RVTIC 2017: Intelligence manufacturière - pour entreprises productives et innovantes, Merkur
Au côté des jeunes entreprises innovantes
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INITIATIVE FRANCE – Rapport annuel 201546
Scientipôle Initiative en Île-de-France et LMI Innovation dans le Nord Pas-de-Calais), par la plateforme Initiative Grandes Écoles & Universités, dédiée aux étudiants ou encore par l’un des quatre fonds régionaux qui collaborent avec les plateformes généralistes locales. Elles attribuent des prêts d’honneur à des porteurs de projets innovants : en renforçant leurs fonds propres, elles leur permettent ensuite de mobiliser d’autres financements. « Nous
prêtons jusqu’à 120 000 €,
explique Arnaud Pelloquin, responsable pôle Entrepreneurs et Animation de Scientipôle Initiative. Les entrepreneurs viennent
nous voir au moment
où ils ont investi dans le
développement technique
de la solution et n’ont plus
d’argent pour la mettre sur
le marché. Alors que tout
l’enjeu est précisément
d’aller sur le marché. Or,
cela requiert souvent plus
d’argent que la R & D ! » À ce stade, les acteurs du financement sont rares : « Les banques et les
business angels attendent
d’avoir plus de preuves
de marché ou de signes
de réussite commerciale
avant de s’engager, poursuit-il. En finançant la phase d’amorçage, nous
aidons les entrepreneurs
clients. « Les 130 000 € de
prêt d’honneur que nous
ont accordés Scientipôle
Initiative (90 000 €) et
Initiative Grandes Écoles
& Universités (40 000 €)
nous ont permis de
financer cette phase d’industrialisation et de
précommercialisation. »
C’est tout le pari des entreprises innovantes : elles jouent un rôle majeur dans la compétitivité des territoires et la création d’emplois qualifiés. Elles requièrent cependant un soutien financier et un accompagnement spécifiques, car elles mobilisent des fonds parfois considérables dans la recherche et le développement avant d’encaisser le moindre euro de chiffre d’affaires.
Des plateformes dédiées
Initiative France a fait du soutien aux jeunes entreprises innovantes l’une de ses priorités stratégiques. Ainsi, le réseau a accordé un prêt d’honneur à 575 jeunes entrepreneurs innovants en 2015, 38 % de plus qu’en 2014. Sur ceux-ci, 205 ont été financés par l’une des cinq plateformes régionales dédiées à l’innovation (Aquitaine Amorçage, Initiative Auvergne Innovation et Transmission, Créalia en Languedoc-Roussillon,
Le soutien aux jeunes entreprises innovantes est un enjeu majeur pour
la compétitivité des territoires et la création d’emplois qualifiés. Le réseau en a fait l’une de ses priorités.
Au côté des jeunes entreprises innovantes
Pour tous et partout
Les quatre associés fondateurs d’Uavia ont eu l’idée de développer des drones
connectés il y a trois ans, alors qu’ils étaient encore étudiants. « Nous
avons évalué ce projet
dans le pré-incubateur
de notre école, explique Clément Christomanos, son président. Mais la
société n’a réellement
été créée que deux ans
après, en mai 2015. Près
d’un an plus tard, la
commercialisation débute
tout juste. » Entre-temps, les jeunes ingénieurs ont mis au point plusieurs prototypes, recruté un salarié, et participé à des salons et congrès internationaux pour nouer des contacts avec de futurs
Christophe Vergneault a fait de la transition numérique sa priorité. En 2014, il a repris Techno MAP grâce au soutien d’Initiative Dieppe.
« Depuis 2012, nous avons investi 1,5 million d’euros dans 40 projets d’entreprises innovantes. Ces start-up ont bénéficié d’un prêt d’honneur de 10 000 à 40 000 € mais aussi d’un accompagnement entrepreneurial et une expertise technique. »Florent Mérian,
directeur délégué d’Initiative Grandes Écoles & Universités.
Des résultats
Rapport annuel 2015 – INITIATIVE FRANCE 47
à décrocher les premières
références commerciales
qui convaincront ces
investisseurs. »
Accompagnement,
R & D et effet réseauCes plateformes apportent également un accompagnement et des services opérationnels pour aider les créateurs à piloter leur croissance (recruter, lancer le développement commercial, mettre en place des outils de gestion et de reporting, se faire connaître, etc.) et à se mettre en relation avec des partenaires. Car l’effet « réseau » joue un rôle moteur dans le développement d’une start-up. « Quand on est jeune
entrepreneur, il nous manque
deux choses essentielles : l’argent et le réseau, explique Laure Bouguen, fondatrice de Ho Karan, marque de cosmétiques pour homme imaginée alors qu’elle était encore étudiante, en école de commerce, une offre innovante au plan commercial, mais
qui ne rentre pas dans le
spectre des plateformes
de soutien aux innovations
plus technologiques. » La mise au point d’une formule cosmétique requiert pourtant de la recherche et du développement : « Il s’écoule environ douze
mois entre les premiers
essais et la mise sur le
marché », explique la jeune entrepreneuse, qui a bénéficié de deux prêts d’honneur : 10 000 € accordés par sa plateforme locale et 15 000 € au titre d’Initiative remarquable. Ce dispositif, créé fin 2013 pour soutenir les entreprises responsables, valorise les innovations de tous types : sociales, environnementales, territoriales, etc., et s’inscrit en complément des plateformes Innovation ou des plateformes locales. x
Nos PME innovent plus que leurs
consœurs européennes. Pourquoi
et quels sont les enjeux du soutien
à cette dynamique ?
L’enjeu de la R & D et de l’innovation
est d’autant plus crucial pour préparer
l’avenir que l’entreprise est de taille
modeste et la conjoncture peu
porteuse. Nos PME l’ont bien compris
puisqu’au lendemain de 2009, la
part des innovantes s’est maintenue
en France dans un contexte de recul
européen. De même, leurs dépenses
de R & D continuent de croître en 2014
quand celles des ETI et des grandes
entreprises restent quasi stables. Les
politiques en faveur de l’innovation
visant aussi à insuffler le réflexe innovation à de plus en plus de PME, il
est essentiel de continuer à encourager
une telle dynamique afin d’éviter toute rupture du cycle vertueux engagé. C’est
la voie que nous nous sommes tracée
à Bpifrance avec une augmentation
de 20 % de nos financements dédiées à l’innovation et de 16 % du
nombre d’entreprises innovantes
accompagnées en 2015.
L’accompagnement des
entrepreneurs et le financement de leur entreprise innovante, tels que
le pratiquent Initiative France et
Bpifrance, répondent-ils à ces enjeux ?
La réussite d’un projet de création
d’entreprise est un tout. Il ne suffit pas d’avoir une bonne idée, un bon
créneau ; il y a aussi les hommes !
À ce stade d’amorçage de l’activité, le pivot est le créateur, la créatrice. La
solitude du dirigeant face aux décisions
à prendre au quotidien mais aussi pour
demain n’est pas qu’un concept. La
plupart des porteurs de projet ont « le
nez dans le guidon » et oublient ou ne
savent pas s’entourer. L’écosystème
des réseaux d’accompagnement au
cœur duquel est Initiative France doit
alors fonctionner en mode agile pour
apporter un appui à ces hommes
et femmes qui relèvent le défi de l’entrepreneuriat. C’est impératif
lorsque l’entreprise est innovante, car
le risque entreprise se double alors
de l’incertitude entourant le process
innovant. Le partenariat entre Initiative
France et Bpifrance fonctionne bien
et restera une priorité.
Le terme d’innovation est souvent
associé à technologie ou start-up.
Se limite-t-il à cela ?
Avec un monde aussi tourbillonnant
d’idées que le nôtre, un regard nouveau sur l’innovation s’impose si nous
voulons être capables d’accompagner
des projets à forte valeur ajoutée,
mais qui ne rentrent pas dans le
cadre de référence prédéfini. Il en va ainsi de l’innovation marketing et
commerciale, de service, de modèle
d’affaires, ou sociale, qui offrent aujourd’hui autant de perspectives
d’emplois et de création de richesses
que celles plus communément
admises de produit ou de procédé et
à tort qualifiées de technologiques. À Bpifrance, nous allons donc continuer
de soutenir les start-up tout comme
les entreprises plus matures, car
l’innovation est l’affaire de tous. Nous poursuivrons aussi le décloisonnement
de l’innovation pour qu’elle diffuse, notamment auprès des entreprises
dont le cœur de métier n’est pas la
technologie.
Interview de Nicolas Dufourcq,
directeur général de BPI-Groupe
Des résultats