Bilan diagnostique en cas de suspicion de métastases cérébrales

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2S262 Résumés des communications présentées par les Sociétés Associées Rev Neurol (Paris) 2007 Association des Neuro-Oncologues d’Expression Française (ANOCEF) Société Française de Neurochirurgie (SFNC) Société Française de Neuropathologie (SFNP) Société Française de Neuroradiologie (SFNR) Réunion du jeudi 12 avril 2007 Métastases cérébrales : approche diagnostique et thérapeutique Modérateurs : A. BENOUAICH-AMIEL (Toulouse), J. CHIRAS (Paris), C. LACROIX (Le Kremlin-Bicêtre) Bilan diagnostique en cas de suspicion de métastases cérébrales Omuro A.M. Service de Neurologie Mazarin — Groupe Hospitalier Pitié- Salpêtrière — 75013 PARIS — France. Le bilan diagnostique initial en cas de suspicion de métastases cérébrales doit suivre un ordre rationnel, permettant à la fois d’établir un diagnostic rapide et d’éviter les pièges diagnos- tics ainsi que les procédures invasives inutiles. En présence de masses cérébrales uniques ou multiples prenant le contraste, la première étape est d’exclure la possibilité d’un diagnostic non néoplasique (sclérose en plaques, abcès cérébral, AVC, Behçet, sarcoïdose, SIDA, etc.) à travers une révision critique des éléments d’histoire et d’imagerie. En cas de suspicion de diagnostic non néoplasique, des examens d’imageries plus approfondis tels que l’IRM par diffusion/perfusion, la spec- troscopie, le SPECT ou le PET SCAN cérébral peuvent être utiles. Si le diagnostic d’une néoplasie est retenu, la question est de savoir si une exérèse chirurgicale est indiquée (soula- gement des symptômes neurologiques, hydrocéphalie émi- nente, effet de masse important). De telles procédures réalisées à des fins thérapeutiques permettent également d’établir un diagnostic histologique sans délai et proportion- nent une marge de temps pour la réalisation d’autres exa- mens complémentaires avant la mise en place de traitements spécifiques. Une exérèse à titre thérapeutique n’étant pas indiquée, une exploration par scanner thoraco-abdomino- pelvien montrera, dans la plupart des cas, le site primaire des métastases (une tumeur pulmonaire est découverte chez 70 % des patients). Si par contre le scanner est normal, une biopsie de la lésion cérébrale est indiquée. Pour les rares cas de contre-indication à la biopsie, d’autres examens peuvent être utiles, tels que le FDG-PET SCAN, la fibroscopie bron- chique, la mammographie et la coloscopie. L’utilité diagnos- tique des marqueurs tumoraux reste discutable, en raison de leur faible spécificité. Intérêts de l’étude immunohistochimique dans le diagnostic neuropathologique des métastases cérébrales Labrousse F. (1), Pommepuy I. (1), Moreau J.J.(2) (1) Service d’Anatomie Pathologique — CHU Dupuytren 87000 Limoges — France. (2) Service de Neurochirurgie — CHU Dupuytren 87000 Limoges — France. Dans le diagnostic neuropathologique des métastases céré- brales, le recours à une étude immunohistochimique en complément des colorations usuelles est indiqué devant une tumeur peu différenciée pour confirmer le diagnostic et, dans l’hypothèse d’une métastase sans primitif connu, pour orienter le bilan. L’expression de cytokératines par les cellules tumorales témoigne de la nature carcinomateuse d’une tumeur. La co- expression du TTF1 est en faveur d’une origine bronchopul- monaire ou exceptionnellement thyroïdienne. Les métastases des adénocarcinomes colorectaux ont typiquement un immu- nophénotype cytokératine 20 positif/cytokératine 7 négatif. Les métastases des carcinomes rénaux à cellules claires coexpriment les cytokératines, la vimentine et le CD10.

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2S262 Résumés des communications présentées par les Sociétés Associées Rev Neurol (Paris) 2007

Association des Neuro-Oncologues d’Expression Française (ANOCEF)Société Française de Neurochirurgie (SFNC)Société Française de Neuropathologie (SFNP)Société Française de Neuroradiologie (SFNR)

Réunion du jeudi 12 avril 2007

Métastases cérébrales : approche diagnostique et thérapeutiqueModérateurs :

A. BENOUAICH-AMIEL (Toulouse), J. CHIRAS (Paris), C. LACROIX (Le Kremlin-Bicêtre)

Bilan diagnostique en cas de suspicion de métastases cérébrales

Omuro A.M.

Service de Neurologie Mazarin — Groupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière — 75013 PARIS — France.

Le bilan diagnostique initial en cas de suspicion de métastasescérébrales doit suivre un ordre rationnel, permettant à la foisd’établir un diagnostic rapide et d’éviter les pièges diagnos-tics ainsi que les procédures invasives inutiles. En présencede masses cérébrales uniques ou multiples prenant le contraste,la première étape est d’exclure la possibilité d’un diagnosticnon néoplasique (sclérose en plaques, abcès cérébral, AVC,Behçet, sarcoïdose, SIDA, etc.) à travers une révision critiquedes éléments d’histoire et d’imagerie. En cas de suspicion dediagnostic non néoplasique, des examens d’imageries plusapprofondis tels que l’IRM par diffusion/perfusion, la spec-troscopie, le SPECT ou le PET SCAN cérébral peuvent êtreutiles. Si le diagnostic d’une néoplasie est retenu, la questionest de savoir si une exérèse chirurgicale est indiquée (soula-gement des symptômes neurologiques, hydrocéphalie émi-nente, effet de masse important). De telles procéduresréalisées à des fins thérapeutiques permettent égalementd’établir un diagnostic histologique sans délai et proportion-nent une marge de temps pour la réalisation d’autres exa-mens complémentaires avant la mise en place de traitementsspécifiques. Une exérèse à titre thérapeutique n’étant pasindiquée, une exploration par scanner thoraco-abdomino-pelvien montrera, dans la plupart des cas, le site primaire desmétastases (une tumeur pulmonaire est découverte chez70 % des patients). Si par contre le scanner est normal, une

biopsie de la lésion cérébrale est indiquée. Pour les rares casde contre-indication à la biopsie, d’autres examens peuventêtre utiles, tels que le FDG-PET SCAN, la fibroscopie bron-chique, la mammographie et la coloscopie. L’utilité diagnos-tique des marqueurs tumoraux reste discutable, en raison deleur faible spécificité.

Intérêts de l’étude immunohistochimique dans le diagnostic neuropathologique des métastases cérébrales

Labrousse F. (1), Pommepuy I. (1), Moreau J.J.(2)

(1) Service d’Anatomie Pathologique — CHU Dupuytren 87000Limoges — France.(2) Service de Neurochirurgie — CHU Dupuytren 87000 Limoges— France.

Dans le diagnostic neuropathologique des métastases céré-brales, le recours à une étude immunohistochimique encomplément des colorations usuelles est indiqué devant unetumeur peu différenciée pour confirmer le diagnostic et,dans l’hypothèse d’une métastase sans primitif connu, pourorienter le bilan.L’expression de cytokératines par les cellules tumoralestémoigne de la nature carcinomateuse d’une tumeur. La co-expression du TTF1 est en faveur d’une origine bronchopul-monaire ou exceptionnellement thyroïdienne. Les métastasesdes adénocarcinomes colorectaux ont typiquement un immu-nophénotype cytokératine 20 positif/cytokératine 7 négatif.Les métastases des carcinomes rénaux à cellules clairescoexpriment les cytokératines, la vimentine et le CD10.