Cahiers de l'autonomie n07 - Intergénération

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les cahiers de l’autonomie Esch/Alzette Port payé PS/610 Inter génération N°7 septembre 2007 > La personne âgée est l'avenir des jeunes générations Sommaire Edito - Mme Sonia Sanna-Marzona chargée de direction Help-Syrdall Heem . . . . . . . . . 2 Réflexions d'un grand-père - M. Maurice Gilson 2 Jeune ou vieux Mme Régine Arnold, psychologue . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Projets intergénérationnels - Mme Malou Kapgen, Attachée de Gouvernement 1 ère en rang Ministère de la Famille et de l'Intégration . . . . . . . 6 Le dialogue entre les générations, un élément du travail intergénérationnel M. Marc Goudenbourg, Manager intergénérations au foyer “Am Duerf“ Mondercange . . . . . . . . . . . . . . . 7 Y a pas d’âge! - M. Josy Holcher, directeur Club Senior Uelzechtdall . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 La société des génération ASTI(Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés) M. Christian Jung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Projet intergénérationnel - Syrdall Heem a.s.b.l. M.Gerry Grosser, directeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Le jardin, le reflet de notre âme Kalendula - Objectif Plein Emploi Mme Martine Kettel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 Aventure “Goût et Saveur” avec les Centres de Jour de Syrdall Heem de Nierderanven et de Remich Mme Tania Kremer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

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Les Cahiers de l'autonomie Intergénération La personne âgée est l'avenir des jeunes générations N°7septembre 2007

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les cahiersde l’autonomie

Esch/AlzettePort payé

PS/610

IntergénérationN°7 septembre 2007

> La personne âgéeest l'avenir desjeunes générations

SommaireEdito - Mme Sonia Sanna-Marzonachargée de direction Help-Syrdall Heem . . . . . . . . . 2

Réflexions d'un grand-père - M. Maurice Gilson 2

Jeune ou vieuxMme Régine Arnold, psychologue . . . . . . . . . . . . . . . . . 4

Projets intergénérationnels - Mme Malou Kapgen,Attachée de Gouvernement 1ère en rangMinistère de la Famille et de l'Intégration . . . . . . . 6

Le dialogue entre les générations,un élément du travail intergénérationnelM. Marc Goudenbourg, Manager intergénérations au foyer “Am Duerf“ Mondercange . . . . . . . . . . . . . . . 7

Y a pas d’âge! - M. Josy Holcher,directeur Club Senior Uelzechtdall . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

La société des génération ASTI(Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés)M. Christian Jung . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Projet intergénérationnel - Syrdall Heem a.s.b.l.M.Gerry Grosser, directeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Le jardin, le reflet de notre âmeKalendula - Objectif Plein EmploiMme Martine Kettel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Aventure “Goût et Saveur”avec les Centres de Jour de Syrdall Heem de Nierderanven et de RemichMme Tania Kremer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

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2 les cahiers de l’autonomie

Il est important de nos jours de ne paslaisser sans considération leschangements démographiques quand ils'agit de soins et de prise en charge depersonnes. La moyenne d'âge de lapopulation augmente.

Une constatation qui ne représente passeulement un défi au niveau politique.Afin de pouvoir garantir aussi à l'avenirque les différentes générations viventensemble de manière harmonieuse etd'éviter que naissent des conflits, uneapproche intergénérationnelle estnécessaire.

Au sein de nos structures, c’est à dire desstructures dans le domaine social,thérapeutique, des projetsintergénérationnels sont à introduire demanière ciblée. Dans cette édition, cesprocessus sont décrits et présentés plus endétail.

Nous vous souhaitons une agréablelecture

Sonia Sanna-Marzona

chargée de direction Help-Syrdall Heem

Edito

Comité de rédaction: les collaborateurs du réseau Help

Editeur responsable: José Luxen, directeur du réseau Help

Adresse de rédaction:54, rue Emile Mayrisch • L-4240 Esch-sur-Alzette • tél. 26 70 26

Réalisation: Paprika plus • Bascharage • tél. 26 501 775

Imprimerie: Watgen • Luxembourg • tél. 43 84 86-1

Je suis né en 1938, juste avant la dernière guerremondiale, pensionné de l'ARBED et j'ai 5 petits-enfants et un arrière petit-enfant.

Dans ce texte, je voudrais parler de quelques-uns demes souvenirs de jeunesse qui concernent les discus-sions si fréquentes aujourd'hui quant au dialogueentre les générations et comment ces générations peu-vent vivre ensemble. Ces termes sont souvent sur ledevant de la scène aujourd'hui et l'on tente de ras-sembler 2 ou 3 générations autour d'une table pourrésoudre des problèmes existants ou prévisibles.

La plupart des conceptions d'une co-habitation desgénérations ne correspondent plus à la réalité et ilnous faut développer une nouvelle vision de l'âge (enadoptant la perspective des jeunes) afin de rendrecette co-habitation possible. Quelques bonnes initia-tives existent déjà comme les fêtes de voisinage.

De mon temps, nous avions les «veillées» appelées«Uuchten» en luxembourgeois, pendant lesquellesles voisins se retrouvaient pour passer les longues soi-rées d'hiver. Chaque semaine on se rencontrait chezun autre voisin, on mangeait des pommes cuites aufour et des noix et l'on arrivait à résoudre les pro-blèmes de voisinage (il n'y avait pas de télévision nid'ordinateur).

Les seules initiatives qui peuvent aboutir doivent venirdes familles par une orientation totalement nouvelled'une co-habitation dans le respect de l'autre, toléran-

Les cahiers de l’autonomie paraîtront 4 fois par année.

Les textes transmis sontpubliés sous la responsabilitédes auteurs respectifs.Tirage: 6.000 exemplaires

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3les cahiers de l’autonomie

te, équitable, une entre-aide mutuelle et un sens deresponsabilité pour notre entourage.

De mon temps, ces problèmes ont pu être résoluspresque automatiquement, toute la famille seretrouvait autour d'une même table pour le repas demidi alors que aujourd'hui chaque parent prend sonrepas dans la cantine de l'entreprise, les enfants vontau fast-food ou bien dans la cantine de l'école et lesoir tout le monde est fatigué et l'on se retire devantla télé ou l'ordinateur. Donc ZERO dialogue!!!!

Comment un dialogue est-il possible dans cet envi-ronnement? Sans même parler d'une discussionavec les grands-parents ou les voisins.

J'aime bien me rappeler ma jeunesse avec mon grand-père qui m'a transmis ses réflexions et souvenirs aucourant des années. Mon grand-père était fils d'arti-san qui par la suite a travaillé comme jardinier auprèsd'un comte qui habitait dans la région. Les plus bellesheures, je les ai passées d'abord sur ses genoux puissur un petit tabouret qu'il avait fait lui-même dans lacabane de ses abeilles. Il me montrait quelquefois uneboîte de cigares avec des timbres américains qu'ilavait collectionnés lors de son séjour d'une année auxEtats-Unis en répétant à chaque fois «Ne vas jamaisdans ce pays, les pierres y sont plus dures qu'ici»!

Sa collection comportait de nombreuses feuillesd'arbres et d'arbustes avec lesquelles il me faisaitdécouvrir les différents types de plantes. Sa favoriteétait une plante de tabac dont il séchait les feuillespour ensuite les fumer dans sa pipe. Lors de nosexcursions dans son jardin rempli de fruits, delégumes et de fleurs, il me montrait de nombreusesespèces et m'expliquait doctement comment cesplantes se reproduisaient.

J'ai perdu mon grand-père beaucoup trop tôt et ilavait sans doute encore beaucoup de choses à meraconter. J'ai beaucoup souffert de sa mort carc'était aussi la première fois que j'étais confronté àune telle perte. Je l'ai visité plusieurs fois à lamorgue (salle à manger où était la mise en bière) etj'ai gardé de lui une image sereine et un visageenfin libéré de ses souffrances.

Aujourd'hui c'est moi ce grand-père qui voudraittransmettre son savoir, ses expériences et même aider

témoignage

Réflexions d'un grand-père

les autres et je me réjouis de ces mots de mon petit-fils qui me dit «Papi, je t'ai déjà montré cela la foispassée» quand nous nous retrouvons devant l'ordina-teur ou bien lorsqu'il entend chanter un oiseau, il medit le nom avec une grande fierté.

Je voudrais qu'ils soient plus souvent autour de moi,mes petits-enfants et surtout les deux derniers, maisle temps leur manque. Entre école, sport et musique,il ne reste que peu de temps libre et ce n'est que pen-dant les vacances où ils viennent me rendre visitependant quelques jours de suite.

Nous vivons à une autre époque. Les grands-parentsn'habitent plus sous le même toit que les petits-enfants et même parfois loin d'eux ce qui ne facilitecertainement pas le dialogue entre les générations.J'ai pourtant toujours cru à l'importance de ce dia-logue avec les jeunes surtout aussi pour la transmis-sion de nos expériences et de notre savoir bien quehumble. Ce dialogue me paraît vraiment nécessairepour que:• d'anciennes coutumes ne se perdent pas (p.ex.

pendre la crémaillère, «Versteeën vum Kënnba» etc)• des mots luxembourgeois peu utilisés ne se perdent

pas parce que les jeunes ne les emploient pas.Par exemple „Seechomes“ au lieu de fourmi«Ameis», „Kéisecker“ au lieu de hérisson «Igel»,“Paanewippchen“ ou“Panestärchen“ au lieu de«Bachstelze», etc.

• nous continuions à chanter des chansons luxem-bourgeoises.

Tous ces éléments pourraient constituer une bonnebase pour le dialogue entre les générations.

Et en retour je m'attendrais à ce que les jeunes nouscommuniquent leur savoir technique notammentpour que les personnes âgées apprennent dans lamesure du possible à se servir d'un ordinateur.

Si vous voulez m'envoyer votre avis à ce sujet:

Opa bei “HELP”

Maurice Gilson54, rue Emile MayrischL-4240 [email protected]

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4 les cahiers de l’autonomie

> Jeune ou vieux?

Chacun de nous a sa propredéfinition de la vieillesse ou dela jeunesse qui n'est pas néces-sairement en relation avecl'âge réel. Elle se construit aufil de notre vie, en fonction denotre propre histoire, de notreexpérience, de nos rencontres,de nos valeurs, de l'image quenous nous faisons du monde.

Cette vision de la vieillesse peutêtre influencée, voire parasitée,par les médias. Par exemple, ellepeut être manipulée par lesmessages véhiculée dans lespublicités, les produits ventantla jeunesse «éternelle», lesinformations données par lesmagazines, ce qu'il faut fairepour rester jeune!!!….

Et si nous nous faisionsnous-mêmes notrepropre idée?L'espérance de vie au Luxem-bourg est, en moyenne de 79 ans

Cela veut dire que nous vivonsavec l'étiquette «vieux» un tiersde notre vie!

Et si nous changions notreregard sur la vieillesse? Et sinous nous interrogions plutôtsur les questions fondamen-tales de la vie:

• Qu'est ce qui est importantpour moi dans la vie?

• Qu'est ce qui me touche, mefait rire ou pleurer?

• Qu'est-ce qui me fait vibrer,me fait vivre?

psychologue

Gardons ceci à l'esprit: chaquegénération a besoin des autreset chacune apporte desrichesses à l'autre.

Provoquons des rencontres.Osons nous parler pour échan-ger et recréer ce lien fonda-mental dans une société enperte de repères.

> Jeune et vieux?

Des rencontres riches d'expériencesÀ l'heure actuelle, les diffé-rentes générations ont demoins en moins l'occasion dese rencontrer et d'échanger. Ilen résulte que les ainés ne seconnaissent plus les plus jeuneset ceux-ci ne savent plus quisont leurs anciens. Chacundevient pour l'autre un étran-ger, une île mystérieuse où dessentiments contradictoires secôtoient: peur, attendrisse-ment, pitié, mépris,… Et l'in-compréhension s'installe.

Vous avez dit réciprocité?

Or, chaque génération peutenrichir les autres et s'enrichir.

• Le jeune représente la conti-nuité de ce que l'ancien acommencé, sa descendance,la perpétuité!

• L'âgé permet de s'enracinerdans une généalogie, dansune histoire; il apporte, éga-lement de l'espoir dans l'ave-

nir aux générations plusjeunes : s'il est arrivé à un cer-tain âge, malgré tous les obs-tacles de sa vie, c'est que c'estpossible.

On pourrait comparer l'ensembledes générations à un arbre:

- les racines, les anciens, s'en-foncent profondément dansle sol et donne sa stabilité;

- le tronc, l'adulte mûr, donneles limites entre les différentsarbres et permet la fermeté;

> La personne âgéeest l'avenir desjeunes générations

Jeune ou vieux

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psychologue et licenciée en orthophonie, coordinatrice-psychologue au Centre Psycho-Gériatrique à Steinfort

Message de Régine Arnold,

5les cahiers de l’autonomie

- les branches, la jeunesse,s'envolent vers le ciel etprend des risques pouroser aller plus haut.

S'il est solidement ancré dansle sol, le tronc pourra se lais-ser aller et permettre aufeuillage de se laisser bercerpar le vent et devenir unesplendeur que tout le mondepourra admirer.

Des échanges entre générations?

Ni l'un, ni l'autre ne seracontraint à se rencontrer.L'autre sera reconnu commeun partenaire à part entière.Ces moments privilégiés per-mettront à chacun d'appor-ter quelque chose à l'autreet d' (ap)prendre de l'autre.

Depuis le 8 mars 07, nous avonscommencé à visiter les personnesfréquentant le CPG de Steinfort. Audébut notre groupe était petit, 2adultes avec 3 ou 4 enfants, maisentretemps, comme tous lesenfants voudraient y aller, nousamenons chaque fois 6 à 8 enfants,généralement Sophie, Helena,Luana, Alexandre, David, Justin,Flynn et Laszlo. Naturellement nousessayons toujours de venir aux ate-liers où nos enfants peuvent partici-per activement et interagir avec lespersonnes du 3e âge: psychomotrici-té, ateliers cognitifs,etc.

Au début Flynn et Justin étaientétonnés de voir des gens dormir etne pas se réveiller lorsqu'on parlait,comme disait Justin." Ils dormentmême si on fait du bruit?". Et Hele-na qui lui répondait: "Mais c'estqu'ils sont habitués parce qu'ils fontaussi du bruit." L'autre question quiles tracassait était: "Pourquoi cemonsieur ou cette dame reste-ilassis dans cette chaise bizarre?" Làaussi la petite Sophie répondaitavant l'un de nous: "C'est que leursjambes sont fatiguées et ils préfè-rent se faire conduire!".

Lors de nos premières rencontresles enfants gardaient leurs dis-tances tout comme les adultes.Mais au fur et à mesure de nosvisites, les enfants donnent lamain pour dire bonjour ou aurevoir et arrivent toujours à sous-traire un sourire aux "Mamies"et aux "Papys" comme ils lesappellent affectueusement à lacrèche. Lors de notre dernièrevisite, Luana ne voulait mêmepas rentrer. Et tous les autresenfants étaient d'accord sur lefait qu'ils se réjouissaient déjà derevenir la semaine prochaine. Ilfaut dire que l'accueil qu'on nousprépare est toujours très chaleu-reux et familial, nous agissonsdans un climat qui met bien àl'aise les enfants et nous espé-rons que notre présence est aper-çue de la même façon par les per-sonnes inscrites aux CPG ainsique par tous les membres du per-sonnel.

E.Frisch-MauerChargée de directionDen Daimerléck S.àr.l.Foyer de jour agréé pour enfantsL-8383 Koerich

Echangesintergénérationnels: le point de vue desclients.Lors de notre observation, 7 enfants étaient présents:

Justin, Sophie, Liz, David, Loane,Alexandre et Arthur.

Il est très agréable de constaterà quel point les clients sont heu-reux de voir arriver les enfants.

Le petit Arthur est nettementmoins à l'aise que les autresenfants; quel que soit le jeuproposé.

Mr T. le remarque et est trèsaffecté par ce fait. Il répète àplusieurs reprises. «Je suis tristeque le petit Arthur ne veuillepas jouer avec nous!»

Mr F. quant à lui est ravi de lavisite des enfants et dit: «Ça metde la vie dans la maison…Quand reviennent-ils?».

Mr O. exprime aussi le souhaitde les voir revenir; «Ça me rap-pelle ma jeunesse passée…»

Mais la plus ravie par cette pré-sence est sans doute Mme H., per-sonne démente non communi-cante qui court alors d'un enfantà l'autre en affichant un sourire

radieux. Elle ramasse les anneauxlancés par les enfants et joue àson tour, ou les remet dans lesmains des enfants. Ces derniersne semblent nullement impres-sionnés et se prennent au jeu.

Quel moment de BONHEURVERITABLE partagé!

> …Quand reviennent-ils?...

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6 les cahiers de l’autonomie

Projets intergénérationnels

Je tiens à féliciter les respon-sables du réseau Help d'avoirconsacré le présent numéro desCahiers de l'autonomie aux rela-tions entre les générations, unsujet qui requerra l'attentionde nous tous pour les années àvenir.

Afin de pouvoir discuter del'importance des contacts inter-générationnels, je me permetsde partager avec vous quelquessecrets de polichinelles en rela-tion immédiate avec la démo-graphie de notre pays voiremême avec certaines évolu-tions sociopolitiques:

• les personnes vivent pluslongtemps et plus longtempsen bonne santé,

• les taux de natalité sontdécroissants,

• la proportion des personnesâgées de 65 ans par rapportaux autres générations estaujourd'hui de 1 pour 6, ellesera de 1 pour 4 voire mêmede 1 pour 3 en 2050 dans lespays européens,

• les règles de compétitivité dessociétés modernes requièrentune participation égale deshommes et des femmes dansles processus de production,

• l'engagement professionneldes deux parents requiert lamise en place de structuresd'accueil professionnelles pourles enfants et les jeunes,

• les modèles familiaux sont enpleine mutation: de famillesà trois générations noussommes passés au modèlefamilial à une respectivementà deux générations,

• le nombre de divorces est trèsimportant et a pour consé-quences une augmentationrelative des familles ditesmonoparentales ou encore lacréation de familles «patch-work»,

• les ménages «célibataires» sonten croissance.

Tous ces constats témoignentdes changements structurelsprofonds que nous vivonsaujourd'hui et posent la ques-tion de l'organisation futurede notre société voire mêmede sa cohésion interne.

Ainsi nous redoutons tous queles évolutions démographiquesdécrites ci-avant remettent enquestion, tôt ou tard, notre sys-tème de sécurité sociale et plusparticulièrement celui des pen-sions de vieillesse.

Pire encore, si des moyensfinanciers devaient encoreexister, disposerions-nous deprofessionnels en nombresuffisant pour pouvoir prodi-guer les soins nécessaires auxpersonnes dépendantes?

Ces questions font que certainsse lancent dans des scénariosdouteux comme celui décritpar Frank Schirrmacher dans«Das Methusalem-Komplott».

Contrairement à ceux-là, jereste convaincue que nousavons aujourd'hui encore le

choix entre concevoir les chan-gements qui s'annoncent com-me une fatalité où une généra-tion s'imposera au détrimentd'une ou des autres - ou réflé-chir ces évolutions en tantqu'opportunité pour que cha-que génération puisse se redéfi-nir dans ses relations aux autresgénérations.

Le 1er challenge c'est alors des'ouvrir à l'autre, de voir les«autres» générations dans leurscontributions à la société et desavoir situer correctement leursbesoins dans notre contextesocio-économique et culturel.

Attachée deGouvernement 1ère en rangMinistère de la Famille et de l'Intégration

Malou Kapgen

Ministère de la Famille et de l’Intégration

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7les cahiers de l’autonomieles cahiers de l’autonomie

Le dialogue entre les générations

un élément du travailintergénérationnel

club senior

Comme l'organisation de la viequotidienne et les évolutionsdes structures familiales fontque les contacts intergénéra-tionnels ont tendance à sefaire de moins en moins natu-rellement, il est nécessaire queles professionnels chargés d'uncôté de l'encadrement desenfants / jeunes et de l'autre decelui des personnes âgées s'en-gagent à recréer des situationsde contacts entre les généra-tions.

Soucieux de l'importance deces relations, le ministère de laFamille et de l'Intégration sou-tient ainsi depuis quelquesannées des projets novateursqui contribuent à cet échangeintergénérationnel.

Dans ce fascicule vous serontnotamment présentés le «FoyerAm Duerf fir Jonk an Al» deMondercange, et les initiativesde l'asbl Uelzechtdall qui sontexemplaires pour tant d'autresprojets1 qui se réalisent actuel-lement dans des structuressociales du pays.

Le mot de la fin?

Le 2ème défi - qui pour chaquegénération consistera à seremettre en question dans sesattentes et dans ses besoins età se définir éventuellementautrement dans ses droits etses devoirs.

Malou Kapgen

1) voir, en mai 2003, le ministère a éditéune brochure intitulée «Dialogue entregénérations, Dialog der Generatio-nen», brochure qui fait un inventairede projets intergénérationnels.

Le Club Senior „Am Duerf“ à Mondercange a ouvert sesportes le 1er avril 2001. Dès le début, les premières tentativesintergénérationnelles ont vu le jour, ceci aussi parce que les infrastructures de l’ancienne école se prêtaient tout particulièrement à renforcer les liens entre les jeunes et lespersonnes âgées: la crèche au premier étage et le Club Seniorau rez-de-chaussée. En collaboration avec le ministère de la famille et l’administration communale un poste à mi-temps a été créé en novembre 2003 pour le «travail intergénérationnel» comme projet pilote.

Comment se passe ce «dialogue entre les générations»dans la vie de tous les jours?

Certaines initiatives sont d’ores et déjà suivies et supportéesconcrètement par des institutions locales, notamment lesenfants de la Maison Relais de la Commune de Mondercangequi se réjouissent à chaque fois qu’ils bénéficient de l’aide pourfaire leurs devoirs, les actions pour cuisiner ou faire des gâteauxavec les personnes âgées ou bien le centre des jeunes de la com-mune de Monnerich qui organise une fête en été pendantlaquelle, jeunes et vieux se retrouvent pour passer un bonmoment ensemble. Et ce ne sont que quelques exemples denombreuses autres activités qui montrent très clairement qu’ilest possible de faire des projets qui incluent les jeunes et les per-sonnes âgées.

Managerintergénérations

au foyer„Am Duerf“

Mondercange

MarcGoudenbourg

.../

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les cahiers de l’autonomie

8 les cahiers de l’autonomieles cahiers de l’autonomie

club senior

Souvent ce sont les activités lesplus simples qui portent le plusde fruits. Ainsi le fait que pen-dant toute l’année les hôtes duClub Senior prennent leurs repasavec les enfants de la MaisonRelais de la Commune de Mon-dercange. Deux à trois enfantsde la Maison Relais se rendentdans la salle à manger du ClubSénior et déjeunent avec leshôtes. Bien entendu, il s’agit depersonnes qui désirent une telleprésence. Ces contacts ont unecertaine régularité ce qui favori-se naturellement la relationentre les hôtes et les enfants.

La particularité d’une telle entre-prise se conçoit lorsqu’on considè-re que ces enfants ne voient sou-vent pas régulièrement leursgrands-parents en raison de ladistance qui séparent leurs lieuxde vie ou parce que ceux-ci tra-vaillent encore. Les enfants et lesadolescents sont intégrés dans lesécoles et les groupes de jeunes, ilsont leurs hobbies, écoutent leurmusique et ont parfois des diffi-cultés à se retrouver dans lemonde des grands-parents. Demême que les personnes âgéeséprouvent des difficultés à suivrele monde dans lequel évoluent lesenfants et les adolescents. Lesdésirs, attentes et besoins dévientgrandement des visions desgrands-parents, entraînant facile-ment des malentendus. Lesdéjeuners en commun ne sontpas destinés à trouver un rempla-cement pour un petit-enfant ouune grand-mère mais plutôt àcréer un échange, une relationdans laquelle les deux «parte-naires» sont libres de s’engager.

Le dialogue entre lesgénérations qu’est-ce quecela m’apporte?

Vous avez ainsi la possibilité detrouver de nouvelles activitésde loisirs.Vous pouvez garder des contactsavec des personnes qui pensentcomme vous et ont les mêmesintérêts que vous.Cet engagement commun vouspermet de rester actif aussi dansla retraite et renforce vos com-pétences.

Quelle est l’importance del’âge dans le travailintergénérationnel?

Nous sommes d’avis que leschangements structurels de lasociété actuelle font que l’âgejoue un rôle de plus en plussecondaire. Nous essayons doncplutôt au niveau du travail inter-générationnel de trouver desintérêts partagés par différentesgénérations, des buts, desformes de vie ou des périodes devie similaires. Avec cetteapproche, nous préparons le ter-rain pour qu’un dialogue inter-générationnel soit possible. Ilapparaît aussi qu’au sein d’unemême génération, les personnesne se ressemblent pas et que lesrelations peuvent constituer unenrichissement entre lesmembres d’une même généra-tion tout autant qu’≠entre lesgénérations.

Pour le Club Senior „Am Duerf“ Mondercange

Marc Goudenbourg

«Allez, plus vite, plusvite!» Et tout le mondese met à pédaler. Et àrigoler. Non, ce n’est pasune équipe cycliste s’en-trainant pour le Tour deFrance, c’est une équipedu Club Senior Uelzecht-dall! Et ils ne sont pas envélo, mais en draisine,ces fameuses machinesque l’on place sur desrails pour parcourir unequarantaine de kilo-mètres sur une anciennevoie de chemin de fer.Dopés, les clients duClub Senior? Non, loinde là; ou peut-être si!Car dans ce joyeux grou-pe se retrouvent aussides jeunes de vingt ans,qui s’amusent... commedes petits jeunes, et quientraînent dans leur joietoute l’équipe! Et ducoup, on ne sait plus quisont les jeunes et quisont les seniors, car toutle monde s’éclate!

/...

Josy HolcherDirecteur du Club SeniorUelzechtdall

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9les cahiers de l’autonomie

club senior

Ici, l’intergénérationnel est vécu au quotidien, car le ClubSenior a en permanence quatre jeunes volontaires venantde différents pays européens. Ils intègrent l’équipe profes-sionnelle du Club pour onze mois, afin de proposer des pro-jets (artistiques, culturels, récréatifs,...) avec et pour lesseniors. Et ceci avec succès! Les volontaires sont soutenuspar la Commission Européenne, sont logés et nourris etreçoivent de l’argent de poche pendant le temps de leurvolontariat.

Et les clients du Club Senior sont contents du contact qu’ilsont avec ces jeunes. «Tiens j’ai fait une tarte à la rhubar-be, tu veux gouter?», «Tu n’aurais pas envie de me mon-trer des photos de ton pays», «si vous voulez, je vous aideun peu dans le jardin, car à la maison j’aide mon pèreaussi»,... Des liens se créent, des contacts humains s’instal-lent tout naturellement. Ici, on ne fait pas un débat sur lesproblèmes entre générations et sur la nécessité de rap-procher les générations. Tout simplement, les générationsse rencontrent et font un bout de chemin ensemble, de lasimple activité récréative en passant par des projets pluslongs au contact privé!

A cette dimension intergénérationnelle s’ajoute celle de ladifférence des cultures! Ainsi, en 2006, les volontairesétaient originaires de Pologne, Allemagne, Lituanie et Tur-quie! Quelle richesse de cultures! Et quelle chance que depouvoir apprendre les différences et les similitudes de diffé-rentes nationalités à travers un contact non- formel avec descitoyens de ces Etats. Et quelle chance pour ces jeunes étran-gers d’avoir un bon contact avec des seniors, qui peuventleur raconter la vie, l’histoire et la culture luxembourgeoise!Du coup, en avril 2007, 30 seniors ont passé une semaine àIstanbul avec un des volontaires turques, et y ont appris laculture, la vie, mais aussi à oublier certains préjugés bienenracinés.

Le Club Senior est donc devenu une plateforme de rencontreinformelle, où les relations intergénérationnelles se créenttout naturellement à travers des activités et par un contactrégulier entre différents groupes d’âge. Et le résultat est fas-cinant: les jeunes et les moins jeunes vivent ensemble,apprennent les uns des autres et se respectent mutuelle-ment! Alors ne discutons pas et ne rouspétons pas, maisvivons!

Et n’oublions pas qu’en chacun de nous sommeille cet enfantque nous étions, prêt à rebondir et à partir vers de nouvellesaventures!

> Y a pas d’âge!Club SeniorUelzechtdall

(Steinsel, Lorentzweiler, Lintgen, Mersch, Colmar-Berg, Boevange/Attert)

• Cours de langue, d’informatique

• Activités sportives• Excursions, promenades• Ateliers créatifs• Activités ludiques et

récréatives• Pour personnes

à partir de 50 ans

Infos et contact:10, rue des MartyrsL-7375 LorentzweilerTél.: 26 33 64-1

ServiceVolontaireEuropéenProgramme Jeunesse pourl’Europe de la CommissionEuropéenne

• s’adresse à des jeunesentre 18 et 30 ans de tousles pays membres et cer-tains pays tiers

• offre un travail volontai-re dans des projets spéci-fiques auprès de diffé-rentes associationsagréées par la CE

• permets d’apprendre oud’approfondir une langueétrangère, de se familiari-ser avec différentes cul-tures, de s’engager dansdes projets sociaux, cultu-rels et/ou éducatifs

Renseignementssupplémentaires:Holcher JosyTél.: 26 33 64-1

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les cahiers de l’autonomie

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Grand-mère, grand-père! C’étaitcomment à votre époque! Desmots qui, de nos jours, semblentvenir d’un autre siècle. Un siècleoù les êtres humains semblaientencore vivre l’un avec l’autre (aulieu de l’un à côté de l’autre),où l’on se prenait encore letemps de raconter et d’écouterdes histoires d’antan (au lieud’une vie quotidienne mar-quée par la télévision et lesjeux multimédias), où la viesociale se déroulait lors desrepas en communs, dans leschamps, sur les paliers de porteet dans la rue. Notre société,dite de la communication,semble être arrivée à un pointoù elle a du mal à donner auxmots leur place fondamentale,aussi bien entre les gens et plusencore entre les générations.

Notre société bouge, elle bougevite et tout le monde commu-nique avec tout le monde, maispersonne ne parle avec l’autreet on ne s’écoute plus. Trop decommunication tue la commu-nication. Les enfants, les jeuneset les adultes échangent, à tra-vers les nouvelles technologies,des informations avec des per-sonnes de l’autre bout dumonde, mais l’échange avec levoisin se passe moins bien.

La vitesse avec laquelle notresociété tourne et les pressionsquotidiennes qui s’imposent à

La société des génération

travail social communautaire

l’homme moderne (travail,école, traffic, couple, famille,etc.), ne laissent pas beaucoupde marge aux générationsd’échanger leurs expériences,de s’écouter, de se côtoyer, d’ap-prendre l’une de l’autre. Les grands-parents ne sont plus,pour beaucoup de jeunes, syno-nymes d’enrichissement, de fraî-cheur, de dynamisme, de racon-teurs d’histoires intéressantes... Dans un livre récemment lu, il enressort qu’au Japon, le contactintergénérationnel permet auxpersonnes âgées et aux enfants/jeunes de construire des liensforts de signification pour toutela société; l’aspect socio-convi-vial, la proximité et le lien socialentre les personnes âgées elles-mêmes et les jeunes se tradui-sent, pour les premières, parune augmentation considérablede l’espérance de vie.La place que l’on accorde et lerespect que l’on apporte, selonune tradition japonaise bienancrée dans les moeurs, à la per-sonne âgée, fait qu’elle a uneplace très active dans la commu-nauté. L’aspect social (contacts sociaux,échange, activités associatives...)a une influence considérable-ment sur l’aspect psychologique(je suis considéré, j’ai ma placedans ma communauté, je suisencore capable de faire, je mesens actif,…) et les jeunes ycontribuent énormément enrendant hommage aux anciens.L’échange intergénérationneldevient d’autant plus importantque les références socio-cultu-relles des uns et des autres sem-blent se diluer, voire se dis-

soudre, avec le temps qui passe.Pourquoi ne pas tout simple-ment favoriser l’apprentissageréciproque des savoir-faires dechacun et des réseaux de sou-tien, de partage et de contacts.Faire en sorte que les généra-tions se côtoient dans la viede tous les jours, dans lesassociations, lors de prome-nades, de courses, de visites.«Tisser sa toile» de relationssociales devient primordial,pour jeunes et anciens. Lesjeunes vont à la rencontre desanciens, chez eux ou ailleurs etfavorisent «l’affirmation desoi» et la communication inter-générationnelle.

Christian Jung

Le Kannernascht est une Mai-son Relais de quartier de l’ASTIasbl qui depuis 1985 accueilledes enfants en âge scolaire detoutes les nationalités des quar-tiers Eich/Mühlenbach et Wei-merskirch. Il offre un accompa-gnement scolaire structuré etdes activités de loisirs favorisantl'intégration et la promotion

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sociale. Le travail pédagogiquedu Kannernascht s'appuie surun contact étroit avec lesparents, les enseignants et leshabitants des quartiers concer-nés. Des projets innovateurs caractéri-sent la dynamique de son travailinterculturel. Le Kannernaschtest conventionné avec le Minis-tère de la Famille et de l'Inté-gration et soutenu par la Villede Luxembourg.

ASTI

(Association de Soutien aux Travailleurs Immigrés):• Lutte contre la xénophobie

et le racisme• Intégration• Sensibilisation au vivre

ensemble• Interculturel• Cohésion sociale

Témoignagesdes enfants:«Liichte goen»au Centre de JourFelix Chomé

Les enfants du Kannernaschtétaient «liichten» et se sontbien amusés. A pied, ils sontallés à l’hôpital visiter les per-sonnes âgées et ont chanté«Léiwer Herrgotts Blieschen…»:nous avons reçu des bonbonset après nous avons mangé lesbonbons.

(Renato et Cristophe, 3e annéeprimaire)

Pour aller «liichten», nousdevons bricoler des lanternespuis on y va. On prend leslanternes et on va «liichten».Nous chantons des chansonset emportons un sac. Ce seragénial! Nous allons de porte àporte avec les enfants du Kan-nernascht. Nous continuons etchantons sur notre chemin.Plus nous chantons, plus nousavons des bonbons. Nous allonsensuite dans la maison devieillesse chez les personnesâgées. Nous chantons pourelles aussi et elles nous don-nent encore des bonbons. Puisnous mangeons.

(Yannick, 3e année primaire)

Que faisons-nous le 2 février?Le 2 février, nous chantons tou-jours une chanson. Nousdevons chanter sans faute carsinon les personnes âgées nesont pas contentes et ne nousdonnent pas de sucrerie. Maisalors, nous ne sommes pascontents non plus. Chaque foisque nous chantons bien, onnous donne des bonbons ouautres sucreries. On peut aller«liichten» l’après-midi ou lesoir et chanter une chanson. Le2 février, nous prenons les lan-ternes. A la fin nous rentrons àla maison et nous mangeonstoutes les sucreries

(Hy-Huu, 3e année primaire)

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Projet intergénérationnelSyrdall Heem a.s.b.l.

Introduction:Notre société évolue de plus enplus vite, la vie est planifiée jus-qu’au moindre détail et sans répit.Nous avons de moins en moins detemps pour les personnes qui noussont proches. D’autre part, l’indivi-dualisation progressive de notresociété contribue aussi à une subdi-vision en unités de plus en pluspetites et nous ne vivons plus ausein de groupes plus larges. Unesituation, dont surtout les per-sonnes âgées souffrent.

Elles n’ont plus de place dans lavie des jeunes et souvent ellesne vivent plus aux mêmesendroits que ces derniers. Unétat des choses qui, dans un pre-mier temps, ne semble pas parti-culièrement dramatique, sur-tout que le Luxembourg disposede nombreuses offres pour lespersonnes âgées tout commepour les jeunes.

Mais cette situation apparaîtnettement moins innocente lors-qu’on constate qu’il existe demoins en moins de points decontact entre les générations.Rares sont les occasions, où ellesse rencontrent et peuvent nouerdes contacts. Une aliénationcroissante en est le résultat.

Encore que même ceci ne semblepas trop dramatique de primeabord car il n’y a rien de grave àce que chacun fasse ce qui lui plaitet qu’il se sente bien en le faisant.

Néanmoins, notre société com-mence à s’appauvrir. Souvent, lesenfants et les adolescents neconnaissent pas de personnesâgées. Une distorsion de ce quiapparaît comme réalité est inévi-table car ils voient le monde uni-quement avec les yeux des«jeunes» et ne peuvent pasbénéficier de l’expérience des«anciens». Souvent aussi, ils leurmanquent les connaissances et

l’intérêt pour l’histoire. Sans detelles bases, comment peuvent-ils construire un avenir? Les êtreshumains sont facilement mani-pulables et utilisables sans cetteréférence au passé qui leur per-met de comparer les situationsde vie et finissent pas croire cequ’on leur dit.

A l’inverse, les personnes âgéess’appauvrissent lorsqu’elles sontprivées du contact vivifiant mêmeparfois dérangeant avec lesjeunes qui les sortent de leurmonde parfois trop ordonné etrodé, leur donnent de nouvellesidées et simplement les aident àgarder le contact avec la réalité.

Projets:Pourquoi toutes ces réflexions?Quels sont les objectifs des acti-vités intergénérationnelles?

• le contact entre les générations• apprendre à se connaître / à se

faire confiance• montrer de l’intérêt pour

l’autre• découvrir de nouvelles choses• développer un respect mutuel

Tels pourraient être les objectifsgénéraux.

Se pose ensuite la question com-ment différents projets pour-raient se concevoir et cecinotamment en développant unerelation entre les générationsgrâces à des activités communes.Il s’agirait donc de trouver desactivités qui permettent auxdeux parties de montrer leurspoints forts et qui peuvent lesintéresser toutes les deux.

Propositions concrètes:• Pour les enfants, raconter des

histoires ou des contes de féesserait envisageable. (Qui aencore le temps aujourd’hui deraconter des histoires auxenfants?)

club senior

Gerry Grosser, chargé de direction du Club Senior Syrdall

• Une visite de musée (Tramsmu-sée). Souvent les enfants per-çoivent les objets exposéscomme des reliques sans vied’un passé lointain. Une per-sonne âgée pourrait fairerevivre ces objets et créer desrelations avec le présent.

• Cuisiner ou faire un gâteauensemble.

• Préparer ensemble une fête ouune excursion.

• Préparer et publier ensembleune brochure

Ces activités devraient impliquerla participation de petits groupesde personnes âgées et de jeunesafin d’éviter un engagementtrop personnel dès le début.

Une deuxième étape pourraitconsister en un travail commund’une personne âgée et d’unjeune afin de permettre ainsi uncontact personnel plus étroit.

Quelques réflexionspour conclure:Il existe de nombreuses possibilitéspour un travail intergénération-nel. Néanmoins, une régularitédans ces interventions et activitésest nécessaire car les mesures occa-sionnelles et isolées n’apporterontpas grand-chose.

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Le jardin comme lieu de rencontre où l’on sesent à l’aise? Et pourquoi pas? Ou alors, pour-quoi justement le jardin?

L’homme ne se voit pas toujours comme partiede la nature mais néanmoins, la nature a uneffet extraordinairement positif sur les hommes.Dans ce sens,le jardin et d’autres environne-ments naturels sont très importants pour le bien-être des hommes. Le jardin nous permet dedevenir un être naturel et culturel. Le jardin esttransformé par les hommes dans un environne-ment qui leur plait ce qui fait que la culture créeici un environnement où l’homme se sent bien.

les cahiers de l’autonomie

> L’homme est en premier lieu un être naturel, ensuite un être social et finalement et au-delà un être libre.

Joseph Beuys

Martine Kettel, Centre de Ressource OPEService Aménagement Environnement

Kalendula

Savourez la vieavec tous les sens!

Le jardin, le reflet de notre âme

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Le jardin avec ses nombreuses facettes Nombreuses sont les personnes qui, à leurpropre manière, ont une relation avec le jardin,soit parce qu’elles se récoltent tous les jours deslégumes frais de leur jardin,soit parce qu’elles y vont pourse détendre, observer les ani-maux, admirer la beauté desplantes et fleurs, savourer lessenteurs des herbes et suivreles enfants en train de faire desdécouvertes surprenantes. Lejardin a de nombreusesfacettes et les hommes ontchacun leur façon d’en profi-ter. L’influence d’un jardin surune personne est presque tou-jours le même: détente, utilisa-tion, apprentissage, sentir,goûter, apprécier les couleurs,les senteurs, faire des décou-vertes...

A Altwies près de Mondorf seconstruit un jardin destiné à devenir un lieu derencontre et de bien-être. Un jardin dans lequel

Kalendula

les enfants peuvent découvrir, goûter et jouer;les adolescents peuvent y découvrir de nou-velles possibilités pour leur avenir et les per-sonnes âgées ou handicapées y trouver de nou-velles valeurs à leur vie quotidienne et fairerevivre leurs sens.

Le travail dans le jardin, les senteurs des herbeset légumes, les couleurs des fleurs réveillent denombreux souvenirs et remémorent le passé. Denombreuses personnes âgées ont cultivé un jar-din pendant bon nombre d’années et ce n’estque l’âge et/ou la maladie qui les ont privés decette partie précieuse de leur vie. Dans ce jardindes rencontres et de sens, nous faisons revivrecette partie de la vie

Le jardin, qui pour de nombreuses personnesreprésente un espace de vie connu, peut servir

de boîte à outils pour leur donner une nouvellejoie de vivre. La multiplicité des jardins, leur

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courrier des lecteurs

KalendulaObjectif Plein Emploi71, route du VinL-5405 Bech-KleinmacherTél.: 26 66 19 1

nature et leur adaptation ont un effet tonifiant,ravivent les sens et permettent aux hommes detout âge, de toute origine et groupe de partici-per activement à la vie. Les visiteurs du jardinsont accompagnés par un personnel formé quileur permet une participation active.

Notre souhait est que les enfants et les personnesâgées se retrouvent à nouveau ensemble, s’écou-tent et apprennent les uns des autres. De tellesrencontres entre générations et personnes diffé-rentes enrichissent notre vie et les connaissanceséchangées contribuent à élargir notre propreexpérience.

L’équipe de Kalendula

Les personnes âgées des Centres de Jourde Syrdall Heem de Niederanven et deRemich ont eu l’occasion, ce 12 avril 2007,de visiter les caves Krier Welbes à Ellangeet de prendre le repas à la Rameaudière.

Cette journée s’est passée en présence dela famille Krier et en présence de l’équipeM.Rameau. Elle était centrée sur le goût etles saveurs des aliments.

Les souvenirs autour des vendanges, desrecettes anciennes, les dégustations desdifférents vins et des plats préparés par lePrésident des Eurotoques ont été lesmoments forts de cette journée.

Aventure“Goût et Saveur”

avec les Centres de Jour de Syrdall Heem de Niederanven et de Remich

Tania Kremer

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Passons la parole à Mme Schumacher

Madame Schumacher du Centre de Jour Syr-dall Heem à Remich se souvient:

Le chef lui-même nous faisait découvrir despetits délices: du poisson succulent avec ou sanssauce, du poisson St. Laurent, un sorbet fait-maison à la quetsche (lequel retient toute monattention!!),... Tous les plats étaient accompa-gnés des vins de la cave “Krier-Welbes“. Mon-sieur Guy Krier s’est fait un plaisir de nous expli-quer les caractéristiques des différents vins. Lethème “goûts et saveurs“ était fort bien choisi.

Nous avons passé un très agréable momentau restaurant “La Rameaudière“, une activi-té un peu hors du commun mais à refaireabsolument...

Cette journée sera organisée à nouveau enoctobre 2007

Quelques vérités trouvées:

“La destinée des nations dépend de la maniè-re dont elles se nourrissent“

“L’univers n’est rien que par la vie, et tout cequi vit se nourrit“

Brillat-Savarin,Physiologie du goût

courrier des lecteurs

La photo N° 1 diffère de la photo N°2par 6 fautes. Trouvez-les et marquez-les par une flèche -> ou par X.

Vous pouvez envoyer la solution à„Help“. Un tirage au sort seraeffectué parmi les bonnes réponses.Les trois premiers recevront un prix.

Jeu des erreurs Fälschung und Original

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Das Bild No 1 unterscheidet sich von Bild No 2 durch 6 Fehler.Finden Sie sie heraus und kennzeichnen Sie dieselben durch ein -> oder X.

Sie können die Lösung an «Help» schicken;die Auslosung erfolgt unter den richtigenAntworten. Die ersten Drei erhalten einen Preis.

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