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Institut
de l'abeille
ITSAP
La Lettre de l’ ITSAP
É D I T O
SOMMAIRE
Cette nouvelle lettre est l’occasion pour l’institut deprésenter ses travaux et principaux résultats.
L’intégration de messages sensibilisant le monde agricoleà la prise en compte de l’abeille dans les Bulletins desanté du végétal est le résultat du travail de concertationmené avec l’APCA et la DGAL dans le cadre d’Ecophyto.
L’ITSAP-Institut de l’abeille a travaillé avec l’ACTA pourdéposer un nouveau dossier de qualification. Cetteprocédure est importante pour l’avenir de notre structure.
Il est important de rappeler que la qualification conditionnela possibilité pour un institut de percevoir des fondsdu CASDAR. Ce dossier sera présenté devant le COST
ACTA et la réponse est attendue pour la fin de l’année.Il s’agira ensuite de réfléchir à la programmation pourles sept années à venir en travaillant sur le prochaincontrat d’objectifs des ITA. Cette réflexion sera menée encohérence avec celles actuellement engagées au sein duComité apicole de FranceAgriMer qui élabore, sous l’égidedu ministère chargé de l’Agriculture, un plan stratégique quisera présenté et validé par la filière en septembre 2012.
L’ITSAP-Institut de l’abeille a pris acte de la décision duministre de l’Agriculture de retirer le Cruiser OSR®. Au-delàde ce choix politique, ce qui nous semble essentiel, c’est
l’engagement d’entamer une révision des conditionsd’homologation des produits phytosanitaires, en prenant encompte les effets sublétaux sur l’abeille. L’ITSAP contribueraautant que possible à l’avancée de ces travaux.
La saison apicole en cours s’avère extrêmement difficilepour la plupart des régions et des exploitations. Vu lesconditions climatiques très défavorables, la production demiel de printemps a été quasi nulle et bien souvent lescolonies ont souffert de carences, ce qui a pu les pénaliserpour profiter pleinement du retour de conditions debutinage plus favorables. La production repose donc sur lesmiellées d’été, mais pour certaines régions la météo restetrès capricieuse.
Pour autant, malgré ces résultats décevants, j’attire votreattention sur la stratégie de lutte contre Varroa , facteuressentiel pour une bonne mise en hivernage, comme nousl’avons montré au travers de l’enquête sur les perteshivernales.
Je vous souhaite une bonne fin de saison et une bonnelecture.
Philippe DAUZET Président de l’ITSAP-Institut de l’abeille
N° 3
Juillet 2012
L’actualité de l’ITSAP-Institut de l’abeille Page 2• Oléopro 2012, deux jours de rencontres innovantes entre animal
et végétal
• Les abeilles s’installent dans le Bulletin de santé du végétal • Pertes hivernales : interactions entre facteurs de risques
Dossier Page 4• POLINOV : vers la construction d’un schéma de production agricole
autour des pollinisateurs
Focus Page 6• Résultats des plans de contrôle et de surveillance réalisés sur le miel
en 2010
Les nouvelles du réseau Page 7
• Développement de programmes de formation en Aquitaine• Coopration organise en Langedoc-Rossillon avec le « Rseatranshumance »
Agenda – Outils Page 8• FlorApis : ne plateforme de science participative a service
des abeilles domestiques
www.itsap.asso.fr
Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation149, rue de Bercy — 75595 PARIS CEDEX 12 — Tél. 01 40 04 50 29 — Télécopie 01 40 04 51 48
Directeur de la publication : Philippe DAUZET— Rédactrice en chef : Patricia ODOUNTAN
Comité de rédaction : Fabrice ALLIER, Sophie CLUZEAU-MOULAY, Cécile FERRUS,
Céline HOLZMANN, Pascal JOURDAN, Julien VALLON.
Mise en page : IFIP - Impression : Crentr’Imprim - Tirage : 4 000 ex. - Dépôt légal : juillet 2012.
Institut technique et scientifique del’apiculture et de la pollinisation
© J . R e g n a u l t
Avec le concours financierde FranceAgriMer et du CASDAR
Adossé à
La Lettre de l’ITSAP n°3 - Juillet 2012 - page 1
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Oléopro 2012, deux jours de rencontresinnovantes entre animal et végétal
Olopro 2012, le rendez-
vous de plein champ organisénotamment par le CETIOM1,avec la participation des filiè-res animales et végétales,a accueilli les 20 et 21 juinprès de 10 000 passionnésd’innovation, parmi lesquelsplusieurs délégations d’Afri-que et d’Amérique latine. Unecinquantaine de partenaires etune soixantaine d’exposantsont contribué au succès decette manifestation.
Lors de ce salon, l’ITSAP-Institut de l’abeille a animéle pôle Apiculture et oléo-
protaginex, en partenariat avec le CETIOM,l’ANAMSO2 et la section apicole du GIE Pays dela Loire. Les agriculteurs et techniciens ont ainsiété sensibilisés sur différents sujets :• les bonnes pratiqes de condite des cltres
oléoprotéagineuses : les traitements, la produc-tion de semences ;
• les ressorces alimentaires de l’abeille ;• le mtier d’apiclter.
Mercredi 20 jin, Stphane Le Foll, ministre de
l’Agricltre, de l’Agroalimentaire, de la Forêt etélu député de la Sarthe, est venu à la rencontredes agriculteurs, des techniciens et des acteursdu développement et de la recherche. À cetteoccasion, il a réaffirmé l’importance symboliquede l’abeille dans l’agriculture d’aujourd’hui.
Plus de détails sur www.itsap.asso.fr,rubrique Évènements passés.
Le groupe de travail réunissant la Direction générale de l’ali -mentation (DGAL), l’ITSAP-Institt de l’abeille et l’Assem-ble permanente des chambres d’agricltre (APCA) dansle cadre d Comit d’pidmiosrveillance (CNE), a rdigune note nationale afin de sensibiliser les filières végétalesagricoles à la présence des insectes pollinisateurs, dont lesabeilles domestiques sur les parcelles.
En butinant de fleur en fleur, les insectes pollinisateurs par-ticipent à la production de nombreuses cultures et contri-buent aussi à la qualité des récoltes. À l’échelle mondiale,80 % des plantes à fleurs se reproduisent grâce à ces insec-tes auxiliaires, en particulier les abeilles. Pour les culturesentomophiles (arboricltre, porte-graines, cltres olo-protéagineuses, cultures maraîchères), la pollinisation parles abeilles est indispensable.Le grope de travail, cr dans le cadre d CNE et d planEcophyto 2018, s’inscrit dans une démarche écoresponsa-ble pour sensibiliser et informer sur insectes pollinisateurs,
afin de préserver la biodiversité et le bon fonctionnementdes agroécosystèmes.
Pour favoriser la prise en compte des pollinisateurs dansles itinéraires techniques, la note nationale a été intégréeau Bulletin de santé du végétal , un outil de référence dans lagestion de la protection des végétaux pour les prescripteurs(techniciens agricoles) et les agriculteurs. Elle permettraainsi de :• alerter sr les risqes d’intoxications por les abeilles
avant de traiter les cultures ;• rappeler la règlementation en viger sr les conditions
d’utilisation de produits phytosanitaires ;• informer sr les bonnes pratiqes agricoles à respecter en
période de floraison.
Cette note, valide par le CNE et la DGAL, est dsormaisdiffusée largement au sein de toutes les éditions du Bulletinde santé du végétal . Elle sera accompagnée d’encadrés d’in-formations ciblées par groupes de cultures, directement liésà l’état phénologique des cultures, qui paraîtront en particu-lier avant et pendant les périodes de floraison.
Contact : Fabrice ALLIER,[email protected]
L’ACTuALITé DE L’ITSAP
Les abeilles s’installent dans le Bulletin de santédu végétal
1 Centre techniqueinterprofessionneldes oléagineuxet du chanvre
2 Association nationaledes agriculteursmultiplicateurs desemences oléagineuses
© I T S A P - I n s t i t u t d e l ’ a b e i l l e
© I T S A P - I n
s t i t u t d e l ’ a b e i l l e
La Lettre de l’ITSAP n°3 - Juillet 2012 - page 2
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L’ITSAP-Institt de l’abeille mène depis l’hivernage2007/2008 ne enqête nationale por dcrire et miexcomprendre les phénomènes de pertes hivernales decolonies d’abeilles.
L’analyse des données a permis de mettre en évidence uneinfluence forte de quatre des facteurs étudiés, qui sont :la stratgie de ltte contre le varroa, la force des colo-nies à la mise en hivernage, la disponibilité en ressourcesautour du rucher d’hivernage et l’état des réserves avantnourrissement1.
Pour aller plus loin dans la compréhension des
mécanismes à l’origine des pertes hivernales decolonies, une étude des interactions entre les fac-
teurs de risques a été réalisée.
Des analyses statistiques ont été menées afin de voir siles pertes associes ax facters de risqe taient signifi-cativement diffrentes en fonction d’atres facters. Celarevient à répondre à des questions telles que :- La pratiqe d norrissement permet-elle de pallier le
manque de disponibilité des ressources sur le rucherd’hivernage afin de réduire le risque de pertes ?
- L’tilisation d’ne stratgie de ltte contre Varroa a-t-elleun impact différent selon que les colonies du rucher sont
fortes ou faibles à la mise en hivernage ?
Ces analyses ont t ralises sr les donnes des cam-pagnes 2009 à 2011, prenant en compte plus de 3 000ruchers.
De multiples interactions de facteurs
pèsent sur la survie hivernale des colonies
Cette tde permet de mettre en vidence qe les fac-ters de risqes ayant ne inflence sr les pertes hiver-nales de colonies peuvent interagir entre eux.
En effet, l’impact du profil de lutte contre Varroa
sur la survie hivernale des colonies dépend d’autres
facteurs, notamment de la force des colonies et de
l’état des réserves avant nourrissement.
L’impact de la force des colonies à la mise en hivernage est
notamment lié au niveau de la dernière récolte et à l’étatdes réserves avant hivernage. Si les effets de la force despopulations et de l’état des réserves semblent équivalents,une bonne dernière récolte ne compense pas la faiblessedes poplations concernant la srvie hivernale des colo-nies. Une interaction est également mise en évidenceentre la force des populations et la pratique des réunionset/o sppressions de colonies, ce qi montre l’effet posi-tif de ces pratiques.
Il a également été souligné que la présence de ressourcesdisponibles autour du rucher d’hivernage est un préalablepor esprer n faible tax de pertes. une bonne dis-
ponibilité en ressources autour du site d’hivernage peutavoir un impact positif sur les ruchers ayant de bonnesréserves, mais ne compense pas leur absence. Enfin, lapratique du nourrissement ne modifie pas l’impact surles pertes de l’état des réserves et des disponibilités enressources autour du site d’hivernage (interactions nonsignificatives).
Plus de détails sur www.itsap.asso.frrubrique Enquête sur les pertes hivernales.
Pertes hivernales : interactions entre facteursde risques
© A D A P I C
1 Cf. cahier technique « Hivernage et pertes de colonies chez les apiculteurs professionnels français », disponible sur www.itsap.asso.fr
environnementdominant autour du
rucher d'hivernage
stratégie de luttecontre Varroa
force des colonies
suppressionsou réunions
état des réservesavant nourrissement
disponibilités enressources
pratique desnourrissements
niveau de ladernière récolte
Dans les cas d’interactions non signi-ficatives (flèches rouges), on conclutque l’impact d’un des facteurs sur letaux de pertes n’est pas conditionnépar le second facteur. Par exemple, laforce des colonies a le même impactsur les pertes, quelles que soient lesdisponibilités en ressources autour dusite d’hivernage, et vice versa.
Figure 1. Bilan des interactions entre facteurs de risques.
Flèche rouge = interaction non significative.
Flèche verte = interaction significative.
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DOSSIER
POLINOV : vers la construction
d’un schéma de production agricoleautour des pollinisateursLe projet POLINOV est né de la volonté d’aborder la pro-
blématique de la protection des abeilles dans les agrosys-
tèmes céréaliers intensifs, selon une approche partena-
riale et de réflexion innovante. Le pari des concepteurs de
POLINOV a été ambitieux par ce choix original d’associer
une démarche nouvelle de création d’outils d’aide à la
décision et un volet expérimental de grande envergure
sur un territoire de plus de 45 000 ha.
Le développement d’une agriculture intensive amis en évidence les limites d’un système agricole
créant, principalement dans les milieux céréaliers et
de polyculture, un cortège de pressions biotiques
(liées à l’activité des êtres vivants) et abiotiques
(impropres à la vie) impactant à plusieurs niveaux la
biodiversité végétale et les pollinisateurs. Partant de
cet état de fait, des questions plus précises se sont
posées pour tenter d’améliorer la prise en compte
des pollinisateurs et renforcer la diversité végétale
en zone de grandes cultures : « Quels systèmes de
cultures seraient intéressants pour les pollinisateurs
en général et les abeilles domestiques en particulier ?
Quels sont les outils à disposition pour évaluer lessystèmes de cultures actuels ? Quelles sont les mar-
ges de manœuvre pour innover et quels seraient les
verrous scientifiques, techniques, économiques et
sociaux à lever ? Quel partenariat crédible mettre
en place pour proposer des idées à la fois nouvelles
et réalistes ? »
Le projet POLINOV, financé par le CASDAR (2010-
2012) et piloté par l’ACTA, se développe autour
d’un partenariat solide et expérimenté rassemblant
différentes structures (INRA, CNRS, ITSAP-Institut
de l’abeille, ADA Poitou-Charentes, Chambre d’agri-
culture des Deux-Sèvres, ARVALIS-Institut du végé-
tal, CETIOM).
Ses objectifs affichés sont de concevoir et d’évaluer
des systèmes de culture innovants répondant auxenjeux de la protection des abeilles et de la durabilité
de l’apiculture, en cherchant un compromis entre les
exigences des agriculteurs (en termes de protection
des cultures) et celles de durabilité des productions
dans des exploitations de grandes cultures annuelles.
La zone atelier de Plaine et Val de Sèvre (79)
coordonnée par le Centre d’études biologiques de
Chizé (CEBC-CNRS) a été choisie pour mettre en
place le dispositif expérimental. Cette zone a été
quadrillée en 50 secteurs de surfaces équivalentes,
selon l’hypothèse qu’un rayon moyen de butinage
de l’abeille représente environ 1,5 km. Chaque carréou « secteur » correspond à une surface de 10 km²
(figure 1). Depuis 2008, chaque année, 10 secteurs
tirés au sort sont expérimentés, permettant ainsi une
couverture totale de la zone en 2012. Cinq ruches
positionnées au centre de chaque carré sont obser-
vées chaque année d’avril à septembre, soit un total
de 50 ruches annuellement et un total de 250 ruches
d’ici fin 2012.
Des systèmes de culturefavorables aux abeilles ?
Préalablement à la phase de conception de systèmes
de cultures favorables aux pollinisateurs, il est apparu
nécessaire de fournir un important effort de réflexion
et d’expertise pour construire un outil d’évaluation
multicritères des systèmes de culture. Considérant
le modèle agricole actuel dont les nombreux enjeux
agronomiques, environnementaux, sociaux et éco-
nomiques sont fortement liés entre eux, il a semblé
judicieux de structurer les réflexions techniques et
scientifiques, en amont, pour associer les principaux
objectifs de protection des abeilles et de durabilité
de l’apiculture, aux perspectives agricoles dans un
système global (par exemple, rendements agrico-
les, acceptabilité sociale des innovations). En effet,pour envisager de « transformer » un système de
cultures pour répondre aux enjeux de l’apiculture, il
© F .
R e q u i e r
Figure 1. Découpage de la zone d’étude en 50 secteurs
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est nécessaire de prendre en compte dans cette approche,les rotations et l’organisation spatiale des cultures dans lepaysage agricole ou les enjeux originels de ces systèmes, àsavoir la production végétale et l’économie de l’exploitationagricole.Pour pouvoir modifier l’existant, il a fallu le décrire préci-sément. Trois systèmes de culture majoritaires sur le terri-toire étudié ont été décrits à l’aide des logiciels SYSTERRE®,CRITER® (dvelopps respectivement par ARVALIS-Instittdu végétal et l’INRA) et grâce à la mobilisation d’expertsagronomes locaux :
• systèmes craliers pe o pas irrig (colza d’hiver/ bld’hiver/ orge ou colza d’hiver/ blé d’hiver/ tournesol/ bléd’hiver) ;
• systèmes craliers avec irrigation (grandes srfaces depois, de tournesol et de maïs) ;
• systèmes avec levage comprenant des prairies et d maïspour fourrage.
La phase de conception des nouveaux systèmes a débuté parune définition des besoins liés à la protection des abeilles telsque la disponibilité alimentaire (nectar, pollen, propolis, eau)ou la qualité de l’habitat et de leur santé (parasites, maladies,prédateurs, pesticides).
Pour répondre à ces besoins, il est possible de promouvoiraprès des agriclters, des cltres et des espaces semi- naturels (bords de champs, jachères, haies) qui produisent dunectar et du pollen, ainsi que la réduction de l’usage des pes-ticides présentant un risque d’intoxication chez les abeilles.La construction de nouveaux systèmes de culture s’orienterasur l’augmentation des ressources alimentaires disponibles,à travers une gestion adaptée des surfaces non productives(surfaces équivalent topographique) jusqu’à la mise en placede systèmes en agriculture biologique, intégrant des couverts
végétaux mellifères (luzerne, féverole d’hiver, moutarde,tournesol). Aussi, en modifiant les itinéraires techniques etla succession des cultures, les ressources alimentaires serontdéveloppées et les risques d’exposition aux pesticides serontréduits au maximum.
Trois périodes décisivespour l’abeille
Les premiers résultats confirment l’importance de la contri-bution des plantes sauvages à la récolte pollinique printanière,notamment des arbres et arbustes appartenant à la familledes Rosacées présents dans les haies et les lisières (périodeA, Figre 2).Deux périodes aux apports polliniques plus faibles sont iden-tifiées entre la floraison des Rosacées sauvages et celle destournesols, où le pollen des messicoles, en particulier ducoquelicot, représente une ressource importante (période B).Enfin, le mois de juillet est dominé par la présence élevée despollens isss des cltres de tornesol et de maïs (priode C).Pour cette période, on cherche actuellement à analyser l’in-
fluence de la disponibilité des ressources dans l’environnementdes ruchers sur les traits de vie des ouvrières (espérance devie, activité de butinage etc.).
Une analyse fine des pratiquesLa prise en compte de l’exposition des abeilles aux pesticidescomplète cette approche grâce à la connaissance des pra-tiques agricoles, qui ont été renseignées par un échantillond’une centaine d’agriculteurs (soit 20 % des agriculteursd territoire cibl). Ce choix mthodologiqe favorise lacréation d’une approche d’écotoxicologie spatiale, basée surl’identification des situations à risques, par rapport à unemthode pls « classiqe » et sovent onrese, qi consisteà analyser les résidus de pesticides dans les matrices apicoles(abeilles, pollen, miel, cire…) en laboratoire.Dans ce projet, les agriclters ont t enqêts par l’ITSAP-Institut de l’abeille, à la fois sur la conduite de leurs parcelleset sur les actions qu’ils mettent en œuvre en faveur de lapréservation des pollinisateurs. Un questionnaire a permisde « collecter les pratiqes » por cinq cltres pertinen-tes pour l’abeille : le colza, le blé, le maïs, le tournesol et laluzerne. Les agriculteurs ont ainsi fourni, pour une parcellede référence durant quatre saisons, leurs pratiques liées auxtraitements phytosanitaires (insecticides, fongicides, herbi-cides) ; à la fertilisation azotée ; au travail du sol ainsi qu’auxvariétés semées.
Contact : Fabrice ALLIER,[email protected]
Colloque à venir
Les résultats complets du projet de recherche
POLINOV seront présentés lors d’un colloque
de restitution qui aura lieu à Poitiers, le jeudi 29
novembre 2012.
© A p i c u l t u r e t o u r a n g e l l e / A .
M a r c h a i s
© F . R e q u i e r
0%
10%
20%
30%
40%
50%
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2 8 / 0 8 / 0 8
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1 8 / 0 8 / 0 8
R É C O L T E S D E P O L L E N ( %
)
PÉRIODES (JOURS)
Adventices des culturesEspèces cultivées
Espèces prairialesEspèces forestières (+haies)
Espèces ornementales
A B C
Figure 2. Pollen récolté par les colonies d’abeilles
domestiques suivies
La Lettre de l’ITSAP n°3 - Juillet 2012 - page 5
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Résultats des plansde contrôle et de
surveillance réaliséssur le miel en 2010
Les résultats des plans de contrôles 2010 sur le miel dela DGCCRF 1 et de la DGAL2 ont été présentés à la filièrele 21 mars 2012.
Les contrôles de la DGCCRF portent sr les carac-tristiqes d miel (composition) ainsi qe sr l’ti-quetage, dans le cadre de la répression des fraudes.D’autre part, la DGAL met en œuvre chaque annéeun ensemble de contrôles sur la contamination des
denrées alimentaires et de l’alimentation animale, afinde mieux connaître la sécurité sanitaire des aliments.À noter qu’un plan de contrôle est fondé sur unchantillonnage cibl o sspect, sr la base de cri-tères de ciblage prédéterminés, alors qu’un plan desurveillance est basé sur un échantillonnage aléatoireau sein d’une population identifiée.
Plan de contrôle de la DGCCRFCes contrôles officiels ont t condits a cors ddeuxième trimestre de 2010 dans 20 DDPP3 repr-sentant 13 régions. Ils ont été organisés au niveaude la première mise sur le marché (importateurs,
grossistes, centrales d’achat) et de la distribution(GMS4 et commerces de détail) : 107 établissementsont été contrôlés et 93 échantillons de miel ontété prélevés. Le plan de contrôle est établi avec lesdirections départementales concernant le choix desentreprises à contrôler. L’échantillonnage résulte àla fois d’un ciblage des entreprises et des régions àrisque et d’une sélection aléatoire. Le circuit courtn’est pas concerné par ce plan de contrôle mais faitl’objet d’un plan de contrôle spécial.
L’origine exacte de l’échantillon des miels contrôlés
n’a pas été fournie. Les prélèvements ont portéprioritairement sur les miels polyfloraux (et parfoismonofloraux) importés de pays tiers et sur les mielspolyflorax « 1er prix » français et d’importation.Les miels « non-conformes » (notamment adltrs)sont essentiellement des miels polyfloraux et des« mlanges de miels originaires et non originairesde la CE5 ».Les sites donnes à ces contrôles sont : six notifi-cations d’information réglementaire, neuf rappels derglementation, ne injonction, trois mesres de poli-ce administrative, quatre consignations, trois saisies et14 dossiers contentieux (délits et contraventions).
étant donn ce tax lev de non-conformits, laDGCCRF entend porsivre les contrôles pendantplsiers annes et les sanctions porront être plssvères. Le prochain plan de contrôle de la DGCCRFest en cours de réalisation.
Plans de surveillance et plans
de contrôle (PSPC6) de la DGAL
Plans de surveillance des contaminants (radio-
nucléides et ETM7)
Au niveau de la recherche de radionucléides (césiums134 et 137), des analyses non quantifiées et quantifiées
ont t ralises. un sel rsltat qantifi a t obte-nu pour le césium 137, avec une valeur de 12 Bq/kg.A nivea de la recherche d’lments traces mtalli-qes (cadmim, plomb), acne non-conformit n’aété détectée.Ces plans ont t recondits de manière qasimentidentique en 2011. La totalité de ces résultats devraitêtre disponible sr le site d ministère de l’Agricl-tre, de l’Agroalimentaire et de la Forêt fin 2012.
FOCuS . . .
1DGCCRF : Direction générale de la
concurrence, de laconsommation et
de la répression desfraudes
2
DGAL : Direction générale del’alimentation
3DDPP : Directiondépartementale de
la protection despopulations
4GMS : Grandes etmoyennes surfaces
5CE : Communautéeuropéenne
6PSPC : Plan desurveillance et plan
de contrôle7 ETM : Élément trace
métallique8
LOQ : Limite dequantification9LOD : Limite de
détection
© J . R e g n a u l t
Catégorie des
substances
recherchées
(échantillonsprélevés chez les
producteurs)
Limite de
gestion
Nb de
résultats
recensés
Nb de
prélèvements
non-conformes
% de
prélèvements
non-conformes
Analyte identifié
dans les
échantillons non-
conformes
et valeurs
chloramphénicol (A6) seuil de détection 15 0 0
tétracyclines (B1) LOQ8 = 10 µg/kg 49 0 0
sulfamides (B1) LOQ = 10 µg/kg 49 0 0
tylosine LOQ = 15 µg/kg 49 0 0
streptomyc ine (B1) LOD9 = 20 µg/kg 50 0 0
fluvalinate(pyréthrinoïdes B2c)
aucune LMR 47 1 2,1 % ta-flvalinate 5µg/kg
bromopropylate(benzilates B2f)
LOQ = 4 µg/kg 47 0 0
chlorfenvinphos (B3b)coumaphos
LOQ = 8 µg/kg 47 1 2,1 %chlorfenvinphos
11 µg/kg
(organo-phosphorB3b)
LMR=100 µg/kg 0 0
TOTAL
Taux de conformité de 99,4 %
353 2 0,6 %
Plan de contrôle de résidus chimiques
(substances interdites, médicaments vétérinaires, etc.)Résultats du plan de contrôle de la DGCCRF
• 51,6 % des chantillons ont t dclars
« conformes » ;• 6,5 % des chantillons ont t dclars « à sr-
veiller » (sspicion d’adltration, mentions d’ti-qetages non vrifies par les analyses physico-chimiques) ;
• 41,9 % des échantillons ont été déclarés « non-
conformes » (certains échantillons présententplsiers non-conformits) :- 17,2 % : ne adltration d miel par des scres
exogènes (ajoutés) ;- 24,7 % : n tiqetage non-conforme a code de la
consommation et a dcret n°2003-587 d 30 jin2003 (pris por l’application de l’article L. 214-1du code de la consommation en ce qui concernele miel) ;
- 11,8 % : ne composition et/o ne mavaise qa-lit (tener en HMF, fermentation). Plus de détails www.itsap.asso.fr,
rubrique Travaux/ Veille Qualité
Source : Bilan 2010 des plansde surveillance et de contrôle misen œuvre par la DGAL, juillet 2011
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LES NOUVELLES DU RÉSEAU
ADAAQ1
Développement de programmes de formation
en Aquitaine
Au cours d’un séminaire en mars 2008, l’ADAAQ a
jugé que la formation était fondamentale dans sa mission
d’accompagnement et de renforcement des liens entre
les apiculteurs de la région.
Depuis, elle a mis en place des formations adaptées aux
besoins exprimés par les adhérents. Le VIVEA2 soutient
la plupart de ces journées, leur permettant de proposer
des intervenants compétents. Des temps d’échanges
sont également prévus entre adhérents, par des témoi-
gnages ou des ateliers lors des formations, ainsi que par
des rendez-vous individuels sur leur exploitation (unefois par an).
Généralement hors saison, les formations portent sur
quatre thèmes principaux, approfondis chaque année :
sanitaire, élevage, qualité, diversification.
Par exemple, pour les apiculteurs ayant manifesté leur
intérêt pour un travail de sélection en région, l’ADAAQ
a développé un programme de formation dans ce sens.
Début 2010, Jacques Boyer, technicien du syndicat AOC
« Miel de Corse - Mele di Corsica », notamment en
charge de la conduite d’un plan de sélection de l’abeillecorse, a présenté sur deux jours les fondamentaux de la
sélection : notions de génétique apicole appliquée, des
souches, lignées et croisements, usage des géniteurs,
exemple d’organisation d’une station de sélection...
Avant d’aller plus loin, l’acquisition de compétences en
techniques d’élevage a semblé prioritaire à la majorité
des participants.
Deux éleveurs successifs de l’ANERCEA3 ont donc
transmis leur expérience, afin de donner clés et astu-
ces aux apiculteurs pour leurs pratiques de gestion de
cheptel. Tout en continuant d’approfondir ces questions
d’élevage, le groupe semblait mûr en fin 2011 pour
aborder la sélection à l’échelle de l’exploitation. Loïc
Flatres-Grall, coordinateur « Sélection et élevage » de
l’ITSAP-Institut de l’abeille, a alors présenté les différents
modes de renouvellement de cheptel raisonné (critères
définis, testage, organisation du renouvellement ou de
l’achat de génétique).
De manière générale, apiculteurs en cours d’installa-
tion comme apiculteurs expérimentés disent tirer un
grand bénéfice de ces formations, encourageant ainsi
l’ADAAQ dans la poursuite du développement et de
l’amélioration de ce service.
Contact : Lea BENSA,
P h o t o F N A M S – E .
M O R E L
1 Association de développement de l’apiculture en Aquitaine2Fonds pour la formation des entrepreneurs du vivant
3 Association nationale des éleveurs de reines et des centres d’élevage apicoles
4 Association de développement de l’apiculture professionnelle
en Languedoc-Roussillon
© F . B o n j o u r
ADAPRO LR4
Coopération organisée en Languedoc-
Roussillon avec le « Réseau transhumance »
Ce n’est pas en pleine transhumance que l’on peut se
permettre de tomber en panne. Pour faire face à ce
problème, l’ADAPRO LR a mis en place un système
simple permettant aux apiculteurs en difficulté de savoir
qui contacter pour se faire aider.
L’objectif du projet de l’ADAPRO LR était de réper-
torier et de diffuser une liste d’apiculteurs volontaires
pour rendre service à leurs collègues. Pour qu’un tel
outil soit efficace, il devait être facile d’utilisation, tou-
jours à jour et accessible à tout moment (par exemple,
juste avant le départ). L’outil qui s’est avéré être le plus
adapté est le Google document, qui permet à chaque
apiculteur de remplir directement ses informations
dans un tableau en ligne, contenant toujours les der-
nières informations saisies. Un Google document acces-
sible depuis le site internet de l’ADAPRO LR a donc
été créé, afin que les apiculteurs puissent intégrer le« réseau transhumance » ou imprimer la liste actualisée
en un clic.
Lancé début juin, le réseau rassemble aujourd’hui 12
membres de l’ADAPRO LR. Pour dépanner un collè-
gue, la moitié du réseau se propose d’être chauffeur
avec son propre véhicule et l’autre moitié de le prêter.
Tous sont prêts à rendre service dans leur départe-
ment et presque la moitié dans la région ou en dehors,
selon le cas.
Cet outil présente cependant un défaut : n’importe quel
apiculteur, inscrit ou non, peut avoir accès aux contacts
des autres. En effet, la limitation de son accès rendrait sa
gestion trop complexe. Or, le « réseau transhumance »
se base sur un service réciproque : personne n’est tenu
d’aider quelqu’un qui n’a pas souhaité s’inscrire.
Ce type d’outil peut être amélioré, en intégrant une
localisation géographique des sièges d’exploitation
ou des apiculteurs en transhumance, en incluant des
moteurs de recherche pour faciliter le tri… Il est
également envisageable d’agrandir le réseau à d’autres
régions, ce qui permettrait aux apiculteurs transhumant
d’y recourir en tout lieu.
Contact : Anaïs HANUS,
La Lettre de l’ITSAP n°3 - Juillet 2012 - page 7
7/24/2019 Lettreitasp n03 Bat Web
http://slidepdf.com/reader/full/lettreitasp-n03-bat-web 8/8
LES OUTILS
L’AGENDA
S’informer5e Congrès européen en apidologie
EurBee 2012
du 3 au 7 septembre 2012Halle an der Saale, Allemagnewww.eurbee2012.uni-halle.de
Symposium ApiEcoFlora : vers une pollini-
sation durable des cultures
du 4 au 6 octobre 2012Saint-Marin, Italiewww.apiecoflora.com
Congrès européen de l’apiculture
du 11 au 14 octobre 2012Parc exposition d’Agen (47)www.euroapicongres.org Retrouvez l’ITSAP-Institut de l’abeille le13 octobre lors du colloque « L’avenir de
l’apiculture et la nouvelle PAC » et sur son
stand durant les quatre jours.
Symposium Apimondia : élevage de reines,
sélection et pathologie de l’abeille mellifère
du 16 au 18 novembre 2012Qbec, Canada – www.craaq.qc.ca
FlorApis : une plateforme de science participativeau service des abeilles domestiquesLa pollinisation par les abeilles domestiqes a t srtot tdie por de nombreses espèces d’intrêtagronomique dont elle favorise la production tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Apis mellifera butinegalement abondamment la flore savage, comme en tmoignent les prodctions de miel « totes flers ».En France mtropolitaine, on dnombre environ 4 800 espèces indigènes de plantes à flers et à graines,qui offrent une large diversité de nectars et pollens, mais lesquelles sont effectivement butinées par lesabeilles domestiqes ? L’intrêt apicole de qelqes espèces savages est particlièrement bien illstr etdocumenté dans de nombreux ouvrages, mais aucun ne présente une liste complète de la flore butinée par
les abeilles domestiques.
Afin de crer ce rfrentiel, il est ncessaire de recenser l’en-semble des espèces végétales visitées par Apis mellifera et parla suite, d’évaluer les effets du butinage sur cette flore, pourmieux comprendre et mesurer le rôle des abeilles domestiquesdans les différents écosystèmes. Dans ce but, le LaboratoirePollinisation et Écologie des Abeilles de l’unité de recherches406 Abeilles et Environnement de l’INRA d’Avignon lance lesite www.florapis.org dans le cadre d programme FEAGA2010-2013 Abeilles domestiqes, pollinisation et biodiversitvégétale.
FlorApis est ne plateforme de science participative et interac-tive, visant à effectuer ce recensement des interactions plantes/abeilles domestiqes sr l’ensemble de la France mtropolitaine.Les informations et connaissances de photographes naturalistes,passionnés d’apiculture et de botanique, et de scientifiquesseront ainsi recueillies et mutualisées sur le site sous la formed’une base de données bibliographiques et photographiques.
Vritable lie d’changes scientifiqe et natraliste, le site FlorApis offre à tos les tilisaters la possibilitde consulter ces informations. S’ils le souhaitent, les utilisateurs peuvent aussi devenir partenaires du projeten enrichissant cette base de données avec des articles et des séries de photographies qui illustrent uneplante et son butinage. L’identification du couple photographié est facilitée par des gros plans sur différentsorganes de la plante et de l’insecte. Ces donnes seront ensite valides par des experts en botaniqe eten entomologie avant leur publication.
Contact : [email protected] : C. Coiffaut-Gombault, N. Morison, B. Vaissière
La Lettre de l’ITSAP n°3 - Juillet 2012 - page 8