Apports de cadres théoriques pour réfléchir aux problématiques professionnelles des enseignants...

29
Motiver les élèves Oui, mais comment ? Apports de cadres théoriques pour réfléchir aux problématiques professionnelles des enseignants Éric Saillot, Université de Caen Blog : eric.saillot.overblog.com Stage sur site à Bayeux – Létot, 27 février 2014

Transcript of Apports de cadres théoriques pour réfléchir aux problématiques professionnelles des enseignants...

  • Page 1
  • Apports de cadres thoriques pour rflchir aux problmatiques professionnelles des enseignants ric Saillot, Universit de Caen Blog : eric.saillot.overblog.com Stage sur site Bayeux Ltot, 27 fvrier 2014
  • Page 2
  • Motiver les lves, encore et encore ? Comment motiver et faire travailler efficacement les lves ? question arrive en tte des proccupations du dbat national sur lcole en 2004 un concept mou qui dispense de penser selon JM Zakhartchouk Un concept polymorphe finalement inoprant ? Que cache la motivation ? Quelle(s) thorie(s) pour quelle(s) problmatique(s) professionnelle(s) des enseignants et pour quelle(s) piste(s) daction ?
  • Page 3
  • Plan du diaporama Introduction Principales thories de la motivation La thorie sociale cognitive pour comprendre la motivation en contexte scolaire Quelles pistes professionnelles pour les enseignants Bilan : motivs motiver ?
  • Page 4
  • Principales thories de la motivation Thories des besoins fondamentaux Le conditionnement oprant de Skinner La pulsion de savoir selon Freud La mimesis de Ren Girard La motivation extrinsque et intrinsque de Deci et Ryan Vers une conception dynamique de la motivation La thorie sociale cognitive
  • Page 5
  • Les thories des besoins fondamentaux Maslow (1943), Raths (1967)
  • Page 6
  • Le conditionnement oprant de Skinner Cadre thorique du behaviorisme (stimulus-rponse, rflexes conditionns de Pavlov) Le comportement des individus est model par lutilisation ou non de rcompenses et de punitions L. Not (1987) distingue trois formes de renforcement : les sanctions, lmulation et lattrait Cadre qui ne prend pas en compte les ralits cognitives
  • Page 7
  • La pulsion de savoir selon Freud Freud, pre fondateur de la psychanalyse, (inconscient, rve, thorie sexuelle, pulsions, narcissisme, transfert, le a, le moi et le surmoi) La motivation : lexpression de lnergie libre de pulsions archaques (narcissisme, ftichisme, obsessions compulsives) La pulsion de savoir est sublimation de la libido, lnergie psychique des pulsions sexuelles
  • Page 8
  • La mimesis de Ren Girard Thorie fonde sur limitation, la base de tout apprentissage et de toute culture Lenfant cherche imiter lautre afin de tenter de sapproprier son tre , de sidentifier lui et de construire ainsi sa propre identit Le dsir est mimtique, processus la base de tous les phnomnes de mode (style, genre, groupe) Lenseignant comme modle ?
  • Page 9
  • Motivation extrinsque et intrinsque Thorie de lautodtermination (Deci et Ryan)
  • Page 10
  • Conception dynamique de la motivation J. Nuttin (1985) : processus motivationnels et cognitifs orients vers un projet daction Dynamique motivationnelle oriente vers les buts poursuivis pour atteindre lidal du moi La motivation sappuie donc sur une dimension du futur ou perspective davenir Interroger le lien motivation / projet
  • Page 11
  • La thorie sociale cognitive tudie les phnomnes humains travers linteraction qui existe entre les comportements dune personne, ses caractristiques individuelles et lenvironnement dans lequel elle volue. un concept-cl : le dterminisme rciproque les capacits quont les humains dinterprter leur environnement et dagir sur celui-ci
  • Page 12
  • La motivation en contexte scolaire selon Rolland Viau La motivation en contexte scolaire est un tat dynamique qui a ses origines dans les perceptions quun lve a de lui- mme et de son environnement et qui lincite choisir une activit, sy engager et persvrer dans son accomplissement afin datteindre un but. Cadre thorique pour analyser les problmes motivationnels des lves en difficult dapprentissage et pour intervenir plus efficacement sur leur motivation.
  • Page 13
  • Pourquoi certains sont dmotivs, alors que dautres ne le sont pas? LA DYNAMIQUE MOTIVATIONNELLE DUN LVE. Activit propose Perception de la valeur de lactivit Perception de sa comptence Perception de la contrlabilit Sengager dans lactivit Persvrer Faire de son mieux Sources de la motivation Manifestations de la motivation Autres sources Daprs Rolland Viau / Eric Saillot
  • Page 14
  • Pourquoi certains sont dmotivs, alors que dautres ne le sont pas ? Un lve motiv : -considre la matire et les activits qui lui sont proposes utiles ou intressantes ; -et/ou se sent capable de faire ce qu'on lui demande ; -et/ou a l'impression qu'il a un certain contrle dans le droulement de ses apprentissages. Un lve dmotiv : -considre la matire et les activits qui lui sont proposes inutiles ou inintressantes ; -et/ou se sent incapable de faire ce qu'on lui demande ou doute qu'il en sera capable; -et/ou a l'impression de n'avoir aucune responsabilit dans ce qu'on lui demande de faire et croit que ses succs ou ses checs ne dpendent pas de lui.
  • Page 15
  • 7 composantes de la motivation 4 indicateurs de la motivation : le choix de faire une activit lengagement cognitif La persvrance La performance 3 dterminants de la motivation : la perception de la valeur dune activit la perception de sa comptence la perception de la contrlabilit
  • Page 16
  • Dterminisme rciproque entre ces 7 composantes Les perceptions dun lve influencent son choix de sengager cognitivement dans lactivit et de persvrer Plus un lve sengage et persvre dans une activit, plus sa performance est bonne (Zimmerman et Martinez-Pons, 1992) Certains chercheurs pensent mme que ces perceptions sont plus importantes que les capacits relles de llve (Covington, 1984 ; Weiner, 1984)
  • Page 17
  • La perception de la valeur dune activit Apprciation par llve de lutilit de celle-ci par rapport aux buts quil sest fixs Wentzel (1992) distingue les buts sociaux (relations interpersonnelles) et les buts scolaires (apprentissages et russites) Dweck (1986) distingue les buts dapprentissage des buts de performance Notion fondamentale de perspective future
  • Page 18
  • Mythe de lintrt en pdagogie Dcoupler intrt et but de matrise. On peut devenir comptent dans un domaine sans sy intresser a priori, simplement parce que celui-ci est associ un but Des activits peu intressantes peuvent devenir plus intressantes, associes un but Lintrt est second, il rsulte de la valeur instrumentale de lactivit Laurent Cosnefroy, Revue Franaise de Pdagogie, 2004
  • Page 19
  • La perception de sa comptence La perception que se fait un lve quant la russite et la bonne ralisation de la tche demande. 4 sources de cette perception (Bandura) : les performances antrieures* Lobservation de lexcution de lactivit par dautres la persuasion les ractions physiologiques *perceptions attributionnelles *buts court terme plus efficaces (Schunk, 1991) Rles des feed-back, des encouragements, de lautovaluation, de la mtacognition
  • Page 20
  • La perception de la contrlabilit Perception quun lve a du degr de contrle quil possde sur le droulement et les consquences dune activit Influence par les perceptions attributionnelles 3 causes (Weiner, 1992) : Le lieu de la cause distingue les causes internes lindividu (talent, effort, etc.)... des causes externes (difficult, chance, etc.) La stabilit de la cause qualifie la temporalit de ces causes (stable ou modifiable) Le contrle de la cause est une dimension qui situe la responsabilit de llve (contrlable / incontrlable)
  • Page 21
  • Rle des perceptions attributionnelles Un lve qui attribue ses checs scolaires une cause quil peroit comme interne, modifiable et contrlable (par exemple, leffort) se construit une perception leve de la contrlabilit de son droulement. Les lves qui russissent le mieux attribuent leurs succs aux efforts quils fournissent et leurs capacits intellectuelles, alors quils attribuent leurs checs des causes internes, modifiables et contrlables comme leffort.
  • Page 22
  • Consquences motivationnelles des attributions causales Elles dterminent en partie la confiance en soi Lattribution dun chec une cause stable (manque de talent) confiance en soi trs faible Lattribution dun succs une cause stable (talent, intelligence) confiance en soi trs forte Lattribution dun succs une cause interne et contrlable (comptence, effort) meilleure confiance en soi Lattribution dun succs ou dun chec une cause externe et non modifiable (la chance) confiance en soi assez faible
  • Page 23
  • Un exemple en EPS
  • Page 24
  • Quelles pistes dactions possibles ? Par rapport ces apports thoriques, quelles pistes daction ? Axes des actions possibles : Postures pdagogiques et situations didactiques Climat de classe et relation pdagogique Accompagnement personnalis et aide individualise Travail dquipe Commenons par ne pas dmotiver les lves
  • Page 25
  • Commencer par ne pas dmotiver La dynamique motivationnelle des enseignants fondent leur identit professionnelle Attention aux risques de leffet Pygmalion Accepter de comprendre quon ne comprenne pas ou quon naime pas apprendre Attention aux remarques dmotivantes Pour susciter le dsir, il faut oser montrer le sien (Delannoy)
  • Page 26
  • Rflchissez aux actions : Qui favorisent les perceptions de llve de la valeur de lactivit (amliorer le rapport au savoir, lcole) Qui favorisent les perceptions de llve de sa comptence accomplir la tche (amliorer sa confiance) Qui favorisent les perceptions de llve de la contrlabilit de ses actions (amliorer son autonomie) Qui aident llve se fixer des buts (sociaux, scolaires, performance, apprentissage) Qui aident llve se projeter (perspective future, projet personnel et/ou professionnel)
  • Page 27
  • Piste 1 : une pdagogie positive Valoriser les efforts et les progrs raliss (indicateurs de la motivation) Partir des comptences relles de chaque lve, et non pas de ses comptences supposes ou attendues valuer pour aider (critres, conseils) pas pour sanctionner Rflchir lutilisation des notes, des comptences et des critres de russite Proposer des valuations par contrat de confiance Offrir un cadre dapprentissage adapt
  • Page 28
  • Piste 2 : une pdagogie de lerreur Faire de lerreur, un vritable outil pour enseigner (Astolfi, La saveur des savoirs) Favoriser les explicitations des procdures et des conceptions des lves (Vermersch) Verbaliser et incarner le postulat dducabilit ou de perfectibilit (Rousseau) Proposer des activits adaptes au potentiel des lves (ZPD, mobilisation cognitive) Favoriser les changes et lentraide Proposer des situations daide (cte cte et non face face)
  • Page 29
  • Piste 3 : une pdagogie bienveillante En 2009, une enqute conjointe de l'Insee et de l'Institut national d'tudes dmographiques (INED) rvlait que 46 % des collgiens et des lycens interrogs (prs de 2 000) dclaraient s'tre sentis "parfois humilis ou rabaisss". Rle des encouragements Rle de lauthenticit Rle de lthique Rle de lhumour... Suite des pistes daction la prochaine formation