BULLETIN DU SYNDICAT GÉNÉRAL DU LIVRE ET DE … · 2013-01-06 · désigné un expert-comptable....

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CGT FILPAC http://www.sglce-cgt.fr Juillet 2011 - 1,50 BULLETIN DU SYNDICAT GÉNÉRAL DU LIVRE ET DE LA COMMUNICATION ÉCRITE SOMMAIRE 1 Editorial 2 Brèves 3 Grandes manœuvres dans la distribution de la presse I à XXIX Dossier XVI e Congrès du SGLCE N o 348 Le bonheur est dans la lutte E ntre deux batailles majeures, le SGLCE a tenu et réussi son congrès qui a porté une appréciation positive sur le bilan des années passées riches de luttes et de vie démocratique. Ce congrès a déterminé une orientation syndicale ambitieuse de résistance, de gains pour le monde du travail et de reconquête des forces mili- tantes. Cette orientation considère l’indépendance du syndicalisme comme une vertu cardinale tout en faisant du syndicat un intervenant dans le débat public lorsque les intérêts des salariés sont concernés. Ces deux conflits majeurs sont celui de la SPPS qui a porté et fait triompher les principes coopératifs de la distribution de la presse à Paris, en sauvegardant de nombreux emplois, et celui de la modernisation de l’imprimerie du Monde à Ivry. C’est une rude bataille qui s’engage face à une direction qui a programmé la fer- meture de son outil industriel. Refuser la disparition de l’imprimerie d’Ivry oblige à obtenir l’investissement dans une seconde rotative modernisée et dans des équipe- ments de finition. Ce n’est pas une tâche impossible, d’autant que les actionnaires en ont les moyens. Il nous faut les convaincre et nous ne serons pas de trop pour y parvenir. Le mouvement peut encore s’élargir, n’attendons pas le dernier moment pour mettre le drapeau rouge sur le toit ! D’autres confrontations se préparent, notamment — et encore — dans le domai- ne de la distribution de la presse mais également ailleurs, en presse et dans le la- beur. Batailles, conflits, luttes, confrontations... Certains trouveront peut-être ces pro- pos guerriers et répétitifs. Sans doute, mais nous n’avons pas le choix. Ces situations nous sont imposées. Nous sommes les agressés, en situation de défense légitime. Nous préférerions décrire un paysage social plus calme, moins violent, mais c’est ainsi. Au risque de ne pas être en conformité avec ce que nous considérons être les valeurs de la CGT et les orientations que nous avons retenues, nous devons nous heurter frontalement aux projets patronaux de casse des emplois et des entreprises. Il n’y a pas chez nous de distorsion entre les discours et les actes, entre les congrès et les travaux pratiques. Mais ces moments de lutte sont également des instants de fraternité et de bonheur, même lorsque l’on se retrouve pour faire gagner des idées justes. Alors, nous allons prendre notre bonheur où nous risquons de le trouver, dans la lutte et la fraternité. Marc NORGUEZ

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CGT FILPAC http://www.sglce-cgt.fr Juillet 2011 - 1,50 €

BULLETIN DU SYNDICAT GÉNÉRAL DU LIVRE ET DE LA COMMUNICATION ÉCRITE

SOMMAIRE1Editorial2Brèves3Grandes manœuvres dansla distribution de la presse

I à XXIXDossier XVIe Congrèsdu SGLCE

No 348

Le bonheurest dans la lutteEntre deux batailles majeures, le SGLCE a tenu et réussi son congrès qui a porté

une appréciation positive sur le bilan des années passées riches de luttes et devie démocratique. Ce congrès a déterminé une orientation syndicale ambitieuse derésistance, de gains pour le monde du travail et de reconquête des forces mili-tantes.

Cette orientation considère l’indépendance du syndicalisme comme une vertucardinale tout en faisant du syndicat un intervenant dans le débat public lorsque lesintérêts des salariés sont concernés.

Ces deux conflits majeurs sont celui de la SPPS qui a porté et fait triompher lesprincipes coopératifs de la distribution de la presse à Paris, en sauvegardant denombreux emplois, et celui de la modernisation de l’imprimerie du Monde à Ivry.

C’est une rude bataille qui s’engage face à une direction qui a programmé la fer-meture de son outil industriel. Refuser la disparition de l’imprimerie d’Ivry oblige àobtenir l’investissement dans une seconde rotative modernisée et dans des équipe-ments de finition. Ce n’est pas une tâche impossible, d’autant que les actionnairesen ont les moyens. Il nous faut les convaincre et nous ne serons pas de trop pour yparvenir. Le mouvement peut encore s’élargir, n’attendons pas le dernier momentpour mettre le drapeau rouge sur le toit !

D’autres confrontations se préparent, notamment — et encore — dans le domai-ne de la distribution de la presse mais également ailleurs, en presse et dans le la-beur. Batailles, conflits, luttes, confrontations... Certains trouveront peut-être ces pro-pos guerriers et répétitifs. Sans doute, mais nous n’avons pas le choix. Ces situationsnous sont imposées. Nous sommes les agressés, en situation de défense légitime.Nous préférerions décrire un paysage social plus calme, moins violent, mais c’estainsi. Au risque de ne pas être en conformité avec ce que nous considérons être lesvaleurs de la CGT et les orientations que nous avons retenues, nous devons nousheurter frontalement aux projets patronaux de casse des emplois et des entreprises.Il n’y a pas chez nous de distorsion entre les discours et les actes, entre les congrèset les travaux pratiques.

Mais ces moments de lutte sont également des instants de fraternité et de bonheur,même lorsque l’on se retrouve pour faire gagner des idées justes.

Alors, nous allons prendre notre bonheur où nous risquons de le trouver, dans lalutte et la fraternité.

Marc NORGUEZ

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Indice des prix à la consommationPériodes Indices Var. au cours Var. au cours

avec tabac du der. mois des 12 der. moisMai 2011 123,85 + 0,1 + 2,0Avril 2011 123,78 + 0,3 + 2,1Mars 2011 123,36 + 0,8 + 2,0Février 2011 122,36 + 0,5 + 1,7Janvier 2011 121,79 – 0,2 + 1,8Décembre 2010 122,08 + 0,5 + 1,8Novembre 2010 121,53 + 0,1 + 1,6Octobre 2010 121,39 + 0,1 + 1,6Septembre 2010 121,23 – 0,1 + 1,6Août 2010 121,32 + 0,2 + 1,4Juillet 2010 121,04 – 0,3 + 1,7Juin 2010 121,38 + 0,0 + 1,5Mai 2010 121,39 + 0,1 + 1,6Avril 2010 121,26 + 0,3 + 1,7Source : Insee

SalairesSalaire minimum, Pour l’année 2011, le Smic a été augmenté de

1,6 %, ce qui amène le salaire horaire à9 € brut/heure donc un salaire mensuel brut de1 365 € et un salaire net de 1 072,07 €, pour35 heures par semaine.

Horaire collectif de 39 heures :– 1512,70 € avec majoration de salairede 10 % de la 36e à la 39e heure.

– 1560 € avec majoration de salairede 25 % de la 36e à la 39e heure.

Pour les Jeunes salariés de moins de 18 ans :– 7,20 € pour les moins de 17 ans (abattementde 20 %)

– 8,10 € pour salariés âgés de 17 ans à 18ans(abattement de 10 %)

– Plafond de la Sécurité Sociale2 946 €/mois ;35 352 €/an.

Chômage totalAllocation de solidaritéDurée d’indemnisation : Égale à la duréed’affiliation dans la limite de 24 moispour les salariés de moinsde 50 ans et 36 moispour les salariés de 50 ans et plus. La duréed’indemnisation ne peut dépasser la duréed’affiliation au régime d’assurance chômage.Maintien des allocations jusqu’à la liquidationde la retrite à taux plein : à partir de 60 anset 6 mois et au plus tard jusqu’à 65 ans.

Durée minimale d’affiliation : 4 mois ;si l’allocataire reprend un emploi dans les12 moissuivant cette première ouverture de droit,la durée d’afficiliation minimale requise pour avoirdroit à une nouvelle indemnisation est de 6 mois.

Période de référence : 28 mois pourles salariés de moins de 50 ans ;36 mois pour les salariés de 50 ans et plus.

Grâce à une bonne combativité intersyndicale,un accord salarial 2011 a pu être signé lors dela dernière réunion de la commission de la

Convention collective du routage (Selced).L’an passé, la CGT avait refusé de signer une pro-

position patronale qui organisait une perte salarialeau regard de l’inflation officielle. L’accord obtenupour 2011 rattrape les pertes 2010 et devrait assurerun maintien du pouvoir d’achat pour l’année encours. Enfin, il est prévu de se revoir dès le 25 janvier2012 pour faire le point sur les salaires.En 2011, les minima conventionnels augmente-

ront trois fois : 1 % au 1er janvier (dont 0,7 % au tit-re du rattrapage 2010 et 0,3 % pour commencer2011), 1,2 % au 1er juillet et 0,5 % au 1er octobre.Dans le contexte général, cet accord est accepta-

ble. Mais il est très insuffisant pour donner aux sala-riés de quoi vivre décemment, sachant que le calculde l’inflation par le gouvernement est minoré. C’estpourquoi, la délégation CGT invite les travailleurs etles équipes syndicales à négocier des augmentationssur les salaires réels dans toutes les entreprises. Nousespérons pouvoir nous appuyer sur une mobilisationdans les entreprises pour la réunion de janvier pro-chain, et ainsi être en capacité d’obtenir beaucoupplus.

Protection sociale : danger !Les réformes des retraites et celle imposant l’aug-

mentation des fonds propres aux mutuelles mettentnotre régime Audiens en difficulté. Par exemple, lerecul de l’âge de la retraite provoque automatique-ment une prolongation de 2 ans des indemnités d’in-validité versées par les caisses. Du coup et sans com-plexe, les patrons du Selced nous proposent soit uneaugmentation de 50 % des cotisations soit une baisse

de 50 % des prestations sociales !!! À n’en pas dou-ter, la négociation sur ces questions sera rude et né-cessitera une forte mobilisation…

Inter-Routage :licenciements et restructurationComme nous l’annoncions dans le dernier Livre

Parisien, les entreprises de la profession sont en dif-ficulté après des années et des années de baisse destarifs payés par les éditeurs, baisse associée aux exi-gences croissantes de La Poste dont la privatisationrend les actionnaires toujours plus exigeants.Et ce sont malheureusement les salariés d’Inter-

Routage qui, les premiers, en font les frais. Menace demise en redressement judiciaire, licenciements : 2 va-gues de 9 annoncées au mépris des lois pour s’épar-gner (comme en 2008) un plan social et des négocia-tions collectives pour chercher des solutionsalternatives et au minimum améliorer les conditionsdes départs. Projet de regroupement sur Auber villiersd’une autre entreprise du Groupe, Leval Routage, quientraînera évidemment de nouvelles suppressionsd’emplois. Dans un contexte difficile avec des élusindépendants qui votent pour les licenciements (!),nos élus CGT se battent pour obtenir que soit enfindésigné un expert-comptable. En effet, les acquis so-ciaux y étant bien plus faibles qu’à BHR ou France-Routage, il est légitime de se demander où passe l’ar-gent. Alors que les structures du Groupe Interval sontcomplexes, les élus se font fort de démontrer avecl’aide d’un expert-comptable d’Apex que des écono-mies sont possibles, sans en passer forcément par deslicenciements.

Jean-Yves LESAGE

Accord salarial dans le routage : + 2 %

Visite du Monde Imprimeriepar une délégation tunisienne

Dans le cadre des contacts et de l'échangeentre la CGT et l'UGTT, une délégationde responsables syndicaux de Tunis a été

invitée par l'union régionale d’Île-de-France(URIF) CGT du 6 au 10 juin 2011.Notre syndicat, le SGLCE a eu l'honneur de

recevoir cette délégation et de lui faire visiterl'imprimerie du Monde à Ivry.Mercredi 10 juin, à 10 h 30, Didier LOUR-

DEZ, délégué syndical CGT de l'entreprise, areçu les 4 syndicalistes tunisiens accompagnésde Benoît QUILICI, responsable de l'URIF.Durant deux heures, Didier LOURDEZ a

fait visiter à la délégation les ateliers (prépara-tion, impression, salle des expéditions, mainte-nance, distribution) avec des explications bienmaîtrisées sur les différents services, leur fonc-tionnement et les différentes tâches des sala-riés impliqués dans la confection du journal. Ila expliqué les difficultés de l'entreprise et lecombat du syndicat pour la pérennisation du si-

te industriel à Ivry et la défense des emplois.Il a ensuite fait visiter à la délégation les locaux

sociaux (bureaux des délégués, Comité d'entrepri-se, médiathèque et salle de sport) expliquant, de-vant l'éblouissement des camarades tunisiens, qu'ilne s'agit pas de générosité patronale mais biend’acquis obtenus par la lutte des salariés avec leursyndicat. Didier a émis le souhait que le syndicattunisien réussisse dans les nouvelles conditions àengranger des acquis semblables. Il a exposé éga-lement le fonctionnement syndical ainsi que le rô-le professionnel et territorial des militants CGT.Très chaleureusement remercié par tous les

membres de la délégation pour l'intérêt et l'or-ganisation de la visite, Didier les a assurés quela solidarité du syndicat et de toute la CGT à leurcombat ne leur fera pas défaut.Un apéritif sympathique a clôturé cette visite

qui restera un bel exemple de solidarité entresyndicalistes !

Ali M’SAOURA

, Juillet 2011 - N° 348

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Brèves

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I

Rapport d’ouverture

Chers Camarades,Enfin, nous y sommes !Après avoir dû le décaler de dix semaines à

cause de la bataille contre la réforme desretraites et de la nécessité de poursuivre nosdiscussions préparatoires sur l’activité, lesmoyens, l’avenir de notre syndicat, noustenons, dans cette belle salle appartenantmaintenant à l’Orchestre Colonne, leXVIe Congrès de notre syndicat, le SGLCE.

Je m’associe aux remerciements qu’a for-mulés Martial en direction des camarades quiont permis que les éléments du décor soitposés, bien emboîtés, et que nous puissionsnous mettre au travail.

Chacun le sait, les débats préparatoires ànotre congrès ont été intenses, particulière-ment au sein de la direction du syndicat, maiségalement dans les entreprises. Ils ne sont pasclos, évidemment, et le congrès est le lieu pri-vilégié pour la poursuite des discussions et laprise de décisions.

Quels sont les enjeux de ce congrès ?Que notre syndicat sorte renforcé par les

analyses que nous allons développer, parl’appréciation que nous porterons sur notreactivité passée et présente, par les orienta-tions que nous allons retenir.

Oui, notre syndicat doit se renforcer lors dece Congrès, non pas pour lui-même ou pournotre satisfaction personnelle de militants,mais pour être utile à ces milliers de salariésde l’écrit et de la communication que nousambitionnons de rassembler dans le syndica-lisme CGT.

Notre responsabilité ici, individuellement,est donc réelle. Elle ne doit pas nous écraser,mais nous devons la mesurer. Se réunir ici,dans cette salle, n’est pas anodin. C’est pour-suivre le chemin, la tradition, le combat degénérations de militants du Livre qui ont misen œuvre le meilleur d’eux-mêmes, leurdévouement, leur intelligence, leur couragepour construire des syndicats et notamment,un syndicat puissant et respecté, devenuaujourd'hui le SGLCE et dont nous sommesles « dépositaires ».

Mais plus globalement, faire du syndicalis-me comme nous allons le faire durant troisjours, c'est-à-dire se parler, s’écouter et s’en-

tendre est un privilège qui nous est offert etqui n’a rien de banal. Dans de nombreuxpays, dans de nombreuses professions, durantde longues périodes, faire ce que nous faisonsici était ou reste interdit, c’était et c’est tou-jours un risque pour sa carrière, son emploi,voire sa vie.

Alors oui, disons-le sans exagération, pra-tiquer le syndicalisme qui est le nôtre, sansconcessions pour les patrons et leurs soutiensde toutes sortes, est une belle activité, unetâche, dont nous pouvons être fiers. Nous uti-lisons aujourd'hui les droits gagnés par l’en-gagement des meilleurs militants du mouve-ment ouvrier, cela nous impose des devoirsque nous allons remplir, j’en suis certain.

Nous allons d’ailleurs commencer immé-diatement en remplissant notre devoir demémoire à l’égard des dirigeants qui nous ontquittés tragiquement lors de ces quatre der-nières années. Nous aurons une pensée pourRoger BUREAU, Charles GASSMANN,Robert LE ROUX et René BOUYRIE.

Roger fut notre secrétaire général de 1967à 1982 ; Charles fut trésorier du syndicat,puis de la fédération. Robert fut égalementsecrétaire administratif du SGLCE, parmi sesdifférentes activités. René fut secrétaire fédé-ral.

À ces quatre dirigeants, nous associonsdeux militants chers au cœur de ceux qui lesont connus : André MARTINEZ, déléguésyndical chez Del Duca à Maisons-Alfort,puis secrétaire de l’Union locale et MauriceSURIANO, électro-mécanicien à l’Huma,maire adjoint à la ville d’Ivry-sur-Seine.

Enfin, nous aurons une pensée pour HenriBOUDET, formateur à l’école Médiagraf etqui nous a quitté au début de ce mois.

À la mémoire de tous ces camarades, nousallons observer une minute de silence.

Je me suis posé, nous nous sommes posé laquestion : à qui doit servir un rapport d’ou-verture ? À résumer le rapport d’activité, àexpliquer le document d'orientation ?

Certainement pas ! Le rapport d’activité estriche de quatre années de mobilisation, deluttes et de débats. Il se suffit à lui-même etc’est Laurent JOSEPH qui le présentera dansquelques instants. C’est surtout notre discus-sion qui permettra d’approfondir, de complé-

ter ce texte qui rend compte assez fidèlementde ce que tous, au syndicat, nous avons fait.

Des camarades découvrent qu’il y a un rap-port d’activité car nous ne l’avons pas publiédans le Livre parisien par souci d’économie,mais uniquement sur le Net. Saluons cescamarades et leur attachement à la culturepapier et retenons la leçon.

Demain, de son côté, Jean-FrançoisROPERT reviendra sur les orientations,ambitieuses pour le moins, qui nous sont pro-posées. Je n’en dirais pas plus donc...

Le rôle du rapport d’ouverture sera plus derelever quelques points du débat en les pla-çant dans leur contexte et en soulignant leursenjeux. Entrons dans le vif et parlons de syn-dicat.

Le SGLCE est dans une situation para-doxale. Il est actif, bien vivant, s’impliquantau maximum dans les luttes et en mêmetemps, il s’affaiblit et devient fragile.

Le rapport d’activité est rempli de nosluttes, de nos combats dans tous les secteurs.Je n’en ferai pas la liste même si noussommes tous ici marqués par le formidableconflit à SPPS, pas plus que je ne ferais lecompte des journées de grève avec non-paru-tion des quotidiens. Jamais, j’insiste même sice n’est pas l’objet d’un concours, nousn’avions été contraints, au cours de ces deuxdernières années, en 2009 et 2010, d’observerun tel nombre d’arrêts dans l’histoire récentede la profession. Je crois que cela remonte àla fin des années quarante. Mais surtout, celaest révélateur de nouveaux rapports sociauxen presse parisienne.

Notre camarade Yann VOLANT rappelaitdans le Livre parisien que le mouvement dedécembre, à SPPS était du niveau de celui de1968 aux NMPP.

Et il y a toutes les autres batailles, dans lessièges éditoriaux, dans les agences de pressecomme à l’AFP en ce moment, à l’Impri-merie nationale il y a quelques temps, dans leRoutage de plus en plus, aux côtés des tra-vailleurs sans papiers... luttes que nous avonsmenées avec détermination, sans faillir à nosresponsabilités de militants de la CGT.

Sur le terrain des idées, des propositions, jevous propose de dire que là non plus, nous nesommes pas mauvais. Dans le domaine du

Rapport d’ouverturedu XVIe Congrès du SGLCEpar Marc Norguez

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Rapport d’ouverture

pluralisme, du rôle de la presse et de l’infor-mation, sur la place de la Culture mais égale-ment sur les aspects industriels et dans le sec-teur de la distribution, nous avançons desanalyses dans les débats, nous proposons desalternatives lors des confrontations.

Mais reconnaissons-le, si quelquefois noussommes entendus et écoutés, la logique libé-rale capitaliste – qui bloque les salaires,détruit des emplois, remet perpétuellement encause les droits sociaux comme la retraite, laSécurité sociale, l’hôpital public, l’école... –casse aussi la Culture, l’information libre, lepluralisme.

Nos analyses, nos propositions issues del’entreprise, de notre expérience, des ren-contres avec d’autres n’auront une chance devoir la réalité et d’aboutir que par la lutte,l’action des salariés.

Lutte et propositions sont les deux facesd’une même médaille, la médaille CGT.C’est le combat que mène notre syndicat.Évidemment, le contexte général est souventdéterminant dans les situations que nousaffrontons. C’est ce que nous notons à la findu rapport d’activité et dans le projet d’orien-tation.

Dans le contexte général, l’actualité nousamène à saluer comme il se doit, c'est-à-direavec chaleur et joie, le mouvement de libéra-tion des peuples arabes. Demain, dans la par-tie du congrès que nous proposons de consa-crer à la solidarité, nous reviendrons plus pré-cisément sur ces événements avec notrecamarade Mongi.

L’aspiration à la liberté, à la démocratie, àla vérité et à la transparence est universelle. Ily a vingt ans, elle était portée par les peuplesde l’Europe de l’Est, aujourd'hui par lespeuples du Maghreb et du Proche-Orient,

demain elle sera la revendication légitime despeuples d’Asie qui, même s’ils ont mené aucours du XXe siècle des combats héroïquespour leur émancipation – combats qu’ils ontremportés – restent sous le joug de l’arbitrai-re et de l’autoritarisme.

Le révolutionnaire de 1793, Saint-Just,disait que le « bonheur est une idée neuve enEurope ». Cette idée peut s’appliquer aumonde entier aujourd'hui : toutes les femmes,tous les hommes ont droit au bonheur, tousagissent vers cet objectif, rien ni personne nepourra freiner ce mouvement irrésistible. Lesyndicalisme fait partie de ce processus iné-luctable.

Pourtant, les forces de domination s’accro-chent et se battent férocement. Si des peuplesse libèrent de dictatures, les puissances,États-Unis en tête avec l’Union européennejamais loin, interviennent militairementlorsque la pression économique et financièren’est plus suffisante pour les faire plier. Car lavéritable révolution, la véritable libérationdes peuples, c’est bien celle qui met en causela domination financière. Les peuples arablesqui chassent un leader corrompu et voleurdoivent maintenant choisir leur voie, déter-miner leur avenir.

Si la révolution en Tunisie ou en Egypte nemet pas en cause cette domination du capital,si une bourgeoisie nouvelle remplace le pou-voir corrompu et autocratique, les Etats-Unis,l’Europe et les autres puissances n’y trouve-ront rien à redire. Mais si les peuples remet-tent en cause l’argent-roi, qu’il s’exprime eneuros ou en dollars, alors il leur faudra ducourage et notre solidarité active, parce qu’ilsentreprendront alors une révolution sociale.

En Lybie, l’argument humanitaire de BHLa été utilisé pour une intervention militaire

qui continue à s’enliser et à faire chaque jourdes morts supplémentaires.

Cette guerre sert à tester, le mot est affreuxmais pas trop fort, le matériel des copains duPrésident, les avions de DASSAULT, lesmissiles d’Arnaud LAGARDERE. En Côted’Ivoire, la France-Afrique est de retouravec les armes pour sauvegarder les intérêtsde BOLLORÉ. L’intérêt économique primepour ces gens-là, pas le bonheur des peuples.

Mais en Syrie, en Palestine, les puissancesoccidentales ferment toujours les yeux surles crimes des militaires.

En Irak et en Afghanistan, l’interventiondes puissances néo-impérialistes – là encoresur la base d’arguments faux – n’a en aucuncas amélioré la vie des habitants mais aucontraire, a accentué l’insécurité, le terroris-me et le fanatisme.

Face à la montée légitime de revendica-tions universelles comme la liberté, l’égalité,le droit à la santé, à l’éducation, à la sécuri-té, le capitalisme, parce qu’il ne peut pas yrépondre, agit soit pour dévoyer ces exi-gences, soit en réprimant.

L’histoire de la libération humaine, loin des’être arrêtée avec la chute du mur de Berlin,se poursuit sur l’ensemble de la planète.

Cette dimension mondiale des enjeuxsociaux et environnementaux ne doit pasnous laisser perplexes devant son étendue etsa complexité. Elle doit nous pousser àredoubler de détermination dans les combatsque nous menons chez nous, sur lesquelsnous sommes en prise plus directe.

De ce point de vue, l’Europe devientchaque jour un espace nouveau et plusimportant de l’activité syndicale.

C’était déjà vrai avec les patrons qui fran-chissaient les frontières nationales en trans-férant les travaux et en rachetant des entre-prises depuis de nombreuses années dans lelabeur ; c’est maintenant aussi le cas pour lapresse magazine dans le domaine éditorial,avec l’arrivée en France de groupes italien,belge et allemand. C’est vrai aussi pour lesimprimeries comme celle du Figaro contrô-lée un temps par un groupe italien et pourcelle du Monde, proposée à un groupe espa-gnol, que nous n’avons en réalité jamais vu.

Mais c’est surtout dans la mise en concur-rence des salariés, des statuts des tra-vailleurs, des différences de protectionsociale et d’accords collectifs que les organi-sations syndicales font face à des difficultésmajeures. Ces difficultés sont d’autant plusgrandes que les positions divergent dans lesorganisations syndicales en Europe, et quel-quefois fortement. Lors du récent congrès dela Confédération européenne des Syndicatsqui s’est tenu à Athènes, la CGT et d’autressyndicats européens sont intervenus sur lanécessité de luttes communes et de résistan-ce déterminée à la politique libérale.

Mais la CES, longtemps restée une instan-À gauche, Mongi Abderrahim de lʼUGTT, à côté dʼAli MʼSaoura.

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III

Rapport d’ouverture

ce partenaire de la Commission et des institu-tions européennes, a du mal à s’extraire de cesyndicalisme d’accompagnement pourdéployer un syndicalisme revendicatif. Etl’élection, en remplacement de l’AnglaisJohn MONK de Bernadette SEGAL, uneFrançaise qui a fait toute sa carrière dans lesinstitutions, risque de ne pas faire évoluer lacentrale dans le sens que nous souhaitons.

Sur le Smic européen par exemple, il n’y apu y avoir d’accord sur les délocalisations,pas plus que sur les mesures à annoncer faceà la crise financière.

Pour des syndicalistes conséquents voulantavancer, la situation n’est pas de tourner ledos à cette organisation. La réponse est aucontraire d’y faire entrer le maximum de cen-trales syndicales européennes pour faire s’ex-primer les colères, les exigences sociales etfaire réagir la majorité pour s’opposer au dik-tat des marchés financiers et aux préconisa-tions de la Banque européenne et du FMI.

Le pacte pour l’euro dévoilé dansl’Humanité est la dernière invention en datedes dirigeants de l’Europe libérale. C’est unenouvelle attaque contre les services publics,contre les dispositions sociales des étatsnationaux, menée dans l’opacité dont sontcoutumières les institutions européennes.Nous sommes déterminés à le mettre enéchec comme a été renvoyé le Traité euro-péen en 2005. Leurs projets, leurs pro-grammes n’ont rien n’inéluctable, les peuplespeuvent les mettre en échec.

Et le temps n’est pas calme pour les capita-listes européens et leurs banquiers. En disantcela, je ne pense pas à l’ancien président duFMI mais aux peuples qui manifestent, enAngleterre, en Grèce, au Portugal, enEspagne... Je pense à ce petit pays dont aimeà me parler un camarade de la SURL :l’Islande qui, par deux fois déjà, a refusé lesinjonctions financières européennes.

En France, ces quatre dernières années pas-sées sous le quinquennat de Nicolas SAR-KOZY ont été marquées par la mise en œuvred’une politique ultra-libérale et antisociale.Les promesses électorales du président dupouvoir d’achat ne sont évidemment pasentrées dans les faits. Le chômage reste ledrame de notre société. Il frappe les jeunes,les séniors (nouveau nom des plus de 50 ans),toutes les catégories sociales en réalité. Ilprogresse en même temps que la précarité quigangrène elle aussi le monde du travail.

Les chiffres émis récemment par leMinistère parlent d’une baisse du chômage.

Ceux qui expliquent cela sont les mêmes(…) qui prétendent que les prix n’augmententpas. On peut donc les croire ! Sérieusement,ils ne reculent devant aucun mensonge, aucu-ne imprudence. Il suffit de regarder autour denous pour constater la « dégradation du mar-ché du travail », comme ils disent.

Gouvernement et patronat veulent faire de

Pôle Emploi une machine à radier, une usineà précariser et à généraliser le temps partielpour continuer, aussi longtemps qu’on leslaissera faire, à casser les emplois stables et àstatuts.

Pour preuve, le nombre de chômeurs deplus de 50 ans qui continue de progresser.Cette situation n’est évidemment pas le résul-tat d’une erreur, mais bien le fruit d’une poli-tique.

Le travail, dans l’idéologie de ces libéraux,est un coût, forcément à réduire, voire à éli-miner. En France, il serait plus cherqu’ailleurs, notamment qu’en Europe (ce queplusieurs études récentes ont contredit) etcela légitimerait les fermetures d’entrepriseset les délocalisations.

Le code du travail, les accords collectifsseraient, pour les mêmes, des entraves audéveloppement économique. Il faudraitmoins de blocages, plus de droits pour lespatrons, plus de flexibilité pour les salariés.En réalité, c’est le contraire qui est vrai. Laprécarité ne fait pas baisser le chômage et ladisparition des droits sociaux et des servicespublics ne dynamise pas l’activité.

Céder devant ces revendications libérales,c’est casser la société, casser la solidarité, lesrepères collectifs, les règles de la vie en com-mun. Une société qui vit pour le profit immé-diat n’a, logiquement, pas d’avenir. Elle nepeut se construire sans stabilité et sans règles.Les libéraux parlent toujours de liberté ; enfait, une seule les intéresse : celle du renarddans le poulailler.

Ce système produit de vraies souffrancesen général et au travail en particulier. Nousl’avons vécu chez Exacompta, une entreprisesituée à égale distance de la place du ColonelFabien et du tribunal des Prud’hommes deParis, deux lieux où la dignité humaine estdéfendue. Ce n’est pas le cas dans cette taule.Harcèlement des délégués, refus des droitssyndicaux, des droits humains, de la sécuritéla plus élémentaire au travail entrainant desblessures graves... par un patron qui signe sescourriers d’un F et d’un N. Les militants duLabeur viennent de faire condamner, grâce auconcours précieux du cabinet de MichelHENRY (…), ce patron du XIXe siècle.

Les faits seraient trop longs ici à détailler,mais nous savons aussi, au SGLCE, qu’ilexiste des situations proprement inaccep-tables dans la profession. D’autres cama-rades, je l’espère, pourront faire part de leurvécu.

La bataille contre la réforme des retraites aété une grande bataille de société. Nous yavons bien participé, dans notre profession,en première ligne y compris au niveau natio-nal. Nous ne nous sommes pas ménagés, ettoujours lorsque l’on se bat, nous avons prisdes risques. Nous les assumons, noussommes fiers de ce que nous avons fait.

Mais nous avons collectivement perdu, il

faut bien le reconnaître, au moins pour l’ins-tant. La forte mobilisation n’a pas été suffi-sante pour faire reculer le gouvernement etfaire hésiter les parlementaires majoritairesqui le soutiennent. Nous avons été nombreux,mais pas suffisamment !

Il en a manqué à l’appel parmi les salariésorganisés syndicalement. Il en a manqué sansdoute plus avec toutes celles et ceux qui setiennent à l’écart du mouvement syndical. Lafaiblesse du syndicalisme français, les désertssyndicaux sont une des raisons de l’échec dumouvement de l’an dernier. Car la bataille estbien dans la rue et les entreprises mais elle aeu lieu également dans les esprits.

Des années de bataille idéologique ont pré-cédé la présentation du projet de réductiondes droits à la retraite. Tous les médias y ontmis les moyens : télévisions, journaux, pseu-do-spécialistes utilisant une flopée de soi-disant arguments pour convaincre qu’il fallaitaccepter ce recul social majeur et injuste.

La CGT n’était pas la seule à réagir, àrépondre, à contester ces injonctions.Certains partis politiques à gauche, certainespersonnalités à qui les médias faisaient peud’écho et la plupart des syndicats – pas tous–ont tenté d’inverser le courant dans l’opinion.

Et à l’automne 2010, l’idée que la réformeétait néfaste, dangereuse et qu’elle ne réglaitpas, par exemple, la question du financementétait majoritaire chez les salariés. Mais laconviction qu’une autre réforme était pos-sible n’était pas assez partagée, sinon com-ment expliquer que, même si nous étions trèsnombreux, nous n’étions quand même pasassez, pas assez souvent, ni assez longtempsdans l’action.

Trop de salariés ne sont jamais ou quasi-ment jamais en contact avec un ou une mili-

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tant(e) de la CGT : 1 sur 5 d’après certainssondages. C’est là la raison majeure de notreéchec, de la faiblesse des forces de notre syn-dicalisme et de sa division. Certains cher-chent dans les directions confédérales les res-ponsables. À la CFDT ou à FO oui, sansdoute...

La CFDT, qui était peu motivée à l’ origi-ne, s’est sentie obligée de rester dans l’inter-syndicale du fait de l’importance indéniablede la mobilisation. Chacun le savait, y com-pris le gouvernement.

FO, avec son slogan pour la grève généra-le d’une journée comme préalable, cherchaitplus à se démarquer en misant sur l’échecqu’à construire, pas à pas, une mobilisationpermettant la victoire.

Certains s’interrogent sur la directionconfédérale de la CGT qui n’aurait pas répon-du à la hauteur des enjeux ou des engage-ments.

On peut apporter des critiques à la direc-tion de la CGT ; ici, on le fait lorsqu’on lejuge nécessaire mais franchement, chaquemilitant sait bien qu’une confédération coor-donne, fédère des mouvements et des actionsmais qu’elle ne peut les initier seule.

Il faut, comme nous l’avons empruntécomme devise de notre congrès à KarlMARX : « que les masses s’emparent d’uneidée et la transforment en force irrésistible ».Ce fut le cas en Tunisie, en Egypte mais pasen France sur le dossier des retraites.

J’ai parlé des risques et du prix à payer.Pardonnez-moi de ne pas être plus précismais je veux adresser notre salut, notre ami-tié à un camarade qui, lors d’un conflit récentdans la distribution, a été trainé devant le tri-bunal, dans le cadre d’une initiative décidéepar le syndicat. À travers lui, c’est à tous lescopains que je veux m’adresser, qui, sur leurtemps de loisirs, font tant pour la CGT et les

luttes, sans jamais se mettre en avant. Merci,au nom de tout le syndicat.

Le mouvement syndical, et singulièrementla CGT, mérite, comme nous allons tenter dele faire ici, de se poser la question de laconquête de nouvelles forces qui est d’au-tant plus d’actualité que la situation socialel’exige.

Hausse du chômage, explosion de la préca-rité, recul de l'âge de la retraite sont suivisdans le bilan sarkozien de la baisse du pou-voir d’achat de tous, à l’exception dequelques milliers de fortunés qui, grâce à ceprésident, ont accru leur richesse. Oui, SAR-KOZYest bien le président des riches commel’écrivent les sociologues Monique et MichelPINSON.

Mais pour la grande masse des salariés etdes retraités, les hausses de salaires beaucouptrop faibles ne compensent pas la hausse duprix des biens et des services. Le pouvoird’achat est en berne alors que les profits (lesbénéfices après impôts comme disent lesmanagers) sont à la hausse.

En mars et avril dernier, les grands groupesde nos industries de la communication ontpublié leurs comptes... Ils ont les moyens desatisfaire nos revendications légitimes quel’on peut même qualifier de modestes.

Dans les industries graphiques, des aug-mentations sur les minimas ont été obtenues,dans le Routage également.

En presse parisienne, la situation est inédi-te : 0 % en 2009, 1 % en 2010 et la mêmeaugmentation de 1 % en 2011. Inédit et tota-lement inacceptable !

L’assemblée des délégués des entreprisesde presse réunie le 17 mai a proposé qu’à l’is-sue du congrès, nous rencontrions les organi-sations syndicales qui le souhaitent pourorganiser une riposte commune le plus tôtpossible, des initiatives diverses dont unenouvelle rencontre au SPQN ; en cas de refusde sa part, en programmant des arrêts de tra-vail.

Quel que soit le résultat de cette démarche,le SGLCE agira dès septembre puisqu’uneclause de revoyure est prévue dans l’accordsigné par le seul CILP «CGT». Il le fera, seulou avec d’autres, pour une augmentation réel-le des salaires en presse parisienne à l’image– et si possible en relation – de nos camaradesde la PQR et PQD.

La signature de nos camarades, une nou-velle fois et cette fois bien seuls, est inexpli-cable et navrante. Elle vient à la suite d’autresacceptations dont celle d’un nouvel accord demodernisation des imprimeries, plus connusous la dénomination du plan Imprime.

Inexplicable, car comment justifier queceux qui diffusent l’indice des prix de laFilpac, indice reflétant la réalité nous semble-t-il, signent des textes qui l’enterrent ? A-t-ondeux discours ? L’un revendicatif àMontreuil, l’autre rue La Fayette ? Il semble

bien que oui ! Navrante pour les militants quiespéraient qu’au moins, sur des sujets commeles salaires ou la modernisation et l’emploi,les différentes composantes puissent seretrouver.

L’an dernier, en faisant un second jour degrève de 24 heures sur les salaires, nous vou-lions nous rapprocher de nos camarades.Cette année, leur signature au sortir d’uneunique réunion au SPQN, a fait tomber lesdernières illusions.

Navrante enfin pour la CGT, pour l’imageet le signal qu’elle donne aux autres centralessyndicales, au patronat et aux pouvoirspublics. C’est l’image d’une CGT, non seule-ment divisée, mais dont une composante signefacilement ce que lui propose le patronat.

Dans ces conditions, comment avancervers l’unité qui permettra de faire reculer plusvite et plus fort un patronat trop sûr de lui ?Dans les entreprises, en discutant avec lessalariés de la situation et des revendications.Non pas en espérant qu’une séance de NAOvienne rectifier les abandons des accordssalariaux de 2010 et 2011 mais en exigeantpar l’action, les assemblées, les arrêts de tra-vail, des augmentations de salaires justifiées.Cela est valable en presse et en labeur commepartout ailleurs.

Sur le terrain des idées fausses, de nou-veaux prospecteurs cherchent le soutien dumonde du travail, ce sont les dirigeants del’extrême droite et du Front national.

Évidemment, nous n’avons, nous à la CGT,rien de commun avec eux : ni dans notre his-toire, ni dans nos statuts, ni dans notre activi-té. Il n’en demeure pas moins que leur nou-velle équipe dirigeante, relayée par desdéboussolés aigris et haineux, tient des dis-cours destinés à tromper, diviser, égarer lestravailleurs. Nous devons lui disputer ardem-ment le terrain social. Le racisme, comme lesexisme, sont à l’opposé de nos valeurs. Nousdevons en combattre les expressions dans lesateliers, les bureaux, les rédactions. Le Frontnational veut se développer sur le terrain de lacrise et de la misère. Il utilise les fermeturesd’entreprises liées aux délocalisations pouropposer les travailleurs et affaiblir les syndi-cats en les rendant responsables de cesdrames.

Le Front national en réalité est un partifavorable au patronat. Il est contre les haussesde salaires, contre la retraite à 60ans, contrela Sécurité sociale, l’hôpital public, l’écolegratuite, la liberté syndicale et culturelle. LaConfédération a édité une brochure que nousdevons diffuser largement car elle démasquel’imposture sociale de cette formation.

Dans la dégradation du corps social, il nousfaut souligner la casse des services publics etplus largement de l’ensemble des missions deservice au public et à la société.

On a noté dans le rapport d’activité labataille contre la privatisation de la Poste, il

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Rapport d’ouverture

faut ajouter les luttes nombreuses pour ladéfense de l’école et de l’hôpital publics,avec notamment à Paris les actions contre lamise en coupe de l’Assistance publique parl’agence régionale.

L’énergie domestique, le gaz, l’électricitéont été privatisés. Leur coût a considérable-ment augmenté, plus aucun délai n’est accor-dé, plus aucun cadeau n’est fait aux famillesen difficulté. Les nouveaux dirigeants ontdonné des instructions, on coupe en cas denon paiement. Comment ne pas être choquépar de tels comportements lorsque l’on sesouvient des principes érigés à la Libérationpar les fondateurs de ce service public etnotamment, le ministre Marcel PAUL.

Ces principes pourtant n’ont pas pris uneride. Ils mettaient l’énergie au service desbesoins des populations, il serait bon de seles remémorer au sujet du nucléaire et desdébats légitimes que ce dernier suscite. Lenucléaire comporte des risques. Mais onpourra très difficilement s’en passer dans lesdécennies à venir en France et dans lemonde. Seul, le service public véritable peutnégocier la transition vers des énergies sûreset renouvelables et garantir la sécurité desinstallations existantes parce qu’il n’est passoumis à la loi de la rentabilité financière ou,comme le disaient mes amis auxiliaires deRoissy, à la nécessité pour les capitalistes demaintenir leur taux de profit.

Nous avons souligné à plusieurs reprises lasuppression des tribunaux prud’homaux maisc’est toute la justice qui est saccagée. En cedébut d’année, les mouvements récents dejuges et de procureurs, aux côtés des avocats,l’ont mis en lumière après les propos du pré-sident de la République à Nantes. Après lajustice, c’est la prison qui est malade. C’estvraiment toute la société qui est gangrénéepar la recherche du profit et par la loi du capi-tal.

Oui, il faut aux travailleurs de France,d’Europe et du monde une autre politique quimette, comme le dit un peu la devise de nosamis du Secours populaire, l’humain au cœurde son projet.

La casse des services publics est aggravéepar la réforme générale des politiquespubliques (la fameuse RGPP) qui déplace surles collectivités territoriales sans leur transfé-rer les moyens les missions de l’État etordonne le non-remplacement des fonction-naires partant en retraite.

Nous sommes concernés directement parcette logique dans le cadre du dossier de ladistribution de la presse autour de l’avenirde l’entreprise Presstalis et des débats parle-mentaires actuels visant à « faire évoluer » laloi Bichet.

Certes, la distribution de la presse ne selimite plus, depuis de nombreuses années, àcette seule entreprise. Les dépositaires du

niveau II, où nous réalisons de belles implan-tations syndicales, les diffuseurs, notammentceux qui, à Paris, sont syndiqués au SPD, lesporteurs et distributeurs en gare et en boîtesaux lettres sont nombreux à part entière de lagrande filière de la distribution. Je n’oubliepas les salariés des MLP ni les chauffeurs, niles abonneurs qui en sont également.

Mais, après les deux conflits majeurs deces dernières années, celui du niveau I, avecla fermeture de Combs, l’ouverture deMoissy et la lutte victorieuse pour le maintiende SPPS, nous avons devant nous, nous quitenons une place syndicale essentielle àPresstalis, de nouveaux défis à relever.

Le départ, le mois prochain, de l’opérateurhistorique Hachette, la nouvelle gouvernancequi se met en place, la réduction à deux dunombre de coopératives, la fin programméepar les parlementaires – où une majoritéUMP-PS semble se dessiner – de la claused’exclusivité, les modifications sur l’assorti-ment ne sont pas des mesures techniques.

Arrivant au même moment que lesréformes des aides à la presse préconisées parle rapport CARDOSO, elles sont en réalité laremise en cause des principes égalitaires, pro-tecteurs des petits titres ou disons plutôt destitres indépendants des empires de la presseet de la finance.

C’est l’application des principes du capita-lisme libéral à la distribution de la presse, unsystème qui ne doit profiter qu’à quelques-uns et casser les statuts des personnels, géné-raliser la sous-traitance, les bas salaires, l’ex-ploitation...

À La Poste, entreprise qui entretient desliens avec la distribution de la presse et quenous connaissons un peu, nous constatons lesdéplorables résultats dans bien des aspects dela vie de l’entreprise, dans la vie des person-nels dont certains vont jusqu’au suicide.

Pour toutes ces raisons, nous n’avons pasl’intention de laisser faire ce nouvel épisodede la mise au pas de la presse.

Dans l’entreprise et en dehors, y comprisen intervenant auprès de parlementaires, noussommes disponibles pour réfléchir et agir enfaveur d’une modernisation de la filièrecertes, mais surtout au renforcement des prin-cipes qui garantissent la liberté, l’indépen-dance, l’exercice de la démocratie. Nous lefaisons d’autant plus volontiers que cesvaleurs vont de paire avec l’existence dedroits collectifs et sociaux, avec des salairesdignes et des conditions de travail suppor-tables. Si par malheur, les attaques contre lesystème de distribution devaient se pour-suivre, avec les risques graves que l’on ima-gine, personne ne pourra dire que la CGT, eten particulier la Section Presstalis et son syn-dicat, n’a pas fait le maximum pour alerter etproposer des alternatives.

Autre sujet d’actualité brûlante, l’avenir del’imprimerie du Monde à Ivry. Une assem-

blée des syndiqués s’est tenue mardi dernier.Le débat franc et riche a reflété l’inquiétudeet la mobilisation pour agir fort et vite. Vousle savez, Les Echos, depuis des mois, annon-cent leur départ pour novembre 2012 etl’Imprimerie du Figaro à Tremblay. Il estclair que nous n’accepterons pas leur départs’il remet en cause la modernisation et l’ave-nir du site d’Ivry et si des camarades neretrouvent pas un emploi en presse dans leurmétier.

Les rencontres vont maintenant se teniravec les directions concernées en premierchef : Le Monde, Le Figaro, les Echos et l’en-semble des éditeurs et imprimeurs du SPQNsur la base des déclarations, communiqués etlettres ouvertes que vous connaissez.

Les débats autour de la modernisation del’imprimerie du Monde et la charge de tra-vail entraînent souvent la discussion sur lesgratuits.

Nous avons, à l’automne dernier, remis lapression sur ces éditeurs pour qu’ils tiennentenfin leur engagement de confier tout ou par-tie de leur fabrication à des entreprises depresse quotidienne (…) ; cette campagne aporté (…) Des essais, concluants, ont mêmeété réalisés.

Nous n’avons donc pas abandonné ce dos-sier, même si notre rôle n’est pas de négocierles contrats et si nous n’avons aucune illusionsur la sincérité de quelques-uns de nos inter-locuteurs comme Monsieur BOZO, patron de20 Minutes. Dans de très récentes déclara-tions, il allait jusqu’à annoncer l’arrêt dupapier et le passage complet sur le Net à l’ho-rizon 2013, en précisant qu’il en avait assez,je cite, « d’engraisser les imprimeurs».

Les travailleurs de Mary-sur-Marne quiréalisent l’édition parisienne apprécieront.

Je ne les cite pas par hasard car depuis plu-sieurs mois, ces salariés sont, comme tousceux du groupe Circle Printer, Hélio Corbeilet Graphic Brochage, sous administrationjudiciaire, avec un jugement prévu pourjuillet. Nous sommes allés en délégation àune manifestation qu’ils ont organisée àMeaux ; les animateurs des industries gra-phiques de notre syndicat leur ont proposé lamise en place d’une coordination régionaleCGT pour aider à leur action. Nous les avonsinvités à notre congrès.

C’est vrai que nous ne parlons plus durapatriement de 20 Minutes actuellementavec la même urgence car nous n’avons pasdeux discours : soutenir des travailleurs enlutte pour sauver leur entreprise et revendi-quer leur travail ! Nous sommes encore fiersde la lutte que nous avons menée avec lesJDC, une lutte unissant les travailleurs de lapresse et du labeur autour de la défense del’emploi et la sauvegarde des sites industriels.

Maintenant, forts de ces expériences, nouspensons qu’il faut une logique nationale etfédérale, sur les travaux de la presse sous

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toutes leurs formes qui n’oppose pas lessalariés entre eux et qui vise à l’applicationpar les patrons des meilleurs accords collec-tifs. Encore faut-il que les salariés de la pres-se conservent des accords collectifs plusavantageux !

Les quotidiens gratuits devraient logique-ment être réalisés dans des imprimeries depresse et les périodiques, dans des entreprisesde labeur, en vertu du principe qu’un journal,qu’une brochure, qu’un livre doivent être réa-lisés, si cela est possible, là où ils sont lus.

C’est bon pour l’emploi, c’est bon pourl’environnement. Marc FEUILLÉE, le patrondu Figaro, à qui nous soumettions cette idée,nous justifiait l’impression des magazines àl’étranger en nous rappelant que ces groupesde magazines étant belge, italien, allemand,ils privilégient, logiquement d’après lui, leurssites industriels. Monsieur FEUILLÉE est unhumoriste qui s’ignore, semble-t-il. Sidemain des groupes japonais, australiens,chinois, ce qui est tout à fait possible, pre-naient le contrôle de grands groupes de pres-se magazine, il faudrait convenir de cettelogique et imprimer à l’autre bout du monde?Bien entendu non ! Nous revenons dans nostextes sur cette question importante.

Mais là encore, le SGLCE ne pourra seulmener cette bataille industrielle. La fédérationdevrait, à notre sens, reprendre cette revendi-cation. Tous les peuples ont droit à la Culture,à la lecture. Tous les pays ont vocation gra-phique, la France comme tous les autres.

Je viens d’évoquer la Filpac. Son congrèsse tiendra à Paris du 14 au 17 novembre 2011.Nous aurons des débats préparatoires à l’au-tomne autour des textes, du bilan réalisé, desobjectifs proposés.

Le secrétaire général de la Filpac inter-viendra demain, il nous donnera les grandeslignes de ses préoccupations, des projetsqu’il ambitionne pour notre fédération. Nousn’avons pas souhaité passer trop de tempssur le fonctionne-ment de la fédération lorsde ce congrès.

Nous pensons en effet, mais le congrès estsouverain, en avoir déjà longuement débattulors de notre précédent congrès et dans la pré-paration du Comité général de 2009. Lesmembres du Comité exécutif fédéral, ressor-tissants de notre syndicat, ont soutenu la can-didature de Marc PEYRADE lors de sonélection en remplacement de Michel MUL-LER. Mon cher Marc, tu es bien-sûr le bien-venu ici, chez toi dans le premier syndicat(sur le plan des effectifs en tout cas) de notrefédération que tu diriges.

Mais en vérité, nous avons aujourd’hui dumal à répondre à certaines questions sur lafédération que nous nous posons ou que descamarades nous posent.

La franchise nous oblige à te dire parexemple que nous ne comprenons pas l’ostra-cisme, ou du moins la mise à l’écart – pour ne

plus dire à l’index comme ce fut le cas il y aquelques années – dont nos militants sontl’objet pour suivre des dossiers fédéraux.

Nous déplorons un manque de réunions surdes sujets essentiels à l’avenir de nos emploiset des entreprises ; je pense à la distributionde la presse, à l’imprimerie du Monde, à uneréflexion globale sur l’industrie graphique...Nous sommes disponibles pour tout cela. Lafédération n’est la propriété de personne, ilfaut que chacun le sache ; en disant cela, cen’est évidemment pas seulement à toi, Marc,que je m’adresse.

De même, nos rapports avec les autres syn-dicats de la presse parisienne doivent êtreévoqués ici, sans y passer un temps déraison-nable. À propos des salaires en PQN, j’aiévoqué le sujet, le rapport d’activité revientsur les négociations des accords Imprime.

Que dire de plus sans fâcher nos invités ?Que nous ne retirons rien de ce que nousavons dit ou écrit, que nous ne renions rien dece que nous avons fait ? La double apparte-nance au SNJ CGT, dont le secrétaire inter-viendra mercredi, est une excellente formulepour nos camarades qui sont passés du statutd’ouvrier du Livre à celui de journaliste.

Sans doute cette formule est-elle provisoi-re. Les quatre prochaines années devraientnous permettre d’avancer vers des évolutionssyndicales plus adaptées mais les camaradesconcernés prendront le temps dont ils ontbesoin. Ce n’est pas dans notre pratique debousculer les syndiqués, ni de nous présentercomme les porteurs de la vérité révélée.

Pour le fonctionnement au quotidien, cettesituation en presse est éprouvante pour lesmilitants, préjudiciable aux salariés. Pourdépasser provisoirement, nous l’espérons tou-jours, la division que nous connaissons, nousproposons, lors des élections, une liste uniquesous le sigle de la Confédération générale duTravail, qui devrait tous nous réunir : la CGT.C’est uniquement lorsque cela n’est pas pos-

sible que nous y allons seuls, porteurs de nosorientations et revendications.

Le SGLCE assume ses choix et ses actions.Il n’est certes pas exempt de reproches et saitse remettre en cause lorsque cela est nécessai-re mais n’a pas de leçons à recevoir de ceuxqui sont de perpétuels donneurs de leçons etn’ont que peu ou pas de résultats à présenter.

Ce qui manque à notre syndicat, ce sont lesforces et les moyens. Nous avons donné dansle rapport d’activité l’état de nos forces orga-nisées.

En 2005, nous étions 28532006 2617 (– 238 adhérents)2007 2451 1642008 2379 722009 2273 1062010 2117 156

Ces pertes d’effectifs sont liées à la créa-tion en novembre 2006* du SIP, [les rotos ontpayé des cotisations jusqu’à décembre2004...], mais aussi à notre incapacité à com-penser les départs et à nous implanter réelle-ment dans les secteurs en développementdans les industries de la communication.

C’est tout l’enjeu qui est posé concernantl’avenir du SGLCE, sa capacité à réussir laconquête syndicale, la syndicalisation.

Les possibilités ne manquent pas. Lors desa dernière conférence cet hiver, l’URIF nousa fourni une brochure intéressante sur larégion IDF qui donne le nombre d’emplois etd’établissements par branche et par départe-ment au 1er janvier 2008.

Au total, il y avait :• 14 266 établissements et 71 579 emploisrépertoriés sous le titre : « édition, impri-merie, reproduction » ;

• 8 473 établissements à Paris pour38059emplois ;

• 1769 établissements dans les Hauts-de-Seine pour 14 848 emplois

• 912 établissements en Seine-Saint-Denispour 5253 emplois.

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Rapport d’ouverture

De gauche à droite, Jean-François Ropert et Emmanuel Vire (secrétaire général du SNJ-CGT).

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Rapport d’ouverture

Nous distribuerons une copie de cetableau.

À ces emplois, il convient d’ajouter la dis-tribution, le transport et d’autres fonctionsqui sont répertoriées dans d’autresrubriques. Les chiffres sont des minimasmais ils sont déjà considérables si on lescompare à nos forces organisées.

Même en ajoutant les adhérents des autressyndicats du Livre, les cadres, les syndicatslocaux, les isolés, nous sommes loin ducompte, comme on dit.

Il y a donc du grain à moudre, des forces àgagner, des salariés à convaincre. Allons-ysans limites : partout, nous devons propo-ser l’adhésion à la CGT.

Nous n’avons pas assez de culture de l’or-ganisation, nous ne sommes pas assez pré-cis, soucieux de ces détails dans le nouveaumandat. Nous devons évoluer progressive-ment pour être meilleurs dans ce domaine,ne pas le laisser à un ou deux spécialistes,mais prendre en compte, plus largement, leséléments qui permettent de connaître l’étatréel de notre syndicat et de ses adhérents.

En adoptant en 2006 de nouveaux statutsdonnant la priorité à l’activité à l’entreprisetout en conservant des lieux pour l’échange,la confrontation d’expériences et l’actioncomme les secteurs et les collectifs, leSGLCE s’est donné les moyens de dépasserprogressivement un syndicalisme de catégo-ries professionnelles qui est de moins enmoins adapté au terrain, à la réalité vécuepar les salariés.

Nous avons des difficultés à rompre avecle fonctionnement catégoriel, à sortir dessecteurs conventionnellement distinctscomme le labeur et la presse. Il y a des avan-cées et des reculs dans notre fonctionnementsyndical. À certains moments, c’est l’activi-té d’entreprise qui s’impose et apporte desrésultats très convenables. D’autres fois, aumême endroit, l’activité catégorielle reprendle dessus avec des résultats non négligeablesnon plus. Les deux méthodes ont leur utilité,mais c’est, à notre avis, l’activité d’entrepri-se, coordonnée régionalement, qui est sansdoute la meilleure formule. Le catégoriel nepeut plus venir – ne devrait venir en tout cas– qu’en appui d’une défaillance ou d’uneabsence de l’activité syndicale générale del’entreprise. C’est l’esprit et l’objectif de nosstatuts modifiés en 2006 qui, même s’ilsn’ont pas été appliqués complètement,demeurent parfaitement valables.

Nous devons les faire vivre et les faireévoluer.

Il nous faut donc améliorer notre fonction-nement et en débattre car les recettes-miracle n’existent pas. Seul, l’effort collectifnous permettra d’être plus efficaces. Il fautaussi retrouver à la direction du syndicat desrapports plus constructifs, moins tendusentre les militants. La restriction des

moyens, notamment financiers, a donné lieuà un rude débat interne. Ce débat a été tran-ché et le pire évité, mais il a laissé des cica-trices. Le nier serait mentir. Il faut mainte-nant, avec l’intelligence de chacun, la volon-té de tous, dépasser ce moment et repartir del’avant, même avec des moyens réduits.C’est ce que veulent nos adhérents.

Nous n’avons plus les moyens du passé. Ilfaut s’y résoudre pour le moment et faireavec et nous prendrons ensemble, j’en suissûr, les décisions nous permettant de rassem-bler nos forces et de remplir nos objectifs.

À propos d’évolution, un camarade del’école Estienne me faisait part de son opi-nion en regrettant le manque de développe-ments sur les évolutions technologiques. Iln’est peut-être pas trop tard. Le nez dans leguidon, dans les luttes et les situationsgraves que nous vivons, nous ne dévelop-pons pas toujours comme il le faudrait lesprojections, les anticipations des futurs pos-sibles.

Nous sommes lucides et informés car nousn’avons pas le droit de tricher avec l’avenirdes salariés.

La dématérialisation, c'est-à-dire l’aban-don du support papier au profit de tablettesnumériques, est en marche et elle va allervite. Mais le papier ne disparaîtra paspour–comme le dit notre camarade IgnacioRAMONET dans son dernier livre que m’aprêté Guillaume : L’Explosion du Journalis-me– les journaux de qualité, ceux qui appor-tent analyses, informations réelles et utiles àla vie démocratique.

« Les médias ne s’éliminent pas, ils s’em-pilent », dit Ignacio ; j’ajouterai qu’ils s’ad-ditionnent.

La communication est en révolution, unerévolution dont le moteur est l’information.C’est pour cela que la formule de « révolu-tion informationnelle » est la plus juste, àdéfaut d’être la plus simple. Cette évolutionne concerne pas que la communication, elletransforme le travail, les rapports sociaux,les rapports humains... Elle dépasse le cadrede notre congrès, elle s’impose à nous,aujourd'hui, cela va peut-être surprendremais je l’assume, comme le feu s’est imposéà l’humanité il y a 500 000 ans, la sédentari-sation il y 5000 ans, la machine à vapeur,l’énergie artificielle il y a 200 ans. Celadépasse donc nos choix de congrès.

Beaucoup plus modestement, nous feronsface en syndicalistes, c'est-à-dire en posi-tionnant sur les nouveaux médias les salariésqui se rassembleront pour faire respecterleurs droits et évoluer vers de nouveauxmétiers.

Nous aimons l’histoire, surtout celle duLivre et du papier. Nous avons constitué àcet effet, avec d’autres, un Institut que prési-de celui qui m’a précédé dans la fonction desecrétaire général : Daniel LÉGEROT.

Nous accueillons maintenant à BlanquiFrédéric MENTIENNE et sa maison d’édi-tion qui publie notamment Roger DEDAMEet ses ouvrages sur l’histoire de nos métierset de nos syndicats.

Mais nous ne sommes pas des passéistes,nous nous tournons vers l’avenir. Nousn’avons d’ailleurs pas le choix, noussommes lucides et nous déterminés à ne pas« passer à la moulinette » ni du patronat, nides nouvelles technologies telles qu’il sou-haite les utiliser. Car les nouvelles technolo-gies, sans ouvrir un débat au moment deconclure, peuvent être porteuses de liberté,de connaissance, d’humanité. Nous agissonsdans ce sens, forcément.

Chers Camarades, les défis qui nous sontposés sont nombreux et souvent complexes.La situation dans les entreprises, la vie engénéral des salariés, de leur famille, desretraités, des chômeurs est très difficile etinjuste. Nous avons décidé de ne pas baisserles bras, de transformer notre indignation enlutte, en lutte de classe pour donner un sensà notre quotidien et poser les jalons d’unfutur meilleur, plus humain, plus fraternel.

Nous ne sommes pas les meilleurs, niexempts de reproches, je le répète, maisnous faisons de notre mieux avec la volontéde nous améliorer et d’être utiles.

Ce congrès doit nous y aider.Je nous souhaite un bon congrès.Vive le SGLCE, vive la CGT !

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Le rapport d’activité qui vous est présen-té aujourd’hui se veut être le plus completpossible sans pour autant être exhaustif.D’ailleurs je suis persuadé que dans ledébat prévu cet après midi les interventionsdes entreprises et des camarades que ledélai de dépôt des amendements ont pris decours permettront de compléter les man-ques ou les omissionsLe document rappelle nos initiatives, nos

luttes, nos implications et propose à partirde nos expériences des quatre années écou-lées plusieurs constats.Il permet à chacune et chacun de nos ad-

hérents de mesurer le contexte général etpolitique dans lequel notre syndicat à étéamené à évoluer. Qu’il s’agisse de notre im-plication dans les batailles nationales, oupour notre propre activité revendicative.Enfin il traite dans son dernier chapitre tou-tes les questions liées à la syndicalisation aurenforcement et à la vie syndicale.C’est ce document qui vous permet de

porter vos appréciations sur le bilan de la di-rection syndicale sortante.Avant le débat et le vote du rapport je vous

propose dans la présentation de revenir surces quatre années particulièrement riches enévénements.En octobre 2007 réuni dans cette même

salle les congressistes du XVe Congrès adop-taient la transformation des structures denotre syndicat (création de secteurs profes-sionnels) et un nouveaumode de désignationdesmembres de la commission exécutive. Ilsaffirmaient leur volonté de favoriser toujoursplus les échanges entre les syndiqués, deconstruire avec tous les adhérents un cahierrevendicatif avec des propositions offensi-ves,modernes etmobilisatrices. Et retenaientpour principale orientation de faire vivre unsyndicalisme unitaire, de propositions et deluttes refusant la division, la résignation etl’accompagnement des projets patronaux.La présentation reprend des passages du

rapport d’activité sur les thèmes suivants :•Le contexte international marqué par lacrise financière.•Les politiques des gouvernements, cellemenée en France par le gouvernementFILLON SARKOZY privilégiant lesplus riches.

•Les mobilisations CGT et l’implicationde notre syndicat dans ces batailles (re-traites, emploi, salaire, sans papier, dé-fenses des services publics)•Notre activité revendicative. Après lesétats généraux les négociations sur leplan IMPRIME au niveau de la branche,dans les entreprises de presse et le grou-pe Presstalis (niveau 1, SPPS et la SAD)retour sur les luttes à Radianz, le groupeDATEM (presse informatique) et STP.•La syndicalisation le renforcement et lerappel de nos initiatives tracts, supportd’aide à la syndicalisation, distributiondans les entreprises•La formation syndicale, l’évolution dunombre de nos adhérents, les procédurescontre Dominique AYGALENC etBernard PARISOT de presse informa-tique, les licenciements d’Abdel BEL-MEDHI, délégué syndical à STP etJacques LEDARD salarié du dépôtMLPde Chartres, le départ sous la pression deDjazi GHOUINI, délégué syndical àExacompta.•Le fonctionnement de notre syndicat lesréunions de la CE du bureau syndical dusecrétariat, les assemblées et réunions dedélégués•Nos implications dans les structuresinterprofessionnelles UL, UD et l’URIF•Nos relations avec les autre syndicatsparisiens, la FILPAC les autres fédéra-tions la FAPT le spectacle et le SNJ-CGT.

Dans la présentation du rapport d’acti-vité quatre constats sont proposés auxcongressistes :1 / Sur l’analyse de la bataille

des retraites (extrait)Au final les manifestations quelque soit

leur ampleur, et les actions de toutes natu-res y compris les grèves, n’ont pas fait re-culé le gouvernement. Sur ce point les avis,les analyses sont partagées. Si l’on peut sesatisfaire d’un mouvement unitaire d’uneinfluence ou d’une crédibilité accrue pourla CGT, pour autant le résultat n’est pas à lahauteur. Sans parler d’échec ou des limitesde l’action syndicale, il est clair qu’il a

manqué quelque chose au mouvement syn-dical.

2/ Sur le positionnement du SGLCEpendant la mobilisation des retraites(extrait)À chaque moment fort, répondant aux ap-

pels de la Confédération, nous mobiliseronsles salariés de nos secteurs. Nos adhérentsseront chaque fois plus nombreux dans lescortèges. Les 24 juin, 7 septembre, 23 sep-tembre, 12 octobre et 19 octobre serontmar-qués par la non parution des titres de laPQN. Décisions prises lors des assembléesorganisées par notre syndicat.

3/ sur notre positionnementlors des négociations salarialesen presse quotidienne : (extrait)Le SPQN affiche sa préférence pour la

NAO d’entreprise, le régional n’étant dansleur esprit qu’un indicateur portant sur les ba-

Second constat : le SGLCE a été trèscritiqué sur cette position, entre ceux quivoyaient une démarche suicidaire dansune profession en déclin, d’autres qui es-timaient que l’on ne rendait pas service àla pluralité des idées en se privant descommentaires des quotidiens nationauxle lendemain des manifs (personnelle-ment je n’ai pas remarqué un soutien en-thousiasme au mouvement syndical àune exception près dans les colonnes destitres de la PQN). Pour notre syndicatcette option est la seule appropriée faceaux enjeux de société que représente laprotection sociale, de plus après l’appelde notre fédération à la non parution le24 juin , les enjeux restant les mêmes parconséquent à même cause même effets .Sur les enjeux je vous invite à lire le dos-sier sur la protection sociale paru dansle N° de l’impact quand c’est bien il fautle dire donc je le dis.

Ce premier constat renvoi au rôle dusyndicalisme, les limites de son action laquestion de son intervention sur d’autrechamp, thème qui sera abordé demainavec le document d’orientation.

VIII

, Juillet 2011 - N° 348

Décisions du XVIe Congrès

Extraits de la présentationdu rapport d’activitépar son rédacteur Laurent Joseph

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Décisions du XVIe Congrès

rèmes (comme dans d’autres branchesconventionnelles). Dans cette logique, leséditeurs proposent 1%de revalorisation (loinde compenser la perte de pouvoir d’achat), etsurtout d’acter une méthode de négociationscindant la politique salariale en deux volets,l’une relevant du champ conventionnel, l’au-tre de l’entreprise. Le SGLCE refuse de si-gner ce texte d’une part sur la hauteur del’augmentation proposée qui ne prend pas encompte lapertedepouvoir d’achat,mais aussiparce que cette logique met à mal la négocia-tion salariale de branche.

Si nos relations avec les autres syndicatsCGT en presse et la FILPAC sont difficiles àl’inverse, nous pouvons nous féliciter de nosrelations fraternelles et efficaces avec les ca-marades des fédérations du spectacle et desactivités postales et de télécommunications,pour la gestion de la protection sociale pourl’une et pour la défense des salariés travaillantdans l’abonnement postal pour l’autre.Avec le SNJ-CGT nous faisons un cons-

tat identique de nos relations, la mise enplace d’un système de double appartenancesyndicale pour ne pas rompre avec l’origi-ne professionnelle et culturelle de nos ca-marades, devenus journalistes au sein desrédactions a posé de nombreuses questions.Elles ont été résolues par ceux qui avaientla volonté de chercher des solutions à l’op-posé de ceux qui se complaisent dans lesproblèmes.

C’est le troisièmeconstatdurapport:Pour notre syndicat cet accord privilé-

giant avant tout la négociation à l’entre-prise, est facteur de repli, le chacun chezsoi favorisant encore plus de dispersiondes forces et les divisions. De plus larupture voulue par le patronat risqued’engendrer un décalage entre le salaireréel et le salaire de branche (convention-nel). Au final, cette logique créera enco-re plus d’inégalité salariale entre les sa-lariés relevant du champ conventionnelde la PQN.Nous ne sommes d’ailleurs pas les

seuls à nous inquiéter des risques de la né-gociation à l’entreprise. En effet JeanChristophe Le DUIGOU , dans une chro-nique intitulé un droit du travail négociépar entreprise parue dans l’humanité di-manche du 12 au 18mai dernier s’interro-ge en réaction à un rapport dont les au-teurs un avocat et un économiste proposede « mieux articuler protection des em-plois et protections des personnes protec-tion réglementaire et couverture conven-tionnelle » L’ancien secrétaire confédérals’inquiète des dérives possibles de la né-gociation d’entreprise ainsi il évoque jecite :«Que les syndicats participent au détri-

cotage de la protection sociale » ou enco-re que « le risque principal de l’accordd’entreprise est de conduire à une vérita-ble différenciation des garanties socialeset de pousser à un forme de corporatisa-tion de la protection sociale. Il pointeainsi je cite « le danger évident des ac-cords dérogatoires en particulier des ac-cords d’entreprise ».En presse la tentative de certaines en-

treprises de remettre en cause la complé-mentaire santé ou la prévoyance est unepremière alerte.Pour notre syndicat les enjeux autour

des négociations de branche sont réels etne se limite pas à la seule question sala-riale. La branche à défaut de « sécuritésociale professionnelle » reste le meilleu-re gage pour le maintien et le développe-ment de l’ensemble de nos garanties col-lectives

C’est le quatrième et dernier constat.Bien sur nous déplorons ces divisions,

contreproductives surtout au moment oupatronat et gouvernement multiplient lesattaques. Si nous sommes prêts à assumernotre part de responsabilité dans cette si-tuation, nous savons de par notre expérien-ce que gagner l’unité syndicale passe par lamultiplication des échanges. Débattre pouréviter la rupture. Sur ce point le SGLCEavec son identité plurielle s’efforce dans sapratique syndicale et pas seulement aumo-ment des congrès de ne pas dévier de cetobjectif. Ce fut le cas sur des dossiers tell’impression ou le fait d’avoir au sein du

même syndicat des adhérents du labeur etde la presse nous permet dans la réflexionglobale de prendre en compte les intérêtsde chacun. Cela évite les raccourcis quiconsisteraient à apporter une solution auxuns au détriment des autres. Demême lors-qu’il s’agit de négocier les salaires ou lamodification de la cotisation mutuelle,nous ne sommes pas de ceux qui par une vi-sion nombriliste ou catégorielle acte un ac-cord parce que pour les nôtres ÇAVA!C’est bien notre diversité qui fait notre

force, même si ce n’est pas toujours facile,le SGLCE fait la démonstration que l’unitésous le même toit est possible.

VOTE N° 1RAPPORT DʼACTIVITÉ

NOMBRE TOTAL DE VOTESPOUR CONTRE ABSTENTION

47 4 18NOMBRE TOTAL DE VOIX

POUR CONTRE ABSTENTION1 735 111 206REPRÉSENTATION DES VOTESPOUR CONTRE ABSTENTION81,96% 5,24% 9,73%

ConclusionDurant ces quatre années, dans un contexteinternational et national hostile au monde dutravail, notre syndicat a dû faire face à des si-tuations très difficiles, à la répression anti-syndicale, aux blocages des salaires et aux li-cenciements dans de très nombreusesentreprises, à la baisse de l’activité tradition-nelle, au développement dans les secteursnouveaux de la précarité. Il a mené de rudesnégociations en presse sur le plan régional etdans toutes les entreprises qui ont été soitmodernisées, soit restructurées.Il s’est battu contre la remise en cause des re-traites, contre la casse de l’outil de distribu-tion égalitaire de la presse en France.Le SGLCE, ses militants, ont non seulementfait de leur mieux, mais ont su faire faceà leurs responsabilités et remplir le mandatqui leur avait été confié lors duXVe Congrès.

4 / sur les relations SGLCE et syndicats CGT (extrait)

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Document d’orientationAmendements

Amendements au document d’orientation

, Juillet 2011 - N° 348

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Après examen des 45 amendements parvenus des sections syndicales, la commission du documentd’orientation élargie aux membres du bureau syndical propose de retenir comme modifications autexte du document d’orientation publié dans le Livre parisien :Ligne 22 (…) ces « accidents » récurrents…Ligne 43 Heureusement, grâce aux luttes et grèves ouvrières, à l’histoire du mouvement syndical de classe qu’est

la CGT et aux forces politiques progressistes, l’économie de marché n’est pas complètement régie parla loi de l’offre et de la demande. (« au Parti communiste » est retiré du texte).

Ligne 50 C’est bien pour faire disparaître des esprits cette idée d’une société plus juste que gouvernement etpatronat s’attachent à laminer toutes les réformes, conventions sociales et politiques économiquescontraignantes pour le capital.

Ligne 62 (…) qu’ils soient industriel, tertiaire ou agricole.Ligne 71 (…), plus de solidarité entre les individus, la logique capitaliste exhorte à la compétition, à la

concurrence, à l’individualisme, au nationalisme…Ligne 81 - baisse des impôts sur les bénéfices et les hauts revenus, notamment patrimoniaux et financiers,

compensée par la hausse des tarifs publics, des taxes à la consommation et de l’habitat.Ligne 85 - accroissement du budget pour la politique sécuritaire mais compression du nombre des enseignants et

du personnel dans l’Éducation nationale.Ligne 94 (…) le syndicalisme se doit de réinvestir le champ politique (« politiser son discours » est supprimé).Ligne 109 Seule l’articulation du champ syndical et politique et leur alliance sont en capacité de s’opposer au

despotisme du marché.Lignes112-113

Remplacer les lignes 112-113 du texte initial par : Le SGLCE considère que le syndicat, dans son rôled’acteur social, doit intégrer, en toute indépendance et en toute liberté, une dimension interventionnistedans la vie de la cité, c’est-à-dire dans la politique, et ainsi participer à la transformation de la société.

Ligne 116 Il ne s’agit pas pour le SGLCE de s’inféoder à un parti politique (contrairement au Medef et au partiprésidentiel…)…

Lignes120-121

Supprimer et remplacer par : Le SGLCE rejette toute banalisation des idées d’extrême droite. Ils’engage à participer, au côté de la confédération, à la lutte contre l’exclusion, le sexisme, laxénophobie, la haine de l’autre et à combattre avec force tout programme antisocial et liberticide.

Ligne 181 Le texte est remplacé par : Pour autant, ce syndicalisme combatif ne peut se résigner à une érosion deson nombre d’adhérents. Un syndicat représentatif tient sa puissance, non pas d’une présumée ouavérée notabilité de ses porte-paroles, mais bien de sa capacité d’action collective à partir d’uneassise d’adhérents la plus large possible.

Ligne 252 … Il sera consulté, sans réel pouvoir d’intervention pour lamise en place d’une GPEC servant d’alibi à un PSE.

Ligne 333 élaboration des revendications (au lieu de « production »)Ligne 344 (…) du régional global, entre autres les conventions

collectives et les expériences propres des salariés del’entreprise.

Ligne 377 fabriquant (au lieu de « fabricant »)Ligne 412 Imprimeries : la nécessité d’une réponse globale pour la

presse et le labeur (« secteur » est supprimé).Ligne 418 bis Ajout de ligne : De plus, ces mesures permettraient une

amélioration du bilan environnemental (bilan carbone) de nosindustries.

Ligne 437 (…) et confier la distribution de la presse à des entreprises detransport employant des hommes et des femmes.

Ligne 500 « Il y a la négociation salariale… »

VOTE N° 2DOCUMENT DʼORIENTATIONNOMBRE TOTAL DE VOTES

POUR CONTRE ABSTENTION49 18 2NOMBRE TOTAL DE VOIX

POUR CONTRE ABSTENTION1 781 296 12REPRÉSENTATION DES VOTESPOUR CONTRE ABSTENTION84,13% 13,98% 0,57%

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Document d’orientation Amendements

Et voici un des moments les plus rébarba-tifs d’un congrès, mais passage obligéconcernant la situation financière et lescomptes de notre syndicat. Je ne suis paspersuadé que de placer ce rapport après lerepas puisse aider à une bonne digestion carnotre situation n’est pas bonne et même in-quiétante. Mais enfin trêve de plaisanterieset passons au concret.Je ne vous abreuverais pas de chiffre dans

ce rapport, Xavier MAZEAU du cabinetAPEX se chargera dans son exposé qui sui-vra mon intervention.Tout d’abord je tiens à vous expliquer,

que pour des raisons techniques (absence decomptable depuis plus d’un an) nous nepouvons présenter les comptes 2010 dé-taillés ainsi qu’une prévision de budget2011, année déjà bien entamée.Mes prédécesseurs, Cyril et Eric ainsi que

notre regretté Jean BELIER , ayant pour mapart été élu trésorier en février de cetteannée, n’ont eu de cesse de nous alerter surl’état de nos finances et ont successivementpris des mesures pour atténuer le déficit,mesures sur lesquelles je reviendrais plustard. C’est donc dans leur continuité que j’aipris le poste et je tiens à remercier Ericpuisque encore aujourd’hui, il m’apporteune aide précieuse soit en répondant à mesinterrogations soit en palliant à mes lacunesinformatique. La relève c’est donc faitedans une vraie continuité entre nous deux etjusqu'à aujourd’hui, nous formons encoreen véritable duo.Le bilan 2008 fait apparaitre un déficit de

340 561 euros. Ce déficit s’explique en partipar le départ de Roland GALOSI notrecomptable en août 2009 et le doublon deJulie MEILHAC de mai à août pour le rem-

placer. Devant l’ampleur du déficit, l’en-semble des catégories furent mises à contri-bution en donnant au total 75000 euros ausyndicat.Des mesures furent prises immédiate-

ment :- Départ d’Ali M’SAOURA présent dans

la salle qui nous fit gagner un demi-salaire,suppression des subventions aux catégoriesqui nous fit gagner environ 50000 euros, ré-organisation des services administratifsavec le départ de Patricia en mars 2009, etde Rhéda dans le premier semestre 2009, laprise en charge du salaire de Jean PhilippeMARECHAL à partir de novembre 2009.Ces mesures radicales, sont faites bien

évidemment avec l’accord des camaradesprécédemment cités et dans une conceptionqui est la notre ce qui eu forcément un coûtsur le budget 2009.

La situation financièredu SGLCEpar Pascal Akoun

Ligne 542 bis - Promeut la continuité syndicale.

Le syndicalisme retraité et son évolutionLa mission essentielle de la SURL est d’assurer la défense des intérêts des retraités à partir de leursrevendications spécifiques.Par la force des choses, les revendications des retraités évoluent et se modifient au gré des âges et deslieux de vie, sans pour autant se désintéresser des préoccupations des autres générations.C’est pour cette raison que nous avons besoin d’être au sein d’une confédération syndicale où serontpris en compte intérêts spécifiques et intérêts généraux, afin de mieux affronter cette périodeparticulière de notre vie. Il est donc nécessaire de développer une syndicalisation massive des retraités.Or, les départs actuels à la retraite des camarades de la profession, qui durent depuis de nombreusesannées et qui risquent de se poursuivre dans les années qui viennent, doivent faire l’objet d’uneattention particulière concernant la continuité syndicale.Il y a urgence à développer cette continuité, élément important dans le développement du syndicalismeen général permettant de gagner des forces nouvelles parmi les 14 millions de retraités dans notrepays, qui seront 20 millions dans 20 ans.Certes, nos syndicats et les militants consacrent de l’énergie à garder les syndiqués lorsqu’ils partenten retraite. Sans doute, le travail réalisé par l’ensemble est insuffisant pour répondre aux enjeux d’ungrand changement de société.Il nous faut obtenir de meilleurs résultats, ceux-ci passant par un engagement plus grand de nossyndicats d’actifs dans un travail de développement de la démocratie.Vivre dignement sa retraite, c’est avoir une pension qui permette à chacun d’entre nous de satisfaireses besoins. À ce sujet, depuis l’application des accords de 1993 (lois Balladur, Veil et Fillon), lespensions ont perdu 22 % par rapport au SMIC et 16 % par rapport à l’évolution du salaire moyen.C’est aussi maîtriser sa vie, assurer son indépendance, sa couverture sociale, ses projets, pouvoir seloger, se cultiver, se former, avoir des loisirs, bénéficier de services de proximité, lutter contre lesinégalités, repenser la vieillesse, les solidarités, construire une cité pour tous les âges sont autantd’espaces revendicatifs à investir.

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En effet, le budget 2009 laisse apparaitreun déficit de 359000 euros mais préparaitun avenir plus serein pour les finances denotre syndicat et le budget 2010.En 2010, nous avons également tenté de

faire partir Marc dans le PSE de Roissy, car,nous somme le seul syndicat parisien àpayer notre secrétaire général. Mais devantle chantage fait par la direction du Figaronous avons dû y renoncer. En effet cette der-nière nous demandait de brader la mainte-nance en contre parti de la prise ne chargedu salaire de Marc. Nous avons bien évi-demment refusé.Le déficit 2010, malgré le départ de Julie,

qui a souhaité partir pour travailler à laFSGT, laisserait apparaitre, et je le metsbien au conditionnel, car les comptes decette année ne sont pas finalisés, un déficitd’environ 150000 euros. Cela nous a obligéen début d’année 2011 à trouver une solu-tion pour Eric. Cette dernière nous permetde garder un permanent syndical dans notremaison commune.Toutes cesmesures ne se sont pas faites de

gaité de cœurs, elles ont parfois occasion-nées des débats passionnés voire des en-gueulades, des votes serrés au sein de notrecommission exécutive, mais elles étaientnécessaires et indispensable quant à la sur-vie financière de notre syndicat.Aujourd’hui nous ne payons plus que

trois salaires, nos deux administratives,Sandrine et Céline, etMarc et nous espéronsque se dernier puisse rentrer rapidementdans le plan Imprime senior ce qui nous feraun salaire de moins encore à payer.Nos finances ne nous permettront plus je

le pense d’embaucher de nouveau personnelpolitique.Il faut bien le reconnaitre, la vente de la

grande salle en (575 000 euros) eu un effetnon négligeable pour notre syndicat et nouspermis d’apurer nos dettes notamment la re-versions des cotisations pour les années2008 et 2009 à la confédération. Et de re-constituer des réserves non négligeables.Ces mesures prises, et après renégocia-

tion de certain contrats nous espérons en2011, arriver à l’équilibre et peut êtremême être légèrement en positif.Aujourd’hui, nous nous devons tous en-

semble trouver les moyens de faire vivre lesyndicat. Pour cela plusieurs axes sont pos-sibles voir même indispensables.• Il faut absolument que les collecteurs

nous amènent les timbres payer par nos ad-hérents le plus rapidement possible une foisperçues les sommes. En effet, bien souventde l’argent collecté traine dans les tiroirs des

mois et des mois ce qui fait qu’en 2011,nous avons perçu et nous continuons à per-cevoir des cotisations de l’année précédente(plus de 70000 euros reçus au titre de l’an-née 2010 depuis le début de l’année).• Deuxième axe le prélèvement automa-

tique.Aujourd’hui, nous avons plus de 1250camarades qui ont opté pour le prélèvementmensuel. Cela permet aux camarades d’êtreà jour et de ne pas avoir de sommes impor-tantes à payer d’un seul coup, et cela permetà notre trésorerie d’avoir des rentrées régu-lières (plus de 30000 euros par mois aujour-d’hui).• Un axe déterminant, la syndicalisation.

En effet, que serait un syndicat même richesans adhérents. Si certains se complaisentdans le syndicalisme de représentation, cen’est pas l’orientation qui est la notre.Aujourd’hui, des résultats non négligeablesont été obtenus par le travail de camaradessur le terrain et ce dans tous les secteurs tanthors presse qu’en presse, tant dans les im-primeries traditionnelles que dans les siègeséditoriaux, dans le routage, dans le brocha-ge et chez les chauffeurs. C’est cette voie durenforcement qu’il nous faut suivre impéra-tivement qu’il nous faut suivre.• Un dernier axe que je voudrais citer, qui

fera plaisir à nos camarades de la SURL,c’est la continuité syndicale. Bien souventles camarades qui cessent leur activité nesont plus adhérents souvent par négligence.Il s’avère que les camarades qui partent soiten retraite, soit dans les différents plans etqui sont en prélèvement le restent bien sou-vent. À tous camarades qui cesse sont acti-vité nous devons proposer le prélèvementautomatique.Nos cotisations étant la principale pour ne

pas dire l’unique ressource de nos finances(95 % de nos rentrées financières sont lescotisations ce qui représente environs550000 euros), vous comprendrez aisémentque j’insiste sur ces quatre axes.Comme je le disais précédemment le dé-

part de notre comptable en juillet 2010, nenous permet pas de présenter des comptesdéfinitifs pour l’année 2010 ni de pouvoirpréparer un budget prévisionnel pour l’an-née en cours. La nouvelle loi sur le finance-ment des organisations syndicales, nousoblige à partir de 2010, de faire contrôlernos comptes et de les publier. Nous nousretrouvions donc dans l’obligation de pren-dre et de rémunérer un comptable à mi-temps et par conséquent d’engager des fraisce dont nous n’avons plus lesmoyens.Aussije tiens au nom de tous à remercier Xavieret Alain, camarades des sections Presstalis

et Départs, qui ayant des notions de compta-bilité, pour ne pas dire plus, ont fait et fontsur leur temps de loisir, les saisies, les dé-clarations diverses et variées ce qui nous àpermis en quelque mois de rattraper le re-tard accumulé depuis un an.Je tiens également à remercier au nom de

tous, le cabinet Apex présent dans la salle,pour leur aide précieuse dans la tenue denotre comptabilité, la confection de nospayes et des déclarations URSSAF. Je tiensdonc plus particulièrement à remercierMarie Aïcha, Carole Pierre, ainsi queXavier Mazeau.Mais que serait une bonne gestion sans un

personnel administratif compétent et dé-voué et à qui nous accordons toute notreconfiance. C’est dans des conditions diffici-les car les restrictions financières les ontégalement fortement touchées, nous som-mes passé en quelques années de 5 person-nes à deux personnes.Aussi, je tiens au nomde tous à remercier Sandrine et Céline pourtoutes les tâches qu’elles accomplissentquotidiennement, et leur aide précieusedans la collecte des cotisations.Malgré nos difficultés financières, nous

n’avons jamais faillit dans notre tâches es-sentielle qui est la défense des salariés. Lesdébats ont montré que de plus en plus de dé-légués, de syndiqués, sont trainés devant lestribunaux, attaqués de toutes parts. Jamaisnos frais d’avocats n’ont été aussi élevésque durant ces quatre dernières années.Enfin, avant de terminer, je tiens égale-

ment à rassurer les camarades de la SURL.Malgré nos difficultés, et comme Marc leura affirmé, le coût de la réparation de l’as-censeur (au alentour de 60000 euros) estprovisionné et, étant au cinquième étage jetiens autant qu’eux si ce n’est plus à le voirfonctionner de nouveaux le plus rapidementpossible. Malheureusement les nouvellesréglementations européennes font que lesentreprises agrées sont surchargées et lesdélais d’attente très long.

Beaucoup de rigueur, des efforts de cha-cun ont donc permis de remettre les financesde notre syndicat sur de bons rails.Continuons tous ensembles dans cette voie,attelons nous dès la fin de ce congrès au ren-forcement de notre syndicats.Je laisse maintenant la parole à Xavier

Mazeau du cabinet APEX qui va vous faireune présentation plus technique et plus pré-cise des comptes de l’année 2009 qui été fi-nalisés la semaine dernière.

Vive le SGLCE, Vive la CGT, Juillet 2011 - N° 348

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Rapport financier

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Décisions du XVIe Congrès

ENTREPRISES1. CALBOU Stéphane AFP2. DEBAES Jean-Jacques AMCOR FLEXIBLES3. LEBÈGUE Pascal BUREAU DE PLACEMENT S14. NORGUEZ Marc BUREAU DE PLACEMENT S25. JOLY Jean-Claude DILA6. THIBAULT Christophe DILA7. PINOS Émilie ÉQUIPE8. GARDY Pascal EXACOMPTA9. PRUD'HOMME Joël FRANCE-ROUTAGE10. PELLERIN Martial GROUPE LA GALIOTE PRENANT11. MARIE Vincent HACHETTE FILIPACCHI ASSOCIÉS12. PINCELOUP Patrick IMPRIMERIE NATIONALE13. TOMAT Régis LE MONDE 7514. HAMACHE Arezki LE MONDE 9415. LOURDEZ Didier LE MONDE 9416. BOUYRIE Laurent L'IMPRIMERIE17. LAURIER Alain MIDI PRINT18. TENITRI Alain PARAGON IDENTIFICATION19. DEBABECHE Salim POP20. DOARE Michel PRESSTALIS21. JOSEPH Laurent PRESSTALIS22. MIQUELESTORENA Michel PRESSTALIS23. ROBERT Pascal PRESSTALIS24. SINOPOLI Jean-Luc PRESSTALIS25. BEAUFUMÉ Franck ROISSY-PRINT26. HAIMAD Ameur ROTOS 9327. LE ROUX Jérôme SACIJO28. GALLUCHOT Gérard SAD29. PICARD Maxime SAD30. FRONTY Thierry SGP L'HUMANITÉ31. LALLET Joël SICAVIC32. LE ROUX Sébastien SOCIÉTÉ DE GESTION DU FIGARO33. GÉRARD Loïc SRPP34. DERDAR Nassim STP

Commission exécutive nouvellement élue

Elections du bureau syndicalet du secrétariat

AKOUN PascalBARTEL ThierryBAUDRY ThierryBOUYRIE LaurentBRAHMI FatimaCALBOU StéphaneDE SOUSA Jean-PaulDOARE MichelDURIN JacquesELBAZ CyrilJOSEPH Laurent

JOURDAS LaurentLE BIHAN MartialLEBON JeanLOURDEZ DidierMARECHAL Jean-PhilippeMARTIN EricNORGUEZ MarcRAUT EricROPERT Jean-FrançoisTHOMAS FLORESGuillaume

SECRÉTARIATAKOUN PascalJOSEPH LaurentJOURDAS LaurentLE BIHAN MartialMARECHAL Jean-PhilippeNORGUEZ Marc,secrétaire généralROPERT Jean-FrançoisTHOMAS FLORESGuillaume

SECTEUR 11. BRAHMI Fatima2. FAYE Philippe3. GRAL Christophe4. LACAZE Sophie5. MARECHAL Jean-Philippe6. ROPERT Jean-François

SECTEUR 21. AKOUN Pascal2. BARTEL Thierry3. BAUDRY Thierry4. DE SOUSA Jean-Paul5. DURIN Jacques6. FOUBLIN Dominique7. HAMEL Olivier8. LE BIHAN Martial9. LERI Julien10. LESAGE Jean-Yves11. LOLLO Thierry12. MARTIN Éric13. THOMAS FLORES Guillaume

SECTEUR 31. AIT SERHANE Abdellah2. CAROUX Christian3. DOARE Patrice4. DUMOULIN Guillaume5. ELBAZ Cyril6. JOURDAS Laurent7. LE VERN François8. MEYNARD David9. PAVARD Michel10. RAUT Éric

SURLTitulaires SuppléantsLEBON Jean HIRSCH XavierCARRÉ André BOSSELUT Daniel

BUREAU SYNDICAL

XIII

N° 348 - Juillet 2011 ,

VOTE NO 3ÉLECTION

DE LA COMMISSION EXÉCUTIVETous les camarades présentés pourla nouvelle Commission Exécutive

sont élus à 100% sauf :BRAHMI Fatima rayée par 8voix,est élue à 99,62%

CAROUX Christian rayé par 8voix,est élu à 99,62%

ELBAZ Cyril rayé par 288voix, estélu à 86,77%

JOSEPH Laurent rayé par 8 voix,est élu à 99,62%

THOMAS FLORES Guillaume rayépar 8 voix, est élu à 99,62%La commission exécutive

est élue à 99,77%

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, Juillet 2011 - N° 348

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Motions et résolutiondu XVIe Congrès

UUne proposition de loi visant à réfor-mer la gouvernance de l’AFP a été

déposée au Sénat le 17 mai parMonsieur LEGENDRE (UMP) et devraitêtre examinée avant la fin de la sessionparlementaire ordinaire prévue fin juin.Cette proposition n’a nullement été dé-battue en interne et il serait question de lafaire adopter rapidement, à quelquesmois d’une élection présidentielle et sansprendre aucune des précautions quiavaient accompagné la création de notrestatut en 1957.

Dans le texte de loi, il est prévu prin-cipalement une modification de la com-position du Conseil d’administrationqui viserait à renforcer la mainmise del’État et à menacer l’indépendance dela troisième Agence de presse mondia-le. Le texte prévoit aussi la suppressionde la commission financière de l’AFP,l’introduction d’un contrat d’objectifs etde moyens et une redéfinition des mis-sions d’intérêt général.Les salariés de l’AFP exigent que

toute modification éventuelle de leur

statut ait pour effet de protéger — etnon pas de fragiliser — l’indépendan-ce de l’Agence et que tout nouveau sta-tut soit soumis à un référendum internedu personnel, comme cela avait été lecas en 1957.Les délégués du SGLCE, réunis en

congrès les 30, 31 mai et 1er juin dansleurs locaux de la Maison du Livre, àParis, exigent le retrait de ce projet deloi qui met à mal l’indépendance del’Agence France Presse.

Paris, le 31 mai 2011

Motion d’actualité du Congrès

LLes délégués du XVIe Congrès duSGLCE apportent leur soutien aux ci-

toyens qui, suivant les exemples tunisiens,égyptiens et espagnols, et, s’inspirant dulivre Indignez-vous ! de Stéphane HES-

SEL, se mobilisent actuellement pacifique-ment place de la Bastille à Paris pour pro-tester contre les injustices sociales dansnotre pays.Les délégués dénoncent l’intervention

des forces de l’ordre pour évacuer cescitoyens et les empêcher de s’exprimerlibrement.

Paris, le 1er juin 2011

Résolution d’actualité

LLes délégués du XVIe Congrès du SGLCE expriment leur sou-tien à Salah HAMOURI, jeune Franco-Palestinien empri-

sonné depuis 2264 jours en Israël.Ils demandent instamment au Président de la République fran-

çaise d’agir en faveur de sa libération.Les délégués du congrès ne peuvent se résigner à l’arbitraire

et exigent sa libération immédiate.Paris, le 1er juin 2011

Motion

Bulletin officiel du Syndicat généraldu livre et de la communication écrite94, bd A.-Blanqui – 75013 PARIS.No de Commission paritaire :

0110 S 07117. – No ISSN : 1269-5076.Prépresse réalisé par Publications Elysées

13, rue Niepce – 75014 ParisTél. : 01 40 47 41 01

Impression : Imprimerie Grenier.Directeur de publication

et de rédaction : Norguez Marc.Rédacteur en chef :

Thomas Flores Guillaume.Comité de rédaction :

M. Lopes, M. Pavard, Y. Volant,Th.FrontyPhotos : J.-P.

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N° 348 - Juillet 2011 ,

XV

Interventionsdu lundi 30 maiXVIe Congrès du SGLCE

EEn2008, la direction de Roissy-Print, fai-sait connaître aux élus de l’entreprise, savolonté de déménager à Tremblay-en-

France. Roissy-Print qui avait succédé à Paris-Print avait, selon elle, des coûts de fonction-nement trop élevés : locaux démesurés etinadaptés, loyer exorbitant sur la zone d’aéro-port de Paris, matériel vieillissant. A grandcoups d’experts, notre direction démontrait quenotre entreprise n’avait plus d’avenir et quenotre salut ne passait que par un nouveau projetindustriel.Fin 2008, un nouveau partenaire italien

(Seregni/fingraf) nous était présenté et le modè-le industriel expliqué. Seule une imprimerie quipartagerait sa production entre PQN et travauxcommerciaux serait viable. L’organisation syn-dicale demandait alors des explications plusprécises sur la charge de travail compte tenu del’investissement consenti part Dassault et sespartenaires. Ces explications n’ont pas été don-nées à l’époque mais nul doute que notre direc-tion misait déjà sur des quotidiens nationauximprimés dans d’autres entreprises de la PQN etnon sur la manne apportée par les produits dits« labeur ». Comment imaginer, en effet, qu’ungroupe comme Le Figaro, ne se lance dans uneaventure où deux tiers de la charge de travail se-rait issue de ses produits, alors que Le Figaro,lui, assurerait la quasi-totalité du chiffre d’affai-re (82% du chiffre d’affaire aujourd’hui). Dèslors, ce modèle transformait notre entreprise encentre de profits appliquant la loi du marché etla mettant en concurrence avec les autres impri-meurs appliquant un dumping économique etsocial sans pitié. En cas d’échec, l’imprimeriedeviendrait vite un boulet dont il faut se déba-rasser, avec un coût social exorbitant et cynique.L’entreprise de presse devenait donc une en-

treprise privée comme une autre et l’IDN en se-rait la vitrine. Il devenait nécessaire demettre enplace, parallèlement aux discussions engagées àRoissy-Print, un véritable arsenal permettant ladestruction des emplois sans conflit majeur.S’appuyant sur les rapports Giazzi et Mon-taigne notamment, mais aussi sur les états géné-raux de la presse et le Livre vert, l’organisationpatronnale dévoilait le 3 juin 2009, son planImprime qui était dans de nombreux tiroirs de-puis août 2008.Tout était en place, donc, une GPEC, alibi

aux plans de départs volontaires, un plan seniorpour les plus de 50 ans, et un plan junior pour lesplus jeunes.

– Pour les départs volontaires, ils sont le plussouvent une fuite en avant de camarades in-quiets de la situation dans notre profession, ra-rement un choix mûrit et construit et se solde-ront, malheureusement souvent, comme par lepassé, par des drames sociaux.– Imprime Sénior pourrait être le volet le plus

séduisant puisqu’il permet de faire partir des sa-lariés à l’âge de cinquante ans dans des condi-tions satisfaisantes mais ils posent plusieursproblèmes majeurs : pour ceux qui restent, d’a-bord, les directions se servent de cette excusepour empêcher toute embauche y compris enCDD ; pour ceux qui sont partis ensuite : com-ment garantir que la situation permettra d’assu-rer les salaires dans douze ans voir plus pour les«heureux élus ».Mais surtout, qui paiera si l’oncontinue d’aller de PSE en PSE, et où en serontnos caisses paritaires à cette échéance.– Enfin, le plan Imprime junior, est une véri-

table voie de garage pour tous ceux qui n’ontpas de solution d’emploi, débouchant à coup survers un licenciement sec à la fin du parcours.Début 2009, donc, dans le prolongement de

l’accord cadre de janvier 2005 et après avoirsigné bon gré, mal gré l’accord sur la GPEC,les élus de Roissy-Print entamaient les discus-sions avec leur direction pour la création del’Imprimerie qui prévoyait la reprise de 70 sala-riés.Début 2010, Le Figaro sortait avec 106 sala-

riés !À l’entreprise, il y avait un désaccord de fond

entre les élus SGLCE et ceux du SIP, d’une parten ce qui concerne le plan Imprime et la GPEC,d’autre part sur le modèle industriel proposé parla direction. De plus, le rapport de force à mett-re en place pour faire avancé nos revendicationsétait une fois de plus problématique, comme ille fût par la suite concernant la réforme des re-traites. Chaque arrêt de travail provoquait l’iredes élus du SIP mais souvent uniquement desélus. Des discussions âpres ont eut lieu égale-ment entre nous. La charge de travail, le posi-tionnement professionnel, les solutions socia-les, la formation, autant de sujets, autant dedébats même s’ils sont toujours trop peu nom-breux. Ces désaccords n’ont pas aidés maisnous nous sommes attelés à travailler ensemblepour tenter d’améliorer l’accord général del’Imprimerie. On peut regretter que trop sou-vent les intérêts catégoriels aient pris le dessussur l’intérêt collectif et que la situation régiona-le ne pourrisse nos discussions avec les élus du

SIP, alors que dans les ateliers, tous les camara-des ont les mêmes aspirations. Alors que le dé-veloppement de groupes pluri-médias de plusen plus puissants nous imposait une structurerégionale et fédérale qui permette de construireun rapport de force qui fasse avancer les reven-dications de tous les salariés liés à l’informa-tion, à la communication et à la culture, le choixa été pris d’un syndicalisme morcelé. Fédérerles salariés et construire la mobilisation, voilàl’enjeu et les élus SGLCE de l’Imprimerie re-grettent la création du SIP et d’Info’com quin’ont fait qu’accroître les divergences régiona-les et ont installé la confusion dans l’esprit denombres de salariés.En 2010, alors que la bataille sur la réforme

des retraites venait de s’achevée et que celleconcernant Presstalis et la sauvegarde de notresystème de distribution commençait, les élec-tions professionnelles à l’Imprimerie ont dé-montré que les salariés de l’entreprise faisaientune confiance massive à ceux qui depuis des se-maines étaient traités d’irresponsables par lesélus SIP, ceux du SGLCE. Sans faire d’angélis-me, nous pouvons nous satisfaire, grâce à lamo-bilisation, à la solidarité et au courage de nos ca-marades, des résultats obtenus dans le conflitPresstalis. À Tremblay, pour la première fois,sous l’impulsion du SGLCE, un cahier revendi-catif commun a été déposé à la direction et s’ilreste un grand nombre de satisfaction à assou-vir, des points cruciaux ont été réglés. Pour neciter qu’un seul exemple, après des mois desous-traitance et d’heures supplémentaires pourempêcher tout recours à la permanence, la di-rection a été contrainte de signer son premiercontrat d’usage dans la salle d’expédition. Maisnous n’avançons pas assez vite, des problèmessubsistent, à la maintenance, par exemple, quela direction tente d’isoler, mais aussi à la roto ouà la salle d’expédition où le travail est souventpénible, quant aux techniciens de préparation,la direction freine leur positionnement. Nousrencontrons tous des problèmes bien particu-liers mais qui ont un point commun, la volontéde notre direction d’abaisser les coûts de pro-duction en se servant de la masse salarialecomme variable d’ajustement et en cassant nosstatuts. La division syndicale à l’entreprisecomme à la région serait la plus mauvaise solu-tion à apporter aux problèmes posés.A l’heure où se tient ce congrès, les salariés

de l’Imprimerie d’Ivry sont inquiets, commentne pas l’être, alors que la charge de travail s’enva et qu’aucune perspective sérieuse de mo-dernisation ne se fait jour ? L’annonce de lavenue des Echos à l’Imprimerie n’a faitqu’exacerber les tensions et la soit disant saineconcurrence entre les imprimeries n’aboutieen fait qu’à une concentration des moyensd’impression et à une compétition entre les sa-lariés. Nous devons aujourd’hui, exiger une

L’imprimeriedu FigaroLaurent Bouyrie

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véritable discussion avec tous les acteurs del’édition, de l’impression et de la distribution,pour mettre en place une véritable politique derelance éditoriale, d’impression de tous les tit-res payants ou gratuits et leurs supplémentsdans nos imprimeries de PQN ainsi que la fa-brication des magazines distribués en Francedans nos entreprises de labeur. Pour cela, nous

devons créer un véritable rapport de force quipermette d’interpeler, non seulement le SPQN,mais aussi les pouvoirs publics dont les aidesne doivent pas servir à enchaîner les plans so-ciaux. A l‘entreprise, les élus du SGLCE doi-vent continuer à se mettre au service de tous lessalariés, travailler malgré les obstacles, avecles autres organisations syndicales et proposer

des réponses collectives aux problèmes posésen prenant en compte l’intérêt de chacun.Gageons qu’ils pourront compter pour cela,sur leur syndicat, le SGLCE et sur leur fédé-ration qui n’en doutons pas, fera tout pourconstruire un rapport de force et une mobili-sation unitaire à la hauteur de la tâche qui nousattend.

XVI

XVIe Congrès du SGLCEInterventions

du lundi 30 mai

La grève générale était elle possible ?Nous nele saurons jamais. Etait elle nécessaire pour faireplier Sarkozy et les patrons. Nous le savionstous. Alors que s'est il passé ? Les directionsconfédérales y compris CGT luttaient contre l'i-dée même. Elles ont imposées leur calendrier de

manifs éloignées, sans même une vraie montéenationale à Paris. Si les manifs pouvaient suffirepour gagner depuis 10 ans que nous nous som-mes battus ça se saurait ! Face à l'inertie de la di-rection CGT, des secteurs, des villes ont tenté deconstruire une mobilisation vers la grève géné-

rale. En accompagnant les journées de manifspar des non parution de la presse notre SGLCEà sauver l'honneur face à la Filpac et aux autressyndicats parisiens. Mais nous aurions même pucontribuer davantage encore aux efforts de ceuxqui tentaient de bloquer le pays.

Bonjour,Vous avez tous, plus ou moins suivi les péri-

péties du Monde, nos deux plans sociaux de2004 à 2008 et plus récemment la recapitali-sation du groupe avec l’arrivée du trio Bergé,Niel, Pigasse. Ils sont depuis quelques mois lesactionnairesmajoritaires à la tête du groupe. Lesfonctionsmanagériales et éditoriales sont désor-mais dissociées. Louis Dreyfus a été nommé à latête du directoire en charge des fonctions mana-gériales et Erik Izraelevicz au poste de directeurdu journal.Ce changement a engendré la perte de contrô-

le des actionnaires internes dont les sociétés depersonnel font partie. Une étape très mal vécuepar la société des rédacteurs qui a perdu unebonne partie de son pouvoir. Malgré le droit deveto sur la nomination du directeur du monde,qui peut toujours être utilisé, on s’est vite renducompte que les décisions prises par les action-naires majoritaires regroupés à parts égales dansla société en commandite Le Monde Libres’avèrent difficiles à contrer.La question de l’indépendance du Monde et

de ses journalistes est, bien entendu, d’actualité,c’est une question qui nous préoccupait moins àl’époque mais sur laquelle nous sommes inter-rogés aujourd’hui.

En 2006, notre changement de conventioncollective d’ouvrier à journaliste nous offrait desperspectives en termes d’emploi, de formationainsi que de nouvelles conditions de travail.Certaines d’entre elles se sont même révélées

plutôt mal négociées surtout au regard de notreévolution salariale, mais les enjeux du change-ment de statut étaient cruciaux, non seulementpour notre évolution professionnelle mais aussipour notre capacité à redéployer la CGT dansune catégorie qui représente plus de la moitié dupersonnel.L’accord a permis d’uniformiser les statuts

des salariés qui travaillaient dans lesmêmes sec-teurs. Cette harmonisation a facilité les rapportsentre les gens et a permis à nos camarades defaire leur place au sein de la rédaction et d’y êtreappréciés, ce qui a été primordial pour dévelop-per des liens et notre syndicalisme.Le SNJ-CGT le seul syndicat journaliste CGT

de la maison comptait en 2006, une dizained’adhérents rédacteurs et avait obtenu un résul-tat honorable aux élections professionnelles ob-tenant presque un tiers des votes de la rédaction.Lors de notre changement de statut, nous

avons donc opté pour une adhésion auSNJ-CGTtout en gardant une appartenance au SGLCE.Ce choix de double appartenance n’est pas

toujours simple à assumer au sein de la rédactioncar nous travaillons depuis 2004 en intersyndica-le avec la CFDT et le SNJ autonome qui ne com-prennent pas toujours les actions du SGLCE.On essaye d’expliquer sans se fâcher ce qui

impose une grande souplesse frôlant parfois legrand écart et la vilaine déchirure. Toujours est-il que ce travail a donné de bons résultats et nousa permis, je le pense, d’être au niveau sur la plu-part des questions rencontrées par les syndicatsde journalistes.Lorsqu’il a fallu reprendre le poste de délégué

syndical SNJ-CGT, je n’étais bien évidemmentpas le mieux placé pour répondre aux questionsspécifiques de notre nouvelle catégorie et c’estavec l’aide des militants de ces syndicats dejournalistes reconnus dans l’entreprise que j’aipu appréhender ces nouveaux sujets.Le Snj-cgt au siège du Monde c’est aujour-

d’hui 30 syndiqués. Nous travaillons soit auservice de l’iconographie, du traitement del’image, de l’infographie, de la correction, ausecrétariat de rédaction ou de la rédactionécrivante.La diversité des métiers et le cloisonnement

ont bien évidemment bouleversé les rapportsentre les salariés individualisés dans leur fonc-tion et parfois géographiquement isolé.Pour lesmilitants, la tâche s’est complexifiée.

Rassembler les syndiqués à l’heure d’Internetdevrait être une formalité. Tous les responsablesvous le diront ça n’a jamais été aussi difficile derassembler à une heure et à un jour qui cor-responde ne serais-ce qu’à une moitié de nossyndiqués. La bonne vieilleméthode du porte-à-porte de dernière minute et du téléphone reste

Le MondeFranck Lonjaret

Défaite sur les retraitesJean-Yves Lesage

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XVII

Interventionsdu lundi 30 maiXVIe Congrès du SGLCE

l’ultime recours. Ha la belle époque des ateliersou tout le monde rappliquait au coup de sifflet.Enfin vous m’avez compris, il faut pas malramer!S’agissant de nos revendications, elles sont

pour une part lesmêmes que lorsque nous étionssous convention collective ouvrière. L’emploi,les salaires les conditions de travail, auxquels sesont rajoutées quelques problématiques liées austatut de journaliste comme les droits d’auteuret la loi HADOPI votée en 2009. Celle-ci modi-fie profondément les conditions jusque-là appli-quées dans les entreprises et nous impose denouvelles négociations qui doivent impérative-ment aboutir en 2011.C’est aussi une commission des salaires pour

traiter des augmentations individuelles, elles’ajoute à laNAOqui consiste entre autres àmet-tre en œuvre dans l’entreprise les augmentationscollectives. Commission dans laquelle nous de-vons nous battre contre la direction et les chefsde service pour obtenir des rattrapages de salai-re pour des salariés privés de toute promotion.La précarité est aussi un sujet important dans

la catégorie journalistes avec près de 60 pigis-tes recensés pour le quotidien, ses supplémentset le magazine.Je parle des pigistes réguliers de plus ou

moins longue durée et quelques CDD.Les syndicats de journalistes ont engagé en

février, une démarche auprès de la nouvelle di-rection pour régulariser et intégrer tous les sala-riés précaires, affectés depuis 18 mois et plussur des emplois fixes, permanents ou réguliers(CDD, piges fixes…).

Un calendrier en deux étapes a été accepté. Lapremière a permis l’intégration des précaires enposte depuis plus de 3 ans sur le quotidien avecune titularisation au 1er avril.La deuxième, pour examiner une deuxième

liste de salariés répondant auxmêmes critères etqui ne dépendent pas que du quotidien.Cet examen interviendra après la clause de

cession et les projets de réorganisation du quo-tidien et des magazines.Cette deuxième étape qui doit avoir lieu

début juillet devrait permettre d’étudier et devalider de nombreuses situations similaires.Nous restons déterminés quel que soit notre

interlocuteur pour que la direction entreprenneune résorption globale de la précarité au sein dugroupe.La clause de cession est aussi un sujet à part

entière qui ne concerne que les journalistes. LeGroupe Le Monde a fait l’objet d’une restructu-ration de son actionnariat, ce qui a entraîné unemodification du contrôle des sociétés éditricesdu Groupe.En application du Code du travail, cette mo-

dification du contrôle déclenche la mise enoeuvre de la clause de cession au bénéfice desjournalistes professionnels. Nous avons fixé,dans le cadre d’un accord d’entreprise, lesconditions et modalités de mise en oeuvre decette clause de cession. Cette clause permet aujournaliste qui le souhaite de partir avec uneindemnité de salaire d’un mois par année deprésence.Un mot sur ce que représente la CGT dans

l’entreprise et son fonctionnement.

Les dernières élections du personnel qui re-monte à un peu plus de deux ans à permis à laCGTde bénéficier d’un certain nombre de délé-gués dans l’entreprise et de garder lamajorité aucomité d’entreprise...11 élus au comité d’entreprise, 11 pour lesDP

et 7 pour le CHSCT.Chaque collège a ses délégués et son propre

fonctionnement, ce qui n’est pas sans poser deproblèmes dans la communication CGT. Jepourrais ajouter Info’com qui a le sien et ce quicomplique encore un peu plus la donne.Rassurez-vous malgré quatre CGT dans l’en-

treprise et quatre délégués syndicaux, on n’y ar-rive quandmême. Peut-être trouverons-nous unjour une solution qui rassemble la CGT sur desactions communes, l’avenir nous le dira!Je terminerais mon intervention pour dire

quelques mots sur l’imprimerie du Monde.Nous sommes tous conscients de la situation etde la difficulté dans laquelle se trouvent les sa-lariés qui y travaillent. Quel que soit le point devue de chaque syndicat, la CGT se doit de trou-ver une solution qui préserve au mieux l’intérêtdes salariés. La question essentielle reste l’ave-nir de chacun et impose de jouer une partie col-lective.La CGT doit débattre ouvertement de cette

question et opter pour une solution d’avenirpour les camarades et pour la CGT.Les attaques ne s’arrêteront certainement pas

après cette étape et notre cohérence à prendreles bonnes décisions en impliquant toute laCGT doit s’imposer.Sur ce, bon congrès et vive la CGT.

CCetteaffirmationqui ornait un calicot bran-di dans les 11manifestations qui ont mar-qué la bataille des retraites est certaine-

ment l’une des plus pertinentes.De toute évidence les salariés d’aujourd’hui

sont les retraités de demain. Nous sommes tousd’accord, retraités et actifs pour lutter contre le re-lèvement de l’âge légal de 60 à 62 ans et celui dela pension complète de 65 à 67 ans, qui fait dusystème français le plus dur d’Europe.Avec cette contre réforme, sachant que 25%

desmoinsdevingt-cinq ans sont au chômage, que8 embauches sur 10 sont faites en CDD et que 64% des salariés sont exclus du marché du travailavant d’avoir 60 ans. Celle-ci aboutira à laisser

sur le carreau les plus jeunes et renvoyer au pla-card les plus anciens.Ne faire travailler que les 30-50 ans conduira à

faire imploser notre système de retraite solidaire.C’est à coup sûr l’objectif des partisans de la re-traite par capitalisation. Cette perspective fait sa-liver d’envie la bande duFouquet’s. C’est un pac-tole de 240 milliards d’euros qui est convoité parla finance.Un rapport sénatorial recense d’ailleurs les

bonnes pratiques à importer d’Allemagne et no-tamment le développement de la capitalisation.Ces temps-ci, le patronat et le gouvernement necessent de dresser des louanges à l’excellence dumodèle allemand.

Ils regrettent manifestement que ceux-ci nesoient pas restés en 1945 ! Ils auraient gagné dutemps !C’est si vrai que parallèlement ils combattent

férocement les conquêtes sociales issues duConseil national de la résistance et déroulent untapis rouge devant le Front National !Pas question de nous laisser aller sur cette

pente. Notre situation est déjà beaucoup trop dé-tériorée : depuis 1993, les pensions ont perdu 22% par rapport au SMIC et 11 % par rapport à l’é-volution des salaires.L’ OCDE nous révèle que la France est au

19e rang des 30 pays les plus développés quant auniveau du taux de remplacement !Dans le même temps on apprend, que chez

l’assureur SCOR, par exemple, 23millions d’eu-ros ont été mis de côté pour couvrir les futuresrentes deDenisKESSLERet de huit autresmem-bres du Comité exécutif…Vous savez, ce mêmeDenis KESSLER, le n°2 duMEDEF qui révélaitle programmesecret de la présidenceSARKOZYen 2007 en nous disant : « La liste des réforme !C’est simple: prenez tout ce qui a étémis en placeentre 1944 et 1952…sans exception elle est là ! Il

La retraite c’est uneaffaire de jeunes !Jean Lebon, secrétaire de la SURL

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XVIe Congrès du SGLCEInterventions

du lundi 30 mai

s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaireméthodiquement le programme du ConseilNational de la Résistance…. ».

Après cela, il y a de quoi s’étouffer d’indigna-tion quant on entend les parasites qui nous ex-ploitent honteusement tenir des propos insultantsà l’égard des privés d’emploi au RSA !

La question centrale est celle du partage des ri-chesses. Il est urgent d’ouvrir des perspectives etpour la part qui revient à la CGT de mobiliser surles revendications, de les imposer dans l’actionsans attendre, afin de les faire prendre en comptepar les partis politiques de gauche dans la per-spective de la présidentielle et des législatives etdonc de revendiquer :

• La possibilité de prendre sa retraite à 60 ans• 300 € d’augmentation par mois pour

tous pour compenser la perte du pouvoird’achat de ces dernières années.

• Le retour à l’indexation des pensions etretraites sur l’évolution du salaire moyen.

• Le minimum retraite au niveau du SMIC.• Des pensions d’au moins 75 % du revenu net

d’activité pour une carrière complète.• La validation des années d’études et de

recherche d’emploi• D’assurer les départs anticipés (à partir de 55

ans) en cas de pénibilité.• La reconquête et l’amélioration de l’ensem-

ble des avantages familiaux.L’avenir des retraites est l’affaire des jeunes

elle est également celle des retraités. Il nous fautdonc défendre pied à pied les acquis sociaux chè-rement obtenus par des décennies de lutte et faireaboutir nos revendications. Pour y parvenir, il fautêtre organisé dans un syndicat de classe et demasse : laCGTdontnousavonsbesoinetqui abe-soin de tous pour poursuivre le combat, ce quipose avec acuité la question du renforcement syn-dical alors que la baisse du nombre des syndiquésest générale. Il est inacceptable que seuls 98 000retraités sur 14 millions soient syndiqués. Annéeaprès année nous enregistrons, pour la SURL, une

perte qui atteint une moyenne de 100 syndiquéspar an. Et cela alors que des plans sociaux à répé-tition se sont soldés par des départs massifs dansles entreprises de presse et de labeur.

Pourtant, notre section des retraités, la sectionunitaire des retraités du Livre, la SURL, existe etfonctionne avec des camarades militants organi-sés et structurés qui poursuivent la lutte pouraméliorer les conditions de vie dans tous les do-maines (sociaux, culturels, sportifs) avec une ac-tivité très dense. Nous nous efforçons de tra-vailler le plus étroitement possible avec les actifs,conscients que les problèmes des uns sont liésaux problèmes des autres. Les retraités répondentprésents aux côtés des actifs dans toutes les ma-nifestations et manifestent concrètement leur so-lidarité financière, comme ce fut le cas récem-ment aux grévistes de Grandpuits ou auxcamarades de SPPS.

Cependant, notre syndicalisation retraitéen’est pas à la hauteur des enjeux de société qu’ilnous faut combattre.

Le passage du statut d’actif à celui de retraitéest le plus souvent synonyme d’une prise de dis-tance avec l’organisation syndicale qui, dans saglobalité, ne crée pas les conditions de conserverses adhérents. Il faut impérativement inversercette tendance. Cela ne peut se faire qu’en coor-dination avec les syndicats des actifs.

La continuité syndicale est un acte essentiel durenforcement de la CGT et de la création du rap-port de force.

• Pour les revendications spécifiques quirelèvent directement de notre situation de re-traités : évolution des pensions, couverturesociale, service public de proximité, santé,transports, loisirs.

• Pour les revendications convergentes avecles salariés actifs. Par exigence morale et phi-losophique, mais aussi parce-que les retraitesissues essentiellement du système par répar-tition sont alimentées par les cotisations pré-levées sur les salaires. Bas salaires et chôma-

ge font les basses retraites pour les retraitésde demain, mais pèsent aussi sur les retraitesd’aujourd’hui.

Par conséquent se battre ensemble actifs et re-traités pour les salaires et l’emploi, c’est bon pourtous.

Or, ces dernières années, nous avons connu degrandes difficultés à obtenir les renseignementsnécessaires pour établir le contact avec les syndi-qués sur le départ.

Nous regrettons le temps où les militants de laSURLétaient conviés aux pots de départ pour in-citer les retraités à rejoindre ses rangs.

Nous avons été écoutés et entendus par le se-crétaire général du SGLCE, Marc Norguez, quinous a assuré de sa détermination à militer acti-vement pour faciliter nos démarches.

Il est urgent de renouer le contact afin que lesmilitants actifs et retraités assument pleinementla responsabilité qui leur incombe pour assurer lacontinuité syndicale. Nous en appelons auCongrès, à l’ensemble des élus du SGLCE afinque des contacts s’établissent et que nous puis-sions œuvrer le plus efficacement possible dansl’intérêt des syndiqués et de la CGT. C’est pri-mordial et vital.

Nous avons demandé aussi à nos camarades deremédier aux conditions matérielles déplorablesdans lesquelles les militants retraités se trouventavec l’absence d’ascenseur pour monter au 6e

étage. Nous savons que la situation financière dusyndicat est très critique. Mais là aussi, nousavons été entendus et avons reçu des assurancessuivant lesquelles, l’ascenseur serait réparé dansles meilleurs délais.

Cher camarades, soyez certains de la solidari-té indéfectible des 600 syndiqués de la SURLquisaluent le congrès.

Les revendications des retraités font partie dessolutions pour gagner une société de progrès so-cial, de développement durable, plus solidaire :une société pour tous les âges.

Vive le congrès du SGLCE, vive la CGT.

SSans reprendre le rapport d’activité completfait par Laurent JOSEPH, nous avons sou-haité apporter quelques éclairages supplé-

mentaires détaillés pour le bilan d’activité ducollectif Maintenance.

Secteur 1 : Les sièges éditoriauxAFPL’une des forces de notre Syndicat est de per-

mettre de trouver des solutions pérennes d’em-

plois d’un secteur à un autre.Il y a eu le transfert d’un technicien d’une

imprimerie qui était en contrat CDI, concrétisépar une embauche supplémentaire au serviceElectrique.

Un technicien du service Electrique a suiviavec succès une formation d’informaticienréseau, nous avons obtenu sa promotion et sonintégration dans le service Informatique.

De ce fait, un permanent qui était présent surle site depuis près de 2 ans a été titularisé en rem-placement de ce poste.

BT Radianz : Concernant cette entrepriseissue de l’agence de presse Reuter il faut souli-gner la lutte de neuf mois des salariés confrontésaux décisions du groupe British Telecom.

Associés au syndicat, tous leurs efforts ontpayé puisqu’un protocole d’accord a été acceptépar tous les salariés du site, qui fixe à l’avance lesconditions de licenciement et de reclassement.Aucun licenciement n’interviendra avant le1/07/2012. Ils ont réussi à conserver leur conven-tion collective rattachée à leur contrat de travail.Cette victoire s’est concrétisée par des adhésionssupplémentaires au SGLCE.

Le FigaroNous avons obtenu la création d’un poste sup-

Collectif Maintenance :Bilan d’activitéMartial Le Bihan

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Interventionsdu lundi 30 maiXVIe Congrès du SGLCE

plémentaire dans le service Informatique. Nousavons négocié et obtenu une formation longue de8 mois dans une université (ingénieur des sys-tèmes et réseaux informatique), le positionne-ment d’un camarade sur la gestion des réseauxinformatique au statut de cadre.Alors que nous sommes dans la tourmente

d’un plan social régional qui inquiète même lesjuniors titulaires, nous avons réussi le tour deforce d’imposer l’embauche d’un jeune perma-nent auxiliaire sur un emploi de titulaire en tantqu’agent de Maintenance bâtiment, preuve quecela est possible, qu’il y a bien possibilité decréation d’emplois stables.Nous avons été contraints au changement de

statut des cadres techniques de Maintenance austatut de cadre administratif, mais nous avons ré-ussi à maintenir leur niveau de salaire.Côté syndicalisation, nous avons fait l’adhé-

sion de deux camarades nouveaux des Servicesgénéraux, un qui était à FO, l’autre non syndiqué,amenant à une syndicalisation au SGLCE detoute l’équipe Maintenance ouvriers et cadres,ainsi qu’un nouveau cadre du service Infor-matique déçu d’Info.com.

L’HumanitéPour notre syndicat, un de nos points forts est

d’être en capacité de répondre à des demandes denos adhérents de changer de métier et d’accom-pagner leur promotion par une évolution de com-pétences, voire même un changement de métier.Pour un camarade qui était permanent au ser-

vice Départ et avait des diplômes dans l’infor-matique, après négociation d’une formationd’ingénieur des systèmes réseaux et sécurité, iloccupera un poste de titulaire technicien infor-maticien dans le service Informatique.Pour un autre technicien, après un cursus di-

plômant, ce camarade est reparti en formationpour parfaire son niveau en informatique. Letemps de sa formation, nous avons, avec difficul-té, réussi à intégrer un permanent du bureau deplacement de laMaintenance en renfort au servi-ce Informatique, preuve que le bureau de place-ment est bien indispensable pour répondre au-jourd’hui encore aux besoins des entreprises.Même si nous avons dû essuyer des contraintesen interne avec Info.com, nous avons repriscontact avec la direction pour, après notrecongrès, stopper toute discrimination syndicaledans cette entreprise qui défendpourtant d’autresvaleurs quotidiennement à l’extérieur, dans sonjournal.

Le MondeNous avons réussi à obtenir le remplacement

du cadre de Maintenance responsable de l’équi-pe de techniciens et des fonctions de chargé desécurité. Son remplacement dans l’équipe est liéau dossier de l’imprimerie. La contre partie a étéqu’il passe au statut de cadre administratif.Nous avons confirmé dans un accord avec la

nouvelle direction générale le maintien du statut

d’ouvrier du Livre au siège, pour tous les techni-ciens.Nous avons conforté ainsi la position et le rôle

de l’équipe Maintenance, avec la possibilitéd’intervenir sur le site de VM Magazine, ce quinous offre des possibilités d’étendre notre champd’intervention.Nous avons obtenu de la direction d’examiner

les travaux de Maintenance sous-traités, dans lebut de les rapatrier en interne.

Secteur 2 : Les imprimeriesJournal officielSignature et mise en place d’un accord qui a

mis deux ans pour aboutir. Il a pour effet la pro-motion des auxiliaires vers des tâches deMaintenance, la reconnaissance après formationde l’emploi d’opérateur deMaintenance avec unsalaire réévalué, la reconnaissance de tous lesélectriciens et mécaniciens à la qualification detechnicien deMaintenanceT2.Nous avons obte-nu l’embauche de 2 techniciens, l’un transféré deRoissy-Print et l’autre qui était permanent. Untravail de négociation est en cours sur le secteurinformatique.

Groupe Amaury1. Saint-Ouen : Suite à l’accord demodernisa-

tion du site, nous maintenons tous nos titulaires.Nous avons signé le maintien d’un permanent ensureffectif jusqu’à la finalisation de la moderni-sation de la salle d’expédition et notre présencesur le CTP pour ensuite évoluer sur le CTPE.Nous avons fait un adhérent au SGLCE, déçu dela position duSIPconcernant le conflit sur le dos-sier des retraites.2. Mitry-Mory : Comme dans chaque entre-

prise, nous combattons l’externalisation et lasous-traitance des travaux et des fonctions deMaintenance. Cette revendication s’est matéria-lisée par le blocage du centre d’impressionCINPdeMitry-Mory toute une journée, repoussant lesentreprises extérieures. Cette initiative a eu pourconséquence de contraindre la direction à ouvrirdes discussions et des négociations.Nous avons signé un accord pour concrétiser

l’évolution des auxiliaires papier vers des tâchesdeMaintenance plus qualifiantes. Cela nous per-mettra de travailler avec les entreprises dans lebut du transfert de compétences. Cet accordreconnaît le poste d’auxiliaire qualifié avec unsalaire augmenté. La bagarre sur le terrain de lalutte pour l’emploi et la reconnaissance des qua-lifications, a fait que deux salariés de FOde l’im-primerie ont adhéré au SGLCE.3. Istres : dans le cadre des discussions régio-

nales, nous avons signé le remplacement d’untechnicien par un permanent du bureau de place-ment ; il sera formé sur le site de Mitry-Mory etbénéficiera de formations-constructeur de ni-veau 3 dans les autres centres du groupe. Nousavons obtenu le remplacement du second titulai-re sur place lorsqu’il sera adhérent au plan social.4. Nantes : dans le cadre des discussions ré-

gionales, nous avons signé le remplacement d’untechnicien partant dans le plan social.

Groupe Riccobono1. Paris Offset Print : nous n’avons pas encore

signé d’accord d’effectifs définitif.Après un exa-men précis des travaux et de la charge de lamain-tenance, la direction est proche de lâcher surnotre demande d’être présents tôt lematin afin defaire des travaux de préventif. Ce changementd’horaire aura pour incidence d’asseoir un nom-bre supplémentaire de titulaires.Nous avons obtenu la titularisation d’un per-

manent placé depuis plusieurs années. Un tech-nicien est affecté sur le secteur informatique desmatériels de production. La formation d’un équi-pier en renfort du service Informatique est reven-diquée et devra aboutir. La direction se dit prêteà examiner les besoins de renfort dans le cadre desolutions régionales. Le remplacement de deuxauxiliaires titulaires par deux permanents est ef-fectif, ils ont été titularisés. Le remplacementd’un troisième par le transfert d’un titulaired’une autre imprimerie est acquis.2.Midi Print :maintien depuis plus de trois ans

d’un permanent dans le roulement de l’équipe.Renfort supplémentaire d’un permanent depuis11 mois pour les besoins de production et de tra-vaux. Le transfert d’un technicien d’une impri-merie parisienne pour un contrat en CDI est acté,il est déjà sur place.3. Midi Offset Print : des négociations sont en

cours pour une embauche de technicien immé-diate et une deuxième d’ici la fin de l’année.

Groupe Le FigaroL’Imprimerie : Nous avons signé un accord

pour 14 techniciens de Maintenance titulairesT1, T2 et trois cadres de Maintenance. Tous lestitulaires de Roissy-Print avaient ainsi une solu-tion. La direction devait nommer un cadre parune promotion ouvrière et il y avait potentielle-ment une place au magasin ou au poste de tech-nicien de préparation. Elle a préférémaintenir uncadre de Maintenance à ses fonctions, bien qu’ilait les conditions pour adhérer au plan social ré-gional Sénior, bloquant aussi les deux autresvoies. Cette position nous mettait en difficultépour les deux plus jeunes de nos titulaires deRoissy-Print, la direction allant même jusqu’àenvoyer des lettres de licenciement (plan junioroblige…). Cette direction, comme d’autres enleur temps, a cherché pendant plusieurs mois ànous contraindre à signer pour deux emplois de «technicien de production », amalgamant et por-tant à confusion les tâches de production et deMaintenance. On voit là son réel dessein, ellevoulait outrepasser les accords régionaux qui re-connaissent les qualifications et les métiers.Preuve est de constater qu’il y a quelques semai-nes encore, la direction a réitéré sa demande,forte de voir des techniciens de Maintenanceoccuper des postes de production en salle d’ex-pédition.

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XVIe Congrès du SGLCEInterventions

du lundi 30 mai

Nous avons été certaines fois un peu seuls, ilfaut bien le reconnaître, mais nous n’avons riencédé. Il nous a fallu beaucoup de temps etd’énergie. Après une paritaire au SPQN le13 juillet 2010, nous avons obtenu la confir-mation de la reconnaissance des deux secteurs(Production/Maintenance) et que les techniciensdeMaintenance sont bien sous l’encadrement dela Maintenance. Tout au long de ce processus, àchaque étape, nous avons réuni toute l’équipe,tous étaient présents quels que soient le jour etl’heure. Je dois dire que cela a été déterminant.Nous avons été les premiers à bloquer seuls lesproductions du Figaro, mais c’est bien tous en-semble que nous avons résisté pour une solutionacceptable et acceptée pour chacun. Nous avonsnégocié le transfert pour deux titulaires, un auxJournaux officiels et l’autre à Midi-Print àGallargues, afin d’être à ce jour à l’accord signé.

Nous nous sommes fait un honneur de respecterl’accord que nous avons signé. Que la directionse rassure, nous reviendrons à la charge au départdu cadre de Maintenance pour exiger au moinsson remplacement, afin qu’à son tour elle respec-te sa signature.

Groupe Le MondeLe Monde Imprimerie : Signature d’un accord

reconnaissant la qualification d’opérateur deMaintenance au point 100, de technicien T1 aupoint 115 et de technicien T2 au point 122.Après une paritaire le 13 juillet 2010, nous

avons obtenu l’intégration d’un permanent tech-nicien dans le roulement pour deux mois.Nous avons l’obtenu l’applicationdupoint 100

pour la qualification d’homme du bâtiment, lepoint 90 pour le poste demagasinier, l’intégrationpour la période d’été d’opérateur deMaintenanceau point 100 dans les équipes de techniciens des

services Électrique et Mécanique, le positionne-ment d’un technicien sur le secteur informatiquede l’entreprise et le détachement d’un technicienpour le suivi du poste de GMAO.

Secteur 3 : La distributionPresstalis : La direction générale envisageait

de sous-traiter toutes les tâches de Maintenance.La détermination des cadres et des employés dece secteur avec un fort niveau de mobilisation apermis la signature d’un accord pour le maintiend’un pôle technique qui réalise tous les travauxde Maintenance sur les sites d’exploitation dePresstalis.Voilà un rapport non exhaustif pour le collec-

tif Maintenance mais je pense que d’autres ca-marades interviendront dans le débat pour ren-chérir ce premier constat.Merci.

Paris, le 30 mai 2011

EEndécouvrant le « big bang », les savants ontpermis de comprendre comment s’est cons-truit notre univers. Maintenant, nous pou-

vons envisager l’avenir de notre planète.Si l’un d’entre nous décide de construire une

maison, il va s’informer de l’origine du terrainqu’il va acheter, des précédents propriétaires.Ainsi, et avec d’autres informations, il pourramieux élaborer son projet.Si j’achète une voiture d’occasion, je veux

connaître l’ancien propriétaire, dans quellesconditions a été utilisé le véhicule, afin de chercherà apprécier ce qu’il peut en advenir dans les annéesfutures.Il en va un peu de même avec l’histoire sociale.Connaître le passé est indispensable pour s’atta-

cher à la construction d’une stratégie, définir destactiques, des propositions et des orientations.L’expérience, dit-on, est précieuse pour discuter

du futur. Dans l’activité syndicale, elle est un outilessentiel pour assumer les responsabilités et défi-nir les meilleures orientations. Certes, le passé, l’-histoire, les épreuves traversées, les succès et leséchecs, ne constituent pas en soi un catalogue derecettes avec des solutions toutes faites et définiti-ves. Ce serait trop facile et complètement illusoire.Si j’en reviens à mes trois images du début de

mon intervention - le « big bang », la constructiond’unemaison, l’achat d’un véhicule - il est évidentque les connaissances indispensables à ma ré-flexion neme donnent pas la garantie de prendre labonne décision. Mais, sans elles, je serai encoreplus indécis et susceptible de me tromper. M’en

tenir à l’examen de la situation actuelle au méprisdu passé nem’offre pas de perspective, ni un pointde vue en développement.Dans mon activité militante, j’ai besoin d’une

connaissance critique du passé du mouvement so-cial, de l’histoire de mon syndicat, pour mieuxmaîtriser l’avenir et choisir parmi les alternatives.Nous vivons dans une société de l’immédiat.

Cela accentue nos difficultés. En effet, l’actualitééconomique, sociale, politique, exige, pour envi-sager une perspective, des connaissances et des re-pères. Les militants de la CGT, pour ce qui lesconcerne, ont un grand besoin de connaissance deleur histoire, de celle de leur classe, de celle de laCGT, pour mieux comprendre l’actuel et construi-re l’avenir.S’en tenir à l’immédiat, comme on nous y invi-

te, écrase les militants comme une chape deplomb. Les historiens appellent cette situation le «présentisme » qui revêt un caractère inédit du faitdu manque de perspectives, d’espoirs, d’utopie.Comme si, par exemple, le capitalisme était défi-nitivement la seule voie !Trop nombreux sont ceux qui, autour de nous,

n’ont plus d’histoire, parméconnaissance, par peur,par rejet d’un passé soi disant tragique. Ils sont ducoup sans futur et se retrouvent uniquement dans leprésent. La société de l’immédiateté, de l’urgence,dans laquelle nous sommes, offre en elle-mêmepeude possibilités de se retourner vers l’histoire. Celane doit pas nous rendre passifs.La création de notre Institut CGT d’histoire so-

ciale du Livre parisien, il y amaintenant quatre an-

nées, s’inscrit dans cette volonté.Cet institut CGT se veut un outil utile aux mili-

tants, à nos organisations syndicalesCGT, de notresyndicat à notre confédération en passant par notrefédération.Pour mener à bien ce projet, il se veut autonome

et indépendant. Ainsi, il ne cherche pas à partagerdes responsabilités qui ne lui appartiennent pas. Demême qu’il se refuse à être l’appendice discrèted’un syndicat quel qu’il soit. Pour autant, il s’inspi-re des approches et des analyses de la CGT, partageses valeurs et s’entoure d’apports divers permettant,souvent sur une base critique, de parfaire son travaild’écriture et de popularisation de l’histoire des or-ganisations syndicales du Livre parisien et des tra-vailleurs de nos professions.Recueillir des témoignages, des documents,

aider à préserver des archives, permettre laconfrontation intelligente de points de vue, organi-ser des conférences-débats, publier brochures etun journal biannuel, est un souci permanent demise à disposition de connaissances utiles à l’acti-vité syndicale. Cette activité se complète, parailleurs, par des réponses à la soif de connaître, decomprendre, ou simplement de curiosité de sala-riés, de chercheurs, d’universitaires, d’historiens,attirés par une histoire syndicale riche et particu-lière à bien des égards.C’est ainsi que notre institut agit en coopération

avec les Archives départementales de Paris, laMairie de Paris, des universitaires et des cher-cheurs dans le respect réciproque mais la volontécommune d’efficacité.Notre institut est devenu aujourd’hui une insti-

tution respectée et reconnue sérieuse. Cela rejaillitsur nos syndicats parisiens et la CGT dans leur en-semble. Il se refuse à toute démarche corporativemais veut contribuer à l’écriture de notre histoiresans faire « doublon » avec l’activité de l’Institutnational de la CGT, ni d’autres, en permettantd’additionner connaissances et recherches, en fa-vorisant les mises en commun.

IHS Livre ParisienDaniel Légerot

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Interventionsdu lundi 30 maiXVIe Congrès du SGLCE

Nous bénéficions d’une aide concrète duSGLCE, par des moyens, des soutiens et lapublicité de nos initiatives, notamment l’envoide notre journal à tous ses adhérents. Nos re-merciements ne sont pas une simple formule depolitesse mais l’expression d’une réelle gratitudepour une considération réciproquement utile etefficace.Je profiterai également de cette tribune pour re-

mercier pour leur aide technique de qualité : notreécoleMédiagraph, le groupeAudiens, l’AGOS, laSURL, Nicolas Bessemoulin, Philippe Zirn,Gérard Carreau et Daniel Bosselut.Nombre d’entre vous s’intéressent sérieuse-

ment à nos initiatives et notre démarche ; je les in-vite à nous rejoindre par leur adhésion individuel-le s’exprimant par une cotisation annuelle de vingteuros. Des comités d’entreprise comptent parmi

nos adhérents à titre collectif comme ceux de laDirection des Journaux Officiels, des SAD, dePrestaliss ; bien d’autres pourraient les imiter dèslors qu’ils voudraient s’intégrer dans une missionculturelle collective.Pour nous, s’approprier l’histoire sociale ren-

voie à un effort permanent pour une évaluation dupassé ; un travail pour une connaissance – n’ayonspas peur du mot – scientifique de l’histoire. Untravail fondé sur le pourquoi. Un travail qui de-mande recherche, confrontation, qui parfois hési-te et qui toujours remet l’œuvre sur le chantier. Jepense ici en particulier à la contribution d’amiscomme Roger Dédame, Sylvie Charlier, MaîtreMichel Henry ou Catherine Vieu-Charier, adjoin-te au Maire de Paris.Faut-il le redire ; nous ne cherchons pas dans l’-

histoire les clés du présent. Elle ne livre pas de re-

cettes mais porte en elle une capacité d’aide àcomprendre le monde actuel. Elle éclaire les en-jeux et façonne le sens de l’analyse.Telle que nous la sollicitons, elle permet

d’expliquer les transformations humaines. Acontrario, être uniquement dans le présent, c’ests’exposer à l’émotion, être sensibles aux contre-vérités historiques et aux mythes. Et, au bout dubout, se montrer incapables d’anticiper.L’histoire de nos syndicats parisiens, de la

CGT, est une suite, un mélange de lumières etd’ombres. Rien n’est à gommer, chaque momentest une expérience avec ses richesses pour l’actuelet le futur. Nous voulons l’approfondir, la fairepartager et contribuer ainsi – dans nos limites etnos propres responsabilités – au développementde l’activité du SGLCEet des autres organisationsdu Livre parisien pour des succès prochains.

CCette prise de parole n’est pas un amende-ment mais s’inscrit dans le débat et leprolongement du rapport d’activité ; il

nous paraît intéressant et nécessaire de faire unpoint précis de la situation du Monde imprime-rie à l’occasion de ce congrès.Depuis de longues années, notre organisation

syndicale réclame la modernisation du Mondeimprimerie en s’appuyant sur l’accord signé le30 juin 2004 entre les directions du Monde, duMonde imprimerie et les organisations syndica-les CGT.Les querelles de pouvoir à la direction de la

société éditrice du Monde, la mauvaise gestionéconomique et le manque d’entrain pour mo-derniser ont amené l’entreprise à rester dans l’é-tat jusqu’au moment où, en 2009, la direction adécidé de se séparer de son outil industriel en lecédant à un repreneur espagnol.C’est intolérable pour les salariés de l’impri-

merie d’Ivry car, au-delà du fait que le repreneuren question n’avait pas les reins solides pouraider l’entreprise à s’en sortir, les salariés sevoyaient déjà bradés au plus offrant, annulantles années de lien direct avec le siège éditorial.Le SGLCE a agi pour faire annuler cette dé-

cision pourtant soutenue par les directions jus-qu’au Conseil de Surveillance.De rassemblement en rassemblement, devant

le siège du groupe, devant l’imprimerie avec lesélus syndicaux et politiques, de réunion en ré-union jusqu’à la DDM (Direction du Dévelop-pement des Médias) appelée maintenantDGMIC (Direction générale des Médias et des

Industries culturelles), nous avons obligé le di-recteur de l’époque à être présent autour de latable pour nous entendre développer et contes-ter cette décision.Toutes ces initiatives nous ont permis de faire

reculer la direction. Cette bataille avait touteson importance politique car aujourd’hui, nouscontinuons à nous adresser à la nouvelle duMonde en tant que salariés de ce titre.Le SGLCE a mené cette bataille bien seul,

malheureusement, mais est fier d’une part del’avoir gagnée car cela permet à notre syndicat,mais aussi à d’autres de s’adresser également auMonde. Les autres syndicats dans l’imprimerienous disaient qu’il fallait assurer la voie du«moins pire», qu’il fallait sauver ce qui pouvaitl’être... Le SGLCE n’a pas suivi cette voie et abien fait d’agir dans le sens qu’il a pris.Dans le cadre de la recapitalisation, une nou-

velle direction composée de Pigasse, Niel etBergé a pris les commandes du quotidien LeMonde. Depuis, nous n’avons eu de cesse de ré-clamer une modernisation nécessaire car le ma-tériel s’use et ne permet plus aujourd’hui de ré-pondre aux objectifs de qualité, de paginationou de couleur que peuvent produire d’autres en-treprises de presse modernisées.La direction du Monde a expliqué qu’elle se-

rait prête à moderniser à condition que la char-ge de travail soit présente. Deux quotidiens,selon elle, sont nécessaires pour moderniserl’entreprise de façon optimale. Le Monde et LesEchos auraient été les piliers de cette moderni-sation. Les éditeurs, notamment des Echos,

l’ont voulu autrement et ont annoncé, dans unpremier temps, qu’ils avaient rompu leurcontrat dans le cadre du préavis nécessaire etdans un deuxième temps, ils l’ont annoncé ver-balement en réunion à notre organisation syndi-cale.Cette annonce a été dénoncée par les salariés

en assemblée générale et nous avons décidéquotidiennement de faire desAG au démarragede l’impression du titre, lui faisant ainsi subird’importants retards. Cela a duré environ unequinzaine de jours et nous avons un soir décidéd’aller rendre une petite visite à nos camaradesde SPPS pour bloquer la vente en kiosque desEchos. Cette initiative avait un sens déterminéet l’accueil de nos camarades de SPPS a été évi-demment chaleureux (de ceux du SGLCE, je leprécise).Après avoir réveillé le chef de centre, l’avoir

attendu sur place, nous avons obtenu la garantieque Les Echos ne seraient pas distribués. Nousavons fait une assemblée générale à la cantine,lieu particulièrement connu de ceux qui ont par-ticipé au conflit sur la distribution en décembre.Nous sommes repartis confiants de savoir quenos camarades veilleraient toute la nuit sur LesEchos.Si toutes ces initiatives ne nous ont pas per-

mis de faire reculer Les Echos, elles auront aumoins eu le mérite de les contraindre à officiali-ser publiquement leur décision de quitter LeMonde. Mais nous n’en avons pas fini avec eux,comme avec ceux du Monde... et du Figaro.Pourquoi ? Le Monde a laissé partir Les

Echos,Les Echos ont décidé d’aller auFigaro etLe Figaro les a acceptés. Ils sont donc à nosyeux les premiers concernés dans ce billard àtrois bandes.Il y a évidement le problème industriel mais

aussi un problème social, un énorme problèmesocial. Il y a aujourd’hui 240 salariés dont 35environ peuvent bénéficier de mesures d’âge.Pour les autres, estimés à environ une centaine,

Le Monde ImprimerieDidier Lourdez

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XVIe Congrès du SGLCEInterventions

du lundi 30 mai

Nous publions ci-dessous de brefs extraitsd’interventions de délégués.

17 h 50 :Cyril Elbaz relate la négociation quis’est déroulée à la SAD, filiale de Presstalis, en

matière d’organisation du travail. Elle a aboutidans un contexte difficile de fortes pressionscontre les emplois et les statuts dans la distribu-tion de la presse à la conclusion d’un accord in-staurant la semaine en quatre jours. À la clé pour

les salariés des agences, plus de 40 jours de repossupplémentaires par an.18 h :Bernard Parisot présente aux délégués

la lutte des salariés du groupeDatem et de PresseInformatique contre les licenciements et la liqui-dation judiciaire des sociétés. Au cœur de lacasse économique et sociale qui a entrainé 240 li-cenciements le 1ermars 2011, il pointe la respon-sabilité des acteurs financiers comme les fondsque l’on dit « d’investissement » et, dans le casde Presse Informatique, du fond de Serge Wein-berg, par ailleurs président du Conseil d’admi-nistration de la multinationale Sanofi-Aventis.

Interventionsde délégués

la direction a sa recette, elle s’appelle « IMPRI-ME JUNIOR ». Cela consiste, et ceux qui l’ontsigné le savent, à licencier le nombre de camara-des qu’il faut, à leur vendre une belle formationsur 3 ans garantissant leur salaire en moyenne à85 % et à les envoyer à Pôle Emploi pointer auchômage.Comme pour les précédentes batailles me-

nées par le SGLCE, les autres syndicats dansl’entreprise, relayés par les experts de la Secafipour le CE, expliquaient de concert avec la di-rection que ce plan était inespéré et qu’il fallaitinciter les salariés à y rentrer car, de toute façon,il y aurait de la casse.Le SGLCE, avec la section syndicale d’entre-

prise, n’a décidément pas la même position.Accepter de laisser licencier et envoyer des sa-lariés au chômage n’est pas dans nos gènes ; celanous rebute, nous le contestons et nous nousbattrons contre. C’est ce que nous avons conti-

nué à faire en rencontrant Dreyfus, directeur duMonde avec une lettre ouverte comme support.En deux mots, nous lui avons demandé de nousfaire connaître son projet de modernisation dansles meilleurs délais et de prendre en compte ques’il y a un sureffectif constaté, il n’y aura pournotre part aucun laissé-pour-compte, entendonspar là qu’un salarié dit junior aujourd’hui devraavoir une solution d’emploi acceptable demain.Et comme je le rappelais plus haut, n’oublions

pas qu’il y a trois bandes, alors retournons-nouségalement vers Les Echos pour tenir la mêmeposition et faisons lamême démarche auFigaro.Et que dire du SPQN ? N’a-t-il pas une res-

ponsabilité vis-à-vis des salariés du Monde im-primerie. Il faut donc que lui aussi joue un réelrôle social et non un rôle de non-assistance àsalariés en danger.Aujourd’hui, les salariés sont toujours sans

réponse concrète concernant l’avenir du site et

donc, par conséquent, le leur et celui de leur fa-mille. Les salariés de LMI demandent donc àleur direction d’assumer sa responsabilité en bâ-tissant un réel projet industriel à Ivry-sur-Seineet en garantissant à chaque salarié une réellesolution d’emploi. Notre organisation syndicalea posé, pose et posera donc toutes ces questionsdans le cadre du paritarisme et d’ailleurs, elle nes’interdit rien si le chemin choisi par les di-rections est celui de la casse industrielle et del’emploi.Il est clair, et j’en finirai, qu’il est pour nous

impossible d’imaginer que l’imprimerie duMonde vivoterait jusqu’aux Présidentielles etqu’elle s’éteindrait doucement alors que LesEchos iraient tranquillement se faire imprimerdans une entreprise ultra-moderne, sans prendreen compte la partie industrielle et sociale du pro-blème.Merci pour votre écoute et vive la CGT !

Visions et perspectives d’avenir pour lecollectif MaintenanceLe document d’orientation soumis par la

Commission du document d’orientation proposeun projet complet aux congressistes. Nous le parta-geons, mais je souhaite donner, pour le collectifMaintenance, notre vision pour nos champs d’in-tervention.

Formation professionnelleLa formation professionnelle continue des sala-

riés de la Maintenance est primordiale. C’est ens’emparant et en proposant, dans le cadre des ca-hiers revendicatifs, voire en contraignant les direc-tions d’entreprise, qu’il faut obtenir tous lesmoyens pour être toujours au niveau le plus haut etpermettre à tous d’évoluer.Dans ce sens, plusieurs entreprises ont déjà enta-

mé des cursus de formation qui peuvent être la base

du vécu pour venir enrichir les futures demandes.Nous avons remis en place la Commission for-

mation professionnelle. La dernière réunion s’esttenue le 7 avril dernier pour animer et construiredans la durée de réels processus de formation quisont une obligation pour maintenir nos interven-tions à tous les niveaux de notre profession.Nous devons sans réserve intégrer les sièges édi-

toriaux, les services Informatique, maîtriser lesflux, les serveurs, intervenir sur la téléphonie sur IP,la vidéo HD, les sites Web, être sur tous les postesdéterminants pour rester incontournables.Dans les imprimeries, notre forte présence sur

les outils de production ne doit pas nous restreind-re, nous devons nous emparer, là où ce n’est pas lecas, de l’environnement, de la climatisation, des ré-seaux, reprendre tout ce qui est, ou tout ce que lesdirections voudraient sous-traiter.

Dans le secteur de la distribution, c’est la mêmechose, là où il y desmatériels, quels qu’ils soient, ildoit y avoir des cadres, des techniciens, des em-ployés, des opérateurs de Maintenance, des hom-mes du bâtiment pour l’entretenir, des magasinierspour l’organiser.Nous avons l’expertise et les compétences car

nous avons, depuis les quinze dernières années aumoins, recruté des camarades avecdehauts niveauxde qualification avec chacune des spécialités.Les compléments réguliers de formations pour

élever les niveaux de compétence devront seconcrétiser par la reconnaissance d’une qualifica-tiondans la grille régionale, point quenousn’avonspas totalement pu faire aboutir partout, mais dont ilnous faudra continuer de revendiquer jusqu’à l’ob-tention pour tous.

Formation syndicaleMême si elle n’est pas spécifique pour la

Maintenance, je veux insister dessus car trop sou-vent sous-estimées, les formations syndicales pas-sent au deuxième plan dans nos priorités. Il ne fautpas délaisser ces formations qui sont le fondementmême de notre profession.Sans un Syndicat du Livre CGT fort, nos forma-

tions professionnelles ne seraient pas reconnues à

Collectif MaintenanceDocument d’orientationMartial Le Bihan, mardi 31 mai à 9 h 50

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Interventionsdu mardi 31 maiXVIe Congrès du SGLCE

leur juste valeur et nos aînés ne nous auraient paslaissé ce que nous avons aujourd’hui. Il faut doncbien le mettre également comme une priorité.Notre survie en dépend en partie.Ces formations syndicales permettront aux plus

jeunes de s’aguerrir, elles feront naître le besoin detransmettre et de s’ouvrir vers d’autres salariés destrois secteurs que notre syndicat couvre pour lesconvaincre du bien-fondé d’adhérer à notreSyndicat, le SGLCE. Car c’est bien là, en partie,qu’est le prolongement ou non de notre existence.Malgré les plans sociaux successifs, le constat

est fait que les directions n’ont pas réussi à nousfaire disparaître.Mais pour assurer l’avenir des plus jeunes, nous

n’avons d’autre choix que de faire de nouvelles ad-hésions pour nous renforcer, en particulier dans lesentreprises où la CGT est faible, voire inexistante.

Recours aux entreprises extérieuresLa sous-traitance, voire l’externalisation des

fonctions de Maintenance, est pour les directionsun moyen de diminuer notre rôle dans les entrepri-ses et un ajustement vers le bas des effectifs.Dans les semaines à venir, ce combat va devenir

une priorité ; le dossier de l’imprimerie du Mondevaenêtre l’exemplevivant, il sera dansbiendes casune source de conflit. Là où il y a eu conflit, nousavons obtenu gain de cause, c’est pour cela qu’ilnous faudra prendre ce combat comme une priori-té pour l’emploi.Les matériels plus modernes, plus rapides per-

mettent malheureusement aux directions de dimi-nuer les emplois d’utilisateurs. A contrario, la so-phistication, la technologie, l’augmentation desmatériels et leur environnement sont bien souventune charge de travail plus importante pour le sec-teur Maintenance.Il faut se battre pour récupérer toutes les charges

de travail qui nous échappent aujourd’hui. Si nousgagnons ce long et difficile combat, c’est non seu-lement des emplois quenousmaintiendronsmais lapossibilité d’en gagner de nouveaux et le renforce-ment incontestable de la CGT.

Bureau de placementDans notre convention collective, ce mode de

fonctionnement est historique.Dans le dernier accord social concernant les im-

primeries parisiennes, là où le besoin de salariés ennombre est nécessaire aux productions, la signatu-re de certains permet aux directions de remettre encause cet acquis. On le voit aujourd’hui, les direc-tions du Monde imprimerie et de l’Imprimerie ré-sistent et ne voudraient plus faire appel aux perma-nents, pourtant indispensables à la bonne sortie desproductions.Au-delà de savoir qui gère les emplois, comme

aiment à le rappeler les directions, c’est bien là en-core un moyen immédiat qu’elles ont trouvé pourstopper le rajeunissement et la titularisationdenou-veaux camarades dans notre profession. Nous de-vons combattre cela partout où nous le pouvons.Notre force, c’est notre présence sur tous les

points stratégiques des entreprises et dedétenir tou-tes les compétences de Maintenance, de nous batt-re pour obtenir des formations de très haut niveauafin d’anticiper sur les futures technologies pourrester indispensables dans les trois secteurs.Notre avenir dépend entre autres de notre force à

résister pour maintenir ces emplois que les direc-tions d’entreprise rêvent de supprimer depuis tou-jours.Nous avons raison de dire « solutions d’avenir

acceptables et acceptées » pour tous. Nous enavons fait la preuve non seulement pour les titulai-res, mais également pour les permanents.La démonstration est faite qu’il est nécessaire de

renouveler nos effectifs. Notre combat dans lesprochaines années sera comme toujours, contre latentative des directions de nous substituer à des sa-lariés précaires dans leurs statuts : celui des entre-prises extérieures.Les enjeux et l’avenir de la fonctionMaintenanceDans SGLCECGT, le terme de «Général » y est

bien pour quelque chose. Notre syndicat rayonnesur les trois secteurs de notre profession. C’est unoutil sans comparaison à ce que proposent les aut-res structures faussement unies CGT de notre pro-fession. Il y a bien-sûr régulièrement, lors des mo-ments difficiles, la réaction du repli vers lesanciennes structures connues depuis toujours, lescatégories,mais il nous faudra continuer à dépassercela. Le repli catégoriel, voire différencié entre laPresse et le Labeur doit faire partie de notreHistoire avec un grand « H ».

Je pense que le collectif Maintenance, qui est lapierre « Tri-angulaire », puisqu’il est présent dansles trois secteurs, permettra de passer ce cap. Il suf-fit de prendre des exemples précis : grâce à notrestructure, nous avons pu trouver des solutions pourdes salariés de secteurs différents. Ils ne sont pasencore nombreux mais ils sont révélateurs. Je l’aiabordé lundi dans mon intervention sur le biland’activité. Tout cela a été possible par le rapport deforces général dépassant les anciens clivages quiauraient été des freins il y a encore quelques an-nées. C’est donc que notre outil syndical, avec nosnouveaux statuts comme ils ont été adoptés lors duXIVe Congrès en 2006, est preuve de redéploie-ment.Ces exemples, il nous faudra lesmultiplier. Il y a

donc là encore une marge importante de position-nement CGT pour l’avenir.Dans les imprimeries, les emplois vont être ré-

duits en nombre même si nous arrivons à contenirles entreprises extérieures mais nous avons un réelrapport de forces. Notre redéploiement syndicaldoit être dans les entreprises où nous sommes pré-sents en petit nombre comme les sièges éditoriauxet le secteur de la distribution. Il nous faut convain-cre les salariés d’adhérer à notre organisation syn-dicale pour créer un rapport de forces plus impor-tant.Dans les jours à venir, nous allons devoir faire

face au dossier duMonde imprimerie. Marc NOR-GUEZ a rappelé dans son discours d’ouverture lesdeux axes fondamentaux : l’avenir industriel dusite d’Ivry et que les camarades ouvriers, employéset cadres devront avoir des solutions d’emploi pé-rennes en presse dans leur métier. Je confirme, afinde lever tout doute, que c’est le bon choix pournotre syndicat, y compris pour tous les salariés ducollectif Maintenance.Les tâches et travaux deMaintenance existent et

se développeront de plus en plus, devenant de plusen plus pointus et spécifiques. À nous de nous enemparer, nous détenons notre avenir et en mêmetemps, celui de l’existence du SGLCE.Du travail de Maintenance, il y en a, il doit être

réalisé par des salariés à statut de notre syndicat !Merci.Vive le SGLCE !VIVE LACGT !

Paris, le 31 mai 2011

Nous publions ci-dessous de brefs extraitsd’interventions de délégués.

10 h :Denis Levy, délégué de la Compagniefrançaise d’Impression, présente la situationdes salariés après le rachat récent de l’entrepri-se et la restructuration qui a suivi avec un chan-gement de lieu de travail imposé. Les salariés

ont engagé une lutte et exigé une négociationdans laquelle le syndicat les a accompagnéspour améliorer sensiblement les conditions deleur licenciement. Denis termine son interven-tion en adressant aux délégués les remercie-ments de ses collègues.10 h 18 : Carl Pfeiffer, membre sortant de

la commission exécutive, intervient sur la si-

tuation sociale et professionnelle au siège dePresstalis, la première société de messageries,d’organisation et de traitement de la distribu-tion de la presse en France. Il pointe les diffi-cultés à dépasser par les différentes structuresCGT afin d’organiser de façon cohérente etdurable les salariés cadres largement majori-taires au siège de Presstalis. Il conclut sonintervention en annonçant la parution prochai-ne d’un journal syndical CGT pour les salariésdu siège.10 h 20 : Philippe Faye, secrétaire du CE de

Interventions de délégués

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XVIe Congrès du SGLCEInterventions

du mardi 31 mai

Chers camarades,Votre Fédération prépare son congrès de no-

vembre prochain, et, parmi les nombreux rendez-vous du secrétariat fédéral avec les syndicats, quoide plus logique de venir débattre avec le plus im-portant d’entre eux – par la taille –, le SGLCE, lui-même réuni en congrès aujourd’hui.Je vous remercie donc par avance de l’attention

que vous voudrez bien prêter à mes propos fédé-raux, qui s’inscrivent dans vos travaux. C’est dumoins leur intention.Quand l’actualité générale rejoint l’actualité im-

médiate de nos champs professionnels.La numérisation généralisée de l’information et

de la communication est l’ordinaire dans nos en-treprises de presse, de distribution, de labeur, depublicité.Le projet d’organisation de la rédaction au

Figaro, le sort réservé à La Tribune, les attaquessur le statut de l’AFP, le départ acté de Lagardèrede Presstalis, l’avenir compromis des imprimeriesde Labeur du groupe CirclePrinters, la mutualisa-tion des imprimeries de presse nationale, régiona-le et de labeur revendiquée par le gouvernement,l’avenir du centre d’impression duMonde.Tous ces événements renvoient à la même

logique : un couple s’est formé, qui subordonne larévolution technologique en cours, le numérique, àla politique libérale guidée par un Etat qui conduitle bal, et pas seulement dans la commissionCardoso-Mitterrand.Le sommet du G8 qui s’est tenu la semaine der-

nière en France a été précédé par un « e-G8 » àParis, où tous les acteurs dominants du Net étaientinvités : RuppertMurdoch (The Daily), les patrons

de Skype, Facebook, Google ; et Sarkozy, flanquédu patron de Publicis, Maurice Lévy, les attendaitpour convenir avec eux que oui, décidément, c’estbien la numérisation généralisée qui offre la sortiede crise et les canaux de la relance économique.Par magie, le cabinet américano-international

McKinsey, expert en organisation d’entreprises,sortait en mai un rapport montrant l’importance etla croissance de l’économie du Net dans le PIB. Etnotre vieil ami, l’Institut Montaigne, pourvoyeursde munitions libérales, publiait ces jours derniersune étude sur le sujet intitulée pour « renforcer lacompétitivité de la France ». Rien que ça.L’idée directrice du gouvernement et de ceux du

G8 est de proposer une issue à la crise qui soit fa-vorable au capitalisme. Pas de doute pour eux quece sont les salariés qui doivent en payer la facture.Ils l’ont acté à l’échelle européenne, notamment

en écrasant les peuples grecs et portugais. Ils ontréussi par la spéculation immobilière, dans uneEspagne sortant de ses trente glorieuses d’aprèsfranquisme, à susciter le mouvement avant-cou-reur des Indignados, qui reprend au cœur deMadrid ce qui s’est passé au Caire ou à Tunis.Ce qu’ils veulent, sachant que dans le capitalis-

me actuel une crise en annonce une autre, toujoursplus rapprochée de la suivante, c’est trouver aucompte des groupes dominants une relance dura-ble des profits dans un secteur porteur. Et ils dési-gnent pour cela l’économie du numérique. Desmilliards y circulent déjà, mais ce n’est pas assez,ils veulent y faire converger les investissementsdans des secteurs aussi variés que la santé, l’édu-cation, la communication et l’information. Voilàdonc pour eux le « marché porteur », l’eldorado,

pour les PME et TPE et pour quelques grandes fir-mes.Leur stratégie ? Imposer une longue austérité

flanquée de mesures de dérégulation sociale etéconomique, délocaliser les entreprises manufac-turières dans les pays offrant un prix de maind’oeuvre avantageux, et dans les métropoles despays riches faire fleurir les entreprises du nu-mérique, porteuses de l’espérance de profitsimportants.Ce projet de société en appelle un autreA la fin

des années 70, au coeur de la présidence deGiscard, dont le slogan était « la société libéraleavancée », paraissait un rapport intitulé « l’infor-matisation de la société ». Véritable manuel, cerapport démontrait comment rompre avec l’orga-nisation de la société issue de la Libération et utili-ser la révolution informatique comme un outil po-litique pour écarter et le gaullisme et le programmecommun. Nos professions y faisaient l’objet d’uneattention toute particulière. C’était le temps dupassage du plomb à l’offset, celui aussi du conflitdu Parisien Libéré.Il en est de même aujourd’hui ou le numérique

est le drapeau confisqué par le libéralismepour sonprojet de société.La révolution technologique en cours se dérou-

le dans des rapports de production qui sont ceuxque Sarkozy a rendus invivables : précarité du tra-vail, chômage de masse, dévaluation des salaires,le tout accompagné d’un racisme d’Etat commeaccompagnement idéologique. Que l’on prenne lasituation par quelque bout que ce soit, on ne trou-ve que des portes fermées et l’arrogance des finan-ciers et des industriels dopés par un pouvoir d’Etatà leur service.Dès lors, comment le syndicalisme qui est le

nôtre, celui de la transformation sociale, pourrait-il ne répondre que partiellement à un projetglobal ?Bien sûr, les tâches syndicales de base consis-

tent à faire face aux attaques, aumieux des intérêtsdes salariés. Bien sûr, le syndicalisme forge des re-vendications avec les salariés dans un rapport dé-

FilpacMarc Peyrade, secrétaire général

l’Agence France Presse, intervient concernantl’actualité de l’entreprise et les risques pourson indépendance et son avenir, du fait de l’in-tention de « réformer » via un projet de loi pourmodifier les statuts de la troisième agencemondiale d’information. Les salariés de l’en-treprise et leurs représentants dénoncent ceprojet concocté au Sénat par la majorité prési-dentielle. Philippe propose aux délégués ducongrès le texte d’une motion de soutien auxsalariés de l’Agence France Presse.10 h 32 : Thierry Fronty, de l’Humanité,

intervient pour dénoncer les attaques phy-siques et violentes dont sont victimes dans lesentreprises de presse les adhérents du SGLCE.Il en témoigne avec d’autant plus de pertinen-ce qu’il a été la victime à l’imprimerie du

Monde de ce type d’attaques et qu’il a connais-sance d’autres cas similaires en presse pari-sienne.15 h 20 : À la suite de l’intervention du se-

crétaire général de la FILPAC,Michel Doaré,délégué de la section des MessageriesPresstalis et représentant de la filiale SPPS, re-vient sur le long conflit qu’a connu la distribu-tion de la presse à Paris cet hiver. Il adresse sesremerciements à tous les camarades qui ontcontribué par leur engagement et leur solidari-té active à la lutte des salariés de SPPS pourl’avenir de leur emploi et la sauvegarde de leurcharge de travail. Il s’engage, pour les luttes àvenir, à faire montre de la même solidarité àl’égard des camarades des imprimeries.Revenant sur le conflit SPPS, il précise que la

lutte a dû être menée dans un contexte où per-durent des problèmes de nature électorale et demandatement syndical qui ne facilitent pas lerassemblement des forces de la CGT à l’entre-prise. Michel conclut son intervention en aler-tant les délégués sur le contenu du planImprime et en saluant la lutte des camarades dePresse Informatique.15 h 30 : Carl Pfeiffer intervient pour rap-

peler aux délégués la lutte de notre camaradeFlorence Cousin, ex-salariée du quotidienLibération, qui amené une grève de la faim dé-terminée de 2 mois contre son licenciement. Àl’issue de cette épreuve, l’ancienne adhérented’Info’Com, du fait des interventions de notresyndicat et de la solidarité qu’elle a trouvée au-près de ses adhérents, a adhéré au SGLCE.

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Interventionsdu mardi 31 maiXVIe Congrès du SGLCE

mocratique et de confiance. Mais le syndicalismene doit-il pas contribuer à entretenir le désir d’uneautre société, alternative à la brutalité et l’inhuma-nité de celle qui nous est imposée.

C’est ce que le projet d’orientation, qui serasoumis au VIIe congrès de la Filpac, se proposed’aborder.

Les coups portés contre notre système social deretraites visent, entre autres, à disloquer ce qui faitla cohérence du salariat. Le maintien intentionnel,cynique et revendiqué d’un haut niveau de chô-mage engendre la peur et dissuade les mobilisa-tions. La lutte générale du patronat contre la facul-té de la CGTà représenter le Travail dans les PMEet TPE, les obstacles rencontrés dans la possibilitéde négocier, de revendiquer, montre que leur pro-jet est global et durable.

D’où nos propositions : aux chartes revendica-tives des filières professionnelles qu’il nous fauttoujours améliorer pour être en phase avec le plusgrand nombre de salariés, nous avons besoin d’yadjoindre des éléments programmatiques qui in-duisent de vastes mobilisations pour créer un rap-port de force susceptible de déboucher sur le pas-sage à une autre logique, fondée sur la justicesociale, l’égalité, et la solidarité.

Cette tâche-là s’oppose frontalement aux tenta-tives de l’extrême droite, qu’elle soit dans l’oppo-sition pour l’instant, ou déjà idéologiquement aupouvoir, de dévoyer l’angoisse et l’incertitude dulendemain vers des impasses racistes et nationa-listes.

Nos congrès arrivent à point nommé : il esttemps pour la Filpac, pour la CGT et pour le syn-dicalisme, de desserrer l’étau libéralisme/natio-nalisme et faire surgir, au centre de la situation, laquestion sociale, par les revendications et parl’horizon indispensable à ces revendications, laperspective d’un autre projet de société renduetous les jours plus nécessaire.

Mais parlons maintenant un peu de l’air dutemps… syndical. Rappelons-nous : juste avant lemouvement sur les retraites, de tous côtés venaientdes commentaires sur la fin du syndicalisme, et lemoindre d’entre eux énonçait pesamment son ca-ractère mortel. Si le mouvement a culminé à unhaut degré de mobilisations de rue et a recueillil’assentiment majoritaire de l’opinion, il n’a pasréussi à bloquer le projet.

Alors que Sarkozy et le sarkozysme sont reje-tés, que la crise de la représentation politique estgénérale, le doute pèse également sur l’activitésyndicale parce que se pose en grand un problè-me : mais à quoi sert l’organisation syndicale, àquoi bon se syndiquer, si le syndicalisme reculetant sur de grandes questions que sur des cas pluspetits mais non moins importants.

Dans les entreprises du champ fédéral, nombred’interrogations se greffent à cet état de fait : quelest donc l’avenir du papier, des imprimeries, de ladistribution, de la presse en général, de l’informa-tion pluraliste ? Il est évident que les coups reçuslaissent des marques, au point qu’une désaffec-

tion, un désenchantement peuvent se faire jour.Nous allons traiter de ce sujet décisif au congrès

fédéral. Et parce que nous sommes tous concernésà quelque niveau de l’organisation que l’on soit,posons-nous la question suivante : ou bien la spi-rale du désenchantement est accentuée par le rejetdes responsabilités sur l’autre, les autres, ou biennous traitons collectivement, de façon lucide la si-tuation réelle.

Le risque actuel pour tous les syndicats de laFilpac est celui du décrochage de la production, dela réussite de l’entreprise patronale de couper laCGT de l’entreprise et de ses salariés. Si le bilandoit être dressé (comment en est-on arrivé là ?),nous n’avancerons que de façon collective pourfaçonner et construire une organisation CGT ca-pable de surmonter et les échecs et les tentativesd’instrumentaliser la révolution technologiquecontre l’organisation syndicale sur le lieu detravail.

C’est pourquoi l’intitulé du congrès fédéral est« le parti pris de l’avenir ».

Il ne s’agit pas de solder le passé, d’oublier quia fait quoi d’opportun ou d’inopportun, mais dedire haut et fort : ce qui nous attend requiert un ras-semblement et une cohésion supérieurs, parce quele libéralisme ne va pas s’arrêter en chemin, ni àl’occasion de la prochaine présidentielle ni avant,ni après, cette échéance électorale.

C’est une question d’état d’esprit. Personne nedoit se renier, mais les travaux de réflexion doi-vent, avec sûrement une dose de volontarisme,porter sur les tâches d’aujourd’hui et de demain.Le nôtre, état d’esprit, est que tout le monde à saplace dans cet effort, sans rien oublier, mais enn’oubliant pas que le plus important réside dans lapertinence et le caractère collectif de nos réponsessyndicales communes.

A Lille lors de notre denier congrès nous nousétions posé la question à quoi sert la fédération. Ledébat portait essentiellement sur l’existencemême d’une structure fédérale dont l’utilité n’al-lait pas de soit et dont il fallait réaffirmer la perti-nence. Les menaces étaient de plusieurs ordres.Un décalage certain avec nos équipes syndicaleselles-mêmes confrontées à des ruptures fonda-mentales technologiques et socialesmais aussi gé-nérationnelles et à la nécessité d’explorer de nou-velles voies de structuration et de développement.Une situation financière périlleuse avec le risquede ne plus être maître des décisions que nous pre-nions. Lille a permis de redresser la barre, d’enga-ger une dynamique, de retrouver de la proximitéavec bons nombre d’équipes militantes et ainsicréer de la confiance, ce que nous avons retrouvélors de notre comité général de mars 2010.

Ce dont nous avons besoin maintenant c’est depasser à une autre étape, car continuer ce qui a étéfait ne sera pas suffisant au regard des défis et del’urgence de la situation.

Si nous sommes conscients des enjeux et desexigences de la nouvelle situation, des luttes et desconflits qui nous attendent, il nous faut impérati-

vement mettre l’accent sur l’effort de cohérence,de structuration et de développement de l’organi-sation syndicale.

Pour cela il nous faut une méthode. Celle quenous proposerons consiste à renouer avecquelques principes fondamentaux et obligationssyndicales collectivement établis par les syndicatsde la Filpac.

Premièrement le syndicat est la pierre angulairede tout l’édifice. C’est sur sa capacité organisa-tionnelle que reposent ses facultés d’entraînementdes salariés, d’adhésion au programme de laFilpac, de syndicalisation. Sur lui repose la pre-mière forme d’adhésion à la CGT, la solidaritéconçue comme une pratique quotidienne.

L’autre outil organisationnel que nous souhai-tons privilégier c’est la filière industrielle qui dé-sormais s’impose comme un nouveau périmètrepour des coordinations syndicales qui se fixentpour but de porter l’organisation là où les patronsl’empêchent de renter. Il en va ainsi de la distribu-tion. Cette filière est en pleine expansion. Y inter-viennent désormais des opérateurs traditionnelscomme La Poste et nombre d’autres filiales etintervenants du domaine de la concurrence.

S’y retrouve des forces militantes, des syndi-cats et des adhérents de La Poste, des transports etdes chemins de fer, des sociétés internationales dedistribution privée. De même pour la filière im-pression. Les centres d’impression de la presse cô-toient des unités de production relevant des indus-tries graphiques, pendant que naissent des unitésde production numériques. Là encore la manièredont la construction syndicale convient d’être en-visagée relève de la mise en commun des forcessyndicales pour contrer les effets désastreux de laconcurrence.

L’information et la communication, sur tous lessupports qui dorénavant la propagent, constitueaussi une filière. La bataille de l’information libre,indépendante et pluraliste ne se réduit plus depuislongtemps à la seule presse quotidienne imprimée.La convergence numérique sur différents supportsmobiles tels que le téléphone ou les tablettes met-tent en contact des secteurs industriels fort séparéshier encore, comme la téléphonie, les rédaction depresse ou les marques publicitaires. Envisagercette bataille de l’information du point de vue syn-dical revient à expérimenter, là encore, des coor-dinations nouvelles.

C’est de cette façon que la Filpac-CGTproposed’aborder la question des structures fédérales etterritoriales. Le critère premier est celui de la filiè-re industrielle.

De plus, si le syndicat demeure sans ambigüitél’instance statutaire de base, tous ceux de laFilpac-CGT doivent participer plus qu’avant auxtravaux et interventions des structures territorialesde la CGT. L’expérimentation de coordinationsterritoriales leur offrira la possibilité de dévelop-per la syndicalisation et les capacités d’accueildans des conditions nouvelles et plus favorable.

Enfin, pour que cette méthode puisse fonction-

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XVIe Congrès du SGLCEInterventions

du mardi 31 mai

ner efficacement, il faut quelques règles de condui-te. En effet, la Fédération avec ses organisations(UFR et UFICT) doit avoir les moyens à la fois deconsolider l’édifice organisationnel et veiller à lasouplesse nécessaire pour améliorer ses capacitésd’ouverture et d’accueil pour assurer à tout adhérentet syndicat de la fédération une solidarité véritable.C’est pourquoi nous souhaitons que dans le cadredu congrès les syndicats s’engagent à faire respec-ter les trois obligations élémentaires suivantes.Obligation de prendre en compte les demandes,

aspirations et interrogations des adhérents, doncdeconsacrer un temps particulier réservé à cetteécoute.Obligation de confronter ces demandes et inter-

rogations aux réponses qu’offrent la FilpacCGTetla CGT. La circulation des prises de position et

communications tant fédérales et confédéralesconstitue l’une des conditions qui structurent et so-lidifient l’organisation à laquelle le salarié adhère.Obligation de souscrire au principe de solidari-

té, en particulier dans l’action, laquelle, une foisdébattue et décidée, doit bénéficier de l’unité sansfaille des adhérents, élus et mandatés pour êtreefficace.Voilà qui devrait éclairer, à notre avis de maniè-

re objective la construction de l’organisation et desrapprochements interfédéraux et territoriaux àopérer comme le prévoit la CGT. Loin de remem-brements socialisant les misères ou de coalitiond’intérêts supposément affinitaires, la Filpac-cgtappelle de ses voeux une expérimentation ouvertesur ces objectifs.Votre projet de document d’orientation, vos dé-

bats hier et d’aujourd’hui, ont aborde ces thèmesdu point de vue de votre syndicat, de son avenir, deson développement. Cette démarche correspond àce nous souhaitons mettre en débat à tous les ni-veaux de la CGT et puisque cela nous a été de-mandé, nous ne sommes pas, loin de là, opposé àl’organisation d’une journée particulière avec lessyndicats de l’Ile de France.Pour conclure, nous ne devons jamais oublier

que pour nous, syndicalistes, l’essentiel reste etrestera toujours notre capacité à revendiquer, à lut-ter, à rester en mouvement dans nos idées commedans nos actions, à redonner de l’espoir en l’aveniret inlassablement promouvoir le rassemblement etla solidarité, même et surtout quand les vents peu-vent sembler contraires.Je vous remercie.

LLes objectifs de ce XVIe Congrès sont defaire le bilan des quatre années passées etsurtout de donner des orientations afin

d’éclairer les routes que nos syndiqués vont devoiremprunter.C’est essentiel et primordial !!!L’orientationmajeure de notre syndicat doit être

et sera sans doute celle de combattre avec force etintelligence, les financiers et directions de notreprofessionqui sont euxenosmose avec la politiqueultra libérale voulue et appliquée par le gouverne-ment actuel.Soyons plus précis, et abordons concrètement

ce que cela implique.Nous voulons être les porteurs des valeurs de

progrès pour l’ensemble des salariés de notre pro-fession !!!Pour ce faire, il faut construire et nondétruire !!!Pour construire, il faut bien évidemment des

fondations solide.Ces fondations solides, nous les avons :

Ce sont nos statuts, nos emplois, notre capacitéà mettre en place un rapport de force en face deschoix du patronat de notre profession.C’est également et cela doit être surtout la soli-

darité que nous devonsmettre enœuvre lorsque unouplusieurs salariés subissent le dictat du patronat.L’exemple à suivre doit être celui de SPPS.

D’ailleurs à ce propos, je tiens à profiter de ce pupi-tre pour remercier les salariés de SPPS car c’est ànous de les remercier et non le contraire et ce du faitde la belle démonstration qu’ils ont su faire jour !!!Maintenant, voyons, quelles sont les difficultés

qui nous empêchent de construire cette belle mai-son dans laquelle chaque salarié pourrait s’épa-nouir.La division (voulu et orchestré par les direc-

tions) des salariés et l’écartèlement des syndicats,et notamment des syndicats CGT en fait partie.Comment la résoudre ?Pour ce qui est des salariés , il est important de

souligner qu’il n’y a pas de petite et de grande re-

vendication, car aucune d’entre elles ne s’oppo-sent. Bien au contraire, les revendications des sala-riés, portées par notre syndicat, le SGLCE, s’im-briquent les unes aux autres, et surtout, chacuned’entre elles ne s’obtient et ne s’obtiendra que pardes luttes demandant des moyens d’actions enadéquation avec la volonté ou non des directionsd’accepter de les voir aboutir.A ce propos, une des luttes qui permettra

d’avancer dans notre chantier est la lutte sur lasous-traitance, car celle-ci est un fléau du faitqu’elle est une des armes du patronat pour détruirenotre statut d’une façons indirect et sournoise.Le rôle de notre fédération, la FILPAC, qui ce

doit d’appuyer l’intérêt des salariés dans sa globa-lité et non de façons sectaire, est primordiale.Je tiens également à intervenir sur la situationdu

Monde Imprimerie à Ivry-sur-Seine.Elle est difficile et compliquée mais pas perdu.Nous pouvons aller chercher puis trouver un

réel avenir pour le site industriel et pour ses sala-riés. Ceci ne s’obtiendra que par une lutte férocemenée par nos militants et ce avec l’appui et la so-lidarité de toutes nos structures, qu’elles soientlocal, régionale, fédérale, confédérale.Alors camarades, au travail, et transformons nos

paroles en actes !!!Vive Le SGLCE et vive la CGT !!!

Paris, le 31 mai 2010

Le Monde ImprimerieJulien Léri

LLe Comité du Livre, du Papier et de laCommunication du Secours populaire fran-çais, dont l’existence remonte à un peu plus

de cinquante ans, est constitué de bénévoles issusde tous les métiers du livre. Grâce à leur disponi-bilité, notre Comité s’est beaucoup développé.

A ce jour, et grâce aux ouvriers du Livre(presse et labeur), aussi bien actifs que re-traités, nous pouvons, suite aux dons qui noussont remis, répondre à de nombreuses sollicita-tions.Quatre grandes campagnes sont proposées

par le Secours populaire français chaque année,à savoir, le Don’Actions, dont les dons sont in-tégralement versés au fonctionnement de notreComité, la campagne des vacances, qui noussert à faire partir des personnes défavorisées enséjours de vacances, la campagne de la rentrée,qui permet l’aide pour l’achat de fournituresscolaires entre autres et enfin le Père Noël Vert,qui offre un peu de joie et de… jouets à nosfilleuls durant la période des fêtes.Cette année encore, la Journée des oubliés

des vacances (24 août, à Cabourg), donneral’occasion à plusieurs milliers d’enfants de larégion parisienne de profiter des plaisirs de la

Comité du Livre du SPFBernard Gallois

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Interventionsdu mardi 31 maiXVIe Congrès du SGLCE

mer. De nombreux camarades d’entreprise depresse encadreront d’ailleurs ce séjour, commeils le font depuis quelques années.Au niveau des campagnes internationales,

outre les aides d’urgence que nous apportonslors des catastrophes naturelles (tsunami enIndonésie, séisme au Japon plus récemment),pour ne citer que les plus importantes, nous ré-pondons aux sollicitations qui nous parvien-nent.A ce jour, nous continuons notre projet sur

Haïti, en étroite collaboration avec l’associationhaïtienne AFHSA, dont les principaux respon-sables appartiennent à nos métiers. Nous conti-nuons de récolter des fonds pour la reconstruc-tion d’une école à Port-au-Prince. Ce projet estambitieux, mais nous sommes convaincus quenous pourrons le réaliser dans quelques mois.Un premier container de médicaments, vête-ments et objets divers, a déjà été acheminé et ré-

ceptionné par un dirigeant de l’AFHSA surplace. Un second devrait partir prochainement.Des opérations, avec les responsables du Se-

cours populaire, ont vu le jour en Palestine, enLibye et dans les pays du Maghreb lors des der-nières révolutions.Nous n’oublions pas, bien entendu, les cata-

strophes survenues sur notre territoire, que cesoit en Vendée ou dans d’autres départements.Nous sommes particulièrement attachés, de

par notre commission Pauvreté-précarité duComité, à venir en aide à nos filleuls, qui, aprèsétude des dossiers qui nous sont remis, bénéfi-cient d’aide alimentaire, financière et morale.Plus de 20 familles issues de nos professionspeuvent aussi être prises en charge dans des cen-tres de vacances (ex : le centreAVVB du Vieux-Boucau) ou dans des colonies de vacances pourles enfants, que des Comités d’entreprise nousoffrent gracieusement.

La situation que nous vivons (crise pour em-ployer les termes officiels) depuis quelques an-nées déjà, accentue le désarroi des nombreusespersonnes dont nous nous occupons et c’est unegrande satisfaction de leur apporter un peu deréconfort.Nous vous rappelons qu’il vous faut envoyer

vos dons à l’ordre du Comité du livre du SPF etnon au siège du Secours populaire français afinque ces dons soient utilisés uniquement pour lespersonnes dépendant du livre.Merci au SGLCE et à ses militants de nous

avoir permis cette intervention lors de leurcongrès, merci à tous les secrétaires de toutes lessections de Blanqui pour leur aide, à la FILPAC,et à vous tous ici présents pour votre soutien toutau long de l’année.

Vive la CGT, vive le Secours populaire fran-çais !

Chers CamaradesJe suis particulièrement heureux de participer à

votreXVIe Congrès et vous remercie beaucoup dem’y avoir invité.Permettez-moi de vous transmettre le salut

syndicaliste de ma fédération et de tous les syndi-qués de l’UGTT (Union générale desTravailleurstunisiens).Comme vous le savez, la Tunisie vient de vivre

une Révolution historique. Le peuple tunisiendans sa diversité (chômeurs, jeunes, salariés etsyndicalistes) a réussi à abattre une dictature d’untype tel que la région en a rarement connue. 23ans durant, Ben Ali a régné en maître absolu surla Tunisie, bafouant ainsi les droits les plus élé-mentaires des citoyens. Les pratiques policièresrépressives allaient de l’arrestation arbitraire jus-qu’à l’assassinat, en passant par l’empoisonne-ment, la torture, la privation de ressources, les li-cenciements sans motif ...Cette Révolution, si elle arrive à son terme,

permettra l’instauration d’une vie réellement dé-mocratique en Tunisie. Elle sert déjà de cataly-seur à toute la région du sud méditerranéen.Outre l’Egypte, où le peuple s’est débarrassé

du corrompu Moubarak, le Yémen, la Libye, laSyrie, le Bahreïn, le Maroc connaissent, à leurtour, des soulèvements populaires avec des traitscommuns : Liberté, Dignité, Démocratie etJustice.L’influence de la Révolution tunisienne dépas-

se le cadre régional pour impulser une dynamique

parmi les peuples du sud de l’Europe ; àBarcelone, Athènes, Lisbonne, les jeunes refu-sent l’austérité et le chômage et réclament unmonde meilleur.Le mouvement des indignés prend de jour en

jour de l’importance, mettant en cause les choixdu grand patronat et les organismes financiers dumonde : FMI, Banque Mondiale, OMC…Cher Camarades, la Révolution tunisienne est

aussi votre révolution ; vous devriez être fiers, carà travers votre solidarité et votre soutien aux syn-dicalistes tunisiens durant des décennies, vous yavez contribué !Le soutien de la CGT pendant la grève généra-

le de 1978, pendant la révolte du pain en 1984 ouen 2008 pendant la révolte du bassin minier de larégion de Gafsa et, récemment, pendant le soulè-vement contre le régime du dictateur BenAli, dé-montre l’intérêt que manifeste votre syndicat à lalutte des peuples pour leur émancipation.La solidarité de la CGT, je peux en témoigner !Depuis près de 30 ans, des liens amicaux et de

lutte se sont tissés entre la FILPAC, y comprisvotre syndicat, et l’UGTT. Des visites de travailet une vraie coopération sur des sujets intéressantle monde du travail (protection sociale, forma-tion syndicale et professionnelle, économie so-ciale…) ont meublé ces trois dernières décen-nies.Le soutien de la CGT à notre combat contre la

dictature et la solidarité aux syndicalistes, j’ensais quelque chose !

Me trouvant moi-même en but à des difficultésavec la police politique tunisienne, il n’était pasrare que mes amis de la FILPAC, mais égalementdes responsables de votre syndicat, m’appellentsouvent la nuit pour demander de mes nouvelles.Croyez-moi mes camarades, cela fait chaud au

cœur !Cela fait tellement chaud au cœur de se faire

remonter lemoral et de pouvoir se dire : « on n’estpas seul dans la lutte, il y a des salariés et des amisqui pensent à nous de l’autre coté de la Mé-diterranée ».Je ne peux pas oublier les camarades de laCGT

qui ont beaucoup aidé à ce que j’occupe aujour-d’hui une place respectable à l’Union NetworkInternational (UNI-monde) et l’UNI-graphiqueet que je milite avec d’autres syndicalistes dumonde entier.Que Michel Muller, Daniel LÉGEROT, Jean-

Michel FLORET, Marc NORGUEZ, Jean-Jacques HÉDOUIN et Michel ROLLAND ensoient chaleureusement remerciés.Chers camarades, notre Révolution n’est pas

encore terminée. Les germes de la contre-révolu-tion existent encore. Aussi sommes-nous très vi-gilants. Les peuples arabes, à part l’Egypte, nesont pas encore parvenus à se débarrasser de leursdictateurs. Cela ne saurait tarder.Nous avons encore beaucoup de travail ensem-

ble. Nous avons besoin de votre solidarité et noussommes convaincus que nous pouvons comptersur cette solidarité bien ancrée dans la culture etles pratiques de la CGT. C’est presque un élémentidentitaire de votre confédération syndicale.C’est une grande fierté pour vous.

Vive la solidarité entre les peuples !Vive la Révolution tunisienne !Vive la révolution des peuplesArabes !Vive l’UGTT !Vive la CGT !

UGTT (Confédérationdes Travailleurs Tunisiens)Mongi Abderrahim

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XVIe Congrès du SGLCE

Chers Camarades,Il faut partir du concret, du vécu pour faire

du syndicalisme. Je ne vais pas déroger à ceprincipe. Et le concret, c’est le succès, et laqualité de ce congrès qui sautent aux yeux.Nous avons réalisé un bon et beau congrès.Cela ne s’est pas réalisé tout seul. Permettez-moi, avant tout, de saluer le travail de nosdeux secrétaires, Sandrine et Céline, qui onttravaillé d’arrache-pied pour que les textes,les interventions, les dossiers soient prêts àtemps. Elles ont dû faire face à nos improvisa-tions, à nos lacunes.Je salue, une fois encore après Martial, le

travail réalisé par les nombreux camarades quiont contribué à l’installation de cette bellesalle.Alain Strulovici, Laurent Lourdez, Claude

Suriano, Alain David, Jean-Luc Lepeu,Jacques Durin, Thierry Bartel, PatriceChevret, Loïc Beulz, Olivier Vasselon,Stéphane Rocheron, Frédéric Destom,Laurent Lemarquant, Franck Ladouet, GilbertBonhomme, Jean-Paul De Sousa, SébastienLe Roux, Guillaume Thomas Flores, ÉricMartin, Daniel Leduc, Michou pour son ex-cellent café et Nathalie Faipeur pour avoir faitde bons gâteaux appréciés par tous, YvesMaisonneuve pour la sono et la musique, lesphotographes Yann Volant, Michel Lopès etMichel Pavard et MEDIAGRAF pour la réali-sation de l’affiche du congrès.Dans la diversité de leur participation, ils

ont eu un seul objectif : rendre le meilleur pos-sible le cadre du congrès de leur syndicat,faire que les luttes menées, que les valeursportées par notre organisation soient visibles.Une exposition a vu le jour et continuera

son existence dans les entreprises. Elle relateune trentaine d’années de solidarité du Livreparisien sans sectarisme, en donnant à voir lesinitiatives de la totalité de ses composantes.Bravo encore à Gilbert et à son équipe. Ils ontapporté au collectif du Livre parisien une belleréalisation.Je remercie vraiment les petites mains, cel-

les du bar, de l’image, du son et Nathalie par-ticulièrement pour ce qu’elle réalise tout aulong de l’année.Je remercie également nos exposants :Apex

avec notre Tonio, Marie de LVJ, PhilippeGicquiaux pour la NVO, Frédéric Mentiennedes Indes savantes, notre IHS, RogerDedame,le groupe de restaurationAvenance.

Je remercie nos invités, le syndicat desCorrecteurs et Info’com, pour leur présence.Notre congrès était, comme souvent, en

phase avec l’actualité générale. Hier, avecl’intervention de notre amiMongi, nous avonssalué le mouvement de libération des peuplesarabes et cela a été un moment très fort. Nousavons réaffirmé notre solidarité avec les peu-ples en lutte, avec ceux qui souffrent dans lemonde.Des camarades m’ont légitimement interro-

gé sur l’absence à notre congrès de JackyHortaut, le porte-parole du collectif pour la li-bération de MumiaAbu Jamal. Mumia est ad-hérent d’honneur de notre syndicat et leSGLCE fait pleinement partie du collectif etrelaie ses initiatives. Mumia est dans l’expode notre combat pour la justice et sa libération.Il est au cœur de notre solidarité internationa-le. Mais nous souhaitons faire plus encoredans ce domaine.Les 5 Cubains emprisonnés injustement à

Miami méritent également notre investisse-ment militant.Demême, notre syndicat, avec le SNJ CGT,

demande que tout soit fait pour hâter la libéra-tion des journalistes de France Télévision,Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier.L’intervention de Pascal Joly a élargi nos

réflexions à l’interpro et sur le projet duGrandParis. Chacun aura son opinion à ce propos,bien entendu.Mais permettez-moi, sur le déroulement du

congrès, de dire deux ou trois choses. Sur laforme, on peut penser que les interventionsauraient pu être plus vives, plus interactivespeut-être.Mais, mes camarades, un congrès est un

congrès, pas une assemblée générale de syn-dicat, encore moins d’entreprise ou d’atelier.C’est, une fois tous les quatre ans, le momentde regarder quatre ans en arrière, comme ledisait Daniel Legerot, pour préparer l’avenir.Il y a donc des figures imposées avec des

interventions nécessitant une certaine... LON-GUEUR ;Mais il faut que les choses soient dites.

C’est pour cela d’ailleurs qu’il y a des pauseset des moments de détente. Mais, avant tout,un congrès est quelque chose de sérieuxparce qu’il traite des difficultés de la vie etdes luttes à faire grandir. De ce point de vue,il nous fait nous féliciter des interventionsdes entreprises. Tremblay, Le Monde, PresseInformatique, CFI, Presstalis, Le Figaro...

qui ont fait entrer le concret dans nos débats.Et comme l’ont dit beaucoup d’autres avant

moi, on peut faire les choses sérieusementsans forcément se prendre au sérieux.Il y a un temps pour le congrès, il y a main-

tenant devant nous la période des actes.À ce sujet, une réaction fraternelle à l’inter-

vention deMarc Peyrade : il faudrait des actesà la suite des bonnes déclarations d’intention.Nous y serons attentifs. Préparation ducongrès, réunions à la Fédé ? Nous y seronsévidemment, comme toujours pour construi-re !Il faut faire le bilan de notre congrès : il a été

vivant et a permis de vrais débats, des débatscontradictoires sanctionnés par des votes. Ladémocratie a parlé.L’activité passée a été adoptée à 82 % des

voix portées par les délégués, elle doit doncêtre améliorée. Les orientations ont été ap-prouvées par 85 % des voix.Les débats ont montré à mon sens :– la volonté d’avoir un syndicat régional de

proximité, un vrai syndicat qui dit ce qu’ilpense et ce qu’il fait, qui fait également cequ’il dit et décide ;– qu’il ne faut pas se satisfaire des augmen-

tations de salaires très insuffisantes, tant enpresse au niveau régional que dans les entre-prises du labeur ; de ce point de vue, nous nousinscrivons dans la bataille de la CGT toute en-tière qu’a précisée, hier, le secrétaire généralde l’Urif, Pascal Joly ;– de ne pas céder sur la mise en cause des

principes démocratiques et sociaux de la dis-tribution de la presse ;– demettre enœuvre les initiatives retenues

pendant le congrès pour la modernisation duMonde à Ivry et dans les mouvements de tit-res, garantir l’emploi dans le cadre de soncorps de métier et de ses compétences.Sur les formes des luttes nécessaires, je re-

prendrai l’image de Didier Lourdez, celled’un billard à trois bandes et la proposition demouvement rotatif, titre par titre, comme l’aproposé Jean-Yves avant-hier.Ce qui était compliqué dans le mouvement

national comme celui des retraites, est souhai-table et réalisable sur ce type de dossier.Ces décisions s’appliquent à nous tous, à

tous nos responsables, à toutes et tous lesmembres de la CE nouvellement élue, au bu-reau syndical évidemment et au secrétariat.Je veux remercier tous les camarades de la

CE sortante et particulièrement ceux qui ne se

Rapport de clôturepar Marc Norguez

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sont pas représentés comme Daniel Bosselut,retraité qui continue de militer à la SURL, ouGilles Férignac qui a opéré un tournant dansses activités. Je veux saluer les camarades,particulièrement ceux qui n’ont été pas réélus,à leur demande, pour permettre le renouvelle-ment et réduire sensiblement le nombre decandidats à la CE.Franck Lonjaret, Laurent Lourdez, Yves

Maisonneuve, Laurent Mardelay, BernardParisot, Carl Pfeiffer, Julien Renault etLaurence Salaun.Tous ces camarades ont particulièrement

bien rempli leur mandat. Ils vont continuer àmiliter pour la CGT et pour notre syndicat,sous des formes différentes.La CE vient de m'élire pour mon dernier

mandat de secrétaire général. Permettez-moide remercier les camarades pour leur confian-ce, leur franchise. Le nouveau secrétariat, plusétoffé que le précédent, ne procède pas d'unevolonté de faire plaisir à tout le monde, ou defavoriser un retour du catégoriel ou du parti-culier. Il procède au contraire de la volonté defaire jouer son rôle à tous les étages de la di-rection syndicale, avec un secrétariat de ca-marades disponibles couvrant le champs syn-dical. Un secrétariat où chacun a des tâchescouvrant les besoins du syndicat et auxquellesil faut faire face du fait du manque de moyensfinanciers ne nous permettant plus de rému-nérer un secrétaire administratif.Cette fonction est une tâche rude et prenan-

te. On ne peut la remplir à mi-temps. Noussommes donc placés devant une situationcomplexe où chacun devra prendre sa part. J'yveillerai. L'idée de ce fonctionnement est quechacun trouve sa place et soit plus à l'aise dansce qu'il veut et sait faire.Le bureau syndical sera composé de cama-

rades ayant des responsabilités dans les entre-prises. Il se réunira, un peu moins que précé-demment, c'est-à-dire deux fois par moisenvirons, pour que les camarades qui tra-vaillent, la nuit notamment, puissent pleine-ment participer.Idem pour la CE et les différentes assem-

blées de délégués, en fonction des nécessités,des négociations en cours ou des conflits.Chacune de ces réunions doit démultiplier lavoix du syndicat, servir à donner des informa-tions, des analyses, à venir exprimer les re-vendications des entreprises. Le syndicat ré-gional a bien les pieds en permanence dans lesentreprises.Permettez-moi de saluer les nouveaux arri-

vants au bureau syndical.Fatima – élément féminin ce qui est en soi

une nouveauté importante – est surtout unesyndicaliste, une militante riche d’une vérita-ble expérience sociale et politique. Unefemme qui écrit aussi, elle a été secrétaired’un homme politique dans les années 70/80puis metteuse en page et a notamment rédigéla préface d’un ouvrage sur les femmes ara-bes, publié au Temps des Cerises.L’autre petit nouveau est connu comme le

loup blanc. Michel Doaré est un amateur de

corridas. Ce n’est peut-être pas la passion detous. En tout cas, cela a dû lui servir dans lalutte contre la direction de Presstalis. Qui étaitle taureau, qui était le torero, Michel ? Dans lerécent conflit SPPS, qui tenait le drapeaurouge, qui fonçait dedans, je ne sais pas...En tout cas, nous à SPPS, nous ne sommes

pas morts. Nous sommes debout et victorieux.Bienvenue, Fatima et Michel, au bureau

syndical. Deux arrivent, deux s’en vont. Oh,ils ne vont pas loin !Gérard Galluchot quitte le bureau syndical

à sa demande mais n’abandonne aucunementses mandats à la SAD ni dans l’activité de ren-forcement syndical du niveau II. Gérard estlyonnais, c’est compliqué de suivre les réuni-ons du bureau quand on aime l’activité dansles entreprises et que son champ, c’est laFrance entière. Merci Gérard pour tout ce quetu as réalisé et ce que tu vas continuer de faire.Un autre camarade quitte le bureau.

Permettez-moi de dire que même s’il fait at-tention à sa ligne, c’est un poids lourd du syn-dicat, un ami de 25 ans, depuis l’IPSN rue duCroissant.Gilbert est un photograveur, certes, peut-

être le dernier d’une génération, celle consti-tuée par René Lepeu. Il a développé la CGTausiège éditorial de Hachette à Levallois puis estvenu à temps plein à Blanqui où il a pris uneplace importante, celle de conseil, d’analyste,faisant le lien entre l’expérience et la moder-nité. Aujourd'hui, il quitte la direction du syn-dicat, c’est la vie normale d’une organisation.Bien entendu, nous ferons le nécessaire poursaluer son départ !Merci Gilbert, vraiment. Tu vas nous man-

quer, à Jean-François, à moi-même et à noustous.Je suis heureux de terminer ainsi, avec le

salut et la fraternité à Gilbert.Chers camarades, nous avons bien travaillé.

Ceux qui souhaitaient un mauvais congrès quiaurait pu affaiblir notre syndicat en serontpour leurs frais. Notre congrès s’est tenu dansdes moments difficiles (nous l’avons dit, leSGLCE n’a pas les moyens financiers), maissa force c’est ses militants. Et vous ici, délé-gués du XVIe Congrès, vous êtes sa force et savraie richesse.Alors j’ai envie de dire, vive lesdélégués du XVIe Congrès, vive le SGLCEqui se bat et qui travaille, et vive la CGT !

XVIe Congrès du SGLCE

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Distribution

Déclaration de la CGT au ComitéCentral d’Entreprise du 21 avril

2011 à propos de la réorganisationjuridique de Presstalis

La réorganisation de Presstalis serait selon ses in-itiateurs une opération purement juridique pour in-staurer la nouvelle gouvernance de la société demessagerie. Elle n’aurait donc aucune conséquencesur le maintien du système coopératif de distributionde la presse issu de la loi Bichet du 2 avril 1947.Certes, la note de présentation de cette réorgani-

sation portée à la connaissance desmembres duCCEle 31 mars dernier se cantonne à une description dela procédure juridique pour aboutir à une simplifica-tion de l’actionnariat de Presstalis et Transport Pres-se.Mais au delà des aspects techniques pour lesquels

sont consultés aujourd’hui les membres du CCE, iln’y a pas de garanties quant à l’avenir de la distribu-tion conçue, rappelons le, sur des principes coopéra-tifs.Ainsi, sommes nous obligés d’apprécier l’oppor-

tunité de cette nouvelle gouvernance non pas uni-quement avec un regard juridiquemais d’un point devue politique.En effet, le rapportMettling précise (page 15) que

la structure de gouvernance actuelle est « aujourd’-hui totalement inadaptée dans un contexte où l’opé-rateur se retire et où la logique coopérative est miseen cause par les stratégies des éditeurs. »Nous ne reviendrons pas ici sur le départ de l’o-

pérateur que le rapport Cardoso du 8 septembre2010 sur « la gouvernance des aides publiques à lapresse » résume avec pertinence (page 59): « Dansun rapport remis en mars 2010, l’Inspection des fi-nances évoque les conditions auxquelles pourrait êt-re subordonné le soutien exceptionnel que l’Etatpourra décider d’accorder à Presstalis en vue de sau-ver l’opérateur historique de la distribution de lapresse. »On ne peut être plus clair : Sauver l’opérateur his-

torique Lagardère (Hachette) en organisant sa sor-tie et saisir l’occasion de ce désengagement pourmettre en place une société dont les contours s’éloi-gnent du cadre coopératif.La route est tracée. Ce n’est pas notre organisation

syndicale qui le dit, même si celle-ci a toujours aler-té les acteurs de la profession des dérives, notam-ment durant ces deux dernières décennies.Changer de gouvernance pour s’adapter à la stra-

tégie des éditeurs, en particulier les plus importants,qui ne veulent plus s’inscrire dans la logique coopé-rative. C’est une préconisation émanant deBercy quis’est fait l’écho de certains éditeurs voulant s’af-franchir d’un modèle économique et politique encontradiction avec le libéralisme ambiant. Dans unsystème marchand dérégulé où l’on veut absolu-ment adapter « l’offre à la demande » et non susciterla demande en offrant un choix non limité, la presseperd inéluctablement son caractère de bien culturelpour devenir un produit commercial à part entière.

Par ailleurs, nous pouvons nous interroger légiti-mement sur l’évolution de cette gouvernance. L’en-trée d’actionnaires étrangers au monde de la pressene peut être exclu. La nouvelle structure juridiquen’interdirait pas - même si des garde- fous sont pré-vus dans un premier temps - une prise de contrôlede la société par un groupe économique ou financierpeu enclin à distribuer la presse selon des principescoopératifs dans l’hypothèse bien sûr où ces der-niers seraient préservés.Nous devons donc juger la nouvelle organisation

de l’entreprise, non pas sur sa faisabilité juridique,mais bien sur sa raison politique.Or, sous cet angle, force est de constater que les

initiatives professionnelles et politiques ne sont pasde nature à nous rassurer quant à la pérennité d’unsystème de distribution coopératif où tout titre a ledroit, donc les moyens nécessaires, d’être diffusé se-lon l’esprit de la loi Bichet.Pendant que le SPQN étudie de nouvelles pistes

pour la distribution des quotidiens nationaux, lesesprits s’échauffent dans les couloirs de l’Assem-blée pour soi disant dépoussiérer cette loi Bichet quin’aura bientôt plus que le nom tant son contenu estl’objet de détournements.Ainsi, une proposition de loi relative à la régula-

tion du système de distribution de la presse sera dé-posée prochainement au parlement. Alors que cetteréforme a normalement pour objectif de mettre enplace une instance de régulation en plus d’un CSMPreconfiguré pour l’occasion, nous notons des glisse-ments inquiétants vers une remise en cause de ce quidécoule de l’essence même de la loi Bichet.En effet, la Commission de la Culture, de

l’Education et de la Communication du Sénat qui aauditionné les principaux acteurs de la professionn’a pas manqué de poser les questions suivantes : «êtes vous favorable à la levée partielle de la claused’exclusivité du contrat de groupage afin de permet-tre à des éditeurs de se distribuer en dehors du cadredes messageries sur certains segments ? Commentréaménager, selon vous la loi « Bichet » pour per-mettre de combiner efficacement différents modesde distribution ? »Madame la présidente, vous qui êtes actuellement

aux commandes de la première société française dedistribution de la presse et ancienne responsabled’un syndicat de la presse magasine, quelles seraientvos réponses à ces questions ?Pour notre organisation syndicale, cela ne présa-

ge rien de bon pour la presse en général, la libre cir-culation de l’information et des idées. Eclater un sys-tème qui – par le jeu de la péréquation des coûts etune politique tarifaire juste – permet à tous les titresl’accès au réseau de distribution, ce n’est certaine-ment pas de cela qu’a besoin la presse déjà victimede la désaffection des lecteurs.Vous comprendrez aisément que nous ne pouvonsapprouver cette réforme de la gouvernance et quenotre vote d’opposition sur ce sujet pose la questionde ce que sera la distribution de la presse demain.

Après son changement d’identité en Décembre 2009, la société de messageries de presse NMPP,devenue Presstalis voit maintenant son statut juridique modifié. Nul besoin d’avoir le script enmains pour envisager la scène finale du système coopératif de distribution issu de la loi Bichetdu 2 avril 1947. La déclaration de la Section Messageries CGT lors du dernier Comité Centrald’Entreprise de Presstalis pose la question de ce que sera la distribution de la presse demain…

Bichet réveille-toi, ils sont devenus fous !

L’ESSENTIELLa proposition de loi relative à « la régulation du système

de distribution de la presse » a été adoptée par le Sénat en pre-mière lecture le 5 mai 2011. ( Le texte est disponible surwww.senat.fr).Selon Jacques Legendre (UMP) président de la commis-

sion de la culture, de l’éducation et de la communication et Da-vidAssouline (PS), son rapporteur, ce texte « se cantonne à ré-nover la gouvernance opérationnelle de la distribution de lapresse » et ne touche pas aux principes coopératifs de la loi Bi-chet, « joyaux législatif de la Résistance ».Or, le texte en question modifie le titre II de la loi Bichet du

2 avril 1947 ayant trait au Conseil supérieur des messageriesde presse et introduit dans l’article 18-6- la notion d’une « dis-tribution non exclusive par une messagerie de presse » et d’u-ne « distribution directe par le réseau des dépositaires cen-traux sans adhésion à une société coopérative de messageriesde presse. »Cet article permettrait donc à un éditeur de se libérer des

contraintes d’un système coopératif construit sur les principesde solidarité et de traitement égalitaire. Il remet en cause l’ar-ticle 2 de la loi Bichet qui stipule : « Le groupage et la distri-bution de plusieurs journaux et publications périodiques nepeuvent être assurés que par des sociétés coopératives demessageries de presse soumises aux dispositions de la pré-sente loi ».Par ailleurs, le titre II modifié de la loi Bichet instaure une

haute autorité mettant ainsi le Conseil supérieur des message-ries de presse (CSMP) sous tutelle.A noter que seul le Groupe Communiste, Républicain, Ci-

toyen et des Sénateurs du Parti de Gauche se sont opposé parla voix d’Ivan Renar à cette proposition de loi et ont réprouvé« un texte dangereux pour la liberté de la presse », jugeant àjuste titre qu’il programmait « la fin du système coopératif ».La proposition de loi qui devait poursuivre le parcours lé-

gislatif en automne sera en fin de compte discutée à l’Assem-blée nationale à partir du 5 juillet 2011 ! Certains éditeurs etresponsables politiques ont assurément la volonté de précipi-ter les choses, afin d’éviter que d’autres voix s’élèvent contrele sabordage de la loi Bichet.Parallèlement, la Direction générale de Presstalis envisage

une nouvelle « déconstruction » de l’entreprise en 2012 dontles contours ont été dévoilés lors d’un Comité central d’entre-prise qui s’est tenu le 27 juin dernier. C’est ni plus ni moins lapolitique de la terre brûlée : fermeture du centre national de pu-blications deMoissy (CNP) et du centre international de Rois-sy (CIR) afin de regrouper « leurs activités » dans un centreunique mutualisé (CUM) à Gonesse. L’objectif serait, selon ladirection, de réduire de 50% les charges d’exploitation et (neriez pas !) de pérenniser le centre de traitement des quotidiens(CTQ) !Autant dire, que toutes ces manœuvres – le Syndicat de la

presse quotidienne nationale (SPQN) étudie de « son côté » lesmoyens de distribuer les journaux hors du circuit coopératif –préparent la dissolution de l’héritage de 1947, issu des grandsprincipes du programme du Conseil national de la résistance(CNR) de 1944.Un dossier majeur à suivre attentivement qui fera l’objet

d’un développement dans le prochain numéro du Livre Pari-sien.

Michel PAVARD

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