Canada (FR) CANNAtalk 23

36
LA REVUE POUR DES VRAIS HORTICULTEURS NUMÉRO 23 2014 Lutter contre les RAVAGEU RS Le bio contre le chimique DEKOTORA Le délire de la route CITRO U ILLE C’est du bonbon! Powered by Et plus encore : Don & Nicky Conseil d’horticulture Foire aux questions Génétique & reproduction Pestes & maladies Le saviez-vous? Jouez & gagnez

description

 

Transcript of Canada (FR) CANNAtalk 23

Page 1: Canada (FR) CANNAtalk 23

LA REVUE POUR DES VRAIS HORTICULTEURS NUMÉRO 23 2014

Lutter contre les RAVAGEURSLe bio contre le chimique

DEKOTORALe délire de la route

CITROUILLEC’est du bonbon!

Powered by

Et plus encore :Don & Nicky Conseil d’horticulture

Foire aux questions Génétique & reproduction

Pestes & maladies Le saviez-vous? Jouez & gagnez

Page 2: Canada (FR) CANNAtalk 23

2|CANNAtalk

HQTalk:

CANNAtalk|3

491215182022

242631323334

CANNA Research Les types de produits de protection des plantes

Prêt-à-cultiver La citrouille

Génétique et reproduction Protéger ses gènes

Pleins feux sur… Dekotora

Le saviez-vous? Les fourmis

Pestes et maladiesTétranyque à deux points

Foire aux questions La réponse à vos questions!

avant-propos

Don & Nicky C’est une catastrophe!

CANNA ResearchComment lutter contre les ravageurs et les maladies?

Conseil d’horticulture L’application de pesticides

JeuGagnez une bouteille de 1 litre de CANNAZYM

Faits divers

À venir Tout sur les carences

Table des Matieres

Fervent amateur de bière, j’ai commencé à brasser ma propre bière il y a quelques années. Toujours de plus en plus passionné, j’ai tenté de cultiver mon propre houblon pour l’intégrer à ma bière. Cette année malheureusement, ma variété Mt Hood a subi une infestation de pucerons. J’ai tenté plusieurs solutions pour sauver mes houblons, mais je m’y suis pris trop tard. Déçu, j’ai demandé conseil aux experts chez CANNA Research afin de prévenir une autre infestation l’an prochain. De fil en aiguille, nous en sommes arrivés à créer le thème du CANNAtalk que vous avez entre les mains. L’article en page  4 présente divers types de produits de protection des plantes, comme les insecticides et les herbicides. Il aborde les caractéristiques de ce type de produits, leur fonctionnement et les dangers potentiels associés à leur utilisation. En page  26, nous jetons un regard plus approfondi sur les multiples façons de lutter contre les ravageurs et les maladies, et plus particulièrement les différences entre la lutte biologique et la lutte chimique. Ainsi, vous pourrez mieux saisir l’étendue des possibilités, des avantages et des inconvénients qu’offrent les deux méthodes. Enfin, pour clore avec cette thématique, découvrez des conseils utiles sur le sujet dans la rubrique Conseil d’horticulture à la page 31.J’en ai appris beaucoup en parcourant ces articles et je sais maintenant que je pourrai sauver mes houblons l’an prochain. Mais pour le moment, je vais me contenter d’aller déguster ma bière fraîchement brassée sans ma culture houblon. Santé!

Bonne lecture.Jeroen

Page 3: Canada (FR) CANNAtalk 23

2|CANNAtalk

HQTalk:

CANNAtalk|3

491215182022

242631323334

CANNA Research Les types de produits de protection des plantes

Prêt-à-cultiver La citrouille

Génétique et reproduction Protéger ses gènes

Pleins feux sur… Dekotora

Le saviez-vous? Les fourmis

Pestes et maladiesTétranyque à deux points

Foire aux questions La réponse à vos questions!

avant-propos

Don & Nicky C’est une catastrophe!

CANNA ResearchComment lutter contre les ravageurs et les maladies?

Conseil d’horticulture L’application de pesticides

JeuGagnez une bouteille de 1 litre de CANNAZYM

Faits divers

À venir Tout sur les carences

Table des Matieres

Fervent amateur de bière, j’ai commencé à brasser ma propre bière il y a quelques années. Toujours de plus en plus passionné, j’ai tenté de cultiver mon propre houblon pour l’intégrer à ma bière. Cette année malheureusement, ma variété Mt Hood a subi une infestation de pucerons. J’ai tenté plusieurs solutions pour sauver mes houblons, mais je m’y suis pris trop tard. Déçu, j’ai demandé conseil aux experts chez CANNA Research afin de prévenir une autre infestation l’an prochain. De fil en aiguille, nous en sommes arrivés à créer le thème du CANNAtalk que vous avez entre les mains. L’article en page  4 présente divers types de produits de protection des plantes, comme les insecticides et les herbicides. Il aborde les caractéristiques de ce type de produits, leur fonctionnement et les dangers potentiels associés à leur utilisation. En page  26, nous jetons un regard plus approfondi sur les multiples façons de lutter contre les ravageurs et les maladies, et plus particulièrement les différences entre la lutte biologique et la lutte chimique. Ainsi, vous pourrez mieux saisir l’étendue des possibilités, des avantages et des inconvénients qu’offrent les deux méthodes. Enfin, pour clore avec cette thématique, découvrez des conseils utiles sur le sujet dans la rubrique Conseil d’horticulture à la page 31.J’en ai appris beaucoup en parcourant ces articles et je sais maintenant que je pourrai sauver mes houblons l’an prochain. Mais pour le moment, je vais me contenter d’aller déguster ma bière fraîchement brassée sans ma culture houblon. Santé!

Bonne lecture.Jeroen

Page 4: Canada (FR) CANNAtalk 23

4|CANNAtalk CANNAtalk|5

LES PRODUITS DE PROTECTION DES PLANTES SONT DES MÉLANGES SERVANT À TUER, REPOUSSER ET

CONTRÔLER LES RAVAGEURS. D’UTILITÉ MULTIPLE, ILS PEUVENT AVOIR COMME OBJECTIF DE PROTÉGER

UNE CULTURE AVANT ET APRÈS LA RÉCOLTE, DE PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT DE LA PLANTE,

D’EMPÊCHER L’APPARITION DE MAUVAISES HERBES OU DE PRÉSERVER LES PRODUITS VÉGÉTAUX.

CES PRODUITS PEUVENT ÊTRE NATURELS COMME LA PYRÉTHRINE, L’AZADIRACHTINE OU

LA NICOTINE, OU SYNTHÉTIQUES COMME LE DDT. Par Ignacio García, CANNA Research

Image 1: Survol des produits de protection des plantes et des risques qu’ils peuvent présenter pour les animaux terrestres et aquatiques.

LES TYPES DE PRODUITS DE

PROTECTION DES PLANTES

CANNARESEARCH

On classe les produits de protection des plantes par catégories selon leur fonction précise  : insecticides, acaricides, fongicides, nématicides, désinfectants de sol, herbicides ou régulateurs de croissance des plantes.

Un produit de protection des plantes ne contient pas uniquement l’ingrédient actif servant à contrôler le ravageur visé, mais aussi un mélange d’autres substances. C’est pourquoi on dira plutôt « préparation » ou « produit formulé » pour parler des produits de protection de plantes. En plus de l’ingrédient actif, les produits contiennent des ingrédients non actifs, comme l’eau, des assistants qui

aident l’ingrédient actif à produire son effet, comme les agents humidifiant, et d’autres additifs comme les répulsifs ou les additifs émétiques. Ces additifs peuvent également inclure des produits chimiques qui procurent une odeur intense et désagréable au produit. Ces arômes sont ajoutés précisément pour dissuader les gens de consommer ou de toucher les plantes qui ont été traitées à l’aide du produit en question.Tout dépendant de sa préparation, un seul et même ingrédient actif peut être vendu dans divers formats. Les pesticides sont formulés comme poudre soluble dans l’eau (SP), poudre mouillable (WP), concentré émulsionnable

(EC), suspension-émulsion (SE), concentré fluidifiable (SC), granulé dispersable dans l’eau (WG), suspension concentrée fluide et miscible à l’huile (OF) et ainsi de suite.

Les propriétés d’un insecticideUne des principales propriétés d’un insecticide est son efficacité qu’on mesure en fonction de l’effet qu’il a sur le

ou les ravageurs visés. Le spectre d’action d’un insecticide est un facteur décisif pour déterminer son efficacité. Par exemple, dans ce contexte, il existe plusieurs insecticides qui agissent sur un large spectre de ravageurs (aussi appelé pesticide à usage multiple). Les insecticides qui respectent la faune sont qualifiés de «  sélectifs  » tandis qu’on parle d’insecticides «  spécifiques  » lorsqu’ils agissent

Page 5: Canada (FR) CANNAtalk 23

4|CANNAtalk CANNAtalk|5

LES PRODUITS DE PROTECTION DES PLANTES SONT DES MÉLANGES SERVANT À TUER, REPOUSSER ET

CONTRÔLER LES RAVAGEURS. D’UTILITÉ MULTIPLE, ILS PEUVENT AVOIR COMME OBJECTIF DE PROTÉGER

UNE CULTURE AVANT ET APRÈS LA RÉCOLTE, DE PROMOUVOIR LE DÉVELOPPEMENT DE LA PLANTE,

D’EMPÊCHER L’APPARITION DE MAUVAISES HERBES OU DE PRÉSERVER LES PRODUITS VÉGÉTAUX.

CES PRODUITS PEUVENT ÊTRE NATURELS COMME LA PYRÉTHRINE, L’AZADIRACHTINE OU

LA NICOTINE, OU SYNTHÉTIQUES COMME LE DDT. Par Ignacio García, CANNA Research

Image 1: Survol des produits de protection des plantes et des risques qu’ils peuvent présenter pour les animaux terrestres et aquatiques.

LES TYPES DE PRODUITS DE

PROTECTION DES PLANTES

CANNARESEARCH

On classe les produits de protection des plantes par catégories selon leur fonction précise  : insecticides, acaricides, fongicides, nématicides, désinfectants de sol, herbicides ou régulateurs de croissance des plantes.

Un produit de protection des plantes ne contient pas uniquement l’ingrédient actif servant à contrôler le ravageur visé, mais aussi un mélange d’autres substances. C’est pourquoi on dira plutôt « préparation » ou « produit formulé » pour parler des produits de protection de plantes. En plus de l’ingrédient actif, les produits contiennent des ingrédients non actifs, comme l’eau, des assistants qui

aident l’ingrédient actif à produire son effet, comme les agents humidifiant, et d’autres additifs comme les répulsifs ou les additifs émétiques. Ces additifs peuvent également inclure des produits chimiques qui procurent une odeur intense et désagréable au produit. Ces arômes sont ajoutés précisément pour dissuader les gens de consommer ou de toucher les plantes qui ont été traitées à l’aide du produit en question.Tout dépendant de sa préparation, un seul et même ingrédient actif peut être vendu dans divers formats. Les pesticides sont formulés comme poudre soluble dans l’eau (SP), poudre mouillable (WP), concentré émulsionnable

(EC), suspension-émulsion (SE), concentré fluidifiable (SC), granulé dispersable dans l’eau (WG), suspension concentrée fluide et miscible à l’huile (OF) et ainsi de suite.

Les propriétés d’un insecticideUne des principales propriétés d’un insecticide est son efficacité qu’on mesure en fonction de l’effet qu’il a sur le

ou les ravageurs visés. Le spectre d’action d’un insecticide est un facteur décisif pour déterminer son efficacité. Par exemple, dans ce contexte, il existe plusieurs insecticides qui agissent sur un large spectre de ravageurs (aussi appelé pesticide à usage multiple). Les insecticides qui respectent la faune sont qualifiés de «  sélectifs  » tandis qu’on parle d’insecticides «  spécifiques  » lorsqu’ils agissent

Page 6: Canada (FR) CANNAtalk 23

les fongicides pour prévenir la croissance de champignons, alors que les acaricides et les insecticides sont souvent employés après l’infestation du ravageur.Compte tenu de la manière dont ils exercent leur effet toxique sur les ravageurs, il existe un produit de protection des plantes qui fonctionne soit au contact, soit par ingestion ou inhalation. Certains empruntent même plusieurs voies différentes.

Le classement par modes d’actionLe mode d’action le plus commun pour les insecticides est le mode chimique qui produit un effet toxique immédiat sur le ravageur visé. Toutefois, d’autres modes sont aussi efficaces grâce à leur effet physique. Ces produits forment une couche sur les larves et les adultes, inhibant leur développement. Cet effet destructeur des larves est provoqué par le durcissement ou la dissolution de la coquille par le produit, ce qui ralentit l’échange aqueux ou gazeux, faute de quoi l’organisme ne peut survivre. Certains produits peuvent pénétrer l’organisme et provoquer un déséquilibre métabolique.

CANNAtalk|76|CANNAtalk

D’autres insecticides interfèrent directement avec la physiologie du ravageur, ralentissant son développement. C’est entre autres le cas des inhibiteurs de croissance et des insecticides fonctionnant par voie multiple. Par exemple, les inhibiteurs de développement peuvent fonctionner en interrompant la mue des insectes ou en gênant la formation de nouvelles cuticules. Certains de ces produits sont en fait des hormones particulières qui règlent la croissance, la métamorphose et la reproduction de l’insecte visé. D’autres fonctionnent en ralentissant la formation de chitine, une substance qui se trouve uniquement à l’intérieur des arthropodes et des champignons. Les insecticides peuvent détruire les larves ou repousser ou stériliser les organismes visés, tout dépend de la voie qu’ils empruntent pour exercer leur effet.

Les produits de protection des plantes sont-ils dangereux pour les humains?Certains produits de protection des plantes sont toxiques pour les humains, mais prenons un instant pour faire la distinction entre la toxicité aiguë et la toxicité à long terme. La toxicité aiguë se manifeste après un contact direct avec la toxine, que ce soit par ingestion, par absorption cutanée ou par inhalation. Dans ce cas, les effets nocifs apparaissent presque immédiatement. Ceci pose notamment un risque pour les gens qui manipulent les pesticides. Le port d’équipement de protection personnelle, tel que les gants, les masques et les vêtements appropriés, est requis lorsque l’on travaille avec des produits de protection des plantes afin d’éviter les intoxications aiguës.

La toxicité à long terme se produit à la suite d’ingestions ou de contacts répétés avec le produit, une situation qui touche habituellement les consommateurs. L’intoxication à long terme est provoquée par les résidus. Les résidus proviennent des substances de protection des plantes qui demeurent présentes à des niveaux assez élevés après le traitement. Les résidus non toxiques sont des « restes ».

Les métabolites sont aussi considérés comme des résidus. Lorsque le produit de protection des plantes se décompose ou se transforme en produits réactifs, les métabolites conservent leurs effets toxiques tels que définis ci-haut.Après utilisation, les produits de protection des plantes doivent disparaître rapidement de l’environnement pour éviter que les risques ne deviennent réalité en raison de leurs propriétés toxiques. Le processus de décomposition d’un produit de protection des plantes après son application se nomme la dissipation. La croissance d’une plante peut provoquer une dissipation exogène, mais celle-ci peut aussi provenir d’une cause mécanique et physique, notamment, la pluie. Certains aspects chimiques contribuent également à la dégradation, en l’occurrence, les processus d’hydrolyse, d’oxydation et de photodécomposition (cette liste n’est pas exhaustive).

La dissipation peut également se produire de façon endogène, c’est-à-dire en raison d’un processus de dégradation issu du métabolisme. Dans ce cas-ci, des métabolites possiblement inoffensifs ou toxiques sont générés selon le produit de

CANNARESEARCH

uniquement sur un ravageur précis, comme les acaricides.Le type de formule peut aussi influencer l’efficacité du produit. La voie empruntée par le produit de protection pour pénétrer la plante à traiter influence également son efficacité. Dans le cas des insecticides systémiques, le produit pénètre la plante et se déplace dans son système vasculaire. S’il est transporté par le xylème, l’ingrédient actif sera acheminé vers les extrémités de la plante où il produira son effet. Les insecticides utilisés pour traiter les ravageurs tels que les pucerons emploient généralement ce type de mécanisme. De façon générale, les cultures souffrant d’une attaque de pucerons les trouveront habituellement aux extrémités de croissance. En présence d’une telle infestation, bon nombre de plantes réagissent en recourbant leurs feuilles ce qui rend difficile le contact de l’insecticide avec les pucerons en vaporisation foliaire. En utilisant un insecticide systémique, on s’assure que le ravageur ingère la toxine sans devoir vaporiser la zone affectée. Certains produits sont appliqués sur les feuilles puis transportés par le phloème jusqu’aux racines, c’est notamment le cas du fongicide fosétyl aluminium.

Le mouvement translaminaire représente une autre méthode de pénétration. Il se produit lorsque l’insecticide peut traverser la feuille, du dessus au dessous. Cette méthode est très utile pour les ravageurs qui s’installent en dessous des feuilles, comme les araignées rouges. Il est toujours plus difficile d’atteindre le dessous des feuilles de manière uniforme; or, ces produits vous assurent un effet sur l’ensemble de la plante, même si on traite uniquement le dessus des feuilles.

Finalement, les insecticides pénétrants ou ceux qui ont un effet interne sont des produits qui pénètrent les tissus de la plante, mais comparativement aux pesticides systémiques, ils ne couvrent qu’une courte distance.La durée de l’effet toxique après l’application représente une autre des caractéristiques des insecticides. C’est ce que l’on appelle la persistance. Contrairement aux produits de protection des plantes dits persistants, ceux considérés comme des « produits-chocs » ont un effet immédiat dès leur application, sans toutefois être persistants. Il faut absolument connaître la persistance d’un produit afin de déterminer l’intervalle adéquate entre chaque traitement si plusieurs applications sont nécessaires pour contrôler le ravageur.Lorsque vient le moment de choisir un insecticide, il faut toujours se demander si le produit sera utilisé de manière préventive ou curative. On utilise souvent

Image 3: .…c’est pourquoi les insecticides systémiques sont très utiles pour traiter les pucerons.

Image 2: Plusieurs facteurs peuvent influencer l’efficacité d’un produit de protection des plantes. La voie de pénétration de la plante en est un. Dans l’image ci-dessus, vous pouvez voir les insecticides systémiques pénétrer la plante. Les insecticides se déplacent à l’aide du système vasculaire dans la plante, ils sont transportés dans le xylème. Dans le cas présent, l’ingrédient actif sera transporté vers les extrémités de la plante…

LES TYPES DE PRODUITS DE

PROTECTION DES PLANTES

Page 7: Canada (FR) CANNAtalk 23

les fongicides pour prévenir la croissance de champignons, alors que les acaricides et les insecticides sont souvent employés après l’infestation du ravageur.Compte tenu de la manière dont ils exercent leur effet toxique sur les ravageurs, il existe un produit de protection des plantes qui fonctionne soit au contact, soit par ingestion ou inhalation. Certains empruntent même plusieurs voies différentes.

Le classement par modes d’actionLe mode d’action le plus commun pour les insecticides est le mode chimique qui produit un effet toxique immédiat sur le ravageur visé. Toutefois, d’autres modes sont aussi efficaces grâce à leur effet physique. Ces produits forment une couche sur les larves et les adultes, inhibant leur développement. Cet effet destructeur des larves est provoqué par le durcissement ou la dissolution de la coquille par le produit, ce qui ralentit l’échange aqueux ou gazeux, faute de quoi l’organisme ne peut survivre. Certains produits peuvent pénétrer l’organisme et provoquer un déséquilibre métabolique.

CANNAtalk|76|CANNAtalk

D’autres insecticides interfèrent directement avec la physiologie du ravageur, ralentissant son développement. C’est entre autres le cas des inhibiteurs de croissance et des insecticides fonctionnant par voie multiple. Par exemple, les inhibiteurs de développement peuvent fonctionner en interrompant la mue des insectes ou en gênant la formation de nouvelles cuticules. Certains de ces produits sont en fait des hormones particulières qui règlent la croissance, la métamorphose et la reproduction de l’insecte visé. D’autres fonctionnent en ralentissant la formation de chitine, une substance qui se trouve uniquement à l’intérieur des arthropodes et des champignons. Les insecticides peuvent détruire les larves ou repousser ou stériliser les organismes visés, tout dépend de la voie qu’ils empruntent pour exercer leur effet.

Les produits de protection des plantes sont-ils dangereux pour les humains?Certains produits de protection des plantes sont toxiques pour les humains, mais prenons un instant pour faire la distinction entre la toxicité aiguë et la toxicité à long terme. La toxicité aiguë se manifeste après un contact direct avec la toxine, que ce soit par ingestion, par absorption cutanée ou par inhalation. Dans ce cas, les effets nocifs apparaissent presque immédiatement. Ceci pose notamment un risque pour les gens qui manipulent les pesticides. Le port d’équipement de protection personnelle, tel que les gants, les masques et les vêtements appropriés, est requis lorsque l’on travaille avec des produits de protection des plantes afin d’éviter les intoxications aiguës.

La toxicité à long terme se produit à la suite d’ingestions ou de contacts répétés avec le produit, une situation qui touche habituellement les consommateurs. L’intoxication à long terme est provoquée par les résidus. Les résidus proviennent des substances de protection des plantes qui demeurent présentes à des niveaux assez élevés après le traitement. Les résidus non toxiques sont des « restes ».

Les métabolites sont aussi considérés comme des résidus. Lorsque le produit de protection des plantes se décompose ou se transforme en produits réactifs, les métabolites conservent leurs effets toxiques tels que définis ci-haut.Après utilisation, les produits de protection des plantes doivent disparaître rapidement de l’environnement pour éviter que les risques ne deviennent réalité en raison de leurs propriétés toxiques. Le processus de décomposition d’un produit de protection des plantes après son application se nomme la dissipation. La croissance d’une plante peut provoquer une dissipation exogène, mais celle-ci peut aussi provenir d’une cause mécanique et physique, notamment, la pluie. Certains aspects chimiques contribuent également à la dégradation, en l’occurrence, les processus d’hydrolyse, d’oxydation et de photodécomposition (cette liste n’est pas exhaustive).

La dissipation peut également se produire de façon endogène, c’est-à-dire en raison d’un processus de dégradation issu du métabolisme. Dans ce cas-ci, des métabolites possiblement inoffensifs ou toxiques sont générés selon le produit de

CANNARESEARCH

uniquement sur un ravageur précis, comme les acaricides.Le type de formule peut aussi influencer l’efficacité du produit. La voie empruntée par le produit de protection pour pénétrer la plante à traiter influence également son efficacité. Dans le cas des insecticides systémiques, le produit pénètre la plante et se déplace dans son système vasculaire. S’il est transporté par le xylème, l’ingrédient actif sera acheminé vers les extrémités de la plante où il produira son effet. Les insecticides utilisés pour traiter les ravageurs tels que les pucerons emploient généralement ce type de mécanisme. De façon générale, les cultures souffrant d’une attaque de pucerons les trouveront habituellement aux extrémités de croissance. En présence d’une telle infestation, bon nombre de plantes réagissent en recourbant leurs feuilles ce qui rend difficile le contact de l’insecticide avec les pucerons en vaporisation foliaire. En utilisant un insecticide systémique, on s’assure que le ravageur ingère la toxine sans devoir vaporiser la zone affectée. Certains produits sont appliqués sur les feuilles puis transportés par le phloème jusqu’aux racines, c’est notamment le cas du fongicide fosétyl aluminium.

Le mouvement translaminaire représente une autre méthode de pénétration. Il se produit lorsque l’insecticide peut traverser la feuille, du dessus au dessous. Cette méthode est très utile pour les ravageurs qui s’installent en dessous des feuilles, comme les araignées rouges. Il est toujours plus difficile d’atteindre le dessous des feuilles de manière uniforme; or, ces produits vous assurent un effet sur l’ensemble de la plante, même si on traite uniquement le dessus des feuilles.

Finalement, les insecticides pénétrants ou ceux qui ont un effet interne sont des produits qui pénètrent les tissus de la plante, mais comparativement aux pesticides systémiques, ils ne couvrent qu’une courte distance.La durée de l’effet toxique après l’application représente une autre des caractéristiques des insecticides. C’est ce que l’on appelle la persistance. Contrairement aux produits de protection des plantes dits persistants, ceux considérés comme des « produits-chocs » ont un effet immédiat dès leur application, sans toutefois être persistants. Il faut absolument connaître la persistance d’un produit afin de déterminer l’intervalle adéquate entre chaque traitement si plusieurs applications sont nécessaires pour contrôler le ravageur.Lorsque vient le moment de choisir un insecticide, il faut toujours se demander si le produit sera utilisé de manière préventive ou curative. On utilise souvent

Image 3: .…c’est pourquoi les insecticides systémiques sont très utiles pour traiter les pucerons.

Image 2: Plusieurs facteurs peuvent influencer l’efficacité d’un produit de protection des plantes. La voie de pénétration de la plante en est un. Dans l’image ci-dessus, vous pouvez voir les insecticides systémiques pénétrer la plante. Les insecticides se déplacent à l’aide du système vasculaire dans la plante, ils sont transportés dans le xylème. Dans le cas présent, l’ingrédient actif sera transporté vers les extrémités de la plante…

LES TYPES DE PRODUITS DE

PROTECTION DES PLANTES

Page 8: Canada (FR) CANNAtalk 23

CANNAtalk|9

La citrouille, cette courge en forme de gourde, appartient au genre Cucurbita de la famille des cucurbitacées. Le terme « citrouille » est d’abord apparu dans la langue sous la forme de « citrole ». Ce terme vient de l’italien citruolo, qui l’a emprunté au latin  citrus, «  citron  », par allusion à la couleur du fruit. La plante est une vigne qui se faufile en surface un peu comme les autres membres de la famille des cucurbitacées, dont les concombres, les courges et les cantaloups. Pour les Amérindiens, la citrouille revêtait une importance capitale. En plus de manger le fruit, ils aplatissaient la citrouille en la martelant pour en faire des

languettes, les séchaient et les tressaient pour fabriquer des paillassons à troquer. La citrouille séchée entrait aussi dans leur alimentation.

L’Américain moderne a aussi adopté ce fruit doux et polyvalent avec beaucoup d’amour. En outre, il occupe maintenant une place toute spéciale lors de la célébration de l’Action de grâce. Les premiers colonisateurs mangeaient la citrouille en accompagnement ou en dessert, mais aussi en soupe. Certains jeunes fervents s’en servaient même pour brasser de la bière.

8|CANNAtalk

protection des plantes qui est utilisé.Les autorités ont établi une limite maximale de résidus (LMR) pouvant être contenue dans les produits destinés aux consommateurs afin d’éviter les risques d’exposition toxique. Ce paramètre est lié au « délai de carence », soit le temps qui doit s’écouler entre l’application du produit de protection des plantes et la récolte.Le paramètre de dose létale 50 (DL50) est employé pour évaluer la toxicité. Ce paramètre indique la quantité de l’ingrédient actif qui entraîne la mort de 50  % des organismes à qui il a été administré par ingestion. Ces tests sont menés sur des animaux de laboratoire tels que les souris et les rats. À l’intérieur du paramètre DL50, on peut distinguer la DL50 orale aiguë (ingestion du produit), la DL50 cutanée aiguë (contact du produit avec la peau) ou la concentration létale 50 (CL50) (inhalation du produit).

Le paramètre de « dose sans effet » (DSE) est aussi utilisé pour indiquer la quantité requise à la perception des effets nocifs par les organismes, notamment les troubles de reproduction, la tératogenèse, la carcinogenèse et ainsi de suite.En fonction du paramètre précédent, on peut déterminer la dose journalière admissible (DJA) afin d’indiquer la quantité du produit de protection des plantes pouvant être ingéré par jour selon le poids corporel sans provoquer d’effets néfastes sur l’organisme.On classe le produit dans la catégorie  1 (très toxique), catégorie 2 (toxique), catégorie 3 (dangereux) ou catégorie 4 (faible risque) en fonction des paramètres de DL50 et CL50 du produit.

L’étiquette doit contenir un pictogramme et un mot indicateur (« danger », « avertissement », «  mise en garde  ») qui présente le type de danger lié à la manipulation ou l’utilisation du pesticide. Ceci doit également comprendre une mention des risques et une mise en garde.

Les risques pour les animaux terrestres et aquatiquesCertains insecticides présentent un danger

considérable pour les animaux se trouvant à proximité du lieu où le produit est utilisé, mais leur effet nocif peut aussi s’étendre sur de plus grandes distances si la nappe d’est est contaminée ou le produit est emporté par les rivières et les mers.

Les produits de protection des plantes sont classés en fonction du risque qu’ils représentent pour les animaux terrestres et aquatiques :Catégorie A : L’utilisation adéquate ne présente aucun risque.Catégorie B  : Risque modéré. Cette catégorie inclut les produits présentant un danger potentiel pour les animaux terrestres et aquatiques s’ils sont mal utilisés ou s’ils sont administrés d’une façon incontrôlée. Catégorie C  : Risqué élevé ou très élevé. Ces insecticides peuvent provoquer des dommages considérables s’ils sont mal utilisés et s’ils sont appliqués dans des zones où la faune est importante. Les produits qui présentent des risques pour les animaux terrestres ne peuvent pas être utilisés dans les prairies, les pâturages, les terres forestières, les zones humides et les réseaux fluviaux. Les produits qui impliquent un risque pour les animaux aquatiques sont strictement interdits dans les zones humides et à proximité des rivières. •

Image 4: Nous connaissons tous l’importance du rôle des insectes pollinisateurs, particulièrement des abeilles qui produisent également le précieux miel. Plusieurs produits de protection des plantes posent des dangers pour ces insectes. Par conséquent, on interdit parfois leur utilisation sur les cultures florales ou durant les périodes de pollinisation.

CANNARESEARCH

RISQUE POUR LES ABEILLES ET LES AUTRES INSECTES POLLINISATEURS

BELLE

LES TYPES DE PRODUITS DE

PROTECTION DES PLANTES

CULTIVERPret -a-

POLYVALENCE. SI L’ON DEVAIT ATTRIBUER UN MOT POUR DÉCRIRE LA BELLE CITROUILLE,

ARRIVERAIT CERTAINEMENT EN TÊTE DE FILE : TANT POUR SA COULEUR, SON GOÛT, SON USAGE,

SA FORME, SON MYTHE ET SES MÉRITES. LA CITROUILLE EST L’ALIMENT ULTIME…

C’EST ENCORE MIEUX QUE DU BONBON! Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu

Page 9: Canada (FR) CANNAtalk 23

CANNAtalk|9

La citrouille, cette courge en forme de gourde, appartient au genre Cucurbita de la famille des cucurbitacées. Le terme « citrouille » est d’abord apparu dans la langue sous la forme de « citrole ». Ce terme vient de l’italien citruolo, qui l’a emprunté au latin  citrus, «  citron  », par allusion à la couleur du fruit. La plante est une vigne qui se faufile en surface un peu comme les autres membres de la famille des cucurbitacées, dont les concombres, les courges et les cantaloups. Pour les Amérindiens, la citrouille revêtait une importance capitale. En plus de manger le fruit, ils aplatissaient la citrouille en la martelant pour en faire des

languettes, les séchaient et les tressaient pour fabriquer des paillassons à troquer. La citrouille séchée entrait aussi dans leur alimentation.

L’Américain moderne a aussi adopté ce fruit doux et polyvalent avec beaucoup d’amour. En outre, il occupe maintenant une place toute spéciale lors de la célébration de l’Action de grâce. Les premiers colonisateurs mangeaient la citrouille en accompagnement ou en dessert, mais aussi en soupe. Certains jeunes fervents s’en servaient même pour brasser de la bière.

8|CANNAtalk

protection des plantes qui est utilisé.Les autorités ont établi une limite maximale de résidus (LMR) pouvant être contenue dans les produits destinés aux consommateurs afin d’éviter les risques d’exposition toxique. Ce paramètre est lié au « délai de carence », soit le temps qui doit s’écouler entre l’application du produit de protection des plantes et la récolte.Le paramètre de dose létale 50 (DL50) est employé pour évaluer la toxicité. Ce paramètre indique la quantité de l’ingrédient actif qui entraîne la mort de 50  % des organismes à qui il a été administré par ingestion. Ces tests sont menés sur des animaux de laboratoire tels que les souris et les rats. À l’intérieur du paramètre DL50, on peut distinguer la DL50 orale aiguë (ingestion du produit), la DL50 cutanée aiguë (contact du produit avec la peau) ou la concentration létale 50 (CL50) (inhalation du produit).

Le paramètre de « dose sans effet » (DSE) est aussi utilisé pour indiquer la quantité requise à la perception des effets nocifs par les organismes, notamment les troubles de reproduction, la tératogenèse, la carcinogenèse et ainsi de suite.En fonction du paramètre précédent, on peut déterminer la dose journalière admissible (DJA) afin d’indiquer la quantité du produit de protection des plantes pouvant être ingéré par jour selon le poids corporel sans provoquer d’effets néfastes sur l’organisme.On classe le produit dans la catégorie  1 (très toxique), catégorie 2 (toxique), catégorie 3 (dangereux) ou catégorie 4 (faible risque) en fonction des paramètres de DL50 et CL50 du produit.

L’étiquette doit contenir un pictogramme et un mot indicateur (« danger », « avertissement », «  mise en garde  ») qui présente le type de danger lié à la manipulation ou l’utilisation du pesticide. Ceci doit également comprendre une mention des risques et une mise en garde.

Les risques pour les animaux terrestres et aquatiquesCertains insecticides présentent un danger

considérable pour les animaux se trouvant à proximité du lieu où le produit est utilisé, mais leur effet nocif peut aussi s’étendre sur de plus grandes distances si la nappe d’est est contaminée ou le produit est emporté par les rivières et les mers.

Les produits de protection des plantes sont classés en fonction du risque qu’ils représentent pour les animaux terrestres et aquatiques :Catégorie A : L’utilisation adéquate ne présente aucun risque.Catégorie B  : Risque modéré. Cette catégorie inclut les produits présentant un danger potentiel pour les animaux terrestres et aquatiques s’ils sont mal utilisés ou s’ils sont administrés d’une façon incontrôlée. Catégorie C  : Risqué élevé ou très élevé. Ces insecticides peuvent provoquer des dommages considérables s’ils sont mal utilisés et s’ils sont appliqués dans des zones où la faune est importante. Les produits qui présentent des risques pour les animaux terrestres ne peuvent pas être utilisés dans les prairies, les pâturages, les terres forestières, les zones humides et les réseaux fluviaux. Les produits qui impliquent un risque pour les animaux aquatiques sont strictement interdits dans les zones humides et à proximité des rivières. •

Image 4: Nous connaissons tous l’importance du rôle des insectes pollinisateurs, particulièrement des abeilles qui produisent également le précieux miel. Plusieurs produits de protection des plantes posent des dangers pour ces insectes. Par conséquent, on interdit parfois leur utilisation sur les cultures florales ou durant les périodes de pollinisation.

CANNARESEARCH

RISQUE POUR LES ABEILLES ET LES AUTRES INSECTES POLLINISATEURS

BELLE

LES TYPES DE PRODUITS DE

PROTECTION DES PLANTES

CULTIVERPret -a-

POLYVALENCE. SI L’ON DEVAIT ATTRIBUER UN MOT POUR DÉCRIRE LA BELLE CITROUILLE,

ARRIVERAIT CERTAINEMENT EN TÊTE DE FILE : TANT POUR SA COULEUR, SON GOÛT, SON USAGE,

SA FORME, SON MYTHE ET SES MÉRITES. LA CITROUILLE EST L’ALIMENT ULTIME…

C’EST ENCORE MIEUX QUE DU BONBON! Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu

Page 10: Canada (FR) CANNAtalk 23

10|CANNAtalk CANNAtalk|11

en épandant environ 10 centimètres de fumier. Les citrouilles préfèrent les sols au pH neutre ou légèrement acide.Si vous vivez dans un coin du monde où les risques de gel perdurent jusqu’à la fin avril ou début mai, semez vos graines de citrouille à l’intérieur environ deux semaines avant de les mettre en sol à l’extérieur. Semez une graine par pot de tourbe de dix centimètres rempli de mélange de rempotage. Arrosez bien les pots et ne les laissez jamais s’assécher. Lorsque la quatrième ou cinquième paire de feuilles naît sur les semis, transférez-les à l’extérieur. Protégez les semis de citrouille durant les premières semaines en plaçant des cadres recouverts de plastique.

FertilisationLes citrouilles produisent deux types de fleurs, mâle et femelle, qui apparaissent au début juillet. Les fleurs mâles apparaissent en premier suivies des femelles. Guettez l’apparition des premières fleurs femelles et assurez-vous que les vignes sont suffisamment fortes et bien établies avant de permettre la production de fruits par les fleurs femelles. Vous pourriez couper la première fleur femelle sur chacune des vignes et attendre l’apparition de la deuxième ou la troisième, lorsque la vigne aura atteint au moins 3 mètres de longueur. La fleur femelle est facile à reconnaître, vous remarquerez un bébé citrouille à la base de chaque fleur.Vous aurez besoin d’une grosse vigne pour produire une grosse citrouille, il faut donc sélectionner la vigne avant la citrouille. Lorsque vous trouvez une vigne suffisamment robuste et apercevez une fleur femelle sur le point d’éclore, recouvrez-la d’un sac en coton fromage pour la nuit afin de garder les insectes loin d’elle. Le lendemain matin, choisissez une fleur mâle, taillez la corolle ou les pétales extérieurs, puis frottez l’étamine gorgée de pollen au centre de la fleur femelle nouvellement éclose.

CultureCe n’est que le début d’un été de travail acharné, mais gratifiant. Ce que vous venez de créer, c’est une usine de fabrication de citrouilles. Souvenez-vous qu’il y a 100 feuilles ou plus sur chaque vigne et si vous tentez de cultiver une citrouille de 150 kilogrammes, chaque feuille devra soutenir jusqu’à 2 kilogrammes du poids de la citrouille.Les citrouilles géantes gonflent à partir de la vigne et si aucune précaution n’est prise, elles se détacheront de la tige qui est si importante. Les vignes produisent des racines au niveau de chaque feuille, il faut donc arracher les racines près de la citrouille. Ceci libère la vigne et permet à la citrouille de grossir sans endommager la vigne. Tuteurez les vignes loin du fruit pour éviter qu’elles soient écrasées, puis donnez aux vignes un petit coup de pouce dans la bonne direction tous les jours.

Balles mollesSi vous souhaitez cultiver une très grosse citrouille, lorsque deux ou trois fruits ont atteint la taille d’une balle molle, éliminez tout sauf le fruit le plus prometteur et commencez à tailler la vigne. Lorsque la vigne principale a atteint 6 mètres, pincez les extrémités et les pousses latérales afin que les vignes ne volent pas les ressources destinées au fruit. Coupez toutes les autres fleurs femelles et vous voilà dans la course pour la plus grosse citrouille. Toute l’énergie de la plante doit

être dirigée vers le fruit uniquement. Il est important de se souvenir que tous les nutriments requis pour augmenter la taille du fruit proviennent de la vigne. La vigne doit bénéficier d’un excellent soutien de la part de son système racinaire.Pour cultiver de très grosses citrouilles, les éléments essentiels à se rappeler sont : graines, sol, soleil et eau.À la mi-août, les plantes absorbent de grandes quantités d’eau et de nutriments. C’est durant la nuit que les citrouilles prennent de l’ampleur, certaines prendront 13 centimètres de circonférence par nuit.

Conseil: arrosageArrosez en soirée, arrosez abondamment et seulement à la base de la plante afin que les feuilles restent sèches. Ceci réduit les risques de maladie. •

• 1 citrouille de 1 kilo• 2 cuillères à soupe d’huile d’olive• 1 gousse d’ail, pressée ou émincée• Sel• 3 cuillères à soupe de vinaigre de vin (rouge ou blanc)• 3 cuillères à soupe de sucre blanc• Menthe ou persil fraîchement haché• Ail tranché finement

Coupez la citrouille en deux et enlevez les graines et la membrane. Pelez chaque moitié et tranchez la chaire. Dans un bol, fouettez l’huile d’olive, une gousse d’ail émincé et une bonne pincée de sel. Ajoutez les tranches de citrouille et mélangez pour bien les enrober. Grillez les tranches de citrouille à feu moyen pendant quelques minutes de chaque côté, ou jusqu’à ce qu’elles soient tendres.

Dans une petite poêle, mélangez le vinaigre, le sucre ainsi que le reste de l’huile à l’ail. Chauffez jusqu’à ce que le sucre se dissolve et que le mélange épaississe légèrement. Versez un peu de sauce aigre-douce sur la citrouille déposée sur un plateau de service. Garnir de menthe ou de persil fraîchement haché et les fines d’ail cru si souhaité.

Bon appétit, petite citrouille!

À LA SAUCE AIGRE-DOUCECITROUILLE GRILLÉE

RECETTE

Lors de la fête de l’Halloween, la place de la citrouille est bien particulière. Pour l’occasion, on les évide, on les sculpte et on y insère une chandelle pour en faire des lanternes. Cette pratique a été introduite aux États-Unis par les immigrants irlandais qui sculptaient autrefois des navets pour en faire des lanternes.

À votre très bonne santé!Principalement associée aux décorations d’Halloween ou aux garnitures de tarte, la citrouille déborde également d’éléments nutritifs et procure une grande variété d’avantages pour la santé. La citrouille regorge de vitamines, de minéraux et d’autres nutriments sains. Qu’il s’agisse de la chaire ou des graines, les citrouilles sont excellentes pour votre santé et peuvent offrir des avantages incroyables.La citrouille est l’un des légumes les moins caloriques avec seulement 26 calories par 100 grammes. Sans aucun gras saturé ou cholestérol, la citrouille est une riche source de fibres alimentaires, d’antioxydants, de minéraux et de vitamines. La citrouille renferme une tonne de vitamines antioxydantes telles que les vitamines A, C et E. Avec 1  384  mg par 100 grammes, elle procure environ deux fois et demie l’apport quotidien recommandé en vitamine A, un puissant antioxydant naturel nécessaire au corps afin qu’il maintienne l’intégrité de la peau et des membranes muqueuses. Il s’agit aussi d’une vitamine essentielle à la vue. Les études suggèrent que les aliments naturels riches en vitamine A aident aussi à protéger notre corps contre les cancers du poumon et de la cavité

buccale. La citrouille est aussi une source riche en minéraux comme le cuivre, le calcium, le potassium et le phosphore.Les graines de citrouille sont une bonne source de fibres alimentaires et d’acides gras monoinsaturés, éléments bénéfiques à la santé cardiaque. Cultiver sa propre citrouille géanteCe qui est amusant avec les citrouilles c’est qu’elles peuvent atteindre des tailles phénoménales, plaisir de culture garanti. Pour cultiver une vraie géante, il faut évidemment commencer avec la bonne sorte de graine de citrouille, une graine qui a été sélectionnée pour générer de grosses citrouilles, par exemple l’hybride « Prizewinner ». Avec les bonnes méthodes de culture, cette variété peut produire des citrouilles de 150 kilogrammes.En général, les citrouilles ont besoin de beaucoup de soleil. Choisissez un endroit très ensoleillé et souvenez-vous que les citrouilles sont sensibles au vent et au gel, il faut donc les mettre à l’abri. Essayez de protéger les citrouilles des pires éléments en les recouvrant lorsque les pluies sont fortes, créant ainsi une barrière de protection des vignes contre les vents forts, et utilisez des toiles pour créer de l’ombre durant les chaudes journées d’été.Les citrouilles aiment l’eau et en ont besoin en grande quantité. Cependant, évitez de semer les citrouilles dans un sol mouillé ou trop dense. Elles requièrent un sol offrant un bon drainage. Vous pouvez creuser le sol à main. Préparez le terrain tôt au printemps, dès que le sol s’est réchauffé. Fertilisez la parcelle

Image 5: Saviez-vous que les citrouilles regorgent de vitamines, de minéraux et d’autres nutriments sains?

Page 11: Canada (FR) CANNAtalk 23

10|CANNAtalk CANNAtalk|11

en épandant environ 10 centimètres de fumier. Les citrouilles préfèrent les sols au pH neutre ou légèrement acide.Si vous vivez dans un coin du monde où les risques de gel perdurent jusqu’à la fin avril ou début mai, semez vos graines de citrouille à l’intérieur environ deux semaines avant de les mettre en sol à l’extérieur. Semez une graine par pot de tourbe de dix centimètres rempli de mélange de rempotage. Arrosez bien les pots et ne les laissez jamais s’assécher. Lorsque la quatrième ou cinquième paire de feuilles naît sur les semis, transférez-les à l’extérieur. Protégez les semis de citrouille durant les premières semaines en plaçant des cadres recouverts de plastique.

FertilisationLes citrouilles produisent deux types de fleurs, mâle et femelle, qui apparaissent au début juillet. Les fleurs mâles apparaissent en premier suivies des femelles. Guettez l’apparition des premières fleurs femelles et assurez-vous que les vignes sont suffisamment fortes et bien établies avant de permettre la production de fruits par les fleurs femelles. Vous pourriez couper la première fleur femelle sur chacune des vignes et attendre l’apparition de la deuxième ou la troisième, lorsque la vigne aura atteint au moins 3 mètres de longueur. La fleur femelle est facile à reconnaître, vous remarquerez un bébé citrouille à la base de chaque fleur.Vous aurez besoin d’une grosse vigne pour produire une grosse citrouille, il faut donc sélectionner la vigne avant la citrouille. Lorsque vous trouvez une vigne suffisamment robuste et apercevez une fleur femelle sur le point d’éclore, recouvrez-la d’un sac en coton fromage pour la nuit afin de garder les insectes loin d’elle. Le lendemain matin, choisissez une fleur mâle, taillez la corolle ou les pétales extérieurs, puis frottez l’étamine gorgée de pollen au centre de la fleur femelle nouvellement éclose.

CultureCe n’est que le début d’un été de travail acharné, mais gratifiant. Ce que vous venez de créer, c’est une usine de fabrication de citrouilles. Souvenez-vous qu’il y a 100 feuilles ou plus sur chaque vigne et si vous tentez de cultiver une citrouille de 150 kilogrammes, chaque feuille devra soutenir jusqu’à 2 kilogrammes du poids de la citrouille.Les citrouilles géantes gonflent à partir de la vigne et si aucune précaution n’est prise, elles se détacheront de la tige qui est si importante. Les vignes produisent des racines au niveau de chaque feuille, il faut donc arracher les racines près de la citrouille. Ceci libère la vigne et permet à la citrouille de grossir sans endommager la vigne. Tuteurez les vignes loin du fruit pour éviter qu’elles soient écrasées, puis donnez aux vignes un petit coup de pouce dans la bonne direction tous les jours.

Balles mollesSi vous souhaitez cultiver une très grosse citrouille, lorsque deux ou trois fruits ont atteint la taille d’une balle molle, éliminez tout sauf le fruit le plus prometteur et commencez à tailler la vigne. Lorsque la vigne principale a atteint 6 mètres, pincez les extrémités et les pousses latérales afin que les vignes ne volent pas les ressources destinées au fruit. Coupez toutes les autres fleurs femelles et vous voilà dans la course pour la plus grosse citrouille. Toute l’énergie de la plante doit

être dirigée vers le fruit uniquement. Il est important de se souvenir que tous les nutriments requis pour augmenter la taille du fruit proviennent de la vigne. La vigne doit bénéficier d’un excellent soutien de la part de son système racinaire.Pour cultiver de très grosses citrouilles, les éléments essentiels à se rappeler sont : graines, sol, soleil et eau.À la mi-août, les plantes absorbent de grandes quantités d’eau et de nutriments. C’est durant la nuit que les citrouilles prennent de l’ampleur, certaines prendront 13 centimètres de circonférence par nuit.

Conseil: arrosageArrosez en soirée, arrosez abondamment et seulement à la base de la plante afin que les feuilles restent sèches. Ceci réduit les risques de maladie. •

• 1 citrouille de 1 kilo• 2 cuillères à soupe d’huile d’olive• 1 gousse d’ail, pressée ou émincée• Sel• 3 cuillères à soupe de vinaigre de vin (rouge ou blanc)• 3 cuillères à soupe de sucre blanc• Menthe ou persil fraîchement haché• Ail tranché finement

Coupez la citrouille en deux et enlevez les graines et la membrane. Pelez chaque moitié et tranchez la chaire. Dans un bol, fouettez l’huile d’olive, une gousse d’ail émincé et une bonne pincée de sel. Ajoutez les tranches de citrouille et mélangez pour bien les enrober. Grillez les tranches de citrouille à feu moyen pendant quelques minutes de chaque côté, ou jusqu’à ce qu’elles soient tendres.

Dans une petite poêle, mélangez le vinaigre, le sucre ainsi que le reste de l’huile à l’ail. Chauffez jusqu’à ce que le sucre se dissolve et que le mélange épaississe légèrement. Versez un peu de sauce aigre-douce sur la citrouille déposée sur un plateau de service. Garnir de menthe ou de persil fraîchement haché et les fines d’ail cru si souhaité.

Bon appétit, petite citrouille!

À LA SAUCE AIGRE-DOUCECITROUILLE GRILLÉE

RECETTE

Lors de la fête de l’Halloween, la place de la citrouille est bien particulière. Pour l’occasion, on les évide, on les sculpte et on y insère une chandelle pour en faire des lanternes. Cette pratique a été introduite aux États-Unis par les immigrants irlandais qui sculptaient autrefois des navets pour en faire des lanternes.

À votre très bonne santé!Principalement associée aux décorations d’Halloween ou aux garnitures de tarte, la citrouille déborde également d’éléments nutritifs et procure une grande variété d’avantages pour la santé. La citrouille regorge de vitamines, de minéraux et d’autres nutriments sains. Qu’il s’agisse de la chaire ou des graines, les citrouilles sont excellentes pour votre santé et peuvent offrir des avantages incroyables.La citrouille est l’un des légumes les moins caloriques avec seulement 26 calories par 100 grammes. Sans aucun gras saturé ou cholestérol, la citrouille est une riche source de fibres alimentaires, d’antioxydants, de minéraux et de vitamines. La citrouille renferme une tonne de vitamines antioxydantes telles que les vitamines A, C et E. Avec 1  384  mg par 100 grammes, elle procure environ deux fois et demie l’apport quotidien recommandé en vitamine A, un puissant antioxydant naturel nécessaire au corps afin qu’il maintienne l’intégrité de la peau et des membranes muqueuses. Il s’agit aussi d’une vitamine essentielle à la vue. Les études suggèrent que les aliments naturels riches en vitamine A aident aussi à protéger notre corps contre les cancers du poumon et de la cavité

buccale. La citrouille est aussi une source riche en minéraux comme le cuivre, le calcium, le potassium et le phosphore.Les graines de citrouille sont une bonne source de fibres alimentaires et d’acides gras monoinsaturés, éléments bénéfiques à la santé cardiaque. Cultiver sa propre citrouille géanteCe qui est amusant avec les citrouilles c’est qu’elles peuvent atteindre des tailles phénoménales, plaisir de culture garanti. Pour cultiver une vraie géante, il faut évidemment commencer avec la bonne sorte de graine de citrouille, une graine qui a été sélectionnée pour générer de grosses citrouilles, par exemple l’hybride « Prizewinner ». Avec les bonnes méthodes de culture, cette variété peut produire des citrouilles de 150 kilogrammes.En général, les citrouilles ont besoin de beaucoup de soleil. Choisissez un endroit très ensoleillé et souvenez-vous que les citrouilles sont sensibles au vent et au gel, il faut donc les mettre à l’abri. Essayez de protéger les citrouilles des pires éléments en les recouvrant lorsque les pluies sont fortes, créant ainsi une barrière de protection des vignes contre les vents forts, et utilisez des toiles pour créer de l’ombre durant les chaudes journées d’été.Les citrouilles aiment l’eau et en ont besoin en grande quantité. Cependant, évitez de semer les citrouilles dans un sol mouillé ou trop dense. Elles requièrent un sol offrant un bon drainage. Vous pouvez creuser le sol à main. Préparez le terrain tôt au printemps, dès que le sol s’est réchauffé. Fertilisez la parcelle

Image 5: Saviez-vous que les citrouilles regorgent de vitamines, de minéraux et d’autres nutriments sains?

Page 12: Canada (FR) CANNAtalk 23

On pourrait parler et écrire sur le sujet de la génétique et de la reproduction à l’infini. Nous en sommes à la quatrième partie de la série. Dans les numéros précédents de CANNAtalk, nous vous avons présenté les lois de Mendel, les concepts de phénotype et génotype et le photopériodisme. Ne manquez pas les prochain numéro pour continuer à en découvrir davantage sur le sujet.

CANNAtalk|1312|CANNAtalk

Une question fait souvent surface lorsqu’on aborde le sujet du prélèvement de boutures sur une plante-mère. On s’interroge souvent à savoir si des changements peuvent survenir chez la plante et provoquer une réduction des récoltes. Cette série de changements, qui se soldent normalement par une baisse de la récolte finale, provient de ce que l’on appelle la « dégénérescence clonale ». On compte essentiellement trois causes de dégénérescence clonale : l’accumulation de pathogène, les mutations et la sénescence.

Certains parasites comme les champignons, les bactéries, les virus et les viroïdes s’accumulent à l’intérieur de la plante au cours de sa vie. Au fil du temps, les plantes-mères sont exposées à une variété de ravageurs dont certains sont porteurs de virus. Certains des virus causent des dommages

immédiats aux plantes, modifiant la forme et la couleur des feuilles (apparition de taches marbrées de type mosaïque), entraînant le nanisme et ainsi de suite. Toutefois, plusieurs autres virus ne sont pas directement visibles, mais peuvent tout de même nuire à la récolte finale. Parmi les insectes susceptibles de transporter des virus ou viroïdes, notons les pucerons, les mouches blanches et les thrips. L’infection manuelle comporte un autre vecteur de risque qui se produit soit en touchant les plantes ou en disséminant le virus avec les outils d’élagage comme les ciseaux ou les couteaux. C’est pour cette raison en particulier qu’il faut essuyer tous les ciseaux et les couteaux avec un tampon d’alcool avant de tailler la plante-mère ou d’y prélever les boutures.L’impossibilité d’éliminer les virus et les viroïdes à l’aide de méthodes conventionnelles pose le plus gros problème.

GÉNÉTIQUE ET REPRODUCTION

Les plantes affectées par ces pathogènes doivent donc être retirées de la salle de bouturage.

Mutations spontanéesLes mutations peuvent se produire plus ou moins souvent en fonction d’une variété de facteurs tels que les espèces cultivées et les conditions de croissance. En aménagement paysager, plusieurs mutations (spontanées ou induites) ont créé des feuilles ou des fleurs panachées munies de pétales multicolores par exemple. En agriculture, plusieurs des fruits que nous mangeons proviennent de mutations spontanées ou induites, entre autres, la majorité des mandarines. Une mutation n’est rien de plus qu’un changement dans le

génome d’un individu. Ces mutations peuvent être bénéfiques (comme c’est le cas des fruits) ou nuisibles. La plupart du temps, les mutations sont nuisibles. Dans certains cas, on peut difficilement distinguer à l’œil les caractéristiques d’une mutation et d’un virus, ce dernier provoquant parfois des symptômes semblables au premier. Par exemple, certains virus provoquent des chloroses. De façon similaire, certaines mutations des gènes chloroplastes signifient que les cellules ne produisent plus autant de chlorophylle. Ceci créé des plantes sans pigmentation – que l’on nomme plantes panachées – avec une constitution génétique différente (certaines feuilles peuvent produire de la chlorophylle et d’autres non). Lorsque deux cellules ou plus de constitutions génétiques distinctes coexistent dans une même plante, on parle alors d’une plante chimère.Les plantes-mères qui ont été infectées par certains virus ne peuvent pas être utilisées pour produire des semences, car elles pourraient transmettre certains virus à leur descendance. Pour les mutations, tout dépendra du type de mutation, du type de cellules ayant muté et de la possibilité de son occurrence dans les semences. Toutefois, il faut noter que les mutations se transmettent toujours aux boutures prélevées sur une plante ayant muté.

SénescenceLe phénomène de sénescence renvoie aux changements cellulaires qui se produisent comme résultat du processus de vieillissement. Les effets de vieillissement sur l’expression phénotypique sont plus qu’évidents. Par exemple, plusieurs plantes fruitières traversent une période que l’on qualifie de juvénile à partir de la germination jusqu’à la production du premier fruit. Durant cette période (qui peut s’étirer sur des semaines, des mois ou même des années), la plante peut présenter des caractéristiques distinctes comme la présence d’épines. La division cellulaire qui entraîne la croissance et le développement de la plante est connue sous le nom de division mitotique appartenant au processus de mitose. Il existe deux types de sénescence, le premier se produit dans les parties déjà formées de la plante (feuilles, tiges, pédoncules, racines, etc.) où les cellules ne se divisent plus

(sénescence post-mitotique). Le second type se manifeste dans les méristèmes et autres parties de la plante encore en développement (sénescence mitotique). Les méristèmes sont des groupes de cellules qui se divisent constamment et qui, selon les stimuli, peuvent former des structures végétatives ou génératives (feuilles, fleurs, fruits, etc.).Le moment venu, les plus vieilles structures de la plante-mère commencent à subir le phénomène de sénescence et produisent des substances endogènes qui auront un effet sur les méristèmes. Avec le temps, les nouvelles branches qui émergent d’une plante-mère âgée peuvent présenter des changements morphologiques indésirables, comme la présence de fleurs, en partie justifiés par les stimuli captés

L’UTILISATION DE BOUTURES POUR ENTAMER UNE CULTURE EST UNE MÉTHODE POPULAIRE. EN FAIT, LA

CULTURE À PARTIR DE BOUTURES COMPORTE SES AVANTAGES PAR RAPPORT AUX SEMENCES. LES

BOUTURES PRÉLEVÉES SUR UNE MÊME PLANTE (SOUVENT APPELÉE LA PLANTE-MÈRE OU PIED-MÈRE) SONT

GÉNÉTIQUEMENT IDENTIQUES EN PLUS D’ÊTRE PAREILLES À LA PLANTE-MÈRE. Par Ignacio García, CANNA Research

Image 6: L’utilisation de boutures pour entamer une culture offre plusieurs avantages. Dans cette image, vous pouvez voir où prélever la bouture (à gauche) et la bonne longueur de bouture (à droite). Lisez le numéro 6 du CANNAtalk pour en savoir plus à propos du bouturage.

Image 7: Les plantes traversent plusieurs transitions développe-mentales au cours de leur vie. La première étant la phase de germi-nation suivie du passage du semis au stade végétatif juvénile durant lequel la plante peut fleurir (la période juvénile peut durer des se-maines, des mois, voire des années). Ensuite vient la transition vers le stade végétatif adulte durant lequel la plante réagit aux signaux inductifs. Lors de la transition vers la floraison, la plante entre dans le stade de reproduction. Durant le stade juvénile, la plante peut être garnie d’épines, il s’agit d’une expression phénotypique conséquente au vieillissement. C’est le cas par exemple des citrons, des pamplemousses et des limes.

Page 13: Canada (FR) CANNAtalk 23

On pourrait parler et écrire sur le sujet de la génétique et de la reproduction à l’infini. Nous en sommes à la quatrième partie de la série. Dans les numéros précédents de CANNAtalk, nous vous avons présenté les lois de Mendel, les concepts de phénotype et génotype et le photopériodisme. Ne manquez pas les prochain numéro pour continuer à en découvrir davantage sur le sujet.

CANNAtalk|1312|CANNAtalk

Une question fait souvent surface lorsqu’on aborde le sujet du prélèvement de boutures sur une plante-mère. On s’interroge souvent à savoir si des changements peuvent survenir chez la plante et provoquer une réduction des récoltes. Cette série de changements, qui se soldent normalement par une baisse de la récolte finale, provient de ce que l’on appelle la « dégénérescence clonale ». On compte essentiellement trois causes de dégénérescence clonale : l’accumulation de pathogène, les mutations et la sénescence.

Certains parasites comme les champignons, les bactéries, les virus et les viroïdes s’accumulent à l’intérieur de la plante au cours de sa vie. Au fil du temps, les plantes-mères sont exposées à une variété de ravageurs dont certains sont porteurs de virus. Certains des virus causent des dommages

immédiats aux plantes, modifiant la forme et la couleur des feuilles (apparition de taches marbrées de type mosaïque), entraînant le nanisme et ainsi de suite. Toutefois, plusieurs autres virus ne sont pas directement visibles, mais peuvent tout de même nuire à la récolte finale. Parmi les insectes susceptibles de transporter des virus ou viroïdes, notons les pucerons, les mouches blanches et les thrips. L’infection manuelle comporte un autre vecteur de risque qui se produit soit en touchant les plantes ou en disséminant le virus avec les outils d’élagage comme les ciseaux ou les couteaux. C’est pour cette raison en particulier qu’il faut essuyer tous les ciseaux et les couteaux avec un tampon d’alcool avant de tailler la plante-mère ou d’y prélever les boutures.L’impossibilité d’éliminer les virus et les viroïdes à l’aide de méthodes conventionnelles pose le plus gros problème.

GÉNÉTIQUE ET REPRODUCTION

Les plantes affectées par ces pathogènes doivent donc être retirées de la salle de bouturage.

Mutations spontanéesLes mutations peuvent se produire plus ou moins souvent en fonction d’une variété de facteurs tels que les espèces cultivées et les conditions de croissance. En aménagement paysager, plusieurs mutations (spontanées ou induites) ont créé des feuilles ou des fleurs panachées munies de pétales multicolores par exemple. En agriculture, plusieurs des fruits que nous mangeons proviennent de mutations spontanées ou induites, entre autres, la majorité des mandarines. Une mutation n’est rien de plus qu’un changement dans le

génome d’un individu. Ces mutations peuvent être bénéfiques (comme c’est le cas des fruits) ou nuisibles. La plupart du temps, les mutations sont nuisibles. Dans certains cas, on peut difficilement distinguer à l’œil les caractéristiques d’une mutation et d’un virus, ce dernier provoquant parfois des symptômes semblables au premier. Par exemple, certains virus provoquent des chloroses. De façon similaire, certaines mutations des gènes chloroplastes signifient que les cellules ne produisent plus autant de chlorophylle. Ceci créé des plantes sans pigmentation – que l’on nomme plantes panachées – avec une constitution génétique différente (certaines feuilles peuvent produire de la chlorophylle et d’autres non). Lorsque deux cellules ou plus de constitutions génétiques distinctes coexistent dans une même plante, on parle alors d’une plante chimère.Les plantes-mères qui ont été infectées par certains virus ne peuvent pas être utilisées pour produire des semences, car elles pourraient transmettre certains virus à leur descendance. Pour les mutations, tout dépendra du type de mutation, du type de cellules ayant muté et de la possibilité de son occurrence dans les semences. Toutefois, il faut noter que les mutations se transmettent toujours aux boutures prélevées sur une plante ayant muté.

SénescenceLe phénomène de sénescence renvoie aux changements cellulaires qui se produisent comme résultat du processus de vieillissement. Les effets de vieillissement sur l’expression phénotypique sont plus qu’évidents. Par exemple, plusieurs plantes fruitières traversent une période que l’on qualifie de juvénile à partir de la germination jusqu’à la production du premier fruit. Durant cette période (qui peut s’étirer sur des semaines, des mois ou même des années), la plante peut présenter des caractéristiques distinctes comme la présence d’épines. La division cellulaire qui entraîne la croissance et le développement de la plante est connue sous le nom de division mitotique appartenant au processus de mitose. Il existe deux types de sénescence, le premier se produit dans les parties déjà formées de la plante (feuilles, tiges, pédoncules, racines, etc.) où les cellules ne se divisent plus

(sénescence post-mitotique). Le second type se manifeste dans les méristèmes et autres parties de la plante encore en développement (sénescence mitotique). Les méristèmes sont des groupes de cellules qui se divisent constamment et qui, selon les stimuli, peuvent former des structures végétatives ou génératives (feuilles, fleurs, fruits, etc.).Le moment venu, les plus vieilles structures de la plante-mère commencent à subir le phénomène de sénescence et produisent des substances endogènes qui auront un effet sur les méristèmes. Avec le temps, les nouvelles branches qui émergent d’une plante-mère âgée peuvent présenter des changements morphologiques indésirables, comme la présence de fleurs, en partie justifiés par les stimuli captés

L’UTILISATION DE BOUTURES POUR ENTAMER UNE CULTURE EST UNE MÉTHODE POPULAIRE. EN FAIT, LA

CULTURE À PARTIR DE BOUTURES COMPORTE SES AVANTAGES PAR RAPPORT AUX SEMENCES. LES

BOUTURES PRÉLEVÉES SUR UNE MÊME PLANTE (SOUVENT APPELÉE LA PLANTE-MÈRE OU PIED-MÈRE) SONT

GÉNÉTIQUEMENT IDENTIQUES EN PLUS D’ÊTRE PAREILLES À LA PLANTE-MÈRE. Par Ignacio García, CANNA Research

Image 6: L’utilisation de boutures pour entamer une culture offre plusieurs avantages. Dans cette image, vous pouvez voir où prélever la bouture (à gauche) et la bonne longueur de bouture (à droite). Lisez le numéro 6 du CANNAtalk pour en savoir plus à propos du bouturage.

Image 7: Les plantes traversent plusieurs transitions développe-mentales au cours de leur vie. La première étant la phase de germi-nation suivie du passage du semis au stade végétatif juvénile durant lequel la plante peut fleurir (la période juvénile peut durer des se-maines, des mois, voire des années). Ensuite vient la transition vers le stade végétatif adulte durant lequel la plante réagit aux signaux inductifs. Lors de la transition vers la floraison, la plante entre dans le stade de reproduction. Durant le stade juvénile, la plante peut être garnie d’épines, il s’agit d’une expression phénotypique conséquente au vieillissement. C’est le cas par exemple des citrons, des pamplemousses et des limes.

Page 14: Canada (FR) CANNAtalk 23

par les plus vieilles parties de la plante. C’est pour cette raison précise qu’il faut renouveler les plantes-mères périodiquement. Ce sont les hormones végétales qui règlent le processus de sénescence. Les cellules méristématiques responsables de la formation illimitée et continue de branches peuvent aussi souffrir de la sénescence, ce qui se traduit par un développement anormal des nouvelles ramifications ou simplement par un arrêt de croissance de la plante. Les facteurs environnementaux et le stress peuvent provoquer la sénescence, notamment, les extrêmes de température et l’effet potentiel de certaines hormones végétales.

Les caractéristiques de la salle de bouturageDe façon générale, les plantes-mères peuvent produire plus de boutures qu’il est nécessaire pour une culture. Conséquemment, il faut entretenir la plante en la taillant lorsque le bouturage n’est pas requis. La taille devrait comporter l’élimination des branches indésirables et la réduction de la grandeur des plantes-mères. Une des techniques de taille consiste à couper chaque branche, en prenant soin de toujours laisser de 3 à 5 nœuds d’où les nouvelles branches naîtront. Pour éviter la sénescence autant que possible, nous recommandons de maintenir la pièce à une température modérée (entre 21°C et 24°C autant le jour que la nuit). Les températures élevées peuvent accélérer le métabolisme de la plante. L’utilisation de produits vitaminés qui agissent comme antioxydants aide aussi à prévenir la sénescence provoquée par le stress oxydatif.

Les plantes in vitroLa propagation de plantes in vitro est toujours apparue comme une option à considérer pour propager des plantes par voie végétative et les entretenir. D’un point de vue simplifié, on peut définir la croissance de plantes in vitro par le fait de cultiver dans des conditions aseptisées, normalement dans un bocal de verre ou des éprouvettes. Le substrat utilisé pour les plantes in vitro est appelé support de culture. Il se compose généralement de nutriments minéraux nécessaires pour la sustentation (c.-à.-d. l’engrais), de régulateurs de croissance (hormones végétales), d’autres substances comme les glucides qui procurent le carbone requis par les plantes (puisque la photosynthèse est inhibée chez les plantes cultivées in vitro), ainsi qu’un agent gélifiant pour rendre le support solide. Avant la culture, la matière végétale à microbouturer est désinfectée avec de l’alcool ou un agent de blanchiment dilué.En utilisant des plantes cultivées in vitro, on élimine tous les risques environnementaux pouvant augmenter les menaces d’infection par des virus ou des viroïdes. Toutefois, cette méthode augmente les risques de mutations et donc de différences phénotypiques chez les clones micropropagés, c’est ce que l’on appelle la variation somaclonale. En utilisant les méristèmes provenant d’une plante in vitro, on peut éliminer la majorité des virus pouvant infecter la plante. Ce groupe de cellules en constante division n’est pas vulnérable aux attaques virales, par conséquent, si la plante provient d’un méristème, on obtient à la fin une plante en bonne santé.

BIBLIOGRAPHIEGan, S. (ed) (2007) Frontmatter, in Annual Plant Reviews Volume 26: Senescence Processes in Plants, Blackwell Publishing Ltd, Oxford, R.-U. Doi: 10.1002/9780470988855. •

14|CANNAtalk CANNAtalk|15

1Ils sont bien excentriques ces habitants au pays du soleil levant. Perfectionnistes, ils ne peuvent se reposer avant que tout ne soit bien rangé. Sauf là où l’ordre n’est pas requis. Alors là, ils mettent le paquet à coup d’exubérances, comme s’ils exprimaient un brin de folie avec un souci de perfection.

Vous n’avez qu’à penser aux idées loufoques nées au Japon pour ensuite prendre le monde entier d’assaut  : des monstruosités mécaniques géantes, des appareils électroniques clignotants et brillants, Hello Kitty, les

Transformers et Speed Racer. Et si vous combiniez toutes ces créations typiquement japonaises, vous obtiendriez Dekotora  : des camions japonais revisités, retapés et pimpés à l’os.

Optimus Prime rencontre Lit e-Brit eLe camion Dekotora moyen ressemble à un mélange entre une locomotive, un camion de pompier et un arbre de Noël. Pour les enfants des années quatre-vingt, imaginez Optimus Prime de Transformer et le fantastique jeu Lite-Brite de Hasbro. Des fioritures d’aluminium soudées et

GÉNÉTIQUE ET REPRODUCTION

Image 8: Il est très important de nettoyer les ciseaux et les couteaux après avoir prélevé les boutures. Cette précaution vise à prévenir les infections manuelles.

Image 10: Voici un exemple de plantes cultivées in vitro. En utilisant les plantes cultivées in vitro, on peut éliminer les risques environnementaux pouvant augmenter les menaces d’infection par des virus ou des viroïdes

Image 9: Plusieurs des fruits que nous mangeons proviennent de mutations spontanées ou induites. C’est le cas entre autres de la plupart des mandarines.

Vous croyez qu’accrocher quelques dés moelleux à votre rétroviseur suffit pour donner un look génial à votre voiture? J’ai des petites nouvelles pour vous! En matière de déco auto, vous devrez viser un peu plus haut. Pensez GRANDEUR… Regardez-les, ces gros camions-remorques parés de néons et de lumières ultraviolettes, de fresques colorées et de garnitures chromées et dorées. Bienvenue dans le monde ahurissant du Dekotora, cette subculture japonaise délirante et excessive de décoration de camions. Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu

PR

OTÉ

GER

SE

S G

ÈNE

SFEUX SUR ...Pleins

LE DÉLIRE DE LA ROUTE TOUT EN

Page 15: Canada (FR) CANNAtalk 23

par les plus vieilles parties de la plante. C’est pour cette raison précise qu’il faut renouveler les plantes-mères périodiquement. Ce sont les hormones végétales qui règlent le processus de sénescence. Les cellules méristématiques responsables de la formation illimitée et continue de branches peuvent aussi souffrir de la sénescence, ce qui se traduit par un développement anormal des nouvelles ramifications ou simplement par un arrêt de croissance de la plante. Les facteurs environnementaux et le stress peuvent provoquer la sénescence, notamment, les extrêmes de température et l’effet potentiel de certaines hormones végétales.

Les caractéristiques de la salle de bouturageDe façon générale, les plantes-mères peuvent produire plus de boutures qu’il est nécessaire pour une culture. Conséquemment, il faut entretenir la plante en la taillant lorsque le bouturage n’est pas requis. La taille devrait comporter l’élimination des branches indésirables et la réduction de la grandeur des plantes-mères. Une des techniques de taille consiste à couper chaque branche, en prenant soin de toujours laisser de 3 à 5 nœuds d’où les nouvelles branches naîtront. Pour éviter la sénescence autant que possible, nous recommandons de maintenir la pièce à une température modérée (entre 21°C et 24°C autant le jour que la nuit). Les températures élevées peuvent accélérer le métabolisme de la plante. L’utilisation de produits vitaminés qui agissent comme antioxydants aide aussi à prévenir la sénescence provoquée par le stress oxydatif.

Les plantes in vitroLa propagation de plantes in vitro est toujours apparue comme une option à considérer pour propager des plantes par voie végétative et les entretenir. D’un point de vue simplifié, on peut définir la croissance de plantes in vitro par le fait de cultiver dans des conditions aseptisées, normalement dans un bocal de verre ou des éprouvettes. Le substrat utilisé pour les plantes in vitro est appelé support de culture. Il se compose généralement de nutriments minéraux nécessaires pour la sustentation (c.-à.-d. l’engrais), de régulateurs de croissance (hormones végétales), d’autres substances comme les glucides qui procurent le carbone requis par les plantes (puisque la photosynthèse est inhibée chez les plantes cultivées in vitro), ainsi qu’un agent gélifiant pour rendre le support solide. Avant la culture, la matière végétale à microbouturer est désinfectée avec de l’alcool ou un agent de blanchiment dilué.En utilisant des plantes cultivées in vitro, on élimine tous les risques environnementaux pouvant augmenter les menaces d’infection par des virus ou des viroïdes. Toutefois, cette méthode augmente les risques de mutations et donc de différences phénotypiques chez les clones micropropagés, c’est ce que l’on appelle la variation somaclonale. En utilisant les méristèmes provenant d’une plante in vitro, on peut éliminer la majorité des virus pouvant infecter la plante. Ce groupe de cellules en constante division n’est pas vulnérable aux attaques virales, par conséquent, si la plante provient d’un méristème, on obtient à la fin une plante en bonne santé.

BIBLIOGRAPHIEGan, S. (ed) (2007) Frontmatter, in Annual Plant Reviews Volume 26: Senescence Processes in Plants, Blackwell Publishing Ltd, Oxford, R.-U. Doi: 10.1002/9780470988855. •

14|CANNAtalk CANNAtalk|15

1Ils sont bien excentriques ces habitants au pays du soleil levant. Perfectionnistes, ils ne peuvent se reposer avant que tout ne soit bien rangé. Sauf là où l’ordre n’est pas requis. Alors là, ils mettent le paquet à coup d’exubérances, comme s’ils exprimaient un brin de folie avec un souci de perfection.

Vous n’avez qu’à penser aux idées loufoques nées au Japon pour ensuite prendre le monde entier d’assaut  : des monstruosités mécaniques géantes, des appareils électroniques clignotants et brillants, Hello Kitty, les

Transformers et Speed Racer. Et si vous combiniez toutes ces créations typiquement japonaises, vous obtiendriez Dekotora  : des camions japonais revisités, retapés et pimpés à l’os.

Optimus Prime rencontre Lit e-Brit eLe camion Dekotora moyen ressemble à un mélange entre une locomotive, un camion de pompier et un arbre de Noël. Pour les enfants des années quatre-vingt, imaginez Optimus Prime de Transformer et le fantastique jeu Lite-Brite de Hasbro. Des fioritures d’aluminium soudées et

GÉNÉTIQUE ET REPRODUCTION

Image 8: Il est très important de nettoyer les ciseaux et les couteaux après avoir prélevé les boutures. Cette précaution vise à prévenir les infections manuelles.

Image 10: Voici un exemple de plantes cultivées in vitro. En utilisant les plantes cultivées in vitro, on peut éliminer les risques environnementaux pouvant augmenter les menaces d’infection par des virus ou des viroïdes

Image 9: Plusieurs des fruits que nous mangeons proviennent de mutations spontanées ou induites. C’est le cas entre autres de la plupart des mandarines.

Vous croyez qu’accrocher quelques dés moelleux à votre rétroviseur suffit pour donner un look génial à votre voiture? J’ai des petites nouvelles pour vous! En matière de déco auto, vous devrez viser un peu plus haut. Pensez GRANDEUR… Regardez-les, ces gros camions-remorques parés de néons et de lumières ultraviolettes, de fresques colorées et de garnitures chromées et dorées. Bienvenue dans le monde ahurissant du Dekotora, cette subculture japonaise délirante et excessive de décoration de camions. Par Marco Barneveld, www.braindrain.nu

PR

OTÉ

GER

SE

S G

ÈNE

S

FEUX SUR ...Pleins

LE DÉLIRE DE LA ROUTE TOUT EN

Page 16: Canada (FR) CANNAtalk 23

CANNAtalk|1716|CANNAtalk

des décorations illuminées avec des milliers d’ampoules DEL. On s’inspire de divers milieux et contextes comme le concept de Gundam, les calandres de Cadillac, les ailes classiques de Mercedes Benz et les armures de Samurai inspirées de l’architecture traditionnelle japonaise. En bref, on voit des lumières et du chrome, agrémenté de lumières et d’autres lumières, et peut-être un peu plus de lumières. Oh, et pourquoi pas une autre petite touche de lumière.

Disco mobile sur le SpeedEntendons-nous bien, ces camions fonctionnent. Les plus communs sont des camions de livraison ou de remorquage, mais on a aussi déjà aperçu un ou deux camions à ordures décorés de la sorte. En fait, ces véhicules peuvent transporter des milliers de livres de calamars séchés et parcourir les campagnes japonaises, se déplaçant d’une ville à l’autre, illuminés comme des arbres de Noël déments et sans confession. Ces créatures sont droit sorties de Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre à la disco mobile, au

bord de la route et sur le speed. Impossible de ne pas les aimer. Un vrai délire ambulant.Même s’il ne s’agit pas de véhicules personnels, les propriétaires consacrent cœur et âme à faire ces modifications. Certains des designs les plus complexes peuvent prendre jusqu’à 20 ans avant d’être achevés et coûter plus de 141 000 $, sans compter le prix d’achat du véhicule. Mais pourquoi en faire autant? Parce qu’ils le peuvent! Cette pratique est perçue comme une expression artistique. Les propriétaires de ces véhicules sont fiers de leur passe-temps, ils sont dévoués. Souvent, on attribue même des noms de femmes aux camions Dekotora, ironiquement, c’est un peu comme un B-29. Vous souvenez-vous d’Enola Gay?

Truck GuysDekotora voit le jour dans les années soixante-dix avec Utamaro Kai, un petit groupe de designers enthousiastes. Leur travail s’est concrétisé en pièces de conception dans

De plus en plus, la tendance à décorer les véhicules commerciaux gagne en popularité auprès des camionneurs ou les chauffeurs de taxi. Partout dans le monde, des subcultures aux aires de Dekotora font leur apparition sous leur propre nom, avec des règles et des conventions différentes. La Colombie et l’Équateur ont les autobus Chiva, des autobus voyageurs décorés. Haïti possède ses fameux Tap Taps. Les taxis philippins, les Jeepneys, sont des Jeeps militaires américains qui ont été laissés derrière après la Seconde Guerre mondiale, il s’agit du moyen de transport public le plus commun à Manila. Au Pakistan, on trouve le grand Roi de tous  : les camions Jingle. Les camions Jingle sont parmi les appareils autopropulsés les plus ornementés dans le monde entier. Ils sont apparus avant même le Dekotora, mais les deux pratiques ont évolué indépendamment l’une de l’autre. À tous les camionneurs du monde, c’est l’heure de briller!

Mais que faire si vous n’êtes pas camionneur? Et si vous êtes trop jeune pour conduire une voiture? Comment exprimer votre amour pour le Dekotora si vous n’êtes qu’un enfant? Heureusement, il existe le Dekochari, une forme de Dekotora pour bicyclettes. Trop jeunes pour conduire des camions, les enfants ont commencé à modifier leur bicyclette un peu à la façon du Dekotora. Il suffit d’installer un cadre de contreplaqué sur le squelette de la bicyclette et d’y ajouter des pièces chromées et des lumières de Dekotora sur le cadre de bois. Et voilà! Une bicyclette géniale!

DEKOCHARI: Dekotora pour enfants

la série de films intitulés Torakku Yaro. L’engouement pour le Dekotora prend de l’ampleur après la sortie de ces films japonais à petit budget de série B à propos de camionneurs au milieu des années soixante-dix. Le premier film s’appelait Truck Guys. Comme personnage principal, un camionneur aventurier qui conduit plutôt sportivement son semi-remorque partout au Japon. Il se retrouve constamment dans le pétrin au milieu de poursuites endiablées. Truck Guys a connu un tel succès que dix, oui DIX, autres films sur le Dekotora ont été tournés (tous écris et réalisés par Norifumi Suzuki). Ceux-ci captaient le cœur et l’esprit des camionneurs solitaires du Japon. Cette tendance se poursuit encore aujourd’hui.

ContraventionsUn petit problème pour ces camionneurs/artistes qui mettent le paquet, ils contreviennent quelque peu à la loi. Les camionneurs doivent plier les règles pour que leur camion artistique puisse se déplacer sur les routes. De nombreux camions Dekotora sont seulement autorisés à rouler légalement sur les routes lorsque toutes leurs lumières additionnelles sont éteintes. Autrement, on les considère comme des dangers routiers la nuit lorsque toutes les lumières accessoires scintillent. Mais payer des amendes salées, ça fait partie du mode de vie d’un vrai propriétaire de Dekotora : vive l’art, vive les lumières…des tonnes et des tonnes de lumières. •

GARE À LA FOLIE déco qui se répand!

LE DÉLIRE DE LA ROUTE TOUT EN

Page 17: Canada (FR) CANNAtalk 23

CANNAtalk|1716|CANNAtalk

des décorations illuminées avec des milliers d’ampoules DEL. On s’inspire de divers milieux et contextes comme le concept de Gundam, les calandres de Cadillac, les ailes classiques de Mercedes Benz et les armures de Samurai inspirées de l’architecture traditionnelle japonaise. En bref, on voit des lumières et du chrome, agrémenté de lumières et d’autres lumières, et peut-être un peu plus de lumières. Oh, et pourquoi pas une autre petite touche de lumière.

Disco mobile sur le SpeedEntendons-nous bien, ces camions fonctionnent. Les plus communs sont des camions de livraison ou de remorquage, mais on a aussi déjà aperçu un ou deux camions à ordures décorés de la sorte. En fait, ces véhicules peuvent transporter des milliers de livres de calamars séchés et parcourir les campagnes japonaises, se déplaçant d’une ville à l’autre, illuminés comme des arbres de Noël déments et sans confession. Ces créatures sont droit sorties de Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre à la disco mobile, au

bord de la route et sur le speed. Impossible de ne pas les aimer. Un vrai délire ambulant.Même s’il ne s’agit pas de véhicules personnels, les propriétaires consacrent cœur et âme à faire ces modifications. Certains des designs les plus complexes peuvent prendre jusqu’à 20 ans avant d’être achevés et coûter plus de 141 000 $, sans compter le prix d’achat du véhicule. Mais pourquoi en faire autant? Parce qu’ils le peuvent! Cette pratique est perçue comme une expression artistique. Les propriétaires de ces véhicules sont fiers de leur passe-temps, ils sont dévoués. Souvent, on attribue même des noms de femmes aux camions Dekotora, ironiquement, c’est un peu comme un B-29. Vous souvenez-vous d’Enola Gay?

Truck GuysDekotora voit le jour dans les années soixante-dix avec Utamaro Kai, un petit groupe de designers enthousiastes. Leur travail s’est concrétisé en pièces de conception dans

De plus en plus, la tendance à décorer les véhicules commerciaux gagne en popularité auprès des camionneurs ou les chauffeurs de taxi. Partout dans le monde, des subcultures aux aires de Dekotora font leur apparition sous leur propre nom, avec des règles et des conventions différentes. La Colombie et l’Équateur ont les autobus Chiva, des autobus voyageurs décorés. Haïti possède ses fameux Tap Taps. Les taxis philippins, les Jeepneys, sont des Jeeps militaires américains qui ont été laissés derrière après la Seconde Guerre mondiale, il s’agit du moyen de transport public le plus commun à Manila. Au Pakistan, on trouve le grand Roi de tous  : les camions Jingle. Les camions Jingle sont parmi les appareils autopropulsés les plus ornementés dans le monde entier. Ils sont apparus avant même le Dekotora, mais les deux pratiques ont évolué indépendamment l’une de l’autre. À tous les camionneurs du monde, c’est l’heure de briller!

Mais que faire si vous n’êtes pas camionneur? Et si vous êtes trop jeune pour conduire une voiture? Comment exprimer votre amour pour le Dekotora si vous n’êtes qu’un enfant? Heureusement, il existe le Dekochari, une forme de Dekotora pour bicyclettes. Trop jeunes pour conduire des camions, les enfants ont commencé à modifier leur bicyclette un peu à la façon du Dekotora. Il suffit d’installer un cadre de contreplaqué sur le squelette de la bicyclette et d’y ajouter des pièces chromées et des lumières de Dekotora sur le cadre de bois. Et voilà! Une bicyclette géniale!

DEKOCHARI: Dekotora pour enfants

la série de films intitulés Torakku Yaro. L’engouement pour le Dekotora prend de l’ampleur après la sortie de ces films japonais à petit budget de série B à propos de camionneurs au milieu des années soixante-dix. Le premier film s’appelait Truck Guys. Comme personnage principal, un camionneur aventurier qui conduit plutôt sportivement son semi-remorque partout au Japon. Il se retrouve constamment dans le pétrin au milieu de poursuites endiablées. Truck Guys a connu un tel succès que dix, oui DIX, autres films sur le Dekotora ont été tournés (tous écris et réalisés par Norifumi Suzuki). Ceux-ci captaient le cœur et l’esprit des camionneurs solitaires du Japon. Cette tendance se poursuit encore aujourd’hui.

ContraventionsUn petit problème pour ces camionneurs/artistes qui mettent le paquet, ils contreviennent quelque peu à la loi. Les camionneurs doivent plier les règles pour que leur camion artistique puisse se déplacer sur les routes. De nombreux camions Dekotora sont seulement autorisés à rouler légalement sur les routes lorsque toutes leurs lumières additionnelles sont éteintes. Autrement, on les considère comme des dangers routiers la nuit lorsque toutes les lumières accessoires scintillent. Mais payer des amendes salées, ça fait partie du mode de vie d’un vrai propriétaire de Dekotora : vive l’art, vive les lumières…des tonnes et des tonnes de lumières. •

GARE À LA FOLIE déco qui se répand!

LE DÉLIRE DE LA ROUTE TOUT EN

Page 18: Canada (FR) CANNAtalk 23

Facto

- Les fourmis peuvent soutenir jusqu’à dix fois leur propre poids, il existe même des espèces capables de soutenir cinquante et même cent fois leur poids! C’est pourquoi ces fourmis peuvent facilement soulever les cosses de mimosa.

- Les fourmis sont de petites créatures très actives. Elles déplacent environ cinquante tonnes de terre par année à l’intérieur d’un mille carré, elles construisent des buttes pouvant atteindre quarante centimètres de hauteur. Plusieurs espèces cultivent leur propre nourriture en plus de la recueillir. Prenons la fourmi parasol, elle

découpe les feuilles en petits morceaux et les transporte vers une chambre de culture spéciale à l’intérieur de son nid. De là, elle cultive une moisissure particulière qui lui sert de nourriture.

- Mais ces fourmis travaillantes ont aussi besoin de se reposer. Les recherches à propos des fourmis rouges ont démontré que le sommeil se divisait en moyenne en 253 épisodes par jour pour les ouvrières, chacune d’une durée moyenne de 1,1 minute (4,8 heures de sommeil au total). Les fourmis rouges reines, quant à elles, bénéficient de 92 épisodes de sommeil d’une durée moyenne de 6

minutes : pour un généreux total de 9,4 heures de sommeil par jour.- On compte des milliers d’espèces de fourmis différentes. En mars

2010, la base de données sur les fourmis dénombrait 12 565 espèces et les découvertes ne cessent de se multiplier. Actuellement, il existe probablement plus de 20 000 espèces de fourmis.

- Parmi ces 20 000 espèces, la fourmi rouge de feu est l’une des espèces les plus coûteuses avec ses quelque 772 millions de dollars de dommages provoqués en agriculture, y compris les factures de vétérinaires et les pertes liées aux bétails et aux récoltes. Les

méthodes de lutte biologique permettent d’empêcher les invasions.- Il y a plusieurs façons d’éradiquer des fourmis. On peut entre

autres verser de l’eau bouillante dans le nid. On peut aussi utiliser la pelure d’un concombre (les fourmis détestent ça). Mais n’utilisez pas ces méthodes ou toute autre si vous êtes en Allemagne, car depuis 1880, il est interdit de détruire les nids de fourmis. Les fourmis rouges mangent toute sorte de ravageurs comme les larves d’insectes. Un gros nid peut manger environ 100 000 larves par jour.

LES FOURMISLE SAVIEZ-VOUS?

Phot

o gr

acie

uset

é de

Eko

Adi

yant

o

Page 19: Canada (FR) CANNAtalk 23

Facto

- Les fourmis peuvent soutenir jusqu’à dix fois leur propre poids, il existe même des espèces capables de soutenir cinquante et même cent fois leur poids! C’est pourquoi ces fourmis peuvent facilement soulever les cosses de mimosa.

- Les fourmis sont de petites créatures très actives. Elles déplacent environ cinquante tonnes de terre par année à l’intérieur d’un mille carré, elles construisent des buttes pouvant atteindre quarante centimètres de hauteur. Plusieurs espèces cultivent leur propre nourriture en plus de la recueillir. Prenons la fourmi parasol, elle

découpe les feuilles en petits morceaux et les transporte vers une chambre de culture spéciale à l’intérieur de son nid. De là, elle cultive une moisissure particulière qui lui sert de nourriture.

- Mais ces fourmis travaillantes ont aussi besoin de se reposer. Les recherches à propos des fourmis rouges ont démontré que le sommeil se divisait en moyenne en 253 épisodes par jour pour les ouvrières, chacune d’une durée moyenne de 1,1 minute (4,8 heures de sommeil au total). Les fourmis rouges reines, quant à elles, bénéficient de 92 épisodes de sommeil d’une durée moyenne de 6

minutes : pour un généreux total de 9,4 heures de sommeil par jour.- On compte des milliers d’espèces de fourmis différentes. En mars

2010, la base de données sur les fourmis dénombrait 12 565 espèces et les découvertes ne cessent de se multiplier. Actuellement, il existe probablement plus de 20 000 espèces de fourmis.

- Parmi ces 20 000 espèces, la fourmi rouge de feu est l’une des espèces les plus coûteuses avec ses quelque 772 millions de dollars de dommages provoqués en agriculture, y compris les factures de vétérinaires et les pertes liées aux bétails et aux récoltes. Les

méthodes de lutte biologique permettent d’empêcher les invasions.- Il y a plusieurs façons d’éradiquer des fourmis. On peut entre

autres verser de l’eau bouillante dans le nid. On peut aussi utiliser la pelure d’un concombre (les fourmis détestent ça). Mais n’utilisez pas ces méthodes ou toute autre si vous êtes en Allemagne, car depuis 1880, il est interdit de détruire les nids de fourmis. Les fourmis rouges mangent toute sorte de ravageurs comme les larves d’insectes. Un gros nid peut manger environ 100 000 larves par jour.

LES FOURMISLE SAVIEZ-VOUS?

Phot

o gr

acie

uset

é de

Eko

Adi

yant

o

Page 20: Canada (FR) CANNAtalk 23

20|CANNAtalk

transparentes et possèdent des yeux rouge vif. Au cours des 4 à 5 jours suivants, elles muent trois fois du stade de protonymphe, à deutonymphe pour finalement devenir des adultes. Les adultes et les nymphes ont 8 pattes.Dans des conditions favorables (la température optimale se situe entre 30 °C et 32 °C avec une humidité relative de < 50 %), le cycle de vie peut se compléter à l’intérieur de 1 à 2 semaines, incluant la période de 1 à 2 journées avant la ponte. Souvent, un climat chaud et aride entraînera une hausse exponentielle de la densité de population. Le cycle de vie (d’un œuf à un autre œuf) est d’environ 7 jours à 30 °C et de 17 jours à 20 °C. Le développement cesse en deçà de 12 °C.Seules les femelles passent l’hiver sans se nourrir sur les plantes ou cachées dans les fissures et les structures, dans les débris végétaux ou dans le sol. À l’intérieur, les acariens reprennent leur activité au cours du mois de mars, alors qu’à l’extérieur, on peut parfois attendre au milieu ou tard dans l’été avant qu’ils ne se manifestent.

DommageLes tétranyques sont pourvus d’une pièce buccale pointue qui sert à sucer la sève. Ils se nourrissent en pénétrant les tissus de la plante avec leur pièce buccale. Les populations denses peuvent recouvrir l’ensemble des plantes avec leur toile. Comme les autres acariens tétranyques qui infestent les feuillages des plantes, le tétranyque à deux points élimine les tissus de photosynthèse. Lorsqu’une infestation est bien entamée, les dégâts ne se limitent pas au mésophylle spongieux, ils s’étendent jusqu’au parenchyme palissadique et le tissu végétal peut donc s’effondrer complètement. La fonction des stomates est affectée et la transpiration inhibée. Les feuilles jaunissent, se fanent pour finalement tomber. Parfois, une défoliation complète se produit et souvent le feuillage entier de la plante infestée jaunit ou brunit.Avec la perte d’une surface active de photosynthèse et une réduction de la transpiration, le rendement des récoltes risque d’en souffrir. Les plantes peuvent se rabougrir ou même mourir dans les cas extrêmes. Les dommages dépendent de la sévérité de l’infestation, du type de culture affectée et des autres stress biotiques ou

abiotiques. On estime que 18 à 22 cellules végétales sont détruites par minute. Les premiers symptômes visibles se manifestent par l’apparition de petites taches jaunâtres ou blanchâtres, principalement autour de la nervure centrale ou des nervures les plus larges sur la feuille. Si ces taches grossissent et se transforment, les cellules vides procurent une apparence transparente blanche ou argentée à certaines parties de la feuille.

LutteLe tétranyque à deux points est difficile à combattre étant donné sa rapidité de reproduction dans les climats chauds. De plus, certaines souches du tétranyque ont développé

une résistance aux pesticides. La lutte biologique présente une alternative intéressante à l’usage de pesticides, car elle met de côté les problèmes de résistance et évite les risques de dommages de vaporisation sur les plantes. Plusieurs ennemis naturels des tétranyques servent à contrôler les populations. Largement disponible en magasin, l’usage de l’acarien prédateur Phytoseiulus persimilis est le plus répandu. Pour minimiser le risque d’infestation et de propagation rapide des tétranyques, il faut essayer de maintenir la température plus basse (<25  °C) et l’humidité plus élevée (>60  %), ceci ralentit la vitesse de reproduction. Toutefois, les prédateurs des

tétranyques nécessitent un haut taux d’humidité. Il faut aussi garder l’espace de jardinage propre et sortir tous les débris végétaux hors de la zone de culture. Une irrigation adéquate est importante, car les plantes ayant subi un stress hydrique risquent plus d’être endommagées. Les traitements insecticides à large spectre destinés aux autres ravageurs provoquent souvent l’éruption de tétranyques. Il est donc préférable d’éviter leur utilisation si possible. Pour un contrôle efficace des infestations de tétranyques, il est important de reconnaître l’espèce de tétranyque responsable des attaques, car chaque espèce de tétranyque n’est pas nécessairement vulnérable à un même prédateur ou pesticide. •

CANNAtalk|21

Les tétranyques à deux points adultes sont minuscules, mesurant un maximum de 0,5  mm, et ne sont visibles à l’œil nu qu’en très grand nombre. On les retrouve généralement sur les feuilles inférieures de la plante. Malgré leur nom commun d’araignée rouge, ils peuvent avoir une teinte oscillant entre le jaune ou le vert pâle et le vert foncé, le rouge, le brun et même le noir durant le printemps et l’été. La couleur du tétranyque à deux points dépend souvent de la plante dont il se nourrit. Les mâles et les femelles sont pourvus de deux taches foncées sur le dos, ce qui leur vaut le nom de tétranyque à deux points. Les tétranyques tissent une toile soyeuse qui protège la colonie contre les prédateurs. C’est pourquoi on parle

souvent de tétranyques tisserands. Ils utilisent aussi les fils de la toile pour se déplacer d’une plante à l’autre.

Cycle de vieLa vitesse de développement des tétranyques à deux points ne dépend pas uniquement de la température et de l’humidité, elle repose également sur le type de plante hôte, de son âge et même du cultivar. Chaque tétranyque à deux points femelle pond de 10 à 20 œufs par jour, soit de 80 à 120 au total durant son cycle de vie allant jusqu’à 4 semaines. Ceux-ci sont généralement accrochés à la toile soyeuse. La larve à six pattes éclot 3 à 15 jours plus tard. Les larves nouvellement éclosent sont presque

Image 11: Une microscopie électronique à balayage (MEB) en couleurs de la tête d’un tétranyque (Teranychus sp.).

Les tétranyques sont des ravageurs qui s’attaquent aux cultures du monde entier. Il existe environ 1  200 espèces de tétranyques. Parmi le lot, plus de 100 sont considérés comme des ravageurs et environ dix sont des ravageurs majeurs. Le plus connu et le plus problématique est Tetranychus urticae (aussi appelé tétranyque à deux points, tétranyque tisserand, araignée rouge et araignée jaune). Se reproduisant à une vitesse phénoménale, ils peuvent causer des dégâts considérables en peu de temps. Les acariens ne sont pas des insectes, ils appartiennent à la classe des Arachnides tout comme les tiques, les scorpions et les araignées. Par CANNA Research

Image 12: Dommages causés par les tétranyques.

Image 13: Dense population de tétranyques recouvrant la totalité du plant de poivrons avec leur toile.

Pestes&MALADIES

TÉTRANYQUE

Pho

to g

raci

euse

té d

e W

hitn

ey

Cra

nsha

w u

nder

CC

lice

nse

by 3

.0

Page 21: Canada (FR) CANNAtalk 23

20|CANNAtalk

transparentes et possèdent des yeux rouge vif. Au cours des 4 à 5 jours suivants, elles muent trois fois du stade de protonymphe, à deutonymphe pour finalement devenir des adultes. Les adultes et les nymphes ont 8 pattes.Dans des conditions favorables (la température optimale se situe entre 30 °C et 32 °C avec une humidité relative de < 50 %), le cycle de vie peut se compléter à l’intérieur de 1 à 2 semaines, incluant la période de 1 à 2 journées avant la ponte. Souvent, un climat chaud et aride entraînera une hausse exponentielle de la densité de population. Le cycle de vie (d’un œuf à un autre œuf) est d’environ 7 jours à 30 °C et de 17 jours à 20 °C. Le développement cesse en deçà de 12 °C.Seules les femelles passent l’hiver sans se nourrir sur les plantes ou cachées dans les fissures et les structures, dans les débris végétaux ou dans le sol. À l’intérieur, les acariens reprennent leur activité au cours du mois de mars, alors qu’à l’extérieur, on peut parfois attendre au milieu ou tard dans l’été avant qu’ils ne se manifestent.

DommageLes tétranyques sont pourvus d’une pièce buccale pointue qui sert à sucer la sève. Ils se nourrissent en pénétrant les tissus de la plante avec leur pièce buccale. Les populations denses peuvent recouvrir l’ensemble des plantes avec leur toile. Comme les autres acariens tétranyques qui infestent les feuillages des plantes, le tétranyque à deux points élimine les tissus de photosynthèse. Lorsqu’une infestation est bien entamée, les dégâts ne se limitent pas au mésophylle spongieux, ils s’étendent jusqu’au parenchyme palissadique et le tissu végétal peut donc s’effondrer complètement. La fonction des stomates est affectée et la transpiration inhibée. Les feuilles jaunissent, se fanent pour finalement tomber. Parfois, une défoliation complète se produit et souvent le feuillage entier de la plante infestée jaunit ou brunit.Avec la perte d’une surface active de photosynthèse et une réduction de la transpiration, le rendement des récoltes risque d’en souffrir. Les plantes peuvent se rabougrir ou même mourir dans les cas extrêmes. Les dommages dépendent de la sévérité de l’infestation, du type de culture affectée et des autres stress biotiques ou

abiotiques. On estime que 18 à 22 cellules végétales sont détruites par minute. Les premiers symptômes visibles se manifestent par l’apparition de petites taches jaunâtres ou blanchâtres, principalement autour de la nervure centrale ou des nervures les plus larges sur la feuille. Si ces taches grossissent et se transforment, les cellules vides procurent une apparence transparente blanche ou argentée à certaines parties de la feuille.

LutteLe tétranyque à deux points est difficile à combattre étant donné sa rapidité de reproduction dans les climats chauds. De plus, certaines souches du tétranyque ont développé

une résistance aux pesticides. La lutte biologique présente une alternative intéressante à l’usage de pesticides, car elle met de côté les problèmes de résistance et évite les risques de dommages de vaporisation sur les plantes. Plusieurs ennemis naturels des tétranyques servent à contrôler les populations. Largement disponible en magasin, l’usage de l’acarien prédateur Phytoseiulus persimilis est le plus répandu. Pour minimiser le risque d’infestation et de propagation rapide des tétranyques, il faut essayer de maintenir la température plus basse (<25  °C) et l’humidité plus élevée (>60  %), ceci ralentit la vitesse de reproduction. Toutefois, les prédateurs des

tétranyques nécessitent un haut taux d’humidité. Il faut aussi garder l’espace de jardinage propre et sortir tous les débris végétaux hors de la zone de culture. Une irrigation adéquate est importante, car les plantes ayant subi un stress hydrique risquent plus d’être endommagées. Les traitements insecticides à large spectre destinés aux autres ravageurs provoquent souvent l’éruption de tétranyques. Il est donc préférable d’éviter leur utilisation si possible. Pour un contrôle efficace des infestations de tétranyques, il est important de reconnaître l’espèce de tétranyque responsable des attaques, car chaque espèce de tétranyque n’est pas nécessairement vulnérable à un même prédateur ou pesticide. •

CANNAtalk|21

Les tétranyques à deux points adultes sont minuscules, mesurant un maximum de 0,5  mm, et ne sont visibles à l’œil nu qu’en très grand nombre. On les retrouve généralement sur les feuilles inférieures de la plante. Malgré leur nom commun d’araignée rouge, ils peuvent avoir une teinte oscillant entre le jaune ou le vert pâle et le vert foncé, le rouge, le brun et même le noir durant le printemps et l’été. La couleur du tétranyque à deux points dépend souvent de la plante dont il se nourrit. Les mâles et les femelles sont pourvus de deux taches foncées sur le dos, ce qui leur vaut le nom de tétranyque à deux points. Les tétranyques tissent une toile soyeuse qui protège la colonie contre les prédateurs. C’est pourquoi on parle

souvent de tétranyques tisserands. Ils utilisent aussi les fils de la toile pour se déplacer d’une plante à l’autre.

Cycle de vieLa vitesse de développement des tétranyques à deux points ne dépend pas uniquement de la température et de l’humidité, elle repose également sur le type de plante hôte, de son âge et même du cultivar. Chaque tétranyque à deux points femelle pond de 10 à 20 œufs par jour, soit de 80 à 120 au total durant son cycle de vie allant jusqu’à 4 semaines. Ceux-ci sont généralement accrochés à la toile soyeuse. La larve à six pattes éclot 3 à 15 jours plus tard. Les larves nouvellement éclosent sont presque

Image 11: Une microscopie électronique à balayage (MEB) en couleurs de la tête d’un tétranyque (Teranychus sp.).

Les tétranyques sont des ravageurs qui s’attaquent aux cultures du monde entier. Il existe environ 1  200 espèces de tétranyques. Parmi le lot, plus de 100 sont considérés comme des ravageurs et environ dix sont des ravageurs majeurs. Le plus connu et le plus problématique est Tetranychus urticae (aussi appelé tétranyque à deux points, tétranyque tisserand, araignée rouge et araignée jaune). Se reproduisant à une vitesse phénoménale, ils peuvent causer des dégâts considérables en peu de temps. Les acariens ne sont pas des insectes, ils appartiennent à la classe des Arachnides tout comme les tiques, les scorpions et les araignées. Par CANNA Research

Image 12: Dommages causés par les tétranyques.

Image 13: Dense population de tétranyques recouvrant la totalité du plant de poivrons avec leur toile.

Pestes&MALADIES

TÉTRANYQUEP

hoto

gra

cieu

seté

de

Whi

tney

C

rans

haw

und

er C

C li

cens

e by

3.0

Page 22: Canada (FR) CANNAtalk 23

Reponses

Je cultive avec

Un de mes amis m’a déjà dit que j’arrosais trop souvent mes plantes. Depuis,

Vous pouvez conserver les nutriments minéraux comme CANNA

TERR

Comme nous aimerions avoir une baguette magique dans notre gamme de produits. Malheureuseme

CANNAZYM tue-t-il les bactéries et les champignons

Absolument pas. C’est simplement une question d

En présumantque

Pendant combien de temps peut-

on garder une solution de CANN

A TERRA

Reponses

22|CANNAtalk

Comme toujours, nous recevons une foule de questions de jardinage et nos chercheurs se font un plaisir d’y répondre! Rendez-vous à l’onglet « contactez-nous » sur notre site Web au www.canna-hydroponics.ca pour y soumettre votre question.

QuestionCANNAZYM tue-t-il les bactéries et les champignons bénéfiques dans le coco? J’ai ajouté des bactéries bénéfiques à ma culture et je compte bien utiliser une pleine dose de CANNAZYM au moment de la récolte. J’aimerais aussi réutiliser mon support de coco.

RéponseNon, CANNAZYM ne tue pas les bactéries et les champignons bénéfiques. En fait, il les aide à accomplir leur travail. Certains micro-organismes bénéfiques produisent des enzymes. En ajoutant une plus grande quantité d’enzymes, vous les aidez à accélérer le processus de décomposition des matières racinaires mortes (poils racinaires), en plus de faciliter d’autres processus autour des racines. Vous avez donc pris la bonne décision, surtout si vous souhaitez réutiliser le coco.

CANNAtalk|23

QuestionJe cultive avec le substrat et les nutriments CANNA COCO. Tout fonctionne parfaitement bien jusqu’à mi-chemin durant la floraison. Ensuite, des signes de carences en Ca et Mg commencent à se manifester. Quelques jours plus tard, certaines feuilles affectées prennent une teinte pourpre. Que peut-il bien se passer?

Réponse En présumant que vous préparez votre solution nutritive correctement, peut-être arrosez-vous vos plantes un peu trop tard (sous-arrosage). Le calcium et le magnésium sont des éléments plus difficiles à trans-porter pour les plantes lorsqu’elles souffrent d’un stress hydrique. De plus, la teinte pourpre que vous avez remarquée est probablement le résultat d’un surplus de potassium exacerbé par le sous-arrosage. Es-sayez d’arroser vos plantes un peu plus tôt et assurez-vous d’obtenir un drainage de 20 % pour aider à rincer l’accumulation de nutriments qui pourraient interférer avec l’assimilation du magnésium et du calcium.

QuestionLors d’un récent voyage, j’ai remarqué que les valeurs NPK à l’étranger étaient différentes de celles apparaissant sur les produits que je me procure dans mon pays. Avez-vous modifié les valeurs ou votre PK?

RéponseAbsolument pas. C’est simplement une question de réglementation dans votre pays. Certains pays exigent que les valeurs NPK soient exprimées selon le volume alors que dans d’autres pays, elles doivent être représentées selon le poids net.

Réponse Vous pouvez conserver les nutriments minéraux comme CANNA TERRA (Vega ou Flores) pendant une longue période. Toutefois, assurez-vous de vérifier le pH avant chaque arrosage, car celui-ci peut fluctuer. Si vous utilisez un additif organique comme CANNA RHIZOTONIC, CANNAZYM ou CANNABOOST en plus de l’engrais minéral, vous réduirez la durée de conservation à une semaine tout au plus. Les produits organiques se décomposent avec le temps en raison des effets de la lumière et de l’air (oxygène), un phénomène que l’on peut souvent reconnaître en apercevant des bulles d’air en surface dans le réservoir.

QuestionUn de mes amis m’a déjà dit que j’arrosais trop souvent mes plantes. Depuis, j’ai corrigé ma méthode et mes plantes se portent à merveille. Elles ne présentent aucun signe de carence en nutriments et poussent extrêmement vite. Cependant, je dois m’absenter pour une période de six semaines et ma conjointe devra prendre la relève. Existe-t-il des outils pour l’aider à reconnaître le bon moment pour arroser?

RéponseComme nous aimerions avoir une baguette magique dans notre gamme de produits. Malheureusement, les outils vendus en pépinière qui prétendent vous indiquer le moment d’arrosage ne produisent pas des lectures très justes. Je vous suggère d’enseigner à votre épouse comment bien évaluer si une plante a besoin d’être arrosée en pesant le pot. Promenez-vous avec elle dans votre jardin et demandez-lui de peser les pots qui viennent tout juste d’être arrosés. Dites-lui que le poids du pot doit diminuer de 50 % avant le prochain arrosage. Bonne chance!

Questions Reponses&

QuestionPendant combien de temps peut-on garder une solution de CANNA TERRA dans un réservoir de fertilisation?

Page 23: Canada (FR) CANNAtalk 23

Reponses

Je cultive avec

Un de mes amis m’a déjà dit que j’arrosais trop souvent mes plantes. Depuis,

Vous pouvez conserver les nutriments minéraux comme CANNA

TERR

Comme nous aimerions avoir une baguette magique dans notre gamme de produits. Malheureuseme

CANNAZYM tue-t-il les bactéries et les champignons

Absolument pas. C’est simplement une question d

En présumantque

Pendant combien de temps peut-

on garder une solution de CANN

A TERRA

Reponses

22|CANNAtalk

Comme toujours, nous recevons une foule de questions de jardinage et nos chercheurs se font un plaisir d’y répondre! Rendez-vous à l’onglet « contactez-nous » sur notre site Web au www.canna-hydroponics.ca pour y soumettre votre question.

QuestionCANNAZYM tue-t-il les bactéries et les champignons bénéfiques dans le coco? J’ai ajouté des bactéries bénéfiques à ma culture et je compte bien utiliser une pleine dose de CANNAZYM au moment de la récolte. J’aimerais aussi réutiliser mon support de coco.

RéponseNon, CANNAZYM ne tue pas les bactéries et les champignons bénéfiques. En fait, il les aide à accomplir leur travail. Certains micro-organismes bénéfiques produisent des enzymes. En ajoutant une plus grande quantité d’enzymes, vous les aidez à accélérer le processus de décomposition des matières racinaires mortes (poils racinaires), en plus de faciliter d’autres processus autour des racines. Vous avez donc pris la bonne décision, surtout si vous souhaitez réutiliser le coco.

CANNAtalk|23

QuestionJe cultive avec le substrat et les nutriments CANNA COCO. Tout fonctionne parfaitement bien jusqu’à mi-chemin durant la floraison. Ensuite, des signes de carences en Ca et Mg commencent à se manifester. Quelques jours plus tard, certaines feuilles affectées prennent une teinte pourpre. Que peut-il bien se passer?

Réponse En présumant que vous préparez votre solution nutritive correctement, peut-être arrosez-vous vos plantes un peu trop tard (sous-arrosage). Le calcium et le magnésium sont des éléments plus difficiles à trans-porter pour les plantes lorsqu’elles souffrent d’un stress hydrique. De plus, la teinte pourpre que vous avez remarquée est probablement le résultat d’un surplus de potassium exacerbé par le sous-arrosage. Es-sayez d’arroser vos plantes un peu plus tôt et assurez-vous d’obtenir un drainage de 20 % pour aider à rincer l’accumulation de nutriments qui pourraient interférer avec l’assimilation du magnésium et du calcium.

QuestionLors d’un récent voyage, j’ai remarqué que les valeurs NPK à l’étranger étaient différentes de celles apparaissant sur les produits que je me procure dans mon pays. Avez-vous modifié les valeurs ou votre PK?

RéponseAbsolument pas. C’est simplement une question de réglementation dans votre pays. Certains pays exigent que les valeurs NPK soient exprimées selon le volume alors que dans d’autres pays, elles doivent être représentées selon le poids net.

Réponse Vous pouvez conserver les nutriments minéraux comme CANNA TERRA (Vega ou Flores) pendant une longue période. Toutefois, assurez-vous de vérifier le pH avant chaque arrosage, car celui-ci peut fluctuer. Si vous utilisez un additif organique comme CANNA RHIZOTONIC, CANNAZYM ou CANNABOOST en plus de l’engrais minéral, vous réduirez la durée de conservation à une semaine tout au plus. Les produits organiques se décomposent avec le temps en raison des effets de la lumière et de l’air (oxygène), un phénomène que l’on peut souvent reconnaître en apercevant des bulles d’air en surface dans le réservoir.

QuestionUn de mes amis m’a déjà dit que j’arrosais trop souvent mes plantes. Depuis, j’ai corrigé ma méthode et mes plantes se portent à merveille. Elles ne présentent aucun signe de carence en nutriments et poussent extrêmement vite. Cependant, je dois m’absenter pour une période de six semaines et ma conjointe devra prendre la relève. Existe-t-il des outils pour l’aider à reconnaître le bon moment pour arroser?

RéponseComme nous aimerions avoir une baguette magique dans notre gamme de produits. Malheureusement, les outils vendus en pépinière qui prétendent vous indiquer le moment d’arrosage ne produisent pas des lectures très justes. Je vous suggère d’enseigner à votre épouse comment bien évaluer si une plante a besoin d’être arrosée en pesant le pot. Promenez-vous avec elle dans votre jardin et demandez-lui de peser les pots qui viennent tout juste d’être arrosés. Dites-lui que le poids du pot doit diminuer de 50 % avant le prochain arrosage. Bonne chance!

Questions Reponses&

QuestionPendant combien de temps peut-on garder une solution de CANNA TERRA dans un réservoir de fertilisation?

Page 24: Canada (FR) CANNAtalk 23

24|CANNAtalk

légumes se cachaient quelque part…mais où? Il me suffisait de les trouver! En tâtant un peu partout, j’ai déniché mes carottes au beau milieu des herbes longues, de la prêle et des autres mauvaises herbes. Oh, il y avait aussi des oignons, mais ils avaient grandement souffert du blocage des réseaux d’irrigation qui s’était produit pendant mes vacances. Ils avaient à peine formé des bulbes. Même mes oignons Kelsae format exposition avaient la grosseur de…eeuh…d’oignons normaux. Aucune médaille d’or en vue, c’est certain. J’entends presque Dame Nature s’esclaffer du haut du ciel. Néanmoins, tout n’était pas noir. Mes poireaux se portaient bien, ils étaient longs, épais, forts et prêts à être dégustés. Et triomphe à mes panais, même si je me suis fait une hernie à essayer de les tirer hors du sol.

Mes tomates, vous vous en souvenez peut-être! Plein de fierté et de confiance, j’en avais propagé et planté plus de trente variétés, soit quatre-vingt-onze plants au total. Eh bien, mes tomates m’ont offert une excellente banque d’images illustrant les maladies et les infestations de ravageurs. J’ai compris pourquoi les jardiniers locaux choisissaient uniquement quelques variétés. Les autres n’ont simplement pas apprécié la chaleur intense, la faible humidité et les irrigations irrégulières. Mes tomates-cerises sont celles qui ont le mieux performé, mais ça, je m’y attendais. Une des réussites surprenantes a été la variété «  Garden Peach  », avec sa peau velue assez particulière, et la variété «  Pineapple Pig  », une énorme tomate jaune, un vrai monstre! Malgré tout, les coccinelles colorées sont celles qui ont vraiment récolté les fruits de tous mes efforts en infestant ma culture.

Oui, oui, deux rangées entières de mes Rosabelles chéries ont été déterrées au beau milieu de la nuit (apparemment). Selon mes calculs, ils ont dû remplir environ cinq gros sacs d’épicerie, tout un butin! Apparemment les vols de jardin sont chose commune ici et on pointe du doigt les travailleurs migrants qui viennent s’occuper des vignobles

de la région. Peu importe le coupable, ce fut la goutte qui a fait déborder mon vase d’ambitions!

Malgré cela, mon histoire désolante et triste se termine sur une note plus gaie. Sur ma petite terrasse ensoleillée, j’ai découvert que mes talents se trouvaient plutôt dans un autre volet de la culture : le jardinage en pot! J’ai installé un système modulaire hydroponique de table à marée avec 12 pots et j’y ai cultivé douze superbes plants de poivrons. J’ai pincé les premières fleurs qui sont apparues en juin et j’ai réussi à ramener mes plants vers une croissance végétative. Ainsi, j’ai obtenu des plants plus gros et une production de poivrons doux si étonnante que je ne savais plus quoi en faire. On dirait bien que je vais devoir apprendre comment conserver mes produits après tout! Les poivrons ont adoré être à l’abri sur la terrasse. Ils ont réussi à endurer le faible taux d’humidité grâce aux arrosages réguliers à l’aide d’une solution nutritive avec une conductivité électrique faible.

Le plus grand avantage des systèmes hydroponiques? Finis les mauvaises herbes! J’ai peut-être trouvé ma vocation après tout! •

&

( PARTIE 4 )

Don et Nicky ont quitté le Canada pour retourner dans leur pays d’origine, le Royaume-Uni. Leur quête pour une vie meilleure les a menés en France et ils font maintenant exactement ce qu’ils voulaient faire de leur vie : cultiver. Don nous raconte son histoire et nous dévoile tous les secrets de la belle vie en Catalogne française dans le présent numéro et ceux à venir.

Je me réjouirais en imaginant la jalousie que vous ressentez en pensant à mon allègre vie de liberté, ici sous le soleil de la France. Peut-être pourrais-je concocter un livret électronique intitulé  : comment se défaire du poids d’un boulot que vous détestez pour faire des semblants d’économies et survivre sur notre belle planète?

Eh bien, n’ayez crainte! Comme le témoignent les résultats de mon jardin

jusqu’à présent, j’ai décidément des croûtes à manger. Vous serez soulagé d’apprendre

que le livret électronique a été mis de côté pour le moment. En effet, tout semble indiquer qu’un

jardin productif (et encore moins «  autosuffisant  ») ne se crée pas en un tour de main. Aussi, impossible de

réussir quoi que ce soit sans faire preuve de dévouement, d’acharnement, d’un peu de connaissance et d’un amour des petits matins!

En fait, ce sont les matins qui m’ont vraiment découragé. Dans ce coin de pays où l’air est chaud et sec, vous n’avez d’autres choix que d’être dans votre jardin dès la levée du soleil pour biner, désherber, entretenir les cultures, récolter pour en ressortir avant que le soleil soit trop brûlant, c’est-à-dire quelques heures plus tard seulement.

J’ai appris (à force de sueur) que cultiver sa propre nourriture ressemble étrangement à de l’esclavage! La comparaison peut sembler un peu extrême, certes, mais une chose est certaine, vous êtes lié, tel un serviteur, à votre terre. Des vacances d’été? Oubliez

ça! Des voyages à l’étranger? Vous rigolez! Chers amis, cultiver ses propres aliments, c’est beaucoup, mais

beaucoup de travail!

« C’est une catastrophe », me lança une voisine horticultrice en guise de commentaire, secouant la tête telle une mère éprouvant un découragement profond. Bref, je n’avais pas déçu que moi…enfin, vous voyez l’image. Assurément, les

CATASTROPHE!’

1

CANNAtalk|25

En ce moment, j’aimerais tellement pouvoir vous décrire une image de paniers tressés à la main par mon épouse, débordants de légumes frais et biologiques, des paniers sans fond, toujours regarnis, tellement mon jardin m’offre une production incroyable. J’aimerais vous dire que nous avons appris à la hâte comment déshydrater nos légumes et les mettre en conserve, étant donné nos surplus inépuisables de tomates, d’oignons, de poivrons, de courgettes, de haricots, de carottes et de panais.

2

Page 25: Canada (FR) CANNAtalk 23

24|CANNAtalk

légumes se cachaient quelque part…mais où? Il me suffisait de les trouver! En tâtant un peu partout, j’ai déniché mes carottes au beau milieu des herbes longues, de la prêle et des autres mauvaises herbes. Oh, il y avait aussi des oignons, mais ils avaient grandement souffert du blocage des réseaux d’irrigation qui s’était produit pendant mes vacances. Ils avaient à peine formé des bulbes. Même mes oignons Kelsae format exposition avaient la grosseur de…eeuh…d’oignons normaux. Aucune médaille d’or en vue, c’est certain. J’entends presque Dame Nature s’esclaffer du haut du ciel. Néanmoins, tout n’était pas noir. Mes poireaux se portaient bien, ils étaient longs, épais, forts et prêts à être dégustés. Et triomphe à mes panais, même si je me suis fait une hernie à essayer de les tirer hors du sol.

Mes tomates, vous vous en souvenez peut-être! Plein de fierté et de confiance, j’en avais propagé et planté plus de trente variétés, soit quatre-vingt-onze plants au total. Eh bien, mes tomates m’ont offert une excellente banque d’images illustrant les maladies et les infestations de ravageurs. J’ai compris pourquoi les jardiniers locaux choisissaient uniquement quelques variétés. Les autres n’ont simplement pas apprécié la chaleur intense, la faible humidité et les irrigations irrégulières. Mes tomates-cerises sont celles qui ont le mieux performé, mais ça, je m’y attendais. Une des réussites surprenantes a été la variété «  Garden Peach  », avec sa peau velue assez particulière, et la variété «  Pineapple Pig  », une énorme tomate jaune, un vrai monstre! Malgré tout, les coccinelles colorées sont celles qui ont vraiment récolté les fruits de tous mes efforts en infestant ma culture.

Oui, oui, deux rangées entières de mes Rosabelles chéries ont été déterrées au beau milieu de la nuit (apparemment). Selon mes calculs, ils ont dû remplir environ cinq gros sacs d’épicerie, tout un butin! Apparemment les vols de jardin sont chose commune ici et on pointe du doigt les travailleurs migrants qui viennent s’occuper des vignobles

de la région. Peu importe le coupable, ce fut la goutte qui a fait déborder mon vase d’ambitions!

Malgré cela, mon histoire désolante et triste se termine sur une note plus gaie. Sur ma petite terrasse ensoleillée, j’ai découvert que mes talents se trouvaient plutôt dans un autre volet de la culture : le jardinage en pot! J’ai installé un système modulaire hydroponique de table à marée avec 12 pots et j’y ai cultivé douze superbes plants de poivrons. J’ai pincé les premières fleurs qui sont apparues en juin et j’ai réussi à ramener mes plants vers une croissance végétative. Ainsi, j’ai obtenu des plants plus gros et une production de poivrons doux si étonnante que je ne savais plus quoi en faire. On dirait bien que je vais devoir apprendre comment conserver mes produits après tout! Les poivrons ont adoré être à l’abri sur la terrasse. Ils ont réussi à endurer le faible taux d’humidité grâce aux arrosages réguliers à l’aide d’une solution nutritive avec une conductivité électrique faible.

Le plus grand avantage des systèmes hydroponiques? Finis les mauvaises herbes! J’ai peut-être trouvé ma vocation après tout! •

&

( PARTIE 4 )

Don et Nicky ont quitté le Canada pour retourner dans leur pays d’origine, le Royaume-Uni. Leur quête pour une vie meilleure les a menés en France et ils font maintenant exactement ce qu’ils voulaient faire de leur vie : cultiver. Don nous raconte son histoire et nous dévoile tous les secrets de la belle vie en Catalogne française dans le présent numéro et ceux à venir.

Je me réjouirais en imaginant la jalousie que vous ressentez en pensant à mon allègre vie de liberté, ici sous le soleil de la France. Peut-être pourrais-je concocter un livret électronique intitulé  : comment se défaire du poids d’un boulot que vous détestez pour faire des semblants d’économies et survivre sur notre belle planète?

Eh bien, n’ayez crainte! Comme le témoignent les résultats de mon jardin

jusqu’à présent, j’ai décidément des croûtes à manger. Vous serez soulagé d’apprendre

que le livret électronique a été mis de côté pour le moment. En effet, tout semble indiquer qu’un

jardin productif (et encore moins «  autosuffisant  ») ne se crée pas en un tour de main. Aussi, impossible de

réussir quoi que ce soit sans faire preuve de dévouement, d’acharnement, d’un peu de connaissance et d’un amour des petits matins!

En fait, ce sont les matins qui m’ont vraiment découragé. Dans ce coin de pays où l’air est chaud et sec, vous n’avez d’autres choix que d’être dans votre jardin dès la levée du soleil pour biner, désherber, entretenir les cultures, récolter pour en ressortir avant que le soleil soit trop brûlant, c’est-à-dire quelques heures plus tard seulement.

J’ai appris (à force de sueur) que cultiver sa propre nourriture ressemble étrangement à de l’esclavage! La comparaison peut sembler un peu extrême, certes, mais une chose est certaine, vous êtes lié, tel un serviteur, à votre terre. Des vacances d’été? Oubliez

ça! Des voyages à l’étranger? Vous rigolez! Chers amis, cultiver ses propres aliments, c’est beaucoup, mais

beaucoup de travail!

« C’est une catastrophe », me lança une voisine horticultrice en guise de commentaire, secouant la tête telle une mère éprouvant un découragement profond. Bref, je n’avais pas déçu que moi…enfin, vous voyez l’image. Assurément, les

CATASTROPHE!’

1

CANNAtalk|25

En ce moment, j’aimerais tellement pouvoir vous décrire une image de paniers tressés à la main par mon épouse, débordants de légumes frais et biologiques, des paniers sans fond, toujours regarnis, tellement mon jardin m’offre une production incroyable. J’aimerais vous dire que nous avons appris à la hâte comment déshydrater nos légumes et les mettre en conserve, étant donné nos surplus inépuisables de tomates, d’oignons, de poivrons, de courgettes, de haricots, de carottes et de panais.

2

Page 26: Canada (FR) CANNAtalk 23

CANNARESEARCH

CANNAtalk|2726|CANNAtalk

L U T T E

O U L U T T E

Lutte chimiqueLes pesticides chimiques sont souvent utilisés pour lutter contre les maladies, les ravageurs ou les mauvaises herbes. La lutte chimique se fonde sur des substances toxiques (poisons) pour les ravageurs impliqués. Lorsque l’on applique des pesticides chimiques pour protéger une plante des ravageurs, des maladies ou de l’envahissement des mauvaises herbes, on parle alors d’un produit de protection des plantes. Évidemment, la plante à protéger ne doit pas souffrir des effets toxiques provoqués par les produits de protection.Les efforts visant à protéger les cultures remontent à plusieurs siècles passés. Aux alentours de l’an 1200 av. J.-C., les Chinois utilisaient la chaux et la cendre de bois pour détruire les parasites. Les Romains eux employaient plutôt du soufre et du bitume, une substance dérivée du pétrole brut. On commença à utiliser des substances telles que la nicotine tirée du tabac à partir du seizième siècle alors que le cuivre, le plomb et le mercure s’ajoutèrent plus tard. C’est après la Seconde Guerre mondiale que l’utilisation de véritables pesticides chimiques débuta et aujourd’hui, il existe des centaines de pesticides chimiques disponibles pour usage agricole et horticole.Les pesticides sont regroupés en cinq grandes catégories en fonction de l’objectif de l’application. Le premier groupe englobe les fongicides, qui agissent contre les champignons. Ensuite, il y a les herbicides qui servent à contrôler les mauvaises herbes. Les herbicides sont assimilés par les feuilles ou par les racines des mauvaises herbes et provoquent leur mort. Comme le suggère le nom, les insecticides détruisent les insectes nuisibles tandis que les acaricides protègent les plantes contre les acariens. Finalement, les nématicides contrôlent les nématodes qui s’attaquent aux végétaux.

Les avantages et les inconvénients des pesticides chimiquesL’utilisation de pesticides chimiques est très répandue étant donné leur coût relativement bas, leur facilité d’application et leur efficacité, disponibilité et stabilité. En général, les pesticides chimiques agissent rapidement, ce qui limite les dommages provoqués aux cultures.

Bien qu’ils comportent certains grands inconvénients, les pesticides chimiques sont tout de même largement vendus et utilisés. Nous discuterons ici de quatre désavantages liés aux pesticides chimiques. D’abord, les pesticides chimiques sont souvent toxiques pour d’autres organismes que celui visé. On peut subdiviser les pesticides chimiques en deux groupes : les pesticides sélectifs et les pesticides non sélectifs. Les produits non sélectifs sont les plus dangereux, car ils détruisent toute forme d’organismes, y compris les espèces inoffensives et utiles. Par exemple, il existe des herbicides qui tuent les mauvaises herbes à feuilles larges ainsi que les graminées. Ils sont donc non sélectifs puisqu’ils détruisent pratiquement toute la végétation. Les pesticides sélectifs jouissent d’un spectre moins large. Ils n’éliminent que le ravageur, la maladie ou la mauvaise herbe visé et laissent les autres organismes intouchés. Un bon exemple serait un herbicide tuant uniquement les mauvaises herbes à feuilles larges. On pourrait donc l’utiliser sur les pelouses, car il ne risquerait pas de s’attaquer aux graminées. De nos jours, on doit généralement combiner l’emploi de plusieurs produits pour lutter contre divers ravageurs, car presque tous les produits permis sont sélectifs,

NOMBREUSES SONT LES FAÇONS DE LUTTER CONTRE LES RAVAGEURS ET LES

MALADIES. LES LUTTES BIOLOGIQUES ET CHIMIQUES SONT LES DEUX GRANDES

MÉTHODES LES PLUS RÉPANDUES; OR, CES DEUX MÉTHODES PRÉSENTENT

D’ÉNORMES DIFFÉRENCES. DANS CET ARTICLE, NOUS VISERONS À EXPLIQUER

LE CONTEXTE ET LES PRINCIPES QUI SE CACHENT DERRIÈRE CHACUNE DES

MÉTHODES AINSI QUE CE QUI LES DISTINGUE. Par CANNA Research

COMMENT CONTRÔLER LES RAVAGEURS ET LES MALADIES?

Page 27: Canada (FR) CANNAtalk 23

CANNARESEARCH

CANNAtalk|2726|CANNAtalk

L U T T E

O U L U T T E

Lutte chimiqueLes pesticides chimiques sont souvent utilisés pour lutter contre les maladies, les ravageurs ou les mauvaises herbes. La lutte chimique se fonde sur des substances toxiques (poisons) pour les ravageurs impliqués. Lorsque l’on applique des pesticides chimiques pour protéger une plante des ravageurs, des maladies ou de l’envahissement des mauvaises herbes, on parle alors d’un produit de protection des plantes. Évidemment, la plante à protéger ne doit pas souffrir des effets toxiques provoqués par les produits de protection.Les efforts visant à protéger les cultures remontent à plusieurs siècles passés. Aux alentours de l’an 1200 av. J.-C., les Chinois utilisaient la chaux et la cendre de bois pour détruire les parasites. Les Romains eux employaient plutôt du soufre et du bitume, une substance dérivée du pétrole brut. On commença à utiliser des substances telles que la nicotine tirée du tabac à partir du seizième siècle alors que le cuivre, le plomb et le mercure s’ajoutèrent plus tard. C’est après la Seconde Guerre mondiale que l’utilisation de véritables pesticides chimiques débuta et aujourd’hui, il existe des centaines de pesticides chimiques disponibles pour usage agricole et horticole.Les pesticides sont regroupés en cinq grandes catégories en fonction de l’objectif de l’application. Le premier groupe englobe les fongicides, qui agissent contre les champignons. Ensuite, il y a les herbicides qui servent à contrôler les mauvaises herbes. Les herbicides sont assimilés par les feuilles ou par les racines des mauvaises herbes et provoquent leur mort. Comme le suggère le nom, les insecticides détruisent les insectes nuisibles tandis que les acaricides protègent les plantes contre les acariens. Finalement, les nématicides contrôlent les nématodes qui s’attaquent aux végétaux.

Les avantages et les inconvénients des pesticides chimiquesL’utilisation de pesticides chimiques est très répandue étant donné leur coût relativement bas, leur facilité d’application et leur efficacité, disponibilité et stabilité. En général, les pesticides chimiques agissent rapidement, ce qui limite les dommages provoqués aux cultures.

Bien qu’ils comportent certains grands inconvénients, les pesticides chimiques sont tout de même largement vendus et utilisés. Nous discuterons ici de quatre désavantages liés aux pesticides chimiques. D’abord, les pesticides chimiques sont souvent toxiques pour d’autres organismes que celui visé. On peut subdiviser les pesticides chimiques en deux groupes : les pesticides sélectifs et les pesticides non sélectifs. Les produits non sélectifs sont les plus dangereux, car ils détruisent toute forme d’organismes, y compris les espèces inoffensives et utiles. Par exemple, il existe des herbicides qui tuent les mauvaises herbes à feuilles larges ainsi que les graminées. Ils sont donc non sélectifs puisqu’ils détruisent pratiquement toute la végétation. Les pesticides sélectifs jouissent d’un spectre moins large. Ils n’éliminent que le ravageur, la maladie ou la mauvaise herbe visé et laissent les autres organismes intouchés. Un bon exemple serait un herbicide tuant uniquement les mauvaises herbes à feuilles larges. On pourrait donc l’utiliser sur les pelouses, car il ne risquerait pas de s’attaquer aux graminées. De nos jours, on doit généralement combiner l’emploi de plusieurs produits pour lutter contre divers ravageurs, car presque tous les produits permis sont sélectifs,

NOMBREUSES SONT LES FAÇONS DE LUTTER CONTRE LES RAVAGEURS ET LES

MALADIES. LES LUTTES BIOLOGIQUES ET CHIMIQUES SONT LES DEUX GRANDES

MÉTHODES LES PLUS RÉPANDUES; OR, CES DEUX MÉTHODES PRÉSENTENT

D’ÉNORMES DIFFÉRENCES. DANS CET ARTICLE, NOUS VISERONS À EXPLIQUER

LE CONTEXTE ET LES PRINCIPES QUI SE CACHENT DERRIÈRE CHACUNE DES

MÉTHODES AINSI QUE CE QUI LES DISTINGUE. Par CANNA Research

COMMENT CONTRÔLER LES RAVAGEURS ET LES MALADIES?

Page 28: Canada (FR) CANNAtalk 23

Image 14: L’accumulation, telle qu’illustrée ici, est un des inconvénients associés à l’usage de pesticides chimiques. Les animaux et les humains au sommet de la chaîne alimentaire risquent plus de subir des dommages ou de mourir puisque les pesticides s’accumulent dans leur système. Ce désavantage est de moins en moins pertinent, car les pesticides qui ne se décomposent pas suffisamment vite sont maintenant interdits.

Image 15: Micrographie électronique à balayage (MEB) en couleurs de Bacillus subtilis  : un agent microbien souvent utilisé. Les agents microbiens, ces micro-organismes pouvant être utilisés en lutte biologique, peuvent rétablir la santé de la plante et combattre les ravageurs et les maladies. On peut également les utiliser de manière préventive.

28|CANNAtalk

CANNARESEARCH

de Charles Darwin, écrivait un essai sur le rôle utile que peuvent jouer les parasites et les prédateurs dans la lutte contre les ravageurs et les maladies.La lutte biologique suppose que les prédateurs ou les parasites naturels sont capables de supprimer les ravageurs. Initialement, on importait les ennemis naturels pour combattre les ravageurs. Ces prédateurs naturels étaient relâchés en petit nombre, mais une fois établis, ils devenaient efficaces à long terme. Cette méthode s’appelle également l’inoculation. Lorsque le prédateur naturel est introduit périodiquement, on parle alors lutte biologique inondante. Il existe deux groupes d’organismes macrobiens bénéfiques : les prédateurs et les parasites. Les parasites sont des organismes qui vivent aux dépens d’un autre organisme, comme les larves des guêpes parasites qui vivent à l’intérieur des larves des mouches blanches et qui s’en nourrissent de l’intérieur. Les prédateurs sont des organismes qui s’attaquent simplement aux autres organismes pour se nourrir, c’est le cas des coccinelles qui se nourrissent de pucerons.Voici certains exemples d’organismes macrobiens souvent utilisés : Phytoseiulus persimilis contre les araignées rouges, Encarsia formosa contre les mouches blanches et Neioseiulus cucumeris contre les thrips.

Lutte biologique à l’aide de micro-organismes (microbienne)On peut utiliser plusieurs micro-organismes bénéfiques pour améliorer la santé des plantes et combattre les ravageurs et les maladies. Les bactéries, les champignons et autres micro-organismes peuvent avoir cet effet, car ils se battent pour les nutriments ou l’espace, produisent des antibiotiques ou se nourrissent tout simplement des micro-organismes nocifs.La lutte microbienne peut aussi être utilisée à titre préventif, car elle peut enrichir la santé des végétaux et les rendre

plus forts. Dans une telle situation, les plantes ne sont plus attaquées par les ravageurs ou infligées de maladies ou du moins elles y sont moins sensibles. Il s’agit d’un type de contrôle invisible de ravageurs.Trichoderma et Bacillus subtilis sont deux exemples d’agents microbiens souvent utilisés. La lutte biologique à l’aide de ressources d’origine naturelle et de phéromones (biochimique)En plus des macro- et micro-organismes, il existe aussi des ressources d’origine naturelle et des phéromones pouvant être utilisées pour lutter contre les ravageurs et les maladies. Très vaste, cette catégorie comprend les extraits de plante, les vitamines et les hormones végétales. Ceux-ci ont aussi un pouvoir préventif en augmentant la santé et la robustesse de la plante. On a recours aux phéromones pour attirer les ravageurs (insectes nuisibles) dans un piège. De façon générale, on utilise les phéromones sexuelles et les phéromones agrégantes.

Les avantages et les inconvénients de la lutte biologiqueLa lutte biologique, tout comme la lutte chimique, comporte son lot d’avantages et d’inconvénients. Nous mentionnerons ici trois grands avantages ainsi que quelques inconvénients. Tout d’abord, l’ennemi naturel peut s’établir et faire en sorte que les résultats soient maintenus à long terme. Le risque de résistance est beaucoup moins élevé puisque les ravageurs ne peuvent pas développer une résistance au fait d’être le repas d’un autre. De nature très ciblée, le contrôle naturel offre une méthode efficace pour lutter contre certains ravageurs très précis.Avec la lutte biologique, les ennemis naturels pourraient

ils contrôlent donc un spectre limité de ravageurs.La résistance représente un autre désavantage de l’usage des pesticides chimiques. La période d’efficacité d’un pesticide sur un organisme en particulier est souvent limitée et courte. Les organismes peuvent devenir immunisés contre une substance, la rendant inefficace. Ces organismes mutent et deviennent résistants. Par conséquent, il faudra se tourner vers d’autres pesticides pour contrôler le ravageur.Le troisième inconvénient est l’accumulation. Si les plantes vaporisées sont mangées par un organisme et que cet organisme est ensuite mangé par un autre, les produits chimiques peuvent être transmis dans la chaîne alimentaire. Les animaux au sommet de la chaîne alimentaire, généralement les prédateurs ou les humains, s’exposent à un plus grand risque de toxicité en raison de l’accumulation des pesticides dans leur système. Toutefois, ceci est de moins en moins pertinent, car les pesticides doivent maintenant se décomposer plus rapidement afin d’empêcher l’accumulation. S’ils ne respectent pas ce critère, leur vente est interdite.

Le quatrième inconvénient pose la plus grande menace, il s’agit des restes ou des résidus de pesticides qui sont laissés derrière dans les cultures. Les résidus peuvent être consommés sur les fruits ou les légumes, par exemple. C’est pourquoi les cultures ne doivent pas être vaporisées lorsque la date de la récolte approche. Autrement, les restes de pesticides peuvent pénétrer le sol ou les eaux souterraines et l’eau contaminée peut ensuite être utilisée pour vaporiser les cultures ou pour abreuver les animaux.En bref, il existe plusieurs méthodes pour minimiser

les effets néfastes des pesticides sur l’environnement  : utiliser des pesticides sélectifs (qui ne nuisent pas vraiment aux organismes bénéfiques), choisir un pesticide qui se décompose rapidement, faire attention lors de la vaporisation des cultures afin que le produit ne se répande pas sur les autres cultures.

Lutte biologiqueLa lutte biologique comporte trois parties :1 Macrobienne2 Microbienne3 BiochimiqueVoici un bref survol de chacune d’elles.

La lutte biologique à l’aide de prédateurs ou de parasites naturels (macrobienne)La lutte biologique n’est pas qu’une simple mode. En fait, dès le quatrième siècle av. J.-C. en Chine, on utilisait les fourmis comme ennemis naturels des insectes nuisibles. Encore aujourd’hui, les fourmis servent à lutter contre

les ravageurs dans les vergers et les magasins d’alimentation dans le sud de la Chine. Ce n’est que beaucoup plus tard que l’on a découvert l’utilité des parasites. La plupart des parasites sont des insectes, comme la guêpe parasite (Encarsia formosa) qui vit sur

ou à l’intérieur de l’hôte aux stades d’embryon, de larve et de pupe. Le cycle vital complexe de ces insectes a d’abord été décrit au début du dix-huitième siècle par Antonie Van Leeuwenhoek. Toutefois, il faudra attendre encore plusieurs années avant que l’on découvre leur utilité possible en tant que contrôle de ravageurs. En 1800, Erasmus Darwin, père

CANNAtalk|29

L U T T E

O U L U T T E

Page 29: Canada (FR) CANNAtalk 23

Image 14: L’accumulation, telle qu’illustrée ici, est un des inconvénients associés à l’usage de pesticides chimiques. Les animaux et les humains au sommet de la chaîne alimentaire risquent plus de subir des dommages ou de mourir puisque les pesticides s’accumulent dans leur système. Ce désavantage est de moins en moins pertinent, car les pesticides qui ne se décomposent pas suffisamment vite sont maintenant interdits.

Image 15: Micrographie électronique à balayage (MEB) en couleurs de Bacillus subtilis  : un agent microbien souvent utilisé. Les agents microbiens, ces micro-organismes pouvant être utilisés en lutte biologique, peuvent rétablir la santé de la plante et combattre les ravageurs et les maladies. On peut également les utiliser de manière préventive.

28|CANNAtalk

CANNARESEARCH

de Charles Darwin, écrivait un essai sur le rôle utile que peuvent jouer les parasites et les prédateurs dans la lutte contre les ravageurs et les maladies.La lutte biologique suppose que les prédateurs ou les parasites naturels sont capables de supprimer les ravageurs. Initialement, on importait les ennemis naturels pour combattre les ravageurs. Ces prédateurs naturels étaient relâchés en petit nombre, mais une fois établis, ils devenaient efficaces à long terme. Cette méthode s’appelle également l’inoculation. Lorsque le prédateur naturel est introduit périodiquement, on parle alors lutte biologique inondante. Il existe deux groupes d’organismes macrobiens bénéfiques : les prédateurs et les parasites. Les parasites sont des organismes qui vivent aux dépens d’un autre organisme, comme les larves des guêpes parasites qui vivent à l’intérieur des larves des mouches blanches et qui s’en nourrissent de l’intérieur. Les prédateurs sont des organismes qui s’attaquent simplement aux autres organismes pour se nourrir, c’est le cas des coccinelles qui se nourrissent de pucerons.Voici certains exemples d’organismes macrobiens souvent utilisés : Phytoseiulus persimilis contre les araignées rouges, Encarsia formosa contre les mouches blanches et Neioseiulus cucumeris contre les thrips.

Lutte biologique à l’aide de micro-organismes (microbienne)On peut utiliser plusieurs micro-organismes bénéfiques pour améliorer la santé des plantes et combattre les ravageurs et les maladies. Les bactéries, les champignons et autres micro-organismes peuvent avoir cet effet, car ils se battent pour les nutriments ou l’espace, produisent des antibiotiques ou se nourrissent tout simplement des micro-organismes nocifs.La lutte microbienne peut aussi être utilisée à titre préventif, car elle peut enrichir la santé des végétaux et les rendre

plus forts. Dans une telle situation, les plantes ne sont plus attaquées par les ravageurs ou infligées de maladies ou du moins elles y sont moins sensibles. Il s’agit d’un type de contrôle invisible de ravageurs.Trichoderma et Bacillus subtilis sont deux exemples d’agents microbiens souvent utilisés. La lutte biologique à l’aide de ressources d’origine naturelle et de phéromones (biochimique)En plus des macro- et micro-organismes, il existe aussi des ressources d’origine naturelle et des phéromones pouvant être utilisées pour lutter contre les ravageurs et les maladies. Très vaste, cette catégorie comprend les extraits de plante, les vitamines et les hormones végétales. Ceux-ci ont aussi un pouvoir préventif en augmentant la santé et la robustesse de la plante. On a recours aux phéromones pour attirer les ravageurs (insectes nuisibles) dans un piège. De façon générale, on utilise les phéromones sexuelles et les phéromones agrégantes.

Les avantages et les inconvénients de la lutte biologiqueLa lutte biologique, tout comme la lutte chimique, comporte son lot d’avantages et d’inconvénients. Nous mentionnerons ici trois grands avantages ainsi que quelques inconvénients. Tout d’abord, l’ennemi naturel peut s’établir et faire en sorte que les résultats soient maintenus à long terme. Le risque de résistance est beaucoup moins élevé puisque les ravageurs ne peuvent pas développer une résistance au fait d’être le repas d’un autre. De nature très ciblée, le contrôle naturel offre une méthode efficace pour lutter contre certains ravageurs très précis.Avec la lutte biologique, les ennemis naturels pourraient

ils contrôlent donc un spectre limité de ravageurs.La résistance représente un autre désavantage de l’usage des pesticides chimiques. La période d’efficacité d’un pesticide sur un organisme en particulier est souvent limitée et courte. Les organismes peuvent devenir immunisés contre une substance, la rendant inefficace. Ces organismes mutent et deviennent résistants. Par conséquent, il faudra se tourner vers d’autres pesticides pour contrôler le ravageur.Le troisième inconvénient est l’accumulation. Si les plantes vaporisées sont mangées par un organisme et que cet organisme est ensuite mangé par un autre, les produits chimiques peuvent être transmis dans la chaîne alimentaire. Les animaux au sommet de la chaîne alimentaire, généralement les prédateurs ou les humains, s’exposent à un plus grand risque de toxicité en raison de l’accumulation des pesticides dans leur système. Toutefois, ceci est de moins en moins pertinent, car les pesticides doivent maintenant se décomposer plus rapidement afin d’empêcher l’accumulation. S’ils ne respectent pas ce critère, leur vente est interdite.

Le quatrième inconvénient pose la plus grande menace, il s’agit des restes ou des résidus de pesticides qui sont laissés derrière dans les cultures. Les résidus peuvent être consommés sur les fruits ou les légumes, par exemple. C’est pourquoi les cultures ne doivent pas être vaporisées lorsque la date de la récolte approche. Autrement, les restes de pesticides peuvent pénétrer le sol ou les eaux souterraines et l’eau contaminée peut ensuite être utilisée pour vaporiser les cultures ou pour abreuver les animaux.En bref, il existe plusieurs méthodes pour minimiser

les effets néfastes des pesticides sur l’environnement  : utiliser des pesticides sélectifs (qui ne nuisent pas vraiment aux organismes bénéfiques), choisir un pesticide qui se décompose rapidement, faire attention lors de la vaporisation des cultures afin que le produit ne se répande pas sur les autres cultures.

Lutte biologiqueLa lutte biologique comporte trois parties :1 Macrobienne2 Microbienne3 BiochimiqueVoici un bref survol de chacune d’elles.

La lutte biologique à l’aide de prédateurs ou de parasites naturels (macrobienne)La lutte biologique n’est pas qu’une simple mode. En fait, dès le quatrième siècle av. J.-C. en Chine, on utilisait les fourmis comme ennemis naturels des insectes nuisibles. Encore aujourd’hui, les fourmis servent à lutter contre

les ravageurs dans les vergers et les magasins d’alimentation dans le sud de la Chine. Ce n’est que beaucoup plus tard que l’on a découvert l’utilité des parasites. La plupart des parasites sont des insectes, comme la guêpe parasite (Encarsia formosa) qui vit sur

ou à l’intérieur de l’hôte aux stades d’embryon, de larve et de pupe. Le cycle vital complexe de ces insectes a d’abord été décrit au début du dix-huitième siècle par Antonie Van Leeuwenhoek. Toutefois, il faudra attendre encore plusieurs années avant que l’on découvre leur utilité possible en tant que contrôle de ravageurs. En 1800, Erasmus Darwin, père

CANNAtalk|29

L U T T E

O U L U T T E

Page 30: Canada (FR) CANNAtalk 23

L

L’APPLICATION DE

PESTICIDES

By F.F.

L’efficacité de l’utilisation des pesticides à l’intérieur dépend de la façon dont on l’applique. Cette étape, il faut l’exécuter correctement, au bon moment et avec la bonne dose pour maximiser les effets.

La plupart des insecticides et fongicides sont des produits de contact, c’est-à-dire que la solution doit absolument entrer en contact avec l’insecte ou le champignon à éliminer. La vaporisation doit donc couvrir l’ensemble des tissus de la plante. Normalement, on éprouve plus de difficulté à vaporiser le dessous des feuilles que le dessus. C’est pourquoi un vaporisateur doté d’une buse inversée peut faciliter la tâche.

Pour maximiser la couverture de la surface, le vaporisateur doit émettre des gouttelettes du produit dilué en produisant une sorte de brume. Dans certains cas, l’ajout d’un trait de détergent liquide à un gallon de solution aide à « aplanir » la gouttelette lorsqu’elle se dépose sur la plante, ce qui lui permet de recouvrir une plus grande surface et garantit un meilleur contact avec le ravageur. Il faut également respecter toutes les consignes de sécurité inscrites sur l’étiquette, y compris le port de lunettes de sécurité, d’une protection respiratoire et de vêtements de protection. Plus les gouttelettes sont fines, plus la quantité de produit en suspension dans l’air est élevée durant l’application.

En théorie, la vaporisation dans le noir permettrait au produit d’exercer son effet pendant une plus longue période, mais en réalité, il est impossible de garantir une couverture complète lorsqu’on ne peut voir le résultat de l’application. Il est donc préférable d’éteindre la moitié des lampes dans le jardin et de vaporiser les plantes qui se trouvent sous celles-ci. Quelques heures plus tard, on peut faire l’inverse en éteignant l’autre moitié du jardin pour vaporiser les plantes de cette section.

Il ne faut pas oublier de bien mélanger le produit concentré et la préparation (solution diluée) avant d’en faire l’application, car les éléments de certains pesticides ont tendance à se séparer pendant l’entreposage. Ceci pourrait inhiber sérieusement l’efficacité du produit s’il est mal brassé avant d’être administré.

D’autres insecticides et fongicides sont des produits systémiques, c’est-à-dire qu’ils doivent être absorbés par la plante ou ses racines pour fonctionner. Pour maximiser les résultats, vaut mieux les appliquer lorsqu’il est temps d’irriguer le support. Ainsi, on s’assure que la plante absorbe la plus grande quantité de produit tout en minimisant les pertes par percolation ou drainage. Toutefois, ceci ne signifie absolument pas qu’il faut appliquer le produit lorsque la plante est asséchée, car les plantes souffrant d’un stress hydrique peuvent subir des dommages sérieux. Quoi qu’il en soit, il est indispensable de prendre connaissance des directives inscrites sur l’étiquette des produits concentrés. Parfois, les fabricants modifient les rapports de dilution. Ne faites aucune supposition à ce sujet, car une telle erreur pourrait causer des dommages irréparables pour vos plantes. L’application de ces produits lorsque l’infestation est à un stade avancé réduit leur efficacité. Examinez votre jardin régulièrement et vaporisez dès que vous apercevez une population de ravageurs, aussi petite soit-elle; ainsi, vous pourrez garder le contrôle à long terme.

30|CANNAtalk

CANNARESEARCH

décider de quitter la culture. Dans les cultures en serre, ce problème est gérable, mais ce n’est pas le cas des cultures en champs. On devra également prendre beaucoup de temps pour les répandre sur de plus grandes surfaces. De plus, les ravageurs ne sont jamais complètement détruits, car comme l’ennemi naturel doit rester vivant, jamais il ne détruira une population entière. Finalement, il est impossible de les utiliser avant l’apparition du ravageur, les cultures subissent donc inévitablement des dégâts.Dans certains cas, les applications biologiques ne sont pas nécessairement inoffensives. Bien qu’il s’agisse de produits naturels, ils peuvent aussi bien nuire à certains organismes non visés. Un ennemi naturel peut aussi endommager les cultures, surtout s’il faut intégrer une grande population pour combattre le ravageur.

Les ennemis naturels produisent un effet moins prononcé que les produits de lutte chimique. Par conséquent, si la méthode biologique ne fonctionne pas, une dose plus importante de pesticides chimiques sera requise, puisque le ravageur aura eu le temps de répandre davantage.Finalement, il n’existe aucune méthode naturelle pour contrôler les virus, sauf si on se défait complètement des plantes infectées.

Comme avec le contrôle chimique, la lutte biologique connaît des développements constants, car de nouveaux organismes nuisibles (insectes, champignons, bactéries) apparaissent et les organismes subissent des mutations. Les produits offrant un contrôle biologique grâce à des produits chimiques

d’origine naturelle appartiennent à la catégorie des produits de protection des plantes, comme les pesticides. Ils doivent eux aussi respecter des exigences strictes. L’utilisation de « produits de protection des plantes » peut aussi s’avérer un choix assez dispendieux.

ConclusionNombreux sont ceux qui s’opposent à l’utilisation des produits chimiques de protection des plantes, mais est-ce un point de vue réaliste? Si vous ne vous sentez pas bien, allez-vous prendre une aspirine?Les histoires d’horreur d’oiseaux qui meurent en plein vol après avoir ingurgité des insectes vaporisés sont, heureusement, de l’histoire ancienne. Il existe des règles strictes qui régissent l’emploi de pesticides dans les cultures. Les normes précisent les produits interdits, mais aussi le dosage et le mode d’emploi (quand et comment les utiliser). De plus, les inspections sont très pointues. L’introduction d’un bourdon pour polliniser les cultures a rendu l’utilisation de pesticides nécessaire. La plupart des horticulteurs utilisent la lutte intégrée contre les parasites, un concept qui se décrit comme suit : « l’intégration rigoureuse d’un nombre de techniques de lutte phytosanitaire disponibles, qui contrecarrent le développement des nuisibles et permettent de maintenir des taux d’utilisation des pesticides ou d’autres produits se justifiant d’un point de vue économique et ne portant pas atteinte à la santé des êtres humains  et à l’environnement. Cette  lutte intégrée privilégie la croissance de cultures saines  en  perturbant le  moins possible  les agroécosystèmes, tout en appuyant les mécanismes naturels de défense contre les nuisibles. »Dans les deux cas, l’horticulteur devrait avoir suffisamment de connaissances pour lutter contre les ravageurs ou les maladies. Il doit d’abord savoir identifier le ravageur. Puis, il doit connaître

son mode de dissipation et le type de dommages qu’il peut causer. Ensuite, il doit trouver s’il existe une méthode de lutte biologique, sélectionner la méthode à mettre de l’avant, déterminer la quantité à administrer et identifier les conditions requises pour s’assurer de son efficacité. Autrement, il devra sélectionner le bon

pesticide, apprendre comment l’utiliser et prendre note des restrictions qui s’appliquent.En plus des modes de lutte chimique et biologique, on constate un intérêt grandissant depuis quelques années pour la possibilité de combattre les ravageurs à l’aide de méthodes biotechnologiques. Dans ce cas-ci, aucune substance et aucun ennemi naturel ne sont employés dans la culture. Cette dernière est génétiquement modifiée de manière à produire des substances la rendant inintéressante, voire toxique, pour les insectes. Les plantes repousseraient donc d’elles même les insectes.Les marchés d’alimentation et les gouvernements exercent des pressions favorisant la lutte biologique plutôt que les pesticides chimiques. Or, notre article tend à démontrer qu’il n’y a aucune solution parfaite. Tout dépend de la situation, de la culture, des connaissances de l’horticulteur et même des conditions météorologiques ainsi que du stade de développement des plantes. Aucune solution parfaite n’existe. Il n’y a que des avantages et des inconvénients. Quoi qu’il en soit, il est important de respecter le mode d’utilisation lié à la méthode choisie. •

Image 16: Les insectes broyeurs comme cette chenille aux couleurs vives pourraient bientôt être de l’histoire ancienne, car les méthodes biotechnologiques pour lutter contre les ravageurs se raffinent rapidement. Cette technique comprend la modification génétique d’une culture pour qu’elle produise un insecticide la rendant inintéressante et même mortelle pour les insectes. Le maïs Bt est un exemple de culture résistante aux insectes.

CONSEILD,HORTICULTEUR #23

Par F.F.

L U T T E

O U L U T T E

CANNAtalk|31

Page 31: Canada (FR) CANNAtalk 23

L

L’APPLICATION DE

PESTICIDES

By F.F.

L’efficacité de l’utilisation des pesticides à l’intérieur dépend de la façon dont on l’applique. Cette étape, il faut l’exécuter correctement, au bon moment et avec la bonne dose pour maximiser les effets.

La plupart des insecticides et fongicides sont des produits de contact, c’est-à-dire que la solution doit absolument entrer en contact avec l’insecte ou le champignon à éliminer. La vaporisation doit donc couvrir l’ensemble des tissus de la plante. Normalement, on éprouve plus de difficulté à vaporiser le dessous des feuilles que le dessus. C’est pourquoi un vaporisateur doté d’une buse inversée peut faciliter la tâche.

Pour maximiser la couverture de la surface, le vaporisateur doit émettre des gouttelettes du produit dilué en produisant une sorte de brume. Dans certains cas, l’ajout d’un trait de détergent liquide à un gallon de solution aide à « aplanir » la gouttelette lorsqu’elle se dépose sur la plante, ce qui lui permet de recouvrir une plus grande surface et garantit un meilleur contact avec le ravageur. Il faut également respecter toutes les consignes de sécurité inscrites sur l’étiquette, y compris le port de lunettes de sécurité, d’une protection respiratoire et de vêtements de protection. Plus les gouttelettes sont fines, plus la quantité de produit en suspension dans l’air est élevée durant l’application.

En théorie, la vaporisation dans le noir permettrait au produit d’exercer son effet pendant une plus longue période, mais en réalité, il est impossible de garantir une couverture complète lorsqu’on ne peut voir le résultat de l’application. Il est donc préférable d’éteindre la moitié des lampes dans le jardin et de vaporiser les plantes qui se trouvent sous celles-ci. Quelques heures plus tard, on peut faire l’inverse en éteignant l’autre moitié du jardin pour vaporiser les plantes de cette section.

Il ne faut pas oublier de bien mélanger le produit concentré et la préparation (solution diluée) avant d’en faire l’application, car les éléments de certains pesticides ont tendance à se séparer pendant l’entreposage. Ceci pourrait inhiber sérieusement l’efficacité du produit s’il est mal brassé avant d’être administré.

D’autres insecticides et fongicides sont des produits systémiques, c’est-à-dire qu’ils doivent être absorbés par la plante ou ses racines pour fonctionner. Pour maximiser les résultats, vaut mieux les appliquer lorsqu’il est temps d’irriguer le support. Ainsi, on s’assure que la plante absorbe la plus grande quantité de produit tout en minimisant les pertes par percolation ou drainage. Toutefois, ceci ne signifie absolument pas qu’il faut appliquer le produit lorsque la plante est asséchée, car les plantes souffrant d’un stress hydrique peuvent subir des dommages sérieux. Quoi qu’il en soit, il est indispensable de prendre connaissance des directives inscrites sur l’étiquette des produits concentrés. Parfois, les fabricants modifient les rapports de dilution. Ne faites aucune supposition à ce sujet, car une telle erreur pourrait causer des dommages irréparables pour vos plantes. L’application de ces produits lorsque l’infestation est à un stade avancé réduit leur efficacité. Examinez votre jardin régulièrement et vaporisez dès que vous apercevez une population de ravageurs, aussi petite soit-elle; ainsi, vous pourrez garder le contrôle à long terme.

30|CANNAtalk

CANNARESEARCH

décider de quitter la culture. Dans les cultures en serre, ce problème est gérable, mais ce n’est pas le cas des cultures en champs. On devra également prendre beaucoup de temps pour les répandre sur de plus grandes surfaces. De plus, les ravageurs ne sont jamais complètement détruits, car comme l’ennemi naturel doit rester vivant, jamais il ne détruira une population entière. Finalement, il est impossible de les utiliser avant l’apparition du ravageur, les cultures subissent donc inévitablement des dégâts.Dans certains cas, les applications biologiques ne sont pas nécessairement inoffensives. Bien qu’il s’agisse de produits naturels, ils peuvent aussi bien nuire à certains organismes non visés. Un ennemi naturel peut aussi endommager les cultures, surtout s’il faut intégrer une grande population pour combattre le ravageur.

Les ennemis naturels produisent un effet moins prononcé que les produits de lutte chimique. Par conséquent, si la méthode biologique ne fonctionne pas, une dose plus importante de pesticides chimiques sera requise, puisque le ravageur aura eu le temps de répandre davantage.Finalement, il n’existe aucune méthode naturelle pour contrôler les virus, sauf si on se défait complètement des plantes infectées.

Comme avec le contrôle chimique, la lutte biologique connaît des développements constants, car de nouveaux organismes nuisibles (insectes, champignons, bactéries) apparaissent et les organismes subissent des mutations. Les produits offrant un contrôle biologique grâce à des produits chimiques

d’origine naturelle appartiennent à la catégorie des produits de protection des plantes, comme les pesticides. Ils doivent eux aussi respecter des exigences strictes. L’utilisation de « produits de protection des plantes » peut aussi s’avérer un choix assez dispendieux.

ConclusionNombreux sont ceux qui s’opposent à l’utilisation des produits chimiques de protection des plantes, mais est-ce un point de vue réaliste? Si vous ne vous sentez pas bien, allez-vous prendre une aspirine?Les histoires d’horreur d’oiseaux qui meurent en plein vol après avoir ingurgité des insectes vaporisés sont, heureusement, de l’histoire ancienne. Il existe des règles strictes qui régissent l’emploi de pesticides dans les cultures. Les normes précisent les produits interdits, mais aussi le dosage et le mode d’emploi (quand et comment les utiliser). De plus, les inspections sont très pointues. L’introduction d’un bourdon pour polliniser les cultures a rendu l’utilisation de pesticides nécessaire. La plupart des horticulteurs utilisent la lutte intégrée contre les parasites, un concept qui se décrit comme suit : « l’intégration rigoureuse d’un nombre de techniques de lutte phytosanitaire disponibles, qui contrecarrent le développement des nuisibles et permettent de maintenir des taux d’utilisation des pesticides ou d’autres produits se justifiant d’un point de vue économique et ne portant pas atteinte à la santé des êtres humains  et à l’environnement. Cette  lutte intégrée privilégie la croissance de cultures saines  en  perturbant le  moins possible  les agroécosystèmes, tout en appuyant les mécanismes naturels de défense contre les nuisibles. »Dans les deux cas, l’horticulteur devrait avoir suffisamment de connaissances pour lutter contre les ravageurs ou les maladies. Il doit d’abord savoir identifier le ravageur. Puis, il doit connaître

son mode de dissipation et le type de dommages qu’il peut causer. Ensuite, il doit trouver s’il existe une méthode de lutte biologique, sélectionner la méthode à mettre de l’avant, déterminer la quantité à administrer et identifier les conditions requises pour s’assurer de son efficacité. Autrement, il devra sélectionner le bon

pesticide, apprendre comment l’utiliser et prendre note des restrictions qui s’appliquent.En plus des modes de lutte chimique et biologique, on constate un intérêt grandissant depuis quelques années pour la possibilité de combattre les ravageurs à l’aide de méthodes biotechnologiques. Dans ce cas-ci, aucune substance et aucun ennemi naturel ne sont employés dans la culture. Cette dernière est génétiquement modifiée de manière à produire des substances la rendant inintéressante, voire toxique, pour les insectes. Les plantes repousseraient donc d’elles même les insectes.Les marchés d’alimentation et les gouvernements exercent des pressions favorisant la lutte biologique plutôt que les pesticides chimiques. Or, notre article tend à démontrer qu’il n’y a aucune solution parfaite. Tout dépend de la situation, de la culture, des connaissances de l’horticulteur et même des conditions météorologiques ainsi que du stade de développement des plantes. Aucune solution parfaite n’existe. Il n’y a que des avantages et des inconvénients. Quoi qu’il en soit, il est important de respecter le mode d’utilisation lié à la méthode choisie. •

Image 16: Les insectes broyeurs comme cette chenille aux couleurs vives pourraient bientôt être de l’histoire ancienne, car les méthodes biotechnologiques pour lutter contre les ravageurs se raffinent rapidement. Cette technique comprend la modification génétique d’une culture pour qu’elle produise un insecticide la rendant inintéressante et même mortelle pour les insectes. Le maïs Bt est un exemple de culture résistante aux insectes.

CONSEILD,HORTICULTEUR #23

Par F.F.

L U T T E

O U L U T T E

CANNAtalk|31

Page 32: Canada (FR) CANNAtalk 23

&WIN!PUZZLE

32|CANNAtalk

Les jeux Sudoku que nous avons publiés dans les numéros 20 et 22 du CANNAtalk ont été très populaires! Cette fois-ci, nous avons pensé vous proposer le test ultime de Sudoku. Vous n’avez jamais joué? Voici comment procéder : chaque rangée, chaque colonne et chaque carré de 3 x 3 doivent contenir les chiffres de un à neuf une seule fois.

C’est le temps de remuer vos méninges. N’oubliez pas de nous transmettre votre solution (il suffit de nous envoyer la partie centrale de la grille au [email protected]) et peut-être serez ... vous l’heureux gagnant d’une bouteille de 1 litre de CANNAZYM.

GAGNER UNE BOUTEILLE DE 1 LITRE DE CANNAZYM

9 4 1 5 2

2 3 7

7 8

1 7 9

4 9 3 7

1 5 2

4 2

1 5 6

2 6 7 8 1

Puzzle 1 (Very hard, difficulty rating 0.75)

Generated by http://www.opensky.ca/~jdhildeb/software/sudokugen/ on Mon Sep 30 15:04:20 2013 GMT. Enjoy!

CANNAtalk|33

CROISSANCE ETMÉTAUX LOURDS Faits

QUELQUE CHOSE DANS L’AIRPartout dans le monde, on trouve des sols pollués par des métaux lourds. Le cadmium est particulièrement toxique pour les humains et les animaux. Les chercheurs de Wageningen et Lavras (Brésil) ont récemment fait la découverte d’une nouvelle plante sud-américaine pouvant servir à nettoyer les zones où le sol est pollué par le zinc et le cadmium, par exemple. Cette plante, appelée Gomphrena claussenii, se développe très bien dans les sols pollués à proximité des mines de zinc. Elle assimile et emmagasine plusieurs métaux lourds dans ses feuilles et sa tige. Or, comparée aux autres plantes capables de nettoyer les sols pollués, les plantes d’Europe par exemple, Gomphrena claussenii ne se classe pas première. Ce qui la rend spéciale c’est sa rapidité de croissance. Elle produit beaucoup plus de biomasse que les autres plantes qui assimilent le zinc ou le cadmium. Ceci signifie que par plante, Gomphrena claussenii parvient à extraire une plus grande quantité de métaux dans le sol. Les chercheurs prétendent que dans des circonstances normales, on peut extraire de cinq à quinze kilogrammes de cadmium par hectare chaque année. C’est donc dire que dans plusieurs zones polluées, les taux de pollution pourraient être réduits à un niveau acceptable en moins de cinq ans.

des cellules végétales. Les changements gravitationnels ont entraîné une interférence non négligeable dans le transport

des substances permettant le fonctionnement et la croissance des organes de reproduction mâles.

Selon la chercheuse responsable, Anja Geitmann, il faudrait réellement se demander s’il serait même possible de cultiver des légumes sur Mars.

Agrandissement de l’embout du tube pollinique d’une tomate.

Les chercheurs de l’Université de Montréal ont découvert que la reproduction végétale se faisait plus difficilement lorsque la gravité change, comme dans les régions extra-terrestres. La croissance des tubes polliniques (l’organe de reproduction mâle chez les plantes) se voit sérieusement affectée par les changements de gravité et le transport des nutriments nécessaires à la croissance des tubes polliniques se complique également dans des conditions extra-terrestres.Mais comment les scientifiques en sont-ils arrivés à cette conclusion? En fait, ils ont cultivé des tubes polliniques de roses japonaises dans une centrifugeuse à l’Agence spatiale européenne à Noordwik, en Hollande. Cette pièce d’équipement peut recréer les conditions de gravité que l’on retrouve dans l’espace, en augmentant ou en réduisant la force gravitationnelle ressentie sur Terre. Les expériences ont révélé que les tubes polliniques grandissaient beaucoup moins bien en présence de moins de gravité (le diamètre des tubes a chuté jusqu’à huit pour cent). En présence de plus de gravité, d’autre part, l’épaisseur des tubes a augmenté. On a aussi noté des perturbations au niveau

Saviez-vous que des chercheurs spécialistes du climat de l’Université d’Utrecht (Hollande) et de l’Université Berkeley (Californie, É.-U.) ont réussi pour la première fois à mesurer en détail l’absorption et l’émission de substances organiques dans les zones boisées? Auparavant, on ne pouvait que mesurer les substances causant les arômes particuliers de la forêt. Or maintenant, on peut aussi jauger des centaines d’autres substances. En effet, les chercheurs ont détecté 494 substances organiques dans l’air au-dessus des plantations d’orangers en Californie (comparable à une zone boisée). « Ces substances sont importantes pour déchiffrer l’équilibre carbonique au-dessus d’un écosystème. Par exemple, nous avons découvert que dans les plantations d’orangers, les nouvelles fixations organiques émettaient presque trois fois plus de carbone que les dix formes principales de fixation qu’il était anciennement possible de quantifier », explique l’un des chercheurs. « Ce nouvel outil contribue largement à améliorer la compréhension du rôle de la biosphère dans le système climatique. Jamais nous n’avons réussi à comprendre sans l’ombre du doute les processus chimiques se produisant au-dessus des zones boisées. Pourtant, ces processus se répercutent brutalement sur la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les centaines de substances qui ont été détectées pour la première fois pourraient bien nous permettre de mieux comprendre ces processus. En plus de la pollution de l’air, ces substances sont aussi responsables d’une quantité considérable de particules dans l’atmosphère. Ceci se répercute ensuite sur le climat par la formation de nuages et la réflexion du soleil. Quoi qu’il en soit, cet aspect demeure le plus incertain lorsqu’on émet des prédictions par rapport aux changements climatiques. »P

hoto

gra

cieu

seté

de

J.M

.Gar

g

AUCUN JARDIN MARAÎCHER SUR

LA PLANÈTE ROUGE?

Casse- TÊTE

Nous avons tiré un gagnant au hasard parmi toutes les bonnes réponses obtenues et nous sommes heureux d’annoncer le nom du gagnant

B. Evans. Félicitations! Vous recevez des bouteilles de 0,25 litre de CANNABOOST, CANNA RHIZOTONIC, CANNAZYM et CANNA PK13/14! Nous communiquerons avec vous dans les plus brefs délais pour planifier la remise de votre prix.

Gagnantdu jeu#21

Page 33: Canada (FR) CANNAtalk 23

&WIN!PUZZLE

32|CANNAtalk

Les jeux Sudoku que nous avons publiés dans les numéros 20 et 22 du CANNAtalk ont été très populaires! Cette fois-ci, nous avons pensé vous proposer le test ultime de Sudoku. Vous n’avez jamais joué? Voici comment procéder : chaque rangée, chaque colonne et chaque carré de 3 x 3 doivent contenir les chiffres de un à neuf une seule fois.

C’est le temps de remuer vos méninges. N’oubliez pas de nous transmettre votre solution (il suffit de nous envoyer la partie centrale de la grille au [email protected]) et peut-être serez ... vous l’heureux gagnant d’une bouteille de 1 litre de CANNAZYM.

GAGNER UNE BOUTEILLE DE 1 LITRE DE CANNAZYM

9 4 1 5 2

2 3 7

7 8

1 7 9

4 9 3 7

1 5 2

4 2

1 5 6

2 6 7 8 1

Puzzle 1 (Very hard, difficulty rating 0.75)

Generated by http://www.opensky.ca/~jdhildeb/software/sudokugen/ on Mon Sep 30 15:04:20 2013 GMT. Enjoy!

CANNAtalk|33

CROISSANCE ETMÉTAUX LOURDS Faits

QUELQUE CHOSE DANS L’AIRPartout dans le monde, on trouve des sols pollués par des métaux lourds. Le cadmium est particulièrement toxique pour les humains et les animaux. Les chercheurs de Wageningen et Lavras (Brésil) ont récemment fait la découverte d’une nouvelle plante sud-américaine pouvant servir à nettoyer les zones où le sol est pollué par le zinc et le cadmium, par exemple. Cette plante, appelée Gomphrena claussenii, se développe très bien dans les sols pollués à proximité des mines de zinc. Elle assimile et emmagasine plusieurs métaux lourds dans ses feuilles et sa tige. Or, comparée aux autres plantes capables de nettoyer les sols pollués, les plantes d’Europe par exemple, Gomphrena claussenii ne se classe pas première. Ce qui la rend spéciale c’est sa rapidité de croissance. Elle produit beaucoup plus de biomasse que les autres plantes qui assimilent le zinc ou le cadmium. Ceci signifie que par plante, Gomphrena claussenii parvient à extraire une plus grande quantité de métaux dans le sol. Les chercheurs prétendent que dans des circonstances normales, on peut extraire de cinq à quinze kilogrammes de cadmium par hectare chaque année. C’est donc dire que dans plusieurs zones polluées, les taux de pollution pourraient être réduits à un niveau acceptable en moins de cinq ans.

des cellules végétales. Les changements gravitationnels ont entraîné une interférence non négligeable dans le transport

des substances permettant le fonctionnement et la croissance des organes de reproduction mâles.

Selon la chercheuse responsable, Anja Geitmann, il faudrait réellement se demander s’il serait même possible de cultiver des légumes sur Mars.

Agrandissement de l’embout du tube pollinique d’une tomate.

Les chercheurs de l’Université de Montréal ont découvert que la reproduction végétale se faisait plus difficilement lorsque la gravité change, comme dans les régions extra-terrestres. La croissance des tubes polliniques (l’organe de reproduction mâle chez les plantes) se voit sérieusement affectée par les changements de gravité et le transport des nutriments nécessaires à la croissance des tubes polliniques se complique également dans des conditions extra-terrestres.Mais comment les scientifiques en sont-ils arrivés à cette conclusion? En fait, ils ont cultivé des tubes polliniques de roses japonaises dans une centrifugeuse à l’Agence spatiale européenne à Noordwik, en Hollande. Cette pièce d’équipement peut recréer les conditions de gravité que l’on retrouve dans l’espace, en augmentant ou en réduisant la force gravitationnelle ressentie sur Terre. Les expériences ont révélé que les tubes polliniques grandissaient beaucoup moins bien en présence de moins de gravité (le diamètre des tubes a chuté jusqu’à huit pour cent). En présence de plus de gravité, d’autre part, l’épaisseur des tubes a augmenté. On a aussi noté des perturbations au niveau

Saviez-vous que des chercheurs spécialistes du climat de l’Université d’Utrecht (Hollande) et de l’Université Berkeley (Californie, É.-U.) ont réussi pour la première fois à mesurer en détail l’absorption et l’émission de substances organiques dans les zones boisées? Auparavant, on ne pouvait que mesurer les substances causant les arômes particuliers de la forêt. Or maintenant, on peut aussi jauger des centaines d’autres substances. En effet, les chercheurs ont détecté 494 substances organiques dans l’air au-dessus des plantations d’orangers en Californie (comparable à une zone boisée). « Ces substances sont importantes pour déchiffrer l’équilibre carbonique au-dessus d’un écosystème. Par exemple, nous avons découvert que dans les plantations d’orangers, les nouvelles fixations organiques émettaient presque trois fois plus de carbone que les dix formes principales de fixation qu’il était anciennement possible de quantifier », explique l’un des chercheurs. « Ce nouvel outil contribue largement à améliorer la compréhension du rôle de la biosphère dans le système climatique. Jamais nous n’avons réussi à comprendre sans l’ombre du doute les processus chimiques se produisant au-dessus des zones boisées. Pourtant, ces processus se répercutent brutalement sur la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les centaines de substances qui ont été détectées pour la première fois pourraient bien nous permettre de mieux comprendre ces processus. En plus de la pollution de l’air, ces substances sont aussi responsables d’une quantité considérable de particules dans l’atmosphère. Ceci se répercute ensuite sur le climat par la formation de nuages et la réflexion du soleil. Quoi qu’il en soit, cet aspect demeure le plus incertain lorsqu’on émet des prédictions par rapport aux changements climatiques. »P

hoto

gra

cieu

seté

de

J.M

.Gar

g

AUCUN JARDIN MARAÎCHER SUR

LA PLANÈTE ROUGE?

Casse- TÊTE

Nous avons tiré un gagnant au hasard parmi toutes les bonnes réponses obtenues et nous sommes heureux d’annoncer le nom du gagnant

B. Evans. Félicitations! Vous recevez des bouteilles de 0,25 litre de CANNABOOST, CANNA RHIZOTONIC, CANNAZYM et CANNA PK13/14! Nous communiquerons avec vous dans les plus brefs délais pour planifier la remise de votre prix.

Gagnantdu jeu#21

Page 34: Canada (FR) CANNAtalk 23

CANNAtalk|35

Tout le contenu est protégé par le droit d’auteur. Tous

droits réservés. Aucune partie de cette publication

ne peut être reproduite, par quelque procédé que ce

soit, sans la permission écrite préalable de l’éditeur.

L’éditeur n’est pas responsable des inexactitudes.

Le matériel présenté ne reflète pas nécessairement

l’opinion de l’éditeur. On suppose que les images

provenant de sources à grande échelle, telles

qu’Internet, relèvent du domaine public, bien que

certaines de ces images se trouvent sur plusieurs

sites Web, ce qui rend parfois impossible de retracer

la source d’origine.

:

En tant qu’horticulteurs, nous savons

que vous aimez vos plantes et que vous

veillerez toujours à ce qu’elles reçoivent

suffisamment d’eau, de lumière et de

nutriments. Vous feriez tout votre possible

pour obtenir des plantes en santé. C’est

évident! Pourtant, on finit toujours par

se faire surprendre par quelque chose  :

jaunissement des feuilles ou apparition

de taches brunes. Vos plantes souffrent

peut-être d’une carence… Vous aimeriez

savoir comment aborder la situation et

surtout comment l’éviter? Apprenez tout le

nécessaire à ce sujet et plus encore dans le

prochain numéro de CANNAtalk. À ne pas

manquer!

A

- Est publié quatre fois par année par CANNA Corp, une entreprise dédiée à offrir les meilleures solutions de croissance et de floraison.- Est distribué par les centres de jardinage et de culture hydroponique

faisant affaires avec BioFloral ou Stellar. (trouvez le détaillant le plus près de chez vous au www.canna-hydroponics.ca)

Rédactrice: Ilona Hufkens Courriel: [email protected] Imprimé par: Koninklijke Drukkerij E.M. De Jong

Collaborateurs au numéro 23 CANNA Research, Ignacio Garcia, Marco Barneveld, Myrthe Koppelaar, Marleen van Merode, Mirjam Smit, Annie Deschesnes, Freddy F., Don et Nicky

La revue CANNAtalk ne fait pas qu’aborder des questions de la nature, elle s’engage aussi à préserver notre environnement naturel. Saviez-vous que notre papier est issu de forêts gérées de façon durable et responsable? De plus, votre revue favorite bénéficie d’une impression carboneutre!

34|CANNAtalk34|CANNAtalk floracorp.ca

SOLEIL

& & • Silencieux et léger• Démarreur longue portée - JUSQU’À 65’• NUL BESOIN DE VENTILATEUR• Protection RF interne• Douille et fil d’alimentation inclus

www.biofloral.com

A NE PAS MANQUER!

Page 35: Canada (FR) CANNAtalk 23

CANNAtalk|35

Tout le contenu est protégé par le droit d’auteur. Tous

droits réservés. Aucune partie de cette publication

ne peut être reproduite, par quelque procédé que ce

soit, sans la permission écrite préalable de l’éditeur.

L’éditeur n’est pas responsable des inexactitudes.

Le matériel présenté ne reflète pas nécessairement

l’opinion de l’éditeur. On suppose que les images

provenant de sources à grande échelle, telles

qu’Internet, relèvent du domaine public, bien que

certaines de ces images se trouvent sur plusieurs

sites Web, ce qui rend parfois impossible de retracer

la source d’origine.

:

En tant qu’horticulteurs, nous savons

que vous aimez vos plantes et que vous

veillerez toujours à ce qu’elles reçoivent

suffisamment d’eau, de lumière et de

nutriments. Vous feriez tout votre possible

pour obtenir des plantes en santé. C’est

évident! Pourtant, on finit toujours par

se faire surprendre par quelque chose  :

jaunissement des feuilles ou apparition

de taches brunes. Vos plantes souffrent

peut-être d’une carence… Vous aimeriez

savoir comment aborder la situation et

surtout comment l’éviter? Apprenez tout le

nécessaire à ce sujet et plus encore dans le

prochain numéro de CANNAtalk. À ne pas

manquer!

A

- Est publié quatre fois par année par CANNA Corp, une entreprise dédiée à offrir les meilleures solutions de croissance et de floraison.- Est distribué par les centres de jardinage et de culture hydroponique

faisant affaires avec BioFloral ou Stellar. (trouvez le détaillant le plus près de chez vous au www.canna-hydroponics.ca)

Rédactrice: Ilona Hufkens Courriel: [email protected] Imprimé par: Koninklijke Drukkerij E.M. De Jong

Collaborateurs au numéro 23 CANNA Research, Ignacio Garcia, Marco Barneveld, Myrthe Koppelaar, Marleen van Merode, Mirjam Smit, Annie Deschesnes, Freddy F., Don et Nicky

La revue CANNAtalk ne fait pas qu’aborder des questions de la nature, elle s’engage aussi à préserver notre environnement naturel. Saviez-vous que notre papier est issu de forêts gérées de façon durable et responsable? De plus, votre revue favorite bénéficie d’une impression carboneutre!

34|CANNAtalk34|CANNAtalk floracorp.ca

SOLEIL

& & • Silencieux et léger• Démarreur longue portée - JUSQU’À 65’• NUL BESOIN DE VENTILATEUR• Protection RF interne• Douille et fil d’alimentation inclus

www.biofloral.com

A NE PAS MANQUER!

Page 36: Canada (FR) CANNAtalk 23

www.canna-hydroponics.ca

Les dieuxsont tombéssur la tête!

ww

w.canna-hydroponics.ca

ADV_NA-CAN-FR-CORP_AAP_CANNATalk.indd 1 14-03-11 15:59