Avec Kinder et Nutella, Ferrero renforce sa position de leader en France

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AGROALIMENTAIRE R ien ne semble devoir inquiéter l’italien Ferrero, connu pour le Nutella et les chocolats Kinder. Malgré l’offensive de Kraft sur le mar- ché français et la puissance finan- cière du groupe américain, en dépit de la crise et de la disparition brutale d’un des frères Ferrero l’an dernier, l’entreprise familiale d’Alba caracole toujours largement en tête du mar- ché de la confiserie au chocolat. Le groupe a accru ses ventes sur ce seg- ment en France de 12,1 % à 547 mil- lions d’euros en 2010-2011. Malgré un portefeuille de marques à forte notoriété telles que Milka, Suchard, Toblerone et Côte d'or et sa nouvelle pâte à tartiner à base de fromage Phi- ladelphia et de chocolat Milka, Kraft demeure loin derrière en deuxième position. Son chiffre d’affaires a pro- gressé dans le même temps de 8,8 %, à 372 millions d’euros. Tous produits confondus, y com- pris son indétrônable pâte à tartiner, l’italien a réalisé un chiffre d’affaires total de 1,2 milliard d’euros en France en hausse de 7,5 % en 2010- 2011. Depuis septembre, le groupe continue à gagner du terrain en France, avec des ventes en hausse de 4,4 % dans un marché en crois- sance de seulement 1,6 %. Créés en 1974 par le patriarche octogénaire Michele Ferrero, les œufs Kinder Surprise ont fait un bond de 25 % en 2011. « Nous conti- nuons d’augmenter nos productions et de recruter des salariés dans l’usine de Villers-Ecalles en Normandie », se félicite Frédéric Thil, le directeur général de Ferrero France. Il prévoit 80 embauches sur l’année dans ce site, le plus grand des 18 de l’entre- prise dans le monde. Sites au Mexique et au Canada Ferrero repousse de plus en plus loin les frontières de son activité, « mais tout se fait très progressive- ment », précise Frederic Thil. Michele Ferrero est aussi réputé pour sa fortune que pour sa pru- dence. Il a néanmoins créé deux sites au Mexique et au Canada, qui alimentent aussi les Etats-Unis. Initialement, le groupe n’y ven- dait que les tic-tac et les rochers de Ferrero. Mais la fièvre du Nutella et des Kinder commence à gagner les consommateurs américains. Les ventes en Chine et en Inde démar- rent. Au total, Ferrero a dépassé les 7 milliards d’euros de chiffre d’affai- res dans le monde, soit une hausse de 8 %. M.-J. C. Avec Kinder et Nutella, Ferrero renforce sa position de leader en France Le groupe familial italien a continué d’augmenter ses parts de marché en France en 2011. En dépit de l’offensive de l’américain Kraft et malgré la crise. Il se développe peu à peu en Amérique et en Asie, malgré des perspectives de croissance en Europe.

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Le groupe familial italien a continué d’augmenter ses parts de marché en France en 2011. En dépit de l’offensive de l’américain Kraft et malgré la crise. Il se développe peu à peu en Amérique et en Asie, malgré des perspectives de croissance en Europe.

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18 INDUSTRIEMERCREDI 7 MARS 2012 LES ECHOS

AGROALIMENTAIRE

Le marché de l’eau en bouteillea repris des couleurs depuisdeux ans en France. La relance

a été laborieuse après 2007 et 2008,deux années marquées par unrecul des volumes de 6 % par an. Etil aura fallu de gros efforts de com-munication et de promotion desindustriels pour que la consom-mation regagne près de 4 % envolume en 2011.

Danone a fait mieux que le mar-ché en augmentant ses ventes de5 %. Numéro deux en France der-rière Nestlé avec une productionde 3 milliards de bouteilles d’eauminérale, le groupe a usé de toutesles cartes pour stimuler la con-sommation. Y compris le portagede l’eau à domicile. « Le poids et lamanipulation des packs d’eau enbouteille peuvent être un frein à lavente », explique Véronique Pen-chienati, directrice générale deDanone Eaux France. D’où l’idéede développer des services à lacarte en donnant la possibilité àchacun de commander son Evian,sa Volvic, Badoit ou encore Taille-fine sur Internet. La livraison estgratuite à partir de 15 euros d’achatet se fait entre un à deux joursaprès la commande. « Sur lepaillasson en cas d’absence. »

La démarche, testée avec succèspendant un an dans le 15e arron-

dissement, va être élargie àl’ensemble de la capitale ainsi qu’à4 villes de la région parisienne,Neuilly, Boulogne, Levallois etIssy-les-Moulineaux. Elle n’est pasencore rentable, mais devrait l’êtreen 2013, espère le groupe.

Ce n’est qu’une des actions

menées par Danone pour stopperla dégradation des ventes, mais lebilan est positif. Evian a cultivél’image de la pureté de ses originesmontagnardes et revendique unepart de marché de 14 % à 28 %selon les gabarits, sachant que« lespetits formats sont des gisements decroissance importants ». Badoits’est déclinée en plusieurs versionsaromatisées, contribuant à hau-teur de 5 % du chiffre d’affairesaprès quelques mois. Les recettesde la Volvic aromatisée ont étérevues. La Salvetat a enregistré leplus fort développement de toutesles marques d’eaux du groupe, sehissant au premier rang (envolume) des eaux gazeuses en2011, devant Perrier de Nestlé.Cette marque a doublé sa part demarché en cinq ans grâce à unaccroissement des ventes de 10 %par an depuis plusieurs années.

Les tarifs à la distribution ontaugmenté de 2 % en 2010 pouratténuer l’envolée des prix dupétrole et son impact sur celui duplastique. Pour 2012, la haussedemeurera inférieure à 1 %.« Notre stratégie consiste plus àaccroître la productivité qu’à aug-menter les prix », souligne Véroni-que Penchienati. Et l’élasticité dumarché n’est pas infinie.MARIE-JOSÉE COUGARD

Danone joue les porteursd’eau pour relancer le marché

Après un test d’un an, le groupe agroalimentaire lance à Paris et dans la banlieue richeun service de livraison à domicile de ses bouteilles d’eau minérale.

GILLE

SRO

LLE/RE

A

ÉLECTROMÉNAGER

Whirpool va lancer un pland’investissement sur troisans en France pour relancer

sesventes.Cesmoyens,quivontcon-cerner la communication comme ledéveloppement commercial, vonts’élever entre 6 et 12 millions d’eurospar an, selon l’évolution économi-que.« Ils’agitduplusimportantprojetenEurope,où laFranceest lepremiermarchédeWhirlpool,seréjouitJean-JacquesBlanc,lepatrondelafiliale.Etcedansuncontexted’austéritépourlegroupe, qui prévoit 400millions dedollarsd’économiessurdeuxans. »

Dans l’Hexagone, le championmondial a vu son chiffre d’affaires

baisser de 2 % en 2011, tandis quesonrésultatd’exploitationareculéde7 %.Sonobjectif :contrerlatendanceà la baisse des prix (– 10 % depuis2009) sur un marché dominé par lesmarques de distributeurs et les pre-miers prix, en mettant en avantl’innovation de ses marques Whirl-pool et KitchenAid. Pour cela, legroupe va lancer une campagne depublicité sur son offre d’appareilsencastrables.

Whirlpool entend aussi mieuxmettre en valeur dans les magasinsles atouts de ses fours ou réfrigéra-teurs. Il va doubler le nombre de sesappareilsde démonstrationet lancer

un site Web spécifique. Au total, legroupevaainsicréerunetrentainedepostes. « Ces initiatives doivent nouspermettre d’améliorer de 10 %notrerésultatdès2012 »,assureladirection.

PréserverlesmargesPour y parvenir, Whirlpool a aussipassé une hausse de 5 % de ses prixen octobre. Et n’exclut pas une nou-velle augmentation si les matièrespremièresremontent.«Dansuncon-texte de recul de la demande, nousnous concentrons sur la préservationde nos marges, reprend le patron.Dans les paysmatures, où les deuxtiers des achats sont liés au remplace-

mentd’appareils, lemarchéest insen-sibleauprix. »

L’usine d’Amiens n’est pas concer-née par la baisse des capacités mon-dialesdugroupe.Aprèsdesdéboires,elle va bénéficier de 3 millionsd’euros en 2012. En plus d’un nou-veausèche-linge,lesitevaprofiterdurapatriement de la production depanneauxjusque-làfabriquésparunsous-traitant italien. Ce qui devraitramener l’usine à la rentabilité en2012. Déjà, l’écart entre les coûts deproduction par rapport aux concur-rents basés en Pologne a été ramenéde 30 % à 15 %.DOMINIQUECHAPUIS

Whirlpool France lance un plansur trois ans pour soutenir ses ventes

Le leader mondial de l’électroménager va investir entre 6 et 12 millions d’euros par anen France jusqu’en 2015. Le site d’Amiens est préservé.

3MILLIARDS

Le nombre de bouteilles d’eau minérale produites par Danone en France l’an passé.

PORSCHE. Le parquet de Stuttgart a annoncé hier des poursuites àl’encontre de trois responsables de Porsche, dont l’ancien directeurfinancier, accusés d’avoir dissimulé les besoins financiers réels dugroupe après sa tentative de rachat manquée de Volkswagen en 2009.

Photovoltaïque : Q-Cells reste pessimisteaprès une lourde perte en 2011Le fabricant allemand de cellules photovoltaïques Q-Cells aannoncé hier une perte nette provisoire de 846 millions d’eurosau titre de l’exercice 2011 et a confirmé ses prévisionspessimistes pour l’année en cours. La perte d’exploitationannuelle s’élève à 720 millions d’euros, contre un bénéfice de82,3 millions d’euros un an plus tôt. Le chiffre d’affaires a totalisé1 milliard d’euros, en recul de 26 % sur un an. Q-Cells reflète ladébâcle de l’industrie solaire en Europe. La réduction dessubventions à l’énergie solaire dans plusieurs marchés clefseuropéens comme l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, a fait chuterla demande de cellules photovoltaïques et leurs prix, ce qui apesé sur toute la branche.

Horlogerie :Hermèsrachète le fabricantsuissedecadransNatéberHermès est en négociations exclusives pour le rachat de lamanufacture horlogère suisse Natéber, spécialisée dans les cadranshaut de gamme, dont il est un client historique. Hermès détient déjàune participation dans Vaucher Manufacture, un fournisseur decomposants, ainsi que dans le fabricant de boitiers Joseph ErardHolding. « Dansuncontextede forte croissancedeLaMontreHermès,cenouveauprojet illustrenotre stratégiedemaîtrisedes savoir-fairehorlogers », souligne Guillaume de Seynes, président de La MontreHermès SA. En 2011, ses ventes ont grimpé de 23 % à 138,7 millionsd’euros, soit 5% du chiffre d’affaires. De son coté, Natéber voit danscette opération « sapérennitéassurée » et pourra« poursuivre sadynamiquedecroissanceavec l’ensemblede ses clients.»

Trois ex-cadres de Renault se joignentà l’enquête sur le faux espionnageTrois anciens cadres de Renault, qui avaient dû quitterl’entreprise, se sont portés partie civile dans l’enquête sur lafausse affaire d’espionnage, estimant avoir aussi été victimes defausses accusations en 2009, a appris hier l’AFP de sourceproche de l’enquête. Les trois cadres travaillaient pour RGG, unefiliale de Renault au Luxembourg. Etienne Mars en était ledirecteur financier, Alex Hoffmann le directeur des ventes, etAntonio do Rigo, le directeur technique. Tous trois avaient dûquitter le constructeur automobile après avoir été accusés demalversations. Ils en avaient gardé « un sentiment de violence etd’acte non justifié », a déclaré leur avocat Me Alexandre Varaut,confirmant une information de France Info.

EN BREF

ALSTOM. L’industriel français a émis début mars son premieremprunt obligataire libellé en yuans, pour l’équivalent de 60 millionsd’euros, se lançant ainsi avec succès sur le marché des obligations« dim sum », a annoncé hier la banque HSBC, chargée de l’opération.

ÉNERGIE

Le second fournisseur d’éner-gie allemand, RWE, a revuhier à la baisse son pro-

gramme de cession d’actifs,décidé l’an dernier après l’aban-don du nucléaire par le gouver-nement allemand. Ce ne sontplus 11 mais 7 milliards d’eurosd’activités qui seront venduesd’ici à fin 2013. Selon le néerlan-dais Peter Terium, qui présiderale groupe à compter de juillet, lesactivitéscédéesserontcelles« quin’apportent pas encore de contri-bution au résultat, mais qui ontencorebesoind’investissements ».

La filiale d’exploration et deproduction de pétrole et de gaz(Dea) ne sera cédée qu’en partieet non plus entièrement. Déjàendettépour30milliardsd’euros,le groupe est dans le collimateurdes agences de notation, qui ontdégradé sa note l’an dernier. Lescessions d’actifs vont lui permet-tre d’améliorer son profil finan-cierenramenantde3,5à3leratiode la dette nette rapportée aurésultat opérationnel (Ebitda),comme l’a expliqué le directeurfinancier, Rolf Pohlig. Sans pourautant tirer un trait sur la crois-sance puisque RWE compteinvestir dans le gaz et les énergiesrenouvelables.

PlusieursdéfisLe maintien de la rentabilité pas-sera aussi par un nouveau pro-gramme d’économies de 1 mil-l iard d’euros d’ici à 2014,impliquant des emplois suppri-més ou externalisés. Prudent, legroupe ne s’avance ici sur aucunchiffre.

RWE est confronté à plusieursdéfis. Premièrement, la sortieallemande du nucléaire, qui l’aconduit à fermer deux centralesl’année dernière, rognant sesrésultats de plus de 1 milliardd’euros sur l’exercice. Deuxième-ment, legaz.Commesesconcur-rents, le groupe achète son gazavec des contrats de long termequi sont en moyenne plus chersque ses prix de vente.

Tout cela a pesé sur les résul-tats. Après quatre années dehausse, l’Ebitda de RWE a reculéde 17,5 % l’année dernière, à8,5 milliards d’euros. Son béné-fice net a chuté de 45 %, à 1,8 mil-liard,soitplusqu’attendu.Ledivi-dende va être ramené de 3,5 à 2euros par action. En Bourse, letitreatoutefoisgrimpéhierdufaitdes prévisions plutôt optimistes.Pour 2012, le groupe de Essens’attend à maintenir sa rentabilité« stable », malgré les vents con-traires persistants.J.-PH. L.CORRESPONDANT À FRANCFORT

L’allemand RWE céderamoins d’actifs que prévu

ENDIVES. L’Autorité de la concurrence a infligé 3,6 millions d’eurosd’amende aux producteurs français pour entente sur les prix. Celaconcerne l’ensemble de la production, la première au monde avec200.000 tonnes, et 135 millions d’euros de vente rien qu’en France.

AGROALIMENTAIRE

Rien ne semble devoir inquiéterl’italien Ferrero, connu pour leNutella et les chocolats Kinder.

Malgrél’offensivedeKraftsurlemar-ché français et la puissance finan-cière du groupe américain, en dépit de la crise et de la disparition brutaled’un des frères Ferrero l’an dernier,l’entreprise familiale d’Alba caracoletoujours largement en tête du mar-ché de la confiserie au chocolat. Legroupe a accru ses ventes sur ce seg-ment en France de 12,1 % à 547 mil-lions d’euros en 2010-2011. Malgréun portefeuille de marques à fortenotoriété telles que Milka, Suchard,Toblerone et Côte d'or et sa nouvellepâteàtartineràbasedefromagePhi-ladelphia et de chocolat Milka, Kraftdemeure loin derrière en deuxièmeposition. Son chiffre d’affaires a pro-gressédanslemêmetempsde8,8%,à 372 millions d’euros.

Tous produits confondus, y com-prissonindétrônablepâteàtartiner,

l’italien a réalisé un chiffre d’affairestotal de 1,2 milliard d’euros enFrance en hausse de 7,5 % en 2010-2011. Depuis septembre, le groupecontinue à gagner du terrain enFrance, avec des ventes en haussede 4,4 % dans un marché en crois-sance de seulement 1,6 %.

Créés en 1974 par le patriarcheoctogénaire Michele Ferrero, lesœufs Kinder Surprise ont fait unbond de 25 % en 2011. « Nousconti-nuonsd’augmenter nos productionsetderecruterdessalariésdansl’usinedeVillers-EcallesenNormandie »,sefélicite Frédéric Thil, le directeur

général de Ferrero France. Il prévoit80 embauches sur l’année dans cesite, le plus grand des 18 de l’entre-prise dans le monde.

Sites au Mexique et au CanadaFerrero repousse de plus en plusloin les frontières de son activité,« mais tout se fait très progressive-ment », précise Frederic Thil.Michele Ferrero est aussi réputépour sa fortune que pour sa pru-dence. Il a néanmoins créé deuxsites au Mexique et au Canada, quialimentent aussi les Etats-Unis.

Initialement, le groupe n’y ven-dait que les tic-tac et les rochers deFerrero. Mais la fièvre du Nutella etdes Kinder commence à gagner lesconsommateurs américains. Lesventes en Chine et en Inde démar-rent. Au total, Ferrero a dépassé les7 milliards d’euros de chiffre d’affai-res dans le monde, soit une haussede 8 %. M.-J. C.

Avec Kinder et Nutella, Ferrerorenforce sa position de leader en France

Le groupe familial italien a continué d’augmenter ses parts de marché en Franceen 2011. En dépit de l’offensive de l’américain Kraft et malgré la crise. Il se développepeu à peu en Amérique et en Asie, malgré des perspectives de croissance en Europe.

Gratuite dès15 euros d’achat, la livraison des bouteilles d’eau minérales’effectue dans les deux jours suivant la commande sur Internet.

julie.houmard
Les Echos 07/03/2012