eacutecouleacutees lrsquoaide exteacuterieure aux eacuteconomies de la reacutegion ndash essentiellement sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles ndash a soutenu le commerce et la croissance eacuteconomique en fournissant des moyens pour les infrastructures eacuteconomiques et le deacuteveloppement des ressources humaines

Lrsquoaide exteacuterieure a eacutegalement contribueacute agrave renforcer les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires comme en teacutemoignent la mise en œuvre des reacuteformes en Chine Plus reacutecemment lrsquoexpeacuterience du Vietnam montre qursquoune veacuteritable appropriation du programme de deacuteveloppement a permis agrave ce pays drsquoimposer une forte coordination entre bailleurs de fonds mais aussi drsquoaffecter une grande majoriteacute des ressources drsquoaide publique au deacuteveloppement (APD) aux domaines qursquoil consideacuterait comme prioritaires pour son deacuteveloppement national

Alors que lrsquoaide a vraiment joueacute un rocircle compleacutementaire pour le deacuteveloppement commercial du Vietnam par exemple lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent aujourdrsquohui les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et drsquoaide aux objectifs contradictoires

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le Vietnam est depuis peu lrsquoune des eacuteconomies les plus performantes de lrsquoAsie de lrsquoEst Outre des reacuteformes inteacuterieures en profondeur cette reacuteussite drsquoun deacuteveloppement tireacute par les exportations tient notamment au fait que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoaide de conditions commerciales favorables pour les exportateurs vietnamiens ndash du moins jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente

Lrsquoattitude des bailleurs de fonds agrave lrsquoeacutegard du Vietnam est agrave cet eacutegard radicalement diffeacuterente de ce que connaissent les producteurs de coton drsquoAfrique de lrsquoOuest Alors que drsquoun cocircteacute les producteurs africains de coton reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et relancer les capaciteacutes de production du secteur de lrsquoautre ils sont confronteacutes agrave des cours mondiaux peu attractifs et agrave des distorsions commerciales provoqueacutees par les subventions accordeacutees agrave leurs concurrents dans les pays de lrsquoOCDE

Ce Cahier de politique eacuteconomique revient sur lrsquoexpeacuterience de six pays africains et plaide ce faisant pour une aide au deacuteveloppement qui eacuteliminerait les goulets drsquoeacutetranglement empecircchant une participation accrue des pays africains au systegraveme commercial mondial

Pour deux pays aux bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique et lrsquoOuganda ndash lrsquoanalyse prouve qursquoune gestion eacuteconomique responsable des eacutechanges accrus et une aide internationale au deacuteveloppement parviennent ensemble agrave augmenter la croissance eacuteconomique et agrave reacuteduire la pauvreteacute Dans ces deux cas les principaux obstacles au deacuteveloppement des eacutechanges ne sont pas forceacutement les droits de douane eacuteleveacutes frappant leurs exportations vers les pays de lrsquoOCDE mecircme avec un accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE la croissance des exportations se heurte agrave des barriegraveres non tarifaires Enfin alors mecircme que la libeacuteralisation des eacutechanges peut avoir deacuteccedilu par la faiblesse de ses effets en Afrique lrsquohistoire reacutecente de ces deux pays montre que les compleacutementariteacutes aidecommerce sont malgreacute tout importantes

Les efforts de la Tanzanie et de la Zambie pour doper les exportations primaires illustrent bien lrsquoutiliteacute de lrsquoaide pour deacutevelopper les capaciteacutes commerciales Dans ces deux pays comme pratiquement partout en Afrique les exportations sont freineacutees par la faiblesse de la productiviteacute agricole associeacutee agrave des systegravemes de production traditionnels agrave petite eacutechelle Davantage drsquoaide pourrait ecirctre consacreacutee agrave rapprocher les agriculteurs de la filiegravere de transformation en exploitant le potentiel existant pour deacutevelopper les industries agroalimentaires Ces deux pays mettent en avant la dimension commerciale de lrsquoagriculture et de lrsquoagro-industrie des centaines de milliers drsquoagriculteurs exportent deacutesormais

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du tabac des leacutegumes frais et des fleurs gracircce agrave des programmes drsquoaide aux petits planteurs Ces eacutevolutions encourageantes ont bel et bien eu lieu malgreacute des niveaux drsquoassistance technique et de renforcement des capaciteacutes dans le domaine du commerce (ATRCDC) relativement faibles dans les deux cas En outre lrsquoaide pour pallier les obstacles rencontreacutes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute respect des normes techniques drsquoaccegraves aux marcheacutes de lrsquoOCDE ndash est resteacutee minime Or une augmentation de lrsquoaide commerciale destineacutee agrave reacuteduire ces obstacles devrait donner drsquoexcellents reacutesultats

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute Tout drsquoabord le manque de coordination entre les diffeacuterents organes gouvernementaux provoque des retards administratifs et entraicircne la fragmentation des politiques Si la diversification progresse elle concerne plutocirct les marcheacutes inteacuterieurs qursquointernationaux Dans ces deux pays des progregraves significatifs ont eacuteteacute accomplis ces derniegraveres anneacutees pour deacutevelopper les capaciteacutes agricoles mais il reste encore beaucoup agrave faire notamment pour ameacuteliorer la circulation drsquoinformations relatives aux conditions de marcheacute Enfin les petits producteurs sont notamment lourdement peacutenaliseacutes par lrsquoinsuffisance de lrsquooffre de services financiers et par le coucirct des infrastructures

Pour les auteurs de ce Cahier de politique eacuteconomique lrsquoaugmentation de lrsquoaide la stabiliteacute macro-eacuteconomique et lrsquoexpansion des eacutechanges sont compatibles Lrsquoinitiative internationale actuelle drsquolaquo aide au commerce raquo est donc agrave cet eacutegard tout agrave fait pertinente pour assurer le deacuteveloppement de lrsquoAfrique dans les deacutecennies agrave venir Ce texte propose eacutegalement un certain nombre de recommandations relatives agrave des innovations politiques

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le coton et au-delagrave

Rarement politiques internationales auront eacuteteacute aussi incoheacuterentes que celles qui reacutegissent le coton africain Drsquoun cocircteacute les pays africains agrave faible revenu producteurs de coton sont confronteacutes agrave des cours internationaux deacuteprimeacutes et aux distorsions provoqueacutees par les subventions accordeacutees aux producteurs des pays deacuteveloppeacutes de lrsquoautre les mecircmes pays africains reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et doper leurs capaciteacutes de production de coton Drsquoapregraves le secreacutetariat de lrsquoOrganisation mondiale du commerce (OMC) lrsquoaide au deacuteveloppement fournie directement et indirectement au secteur cotonnier repreacutesenterait au total 685 milliards de dollars1 Lrsquoenjeu est particuliegraverement important pour les pays drsquoAfrique de lrsquoOuest ougrave le coton tire lrsquoactiviteacute agricole Au Mali premier producteur de coton de la reacutegion 35 millions drsquohabitants vivent du coton ndash soit un quart de la population totale2 Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de lrsquoAfrique de lrsquoOuest ce sont quelque 16 millions drsquoAfricains qui travaillent de pregraves ou de loin dans ce secteur3

Dans ce contexte quatre pays africains (Beacutenin Burkina Faso Tchad et Mali) ont soumis agrave lrsquoOMC en mai 2003 une initiative sectorielle en faveur du coton (lrsquolaquo initiative C4 raquo dans la suite de ce texte) Lors de la confeacuterence ministeacuterielle de Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 les pays membres de lrsquoOMC ont montreacute leur deacutetermination agrave trouver une solution politique agrave la question du coton Ils ont obtenu des reacutesultats concrets sur deux des trois piliers de lrsquoinitiative C4 agrave savoir la suppression des subventions agrave lrsquoexportation drsquoici 2006 et lrsquoaccegraves en franchise de droits et de quotas des exportations en provenance des pays les moins avanceacutes (PMA) Par ailleurs lrsquoexamen du troisiegraveme pilier ndash lrsquoeacutelimination des mesures de soutien interne qui creacuteent des distorsions commerciales ndash a eacuteteacute inteacutegreacute dans les neacutegociations en cours sur lrsquoagriculture Le directeur geacuteneacuteral de lrsquoOMC a neacuteanmoins reacuteaffirmeacute lors de la session speacuteciale de haut niveau sur le coton de mars 2007 lrsquoattachement de lrsquoOrganisation agrave obtenir un reacutesultat ambitieux rapide et concret sur le coton pour les trois piliers des neacutegociations agricoles La leveacutee des restrictions lieacutees au commerce qui freinent le deacuteveloppement du secteur cotonnier permettrait agrave lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee au secteur de mieux promouvoir la croissance des exportations Le coton reste donc un test deacutecisif pour les efforts collectifs visant agrave renforcer les synergies entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en vue drsquoacceacuteleacuterer le deacuteveloppement

Les probleacutematiques ne se limitent pas au coton Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les pays africains cherchent agrave diversifier leur profil drsquoexportations pour profiter des opportuniteacutes commerciales creacuteeacutees par la mondialisation Plusieurs pays du continent ont deacutemontreacute la reacutealiteacute des perspectives de

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diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

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Page 4: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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Table des matiegraveres

Remerciements 4

Reacutesumeacute 5

Le coton et au-delagrave 8

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens 10

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique 17

Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce 31

Notes 38

Reacutefeacuterences 41

Autres titres dans la seacuterie 44

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Remerciements

Les auteurs tiennent agrave remercier Claudia Behrendt Federico Bonaglia Masato Hayashikawa Patrizia Labella Frans Lammersen Yoshiko Matsumoto-Izadifar et Denise Wolter pour leurs preacutecieux commentaires mais aussi leurs donneacutees et leur soutien lors de la reacutedaction de ce texte Ils sont eacutegalement redevables agrave Martina Garcia Brian Ngo et Alexandra Trzeciak-Duval qui ont attentivement relu et commenteacute une version anteacuterieure de ce document

Enfin les auteurs expriment toute leur gratitude aux gouvernements du Japon et de la Suisse pour leur appui financier

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Reacutesumeacute

Faut-il parler de renforcement mutuel ou de substitution agrave propos des politiques commerciales et des politiques drsquoaide dans les pays de lrsquoOCDE et les pays en deacuteveloppement Lrsquoeacutevidence drsquoune correacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutepend du contexte

Si agrave plus long terme lrsquoaide et le commerce peuvent se substituer ndash des flux commerciaux accrus reacuteduisant par exemple le besoin drsquoaide au deacuteveloppement ndash les donneacutees de nombreux pays en deacuteveloppement indiquent qursquoagrave moyen terme ils seraient plutocirct compleacutementaires En effet lrsquoaugmentation des flux drsquoaide peut accroicirctre la capaciteacute commerciale drsquoun pays et in fine ses flux commerciaux

La vive croissance de lrsquoAsie de lrsquoEst illustre bien lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de la relation entre commerce et aide

LrsquoAsie de lrsquoEst a connu cette compleacutementariteacute entre flux commerciaux et flux drsquoaide mais aussi entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Au cours des deacutecennies eacutecouleacutees lrsquoaide exteacuterieure aux eacuteconomies de la reacutegion ndash essentiellement sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles ndash a soutenu le commerce et la croissance eacuteconomique en fournissant des moyens pour les infrastructures eacuteconomiques et le deacuteveloppement des ressources humaines

Lrsquoaide exteacuterieure a eacutegalement contribueacute agrave renforcer les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires comme en teacutemoignent la mise en œuvre des reacuteformes en Chine Plus reacutecemment lrsquoexpeacuterience du Vietnam montre qursquoune veacuteritable appropriation du programme de deacuteveloppement a permis agrave ce pays drsquoimposer une forte coordination entre bailleurs de fonds mais aussi drsquoaffecter une grande majoriteacute des ressources drsquoaide publique au deacuteveloppement (APD) aux domaines qursquoil consideacuterait comme prioritaires pour son deacuteveloppement national

Alors que lrsquoaide a vraiment joueacute un rocircle compleacutementaire pour le deacuteveloppement commercial du Vietnam par exemple lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent aujourdrsquohui les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et drsquoaide aux objectifs contradictoires

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le Vietnam est depuis peu lrsquoune des eacuteconomies les plus performantes de lrsquoAsie de lrsquoEst Outre des reacuteformes inteacuterieures en profondeur cette reacuteussite drsquoun deacuteveloppement tireacute par les exportations tient notamment au fait que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoaide de conditions commerciales favorables pour les exportateurs vietnamiens ndash du moins jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente

Lrsquoattitude des bailleurs de fonds agrave lrsquoeacutegard du Vietnam est agrave cet eacutegard radicalement diffeacuterente de ce que connaissent les producteurs de coton drsquoAfrique de lrsquoOuest Alors que drsquoun cocircteacute les producteurs africains de coton reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et relancer les capaciteacutes de production du secteur de lrsquoautre ils sont confronteacutes agrave des cours mondiaux peu attractifs et agrave des distorsions commerciales provoqueacutees par les subventions accordeacutees agrave leurs concurrents dans les pays de lrsquoOCDE

Ce Cahier de politique eacuteconomique revient sur lrsquoexpeacuterience de six pays africains et plaide ce faisant pour une aide au deacuteveloppement qui eacuteliminerait les goulets drsquoeacutetranglement empecircchant une participation accrue des pays africains au systegraveme commercial mondial

Pour deux pays aux bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique et lrsquoOuganda ndash lrsquoanalyse prouve qursquoune gestion eacuteconomique responsable des eacutechanges accrus et une aide internationale au deacuteveloppement parviennent ensemble agrave augmenter la croissance eacuteconomique et agrave reacuteduire la pauvreteacute Dans ces deux cas les principaux obstacles au deacuteveloppement des eacutechanges ne sont pas forceacutement les droits de douane eacuteleveacutes frappant leurs exportations vers les pays de lrsquoOCDE mecircme avec un accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE la croissance des exportations se heurte agrave des barriegraveres non tarifaires Enfin alors mecircme que la libeacuteralisation des eacutechanges peut avoir deacuteccedilu par la faiblesse de ses effets en Afrique lrsquohistoire reacutecente de ces deux pays montre que les compleacutementariteacutes aidecommerce sont malgreacute tout importantes

Les efforts de la Tanzanie et de la Zambie pour doper les exportations primaires illustrent bien lrsquoutiliteacute de lrsquoaide pour deacutevelopper les capaciteacutes commerciales Dans ces deux pays comme pratiquement partout en Afrique les exportations sont freineacutees par la faiblesse de la productiviteacute agricole associeacutee agrave des systegravemes de production traditionnels agrave petite eacutechelle Davantage drsquoaide pourrait ecirctre consacreacutee agrave rapprocher les agriculteurs de la filiegravere de transformation en exploitant le potentiel existant pour deacutevelopper les industries agroalimentaires Ces deux pays mettent en avant la dimension commerciale de lrsquoagriculture et de lrsquoagro-industrie des centaines de milliers drsquoagriculteurs exportent deacutesormais

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du tabac des leacutegumes frais et des fleurs gracircce agrave des programmes drsquoaide aux petits planteurs Ces eacutevolutions encourageantes ont bel et bien eu lieu malgreacute des niveaux drsquoassistance technique et de renforcement des capaciteacutes dans le domaine du commerce (ATRCDC) relativement faibles dans les deux cas En outre lrsquoaide pour pallier les obstacles rencontreacutes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute respect des normes techniques drsquoaccegraves aux marcheacutes de lrsquoOCDE ndash est resteacutee minime Or une augmentation de lrsquoaide commerciale destineacutee agrave reacuteduire ces obstacles devrait donner drsquoexcellents reacutesultats

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute Tout drsquoabord le manque de coordination entre les diffeacuterents organes gouvernementaux provoque des retards administratifs et entraicircne la fragmentation des politiques Si la diversification progresse elle concerne plutocirct les marcheacutes inteacuterieurs qursquointernationaux Dans ces deux pays des progregraves significatifs ont eacuteteacute accomplis ces derniegraveres anneacutees pour deacutevelopper les capaciteacutes agricoles mais il reste encore beaucoup agrave faire notamment pour ameacuteliorer la circulation drsquoinformations relatives aux conditions de marcheacute Enfin les petits producteurs sont notamment lourdement peacutenaliseacutes par lrsquoinsuffisance de lrsquooffre de services financiers et par le coucirct des infrastructures

Pour les auteurs de ce Cahier de politique eacuteconomique lrsquoaugmentation de lrsquoaide la stabiliteacute macro-eacuteconomique et lrsquoexpansion des eacutechanges sont compatibles Lrsquoinitiative internationale actuelle drsquolaquo aide au commerce raquo est donc agrave cet eacutegard tout agrave fait pertinente pour assurer le deacuteveloppement de lrsquoAfrique dans les deacutecennies agrave venir Ce texte propose eacutegalement un certain nombre de recommandations relatives agrave des innovations politiques

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Le coton et au-delagrave

Rarement politiques internationales auront eacuteteacute aussi incoheacuterentes que celles qui reacutegissent le coton africain Drsquoun cocircteacute les pays africains agrave faible revenu producteurs de coton sont confronteacutes agrave des cours internationaux deacuteprimeacutes et aux distorsions provoqueacutees par les subventions accordeacutees aux producteurs des pays deacuteveloppeacutes de lrsquoautre les mecircmes pays africains reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et doper leurs capaciteacutes de production de coton Drsquoapregraves le secreacutetariat de lrsquoOrganisation mondiale du commerce (OMC) lrsquoaide au deacuteveloppement fournie directement et indirectement au secteur cotonnier repreacutesenterait au total 685 milliards de dollars1 Lrsquoenjeu est particuliegraverement important pour les pays drsquoAfrique de lrsquoOuest ougrave le coton tire lrsquoactiviteacute agricole Au Mali premier producteur de coton de la reacutegion 35 millions drsquohabitants vivent du coton ndash soit un quart de la population totale2 Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de lrsquoAfrique de lrsquoOuest ce sont quelque 16 millions drsquoAfricains qui travaillent de pregraves ou de loin dans ce secteur3

Dans ce contexte quatre pays africains (Beacutenin Burkina Faso Tchad et Mali) ont soumis agrave lrsquoOMC en mai 2003 une initiative sectorielle en faveur du coton (lrsquolaquo initiative C4 raquo dans la suite de ce texte) Lors de la confeacuterence ministeacuterielle de Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 les pays membres de lrsquoOMC ont montreacute leur deacutetermination agrave trouver une solution politique agrave la question du coton Ils ont obtenu des reacutesultats concrets sur deux des trois piliers de lrsquoinitiative C4 agrave savoir la suppression des subventions agrave lrsquoexportation drsquoici 2006 et lrsquoaccegraves en franchise de droits et de quotas des exportations en provenance des pays les moins avanceacutes (PMA) Par ailleurs lrsquoexamen du troisiegraveme pilier ndash lrsquoeacutelimination des mesures de soutien interne qui creacuteent des distorsions commerciales ndash a eacuteteacute inteacutegreacute dans les neacutegociations en cours sur lrsquoagriculture Le directeur geacuteneacuteral de lrsquoOMC a neacuteanmoins reacuteaffirmeacute lors de la session speacuteciale de haut niveau sur le coton de mars 2007 lrsquoattachement de lrsquoOrganisation agrave obtenir un reacutesultat ambitieux rapide et concret sur le coton pour les trois piliers des neacutegociations agricoles La leveacutee des restrictions lieacutees au commerce qui freinent le deacuteveloppement du secteur cotonnier permettrait agrave lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee au secteur de mieux promouvoir la croissance des exportations Le coton reste donc un test deacutecisif pour les efforts collectifs visant agrave renforcer les synergies entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en vue drsquoacceacuteleacuterer le deacuteveloppement

Les probleacutematiques ne se limitent pas au coton Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les pays africains cherchent agrave diversifier leur profil drsquoexportations pour profiter des opportuniteacutes commerciales creacuteeacutees par la mondialisation Plusieurs pays du continent ont deacutemontreacute la reacutealiteacute des perspectives de

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diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

0

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

1

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

2

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 5: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Remerciements

Les auteurs tiennent agrave remercier Claudia Behrendt Federico Bonaglia Masato Hayashikawa Patrizia Labella Frans Lammersen Yoshiko Matsumoto-Izadifar et Denise Wolter pour leurs preacutecieux commentaires mais aussi leurs donneacutees et leur soutien lors de la reacutedaction de ce texte Ils sont eacutegalement redevables agrave Martina Garcia Brian Ngo et Alexandra Trzeciak-Duval qui ont attentivement relu et commenteacute une version anteacuterieure de ce document

Enfin les auteurs expriment toute leur gratitude aux gouvernements du Japon et de la Suisse pour leur appui financier

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutesumeacute

Faut-il parler de renforcement mutuel ou de substitution agrave propos des politiques commerciales et des politiques drsquoaide dans les pays de lrsquoOCDE et les pays en deacuteveloppement Lrsquoeacutevidence drsquoune correacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutepend du contexte

Si agrave plus long terme lrsquoaide et le commerce peuvent se substituer ndash des flux commerciaux accrus reacuteduisant par exemple le besoin drsquoaide au deacuteveloppement ndash les donneacutees de nombreux pays en deacuteveloppement indiquent qursquoagrave moyen terme ils seraient plutocirct compleacutementaires En effet lrsquoaugmentation des flux drsquoaide peut accroicirctre la capaciteacute commerciale drsquoun pays et in fine ses flux commerciaux

La vive croissance de lrsquoAsie de lrsquoEst illustre bien lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de la relation entre commerce et aide

LrsquoAsie de lrsquoEst a connu cette compleacutementariteacute entre flux commerciaux et flux drsquoaide mais aussi entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Au cours des deacutecennies eacutecouleacutees lrsquoaide exteacuterieure aux eacuteconomies de la reacutegion ndash essentiellement sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles ndash a soutenu le commerce et la croissance eacuteconomique en fournissant des moyens pour les infrastructures eacuteconomiques et le deacuteveloppement des ressources humaines

Lrsquoaide exteacuterieure a eacutegalement contribueacute agrave renforcer les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires comme en teacutemoignent la mise en œuvre des reacuteformes en Chine Plus reacutecemment lrsquoexpeacuterience du Vietnam montre qursquoune veacuteritable appropriation du programme de deacuteveloppement a permis agrave ce pays drsquoimposer une forte coordination entre bailleurs de fonds mais aussi drsquoaffecter une grande majoriteacute des ressources drsquoaide publique au deacuteveloppement (APD) aux domaines qursquoil consideacuterait comme prioritaires pour son deacuteveloppement national

Alors que lrsquoaide a vraiment joueacute un rocircle compleacutementaire pour le deacuteveloppement commercial du Vietnam par exemple lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent aujourdrsquohui les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et drsquoaide aux objectifs contradictoires

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le Vietnam est depuis peu lrsquoune des eacuteconomies les plus performantes de lrsquoAsie de lrsquoEst Outre des reacuteformes inteacuterieures en profondeur cette reacuteussite drsquoun deacuteveloppement tireacute par les exportations tient notamment au fait que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoaide de conditions commerciales favorables pour les exportateurs vietnamiens ndash du moins jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente

Lrsquoattitude des bailleurs de fonds agrave lrsquoeacutegard du Vietnam est agrave cet eacutegard radicalement diffeacuterente de ce que connaissent les producteurs de coton drsquoAfrique de lrsquoOuest Alors que drsquoun cocircteacute les producteurs africains de coton reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et relancer les capaciteacutes de production du secteur de lrsquoautre ils sont confronteacutes agrave des cours mondiaux peu attractifs et agrave des distorsions commerciales provoqueacutees par les subventions accordeacutees agrave leurs concurrents dans les pays de lrsquoOCDE

Ce Cahier de politique eacuteconomique revient sur lrsquoexpeacuterience de six pays africains et plaide ce faisant pour une aide au deacuteveloppement qui eacuteliminerait les goulets drsquoeacutetranglement empecircchant une participation accrue des pays africains au systegraveme commercial mondial

Pour deux pays aux bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique et lrsquoOuganda ndash lrsquoanalyse prouve qursquoune gestion eacuteconomique responsable des eacutechanges accrus et une aide internationale au deacuteveloppement parviennent ensemble agrave augmenter la croissance eacuteconomique et agrave reacuteduire la pauvreteacute Dans ces deux cas les principaux obstacles au deacuteveloppement des eacutechanges ne sont pas forceacutement les droits de douane eacuteleveacutes frappant leurs exportations vers les pays de lrsquoOCDE mecircme avec un accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE la croissance des exportations se heurte agrave des barriegraveres non tarifaires Enfin alors mecircme que la libeacuteralisation des eacutechanges peut avoir deacuteccedilu par la faiblesse de ses effets en Afrique lrsquohistoire reacutecente de ces deux pays montre que les compleacutementariteacutes aidecommerce sont malgreacute tout importantes

Les efforts de la Tanzanie et de la Zambie pour doper les exportations primaires illustrent bien lrsquoutiliteacute de lrsquoaide pour deacutevelopper les capaciteacutes commerciales Dans ces deux pays comme pratiquement partout en Afrique les exportations sont freineacutees par la faiblesse de la productiviteacute agricole associeacutee agrave des systegravemes de production traditionnels agrave petite eacutechelle Davantage drsquoaide pourrait ecirctre consacreacutee agrave rapprocher les agriculteurs de la filiegravere de transformation en exploitant le potentiel existant pour deacutevelopper les industries agroalimentaires Ces deux pays mettent en avant la dimension commerciale de lrsquoagriculture et de lrsquoagro-industrie des centaines de milliers drsquoagriculteurs exportent deacutesormais

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du tabac des leacutegumes frais et des fleurs gracircce agrave des programmes drsquoaide aux petits planteurs Ces eacutevolutions encourageantes ont bel et bien eu lieu malgreacute des niveaux drsquoassistance technique et de renforcement des capaciteacutes dans le domaine du commerce (ATRCDC) relativement faibles dans les deux cas En outre lrsquoaide pour pallier les obstacles rencontreacutes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute respect des normes techniques drsquoaccegraves aux marcheacutes de lrsquoOCDE ndash est resteacutee minime Or une augmentation de lrsquoaide commerciale destineacutee agrave reacuteduire ces obstacles devrait donner drsquoexcellents reacutesultats

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute Tout drsquoabord le manque de coordination entre les diffeacuterents organes gouvernementaux provoque des retards administratifs et entraicircne la fragmentation des politiques Si la diversification progresse elle concerne plutocirct les marcheacutes inteacuterieurs qursquointernationaux Dans ces deux pays des progregraves significatifs ont eacuteteacute accomplis ces derniegraveres anneacutees pour deacutevelopper les capaciteacutes agricoles mais il reste encore beaucoup agrave faire notamment pour ameacuteliorer la circulation drsquoinformations relatives aux conditions de marcheacute Enfin les petits producteurs sont notamment lourdement peacutenaliseacutes par lrsquoinsuffisance de lrsquooffre de services financiers et par le coucirct des infrastructures

Pour les auteurs de ce Cahier de politique eacuteconomique lrsquoaugmentation de lrsquoaide la stabiliteacute macro-eacuteconomique et lrsquoexpansion des eacutechanges sont compatibles Lrsquoinitiative internationale actuelle drsquolaquo aide au commerce raquo est donc agrave cet eacutegard tout agrave fait pertinente pour assurer le deacuteveloppement de lrsquoAfrique dans les deacutecennies agrave venir Ce texte propose eacutegalement un certain nombre de recommandations relatives agrave des innovations politiques

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Le coton et au-delagrave

Rarement politiques internationales auront eacuteteacute aussi incoheacuterentes que celles qui reacutegissent le coton africain Drsquoun cocircteacute les pays africains agrave faible revenu producteurs de coton sont confronteacutes agrave des cours internationaux deacuteprimeacutes et aux distorsions provoqueacutees par les subventions accordeacutees aux producteurs des pays deacuteveloppeacutes de lrsquoautre les mecircmes pays africains reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et doper leurs capaciteacutes de production de coton Drsquoapregraves le secreacutetariat de lrsquoOrganisation mondiale du commerce (OMC) lrsquoaide au deacuteveloppement fournie directement et indirectement au secteur cotonnier repreacutesenterait au total 685 milliards de dollars1 Lrsquoenjeu est particuliegraverement important pour les pays drsquoAfrique de lrsquoOuest ougrave le coton tire lrsquoactiviteacute agricole Au Mali premier producteur de coton de la reacutegion 35 millions drsquohabitants vivent du coton ndash soit un quart de la population totale2 Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de lrsquoAfrique de lrsquoOuest ce sont quelque 16 millions drsquoAfricains qui travaillent de pregraves ou de loin dans ce secteur3

Dans ce contexte quatre pays africains (Beacutenin Burkina Faso Tchad et Mali) ont soumis agrave lrsquoOMC en mai 2003 une initiative sectorielle en faveur du coton (lrsquolaquo initiative C4 raquo dans la suite de ce texte) Lors de la confeacuterence ministeacuterielle de Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 les pays membres de lrsquoOMC ont montreacute leur deacutetermination agrave trouver une solution politique agrave la question du coton Ils ont obtenu des reacutesultats concrets sur deux des trois piliers de lrsquoinitiative C4 agrave savoir la suppression des subventions agrave lrsquoexportation drsquoici 2006 et lrsquoaccegraves en franchise de droits et de quotas des exportations en provenance des pays les moins avanceacutes (PMA) Par ailleurs lrsquoexamen du troisiegraveme pilier ndash lrsquoeacutelimination des mesures de soutien interne qui creacuteent des distorsions commerciales ndash a eacuteteacute inteacutegreacute dans les neacutegociations en cours sur lrsquoagriculture Le directeur geacuteneacuteral de lrsquoOMC a neacuteanmoins reacuteaffirmeacute lors de la session speacuteciale de haut niveau sur le coton de mars 2007 lrsquoattachement de lrsquoOrganisation agrave obtenir un reacutesultat ambitieux rapide et concret sur le coton pour les trois piliers des neacutegociations agricoles La leveacutee des restrictions lieacutees au commerce qui freinent le deacuteveloppement du secteur cotonnier permettrait agrave lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee au secteur de mieux promouvoir la croissance des exportations Le coton reste donc un test deacutecisif pour les efforts collectifs visant agrave renforcer les synergies entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en vue drsquoacceacuteleacuterer le deacuteveloppement

Les probleacutematiques ne se limitent pas au coton Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les pays africains cherchent agrave diversifier leur profil drsquoexportations pour profiter des opportuniteacutes commerciales creacuteeacutees par la mondialisation Plusieurs pays du continent ont deacutemontreacute la reacutealiteacute des perspectives de

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diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

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suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

wwwoecdorgdev

CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 6: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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Reacutesumeacute

Faut-il parler de renforcement mutuel ou de substitution agrave propos des politiques commerciales et des politiques drsquoaide dans les pays de lrsquoOCDE et les pays en deacuteveloppement Lrsquoeacutevidence drsquoune correacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutepend du contexte

Si agrave plus long terme lrsquoaide et le commerce peuvent se substituer ndash des flux commerciaux accrus reacuteduisant par exemple le besoin drsquoaide au deacuteveloppement ndash les donneacutees de nombreux pays en deacuteveloppement indiquent qursquoagrave moyen terme ils seraient plutocirct compleacutementaires En effet lrsquoaugmentation des flux drsquoaide peut accroicirctre la capaciteacute commerciale drsquoun pays et in fine ses flux commerciaux

La vive croissance de lrsquoAsie de lrsquoEst illustre bien lrsquoimpact sur le deacuteveloppement de la relation entre commerce et aide

LrsquoAsie de lrsquoEst a connu cette compleacutementariteacute entre flux commerciaux et flux drsquoaide mais aussi entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Au cours des deacutecennies eacutecouleacutees lrsquoaide exteacuterieure aux eacuteconomies de la reacutegion ndash essentiellement sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles ndash a soutenu le commerce et la croissance eacuteconomique en fournissant des moyens pour les infrastructures eacuteconomiques et le deacuteveloppement des ressources humaines

Lrsquoaide exteacuterieure a eacutegalement contribueacute agrave renforcer les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires comme en teacutemoignent la mise en œuvre des reacuteformes en Chine Plus reacutecemment lrsquoexpeacuterience du Vietnam montre qursquoune veacuteritable appropriation du programme de deacuteveloppement a permis agrave ce pays drsquoimposer une forte coordination entre bailleurs de fonds mais aussi drsquoaffecter une grande majoriteacute des ressources drsquoaide publique au deacuteveloppement (APD) aux domaines qursquoil consideacuterait comme prioritaires pour son deacuteveloppement national

Alors que lrsquoaide a vraiment joueacute un rocircle compleacutementaire pour le deacuteveloppement commercial du Vietnam par exemple lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent aujourdrsquohui les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et drsquoaide aux objectifs contradictoires

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le Vietnam est depuis peu lrsquoune des eacuteconomies les plus performantes de lrsquoAsie de lrsquoEst Outre des reacuteformes inteacuterieures en profondeur cette reacuteussite drsquoun deacuteveloppement tireacute par les exportations tient notamment au fait que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoaide de conditions commerciales favorables pour les exportateurs vietnamiens ndash du moins jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente

Lrsquoattitude des bailleurs de fonds agrave lrsquoeacutegard du Vietnam est agrave cet eacutegard radicalement diffeacuterente de ce que connaissent les producteurs de coton drsquoAfrique de lrsquoOuest Alors que drsquoun cocircteacute les producteurs africains de coton reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et relancer les capaciteacutes de production du secteur de lrsquoautre ils sont confronteacutes agrave des cours mondiaux peu attractifs et agrave des distorsions commerciales provoqueacutees par les subventions accordeacutees agrave leurs concurrents dans les pays de lrsquoOCDE

Ce Cahier de politique eacuteconomique revient sur lrsquoexpeacuterience de six pays africains et plaide ce faisant pour une aide au deacuteveloppement qui eacuteliminerait les goulets drsquoeacutetranglement empecircchant une participation accrue des pays africains au systegraveme commercial mondial

Pour deux pays aux bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique et lrsquoOuganda ndash lrsquoanalyse prouve qursquoune gestion eacuteconomique responsable des eacutechanges accrus et une aide internationale au deacuteveloppement parviennent ensemble agrave augmenter la croissance eacuteconomique et agrave reacuteduire la pauvreteacute Dans ces deux cas les principaux obstacles au deacuteveloppement des eacutechanges ne sont pas forceacutement les droits de douane eacuteleveacutes frappant leurs exportations vers les pays de lrsquoOCDE mecircme avec un accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE la croissance des exportations se heurte agrave des barriegraveres non tarifaires Enfin alors mecircme que la libeacuteralisation des eacutechanges peut avoir deacuteccedilu par la faiblesse de ses effets en Afrique lrsquohistoire reacutecente de ces deux pays montre que les compleacutementariteacutes aidecommerce sont malgreacute tout importantes

Les efforts de la Tanzanie et de la Zambie pour doper les exportations primaires illustrent bien lrsquoutiliteacute de lrsquoaide pour deacutevelopper les capaciteacutes commerciales Dans ces deux pays comme pratiquement partout en Afrique les exportations sont freineacutees par la faiblesse de la productiviteacute agricole associeacutee agrave des systegravemes de production traditionnels agrave petite eacutechelle Davantage drsquoaide pourrait ecirctre consacreacutee agrave rapprocher les agriculteurs de la filiegravere de transformation en exploitant le potentiel existant pour deacutevelopper les industries agroalimentaires Ces deux pays mettent en avant la dimension commerciale de lrsquoagriculture et de lrsquoagro-industrie des centaines de milliers drsquoagriculteurs exportent deacutesormais

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du tabac des leacutegumes frais et des fleurs gracircce agrave des programmes drsquoaide aux petits planteurs Ces eacutevolutions encourageantes ont bel et bien eu lieu malgreacute des niveaux drsquoassistance technique et de renforcement des capaciteacutes dans le domaine du commerce (ATRCDC) relativement faibles dans les deux cas En outre lrsquoaide pour pallier les obstacles rencontreacutes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute respect des normes techniques drsquoaccegraves aux marcheacutes de lrsquoOCDE ndash est resteacutee minime Or une augmentation de lrsquoaide commerciale destineacutee agrave reacuteduire ces obstacles devrait donner drsquoexcellents reacutesultats

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute Tout drsquoabord le manque de coordination entre les diffeacuterents organes gouvernementaux provoque des retards administratifs et entraicircne la fragmentation des politiques Si la diversification progresse elle concerne plutocirct les marcheacutes inteacuterieurs qursquointernationaux Dans ces deux pays des progregraves significatifs ont eacuteteacute accomplis ces derniegraveres anneacutees pour deacutevelopper les capaciteacutes agricoles mais il reste encore beaucoup agrave faire notamment pour ameacuteliorer la circulation drsquoinformations relatives aux conditions de marcheacute Enfin les petits producteurs sont notamment lourdement peacutenaliseacutes par lrsquoinsuffisance de lrsquooffre de services financiers et par le coucirct des infrastructures

Pour les auteurs de ce Cahier de politique eacuteconomique lrsquoaugmentation de lrsquoaide la stabiliteacute macro-eacuteconomique et lrsquoexpansion des eacutechanges sont compatibles Lrsquoinitiative internationale actuelle drsquolaquo aide au commerce raquo est donc agrave cet eacutegard tout agrave fait pertinente pour assurer le deacuteveloppement de lrsquoAfrique dans les deacutecennies agrave venir Ce texte propose eacutegalement un certain nombre de recommandations relatives agrave des innovations politiques

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le coton et au-delagrave

Rarement politiques internationales auront eacuteteacute aussi incoheacuterentes que celles qui reacutegissent le coton africain Drsquoun cocircteacute les pays africains agrave faible revenu producteurs de coton sont confronteacutes agrave des cours internationaux deacuteprimeacutes et aux distorsions provoqueacutees par les subventions accordeacutees aux producteurs des pays deacuteveloppeacutes de lrsquoautre les mecircmes pays africains reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et doper leurs capaciteacutes de production de coton Drsquoapregraves le secreacutetariat de lrsquoOrganisation mondiale du commerce (OMC) lrsquoaide au deacuteveloppement fournie directement et indirectement au secteur cotonnier repreacutesenterait au total 685 milliards de dollars1 Lrsquoenjeu est particuliegraverement important pour les pays drsquoAfrique de lrsquoOuest ougrave le coton tire lrsquoactiviteacute agricole Au Mali premier producteur de coton de la reacutegion 35 millions drsquohabitants vivent du coton ndash soit un quart de la population totale2 Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de lrsquoAfrique de lrsquoOuest ce sont quelque 16 millions drsquoAfricains qui travaillent de pregraves ou de loin dans ce secteur3

Dans ce contexte quatre pays africains (Beacutenin Burkina Faso Tchad et Mali) ont soumis agrave lrsquoOMC en mai 2003 une initiative sectorielle en faveur du coton (lrsquolaquo initiative C4 raquo dans la suite de ce texte) Lors de la confeacuterence ministeacuterielle de Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 les pays membres de lrsquoOMC ont montreacute leur deacutetermination agrave trouver une solution politique agrave la question du coton Ils ont obtenu des reacutesultats concrets sur deux des trois piliers de lrsquoinitiative C4 agrave savoir la suppression des subventions agrave lrsquoexportation drsquoici 2006 et lrsquoaccegraves en franchise de droits et de quotas des exportations en provenance des pays les moins avanceacutes (PMA) Par ailleurs lrsquoexamen du troisiegraveme pilier ndash lrsquoeacutelimination des mesures de soutien interne qui creacuteent des distorsions commerciales ndash a eacuteteacute inteacutegreacute dans les neacutegociations en cours sur lrsquoagriculture Le directeur geacuteneacuteral de lrsquoOMC a neacuteanmoins reacuteaffirmeacute lors de la session speacuteciale de haut niveau sur le coton de mars 2007 lrsquoattachement de lrsquoOrganisation agrave obtenir un reacutesultat ambitieux rapide et concret sur le coton pour les trois piliers des neacutegociations agricoles La leveacutee des restrictions lieacutees au commerce qui freinent le deacuteveloppement du secteur cotonnier permettrait agrave lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee au secteur de mieux promouvoir la croissance des exportations Le coton reste donc un test deacutecisif pour les efforts collectifs visant agrave renforcer les synergies entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en vue drsquoacceacuteleacuterer le deacuteveloppement

Les probleacutematiques ne se limitent pas au coton Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les pays africains cherchent agrave diversifier leur profil drsquoexportations pour profiter des opportuniteacutes commerciales creacuteeacutees par la mondialisation Plusieurs pays du continent ont deacutemontreacute la reacutealiteacute des perspectives de

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diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

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fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

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suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le Vietnam est depuis peu lrsquoune des eacuteconomies les plus performantes de lrsquoAsie de lrsquoEst Outre des reacuteformes inteacuterieures en profondeur cette reacuteussite drsquoun deacuteveloppement tireacute par les exportations tient notamment au fait que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoaide de conditions commerciales favorables pour les exportateurs vietnamiens ndash du moins jusqursquoagrave une peacuteriode reacutecente

Lrsquoattitude des bailleurs de fonds agrave lrsquoeacutegard du Vietnam est agrave cet eacutegard radicalement diffeacuterente de ce que connaissent les producteurs de coton drsquoAfrique de lrsquoOuest Alors que drsquoun cocircteacute les producteurs africains de coton reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et relancer les capaciteacutes de production du secteur de lrsquoautre ils sont confronteacutes agrave des cours mondiaux peu attractifs et agrave des distorsions commerciales provoqueacutees par les subventions accordeacutees agrave leurs concurrents dans les pays de lrsquoOCDE

Ce Cahier de politique eacuteconomique revient sur lrsquoexpeacuterience de six pays africains et plaide ce faisant pour une aide au deacuteveloppement qui eacuteliminerait les goulets drsquoeacutetranglement empecircchant une participation accrue des pays africains au systegraveme commercial mondial

Pour deux pays aux bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique et lrsquoOuganda ndash lrsquoanalyse prouve qursquoune gestion eacuteconomique responsable des eacutechanges accrus et une aide internationale au deacuteveloppement parviennent ensemble agrave augmenter la croissance eacuteconomique et agrave reacuteduire la pauvreteacute Dans ces deux cas les principaux obstacles au deacuteveloppement des eacutechanges ne sont pas forceacutement les droits de douane eacuteleveacutes frappant leurs exportations vers les pays de lrsquoOCDE mecircme avec un accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE la croissance des exportations se heurte agrave des barriegraveres non tarifaires Enfin alors mecircme que la libeacuteralisation des eacutechanges peut avoir deacuteccedilu par la faiblesse de ses effets en Afrique lrsquohistoire reacutecente de ces deux pays montre que les compleacutementariteacutes aidecommerce sont malgreacute tout importantes

Les efforts de la Tanzanie et de la Zambie pour doper les exportations primaires illustrent bien lrsquoutiliteacute de lrsquoaide pour deacutevelopper les capaciteacutes commerciales Dans ces deux pays comme pratiquement partout en Afrique les exportations sont freineacutees par la faiblesse de la productiviteacute agricole associeacutee agrave des systegravemes de production traditionnels agrave petite eacutechelle Davantage drsquoaide pourrait ecirctre consacreacutee agrave rapprocher les agriculteurs de la filiegravere de transformation en exploitant le potentiel existant pour deacutevelopper les industries agroalimentaires Ces deux pays mettent en avant la dimension commerciale de lrsquoagriculture et de lrsquoagro-industrie des centaines de milliers drsquoagriculteurs exportent deacutesormais

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du tabac des leacutegumes frais et des fleurs gracircce agrave des programmes drsquoaide aux petits planteurs Ces eacutevolutions encourageantes ont bel et bien eu lieu malgreacute des niveaux drsquoassistance technique et de renforcement des capaciteacutes dans le domaine du commerce (ATRCDC) relativement faibles dans les deux cas En outre lrsquoaide pour pallier les obstacles rencontreacutes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute respect des normes techniques drsquoaccegraves aux marcheacutes de lrsquoOCDE ndash est resteacutee minime Or une augmentation de lrsquoaide commerciale destineacutee agrave reacuteduire ces obstacles devrait donner drsquoexcellents reacutesultats

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute Tout drsquoabord le manque de coordination entre les diffeacuterents organes gouvernementaux provoque des retards administratifs et entraicircne la fragmentation des politiques Si la diversification progresse elle concerne plutocirct les marcheacutes inteacuterieurs qursquointernationaux Dans ces deux pays des progregraves significatifs ont eacuteteacute accomplis ces derniegraveres anneacutees pour deacutevelopper les capaciteacutes agricoles mais il reste encore beaucoup agrave faire notamment pour ameacuteliorer la circulation drsquoinformations relatives aux conditions de marcheacute Enfin les petits producteurs sont notamment lourdement peacutenaliseacutes par lrsquoinsuffisance de lrsquooffre de services financiers et par le coucirct des infrastructures

Pour les auteurs de ce Cahier de politique eacuteconomique lrsquoaugmentation de lrsquoaide la stabiliteacute macro-eacuteconomique et lrsquoexpansion des eacutechanges sont compatibles Lrsquoinitiative internationale actuelle drsquolaquo aide au commerce raquo est donc agrave cet eacutegard tout agrave fait pertinente pour assurer le deacuteveloppement de lrsquoAfrique dans les deacutecennies agrave venir Ce texte propose eacutegalement un certain nombre de recommandations relatives agrave des innovations politiques

mdash

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le coton et au-delagrave

Rarement politiques internationales auront eacuteteacute aussi incoheacuterentes que celles qui reacutegissent le coton africain Drsquoun cocircteacute les pays africains agrave faible revenu producteurs de coton sont confronteacutes agrave des cours internationaux deacuteprimeacutes et aux distorsions provoqueacutees par les subventions accordeacutees aux producteurs des pays deacuteveloppeacutes de lrsquoautre les mecircmes pays africains reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et doper leurs capaciteacutes de production de coton Drsquoapregraves le secreacutetariat de lrsquoOrganisation mondiale du commerce (OMC) lrsquoaide au deacuteveloppement fournie directement et indirectement au secteur cotonnier repreacutesenterait au total 685 milliards de dollars1 Lrsquoenjeu est particuliegraverement important pour les pays drsquoAfrique de lrsquoOuest ougrave le coton tire lrsquoactiviteacute agricole Au Mali premier producteur de coton de la reacutegion 35 millions drsquohabitants vivent du coton ndash soit un quart de la population totale2 Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de lrsquoAfrique de lrsquoOuest ce sont quelque 16 millions drsquoAfricains qui travaillent de pregraves ou de loin dans ce secteur3

Dans ce contexte quatre pays africains (Beacutenin Burkina Faso Tchad et Mali) ont soumis agrave lrsquoOMC en mai 2003 une initiative sectorielle en faveur du coton (lrsquolaquo initiative C4 raquo dans la suite de ce texte) Lors de la confeacuterence ministeacuterielle de Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 les pays membres de lrsquoOMC ont montreacute leur deacutetermination agrave trouver une solution politique agrave la question du coton Ils ont obtenu des reacutesultats concrets sur deux des trois piliers de lrsquoinitiative C4 agrave savoir la suppression des subventions agrave lrsquoexportation drsquoici 2006 et lrsquoaccegraves en franchise de droits et de quotas des exportations en provenance des pays les moins avanceacutes (PMA) Par ailleurs lrsquoexamen du troisiegraveme pilier ndash lrsquoeacutelimination des mesures de soutien interne qui creacuteent des distorsions commerciales ndash a eacuteteacute inteacutegreacute dans les neacutegociations en cours sur lrsquoagriculture Le directeur geacuteneacuteral de lrsquoOMC a neacuteanmoins reacuteaffirmeacute lors de la session speacuteciale de haut niveau sur le coton de mars 2007 lrsquoattachement de lrsquoOrganisation agrave obtenir un reacutesultat ambitieux rapide et concret sur le coton pour les trois piliers des neacutegociations agricoles La leveacutee des restrictions lieacutees au commerce qui freinent le deacuteveloppement du secteur cotonnier permettrait agrave lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee au secteur de mieux promouvoir la croissance des exportations Le coton reste donc un test deacutecisif pour les efforts collectifs visant agrave renforcer les synergies entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en vue drsquoacceacuteleacuterer le deacuteveloppement

Les probleacutematiques ne se limitent pas au coton Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les pays africains cherchent agrave diversifier leur profil drsquoexportations pour profiter des opportuniteacutes commerciales creacuteeacutees par la mondialisation Plusieurs pays du continent ont deacutemontreacute la reacutealiteacute des perspectives de

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diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

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Page 8: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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du tabac des leacutegumes frais et des fleurs gracircce agrave des programmes drsquoaide aux petits planteurs Ces eacutevolutions encourageantes ont bel et bien eu lieu malgreacute des niveaux drsquoassistance technique et de renforcement des capaciteacutes dans le domaine du commerce (ATRCDC) relativement faibles dans les deux cas En outre lrsquoaide pour pallier les obstacles rencontreacutes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute respect des normes techniques drsquoaccegraves aux marcheacutes de lrsquoOCDE ndash est resteacutee minime Or une augmentation de lrsquoaide commerciale destineacutee agrave reacuteduire ces obstacles devrait donner drsquoexcellents reacutesultats

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute Tout drsquoabord le manque de coordination entre les diffeacuterents organes gouvernementaux provoque des retards administratifs et entraicircne la fragmentation des politiques Si la diversification progresse elle concerne plutocirct les marcheacutes inteacuterieurs qursquointernationaux Dans ces deux pays des progregraves significatifs ont eacuteteacute accomplis ces derniegraveres anneacutees pour deacutevelopper les capaciteacutes agricoles mais il reste encore beaucoup agrave faire notamment pour ameacuteliorer la circulation drsquoinformations relatives aux conditions de marcheacute Enfin les petits producteurs sont notamment lourdement peacutenaliseacutes par lrsquoinsuffisance de lrsquooffre de services financiers et par le coucirct des infrastructures

Pour les auteurs de ce Cahier de politique eacuteconomique lrsquoaugmentation de lrsquoaide la stabiliteacute macro-eacuteconomique et lrsquoexpansion des eacutechanges sont compatibles Lrsquoinitiative internationale actuelle drsquolaquo aide au commerce raquo est donc agrave cet eacutegard tout agrave fait pertinente pour assurer le deacuteveloppement de lrsquoAfrique dans les deacutecennies agrave venir Ce texte propose eacutegalement un certain nombre de recommandations relatives agrave des innovations politiques

mdash

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Le coton et au-delagrave

Rarement politiques internationales auront eacuteteacute aussi incoheacuterentes que celles qui reacutegissent le coton africain Drsquoun cocircteacute les pays africains agrave faible revenu producteurs de coton sont confronteacutes agrave des cours internationaux deacuteprimeacutes et aux distorsions provoqueacutees par les subventions accordeacutees aux producteurs des pays deacuteveloppeacutes de lrsquoautre les mecircmes pays africains reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et doper leurs capaciteacutes de production de coton Drsquoapregraves le secreacutetariat de lrsquoOrganisation mondiale du commerce (OMC) lrsquoaide au deacuteveloppement fournie directement et indirectement au secteur cotonnier repreacutesenterait au total 685 milliards de dollars1 Lrsquoenjeu est particuliegraverement important pour les pays drsquoAfrique de lrsquoOuest ougrave le coton tire lrsquoactiviteacute agricole Au Mali premier producteur de coton de la reacutegion 35 millions drsquohabitants vivent du coton ndash soit un quart de la population totale2 Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de lrsquoAfrique de lrsquoOuest ce sont quelque 16 millions drsquoAfricains qui travaillent de pregraves ou de loin dans ce secteur3

Dans ce contexte quatre pays africains (Beacutenin Burkina Faso Tchad et Mali) ont soumis agrave lrsquoOMC en mai 2003 une initiative sectorielle en faveur du coton (lrsquolaquo initiative C4 raquo dans la suite de ce texte) Lors de la confeacuterence ministeacuterielle de Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 les pays membres de lrsquoOMC ont montreacute leur deacutetermination agrave trouver une solution politique agrave la question du coton Ils ont obtenu des reacutesultats concrets sur deux des trois piliers de lrsquoinitiative C4 agrave savoir la suppression des subventions agrave lrsquoexportation drsquoici 2006 et lrsquoaccegraves en franchise de droits et de quotas des exportations en provenance des pays les moins avanceacutes (PMA) Par ailleurs lrsquoexamen du troisiegraveme pilier ndash lrsquoeacutelimination des mesures de soutien interne qui creacuteent des distorsions commerciales ndash a eacuteteacute inteacutegreacute dans les neacutegociations en cours sur lrsquoagriculture Le directeur geacuteneacuteral de lrsquoOMC a neacuteanmoins reacuteaffirmeacute lors de la session speacuteciale de haut niveau sur le coton de mars 2007 lrsquoattachement de lrsquoOrganisation agrave obtenir un reacutesultat ambitieux rapide et concret sur le coton pour les trois piliers des neacutegociations agricoles La leveacutee des restrictions lieacutees au commerce qui freinent le deacuteveloppement du secteur cotonnier permettrait agrave lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee au secteur de mieux promouvoir la croissance des exportations Le coton reste donc un test deacutecisif pour les efforts collectifs visant agrave renforcer les synergies entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en vue drsquoacceacuteleacuterer le deacuteveloppement

Les probleacutematiques ne se limitent pas au coton Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les pays africains cherchent agrave diversifier leur profil drsquoexportations pour profiter des opportuniteacutes commerciales creacuteeacutees par la mondialisation Plusieurs pays du continent ont deacutemontreacute la reacutealiteacute des perspectives de

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diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

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Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 9: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Le coton et au-delagrave

Rarement politiques internationales auront eacuteteacute aussi incoheacuterentes que celles qui reacutegissent le coton africain Drsquoun cocircteacute les pays africains agrave faible revenu producteurs de coton sont confronteacutes agrave des cours internationaux deacuteprimeacutes et aux distorsions provoqueacutees par les subventions accordeacutees aux producteurs des pays deacuteveloppeacutes de lrsquoautre les mecircmes pays africains reccediloivent une aide exteacuterieure pour reacuteformer et doper leurs capaciteacutes de production de coton Drsquoapregraves le secreacutetariat de lrsquoOrganisation mondiale du commerce (OMC) lrsquoaide au deacuteveloppement fournie directement et indirectement au secteur cotonnier repreacutesenterait au total 685 milliards de dollars1 Lrsquoenjeu est particuliegraverement important pour les pays drsquoAfrique de lrsquoOuest ougrave le coton tire lrsquoactiviteacute agricole Au Mali premier producteur de coton de la reacutegion 35 millions drsquohabitants vivent du coton ndash soit un quart de la population totale2 Si lrsquoon considegravere lrsquoensemble de lrsquoAfrique de lrsquoOuest ce sont quelque 16 millions drsquoAfricains qui travaillent de pregraves ou de loin dans ce secteur3

Dans ce contexte quatre pays africains (Beacutenin Burkina Faso Tchad et Mali) ont soumis agrave lrsquoOMC en mai 2003 une initiative sectorielle en faveur du coton (lrsquolaquo initiative C4 raquo dans la suite de ce texte) Lors de la confeacuterence ministeacuterielle de Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 les pays membres de lrsquoOMC ont montreacute leur deacutetermination agrave trouver une solution politique agrave la question du coton Ils ont obtenu des reacutesultats concrets sur deux des trois piliers de lrsquoinitiative C4 agrave savoir la suppression des subventions agrave lrsquoexportation drsquoici 2006 et lrsquoaccegraves en franchise de droits et de quotas des exportations en provenance des pays les moins avanceacutes (PMA) Par ailleurs lrsquoexamen du troisiegraveme pilier ndash lrsquoeacutelimination des mesures de soutien interne qui creacuteent des distorsions commerciales ndash a eacuteteacute inteacutegreacute dans les neacutegociations en cours sur lrsquoagriculture Le directeur geacuteneacuteral de lrsquoOMC a neacuteanmoins reacuteaffirmeacute lors de la session speacuteciale de haut niveau sur le coton de mars 2007 lrsquoattachement de lrsquoOrganisation agrave obtenir un reacutesultat ambitieux rapide et concret sur le coton pour les trois piliers des neacutegociations agricoles La leveacutee des restrictions lieacutees au commerce qui freinent le deacuteveloppement du secteur cotonnier permettrait agrave lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee au secteur de mieux promouvoir la croissance des exportations Le coton reste donc un test deacutecisif pour les efforts collectifs visant agrave renforcer les synergies entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en vue drsquoacceacuteleacuterer le deacuteveloppement

Les probleacutematiques ne se limitent pas au coton Drsquoune maniegravere geacuteneacuterale les pays africains cherchent agrave diversifier leur profil drsquoexportations pour profiter des opportuniteacutes commerciales creacuteeacutees par la mondialisation Plusieurs pays du continent ont deacutemontreacute la reacutealiteacute des perspectives de

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diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

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OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

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Page 10: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

diversification et la possibiliteacute de deacutevelopper des avantages comparatifs dans de nouveaux domaines4 Mais pour la majoriteacute des pays africains la diversification des exportations se fait toujours attendre En reacutealiteacute lrsquoindice global de diversification de lrsquoAfrique a baisseacute entre 2001 et 2005 (tableau A1 en annexe) La flambeacutee de la demande internationale de peacutetrole et de minerais dopeacutee par le dynamisme des grandes eacuteconomies que sont notamment la Chine et lrsquoInde a provoqueacute une concentration accrue des exportations de la plupart des pays africains sur un nombre restreint de produits5

La multiplication des opportuniteacutes commerciales continue drsquoecirctre la principale contribution que peut apporter lrsquoOMC au deacuteveloppement de lrsquoAfrique6 Rappelons toutefois que les pays drsquoAfrique subsaharienne beacuteneacuteficient deacutejagrave drsquoun accegraves significatif aux marcheacutes des pays de lrsquoOCDE Bon nombre de pays africains ont obtenu un traitement preacutefeacuterentiel non reacuteciproque dans le cadre de divers systegravemes de preacutefeacuterences geacuteneacuteraliseacutees (SPG) ndash parmi lesquels lrsquoinitiative de lrsquoUnion europeacuteenne (UE) laquo Tout sauf les armes raquo (TSA)7 et la loi sur la croissance et les opportuniteacutes eacuteconomiques en Afrique (AGOA)8 des Eacutetats-Unis De nombreux produits drsquoexportation actuels ou potentiels en provenance drsquoAfrique beacuteneacuteficient drsquoun accegraves pratiquement libre de droits aux marcheacutes de lrsquoOCDE les barriegraveres douaniegraveres ne sont pas les plus probleacutematiques Si les barriegraveres non tarifaires ndash normes mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et dispositions relatives aux regravegles drsquoorigine ndash creacuteent effectivement des difficulteacutes ce sont les obstacles laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo qui sont les plus deacutelicats agrave reacutesoudre dans le cas des pays africains Ces obstacles consistent notamment en des contraintes du cocircteacute de lrsquooffre difficulteacutes agrave importer aux prix mondiaux des mateacuteriels essentiels pour deacutevelopper les exportations aptitude des entreprises nationales agrave reacutepondre aux exigences des chaicircnes logistiques mondiales en termes de prix et de qualiteacute ou encore creacuteation des infrastructures leacutegales et mateacuterielles propices au deacuteveloppement du commerce international Le manque drsquoaccegraves aux sources de financement des entreprises locales ndash et notamment des petites et moyennes entreprises (PME) ndash constitue lui aussi un seacuterieux obstacle au deacuteveloppement commercial local et international Par conseacutequent le rocircle des bailleurs de fonds bilateacuteraux et multilateacuteraux est deacutecisif pour fournir toute lrsquoassistance financiegravere et technique neacutecessaire pour aider les pays africains agrave surmonter ces handicaps

Lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave supprimer les obstacles agrave une plus grande participation au systegraveme commercial mondial est un bon exemple de la compleacutementariteacute entre politiques commerciales et politiques drsquoaide Agrave lrsquoinverse lrsquoimpasse dans laquelle se trouvent actuellement les producteurs africains de coton est embleacutematique de politiques commerciales et de

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

wwwoecdorgdev

CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 11: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

politiques drsquoaide contradictoires Ce Cahier de politique eacuteconomique discutera de la nature des interactions entre politiques commerciales et politiques drsquoaide en Afrique avant de proposer une synthegravese de six eacutetudes de cas (Mali Mozambique Ouganda Seacuteneacutegal Tanzanie et Zambie) et drsquoen deacutegager des enseignements pour lrsquoactuelle initiative internationale drsquoaide au commerce Ces eacutetudes de cas ont eacuteteacute publieacutees comme documents de travail pour la reacuteunion de lrsquoOCDE avec les pays non membres autour de lrsquoaide au commerce organiseacutee agrave Doha (Qatar) les 6 et 7 novembre 20069

Politiques commerciales et drsquoaide sonder les liens

Les politiques commerciales et drsquoaide preacutesentent de multiples interactions Cette section propose une synthegravese de ces principales interactions dans le contexte africain actuel10

Examinons tout drsquoabord les relations entre commerce et aide du point de vue de la balance des paiements Rappelons que les flux drsquoaide drsquoun pays de lrsquoOCDE vers un pays africain peuvent provoquer une intensification ou une atteacutenuation de leurs relations commerciales Si dans le pays beacuteneacuteficiaire lrsquoaide est consideacutereacutee comme un surcroicirct drsquoeacutepargne susceptible de financer une augmentation des importations un dollar drsquoaide nrsquoeacutequivaut pas automatiquement agrave un dollar drsquoimportations en provenance du pays bailleur sauf si lrsquoaide est inteacutegralement lieacutee agrave lrsquoachat de biens et de services de ce dernier En fait les flux drsquoaide peuvent provoquer une augmentation des importations de pays tiers Agrave lrsquoinverse si lrsquoaide correspond agrave un apport de devises eacutetrangegraveres susceptible drsquoaugmenter le taux de change reacuteel du pays beacuteneacuteficiaire elle peut peser neacutegativement sur ses exportations non traditionnelles (produits manufactureacutes et produits agricoles transformeacutes par exemple) Crsquoest ce qursquoon appelle le laquo syndrome hollandais raquo dont lrsquoimportance relative deacutepend avant tout de la quantiteacute drsquoaide deacutepenseacutee dans le secteur des produits non eacutechangeables (services publics et BTP notamment) Lrsquoaggravation du syndrome hollandais par lrsquoaide ne transparaicirct pas clairement dans les exemples que nous allons eacutetudier au mieux les donneacutees suggeacuterant une appreacuteciation du taux de change reacuteel sont mitigeacutees (Ouganda) au pire elles sont inexistantes (Mozambique)

La complexiteacute des relations entre lrsquoaide et le commerce tient agrave deux grandes raisons Premiegraverement les discussions ont jusqursquoici reposeacute sur lrsquohypothegravese sous-jacente que lrsquoaide eacutetait totalement deacutebourseacutee dans le pays beacuteneacuteficiaire Or ce nrsquoest pas vrai des pays drsquoAfrique subsaharienne Un reacutecent rapport drsquoeacutevaluation du Fonds moneacutetaire international (FMI 2007) indique que les pays de la reacutegion beacuteneacuteficiant drsquoune faciliteacute pour la reacuteduction de la pauvreteacute et la croissance (FRPC) nrsquoont deacutepenseacute en

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

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Page 12: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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moyenne que 28 pour cent des flux drsquoaide sur la peacuteriode 1999-2005 Les 72 pour cent restants sont affecteacutes agrave lrsquoeacutepargne publique souvent par remboursement anticipeacute de la dette publique inteacuterieure On voit donc que lrsquoessentiel de lrsquoaide accordeacutee agrave lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas provoqueacute un surcroicirct drsquoimportations Deuxiegravemement il se peut que le lien de causaliteacute soit inverse du commerce agrave lrsquoaide Ainsi le deacuteveloppement des relations commerciales entre un pays de lrsquoOCDE et un pays africain peut renforcer la neacutecessiteacute de remeacutedier rapidement agrave des obstacles cocircteacute offre (infrastructures de transport inadeacutequates par exemple) dans le pays africain alors que dans le pays bailleur les exportateurs peuvent parallegravelement inciter leurs gouvernements agrave augmenter lrsquoaide pour lever ces contraintes

Un raisonnement eacuteconomique classique ne nous permet donc pas drsquoanticiper le signe drsquoune correacutelation entre lrsquoaide bilateacuterale et les flux commerciaux Ce qui ne veut pas dire que lrsquoaide nrsquoa pas drsquoimportance pour les eacutechanges bien au contraire Lrsquoaide peut jouer un rocircle critique pour deacutevelopper le commerce dans un pays beacuteneacuteficiaire Lrsquoexpeacuterience des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis quelques deacutecennies montre que lrsquoaide internationale sous forme de precircts agrave conditions preacutefeacuterentielles essentiellement a eacutetayeacute les eacutechanges et la croissance de ces pays en financcedilant les infrastructures et le deacuteveloppement des ressources humaines (encadreacute 1) Elle a eacutegalement contribueacute agrave consolider les cadres politiques et les fondamentaux institutionnels des pays beacuteneacuteficiaires ndash comme lrsquoillustrent les reacuteformes engageacutees en Chine

Encadreacute 1 La speacutecificiteacute de la performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst

Agrave premiegravere vue le degreacute drsquoouverture eacuteconomique des pays drsquoAsie de lrsquoEst et des pays drsquoAfrique subsaharienne est assez semblable (tableau E1) Ce qui rend lrsquoexpeacuterience de deacuteveloppement de lrsquoAsie de lrsquoEst unique crsquoest lrsquoaugmentation rapide drsquoun nouveau type drsquoinvestissements directs eacutetrangers (IDE) depuis le milieu des anneacutees 80 ndash agrave savoir les IDE orienteacutes sur les produits manufactureacutes destineacutes agrave lrsquoexportation et en particulier ceux qui preacutevoient une segmentation du processus de production Nombre drsquoeacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst ont sensiblement voire dans certains cas comme la Chine radicalement modifieacute leur attitude et leurs politiques en matiegravere drsquoIDE Cette eacutevolution est eacutetroitement lieacutee agrave un changement de cap des strateacutegies de croissance les IDE peuvent jouer un rocircle de premier plan pour deacutevelopper de nouvelles bases drsquoexportation dans les pays beacuteneacuteficiaires des investissements restructurer les eacuteconomies agrave lrsquoorigine des investissements deacutevelopper les eacutechanges commerciaux transfeacuterer technologie et savoir-faire et partant accroicirctre lrsquointerdeacutependance des eacuteconomies nationales et reacutegionales Ils srsquoapparentent eacutegalement agrave un flux financier de long terme pouvant financer les deacuteficits des comptes courants Parmi les reacutegions en deacuteveloppement lrsquoAsie de lrsquoEst srsquoest reacuteveacuteleacutee extrecircmement seacuteduisante pour cette nouvelle geacuteneacuteration drsquoIDE mecircme si les investisseurs eacutetrangers ont peu agrave peu adopteacute une approche diffeacuterencieacutee selon les pays

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Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

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OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

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Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 1 (suite)

Alors que flux commerciaux et flux drsquoIDE sont eacutetroitement lieacutes par le biais des activiteacutes drsquoachat et de vente des entreprises multinationales lrsquoimpact net des IDE peut soit creacuteer un surplus drsquoeacutechanges soit se substituer aux eacutechanges De fait la relation entre commerce et IDE est tregraves complexe au plan macro-eacuteconomique comme au niveau des entreprises Pour autant les flux drsquoIDE vers lrsquoAsie de lrsquoEst tendent davantage agrave creacuteer des eacutechanges qursquoagrave se substituer agrave eux du fait de lrsquoorientation exportatrice tregraves marqueacutee de la production manufacturiegravere de la reacutegion

Lrsquoeffet positif conjoint du commerce et des IDE sur la croissance est lrsquoun des facteurs capitaux sous-tendant lrsquoexcellente performance des eacuteconomies drsquoAsie de lrsquoEst depuis le milieu des anneacutees 80 Lrsquoeacutemergence drsquoun couple laquo eacutechangesIDE raquo est par conseacutequent lrsquoune des caracteacuteristiques fondamentales de la croissance extravertie de la reacutegion11 La libeacuteralisation des reacutegimes drsquoeacutechange et drsquoinvestissement engageacutee de maniegravere unilateacuterale par de nombreuses eacuteconomies de la reacutegion a ameacutelioreacute lrsquoenvironnement politique en favorisant agrave la fois le deacuteveloppement du commerce et des flux drsquoIDE Agrave lrsquoinverse les excellents reacutesultats du commerce et des IDE ont inciteacute les pouvoirs publics agrave soutenir ces politiques commerciales et drsquoinvestissement extraverties confortant ce faisant encore un peu plus lrsquointeacutegration de leurs pays sur les marcheacutes internationaux Ainsi les reacuteductions unilateacuterales de droits de douane pour les composants des industries de machines-outils conjugueacutees agrave une utilisation extensive du systegraveme de ristourne des droits de douane (ougrave les autoriteacutes remboursent les droits de douane ou drsquoaccises acquitteacutes par lrsquoindustriel qui exporte ses produits finis) ont joueacute un rocircle central dans lrsquoinstauration de systegravemes internationaux de production et de distribution stimulant ainsi les eacutechanges et les investissements intra-reacutegionaux de produits manufactureacutes et notamment eacutelectroniques

Cela eacutetant lrsquoinfluence des IDE dans la croissance seacutequentielle en grappe de lrsquoAsie de lrsquoEst a eacuteteacute assez variable drsquoune eacuteconomie agrave lrsquoautre certaines eacutetant davantage tributaires des IDE que drsquoautres Dans leur cas ndash il srsquoagit de Hong-Kong Chine de la Malaisie de Singapour et plus reacutecemment de la Chine et de trois nouveaux membres de lrsquoANASE12 (Cambodge RDP Lao et Vietnam) ndash les flux drsquoIDE ont pris une importance croissante dans lrsquoeacuteconomie Cette situation est agrave lrsquoopposeacute de ce qursquoon connu la Coreacutee du Japon et du Taipei chinois dans les deacutecennies drsquoapregraves-guerre qui ont moins compteacute sur les IDE que sur les accords de brevets pour importer la technologie eacutetrangegravere Ce nrsquoest que reacutecemment (surtout depuis la crise de 1997-98) que les flux drsquoIDE ont augmenteacute sensiblement en Coreacutee et au Taipei chinois ces deux pays ayant assoupli leurs regravegles ou pris des dispositions pour encourager lrsquoarriveacutee de ces flux

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

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fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

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hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Encadreacute 1 (suite)

Si lrsquoon se place agrave lrsquoautre extreacutemiteacute des flux drsquoIDE on constate que le Japon comme les eacuteconomies en deacuteveloppement les plus avanceacutees et plus particuliegraverement les quatre nouveaux pays industrialiseacutes (NPI) drsquoAsie deviennent des investisseurs directs dans la reacutegion Ces eacuteconomies progressent sur lrsquolaquo eacutechelle technologique raquo du deacuteveloppement industriel et deacutelocalisent les segments de production intensifs en main-drsquoœuvre vers des eacuteconomies en deacuteveloppement moins avanceacutees La Chine a largement tireacute parti de ce processus de deacuteveloppement seacutequentiel en grappe depuis le milieu des anneacutees 80 Plus reacutecemment lrsquoeacuteconomie du Vietnam semble porteacutee par une dynamique semblable

Source Fukasaku et al (2005) Fukasaku et al (dir pub) (2005) et OCDE (2006a)

Tableau E1 Ouverture eacuteconomique Asie de lrsquoEst et Afrique (moyenne 2002-05)

Asie de lrsquoEst Afrique subsaharienne

Aide ( du RNB) 03 56Eacutechange de marchandises ( du PIB) 666 541Flux nets drsquoIDE ( du PIB) 27 29

Transferts de fonds ( du PIB)a 15 16

Exportations de produits manufactureacutes ( des exportations de marchandises)b

803 353c

Notes a) Transferts des travailleurs eacutemigreacutes et indemniteacutes des employeacutesb) Sections 5 agrave 8 de la CTCI agrave lrsquoexclusion des lignes 68 et 891c) 2002-03

Source Indicateurs du deacuteveloppement dans le monde Banque mondiale (en ligne)

De fait certaines des deacutepenses drsquoaide prennent la forme drsquoune aide au commerce afin de reacutealiser le potentiel exportateur drsquoun pays en deacuteveloppement Cette ideacutee part du principe qursquoaide et commerce sont compleacutementaires Autrement dit les interactions entre ces deux types de politiques se renforcent mutuellement Lrsquoaide au commerce peut viser agrave augmenter les capaciteacutes commerciales drsquoun pays pauvre au sens eacutetroit du terme (aide technique lieacutee au commerce) ou au sens large (construction des capaciteacutes productives et des infrastructures lieacutees au commerce) Kokko et al (2006) proposent une analyse instructive du Vietnam en regardant comment la conjugaison des politiques commerciales et drsquoaide des pays de lrsquoOCDE aura contribueacute aux excellents reacutesultats de ce pays (encadreacute 2)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

mdash

mdash

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

mdash

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

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fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

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hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

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OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 2 Les leccedilons du Vietnam

Les politiques et les actions engageacutees individuellement par les pays de lrsquoOCDE dans le domaine du commerce et de lrsquoaide ont-elles eu des effets de synergie voulus ou non sur le deacuteveloppement du Vietnam depuis la fin des anneacutees 80 Globalement la reacuteponse est positive Le Vietnam ayant su srsquoapproprier dans une large mesure son programme de deacuteveloppement il a pu imposer une coordination entre bailleurs de fonds et les ressources APD ont dans leur grande majoriteacute eacuteteacute affecteacutees aux domaines retenus par les autoriteacutes nationales

Cela dit les bailleurs de fonds ont exerceacute une pression discregravete mais reacuteelle sur la politique de deacuteveloppement du Vietnam pour promouvoir un certain nombre de principes deacutefendus par la plupart drsquoentre eux Le Vietnam ayant eacuteteacute longtemps isoleacute des marcheacutes mondiaux de par son statut drsquoeacuteconomie planifieacutee les bailleurs estimaient qursquoil devait opeacuterer un changement radical en faveur de politiques tourneacutees vers les marcheacutes agrave la fois inteacuterieur et internationaux Lrsquointeacutegration agrave lrsquoeacuteconomie mondiale et une politique affirmeacutee drsquoexportation sont deux facteurs fondamentaux pour doper la croissance et reacuteduire la pauvreteacute Certains des flux drsquoIDE en direction du Vietnam ont drsquoailleurs privileacutegieacute des projets allant dans ce sens Les dirigeants vietnamiens se sont largement conformeacutes agrave ces ideacutees et la libeacuteralisation commerciale comme lrsquointernationalisation sont devenues deux composantes majeures de la transition actuelle de lrsquoeacuteconomie et de la socieacuteteacute vietnamiennes Les reacutesultats ont eacuteteacute extrecircmement satisfaisants Les taux de croissance annuels moyens des exportations et des importations depuis le deacutebut des anneacutees 90 sont de lrsquoordre de 20 pour cent alors que la croissance du PIB a pour sa part deacutepasseacute les 7 pour cent Le revenu par habitant a pratiquement tripleacute et le taux de pauvreteacute a chuteacute drsquoenviron deux tiers

La reacuteussite de ce deacuteveloppement tireacute par les exportations tient au-delagrave des reacuteformes engageacutees par le pays lui-mecircme agrave ce que les pays de lrsquoOCDE eacutetaient disposeacutes agrave assortir leurs politiques drsquoAPD de conditions commerciales avantageuses pour les entreprises vietnamiennes Alors que le Vietnam nrsquoest devenu membre de lrsquoOMC qursquoen janvier 2007 la plupart des pays de lrsquoOCDE lui avaient octroyeacute un accegraves agrave leurs marcheacutes sur une base de SPG ndash avec des droits de douane nominaux sur la plupart des produits manufactureacutes nuls ou neacutegligeables Les obstacles commerciaux aux produits agricoles en particulier les produits alimentaires transformeacutes restent plus importants Cette situation est regrettable car elle limite les perspectives de deacuteveloppement drsquoactiviteacutes agricoles agrave valeur ajouteacutee Comme 70 pour cent de la population vietnamienne est rurale lrsquoindustrialisation et la creacuteation drsquoemplois en milieu rural restent deux deacutefis preacuteoccupants Pourtant le Vietnam nrsquoest pas seul agrave pacirctir des politiques agricoles introverties des pays de lrsquoOCDE puisqursquoil partage ces problegravemes avec un grand nombre drsquoautres eacuteconomies en deacuteveloppement de la reacutegion et drsquoailleurs

Source Kokko et al (2006)

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

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fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

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hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 16: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tableau E2 Les dix premiers beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide au commerce en Asie

(moyenne 2002-05 en millions de dollars agrave prix constants de 2004)

1 Inde 1 3922 Vietnam 1 3923 Indoneacutesie 1 0894 Chine 7085 Bangladesh 6626 Afghanistan 5987 Sri Lanka 4158 Pakistan 4089 Thaiumllande 348

10 Philippines 315

Source Base de donneacutees du systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

Replacer les relations commerceaide dans un contexte africain

Malgreacute les reacutecentes initiatives politiques visant agrave ouvrir les eacuteconomies du continent lrsquoAfrique subsaharienne nrsquoa pas encore vu eacutemerger ce couple laquo eacutechangesIDE raquo comme crsquoest le cas en Asie de lrsquoEst (encadreacute 1) En fait la part de lrsquoAfrique subsaharienne dans les exportations mondiales srsquoest mecircme nettement replieacutee (de 34 pour cent en 1970 agrave moins de 15 pour cent en 2005) De nombreux pays africains deacutependent toujours largement drsquoune gamme restreinte de produits de base drsquoexportation Pour diverses raisons qui tiennent agrave la fois agrave une relative abondance de terres par travailleur agrave la meacutediocriteacute des infrastructures de transport et agrave des services logistiques encore embryonnaires lrsquoAfrique subsaharienne devrait encore rester ndash du moins dans un avenir preacutevisible ndash exportatrice nette de produits de base et non de produits manufactureacutes Les produits agricoles ndash pour lrsquoessentiel non transformeacutes ndash continueront de peser lourdement dans le profil des exportations de ces pays

Les strateacutegies de diversification et drsquoeacutechanges de lrsquoAfrique doivent ecirctre revues face agrave la concurrence accrue exerceacutee par la Chine lrsquoInde et drsquoautres pays asiatiques dans lrsquohabillement et les autres industries manufacturiegraveres intensives en main-drsquoœuvre13 Pour les pays africains tributaires des produits de base lrsquoagro-industrie et la diversification en produits alimentaires agrave plus forte valeur ajouteacutee semblent plus prometteuses que le passage agrave des

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

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OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

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suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

activiteacutes manufacturiegraveres traditionnelles agrave forte intensiteacute de main-drsquoœuvre La conjugaison de diffeacuterents facteurs ndash dont lrsquoeacutevolution des habitudes de consommation dans les pays de lrsquoOCDE la mondialisation des activiteacutes de deacutetail et lrsquoaugmentation probable de la demande inteacuterieure dans les pays en deacuteveloppement plus avanceacutes (tireacutee en partie par lrsquourbanisation de ces pays) ndash ouvre des perspectives commerciales consideacuterables pour les producteurs africains dans les deacutecennies agrave venir

Mecircme si le deacuteveloppement des exportations agricoles non traditionnelles repreacutesente une perspective prometteuse pour les pays africains les gains potentiels des cultures traditionnelles drsquoexportation restent eacutegalement appreacuteciables14 La croissance des eacutechanges mondiaux alimenteacutee par une libeacuteralisation commerciale toujours plus prononceacutee et lrsquoaugmentation des revenus dans les pays en deacuteveloppement pourrait leur permettre drsquoeacutelargir sensiblement leurs exportations traditionnelles et de peacuteneacutetrer sur de nouveaux marcheacutes dynamiques y compris dans les pays asiatiques en pleine expansion Les exportateurs de produits agricoles traditionnels pourraient aussi largement beacuteneacuteficier drsquoune diffeacuterenciation des produits en ciblant des niches agrave valeur ajouteacutee Crsquoest ce qursquoa fait notamment la Tanzanie avec sa speacutecialiteacute de cafeacute Des initiatives sont en cours pour obtenir une certification et ameacuteliorer la commercialisation du produit ndash deux facteurs susceptibles drsquoaccroicirctre les gains des planteurs De mecircme en augmentant la qualiteacute moyenne des produits traditionnels et en introduisant des systegravemes de calibrage de nombreux pays de la reacutegion pourraient srsquoassurer drsquoune meilleure reacutetribution de leurs exportations

Pour autant le deacuteveloppement des exportations traditionnelles ne va pas sans difficulteacutes Bon nombre de produits sont confronteacutes agrave des pics tarifaires (droit de douane unique ou petit groupe de droits de douane particuliegraverement eacuteleveacutes) En outre les listes tarifaires des pays ougrave se trouvent les marcheacutes actuels ou potentiels sont souvent caracteacuteriseacutees par une progressiviteacute des droits de douane ces derniers tendent agrave ecirctre plus eacuteleveacutes pour les produits transformeacutes que pour les matiegraveres premiegraveres qui entrent dans leur fabrication Ces facteurs deacutecouragent la mise en place de chaicircnes de production agrave plus grande valeur ajouteacutee en lien avec les exportations traditionnelles de produits de base Ces eacutecueils sont encore aggraveacutes par la complexiteacute des dispositions commerciales non tarifaires que sont notamment les normes et les mesures phytosanitaires

Pourtant le deacuteveloppement des agro-entreprises pourrait bien ecirctre le secret drsquoune croissance tireacutee par les eacutechanges et la cleacute des strateacutegies de lutte contre la pauvreteacute Interfaces entre les marcheacutes et les meacutenages ruraux les agro-entreprises sont des acteurs incontournables du processus

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

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Page 18: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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de modernisation et drsquoindustrialisation agricoles creacuteant ce faisant des synergies entre agriculture et industrie Des efforts devront donc ecirctre consentis pour favoriser le deacuteveloppement parallegravele de la production agricole et des industries et activiteacutes en aval lieacutees agrave lrsquoagriculture Le secteur agro-industriel africain est encore limiteacute et domineacute par une poigneacutee de grandes entreprises15 Avec un peu moins de 70 milliards de dollars ce secteur repreacutesente environ 1 agrave 2 pour cent du secteur agro-industriel mondial ndash soit agrave peu pregraves la taille du secteur en Thaiumllande et un quart de celle du secteur breacutesilien16

Crsquoest pourquoi tant de pays africains ont manifesteacute un si vif inteacuterecirct pour laquo lrsquoaide au commerce raquo en tant que meacutecanisme pour deacutevelopper les capaciteacutes nationales en termes drsquooffre (et notamment mais pas uniquement dans le secteur agro-industriel) ameacuteliorer les infrastructures lieacutees au commerce et partant deacutevelopper les exportations Les initiatives drsquoaide au commerce reconnaissent explicitement que les politiques commerciales et drsquoaide sont compleacutementaires et qursquoune libeacuteralisation des eacutechanges multilateacuteraux qui entraicircnerait un meilleur accegraves au marcheacute pour les pays africains judicieusement conjugueacutee aux deacutepenses drsquoaide des pays deacuteveloppeacutes serait plus efficace que lrsquoune et lrsquoautre de ces politiques appliqueacutees seacutepareacutement La section suivante se penche sur lrsquoexpeacuterience de plusieurs pays africains pour en retirer des enseignements

Aide commerce et deacuteveloppement leccedilons en provenance drsquoAfrique

Si les performances de lrsquoAfrique en termes drsquoexportation sont largement infeacuterieures agrave celles des pays drsquoAsie de lrsquoEst certains pays ont eacuteteacute le terrain drsquoexpeacuteriences lieacutees agrave lrsquoaide au commerce et au deacuteveloppement qui recegravelent drsquoutiles enseignements pour les politiques agrave mener Nous allons revenir ici sur six eacutetudes de cas coordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE Notre analyse portera sur deux pays agrave la fois agrave trois niveaux diffeacuterents pour chacun drsquoentre eux

relations macro-eacuteconomiques entre aide et commerce au niveau de lrsquoeacuteconomie lrsquoaide et le commerce se substituent-ils lrsquoun agrave lrsquoautre ou bien sont-ils compleacutementaires Des donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda permettront de reacutepondre agrave cette question

aide et renforcement des exportations de produits de base les programme drsquoaide au commerce ont-ils aideacute les producteurs de produits agricoles et drsquoautres produits de base agrave diversifier la

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production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

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Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

production et agrave progresser dans les chaicircnes de valeur pour tirer un meilleur parti des eacutechanges internationaux Lrsquoexpeacuterience de la Tanzanie et de la Zambie apportera un eacuteclairage sur ces questions

deacuteveloppement du secteur priveacute et agro-industrie au niveau micro-eacuteconomique lrsquoaide au commerce peut-elle contribuer agrave deacutevelopper les exportations en renforccedilant les capaciteacutes des opeacuterateurs priveacutes agrave se saisir des opportuniteacutes Nous eacutetudierons ici des donneacutees sur le Mali et le Seacuteneacutegal

Agrave toutes fins utiles rappelons que quatre des six eacutetudes pays preacutesenteacutees ici avaient pour thegraveme principal lrsquoagriculture et lrsquoagro-industrie La sous-performance de lrsquoagriculture a lourdement handicapeacute le deacuteveloppement eacuteconomique et social du continent Les dirigeants africains comme la communauteacute internationale ont pratiquement ignoreacute le secteur agricole tout au long des anneacutees 80 et 90 Gracircce agrave la reacutecente initiative du Nouveau partenariat pour le deacuteveloppement de lrsquoAfrique (NEPAD) qui fait de lrsquoagriculture une prioriteacute sectorielle lrsquoattention politique se porte agrave nouveau sur ce secteur essentiel pour la croissance agrave long terme de lrsquoAfrique et la lutte contre la pauvreteacute17

Aide et commerce compleacutements ou substituts Donneacutees du Mozambique et de lrsquoOuganda

Lrsquoexpeacuterience du Vietnam (encadreacute 2) indique que les flux drsquoaide et de commerce (agrave lrsquoinstar des investissements et des eacutechanges en Asie de lrsquoEst ndash encadreacute 1) sont plus compleacutementaires que substituts De fait la libeacuteralisation et le deacuteveloppement des eacutechanges peuvent davantage participer agrave la croissance et agrave la reacuteduction de la pauvreteacute degraves lors que des flux drsquoaide contribuent agrave renforcer les capaciteacutes Inversement les flux drsquoaide atteindront mieux leurs objectifs en preacutesence drsquoune politique commerciale rationnelle Pendant longtemps ces flux eacutetaient consideacutereacutes comme des substituts Un pays riche pouvait donc libeacuteraliser lrsquoaccegraves agrave son marcheacute afin de reacuteduire ses deacutepenses drsquoaide (ou augmenter son aide au lieu de libeacuteraliser les eacutechanges)18 Bien sucircr agrave long terme lrsquoideacutee nrsquoest pas complegravetement fausse lrsquointeacutegration reacuteussie dans le systegraveme commercial mondial reacuteduira sans doute consideacuterablement le besoin drsquoaide au deacuteveloppement en Afrique Mais agrave court et moyen termes lrsquoaide pourrait aider les pays africains agrave tirer un plus grand parti des eacutechanges mondiaux Deux eacutetudes de cas sur des pays africains ayant de bons reacutesultats macro-eacuteconomiques ndash le Mozambique19 et lrsquoOuganda20 ndash mettent en eacutevidence les liens entre flux drsquoaide et flux commerciaux et proposent des enseignements sur la maniegravere de mieux exploiter ces interactions

mdash

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

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OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

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suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Tout drsquoabord une gestion macro-eacuteconomique responsable ainsi que lrsquoaugmentation des eacutechanges et de lrsquoaide internationale au deacuteveloppement peuvent contribuer agrave lrsquoobtention de meilleurs reacutesultats en termes de croissance eacuteconomique et de lutte contre la pauvreteacute LrsquoOuganda illustre ce point parfaitement lrsquoattention accordeacutee successivement agrave la maicirctrise budgeacutetaire puis la rationalisation du marcheacute des changes suivie par lrsquoameacutelioration de lrsquoenvironnement pour les investissements inteacuterieurs et eacutetrangers ont conduit agrave des taux de croissance supeacuterieurs agrave 6 pour cent et agrave la baisse du taux de pauvreteacute (de 56 pour cent de la population en 1992 agrave 38 pour cent en 2003) La reacuteussite macro-eacuteconomique de lrsquoOuganda depuis la fin des anneacutees 80 est alleacutee de pair avec une diversification des exportations (le tableau A1 montre que lrsquoindice de diversification des exportations de lrsquoOuganda est supeacuterieur agrave la moyenne mecircme si le niveau est retombeacute entre 2001 et 2005) Les nouveaux secteurs drsquoexportation (pecircche fleurs coupeacutees) ont pris leur essor alors que les exportations traditionnelles (le cafeacute notamment) ont moins bien reacutesisteacute Le caractegravere extraverti de lrsquoeacuteconomie a eacuteteacute renforceacute la part des exportations en pourcentage du PIB est passeacutee drsquoenviron 8 pour cent en 1987 agrave plus de 14 pour cent en 2005

Parallegravelement lrsquoaide au deacuteveloppement accordeacutee agrave lrsquoOuganda a nettement augmenteacute agrave la fin des anneacutees 80 apregraves la fin des reacutegimes totalitaires drsquoAmin et drsquoObote Lrsquoaide (en termes absolus et en proportion du PIB ou de la population) a stagneacute ndash malgreacute des variations drsquoune anneacutee sur lrsquoautre ndash dans les anneacutees 90 avant de reprendre au deacutebut des anneacutees 2000

Le Mozambique a lui aussi afficheacute de solides performances macro-eacuteconomiques parallegravelement agrave un engagement en faveur des reacuteformes agrave lrsquoissue drsquoune longue et coucircteuse guerre civile Cette bonne gestion eacuteconomique a eacuteteacute reacutecompenseacutee par des niveaux drsquoaide comparativement geacuteneacutereux de la part des pays membres du Comiteacute drsquoaide au deacuteveloppement (CAD) et des institutions multilateacuterales Si lrsquoAPD a probablement contribueacute agrave lrsquoaugmentation de la consommation et de lrsquoinvestissement dans lrsquoeacuteconomie nationale le commerce a lui aussi joueacute un rocircle important

Le Mozambique et lrsquoOuganda proposent un deuxiegraveme enseignement ce ne sont pas les droits de douane eacuteleveacutes qui frappent leurs exportations agrave destination des pays de lrsquoOCDE qui constituent les principaux goulets drsquoeacutetranglement au deacuteveloppement commercial Arrecirctons-nous sur le Mozambique dont la position commerciale ressemble agrave celle de nombreux autres pays africains Le pays beacuteneacuteficie drsquoun accegraves preacutefeacuterentiel agrave drsquoimportants marcheacutes drsquoexportation comme lrsquoUE (via lrsquoinitiative TSA) et

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

les Eacutetats-Unis (via lrsquoAGOA) Agrave lrsquoeacutechelle reacutegionale le Mozambique profite de son appartenance agrave la Communauteacute de deacuteveloppement de lrsquoAfrique australe (CDAA)21 Bien que ces accords commerciaux suppriment ou reacuteduisent les droits frappant une large palette de biens les perspectives de deacuteveloppement lieacutees agrave lrsquoaugmentation des exportations dans le cadre de ces accords sont plus reacuteduites que de prime abord La croissance des exportations est freineacutee par des obstacles non tarifaires ndash comme les regravegles drsquoorigine les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et divers garde-fous Pour les critiques de ce systegraveme les regravegles drsquoorigine empecircchent le Mozambique et drsquoautres pays en deacuteveloppement de participer effectivement aux chaicircnes drsquoapprovisionnement et drsquoutiliser les intrants importeacutes Cette contrainte est particuliegraverement sensible pour les textiles du Mozambique mecircme si ce dernier beacuteneacuteficie drsquoune deacuterogation speacuteciale au terme de lrsquoAGOA Les mesures de sauvegarde et les meacutecanismes de gradation attacheacutes agrave ces accords permettent aux partenaires commerciaux du Mozambique plus riches de contrecarrer tregraves rapidement (voire mecircme de compromettre) lrsquoexpansion des industries exportatrices

Eacutetant donneacute que pour la plupart des exportations mozambicaines les droits de douane sont deacutejagrave faibles ou inexistants lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation ne devrait produire que des beacuteneacutefices limiteacutes voire nuls pour le pays Une simulation (reposant sur des modegraveles drsquoeacutequilibre geacuteneacuteral calculable [EGC]22) indique que le cycle de neacutegociations de lrsquoOMC pour le deacuteveloppement de Doha nrsquoaura guegravere drsquoimpact mecircme srsquoil est renouveleacute sur la croissance du Mozambique Cette laquo inefficaciteacute raquo du cycle de Doha tient agrave deux facteurs le Mozambique eacutetant importateur net de denreacutees alimentaires toute nouvelle libeacuteralisation augmenterait le prix des denreacutees par ailleurs une augmentation simultaneacutee des exportations en provenance de nombreux pays en deacuteveloppement conduirait agrave faire baisser le prix de ces exportations Le Mozambique devrait profiter drsquoune nouvelle vague de libeacuteralisation au niveau de lrsquoAfrique subsaharienne eacutetant donneacute qursquoil a deacutejagrave une offre de produits plus diversifieacutee que la plupart de ses voisins (drsquoautant que les obstacles aux eacutechanges eacutetant eacuteleveacutes la marge de manœuvre pour poursuivre la libeacuteralisation est conseacutequente) ndash mais il nrsquoaura pas forceacutement inteacuterecirct agrave pousser son inteacutegration au sein de la CDAA

Deux eacuteleacutements frappent dans ces estimations sur les gains en bien-ecirctre procureacutes agrave lrsquoeacuteconomie mozambicaine drsquoune part leur caractegravere limiteacute mecircme en preacutesence drsquoabaissements significatifs des droits de douane et drsquoautre part leur sensibiliteacute agrave la modaliteacute de mise en œuvre des reacuteductions tarifaires23

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

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OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

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Troisiegraveme enseignement alors que lrsquoapprofondissement de la libeacuteralisation des eacutechanges pourrait nrsquoavoir que des effets deacutecevants en Afrique les eacutetudes sur le Mozambique et lrsquoOuganda reacutevegravelent le caractegravere prometteur de lrsquoexploitation des compleacutementariteacutes entre aide et commerce Ce potentiel ressort drsquoune lecture attentive de lrsquoexpeacuterience ougandaise Dans ce pays lrsquoaide au deacuteveloppement a eu des conseacutequences tangibles sur les exportations et les importations Deacutejagrave lrsquoaide a augmenteacute les capaciteacutes drsquoimportation de lrsquoeacuteconomie Ensuite lrsquoaide a apparemment eu un effet qualitatif notable sur les capaciteacutes commerciales de lrsquoOuganda gracircce agrave lrsquoimpact du dialogue avec les bailleurs sur les reacuteformes eacuteconomiques La libeacuteralisation de la commercialisation du coton et du cafeacute eacutetait nettement suspendue agrave ce dialogue Ces reacuteformes conjugueacutees agrave celles touchant le marcheacute des changes ont permis aux planteurs de mieux reacuteagir au boum du cafeacute au milieu des anneacutees 90 Il faut cependant admettre que lorsque les cours du cafeacute se sont ensuite effondreacutes lrsquoincidence de la pauvreteacute en Ouganda est repartie agrave la hausse Lrsquoexpeacuterience de pays comme le Burkina Faso et le Ghana montre qursquoune libeacuteralisation partielle des eacutechanges associeacutee agrave un office de commercialisation efficace peut avoir davantage drsquoeffets durables sur la pauvreteacute que lrsquoapproche plus libeacuterale adopteacutee en Ouganda

Lrsquoimpact direct de lrsquoaide sur les eacutechanges bilateacuteraux peut ecirctre quantifieacute Une analyse eacuteconomeacutetrique reacutealiseacutee sur des donneacutees ougandaises indique que lrsquoaide statistiquement significative nrsquoa qursquoun impact eacuteconomique limiteacute sur les exportations bilateacuterales Autrement dit un dollar suppleacutementaire drsquoaide conduira en moyenne agrave une augmentation des exportations du bailleur concerneacute vers lrsquoOuganda de 45 cents La moitieacute environ de cet effet est due agrave lrsquoaide lieacutee (lrsquoaide eacutetant dans ce cas accordeacutee agrave condition drsquoecirctre utiliseacutee pour acheter des biens et des services drsquoentreprises du pays bailleur) Globalement ces chiffres sont modestes les distorsions induites par lrsquoaide lieacutee sont neacutegligeables

Lrsquoaide serait-elle plus efficace que les eacutechanges pour promouvoir la croissance au Mozambique Un autre exercice de modeacutelisation EGC meneacute par Haaparanta et Kerkelauml (2006) analyse lrsquoimpact de lrsquoaide sur la reacuteduction des coucircts de transaction (qui comprennent les coucircts administratifs imposeacutes par le Mozambique et ses partenaires commerciaux) ndash lrsquoobjectif afficheacute de lrsquoaide au commerce Une baisse de 10 pour cent des coucircts de transaction induirait un transfert de ressources au sein de lrsquoeacuteconomie mozambicaine vers les secteurs non traditionnels ndash dont lrsquoindustrie manufacturiegravere les pecircches et la sylviculture Les effets positifs de ce reacuteeacutequilibrage compensent dans la simulation tout effet de laquo syndrome hollandais raquo lieacute agrave une augmentation du prix des exportations En pratique lrsquoaide visant

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

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fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

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hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

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DEVELOPMENT

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

agrave reacuteduire les coucircts de transaction devrait srsquoattacher agrave deacutevelopper les creacutedits aux entreprises en pleine expansion et agrave augmenter les capaciteacutes commerciales ndash les deux grands goulets drsquoeacutetranglement identifieacutes par Haaparanta et Kerkelauml (2006) dans le cas du Mozambique

Eacutetant donneacute qursquoune part importante et croissante de lrsquoaide accordeacutee au Mozambique et agrave lrsquoOuganda prend la forme drsquoun appui budgeacutetaire la question nrsquoest pas vraiment de savoir si les politiques commerciales et drsquoaide meneacutees par les bailleurs sont coheacuterentes mais bien si les politiques des gouvernements africains sont coheacuterentes avec les politiques commerciales Les bailleurs doivent aider les pays africains dans leurs efforts visant agrave promouvoir les eacutechanges de maniegravere coheacuterente

Valeur ajouteacutee dans les exportations de produits primaires enseignements de Tanzanie et de Zambie24

Comment lrsquoaide au deacuteveloppement peut-elle promouvoir les capaciteacutes commerciales en Afrique En ajoutant notamment de la valeur aux produits de base dont le continent regorge mais qui sont trop souvent exporteacutes sous forme brute Agrave lrsquoinstar des autres programmes drsquoaide ces initiatives de renforcement des capaciteacutes sont confronteacutees agrave un double problegraveme ndash celui de lrsquoalignement des objectifs des bailleurs et des beacuteneacuteficiaires et celui de lrsquoharmonisation entre bailleurs

La Tanzanie comme la Zambie disposent drsquoun vrai potentiel en termes de deacuteveloppement agricole et agro-industriel mecircme si elles sont toujours fortement deacutependantes des recettes drsquoexportation de produits de base non transformeacutes Alors que la diversification est plus avanceacutee en Tanzanie qursquoen Zambie (tableau A1) lrsquoor et le cuivre dominent respectivement les reacutecentes eacutevolutions des exportations observeacutees dans les deux pays

Si les bailleurs (bilateacuteraux et multilateacuteraux) en Tanzanie proposent des programmes aux modaliteacutes de deacutelivrance de lrsquoaide encore tregraves variables ils ont consenti de reacuteels efforts pour aligner leurs activiteacutes sur les strateacutegies et les cadres de politique de lrsquoEacutetat retranscrits dans la strateacutegie nationale pour la croissance et la reacuteduction de la pauvreteacute ndash le DSRP de deuxiegraveme geacuteneacuteration du pays (ou Mkukuta) Peu agrave peu les bailleurs ciblent leurs interventions sur les domaines dans lesquels leur avantage comparatif est reconnu Les efforts drsquoharmonisation sont visibles dans les mesures prises pour ameacuteliorer la coordination des bailleurs

Pour lrsquoagriculture la Tanzanie a opteacute avec sa strateacutegie de deacuteveloppement du secteur agricole (ASDS) pour une approche sectorielle

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Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

wwwoecdorgdev

CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 24: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Il ne srsquoagit pas drsquoun nouvel instrument ou modaliteacute drsquoaide mais plutocirct drsquoune tentative pour instaurer un environnement propice agrave lrsquoameacutelioration de la productiviteacute agricole agrave lrsquoaugmentation des revenus des agriculteurs et agrave lrsquoaccroissement des investissements priveacutes dans le secteur LrsquoASDS entend eacutelaborer une politique sectorielle complegravete et coheacuterente associeacutee agrave un cadre unique de deacutepenses pour les ressources locales et externes reacuteunies dans un systegraveme commun de gestion et de notification Comment rendre cette strateacutegie opeacuterationnelle et faire en sorte qursquoelle produise des reacutesultats concrets Crsquoest lagrave le deacutefi pour toutes les parties prenantes intervenant en Tanzanie

Dans le cas de la Zambie un certain nombre de difficulteacutes deacutecoulent des caracteacuteristiques tregraves particuliegraveres de cette eacuteconomie miniegravere La manne financiegravere lieacutee aux exportations de cuivre lrsquoeffacement de la dette et lrsquoaugmentation de lrsquoaide ont provoqueacute un afflux massif de capitaux sur un marcheacute financier local relativement eacutetroit entraicircnant une appreacuteciation rapide du kwacha la monnaie du pays Aujourdrsquohui cette appreacuteciation est probablement le plus grand obstacle agrave lrsquoexpansion des eacutechanges25 Certains redoutent que les gains obtenus avec les exportations plus nombreuses de produits (agricoles) non traditionnels ne soient largement annuleacutes par lrsquoappreacuteciation du kwacha Personne ne peut encore dire srsquoil srsquoagit lagrave drsquoun coucirct transitoire Mais chacun srsquoinquiegravete des effets neacutegatifs sur la pauvreteacute dans la mesure ougrave bon nombre drsquoexploitants impliqueacutes dans les exportations via des programmes drsquoaide aux petits planteurs seront toucheacutes

Il faut aussi compter avec la difficulteacute de renforcer les capaciteacutes commerciales dans une eacuteconomie susceptible drsquoecirctre affecteacutee par le laquo syndrome hollandais raquo (supra) Comment ameacuteliorer la gestion des recettes tireacutees des produits de base Cette question est loin drsquoecirctre reacutesolue La Zambie peut neacuteanmoins prendre des dispositions pour limiter lrsquoimpact neacutegatif de lrsquoappreacuteciation du kwacha en maintenant sa discipline budgeacutetaire par exemple et en eacutevitant drsquoalourdir la dette inteacuterieure De leur cocircteacute les bailleurs peuvent rendre leurs versements plus preacutevisibles et donc les deacutepenses de lrsquoEacutetat mieux programmeacutees les retards de regraveglement du secteur public vis-agrave-vis de ses prestataires de biens et de services fragilisent lrsquoenvironnement macro-eacuteconomique du pays

Les expeacuteriences de la Tanzanie et de la Zambie sont riches drsquoenseignements Tout drsquoabord le problegraveme fondamental dans les deux pays tient agrave la faible productiviteacute du secteur agricole laquelle est souvent attribueacutee agrave la preacutedominance drsquoun systegraveme traditionnel de production agrave petite eacutechelle et agrave un recours inadeacutequat aux engrais et aux services

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

de vulgarisation Cette situation deacutecoule en partie des strateacutegies de deacuteveloppement suivies auparavant Dans le passeacute la Tanzanie a ainsi chercheacute agrave maintenir 80 pour cent de sa population dans le systegraveme de petits exploitants Les reacuteformes en faveur du marcheacute instaureacutees dans les anneacutees 90 ont supprimeacute de multiples obstacles et entraicircneacute les ajustements neacutecessaires Mais les obstacles structurels et politiques restants et les faiblesses institutionnelles se sont conjugueacutes pour limiter le deacuteveloppement drsquoune agriculture commerciale et ont contribueacute agrave lrsquoatonie de la productiviteacute dans le secteur rural

Un deuxiegraveme enseignement concerne le rocircle potentiellement cleacute de lrsquoaide pour renforcer les capaciteacutes des exploitants ruraux en les transformant en laquo micro-entrepreneurs raquo et ce en les mettant en contact avec des entreprises de transformation pour deacuteployer au mieux les industries agroalimentaires De fait la monteacutee en puissance drsquoun secteur priveacute agricole fait partie des prioriteacutes des bailleurs des deux pays mais les interventions agrave cet effet sont multiples (et souvent de petite envergure) et la plupart visent lrsquoaugmentation des revenus des ruraux et lrsquoameacutelioration de la seacutecuriteacute alimentaire des meacutenages et du pays Le soutien au deacuteveloppement de lrsquoagriculture commerciale et de capaciteacutes de production speacutecifiques pour ajouter de la valeur aux produits (respect des normes de seacutecuriteacute et de qualiteacute emballage traitement et commercialisation) et concevoir de nouvelles varieacuteteacutes de cultures est moins freacutequent

Le regain drsquoattention accordeacutee agrave la croissance et au potentiel des acteurs priveacutes pour reacuteduire la pauvreteacute a provoqueacute un changement notable drsquoapproche Si la seacutecuriteacute alimentaire fait toujours partie des prioriteacutes les bailleurs reconnaissent qursquoun secteur agricole efficace doit ecirctre dynamique et se deacutevelopper agrave tous les niveaux de la chaicircne de valeur Ils insistent donc de plus en plus sur la diversification des sources de revenu des meacutenages ruraux et sur le passage drsquoune agriculture de subsistance agrave une agriculture commerciale Dans les deux pays la coordination entre bailleurs au niveau sectoriel progresse et leurs interventions sont non seulement coheacuterentes avec les prioriteacutes fixeacutees par les strateacutegies nationales de reacuteduction de la pauvreteacute mais viennent aussi les eacutetayer Les bailleurs adhegraverent par ailleurs aux principes de base de la Deacuteclaration de Paris sur lrsquoefficaciteacute de lrsquoaide

Troisiegravemement lrsquoimportance des laquo composantes commerciales raquo de lrsquoagriculture et du secteur agro-industriel ne doit pas ecirctre sous-estimeacutee Les eacutechanges peuvent devenir un puissant moteur de croissance et de lutte contre la pauvreteacute Les deux pays reconnaissent dans leurs strateacutegies de

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

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OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

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Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 26: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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deacuteveloppement lrsquoimpact potentiel des eacutechanges agricoles sur les moyens de subsistance des pauvres qui pour lrsquoessentiel vivent en milieu rural En Zambie entre 250 000 et 300 000 petits exploitants participent aux exportations de coton de tabac de leacutegumes frais et de produits de la floriculture gracircce aux programmes drsquoaide aux petits planteurs Ce nombre doit ecirctre compareacute agrave la taille du secteur formel ndash lequel emploie actuellement 500 000 personnes Aucun autre secteur nrsquoaffecte directement la vie des populations deacutemunies comme le fait lrsquoagriculture Mecircme agrave son apogeacutee le secteur minier nrsquoemploie que 35 000 personnes Si des efforts sont consentis pour eacutelaborer des projets agrave petite eacutechelle dans le secteur des mines et des pierres preacutecieuses (via notamment un projet financeacute par la Commission europeacuteenne) les mines restent une activiteacute hautement intensive en capital et ont donc peu drsquoimpact sur lrsquoemploi ndash mecircme en peacuteriode de boum du cuivre

Quatriegraveme enseignement les niveaux drsquoATRCDC accordeacutes agrave la Tanzanie et agrave la Zambie soient relativement faibles Drsquoapregraves la base de donneacutees OMCOCDE ces pays ont respectivement reccedilu quelque 103 et 71 millions de dollars au titre de lrsquoATRCDC entre 2001 et 2004 Seule une part tregraves minime de cette assistance est alleacutee agrave des projets lieacutes agrave lrsquoagriculture26 En outre les interventions visant agrave remeacutedier aux contraintes laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo restent modestes alors que lrsquoon sait combien elles freinent le renforcement des capaciteacutes productives locales et lrsquoaccegraves aux chaicircnes de valeur mondiales Plusieurs maillons de la chaicircne de valeur sont gravement sous-deacuteveloppeacutes et peu valoriseacutes en Tanzanie traitement et transformation post-reacutecolte conservation et emballage ameacutelioration de la qualiteacute et gestion respect des normes SPS et des exigences techniques pour lrsquoaccegraves aux marcheacutes internationaux Ce constat vaut aussi pour la Zambie Une aide renforceacutee sur ces points ndash surtout srsquoil intervient via des organisations locales agrave la reacuteputation bien eacutetablie et des associations drsquoexportateurs fiables ndash devrait largement contribuer agrave lrsquoameacutelioration des produits agricoles drsquoexportation

Enfin mecircme si lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges devait augmenter de maniegravere sensible ces deux pays connaicirctront encore des problegravemes susceptibles drsquoen limiter lrsquoimpact et de saper la peacuterenniteacute agrave long terme des interventions des bailleurs Nous lrsquoavons vu la difficulteacute de lrsquoAfrique ne tient pas tant agrave des conditions insuffisantes pour reacuteussir lrsquoexportation qursquoagrave lrsquoabsence drsquoagents ayant la capaciteacute de mettre en branle ce processus Comme discuteacute dans lrsquoencadreacute 1 lrsquoun des grands facteurs de reacuteussite en Asie de lrsquoEst a reacutesideacute dans la remise agrave niveau permanente des capaciteacutes productives eacutetroitement tributaire drsquoun environnement des affaires porteur et de la formation des responsables et des employeacutes

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Pour pouvoir deacutevelopper leurs capaciteacutes productives la Tanzanie et la Zambie devront srsquoefforcer drsquoameacuteliorer leur environnement des affaires et de renforcer leurs compeacutetences en termes drsquoorganisation et de gestion des entreprises

Lrsquoaide peut contribuer agrave lever ces contraintes et agrave creacuteer des synergies pour attirer des investissements dans lrsquoagro-industrie Le deacuteveloppement durable du secteur deacutependra pourtant en dernier ressort des sources endogegravenes de croissance auxquelles lrsquoaide eacutetrangegravere ne peut se substituer Les responsables nationaux et les agents priveacutes devront srsquoattaquer seuls agrave ces problegravemes Les pouvoirs publics peuvent instaurer un environnement propice aux entreprises et mettre en place les infrastructures administratives leacutegales et mateacuterielles neacutecessaires Ils feront ce faisant la promotion de partenariats mutuellement beacuteneacutefiques entre les entreprises locales et les investisseurs eacutetrangers tourneacutes vers lrsquoexportation Dans ce contexte lrsquoeacutetude sur la Zambie souligne lrsquoimportance du respect des contrats et du remboursement des precircts ndash conditions neacutecessaires pour attirer les investissements et deacutevelopper des relations entre entreprises agro-industrielles

Deacuteveloppement drsquoun secteur priveacute agricole enseignements du Mali et du Seacuteneacutegal27

Au Mali comme au Seacuteneacutegal lrsquoagriculture (eacutelevage et pecircches compris) domine lrsquoemploi rural et constitue la veacuteritable eacutepine dorsale de lrsquoeacuteconomie nationale Les eacutetudes de cas mettent en eacutevidence le fort potentiel agricole et agro-industriel de ces deux pays gracircce notamment aux possibiliteacutes drsquoirrigation le long des fleuves Seacuteneacutegal et Niger Or ce potentiel est loin drsquoavoir eacuteteacute pleinement exploiteacute La production agricole est tregraves fortement concentreacutee sur des produits drsquoexportation traditionnels (arachide au Seacuteneacutegal et coton au Mali) qui pacirctissent des mauvaises conditions sur les marcheacutes mondiaux Si la diversification est plus avanceacutee au Seacuteneacutegal qursquoau Mali les deux pays doivent redoubler drsquoefforts pour diversifier leurs secteurs agricoles de maniegravere horizontale (en eacutelargissant leur base de production aux produits non traditionnels) et verticale (en traitant les produits agricoles le long des chaicircnes drsquoapprovisionnement)

Les expeacuteriences du Mali et du Seacuteneacutegal livrent plusieurs enseignements relatifs au deacuteveloppement du secteur agricole priveacute28 Au Seacuteneacutegal premiegraverement le manque de coordination entre organismes publics a entraicircneacute une fragmentation des compeacutetences et des retards provoquant des difficulteacutes en termes de conception et de mise en œuvre de politiques et de

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programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

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fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

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hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

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OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

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OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

programmes creacutedibles susceptibles de relier lrsquoagriculture au deacuteveloppement du secteur priveacute et aux eacutechanges Il semble aussi que les autoriteacutes nrsquoaient pas tenu suffisamment compte du potentiel agricole du pays ni des contraintes de marcheacute lrsquoabsence de consultations approfondies avec les diffeacuterentes parties prenantes sur le terrain a souvent donneacute lieu agrave des deacutecisions totalement deacuteconnecteacutees des reacutealiteacutes eacuteconomiques locales

Le secteur horticole seacuteneacutegalais dispose par exemple drsquoun vrai potentiel de croissance Mais le gouvernement a du moins jusqursquoil y a peu neacutegligeacute son importance strateacutegique Ce sont en conseacutequence des acteurs priveacutes qui ont assureacute au deacutepart son deacuteveloppement La trop faible coordination entre les ministegraveres de lrsquoAgriculture et du Commerce a retardeacute la mise au point drsquoune politique de promotion des exportations du secteur Une politique coordonneacutee a eacuteteacute tardivement introduite dans la strateacutegie de croissance acceacuteleacutereacutee (SCA) du pays en 2006 sans pour autant couvrir tous les produits horticoles et en particulier ceux cultiveacutes dans des reacutegions geacuteographiquement isoleacutees La mise en œuvre de la SCA deacutepend largement des capaciteacutes de lrsquoEacutetat drsquoune part agrave relever les contraintes de marcheacute auxquelles se heurtent les producteurs et les agro-industriels locaux et drsquoautre part agrave instaurer une coordination efficace entre les diffeacuterents ministegraveres en charge de lrsquoagriculture du commerce du deacuteveloppement du secteur priveacute et des infrastructures

Par rapport au Seacuteneacutegal le Mali est moins avanceacute en termes de conception et de mise en œuvre de politiques de promotion de lrsquoagriculture et du commerce Le gouvernement malien a finaliseacute une strateacutegie de promotion des eacutechanges agricoles en 2005 au titre du cadre inteacutegreacute pour lrsquoassistance technique lieacutee au commerce (CI) et a eacutelaboreacute une strateacutegie globale de deacuteveloppement de lrsquoagriculture conformeacutement agrave la loi drsquoorientation agricole (LOA) de 2006 La mise en œuvre de ces strateacutegies va deacutependre de maniegravere deacuteterminante de la capaciteacute de lrsquoEacutetat agrave srsquoengager pour hieacuterarchiser ses domaines drsquointervention et agrave ameacuteliorer la coordination interministeacuterielle et entre les bailleurs de fonds29

Deuxiegravemement le deacuteveloppement rapide des exportations horticoles du Seacuteneacutegal depuis le milieu des anneacutees 90 est le signe de la progression de la diversification horizontale Cette eacutevolution positive a pu compter sur lrsquoappui constant des bailleurs Parmi les grandes contributions des bailleurs agrave cette diversification agricole citons le projet de promotion des exportations agricoles (PPEA) et le programme de deacuteveloppement des marcheacutes agricoles du Seacuteneacutegal (PDMAS) de la Banque mondiale Il reste pourtant une reacuteelle marge drsquoameacutelioration tant en termes de volumes exporteacutes que de varieacuteteacutes et de compeacutetitiviteacute Aujourdrsquohui trois

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

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OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

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Page 29: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

produits seulement constituent lrsquoessentiel des exportations horticoles agrave destination des marcheacutes europeacuteens les haricots verts les mangues et les tomates cerises En outre et agrave lrsquoexception des haricots verts pour lesquels la production inteacuterieure est eacutetroitement lieacutee agrave la production pour lrsquoexportation les exportations ne repreacutesentent que 2 agrave 3 pour cent de la production inteacuterieure Plusieurs goulets drsquoeacutetranglement dans la chaicircne de valeur agricole inteacuterieure ndash depuis lrsquoachat des intrants agrave la production en passant par le stockage la logistique et la commercialisation ndash contribuent agrave limiter la compeacutetitiviteacute du secteur agrave lrsquointernational

De son cocircteacute la diversification verticale agricole nrsquoa guegravere progresseacute Bien que le Seacuteneacutegal ait deacuteveloppeacute lrsquoune des industries agroalimentaires les plus sophistiqueacutees drsquoAfrique de lrsquoOuest lrsquoexploitation industrielle des produits agricoles locaux reste exceptionnelle sauf en ce qui concerne les tomates et la canne agrave sucre Une poigneacutee drsquoentreprises deacutetenues par des eacutetrangers dominent lrsquoindustrie agroalimentaire moderne du pays extrecircmement deacutependante des intrants et des eacutequipements importeacutes Par conseacutequent ce sous-secteur nrsquoa eu que de rares retombeacutees sur lrsquoagriculture nationale et sur drsquoautres secteurs industriels

Le Mali commence juste agrave promouvoir activement la diversification horizontale et verticale de lrsquoagriculture alors mecircme que le fleuve Niger lui apporte un potentiel agricole consideacuterable Lrsquoeacuteconomie malienne reste tregraves deacutependante de trois grands produits drsquoexportation ndash le coton le beacutetail et lrsquoor Dans les deux premiers cas les activiteacutes de traitement sont encore inexistantes Pour ameacuteliorer la compeacutetitiviteacute de lrsquoagriculture et favoriser la diversification le gouvernement vient de lancer avec le soutien de la Banque mondiale un programme de compeacutetitiviteacute et de diversification agricoles (PCDA) portant sur 23 produits agricoles seacutelectionneacutes Le PCDA cherche aussi agrave favoriser la transformation du coton et du beacutetail afin de deacutevelopper les produits textiles les cuirs et les peaux mais aussi le lait les œufs et la viande

Troisiegravemement le Seacuteneacutegal et dans une moindre mesure le Mali ont fait depuis quelques anneacutees de reacuteels progregraves pour soutenir le deacuteveloppement de capaciteacutes de production et de commercialisation dans le secteur agricole Pourtant lrsquoeacutetroitesse de leurs marcheacutes inteacuterieurs empecircche les eacuteconomies drsquoeacutechelle On note cependant des exemples prometteurs de pocircles ou de regroupements agricoles qui meacuteriteraient un surcroicirct de soutien de la part de lrsquoEacutetat Il srsquoagit notamment des organisations de petits producteurs de la reacutegion des Niayes (Seacuteneacutegal) et de lrsquoOffice du Niger au Mali Le gouvernement devrait srsquointeacuteresser davantage aux politiques visant agrave ameacuteliorer le fonctionnement des marcheacutes agricoles inteacuterieurs et agrave les relier aux marcheacutes reacutegionaux et internationaux

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Dans les deux pays le systegraveme de commercialisation est plus qursquoembryonnaire Les producteurs sont mal informeacutes sur les conditions de marcheacutes et notamment sur les regraveglements commerciaux reacutegissant les marcheacutes inteacuterieurs reacutegionaux et internationaux Mecircme localement la diffusion drsquoinformations importantes sur les prix la quantiteacute et la qualiteacute des produits mais aussi sur la disponibiliteacute des intrants reste insuffisante Au Seacuteneacutegal lrsquoAgence de reacutegulation des marcheacutes (ARM) creacuteeacutee en 2002 et au Mali lrsquoObservatoire du marcheacute agricole (OMA) qui a remplaceacute le systegraveme drsquoinformation des marcheacutes (SIM) en 1998 sont censeacutes aider les producteurs agrave commercialiser leurs produits Or les possibiliteacutes drsquoameacutelioration restent importantes Faute de disposer drsquoun planning de production adapteacute fondeacute sur une analyse des marcheacutes et en lrsquoabsence drsquoinstallations de stockage de conservation et de transformation plus de 30 pour cent de la production agricole totale ne sont pas commercialiseacutes et pourrissent en plein champ

Quatriegraveme enseignement alors que les micro- petites et moyennes entreprises (MPME) sont leacutegion seule une poigneacutee drsquoentre elles est impliqueacutee directement ou non dans les activiteacutes agro-industrielles et de traitement dans le secteur formel Des eacutevolutions positives ont eacuteteacute releveacutees reacutecemment Ainsi au Seacuteneacutegal les MPME se consacrent pour lrsquoessentiel au traitement des produits agricoles locaux ndash ceacutereacuteales fruits lait et huiles veacutegeacutetales ndash en ciblant les marcheacutes locaux et informels On note aussi la preacutesence de petites entreprises fabriquant des produits laitiers agrave partir de lait en poudre importeacute qursquoelles vendent ensuite via les chaicircnes locales de distribution (supermarcheacutes et kiosques dans les stations drsquoessence) Ces activiteacutes commerciales se sont fortement deacuteveloppeacutees et ont creacuteeacute de nouveaux marcheacutes pour lrsquoagroalimentaire tireacutes par lrsquoeacutevolution de la consommation des citadins Au Mali depuis la privatisation partielle de lrsquoHuilerie cotonniegravere du Mali (Huicoma) en 2005 les MPME srsquoimpliquent progressivement dans la production drsquohuile de coton et drsquoaliments pour beacutetail agrave destination des marcheacutes inteacuterieurs

Cinquiegravemement la carence des services financiers est lrsquoun des premiers obstacles agrave lrsquoactiviteacute des MPME Lrsquooffre financiegravere des banques commerciales tient rarement compte de la demande des MPME et des agriculteurs Par conseacutequent 80 pour cent des MPME seacuteneacutegalaises de moins de quatre salarieacutes nrsquoont pas accegraves au creacutedit Au Mali lrsquoaccegraves aux services financiers semble ecirctre essentiellement lieacute agrave la taille de lrsquoentreprise agrave la possibiliteacute drsquoobtenir des services externes drsquoaudit et agrave lrsquoorientation de ses activiteacutes sur lrsquoexportation Les banques demandent en geacuteneacuteral des garanties substantielles alors que lrsquoaccegraves au microcreacutedit reste reacuteduit En outre les banques commerciales sont pratiquement inexistantes dans

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les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

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fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

les zones rurales du pays Les difficulteacutes qursquoont la plupart des petits entrepreneurs ndash en particulier en milieu rural ndash agrave acceacuteder aux demandes des banques (du fait de leur statut informel de lrsquoabsence de comptabiliteacute et drsquohistorique de creacutedit) reacuteduisent encore leurs chances drsquoacceacuteder au creacutedit

Enfin et ce point a son importance les services drsquoinfrastructure restent coucircteux et peu deacuteveloppeacutes une situation qui freine le deacuteveloppement naturel des secteurs de commercialisation et de traitement de produits agricoles Les investissements dans les infrastructures de transport augmentent mais lrsquoabsence de liens strateacutegiques clairs avec le deacuteveloppement de chaicircnes drsquoapprovisionnement agricole risque drsquoatteacutenuer leur impact sur lrsquointensification des eacutechanges et le commerce intra-reacutegional Pour le Mali il srsquoagit lagrave drsquoun seacuterieux obstacle eacutetant donneacute sa situation enclaveacutee Le coucirct du transport terrestre repreacutesente en geacuteneacuteral environ 30 pour cent de la valeur de ses exportations Drsquoautres obstacles ndash comme les taxes leacutegales ou non sur les transports ndash viennent alourdir les prix et les deacutelais de transport En outre le deacuteveloppement de services logistiques (chaicircne du froid stockage gestion des deacutechets par exemple) vient juste drsquoecirctre inteacutegreacute dans les politiques publiques et les projets des bailleurs de fonds

Ce nrsquoest que reacutecemment que le Seacuteneacutegal a engageacute la construction drsquoinfrastructures lieacutees au commerce afin de promouvoir les exportations agricoles Il se heurte agrave un certain nombre de problegravemes Ainsi le manque de fiabiliteacute des infrastructures de transport est un seacuterieux obstacle pour lrsquoexploitation du potentiel horticole notamment en Casamance Les embouteillages endeacutemiques autour de la zone portuaire de Dakar rendent deacutelicate la gestion des chaicircnes drsquoapprovisionnement agricoles et agro-industrielles En outre la deacuteficience des infrastructures de transport en milieu rural conjugueacutee agrave un accegraves limiteacute agrave lrsquoeacutelectriciteacute et agrave lrsquoinsuffisance des eacutequipements (notamment le reacuteseau ferreacute et les installations de refroidissement) interdisent aux producteurs locaux drsquoexploiter pleinement le potentiel actuel Il est donc impeacuteratif drsquoeacutelaborer un plan global de deacuteveloppement des infrastructures nationales en appui agrave la production agrave la transformation et agrave la commercialisation de produits agricoles Pour ce faire les ministegraveres concerneacutes et les bailleurs de fonds devront ameacuteliorer leur coordination et multiplier les consultations avec le secteur priveacute

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 32: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Implications pour lrsquoinitiative internationale drsquoaide au commerce

Les expeacuteriences passeacutees en revue conduisent agrave un certain nombre de recommandations speacutecifiques visant agrave ameacuteliorer lrsquoefficaciteacute et la viabiliteacute des activiteacutes drsquoaide au commerce

la reacuteussite des exportations africaines deacutepend avant tout de lrsquoaptitude des gouvernements africains agrave aider les fournisseurs locaux agrave saisir les occasions fournies par une libeacuteralisation accrue des eacutechanges

les mesures laquo au-delagrave de la frontiegravere raquo ndash normes regravegles SPS et autres obstacles techniques aux eacutechanges ndash continuent de poser de reacuteelles difficulteacutes aux pays africains qui doivent donc srsquoy inteacuteresser de plus pregraves

lrsquoaide au commerce exige des partenariats complexes entre pays beacuteneacuteficiaires bailleurs bilateacuteraux agences multilateacuterales et reacutegionales secteur priveacute et autres organisations non gouvernementales Chacun de ces acteurs a ses propres prioriteacutes modes de fonctionnement deacutelais et moyens humains et financiers Le succegraves de lrsquoaide au commerce passe par des eacutechanges freacutequents drsquoinformations et un dialogue soutenu dans le pays entre tous ces acteurs

la complexiteacute des regravegles de notification et autres proceacutedures administratives est trop lourde au regard des capaciteacutes des pays pauvres Tous les efforts visant agrave rationaliser les proceacutedures et agrave fournir des ressources additionnelles et durables doivent ecirctre encourageacutes

les bailleurs doivent trouver un eacutequilibre subtil entre leurs propres prioriteacutes commerciales et les besoins du pays en deacuteveloppement Lrsquoagriculture illustre bien lrsquoarbitrage agrave opeacuterer de nombreux pays de lrsquoOCDE subventionnent geacuteneacutereusement leurs agriculteurs alors mecircme qursquoils srsquoefforcent de deacutevelopper les capaciteacutes drsquoexportation des producteurs et des agro-industriels en Afrique comme dans le reste des pays en deacuteveloppement En outre lrsquoaide au commerce ne se limite pas aux seuls eacutechanges de biens Le secteur des services prend lui aussi une importance croissante pour le deacuteveloppement des eacutechanges dans les pays africains

la peacuterenniteacute des interventions drsquoaide au commerce doit faire lrsquoobjet de toutes les attentions Outre la viabiliteacute de certains programmes

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

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Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

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OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

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Page 33: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

et projets qui doivent ecirctre soigneusement eacutevalueacutes la peacuterenniteacute deacutepend surtout de lrsquoaptitude des acteurs locaux agrave assumer le projet une fois lrsquoaide des bailleurs parvenue agrave son terme Des entretiens conduits en Tanzanie et en Zambie montrent que crsquoest loin drsquoecirctre toujours le cas

pour les beacuteneacuteficiaires de lrsquoaide il semble fondamental drsquoimpliquer les agriculteurs les entreprises agro-industrielles et les organisations professionnelles aux cocircteacutes des organes publics concerneacutes Le forum consultatif agricole en Zambie montre bien comment les partenaires cleacutes peuvent interagir pour ameacuteliorer la conception drsquoune strateacutegie agricole globale et formuler des projets et programmes speacutecifiques agrave plus bregraveve eacutecheacuteance (reacuteagir aux peacutenuries alimentaires par exemple ou aux fluctuations du taux de change) Il faut consacrer des moyens suffisants au renforcement des capaciteacutes analytiques de ces associations et forums afin qursquoils puissent prendre lrsquoinitiative quand il srsquoagit drsquoidentifier les besoins et les reacuteactions possibles

il faut insister davantage dans les programmes sur les deacuteficits de compeacutetences des agriculteurs afin drsquoameacuteliorer leur productiviteacute et de les rapprocher des industriels et des acheteurs En concertation avec les bailleurs les gouvernements doivent eacutelaborer des offres globales de soutien pour couvrir lrsquointeacutegraliteacute de la chaicircne de valeur ou une seacuterie drsquointerventions coordonneacutees qui visent au mecircme reacutesultat de maniegravere coordonneacutee Cette approche se retrouve dans lrsquoeacutetude diagnostic sur lrsquointeacutegration commerciale en Zambie (DTIS) et a eacuteteacute reacutecemment adopteacutee dans certains projets appuyeacutes par des bailleurs de fonds

Au-delagrave de ces recommandations speacutecifiques deux commentaires drsquoordre geacuteneacuteral srsquoimposent Tout drsquoabord srsquoils veulent preacuteserver leur creacutedibiliteacute et assumer leurs responsabiliteacutes les bailleurs de fonds doivent tenir les engagements pris en 2005 lors du sommet de Gleneagles visant agrave doubler lrsquoaide agrave lrsquoAfrique drsquoici 2010 Les dirigeants des pays du G8 se sont mis drsquoaccord sur de nouveaux programmes drsquoaide afin drsquoappuyer les progregraves du continent en augmentant leur aide au commerce et au deacuteveloppement du secteur priveacute dans le cadre plus large du programme en faveur de la croissance eacuteconomique Il srsquoagit notamment laquo de stimuler la croissance drsquoameacuteliorer le climat de lrsquoinvestissement et de rendre le commerce profitable agrave lrsquoAfrique notamment en contribuant au renforcement des capaciteacutes du continent en matiegravere commerciale et en mobilisant les investissements suppleacutementaires dans les infrastructures neacutecessaires agrave lrsquoactiviteacute eacuteconomique raquo30

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

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Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

1

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

wwwoecdorgdev

CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 34: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Pourtant les flux nets drsquoAPD des pays membres du CAD en 2006 ont repreacutesenteacute 1039 milliards de dollars soit 51 pour cent de moins qursquoen 2005 (en dollars constants de 2005) LrsquoAPD devrait agrave nouveau baisser leacutegegraverement en 2007 avec la diminution des alleacutegements de dette consentis agrave lrsquoIrak et au Nigeria Les bailleurs de fonds nrsquoont plus que trois ans (2008-10) pour tenir les engagements pris en 2005 lors du G8

Autre deacutefi majeur pour 2008 lrsquointroduction de meacutecanismes rationnels de suivi de lrsquoaide au commerce agrave lrsquoeacutechelle mondiale reacutegionale et nationale Agrave cet eacutegard les efforts constants de suivi et drsquoeacutevaluation de la communauteacute internationale sous lrsquoeacutegide de lrsquoOMC et de lrsquoOCDE exigent un surcroicirct de soutien politique et financier (encadreacute 3) Ces efforts seront indispensables pour remeacutedier agrave certains problegravemes naissants comme la reacutevision des codes-objets du systegraveme de notification des bailleurs du CAD pour respecter les recommandations de lrsquoeacutequipe speacuteciale de lrsquoOMC (ajustement lieacute au commerce et autres besoins commerciaux) et lrsquoextension de la base de donneacutees OCDESNPC31 pour inteacutegrer les nouveaux bailleurs non membres du CAD (comme la Chine lrsquoInde et la Thaiumllande) et si besoin des fondations priveacutees32

Encadreacute 3 Aide au commerce sur quoi porte-t-elle Agrave quel niveau

Dans un rapport tregraves utile lrsquoOCDE et lrsquoOMC analysent les informations de la base de donneacutees du SNPC du CADOCDE relatives aux initiatives drsquoaide au commerce afin de deacuteterminer le niveau et les tendances de la participation des bailleurs du CAD aux programmes drsquoaide au commerce au cours des derniegraveres anneacutees (OCDEOMC 2007)

Une telle eacutevaluation pose avant tout la question de la deacutefinition du concept drsquolaquo aide au commerce raquo LrsquoOCDE a envisageacute trois sceacutenarios alternatifs preacutesenteacutes par ordre restrictif deacutecroissant pour reacutepondre agrave cette question

Cateacutegorie I politiques et reacuteglementations commerciales Cette cateacutegorie comprend lrsquoaide au deacuteveloppement qui vise agrave aider les pays agrave neacutegocier agrave entreprendre des reacuteformes et agrave se preacuteparer agrave une inteacutegration plus pousseacutee dans le systegraveme commercial multilateacuteral Cela couvre notamment lrsquoanalyse et la mise en œuvre des accords commerciaux multilateacuteraux lrsquointeacutegration de la politique commerciale et des normes techniques la facilitation du commerce y compris les structures tarifaires et les reacutegimes douaniers le soutien aux arrangements commerciaux reacutegionaux et la mise en valeur des ressources humaines dans le domaine du commerce

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

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Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Encadreacute 3 (suite)

Cateacutegorie II infrastructures lieacutees au commerce Une deacutefinition plus complegravete de lrsquoaide au commerce reprendrait tout ce qui est couvert par la cateacutegorie I pour y ajouter lrsquoaide aux infrastructures lieacutees au commerce transport entreposage communications et eacutenergie compris

Cateacutegorie III renforcement des capaciteacutes productives Une deacutefinition encore plus vaste consisterait agrave ajouter aux deux premiegraveres cateacutegories lrsquoensemble de lrsquoaide au deacuteveloppement visant agrave renforcer la compeacutetitiviteacute en assurant notamment un soutien au deacuteveloppement des services bancaires et financiers agrave la remise agrave niveau de la main-drsquoœuvre dans le secteur primaire lrsquoindustrie manufacturiegravere et les services Cette cateacutegorie comprend eacutegalement lrsquoaide au deacuteveloppement des eacutechanges il srsquoagit lagrave drsquoaider les entreprises agrave srsquoengager dans des activiteacutes commerciales drsquoameacuteliorer le climat des affaires drsquoassurer lrsquoaccegraves agrave des financement pour le commerce et de promouvoir les eacutechanges dans les secteurs productifs (agriculture sylviculture pecircches industrie extraction miniegraveres tourisme et services)

Plus la deacutefinition de lrsquoaide devient inclusive plus le risque est grand de confondre lrsquoaide agrave la croissance et le deacuteveloppement en geacuteneacuteral avec lrsquoaide au commerce

Lrsquoeacutetude OCDEOMC indique qursquoen 2005 lrsquoassistance engageacutee au titre de lrsquoaide au commerce en geacuteneacuteral comprenait ndash sur un total proche de 22 milliards de dollars ndash 654 millions de dollars drsquoaide pour les politiques et les reacuteglementations commerciales 122 milliards de dollars pour les infrastructures lieacutees au commerce et 89 milliards de dollars pour promouvoir les capaciteacutes productives ndash soit plus de 32 pour cent du total de lrsquoAPD sectorielle attribuable

Lrsquoeacutevolution des deacutepenses pour lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) des bailleurs du CAD sur la peacuteriode 2002-05 est reacutesumeacutee et replaceacutee dans le contexte de lrsquoAPD totale agrave la figure E1 Cette figure propose par ailleurs des projections des deacutepenses drsquoaide et drsquoaide au commerce pour la peacuteriode 2006-10 Les preacutevisions partent du principe que les engagements visant agrave augmenter lrsquoaide des bailleurs du CAD seront effectivement tenus et dans ce contexte proposent deux sceacutenarios Dans le premier lrsquoaide au commerce (trois cateacutegories confondues) conserve le taux de croissance annuel de ces derniegraveres anneacutees (68 pour cent) Elle atteindrait donc quelque 313 milliards de dollars en 2010 (dollars constants de 2005) Dans le second un doublement du volume drsquoaide au commerce de 2005 drsquoici 2010 ferait passer ce montant agrave 434 milliards de dollars

Source OCDE (2006b) OCDEOMC (2007)

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2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

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APD (milliardsde dollars 2005)

APD totale

AAC doublement du volume de 2005

Aide au commerce (AAC)

Figure E1 APD nette des pays membres du CAD 1994-2005et simulations du secreacutetariat du CAD de lrsquoAPD nette

pour 2006-10

AAC parts relatives stables

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

0

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

1

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

2

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Tableau A1 Diversification des exportations en Afrique

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Maroc 353 347 124

Tunisie 285 306 117

Afrique du Sud 332 231 112

Eacutegypte 263 226 247

Swaziland 88 189 284

Tanzanie 190 187 211

Eacuterythreacutee 144 154 110

Kenya 113 152 97

Djibouti 490 148 -195

Zimbabwe 98 139 01

Madagascar 92 122 01

Maurice 126 99 14

Togo 93 76 17

Ouganda 62 58 130

Seacuteneacutegal 128 57 14

Lesotho 52 56 255

Somalie 116 56 31

Cocircte drsquoIvoire 68 56 86

Namibie 71 52 565

Gambie 58 46 01

Ghana 82 43 99

Reacutepublique deacutemocratique du Congo 24 41 35

Afrique (moyenne) 81 41 214

Eacutethiopie 53 36 277

Cameroun 45 36 107

Reacutepublique centrafricaine 24 35 -77

Seychelles 26 35 174

Guineacutee 34 33 67

Rwanda 26 31 49

Zambie 42 31 327

Satildeo Tomeacute et Principe 70 30 -37

Mauritanie 38 29 138

Beacutenin 18 29 -52

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

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12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

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Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Indice de diversificationCroissance

des exportations ()

2001 2005 2001-2005

Malawi 29 28 57

Comores 13 26 -87

Cap Vert 86 26 81

Sierra Leone 68 25 352

Algeacuterie 53 21 276

Mozambique 29 18 289

Liberia 21 18 26

Gabon 17 17 139

Niger 46 16 -47

Mali 32 15 17

Burkina Faso 44 14 90

Burundi 19 13 352

Botswana 75 13 3697

Reacutepublique du Congo 15 13 357

Soudan 17 13 451

Nigeria 13 12 273

Guineacutee eacutequatoriale 13 12 614

Guineacutee-Bissau 16 11 60

Tchad 15 11 4776

Libye 14 11 298

Angola 13 11 510

Note Lrsquoindice de diversification est construit comme lrsquoinverse drsquoun indice Herfindahl sur la base drsquoune deacutesagreacutegation des exportations fondeacutee sur la classification agrave 4 chiffres (CTCI 3) Plus lrsquoindice est eacuteleveacute plus la diversification des exportations est importante Les pays en gras ont vu leur diversification srsquoaccentuer entre 2001 et 2005

Source BAfDOCDE base de donneacutees statistiques des Perspectives eacuteconomiques en Afrique 200607

Tableau A1 (suite)

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

0

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Notes

1 Cette somme comprend agrave la fois les programmes et projets portant speacutecifiquement sur le coton et ceux ne portant pas speacutecifiquement sur le coton Parmi ces derniers figurent ceux lieacutes au secteur du coton via lrsquoaide fournie agrave lrsquoagriculture (promotion de la diversification par exemple) ou au deacuteveloppement des infrastructures connexes (construction de routes de raccordement et de voies ferreacutees et soutien agrave lrsquoensemble de lrsquoactiviteacute agricole) Voir le site de lrsquoOMC wwwwtoorg(WTL670) 15 deacutecembre 2006)

2 Voir Behrendt (2007) pour une rapide discussion de la reacuteforme du secteur du coton au Mali

3 Voir OCDE (2006c) pour une discussion approfondie sur le secteur du coton en Afrique de lrsquoOuest Voir aussi BAfD-OCDE (2007)

4 Voir Bonaglia et Fukasaku (2002 et 2003) pour une discussion plus approfondie

5 Goldstein et al (2006)

6 Agrave cet eacutegard les reacutesultats des neacutegociations de la confeacuterence ministeacuterielle de lrsquoOMC qui srsquoest tenue agrave Hong-Kong Chine en deacutecembre 2005 constituent un pas significatif dans la bonne di-rection mecircme si les demandes speacutecifiques des PMA nrsquoont pu ecirctre satisfaites dans le cadre du programme de travail de Doha Alors que le groupe des PMA reacuteclamait un accegraves agrave 100 pour cent la deacuteclaration ministeacuterielle de Hong-Kong Chine avait pour mandat de leur octroyer un accegraves en franchise de droits et sans contingents pour 97 pour cent des lignes tarifaires Mais le diable se cache souvent dans les deacutetails les 3 pour cent restants repreacutesenteraient quelque 300 lignes tarifaires ce qui est bien suffisant pour interdire aux PMA un accegraves veacuteritable aux marcheacutes

7 Depuis mars 2001 la Commission europeacuteenne octroie un accegraves en franchise de droits et de quotas aux PMA dans le cadre de la fameuse initiative TSA Mais les exportations de trois des produits les plus sensibles (bananes fraicircches riz et sucre) nrsquoont pas eacuteteacute immeacutediatement libeacuter-aliseacutees Si lrsquoaccegraves en franchise de droit est devenu effectif en janvier 2006 pour les bananes les taxes douaniegraveres sur le riz et le sucre seront progressivement reacuteduites jusqursquoagrave parvenir agrave une franchise totale en juillet 2009 pour le sucre et en septembre 2009 pour le riz Entretemps des contingents en franchise de taxes seront autoriseacutes pour ces deux produits

8 LrsquoAGOA est entreacutee en vigueur en 2000 pour offrir aux pays africains un accegraves preacutefeacuterentiel au marcheacute ameacutericain La loi a eacuteteacute reacuteviseacutee trois fois depuis en 2002 (AGOA II) en 2004 (AGOA III) et en 2006 (AGOA IV) LrsquoAGOA IV qui srsquoapplique depuis le 20 deacutecembre 2006 a prorogeacute la disposition concernant la fourniture de tissus en provenance des pays tiers (avec des amende-ments) pour cinq ans de septembre 2007 agrave septembre 2012 Actuellement 38 pays africains sont eacuteligibles au traitement commercial preacutefeacuterentiel au titre de lrsquoAGOA httpwwwagoagovagoa_legislationagoa_legislation4html

9 OECD Policy Dialogue with Non-Members on Aid for Trade from Policy to Practice Les septLes sept eacutetudes de cas (six pays africains plus le Vietnam) peuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutees (en anglais unique-ment) agrave lrsquoadresse suivante httpoecdorgdactradedoha 2006

10 Pour une preacutesentation de la litteacuterature eacuteconomiques theacuteorique et empirique sur les interactions entre politiques et flux drsquoaide et drsquoeacutechange voir Suwa-Eisenmann et Verdier (2006)

11 Mayer (2006) propose une synthegravese theacuteorique et empirique des recherches meneacutees sur les interrelations entre IDE commerce et flux drsquoaide

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

0

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

1

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

2

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

wwwoecdorgdev

CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 40: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

12 Association des nations de lrsquoAsie du Sud-Est

13 Voir Goldstein et al (2006) pour une discussion plus approfondie sur lrsquoascendance eacuteconomique de la Chine et lrsquoInde et les implications de cette situation pour lrsquoAfrique

14 Voir Mayer et Fajarnes (2005) pour une discussion pleine drsquoenseignements sur les perspectives drsquoexportation de produits de base par lrsquoAfrique face agrave lrsquoindustrialisation rapide et lrsquoaugmentation des revenus dans les grands pays asiatiques en deacuteveloppement pauvres en ressources na-turelles comme la Chine notamment

15 Le cas de Homegrown le premier exportateur kenyan de produits issus de lrsquohorticulture est reacuteveacutelateur agrave cet eacutegard Agrave inteacutegration verticale pousseacutee Homegrown cultive 90 pour cent de ses produits dans ses propres exploitations il controcircle leur stockage et leur reacutefrigeacuteration ainsi que la logistique depuis le champ jusqursquoaux postes drsquoemballage La socieacuteteacute a signeacute un accord de co-entreprise avec une compagnie de fret aeacuterien et dispose drsquoun importateur exclusif au Royaume-Uni (FAO 2004)

16 Voir Jaffee et al (2003) La notion de laquo secteur agro-industriel raquo recouvre une large gamme drsquoactiviteacutes meneacutees sur lrsquoexploitation et agrave lrsquoexteacuterieur qui vont de la production au traitement et agrave la transformation post-reacutecolte en passant par la distribution la commercialisation et drsquoautres activiteacutes de type agricole Voir aussi OCDE (2007b chapitre 3) pour un rapide examen de lrsquoagriculture africaine

17 NEPAD (2002) Banque mondiale (2007) et OCDE (2008)

18 Ces deux anciennes attitudes peuvent ecirctre reacutesumeacutees comme suit laquo commerce sans aide raquo et laquo aide sans commerce raquo Tovias (2006) affirme que lrsquoaide de lrsquoUE et ses politiques com-merciales vis-agrave-vis de ses voisins arabes du pourtour meacutediterraneacuteen ont fluctueacute entre ces deux extrecircmes

19 Les informations relatives au Mozambique sont une synthegravese de Haaparanta et Kerkelauml (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

20 Les informations relatives agrave lrsquoOuganda sont une synthegravese de Stavloumlt et al (2006) ougrave le lecteur trouvera de plus amples deacutetails ainsi que des reacutefeacuterences bibliographiques

21 Sont membres de la CDAA lrsquoAfrique du Sud lrsquoAngola le Botswana le Lesotho Madagascar le Malawi Maurice le Mozambique la Namibie la Reacutepublique deacutemocratique du Congo le Swazi-land la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe

22 Cette analyse srsquoappuie sur des donneacutees du consortium GTAP (Global Trade Analysis Project) agrave lrsquouniversiteacute de Purdue aux Eacutetats-Unis Pour plus de deacutetails voir Haaparanta et Kerkelauml (2006)

23 Le cas du sucre est bien speacutecifique pour le Mozambique Le pays profite largement de son accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE agrave un prix avantageux Une reacuteforme du secteur entraicircnant une baisse des prix acquitteacutes lui serait dommageable Mais lrsquoanalyse de simulation indique que les producteurs locaux de sucre sont compeacutetitifs par rapport aux autres producteurs ayant accegraves aux marcheacutes de lrsquoUE Dans lrsquoeacuteventualiteacute drsquoune reacuteforme le Mozambique pourrait bien reacutecupeacuterer toute la part de marcheacute du sucre et en sortir gagnant

24 Temu (2006) et Chiwele (2006)

25 Le marcheacute des changes a connu un net renversement lorsque le kwacha srsquoest appreacutecieacute drsquoenviron 30 pour cent par rapport au dollar entre janvier et deacutecembre 2005 Ce choc srsquoest propageacute agrave tout le secteur agricole drsquoexportation Les usines drsquoeacutegrenage du coton ont failli fermer (elles avaient passeacute des accords avec les planteurs en deacutebut de saison sur la base de taux de change bien plus faibles) et bon nombre drsquoexportateurs craignent que la reacuteduction du prix des importations ndash cen-seacutee compenser lrsquoappreacuteciation du kwacha ndash ne leur soit pas vraiment profitable puisqursquoils font essentiellement appel agrave des intrants locaux comme la main-drsquoœuvre Le marcheacute des changes du pays a connu une certaine volatiliteacute en 2006 sous lrsquoeffet de lrsquoincertitude entourant les eacutelec-tions Malgreacute des peacuteriodes de deacutepreacuteciation le kwacha srsquoest appreacutecieacute de pratiquement 20 pour cent en 2006 (BAfDOCDE 2007)

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

1

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

wwwoecdorgdev

CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

Page 41: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

26 Ces donneacutees ne comprennent pas lrsquoassistance aux projets et programmes de deacuteveloppement agricole sans lien direct avec les eacutechanges Les eacutetudes de cas pays font le bilan des projets les plus importants mis en œuvre dans le secteur de lrsquoagriculture pour renforcer les capaciteacutes pro-ductives indeacutependamment du lien qursquoils peuvent avoir avec des aspects commerciaux (Temu 2006 et Chiwele 2006)

27 Voir Hazard Barry et Anouan (2006) et Hazard Barry et Tall (2006)(2006) et Hazard Barry et Tall (2006)

28 Voir Matsumoto-Izadifar (2007) pour un rapide tour drsquohorizon de lrsquoexpeacuterience reacutecente de ces deux pays

29 Alors que la LOA impose de concevoir des politiques deacutetailleacutees et de deacutefinir clairement les rocircles et les responsabiliteacutes respectifs des diffeacuterentes parties prenantes du sous-secteur elle ne prend pas en compte la question fondamentale des droits et des titres de proprieacuteteacute fonciegravere

30 Extrait de la deacuteclaration de la preacutesidence du sommet du G8 (disponible sur httpwwwg8govuk)

31 Systegraveme de notification des pays creacuteanciers du CADOCDE

32 Voir Andersson et al (2007) pour une discussion approfondie

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

2

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Reacutefeacuterences

andersson j c behrendt et K fuKasaKu (2007) ldquoThe International Architecture of Aid for Traderdquo projet de rapport au SECO (Secreacutetariat drsquoEacutetat agrave lrsquoeacuteconomie Suisse) Paris juillet

banque africaine de deacuteveLoppement (bafd)ocde (2007) Perspectives eacuteconomiques en Afrique 20062007 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdevaeo)

banque mondiaLe (2007) Rapport sur le deacuteveloppement dans le monde 2008 lrsquoagriculture au service du deacuteveloppement Washington DC

behrendt c (2007) laquo Le secteur du coton au Mali reacutealiser son potentiel de croissance raquo Repegraveres ndeg 30 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2002) Compeacutetitiviteacute des eacutechanges renforcer les capaciteacutes en Afrique subsaharienne Eacutetudes du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

bonagLia f et K fuKasaKu (2003) ldquoExport Diversification in Low-Income Countries an International Challenge after Dohardquo Development Centre Working Paper No 209 OCDE Paris juin

chiweLe d (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Zambiardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

fonds moneacutetaire internationaL (fmi) (2007) Le FMI et lrsquoaide agrave lrsquoAfrique subsaha-rienne Bureau indeacutependant drsquoeacutevaluation du FMI Washington DC

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (2005) laquo La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement raquo Cahier de politique eacuteconomique ndeg 26 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

fuKasaKu K m Kawai m-g pLummer et a trzeciaK-duvaL (dir pub) (2005) La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

goLdstein a n pinaud h reisen et x chen (2006) Lrsquoessor de la Chine et de lrsquoInde quels enjeux pour lrsquoAfrique Eacutetude du Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

2

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et a anouan (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Senegalrdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

wwwoecdorgdev

CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

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Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

haaparanta p et L KerKeLauml (2006) ldquoTrade and Aid Policies Their Impact on Economic Development in Mozambiquerdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

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hazard e a barry et eho taLL (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Malirdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

jaffee s R KopicKi P Labaste et I Christie (2003) Modernising Africarsquos Agro-Food Systems Analytical Framework and Implications for Operations Banque mondiale Washington DC

KoKKo a t-t thang L-t forsberg et vxn hong (2006) ldquoThe Harmonization of Aid and Trade Policies the Case of Viet Namrdquo Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

matsumoto-izadifar Y (2007) laquo Les Opportuniteacutes drsquoaffaires en Afrique le secteur priveacute local est-il precirct agrave srsquoen saisir raquo Repegraveres ndeg 43 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

mayer j et p fajarnes (2005) ldquoTripling Africarsquos Primary Exports What How And Whererdquo UNCTAD Discussion Paper No 180 CNUCED Genegraveve octobre

mayer t (2006) ldquoPolicy Coherence for Development A Background Paper on Foreign Direct Investmentrdquo Development Centre Working Paper No 253 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

NEPAD (2002 Comprehensive Africa Agriculture Development Programme Union africaine et NEPAD

OCDE (2006a) Miracle Crisis and Beyond A Synthesis of Policy Coherence towards East Asia collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006b) LrsquoAide au commerce comment la rendre efficace collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2006c) Le Coton en Afrique de lrsquoOuest un enjeu eacuteconomique et social Club du Sahel et de lrsquoAfrique de lrsquoOuest Paris

OCDE (2007a) Trade-Related Assistance What Do Recent Evaluations Tell Us collection laquo Objectif deacuteveloppement raquo Paris

OCDE (2007b) Entreprendre pour le deacuteveloppement 2007 ndash Promouvoir le secteur priveacute Perspectives du Centre de deacuteveloppement Paris

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

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Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT CENTRE DEDEVELOPPEMENT CENTRE

DEVELOPMENT

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Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

OCDE (2008) Entreprendre pour le deacuteveloppement Promouvoir les eacutechanges commerciaux agricoles en Afrique Perspectives du Centre de deacuteveloppe-ment de lrsquoOCDE Paris

OCDEOMC (2007) Aid for Trade at a Glance 2007 1st Global Review Paris et Genegraveve

OMC (2006) Meacutecanisme du cadre consultatif du directeur geacuteneacuteral pour lrsquoaide au deacuteveloppement en faveur du coton WTL670 15 deacutecembre Organisation mondiale du commerce Genegraveve (disponible sur wwwwtoorg)

stavLoumlt u j nannyonjo j pettersson et L johanson (2006) ldquoUganda Aid and Traderdquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

suwa-eisenmann a et t verdier (2006) ldquoThe Coherence of Trade Flows and Trade Policies with Aid and Investment Flows A Background Paperrdquo Development Centre Working Paper No 254 Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

temu a-e (2006) ldquoAid for Trade and Agro-based Private Sector Development in Tanzaniardquo Centre de deacuteveloppement OCDE Paris (disponible sur httpwwwoecdorgdactradedoha2006)

tovias a (2006) ldquoHow Coherent is the European Neighbourhood Policy Directed to its Mediterranean Partnersrdquo document de recherche preacutepareacute pour le Centre de deacuteveloppement OCDE Paris

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Autres titres dans la seacuterie

Les Cahiers de politique eacuteconomique du Centre de deacuteveloppementpeuvent ecirctre teacuteleacutechargeacutes agrave partir de wwwoecdorgdevcahiers

ou obtenus via le meacutel devcontactoecdorg

Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

Centre de deacuteveloppement de lOCDE ndash Cahier de politique eacuteconomique No 36

Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

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75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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Ajustement et eacutequiteacute (Ndeg 1)par Christian Morrisson janvier 1992

La Gestion de lrsquoenvironnement dans les pays en deacuteveloppement (Ndeg 2)par David Turnham avec Leif E Christoffersen et J Tomas Hexner avril 1992

La Privatisation dans les pays en deacuteveloppement reacuteflexions sur une panaceacutee (Ndeg 3)par Olivier Bouin avril 1992

Vers la liberteacute des mouvements de capitaux (Ndeg 4)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen avril 1992

La Libeacuteralisation des eacutechanges quel enjeu (Ndeg 5)par Ian Goldin et Dominique van der Mensbrugghe juin 1992

Vers un deacuteveloppement durable en Afrique rurale (Ndeg 6)par David OrsquoConnor et David Turnham janvier 1993

Creacuteation drsquoemploi et strateacutegie de deacuteveloppement (Ndeg 7)par David Turnham juillet 1993

Les Dividendes du deacutesarmement deacutefis pour la politique de deacuteveloppement (Ndeg 8)par Jean-Claude Bertheacutelemy Robert S McNamara et Somnath Sen avril 1994

Reacuteorienter les fonds de retraite vers les marcheacutes eacutemergents (Ndeg 9)par Bernhard Fischer et Helmut Reisen janvier 1995

Quel cadre institutionnel pour le secteur informel (Ndeg 10)par Christian Morrisson octobre 1995

Les Deacutefis politiques de la globalisation et de la reacutegionalisation (Ndeg 11)par Charles Oman juin 1996

Quelles politiques pour un deacutecollage eacuteconomique (Ndeg 12)par Jean-Claude Bertheacutelemy et Aristomegravene Varoudakis septembre 1996

La Faisabiliteacute politique de lrsquoajustement (Ndeg 13)par Christian Morrisson octobre 1996

Tirer le meilleur parti de lrsquoaide deacutefis pour lrsquoagro-industrie africaine

Politiques de biotechnologie pour lrsquoagriculture des pays en deacuteveloppement (Ndeg 14)par Carliene Brenner avril 1997

La Reacuteforme des fonds de pension leccedilons drsquoAmeacuterique latine (Ndeg 15)par Monika Queisser janvier 1999

Au lendemain de la crise asiatique comment geacuterer les flux de capitaux (Ndeg 16)par Helmut Reisen janvier1999

Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

Renforcer la participation agrave la gestion des deacutepenses publiques recommandations agrave lrsquointentiondes principaux acteurs (Ndeg 22)par Jeremy Heimans deacutecembre 2002

La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

Quelles politiques pour reacuteduire le coucirct du capital en Afrique australe (Ndeg 25)par Martin Grandes et Nicolas Pinaud septembre 2004

La Coheacuterence des politiques des pays de lrsquoOCDE agrave lrsquoeacutegard de lrsquoAsie de lrsquoEst enjeux pour le deacuteveloppement (Ndeg 26)par K Fukasaku M Kwai MG Plummer et A Trzeciak-Duval avril 2005

Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

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Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

Fonds de matiegraveres premiegraveres comment les ameacuteliorer (Ndeg 32)par Daniel Cohen Thibault Fally et Seacutebastien Villemot feacutevrier 2007

Les nouveaux acteurs du financement de la santeacute quel impact pour un chouchou des bailleurs (Ndeg 33)par Denis Drechsler et Felix Zimmermann juin 2007

Parier sur le deacuteveloppement institutions de financement priveacutees et donateurs (Ndeg 34)par Javier Santiso feacutevrier 2008

Sensibiliser lrsquoopinion publique sur le deacuteveloppement la communication lrsquoeacuteducation et lrsquoeacutevaluation en jeu (Ndeg 35)par Annette Scheunpflug et Ida McDonnell

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TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

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Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

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Gouvernance participative le chaicircnon manquant dans la lutte contre la pauvreteacute (Ndeg 17)par Hartmut Schneider avril 1999

La Libeacuteralisation multilateacuterale des droits de douane et les pays en deacuteveloppement (Ndeg 18)par Seacutebastien Dessus Kiichiro Fukasaku et Raed Safadi septembre 1999

Eacuteducation santeacute et reacuteduction de la pauvreteacute (Ndeg 19)par Christian Morrisson octobre 2001

Le Nouveau Reacutegionalisme en Afrique subsaharienne lrsquoarbre cache-t-il une forecirct (Ndeg 20)par Andrea Goldstein mars 2002

Au-delagrave de Johannesburg politiques eacuteconomiques et financiegraveres pour un deacuteveloppementrespectueux du climat (Ndeg 21)par Georg Caspary et David OrsquoConnor aoucirct 2002

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La Gouvernance drsquoentreprise dans les pays en deacuteveloppement en transition et les eacuteconomies eacutemergentes (Ndeg 23)par Charles Oman Steven Fries et Willem Buiter deacutecembre 2003

Financer les Objectifs du Milleacutenaire pour le deacuteveloppement ideacutees neuves (Ndeg 24)par Helmut Reisen avril 2004

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Renforcer le rocircle eacuteconomique des femmes dans les pays en deacuteveloppement pour le changement des institutions sociales (Ndeg 27)par Johannes Juumltting et Christian Morrisson juillet 2005

Migration aide et commerce plus de coheacuterence en faveur du deacuteveloppement (Ndeg 28)par Jeff Dayton-Johnson et Louka T Katseli septembre 2006

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Catastrophes naturelles et vulneacuterabiliteacute (Ndeg 29)par Jeff Dayton-Johnson octobre 2006

Politiques migratoires et deacuteveloppement une perspective europeacuteenne (Ndeg30)par Louka T Katseli Robert EB Lucas et Theodora Xenogiani novembre 2006

Apregraves Gleneagles la place des precircts dans lrsquoAPD (Ndeg 31)par Daniel Cohen Pierre Jacquet et Helmut Reisen novembre 2006

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La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

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Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

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La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

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Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE LOCDE2 rue Andreacute-Pascal

75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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Page 48: CENTRE DE DÉVELOPPEMENT DE L'OCDE DU CENTRE DE … · 2018-06-08 · Centre de développement de l'OCDE – Cahier de politique économique No.36 Remerciements Les auteurs tiennent

CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT DE L OCDE

CAHIER DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUE Ndeg 36

TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LrsquoAIDE DEfIs POUR LrsquoAgRO-INDUsTRIE AfRICAINE

parJeff Dayton-Johnson et Kiichiro fukasaku

Dans les pays de lrsquoOCDE comme dans les pays endeacuteveloppement lrsquoaideet lespolitiquescommercialespeuventse conforter mutuellement au beacuteneacutefice du deacuteveloppementou se substituer les unes aux autres La manifestation drsquounecorreacutelation entre flux commerciaux et flux drsquoaide deacutependcependantducontexte

La croissance rapide de lrsquoAsie de lrsquoEst deacutemontre la forteinfluencedelrsquoaidelieacuteeaucommercesurledeacuteveloppement

Alorsquelrsquoaideajoueacuteunrocirclecompleacutementaireessentielpourle deacuteveloppement du commerce au Vietnam par exemplelrsquoimpasse que connaissent les producteurs de coton africainsest embleacutematique des contradictions entre les objectifs despolitiquescommercialesetceuxdespolitiquesdrsquoaide

Lrsquoexpeacuteriencedes six pays africains consideacutereacutes dans ceCahierde politique eacuteconomique met en exergue des exemplesde coopeacuteration pour le deacuteveloppement visant agrave eacuteliminerles obstacles agrave une participation eacutelargie et approfondie delrsquoAfriqueausystegravememondialducommerce

Un renforcement de lrsquoaide est compatible avec la stabiliteacutemacro-eacuteconomique et lrsquoexpansion commerciale et lesinitiatives internationales en cours drsquolaquo aide au commerce raquoresterontincontournablespourledeacuteveloppementdelrsquoAfriquedanslesprochainesdeacutecennies

Dans sonprogrammede recherche leCentrededeacuteveloppementsrsquoattache agrave identifier et agrave analyser les questionsqui se poserontavecacuiumlteacutedansunfuturprocheauxpaysmembrescommeauxpaysnonmembresde lrsquoOCDE Ses conclusions contribuent agrave larecherchedepolitiquesenphaseaveclesproblegravemessouleveacutes

LesCahiersdepolitiqueeacuteconomiquepreacutesententcesobservationsde faccedilonconciseet accessible La seacuterie largementet rapidementdistribueacutee vers un public cibleacute srsquoadresse speacutecialement auxdeacutecideurspolitiquesdesdomainesconcerneacutes

Les performances de lrsquoAfrique en matiegravere drsquoexportations sontcertesendeccediladecellesdelrsquoAsiedelrsquoEstmaisilexistecependantplusieursexpeacuteriencesarticulantaidecommerceetdeacuteveloppementen Afrique riches en leccedilons politiques Ce Cahier de politiqueeacuteconomique met en exergue les reacutesultats de six eacutetudes-payscoordonneacutees par le Centre de deacuteveloppement de lrsquoOCDE auMali au Mozambique en Ouganda au Seacuteneacutegal en Tanzanieet en Zambie Quatre de ces eacutetudes ont eacuteteacute particuliegraverementconsacreacutees agrave lrsquoagriculture et agrave lrsquoindustrie agro-alimentaire Lescontre-performancesde lrsquoagricultureont eacuteteacute lrsquoundes principauxbouletsquionthandicapeacuteledeacuteveloppementeacuteconomiqueetsocialducontinentLesautoriteacutesafricainestoutcommelacommunauteacutedes donneurs ont largement neacutegligeacute le secteur agricole pendantles anneacutees80 et 90Gracircce agrave la reacutecente initiativeduNEPADdeplacer lrsquoagriculture comme secteurprioritaire ils ont commenceacuteagraverecentrer leurattentionsur lrsquoimportancede lrsquoagriculturepour lacroissancedurabledelrsquoAfriqueetlareacuteductiondelapauvreteacute

CAHIERs DE POLITIQUE EacuteCONOMIQUEDU CENTRE DE DEacuteVELOPPEMENT

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75775 Paris Cedex 16 franceTeacutel +33 (0)1 45 24 82 00fax +33 (0)1 44 30 61 49 Meacutel devcontactoecdorg

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