Bilan des élus UDB du pays de Rennes

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Langue bretonne à Rennes : un mandat de progrès ... à accentuer

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La culture pour tous avec Alain Cedelle à Bruz

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SPL Eau de Rennes : une victoire pourle service public et l’écologie

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Eliane Leclercq au conseil de Rennes Métropole : un plaidoyer constant pour lasolidarité territoriale

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Kazetenn dilennidi an UDB e bro-Roazhon - Journal des élus de l’UDB du pays de Rennes

NIVERENN 1 - MIZ EBREL 2014 NUMÉRO 1 - AVRIL 2014

Kannadig Roazhon

Union Démocratique Bretonne Unvaniezh Demokratel Breizh

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Rendre des comptesUn nouveau mandat commence pour les élus du pays de Rennes. On se répartit les responsabilités, chacun avance ses projets... Pourtant, une étape essentielle impose de sortir un moment de l'actualité : celle du bilan. Ce premier numéro traitera donc du bilan du mandat 2008-2014 pour l'UDB du pays de Rennes

La démocratie ne tient pas qu'au vote des citoyens. Elle tient tout autant à leur capacité à savoir ce que leurs élus ont fait et comment; si les engagements pris ont été tenus ou non. A Rennes, l'Union Démocra-tique Bretonne est membre de la majorité de gauche depuis près de 30 ans. Lors du mandat 2008-2014, l'UDB disposait de deux conseillères municipales à Rennes, mais aussi de deux conseillers municipaux, l'un à La Mézière, l'autre à Bruz.

Autonomistes, écologistes, partisans d'une politique économique plus égalitaire et de services publics forts, nous sommes souvent minori-taires. Il n'est pas tous les jours facile d'assumer le choix de la solidarité régionale à l'heure où certains élus rêvent de métropoles mondialisées.

Pourtant, tout au long de ce mandat, notre action a permis de faire bouger les lignes. La création d'un opérateur public de la distribution de l'eau qui exercera en propre l'essentiel de ses missions, le succès de l'offre de formation au breton pour les employés de la Ville de Rennes, l'augmentation -modeste, mais qui demande une implication constante de la place du breton dans la communication publique, sont le résultat d'un travail de fond, rarement perceptible dans l'immédiat. C'est pour-quoi nous publions un bilan de notre action au sein des Conseils munici-paux et du Conseil de Rennes Métropole.

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Langue bretonne à Rennes :un mandat de progrès ... à accentuerSoutien à l’enseignement et au secteur associatif

Le volume total des subventions versées par la Ville aux acteurs de la culture bretonne a augmenté durant le mandat, passant de 144 915 € en 2007 à 178 500 € en 2012. Les subventions de fonctionnement versées aux associations d'enseignement bilingue sont restées stables (99 400 € en 2007, 103 000 € en 2012) mais le conseil municipal a décidé le 10 sep-tembre 2012 une diminution du loyer de Diwan Bro Roazhon, en proposant un tarif de 8.37 € le m² au lieu de 16.80 €, permettant ainsi à l'association de réaliser une économie de 11 600 € par an. L'ouverture de places bilingues en crèche a été programmée pour 2015 sur le site de La Courrouze.

Skol an Emsav, qui dispense des cours du soirs et des formations au breton pour adultes, a bénéficié de travaux pour l'ouverture d'une 4ème salle de formation, afin d'accompagner la mise en place d'une deuxième session longue de formation professionnelle (formation de 6 mois) et la progression du nombre d'apprenants, pour un coût de 29 000 €.

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Un engagement pour renforcer la place du breton dans l’espace public

Au cours du mandat, la Ville de Rennes a signé la charte Ya d'ar Brezhoneg prévoyant un minimum d'actions obligatoires en faveur de la langue bretonne. La Ville s'est engagée sur les cinq actions suivantes :• mise en place de panneaux bilingues aux entrées et sorties de la commune;• participation à la campagne annuelle de promotion des cours de breton pour adultes;• financement d'actions de formation professionnelle permet tant au personnel municipal volontaire d'apprendre le breton ou de se perfectionner en breton (cette action, défendue par Ana Sohier, a rencontré un grand succès: avec trois fois plus de personnes intéressées que prévu!);• aide financière et/ou technique à l'installation ou au déve- loppement d'une filière bilingue dans la commune;• signature d'un contrat de mission avec l'Office public de la Langue Bretonne.

C'est maintenant le passage au niveau 2 de la Charte qui est programmé. Par ailleurs la Ville s'est déjà engagée à systé-matiser le bilinguisme pour toutes les nouvelles plaques de rues et à en installer une quarantaine à court terme. Certains équipements, comme le Liberté, ont aussi été dotés d'une signalétique bilingue.

Ana Sohier,élue pour la première fois en 2008, a occupé la délégation au Patri-moine culturel immaté-riel. À ce titre, elle a été l'élue de référence en matière de culture et de langue bretonne. Son implication a permis des avancées réelles pour la transmission et la valorisation du breton à Rennes.

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Débat sur la Charte européenne des langues régionales etminoritairesLe 21 Mai 2013, le Conseil municipal de Rennes a adopté un voeu en faveur de la ratification par la France de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires. Voté par une large majorité de conseillers municipaux, il a néanmoins soulevé des débats. Ana Sohier a défendu le point de vue de l'UDB dans son intervention :

« Nous nous réjouissons donc que le Conseil municipal de Rennes se prépare à soutenir la ratification de la Charte, et défende par là-même une République ouverte aux langues de tous les peuples qui l'ont constituée.

Nous tenons cependant à rappeler que le combat pour les langues régionales doit d'abord être mené sur le terrain. La ratification de la Charte ne servira à rien si les collectivités locales ne s'engagent pas en systématisant le plurilin-guisme : dans la signalétique, la communication officielle ou les services aux citoyens. Pour que nos langues ne soient pas seulement portées par un noyau militant mais qu'elles redeviennent des langues d'usage, pratiquées au quotidien et accessibles à tous, il est nécessaire de créer les conditions d'un bain linguistique permettant aux locuteurs et aux apprenants de s'exercer dans leur environnement quotidien.

Nous tenons à souligner que la Ville de Rennes, en matière de politique linguistique, n'utilise pas toutes les marges de manœuvre dont elle dispose. Certes, le soutien aux associations est fort; mais des efforts doivent encore être faits pour la promotion du breton dans l'espace public. Le site Internet de Rennes Rennes-Métropole est à cet égard un exemple significatif : censé être disponible en version bretonne, il a finalement été réduit à une version fran-çaise publiant parfois des articles en Breton, articles bien rares d'ailleurs puisqu'on en compte trois au total et qu'aucun n'a été publié depuis près de deux mois ! Quant à la signalétique de rue ou d'équipements, la place du breton pourrait largement y être développée ».

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Télévision publique bretonne :le vœu de la Ville exaucé grâce aux Bonnets rouges?

Pour soutenir la revendication des travailleurs de France 3 Bretagne de régionaliser France 3 et d'augmenter la part de contenus en breton et en gallo, le groupe UDB-Gauche alternative a proposé au conseil municipal de voter un vœu en faveur de la création d'un service public régional de l'audiovisuel, vœu voté à l'unanimité en Juin 2013. Si la réponse du pouvoir central s'est avérée décevante, le ministère de la Culture et de la Communication se contentant d'une réponse de pure forme, la direction de France Télévisions s'est montrée plus ouverte et a déclaré partager cette volonté de décentralisation, tout en objectant le manque de moyens pour repousser à 2015 une éventuelle réforme. Cependant, avec le mouvement des Bonnets rouges, le gou-vernement a dû lâcher du lest à travers un passage du « Pacte d'avenir pour la Bretagne » : « Le développe-ment d’une offre audiovisuelle régionalisée est retenu parmi les domaines pouvant faire l’objet d’une expéri-mentation. Par ailleurs, le rapport en cours sur la programmation de France 3 étudiera toutes les possibilités de renforcer les programmes en langue bretonne.»

Ci-dessus: panneaux bilingues et panneaux monolingues

Extrait de l'intervention d'Ana Sohier au Conseil municipal de Rennes, le 21 Mai 2013.(Depuis, la publication d'articles en breton a repris à un rythme plus régulier et la décision a été prise d'installer de nouvelles plaques de rues bilingues.)

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Alain Cédelle : la culture pour tous Soutien à l’enseignement et au secteur associatif

Dans un contexte budgétaire difficile, Alain Cedelle s’est attaché à dévelop-per une offre culturelle ouverte au plus grand nombre. Il a généralisé les tarifs différenciés, selon le revenu, pour l’école de musique, et s’est efforcé de maintenir les tarifs de spectacle et cinéma à un niveau abordable. Il a contribué à une réflexion sur le cinéma et la création d’évènements qui a conduit à l’organisation à Bruz du Festival national du film d’animation.

Commune périphérique de Rennes, Bruz a vu sa population augmenter considérablement en quelques années. La demande pour un enseignement musical n’a fait que croître. Le Conseil Général qui avait mis en place, et financé intégralement, d’importants dispositifs pour l’enseignement en milieu scolaire, a fait marche arrière à partir de 2010, réduisant fortement les financements. Assurer le fonctionnement d’une école de musique de taille importante (jusqu’à 700 élèves) devient chaque année plus compliqué.

Alain Cedelle s’est donc attaché à développer la dimension intercommunale de l’école de musique, et à faire fonctionner un réseau d’écoles intercommunales sur la périphérie de Renne : Bruz, Chartres de Bretagne, Chantepie, Vern sur seiche, Le Rheu, Pacé... A la commission culture de Rennes Métropole, Alain Cedelle a soutenu le projet de politique culturelle communautaire de l’agglomération, particulièrement dans la partie concernant l’harmoni sation des enseignements artistiques, pour les écoles de musique intercommunales.

Dans le domaine des langues et cultures bretonnes, Alain Cedelle a active-ment soutenu l’ouverture de la première classe bilingue publique de Bruz, en Septembre 2003. Son action s’est poursuivie pour accompagner le dévelop-pement de la filière bilingue, et pour la signature du niveau 2 de la charte Ya D’ar Brezhoneg, en Octobre 2011.

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Alain Cédelle,élu municipal à Bruz entre 1995 et 2014, Alain Cedelle a effectué deux mandats dans le groupe minoritaire de gauche. En 2008, la liste d’union de la gauche ayant emporté l’élection, il s’est investi dans la nouvelle majorité en prenant en charge la délégation à la culture pour les équipements culturels : médiathèque, salle de spectacle, cinéma, école de musique intercommunale.En complément Alain Cedelle a assuré laprésidence du syndicat intercommunal (SIVU) de l’école de musique, qui rassemble cinqcommunes. Il a bien évidemment soutenu la signature de la CharteYa d'ar brezhoneg par la Ville de Bruz.

Affiche du festival national du film d'animation 2012 de Bruz. Pour l'UDB, il est essentiel que les évènements culturelset les festivals n'aient pas lieu que dans le centre de Rennes, mais permettent d'animer le territoirede la Métropole. Le choix historique de la majorité de gauche de l'intercommunalité est celui d'une agglomérationmultipolaire, à l'opposé du modèle de la ville-centre entourée de banlieues dortoirs.

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Langue bretonneet démocratieparticipativeLe breton est une langue bien vivante à Bruz : La commune compte deux écoles bilingues, une maternelle et une école primaire. En 2011, le Conseil municipal a signé le niveau 2 de la Charte Ya d'ar Brezhoneg. Les 12 engagements retenus ont été sélectionnés par un groupe d'habitants de Bruz représentatif du monde associatif, culturel, économique et éducatif. Dans la liste des actions a réaliser, on trouve notamment les six engage-ments suivants :

> mise en place d’une signalétique bilingue;> descriptif bilingue du patrimoine communal;> aide financière ou technique à la création ou au développement de l’enseignement bilingue sur la commune;> introduction bilingue des discours officiels;> programmation annuelle de spectacles en breton dans le centre culturel communal;> prise en compte des compétences linguistiques lors des recrutements;> aide financière aux commerces optant pour un véritable bilinguisme. L'engagement de la Ville de Bruz en faveur de la langue et de la culture bretonne lui a valu de rece-voir, en 2012, un des « Prizioù » remis par France 3 et l'Office public de la langue bretonne. La récompense de 500 euros a servi à acheter des ouvrages en breton pour la médiathèque et des jeux pour les écoles.

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Intervention d'Alain Cedellelors du vote pour la signaturede la charte Ya d'ar BrezhonekJuillet 2011« La langue bretonne fait partie de notre patrimoine commun, indépendamment du fait qu'on la parle ou pas. Mais tout le monde parle breton ! Ou du moins certains mots qui sont passés dans le français, comme goéland ou bijou pour ne prendre que ces exemples. Il s'agit de notre patrimoine, disais-je,à ce titre nous avons donc une responsabilité collective quant à sa préservation.

Par la reconnaissance de la langue bretonne que représente la signature de la Charte, nous nous inscrivons dans la politique linguistique adoptée par la région Bretagne, en décembre 2004, et qui plus est votée à l'unanimité par le Conseil régional de l'époque. Au niveau national, la question des langues régionales est encore en débat. Un nième projet de loi a été débattu, la semaine dernière, au Sénat, mais hélas une fois de plus sans perspective d'aboutir. A quoi donc a servi l'inscription, en 2008, des langues régionales dans la Constiution, au titre du patrimoine ?

Au niveau européen, la Charte Européenne des langues régionales ou minoritaires a été signée par l'Etat francais, mais elle n'est pas pas encore ratifiée. Nous avons encore un certain retard par rapport au Droit Européen et au Droit international. Mais les choses avancent dans le bon sens. L'avancée se fait aussi au niveau local par l'enga-gement de nos collectivités. En Ille et Vilaine, Bruz est la troisième ville, après Rennes et Redon,à signer la Charte.

La charte Ya d'ar Brezhoneg va être signée. Il nous restera à l'appliquer. »

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Création de la SPL Eau de Rennes : une victoire pour le service public et l'écologieÀ Rennes, le service public de la distribution d'eau potable était jusqu'à présent confié à un opérateur privé dans le cadre de la Délégation de service public. Ce système posait des problèmes en terme de transparence et de gouvernance : difficile, par exemple, d'espérer une politique approfon-die d'économie de la ressource quand l'intérêt du délégataire était d'en vendre un maximum. Difficile aussi pour les élus de maîtriser tous les tenants et les aboutissants de la gestion de l'eau potable à partir des seuls rapports fournis par le délégataire.

L'UDB s'était investie aux côtés d'autres organisations dans la revendication pour une régie publique. Dernièrement, le Conseil municipal a voté la créa-tion d'une Société publique locale pour la gestion de l'eau à Rennes. L'inté-rêt de cette forme juridique est qu'elle permettra à des communes plus modestes de rejoindre la Ville de Rennes au sein de la SPL lorsque leurs contrats de DSP arriveront à expiration, si elles le souhaitent, toutes les petites communes n'ayant pas forcément les moyens de mettre en place une régie propre.Le choix de la SPL est donc celui de la solidarité territoriale.

Ana Sohier, déléguée de la Ville au SMPBR (Syndicat mixte de production d'eau du Bassin rennais) s'est fortement investie dans les discussions préparatoire à la création de cette structure, et a notamment obtenu qu'un maximum de missions soient exercées en propre par l'opérateur public et non déléguées à nouveau au secteur privé.

Le retour en gestion publique, bonne nouvelle en soi, doit aussi per-mettre la mise en place d'une tarification progressive de l'eau potable, outil de justice sociale et d'incitation à l'économie d'eau.

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UDB-Gauche alternativea publié un document expliquant en détail son engagement en faveur du passage en Société publique locale. Ce docu-ment est disponible en ligne sur le site de l'UDB (www.udb-bzh.net) ou à la demande auprès de la Section du pays de Rennes : [email protected]. Vous pourrez aussi y lire l'intervention d'Ana Sohier au moment du choix de la SPL par le Conseil municipal de Rennes.

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Dénoncer lamétropolisation libérale« Cette stratégie de concurrence des territoires, si en vogue actuellement, sera bientôt obsolète ! Elle reflète une vision clairement libérale du développement territorial. »

De grandes villes dynamiques sont nécessaires pour assurer certaines fonctions de service et d'animation, et surtout pour faire pièce à la domination écrasante de l'agglomération parisienne. Les élus de l'UDB se mobilisent en revanche contre la métropoli-sation libérale, qui consiste à encourager la concurrence et la course à la population entre grandes agglomérations. Eliane Leclercq a donc choisi de ne pas voter la nouvelle extension du périmètre de Rennes Métropole, qui semble d'abord faite pour accroître le poids démographique de la Communauté d'agglomé-ration, sans tenir suffisamment compte des réalités locales (en témoignent les difficultés à assurer la liaison Bécherel - Rennes en bus selon les règles tarifaires de la STAR).

« Jusqu’à présent, le modèle breton d’équilibre et de cohésion territoriale est encore une réalité – malgré les menaces de frac-tures territoriales que l’on connaît – et il constitue une des bases premières de la qualité de vie en Bretagne. Mais jusqu'à quand ?

Monsieur le Président, nous qui nous définissons comme capitale de la Bretagne administrative, nous avons la responsabilité de penser aux conséquences de nos stratégies d’affirmation métro-politaine sur l'ensemble du territoire breton. [...] Pour y arriver, dans le cadre de l'Acte III de la décentralisation, les futurs sché-mas régionaux doivent avoir un caractère prescriptif qui s'impose sur la totalité du territoire régional, métropoles comprises. On ne peut à la fois se prétendre solidaire de l'ensemble de la région et vouloir se soustraire à la norme régionale.

Le niveau régional est le seul qui soit en mesure d'assurer la soli-darité entre les grandes agglomérations, les agglomérations plus petites (elles sont nombreuses et dynamiques), les territoires ruraux et ces espaces intermédiaires qu'on dit "rurbanisés" où vit une part croissante des Bretons. Dans une région comme la Bre-tagne, périphérique et péninsulaire, la solidarité régionale est d'autant plus nécessaire et doit prendre la place de la concur-rence entre les territoires. Cette stratégie de concurrence des territoires, si en vogue actuellement, sera bientôt obsolète ! Elle reflète une vision clairement libérale du développement territorial. A l'UDB, notre choix de société n'est pas celui-là. »

Extrait de l'ntervention d'Eliane Leclercq au Conseil de Rennes Métropole, le 22 Novembre 2012.

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Votes et interventions d'Eliane Leclercq,déléguée autonomiste au Conseil de Rennes métropole

Eliane Leclercq est la seule élue autonomiste à avoir siégé au Conseil de Rennes Métropole ces six dernières années. Elle y a fait entendre une voix résolue en faveur de la solidarité, de la cohésion bretonne et de l'équi-libre territorial. La gauche, majori-taire dans les territoires comme au gouvernement, a la responsa-bilité de réorienter les politiques d'aménagement du territoire pour rompre avec le libéralisme qui y a dominé ces dernières années. Faire passer l'idée que les inéga-lités sociales sont aussi, bien souvent, spatiales, tel est le sens de la présence de l'UDB dans la majorité du Conseil de Rennes Métropole.

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Pour une stratégie d'équilibreterritorial« Une métropole durable et solidaire, c'est d'abord une communauté qui fait passer l'intérêt à long terme de l'équilibre devant l'intérêt immédiat de la croissance »

Tout en approuvant les choix de l'intercommunalité dans de nombreux domaines dont les transports, le logement, la priorité donnée à l'innovation écologique, Eliane Leclercq s'est attachée à mettre en lumière la contradiction entre la solidarité affichée comme valeur de référence, d'une part, et la recherche de l'attractivité de l'autre. Faire le choix d'un développement basé sur l'attraction de ressources extérieures amène à s'engager dans la concur-rence entre territoires, à obtenir des avantages au prix de l'appauvrissement d'autres villes et pays. En Juin 2013, Eliane Leclercq a soutenu la nouvelle version du projet de territoire de Rennes Métropole -qui dresse un état des lieux lucide de la situation économique et de l'agglomération et de la région, et identifie les bons axes pour guider l'action publique dans les années à venir- tout en expliquant que la stratégie adoptée était incompatible avec la recherche de la croissance et de l'attractivité.

« Le projet de territoire qui nous est présenté nous satisfait sur bien des plans : ville-archipel limitant l'étalement urbain, développement des transports collec-tifs et de la mobilité « active », politique de mixité sociale, reconnaissance du rôle de l'engagement associatif dans l'entretien de la qualité de vie et du vivre-ensemble, intégration assumée de Rennes Métropole au territoire breton... Sur tous ces points nous ne pouvons qu'approuver, et s'il nous arrive de formu-ler des réserves, elles relèvent le plus souvent d'un besoin de précisions.

Une divergence importante nous sépare cependant de la vision de l'avenir du territoire que nous propose ce document. Alors que la solidarité et l' « écores-ponsabilité » sont présentées à juste titre comme étant au cœur du projet métropolitain, le quatrième axe dudit projet a pour enjeu majeur le développe-ment de « l'attractivité de la métropole dans un contexte de mondialisation et de compétition entre les territoires ».

On ne peut pas à fois prétendre être une capitale régionale solidaire et se lancer dans le même temps dans la concurrence entre les territoires, qui conduit trop souvent à capter au profit de la seule ville-centre les activités envi-ronnantes. Nous tenons donc à marquer à nouveau notre désaccord avec la formulation du point 3 de la stratégie de 2006 : « Rennes entreprenante et ouverte, attirer les hommes, développer l'économie et s'ouvrir sur l'Europe et le monde ». L'agglomération rennaise est déjà la plus peuplée de Bretagne après celle de Nantes. Cette concentration des populations et des activités n'a pas que des bons côtés : elle encourage la pression sur les terres et l'étale-ment urbain, et allonge les trajets domicile-travail, car tous ceux qui travaillent à Rennes ne peuvent et ne veulent y habiter. De plus, cette concentration se fait au détriment des territoires environnants qui tendent à se transformer en espaces de relégation. Une métropole durable et solidaire, c'est d'abord une communauté qui ne fait pas passer l'intérêt immédiat de la croissance devant l'intérêt à long terme de l'équilibre. »

Extrait de l'intervention d'Eliane Leclercq au Conseil de Rennes Métropole, le 20 Juin 2013.

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Réformeterritoriale et loi de métropolisa-tion : le pointde vue de l'UDB

L'UDB est favorable au renforcement des compé-tences des intercommu-nalités, qu'on les appelle ou non des métropoles. Cet échelon est néces-saire pour mutualiser les équipements des com-munes et assurer l'égalité entre leurs populations. Certaines d'entre elles peuvent aussi assurer des fonctions supplémen-taires d'animation du territoire, dans le secteur universitaire par exemple. Mais ces fonctions ne doivent pas dépendre de la taille de l'agglomération : un réseau de ville moyenne est tout aussi à même d'offrir un haut niveau de services et de qualité de vie qu'une grande ville. Dans le même temps, il faut renforcer les régions pour assurer l'équilibre entre les grands pôles urbains et le reste du territoire.