ARISTOTE Physique Préface Livre 11

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ARISTOTE Physique Physique d'Aristote ou Leçons sur les principes généraux de la nature. par J. Barthélemy Saint-Hilaire,... PRÉFACE À LA PHYSIQUE D'ARISTOTE. Partie 11 Pour Descartes, il n'y a qu'un seul mouvement, à savoir celui qui se fait d'un lieu à un autre. Descartes connaissait-il la distinction faite par Platon et par Aristote des mouvements d'altération et d'accroissement, de qualité et de quantité ? C'est probable ; mais il ne les admettait pas, attendu qu'il ne concevait que le mouvement local, et « qu'il ne pensait, pas qu'il en fallût supposer d'autres en la nature. » Acceptant donc la définition ordinaire, Descartes dit d'abord que le mouvement n'est autre chose que l'action par laquelle un corps passe d'un lieu en un autre, et il remarque qu'on peut dire en même temps d'une même chose qu'elle se meut et ne se meut pas, selon qu'elle change de lieu à l'égard de certaines choses, et qu'elle n'en change point à l'égard de certaines autres. Ainsi celui qui est assis à la poupe d'un vaisseau que le vent fait marcher, croit se mouvoir quand il ne prend garde qu'au rivage duquel il est parti ; et il croit ne pas se mouvoir quand il ne prend garde qu'au vaisseau sur lequel il est. Aristote avait constaté le même phénomène ; et peut-être avait-il mieux éclairci les choses en distinguant, comme nous l'avons vu, le lieu primitif et le lieu accidentel, l'un où l'objet est immédiatement, l'autre où il n'est qu'indirectement et par l'intermédiaire d'un autre objet. Mais la définition vulgaire du mouvement ne satisfait pas Descartes, et voici celle qu'il y substitue : « Le mouvement est le transport d'une partie de la matière ou d'un corps du voisinage de ceux qui le touchent immédiatement et que nous considérons comme en repos, dans le voisinage de quelques autres. » Cette seconde définition plaît bien davantage à Descartes, et il la trouve selon la vérité. Ici encore, je ne puis être tout à fait de son avis ; et c'est faire un cercle vicieux que d'expliquer le mouvement par le repos ; car le repos ne peut s'expliquer aussi que par le mouvement. Il ne faut jamais définir un contraire par son contraire ; car ainsi qu'Aristote l'a si souvent répété, la science des contraires est une et simultanée, c'est-à-dire que quand on connaît l'un des contraires on connaît aussi l'autre ; et que réciproquement, quand on ignore l'un des contraires on ignore également l'autre contraire. Par conséquent, définir le mouvement, qu'on ignore, puisqu'on cherche à le connaître, par le repos, cela n'avance guère plus que de définir le repos par le mouvement, à moins

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La Physique est une sorte d'introduction épistémologique à l'ensemble des ouvrages d'Aristote de science naturelle (un des trois domaines des sciences théorétiques, avec les mathématiques et la philosophie première). Elle est ainsi une réflexion sur la connaissance des réalités naturelles et sur la nature en général.La nature se caractérise pour Aristote principalement par le changement.L'influence de ce que Heidegger disait être « le livre fondamental de la philosophie occidentale » est considérable.

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ARISTOTE

Physique

Physique d'Aristote ou Leçons sur les principes généraux de la nature. 

par J. Barthélemy Saint-Hilaire,...

PRÉFACE À LA PHYSIQUE D'ARISTOTE.

Partie 11

Pour Descartes, il n'y a qu'un seul mouvement, à savoir celui qui se fait d'un lieu à un autre. Descartes connaissait-il la distinction faite par Platon et par Aristote des mouvements d'altération et d'accroissement, de qualité et de quantité ? C'est probable ; mais il ne les admettait pas, attendu qu'il ne concevait que le mouvement local, et « qu'il ne pensait, pas qu'il en fallût supposer d'autres en la nature. » Acceptant donc la définition ordinaire, Descartes dit d'abord que le mouvement n'est autre chose que l'action par laquelle un corps passe d'un lieu en un autre, et il remarque qu'on peut dire en même temps d'une même chose qu'elle se meut et ne se meut pas, selon qu'elle change de lieu à l'égard de certaines choses, et qu'elle n'en change point à l'égard de certaines autres. Ainsi celui qui est assis à la poupe d'un vaisseau que le vent fait marcher, croit se mouvoir quand il ne prend garde qu'au rivage duquel il est parti ; et il croit ne pas se mouvoir quand il ne prend garde qu'au vaisseau sur lequel il est. Aristote avait constaté le même phénomène ; et peut-être avait-il mieux éclairci les choses en distinguant, comme nous l'avons vu, le lieu primitif et le lieu accidentel, l'un où l'objet est immédiatement, l'autre où il n'est qu'indirectement et par l'intermédiaire d'un autre objet.Mais la définition vulgaire du mouvement ne satisfait pas Descartes, et voici celle qu'il y substitue : « Le mouvement est le transport d'une partie de la matière ou d'un corps du voisinage de ceux qui le touchent immédiatement et que nous considérons comme en repos, dans le voisinage de quelques autres. » Cette seconde définition plaît bien davantage à Descartes, et il la trouve selon la vérité. Ici encore, je ne puis être tout à fait de son avis ; et c'est faire un cercle vicieux que d'expliquer le mouvement par le repos ; car le repos ne peut s'expliquer aussi que par le mouvement. Il ne faut jamais définir un contraire par son contraire ; car ainsi qu'Aristote l'a si souvent répété, la science des contraires est une et simultanée, c'est-à-dire que quand on connaît l'un des contraires on connaît aussi l'autre ; et que réciproquement, quand on ignore l'un des contraires on ignore également l'autre contraire. Par conséquent, définir le mouvement, qu'on ignore, puisqu'on cherche à le connaître, par le repos, cela n'avance guère plus que de définir le repos par le mouvement, à moins qu'on ne suppose l'idée de repos plus notoire que celle de mouvement ; ce qui n'est pas. Je préfère donc encore la définition aristotélique à la définition cartésienne ; et au risque de provoquer quelques sourires parmi les savants de notre temps, je m'en tiens à l'Acte du possible, avec les explications que j'en ai données plus haut.D'ailleurs Descartes, en ceci, n'est pas éloigné d'Aristote autant qu'on le suppose, et il remarque qu'en faisant du mouvement le transport d'une partie de la matière, et non pas la force ou l'action qui transporte, il montre bien que le mouvement est toujours dans le mobile, et non pas en celui qui meut. Il ajoute encore que le mouvement est une propriété du mobile, et non pas une substance, de même que la figure est la propriété de la chose qui est figurée ; et le repos, de la chose qui est en repos. Mais un point où Descartes se trompe, c'est qu'il pense être le premier à établir nettement ces relations du mobile et du moteur. Il se plaint qu'on n'ait pas coutume de distinguer ces deux choses assez soigneusement, Mais nous avons vu au contraire qu'Aristote avait su profondément séparer ces rapports du moteur au mobile, et c'est lui qui nous a appris que le mouvement en se réalisant est nécessairement dans le mobile, et qu'il ne faut pas confondre l'Acte du possible avec la force qui réside dans le moteur.De l'idée de mouvement, Descartes passe naturellement à celle de repos, et il s'efforce de démontrer qu'il n'y a pas plus d'action dans la première que dans la seconde. Le repos

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et le mouvement ne sont que deux façons d'être diverses dans les corps où ils se trouvent. Il ne faut pas plus d'action pour mettre un corps en mouvement que pour l'arrêter quand il se meut. Du reste il est possible qu'un même corps ait plusieurs mouvements, bien que chaque corps en particulier n'ait qu'un seul mouvement qui lui soit propre, et que ce soit d'ordinaire ce mouvement unique que l'on considère séparément. Par exemple, le passager qui se promène dans le vaisseau porte une montre sur lui ; les roues de la montre n'ont qu'un mouvement unique qui leur est propre, et il est certain cependant qu'elles participent aussi à celui du passager qui se promène, à celui du vaisseau, à celui de la mer, et même à celui de la terre.Après avoir examiné la nature du mouvement, Descartes veut en considérer la cause, et comme Platon, c'est à Dieu qu'il la rapporte. Dieu par sa toute puissance a créé la matière avec le mouvement et le repos de ses parties, et il conserve maintenant dans l'univers par son concours perpétuel autant de mouvement et de repos qu'il y en a mis en le créant. La matière a donc une certaine quantité de mouvement qui n'augmente ni ne diminue jamais dans son ensemble, mais qui peut varier sans cesse dans quelques-unes de ses parties. C'est là une doctrine très contestable ; mais aux yeux de Descartes, elle est une sorte de dogme philosophique, et c'est attenter à l'immutabilité de Dieu, que de croire qu'il agisse d'une façon qui change jamais.C'est en partant de ce principe que Descartes essaie de s'élever à la connaissance de certaines règles qu'il appelle, d'un nouveau nom, les lois de la nature, et qui sont, après Dieu, les causes secondes des divers mouvements que nous remarquons en tous les corps. Ces lois sont très considérables selon Descartes ; et il en énumère trois qui sont les principales, si ce n'est les seules. La première loi, c'est que chaque chose demeure à l'état où elle est, soit repos, soit mouvement, tant qu'aucune cause ne change cet état. Ainsi nul mouvement ne s'arrête de soi-même, comme le croit trop facilement le préjugé vulgaire ; et il y a toujours une cause qui y met un terme. Seulement cette cause est souvent ignorée de nous, parce qu'elle est cachée à nos sens ; mais elle n'en est pas moins réelle ; et la raison que donne ici Descartes est tout aristotélique : « Le repos, dit-il, est contraire au mouvement, et rien ne se porte par l'instinct de sa nature à son contraire, ou à la destruction de soi-même. » Puis, empruntant un exemple qu'Aristote avait aussi allégué, il remarque que les projectiles ne s'arrêtent dans leur course que par la résistance de l'air ou de tout autre milieu qu'ils traversent, et que, sans cette résistance, leur course une fois commencée ne cesserait plus.La seconde loi de la nature, c'est que le corps qui se meut tend à continuer son mouvement en ligne droite et non en ligne circulaire. Descartes attache à cette loi la plus grande importance, et il se propose d'en faire les plus nombreuses applications.Quant à la troisième loi, elle est moins évidente et plus compliquée que les deux autres. Voici en quoi elle consiste. Si un corps qui se meut en rencontre un autre qui a la force de lui résister, il change de direction sans rien perdre de son mouvement ; et si au contraire le corps qu'il heurte est plus faible que lui, il communique du mouvement à ce corps plus faible, et il perd lui-même autant de mouvement qu'il en donne. Descartes s'applique à justifier les deux parties de cette troisième loi, et à établir qu'un mouvement n'est pas contraire à un autre mouvement. C'est un point de théorie qu'Aristote a discuté aussi tout au long ; mais la doctrine de Descartes n'est pas tellement exclusive sur l'opposition du mouvement et du repos, qu'il ne reconnaisse aussi qu'un mouvement peut être contraire à un mouvement, selon que l'un est rapide et que l'autre est lent, et aussi, comme l'avait déjà remarqué le philosophe grec, selon que l'un des deux est dans un sens et que le second est en un sens contraire. À cet égard encore, on peut trouver que les solutions d'Aristote valent bien celles de Descartes.A la suite de la troisième loi et comme corollaire, Descartes pose les règles, au nombre de sept, relatives à la rencontre et au choc des corps qui se meuvent. Ces corps sont supposés parfaitement durs, et isolés de tous les autres, qui pourraient aider ou empêcher leurs mouvements. Cette hypothèse générale étant admise, voici les règles. Si les deux corps sont égaux en masses et en vitesse, allant en ligne droite l'un contre l'autre, ils rejaillissent tous deux et retournent vers le côté d'où ils sont venus, sans rien perdre de leur vitesse. Si l'un est plus grand que l'autre, c'est le plus petit seul qui rejaillit, et les deux corps continuent leur course du même côté. Si les deux corps étant égaux, l'un a plus de vitesse que l'autre, c'est le moins vite qui rejaillit, et les deux vont ensuite du même côté ; mais, en outre, le plus vite communique au plus lent la moitié de la différence des deux vitesses. Voilà déjà trois règles pour le cas où les deux corps sont

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en mouvement. Mais on peut supposer aussi que l'un des deux est en repos, et alors il y a de nouvelles règles. Si le corps en repos est plus grand que le corps qui se meut, c'est celui-ci qui rejaillit seul vers le côté d'où il est venu. Si au contraire le corps en repos est plus petit que celui qui vient le heurter, alors il est mis en mouvement, et les deux corps se meuvent de la même vitesse. Si le corps qui est en repos est égal au corps qui se meut, le corps qui est en mouvement transmet à l'autre la moitié de sa vitesse et rejaillit avec l'autre moitié. Enfin, septième et dernière règle : si les deux corps sont en mouvement, mais avec des vitesses inégales, celui qui atteindra le plus fort lui transférera de son mouvement ou ne lui en transférera pas, et même rejaillira, selon que le plus lent sera plus petit ou plus grand que le plus rapide. Ces règles posées, Descartes remarque qu'il est difficile de les vérifier dans la réalité à cause de l'hypothèse sur laquelle on les appuie. En effet, on suppose que non seulement les corps qui se rencontrent sont parfaitement durs, mais que de plus ils sont parfaitement isolés. Or, ces deux conditions ne se réalisent jamais dans la nature ; car elle ne nous présente jamais ni des corps absolument durs, ni des corps tellement isolés de tous les autres qu'il n'y en ait aucun autour d'eux qui puisse aider ou empêcher leur mouvement. Ces règles sont donc purement rationnelles, et, pour juger de leur application et de leur exactitude, il faut toujours considérer les corps environnants, et voir comment ils peuvent augmenter ou diminuer l'action des deux corps qui se rencontrent.Ceci conduit Descartes à rechercher ce que c'est que la dureté et la fluidité des corps, attendu que c'est uniquement par ces qualités différentes que les corps produisent des effets différents dans leurs rencontres, dans leurs chocs et leurs résistances. Il définit donc ce qu'il entend par un corps dur, et par un corps fluide. Un corps est dur quand toutes ses parties s'entre-touchent, sans être en action pour s'éloigner l'une de l'autre ; et la seule cause qui joigne ainsi les parties, c'est leur propre repos à l'égard l'une de l'autre. Au contraire, un corps est fluide quand ses parties ont des mouvements qui tendent également de tous les côtés, et que la moindre force suffit pour mouvoir les corps durs qui y sont plongés et que ces parties environnent. De ces deux définitions, Descartes tire des conséquences importantes sur le mouvement propre des fluides, et sur le mouvement des corps durs dans les fluides.Descartes ne croit pas devoir pousser plus loin ses théories sur le mouvement, quoiqu'il reconnaisse que les figures des corps et leurs diversités infinies causent dans les mouvements des diversités innombrables. Mais il s'assure que les règles données par lui suffisent pour qu'avec une intelligence même médiocre des mathématiques, on puisse expliquer tous les cas possibles du mouvement. Il termine donc ici la seconde partie des Principes, parce qu'il est persuadé qu'au moyen de ces règles on peut rendre raison de tous les phénomènes de la nature, et qu'elles sont les seules qu'on doit recevoir en physique, sans en souhaiter ni en rechercher d'autres. Aussi consacre-t-il la troisième partie des Principes de la Philosophie à traiter du monde visible, le soleil, les étoiles, les planètes avec la lumière et les tourbillons ; et la quatrième partie, à traiter de la terre avec tous les phénomènes qu'elle offre à notre observation, soit en elle-même, soit à sa surface, soit dans l'atmosphère qui l'environne, soit dans les principaux corps dont elle est composée. Je ne suivrai point Descartes dans ces deux autres parties, ni dans celles qu'il comptait y ajouter sur les animaux et les plantes, et sur l'homme (23). Ceci m'écarterait trop de mon sujet. Mais il faut bien remarquer que, si Aristote n'a pas compris dans sa physique, comme l'a fait Descartes, toutes ces théories sur le système du monde, elles se retrouvent en grande partie dans les ouvrages qui en sont la suite et le complément : le Traité du ciel, le Traité de la génération et de la corruption, la Météorologie, l'Histoire des animaux, etc., etc.Il y a donc beaucoup plus de ressemblance qu'on ne croit, en général, entre Aristote et. Descartes. Leur entreprise, ici dans la Physique et là dans les Principes, me semble assez pareille ; et ce qu'il y a de plus singulier, c'est que Descartes lui-même, tout indépendant et novateur qu'il est, croit devoir abriter ses idées et sa méthode sous l'autorité d'Aristote, dont il renversait le système beaucoup moins qu'il ne l'imaginait. Il dit expressément qu'il ne s'est servi d'aucun principe qui n'ait été reçu et approuvé par Aristote (24) ; et que sa philosophie, loin d'être nouvelle, est la plus ancienne et la plus vulgaire qui puisse être. Il se vante de n'avoir considéré que la figure, le mouvement et la grandeur de chaque corps, précisément comme l'a fait Aristote ; et pour prouver que sa méthode, qui consiste à dépasser les faits sensibles pour les mieux comprendre par la raison, est une méthode très acceptable, il va jusqu'à citer un passage de la Météorologie

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(25). Il est vrai qu'à l'autorité d'Aristote, il ajoute celle de l'Église, et qu'il soumet à l'Église, ainsi qu'au jugement des sages, tout ce qu'il a pu dire concernant la fabrique du ciel et de la terre.Je ne veux pas exagérer les rapports de Descartes et d'Aristote ; mais ces rapports me semblent aussi nombreux qu'évidents, et je crois que les deux analyses qui précèdent de la Physique et des Principes de la philosophie auront suffi pour montrer que je ne m'abuse pas. Descartes croyait probablement détruire Aristote ; il n'a fait que le confirmer ; il est allé sans doute plus loin que lui sur bien des points ; mais il faut avouer aussi que sur beaucoup d'autres, il ne l'a pas dépassé, et que même sur quelques-uns il est resté en deçà de son prédécesseur. Un dernier rapprochement entre les deux philosophes, que j'ai déjà indiqué un peu plus haut, c'est que Descartes a combattu le système de Démocrite aussi énergiquement qu'Aristote pouvait le faire deux mille ans auparavant, et qu'il a terminé ses Principes en se défendant de renouveler en rien la doctrine atomistique. Selon lui, comme selon Aristote, les atomes sont impossibles, parce que toute grandeur et tout corps est infiniment, divisible ; parce qu'on imagine du vide ente 'eux et que le vide ne peut pas exister ; parce que la rencontre fortuite des atomes ne peut pas expliquer la formation des choses, etc. Ainsi, Descartes s'accorde avec Aristote clans une foule de choses qu'il nie ou qu'il affirme, sans savoir, selon toute apparence, qu'elles eussent été dites avant lui, ni se douter par qui elles avaient été dites. La gloire du réformateur n'y perd rien, et la vérité n'en reçoit qu'une confirmation nouvelle, soit qu'il la découvre à son tour, soit qu'il la répète sans se rappeler à qui il l'emprunte.