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éditorial 2 focus 3 actualités production 4 zoom régional 8 activités régionales 9 grandes campagnes 10 médias 15 billet d’humeur 19 Causes toujours Groupe Socialiste d’Action et de Réflexion sur l’Audiovisuel asbl 26 rue du Marteau - 1210 Bruxelles Trimestriel n°7 sept oct nov µ 2007 Belgique - Belgïe P.P. 1099 BRUXELLES X BC10823 P605057

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éditorial 2focus 3actualitésproduction 4zoomrégional 8activitésrégionales 9grandescampagnes 10médias 15billetd’humeur 19

Causes toujours GroupeSocialisted’ActionetdeRéflexionsurl’Audiovisuelasbl 26 rue du Marteau - 1210 Bruxelles Trimestrieln°7sept ≠ oct † nov µ 2007

Belgique - BelgïeP.P.

1099 Bruxelles xBC10823

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Patience et longueur de tempsfont plus que force ni que rage

Chaque entité a son propre but, sa propre quête. De leur côté, les lobbies publicitaires tentent d’imposer leurs méthodes, leurs modèles économiques. Les partis d’extrême droite font de même : ils s’acharnent à vouloir faire passer leurs idées souvent détestables et simplistes. Bien que différents, ces deux mouvements ont pris petit à petit une telle ampleur qu’il nous semble aujourd’hui indispensable de se dresser sur leur chemin. Depuis plusieurs mois, le GSARA asbl, en collaboration avec d’autres associations, mène des campagnes de sensibilisation autour de ces différents thèmes. Car qu’il s’agisse de publicité commerciale (ses intrusions intempestives dans notre quotidien) ou d’extrêmisme politique (le Vlaams Belang ou le Front National persistant dans leur discours trop souvent haineux), ni l’un ni l’autre ne s’y prennent de manière ponctuelle. Ils posent leurs pierres les unes après les autres dès que l’occasion se présente et construisent ainsi une barricade de plus en plus difficile à démonter.

Ce qui est étonnant dans ces deux cas, c’est qu’ils font soi-disant appel au libre arbitre de chaque personne. Il est d’ailleurs bien connu que tous les consommateurs se comportent en “adulte responsable” malgré les messages souvent ambigus diffusés dans les publicités. De même, des citoyens votent pour ces partis non démocratiques et leur discours simpliste et parfois raciste en pleine connaissance de cause.

Dans le dernier Causes toujours, Marc Lits de l’Observatoire du Récit Médiatique précisait qu’il ne suffit pas de mener des actions pendant les périodes électorales. Nous sommes obligés de le constater. Nos campagnes trouvent leur place au milieu d’autres. Parapub.org rejoint les actions menées par Respire asbl, Consoloisirs ou les Equipes Populaires. De même, Un jour ou l’autre, on pourrait tous être victime de l’extrême droite, qui propose un film et un outil pédagogique, peut être considéré comme complémentaire à la campagne Triangle Rouge menée par le Centre d’Action Laïque. Force est de constater que cela est devenu indispensable. Nous nous devons d’être partout, en permanence.

La presse quotidienne tend à ne parler de ces événements que lorsque l’actualité s’impose. Les coups médiatiques peuvent éventuellement sensibiliser le public, mais ils n’expliquent pas les choses en profondeur. C’est à nous, associations, qu’il revient de combler ce manque et pas seulement en période critique.

Tous les jours, nous nous devons de faire preuve de persévérance et d’endurance. Il n’y a aucun autre moyen d’être efficace et de se faire entendre auprès du public. C’est une chose que les lobbies publicitaires et les partis non démocratiques ont compris depuis trop longtemps.

Jean-Pierre TILMAN Directeur

éditorial

n

collophon

rédacteurs

Thierry BaudauxJean-Marie BlaveSandra DémalMonique DeveenAnnick GhijzelingsRégine LangsnerEric LumayVania LisiRoland SchulteDamien SeynaveLaurence SchalkwijkJean-Pierre Tilman

collaborateurs

Paul HermantMonique Van DierenPierre-Arnaud Perrouty

coordinatrices de rédaction

Virginie BreulsNathalie Flamant

relectrice

Karine Morales

graphiste

Marc Charlier

couverture

photo: Virginie Breuls

n

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La collecte de la mémoireDepuis plusieurs années, le GSARA Charleroi a entamé une réflexion sur la collecte de la mémoire dans le cadre de ses ateliers. Les activités proposées fonctionnent selon deux objectifs précis. Le premier reste bien sûr de former un groupe de jeunes adultes aux techniques de l’audiovisuel,de l’interview et du multimedia, mais le second a lui aussi toute son importance puisqu’il s’agit de diriger les participants vers les communautés de base afin de récolter la mémoire vive de l’immigration. Cette double approche a donné lieu à une belle collaboration avec le Collectif Formation Société de Saint-Gilles.

Que ce soit auprès des plus anciens comme de la seconde génération, l’idée de récolter une mémoire collective ne va pas sans un ardent désir de découvrir l’Autre, dans toute sa profondeur. L’Autre, quelle que soit son origine sociale, culturelle ou ethnique. L’Autre que l’on écoute, qui se raconte, qui nous fait partager ses joies, ses peines, la vision qu’il a de son environnement. L’Autre que l’on apprend à mieux connaître, grâce à qui l’on apprend aussi à mieux se connaître, pour mieux vivre ensemble, tout simplement.

C’est à ce sujet que le GSARA Charleroi fut contacté par l’asbl Collectif Formation Société (CFS) de Saint-Gilles. Créé par des travailleurs actifs dans les domaines de l’alphabétisation et de la lutte contre l’exclusion sociale à Bruxelles, le CFS reste fidèle à son slogan d’origine - “Vous rêvez de reprendre des études” - et organise depuis 1987 des programmes de formations différenciés selon les types de public (demandeur d’emploi, animateur socioculturel, travailleur social en fonction). Son projet d’Université Populaire vise à permettre à tout adulte qui le souhaite de reprendre des études certifiantes et ce, quelle que soit sa formation initiale ou quel que soit son âge, et de les mener jusqu’au niveau qu’il souhaite atteindre, en ce compris l’Enseignement supérieur. Parallèlement, le CFS poursuit une réflexion sur la pédagogie pour adultes. Aussi, constatant que l’outil média était de plus en plus utilisé dans le cadre associatif, le CFS, par ailleurs très attaché à l’idée de mémoire, a manifesté l’envie d’organiser un module “Collecte de la mémoire de l’immigration par l’outil vidéo”.

Ainsi est née la collaboration entre les deux associations dans le but de donner vie à un projet d’éducation permanente et de cohésion sociale alliant initiation à l’outil vidéo et reconstitution des traces de l’immigration. Sur base de l’expérience similaire menée par le GSARA Charleroi au sujet de la mémoire ouvrière, l’atelier a démarré le 21 mai dernier au CFS. Pendant 6 jours non consécutifs, les participants - des travailleurs du secteur socioculturel - se sont investis pleinement dans l’aventure. Abordant et décryptant les techniques de l’image, du son, de l’interview et du montage, ils ont aussi pu recenser et évoquer les vicissitudes de tous ceux qui, après avoir quitté leur terre natale les poches remplies d’espoir d’une vie meilleure, ont recommencé ailleurs, dans un autre pays, au prix d’efforts impressionnants pour concilier leur culture d’origine avec cette culture nouvelle, différente, permanente, parfois inconnue. Les témoignages

récoltés ont été synthétisés de manière sobre et discrète dans un ton délicat et fragile, telles des images verbales issues du passé mais remontées à la surface, comme redécouvertes.

On peut dire que ce fut là une collaboration fructueuse. D’abord parce qu’elle a fourni aux animateurs et aux travailleurs de terrain, très interpellés par le sujet, les instruments nécessaires pour poursuivre leur mission sociale en s’appuyant sur les techniques acquises. Collaboration fructueuse ensuite parce qu’elle a rassemblé deux organisations portées par le même solide attachement à la thématique de l’éducation. Un travail que toutes deux se disent prêtes à renouveler.

V.L. - N.F.

Pour toute information relative au CFS :www.cfsasbl.beou 02/543.03.00

focus

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actualités production

Complexes, les métiers de l’audiovisuel requièrent des spécialisations pour chacune de leurs branches. Un ingénieur du son n’est en effet ni cadreur, ni monteur ou encore infographiste. Au GSARA nous nous donnons comme mission d’accompagner les réalisateurs, les producteurs tout au long du processus lié à la réalisation de projets audiovisuels, depuis la création des intentions de réalisation jusqu’à la diffusion du produit. Cela passe par la recherche de subsides, la gestion des images, du son, du mixage, du montage, de l’infographie, du sous-titrage, de l’enregistrement de voix, de la création de jaquette, de l’authoring, de la réalisation de guides pédagogiques, de la promotion et de la diffusion des productions et réalisations. Par ailleurs, le GSARA accompagne également les associations dans leur volonté de développer des outils pédagogiques, de présentation et d’animation avec la méthodologie participative et en réelle association et interaction.

Chacun des services exposés ci-dessus demande donc des compétences diverses. Ils sont d’ailleurs souvent assurés par des personnes différentes qui ont chacune leur spécialisation au sein du GSARA. Grâce à une formation continue, certains travailleurs ont toutefois développé des spécialisations dans plusieurs domaines, une polyvalence qui leur permet d’assumer des tâches plus variées. Ces services sont indépendants et les réalisateurs, les producteurs et les associations peuvent donc recourir à chacun d’entre eux séparément : en demander un seul, plusieurs ou l’ensemble, en fonction de leurs projets et de leurs besoins spécifiques.

Nouveauté au GSARA : la Haute DéfinitionLa Haute Définition ? Un changement technologique capital qui touche tous les aspects de l’audiovisuel, depuis la préparation d’un film jusqu’à son exploitation. Le format HDV présente des caractéristiques particulièrement intéressantes, dont le double avantage d’offrir un premier niveau de qualité haute définition à faible coût, ce qui le rend facilement accessible pour des productions documentaires, expérimentales ainsi que pour les acteurs de la communication sociale.

Que ce soit dans le cadre d’une coproduction, d’un apport en service ou d’une commande, le GSARA met dorénavant à votre disposition l’équipement et les techniciens qui peuvent permettre la réalisation et la post-production d’un film HDV.

Sandra Démal

La liste complète des services et du matériel se trouve sur notre site www.gsara.be

Salle de visionDans le courant de septembre, une petite salle de vision vous permettra de venir visionner les (co)productions du GSARA - au sein de la Médiathèque spécialisée du DISC - ainsi que les nombreux films du festival Filmer à tout prix.

Contact (réservation indispensable) :

DISC asbl (Médiathèque spécialisée)Sandra Demal - 02/250.13.10 - [email protected]

Archives “Filmer à tout prix”Massimo Iannetta - 02/250.13.18 - [email protected]

Ñ GSARA - Rue du Marteau 26 - 1210 Bruxelles

Récentes productions et coproductions

DAVID SUSKINDPortrait } 52’

Réalisation Willy Perelstein • Production Les Films de la mémoireTournage, montage image, son, mixage GSARA

LUC DE HEUSCH, UNE PENSÉE SAUVAGEPortrait } 52’Réalisation Karine de Villers • Montage image GSARA• Production Simple Production

LE CERCLE DES NOYESDocumentaire de création } 74’

Réalisation Pierre-Yves Vandeweerd • Réalisation, montage image, son, mixage, sous-titrage, graphisme, authoring DVD GSARA • Production Cobra Films• Diffusion et distribution salles DISC

BERNARD FOCCROULEPortrait } 54’

Réalisation Pierre Barré, Thierry Loreau et Françoise Wolff • Montage image, montage son, mixage, sous-titrage GSARA • Production GEMSEL

FÉMININ PLURIELDocumentaire, installation } 180’

Réalisation Jan Vromman • Montage image, son, mixage, authoring DVD GSARA • Production Flora

ENFANTS SANS DOMICILE FIXEDocumentaire } 52’

Réalisation Roger Beeckmans • Mixage, sous-titrage GSARA • Production Image Création.com

ILS NE MOURAIENT PAS TOUS MAIS TOUS ETAIT FRAPPÉSDocumentaire } 80’

Réalisation Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil • Montage GSARAProduction ADR Productions (Paris) / Alter Ego Films

Récentes collaborations avec les associations

ON EN FERA PAS L’ÉCONOMIEVidéograme } 39’

Réalisation Eric Smeesters • Equipement tournage, montage image, son GSARA • Production SAW / Graphoui • Diffusion festivals DISC

BRUXELLES-TANGER, ENFANTS DES RUESObjet multimedia

Réalisation collectif • Montage image et son, mixage GSARA • Production association Interpôle

POUR VIVRE J’AI LAISSÉAtelier vidéo } 30’

Réalisation collectif • Encadrement réalisation Güldem Durmaz, Bénédicte Liénard et Valérie Vanhoutvinck • Montage image et son, mixage, sous-titrage GSARA •Production Présences et Actions Culturelles

MARIAGE ALLER-RETOUROutil pédagogique } 32’

Réalisation Mustafa Balci • Tournage, montage image, son, mixage, authoring DVD GSARA •Production Groupe Santé Josaphat. Apport financier : retour sur ventes DVD à estimer fin 2006 (distribution Belga)

LE VOILE ETCOutil pédagogique } 40’

Réalisation Gérard Preszow • Montage image, son, mixage, authoring DVD GSARA • Production Ligue des Droits de l’Homme

Le Service Production, en bref

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actualités production

Résidence d’écriture et de réalisation au Sénégal

Terre terra terraeQuand on me le demandait, je disais que je ne savais pas ce que j’allais chercher là-bas. Pas vraiment. Je disais, c’est simple, c’est le voyage d’une machine. Je pars filmer le voyage d’une machine agricole. Et avec elle, l’idée un peu vague qu’elle puisse rapprocher des hommes et des terres éloignés de plus de 6000 km. Je me glissais dans le rêve de mon frère qui avait inventé cette machine. Ça suffisait au désir de faire un film... Et puis, comme toujours quand on fait un film, le film devient autre chose. Le film est devenu un film sur la terre. Sur la terre qui attache et qui échappe, sur le temps qui se passe, sur les gestes qui nous nourrissent, sur l’inquiétude, sur les paysans, sur ceux qui partent, sur ceux qui restent.

Film intimiste, divagation au gré des saisons qui s’écoulent, errance entre la Belgique et le Chili, entre les fragments du passé et ceux tout aussi épars du présent, Terre terra terrae d’Annick Ghijzelings approche une inquiétude fondamentale, celle d’une agriculture qui peine, d’une agriculture en lutte, d’une agriculture qui se cherche par-delà les frontières, et qui reste, au delà de tous les possibles, la seule condition de notre existence.Le film a été tourné au Chili et dans le Brabant wallon. En cours de finition au GSARA, il sera terminé fin septembre.

Réalisation Annick Ghijzelings • Image Annick Ghijzelings, N. Rincon Gilles • Son V. Nouailles • Montage image Philippe Boucq • Montage son Paul Delvoie • Production Need productions • Coproduction GSARA

Le Cercle des NoyésAprès sa sélection au Festival de Berlin et sa distribution dans les salles belges et françaises, Le cercle des noyés de Pierre-Yves Vandeweerd poursuit sa vie de film :

• En télévision, acheté par Arte et sera diffusé à l’automne 2007.

• L’édition DVD, distribuée par Cinéart, sera disponible dès septembre 2007 en Belgique et en France. Cette édition DVD est accompagnée d’un livret composé dans l’esprit et l’esthétique du film et qui rassemble des photos des lieux du tournage et des textes de Cyril Neyrat, Jacqueline Aubenas, Simone Vanier, Kiyé Simon Luang et du réalisateur.

• Par ailleurs, une rétrospective des films de Pierre-Yves Vandeweerd a été organisée cet été par la Maison des cinéastes à Nouakchott. Lieu privilégié à partir duquel s’est incarnée la presque totalité des films de Pierre-Yves Vandeweerd, la Mauritanie vient de vivre ses premières élections libres depuis le renversement du régime dictatorial qui y a sévi durant près de vingt ans. C’est à cette occasion que le gouvernement mauritanien a choisi Le cercle des noyés comme support d’une campagne de réconciliation nationale visant à rapprocher les populations maures et noires africaines et qui permettra notamment le retour dans leur pays des réfugiés exilés au Sénégal. Rebondissement magnifique et inespéré pour un film qui avait choisi le langage de la poésie pour dénoncer l’indicible. Le cinéma reste une promesse, toujours, en ce qu’il peut tellement, il peut émouvoir, il peut toucher, il peut questionner, il peut ébranler, il peut aussi rejoindre l’histoire et participer à son bouleversement.

Dans le cadre d’un projet de mise en valeur du cinéma documentaire au Sénégal, le GSARA et Filmer à tout prix se sont associés au Média Centre de Dakar et au Festival du Film de Quartier pour tenter l’expérience d’une rencontre autour du cinéma du réel.

Lors de la première édition, en 2006, trois cinéastes (Pierre-Yves Vandeweerd, Massimo Iannetta et Marylin Watelet) et un monteur (Philippe Boucq) belges se sont rendus durant trois mois au Media Centre de Dakar pour mener avec quatre jeunes cinéastes et huit techniciens sénégalais un atelier d’écriture et de réalisation. L’intention de cet atelier était de permettre l’émergence de quatre films documentaires, miroirs d’une expérience de la confrontation avec le réel. Les films nés de ce premier atelier portent en eux l’essentiel de cette démarche. Libres, fragiles, entiers, ils sont l’expression d’un désir chez leurs auteurs d’exprimer leur rapport au monde et de le mettre en partage. Ces films ont été projetés dans de nombreux festivals et deux d’entre eux ont par ailleurs fait l’objet d’achat de droits de diffusion sur la RTBF et TV5.

2007 - De l’atelier à la résidence.

Dans la mesure où les enjeux liés à cette expérience reposaient sur la rencontre et les échanges entre des cinéastes belges et des jeunes cinéastes sénégalais, il était indispensable de pouvoir prolonger durant les trois mois d’apprentissage l’idée de partage et de mise en commun des idées, des expériences et du temps à vivre ensemble. C’est pourquoi en 2007, l’idée d’une résidence s’est imposée de façon évidente. St. Louis, ancienne ville d’architecture coloniale abîmée par le temps, ville d’eau et de mystère, est devenue le cadre de cette résidence. Vivant et travaillant ensemble au fil des jours, les étudiants et leurs formateurs (Pierre-Yves Vandeweerd et Philippe De Pierpont) ont eu l’occasion d’y développer de façon plus réflexive et plus communautaire l’écriture et le tournage des films. Le montage de ces films, accompagné par Philippe Boucq, s’est déroulé en août dans les locaux du Media Centre à Dakar.

Screening tour

A l’automne prochain, une tournée de deux semaines emmènera les huit films et leurs réalisateurs dans un voyage de Namur à Dakar. Plusieurs escales accueilleront ces films en transhumance : le Festival international du Film francophone de Namur (FIFF) tout d’abord, qui organisera lors de sa prochaine édition une soirée avec le CGRI autour de ces films et de la philosophie de la résidence. Les films seront ensuite projetés dans le Tarn et Garonne (Hivernales documentaires), à Lussas, au Polygone étoilé à Marseille, sur le ferry à destination du Maroc, à Tanger, avant de retourner à St. Louis, la ville où ils ont été tournés.

Les films 2007Kumba de Abdelaziz CisséTcham B.B de Adams SiéNjaxhass de Oumy N’DourLes pirogues complices de Oumar N’diaye

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Bernard Foccroulle : un engagement pour l’opéraPortrait } 54’

Enfant d’une famille de musiciens, il n’était pas pour autant acquis que Bernard Foccroulle deviendrait un jour musicien professionnel, la profession étant jugée peu sérieuse dans la famille. Mais le virus l’ayant déjà pris, rien n’arrêtera le jeune homme qui sera très vite remarqué pour ses talents de musicien et surtout pour son charisme. Philippe Boesmans dira d’ailleurs de lui qu’il est un “contestataire positif, voire constructif”. En 1976, Bernard Foccroulle revendique déjà le droit pour tous d’accéder à la musique et déplore l’absence d’initiation musicale. Aujourd’hui, si son nom rime encore avec “organiste de talent”, il sonne encore mieux avec “directeur du Théâtre Royal de la Monnaie de Bruxelles” et avec “directeur du Festival d’Aix-en-Provence”. En 1989, à l’âge de 37 ans, il succède à Gérard Mortier à la tête de cet opéra de légende situé au cœur de notre capitale. A son arrivée, Bernard Foccroulle sait qu’il doit relever trois défis. Le premier est artistique - maintenir La Monnaie à un haut niveau musical - tandis que le second est plus pragmatique - stabiliser la gestion financière du Théâtre. Troisième défi : faire de La Monnaie un lieu démocratique, accessible à tous. Très vite, le nouveau directeur créera un service éducatif, dont l’objectif est d’accueillir les publics a priori peu intéressés par l’opéra et leur donner des clés pour mieux y goûter. Aujourd’hui, La Monnaie travaille avec des écoles et près de 150 associations, dont certaines actives dans le secteur de l’alphabétisation.

“L’opéra, c’est créer les conditions d’un faire ensemble”. Tel un pilote, Bernard Foccroulle a réuni tout au long de ces années de multiples talents (directeur musical, scénographe, musiciens, danseurs, solistes et chorégraphe) qu’il a dirigés avec son regard de musicien et de compositeur. En 15 ans, pas moins de 20 créations sont sorties de La Monnaie. Mais l’homme est loin de se contenter d’une seule fonction : il continue à enregistrer des pièces pour orgues, il a également été élu président de Opera Europa, un réseau européen d’opéras. Aujourd’hui son chemin l’a amené à quitter La Monnaie pour prendre la direction du festival d’Aix-en-Provence, l’une des plus prestigieuses manifestations européennes d’art lyrique.

Ce documentaire réalisé avec maîtrise par Pierre Barré, Thierry Loreau et Françoise Wolff s’inscrit avant tout dans la philosophie du musicien. Il offre un portrait ludique, clair et extrêmement bien construit pour les néophytes qui, tantôt découvriront les coulisses du Théâtre Royal de La Monnaie, tantôt se laisseront emporter par le son de l’orgue. Mais le film ne néglige pas pour autant les initiés et entrouvre pour eux les portes sur la création d’opéras et sur les collaborations entre les différents métiers qui composent cette forme d’art mêlant musique, scénographie et danse.

Virginie Breuls

Réalisation Pierre Barré, Thierry Loreau et Françoise Wolff • Image Gil Decamp • Son Vic Vanderslagmolen • Montage image Hervé Brindel • Montage son - mixage Paul Delvoie • Production GEMSEL • Coproduction RTBF / ARTE G.E.I.E. / GSARA asbl • Avec le soutien de la Communauté française de Belgique et Les Amis de La Monnaie.

actualités production

© Photo : Johan Jacobs

Liberté sur paroledocumentaire } 52’

Aider les jeunes en difficulté à ne pas s’enliser dans la délinquance, prouver aux (ex-) détenus que la réinsertion est possible à condition de la préparer : c’est le combat que mène Jean-Marc Mahy depuis 2003, date de sa libération après plus de 18 ans de détention.

Vous l’avez peut-être déjà vu sur un plateau télé, entendu à la radio ou rencontré dans votre école. A l’ombre des médias, il arpente également les couloirs des prisons et des IPPJ. Où qu’il aille, Jean-Marc Mahy n’a de cesse de témoigner de son expérience et des conclusions qu’il en a tiré : à ceux qui le croiraient encore, il explique que la prison ne rend pas homme ; à ceux qui en ont fait l’expérience, il assure qu’une vie après la prison est possible. Que toutes les portes ne sont jamais définitivement fermées et que chacun est en mesure de “remonter” sa vie, marche après marche.

Désireux de pousser encore plus loin sa démarche, Jean-Marc Mahy a choisi, avec Liberté sur parole, de réaliser un véritable outil professionnel au service de son propos, en s’entourant pour cela de spécialistes de l’audiovisuel, dont la monteuse Catherine Burton. En partie tourné dans la prison-musée de Tongres, le film se compose de nombreux témoignages et de documents audiovisuels existants tels des reportages ou des extraits de débats télévisés traitant de la vie carcérale et de ses conditions.

Si le film est construit à la première personne, retraçant le parcours de son auteur à travers de nombreuses prisons belges, c’est moins pour parler de lui que pour offrir la parole aux autres, à ceux qui l’ont aidé dans les moments difficiles ou dans son travail de reconstruction vitale. On a besoin des autres pour avancer car ceux qui marchent seuls foncent droit dans un mur insiste-t-il, convaincu qu’une seule rencontre peut provoquer le déclic et orienter toute une vie. A mille lieues de tout fatalisme, Jean-Marc Mahy veut prouver que c’est en prison que la réinsertion se prépare (en tirant profit de ce temps suspendu pour suivre des études par exemple) et qu’il est important d’anticiper ses nouveaux projets de vie. Bref de (re)devenir acteur de sa propre existence, ce qui dans l’absolu nous concerne tous.

Liberté sur parole est un film touchant et surtout rempli d’espoir, se proposant d’offrir aux personnes concernées par l’univers carcéral ou susceptibles de s’y être un jour confrontées les clés de leur futur bonheur. Il sera diffusé dans les prisons francophones, les IPPJ et les écoles, et fera l’objet d’une présentation au Parlement en octobre 2007.

N. Fl.

Réalisation Jean-Marc Mahy et Daniel Nokin • Production Fondation Roi Baudouin - projet “Hors-pistes” • Post-production GSARA.

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Dans la continuité du film “Le zoo, l’usine et la prison”,

Jean-Pierre Griez a écrit “Une enfance d’en bas” (éditions du Cerisier).

Un débat ? Une projection ? Une lecture ?‡ écrire à : [email protected]

actualités production

A dos, les frontièresDocumentaire } 52’

Construit à partir d’histoires personnelles écrites par des adolescents, Ados les frontières aborde des thèmes tels que le divorce, le décès, l’immigration, l’internement pédiatrique ou les problèmes relationnels. Mises en scène et travaillées sous forme de courtes fictions réalisées lors d’un atelier où le groupe d’adolescents se retrouve, les situations vécues interrogent avec pertinence et subtilité la fragilité et l’instabilité de notre environnement tout en questionnant le rapport au monde et en mettant l’humain face à ces absences, la société face à ces carences.

Réalisation Anne ClosseProduction Centre Vidéo de Bruxelles (CVB)CoproductionAtelier de Production GSARA / Atelier GraphouiPost-production GSARA

La Contemplation des joursDocumentaire } 53’ - DVcam

Contempler, c’est observer avec les yeux et l’âme. Les mots de la réalisatrice sont comme une invitation au voyage. Un voyage en images au cœur des terres montagneuses d’Azerbaïdjan, un voyage en musique aux côtés de la chanteuse Ferghana Qasimova, mais aussi et surtout un voyage intérieur : celui de l’artiste en quête de poésie et de spiritualité. Le mugham offre en ce sens une voie privilégiée.

Véritable mémoire vivante, le mugham est un chant spirituel de tradition orale, profondément enraciné, très populaire et respecté dans tout le Caucase et chez les peuples d’Asie Centrale. Une grande place y est laissée à l’improvisation, offrant ainsi à l’interprète l’espace nécessaire à l’expression de sa propre âme. Fille du maître de mugham Alim Qasimov, Ferghana excelle en la matière depuis son plus jeune âge, et chaque jour est pour elle l’occasion de se perfectionner davantage, seule ou en compagnie de son père qui la soutient avec ardeur. La musique m’inspire, dit-elle, la musique et Dieu sont la nourriture de mon âme.

C’est de cette force spirituelle, de cette unité qui lie père et fille que s’inspire à son tour Chris Delville. Connue pour ses gravures, ses dessins et ses peintures, la jeune réalisatrice semble avoir trouvé dans la voix humaine et les chants traditionnels un écho à son propre travail, un prolongement à ses questionnements d’artiste. Comme dans Olena ou les chants d’Ukraine (1999) puis Monajat Yulchieva, une voix d’Asie centrale (2004), elle réussit à capter la beauté profonde de cette femme, la poésie de ses gestes et l’attachement qu’elle éprouve envers sa terre et son peuple. Discrète, la caméra accompagne Ferghana et ses proches dans leur quotidien. Contemplative, elle dévoile des paysages dont émane une vibrante complainte empreinte d’amour tragique et de nostalgie (la nostalgia russe n’est pas loin). Paisible, elle prend enfin le temps de révéler toute la richesse de cette rencontre.

Ne pas se dépêcher, laisser le souffle se dérouler, conseille Alim Qasimov à sa fille. Car le chant mugham ne vient pas de la gorge mais du cœur, et son sens mystique ne se dévoile pas en un instant. A l’image de son pays - Azerbaïdjan signifie “terre de feu” - Ferghana se nourrit d’une flamme intérieure, fruit de sa conviction mais aussi de la longue maturation des générations qui l’ont précédée. Son chant est avant tout une attitude face à la vie. N. Fl.

Réalisation et prise de vues Chris Delville • Prise de son Valère Le Dourner • Montage Laurence Vaes • Musique Alim Qasimov et Ferghana Qasimova • Coproduction Michel de Wouters Productions / CBA / Atelier de Production GSARA / Film Directors Guild of Azerbaijan • Avec le soutien du Ministère de la Culture et du Tourisme d’Azerbaïdjan.

Réalisé dans le cadre du projet international de la Guilde des réalisateurs de cinéma de l’Azerbaïdjan “Screening of mugam” soutenu par l’UNESCO et l’Open Society Institute Assistance Foundation.

ú Les ateliers vidéo à Liège

Ma vie ici, leur vie là-basOutil pédagogique } 21’- fr

Entretiens et échanges entre parents et enfants sur leur parcours de vie entre leur “là-bas” et leur “ici”.Dans le cadre de l’atelier vidéo animé par la régionale du GSARA Liège en partenariat avec le collectif “Autour de l’étang” (FIPI).

Distribution GSARA Liège, Samuel Maréchal (04/344.52.02)

(R)Appel au voteDocumentaire } 21’ - fr

Au départ d’une visite au fort de Breendonck, les jeunes décident d’interviewer les habitants de leur quartier sur la thématique de l’extrême droite.Dans le cadre de l’atelier vidéo animé par la régionale du GSARA Liège à la Maison des Jeunes de Saint-Georges.

Distribution MJ St-Georges, Marie Colpin (04/369.49.76. - 0494/28.60.82).

ú L’ Atelier de production

Deux films ont été sélectionnés par le Comité de lecturelors de la deuxième session 2007 de l’atelier :

Tenían la certezaDocumentaire } 85’

Véritable travail de mémoire collective, Tenían la certeza mêle rappels historiques, témoignages, réflexions et images d’archives pour évoquer les 17 années de dictature militaire au Chili et tenter de décrire les différents aspects de l’impunité et de ses conséquences vues par ceux qui ont résisté à la dictature et ceux qui continuent le combat pour la justice.

Réalisation / Production Mathieu Van WinckelCoproduction Atelier de Production GSARAPost-production GSARADistribution DISC

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La régionale de Bruxelles change d’équipe en 1999. Arrivé à cette époque, Philippe Hubot reçoit comme consigne de relancer les activités en formation vidéo.

Le premier projet fut celui de la Tour Noire, vestige de la première enceinte de la Ville, datant de plus de huit cents ans. Il s’agissait d’un travail intergénérationnel qui regroupait diverses associations telles que Interpôle, l’Institut Pachéco (troisième âge), Maisons d’enfants de la Ville de Bruxelles ou encore l’Atelier Graphoui, explique Philippe. Ce n’était pas forcément un projet de grande envergure, mais il m’a permis de plonger au cœur d’un travail de terrain avec des Bruxellois et de former le public à la prise de vue, de son et au montage. Peu de temps après, Régine Langsner a rejoint la régionale pour s’occuper davantage de la réalisation et de l’animation. Nous sommes donc complémentaires.

Ensuite vint le projet Fonderie-Pierron - Chroniques d’un contrat de quartier qui relate la rénovation d’un quartier de Molenbeek. Un projet qui s’est terminé récemment, après 5 ans de tournage. A travers celui-ci, la régionale eut ainsi l’occasion de se tester sur le terrain et de se rendre compte des avantages du travail en équipe légère, tant en terme de mobilité que de flexibilité.

Aujourd’hui, la régionale s’investit principalement dans l’axe 1 de l’éducation permanente (animation et formation d’un groupe en vue de la réalisation par les participants d’un projet audiovisuel) et dans l’axe 3 (réalisation de projet commandé par une association extérieure). Nous avons développé une certaine méthodologie au fur et à mesure de nos projets. Première étape : mettre l’accent sur la rencontre et sur l’appropriation des outils par tous. Chaque participant manipule tout de suite un matériel professionnel, mais léger. Souvent du matériel radio. Chacun peut ainsi redécouvrir le quartier mais aussi apprendre à écouter autrement, oser aller vers les autres, prendre la parole et trouver sa place dans le groupe. A partir de la matière brute, un premier produit est très vite monté. Cette méthode permet de se faire plaisir tout en valorisant le travail des participants et, surtout, d’avoir un retour directement. Vient ensuite la deuxième étape où s’ajoute la dimension image avec notamment des notions de cadrage et d’axe lumière. Les participants deviennent alors tour à tour journaliste, photographe, caméraman, etc.”. Face au public de l’éducation permanente dit “fragilisé”, cette méthodologie semble porter ses fruits. “L’un de ces premiers ateliers s’est déroulé dans l’immeuble social des Goujons, à Anderlecht, et a donné lieu à un reportage radio, réalisé avec les habitants du Comité des locataires (diffusion sur “La Première”). Ensuite, en 2003, nous avons entrepris Le constat, un film d’animation en collaboration avec Zorobabel et le collectif Alpha de Molenbeek (actif dans le domaine de l’alphabétisation). Puis en 2004, Je ne suis pas un animal et Un banc pour faire une pause, deux productions sorties d’un atelier animé à l’hôpital psychiatrique Fond’Roy.” A cette même période, lors d’un échange Nord-Sud, la régionale a pu mettre en place une cellule de production audiovisuelle autonome au Togo. Cette collaboration a donné le film Kondougue (diffusion TV5).

Aujourd’hui, la régionale continue de s’investir dans des projets les plus divers, que ce soient les grandes campagnes du GSARA (Parapub.org et Un jour ou l’autre on pourrait tous être victime de l’extrême droite), des tournages de fictions de court métrage (Mille à bord à Berchem-Sainte-Agathe en partenariat avec le centre culturel “Le Fourquet”) avec des associations ou encore des films de commande. Mais au delà de la production, elle tente surtout de diffuser le plus largement possible ses différents produits. En mars 2007, lors de la Journée Internationale de la Femme, le film Bruxelles, Voix nouvelles a été projeté au Parlement bruxellois. Promouvoir nos productions est essentiel. En général, un projet en amène un autre, voire deux autres. Et le responsable de la régionale de Bruxelles d’ajouter que cette diversité de projets, aussi enrichissants que variés, découle avant tout d’un travail de proximité où la qualité du partenariat et le soin que l’on apporte au projet restent prioritaires.

Parallèlement au volet “atelier vidéo” et “production”, Mario Leiva propose depuis 1999 des ateliers à thème orientés vers les technologies de l’information et de la communication : l’analphabétisme dans le domaine de l’informatique, l’influence des nouveaux moyens de communication, etc. Chaque sujet sert à démarrer un processus de formation informatique et de discussion par exemple sur les droits et devoirs du citoyen,les problèmes de la vie en communauté ou encore les relations intergénérationelles. Parmi les participants, on retrouve entre autres des seniors de 55 à 85 ans et des personnes issues de différents CPAS bruxellois. Mais, surtout, il y a près de 14 nationalités différentes qui s’y croisent, quotidiennement.

Virginie Breuls

zoom régional

Bruxelles, ma belle

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Le Hainaut Occidental à la PomDamien Seynave

Le GSARA HO prêtera main forte aux élèves de l’atelier de théâtre du Home Valère Delcroix de Tournai pour la réalisation d’un court métrage de fiction qui sera présenté en novembre prochain lors de la 10e édition du Festival International des Pom’s d’Or. Ce festival a pour but de mettre en avant les films des jeunes et moins jeunes réalisateurs en herbe issus de centres spécialisés de différents pays. La diffusion des films se déroulera au Centre Culturel de Quevaucamps le 21 novembre 2007.(infos : 069/68.46.04 ou www.centre-la-pommeraie.be ou).

Les internautes pourront retrouver à la rentrée toute une série de reportages multimedia couvrant les activités culturelles du Pays des Collines qui se seront déroulées cet été, et elles sont nombreuses !(infos : www.sonart.be)

La réalisation d’un dvd sur “l’Orientalisme en Hainaut” (à la demande de PAC) démarrera aussi en septembre. Ce film documentaire sera diffusé entre autres lors d’une exposition au Mundaneaum de Mons (mai 2008).

Le Brabant wallon en projectionsMonique Deveen

La rentrée 2007 verra se poursuivre les désormais traditionnelles “Rencontres du GSARA”, une fois par mois à la Maison Galilée de Genappe. Des diffusions alternant fictions et documentaires seront suivies d’échanges de vues sur des thèmes de société : l’environnement, la mondialisation, les relations humaines et leurs rapports de force, etc.(Infos: 010/453.427)

La Régionale du Brabant wallon participera par ailleurs au projet Filmer la musique, dans le prolongement des activités de l’année dernière (Filmer le politique), et ce, toujours en collaboration avec le Centre Culturel d’Ottignies-Louvain-la-Neuve. Au programme, des films traitant de la place de la musique dans les traditions, avec notamment A l’ombre d’une mémoire de Mustafa Balci produit par le GSARA.

Mémoire et rencontres à CharleroiRoland Schulte

Dans le cadre de la Collecte de la Mémoire de l’immigration à Charleroi (voir pg 3), les ateliers de formation au langage vidéo et multimedia reprendront, suite aux beaux succès de collaboration avec des partenaires tels que la Funoc et le CFS à Bruxelles. Sachant que ces montages de témoignages constituent maintenant des outils pédagogiques à disposition des acteurs de terrains de l’intégration (tant au GSARA que chez des partenaires), une attention toute particulière sera portée à leur fournir

une bonne visibilité. Par ailleurs, l’exposition sur ce thème, prévue depuis l’année précédente, devra être mise en chantier.

Organisation également, avec l’aide du FIPI, d’un atelier vidéo à Marchienne-au-Pont qui s’adressera plus particulièrement à un groupe de prise de parole local, constitué de femmes que nous inviterons à faire le saut dans le monde de l’image, de sa propre image et de celle des autres, avec tous les a priori culturels que cela pourrait sous-entendre.

Liège, du scénario à la réalisationEric Lumay

La première partie de la formation professionnelle s’est terminée début juillet par la projection publique, au Centre Culturel des Chiroux, de 22 exercices de style réalisés par les stagiaires. La deuxième partie, s’étalant de la mi-août à la mi-décembre, sera quant à elle davantage axée sur la pratique, avec au total un mois de stage.(Infos: 04/344.52.02)

Du côté de l’Education Permanente, l’atelier vidéo a repris début août à la Prison de Lantin, avec pour thème principal l’approche du scénario. Objectif: permettre aux détenus de choisir une ou deux thématiques à développer pour ensuite réaliser un reportage en milieu carcéral.

La Louvière : de préformations en formationsJean-Marie Blave

Dès septembre, le GSARA La Louvière reprendra ses activités réalisées dans le cadre de l’OISP. Outre des sessions de formation TIC permettant aux demandeurs d’emploi de s’initier à internet notamment, la régionale louvièroise assurera une formation en informatique à destination des candidats chauffeurs poids lourds pour le Forem Formation d’Houdeng-Goegnies, ainsi qu’une formation administrative qualifiante pour celui de Nivelles.

Une nouvelle session de préformation administrative s’articulera autour d’un travail sur l’estime de soi, le développement de la communication interpersonnelle, la remise à niveau en français, l’élaboration du bilan de compétences... Véritable vecteur de resocialisation, cette formation de trois mois a pour objectif de permettre à ses participants de se réapproprier leur projet professionnel.(Infos: 064/882.120)

Dinant-Philippeville, entre tradition et modernité

Thierry Baudaux

Reprise des deux projets en cours dès la rentrée. L’atelier vidéo sur les marche de l’ESEM (l’Entre-Sambre-et-Meuse) d’une part, celui sur l’histoire de

la métallurgie couvinoise d’autre part, qui clôturera d’ailleurs l’étape du tournage pour passer à celle du montage. Bientôt donc, deux séries de clips abordant tour à tour l’histoire, les acteurs, les métiers ou les rôles exercés au sein de ces deux univers.

L’atelier consacré au langage audiovisuel se met quant à lui tout doucement en place. En une petite vingtaine de séances, il abordera des thèmes majeurs de l’éducation aux médias tels que le langage télévisuel, les différents genres audiovisuels, les différents types de presse, etc. Egalement prévues au programme : les approches radio et internet. (Infos : 060/311.715)

Luxembourg : les seniors à l’honneurLaurence Schalkwijk

Forts du succès remporté l’année dernière, les ateliers TIC à destination des seniors reprendront la semaine du 17 septembre. Cinq ateliers par semaine auront lieu à Libramont, voire peut-être six en fonction des demandes.

D’autres ateliers sont en cours d’élaboration, notamment un atelier photo. Leurs dates seront disponibles dès la mi-août.(Infos : 061/65.85.76)

activités régionales

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Le 10 mai dernier disparaissait le Docteur André Wynen, président du Groupe Mémoire depuis sa succession au fondateur Arthur Haulot en 2005. Triste mais nécessaire occasion de revenir sur le combat que mène cette association issue des fraternelles de prisonniers politiques. Réunissant des rescapés de camps nazis, le Groupe Mémoire s’attache à conserver le souvenir des combattants de la liberté de la Seconde Guerre mondiale, à défendre les idéaux démocratiques et lutter contre l’extrême droite. Un combat plus que jamais d’actualité, dont le flambeau est désormais repris par Pierre-Paul Baeten.

L’une des grandes réussites du Dr André Wynen aura très certainement été de faire aboutir les revendications du Groupe Mémoire au niveau politique. En 2005, il annonçait interpeller les élus à ce sujet et, depuis lors, le Groupe Mémoire est en contact avec un nombre important de sénateurs afin d’introduire dans la Constitution un article qui sanctionnerait d’inégibilité les partis et candidats véhiculant des idées allant à l’encontre de la Convention européenne des Droits de l’homme. En d’autres termes, l’objectif du Groupe Mémoire est le suivant : que ceux qui ne respectent pas les lois anti-discrimination n’aient pas accès à la structuration politique, pas plus qu’ils ne se réfèrent à l’électeur.

Une de ces rencontres entre élus et anciens prisonniers eut plus particulièrement lieu sous l’impulsion du sénateur médecin Philippe Mahoux, par ailleurs président du Conseil d’administration du GSARA. Il est en effet important qu’un relais puisse prendre en charge l’héritage du Groupe Mémoire, explique-t-il, que des groupes démocratiques francophones et flamands perpétuent son action de mémoire et de mise en garde. Les choses semblent en bonne voie d’après La Libre Belgique du 22 mai dernier, qui annonce le ralliement du monde politique au combat des anciens prisonniers : si l’on excepte la frilosité du CD&V, la majorité des partis est prête à couler cet engagement dans une loi permettant de combattre efficacement l’extrême

droite. On attend donc la proposition de loi qui devrait sortir du nouveau Sénat. Un texte qui, on l’espère, contribuera à renforcer le nécessaire cordon sanitaire.

Car lutter contre l’extrême droite n’est pas si évident qu’il y parait, pour plusieurs raisons. Parce qu’elle est insidieuse tout d’abord, et se raccroche à des réflexes primaires. Comme l’expliquait André Wynen il y a deux ans, un million deux cent mille Belges, toutes communautés confondues, votent pour des partis qui prônent la haine et l’exclusion. Loin de nous l’idée de penser que tous ces électeurs sont des fascistes ; il y a parmi eux beaucoup de mécontents, mais si l’on n’y prend garde, on risque de revivre le scénario de l’Allemagne de l’entre-deux-guerres. C’est avant tout face à ces non-convaincus qu’il faut agir. Il faut leur rappeler ce que représentent les fonctions démocratiques de notre société face à une extrême droite qui stigmatise le refus de la diversité, insiste Philippe Mahoux, leur montrer qu’aucun régime fasciste n’aboutit à du bien-être et souligner les effets de cette idéologie quant à la liberté individuelle, l’égalité, ...

C’est ici justement qu’intervient une autre difficulté du combat : les défenseurs de la démocratie sont-ils en droit de couper la parole aux représentants de l’extrême droite ? Le racisme n’est pas une opinion en Belgique, rappelle le sénateur, c’est un délit. La loi condamne le racisme. Il convient de faire la part des choses entre la liberté d’expression et les conséquences que cette liberté peut avoir sur la société. Il y a toujours des moments où le danger est plus important, et il faut pouvoir interdire que soient véhiculées des idées qui ont pour conséquence d’aboutir à une liberté restreinte. En attendant qu’une loi clarifie les choses, il est bon de rappeler qu’une multitude d’outils existent déjà pour résister aux partis liberticides. Leur développement est encourageant.

Régine Langsner et Nathalie Flamant

grande campagne

Gardons la mémoirepour lutter contre l’extrême droite

Triangle rouge, label citoyenSigne distinctif permettant à l’époque aux nazis d’identifier les opposants politiques; le triangle

rouge symbolise aujourd’hui la résistance.

Campagne menée par l’associationLes Territoires de la Mémoire.

(distribution de 200.000 pin’set diffusion de dossiers pédagogiques)

www.trianglerouge.be ou 04/232.70.60.

“ResistanceS”,l’observatoire de l’extrême droite

Initiative citoyennese proposant de contribuer au combat

en tant qu’organe d’information,de réflexion et d’échange

(dossiers pédagogiques et publications)

www.resistances.be.

Un jour ou l’autre, on pourrait tousêtre victime de l’extrême droiteCampagne initiée par le GSARA,

consistant en la diffusiond’un double outil pédagogique

( le film éponyme + dossier )

www.gsara.be ou 02/218.58.85.

VNoMbreux SoNt leS ACteurS Du MoNDe ASSoCIAtIF porteurS D’INItIAtIveS vISANt à CoNtrer leS IDéeS D’extrêMe DroIte. U

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grande campagne

Quand la droite pêche en eaux troublesRésultats des élections juin 2007

• www.ulb.ac.be/soco/cevipol• www.resistances.be.

Avec l’extrême droite, la cible, c’est toi Campagne lancée à l’initiative

de la FGTB Liège-Huy-Waremme,visant à rappeler que les étrangers et les délinquants ne sont pas les seules cibles.

Création de l’asbl Vlaams belang,qui défend les valeurs démocratiques

et le caractère fédéral de la sécurité sociale(diffusion d’un diaporama didactique

et d’un livret pédagogique)

www.lacible.bewww.vlaamsbelangasbl.be

04/221.95.11.

DérapagesSpectacle de la compagnie théâtrale

Arsenic(camion-théâtre pour la démocratie)

www.blogderapages.be ou 04/344.01.77)

FührerSpectacle joué par le Teatro de la Saca(spectacle nocturne dont la première eut lieu

à Liège en mai dernier)

www.lacible.be ou 04/221.95.11.

1000 visages contre l’extrême droiteOpération mise sur pied

par la FGTB Verviers et le Cépage consistant à photographier

1000 personnes portant autour du cou un panneau d’opposition

(construction d’un mur de la Tolérancecomposé de ces portraits,

actions régionales,lors de festivals de musique,...).

www.1000visages.be ou 087/63.96.53.

Les observateurs des élections fédérales belges du 10 juin dernier ont découvert les résultats avec un certain soulagement : les deux partis les plus représentatifs de l’extrême droite sont en recul par rapport à leurs scores antérieurs. En progression quasi constante depuis 1991, le Vlaams belang (VB) obtient environ 12 % des voix à la Chambre alors qu’il en comptabilisait 18 % aux législatives de 2003, et 15 % à celles de 1999. Quant au Front national (FN), il recueille près de 2 % des voix, à comparer aux 5,6 % obtenus aux législatives de 2003 et aux 4 % de 1999.

Un phénomène comparable s’est produit lors des dernières élections en France où le Front national de Jean-Marie Le Pen a lui aussi marqué un net recul en obtenant 10,5 % des voix au premier tour des présidentielles le 22 avril 2007 (contre près de 17 % en 2002) et moins de 5 % au premier tour des législatives le 10 juin (contre plus de 11 % en 2002). De ce fait, il n’a absolument pas été en position de peser sérieusement sur l’issue des seconds tours.

Alors, victoire des partis “démocratiques” sur les idées d’extrême droite ? Rien n’est moins sûr. Au delà des chiffres, le relatif optimisme de départ doit être nuancé en tenant compte de plusieurs éléments. Tout d’abord, le VB reste localement très fort : deuxième parti de Flandre avec près de 19 % des suffrages, il devance le PS en nombre de voix à l’échelle de la Belgique pour se situer en troisième position, derrière le CD&V et le MR. Il apparaît en outre qu’un nombre important d’électeurs du VB se sont reportés sur la Lijst Dedecker, qui a réalisé plus de 6 % en Flandre et dont les idées n’ont pas grand chose à envier au VB en termes de populisme. Par ailleurs, les divisions internes ont certainement contribué à enrayer les machines FN, tant en France qu’en Belgique, bien que dans des proportions différentes.

La récupération des idées d’extrême droite par des partis de la droite traditionnelle est également préoccupante. Le phénomène était très net en France où Nicolas Sarkozy a multiplié les signaux en direction des électeurs du FN : utilisation du terme “racaille”, intention affichée de “nettoyer les cités au karcher”, annonce de la création d’un ministère de l’immigration et de l’identité nationale, rappel que

la France “n’a pas vocation à devenir un guichet social universel”, promesse de l’introduction d’une dose de proportionnelle, etc. En Belgique, à des degrés divers, la Lijst Dedecker, le MR et d’autres ont également versé dans la récupération et la surenchère. Pour ne prendre qu’un exemple, le programme du MR pour les élections fédérales proposait de “réfléchir à un système d’interdiction d’utilisation des transports en commun (…) contre les personnes ayant commis certains délits”. Avec de telles propositions, les électeurs d’extrême droite, belges ou français, n’ont pas eu trop de difficultés à se reporter sur des partis de la droite classique.

Plus inquiétante encore parce que moins facilement décelable : la confusion idéologique, savamment entretenue par certains à droite et dans laquelle Nicolas Sarkozy est passé maître. En s’appropriant l’héritage de Léon Blum ou de Jean Jaurès - qu’il s’est amusé à citer 27 fois lors d’un meeting à Toulouse le 12 avril 2007 -, il a contribué à brouiller encore un peu plus les repères. Dans un excellent article publié dans Le Monde du 13 avril 2007*, Eric Fassin a montré, force exemples à l’appui, qu’en disant tout et son contraire, en ne respectant jamais le principe de non-contradiction, le candidat de la droite française a fini par vider le discours politique de son sens. Si tout se vaut, si l’on peut dire impunément tout et l’inverse de tout, les mots ne veulent plus rien dire.

Face à ce brouillage élevé au rang de stratégie, lutter contre les idées d’extrême droite passe encore et toujours par le décodage des discours et l’analyse des actes. Car si les stratégies évoluent, les ressorts, eux, demeurent inchangés: stigmatisation persistante (étrangers, chômeurs, jeunes), discours qui attisent la peur pour légitimer une politique répressive et liberticide, conservatisme des modèles sociaux (famille et travail en particulier), posture de victime du système, etc. Qu’ils soient portés par la droite ou l’extrême droite, ce sont ces ressorts qu’il faut combattre inlassablement.

Pierre-Arnaud Perrouty, Ligue des droits de l’Homme

* “Sarkozy, ou l’art de la confusion”, Le Monde, 13 avril 2007.

VvoICI quelqueS outIlS quI Ne DeMANDeNt qu’à être toujourS pluS vArIéS et SouteNuS ! U

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grande campagne

Publicité à la RTBF : la fin du service public ?

Le 17 juillet dernier, la RTBF a reçu carte blanche de la Communauté française pour augmenter encore la place de la publicité dans ses programmes et dans son financement. Est-il possible de maintenir un service public digne de ce nom lorsqu’il sacrifie sa programmation sur l’autel de l’audimat ? Les Equipes Populaires (ainsi que d’autres associations dont Respire et Consoloisirs) refusent que l’audiovisuel de service public se laisse téléguider par l’appât du gain et finisse par devenir un des meilleurs élèves du libéralisme télévisuel. Elles s’insurgent contre ce choix inacceptable pour le principal média public de la Communauté française.L’application du nouveau contrat de gestion de la RTBF, signé en octobre 2006, est effective depuis que le Parlement de la Communauté française a approuvé ce 17 juillet la modification de deux décrets relatifs à la publicité dans l’audiovisuel. Ce nouveau contrat de gestion prévoit de relever le plafond du pourcentage de recettes publicitaires dans le budget de la RTBF (de 27% en 2007 à 30% en 2010), engageant de la sorte celle-ci vers une privatisation toujours plus importante des moyens financiers, au risque de perdre sa capacité d’y défendre des missions de service public dans l’avenir et ce, même s’il est prévu d’augmenter le montant de sa dotation.

Le contrat de gestion prévoit également d’autoriser de nouvelles pratiques publicitaires telles que la publicité interactive, l’écran partagé et le parrainage de produits. Nous nous insurgeons particulièrement à propos du glissement qui s’opère vers ces nouvelles pratiques. Elles n’ont rien d’anodin. Annonceurs, agences de marketing et médias sont tous conscients de la lassitude, voire de l’exaspération d’une partie grandissante du public vis-à-vis de l’omniprésence de la publicité dans tous les domaines de l’existence. Ils cherchent donc de nouvelles formules plus insidieuses et moins maîtrisables par la majorité de la population. Que la RTBF en vienne là nous heurte profondément. Elle se rapproche dangereusement des normes maximales autorisées par la Directive européenne Télévisions sans frontières, pourtant très laxiste en matière de temps et de pratiques publicitaires. C’est un comble pour une télévision de service public…

Ce qui nous choque également, c’est l’absence de débat public sur cette question. En réalité, elle a décidé de voter d’abord… et d’organiser le débat ensuite. Cela témoigne d’un mépris des principes démocratiques que nous ne pouvons accepter en tant que mouvement de citoyens actifs au sein de cette communauté. Le débat sur cette question de la place de la pub dans les médias publics vient donc de nous filer sous le nez, malgré des appels répétés pour ouvrir le dialogue. Nous ne manquerons cependant pas le rendez-vous de 2011, date de la renégociation du contrat de gestion.

Une plate-forme associative

Mais au delà d’un combat contre des pourcentages et des techniques publicitaires, c’est contre l’envahissement de la pub que nous réagissons. On le sait, la pub est partout. Elle traverse les écrans d’ordinateur, marque les vêtements, sature les médias, entoure les terrains de sport, emballe les transports en commun, tapisse les murs de nos villes, envahit les grandes surfaces… et influence fortement notre mode de vie.

Il nous semble profondément paradoxal que le message le plus affiché dans les rues et les médias reste celui du “tout à la consommation”, alors que nous sommes plus que jamais confrontés à cette réalité incontournable : les ressources de notre planète ne sont pas infinies. Quelles que soient nos préférences personnelles, il y a

des choix collectifs à faire pour intégrer cette limite des ressources dans une nouvelle logique de production et de consommation des biens et des services. L’enjeu, à nos yeux, est donc à la fois social, culturel, environnemental et économique.

Nous pensons - et nous ne sommes pas les seuls - qu’il existe d’autres valeurs et d’autres solutions que la consommation individuelle de biens pour améliorer l’existence. Nous voulons qu’elles aient aussi droit à un espace d’expression. C’est pour contribuer à agrandir cet espace que les Equipes Populaires font campagne sur le thème de la publicité. A notre avis, la créativité et le pouvoir d’interpellation des citoyens sont les meilleurs atouts !

Pour exercer ce pouvoir d’interpellation, une plate-forme associative** vient également de se constituer, dans la foulée du vote au Parlement de la Communauté française du 17 juillet. Elle vise à ouvrir le débat sur la place de la publicité dans l’espace public, et en particulier sur la publicité à la RTBF. Et il est loin d’être clos…

Monique Van DierenLes Equipes populaires

Bien entendu interpellé par les décisions qui viennent d’être prises,le GSARA a choisi d’aborder le sujet en donnant la parole

aux “Equipes Populaires”*.

Notre cerveau n’est pas à vendre ! Les Equipes Populaires ne sont pas d’accord. Elles lancent une campagne pour dénoncer l’impact de la publicité dans les diverses dimensions de la vie quotidienne. Et ciblent en particulier son emprise sur la télévision. La TV reste le média principal par lequel on s’informe et on se divertit. L’audimat fait la loi, puisque c’est lui qui détermine les recettes publicitaires. La qualité des programmes s’en ressent. Les téléspectateurs deviennent de plus en plus... des parts de cerveau à rendre disponibles pour la pub. Faut-il s’y résigner ?

Intitulée “Notre cerveau n’est pas à vendre”,cette campagne, propose deux actions concrètes

å“La pub ? Je zappe !”

Carte postale adressée à Fadila Laanan, ministre de l’audiovisuel de la Communauté française permettant à chacun de dire pourquoi nous revendiquons la limitation de la pub à la TV.

ç“La pub ? Je m’en moque !”

Concours de détournement de pub visant à attirer l’attention sur le fait que nous ne trouvons pas acceptable de laisser les annonceurs faire de la pub pour des produits nuisibles à la santé et à l’environnement (Fast food, 4 x 4,... ). Puisque la pub se moque de nous, nous avons parfaitement le droit de nous moquer d’elle.

info : www.cerveaupasavendre.be ou 081 / 73.40.86

*Les Equipes Populaires rassemblent, aux quatre coins de la Communauté fran-çaise, des citoyens actifs désireux d’œuvrer à une société d’égalité et de justice sociale en organisant des groupes d’action locale ou de réflexion.

Infos: www.e-p.be ou 081/73.40.86.

**Treize associations font à ce jour (juillet 2007) partie de cette plate-forme : les Equipes Populaires, l’asbl Respire, Consoloisirs, le GSARA, Inter-environnement Wallonie, le Grappe, Vie féminine, le MOC, Attac Wallonie-Bruxelles, le réseau Idée, Culture et Développement, la Ligue des Familles et le CRIOC.

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grande campagne

Quand la pub s’infiltre

La pub est omniprésente, rien de nouveau ici. Que ce soit les campagnes d’affichage, par exemple à Bruxelles où les quartiers dits populaires subissent les publicités en grands formats à chaque coin de rue tandis que les quartiers plus huppés sont mieux protégés par le RRU (Règlement régional d’Urbanisme); que ce soit sur Internet où la population d’internautes, catégorisée en fonction des sites qu’elle fréquente, se voit présenter les publicités de mieux en mieux ciblées; ou que ce soit en télévision à travers les émissions destinées tantôt à l’enfant, tantôt à la ménagère, tantôt à l’adulte “responsable” où les publicités se glissent en trois secondes ou en deux minutes. Elle s’immisce dans les moindres recoins de notre quotidien, parfois de manière claire, mais de plus en plus souvent de façon pernicieuse. Les annonceurs rivalisent dans les techniques marketing pour séduire des publics toujours mieux ciblés. Le problème avec la surabondance et la surenchère des publicités, c’est que le public se lasse de celles-ci, explique Marc Vandercammen du CRIOC. Les annonceurs doivent donc trouver de nouvelles techniques pour le reconquérir. Et comment s’y prennent-ils ? Simplement en plaçant la pub là où on ne l’attend pas.

Quand le débat tourne autour des “tunnels” de pub, les critères restent encore quantifiables. Autant de minutes par heure ou tel pourcentage du temps d’antenne; limitation ou interdiction de diffuser ces écrans à des moments choisis (ex : pendant les émissions pour enfants); réglementation quant au contenu de la publicité. La loi en Belgique est plutôt bien faite. La publicité pour l’alcool et le tabac, par exemple, sont interdites, commente Jean-Baptiste Godinot de Respire asbl. Mais les pouvoirs publics croulent sous la déferlante publicitaire et les sanctions ne sont que trop rarement appliquées.

Aujourd’hui, le problème se présente sous une autre forme. En télévision, les tunnels ont perdu de leur efficacité, d’où l’apparition de nouvelles techniques marketing : écran partagé, parrainage (ou sponsoring), placement de produit. Dans le cas des écrans partagés, les publicitaires jouent sur le fait que le spectateur

continue à suivre l’événement télévisuel en question, ajoute Marc Vandercammen, et argumentent dès lors en faveur d’une comptabilisation seulement partielle de ce temps de publicité. Ce à quoi nous nous opposons.

Quant au placement de produits, la problématique va encore plus loin. Si un scénario est modifié pour qu’un produit soit mis en valeur dans un film, explique Jean-Baptiste Godinot, cela pose un véritable problème d’identification, l’art devient alors un support commercial. C’est par exemple le cas dans le dernier James Bond qui a fait l’objet de 77 placements de produits dont certains sont clairs et d’autres, beaucoup moins. Actuellement interdite dans plusieurs Etats européens, la technique du placement de produits est néanmoins couramment utilisée dans le cadre de films cinématographiques ou dans des émissions produites puis importées et diffusées en Europe. Cela crée forcément un flou dont découle une certaine insécurité juridique. Aussi, la Commission Européenne tente de mettre en place une réglementation claire et uniformisée à travers la directive de Télévision Sans Frontière (TVSF), mais il n’est pas dit que celle-ci protège véritablement le public, puisqu’entre autres, elle augmente la limite de temps autorisé pour la publicité, et légalise le placement de produits ainsi que l’écran partagé.

Le discours semble peut-être alarmiste, mais il y a de quoi s’inquiéter. Non seulement encadrer légalement ces nouvelles techniques marketing est loin d’être une sinécure, mais quand bien même une réglementation serait mise en place, les publicistes soit trouveront une manière de s’adapter pour les contourner soit créeront de nouvelles techniques. Et en l’absence d’une éducation aux médias avec clés de décodage à l’appui, il va devenir difficile d’attendre du consommateur qu’il se comporte en “adulte”.

Virginie Breuls

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On aurait pu craindre quelques retards administratifs en raison des congés mais non, la Commission sera bel et bien opérationnelle pour la rentrée 2007, comme annoncé. Pour rappel, sa création vise à clarifier une situation qui concerne de plus en plus d’établissements scolaires, à savoir l’intrusion croissante en leurs murs de messages commerciaux ou publicitaires à caractère lucratif. Concrètement, la Commission sera chargée d’examiner et d’émettre un avis à propos des faits qui lui sont soumis, avis sur lequel le Gouvernement de la Communauté française statuera ensuite. Bien que le rôle de ce nouvel organe autonome soit davantage axé sur la prévention que sur la sanction, des mesures disciplinaires adéquates seront prises en cas de non-respect de ces décisions, pouvant aller jusqu’à réduire de 5% les subventions de fonctionnement de l’établissement concerné.

Depuis mai sont connus les 19 membres siégeant au sein de la Commission présidée par Lise-Anne Hanse. Seront représentés les services du Gouvernement, les pouvoirs organisateurs d’enseignement reconnus par le Gouvernement, les services généraux de l’Inspection, les organisations syndicales représentatives des personnels de l’enseignement, ainsi que les fédérations d’Associations de parents reconnues par le Gouvernement. Parmi celles-ci, la FAPEO (Fédération des Associations de Parents de l’Enseignement Officiel), où l’on félicite évidemment l’initiative, en rappelant toutefois que cette Commission aurait dû exister depuis longtemps. Les tentatives d’intrusion commerciale dans les écoles sont en effet de plus en plus régulières, explique Dimitri Dubuisson, porte-parole de la FAPEO, car il s’agit d’un marché stratégique pour les publicitaires. Le pouvoir d’achat des enfants est aujourd’hui plus important; c’est aussi un public qui réagit avec moins de réflexion qu’un public adulte.

Au passage, rappelons combien les boites de pub ont compris l’importance de l’enjeu, via le direct marketing notamment. Simple exemple : cette société basée à Wavre (dont on ne fera pas la pub) spécialisée dans le coli-cadeau rempli d’échantillons distribué dans les hautes écoles mais aussi dans le secondaire supérieur. Sans détours ni scrupules, la “cible student” est clairement affichée, une cible importante sachant que la plupart des habitudes de consommation se cristallisent à cet âge-là. Tout est dit quant aux intentions, difficilement camouflées par la brochure d’intérêt général (sur le sida, l’euro ou la sécurité sociale) accompagnant généralement le colis.

D’autres cas sont moins flagrants, et c’est à ce niveau précisément que se situe toute la complexité du problème : l’intrusion publicitaire dans les écoles lorsqu’elle prend des allures d’initiatives pédagogiques ou éducatives. Voilà donc en quoi consistera le principal travail de la Commission nouvellement mise en place : qu’entend-on réellement par “activité commerciale” ? Qu’est-ce qu’une “intrusion publicitaire à caractère lucratif” ? Jusqu’où peut-on aller dans les partenariats public/privé, parfois tentants dans un secteur souffrant de sous-financement ? Autant de questions en cours de discussion, dont les réponses devraient permettre, sur base de cas concrets, de clarifier progressivement les choses, et d’offrir parallèlement aux écoles les outils nécessaires pour apprécier la pertinence des sollicitations commerciales dont elles font l’objet.

Nathalie Flamant.

Qui peut déposer une requêtedevant la Commission autonome ?

lun chef d’établissement d’enseignementorganisé par la Communauté française

lun Pouvoir organisateur ou son délégué

dans l’enseignement subventionné par la Communauté française

lune Association de parents

lune organisation syndicale

représentative des personnels de l’enseignement

lle Gouvernement ou un organe de représentation

et de coordination des pouvoirs organisateurs d’enseignementreconnu par le Gouvernement

l

Après quelques temps d’indisponibilité, le site www.parapub.org est à nouveau entièrement opérationnel. Nouveau serveur, mise à jour des logiciels, nouvelles fonctionnalités et apparence : le site a fait peau neuve. N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires.

En mars dernier, un avant-projet de décret était approuvé à la Communauté française quant à la création d’une Commission chargée d’examiner les infractions aux dispositions de l’article 41 du pacte scolaire, qui interdit notamment toute activité commerciale dans les établissements d’enseignement publics et libres subventionnés. Qu’en est-il quelques mois plus tard ?

grande campagne

Non à la pub dans les écoles

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Depuis toujours les chaînes de télévision ont compris la nécessité de fidéliser leur public en proposant des figures récurrentes - mêmes types d’émissions, de films, mêmes présentateurs de JT, etc. Pour encore mieux y parvenir, les grandes majors leur offrent sur un plateau des productions plus qu’efficaces : les séries. 4400, Bones, les experts, 24h Chrono, Prison Break, Desperate Housewives pour ne citer que les plus récentes, sont autant de feuilletons qui occupent désormais une place de choix dans nos soirées télévisées.

Diffusé en prime time, Dr House atteint allègrement les 30% de part de marché avec près de 500.000 spectateurs sur RTL TVI. Un succès qui va croissant et sur lequel les chaînes de télévision misent sans hésiter. Au mois de juin, la première chaîne privée offrait un programme de choix avec trois épisodes de Grey’s Anatomy le dimanche soir, trois épisodes de Heroes le lundi, et enfin un inédit de la troisième saison de Lost le mardi, suivi du Dr House...

La fidélisation ne s’explique pas par le fait que le public pourrait se retrouver dans l’un des personnages, explique Claude Javeau, sociologue à l’ULB. Ces derniers sont hyper stéréotypés et on est très loin de la réalité. Pas besoin de prendre une série comme Heroes pour s’en convaincre, nombreux sont les médecins urgentistes qui vous confirmeront que leur quotidien est loin de ressembler à la 13ième saison d’Urgence. Le public veut sortir de l’ordinaire tout en gardant ses repères. Tout le monde a déjà été à l’hôpital ou au tribunal. Cependant, les séries créent une fausse image de la société. Il y a un tas de pays où les juristes n’utilisent pas l’expression “Objection, votre honneur !”

Les spectateurs sont néanmoins véritablement attachés à leurs héros. Pour preuve les nombreux sites de fans qui peuvent s’y délecter ici des cancans de tournage, là des goûts de l’un ou l’autre acteur phare de la série. Le public a un besoin de sécurité, voire de sécurisation. Il attend ses héros toutes les semaines et les voit évoluer tant au cours de l’intrigue de l’épisode que tout au long de la série. Les auteurs s’arrangent pour que les personnages gardent leurs caractéristiques tout en ajoutant un côté spectaculaire, voire complètement exagéré pour maintenir le spectateur en haleine.

Dans la deuxième saison de Grey’s Anatomy, un patient arrive à l’hôpital Grace de Seattle en compagnie de Christina Riccie et… d’une bombe juste à côté de son cœur prête à faire exploser tout le bâtiment. Nombre de téléspectateurs américains : 37,8 millions. Une vedette, une action improbable et spectaculaire, inutile de nier que la recette rapporte à notre société du spectacle.

Virginie Breuls

médias

Séries : la recette facile ?

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médias

A l’instar de ce qui s’est passé il y a trente ans avec le mouvement des radios libres et celui des télévisions communautaires, cette dernière décennie aura marqué l’avènement, un peu partout dans le monde, de chaînes de télé associatives, encore appelées participatives ou alternatives. Ainsi s’est progressivement constitué le Tiers Secteur Audiovisuel (TSA), un secteur privé, libre et indépendant, à but non lucratif et non commercial, ouvert à tous et accessible au public. Reposant largement sur l’implication citoyenne - la télé par et pour les gens - le TSA revendique le droit d’informer différemment. Et soulève de par son existence même la question des modèles et des normes imposés par les médias dominants.

A l’image de la diversité (sociale, politique, culturelle) qu’il entend refléter, le TSA réunit de multiples acteurs soucieux d’indépendance et de pluralisme, dont se dégagent deux grandes tendances. Les chaînes dites “de médiation” d’une part sont des télévisions de proximité, faites par les habitants d’un quartier, d’un village ou d’une région. Des émissions à caractère local sont réalisées et diffusées de manière régulière, dans le but de renforcer tout à la fois le lien social, la liberté d’expression, l’identité locale et l’éducation aux médias via la prise en main de l’outil audiovisuel. Plus engagées dans le militantisme informationnel, les chaînes d’expression sont quant à elles des télés d’opinion, des télés alternatives, voire militantes ou “médiactivistes”. Elles aussi peuvent être contributives et d’accès public. Se consacrant principalement aux débats d’idées, elles incarnent clairement le contre-pouvoir audiovisuel. Dans les deux cas, la télévision devient un instrument d’émancipation et de créativité par rapport à son effet d’aliénation actuel*.

Toutes les chaînes associatives n’ont pas la même envergure, certes, mais il n’empêche qu’une télévision remettant en question l’ordre et les modèles établis, forcément, ce n’est pas du goût de tous. D’où la difficulté de trouver un financement (en France, le TSA revendique depuis longtemps un Fonds de soutien alimenté par une taxe sur la publicité commerciale) ainsi qu’un espace de diffusion. Certaines chaînes françaises sont déjà parvenues à obtenir l’autorisation de diffuser en hertzien, via le câble ou le satellite, mais la plupart doivent bien faire preuve d’inventivité face à l’adversité. Ainsi des adeptes de la télé-brouette ou télé-troquet (débarquer dans un lieu public avec télé et magnéto, et inciter au débat suite à la projection), des diffusions itinérantes ou des diffusions pirates, qui fonctionnent davantage selon la logique du “rendez-vous” que de la diffusion en flux. En Italie, des membres du réseau “telestreet” sont allés jusqu’à brouiller des fréquences pour plomber le monopole berlusconien.

La télé de demain ?

Il va sans dire que le développement des nouvelles technologies offre au TSA d’encourageantes perspectives. Démocratisation des équipements numériques, internet en tant que nouvel espace d’échange libre : les frontières ont littéralement volé en éclat et les chaînes associatives bénéficient aujourd’hui d’une visibilité accrue grâce à la web-télé. Parallèlement aux nombreux sites d’information prônant la différence à travers la participation citoyenne, elles contribuent à la mise en place d’une nouvelle forme de pratique informationnelle qui semble faire de plus en plus d’émules, le journalisme civique.

Donc, oui, il est aujourd’hui possible de s’informer autrement. A une condition cependant, c’est de remettre en question nos habitudes de consommateurs (sans nécessairement se désintéresser des médias traditionnels qui en disent long sur la façon dont tourne le monde). Adopter une attitude active, à l’image de ces

citoyens-reporters désireux d’apporter une alternative progressiste à la “religion cathodique” dominante. Comme le dit Noam Chomsky, linguiste américain connu pour son analyse des médias notamment, il y a de l’information disponible pour qui veut bien faire l’effort de la rechercher dans les médias alternatifs**. Internet offre en ce sens des possibilités inespérées. A nous de les saisir.

Nathalie Flamant

Le Tiers Secteur Audiovisuel

“Télé Millevache : la télé qui se mêle de ceux qui la regardent”(Raoul Sangla)

Société des médias et droit à l’information entretiennent une relation ambiguë. La première n’est pas nécessairement garante du second, et notre connaissance du monde demeure tributaire de ce que les médias veulent bien nous dire. Dans le domaine télévisuel plus particulièrement, la multiplication et la concentration des chaînes aux mains de puissants groupes financiers menacent d’autant plus ce pilier de la démocratie que constitue le droit à une information complète, exacte et pluraliste. Heureusement, des alternatives existent, pour qui prend la peine d’y recourir en tout cas.

* Typologie proposée par Zalea TV à l’occasion des Rencontres de Marseille des MédiasAssociatifs et Indépendants (mai 2006).

**Les voix alternatives touchent désormais un public global. Rencontre avec NoamChomsky, Jim Cason et David Brooks. Publié dans La Jornada (México, sept. 2004)et repris http://infos.samizdat.net (octobre 2004).

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Deux exemples évocateurs

La France Contrairement à la Belgique où la diffusion par câble est majoritaire, environ 2/3 des ménages français ne reçoivent que le réseau hertzien, dont les rares fréquences sont attribuées ponctuellement par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) lors de procédures publiques d’appel à candidatures. Cela n’empêche pas les télévisions associatives d’être très nombreuses. Depuis 2000, l’accès du Tiers Secteur Audiovisuel à la télévision est d’ailleurs reconnu, mais la victoire n’est pas gagnée pour autant puisque les décisions du CSA sont loin d’incarner le pluralisme annoncé, et prouvent en tout cas que certaines chaînes dérangent - le combat de Zalea TV est révélateur à ce sujet. Dans le meilleur des cas, les télévisions associatives obtiennent un droit de diffusion temporaire de quelques mois, quand elles ne sont pas momentanément interdites de diffusion, comme ce fut le cas lors de la campagne électorale de 2002, au nom d’un principe de censure préventive. Le TSA français reste quoiqu’il en soit particulièrement actif face à un espace hertzien (bien public inaliénable en théorie) progressivement monopolisé par des chaînes commerciales, derrière lesquelles il n’est pas rare de retrouver les grands noms du secteur privé.

Le Venezuela Toute autre situation en revanche que celle du Venezuela, où la révolution bolivarienne d’Hugo Chàvez table clairement sur la démocratie participative. Ces dernières années ont vu l’émergence d’un nombre impressionnant de comités de quartiers à travers le pays, qui bénéficient d’une aide non négligeable dans la mise sur pied d’initiatives diverses. Parmi celles-ci, les télévisions participatives sont venues apporter une solution opportune au problème du monopole des médias privés, tout en offrant aux plus démunis un outil privilégié de lutte sociale. Certains taxent Chàvez de populisme mais c’est une autre histoire. En attendant, “la parole au peuple” reste le credo d’un impressionnant mouvement auquel participe activement le belge Thierry Deronne (ancien collaborateur du GSARA), cofondateur des télévisions communautaires Teletambores et Camunare Rojo TV. Il est aujourd’hui vice-président de la télévision publique Vive TV, autre bel exemple de citoyenneté puisque cette chaîne “protagonique” s’inspire largement des expériences menées dans le monde associatif. C’est à l’initiative de Chàvez que fut également créée, en 2005, la chaîne continentale Telesur dont sont membres l’Argentine, Cuba, l’Uruguay, le Venezuela et la Bolivie. Sorte d’Al Jazeera sud-américaine diffusée par satellite, Telesur revendique une information indépendante dans le but de contrer l’hégémonie des Etats-Unis.

Et en Belgique ?Il n’existe pas encore de TSA officiellement reconnu, même si les initiatives locales existent (associations, Télévision du Monde, collectifs de cinéastes amateurs). Pour la partie francophone, un décret de la Communauté française réglemente les statuts et missions de la RTBF et des 12 télévisions communautaires. Les éditeurs de services privés doivent quant à eux être des sociétés commerciales. Ils dépendent d’une autorisation du CSA octroyée pour une durée de 9 ans, tandis que les distributeurs de services et les opérateurs de réseaux (câblodistributeurs, Belgacom,...) ne sont plus soumis qu’à un régime de déclaration préalable.

Pour aller plus loin

n Zalea TV (France) Ñ www.zalea.org

n La Télé libre (France) Ñ www.latelelibre.fr

n Fédération Nationale des Vidéos des Pays et des Quartiers (France)

Ñ http://vdpq.free.fr

n Journal International des Quartiers(Belgique, Bolivie, Brésil, Colombie, Espagne, France, Venezuela)

Ñ www.nib-jiq.org

n Télé Bocal (Paris)Ñ www.telebocal.org

n Téléplaisance (Paris) Ñ www.teleplaisance.org

n Metazone (Paris)Ñ www.metazonetv.org

n Videon TV (Evry)Ñ http://videontv.viabloga.com

n Choisitativi (Val-de-Marne) Ñ http://choizitativi.viabloga.com

n Canal Nord (Amiens) Ñ www.canalnord.org

n Canal Ti Zef (Bretagne)Ñ www.canaltizef.infini.fr

n Tregor Video (Bretagne)Ñ www.tv-tregor.com

n SCF / Sans Canal Fixe (Tours)Ñ www.sanscanalfixe.org

n TéléCévennes (Cévennes)Ñ http://telecevennes.free.fr

n Télé Millevaches (Limousin)Ñ http://telemillevaches.free.fr

n TV Bruits (Midi-Pyrénées)Ñ http://tv-bruits.abri.org

n 02 Zone TV (Marseille)Ñ http://www.o2zone.tv

n KanalDude (Pays Basque)Ñ www.kanaldude.org

n NeoKinok TV (Barcelone)Ñ www.neokinok.tv

n Telestreet (Italie)Ñ www.telestreet.it

n Dublin Community TelevisionÑ www.dctv.ie

n Telesur (Amérique latine)Ñ www.telesurtv.net

médias

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Excellant dans l’art de la provocation, la société Endemol* a livré avec The Big donor show une forme particulièrement avancée de téléréalité, même si on peut s’attendre à ce qu’elle soit dépassée d’ici peu. Une téléréalité qui affiche une puissance inquiétante en parvenant à manipuler de main de maître le spectateur (et les autres médias) avant, pendant et après un événement médiatique conçu de toutes pièces.

Don d’organe à la sauce téléréalité

Première étape : mobiliser l’attention en annonçant un spectacle inédit au choix éditorial plus que discutable. Qu’importe le sujet du moment qu’on en parle. Les médias relayent d’ailleurs l’information de manière fulgurante, sans se soucier outre mesure de l’absurdité de la situation (le receveur risque de mourir du cancer de son donneur). L’émission est fortement critiquée, au Parlement néerlandais notamment, qui ne prononce toutefois aucune censure par respect de la liberté d’expression. De son côté, BNN avance des arguments on ne peut plus fédérateurs, à commencer par une prétendue mission humanitaire (souligner la pénurie de donneurs d’organes aux Pays-Bas), à la limite du cynisme (offrir aux candidats 33% de chances de recevoir un rein, soit bien plus que dans la réalité). Le tout saupoudré d’auto-promotion morbide puisque c’est l’occasion de se souvenir de Bart de Graaff, le fondateur de BNN, décédé en attente d’une greffe il y a cinq ans.

C’est dans ce contexte consciencieusement préparé qu’a bel et bien lieu l’émission, au grand dam des plus sceptiques. L’événement est couvert de manière internationale (on parle de 85 médias étrangers venus assister au spectacle). Passons sur le contenu de l’émission, évidemment composée de pathétiques reportages sur les difficultés quotidiennes des candidats, chacun voulant prouver qu’il mérite le rein plus que les autres. Bien sûr le public est invité à influencer la décision finale par sms, de même qu’à faire (gratuitement) la demande d’un formulaire de donneur... Et puis, au moment fatidique, c’est le coup de théâtre : tout cela n’était que supercherie. Lisa était une actrice. Les trois candidats, eux, de vrais malades ayant accepté de jouer le jeu.

Second électrochoc médiatique. Certains continuent de décrier le principe, d’autres félicitent le coup. Beaucoup s’interrogent : dérive médiatique ou cri d’alarme nécessaire ? Pas moins de 12.000 donneurs potentiels se seraient manifestés suite à l’émission... Mais en admettant que les intentions de BNN soient sincères, encore faut-il voir si l’objectif annoncé est réellement atteint. A l’Observatoire du Récit Médiatique, on se dit sceptique sur l’effet à long terme de ce genre d’émission. Lorsque l’on joue sur le registre émotionnel, explique Marc Lits, les gens réagissent avec une grande immédiateté, mais le passage de l’affectif à la prise de conscience qui fait réellement bouger les choses est loin d’être démontré. Attendons de voir si les candidats au don signent vraiment leur formulaire! Car aujourd’hui, on est déjà passé à autre chose. Le coup médiatique n’inscrit pas la problématique de manière durable dans l’esprit des gens.**

En attendant, l’événement a fait chauffer l’audimat et mobilisé de nombreux médias durant plusieurs jours. Face à un tel cynisme, il faut se rendre compte que la guerre des audiences sévit. Et pour toucher le public le plus large possible, ce sont les recettes populistes qui fonctionnent le mieux.

Toujours plus loin

The Big donor show a, de fait, réuni les plus lucratives d’entre elles. Dramatisation contrôlée, voyeurisme, compétition : c’est la téléréalité au carré, dans ses

retranchements les plus abjects. On touche maintenant à la santé des gens, à leur corps, à l’humain dans ce qu’il a de plus intime. Logique de surenchère oblige, on touchait ici à la vie et à la mort. On peut difficilement aller plus loin si ce n’est tuer quelqu’un en direct... Pour minimiser l’hypocrisie, la téléréalité devient télé-miracle. Elle s’auréole d’une noble cause légitimant vaguement sa démarche, et franchit ainsi un pas de plus dans la confusion des genres. Une confusion qu’accentue le déploiement de médias privés, certes soumis à des règles déontologiques d’information mais s’orientant davan-tage vers le divertissement.

Et la crédibilité des médias dans tout ça ? La situation est paradoxale, conclut Marc Lits, la confiance du public envers les médias est globalement assez limitée, et pourtant le spectacle et la surenchère drainent les audiences. C’est là qu’intervient notre responsabilité de citoyen, et donc le développement de l’éducation aux médias. S’il est prévu qu’un programme exclusivement réservé au sujet soit instauré dans les écoles, nous avons d’ores et déjà un rôle à jouer face à ce qu’une certaine forme de télévision tente de nous faire ingurgiter sans scrupule. Il est vrai que le cas du Big Donor est particulier : le coup était fomenté de l’intérieur. Le spectateur ne pouvait réellement recouper l’information, pas plus que les médias n’avaient le temps de mener l’enquête. Car c’est aussi et surtout le rythme effrené de notre époque qui entre en jeu ici. Durant quelques heures, société de consommation et information n’ont fait qu’un. C’est un cas de figure auquel il faut semble-t-il s’habituer. Raison de plus pour ne pas suivre le mouvement et prendre le temps de considérer les choses avec recul.

Nathalie Flamant

*Endemol est un groupe néerlandais de production télévisuelle poursuivant, depuis sa création en ‘94, une politique d’expansion internationale agressive. Il a racheté des sociétés de production dans plus de vingt pays et est propriétaire de formats d’émission qu’il teste dans un pays puis décline à l’international en cas de succès (Big Brother, Star Academy, Who wants to be a millionaire). La part majoritaire d’Endemol vient d’être rachetée par un consortium dont fait partie Mediaset, le groupe de Silvio Berlusconi. (source : Wikipedia)

**D’après La Libre Belgique du 16 juillet, le Ministère de la Santé néerlandais a indiqué que quelque 12.000 personnes se sont effectivement enregistrées auprès du registre des dons d’organes aux Pays-Bas depuis la diffusion de l’émission, alors que d’ordinaire, 3 à 4.000 formulaires sont enregistrés mensuellement. Reste maintenant à voir sur le long terme...

médias

Un coup médiatique chasse l’autreFin mai, BNN (Nederland 3) défrayait la chronique en annonçant un sulfureux show télévisé mettant en scène trois candidats souffrant d’insuffisance rénale. Face à eux, Lisa, une cancéreuse en phase terminale, décidée à léguer un rein à celui qui parviendrait à la convaincre. Chronique défrayée une seconde fois après la révélation du pot aux roses en fin d’émission, laquelle a frôlé de prévisibles records d’audience. La téléréalité n’obéit définitivement qu’à une seule et unique règle, celle de la surenchère.

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La télévision des vacances a répété longtemps le temps des vacances,

de sorte que l’on pouvait avoir le sentiment de revivre chaque année les mêmes vacances ad aeternam pour ne pas dire ad nauseam. On savait bien, par exemple, qu’en juillet le bison était futé, le cycliste dopé et le retour gagnant. C’est aussi en été que les informations allaient comme les vêtements que l’on porte, légères et vaporeuses, et que l’on n’hésitait pas à ouvrir son journal avec une nouvelle que l’on aurait, en d’autres temps, posée plus loin dans la conduite, voire pas posée du tout, et n’importe quel observateur pouvait reconnaître le temps des vacances à l’image comme l’on identifie un pin à l’odeur ou du sable au toucher. L’été était ainsi un moment de l’année où tout semblait arrêté : on ne faisait que ressasser des choses déjà dites ou déjà vues, comme si cette époque était d’abord une période de révision, anticipant sur des secondes sessions ou des examens de passage que nous aurions eu à préparer. Nous avons ainsi bûché pendant des années sur la Grande Vadrouille ou le Jour le plus long. Ils revenaient comme l’augmentation du prix du timbre en juillet, à vrai dire ils rassuraient.

Aujourd’hui, c’est fini. Les vacances ne sont jamais que la continuité

de l’année avec les mêmes moyens. Ce qui feuilletonne durant dix mois se poursuit pendant l’été. Nous assistons alors à d’intéressants dédoublements de l’image, un feuilleton poursuivant l’autre : suivant d’un côté les ballets de cylindrées dans des allées de château périphériques pour le compte de négociations gouvernementales, nous pouvons tout uniment nous rendre sur l’île de Lost ou dans le New-York de Heroes pour tenter de surprendre des indices nous rendant ce monde plus sensible et mieux compréhensible. Car voilà, l’été désormais est un moment où nous attendons d’obtenir des réponses à ce qui serait resté pendant le reste du temps. Par exemple, celle-ci trompera-t-elle celui-là en se laissant tenter sur une île qui ressemble comme une sœur à celle sur laquelle d’autres s’agitent et mangent des vers pour gagner des sous et un trophée tandis que d’autres idiots, tout enfermés qu’ils sont en banlieue parisienne, gardent leur main sur des secrets médiocres insoucieux de connaître la solution de la vraie énigme de l’été : qui, mais qui, repartira avec des implants mammaires la rendant belle et fière ?

Voilà comment, je pense, la télévision de l’été s’adapte aux changements climatiques. Elle sait bien, elle aussi, qu’il n’y a plus de saisons. C’est pourquoi elle crée du temps constant, du temps durable, une sorte de chose en constante inertie : ce n’est pas qu’il se passerait vraiment quelque chose en été, ce serait plutôt que le rien s’y expanserait volontiers. Car s’il n’existe plus de « temps arrêté » pour les juillettistes et les aoûtiens, celui qui leur est donné en échange est du temps court, du temps consommable et jetable, du temps oubliable. Nicolas Sarkozy l’a remarquablement compris qui pratique l’apparition simultanée et ubiquiste comme s’il s’agissait pour lui d’être à la fois sur le terrain des accidents, sur celui des victoires sportives, des réjouissances populaires ou des débats politiques, incarnant de facto la permanence de notre été télévisé et remaillant ainsi la trame perdue de ces étés d’antan qui allaient se ressemblant et se répétant, nous proposant de nous-même l’image enfin apaisée de l’immuabilité et de la durée.

A part cela ? A part cela, on vient de permettre aux écrans publicitaires

de la radio-télévision publique de s’expanser eux aussi, pendant l’été.

Jusqu’à plus 25%. Je ne sais pas quel type de protection vous utilisez. Mais voilà, il y a fort à parier que durant ces vacances non plus, votre écran n’a pas été total..

Paul Hermant

Causes Communes, chroniqueur à Matin Première

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Dans le cadre de l’Education Permanente, nous organisons des programmes d’activités et / ou de formation citoyenne au moyen des techniques audiovisuelles (image, montage, son) et des Technologies de l’Information et de la Communication.

4 thématiques d’action• l’éducation aux et par les médias;• la collecte de la mémoire;• le dialogue interculturel;• la démocratie et la citoyenneté active.

Le but étant de permettre à chaque personne de développer,comme stipulé dans le décret de l’Education Permanente :

• une prise de conscience et une connaissance critiquedes réalités de la société;

• des capacités d’analyse, de choix, d’action et d’évaluation;• des attitudes de responsabilité et de participation active

à la vie sociale, économique, culturelle et politique.

Les autres secteurs:

Service de productionRéalisation et soutien de projets de création et d’intérêt public.• Tournage (réalisateur, caméraman, ingénieur son, matériel prise de vue / son)• Post-production (montage, sous-titrage, cabine voix-off, montage son, mixage)• Habillage vidéo (générique, jingle et animations)• Infographie (pré-presse, illustrations, Internet)

Atelier de productionL’atelier de production participe à une “réflexion sur le réel et l’imaginaire contemporain”. Il propose des aides à la production et à la réalisation de films documentaires. Un comité de sélection (professionnels des milieux associatifs, socio-culturels et de films documentaires) détermine parmi les projets soumis les scénarios qui obtiendront un soutien.

Diffusion Socio-Culturelle (DISC asbl)Le Disc propose au secteur associatif des services visant à diffuser et à distribuer des documents audiovisuels et à organiser des manifestations socioculturelles. Duplications, transferts et transcodages, location de matériel de tournage et de conférence, installation de matériel de vidéo projection, conception et installation de régie, médiathèque spécialisée.

Programmes d’insertion socioprofessionnelle (OISP)Nous proposons aux demandeurs d’emploi des formations aux techniques audiovisuelles et aux Technologies de l’Information et de la Communication, ainsi qu’un programme d’accompagnement à la réinsertion professionnelle.

FestivalsArrêts sur ImagesLa collecte de la mémoire, la lutte contre le racisme ou toutes autresformes de discriminations sont les thèmes principaux de ce festivalde films engagés. Ateliers, rencontres, débats permettent d’avoirune réflexion critique au delà des films.

Filmer à tout prixEn partenariat avec le Centre du Cinéma et la Communauté Française, ce festival bisannuel montre, diffuse et débat autour de films documentaires qui se posent et nous posent des questions pertinentes sur les hommes, leur passé et leur devenir.

Le projet pédagogique du GSARA

n Causes toujours est disponible en PDF sur www.gsara.be

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Pour contacter la rédaction ou réagir à l’un des articles :[email protected] n

Liste des membresdu Conseil d’Administration• Philippe Mahoux (Président)• Henry Ingberg (Vice-Président)• Annie Valentini (Trésorière)• Christian Bourgoignie • Jean-Marie Brynaert • André Ceuterick • Benoît Delbeque • Jean-Marc Delizée • Jean Demannez • Willy Demeyer • Valérie Déom • Etienne Derue • Jean-Michel Heuskin • Hugues Kakéma • Marie-José Laloy • Daniel Ledent • Evelyne Lentzen • Mario Longo• Marie-Claire Musin • Olivia P’tito • Olga Zrihen

STRUCTURE FAîTIèRE

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Secré[email protected]

Service [email protected]

Atelier de [email protected]

Festival Filmer à tout [email protected]

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Service [email protected]

PrODuCtIOn

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Pierre-Yves Vandeweerd

Montage [email protected]

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DISC asbl

Diffusion sociale et culturelleRue du Marteau 26

1210 Bruxelles∆: 02/217.29.02

Distribution - Médiathè[email protected]

Sandra Démal≈ 02/250.13.10

Duplication - [email protected]

Daniel Demaret≈ 02/250.13.20

contacts

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GSARA asblrue du Marteau 26 - 1210 Bruxelles

≈ 02/ 218.58.85 • ∆ 02/ [email protected] • www.gsara.be

Axe CentrAl

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≈ 010/ 453.427

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rue Bassidaine 13a5670 Nismes

≈ 060/ 311.715∆ 060/ 313.574

GSARA [email protected]

Fonteny Maroy 136800 Libramont≈ 061/ 658.576∆ 061/ 225.084

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rue d’Ougrée 694031 Angleur

≈ 04/ 344.52.02∆ 04/344.52.06

BruxelleS

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