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MedFunds 2011 : panorama du

capital investissement dans la région MED

É t u d e N ° 1 7

M a i 2 0 1 1

A N I M A I n v e s t m e n t N e t w o r k Manal Tabet, Bénédict de Saint-Laurent

Références Ce  rapport  a  été  préparé  par  l’équipe  ANIMA  dans  le  cadre  du  contrat 

Invest in Med. ANIMA Investment Network est une plateforme multi‐pays 

de développement économique de la Méditerranée. Le réseau réunit plus de 

80 agences de promotion des investissements (API), réseaux internationaux 

et  acteurs  du  développement  territorial  en  Méditerranée.  L’objectif 

d’ANIMA  est  de  contribuer  à  construire  un meilleur  environnement  des 

affaires  et  à  accroître  les  flux  d’investissement  en  Méditerranée. 

www.anima.coop  

ISBN  978‐2‐915719‐55‐0  ©ANIMA  2011.  Reproduction  interdite  sans 

autorisation expresse. Tous droits réservés  

Auteurs L’enquête 2011 auprès des sociétés de gestion de fonds a été menée par 

Samir  Abdelkrim  et  Manal  Tabet,  avec  lʹassistance  de  lʹéquipe  veille 

dʹANIMA  (observatoire  MIPO,  données  sur  les  entreprises  etc.).  Le 

questionnaire préparé par Manal Tabet  et Bénédict de  Saint‐Laurent  a  été 

soumis à Euromed Capital Forum, à lʹAMIC, et à certains fonds partenaires 

(Siparex, Turenne Capital), qui sont ici remerciés. 

Le  rapport dʹétude a été  rédigé par Manal Tabet et Bénédict de Saint‐

Laurent (ANIMA).  

ANIMA  remercie  tous  les  gestionnaires  de  fonds  qui  ont  bien  voulu 

participer à lʹenquête et se réjouit de poursuivre cette collaboration.  

La  plupart  des  informations  sur  le  capital  investissement  en  Israël 

proviennent de  la base de données administrée par  Israel Venture Capital 

Research Center (www.ivc‐online.com). 

Confidentialité La  plupart  des  sociétés  de  gestion  enquêtées  ont  accepté  de  répondre  au 

questionnaire sous réserve du respect de la confidentialité. Ce rapport leur a 

été soumis avant publication. Aucune donnée détaillée concernant les fonds 

et  leur  portefeuille  nʹest  donc  fournie, mais  la  base  détenue  par ANIMA 

permet  de  réaliser  toutes  sortes  d’analyses  portant  sur  des  échantillons 

anonymes (voir ci‐contre). 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

4

La banque de données MedFunds 2011 Lʹenquête MedFunds  sʹappuie  sur 4 bases de données  (sociétés de gestion, 

fonds, portefeuille de ces fonds, échantillon dʹentreprises des portefeuilles) :  

Les niveaux de l'enquête ANIMA-MedFunds 2011 1. Sociétés de

gestion2. Fonds

d'investissement3. Portefeuille

d'entreprises suivies4. Entreprises (hors Israël)

632 échecs -->

22 grands fonds inter-nationaux

649 entre-prises hors-MED

-->-->

non pris en compte

Questionnaire et interviews MedFunds 2011

Pays arabes : enquêtes MedFunds 2008 & 2011, bases ANIMA/MIPO et autres, veille ANIMAIsraël : base ANIMA/MIPO, base IVC

Sources Pays arabes : enquête MedFunds 2011, base et veille ANIMA/MIPO Israël : base IVC

2316 exits

ayant créé 534

fonds

-->

ayant investi dans 4 815 entre-prises

-->

4 166 entre-prises MED soit

-->1850

investis-sements

en cours

512 fonds centrés sur

MED

309 socié-tés de gestion

130 profils détaillés

(réponses au questionnaire)

3 839 entre-prises iden-tifiées

-->

3 203 investis-sements viables

-->

1 517 exits1 686

investis-sements en cours

 

Ceci  explique  que  les  différents  tableaux  ou  graphiques  de  ce  rapport 

portent sur des quantités variables (mais précisées dans la plupart des cas).  

Pour obtenir plus d’information Certaines informations sur les fonds et les entreprises obtenues par ANIMA 

au  titre  de  lʹenquête MedFunds  2011  sont  confidentielles  et  ne  sont  donc 

présentées  dans  ce  rapport  quʹau  niveau  dʹagrégats  et  de  croisements 

statistiques. Seule une liste des sociétés de gestion est présentée en annexe. 

ANIMA  est  à  la  disposition  des  entreprises,  fonds  ou  consultants 

éventuellement intéressés pour réaliser des analyse à partir d’exploitation de 

la base qui respecteraient  la confidentialité à  laquelle  le réseau sʹest engagé 

auprès des gestionnaires de fonds et des bases de données auxquelle elle a 

souscrit. Pour toute information ou commentaire : [email protected] 

MedFunds 2011 : Panorama du capital investissement dans la région MED

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Acronymes et définitions  Capital (Investissement, Développement, Risque etc.)  : Financement en 

fonds propres, et en assistance au management, de  la croissance dʹune 

entreprise non cotée. 

Closing: Finalisation de la mise en place dʹun fonds, avec signature par 

les partenaires  (GP et LP, voir  ci‐dessous) de  la documentation  légale 

(pacte dʹactionnaires) et décaissement des fonds. 

Développement  :  Stade  de  croissance  de  l’entreprise,  englobant  dans 

certaines  figures  de  la  présente  étude  le  capital‐développement  et  le 

capital‐transmission. 

Dossier, ou  investissement, ou projet  : Termes utilisés  indifféremment 

dans ce rapport pour désigner lʹaction dʹinvestir dans une entreprise, le 

fonds dʹinvestissement y intervenant en moyens humains et financiers. 

Due diligence  :  Investigations permettant  à  lʹinvestisseur dʹétayer  son 

appréciation  sur  lʹactivité,  la  situation  financière,  les  résultats,  les 

perspectives et l’organisation de lʹentreprise. 

Early  Stage  :  Stades  initiaux  de  la  vie  d’une  entreprise,  comprenant 

l’amorçage (Seed) et le capital‐risque (venture capital ou VC). 

Entreprise  non  cotée  :  Société  investie  par  fonds,  généralement  non 

ʺlistéeʺ (non introduite dans une bourse de valeurs et nʹayant donc ni les 

ressources ni les obligations dʹinformation des sociétés cotées). 

General  partner  (GP)  :  Société  indépendante  de  gestion  dʹun  fonds 

dʹinvestissement. 

Grands fonds internationaux : Fonds dépassant généralement 1 milliard 

d’euros,  et qui  sans  cibler particulièrement  la  région MED, peuvent y 

investir de manière marginale. 

IDE : Investissement direct étranger. 

Infrastructure  :  Type  dʹinvestissement  (et  de  fonds)  consacré  aux 

travaux d’infrastructure ou au secteur immobilier. 

IPO : Initial Public Offering (introduction en bourse). 

Late  stage  :  Stades  ultérieurs  de  la  vie  dʹune  entreprise,  comprenant 

notamment  le  développement  (croissance,  refinancements  de  ʺsecond 

stageʺ), la transmission, le retournement etc. 

Limited  partner  (LP)  :  Investisseur  dans  un  fonds,  avec  une 

responsabilité limitée au capital quʹil apporte. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

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MedAlliance : Consortium rassemblant 400 opérateurs de terrain autour 

du  réseau  ANIMA,  des  fédérations  dʹentreprises  (BusinessMed),  des 

réseaux de CCI (Eurochambres et ASCAME) et agissant comme la ʺvoix 

du businessʺ en Méditerranée. 

MENA  (Middle East  and North Africa)  : Aire géographique  couvrant 

les pays MED et un Moyen‐Orient élargi aux pays du Golfe. 

MIPO  : Observatoire méditerranéen des projets d’investissement et de 

partenariat. 

Pays MED ou MED‐11 : 11 pays du sud et de l’est de la Méditerranée à 

savoir  :  Algérie,  Egypte,  Israël,  Jordanie,  Liban,  Libye, Maroc,  Syrie, 

Tunisie, Autorité Palestinienne (Palestine) et Turquie.  

Pays MED‐10 : Pays inclus dans l’ensemble MED‐11 moins Israël. 

PE : Private equity ou capital‐investissement 

Retournement  (Turnaround)  :  Financement  en  fonds  propres 

dʹentreprises en difficulté afin de les rendre viables. 

Second Stage : Stade intermédiaire de la vie d’une entreprise situé entre 

le capital‐risque et le capital‐développement. 

Stades  dʹintervention  des  fonds  (Stages)  :  Caractérisent  le  type 

dʹinteraction  avec  lʹentreprise  (via  financement  en  fonds  propres  et 

assistance  au management)  au  fur  et  à mesure  de  sa  création,  de  sa 

croissance,  et  de  son  développement,  depuis  lʹamorçage,  le  capital‐

risque,  le capital‐développement,  le capital‐transmission (y compris les 

montages LBO à effet de levier via dette, peu présents sur MED‐10), le 

capital‐retournement  (rachat  dʹentreprises  en  difficulté)  et  les  fonds 

spécialisés dans lʹinfrastructure. 

Ticket : Montant unitaire moyen investi par un fonds sur un dossier. 

TRI : Taux de rentabilité interne (Internal Rate of Return, IRR). 

MedFunds 2011 : Panorama du capital investissement dans la région MED

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Table des matières 1. Vue d'ensemble du private equity ........................................... 9

Un puissant mode de financement des petites et moyennes entreprises en Méditerranée ................................................................................. 9 L'apparition de nouveaux acteurs ........................................................ 11 Professionnalisation du private equity en Méditerranée ......................... 12 

Augmentation des fonds mono-pays .......................................................... 12 Davantage d'activité tournée vers l'amont (early stage) .............................. 13 Une spécialisation du métier ...................................................................... 14 Des volumes deux fois plus élevés pour les fonds de seconde génération ..... 14 Moins de « méga-fonds » .......................................................................... 15 

Exit et rentabilité ................................................................................ 15 Des sorties encore rares ............................................................................ 15 Des attentes élevées en matière de rentabilité ............................................ 16 

Un contexte mondial favorable au PE ................................................... 16 Un impact significatif en termes d'emploi (jusqu'à 100 000 par an!) ....... 18 Une création d'activité de l'ordre de 20 milliards de $ ........................... 19 

2. Les sociétés de gestion du PE ........................................... 21 Profil des sociétés de gestion............................................................... 21 Top 10 des sociétés investissant dans les pays MED ............................. 23 Les grands fonds internationaux actifs dans les pays MED ..................... 25 

3. Géographie des fonds ....................................................... 27 Pays hôtes : une attractivité très différenciée ....................................... 27 Origine : une montée en puissance des investisseurs locaux ................. 31 Une présence significative d’investisseurs institutionnels ....................... 33 Quel investissement pour les pays MED ? ............................................. 34 

4. Stratégies d’investissement .............................................. 37 Stade d’investissement : l'amont relativement négligé .......................... 37 

Une percée de l’amorçage et du capital-risque dans les pays arabes ............ 38 Hors Israël, des capitaux surtout concentrés sur l'aval ................................ 39 Une cible géographique adaptée au stade d’investissement ......................... 40 

Secteurs d’investissement ................................................................... 41 Une approche qui reste opportuniste… ....................................................... 41 …mais qui se concentre progressivement ................................................... 42 

Stratégies de sorties et rentabilité ........................................................ 43 

5. Portefeuille des fonds : une mutation lente mais profonde ................................................................................ 45 

Près de 5 000 entreprises financées ..................................................... 45 Une certaine inertie dans la mise en œuvre des fonds .......................... 46 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

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Des sorties peu évidentes, surtout dans les pays arabes ....................... 47 Des montants investis très variables .................................................... 50 

6. Impact du PE : 30 000 emplois directs par an et une croissance de 50% de l'activité des entreprises investies ... 53 

Des effets diffus et difficiles à appréhender .......................................... 53 Une forte implication des gestionnaires de fonds .................................. 54 Création d'emplois .............................................................................. 55 

Un impact moyen de 100 emplois par dossier ............................................. 56 Un impact plus fort au Maghreb ................................................................. 57 Des projets légers en emplois dans la hi tech et les biens de consommation . 57 

Création d'activité (chiffre d'affaires) .................................................... 58 Impact selon la région .............................................................................. 59 Impact selon le secteur ............................................................................. 60 

Conclusions & recommandations .......................................... 61 Evolution du PE depuis 2008 ............................................................... 61 Constat : la nécessité d’un développement économique MED "par le bas"…. ............................................................................................... 62 Actions à mettre en place .................................................................... 63 

Annexes ................................................................................. 67 Annexe 1. Liste des sociétés de gestion opérant sur la région MED ........ 67 Annexe 2. Méthodologie et définitions .................................................. 80 

Méthodologie : pourquoi l’initiative MedFunds ? .......................................... 80 Les sources de l’Observatoire MedFunds .................................................... 81 Nature des fonds sélectionnés ................................................................... 82 Délimitation géographique de la zone enquêtée .......................................... 83 Regroupement en secteurs ........................................................................ 84 Calcul et estimation des montants ............................................................. 85 

Annexe 3. Estimation du portefeuille réel ............................................. 87 Annexe 4. Estimation du nombre d'emplois créés ................................. 89 Annexe 5. Comparaison avec l'enquête de 2008 et développements récents .............................................................................................. 90 

2005-2008, une croissance du PE supérieur à 100% pour les pays MED ....... 91 Une baisse ponctuelle des investissements en 2009 .................................... 91 

1. Synthèse et vue d'ensemble du

private equity

Un puissant mode de financement des petites et moyennes entreprises en Méditerranée Le  capital‐investissement  (private  equity  ou  PE  dans  ce  rapport)  sʹest 

beaucoup développé au sud et à lʹest de la Méditerranée (MED1) depuis les 

années 2000, en particulier dans les pays arabes, où il était très peu présent 

auparavant.  Lʹévolution  en  dents  de  scie  du  nombre  de  fonds  créés,  des 

montants  levés  et  surtout  investis  (Figure  1) doit  beaucoup  à un  contexte 

international  quelque peu  chahuté,  sur une décennie  riche  en  événements 

pour  la  région2. La  forte  croissance du PE  entre  2003  et  2007,  a  été  suivie 

dʹune régression en 2008‐2009, avant un rebond en 2010.  

Figure 1. Fonds créés et montants levés par année dans la région MED, hors grands 

fonds internationaux (par année de création des fonds. Source ANIMA‐MedFunds)  

3 677

287

11 364

1 923

4 297

3 242489

3 461

159 81

50

7

61

18

56

0

10

20

30

40

50

60

70

-

2 000

4 000

6 000

8 000

10 000

12 000

Montants levés (M$) Montants investis (M$) Nombre de fonds créés

 

ANIMA a recensé plus de 500 fonds investissant dans les PME de la région 

MED,  dont  près  de  300  actifs  début  2011.  Les  rives  sud  et  est  de  la 

                                                                  1 MED‐11  (quand ce nʹest pas précisé), soit  : Algérie, Egypte,  Israël,  Jordanie, Liban, 

Libye, Maroc, Syrie, Tunisie, Palestine et Turquie. 

2 Eclatement de  la  bulle  internet,  crise  financière  turque,  attentats du  11  septembre 

2001, guerres dʹIrak et du Liban, conflit israélo‐palestinien, crise financière mondiale, 

quasi‐faillite des Emirats, révolutions arabes... 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

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Méditerranée ont ainsi pu attirer près de 60 milliards de dollars depuis 1990 

(montants levés, dont 89% depuis 2000) et financer par ce biais près de 5 000 

entreprises  à  hauteur  de  26 milliards  de  dollars  (montants  effectivement 

investis, dont 84% depuis 2000).  

Alors  que  pour  Israël,  il  ne  sʹagit  que  de  la  poursuite  dʹun  mode  de 

financement de  lʹentreprise, en particulier émergente, engagé dès  la fin des 

années 80, pour les pays arabes et la Turquie, il sʹagit dʹun phénomène nouveau et 

probablement majeur en termes de modelage du tissu industriel. Ce qui a été levé 

ou  investi  depuis  2005  (Figure  2)  représente  dans  ces  pays  80%  du  stock 

historique  de  PE  (contre  48%  pour  Israël)  et  60%  des  investissements 

effectifs (contre 23% pour Israël). 

Figure 2. Part des montants dʹinvestissement mobilisés depuis 2005, selon la région 

visée (en pourcentage du stock total 1985 ‐2011. ANIMA‐MedFunds) 

% du stockRégion d'accueil

En % des capitaux visés

En % des capitaux levés

En % des capitaux investis

Israël 53% 48% 23% Maghreb 92% 87% 62% Machreck 85% 72% 54% Turquie 91% 90% 86% MED en général 96% 90% 46% MENA /pays émergents 94% 92% 89% Total 81% 73% 48%

Après le ralentissement de 2009, les investisseurs ont rapidement réinvesti le 

terrain,  lançant  56  nouveaux  fonds  en  2010  (Figure  3),  soit  un  niveau 

d’activité  jamais atteint précédemment pour les pays MED‐10. En dépit des 

révolutions  arabes,  l’année  2011  s’annonçait  également  propice,  avec  23 

fonds  en  cours de  création.  Israël,  en  revanche,  semble affecté de manière 

plus durable, avec une baisse des créations de fonds en 2010 et 2011. 

Figure 3. Fonds lancés en 2010‐2011 par région d’accueil (ANIMA‐MedFunds)  

Région d'accueil

Fonds créés en 2010

Montants visés - 2010

(M$)

Fondsannoncés en

2011

Montants visés -

2011 (M$)Maghreb 14 3 672 1 68Machreck 13 1 817 6 734MED 4 2 808 1 150MENA 8 3 500 7 3 850MENA & pays émergents 6 3 700 5 2 650Israël 6 1 393 2 1 120Turquie 5 927 1 20Total 56 17 818 23 8 592

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

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L'apparition de nouveaux acteurs L’étude  MedFunds  2008  faisait  état  d’une  forte  concentration  des  fonds 

d’investissement  sur  certains pays de  la  région  (Israël  bien  entendu, mais 

également Egypte  et Maroc,  à un degré moindre Tunisie),  et de  l’absence 

quasi‐totale de fonds dédiés à d’autres pays. Cette réalité a changé, tous les 

pays MED  étant  aujourd’hui,  bien  que  de manière  inégale  (Syrie,  Libye), 

concernés par le private equity. Plus de 120 nouveaux fonds ont été créés depuis 

2008,  avec de nouvelles  cibles  : moins de grands  fonds généralistes, davantage de 

fonds sectoriels, émergence de lʹearly stage dans certains pays. 

Lʹorigine des opérateurs  a beaucoup  évolué  (Figure 4), avec  en particulier 

une baisse ‐aussi rapide que la hausse précédente ‐ des engagements venus 

du  Golfe,  une  baisse  relative  des  fonds  dʹorigine  nord‐américaine  ou 

israélienne, une remontée sensible de lʹEurope (passant depuis 2008 de  10 à 

14%  des  engagements),  enfin  une  forte  croissance  des  fonds  localisés  sur 

MED,  ce qui est en  soi une nouvelle  très encourageante pour  la proximité 

avec les entreprises investies qui en résulte. 

Figure 4. Montants levés par période et origine des investisseurs (M$), hors grands 

fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds) 

812

Europe2 698

9281 343

Golfe14 502

2 7032 2031 217

USA/Canada6 601

9054 560 2 488

Israël5 202

1 262

MED-104 333

1 868

Autres329

870

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

Avant1992

1993-1996

1997-2000

2001-2004

2005-2008

2008-2011

Europe Golfe USA/Canada

Israël MED-10 Autres

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

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Néanmoins, en stock, les pays du Golfe (Emirats Arabes Unis en tête), Israël 

et les Etats‐Unis restent les principaux investisseurs en PE de la région.  

Professionnalisation du private equity en Méditerranée Israël,  porté  par  l’essor  des  technologies  de  l’information  et  de  la 

communication,  s’est  très  tôt  concentré  sur  des  investissements  en  early 

stage,  principalement  nationaux  et  axés  sur  l’innovation  technologique 

(internet, biotechs, mobile, etc.). A l’inverse, le private equity dans les autres 

pays MED  a  été  fortement marqué  jusqu’en  2008  par  une  prédominance de 

larges  fonds opportunistes tant par  les secteurs visés que par les pays ciblés3 : 

un nombre  limité d’investissements, mais de  taille conséquente, a été ainsi 

enregistré dans l’industrie lourde, l’immobilier ou lʹénergie.  

Cette  tendance  n’est  pas  démentie  par  les  données  ANIMA‐MedFunds 

regroupées pour la période 2008‐2011. Néanmoins, une inflexion du PE vers 

davantage de concentration spatiale et de spécialisation sectorielle peut être 

observée, suggérant que le PE parvient à une certaine maturité sur MED. 

Augmentation des fonds mono-pays

Avant 2004, les fonds de PE se limitaient géographiquement, pour conserver 

une  certaine  proximité  avec  leurs  entreprises  ou  se  concentrer  sur  des 

marchés dotés de réglementations plus favorables tels que l’Egypte.  

Figure 5. Couverture géographique des fonds créés (par période et hors Israël. ANIMA‐MedFunds)  

27 48 3924

9339

1992-2004 2005-2008 2008-2011

Mono-pays Régional

 

Les fonds régionaux ont été largement favorisés pendant le boom des années 

2005‐2008, notamment avec l’entrée sur le marché de fonds du Golfe visant 

la région MENA dans son ensemble, de fonds russes touchant l’Asie centrale 

(et  la  Turquie),  ou  de  fonds  américains  ou  européens  s’intéressant  avec 

opportunisme à quelques entreprises de la région. 

                                                                  3 Panorama du capital investissement dans la région MEDA, ANIMA, 9‐ 2008. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

13

Du fait du déclin des acteurs du Golfe, la période récente marque un regain 

relatif des fonds mono‐pays. Ce phénomène peut tenir aussi à la croissance 

de lʹearly stage, qui implique une proximité auprès des start‐ups suivies. 

Davantage d'activité tournée vers l'amont (early stage)

Jusquʹen 2008 et en dehors dʹIsraël,  les activités en  early  stage ou en  second 

stage  représentaient  une  activité  marginale  de  fonds  majoritairement 

consacrés  à  des  modes  d’investissement  plus  sécurisés  (transmission, 

infrastructure etc.). Plusieurs  fonds se sont davantage  tournés vers  lʹamont 

depuis lors, pour différentes raisons : insistance publique sur lʹinnovation et 

les start‐ups, présence d’investisseurs MED souhaitant se  focaliser sur  leur 

pays,  développement  d’incubateurs  spécialisés  et  de  réseaux  (business 

angels etc.)4, enfin création déjà évoquée de fonds mono‐pays. 

Figure 6. Nombre de fonds par stade d’investissement (hors Israël. ANIMA‐MedFunds)  

1 1 27 4

1816

1 1 1 4 3 74 1 211 12

94

49

2 1 4

2210

0

20

40

60

80

100

Non disponible

Avant1992

1993-1996

1997-2000

2001-2004

2005-2008

2008-2011

Early stage Second stage Développement Infrastructure

 

C’est  ainsi  que  28%  des  fonds  créés  entre mars  2008  et mars  2011  sont 

consacrés à des  investissements en early et second stage, contre 16% pour  la 

période précédente5. Cette progression  (Figure 6)  est  concomitante avec  la 

baisse  relative  des  fonds  consacrés  au  développement,  à  la  transmission 

ainsi qu’aux infrastructures. 

                                                                  4 Les programmes Medibtikar et  Invest  in Med, menés entre autres par ANIMA, ont 

été étroitement associés à ces développements : création de réseau de business angels 

au Maroc,  en  Jordanie,  en Tunisie,  soutien à  lʹimplantation de Réseau Entreprendre 

International, opération MedVentures etc. 

5 On peut citer parmi eux : Middle East Venture Partners Fund (régional), Abraaj RED 

Growth Fund (régional), Dayam et Maroc Numeric Fund (Maroc), le fonds de Tunisie 

Télécom, Diva Sicar (Tunisie), Innovent et 212 Venture Capital Fund (Turquie). 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

14

Une spécialisation du métier

En 2008 comme aujourd’hui,  les fonds  investissant en Méditerranée restent 

largement opportunistes ou multisectoriels. Seuls 30% des fonds sont dédiés 

à des secteurs spécifiques.  

Néanmoins,  alors  qu’en  2008  les  secteurs  étaient  compris  de  manière 

englobante  ‐par  exemple  le BTP,  l’immobilier  ou  l’industrie  hôtelière‐,  les 

secteurs sont aujourd’hui abordés de manière de plus en plus ciblée. Il existe 

par exemple depuis 2009 des  fonds consacrés aux cleantechs  (Green Energy 

Infrastructure  Fund,  Crescent  Clean  Energy  Fund),  à  l’agritech  (OCP 

Innovation  Fund  for Agriculture),  aux  télécoms  (Diva  Sicar),  aux  services 

financiers  (Saffar  Financial  Infrastructure  Fund)  ou  encore  aux  services 

médicaux  (Shefa  MENA  Health  Fund).  Les  fonds  dédiés  aux  nouvelles 

technologies  sont, parallèlement  à  la  création de  fonds  consacrés  à  l’early 

stage, en pleine croissance.  

Des volumes deux fois plus élevés pour les fonds de seconde génération

Le secteur du private equity gagne incontestablement en maturité. Les fonds 

de deuxième génération, voire de  troisième génération, ne  sont plus  rares 

(61 fonds actifs sur la région ont déjà été renouvelés au moins une fois).  

En  excluant  Israël,  l’Europe  et  les  Etats‐Unis,  qui  bénéficient  d’une  plus 

longue  expérience,  6  fonds  du Golfe,  3  fonds du Maghreb  (Moussahama, 

AfricInvest,  Upline  Investments)  et  3  fonds  du Machreck  (Horus  Private 

Equity  Fund,  Technology  Development  Fund,  Middle  East  Real  Estate 

Opportunities  Fund)  ont  déjà  été  renouvelés.  Les  capitaux  visés  par  ces 

fonds de  seconde génération  sont généralement deux  fois plus  élevés que 

pour leur prédécesseur (Figure 7). 

Figure 7. Moyenne des montants visés par génération de fonds et région ciblée, hors 

grands fonds internationaux (en millions de dollars. ANIMA‐MedFunds) 

Montant visé M$Région ou pays

1ère génération

2ème génération

3ème génération

4ème génération

5ème génération

Machreck 32 99 580Maghreb 128 270 79Turquie 93 395 Israël 62 116 140 220 433MED 60 200 MENA 243 454 500 4 000MENA & émergents 766 1 064 Ensemble (moyenne) 106 200 175 535 433

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

15

Moins de « méga-fonds »

La période 2008‐2011 est caractérisée par une réduction des fonds de plus de 

100 millions de dollars, les premiers à être affectés par la crise (Figure 8). 

Figure 8. Taille des fonds par montant levé et par période d’investissement, hors 

Israël et grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)  

0% 20% 40% 60% 80% 100%

2005-2008

2008-2011

<20 M$

20-50 M$

50-100 M$

100-500 M$

>500 M$  

Il  est  aujourd’hui  difficile  de  savoir  si  ces  grands  fonds  généralistes 

retrouveront un  jour  l’hégémonie qu’ils ont connue entre 2005 et 2008. Ces 

fonds  pourraient  se  concentrer  sur  les  activités  de  capital  transmission  et 

d’infrastructure, laissant l’amorçage, le capital‐risque et le développement à 

des fonds plus spécialisés.  

Exit et rentabilité

Des sorties encore rares

Les sorties réalisées sont encore rares dans les pays arabes et en Turquie, où 

lʹessentiel des  fonds a été créé après 2004. Ce nʹest pas  le cas, bien  sûr, en 

Israël (Figure 9). Une majorité de sorties est industrielle (cession). 

Figure 9. Etat des investissements (portefeuille de 3 839 entreprises. ANIMA‐MedFunds) 

500

34 2 11 9 1242

1186

929

630

273

14 4

189

0

200

400

600

800

1000

1200

Investissement en cours

Cessionindustrielle

Echec, faillite

Introductionen bourse

(IPO)

Vente àautre fonds

Option derevente

Autre ou non connu

MED-10 Israël

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

16

En moyenne, 62% du portefeuille israélien ʺhistoriqueʺ a fait lʹobjet dʹun exit, 

contre seulement 18% hors Israël, ce qui témoigne à la fois de la jeunesse du 

PE  dans  les  pays  arabes  et  en  Turquie  et  peut‐être  aussi  de  certaines 

difficultés à se dégager des projets en portefeuille dans ces pays. Les sorties 

envisagées  (Figure  10)  empruntent  moins  souvent  la  voie  royale  de 

lʹintroduction  en  bourse  et  plus  souvent  la  revente  de  lʹentreprise  aux 

fondateurs ou à un autre  fonds dʹinvestissement. Les cessions  industrielles 

représentent cependant lʹoption envisagée la plus fréquente. 

Figure 10. Sorties envisagées selon le stade dʹinvestissement (échantillon de 269 entreprises hors Israël. ANIMA‐MedFunds) 

 

Des attentes élevées en matière de rentabilité

Les TRI bruts attendus sont en moyenne de lʹordre de 23% (Figure 11), avec 

des objectifs moins élevés pour  les  fonds dédiés aux  infrastructures  (19%). 

Cette  moyenne  semble  assez  prometteuse  si  l’on  considère  les  attentes 

générales  des  investisseurs  sur  les  marchés  émergents :  selon  l’enquête 

EMPEA 20116, seul un quart (23%) des investisseurs attendent un retour de 

plus  de  21%  (net,  néanmoins)  sur  leur  portefolio  investis  dans  les  pays 

émergents. Cette part ce réduit à 9% si l’on aborde les portefeuilles globaux. 

Figure 11. TRI brut attendu, selon le stade dʹinvestissement (échantillon de 93 fonds hors Israël. ANIMA‐MedFunds) 

Stade d'investissement Early stage

Second stage

Dévelop-pement

Infra-structure

Total

TRI moyen attendu 23% 25% 23% 19% 23%  

Un contexte mondial favorable au PE La situation ainsi observée dans  la région MED correspond assez bien aux 

tendances mondiales du PE (selon lʹenquête EMPEA 2011): 

                                                                  6 6 Emerging markets private equity survey 2011. EMPAE/Coller Capital, Avril 2011 

Type d'exit Stade d'invest.

Cession industrielle

Intro. en bourse

Vente à un autre

fonds

Option de vente (aux

fondateurs)

Liquidation

Early stage 17 7 15 12 5 Second stage 7 6 6 6 1 Développement 44 50 39 32 3 Infrastructure 7 5 4 2 0 Total 75 68 64 52 10

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

17

les  investisseurs  dans  les  fonds  (limited  partners)  cherchent  à 

surpondérer  les  pays  émergents,  dʹoù  proviendrait  lʹessentiel  de  la 

croissance économique globale (leur exposition à ces marchés passerait 

de 11‐15% en 2009‐2010 à 16‐20% en 2011‐2012); 

un peu plus de la moitié de ces investisseurs estiment que lʹexpertise et 

les  capacités  des  gestionnaires  de  fonds  (general  partners)  des  pays 

émergents sʹest renforcée et que le ratio risque/gain potentiel (return) est 

favorable aux pays émergents par rapport aux pays développés; 

de même une majorité  (54%) des  investisseurs espèrent une rentabilité 

nette supérieure à 16% annuels sur leur portefeuille placé dans les pays 

émergents  (seuls 33% des  investisseurs ont  le même pronostic sur  leur 

portefeuille  global); pour un  quart dʹentre  eux,  lʹobjectif  est même de 

21% et plus de rentabilité nette. 

Bien entendu, ces attentes visent en priorité  les BRICS  (Brésil, Russie,  Inde 

Chine, Afrique du Sud). Mais les pays MENA, avant les révolutions arabes 

en cours, nʹétaient pas les plus mal placés, avec un score dʹattractivité doublé 

en  2011  par  rapport  à  2010  (38/100)  et  une  bonne  position  de  la  Turquie 

(51/100).  Selon  EMPEA,  16%  des  investisseurs  sur MENA  (et  19%  sur  la 

Turquie) souhaitaient en janvier‐février 2011 (moment de lʹenquête) accroître 

leur  exposition  à  cette  région  et  7%  (9%  sur  la  Turquie)  commencer  à  y 

investir.  Seuls  7%  des  investisseurs  sur  MENA  (et  3%  sur  la  Turquie) 

souhaitaient y diminuer leurs projets, voire se retirer. 

De  même,  les  inquiétudes  des  investisseurs  concernent  lʹexistence  de 

gestionnaires  de  fonds  compétents,  la  petite  taille des  deals  et,  comme  on 

pouvait lʹimaginer, le risque politique régional (Figure 12). 

En  revanche,  les  valorisations  dʹentreprises  sont  considérées  comme 

attractives, le cadre légal est globalement acceptable et les sorties ne sont pas 

jugées  plus  difficiles  quʹailleurs...  La  région  apparaît  ainsi,  sur  plusieurs 

critères,  comme  moins  ʺexcitanteʺ,  mais  finalement  plus  rassurante  que 

certaines destinations à la mode comme la Chine ou lʹAsie en général. 

 

 

 

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

18

Figure 12. Facteurs dissuasifs pour lʹinvestissement par région (EMPEA 2011) 

Pays/ région

Nombre limité de gestion-naires de

fonds

Investis-sements potentiels trop petits

Valori-sation trop élevée des

entrées

Contexte difficile pour les sorties

Climat réglementaire

fiscal défavorable

Risque poli-tique élevé

MENA 39% 33% 2% 14% 12% 32% Turquie 28% 23% 5% 12% 7% 12% Chine 7% 7% 45% 14% 31% 24% Inde 14% 0% 58% 14% 8% 11% Asie (autres p. émergents) 38% 19% 4% 35% 12% 19%

Russie/CIS 25% 12% 2% 17% 30% 63% Europe centrale et orientale 19% 16% 5% 27% 11% 16%

Brésil 11% 3% 31% 11% 11% 3% Amérique latine (hors Brésil) 32% 19% 16% 10% 10% 23%

Afrique sub-sahélienne (y. c. Afrique du Sud)

47% 24% 2% 14% 12% 39%

Un impact significatif en termes d'emploi Lʹimplication  dans  les  sociétés  gérées  est  importante  en  termes  financiers 

(Figure  13),  puisque  dans  12,6%  des  cas,  la  prise  de  participation  est 

majoritaire, dans 29,5% des cas, elle va de 30 à 50% du capital (minorité de 

blocage) et dans 29,2% des cas, elle va de 10 à 30% du capital. Seuls 28,7% 

des investissements sont très dilués (moins de 10% du capital).  

Figure 13. Distribution des pourcentages de prises de participationdans les 

entreprises investies (sur environ 700 dossiers, ANIMA‐MedFunds) 

81

119

156

48

143

6351

14 23

0255075

100125150175

0 à 4,9%

5 à 9,9%

10 à 19,9%

20 à 29,9%

30 à 39,9%

40 à 49,9%

50 à 74,9%

75 à 99,9%

100%

 

Mais  le  private  equity  ne  se  limite  pas  au  financement des  entreprises.  Il 

implique aussi différentes formes dʹassistance au management. Recrutés sur 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

19

la base de leurs track records, les gestionnaires de fonds agissent comme des 

actionnaires  professionnels  et  exigeants.  Leur  expérience,  leur  vision 

stratégique  et  leur  entregent  leur  permettent  de  contribuer  activement  au 

développement de lʹentreprise.  

Les  effets  de  cette  intervention  se  traduisent  en  termes  de  croissance  du 

chiffre  dʹaffaires,  dʹamélioration  du  résultat  et  de  création  dʹemplois.  De 

façon  plus  diffuse,  le  PE  permet  aussi  le  transfert  de  savoir‐faire,  le 

développement de synergies ou une ouverture internationale.  

Sur  lʹéchantillon  de  150    entreprises  suivies  dans  le  cadre  de  lʹenquête 

MedFunds 2011,  le PE a créé plus de 11 500 emplois nets dans  la région, dont 

72% par les investissements inférieurs à 5 millions de dollars. En extrapolant aux 

quelque  3 000  investissements  viables  réalisés  à  ce  jour,  près  de  330 000 

emplois  auraient  été  créés,  avec une moyenne de  100  emplois par dossier  et 

environ 30 000 emplois par an depuis 2008. 

Une création d'activité de l'ordre de 20 milliards de $ Parallèlement,  et  avec  les mêmes  réserves méthodologiques,  les  quelque 

5 000 entreprises investies sur MED auraient apporté environ 20 milliards de 

dollars de chiffre dʹaffaires annuel (CA) supplémentaire sur les 20 dernières 

années, avec une moyenne de 1,8 milliard pour les 3 dernières années. 

Lʹéchantillon des entreprises suivies a vu son CA annuel augmenter de 42% 

après  intervention  du  fonds.  Plus  le  fonds  est  intervenu  en  amont 

(amorçage, VC, second stage), plus la croissance est forte (baissant de 416% 

pour lʹearly stage à 32% pour le développement).  

2. Les sociétés de gestion du PE

Profil des sociétés de gestion 309  sociétés  de  gestions  s’intéressent  aujourd’hui  au  sud  et  à  l’est  de  la 

Méditerranée,  et  y  interviennent  par  l’intermédiaire  de  534  fonds.  Leur 

croissance a suivi de près la progression de l’activité dans la région (Figure 

14),  même  si  certaines  sociétés  bénéficient  d’une  expérience  depuis 

longtemps acquise en travaillant sur d’autres ensembles régionaux.  

Figure 14. Evolution des sociétés de gestion investissant dans les pays MED par 

date de création (ANIMA‐MedFunds) 

0

10

20

30

40

50

60

70

0

5

10

15

20

25

30

Nombre de sociétés de gestion créées Nombre de fonds lancés

 

Figure 15. Sociétés de gestion, fonds et capitaux investis (M$) dans les pays MED 

par région d’origine depuis 1987 (ANIMA‐MedFunds) 

Nb. de sociétés

Nb. de fonds

Nb. d’entreprises MED investies

Capitaux visés

Capitaux levés

Capitaux investis

Europe 28 41 198 12 210 10 045 18,8%Golfe 49 75 74 33 286 17 251 23,2%Israël 97 186 2 388 15 959 14 455 59,6%Maghreb 33 61 340 3 870 2 716 17,8%Machreck 32 57 256 6 794 3 372 35,1%Autres pays 9 12 9 5 221 2 014 3,9%Turquie 12 16 66 1 613 1 392 22,3%Etats-Unis/Canada 49 86 830 52 489 49 473 27,9%Total 309 534 4 161 131 443 100 717 25,8%

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

22

Le métier s’est structuré très tôt en Israël, pays qui a, par la même occasion, 

rapidement  attiré  l’attention de  sociétés  nord‐américaines. Les  équipes de 

gestion  du  Golfe  se  sont,  quant  à  elles,  constituées  dans  le  courant  des 

années  2000,  avec  quelques  poids  lourds,  suivies  par  celles  du Machreck 

(l’Egypte  tout d’abord)  et du Maghreb. Quelques autres pays s’impliquent 

davantage dans  les pays MED  :  c’est  le  cas dʹAfrican Lion  (Australie) qui, 

depuis 1999, a monté 3 fonds consacrés à la région, mais également de fonds 

russes (Troika) ou chinois (Asia Debt Management Capital) qui sont depuis 

peu attirés par la croissance économique turque. L’Afrique du Sud héberge 

aussi deux sociétés de gestion qui investissent dans la région. 

Dans  leur  activité,  ces  sociétés  sont  plutôt  généralistes  (Figure  16)  et 

bénéficient d’une certaine autonomie (Figure 17). Par ailleurs, elles facturent 

en moyenne des frais de gestion de 1,9%, et un intéressement de 19,8%.  

Figure 16. Spécialisation des sociétés de gestion investissant dans les pays MED 

(ANIMA‐MedFunds)  

MED-11 MED-10 hors Israël

39%

54%

7%Généraliste

Sectoriel

Infra-structure

61%

28%

12%

Généraliste

Sectoriel

Infrastructure

Figure 17. Présence des investisseurs (Limited Partners) dans les comités de 

décision d’investissements (ANIMA‐MedFunds) 

Tous 15%

Aucun 33%

Quelques uns52%

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

23

Top 10 des sociétés investissant dans les pays MED Les deux tableaux ci‐dessous listent les 10 sociétés de gestion les plus actives 

dans la région MED en fonction des leurs capitaux (Figure 18) ou du nombre 

de fonds qu’elles ont lancés (Figure 19). Des sociétés comme Abraaj Capital 

ou EFG‐Hermes se distinguent dans les deux classements. 

Figure 18. Top 10 des sociétés de gestion investissant dans les pays MED par 

montant des capitaux visés (ANIMA‐MedFunds) 

Société

Pays Nb. de fonds MED

Nom des fonds gérés Capitaux visés (M$)

Abraaj Capital EAU 9

Abraaj Buyout ; Abraaj Buyout II ; Abraaj Buyout IV ; Abraaj Real Estate Fund ; Abraaj RED Growth Capital (SME); Abraaj Special Opportunities I ; Abraaj Special Opportunities II ; Infrastructure and Growth Capital Fund ; Palestinian Growth Capital Fund

7 661

Global Investment House

Koweït 4 Global Opportunistic I; Global Opportunistic II; Global DIB Millennium Islamic Buyout Fund, Global Buyout Fund

3 550

Abu Dhabi Investment Company

EAU 3 Invest AD Private Equity Partners II L.P., ADIC MENA Partners ; Libya Opportunity Fund 3 200

Emerging Markets Partnership Middle East

Etats-Unis 2 IDB Infrastructure Fund, EMP Energy Fund 2 500

First Israel Mezzanine Investors

Israël 5 First Israel Mezzanine Investors (FIMI) Fund & FIMI Opportunity Fund I, II, III, IV 2 080

Millennium Private Equity

EAU 2 Millennium Private Equity Global Energy Fund ; Millennium Private Equity Telecoms, Media & Technology Fund

2 000

Arab Fund for Economic and Social Development

Kuwait 1 Arab SME Fund 2 000

Non encore assigné - - IDB Infrastructure Fund II 2 000

EFG Hermes Private Equity

Egypte 7

Horus Private Equity, Horus Private Equity II, Horus Private Equity III, Horus Food and Agri Business, Commercial International Investment company; EFG Hermes Syria Fund

1 739

AIG / AIG Capital Partners

Etats-Unis 3 AIG Blue Voyage Fund; AIG Orion Fund, AIG

Global Emerging Markets Fund 1 410

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

24

Figure 19. Top 10 des sociétés de gestion par nombre de fonds MED lancés (ANIMA‐MedFunds) 

Société

Pays Nb. de fonds MED

Nom des fonds gérés Capitaux visés (M$)

Evergreen Venture Partners Israël 13

Yarok Ad Partnership; Evergreen International Investments; Atid; Yarok Az; Periscope I; IJT Technologies; HarbourVest Evergreen; Harvest I; Harvest II; Peace Technology; Evergreen III; Evergreen III; Evergreen IV; Evergreen V

813

Abraaj Capital EAU 9

Abraaj Buyout ; Abraaj Buyout II ; Abraaj Buyout IV ; Abraaj Real Estate Fund ; Abraaj RED Growth Capital (SME) Fund ; Abraaj Special Opportunities; Abraaj Special Opportunities II ; Infrastructure and Growth Capital Fund ; Palestinian Growth Capital Fund

7 661

Shrem, Fudim, Kelner (SFK) & Co.

Israël 9

Canada Israel Opportunity I ; Canada Israel Opportunity II ; Canada Israel Opportunity III; Canada Israel Opportunity IV; Shrem, Fudim, Kelner (SFK) Founders Group II ; DS Founders Group; Dovrat Shrem (DS) Skies Fund Ltd; Dovrat, Shrem Rainbow Ltd. ; Horizon Fund

100

SAGES Capital Tunisie 9 Essaimage; Taahil Invest; In'Tech; FCPR – GCT ; FCPR – CIOK ; FCPR – SONEDE ; FCPR – STEG ; FCPR – ONP ; FCPR – ONAS ; FCPR – SNCPA

48

EFG Hermes Private Equity Egypte 7

Horus Private Equity I,Horus Private Equity II, Horus Private Equity III, Horus Food and Agri Business, Commercial International Investment company; EFG Hermes Syria Fund

1 739

First Israel Mezzanine Investors

Israël 5 First Israel Mezzanine Investors (FIMI) Fund & FIMI Opportunity Fund I, II, III, IV 2 080

Pitango Venture Capital Israël 5 Polaris Fund I; Pitango Fund II; Pitango Fund III;

Pitango Fund IV; Pitango V 1 275

Jerusalem Venture Partners Israël 5

Jerusalem Pacific Ventures; Jerusalem Venture Partners II; Jerusalem Venture Partners III; Jerusalem Venture Partners IV; Jerusalem Venture Partners Media V

803

Gemini Israel Venture Funds

Etats-Unis 5 Gemini I, Gemini II, Gemini III, Gemini IV, Gemini V 746

Infinity Equity Capital Israël 5

Infinity Israel China; Infinity I; Infinity II; Infinity Management Services; Infinity-CSVC Venture Capital Enterprises

580

Giza Venture Capital Israël 5 Giza I; Giza II; Giza III; Giza IV; Giza V 566

Beltone/ Beltone Private Equity Egypte 5

Beltone Investment Group; Beltone Retail Holding ; Beltone Capital Holding, beltone Special Real Estate, Capital Partners for Tourism

470

Tuninvest Finance Group Tunisie 5

Tuninvest International Sicar; Tuninvest Sicar; Tunisie Sicar; Tuninvest International Ltd; Tuninvest Innovation Sicar; Maghreb Private Equity Fund I; Maghreb Private Equity Fund II

200

Upline Investments Maroc 5

Upline Investments Fund; Upline Technologies; Moussahama I; Moussahama II; OCP Innovation Fund for Agriculture

150

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

25

Les grands fonds internationaux actifs dans les pays MED Quelques  grandes  sociétés  de  gestion,  habituées  à  lever  des  fonds 

conséquents sur  l’Europe et  les Etats‐Unis,  investissent de manière plus ou 

moins marginale7 dans les pays méditerranéens (cf. Figure 20). 

Figure 20. Sociétés gérant des grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds) 

Société

Pays Nom des fonds gérés Nb. de fonds MED

Nb. d'entreprises

MED

Capitaux visés (M$)

Apax Partners Etats-UnisApax Israel II, Apax IV, Apax V, Apax VI, Apax Partners & Leumi Israeli Growth Fund

5 55 12 540

KKR Etats-Unis KKR European Fund II 1 1 5 400 TGP Capital Etats-Unis Texas Pacific Group Partners IV 1 1 5 300

Providence Equity Partners Etats-Unis Providence Equity Partners V 1 1 4 250

Actis Grande-Bretagne

Actis Africa 2, Actis Emerging markets 3, Actis Infrastructure 2 3 4 4 055

Citi Venture Capital International

Grande-Bretagne

CVCI Africa, CVCI Growth II 2 4 1 900

Emerging Capital Partners (formerly Emerging Markets Partnership Africa)

Etats-UnisAIG African Infrastructure ; ECP Africa II; ECP Africa III, ECP MENA Growth

4 12 1 693

Advent International Etats-Unis ACEE IV 1 3 1 358

Battery Ventures Etats-UnisBattery Ventures VI, Battery Ventures VII, Battery Ventures VIII

3 21 1 200

Lightspeed Venture Partners Etats-Unis Lightspeed Venture Partners VII,

Lightspeed Venture Partners VIII 2 24 1 200

Canaan Partner Etats-Unis Canaa Capital fund VII & VIII 2 9 1 100 ADCB Macquarie Corporate Finance Australie ADCB Macquarie Infrastructure 1 0 1 000

Greylock Partners Etats-Unis Greylock XI 1 9 1 000

Riverside Etats-Unis Riverside Europe III, Riverside Europe IV 2 2 827

Markstone Capital Group Etats-Unis Markstone Capital Partners 1 15 780

Draper Fisher Jurvetson Etats-Unis Fund X LP & DFJ Growth Fund 2 10 486

Norwest Venture partners Etats-Unis NVP IX 1 9 400

                                                                  7 Les capitaux visés, levés et investis par les fonds internationaux de ces sociétés sont 

souvent  exclus  des  analyses  de  la  présente  étude  afin  de  ne  pas  en  surévaluer  les 

résultats (cf. Figure 13).  

3. Géographie des fonds Tous  les  pays  de  la  région  MED  sont  aujourd’hui  concernés  par  les 

investissements  en private  equity, même  si  leur niveau d’attractivité varie 

fortement d’un pays à l’autre et selon l’origine de l’investisseur. Israël reste 

en  tête des destinations méditerranéennes privilégiées, avec 243  fonds qui 

lui  sont  consacrés,  et  représente  toujours un  investisseur de  taille avec un 

stock de 14,5 milliards de dollars levés par des fonds nationaux. La Turquie 

se distingue également, et ceci d’autant plus qu’elle est aujourd’hui la cible 

d’opérations  de  grande  envergure  effectuées  par  des  « méga‐fonds ».  Les 

autres pays de la région continuent leur progression : ils attirent, d’une part, 

de plus en plus de  fonds étrangers et se positionnent, d’autre part, comme 

de  nouveaux  investisseurs,  avec  un  nombre  croissant  de  fonds  nationaux 

annoncés.  En  termes  de  stocks,  les  pays  du  Golfe  restent  néanmoins  les 

principaux pourvoyeurs de capitaux pour les pays de la région MED‐10.  

Pays hôtes : une attractivité très différenciée Les  figures  présentées  ci‐dessous  permettent  de  classer  les  pays MED  en 

fonction  de  leur  attractivité  pour  les  fonds  d’investissement,  qu’ils  y 

investissent de manière marginale (Figure 21) ou qu’ils soient focalisés sur la 

région (Figure 22). 

Figure 21. Nombre de fonds, montants visés et investis (M$) en cumul par région et 

pays d’accueil (grands fonds internationaux uniquement. ANIMA‐MedFunds) 

Pays Nb. de fonds

Capitaux visés

Capitaux levés

dont % investis

dont % investis sur

MED Israël 11 16 866 17 066 25,3% 14,7%Maghreb 2 3 700 3 650 9,2% 0,0%MENA 1 1 000 630 29,8% 0,0%MENA & pays émergents 2 2 900 2 900 48,3% 19,0%Turquie 4 16 308 15 968 65,5% 14,8%Turquie & Israël 2 827 827 0,0% 0,0%

Total 22 41 600 41 041 40,8% 13,3%

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

28

Figure 22. Nombre de fonds, montants visés et investis (M$) en cumulé par région 

et pays d’accueil, hors grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)  

Région Pays Nb. de

fonds

Capitaux visés

Capitaux levés

Dont % investis

Dont % investis sur

MED

Maghreb

Algérie 88 779 711 2,8% 2,8%Libye 3 2 375 52 0,0% 0,0%Maroc 30 2 713 1 502 26,7% 26,7%Tunisie 18 610 610 5,9% 5,9%Tout Maghreb 24 4 460 3 790 34,1% 14,6%

Total Maghreb 83 10 936 6 665 26,3% 15,1%

Machreck

Egypte 27 3 558 2 271 57,3% 54,3%Jordanie 3 365 55 40,2% 40,2%Liban 5 56 48 117,6% 117,6%Palestine 5 238 148 13,5% 13,5%Syrie 2 400 30 0,0% 0,0%Tout Machreck 4 220 180 0,7% 0,4%

Total Machreck 46 4 838 2 731 51,3% 48,7%

Fonds régionaux

MED 15 3 975 1 863 12,1% 11,9%MENA 66 21 028 10 301 38,1% 14,4%MENA & émergents 29 18 610 10 053 56,1% 29,5%

Total Fonds régionaux 110 43 613 22 217 44,0% 21,0%Autres pays MED

Israël 243 25 843 23 909 53,8% 48,7%Turquie 30 4 612 4 154 47,3% 44,0%

Total autres pays MED 273 30 455 28 063 52,8% 48,0%Total 512 89 842 59 676 46,5% 34,3%

Ces  données  soulignent  des  niveaux  d’attractivité  hétérogènes  mais  qui 

tendent, depuis 2008, à se rapprocher : 

Israël  est  un  cas  particulier,  le  capital‐investissement  faisant  partie 

depuis  les  années  80  du  paysage  économique  du  pays,  soutenu  par 

l’Etat,  des  régulations  adaptées,  des  accords  avec  des  bourses 

internationales et une  forte  implication d’investisseurs occidentaux. Par 

ailleurs,  Israël  est  depuis  longtemps  la  cible  de  certains  grands  fonds 

internationaux qui allouent parfois même un pourcentage bien précis de 

leur budget à des prises de participations dans  le pays9. Apax Partners, 

                                                                  8 Il s’agit théoriquement de 49 fonds, mais 48 de ces fonds ont été créés et abondés par 

l’Etat  algérien  pour  développer  les  wilayas  du  pays :  ils    sont  gérés  de  manière 

groupée par 7 sociétés d’investissement. 

9  Apax  Partners  par  exemple  est  depuis  longtemps  présent  en  Israël  par 

l’intermédiaire  de  ses  fonds  Apax  Israël  ou  Apax‐Leumi.  La  société  a  également 

consacré un montant non négligeable de  ses  fonds  européens  (Apax Europe)  à des 

investissements israéliens. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

29

Battery Ventures, Canaa Partners, Draper Fisher  Jurvetson, Edmond de 

Rothschild,  Lightspeed  Venture,  Markstone  Capital  Group,  Norwest 

Venture, ont par exemple tous investi dans le pays.  

L’attractivité de  la Turquie ne cesse de se confirmer depuis  la création, 

au  début  des  années  2000,  des  premières  sociétés  de  gestion  turques 

(Turkven  Private  Equity,  İş  Private  Equity  Investment  Trust,  Access 

Turkey Capital Group). Le pays a en effet à  lui seul accueilli plus de 4 

milliards de dollars d’investissements  identifiés10 et a attiré de très gros 

gestionnaires de fonds internationaux tels qu’Advent International, KKR, 

Providence  Equity,  ou  le  russe  Troika.  Les  capitaux  investis 

comprennent  aussi  bien  de  discrètes  actions  de  capital‐risque  que 

d’importantes  opérations  de  capital‐transmission  dont  le  pays  a  été  la 

cible  : acquisition de UN‐RoRo par KKR, de Mey  Icki Sanayi par TGP 

Capital, ou de Digiturk par Providence Equity. Par  ailleurs  les  récents 

investissements d’Abraaj Capital, d’Abu Dhabi Investment Company et 

d’InvestCorp  dans  des  sociétés  telles  que Numarine  (2008), Acibadem 

Healthcare Services (2007 & 2008), Ekol  logistics (2009) ou Tiryaki Agro 

(2010) montrent que le pays est également convoité, depuis peu, par les 

fonds du Golfe. 

Un premier groupe de pays,  composé de  l’Egypte, du Maroc,  et de  la 

Tunisie  talonne  de  près  la  Turquie.  L’Egypte,  précurseur  du  private 

equity  dans  la  région,  bénéficie  d’une  forte  présence  sur  place  de 

gestionnaires de  fonds reconnus (EFG‐Hermes, Beltone Capital) et reste 

jusqu’en 2010, la principale cible des pays du Golfe. Si la place n’est pas 

encore occupée par des grands  fonds occidentaux, elle a néanmoins été 

l’objet  d’opérations  importantes,  telle  que  l’acquisition  de  l’Egyptian 

Fertilizers  Company  par  Abraaj  Capital  (2007,  1,41  Md  de  dollars), 

connue pour être  la plus grosse opération de transmission de  la région. 

Le Maroc quant à  lui peut compter sur une  industrie dynamique (CDG 

Capital, Actif  Invest, Upline  Investments), ainsi que  sur des  fonds qui, 

tout  en  étant  dédiés  au Maghreb  ou  à  l’Afrique  dans  son  ensemble, 

investissent  volontiers  dans  le  pays.  C’est  ainsi  que  les  principaux 

investissements  en Afrique  du Nord  des  fonds  africains  de  Kingdom 

Zephyr (Grande‐Bretagne), d’Emerging Capital Partners (Etats‐Unis) ou 

d’African  Lion  (Australie),  se  concentrent  au Maroc  :  CNIA  SAADA, 

Mixta Africa, Charaf Corporation Finaccess, Veolia Water Maroc, Kasbah 

                                                                  10 Ce chiffre est sans aucun doute bien plus élevé dans les faits. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

30

Ressources,  etc. Le Maroc bénéficie  également du  soutien de  l’une des 

seules associations de capital‐investissement de la région (l’AMIC) alors 

que  l’Egypte  vient  tout  juste  de  s’en  doter  d’une  (EPEA).  La  Tunisie, 

enfin, accueille un nombre plus  réduit de  fonds d’investissement, mais 

qui  reste conséquent compte  tenu de  la  taille du pays. Le private  equity 

s’y est récemment considérablement renforcé  : près de 10  fonds ont été 

créés  en  3  ans.  Cette  activité  est  très  largement  portée  par  Tuninvest 

Capital  (3  fonds),  Sages  Capital  (9  fonds),  et  la  création  de  fonds 

consacrés au capital‐risque (Phenicia Seed Fund, Diva Sicar). 

Le second groupe est composé de pays qui, bien qu’ayant relativement 

peu de  fonds qui  leur sont entièrement dédiés, sont néanmoins  la cible 

d’investissements  récurrents  :  le  Liban  et  la  Jordanie.  Ces  pays  sont 

contraints par un marché local restreint, et attirent donc des fonds qui (à 

l’exclusion  des  fonds  en  early  stage)  ont  une  cible  principalement 

régionale  –  et  cela  alors  qu’ils  peuvent  être  hébergés  dans  le  pays 

(Capital Trust a par  exemple établi  ses bureaux au Liban mais  investit 

dans  l’ensemble  de  la  région).  Un  nombre  conséquent  de  prises  de 

participation  a  été  effectué dans  ces pays par des  fonds  régionaux  tels 

qu’Abraaj  Capital  (Maktoob,  Aramex  ou  Spinneys),  Swicorp  (Jordan 

Aviation  Company),  Intel  (Jeeran,  Nymgo,  ShooFee  TV),  Amwal  Al 

Khaleej (Bank Audi, Intercontinental group) ou MENA Capital (Kababji). 

La  Palestine  et  l’Algérie  constituent  le  troisième  groupe.  Quasiment 

absents du paysage en 2008, ces pays ont depuis effectué un rattrapage 

important. En 2008, la Palestine n’avait été ciblée que par un seul fonds, 

le  Peace  Technology,  lancé  par  Evergreen  Venture  (Israël)  avant  la 

deuxième  intifada.  Celui‐ci  y  a  effectué  deux  investissements  (PalTel, 

Palestine Development &  Investment) pour  finalement  interrompre  ses 

activités compte tenu des évènements. Il a ainsi fallu attendre plus de 12 

ans  pour  que  la  Palestine  crée  elle‐même  son  propre marché,  avec  le 

soutien de financeurs  internationaux tels que  la BEI,  l’OPIC ou  le Soros 

Development  Fund. En  2010,  quatre  nouveaux  fonds  sont  lancés,  tous 

avec  un  siège  dans  le  pays  et  prévoyant  d’y  investir.  De  la  même 

manière, l’Algérie, peu accessible aux fonds étrangers en vertu d’une loi 

qui  limite  le  niveau  de  participation  dans  les  opérations  de  capital‐

investissement,  vient  de  se  doter  de  quarante‐huit  nouveaux  fonds 

financés par l’Etat algérien.  

Enfin,  la Syrie  et  la Libye  accueillent  encore peu d’activité de  capital‐

investissement. Deux fonds ont été récemment créés pour  la Syrie, sans 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

31

pour autant avoir levé de capitaux de manière notoire ou procédé à des 

investissements.  Le  seul  investissement  connu  en  Syrie  est  celui  de 

Shuaa Capital  en  2006 dans  Syriatel. De  la même manière,  trois  fonds 

sont consacrés à la Libye (dont deux montés par des sociétés de gestion 

du Golfe) et ont effectué des  investissements dans  le pays – mais  force 

est de constater que l’activité y est limitée et risque dans l’immédiat de le 

rester. 

Origine : une montée en puissance des investisseurs locaux Avec 36 milliards de dollars en capitaux visés, dont 18,5 milliards déjà levés, 

les  pays  du  Golfe  (Emirats  Arabes  Unis  en  tête)  continuent,  malgré  les 

turbulences  de  2009  et  une  baisse  significative  de  leurs  levées,  à  investir 

massivement dans  la  région.  Il est néanmoins difficile d’établir  le montant 

des  capitaux qui  seront  in  fine  injectés dans  les pays MED,  les  fonds  levés 

étant généralement dédiés à la région MENA dans son ensemble.  

Israël  est  également  un  investisseur  important  avec  un  grand  nombre  de 

fonds  créés  et  de  capitaux  levés  –  dans  ce  cas  presque  exclusivement 

destinés à renforcer leur propre économie. Les Etats‐Unis sont sans surprise, 

et  notamment de  par  leur  engagement  en  Israël, un  autre  investisseur de 

taille. 

La période  2008‐2011  est par  ailleurs marquée par un positionnement des 

autres pays MED sur  le marché  (Machreck, Maghreb et Turquie) ainsi que 

par le renforcement notable de la présence de fonds européens :  

Les  pays MED‐10  deviennent  des  investisseurs  plus  importants  (aussi 

bien en nombre de fonds qu’en capitaux visés) : l’Egypte continue sur sa 

lancée et de plus en plus de sociétés de gestion établissent leur siège au 

Maghreb ou Machreck, pour y lancer des fonds régionaux ou nationaux. 

Dayam, Argan  Invest, H. partners  (Maroc), Fidelium Finance  (Tunisie), 

MEVP (Liban), Siraj Fund Management (Palestine) sont du nombre.

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

32

Figure 23. Nombre de fonds et montants, par pays dʹorigine en stocks cumulés 

depuis 1987 (en M$, hors grands fonds internationaux. ANIMA‐MedFunds) 

Région Pays Nb. de fonds Capitaux visés Capitaux levés

Golfe

Emirats Arabes Unis 44 8,6% 19 197 21,4% 9 597 16,1%Bahreïn 11 2,1% 5 536 6,2% 3 040 5,1%Koweït 12 2,3% 7 605 8,5% 3 619 6,1%Arabie Saoudite 12 2,3% 4 047 4,5% 2 292 3,8%

Total Golfe 79 15,4% 36 386 40,5% 18 547 31,1%

Europe

Belgique 3 0,6% 82 0,1% 82 0,1%République Tchèque 1 0,2% 12 0,0% 12 0,0%France 8 1,6% 1 119 1,2% 410 0,7%Allemagne 1 0,2% 981 1,1% 981 1,6%Italie 1 0,2% 68 0,1% 68 0,1%Luxembourg 1 0,2% 1 358 1,5% 523 0,9%Pays-Bas 1 0,2% 30 0,0% 15 0,0%Espagne 2 0,4% 234 0,3% 234 0,4%Royaume-Uni 20 3,9% 3 877 4,3% 3 320 5,6%

Total Europe 38 7,5% 7 761 8,6% 5 646 9,5%

Maghreb

Algérie 8 1,6% 779 0,9% 711 1,2%Libye 1 0,2% 75 0,1% 20 0,0%Maroc 28 5,5% 2 404 2,7% 1 398 2,3%Tunisie 24 4,7% 612 0,7% 587 1,0%

Total Maghreb 61 11,9% 3 870 4,3% 2 716 4,6%

Machreck

Egypte 36 7,0% 5 188 5,8% 2 311 3,9%Jordanie 5 1,0% 550 0,6% 479 0,8%Liban 10 2,0% 231 0,3% 145 0,2%Palestine 3 0,6% 125 0,1% 70 0,1%Syrie 1 0,2% 100 0,1% 0 0,0%

Total Machreck 55 10,7% 6 194 6,9% 3 006 5,0%

Autres MED Israël 187 36,5% 15 989 17,8% 14 485 24,3%Turquie 16 3,10% 1 613 1,8% 1 392 2,3%

Total Autres MED 203 39,6% 17 602 19,6% 15 877 26,6%

USA/Canada Canada 2 0,4% 212 0,2% 212 0,4%Etats-Unis 63 12,3% 13 596 15,1% 12 289 20,6%

Total Etats-Unis/Canada 65 12,7% 13 808 15,4% 12 501 20,9%

Australie 3 0,6% 148 0,2% 148 0,2%Chine (+Hong Kong) 1 0,2% 407 0,5% 230 0,4%Japon 1 0,2% 500 0,6% 250 0,4%Russie 1 0,2% 66 0,1% 66 0,1%Afrique du Sud 3 0,6% 850 0,9% 690 1,2%

Total Autres pays 9 1,8% 1 971 2,2% 1 384 2,3%Non connu 2 0,4% 2250 2,5% 0 0,0%Total 512 100% 89 842 100% 59 676 100%

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

33

Les  pays  européens  semblent  s’intéresser  davantage  aux  pays  MED. 

Leur part dans  le  stock de private  equity  est passée de 10%  en 2008 à 

14% en 2011. Le Royaume‐Uni a consolidé sa présence en Méditerranée 

avec  le renouvellement de fonds tels qu’Actis Infrastructure Fund, Pan‐

African  Investment  Partners  II,  Euromena  II,  ou  le  lancement  de 

nouveaux  fonds  tels que  le NBGI Turkish Private Equity Fund, Africa 

Development  Fund,  Insparo  Africa  Equity  Fund  ou  Crescent  Clean 

Energy Fund. La France continue également d’affirmer son  intérêt pour 

le Maghreb,  avec  la  création  de  fonds  tels  qu’Altermed Maghreb  ou 

Edifice Infra Maroc. 

Les pays du Golfe ne  se  contentent pas d’être  les principaux  investisseurs 

dans la région : ils sont également à l’origine des fonds les plus conséquents 

même si la crise de 2008 a quelque peu freiné cette tendance (cf. Figure 24). 

En effet, près de 35% des  fonds  levés par des  sociétés de gestions établies 

dans  le Golfe et  investissant dans  les pays MED dépassent  les 500 millions 

de  dollars.  Le  Canada  et  les  Etats‐Unis  gèrent  également  des  fonds 

largement dotés dont  l’activité dans  la région est cependant marginale. Les 

fonds  plus modestes  se  trouvent  principalement  en  Israël  (early  stage),  au 

Maghreb et au Machreck.  

Figure 24. Taille des fonds (capitaux levés) par région d’origine de lʹinvestisseur (ANIMA‐MedFunds) 

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Europe

Golfe

Israel

Maghreb

Machreck

Autres pays

Turquie

Etats-Unis/Canada

Moins de $50m

$20-50m

$50-100m

$100-500m

Plus de $500m

 

Une présence significative d’investisseurs institutionnels Les  fonds  méditerranéens  peuvent  compter  sur  le  soutien  d’institutions 

internationales  financières de développement qui  consacrent une part non 

négligeable  de  leur  budget  à  la  Méditerranée.  Parmi  elles,  la  Banque 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

34

Européenne  d’Investissement  (BEI),  l’Overseas  Private  Investment 

Corporation  (OPIC),  la Société Financière  Internationale  (SFI) et  la Banque 

Européenne  de  Reconstruction  et  de  Développement  (BERD  ‐  pour  la 

Turquie), sont les plus actives. Par ailleurs, des agences nationales telles que 

le FMO  (Pays‐Bas), Proparco  (France) ou CDC  (Royaume‐Uni), contribuent 

également  aux  fonds  levés.  Il  est  intéressant de  noter  que, dans  la même 

lignée,  le  Soros  Economic  Development  Fund  a  récemment  annoncé  sa 

contribution à la constitution du Siraj Palestine Fund I.  

Des  organisations  ou  entreprises  publiques  nationales  s’impliquent 

également,  bien  que  plus  rarement  et  avec  des  capitaux  limités,  dans  les 

fonds locaux C’est ainsi que l’Institutional Modernisation Center en Egypte 

a  abondé  au  fonds  pour  les  PME  lancé  par  l’Arab  African  Investment 

Management Company,  lʹAgence Tunisienne de  lʹInternet  à Diva  Sicar,  le 

gouvernement algérien aux fonds consacrés aux wilayas, le ministère turc de 

l’Industrie et du Commerce à  l’Eurasia Capital Partners Fund. De même,  il 

arrive que le gouvernement israélien investisse dans des fonds locaux.  

Cependant,  la  part  allouée  par  ces  organisations  à  l’early  stage  est  réduite 

alors même  que  ce  stade  d’investissement  a  fortement  besoin  de  soutien 

institutionnel du fait de ces prises de participation risquées (Figure 25). Les 

institutions financières de développement préfèrent en effet se consacrer au 

capital  développement,  tandis  que  les  organisations  publiques  nationales 

soutiennent prioritairement des entreprises plus petites mais déjà en phase 

de croissance.  

Figure 25. Présence des investisseurs institutionnels par stade d’investissement, 

hors Israël (ANIMA‐MedFunds) 

Stades

Institution internationale financière de

développement

Organisation publique nationale ou

locale 1. Early stage 10% 16% 2. Second stage 4% 55% 3. Développement 76% 25% 4. Infrastructure 10% 4%

Quel investissement pour les pays MED ? Il  est  difficile  de  disposer  de  données  exhaustives  sur  les montants  réels 

investis par les fonds actifs dans les pays MED. Néanmoins la base ANIMA‐

MedFunds  donne  une  indication  aussi  complète  que  possible  sur  les 

volumes des investissements effectués, et sur la part de ces investissements 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

35

consacrée  aux  pays MED11.  Hormis  les  grands  fonds  internationaux,  les 

fonds qui s’intéressent au sud et à l’est de la Méditerranée y investissent de 

manière régulière. La région n’est donc pas simplement l’objet d’opérations 

ponctuelles et opportunistes, mais représente en tant que telle une cible pour 

les investisseurs (Figures 26 et 27).  

Figure 26. Capitaux visés, levés et investis (M$) par région d’investissement depuis 

1987, hors grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds) 

Région ciblée Capitaux visés Levés Investis Investis sur MED-11Maghreb 10 936 6 665 1 752 1 009Machreck 4 838 2 731 1 400 1 331Israël 25 843 23 909 12 858 11 649Turquie 4 612 4 154 1 967 1 829MED 3 975 1 863 225 221MENA 21 028 10 301 3 923 1 481MENA & émergents 18 610 10 053 5 635 2 965Total 89 842 59 676 27 760 20 484

Figure 27. Capitaux visés, levés et investis (M$) par statut des fonds depuis 1987, 

hors grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds) 

Statut du fonds Capitaux visés Levés Investis Investis sur MED-11Envisagé 8 555 1 280 0 0Ouvert 18 175 6 329 511 313Fermé 44 780 35 577 13 898 8 915Liquidé 1 747 1 720 982 927Totalement investi 10 263 10 003 9 759 7 745En suspens 50 20 0 0Non connu 6 214 4 690 2 332 2 285Total 89 784 59 618 27 482 20 185

 

66% des capitaux visés n’avaient pas encore été, début 2011, levés par les 

sociétés  de  gestion.  Il  faut  néanmoins  nuancer  ce  déficit  par  deux 

facteurs  l’un  méthodologique,  l’autre  chronologique. 

Méthodologiquement,  les  informations  disponibles  sur  les  montants 

visés  sont  souvent publiées à  l‘annonce de  la création d’un  fonds alors 

que les données sur les collectes sont plus rares12. Dʹautre part, cet écart 

peut en grande partie s’expliquer par le nombre de fonds encore ouverts 

aux  investisseurs,  ou  en  prévision  (Figure  27)  :  les  fonds  annoncés  en 

2010 et 2011 n’ont en effet pas encore finalisé leur collecte, et ceux lancés 

                                                                  11 Une analyse plus détaillée d’un échantillon d’investissements est disponible infra. 

12 Cette distorsion méthodologique s’applique également pour les montants investis et 

les montants investis dans les pays MED. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

36

en  2008  et  2009  ont  souffert  d’un  retard  lié  à  la  crise.  Entre  les  fonds 

ouverts  et  les  fonds prévus,  les  sociétés de  gestion  cherchent  encore  à 

lever 19 milliards de dollars pour leurs fonds MED. 

L’écart  se  creuse  lorsque  l’on  considère  les  montants  investis.  Si  les 

chiffres nets avancés sont à prendre avec prudence, les proportions sont 

néanmoins significatives. Pris globalement, moins de la moitié des fonds 

levés ont été  investis. Cela peut notamment s’expliquer par un contexte 

législatif  souvent  complexe  et  des  opportunités  de  sortie  réduites. De 

plus,  le  tissu économique régional est principalement composé de PME 

familiales réticentes à ouvrir leur capital quand elles arrivent à maturité.  

Les  fonds qui s’intéressent à  la région MED consacrent près de 75% de 

leur capitaux aux pays de  la  région et 25% à  leurs autres cibles  (autres 

pays d’Afrique pour  les  fonds  africains, pays du Golfe pour  les  fonds 

MENA,  etc.).  Les  75%  investis  à  ce  jour  dans  les  pays  MED 

correspondent  à  un  total  identifié  de  20,4  milliards  de  dollars.  Ce 

montant  atteint  25,9  milliards  de  dollars  si  l’on  y  ajoute  les 

investissements effectués par les grands fonds internationaux.  

4. Stratégies d’investissement Les  fonds  intervenant au  sud  et à  lʹest de  la Méditerranée  se positionnent 

majoritairement  sur  l’aval  à  l’exception  d’Israël,  pays  concentré  sur 

l’amorçage.  En  termes  sectoriels,  les  fonds  gardent  une  stratégie 

opportuniste ou se placent sur des secteurs « lourds ». Enfin,  la proportion 

de sorties réalisées reste relativement faible dans les pays MED‐10.  

Stade d’investissement : l'amont relativement négligé De  manière  générale,  la  région  est  marquée  par  une  forte  différence 

d’approche entre  les  fonds  investissant en  Israël et ceux consacrés aux dix 

autres pays MED. Israël concentre en effet 95% des fonds d’amorçage et 76% 

des fonds de capital‐risque, le reste de la région étant marqué par une faible 

disponibilité  de  capitaux  pour  les  entreprises  en  phase  de  démarrage. A 

l’inverse,  les  fonds  ciblant  des  stades  plus  avancés  (développement, 

transmission,  retournement  et  surtout  infrastructure)  sont  davantage 

présents dans les 10 pays de la région quʹen Israël (Figure 28).  

Fonds  par  fonds,  la  situation  est  plus  nuancée :  certains  fonds  de 

développement  s’intéressent  à  la marge  à  lʹearly  stage  et une  tendance  au 

soutien  des  phases  de  démarrage  de  l’entreprise  semble  aujourd’hui  se 

dessiner.  

Figure 28. Capitaux visés par stade dʹinvestissement : Parts respectives dʹIsraël et 

des autres pays MED (ANIMA‐MedFunds) 

95%

76%

19%12%

39%

1%5%

24%

81%88%

61%

99%

Amorçage Risque Développement Transmission Retournement Infrastructure

Israël MED-10

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

38

Une percée de l’amorçage et du capital-risque dans les pays arabes

La Figure 29 fournit une photographie par pays des stades d’investissement 

auxquels  s’intéressent  les  fonds  analysés  dans  cette  étude. A  chaque  fois 

qu’un  fonds  destine  une  partie  de  son  capital  à  l’un  des  stades 

d’investissement listés, il est comptabilisé comme une unité (ce qui explique 

que le total dépasse ici le nombre total de fonds identifiés, soit 534). 

Figure 29. Nombre de fonds par stade d’investissement, pays et région (ANIMA‐MedFunds) 

Région

StadePays

Amor-çage

Risque Dévelop-pement

Trans-mission

Retour-nement

Infra-structure

Maghreb

Algérie 7 8 Libye 1 3 2 Maroc 6 9 19 6 5 6Tunisie 11 9 8 4 1 Régional 5 23 12 1 2

Total Maghreb 17 31 61 24 7 8

Machreck

Egypte 4 4 19 9 2 4Jordanie 1 1 1 1Liban 2 4 1 1 1Palestine 4 2 2 1 1 Syrie 2 Régional 1 2 3 1 1

Total Machreck 12 13 28 11 5 6

MED/MENA

MED 1 3 12 7 1MENA 3 11 37 27 6 14MENA & émergents 2 17 17 4 6

Total MED/MENA 4 16 66 51 10 21

Autres MED

Israël 201 121 117 36 17 2Turquie 3 8 17 13 3 4Turquie & Israël 2

Total autres MED 204 129 134 51 20 6Total (/534) 237 189 289 137 42 41

Si Israël est sans conteste le leader régional des fonds consacrés à l’amorçage 

et au capital‐risque, les autres pays méditerranéens tendent à rattraper leur 

retard. 36 fonds non‐israéliens ont entrepris de s’attaquer à l’amorçage alors 

que 68 autres  fonds sont présents sur  le capital‐risque, soit plus de 100 au 

total sur  lʹearly stage. Cette tendance, déjà engagée entre 2004 et 2008, s’est 

nettement confirmée depuis  : davantage de fonds d’amorçage et de capital‐

risque ont été récemment créés dans  les pays MED‐10 qu’en Israël (Figures 

30 et 31). 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

39

Figure 30. Fonds partiellement ou totalement consacrés aux différents stades 

d’investissement créés entre 2008 et 2010, par région ciblée (ANIMA‐MedFunds) 

1411

18

6 60

15

25

71

36

1114

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Amorçage Risque Développement Transmission Retournement Infrastructure

Israel MED-10

 

Figure 31. Progression du nombre de fonds par stade entre 2004 et 2010 (hors Israël. ANIMA‐MedFunds)  

84

8

14

28

34

3

19

15

2 4

6

11

6

0

5

10

15

20

25

30

35

40

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010

Amorçage

Risque

Développement

Transmission

Retournement

Infrastructure

Hors Israël, des capitaux surtout concentrés sur l'aval

En  termes de  capitaux,  les montants  consacrés  à  l’amorçage  et  au  capital‐

risque  hors  Israël  restent  modestes  en  regard  de  ceux  dédiés  au 

développement, à la transmission ou à l’infrastructure (Figures 32 et 33). Ils 

ne sont pas pour autant négligeables (2,14 milliards de dollars au total). Par 

ailleurs, les grands fonds internationaux ne ciblant pas Israël ne s’intéressent 

encore  qu’aux  opérations  de  développement,  transmission  ou 

d’infrastructure.  

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

40

Figure 32. Capitaux visés par région et stade d’investissement (en M$, hors grands fonds internationaux. ANIMA‐MedFunds) 

Région

StadePays

Amor-çage

Risque Dévelop-pement

Trans-mission

Retour-nement

Infra-structure

Maghreb

Algérie 0 359 420Libye 7 17 1 216 1 134 Maroc 114 76 897 197 49 1 378Tunisie 45 44 536 11 2 Régional 42 3 417 560 36 407

Total Maghreb 166 538 6486 1 902 87 1 785

Machreck

Egypte 45 45 1 677 782 101 909Jordanie 8 8 50 300Liban 4 13 16 3 20Palestine 102 39 66 16 16 Syrie 400 Régional 5 60 80 25 50

Total Machreck 164 165 2289 823 170 1 229

MED/MENA

MED 33 92 1 255 1 235 0 1 358MENA 173 554 9 239 6 951 778 3 316MENA & émergents 0 111 4 786 7 410 697 5 597

Total MED/MENA 206 206 757 15 280 15 596 1 475

Autres MED Israël 10 392 5 017 5 952 2 733 1 438 200Turquie 15 139 1 573 954 480 1 450

Total autres MED 10 407 5 156 7 525 3 687 1 918 1 650Total 10 943 6 616 31 580 22 008 3 650 14 935

Figure 33. Capitaux visés par région et stade d’investissement (en M$, grands fonds internationaux uniquement. ANIMA‐MedFunds) 

Stade Pays

Amor-çage

Risque Dévelop-pement

Trans-mission

Retour-nement

Infra-structure

Israël 2 526 2 786 6 172 5 172 0 198Maghreb 0 0 1 490 1 490 0 720MENA 0 0 1 000 0 0 1 000MENA & émergents 0 0 1 700 1 200 0 0Turquie 0 0 679 15 629 0 0Turquie & Israël 0 0 0 827 0 0Total 2 526 2 786 11 041 24 318 0 1 918

Une cible géographique adaptée au stade d’investissement

Plus un fonds se focalise sur un stade initial, plus sa cible géographique est 

étroite. Ainsi, la majorité des fonds qui opèrent dans l’amorçage et le capital‐

risque  sont  mono‐pays,  tandis  qu’inversement,  les  fonds  de  capital 

transmission  et  d’infrastructure  sont  principalement  régionaux.  Le  point 

d’équilibre se situe dans le capital développement. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

41

Figure 34. Ensemble géographique ciblé par stade d’investissement, hors Israël (ANIMA‐MedFunds) 

16%

38%

58%

73%

56%

67%

84%

62%

42%

27%

44%

33%

Amorçage Risque Développement Transmission Retournement Infrastructure

Fonds régionaux Fonds mono-pays

 

Secteurs d’investissement

Une approche qui reste opportuniste…

La plupart des  fonds qui  investissent dans  la  région MED‐10  (hors  Israël) 

n’ont pas de  cible  sectorielle prédéfinie  et  font  leur  choix  en  fonction des 

opportunités d’investissement qui  se présentent. Les  fonds  actifs  en  Israël 

sont, en revanche marqués par une forte prédominance d’investissement en 

amorçage et capital‐risque dans les secteurs des technologies, des biotechs et 

des télécommunications. 

Figure 35. Nombre de fonds par cible sectorielle (ANIMA‐MedFunds)  

MED-11 MED-10 (Hors Israël)

Généraliste29%

Multi-secteur

8%

Sectoriel63%

Généraliste50%

Multi-secteur13%

Sectoriel37%

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

42

…mais qui se concentre progressivement

La concurrence croissante à laquelle sont soumis les fonds investissant sur la 

région  semble  les  pousser  vers  davantage  de  spécialisation  sectorielle.  La 

spécialisation, outre l’avantage compétitif qu’elle représente (par exemple en 

termes  de  synergies)  pour  un  fonds  dédié  aux  entreprises  dʹun  secteur 

donné, permet de maximiser  les bénéfices escomptés de  l’investissement – 

des équipes  spécialisées  sont mieux à même de choisir  les  investissements 

les  plus  profitables,  et  d’accompagner  les  entreprises  dans  leur 

développement.  Les  investissements  centrés  sur  de  larges  secteurs 

d’activités (BTP,  immobilier,  industrie, etc.), se poursuivent, tandis que des 

sous‐ensembles  sectoriels  font  leur  apparition :  c’est  le  cas  des 

infrastructures dans les énergies vertes (Green Energy infrastructure Fund), 

la  distribution  (Beltone Retail),  ou  les  services  financiers  (Saffar  Financial 

Infrastructure Fund).

339 fonds optent ainsi aujourd’hui pour des approches sectorielles13, ce qui 

représente 65% des fonds actifs dans  les pays MED. Si  l’on exclut Israël, ce 

chiffre est ramené à 103 fonds, soit 37% du total des fonds. 

 Figure 36. Fonds par secteur et région d’accueil (ANIMA‐MedFunds) 

Les  fonds  les plus  conséquents en  termes de  capitaux visés  concernent  les 

travaux  publics  et  l’immobilier,  l’énergie,  et  les  biens  et  services  finaux 

                                                                  13  La méthodologie  présentée  en  annexe  de  cette  étude  fournit  un  détail  des  sous‐

secteurs contenus dans les grands secteurs ici utilisés. 

RégionFocus sectoriel

Isra-ël

Magh-reb

Mach-reck

MED MENA MENA & Emergents

Tur-quie

Total

Généraliste 14 49 19 9 25 19 18 153Multi-secteur 5 11 8 2 10 3 3 42Sectoriel

Agro-alimentaire 4 1 1 6Biotechs & santé 28 1 29Automobile, transport, logistique

2 1 3

Energie, services urbains, cleantechs 5 1 1 7 3 1 18

Informatique 139 3 8 2 7 2 7 168Télécoms 58 1 3 2 64Industrie 2 6 2 10BTP & immobilier 3 5 10 2 4 24Biens et services finaux 4 5 2 1 4 1 17

Total 255 85 46 15 67 31 35 534

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

43

(principalement tourisme et finance). Sans surprise, les fonds consacrés aux 

technologies  de  l’innovation  et  aux  télécoms  (internet  principalement)  se 

concentrent sur des investissements en early et second stage (et ceci même en 

excluant  Israël des statistiques). Les autres secteurs attirent principalement 

des fonds de développement et d’infrastructure.  

Figure 37. Capitaux levés par secteur d’activité (Hors Israël) (ANIMA‐MedFunds) 

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Généraliste

Multi-secteur

Agro-alimentaire

Biotechs & santé

Automobile, transport, logistique

Energie, services urbains, cleantechs

Industrie

BTP & immobilier

Télécoms

Biens et services finaux

Informatique

$20-50m

$50-100m

$100-500m

>$500m

 

Figure 38. Stade d’investissement par secteur d’activité (ANIMA‐MedFunds) 

0% 20% 40% 60% 80% 100%

GénéralisteMulti-secteur

Agro-alimentaireBiotechs & santé

Automobile, transport, logistiqueEnergie, services urbains, cleantechs

IndustrieBTP & immobilier

TelecomsBiens et services finaux

Informatique

Early stage

Second stage

Développement

Infrastructure

 

Stratégies de sorties et rentabilité

Avec une maturité moyenne de 9 ans et un horizon d’investissement moyen 

de  5  ans  par  entreprise,  les  nombreux  fonds  créés  dans  les  années  2000 

doivent aujourd’hui envisager de liquider leurs investissements. Les sorties 

vont donc se multiplier dans les années à venir (la période troublée actuelle 

étant peu propice). Les formes dʹexits envisagées dans  les pays arabes et  la 

Turquie  (Figure  39)  font  la  part  belle  aux  transactions  privées  (cession 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

44

industrielle, revente à dʹautres fonds, put option au bénéfice des fondateurs), 

par rapport à lʹappel au financement par le public (IPO). 

Figure 39. Sorties envisagées et TRI attendu, selon le stade dʹinvestissement (sur 269 dossiers. ANIMA‐MedFunds) 

Type d'exit Stade d'invest.

Cession industrielle

Intro. bourse

Cession à autre fonds

Option de revente

Liquida-tion

TRI moyen attendu

Early stage 17 7 15 12 5 23% Second stage 7 6 6 6 1 25% Développement 44 50 39 32 3 23% Infrastructure 7 5 4 2 0 19% Total 75 68 64 52 10 23%

La proportion de  sorties  réalisées  reste cependant  relativement  faible dans 

les  pays MED‐10  (18%  pour  les  fonds  créés  depuis  1995),  à  la  différence 

dʹIsraël, pays qui a déjà connu de nombreuses  liquidations de fonds (63%). 

Une  part  non  négligeable  des  dossiers  ne  trouve  pas  de  solution  bien 

évidente,  avec  des  fonds  ʺscotchésʺ  sur  des  projets  dont  le  potentiel  est 

important,  mais  qui  restent  invendables  en  lʹétat,  compte  tenu  des 

conditions de marché. 

Les TRI bruts attendus sont en moyenne de lʹordre de 23% avec des objectifs 

moins élevés pour les fonds consacrés aux infrastructures (19%). 

5. Portefeuille des fonds : une mutation lente mais profonde

Près de 5 000 entreprises financées Lʹactivité  de  private  equity  dans  la  région  MED  a  permis  à  ce  jour  le 

financement  dʹenviron  4  600  entreprises  (essentiellement  des  PME  et  des 

start‐ups), dont près de  3 400  en  Israël, un peu plus dʹun millier dans  les 

pays arabes de la région et une centaine en Turquie. 

Dans sa section ʺPortefeuillesʺ, lʹobservatoire MedFunds fournit en effet des 

données sur le portefeuille de 476 fonds, qui ont investi au total dans 4 166 

entreprises MED  (et 4 815 en  incluant  leurs projets mondiaux). Pour  les 58 

autres  fonds  sans  portefeuille  connu14,  il  est  possible  dʹestimer  par 

extrapolation le nombre dʹentreprises investies, soit environ 400. Lʹévolution 

de  ce  portefeuille  est  évidemment  décalée  par  rapport  au  lancement  des 

fonds et à la souscription effective de capital (Figure 40).  

Figure 40. Evolution du portefeuille des fonds par période (Montants visés représentés sur lʹéchelle de droite, y compris grands fonds internationaux. ANIMA MedFunds) 

207593

1 524

698 939

147158518

1 075

350170 14

010 00020 00030 00040 00050 00060 00070 00080 000

0

200

400

600

800

1 000

1 200

1 400

1 600

Avant 1992 1993-1996 1997-2000 2001-2004 2005-2008 2008-2011

Nb. d'entreprises investies (MED) Nb. d'exits (MED) Montants visés (M$)

 

Le  portefeuille  actuel  (très  centré  sur  les  TIC  et  biotechs)  provient 

majoritairement  des  fonds  investis  en  Israël  au  début  de  la  décennie.  Le 

                                                                  14 6 en Israël, 22 au Maghreb, 5 au Machreck, 1 en Turquie, 24 sur MENA en général, 

Davantage de détails sont fournis dans lʹannexe 2 sur la méthodologie MedFunds. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

46

boom des levées de fonds observé entre 2005 et 2008 devrait se traduire par 

de  nombreux  investissements  dʹici  2015,  avec  une  diversification  des 

secteurs  et un probable doublement du nombre dʹentreprises  investies,  en 

particulier hors Israël. 

Une certaine inertie dans la mise en œuvre des fonds Le  financement des entreprises non cotées nʹest pas un  lit de  roses... Entre 

intention et réalisation, beaucoup dʹavanies peuvent survenir, surtout dans 

une  région  où  la  culture  entrepreneuriale  ne  privilégie  pas  toujours  la 

transparence  et  où  lʹincertitude  sur  les  fondamentaux  des  actifs  étudiés 

domine encore souvent. 

Le décalage substantiel (Figure 41) entre lancement des fonds, souscriptions, 

investissements  effectifs  (en  montants  comme  dans  le  temps)  suggère 

certaines difficultés dans  la  collecte puis  lʹidentification des projets par  les 

sociétés de gestion.  

Figure 41. Evolution du portefeuille des fonds par période, respectivement pour 

Israël et pour les autres pays MED (sur 4 166 entreprises, ANIMA MedFunds) 

196420

1 395

570603

77 11173129128

336

70

-155-364

-1 024-318

-141-10 -3

-154-51-32-29-4

Avant 1992 1993-1996 1997-2000 2001-2004 2005-2008 2008-2011

0

5 000

10 000

15 000

20 000

25 000

30 000

35 000

40 000

-1 200

-800

-400

0

400

800

1 200

Montants visés Nb. d'investis-sements et exits

Nb. d'entreprises investies Israël Nb. d'entreprises investies MED-10 hors IsraëlNb. d'exits Israël Nb. d'exits MED-10 hors IsraëlMontants visés (M$) Israël Montants visés (M$) MED-10 hors Israël

 

La Figure 42 témoigne également de la prédominance dʹIsraël jusque dans la 

période récente, et de la montée en puissance des fonds arabes depuis 2005 

(doublement  du  nombre  dʹentreprises  investies). Un  coup  dʹarrêt  très  net 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

47

semble  être  survenu  depuis  lʹenquête MedFunds  I  (mars  2008),  avec  un 

nombre dʹentreprises investies divisé par près de 8 pour Israël et par près de 

5 pour les pays arabes et la Turquie.15 

Lʹampleur du portefeuille (en nombre dʹentreprises) décroît logiquement en 

sʹapprochant de  la période  récente, mais  les  fonds dédiés au Maghreb, au 

Machreck  ou  à  la  Turquie  sont  nettement  moins  fournis  en  entreprises 

investies  (depuis  1997)  que  ceux  qui  visent  Israël  (Figure  42).  Les  fonds 

MENA  investissent sur un périmètre plus  large, ce qui explique  leur  faible 

nombre dʹentreprises MED. Le très faible nombre dʹentreprises investies par 

fonds16 dans le cas du Machreck, et depuis 2005, est préoccupant et témoigne 

soit  des  difficultés  de  la  due  diligence,  soit  de  lʹétroitesse  du marché.  La 

Turquie ne présente pas de résultats beaucoup plus reluisants. 

Figure 42. Nombre moyen dʹentreprises MED  investies par  fonds selon sa période 

de lancement (sur 4 166 entreprises, ANIMA MedFunds) 

Région Lancement

Israël Magh-reb

Mach-reck

Tur-quie

MED MENA MENA & émergents

Total

Avant1992 21,8 10,0 1,0 18,81993-1996 15,0 20,0 14,0 7,0 18,01997-2000 15,9 10,2 2,8 5,0 14,3 1,0 14,52001-2004 13,9 7,5 6,8 5,4 2,8 3,0 11,12005-2008 9,7 6,1 2,9 2,6 3,3 1,5 1,7 5,52008-2011 4,5 2,1 0,8 1,4 0,0 0,4 0,5 1,8Total 13,3 6,0 5,5 3,1 4,5 1,3 1,3 8,9

Des sorties peu évidentes, surtout dans les pays arabes Un  autre  retard  existe  pour  les  sorties,  puisque  par  exemple  14%  des 

investissements  réalisés  avant  2000  et  37%  de  ceux  réalisés  avant  2005 

nʹavaient  pas  été  débouclés  en  2010.  Il  sʹagit  pour  lʹessentiel  de  fonds 

israéliens,  souvent  investis  très  en  amont  (early  stage)  avec une mortalité 

élevée des start‐ups financées, ce qui est normal en soi. Une analyse des exits 

des fonds arabes et turcs révèle une situation plus difficile (Figure 43), avec 

                                                                  15 Mais dʹune part  la période 2005‐2008 porte sur 3 ans et un trimestre (janvier 2005‐

mars 2008) alors que  la période 2008‐2011 porte  sur 3 ans  (avril 2008‐mars 2011)  et 

dʹautre part le reporting des fonds sur leurs investissements récents est le plus délicat 

à obtenir (et le moins connu à travers la veille économique dʹANIMA). 

16 Soit 1,8  investissement par  fonds,  sur 30  fonds Machreck pour  lesquels  la donnée 

existe. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

48

des sorties moins  fréquentes  (29% des  investissements dʹavant 2000 et 56% 

de ceux dʹavant 2005 non débouclés en 2010).  

Figure  43.  Part  des  exits  et  investissements  en  cours,  selon  la  date  du  1er 

investissement,  pour  Israël  et  les  autres  pays MED  (ANIMA MedFunds,  sur  3 462 investissements pour lesquels ces données sont connues) 

Date de la 1ère injection de capital

Israël MED hors Israël Exit En cours % exits Exit En cours % exits

Avant 2000 1124 207 84% 27 11 71% 2001-2005 594 316 65% 43 55 44% 2006-2010 141 622 18% 30 292 9%

A  ce  jour, 2 153  exits ont  été  réalisés par  les  fonds dʹinvestissement MED, 

avec divers succès : à côté de 632 échecs (surtout israéliens et liés aux start‐

ups),  plus  de  1 500  sorties  positives  (à  près  de  80%  israéliennes)  ont  été 

enregistrées  (Figure  44).  Les  sorties  industrielles  lʹemportent  sur  la  voie 

royale que  constituent  les  introductions en bourse et  sur  les autres  formes 

dʹexit (put option, rachat par autre fonds).  

Figure 44. Etat des investissements (portefeuille de 3 839 entreprises. ANIMA‐

MedFunds) 

Pays

Investis-sement en cours

Echec ou

faillite

Intro. en

bourse(IPO)

Cession indus-trielle

partielle

Vente indus-trielle totale

Option de

revente

Vente à

autre fonds

Autre ou

non connu

Total % exits

Algérie 17 1 3 21 19%Egypte 114 4 1 10 3 4 9 145 21%Jordanie 32 1 1 5 1 4 44 27%Liban 21 1 6 2 7 37 43%Libye 8 8 0%Maghreb 11 1 1 1 2 16 31%

Maroc 116 1 4 2 4 127 9%Tunisie 77 1 9 87 11%Turquie 104 1 2 7 5 2 4 125 17%MED-10 500 2 11 4 30 12 9 42 610 18%Israël 1186 630 273 6 923 4 14 189 3229 63%Total 1686 632 284 10 953 16 23 231 3839 56%

Au  niveau  des  pays,  le  pourcentage  dʹexits  est  particulièrement  faible  en 

Libye, au Maroc, en Tunisie, alors quʹil est relativement élevé au Liban (43%) 

et en Israël (63%), pays où les fonds sont plus anciens. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

49

 Il est cependant intéressant de considérer la nature des exits (Figure 45). En 

tenant compte des échecs (faillites, revente impossible, investissement gelé), 

la  performance  israélienne  apparaît  plus  réaliste,  avec  un  tiers  des  exits 

officiels constitués par des échecs. 

Figure 45. Nature des exits par pays (sur 3 844 investissements. ANIMA MedFunds) 

Exit Pays

Pas d'exit

(en cours)

Entrée en

bourse(IPO)

Rachat indus-triel

Option de

vente (put)

Vente à autre fonds

Autre sortie

Arrêt de

l'entre-prise

Exit im-possible

Pas d'info

Total

Algérie 17 1 3 21 Egypte 108 4 11 3 4 5 9 144 Jordanie 31 1 6 1 1 4 44 Liban 20 6 2 1 1 7 37 Libye 8 8 Maghreb 11 1 1 1 2 16 Maroc 116 4 2 1 4 127 Palestine 3 2 5 Syrie 1 1 Tunisie 77 1 9 87 Turquie 104 1 9 5 2 1 3 125 MED-10 496 11 44 12 9 1 2 7 43 615 % exits 9% 28% 10% 8% 1% 2% 6% 36% Israël 1119 273 929 4 14 1 630 71 188 3229% exits 13% 44% 0% 1% 0% 30% 3% 9% MED-11 1615 284 963 16 23 2 632 78 231 3 844

Si en Israël le taux dʹéchec avoué est important, cela tient sans doute, comme 

cela  a  déjà  été  évoqué,  au  stade  plus  embryonnaire  de  lʹinvestissement 

(amorçage, VC). Les sorties industrielles y sont les plus fréquentes (44% des 

exits, contre 28% dans le reste de la région), suivies dans les pays arabes, des 

rachats  (18%,  revente  à  un  autre  fonds  ou  put  option  au  profit  dʹun 

actionnaire ou bailleur), et en Israël des introductions en bourse (13%, ce qui 

est une belle performance). A vrai dire, ces statistiques ne sont significatives 

que  dans  les  pays  dotés  dʹun  flux  suffisant  et  mature  dʹinvestissement 

(Israël, et à un degré moindre, Egypte, Turquie, Maroc). 

Le taux de rentabilité brut observé sur ces sorties est de 18% en Israël, selon 

IVC. A lʹexception dʹune étude antérieure de lʹAMIC sur 36 exits marocains 

(TRI  brut  pondéré  de  26,75%),  les  seules  informations  disponibles  sur  les 

pays arabes et la Turquie proviennent de lʹenquête MedFunds. Enfin, sur les 

sorties effectives hors  Israël, certains  fonds ont bien voulu communiquer à 

ANIMA le TRI brut obtenu, qui semble quelque peu ʺcommercialʺ (moyenne 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

50

de 66%, avec un pic de 82% pour  le capital‐développement!). Mais  il sʹagit 

dʹun échantillon très réduit (50 exits).  

Figure 46. Distribution des rentabilités (TRI brut avant impôt) sur les exits réalisés (échantillon de 50 exits sur MED‐10 hors Israël. ANIMA‐MedFunds)  

02468

1012

TRI<0% 0%<TRI<15% 15%<TRI<50% 50%<TRI<100% TRI>100%

1. Early stage 2. Second stage 3. Développement 4. Infrastructure

 

Des montants investis très variables Les montants unitaires investis varient fortement selon le pays hôte (Figure 

47). Ainsi,  la Tunisie,  lʹEgypte,  le Liban et  lʹAlgérie  se distinguent par des 

projets  de montant  important,  alors  quʹIsraël  et  le Maroc  accueillent  des 

projets plus modestes. 

Figure 47. Ventilation des tailles dʹinvestissement selon le pays hôte (Libye, Palestine non représentées du fait dʹun échantillon trop limité. ANIMA MedFunds) 

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Algérie

Egypte

Israël

Jordanie

Liban

Libye

Maghreb

Maroc

Tunisie

<0,1 M$ 0,1-0,5 M$ 0,5-1 M$ 1-2 M$ 2-5 M$

5-10 M$ 10-20 M$ 20-50 M$ 50-100 M$ >100 M$

 

Il en est de même pour les secteurs (Figure 49). Comme cela semble logique, 

le  BTP/immobilier  et  le  secteur  automobile/transport/logistique 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

51

correspondent  à  des  projets  de  montants  élevés,  alors  que  les  secteurs 

technologiques (TIC, biotechs) impliquent des financements moindres. 

Figure 48. Ventilation des tailles dʹinvestissement par secteur majeur (secteurs 

classés des plus au moins intensifs en capital. ANIMA MedFunds) 

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

BTP & immobilierAutomobile, transport, logistique

Agro-alimentaireBiens et services finaux

IndustrieEnergie, services publics, cleantechs

InformatiqueTélécoms

Biotechs & santé

<0.1 M$ 0.1-0.5 M$ 0.5-1 M$ 1-2 M$ 2-5 M$

5-10 M$ 10-20 M$ 20-50 M$ 50-100 M$ >100 M$

 

6. Impact du PE : 30 000 emplois directs par an et une croissance de 50% de l'activité des entreprises investies

En guise de conclusion,  il est essentiel de se poser cette question  : quel est 

lʹimpact  micro‐économique  (au  niveau  de  lʹentreprise)  et  éventuellement 

macro‐économique  (au  niveau de  lʹéconomie  globale) de  lʹintervention du 

private  equity dans  les quelques 5 000 entreprises  investies  ces 20 dernières 

années dans la région MED? 

Des effets diffus et difficiles à appréhender Le PE ne consiste pas seulement à  investir de  lʹargent dans des entreprises 

généralement modestes (PME, start‐ups) et non cotées, mais aussi et surtout 

à  y  investir  du  temps,  des  moyens  humains,  de  lʹassistance  (coaching) 

auprès  des  dirigeants.  Le  plus  souvent  dʹailleurs,  les  fonds  de  PE 

interviennent  de  façon  minoritaire,  mais  constituent  (aux  côtés  des 

responsables de  lʹentreprise) des  actionnaires professionnels,  exigeants,  au 

fait des méthodes internationales de management et capables par leur vision 

stratégique  et  leur  réseau  de  dynamiser  le  développement  de  lʹentreprise 

investie.  

Les effets de cette intervention se traduisent quantitativement, en termes de 

croissance du  chiffre dʹaffaires, dʹamélioration du  résultat, dʹembauche de 

personnel, mais  aussi  qualitativement,  en  termes  de  diffusion  du  savoir‐

faire,  de  benchmarking,  de  reporting,  dʹouverture  internationale,  de 

synergies  avec  des  partenaires.  Des  effets  indirects  (sous‐traitants, 

fournisseurs,  rôle  social  de  lʹentreprise,  création  de  chaînes  de  valeur 

bénéfiques pour des filières ou clusters domestiques etc.) viennent accentuer 

lʹimpact positif du PE. Pour être tout à fait rigoureux, des effets négatifs sont 

également  possibles  (par  exemple,  éviction  dʹopérateurs  nationaux moins 

efficaces,  impact  sur  lʹenvironnement,  création  de  besoins  plus  ou moins 

utiles etc.), mais, du  fait de  leur rayon dʹaction par essence  limité,  les PME 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

54

visées par  le PE sont plutôt condamnées à réussir en apportant une valeur 

ajoutée  indiscutable,  dans  un  contexte  concurrentiel  (alors  que  les  grands 

groupes,  eux,  peuvent  adopter  des  stratégies  plus  dominatrices  et 

socialement moins utiles). 

Lʹobservatoire MedFunds permet de se faire une idée de lʹactivité du PE, du 

personnel mobilisé, de  la production  réalisée,  telle que  ʺphotographiéeʺ en 

2010‐2011. Par contre, lʹappréciation de lʹimpact du PE implique de mesurer 

des  effets  avant  et  après  intervention  dans  chaque  entreprise.  Certaines 

données  (emplois, CA) ont été ainsi collectées via  le questionnaire adressé 

aux fonds, mais ne portent que sur 120 à 150 entreprises selon les variables 

recherchées17. Souvent,  la donnée existe après  intervention, mais pas avant, 

ou lʹinverse.  

Une forte implication des gestionnaires de fonds Quel  que  soit  le  critère  (participation  à  la  stratégie  industrielle,  à 

lʹintermédiation  financière, ou à  la gestion opérationnelle),  la participation 

des gestionnaires de fonds apparaît relativement forte (Figure 49).  

Figure 49. Participation des gestionnaires à la stratégie industrielle, à 

lʹintermédiation financière à la gestion opérationnelle, (ANIMA MedFunds) 

Stratégie industrielle Intermédiation financière Gestion opérationnelle Limitée

4%

Moyenne14%

Forte82%

Limitée4%

Moyenne15%

Forte81%

 

Limitée11%

Moyenne39%

Forte50%

                                                                  17 Soit près de 20% de lʹéchantillon des investissements suivis par MedFunds dans les 

pays  arabes. Les données dʹimpact  ne  concernent  que  les  fonds  arabes  (prioritaires 

dans cette étude), à lʹexception dʹIsraël et de la Turquie. Elles ont cependant parfois été 

extrapolées à toute la base. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

55

Ce  nʹest  quʹen  termes de  synergies  avec  les  autres  entreprises  investies  et 

surtout de versement de dividendes que  les exigences des  fonds  semblent 

plus limitées (Figure 50). 

Figure 50. Participation des gestionnaires aux synergies avec les autres entreprises 

investies et exigences en matière de versement de dividendes (ANIMA MedFunds) 

Synergies inter-entreprises

Limitée17%

Moyenne35%

Forte48%

Exigences en matière de versement de dividendes

Limitée45%

Moyenne43%

Forte12%

Parmi  les changements qualitatifs requis grâce à  lʹaide au management des 

nouveaux  actionnaires  (general  partners),  la  préoccupation  commerciale 

(recherche de nouvelles activités ou de nouveaux produits pour lʹentreprise) 

vient en tête, suivie de lʹexpansion géographique (international, création de 

filiales) et des partenariats ou synergies. 

Figure 51. Changements qualitatifs attendus à travers lʹintervention du private 

equity dans les entreprises gérées (sur 223 réponses. ANIMA MedFunds) 

Type de changement ScoreDéveloppement de nouvelles activités 71%Développement de nouveaux produits 39%Expansion à l’international 28%Création de filiales 25%Accès à des nouveaux clients/ grands comptes 25%Synergie locale avec partenaires ou cluster 18%Restructuration, réformes, assistance pré-IPO, assistance juridique 6%

Création d'emplois Globalement, sur lʹéchantillon suivi, le PE a créé plus de 11 500 emplois nets, 

dont  72%  par  les  investissements  inférieurs  à  5  millions  de  dollars.  En 

extrapolant aux quelque 3 000 investissements viables réalisés à ce jour dans 

la région, un peu plus de 300 000 emplois auraient été créés. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

56

Un impact moyen de 100 emplois par dossier

Comme on peut sʹy attendre, ce sont les plus gros projets qui créent le plus 

dʹemplois par investissement (Figure 52). Cependant, dans près dʹun cas sur 

trois, ces projets ne créent aucun emploi ou même en détruisent, au contraire 

des projets intermédiaires (0,5 à 10 millions de dollars dʹinvestissement). Le 

projet moyen crée 100 emplois, mais en détruit 7,4, dʹoù un solde net moyen 

de 92,6 emplois par entreprise investie. 

Figure 52. Création dʹemplois selon la taille de lʹinvestissement du fonds (sur un échantillon de 125 projets pour lesquels ce croisement est possible. ANIMA MedFunds) 

9% 6% 14%11%

10%9%

14%23%

19% 12%

26%38%

26%

31% 33%47%

71%

0%

20%

40%

60%

80%

100%

<0,5 M$ 0,5-2 M$ 2-10 M$ >10 M$

Réduction d'emplois Pas de création 1-10 jobs 10-50 jobs Plus de 50 jobs

  

En  extrapolant  les  valeurs  moyennes  de  création  dʹemplois  par  taille 

dʹinvestissement, et  sous  toutes  les  réserves quʹimplique ce  type dʹexercice 

spéculatif, environ 330 000 emplois auraient été créés par le PE dans les PME de la 

région MED en 20 ans (cf. annexe 4).  

Une  estimation  similaire  réalisée  par  année  tendrait  à montrer  que  le  PE 

aurait créé en moyenne près de 30 000 emplois directs par an depuis 2008, 

avec  un  pic de  50 000  emplois  par  an  entre  2005  et  2007  (période de  fort 

investissement), depuis une base de 6 à 7 000 emplois par an entre 1999 et 

2005.  

Ce résultat est à comparer avec  les emplois générés par les investissements 

directs étrangers  (IDE),  tels quʹestimés par ANIMA  (de  façon plus  fiable, à 

partir dʹun échantillon nettement plus large) à 760 000 emplois en 2010, dont 

175 000 emplois directs (et environ 400 000, dont 100 000 emplois directs, les 

années précédentes). Lʹimpact sur  lʹemploi du PE serait ainsi dʹun ordre de 

grandeur  équivalent  au  quart  des  IDE,  ce  qui  apparaît  remarquable.  En 

appliquant le ratio dʹemplois indirects des IDE (3,3 fois les emplois directs), 

le PE créerait même de  lʹordre de 100 000 emplois totaux par an. Ce chiffre 

est bien sûr très fragile et mériterait des investigations complémentaires. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

57

Un impact plus fort au Maghreb

En  ce  qui  concerne  les  régions  hôtes,  le  Maghreb  semble  disposer  de 

résultats plus  favorables que  le Machreck sur  la création dʹemplois : moins 

de destruction de postes, davantage dʹentreprises à gros volumes dʹemplois 

(plus  de  100  postes).  Au Machreck,  39%  des  projets  créent  moins  de  5 

emplois, contre seulement 18% au Maghreb. 

Figure 53. Impact du private equity sur les entreprises gérées, selon la région hôte et 

en termes dʹemplois (échantillon de 128 entreprises. ANIMA MedFunds) 

a. Maghreb b. MachreckPas de

création ou réduction

8% 1-10emplois

17%

10-50 emplois28%

Plus de50 emplois

47%

Pas de création ou réduction

27%

1-10emplois

15%10-50 emplois25%

Plus de50 emplois

33%

La  Figure  53,  qui  porte  sur  un  échantillon  réduit,  est  à  considérer  avec 

précaution. Globalement, la part des dossiers qui créent plus de 100 emplois 

(30% de  lʹéchantillon)  est  forte  ‐cela  est  évidemment  lié  au différentiel de 

coût de main dʹœuvre qui favorise les pays MED par rapport à lʹEurope. 

Des projets légers en emplois dans la hi tech et les biens de consommation

En  termes  de  secteurs  (Figure  54),  les  TIC  et  biens  (ou  services)  de 

consommation  créent  le moins dʹemplois par projet, alors que  les  secteurs 

lourds  (BTP/immobilier,  industrie, énergie,  transport) en créent davantage. 

Le seul constat étonnant est que  le secteur biotechs/santé est générateur de 

beaucoup dʹemplois18. 

                                                                  18  Il sʹagit en  fait de projets pharmaceutiques  importants en Tunisie et en Egypte  (et 

non de biotechs en Israël). 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

58

Figure 54. Impact du private equity sur les entreprises gérées, en termes dʹemplois (échantillon de 128 entreprises. Courbe de tendance sur création de plus de 50 emplois. 

ANIMA MedFunds) 

0%

20%

40%

60%

80%

Infor-matique

Biens de consom-

mation

Télécoms Agro-alimentaire

Energie, services urbains, transport

Industrie BTP/immobilier

Biotechs & santé

Réduction d'emplois Pas de création 1-10 jobs 10-50 jobs >50 jobs

 

Création d'activité (chiffre d'affaires) Globalement,  les  quelque  5 000  entreprises  investies  sur  MED  auraient 

apporté environ 20 milliards de dollars de chiffre dʹaffaires (CA) supplémentaire sur 

les 20 dernières années, avec une moyenne de 1,8 milliard pour les 3 dernières 

années. 

Lʹéchantillon des entreprises suivies a vu son CA augmenter de 42% après 

intervention du  fonds,  ce  qui  ne  semble  pas  énorme. Le principal  facteur 

discriminant expliquant la plus ou moins forte croissance du CA est le stade 

dʹinvestissement  (Figure 55). Plus  le  fonds  intervient en amont  (amorçage, 

VC,  second  stage),  plus  la  croissance  est  forte.  Pour  lʹearly  stage,  la 

croissance  moyenne  est  de  416%;  elle  tombe  à  32%  seulement  pour  le 

développement; les fonds dʹinfrastructure se distinguent par une croissance 

probablement moins aléatoire, mais aussi plus faible (42% en moyenne). 

Figure 55. Impact du PE sur les entreprises gérées, en termes de croissance du CA, 

selon le stade dʹinvestissement (échantillon de 120 entreprises. ANIMA MedFunds) 

7%

10%

18% 14%

4%

15%

67%

11%

20%

13%

33%

79%

70%

41%

0% 20% 40% 60% 80% 100%

1. Early stage

2. Second stage

3. Développement

4. Infrastructure

Croissance négative

0-20%

20-50%

50-100%

Plus de 100% 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

59

En  extrapolant  les  résultats  de  cet  échantillon  à  lʹensemble  des  3  134 

investissements  réalisés  dans  la  région  (hors  faillites  et  investissements 

gelés), la croissance globale du chiffre dʹaffaires induite par le PE sʹélèverait 

à 20,7 milliards de dollars, dont 13,2 milliards  (64%) pour  lʹearly stage, 4,8 

milliards (23%) pour le capital‐développement, et 1,8 milliard (9%) pour les 

fonds  dʹinfrastructure,  le  second  stage  ayant  un  impact  neutre  (autant de 

pertes  que  de  gains). Ce  calcul  est  bien  entendu  hautement  discutable,  il 

donne  seulement  un  ordre  de  grandeur  des  retours  du  PE  ‐dʹailleurs 

prudent,  puisquʹune  injection  globale de  20,1 milliards de dollars dans  le 

secteur (14,8 Mds pour les 3 844 entreprises de la base ʺportefeuilleʺ) induit 

un accroissement de CA équivalent, soit 20,7 Mds. 

Cette  croissance  du  CA  a  évidemment  progressé  avec  la  montée  en 

puissance  du  PE.  Lʹextrapolation  réalisée  par  MedFunds  donne  une 

estimation de  1,8 milliard de dollars  sur  la période  2008‐2011, 1,5 Md  sur 

2005‐2007, 0,9 Md sur 2002‐2004.           

Impact selon la région

Contrairement à ce qui se passe en termes dʹeffets sur lʹemploi, le Machreck 

semble  lʹemporter  sur  le Maghreb  en  termes de  croissance du CA  (Figure 

56). 

Figure 56. Impact du private equity sur les entreprises gérées, selon la région hôte et 

en termes de croissance du chiffre dʹaffaires (sur un échantillon de 128 entreprises 

ayant répondu. ANIMA MedFunds) 

a. Maghreb b. Machreck

Croissance négative

16%2-5%7% 5-10%

1%

20-50%15%

50-100%12%

Plus de 100%49%

Croissance négative

13%

0-2%2% 5-10%

2%

10-20%2%

20-50%9%

50-100%16%

Plus de 100%56%

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

60

Impact selon le secteur

Enfin,  la  plus  forte  croissance  du  CA  est  observée  dans  les  entreprises 

technologiques  :  informatique,  télécoms  (Figure  57),  ce  qui  justifierait  la 

faveur  accordée  à  ces  projets  dans  la  plupart  des  pays  (économie  de  la 

connaissance).  Les  industries  plus  traditionnelles  semblent  évoluer moins 

vite sur ce critère. 

Figure 57. Impact du private equity sur les entreprises gérées, selon le secteur et en 

termes de croissance du chiffre dʹaffaires (sur un échantillon de 128 entreprises ayant répondu. ANIMA MedFunds) 

0%

20%

40%

60%

80%

Energie, services urbains, transport

Biens de

consom-mation

Agro-alimentaire

Biotechs & santé

BTP/immobilier

Industrie Infor-matique

Télécoms

Croissance négative 0-5% 5-20% 20-50% 50-100% Plus de 100%

 

 

Conclusions & recommandations Evolution du PE depuis 2008 Au  terme de  ce  rapport,  le  constat  réalisé19 permet de mesurer  la distance 

parcourue depuis le point effectué au titre du rapport MedFunds 2008 : 

alors que  le  rapport de 2008  insistait  sur  lʹequity gap existant, dans  les 

pays arabes, pour  lʹearly stage  (rareté du financement en dessous dʹun 

ticket  minimum  de  2  M$),  il  semble  bien  que  cette  lacune  soit 

relativement en voie de  résorption. Un certain de nouveaux  fonds ont 

été créés pour  lʹearly stage. Il reste à  leur offrir des moyens de mitiger 

leurs risques ainsi que des opportunités dʹinvestissement attractives; 

un écart  important  subsiste entre  objectifs des  fonds  (montants visés) et 

collecte  effective, en particulier  sur  les pays arabes et en Turquie  (où  la 

collecte ne représente que 56% des objectifs, contre 92% sur Israël). De 

plus,  même  si  une  baisse  est  normale  en  se  rapprochant  du  temps 

présent,  la  collecte  semble  sʹêtre  effondrée  sur  la  période  récente 

(passant  de  74%  pour  2005‐2008  à  33%  pour  2008‐2011,  cela  étant 

largement dû aux objectifs excessifs de certains  fonds du Golfe).  Il est 

souhaitable  dʹaméliorer  la  collecte  (fundraising)  en  accroissant  la 

confiance des investisseurs (limited partners), en particulier locaux; 

un  autre  écart  existe  entre  montants  levés  et  montants  investis.  Si  un 

décalage dans le temps est également normal, le fait que seulement 15% 

des montants levés au Maghreb et 25% des montants levés dans MED‐

10 (hors Israël) soient effectivement investis début 2011 est relativement 

préoccupant  (la  grande  période  de  création  des  fonds  date  de  2006‐

2008).  Il  convient  de  rapprocher  entrepreneurs  et  financeurs,  qui  ont 

besoin les uns des autres, mais ne parlent pas le même langage; 

enfin,  toujours  dans  les  pays  arabes  et  en Turquie,  les  sorties  restent 

encore limitées20. Il est essentiel de développer un after‐market. 

                                                                  19 Voir également lʹannexe 5 qui explique les évolutions constatées depuis 2008. 

20 Tout au moins sur  la base des  informations disponibles, mais a priori  les fonds ne 

devraient pas avoir dʹobjections à communiquer au moins sur leurs exits réussis. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

62

Constat : la nécessité d’un développement économique MED "par le bas" Avant de formuler des recommandations, il est utile de rappeler les besoins 

de transformation de lʹoutil productif des pays MED : 

1. Les PME et micro‐entreprises sont essentielles pour la création dʹemploi 

et de valeur au sud et à lʹest de la Méditerranée. La pyramide des emplois 

potentiels (Figure 58) sʹappuie sur une large base de petites entreprises. Les 

PME  et micro‐entreprises  créent  davantage dʹemplois  (en moyenne,  2  à  5 

fois  plus  par  euro  étranger  investi  que  les  grandes  entreprises  et 

multinationales selon lʹobservatoire des IDE ANIMA‐MIPO) 

Figure 58. La pyramide de la création dʹemplois dans la région MED (ANIMA) 

IDE: 100 000 emplois directs / an & 300 000 indirects

Pourraient créer 0,5 à 1 million d’emplois/an?

Amélioration du cadre des affaires, facilitation,

entraînement 200 à 500 000 emplois/an?

Continuera à jouer un rôle majeur (1 million d’emplois +?)

Pourraient créer 1 million

d’emplois /an?Projets de PME existantes

capables de monter en gamme

Grands projets publics (Tanger-Med,

autoroutes algériennes, investment map)

IDEProjets de

multinationales

Projets de start-ups et TPE

Secteur informel

Partenariats

Stratégiques : JV, transferts de

technologie, représentation,

distribution

PLUS DE CAPITAL,MOINS D’EMPLOIS

PLUS D’EMPLOISMOINS DE CAPITAL

2. Les PME sont une faiblesse de la plupart des pays sud‐méditerranéens. 

Par exemple, lʹAlgérie crée 2 à 3 fois moins de PME par an que la Tunisie ou 

le Maroc, quand ce pays aurait besoin de développer un tissu de partenaires 

capables  de  prendre  en  charge  dʹindispensables  externalisations  (services, 

sous‐traitance, co‐traitance) que doivent mener les grands groupes étatiques. 

En  Egypte,  les  grandes  entreprises  familiales  ont  tendance  à  vouloir 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

63

contrôler  verticalement  toute  la  filière  industrielle  dans  laquelle  elles 

opèrent, empêchant ainsi souvent la constitution de PME partenaires. 

3. La plupart des micro‐entreprises ne sont pas éligibles aux financements 

classiques. Les PME, et surtout les très petites entreprises (TPE) et start‐ups, 

rencontrent  les difficultés  classiques des projets  industriels  qui démarrent 

(trouver  leur marché,  survivre  aux  contraintes  bureaucratiques  et  fiscales, 

disposer  dʹune  main  dʹœuvre  bien  formée,  surmonter  le  déficit  en 

dʹinfrastructure  etc.).  Mais  elles  vivent  aussi  un  accès  difficile  à  des 

financements  adaptés.  Les  raisons  données  par  le  système  financier  sont 

bien connues  : projets rarement bancables en  lʹétat, montants unitaires trop 

faibles,  débouchés  limités  par  des marchés  régionaux  éclatés,  absence  de 

garanties  collatérales  (sauf  tourisme,  immobilier), méconnaissance  par  les 

banques  traditionnelles des  secteurs  traités par  les micro‐entreprises  (TIC, 

innovation, consulting etc.). Ainsi, les projets socialement les plus rentables 

sont‐ils paradoxalement les plus difficiles à faire émerger... 

4.  Il  est  crucial  de  faciliter  la  rencontre  entre  entrepreneurs  et 

investisseurs.  Bien  peu  dʹentrepreneurs  de  terrain  sont  en  mesure  de 

répondre  aux  exigences que présentent  les banques  en  termes de données 

administratives, juridiques, financières, reporting, etc. De leur côté, les fonds 

de PE subissent des coûts fixes dʹinstruction de chaque dossier (due diligence) 

et  tendent  donc  à  privilégier  des  tickets  relativement  importants.  Il  faut 

rechercher  comment  lʹengagement  peut  être  possible  sur  des  montants 

moins élevés en évitant de trop dégrader le risque (low cost due diligence).  

5.  Une  telle  approche  nʹest  possible  quʹen  créant  et  développant  des 

réseaux de confiance à partir du niveau  local. Pour  toucher  les PME, une 

logique  descendante  ne  peut  suffire  (sinon  en  termes  dʹallocation  de 

ressources  régionales,  dʹéchange  dʹexpérience,  de  benchmarking  etc.).  Ce 

sont  principalement  des  Jordaniens  ou  des Algériens  quʹil  faut mobiliser, 

former, accompagner pour développer un marché  local des capitaux et du 

savoir‐faire destinés aux entreprises non  cotées en  Jordanie ou en Algérie. 

Toute une  série dʹacteurs  est  concernée  (banquiers,  investisseurs, business 

angels,  coachs ou mentors,  incubateurs,  technoparcs, agences dʹinnovation 

et autres structures publiques). 

Actions à mettre en place Plusieurs rapports récents abordent la question du financement des PME en 

Méditerranée,  en  particulier  le  rapport  BEI/Sabaudia  sur  une  facilité 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

64

Euromed  et  le  rapport Milhaud  sur  une  Banque  de  la Méditerranée. Nul 

doute  que  lʹimplication  des  acteurs  publics  donnera  un  signal  fort  sur  la 

volonté dʹencourager le secteur privé et les entreprises. Mais on nʹest jamais 

aussi bien servi que par soi‐même, et les principales recommandations de ce 

rapport,  destinées  à  la  MedAlliance21,  aux  autorités  publiques  et  aux 

institutions internationales, concernent des actions qui pourraient compléter 

cette intervention publique, à savoir : 

1. Redorer  le  blason  du  PE.  Souvent  confondu  avec  des  opérations  plus 

risquées  propres  aux  pays  développés  (LBO),  le  private  equity  dont  ont 

besoin  les  pays MED  implique  la  libération  de  véritables  fonds  propres 

plutôt  que  de  mécanismes  basés  sur  un  endettement  excessif.  Ceci 

correspond  à  la  réalité  de  la  profession  sur  la  rive  sud.  Des  équipes 

compétentes ont été mises en place dans  la plupart des pays et contribuent 

concrètement  à  lʹélévation  du  niveau  des  entreprises.  En  utilisant  les 

éléments de ce  rapport  (chapitre 6 sur  lʹimpact du PE),  il est nécessaire de 

bâtir un argumentaire sur les effets positifs dʹun métier souvent méconnu.  

2. Investir dans  la connaissance et  le benchmarking.  Il sʹagit, à partir des 

éléments  rassemblés par ANIMA  à  lʹoccasion de  ce deuxième  rapport, de 

pérenniser,  sous  une  forme  à  définir,  un  suivi  régulier  des  fonds  et 

portefeuilles de PE dans  la région, à  lʹinstar de ce qui est réalisé sur  Israël. 

Tant que les données de rentabilité (TRI) resteront rares et non validées par 

une  institution  indépendante,  il  sera  difficile  de  convaincre  les  limited 

partners  dʹinvestir  massivement.  Cʹest  à  la  profession  de  sʹorganiser, 

éventuellement avec lʹaide de bailleurs de fonds internationaux, et selon un 

business model (syndicat, sous‐traitance à des consultants) à définir. 

3. Encourager les associations nationales de Private Equity. Regroupant les 

principales sociétés de gestion d’un pays, les associations de Private Equity 

mettent en avant de manière efficace le travail de leurs membres et peuvent 

avoir  un  impact  significatif  sur  les  politiques  nationales  publiques.  Le 

benchmarking de  l’AMIC  au Maroc  et  le  travail  considérable  effectué par 

l’IVC  en  Israël  fournissent  également  de  précieuses  informations,  aptes  à 

attirer  de  nouveaux  investisseurs.  Il  semble  donc  essentiel  de  soutenir  la 

création  ou  le  développement  de  ces  organisations,  en  renforçant  leur 

représentativité et en les aidant à étendre leurs activités. 

                                                                  21  Entité  rassemblant  400  opérateurs  de  terrain  autour  du  réseau  ANIMA,  des 

fédérations  dʹentreprises  (BusinessMed),  des  réseaux  de  CCI  (Eurochambres  et 

ASCAME) et agissant depuis 2008 comme la ʺvoix du businessʺ en Méditerranée. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

65

4.  Animer  le  marché  régional  du  PE.  Cela  tient  dʹune  part  au  fait  de 

rassembler les principaux acteurs du PE (mais il serait souhaitable dʹélargir à 

dʹautres  réseaux  proches,  business  angels,  mentors,  agences  de 

développement,  fédérations  dʹentreprises,  cercles  de  jeunes  dirigeants, 

gestionnaires  dʹincubateurs,  etc.)  et  dʹautre  part  de  rythmer  le 

développement de ce marché par des événements réguliers  : forum annuel, 

concours  de  start‐ups  du  type MIT  Arab  Business  plan  Competition  ou 

MedVentures22, événements nationaux et  locaux  (de  type BtoB sectoriel ou 

matchmaking investisseurs/ entrepreneurs), séminaires de formation etc. En 

pratique, cela implique aussi de créer une plateforme web ouverte à tous les 

acteurs,  récapitulant  toutes  les  ressources  utiles  (études,  benchmarks, 

agenda,  listes de  contacts,  cartographie des  fonds,  actualités,  résultats des 

dernières levées de fonds, bourses dʹopportunités, etc.) 

5. Soutenir  la percée et  la perenité des fonds de early stage.  les  fonds de 

early stage, bien qu’étant les plus forts créateurs de croissance et d’emploi , 

sont  pourtant  peu  soutenus  dans  leur  activités.  Il  est  donc  essentiel  de 

développer  des  outils  aptes  à  faciliter  l’identification  d’entreprises  à  fort 

potentiel,  et  à  réduire  leurs  risques.  Différents  programmes  d’activités 

pourrait être mis en place pour  répondre à ces besoins :   multiplication de  

rencontres  entre  strat‐ups  et  investisseurs,  mise  en  place  de  stratégie  et 

d’outils  de  co‐investissement,  mise  en  place  d’un  réseau  régional 

d’investisseurs  et  d’experts,  formations  et  échanges  de  bonnes  pratiques. 

L&a  mise  en  place  d’un  fonds  régional  de  garantie  pourrait  également 

encourager ce mode d’intervention . 

Un tel écosystème de soutien aux PME méditerranéennes pourrait être amorcé 

par une aide publique (Commission européenne, FEMIP, autres banques de 

développement),  en  particulier  si  les  cibles  des  petites  entreprises  et  de 

lʹearly  stage  sont  retenues, mais  il  semble  essentiel de  le  concevoir dès  le 

départ comme une  initiative privée, devant prouver en quelques années sa 

viabilité propre. 

                                                                  22 www.medventures.biz 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

66

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

67

Annexes Annexe 1. Liste des sociétés de gestion opérant sur la région MED

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Algeria Banque Extérieure d’Algérie 2 n.a. 212,0 144,1 Second stage

Development Algeria

Algeria Banque Nationale d'Algérie 1 n.a. 144,0 144,1 Second stage Algeria

Algeria El-Djazaïr Istithmar Spa 1 n.a. 230,5 230,5 Second stage Algeria

Algeria Finalep 2 10 106,2 106,2 Early stage Second stage Algeria

Algeria

Société Algéro-Saoudienne d'Investissement (Asicom)

1 n.a. 43,2 43,2 Second stage Algeria

Algeria Sofinance 1 n.a. 43,2 43,2 Second stage AlgeriaAustra-lia

ADCB MacquarieCorporate Finance 1 0 1 000,0 630,0 Infrastructure MENA

Austra-lia African Lion Limited 3 1 147,6 147,6 Development Maghreb

Bahrain Gulf International Bank 1 n.a. 100,0 0,0 Development MENA & emerging

Bahrain Instrata Capital 1 n.a. 400,0 100,0 Infrastructure MENABahrain Investcorp Bank 1 1 1 000,0 1 100,0 Development MENA

Bahrain Ithmaar Bank 1 1 500,0 200,0 Development MENA & emerging

Bahrain Manara Equity Partners 1 1 500,0 450,0 Infrastructure MENA & emerging

Bahrain Tuareg Capital 1 2 100,0 31,6 Development Libya

Bahrain Unicorn Investment Bank 1 1 86,4 86,4 Development MENA

Bahrain VC Bank & Global Emerging Market 1 3 250,0 75,0 Development MENA

Belgium Big Bang Ventures 2 4 42,0 42,0 Early stage TurkeyBelgium DOR Ventures 1 8 40,0 40,0 Early stage IsraelCanada Actis/ Cordiant 1 2 212,0 212,0 Development Maghreb

                                                                  23 Sorties inclues 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

68

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Canada Colony/MENA Capital Holdings 1 2 n.a. n.a. Infrastructure MENA

China (Hong Kong)

Asia Debt Management Capital 1 n.a. 407,0 230,0 Development Turkey

Czech Rep. Odien 1 1 12,0 12,0 Development Turkey

Egypt Arab African Investment management

1 n.a. 54,3 21,7 Development Egypt

Egypt Beltone / Beltone Agriculture Managt. 1 n.a. 750,0 0,0 Development MENA

Egypt Beltone / Beltone Private Equity 5 11 469,6 379,1 Development

InfrastructureMaghreb

Egypt

Egypt Beltone Private Equity & Siparex Group 1 n.a. 200,0 56,0 Development MENA

Egypt Cairo Financial holding 4 0 655,5 8,5 Development Infrastructure Egypt

Egypt Citadel Capital 2 n.a. 500,0 75,0 Development MENA

Egypt Citadel Capital / Sphinx Private Equity Management

2 n.a. 100,0 85,0 Development Egypt

Egypt Concord International Investments 4 11 485,6 207,0 Development Egypt

Egypt EFG Hermes / EMEA technology investments

1 2 22,8 22,8 Second stage MENA & emerging

Egypt EFG Hermes / Ideavelopers 4 25 92,9 76,8 Early stage Mashreq

MED

Egypt EFG Hermes Private Equity 7 138 1 739,4 1 221,8 Development

Infrastructure Mashreq

Egypt Naeem Holding 1 1 36,2 36,2 Development Egypt

Egypt Nile Capital 3 30 140,0 130,0 Early stage Egypt MED

France Amundi Investment Maroc (formerly SGAM Alternative Investments)

2 13 280,9 280,9 Early Stage Development MED

France BNP Paribas Investment Partners 1 n.a. 300,0 n.a. Development MENA

France Edifice Capital 1 n.a. 203,8 0,0 Infrastructure Morocco

France Edmond de Rothschild Private Equity Management

2 20 82,0 82,0 Early stage Second stage Israel

France Turenne Capital 1 n.a. 150,0 0,0 Development MEDFrance Viveris Management 1 4 101,9 47,4 Development MEDIsrael 7Health Ventures 1 6 70,0 40,0 Early stage Israel

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

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Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Israel Agate RM Investments and Medical Technologies

1 5 100,0 64,0 Early stage Israel

Israel Al-Bawader Capital Ltd 1 n.a. 48,0 48,0 Early stage Israel

Israel Apropos IT Ventures Management 1 5 10,0 10,0 Early stage Israel

Israel AquAgro Fund (AAF) Management Company Ltd.

1 9 100,0 50,0 Early stage Israel

Israel Arba Finance Company 2 21 35,0 35,0 Early stage Israel

Israel Ascend Technology Ventures 1 26 100,0 100,0 Early stage Israel

Israel Athena Venture Partners 1 7 30,0 30,0 Early stage Israel

Israel Aviv Venture Capital 2 15 77,0 77,0 Early stage Second stage Israel

Israel BCS Investment Company 1 6 8,5 8,5 Early stage Israel

Israel Benchmark Israel Venture Capital 2 43 490,0 490,0 Early stage Israel

Israel Beresheit General Partner Ltd. 1 13 540,0 540,0 Development Israel

Israel Biocom VC 1 9 30,0 30,0 Early stage Israel

Israel BioMedical Innovations Israel Ltd. 1 9 12,0 12,0 Early stage Israel

Israel BRM Capital Advisors 1 16 150,0 150,0 Early stage IsraelIsrael Carmel Ventures 3 44 607,5 607,5 Early stage IsraelIsrael Catalyst Investments 2 21 134,0 100,0 Development IsraelIsrael Central Arava Fund 1 n.a. 40,0 8,0 Early stage Israel

Israel Challenge Funds -Etgar 2 78 201,0 201,0 Early stage Israel

Israel Colombine Ventures 1 2 8,0 8,0 Early stage Israel

Israel Concord Venture Management 2 43 255,0 268,0 Early stage Israel

Israel Delta Ventures 1 15 63,0 63,0 Early stage IsraelIsrael Denali Ventures 3 16 50,0 50,0 Early stage Israel

Israel Dotan Ben Shalom Investments 1 3 32,2 32,2 Development Israel

Israel DZ Israel Associates Ltd. 3 10 51,0 51,0 Early stage

Second stage Israel

Israel Ergasol Solar Enterprises 1 n.a. 58,0 58,0 Development Israel

Israel Eurofund 2 28 72,0 72,0 Early stage Israel

Israel Evergreen Venture Partners 13 257 813,0 832,0 Early stage Israel

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

70

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Israel Evolution Fund I Management Company 1 7 20,0 20,0 Early stage Israel

Israel Exseed 1 21 70,0 70,0 Early stage Israel

Israel First Israel Mezzanine Investors (FIMI) 5 67 2 080,0 1 080,0 Development Israel

Israel First Israel Turnaround Enterprise 1 6 130,0 130,0 Development Israel

Israel Formula Ventures 3 40 270,0 270,0 Early stage IsraelIsrael Fortissimo Capital 2 14 200,0 200,0 Development IsraelIsrael Genesis Partners 4 84 618,0 618,0 Early stage IsraelIsrael Giza Venture Capital 5 98 566,0 562,0 Early stage IsraelIsrael Goldrock Capital 1 3 20,0 20,0 Development Israel

Israel Heznek Fund Management 1 16 11,5 11,5 Early stage Israel

Israel Hyperion Israel Venture Partners 1 10 73,0 73,0 Early stage Israel

Israel IGI - Israel Growth Investors 1 2 40,0 40,0 Development Israel

Israel

Infinity Equity Capital Ltd. (formerly Israel Infinity Venture Capital Management)

5 83 580,0 580,0 Second stage Israel

Israel Israel Cleantech Management 2 10 175,0 130,0 Early stage Israel

Israel Israel Healthcare Ventures 2 25 200,0 200,0 Early stage Israel

Israel Israel Infrastructure Management 1 6 200,0 90,0 Infrastructure Israel

Israel Israel Seed Partners 4 72 262,0 262,0 Early stage Israel

Israel

Israel Technology Partners (ITP) Management Company Inc.

2 12 30,0 30,0 Early stage Israel

Israel IsraTech Management Company 1 11 14,0 14,0 Early stage Israel

Israel Jerusalem Capital 1 8 25,0 10,0 Early stage Israel

Israel Jerusalem Global Ventures 3 23 116,0 118,0 Early stage Israel

Israel Jerusalem Venture Partners 5 92 803,0 827,0 Early stage Israel

Israel Katzir Private Equity 1 7 50,0 50,0 Development IsraelIsrael Liav Fund 1 2 175,0 175,0 Early stage IsraelIsrael LINK Technologies Ltd. 1 9 20,0 20,0 Second stage Israel

Israel Magma Venture Partners 2 29 180,0 190,0 Early stage Israel

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

71

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Israel Masada Capital Partners LP 1 n.a. 20,0 0,0 Development Israel

Israel Medica Venture Partners 3 24 195,0 195,0 Early stage Israel

Israel Mediseed 1 7 50,0 50,0 Early stage Israel

Israel Mezam Capital Funds Management (Israel)

1 11 25,0 25,0 Early stage Israel

Israel MMC Millenium Materials Fund Management

2 27 52,0 54,0 Early stage Israel

Israel Momentum Management 1 2 10,0 10,0 Second stage Israel

Israel Mustang Fund Management 2 5 210,0 90,0 Development Israel

Israel Neurone Funds Management 1 10 12,0 12,0 Early stage Israel

Israel

Neurone Funds Management / Shrem Fudim Technologies - SFT (Management Company)

1 22 110,0 110,0 Second stage Israel

Israel

Nitzanim High Technology Industries Management & Development

1 12 20,0 20,0 Development Israel

Israel Origo Investments Ltd. 1 5 350,0 350,0 Development IsraelIsrael Pamot Advisers 1 11 24,0 24,0 Early stage IsraelIsrael Peregrine Ventures 2 34 50,0 50,0 Early stage Israel

Israel Pionet Ventures Capital Investments 1 2 0,6 0,6 Early stage Israel

Israel Pitango Venture Capital 5 161 1 275,0 1 284,6 Early stage Israel

Israel Poalim Ventures 3 55 83,0 83,0 Early stage IsraelIsrael Pontifax 2 24 120,0 118,0 Early stage Israel

Israel Proseed Venture Capital Fund 1 30 16,0 25,9 Early stage Israel

Israel Runway Telecom Ventures 1 8 15,0 15,0 Early stage Israel

Israel Shalom Management 1 16 30,0 30,0 Early stage Israel

Israel Shavit Capital Management Ltd. 1 n.a. 30,0 30,0 Development Israel

Israel Shrem Fudim Technologies - SFT 2 16 51,0 51,0 Early stage

Development Israel

Israel Shrem, Fudim, Kelner (SFK) & Co. Ltd. 9 23 99,7 99,3

Early stage Second stage Development

Israel

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

72

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Israel SKY Private Equity 1 2 120,0 120,0 Development IsraelIsrael Spark Enterprise 1 13 25,0 25,0 Early stage Israel

Israel Spring Investment Management Company Ltd.

1 4 15,0 15,0 Early stage Israel

Israel StageOne Ventures 1 22 49,0 49,0 Early stage Israel

Israel StarVest Venture Capital 3 28 17,0 17,0 Early stage Israel

Israel Steps ventures 1 28 25,0 25,0 Early stage Israel

Israel Tamar Technology Ventures 1 21 37,0 37,0 Early stage Israel

Israel Tamir Fishman Ventures 3 42 355,0 305,0 Early stage Israel

Israel

TDA Capital Partners Israel (formerly Tempelton Direct Advisors Inc.)

1 14 32,0 32,0 Early stage Israel

Israel Tene Investment Funds 2 13 200,0 200,0 Development Israel

Israel Terra Venture Partners 1 8 25,0 25,0 Early stage Israel

Israel Teuza Management and Development 1 19 45,0 45,0 Second stage Israel

Israel Trendlines Group 1 17 2,2 2,2 Early stage Israel

Israel TriVentures Management Ltd. 1 6 30,0 30,0 Early stage Israel

Israel Viola Group / Viola Private Equity 1 7 164,0 164,0 Development Israel

Israel Viola Group / Vpartners (formerly Dpartners)

3 36 242,0 202,0 Development Israel

Israel Vitalife Management Company 2 28 230,0 230,0 Early stage Israel

Israel Walden Israel Venture Capital 3 49 184,0 184,0 Early stage Israel

Israel Wanaka CapitalPartners 1 7 50,0 45,0 Early stage Israel

Israel Yozma Group 3 55 150,0 150,0 Early stage Israel

Italy Finlombarda Gestioni SGR SpA 1 3 67,9 67,9 Second stage MED

Japan Ant Capital 1 6 500,0 250,0 Early stage Israel

Jordan AcceleratorTech Capital Partners 1 1 50,0 55,0 Early stage MENA

Jordan Al Arabi Investment Group (previously Atlas Investment Group)

2 2 350,0 316,0 Development Infrastructure MENA

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

73

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Jordan Catalyst Investment Management 1 2 50,0 24,0 Development MENA

Jordan Dubai International Capital 1 1 500,0 300,0 Infrastructure MENA

Jordan Foursan Capital Management 1 n.a. 150,0 100,0 Development MED

Jordan Jordan Fund Management 1 10 50,0 50,0 Development Jordan

Kuwait Al Imtiaz Investment 2 n.a. 403,6 57,0 Development Infrastructure MENA

Kuwait Arab Fund for economic and Social Developement

1 n.a. 2 000,0 1 180,0 Development MENA

Kuwait Boubyan Bank 1 n.a. 346,6 n.a. Infrastructure MENA & emerging

Kuwait Global Investment House 4 5 3 550,0 1 471,0 Development MENA &

emergingKuwait KIPCO Private Equity 1 n.a. 1 000,0 350,0 Development MED

Kuwait Kuwait Finance and Investment 1 2 155,0 155,0 Development MENA &

emergingKuwait Markaz 1 3 200,0 n.a. Infrastructure MENAKuwait NBK Capital 2 4 450,0 406,0 Development MENALeba-non Berytech 1 4 6,0 6,0 Early stage Lebanon

Leba-non

Byblos Bank / Byblos Ventures 1 n.a. 50,0 20,0 Development Mashreq

Leba-non Cedrus Ventures 1 1 5,0 2,0 Early stage Lebanon

Leba-non

Corporate Finance House (Ex-capital trust ME)

2 4 55,0 45,0 Infrastructure MENA

Leba-non

Lebanon Invest Asset management SAL (banque Audi)

1 6 5,0 8,2 Second stage Lebanon

Leba-non MENA Capital 1 1 50,0 22,0 Development MED

Leba-non

Middle East Capital Group 1 2 20,0 20,0 Infrastructure Lebanon

Leba-non

Middle East Venture Partners 2 4 40,0 22,0 Early stage

Second stage Mashreq

Libya Phoenicia Group Libya LLC 1 17 75,0 20,0 Development Libya

Luxem-bourg Inframed Management 1 n.a. 1 358,4 523,0 Infrastructure MED

Moroc-co Actif Invest 2 13 403,6 233,8 Development

Infrastructure Morocco

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

74

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Moro-cco Agram Gestion 1 1 24,5 24,5 Development Morocco

Moroc-co ALMAMED 2 3 43,4 43,4 Development Morocco

Moroc-co Argan Invest 1 n.a. 244,6 91,7 Infrastructure Morocco

Moroc-co Atlamed 1 15 61,2 46,8 Development Morocco

Moroc-co Capital Invest 2 19 81,6 81,6 Development Maghreb

Moroc-co

CDG Capital Private Equity 4 20 107,4 107,4 Early stage

Development Morocco

Moroc-co CDG Développement 1 n.a. 366,9 183,5 Infrastructure Morocco

Moroc-co CFG CAPITAL 1 n.a. 23,7 23,7 Development Morocco

Moroc-co Dayam 1 2 6,8 2,7 Early stage Morocco

Moroc-co

Deutsche Asset Management / Ardim SA

1 n.a. 366,9 134,5 Infrastructure Morocco

Moroc-co Firogest 1 4 36,7 18,3 Development Morocco

Moroc-co H. Partners Gestion 1 7 305,8 171,2 Development Morocco

Moroc-co HOLDAGRO 1 30 3,7 3,7 Development Morocco

Moroc-co

Moroccan Information Technopark Company (M.i.t.c)

1 n.a. 18,3 12,2 Early stage Morocco

Moroc-co

Morocco Infrastructure Management (joint venture between Emerging Capital Partners and Attijari Invest)

1 4 98,5 98,5 Infrastructure Morocco

Moroc-co Régional Gestion 1 27 61,2 24,5 Second stage Morocco

Moroc-co Upline Investments 5 33 150,0 96,1

Early stage Second stage Development

Morocco

Nether-lands YL Ventures 1 3 30,0 15,0 Early stage Israel

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

75

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Not yet defined

Al Hayat Capital (Joint venture between The Islamic Corporation for the Development of the Private Sector and Akuo Investment Management (AIM)

1 n.a. 250,0 0,0 Infrastructure

MENA & emerging

Not yet defined Not incorporated yet 1 n.a. 2 000,0 0,0 Infrastructure MENA &

emergingPales-tine Not incorporated yet 1 n.a. 45,0 10,0 Early stage Palestine

Pales-tine PICTI 1 n.a. 0,3 0,3 Early stage Palestine

Pales-tine

Siraj Fund Management 1 n.a. 80,0 60,0 Development Palestine

Russia Troika Dialog / Troika Capital partners 1 1 66,0 66,0 Development Turkey

Saudi Arabia

Amwal AlKhaleej Commercial Investment Company

3 10 1 080,0 615,6 Development MENA

Saudi Arabia Arbah Capital 1 n.a. 100,0 n.a. Early stage MENA

Saudi Arabia

IFC & Islamic Development Bank 1 n.a. 1 000,0 0,0 Infrastructure MENA

Saudi Arabia

International Maghreb Merchant Bank (IMBank)

1 n.a. 500,0 500,0 Development Tunisia

Saudi Arabia

Malaz Capital / ICT Ventures JSC 1 1 66,7 28,7 Second stage MENA

Saudi Arabia Siraj Capital 1 n.a. 50,0 0,0 Development MENA

Saudi Arabia Swicorp 4 8 1 250,0 1 148,0 Development MENA

South Africa EVI Capital Partners 2 n.a. 800,0 640,0 Development

InfrastructureMENA & emerging

South Africa

Mecene Investment (formerly AfriCap) 1 1 50,0 50,0 Development Maghreb

Spain Meridia Capital Partners 1 n.a. 150,0 150,0 Development MED

Spain Riva y Garcia Gestion SGIIC 1 7 84,2 84,2 Development Maghreb

Syria Eco-Syria Company 1 n.a. 100,0 0,0 Development Syria

Tunisia AfricInvest Capital Partners 3 16 277,6 252,7 Development Maghreb

Tunisia Alternative Capital Partners 2 11 25,5 25,5 Early Stage

Development Maghreb

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

76

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

Tunisia ECP Finances (formerly known as SPPI) 2 n.a. 25,5 25,5 Early stage Tunisia

Tunisia Fidelium Finance 1 n.a. 7,7 7,7 Development Tunisia

Tunisia SAGES Capital 9 4 48,5 48,5 Early stage Second stage Tunisia

Tunisia Tuninvest Finance Group 5 80 199,9 199,9 Second stage

Development Maghreb

Tunisia Tuninvest/ Maghreb Management 1 14 23,2 23,2 Development Maghreb

Tunisia Tunisie Télécom / Diva Sicar 1 10 3,8 3,8 Early stage Tunisia

Turkey 212 venture Capital 1 n.a. 20,0 0,0 Early stage Turkey

Turkey Access Turkey Capital Group 3 9 n.a. n.a.

Second stage Development Infrastructure

Turkey

Turkey Actera Group 1 6 325,0 475,0 Development Turkey

Turkey Eurasia Capital partners 1 1 60,0 100,0 Development Turkey

Turkey Inovent 1 9 n.a. n.a. Early stage Turkey

Turkey İş Private Equity Investment Trust 1 12 120,0 93,5 Second stage Turkey

Turkey Kobi Girisim Sermayesi Yatirim Ortakligi 1 5 20,0 20,0 Second stage Turkey

Turkey Mediterra CapitalPartners 1 n.a. 300,0 40,0 Development MED

Turkey PERA Private Equity 1 n.a. 120,0 15,0 Development Turkey

Turkey RHEA Investments 2 8 149,0 149,0 Early stage Development Turkey

Turkey Technology Developt. Foundation of Turkey 1 5 5,0 5,0 Early stage Turkey

Turkey Turkven Private Equity 2 11 494,0 494,0 Development Turkey

UK Actis 3 4 4 055,0 4 005,0 Infrastructure Maghreb Egypt

UK Bancroft Group 2 3 481,8 481,8 Development TurkeyUK Capital Trust Group 3 20 313,8 218,8 Development MED

UK Citi Venture Capital International 2 4 1 900,0 1 900,0 Development MENA &

emerging

UK Crescent Clean Energy Partners GP 1 n.a. 200,0 40,0 Development Turkey

UK Development Management limited 1 4 150,0 150,0 Infrastructure Turkey

UK Development Partners International LP 1 n.a. 407,5 366,8 Development Maghreb

UK HBG Holdings 1 n.a. 100,0 200,0 Development MENA & emerging

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

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Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

UK Insparo Asset Management 1 n.a. 250,0 7,5 Development Maghreb

UK Jupiter Group/ Jupiter Asset Management 1 9 30,0 30,0 Early stage Israel

UK Kingdom Zephyr Africa Management 2 1 623,0 600,0 Development Maghreb

UK NBGI Private Equity 1 n.a. 100,0 100,0 Development Turkey

UK Samena Capital 1 n.a. 300,0 180,5 Development MENA & emerging

UK Vertex Venture Capital 4 90 396,0 420,0 Early stage Israel

UAE Abraaj Capital 9 18 7 660,6 6 005,1 Development Infrastructure

MENA & emerging

UAE Abu Dhabi Investment 3 2 3 200,0 194,5 Development MENA Lybia

UAE Addax Education Holding 1 1 100,0 50,0 Development MENA

UAE Al Mal Capital 4 n.a. 174,5 66,8 Development Infrastructure MENA

UAE Al Masah Capital Limited 2 n.a. 700,0 60,0 Development MENA &

emerging

UAE Al-Futtaim Investment Management 1 1 700,0 500,0 Infrastructure MENA

UAE Arab Business Angels Network 1 4 10,0 10,0 Early stage MENA

UAE Chescor Capital 1 n.a. 100,0 n.a. Early stage MENA & emerging

UAE Daman Investments 1 n.a. 27,2 n.a. Early stage MENAUAE Delta Partners 1 n.a. 75,0 76,3 Development MENAUAE Eastgate Capital Group 1 1 400,0 250,0 Development MENA

UAE Estithmaar Ventures (GP) Limited 1 n.a. 100,0 100,0 Early stage MENA

UAE HSBC Private Equity Middle East Limited 1 n.a. 300,0 500,0 Development MENA

UAE Injazat Capital 1 3 50,0 50,0 Early stage MENAUAE Levant Capital 1 1 100,0 80,0 Development MENAUAE MerchantBridge & Co 1 n.a. 500,0 120,0 Development MENA

UAE Millennium Private Equity 2 n.a. 2 000,0 350,0 Development MENA

UAE NBD Sana Capital 1 n.a. 500,0 170,0 Development MENA & emerging

UAE New Enterprise East Investments

1 n.a. 150,0 150,0 Early stage MENA

UAE Rasmala Holdings 1 n.a. 350,0 120,0 Development MENAUAE Saffar Capital 1 n.a. 200,0 n.a. Development MENAUAE Shuaa Partners 2 1 250,0 300,0 Development MENA

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

78

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

UAE The National Investor 1 n.a. 150,0 104,0 Development MENA & emerging

UAE The National Investor& KIPCO 1 n.a. 200,0 0,0 Development MENA &

emergingUAE TVM Capital 1 n.a. 100,0 40,0 Development MENA

UAE/ Japan

Abu Dhabi Investment Company & SBI Holdings

1 n.a. 100,0 0,0 Development MENA & emerging

USA Advent International 1 3 1 358,0 1 018,0 Development Turkey

USA AIG / AIG Capital Partners 3 13 1 410,0 1 410,0 Early stage

Development

MENA & emerging

Israel

USA Apax Partners 5 55 12 540,0

12 740,0

Early stage Development Israel

USA Ascent Group 1 2 100,0 30,0 Early stage MENAUSA Battery ventures 3 21 1 200,0 1 200,0 Second stage Israel

USA Bedminster Capital Management 1 2 250,0 320,0 Development Turkey

USA Bluerun Ventures (former Nokia Venture partners)

2 9 350,0 315,0 Early stage Israel

USA Botticelli Venture Funds 1 2 30,0 30,0 Second stage Israel

USA Bridge Investment Fund 1 5 8,0 8,0 Early stage Israel

USA Canaan Partner 2 9 1 100,0 1 100,0 Development IsraelUSA Carlyle Group 1 2 1 000,0 500,0 Development MENAUSA Cedar Ventures Ltd. 3 48 325,0 325,0 Early stage Israel

USA Draper Fisher Jurvetson 2 10 486,0 486,0 Early stage Israel

USA EastWest VentureGroup (EWVG) 1 2 n.a. n.a. Early stage Israel

USA

Emerging Capital Partners (formerly Emerging Markets Partnership Africa)

4 12 1 693,0 1 604,1 Development Infrastructure Maghreb

USA Emerging Markets Housing Fund Management

1 n.a. 300,0 n.a. Infrastructure Jordan

USA Emerging Markets Partnership Middle East

2 3 2 500,0 930,5 Infrastructure MENA & emerging

USA Equip Ventures 1 n.a. 5,0 5,0 Early stage Israel

USA Equity International 1 1 300,0 300,0 Development MENA & emerging

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

79

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

USA Gemini Israel Venture Funds 5 122 746,0 696,0 Early stage Israel

USA Global Environment Fund 1 1 325,0 325,0 Development MENA &

emergingUSA Great Circle Capital 1 2 190,0 161,0 Development TurkeyUSA Greylock Partners 1 9 1 000,0 1 000,0 Early stage Israel

USA Greylock Partners/ Greylock Israel Management

1 18 150,0 205,0 Early stage Israel

USA Intel Capital 4 89 1 000,0 1 000,0 Early stage Israel Mashreq

USA KCPS Israel Private Equity Partners 2 11 470,0 395,0 Development Israel

USA KKR 1 1 5 400,0 5 400,0 Development TurkeyUSA L Capital Partners 1 1 165,0 165,0 Second stage Israel

USA Lightspeed Venture partners 2 24 1 200,0 1 200,0 Early stage Israel

USA Markstone Capital Group 1 15 780,0 780,0 Development Israel

USA Merrill lynch Global Principal investments &Krea

1 6 1 100,0 1 100,0 Infrastructure Turkey

USA Minah Partners 1 n.a. 100,0 100,0 Early stage MENA

USA Norwest Venture partners 1 9 400,0 400,0 Early stage Israel

USA Paladin Realty Partners 1 n.a. 200,0 n.a. Infrastructure TurkeyUSA Partech International 1 8 200,0 200,0 Early stage Israel

USA Portview Communications Partners LP

2 12 72,0 72,0 Early stage Israel

USA Providence Equity Partners 1 1 4 250,0 4 250,0 Development Turkey

USA Riverside 2 2 826,7 826,7 Development Turkey & Israel

USA Sequoia capital / Sequoia Capital Israel 4 50 580,0 580,0 Early stage Israel

USA Shamrock Holdings 3 46 850,0 766,0 Second stage Development Infrastructure

Israel

USA Star Venture Capital Management 2 89 987,0 987,0 Early stage Israel

USA Synergy Ventures 1 4 25,0 25,0 Early stage IsraelUSA TechnoPlus Ventures 1 57 50,0 50,0 Early stage IsraelUSA TGP Capital 1 1 5 300,0 5 300,0 Development TurkeyUSA Venrock Associates 2 11 794,0 794,0 Early stage Israel

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

80

Pays/ Country

Société de gestion /Fund manager

MED funds

managed

Co-inves-ted in MED23

Targeted amount

($m)

Raised amount ($m)

Stade d'inv. /Investment

stage

Targeted country in MED

USA Veritas Venture Partners 3 34 109,0 109,0 Early stage Israel

USA Ziegler Meditech Partn. 1 4 52,7 52,7 Early stage Israel

Annexe 2. Méthodologie et définitions

Méthodologie : pourquoi l’initiative MedFunds ?

L’Observatoire  MedFunds  a  été  créé  en  2008,  afin  de  prolonger 

l’Observatoire des Investissements et Partenariats en Méditerranée (MIPO), 

créé par ANIMA en janvier 2003, et qui inventorie les projets d’IDE destinés 

à  la  région  méditerranéenne.  Lʹimpact  des  opérations  de  capital‐

investissement  sur  le montant global des  IDE  ayant  connu une  croissance 

constante,  il  était  en  effet  devenu  nécessaire  de  concevoir  un  outil  pour 

identifier, mesurer et analyser cette source spécifique d’investissements. 

Une première analyse des principaux résultats de l’Observatoire MedFunds 

a été publiée en septembre 2008, et est disponible sur  le site d’ANIMA. La 

présente  édition  poursuit  et  complète  ce  travail,  en  rendant  compte  de 

l’évolution  des  activités  des  fonds  d’investissements  depuis  2008  et  en 

proposant un examen plus précis de  la composition du portefeuille de ces 

fonds.  

L’étude MedFunds vise donc principalement à : i) identifier et répertorier les 

fonds dʹinvestissement opérant dans la région méditerranéenne; ii) observer 

leur  évolution  et  leurs  opérations;  iii)  analyser  les  spécificités  du  capital‐

investissement  sud‐  et  est‐méditerranéen  (géographie,  secteurs,  stratégie, 

montants etc.); iv) évaluer l’impact des prises de participation des fonds sur 

les entreprises investies et sur lʹéconomie en général. 

Par‐delà  son  utilité  pour  l’analyse  économique,  l’Observatoire MedFunds, 

tel  que  présenté  dans  cette  étude,  présente  pour  la  deuxième  fois 

consécutive  un  outil  de  benchmarking  essentiel  à  la  profession  du  capital‐

investissement. En effet : 

à lʹinstar dʹautres régions du monde, les pays sud‐ et est‐méditerranéens 

sʹefforcent  dʹaméliorer  leur  attractivité  et  il  est  donc  nécessaire 

dʹillustrer  lʹévolution  rapide  du  capital‐investissement  (private  equity) 

comme moyen efficace de financement des entreprises; 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

81

parmi  les obstacles possibles à  la croissance du capital‐investissement, 

le manque de données objectives  sur  les performances des  fonds peut 

créer un problème de confiance  (par exemple, pour  la  levée de  fonds) 

parmi des investisseurs habitués à disposer de benchmarkings; 

l’analyse de  la  composition du portefeuille des  entreprises  rend  enfin 

compte  de  la  contribution  du  capital‐investissement  à  la  croissance 

économique  des  pays  de  la  région,  et  par  là  même  à  la  création 

d’emplois et de richesse.  

Les sources de l’Observatoire MedFunds

Les données de l’observatoire MedFunds 2011 ont été collectées de manière 

systématique à partir des éléments suivants : 

94 fonds d’investissements ont répondu à l’enquête détaillée menée par 

l’équipe ANIMA en 2008 (57 fonds) et 2010‐2011 (66 fonds);  

un  travail  de  veille  économique  quotidien  effectué  depuis  2003  par 

l’équipe  d’ANIMA  a  permis  de  rassembler  un  nombre  significatif  de 

données publiées sur ces fonds, qu’il s’agisse d’articles de presse ou de 

mises à jour sur le site internet de ces fonds; 

l’analyse de bases de données existantes sur le capital‐investissement (et 

notamment  de  la  base  constituée  par  Zawya  Investor,  à  laquelle  a 

souscrit ANIMA)  ont  permis  de  vérifier,  et  parfois  de  compléter  ces 

données; 

la  grande  majorité  des  informations  sur  le  capital‐investissement  en 

Israël proviennent de  la base de données proposée par  Israel Venture 

Capital Research Center (IVC), quʹANIMA a pu utiliser. 

Cette approche multiforme a permis de couvrir : 

la  quasi‐totalité des  équipes  de  gestion  travaillant  sur  la  rive  sud de  la 

Méditerranée (au moins 95%; il est possible que des équipes travaillant 

depuis  des  pays  émergents  et  ciblant  au moins  un  pays MED  aient 

échappé à lʹobservation); 

une part  très  significative des  fonds gérés par  ces équipes de gestion, 

soit  534  fonds  opérant  sur  au moins  un  pays MED;  sur  ce  total,  une 

centaine de fonds arabes ont pu être analysés de façon détaillée (via leur 

réponse au questionnaire), de même que les 254 fonds israéliens, soit au 

total environ 350 fonds (65% de lʹéchantillon); 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

82

une  part  non  négligeable  des  entreprises  investies  par  ces  fonds 

(élément nouveau de  lʹenquête de 2011), soit 3 848 entreprises, avec  la 

quasi‐totalité  du  portefeuille  israélien  et  une majorité  du  portefeuille 

des  autres  pays  hôtes  (pays  arabes  et  Turquie),  comme  le montre  le 

tableau ci‐dessous. 

Figure 59. Connaissance de la donnée portefeuille dans la base MedFunds 

RégionPortefeuille

Israël % Hors Israël

% Israël + Turquie

Total %

Au moins un investissement connu 249 98% 226 81% 2 477 89% Aucune donnée 5 2% 52 19% 0 57 11% Total 254 100% 278 100% 2 534 100%

Toutefois, en dehors dʹIsraël,  la connaissance du portefeuille  reste  souvent 

parcellaire,  avec  seulement  24% de  réponses  exploitables au questionnaire 

ANIMA (66 fonds sur 278 en 2011). Pour 57% des fonds non‐israéliens (soit 

160  fonds),  cʹest par  lʹintermédiaire de  lʹobservatoire ANIMA‐MIPO, de  la 

base de news économiques ANIMA ou d’autres recherches quʹau moins un 

investissement  sur  lʹespace MED  a  pu  être  identifié. Enfin,  pour  19% des 

fonds non israéliens (soit 52 fonds), aucune indication de portefeuille nʹa pu 

être  collectée,  malgré  les  recherches  de  lʹéquipe  ANIMA  (intelligence 

économique et relances directes des fonds). 

Malgré  ces  limites,  la  base MedFunds  2011  est,  de  très  loin,  la meilleure 

approche possible  à  ce  jour de  la  situation du  private  equity dans  les pays 

arabes  étudiés.  Il  est  normal  que  les  gestionnaires  de  fonds  aient  des 

réticences  à  dévoiler  leur  portefeuille,  par  peur  de  la  concurrence,  par 

discrétion financière ou par souci de ne pas évoquer certains investissements 

soit  trop  heureux,  soit malheureux... Cette  attitude  ressemble  à  celles des 

agences dʹinvestissement membres du réseau ANIMA, qui ont réalisé après 

plusieurs  années  que  la  divulgation  des  investissements  (IDE)  quʹelles 

accueillent  constituait plutôt un  atout dans  la promotion de  leur  territoire 

quʹun danger vis à vis des territoires concurrents. 

Nature des fonds sélectionnés

Les fonds d’investissements répertoriés dans  l’observatoire MedFunds sont 

compris  de  manière  stricte  comme  étant  des  fonds  spécialisés  dans  les 

opérations  dʹacquisition  ou  de  prise  de  participation  directe  dans  des 

entreprises  non  cotées,  dont  la  gestion  est  déléguée  par  des  investisseurs 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

83

(Limited Partners) à une société de gestion (General Partner) pour une durée 

limitée, et établie à l’avance. A ce titre, l’observatoire n’inclut donc pas :  

 les investissements dans les sociétés cotées en bourse ; 

les  investissements  en  capital  effectués  directement  par  des  sociétés 

d’investissement  ou  par  des  consortia  ou  encore  des  JV,  sans 

constitution d’un fonds d’investissement ouvert à des souscripteurs ; 

les  autres  types  de  fonds  tels  que  les  fonds  souverains,  les  fonds  de 

fonds,  les  fonds  secondaires  ou  les  fonds  communs  de  placement 

(investissant en général dans les sociétés cotées). 

Par  ailleurs,  les  quelques  grands  fonds  internationaux  ayant  effectué  des 

investissements  marginaux  dans  la  région  (une  dizaine  au  total,  tels 

qu’Advent  International,  TGP  Capital,  KKR,  ou  Providence  Equity)  sont 

inclus dans l’observatoire. Néanmoins les données financières relatives à ces 

fonds  (capital visé,  levé ou  investi) sont généralement exclues des tableaux 

présentés, afin de ne pas survaloriser les montants analysés.  

Délimitation géographique de la zone enquêtée

L’étude MedFunds  couvre  tous  les  fonds d’investissement, quelle que  soit 

leur origine, opérant dans  les 11 pays  sud et est‐méditerranéens (ou  ʺpays 

MEDʺ) : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Syrie, Tunisie 

et  Territoire  Palestiniens  et  Turquie. A  ce  titre,  pour  être  enregistré  dans 

l’observatoire MedFunds, il est nécessaire qu’un fonds ait (i) soit effectué au 

moins un investissement dans l’un des pays mentionnées, (ii) soit clairement 

inclus  l’un  de  ces  pays  dans  sa  cible  d’investissement.  Contrairement  à 

l’étude MedFunds  2008,  cette  étude  fait  la  distinction,  dans  les montants 

investis,  entre  le  montant  investi  à  lʹéchelle  mondiale,  et  les  montants 

investis  spécifiquement dans  les pays MED. La distinction  est  importante 

pour certains très grands fonds qui nʹabordent que marginalement les pays 

MED. 

Après  sélection,  chaque  fonds  a  ensuite  été  lié  à  sa  cible  géographique 

pertinente :  

un pays de destination (le pays ou groupe de pays explicitement visé);  

une région de destination (ensemble géographique plus large auquel ce 

pays appartient : par exemple Maghreb ou Machreck) 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

84

similairement,  un  pays  et  une  région  d’origine  (généralement  définis 

par  le  siège de  sa  société de gestion  et/ou par  le  lieu où  la  société de 

capital‐investissement dont il dépend est basée). 

Ce choix méthodologique n’est pas exempt d’ambiguïté, dans  le sens où  il 

existe  parfois  un  chevauchement  entre  plusieurs  entités  géographiques. 

Néanmoins,  chaque  fonds  n’est  comptabilisé  qu’une  seule  fois. Ainsi,  un 

fonds visant  les pays du Maghreb  (Maroc, Algérie, Tunisie et Libye) a été 

inclus dans la catégorie « Maghreb » même s’il aurait aussi été correct de le 

prendre  en  compte  au  titre  des  pays MED  dans  leur  ensemble. De  façon 

comparable,  un  fonds  visant  la  région MENA  (Middle‐East‐North‐Africa) 

dans  son ensemble a été  inclus  sous  cette catégorie bien qu’il puisse avoir 

une sous‐spécialisation vers un pays en particulier, une portion qui demeure 

cependant  difficile  à  estimer.  Le  zonage  retenu  ressemble  ainsi  à  des 

poupées russes, avec  le pays (Maroc),  la sous‐région (Maghreb),  lʹensemble 

MED,  lʹensemble  MENA  et  enfin  lʹensemble  ʺMENA  +  autres  pays 

émergentsʺ. Ce  choix  complique un peu  lʹanalyse, mais  il  correspond  à  la 

réalité de fonds qui couvrent des zones géographiques très variables. 

Regroupement en secteurs

Les fonds actifs dans l’immobilier ou dans l’énergie n’ont été pris en compte 

que  lorsqu’ils  relèvent du  capital‐investissement ou y  sont assimilables au 

regard des critères ci‐dessus mentionnés. Afin de faciliter lʹanalyse, ANIMA 

a  volontairement  adopté  une  conception  large  et  inclusive  des  secteurs 

d’activité : 

agro‐alimentaire; 

énergie, services urbains (utilities), cleantechs; 

biotechnologies et santé; 

informatique (y compris applications pour biotechs et cleantechs);  

automobile, matériel de transport, logistique; 

BTP et immobilier (y compris infrastructure); 

biens  et  services  finaux  (banque,  tourisme,  distribution  et  commerce, 

biens de consommation, médias); 

autres industries (chimie, métallurgie, machines, minéraux, textile, etc.). 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

85

Sʹajoutent  à  ces grands  secteurs deux  catégories  :  les  fonds multisectoriels 

(entre  3  et  9  secteurs)  et  les  fonds  généralistes  (aucune  focalisation 

sectorielle). Du fait de la diversité des situations rencontrées, cette typologie 

apparaît quelque peu arbitraire (comme pour le zonage géographique), mais 

elle facilite lʹanalyse. 

Calcul et estimation des montants

Les montants annoncés et  levés par  les  fonds sont  ici présentés en dollars, 

une monnaie qui reste la devise de référence pour l’industrie internationale 

du capital‐investissement. La question du taux de change est problématique 

du  fait de  la volatilité du dollar. Quand  les  fonds étaient  libellés dans une 

autre monnaie, un taux de change moyen des quatre dernières années (2006 

à 2010) a été utilisé. 

Pour  les  fonds  n’ayant  pas  répondu  à  l’enquête menée  par ANIMA,  il  a 

souvent été difficile d’obtenir les montants que ceux‐ci ont investis dans les 

entreprises. Lorsque ces montants n’étaient pas disponibles, mais qu’il s’est 

avéré possible d’obtenir d’autres  indications, notamment  sur  les montants 

des rounds d’investissements et les différents investisseurs dans ces rounds, 

ces montants ont été estimés (en divisant par exemple le montant investi par 

le nombre d’investisseurs impliqués). Même si ce choix méthodologique est 

discutable,  les  résultats  ainsi  obtenus  permettent  dʹapprocher  une  réalité 

moyenne  (par exemple pour  le  ticket  investi). Ce parti pris,  s’il ne permet 

pas de conclure d’un montant exact de  l’investissement, permet également 

de  rendre compte de  la  fourchette  sur  laquelle se situe  l’investisseur. A ce 

titre : 

4,5% des montants investis par les fonds non impliqués en Israël ont été 

estimés,  ce  qui  représente  une  faible  proportion  du  montant  global 

investi (1,96%); 

40% du montant investi par les fonds actifs en Israël a été estimé, la base 

de données d’Israel Venture Capital Association,  répertoriant, non  les 

investissements  détaillés,  mais  les  montants  globaux  par  round 

d’investissement  et  la  liste  des  investisseurs  ayant  pris  part  à  ces 

rounds.  Cette  approximation  n’a  évidemment  pas  dʹimpact  sur  les 

données agrégées pour Israël; 

enfin, une estimation conservatrice a été effectuée  lorsque  les données 

sur les montants visés ou levés n’étaient pas disponibles. Pour un fonds 

ayant  par  exemple  investi  100  dans  un  pays MED,  et  pour  lequel  le 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

86

montant  visé  et  le montant  levé  nʹont  pu  être  identifiés,  ces  derniers 

montants ont été considérés comme étant de 100 – ce qui constitue une 

estimation par défaut. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

87

Annexe 3. Estimation du portefeuille réel Lʹenquête MedFunds 2011 a permis de détecter 4 166  investissements dans 

les  pays MED  (Figure  60). Cependant,  la  donnée  sur  le  portefeuille  nʹest 

connue  que  dans  89%  des  cas  (58  fonds  sur  534  ne  fournissent  aucune 

indication). 

Figure 60. Portefeuille mondial et MED des fonds par région ou pays hôte (en nombre 

dʹentreprises investies. ANIMA MedFunds) 

PortefeuilleRégion/Pays hôte

Nb. d'entreprises investies (monde

entier)

Dont entreprises MED

Région MED 99 63 MENA 250 70 MENA & pays émergents 85 30 Maghreb Algérie 10 10 Libye 19 19 Maghreb en général 183 93 Maroc 185 183 Tunisie 74 74 Machreck Egypte 191 186 Jordanie 11 11 Liban 14 14 Machreck en général 14 7 Palestine 2 2 Syrie 0 0 Autres pays Israël 3 507 3 304 Turquie 153 98 Turquie & Israël 18 2 Total 4 815 4 166

Pour réaliser une extrapolation aux 534 fonds, la variable la plus explicative 

de la taille du portefeuille étant la taille du fonds (montant visé), la Figure 62 

fournit les nombres moyens dʹentreprises investies par catégorie de taille des 

fonds,  et  permet  le  calcul  des  entreprises  ʺoubliéesʺ  dans  les  58  fonds 

dépourvus dʹinformations sur leurs investissements. 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

88

Figure 61. Estimation du portefeuille des fonds sans donnés sur les entreprises 

investies (ANIMA MedFunds) 

PortefeuilleTaille du fonds

Nombre moyen d'entreprises

investies par fonds

Fonds avec portefeuille

non disponible

Estimation du nb. d'entreprises

investies Nouveau fonds 0 6 0 Moins de 20 M$ 6,9 14 96 20 à 50 M$ 9,6 6 58 50 à 100 M$ 8,6 5 43 100 à 500 M$ 10,9 11 120 Plus de 500 M$ 7,4 16 96 Total 58 413

Ce complément de 413 investissements permet dʹestimer le portefeuille total. 

Figure 62. Estimation du portefeuille total des fonds s (ANIMA MedFunds) 

PortefeuillePays ou région MedFunds Extrapolation Total

Israël 3305 80 3385 Turquie 99 5 104 Pays arabes 762 328 1090 Total 4166 413 4579

La  taille  réelle  du  portefeuille  serait  donc  début  2011  dʹenviron  4  600 

entreprises, dont près de 3 400 en  Israël, un peu plus dʹun millier dans  les 

pays arabes de la région et une centaine en Turquie. 

 

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

89

Annexe 4. Estimation du nombre d'emplois créés Lʹenquête MedFunds 2011 a permis dʹapprécier  le nombre dʹemplois avant 

et après intervention du fonds, donc de connaître le nombre dʹemplois nets 

créés  par  différents  investissements  dans  les  pays  MED.  Le  facteur 

discriminant le plus évident étant la taille du projet, la Figure 63 fournit les 

créations moyennes dʹemplois, connues dans 122 cas. 

Figure 63. Création moyenne dʹemplois selon la taille de lʹinvestissement sur MED‐

11 (sur 122 investissements pour lesquels les 2 données sont connues. ANIMA MedFunds) 

0-2 M$

2-5 M$

5-10 M$

10-20 M$

20-50 M$

50-100 M$

>100 M$

Non disp.

Total

Supression -10 -1 -565 -300 -14 -26 -132Pas de création 0 1 0 0 01-2 emplois 2 2 2 22-5 emplois 4 4 5 45-10 emplois 6 8 10 810-20 emplois 14 16 20 16 1620-50 emplois 34 37 44 32 25 3550-100 emplois 80 75 85 52 72 100 78>100 emplois 256 210 233 280 504 200 363 280Total général 88 68 65 80 346 33 200 145 94

Pour extrapoler cette moyenne à lʹensemble du portefeuille des fonds, il nʹest 

pas possible de raisonner sur la taille de chaque investissement. La variable 

la plus proche est le ticket moyen investi par chaque fonds (Figure 64).  

Figure 64. Estimation de la création totale dʹemplois par le private equity sur MED‐11 (sur 3 134 investissements viables, 1990‐2011. ANIMA MedFunds) 

Ticket moyen 0-2 M$ 2-10 M$ >10 M$ Non connu Total Pas de création -300 -21 500 -2 500 -3 700 -28 0001-10 emplois 500 1 800 0 300 2 60010-100 emplois 11 200 25 900 6 300 3 500 46 900Plus de 100 emplois 51 400 81 900 70 900 101 900 306 100Total 62 800 88 100 74 700 102 000 327 600

Lʹextrapolation  conduit  ainsi  à  près  de  330 000  emplois  créés.  Il  sʹagit 

dʹemplois nets, en ce sens que  les destructions dʹemploi  (un peu moins du 

dixième)  ont  été  soustraites.  Par  contre,  les  investissements  non  viables 

(faillite  ou  closing  down,  participation  non  cessible)  ont  été  exclus  de 

lʹéchantillon  (il  sʹagit  pour  lʹessentiel  de  start‐ups  dont  le  bilan  en  termes 

dʹemploi est neutre ‐parties de zéro et retournées à zéro!). 

 

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

90

Annexe 5. Comparaison avec l'enquête de 2008 et développements récents Après  une  très  forte  croissance  entre  2003  et  2007,  lʹactivité  du  capital‐

investissement  (PE)  sur  la  région  MED  a  nettement  marqué  le  pas  au 

moment  de  la  crise  financière  de  2008,  avant  de  bénéficier  dʹun  rebond 

(momentané?)  en  2010. Ce parcours  chahuté  sʹexplique par  la dépendance 

de  la  collecte de  fonds aux aléas du  contexte  international, beaucoup plus 

forte pour  le private equity (PE) que pour les investissements étrangers. La 

chute  des  engagements  en  2009  doit  ainsi  beaucoup  aux  difficultés 

rencontrées par les investisseurs du Golfe, repliés sur leur propre région. 

Figure 65. Montants levés par période et origine des investisseurs (M$), hors grands 

fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds) 

Figure 66. Fonds créés et montants levés par année, respectivement sur Israël et les 

autres pays MED, hors grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)  

a. Israël b. MED-10 (hors Israël)

3 033

1 704

2 525

2 339

1 638

144

40

12

18

168

6

0

5

10

15

20

25

30

35

40

-

500

1 000

1 500

2 000

2 500

3 000

3 500

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

Capitaux levés (M$) Nombre de fonds

645 687

8 839

6 445

286

4 153

107

4316

10

50

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

-

1 000

2 000

3 000

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

1990

1991

1993

1994

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

Capitaux levés (M$) Nombre de fonds

Israël,  qui  suit  un  parcours  propre  dans  le  PE,  a  subi  un  certain 

essoufflement  dans  les  investissements  technologiques  (Figure  62).  En 

Période Région

Avant 1992

1993-1996

1997-2000

2001-2004

2005-2008

2008-2011

Période non connue

Total

Golfe 0 1 343 14 502 2 703 0 18 547Israël 187 728 4 560 2 488 5 202 1 320 14 485USA/Canada 388 87 2 203 1 217 6 601 905 1 100 12 501Europe 981 47 168 812 2 698 928 12 5 646Machreck 165 245 94 1 828 651 23 3 006Maghreb 20 24 92 83 1 576 922 2 716Turquie 9 0 158 930 295 0 1 392Autres pays 34 85 329 870 66 1 384Total 1 575 1 060 7 302 6 280 33 665 8 593 1 201 59 676

MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED

91

termes relatifs, ce sont les investisseurs des pays émergents, du Maghreb, de 

lʹEurope et du Machreck qui ont le mieux résisté. 

2005-2008, une croissance du PE supérieur à 100% pour les pays MED

En 2008,  la première étude MedFunds,  issue de l’Observatoire ANIMA des 

Fonds  d’Investissement  en Méditerranée,  rendait  compte  du  considérable 

essor du private equity dans les pays sud et est de la Méditerranée entre 2005 

et 2008. Les montants  levés par  la profession ont en effet atteint un niveau 

record  en  2006 de  12 milliards de dollars24. Ce pic  a par  ailleurs  coïncidé 

avec une  croissance  considérable de  l’investissement  étranger  estimé pour 

cette même  année  à  87 milliards  de  dollars25.  Cet  essor  semble  avoir  été 

porté  par  un  redéploiement  des  fonds  du Golfe  après  les  attentats  du  11 

septembre  2001,  une  forte  disponibilité  de  pétrodollars,  une  croissance 

économique méditerranéenne robuste, enfin un contexte de libéralisation et 

de  réforme. Entre  2004  et  2008,  la  croissance du  nombre de  fonds  sur  les 

rives sud et est de  la Méditerranée sʹélève selon  lʹobservatoire MedFunds à 

165%  (+450%  hors  Israël)  et  celle  des  capitaux  levés  à  270%  (+830%  hors 

Israël).  

Une baisse ponctuelle des investissements en 2009

La crise  financière de 2008 a mis un coup d’arrêt provisoire à  la croissance 

régionale du private equity. Après l’essor de 2005‐2008, les fonds investissant 

dans la région ont accusé entre 2008 et 2009 une baisse de 95% de la collecte 

et de 74% du nombre de fonds lancés (hors Israël). Bénéficiant de leur relatif 

isolement, les pays de la région ont été affectés par la crise avec retard : leur 

faible  intégration  aux  flux mondiaux du  commerce,  l’absence de produits 

financiers  sophistiqués et  la  rareté des opérations de LBO ont pu  laisser à 

penser que les activités de private equity dans la région seraient préservées. 

La  contagion  a  cependant  fini par  gagner  la  région MED,  en  affectant  les 

débouchés de ses entreprises et les finances de ses principaux investisseurs, 

les pays du Golfe  : les acquisitions enregistrées en 2009 ont été plus rares26, 

et les fonds levés réduits.  

                                                                  24 11 milliards, en excluant les grands fonds internationaux et 6,5 milliards hors Israël. 

25 Les investissements directs étrangers (IDE) dans la région MEDA en 2006, ANIMA‐

MIPO, Mai 2007. 

26 Investissement dans les portefeuilles décroissant de 1 827 millions de dollars en 2007 

à 930 M$ en 2008, 168 M$ en 2009 et 50 M$ en 2010.  

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

Le  consortium MED‐Alliance mené  par  ANIMA  et  composé  de  BusinessMed,  Eurochambres, 

ASCAME, UNIDO, GTZ, Euroméditerranée a  lancé en avril 2008 “Invest  in Med“,  initiative co‐

financée à 75% par la Commission Européenne. Le projet ‐‐ prévu sur 36 mois et impliquant les 27 

pays  de  l’Union  Européenne  et  9  pays  partenaires  de  la  politique  européenne  de  voisinage 

(Algérie,  Egypte,  Israël,  Jordanie,  Liban, Maroc,  Autorité  Palestinienne,  Syrie  et  Tunisie)  ‐‐  a 

l’ambition d’accroître le volume et la qualité des investissements, des partenariats et du commerce 

euro‐méditerranéen pour contribuer à un développement économique durable de la région. 

MedFunds 2011 : panorama du capital-investissement dans la région MED ETUDE N°17 / Mai 2011

Le capital‐investissement sʹest beaucoup développé au sud de la Méditerranée depuis les années 

2000, en particulier dans les pays arabes, où il était très peu présent auparavant. Aujourd’hui, près 

de 309 sociétés de gestions s’intéressent à  la région et y  interviennent par  l’intermédiaire de 534 

fonds. Cet essor, affecté de manière ponctuelle par la crise de 2008, est en voie de consolidation :  

La  région  renforce son attractivité, avec plus de 120 nouveaux  fonds créés depuis 2008, et 

une diversification de l’origine des opérateurs, une baisse des engagements venus du Golfe, 

des  fonds  dʹorigine  nord‐américaine  ou  israélienne  (qui  restent  néanmoins  en  stocks 

cumulés depuis  1990  les principaux  investisseurs de  la  région), une  remontée  sensible de 

lʹEurope, enfin une forte croissance des fonds localisés sur les pays MED. 

Les équipes de gestion et les fonds d’investissement gagnent en maturité : une inflexion du 

capital‐investissement  vers  davantage  de  concentration  spatiale  et  de  spécialisation 

sectorielle est nettement observée, tandis que les fonds de seconde génération se multiplient.  

Les fonds d’investissement contribuent de plus en plus au développement de l’entreprise, en 

soutenant  les différentes étapes de sa constitution. Si  les  investisseurs  font  toujours  la part 

belle  au  capital‐développement  et  transmission,  les  investissements  en  amont  (early  stage) 

sont en relative croissance.   

Les effets de cette intervention se traduisent pour la plupart des entreprises investies par une 

croissance des embauches, du chiffre dʹaffaires et une amélioration générale du résultat : sur 

15 ans, le PE aurait en effet créé près de 330 000 emplois directs et apporté environ 20 milliards 

de dollars de chiffre dʹaffaires annuel (CA) supplémentaire. 

En somme, les pays MED ont réussi depuis 1987 à attirer près de 60 milliards de dollars (montants 

levés), et à financer par ce biais près de 5 000 entreprises à hauteur minimum de 26 milliards de 

dollars  (montants  investis  à  ce  jour).  Le  développement  du  secteur  ne  pourra  néanmoins  se 

poursuivre  sans une plus  grande  transparence  et une mise  en  réseau des  sociétés de  gestion  : 

l’élaboration  de  benchmarks  est  nécessaire  pour  attirer  plus  d’investisseurs,  alors  qu’une 

représentation de la profession via des fédérations permettrait d’influer les législations en vigueur. 

Par  ailleurs,  des  initiatives  visant  à  soutenir  la  percée  des  fonds  en  early  stage  (les  plus  forts 

créateurs de croissance et d’emploi) en mitigeant leurs risques s’avèrent essentielles.   

www.invest-in-med.eu