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Population Escarpit Robert. — Sociologie de la littérature A G Citer ce document / Cite this document : G A. Escarpit Robert. — Sociologie de la littérature. In: Population, 13année, n°3, 1958. pp. 530-531. http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1958_num_13_3_5711 Document généré le 16/09/2015

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Population

Escarpit Robert. — Sociologie de la littératureA G

Citer ce document / Cite this document :

G A. Escarpit Robert. — Sociologie de la littérature. In: Population, 13ᵉ année, n°3, 1958. pp. 530-531.

http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1958_num_13_3_5711

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530 BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE

montant que les familles peuvent supporter pour l'éducation de leurs enfants. C'est ainsi que les États dont la population jeune est nombreuse par rapport à la population adulte active ont aussi un faible revenu familial, un habitat médiocre, peu de crédits scolaires et un niveau d'instruction peu élevé. Cette différence subsistera tant que l'éducation ne sera pas du ressort des autorités fédérales.

Entre 1955 et 1970, le nombre des jeunes de 18 à 24 ans devrait croître de 10 millions et on peut prévoir une augmentation de 50% des élèves des «high schools» (14-18 ans). Plus de 4 millions d'élèves de 8 à 18 ans sont déjà en retard sur la cadence normale des études et se recrutent surtout parmi les enfants de couleur, les enfants d'agriculteurs et plus généralement dans les familles du Sud. On retrouve ces trois catégories en tête dans l'analyse de la main-d'œuvre juvénile (14 à 17 ans) et leurs chances de promotion semblent plus faibles, à cette réserve près que, dans ce groupe d'âges, les jeunes filles qui travaillent ont, au contraire, un niveau d'instruction satisfaisant. Cette différence tiendrait en partie au fait que le marché du travail recherche des garçons dans le Sud et des jeunes filles dans le Nord, notamment pour le secteur tertiaire.

B. ne sait pas encore s'il faut se féliciter du mouvement qui pousse de plus en plus d'étudiants à prendre un emploi à temps partiel, tout en poursuivant leurs études : c'est le cas d'un sur huit entre 14 et 17 ans et d'un sur trois entre 18 et 24 ans.

Dans des annexes, B. propose une méthode pour mesurer le retard dans les études — essentiellement fondée sur l'âge — et l'applique à certaines sections de la population.

P. P.

Escarpit Robert. Sociologie de la littérature Paris, P.U.F, 1958, in-16, 128 p. (Coll. Que sais-je ? 777) .

Comme la religion, et comme toute autre institution humaine, la littérature est justiciable d'une approche sociologique, tendant à la situer dans l'ensemble complexe des relations et des structures sociales qui lui imposent, dans une large mesure, ses formes, ses objectifs, ses modes d'expression. Si l'idée n'est pas neuve, l'originalité de E. et de ceux qui travaillent dans la même direction, consiste à appliquer à la littérature les méthodes de l'investigation sociologique, rigoureuses et quantitatives. L'interprétation des faits et leur synthèse ne pourra venir qu'après l'effort destiné à les rassembler.

La littérature étant définie, en dehors de tout critère qualitatif, par « l'aptitude à la gratuité », les questions posées sont de savoir ce qu'on lit, et en quelle quantité, comment viennent au jour les objets de lecture, et qui lit, pourquoi et dans quelle intention. La recherche s'organise autour de trois thèmes : production, distribution, consommation.

L'examen d'un échantillon de 937 écrivains français, nés entre 1490 et 1900, apporte déjà des indications sur un certain nombre de faits : origines géographiques et sociales des écrivains, variables dans le temps, rythme de succession des générations, ou équipes, ou pelotons d'écrivains, qui ne parviennent à s'imposer qu'au moment où les générations précédentes ont atteint un certain âge, et dont l'accession semble se produire en même temps que des événements importants d'ordre politique, ce qui marque la « solidarité profonde » d§ la littérature avec la vie de la cité, etc.

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BIBLIOGRAPHIE CRITIQUE 531

La situation de l'écrivain demeure aujourd'hui encore mal définie, et « le problème de l'intégration du métier des lettres à son système économico-social » n'est encore résolu de manière satisfaisante par aucune société.

Ne pouvant suivre E. dans toutes ses analyses, notons cependant que les écrivains qu'il a observés au XIXe siècle se recrutent essentiellement dans « la haute bourgeoisie commerçante ou de profession libérale »; et parmi elles un rôle eminent est dévolu à l'armée. Des constatations analogues se retrouvent dans l'enquête de YI.N.E.D., en cours de dépouillement, sur les facteurs de la réussite'4', et il y aura lieu d'en rechercher la signification sociologique. Mais on peut espérer que les efforts conjugués de toutes les sciences sociales permettront d'élucider un jour bien des points qui demeurent obscurs dans l'organisation de la vie collective, et la sélection des individus.

A. G.

Lebret L. J. La France en transition. Étapes d'une recherche Paris, Les Éditions ouvrières, Économie et humanisme [1957], in-8°, 168 p. Tabl.

(Coll. de Sociologie religieuse, 3) Sociologie et pastorale. Diocèse de Coutances

Coutances, Éditions Notre-Dame, 1957, in-fol., 85 p., 17 pi.

Trois hommes ont attaché leur nom et consacré la plus grande partie de leur œuvre à la sociologie religieuse, le professeur Le Bras, le chanoine Boulard et le Père Lehret, animateur de Économie et humanisme. On rééditait en 1955 et 1956 sous forme de deux volumes, Études de sociologie religieuse, de nombreux articles ou fragments du premier, parus depuis 1931. Le chanoine B. consignait le fruit de son expérience, en 1954, dans Premiers itinéraires en sociologie religieuse. Il semble que le père L. ait eu à cœur aujourd'hui de procéder de même. Ce livre est un triple itinéraire : dans le temps, puisque l'étude sur laquelle il s'ouvre remonte à 1930, le niveau religieux des populations côtières bretonnes à cette date; dans l'espace, car il nous conduit de Bretagne dans de nombreuses régions de France; dans la recherche enfin, en montrant comment se sont dégagés peu à peu les principes d'une méthode, appliquée largement aujourd'hui à Économie et humanisme, et où le souci du concret, et de l'observation des faits, ne le cède en rien à la volonté d'action apostolique.

Vers 1930, en effet, sous l'influence notamment des premières études sociologiques de cette nature, l'Église a pris une conscience très vive, sinon dramatique, d'une sorte de fossé qui la séparait des masses urbaines et ouvrières, mises en mouvement par les progrès de l'industrialisation. La transplantation des hommes, les contacts avec un milieu et des modes de vie nouveaux, les détourneraient de la pratique religieuse, liée à des cadres sociaux traditionnels. Pour se rénover, l'action pastorale doit s'adapter à des structures nouvelles. La France en transition, selon le Père L., serait une France en voie de déchristianisation, où il constate aujourd'hui une « remarquable renaissance spirituelle et apostolique », à laquelle ont pu contribuer pour leur part les études de sociologie religieuse.

(*' Girard Alain, L'écologie des hommes illustres. Une enquête sur les facteurs de la réussite. Population, 1957, 12, 2, 261-268 et État d'avancement des travaux. Population, 1958, 13, 1, 128-132.