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www.lesafriques.com Le journal de la finance africaine Hebdomadaire Rédaction : Alger, Casablanca, Dakar l No 44 : 18 au 24 septembre 2008 Performances des fonds éner- gie, matières premières et métaux précieux. Page 8 Le marché primaire des sukuk boude le dollar. Page 9 Les fonds africains dans l’ère post subprime. Page 10 Maroc : dernière passerelle avant le Casibor. Page 5 Rio Tinto : « Il est temps que la Guinée profite de ses ressour- ces minières. » Page 12 Tunisie : la SFI s’invite au capi- tal de Fuba Printed Circuits. Page 6 Cameroun : La société coton- nière au bord de la faillite. Page 12 Offshoring au Maroc : le nouveau « Bangalore » tou- jours compétitif. Page 13 Tourisme : la Tunisie grignote l’argent de ses voisins pétro- liers. Page 14 MTN fait exploser son parc d’abonnés. Page 18 Communication : 4 milliards de dirhams en jeu pour 2009. Page 19 L’Afrique du Sud courtise les investisseurs de la City. Page 5 Les opérateurs maliens fatigués des tracasseries sénégalaises. Page 17 RDC : la douane sous-traite sa modernisation. Page 17 Cameroun: nouveau program- me économique en 2009. Page 21 L’Angola vote la paix. Page 20 Bouteflika contre le fonds sou- verain. Page 20 Après le Kenya, un partage du pouvoir comme substitut à l’alternance au Zimbabwe. Page 23 Zuma gagne un round déci- sif, Mbeki est affaibli. Page 23 Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - France 1,9 a - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD BOURSE BANQUES, ASSURANCES PRODUITS DE BASE ENTREPRISES ET MARCHéS éCONOMIE POLITIQUE L’élite africaine détiendrait 800 milliards de dollars à l’étranger Réformes : Sénégal, Burkina Faso, Botswana et Egypte dans le top ten mondial L’Afrique pourrait mieux profiter des sukuk Maroc : l’héritage de Douiri trop lourd pour Mohamed Boussaid ? La situation grave dans le delta du Niger et la rupture, le 9 septembre, de l’arrangement entre le Tchad et la Banque mondiale à cause d’une mé- sentente sur l’usage de l’argent du pétrole ne sont qu’une des nombreuses facettes du climat de guerre et d’affairisme qui entoure l’exploitation de l’or noir en Afrique. Selon l’Union afri- caine, 148 milliards de dollars quittent chaque année le continent pour trouver refuge dans le système financier des pays développés. Et les éli- tes, à elles seules, détiendraient entre 700 et 800 milliards de dollars dans des comptes à l’étranger. Une manne qui dépasse 30 fois le montant total des aides supplémentaires promises par le G8 au continent africain sur les cinq ans à venir. Lire en page 11 Sur 181 pays examinés, le rapport Doing Business 2009 de la Banque mondiale place quatre pays africains parmi les dix meilleurs réformateurs mondiaux. Co-auteur du rapport, Sabine Hertveldt estime que « les ré- formes adoptées en Afrique dans le do- maine de la réglementation des affaires ont été plus nombreuses que toute autre année ». Le Sénégal est même le pre- mier réformateur mondial dans la fa- cilitation du commerce transfrontalier. Cela dit, même si la progression est spectaculaire, il reste encore à ces pays beaucoup à faire pour rejoindre les leaders économiques africains, à savoir l’Ile Maurice et l’Afrique du Sud. Lire en page 16 Depuis son lan- cement en avril dernier dans un contexte mon- dial dominé par la crise des sub- primes, le SGI Pan African Index mis en place par Standard & Poor’s fait mieux que le MSCI des pays émergents. D’où la recommandation d’investir sur des valeurs africaines dans un souci de diversification de portefeuille et pour profiter de la demande tou- jours forte sur les matières premiè- res. Une trentaine de valeurs, issues de 21 pays, composent le panier de la SGI Pan African. Lire en page 10 Hormis la Gambie, qui a récemment émis une trentaine de sukuk à travers sa banque centrale, l’Afrique reste loin de la dynamique des obligations islamiques. Pour l’analyste de crédit Mohamed Damak, auteur du dernier rapport S&P sur les sukuk, publié le 9 septembre, le continent offre de nom- breuses opportunités pour ce type d’émissions, ne serait-ce que pour financer ses projets d’infrastructures. Pressentant ces besoins, la Housing and Developement Bank (Egypte) projette d’émettre pour un montant de 200 millions de livres égyptiennes (37 millions de dollars) de sukuk pour soutenir des projets d’immobilier. Du côté des gouvernements sénégalais et kenyan, les signaux de prochaines émissions de sukuk se multiplient. Lire en page 9 Le retard des gros chantiers de la Vision 2010 constitue le dossier chaud de la rentrée pour le ministre du Tourisme Mohamed Boussaid. L’ancien responsable du Département de la modernisation de l’adminis- tration, auréolé de la réussite du programme « Départ volontaire » dans l’administration marocaine, doit maintenant trouver la martingale pour maintenir la dynamique des arrivées, résoudre le problème de la formation, remettre les stations Azur dans leur vocation touristique et ap- porter sa pierre à l’édifice d’un nou- veau cahier des charges censé faire respecter aux futurs investisseurs les critères environnementaux et l’éco- système du littoral marocain. Lire en page 15 Les indices africains plus robustes que le MSCI des pays émergents

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R é d a c t i o n : A l g e r , C a s a b l a n c a , D a k a r l N o 4 4 : 1 8 a u 2 4 s e p t e m b r e 2 0 0 8

Performances des fonds éner-gie, matières premières et métaux précieux.

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Le marché primaire des sukuk boude le dollar.

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Les fonds africains dans l’ère post subprime.

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Maroc : dernière passerelle avant le Casibor.

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Rio Tinto : « Il est temps que la Guinée profite de ses ressour-ces minières. »

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Tunisie : la SFI s’invite au capi-tal de Fuba Printed Circuits.

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Cameroun : La société coton-nière au bord de la faillite.

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Offshoring au Maroc : le nouveau « Bangalore » tou-jours compétitif.

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Tourisme : la Tunisie grignote l’argent de ses voisins pétro-liers.

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MTN fait exploser son parc d’abonnés.

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Communication : 4 milliards de dirhams en jeu pour 2009.

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L’Afrique du Sud courtise les investisseurs de la City.

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Les opérateurs maliens fatigués des tracasseries sénégalaises.

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RDC : la douane sous-traite sa modernisation.

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Cameroun: nouveau program-me économique en 2009.

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L’Angola vote la paix.Page 20

Bouteflika contre le fonds sou-verain.

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Après le Kenya, un partage du pouvoir comme substitut à l’alternance au Zimbabwe.

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Zuma gagne un round déci-sif, Mbeki est affaibli.

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Afrique CFA 1500 FCFA. - Belgique 1,9 a - Luxembourg 1,9 a - Maroc 12 DH - France 1,9 a - Suisse CHF 3,80 - Tunisie 2,3 DT - Canada 3,3 $ CAD

BOURSE

BANQUES, ASSURANCES

PRODUITS DE BASE

ENTREPRISES ET MARCHéS

éCONOMIE

POLITIQUE

L’élite africaine détiendrait 800 milliards de dollars à l’étranger

Réformes : Sénégal, Burkina Faso, Botswana

et Egypte dans le top ten mondial

L’Afrique pourrait mieux profiter des sukuk

Maroc : l’héritage de Douiri trop lourd pour Mohamed Boussaid ?

La situation grave dans le delta du Niger et la rupture, le 9 septembre, de l’arrangement entre le Tchad et la Banque mondiale à cause d’une mé-sentente sur l’usage de l’argent du pétrole ne sont qu’une des nombreuses facettes du climat de guerre et d’affairisme qui entoure l’exploitation de l’or noir en Afrique. Selon l’Union afri-

caine, 148 milliards de dollars quittent chaque année le continent pour trouver refuge dans le

système financier des pays développés. Et les éli-tes, à elles seules, détiendraient entre 700 et 800 milliards de dollars dans des comptes à l’étranger. Une manne qui dépasse 30 fois le montant total

des aides supplémentaires promises par le G8 au continent africain

sur les cinq ans à venir. Lire en page 11

Sur 181 pays examinés, le rapport Doing Business 2009 de la Banque mondiale place quatre pays africains parmi les dix meilleurs réformateurs mondiaux. Co-auteur du rapport, Sabine Hertveldt estime que « les ré-formes adoptées en Afrique dans le do-maine de la réglementation des affaires ont été plus nombreuses que toute autre année ». Le Sénégal est même le pre-mier réformateur mondial dans la fa-cilitation du commerce transfrontalier. Cela dit, même si la progression est spectaculaire, il reste encore à ces pays beaucoup à faire pour rejoindre les leaders économiques africains, à savoir l’Ile Maurice et l’Afrique du Sud.

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Depuis son lan-cement en avril dernier dans un contexte mon-dial dominé par la crise des sub-primes, le SGI

Pan African Index mis en place par Standard & Poor’s fait mieux que le MSCI des pays émergents. D’où la recommandation d’investir sur des valeurs africaines dans un souci de diversification de portefeuille et pour profiter de la demande tou-jours forte sur les matières premiè-res. Une trentaine de valeurs, issues de 21 pays, composent le panier de la SGI Pan African.

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Hormis la Gambie, qui a récemment émis une trentaine de sukuk à travers sa banque centrale, l’Afrique reste loin de la dynamique des obligations islamiques. Pour l’analyste de crédit Mohamed Damak, auteur du dernier rapport S&P sur les sukuk, publié le 9 septembre, le continent offre de nom-breuses opportunités pour ce type d’émissions, ne serait-ce que pour financer ses projets d’infrastructures. Pressentant ces besoins, la Housing and Developement Bank (Egypte) projette d’émettre pour un montant de 200 millions de livres égyptiennes (37 millions de dollars) de sukuk pour soutenir des projets d’immobilier. Du côté des gouvernements sénégalais et kenyan, les signaux de prochaines émissions de sukuk se multiplient.

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Le retard des gros chantiers de la Vision 2010 constitue le dossier chaud de la rentrée pour le ministre du Tourisme Mohamed Boussaid. L’ancien responsable du Département de la modernisation de l’adminis-tration, auréolé de la réussite du programme « Départ volontaire » dans l’administration marocaine, doit maintenant trouver la martingale pour maintenir la dynamique des arrivées, résoudre le problème de la formation, remettre les stations Azur dans leur vocation touristique et ap-porter sa pierre à l’édifice d’un nou-veau cahier des charges censé faire respecter aux futurs investisseurs les critères environnementaux et l’éco-système du littoral marocain.

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Les indices africains plus robustes que le MSCI des

pays émergents

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2 Condensé Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008

6Afrique du Sud250 millions $ pour l’exten-sion du Terminal richards BayEn Afrique du Sud, le Terminal Richards Bay (BRCT), le plus important port d’exportation de charbon, va dépenser 2 milliards de rands (250 mil-lions $) pour porter sa capa-cité d’exportation au-delà de 91 millions de tonnes par an. Cette expansion devrait se ter-miner au 2e trimestre 2009. En raison des travaux en cours, BRCT a dû se détourner d’une quantité de 10,5 millions de tonnes de charbon.

Le déficit du compte courant baisse à 7,3% du PiBLe déficit du compte courant au 2e trimestre 2008 a enregis-tré une baisse pour atteindre 7,3% du PIB, contre 8,9% au 1er trimestre. Ce résultat s’ex-plique par une baisse des cou-pures de courant et la hausse des exportations d’or et de platine.

Bidvest veut augmenter à 30% sa participation dans NampakLe groupe Bidvest a offert de porter de 5 à 30% sa parti-cipation dans la compagnie Nampak Ltd, la 2e plus im-portante société d’embal-lage. Les 25% supplémen-taires devraient coûter 2,51 milliards de rands (316 mil-lions $) au prix courant de l’action de Nampak.

Plan de soutien à l’industrie de l’automobileUn nouveau plan de sou-tien à l’industrie automobile pour booster la production a été approuvé par le gouver-nement. Le « Programme de développement de la produc-tion automobile », qui prend le relais de l’actuel, qui expire en 2012, portera sur la pé-riode 2013-2020. Son but est de « stimuler » la production de véhicules, de composants automobiles et d’encourager des investissements supplé-mentaires dans le secteur. Selon Johan van Zyl, le prési-dent de l’Association nationa-le des producteurs d’automo-biles, ce plan permettra aux constructeurs de développer de nouveaux modèles.

ralentissement de la hausse des prix de l’immobilierLe secteur de l’immobilier a connu un ralentissement des prix dont la hausse a atteint 1,7% en août (contre 2,6% en juillet), soit la croissance la plus lente depuis janvier 1993. Cette situation est due à la hausse des taux d’intérêt qui a eu pour effet de réduire la demande, selon le groupe Absa, la plus grande société d’hypothèques du pays. Le mois dernier, le prix moyen d’une maison était de 962 500 rands (122 294 $).

Baisse des réserves de devi-ses et d’orLes réserves d’or et de devi-ses étrangères ont enregistré leur première baisse depuis 4 mois. Les réserves brutes ont diminué de 1,9% à 34,3 milliards $ à la fin août, après avoir gagné 0,4% en juillet. Les réserves nettes ont chuté à 33,5 milliards $ contre 34,2 milliards $ un mois aupara-vant. La baisse des prix de l’or (-8,8% à Londres en juillet) et la hausse du dollar US ont réduit la valeur des réserves tenues dans d’autres devises. Ce qui est de nature à gêner

les efforts de la Banque cen-trale pour accumuler des ré-serves de façon à couvrir les importations. Les réserves ac-tuelles couvrent quatre mois d’importations.

Les bénéfices de Sanlam en baisse de 50% au 1er semes-treSanlam Ltd., le 2e plus im-portant assureur africain, a annoncé une baisse de 50% de son bénéfice au 1er semes-tre 2008 comparé à la même période de l’année dernière. Le bénéfice net a atteint 1,99 milliard de rands (253 mil-lions $), contre 4 milliards de rands un an auparavant.

Les réserves de charbon sont suffisantes pour eskomLes réserves de charbon pour la production électrique de la compagnie nationale Eskom sont suffisantes, selon un analyste du bureau Wood Mackenzie. Eskom estime que ses besoins en charbon seront de 200 millions de tonnes par an d’ici 2018 (soit une augmentation de 60%) pour doubler sa capacité de pro-duction prévue d’ici là.

6ALgérieLes transferts de la diaspora ont atteint 2,9 milliards $ au premier semestre 2008 Les transferts d’argent à des-tination de l’Algérie durant le premier semestre 2008 sont de l’ordre de 2,9 milliards de dollars, le double de ceux enre-gistrés durant la même période en 2007. Selon un rapport de la Banque mondiale portant sur les fonds transférés par les diasporas arabes, l’argent transféré en Algérie provient essentiellement d’Europe, le continent qui abrite le plus gros de la communauté algérienne établie à l’étranger. L’Algérie se classe en 5e position. Le Maroc est en tête avec 5,7 milliards de dollars transférés en 2007.

British Airways casse les prixLe billet Alger-Londres à 29 000 DA. C’est ce qu’a an-noncé la compagnie British Airways au titre d’une offre promotionnelle pour le mois de Ramadan. L’offre durera jusqu’au 30 de ce mois. Les détenteurs de ces tickets de transport pourront voyager à partir du 1er octobre jusqu’au 31 mars 2009. Toutefois, les billets ne sont pas rembour-sables et une forte pénalité est prévue en cas de changement.

Sept candidats pour construi-re la ville nouvelle de Hassi MessaoudCinq groupements inter-nationaux et deux sociétés étrangères ont déposé leurs dossiers de soumission pour la réalisation des études et l’exécution des prestations de suivi, de contrôle et de coor-dination des travaux du pro-jet de la ville nouvelle de Hassi Messaoud, a annoncé l’Eta-blissement de la ville nouvelle de Hassi Messaoud (EVNH) à l’issue de l’ouverture des plis. Parmi les soumission-naires figurent des entreprises américaines, françaises, cana-diennes, libanaises, chinoises, sud-coréennes et portugaises. Il s’agit du 2e appel d’offres pour ce projet, le 1er ayant été déclaré infructueux.

Hausse de 3% du PiB en 2008 Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 3% en juin (et de 6,3% hors hydro-

carbures), selon le Ministère de finances qui estime que le niveau de l’inflation est main-tenu à un seuil raisonnable. A cette même période, les réser-ves de change se sont élevées à 133 milliards $ contre près de 78 milliards $ à fin 2007. Le projet de loi de Finances adopté récemment prévoit un taux de croissance de 4,1% (6,6% hors hydrocarbures) en 2009.

emploi des jeunes91 237 microentreprises ont été créées, au 31 juillet 2008, dans le cadre du dispositif ANSEJ (Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes), selon le ministre du Travail. Parmi ces entreprises, 83 372 ont été créées par un finan-cement triangulaire (aide de l’Etat, apport personnel et banques) et 7865 par un fi-nancement mixte. En tout, 257 399 emplois ont été créés pour un montant d’investis-sements de 191,4 milliards de DA (MDA), dont 32,2 MDA d’apport personnel, 37,8 MDA de prêts rémunérés et 121,4 milliards de DA de cré-dits bancaires.

6ANgoLASonangol installera deux postes de distribution de carburants à la frontière avec la NamibieLa Société angolaise des hy-drocarbures (Sonangol) ins-tallera en 2009 deux postes de distribution de carburant le long de la frontière avec la Namibie pour réduire la crise de manque de carburant dans la région.

6BéNiNConstruction d’une cimen-terie à vocation régionaleLe Fonds de solidarité africain (FSA) a accordé une garantie bancaire de 5 milliards FCFA à la société Les Ciments du Golfe (SCG) pour financer la construction d’une usine de ciment à vocation sous-ré-gionale. Cette garantie couvre un prêt de 3 milliards FCFA contracté par la SCG auprès de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) et un autre d’un montant de 2 milliards FCFA auprès de banques commerciales béninoises. Le montant total du projet, dont il est attendu d’approvi-sionner le marché local, mais également le Nigeria, le Niger et le Burkina Faso, s’élève à plus de 30 milliards FCFA. La capacité initiale de l’usine est de 600 000 tonnes. Elle at-teindra, à terme, 1,3 million de tonnes.

Les indicateurs économiques ne sont pas encourageantsLes indicateurs des secteurs d’activité économique à la fin du 2e trimestre 2008 ne sont pas satisfaisants, indique la dernière note de conjoncture du Ministère des finances. 3 secteurs, l’industrie, les ban-ques et les assurances, ont en-registré une baisse d’activité. L’activité industrielle a chuté de 1,5% par rapport au 1er tri-mestre. Pour le secteur ban-caire, et malgré une hausse de 23,6% du chiffre d’affaires, les indicateurs enregistrent une tendance baissière de 6,5%. Dans les assurances, la baisse du chiffre d’affaires est de 24%. On enregistre également une hausse dans le commerce, la téléphonie mobile (19,5%) et le BTP (7,7%).

6BoTSwANA

1,5 milliard $ pour relancer l’agro-industrieLe gouvernement a décidé d’investir 10 milliards de pu-las (1,5 milliard $) pour relan-cer l’agro-industrie dans les 7 prochaines années. La mesu-re a été prise pour assurer la sécurité alimentaire du pays et encourager la production agricole. L’argent sera dé-pensé pour l’amélioration des infrastructures agricoles et sécuriser l’approvision-nement en eau pour l’ir-rigation. Environ 400 000 ha de terres non utilisées seront remis en production. L’agriculture, qui participait à hauteur de 80% du PIB à l’indépendance du pays en 1966, atteint à peine 2% actuellement.

6BurkiNAAir Burkina, en équilibre en 2010 ? Dans une déclaration à l’AFP, le directeur général d’Air Burkina, Mohamed Ghelala, espère pouvoir équilibrer la compagnie d’ici 2010. Air Burkina est déficitaire de-puis près d’une décennie. La compagnie est détenue depuis 2001 par le Fonds de dévelop-pement économique du prin-ce Aga Khan (AKFDE), l’Etat ne détenant plus que 14% des actions. Elle a enregistré une perte de 4 milliards de francs CFA en 2007 pour un chiffre d’affaires de 14 milliards de francs CFA.

6CAMerouNLe giCAM a un nouveau présidentC’est Olivier Behle, 54 ans, expert en droit des affai-res, qui a été élu au poste de nouveau président du Groupement inter-patronal du Cameroun (GICAM), en remplacement d’André Siaka qui occupait cette fonction depuis 1993. Le GICAM, principal interlocuteur des pouvoirs publics, compte quelque 207 membres, dont 15 associations et syndicats professionnels.

un nouveau patron à la kdPCLa société Kribi Power Development Company SA (KPDC), filiale de l’opéra-teur privé d’électricité AES-SONEL, a désormais un nou-veau directeur général en la personne de l’Américain Kris Larson. La KPDC est une so-ciété unipersonnelle au capi-tal de 13 640 milliards FCFA détenu par AES-SONEL. Elle a pour objet le dévelop-pement, la construction et l’exploitation de centrales électriques. La société gère actuellement 2 chantiers d’infrastructures pour un montant total de 137 mil-liards FCFA. La nomination de Larson intervient dans un contexte de grande concur-rence dans le secteur.

Le fMi et la BAd évaluent le 6e programme économiqueUne mission conjointe du Fonds monétaire interna-tional (FMI) et de la Banque africaine de développe-ment (BAD) effectue la 6e et dernière évaluation du programme économique et financier du pays soutenu par la Facilité pour la réduc-tion de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), lancé depuis 3 ans.

Amélioration au classement « Doing Business 2009 »Le Cameroun améliore sa place dans le classement 2009 de Doing Business, établi par la Société financière inter-nationale (SFI) et la Banque mondiale (BM), tout en occu-pant la 164e place sur les 181 pays. Cette amélioration rela-tive est attribuée aux facilités accordées aux banques pour accéder au registre public ré-gional sur le crédit, « grâce à un service en ligne qui simplifie la notification et la recherche d’informations et qui a for-tement accru le taux de cou-verture », explique le rapport Doing Business.

6CAP-VerTHausse des tarifs des trans-ports en communL’Agence de régulation écono-mique du Cap-Vert (ARE) a annoncé l’augmentation des prix des transports collectifs ur-bains de près de 5,7%. Les prix des tickets sont passés de 35 escudos (0,31 centime d’euro) à 37 (0,33 centime d’euro). Le prix de l’abonnement social sera aussi revu à la hausse et passera à 2405 escudos (21,8 euros), contre 2960 escudos (27 euros) pour l’abonnement commun. Cette hausse inter-vient deux jours après la déci-sion de l’Agence d’augmenter le prix des produits pétroliers de 12,62% en moyenne.

6CoNgo rdCStockage des produits pétro-liersLe gouverneur de la province de Katanga a inauguré un dé-pôt de stockage et de vente des produits pétroliers de di-mension industrielle dans la ville de Kolwezi. La capacité de stockage de ce dépôt est de 2593 m3, dont 2424 m3 pour le gasoil et 169 m3 pour l’essence. Il est doté de 30 camions-citer-nes et deux camions pour le transport du lubrifiant. Son ouverture permettra la créa-tion d’une centaine d’emplois, mais également de répondre à la demande sans cesse crois-sante en produits pétroliers.

6CôTe d’iVoireun don de 2,7 milliards fCfA du Japon pour juguler la flambée des prixLe Japon a annoncé l’octroi d’un don de 2,7 milliards FCFA (670 millions de yens) pour soutenir les efforts du gouvernement pour lutter contre la flambée des prix des denrées alimentaires.

grève des travailleurs de l’Agence du cacaoDepuis le 3 septembre, les 183 travailleurs de l’Agence Ivoirienne du Café et du Cacao ont arrêté l’enregis-trement des fèves de cacao destinées à l’exportation pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaires. La Côte d’ivoire est le plus grand pro-ducteur de cacao.

6dJiBouTi15,5 millions pour améliorer l’alimentation électriqueLa compagnie EDD a signé 2 contrats d’un montant to-tal de 15,5 millions, financé par la Banque Islamique de Développement et l’OPEP, pour améliorer l’alimenta-tion électrique de la capitale. Le premier contrat d’une va-leur de 12 millions porte sur l’acquisition d’un nouveau générateur d’une puissance de 8 MW sera réalisé par la société Monage Maintenance. Le second contrat de 3,5 mil-lions a été attribué à la société Areva TD qui doit réhabiliter et renouveler les disjoncteurs de la centrale de Boulaos. La durée des travaux est estimée à 18 mois.

6egyPTedu gaz contre du blé avec l’ukraineDes négociations sont en cours avec l’Ukraine pour un contrat d’échange de gaz na-turel contre du blé. Les gou-vernements des deux pays dis-cutent des termes d’un accord qui permettra d’échanger des quantités de blé ukrainien contre du gaz naturel égyp-tien, qui sera acheminé à tra-vers un gazoduc passant par la Syrie et la Turquie jusqu’aux Balkans.

L’attribution de la 2e licence de téléphonie fixe reportée à 2009L’Autorité nationale de régula-tion des télécommunications a annoncé le report de l’attri-bution de la 2e licence de télé-phonie fixe à 2009, invoquant les « conditions globalement défavorables du marché ». Cette annonce intervient moins de 2 semaines avant la date du 18 septembre prévue pour l’éva-luation des offres des 12 com-pagnies candidates à l’achat de cette licence.

restructurations des conseils d’administration des ban-ques publiquesLe Premier ministre Ahmed Nazif publiera, le 23 septem-

bre 2008, un décret portant restructuration des conseils d’administration de 3 ban-ques publiques : la Banque nationale d’Egypte, la Banque Misr, la Banque du Caire, après 3 années d’exercice des CA actuels. Selon le quotidien Al Gomhouria, la Banque du Caire va disposer d’un Conseil distinct pour la première fois depuis son acquisition par Banque Misr en 2005.

orascom Construction paye-ra jusqu’à 2 $ de dividendesOrascom construction indus-tries (OCI) va payer en espèces, le 24 septembre, un dividende équivalent à 1 $ (en livre égyp-tienne) par action aux action-naires. Le bénéfice au 2e trimes-tre a plus que triplé, atteignant 239,5 millions $.

Les réserves de change attei-gnent 34,8 milliards $Au 31 août 2008, les réserves de change ont atteint 34,8 milliards $, soit 100 millions $ de plus qu’en juillet.

Création de 554 nouvelles compagnies en juilletUn total de 554 nouvelles compagnies ont été créées en juillet 2008 totalisant un capi-tal de 2,6 milliards LE, contre 213 nouvelles sociétés établies durant la même période de 2007, avec un capital 1,9 mil-liard LE. Parmi les 554 compa-gnies, 226 sont des sociétés de services (41%), 98 dans le sec-teur de l’immobilier (18%), 85 (15%) activent dans l’agri-culture, et 74 (13%) dans le secteur manufacturier.

Mac Holding acquiert 28,8% de l’egyptian Sponge CompanyMAC Holding, une filiale d’Oriental Weavers (Les Tapis de l’Orient), a acquis 143 991 actions, représentant 28,8% de la Compagnie égyptienne de l’éponge (Egyptian Sponge Company), pour un montant total de 19,2 millions LE (en-viron 133,50 LE par action).

Le gazoduc vers la Syrie a coûté 800 millions $Selon le ministre du Pétrole, Sameh Fahmi, le réseau de gaz naturel a été étendu de la région d’El Arish, en Egypte, à Homos, en Syrie, sur une longueur de 1000 km, pour un montant d’investissement de 800 millions $.

usine de pièces de rechangeUne compagnie japonaise prévoirait d’établir une usine de pièces de rechange dans la zone franche de Port Said. Le

Editeur : Editions Financières du Sud Eurl, 11 rue de Bassano – F-75116 Paris. Gérant : Koly Keita. Filiale à 100% de Les Afriques Edition et Communication SA. Genève. Administrateurs : Abderrazzak Sitail (Président), Michel Juvet, François-Eric Perquel, Dominique Flaux (Adm. délégué, directeur de la publica-tion). Comité des Fondateurs : Philippe Séchaud (Président). Editeurs partenaires : Atlas Publications (Maroc).

Directeur de la rédaction et ré-dacteur en chef Finance : Adama Wade (Casablanca). Rédacteur en chef Economie et politique : Ihsane El Kadi (Alger). Rédacteur en chef Gestion publique et coopération : Chérif Elvalide Seye (Dakar). Rédaction : Louis S. Amédé (Abidjan), Charles A. Bambara (Londres), Mohamed Baba Fall (Casablanca), Said

Djaafer (Alger), Amadou Fall (Dakar), Walid Khéfi (Tunis).

Ont également participé à ce numéro : Achille Mbog Pibasso (Douala), Cheikh-Mbacké Sene (Casablanca), Sana Harb (Alger), Aliou Diongue (Dakar), François Bambou (Yaoundé), Bénédicte Châtel (Paris), Hance Guèye (Dakar), Samy Injar (Alger). Avec la collaboration d’African Investor - AI40 (Londres), de S&P MorningStar (Paris) et de CommodAfrica (Paris).

Abonnements : Les Afriques, 19 rue de Veyrier, CH-1227 Carouge Genève. Tél : +41 22 301 96 15. Fax : +41 22 301 96 10. [email protected] ou formulaire sur www.lesafriques.com

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Dépôt légal : Septembre 2008

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3Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 ACTUALITé

Les chiffres de la semaine99,99 dollars. Cotation du baril de « light sweet crude » à New York, vendredi dernier, seuil sous lequel il n’avait plus évolué depuis le 1er avril.

4%. La croissance de l’économie mondiale en 2009 selon le FMI. Le ralentissement de 2008 ne sera plus qu’un mauvais souvenir dans quelques mois.

3,82 milliards d’euros. Budget de la Défense al-gérienne, soit le plus important poste de dépense, en crois-sance de 10% par rapport à 2008.

55%. Proportion de femmes marocaines déclarant être traitées de manière égale à celle de leurs collègues masculins dans les lieux de travail, selon un sondage du cabinet de recru-tement Bayt.Com.

4000. Nombre de suppressions d’emplois en France déci-dées par Renault. 2000 suppressions d’emplois supplémentai-res seront officialisées en Europe cette semaine.

49%. Proportion de personnes choisies dans 22 pays et qui disent préférer Barack Obama à John McCain. Au Kenya, le candidat démocrate est plébiscité à 82%.

100 milliards de dollars. Bilan des dégâts évalué par le gouverneur du Texas après le passage de l’ouragan Ike.

isaias Samakuva reconnaît la défaite de l’unitaUn moment tenté par la contestation, Isaias Samakuva, pâle successeur de Jonas Savimbi, a finalement reconnu sa défaite électorale aux lé-

gislatives angolaises, et ce avant même l’annonce des résultats. Un geste hautement démocratique à saluer et qui constitue un exemple dans une Afrique où rare sont ceux qui acceptent le verdict des urnes.

Jacob Zuma ne sera pas jugé pour corruptionEnfin, le chef du Congrès national africain (ANC) va pouvoir librement briguer la présidence sud-africaine en 2009, après l’invalidation vendredi des poursuites contre lui dans une affaire de corruption.

Le juge, qui a accepté la requête en non-lieu de la défense dans le procès pour corruption de M. Zuma, a motivé cette décision par le fait que la NPA ne l’avait pas entendu en liaison avec son inculpation. Les avocats du populaire chef de l’ANC avaient déposé cet énième recours en annulation dès l’ouverture du procès mi-août, arguant que les conditions de son inculpation violaient ses droits constitutionnels.

un nouveau Premier ministre pour le TogoLe choix du président Faure Gnassingbé s’est fi-nalement porté sur Gilbert Fossoun Houngbo, 47 ans, pour diriger le gouvernement jusqu’aux élec-tions présidentielles prévues dans 18 mois. Novice

en politique, M. Houngbo est un technocrate rompu à la gestion financière. Les observateurs y voient un signal fort adressé aux bailleurs de fonds qui ont renoué avec le Togo après 15 ans de boycott.

Mame Madior Boye rattrapée par le JoolaAncien chef du gouvernement du Sénégal lors du nau-frage du Joola, Mame Madior Boye fait partie des neuf personnes faisant l’objet de mandats d’arrêt interna-tionaux délivrés vendredi en banlieue parisienne par

le juge Jean-Wilfrid Noël sous l’instigation de l’association des pa-rents des victimes. Egalement dans le lot, l’ex-ministre des Forces armées Youba Sambou, l’ancien ministre des Transports Youssouf Sahko, ou encore le général Babacar Gaye, ex-chef d’état-ma-jor général des armées et actuel commandant de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo.

Baba gana kingibe victime de la colère prési-dentielleA peine de retour de sa oumra (voyage religieux aux lieux saints de la Mecque), le président nigé-rian Umaru Yar’adua a limogé Baba Gana Kingibe.

Soupçonné d’avoir fait de l’anticipation en perspective d’une possible vacance de pouvoir, l’actuel secrétaire général du gou-vernement de la Fédération paye au prix fort ses visées politi-ques. D’aucuns disent que son expérience et son passé faisaient de l’ombre au président Adua qui s’est aussi séparé de nombre de généraux il y a quelques semaines.

Paris prend ses distances vis-à-vis de gilchrist olympio.La rencontre entre le secrétaire d’Etat français à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet, et le chef de file de l’opposition togolaise, Gilchrist

Olympio, initialement prévue lundi après-midi à Paris, a été reportée sine die. Rentré fraichement d’une visite de 48 heures au Togo, M. Joyandet a repoussé la rencontre avec le président de l’Union des forces du changement (UFC) à une date ulté-rieure non précisée.

Valeurs africaines

L’Arabie Saoudite se rit d’une baisse décidée aux forceps à l’OPEP Riad n’a pas aimé qu’on lui force la main à la réunion de Vienne. Eponger les « excédents » de l’offre de pétrole, c’est d’abord son affaire. A défaut, la baisse des cours pourrait bien se poursuivre sous les 100 dollars. En attendant la réunion de l’OPEP d’Oran en décembre.Par Ihsane El Kadi, Alger

La décision de la baisse de la production OPEP de 520 000 ba-rils jours n’a pas été prise au sérieux par le marché pétrolier. Le président en exercice de l’OPEP, le ministre algérien de l’Energie et des Mines Chakib Khelil a été le premier à porter l’estocade à l’accord arraché à Vienne par son organisation la semaine pré-cédente en admettant qu’il avait échoué. « L’actuelle situation du marché pétrolier est provoquée par les pratiques des spéculateurs », a-t-il déclaré. « La décision de l’Opep de baisser sa production s’est révélée inefficace contre ces spéculateurs. » a-t-il admis le samedi 13 septembre, à peine 72 heures après l’annonce surprise, à Vienne, du retour au plafond de production de septembre 2007, équiva-

lant à 28,8 millions de barils par jour, en excluant l’Indonésie qui quitte l’organisation. L’annonce de la réduction de la production OPEP n’a, en effet, pas empêché le prix du baril de brent vendu à New York de passer – pour quelques heures – sous la barrière symbolique des 100 dollars, alors même que l’ouragan Ike dévas-tait les installations pétrolières dans le Golf du Mexique et les raf-fineries du Texas, paralysant 22% du potentiel de production pé-trolier américain. Le président de l’OPEP a laissé entendre dans sa déclaration, faite à Reuters, qu’il s’attendait à un tel échec. « La prochaine réunion de l’Opep, programmée le 17 décembre 2008 à Oran (Algérie), aboutira sur une décision que nous espérons plus pratique », a-t-il ajouté. Qu’est ce qui n’a donc « pas marché » dans l’accord du 10 septembre dernier à Vienne pour qu’il s’avère inefficace face aux spéculateurs ?

une revanche qui ne dit pas son nom Dans l’entourage de la présidence actuelle de l’OPEP, c’est la manière dont l’accord de baisse a été obtenu dans la nuit de

mardi 9 à mercredi 10 à Vienne qui en a fait la faiblesse. « Le Venezuela et l’Iran ont remporter une victoire en faisant passer avec d’autres pays la décision du retour aux quotas d’il y a un an. Mais c’était une victoire à la Pyrrhus. L’Arabie saoudite a toutes les cartes en main car l’essentiel de l’excédent sur le mar-ché est de son ressort. Il fallait travailler, pour obtenir la baisse, avec elle et pas contre elle » explique à Alger une source au fait des palabres du cartel pétrolier. L’Arabie saoudite, qui avait donné des garanties à son allié américain qu’elle n’irait pas contre « une correction du marché » qui ramènerait le prix du brut en dessous des 100 dollars, a été « tournée en bourrique ». Les fuites vers le marché, selon lesquels le premier exportateur mondial de pétrole n’allait pas mettre à exécution la décision de l’OPEP immédiatement, « sont bien le signe d’une revanche qui ne dit pas son nom ». Elles ont brutalement annihilé le mouvement escompté. La baisse des cours depuis trois mois de 147 dollars à prés de 100 dollars le baril de pétrole, est le fait d’une interven-tion unilatérale de l’Arabie Saoudite mettant 500 000 barils jour supplémentaires sur le marché. Les spéculateurs n’ont pas tort de jouer la baisse si Riad a décidé d’ignorer l’accord de Vienne. Lorsque le ministre algérien dit « espérer une dé-cision plus efficace » à Oran en décembre prochain, il entend arriver avec un consensus préalable d’ici à cette date sur « le bon niveau » d’approvisionnement que doit assurer l’OPEP au marché mondial. Un consensus que le président du cartel pensait avoir trouvé avant la réunion de Vienne lorsqu’il s’est aventuré à affirmer – s’alignant sur l’analyse saoudienne – que le plafond de production en cours allait être maintenu, ce en quoi les évènements allaient le démentir. On comprend

mieux ainsi pourquoi le ministre algérien était particuliè-rement pressé d’annoncer l’échec de la décision de la baisse qu’il n’avait pas su pronostiquer.

un compromis rampant La ligne de partage au sein de l’OPEP, sur la réponse que l’or-ganisation doit apporter au ralentissement – unanimement admis – de la demande énergétique mondiale, ne risque pas de changer avant la prochaine réunion ministérielle. D’un côté le Venezuela et l’Iran, soutenus par le Nigeria, ont des besoins sociaux ou de politique internationale pressants. Ils prônent une politique de prix ferme. De l’autre, l’Arabie Saoudite et les autres états pétrolier du golf – à l’exclusion notable du Koweit – favorables à une politique de part de marché à cause de réserves importantes et d’excédents confortables. Les premiers jouent la baisse de la production, les seconds préfèrent « bien approvi-sionner » et maintenir à la marge du marché les producteurs de pétrole cher, remis à flot par la rareté et les prix hauts. L’Algérie fait traditionnellement partie du premier bord. Avec l’exercice de la présidence de l’OPEP, elle a mis au second plan son ap-proche du marché pour jouer un rôle d’arbitre et rapprocher les autres positions. Echec. « Si le refus silencieux de l’Arabie saoudite de se mettre au diapason des décisions de Vienne se confirmait dans les semaines à venir, nous irions dans un climat de crise interne à la prochaine réunion d’Oran. D’ailleurs, il n’est pas dit que les conditions de marché défavorables ne nous impo-sent pas une réunion extraordinaire avant l’échéance de décem-bre prochain » affirme la source algérienne prés de l’OPEP. Les

spécialistes estiment que le prix de 80 dollars est celui que les grands pays occidentaux sont prêts à accepter car il correspond au seuil de rentabilité des nouvelles productions off shore et de pétrole de régions extrêmes, lancées par leurs compagnies pétrolières dans les conditions de l’énergie plus chère. L’Arabie saoudite a déjà laissé entendre que 80 dollars le baril était « un juste prix » en 2008. La nuit de la réunion d’Oran de l’OPEP s’annonce encore plus longue que celle de Vienne.

Le Venezuela et l’Iran, soutenus par le Nigeria, prônent une politique de prix ferme.

« La prochaine réunion de l’Opep, programmée le 17 décembre 2008 à Oran (Algérie), aboutira sur une

décision que nous espérons plus pratique. »

Les spécialistes estiment que 80 dollars est le prix que les grands pays occidentaux

sont prêts à accepter car il correspond au seuil de rentabilité des nouvelles

productions lancées par leurs compagnies dans les conditions de l’énergie plus chère.

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4 Condensé Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008

montant de l’investissement est estimé à 11 millions $, se-lon le journal Al-Akhbar.

6eTHioPiedangote industries investira dans le cimentLa société Dangote Industries, propriété du milliardaire nigérian Dangote Aliko, a annoncé son intention d’in-vestir plus de 250 millions $ dans l’industrie du ciment en Éthiopie. L’Agence éthio-pienne de l’investissement a déjà accordé la licence pour ce projet dont le lancement est prévu dès la mi-sep-tembre dans l’Etat régional d’Oromia. La cimenterie aura une capacité de pro-duction de 2,5 millions de tonnes par an. Le pays fait actuellement face à une pé-nurie de ciment.

6gHANAAccord de facilité de crédit d’un milliard $Le Ghana Cocoa Board (COCOBOD) a signé un accord de facilité de cré-dit d’un milliard de dollars avec 23 banques internatio-nales pour acheter la pro-duction de la fève de cacao durant la saison 2008-2009. L’accord a été signé entre le directeur de Ghana Cocoa Board (COCOBOD) et les représentants des banques, dont la Société Générale et Standard Chartered PLC. C’est la plus importante fa-cilité de crédit au Ghana de-puis plus de 15 ans. En 2007, la COCOBOD avait levé un emprunt de 900 millions $ pour l’achat de cacao.

Accord avec l’union euro-péenne sur le boisUn accord a été signé avec l’Union européenne pour combattre les exportations illégales de bois. Dans cet accord, le Ghana s’engage à s’assurer que ses filières d’exploitation et d’expor-tation de bois sont légales. L’UE doit, de son côté, ban-nir toute entrée de bois non certifiée.

6guiNéeBellzone prévoit d’inves-tir 4,5 milliards $ dans une mine de ferBellzone Holding, une filiale de Bellzone Mining d’Aus-tralie, propriété de Nikolais Zuks, dit Orlov, prévoit d’ex-ploiter un milliard de tonnes de minerais de fer dans la ré-gion de Kalia, pour un coût de 4,5 milliards $. La com-pagnie prévoit de produire 50 millions de tonnes par an dans un projet qui emploie-ra 25 000 travailleurs. Des discussions sont en cours avec le gouvernement pour arriver à un accord d’ici la fin de cette année. La pro-duction devrait commencer d’ici 2011 ou 2012.

6keNyALa Banque centrale prévoit une baisse de l’inflation en janvierLe taux d’inflation devrait descendre au-dessous des 20% en janvier 2009, selon les estimations de la Banque centrale, qui prévoit une baisse continue durant toute l’année prochaine. Entre juillet et août 2008, l’infla-tion avait augmenté de 26,5 à 27,6%. Elle reste néanmoins « sous contrôle » et « l’écono-

mie est en bonne forme », ras-sure la Banque centrale.

Amélioration des échan-ges commerciaux avec la TanzanieSelon le ministre du Commerce, les échanges commerciaux avec la Tanzanie sont passés de 23 milliards de shillings (338 mil-lions $) en 2006 à 30 milliards de shillings (441 millions $) en 2007. Cette amélioration est at-tribuée à l’entrée en vigueur en 2005 de l’Union douanière des pays d’Afrique de l’Est (Kenya, Tanzanie, Ouganda, Burundi et Rwanda).

ouverture d’un luxueux hô-tel dans un quartier chic de NairobiTribe, un luxueux hôtel dont la construction a coûté 1,2 milliard Sh, a ouvert ses portes à Gigiri, un quartier chic de la capitale Nairobi. L’établissement hôtelier, pro-priété de Greenhills Investment Ltd, dispose de 142 chambres et vise une clientèle composée d’hommes d’affaires, de diplo-mates et de touristes. Tribe est géré par Africa Pride Hotels.

Le syndicat des planteurs de café propose des modifica-tions à la loiL’Union des coopératives des planteurs de café (KPCU) a proposé un changement ra-dical de la loi sur le Café. Le syndicat veut que les 3 princi-paux organes du café dans le pays (Coffee Board of Kenya, Coffee Research Foundation et Coffee Development Fund) soient gérés par des représen-tants élus des fermiers et non pas désignés par le ministre de l’Agriculture. Cette pro-position tient du fait que ces organes sont financés par les cotisations des fermiers, ce qui rend logique leur ges-tion par les représentants légitimes de ces derniers. Le KPCU appelle également à la création d’une association des producteurs et des com-merçants de café.

Les producteurs de thé auront une couverture assuranceLes fermiers producteurs de thé vont bénéficier d’une couverture complète des soins et des dépenses de fu-nérailles, contre une faible prime d’assurance payée à British American Insurance Company (Britak). Ce pro-duit d’assurance sera mis sur le marché à travers un partenaire local : Majani Insurance Brokers, une fi-liale de l’Agence kenyanne de développement du thé.

6LiBeriALa réparation de la centrale hydro-électrique va coûter 500 millions $Le Liberia, qui ne produit pas d’électricité, a besoin de 500 millions $ pour réparer la centrale hydro-électrique de St. Paul, endommagée durant les 14 années de guerre civile. Le gouvernement demandera l’appui des donateurs pour le projet. La compagnie publi-que d’électricité, Electricity Corp., avait estimé le mois dernier, en se basant sur une évaluation effectuée par une société américaine, que la mise à niveau de la cen-trale coûterait 200 millions $. L’alimentation électri-que du pays repose sur les générateurs du Ghana, qui alimentent les bâtiments pu-blics, tels que les hôpitaux, et l’éclairage des rues.

6LiBye

La compagnie aérienne Afriqiyah se dote d’un nou-vel Airbus A319La compagnie Afriqiyah Airways a acquis un nouvel avion Airbus de type A319. Un appareil de même type sera livré le 29 septembre. Ces acquisitions font partie d’une commande de 17 avions effec-tuée par la compagnie auprès du constructeur aéronautique européens Airbus et dont les livraisons s’étaleront jusqu’à 2011, pour un montant glo-bal de 1,6 milliard $. Les deux avions vont desservir la liaison Tripoli-Dubai qui en-trera en service à partir du 23 septembre, à raison de quatre vols hebdomadaires.

6MALiLa Banque mondiale accorde 35 millions $ pour l’électrifi-cationLa Banque mondiale a ap-prouvé un financement sup-plémentaire de 35 millions $ pour aider à l’élargissement de l’accès à l’énergie électrique. C’est l’Agence malienne pour le développement de l’énergie do-mestique et de l’électrification rurale (AMADER) qui gèrera cette attribution, dans le cadre du « Projet énergie domestique et accès aux services de base en milieu rural » (PEDASB).

6MAroCiosis sélectionné pour la conception de l’usine renault-Nissan de TangerC’est le groupe d’ingénierie français Iosis qui a été choisi pour concevoir l’usine Renault - Nissan qui sera construite à Tanger. 400 000 véhicules se-ront assemblés annuellement dans cette usine qui devra être livrée en 2010. Le coût prévu est de 10 à 15 millions d’euros.

ryanair ouvre une desserte Londres - AgadirLa compagnie européenne à bas prix Ryanair a annoncé l’ouverture d’une nouvelle li-gne reliant Londres à Agadir. Le lancement effectif de cette nouvelle desserte aura lieu le 28 octobre à raison de deux vols par semaine.

une nouvelle stratégie de dé-veloppement de la pêcheLe Ministère de l’agricul-ture et de la pêche a confié à un groupement d’études maroco-anglais la mission d’élaborer une nouvelle stra-tégie de développement du secteur de la pêche. Cette étude, qui s’étalera sur cinq mois, devrait déterminer les réformes à mener pour per-mettre au secteur de porter à la hausse sa contribution au PIB et dans les exportations du pays, ainsi que la création d’emplois. Un montant d’in-vestissement de 700 millions $ sur 5 ans au profit du sec-teur a été annoncé en juillet dernier.

La peste bovine menaceL’agence des Nations Unies pour l’agriculture et l’ali-mentation (FAO) vient de lancer un signal d’alarme à propos de l’apparition de la peste parmi les ruminants (PPR), et plus particuliè-rement les moutons, au Maroc. Quelque 133 foyers ont été recensés jusqu’à pré-sent dans 29 provinces du pays. Le cheptel marocain compte 17 millions d’ovins et 5 millions de caprins.

Travaux d’élargissement de l’autoroute Casa-rabat dé-but 2009Les travaux d’élargissement de l’autoroute Casablanca-Rabat seront finalement lancés au courant du pre-mier trimestre 2009, soit avec près d’une année de retard. La société des Autoroutes du Maroc (ADM) a annoncé que de petits tra-vaux d’aménagement (défri-chement, terrassement) des terrains commenceront in-cessamment pour faciliter le reste du chantier d’ici 2009. L’autoroute sera aménagée en deux fois trois voies contre deux fois deux actuellement. Il est prévu également des réaménagements des 8 échangeurs existants, ainsi que la construction d’un 9e entre ceux de Mohammédia est et ouest.

L’ue accorde une subvention de 17 millions pour un pro-gramme d’alphabétisationL’Union européenne a ac-cordé une subvention de 17 millions dans le cadre d’une stratégie européenne d’al-phabétisation de soutien au programme dans le pays. Le but du programme est de réduire de 3% le nombre des analphabètes en 4 ans, en particulier parmi la tranche des 16-35 ans.

NigeriA20 milliards $ sont néces-saires pour financer le plan d’action nationalLe gouvernement fédéral estime à 20 milliards $ le coût global du plan d’action national élaboré récemment pour les 4 prochaines an-nées. Le plan, dans ses vo-lets sociaux, économiques et politiques, est basé sur les recommandations du Rapport d’autoévaluation du Nigeria par le Mécanisme africain d’évaluation des pairs (MAEP). « L’objectif principal de ce plan est de créer le cadre propice pour définir une politique de mise en oeuvre des chan-gements nécessaires pour améliorer la gouvernance et le développement socioéco-nomique dans le pays », af-firme le secrétaire général du gouvernement.

recul de 3,6 milliards $ des réserves de changeLe montant des réserves de change a enregistré son plus important recul de l’année. Il est passé de 64 à 60,4 mil-liards $ en un seul mois, soit entre le 4 et le 24 août. Selon la Banque centrale du Nigeria (CBN), une baisse de 7,5% des réserves n’est pas alarmante. « Ce changement reflète simplement la relation entre les entrées et les sorties de capitaux durant cette pé-riode », a expliqué le porte-parole de l’institution.

etisalat Nigeria démarrera bientôt ses activitésL’opérateur de téléphonie mobile Etisalat Nigeria, 5e fournisseur dans le pays, est prêt à démarrer ses activités. La compagnie s’est acquit-tée de 400 millions de nairas pour obtenir la licence de Service d’accès unifié auprès de la Commission nigériane des communications. La compagnie, dont l’indi-catif sera le « 0809 », s’est lancée dans une campagne publicitaire à la radio, à la télévision et dans la presse

écrite. Le pays dispose déjà de plus de 50 millions de li-gnes GSM.

6ougANdALes exportations de café ont augmenté de 40% en aoûtLes expéditions de café ont augmenté de 40% en août en raison de la hausse de la collecte, affirme l’Auto-rité ougandaise de dévelop-pement du café (UCDA). Ainsi, 324 127 sacs de 60 kg ont été exportés durant ce mois, contre 230 849 sacs pour la même période de l’année dernière. Selon les prévisions, le volume global d’une année d’exportation devrait atteindre 3 millions de sacs de 60 kg d’ici la fin septembre 2008, soit envi-ron 300 000 sacs de plus que l’année 2006-2007. 3% de la production sont consommés localement.

6SéNégALLa Société des conserves dénonce la concurrence dé-loyaleLe directeur général de la Société de conserve alimen-taire du Sénégal (SOCAS) a dénoncé ce qu’il appelle de « la concurrence déloyale », qu’il juge très « contraignan-te et préoccupante » pour la survie de la filière de la to-mate industrielle. Sont visés par ces critiques les opéra-teurs qui se contentent d’im-porter du triple concentré de tomate qu’ils conditionnent uniquement. « Ce transfor-mateur peut s’approvisionner sur le marché mondial avec un régime douanier parti-culièrement favorable », dit le patron de la SOCAS qui ajoute le cas de l’importa-tion frauduleuse qui, selon lui, est encore plus domma-geable pour la filière.

retour annoncé de la produc-tion à la centrale privée gTiLa centrale électrique privée GTI à l’arrêt depuis le 19 juin « devrait revenir sur le réseau dans les meilleurs dé-lais », annonce la compagnie nationale SENELEC qui a concouru au remplacement provisoire d’un transforma-teur endommagé de la GTI. Cette situation de déficit, émanant également de la SENELEC dont certaines installations étaient tom-bées en panne durant cette période, a obligé l’opérateur national à opérer des « dé-lestages tournants ».

La production industrielle baisse de 8,2% au 2e trimes-treL’indice de l’activité in-dustrielle a enregistré une baisse de 8,2% au 2e trimes-tre 2008, s’établissant ainsi à 100,3 points contre 109,3 au trimestre précédent. Ces résultats sont imputables à une « contre-performance de l’activité des industries textiles et du cuir, de l’alimentaire, de la mécanique, de l’extractive et de la production énergétique », explique l’Agence nationale de la statistique et de la démo-graphie (ANSD). Rapportée au 2e trimestre de 2007, la production industrielle a fléchi de 8,4%.La production de viande en hausse de 6,9% en juilletLa production de viande issue de l’abattage contrôlé a aug-menté de 6,9% en juillet, et de 14,5% sur l’ensemble de l’an-née, selon la Direction de la

prévision et des études écono-miques (DPEE) du Ministère du commerce. « La production cumulée sur les 7 premiers mois de l’année est également en hausse de 9,6% par rapport à la même période de 2007 », note la même source.

6TCHAdLa BM se retire du finance-ment de l’oléoduc Tchad-CamerounLa Banque mondiale a décidé de se retirer du Tchad. Elle a mis fin à son accord d’aide au développement des in-frastructures pétrolières pour non respect des engagements pris par le gouvernement en en matière de réduction de la pauvreté. Signé en 2001, un accord sur le financement d’un oléoduc reliant le Tchad au Cameroun prévoyait que l’Etat tchadien consacre 70% de ses dépenses budgétaires à des programmes prioritaires de réduction de la pauvreté. Constatant le non respect des engagements, la BM, après avoir exigé le remboursement de 66 millions de dollars, a mis fin à son engagement. Ndjamena minimise et as-sure qu’il s’agit d’une décision « consensuelle ». Le Tchad pro-duit entre 150 000 et 160 000 barils par jour et possède des réserves évaluées à 1,5 mil-liard de barils de brut.

6TogoSatisfecit du fMiLa délégation du Fonds mo-nétaire international (FMI) en mission dans le pays depuis le 26 août dernier affirme, au bout de deux se-maines d’activités, que « les autorités ont fait preuve d’une bonne gestion des finances publiques ». « Nous avons constaté que les réformes sont en bonne voie, la gestion des finances publiques est très prudente », a ajouté le chef de délégation du Fonds qui pense que son institution « ne tardera pas à décaisser la prochaine tranche » de l’ap-pui accordé au Togo.

6TuNiSieAirbus veut s’étendre à des pays « non européens »EADS a annoncé son inten-tion d’étendre certaines uni-tés de fabrication vers des pays non européens dont la Tunisie. Sa filiale Airbus va installer une usine en Tunisie dans le cadre d’un nouveau plan d’économies d’un mil-liard d’euros d’ici 2012, qui vise à produire en zone dol-lar ou à faible coût de main d’œuvre. « Nous prévoyons de fabriquer des pièces de base en Tunisie, tandis que la recherche et la production des pièces plus sophistiquées continueront à avoir lieu en Europe », affir-ment les responsables d’EADS qui précisent qu’aucune com-pression d’emplois n’est envi-sagée à Toulouse.

L’aéroport d’enfidha sera doté d’un système de naviga-tion sophistiquéL’aéroport international d’Enfidha va se doter d’un nouveau système de naviga-tion et de communication dénommé NORMARC 7000 développé par l’entreprise Park Air Systems.

Le tourisme de santé se porte bienParmi les touristes étran-gers, beaucoup ont recours

à des prestations de soins. Quelque 102 000 étrangers sont venus se faire soigner en Tunisie en 2007 (contre 42 000 en 2003), dépensant ainsi 320 millions DT. De la chirurgie esthétique à la chirurgie cardiovasculaire, en passant par la chirurgie ophtalmologique et la mé-decine dentaire, plusieurs domaines de la médecine sont sollicités. A elle seule, la thalassothérapie a attiré 150 000 touristes en 2007.

Lancement du processus de fusion de Nouvelair Tunisie et karthago AirlinesAprès l’étude de faisabi-lité, le processus de fusion entre les compagnies aé-riennes Nouvelair Tunisie et Karthago Airlines a été lancé récemment. Le conseil d’administration de Nouvelair Tunisie a appelé à une assemblée générale des actionnaires pour examiner les modalités de fusion.

La télévision a acheté pour 25 millions dT de matériel audiovisuel japonaisLa télévision nationale et la société japonaise Sumitomo corporation ont signé plu-sieurs contrats d’acquisition d’équipements audiovisuels pour un montant global de 25 millions de dinars.

démarrage des travaux de construction de deux barra-ges colinéaires à TataouineLes travaux de réalisation et d’aménagement de deux barrages colinéaires dans la région de Tataouine, préci-sément à Ksar Oued Dehab et Ras El Ouedi, ont dé-marré récemment. Les deux ouvrages, dont le coût total est estimé à 5 millions de di-nars (MDT), totalisent une capacité de stockage de 4 millions m3. Leur réception est prévue pour 2010.

6ZAMBieLa ZeSCo prévoit davantage de délestagesLa Société d’électricité de la Zambie, ZESCO, a in-formé ses abonnés qu’elle procèdera à davantage de délestages électriques en raison de la décision de la déconnexion prévue de l’interconnecteur de l’Afri-que australe (Zimbabwe-Zambie) suite à une panne d’électricité. La plupart des régions du pays connaissent jusqu’à 4 heures de coupure de courant par jour.

6ZiMBABweL’African Banking Corporation émet une souscription pour 150 millions $L’African Banking Corporation (ABC) a annoncé qu’elle pré-voyait de récolter 150 millions $ d’une émission de droits de souscription pour financer un ambitieux programme d’ex-pansion. Il s’agit, selon son président directeur général, Douglas Munatsi, de mettre en place un département pour les services aux particuliers et de financer des acquisitions. L’émission de la souscription aura lieu au cours du 4e tri-mestre de l’année.

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5Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 BAnqUe eT AssUrAnCes

ethos Private equity mise sur la nouvelle économieLe Sud-Africain Ethos Private Equity vient d’acquérir une part importante du capital du développeur sud-africain de prologiciels CQST Technology Holdings. Le montant de la transaction n’a pas été révélé. L’investissement se fera à tra-vers le fonds de 50 millions de dollars consacré au secteur de l’informatique. Signalons qu’une autre entité a également pris une participation dans CQS Technologie, il s’agit de Kapela Investments.

L’Afrique du Sud lance un fonds dédié à l’agrobusiness en Afrique subsaharienneLe groupe sud-africain Sanlam Private Equity a lancé un fonds exclusivement dédié au secteur de l’agrobusiness, en partena-riat avec Spaktif. Le fonds Agri-Life Fund, qui a procédé à son premier closing avec 40 millions de dollars, cible une taille cri-tique de 100 millions de dollars.

Maroc : accroissement des dépôts bancairesAu 30 juin 2008, les dépôts à la clientèle des banques commerciales marocaines enregistrent une hausse de 5,75% à 525,4 milliards de dirhams. Ce montant intègre une croissance de 4,75% des comptes chèques évalués à 216,3 milliards contre 142, 4 milliards pour les dépôts à terme (+3,5%) et 62 milliards pour les comptes sur carnets (+4,82%). Au terme du premier semestre 2008, les comptes à vue représentent 40% du total des dépôts tandis que les dépôts à terme accaparent 27%.

Maroc : dernière passerelle avant le Casibor

L’Afrique du Sud courtise les investisseurs de la City

Indexés jusque-là sur les bons du Trésor, les taux d’intérêt seront désormais déterminés à partir des fluctuations du taux moyen pondéré interbancaire sur six mois. Une passerelle vers le Casibor.

Une centaine d’investisseurs potentiels ont été invités à l’ambassade sud-africaine qui jouxte Trafalgar Square. Les Afriques était parmi les rares invités presse à cette rencontre d’affaires.

Alors que tous les signaux d’une hausse des taux d’intérêt s’accumulent avec, pour les banques, un besoin de liquidi-tés accru, les autorités monétaires maro-caines annoncent une grande réforme. Ainsi, d’ici quelques mois, le système actuel de calcul des taux d’intérêt, qui était indexé sur les bons du Trésor, sera remplacé par une autre convention basée sur les fluctuations du TMP (taux moyen pondéré) sur six mois pratiquées par les banques entre elles. « En quelque sorte, la fixation des taux d’intérêt résultera de la confrontation de l’offre et de la demande et non d’une décision émanant de la Banque centrale », note-t-on auprès du premier département cité.L’avantage de la réforme, qui concerne le taux de crédit et le calcul des rende-ments financiers, est aussi d’éviter une trop grande instabilité compte tenu de la faible élasticité du TMP comparé aux bons de Trésor. Une fois cette première phase digérée, la réforme passera à une deuxième étape avec la mise en place du Casablanca Interbank Offered Rate (Casibor), inspiré de la Libor et de l’Euri-bor. Avec Casibor, les taux seront calculés à partir d’une moyenne des données sur la base d’un échantillon représentatif des banques de la place.

Standards internationaux Pour les professionnels de la finance, cette réforme, étendue aussi aux comptes sur carnets et à tous les placements ban-caires, représente une avancée remarqua-ble du système financier marocain, per-mettant ainsi de limiter la dépendance des émissions du bon du Trésor aux taux des crédits variables. « Cette réforme ne peut qu’être applaudie vu qu’elle aligne les standards financiers marocains avec les standards internationaux », s’exclame Ghali Senhaji, le directeur général de Boursomaroc, qui ne voit pas d’inciden-

ce directe avec les compartiments actions et obligations. Par contre, pour cet in-termédiaire agréé en assurance, une telle réforme aura une répercussion globale sur le marché. « La volonté des autorités est d’arriver à un prix de la monnaie qui soit le reflet de l’offre et de la demande de monnaie, avec le double objectif de défense de la parité du dirham et d’un niveau ac-ceptable de l’activité économique. » De ce fait, les taux issus du marché monétaire se répercutent sur l’ensemble des actifs financiers. Ce dont on est pour le moins sûr, c’est que, avec le système précédent, la hausse des taux était devenue inéluc-table à cause, notamment, des besoins des banques en liquidités. Selon Bank Al Maghrib, ces besoins étaient évalués à 11,8 milliards de dirhams en fin de se-maine, durant tout le mois de juillet.

D’où les injections fréquentes de liquidi-tés sous forme d’avance à sept jours. En fait, les trésoreries bancaires subissent les conséquences de l’incidence restrictive de l’amélioration de la position nette du Trésor auprès de Bank-Al-Maghrib, de l’augmentation de la circulation fidu-ciaire et, dans une moindre mesure, de la baisse des avoirs extérieurs nets. Dans ce contexte, le taux moyen pondéré du marché interbancaire a fluctué durant le mois de juillet autour d’un niveau quo-tidien moyen de 3,3%. Les immenses

besoins du Trésor exprimés pour le mois de septembre (plus de 4 milliards de di-rhams contre 500 à 1 milliard durant le mois d’août) sont susceptibles de pous-ser les investisseurs à exiger encore plus de rendements.

Vers le modèle du Libor ou du CasiborL’un des inconvénients de Casibor se-rait de voir les banques déclarer des taux plus bas que la réalité, une probabilité accrue en temps de crise. Le problème, qui ne s’est jamais posé pour l’Eurobor, s’est posé cette année pour le London Interbank Offered Rate (Libor). D’où, selon ce responsable-crédit d’une ban-que de la place, la nécessité de bien choi-sir entre ces deux voies laquelle offrira au marché marocain une bonne stabilité. Le modèle british calcule le taux d’intérêt à partir d’un échantillon de huit banques. Les déclarations sont recueillies tous les jours à partir de 11h. Le taux moyen est rendu public trente minutes après. Il est déterminé en fonction des devises. Pour l’euro, par exemple, l’échantillon du Libor est composé de 16 banques. Beaucoup plus étendu, l’Eurobor englobe 44 institutions. Un panel plus large dont la qualité de crédit est en général moins bonne que celle des 16 banques pour le Libor en euros.

Adama Wade

Par Charles Bambara, Londres.

130 milliards de dollars par an, voilà ce que représente le secteur de la délocalisation et de la sous-traitance dans le monde. Et les perspectives d’évolution dans les cinq prochaines années sont bonnes, avec une croissance annuelle de l’ordre de 50%. D’où l’intérêt, pour la première puissance économique du continent, de tenter de tirer pleinement profit de ces opportunités. C’est pourquoi le numéro deux du DTI, Iqbal Meer Sharma, a fait le déplacement de Londres accompagné d’un parterre de directeurs généraux d’entreprises internationales délocalisées et déjà opérationnelles en Afrique du Sud. Sous le thème : « Introduction pour la sous-traitance et la délo-calisation des services financiers en Afrique du Sud », il s’agissait, pour les responsables sud-africains, de convaincre les entrepri-ses britanniques de venir s’installer dans les villes sud-africai-

nes ou, tout au moins, de passer des contrats de sous-traitance. Le DTI a présenté une liste d’une cinquantaine de compa-gnies internationales déjà délocalisées ou utilisant de la sous-traitance en Afrique du Sud : IBM, Shell, Accenture, Barclays, Tata Consultancy Services, Lufthansa, etc.

Pourquoi délocaliser ou sous-traiter ? Pour Iqbal Sharma, l’Afrique du Sud en devenir propose une offre unique en termes d’expertise, de similitudes des normes de travail avec l’Europe ou les Etats-Unis, et le pays n’a aucun complexe face aux BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) en ter-mes d’ambition de développement. Le coût de la main d’œu-vre est bas alors que le standard de production et de travail est comparable à celui de Londres, Tokyo, Francfort ou New-York. Au niveau des assurances, par exemple, l’Inde n’a libéralisé ce secteur qu’à partir de 1999, et jusque là il n’y a pas une grande

« En quelque sorte, la fixation des taux d’intérêt

résultera de la confrontation de l’offre et de la demande

et non d’une décision émanant de la

Banque centrale. »

L’actualité avec

Abdelatif Jouahri.

Les atouts sud africains Au-delà des crises énergétiques qui ont perturbé en début d’année les produc-tions industrielles et l’appareil de pro-duction sud-africain, le pays de Nelson Mandela reste de loin le pays africain le plus puissant économiquement. •En 2007, l’Afrique du Sud représentait

25% du PIB du continent (283 milliards de dollars). La seule ville de Johannes-burg a un PIB supérieur au Cameroun et à la Cote d’Ivoire réunis. •L’Afrique du Sud fait partie des 26 na-tions les plus industrialisées du monde. •Le pays est à la 35e place des pays où

il est le plus aisé de faire de affaires. •La Bourse des valeurs de Johannesburg, première en Afrique, fait partie des vingt plus importantes au niveau mondial.•Comparée aux autres marchés émer-gents, l’Afrique du Sud a un coût de production relativement bas.

sophistication de ce secteur. Par contre, en Afrique du Sud, c’est un secteur depuis longtemps en expansion, qui travaille et par-tage les normes et régulations britanniques, avec un marché d’une valeur de plus de 50 milliards de dollars. Il en est de même au niveau du système bancaire indien, qui reste très nationalisé avec une faible culture du crédit, alors qu’en Afrique du Sud il y a des banques de réputation internationale bien établies, dotées d’une forte culture du crédit. Les perspectives économiques du pays sont bonnes malgré la crise de l’électricité. L’Afrique du Sud dispose de la moitié des réserve, de zircon connues dans le monde, et le pays est l’un des principaux producteurs de chrome, de vanadium, de man-ganèse, de platine, de silicates d’aluminium, de charbon, d’or et de diamant. Il dispose aussi des meilleures infrastructures routières, ferroviaires et aériennes du continent.

Les soutiens gouvernementauxLa crise économique mondiale pourrait encourager d’autres entreprises britanniques et internationales à délocaliser davan-tage ou à sous-traiter. Pour les inciter, au-delà des facilitations administratives, le gouvernement a également mis en place des bourses de formation pour les entreprises créant plus de 200 emplois. L’Etat s’engage à investir dans la formation de Sud-Africains devant travailler dans ces entreprises délocalisées pour leur fournir la main d’œuvre adéquate. Chaque Sud-Africain selon ce schéma peut, si nécessaire, bénéficier d’une formation de 1200 à 60 000 rands sud-africains. A la fin de cette conférence, l’optimisme semblait partagé entre les organisateurs et les participants sur les atouts réels qu’of-fre l’Afrique du Sud en matière de délocalisation et de sous-traitance, et pour Iqbal Sharma, il ne faisait aucun doute que des contrats seront signés dans les jours et semaines à venir.

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6 Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008BAnqUe eT AssUrAnCes

Namibie: naissance d’une banque pour start upLa Zimbabwean Bank va fusionner avec la SBCGT (Small Business Credit Guarantee Trust). L’objectif est de créer une institution dédiée aux start up. La banque s’appellera Entreprise Finance Corporation Ltd. Evaluée à 100 millions de dollars na-mibiens, la transaction a obtenu le feu vert du superviseur du marché financier (La NAMFISA).

Maroc : le CiH, champion du crédit immobilier fogarimAu 25 août, l’encours des crédits Fogarim destinés aux personnes à revenus modestes a atteint 5,8 milliards de dirhams, accordés à 40 012 ménages, soit une hausse de 15% comparativement à la même date de l’année précédente. Par ville, 41% des bénéficiaires du Fogarim sont basés à Casablanca, 11% à Fès et 6% à Meknès. Par établissements, le CIH vient en tête des banques ayant distri-bué ce type de crédits, suivi du Groupe Banques Populaires, de BMCE Bank, puis de Attijariwafa Bank.

Afrique du Sud : Land Bank victime des tendances du marchéLa Land Bank aurait perdu des millions de rands à cause des placements spéculatifs et de la dépréciation des actifs. Selon notre confrère sud-africain Business Day, les pertes liées à la spéculation s’élèvent au moins à 41 millions de rands. Les tra-ders, qui pariaient sur une baisse de taux d’intérêt avaient misé 1,2 milliard en espérant une baisse d’intérêt, à la fin de l’année 2007. Une option qu’ils ont maintenue malgré le warning du département chargé des risques.

Standard Chartered anime le mois des PMe-PMiCe mois de septembre est exceptionnellement consacré aux PME-PMI au sein des agences de la Standard Chartered Bank. L’initiative a été lancée en début de mois à Gabarone (Botswana). Durant tout le mois de septembre, plusieurs initiatives vont être lancées par le team corporate. Selon les statistiques de la banque, entre 30 et 60% du PIB africain est imputable aux PME-PMI, et il est attendu qu’il monte en force sur les dix prochaines années.

Banque - Cemac : extension du système de télé-compensation

Tunisie : la SFI s’invite au capital de Fuba Printed Circuits

La mise en place de la reforme des systèmes de paiement et de règlement en Afrique centrale s’accélère avec l’extension du système de télé-compensation.

La SFI entre dans le capital de la société tunisienne Fuba Printed Circuits afin d’améliorer la com-pétitivité de cette entreprise leader dans la production des circuits imprimés pour l’électronique, les télécommunications et l’industrie automobile en Afrique.

Par François Bambou, Yaoundé

Depuis le 1er septembre dernier, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) a étendu son système de télé-com-pensation aux autres pays de la région. Ce système, baptisé Systac (Système de télé-compensation en Afrique centrale), dont le premier point d’installation a été le Cameroun, permet de ne plus déplacer les chèques dans la sous-région pour ef-fectuer les opérations de compensation, mais simplement de traiter les opérations sur la base des images de chèques. De ce fait, les formules de chèques ont été uni-formisées dans la sous-région, sur la base d’un standard incluant des signes de sécu-rité. Le Systac est donc un système sécuri-sé qui traite des opérations de débit et de crédit ordonnées par chèques, virements, prélèvements et effets de commerce (à l’image de l’application TARGET en zone euro), mais ne présentant pas un caractè-re urgent et dont le montant est inférieur à 100 millions de FCFA. Le Systac permet à chaque banque d’envoyer seulement l’image du chèque ou de l’effet de com-merce (photo numérisée recto/verso) à sa consoeur via un système central unique pour chaque pays.

réduction des risquesLa compensation reposant uniquement sur ces échanges électroniques, il n’y aura plus de déplacement physique des agents des banques à la Chambre de compen-sation. Il n’ y a donc plus de manipu-lations, et les banques suppriment les risques de perte et de détérioration des effets. Pour les opérateurs économiques, ce système apporte essentiellement un gain de temps important, car l’encaisse-ment de ces paiements ne dure plus que 48 heures maximum, contre au moins 15 jours auparavant, voire un mois lorsque

les guichets de banque impliqués étaient situés dans les provinces éloignées ou dans des régions enclavées. Le Systac a un seul centre de compensation élec-tronique par pays, logé au siège national de la Beac, et le système central sous-ré-gional est logé dans les services centraux de la banque centrale sous-régionale. Outre les banques, les trésors nationaux, les services financiers de La Poste et les établissements financiers peuvent parti-ciper. Pour y avoir accès, ces organismes du secteur financier doivent débourser une participation de 5 millions de FCFA comme frais d’adhésion et 1 million de FCFA pour la cotisation annuelle, alors que les frais des prestations seront factu-rés aux participants par pourcentage du volume de la transaction.

gros montants Ce système sous-régional de télé-com-pensation ne concernant que les transac-tions inférieures à 100 millions FCFA, la Beac a également lancé un système pour le traitement instantané des transaction portant sur des sommes plus importan-tes. Ce Système de gros montants auto-matisé (Sygma) permet le traitement des ordres de gros montants selon une pro-cédure de file d’attente. Il vise les opéra-tions de politique monétaire de la Beac, les opérations interbancaires sur le mar-ché monétaire notamment, les opéra-tions de la clientèle constituée de grands groupes, le règlement des soldes multi-latéraux de compensation des systèmes de paiement de masse et des bourses des valeurs, et certains transferts internatio-naux. Ce système de paiement des gros montants, pour des raisons de sécurité des transactions, est articulé autour d’un système unique centralisé au siège de la Banque centrale, avec un compte de rè-glement par participant. Pour accéder à

ce système, le participant doit s’acquitter d’une cotisation annuelle de 5,5 millions de FCFA et les frais d’adhésion s’élèvent à 10 millions de FCFA, alors que les pres-tations seront gratuites.Cette reforme des systèmes de paie-ment, dont la mise en œuvre a com-mencé par le Cameroun en décembre 2007 et qui devrait s’achever en novem-bre prochain par la Guinée équatoriale poursuit plusieurs objectifs structurels selon la Banque centrale : minimiser les

risques associés au fonctionnement des systèmes de paiement et de règlement en vigueur dans la région ; accroître la sécurité des paiements ; réduire les dé-lais de paiement et de règlement ; favo-riser le développement de la monnaie scripturale et l’émergence des instru-ments modernes de paiement ; réduire le coût moyen des transactions bancai-res ; se conformer aux principes fon-damentaux et aux normes internatio-nales en matière de gestion de risques de paiement et de délais de règlement ; améliorer l’interaction entre les insti-tutions financières par l’instauration et le développement de l’interbancarité ; augmenter le taux de bancarisation.

Par Walid Kéfi, Tunis

Nouveau coup de maître pour la société tunisienne Fuba Printed Circuits. Moins de deux ans après avoir racheté 50% du capital de sa maison mère allemande, Fuba Printed Circuits GmbH, le numéro un africain des circuits imprimés a réussi à s’adosser à un puissant « partenaire stratégique » en vue de poursuivre son développement à l’international. Cette entre-prise appartenant au groupe One Tech, qui opère essentielle-

ment dans les secteurs de l’électronique et des télécommuni-cations, vient en effet d’ouvrir son capital à hauteur de 19% à la Société financière internationale (SFI). La transaction se monte à environ 5 millions de dollars, selon le management de la société tunisienne.

Pour les opérateurs économiques, ce système

apporte un gain de temps important, car

l’encaissement de ces paiements ne dure

plus que 48 heures maximum, contre au moins

15 jours auparavant.

en douceur Cette entrée en douceur de l’institution du groupe de la Banque mondiale chargée des opérations avec le secteur privé vise essen-tiellement à améliorer la gouvernance de l’entreprise et à accroître sa compétitivité sur le marché international. « La SFI ne cherche pas à se substituer aux institutions financières locales. Elle est plutôt un partenaire stratégique capable de soutenir la croissance du plus im-portant exportateur africain dans le secteur de la haute technologie », indique un communiqué conjoint publié récemment par l’institu-tion de la Banque mondiale et la société tunisienne. Concrètement, la SFI tentera à travers son expertise financière et industrielle d’aider Fuba Printed Circuits à nouer des liens avec des partenaires technologiques de renommée mondiale en vue d’ac-croître le niveau technologique de ses produits. D’autant plus que la société envisage de s’engouffrer dans la niche des circuits impri-més destinés au secteur médical et à l’aéronautique. L’institution de la Banque mondiale compte également mettre sa connaissance profonde des marchés émergents à la disposition de la société tu-nisienne pour lui permettre d’atteindre une plus grande envergure internationale et d’enrichir son portefeuille clients.

Création d’emploisL’investissement de la SFI devrait, par ailleurs, permettre à l’entreprise de contribuer à la création d’emplois dans un

pays où environ 18% des diplômés de l’enseignement su-périeur sont frappés par le chômage. « Notre investisse-ment aura un impact positif sur toute l’économie tunisienne, d’autant qu’il doit permettre la création de nouvelles opportu-nités d’emplois pour les diplômés des universités », a affirmé Dimitris Tsitsiragos, directeur du département des indus-tries manufacturières et des services mondiaux à la SFI, lors de la signature de l’accord.

Services de conseilSelon lui, la SFI a engagé 12,1 milliards de dollars au titre d’in-vestissements dans 299 projets dans 69 pays en voie de dévelop-pement et assuré des services de conseil dans 97 pays en 2007. Créée en 1991, Fuba Printed Circuits est le fruit d’une joint-venture entre l’entreprise allemande Fuba Printed Circuits GmbH, leader allemand des circuits imprimés, et le groupe industriel tunisien One Tech, propriété de l’homme d’affaires tunisien Moncef Sellami.L’entreprise détenue aujourd’hui à hauteur de 80% par One Tech exporte depuis le milieu des années 90 ses produits vers une vingtaine de pays et compte parmi ses clients de grandes multinationales comme Siemens, Bosch, Delphi, Schneider, Alcatel, Philips et Ford. En 2007, son chiffre d’affaires à l’export a atteint plus de 30 millions de dollars.

L’investissement de la SFI devrait permettre à l’entreprise de contribuer à la création

d’emplois dans un pays où environ 18% des diplômés de l’enseignement supérieur sont

frappés par le chômage.

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8 Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008BoUrses

Côte d’ivoire : crise à la BCCLes agents de la Bourse café-cacao (BCC) sont en grève il-limitée pour non paiement des salaires depuis plus de deux mois. Une situation qui inquiète le président du conseil de surveillance, Séry Gervais, chargé de dénouer la crise avant la campagne de commercialisation qui commence normale-ment en octobre. D’ici là, la BCC devra fixer les prix d’achat et organiser l’opération d’exportation. En toile de fond, cette crise à la BCC est née de la guerre de leadership que se livrent le PCA, Edoukou Angoua et le vice-président, Abo Daniel, qui revendique aussi le poste de président.

Botswana : les pompes funèbres à la bourseLa société FSG Ltd. a indiqué qu’elle intégrera la cote de la Bourse du Botswana en octobre, devenant ainsi la premiè-re société des services funèbres en Afrique à faire appel à l’épargne publique. La société, basée à Gaborone et dirigée par Mike Nikolic, lèvera un peu moins de 6 millions $ en vendant environ 30 millions d’actions au prix unitaire de un pula. Les actions commenceront à traiter le 6 octobre. Avec une population infectée à 24% par le virus du sida, le Botswana détient le triste record du taux de mortalité le plus élevé en Afrique, selon les chiffres des Nations Unies. Le pays est enclavé entre l’Afrique du Sud, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe.

Fonds matières premières et ressources naturelles

Name2008-01-012008-09-06

2007-09-092008-09-06

2005-09-042008-09-06

DomicileRating Overall

CS CF Plus SFR A Inc 12.27 29.34 - 2.71 Switzerland 1Swisscanto (CH) Commodity Sel Fd A Inc 11.78 29.58 SwitzerlandDB Platinum Commodity USD I1C Acc 11.22 26.74 25.66 Luxembourg 5Fortis L Commodity World I Acc 10.03 24.75 - 2.66 Luxembourg 2DB Platinum Commodity Euro I1C Acc 8.97 31.12 29.39 Luxembourg 5Marlborough ETF Commodity A Acc 8.06 17.70 UKBaring Real Asset Futures A Acc 7.74 20.63 - 2.20 Ireland 2CS CF Plus USD A Inc 7.30 20.26 - 3.46 Switzerland 1Tiberius Active Commodity OP Inc 7.25 10.72 LuxembourgAGF Matières Premières R Acc 6.16 22.02 - 2.12 France 2MS INVF Commodities Alpha Plus A Acc 4.79 11.86 LuxembourgUBS (Lux) SS-RICI (CHF) Acc 4.51 20.00 LuxembourgCS CF Plus EUR A Inc 4.32 22.85 - 1.31 Switzerland 2Commodity Alpha OP R Inc 4.09 5.91 LuxembourgDB Platinum IV RICI Index Fd I1C CHF Acc 3.14 17.54 LuxembourgUBS (Lux) SS-RICI (USD) Acc 2.76 12.85 LuxembourgTiberius Commodity Alpha Euro OP I Inc 1.29 8.31 LuxembourgUBS (Lux) SS-RICI (EUR) Acc 1.17 18.08 LuxembourgLehman Brothers Cmdty Plus Instl EUR Acc 0.74 11.70 IrelandRobeco Commodities 0.53 10.72 NetherlandsUBS (CH) Commodity Fund - USD Inc 0.11 5.42 - 0.15 Switzerland 3UBS (CH) Commodity Fund - CHF Inc 0.03 9.41 - 0.46 Switzerland 2DWS Invest Commodity Plus FC Acc - 0.69 6.28 - 0.09 Luxembourg 3Pioneer SF EUR Commodities A EUR ND Acc - 0.72 10.42 3.05 Luxembourg 3UBS (CH) Commodity Fund - EUR Inc - 3.09 7.72 2.15 Switzerland 3Robeco European Hgh Yd Bnds I EUR Acc - 4.21 - 4.55 LuxembourgUBS (Lux) SS-RICI (GBP) Inc - 7.32 0.54 LuxembourgZKB Ressourcen Vision Fonds A Inc - 7.41 - 1.02 SwitzerlandBZ Agro Aktienfonds Inc - 8.33 4.76 SwitzerlandLoewen Inv Fd Commodities Acc - 9.30 - 9.48 LiechtensteinAXA WF Hybrid Resources A EUR Acc - 9.86 - 3.56 LuxembourgLCF Roth Prifund Natural Res. USD A Acc - 10.83 LuxembourgDWS FlexProfit Commodity 80 Acc - 10.94 LuxembourgFranklin Natural Resources A Acc $ - 11.23 - 5.54 LuxembourgFortis L Equity Energy World I Acc - 11.68 6.72 LuxembourgPioneer Inv Akt Rohstoffe A EUR ND Acc - 12.00 - 2.49 13.90 Germany 5FMM - Natural Resources A Acc Euro - 12.15 - 5.36 LuxembourgDDQ Commodity Index CL A - 13.60 - 9.93 IrelandBBGI Commodities A USD Acc - 13.61 - 3.67 SwitzerlandLODH Multifonds Commodity CHF I Inc - 13.76 - 6.02 5.53 Switzerland 3T. Rowe Price Glb Natrl Res Eq I Acc - 13.84 - 6.93 LuxembourgBWI-FdsPtf Rohs & Ress Acc - 13.91 - 7.47 7.24 Germany 3Paradigm Glb Resources Hi Yld - 13.98 - 15.87 TaiwanFFS Four Elements - Earth P Acc - 14.11 - 23.35 LuxembourgJB EF Natural Resources-USD/A - Inc - 14.80 LuxembourgJB EF Natural Resources-EUR/A - Inc - 14.81 LuxembourgJB EF Natural Resources-CHF/A - Inc - 14.82 LuxembourgAlpi Risorse Naturali Acc - 14.88 - 13.97 3.26 Italy 2Argenta Fd Sector Europe BasIndustr Acc - 15.00 - 19.16 17.52 Luxembourg 4Caja Madrid Recursos Naturales FI Acc - 15.17 - 8.34 SpainLODH Multifonds Commodity USD I Inc - 15.43 - 8.92 6.65 Switzerland 3Martin Currie GF Glbl Resources Inc - 15.97 - 13.56 17.39 LuxembourgGéo-Energies C Acc - 16.06 - 7.72 7.37 France 3LODH Invest - Commodity (EUR) Acc - 16.55 - 8.68 LuxembourgRBC Natural Resources Equity Inc - 16.77 - 12.11 SwitzerlandESPA STOCK COMMODITIES A Inc - 17.88 - 11.12 AustriaLCL Actions Rssrcs-Indstr Monde Acc - 18.04 - 14.29 4.03 France 3CAAM Ressources-Industrie Monde I Acc - 18.27 - 14.50 4.01 France 3IFAG Natural Res Acc - 18.51 - 12.01 9.61 Liechtenstein 3HSBC Ressources Naturelles A/I - 19.03 - 16.00 3.52 France 3Forsyth Gl Commodity Fund USD - 19.27 - 13.59 6.78 Bermuda 3KB Lux Key Fd Natural Resources EUR Acc - 19.55 - 12.48 LuxembourgCaixa Catalunya Materies Primeres FI Acc - 19.95 - 18.45 1.16 Spain 2DWS Rohstoffonds Inc - 20.02 - 17.77 10.64 Germany 3LCL Actions Minergior Monde Acc - 20.12 - 11.14 7.05 France 3Swedbank Robur Råvarufond Inc - 20.25 - 17.65 8.40 Sweden 4CAAM Actions Minergior Acc - 20.29 - 11.42 FranceCarmignac Portf Commodities Acc - 20.31 - 9.79 14.87 Luxembourg 4UBS (CH) EF-Global Materials Inc - 20.46 - 16.38 5.27 Switzerland 3Deutsche Far Est DWS Glb Mat & Engy - 20.65 - 5.47 10.26 TaiwanCS EF (Lux) Global Resources B Acc - 20.68 - 15.19 10.07 Luxembourg 3Eurovalor Recursos Naturales FI Acc - 21.05 SpainOceanic CF Global Resources EUR Acc - 21.25 UKcominvest Rohstoff Aktien P Inc - 21.46 - 20.06 15.37 Germany 4AXA Or et Matières Premières Acc - 21.48 - 13.27 10.14 France 4Etoile Matières Premières Acc - 21.63 - 15.38 12.38 France 4Allianz-dit Rohstoffonds A EUR Inc - 21.83 - 19.39 18.70 Germany 4Baring Global Resources Fd Inc - 22.33 - 12.91 12.31 Ireland 3SGAM Invest Secteur Matières Prem. Acc - 22.52 - 14.52 10.49 France 3SGAM Fd Eqs Global Resources A Acc - 22.68 - 16.62 LuxembourgALTIS Fund Global Resources Acc - 22.70 - 16.61 10.16 Luxembourg 3MAM Actions Matières Premières Acc - 22.91 - 19.72 0.95 France 2Manulife GF Global Resources AA Inc - 23.38 - 16.24 LuxembourgOSK-UOB RESOURCES FUND - 23.64 - 9.30 MalaysiaTell Gold & Silber A Acc - 23.65 - 2.79 LiechtensteinSTABILITAS Soft Commodities I Acc - 23.84 - 27.91 LuxembourgSwedbank Robur Skogsfond Inc - 23.94 - 32.35 - 6.34 Sweden 1UOB United Gold & General - 24.21 - 14.95 14.93 Singapore 5Espa Stock New Consumer A Inc - 24.39 - 21.93 AustriaUnited Global Resources SGD - 25.01 - 19.51 Singapore

First State Glb Resources A Acc - 25.02 - 15.66 13.14United Kingdom

4

Apius Avenir Planète Acc - 25.15 - 19.92 FrancePioneer CIM-Global Gold and Mining Acc - 25.16 - 21.83 13.55 ItalyFirst State Global Resource USD - 25.31 - 15.67 SingaporeVP Bank Advice Fof Nat Resources A Inc - 25.84 - 19.75 6.05 Liechtenstein 3Mother Earth Res Acc - 25.88 - 16.72 1.24 Liechtenstein 1BGF World Mining A2 USD - 26.08 - 17.79 20.55 Luxembourg 5Orsay Ressources Acc - 27.05 - 24.03 - 3.31 France 2Barclays Ressources Naturelles Acc - 28.10 - 24.63 0.12 France 2Alizee Deterre T Acc - 29.18 - 26.98 - 9.57 Austria

DSP ML World Gold Div - 29.76 IndiaVCH Expert Natural Resources Acc - 29.98 - 12.29 18.88 Luxembourg 4MRB Goldminen- & Rohst.-aktien Fnd Inc - 31.08 - 26.50 SwitzerlandAMG Gold Minen & Metalle A Inc - 31.71 - 28.44 SwitzerlandEarth Exploration UI Acc - 33.03 - 33.82 GermanyJPM Natural Resources A Acc - 33.28 - 27.66 9.21 UK 4JPM Global Natural Resources A EUR Acc - 34.29 - 29.02 8.12 Luxembourg 2STABILITAS Growth Small Cap I Acc - 35.73 - 29.51 LuxembourgThe Emerging Commodities Fund Acc - 37.12 - 32.48 FranceSTABILITAS Pacific Gold+Metals I Acc - 49.54 - 42.99 LuxembourgG&P Exploration & Mining A Acc - 53.54 - 55.73 LuxembourgSTABILITAS Silber+Weissmetalle I Acc - 53.94 - 52.00 LuxembourgThe Tectonic Fund Acc - 54.99 - 59.00 - 17.98 France 1Median - 18.04 - 12.11 6.91

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Fonds énergies

Name2008-01-012008-09-06

2007-09-092008-09-06

2005-09-042008-09-06

Domicile Rating Overall

Vontobel Belvista Com Lnk Enh Fund A Acc 3.27 9.73 LuxembourgBarclays Power Select Income A Inc - 1.17 - 2.85 IrelandCaixagest Energias Renováveis FEI Acc - 5.41 - 1.80 PortugalLTIF Global Energy Value Acc - 6.35 3.72 6.70 Luxembourg 4PEC Global Equity Inc - 6.41 - 9.98 6.46 Switzerland 2Schroder ISF Global Energy A Acc - 7.39 4.74 9.90 Luxembourg 4

Investec Glb Energy A Net GBP Acc - 8.28 0.68 4.99United Kingdom

3

Sextant Peak Oil A Acc - 8.69 FranceInvesco Energy Fd A Acc - 8.83 0.40 7.53 Luxembourg 4Orion Sicav Energ Acc - 9.09 - 7.03 6.64 Luxembourg 4WEF I Global Energy Equities AU Acc - 10.54 - 1.25 7.09 Luxembourg 4Investec GSF Glbl Energy A Acc Grs EUR - 10.64 LuxembourgArgenta Fd Energie Acc - 11.49 - 9.74 5.28 Luxembourg 3SGAM Fd Eqs Global Energy P Acc - 12.01 - 5.49 LuxembourgSGAM Invest Secteur Energie Acc - 12.25 - 4.19 3.70 France 3CL (Gue) Energy Equity B Acc - 12.83 - 7.14 6.77 Guernsey 4CL (Lux) Energy Equity B Acc - 13.27 - 7.55 LuxembourgRobeco Energy Eq D EUR Acc - 13.75 - 13.39 1.47 Luxembourg 2Share Energy Acc - 13.78 - 9.22 4.60 Luxembourg 4OP-Ilmasto B Inc - 14.07 - 6.56 6.05 Finland 4Mediolanum Ch Energy Eq Fd L Acc - 14.31 - 11.28 0.91 Ireland 2SSgA Energy Index Equity Fund P Acc - 14.39 - 10.41 2.51 France 3KBC Eq Fd Oil Acc - 14.62 - 11.16 1.73 Belgium 2Swisscanto (LU) Eq Fd Sel Energy Acc - 14.64 - 10.84 1.45 Luxembourg 2UBS (CH) EF-Energy Inc - 15.05 - 9.50 3.18 Switzerland 3CAM Fondo Energías Renovables FI Acc - 15.06 - 2.65 Spaincominvest Energie Aktien I EUR Inc - 15.11 - 12.50 GermanyItalfortune Raw Materials & Energy Acc - 15.63 - 11.06 4.55 Luxembourg 3Earth Energy Fund U Acc - 15.64 GermanyIbercaja Petroquímico FI Acc - 15.76 - 11.81 3.54 Spain 3AXA WF Junior Energy A EUR Acc - 15.79 - 9.89 LuxembourgPetercam Equities Energy Acc - 15.97 - 10.51 BelgiumPioneer Inv Aus Energy Stock T Acc - 15.98 - 7.12 6.47 Austria 4Eurizon Azioni Energia E Mat Prime Acc - 16.27 - 11.36 5.17 Italy 4Raiffeisen-Energie-Aktien A StO Inc - 16.38 - 11.94 3.74 Austria 4Eurizon EasyFund Eq Energy & Materials R - 16.44 - 13.48 3.63 Luxembourg 2CS EF Global Energy A Inc - 17.08 - 9.36 3.29 Switzerland 3Postbank Energiefonds Inc - 17.09 - 12.27 3.61 Netherlands 3ING (L) Invest Energy P Acc - 17.19 - 10.61 4.15 Luxembourg 3Groupama Energie Monde I Inc - 17.63 - 8.64 3.07 France 3Allianz-dit Energiefonds A EUR Inc - 18.06 - 14.22 1.82 Germany 3Energia A Acc - 18.09 - 15.97 FranceRaptor Peak Oil Fund B Acc - 18.34 - 10.31 - 1.25 Luxembourg 2Parvest Global Resources C Acc - 18.44 - 12.58 4.95 Luxembourg 3Ibercaja H2O & Renovables FI Acc - 19.08 - 15.64 SpainABN AMRO Energy Fd A Acc - 19.12 - 9.21 3.59 Luxembourg 4CS EF (Lux) Future Energy B EUR Acc - 19.20 - 8.66 Luxembourg

CF Junior Oils Trst A Acc - 19.29 - 11.24 4.62United Kingdom

3

SAM Smart Energy B Acc - 19.49 - 5.01 14.50 Luxembourg 5EIC Renewable Energy Fund A Inc - 19.62 - 7.19 SwitzerlandVINCOX Water & Energy Europe I Acc - 19.74 - 17.25 LiechtensteinBGF World Energy A2 EUR - 19.79 - 11.93 1.63 Luxembourg 3Bancaja Energía y Comunicaciones FI Acc - 19.95 - 11.15 4.70 Spain 5DWS Energiefonds Inc - 20.01 - 18.48 - 7.15 Germany 1Montepio Euro Energy FI Acc - 20.20 - 13.18 PortugalDWS Invest Energy FC Acc - 20.21 - 14.31 - 4.53 Luxembourg 1Etoile Energie Europe Acc - 20.33 - 18.27 - 3.50 France 1Vontobel Glb Trend New Power A1 Inc - 20.37 - 9.91 13.07 Luxembourg 5Storebrand Energi Acc - 20.42 - 17.29 2.36 Norway 3Vontobel Belvista Com Lnk Sel Fund A Acc - 20.69 - 14.21 LuxembourgSEB ÖkoLux Acc - 20.81 - 19.47 3.57 Luxembourg 3Royale CO2 Acc - 20.96 - 16.12 FranceBNP Paribas Energie Acc - 21.41 - 17.98 - 3.80 France 2Fondo Valencia Energ. Renovables FI Acc - 21.44 - 6.32 SpainBGF New Energy A2 EUR - 21.44 - 6.62 11.83 Luxembourg 5Sigma Energy Acc - 21.46 NorwayFFS Four Elements - Fire P Acc - 21.55 - 12.71 LuxembourgOHRA New Energy Fonds - 21.89 - 3.23 9.06 Netherlands 4Awake Global Energy Fund - 22.04 SwedenEvli Sustainable Climate A Inc - 22.13 - 16.68 FinlandFortis L Equity Energy Europe Acc - 22.40 - 16.75 2.34 Luxembourg 4Equi-Energies Nouvelles Acc - 22.76 - 16.72 FranceDexia Eqs B Euro Energy C Acc - 22.82 - 18.78 2.69 Belgium 4Dexia Eqs L Eurp Energy Sect C Acc - 22.89 - 18.79 2.51 Luxembourg 4Sectorissime Energie Acc - 23.32 - 21.20 - 5.72 France 1Fondsfinans Alternativ Energi Acc - 23.41 - 16.10 - 0.65 Norway 3Global Energy and Natural Resources Acc - 23.44 - 20.55 0.90 France 3Delta Lloyd L New Energy B Acc - 23.46 LuxembourgKBC Eco Fund Alternative Energy Acc - 23.68 - 7.54 9.94 Belgium 5PF(LUX)-Clean Energy I Acc - 24.28 - 9.84 LuxembourgTury Energie/Rohstoffe Equity A Inc - 24.36 - 24.63 1.96 Austria 2BK Sector Energía FI Acc - 24.44 - 19.32 5.40 Spain 5

Sarasin New Power B Acc - 24.46 - 15.49 LuxembourgVCH New Energy Acc - 24.48 - 6.35 LuxembourgNew Energy Fund (EUR) Acc - 24.72 - 16.46 9.98 Luxembourg 5DnB NOR Miljøinvest Acc - 25.47 - 5.77 16.36 Norway 5eQ Clean Energy 1 K - 27.12 - 14.84 FinlandFonpastor Energías Renovables FI Acc - 28.84 - 22.02 SpainGuinness Alternative Energy A Inc - 30.46 IrelandHornet Renewable Energy Acc - 31.49 - 21.37 LiechtensteinSTABILITAS Uran+Energie I Acc - 42.34 - 48.90 LuxembourgOceanic Australian Natural Res GBP Inc - 44.90 - 40.71 - 3.13 UK 1Median - 21.50 - 14.84 4.70

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Fonds or et métaux précieux

Name2008-01-012008-09-06

2007-09-092008-09-06

2005-09-042008-09-06

DomicileRating Overall

LCF Roth Prifund Global Gold & PM A Acc - 16.44 - 4.20 9.46 Luxembourg 4Strategic Precious Metal Fund CHF Inc - 16.62 - 6.25 12.88 Switzerland 3MVM SICAV - frontrunner earth Acc - 18.06 - 14.61 - 3.87 Luxembourg 1IAM-Gold& Metals B CHF Acc - 22.35 - 13.51 16.09 Switzerland 5DJE - Gold & Ressourcen I Acc - 22.95 - 13.64 4.00 Luxembourg 4AmPrecious Metal - 23.31 MalaysiaInvestec GSF Glbl Gold A Acc Grs USD - 23.43 LuxembourgFederal Multi Or et Matières Prem. Acc - 23.74 - 16.87 7.58 France 4Fructifonds International Or Acc - 24.44 - 17.76 6.03 France 3Pioneer Inv Aus Gold Stock A Inc - 25.80 - 20.37 5.46 Austria 3Investec Glb Gold A USD Net Acc - 25.88 - 16.92 UKValeur Or Acc - 25.94 - 17.67 8.11 France 4Franklin Gold and Precious Metals A - 26.27 - 17.15 11.25 United States 3DWS Invest Gold and Prc Met (USD) A2 Acc - 26.33 - 17.87 LuxembourgDWS Noor Precious Metals B Acc - 27.28 - 16.60 IrelandBBGI Share Gold (USD) - 27.90 - 20.30 SwitzerlandSGAM Invest Secteur Or Acc - 27.95 - 20.41 3.73 France 3CM-CIC Or et Mat Acc - 28.26 - 24.82 11.29 France 3UBS (CH) EF-Gold Inc - 28.44 - 20.16 4.25 Switzerland 2LCL Actions Or Monde Acc - 28.95 - 20.54 4.83 France 4CAAM Actions Or Acc - 29.11 - 20.80 FranceAIG PB Equity Fund Gold Inc - 29.25 - 19.24 12.11 Switzerland 4CS EF Global Gold A Inc - 29.30 - 20.57 2.12 Switzerland 2BGF World Gold A2 USD - 29.32 - 18.00 9.96 Luxembourg 4DWS Goldminenaktien Typ O Acc - 29.46 - 27.15 1.17 Germany 1SGAM Fd Eqs Gold Mines A Acc - 30.50 - 23.49 5.83 Luxembourg 3LODH Invest World Gold Exp EUR P A Acc - 30.87 - 22.99 9.66 Luxembourg 3BlackRock Gold and General A Inc - 30.89 - 21.77 14.13 UK 5LODH Invest World Gold Exp USD P A Acc - 31.01 - 24.50 8.69 Luxembourg 3Global Gold And Precious Acc - 31.09 - 27.84 3.46 France 2Share Gold Acc - 31.69 - 22.64 13.71 Luxembourg 3Smith & Williamson Glb Gold & Resources - 31.87 - 26.72 12.65 UK 4Swisscanto (CH) EF Gold Inc - 31.99 - 24.65 0.53 Switzerland 2BlackRock International Gold & Gen - 32.43 - 22.79 13.47 Jersey 5Precious Cap Glb Mining & Metals Inc - 34.24 - 38.98 SwitzerlandCF Ruffer Baker Steel Gold O Acc - 35.15 - 25.36 4.45 UK 1Julius Baer Gold Equity (USD) B Acc - 35.99 - 32.15 8.85 Luxembourg 3Gold 2000 Ltd - 36.02 - 31.13 10.73 Cayman Islands 3Julius Baer Gold Equity (CHF) B Acc - 36.07 - 32.28 8.92 Luxembourg 3PEH Q-Goldmines Acc - 38.31 - 30.15 7.10 Luxembourg 2Nestor Gold Fonds Acc - 39.51 - 36.50 3.70 Luxembourg 2Craton Capital Precious Metal A Acc - 40.63 - 33.86 1.13 Liechtenstein 1Sicav Placeuro Gold Mines Inc - 42.41 - 35.92 6.82 Luxembourg 2ZKB Gold Aktienfonds A Acc - 47.38 - 42.82 SwitzerlandBAC Mining Reg Mgd Vol. South Africa Inc - 48.51 - 40.96 17.61 Switzerland 3Marmite Exploration & Mining Invest Acc - 53.07 - 55.17 LiechtensteinMedian - 21.50 - 14.84 4.70

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9Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 BoUrses

Afrique du Sud : Bidvest lorgne le fabriquant d’emballages NampakBidvest GroupLtd, le plus grand conglomérat en Afrique en termes de chiffre d’affaires, a proposé en début de semaine aux actionnaires de Nampak de relever sa participation à 30% en échangeant une action Bidvest contre 7,5 titres Nampak. A la Bourse de Johannesburg, sur la base du cours de l’action du spécialiste de l’emballage, la transaction devrait coûter à Bidvest la coquette somme de 300 millions $ pour acquérir 25% des titres en circulation. L’offre publique d’échange sera caduque si le conglomérat, qui détient 5% de sa cible, ne re-çoit pas un minimum de 125 millions d’actions Nampak, ou 20%, a indiqué jeudi le groupe dans un communiqué.

Zimbabwe : ABC va étoffer son service aux particuliersL’African Banking Corporation (ABC) prévoit de mobiliser 150 millions de dollars US par une émission de droits de souscription afin de financer un ambitieux programme d’ex-pansion. Le président directeur général de l’African Banking Corporation (ABC), Douglas Munatsi, a annoncé que la banque prévoyait de mettre en place un département pour les services aux particuliers et de procéder à des acquisitions synergiques avec le nouveau capital constitué. L’émission de ces droits de souscription interviendra durant le dernier tri-mestre de l’année en cours.

démarrage de la cotation hebdomadaire à la BVMACLa Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC) a commencé mi-septembre ses séances de cotation hebdomadaire. Le titre coté c’est l’emprunt obligataire « Etat gabonais 5,5% net 2007-2013 » d’une capitalisation boursière de 81,514 milliards de FCFA. Désormais tous les souscrip-teurs à l’emprunt obligataire émis par l’Etat gabonais peuvent négocier leurs titres en bourse en vendant partiellement ou totalement les obligations acquises ou en achetant de nou-velles obligations pour renforcer leur portefeuille. La valeur nominale de l’obligation est de 10 000 FCFA.

Tunisie : le programme de restructuration de l’uiB salué par la bourseLa banque UIB, qui jouit d’une meilleure appréciation depuis l’annonce de son programme de restructuration appuyé par la Société Générale, enregistre une progression de 8,47% à 12,800 dinars sur la semaine boursière du 12 septembre 2008. Une ap-préciation qui rejoint celle de la BT, créditée de bons résultats semestriels et qui a vu son cours bondir de 9,1%, à 127,100 di-rhams, dans une bourse qui vient d’aligner sa neuvième semai-ne de hausse. Le Tunindex culmine désormais à 3400 points.

Co-operative Bank bientôt en bourseCo-operative Bank of Kenya a entamé les démarches pour sa future IPO, prévue au mois de novembre 2008. Le dossier a été présenté en fin de semaine à l’Autorité du marché qui de-vra se prononcer sur sa pertinence. L’objectif du top manage-ment de la banque est de lever 10 milliards de shillings afin de financer le programme d’extension de la banque.

Le marché primaire des sukuk boude le dollar

Marché des sukuk : le potentiel africain encore inexploité

La Malaisie et les Emirats arabes unis en tête des émissions d’obligation islamiques. La part de l’Afri-que marginale. Un encours qui se rapproche du cap des 100 milliards de dollars.

Dans une étude publiée le 9 septembre par Standard & Poor’s, l’analyste crédit Mohamed Damak souligne l’essor du marché des obligations financières islamiques – les sukuk – et l’intérêt croissant que l’Afrique y porte.

Par Adama Wade, Casablanca

Après un début d’année plutôt calme, le marché des obligations islamiques s’ani-me en ce deuxième semestre 2008. Ainsi, selon un rapport émanant de Standard & Poor’s, le total des nouvelles émissions devrait avoisiner 20 à 25 milliards de dollars sur toute l’année, contre à peine 3 milliards au premier trimestre. De bel-les prévisions, mais qui ne devront pas faire oublier que, jusque-là, les volumes sont en deça de ceux de 2007. Au 31 août, l’encours des émissions conformes aux principes de la charia était de 14 mil-liards de dollars, contre 23 milliards à la même période de 2007.Ce retard s’explique selon l’étude par l’élargissement des spreads consécutif à la détérioration des marchés financiers

internationaux. Dans l’ensemble, l’en-cours des sukuk dépasse désormais 75 milliards de dollars, contre 60 milliards à la fin 2007 et 30 milliards à la fin 2006. Le cap des 100 milliards devra être franchi courant 2009. Largement en marge de ce phénomène financier, l’Afrique fait son entrée sur ce marché à travers la Banque centrale de Gambie. Le poids du conti-nent noir dans l’émission des obligations islamiques est d’autant plus faible que ses besoins de financement en chantiers d’infrastructures, domaine de prédilec-tion de la finance islamique, sont im-menses. Cette frilosité africaine contraste avec l’activisme des places financières traditionnelles comme celle de Londres qui a entrepris une série de réformes en novembre 2007 afin de pouvoir émettre des sukuk. Une démarche suivie aussi par l’Indonésie qui accuse un retard énorme face à la Malaisie et aux Emirats arabes unis, deux leaders en la matière.En attendant l’internationalisation, les émissions ont pour origine les pays du Golfe persique et la Malaisie. Les entre-prises (86% des émissions) ont définiti-vement pris le pas sur les entités souve-raines (7%). Autre tendance révélée par le rapport, la perte de vitesse du dollar américain dans le marché des sukuk, causée d’une part par l’affaiblissement de cette monnaie par rapport aux autres devises et, d’autre part, par la volonté des pays membres du conseil CCG de met-tre un terme à la parité fixe liant leurs monnaies au dollar. Durant le premier

trimestre 2008, seuls 15% des émissions ont opté pour le billet vert contre 45% en 2007. La monnaie malaisienne (le riggit) est en passe de devenir la réfé-rence devant le dirham des Emirats ara-

bes unis. Un classement somme toute logique compte tenu du leadership de la Malaisie sur l’émission de sukuk. A noter que plus de 50% des émissions l’ont été sous le label Ijara, l’équivalent du leasing classique. Détail important, la BID (Banque islamique de dévelop-pement) vient d’émettre en juillet 2008 sa toute première obligation islamique. La transaction a pour sous-jacent des projets d’infrastructures en Malaisie. En raison de la qualité de signature de la BID, l’agence S&P a octroyé la note AAA à cette émission, soit la plus élevée ac-cordée jusque-là. C’est aussi la première fois que l’agence accorde un rating plus élevé que la note souveraine du pays où la transaction est effectuée (Malaisie).

Propos recueillis par Bénédicte Châtel, Paris

Les Afriques : dans le rapport qui vient de sortir et dont vous êtes co-auteur, on voit la gambie apparaître sur le marché des sukuk et d’autres pays africains s’y intéresser. C’est nouveau ?Mohamed damak : Absolument. Le marché des sukuk en Afrique est de taille très limitée pour le moment. Seule la Gambie a émis une série de sukuk – une trentaine – par le biais de sa banque centrale, pour un montant total équivalent à 4 millions de dollars. Mais nous pensons qu’il existe un potentiel pour ce marché en Afrique.

LA : Ce potentiel est-il important ?Md : Très important. D’ailleurs un certain nombre d’entités domiciliées sur le continent ont déjà annoncé leur intention

d’y recourir : la Housing and Development Bank en Egypte projette d’en émettre pour un montant total de 200 millions de livres égyptiennes ($ 37 millions), pour son activité de fi-nancement de l’immobilier et des rumeurs de projets de sukuk se font entendre du côté des gouvernements du Sénégal et du Kenya. Le gouverneur de la Banque centrale du Kenya a déclaré publiquement qu’il n’excluait pas d’y avoir recours, à partir du moment où c’est bénéfique pour le pays. La deuxième raison qui nous pousse à penser qu’il y a du potentiel sur le marché des sukuk en Afrique, c’est que les besoins en infrastructures et les besoins de financement en

général sur le continent africain restent très élevés. Une partie de ces besoins pourrait être comblée par la finance islamique, et plus particulièrement par des transactions en conformité avec la charia. On a vu quelques exemples pour des projets en Tunisie et au Maroc lancés par Gulf Finance House, qui est une banque d’investissement basée à Bahreïn. En Tunisie, par exemple, il y a un projet de développer un centre finan-cier offshore. La finance islamique en général, et le marché des sukuk en particulier, pourraient jouer un rôle de pont entre le continent africain, où il y a des pays à fort besoin de fi-nancement, et les pays du Golfe qui ont une forte capacité de financement grâce à leur manne pétrolière.

LA : Vous soulignez dans le rapport l’intérêt croissant des pays non musulmans pour ce type de financements. quels sont-ils en Afrique ?Md : S’agissant de l’Afrique, la majorité des pays qui ont mani-festé leur souhait d’émettre des sukuk sont des pays musulmans : je pense notamment au Sénégal et à l’Egypte. Pour les pays non musulmans, ce sont surtout des pays en Europe ou en Asie.

LA : Autre point souligné dans votre rapport, il y aurait moins d’émissions de sukuk libellés en dollars. Md : Oui, principalement pour trois raisons. Premièrement, les conditions sur les marchés internationaux sont devenues beau-coup plus difficiles ; deuxièmement, la faiblesse du dollar au cours des 18 derniers mois ; et troisièmement les anticipations d’un changement de la politique de change des cinq pays du Golfe. Aujourd’hui, ces pays (hormis le Koweït) sont en régime de taux de change fixe par rapport au dollar. Or, avec la montée de l’inflation et la faiblesse du dollar, il y a eu une spéculation anticipant que les banques centrales du Golfe allaient changer leur politique de change.

La frilosité africaine contraste avec l’activisme

des places financières traditionnelles comme celle de Londres qui a entrepris une série de réformes en novembre 2007 afin de

pouvoir émettre des sukuk.

« Sur les huit premiers mois de 2008, seuls 13,3% de sukuk ont été émis en dollars

par rapport à 41,8% en 2007 et 85% en 2002 ! »

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

70

60

50

40

30

20

10

0

Total sukuk outstanding

(Bil. $)

*Data as of July 31, 2008. Sources : Standard & Poor’s, Zawya.

LA : quelle est l’évolution de ce désintérêt pour le dollar dans le cadre des sukuk ?Md : Sur la totalité des sukuk émis sur les huit premiers mois de 2008, seuls 13,3% ont été émis en dollars par rapport à 41,8% en 2007 et 85 % en 2002 !

LA : Au niveau des conditions d’émission, comment se com-parent les sukuk par rapport à des crédits classiques ?Md : Par rapport aux émissions conventionnelles, le coût est quasiment équivalent, peut-être avec une petite marge de plus pour les instruments qui sont en conformité avec la charia car les transactions sont un peu plus complexes. Donc, en recou-rant aux sukuk, il s’agit davantage d’une diversification des sources de financement plutôt que d’accès à des financements moins coûteux.

* Sukuk market continues to grow despite gloomy global market conditions, Mohamed Damak, Emmanuel Volland et Ritesh Maheshwari, Standard & Poor’s, Paris, 9 septembre 2008.

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10 Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008BoUrses

Fonds Afrique, Moyen-Orient et Islamiques

NamePerf depuis le début de l’année EUR

Perf 1 an EUR

Perf 3 ans annualisée

EURFirm Name

Inception Date

DomicileRating Overall

Global Investment Fund Sector

(GIFS)Atlas Maroc Acc 7.73 3.28 29.83 Financière Atlas 28.03.94 France 3 Equity Morocco

Imara Zimbabwe Acc 6.46 44.09 Imara Asset Management Ltd 01.02.07British Virgin Islands

Equity Africa

The Concord Egypt Euro Shares 4.62 13.13 15.41 Concord International 08.09.03 Ireland 5 Equity Egypt

EFG-Hermes MEDA Fund - 1.14 14.28 14.27 EFG-Hermes Fin Mgmt(Egypt)Ltd 30.07.99 BermudaEquity Middle East & Africa

SGAM Oasis MENA SGD - 3.29 SGAM (Singapore) Limited 19.11.07 SingaporeEquity Middle East & Africa

Rasmala MENA Equal Opportunity A Acc - 4.90 12.48 Rasmala Investments Ltd. 31.07.06 Cayman Islands Equity MENAFIM Sahara EUR Acc - 5.65 7.47 Glitnir Varainhoito Oy 29.09.06 Finland Equity MENAOcean Fund Eqs MENA Opportunities A Acc - 5.72 13.87 SGAM 25.06.07 Luxembourg Equity MENAJB EF Northern Africa-EUR/A - Inc - 6.17 Julius Baer Investment Funds 27.09.07 Luxembourg Equity AfricaJB EF Northern Africa-CHF/A - Inc - 6.19 Julius Baer Investment Funds 27.09.07 Luxembourg Equity AfricaJB EF Northern Africa-USD/A - Inc - 6.22 Julius Baer Investment Funds 27.09.07 Luxembourg Equity AfricaInvestec Pan Africa S Gross Acc - 6.42 13.18 Investec Asset Mngt (Guernsey) 30.11.05 Guernsey Equity AfricaNew Star Heart of Africa A Acc - 8.55 New Star Investment Funds 22.10.07 United Kingdom Equity AfricaImara Nigeria Acc - 8.68 - 0.40 Imara Asset Management Ltd 01.02.07 British Virgin Is. Equity AfricaInvestec Africa A Gross - 9.01 0.62 Investec Asset Mngt (Guernsey) 31.01.07 Guernsey Equity Africa

Public Islamic Enhanced Bond - 9.30 - 7.63 Public Mutual Berhad 28.11.06 MalaysiaAsset Alloc Islamic Defensive

The Nile Growth Company - 9.62 4.54 17.70 Concord International 03.06.97 Luxembourg 4 Equity AfricaThe Egyptian Growth Investment Company - 10.35 - 0.27 15.30 Concord Misr Investments Gsy 11.02.97 Guernsey 3 Equity Egypt

CIMB Islamic Enhanced Sukuk Fd - 10.66 - 8.59 0.94CIMB-Principal Asset Management Berhad

23.02.05 Malaysia 3Asset Alloc Islamic Defensive

UBS (CH) EF-South Africa Inc - 11.98 - 11.53 7.56 UBS Fund Management 04.03.48 Switzerland 2Equity South Africa

T.Rowe Price Mid East& African Eqty Fd I - 12.00 T. Rowe Price Global Inv. 04.09.07 Luxembourg Equity MENAMiddle East & Africa Equity A Acc - 12.50 Middle Europe Investments 24.12.07 Luxembourg Equity MENA

Apex Dana Al-Faiz-i Inc - 13.05 - 7.45 12.17 Apex Investment Services Bhd 28.08.03 Malaysia 5Asset Alloc Islamic Neutral

Algebra Capital Alpha MENA A Acc - 14.08 Algebra Capital Limited 08.10.07 Bahrain Equity MENA

ASBI Dana AL-Falah - 14.35 - 4.47 9.13 BIMB UT Mgt 27.12.01 Malaysia 4Asset Alloc Islamic Neutral

Sydinvest Afrika & Mellemøsten Inc - 14.38 - 3.48 Sydinvest 31.10.06 Denmark Equity MENA

ASBI Dana AL-Munsif - 14.47 - 3.84 5.38 BIMB UT Mgt 27.12.01 Malaysia 4Asset Alloc Islamic Neutral

Imara African Opportunities Acc - 14.50 - 4.34 12.57 Imara Asset Management Ltd 01.06.05British Virgin Islands

Equity Africa

Hwang DBS Dana Fahim - 14.51 - 10.55 2.48 Hwang-DBS Unit Trust Berhad 28.06.04 Malaysia 3Asset Alloc Islamic Neutral

AMB Dana Ikhlas - 14.55 - 9.73 1.01 Mayban Unit Trust Berhad 17.09.02 Malaysia 1Asset Alloc Islamic Neutral

EMIF - South Africa load ZAR Acc - 14.71 - 14.46 5.15 E.M.I. Advisory Company S.A. 03.01.01 Luxembourg 1Equity South Africa

EFG-Hermes Egypt Fund - 15.15 0.64 16.53 EFG-Hermes Fin Mgmt(Egypt) 03.09.96 Bermuda Equity Egypt

Dana Makmur Pheim - 15.21 - 14.41 5.73 Pheim Unit Trusts Berhad 28.01.02 Malaysia 4Asset Alloc Islamic Neutral

RHB Mudharabah - 15.47 - 9.38 2.92 RHB Investment Management 09.05.96 Malaysia 3Asset Alloc Islamic Neutral

PRUdana al-islah - 15.78 - 13.19 - 3.02 Prudential Fund Mgt Berhad 14.08.02 Malaysia 2Asset Alloc Islamic Defensive

MAAKL Al Fauzan - 15.99 - 8.42 MAAKL Mutual Berhad 06.09.05 MalaysiaAsset Alloc Islamic Dynamic

SSgA Emer. Middle East&Africa Indx P Acc - 16.23 - 13.54 6.46 State Street Global Advisors 28.11.00 France 2 Equity MENA

Orbis Africa Equity (Rand) - 16.41 - 16.25 12.22 Orbis Investment Management 30.06.98 Bermuda 4Equity South Africa

Bright Oak Geo EstEur Afr & MidEst A Acc - 16.60 - 8.34 8.69 Bright Oak Plc Funds 08.03.05 Ireland 2 Equity MENA

CIMB Islamic Balanced Income - 16.81 - 12.71 2.03 CIMB-Principal Asset Mgt Berhad 23.08.05 Malaysia 3Asset Alloc Islamic Neutral

MAAKL Al-Umran - 17.17 - 10.21 MAAKL Mutual Berhad 28.03.06 MalaysiaAsset Alloc Islamic Neutral

HLG Dana Maarof - 17.22 - 10.00 6.86 HLG Unit Trust Berhad 25.03.03 Malaysia 4Asset Alloc Islamic Neutral

Alliance Dana Alif - 17.36 - 11.29 1.00 KL City Unit Trust 26.02.03 Malaysia 2Asset Alloc Islamic Neutral

Espa Stock M East & African Mkts TC Acc - 17.41 - 6.05 Erste Sparinvest KAG 15.03.07 AustriaEquity Middle East & Africa

HQ Afrika Inc - 17.90 - 9.21 HQ Fonder Sverige AB 19.05.06 Sweden Equity Africa

CIMB Islamic Balanced - 19.03 - 14.28 3.34 CIMB-Principal Asset Mgt Berhad 08.03.01 Malaysia 3Asset Alloc Islamic Neutral

PRUdana dinamik - 19.23 - 10.96 6.55 Prudential Fund Mgt Berhad 25.02.04 Malaysia 4Asset Alloc Islamic Flexible

Magna Africa Fund C Acc - 19.88 - 14.03 Charlemagne Capital 29.12.05 Ireland Equity Africa

AmIslamic Balanced - 20.28 - 11.69 4.85 AmInvestment Services 10.09.04 Malaysia 3Asset Alloc Islamic Neutral

Public Islamic Balanced - 20.83 - 14.04 Public Mutual Berhad 20.09.05 MalaysiaAsset Alloc Islamic Neutral

Public Islamic Asia Balanced - 20.84 - 19.42 Public Mutual Berhad 21.08.07 MalaysiaAsset Alloc Islamic Flexible

Standard Africa Equity A USD Acc - 21.12 - 9.00 Standard Bank Unit Trusts 53 14.08.07 Ireland Equity AfricaSwedbank Robur Afrikafond - 21.86 Swedbank Robur International 27.11.07 Luxembourg Equity Africa

CMS Islamic Balanced - 23.03 - 17.01 1.97 CMS Trust Mgt Berhad 06.12.04 Malaysia 2Asset Alloc Islamic Neutral

TA Dana Optimix - 23.07 - 19.25 3.20 TA Investment Mgt Berhad 17.01.05 Malaysia 2Asset Alloc Islamic Flexible

Simplicity Afrika Acc - 23.09 - 17.96 Simplicity AB 19.05.06 Sweden Equity Africa

Standard South Africa Equity A USD Acc - 24.14 - 27.38 Standard Bank Unit Trusts 53 14.08.07 IrelandEquity South Africa

CIMB Islamic Balanced Growth Fd - 27.80 - 18.98 1.50 CIMB-Principal Asset Mgt Berhad 26.05.03 Malaysia 2Asset Alloc Islamic Neutral

Dana Islamiah Affin - 27.99 - 21.58 4.83 Affin Trust Management Bhd 12.11.01 Malaysia 3Asset Alloc Islamic Neutral

Avenue SyariahExtra - 28.44 - 23.35 - 3.55 Avenue Unit Trust Mgt Bhd 02.01.03 Malaysia 1Asset Alloc Islamic Neutral

MAAKL-CM Shariah Flexi - 32.40 MAAKL Mutual Berhad 06.11.07 MalaysiaAsset Alloc Islamic Neutral

Median - 14.71 - 9.38 5.55

Source © 2008 Morningstar, Inc. Tous droits réservés

Le SGI Pan African fait mieux que le MSCI

Les fonds africains dans l’ère post subprime

Moins exposée que les puissances émergentes de l’Asie, l’Afrique financière résiste mieux à la crise financière internatio-nale. La preuve, l’indice SGI Pan African gagne 17% sur une année glissante alors que le MSCI a cédé 6,7%. Analyse.

Un fonds marocain basé en France réalise la meilleure performance semestrielle pour l’Afrique, le Moyen-Orient et la finance islamique.

Lancé le 14 avril dernier, l’indice SGI Pan African, mis en place par Standard & Poor’s et par la Société Générale, a gagné 17% à partir de simulations portant sur une année glissante. Dans cet horizon de temps, le MSCI, qui mesure les performances financières des pays émergents, a perdu 6,7 points. L’écart serait encore plus net si la simulation portait sur trois ans. Ainsi, entre août 2005 et août 2008, l’indice panafricain se serait apprécié de 151,8%, contre 70% pour le MSCI qui compte pourtant dans son panier toutes les perles du BRIC. Cependant, sur l’horizon du réel, l’indice africain a perdu 12% depuis la mi-avril, en ayant mieux ré-sisté que le MSCI (-15,5%). La faible exposition du panier africain à la finance internationale explique cet écart, notent les analystes.Le SGI Pan African, qui retrace l’évolution des 30 premières sociétés africaines cotées ainsi que celle des sociétés engagées dans la recherche du pétrole et du gaz, est certainement l’un des meilleurs indicateurs de performance des places finan-cières africaines tant par la diversité des pays que des secteurs pris en compte. Les 30 valeurs constituant le panier sont is-sues de 21 pays. Pour des besoins d’homogénéité, l’indice est régulièrement exposé à trois zones, dominées chacune par

l’une des trois grandes bourses africaines : l’Afrique du Sud, l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Dans chaque zone, les dix premières valeurs sont sélectionnées afin de ga-rantir une répartition homogène et égale entre elles. Les initiateurs recommandent d’investir sur les valeurs afri-caines pour trois raisons fondamentales. Il y a d’abord le fait que la SGI Pan African présente une faible corrélation avec les marchés des pays développés et une corrélation limitée avec les marchés des pays émergents. Autre raison avancée, la forte demande mondiale en matières premières issues en général de l’Afrique. Et, bien évidemment, il y a le facteur croissance que connaît l’Afrique et, en particulier, les pays représentés dans le panier SGI Pan African.L’indice est calculé par l’agence S&P alors que la compo-sition, revue tous les six mois, est du ressort de la Société Générale Index, l’un des leaders dans le domaine de la créa-tion d’indices. Suivant la répartition sectorielle, l’indice est composé de 39% de matériaux de base, 21% de télécom, 20% de pétrole et gaz, 16% de finance et 4% d’industrie. Une répartition qui reproduit à quelques écarts près la ty-pologie de l’économie africaine.

A.W

Durant le premier semestre 2008, le fonds ma-rocain Financière Atlas, domicilié en France, trône à la tête des fonds de l’Afrique et du Moyen-Orient en termes de performances en euros calculées par l’agence S&P. La valeur li-quidative de cette structure généraliste dédiée à la gestion de capitaux pour compte de tiers s’est en effet appréciée de 7,6%. Tout juste de-vant le fonds panafricain Imara Zimbabwe Acc (+6,4%), un gestionnaire d’actifs qui compte tout de même la meilleure performance an-nualisée de la région, soit 44%. A noter que de-puis le début de l’année, seuls trois fonds sont

en territoire positif. Outre les deux indiqués ci-dessus, il y a l’Egyptien Concord Eurocard, qui gagne 4,62 points, en jouant plus sur l’habilité de ses managers que sur un marché égyptien difficile depuis janvier 2008. Le fonds en ques-tion est noté 5, soit la meilleure notation sur l’échelle S&P, aux côtés du Malaisien Apex Dana Faiz.

Au chapitre des contre-performances, l’on note le recul des deux fonds Hermès qui figurent dans ce classement. Il s’agit de EFG Hermes Meda Fund (-1,14) et de Hermes Egypt Fund

(-15%), tous deux subissant les contrecoups de leur forte spécialisation sur un marché égyp-tien fortement exposé aux turbulences de la finance mondiale. A noter que la plupart des fonds islamiques répertoriés dans ce classe-ment accusent de sévères dépressions, à l’ins-tar du Malaisien Maakl Shariah Flexi, qui voit sa valeur liquidative reculer du tiers (-32,4%) depuis le début de l’année. Même tendance négative chez la plupart des autres fonds ma-laisiens comme Avenue Sharia, Cimb Islamic Growth ou encore Dana Islamia Affin, tous figurant en queue du classement. Signe d’une

situation de contre-performance générale, le recul de la valeur globale de tous les fonds de la zone Afrique, Moyen-Orient et finance islamique, qui accuse une décote de 14,71% depuis le début de l’année et de 9,3% sur un glissement annuel. De quoi mettre la pression sur les gestionnaires de fonds et les managers censés trouver la solution miracle pour déga-ger des rendements suffisants pour rémunérer les capitaux. Une exigence de plus en plus dif-ficile compte tenu de la situation de la finance internationale.

A.W

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11Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 énergIe

Pétrole : divorce entre le Tchad et la Banque mondialeLa Banque mondiale a supprimé son aide aux infrastructures pé-trolières du Tchad. Motif, le non respect par N’djamena de son en-gagement à utiliser l’argent issu de l’exploitation du pétrole pour la réduction de la pauvreté. Le ministre tchadien de l’Economie et du Plan, Ousmane Matar Breme, parle de décision « consensuelle » loin d’être « une apocalypse » pour un pays qui produit désormais 170 000 barils/jour et reçoit environ 750 millions d’euros de recet-tes de l’or noir par an. La Banque mondiale, la Banque européen-ne d’investissement et un consortium de compagnies pétrolières avaient financé un pipeline permettant au Tchad d’acheminer le pétrole produit dans la région de Doba (450 km au sud-est de N’djamena) par un oléoduc de plus de 1000 km reliant le site au terminal camerounais de Kribi, sur la côte du golfe de Guinée.

L’ue investira 1 milliard d’euros dans l’énergie électrique en AfriqueL’Union européenne va mobiliser environ 1 milliard d’euros pour soutenir l’investissement dans le domaine de l’énergie dans plusieurs Etats africains, selon un partenariat scellé avec l’Union africaine. Selon les experts, l’Afrique aura besoin d’in-vestir 560 milliards de dollars d’ici 2030 pour générer une puis-sance additionnelle de 260 000 mégawatts. Les pays qui béné-ficieront de cette aide sont le Sénégal, la Namibie, l’Ethiopie et le Kenya. L’accord qui court sur la période 2008-2010 couvre aussi le volet interconnexion entre l’Europe et l’Afrique.

Le Maroc veut économiser 15% d’énergie à l’horizon 2020Face à une demande en énergie toujours croissante, le Ministère de l’énergie devrait adopter une série de mesures dans le but d’en économiser 15% à l’horizon 2020, dont principalement le recours des industriels à la cogénération et à l’autoproduc-tion pour limiter la consommation de fuel, le passage de 10 à 50 MW du seuil d’autoproduction pour l’éolien, la consolida-tion et la généralisation de l’audit technique et d’évaluation des chaînes de production pour limiter les pertes dans le processus de fabrication, l’optimisation de la consommation de l’essence et du gasoil, la généralisation des lampes basse consommation dans les bâtiments et l’introduction des chauffe-eau solaires.

kadhafi et Chavez au sommet de Londres sur le pétroleLondres a annoncé mardi avoir adressé une invitation à Mouammar Kadhafi, de la Libye, et à Hugo Chavez, du Venezuela, à prendre part au prochain sommet international sur le pétrole, prévu au Royaume-Uni en décembre prochain. Ce sera le premier voyage officiel du Guide libyen en Angleterre depuis l’affaire Lockerbie en 1988. Pour l’heure, cette ouverture stratégique du gouvernement de Gordon Brown exclut Mahmoud Ahmadinajed.

Cameroun : un Américain à la tête de l’AeS-SonatelNommé lundi directeur général de la société Kribi Power Development Company SA (KPDC), filiale de l’opérateur privé d’électricité AES-SONEL, l’Américain Kris Larson dispose de l’aval de l’assemblée générale et du conseil d’administration de cette nouvelle entité. Un soutien qui ne sera pas de trop compte tenu des nombreux défis à réaliser pour cette société détenue par AES-SONEL, l’Etat camerounais devant y être actionnaire à hauteur de 44 % avant la fin de cette année. La KPDC conduit en ce moment deux chantiers en matière de construction d’in-frastructures pour un montant total de 137 milliards FCFA.

La présidence de l’oPeP à l’Angola dès janvier 2009Le ministre angolais du Pétrole, Desidério Costa, a été nommé, jeudi, président de l’OPEP durant l’assemblée ministérielle de l’organisation à son siège à Vienne, en Autriche. Selon M. Costa, cette présidence va « aider à projeter politiquement et écono-miquement l’Angola à un moment très spécial pour ce pays qui vient d’organiser des élections législatives ».

Afrique : la malédiction du pétroleLes milliards du pétrole s’accumulent mais le sort du plus grand nombre ne semble pas s’améliorer. Bien au contraire, il a nourri plusieurs conflits qui ont coûté des millions de morts. Le pétrole est-il une malédiction ?

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar

La coopération, d’abord citée en exem-ple, puis devenue rapidement tumul-tueuse, entre la Banque mondiale et le gouvernement tchadien, s’est définitive-ment interrompue le 9 septembre avec l’annonce, par l’institution de Bretton Woods, de son retrait de l’exploitation du pétrole tchadien. Elle explique sa dé-cision par la violation par N’djamena de la clef de répartition des revenus pétro-liers, dont 70% devaient servir à la ré-duction de la pauvreté.

une misèreN’djamena argue des impératifs de dé-fense nationale pour avoir fait face à des attaques de la rébellion en 2006 et 2008. La réalité est légèrement différente. A l’évidence, le fait est que le Tchad, qui produit aujourd’hui un peu plus 170 000 barils de pétrole/jour, n’a plus besoin de la banque. Il a déjà soldé les 47 millions d’euros qu’elle lui avait prêtés pour l’ex-ploitation de l’or noir. Une misère pour un pays dont le budget atteint désormais 1,5 milliard d’euros, dont la moitié pro-vient du pétrole. Il avait déjà testé sa force en décembre 2005. La Banque mondiale, déjà, avait suspendu ses décaissements

en faveur de N’Djamena pour sanction-ner la modification de la loi 001 sur les revenus pétroliers et la suppression du Fonds des générations futures qui devait recevoir 10% des revenus pétroliers.Idriss Déby Itno avait alors menacé de fermer ses vannes pétrolières. Le sous-se-crétaire américain aux Affaires africaines, Donald Yamamoto, avait dû se rendre au Tchad pour éteindre l’incendie.

dernier avatarLe feuilleton américano-tchadien n’est que le dernier avatar en date de ce que l’ONG britannique Global Witness qua-lifie d’« épidémie mondiale de scandales financiers avec des milliards de dollars de revenus non comptabilisés dans certains des pays les plus pauvres du monde », au terme d’une enquête portant, en Afrique, sur l’Angola, le Congo-Brazzaville et la Guinée équatoriale. L’Afrique, avec environ 11% de la pro-duction et 9,4% des réserves mondiales de pétrole, est devenue un acteur majeur de la scène énergétique planétaire. Jean-Pierre Favennec, de l’Institut français de

pétrole, estime que l’Afrique « est déjà, et deviendra encore plus dans le moyen terme, un acteur significatif… Les bruts de la région sont de bonne qualité, en général légers et peu sulfureux, et conviennent par-ticulièrement aux raffineries européennes. En outre, grâce aux progrès technologiques, les gisements au large des côtes de l’Afri-que de l’Ouest sont relativement faciles à exploiter. Ils sont en outre bien situés par rapport aux pays consommateurs de l’Eu-rope et des Etats-Unis. »En conséquence, les producteurs afri-cains amassent de plus en plus de mil-liards de dollars. Moins qu’ils auraient dû car les contrats sont souvent léonins. Et la Banque mondiale, qui s’était inves-tie pour la transparence de l’utilisation des recettes pétrolières au Tchad, avait pudiquement fermé les yeux sur cet as-pect. Mais cet argent n’a pas encore servi le développement. « L’or noir a bouleversé la structure des économies et bloqué le dé-veloppement d’autres activités d’exporta-tion, alimenté le clientélisme, la corruption et la bureaucratie, sans profiter aux plus démunis », et Jean-Marie Chevalier, pro-fesseur à l’Université Paris-Dauphine, de souligner que les indicateurs de dévelop-pement des pays producteurs ne sont pas meilleurs que ceux des pays importateurs en Afrique.

BiafraL’exemple du premier producteur, le Nigeria, est édifiant à cet égard. Ses 140 millions d’habitants sont accablés par la corruption, la violence et une pauvreté massive qui ont fini par déboucher sur une rébellion. En 1967, la sécession de la région du Biafra pour protester contre le nouveau découpage administratif qui privait les Ibos du delta du Niger de leur pétrole, a fait plus d’un million de morts en 32 mois. Un tel drame n’est plus à l’ordre du jour parce que le prix a été trop lourd pour tout le pays, mais le siphonage des recettes pétrolières offre une légitimité aux bandes armées qui rè-gnent désormais en maître dans le delta. Insaisissables à bord de leurs vedettes, elles enlèvent le personnel pétrolier. Ces dix-huit derniers mois, ce sont quelque 200 ressortissants étrangers qui ont été

enlevés et libérés contre des milliers de dollars de rançon. Le nouveau président, Umaru Yar’Adua, en a bien fait sa prio-rité, mais sans résultat. Port Harcourt, la capitale du delta, est rongée par la misère. Les étals des marchés sont vides et, note un journaliste de passage, « partout, c’est le grand n’importe quoi : plus rien ne fonc-tionne correctement, pas même les feux rouges ». Les populations, non seulement ne voient pas l’argent du pétrole, mais el-les en souffrent. Des villages entiers ont été déplacés, les cultures agricoles ont été sacrifiées aux pipelines, la pollution a as-phyxié les mangroves et tué les poissons.

PillageL’Union africaine, généralement très prudente, estime que 148 milliards de dollars quittent chaque année le conti-nent pour trouver refuge dans le systè-me financier des pays développés. Et les

élites, à elles seules, détiendraient entre 700 et 800 milliards de dollars dans des comptes à l’étranger.Une étude de l’Institut du développe-ment à l’étranger (ODI), situé à Londres, établit qu’avec un prix du baril stabilisé à 55 dollars, les huit plus grands pays africains exportateurs de pétrole – Angola, Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Nigeria, Soudan et Tchad – n’auraient pas besoin de rece-voir d’aides étrangères pour financer leur développement. Et sur la base d’une aug-mentation de leur production de 30% d’ici à 2015, ils percevraient chaque an-née des surplus équivalant à 25 milliards de dollars, soit le montant total des aides supplémentaires promises par le G8 au continent africain sur les cinq ans à ve-nir. Ce qui fait dire à l’économiste Joseph Stiglitz que ce dont ces pays producteurs ont besoin, « ce n’est pas un soutien finan-cier extérieur plus important, c’est d’être aidé en vue d’obtenir la pleine valeur de leurs ressources et de bien dépenser l’argent reçu ». Malgré les campagnes de Global Witness et d’organisations de la société civile africaine, les compagnies étran-gères et les pouvoirs locaux s’entendent pour retenir la publication des verse-ments aux Etats.

Les élites, à elles seules, détiendraient entre 700 et 800 milliards de dollars

dans des comptes à l’étranger.

Port Harcourt, la capitale du delta, est rongée par la misère. Les étals des

marchés sont vides et, note un journaliste de passage, « plus rien ne fonctionne correctement, pas même

les feux rouges. »

Insaisissables à bord de leurs vedettes, les bandes armées enlèvent le personnel pétrolier.

Tchad, sur l’aéroport de N’jamena, livraison pour

la base pétrolière de Komé.

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12 Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008ProdUITs de BAse

« Il est temps que la Guinée profite de ses ressources minières »

Cameroun : la société cotonnière au bord de la faillite

En Guinée depuis 1996, Rio Tinto développe le projet Simandou, un projet d’exploration et d’exploitation de mi-nerai de fer de classe mondiale. Bangaly Maty, DGA, nous explique la portée de ce projet mis en œuvre par Simfer SA, filiale détenue à 95% par Rio Tinto et à 5% par la Société financière internationale.

La crise cotonnière mondiale causée par les subventions agricoles des grands pays plonge la Sodecoton dans un déficit structurel qui menace la survie de l’entreprise.

Entretien réalisé par Ougna Camara, Conakry

Les Afriques : quels ont été les axes d’inter-vention du projet rio Tinto ?Bangaly Maty : Nous sommes une compagnie minière qui a pour objectifs de chercher des minerais de fer et de les exploiter, ce qui néces-site beaucoup de travaux de recherche et d’ex-ploration. Nos activités se sont essentiellement concentrées sur la recherche et sur la prépara-tion des infrastructures nécessaires à cette explo-ration. Nous nous sommes également investis dans les activités socio-économiques des villa-ges environnants. Ainsi, à la date d’aujourd’hui, nous avons effectué 165 000 m de forages sur un total de 200 000 devant être réalisés. Le projet Rio Tinto Simandou emploie aujourd’hui 1800 à 2000 personnes, qui sont soit directement salariées, soit sous-traitants. Nous menons ac-tuellement des travaux d’exploration, d’analyse, de recherche sur l’impact environnemental et la planification des chemins de fer. Le début de la construction des infrastructures minières, fer-roviaires et portuaires est prévu pour 2010, et la première production en 2013.

LA : A combien évaluez-vous aujourd’hui les investissements déjà réalisés ?BM : Nous avons investi à la date d’aujourd’hui 300 millions de dollars, soit environ 1350 milliards de francs guinéens dans les tra-vaux nécessaires au développement du projet Simandou. D’ici décembre, notre objectif est d’atteindre un budget d’environ 400 millions de dollars.

LA : quels sont les bénéfices que la guinée pourrait tirer du projet dans la phase d’exploitation ?BM : Nous aurons des redevances sur les ton-nes exportées. En application de la convention de base signée en 2002, nous allons nous inves-tir dans le développement des communautés locales à hauteur de 0,25%, soit 20 millions de

dollars par an sur notre chiffre d’affaires an-nuel. Une option pour le gouvernement lui permettant d’acquérir une participation de 20% dans le projet. Des royalties à hauteur de 3,5% sur le chiffre d’affaires sont aussi prévues. Donc voilà trois éléments qui sont d’une im-portance capitale. Pour exporter le minerai de fer, il faut un che-min de fer de Simandou à Forécariah, au sud de Conakry, sur une distance de 700 km. C’est ce que certains appellent le Transguinéen. Nous appelons ce projet le chemin de fer sud. Il sera destiné à l’exportation des minerais de Rio Tinto et, pourquoi pas, d’autres compa-gnies minières. Aussi on parle également de Transguinéen en faisant référence au chemin de fer Conakry-Kankan. C’est ce que nous appe-lons le chemin de fer nord. C’est un projet que nous sommes en train d’analyser. Ce chemin de fer sera réservé au transport des hommes

et des marchandises. Mais je dois vous men-tionner qu’un des projets les plus importants sur lesquels nous travaillons présentement est le projet « Kilomètre 36 », qui consiste en un chemin de fer entre le port de Conakry et un port sec construit au kilomètre 36.

LA : Au mois d’août, un décret de la présiden-ce de la république avait annoncé l’annula-tion de la concession minière de rio Tinto. Comment avez-vous appris cela ?BM : Ce décret remet en question la concession que nous avons aujourd’hui. C’est une conces-sion de 734 km2 sur un total de 4000 km2 que couvre la chaîne de Simandou. Ce qui représen-

te 18% de la chaîne. Donc nous étions surpris de voir un décret remettant en question notre concession alors que nous sommes en train d’investir 20 millions de dollars par mois en fo-rage et en soutien des travaux d’exploration. Sur 1800 travailleurs, comme je l’ai dit, 90% sont guinéens et nous sommes en collaboration avec 171 sous-traitants et entreprises guinéens.

LA : Pourtant ce décret stipulait que depuis onze années vous n’avez prospecté qu’un seul bloc de cette chaîne de Simandou, et qu’il y a de votre part une volonté manifeste de geler le gisement dans ce bloc. BM : Nous avons eu quatre permis de recherche sur une zone de 1488 km2. Après expiration de nos premiers permis, nous avons du rétrocé-der la moitié, qui représente 738 km2, confor-mément au code minier de la Guinée. Donc il n’est pas exact que nous explorons juste un seul bloc. Nous avons des activités sur la partie sud. L’accès y est plus facile et nos infrastruc-tures ont été axées sur cette zone. Mais nous avons des hélicoptères qui vont dans la partie nord où nous faisons aussi des prospections.

LA : où en êtes-vous actuellement avec ce dossier ?BM : Le décret est là. Nous engageons le dialo-gue avec les bonnes personnes, en haut niveau. Nous exploitons et explorons toutes les possi-bilités, y compris les questions juridiques. Mais c’est aussi l’opportunité pour Rio Tinto et pour la Guinée de s’entendre. De toutes les façons, on ne pouvait rester bras croisés vu l’importance de ce projet pour la Guinée et pour nous. Le pro-jet Simandou est un projet gigantesque. C’est le plus gros projet en terre africaine et certai-nement le plus gros projet de Rio Tinto. Sur ce dossier, le monde international des affaires ob-serve la Guinée. Nous voulons profiter de cette opportunité de donner l’exemple et démontrer que des pays comme la Guinée, qui ont de bon-nes ressources naturelles, peuvent en profiter.

LA : La guinée organise un symposium mi-nier du 13 au 14 octobre prochains. quelles sont vos attentes en prenant part à ce sympo-sium en tant que sponsor ?BM : C’est un symposium qui très important et que nous accueillons à bras ouverts. Nous comptons participer à ce symposium pour donner l’opportunité à la Guinée de profi-ter de ses deux tiers de réserves mondiales de bauxite et d’autres gisements. La Guinée est un pays minier et il est temps qu’il profite de ses ressources minières. Pour le moment, nous sommes en train de voir les différents rôles que nous pourrons jouer à titre d’information et de partage de connaissances. Nous sommes en Guinée sous plusieurs formes. Il y a déjà Rio Tinto sur le projet Simandou, mais nous sommes aussi dans la Compagnie des bauxites de Guinée avec un consortium dont nous détenons 45%. Il y a aussi le pro-jet de Raffinerie d’alumine en Guinée auquel nous sommes associés. Je pense qu’à travers ce symposium, les Guinéens comprendrons mieux tout ce que Rio Tinto peut réaliser en collaboration avec la Guinée.

François Bambou, Yaoundé

La crise que connaît la Société de développe-ment du coton du Cameroun (Sodecoton) vient de s’aggraver davantage, avec l’annonce de la pénurie de graines de coton censées alimenter les deux huileries de l’entreprise. « Les stocks de graines dont nous disposons nous permettraient tout au plus d’alimenter nos huileries pour trois semaines », reconnaît Mohamed Iya, le directeur général de la firme. « Après, il faudra attendre les prochaines récoltes de coton, soit en janvier, pour que la production reprenne. » Pour éviter l’arrêt de son activité de vente d’huile, qui lui rapporte la trésorerie nécessaire au maintient de la firme, la Sodecoton met sur le marché dès ce mois de septembre une nouvelle marque d’huile raffinée baptisée Diamaor plus, un mélange d’huile de coton et d’huile de palme raffinée. Preuve que la crise est grave et durable.

Subventions américainesCette situation est la conséquence d’un phéno-mène plus global : la crise de la filière coton. Cette crise est perceptible à travers une obser-vation des chiffres de l’entreprise. Depuis 2004, la production de coton est passée de 306 000

tonnes à 114 000 tonnes. Pendant ce même temps, le prix du kilo de coton est passé de 1000 FCFA à 600 FCFA. Naturellement, ce déclin a eu un impact sur les résultats financiers de la société. Il y a quatre ans, la Sodecoton faisait un chiffre d’affaires de 100 milliards FCFA, avec 10 milliards de bénéfices nets. Aujourd’hui, la même entreprise réalise un chiffre d’affaires d’à peine 60 milliards, avec un résultat négatif. Plus grave, les réserves de plus de 20 milliards FCFA constituées par l’entreprise au temps des vaches grasses sont aujourd’hui entièrement épuisées, comme l’annonce M. Iya. Le problème, tel que l’explique Mohamed Iya, a essentiellement des causes exogènes. Tout est conséquence du marché mondial du coton, dé-séquilibré par les subventions que certains pays accordent à leurs producteurs. Par exemple, ex-plique-t-il, les producteurs américains reçoivent près de 4,5 milliards de subventions du gouver-nement américain, ce qui leur permet de ven-dre sur les marchés internationaux à 650 francs CFA, en deçà de leur prix de revient qui est de 900 francs. Pourtant, le coton africain, récolté à la main, est un des meilleurs du monde. En somme, déplorait Mohamed Iya, « nous pro-duisons le coton le moins cher dans la mesure où

notre gérance est rigoureuse. Si aujourd’hui nous avons des difficultés, c’est à cause des politiques de subventions injustifiées des produits agricoles pra-tiquées par les gouvernements américains et euro-péens. Nous produisons mieux et à moindre coût, mais nous perdons de l’argent. » Et la raison de ces subventions est simple : empêcher les pays pauvres de jouir de leur avantage comparatif. Une plaie pour les producteurs africains, dont la Sodecoton qui encadre quelque 500 000 paysans.

Liquidités indispensablesLa Sodecoton, qui collecte le coton pour le re-vendre, vit essentiellement grâce à ses huileries (elle réalisait un chiffre d’affaires moyen de 15 milliards par an sur les ventes d’huile, alors qu’elle perd régulièrement de l’argent sur l’acti-vité d’égrenage, du fait de la faiblesse des cours). Même si la production de l’huile n’est qu’un dé-rivé de son activité principale, le cash flow issu de la commercialisation de l’huile est un des principaux soutiens au fonctionnement de la Sodecoton. La vente d’huile représente actuelle-ment près de 12 milliards sur le chiffre d’affai-res total, et contrairement aux recettes du coton fibre, il s’agit de rentrées financières en liquide, qui permettent à l’entreprise de disposer de la

trésorerie nécessaire pour tenir d’une année à l’autre. En effet, les ventes de coton fibre se font sur contrat en début de campagne, et l’entreprise peut tout au plus obtenir un précompte de 20% du montant des contrats auprès des banques, puisque des acheteurs européens ne paient qu’un

an plus tard. De ce fait, les recettes issues de la vente d’huile sont nécessaires au fonctionne-ment, de cette entreprise qui compte 3500 sala-ries en période de pointe, dont 2000 saisonniers et 350 employés des huileries.

« Le projet Simandou est un projet gigantesque. C’est le plus gros projet en terre africaine et certainement le plus gros projet

de Rio Tinto. »

« Si aujourd’hui nous avons des difficultés, c’est à cause

des politiques de subventions injustifiées des produits

agricoles pratiquées par les gouvernements américains et européens. Nous produisons

mieux et à moindre coût, mais nous perdons de l’argent. »

Bangaly Maty.

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13Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 enTrePrIses & MArChés

Aliko dangote investit 250 millions de dollars en ethiopieLe milliardaire nigérian Aliko Dangote va investir plus de 250 mil-lions de dollars dans l’industrie du ciment en Ethiopie, rapporte la presse à Addis-Abeba. L’usine qui sera située dans l’Etat régional d’Oromia aura une capacité de production de 2,5 millions de tonnes de ciment par an. Ce sera le plus grand investissement dans l’indus-trie du ciment en Ethiopie. Quelques 2000 emplois en résulteront.

L’europe lance le fonds invest in MedDans le cadre du programme IEVP de coopération entre l’UE et les pays du voisinage, la Commission européenne vient de créer le fonds Invest In Med. S’étalant sur une période de trois ans, ce fonds d’investissement devrait effectuer près de 200 opé-rations dans les pays bénéficiaires en couvrant les opérations de mise en relation, des opérations d’assistance, de formation ainsi que des supports documentaires. Le fonds sera animé par Anima Investment Network, fruit d’un consortium réunissant Businessmed, Eurochambres, Ascame et l’Organisation des Nations Unies pour le développement.

L’Afrique du Sud perd ses managersUn dossier qui attend sans doute le successeur de Tabo Mbekki. Selon le dernier rapport annuel Human Capital, le cabinet Deloitte note que l’Afrique du Sud perd 50% de ses dirigeants tous les 4 à 5 ans au profit de l’Australie, destination de prédilection des par-tants, juste devant le Royaume-Uni. Dans les grandes sociétés les raisons des départs s’expliquent comme suit : 22% de pensionnés précoces, 15% d’émigration, 11% manque de possibilités d’avan-cement et 11% de démissions. Parmi les émigrants, 60% justifient leur choix par le crime et la violence régnant dans le pays, 35% par de meilleures opportunités de carrière et 30% par délocalisation de leur société. Les secteurs les plus touchés sont la production et la finance. Pourtant les salaires ont bien suivi le taux d’inflation et augmenté de 9,3% lors de la dernière année.

Offshoring au Maroc : le nouveau « Bangalore » toujours compétitifQuelque 290 000 mètres carrés de bureaux dans des conditions fiscales et d’accès au foncier para-disiaques. Mais le nouveau Bangalore doit faire face à une montée sensible des charges salariales. L’ingénieur marocain n’est pas aussi bon marché que le Roumain.Par rapport aux concurrents tunisiens, roumains, mauriciens et sénégalais, l’offshoring marocain peut se targuer d’avoir pris une avance quasi incompres-sible sur le marché français de l’ITO (in-formatique, technologie outsourcing). Le bilan défendu devant la presse par les responsables du programme, et en par-ticulier par Mohamed Lasry, à la tête de Casanearshore Park, ce petit Bangalore casablancais dédié à l’offshoring, est éloquent. Cet endroit qui ne sera plei-nement opérationnel qu’en 2010 attire tous les jours de grands noms d’entrepri-ses qui y délocalisent certaines de leurs activités informatiques, commerciales, financières (comptabilité), pour réaliser des économies de coûts. Après la branche technologique de BNP Paribas, BNP Paribas Méditerranean IT, qui s’installe sur 8000 m2, de Tata Consultancy Services, de Capgemini, de HPS, de GFI Maroc ou de l’Américain Accenture (conseil en management), c’est au tour de Dell, déjà implanté au Maroc, d’opter pour ce site dans des pla-teaux pouvant accueillir ses 2000 sala-riés, pour animer son plus grand centre régional en Afrique. Un énième exemple qui montre que, sur le plan commercial, le Casanearshore est un succès certain, avec une première tranche constituée de 47 000 m2 entièrement concédée à plus d’une trentaine d’entreprises au prix pro-

motionnel de 8 euros le mètre carré. Les 48 000 mètres carrés de la deuxième tran-che sont déjà réservés en grande partie.

objectifs pulvérisésOutre le foncier, les entreprises bénéfi-cient d’une exonération de l’impôt sur la société (IS) durant les cinq premières années de leur activité. En termes de prévision, Casanearshore prévoit 3000 emplois en vitesse de croisière et des ren-trées de devises de 5 milliards de dirhams par an. Bien loin des 90 millions de di-rhams, estimation avancée par l’Agence nationale de la promotion de la PME-PMI en 2004. Seul bémol à signaler, une inexorable montée en charge des salaires consécutifs au développement économi-que du pays et au renchérissement du niveau de vie.

freins à la compétitivitéSi aujourd’hui le rapport entre la France et le Maroc atteint facilement 1000 euros d’économie pour un salaire de cadre, l’écart se réduit avec l’Espagne (à peine 25% plus cher) et s’inverse désormais avec la Roumanie, note un responsable des ressource humaines d’un centre d’appels spécialisé dans les prestations commer-ciales avec l’Hexagone. Cette tendance est surtout nourrie par la carence en cadres au Maroc. En attendant l’arrivée à ma-turité du projet de formation de 10 000

ingénieurs lancé par l’ancien Premier ministre Driss Jettou, l’offre n’atteint pas 3000 ingénieurs par an. En plus du facteur salarial, les paramètres coût de l’énergie et

qualité des liaisons technologiques entrent en ligne de compte dans la décision d’in-vestir dans l’offshoring au Maroc. Ce qui explique, sans doute, l’investissement de Maroc Télécom dans un câble sous-marin à fibre long de 1644 km et reliant Asilah à Marseille. L’ouvrage assure un débit ini-tial de 40 Gbp/seconde et la connexion de 500 000 appels simultanés.

MBF

NB : Le débat sur l’offshoring a fait l’objet d’une émission mardi 8 septembre à travers les ondes de la Chaîne Inter (Maroc) et en présence de plusieurs spécialistes et médias dont Les Afriques et RFI.

Si aujourd’hui le rapport entre la France et le Maroc

atteint facilement 1000 euros d’économie pour un salaire de cadre, l’écart se réduit avec l’Espagne

(à peine 25% plus cher) et s’inverse désormais avec

la Roumanie.

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14 Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008enTrePrIses & MArChés

Sénégal : la Somat lève l’ancreAprès une année de navigation en eaux troubles, la Somat (Société maritime de l’atlantique) est finalement fixée sur son sort. L’actionnaire majoritaire, la Comanav (Compagnie ma-rocaine de navigation), filiale du groupe français CMA-CGM, a cédé les 51% qu’elle détenait à l’Etat sénégalais. Le montant de la transaction s’élève à 1,1 millions de dirhams, dérisoire par rapport aux 3 millions réclamés par les Marocains. Ce re-trait était devenu inévitable depuis que l’Etat sénégalais a dé-cidé de confier le nouveau bateau reliant Dakar à la Casamance, (Alioune Sitto Diatta, du nom d’un résistant casamançais) à une nouvelle entité créée à cet effet.

Maroc : le groupe indien Berggruen investit dans l’hôtellerieLe groupe hôtelier indien Berggruen compte investir au Maroc environ 75 millions de dollars dans la construction d’unités hôtelières dans plusieurs villes touristiques du Royaume. C’est dans ce cadre que le groupe indien a signé lundi avec la société marocaine Filacom, un mémorandum d’entente d’un mon-tant de 50 millions de dollars pour la construction dans, une première étape, de six à sept hôtels de trois et quatre étoiles. Ce projet sera réalisé dans les villes de Casablanca, Rabat, Meknès, Mohammedia et Fès, a indiqué le directeur général, responsable exécutif de Berggruen, cité par le journal The Hindustan Times.

une cimenterie à vocation régionale au NigerLe Fonds de solidarité africain (FSA) a consenti une garantie bancaire de 5 milliards FCFA à la société Les ciments du golfe (SCG-Bénin), destinée à la construction d’une usine de pro-duction de ciment à vocation sous-régionale dotée d’un inves-tissement de plus de 30 milliards de FCFA. La garantie accordée par le FSA couvre un prêt de 3 milliards FCFA contracté par la SCG auprès de la Banque d’investissement et de développe-ment de la CEDEAO (BIDC), et un autre prêt d’un montant de deux 2 milliards FCFA accordé à la même société par des banques commerciales béninoises.

feu vert de Paris pour la délocalisation d’une unité Airbus en TunisieParis s’est dit favorable jeudi à la délocalisation d’une unité d’Aribus en Tunisie. Pour Luc Chatel, secrétaire d’Etat français à l’Industrie, l’implantation par le groupe aéronautique français de cette usine est plus « une opportunité qu’une menace ». L’unité en question sera spécialisée dans la construction de pièces basi-ques dans le cadre d’un nouveau plan d’économies d’un milliard d’euros d’ici 2012, qui vise à produire en zone à faibles coûts.

ArcelorMittal injecte $ 432 millions de dollars dans kalagadi…ArcelorMittal, le plus grand producteur mondial d’acier, a in-diqué aujourd’hui qu’il avait déboursé $ 432,5 millions pour l’acquisition d’une participation de 50% dans le Sud-Africain Kalagadi Manganese. La transaction, sous forme d’augmenta-tion de capital, fait suite à l’accord de principe signé entre les deux parties en novembre et permettra à la société, contrôlée par le magnat indien Lakshmi Niwas Mittal, de sécuriser l’ap-provisionnement en manganèse, un métal qui entre dans la fabrication d’acier.

… Pour financer une fonderie près de Port elizabethL’apport de fonds financera la construction d’une fonderie près de la ville de Port Elizabeth en Afrique du Sud qui traitera les 2,4 millions de tonnes de manganèse extraites d’une mine si-tuée dans la province de Cap Nord. ArcelorMittal est le plus grand consommateur de manganèse en Europe. Pour faire face au renchérissement des cours des métaux sur les marchés in-ternationaux, le groupe, basé au Luxembourg, a indiqué qu’il considérait plusieurs opportunités de diversification de ses sources d’approvisionnement.

Tourisme : la Tunisie grignote l’argent de ses voisins pétroliers

La SAPCO va prochainement « solliciter le marché financier »

Le rush des touristes Algériens et Libyens sur la Tunisie donne une bouffée d’oxygène inespérée à un secteur stratégique mis à mal par la baisse des visiteurs européens.

Chargée de l’aménagement des zones touristiques au Sénégal, la SAPCO envisage de lancer cinq pro-jets de stations touristiques d’un investissement de 400 milliards de FCFA. Le recours au marché financier sera indispensable pour boucler le budget. Entretien avec le PDG, Ndiouga Sakho.

Par Walid Kéfi, Tunis

Le nombre des Algériens et des Libyens ayant choisi la Tunisie pour passer leurs vacances est en passe de pulvériser les records enregistrés au cours des der-nières années. Jusqu’au 31 août dernier, quelque 750 000 Algériens et plus d’un million de Libyens en quête de quelques jours de détente ont foulé le sol tuni-sien. « A ce rythme, ces deux marchés de proximité devraient facilement battre d’ici la fin de l’année en cours le record de 2,4 millions d’entrées enregistré en 2007 », indique-t-on à l’Office national du tou-risme tunisien (ONTT). Les profession-nels du tourisme se frottent les mains. Les voisins, avantagés par la hausse de la rente pétrolière, devraient, encore une fois, sauver la saison touristique mise à mal par des baisses enregistrées depuis le début de l’année sur plusieurs marchés traditionnels, notamment la Grande-Bretagne (-18%), l’Espagne (-17%) et l’Autriche (-10%).

un matelas providentielEn 2007, la Libye est devenue le premier marché émetteur de touristes vers la Tunisie avec 1,5 million d’entrées, loin devant la France qui a été reléguée à la deuxième position avec 1,3 million de visiteurs. Le nombre de touristes al-gériens, qui était d’environ 400 000 en moyenne par an jusqu’à 2002, est arrivé l’an dernier en troisième position avec

980 000 entrées. Les facilités d’entrée, les familiarités avec les coutumes et la langue constituent les principaux atouts de la destination. Le coût de la vie « très abordable » explique également l’engouement des Libyens et des Algériens pour la Tunisie.La ruée des Libyens et des Algériens, ré-putés très dépensiers, constitue depuis quelques années un matelas providen-tiel de nature à atténuer les effets de la désertion des Européens. A titre d’exem-ple, « une famille algérienne composée de quatre personnes en moyenne dépense entre 2000 et 3000 euros en moyenne par semaine durant son séjour en Tunisie, soit deux fois plus qu’un touriste originaire de l’Europe de l’Est », selon Abdessalem Zermati, directeur des marchés arabe et intérieur à l’ONTT.

des offres sur mesure« Nous avons effectué plusieurs enquêtes pour sonder les exigences des Libyens et des Algériens en matière d’hébergement et de moyens de transport », indique Raouf Jomni, directeur général de l’ONTT. Selon ces enquêtes, les clients en prove-nance des marchés de proximité viennent très souvent en famille et préfèrent pour la plupart résider dans des villas meu-blées pieds dans l’eau. La durée moyenne du séjour en hôtel de ces touristes est parmi les plus faibles. Elle a été estimée à 0,8 jour en 2007. D’où l’orientation vers la multiplication des logements destinés

à la location et des appart-hôtels. En ce qui concerne les moyens de trans-port, la majorité des Algériens et des Libyens rejoignent la Tunisie par voie terrestre et sans passer par les agences de voyages. Raison pour laquelle le Ministère tunisien du tourisme a ouvert le 14 juillet dernier un nouveau bureau d’accueil des touristes Libyens au poste frontalier de Ras Jedir, par lequel transitent quelque 18 000 personnes par jour. Afin de faciliter davantage l’entrée des

touristes algériens, les autorités tunisien-nes ont entrepris récemment d’amélio-rer les points de passage frontaliers de Melloula et Babouche en vue de mettre fin à certains désagréments décriés par la presse algérienne. Elles envisagent aussi de relancer la liaison ferroviaire entre Annaba et Tunis et la route maritime en-tre le port d’Alger et celui de la Goulette, près de Tunis.

Les Afriques : quels sont les objectifs de la SAPCo en termes d’aménagement et de promotion ?Ndiouga Sakho : D’abord permettez-moi de faire un bref rappel avec notre arrivée à la tête de SAPCO en août 2001. Pour vous dire que nous avons hérité d’une situation financière difficile. Ce qui nous a ame-nés vers une nouvelle stratégie, tant sur le plan du management que sur les nouvelles orientations pour une nouvelle vision de développement de la SAPCO par rapport à sa mission d’aménagement. En cohérence avec la lettre de politique sectorielle du tou-risme, nous nous sommes fixé trois objec-tifs : la requalification des sites touristiques existants avec la mise aux normes interna-tionales des réseaux, des infrastructures de base et de la sécurité. Sans compter les cen-

tres commerciaux, les villages artisanaux pour un coût d’environ 10 milliards de FCFA. Le deuxième volet concerne le lan-cement de cinq projets de stations touris-tiques pour des capacités supplémentaires de 20 000 lits et un investissement de 400 milliards. Le troisième volet est relatif à une politique d’identification et de valorisation du potentiel touristique en délimitant une carte touristique du Sénégal.

LA : quels sont les moyens de finance-ment dont vous disposez dans vos mis-sions ?NS : En plus de nos ressources propres, nous bénéficions du concours de l’Etat dans le cadre du budget consolidé d’in-vestissement, de l’appui de la Banque mondiale, à travers le Projet de promo-

tion des investissements privés et des ac-tions de partenariat public-privé (PPP). Nous comptons prochainement solliciter le marché financier pour éventuellement compléter nos besoins financiers.

LA : Comment définir la situation ac-tuelle du secteur touristique sénégalais ? NS : Il se porte bien. Le nombre d’arrivées augmente de 6% de façon constante. Le taux d’occupation et la durée de séjour sont en croissance. Cela est dû à la création ré-cente de l’Agence nationale de promotion touristique et à l’élargissement des com-pétences de la SAPCO, comme instrument de coordination et de planification de l’en-semble des programmes d’aménagement sur l’ensemble du territoire national.

LA : quelle stratégie d’avenir ? NS : Le tourisme est considéré maintenant comme un secteur prioritaire dans le ca-dre de la stratégie de croissance accélérée et représente 5% du PIB. Les différentes réformes entreprises, ainsi que les diffé-rents leviers actionnés dans le domaine de l’aménagement, de la formation, de la promotion, des infrastructures, des in-citations et du partenariat public-privé, permettront d’en faire le premier secteur de notre économie nationale et un instru-ment efficace de lutte contre la pauvreté.

Propos recueillis par MBF

« Une famille algérienne composée de quatre

personnes en moyenne dépense entre 2000 et

3000 euros en moyenne par semaine durant son séjour

en Tunisie, soit deux fois plus qu’un touriste originaire de

l’Europe de l’Est. »

Ndiouga Sakho.

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15Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 gesTIon PUBLIqUe, PPP

Tourisme marocain : des tonnes de béton pour un gramme de servicesL’héritage de Douiri est-il lourd à porter pour Mohamed Boussaid ?

L’entrée surprise du groupe Alliances à hau-teur de 50% dans le tour de table de la société aménageur développeur de la station Lixus (Larache) pour un montant de 337 millions de dirhams relance la polémique sur les des-tinées de la Vision 2010 au Maroc. « C’est une excellente nouvelle pour le tourisme marocain », dénote tout de go Driss Faceh, président du Conseil régional du tourisme de la ville de Fès, qui espère, avec l’arrivée d’Alliances, « leader de la construction d’hôtels au Maroc disposant d’une quasi-exclusivité sur tous les chantiers d’Accor Maroc, voir une relance de ce projet touristique qui accuse du retard comme toutes les autres stations du Plan Azur. » Un enthou-siasme pondéré par Abdelhadi Alami, l’un des initiateurs du Palais des Congrès de Marrakech où furent signés les accords du GATT en 1995 : « N’ayant pas le contrat de cession en main, il m’est difficile de me prononcer », tranche le doyen qui s’interroge en revanche sur l’orien-tation immobilière prise par le Plan Azur dans son ensemble.

Terrains à prix d’orLe débat fait rage actuellement dans la profes-sion hôtelière et touristique en général. Pour certains, il urge de recadrer la vision afin qu’elle soit d’abord touristique et non immobilière en rappelant la sacerdoce partagée par tous les cabinets de consulting orientés sur le secteur : « Le projet touristique réussi, c’est 50% d’objec-tifs et de délais et 50% de rêve. » Pour l’heure, la spéculation semble avoir pris le pas sur le rêve. Les investisseurs internationaux comme Orco, Holmarcom, Fadesa, entre autres, cèdent à prix

d’or des terrains acquis à prix symboliques dans le cadre des conventions signées avec le Maroc. « Après tout, c’est leur droit. Ces investisseurs étrangers y ont cru dès le départ. Il y a huit ans, le Maroc ne comptait pas de grands groupes ca-pables de prendre de tels risques. Même les ban-ques n’ont rejoint le projet que plusieurs années après, quand elles ont vu que les choses allaient au mieux et que le risque s’était amenuisé », rappelle

cet ancien délégué de l’Office national marocain du tourisme qui cite de nombreux fonds d’in-vestissement à vocation touristique lancés der-nièrement par ces institutions bancaires.

un ministre absent du frontEn l’absence d’un observatoire et d’un suivi des chantiers, le ministre du Tourisme, Mohamed Boussaid, qui a la lourde tâche de faire oublier Adil Douiri, son prédécesseur, se voit invité à prendre les choses en main en étoffant l’amont du secteur de l’ingénierie nécessaire au contrôle des œuvres. Au niveau des services en aval, les gestionnaires de ces méga projets ne sont pas encore là, déplore l’un des protagonistes de la Vision 2010, qui estime que, malgré sa mise en avant, le secteur touristique a du mal à at-tirer suffisamment de cadres. « Et ce n’est pas le contrat de formation laborieusement signé avec l’OFPPT (Office de formation professionnelle) qui risque de nous démentir en étoffant le secteur de

grands manageurs dont il a besoin. » Autant d’at-tentes et de chantiers qui ne manqueront pas de remonter en doléances jusqu’au Ministère du tourisme qui devait normalement penser aux secondes œuvres de la Vision 2010.Or, depuis son arrivée à la tête de ce département, auréolé d’un bilan respectable de l’opération « Départs volontaires » qu’il a orchestrée à la tête de la Modernisation publique, le nouveau minis-tre donne l’impression de chercher ses marques, de moduler sa voix pour trouver le juste ton qui sied à la promotion du produit Maroc.

utilisation de la manneL’Office national marocain du tourisme, qui dispose désormais d’un nouveau directeur gé-néral, venu du secteur des télécoms, a vu son budget fortifié d’une dotation supplémentaire de 300 millions de dirhams en trois ans grâce au lobbying de Douiri, qui a obtenu de l’Etat le relèvement de la TPT (taxe de promotion touristique). Quant à l’utilisation de cette manne, partagée entre l’effort de promotion et le co-marketing, elle fait naturellement ob-

jet de commentaires en ces temps de récession. Pour les professionnels, qui bénéficient d’un sursis de six mois pour payer la fameuse TPT, toute nouvelle relance de la politique de pro-motion ne doit pas faire l’économie du bilan des contrats de co-marketing qui consistent à partager les coûts de promotion de certains grands tour-opérateurs et compagnies aé-riennes programmant le Maroc. « Un parfum de concurrence déloyale, vu que, ni la Royal Air Maroc, ni les agences de voyages marocaines ne peuvent en bénéficier », rappelle ce voyagiste.En clair, la Vision 2020 actuellement en cours de réalisation devra certainement reprendre en compte toutes ces carences, en introduisant des garde-fous et un cahier des charges obligeant les investisseurs au respect des critères environne-mentaux sur le littoral marocain. Mais on n’en est pas encore là, comme le démontre l’appétit du Sud-Africain Fadesa (leader du consortium amé-nageant la station Azur) déterminé à s’octroyer 130 km d’exclusivité sur le littoral menant d’El Jadida à Rabat pour son futur casino géant.

Adama Wade

« Le projet touristique réussi, c’est 50% d’objectifs et de délais et 50% de rêve. »

Alliance recule en bourseEntre l’annonce de son entrée dans le tour de table de la société aménageur de la sta-tion Azur Lixus et la fin de semaine dernière, le cours d’Alliances a subi une sévère cor-rection, passant de 1200 dirhams à 990 di-rhams. Un retournement de tendance signi-fiant moins le rejet par le marché d’une telle transaction que la légitime phase de prises de bénéfices qui devait inévitablement sui-vre la vertigineuse ascension de cette va-

leur introduite à 685 dirhams à la mi-juillet. Sur la semaine boursière allant du 8 au 12 septembre 2008, le titre a enregistré la plus forte contre-performance de la place avec une dépréciation de -15,47% au terme d’un échange ayant porté sur 368 millions de dirhams, légèrement au-dessus du prix dé-boursé par le groupe pour acquérir 50% de la station Lixus.

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Doing Business 2009 : quatre pays africains dans le top ten mondial !

La nouvelle compagnie africaine en phase de finalisation

Quatre Africains, le Sénégal, le Burkina Faso, le Botswana et l’Egypte, sont montés, en 2008, sur le podium mondial des meilleurs réformateurs.

En gestation depuis 2004, le projet d’une compagnie aérienne régionale est arrivé à maturation. Il ne s’agit plus que d’une question de mois pour que prenne son envol African sky. Asky, dont les besoins en ressources sont estimés à 200 millions de dollars, devra être détenue à 80% par des privés.

Par Aliou Diongue, Dakar

Pour faciliter la pratique des affaires, l’Afrique réforme à tour de bras. Et, avec elle, le Sénégal, le Burkina Faso, le Botswana et l’Egypte. Ces quatre pays se sont résolument attaqués, en 2008, à la réglementation des affaires. Leurs efforts

ont été si considérables qu’ils figurent parmi les dix premiers réformateurs du monde identifiés par le rapport Doing Business 2009. Ce rapport, sixième édi-tion du genre, a été publié le 10 septem-bre 2008 par la Banque mondiale et la Société financière internationale (SFI). Doing Business classe 181 pays en ma-tière de réformes de la réglementation des affaires.Sur la période en considération, note le rapport, 28 pays d’Afrique subsaharienne

ont adopté 58 réformes visant à faciliter la pratique des affaires. Une performance record, soulignent les auteurs du rapport. Co-auteur de celui-ci, Sabine Hertveldt estime que « les réformes adoptées en Afrique dans le domaine de la réglemen-tation des affaires ont été plus nombreuses que toute autre année ». Les dix premiers pays réformateurs du monde sont, dans l’ordre décroissant : l’Azerbaïdjan, l’Albanie, la République kirghize, le Belarus, le Sénégal, le Burkina Faso, le Botswana, la Colombie, la République dominicaine et l’Egypte.

Médaille d’orLe Sénégal (149e rang ; 168e rang aupara-vant) s’est concentré sur la facilitation de la création d’entreprises, le transfert de propriété et le commerce transfrontalier. Le Sénégal est, notamment, le premier réformateur mondial dans la facilitation du commerce transfrontalier, en parti-culier à travers la création d’un guichet unique pour le dédouanement. Pour sa part, le Burkina Faso (148e rang ; 164e rang auparavant) a adopté un nou-veau code du travail et mis par ailleurs l’accent sur des réformes relatives au transfert de propriété, à l’octroi d’un permis de construire et au paiement des taxes et impôts. Le Burkina a notamment

réduit le taux d’imposition des sociétés de 35% à 30% et l’impôt sur les dividen-des de 15% à 12,5%. Quant au troisième pays le plus réforma-teur d’Afrique subsaharienne, le Botswana (38e rang ; 52e rang auparavant), il a rac-courci les délais nécessaires pour la créa-tion d’une entreprise, facilité le commerce transfrontalier et renforcé la protection des investissements. Au Botswana, et de-puis janvier 2008, les entreprises doivent affecter 0,2% de leur chiffre d’affaires à la formation de leur personnel. A côté du Rwanda, deux autres pays qui se trouvent dans une situation particu-lière, puisque sortant d’un conflit armé, le Liberia et la Sierra Léone, figurent parmi les pays qui ont adopté le plus de réformes relatives à la réglementation des affaires.Cela dit, la palme revient à l’Ile Maurice qui gagne 24 places dans le classement mondial et demeure un modèle pour l’Afrique. L’Afrique du Sud la talonne, au 32e rang mondial. Singapour occupe la première place mondiale, et la République démocrati-que du Congo le dernier rang. Pour la cinquième année consécutive, les pays d’Europe de l’Est et d’Asie centrale sont ceux qui ont le plus réformé leur régle-mentation des affaires.

Par Louis S. Amédé, Abidjan

Le ciel africain va dans les prochains mois s’enrichir d’une nouvelle compagnie à vo-cation régionale qui devrait aider à régler quelque peu le problème de desserte de certaines parties du continent. Son nom : « African Sky » -ciel africain- (Asky). Les choses se seraient passées comme programmées que le pavillon marron et jaune de la compagnie flotterait dans le ciel continental depuis « la fin du premier semestre 2008 ». Ce n’est pas encore le cas. « Nous sommes en pleine négociation pour l’obtention du permis d’exploitation aé-rien », indique-t-on du côté de l’entité de promotion de cette compagnie aérienne régionale, la Société de promotion d’une compagnie aérienne régionale (SPCAR). Et si l’optimisme est de mise sur le dé-marrage effectif des opérations, au début de l’année 2009, on compte toutefois sur le prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour lever les derniers verrous.

outil d’intégrationEn effet, le projet de création de cette compagnie aérienne régionale est la matérialisation d’une des décisions des conférences des chefs d’Etat et de gouver-nement de la Cedeao et de l’Uemoa prise à Niamey (Niger), il y a quatre années de cela, de doter l’espace communautaire ouest-africain « d’un outil d’intégration

régional dans le domaine du transport aé-rien, d’essence privée, compétitif, rentable et offrant toutes les garanties de sécurité et de sûreté ». Et pour cause, la dispari-tion de la compagnie multinationale africaine Air Afrique et l’émergence, en trompe l’œil, ça et là de compagnies na-tionales – envisagée par certains anciens Etats membres de cette multinationale comme une aubaine, d’où leur tiédeur voir leur duplicité dans les efforts pour la sauver – n’ont pas permis de sortir le sec-teur aérien de son sous-développement. Au contraire ! Les choses semblent s’être empirées. Le transport aérien africain affiche, comme au début du millénaire, les mêmes faiblesses : déficits, manque de consolidation, insuffisance de liaisons, accaparement du marché par les grandes compagnies occidentales. Avec en prime un risque fort de voir mourir les unes après les autres les compagnies africaines, communément de petite taille, étatiques, lourdement endettées et peu rentables.

fusion de projetsLes Etats de l’Afrique centrale et de l’Ouest en sont ainsi venus, après moult déconfi-tures, à envisager l’option stratégique de joindre leurs efforts et leurs ambitions pour booster le projet d’Asky, notamment en le fusionnant avec celui d’Air Cemac. Une orientation « sage et appréciée à sa juste valeur » à l’Association des compagnies aé-riennes africaines (Afraa). Mezza voce, il y est espéré qu’il s’agisse là d’un premier pas

vers la création d’un marché aérien uni-que en Afrique. « La libéralisation du ciel africain pour les compagnies africaines est une nécessité absolue si l’on veut augmen-ter le nombre de vols et baisser les tarifs. Les compagnies aériennes ont besoin d’un grand marché pour être compétitives et as-surer une rentabilité », aime à relever l’un des connaisseurs du secteur du transport aérien africain, Christian Folly-Kossi.

rentabilité d’abord Précision, aux intonations de mise en garde du ministre ivoirien des Transports, Mabri Toikeusse, « l’architecture finan-cière (capital majoritairement privé) et les options managériales (rentabilité et compétitivité) d’Asky sont telles que sa gestion devra être exclusivement privée, pour éviter de revivre l’expérience mal-heureuse et douloureuse d’Air Afrique ». Décryptage d’un ancien haut responsa-ble d’Air Afrique, « la nouvelle compa-gnie régionale va indubitablement contri-buer au développement économique de la région, mais elle ne fera pas du désencla-vement à tous les prix comme l’offrait Air Afrique, logique économique oblige ». Et de conseiller une recette éprouvée dans le secteur aérien : que les Etats qui n’ont pas de compagnies nouent des partena-riats, notamment avec Asky, ou d’autres compagnies africaines à succès, et leur donnent leurs droits pour effectuer des vols long-courrier à partir de leur pays.

Cela dit, la palme revient à l’Ile Maurice qui gagne 24 places dans le classement mondial et demeure un modèle pour l’Afrique.

L’Afrique du Sud la talonne, au 32e rang mondial.

Afrique du Sud : le cours de l’or pèse sur les réserves de changeLes réserves de change en Afrique du Sud ont chuté pour la pre-mière fois en quatre mois suite à la baisse du cours de l’or, l’un des plus gros pourvoyeurs de devises du pays. A fin août, les ré-serves avaient chuté de 2% à 34,3 milliards de dollars, selon la Reserve Bank, la banque centrale basée à Pretoria. L’or a lâché 9,1% en août à 831,15 dollars l’once, soit une baisse de 17% du record historique atteint le 14 mars (1002,95 dollars). Le déclin des cours du métal précieux est une mauvaise nouvelle pour l’Afrique du Sud qui a accusé un déficit du compte courant de 7,3% du PIB en 2007, soit le niveau le plus élevé en 36 ans.

Nigeria : l’insécurité pousse Sasol à lâcher ChevronSasol Ltd., le fabricant sud-africain de lubrifiants, a indiqué que les problèmes de sécurité au Nigeria l’ont poussé à réduire de 38% à 10% sa participation dans la joint-venture avec l’Amé-ricain Chevron Corp. Initialement arrêté à 2,5 milliards de dollars, l’investissement pour le lancement de la production de lubrifiants à partir du charbon et du gaz naturel a plus que doublé à 6 milliards de dollars pour des raisons de sécurité. Sasol a indiqué qu’il allait comptabiliser une charge de 46 mil-lions de dollars pour couvrir les pertes liées au projet, alors que Chevron s’est porté acquéreur des actions du Sud-Africain. Le montant de la transaction n’a pas été divulgué.

incertitudes sur les objectifs du millénaire en AfriqueL’Afrique aura du mal à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) visant à réduire la pauvreté d’ici à 2015, a averti jeudi le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui a appelé le monde à redoubler d’efforts pour l’aider. Les huit objectifs approuvés par les dirigeants du mon-de en 2000 sont la réduction de moitié de l’extrême pauvreté à l’horizon 2015 par rapport à ses niveaux de 1990, le recul des grandes pandémies, de la mortalité infantile et de l’illet-trisme. Ils incluent aussi l’égalité des sexes, l’amélioration de la santé maternelle, la protection de l’environnement et la créa-tion d’un partenariat mondial pour le développement. A noter qu’un sommet prévu le 25 septembre à New York devra se pen-cher sur les moyens de parvenir à ces objectifs en 2015.

Sénégal : plus de 500 000 m3 d’eau évacués après les inondationsPlus de 500 000 m3 d’eaux ont été évacués des zones inondées au Sénégal depuis le déclenchement, le 5 septembre, d’un plan d’orga-nisation des secours (Orsec) pour faire face aux inondations, a-t-on appris auprès du Groupement national des sapeurs-pompiers.

Nouveaux accords de coopération entre la Côte d’ivoire et la ChineLa Chine et la Côte d’Ivoire ont signé début septembre à Abidjan de nouveaux accords de coopération économique et techni-que prévoyant un don chinois de 26 milliards de FCFA (39,6 M EUR), a indiqué le Ministère ivoirien des affaires étrangères. Ces accords ont été signés par le ministre ivoirien des Affaires étran-gères, Youssouf Bakayoko, et le vice-ministre chinois chargé de la Coopération et du Commerce, Fu Ziying, en visite récemment à Abidjan. La Chine a également accordé à la Côte d’Ivoire un prêt sans intérêt de 1,3 Md de FCFA (2 M EUR), ainsi qu’une assistance technique pour la réhabilitation de bureaux de plusieurs ministè-res. Il est également prévu la création d’un centre de lutte contre le paludisme en Côte d’Ivoire grâce à un financement chinois.

Bouteflika presse la réalisation de trois grands projetsAu cours d’une réunion avec le ministre des Ressources en eaux, Abdelmalek Sellal, M. Bouteflika a demandé que soient accélé-rées les études pour la réalisation de trois ouvrages de transfert des eaux de la nappe albienne vers les zones des Hauts-Plateaux, a précisé mercredi un communiqué. La nappe phréatique albienne, qui ne se renouvelle pratiquement pas, couvre un million de km2 en Algérie, Tunisie et Libye, et son volume est estimé à quelque 60 000 milliards de m3.

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17Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 droIT, fIsC, doUAnes

Les opérateurs maliens sont fatigués des tracasseries sénégalaisesL’essentiel des échanges extérieurs du Mali transite par le Port de Dakar. Mais les désagréments rencontrés risquent de jouer au profit des autres ports concurrents de la sous-région.

Par Amadou Fall, Dakar

La guerre civile qui a déchiré la Côte d’Ivoire au cours des cinq dernières années a entraîné un important transfert d’activités au bénéfice du Sénégal avec, notamment, le détournement du trafic marchandise malien qui transitait auparavant par le port d’Abidjan. Avant la cri-se, 90% du fret en direction de Bamako transi-tait par le port ivoirien. Ce volume est devenu, aujourd’hui, quasiment nul.

Le Mali, qui n’a pas de débouché direct sur la mer a, depuis lors, le Sénégal comme principal partenaire pour son commerce extérieur chif-fré, en 2007, à quelque 1500 milliards de francs CFA (2,29 milliards d’euros). Le port autonome de Dakar remplit un certain nombre de conditions qui lui valent, à ce jour, la préférence des chargeurs maliens, par rapport à ses concurrents sur la côte atlantique ouest-africaine que sont Abidjan, resté trop longtemps en rade, Tema au Ghana, Conakry, Lomé et Cotonou. C’est le port le plus proche de l’Eu-rope et de l’Amérique du Nord. Les chargeurs maliens jouissent de commodités exception-

nelles au sein des Entrepôts maliens au Sénégal (EMASE), ouverts dans l’enceinte du port de Dakar et en phase très avancée de modernisa-tion : de vastes aires de stockage et d’entrepo-sage et un réseau ferroviaire et de pipelines. Il s’y ajoute des avantages tarifaires assez incitatifs : abattement de 10% sur le loyer des hangars et de 50% sur les redevances embarquement / dé-barquement de marchandises ; exonération de la TVA pour les prestations portuaires, etc. Les Entrepôts du Sénégal au Mali (ENSEMA), ouverts en 2006 à Bamako, prolongent uti-lement les EMASE de Dakar. Ce port sec, qui s’étend sur quelque six ha, a très rapidement fait ses preuves, en permettant une rotation plus rapide des wagons et camions de marchandises entre Dakar et Bamako. Et dans de meilleures conditions de sécurité. La combinaison du rail et de la route pour le transport marchandise dans le corridor Dakar-Bamako est un atout de plus à l’avantage du Sénégal.

TracasseriesLe hic, ce sont les multiples tracasseries : contrôles intempestifs, lenteurs procédurières, prélèvements indus. Les faux-frais qui renché-rissent les coûts de convoyage des marchan-dises se mesurent au nombre impressionnant de postes de contrôle fixes et mobiles qui ja-lonnent le trajet. A chaque arrêt, les transpor-teurs sont obligés de laisser un « pourboire » qui peut atteindre 76 voire 152 euros, selon le bon vouloir des policiers, douaniers et gendar-mes. Les retards que leurs contrôles répétés occasionnent altèrent certaines marchandises

lorsqu’il s’agit de denrées périssables.Les goulets d’étranglement sont également d’or-dre administratif. L’autorisation préalable à l’ex-portation, instituée en juin 2007 par les autorités maliennes pour atténuer la tension sur le prix de la viande sur le marché local, constitue une en-trave. Ce sésame est gratuit ; mais il ne faut pas moins de quinze jours pour l’obtenir, à moins de passer par le réseau mafieux organisé autour. La TVA appliquée sur les produits de l’agriculture et de l’élevage maliens à l’entrée du Sénégal est une autre contrainte déplorée et, par ailleurs, contrai-re aux textes communautaires qui stipulent la libre circulation des produits de cru. Ensuite, si les 1200 km qui séparent les deux capitales sont presque entièrement bitumés, la voie ferrée, elle, laisse à désirer. La société Transrail, concessionnaire du rail entre le Sénégal et le Mali, n’est pas aussi performante, faute d’être à jour avec son programme d’in-vestissement pour la modernisation de ses in-frastructures et moyens de transport, confor-mément à ses engagements. Les distorsions signalées risquent de pousser les opérateurs maliens à moins emprunter le corri-dor Dakar-Bamako, et à reporter leur choix sur un autre port de transbordement. Ils s’en sont ré-cemment ouverts à des officiels sénégalais, dont un représentant du Ministère sénégalais de l’éco-nomie maritime et le directeur général du Port autonome de Dakar, lors d’une récente rencontre dans la capitale malienne avec les sociétaires de la Chambre de commerce de Bamako. Ils ont clairement laissé entendre que si des solutions n’étaient pas rapidement trouvées à ces problè-

mes récurrents, ils n’hésiteraient point à faire jouer à fond la concurrence entre les différents ports qui convoitent tous le fret malien.

VolontéLes deux parties se sont néanmoins accordées sur la nécessité de trouver ensemble les moyens de briser définitivement les goulets d’étrangle-ment en question. La volonté politique exis-tant de part et d’autre des deux Etats, il reste à la traduire en actes sur le terrain, à réduire le nombre de postes de contrôle et à bannir les tracasseries de tous ordres. A l’évidence, le corridor Dakar-Bamako ne sau-rait être laissé sans contrôle, au risque de voir se développer des trafics illicites. Récemment des douaniers ont saisi sur cet axe des quintaux de cannabis dissimulés dans un camion de mar-chandises. Un rapport du vérificateur général du Mali a révélé que sur la période 2003-2006 des camions-citernes chargés à Dakar d’hydro-carbures pour le marché malien auraient pris les chemins de traverse vers d’autres pays, en violation des dispositions légales et réglemen-taires en la matière, occasionnant au fisc malien une perte estimée à 22 millions d’euros. Les ad-ministrations douanières du Sénégal et du Mali se sont résolument engagées à œuvrer pour une plus grande fluidité du commerce entre leurs deux pays, à réduire les contrôles sur la route, mais en y maintenant des garde-fous contre la fraude. Côté voie ferrée, Transrail compte inves-tir 47 millions d’euros, sur cinq ans, pour faire passer le volume annuel de marchandises de 650 000 à 2 000 000 tonnes.

Les distorsions signalées risquent de pousser les opérateurs

maliens à moins emprunter le corridor Dakar-Bamako, et à

reporter leur choix sur un autre port de transbordement.

Mali : le nouveau dg de la douane se pose en réformateurAmadou Togola, nouveau directeur général de la Douane malienne, s’apprête à lancer une vaste opération de ratis-sage le long des frontières afin de traquer les contrebandiers. L’opération sera accompagnée d’une logistique importante, avec environ 4000 motos affectées aux agents des douanes. La réussite de l’opération devrait être bénéfique pour les caisses de l’Etat.

L’union douanière des pays de la SAdC profite aux ZimbabwéensDepuis l’entrée en vigueur de la zone de libre-échange des pays de la SADC, le 17 août 2008, le gouvernement zimba-bwéen a levé les taxes imposées sur l’huile de cuisson, la margarine, le riz, la farine, la poudre de lavage (lessive), le sel, le savon à linge et le savon pour le corps, le dentifrice et les produits de beauté pour la peau, jusqu’à la fin de l’année 2008. Pour rappel, en vertu de cet accord de libre-échange, 85% des biens produits et vendus dans la zone seront exoné-rés de droits de douane.

déchets toxiques en Côte d’ivoire : l’oNu réclame des poursuites judiciairesSuite à la récente visite à Abidjan du rapporteur spécial de l’ONU, Okechukwu Ibeanu, l’ONU a réactivé l’affaire des déchets toxiques déversés dans la capitale ivoirienne en 2006. En dépit d’un arrangement conclu en 2007 et où l’affréteur du cargo incriminé avait versé 95 milliards de FCFA à l’Etat ivoirien en échange de l’abandon des pour-suites, l’ONU veut imposer la justice sur une sombre af-faire qui a causé la mort de 16 personnes et l’intoxication de milliers d’autres.

RDC : la Douane sous-traite sa modernisationL’administration congolaise des douanes va s’appuyer sur une firme américaine pour réaliser 3 mil-liards de dollars de recettes dans les cinq prochaines années.

Par Aliou Diongue, Dakar

L’Office des douanes et accises (Ofida) de la République démocratique du Congo et la firme américaine CTC (Custums and Tax Consultancy) ont signé récem-ment un contrat d’assistance technique pour la réforme et la modernisation de l’administration douanière congolaise. Résultat attendu de cet accord de parte-

nariat : des recettes douanières de quel-que 3 milliards de dollars en cinq ans. La firme américaine devrait empocher des frais de prestation de 7,5 millions de dollars, mais seulement lorsque l’Ofida aura augmenté ses recettes de 25% par rapport aux prévisions actuelles.

MéthodologieLa méthodologie envisagée par le contrat devrait permettre la réalisation effective de l’objectif fixé. Il s’agit en particulier de réviser, dans le sens de la moderniser, la législation. Le même lifting sera éten-du au système technique, aux systèmes de support des activités opérationnelles de l’Ofida qui bénéficieront en outre

d’un appui technique de la CTC. Pour tout dire, la douane congolaise veut fai-re sa révolution interne pour améliorer ses performances.Au-delà du développement des ressour-ces humaines, cette réforme en profon-deur se traduira par la mise en place de mécanismes appropriés destinés à sur-monter, le cas échéant, les résistances au changement. Ainsi, l’administration douanière sera restructurée et cette res-tructuration se traduira notamment par la rééducation des employés, la rotation du personnel, l’institution de la retraite ainsi que l’installation de lignes télépho-niques ouvertes destinées à la collecte d’informations confidentielles et l’infor-matisation des opérations. Dans le souci de verrouiller davantage le système qui sera mis en place, des agents expérimentés de CTC se déploieront sur 13 postes douaniers pour assurer un contrôle serré sur la conduite des opéra-tions de dédouanement.

Perplexité L’accord de partenariat entre l’Ofida et CTC laisse cependant perplexes certains Congolais. De création toute récente – 2008 –, la firme américaine a été mise sur pied à l’initiative du gouvernement congolais. Son action va s’inscrire dans un contexte particulier. Des efforts de mo-dernisation interne entrepris par l’Ofida lui-même ont déjà donné des résultats non négligeables qui se sont traduits par

des recettes douanières en hausse : 416 millions de dollars en 2006 et 541 millions l’année suivante. Outre l’augmentation des recettes, la RD Congo veut améliorer l’environnement des affaires. Elle est clas-sée en queue de peloton des 181 pays dont les performances en matière de facilitation des affaires fait l’objet du rapport Doing Business 2009, rendu public le 10 septem-bre par la Banque mondiale et la SFI.

De création toute récente – 2008 –, la firme

américaine a été mise sur pied à l’initiative du

gouvernement congolais.

Le Maroc protége le consommateurLe projet de loi définissant les mesures à prendre pour la protection des consom-mateurs, adopté jeudi par le conseil de gouvernement, a pour objectif d’organi-ser les relations entre le producteur-com-merçant et le consommateur, a affirmé le ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, M. Ahmed Chami. Dans un point de presse à l’issue du conseil, M. Chami a indiqué que ce projet de loi prévoit plusieurs dispositions importantes, notamment la nécessité pour les commerçants d’informer sur les prix et sur les dispositions techniques, ainsi que la protection du consommateur contre les conditions abusives et les défauts de fabri-cation, mais aussi l’application du service après-vente et de la garantie.

MBF

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18 Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008TeChnoLogIes

Le bénéfice d’orascom Telecom dégringole de 72%Le bénéfice semestriel de la plus grande société de téléphonie mobile du Moyen-Orient, Orascom Telecom, a chuté de 72% sous le poids d’un élément non-récurrent. La société dirigée par Naguib Sawiris a publié un bénéfice net de 276 millions $, alors que l’année dernière, une plus-value de 708 millions $ sur la vente d’actions Hutchinson Télécommunications avait poussé le bénéfice à flirter avec le milliard. Après la publication des résultats décevants, l’action a perdu 9% au Caire à 49,9 li-vres, soit la plus forte baisse depuis janvier 2005. Le titre a cédé 46% de sa valeur depuis le début de l’année, accusant ainsi la troisième plus mauvaise performance des 30 valeurs de l’indice vedette CASE 30.

Maroc : un parc du mobile estimé à 21,4 millionsAu terme du premier semestre de l’année 2008, le parc global de la téléphonie mobile totalise 21,4 millions d’abonnés (96% en prépayé et 4% en post payé), en progression de 21,4% com-parativement à la même période de l’année précédente. Dans cette même lignée, le taux de pénétration passe à 69,43%, en élargissement de 11,61 points. Par opérateur, Maroc Télécom consolide sa position de leader avec une part de marché de 66,37%, contre 33,63% pour Meditelecom. Tirant toujours profit de l’entrée du troisième opérateur Wana, le parc global de la téléphonie fixe effectue, quant à lui, un bond de 42,3% comparativement à fin juin 2007 pour s’établir à 2,762 millions d’abonnés, soit un taux de pénétration de 8,95%, contre 6,36% une année auparavant.

kenya : M-Pesa veut exporter ses servicesM-Pesa, la filiale Safaricom spécialisée par les services de ban-que par téléphonie mobile, envisage prochainement d’exporter son savoir-faire à l’international. Pour Michael Joseph, PDG de Safaricom, la compagnie dispose d’une expertise au stan-dard international qui lui permettra de s’imposer sous d’autres cieux. L’annonce a été faite suite au lancement d’un nouveau service permettant aux clients d’utiliser leur téléphone pour opérer le retrait auprès de n’importe quel GAB de M-Pesa.

Internet : le marché africain de production de contenu manque de maturitéPour Mouhamet Diop, le fondateur de Kheweul.com, un registrar africain et membre du conseil d’ad-ministration de l’Icann (Internet for assigned names and numbers), l’ouverture des extensions géné-riques devrait favoriser le développement de l’internet. Mais cette libéralisation aura un effet limité pour le marché africain.

Afrique du Sud : MTN fait exploser son parc d’abonnésUn parc d’abonnés en forte croissance, frôlant dans certaines régions 47%, voire 100%. Seul bémol, le déclin prononcé du revenu par abonné qui montre bien que dans le secteur des télécoms, la montée en gamme dans les investissements qualitatifs est une équation complexe. Le géant sud-africain comptabilisait 74,1 millions de clients à la fin du premier se-mestre 2008 à travers les 21 pays où il est présent. Il s’agit d’un résultat d’autant plus impressionnant qu’il vient en crois-sance de 53% par rapport à la situation d’il y a une année. Une raison explique

cette explosion du parc, le choix de MTN pour des investissements lourds en in-frastructures (même si cela gonfle le prix de revient des nouveaux abonnés) et le renforcement du circuit de distribution. Ainsi, en six mois, la région de l’Afrique de l’Ouest et du centre a vu croître de 16% son nombre d’abonnés, en totalisant désormais 32,5 millions. Dans le même

temps, l’Afrique australe se hissait à 21 millions d’abonnés (+9%), talonnée par la zone Mena (Afrique du Nord et Moyen-Orient). Celle-ci réalise la meilleure pro-gression, soit 47%, portant le total abonnés à 20,6 millions. Cette forte croissance dans cette région est redevable à MTN Irancell (Iran), qui connaît un bond de 93% (11,6 millions d’abonnés) en six mois.

fil conducteur entre investissements et abonnésCôté bilan, la multinationale d’origine sud-africaine a augmenté ses recet-tes de 35% à 46,1 milliards de rands. L’augmentation est essentiellement drai-née par les filiales nigériane et sud-afri-caine qui réalisent des performances de, respectivement, 39% (13,4 milliards de rands) et 18% (15,4 milliards de rands). Le groupe réalise un EBIDTA (earnings be-fore interest, tax, depreciation and amor-tisation) correspondant à l’excédent brut d’exploitation de 19,6 milliards de rands, en augmentation de 29%. La division Afrique de l’Ouest, de l’Est et du centre y

contribue à hauteur de 57%, contre 30% pour l’Afrique australe et 11% pour la ré-gion Mena. Dans l’ordre, ces trois régions réalisent une croissance semestrielle de l’EBE de 54%, 34% et 8%. Des chiffres qui montrent bien (dans le cas du Mena) que la corrélation entre la croissance du parc d’abonnés et l’augmentation des profits reste à prouver quand des investissements lourds sont consentis. C’est la principale raison qui explique le déclin, chez MTN, du revenu par abonné dans plusieurs seg-ments. Heureusement, les actionnaires qui bénéficient d’un bénéfice par action de 408,5 cents, en croissance de 26%, ont les moyens de reporter leurs soucis à plus tard. Cette valorisation incontestable ne manquera pas de relancer les appétits des nombreux repreneurs potentiels de MTN, comme le groupe indien Reliance, présidé par Mukesh Ambani, l’une des plus gros-ses fortunes du monde, qui se heurte, de-puis le mois de mai dernier, à l’hostilité du gouvernement sud-africain.

MBF

Cette valorisation incontestable ne manquera pas de relancer les appétits des nombreux repreneurs

potentiels de MTN, comme le groupe indien Reliance.

Propos recueillis par Hance Guèye, Dakar

Les Afriques : Pourquoi l’Afrique ne pèse-t-elle que 2% sur le marché de l’attribution des noms de domaines ? Mouhamet diop : Le premier facteur qui l’explique est relatif à la gestion des noms de domaines africains. On constate un écart entre une gestion purement universitaire ou de type associative et la gestion marketing. Dans la gestion universitaire d’un nom de domaine, la dimension marketing n’est pas nécessairement mise en avant par rapport à la dimension technique qui garantit le

fonctionnement du site.Au Sénégal, cette dimension marketing est prise en compte par le recteur qui est le responsable de la structure de gestion des noms de domaines .sn. Il dit d’ailleurs à ce propos : « Nous (l’Université : Ndlr) allons nous ouvrir pour permettre au privé de prendre en charge la gestion du nom de domaine .sn. Et nous per-mettre de passer à des dizaines de milliers de noms de domaines. » Ceci est valable dans beaucoup d’autres pays africains.Ensuite vient la dimension « utilité ». Tout le monde convient que l’internet est intéressant. Mais très peu d’entreprises afri-caines tirent profit de ses potentialités. Au niveau africain nous ne parvenons pas à organiser ce marché de manière concertée. La majeure partie des sociétés pensent pouvoir vi-vre sans l’internet. Le troisième aspect, c’est le manque de maturité du marché africain de production de contenu. Le marché est très mal structuré, parce qu’on ne retrouve pas une cartographie claire des acteurs : qui fait quoi ? Aujourd’hui un web-développeur prétend pouvoir tout faire. Il vend le nom de domaine, il le dé-veloppe et l’enregistre en son nom. On ne fait pas la part des choses entre un professionnel des noms de domaines, un pro-fessionnel du développement et un professionnel de l’héberge-ment de sites web.

LA : fin juin 2008, l’icann annonçait qu’il allait libéraliser les extensions génériques de noms de domaines. est-ce que cette mesure va favoriser le marché africain ? Md : Il y a deux grandes décisions qui auront un impact sur tout le monde. La première décision, c’est le fait de considérer des ca-ractères qui ne sont pas latins (nommés IDN : noms de domaines internationaux). Cette mesure aura un effet majeur sur le déve-loppement de l’internet, parce que de nombreuses communautés vont pouvoir produire et accéder à un contenu dans leur langue. Le deuxième impact, c’est que l’internet est constitué en « noms de domaines racines » (les TLD) que l’on retrouvent en .com, .net, .org avec les noms de domaines pays (par exemple, .ci pour la Côte d’Ivoire). Certaines communautés se forment et essaient de démontrer l’intérêt d’avoir un nom de domaine racine.

LA : est-ce que tout le monde y a accès financièrement ? Md : Il faut d’abord soumettre une requête et déposer un montant pour qu’une application soit examinée. Ensuite, il existe toujours

des plateformes techniques pour abriter un projet. Il s’agit surtout de démontrer qu’il existe une communauté intéressée par le nom de domaine. Le business modèle doit montrer qu’elle est suffisam-ment organisée pour supporter le lancement et la vie d’une telle extension. Enfin une revue périodique allouera un certain nombre d’extensions pour les dossiers acceptés.

LA : Pensez-vous que ce phénomène joue en faveur du déve-loppement du marché africain ? Md : Oui, pour un continent qui n’a pas encore démarré réelle-ment dans la production forte de contenu, toutes les initiatives de type communautaire ou autres sont les bienvenues. Mais je pense qu’il y a déjà un travail colossal à faire au niveau africain en développant davantage les noms de domaines pays. Le marché est trop sclérosé. Beaucoup de pays se cherchent encore et cela ne facilite pas le développement de contenu sur les sites africains. Les gens négligent la dimension économique de la chose. Ces marchés de noms de domaines constituent un business.

LA : en termes de contenu des sites, est-ce que l’icann a une influence et quelles difficultés rencontre-t-elle ?Md : La difficulté majeure vient du fait que ceux qui doivent publier les contenus buttent sur le manque de compétences, les outils de numérisation, le dispositif à utiliser pour mettre les contenus en place. Par exemple nous rencontrons des difficul-

tés d’archivage. A la Radiotélévision sénégalaise, chaque année des centaines de bandes magnétiques qui ont été enregistrées sur des supports ne peuvent plus être reconstituées. Le problème de l’archivage de la numérisation du multimédia sont au cœur de la problématique africaine.

Nous rencontrons des difficultés d’archivage. A la Radiotélévision

sénégalaise, chaque année des centaines de bandes magnétiques qui ont été

enregistrées sur des supports ne peuvent plus être reconstituées.

Mouhamet Diop.

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19Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 MédIAs, CoMMUnICATIons

3A Télésud suspendue aux délibérations du tribunal du commerceLes différents conflits opposant les actionnaires entre eux et certains actionnaires avec la direction actuelle de 3A Telesud mettent en péril cette chaîne panafricaine qui, en quelques an-nées, s’est imposée comme référence de la diaspora africaine en Europe. Aujourd’hui, dans l’attente des délibérations du tribunal du commerce qui a récemment jugé un des multiples conflits, le site Internet de 3A Telesud est actuellement suspendu.

Sénégal : trois ans ferme pour avoir offensé le chef de l’etatLe directeur d’un journal privé sénégalais a été condamné ven-dredi par le tribunal de Dakar à une peine de trois ans de prison ferme pour « offense au chef de l’Etat » et son journal suspendu. El Malick Seck, qui dirige le journal Chrono 24, avait publié fin août un article impliquant le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade, et son fils Karim, dans une affaire de blanchiment de l’ar-gent volé dans une agence de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en Côte d’Ivoire. Le journaliste, arrêté le 3 septembre dernier et placé en détention à la prison de Dakar, était poursuivi pour cinq chefs d’inculpation : « dif-fusion de fausses nouvelles », « injures publiques », « actes et ma-noeuvres de nature à troubler l’ordre public », « recel de documents administratifs » et « offenses au chef de l’Etat ». Le procureur de la République avait requis mercredi cinq ans de prison ferme contre le journaliste, alors que la défense avait plaidé sa relaxe.

Louis Michel est triste pour Moussa kakaLe commissaire européen au Développement et à l’Aide humani-taire, Louis Michel, arrivé mardi soir au Burkina Faso, a dit éprou-ver un « sentiment d’injustice et de tristesse » pour le correspondant de Radio France internationale au Niger, Moussa Kaka, détenu depuis près d’un an. Moussa Kaka est incarcéré pour « complicité d’atteinte à l’autorité de l’Etat » pour des contacts avec les rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) dans le nord du Niger. « On ne peut pas mettre un journaliste en prison et en même temps dire qu’on respecte les droits de l’homme. En tout cas, si on le met en prison sans raison valable », a estimé M. Michel.

international : l’Agefi acquiert Asset NewsL’Agefi, groupe de presse dédié aux professionnels de la finance, annonce l’acquisition de la société Asset News, éditeur du site Internet d’information financière spécialisée newsmanagers.com, dédié à la gestion d’actifs. Cette acquisition conforte la position du groupe Agefi dans le domaine de l’information fi-nancière spécialisée et complète ainsi son offre média électro-nique composée du quotidien électronique L’Agefi et du site Internet www.agefi.fr relancé en mars 2008. L’Agefi souhaite, à travers cette acquisition, donner tous les moyens à news-managers.com d’accélérer son développement en France et à l’international. Cette opération s’inscrit dans la dynamique de relance du groupe Agefi engagée depuis 2005.

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Plus de 4 milliards de dirhams en jeu pour 2009Où vont les gros budgets marocains de communication 2008-2009 ?

Par Cheikh Mbacké Sène, Casablanca

Près de 60% des budgets de communi-cation sont dédiés à la publicité audio-visuelle parce que la communication télévisuelle touche 98% de la population. Cette position est consolidée par la haus-se tarifaire de 15% à 20% ces huit derniè-res années. Les trois plus gros annonceurs du Maroc sont des opérateurs téléphoniques : Wana Telecom avec près de 38 millions de di-rhams, Maroc Télécom avec 36,3 millions de dirhams et Medi Telecom (Maroc) avec 17,6 millions de dirhams.

Les gros budgets entre les mains d’une dizaine d’agences L’agence de communication Klem Euro RSCG est de celles qui se taillent, depuis une dizaine d’années, la part du lion. Au tout début de l’année, elle est intervenue dans la production d’un des plus gros budgets dédiés à la production d’un spot au Maroc : une méga production pour Peugeot Monde d’un montant d’un mil-lion d’euros. Klem gère les budgets Les cafés Dubois, Société Générale de ban-que au Maroc, Eqdom, Citroën, Alcatel, Siera, Ingelec, L’Oréal, Atlanta, Fadesa, Les Eaux Minérales Oulmès, Midofood, CDG, Comanav, Alcatel… Les budgets acquis ou renouvelés cette année sont ceux d’Alliances, ONE, Fromagerie Bel, Méditel, Lesieur et SNRT.

Zone Bleue DDB, qui a enregistré un chiffre d’affaires annuel de 160 millions de dirhams avec une croissance annuelle de 10%, détient (en partie) les budgets Fagor/Brandt, Honda, Maroc Telecom…

L’agence Mosaïk, nouvellement affiliée à Atcom (Financecom, BMCE Corporate), a, à son actif, les budget de Boeing, Shell Maroc, Avis, Bigdil, Festival de Casablanca, Mitsubishi, Méditel, Scama-Ford, Wafasalaf, l’Office national maro-caine du tourisme, Groupe KLK, Auto Hall, 2M, Sonasid, Kraft Food, Novo Nordisk, Gaumar, Hollidays Services, Lesieur Cristal…

Saga Communication jouit, depuis quel-ques années déjà, de l’essentiel du budget du plus grand annonceur du Maghreb,

Maroc Telecom. L’agence s’est également accaparée la communication du premier groupe bancaire et financier du Maroc, Attijariwafa Bank. Des comptes que l’agence n’est pas prête de « libérer » au regard de l’expertise dont elle fait preuve à travers les différentes campagnes me-nées. L’agence gère également d’autres marques de renom comme Perrier, Frank, mais aussi la Société nationale d’électrolyse et de pétrochimie (SNEP), filiale du Groupe Chaabi et récemment introduit en bourse.

Boomerang, représentant de Ogilvy & Mather dans la zone Afrique du Nord, est en charge du budget de communi-cation de la banque Crédit du Maroc, de Maghreb Steel, de DHL, d’Unilever, de Wafacash, de Wafa Immobilier…

Robinson (Groupe Atéo) a le contrôle sur les budgets de communication de Royal Air Maroc, Koutoubia, Dolidol, Groupe Berrada, Nareva (ONA), Mapaframa, KIA Motors Maroc, Siera, ONA, Acima, Cetelem, Wana…

Leo Burnett, quant à elle, fait la pluie et le beau temps de la communication de clients comme Garden City, Duracell, Procter & Gamble, Gilette, Red Bull, Alfa Roméo, Savola Morocco (Afia), Western Union, Philip Morris, Aicha…

Shem’s Publicité, qui vient de remporter le pitch ONEP pour une campagne sur l’économie d’eau, lancée cet été, ne cesse d’allonger ses références. Doyenne des agences, Shem’s Publicité est le plus gros effectif, mais aussi l’une des plus presti-

gieuses agences au Maroc. Elle jouit tou-jours de la confiance de grands annon-ceurs malgré sa rupture avec le groupe Lowe. Shem’s Publicité gère les budgets de Maroc Telecom (en partie), Centrale Laitière, Sopriam Peugeot, Johnson & Johnson, Sotherma, CNIA, Bourse de Casablanca, Groupe Banque Populaire, Microsoft, Cafés du Sahara, Ministère de l’artisanat du Maroc (Maison de l’ar-tisanat), Haut-Commissariat des eaux et forêts, CTM, Fondation Mohamed V pour la solidarité, Fondation Mohamed V pour l’environnement…

Publicis Maroc s’accapare une bonne partie des budgets de L’Oréal, Lesieur Cristal, Sanofi-Aventis, HP, en plus de LG Mobile, Groupe Saham (Sherpa & Dayam), Steelcase, Fandy, Calvo, Veolia Environnement, Whirpool…

Karoui & Karoui World s’est vue attri-buer, au Maroc cette année, une bonne partie du budget de la campagne Bayn du troisième opérateur téléphonique, Wana (plus gros annonceur de l’année).

Malgré l’évolution exponentielle du sec-teur, ces dix dernières années, le marché de la communication au Maroc – pour ne pas dire de la publicité – demeure sous-investi comparé au reste du monde. En effet, le Maroc enregistre un ratio pub d’environ 0,6% au PIB, contre 2,7% aux USA, 2% en Europe, 2,3% au Japon, et même 1,03% en Egypte. L’investissement publicitaire per capita est de 90 dirhams au Maroc, contre 4500 aux USA ou 1250 en Europe…

Source : Groupement des Annonceurs du Maroc

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20 Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008éConoMIe, PoLITIqUe

Maroc : le procès de Sidi Mohamed ould Haidallah repousséLa Chambre criminelle près de la Cour d’appel d’Agadir a re-porté au 16 octobre prochain le procès de Sidi Mohamed Ould Haidallah, fils de l’ancien président mauritanien Mohamed Khouna Ould Haidallah, poursuivi pour trafic de drogue. Ce re-port a été décidé jeudi pour permettre à la défense de préparer sa plaidoirie. Sidi Mohamed Ould Haidallah et ses coaccusés dans cette affaire sont poursuivis, chacun en ce qui le concerne, pour « constitution d’un réseau spécialisé dans le trafic international de drogue dure et participation, faux et usage de faux, utilisation de documents officiels d’autrui, usurpation d’identité, location d’un appartement meublé sans autorisation et hébergement d’étrangers sans autorisation ». Les faits remontent à l’été 2007 lorsque les mis en cause ont été arrêtés à Agadir en possession de 18 kg de cocaïne qu’ils s’apprêtaient à écouler au niveau de la ville.

L’uA veut différer les poursuites contre el-BéchirL’Union africaine va demander à l’ONU de différer de possi-bles poursuites contre le chef d’Etat soudanais Omar el-Béchir pour des crimes de guerre présumés au Darfour, a affirmé lun-di son président. Le conflit au Darfour, une région de l’ouest du Soudan où s’affrontent forces gouvernementales appuyées par des milices arabes à des mouvements rebelles, a fait jusqu’à 300 000 morts depuis 2003 selon l’ONU, quelque 10 000 se-lon Khartoum. « La paix et le règlement de la crise humanitaire au Darfour sont la priorité numéro un maintenant », a déclaré M. Kikwete à la presse dans la capitale soudanaise.

La Libye a bien cherché à se doter de la bombe atomiqueLa Libye, qui a abandonné son programme nucléaire clandestin en 2003, était entrée en contact avec le père de la bombe atomi-que pakistanaise Abdul Qadeer Khan dès 1984, soit onze ans plus tôt que ce qui était connu jusqu’à présent, selon un rapport de l’AIEA dévoilé vendredi. Lors d’une rencontre en janvier 1984, « M. Khan a décrit à un officiel libyen les technologies pour se doter de matériel nucléaire ainsi que les ressources et compétences », selon ce document qui a été remis aux membres du conseil des gouver-neurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). M. Khan a en outre « proposé de vendre à la Libye de la technolo-gie d’enrichissement (d’uranium) avec des centrifugeuses » lors de cette rencontre, indique le chef de l’AIEA, Mohamed El Baradei, dans ce rapport dont une copie a été obtenue par l’AFP.

rdC : Laurent Nkunda retire ses troupesLe chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda a annoncé ven-dredi avoir demandé à ses troupes de se retirer des positions conquises à l’armée régulière depuis la reprise des combats le 28 août dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une correspondance adressée au représentant de l’ONU en RDC, Alan Doss, et dont l’AFP a reçu une copie, le chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) affirme avoir ordonné à ses troupes « d’opérer un retrait uni-latéral et immédiat de toutes les positions conquises sur tous les fronts depuis la reprise des hostilités de ces derniers jours ».

L’Angola vote la paixLe président Dos Santos a réussi son pari : organiser et gagner des élections crédibles. Mais plus que pour lui, c’est pour la paix que ses compatriotes ont voté.Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar

Le scrutin a démarré de manière catastrophi-que au point que Luisa Morgantini, chef de mission des observateurs européens, a pu le qualifier de « chaos total ». Par la suite, elle a ré-visé sa position et délivré, à l’instar des obser-vateurs de la Communauté de développement de l’Afrique australe, un brevet de crédibilité.

Le président Santos a fait mieux qu’il n’espé-rait. Son parti a raflé la mise en emportant quelque 80% des suffrages et en réduisant à la

portion congrue l’ennemi de toujours, l’Union nationale pour la libération totale de l’Angola, UNITA, contrainte de se contenter de 10%. Après avoir demandé l’annulation du scru-tin dans la capitale Luanda, son leader, Isaias Samakuva, a reconnu les résultats avant même la proclamation officielle.

Chantiers de reconstructionAucun observateur n’avait envisagé un tel scé-nario. Encore dans le souvenir des élections de 1992 qui s’étaient terminées par le recours aux armes de l’UNITA, les Angolais ont attendu le scrutin qui devait enterrer définitivement la situation d’exception que vit le pays depuis, avec beaucoup d’angoisse. Il apparait ainsi que, plus que pour le MPLA et son président, les Angolais ont voté pour la paix. L’UNITA,

perçue comme le fauteur de guerre, en a payé le prix fort. Bien aidée par la disproportion des moyens entre les deux partis, le traitement de faveur des médias d’Etat et le manque d’enver-gure du successeur de Jonas Savimbi, l’UNITA est tombée de son piédestal. Des lendemains tumultueux lui sont promis. Isaias Samakuva devrait vraisemblablement passer la main.Confortablement doté au Parlement, Dos Santos aborde le scrutin présidentiel de l’an-née prochaine dans les meilleures conditions. Il est apparu comme le faiseur de paix, qui plus est servi par d’incroyables ressources finan-cières qui lui ont permis de changer la face de son pays. Le plus grand nombre n’en a pas en-core bénéficié, mais les chantiers de la recons-truction sont visibles à tous et permettent de nourrir l’espoir. Sans opposition significative

pour canaliser une éventuelle déception, si les inégalités actuelles persistaient dans le partage des richesses, la victoire pourrait n’être qu’un leurre avant le face-à-face avec la rue.

L’UNITA, perçue comme le fauteur de guerre, en a payé le

prix fort. José Eduardo Dos Santos.

Coup de frein saisonnier pour le fonds souverain algérien Le président Bouteflika s’est prononcé contre la création d’un fonds souverain « actuellement ». Curieusement, la conjoncture financière algérienne n’a jamais autant manqué d’un fonds public d’investissement.

Par Samy Injar, Alger

C’est maintenant une certitude, les mar-chés financiers internationaux ne verront pas débouler dans les prochains mois un nouveau fonds souverain alimenté par les pétrodollars. L’Algérie qui affiche 133 milliards de dollars de réserve de change au premier semestre 2008 était potentiel-lement candidate à la création d’un tel fonds. Le président Bouteflika est fina-lement intervenu dans ce qui est devenu un vrai thème de politique économique depuis le début de l’année : « certains nous suggèrent de nous lancer dans l’aven-ture d’un fonds souverain pour rentabiliser davantage nos réserves de change à l’étran-ger. J’estime que le pays continue d’avoir un énorme besoin de capitaux pour le dé-veloppement de l’économie nationale, qui ne plaide pas actuellement pour ce choix ». Les observateurs ont bien relevé le « ac-tuellement ». Le président algérien a donc bien pris soin de ne pas désavouer son ami et protégé, le ministre de l’énergie et des mines Chekib Khelil qui a proposé en

juin dernier la création du fonds souve-rain algérien… dans cinq ans. Il était à cette date le seul officiel a osé contrecar-rer la position commune du gouverneur de la banque d’Algérie et du ministre des finances, MM Laksaci et Djoudi, tous les deux partisans d’une gestion pruden-tielle classique des excédents en devises de l’Algérie.

L’explosion des importations inquiète« Il est faux de croire que l’Algérie s’est faite une religion au sujet de son fonds souverain. Cela dépend de beaucoup trop de paramètres variables, à commencer par

l’évolution de l’excédent commercial, pour que la position officielle ne change pas dans le courant de l’année prochaine » explique Mourad Touhami consultant financier. Un paramètre en particulier, en dehors du prix du baril de pétrole, tient désor-mais en haleine le gouvernement algé-rien : l’explosion des importations. Elles sont passées de moins de 20 milliards de dollars en 2005 à très certainement plus de 40 milliards de dollars cette année (21 milliards de dollars au premier semes-tre de l’année). Le programme d’inves-tissement dans les infrastructures, à lui seul, a provoqué 8 milliards de dollars d’importation de biens d’équipements industriels sur les sept premiers mois de l’année. La facture alimentaire, de son côté, pourrait atteindre les 8 milliards de dollars à la fin de l’année. « Si nous nous retrouvons avec un seuil incompressible de 50 milliards de dollars d’importation par an à partir de 2010, et des recettes d’expor-tations énergétiques qui plafonnent à 80 milliards de dollars, il ne reste pas beau-coup pour alimenter un fonds souverain » prévient un haut responsable au minis-tère de l’énergie pour justifier « les délais d’observation » que suggère de se donner son département sur la question. Pour Mustapha Mékidèche, vice pré-sident du conseil économique et so-cial (CNES) et consultant en énergie, le problème ne se pose pas tout à fait ainsi. L’Algérie a déjà placé une partie conséquente de ses réserves en devise en bonds de trésor américain rémunérés à 2%. « C’est un appauvrissement de no-tre épargne ». Ce sont déjà les excédents accumulés qu’il convient de manager de

manière dynamique en recherchant des placements dans des actifs conformes avec les besoins du développement en Algérie, « je suis clairement pour le fonds souverain algérien ». L’idée d’un tel fonds public d’investissement tourné égale-ment vers le partenariat avec les étran-gers en Algérie – pour répondre aux « be-soins nationaux en capitaux », évoqué par le président Bouteflika – a également été défendue par l’expert financier Hachemi Siagh en mai dernier.

Sonatrach, fonds d’investissement de substitution ?Ce besoin pour Alger de « mieux accom-pagner dans le capital » les investisseurs étrangers dans le pays, est d’une actualité brûlante après la série de mesures de « re-cadrage» des IDE de cet été (Les Afriques n° 41 et 43). Une analyse dans la presse algérienne de cette semaine soutient que le rôle de fonds souverain algérien, est, en réalité, déjà tenu – empiriquement – par Sonatrach. La première compagnie afri-caine recycle en effet ses « surprofits » en s’engageant, seule ou en partenariat avec des étrangers – de plus en plus loin de « son périmètre historique ». Les joint-ventures crées depuis 2003 avec des firmes étrangères pour le dessalement d’eau de mer, la génération d’électricité, la pro-duction d’engrais, ou encore celle d’alu-minium, enregistrent toutes une présence de Sonatrach. Le mouvement se poursuit dans le secteur des mines, le transport aé-rien civil, et dans une série d’autres bran-ches. « Le gouvernement n’a pas admis la cession des cimenteries algériennes d’Oras-com à Lafargue et a introduit un droit de préemption si un tel cas se présentait dans l’avenir. Si ce cas devait survenir tout de suite, à qui l’Etat s’adressera pour rache-ter les actifs étrangers ? A Sonatrach bien sûr… », pronostique Mourad Touhami. Le ministre de l’Energie et des Mines Chekib Khelil se fixe l’objectif de 40% du chiffre d’affaires de Sonatrach à l’in-ternational en 2015. Cela paraît bien sûr présomptueux, mais annonce clai-rement une ère d’acquisitions à l’étran-ger. Les experts estiment que Sonatrach n’est pas assez armée pour cela. Le fonds d’investissement algérien frappe tou-jours à la porte.

Un paramètre tient désormais en haleine le gouvernement algérien :

l’explosion des importations. Elles sont passées de moins

de 20 milliards de dollars en 2005 à, très certainement,

plus de 40 milliards de dollars cette année.

Chekib Khelil se fixe l’objectif de 40% du chiffre d’affaires de Sonatrach

à l’international en 2015.

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21Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 éConoMIe, PoLITIqUe

La revue de presse africaine de Londres

Au moment de mettre sous presse, nous n’avions pas encore tous les détails de l’ac-cord de partage de pouvoir intervenu entre le MDC de Morgan Tsvangirai et la ZANU PF de Robert Mugabe. L’ensemble de la presse britannique : le Financial Times, le Guardian, le Times, The Economist, analyse donc cet accord dans les grandes lignes alors qu’émergent peu à peu des précisions.

Zimbabwe : à qui la victoire ?Le FT annonce en titre : « Toutes les par-ties crient victoire au Zimbabwe ». Mais pourtant, précise le journal, il n’y avait pas de célébrations ce vendredi dans les rues d’Harare. L’un des principaux conseillers de Morgan Tsvangirai a confié au corres-pondant local du FT, Tony Hawkins, que « ce n’était pas le meilleur des accords, mais que dans les circonstances actuelles, c’était le meilleur que les deux parties pouvaient obtenir ». Le Guardian, comme pour tout expliquer dans un titre, indique que l’ac-cord de partage du pouvoir au Zimbabwe donne le contrôle de la police au MDC, alors que le président Mugabe garde le contrôle de l’armée. Haroon Siddique du Guardian, précise par ailleurs que le MDC garde la primature. Mais les pre-miers détails de cet accord qui ont émergé montrent que les négociateurs voulaient comme « partager la poire en deux ». Ainsi un Conseil d’Etat a été créé et sera formé par deux hauts responsables de la ZANU PF, et deux autres hauts responsables du MDC. Alors que Tsvangirai sera chef du gouvernement, le président Mugabe sera à la tête du Conseil d’Etat qui supervi-sera les activités du gouvernement, mais sans pouvoir de veto. The Economist pré-cise par ailleurs que la Constitution sera amendée pour accommoder ces nou-

velles dispositions politiques, et qu’une nouvelle constitution verra le jour d’ici dix-huit mois, ce qui pourrait ouvrir la voie à de nouvelles élections. Le Times, qui cite David Coltart, un sénateur du MDC, affirme que le président Mugabe aura des responsabilités très réduites, avec deux vice-présidents ayant un rôle honorifique. Alors que le Premier minis-tre, sans avoir de pouvoir absolu, aura un pouvoir plus substantiel. Mais la com-plexité du futur exécutif zimbabwéen ne s’arrête pas là car, précise encore le Times, M. Tsvangirai sera flanqué de deux vice-Premiers ministres, un du MDC et l’autre de la faction dissidente du MDC. La ré-partition des sièges sera la suivante : 15 postes ministériels pour le parti du pré-sident Robert Mugabe, alors que le parti de Morgan Tsvangirai en aura 13. Enfin, trois portefeuilles reviennent à l’aile dis-sidente du MDC de Mutambara.

Zuma, la voie est libre pour la prési-denceVoilà presque sept ans que l’actuel prési-dent de l’ANC Jacob Zuma est confronté à une bataille politico-juridique contre des accusations de corruption. Vendredi dernier, un juge sud-africain, Chris Nicholson, donnait son verdict : la déci-sion de mettre en accusation M. Zuma, 66 ans, était invalide et les poursuites doivent donc être abandonnées. Ces ac-cusations portaient sur un scandale de corruption lié à un contrat d’armes. Le juge a estimé qu’il y avait eu des pressions politiques sur le dossier. Des milliers de militants et de responsables de l’ANC jubilaient de joie devant le Tribunal de Pietermaritzburg à l’annonce du verdict. Le Guardian et le Times, qui rapportent

la nouvelle, affichent des photos de Zuma, grand tribun, haranguant les fou-les. Ce verdict lui ouvre bien entendu la voie vers la présidence de la République à l’élection d’avril 2009, car l’ANC est cer-tain de remporter une fois de plus cette élection. Le FT précise même que l’Etat devra rembourser les frais de justice de l’accusé Zuma. Pour un analyste finan-cier interrogé par le FT, l’on se réjouit maintenant de voir cette affaire classée sans suite. Mais sur les places financières la parité du rand par rapport au dollar a légèrement chuté parce que les investis-seurs étrangers se rappellent toujours les positions un peu trop syndicales contre le monde des affaires de Jacob Zuma.

Angola : victoire du MPLAThe Economist revient sur la victoire du parti de José Eduardo Dos Santos lors des élections législatives en Angola. C’était loin d’être parfait, précise le jour-nal, mais malgré le chaos de Luanda où se concentraient tout de même plus de 25% de l’ensemble des votants, les résul-tats de ce scrutin du 5 septembre dernier semblent refléter la volonté du peuple angolais. Le MPLA a remporté un peu plus de 80% des suffrages exprimés, et l’UNITA, principale formation de l’op-position, 10%. Le chef de la mission européenne d’observation des élections en Angola a refusé d’endosser ce scrutin comme étant libre et juste, mais a tout de même reconnu l’avancée démocratique. Le journal reprend les propos du chef de l’UNITA Isaias Samakuva, qui a concédé sa défaite à ce scrutin, tout en souhaitant qu’aucun parti ne reste 33 ans au pou-voir, mais seulement le temps d’une lé-gislature, c’est-à-dire quatre ans.

Mauritanie : le front anti-putsch condamne les propos de wadeLe Front national pour la défense de la démocratie (FNDD) en Mauritanie a « condamné avec force » les déclarations du président sénégalais Abdoulaye Wade, qui avait estimé la veille que la junte au pouvoir depuis le putsch du 6 août à Nouakchott était « sur la bonne voie ». « Le front condamne avec force les déclarations de Wade qui, au lieu de remplir son devoir de solidarité avec un peuple voisin qui fait face à un coup d’Etat contre sa liberté, a choisi de se faire l’avocat de putschistes », affirme-t-il dans un communiqué. Le président sénégalais avait déclaré, à Paris après un entretien avec son homologue français Nicolas Sarkozy : « La junte mi-litaire est sur la bonne voie pour organiser des élections libres et démocratiques qui permettront aux Mauritaniens de choisir leurs dirigeants. » Pour le FNDD, opposé au coup d’Etat, avec de tels propos Me Wade « dénie la démocratie, piétine la légalité et s’in-gère de façon provocante dans les affaires d’un peuple qui déploie tous ses efforts en vue de mettre fin aux régimes d’exception ».

Pas de visa canadien pour le chef de la diplomatie érythréenneL’Erythrée a condamné jeudi le refus du Canada d’octroyer un visa au ministre érythréen des Affaires étrangères, Osman Saleh Mohammed, en raison de sa participation passée à la guerre d’in-dépendance de son pays contre l’Ethiopie voisine. « Cette décision est difficile à comprendre. Le gouvernement d’Erythrée condamne fermement cet acte hostile et demande expressément aux autorités canadiennes de rectifier cette conduite scandaleuse. » Asmara, qui entretient des relations diplomatiques tendues avec la plupart des pays occidentaux en raison de la situation des droits de l’homme en Erythrée, s’en prend notamment aux raisons invoquées par les autorités de l’immigration canadiennes.

Le Maroc va généraliser l’enseignement obligatoire jusqu’à 15 ansLe Maroc va généraliser l’enseignement obligatoire jusqu’à l’âge de 15 ans dans le cadre d’un « programme d’urgence » 2009-2012 lancé jeudi par le roi Mohammed VI, a-t-on indiqué à Rabat de source officielle. Ce programme, dévoilé à l’occasion de la nou-velle rentrée scolaire, va insuffler à l’éducation une dynamique pour « accélérer la cadence de la réforme » de l’enseignement, a ajouté la même source. A travers ce plan, le Maroc vise à rattra-per son retard par rapport à la Tunisie et à l’Algérie, où l’éduca-tion pour tous s’élève à près de 97%, selon l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco). La promotion de l’enseignement dans le milieu rural est égale-ment concernée par ce programme dont la mise en oeuvre a été confiée à plusieurs ministères et offices nationaux.

Cameroun : nouveau programme économique en 2009 Le FMI a convenu avec le Cameroun de lancer en janvier prochain un nouveau programme économi-que triennal.

à travers ses revues, que nos performances sont conformes à nos propres prévisions », a-t-il souligné.

gouvernance La mission des bailleurs de fonds, qui a encouragé les autori-tés camerounaises à poursuivre les réformes entreprises, a dit s’attendre à des résultats plus satisfaisants dans les prochaines années. D’après les prévisions, le produit intérieur brut (PIB) hors produits pétroliers devrait progresser de 4,6% en 2008, contre 3,42% en 2007. C’est donc naturellement que le FMI s’attend à ce que l’embellie en cours soit confirmée en 2009, d’où son encouragement à augmenter les investissements dans les domaines porteurs, susceptibles de doper la croissance. Les experts du FMI ont également salué la décision du gouverne-ment d’augmenter de 15 % au mois de mars dernier le salaire des fonctionnaires et des agents de l’Etat. Pour le chef de la mission conjointe FMI/BAD, Dhaneshwa Ghura, pour qui « le FMI est disposé à aider les pays membres sous forme de programmes s’ils le souhaitent », il y a lieu, sans doute, de se féliciter des avancées réalisées par le Cameroun dans l’amélioration générale des conditions d’investissement, donc de création des richesses, bien qu’il subsiste des « soucis » de gouvernance dont l’impact est perceptible dans le tissu de production. Le chef de la mission s’est félicité de la poursuite des opéra-tions d’assainissement des finances publiques et de mobilisa-tion des recettes non pétrolières, ce qui constitue, précise-t-on, un rapprochement entre le Cameroun et les institutions finan-cières. Des mesures qui ont pour finalité « l’augmentation de la croissance et la réduction de la pauvreté », a indiqué Dhaneshwa Ghura avant de conclure que « le but du FMI est d’aider le Cameroun à atteindre ses objectifs ».

Le FMI semble plus à même d’appuyer le développement économique du pays en

mettant un accent sur l’investissement dans les secteurs de production tels que

l’agriculture, l’énergie électrique, les infrastructures, le bâtiment

et les travaux publics.

Par Achille Mbog Pibasso, Douala

La mission conjointe du FMI et de la Banque africaine de dé-veloppement (BAD) s’est achevée le 12 septembre dernier au terme de deux semaines de présence au Cameroun. Il s’agis-sait d’évaluer, à mi-parcours, le programme économique du pays pendant la période de janvier à juin 2008, dans le cadre de la 6e revue de Facilité pour la réduction de la pauvreté et la

croissance (FRPC). Les deux parties, qui ont eu l’occasion de revisiter leur coopération, ont d’ailleurs décidé, d’un commun accord, de l’affiner. La principale décision qu’on peut retenir du passage de cette mission est incontestablement le lancement en janvier 2009 d’un nouveau programme économique triennal, alors que nombre d’observateurs s’attendaient à la fin de cette coopération, qui date de 1988, au soir de l’aboutissement, le 31 décembre 2008, du programme en cours d’exécution.

importante mutationAprès la conjoncture difficile liée à l’application du Programme d’ajustement structurel (PAS) dont les répercussions ont été durement ressenties au niveau social avec, entre autres, des licenciements massifs et le gel des investissements, la nouvelle politique de coopération entre le Cameroun et le FMI semble

plus à même d’appuyer et de renforcer le développement éco-nomique du pays, en mettant un accent sur l’investissement dans les secteurs de production tels que l’agriculture, l’énergie électrique, les infrastructures, le bâtiment et les travaux pu-blics. Visiblement, une importante mutation est en train de s’opérer entre la fin de la sixième revue triennale, où le FMI était pratiquement à la base de l’élaboration du programme économique, et la prochaine revue où cette institution moné-taire de Bretton Woods jouera davantage le rôle de conseiller. Pour le ministre camerounais des Finances, Essimi Menyé, « ce qui change, c’est que nous allons nous-mêmes élaborer un programme économique. Nous allons ensuite convenir des mé-thodes et critères d’évaluation avec nos partenaires du FMI. Nous devons soumettre ce programme avant le 31 janvier 2009. Il s’agit donc de nous approprier ce programme économique et d’en faire un outil de croissance forte. Désormais, nous élabo-rons les programmes économiques qui indiquent le chemin que nous souhaitons voir suivre notre économie. Et le FMI s’assure,

Douala, capitale économique du Cameroun.

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23Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008 InTernATIonAL

Verbatiminacceptable« Je me suis plainte du fait que je peux aller à une réunion au dé-partement d’Etat, que je peux aller à des réunions pendant toute une journée au département d’Etat, et rarement voir quelqu’un qui me ressemble, et ceci est tout simplement inacceptable. »La secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice.

Pingouins« Je pense qu’il est de la première importance de défendre les pingouins contre nous... (Notre) second objectif, ce sont les Martiens. »L’ambassadeur de Russie à l’Otan, Dmitri Rogozine, tournant en ridicule des propos de son homologue américain prévenant d’une menace russe pour les Etats baltes au vu des événements de Géorgie.

droit« Lorsque nous demandons de lever les subventions sur le coton, nous ne sommes pas en train de quémander quelque chose. Nous sommes dans notre bon droit. »Mamadou Sanou, ministre burkinabé du Commerce, coor-donnateur du C4, regroupant les quatre principaux pays pro-ducteurs de coton d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad).

Tunnel« Tous ceux qui disent qu’il y a de la lumière au bout du tun-nel se sont rendus compte ces dernières semaines qu’en fait un train arrive dans l’autre sens. »Peer Steinbr, ministre allemand des Finances, commentant les derniers développements de la crise financière internationale.

Leçons« Nous refusons que quiconque vienne exercer des pressions ou nous donner des leçons en ce qui concerne les droits de nos citoyens. »Le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdel Rahman Chalgham, sur le dossier des droits de l’homme.

Contre« Je suis contre les coups d’Etat bien entendu (...), malheureu-sement, en politique, les erreurs il faut les payer. »Le président sénégalais Abdoulaye Wade, commentant mer-credi à Paris la situation politique en Mauritanie.

Colonisation« Je pense que les Africains ont le droit de réclamer répa-ration aux Etats européens pour les 60 millions de tués ou embarqués pour l’Amérique du 16e au 19e siècle, et pour la colonisation et les travaux forcés. »L’historien nigérien Djibo Hamani, lors d’un débat public sur l’indemnisation par l’Italie des dommages causés à la Libye pour fait de colonisation.

incompréhensions« Comme on n’arrive pas à régler certaines incompréhen-sions, il vaut mieux arrêter (la coopération avec la Banque mondiale dans le secteur pétrole) pour mieux se consacrer se-reinement au développement dans d’autres domaines. »Ousmane Matar, ministre tchadien de l’Economie et du Plan.

femmes« Il subsiste au Maroc des paradoxes dont le plus flagrant est que les femmes ne représentent que 0,56% des élus dans les communes. »Nezha Skalli, ministre marocain du Développement social, de la Famille et de la Solidarité.

Après le Kenya, un partage du pouvoir comme substitut à l’alternance au Zimbabwe

Zuma gagne un round décisif, Mbeki est affaibli

Et de deux en Afrique ! Une élection qui aurait dû déboucher sur une alternance se solde, après d’âpres négociations, par un partage du pouvoir. Un modèle nouveau de transition en Afrique qui contrarie les alternances et retarde l’avènement de la démocratie ?

Jacob Zuma, futur président d’Afrique du Sud ? Il vient de gagner un round judicaire décisif qui lui en ouvre le chemin. Thabo Mbeki, qui n’en voulait pas comme successeur, est affaibli.

Par Saïd Djaafer, Alger

Après des semaines de négociations entre le Zanu-Pf, au pouvoir au Zimbabwe, et le Mouvement démocratique pour le changement, (MDC), vainqueur aux législatives de mars dernier, Thabo Mbeki, soulagé, a pu annoncer, jeudi 11 septembre 2008, la conclusion d’un accord de partage du pouvoir entre les deux parties. Entamée le 24 juillet dernier, la négociation a connu des hauts et des bas, de vraies crises et de fausses fins. La négociation bloquait sur les questions, assurément sensibles, du contrôle des forces de sécurité, de la répartition des portefeuilles et du rôle du président Mugabe, réélu en juin dans des conditions très contestables. Le président sud-africain, fortement critiqué pour sa complaisance à l’égard du vieux leader zimbabwéen, compagnon de route dans la lutte pour la libération, partait dans de plus mauvaises conditions que Kofi Annan dans la crise au Kenya. Son statut de médiateur im-partial était contesté par le chef de l’opposition Morgan Tsvangirai, tandis que les Occidentaux s’apprêtaient à imposer des sanctions économiques contre le Zimbabwe. Il a fallu au chef de l’Etat sud-africain, qui avait l’appui de la SADC et de l’UA, faire œuvre de persuasion auprès de Mugabe pour l’amener à lâcher du lest.

une transition difficileLes premiers éléments de l’accord, livrés de sources officieuses, donnent une architecture nouvelle du pouvoir qui semble très

délicate. Elle dépendra largement de l’existence ou non d’une vo-lonté politique de collaborer. Si Robert Mugabe cède du pouvoir à Morgan Tsvangirai, qui dirigera le gouvernement, il n’est pas tota-lement démuni. Il conserve la haute main sur l’armée, tandis que Tsanvgirai aurait la tutelle sur la police. En termes de répartition des portefeuilles, le MDC et une de ses factions dissidentes tota-liseront 16 ministères, le Zanu-Pf en aurait 15. Une légère avance pour l’opposition. Gouverner le Zimbabwe en pleine débandade économique ne va pas être de tout repos. L’accord, en dépit des inquiétudes qu’il peut susciter, est un progrès. Il débloque une si-tuation figée qui aggrave les conditions de vie de la population. « Je suis absolument certain que les dirigeants du Zimbabwe sont déci-dés à appliquer ces accords », a déclaré Thabo Mbeki, qui a appelé la communauté internationale à « respecter le fait que le peuple du Zimbabwe ait pris une décision au sujet de son pays ». Il est vrai que les responsables zimbabwéens ont intérêt à ce que l’accord fonc-tionne. La situation économique – taux d’inflation démentiel, pé-nuries de produits alimentaires et de carburants et émigration vers des pays voisins – le commande impérativement.

de mauvais précédents ? Dans les faits, tout dépendra de la disposition d’esprit du Zanu-Pf : accompagnera-t-il les réformes nécessaires ou bien sera-t-il un facteur de blocage ? Cet accord de partage de pouvoir, le deuxième après celui du Kenya, qui sanctionne un processus

Par Sana Harb, Alger

Dans une décision spectaculaire qui fait l’effet d’une bombe politique en Afrique, la Haute Cour de Pietermariztburg (est de l’Afrique du Sud) a invalidé les pour-suites pour corruption engagées contre Jacob Zuma, le président de l’ANC. Elle a mis en cause un vice de procédure et pointé des « interférences politiques » qui mettent le président Thabo Mbeki en fort mauvaise posture. La décision du juge Chris Nicholson pro-voque des secousses considérables. Elle dégage un peu plus l’horizon politique de Jacob Zuma et assombrit davantage celui du président Thabo Mbeki. Hasard du calendrier, ce jugement, salué avec de grandes démonstrations de joie par l’aile militante de l’ANC, mais également par le syndicat des patrons, est tombé au moment où le président sud-africain engrangeait un succès extérieur avec la conclusion d’un accord de partage du pouvoir au Zimbabwe. La popularité en délicatesse de Thabo Mbeki n’a pu profiter de ce succès, la décision du juge Nicholson le touchant directement.

instrumentalisation politiqueCertes, le juge Chris Nicholson ne blan-chit pas Jacob Zuma des accusations de corruption qui pèsent sur lui et dont il devra rendre compte sur le plan politique dans sa course à la présidence. Le juge n’a fait qu’invalider les poursuites engagées par le parquet national (NPA) au motif que les droits de Jacob Zuma n’ont pas été respectés. Pour le juge, le parquet a commis une erreur en refusant d’entendre, comme le veut la procédure, l’avocat de Jacob

Zuma avant de décider, en décembre 2007, de l’inculper à nouveau, juste quelques jours après qu’il eut ravi la présidence de l’ANC à Thabo Mbeki. Sans se prononcer sur le fond de l’af-faire, le juge Chris Nicholson, avec une vigueur remarquable, a pointé du doigt l’existence d’une instrumentalisation politique dans un feuilleton judiciaire qui dure depuis 2001.

du kafka Selon lui, Zuma a été, pendant des an-nées, « menacé de poursuites pour cor-ruption grave, et pourtant il n’a jamais été jugé. Il y a quelque chose de l’œuvre de Kafka la dedans. » Dès lors, a conclu le juge, Jacob Zuma n’était pas infondé à affirmer qu’il « y a eu intervention po-litique dans son inculpation. (...) Toutes ces machinations font partie d’une sorte de grand jeu ou compétition politique. » Le jugement comble d’aise Zuma et ses nombreux partisans. Dans sa décision, le

juge a indiqué que l’Etat pouvait à nou-veau poursuivre Jacob Zuma dans le ca-dre d’une nouvelle procédure dans l’af-faire qui porte sur l’octroi de pots de vin de la part d’une filiale du groupe français d’armement Thalès. Beaucoup doutent cependant de la possibilité de nouvelles poursuites après une décision politi-quement dévastatrice pour le président Mbeki et pour la crédibilité du parquet national. Jacob Zuma, dont la popula-rité est indéniable au sein de l’ANC, a gagné un round décisif et il a les moyens d’engager de futures batailles. « Je suis un guerrier blessé, a-t-il dit après la dé-cision. Ce fut difficile. Et je ne dis pas que tout est terminé. »

Ce cancer qui dévorePlus rien a priori ne devrait empêcher sa candidature à la présidence en mai 2009, où il a l’assurance d’être élu. « Le jugement dénude le président Mbeki », a écrit un journal sud-africain. Des appels se multiplient pour exiger sa démission. L’ANC et ses alliés, le Cosatu, le parti communiste sud-africain, vont engager des consultations pour décider de son sort. Il est probable que le président sud-africain ne sera pas poussé à la démission, mais les derniers mois de sa présidence risquent d’être pénibles. Au-delà, ce qu’il faut retenir de l’éton-nant juge Nicholson est l’avertissement qu’il adresse au personnel politique sud-africain. Il a réclamé l’ouverture d’une commission d’enquête sur toute affaire de corruption afin, dit-il, de « débarras-ser notre pays de ce cancer qui dévore le corps politique et la réputation d’intégrité construite avec tant d’assiduité après la chute de l’apartheid ».

Cet accord de partage de pouvoir, suite au refus de l’establishment en place d’accepter la sanction des urnes, semble consacrer une

nouvelle forme de transition en Afrique.

électoral inaccompli du fait du refus de l’establishment en place d’accepter la sanction des urnes, semble consacrer une nouvelle forme de transition en Afrique. L’Union africaine peut ouverte-ment rejeter un coup d’Etat à la mauritanienne, mais elle a de la peine à faire prévaloir les principes de la « Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance ». Au Zimbabwe, comme au Kenya, des élections perdues par le parti au pouvoir ne se traduisent pas par une alternance, mais

par un partage du pouvoir qui organise un allongement de la transition. Certes, dans des situations marquées par l’explosion de violence, ces accords peuvent permettre un apaisement et la création d’une dynamique vertueuse. Avec le risque, cependant, de servir de mauvais précédents. Les pouvoirs pouvant refuser les alternances provoquées par les urnes sans être accusés de commettre des coups d’Etat en bonne et due forme.

Jacob Zuma en tenue traditionnelle Zulu.

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24 Les Afriques - n° 44 - 18 au 24 septembre 2008L’AfrICAIn de LA seMAIne

Symposium mines Guinée (SMG 2008)13 et 14 octobre, Conakry, Republic of Guinea.Dan Coberman - [email protected]

Cycles des salons de Med It 2008 22 et 23 octobre 2008 : Med-IT @ Tunis, Tunisie.1er et 2 décembre 2008 : Med-IT @ Dakar, Sénégal.

Organisateur : XCOM - Tel. +33 442 70 95 10 - Fax. +33 (0)4 42 70 91 89

L’agendaGeneva trade & development forum GTDF 17 au 20 septembre 2008 à Crans Montana. Contact : Ideas Center, + 41 22 807 17 40, www.gtdforum.org ou www.swisscham-africa.ch

Bridges Across Borders – Spotlight on BPO and ITO 28 au 30 octobre 2008 à Abuja (Nigeria), Hotel Nicon Luxury, Contact : Ms. Jenny Lofbom, [email protected] ou Nigerian Export Promotion Council - Mr. Lawal Dalhat, [email protected]

US/Africa Infrastructure 6 au 8 octobre 2008 à Washington. Contact : CCA (Corporate Council on Africa).Vivienne Sequeira, 202 835 1115, [email protected]

IPAD, Infrastructure Partnership for African Development7 au 9 octobre 2008, RDC. 26 au 28 novembre 2008, Nigeria. 11 décembre 2008, Angola. Contact : Jean-Tite Oloumoussié, +27.21.700.3508,[email protected]

Chad International Oil and Mining (CIOME) 8 au 10 octobre 2008 à N’Djaména, Chad Ministry of External Relations. www.cubicglobe.com

Libya Maritime Exhibition and Conference 13 au 15 octobre 2008 à Tripoli (Base navale d’Abussetta). www.cubicglobe.com

XIIe Sommet de la Francophonie 17 au 19 octobre 2008 au Québec.Contact : [email protected]

8e Forum Eurafric Partners consacré à l’eau et à l’énergie21 au 24 octobre 2008 à Lyon (France). www.adeafrance.org

6e Forum mondial du développement durable 27 au 30 octobre 2008 à Brazzaville.

Emerging Markets Risk & Recovery 30 octobre 2008 à Amsterdam.Contact : +44 (0) 208 673 9666, [email protected]

F.O. Licht’s World Ethanol Conference3 au 6 novembre 2008, Le Meridien Montparnasse Hotel, [email protected] ou +44 (0)20 7017 7500

12th African Oil, Gas & Minerals, Trade and Finance Conference and Exhibition 4 au 7 novembre 2008 à Malabo, Guinée équatoriale. www.ogtfafrica.com

Capital Introduction Event 13 et 14 novembre 2008 à Cape Town, Mount Nelson Hotel (Afrique du Sud). Contact : http://www.peregrinesahedgefund.co.za

SECUREX 2008 17 au 19 novembre 2008 à Tripoli (Base navale d’Abussetta). www.cubicglobe.com

Salon international de l’entreprise 5 au 14 décembre 2008, Yaoundé, Palais des Congrès. www.promote2008.org

Entreprendre pour le développement 9 et 10 décembre 2008 à Paris, Centre Pierre Mendès, France.9 décembre : « Les innovations des entreprises en faveur du développe-ment : quelles conditions de succès ? » 10 décembre : « Comment ampli-fier l’action des entreprises et mieux intervenir ensemble ? »Contact : AFD, Fadila Belmounès, [email protected]

15th Africa Oil Week6 au 10 octobre 2008, Afrique du Sud - Cape Town.Contact : www.petro21.com

Salon International des TIC23 au 25 octobre 2008 à Niamey (Niger), Palais des Congrès.Contact : www.uemoanetcom.com

11e Salon international de l’artisanat 31 octobre au 9 novembre 2008 à Ouagadougou.Contact : www.siao.bf

Foire Multisectorielle de Lomé15 au 31 décembre 2008 à Lomé (Togo).Contact : CCI du Togo [email protected]

Offshore West Africa Event29 et 30 janvier 2009 à Abuja, Nigeria (Conference Centre) Contacts : www.offshorewestafrica.com

Mamadou Igor Diarra : le banquier qui venait du froidLa scène a bien lieu au Mali, en plein et chaud Sahel, mais Igor, comme son nom l’indique, vient du froid, de la lointaine Ukraine. En valorisant à 120 millions d’euros la Banque internationale pour le Mali en deux ans, il a transformé le plomb en or.

Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar

Le Mali a beaucoup pleuré son officier aviateur, disparu tragiquement en oc-tobre 2005 dans un accident d’avion au Nigeria. Le général Cheick Oumar Diarra était alors secrétaire exécutif chargé des Affaires politiques, de la Défense et de la Sécurité de la Communauté écono-mique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, CEDEAO. « Il appartient à la fois à l’ar-mée, à l’administration publique, au monde sportif et à la diplomatie. L’armée sait qu’elle vient de perdre un grand chef. Affable, courtois, rassembleur », écrivait le lendemain le quotidien malien L’Essor.Dans le cœur des Maliens, mais dans un tout autre registre, un autre Diarra est peut-être en train d’assumer la suc-cession. C’est son fils, Mamadou Igor, auquel il était, il est vrai, très attaché.

Premier défiSon premier défi fut relevé en Guinée-Bissau. Son employeur, la Banque de développement du Mali, lui avait de-mandé d’ouvrir une banque en Guinée Bissau. Au bout de neuf mois, la Banco Da Iniao est créée du néant. « Sans élec-tricité, sans eau, sans cadres dans un pays sortant d’une guerre civile », explique-t-il. La Guinée-Bissau, qui vient d’adhérer à l’Union monétaire ouest-africaine, est pratiquement sans banque. La seule suc-cursale portugaise en place exige 1500 euros pour ouvrir un compte dans l’un des pays les plus pauvres au monde.Cette réussite clôt son parcours à la BDM où il avait fait toute sa carrière. C’est elle qui l’avait accueilli dès la fin de ses études en Belgique. Brillant élève, il avait béné-ficié de l’une des trois bourses belges ré-servées aux meilleurs élèves du Mali pour faire HEC à Liège.Né d’une mère ukrainienne dans l’an-cienne Union soviétique, où son père

fréquentait l’académie militaire – d’où le prénom Igor donné par sa mère, Mamadou le Malien ne découvre le pays de son père qu’à l’âge de neuf ans. Il n’en parle aucune langue. Ni le bambara parlé par la majorité de la population, ni le français, la langue officielle. C’est le russe et l’ukrainien qu’il maîtrise. Il ne lui faut que trois mois pour apprendre le français et devenir premier de sa classe. Un accident de parcours néanmoins, le seul pendant ses études. Bon footballeur, dans son désir de toujours réussir ses en-treprises, il se donne tellement qu’il en néglige ses études. Il échoue au bacca-lauréat. La leçon est retenue. Plus rien le distraira de ses études.Diplômé de la prestigieuse HEC belge, Igor, sur les conseils de son père, opte pour la banque. Il effectue quelques sta-ges en Belgique, avant d’être recruté par

la Banque de développement du Mali. « J’y ai gravi en treize ans tous les éche-lons de caporal à colonel. » Simple cadre, il en est devenu analyste, représentant en France, sous-directeur, conseiller du di-recteur général, avant d’être envoyé en Guinée-Bissau.

fardeauQuand le 15 février 2005 le Conseil des ministres le désigne pour la direction de la Banque internationale pour le Mali, BIM SA, celle-ci est un bien lourd far-deau pour l’Etat qui vient d’y injecter cinq millions d’euros pour atténuer une perte de sept millions d’euros. Il lui faut pourtant la vendre pour tenir l’engage-ment de privatisation pris avec la Banque mondiale et le FMI. Pressé de s’en dé-barrasser, le gouvernement espère quand même récupérer ne serait-ce que sa der-nière mise. Son mandat est clair. Refaire la santé de la banque étatique pour pou-voir la privatiser sans perturbation pour le personnel de 250 personnes. Le système informatique est inexistant et le personnel accueille sans enthousiasme celui qui vient d’une autre banque. Il résiste néanmoins à la tentation d’intro-duire sa propre équipe et choisit de faire confiance au personnel en place. Il n’en bouscule pas moins les habitudes. Clean up, instaure-t-il. Personne ne doit quit-ter son bureau en y laissant un dossier en instance. Les heures de travail s’allongent en conséquence. Le système informatique embryonnaire ne permet pas de disposer en temps réel des informations indispen-sables au management. L’informatisation est généralement coûteuse et surtout longue. Pas d’étude donc pour choisir le système approprié. Il y va au flair et au bons sens. « Le système informatique, c’est comme le portable. Dites-moi ce qui marche le mieux. Et puis quel est le sys-tème utilisé par les repreneurs potentiels qu’il s’agit de séduire ? » Même réponse. Banco, ce sera ce système. En six mois, la

migration informatique est réalisée. La vieille machine a quand même vi-bré, reconnaît-il aujourd’hui, mais elle n’a pas cassé et les fruits ne tardent pas. Meilleure connaissance des collectes, des dépôts, des transactions. Et des bras li-bérés des tâches répétitives qui peuvent être recyclées aux comptoirs. Les points de vente passent de 15 à 49. Mieux ac-cueillis, les clients affluent de nouveau. La banque accuse une perte de 7,6 mil-lions d’euros quand il la prend en 2005. Un an après, les résultats d’exploitation deviennent positifs. 3,96 millions en 2006, 12 millions en 2007. Deux ans après, la mission est remplie. Le plomb est devenu de l’or qui attire maints prétendants. C’est la banque marocaine Attijariwafa Bank qui remporte la mise avec une offre de 39 357 420 000 FCFA pour 51% du capital, devant United Bank for Africa du Nigeria, 27 003 781 819 FCFA et Ecobank, 17 467 499 996 FCFA. C’est dire que la BIM est valorisée à 80 milliards FCFA.

recordUn record de cession d’actifs pour l’Etat malien. Il est légitimement fier, mais moins de sa performance que des confian-ces qu’il n’a pas déçues : la confiance du président Amadou T. Touré, l’ami de son père. La confiance des jeunes de sa géné-ration, car il n’avait que 41 ans quand il a été « appelé en mission », comme il dit. La confiance des 250 employés de la banque.Mission accomplie, et demain ? Il préfère ne pas se prononcer. Il attend de rendre compte à celui qui lui a confié la mission, même s’il n’est pas insensible au projet des Marocains de faire de la banque un grand établissement financier à l’échelle régio-nale et à leur approche de la collaboration. « Ils apportent leur expertise qui est grande, mais s’appuient sur les compétences locales qui connaissent mieux le marché. »La politique peut-être ? Pas du tout. « Un banquier veut des clients de tous bords. Il doit être inodore, incolore et sans saveur. » Des loisirs alors ? Pas vraiment. Igor se repose en élevant des bovins et autres ovins. Une passion qu’il tient de son père avec qui il partait aux champs. « Je fais

des croisements d’espèces. J’ai 50 têtes de race améliorées. Je fais aussi de la volaille. Je peux passer des heures à regarder mes animaux. J’aime croiser les races. Peut-être à cause de mon propre métissage. »Marié et père de quatre enfants, deux garçons et deux filles, la seule escapade qu’il s’autorise est, pour ainsi dire, de rendre visite à sa mère restée en Ukraine, dont une des filles, « noire comme une Sénégalaise », a pourtant hérité de longs cheveux slaves.

« Je peux passer des heures à regarder mes animaux. J’aime croiser les races. Peut-être à cause de mon

propre métissage. »Au bout de neuf mois, la Banco Da Iniao est créée

du néant. « Sans électricité, sans eau, sans cadres dans un pays sortant d’une guerre

civile », explique-t-il.

Né d’une mère ukrainienne, dans l’ancienne Union soviétique où son père fréquentait

l’académie militaire, Mamadou Igor Diarra ne découvre le pays de son père qu’à l’âge

de neuf ans.