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PREMIER FESTIVAL EUROPEEN DU GREC ET DU LATIN 4-6 MARS 2005

à BECHEREL, village des livres, entre Rennes et Saint-Malo.

Un Premier Festival Européen Du Grec et du Latin, le projet est ambitieux. Il répond à des désirs souvent exprimés : l’Appel pour le Latin et le Grec 2004, publié aux éditions parisiennes Les Belles Lettres, n’a-t-il pas réuni 70 000 signatures ?

Ce Festival éveille des enthousiasmes et des collaborations inespérées. Des associations de professeurs et universitaires bien sûr (SEL, APLAES, CNARELA, SPLG …), mais aussi d’éditeurs, de journalistes, de mathématiciens, d’artisans. Dans une petite librairie de Bécherel, Harry Potter en latin s’est vendu cet été à raison d’un tous les deux jours. Des journaux européens comme L’Europe Nouvelle du Dr. Cécile Vrain, basée en Hongrie et qui vient d’obtenir le prix du « Mot d’Or », sont prêts à participer à l’aventure.

Le traducteur d’Astérix en latin - 22 en 40 ans ! - est allemand (Graf von Rothenburg, alias Rubricastellanus), celui de Harry Potter en grec ancien (Harry Wilson) est anglais. Des professeurs de l’université de Neuchâtel inventent des modules pédagogiques très vivants sur Internet. Les sites internationaux de qualité, depuis quelque temps, se multiplient. Une radio finlandaise parle latin,Des Russes traduisent en cette langue les blagues de l’ère soviétique …

Dans le Nouveau Monde, comme en Europe centrale – où le latin se parle entre peuples de langue différente dans certains milieux -, le latin n’a jamais été si vivant, avec des sites entiers sur la Toile consacrés à des poètes latins … contemporains. Quant à la Grèce, après la finale de l’Euro 2004 et le triomphe de l’équipe grecque contre Lisbonne, les journaux ne reprirent-ils pas en chœur le vieux mot lancé en 490 av. J-C par Philippides après la victoire de Marathon (sur les Perses) :  Nenikekamen, « nous avons gagné ! ».

Européennes et vivantes sont ces deux langues qui nous permettent de nous comprendre entre peuples qui disent « porte » (du latin porta) et peuples qui disent « door » ou « Tür » (du grec thyra). Deux langues, racines de nos mythes et de nos rêves, de nos valeurs d’utopie (ce lieu qui selon l’étymologie grecque n’existe pas et que nonobstant nous voulons toujours atteindre) ou de conquête (notre « quête commune »), les langues-mères de l’Europe des cultures.

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Pour manifester son soutien au premier Festival Européen de Latin et de Grec et son plaisir de le voir se tenir dans la ville des libraires et bouquinistes de Bécherel, le présentateur vedette de TF1, Patrick Poivre d’Arvor a accepté de présenter les gros titres du Journal de l’an 429 av. J-C dans l’Athènes de Périclès et du « Miracle grec », suivis d’un bref entretien. Le DVD sera montré à nouveau pour les festivals suivants.

Plusieurs professeurs ayant demandé pour leurs classes cet extrait, P.P.D.A. a volontiers accepté de leur en autoriser la diffusion, dans un cadre pédagogique.

429 av. J-CPériclès fils de Xanthippe petit-neveu de notre législateur Clisthène et cousin des Alcméonides, réélu stratège d’Athènes. Pour ses trente ans de pouvoir, il nous accorde une interview exclusive.Deuxième guerre du Péloponnèse : Sparte connaît des revers. Une bataille meurtrière près de Corinthe.Procès d’une courtisane accusée d’impiété. Aspasie et Socrate témoins à décharge.Après vingt ans de travaux, les sanctuaires de l’Acropole détruits par les Perses presque entièrement reconstruits.Au théâtre, l’auteur d’Alceste et de Médée, le poète Euripide, fait répéter sa prochaine pièce. Et le magistrat Sophocle, auteur d’Antigone, reprend son Œdipe Roi.A la palestre, les athlètes et les musiciens se préparent pour les prochains Jeux.

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Entretien filmé, avec Jacqueline de Romilly, de l’Académie Française (DVD)

« Une fois, voilà quelques années, j’ai fait un exposé dans une classe d’enfants de neuf ans. Une petite fille m’a dit : Madame, chez les Grecs, la déesse du mariage c’était Héra et la déesse de l’amour c’était Aphrodite, pourquoi c’était pas la même ? C’est ça aussi que j’ai aimé dans l’enseignement. »

- Quand je parle, à quelque niveau que ce soit, je me sens encore professeur, j’ai envie que les gens apprennent, qu’ils en tirent quelque chose, qu’ils s’enrichissent.

- Alors, grec et latin, langues vivantes ou langues mortes ?- Eh bien, en général, les défenseurs du latin et du grec protestent beaucoup contre

l’expression « langues mortes », et c’est vrai que d’une certaine manière, c’est très injuste, non seulement parce qu’il existe une langue grecque contemporaine proche de la langue antique, mais surtout parce que ces langues vivent dans nos langues. On reconnaît les racines qui viennent du grec ou du latin, avec des emplois souvent différents – en ce sens-là, elles sont vivantes et nous nourrissent encore. Mais je suis encore une des personnes qui ne répugnent pas à dire « langues mortes » parce que, dans l’enseignement qui m’importe avant tout, le fait qu’elles ne soient plus parlées comme elles l’étaient dans l’Antiquité, fait qu’elles réclament un effort de réflexion, d’attention, d’analyse. On ne peut pas apprendre le latin et le grec comme ça, en devinant, par à-peu-près, par une sorte d’instinct : il faut analyser. Et, pour moi, c’est un exercice merveilleux non pas seulement pour se rendre maître du latin et du grec, mais parce que ça oblige à faire le même effort pour d’autres langues que des langues vivantes, pour analyser comment ça marche, pour comprendre sa propre langue, pour voir le détail, être précis. En ce sens, ces langues ont l’avantage d’être encore vivantes dans une certaine mesure, mais mortes, ce qui les rend un outil d’enseignement inégalable. Nous tenons beaucoup, nous qui défendons le latin et le grec à ce que ce ne soit pas un enseignement réservé à la filière littéraire. Il est capital que ça serve aussi de formation aux scientifiques. D’ailleurs les meilleurs élèves, les meilleurs étudiants viennent des classes scientifiques. Je crois que le goût de la précision y est pour beaucoup.  J’avoue que j’étais très bonne en mathématiques.

Les deux sens du mot « Humanités »

- Est-ce la raison pour laquelle, dans votre Discours de réception à l’Académie Française, vous insistez sur le fait que vous aimiez l’époque où l’on appelait le latin et le grec les « humanités » ?

- Ah, j’adore ce mot ! Il me paraît correspondre à la fois à ce désir d’absolu, d’universel plus exactement, dont je parlais, et puis à un certain idéal que je crois essentiel dans l’héritage gréco-latin – héritage qui comporte les valeurs de tolérance, de respect de la personne … Le mot « humanités » couvre merveilleusement les deux sens. Je crois vraiment qu’il y a eu un moment privilégié, quand on dit le « miracle grec », un moment où ces gens ont été pleins de curiosité, de désir de connaître, de désir d’expliquer, qu’ils ont inventé un grand nombre de notions. Vous avez parlé de l’Art, c’est vrai que l’Acropole n’est pas mal dans le genre, mais ces textes ! Je reste encore

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stupéfaite quand je vois qu’à Athènes, en même temps, il y avait un historien comme Thucydide, des tragédiens comme Sophocle ou Euripide, Socrate faisant de la philosophie, les premiers discours, tout ça en même temps, dans les mêmes rues, qu’ils inventaient la démocratie. De là à dire qu’il s’agissait d’une terre bénie dans le passé, non, je ne dis pas que socialement ou autrement ils étaient parfaits, au contraire, ils étaient en guerre, en difficulté – mais je dis qu’avec ce désir d’universel qui était en eux, ils ont légué un élan, un désir de connaître, des notions, des moyens pour connaître qui peuvent être encore utiles, nous pousser vers quelque chose d’un peu différent, de meilleur sous une autre forme.

- Est-ce à vos yeux ce désir d’universel qui les distingue ? Car, parmi les chercheurs des mondes grecs et latin, on en voit beaucoup aujourd’hui qui ont tendance à mettre sur le même plan toutes les grandes civilisations, toutes les grandes découvertes, toutes les grandes structures. Seriez-vous pour cet égalitarisme des civilisations ?

- Pas du tout ! Il y a évidemment des moments dans toute l’histoire de tous les peuples, de développement, d’épanouissement puis des moments de chute. Et je souhaiterais aider à ce qu’on aille plutôt en ce moment vers le premier. Or il est indiscutable que les Grecs ont lancé un certain nombre de notions, de recherches … à propos des mots qui se répandent, j’ai fait l’analyse récemment pour une étude de la pénétration des mots « démocratie » et « philosophie » : il est clair qu’ils ont été inventés par les Grecs, avec les principes, avec l’analyse, avec le sens de ce qu’il faudrait faire. Les Grecs l’ont passé aux Latins qui ont ajouté, retranché, modifié, perfectionné, et l’Empire Romain nous a fourni notre héritage, notre langage, notre manière de penser. D’ailleurs tous les Latins cultivés venaient faire leurs études en Grèce, à Rhodes. Et ils lisaient ! On parle toujours comme si les rapports entre les peuples se faisaient uniquement par des déplacements, des études, mais on lit aussi, on apprenait les textes et les mots, et tout cela vivait ! Aujourd’hui, on ne va pas voir un opéra sur une légende grecque sans être un peu pénétré. On ne peut pas voir au théâtre une pièce de Giraudoux, de Sartre, d’Anouilh, sans apprendre du grec.

- Peut-on comprendre la littérature française et même européenne sans connaître quoi que ce soit des Grecs et Latins ?

- Il ne faut pas me faire dire des choses excessives. Le grec - et souvent le grec à travers le latin - a été plus ou moins présent, avec des moments d’éclipse et des moments d’épanouissement. Pendant tout le Moyen Âge, le latin s’est transmis et a même servi souvent de lingua franca, mais on n’avait guère d’idées des textes grecs. La Renaissance a été une découverte, une admiration, une période de publications, de traductions, d’abord en latin puis dans la langue de chaque pays. Nous rentrons peut-être dans un une phase d’occultation, mais j’espère contribuer un peu à l’alléger ou à la retarder.

Est-ce que l’éducation, c’est un commerce où l’on vend ce que l’enfant va aller revendre plus tard ? Ce n’est pas ça du tout !

- Puis-je vous poser une question qui vous agace probablement ? Beaucoup de parents, de bonne foi, se demandent s’ils ont le droit d’orienter leurs enfants vers des apprentissages qui ne « rapportent » rien ?

- Oui, ça m’agace (rire). « Qui ne rapportent rien » ! C’est un malentendu complet sur l’éducation elle-même. Est-ce que l’éducation, c’est un commerce où l’on vend ce que l’enfant va aller revendre plus tard ? Ce n’est pas ça du tout ! L’éducation – et Dieu sait que c’est une merveille ! – c’est la formation de l’esprit, c’est pour qu’un esprit qui est jeune, qui ne sait pas très bien raisonner, pas très bien s’exprimer, pas très bien

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poser ou résoudre des questions, apprenne tout ça, qu’il se forme, qu’il devienne capable. Les parents ne se rendent pas compte … c’est comme si un sportif qui donne indéfiniment des coups dans un ballon suspendu pour s’entraîner … ce n’est pas très utile, mais ça les forme, c’est bon ! L’Europe est liée à la Grèce parce que ce fut une culture commune pour une grande partie des pays d’Europe, ce fut même longtemps une éducation commune. J’ai raconté ailleurs combien j’avais été émue, au début de la guerre, de rencontrer un bonnetier juif allemand retenu à Aix-en-Provence, qui avait su que j’étais professeur de grec. Je ne parlais pas allemand, il ne parlait pas français et, avec beaucoup d’effort, il m’a récité d’un trait en grec le premier vers de l’Odyssée d’Homère. Il avait appris les mêmes choses en classe, au même âge, les mêmes héros, reçu la même formation, ce n’est pas rien ! Je trouve que c’est absurde, juste quand on fait l’Europe dont ça a été le ciment intellectuel, de supprimer cet élément commun.

Le plus urgent ou le plus profond ?

- N’est-ce pas que l’information, la communication ont prennent le pas, impressionnent plus l’esprit en devenir ?

- Oui, je pense que pour l’information et la communication, on est amené à beaucoup simplifier et à aller au plus urgent. Alors que ce que j’admire dans ces textes grecs, c’est qu’ils vont au plus profond. Ils vont chercher le mot, la description, l’exemple qui nous frappe, qui peut être tout simple. Ils devaient avoir beaucoup d’informations, ils devaient parler beaucoup entre eux. Mais dans les œuvres, tout est transposé.

BIOGRAPHIEJacqueline Worms de Romilly, élue le 24 novembre 1988 à l’Académie Française, est née à Chartres, en 1913. Elle était la fille d’un professeur de philosophie, Maxime David, mort en 1915 pour la France. A dix-sept ans, élève au lycée Molière à Paris, dès la première année où les filles sont admises à concourir, elle remporte deux prix au concours général. Agrégée de lettres, docteur ès lettres, professeur à Lille, puis à Paris, elle a été la première femme élue au Collège de France (1973), la première à l’Académie des inscriptions et belles lettres (1975).Grand Officier de la Légion d’Honneur, Grand-Croix de l’Ordre National du Mérite, Commandeur des Palmes académiques, Commandeur des Arts et des Lettres, Commandeur des ordres grecs du Phénix et de l’Honneur, elle est aussi membre d’une douzaine d’académies étrangères et docteur honoris causa de six universités (Oxford, Athènes, Dublin, Heidelberg, Montréal, Yale). Elle a publié près d’une quarantaine d’ouvrages, dont un étonnant Alcibiade (Livre de Poche), La construction de la vérité chez Thucydide (Julliard, 1990) qui opére la synthèse de ses cours au Collège de France, un recueil de nouvelles aux éditions de Fallois, Laisse flotter les rubans (1999), ou, chez le même éditeur, Une certaine idée de la Grèce, entretiens avec Alexandre Gradazzi et L’élan démocratique dans l’Athènes ancienne (2005).En 1992, avec Marc Fumaroli, elle a créé l’association SEL (« Sauvegarde des Enseignements Littéraires ») qu’elle anime toujours avec éclat et conviction. En 1995, le gouvernement grec lui a octroyé de la citoyenneté grecque. Dans son discours de réception à l’Académie Française, Jacqueline Romilly ne parlait-elle pas de « l’enseignement littéraire », qui allait de pair « avec tout ce qu’on appelait naguère non pas les langues mortes, mais les humanités » ?Préserver la transmission de la littérature grecque et transmettre l’éblouissement des textes à tous les « amateurs » - telle peut se définir la mission qu’assume Jacqueline de Romilly, avec une audace et une jeunesse inaccessibles au temps. Telle aussi, l’intemporalité des passions humaines décrites par les poètes grecs. Dans un interview accordé au journal Le Point, J. de Romilly déclare : « Notre société, saisie par le matérialisme, exige du concret, des faits. Je ne veux l’événement que sous la forme qu’il a prise à travers le prisme de la conscience grecque. C’est ce prisme qui m’émerveille. » Ou encore : « Quand je prononce le nom de la Grèce, j’ai l’impression que quelque chose de moi va vers Athènes. »Et jamais lasse d’entreprendre, Jacqueline de Romilly a participé à la fondation récente de l’association L’Elan nouveau des citoyens (qui se propose de redonner un sens à l’engagement collectif), présidée par l’astronaute Jean-Loup Chrétien et dont Jean-François Revel a été l’un des premiers signataires.A 91 ans, Jacqueline de Romilly, « paladine des Humanités », reste la femme la plus jeune de France.

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Entretien filmé, avec Jacqueline de Romilly, de l’Académie Française (DVD)

« Une fois, voilà quelques années, j’ai fait un exposé dans une classe d’enfants de neuf ans. Une petite fille m’a dit : Madame, chez les Grecs, la déesse du mariage c’était Héra et la déesse de l’amour c’était Aphrodite, pourquoi c’était pas la même ? C’est ça aussi que j’ai aimé dans l’enseignement. »

- Quand je parle, à quelque niveau que ce soit, je me sens encore professeur, j’ai envie que les gens apprennent, qu’ils en tirent quelque chose, qu’ils s’enrichissent.

- Alors, grec et latin, langues vivantes ou langues mortes ?- Eh bien, en général, les défenseurs du latin et du grec protestent beaucoup contre

l’expression « langues mortes », et c’est vrai que d’une certaine manière, c’est très injuste, non seulement parce qu’il existe une langue grecque contemporaine proche de la langue antique, mais surtout parce que ces langues vivent dans nos langues. On reconnaît les racines qui viennent du grec ou du latin, avec des emplois souvent différents – en ce sens-là, elles sont vivantes et nous nourrissent encore. Mais je suis encore une des personnes qui ne répugnent pas à dire « langues mortes » parce que, dans l’enseignement qui m’importe avant tout, le fait qu’elles ne soient plus parlées comme elles l’étaient dans l’Antiquité, fait qu’elles réclament un effort de réflexion, d’attention, d’analyse. On ne peut pas apprendre le latin et le grec comme ça, en devinant, par à-peu-près, par une sorte d’instinct : il faut analyser. Et, pour moi, c’est un exercice merveilleux non pas seulement pour se rendre maître du latin et du grec, mais parce que ça oblige à faire le même effort pour d’autres langues que des langues vivantes, pour analyser comment ça marche, pour comprendre sa propre langue, pour voir le détail, être précis. En ce sens, ces langues ont l’avantage d’être encore vivantes dans une certaine mesure, mais mortes, ce qui les rend un outil d’enseignement inégalable. Nous tenons beaucoup, nous qui défendons le latin et le grec à ce que ce ne soit pas un enseignement réservé à la filière littéraire. Il est capital que ça serve aussi de formation aux scientifiques. D’ailleurs les meilleurs élèves, les meilleurs étudiants viennent des classes scientifiques. Je crois que le goût de la précision y est pour beaucoup.  J’avoue que j’étais très bonne en mathématiques.

Les deux sens du mot « Humanités »

- Est-ce la raison pour laquelle, dans votre Discours de réception à l’Académie Française, vous insistez sur le fait que vous aimiez l’époque où l’on appelait le latin et le grec les « humanités » ?

- Ah, j’adore ce mot ! Il me paraît correspondre à la fois à ce désir d’absolu, d’universel plus exactement, dont je parlais, et puis à un certain idéal que je crois essentiel dans l’héritage gréco-latin – héritage qui comporte les valeurs de tolérance, de respect de la personne … Le mot « humanités » couvre merveilleusement les deux sens. Je crois vraiment qu’il y a eu un moment privilégié, quand on dit le « miracle grec », un moment où ces gens ont été pleins de curiosité, de désir de connaître, de désir d’expliquer, qu’ils ont inventé un grand nombre de notions. Vous avez parlé de l’Art, c’est vrai que l’Acropole n’est pas mal dans le genre, mais ces textes ! Je reste encore

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stupéfaite quand je vois qu’à Athènes, en même temps, il y avait un historien comme Thucydide, des tragédiens comme Sophocle ou Euripide, Socrate faisant de la philosophie, les premiers discours, tout ça en même temps, dans les mêmes rues, qu’ils inventaient la démocratie. De là à dire qu’il s’agissait d’une terre bénie dans le passé, non, je ne dis pas que socialement ou autrement ils étaient parfaits, au contraire, ils étaient en guerre, en difficulté – mais je dis qu’avec ce désir d’universel qui était en eux, ils ont légué un élan, un désir de connaître, des notions, des moyens pour connaître qui peuvent être encore utiles, nous pousser vers quelque chose d’un peu différent, de meilleur sous une autre forme.

- Est-ce à vos yeux ce désir d’universel qui les distingue ? Car, parmi les chercheurs des mondes grecs et latin, on en voit beaucoup aujourd’hui qui ont tendance à mettre sur le même plan toutes les grandes civilisations, toutes les grandes découvertes, toutes les grandes structures. Seriez-vous pour cet égalitarisme des civilisations ?

- Pas du tout ! Il y a évidemment des moments dans toute l’histoire de tous les peuples, de développement, d’épanouissement puis des moments de chute. Et je souhaiterais aider à ce qu’on aille plutôt en ce moment vers le premier. Or il est indiscutable que les Grecs ont lancé un certain nombre de notions, de recherches … à propos des mots qui se répandent, j’ai fait l’analyse récemment pour une étude de la pénétration des mots « démocratie » et « philosophie » : il est clair qu’ils ont été inventés par les Grecs, avec les principes, avec l’analyse, avec le sens de ce qu’il faudrait faire. Les Grecs l’ont passé aux Latins qui ont ajouté, retranché, modifié, perfectionné, et l’Empire Romain nous a fourni notre héritage, notre langage, notre manière de penser. D’ailleurs tous les Latins cultivés venaient faire leurs études en Grèce, à Rhodes. Et ils lisaient ! On parle toujours comme si les rapports entre les peuples se faisaient uniquement par des déplacements, des études, mais on lit aussi, on apprenait les textes et les mots, et tout cela vivait ! Aujourd’hui, on ne va pas voir un opéra sur une légende grecque sans être un peu pénétré. On ne peut pas voir au théâtre une pièce de Giraudoux, de Sartre, d’Anouilh, sans apprendre du grec.

- Peut-on comprendre la littérature française et même européenne sans connaître quoi que ce soit des Grecs et Latins ?

- Il ne faut pas me faire dire des choses excessives. Le grec - et souvent le grec à travers le latin - a été plus ou moins présent, avec des moments d’éclipse et des moments d’épanouissement. Pendant tout le Moyen Âge, le latin s’est transmis et a même servi souvent de lingua franca, mais on n’avait guère d’idées des textes grecs. La Renaissance a été une découverte, une admiration, une période de publications, de traductions, d’abord en latin puis dans la langue de chaque pays. Nous rentrons peut-être dans un une phase d’occultation, mais j’espère contribuer un peu à l’alléger ou à la retarder.

Est-ce que l’éducation, c’est un commerce où l’on vend ce que l’enfant va aller revendre plus tard ? Ce n’est pas ça du tout !

- Puis-je vous poser une question qui vous agace probablement ? Beaucoup de parents, de bonne foi, se demandent s’ils ont le droit d’orienter leurs enfants vers des apprentissages qui ne « rapportent » rien ?

- Oui, ça m’agace (rire). « Qui ne rapportent rien » ! C’est un malentendu complet sur l’éducation elle-même. Est-ce que l’éducation, c’est un commerce où l’on vend ce que l’enfant va aller revendre plus tard ? Ce n’est pas ça du tout ! L’éducation – et Dieu sait que c’est une merveille ! – c’est la formation de l’esprit, c’est pour qu’un esprit qui est jeune, qui ne sait pas très bien raisonner, pas très bien s’exprimer, pas très bien

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poser ou résoudre des questions, apprenne tout ça, qu’il se forme, qu’il devienne capable. Les parents ne se rendent pas compte … c’est comme si un sportif qui donne indéfiniment des coups dans un ballon suspendu pour s’entraîner … ce n’est pas très utile, mais ça les forme, c’est bon ! L’Europe est liée à la Grèce parce que ce fut une culture commune pour une grande partie des pays d’Europe, ce fut même longtemps une éducation commune. J’ai raconté ailleurs combien j’avais été émue, au début de la guerre, de rencontrer un bonnetier juif allemand retenu à Aix-en-Provence, qui avait su que j’étais professeur de grec. Je ne parlais pas allemand, il ne parlait pas français et, avec beaucoup d’effort, il m’a récité d’un trait en grec le premier vers de l’Odyssée d’Homère. Il avait appris les mêmes choses en classe, au même âge, les mêmes héros, reçu la même formation, ce n’est pas rien ! Je trouve que c’est absurde, juste quand on fait l’Europe dont ça a été le ciment intellectuel, de supprimer cet élément commun.

Le plus urgent ou le plus profond ?

- N’est-ce pas que l’information, la communication ont prennent le pas, impressionnent plus l’esprit en devenir ?

- Oui, je pense que pour l’information et la communication, on est amené à beaucoup simplifier et à aller au plus urgent. Alors que ce que j’admire dans ces textes grecs, c’est qu’ils vont au plus profond. Ils vont chercher le mot, la description, l’exemple qui nous frappe, qui peut être tout simple. Ils devaient avoir beaucoup d’informations, ils devaient parler beaucoup entre eux. Mais dans les œuvres, tout est transposé.

BIOGRAPHIEJacqueline Worms de Romilly, élue le 24 novembre 1988 à l’Académie Française, est née à Chartres, en 1913. Elle était la fille d’un professeur de philosophie, Maxime David, mort en 1915 pour la France. A dix-sept ans, élève au lycée Molière à Paris, dès la première année où les filles sont admises à concourir, elle remporte deux prix au concours général. Agrégée de lettres, docteur ès lettres, professeur à Lille, puis à Paris, elle a été la première femme élue au Collège de France (1973), la première à l’Académie des inscriptions et belles lettres (1975).Grand Officier de la Légion d’Honneur, Grand-Croix de l’Ordre National du Mérite, Commandeur des Palmes académiques, Commandeur des Arts et des Lettres, Commandeur des ordres grecs du Phénix et de l’Honneur, elle est aussi membre d’une douzaine d’académies étrangères et docteur honoris causa de six universités (Oxford, Athènes, Dublin, Heidelberg, Montréal, Yale). Elle a publié près d’une quarantaine d’ouvrages, dont un étonnant Alcibiade (Livre de Poche), La construction de la vérité chez Thucydide (Julliard, 1990) qui opére la synthèse de ses cours au Collège de France, un recueil de nouvelles aux éditions de Fallois, Laisse flotter les rubans (1999), ou, chez le même éditeur, Une certaine idée de la Grèce, entretiens avec Alexandre Gradazzi et L’élan démocratique dans l’Athènes ancienne (2005).En 1992, avec Marc Fumaroli, elle a créé l’association SEL (« Sauvegarde des Enseignements Littéraires ») qu’elle anime toujours avec éclat et conviction. En 1995, le gouvernement grec lui a octroyé de la citoyenneté grecque. Dans son discours de réception à l’Académie Française, Jacqueline Romilly ne parlait-elle pas de « l’enseignement littéraire », qui allait de pair « avec tout ce qu’on appelait naguère non pas les langues mortes, mais les humanités » ?Préserver la transmission de la littérature grecque et transmettre l’éblouissement des textes à tous les « amateurs » - telle peut se définir la mission qu’assume Jacqueline de Romilly, avec une audace et une jeunesse inaccessibles au temps. Telle aussi, l’intemporalité des passions humaines décrites par les poètes grecs. Dans un interview accordé au journal Le Point, J. de Romilly déclare : « Notre société, saisie par le matérialisme, exige du concret, des faits. Je ne veux l’événement que sous la forme qu’il a prise à travers le prisme de la conscience grecque. C’est ce prisme qui m’émerveille. » Ou encore : « Quand je prononce le nom de la Grèce, j’ai l’impression que quelque chose de moi va vers Athènes. »Et jamais lasse d’entreprendre, Jacqueline de Romilly a participé à la fondation récente de l’association L’Elan nouveau des citoyens (qui se propose de redonner un sens à l’engagement collectif), présidée par l’astronaute Jean-Loup Chrétien et dont Jean-François Revel a été l’un des premiers signataires.A 91 ans, Jacqueline de Romilly, « paladine des Humanités », reste la femme la plus jeune de France.

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L’Aulularia de Plaute et L’Avare de Molière

Quatre élèves du Collège La Gautrais de Plouasne que l’institutrice, Mme Le Prisé (sur la photo à droite, tirée du CD réalisé par A. Le Calvez)avait fait répéter et qu’était venue applaudir la principale, Mme Agnès Ferron-Brandin, ont interprété l’une des scènes les plus fameuses de « La Marmite » de Plaute, reprise par Molière dans L’Avare, celle où le malheureux affolé saisit son propre bras en croyant surprendre le voleur.

Le prix du « postgramme junior » est d’ailleurs allé à ce collège pour un ensemble de photos et un CD-ROM sur la manifestation dû à l’un des élèves, Arnaud Le Calvez.

Les élèves de La Gautrais reçoivent un très beau livre sur la Grèce offert par l’Office du Tourisme Hellénique.

Plaute (v. 254 en Ombrie-184 av. J-C) lui-même s’inspire de Ménandre et d’autres auteurs de la comédie grecque qu’il adapte au goût romain, en y ajoutant en particulier des chants et danses et en accentuant le comique de situation. Molière s’inspira aussi de son Amphitryon.

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Sa « Marmite »  nous est parvenue amputée d’un acte, elle nous présente Megadore, obsédé par la marmite pleine de pièces d’or qu’il a trouvée et qu’il meurt de peur de perdre.

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« D’Asterix aux bandes dessinées en latin, comme aide à mes cours »,

Le comte Karl-Heinz de Rothenburg, professeur de latin à Aix-la-Chapelle, a traduit 23 Asterix en latin et transposé César et Ovide en bandes dessinées. Il nous fait part de son expérience :

« Quand je vois, je comprends », proverbe chinois.Asterix en latin doit son origine au désespoir d’un professeur de latin frustré. Par un beau jour de l’été 1971, j’étais arrivé assez énervé à mon cours de latin au Lycée de Munich. C’était à peu près mon dixième cours de latin de la nouvelle année scolaire.

Nous lisions la Guerre des Gaules de César. Cela faisait trois ans que les élèves s’étaient incorporé laborieusement les bases de la grammaire latine mais un certain nombre d’entre eux étaient restés

en chemin. En outre, le système de ladite grammaire était un simple survol : on ne faisait guère appel à l’intelligence. Des forces de l’ordre avaient découpé le sujet brut en paragraphes : une leçon traitait de l’ablatif absolu, une autre du participe passé … L’armée romaine devenait exercitus Romanus, et « il fut loué », laudatus est. Les phrases de démonstration grammaticale étaient exprimées dans un langage pratique. Or le style de César n’avait pas du tout l’air de vouloir se soumettre à cet ordre. Nombre de ses phrases étaient tout sauf courtes et pratiques, elles relevaient plutôt d’un système d’entrelacs et d’emboîtement de phrases principales et secondaires qui devait être dès l’abord démêlé. De surcroît, on devait saisir que plusieurs modes de construction opéraient en même temps. On ne lisait pas, comme la grammaire vous y avait habitué, laudatus est, mais est laudatus, et la plupart du temps il y avait une kyrielle de mots au milieu. On aurait encore pu se faire à tout cela, si le contenu avait récompensé ce bric-à-brac. Mais il n’était pas seulement question de tueries, des guerres et de ravitaillement, on était aussi confronté à des noms qui vous brisaient la langue : Orgetorix, Cassivellaunus, Vellaunodunum … Au bout de peu de temps, les élèves, étaient dirait-on en allemand, en « état de choc de lecture ».En salle de classe, je fis part de mes soucis à un collègue qui vivait la même chose dans la classe voisine Par hasard, il y avait là un autre collègue qui enseignait le français, témoin de nos douleurs. Il n’avait pas ce problème, nous expliqua-t-il, car il lisait directement les aventures d’Asterix en français, et ses élèves adoraient ça. A l’époque la vogue Asterix avait atteint un paroxysme. Bien des étudiants lisaient en cachette pendant les cours sous la table la dernière aventure d’Asterix et Obelix et mettaient au désespoir leurs professeurs en ricanant bêtement soudain et sans motif apparent. Mon collègue professeur de latin et moi nous nous sommes regardés, et c’est à cet instant qu’est née l’idée d’un Asterix en latin.

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Les conditions d’une traduction d’Asterix en latin étaient idéales. Les histoires se déroulaient en 50 av. J-C en Gaule, César et Vercingétorix apparaissaient, Paris s’appelait alors Lutèce, et les citations latines abondaient. Que les Légionnaires couverts de victoires de César en reçoivent, là, plein la figure n’était pas tout à fait conforme à la vérité historique, mais les élèves ne pouvaient qu’être séduits par les anecdotes rigolotes et les images bigarrées. A chaque plaisanterie, les dessins étaient en outre source d’enseignements multiples car M. Uderzo ne se fondait nullement sur l’imagination seule. Les légionnaires portaient des armes tout ce qu’il y a de plus justes historiquement, le Forum Romanum avait jadis absolument l’apparence qu’il présente dans Asterix Orientalis. Bien que mon collègue et moi fussions persuadés du bien-fondé de notre idée, j’ai mis au moins un an à convaincre l’éditeur allemand Ehapa – qui avait la licence mais qui tenait l’idée de traduire Asterix en latin pour une lubie d’ivrogne – de sortir en 1973 le premier Asterix en latin, Asterix le Gaulois, à 20 000 exemplaires, ce qui était d’une prudence elle aussi exemplaire. Le directeur de la maison tenait, en effet, les professeurs de latin pour des conservateurs bétonnés et pensait qu’ils n’accepteraient jamais une bande dessinée où César apparaîtrait sous une forme comique, comme manuel d’enseignement. Craintes en partie fondées: vingt ans plus tôt, dans les années 50, les chantres établis de la culture voyaient dans l’importation des bandes dessinées américaines le signe de la décadence. La maison d’édition fut d’autant plus étonnée de voir qu’en quelques semaines le premier tirage épuisé. Professeurs et surtout élèves avaient opté pour cet apprentissage non-conventionnel. Le philtre des druides avaient enlevé au « choc de lecture » tout son côté effrayant. On me demanda très vite de traduire un deuxième titre. Depuis, j’en suis à 22. Cette année, nous allons sortir Asterix chez les Suisses – Asterix apud Helvetios. Et en 2006, un album original d’Uderzo dont il garde encore le sujet secret.

Les fils conducteurs de la traduction avaient pour but de simplifier et de préparer à la lecture de César :

- formation des phrases trop longues et construction compliquées devaient être évitées ; - les phénomènes grammaticaux souvent utilisés par César devaient être remplacés, - On devait utiliser au maximum les mots et les phrases qui se trouvent dans les textes

originaux de César ;- On devait se méfier des boutades de l’original. A des endroits précis, je devais garder

la liberté de mettre des phrases latines et des tournures grammaticales en fonction de la situation.

Quelques réflexions sur les problèmes de traduction : le transfert d’expressions modernes en latin ne fut pas toujours facile. C’est ainsi que j’ai rencontré un vrai défi lorsqu’il a fallu traduire les noms des spécialités culinaires du Tour de Gaule (Iter Gallicum) collectées par Asterix et Obelix. Mais j’ai trouvé une foule de dictionnaires pour m’aider. Autre difficulté

bien pire – les mille et un jeux de mots de la série, qui perdent évidemment à la traduction en quelque langue que ce soit. Un professeur de français de Bielefeld, en Allemagne, André Stoll, a établi dans un livre sur

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Asterix, » L’épopée triviale de Franc »e que 60% des plaisanteries se sont perdues dans la traduction allemande. Deux exemples :

- Chaque titre a sur sa page de garde une carte de Gaule. Sous une énorme loupe apparaît en grossissement le petit village de nos invincibles Gaulois. Il est environné de quatre camps romains, déjà drôles par le nom qu’ils portent. L’un d’entre eux, c’est Petibonum, ce que comprennent tous les Français, tandis que pour un Allemand, si on traduit, le mot est Spiesser. Alors on a traduit par Kleinbonum, ce qui n’a pas de sens. Moi-même, je n’ai rien trouvé de mieux en latin que Parvibonum, ce qui est bien moins drôle.

- Dans Asterix le Gaulois, le druide brasse pour les Romains, au lieu du philtre désiré, un produit pour faire pousser les cheveux. Asterix et le druide portent un centurion à incandescence pour qu’il leur prononce des phrases avec le mot « cheveu » ou « poil ». Sur une image, Asterix lui lit les lignes dans la paume et dit « Il a un poil dans la main ». Ce qui signifie en français « Il est paresseux comme une couleuvre ». La traduction doit refléter cette interprétation tout en contenant le mot poil ou cheveu. Un problème insoluble !

Cet inconvénient, perceptible aux seuls connaisseurs, n’interrompit pas la diffusion des nos Asterix en latin. Fin 1983 – donc, en dix ans – on avait vendu 100 000 exemplaires d’Asterix Gallus. En 1986, le titre connut sa 7e réédition. Aussi plébiscité fût-il, Asterix en latin soulevait toutefois la critique de certains professeurs qui estimaient qu’il ne s’agissait pas du latin d’origine. Les élèves, habitués aux images, se tourneraient-ils par la suite vers une édition du texte seul ?Les textes latins utilisés en classe ne contenaient pour la plupart aucune illustration. Pour donner aux élèves comme aux professeurs la possibilité de lire le texte d’authentiques auteurs latins, mais en les illustrant, j’ai adapté deux auteurs parmi les plus lus, le César de De Bello Gallico (« La Guerre des Gaules ») et l’Ovide des Métamorphoses, en bandes dessinées publiées chez Klett.

Le comte von Rothenburg montre son portrait glissé, à la Hitchcock, entre les pages du De Bello Gallico.

César en bande dessinée, en Comics, ça pouvait paraître une folie. Mais c’est seulement à l’origine, à la fin du XIXe siècle, que les albums qu’on appelle en Amérique « Comics » futent vraiment drôles. On les appelait même Funnies, « drôleries ». Aujourd’hui c’est devenu un terme générique. Des contenus très sérieux, même la Bible, ont été traduits en bandes dessinées. C’est pourquoi on peut tout à fait adapter des auteurs latins fort sérieux sans altérer

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le contenu et la portée des textes. A cela près qu’il faut absolument que le texte comme les illustrations respectent le plus possible l’authenticité.Pour César, la difficulté résidait dans le fait qu’il parle de lui à la troisième personne. Là je les ai laissés, lui et ses interlocuteurs, s’exprimer à la première personne. Les transformations, les ajouts, je les ai signalés par une écriture cursive. Sur cette image, le lecteur voit que tout le contenu des petites cases a été modifié par moi. Dans ce cas précis, à l’image suivante, le texte original est retiré des bulles. Comparez : reprehendam correspond à l’original reprenhendat, intellego à intellega t , etc. Des chiffres en bas de la page renvoient au texte original reproduit aux dernières pages du volume.Nous avons aussi attaché beaucoup de prix au respect des faits historiques. Par exemple, je vous montre la reproduction d’une machine à récolter celte, d’après ce que nous en connaissons des bas-reliefs. La bande dessinée fournit ainsi au maître une image pour illustrer son propos.Les illustrations appropriées, bien pensées, non seulement motivent, mais aussi encouragent et accélèrent l’apprentissage de textes étrangers, tout le monde le sait aujourd’hui. On comprend mal au fond que des éditions paraissent sans illustration aucune. Les manuels latins sont illustrés depuis belle lurette. Mais trop souvent les illustrations côtoient le texte sans rapport avec lui. On peut donc progresser. Peut-être que mes Asterix en latin et mes adaptations de textes classiques pourraient y aider et faire naître d’autres vocations. Ainsi les leçons de grammaire et de lecture pourraient-elles être interprétées visuellement, dans le sens du proverbe chinois liminaire : « Je vois (une image), je comprends (le texte ».

Comte Karl-Heinz von Rothenburg, alias Rubricastellanus, Aix-la-Chapellehttp://www.rubricastellanus.de

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Le comte Karl-Heinz von Rothenburg photographié par les élèves du collège La Gautrais, Plouasne.

Le comte Karl-Heinz von Rothenburg et son hôte, Elizabeth Antébi, à la veille du festival.

BIOGRAPHIELe comte Karl-Heinz de Rothenburg, alias Rubricastellanus – et alias signifie « autrement dit » en latin – nous raconte son compagnonnage avec « Asterix » dont il a traduit vingt-deux albums en latin depuis 1960 – sur près d’un demi-siècle, bientôt ! Né en 1934 à Wiesbaden, il a commencé à 26 ans pour initier ses élèves à la langue latine. Pour ses leçons sur La Guerre des Gaules de Jules César ou sur Les Métamorphoses d’Ovide, il avait pris l’habitude de « rhabiller » ses héros en leur redessinant des costumes. Comme tous les chemins mènent à Rome, il était venu au latin par des voies parallèles : musicien de vocation, mais n’ayant pas les moyens financiers d’un tel apprentissage, il s’était inscrit à l’école de théologie. Mais, après un an comme vicaire, il s’était tourné vers les études latines et grecques qui le passionnaient bien plus. Pour rendre les cours plus attrayants, il songea à les illustrer, au sens propre, par des images, devenant ainsi le pionnier de toute une pédagogie qui aujourd’hui prend son essor et trouve son public.

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Antoine Olivier, élève de khâgne, et son florilège grec

Antoine Olivier (ici photographié par les collégiens de La Gautrais, Plouasne), 18 ans, élève de khâgne à Rennes, a choisi de lire et de dire en français et en grec ancien, quatre textes qu’il chérit tout particulièrement et qui, selon lui, expriment tout ce qu’apporte d’universel la fréquentation des textes grecs. Il se destine à l’enseignement des « Humanités ».

1. Lysias  Avocat célèbre, ou plutôt logographe, Lysias (440-360 av. J-C) fut souvent cité comme le modèle de l’orateur antique. Fondateur d’une école de rhétorique, après avoir vécu en Grande-Grèce (Italie du Sud), il est pris dans les remous de la guerre du Péloponnèse entre Sparte et Athènes, puis de l’accession au pouvoir du régime oligarchique des trente. Son père étant métèque (issu de Thessalie), sa famille devient suspecte et son propre frère est contraint à voire la ciguë. Lysias s’exile alors à Mégare. En 401, il mit en accusation l’assassin de son frère, et rédigea la plaidoirie Contre Erathostène.2. Iliade d’Homère

« Chante, déesse, la colère d’Achille, le fils de Pélée ; détestable colère qui, aux Achéens valut des souffrances sans nombre et jeta en pâture à Hadès tant d’âmes fières de héros, tandis que de ces héros mêmes elle faisait la proie des chiens et de tous les oiseaux du ciel – pour l’achèvement du dessein de Zeus. » (traduction Paul Mazon, Les Belles Lettres, 2002)

3. Aristophane : L’Assemblée des Femmes. Dans cette pièce (373 av. J-C), Aristophane met en scène des femmes, sous l’influence d’une dénommée Praxagora, qui s’introduisent déguisées en homme dans l’Assemblée du peuple. Elles prêchent l’égalité des sexes et la mise en commun des biens …

4. Sophocle : La mort d’AjaxHéros légendaire de la guerre de Troie, Ajax fut mis en scène par poètes et dramaturges. Antoine Olivier a choisi d’interpréter un passage poignant de la tragédie de Sophocle (entre 450 et 440 av. J-C.)

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LES ECRIVAINS

Jacques Lacarrière

Jacques Lacarrière nous a fait l’amitié de venir nous donner une conférence pour nous expliquer que « Nous parlons tous Frangrec ». Puis il a lu, avec son épouse la comédienne SYLVIA LIPA, des poèmes grecs anciens et modernes, insistant sur la continuité d’une inspiration qui perdure jusqu’à nos jours. En outre, il multiplie les exemples de scientifiques qui ont pioché leur inspiration dans l’Antiquité et la langue grecques : ainsi de Norbert Wiener, « père » de la Cybernétique ou « art du pilotage », qui lisait couramment Homère dans le texte ; ou de ce savant qui nomma une fusée « Exocet » en s’inspirant des poissons volants chers à Aristote.

« Il faut absolument faire en sorte que la Mémoire se perpétue, avec la force des mots, des poètes. Le grec - moderne ou ancien car il s’agit de la même langue transmise à travers les siècles - sert à penser autrement et à voir le monde différemment, c’est-à-dire avec raison et avec rêve. Associer le rêve et la raison, je crois qu’il n’y a que la Grèce qui ait fait cela. » Né le 2 décembre 1925 à Limoges, avec en poche une licence ès Lettres et une autre de Droit, quelques cours d’hindi et de grec moderne aux Langues O., Jacques Lacarrière partit dès l’âge de vingt ans ou un peu plus sur les routes, pedibus cum jambis et comme déjà lui-même, en direction des Indes. Il s’arrêta en Grèce, parcourut le Proche-Orient, vécut dans les

îles grecs, en particulier celle de Jean de l’Apocalypse, Patmos. En 1947, il jouait dans le théâtre grec d’Epidaure. Vingt ans plus tard, en 1967, il revenait en France après le coup d’Etat des colonels. Il s’installa dans la maison de Bourgogne de son grand-oncle menuisier. Il y vit toujours. En 1991, il a reçu le grand prix de littérature de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre. Ses poèmes ont été publiés chez Fata Morgana. Il y a eu les « incontournables », L’Eté grec (Plon, 1976, puis 1984) ou Marie d’Egypte (J-C Lattès, 1995), Dictionnaire amoureux de la Grèce (Plon, 1901), les plus secrets, Le Pays sous l’écorce (Le Seuil 1980 et 1981), Chemins d’écriture ou Ce bel et nouvel aujourd’hui (Ramsay, 1998), Un jardin pour mémoire (NiL, 1999) ou encore Les Hommes ivres de Dieu (Fayard, 1975).Il a publié aussi plusieurs traductions du grec ancien, dont Orphée, Hymnes et discours sacrés (Imprimerie nationale, 1995), Oedipe roi, Oedipe à Colone, Antigone (Le Félin, 1994). Et il a traduit nombre de poètes grecs modernes - Séféris, Elytis, Ritsos, Prévélakis…

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La chanteuse ANGELA, présentée par J. Lacarrière et auteur par ailleurs d’une adaptation de l’Odyssée d’Homère, a terminé la soirée du vendredi en interprétant divers textes, avec le concours de ses musiciens Yannis VLACHOS (bouzouki, oud, guitare), Dimitri DASKALOTHANASSIS (flûte, guitare, percussion).

Anne de Leseleuc

L’auteur de la série des Marcus Aper dans la collection 10/18 « Grands Détectives », ainsi que de Vercingétorix ou du Secret de Victorina, nous a fait partager son enthousiasme de chercheur et d’écrivain, en contant diverses anecdotes de sa vie, commencée en tant qu’actrice dans la compagnie Barrault-Renaut - elle a quitté la troupe le jour ou Barrault lui a offert le rôle d’Arsinoé et non celui de Célimène -, poursuivie par la rédaction d’une thèse sur le Chien dans l’Antiquité et par une collaboration aux Antiquités nationales …

Anne de Leseleuc avec Albert Foulon, professeur de latin, maître de conférences à l’Université Rennes II.

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Anne de Leseleuc, docteur en Histoire des Civilisations de l’Antiquité, a suivi les cours de l’Ecole du Louvre dont elle est diplômée (Antiquités Nationales). Elle fut auparavant actrice (dans la Compagnie Renaud-Barrault) et directrice de théâtre. Aux éditions 10/18, dans la collection « Grands détectives » dirigée par Me Jean-Claude Zylberstein, elle est l’auteur d’une série qui se passe dans la Gaule romaine, vers le IIIe siècle ap. J-C, et dont le héros est un avocat qui a réellement existé, Marcus Aper - Marcus Aper chez les Rutènes. 10/18, 1993 ; Marcus Aper et Lauréolus, 10/18, 1994 ; Les Calendes de Septembre, 10/18, 1995 ; Le Trésor de Boudicca, 10/18, 1998 ; Les Vacances de Marcus Aper, 10/18, 1999. Elle a aussi écrit un livre sur Vercingétorix ou l’épopée des rois gaulois, et un autre intitulé Le secret de Victorina ou les autres invasions barbares, parus aux éditions de l’Archipel. Hubert Monteilhet

Hubert Monteilhet à gauche ; à droite, Simone Bertière.Cet écrivain éclectique, célèbre pour ses romans policiers et une absence de langue de bois qui frise parfois la provocation, a parlé de la genèse de son Neropolis et du rapport qu’entretint le fils d’Agrippine avec le christianisme naissant.« Le maître incontesté du roman policier gastronomique (La part des anges) continue à honorer la mémoire de Gargantua dans sa maison de Garlin, petit bourg d'un millier d'estomacs situé aux confins des Pyrénées-Atlantiques, des Landes et du Gers. » C’est ainsi que le magazine Lire sous la plume de Didier Sénécal rend hommage à Hubert Monteilhet, auteur connu pour ses romans policiers (l’un des meilleurs reste Le Retour des Cendres), et qui a longtemps vécu à Tunis. Pendant treize ans, chroniqueur gastronomique pour le journal Sud-Ouest, ce écrivain « de la gueule » et assez « fort en gueule » a décidé d’écrire un livre sur la gladiature et Néron : Néron ne nous est guère connu que par les diffamations plus ou moins calomnieuses de ses ennemis aristocrates ou chrétiens. Il était légitime de discerner entre les lignes comme au travers de certains faits un Néron plus humain et plus normal. De même en ce qui concerne les premiers chrétiens, le me suis efforcé de dépasser une hagiographie saint-sulpicienne pour atteindre une réalité qui me semble à tout prendre plus édifiante encore. L'humilité, les imperfections de l'instrument, ne font-ils pas ressortir, pour le croyant, toute l'étendue miraculeuse de la grâce divine ?Simone BertièreL’auteur d’Apologie pour Clytemnestre est revenue sur cet épisode de la Guerre de Troie et du retour à Mycènes du roi Agamemnon, remettant en perspective de façon originale le rôle des femmes dans l’Antiquité grecque. Simone Bertière, agrégée des Lettres et ancienne élève de l'École normale supérieure de jeunes filles, a enseigné le français et le grec dans les classes préparatoires du lycée Camille Jullian à Bordeaux. Passée ensuite à

l'Université dans le département de Littérature comparée, elle y a fréquemment travaillé à des programmes comportant des textes anciens (en traduction pour les étudiants de Lettres Modernes). Après une longue série de livres d'histoire consacrée aux Reines de France des Temps Modernes, elle revient à ses premières amours, le grec et la Grèce antique, avec un récit mythologique écrit dans les marges d'Homère et d'Eschyle, Apologie pour Clytemnestre — sans pour autant abandonner certains de ses thèmes favoris : la place des femmes, et notamment des reines, dans les sociétés d'autrefois.

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Les Spectateurs

Vendredi 4 mars, Rothenburg, A. Olivier, D. Chastenet, Lacarrière, Sylvia Lipa, Angela (théâtre) :

Au premier plan, le comte Karl-Heinz de Rothenburg, professeur de latin à Aix-la-Chapelle et traducteur de 23 Asterix en latin, écoute attentivement le jeune Antoine Olivier disant un choix de textes grecs.

Samedi 5 mars, A. de Leseleuc, Hubert Monteilhet, Simone Bertière (salle des fêtes) :

Toiles « mythologiques » d’Alain Auregan, peintre qui a son atelier à Bécherel, et panneaux confiés par Jublais,, centre archéologique de Mayenne

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Le Bal grec du Samedi soir, Défilé de Mode

La soirée du samedi 5 mars fut une soirée de fête. Les hommes furent couronnés de lauriers, les femmes, de myrtes.

Notre photographe et cameraman, Georges Bouillet, qui a bien d’autres talents – journaliste, costumier …

Et deux personnalités de la région couronnées par Mme Noquet qui a fabriqué les couronnes avec Mme Lessart :

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Le Maire de Bécherel, Bernard Leroy, accueillit invités et personnalités.

De g. à dr., M. et Mme Albert Foulon, personnes providentielles de la fête, M. Foulon ayant reçu les écrivains avec E. Antébi, et Madame ayant décoré toute la sale, par brassées, de ses mimosas odoriférants.Le maire de Bécherel, Bernard Leroy, l’initiatrice du Festival Elizabeth Antébi, Mme Jubeau, très efficace secrétaire de mairie, Edith Guimard, présidente du Comité de Concertation pour le Développement de Bécherel « cité du livre ».

Au « buffet assis » furent servies quelques recettes d’Apicius, d’après le livre Saveurs et Senteurs de la Rome Antique : 80 Recettes d’Apicius, mises au point par le cuisinier Renzo Pedrazzini, illustrations et commentaires de Michèle Teysseyre qui en est l’éditeur. C’est Marie-Thérèse Marty, archéologue, ingénieur au CNRS, qui avait lancé dès 1985 l’expérience de gastronomie antique sur le site de Saint-Bertrand-de-Comminge/Valcabrère. Et grâce au pharmacien herboriste Gilbert Julia, furent retrouvés d’anciens arômes oubliés.

Dans les cuisines, les libraires mère et fille Yvonne Prêteseille et Claire Wosiak, responsables des repas, et le peintre François Perego.

La Présidente du Comité de Concertation, Edith Guimard, avait écrit un petit discours

d’accueil … qu’elle oublia de prononcer, le voilà donc :

Quand Elizabeth a commencé à nous parler d’un Festival de latin grec, nous l’avons un peu regardée avec des yeux ronds. Et si le souffle nouveau qui se lève sur Bécherel passait par la lecture des auteurs de l’Antiquité ? Pourquoi pas après tout ? La Renaissance n’a-t-elle pas produit un monde tout

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neuf à partir de la redécouverte des textes latins et grecs ? La loi ne nous vient-elle pas des Romains ? Le philosophie et la poésie des Grecs ?Les hommes politiques savent bien tout ce qu’ils doivent au grec, à commencer par les mots de politique, de démocratie, l’oserais-je messieurs de « démagogie » parfois ; ou au latin avec leur droit de veto et les amendements à la Constitution – sans parler des élections. Sait-on par exemple que l’ingénu (ingenuus) était tout simplement l’« homme libre » ? L’ingénue libertine de Colette n’était-elle pas la femme libre dans toute sa splendeur ?Nous allons manger « à la Apicius ». Ce Marcus Gavius Apicius a vécu au Ier siècle à Rome, sous Tibère dont il était l’ami. Ses réceptions étaient si fastueuses et ses dîners si bons qu’il a laissé un nom presque aussi célèbre dans l’histoire que l’avocat Cicéron. Le triomphe de l’oral sous toutes ses formes … Sa cuisine est à base d’huile d’olive, d’épices, de miel, d’herbes aromatiques. Mais déjà les Grecs avaient mis à l’honneur les épices et les mélanges, les macérations et autres préparations quand, en Europe on ne savait que rôtir viandes et poissons. Au fond les grands progrès des civilisations passent par l’estomac, rappelez-vous Henri IV et sa poule au pot.Et savez-vous que la pizza fut apportée en Grande-Grèce, c’est-à-dire au sud de l’Italie, par les colons grecs. Ou que l’ouzo, cet alcool qui fleure l’anis et qu’on parfume à la sève d’un arbuste, fut longtemps fabriqué à Venise, avec un emballage sur lequel on pouvait lire uso Graeci, à l’usage du Grec. D’où le nom … Eh oui, j’ai appris tout cela en participant aux préparatifs du repas.L’un des premiers, le poète Archestratos (330 av.J-C) publia au retour d’un de ses voyages un livre de recettes intitulé paraît-il « Sensualité ». On peut donc dire que les premiers traités culinaires comme philosophiques de l’Europe furent grecs. Primum vivere, deinde philosophare, comme disaient les Romains : « Vivre d’abord, philosopher ensuite ».Alors ce soir, vivons et philosophons, regardons le défilé de mode et oublions nos soucis.Carpe Diem (« cueillez le jour » et Chairete, « réjouissez-vous ».Et merci encore de nous avoir aidé à lancer ce Festival, premier du genre, à Bécherel polis tôn biblôn, et civitas libri.Quelques tables :

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Le Défilé de Mode Antique

Danièle Chastenet orchestra un défilé au cours duquel elle détailla les costumes cousus avec amour par elle-même, sa cousine, ses amis de Toulouse :

Angela et ses musiciens firent danser tout le monde, malgré les congères de neige et le vent qui soufflait à l’extérieur …

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Et comme eût dit Melina Mercouri dans Jamais le Dimanche, le film de Dassin, « Ils allèrent tous à la plage … »

Danièle Chastenet et la passion des costumes antiques

Depuis toujours, Danièle Chastenet, qui vit à Toulouse, se passionne pour l’Antiquité sous l’angle de la mode - vêtements, bijoux, coiffures. Pour le Premier festival de Latin et de grec, elle a organisé une présentation, le premier jour, puis un défilé, le deuxième jour, à l’occasion du dîner latin et du bal grec.

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« Pour reconstituer, comme je l’ai fait, des vêtements qui datent du 1er siècle après JC, il faut sans doute une bonne dose d'intuition, tout en tenant compte des découvertes archéologiques et historiques. Il faut aussi replacer les différents personnages dans leur contexte de vie. Malheureusement, il n'existe que peu d'ouvrages traitant des femmes - surtout des femmes qui ne sont ni nobles ni esclaves.

Je suis autodidacte en la matière, animée par ma seule passion, et je travaille dans un hôpital à Toulouse. Née dans l’Ile de la Réunion, j’ai rencontré très tôt toutes les ethnies de l’île et j’ai été fascinée très tôt par la diversité des costumes et du drapé – en particulier pour les saris. Ainsi s’éveillent les vocations …Mes collègues sont François Astorg (formation en communication, école de journalisme à Toulouse et DEUG de géographie) qui travaille à la mairie d’Albi, et Cedric Chadburn, professeur d’histoire (maîtrise d'histoire ancienne, DESS de valorisation du patrimoine et développement local). »

Le défilé s'est ouvert par un costume grec, le « péplos », vêtement tubulaire et très coloré, qui possède un rabat sur la poitrine ; il était porté par beaucoup de Grecques ; seuls la couleur et les ornements permettaient d’établir des différences entre rangs

sociaux .

La robe de la plébéienne est constituée de deux tuniques (deux rectangles de même dimensions ), l'une longue de couleur jaune pale, l'autre courte et verte tenues par des broches ou fibules : pour ce costume, nous l'avons cousu aux épaules pour une question pratique de défilé. Il s'agit d'une commerçante car elle a les moyens de soffrir deux tuniques de couleur, même si ces couleur sont passées.

Le costume de la matrone romaine est la stola ou robe : elle est blanche, ceinturée par une zona ; la matrone porte également un grand voile appelé palla de couleur en général plus foncé. La matrone incarne la femme mariée et la mère de famille, elle doit avoir un comportement réservé qui ne doit nuire ni à son mari ni à l'Etat, c’est une citoyenne romaine et de naissance libre .

La mariée est en général une enfant d'environ douze ans ou plus. On lui a choisi son mari pour différentes raisons, mais le plus souvent pour rapprochement entre deux familles.

Elle porte une tunique blanche avec une ceinture couleur orangée où l'on forme un noeud en forme de huit, le « nœud d’Hercule », et qui est

assortie au voile qui porte le nom de flameum. Elle porte aussi une couronne de petites fleurs. Sous sa tunique, comme toutes les femmes nobles, elle porte une tunique la tunica tallaris.

La « robe de Julie » (fille de l’empereur Auguste) est le contraire du vêtement de la matrone : il est fait pour

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paraître, c'est une stola cuivrée brodée à l'encolure, et au bas arrière de la robe on discerne une instita : elle a une ceinture brodée ainsi que le  voile .Les manches sont ouvertes sur le dessus et les bords rapprochés par des têtes de lion en métal doré.

Agrippine l’Ancienne, qui fut l'épouse de Germanicus et la fille de Julie, donc la petite-fille d’Auguste, porte un vêtement de deuil gris anthracite - le noir tel que nous le connaissons aujourd'hui n'existait pas - , sa robe est brodée en fils d'argent symbolisant les larmes, elle porte sur son visage et sur son corps un voile gris qui cache sa peine. Le veuvage durait dix mois pour la femme, ce qui permettait de vérifier qu'elle ne portait pas un enfant de son défunt mari.

La femme du consul est une robe pour une riche patricienne dont le mari exerce un pouvoir. C'est une stola bordeaux, couleur qui fait partie des couleurs "pourpre", avec un large galon en fils d'argent ; sa ceinture est faite de la même matière, son voile framboise est dans la même gamme de couleur. Tout ceux qui la croisent savent immédiatement qu'ils ont à faire à une femme de la maison impériale.

L'Impératrice (voir première photo) possède une stola pourpre brodée de palmes en fils d'or, elle a une ceinture en métal doré et un voile rouge foncé bordé d'un galon doré. Les bijoux ont pour toutes ces femmes de l'aristocratie une place très importante, il y a souvent surenchère d'une femme à l'autre. C'est pourquoi elle affiche des perles tant en collier qu'en diadème et autres bijou.

Avec la Romano-byzantine nous sommes presque à l'orée de l'empire romain d'Orient. Il s'agit d'un vêtement plus lourd et plus chargé, une certaine raideur du tissus rend la démarche mois fluide. Le voile est entièrement brodé de fils d'or, c'est un costume éclatant de lumière.

Le Sénateur, sur sa tunique, porte des bandes pourpres, les "laticlaves", la toge mesure six mètres une fois déployée et elle est galonnée de pourpre dans le bas. Il porte à la main une mappa, sorte de serviette.

Le Patricien est vêtu simplement d'une tunique bleu bordée de galon gris et d'un pallium grand rectangle de tissu lui servant de manteau. Le pallium est un manteau d'origine grec et fut adopté

par bon nombre de Romains qui le préféraient à la toge, difficile à porter.

La Vestale ; c'est un costume de reconstitution , je l'ai reproduit d'après une photo de la grande vestale du 2ème siècle ou virgo vestalis maxima qui se trouve sur le Forum à Rome. Le costume est composé d'une tunica tallaris, d'une tunica exterior, d'un couvre épaules, d'un bonnet formant les sept bandelettes (chiffre magique dans la Rome antique ), d'un petit voile accroché au bandeau et d'une palla.La vestale

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était choisie très jeune dans une famille patricienne puis plus tard dans les riches familles plébéiennes. Les fillettes devaient avoir entre six et huit ans, elles devaient être sans tare , un joli physique, et issue d'une famille non divorcée .C'est le grand pontife - en l'occurrence l'empereur -qui les choisissait. Elle était alors nommée "Amata" nom de la première vestale dans les temps anciens. Le sacerdoce durait trente ans : dix ans pour être formée au culte, dix ans pour honorer et célébrer la Déesse, dix ans pour enseigner aux jeunes recrues les devoirs et obligations liés à la déesse protectrice de Rome .

Ses devoirs étaient la surveillance du feu sacré, honorer la déesse et garder les amulettes sacrées. Mais aussi elle pouvait apaiser les querelles de famille et si elle croisait par hasard un condamné à mort, il pouvait être gracié. Les vestales pouvaient bénéficier des testaments des grands personnages, elles connaissaient certains secret d'Etat ; mais elles

risquaient d'être enterrées vivantes si elles avaient  été touchées par les mains impure d'un homme !

Le soldat est un auxiliaire gaulois de la légion romaine. Ces soldats participent aux combats et ont pour mission de protéger les flancs des légions. Son costume est composé d'un tunique courte en lin, d'une sorte de veste sans manche en gros cuir la subermalis d'une cote de maille très lourde, d'épauliéres, il est chaussé de calligae, il porte sur la tête un casque qui peut être en bronze et comme armement, une javeline, un glaive et un bouclier, plus un objet personnel qui peut être un poignard ou pugio .Il possède une ceinture en cuir  avec des plaques de bronze qui pouvaient servir de monnaies d'échanges....

Quelques ouvrages de référence : Jérôme Carcopino La vie quotidienne à l'époque impériale.Georges Duby Les femmes dans l'antiquité.Danielle Gourévitch et Marie-Thérèse Raepsaet-Charlier La femme dans la Rome antique.Danielle Porte, Le Prêtre à Rome. Jean-Noël Robert Les modes à Rome Sources antiques :Tacite Les Annales.Juvénal Les Satires.Martial Les EpigrammesOvide, L’Art d’aimer. Ainsi que les fresques, les mosaïques, la statuaire …

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Un dimanche de conférences

Le dimanche 6 mars, les spectateurs ont afflué dans les librairies dès dix heures du matin. Ils ont attendu les conférences en visionnant à nouveau le film tourné avec Patrick Poivre d’Arvor, Jacqueline de Romilly ainsi que le Conservateur du cabinet des poinçons à l’Imprimerie Nationale et le graphiste qui adapte les grecs du Roi à l’informatique. Puis deux artisans de Bécherel, ville du livre et autour du livre, Guillemette Goar et François Perego ont donné des conférences sur les rapports entre leur métier et l’Antiquité. L’après-midi, une joute amicale se fit sur le thème d’Alexandre et de l’Orient, entre l’écrivain jacques Lacarrière et l’Inspecteur Général des Lettres – écrivain et traducteur lui aussi – Pascal Charvet.

Guillemette GOAR : « Reliure, le point à la grecque ».

Depuis l'époque médiévale, il existait deux formes de couture - la couture à deux aiguilles et surtout la couture sur nerfs.

A partir du XVIe siècle, les reliures gagnent en finesse et en élégance, on adoptera la façon de coudre des ouvriers travaillant

chez les relieurs Alde à Venise : ces relieurs d'origine grecque avaient apporté de leur pays une méthode de couture qui consistait à loger complètement les nerfs dans les

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entailles faites à l'aide d'une scie, d'où le nom "couture à la grecque".

François PEREGO : « Peinture et Antiquité »(le texte de la conférence n’a pas été communiqué)

Pascal CHARVET : « Grec, Latin et Méditerranée ».

Pascal Charvet, auteur de plusieurs livres et traductions sur l’Antiquité grecque et latine, mais aussi Inspecteur général des Lettres au Ministère de l’Education nationale, est à droite, à côté de Jacques Lacarrière.

(extrait de l’entretien filmé par TV-Breizh) :L’intérêt premier de ce Festival Européen de Grec et de Latin, c’est de faire en sorte que nous n’ayons plus à refouler ce qui, en nous, relève du grec et du latin. Ce festival, à Bécherel, ravive en nous des voix que nous n’écoutions plus. Au fond, c’est une succession de paradoxes : festival européen, certes, mais dans un si petit village (15 libraires pour 660 habitants) ! Festival grec et latin au cœur d’un univers intimiste, concret, tactile, à une époque de matérialisme et d’efficacité économique. Un festival que fréquentent – et cela m’a particulièrement frappé – des jeunes professeurs et des adolescents, qui achètent des livres aussi savants que ceux de Lucien Jerphagnon ou Jacqueline de Romilly, mais aussi des bandes dessinées … Asterix en latin et grec ancien, les Métamorphoses d’Ovide transformées en bandes dessinées, Harry Potter en grec/latin ! Autre innovation, la forme de manifestations qui se traduisent par des réalisations concrètes – aujourd’hui DVD, reliure, hier la nourriture et la danse. A chaque instant, j’ai constaté ce souci permanent de relier le présent au passé comme, bien entendu, le passé au présent.Pour un inspecteur général de l’Enseignement national en charge de ce dossier, à un moment où se pose la question des langues et de la culture antique dans les études, l’intérêt incroyable pour ce qui se passe ici est bien le signe qu’elles ne tiennent pas une place annexe mais centrale, et qu’il nous faut non seulement refonder mais prolonger leur enseignement. Ici, dans cette « abbaye de Thélème » où les madeleines côtoient les livres, on a un exemple très concret de la manière dont nous pouvons entretenir le goût et la passion pour ceux qui nous ont façonnés et dont les textes et les actes, aujourd’hui encore, nous apprennent à penser et à réfléchir. On ne peut réduire le grec et le latin à un simple impressionnisme grammatical et stylistique comme on le fait trop souvent. Je crois qu’il faut revenir aux valeurs véhiculées par ces civilisations, à une approche plus anthropologique de « l’homme latin », de « l’homme grec », de cette culture façonnée dans ce creuset moyen-oriental où tout est né, avec l’Egypte et

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jusqu’à l’Inde. Ainsi pourrions-nous prendre un recul salutaire sur la vision que nous avons de notre propre histoire.Un des rêves que j’ai reste celui d’un lexique de toutes les langues européennes, avec les dérivations empruntées au latin et au grec, pour voir comment, à partir de ce creuset européen, chaque langue a pris des expressions, les a modifiées, interprétées … Ce serait la meilleure « photographie » de ce qu’a pu être notre sédimentation linguistique.Il faudrait revenir aux sources, à ce qu’a signifié à travers les âges la fides romaine – « parole donnée », contrat » -, la pietas latine ou la psyché grecque.On ne saurait séparer l’étude de la langue de ce qu’elle signifie, c’est de cette exploration que naît le plaisir d’apprendre, la surprise de découvrir, avec le champ élargi du sens, sans oublier les rôles des voyages et du théâtre : toute la rénovation de la dramaturgie contemporaine s’est faite à partir du travail sur les sources antiques, les tragiques grecs – Jean Bollack, Alain Milianti, Ariane Mouchkine, Florence Dupond. Dès le moment où l’on demande à un élève de traduire une élégie amoureuse, avec les nuances des sentiments et des sens qu’il connaît pour lui-même, le déclic peut se produire. Quant à la réussite sociale que demandent les parents, il se trouve que j’étais récemment à Rome pour un jumelage entre un lycée français et un lycée romain, un lyceo classico, et comme je demandais si les élèves s’inscrivaient encore, on m’a répondu qu’une étude remontant à une quinzaine d’années a déterminé que les élèves ayant bénéficié d’un cursus latin grec ont plus de 85% de réussites en tout domaine par rapport aux lycées scientifiques ! Dans ce Festival Européen de grec et de Latin, le charme est qu’on retrouve l’idée centrale d’une maison où tout est à sa place, mais en même temps où tout peut se mêler.

Soutiens officiels et remerciements

Rappelons d’abord que le premier festival Européen de Latin et de Grec s’est tenu :

- sous le patronage de François Fillon, Ministre de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

- sous le patronage de la Délégation Permanente de la Grèce à l'UNESCONous remercions aussi :

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Les Editions ALBERT-RENE qui nous ont autorisé gracieusement à reproduire l’image d’Asterix et Obelix pour l’invitation.

Les Editions ALLIA, qui ont offert les marque-pages de la manifestation.La CNARELA (Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de Langues Anciennes) qui nous ont soutenu et ont offert les T-Shirts d’accueil.Bernard de FALLOIS, PDG des Editions de Fallois, éditeur de Jacqueline de Romilly et de Simone Bertière, dont il a offert le voyage. L'Office du Tourisme Grec à Paris, qui a offert les très beaux livres de prix pour les élèves.

M. le Maire de Bécherel, Bernard Leroy, qui nous a accueillis.Le Conseil Régional de BretagneLe Conseil Général de BretagneLes libraires et bouquinistes de Bécherel, en particulier la Présidente Edith Guimard et la vice-présidente Yvonne Prêteseille.Les bénévoles de Bécherel, en particulier Mmes Lessart et Noquet, MM. Boulle, Guillotel, Lessart, Vissé. L’APLG (Association des Professeurs de latin et de Grec), et son Président Yves Touchefeu, organisateur des « Journées de l’Antiquité » dans les Pays de Loire.L’ARELA de Bretagne, sa présidente Françoise Marquant et sa vice-présidente Kathy Gestin-Kay qui nous ont soutenus et aidés.L'Association des Cadres Bretons (CB), qui nous a mentionnésLe CELAM de Rennes et son directeur Jean-Pierre MontierL'Association Guillaume Budé à OrléansL'Association Hellénique de BretagneL'Institut culturel italienLa SEL (Sauver les lettres) et son Président M. Paul Demont et

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 Monsieur Pierre Campion, responsable des pages "Atala" et "Cru du Château" sur le site Internet du lycée Chateaubriand à RennesMonsieur Albert Foulon, maître de conférences de latin à l’Université de Rennes Madame Yolaine Provost-Gautier, Comité du Tourisme Haute Bretagne Ille et VilaineMonsieur Alexandre Rallis, Chargé d'Affaires de la Délégation Permanente de la Grèce à l'UnescoPaul Schubert, Université de Genève, Faculté des lettres.Pierre Voelke, Institut des Sciences de l’Antiquité classique, Faculté des lettres et sciences humaines, Université de Neuchâtel Madame Cécile Vrain, directrice générale de la publication L’Europe Nouvelle, magazine d’économie et d’affaires (Budapest)Librairie Batignolles et Cie, ParisLa Librairie Dialogues à Brest,Le Café Pédagogique (www.cafepedagogique.net) La Radio finlandaise en latin (www.yleradio.fi) 

- Jacqueline de Romilly, de l’Académie Française, présidente d’honneur et fondatrice de « Sauvegarde des Enseignements Littéraires » (S.E.L.) :

"Chère Madame, Votre idée est tout à fait séduisante et généreuse". Jacqueline de Romilly, de l'Académie Française

- Patrick Poivre d’Arvor (TF1) :« Je souhaite le plus grand succès à ce Festival ». Patrick Poivre d’Arvor, TF1

- François Busnel, directeur de la rédaction du magazine Lire (groupe L’Express/L’Expansion) :

"Je suis parfaitement d'accord pour que Lire puisse relayer votre manifestation à laquelle j'accepte bien volontiers de participer. Le combat pour la survie de l'enseignement du latin et du grec se prolonge, dans les colonnes de notre journal, par un grand entretien en avril dernier avec Jacqueline de Romilly et une adresse au ministre de l'époque, ainsi que par un grand entretien, dans le numéro de décembre à paraître ces jours-ci, avec Jean-Pierre Vernant, qui fut autrefois mon maître." François Busnel . Directeur de la Rédaction de Lire.

- Monsieur le Maire de Bécherel, Bernard Leroy :« Chère Madame, J’ai lu avec attention votre courrier concernant la manifestation d’envergure pour laquelle vous travaillez activement depuis plusieurs semaines. Cette initiative me passionne et déterminée que vous êtes pour animer cette réunion du Festival Latin Grec, ne peut avoir qu’un retentissement médiatique d’intérêt. […] Personnellement, je suis évidemment favorablement impressionné par ce programme ambitieux, si j’en juge par l’annonce des invités prestigieux à cette manifestation. […] Croyez, chère Madame, à mon meilleur soutien et à celui de mon Conseil Municipal et c’est dans cet esprit de soutien que Bécherel s’appropriera une nouvelle fois un échange culturel digne de notre Cité Culturelle. »Extrait de la lettre de M. Bernard Leroy, maire de Bécherel.

- Elie Szapiro, conseiller municipal à Dinard, délégué aux Arts Plastiques et au Patrimoine :

« Une initiative qu’eût aimée Chateaubriand, féru de culture classique et grand défenseur de la Grèce. » E. Szapiro, Galeries Saphir, Paris, Dinard, Bécherel.

- Clémence Boulouque, auteur de Mort d’un Silence (Gallimard), journaliste à France-Culture et au Figaro Littéraire : « Quelle belle initiative ! ».

- Bernard de Fallois, PDG des Editions de Fallois, éditeur de Jacqueline de Romilly et de Simone Bertière :

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« Bravo pour votre festival, j’y adhère bien sûr complètement. C’est un acte courageux, salubre, enthousiasmant. »Bernard de Fallois

- Cécile Vrain, directrice générale de la publication L’Europe Nouvelle, magaine d’économie et d’affaires (Budapest) : « Merci de m’avoir associée à l’événement ».

- Guy Licoppe, fondateur de la « Fondation Melissa », en Belgique :« Nous avons lu sur votre site Internet le programme du Festival, pour lequel nous vous félicitons ; souhaitons qu’il attire beaucoup de monde, comme il le mérite. »Guy Licoppe.

- Librairie Batignolles et Cie, Paris, qui a aidé à construire le programme.- Lucien J. Heldé (site http://www.empereurs-romains.net) : “Merci d’avoir songé à

me communiquer cette intéressante information que je ne manquerai pas de répercuter auprès des visiteurs de mon site Internet.”

- Albert Foulon, maître de conférences de latin à l’Université de Rennes : « Votre initiative est originale, je la soutiens de tout cœur. » A. Foulon, maître de conférences en latin à l’Université de Rennes

- Alain Malissard Président de la section orléanaise de l'association Guillaume-Budé :

« Je vous adresse toutes mes félicitations et mes voeux de succès pour cette entreprise audacieuse et stimulante. » A. Malissard, Association Guillaume Budé, Orléans (http://g.bude.orleans.free.fr/),

- Yves Touchefeu, président de l’APLG (Association des Professeurs de latin et de Grec) nous a fait une place dans son superbe programme des « Journées de l’Antiquité » et nous a mis sur son site Internet http://perso.wanadoo.fr/yves.touchefeu/ACTUALITE.html :

« Un rendez-vous de grande ampleur en Bretagne. Cette initiative réjouissante entre en résonance heureuse avec les Journées de l’Antiquité qui commenceront le 14 mars 2005 dans la Région des pays de la Loire ». Yves Touchefeu, site APLG

- La CNARELA (Coordination Nationale des Associations Régionales des Enseignants de Langues Anciennes) et sa présidente, Marie-Hélène Menaut :

« La CNARELA s’associe à votre manifestation et lui apporte tout son soutien ; votre programme est dynamique et varié. Nous allons diffuser largement l’information auprès de nos trente associations. Vous savez que la CNARELA et les Belles Lettres ont édité conjointement l’Appel pour le latin et le grec 2004, 70 000 signatures, destiné à informer l’opinion publique sur l’intérêt que trouvent des non-spécialistes au latin et au grec. Votre projet s’inscrit dans notre démarche. L’ARELA Bretagne sera présente à vos journées. »Marie-Hélène Menaut, Présidente de la CNARELA, Bordeaux.

- Vincent Clavot, Pôle Internet Ville de Rennes : « Nous avons référencé votre manifestation dans l’agenda du site de la Ville de Rennes »Vincent Clavot

- Yolaine Provost-Gautier, Comité du Tourisme Haute Bretagne Ille et Vilaine :« Plein de succès pour votre premier festival ». Yolaine Provost-Gautier.

De quelques messages :

« Mon latin est très rouillé et mon grec pitoyable, mais j’assisterai avec plaisir à cet événement si je suis en France à ce moment-là. Félicitations pour cette entreprise ! » Jacques Vallée, écrivain et venture-capitaliste en Californie, correspondant du Figaro supplément « Economie ».

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« Bravo pour votre belle entreprise ! Cela fait chaud au cœur ! » Elisabeth B., Rennes (dont le fils, lycéen, se présente au concours général de latin et dont l’époux « défend les langues anciennes dans le rude contexte de l’informatique ! »).« Si cette fête n’avait pas eu lieu à dix jours du CAPES de Lettres classiques … Quel dommage, j’aurais aimé y participer. » Sophie Dubus, étudiante de Lettres et Cultures Antiques à Lille.« Merci de votre magnifique initiative, dont je reçois les échos jusque dans mon petit collège rural de Guémené-sur-Scorff ! » Nicole Coustet-Larroque, « humble professeur de campagne et fière de l’être ».« J’ai découvert votre initiative via le net. Un grand bravo! »Alexandre Collin, professeur de latin à l’Athénée Royal de Gembloux « Madame,Fidèle lectrice de Ouest-France lorsque je me rends dans ma Bretagne natale, je tiens à vous féliciter pour votre initiative réussie de festival gréco-latin évoquée par le quotidien du 26 février. Il faut sauver nos études bien malmenées par les gouvernements successifs et un projet comme le vôtre va dans le bon sens! bravo! »Mathilde Mahé-Simon, Caïman de latin, Ecole Normale Supérieure

Merci à ceux qui ont immédiatement réagi, avec chaleur, à l’annonce de ce Festival, qu’ils puissent ou non se déplacer : Bénédicte Mas-Bridey, Virginie Le Tarnec, professeur de latin au Lycée Lamennais de Ploërmel, Céline Le Gall au collège Camille Lavaux-Le Relecq Kerhuon, et d’autres professeurs de Lorient ou du Pas de Calais dont les déplacements se sont révélés difficiles. Pour ceux qui n’ont pu venir, nous les remercions de leur enthousiasme et espérons les voir pour le Festival suivant.

Nous remercions tout particulièrement, bien entendu, les participants du Festival, en particulier Jacques Lacarrière, auteur de tant de livres et de tant de traductions de poètes grecs et la comédienne Sylvia Lipa sans lesquels cette manifestation n’aurait peut-être pas vu le jour avec autant de brio, Hubert Monteilhet, le comte von Rothenburg, Simone Bertière et Anne de Leseleuc, Lydia Villefeu, directrice des Laboratoires Boiron, indisponible à la dernière minute mais qui nous a transmis un texte, Pascal Charvet, auteur de plusieurs livres sur la Grèce, les auteurs grecs, ou Alexandre le Grand, Inspecteur Général des lettres au Ministère de l’Education Nationale.

Festival latin grec : Postgramme

Pour le Premier Festival Européen de Latin et de Grec, nous avons retenu l’idée d’un échange

interactif avec les spectateurs. Au lieu d’un programme, nous avons voulu éditer un

« postgramme » sous la forme de critiques, satires, poèmes, écrits divers inspirés par le

Festival aux grands comme aux petits, en incluant les reportages photos ou la photo

emblématique, le croquis, la caricature ou la bande dessinée.

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Des prix (livres, statuettes, T-shirts de la CNARELA) ont été décernés – prix senior, prix

junior, prix d’une classe.

Le résultat du festival a été édité « en-ligne » sur Internet, et est paru en supplément du

journal « Aspasie » (entre 5 000 et 11 000 visiteurs par mois).

Nous comptons aussi poursuivre notre action en inventant avec des classes, si faire se peut,

des produits labellisés PFELG, jeux, cartes, etc.

Le « postgramme » sera traduit en anglais et distribué par divers canaux dans les pays

d’Europe et même sur d’autres continents.

La vie du Festival se poursuivra donc en filigrane jusqu’au Deuxième Festival prévu pour les

18 au 20 mars 2006, sous le thème de la Musique et la Danse. Et c’est avec nos spectateurs et

nos amateurs (au sens fort du mot) que nous le concevrons et le poursuivrons.

Grand Prix Culinaro-Humoristique : Bénédicte Mas-Bridey

Grand Prix Senior : Nadia Pla

Grand Prix Junior : Arnaud Le Calvez (collège de Plouasne, classe de Mme Le Prisé)

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Bénédicte Mas-Bridey nous a envoyé, en guise de « postgramme », cet  Obsonium ou "Provisions de bouche", c’est-à-dire "Mets". Elle a remporté le Grand Prix Culinaro-Humoristique du Festival. 

Les "avocats à la Romaine" font allusion au personnage de la série 10/18 "Grands Détectives" signée Anne de Leseleuc, sur le juriste de la Gaule Romaine Marcus Aper. La "madone des toutous" c'est toujours Anne de Leseleuc qui a fait sa thèse sur les chiens dont elle a longuement parlé, avec beaucoup d'esprit - d'où il s'ensuit que le chien gaulois est toujours mal coiffé, rognard et bien sympathique La Marmite fut la pièce de Plaute qui inspira L'Avare de Molière, choisie par des élèves de Plouasne pour jouer sur scène. Simone Bertière est venue signer, avec un franc succès, son Apologie pour Clytemnestre, d'où l'allusion à la vengeance, plat qui se mange froid : Clytemnestre tua en effet son mari Agamemnon qui revenait de Troie, pour venger la mort de sa fille Iphigénie, sacrifiée aux dieux ... et aux ambitions des hommes. Néron fait allusion à un autre écrivain venu pour une conférence et une signature, Hubert Monteilhet, auteur de Néropolis. Danièle Chastenet a conduit de main de maître(sse) le défilé de mode à l'antique. Quant à Rubricastellanus c'est le nom de code de notre comte allemand, Karl-Heinz von Rothenburg, traducteur de 23 Astérix et auteur d'une adaptation de César et des Métamorphoses d'Ovide en bandes dessinées.

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Nadia Pla a remporté le Grand Prix Senior avec ce très inventif « Jeu de l’Oie » que nous allons peut-être, avec sa permission, transformer en … set de table !

Quant à Arnaud Le Calvez, du collège de La Gautrais à Plouasne, il a remporté le Prix Junior avec un CD-ROM fort bien tourné  qu'il a conçu avec l'aide de son professeur, Mme Le Prisé, et où il remercie Mmes Sourd-Monvoisin et Guiodo.

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Enfin, quelques photos dont nous remercions les élèves et professeurs de Plouasne de nous les avoir adressées :

Groupe d’élèves dans Bécherel enneigé, puis dans la librairie « Maître Albert ». Dédicace du traducteur des Asterix latins au professeur des élèves de La Gautrais et à son époux.

TEMOIGNAGE DE LYDIA VILLEFEU (BOIRON) MARRIE DE NE PAS ÊTRE PRESENTE :

Je suis une littéraire contrariée qui a son diplôme de pharmacie et exerce depuis vingt ans dans le monde particulier et passionnant de l'homéopathie. Après avoir rendu bien perplexes mes professeurs sur mon orientation (littéraire ou scientifique), j’ai trouvé « par hasard » mon premier emploi chez Boiron, leader

mondial de l’homéopathie.

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Actuellement j'exerce la direction d'un établissement pharmaceutique de distribution, de 27 salariés, situé à Brest. Le latin, je l'utilise pour manier les souches botaniques , sémantiques de tous nos médicaments : l'homéopathie s'exprime dans le monde entier , par la dénomination de la plante, de l'animal ou du minéral qui est la souche souhaitée par le prescripteur et rédigée sur l'ordonnance comme telle : c'est de ce fait, une médecine universelle, comprise de tous. Les nuances botaniques des souches végétales sont parfois plus claires à comprendre entre latifolia et glabra ....ou regia et rubra ou encore lanceolatus ou arventis.« Manager » au quotidien, c'est pour moi repenser souvent à une maxime de l’empereur et stoïcien Marc Aurèle, permettant le recul et l'engagement nécessaire pour mener à bien les affaires, les dossiers...Que les Dieux me donnent la Force de supporter ce qui ne peut être changé, le Courage de changer ce qui peut l’être, et la Sagesse de distinguer entre les deux. Quant à Sénèque, porteur de tant de sagesse pour gérer mes priorités professionnelles et personnelles, il ne quitte pas mon agenda. Il est sans conteste pour moi, le meilleur coach qu'un entrepreneur puisse souhaiter pour diriger , orienter, impulser un mouvement, qu'il soit à la tête d'une équipe ou d'un projet d'entreprise fort :Oui, c’est cela, revendique la possession de toi-même. Ton temps, jusqu’à présent, on te le prenait, on te le dérobait, il t’échappait. Récupère-le, et prends-en soin. La vérité, crois-moi, la voici : notre temps, on nous en arrache une partie, on nous en détourne une autre, et le reste nous coule entre les doigts.Pourtant, il est encore plus blâmable de le perdre par négligence. Et, à y bien regarder, l’essentiel de la vie s’écoule à mal faire, une bonne partie à ne rien faire, toute la vie à faire autre chose que ce qu’il faudrait faire.Tu peux me citer un homme qui accorde du prix au temps, qui reconnaisse la valeur d’une journée, qui comprenne qu’il meurt chaque jour ?Mais la plupart des hommes ne font pas le compte de tous les biens qu’ils ont reçus, de tous les plaisirs dont il a joui. Un des défauts de la douleur, entre autres, c’est qu’elle n’est pas seulement vaine mais ingrate. Ainsi donc, parce que tu as perdu ton ami, tu as tout perdu ?Tant d’années de vies si étroitement nouées, une telle intimité, un tel partage intellectuel n’ont mené nulle part ? Avec l’ami, tu enterres l’amitié ? Pourquoi alors te désoler de l’avoir perdu s’il ne te sert à rien de l’avoir eu ? Crois-moi, même si le sort nous a arraché sa présence, une grande partie de ceux que nous avons aimés demeure en nous. Il est à nous le temps passé, et rien n’est plus à l’abri que ce qui n’est plus.Dans l’attente de l’avenir nous sommes ingrats à l’égard des faveurs reçues, comme si cet avenir ( à supposer qu’il se réalise en nous ) ne devrait pas rapidement devenir du passé. C’est restreindre de beaucoup son plaisir de ne jouir que du présent. Le futur et le passé ont leurs charmes : l’un c’est l’attente, l’autre le souvenir. Mais le premier est en suspens et peut ne pas se produire, le second ne peut pas ne pas avoir été.Quelle est donc cette folie de laisser filer le bien le plus assuré qui soit ? Contentons-nous de ceux que nous avons puisés, si toutefois notre âme n’a pas été percée au point de laisser couler tout ce qu’elle avait reçu.Rentre en toi-même autant qu’il est possible. Fréquente ceux qui peuvent te

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rendre meilleur. Accueille ceux que tu peux rendre meilleurs. C’est une démarche réciproque : les hommes apprennent en enseignant.Vous remerciant de votre attention et espérant avoir apporté une lumière de malice à votre docte assemblée réunie ce soir autour de choses très sérieuses pour l'avenir et la pérennité des belles lettres qui rendent les âmes plus fortes.Lydia VILLEFEUdocteur en pharmacie, D.U d'homeopathieDirectrice d'établissement Boiron [email protected]

Chère Elizabeth ou tout autre comparse qui me lira,Je suis ravie d'avoir participé au premier festival de latin-grec. Je reviendrai pour le second et tâcherai d'être là les trois jours cette fois.Le petit côté « improvisation » ne m'a pas gênée car il était la preuve que le festival, comme vous le disiez, était victime de son succès et avait éveillé la curiosité des médias, une fois la surprise passée. Ce sentiment, je l'ai lu aussi dans les yeux d'une journaliste de France Bleu qui m'interrogeait : le Harry Potter en latin et en grec fait toujours son effet au détour d'une conversation !Durant le défilé de mode, nous avons reconnu sous les traits de la plébéienne à la tunique pistache la jeune caissière du Shopi, vue le matin même : cette sympathique organisation familiale et villageoise m'a rappelé les débuts du festival du cinéma de Douarnenez, petite ville finistérienne dont je suis originaire. Le succès est au rendez-vous depuis quelques années maintenant, mais rien ne se ferait sans les bénévoles qui donnent de leur temps. J'aime bien voir les coulisses de « la chose » et les liens tissés à l'occasion d'une telle manifestation, c'est aussi cela la vie d'un festival.A peine avais-je mis les pieds dans la salle des fêtes samedi que je renouai contact avec des personnes rencontrées durant mon parcours de professeur et perdues de vue ensuite, au gré des mutations. Echange de sites, méthodes et autres bons procédés chez Mado à l'heure du déjeuner. «Que des profs ! » me soufflait alors mon ami à la sortie, exprimant tout haut mon constat et mon regret. Bien sûr je rentre dans le lot, et le lien goût pour les langues anciennes - enseignement - festival se fait naturellement. Mais je voulais changer de casquette, faire oublier l'étiquette ce jour-là et rencontrer des personnes de divers milieux, avec divers parcours. Rencontres il y eut pourtant, tardives, sur fond de musique et de banquet à la Apicius, avec des gens très simples et intéressants. Autour d'une bouteille de vin résiné, les digressions allèrent bon train. J'espère que le prochain festival brassera ainsi des gens de tous horizons, curieux, ayant gardé de bons souvenirs de leur apprentissage des langues anciennes et voulant retrouver un peu de la magie qui s'en dégage.Une fois de plus je suis restée en admiration devant Jacqueline de Romilly, dont la définition de l'éducation, en réaction à cette fameuse question agaçante souvent posée, m'a paru limpide à tel point qu'elle devrait être inscrite sur les frontons des écoles : le professeur de latin, de grec, tout professeur, ne vend pas une matière que l'élève irait revendre sur le marché de l'emploi, il forme son esprit de citoyen, d'être pensant.Je terminerai simplement en vous disant que le festival a été pour moi, selon la comparaison employée par Sénèque pour son ami Lucilius, l'aiguillon qui sert à stimuler la pensée, entretenir la flamme, la curiosité. J'en suis repartie avec des livres et des envies de savoir, de lire ou relire, de découvrir, de visiter. De beaux jours sont promis à ce petit événement ! Bonne chance d'avance pour le second. Dixi ! Sabrina LeBerre

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Amo vos, amici mei dilectissimi!Si vos valetis, bene est, ego et valeo.Quod faustum.Georgius Sobkowiakparochus und doctor (quadratus)

Germania 59602 Rüthen, Kirchstr.(seu ecclesialis)13

"Madame,J'ai trouvé avec une grande surprise, une quasi-incrédulité, dans mon journal habituel, Le Progrès de Lyon, un petit entrefilet inattendu. Les temps sont tels que votre entreprise apparaît d'une part comme intrépide, presque téméraire, et d'autre part comme inhabituelle, à la limite du crédible, presque saugrenue. Ne vous méprenez pas ! tous ces adjectifs sont pour moi des éloges. C'est ce qui est, aujourd'hui, habituel, banal, "logique", sans risque et si possible rentable qui m'apparaît comme insipide et

blâmable.J'admire et j'apprécie ! J'espère que les choses ont bien marché et que la réalité a répondu à votre coup d'accélérateur. Moi, de loin et après coup, l'eau me vient à la bouche, comme on dit.E outre, c'est l'époque des pollens, j'espère que vous avez pollinisé, et que vous allez polliniser, largement dans l'hexagone. Mes voeux accompagnent l'élan que vous avez su donner. Cordialement, Claude Flore-Thébault, AUTRANS. P.S. Je me présente après coup : un (ancien) prof. de lettres classiques au lycée Ampère (Lyon) ; vraiment ancien : au fil des ans, je suis devenu "piéça" comme dit Montaigne, devenu un hoquetogénère, c'est-à-dire (il me semble que c'est Euripide qui définit ainsi le vieil

homme qu'on a donné comme mari à Electre) un ("résidu d'homme") . Et je suis d'autant plus admiratif ... Chère madame Antébi,J'ai assisté le week-end dernier à votre premier festival européen du latin et du grec. En tant que professeur de lettres classiques, je vous remercie pour votre initiative qui a encore montré combien le latin et le grec ne sont pas encore des langues mortes. J'ai trouvé les conférences fort intéressantes. Vous avez montré le journal télévisé de Patrick Poivre d'Arvor sur l'actualité grecque. Cette vidéo serait un outil très utile en classe pour une initiation au grec. Serait-il possible d'en recevoir une copie ?[...] Lucile Sevin, NANTESMadame,Un grand merci pour ce premier Festival Européen de latin et de grec, qui m'a permis de voyager dans le temps et l'espace, et de retrouver la racine des cultures occidentales.[...]Le festival s'est déroulé avec beaucoup d'élégance, le défilé de mode, présenté par Danièle Chastenet, étant le point culminant. La sincérité et la simplicité des personnalités invitées m'ont beaucoup touchée, la touche finale étant donnée par François Perego dont les connaissances, le savoir-faire et l'esprit m'ont enchantée. N’était-il pas féérique d'entendre la voix chaude d'Angela et de danser au son de la musique de Dimitri et Yannis alors que les

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flocons de neige voltigeaient dans le soir !En attendant le deuxième festival, je vous envoie mon meilleur souvenir.Suzanne Lacombe, QUEVERT

Passage à la Librairie « Maître Albert » d’un passionné de latin, menuisier de son état, qui s’est fait tatouer la louve romaine avec bébés Romulus et Rémus et son nom de code, Aelius :

M.A.S. (Memento Audere Semper) est une revue fondée en 1980 par Antonino et Geneviève Immé, "MAS" en est à son soixante-quatrième numéro et se diffuse à 200 exemplaires dans toute l'Europe. Sa devise : "Souviens-toi d'oser toujours". Elle est née d'une histoire d'amour et de rencontre entre une Française qui ne parlait que français et un Italien qui aimait parler latin "... et l'amour est né alors que j'avais 47 ans et lui 75". Ils se marièrent "en [se] promettant de toujours conserver ce latin, source de notre rencontre, comme langue conjugale quotidienne."Pour recevoir "MAS", envoyer vos nom et adresse, en latin ou dans votre langue, à Geneviève Immé, 21 boulevard Recteur Sarrailh, F-6400 PAU, France.

A la mort de son époux, Mme Immé obtint de la ville de Pau qu'elle dresse un monument "en l'honneur de tous ceux qui de toutes races et en tout siècle ont fait du latin la langue internationale" : à la suite des noms de Térence l'Africain, de Sénèque l'Espagnol, du Gaulois Ausone, du Germain Eginhard, de l'Anglais Thomas More, on trouve celui de "Antonino Immé, venu vivre et mourir à Pau (1901-1988)"."... et je vous dis Vale quam optime!". Geneviève Immé, professeur retraité, Pau.

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Trouvé au détour d'une pile de vieux livres, ces mots latins à la quatrième de couverture d'un album du Père Castor :

En conclusion, ce qui fut le discours inaugural :

Les mythes sur lesquels nous vivons, ont été mitonnés dans le berceau grec et sont passés par le chaudron romain. Et d’abord ces deux mots, sur lesquels sont fondées pour le meilleur et pour le pire, nos valeurs partagées par toute l’Europe : « L’Homme est la mesure de toutes choses », dit le Protagoras de Platon. Et Sophocle : « Il est bien des merveilles en ce monde, il n’en est pas de plus grande que l’homme ».

Rappelez-vous … Orphée, le poète qui fait pleurer jusqu’aux rochers et qui meurt déchiré par les Bacchantes ; Narcisse hypnotisé par son image et son amoureuse inconsolée la nymphe Echo qui crie son nom « Naaarrrrcccisse » sans jamais être entendue ; Hercule et ses travaux, les Amazones au sein coupé, Procuste et son lit qui réduit le grand et le petit à la même taille, en étirant les uns, en coupant les pieds qui dépassent des autres – autant d’images applicables à notre temps.

Nous vous invitons, par ce festival et les suivants, à redécouvrir ces histoires qui nourrissent notre imaginaire, notre littérature, nos films, nos séries télé, parfois sans qu’on le sache : Ulysse aux mille ruses, ancêtre du Panurge (panourgos = rusé)) de Rabelais, Vénus Kallipyge (« aux belles fesses ») ou Glaukopis Athéna « aux yeux de vache ». Redécouvrons Horace qui a tant inspiré Ronsard Tempora fugit « Le temps s’en va, le temps s’en va Madame, le temps non, mais nous nous en allons … » Et Janus à double visage. Aristophane qui inventa le rire en Occident et la guerre des femmes qui font la grève de l’amour pour empêcher leurs époux de faire la guerre ; la raison d’Etat face aux droits de l’homme en sa part divine avec le dialogue Antigone et Créon (chez Sophocle) ; les rapports avec papa , maman, l’énigme du destin dans Œdipe-Roi ; Prométhée, qui vole le feu des Dieux pour nourrir les hommes ; son frère Epiméthée, « celui qui réfléchit après » et qui libère tous les maux de l’humanité, ne nous laissant que l’espérance ; Tantale, victime de son ubris, de sa démesure, condamné à jamais à voir se dérober ce qu’il désire ; Sisyphe et son rocher, Caligula, qui a inspiré Camus.

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Plus légèrement, Fréhel chante « Ce n’est pas un Apollon mon Jules, Il n’est pas taillé comme un Hercule … ». La chanteuse française Juliette vient de sortir un disque, Mutatis Mutandis, avec des sous-titres latins pour ses chansons, un hommage à Circé qui changeait les hommes en cochons et une chanson tout en latin Franciscae Meae Laudes, poème de Baudelaire s’il vous plait. Sans oublier le chanteur belge Julos Beaucarne qui chante Amaryllis, inspiré de Virgile, avec premier couplet en latin. Quant à Angélique Ionatos, elle triomphe avec la mise en musique des textes de la poétesse Sappho de Mytilène.

Sappho et les poètesA propos de Sappho, les éditions Allia ont sorti récemment un merveilleux petit livre « L’Egal des Dieux », Cent versions d’un poème de Sappho, « L’Ode à l’aimée ». Ce poème nous en apprend long sur l’impossibilité de traduire la poésie et les siècles passés ou le nôtre, plus ou moins pudibonds ou dépravés, plus ou moins lyriques. Surtout il a inspiré parmi les plus beaux vers de la langue française.Cela commence par la poétesse lyonnaise, la belle Cordière, Louise Labé avec son sonnet VII, non pas traduit, mais inspiré de Sappho Tout en un coup, je sèche et je verdoyeSuivis de :Rémi Belleau, poète de la Pléiade, contemporain de Ronsard : Ma langue morne devient,Et me vientUn petit feu qui furetteDessous ma peau tendrelette, Tant ta beauté me détient !Et la même image que chez Louise Labé :Je suis plus palle et blesmieQue n’est la teste flestrie De l’herbe par la chaleur.Cette histoire de « plus verte que l’herbe », chlôroterè de poias emmi (chlôrotérè, évoquant la couleur vert pâle, la pâleur mais aussi la verdeur, la sève ; poa, c’est l’herbe, le gazon, la pâture) a donné bien du fil à retordre aux traducteurs.Jacques Amyot écrit, au XVIe siècle :Puis d’un tremblement conquasséeJe demeure pasle effaceePlus que l’herbe jaulne passée.Baïf, son contemporain  :Comme foin je jaunisAu XVIIe siècle, Racine s’inspire à plusieurs reprises des vers de Sappho pour Phèdre :Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ; Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;Je sentis tout mon corps et transir et brûler.Ou le vers célèbre : Présente, je vous fuis ; absente, je vous trouve Ou encore le romantique Lamartine dans son poème intitulé Sapho, Elégie antique :Ma langue se glaça, je demeurai sans voix !Ou Emile Deschanel dans la Revue des Deux Mondes en 1847 : « Je deviens plus verte que l’herbe ».Ou notre gloire nationale, Alexandre Dumas qui traduit :Je tremble, je pâlis, je reste sans haleine,Et meurs, sans expirer, de désir et d’amour !

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Renée Vivien en 1903 :Et ma sueur coule ainsi que la roséeÂpre de la merMarguerite Yourcenar, plus virile encore :Moi je tremble et je sue, et ma force est hagardeEt mon cœur aux abois.

De même, le poète Méléagre (IIe siècle av. J-C), qui aimait un peu trop les jeunes gens (mais il venait des îles et avait vécu à Tyr) et qui fut l’auteur de la première anthologie ou « bouquet » – écrit un vers qui sonne bien moderne : « Ô étrangers, nous habitons une seule patrie le Monde : un seul Chaos a engendré tous les mortels ».Il a aussi directement inspiré Lamartine: « Si je regarde Théron, je vois tout l’Univers ; mais si sous mes yeux, j’ai l’Univers sans lui, je ne vois rien. » Et Lamartine : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ».Ces poètes sulfureux, érotiques, aux vers parfois violents ont une réputation qui les dessert. D’où l’envie qu’on peut avoir d’un retour aux sources de leur inspiration qui est la nôtre. Dostoïevski le disait : « L’inspiration c’est la mémoire », l’exemple de Sappho le prouve, nous faisons souvent des variations sur un même thème. Et des films récents comme Tron ou Gladiator se goûtent mieux si l’on a des références partagées : l’évocation des sources et le retour au texte initial donne les éléments du choix, ouvre le champ. Voilà ce que nous voudrions offrir avec ce festival.

Asterix et les sites InternetAsterix ne se comprend, on n’en jouit vraiment qu’en sachant que ses auteurs se renseignaient sur le moindre détail de l’Antiquité, leur humour fait appel à une culture commune – sinon nous ne ririons pas – et cette culture est européenne, elle est même partagée par l’Ancien et le Nouveau Monde : aux Etats-Unis, les sites Internet pour développer le grec ancien et le latin sont nombreux. Même Ted Turner, fondateur de CNN, ou Kate Rowling, auteur de Harry Potter se vantent d’être Major en Lettres classiques et voient un lien de cause à effet avec leur succès. D’ailleurs Harry Potter est truffé de références au latin avant même d’avoir été traduit en latin (13 000 exemplaires vendus !) et même en grec ancien ! A l’heure où l’on choisit, suicidairement pour la langue française et la démocratie - puisque, par définition, le dialogue ne signifie plus rien si l’on ne connaît pas le sens réel des mots – de fermer en masse les classes de grec et de latin, des éditeurs comme Assimil publient une initiation au Grec ancien qui atteint déjà 5 000 exemplaires (avec préface de J. de Romilly), prépare une refonte de leur « Assimil » latin, des bibliothèques entières de grec et de latin se retrouvent sur Internet, mais aussi les « Nouvelles » (Nuntia) en latin, et pullulent les échanges entre pays de l’Est en latin, les poèmes modernes en latin, sans parler de tous les films inspirés (même si déformés) de notre substrat grec et latin. Le très sérieux journal Die Welt (l’équivalent pour nous du Monde) a même publié récemment un éditorial en latin, au moment de la Présidence Finlandaise de l’Union Européenne. L’Hymne Européen existe en latin, et il est question que ce soit sa deuxième langue. Je pourrais ainsi multiplier les exemples à l’infini.

Pour les Chrétiens, rappelons les phrases célèbres « Je suis l’Alpha et l’Omega » ou IHS (Jesus Hominum Salvator). Pour les « agnostiques », ils sont des agnostoi « ignorants », les « anarchistes » prônent l’an-archê – le « sans pouvoir », les nihilistes prônent le nihil, le rien.Nous épelons tous l’alphabet grec, sans le savoir : nous parlons du rayon alpha, des logiciels version béta, des ondes gamma, du Delta du Nil, du facteur epsilonn, de l’individu lambda, des Omega 3, ou du bon vieux pi=3,1416.

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Notre calendrier vient des Romains – mars, voué au dieu de la guerre (et aux barres chocolatées), en était le premier mois. Juillet était le mois de Jules (César), Août, celui d’Auguste. Et nos jours de la semaine – lundi jour de la lune, mardi, de Mars, mercredi de Mercure, jeudi, de Jupiter, vendredi de Vénus, samedi Saturne ou dimanche dies dominica, « jour du Seigneur ». Et nos prénoms ! Stéphane (le couronné), l’amoureux des chevaux Philippe, Irène ou la Paix, Agathe la gentille, Georges (le laboureur), ou pour le latin Valentine et Carmen.Et nos fleurs ! Je citerai seulement ma préférée, l’anémone « fleur du vent ».On n’y coupe pas. Amour vient du latin Amare, Liebe et love viennent de libenter, libet (« volontiers », « ça plait »). La notion n’est pas la même, les uns privilégient le cœur, là où les autres mettent l’accent sur le plaisir …L’église ekklesia vient du grec comme la synagogue sunagogè, et, miracle ! ça veut dire la même chose. Le « crime » crimen est latin, la « crise » crisis est grecque. Les notions de poiesis et de technè sont grecques ainsi que la philosophie, héritée d’Héraclite, Parménide et Zénon d’Elée. Celles de Citoyenneté et de Droit sont romaines. Le mot tsar vient de César, etc.Quant à la poésie que nous célébrons aujourd’hui, elle remonte à un verbe grec qui signifie « faire » au sens le plus noble du mot. Dire, chanter, c’est créer le monde. Homère est l’héritier des bardes grecs, c’est-à-dire des aèdes. Son Iliade et son Odyssée sont source d’inspiration jusqu’à nos jours dans tous les arts – peinture, sculpture, littérature, musique, cinéma, jeux électroniques, sites Internet. Le poème grec n’est pas le haïku japonais ou la saga nordique, il est épique, mais aussi il raconte les passions humaines – la guerre, l’exploration – et crée des personnages de femmes emblématiques inégalés jusqu’à nos jours, Hélène de Troie celle qui déclenche les conflits, Pénélope l’épouse fidèle, Circé l’ensorceleuse, Hécube la mère éplorée …

Le latin mène à tout, comme en témoigne l’histoire de l’ordinateur.Sans un latiniste émérite, traducteur de Virgile, commentateur de Tacite et d’Horace, nous n’aurions pas en français le mot « ordinateur ». Nous taxerions cette machine troublante de calculatrice, ce qui en limiterait singulièrement le sens. Pour le reste de l’Europe, à l’exception des Espagnols, la machine se restreint d’ailleurs à ce rôle computeresque, c’est-à-dire de machine à compter, en n’oubliant pas que le « comput » vient du bas latin, computus, de ces comptes qui font les bons amis.Revenons à l’exception et même à l’invention culturelle française.Ne me demandez pas pourquoi, un beau jour, la firme géante IBM est allée chercher un professeur agrégé de Lettres qui avait sa chaire de philologie latine à la Sorbonne. Ou plutôt si : il se trouvait que le responsable de la pub d’IBM France cherchait un nom pour un nouveau bébé de l’usine de Corbeil-Essonnes, une machine électronique de traitement de l’information, fort peu glamoureusement nommée EDPS (Electronic Data processing System) ou IBM 650. Il planchait mais ne trouvait rien : calculateur n’avait guère de bons échos en français et limitait les performances de l’engin.Il y perdait son latin, ce qui le fit penser à son ancien professeur, un dénommé Jacques Perret.Par une lettre désormais historique du 16 avril 1955, Jacques Perret lui répondit :« Cher Monsieur, Que diriez vous d'"ordinateur" ? C'est un mot correctement formé, qui setrouve même dans le Littré comme adjectif désignant Dieu qui met de l'ordredans le monde. Un mot de ce genre a l'avantage de donner aisément un verbe"ordiner", un nom d'action "ordination". L'inconvénient est que "ordination"désigne une cérémonie religieuse ; mais les deux champs de signification

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(religion et comptabilité) sont si éloignés et la cérémonie d'ordinationconnue, je crois, de si peu de personnes que l'inconvénient est peut-êtremineur. D'ailleurs votre machine serait "ordinateur" (et non ordination)et ce mot est tout a fait sorti de l'usage théologique.[…] En relisant les brochures que vous m'avez données, je vois que plusieursde vos appareils sont désignés par des noms d'agent féminins (trieuse,tabulatrice). "Ordinatrice" serait parfaitement possible et aurait mêmel'avantage de séparer plus encore votre machine du vocabulaire de lathéologie. […] Il me semble que je pencherais pour "ordinatrice électronique".Je souhaite que ces suggestions stimulent, orientent vos propres facultésd'invention. N'hésitez pas à me donner un coup de téléphone si vous avezune idée qui vous paraisse requérir l'avis d'un philologue. Votre J. Perret »

Deux, trois phrases sur les femmes pour terminer :Aristophane : « Avec ces pestes, rien. Rien non plus sans ces pestes. »Ovide : « Celui qui a pu conquérir un baiser et qui ne conquiert pas le reste mérite de perdre ce qu’il a gagné. » « Que les femmes donnent ou refusent, elles sont trop heureuses qu’on leur demande. »Enfin Sophocle : « La parure des femmes, c’est le silence ». Alors je vais enfin me taire. Alea jacta est. Ou comme disait Pierre Desproges « Qu’est-ce qu’on jacte à la gare de l’Est ! »

Elizabeth Antébi, initiatrice du Festival, écrivain et libraire à Bécherel4 Mars 2005

Dossier de presse

Grâce à la presse, régionale et nationale, écrite, radio ou télé, le premier Festival a été un succès. Nous remercions tous les journalistes dont l’enthousiasme fut une surprise et un plaisir. Outre les coupures de presse ici rassemblées et les interviews des radios locales, les émissions de TV-Rennes, TV-Breizh et FR3 (Journal du samedi 5 au soir) ont été un facteur précieux de communication à large échelle.

« Elizabeth Antébi, ancienne journaliste, écrivain, éditeur, ne manque pas d’idées. En témoigne son projet d’organiser à Bécherel un Festival européen du Latin et du grec. Latiniste émérite, diffuseur des éditions de Harry Potter dans les langues de Cicéron et d’Homère, elle accueille pour cette première édition Jacques

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Lacarrière (auteur d’En cheminant avec Hérodote), le philosophe Lucien Jerphagnon, ou encore Hubert Monteilhet … Ce festival, qui se déroulera

les 4, 5 et 6 mars, ouvrira le printemps des poètes qui se terminera avec la Fête du Livre, le week-end de Pâques. » Jean-Luc Germain. (Bretagne-Magazine,

octobre 2004)

Dans le cadre du Printemps des Poètes, la cité bretonne de Bécherel (Ille et Vilaine) accueille, du 4 au 6 mars, le premier Festival Européen de latin et de grec. La preuve d'un intérêt croissant chez un public de plus en plus large.C'est une première. Bécherel, le bourg aux 15 librairies pour 650 habitants, devenu en quelques années le rendez-vous des spécialistes et amateurs de livres, accueille, cette année, le premier Festival européen du latin et du grec. L'idée en revient à Elizabeth Antébi, écrivain et libraire : "L'été dernier, j'ai vendu près de 80

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exemplaires d'Harry Potter traduits en latin (un tous les deux jours) et une trentaine en grec ancien !" Parmi les acheteurs des professeurs, mais aussi des adolescents. "Il existe actuellement un vrai regain d'intérêt pour le latin", affirme Elizabeth Antébi. Des peuples de langues différentes, notamment en Europe centrale, communiquent dans certains milieux, en latin ; une radio finlandaise diffuse un bulletin d'information dans la langue de Cicéron ; des sites Internet consacrés à des poètes latins, anciens et contemporains (mais oui !) fleurissent sur la Toile , enfin, symbole fort, l'hymne européen pourrait bien être chanté en latin. A la Commission de Bruxelles, l'idée fait son chemin.Le latin, classé "langue morte", ou plus exactement langue ancienne, remuerait donc enore. Pourtant, depuis les années 1950, l'enseignement du latin et du grec à l'école ne fait que décliner. Autrefois il était indispensable de "faire ses humanités", c'est-à-dire de rencontrer les textes littéraires de la tradition antique. Aujourd'hui, si 20% des collégiens étudient le latin et 2,3% le grec, c'est la dégringolade au lycée, avec seulement 5,8% en latin et 1,1% en grec !Pourtant dans un parcours scolaire, les langues anciennes ne manquent pas d'atouts. Elles peuvent valoriser l'écolier, lui donner confiance en lui, l'aider à développer son sens critique et à progresser dans toutes les matières. Pour Yves Touchefeu, président de l'APLG (Association des professeurs de latin et de grec) de l'académie de Nantes, le latin aide à comprendre le français, l'origine des mots (l'étymologie) et la grammaire.Mireille Ko, professeur au collège Marie-Curie, à Créteil (Val de Marne) avait lancé, dans les années 1990, l'idée du "latin ou grec thérapeutique" pour les élèves en difficulté. "Grâce au latin, ils saisissent mieux en français les énoncés, les questions. Avec les plus faibles, explique-t-elle, on reprend les bases de A à Z en utilisant l'alphabet grec." En zone rurale, au collège Le grand champ de Grez-en-Bouère (Mayenne), Catherine Chappé s'émerveille de l'intérêt de ses élèves pour la civilisation gréco-romaine. "On travaille désormais sur les textes authentiques comme l'Enéide de Virgile, se réjouit-elle. C'est tout un monde qui s'ouvre à eux."Enfin, comme aime à le rappeler Yves Touchefeu, le latin est un patrimoine commun aux pays d'Europe, du nord au sud de la Méditerranée. Il est une force d'ouverture, de dialogue. Et si son apprentissage permettait de réduire la fracture culturelle et de construire l'Europe ?FRANCE LEBRETON ("Le Pélerin")

Quo vadis ? ("Où vas-tu ?) Au premier Festival Européen de latin-grec, qui s'installe à Bécherel (Ille-et-Vilaine) du 4 au 6 mars. Va-t-on s'y délecter de génitifs roublards et d'étonnants verbes déponents ? Si l'on veut. Drôle de rendez-vous décoiffant, à rebrousse-poil de l'époque pour deux langues mortes. Mortes vraiment ? Non, muettes ...Exit rosa, rosa, rosam. Oubliez, illico, les vieux cantiques du dimanche, l'enclume du dictionnaire Gaffiot, au fond du cartable et tous ces érudits ahuris qui vous pompaient l'air de citations ciselées comme nihil novi sub sole ("rien de nouveau sous le soleil"). Oui, faites un sort aux temps révolus où les "humanités" avaient le goût de l'huile de foie de morue. Où le grec était une punition. Et le latin un pensum.Faites une croix sur l'expression même de "langues mortes" que pourfend une universitaire rennaise : "Le latin comme le grec sont des langues muettes. Leurs textes parlent encore et sont fort beaux. Le latin et le grec sont même partout chez nous. Si vous en doutez, jetez un oeil dans les rayons de votre hypermarché."Qu'y voit-on ? Des savons Cadum et Lux, des verres Duralex, des crêmes Nivea, des barres chocolatées de Mars. Et même des bonbons Magnificat. Promenez votre regard au ras des trottoirs. Comptez les paires de Nike. Nike n'est pas seulement le nom d'un équipementier américain mais celui de Nikè, une divinité d'Athènes. Ouvrez la radio, vous entendez qu'un Exocet (mot grec!) a, a priori (mot latin), atteint son but. Allumez votre ordinateur (eh oui, ordinateur, mot latin pensé par Jacques Perret professeur à la Sorbonne) a reçu des mails avec un arobase. Etonnant. Les horticulteurs savants ne parlent que latin pour désigner leurs fleurs. Les médecins usent du grec pour lister le corps, ses organes et ses maladies. On réserve son billet de TGV sur le logiciel Socrate. Même nos zones industrielles prennent des noms beaux comme l'Antique. N'est-ce pas Antipolis, Atalante, Ptolémée ? Nos dictionnaires sont comme nos chemins : ils mènent à Rome.Et passent par Bécherel où, dans sa librairie, Elizabeth Antébi a eu l'idée de faire la fête à cette lingua romana qui tarde à s'éteindre.« Je vendais un Harry Potter traduit en latin tous les deux jours. J’en ai touché un mot à Graf von Rothenburg, un Allemand qui a passé quarante ans à traduire Asterix en latin. Mon idée faisait rire tout le monde. Elle n’a rencontré que de la gaîté, c’était déjà sympathique. Le monde du latin grec est à la fois sérieux et marrant. Il va de l’Ecosse à la Turquie. Dès que l’on creuse un peu, on tombe sur des radios finlandaises qui émettent en latin, des sites Internet américains, polonais, hongrois et russes qui portent ces langues. L’Europe a sans doute l’anglais, qui est sa langue d’usage, mais le vieux ciment est grec et latin. Nos lumières viennent d’Athènes et de Rome. »Ce qui a surtout frappé Elizabeth Antébi est l’extrême jeunesse des passionnés, furieux des langues anciennes : « Des jeunes gens de 16, 17 ans, drôles et charmants, passionnés par cette langue qu’ils ressentent comme une respiration. Oui le grec et le latin peuvent aider à trouver de l’air, à faire connaissance avec des dieux humains,

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avec le sens de l’universel. » Pourtant, ça ne sert à rien ? « Qu’est-ce que ça veut dire servir à quelque chose ? A quoi ça sert de taper dans un ballon ? Faire l’amour ? Apprendre à jouer d’un instrument de musique ? Quand on rencontre le latin et le grec, on croise des textes magnifiques qui vous mènent au sens profond des choses qui nous entourent. On subit moins le monde. On redécouvre la gratuité, l’émerveillement, la philosophie, le droit. On peut même trouver une Europe qui ne se fait pas contre nous. « Perché sur sa colline inspirée, le petit village s’apprête à se faire envahir par une confrérie amusée et originale. Jacques Lacarrière est attendu pour parler du grec. Lucien Jerphagnon évoquera le sens moderne des citations latines qui ont ponctué les belles lettres mais inspiré aussi quelques rigolos comme Pierre Dac ou Pierre Desproges (« Alea jacta est : qu’est-ce qu’on jacte à la Gare de l’Est »).Il y aura du théâtre, de la poésie, un banquet à la romaine, un défilé de mode à l’antique et un bal grec. Patrick Poivre d’Arvor a même enregistré un vrai faux journal où il annonce les gros titres de l’actualité de l’an 429 av. J-C. Biffez ce week-end sur votre agenda. Vous avez rendez-vous avec des gens non conformes, si peu formatés. Vous ne connaissez pas un traître mot de ces langues enfouies sous l’écorce du temps ? La belle affaire. Memento audere semper (« Souviens-toi d’oser toujours »). Osez, osez bon sang. Montez dans ce cheval de Troie. Laissez-vous prendre par la main de ces originaux qui ne vous enquiquineront pas avec la grammaire ardue : « Notre festival n’a qu’une ambition : s’essayer au grec et au latin. Pas pour apprendre des langues. Pour se comprendre. » FRANCOIS SIMON ("Ouest-France", dernière page, 26-27 février 2005)

"Une passionnée. Il n'y a pas vraiment d'autres mots pour décrire Elizabeth Antébi.[...] Sur l'une des multiples placettes de Bécherel, "Maître Albert" - du prénom du grand-père - mais aussi CyberEspace des Cultures de l'Europe. L'antre d'E.Antébi, ouvert depuis le mois de juillet dernier.L'écrivain d'origine parisienne est aujourd'hui concepteur et chef de projet multimédia. Elle réalise des sites Internet, des CD ou DVD-ROMs culturels, organise des stages d'apprentissage grands débutants multimédia, mais aussi de latin et de grec ainsi que des modules de cours d'histoire des religions, mythes et courants de pensée.Bien évidemment, au coeur de la cité du livre, elle propose également dans sa galerie-librairie de multiples ouvrages dont Harry Potter ou Astérix en latin et en grec... « Lorsque j'ai mis dans ma vitrine, l'été dernier, quelques exemplaires d'Harry Potter en latin, on s'est moquée de moi", explique-t-elle en souriant. "Moi, je trouvais ça amusant !"Son initiative fut pourtant un vrai coup de génie puisque depuis, elle vend en moyenne un exemplaire tous les deux jours ! "Les clients sont pour partie des jeunes professeurs de 25-28 ans qui veulent ainsi faire découvrir le latin de manière ludique à leurs élèves. C'est une introduction sympa avant d'aborder Cicéron ! L'autre partie des acheteurs, ce sont des adolescents de 15-16 ans. Leurs parents les découragent presque d'acheter ! C'est pour cela qu'il y a des classes de latin ou de grec qui ferment aujourd'hui. Les parents pensent que ces langues ne seront pas utiles à leurs enfants pour l'avenir. C'est faux ! Grâce à elles, on situe les mots pour parler un langage plus cohérent. Cela donne des éléments de choix aux enfants."Et la licenciée en latin et grec de donner de multiples exemples. "Les mots ordinateur ou laïc tirent leurs origines de là ... Sans le grec, il n'y a pas de philosophie ou de poésie. Sans le latin, on ne comprend pas le droit ou la médecine ! Alors oui, on peut les ignorer et vivre sans. Mais c'est tellement bien aussi de comprendre

les mots et les choses !"C'est pour toutes ces raisons qu'Elizabeth Antébi a voulu organiser ce premier Festival européen de latin grec (lire ci-dessous le programme) qui se tiendra ce week-end à Bécherel. Au programme, de multiples invités dont Graf von Rothenburg qui a traduit 23 albums d'Asterix en latin depuis 40 ans. On citera également le poète et traducteur de grec ancien Jacques Lacarrière, mais aussi Anne de Leseleuc, auteur d'une série qui se passe dans la Gaule romaine ... Un plateau de choix pour trois jours de rencontres auxquels se sont déjà inscrits pas moins de 140 collégiens et lycéens bretons.

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GAËL LE SAOUT ("Le Télégramme", 4 mars 2005)

A l’agenda de Le Monde, La Croix, Le Magazine Littéraire, L'Histoire, Livres Hebdo, Le Monde de l'Education, Archéologie, France-Inter ...

Pas moins de 5 parutions dans Ouest-France, dont deux articles du correspondant local, auteur de la plupart des photos du Festival, Georges Bouillet, et l’article de Mélanie Charvet :

« Une ambiance de fête régnait dans le joli petit théâtre de Bécherel, vendredi, jour d'ouverture du premier festival européen de grec et de latin. C'est un projet fou, commente Elizabeth Antébi, instigatrice de la manifestation. Nous sommes fiers qu'il prenne

forme dans cet enthousiasme. Etonnante, en effet, l'émulation ressentie dans la salle comble : flâneurs, professeurs en retraite, amoureux des lettres classiques venus de très loin, des amis finlandais pour lesquels je traduirai en anglais, mais aussi lycéens branchés arborant sur le blouson un badge Amo latinam ... On croit rêver ! Tout cet engouement pourquoi ? Des langues mortes ? A y perdre son latin.Avant la projection du film, attente en musique avec Juliette qui chante Mutatis Mutandis et distribution surprise de barres chocolatées Mars. Car nous sommes en mars, et ça aussi c'est du latin ! Approbation bruyante de la salle, pas étonnée pour deux sous et qui attend la suite avec impatience. La suite ? Un flash surprise. Ouverture du Festival par Patrick Poivre d’Arvor, filmé pour l'occasion, qui donne les grands titres du vrai faux journal de l'an 429 av. J-C "Périclès réélu stratège, Socrate au procès d'une courtisane, défaite près de Sparte, le magistrat Sophocle fait répéter Oedipe-Roi ...". Entretien filmé avec Jacqueline de Romilly, de l'Académie Française.Dans l'ère de la communication rapide, ce ciment intellectuel du latin et du grec doit être sauvegardé. C'est aussi le rôle du festival et Elizabeth Antébi le rappelle en énumérant les noms grecs et latins refleurissant dans la publicité, les prénoms à racine grecque, les mythes qui forgent notre culture. Sans le savoir nous vivons tous sur des textes communs.Démonstration immédiate. Quatre élèves du collège La Gautrais de Plouasne jouent L'Aulularia (« La Marmite ») de Plaute, qui a inspiré L'Avare de Molière, en version originale s'il vous plaît ...traduite immédiatement pour les ignarus. Très ludique et un moyen efficace de vulgariser des langues réputées sérieuses. Le comte von Rothenburg, alias le comte Rubricastellanus, l'a tout de suite compris en traduisant sur 40 ans, 23 Asterix en latin et en adaptant en BD le Bellum Helveticum de César et Les Métamorphoses d'Ovide. Je cite toujours ce proverbe chinois "Quand je vois, je comprends", a-t-il déclaré ... en allemand, traduit par Elizabeth Antébi, qui l'a répété en anglais pour les amis finlandais accros au grec ... Car aujourd'hui, on est polyglotte, et c'est aussi du grec. » 

Festival gréco-latinOù peut-on croiser une dame spartiate de haute époque, une vestale, un sénateur romain en toge à bande

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pourpre? C’était à Bécherel, village du livre en Ille-et-Vilaine (six-cent cinquante habitants, quinze libraires) le samedi 5 mars, et sans doute se rendaient-ils au bal gréco-latin …Où peut-on entendre un étudiant de vint ans déclamer (en grec) l’aide à la vie de l’Ajax de Sophocle. C’était à Bécherel le vendredi 4 mars …Où peut-on dîner chez Lucullus de mets conformes aux recettes d’Apicius ? C’était à Bécherel le samedi 5 mars…Où peut-on assister au « choc des Titans » (dixit Elizabeth Antébi, l’infatigable libraire animatrice) ? Hubert Monteilhet contre Jacques Lacarrière, 1 m 75 et cent kilos de chaque côté ? C’était à Bécherel le vendredi 4 mars quand, à l’issue de la conférence de Lacarrière sur le vocabulaire grec des institutions démocratiques, Monteilhet, qui préparait sa conférence sur « Néron poète, un brave garçon qui a mal tourné » s’empara du micro : « On nous bassine avec la démocratie. Il a fallu moins d’un siècle pour plonger Athènes dans la débâcle. Le monde s’est passé d’elle ensuite pendant vingt-cinq siècles. Elle est revenue, hélas, à l’époque moderne, pour produire au vingtième siècle des millions de cadavres … »S’il est trop tard pour goûter aux délices du 1er festival Grec-Latin de Bécherel, qui s’est déroulé le mois dernier, il n’est pas trop tard pour préparer celui de 2006 (contact : [email protected]) Porphyrius(Présent Littéraire, 30 avril 2005)

GRAECO-ROMANA FESTIVITAS EUROPAEA IN FRANCOGALLICAE AREMORICAE VICULO HABITAVerisimile est lectores plerosque nostros, quamvis longinque in terris externis vivant, scrire Aremoricam esse paeninsulam Francogallicam in oceanum Atlanticum prominentem, quam nunc, cum Celtae ibi olim habitaverint, nos Francogalli moderni nominamus « Britanniam » (« Bretagne »), etsi videlicet non est confundenda cum eis finibus quae « Britannia » Latine dicuntur, et Francogallice « Grande Bretagne, ad eam discernendam, appellamus.Tam verisimile autem est neminem, nisi Francogallus huius Aremoricae sit, cognovisse nomen viculi Bécherel, ubi pauca incolarum centena vivunt. Hic tamen diebus 4-5-6 mensis Martii, Elizabetha ANTEBI moderante, celebrata est Graeco-Romana Festivitas Europaea : Nam e Germania et e Finnia praecipue advenerunt clari Latinitatis vitae cultores ; adfuerunt vero etiam incogniti homines, inter quos multi adulescentes, quorum thoraces hac sententia ornabantur : « Latinam amo » (Credo equidem rectius fuisse nomen « linguam » addere ; majoris vero momenti hoc est, quod Latinum suum studium sic proclamabant).Veneris die IV Festivitatem aperuit Patricius POIVRE d’ARVOR clarus Televisionis diurnarius (quem sincerum et cultum antiquitarum litterarum fautorem esse iamdiu sciebamus) cinematographica pellicula, in qua praecipuos titulos confictorum actorum diurnorum anni CDXXIX ante Christum nuntiabat. Deinde cinematographicum colloquium fuit cum illustri Iacobina De ROMILLY, quae in Academia Francogallica sedet et linguis antiquis (praesertim Graecae) efficaciter favet. Sequitur Elizabethae ANTEBI allocutio, in qua cultum nostrum Graeco-Romanam hereditatem esse exemplis variis memorat. Ad hoc probandum quatuor discipuli Plautinam fabulam, c.t. “Aulularia” agunt. Tum egregius amicus noster Germanus RUBRICASTELLANUS (Comes von Rothenburg) acroasin habet de Asterigis libris nubeculatis quos ipse in Latinum convertit et ostendit, quantum imagines adulescentes adiuvent ad res intelligendas.Post prandium adulescens duodeviginti annos natus primum Francogallice, tum statim Graece, Lysiae oratoris et Homeri et Aristophanis excerpta recitat et ab auditoribus fervidis oratur ut rem iteret. Post brevem antiquarum vestium paucarum ostensionem (quia maior ostensio procrastinata est) acroasim habet Iacobus LACARRIERE scriptor de Graecae veteris linguae vestigiis in sermone Francogallico relictis.Denique post cenam spectaculum habetur in quo scripta antiqua recitantur et carmina Graeca in Francogallicum conversa canuntur.Saturni die acroases sunt de antiquitate a modernis fabularum auctoribus tractata : Primum Anna De LESELEUC, quae de romanensis fabulis criminalibus et antiquitate moqiotur ; deinde auditur Hubertus MONTEILHET, ille qui illustrissimum librum, c.t. « Neropolis », composuit, atque S. BERTIERE, quae « Clytemnestrae Apologiam » scripsit. Tum, postquam tabernae librariae lustratae sunt, hospites potuerunt cenare modo Apiciano et modo Cretico. Cibo sumpto, ecce pompa ad vestes antiquas ostendendas. Nocte saltatio est inter viros togatos et mulieres Aspasiae modo vestitas.Dominica die VI advenit doctissimus Pascal CHARVET, Generalis Litterarum Inspector, unus ex eis qui una composuerunt « Alexandri Magni Dictionarium », qui variis quaesitonibus respondet. Prandium inter scriptores habetur ; tum librariae tabernae, in quibus libri de Latinitate et de Graecitate veneunt, invaduntur a fervidis emptoribus.Acta est fabula … fortasse usque ad anni posteri festivitatem !GENOVEFA (Geneviève) IMME, rédactrice en chef de M.A.S. [Memento Audere Semper] n° 65.

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DE QUODAM FUTURO CONVENTU AD LITTERAS ANTIQUAS CELEBRANDASRogati sumus ut praeconium ederemus eius conventus litteris Latinis et Graecis dicati qui proximo Martio mense die IV, V, VI in minore Britannia habebitur. Ad earum usum promovendum quantum ad modum spectet iudicare non possumus. Illuc autem convenient ad collocutiones, recitationes, orationes, cantationes, saltationesque tum Latinas tum Graecas non solum homines haud ignoti tamquam Iacobus Lacarriere, Francogallus scriptor litterarumque Graecarum amator, vel Rubricastellanus, Theodiscus Asterigis fabularum in Latinum interpres, sed etiam discipuli, magistri, litterati, artifices, diurnarii ac multi et alii homines qui litteras antiquas velint esse semper vivas. Unde haec collocutio habenda de Asterigis vel Harrii Potter conversionibus vel illa altera de "experimento" Assimil vel illa tertia de vivo modo Latini docendi in Neocomensi universitate. Nihilominus notum est hanc vocem "vivas" (litteras) non omnibus Latinistis eandem significationem habere, praesertim in Francogallia. Sed sapiens voluit Elizabeth Antebi, huius conventus instigatrix et moderatrix, ne nimis gravis esset at alacer, iocosus salisque plenus. Exoptemus igitur hanc non fore novam occasionem inutilium querelarum vel acerbarum concertationum sed tantum tres festos dies quibus denuo monstrabitur maiorum cultum miro modo apud omnium generum, aetatum terrarumque homines adhuc vigere.ZorrusQuo plura de hoc conventu eiusque instigatrice scias, vide hunc situm qui Francogallice aut Anglice legi potest : http://www.antebiel.com/ (VITA LATINA http://www.alcuinus.net/ephemeris/latinitas)

Harry Potter al Festival del Latino e del Greco anticoLa traduzione di Harry Potter e la pietra filosofale al primo festival europeo delle due lingue simbolo della cultura europeaBécherel è una piccolissima cittadina della Bretagna francese che conta 660 abitanti e... 15 librerie. Avete letto bene, esiste una libreria ogni 44 abitanti che quindi non possono che essere eruditissimi. Non potrebbe esistere luogo migliore per il Festival del Libro che si tiene ogni anno nella settimana di Pasqua. Da quest'anno esiste una novità, il Festival Europeo del Latino e del Greco antico: un incontro erudito sotto il segno del buon umore, sostenuto da molte personalità francesi ed europee dal teatro, dall'editoria e dalle Università. Tra i tanti spiccano il Conte tedesco Karlheinz Von Rothenburg, che ha tradotto oltre 22 Astérix in latino e l'inglese Andrew Wilson, che ha invece riportato in greco antico Harry Potter e la Pietra Filosofale di J.K. Rowling. Sia questa versione che quella in latino di Peter Needham, Harrius Potter et Philosophi Lapis, sono in commercio rispettivamente dal 2004 e dal 2003 e sicuramente sono una chicca imperdibile per chi ha fatto o fa studi classici ed è appassionato delle storie del maghetto di Hogwarts.Il Festival si terrà dal 4 al 6 Marzo e riserverà altre sorprese: cene a base di piatti descritti da Platone e Pericle negli scritti arrivati fino a noi, sfilate di moda antica concepite con ricercatori e studiosi di storia, letture di poemi erotici che non hanno nulla da invidiare alle produzioni moderne.In breve, tre giorni sotto il segno della cultura e del buon umore, ma anche di scambi e collaborazioni tra Università, studenti, autori, ricercatori e lettori: tutti appassionati di miti e del ritorno alle fonti delle culture comuni del nuovo mondo e dell'Europa centrale, dove il latino si parla ancora, in alcuni ambienti, tra popoli di lingue diverse.Il Festival, ideato da Elizabeth Antébi, scrittrice e proprietaria di una libreria a Bécherel, potrebbe essere ripetuto in futuro.Autore: Claudia Bonelli - Data: 26 febbraio 2005 - http://www.fantasymagazine.it/notizie/2511

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Un festival de latin et de grec ancien en Bretagne 06/03 16:34 Un festival "européen de latin et de grec ancien", s'est tenu de vendredi à dimanche à Bécherel (Ille-et-Vilaine), première cité du livre en France.

Au programme: chants grecs, intervention de Graf von Rothenburg, traducteur de 23 albums d'Asterix en latin, poèmes érotiques, conférence sur des citations qui ont inspiré Pierre Dac ou Pierre Desproges, défilé de mode ou le journal de l'an 429 avant Jésus Christ présenté par Patrick Poivre d'Arvor.Le présentateur s'est prêté au jeu dans une vidéo diffusée samedi dans la cité qui compte une vingtaine de librairies pour 750 habitants. Un entretien, filmé pour l'occasion, avec Jacqueline de Romilly, 92 ans, éminente spécialiste de l'historien grec Thucydide, a également été projeté.A l'heure des suppressions de postes dans les options langues, Elisabeth Antébi, à l'origine de cette manifestation, interrogée par l'AFP, entend rappeler que "c'est par la redécouverte du latin et le grec ancien qu'est née la Renaissance" pour estimer que "c'est de l'étude de ces langues que dépend notre futur"."Il s'agit d'aider les enfants à prendre du recul, à lever le nez de l'écran, de leur donner la liberté et l'égalité d'entendre ce qu'ils disent. Si l'on connaît l'origine des mots, une bonne partie du chemin vers la citoyenneté est fait", poursuit Mme Antébi. Une deuxième édition de ce festival est prévue au printemps 2006.

Un site pour et sur les langues

Auteur Titre Festival Europén de Grec et de Latin

Elizabeth Antébi [email protected]

06 Jul 2005

L'apprentissage des langues anciennes est indispensable pour 1) connaître le sens des mots, condition d'une véritable démocratie : il faut savoir de quoi l'on parle, 2) comprendre quel est le fond commun des cultures de l'Ancien et du Nouveau Monde, de l'Europe, de la latinité, du monde anglo-saxon, 3) c'est à partir de la redécouverte des Humanités les bien nommées que la Renaissance a pu se faire.Le Premier Festival Européen de Latin et de Grec a eu lieu du 4 au 6 mars 2005 à Bécherel, ville de 15 libraires pour 660 habitants, entre Rennes et Saint-Malo, en Bretagne, pour illustrer cette position de manière amusante autant que savante, avec conférences mais aussi défilé de mode à l'Antique et venue du traducteur d'Asterix en latin, le comte de Rothenburg. Compte-rendu :http://www.antebiel.com/ASPASIE/journal/becherellatingrec.htmlDossier de presse : http://www.antebiel.com/ASPASIE/journal/becherellatingrecpresse.htmlCoulisses : http://www.antebiel.com/ASPASIE/journal/becherellatingreccoulisses.htmlPostgramme : http://www.antebiel.com/ASPASIE/journal/becherellatingrecpostgramme.html

Le deuxième Festival aura pour thème la Musique et la Danse et se tiendra au même endroit les 18, 19 et 20 Mars 2006. Le programme est bientôt disponible. S'adresser à Elizabeth Antébi, [email protected] ou 00 33 (0)6 24 58 78 64.

Les langues anciennes ne sont-elles pas l'avenir des jeunes générations pour se comprendre ?

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http://www.lingvo.info/forumo/julio2005.php?go=32445.txt&lingvo=fr (site esperanto)

Télévision : TV-Rennes, TV-Breizh, Journal FR3, puis LCI (Valérie Expert, le « Choix des Libraires »)

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Prochains Festivals :

- Du 10 au 12 mars 2006, « L’Amour, La Musique, la Danse »

- Printemps/été 2007, « La Femme et la Famille »,en partenariat avec la Fondation Karolyi, Hongrie.

FESTIVUS CONVENTUS EUROPAEUS LATINO-GRAECUSin urbe Bécherel in Francogallia

S’adresser à :Elizabeth Antébi, « Librairie Maître Albert. CyberEspace des Cultures de l’Europe »,

15 place Alexandre Jehanin, 35 190 Bécherel.06 24 58 78 64. Eliza @antebiel.com

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SOMMAIRE

PREMIER FESTIVAL EUROPEEN DU GREC ET DU LATIN ………………….. 1

1er JOUR

Gros titres du Journal de l’An 429 av. J-C par Patrick Poivre d’Arvor (DVD) ……..… 2

Entretien filmé, avec Jacqueline de Romilly, de l’Académie Française (DVD) ……..…. 3

« Grecs du Roi » : Imprimerie Nationale (DVD) ……..………………………………..…. 6

L’Aulularia de Plaute et L’Avare de Molière ………………………………………..……. 9

« D’Asterix aux bandes dessinées en latin, comme aide à mes cours »,

par le comte Karl-Heinz von Rothenburg (Aix-La-Chapelle) …………………..…….... 11

Antoine Olivier, élève de khâgne, et son florilège grec …………………………...…….. 16

Jacques Lacarrière, Sylvia Lipa et Angela ………………………………………………. 17

2e JOUR

Les écrivains : A. de Leseleuc, H. Monteilhet, S. Bertière ………………………….….. 18

Le Bal grec du Samedi soir, Défilé de Mode ……………………………………….…… 21

Danièle Chastenet et la passion des costumes antiques …………………………….…... 26

3e JOUR

Guillemette Goar, relieur : le point à la grecque ………………………………………... 30

Pascal Charvet, auteur et traducteur, Inspecteur Général de Lettres à l’Education

Nationale …………………………………………………………………………………… 31

Soutiens officiels et remerciements ………………………………………………………. 33

Postgramme réalisé par les spectateurs et amateurs ……………………………..…..…. 37

Dossier de Presse …………………………………………………………………….…….. 50

PHOTOS : Georges BOUILLET, et pour quelques-unes : les élèves du collège La Gautrais (Plouasne), Elizabeth Antébi

CONCEPTION ET MISE EN PAGE : Elizabeth ANTEBI

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Page 62: ass Web viewSi vos valetis, bene est, ego et valeo. Quod faustum. Georgius Sobkowiak. parochus und doctor (quadratus)Germania 59602 Rüthen, Kirchstr.(seu ecclesialis)13 "Madame,J'ai

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