Cahiers de l'autonomie n03 - La mémoire

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Sommaire Le travail de la mémoire en ergothérapie – Mme Caudmont, ergothérapeute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Il était une fois cinq sens – Mme Arnold, psychologue . . . . . . . . 4 Le travail de la mémoire est un réveil de celle-ci dans des moments de joie – Mme Thomas, infirmière graduée, chargée de direction Uelzechtdall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Docteur, je perds la mémoire – M. Pichot, médecin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Association Luxembourg Alzheimer – M. Engel, directeur ALA . . . . . . . . . . 10 Vidéogramme “J’avais 20 temps en ce temps-là” M. Deloge, Help Pour vous détendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 N°3 avril 2006 Comité de rédaction: les collaborateurs du réseau Help Editeur responsable: José Luxen, directeur Réseau Help Adresse de rédaction: 54, rue Emile Mayrisch L-4240 Esch-sur-Alzette tél. 26 70 26 Réalisation: Paprika plus Esch/Alzette • www.paprika.lu Imprimerie: Watgen Luxembourg • tél. 43 84 86-1 Les cahiers de l’autonomie paraîtront 6 fois par année. Les textes transmis sont publiés sous la responsabilité des auteurs respectifs. Tirage: 5.000 exemplaires les cahiers de l’autonomie Esch/Alzette Port payé PS/610 Edito la mémoire Marcel Proust écrit dans son livre “à la recherche du temps perdu”: “La mémoire est le fil qui descend du ciel et qui me retient du gouffre du néant” (traduction de l’allemand) Nous vivons tous avec nos souvenirs, qu’ils soient bons ou désagréables, et ne voulons en aucun cas les effacer. Notre mémoire nous donne le sentiment et la certitude que nous vivons et, avec l’âge nous avons le sentiment d’avoir construit notre vie autour de ceux-ci. Comment une personne peut-elle progresser si elle ne peut pas se plonger dans son passé, si elle ne peut pas se souve- nir, si elle a perdu le fil qui la retient du gouffre du néant. U. Thomas Chargée de direction HELP-Uelzechtdall

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Cahiers de l'autonomie n03 - La mémoire

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les cahiers

SommaireLe travail de la mémoire en ergothérapie – Mme Caudmont, ergothérapeute . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

Il était une fois cinq sens – Mme Arnold, psychologue . . . . . . . . 4

Le travail de la mémoire est un réveil de celle-ci dans des moments de joie – Mme Thomas, infirmière graduée,chargée de directionUelzechtdall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

Docteur, je perds la mémoire– M. Pichot, médecin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Association Luxembourg Alzheimer – M. Engel, directeur ALA . . . . . . . . . . 10

Vidéogramme “J’avais 20 temps en ce temps-là”M. Deloge, Help

Pour vous détendre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

N°3 avril 2006

Comité de rédaction: les collaborateurs du réseau Help

Editeur responsable: José Luxen, directeur Réseau Help

Adresse de rédaction:54, rue Emile MayrischL-4240 Esch-sur-Alzettetél. 26 70 26

Réalisation: Paprika plusEsch/Alzette • www.paprika.lu

Imprimerie: WatgenLuxembourg • tél. 43 84 86-1

Les cahiers de l’autonomie paraîtront 6 fois par année.Les textes transmis sont publiés sous la responsabilité des auteursrespectifs.

Tirage: 5.000 exemplaires

les cahiersde l’autonomie

Esch/AlzettePort payé

PS/610

Edito

la mémoire

Marcel Proust écrit dans son livre “à la recherche du temps perdu”:

“La mémoire est le filqui descend du ciel et qui me retient du gouffre du néant”

(traduction de l’allemand)

Nous vivons tous avec nos souvenirs, qu’ils soient bons oudésagréables, et ne voulons en aucun cas les effacer. Notremémoire nous donne le sentiment et la certitude que nousvivons et, avec l’âge nous avons le sentiment d’avoirconstruit notre vie autour de ceux-ci.

Comment une personne peut-elle progresser si elle ne peutpas se plonger dans son passé, si elle ne peut pas se souve-nir, si elle a perdu le fil qui la retient du gouffre du néant.

U. ThomasChargée de direction HELP-Uelzechtdall

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2 les cahiers de l’autonomie

A qui n’est-il jamais arrivéd’avoir des troubles demémoire comme par exempleoublier ses clés, retrouver oùl’on a rangé ses lunettes…?

La multiplication de ce genred’oubli engendre souvent denombreuses interrogations etcraintes... tout en n’oubliant pasque ces manques d’attentionpeuvent survenir plus fréquem-ment lorsque nous sommes pré-occupés mais également avecl’âge.

En effet, à partir de 65 ans, lescapacités du cerveau dimi-nuent, ce qui engendre unedifficulté à emmagasiner denouvelles informations. Parfoiscette personne oubliera qui estvenu ce matin l’aider à faire satoilette ou ne se souviendraplus quand vient l’ergothéra-peute, le médecin, son fils...

Mais elle se souvient parfaite-ment des évènements qui ontmarqué sa vie ou des lieuxqu’elle a visités, les écolesqu’elle a fréquentées.

En dehors de ces phénomènes“normaux“, il y a des pertes demémoire qui troublent consi-dérablement la vie quotidien-ne. Ces problèmes touchentaussi d’autres fonctions intel-

lectuelles comme l’organisa-tion, la planification ou l’utili-sation d’objets quotidienscomme le four ou le rasoir;mais surtout le fait de ne pas serendre compte de ces difficul-tés, aggrave la situation...

Lors de pertes de mémoireconséquentes, les causes peu-vent être très diverses, nouspouvons parler de déficiencescognitives légères ou de dé-mences telles que la maladied’Alzheimer,...

Le rôle de l’ergothérapeute estde pallier par différentsmoyens à ces troubles et voiciquelques moyens qui peuventaméliorer le quotidien tels queles moyens mnémotechniques:

Prenons l’exemple deMonsieur A. (ci-dessous M. A.)

M. A. a des problèmes pour serepérer dans le temps, savoiroù il pose ses affaires, retenir lenom de ses amis, etc. Ces oublisquotidiens entraînent uneimpression de ne servir à rien,une démotivation pour se leverle matin et un manque d’activi-té.

M. A. a commencé à lister avecl’ergothérapeute des activitésqu’il oublie régulièrement etqui entraînent une diminutionde son autonomie au quoti-dien. En revanche, suite à cetteanalyse, il s’est rendu compteque beaucoup de choses allaientencore très bien et s’est sentirassuré.

L’outil qu’a proposé l’ergothé-rapeute est un questionnaired’autoévaluation de la mémoi-re pour lui ainsi que pour sonparent proche.

Voici les conseils que M. A. va retenir:

• Les noms et les visages:

Ex.: lors de réunions de famille,M. A. ne se souvient jamais desprénoms des membres de safamille qu’il voit moins souventou de nouvelles personnes,donc il se sent gêné et ne parti-cipe pas aux conversations.

Conseils de l’ergothérapeute:se baser sur l’imagerie, avecdes techniques d’associationde personnes dont le nom estretenu avec les noms de nou-velles personnes. Insister surl’importance de la répétitiondu nom avant la réunion etpendant la conversation.

Pour M. A., nous avons pris desphotos de sa famille avec leursnoms puis nous les avons clas-sées.

• Les rendez-vous:

Ex.: M. A. ne se souvient pas sile kiné vient ce matin, ou si il aprévu de sortir cet après-midi.Il ne se souvient pas non plusde la date, ni du jour de lasemaine, mois, année…

Conseils de l’ergothérapeute:insister sur l’utilisation d’aidesexternes telles qu’un agenda

Le travail de la mémoire en ergothérapie

ergothérapeute

Message de Caroline Caudmont,ergothérapeute auprès de Help - Doheem Versuergt,diplômée universitaire de neuropsychologie clinique

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3les cahiers de l’autonomie

(celui de Help par exemple) oude calendriers. L’utilisation d’unaide-mémoire doit se faireaprès une bonne évaluationdes besoins et s’exercer à uti-liser concrètement cette aide.L’apprentissage se fait en plu-sieurs temps.

Toutes les personnes interve-nantes auprès de M. A. le stimu-leront à utiliser son agenda. Enoutre, il faut aussi lui demanderla date, qui est venu ce matin,stimuler sa mémoire et s’il netrouve pas de réponse alors ildoit prendre son agenda.

• Les tâches routinières:

Nous prendrons dans ce casl’exemple de se rappeler d’ar-roser les plantes ou d’allerchercher son courrier.

Conseils de l’ergothérapeute:utiliser des aides externes com-me l’agenda ou le pense-bête,avec une possibilité de noterquand c’est fait. Faire une listedes choses à faire pour la jour-née et noter quand elles sontfaites.

Utiliser également des straté-gies internes, comme accom-plir une tâche toujours à lamême heure en liaison avec unévènement particulier de lajournée.

Notre conclusion

M. A. prendra par exemple soncourrier après le passage de l’in-firmière, ou arrosera ses plantesaprès l’émission hebdomadairede jardinage à la télévision.

• La localisation d’objets :

Il s’agit pour M. A. de se rappe-ler de l’endroit où il a mis seslunettes, il est toujours en trainde les chercher!

Conseils de l’ergothérapeute:il ne faut pas placer arbitraire-ment les objets mais le faire àdes endroits qui sont en rap-port avec leurs fonctions ; mar-quer avec des couleurs vives lesobjets que l’on perd fréquem-ment comme son agenda, déci-der d’un endroit stratégique etlogique pour les objet que l’ondoit abandonner souvent etmomentanément.

M. A. utilise ses lunettes pourlire son journal le matin, doncil va les mettre sur la table où illit d’habitude.

• La concentration:

M.A. ne savait pas rester atten-tif pendant une activité de plusde 10 minutes car il avait l’im-pression d’oublier ou de ne pasretenir les instructions ouencore de perdre patience faceà ses oublis.

Conseils de l’ergothérapeute: il est important de maintenirl’attention sur les informationsdonnées et de relier ces infor-mations à des connaissancessémantiques existantes.

M.A. au lieu de penser à ladéfaite et à l’arrêt de l’activitése concentre de manière plusconséquente sur les informa-tions reçues. Il peut ainsi seconcentrer pendant de longuesminutes supplémentaires.

Grâce à ces divers moyens, M.A. a repris confiance en lui, par-ticipe plus aux conversations etprend donc plus de plaisir à sor-tir. Certes, il oublie encore deschoses mais a appris à les re-trouver dans son agenda, ce quilui offre une plus grande auto-nomie dans la vie quotidienne.

Tous ces petits conseils ne sontqu’un aperçu de ce que l’ergo-thérapeute peut proposer enterme de rééducation et deréadaptation de la mémoire.Celles-ci se font après une ana-lyse des besoins et des déficitsde la personne, en interactionavec ses habitudes de vie et sonenvironnement.

Ces moyens une fois définis peu-vent être utilisés, repris parl’équipe pluridisciplinaire etl’entourage. Il est très importantd’inclure tous les intervenantsdans le processus de la prise encharge. Ces propositions concer-nent l’exemple de M. A. et necorrespondent peut-être pas àvos problèmes de mémoire ou àceux de vos proches. Il est impor-tant de consulter un médecin sivos problèmes gênent votre viequotidienne et d’envisager,après, une visite de l’ergothéra-peute.

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4 les cahiers de l’autonomie

c'est ce qu'il voit; cette personneretiendra mieux tout ce qui estvisuel ; pour l'autre, le monde estd'abord rempli de sons et il estattentif à ce qu'il entend; samémorisation sera favorisée lors-que les éléments seront d'ordreauditifs; pour un troisième, ce quiest essentiel c'est ce qu'il sent etressent ; il se rappellera plus facile-ment ce qu'il aura ressenti. Pour laplupart d'entre nous, toute cetteanalyse se fait inconsciemment,sans s'en rendre compte.

Néanmoins, certains d'entre nousne développent véritablement qu'un seul sens (un sens dominant).Cette vision du monde par un«sens unique» influencera lesinformations que ces personnesstockent en mémoire et les sou-venirs qui referont surface. Or, àtravers toute la vie, nous ramas-sons des coups: la vue se voile,

paramètres. Lorsque je voudrailire et prendre mon journal,toutes ces informations m'aide-ront à me rappeler que mon jour-nal m'attend à côté du panier surle meuble de la cuisine près de laporte d'entrée.

Pour retenir et nous rappeler plusfacilement, soyons attentif à no-tre environnement, découvrons(ou redécouvrons) nos cinq sens;apprenons ou réapprenons à regar-der, écouter, goûter, sentir, tou-cher. Cette stimulation senso-rielle permet d'éveiller ou deréveiller les sens engourdis par leshabitudes et va permettre d’éta-blir des repères pour faciliter lamémorisation et nous aidera ànous rappeler ce que nous avonsmémorisé.

En fait, nous n'observons pas,tous et toutes, notre environ-nement de la même manière:pour l'un, ce qui est important etce qu'il observe en premier lieu

Il était une Je voulais vous faire part de deuxréflexions; l'une concernera lamémoire à court terme et lesecond point se rapportera à lamémoire à long terme.

La mémoire à court terme reçoit àtout moment des informationsgrâce à la vue, l'audition, le tou-cher, l’olfaction et le goût; ce quenous allons bien percevoir parnos cinq sens, nous allons bienle retenir.

Par exemple, quand je range monjournal à côté du panier de fruitsur le meuble de la cuisine près dela porte d'entrée, j'observeraibien mon environnement enregardant la couleur et le dessinde la broderie du napperon qui setrouve sous le panier, le contact demes doigts sur le napperon quema grand-mère avait brodé pourmoi; ensuite je prendrai en comp-te le meuble, la cuisine,… en lesobservant de la même manière etma mémoire enregistra tous ces

La mémoire ou plus

exactement les mémoires, sont

des sujets très vastes et

complexes. Avec l'âge, il est

normal que certaines

mémoires s’effritent, se

fragilisent. Les souvenirs liés à

notre expérience personnelle,

quant à eux, demeurent la

plupart du temps bien

présents.

psychologuePh

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l'ouïe devient moins fine, lessensations gustatives et tactilesse font plus grossières. Si nouspercevons le monde par un seulsens et qu'il s'effrite, il peuts'avérer difficile pour nous denous adapter au monde et notre"carte du monde" devient alorsbien pauvre.

Pour nous protéger, multiplionsnos outils de perception, regar-dons le monde, écoutons-le et lais-sons-nous emporter par nos sensa-tions. Ainsi, nous développeronsdifférentes clefs, diverses touchessensorielles que nous pourrionscomparer à des touches de piano,si l'une ne fonctionne plus, nouspourrons toujours en utiliser uneautre.

5les cahiers de l’autonomie

Mon autre réflexion se porterasur la mémoire à long terme.

Tout au long de notre vie, nousengrangeons des souvenirs.Arrivés au très grand âge, lamémoire à court terme se brouille.Les souvenirs, quant à eux, persis-tent. Ils envahissent de temps entemps notre quotidien: nous ne

savons plus ce que nous avonsmangé le matin mais nous noussouvenons de notre maman et desa manière de nous câliner le soirou de faire nos tartines; nousrevoyons des images de notrepapa avec qui nous jouions, denotre maison et du jardin où il yfaisait bon vivre; nous entendonsles cris de nos frères et sœurs quinous taquinaient,...

En prenant en compte l'histoirede vie de la personne avec quinous voulons entrer en relation,nous lui permettons de se sentirexister en tant que personneavec un passé, un présent et unfutur. Ainsi, nous humaniserons larelation et la personne restera unedame ou un homme dans sa glo-balité et sa complexité.

Revenir sur le passé avec une per-sonne très âgée peut non seule-

fois cinq sens…

Message de Régine Arnold,

ment lui apporter un doux momentde souvenirs mais également luipermettre de retrouver des straté-gies familières d'adaptationqu'elle pourra utiliser à nouveauaujourd'hui, pour surmonter lespertes subies et cela l'aidera àretrouver des façons coutumièresde vaincre son stress. Il n'est pluspossible d'apprendre des façonsnouvelles de se débrouiller quandnous avons atteint un très grandâge mais il est possible d'aider unepersonne malorientée à retrouverles moyens qu'elle utilisait anté-rieurement pour surmonter sesangoisses.

Ainsi, pensons à titiller et à mo-biliser tous nos sens pour aug-menter la qualité de “l'encodage”dans notre mémoire à court termeet ainsi nous augmenterons notreflexibilité devant les imprévus quenous réserve parfois la vie.

De même, les souvenirs les plusanciens demeurent intacts.

Gardons à l'esprit que chacund'entre nous a un passé, un pré-sent et un avenir et c'est cetteligne du temps qui nous donnenotre complexité d'être humainunique.

Profitez de tous vos sens!

psychologue et licenciée en orthophonie, coordinatrice-psychologue au Centre Psycho-Gériatrique à Steinfort

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Il est possible d’aller encore plusloin avec les exemples repris ci-dessus. En tous cas, de tellesquestions sont utiles lors ducontact avec les personnes âgéesdémentes pour se rattacher àdes moments de vie et ainsi ren-trer en relation avec elles.

Par exemple :

Depuis plusieurs semaines,nous encadrons une dame quipar le passé aimait aller à lapêche et qui avait un aqua-rium à la maison. De notrecôté, nous voulions depuis uncertain temps avoir un petitaquarium et nous avons doncaccueilli cette information dutravail biographique avec joiepour ensuite acheter les acces-soires avec madame. Entre-temps, nous avons beaucoupappris au sujet des poissons,mâles et femelles ainsi qu’ausujet de l’entretien de l’aqua-rium (plantes,…). La clientepouvait ainsi mettre en évi-dence ses compétences, le touten étant impliquée avec joie.

6 les cahiers de l’autonomie

Dans notre travail avec les per-sonnes âgées et démentes, nousrencontrons le plus fréquem-ment des gens avec pertes demémoire. D’innombrables soi-gnants se trouvent alors quoti-diennement devant le défi d’ai-der ces personnes à se souvenir.Nous rencontrons ces personnesaussi bien en centre de jour quedans les offres de services àdomicile.

Le réseau HELP a considéré trèssérieusement l’organisation pers-picace des heures de "Garde àdomicile" ainsi que l’emploi dutemps dans les "Centres de jourspécialisés". En outre, l’offre deformation des membres duréseau sur ce thème tel que parexemple le travail biographiquede la mémoire est aussi proposé.

La mise en pratique de ce savoirpeut uniquement avoir un senslorsque l’équipe soignante etl’entourage sont ouverts pour letravail biographique et lorsquele voisinage peut mettre à dis-position les dates les plus impor-tantes de la vie de leur famille.

Une fois que nous avons con-naissance de "morceaux de vie"de nos clients, nous pouvonsadapter de manière spécifiquenotre encadrement aux besoinsdes personnes âgées.

Voici quelques exemples:

Quel est ton pays natal, misère ou réalisation de soi?

Quel est le lieu de naissance,aviez-vous des frères et soeurs,étaient-ils/elles marié(e)s, oùl’enfance s’est-elle déroulée,aviez-vous un emploi, quellesétaient les personnes les plusimportantes dans la vie, quandavez-vous reçu le premier salai-re, existent-t-il des souvenirsdes moments de joie de la vie,quels films de cinéma et detélévision étaient regardés depréférence, qui étaient les amiset où habitent-ils aujourd’hui,quel était le repas préféré, …

Sources: In Würde altern.Doris Tropper.

infirmière

Enfant, je vivais ici. Les plusbeaux moments de ma vie.

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7les cahiers de l’autonomie

Revivre d’anciennes recettesde cuisine dans la discussionet les cuisiner à nouveau;

Offrir des échantillons deparfum et d’essence. Par cebiais, les nuances aroma-tiques perdues pourront ànouveau être reconnues;

Jouer à d’anciens jeux con-nus. Offrir des jeux qui ravi-vent la mémoire, des jeux quipermettent de mettre en évi-dence des histoires de vie,toujours en accord avec leclient ;

Visiter le pays natal, regarderdes albums photos, rassemblerles boîtes à souvenir, inviterl’entourage à des après-midipour prendre le café ainsi quebeaucoup d’autres choses pos-sibles. La créativité est sans

D’autres exemples d’offresd’accompagnement utiles dansle travail biographique sont :

Montrer des dias spécifiquesà des thèmes précis – desimages de saisons liées à deshistoires passées, chansons etdiscussions;

Chanter ensemble des chan-sons traditionnelles luxem-bourgeoises, où la mémoireest entraînée si le texte peutêtre lu en parallèle ;

Compléter des proverbes – lamémoire sera stimulée sur lepassé;

Reprendre d’anciennes fêteset coutumes; il est possible dedéterminer dans la discussioncomment les fêtes étaientconsidérées ;

frontière. Le plus importantest que la personne âgée sesente à l’aise et participe acti-vement à ces activités.

Il resterait encore beaucoup àdire et à expliquer. La questionla plus importante qui reste ensuspens est “pourquoi les sou-venirs se perdent-ils?”Du point de vue médical, onpeut expliquer les grands etpetits oublis mais émotionnel-lement pour les personnesconcernées et la famille, celaest difficilement saisissable.

Tous les succès, aussi minimessoient-ils, restent importants dansnotre travail. Lorsque nous arri-vons à “atteindre” un momentles personnes concernées et àréveiller la mémoire dans unmoment de joie (cf ci-dessus),nous avons atteint notre but.

Le travail de la mémoire est un réveilde celle-ci dans des moments de joie.

U. Thomas,Infirmière graduée,chargée de direction Asbl Uelzechtdall

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8 les cahiers de l’autonomie

L’évaluation clinique de la mémoi-re permet de mettre en éviden-ce les déficits mais aussi à souli-gner les capacités préservéesqui permettent de poser un dia-gnostic et de proposer unerééducation et une prise encharge cognitive.

Aujourd’hui la mémoire n’est plusconsidérée comme une fonctionunique mais comme un ensemblede fonctions composites forméesde différents systèmes relative-ment indépendants, le tableau ci-dessous le montre.

Il existe une mémoire sémantique(la mémoire des mots, des idées,des concepts), une mémoire auto-biographique, une mémoire detravail, et une mémoire épiso-dique. Cette dernière permetd’enregistrer des informationsspécifiques dans un contexte tem-porel et spatial. Elle est utiliséepour le rappel des faits récents etfait l’objet le plus souvent desplaintes des patients ou de leurentourage.

Devant la plainte mnésique dupatient, différents “tests mé-moires” sont pratiqués pour dif-férencier une origine objectivenécessitant d’autres explorationsd’un déficit attentionnel.

En effet, bon nombre de nospatients consultent pour des diffi-cultés de concentration, des oublispendant leur activité profession-nelle, et les tests employés per-mettent de mettre en évidencedes arguments orientant vers unedépression masquée, un stressprofessionnel (le plus souvent),bénéficient d’un accompagne-ment non médicamenteux.

Inversement, la mise en évidenced’une atteinte objective orien-tant vers un risque de maladied’Alzheimer ou sur une maladied’Alzheimer est aujourd’hui trèsimportante.

Les troubles de mémoire consti-tuent un des critères nécessairespour établir le diagnostic de lamaladie d’Alzheimer et ils sontparticulièrement marqués danscette affection.

Les troubles mnésiques les plusévocateurs sont des difficultés àapprendre de nouvelles informa-tions, des oublis d’événementsvécus récemment, et des oublisd’actes à effectuer. Ils sont souventassociés, dès le début de la mala-die, à une désorientation spatialeet temporelle.

Docteur, je perds la mémoire

Informations du monde extérieur

Mémoire sensorielle200 millisecondes – 3 secondes

Mémoire à court termeMémoire de travail

20 – 30 secondes

Mémoire à long terme

La recherche d’informationsest consciente

et intentionnelle.La réponse peut se verbaliser

Mémoireépisodique:Souvenirsdatés etlocalisés

Mémoiresémantique:faits culturels

généraux

Gestes répétés

Mémoire àlong termeprocédurale

Ne nécessite pasun rappel conscient

Mémoires permanentesnon déclaratives implicites

Mémoires permanentesdéclaratives explicites

Mémoires temporaires

témoignage

Docteur Pichot,Docteur en médecine, spécialisé en neurologieHôpital Princesse Marie-Astrid à Niederkorn

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9les cahiers de l’autonomie

démences, que les mécanismes degenèse de cette maladie sont com-plexes et que l’on peut avoir, biensûr, des démences intriquées, etque donc la prise en charge globa-le est différente d’un patient àl’autre, de même que l’évolution.

L’évolution de la maladie d’Alz-heimer est marquée par une alté-ration de l’autonomie et par destroubles du comportement quialertent l’entourage alors que lediagnostic n’a pas été posé. Laprise en charge est globale, médi-camenteuse et non médicamen-teuse. Il est essentiel d’aider l’ai-dant sur le plan psychologique,sur le plan matériel, et l’aide d’unréseau de professionnels peut êtreun réel soulagement.

Le traitement spécifique par anti-cholinéstérasique a pour but destabiliser les troubles de la mémoi-re, de favoriser la reprise d’uneautonomie et si elle est partiellesoulage beaucoup la famille. Lestroubles du comportement peu-vent être traités par des thymoré-gulateurs, si besoin des neurolep-tiques, qui permettent au patientde pouvoir rester à son domicile.

Sur le plan non médicamenteux,le passage d’aides soignantes,d’infirmiers, d’ergothérapeutes,de kinésithérapeutes, de béné-voles, contribuent au maintien deliens sociaux.

Dans les stades sévères, l’ajoutou le remplacement par la Mé-mantine, dont le but est delimiter l’effet cytotoxique et lamort programmée cellulaire, aun bénéfice reconnu en augmen-tant l’autonomie du patient etest pris en charge comme les anti-cholinéstérasiques par l’union descaisses de maladie.

En effet, une carence en vita-mines, des troubles hormonauxcomme des problèmes de thyroï-de, un syndrome d’apnées dusommeil, peuvent entraîner desproblèmes de mémoire réels quinécessitent des traitements spéci-fiques. Devant un bilan biologiquenormal, le scanner encéphalique,et mieux l’IRM (imagerie par réso-nance magnétique), orientent lediagnostic vers une atteinte liéeau vieillissement prématuré com-me la maladie d’Alzheimer ou versune origine vasculaire (mise enévidence de complications; artéro-sclérose, diabète, hypertensionmal contrôlée… qui nécessitentun ajustement de leur traitementspécifique).

On se rend donc compte que laprise en charge de troubles dela mémoire nécessite un “checkup” complet avant de porterle diagnostic d’une maladie d’Alzheimer.

Mais pourquoi est-cesi important deposer le diagnostic ?

Il existe aujourd’hui des traite-ments qui ne guérissent pas de lamaladie d’Alzheimer mais qui per-mettent de ralentir l’évolution demanière très significative. Cesmédicaments sont des anti-choli-néstérasiques bloquant la dégra-dation de l’acétylcholine qui est lemédiateur de la mémoire. Plus lediagnostic est porté tôt, plus letraitement est efficace longtemps.

Il ne faut, cependant, pas mécon-naître les autres démences,puisque la maladie d’Alzheimerne représente que 50% des

En conclusion

L’évolution de nos connaissances et de nos thérapeutiquesnous amène dans le futur à prévenir les facteurs de risque, àeffectuer un dépistage précoce de maladie pour un traite-ment précoce. Les traitements spécifiques sont disponiblespour plusieurs formes de démence à leurs différents stadesd’évolution. Les mécanismes de la maladie d’Alzheimer sontde mieux en mieux connus et de nouvelles cibles thérapeu-tiques sont en cours de recherche.

Dans nos sociétés, la reconnaissance de nos aînés est primor-diale, la perte d’autonomie ou le bilan de troubles de lamémoire sont un moyen de mettre en place une prise encharge multidisciplinaire du maintien au domicile de la per-sonne âgée.

Coupe frontale des hippo-campes en IRM cérébrale

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10 les cahiers de l’autonomie

conditions de vie et d’exis-tence des malades,

"Créations de foyers de joursupplémentaires et déve-loppement de structurescomplémentaires capablesd’accueillir des personnesatteintes de démence,

"Extension des aides et soinsà domicile,

" Introduction d’un cycle deformation élargi pour lepersonnel soignant des ins-titutions et services d’aideset de soins à domicile, dansle but d’améliorer lesconnaissances, la compré-hension et les méthodes desoin au contact avec les personnes malades,

"Augmentation du nombrede lits disponibles dans lesmaisons de soins, pour desséjours de longue et decourte durée (lits devacances).

"Participation active à l’amé-lioration des conditions devie de toutes les personnesmalades dans le pays.

L’Association Luxembourg Alzheimer

BP 5021 • L-1050 LuxembourgTél.: 42 16 76-1Fax: 42 16 [email protected]

L’ala (l’Association LuxembourgAlzheimer) est un réseau spé-cialisé d’aide et de soins quiprend en charge des personnesatteintes de différentes formesde démence. Elle offre tous lesservices prévus par l’assurancedépendance à toutes les per-sonnes concernées au Grand-Duché.

Depuis sa fondation en 1987l’ala défend, sur le plan natio-nal et international, les inté-rêts de toutes les personnesatteintes de démence (de typeAlzheimer p.ex.) et de leursproches. En outre, cette asso-ciation offre à tous les intéres-sés des aides gratuites quidépassent les services prévuspar l’assurance dépendance,telles que des groupes d’en-traide ou des formations pourles familles intéressées.

L’ala poursuit les objectifs sui-vants :

" Information de la popula-tion sur les problèmes de ladémence,

"Constitution de groupesd’entraide et de consulta-tion qui sont à même d’of-frir une aide adéquate auxparents des malades,

"Collaboration avec les insti-tutions sociales et médica-les, les professions médicaleset les instances publiques,dans le but d’améliorer les

l’invité du mois

Page 11: Cahiers de l'autonomie n03 - La mémoire

11les cahiers de l’autonomie

Comment se passe lepremier contact avecvotre association?

Bien souvent, il y a une crainte,une peur car la maladie d’Alz-heimer est encore considéréecomme un réel tabou, unemaladie dont on ne veut pasparler suite à de nombreux cli-chés, croyances. Cependant,l’angoisse face à un probablediagnostic est souvent non fon-dée car elle repose sur des aprioris concernant des pertes demémoire. La première missionde notre service est donc de ras-surer les personnes et d’analy-ser la situation de la personne.De toute façon, le diagnosticdevra être établi par un méde-cin et sera essentiel pour untraitement et un suivi efficaces.

Toutefois, nous considérons lespoints suivants comme pre-miers signes : oubli d’un événe-ment récent, difficultés de seretrouver en milieu inconnu,problèmes d’exécution d’activi-tés de routine, manque d’inté-rêt pour le travail ou pour lepasse-temps favori, difficulté deprendre des décisions.

Pourquoi le diagnosticprécoce est-il si essentiel?

Si le diagnostic est précoce, lesuivi pourra être optimal et laqualité de vie de tous - dupatient et de sa famille - seravraiment meilleure tout enétant adaptée à la personne, àson entourage.

En outre, les différents profes-sionnels qui feront le suivi pour-

ront donner des conseils pra-tiques, recommandations surles futures dispositions àprendre, médicaments quiralentiront l’évolution de lamaladie; recommandations uti-les tant pour le patient quepour sa famille. Le rôle de lafamille n’est jamais négligédans l’accompagnement et ellesera toujours impliquée dans ceprocessus.

Quels conseils pratiquesdonneriez-vous pour lesfamilles, soignantsproches d’une personneatteinte de maladied’Alzheimer?

Pour les familles, il existe desgroupes de discussions, soiréesrencontres au cours desquellesde nombreuses informationset conseils sont dispensés. Lepartage d’expériences diversesest toujours enrichissant !

Les conseils sont souvent issusd’une réflexion adaptée à lasituation et sont souvent indivi-duels mais les quelques exem-ples ci-après sont faciles à mettreen pratique et peuvent être plusconfortables pour tous:

A domicile:

• Choisir un éclairage suffisantet éviter des pièces, endroitstrop sombres,

• éviter des sols glissants etenlever les tapis,

• utiliser certaines protectionsau niveau des plaques élec-triques,

• préférer une horloge muraletrès grande, …

Dans l’organisation de la jour-née, au niveau des activités :

• avoir des activités régulièresdans la journée comme com-mencer par lire le journal,

• présenter un planning de lajournée,

• se familiariser avec les habi-tudes du patient et les res-pecter, car celui-ci maîtriseramieux les choses qu’ilconnaît, le travail biogra-phique sera intéressant dansce cadre, …

Pour une meilleure communication:

• être en face de la personnepour communiquer, recher-cher le contact visuel,

• parler à la personne demanière claire à l’aide dephrases courtes, dans lemême langage,

• éviter les discussions inutiles,la confrontation, changerplutôt de sujet …

Propos recueillis auprès de M. Engel, directeur général de l’association (ALA).

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3 Buchstawen: EVA - FVP - INS - KFZ - ONA - OSA - RNS - TUA 4 Buchstawen: NWDR - SKIP - UAWG - USTI - ZIPP5 Buchstawen: ABSAM - EVRON - FASER - FYLKE - IRRIG -

JOANA - LAURA - RUFUS - SIHON - WAMBA - WRACK

7 Buchstawen: FLJOROW 11 Buchstawen: BISCHOFSAMT 14 Buchstawen: KAFFERNBUEFFEL

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Zu Ihrer Entspannung

Ma mémoire commenceà me faire défaut...

Je vous livre mes commentaires, mes goûts,... lorsque nous ouvrons ensemble cet album photos tout en fredonnant les chansons de jadis...

Ich fange langsam an zu vergessen...Hier sind meine Anmerkungen, hier ist mein Geschmack...wenn wir dieses Fotoalbum zusammenöffnen und dabei eine alte Melodiesummen...

vidéogramme

Page 13: Cahiers de l'autonomie n03 - La mémoire

13les cahiers de l’autonomie

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Vidéogramme“J'avais 20 ans

en ce temps-là”

...en fait, j’espère que ce support me garantisse un accompagnementrespectueux de mes habitudes, de mes goûts, de mes sentiments... reflet de ma vraie personnalité.

...eigentlich erhoffe ich mir vondiesem Film die respektvolleAnerkennung meiner Gewohnheiten,meines Geschmacks, meiner Gefühle...Spiegelbild meiner wahrenPersönlichkeit.

Prochaine édition prévue en juin 2006 / Nächste Ausgabe: Juni 2006

Thème abordé: loisirs et tourisme / Thema: Freizeit und Tourismus

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