“Spécial CRISE” Le CERCLE VICIEUX · 2018. 10. 25. · Retournons aux origines de la crise des...

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VoxOctobre 2012 - No 92

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“Spécial CRISE”

Le CERCLE VICIEUX !

-VoxNo92-Octobre2012 http://www.aiace-europa.eu

ÉDITORIAL 3 Lecerclevicieux

BELGIQUE4 LacrisevuedeBruxelles

IN MEMORIAM4 DécèsdeClaudeCheysson

DEUTsChLAND7 MeineWahrnehmungdeutscher

Befindlichkeiten

EsPAGNE9 Lacrisevuedel’Espagne

FINLAND10 TheeuroAreaDebtCrisis:AFinnish

Perspective

FRANCE11 Lesconséquencesdelacrisevontsefaire

sentirmaintenantenFrance

GRèCE13 Laleçonàtirerdeserreursdupassé:uneplusforteintégrationeuropéenne

IRELAND15 Irisheconomy

ITALIE16 L’Italietoujourscapabled’innover,mêmeen

politiquePORTUGAL18 LacrisevueduPortugal

UNITED KINGDOM19 TheimpactofthecrisisintheUK

U.E. - ZONE EURO20 Lacrisedanslazoneeuro

PRIX NOBEL24 Réactions

29 AIACE INT.

sERVICE PUBLIC EUROPÉEN30 FondementsduServicepubliceuropéen

EssAI31 VersuneUnionfédéraleouuneFédération

d’états-nations?

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Vox no 92 - Octobre 2012

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des Anciens de l’Union européenne (SC-29 02/04)

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Photos :Médiathèque CE - Aiace

Editeur responsable :Richard Hay Rédacteur en Chef :Pierre BlanchardComité de rédaction :Giovanni LiviRoger VancampenhoutMarc SchoberGiovanni Sergio Ludwig SchubertEgon C. Heinrich

«Vox» est tiré à 20.000 exemplaires

Secrétariat de Rédaction :[email protected] [email protected]

4e cover: Assemblée générale, Bruxelles,

Berlaymont octobre 2012

Sommaire

Cover: Bolsa di Milano


Après avoir bouclé le VOX 91 en pleine période de « crise dite de l’euro », il nous a semblé que les lecteurs apprécieraient que VOX y consacre un numéro spécial. En effet, les « sections » nationales de l’AIACE

disposent de l’expérience de nombreux Anciens, experts et connaisseurs du vécu local. L’idée était séduisante, mais le sujet ardu et constamment en évolution n’a pas convaincu tout le monde.

DanscenuméroduVOX92«Spécialcrise»,outre lesdiversarticles«nationaux»,LudwigSchubert,notreexpertincontesté,présentepourlazoneeurouneanalysemagis-trale,indispensablepoursaisirlesélémentsdefonddelacomplexitéactuelledelapolitiqueéconomiqueetmonétairedel’UE.Ainsil’oncomprendmieuxque,silazoneeuroétaitunvéritableÉtat,commelesUSAoulaChine,etquelesÉtatsmembresactuelsétaientdesentitésfédérées,desrégionsouprovinces(Länder)intégrées,onneparleraitpasdelacrisedel’euro.Enfin,ilmontrequela«crise»sertdeprétextepourremettreenquestionpresquepartoutlesacquisdessalariésdessecteursprivésetpublics,etnotammentceuxduServicepubliceuropéen.

Retournonsauxoriginesde lacrisedesannées2007etdébut2008, lorsque lesbanques–brasarmésdes«marchés»,l’ontdéclenchéeaudépartdesÉtats-Unis.(«subprimes»ouprêtshypothécairesà risque).Depuis lors, les«marchés»globalisés, insaisissables, incontrôlables,fontplusque jamais la loi,mêmedanslesdémocratiesquiont,sinoncapitulé,dumoinscédédespansentiersdeleursouverainetéqu’ellesrefusentparailleursdecéderàl’UE.Les«marchés»,auserviceexclusifdesintérêtsdesinvestisseurs,ignorentlescitoyensetleurschoixdémocratiques.Dansl’UE,auseindelazoneeuro,les«marchés»exploitentaumaximumlesimperfectionsetlacunesdestraitéspourspéculersurlesfondssouverainsdesÉtatsmembres.Depuislors,les«marchés»continuentàspéculer,sansétatd’âme,contrecesmêmespaysenprenantdesrisquesdanslaplusgrandeopacité,assurésque,entoutétatdecause,lesfondspublicsleuréviterontlabanqueroute.

Cequidésorientecomplètementl’hommedelarueestquelesraisonsdelacrisesontconnuesainsiquelesremèdes,maisquelemanque«d’Union»etl’absencedevolontépolitiqueempêchentdelesappliquerrapidement(«troppeu,troptard»).C’estpourquoi,dansquelquesÉtatsmembres,lacriseafaitexploser lesdéficitsetdettespublics(voirgraphiquesdanslesarticles)ainsiqueleurstauxd’intérêt.Desmillionsdecitoyensseretrouventvictimesdescuresdrastiquesd’austérité,lacroissanceralentit,voirestagne,

toutcommelepouvoird’achatdessalariés.Lecercle vicieux s’installe :crois-sancenulle, récession,austérité,pertedepouvoird’achat,exclusion,chômage,etc.LesvariationsduPIBdeviennent le«thermomètre»des«marchés»,quiperdentconfiance,s’emballentetaugmententlestauxaumoindrerisque.Les sommets « de la dernièrechance»perdent leurcrédibilité :ilssesuccèdentetlivrentdesmes-sagespolitiquesdésormaisinaudiblespourlamajoritédescitoyens.Lacroissance,présentéecomme«LA»solutionduretouràlaprospérité,resteunvœupieuxdansdespaysoù

lechômages’estinstalléetoùlesrémunérationsetlaprotectionsociale-piliersdumodèleeuropéen–reculent,fautedemoyensbudgétairespublics.

«Bruxelles»,-quelesmédiasprésententsouventabusivementcommeétanttoutàlafoisl’UE,laBCEetmêmeleFMI-devientplusquejamaisleboucémissairedesnationalistes,séparatistesetautreseurosceptiqueshabituels.Plusgrave,lessalariésquisubissent impuissants lesconséquencesnéfastesdelacriseimputentà«Bruxelles»laresponsabilitédeleursmalheurs.Latensionetlacolèremontentauseindespopulationslesplustouchées:leplussouventdesjeunessansemploietsansaidesociale,pourlemomentsurtoutenGrèce,auPortugaletEspagne.Lesmanifesta-tionssemultiplientetse radicalisent, risquantdedégénérer,et lesextrémistesdetousbords,

surfantsurlavague-populiste,maislégitime-du«ras-le-bol»généralisé.D’unepart,ilyalescitoyensdésenchantésetindignésquidoutentdelasolidaritéeuropéenneetdesavantagesdevivreensembledanscetteUnionvuecommel’alliédes«marchés».Etd’autrepart,ilyaceuxdespaysencoreprospèresquisontconvaincusdefinanceràperteles«gaspilleurs»despaysendifficulté.Pire:personnen’expliquequec’estlecontraireetquelaloides«marchés»permetauxplus«riches»des’enrichirdavantage!

Encequiconcernenosrémunérationsetpensions…:c’estdanscecontextehostileàl’«Europe»quenotrestatutdoitêtrerévisé.LaCommissionadécidéd’allerau-delàdustrictnécessaire,enproposantdenouvelleséconomiessurlescoûtsdespersonnelsduServicepubliceuropéen.Lanouvelleprocéduredecodécisionentre leParlementet leConseildoits’appliquer.SilePEsemblepartagerlepointdevuedelaCommission,leConseilet,enparticulier,plusieursÉtatsmembresimportantsontlancéuneviolenteattaquecontrelesfondementsmêmesduServicepubliceuropéen.L’AIACEconsidèrequela«Méthoded’adaptationdesrémunérations

Le cercle vicieuxEditorial

Pierre BLANCHARD Rédacteur en Chef du magazine VOX

« La troïka » ce n’est pas Bruxelles


Editorial

etpensions»assureleparallélismeetlasolidaritéaveclesServicespublicsnationauxetqu’iln’yapaslieudepayerdeuxfois(page30).Préparerlarelancedeslendemainsdecriseencassantl’outiltechnico-administratif,pourfairedeséconomiesdeboutsdechandellessymboliquesetcosmétiquessousprétextedesolidarité,estunegrossièreerreurquel’Unioneuropéenneregrettera.LeServicepubliceuropéendotédesa«méthodecommunautaire»detravailestetresterairremplaçable!Ilafaitsespreuvesetmontrésacapacitéd’adaptationetd’intégration,neserait-cequ’enjouantlerôled’undesprincipauxacteursdelapaixdepuisplusde60ans!

Aprèsquatreannéesdecrise,certainesmesuressontmisesenplaceetcommencentàproduireleurseffets,maisilfautfaireplusetplusvite.Seulunsursautcommunautaire,enparticulierdelapartdes«poidslourds»del’UE,permettradegérerlacriseplutôtquedelasubir,oudelacontreraucoupparcoupavecdes«palliatifs»deplusenplustech-nocratiques.Queldésastrehumainattend-onpourrelancerl’Unionetfairepreuved’unevéritablesolidarité,quitrouveralesoutiendespeuplesetnonleurhostilité?LeénièmeSommet(«Conseileuropéen»)quivientdesetermineràBruxellesacertespermisunnouveaucom-promisdanslasupervisionbancaireparlaBCE,maisunefoisdepluslesortdescitoyensendétresseaétéoublié.LesprochainsSommetsdenovembreetdécembreseront

consacrésaucadrefinancierpluriannuel2014-2020del’UE.Outrelafixationimposéedesbudgetsdefonction-nementquiconditionneront lesconditionsdetravaildespersonnelsdesinstitutionsetautresorganesdel’Unionetnospensions,cesSommetspromettentdebellespassesd’armesentrecertainsÉtatsmembresqui prônentdespolitiqueseuropéennescontradictoires.

Le12octobre2012,Oslovientd’annoncerqu’ilattribueà l’UnioneuropéenneleprixNobelde lapaix.C’estunedistinctionimportantequinelaisseaucunAnciendel’UEindifférent.Danscettepériodedifficilepourl’idéaletl’espritdedécisioneuropéens,cettedistinctiontombeàpic.Retenonsquetoutescellesetceuxquisesontengagéstouteleurviepourtravaillerensemble,enpaix,aprèsavoirconnudeprèsleshorreursdelapremièremoitiédusiècledernier,onibienméritécetterécompense.Personnellement,jesuisfierdemes46annéesdemodestecontributionàcedéfiquiarendupossible,rappelons-leaussiàunmomentoùtoutaunprix,uneutilisationoptimaledes«richesses»humainesetmatériellesdel’Europe.Ceprixauraithonorécellesetceuxquin’ontcessédenousrépéter:“plusjamaisça”?SoyonstousfiersdecePrixNobeldelapaix!Ungrandmerciàcellesetceuxquiontcontribuéàcenumérospécial!

ClaudeCheysson,décédéàParisle15octobredernieràl’âgede92ans,futCommissaireeuropéende1973à1981et,parlasuite,de1985à1988.Entre1981et1984,ilfutMinistredesRelationsextérieuressouslaPrési-dencedeFrançoisMitterand.Outrel’engagementde l’hommepour laFranceLibreet,aprèslaguerre,entantquechefduservicedeliaisonauprèsdesautoritésfédéralesallemandesàBonn, lenomdeClaudeCheyssonesttrèstôtassocié,entreautresqua-litéséminentes,à la luciditédesonengagementpourcequel’onappelaitalorsle«non-alignement»du«Tiers-Monde»,àsavoirlerefusdel’affronte-mentbipolairedanslecontextedelaguerrefroide.IlétaitchefdecabinetduprésidentduConseil,PierreMendès-France,lorsquecelui-cisignaen1954lesaccordsdeGenèvequimirentfinàlaguerred’Indochine.Commissaireeuropéende1973à1981, il jouaunrôlemajeurdans lapréparationdelaConventiondeLomé,signéen

1975entrelaCommunautééconomiqueeuropéenneet46Étatsd’Afrique,desCaraïbesetduPacifique.Entré auQuai d’Orsay,ClaudeCheyssonn’hésitapasàprendredespositionsdictéesdavantageparsesconvictions que par lescontraintesdelaRealpolitik:telfutlecaslorsduconflitdesMalouinesoudanssonsoutienàYasserArafatenfaveurdelacréationd’unÉtatpalestinien.C’estdanscecontextedictéparleschoixdeFran-çoisMitterandenmatièredepolitiqueétrangèrequeClaudeCheyssonrede-vintCommissaireeuropéende1985à1988,aprèsqueJacquesDelorsendevintprésident.AlaCommission,ilfutchargédelapolitiqueméditerra-néenneetdesrelationsNord-Sud.En1989,ClaudeCheyssonestéludéputéeuropéenetprésiderajusqu’en1994ladélégationsocialistefrançaiseauParlementdeStrasbourg.L’on

sesouviendradeClaudeCheyssonpourunelibertédeparoledontilnesedé-partit jamais,mêmedanssesfonctionsofficielles.Lesfonctionnaireseuropéenssesouviendrontdeluipoursesconvictions,sonenga-gement,sonfranc-parler.ClaudeCheyssonauraiteuencorebeaucoupde

chosesàdiredelapolitiqueétran-gèreetdesécuritécommunedel’Unionetdurôledel’Europedansunmondeglobaliséoùlespaysdu«Tiers-Monde»deviennentdespuissancesémergentes,quipour-raientbien,silesÉtatsmembresdel’Unionn’yprennentgardeetneser-rentpaslesrangs,lesmarginalisersurlascèneinternationale.

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LE MONDE 17 octobre 2012WIKIPEDIA

In Memoriam Claude ChEYssON 1920 - 2012


Belgique

Le fait majeur de l’année 2012 en Belgique a été de nature politique, avec la constitution d’un gouvernement présidé par Elio Di Rupo, socialiste wallon, en décembre 2011. Les

problèmes linguistiques, couvrant souvent des difficultés (pour ne pas dire rivalités) dans les affaires sociales et économiques entre le Nord (flamand) et le Sud (francophone) avec la Région de Bruxelles-Capitale au milieu, dominent la vie du pays, donc des citoyens belges depuis de nombreuses années.

En effet, après les élections de juin 2010, il afallu attendre le 5 décembre 2011pour voir seconstituer un gouvernement de coalition socia-liste-centriste et libéral et évidemment flamandfrancophone, battant ainsi un record presquemondiald’absencedegouvernementaprèsdesélectionsdanslespaysindustrialisés.Ilfautdireque,pendantlacrisegouvernementale,lascissiondelaBelgiqueaétémaintesfoisévo-quée,cequimontre lesérieuxdesdivergencesentreFlamandsetWallons.

Cegouvernentaaffronté,visiblementavecsuc-cès – étant toujours au pouvoir- les questionslinguistiques et structurelles des régions (no-tammentlaquestionditedel’arrondissementdeBHVBruxelles,Halle,Vilvoorde),quibloquaientlagouvernancedupays.Ensuite,ilacommencéàs’occuperdesquestionséconomiquesliéesàlacrisefinancièreetdesfondspublics.

Lesdonnéeséconomiquesdupaysnesontpas

bonnes, mais pas non plus catastrophiques,comparées à certains autres Étatsmembres,notammentsongrandvoisindusud.`Ledéficitpublicestdel’ordrede3,3%en2011,certesavecunedettepubliquefrôlantles100%,100,5%en2012.Cettedetteestparticulièrementimportante quoiqu’en baisse, ce qui est remar-quabledurantlacrise.Ànoterencorequ’elleestlargementdétenuepar lescitoyensbelges(voirarticledeLudwigSchubertpourlescomparaisonsUE)cequienrelativisel’aspectnégatif.Lefameux«spread»(écart)aveclesobligationsd’Étatallemandesétaitrécemmentde2%,cequiestcertestrop,maisl’undesplusfaiblestauxdif-férentielsdesÉtatsmembrespourunpaysayantunedettepubliqueimportante.Lacroissanceneserapasau rendez-vous,caronprévoit-0,3%duPIBàlafindel’année2012.Letauxdechômageluinonplusn’estglobalementpascatastrophique,maisilévoluenégativementde6,6%en2011verslaprévisionde8,2%àlafindel’année.Enrevanche,lesdisparitésrégionales

restent très fortesentrelaWallonieetlaFlandre,mais aussiavec la Région deBruxelles-Capitale,quiatteintles20%.Le taux d’inflation adiminué après unepoussée fin 2011pour passer sousles3%.Si les taux du chô-mage ne sont pasvraiment mauvais,il est jugé extrême-ment coûteux. Desmesuresdelimitationdesindemnitésdansle temps et en no-minal sont à l’étude

La crise vue de Bruxelles (effectivement la Capitale du Royaume de Belgique dans ce cas)

Pierre BLANCHARD Roger VANCAmPENHOUt


Belgique

dansuncontextedélicatavecunpremierministresocialiste.

L’indexationdessalairesestrestéeunsujettabou,parailleursattaquéauniveaudel’UE;ellerésistedonc encore, farouchement défendue par lessyndicats.Legouvernementaaussiprisquelquesmesuresdetaxationdesépargnantsau-delàdessimples livretsd’épargne.En revanche, l’affaireBernardArnault, importantmilliardaire françaisdanslesproduitsdeluxe,quiachoisides’instal-lerenBelgique-àUccle-fin2011afaitgrandbruit desdeuxcôtés, lorsqu’il aannoncésonintentiondesefairenaturaliserbelge.

Lacrisebancairen’estpasencoredigérée,puisquelaBelgiqueasubiunefailliteorga-niséedeDEXIA,banquefranco-belge,surinterventiondugouvernement qui participeausauvetageaveclenouveaunomdeBELFIUS…

En ce qui concerne l’indice bour-sierBEL 20, il suit l’évolution desbourses de l’UE apres une fortebaisse en 2009, il a dumal à sestabiliseretsurtoutàremonter.

Difficiledeconstaterleseffetsdelacrise,notammentàBruxellesquiresteétonnementactiveavec le siègedes institutionseuropéennesetdes innombrablesreprésentationsnationalesetsouventrégionalesquiinduisentd’autresactivités.D’ailleurs,personnenevoitladiminutiondesembou-teillagesjournaliersauxportesdelaCapitaleouensortantlesoiretdèslevendrediaprès-midi.Certes,lescommerçantsseplaignent–cequin’estpasnouveau-mais le simple citoyenn’apas lesmoyensdevérifiercesdires,sinondeconstaterdesaugmentationsdeprixbienau-delàdesstatistiques.Parbeautemps,lesterrassesrestentpleinesdanslajournée,toutcommelesruesetquartierscommerçants,cequipeutavoirdeuxsignifica-tions:beaucoupde«désoc-cupés » ou simplement deretraitésetautrespersonneslibres.Peut-onégalement tirer desconclusions sur les raisonsdel’augmentationvisibledes«sansrevenusetsans-abri»,enparticulier dans lesquar-tiersprospèresde la villeetautourdes Institutionseuro-péennes?

Peut-êtredécèle-t-onplusde logements libresàlouer,lesloyersayantprisdesproportionsincon-trôlables par rapport aux salaires. Pourtant lesnombreuxrestaurantschicsetétoilésdelavilleetdesenvironsnesemblentpas souffrir beaucoupdelacrise.Ilenvademêmedessupermarchéset autres hypermarchés des années 80,moinscourusqu’avant,etcedavantagepourdesraisonssociétales quede réduction de pouvoir d’achat.Finalement,unsignalsemblesérieux :celuides

banquesalimentairesquilancentuncrid’alarmesurl’accroissementdunombredecitoyensqui passent sous le seuil depauvreté etéprouvent des difficultés à se nourrir età se loger décemment, plusde110.000personnesselonleursinformations!!!

EnfinaumomentdeclôturerceVOX, laBelgiquevitlacampagnedesélec-tionscommunalesdu14octobre:aspect particulier de ce scrutin,le vote des étrangers, dont uncertainnombred’Anciensdel’UEfontpartie.

Traditionnellement, cesélections,quidonnentlieuàdescoalitionsim-probablesdansd’autrescontrées,ont peud’influence sur le niveau

fédéral.Toutefois,l’enjeudescampagnesmenéesdanscertainesgrandesvillesetcommunes,onpenseàAnvers,dépassecettefois leniveaulocal,danslaperspectivedesélections législativesde2014.BéatriceDelvaux, éditorialistedu journal LeSoir,n’hésitaitpasàécrire1:«Silessondagesdisentvrai(...),lamarcheversl’indépendancedelaFlandreseralancée(...)».Entre-temps,lesrésultatsdesélectionsserontconnusdes lecteursdeVOX: ilspourrontsefaireeux-mêmesuneopinion.

1 Le Soir, 13 et 14 octobre 2012


Es wäre vermessen, wollte ich in allgemeiner Weise über „deutsche Befindlichkeiten“ sprechen. meine Wahrnehmung ist vielleicht doch sehr subjektiv.

DeutschlandwirdalsreichesLandwahrgenom-men,WirtschaftundIndustrieblühen,Wohlstandscheintweitverbreitet.Allerdings–10%derBevöl-kerungbesitzen53%einesriesigenPrivatvermö-gensvon10Billionen€,die„unteren“50%derBe-völkerungzusam-mennuretwa1%.EineähnlicheSpreizungzeigtdieEinkommensverteilung:1,7%ver-dienenproJahrmehrals125.000€,die„unte-ren“50%verdienenwenigerals25.000€.DersogenannteNiedriglohnsektor(Stundenlohnwenigeralsetwa10€)wächstkontinuierlich(aktuellbeietwa20%derBeschäftigten),prekäreArbeitsverträgeinsbesondere für jungeLeutewerdenmehrundmehrdieRegel.Vermögens-undEinkommensun-terschiedenehmenseitJahrzehntenkontinuierlichzu. Es entstehen sozialeProbleme, etwa 15%derDeutschensind„armutsgefährdet“.Dasalleshörtsichsehrkritischan,mussjedochrelativiertwerden.DiesozialenProblemewerdenabgefedertdurcheindichtes-allerdingsauchteures-sozialesNetz.DieGesamtzahlderArbeitslosenisteinederniedrigsteninderEU,dieJugendarbeitslosigkeitistdieniedrigsteinderEU.„Armutsgrenze“isteinenationaleKennzahl:armist,wereinEinkommenvonwenigerals60%desmittlerenEinkommenshat.DieaktuelleabsoluteZahlvon940€istallesanderealseineArmutsgrenze invielenanderenLändern der EU.Wahrgenommenwird jedochallgemein nicht ein trotz allemweit verbreiteterWohlstand.DieProblemeeinerunterenBevölke-

rungsschicht - auchwennmannichtdazugehört-beherrschendas Stimmungsbild,der Reichtum deroberen Schicht löstNeiddiskussionenaus(„DeutschlandsRei-chewerden auch inderKrisereicher“).

Außer„armundreich“gibt es eine weitereSpaltungderGesellschaft,diezwischenjungundalt.DieVerschiebungdesAnteilsanälterenMen-schenzuimmerhöherenWerten,ausgelöstdurcheine niedrigeGeburtenrate einerseits und einegrößereLebenserwartungandererseits,lässtdie„Alten“befürchten,dassihreRenteneherreduziertalszumindestderInflationangepasstwerden,unddie„Jungen“fürchteneineAltersarmut,dadierela-tivenRenten(ProzentsatzRentezuEinkommen)bis2030auf41%reduziertwerdenbeigleichzeitigsteigendemRentenalter,unddasbedeutetfürsehrvielederauchverhältnis-mäßiggutverdienendenBerufstätigeneineRenteunterderArmutsgrenze.DieDiskussiondarübernimmtimAugenblickbrei-tenRaumein.

EuropawirdvordiesemHintergrundehernegativwahrgenommen, insbesondere angesichts derSchuldenkrise.EinekürzlicheUmfrageergab,dass65%derMeinungsind,mitderDMgingeesihnenvieloderzumindestetwasbesser,unddass49%meinen,prinzipiellgingeesihnenohneEUbesser

Meine Wahrnehmung deutscher Befindlichkeiten

Walter EIFLER, Präsident

der Deutschen Sektion

Deutschland


(beinur32%diedasGegenteil sagen).TypischwarfüreinegewisseZeitlangderGebrauchdesAusdrucks „der deutscheSteuerzahler“ seitenseinerbekanntenNachrichtensprecherindesZDF,die fast jedenTag feststellte,was der alles be-zahlenundertragenmuss.Gottseidankhatwohlein verantwortlicher Intendant zugehört unddasab-gestellt,eshörtesichschrecklichan.NatürlichgibtesMedien,vondenenmanweiß,dasssienuraufbilligenLeserfangaussind.InunseremletztenKurierhateinKollegesichmiteinemBILD-Zeitungsartikel auseinander-gesetzt,indemZeilenwie:„WennIhrunsereMilliardennichtbrauch-tet, dannkönntet Ihr vonunsausjedenLinks-oderRechts-Hallodriwählen,denIhrwollt“,„SeitmehralszweiJahrenistesaberso:AusEurenGeldautomaten kom-mennurdeshalbnocheuroheraus,weilwir,dieDeutschen,unddieanderenEuro-Staatensiereingesteckthaben.“,usw.,usw.AuchpolitischerPopulismus ist zu beobachten,wobeiesauchhierumStimmenfanggeht.WiesollmansonstdieextremenForderungenseitensderinBayernregierendenChristsozialenverstehen,dassdieGriechen„rausausdemEuro“müssen?AuchvondenLiberaleninDeutschlandhörtmanähnlicheTöne.Dabeikommtesdochvorallemdaraufan,wiewirmiteinanderumgehen.„DerTonmachtdieMusik“,wieunserKollegeinseinemArtikelsagt.UmgekehrtmüssenwirDeutschedannauchfest-stellen,dassmanunsindieNäheder„hässlichenNazideutschen“rückt,wasallerdingsinGroßbritanniennie aufgehört hat.Es gibt eingegenseitigesAufschaukelnundeinAusgra-benalter,längstvergessengeglaubterRessentimentsauf allen Seiten. Besonders ernstmussmanallerdingseineÄußerungdes italienischenMini-sterpräsidentenMarioMonti nehmen, der allenErnstes äußerte,manmüsse doch nicht immerwiederdieParlamenteeinschalten.KommtdieseAussagedaher,dassersichnieineinParlamentwählenließ?

WasdieEU,dieEuro-LändervonDeutschlanderwarten, das scheint klar: Solidaritätmit denLändern in Schwierigkeit. Einverstanden, aberwasmussman darunter verstehen? BedeutetSolidaritäteinfachnurimmermehreurofürLänderinSchwierigkeit?AuchDeutsch-landhatriesigeSchulden,undmankann(noch)nicht sagen,dassessiebeherrscht.Schul-den-problememitGelddruckenzulösen,wieeszumTeilwohl jetzt vorgesehen ist seitens derEZB,daslöstmehralsberechtigteInflationsängsteaus

undwecktErinnerungenanKrisenzeiten in den20erJahrendesvergangenenJahrhunderts.DieDeutschensindzutiefstbeunruhigt.HatdanichtunsereKanzlerin recht,wenn sie immerwiedersagt, helfen ja, aber nicht ohneGegenleistung,nicht ohneAnstrengung, seinHausauseigenerKraftwiederinOrdnungzubringen?DieDeutschendankenesihr,sieistpopulärerdennje,undihreParteiwächst inderGunstderWähler. Istnichttatsächlich das besteMotto in derDrittenWelt:WirleistenHilfezurSelbsthilfe?Undsollteesso

nichtauchimeuropäischenRahmensein?

DieLänderinSchwierigkeitensindjanichtohneSchuldindieseLagegekommen.Daich40JahreinItaliengelebthabe,interes-sierenmich entsprechende Informationenbesonders. Ichwar sehr beeindruckt vondemhierabgebildetenSchaubild,welchesam8.Augustd.J.inderFAZerschienenwar.Um in denEuro-Bereich aufgenommen zu

werden,unternahmdiedamaligeitalienischeRe-gierungalles,umdieSchuldenzureduzierenunderreichteeinenRückgangvon120%auf100%desBIP.DieAufnahmeindenEuro-BereichführtedannzufürItaliensensationellniedrigenZinsen,wiederAufschlagvonwenigenBasispunktenimVergleichzudendeutschenZinsenzeigt.DieGraphikzeigtes:10JahrelangprofitierteItalienvonniedrigenZinsen.AberanstattmitdieserErsparnisdieSchul-denweiterzurückzuführen,wurdenimGegenteildieSchuldenaufneueHöchstständevon125%desBIPaufgestockt,dieZinslastwarjagarnichtmehrsohoch.IstesdaeinWunder,wenndie„Märkte“langsammisstrauischwerdenunddieZinsenbeimgeringstenAnlasswiederinschwindelndeHöhengelangen?MussDeutschlandangesichts dieserSituation-diesicherähnlichindenanderenLän-derninSchwierigkeitenzubeobachtenist–blindundbedingungsloshelfen?

IchselbstbinzutiefstverunsichertundsowohldochindieserHinsichtrepräsentativfür„dieDeut-schen“.Aberichweißauch-leiderimUnterschiedzuvielenmeinerLandsleute-,dassunsereZukunft,dieZukunftunsererKinderundEnkel,einVereintesEuropaist.UndauchdiehistorischeSichtistimmernochrichtig,dassesschonseitZeitennichtmehreinesolangekriegsfreieZeitinEuropagegebenhat.DieGleichung„Europa=Frieden“giltimmernoch.OderhatderSketchrecht,denichkürzlichineinerösterreichischenpolitischenZeitungge-lesenhabe,wojemandzuseinemBegleitersagt:Nunhabenwirschonseit60JahrenkeinenKriegmehrinEuropagehabt;unddieserantwortet:Wielangweilig!

Deutschland


Est-il nécessaire de dire que l’Espagne a souffert et souffre toujours de la crise qui a touché si gravement l’ensemble de l’Union européenne ? L’objet de ces quelques lignes est de fournir une vue de cette

crise avec une perspective essentiellement espagnole. Aussi, faut-il essayer de répondre brièvement à trois questions appliquées au cas de l’Espagne : d’où vient cette crise ? Où en sommes-nous? Que pouvons-nous espérer dans un avenir proche?

D’où vient cette crise ?Les raisonsde lacriseenEspagnenediffèrentpasessentiellementdecellesquil’ontprovoquéeailleurs.Toutd’abord,unexcèsgénéralisédanslaconsommationdesménagesainsiquedesadministrationspubliquesetdesentreprises,provoquésansdouteparlaconfiancecrééependantdesannéesdecroissancemalgérée.Cesexcèsontamenéundéveloppementexcessifdusecteurimmobilierqui,deplus,futencouragédefaçonirresponsableparlesinstitutionsfinancières(banquesetcaissesd’épargne).En fait,celaagénéréunegi-gantesquebulleimmobilièrerempliedenospropres«subprimes»,unréseauhypothécairesurdéveloppéetinsuffisammentprovisionné.D’autrepart,lesecteurfinancieraencouragénonseulementcettebulle,maisaussile lancementdeproduitsfinancierssophistiqués,malexpliquésetplacésdans lesmainsd’unpublicpeu in-formé.Ajoutonsàcelaunemauvaisegestiondu régulateurfinancier– laBanqued’Espagne— liéde tropdeprèsaupouvoirpolitiqueet,donc,manquantde l’indépendance re-quise.L’explosiondelacriseimmobilièreaentraînéun«trou»financierquelesbanquesetlescaissesontétéincapablesderemplirparleurspropresmoyens.Surunplanplusgénéral, lesadministrationspubliques,dontnotammentlesCommunautésautonomes,avecleurspolitiquesd’endettementmalcontrôlées,se trouventconfrontéesàunendettementpublicqui,bienqueloindeceluid’autrespaysdel’UnionEuropéenne,dépasselargementlesobjectifsfixésparcelle-cienatteignantundéficitdeprèsde9%àlafindel’année2011.

Où en sommes-nous? Toutd’abord,etdepuismai2010aprèsunConseileuropéenorageux,lesgouvernementsespagnolstantsocialistequeconservateurontentreprisdesréformesavecdescoupessévèresdansunnombred’activitéséconomiquesetsocialestrèsvaste,soitdesrestrictionsquiprovoquentdesréactionspopulairesquotidiennestrèscritiques.Cettepolitiqueatteintsonpointculminantavecl’approbationrécenteparlegouvernementdupre-

mierministreMarianoRajoydubudgetleplusrestrictifdetoutelapé-riodedémocratiquedel’Espagne.Descoupessombres sont propo-séespourtouslesdé-partementsministérielsetdenouveauximpôtssontcréés.Seules lespensions sont légè-rement augmentéesetle service de la dettepubliquereste inévitablement inchangé ;à luiseul, ilreprésenteleplusgrandeffortfinancierdetouteslesdernièresannées.Legouvernement,souslapressionimpitoyabledesautoritésdelaCommissioneuropéenne,delaBCEetduFMI(communémentreprisescomme«Bruxelles»),viseentoutpremierlieuàtenirlesen-gagementsaccordésaveclaCommissioneuropéenneenmatièrederéductiondudéficitpublicpendant les

exercicesbudgétairesde2012et2013,toutenattendantdedécidersurunvrai-semblableappuifinancierdel’Union.Maistoutcecis’insère,enoutre,dansunesituationsocialetrèsgraveavecplusdecinqmillionsdechômeursetuneéconomiequistagneetnemontreaucunsignededémarrage.

Enfin, que peut-on espérer dans un avenir prochain?

Malheureusement,lesprévisionsrestentextrêmementdifficilesavecuneaugmentationprévisibleduchômagejusqu’àsixmillionsetunecroissancelégèrementnéga-tiveduPNB.Parmicesprévisions,lesplusoptimistess’attendentàunestabilisationduchômagependantlepremiertrimestrede2013etàunlégerredémarragedelaproductionaucoursduderniertrimestredel’annéeprochaine.Enrevanche,lespluscritiques,dontl’oppo-sitionpolitiquesocialisteetlessyndicats,reprochentaugouvernement-etévidemment,auxautoritésditesde«Bruxelles»(Commissioneuropéenne,BCEetFMIappelés«Troika»)quiencouragentetmêmeimposentcettepolitique–unaccentexcessifsur les réformesrestrictiveset lescoupesbudgétaires,audétrimenteten l’absenced’unepolitiqueplusdynamisantedel’économie,quitteàprolonger lesdélais imposéspar«Bruxelles»enmatièrededéficitpublicetà fairepreuvedumêmeespritmoinsrigoristepratiquédanslepasséenverslespays,mêmeceuxquiavaientlancélePlandestabilitédontlesnomssontbienconnusetleursviolationsflagrantesetnombreusesdes limitesdesdéficitsprévues.

La crise vue de l’Espagne

Espagne

PABLO BENAVIDESPrésident de la Section

Espagne d’AIACE


Finland

The euro area (and Europe as a whole) is in an extraordinarily dangerous situation. the financial system is vulnerable and the threat of a banking crisis is looming. the economy is in recession in

most countries and in depression in others. Social problems are worsening with increasing unemployment and cuts in government spending. Political tensions are accentuated between countries in the north and the south, and anti-European populists are increasing their support in most countries. there is controversy about the mission and proper role of the European Central Bank. Europe is facing its most difficult crisis in the postwar period.

Finlandhasitsshareofanti-Europeanpopulistsinthe”trueFinns”,apartythatmadestrongprogressinthelatestelections.Thispartyisnotingovernmentbutiscausingpoliticalpressureonallpartiestotakeamorecriticalstanceonthepolicies,includingloansandguar-antees,pursuedtorescuetheeuro.ButthedrivingforcebehindtheseproblemsisthedissatisfactionofFinnishcitizenswithregardtothehandlingofthedebtcrisis.SowhyareFinnscritical?Itisnotduetolackofunderstand-ingoftheproblemsfacedbycitizensincountriespursuingausteritypolicies;Finlandhaditsownbankingcrisisanddepressioninthe1990s.

Onekeyissueisthefollowing:citizensthink(rightlyso)thatmoneylentorguar-anteedbycountrieslikeFinlandisnotusedtohelpcitizensindebtorcountriesbutrather tobailoutbanks increditorcountries.WearenothelpingcitizensinGreeceorPortugalbutratherbanks incountries likeGermanyandFrance.Debtorcountriesmay rightlybeblamed forprolongedperiodsofexcessivegovernmentspending(Greece),andforrecklesslendingbytheirbankstofinancerealestatespeculation(SpainandIreland).ButmuchofthisspendingwasfinancedbybanksinotherEuropeancountries.Exces-sivelendingisthefaultnotonlyofdebtorsbutofcreditorsaswell.Finnsthinkthatthegovernmentsofallcountries,at least thosehaving themeans,shouldrecapitalizeorrestructuretheirbankssoastoensurethattheEuropeanbankingsystemismorerobust.Finnsmayunderstandablybeof theview thatEMUhasturnedouttobedifferentfromwhatwaspromisedwhenitwassetup.ThenobailoutruleandtheGrowthandStabilityPacthavebeenviolated;Finlandisoneoftheveryfewcountriesthathaveneverviolatedtheceil-ingsforpublicdeficitsanddebt(3%and60%ofGDPrespectively).Also,theideathatdebtsmustberepaidisdeeplyingrainedintheFinnishmindset;thestatehasneverdefaultedonanydebt.However,Finnsarestilloverwhelminglypositivetothe

euro; there is no publicsupport for anexit.Thegovernmentmayfacedif-ficultiesbutwillcontinuetogetsupport in theparlia-mentfordecisionsnegoti-atedinBrussels.Thereisanunderstandingthatanexceptionalcrisisrequiresexceptionalmeans.

TheFinnishgovernmentsupportsthevisionofsettingupa“bankingunion”.Thiscrisiscallsfordeeperintegrationatleastintermsofbank-ingpolicies.Theideaofunionleveloversightofbanksisfullyaccepted.However,alotofworkisstillrequiredtoclarifythecontentofsuchaunion.FinnishcitizensareconcernedthattheburdenofbankingproblemsincountrieslikeSpainwillbeshiftedontotheshouldersoftaxpayersincountrieslikeFinland.Itwillbedifficulttosolvetheproblemoflegacycosts,thatis,outstandinglossesinheritedfromthepast.

The proposal of Eurobonds is notacceptable toFinns,who think thatEurobondswould increasemoralhazard among both creditors anddebtors.ItdoesnothelpmuchtosaythatEurobondswillgohandinhandwithstrongerbudgetdisciplinebackedupbymorepowerattheunionlevel.Budgetdisciplinecanintheendnotbeimposedfromabove,itneedssupport

ofcitizensinthecountriesconcerned.Thesuggestionthattheeuroareadebtcrisiscallsforsettingupa full-fledgedpoliticalunion,a realUnitedStatesofEurope,seemsunrealisticandpremature.Itwouldhavetobebasedonanewtreaty,requiringend-lessandhopelesslydifficultpoliticalnegotiations.Thefundamentalproblemisthelackofatruepoliticalcom-munityinEurope.Theidentityandsolidarityofcitizensisstill stronglyattached to thenationstate.Wemaylikeitornot,buttherelativeweaknessoftheEuropeandimensioninthoserespectsmustbeacceptedasafact.

TheEMUwassetuponthebasisofhope,notleastthehopethatitwouldfosterconvergenceandintegration.To-dayitsdefenseisbasedonfear–fearofthecatastrophiceconomicandpoliticalconsequencesthatabreak-upoftheeurowouldentail.Todaytheoptimisticscenarioisthat“muddlingthrough”ofsomesortwillbepossible.Hope-fullythatoptimismisjustified.Ifso,theEMUemergingafterthecrisisislikelytobemorerobustandefficientthanwhatwehavenow.AstheFinnishproverbsays,“whatdoesnotkillyou,willstrengthenyou”.

The euro Area Debt Crisis: A Finnish Perspective

Sixten Korkman


France

La France a connu une année 2012 particulièrement politique dans un environnant économique qui s’est dégradé assez rapidement après les congés d’été.

Cen’estévidemmentpasaucoursdesesvacancesenFrancequel’onserendcomptedeseffetsdelacrisesurlaviedetouslesjours.Eneffet,lesroutesdesvacancesontconnu leursfileshabituellesdecitadinsdesgrandesvillesquivontetviennentdansleslieuxdevillégiatureshabituelsdusuddelaFrance

Ilfaudraitêtreunobservateurparticulièrementattentifetcompétentpourdéceler,dansceslieuxhabituelsdevillégiature,unralentissementsensibledesactivi-téset/oudesfréquentations.Eneffet,ilyabeaucoupd’étrangers«extraUE»quifréquententdeplusenpluslesrégionslesplusattractivesetquicompensentsouventlesfaiblessesdescitoyensdel’Hexagone.Ilfaudraattendrelesrésultatsstatistiquesdutourismeen2012pourensavoirplus.Commepartoutailleurs,laplupartdescommerçants,danspresquetouslesdomaines, y compris la restauration, seplaignentd’unnetralentissementdeleursactivités,leluxenesemblantpasconcerné.

Ànoterqu’ilyadefortesdisparitésrégionalesnonseulementnord/sud,maisaussientrel’ÎledeFranceet la provinceainsi qu’avec les zonesdésindus-trialisées,suiteauxdélocalisationsdeplusenplusnombreuses.Finalement,cesontles«médias»quidonnentletonactuel,surtoutdepuislarentrée,etunnouveaugouvernementquiestrapidementsortidesl’étatdegrâcehabituel(les«100jours»).Lesfermeturesetrestructurationsindustriellesan-noncéesetquisontencourscréentunclimatmoroseenFrance,confirmépardeschiffrespeuréconfor-tants,notammentceuxduchômagequitouchentplusfortementlesjeunespeuqualifiés.

Politiquement,suiteauxélectionsprésidentiellesdemai2012etauxlégislativesquiontsuivi,l’alternancea fonctionné.FrançoisHollande, candidatduPS,aétééluPrésidentdelaRépubliqueaudeuxièmetour.LesFrançais—suivant lesystèmeélectoraluninominalàdeuxtours—ontconfirméleurchoixpolitiqueduchangementlorsdeslégislativesquiontsuivienélisantunemajoritéabsolueàlachambredesdéputés?LePrésidentHollandeanommépremierministre

JeanMarcAyraultquiaconstituésongouvernementquiestauxcommandesdepuisle15mai2012Surleplaneuropéenetsurlacrise,l’axeParis-Berlinachangésesrelationsversuneapprochemoinsrigo-ristequiprofiteaugouvernementitalienquiatrouvéunnouvelallié.Danscettenouvelleconfiguration,MarioDragui,PrésidentdeBCE a sensiblementchangédepolitiqueavecdeseffetspositifssurlestauxd’empruntdanscertainspaysendifficulté

L’alternancesurvenueaprès17anspouvaitconduireàdenombreuxetprofondschangementsquin’ontpaseu lieu jusqu’àmaintenant.Sansdouteparceque le nouveauPrésident et son gouvernementdoiventaffronterdetouteurgenceunedégradationéconomiqueimportanteetlapressiondupartenaireallemand-parailleurssoutenuencelaparlespayspréteursdelazoneeuro:lesPays-BasetlaFinlande-pourmettredel’ordredanslescomptesdelaFrance,Lesmargesdemanœuvre sont très faiblespourungouvernementsocialisteàtendancemajoritaire«réformatrice»quinedisposeplusdelapossibilitéd’emprunterpourrelancerlaconsommation,l’emploiet pour aider les entreprises.Dans ce contexte,laFrancearatifié leTraitébudgétaireaprèsavoirobtenuunepetitecompensation–unpeuplusde100milliardsd’euros-pourtoutelazoneeuroafindestimulerlacroissance,montantinsuffisantpouratteindrecetobjectifselonplusieursexpertsetleshabituelseurosceptiques.Quoiqu’ilensoit,lesFrançaisvontêtresoumisen2013àunecurederigueurhistoriquepourramenerledéficitpublicà3%duPIB,auprixd’uneffortde36,9milliardsd’eurosdont24milliardsdehaussesd’impôts,selonleprojetdebudgetprésentéencedébutoctobre2012.Lesdétailsexactsdelarépar-titiondeseffortsnesontpasencoreconnus,mais

Les conséquences de la crise vont se faire sentir maintenant en France


France

toutlemondeprotestedéjàpourtenterd’échapperà l’austérité. Lenouveaugouvernement justifiecesobjectifsparlefaitqu’ilsrassurentlesmarchés(l’oppositionconteste),carlaFranceemprunteàdes tauxnégatifs, cequi démontre la confiancede cesmêmesmarchés. Les hausses d’impôtsdevraient surtout concerner les plus nantis: parexemple,lapropositiondeM.Hollandedemettreenplaceunetranched’impositionà75%pourlestrèshautsrevenus(quisembletoutsaufsimpleàmettreenœuvre).

Ilestprobablequel’effetdelacrise,prissousl’angledel’augmentationdesimpôtsetdelaréductiondesdépensesdel’État,seraplusvisibleetsensibledanslavie«normale»danslesprochainsmois,voiredanslesprochainesannées.Les quelques chiffres ci-dessousmontrent unesituationquiestloind’êtresatisfaisanteetquivanécessiteruneinterventiondeplusenplus«mus-clée»lapartdunouveaugouvernement,aveclesrisquesélectorauxhabituelsnotammentpour lesprochaines«européennes»,les«communales»et

cellesdes«conseillersterritoriaux»en2014.LavariationduPIBaété+1,7%en2011,maisavecdesprévisionsdedétériorationpour 2012,oùlacroissancefinaleseraprochedezéro,doncdelarécession.La dette publique a atteint, au printemps 2012,91%duPIB,soit1832,6milliardsd’euros,cequiconstitueunrecordhistorique.Ledéficitpublicétaitde5,2%en2011-soitplusde100milliardsd’euros-etl’objectifreprisci-dessus

estd’atteindre3%en2013Letauxdeprélèvementobligatoireestde42,5%,tandisqueceluiduchômageaatteint10,1%soitplusde3millionsdechômeurs.Ànoterqu’ilya11%delapopulationautravailquisontpayésauSMIC.L’inflationestcontenueà1,9% (juin2012)et labalancecommercialeatteintdesrecordsnégatifsavecprésde70milliardsd’euros.LeCAC40indiceboursieràParis,aprèsunechutevertigineuseentre2007et2008,remontepéniblement.

D e r r i è r e c e schiffres, ilyadesmillionsd’hommesetdefemmesavecleurs familles, quisouffrentetquinevoient pas de so-lution à l’horizonpours’ensortirdi-gnement,mêmesiles amortisseurssociaux fonction-nentencore.

Ilenressortclaire-mentquelaFrancea réussi jusqu’àmaintenantàéviterd’affronter direc-tement les effetsdelacrise,notam-ment juste avantlesélections.

Celavachangeretconstituerundéfipolitiquepour le nouveau gouvernement «socialistes/verts», d’autant plus que la globalisation,conjuguée avec la crise bancaire, conduit àdes fermetures de sites industriels dans denombreusesrégionsdeFrance.Ilnesepassepasunjoursansquelesmédiasannoncentdeslicenciementscollectifs.

Pierre BLANCHARD


Les leçons de la crise

1re erreur : Les fondements Quand leprocessusde lacréationde lamonnaieuniqueaétélancéetfinalisédanslesannées90,desprincipesfondamentauxpourl‘unificationmonétaireontétéignorés,àsavoirqu’aucunmécanismen‘aétéprévupourabsorberlesretombéesd’uneéventuellefuturecriseéconomique.EndépitdesavertissementsduPrésidentDelorsquiavaitsoulignécettefaiblesseendisant que« l’UEMest boiteuse». LesÉtatsmembres,dansl’élandelaconstructioneuropéenneencoursetledésirderéunifierimmédiatementl’Alle-magne,avaientignorécertaineslogiquesfinancières.Ilsontadoptél’euroavecdescomportementssenti-mentaux,enreléguantlapossibilitéd‘unefaillited’unÉtatmembreàlafameuseclausedenon«bailout»,sans réfléchir à deux fac-teurs:• une crise financièredansunEMpourraitprésen-ter undanger systémiquepour l’ensemble de l’eurozone;• l’évolution de l’eurocommemonnaiederéservenecirconscriraitpasledan-geràlazoneeuro,.

2e erreur : La sous-esti-mation de la crise des dettes publiques Quandlacriseaéclatéen2007auxUSAaveclespla-cementsàhautrisquepourlelogementdecitoyensprésentantdes risquesd’insolvabilité (subprimes)onaestiméqu‘à l’exceptiondecertainesgrandesBanques,lazoneeuroresteraitàl’écart.Onaignoré

plusieurs interventions despécialistes,dontcelledeMaxOtte,Allemandquiavaitpubliéunlivreconcernantlesdangersdusurendettementdelatota-lité des pays industrialisés ,prévoyant ainsi la crise desdettespubliques.LesautoritésfinancièresdesUSAontignorél’avertissementdudéclenche-mentpuisdel’extensiondelacrisedes«subprimes».Nous,enEuropenousn‘avons rien

fait non plus pour la contrer,voirel’éviter.3e erreur : Le remplacement de la gestion macro - écono-mique par la politique Unecertaineeuphorierégnantencore, tout lemonde étantrassurépar lesbas tauxd‘in-térêt pratiqués dans toute laZone euro, on a négligé lanécessitéd’appliquerdesmé-canismesbudgétaires visant àfairerespecterlescritèresstrictsdu traité deMaastricht.Ainsi,systématiquement,laplupartdesgouvernementsdevantaffronter

la crisebancairedes«subprimes»ont dépassé la limite de 3%et la gouvernancede laZoneeuroaréagiavectolé-rancesurlabasedecritèrespolitiquessansappliquerlesprocéduresprévuesencasdedépassementdesdéficits.4e erreur : L‘aveuglement Dèslesannées90,lafractureentrelesystèmebancaireetlapolitiqueétaitflagranteetlesagencesdenotationont

prisdupouvoirsansenêtreàlahauteur.Ledérèglementdumarchémonétairearévéléunsystèmebancaireopaque(shadowbanking)etleremplacementdelapolitiqueparunepolitiquedespéculation.Enmême temps, lesmarchésquiprenaientd‘importants risquesavecpour seulbutdegrosgains(plusde25%pourcertains«HedgeFunds»)ontconduità lacréationdebullesfinan-cières(bubbles).Cen’estqu’unefoislacriseinstalléepresquemondialementquelesUSAetl‘Unioneuro-péenneontcommencéàproposerdesrèglesquinesonttoujourspasappliquéespourlatransparencedesproduitsdérivés,pourlefonctionnementdesagencesdenotationainsiquepourl‘impositiond‘unetaxesurleséchangesmonétaires.

5e erreur : La GrèceLorsqu’onadécouvertquelaGrècenepouvaitpasfairefaceauxobligationsqu‘elleavaitvis-à-visdesescréanciersetque,parconséquent,l’Étatsedirigeaitinéluctablementversla

La leçon à tirer des erreurs du passé : une plus forte intégration européenne

A. trifyllis, Directeur retraité

du Parlement européen

Vice-président de l’AIACE HELLAS

Journal KATHIMERINI -I.MAKRIS

Grèce


«faillite»,lesréactionsontétéémotionnellespendantassezlongtemps(dugenre:punissons-les!!)etsurtoutirréfléchies.Quelquesjoursavantladécouvertedela«faillite»grecquedemai2010,iln‘yavaittoujourspasdemécanismeeuropéend‘aide,considérantquelaclause«bailout»suffisaitpourfairefaceàlacrise.Cependant,la«banqueroute»delaGrècerisquaitd‘explosercommeunouragannonseulementdanslaZoneEuro,maisdanstoutel‘économiemondiale.Ainsi,àladernièreminute,unmécanismed‘aidepourlaGrèceaétécrééaveclaparticipationduFMI.

6e erreur : La punition des actionnaires privésAlorsquelesmesurespourlaGrèce(unsauvetagepar«l’arrièreporte»duTraitédeMaastrichtd‘unepart,unerécessionéconomiquetrèsdured’autrepart)etdesme-surespourleséventuellesautrescrisesdansd‘autrespays(créationd‘unmécanismefixed‘aide–EMS)commençaientàdonnerdesrésultatsvuquele«spread»(différencesdetauxd’intérêtentrelaréférenceàl’Allemagneetd’autrespaysdelaZoneEuro)areculéde1000à600(10pointsde%à6pointsde%)pour laGrèce,certainsofficielsEuropéensontsortide«leurchapeau»uneidéequiaremisenquestiontousleseffortsentrepris.L‘intentiondel‘Unioneuropéennede«punir»lesactionnairesprivés,àpartirde2013etau-delà,aprovoquéunevaguededépartdesobligationsdespaysdusud.Est-ceàtortdirez-vous?Non,biensûr:quandunpaysestruiné,toutlemondeyperd.Maisdanscescirconstances,cette«déclaration»estvenueaumauvaismoment,jusqu‘àcequel’UEfassemarchearrière,endéclarantqueceslimitationsneconcernentquelaGrèceetnon lesautrespaysayantdesdettespubliquesimpor-tantes.C‘étaitmalheureusementtroptardetledouteacontinuéàéloigner les investisseursde laZoneEuro.

7e erreur : - crise sociale – crise politique – doutes LeFMI travailleavecdesmé-thodesanciennesquirépondentàladénomination«WashingtonConsensus».Le recul rapidedeladettequ‘ilimposeauxpaysemprunteurs,conduitàunerécessioncatastrophique,abaisselePIBetaugmenteconsidérablementlechô-mage,cequi,àsontour,conduitàdestroublessociauxetdécrédibiliselapolitique:celledel‘Unioneuropéenne,dusystèmeengénéraletmêmedeladémocratie.Cesmêmesphénomènesseretrouventdanslespaysprê-teurs.Parcequ’ilyadeplusenplusdenostalgiquesdeleurexmonnaienationaleparrapportàlasurviedelamonnaieunique.LefantômedeWeimarplaneau-des-susdespaysquisubissentdespertesduPIBpresquecommedespayssortantd’uneguerre.

Conclusions Pourquoitantd‘erreurs?Laréponseestsimple.Parcequel’onrefusedevoirlavéritédel’erreurdesfondementsdel’Unionmonétairequiabesoind‘uneUnionéconomiqueetpolitiquefautedequoielledisparaîtra.AlexanderHamiltonaétéconsidérécomme«Père»dufédéralismeauxUSAlorsqu‘ilaconvainculesfédéralistesdecepaysdeprendreencharge–quandmêmesouscertainesconditions-lesÉtatsruinés.

Avec lesdernièresdécisions, l‘Unioneuropéennedonnefinalement l‘impres-sion qu‘il y a unestratégiequi,étapeparétape,corrigeleserreurs initiales.Etnoustousespéronsqu’une Zone euroenfin gouvernableseconcrétise rapi-dement.Danslecascontraire,ce que nous crai-gnons tous risque

d‘êtreunscénariocatastrophe:disparitiondel’euro,maisaussidel‘Unioneuropéennedontlarichesseéconomiqueetsocialesedéplaceraverslespaysémergents(lamondia-lisationétantaussiunecomposanteimportantedelacrise).D‘autrepart,laconstructiondel‘Unioneuropéennequiestunesortedepoursuiteactuelle«duSiècledeslumières»varevenirauxégoïsmesnationauxetàlafindelasolidaritédecespresque70ansdeconstructioneuropéennedanslapaix.Soyonspositifspourl‘avenirdenosenfants,cesontleserreursqu’ilnefautplusrépéteretlescrisesquifontavancerl’Europesurlechemindel‘Histoire.

Grèce


Ireland is one of the EU member states which has been hardest hit by the economic recessions which has affected all member states to varying degrees. But while the international recession has contributed to Ireland’s

problems, its most serious one’s have largely been home-grown.

Adecadeof “boom”, largely fuelledbypropertyde-velopment, swelled theGovernment’s coffers andencouragedbothbusinessesandprivateindividualtooverreach themselves,culminating inaspectacular“bust”in2007.

Atthebusinessendofthespectrum,therewasanear-completecollapseofthebankingsystem,whichrequiredaninjectionofmorethan€60billionbytheGovernment.It, in turn, requiredoutsidesupportwhichhasbeensuppliedbytheECB,IMFandEuropeanCommission,whichtheIrishmediahasdubbedtheTroika.

Thecostofthissupport,however,isthatthecountryisnowinanIMFprogrammeofrecovery,theimplementa-tionofwhichisbeingcloselysupervisedbytheTroika.Theprogrammerequiresthegovernmenttorebuilditsexchequer,mainly throughacombi-nationofpublicexpenditurecuts,taxrisesandreductionsinpublicservicesandpersonnel.

At the other end of the spectrum,privatecitizens,especiallythosewhotookouteasily-obtainedmortgagestopurchaseproperty,eitherasprimaryresidencesoras investments,nowfindthemselvesinnegativeequityasaresultofvaluesplummetingbyasmuchas70%oftheirboom-timevalue.

TheGovernmenthasbeenobligedto takeoverahugeportfolioofinvestmentpropertiesfrombankruptdevelopersandisendeavouringtofindbuyersfromthem.Theamountofthisexposureis incalculablesinceitisimpossibletoestimatehowmuchofthemulti-billion investment canbe recovered.So far,propertieswhichhavebeensoldoffhave fetchedonlyafractionoftheirinitialcost.

Inbetween,smallbusinessesarestrappedforcashbecausethebanksareconcentratingonbuildinguptheirreservesratherthanmakingloansavailabletobusinesses.This,inturn,isforcingalotofSME’stoclosedown,drivingunemploymentfromastructural4%pre-2007to15%today,withyouthunemploymentestimatedtobearound25%korhigher.Thefigures

would be muchworse but for thefact that an esti-mated350,000outofthetotalpopula-tion of 4.5millionhaveemigrated inthelastfiveyears,mostlyyoungpeo-ple.

At the political level,theGovernmentistry-ing to renegotiate thetermsof theborrowings itmade from theTroika torefinancethebankingsystem.Inaddition,itwantstoseparatethisdebtfromsovereigndebtandtopersuadeitsEUpartners,espciallyGermany,toallowthenewESMburden-sharingmechanismtotakeonso-called“legacy”debt(i.e. incurredpriortotheestablishmentoftheESM).

TheGovernmentisdeterminedtomeetthedemand-ingscheduleimposedonitbytheTroikabutthelatter

hascriticiseditinitslatestquarterlyreportfornotdoingenough.Inpar-ticular,theGovernmenthasmadelittleprogresssofarinparingdownpublic sector pay and reformingpublic services, particularly thehealthservice.

Thepicture isnotuniformlybleak.Exportsareholdinguporevenrising,mostlyduetothestrongperformance

of thepharmaceuticalandhealthsectorswhicharelargelydominatedby foreignmultinationals,and thehome-grown foodprocessingsector.Therehasalsobeensomeencouraginginwardinvestment,notablybyGoogleandFacebook,bothofwhichhaveestablishedtheirEuropeanheadquartersinDublin.

AndalthoughIrelandwaseffectivelyshutoutoftheinternationalbondmarketsafteritseconomybegantodeterioraterapidlybecauseofthe15%yieldsthatwerebeingdemandedbyinvestorsforpurchasingIrishbonds,thegovernmentrecentlycarriedoutaveryen-couragingissueof9-yearbondsyieldinglessthan5%.Thisaugurswellforthegovernmentbeinginapositiontoreturntothebondmarketsforitsfinancingafterit(hopefully)emergesfromitsIMFprogrammein2014.Inthemeantime,thegovernmenthasbeencomfortedbytheECB’srecentannouncementofitswillingnesstopurchasethebondsofEUmemberstates.

Irish economy

PEtER DOYLEPresident

AIACE (Ireland Section)

Ireland


Italie

Depuis le 16 novembre 2011, l’Italie est gouvernée par une équipe de techniciens, en fait pour la plupart des professeurs et acteurs du monde civil jamais impliqués dans la politique. Cette équipe

est présidée par le Professeur mario monti, Président de la prestigieuse et célèbre Université Bocconi à milan et ancien Commissaire de la Commission européenne chargé de la concurrence. Le gouvernement précédent dit Berlusconi IV qui avait une majorité parlementaire élue s’était révélé incapable de gouverner efficacement le pays entré en pleine crise depuis 2009. En outre, l’attitude et le comportement du premier ministre avaient provoqué des dissensions internes au sein de la coalition de centre droit, allant jusqu’aux scissions politiques. Cette instabilité politique a compromis les capacités du gouvernement à prendre les décisions qui s’imposaient pour répondre à la pression des “marchés” qui s’étaient lancés dans une spéculation sans précédent, en imposant des taux aberrants aux obligations d’États. À ce moment le « spread » (l’écart) avec le taux des obligations souveraines allemandes était arrivé à presque 6 points de % rendant le paiement des intérêts intenables sur une dette, parmi les plus élevés du monde, atteignant les 1843 milliards d’euros fin 2010 pour atteindre les 119 % du PIB en 2011.

C’estàcemomentquelePrésidentdelaRépubliqueGiorgioNapolitanoconsidérantl’intérêtdupaysavanttouteautrechoseestintervenupourdemanderaugouvernementBerlusconi dedémissionner et auprofesseurMonti,qu’ilavaitprécédemmentnomméSénateuràvie,deformerunnouveaugouvernement.Ils’agissaitalorsd’unenouveautésansprécédentnonseulementdanslapolitiqueitaliennepourtantmouvementée,maisaussiauseindel’UE.Cegou-vernementtechniqueestencoreenplaceenoctobre2012malgrésonimplicationdansdesmesuresim-populairesetnombreuxsontceuxquisouhaiteraientlemaintenirjusqu’àlasortiedelacrise...L’originalitédumontage technico-politique résidedans le faitquelegouvernementn’estpasélu,maisqu’iln’enrestepasmoinssoumisauxvotesde lachambredesdéputésetduSénatrégulièrementconstituésettoujoursopérationnels.Dans l’urgencede lasituationetsous lapression

sanspitiédes“marchés”(voirci-dessuslespread),lepremieractesignificatifaétédepromulguerundécretnommé«salva Italia»,avecdesmesurespermettantdemettreà l’abri les comptespublicsdans le but d’arriver à l’équilibre budgétaire en2013pourfinalementcommenceràréduireladettepublique.Cenouveaugouvernementadoncprisdesmesuresimmédiatespourrécupérerdesfondspublicsainsiquepourélaborerdesréformesplusambitieusesquidoiventcependantêtreratifiéesparlesélusd’unenouvellemajoritégauche/centredroitjusqu’alorsimpossible.Danscesconditions, toute lasociété italienneest

sollicitéeetdanscecascommedanslesautresEMendifficultébudgétaireetfinancière,lecerclevicieuxs’estenclenchéaveclesaugmentationsd’impôts—leplussouventdecommenceràlespayer-etdestaxesinduisantuneréductiondupouvoird’achatetdoncdelaconsommation.Mêmesmesuresd’aus-térité,mêmeseffets,commedanslespaysvoisinsen crise, le chômageaugmente, desentreprisesdélocalisentoutoutsimplementdisparaissentlais-santdessalariésdésespérésetdémunis.Danscecontexte,lacriseestd’autantplussensiblequelesamortisseurssociauxnedonnentpaslesrésultatsattenduspourassurerleminimumderessourcesauxsalariéssansemploi.Cegouvernementaégalementprisdesmesuresparticulièrementimpopulairesdanslerégimegénéraldespensionsitaliennes(systèmederépartition«pay

L’Italie toujours capable d’innover, même en politique


Italie

asyougo»oùlescontributionsd’uneannéedoiventcouvrirlespensionspayéesdanslamêmeannée),enaugmentantsensiblementl’âgedelaretraiteetenréduisantlesprestations.Aucunautregouvernementprécédentn’avaitosévraimentabordercesréformes,maislesmesuresdetransitionmalconçuesontlaissédesdizainesdemilliersdepersonnessanstravailetsanspension.Malheureu-sement,iln’yapasquelespensionsquiontétécham-bouléespardesmesuresimpopulairesd’économiequi semultiplient, tou-jours étrangement sou-tenuespardescoalitionsimprobables, aucun desdeuxgrandspartis(centregaucheetcentredroit)nepouvant sepermettredecensurer legouvernement. Ils porteraientainsi laresponsabilitédereplongerlepaysdansunecriseencoreplusgrave.

Onpeutdoncdirequ’enItalie,bienquecelanesoitpasnonplusdirectementvisibledansleslieuxpublicsousurlesaxesdecommunicationtoujourspleinsdepoidslourds,lacriseestfortementressentieparlespopulationsetlasortiedecriseneseranifacilenirapide.Legouvernementetnotammentlepremierministreet lePrésidentde laRépubliquepoussésparL’Allemagne,leFMI,laBCEetlaCommissioneuropéenneexpliquentqu’iln’yapasd’alternativeàcettecured’austéritéquidoitpasserparlaréduc-tiondutraindeviedel’Étatetdenouvellesrentréesfiscales,maisqu’ilsfontlemaximumpouréviterdetoucherlesmoinsnantis.

C’estàcemomentcritiquedelaviedescitoyensquel’ondécouvrelesscandalesdanslesgouvernementsetadministrationsdes ,desabusd’utilisationdesfondspublicsparuncertainnombred’éluslocaux.Desrévélationsdecorruptionscomplètentcesombretableaudumondepolitico-administratif.Beaucoupd’autresproblèmesapparaissentetdevraientêtre résolusavantquenefinissecemandatextra-ordinaired’ungouvernementnonéluquisembleleseulàavoirlapossibilitédelesaffronter.Àcôtédesabusetdesrichessesmalrépartiesquirestentvisiblesun peu partout, de nombreuxsalariés perdent leurs emploisousevoientimposerdesréduc-tionsimportantesdesalaireset

doiventaffronter,leplussouventseuls,dessituationsdégradantespourdesfamillesentièressansrevenusetsansaide.Toutlemondeattenddonclafinduman-datdesélusactuelsen2013quiseraaussiproba-blementceluidecegouvernement.Enattendantlesnouvellesélections,lespartispolitiquesnedonnent

paslebonexemple,impli-quésdans les révélationsjournalièresd’abusdebienssociauxpublics,maisaussidansdesbataillesstérilesetcontre-productivesvisantàpréparerdesrèglesélecto-ralespouvantfavoriserlesunsplutôtquelesautres.Enfin,lesquelquesindica-teurs significatifs ci-des-sous permettent de com-prendreoùsesituelacriseen Italie. Ils ne sont pas

catastrophiquesetfinalementmêmeplusfavorablesquedansd’autresEM,sauf, il est vrai, encequiconcerneladettepubliquequiestactuellementde119%duPIB.Ledéficitpublicétaitde3,9%en2011avecuneprévisionpour leréduireà1,7%pour2012etenéquilibreen2013.LePIBestpasséà -2,6%début2012.L’inflationétaità3,2%en2011.Letauxdechômageaatteint10,7%avecdefortesdisparitésnord/sudetpourlesjeunesdemandeursd’emploi.Enjuin2012,labalanceducommerceextérieurestrestéepositiveà+2,5milliardsd’euros.

Depuis quelques semaines, l’annonce faite parMarioDraghi, président de la BCE, de vouloirracheterlesobligationsdesÉtatsquiledemande-raientetmêmed’intervenirdirectementauprèsdesBanques,afaitbaisserle«spread»quisesituecesdernierstempsautourde3,5pointsde%.Ilresteinjustement élevé,mais supportable, permettantau trésor public d’économiser plusieursmilliardsd’eurosd’intérêtsparrapportà2011avantl’arrivée

decegouvernement.

Lamise en place du « Fondseuropéendestabilitéfinancière»suiviparceluidu«Mécanismeeuropéende stabilité » (MES)a aussi largement contribué àcalmer lesmarchésqui restentattentifs aux efforts faits parl’Italiedanslagestiondelacrise.

Pierre BLANCHARD


Portugal

Pendant que nous écrivons ces lignes, des manifestations ont lieu partout en Europe : à Athènes, Paris, Londres, Bruxelles, Barcelone madrid, et à Lisbonne, comme ailleurs au Portugal… La raison ? Réclamer des changements dans

la politique d’austérité dans une Europe en crise, de plus en plus divisée et incertaine sur son avenir.

Entantqu’anciensfonctionnaires,nousavionsassistéàl’évo-lutiondel’Unioneuropéenne,àsonélargissement,àl’abolitiongraduelledesfrontièresetàlacréationd’unespacedeliberté,desécuritéetdejustice.Cependant,aucoursdecesdernièresannées,lerêves’estteintédetonalitésdeplusenplussombresetincertaines,dansunesituationcritiquequelesdirigeantseuropéenssemblentnepluspouvoirmaîtriser.

Certainspayssontplusvulnérablesqued’autres,surtoutceuxquisesituentausud,oulespluséloignésducentredel’Europe.D’ailleurs,aprèslesélargissementssuccessifslecentredel’Europes’estgéographiquementdéplacéde«quelquepartauSudestdelaBelgique»versl’Europecentrale,tandisquelacohésion,lasolidarité,etl’unionentrelespeuplesnesemblentplusêtreàl’ordredujour.L’undesatoutsquenousavionsauPortugalconsistaitautrefoisenuneéconomiebaséesurlesbassalairesetlebascoûtdelamain-d’œuvre.Cependant,avecl’essoretlalibéralisationdeséchangesaveclespaysémergents,lapopulationportugaiseavulepaysaccumulerunedettecroissante.

Mêmesilapopulationportugaiseavaitbienadhéréàl’euroen2002,elles’estrepliéesursesdifficultés,sesentéloignéedescentresdedécisiondel’Unionetnecomprendplusleschoixquiluisontimposéspardesorganesvenusdeloin,commec’estlecasdelaTroïka(Commissioneuropéenne,BCEetFMI)dontlesrésultatssetraduisentparuneviequotidiennedeplusenplusdifficileetunavenirtoujoursplusincertainpourlapopulation.Ils’agit,enfait,d’unepopulationdesplusvulnérablesdel’Europe,dontlessalairessesituentauniveauleplusbas.Avecunepopulationde10millionsd’habitants,environ10%delapopulationactiveportugaisetoucheunsalaireminimumde485eurosparmois.Surcemontant, legouvernementportugaisveutencoreaugmenterlesdéductionsdela«taxesocialeunique»pourlestravailleurs,cequiréduiraitlesalaireminimumà397,7euros.Malheureusement, lapolitiqued’austéritéasurtoutaffectélescitoyensàsalairesplusbas,alorsquelesdirigeantsdesgrandesentreprisestouchentdesrevenusd’unniveauiden-tiqueàceuxdesautrespayseuropéens,voireplushauts.Lechômageaugmentechaquejourets’aggravechezlesjeunes,dont35%à45%n’ontpasdetravail,ycomprislesuniversi-taires.Ceuxquitravaillentontsurtoutdesemploisprécaires,sanscontratni lendemain.Entre-temps, legouvernement

encouragelesjeunesàémigreretleslaissesansespoirdansunquelconqueavenir.Lapopulationportugaise,jusqu’àprésent résignée, réagit pourlemomentpacifiquementdansquelque30villes,manifestantbruyammentcontrelesmesuresd’austéritéet rappelant l’am-biancede la «révolutiondesœillets»du25avril1974.

Cesontdesjeunessansavenir,desretraitésquitouchentdespensionsmisérablesquel’onaréduites,desparentssansespoirquantàl’avenirdeleursenfants,desparentsquin’ontplusdequoiacheterlesmanuelsscolaires.Desgensàquil’onannonceencoredesbaissesdansleurssalairesdéjàtrop

bas,desgensquidoiventfairefaceàl’augmen-tationdescontributionsàlasécuritésocialeetàdesaggravationsdesimpôtssurtoutpourlespauvres,alorsquelesplusfavorisésontdesréductionsetdesbénéficesfiscaux.Lasécuritésocialeetlesystèmedesanténepeuventplussubvenirauxproblèmesdelapopulationàceniveau.Lesplusâgésn’ontplusdequois’ache-

terdesmédicaments.Parmilesjeunes,letauxdenatalités’effondre,lesémigrésrepartentversd’autrespaysdel’Europe.Lesjeunescessentleursétudesaprèsl’écoleoulelycéen’ayantpasdequoilespayer.D’autantplusquel’espoirdetrouverunemploiestminime.

Danscescénario,etendépitdel’augmentationdesimpôts,larecettenationaleadiminuéetladettepersiste.Cesontlesconséquencesduchômage,delafuitedescontribuables,delafaillitedesentreprises,dumanquedeproductivitéetdecroissance.Ilfaudraitdespolitiquesdeproductionderi-chesseetdecroissance.Ilfaudraitprofiterdescompétencesdugrandnombredejeunesqualifiésquisevoientobligésdepartiràl’étranger,plutôtqu’augmenterlesdépensesdel’Étatendistribuantdespostesclésdanslesgrandesentreprisesgéréesparl’Étatpardesex-ministresetlesjeunesdauphinsdecertainspartis.Àcôtédenous,l’Espagnefaitfaceàdesproblèmessemblables,mêmesilesalaireminimumyestplushaut.C’estencorelàunedifficulté,vuladépendancedenoséconomiesetl’interpénétra-tiondesentreprisesetdesemploisentrelesdeuxpays.

Lapopulationportugaisearéagiàlacrised’unefaçontrèsparticulière.Lesgensseraientprêtsàfairedessacrifices,maisilsvoudraientqueceux-cisoientpartagéspartoutelapopula-tion,d’unefaçonpluséquitable.Ilsveulent,enfin,donnerunnouveausensàleursvies,àleursprivations.C’estdecettefaçonquelescitoyensportugaisontréagitoutaulongdeleurhistoire.Cen’estquedubonsens…

La crise vue du Portugal

EVA BACELAR


It’s been a good summer for Britain. In may, we had splendid ceremonies for Queen Elizabeth’s Diamond Jubilee (well, it rained a lot, but the show went on superbly). And then in July and August we had first

the Olympics and then the Paralympics (first started in near London). the organisation and display seems by general consent to have been excellent – and team GB athletes won lots of medals. It would be easy to think that Britain is still a ‘top nation’.

Butthecrisishashadagreateffectonthiscountry.Intheshortterm,therewaslittleimmediatebenefitfromtheOlympicGames(overall,visitorstotheUKweredisappointing, andevenpizzasalesby theUK’sbiggestcompanydropped!) Unemploymentishistoricallyhighat some8%;youthunemploy-mentisaround1in5(comparabletomanyotherMemberStates,althoughnotashighassome).Iwentrecently(forAIACEbusiness)tovisittheoldandbeautifulcityofWinchester,business centre for a quitebig region;at10.30am Iwasstruckbythenumberofyoungmen in the streets seeminglywithnothingtodo,whileoldermensatlookingsadinfrontofacappuccinoinacafé.Manyemployersinallsectorsoftheeconomy,and inboth thepri-vateandpublicsectors,seemedtotakeimmediateadvantageofthebankingcrisistomakecutstojobsandpensionsthattheyhadlongwantedtodobutlackedtheexcuse.Thisofcourseincreasedtheimpactoftheproblems.Asaresult,thenatureofemploymentintheUK(aselsewhere)isgraduallychanging;morepeople–manyyoung-arestartingtheirownsmall,localbusinesses.

This development is in small business, and sodoesn’tchangethefactthatoverallinvestmentandR&Dremainlow.Manufacturinginvestmentstrug-gles,becausenationalandinternationalmarketsareunsure.Thebankingsectorislendinglessthaninthefatyearsbeforethecrisis,andwithmuchmorestringentconditions.However,weseemtohavemovedonfromthesensethat‘itwasallthebanks’fault’.Therearefewerjokesaroundaboutbankers.Perhapswehavewokenuptothefactthatthebadbankerswereonlythetipoftheiceberg,andthatgovernmentandmanyfirmsand individuals tookadvantageofthefatyearsofeasycredit,andnowshareresponsibilityfortheconsequences.

Itdoesn’thelpthemoodintheUKthatweareex-

periencing– for thefirsttime formany decades– a serious coalition ingovernment. The disa-greements between thetwopartiesinpower,notunusual in such coali-tionsand in themselvesquite legitimate,make ithard for thepublichere,notusedtosuchdebates,to sense clear leader-ship.Thisisn’thelpedbythefactthattheBritishCivilServiceseemstobesuffer-inga crisis of personality andcompetence, asaresultofalongwarofattritionbythepoliticiansofsuccessivegovernments.Justasformanyyearsthe focus of business has been the short term,

ourpoliticianshaveundermined theability of theCivilService to thinkforthelong-term,andourtransportandenergypoliciesinparticulararein amess. Even themuch-lovedNationalHealthService,whichstilldoesprettywell,isrunningintohugeproblemsas funding issueswhichwerepushedintothefuturearenowbecomingveryreal.

Probably those reading this fromotherMemberStateswillsaythatallthisisliketheirowncountries.And,aselsewhere,whatishappeningisacombi-nationof both short- and long-term factors. Thecrisishassimplyspeededchangeup,andexposedunderlyingweaknessmorequickly.Therearetwopoliticalconsequencesofallthis.Oneistheissueofthefutureofour‘UnitedKingdom’.AsthefuturepowerandinfluenceoftheUKseemslesscertain,thesenseinScotlandthatindepend-encewouldbeagoodthingseemstogrow;andifnotforfullindependence,forsomeformof‘devo-max’whichwould transfermorepowers from theUKtoScotland.Underpressure,wetendtorelyonourselves,ratherthanseethebenefitsofstickingtoandsharingwithothers.

So theotherpolitical consequence is thaten-thusiasmforourmembershipoftheEUisfallingevenfurther(andindeedanti-foreignfeelingisgrowingmorewidely). It seems increasinglylikelythatthenatureofourmembershipoftheEUwillbeanissueatthenextgeneralelectionhere,duein2015.

The impact of the crisis in the UK

RICHARD HAYPresident AIACE Int. & UK

United Kingdom


U.E. - zone euro

Pour mieux comprendre la nature de la crise qui règne depuis quelques années dans la zone euro, il est utile de mettre en évidence quelques faits et observations.

1) Lepoidséconomiquedanslemondedel’Unioneuropéenne(UE)etdelazoneEuroestcomparableàceluidesgrandesunitéséconomiques,tellesquelesEtatsUnis,laChineet,dansunemoindremesure,leJapon(cf.tableau).Enmatièredeperformanceséconomiques, la zone euro dans son ensemblesecomparefavorablementàcelledesdeuxautresgrandspaysindustrialisés,lesEtats-UnisetleJa-pon.CeciestnotammentvraipourlesvariablesquidépendentplusdirectementdelapolitiquemonétairedelaBanquecentraleeuropéenne(BCE).

LepremierobjectifdelaBCE-selonl’article127duTraitésurlefonctionnementdel’Unioneu-ropéenne(TFUE)-,àsavoirlastabilité des prix,aétébienatteint.Dansladécennie2001-2010,letauxd’inflationannuelmoyencorrespondavec1,9%dehaussedesprixàlaconsommationprivée(déflateurdelaconsommationprivéefinale),pratiquementàl’objectiffixéparlaBCE.Lavariationen2011(2,5%)eten2012(2,2%)n’indiqueaucundérapagedan-gereux.Cetteévolutionestàcompareràcelledesdécenniesprécédentes:1991-2000:2,7%;1981-1990:6,2%;1971-1980:9,4%.L’évolutionde2001à2010enzoneeuroestlégèrementplusfavorableàcelledesÉtats-Unis2001-2010:2,2%tandisqueleJaponavec-1,0%pourlamêmepériodedonnaitdessignesdedéflation.

La valeur externe de l’euro depuis2000s’estréévaluéed’environ40%parrapportaudollaretd’unordredegrandeurde12%parrapportàlamoyennedespartenairesindustrialisés.

Endépitdecetteréévaluation,l’équilibre ex-térieur de la zone euroaétéassurédurablement:de2000à2011, le soldede labalancecouranteavecl’extérieurs’estsituédansunordredegrandeurmoyende+0,3%duPIB,àcompareraux-4,1%pourlesÉtats-Unispendantlamêmepériode.Ceciestaussiunindiced’unecompétitivitéraisonnabledelazoneeuro.

Parailleurs, laconfiance internationaledansl’euroestégalementreflétéeparlefaitqu’en2012environ25 % des réserves monétaires mondiales sont tenus en euroencomparaisonà18%en2000.

Sans préju-dicedesonobjectifdestabilité,laBCEest appelée éga-lementàapportersonsoutien aux politiques éco-nomiques géné-rales en vue de contribuer à la réalisation des objectifs géné-raux de l’Union(Art.127TFUEetArt.3duTraitésurl’Unioneuropéenne) parmilesquels figurent–entreautres–unecroissanceéquilibrée, l’objectifde tendrevers leplein-emploiainsiquelacohésionéconomique,socialeetterri-torialeetlasolidaritéentreÉtatsmembres.DansleslimitesquiluisontimposéesparleTraité,laBCEafournisacontributionàlaréalisationdecesobjectifs.Mêmesilesrésultatsdanscesdomainessontplutôtmédiocres–cequiestdûàdesrigiditésstructurellesetàdespolitiqueséconomiquesgénéralespeueffi-caces–lesrésultatsdanscesdomainesnedénotentpasdemanièreparticulièrementnégativedeceuxdesÉtats-UnisetduJapon.

Dans ces conditions, la crise dans la zoneeuroest-elleunecrise des finances publiques?Làaussi, les résultatsde laZoneeurodanssonensemble se comparent plutôt favorablement àceuxdesÉtats-UnisetduJapon.Danslapériodede2000à2008,ledéficit public moyen de la zone euroétaitde1,9%duPIBparrapportàl’objectifderesterinférieurà3%duPIB.Cechiffreestàcom-parer,pourlamêmepériode,à3%auxÉtats-Unisetà5%auJapon.C’estledébordementdelacrisefinancièrede2008auxÉtats-Unisversl’Europe,larécessionde2009(diminutionduPIBdanslazoneeurode4,3%)quienrésultaitetlesoutienausecteurbancaire(affectégravementparlacrisefinancièredesEtats-Unis)ainsiquelesmesuresdesoutienàlademandequiontconduitàundérapagedudéficitpublicdanslazoneeuro:successivement6,4%;6,2%et4,1%duPIBen2009,2010et2011.Cen’estqu’en2014qu’undéficitendessousde3%duPIBpeut ànouveauêtreenvisagé.Toutefois,ledéficitpublicduJaponsesituemaintenantau-dessusde8%duPIB,avecguèredetendanceàladiminution;auxÉtats-Unisledérapagedudéficit

La crise dans la zone euro Quelques faits et quelques observations

Ludwig SchubertPrésident d’honneur de

l’AIACE Int.


U.E. - zone euro

publiccommencedéjàen2008(6,4%duPIB)etsemaintienten2009,2010et2011àrespectivement11,5%,10,6%et9,6%duPIB.

Ladettepubliquepourl’ensembledelazoneeuron’ajamaisatteintlavaleurderéférencede60%duPIB.Toutefois, elleaété ramenéede71,6%en1999à66,3%duPIBen2007.L’évolutiondesdéficitspublics-suiteàlacrisefinancièrede2008etàlarécessionde2009-aprovoquéunbond de la dette publiquejusqu’àplusde90%duPIBen2012pourl’ensembledelazoneeuro.DanslamêmepériodeauxÉtats-Unis(de67,5%à103%duPIB)etauJapon(mêmede167,9%àplusde211%duPIB)cedérapageaéténettementplusprononcé!

Compte tenu d’une certaine baisse géné-rale des taux d’intérêt àlong terme entre 2000 et2011(zoneeurode5,4%à4,3%;Etats-Unisde6%à2,8%etauJaponde1,8%à 1,1%), la charge des paiements d’intérêt sur la dette publiquedanslesbudgetspublicsadiminuéentre 2000et 2007et n’apratiquementpasaugmentéjusqu’en2011danslestroisentités économiques.Ellesesitueaujourd’huiàprèsde3%duPIBdanslazoneeuro et auxÉtats-Unis, età près de 2%duPIB auJapon!

Aussi longtempsqueleniveaugénéraldes tauxd’intérêtàlongtermeresteau faibleniveauatteintac-tuellement,lacharged’inté-rêtdeladettepubliquedanslesbudgetspublicspeutêtreconsidéréecommeencoregérable.CecivautpourlesÉtats-UnisetleJapon;pourla zoneeuro c’est valableseulementsionlaconsidèrecommeuneunité.Eneffet,lesdifférencesparpayssontconsidérables:parexempleen2011:1,1%duPIBenFinlande;2,6%enFrance;2,7%enAllemagne;3,2%en Espagne; par contre4,0%enIrlande;4,8%au

Portugal;5,4%enItalieet6,3%enGrèce.

Cette situation comporte un double risque.

Compte tenu du niveau élevé de la dettepubliquepartout,unehausse générale des taux d’intérêt à long terme constituerait une chargeimportantepourlesbudgetspublicsengénéral. L’autrerisqueestplusimmédiatetconcernelespayslesplusvulnérablesàl’intérieurdelazoneeuro(Grèce,Portugal,Irlande,Espagne,Italie);pourcespays,des primes de risque et des surenchères spéculativesdesmarchésfinancierspeuvent conduire – et ont conduit – à des tauxintolérablespour lesnouvellesémissionsde titresde ladettepubliqueoumêmeà l’impossibilitédeplacerdenouveauxtitrespublics.En2011,lestaux


moyensàlongtermeétaient4,3%pourlazoneeuro,mais9,6%pourl’Irlande,10,2%pourlePortugalet15,8%pourlaGrèce!Simultané-ment,commelesfondsdisponiblessont obligés de chercher un pla-cement, les tauxd’intérêtpour lespaysconsidéréscommesursontpubaisseroumêmedevenirnégatifs.

2) Lasoi-disant«crisedel’euro»n’est donc pas une crise de lazoneeuro considérée commeunensemble, mais bien une criseprovoquéepar les divergencesàl’intérieurdecettezone!

Bienquelepoidséconomiquedanslemondedespaysmembresde l’UE et de la zone euro, prisséparément,est faiblepar rapportauxgrandesentitéséconomiques(cf.tableau),l’ampleuretlavariétédesdivergencesentre paysmembresposent degravesproblèmesdecohésiondelazoneeuro.Lesdivergencesàsurmonterpeuventêtreillustréesparlesexemplessuivants:

● Certains « pays à problèmes »comme l’Irlande et l’Espagne n’avaient jusqu’en2007aucunproblèmededéficitpublicoudedettepublique(detteen2077:Irlande24,8%duPIBetEspagne36,2%duPIB).Danscespays,ledérapagedeladettepublique(2012:Irlande116,1%duPIBetEspagne80,9%duPIB)estessentiellementdûauxproblèmesdusecteurbancairesuiteàlacrisefinancièrede2008qui, certes, apris sonorigineauxÉtats-Unis,maisquiarévélélesfaiblessesdusecteurfinancierenEuropeengénéral.Àcetégard,laCommissionesttoujoursentraindeprépareruneréglementationplusstrictedecesecteur.Unetaxa-tiondestransactionsfinancièresestégalementendiscussion.

● Dans d’autres « pays à pro-blèmes»commelaGrèceetlePortugal,lesdéficitspublicsexcessifs (enmoyenneannuellede2001à2011:Grèce7,7%duPIBetPortugal4,6%duPIB)allaientdepairavecdesdéficits de la balance courante avec l’extérieur encorenettementplusgrands (enmoyenneannuelle de 2001à 2011 :Grèce13,0%duPIBetPortugal10,5%duPIB).Cecisignifiequecespays,simultanémentavecleurdettepubliqueexcessive,ontaccumuléunedette extérieure extrêmement importante.Ceci rendleursproblèmesd’endettementencoreplusgraves

queceuxd’autrespaysàdettepu-bliqueélevée,maisoùcelle-ciest,dansunelargemesure,placéeau-prèsdesépargnantsdupaysmême(comme,parexemple,danslecasdelaBelgique).

● Ces déficits extérieurstrès importantsetpersistants sontlerésultat,soitdepositionscompé-titivesdedéparttrèsdéfavorables,soitd’évolutionsdescoûtssalariauxpar unité produite trop fortes parrapport à celles des partenaires(cesderniers ont progresséentre2001à2011enGrècede30,5%,auPortugalde23,9%etseulementde5,7%enAllemagne).

● Commelazoneeurosetrouve durablement en équilibreextérieur, les déficits extérieurspersistantsdelaGrèce,duPortugal

et d’autrespaysmembres (notamment l’Espagneetl’Irlande)ontcommecontrepartiedesexcédentsextérieursdansd’autrespaysmembres,dontl’Alle-magneestl’exempleleplusfrappant.Eneffetentre2000(-1,8%duPIB)et2007(+7,5%duPIB)labalancecouranteavecl’extérieurdel’Allemagneafaitun«swing»de+9,3pointsdepourcentsduPIB!Demanièresimplifiée,cecisignifiequ’enmoyennedelapériodeallantde2001à2011,l’Allemagneavenduennetannuellement4,6%desaproductionàl’extérieurenrecevant,encontrepartie,desavoirsextérieursessentiellementmonétaires.Cetteproduc-tiondebiensetservicesexportéeennetn’étaitpasdisponibleàl’intérieurdupayspourlaconsommationprivéeoul’investissementdesentreprises.Certes,lesentreprisesallemandes, trèscompétitives,ontreçu« l’argent de leur vente»,mais le systèmefinancierdupaysaaccumulédesavoirsdontpro-bablementunepartie risquedenepasêtre rem-boursée!Lesmontantsabsolusimpliquéssonttrèsconsidérablesetpeuventêtreévaluésenmoyennedes11annéesàenviron109Mrdd’eurosparan.Cechiffreestpresquedanslemêmeordredegrandeurquelebudgetannueldel’Unioneuropéennedanssonensemble.Autotaldelapériode–sanstenircomptedesintérêts–cesexcédentscorrespondentàenviron1200Mrdd’euroouàenviron47%duPIBallemandde2011!

Lasituationrelativementsoutenableetl’équi-libreextérieurdelazoneeurodanssonensemblecachent donc desdivergences intolérables à l’intérieur et des déséquilibres extérieurs aussi

U.E. - zone euro


bien déficitaires qu’excédentairesquiparaissentinsoutenables.Cesdivergencesetdéséquilibres

risquent,eneffet,demettreencauselacohésiondelazoneeurodanssonensemble!

Cette situation est due non seulement àdeserreursdespolitiquesnationales,maisaussià une insuffisancemanifeste de la coordinationdespolitiqueséconomiquesauniveaudel’Unioneuropéenneetnotammentdelazoneeuro.Cetteinsuffisancedelacoordinationadesraisonsinstitu-tionnelles,lesÉtatsmembresn’ontjamaisacceptéuneinstancedecoordinationefficace.LesTraitésdeMaastrichtetdeLisbonnedans lesdomainesdel’Unionpolitique,del’Unionéconomiqueetdelasolidaritéàl’intérieurdel’Union–quidevraientêtrelacontrepartiede l’Unionmonétaire–paraissentclairementdéficitaires.

3) Laréactionde«lapolitique»devantcespro-blèmesestdouble:

D’uncôté,ilyauneréaction immédiate pour aider les pays vulnérables etpouréviterque laspéculationdesmarchésfinanciers fasse« tached’huile»etentraîned’autrespaysendifficultés.Le«Fondseuropéendestabilitéfinancière»suiviparle«Mécanismeeuropéendestabilité»(MES)entréenvigueurle8octobre2012etl’actiondelaBCEsurlesmarchésfinancierspourréduirelesdivergencesdestauxd’intérêtsurlestitrespubliquesvisentcetobjectif.

De l’autre côté, il y a desmesures qui s’attaquent aux origines à moyen et à

plus long terme des di-vergences.Danscetteca-tégoriedemesuresfigurentleseffortsd’assainissementbudgétaire acceptés parlespaysconcernés.Ilsontdeseffetssociauxpénibleset la restriction budgétairepeutconduireàuneréces-sionéconomiqueprolongée(dans le cas de laGrèce,elle dure déjà depuis 5ans!)qui,dansunpremiertemps, tend à aggraverle déficit. C’est la raisonpour laquelle, on essayedemettreenplacesimulta-nément«une politique de relance économique»qui,toutefois,n’esttoujourspasdéfinietrèsclairement.

Pourdiminueràpluslongtermelesdivergencesenma-

tièrededetteetdedéficitspublicsetpouréviterquedenouvellesdivergencessedéveloppent,25des27paysmembresdel’Unioneuropéenne(c’est-à-dire,les27moinsl’UKetlaCZ)ontconcluun«Traitédestabilité,decoordinationetdegouvernance»quiest aussi appelé«Pactebudgétaireeuropéen».CeTraité intergouvernemental entreraenvigueurle1erjanvier2013si12Étatsmembresdel’Unioneuropéennedontlamonnaieestl’eurol’ontratifiéàcettedate.

Enoutre,undébatpublicestentraindes’en-gagersurlaquestiondesavoir:

- sidesmesuresambitieuses,maispragmatiquesetcibléestellesquedéjàenvisagéessontsuffisantespourrésoudreleproblème,

ou

- s’ilnefautpasrepenserl’approchedel’Unioneuropéenneetdelazoneeurodemanièrefondamentalecommeleproposent–entreautres–GuyVerhofstadtetDanielCohn-Benditdansleurlivre«Deboutl’Europe»

_____________________NB : Les chiffres utilisés dans cet article sont tirés de « L’annexe statistique de l’Economie Européenne » du printemps 2012, publiée par la DG ECFIN de la Commission européenne

U.E. - zone euro


Dear colleagues,

Itwaswithgreatemotion that I receivedthenewsoftheawardoftheNoblePeacePrizetotheEuropeanUnion.ItisagreathonorfortheEuropeanUniontobeawardedthe2012NobelPeaceprizebytheNobelPeaceprizecommittee.

IamparticularlyproudoftherolethattheEu-ropeanCommissionhasplayedinshapinganewandstrongEurope.

It is justified recognition forauniqueprojectthatworksforthebenefitofitscitizensandalsoforthebenefitoftheworld.

WemustneverforgetthatatitsoriginstheEuro-peanUnionbroughttogethernationsemergingfromtheruinsofthedevastating2ndWorldWarandunitedtheminaprojectforpeace,builtonsupranationalinstitutionsrepresentingthecom-

monEuropeaninterest.

The EuropeanUnion,startingwith theEuro-peanCommunity, hasreunifiedcountriessplitby theColdWar, andmadeitaroundvaluesof respect for humandignity, freedom, de-mocracy, justice, theruleoflawandrespectforhumanrights.

Through its trans-formative power, theEuropeanUnionwasable, starting from six countries to reunitealmost all the European continent. Thesevalues: freedom, democracy, justice, therule of law and respect for human rightsaretheonesthatpeopleallovertheworldaspire to. These are also the values thatthe European Union promotes in order tomaketheworldabetterplaceforall.WeareproudthattheEuropeanUnionistheworld’slargestproviderofdevelopmentassistanceandhumanitarianaidand isasalsoat theforefrontofglobaleffortstoprotectourplanetthroughthefightagainstclimatechangeandtopromoteglobalpublicgoods.

TheawardtodaybytheNobelCommitteeshowsthatinthesedifficulttimestheEuropeanUnionremainsaninspirationforcountriesandpeople

allovertheworldandthattheinternationalcom-munityneedsastrongEuropeanUnion.

The Nobel PeacePrize Committee and theinternational community are now sending averyimportantmessagetoEuropethattheEu-ropeanUnionissomethingveryprecious,thatweshouldcherishitforthegoodofEuropeansandforthegoodoftheentireworld.

Chers CollèguesC’estavecuneviveémotionque j’aiapprisl’attributionduprixNobelde lapaix2012àl’Unioneuropéenne.C’estpourelleun trèsgrandhonneurd’êtreainsidistinguéeparlecomitéduprixNobel.

Je suis particulièrement fier du rôle que laCommissioneuropéennea jouédans le fa-çonnementd’uneEuropenouvelleetforte.Ceprixconstitueunejustereconnaissancepourunprojetunique,misenœuvreaubénéficedesescitoyensmaisaussidumonde.

Nous ne devons pasoublier qu’à l’origine,l’Union européennea rassemblé des na-tionsqui venaient deconnaître les affresdelaSecondeGuerremondialepourlesunirdans un projet axésurlapaixetbâtisurdes institutions su-pranationales qui re-présentaient l’intérêteuropéencommun.

L’Unioneuropéenne,succédant en cela à

José manuel Barroso

All the people that have worked for

this institution over the last 60 years can see this as

their award, for the commitment and

work that they have delivered on behalf of Europe. You can all be proud today.

Toutes cel les et tous ceux qui ont travaillé pour cette institution au cours des soixante der-nières années peu-vent considérer que ce prix est aussi le leur: il récompense l’engagement dont ils ont fait preuve et le travail qu’ils ont accompli au nom de l’Europe. Vous pou-vez tous être fiers de vous aujourd’hui.

Prix Nobel


laCommunautéeuropéenne,a réunifiédespaysdivisésparlaguerrefroideetl’afaitens’appuyantsurlesvaleursquesontlerespectdeladignitéhumaine,laliberté,ladémocra-tie,lajustice,l’étatdedroitetlerespectdesdroitsdel’homme.Initiatricedechangement,l’Unioneuropéennea permis, en commençant par six pays, deréunirlaquasi-totalitéducontinenteuropéen.Ces valeurs de liberté, de démocratie, dejustice,d’étatdedroitetderespectdesdroitsde l’hommesont cellesauxquelles tous lescitoyensdumondeaspirent.

Ce sont également les valeurs que l’Unioneuropéennepromeutpourquelemondede-viennepour tousunendroitoù il faitmieuxvivre.Noussommesfiersquel’Unioneuropéennesoitlepremierdonateuraumondeenmatièred’aide au développement et d’aide huma-nitaire, et qu’elle soit aussi à la pointe deseffortsmenéspourlaprotectiondelaplanète,qu’ils’agissedelaluttecontrelechangementclimatiqueoudelapromotiondebienspublicsmondiaux

Le prix décerné aujourd’hui par le comitéNobel démontre que même en cette pé-riode troublée, l’Union européenne resteunesourced’inspirationpourlespaysetlespeuplesdumondeentier,etquelacommu-nauté internationale a besoin d’une Unioneuropéenneforte.

LecomitéduprixNobeldelapaixetlacom-munauté internationaleenvoientaujourd’huiunmessagetrèsimportantàl’Europe:l’Unioneuropéenne est une réalisation précieuse,quenousdevonsdéfendre,pourlebiendesEuropéensetceluidumondeentier.

Liebe Kolleginnen und Kollegen,der Friedensnobelpreis 2012 ist heute derEuropäischenUnionzuerkanntworden.DiesistfürdieEuropäischeUnioneinegroßeEhreundbewegtmichpersönlichsehr.BesondersmitStolzerfülltmichderBeitrag,dendieEu-ropäischeKommissionzurGestaltungeinesneuenundstarkenEuropasgeleistethat.Mit diesem Preis wird zu Recht ein ein-zigartiges Vorhaben gewürdigt, das sichindenDienstderBürgerundderganzenWeltstellt.Wirsolltenstetsdarandenken,wie die Europäische Union entstanden

ist – aus dem Wil-len, Nationen, dienach dem ZweitenWeltkriegamBodenlagen, zusammen-zubringenundineinFriedensprojekt ein-zubinden, das aufsuprana t iona len ,daseuropäischeGe-meinwohl artikulie-renden Institutionengründet.

SohatseinerzeitdieEuropä ische Ge-meinschaft durch den Eisernen Vorhanggetrennte Länder auf dem Fundament soessentieller Werte wieAchtung der Men-schenwürde, Freiheit, Demokratie, Recht,Rechtsstaatlichkeit undAchtung derMen-schenrechtevereint.

DankihrertransformativenKraftkonntedieEuropäische Union ausgehend von sechsLändern fast den gesamten europäischenKontinent vereinen. Freiheit, Demokratie,Recht,RechtsstaatlichkeitundAchtungderMenschenrechte sindWerte, nach denenalleMenschenstreben.

UnddiessindauchdieWerte,diedieEuro-päischeUnionverteidigt,dennsiewill,dassdieWelteinbessererOrtwird.Wirsindstolzdarauf,dassdieEuropäischeUnionweltweitden größten Beitrag an Entwicklungshilfeund humanitärer Hilfe leistet und an vor-derster Front der globalenAnstrengungenzum Schutz unseres Planeten vor demKlimawandel und zur Förderung globaleröffentlicherGütersteht.

Dass die Europäische Union in diesemJahr den Friedensnobelpreis erhält, zeigt,dasssieüberall inderWeltauch indiesenschwierigen ZeitenMenschen und Länderinspirierenkannundzeigtauch,wiesehrdieinternationale Gemeinschaft einer starkenEuropäischenUnionbedarf.

Das Friedensnobelpreis-Komitee und dieinternationaleGemeinschaftsagenunsmitdiesemPreis,dassdieEuropäischeUnioneinkostbaresGutist,mitdemwirzumWohlder Europäer und zumWohl der ganzenWeltsorgsamumgehensollten.

Deshalb gilt dieser Preis auch all den-jenigen, die in den letzten 60 Jahren für diese Institution tätig waren und sich mit ganzer Kraft für Europa eingesetzt haben. Liebe Kolle-ginnen und Kolle-gen, sie alle können heute auf diesen Preis stolz sein.

Prix Nobel


The President of the European Parliament martin Schulz made the following statement on the European

Union winning the Nobel Peace Prize:

“ItisagreathonourthattheEUhaswonthisyear’sNobelPeacePrize.

ThisNobelPeacePrizeisforallEUcitizens.

We in theEuropeanParliamentaredeeplytouched.TheEuropeanUnionhasreunifiedtheconti-nent through peacefulmeans and broughtarchenemies together. This historic act ofreunificationhasbeenrightfullyrecognised.

Thevaluesofhumandignity,freedom,demo-cracy,equality,theruleoflawandtherespectforhumanrightsareabsolutelyfundamentaltotheEuropeanUnion.

ThesefundamentalvaluesunderpinalloftheEuropeanUnion’s activities both internallyandinourexternalpolicies.

Several nations are freely negotiating ac-cession to theEuropeanUnion,asign thatdespite challenging economic conditions,theEuropeanUnionisamagnetforstability,prosperityanddemocracy.

TheEU’s principles and values of reconci-liation can serve as an inspiration to otherregionsintheworld.FromtheBalkanstotheCaucasus,theEUservesasabeacon fordemocracyand re-conciliation.

Onbehalfof theEuropeanParliament,we,togetherwiththeotherEUinstitutions, lookforward toreceiving theNobelPeacePrizeinOslo.”

Jacques Delors ancien Président de la Commission, aujourd’hui âgé de 87 ans, a souligné que l’Europe avait traversé bien des crises avant celle qui l’ébranle aujourd’hui.

«Donc ça n’a jamais été facile mais je crois que si on prend de la distance, on s’aperçoit que c’est une formidable œuvre de paix qui doit être complétée par davantage de coopération entre les Etats membres».

«Je pense que le message est à la fois moral et politique. Il est moral dans la mesure où on salue des pays qui, renonçant à leurs attitudes d’hier, ont fait la paix entre eux et c’est aussi un message politique à un moment où, évidem-ment, il y a beaucoup de critiques, beaucoup de pronostics défavorables à l’Europe», a-t-il ajouté.

Prix Nobel


Joint statement by Herman Van Rompuy, President of the European Council, and José manuel Barroso, President of the European Commission, on the award of

the 2012 _Nobel Peace prize to the European Union

It isa tremendoushonor for theEuropeanUniontobeawardedthe2012NobelPeacePrize.ThisPrizeisthestrongestpossiblerecogni-tionofthedeeppoliticalmotivesbehindourUnion:theuniqueeffortbyevermoreEuro-peanstatestoovercomewaranddivisionsandtojointlyshapeacontinentofpeaceandprosperity.It isaPrizenot just for theprojectandtheinstitutions embodying a common interest,but for the500millioncitizens living inourUnion.At its origins the European UnionbroughttogethernationsemergingfromtheruinsofdevastatingWorldWars–whichori-ginatedonthiscontinent–andunitedtheminaprojectforpeace.Overthelastsixtyyears,theEuropeanUnionhas reunified a continent split by theColdWar around values of respect for humandignity, freedom, democracy, equality, the

rule of law andrespect for hu-manrights.These are alsothe values thatthe EuropeanUnion promotesinorder tomaketheworldabetterplaceforall.TheEuropean Unionwill continue topromote peaceand security int he coun t r i e sclose to us andin the world atlarge.We are proud that the EuropeanUnion istheworld’slargestproviderofdevelopmentassistance and humanitarian aid and is attheforefrontofglobaleffortstofightclimatechangeandpromoteglobalpublicgoods.

ThisNobelPeacePrizeshowsthatinthesedifficult times theEuropeanUnion remainsan inspiration for leaders and citizens allovertheworld

EMI welcomes Nobel Peace Prize for the EU

During its Federal Assem-bly in May 2012, the EMIpassed a resolution to no-minatetheEUfortheNobelPeacePrize2013.

“It iswithgreat joy thatwesee the EU awarded thisprizealreadytoday.

“Formorethan50yearstheEuropeanUnionhasplayedasignificantroleinpreven-ting war, securing peaceand promoting prosperitybetweenEuropeanstates.

It was high time for theEU tobeacknowledged for thismajorcontribution.Intimesoffinancialcrisis,theNobelPeacePrizefortheEUputsthingsinperspective,remindingusthat

theEU ismore than just thecommonmarket, but rather an unprecedentedsuccess story: promoting peace, the

rule of law and respect ofhumanrights.

The prize is a slap in thefaceofanti-Europeansandtheir latest attempts to de-claretheEUdead.

Thiswillmake itmuchhar-derforalltheeuro-scepticsto gain support at the nextEuropeanelectionsin2014”,said Jo LEINEN, Presidentof theEuropeanMovementInternational(EMI).

Already now, the EU is arolemodelforregionalinte-

grationinotherpartsoftheworldsuchasMERCOSUR,ASEANortheAfricanUnion.TheNobelPeacePrizewillfur-therboostthisdevelopment.

Prix Nobel


Les invitations ci-dessous ont également étéenvoyéesauPrésidentduParlementeuropéenM.Schulzetàl’honorableMmeDagmarRoth-Behrendtdéputéeeuropéenne.LesPrésidentsJ.M.BarrosoetM.Schulznepouvantpasêtreprésentscejour,nousontfaitparvenirdesmessagesvidéo.

LeVice-PrésidentM.Šefčovičaacceptél’invitationetnousferal’honneurd’interveniretdedébattreenAssemblée.VOX,magazinedesAnciensdel’UE,nemanquerapasdetenirseslecteursinformésdudéroulementdecetteassemblée-àlaquelleplusde350Ancienssesontinscrits-dansleprochainVOX93.

La rédaction.

Assemblée générale de l’AIACE Int. du 26 octobre 2012 au Charlemagne (Commission européenne)

AIACE INT


AIACE INT.

Bruxelles,le28septembre2012

MonsieurlePrésidentdelaCommission,

Aucourantdel’été,nousvousavionsinforméquenotreAssociationorganisaituneAssembléegénéraleextraordinairele26octobre2012,consacréeaurôleetàl’avenirduServicepubliceuropéen.Nousvoussommesreconnaissantsd’avoirconsidérépositivementlapossibilitéd’yparticiperetnouscomprenonslesraisonsquivousempêchentdedonnerunesuitefavorableànotreinvitation.VotreinterventionausujetduServicepubliceuropéenauraitététrèsappréciée,aumomentoùcelui-cisubituneviolenteattaquedelapartdeplusieursEtatsMembres.

L’AIACEconsidèrequelafaçondontlapropositionderévisionduStatutdelaCommissionesttraitéeauConseilconstitueuneattaquesansprécédent.L’excèsdesdemandesdemodificationslaissepenserquel’affaiblissementduServicepubliceuropéenconstituel’objectiffondamentaldecertainsEtatsmembres.Eneffet,iln’yaaucunecommunemesureentreleséconomiesbudgétairesenvisagéesparcesEtatsmembrespourleServicepubliceuropéenetleseffortsdéployésauplannationaldansleurspropresadministrationspubliques.

Ainsi,encequiconcernelesstatutsdesfonctionnairesetagentsdesEtatsmembresetnotammentlesniveauxderému-nérations,ilrésulteclairementquetrèspeud’entreeux(ycomprisceuxquiutilisentl’argumentdel’importancedeleurspropresefforts)lesontsignificativementmodifiéspourfairedeséconomiessubstantielles.Leconstatdesdonnéesdel’OfficeStatistique(selonlesrésultatsdelaMéthodeactuelled’adaptationdesrémunérationsetpensions)estclair:lamoyennedestraitementsdanslesfonctionspubliquesnationalesderéférencen’apascesséd’évoluerpositivement.

Danscecadre,nousvousprionsdebienvouloirtrouverenannexe,unbrefaide-mémoirequirésumenosprincipauxargu-mentsencequiconcernelesfondementsd’unServicepubliceuropéenduplushautniveau.

Nousavonscomprisquepoursortirdublocageactuelencodécision,l’onenvisagedeplusenplusdedemanderauConseileuropéendenovembre2012defixerdesorientationspolitiquesdanslecadrefinancierpluriannuel(2014-2020)del’Unioneuropéenne.Cetteprocédure“topdown”pourraitcauserungravepréjudiceauServicepubliceuropéenetàsacapacitéderépondreauxmultiplesdéfisquel’UEdoitaffronter,commevouslesavezexplicitésavecéloquenceauParlementeuropéendansvotrerécentdiscourssurl’étatdel’Union.

Dansceclimatmorose,l’AIACEconstateuneinquiétudegrandissanteparmilesanciensfonctionnairesetautresagentsdel’UEpourl’avenirduServicePubliceuropéen.Cesanciensquiontcontribuédansleurinstitution,àconstruireetàrenforcerl’intégrationeuropéenne,entravaillantloyalementdansl’intérêtgénéral,necomprennentpaslesvirulentesattaquesdelacommunautédesEtatsmembres.

Nousvousserionsparticulièrementreconnaissants,sivouspouviezfairepréparerpournotreAssembléedu26octobre2012,uneinterventionaudio,voirevidéo,surlepointdevuedelaCommissionconcernantlaproblématiquedel’aveniretdurôleduServicepubliceuropéendanslecontexteactuel.

Veuillezagréer,MonsieurlePrésident,l’assurancedematrèshauteconsidération.

RichardHAY

Pj.1Copies: M.Šefčovič,Vice-présidentdelaCommission MmeSouka,DirecteurgénéraldelaDGHR M.FrutuosoDeMelo,DirecteurGénéralAdjointdelaDGHR


La solution de la crise actuelle et la néces-

sité de faire face aux défis mon-diaux des pro-chaines décen-nies rendent né-cessaire plus que jamais le main-tien d’un Service public européen i n d é p e n d a n t , professionnelle-ment hautement compétent et per-manent. La com-position de ses effectifs doit respecter un équilibre des nationa-lités. Ses rémunérations et ses pensions doivent être compétitives avec ceux que peuvent offrir les meilleurs employeurs au plan mondial. Leur ajus-tement régulier à l’évolution économique et sociale ne doit pas conduire à des conflits sociaux répétés annuellement.

Cetobjectif aétéassurédepuis40anspar laMéthode d’adaptation des rémunérations et pensions. Compte tenu de la lourde procé-duredecodécisiondel’article294duTFUE,lemaintiendelaMéthodeestplusnécessairequejamais. Elle ajuste l’évolution des rémunéra-tionsenparallèleàcelleobservéedans les fonctions publiques despaysmembres. Ainsi les gains,mais aussi les pertes de pouvoird’achat—encasd’évolutiondé-favorable—,sontpleinementprisenconsidération.Ilnes’agitdoncpas d’une indexation simple surl’évolutiondesprix.

Dans ces conditions, demander des sacrifices plus élevés que le résultat de la Méthode au nom de la « crise » ou des « économies budgétaires » si-gnifie que le service public européen devrait payer deux fois pour le même motif et divergerait ainsi de l’évo-lution économique et sociale dans les pays membres telle que com-muniquée par ces États membres à l’Office statistique de l’Union.

DansleStatut,le niveau et l’évolution des pensionssontdéfinisparrapportauxrémunérationsdesactifs.Lemaintiendecetterèglefondamentaleestessentielpourlasauvegardedel’attractivitéduServicepubliceuropéenetpourlerespectdesdroitsacquis.

Le régimestatutairedepensionduServicepubliceuropéense trouveenéquilibreactuarielcontraire-mentàbeaucoupderégimesnationaux.LesdroitsàpensionexistantssontdéjàfinancésparlescotisationssalarialesverséesauBudgetetparlescontributionspatronalesmaintenuesdans leBudget. Leniveaudescontributionsestfixéannuellementdemanièreàassurerl’équilibreactuarieldurégime.Cerégimesignifie,enquelquesorte,quelescontributionssont«placées»dans les titresde ladettepubliquedespaysmembres.

EnremplaçantlefondsdepensiondelaCECA,cettesolutionaétéchoisiepourfairedeséconomiessurlescréditsdepaiementsannuelsdubudget,toutens’engageantsolennellementdepayerlespensionsàleuréchéance«àchargeduBudget»ou,àdéfaut,«pardescontributionsdesÉtatsmembres».Cettedoublegarantiedel’article83duStatutestparticuliè-rementimportanteencasdedifficultésbudgétaires!

Lavaleuractuelledeséconomiessurlescréditsdepaiementsannuelsdepuisl’entréeenvigueurduStatutau1erjanvier1962estégaleàlavaleuractuelledesengagementsdubudgetetdesÉtatsmembresdepayer lespensionsainsifinancéesàleuréchéance.Cettevaleuractuellefigureau

Bilan de l’Union européenneà ladatedu31.12.2011avecunmontant de 35.2milliardsd’euros.Lerendementdececapital,placéautauxd’intérêtmoyenàlongtermedeladettepubliquedesÉtatsmembres,suffirait toujours largementpour financer les dépensesactuelles pour nos pensions!Cecapitalreprésenteundroitacquisquinepeutêtremisencause dans uneUnion euro-péennequirespecteledroit.

Ludwig schubert

Annexe à la lettre que l’AIACE a adressée le 28 septembre 2012 aux Présidents Barroso et Schulz.

Fondements du Service public européen

S.P.E.


Debout l’Europe!

La crise persistante de la zone euro, d’une part, et la perspective des élections européennes de 2014, d’autre part, relancent le débat sur la fédération européenne. Qui ne voit, en effet, que l’union

économique et monétaire doit impérativement intégrer des éléments fédérateurs pour se renforcer, voire survivre ? Par ailleurs, des femmes et des hommes politiques, des parlementaires européens et des militants fédéralistes formulent des propositions ou élaborent des projets pour une Europe plus fédérale. Ainsi, le manifeste « Debout l’Europe ! » de Guy Verhofstadt et Daniel Cohn-Bendit proposent que le Parlement européen, renouvelé en 2014, se proclame Assemblée constituante et prépare la loi fondamentale à soumettre ensuite aux citoyens par référendum.

PourGuyVerhofstadt,quipourfendune«conceptionbor-néedelasouveraineté»parlaquellelesÉtatsmembresont«amputélesTraitésdenotredrapeauetdenotrehymne»,«l’Europefédéralepostnationalen’ariend’unmirage:ils’agitd’unprojetpolitiqueréel».L’Étatfédéraleuropéenauraitunimpôteuropéen,unbudgeteuropéendignedecenometunsiègeauConseildesécuritédel’ONU.S’agissantdelacritiquedessouverainistesdetousbords,lemanifeste«Deboutl’Europe!»n’yvapasparquatrechemins.Jereprendsquelquesextraitscitésparl’AgenceEurope:«L’Europeressembledeplusenplusàunmonumenthis-torique.Uncontinentmarginaliséquisebatpoursurvivredansunenouvelleèreetunnouveaumonde(...)».Etl’auteurdeciterunexemplefrappant:d’iciuncertainnombred’années,plusaucunÉtat-nationeuropéenneferadésormaispartieduG8,leclubdespayslesplusrichesdumonde,alorsque–quelleaberration!–« l’Europeunifiéeserait l’ensemble lepluspuissantetleplusricheaumonde».

UneautreconceptiondelaFédération,qued’aucunsjuge-rontpluséquilibréeentrelamiseenplaceprogressived’unestructurefédéraleetlemaintiendesvieuxÉtats-nations,estcelledela«Fédérationd’États-nations»,alternativeàl’Étatfédéral,préconiséeparJacquesDelorsdès1997etexplicitéeparGaëtaneRicard-Nihoul.Dans lameilleure traditioneuropéenne, lesdivergencesentrelesdiversesprisesdepositionsurl’avenirdel’Europesontfortesetnombreuses,quelquefoisauseinmêmedesgroupesderéflexionquilesformulent.Ainsi,ungroupeinfor-meldeministresoudereprésentantsdeonzechancelleries(pourquoid’autressont-ilsaux«abonnésabsents»?), legroupeWesterwelle,dunomduministreallemanddesAffairesétrangères,aplanchéenseptembresurdesthèmestelsquelerenforcementdel’Unionéconomiqueetmonétaire(UEM),lalégitimitédémocratiquedel’UE(l’éternelproblèmedu«déficit

démocratique»)etles–toujoursàlatraîne-politiquesétrangèreetdesécuritécommuneetlerôleduHautreprésentant(HR),sansparlerdelapolitiquedesécuritéetdedéfensecommune.Cegroupe,parmid’autres,alimentelaréflexionquepiloteactuellementleprésidentduConseileuropéen,HermanVanRompuy,quifinaliserasonrapportenvueduConseileu-ropéendedécembre.Parailleurs,deuxparlementaireseuropéens,AndrewDuffetJoLeinen,etPaulineGessant,présidentedesJeunesEuropéensfédéra-listes(JEF),ontprésentéauParlementeuropéenunepétitioninvitantcelui-ciàlancerunerévisiondestraitéscommunau-tairesenvuedecréeruneUnionbudgétaireconduiteparungouvernementéconomiquefédéral.D’autresmilitantsfédéralistesnesontpasenreste:Jean-GuyGiraud(Uniondesfédéralisteseuropéens–France)lancel’idée,danslecadredesacampagnepour lesÉtats-Unisd’Europe,del’organisationdesAssisesdufédéralismeeuro-

péen.VirgilioDastoli,présidentduConsiglioitalianodelmovimentoeuropeo,estimequantàluiqueleParlementeuropéendoitoseruneprovocation :anticiperà2013lesélectionsde2014etcréeruneAssembléeconstituante!Last,butnotleast,soucieuxsansdoutedenevexerpersonnetoutenparticipantaudébat,leprésidentBarrosoopte,quantàlui,pourleconceptde«fédérationd’États-nations».Àcetégard,FerdinandoRiccardifaitjustementremarquerque,alorsqueJacquesDelorssouligne«lanécessitéd’unedifférenciationpourlaisserjouerdesfacteursde

dynamismedansdesdomainescommel’euro,Schengenetpeut-êtreladéfense»,leprésidentBarrosorejetteenpratiquel’hypothèsed’une«Europeàdeuxvitesses»(«Iln’existequ’uneUnioneuropéenne,uneCommission,unParlement»),pourtantdéjàinscritedanslesfaits!

Onlevoit:lesréflexions,propositions,projets,plusoumoinsdétaillés,entretiennentundébatquirisquedes’animeràmesurequeserapprocheladatedel’électionduParlementeuropéenetdurenouvellementde laCommissioneuro-péenneen2014.Concluonsparunrappeletunappel:2014marquerale100eanniversairedudéclenchementdelaPre-mièreGuerremondiale...enEurope.PuissentleParlementeuropéen,éluen2014,lanouvelleCommission,leConseileuropéen,sansoublier laBanquecentraleeuropéenne(BCE)etlesautresorganesdel’Union,contribueràmettreenplacedesinstitutions–oserons-nousdire?–pérennes!Puissentlesfemmesethommespolitiquesauxcommandespuiserdanscetanniversaireunemotivationsuffisantepourdéfiniruntypedefédérationeuropéennedignedesesci-toyennesetdesescitoyens!

Vers une Union fédérale ou une Fédération d’états-nations?

Roger VANCAmPENHOUt

Essai

“Spécial CRISE” Le CERCLE VICIEUX · 2018. 10. 25. · Retournons aux origines de la crise des...

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