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MedFunds 2011 : panorama du
capital investissement dans la région MED
É t u d e N ° 1 7
M a i 2 0 1 1
A N I M A I n v e s t m e n t N e t w o r k Manal Tabet, Bénédict de Saint-Laurent
Références Ce rapport a été préparé par l’équipe ANIMA dans le cadre du contrat
Invest in Med. ANIMA Investment Network est une plateforme multi‐pays
de développement économique de la Méditerranée. Le réseau réunit plus de
80 agences de promotion des investissements (API), réseaux internationaux
et acteurs du développement territorial en Méditerranée. L’objectif
d’ANIMA est de contribuer à construire un meilleur environnement des
affaires et à accroître les flux d’investissement en Méditerranée.
www.anima.coop
ISBN 978‐2‐915719‐55‐0 ©ANIMA 2011. Reproduction interdite sans
autorisation expresse. Tous droits réservés
Auteurs L’enquête 2011 auprès des sociétés de gestion de fonds a été menée par
Samir Abdelkrim et Manal Tabet, avec lʹassistance de lʹéquipe veille
dʹANIMA (observatoire MIPO, données sur les entreprises etc.). Le
questionnaire préparé par Manal Tabet et Bénédict de Saint‐Laurent a été
soumis à Euromed Capital Forum, à lʹAMIC, et à certains fonds partenaires
(Siparex, Turenne Capital), qui sont ici remerciés.
Le rapport dʹétude a été rédigé par Manal Tabet et Bénédict de Saint‐
Laurent (ANIMA).
ANIMA remercie tous les gestionnaires de fonds qui ont bien voulu
participer à lʹenquête et se réjouit de poursuivre cette collaboration.
La plupart des informations sur le capital investissement en Israël
proviennent de la base de données administrée par Israel Venture Capital
Research Center (www.ivc‐online.com).
Confidentialité La plupart des sociétés de gestion enquêtées ont accepté de répondre au
questionnaire sous réserve du respect de la confidentialité. Ce rapport leur a
été soumis avant publication. Aucune donnée détaillée concernant les fonds
et leur portefeuille nʹest donc fournie, mais la base détenue par ANIMA
permet de réaliser toutes sortes d’analyses portant sur des échantillons
anonymes (voir ci‐contre).
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
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La banque de données MedFunds 2011 Lʹenquête MedFunds sʹappuie sur 4 bases de données (sociétés de gestion,
fonds, portefeuille de ces fonds, échantillon dʹentreprises des portefeuilles) :
Les niveaux de l'enquête ANIMA-MedFunds 2011 1. Sociétés de
gestion2. Fonds
d'investissement3. Portefeuille
d'entreprises suivies4. Entreprises (hors Israël)
632 échecs -->
22 grands fonds inter-nationaux
649 entre-prises hors-MED
-->-->
non pris en compte
Questionnaire et interviews MedFunds 2011
Pays arabes : enquêtes MedFunds 2008 & 2011, bases ANIMA/MIPO et autres, veille ANIMAIsraël : base ANIMA/MIPO, base IVC
Sources Pays arabes : enquête MedFunds 2011, base et veille ANIMA/MIPO Israël : base IVC
2316 exits
ayant créé 534
fonds
-->
ayant investi dans 4 815 entre-prises
-->
4 166 entre-prises MED soit
-->1850
investis-sements
en cours
512 fonds centrés sur
MED
309 socié-tés de gestion
130 profils détaillés
(réponses au questionnaire)
3 839 entre-prises iden-tifiées
-->
3 203 investis-sements viables
-->
1 517 exits1 686
investis-sements en cours
Ceci explique que les différents tableaux ou graphiques de ce rapport
portent sur des quantités variables (mais précisées dans la plupart des cas).
Pour obtenir plus d’information Certaines informations sur les fonds et les entreprises obtenues par ANIMA
au titre de lʹenquête MedFunds 2011 sont confidentielles et ne sont donc
présentées dans ce rapport quʹau niveau dʹagrégats et de croisements
statistiques. Seule une liste des sociétés de gestion est présentée en annexe.
ANIMA est à la disposition des entreprises, fonds ou consultants
éventuellement intéressés pour réaliser des analyse à partir d’exploitation de
la base qui respecteraient la confidentialité à laquelle le réseau sʹest engagé
auprès des gestionnaires de fonds et des bases de données auxquelle elle a
souscrit. Pour toute information ou commentaire : [email protected]
MedFunds 2011 : Panorama du capital investissement dans la région MED
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Acronymes et définitions Capital (Investissement, Développement, Risque etc.) : Financement en
fonds propres, et en assistance au management, de la croissance dʹune
entreprise non cotée.
Closing: Finalisation de la mise en place dʹun fonds, avec signature par
les partenaires (GP et LP, voir ci‐dessous) de la documentation légale
(pacte dʹactionnaires) et décaissement des fonds.
Développement : Stade de croissance de l’entreprise, englobant dans
certaines figures de la présente étude le capital‐développement et le
capital‐transmission.
Dossier, ou investissement, ou projet : Termes utilisés indifféremment
dans ce rapport pour désigner lʹaction dʹinvestir dans une entreprise, le
fonds dʹinvestissement y intervenant en moyens humains et financiers.
Due diligence : Investigations permettant à lʹinvestisseur dʹétayer son
appréciation sur lʹactivité, la situation financière, les résultats, les
perspectives et l’organisation de lʹentreprise.
Early Stage : Stades initiaux de la vie d’une entreprise, comprenant
l’amorçage (Seed) et le capital‐risque (venture capital ou VC).
Entreprise non cotée : Société investie par fonds, généralement non
ʺlistéeʺ (non introduite dans une bourse de valeurs et nʹayant donc ni les
ressources ni les obligations dʹinformation des sociétés cotées).
General partner (GP) : Société indépendante de gestion dʹun fonds
dʹinvestissement.
Grands fonds internationaux : Fonds dépassant généralement 1 milliard
d’euros, et qui sans cibler particulièrement la région MED, peuvent y
investir de manière marginale.
IDE : Investissement direct étranger.
Infrastructure : Type dʹinvestissement (et de fonds) consacré aux
travaux d’infrastructure ou au secteur immobilier.
IPO : Initial Public Offering (introduction en bourse).
Late stage : Stades ultérieurs de la vie dʹune entreprise, comprenant
notamment le développement (croissance, refinancements de ʺsecond
stageʺ), la transmission, le retournement etc.
Limited partner (LP) : Investisseur dans un fonds, avec une
responsabilité limitée au capital quʹil apporte.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
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MedAlliance : Consortium rassemblant 400 opérateurs de terrain autour
du réseau ANIMA, des fédérations dʹentreprises (BusinessMed), des
réseaux de CCI (Eurochambres et ASCAME) et agissant comme la ʺvoix
du businessʺ en Méditerranée.
MENA (Middle East and North Africa) : Aire géographique couvrant
les pays MED et un Moyen‐Orient élargi aux pays du Golfe.
MIPO : Observatoire méditerranéen des projets d’investissement et de
partenariat.
Pays MED ou MED‐11 : 11 pays du sud et de l’est de la Méditerranée à
savoir : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Syrie,
Tunisie, Autorité Palestinienne (Palestine) et Turquie.
Pays MED‐10 : Pays inclus dans l’ensemble MED‐11 moins Israël.
PE : Private equity ou capital‐investissement
Retournement (Turnaround) : Financement en fonds propres
dʹentreprises en difficulté afin de les rendre viables.
Second Stage : Stade intermédiaire de la vie d’une entreprise situé entre
le capital‐risque et le capital‐développement.
Stades dʹintervention des fonds (Stages) : Caractérisent le type
dʹinteraction avec lʹentreprise (via financement en fonds propres et
assistance au management) au fur et à mesure de sa création, de sa
croissance, et de son développement, depuis lʹamorçage, le capital‐
risque, le capital‐développement, le capital‐transmission (y compris les
montages LBO à effet de levier via dette, peu présents sur MED‐10), le
capital‐retournement (rachat dʹentreprises en difficulté) et les fonds
spécialisés dans lʹinfrastructure.
Ticket : Montant unitaire moyen investi par un fonds sur un dossier.
TRI : Taux de rentabilité interne (Internal Rate of Return, IRR).
MedFunds 2011 : Panorama du capital investissement dans la région MED
7
Table des matières 1. Vue d'ensemble du private equity ........................................... 9
Un puissant mode de financement des petites et moyennes entreprises en Méditerranée ................................................................................. 9 L'apparition de nouveaux acteurs ........................................................ 11 Professionnalisation du private equity en Méditerranée ......................... 12
Augmentation des fonds mono-pays .......................................................... 12 Davantage d'activité tournée vers l'amont (early stage) .............................. 13 Une spécialisation du métier ...................................................................... 14 Des volumes deux fois plus élevés pour les fonds de seconde génération ..... 14 Moins de « méga-fonds » .......................................................................... 15
Exit et rentabilité ................................................................................ 15 Des sorties encore rares ............................................................................ 15 Des attentes élevées en matière de rentabilité ............................................ 16
Un contexte mondial favorable au PE ................................................... 16 Un impact significatif en termes d'emploi (jusqu'à 100 000 par an!) ....... 18 Une création d'activité de l'ordre de 20 milliards de $ ........................... 19
2. Les sociétés de gestion du PE ........................................... 21 Profil des sociétés de gestion............................................................... 21 Top 10 des sociétés investissant dans les pays MED ............................. 23 Les grands fonds internationaux actifs dans les pays MED ..................... 25
3. Géographie des fonds ....................................................... 27 Pays hôtes : une attractivité très différenciée ....................................... 27 Origine : une montée en puissance des investisseurs locaux ................. 31 Une présence significative d’investisseurs institutionnels ....................... 33 Quel investissement pour les pays MED ? ............................................. 34
4. Stratégies d’investissement .............................................. 37 Stade d’investissement : l'amont relativement négligé .......................... 37
Une percée de l’amorçage et du capital-risque dans les pays arabes ............ 38 Hors Israël, des capitaux surtout concentrés sur l'aval ................................ 39 Une cible géographique adaptée au stade d’investissement ......................... 40
Secteurs d’investissement ................................................................... 41 Une approche qui reste opportuniste… ....................................................... 41 …mais qui se concentre progressivement ................................................... 42
Stratégies de sorties et rentabilité ........................................................ 43
5. Portefeuille des fonds : une mutation lente mais profonde ................................................................................ 45
Près de 5 000 entreprises financées ..................................................... 45 Une certaine inertie dans la mise en œuvre des fonds .......................... 46
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
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Des sorties peu évidentes, surtout dans les pays arabes ....................... 47 Des montants investis très variables .................................................... 50
6. Impact du PE : 30 000 emplois directs par an et une croissance de 50% de l'activité des entreprises investies ... 53
Des effets diffus et difficiles à appréhender .......................................... 53 Une forte implication des gestionnaires de fonds .................................. 54 Création d'emplois .............................................................................. 55
Un impact moyen de 100 emplois par dossier ............................................. 56 Un impact plus fort au Maghreb ................................................................. 57 Des projets légers en emplois dans la hi tech et les biens de consommation . 57
Création d'activité (chiffre d'affaires) .................................................... 58 Impact selon la région .............................................................................. 59 Impact selon le secteur ............................................................................. 60
Conclusions & recommandations .......................................... 61 Evolution du PE depuis 2008 ............................................................... 61 Constat : la nécessité d’un développement économique MED "par le bas"…. ............................................................................................... 62 Actions à mettre en place .................................................................... 63
Annexes ................................................................................. 67 Annexe 1. Liste des sociétés de gestion opérant sur la région MED ........ 67 Annexe 2. Méthodologie et définitions .................................................. 80
Méthodologie : pourquoi l’initiative MedFunds ? .......................................... 80 Les sources de l’Observatoire MedFunds .................................................... 81 Nature des fonds sélectionnés ................................................................... 82 Délimitation géographique de la zone enquêtée .......................................... 83 Regroupement en secteurs ........................................................................ 84 Calcul et estimation des montants ............................................................. 85
Annexe 3. Estimation du portefeuille réel ............................................. 87 Annexe 4. Estimation du nombre d'emplois créés ................................. 89 Annexe 5. Comparaison avec l'enquête de 2008 et développements récents .............................................................................................. 90
2005-2008, une croissance du PE supérieur à 100% pour les pays MED ....... 91 Une baisse ponctuelle des investissements en 2009 .................................... 91
1. Synthèse et vue d'ensemble du
private equity
Un puissant mode de financement des petites et moyennes entreprises en Méditerranée Le capital‐investissement (private equity ou PE dans ce rapport) sʹest
beaucoup développé au sud et à lʹest de la Méditerranée (MED1) depuis les
années 2000, en particulier dans les pays arabes, où il était très peu présent
auparavant. Lʹévolution en dents de scie du nombre de fonds créés, des
montants levés et surtout investis (Figure 1) doit beaucoup à un contexte
international quelque peu chahuté, sur une décennie riche en événements
pour la région2. La forte croissance du PE entre 2003 et 2007, a été suivie
dʹune régression en 2008‐2009, avant un rebond en 2010.
Figure 1. Fonds créés et montants levés par année dans la région MED, hors grands
fonds internationaux (par année de création des fonds. Source ANIMA‐MedFunds)
3 677
287
11 364
1 923
4 297
3 242489
3 461
159 81
50
7
61
18
56
0
10
20
30
40
50
60
70
-
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
Montants levés (M$) Montants investis (M$) Nombre de fonds créés
ANIMA a recensé plus de 500 fonds investissant dans les PME de la région
MED, dont près de 300 actifs début 2011. Les rives sud et est de la
1 MED‐11 (quand ce nʹest pas précisé), soit : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban,
Libye, Maroc, Syrie, Tunisie, Palestine et Turquie.
2 Eclatement de la bulle internet, crise financière turque, attentats du 11 septembre
2001, guerres dʹIrak et du Liban, conflit israélo‐palestinien, crise financière mondiale,
quasi‐faillite des Emirats, révolutions arabes...
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
10
Méditerranée ont ainsi pu attirer près de 60 milliards de dollars depuis 1990
(montants levés, dont 89% depuis 2000) et financer par ce biais près de 5 000
entreprises à hauteur de 26 milliards de dollars (montants effectivement
investis, dont 84% depuis 2000).
Alors que pour Israël, il ne sʹagit que de la poursuite dʹun mode de
financement de lʹentreprise, en particulier émergente, engagé dès la fin des
années 80, pour les pays arabes et la Turquie, il sʹagit dʹun phénomène nouveau et
probablement majeur en termes de modelage du tissu industriel. Ce qui a été levé
ou investi depuis 2005 (Figure 2) représente dans ces pays 80% du stock
historique de PE (contre 48% pour Israël) et 60% des investissements
effectifs (contre 23% pour Israël).
Figure 2. Part des montants dʹinvestissement mobilisés depuis 2005, selon la région
visée (en pourcentage du stock total 1985 ‐2011. ANIMA‐MedFunds)
% du stockRégion d'accueil
En % des capitaux visés
En % des capitaux levés
En % des capitaux investis
Israël 53% 48% 23% Maghreb 92% 87% 62% Machreck 85% 72% 54% Turquie 91% 90% 86% MED en général 96% 90% 46% MENA /pays émergents 94% 92% 89% Total 81% 73% 48%
Après le ralentissement de 2009, les investisseurs ont rapidement réinvesti le
terrain, lançant 56 nouveaux fonds en 2010 (Figure 3), soit un niveau
d’activité jamais atteint précédemment pour les pays MED‐10. En dépit des
révolutions arabes, l’année 2011 s’annonçait également propice, avec 23
fonds en cours de création. Israël, en revanche, semble affecté de manière
plus durable, avec une baisse des créations de fonds en 2010 et 2011.
Figure 3. Fonds lancés en 2010‐2011 par région d’accueil (ANIMA‐MedFunds)
Région d'accueil
Fonds créés en 2010
Montants visés - 2010
(M$)
Fondsannoncés en
2011
Montants visés -
2011 (M$)Maghreb 14 3 672 1 68Machreck 13 1 817 6 734MED 4 2 808 1 150MENA 8 3 500 7 3 850MENA & pays émergents 6 3 700 5 2 650Israël 6 1 393 2 1 120Turquie 5 927 1 20Total 56 17 818 23 8 592
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
11
L'apparition de nouveaux acteurs L’étude MedFunds 2008 faisait état d’une forte concentration des fonds
d’investissement sur certains pays de la région (Israël bien entendu, mais
également Egypte et Maroc, à un degré moindre Tunisie), et de l’absence
quasi‐totale de fonds dédiés à d’autres pays. Cette réalité a changé, tous les
pays MED étant aujourd’hui, bien que de manière inégale (Syrie, Libye),
concernés par le private equity. Plus de 120 nouveaux fonds ont été créés depuis
2008, avec de nouvelles cibles : moins de grands fonds généralistes, davantage de
fonds sectoriels, émergence de lʹearly stage dans certains pays.
Lʹorigine des opérateurs a beaucoup évolué (Figure 4), avec en particulier
une baisse ‐aussi rapide que la hausse précédente ‐ des engagements venus
du Golfe, une baisse relative des fonds dʹorigine nord‐américaine ou
israélienne, une remontée sensible de lʹEurope (passant depuis 2008 de 10 à
14% des engagements), enfin une forte croissance des fonds localisés sur
MED, ce qui est en soi une nouvelle très encourageante pour la proximité
avec les entreprises investies qui en résulte.
Figure 4. Montants levés par période et origine des investisseurs (M$), hors grands
fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)
812
Europe2 698
9281 343
Golfe14 502
2 7032 2031 217
USA/Canada6 601
9054 560 2 488
Israël5 202
1 262
MED-104 333
1 868
Autres329
870
0
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
35 000
Avant1992
1993-1996
1997-2000
2001-2004
2005-2008
2008-2011
Europe Golfe USA/Canada
Israël MED-10 Autres
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
12
Néanmoins, en stock, les pays du Golfe (Emirats Arabes Unis en tête), Israël
et les Etats‐Unis restent les principaux investisseurs en PE de la région.
Professionnalisation du private equity en Méditerranée Israël, porté par l’essor des technologies de l’information et de la
communication, s’est très tôt concentré sur des investissements en early
stage, principalement nationaux et axés sur l’innovation technologique
(internet, biotechs, mobile, etc.). A l’inverse, le private equity dans les autres
pays MED a été fortement marqué jusqu’en 2008 par une prédominance de
larges fonds opportunistes tant par les secteurs visés que par les pays ciblés3 :
un nombre limité d’investissements, mais de taille conséquente, a été ainsi
enregistré dans l’industrie lourde, l’immobilier ou lʹénergie.
Cette tendance n’est pas démentie par les données ANIMA‐MedFunds
regroupées pour la période 2008‐2011. Néanmoins, une inflexion du PE vers
davantage de concentration spatiale et de spécialisation sectorielle peut être
observée, suggérant que le PE parvient à une certaine maturité sur MED.
Augmentation des fonds mono-pays
Avant 2004, les fonds de PE se limitaient géographiquement, pour conserver
une certaine proximité avec leurs entreprises ou se concentrer sur des
marchés dotés de réglementations plus favorables tels que l’Egypte.
Figure 5. Couverture géographique des fonds créés (par période et hors Israël. ANIMA‐MedFunds)
27 48 3924
9339
1992-2004 2005-2008 2008-2011
Mono-pays Régional
Les fonds régionaux ont été largement favorisés pendant le boom des années
2005‐2008, notamment avec l’entrée sur le marché de fonds du Golfe visant
la région MENA dans son ensemble, de fonds russes touchant l’Asie centrale
(et la Turquie), ou de fonds américains ou européens s’intéressant avec
opportunisme à quelques entreprises de la région.
3 Panorama du capital investissement dans la région MEDA, ANIMA, 9‐ 2008.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
13
Du fait du déclin des acteurs du Golfe, la période récente marque un regain
relatif des fonds mono‐pays. Ce phénomène peut tenir aussi à la croissance
de lʹearly stage, qui implique une proximité auprès des start‐ups suivies.
Davantage d'activité tournée vers l'amont (early stage)
Jusquʹen 2008 et en dehors dʹIsraël, les activités en early stage ou en second
stage représentaient une activité marginale de fonds majoritairement
consacrés à des modes d’investissement plus sécurisés (transmission,
infrastructure etc.). Plusieurs fonds se sont davantage tournés vers lʹamont
depuis lors, pour différentes raisons : insistance publique sur lʹinnovation et
les start‐ups, présence d’investisseurs MED souhaitant se focaliser sur leur
pays, développement d’incubateurs spécialisés et de réseaux (business
angels etc.)4, enfin création déjà évoquée de fonds mono‐pays.
Figure 6. Nombre de fonds par stade d’investissement (hors Israël. ANIMA‐MedFunds)
1 1 27 4
1816
1 1 1 4 3 74 1 211 12
94
49
2 1 4
2210
0
20
40
60
80
100
Non disponible
Avant1992
1993-1996
1997-2000
2001-2004
2005-2008
2008-2011
Early stage Second stage Développement Infrastructure
C’est ainsi que 28% des fonds créés entre mars 2008 et mars 2011 sont
consacrés à des investissements en early et second stage, contre 16% pour la
période précédente5. Cette progression (Figure 6) est concomitante avec la
baisse relative des fonds consacrés au développement, à la transmission
ainsi qu’aux infrastructures.
4 Les programmes Medibtikar et Invest in Med, menés entre autres par ANIMA, ont
été étroitement associés à ces développements : création de réseau de business angels
au Maroc, en Jordanie, en Tunisie, soutien à lʹimplantation de Réseau Entreprendre
International, opération MedVentures etc.
5 On peut citer parmi eux : Middle East Venture Partners Fund (régional), Abraaj RED
Growth Fund (régional), Dayam et Maroc Numeric Fund (Maroc), le fonds de Tunisie
Télécom, Diva Sicar (Tunisie), Innovent et 212 Venture Capital Fund (Turquie).
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
14
Une spécialisation du métier
En 2008 comme aujourd’hui, les fonds investissant en Méditerranée restent
largement opportunistes ou multisectoriels. Seuls 30% des fonds sont dédiés
à des secteurs spécifiques.
Néanmoins, alors qu’en 2008 les secteurs étaient compris de manière
englobante ‐par exemple le BTP, l’immobilier ou l’industrie hôtelière‐, les
secteurs sont aujourd’hui abordés de manière de plus en plus ciblée. Il existe
par exemple depuis 2009 des fonds consacrés aux cleantechs (Green Energy
Infrastructure Fund, Crescent Clean Energy Fund), à l’agritech (OCP
Innovation Fund for Agriculture), aux télécoms (Diva Sicar), aux services
financiers (Saffar Financial Infrastructure Fund) ou encore aux services
médicaux (Shefa MENA Health Fund). Les fonds dédiés aux nouvelles
technologies sont, parallèlement à la création de fonds consacrés à l’early
stage, en pleine croissance.
Des volumes deux fois plus élevés pour les fonds de seconde génération
Le secteur du private equity gagne incontestablement en maturité. Les fonds
de deuxième génération, voire de troisième génération, ne sont plus rares
(61 fonds actifs sur la région ont déjà été renouvelés au moins une fois).
En excluant Israël, l’Europe et les Etats‐Unis, qui bénéficient d’une plus
longue expérience, 6 fonds du Golfe, 3 fonds du Maghreb (Moussahama,
AfricInvest, Upline Investments) et 3 fonds du Machreck (Horus Private
Equity Fund, Technology Development Fund, Middle East Real Estate
Opportunities Fund) ont déjà été renouvelés. Les capitaux visés par ces
fonds de seconde génération sont généralement deux fois plus élevés que
pour leur prédécesseur (Figure 7).
Figure 7. Moyenne des montants visés par génération de fonds et région ciblée, hors
grands fonds internationaux (en millions de dollars. ANIMA‐MedFunds)
Montant visé M$Région ou pays
1ère génération
2ème génération
3ème génération
4ème génération
5ème génération
Machreck 32 99 580Maghreb 128 270 79Turquie 93 395 Israël 62 116 140 220 433MED 60 200 MENA 243 454 500 4 000MENA & émergents 766 1 064 Ensemble (moyenne) 106 200 175 535 433
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
15
Moins de « méga-fonds »
La période 2008‐2011 est caractérisée par une réduction des fonds de plus de
100 millions de dollars, les premiers à être affectés par la crise (Figure 8).
Figure 8. Taille des fonds par montant levé et par période d’investissement, hors
Israël et grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
2005-2008
2008-2011
<20 M$
20-50 M$
50-100 M$
100-500 M$
>500 M$
Il est aujourd’hui difficile de savoir si ces grands fonds généralistes
retrouveront un jour l’hégémonie qu’ils ont connue entre 2005 et 2008. Ces
fonds pourraient se concentrer sur les activités de capital transmission et
d’infrastructure, laissant l’amorçage, le capital‐risque et le développement à
des fonds plus spécialisés.
Exit et rentabilité
Des sorties encore rares
Les sorties réalisées sont encore rares dans les pays arabes et en Turquie, où
lʹessentiel des fonds a été créé après 2004. Ce nʹest pas le cas, bien sûr, en
Israël (Figure 9). Une majorité de sorties est industrielle (cession).
Figure 9. Etat des investissements (portefeuille de 3 839 entreprises. ANIMA‐MedFunds)
500
34 2 11 9 1242
1186
929
630
273
14 4
189
0
200
400
600
800
1000
1200
Investissement en cours
Cessionindustrielle
Echec, faillite
Introductionen bourse
(IPO)
Vente àautre fonds
Option derevente
Autre ou non connu
MED-10 Israël
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
16
En moyenne, 62% du portefeuille israélien ʺhistoriqueʺ a fait lʹobjet dʹun exit,
contre seulement 18% hors Israël, ce qui témoigne à la fois de la jeunesse du
PE dans les pays arabes et en Turquie et peut‐être aussi de certaines
difficultés à se dégager des projets en portefeuille dans ces pays. Les sorties
envisagées (Figure 10) empruntent moins souvent la voie royale de
lʹintroduction en bourse et plus souvent la revente de lʹentreprise aux
fondateurs ou à un autre fonds dʹinvestissement. Les cessions industrielles
représentent cependant lʹoption envisagée la plus fréquente.
Figure 10. Sorties envisagées selon le stade dʹinvestissement (échantillon de 269 entreprises hors Israël. ANIMA‐MedFunds)
Des attentes élevées en matière de rentabilité
Les TRI bruts attendus sont en moyenne de lʹordre de 23% (Figure 11), avec
des objectifs moins élevés pour les fonds dédiés aux infrastructures (19%).
Cette moyenne semble assez prometteuse si l’on considère les attentes
générales des investisseurs sur les marchés émergents : selon l’enquête
EMPEA 20116, seul un quart (23%) des investisseurs attendent un retour de
plus de 21% (net, néanmoins) sur leur portefolio investis dans les pays
émergents. Cette part ce réduit à 9% si l’on aborde les portefeuilles globaux.
Figure 11. TRI brut attendu, selon le stade dʹinvestissement (échantillon de 93 fonds hors Israël. ANIMA‐MedFunds)
Stade d'investissement Early stage
Second stage
Dévelop-pement
Infra-structure
Total
TRI moyen attendu 23% 25% 23% 19% 23%
Un contexte mondial favorable au PE La situation ainsi observée dans la région MED correspond assez bien aux
tendances mondiales du PE (selon lʹenquête EMPEA 2011):
6 6 Emerging markets private equity survey 2011. EMPAE/Coller Capital, Avril 2011
Type d'exit Stade d'invest.
Cession industrielle
Intro. en bourse
Vente à un autre
fonds
Option de vente (aux
fondateurs)
Liquidation
Early stage 17 7 15 12 5 Second stage 7 6 6 6 1 Développement 44 50 39 32 3 Infrastructure 7 5 4 2 0 Total 75 68 64 52 10
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
17
les investisseurs dans les fonds (limited partners) cherchent à
surpondérer les pays émergents, dʹoù proviendrait lʹessentiel de la
croissance économique globale (leur exposition à ces marchés passerait
de 11‐15% en 2009‐2010 à 16‐20% en 2011‐2012);
un peu plus de la moitié de ces investisseurs estiment que lʹexpertise et
les capacités des gestionnaires de fonds (general partners) des pays
émergents sʹest renforcée et que le ratio risque/gain potentiel (return) est
favorable aux pays émergents par rapport aux pays développés;
de même une majorité (54%) des investisseurs espèrent une rentabilité
nette supérieure à 16% annuels sur leur portefeuille placé dans les pays
émergents (seuls 33% des investisseurs ont le même pronostic sur leur
portefeuille global); pour un quart dʹentre eux, lʹobjectif est même de
21% et plus de rentabilité nette.
Bien entendu, ces attentes visent en priorité les BRICS (Brésil, Russie, Inde
Chine, Afrique du Sud). Mais les pays MENA, avant les révolutions arabes
en cours, nʹétaient pas les plus mal placés, avec un score dʹattractivité doublé
en 2011 par rapport à 2010 (38/100) et une bonne position de la Turquie
(51/100). Selon EMPEA, 16% des investisseurs sur MENA (et 19% sur la
Turquie) souhaitaient en janvier‐février 2011 (moment de lʹenquête) accroître
leur exposition à cette région et 7% (9% sur la Turquie) commencer à y
investir. Seuls 7% des investisseurs sur MENA (et 3% sur la Turquie)
souhaitaient y diminuer leurs projets, voire se retirer.
De même, les inquiétudes des investisseurs concernent lʹexistence de
gestionnaires de fonds compétents, la petite taille des deals et, comme on
pouvait lʹimaginer, le risque politique régional (Figure 12).
En revanche, les valorisations dʹentreprises sont considérées comme
attractives, le cadre légal est globalement acceptable et les sorties ne sont pas
jugées plus difficiles quʹailleurs... La région apparaît ainsi, sur plusieurs
critères, comme moins ʺexcitanteʺ, mais finalement plus rassurante que
certaines destinations à la mode comme la Chine ou lʹAsie en général.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
18
Figure 12. Facteurs dissuasifs pour lʹinvestissement par région (EMPEA 2011)
Pays/ région
Nombre limité de gestion-naires de
fonds
Investis-sements potentiels trop petits
Valori-sation trop élevée des
entrées
Contexte difficile pour les sorties
Climat réglementaire
fiscal défavorable
Risque poli-tique élevé
MENA 39% 33% 2% 14% 12% 32% Turquie 28% 23% 5% 12% 7% 12% Chine 7% 7% 45% 14% 31% 24% Inde 14% 0% 58% 14% 8% 11% Asie (autres p. émergents) 38% 19% 4% 35% 12% 19%
Russie/CIS 25% 12% 2% 17% 30% 63% Europe centrale et orientale 19% 16% 5% 27% 11% 16%
Brésil 11% 3% 31% 11% 11% 3% Amérique latine (hors Brésil) 32% 19% 16% 10% 10% 23%
Afrique sub-sahélienne (y. c. Afrique du Sud)
47% 24% 2% 14% 12% 39%
Un impact significatif en termes d'emploi Lʹimplication dans les sociétés gérées est importante en termes financiers
(Figure 13), puisque dans 12,6% des cas, la prise de participation est
majoritaire, dans 29,5% des cas, elle va de 30 à 50% du capital (minorité de
blocage) et dans 29,2% des cas, elle va de 10 à 30% du capital. Seuls 28,7%
des investissements sont très dilués (moins de 10% du capital).
Figure 13. Distribution des pourcentages de prises de participationdans les
entreprises investies (sur environ 700 dossiers, ANIMA‐MedFunds)
81
119
156
48
143
6351
14 23
0255075
100125150175
0 à 4,9%
5 à 9,9%
10 à 19,9%
20 à 29,9%
30 à 39,9%
40 à 49,9%
50 à 74,9%
75 à 99,9%
100%
Mais le private equity ne se limite pas au financement des entreprises. Il
implique aussi différentes formes dʹassistance au management. Recrutés sur
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
19
la base de leurs track records, les gestionnaires de fonds agissent comme des
actionnaires professionnels et exigeants. Leur expérience, leur vision
stratégique et leur entregent leur permettent de contribuer activement au
développement de lʹentreprise.
Les effets de cette intervention se traduisent en termes de croissance du
chiffre dʹaffaires, dʹamélioration du résultat et de création dʹemplois. De
façon plus diffuse, le PE permet aussi le transfert de savoir‐faire, le
développement de synergies ou une ouverture internationale.
Sur lʹéchantillon de 150 entreprises suivies dans le cadre de lʹenquête
MedFunds 2011, le PE a créé plus de 11 500 emplois nets dans la région, dont
72% par les investissements inférieurs à 5 millions de dollars. En extrapolant aux
quelque 3 000 investissements viables réalisés à ce jour, près de 330 000
emplois auraient été créés, avec une moyenne de 100 emplois par dossier et
environ 30 000 emplois par an depuis 2008.
Une création d'activité de l'ordre de 20 milliards de $ Parallèlement, et avec les mêmes réserves méthodologiques, les quelque
5 000 entreprises investies sur MED auraient apporté environ 20 milliards de
dollars de chiffre dʹaffaires annuel (CA) supplémentaire sur les 20 dernières
années, avec une moyenne de 1,8 milliard pour les 3 dernières années.
Lʹéchantillon des entreprises suivies a vu son CA annuel augmenter de 42%
après intervention du fonds. Plus le fonds est intervenu en amont
(amorçage, VC, second stage), plus la croissance est forte (baissant de 416%
pour lʹearly stage à 32% pour le développement).
2. Les sociétés de gestion du PE
Profil des sociétés de gestion 309 sociétés de gestions s’intéressent aujourd’hui au sud et à l’est de la
Méditerranée, et y interviennent par l’intermédiaire de 534 fonds. Leur
croissance a suivi de près la progression de l’activité dans la région (Figure
14), même si certaines sociétés bénéficient d’une expérience depuis
longtemps acquise en travaillant sur d’autres ensembles régionaux.
Figure 14. Evolution des sociétés de gestion investissant dans les pays MED par
date de création (ANIMA‐MedFunds)
0
10
20
30
40
50
60
70
0
5
10
15
20
25
30
Nombre de sociétés de gestion créées Nombre de fonds lancés
Figure 15. Sociétés de gestion, fonds et capitaux investis (M$) dans les pays MED
par région d’origine depuis 1987 (ANIMA‐MedFunds)
Nb. de sociétés
Nb. de fonds
Nb. d’entreprises MED investies
Capitaux visés
Capitaux levés
Capitaux investis
Europe 28 41 198 12 210 10 045 18,8%Golfe 49 75 74 33 286 17 251 23,2%Israël 97 186 2 388 15 959 14 455 59,6%Maghreb 33 61 340 3 870 2 716 17,8%Machreck 32 57 256 6 794 3 372 35,1%Autres pays 9 12 9 5 221 2 014 3,9%Turquie 12 16 66 1 613 1 392 22,3%Etats-Unis/Canada 49 86 830 52 489 49 473 27,9%Total 309 534 4 161 131 443 100 717 25,8%
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
22
Le métier s’est structuré très tôt en Israël, pays qui a, par la même occasion,
rapidement attiré l’attention de sociétés nord‐américaines. Les équipes de
gestion du Golfe se sont, quant à elles, constituées dans le courant des
années 2000, avec quelques poids lourds, suivies par celles du Machreck
(l’Egypte tout d’abord) et du Maghreb. Quelques autres pays s’impliquent
davantage dans les pays MED : c’est le cas dʹAfrican Lion (Australie) qui,
depuis 1999, a monté 3 fonds consacrés à la région, mais également de fonds
russes (Troika) ou chinois (Asia Debt Management Capital) qui sont depuis
peu attirés par la croissance économique turque. L’Afrique du Sud héberge
aussi deux sociétés de gestion qui investissent dans la région.
Dans leur activité, ces sociétés sont plutôt généralistes (Figure 16) et
bénéficient d’une certaine autonomie (Figure 17). Par ailleurs, elles facturent
en moyenne des frais de gestion de 1,9%, et un intéressement de 19,8%.
Figure 16. Spécialisation des sociétés de gestion investissant dans les pays MED
(ANIMA‐MedFunds)
MED-11 MED-10 hors Israël
39%
54%
7%Généraliste
Sectoriel
Infra-structure
61%
28%
12%
Généraliste
Sectoriel
Infrastructure
Figure 17. Présence des investisseurs (Limited Partners) dans les comités de
décision d’investissements (ANIMA‐MedFunds)
Tous 15%
Aucun 33%
Quelques uns52%
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
23
Top 10 des sociétés investissant dans les pays MED Les deux tableaux ci‐dessous listent les 10 sociétés de gestion les plus actives
dans la région MED en fonction des leurs capitaux (Figure 18) ou du nombre
de fonds qu’elles ont lancés (Figure 19). Des sociétés comme Abraaj Capital
ou EFG‐Hermes se distinguent dans les deux classements.
Figure 18. Top 10 des sociétés de gestion investissant dans les pays MED par
montant des capitaux visés (ANIMA‐MedFunds)
Société
Pays Nb. de fonds MED
Nom des fonds gérés Capitaux visés (M$)
Abraaj Capital EAU 9
Abraaj Buyout ; Abraaj Buyout II ; Abraaj Buyout IV ; Abraaj Real Estate Fund ; Abraaj RED Growth Capital (SME); Abraaj Special Opportunities I ; Abraaj Special Opportunities II ; Infrastructure and Growth Capital Fund ; Palestinian Growth Capital Fund
7 661
Global Investment House
Koweït 4 Global Opportunistic I; Global Opportunistic II; Global DIB Millennium Islamic Buyout Fund, Global Buyout Fund
3 550
Abu Dhabi Investment Company
EAU 3 Invest AD Private Equity Partners II L.P., ADIC MENA Partners ; Libya Opportunity Fund 3 200
Emerging Markets Partnership Middle East
Etats-Unis 2 IDB Infrastructure Fund, EMP Energy Fund 2 500
First Israel Mezzanine Investors
Israël 5 First Israel Mezzanine Investors (FIMI) Fund & FIMI Opportunity Fund I, II, III, IV 2 080
Millennium Private Equity
EAU 2 Millennium Private Equity Global Energy Fund ; Millennium Private Equity Telecoms, Media & Technology Fund
2 000
Arab Fund for Economic and Social Development
Kuwait 1 Arab SME Fund 2 000
Non encore assigné - - IDB Infrastructure Fund II 2 000
EFG Hermes Private Equity
Egypte 7
Horus Private Equity, Horus Private Equity II, Horus Private Equity III, Horus Food and Agri Business, Commercial International Investment company; EFG Hermes Syria Fund
1 739
AIG / AIG Capital Partners
Etats-Unis 3 AIG Blue Voyage Fund; AIG Orion Fund, AIG
Global Emerging Markets Fund 1 410
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
24
Figure 19. Top 10 des sociétés de gestion par nombre de fonds MED lancés (ANIMA‐MedFunds)
Société
Pays Nb. de fonds MED
Nom des fonds gérés Capitaux visés (M$)
Evergreen Venture Partners Israël 13
Yarok Ad Partnership; Evergreen International Investments; Atid; Yarok Az; Periscope I; IJT Technologies; HarbourVest Evergreen; Harvest I; Harvest II; Peace Technology; Evergreen III; Evergreen III; Evergreen IV; Evergreen V
813
Abraaj Capital EAU 9
Abraaj Buyout ; Abraaj Buyout II ; Abraaj Buyout IV ; Abraaj Real Estate Fund ; Abraaj RED Growth Capital (SME) Fund ; Abraaj Special Opportunities; Abraaj Special Opportunities II ; Infrastructure and Growth Capital Fund ; Palestinian Growth Capital Fund
7 661
Shrem, Fudim, Kelner (SFK) & Co.
Israël 9
Canada Israel Opportunity I ; Canada Israel Opportunity II ; Canada Israel Opportunity III; Canada Israel Opportunity IV; Shrem, Fudim, Kelner (SFK) Founders Group II ; DS Founders Group; Dovrat Shrem (DS) Skies Fund Ltd; Dovrat, Shrem Rainbow Ltd. ; Horizon Fund
100
SAGES Capital Tunisie 9 Essaimage; Taahil Invest; In'Tech; FCPR – GCT ; FCPR – CIOK ; FCPR – SONEDE ; FCPR – STEG ; FCPR – ONP ; FCPR – ONAS ; FCPR – SNCPA
48
EFG Hermes Private Equity Egypte 7
Horus Private Equity I,Horus Private Equity II, Horus Private Equity III, Horus Food and Agri Business, Commercial International Investment company; EFG Hermes Syria Fund
1 739
First Israel Mezzanine Investors
Israël 5 First Israel Mezzanine Investors (FIMI) Fund & FIMI Opportunity Fund I, II, III, IV 2 080
Pitango Venture Capital Israël 5 Polaris Fund I; Pitango Fund II; Pitango Fund III;
Pitango Fund IV; Pitango V 1 275
Jerusalem Venture Partners Israël 5
Jerusalem Pacific Ventures; Jerusalem Venture Partners II; Jerusalem Venture Partners III; Jerusalem Venture Partners IV; Jerusalem Venture Partners Media V
803
Gemini Israel Venture Funds
Etats-Unis 5 Gemini I, Gemini II, Gemini III, Gemini IV, Gemini V 746
Infinity Equity Capital Israël 5
Infinity Israel China; Infinity I; Infinity II; Infinity Management Services; Infinity-CSVC Venture Capital Enterprises
580
Giza Venture Capital Israël 5 Giza I; Giza II; Giza III; Giza IV; Giza V 566
Beltone/ Beltone Private Equity Egypte 5
Beltone Investment Group; Beltone Retail Holding ; Beltone Capital Holding, beltone Special Real Estate, Capital Partners for Tourism
470
Tuninvest Finance Group Tunisie 5
Tuninvest International Sicar; Tuninvest Sicar; Tunisie Sicar; Tuninvest International Ltd; Tuninvest Innovation Sicar; Maghreb Private Equity Fund I; Maghreb Private Equity Fund II
200
Upline Investments Maroc 5
Upline Investments Fund; Upline Technologies; Moussahama I; Moussahama II; OCP Innovation Fund for Agriculture
150
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
25
Les grands fonds internationaux actifs dans les pays MED Quelques grandes sociétés de gestion, habituées à lever des fonds
conséquents sur l’Europe et les Etats‐Unis, investissent de manière plus ou
moins marginale7 dans les pays méditerranéens (cf. Figure 20).
Figure 20. Sociétés gérant des grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)
Société
Pays Nom des fonds gérés Nb. de fonds MED
Nb. d'entreprises
MED
Capitaux visés (M$)
Apax Partners Etats-UnisApax Israel II, Apax IV, Apax V, Apax VI, Apax Partners & Leumi Israeli Growth Fund
5 55 12 540
KKR Etats-Unis KKR European Fund II 1 1 5 400 TGP Capital Etats-Unis Texas Pacific Group Partners IV 1 1 5 300
Providence Equity Partners Etats-Unis Providence Equity Partners V 1 1 4 250
Actis Grande-Bretagne
Actis Africa 2, Actis Emerging markets 3, Actis Infrastructure 2 3 4 4 055
Citi Venture Capital International
Grande-Bretagne
CVCI Africa, CVCI Growth II 2 4 1 900
Emerging Capital Partners (formerly Emerging Markets Partnership Africa)
Etats-UnisAIG African Infrastructure ; ECP Africa II; ECP Africa III, ECP MENA Growth
4 12 1 693
Advent International Etats-Unis ACEE IV 1 3 1 358
Battery Ventures Etats-UnisBattery Ventures VI, Battery Ventures VII, Battery Ventures VIII
3 21 1 200
Lightspeed Venture Partners Etats-Unis Lightspeed Venture Partners VII,
Lightspeed Venture Partners VIII 2 24 1 200
Canaan Partner Etats-Unis Canaa Capital fund VII & VIII 2 9 1 100 ADCB Macquarie Corporate Finance Australie ADCB Macquarie Infrastructure 1 0 1 000
Greylock Partners Etats-Unis Greylock XI 1 9 1 000
Riverside Etats-Unis Riverside Europe III, Riverside Europe IV 2 2 827
Markstone Capital Group Etats-Unis Markstone Capital Partners 1 15 780
Draper Fisher Jurvetson Etats-Unis Fund X LP & DFJ Growth Fund 2 10 486
Norwest Venture partners Etats-Unis NVP IX 1 9 400
7 Les capitaux visés, levés et investis par les fonds internationaux de ces sociétés sont
souvent exclus des analyses de la présente étude afin de ne pas en surévaluer les
résultats (cf. Figure 13).
3. Géographie des fonds Tous les pays de la région MED sont aujourd’hui concernés par les
investissements en private equity, même si leur niveau d’attractivité varie
fortement d’un pays à l’autre et selon l’origine de l’investisseur. Israël reste
en tête des destinations méditerranéennes privilégiées, avec 243 fonds qui
lui sont consacrés, et représente toujours un investisseur de taille avec un
stock de 14,5 milliards de dollars levés par des fonds nationaux. La Turquie
se distingue également, et ceci d’autant plus qu’elle est aujourd’hui la cible
d’opérations de grande envergure effectuées par des « méga‐fonds ». Les
autres pays de la région continuent leur progression : ils attirent, d’une part,
de plus en plus de fonds étrangers et se positionnent, d’autre part, comme
de nouveaux investisseurs, avec un nombre croissant de fonds nationaux
annoncés. En termes de stocks, les pays du Golfe restent néanmoins les
principaux pourvoyeurs de capitaux pour les pays de la région MED‐10.
Pays hôtes : une attractivité très différenciée Les figures présentées ci‐dessous permettent de classer les pays MED en
fonction de leur attractivité pour les fonds d’investissement, qu’ils y
investissent de manière marginale (Figure 21) ou qu’ils soient focalisés sur la
région (Figure 22).
Figure 21. Nombre de fonds, montants visés et investis (M$) en cumul par région et
pays d’accueil (grands fonds internationaux uniquement. ANIMA‐MedFunds)
Pays Nb. de fonds
Capitaux visés
Capitaux levés
dont % investis
dont % investis sur
MED Israël 11 16 866 17 066 25,3% 14,7%Maghreb 2 3 700 3 650 9,2% 0,0%MENA 1 1 000 630 29,8% 0,0%MENA & pays émergents 2 2 900 2 900 48,3% 19,0%Turquie 4 16 308 15 968 65,5% 14,8%Turquie & Israël 2 827 827 0,0% 0,0%
Total 22 41 600 41 041 40,8% 13,3%
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
28
Figure 22. Nombre de fonds, montants visés et investis (M$) en cumulé par région
et pays d’accueil, hors grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)
Région Pays Nb. de
fonds
Capitaux visés
Capitaux levés
Dont % investis
Dont % investis sur
MED
Maghreb
Algérie 88 779 711 2,8% 2,8%Libye 3 2 375 52 0,0% 0,0%Maroc 30 2 713 1 502 26,7% 26,7%Tunisie 18 610 610 5,9% 5,9%Tout Maghreb 24 4 460 3 790 34,1% 14,6%
Total Maghreb 83 10 936 6 665 26,3% 15,1%
Machreck
Egypte 27 3 558 2 271 57,3% 54,3%Jordanie 3 365 55 40,2% 40,2%Liban 5 56 48 117,6% 117,6%Palestine 5 238 148 13,5% 13,5%Syrie 2 400 30 0,0% 0,0%Tout Machreck 4 220 180 0,7% 0,4%
Total Machreck 46 4 838 2 731 51,3% 48,7%
Fonds régionaux
MED 15 3 975 1 863 12,1% 11,9%MENA 66 21 028 10 301 38,1% 14,4%MENA & émergents 29 18 610 10 053 56,1% 29,5%
Total Fonds régionaux 110 43 613 22 217 44,0% 21,0%Autres pays MED
Israël 243 25 843 23 909 53,8% 48,7%Turquie 30 4 612 4 154 47,3% 44,0%
Total autres pays MED 273 30 455 28 063 52,8% 48,0%Total 512 89 842 59 676 46,5% 34,3%
Ces données soulignent des niveaux d’attractivité hétérogènes mais qui
tendent, depuis 2008, à se rapprocher :
Israël est un cas particulier, le capital‐investissement faisant partie
depuis les années 80 du paysage économique du pays, soutenu par
l’Etat, des régulations adaptées, des accords avec des bourses
internationales et une forte implication d’investisseurs occidentaux. Par
ailleurs, Israël est depuis longtemps la cible de certains grands fonds
internationaux qui allouent parfois même un pourcentage bien précis de
leur budget à des prises de participations dans le pays9. Apax Partners,
8 Il s’agit théoriquement de 49 fonds, mais 48 de ces fonds ont été créés et abondés par
l’Etat algérien pour développer les wilayas du pays : ils sont gérés de manière
groupée par 7 sociétés d’investissement.
9 Apax Partners par exemple est depuis longtemps présent en Israël par
l’intermédiaire de ses fonds Apax Israël ou Apax‐Leumi. La société a également
consacré un montant non négligeable de ses fonds européens (Apax Europe) à des
investissements israéliens.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
29
Battery Ventures, Canaa Partners, Draper Fisher Jurvetson, Edmond de
Rothschild, Lightspeed Venture, Markstone Capital Group, Norwest
Venture, ont par exemple tous investi dans le pays.
L’attractivité de la Turquie ne cesse de se confirmer depuis la création,
au début des années 2000, des premières sociétés de gestion turques
(Turkven Private Equity, İş Private Equity Investment Trust, Access
Turkey Capital Group). Le pays a en effet à lui seul accueilli plus de 4
milliards de dollars d’investissements identifiés10 et a attiré de très gros
gestionnaires de fonds internationaux tels qu’Advent International, KKR,
Providence Equity, ou le russe Troika. Les capitaux investis
comprennent aussi bien de discrètes actions de capital‐risque que
d’importantes opérations de capital‐transmission dont le pays a été la
cible : acquisition de UN‐RoRo par KKR, de Mey Icki Sanayi par TGP
Capital, ou de Digiturk par Providence Equity. Par ailleurs les récents
investissements d’Abraaj Capital, d’Abu Dhabi Investment Company et
d’InvestCorp dans des sociétés telles que Numarine (2008), Acibadem
Healthcare Services (2007 & 2008), Ekol logistics (2009) ou Tiryaki Agro
(2010) montrent que le pays est également convoité, depuis peu, par les
fonds du Golfe.
Un premier groupe de pays, composé de l’Egypte, du Maroc, et de la
Tunisie talonne de près la Turquie. L’Egypte, précurseur du private
equity dans la région, bénéficie d’une forte présence sur place de
gestionnaires de fonds reconnus (EFG‐Hermes, Beltone Capital) et reste
jusqu’en 2010, la principale cible des pays du Golfe. Si la place n’est pas
encore occupée par des grands fonds occidentaux, elle a néanmoins été
l’objet d’opérations importantes, telle que l’acquisition de l’Egyptian
Fertilizers Company par Abraaj Capital (2007, 1,41 Md de dollars),
connue pour être la plus grosse opération de transmission de la région.
Le Maroc quant à lui peut compter sur une industrie dynamique (CDG
Capital, Actif Invest, Upline Investments), ainsi que sur des fonds qui,
tout en étant dédiés au Maghreb ou à l’Afrique dans son ensemble,
investissent volontiers dans le pays. C’est ainsi que les principaux
investissements en Afrique du Nord des fonds africains de Kingdom
Zephyr (Grande‐Bretagne), d’Emerging Capital Partners (Etats‐Unis) ou
d’African Lion (Australie), se concentrent au Maroc : CNIA SAADA,
Mixta Africa, Charaf Corporation Finaccess, Veolia Water Maroc, Kasbah
10 Ce chiffre est sans aucun doute bien plus élevé dans les faits.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
30
Ressources, etc. Le Maroc bénéficie également du soutien de l’une des
seules associations de capital‐investissement de la région (l’AMIC) alors
que l’Egypte vient tout juste de s’en doter d’une (EPEA). La Tunisie,
enfin, accueille un nombre plus réduit de fonds d’investissement, mais
qui reste conséquent compte tenu de la taille du pays. Le private equity
s’y est récemment considérablement renforcé : près de 10 fonds ont été
créés en 3 ans. Cette activité est très largement portée par Tuninvest
Capital (3 fonds), Sages Capital (9 fonds), et la création de fonds
consacrés au capital‐risque (Phenicia Seed Fund, Diva Sicar).
Le second groupe est composé de pays qui, bien qu’ayant relativement
peu de fonds qui leur sont entièrement dédiés, sont néanmoins la cible
d’investissements récurrents : le Liban et la Jordanie. Ces pays sont
contraints par un marché local restreint, et attirent donc des fonds qui (à
l’exclusion des fonds en early stage) ont une cible principalement
régionale – et cela alors qu’ils peuvent être hébergés dans le pays
(Capital Trust a par exemple établi ses bureaux au Liban mais investit
dans l’ensemble de la région). Un nombre conséquent de prises de
participation a été effectué dans ces pays par des fonds régionaux tels
qu’Abraaj Capital (Maktoob, Aramex ou Spinneys), Swicorp (Jordan
Aviation Company), Intel (Jeeran, Nymgo, ShooFee TV), Amwal Al
Khaleej (Bank Audi, Intercontinental group) ou MENA Capital (Kababji).
La Palestine et l’Algérie constituent le troisième groupe. Quasiment
absents du paysage en 2008, ces pays ont depuis effectué un rattrapage
important. En 2008, la Palestine n’avait été ciblée que par un seul fonds,
le Peace Technology, lancé par Evergreen Venture (Israël) avant la
deuxième intifada. Celui‐ci y a effectué deux investissements (PalTel,
Palestine Development & Investment) pour finalement interrompre ses
activités compte tenu des évènements. Il a ainsi fallu attendre plus de 12
ans pour que la Palestine crée elle‐même son propre marché, avec le
soutien de financeurs internationaux tels que la BEI, l’OPIC ou le Soros
Development Fund. En 2010, quatre nouveaux fonds sont lancés, tous
avec un siège dans le pays et prévoyant d’y investir. De la même
manière, l’Algérie, peu accessible aux fonds étrangers en vertu d’une loi
qui limite le niveau de participation dans les opérations de capital‐
investissement, vient de se doter de quarante‐huit nouveaux fonds
financés par l’Etat algérien.
Enfin, la Syrie et la Libye accueillent encore peu d’activité de capital‐
investissement. Deux fonds ont été récemment créés pour la Syrie, sans
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
31
pour autant avoir levé de capitaux de manière notoire ou procédé à des
investissements. Le seul investissement connu en Syrie est celui de
Shuaa Capital en 2006 dans Syriatel. De la même manière, trois fonds
sont consacrés à la Libye (dont deux montés par des sociétés de gestion
du Golfe) et ont effectué des investissements dans le pays – mais force
est de constater que l’activité y est limitée et risque dans l’immédiat de le
rester.
Origine : une montée en puissance des investisseurs locaux Avec 36 milliards de dollars en capitaux visés, dont 18,5 milliards déjà levés,
les pays du Golfe (Emirats Arabes Unis en tête) continuent, malgré les
turbulences de 2009 et une baisse significative de leurs levées, à investir
massivement dans la région. Il est néanmoins difficile d’établir le montant
des capitaux qui seront in fine injectés dans les pays MED, les fonds levés
étant généralement dédiés à la région MENA dans son ensemble.
Israël est également un investisseur important avec un grand nombre de
fonds créés et de capitaux levés – dans ce cas presque exclusivement
destinés à renforcer leur propre économie. Les Etats‐Unis sont sans surprise,
et notamment de par leur engagement en Israël, un autre investisseur de
taille.
La période 2008‐2011 est par ailleurs marquée par un positionnement des
autres pays MED sur le marché (Machreck, Maghreb et Turquie) ainsi que
par le renforcement notable de la présence de fonds européens :
Les pays MED‐10 deviennent des investisseurs plus importants (aussi
bien en nombre de fonds qu’en capitaux visés) : l’Egypte continue sur sa
lancée et de plus en plus de sociétés de gestion établissent leur siège au
Maghreb ou Machreck, pour y lancer des fonds régionaux ou nationaux.
Dayam, Argan Invest, H. partners (Maroc), Fidelium Finance (Tunisie),
MEVP (Liban), Siraj Fund Management (Palestine) sont du nombre.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
32
Figure 23. Nombre de fonds et montants, par pays dʹorigine en stocks cumulés
depuis 1987 (en M$, hors grands fonds internationaux. ANIMA‐MedFunds)
Région Pays Nb. de fonds Capitaux visés Capitaux levés
Golfe
Emirats Arabes Unis 44 8,6% 19 197 21,4% 9 597 16,1%Bahreïn 11 2,1% 5 536 6,2% 3 040 5,1%Koweït 12 2,3% 7 605 8,5% 3 619 6,1%Arabie Saoudite 12 2,3% 4 047 4,5% 2 292 3,8%
Total Golfe 79 15,4% 36 386 40,5% 18 547 31,1%
Europe
Belgique 3 0,6% 82 0,1% 82 0,1%République Tchèque 1 0,2% 12 0,0% 12 0,0%France 8 1,6% 1 119 1,2% 410 0,7%Allemagne 1 0,2% 981 1,1% 981 1,6%Italie 1 0,2% 68 0,1% 68 0,1%Luxembourg 1 0,2% 1 358 1,5% 523 0,9%Pays-Bas 1 0,2% 30 0,0% 15 0,0%Espagne 2 0,4% 234 0,3% 234 0,4%Royaume-Uni 20 3,9% 3 877 4,3% 3 320 5,6%
Total Europe 38 7,5% 7 761 8,6% 5 646 9,5%
Maghreb
Algérie 8 1,6% 779 0,9% 711 1,2%Libye 1 0,2% 75 0,1% 20 0,0%Maroc 28 5,5% 2 404 2,7% 1 398 2,3%Tunisie 24 4,7% 612 0,7% 587 1,0%
Total Maghreb 61 11,9% 3 870 4,3% 2 716 4,6%
Machreck
Egypte 36 7,0% 5 188 5,8% 2 311 3,9%Jordanie 5 1,0% 550 0,6% 479 0,8%Liban 10 2,0% 231 0,3% 145 0,2%Palestine 3 0,6% 125 0,1% 70 0,1%Syrie 1 0,2% 100 0,1% 0 0,0%
Total Machreck 55 10,7% 6 194 6,9% 3 006 5,0%
Autres MED Israël 187 36,5% 15 989 17,8% 14 485 24,3%Turquie 16 3,10% 1 613 1,8% 1 392 2,3%
Total Autres MED 203 39,6% 17 602 19,6% 15 877 26,6%
USA/Canada Canada 2 0,4% 212 0,2% 212 0,4%Etats-Unis 63 12,3% 13 596 15,1% 12 289 20,6%
Total Etats-Unis/Canada 65 12,7% 13 808 15,4% 12 501 20,9%
Australie 3 0,6% 148 0,2% 148 0,2%Chine (+Hong Kong) 1 0,2% 407 0,5% 230 0,4%Japon 1 0,2% 500 0,6% 250 0,4%Russie 1 0,2% 66 0,1% 66 0,1%Afrique du Sud 3 0,6% 850 0,9% 690 1,2%
Total Autres pays 9 1,8% 1 971 2,2% 1 384 2,3%Non connu 2 0,4% 2250 2,5% 0 0,0%Total 512 100% 89 842 100% 59 676 100%
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
33
Les pays européens semblent s’intéresser davantage aux pays MED.
Leur part dans le stock de private equity est passée de 10% en 2008 à
14% en 2011. Le Royaume‐Uni a consolidé sa présence en Méditerranée
avec le renouvellement de fonds tels qu’Actis Infrastructure Fund, Pan‐
African Investment Partners II, Euromena II, ou le lancement de
nouveaux fonds tels que le NBGI Turkish Private Equity Fund, Africa
Development Fund, Insparo Africa Equity Fund ou Crescent Clean
Energy Fund. La France continue également d’affirmer son intérêt pour
le Maghreb, avec la création de fonds tels qu’Altermed Maghreb ou
Edifice Infra Maroc.
Les pays du Golfe ne se contentent pas d’être les principaux investisseurs
dans la région : ils sont également à l’origine des fonds les plus conséquents
même si la crise de 2008 a quelque peu freiné cette tendance (cf. Figure 24).
En effet, près de 35% des fonds levés par des sociétés de gestions établies
dans le Golfe et investissant dans les pays MED dépassent les 500 millions
de dollars. Le Canada et les Etats‐Unis gèrent également des fonds
largement dotés dont l’activité dans la région est cependant marginale. Les
fonds plus modestes se trouvent principalement en Israël (early stage), au
Maghreb et au Machreck.
Figure 24. Taille des fonds (capitaux levés) par région d’origine de lʹinvestisseur (ANIMA‐MedFunds)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Europe
Golfe
Israel
Maghreb
Machreck
Autres pays
Turquie
Etats-Unis/Canada
Moins de $50m
$20-50m
$50-100m
$100-500m
Plus de $500m
Une présence significative d’investisseurs institutionnels Les fonds méditerranéens peuvent compter sur le soutien d’institutions
internationales financières de développement qui consacrent une part non
négligeable de leur budget à la Méditerranée. Parmi elles, la Banque
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
34
Européenne d’Investissement (BEI), l’Overseas Private Investment
Corporation (OPIC), la Société Financière Internationale (SFI) et la Banque
Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD ‐ pour la
Turquie), sont les plus actives. Par ailleurs, des agences nationales telles que
le FMO (Pays‐Bas), Proparco (France) ou CDC (Royaume‐Uni), contribuent
également aux fonds levés. Il est intéressant de noter que, dans la même
lignée, le Soros Economic Development Fund a récemment annoncé sa
contribution à la constitution du Siraj Palestine Fund I.
Des organisations ou entreprises publiques nationales s’impliquent
également, bien que plus rarement et avec des capitaux limités, dans les
fonds locaux C’est ainsi que l’Institutional Modernisation Center en Egypte
a abondé au fonds pour les PME lancé par l’Arab African Investment
Management Company, lʹAgence Tunisienne de lʹInternet à Diva Sicar, le
gouvernement algérien aux fonds consacrés aux wilayas, le ministère turc de
l’Industrie et du Commerce à l’Eurasia Capital Partners Fund. De même, il
arrive que le gouvernement israélien investisse dans des fonds locaux.
Cependant, la part allouée par ces organisations à l’early stage est réduite
alors même que ce stade d’investissement a fortement besoin de soutien
institutionnel du fait de ces prises de participation risquées (Figure 25). Les
institutions financières de développement préfèrent en effet se consacrer au
capital développement, tandis que les organisations publiques nationales
soutiennent prioritairement des entreprises plus petites mais déjà en phase
de croissance.
Figure 25. Présence des investisseurs institutionnels par stade d’investissement,
hors Israël (ANIMA‐MedFunds)
Stades
Institution internationale financière de
développement
Organisation publique nationale ou
locale 1. Early stage 10% 16% 2. Second stage 4% 55% 3. Développement 76% 25% 4. Infrastructure 10% 4%
Quel investissement pour les pays MED ? Il est difficile de disposer de données exhaustives sur les montants réels
investis par les fonds actifs dans les pays MED. Néanmoins la base ANIMA‐
MedFunds donne une indication aussi complète que possible sur les
volumes des investissements effectués, et sur la part de ces investissements
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
35
consacrée aux pays MED11. Hormis les grands fonds internationaux, les
fonds qui s’intéressent au sud et à l’est de la Méditerranée y investissent de
manière régulière. La région n’est donc pas simplement l’objet d’opérations
ponctuelles et opportunistes, mais représente en tant que telle une cible pour
les investisseurs (Figures 26 et 27).
Figure 26. Capitaux visés, levés et investis (M$) par région d’investissement depuis
1987, hors grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)
Région ciblée Capitaux visés Levés Investis Investis sur MED-11Maghreb 10 936 6 665 1 752 1 009Machreck 4 838 2 731 1 400 1 331Israël 25 843 23 909 12 858 11 649Turquie 4 612 4 154 1 967 1 829MED 3 975 1 863 225 221MENA 21 028 10 301 3 923 1 481MENA & émergents 18 610 10 053 5 635 2 965Total 89 842 59 676 27 760 20 484
Figure 27. Capitaux visés, levés et investis (M$) par statut des fonds depuis 1987,
hors grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)
Statut du fonds Capitaux visés Levés Investis Investis sur MED-11Envisagé 8 555 1 280 0 0Ouvert 18 175 6 329 511 313Fermé 44 780 35 577 13 898 8 915Liquidé 1 747 1 720 982 927Totalement investi 10 263 10 003 9 759 7 745En suspens 50 20 0 0Non connu 6 214 4 690 2 332 2 285Total 89 784 59 618 27 482 20 185
66% des capitaux visés n’avaient pas encore été, début 2011, levés par les
sociétés de gestion. Il faut néanmoins nuancer ce déficit par deux
facteurs l’un méthodologique, l’autre chronologique.
Méthodologiquement, les informations disponibles sur les montants
visés sont souvent publiées à l‘annonce de la création d’un fonds alors
que les données sur les collectes sont plus rares12. Dʹautre part, cet écart
peut en grande partie s’expliquer par le nombre de fonds encore ouverts
aux investisseurs, ou en prévision (Figure 27) : les fonds annoncés en
2010 et 2011 n’ont en effet pas encore finalisé leur collecte, et ceux lancés
11 Une analyse plus détaillée d’un échantillon d’investissements est disponible infra.
12 Cette distorsion méthodologique s’applique également pour les montants investis et
les montants investis dans les pays MED.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
36
en 2008 et 2009 ont souffert d’un retard lié à la crise. Entre les fonds
ouverts et les fonds prévus, les sociétés de gestion cherchent encore à
lever 19 milliards de dollars pour leurs fonds MED.
L’écart se creuse lorsque l’on considère les montants investis. Si les
chiffres nets avancés sont à prendre avec prudence, les proportions sont
néanmoins significatives. Pris globalement, moins de la moitié des fonds
levés ont été investis. Cela peut notamment s’expliquer par un contexte
législatif souvent complexe et des opportunités de sortie réduites. De
plus, le tissu économique régional est principalement composé de PME
familiales réticentes à ouvrir leur capital quand elles arrivent à maturité.
Les fonds qui s’intéressent à la région MED consacrent près de 75% de
leur capitaux aux pays de la région et 25% à leurs autres cibles (autres
pays d’Afrique pour les fonds africains, pays du Golfe pour les fonds
MENA, etc.). Les 75% investis à ce jour dans les pays MED
correspondent à un total identifié de 20,4 milliards de dollars. Ce
montant atteint 25,9 milliards de dollars si l’on y ajoute les
investissements effectués par les grands fonds internationaux.
4. Stratégies d’investissement Les fonds intervenant au sud et à lʹest de la Méditerranée se positionnent
majoritairement sur l’aval à l’exception d’Israël, pays concentré sur
l’amorçage. En termes sectoriels, les fonds gardent une stratégie
opportuniste ou se placent sur des secteurs « lourds ». Enfin, la proportion
de sorties réalisées reste relativement faible dans les pays MED‐10.
Stade d’investissement : l'amont relativement négligé De manière générale, la région est marquée par une forte différence
d’approche entre les fonds investissant en Israël et ceux consacrés aux dix
autres pays MED. Israël concentre en effet 95% des fonds d’amorçage et 76%
des fonds de capital‐risque, le reste de la région étant marqué par une faible
disponibilité de capitaux pour les entreprises en phase de démarrage. A
l’inverse, les fonds ciblant des stades plus avancés (développement,
transmission, retournement et surtout infrastructure) sont davantage
présents dans les 10 pays de la région quʹen Israël (Figure 28).
Fonds par fonds, la situation est plus nuancée : certains fonds de
développement s’intéressent à la marge à lʹearly stage et une tendance au
soutien des phases de démarrage de l’entreprise semble aujourd’hui se
dessiner.
Figure 28. Capitaux visés par stade dʹinvestissement : Parts respectives dʹIsraël et
des autres pays MED (ANIMA‐MedFunds)
95%
76%
19%12%
39%
1%5%
24%
81%88%
61%
99%
Amorçage Risque Développement Transmission Retournement Infrastructure
Israël MED-10
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
38
Une percée de l’amorçage et du capital-risque dans les pays arabes
La Figure 29 fournit une photographie par pays des stades d’investissement
auxquels s’intéressent les fonds analysés dans cette étude. A chaque fois
qu’un fonds destine une partie de son capital à l’un des stades
d’investissement listés, il est comptabilisé comme une unité (ce qui explique
que le total dépasse ici le nombre total de fonds identifiés, soit 534).
Figure 29. Nombre de fonds par stade d’investissement, pays et région (ANIMA‐MedFunds)
Région
StadePays
Amor-çage
Risque Dévelop-pement
Trans-mission
Retour-nement
Infra-structure
Maghreb
Algérie 7 8 Libye 1 3 2 Maroc 6 9 19 6 5 6Tunisie 11 9 8 4 1 Régional 5 23 12 1 2
Total Maghreb 17 31 61 24 7 8
Machreck
Egypte 4 4 19 9 2 4Jordanie 1 1 1 1Liban 2 4 1 1 1Palestine 4 2 2 1 1 Syrie 2 Régional 1 2 3 1 1
Total Machreck 12 13 28 11 5 6
MED/MENA
MED 1 3 12 7 1MENA 3 11 37 27 6 14MENA & émergents 2 17 17 4 6
Total MED/MENA 4 16 66 51 10 21
Autres MED
Israël 201 121 117 36 17 2Turquie 3 8 17 13 3 4Turquie & Israël 2
Total autres MED 204 129 134 51 20 6Total (/534) 237 189 289 137 42 41
Si Israël est sans conteste le leader régional des fonds consacrés à l’amorçage
et au capital‐risque, les autres pays méditerranéens tendent à rattraper leur
retard. 36 fonds non‐israéliens ont entrepris de s’attaquer à l’amorçage alors
que 68 autres fonds sont présents sur le capital‐risque, soit plus de 100 au
total sur lʹearly stage. Cette tendance, déjà engagée entre 2004 et 2008, s’est
nettement confirmée depuis : davantage de fonds d’amorçage et de capital‐
risque ont été récemment créés dans les pays MED‐10 qu’en Israël (Figures
30 et 31).
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
39
Figure 30. Fonds partiellement ou totalement consacrés aux différents stades
d’investissement créés entre 2008 et 2010, par région ciblée (ANIMA‐MedFunds)
1411
18
6 60
15
25
71
36
1114
0
10
20
30
40
50
60
70
80
Amorçage Risque Développement Transmission Retournement Infrastructure
Israel MED-10
Figure 31. Progression du nombre de fonds par stade entre 2004 et 2010 (hors Israël. ANIMA‐MedFunds)
84
8
14
28
34
3
19
15
2 4
6
11
6
0
5
10
15
20
25
30
35
40
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Amorçage
Risque
Développement
Transmission
Retournement
Infrastructure
Hors Israël, des capitaux surtout concentrés sur l'aval
En termes de capitaux, les montants consacrés à l’amorçage et au capital‐
risque hors Israël restent modestes en regard de ceux dédiés au
développement, à la transmission ou à l’infrastructure (Figures 32 et 33). Ils
ne sont pas pour autant négligeables (2,14 milliards de dollars au total). Par
ailleurs, les grands fonds internationaux ne ciblant pas Israël ne s’intéressent
encore qu’aux opérations de développement, transmission ou
d’infrastructure.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
40
Figure 32. Capitaux visés par région et stade d’investissement (en M$, hors grands fonds internationaux. ANIMA‐MedFunds)
Région
StadePays
Amor-çage
Risque Dévelop-pement
Trans-mission
Retour-nement
Infra-structure
Maghreb
Algérie 0 359 420Libye 7 17 1 216 1 134 Maroc 114 76 897 197 49 1 378Tunisie 45 44 536 11 2 Régional 42 3 417 560 36 407
Total Maghreb 166 538 6486 1 902 87 1 785
Machreck
Egypte 45 45 1 677 782 101 909Jordanie 8 8 50 300Liban 4 13 16 3 20Palestine 102 39 66 16 16 Syrie 400 Régional 5 60 80 25 50
Total Machreck 164 165 2289 823 170 1 229
MED/MENA
MED 33 92 1 255 1 235 0 1 358MENA 173 554 9 239 6 951 778 3 316MENA & émergents 0 111 4 786 7 410 697 5 597
Total MED/MENA 206 206 757 15 280 15 596 1 475
Autres MED Israël 10 392 5 017 5 952 2 733 1 438 200Turquie 15 139 1 573 954 480 1 450
Total autres MED 10 407 5 156 7 525 3 687 1 918 1 650Total 10 943 6 616 31 580 22 008 3 650 14 935
Figure 33. Capitaux visés par région et stade d’investissement (en M$, grands fonds internationaux uniquement. ANIMA‐MedFunds)
Stade Pays
Amor-çage
Risque Dévelop-pement
Trans-mission
Retour-nement
Infra-structure
Israël 2 526 2 786 6 172 5 172 0 198Maghreb 0 0 1 490 1 490 0 720MENA 0 0 1 000 0 0 1 000MENA & émergents 0 0 1 700 1 200 0 0Turquie 0 0 679 15 629 0 0Turquie & Israël 0 0 0 827 0 0Total 2 526 2 786 11 041 24 318 0 1 918
Une cible géographique adaptée au stade d’investissement
Plus un fonds se focalise sur un stade initial, plus sa cible géographique est
étroite. Ainsi, la majorité des fonds qui opèrent dans l’amorçage et le capital‐
risque sont mono‐pays, tandis qu’inversement, les fonds de capital
transmission et d’infrastructure sont principalement régionaux. Le point
d’équilibre se situe dans le capital développement.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
41
Figure 34. Ensemble géographique ciblé par stade d’investissement, hors Israël (ANIMA‐MedFunds)
16%
38%
58%
73%
56%
67%
84%
62%
42%
27%
44%
33%
Amorçage Risque Développement Transmission Retournement Infrastructure
Fonds régionaux Fonds mono-pays
Secteurs d’investissement
Une approche qui reste opportuniste…
La plupart des fonds qui investissent dans la région MED‐10 (hors Israël)
n’ont pas de cible sectorielle prédéfinie et font leur choix en fonction des
opportunités d’investissement qui se présentent. Les fonds actifs en Israël
sont, en revanche marqués par une forte prédominance d’investissement en
amorçage et capital‐risque dans les secteurs des technologies, des biotechs et
des télécommunications.
Figure 35. Nombre de fonds par cible sectorielle (ANIMA‐MedFunds)
MED-11 MED-10 (Hors Israël)
Généraliste29%
Multi-secteur
8%
Sectoriel63%
Généraliste50%
Multi-secteur13%
Sectoriel37%
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
42
…mais qui se concentre progressivement
La concurrence croissante à laquelle sont soumis les fonds investissant sur la
région semble les pousser vers davantage de spécialisation sectorielle. La
spécialisation, outre l’avantage compétitif qu’elle représente (par exemple en
termes de synergies) pour un fonds dédié aux entreprises dʹun secteur
donné, permet de maximiser les bénéfices escomptés de l’investissement –
des équipes spécialisées sont mieux à même de choisir les investissements
les plus profitables, et d’accompagner les entreprises dans leur
développement. Les investissements centrés sur de larges secteurs
d’activités (BTP, immobilier, industrie, etc.), se poursuivent, tandis que des
sous‐ensembles sectoriels font leur apparition : c’est le cas des
infrastructures dans les énergies vertes (Green Energy infrastructure Fund),
la distribution (Beltone Retail), ou les services financiers (Saffar Financial
Infrastructure Fund).
339 fonds optent ainsi aujourd’hui pour des approches sectorielles13, ce qui
représente 65% des fonds actifs dans les pays MED. Si l’on exclut Israël, ce
chiffre est ramené à 103 fonds, soit 37% du total des fonds.
Figure 36. Fonds par secteur et région d’accueil (ANIMA‐MedFunds)
Les fonds les plus conséquents en termes de capitaux visés concernent les
travaux publics et l’immobilier, l’énergie, et les biens et services finaux
13 La méthodologie présentée en annexe de cette étude fournit un détail des sous‐
secteurs contenus dans les grands secteurs ici utilisés.
RégionFocus sectoriel
Isra-ël
Magh-reb
Mach-reck
MED MENA MENA & Emergents
Tur-quie
Total
Généraliste 14 49 19 9 25 19 18 153Multi-secteur 5 11 8 2 10 3 3 42Sectoriel
Agro-alimentaire 4 1 1 6Biotechs & santé 28 1 29Automobile, transport, logistique
2 1 3
Energie, services urbains, cleantechs 5 1 1 7 3 1 18
Informatique 139 3 8 2 7 2 7 168Télécoms 58 1 3 2 64Industrie 2 6 2 10BTP & immobilier 3 5 10 2 4 24Biens et services finaux 4 5 2 1 4 1 17
Total 255 85 46 15 67 31 35 534
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
43
(principalement tourisme et finance). Sans surprise, les fonds consacrés aux
technologies de l’innovation et aux télécoms (internet principalement) se
concentrent sur des investissements en early et second stage (et ceci même en
excluant Israël des statistiques). Les autres secteurs attirent principalement
des fonds de développement et d’infrastructure.
Figure 37. Capitaux levés par secteur d’activité (Hors Israël) (ANIMA‐MedFunds)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Généraliste
Multi-secteur
Agro-alimentaire
Biotechs & santé
Automobile, transport, logistique
Energie, services urbains, cleantechs
Industrie
BTP & immobilier
Télécoms
Biens et services finaux
Informatique
$20-50m
$50-100m
$100-500m
>$500m
Figure 38. Stade d’investissement par secteur d’activité (ANIMA‐MedFunds)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
GénéralisteMulti-secteur
Agro-alimentaireBiotechs & santé
Automobile, transport, logistiqueEnergie, services urbains, cleantechs
IndustrieBTP & immobilier
TelecomsBiens et services finaux
Informatique
Early stage
Second stage
Développement
Infrastructure
Stratégies de sorties et rentabilité
Avec une maturité moyenne de 9 ans et un horizon d’investissement moyen
de 5 ans par entreprise, les nombreux fonds créés dans les années 2000
doivent aujourd’hui envisager de liquider leurs investissements. Les sorties
vont donc se multiplier dans les années à venir (la période troublée actuelle
étant peu propice). Les formes dʹexits envisagées dans les pays arabes et la
Turquie (Figure 39) font la part belle aux transactions privées (cession
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
44
industrielle, revente à dʹautres fonds, put option au bénéfice des fondateurs),
par rapport à lʹappel au financement par le public (IPO).
Figure 39. Sorties envisagées et TRI attendu, selon le stade dʹinvestissement (sur 269 dossiers. ANIMA‐MedFunds)
Type d'exit Stade d'invest.
Cession industrielle
Intro. bourse
Cession à autre fonds
Option de revente
Liquida-tion
TRI moyen attendu
Early stage 17 7 15 12 5 23% Second stage 7 6 6 6 1 25% Développement 44 50 39 32 3 23% Infrastructure 7 5 4 2 0 19% Total 75 68 64 52 10 23%
La proportion de sorties réalisées reste cependant relativement faible dans
les pays MED‐10 (18% pour les fonds créés depuis 1995), à la différence
dʹIsraël, pays qui a déjà connu de nombreuses liquidations de fonds (63%).
Une part non négligeable des dossiers ne trouve pas de solution bien
évidente, avec des fonds ʺscotchésʺ sur des projets dont le potentiel est
important, mais qui restent invendables en lʹétat, compte tenu des
conditions de marché.
Les TRI bruts attendus sont en moyenne de lʹordre de 23% avec des objectifs
moins élevés pour les fonds consacrés aux infrastructures (19%).
5. Portefeuille des fonds : une mutation lente mais profonde
Près de 5 000 entreprises financées Lʹactivité de private equity dans la région MED a permis à ce jour le
financement dʹenviron 4 600 entreprises (essentiellement des PME et des
start‐ups), dont près de 3 400 en Israël, un peu plus dʹun millier dans les
pays arabes de la région et une centaine en Turquie.
Dans sa section ʺPortefeuillesʺ, lʹobservatoire MedFunds fournit en effet des
données sur le portefeuille de 476 fonds, qui ont investi au total dans 4 166
entreprises MED (et 4 815 en incluant leurs projets mondiaux). Pour les 58
autres fonds sans portefeuille connu14, il est possible dʹestimer par
extrapolation le nombre dʹentreprises investies, soit environ 400. Lʹévolution
de ce portefeuille est évidemment décalée par rapport au lancement des
fonds et à la souscription effective de capital (Figure 40).
Figure 40. Evolution du portefeuille des fonds par période (Montants visés représentés sur lʹéchelle de droite, y compris grands fonds internationaux. ANIMA MedFunds)
207593
1 524
698 939
147158518
1 075
350170 14
010 00020 00030 00040 00050 00060 00070 00080 000
0
200
400
600
800
1 000
1 200
1 400
1 600
Avant 1992 1993-1996 1997-2000 2001-2004 2005-2008 2008-2011
Nb. d'entreprises investies (MED) Nb. d'exits (MED) Montants visés (M$)
Le portefeuille actuel (très centré sur les TIC et biotechs) provient
majoritairement des fonds investis en Israël au début de la décennie. Le
14 6 en Israël, 22 au Maghreb, 5 au Machreck, 1 en Turquie, 24 sur MENA en général,
Davantage de détails sont fournis dans lʹannexe 2 sur la méthodologie MedFunds.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
46
boom des levées de fonds observé entre 2005 et 2008 devrait se traduire par
de nombreux investissements dʹici 2015, avec une diversification des
secteurs et un probable doublement du nombre dʹentreprises investies, en
particulier hors Israël.
Une certaine inertie dans la mise en œuvre des fonds Le financement des entreprises non cotées nʹest pas un lit de roses... Entre
intention et réalisation, beaucoup dʹavanies peuvent survenir, surtout dans
une région où la culture entrepreneuriale ne privilégie pas toujours la
transparence et où lʹincertitude sur les fondamentaux des actifs étudiés
domine encore souvent.
Le décalage substantiel (Figure 41) entre lancement des fonds, souscriptions,
investissements effectifs (en montants comme dans le temps) suggère
certaines difficultés dans la collecte puis lʹidentification des projets par les
sociétés de gestion.
Figure 41. Evolution du portefeuille des fonds par période, respectivement pour
Israël et pour les autres pays MED (sur 4 166 entreprises, ANIMA MedFunds)
196420
1 395
570603
77 11173129128
336
70
-155-364
-1 024-318
-141-10 -3
-154-51-32-29-4
Avant 1992 1993-1996 1997-2000 2001-2004 2005-2008 2008-2011
0
5 000
10 000
15 000
20 000
25 000
30 000
35 000
40 000
-1 200
-800
-400
0
400
800
1 200
Montants visés Nb. d'investis-sements et exits
Nb. d'entreprises investies Israël Nb. d'entreprises investies MED-10 hors IsraëlNb. d'exits Israël Nb. d'exits MED-10 hors IsraëlMontants visés (M$) Israël Montants visés (M$) MED-10 hors Israël
La Figure 42 témoigne également de la prédominance dʹIsraël jusque dans la
période récente, et de la montée en puissance des fonds arabes depuis 2005
(doublement du nombre dʹentreprises investies). Un coup dʹarrêt très net
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
47
semble être survenu depuis lʹenquête MedFunds I (mars 2008), avec un
nombre dʹentreprises investies divisé par près de 8 pour Israël et par près de
5 pour les pays arabes et la Turquie.15
Lʹampleur du portefeuille (en nombre dʹentreprises) décroît logiquement en
sʹapprochant de la période récente, mais les fonds dédiés au Maghreb, au
Machreck ou à la Turquie sont nettement moins fournis en entreprises
investies (depuis 1997) que ceux qui visent Israël (Figure 42). Les fonds
MENA investissent sur un périmètre plus large, ce qui explique leur faible
nombre dʹentreprises MED. Le très faible nombre dʹentreprises investies par
fonds16 dans le cas du Machreck, et depuis 2005, est préoccupant et témoigne
soit des difficultés de la due diligence, soit de lʹétroitesse du marché. La
Turquie ne présente pas de résultats beaucoup plus reluisants.
Figure 42. Nombre moyen dʹentreprises MED investies par fonds selon sa période
de lancement (sur 4 166 entreprises, ANIMA MedFunds)
Région Lancement
Israël Magh-reb
Mach-reck
Tur-quie
MED MENA MENA & émergents
Total
Avant1992 21,8 10,0 1,0 18,81993-1996 15,0 20,0 14,0 7,0 18,01997-2000 15,9 10,2 2,8 5,0 14,3 1,0 14,52001-2004 13,9 7,5 6,8 5,4 2,8 3,0 11,12005-2008 9,7 6,1 2,9 2,6 3,3 1,5 1,7 5,52008-2011 4,5 2,1 0,8 1,4 0,0 0,4 0,5 1,8Total 13,3 6,0 5,5 3,1 4,5 1,3 1,3 8,9
Des sorties peu évidentes, surtout dans les pays arabes Un autre retard existe pour les sorties, puisque par exemple 14% des
investissements réalisés avant 2000 et 37% de ceux réalisés avant 2005
nʹavaient pas été débouclés en 2010. Il sʹagit pour lʹessentiel de fonds
israéliens, souvent investis très en amont (early stage) avec une mortalité
élevée des start‐ups financées, ce qui est normal en soi. Une analyse des exits
des fonds arabes et turcs révèle une situation plus difficile (Figure 43), avec
15 Mais dʹune part la période 2005‐2008 porte sur 3 ans et un trimestre (janvier 2005‐
mars 2008) alors que la période 2008‐2011 porte sur 3 ans (avril 2008‐mars 2011) et
dʹautre part le reporting des fonds sur leurs investissements récents est le plus délicat
à obtenir (et le moins connu à travers la veille économique dʹANIMA).
16 Soit 1,8 investissement par fonds, sur 30 fonds Machreck pour lesquels la donnée
existe.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
48
des sorties moins fréquentes (29% des investissements dʹavant 2000 et 56%
de ceux dʹavant 2005 non débouclés en 2010).
Figure 43. Part des exits et investissements en cours, selon la date du 1er
investissement, pour Israël et les autres pays MED (ANIMA MedFunds, sur 3 462 investissements pour lesquels ces données sont connues)
Date de la 1ère injection de capital
Israël MED hors Israël Exit En cours % exits Exit En cours % exits
Avant 2000 1124 207 84% 27 11 71% 2001-2005 594 316 65% 43 55 44% 2006-2010 141 622 18% 30 292 9%
A ce jour, 2 153 exits ont été réalisés par les fonds dʹinvestissement MED,
avec divers succès : à côté de 632 échecs (surtout israéliens et liés aux start‐
ups), plus de 1 500 sorties positives (à près de 80% israéliennes) ont été
enregistrées (Figure 44). Les sorties industrielles lʹemportent sur la voie
royale que constituent les introductions en bourse et sur les autres formes
dʹexit (put option, rachat par autre fonds).
Figure 44. Etat des investissements (portefeuille de 3 839 entreprises. ANIMA‐
MedFunds)
Pays
Investis-sement en cours
Echec ou
faillite
Intro. en
bourse(IPO)
Cession indus-trielle
partielle
Vente indus-trielle totale
Option de
revente
Vente à
autre fonds
Autre ou
non connu
Total % exits
Algérie 17 1 3 21 19%Egypte 114 4 1 10 3 4 9 145 21%Jordanie 32 1 1 5 1 4 44 27%Liban 21 1 6 2 7 37 43%Libye 8 8 0%Maghreb 11 1 1 1 2 16 31%
Maroc 116 1 4 2 4 127 9%Tunisie 77 1 9 87 11%Turquie 104 1 2 7 5 2 4 125 17%MED-10 500 2 11 4 30 12 9 42 610 18%Israël 1186 630 273 6 923 4 14 189 3229 63%Total 1686 632 284 10 953 16 23 231 3839 56%
Au niveau des pays, le pourcentage dʹexits est particulièrement faible en
Libye, au Maroc, en Tunisie, alors quʹil est relativement élevé au Liban (43%)
et en Israël (63%), pays où les fonds sont plus anciens.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
49
Il est cependant intéressant de considérer la nature des exits (Figure 45). En
tenant compte des échecs (faillites, revente impossible, investissement gelé),
la performance israélienne apparaît plus réaliste, avec un tiers des exits
officiels constitués par des échecs.
Figure 45. Nature des exits par pays (sur 3 844 investissements. ANIMA MedFunds)
Exit Pays
Pas d'exit
(en cours)
Entrée en
bourse(IPO)
Rachat indus-triel
Option de
vente (put)
Vente à autre fonds
Autre sortie
Arrêt de
l'entre-prise
Exit im-possible
Pas d'info
Total
Algérie 17 1 3 21 Egypte 108 4 11 3 4 5 9 144 Jordanie 31 1 6 1 1 4 44 Liban 20 6 2 1 1 7 37 Libye 8 8 Maghreb 11 1 1 1 2 16 Maroc 116 4 2 1 4 127 Palestine 3 2 5 Syrie 1 1 Tunisie 77 1 9 87 Turquie 104 1 9 5 2 1 3 125 MED-10 496 11 44 12 9 1 2 7 43 615 % exits 9% 28% 10% 8% 1% 2% 6% 36% Israël 1119 273 929 4 14 1 630 71 188 3229% exits 13% 44% 0% 1% 0% 30% 3% 9% MED-11 1615 284 963 16 23 2 632 78 231 3 844
Si en Israël le taux dʹéchec avoué est important, cela tient sans doute, comme
cela a déjà été évoqué, au stade plus embryonnaire de lʹinvestissement
(amorçage, VC). Les sorties industrielles y sont les plus fréquentes (44% des
exits, contre 28% dans le reste de la région), suivies dans les pays arabes, des
rachats (18%, revente à un autre fonds ou put option au profit dʹun
actionnaire ou bailleur), et en Israël des introductions en bourse (13%, ce qui
est une belle performance). A vrai dire, ces statistiques ne sont significatives
que dans les pays dotés dʹun flux suffisant et mature dʹinvestissement
(Israël, et à un degré moindre, Egypte, Turquie, Maroc).
Le taux de rentabilité brut observé sur ces sorties est de 18% en Israël, selon
IVC. A lʹexception dʹune étude antérieure de lʹAMIC sur 36 exits marocains
(TRI brut pondéré de 26,75%), les seules informations disponibles sur les
pays arabes et la Turquie proviennent de lʹenquête MedFunds. Enfin, sur les
sorties effectives hors Israël, certains fonds ont bien voulu communiquer à
ANIMA le TRI brut obtenu, qui semble quelque peu ʺcommercialʺ (moyenne
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
50
de 66%, avec un pic de 82% pour le capital‐développement!). Mais il sʹagit
dʹun échantillon très réduit (50 exits).
Figure 46. Distribution des rentabilités (TRI brut avant impôt) sur les exits réalisés (échantillon de 50 exits sur MED‐10 hors Israël. ANIMA‐MedFunds)
02468
1012
TRI<0% 0%<TRI<15% 15%<TRI<50% 50%<TRI<100% TRI>100%
1. Early stage 2. Second stage 3. Développement 4. Infrastructure
Des montants investis très variables Les montants unitaires investis varient fortement selon le pays hôte (Figure
47). Ainsi, la Tunisie, lʹEgypte, le Liban et lʹAlgérie se distinguent par des
projets de montant important, alors quʹIsraël et le Maroc accueillent des
projets plus modestes.
Figure 47. Ventilation des tailles dʹinvestissement selon le pays hôte (Libye, Palestine non représentées du fait dʹun échantillon trop limité. ANIMA MedFunds)
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Algérie
Egypte
Israël
Jordanie
Liban
Libye
Maghreb
Maroc
Tunisie
<0,1 M$ 0,1-0,5 M$ 0,5-1 M$ 1-2 M$ 2-5 M$
5-10 M$ 10-20 M$ 20-50 M$ 50-100 M$ >100 M$
Il en est de même pour les secteurs (Figure 49). Comme cela semble logique,
le BTP/immobilier et le secteur automobile/transport/logistique
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
51
correspondent à des projets de montants élevés, alors que les secteurs
technologiques (TIC, biotechs) impliquent des financements moindres.
Figure 48. Ventilation des tailles dʹinvestissement par secteur majeur (secteurs
classés des plus au moins intensifs en capital. ANIMA MedFunds)
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
BTP & immobilierAutomobile, transport, logistique
Agro-alimentaireBiens et services finaux
IndustrieEnergie, services publics, cleantechs
InformatiqueTélécoms
Biotechs & santé
<0.1 M$ 0.1-0.5 M$ 0.5-1 M$ 1-2 M$ 2-5 M$
5-10 M$ 10-20 M$ 20-50 M$ 50-100 M$ >100 M$
6. Impact du PE : 30 000 emplois directs par an et une croissance de 50% de l'activité des entreprises investies
En guise de conclusion, il est essentiel de se poser cette question : quel est
lʹimpact micro‐économique (au niveau de lʹentreprise) et éventuellement
macro‐économique (au niveau de lʹéconomie globale) de lʹintervention du
private equity dans les quelques 5 000 entreprises investies ces 20 dernières
années dans la région MED?
Des effets diffus et difficiles à appréhender Le PE ne consiste pas seulement à investir de lʹargent dans des entreprises
généralement modestes (PME, start‐ups) et non cotées, mais aussi et surtout
à y investir du temps, des moyens humains, de lʹassistance (coaching)
auprès des dirigeants. Le plus souvent dʹailleurs, les fonds de PE
interviennent de façon minoritaire, mais constituent (aux côtés des
responsables de lʹentreprise) des actionnaires professionnels, exigeants, au
fait des méthodes internationales de management et capables par leur vision
stratégique et leur réseau de dynamiser le développement de lʹentreprise
investie.
Les effets de cette intervention se traduisent quantitativement, en termes de
croissance du chiffre dʹaffaires, dʹamélioration du résultat, dʹembauche de
personnel, mais aussi qualitativement, en termes de diffusion du savoir‐
faire, de benchmarking, de reporting, dʹouverture internationale, de
synergies avec des partenaires. Des effets indirects (sous‐traitants,
fournisseurs, rôle social de lʹentreprise, création de chaînes de valeur
bénéfiques pour des filières ou clusters domestiques etc.) viennent accentuer
lʹimpact positif du PE. Pour être tout à fait rigoureux, des effets négatifs sont
également possibles (par exemple, éviction dʹopérateurs nationaux moins
efficaces, impact sur lʹenvironnement, création de besoins plus ou moins
utiles etc.), mais, du fait de leur rayon dʹaction par essence limité, les PME
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
54
visées par le PE sont plutôt condamnées à réussir en apportant une valeur
ajoutée indiscutable, dans un contexte concurrentiel (alors que les grands
groupes, eux, peuvent adopter des stratégies plus dominatrices et
socialement moins utiles).
Lʹobservatoire MedFunds permet de se faire une idée de lʹactivité du PE, du
personnel mobilisé, de la production réalisée, telle que ʺphotographiéeʺ en
2010‐2011. Par contre, lʹappréciation de lʹimpact du PE implique de mesurer
des effets avant et après intervention dans chaque entreprise. Certaines
données (emplois, CA) ont été ainsi collectées via le questionnaire adressé
aux fonds, mais ne portent que sur 120 à 150 entreprises selon les variables
recherchées17. Souvent, la donnée existe après intervention, mais pas avant,
ou lʹinverse.
Une forte implication des gestionnaires de fonds Quel que soit le critère (participation à la stratégie industrielle, à
lʹintermédiation financière, ou à la gestion opérationnelle), la participation
des gestionnaires de fonds apparaît relativement forte (Figure 49).
Figure 49. Participation des gestionnaires à la stratégie industrielle, à
lʹintermédiation financière à la gestion opérationnelle, (ANIMA MedFunds)
Stratégie industrielle Intermédiation financière Gestion opérationnelle Limitée
4%
Moyenne14%
Forte82%
Limitée4%
Moyenne15%
Forte81%
Limitée11%
Moyenne39%
Forte50%
17 Soit près de 20% de lʹéchantillon des investissements suivis par MedFunds dans les
pays arabes. Les données dʹimpact ne concernent que les fonds arabes (prioritaires
dans cette étude), à lʹexception dʹIsraël et de la Turquie. Elles ont cependant parfois été
extrapolées à toute la base.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
55
Ce nʹest quʹen termes de synergies avec les autres entreprises investies et
surtout de versement de dividendes que les exigences des fonds semblent
plus limitées (Figure 50).
Figure 50. Participation des gestionnaires aux synergies avec les autres entreprises
investies et exigences en matière de versement de dividendes (ANIMA MedFunds)
Synergies inter-entreprises
Limitée17%
Moyenne35%
Forte48%
Exigences en matière de versement de dividendes
Limitée45%
Moyenne43%
Forte12%
Parmi les changements qualitatifs requis grâce à lʹaide au management des
nouveaux actionnaires (general partners), la préoccupation commerciale
(recherche de nouvelles activités ou de nouveaux produits pour lʹentreprise)
vient en tête, suivie de lʹexpansion géographique (international, création de
filiales) et des partenariats ou synergies.
Figure 51. Changements qualitatifs attendus à travers lʹintervention du private
equity dans les entreprises gérées (sur 223 réponses. ANIMA MedFunds)
Type de changement ScoreDéveloppement de nouvelles activités 71%Développement de nouveaux produits 39%Expansion à l’international 28%Création de filiales 25%Accès à des nouveaux clients/ grands comptes 25%Synergie locale avec partenaires ou cluster 18%Restructuration, réformes, assistance pré-IPO, assistance juridique 6%
Création d'emplois Globalement, sur lʹéchantillon suivi, le PE a créé plus de 11 500 emplois nets,
dont 72% par les investissements inférieurs à 5 millions de dollars. En
extrapolant aux quelque 3 000 investissements viables réalisés à ce jour dans
la région, un peu plus de 300 000 emplois auraient été créés.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
56
Un impact moyen de 100 emplois par dossier
Comme on peut sʹy attendre, ce sont les plus gros projets qui créent le plus
dʹemplois par investissement (Figure 52). Cependant, dans près dʹun cas sur
trois, ces projets ne créent aucun emploi ou même en détruisent, au contraire
des projets intermédiaires (0,5 à 10 millions de dollars dʹinvestissement). Le
projet moyen crée 100 emplois, mais en détruit 7,4, dʹoù un solde net moyen
de 92,6 emplois par entreprise investie.
Figure 52. Création dʹemplois selon la taille de lʹinvestissement du fonds (sur un échantillon de 125 projets pour lesquels ce croisement est possible. ANIMA MedFunds)
9% 6% 14%11%
10%9%
14%23%
19% 12%
26%38%
26%
31% 33%47%
71%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
<0,5 M$ 0,5-2 M$ 2-10 M$ >10 M$
Réduction d'emplois Pas de création 1-10 jobs 10-50 jobs Plus de 50 jobs
En extrapolant les valeurs moyennes de création dʹemplois par taille
dʹinvestissement, et sous toutes les réserves quʹimplique ce type dʹexercice
spéculatif, environ 330 000 emplois auraient été créés par le PE dans les PME de la
région MED en 20 ans (cf. annexe 4).
Une estimation similaire réalisée par année tendrait à montrer que le PE
aurait créé en moyenne près de 30 000 emplois directs par an depuis 2008,
avec un pic de 50 000 emplois par an entre 2005 et 2007 (période de fort
investissement), depuis une base de 6 à 7 000 emplois par an entre 1999 et
2005.
Ce résultat est à comparer avec les emplois générés par les investissements
directs étrangers (IDE), tels quʹestimés par ANIMA (de façon plus fiable, à
partir dʹun échantillon nettement plus large) à 760 000 emplois en 2010, dont
175 000 emplois directs (et environ 400 000, dont 100 000 emplois directs, les
années précédentes). Lʹimpact sur lʹemploi du PE serait ainsi dʹun ordre de
grandeur équivalent au quart des IDE, ce qui apparaît remarquable. En
appliquant le ratio dʹemplois indirects des IDE (3,3 fois les emplois directs),
le PE créerait même de lʹordre de 100 000 emplois totaux par an. Ce chiffre
est bien sûr très fragile et mériterait des investigations complémentaires.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
57
Un impact plus fort au Maghreb
En ce qui concerne les régions hôtes, le Maghreb semble disposer de
résultats plus favorables que le Machreck sur la création dʹemplois : moins
de destruction de postes, davantage dʹentreprises à gros volumes dʹemplois
(plus de 100 postes). Au Machreck, 39% des projets créent moins de 5
emplois, contre seulement 18% au Maghreb.
Figure 53. Impact du private equity sur les entreprises gérées, selon la région hôte et
en termes dʹemplois (échantillon de 128 entreprises. ANIMA MedFunds)
a. Maghreb b. MachreckPas de
création ou réduction
8% 1-10emplois
17%
10-50 emplois28%
Plus de50 emplois
47%
Pas de création ou réduction
27%
1-10emplois
15%10-50 emplois25%
Plus de50 emplois
33%
La Figure 53, qui porte sur un échantillon réduit, est à considérer avec
précaution. Globalement, la part des dossiers qui créent plus de 100 emplois
(30% de lʹéchantillon) est forte ‐cela est évidemment lié au différentiel de
coût de main dʹœuvre qui favorise les pays MED par rapport à lʹEurope.
Des projets légers en emplois dans la hi tech et les biens de consommation
En termes de secteurs (Figure 54), les TIC et biens (ou services) de
consommation créent le moins dʹemplois par projet, alors que les secteurs
lourds (BTP/immobilier, industrie, énergie, transport) en créent davantage.
Le seul constat étonnant est que le secteur biotechs/santé est générateur de
beaucoup dʹemplois18.
18 Il sʹagit en fait de projets pharmaceutiques importants en Tunisie et en Egypte (et
non de biotechs en Israël).
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
58
Figure 54. Impact du private equity sur les entreprises gérées, en termes dʹemplois (échantillon de 128 entreprises. Courbe de tendance sur création de plus de 50 emplois.
ANIMA MedFunds)
0%
20%
40%
60%
80%
Infor-matique
Biens de consom-
mation
Télécoms Agro-alimentaire
Energie, services urbains, transport
Industrie BTP/immobilier
Biotechs & santé
Réduction d'emplois Pas de création 1-10 jobs 10-50 jobs >50 jobs
Création d'activité (chiffre d'affaires) Globalement, les quelque 5 000 entreprises investies sur MED auraient
apporté environ 20 milliards de dollars de chiffre dʹaffaires (CA) supplémentaire sur
les 20 dernières années, avec une moyenne de 1,8 milliard pour les 3 dernières
années.
Lʹéchantillon des entreprises suivies a vu son CA augmenter de 42% après
intervention du fonds, ce qui ne semble pas énorme. Le principal facteur
discriminant expliquant la plus ou moins forte croissance du CA est le stade
dʹinvestissement (Figure 55). Plus le fonds intervient en amont (amorçage,
VC, second stage), plus la croissance est forte. Pour lʹearly stage, la
croissance moyenne est de 416%; elle tombe à 32% seulement pour le
développement; les fonds dʹinfrastructure se distinguent par une croissance
probablement moins aléatoire, mais aussi plus faible (42% en moyenne).
Figure 55. Impact du PE sur les entreprises gérées, en termes de croissance du CA,
selon le stade dʹinvestissement (échantillon de 120 entreprises. ANIMA MedFunds)
7%
10%
18% 14%
4%
15%
67%
11%
20%
13%
33%
79%
70%
41%
0% 20% 40% 60% 80% 100%
1. Early stage
2. Second stage
3. Développement
4. Infrastructure
Croissance négative
0-20%
20-50%
50-100%
Plus de 100%
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
59
En extrapolant les résultats de cet échantillon à lʹensemble des 3 134
investissements réalisés dans la région (hors faillites et investissements
gelés), la croissance globale du chiffre dʹaffaires induite par le PE sʹélèverait
à 20,7 milliards de dollars, dont 13,2 milliards (64%) pour lʹearly stage, 4,8
milliards (23%) pour le capital‐développement, et 1,8 milliard (9%) pour les
fonds dʹinfrastructure, le second stage ayant un impact neutre (autant de
pertes que de gains). Ce calcul est bien entendu hautement discutable, il
donne seulement un ordre de grandeur des retours du PE ‐dʹailleurs
prudent, puisquʹune injection globale de 20,1 milliards de dollars dans le
secteur (14,8 Mds pour les 3 844 entreprises de la base ʺportefeuilleʺ) induit
un accroissement de CA équivalent, soit 20,7 Mds.
Cette croissance du CA a évidemment progressé avec la montée en
puissance du PE. Lʹextrapolation réalisée par MedFunds donne une
estimation de 1,8 milliard de dollars sur la période 2008‐2011, 1,5 Md sur
2005‐2007, 0,9 Md sur 2002‐2004.
Impact selon la région
Contrairement à ce qui se passe en termes dʹeffets sur lʹemploi, le Machreck
semble lʹemporter sur le Maghreb en termes de croissance du CA (Figure
56).
Figure 56. Impact du private equity sur les entreprises gérées, selon la région hôte et
en termes de croissance du chiffre dʹaffaires (sur un échantillon de 128 entreprises
ayant répondu. ANIMA MedFunds)
a. Maghreb b. Machreck
Croissance négative
16%2-5%7% 5-10%
1%
20-50%15%
50-100%12%
Plus de 100%49%
Croissance négative
13%
0-2%2% 5-10%
2%
10-20%2%
20-50%9%
50-100%16%
Plus de 100%56%
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
60
Impact selon le secteur
Enfin, la plus forte croissance du CA est observée dans les entreprises
technologiques : informatique, télécoms (Figure 57), ce qui justifierait la
faveur accordée à ces projets dans la plupart des pays (économie de la
connaissance). Les industries plus traditionnelles semblent évoluer moins
vite sur ce critère.
Figure 57. Impact du private equity sur les entreprises gérées, selon le secteur et en
termes de croissance du chiffre dʹaffaires (sur un échantillon de 128 entreprises ayant répondu. ANIMA MedFunds)
0%
20%
40%
60%
80%
Energie, services urbains, transport
Biens de
consom-mation
Agro-alimentaire
Biotechs & santé
BTP/immobilier
Industrie Infor-matique
Télécoms
Croissance négative 0-5% 5-20% 20-50% 50-100% Plus de 100%
Conclusions & recommandations Evolution du PE depuis 2008 Au terme de ce rapport, le constat réalisé19 permet de mesurer la distance
parcourue depuis le point effectué au titre du rapport MedFunds 2008 :
alors que le rapport de 2008 insistait sur lʹequity gap existant, dans les
pays arabes, pour lʹearly stage (rareté du financement en dessous dʹun
ticket minimum de 2 M$), il semble bien que cette lacune soit
relativement en voie de résorption. Un certain de nouveaux fonds ont
été créés pour lʹearly stage. Il reste à leur offrir des moyens de mitiger
leurs risques ainsi que des opportunités dʹinvestissement attractives;
un écart important subsiste entre objectifs des fonds (montants visés) et
collecte effective, en particulier sur les pays arabes et en Turquie (où la
collecte ne représente que 56% des objectifs, contre 92% sur Israël). De
plus, même si une baisse est normale en se rapprochant du temps
présent, la collecte semble sʹêtre effondrée sur la période récente
(passant de 74% pour 2005‐2008 à 33% pour 2008‐2011, cela étant
largement dû aux objectifs excessifs de certains fonds du Golfe). Il est
souhaitable dʹaméliorer la collecte (fundraising) en accroissant la
confiance des investisseurs (limited partners), en particulier locaux;
un autre écart existe entre montants levés et montants investis. Si un
décalage dans le temps est également normal, le fait que seulement 15%
des montants levés au Maghreb et 25% des montants levés dans MED‐
10 (hors Israël) soient effectivement investis début 2011 est relativement
préoccupant (la grande période de création des fonds date de 2006‐
2008). Il convient de rapprocher entrepreneurs et financeurs, qui ont
besoin les uns des autres, mais ne parlent pas le même langage;
enfin, toujours dans les pays arabes et en Turquie, les sorties restent
encore limitées20. Il est essentiel de développer un after‐market.
19 Voir également lʹannexe 5 qui explique les évolutions constatées depuis 2008.
20 Tout au moins sur la base des informations disponibles, mais a priori les fonds ne
devraient pas avoir dʹobjections à communiquer au moins sur leurs exits réussis.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
62
Constat : la nécessité d’un développement économique MED "par le bas" Avant de formuler des recommandations, il est utile de rappeler les besoins
de transformation de lʹoutil productif des pays MED :
1. Les PME et micro‐entreprises sont essentielles pour la création dʹemploi
et de valeur au sud et à lʹest de la Méditerranée. La pyramide des emplois
potentiels (Figure 58) sʹappuie sur une large base de petites entreprises. Les
PME et micro‐entreprises créent davantage dʹemplois (en moyenne, 2 à 5
fois plus par euro étranger investi que les grandes entreprises et
multinationales selon lʹobservatoire des IDE ANIMA‐MIPO)
Figure 58. La pyramide de la création dʹemplois dans la région MED (ANIMA)
IDE: 100 000 emplois directs / an & 300 000 indirects
Pourraient créer 0,5 à 1 million d’emplois/an?
Amélioration du cadre des affaires, facilitation,
entraînement 200 à 500 000 emplois/an?
Continuera à jouer un rôle majeur (1 million d’emplois +?)
Pourraient créer 1 million
d’emplois /an?Projets de PME existantes
capables de monter en gamme
Grands projets publics (Tanger-Med,
autoroutes algériennes, investment map)
IDEProjets de
multinationales
Projets de start-ups et TPE
Secteur informel
Partenariats
Stratégiques : JV, transferts de
technologie, représentation,
distribution
PLUS DE CAPITAL,MOINS D’EMPLOIS
PLUS D’EMPLOISMOINS DE CAPITAL
2. Les PME sont une faiblesse de la plupart des pays sud‐méditerranéens.
Par exemple, lʹAlgérie crée 2 à 3 fois moins de PME par an que la Tunisie ou
le Maroc, quand ce pays aurait besoin de développer un tissu de partenaires
capables de prendre en charge dʹindispensables externalisations (services,
sous‐traitance, co‐traitance) que doivent mener les grands groupes étatiques.
En Egypte, les grandes entreprises familiales ont tendance à vouloir
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
63
contrôler verticalement toute la filière industrielle dans laquelle elles
opèrent, empêchant ainsi souvent la constitution de PME partenaires.
3. La plupart des micro‐entreprises ne sont pas éligibles aux financements
classiques. Les PME, et surtout les très petites entreprises (TPE) et start‐ups,
rencontrent les difficultés classiques des projets industriels qui démarrent
(trouver leur marché, survivre aux contraintes bureaucratiques et fiscales,
disposer dʹune main dʹœuvre bien formée, surmonter le déficit en
dʹinfrastructure etc.). Mais elles vivent aussi un accès difficile à des
financements adaptés. Les raisons données par le système financier sont
bien connues : projets rarement bancables en lʹétat, montants unitaires trop
faibles, débouchés limités par des marchés régionaux éclatés, absence de
garanties collatérales (sauf tourisme, immobilier), méconnaissance par les
banques traditionnelles des secteurs traités par les micro‐entreprises (TIC,
innovation, consulting etc.). Ainsi, les projets socialement les plus rentables
sont‐ils paradoxalement les plus difficiles à faire émerger...
4. Il est crucial de faciliter la rencontre entre entrepreneurs et
investisseurs. Bien peu dʹentrepreneurs de terrain sont en mesure de
répondre aux exigences que présentent les banques en termes de données
administratives, juridiques, financières, reporting, etc. De leur côté, les fonds
de PE subissent des coûts fixes dʹinstruction de chaque dossier (due diligence)
et tendent donc à privilégier des tickets relativement importants. Il faut
rechercher comment lʹengagement peut être possible sur des montants
moins élevés en évitant de trop dégrader le risque (low cost due diligence).
5. Une telle approche nʹest possible quʹen créant et développant des
réseaux de confiance à partir du niveau local. Pour toucher les PME, une
logique descendante ne peut suffire (sinon en termes dʹallocation de
ressources régionales, dʹéchange dʹexpérience, de benchmarking etc.). Ce
sont principalement des Jordaniens ou des Algériens quʹil faut mobiliser,
former, accompagner pour développer un marché local des capitaux et du
savoir‐faire destinés aux entreprises non cotées en Jordanie ou en Algérie.
Toute une série dʹacteurs est concernée (banquiers, investisseurs, business
angels, coachs ou mentors, incubateurs, technoparcs, agences dʹinnovation
et autres structures publiques).
Actions à mettre en place Plusieurs rapports récents abordent la question du financement des PME en
Méditerranée, en particulier le rapport BEI/Sabaudia sur une facilité
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
64
Euromed et le rapport Milhaud sur une Banque de la Méditerranée. Nul
doute que lʹimplication des acteurs publics donnera un signal fort sur la
volonté dʹencourager le secteur privé et les entreprises. Mais on nʹest jamais
aussi bien servi que par soi‐même, et les principales recommandations de ce
rapport, destinées à la MedAlliance21, aux autorités publiques et aux
institutions internationales, concernent des actions qui pourraient compléter
cette intervention publique, à savoir :
1. Redorer le blason du PE. Souvent confondu avec des opérations plus
risquées propres aux pays développés (LBO), le private equity dont ont
besoin les pays MED implique la libération de véritables fonds propres
plutôt que de mécanismes basés sur un endettement excessif. Ceci
correspond à la réalité de la profession sur la rive sud. Des équipes
compétentes ont été mises en place dans la plupart des pays et contribuent
concrètement à lʹélévation du niveau des entreprises. En utilisant les
éléments de ce rapport (chapitre 6 sur lʹimpact du PE), il est nécessaire de
bâtir un argumentaire sur les effets positifs dʹun métier souvent méconnu.
2. Investir dans la connaissance et le benchmarking. Il sʹagit, à partir des
éléments rassemblés par ANIMA à lʹoccasion de ce deuxième rapport, de
pérenniser, sous une forme à définir, un suivi régulier des fonds et
portefeuilles de PE dans la région, à lʹinstar de ce qui est réalisé sur Israël.
Tant que les données de rentabilité (TRI) resteront rares et non validées par
une institution indépendante, il sera difficile de convaincre les limited
partners dʹinvestir massivement. Cʹest à la profession de sʹorganiser,
éventuellement avec lʹaide de bailleurs de fonds internationaux, et selon un
business model (syndicat, sous‐traitance à des consultants) à définir.
3. Encourager les associations nationales de Private Equity. Regroupant les
principales sociétés de gestion d’un pays, les associations de Private Equity
mettent en avant de manière efficace le travail de leurs membres et peuvent
avoir un impact significatif sur les politiques nationales publiques. Le
benchmarking de l’AMIC au Maroc et le travail considérable effectué par
l’IVC en Israël fournissent également de précieuses informations, aptes à
attirer de nouveaux investisseurs. Il semble donc essentiel de soutenir la
création ou le développement de ces organisations, en renforçant leur
représentativité et en les aidant à étendre leurs activités.
21 Entité rassemblant 400 opérateurs de terrain autour du réseau ANIMA, des
fédérations dʹentreprises (BusinessMed), des réseaux de CCI (Eurochambres et
ASCAME) et agissant depuis 2008 comme la ʺvoix du businessʺ en Méditerranée.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
65
4. Animer le marché régional du PE. Cela tient dʹune part au fait de
rassembler les principaux acteurs du PE (mais il serait souhaitable dʹélargir à
dʹautres réseaux proches, business angels, mentors, agences de
développement, fédérations dʹentreprises, cercles de jeunes dirigeants,
gestionnaires dʹincubateurs, etc.) et dʹautre part de rythmer le
développement de ce marché par des événements réguliers : forum annuel,
concours de start‐ups du type MIT Arab Business plan Competition ou
MedVentures22, événements nationaux et locaux (de type BtoB sectoriel ou
matchmaking investisseurs/ entrepreneurs), séminaires de formation etc. En
pratique, cela implique aussi de créer une plateforme web ouverte à tous les
acteurs, récapitulant toutes les ressources utiles (études, benchmarks,
agenda, listes de contacts, cartographie des fonds, actualités, résultats des
dernières levées de fonds, bourses dʹopportunités, etc.)
5. Soutenir la percée et la perenité des fonds de early stage. les fonds de
early stage, bien qu’étant les plus forts créateurs de croissance et d’emploi ,
sont pourtant peu soutenus dans leur activités. Il est donc essentiel de
développer des outils aptes à faciliter l’identification d’entreprises à fort
potentiel, et à réduire leurs risques. Différents programmes d’activités
pourrait être mis en place pour répondre à ces besoins : multiplication de
rencontres entre strat‐ups et investisseurs, mise en place de stratégie et
d’outils de co‐investissement, mise en place d’un réseau régional
d’investisseurs et d’experts, formations et échanges de bonnes pratiques.
L&a mise en place d’un fonds régional de garantie pourrait également
encourager ce mode d’intervention .
Un tel écosystème de soutien aux PME méditerranéennes pourrait être amorcé
par une aide publique (Commission européenne, FEMIP, autres banques de
développement), en particulier si les cibles des petites entreprises et de
lʹearly stage sont retenues, mais il semble essentiel de le concevoir dès le
départ comme une initiative privée, devant prouver en quelques années sa
viabilité propre.
22 www.medventures.biz
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
67
Annexes Annexe 1. Liste des sociétés de gestion opérant sur la région MED
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Algeria Banque Extérieure d’Algérie 2 n.a. 212,0 144,1 Second stage
Development Algeria
Algeria Banque Nationale d'Algérie 1 n.a. 144,0 144,1 Second stage Algeria
Algeria El-Djazaïr Istithmar Spa 1 n.a. 230,5 230,5 Second stage Algeria
Algeria Finalep 2 10 106,2 106,2 Early stage Second stage Algeria
Algeria
Société Algéro-Saoudienne d'Investissement (Asicom)
1 n.a. 43,2 43,2 Second stage Algeria
Algeria Sofinance 1 n.a. 43,2 43,2 Second stage AlgeriaAustra-lia
ADCB MacquarieCorporate Finance 1 0 1 000,0 630,0 Infrastructure MENA
Austra-lia African Lion Limited 3 1 147,6 147,6 Development Maghreb
Bahrain Gulf International Bank 1 n.a. 100,0 0,0 Development MENA & emerging
Bahrain Instrata Capital 1 n.a. 400,0 100,0 Infrastructure MENABahrain Investcorp Bank 1 1 1 000,0 1 100,0 Development MENA
Bahrain Ithmaar Bank 1 1 500,0 200,0 Development MENA & emerging
Bahrain Manara Equity Partners 1 1 500,0 450,0 Infrastructure MENA & emerging
Bahrain Tuareg Capital 1 2 100,0 31,6 Development Libya
Bahrain Unicorn Investment Bank 1 1 86,4 86,4 Development MENA
Bahrain VC Bank & Global Emerging Market 1 3 250,0 75,0 Development MENA
Belgium Big Bang Ventures 2 4 42,0 42,0 Early stage TurkeyBelgium DOR Ventures 1 8 40,0 40,0 Early stage IsraelCanada Actis/ Cordiant 1 2 212,0 212,0 Development Maghreb
23 Sorties inclues
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
68
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Canada Colony/MENA Capital Holdings 1 2 n.a. n.a. Infrastructure MENA
China (Hong Kong)
Asia Debt Management Capital 1 n.a. 407,0 230,0 Development Turkey
Czech Rep. Odien 1 1 12,0 12,0 Development Turkey
Egypt Arab African Investment management
1 n.a. 54,3 21,7 Development Egypt
Egypt Beltone / Beltone Agriculture Managt. 1 n.a. 750,0 0,0 Development MENA
Egypt Beltone / Beltone Private Equity 5 11 469,6 379,1 Development
InfrastructureMaghreb
Egypt
Egypt Beltone Private Equity & Siparex Group 1 n.a. 200,0 56,0 Development MENA
Egypt Cairo Financial holding 4 0 655,5 8,5 Development Infrastructure Egypt
Egypt Citadel Capital 2 n.a. 500,0 75,0 Development MENA
Egypt Citadel Capital / Sphinx Private Equity Management
2 n.a. 100,0 85,0 Development Egypt
Egypt Concord International Investments 4 11 485,6 207,0 Development Egypt
Egypt EFG Hermes / EMEA technology investments
1 2 22,8 22,8 Second stage MENA & emerging
Egypt EFG Hermes / Ideavelopers 4 25 92,9 76,8 Early stage Mashreq
MED
Egypt EFG Hermes Private Equity 7 138 1 739,4 1 221,8 Development
Infrastructure Mashreq
Egypt Naeem Holding 1 1 36,2 36,2 Development Egypt
Egypt Nile Capital 3 30 140,0 130,0 Early stage Egypt MED
France Amundi Investment Maroc (formerly SGAM Alternative Investments)
2 13 280,9 280,9 Early Stage Development MED
France BNP Paribas Investment Partners 1 n.a. 300,0 n.a. Development MENA
France Edifice Capital 1 n.a. 203,8 0,0 Infrastructure Morocco
France Edmond de Rothschild Private Equity Management
2 20 82,0 82,0 Early stage Second stage Israel
France Turenne Capital 1 n.a. 150,0 0,0 Development MEDFrance Viveris Management 1 4 101,9 47,4 Development MEDIsrael 7Health Ventures 1 6 70,0 40,0 Early stage Israel
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
69
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Israel Agate RM Investments and Medical Technologies
1 5 100,0 64,0 Early stage Israel
Israel Al-Bawader Capital Ltd 1 n.a. 48,0 48,0 Early stage Israel
Israel Apropos IT Ventures Management 1 5 10,0 10,0 Early stage Israel
Israel AquAgro Fund (AAF) Management Company Ltd.
1 9 100,0 50,0 Early stage Israel
Israel Arba Finance Company 2 21 35,0 35,0 Early stage Israel
Israel Ascend Technology Ventures 1 26 100,0 100,0 Early stage Israel
Israel Athena Venture Partners 1 7 30,0 30,0 Early stage Israel
Israel Aviv Venture Capital 2 15 77,0 77,0 Early stage Second stage Israel
Israel BCS Investment Company 1 6 8,5 8,5 Early stage Israel
Israel Benchmark Israel Venture Capital 2 43 490,0 490,0 Early stage Israel
Israel Beresheit General Partner Ltd. 1 13 540,0 540,0 Development Israel
Israel Biocom VC 1 9 30,0 30,0 Early stage Israel
Israel BioMedical Innovations Israel Ltd. 1 9 12,0 12,0 Early stage Israel
Israel BRM Capital Advisors 1 16 150,0 150,0 Early stage IsraelIsrael Carmel Ventures 3 44 607,5 607,5 Early stage IsraelIsrael Catalyst Investments 2 21 134,0 100,0 Development IsraelIsrael Central Arava Fund 1 n.a. 40,0 8,0 Early stage Israel
Israel Challenge Funds -Etgar 2 78 201,0 201,0 Early stage Israel
Israel Colombine Ventures 1 2 8,0 8,0 Early stage Israel
Israel Concord Venture Management 2 43 255,0 268,0 Early stage Israel
Israel Delta Ventures 1 15 63,0 63,0 Early stage IsraelIsrael Denali Ventures 3 16 50,0 50,0 Early stage Israel
Israel Dotan Ben Shalom Investments 1 3 32,2 32,2 Development Israel
Israel DZ Israel Associates Ltd. 3 10 51,0 51,0 Early stage
Second stage Israel
Israel Ergasol Solar Enterprises 1 n.a. 58,0 58,0 Development Israel
Israel Eurofund 2 28 72,0 72,0 Early stage Israel
Israel Evergreen Venture Partners 13 257 813,0 832,0 Early stage Israel
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
70
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Israel Evolution Fund I Management Company 1 7 20,0 20,0 Early stage Israel
Israel Exseed 1 21 70,0 70,0 Early stage Israel
Israel First Israel Mezzanine Investors (FIMI) 5 67 2 080,0 1 080,0 Development Israel
Israel First Israel Turnaround Enterprise 1 6 130,0 130,0 Development Israel
Israel Formula Ventures 3 40 270,0 270,0 Early stage IsraelIsrael Fortissimo Capital 2 14 200,0 200,0 Development IsraelIsrael Genesis Partners 4 84 618,0 618,0 Early stage IsraelIsrael Giza Venture Capital 5 98 566,0 562,0 Early stage IsraelIsrael Goldrock Capital 1 3 20,0 20,0 Development Israel
Israel Heznek Fund Management 1 16 11,5 11,5 Early stage Israel
Israel Hyperion Israel Venture Partners 1 10 73,0 73,0 Early stage Israel
Israel IGI - Israel Growth Investors 1 2 40,0 40,0 Development Israel
Israel
Infinity Equity Capital Ltd. (formerly Israel Infinity Venture Capital Management)
5 83 580,0 580,0 Second stage Israel
Israel Israel Cleantech Management 2 10 175,0 130,0 Early stage Israel
Israel Israel Healthcare Ventures 2 25 200,0 200,0 Early stage Israel
Israel Israel Infrastructure Management 1 6 200,0 90,0 Infrastructure Israel
Israel Israel Seed Partners 4 72 262,0 262,0 Early stage Israel
Israel
Israel Technology Partners (ITP) Management Company Inc.
2 12 30,0 30,0 Early stage Israel
Israel IsraTech Management Company 1 11 14,0 14,0 Early stage Israel
Israel Jerusalem Capital 1 8 25,0 10,0 Early stage Israel
Israel Jerusalem Global Ventures 3 23 116,0 118,0 Early stage Israel
Israel Jerusalem Venture Partners 5 92 803,0 827,0 Early stage Israel
Israel Katzir Private Equity 1 7 50,0 50,0 Development IsraelIsrael Liav Fund 1 2 175,0 175,0 Early stage IsraelIsrael LINK Technologies Ltd. 1 9 20,0 20,0 Second stage Israel
Israel Magma Venture Partners 2 29 180,0 190,0 Early stage Israel
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
71
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Israel Masada Capital Partners LP 1 n.a. 20,0 0,0 Development Israel
Israel Medica Venture Partners 3 24 195,0 195,0 Early stage Israel
Israel Mediseed 1 7 50,0 50,0 Early stage Israel
Israel Mezam Capital Funds Management (Israel)
1 11 25,0 25,0 Early stage Israel
Israel MMC Millenium Materials Fund Management
2 27 52,0 54,0 Early stage Israel
Israel Momentum Management 1 2 10,0 10,0 Second stage Israel
Israel Mustang Fund Management 2 5 210,0 90,0 Development Israel
Israel Neurone Funds Management 1 10 12,0 12,0 Early stage Israel
Israel
Neurone Funds Management / Shrem Fudim Technologies - SFT (Management Company)
1 22 110,0 110,0 Second stage Israel
Israel
Nitzanim High Technology Industries Management & Development
1 12 20,0 20,0 Development Israel
Israel Origo Investments Ltd. 1 5 350,0 350,0 Development IsraelIsrael Pamot Advisers 1 11 24,0 24,0 Early stage IsraelIsrael Peregrine Ventures 2 34 50,0 50,0 Early stage Israel
Israel Pionet Ventures Capital Investments 1 2 0,6 0,6 Early stage Israel
Israel Pitango Venture Capital 5 161 1 275,0 1 284,6 Early stage Israel
Israel Poalim Ventures 3 55 83,0 83,0 Early stage IsraelIsrael Pontifax 2 24 120,0 118,0 Early stage Israel
Israel Proseed Venture Capital Fund 1 30 16,0 25,9 Early stage Israel
Israel Runway Telecom Ventures 1 8 15,0 15,0 Early stage Israel
Israel Shalom Management 1 16 30,0 30,0 Early stage Israel
Israel Shavit Capital Management Ltd. 1 n.a. 30,0 30,0 Development Israel
Israel Shrem Fudim Technologies - SFT 2 16 51,0 51,0 Early stage
Development Israel
Israel Shrem, Fudim, Kelner (SFK) & Co. Ltd. 9 23 99,7 99,3
Early stage Second stage Development
Israel
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
72
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Israel SKY Private Equity 1 2 120,0 120,0 Development IsraelIsrael Spark Enterprise 1 13 25,0 25,0 Early stage Israel
Israel Spring Investment Management Company Ltd.
1 4 15,0 15,0 Early stage Israel
Israel StageOne Ventures 1 22 49,0 49,0 Early stage Israel
Israel StarVest Venture Capital 3 28 17,0 17,0 Early stage Israel
Israel Steps ventures 1 28 25,0 25,0 Early stage Israel
Israel Tamar Technology Ventures 1 21 37,0 37,0 Early stage Israel
Israel Tamir Fishman Ventures 3 42 355,0 305,0 Early stage Israel
Israel
TDA Capital Partners Israel (formerly Tempelton Direct Advisors Inc.)
1 14 32,0 32,0 Early stage Israel
Israel Tene Investment Funds 2 13 200,0 200,0 Development Israel
Israel Terra Venture Partners 1 8 25,0 25,0 Early stage Israel
Israel Teuza Management and Development 1 19 45,0 45,0 Second stage Israel
Israel Trendlines Group 1 17 2,2 2,2 Early stage Israel
Israel TriVentures Management Ltd. 1 6 30,0 30,0 Early stage Israel
Israel Viola Group / Viola Private Equity 1 7 164,0 164,0 Development Israel
Israel Viola Group / Vpartners (formerly Dpartners)
3 36 242,0 202,0 Development Israel
Israel Vitalife Management Company 2 28 230,0 230,0 Early stage Israel
Israel Walden Israel Venture Capital 3 49 184,0 184,0 Early stage Israel
Israel Wanaka CapitalPartners 1 7 50,0 45,0 Early stage Israel
Israel Yozma Group 3 55 150,0 150,0 Early stage Israel
Italy Finlombarda Gestioni SGR SpA 1 3 67,9 67,9 Second stage MED
Japan Ant Capital 1 6 500,0 250,0 Early stage Israel
Jordan AcceleratorTech Capital Partners 1 1 50,0 55,0 Early stage MENA
Jordan Al Arabi Investment Group (previously Atlas Investment Group)
2 2 350,0 316,0 Development Infrastructure MENA
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
73
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Jordan Catalyst Investment Management 1 2 50,0 24,0 Development MENA
Jordan Dubai International Capital 1 1 500,0 300,0 Infrastructure MENA
Jordan Foursan Capital Management 1 n.a. 150,0 100,0 Development MED
Jordan Jordan Fund Management 1 10 50,0 50,0 Development Jordan
Kuwait Al Imtiaz Investment 2 n.a. 403,6 57,0 Development Infrastructure MENA
Kuwait Arab Fund for economic and Social Developement
1 n.a. 2 000,0 1 180,0 Development MENA
Kuwait Boubyan Bank 1 n.a. 346,6 n.a. Infrastructure MENA & emerging
Kuwait Global Investment House 4 5 3 550,0 1 471,0 Development MENA &
emergingKuwait KIPCO Private Equity 1 n.a. 1 000,0 350,0 Development MED
Kuwait Kuwait Finance and Investment 1 2 155,0 155,0 Development MENA &
emergingKuwait Markaz 1 3 200,0 n.a. Infrastructure MENAKuwait NBK Capital 2 4 450,0 406,0 Development MENALeba-non Berytech 1 4 6,0 6,0 Early stage Lebanon
Leba-non
Byblos Bank / Byblos Ventures 1 n.a. 50,0 20,0 Development Mashreq
Leba-non Cedrus Ventures 1 1 5,0 2,0 Early stage Lebanon
Leba-non
Corporate Finance House (Ex-capital trust ME)
2 4 55,0 45,0 Infrastructure MENA
Leba-non
Lebanon Invest Asset management SAL (banque Audi)
1 6 5,0 8,2 Second stage Lebanon
Leba-non MENA Capital 1 1 50,0 22,0 Development MED
Leba-non
Middle East Capital Group 1 2 20,0 20,0 Infrastructure Lebanon
Leba-non
Middle East Venture Partners 2 4 40,0 22,0 Early stage
Second stage Mashreq
Libya Phoenicia Group Libya LLC 1 17 75,0 20,0 Development Libya
Luxem-bourg Inframed Management 1 n.a. 1 358,4 523,0 Infrastructure MED
Moroc-co Actif Invest 2 13 403,6 233,8 Development
Infrastructure Morocco
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
74
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Moro-cco Agram Gestion 1 1 24,5 24,5 Development Morocco
Moroc-co ALMAMED 2 3 43,4 43,4 Development Morocco
Moroc-co Argan Invest 1 n.a. 244,6 91,7 Infrastructure Morocco
Moroc-co Atlamed 1 15 61,2 46,8 Development Morocco
Moroc-co Capital Invest 2 19 81,6 81,6 Development Maghreb
Moroc-co
CDG Capital Private Equity 4 20 107,4 107,4 Early stage
Development Morocco
Moroc-co CDG Développement 1 n.a. 366,9 183,5 Infrastructure Morocco
Moroc-co CFG CAPITAL 1 n.a. 23,7 23,7 Development Morocco
Moroc-co Dayam 1 2 6,8 2,7 Early stage Morocco
Moroc-co
Deutsche Asset Management / Ardim SA
1 n.a. 366,9 134,5 Infrastructure Morocco
Moroc-co Firogest 1 4 36,7 18,3 Development Morocco
Moroc-co H. Partners Gestion 1 7 305,8 171,2 Development Morocco
Moroc-co HOLDAGRO 1 30 3,7 3,7 Development Morocco
Moroc-co
Moroccan Information Technopark Company (M.i.t.c)
1 n.a. 18,3 12,2 Early stage Morocco
Moroc-co
Morocco Infrastructure Management (joint venture between Emerging Capital Partners and Attijari Invest)
1 4 98,5 98,5 Infrastructure Morocco
Moroc-co Régional Gestion 1 27 61,2 24,5 Second stage Morocco
Moroc-co Upline Investments 5 33 150,0 96,1
Early stage Second stage Development
Morocco
Nether-lands YL Ventures 1 3 30,0 15,0 Early stage Israel
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
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Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Not yet defined
Al Hayat Capital (Joint venture between The Islamic Corporation for the Development of the Private Sector and Akuo Investment Management (AIM)
1 n.a. 250,0 0,0 Infrastructure
MENA & emerging
Not yet defined Not incorporated yet 1 n.a. 2 000,0 0,0 Infrastructure MENA &
emergingPales-tine Not incorporated yet 1 n.a. 45,0 10,0 Early stage Palestine
Pales-tine PICTI 1 n.a. 0,3 0,3 Early stage Palestine
Pales-tine
Siraj Fund Management 1 n.a. 80,0 60,0 Development Palestine
Russia Troika Dialog / Troika Capital partners 1 1 66,0 66,0 Development Turkey
Saudi Arabia
Amwal AlKhaleej Commercial Investment Company
3 10 1 080,0 615,6 Development MENA
Saudi Arabia Arbah Capital 1 n.a. 100,0 n.a. Early stage MENA
Saudi Arabia
IFC & Islamic Development Bank 1 n.a. 1 000,0 0,0 Infrastructure MENA
Saudi Arabia
International Maghreb Merchant Bank (IMBank)
1 n.a. 500,0 500,0 Development Tunisia
Saudi Arabia
Malaz Capital / ICT Ventures JSC 1 1 66,7 28,7 Second stage MENA
Saudi Arabia Siraj Capital 1 n.a. 50,0 0,0 Development MENA
Saudi Arabia Swicorp 4 8 1 250,0 1 148,0 Development MENA
South Africa EVI Capital Partners 2 n.a. 800,0 640,0 Development
InfrastructureMENA & emerging
South Africa
Mecene Investment (formerly AfriCap) 1 1 50,0 50,0 Development Maghreb
Spain Meridia Capital Partners 1 n.a. 150,0 150,0 Development MED
Spain Riva y Garcia Gestion SGIIC 1 7 84,2 84,2 Development Maghreb
Syria Eco-Syria Company 1 n.a. 100,0 0,0 Development Syria
Tunisia AfricInvest Capital Partners 3 16 277,6 252,7 Development Maghreb
Tunisia Alternative Capital Partners 2 11 25,5 25,5 Early Stage
Development Maghreb
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
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Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
Tunisia ECP Finances (formerly known as SPPI) 2 n.a. 25,5 25,5 Early stage Tunisia
Tunisia Fidelium Finance 1 n.a. 7,7 7,7 Development Tunisia
Tunisia SAGES Capital 9 4 48,5 48,5 Early stage Second stage Tunisia
Tunisia Tuninvest Finance Group 5 80 199,9 199,9 Second stage
Development Maghreb
Tunisia Tuninvest/ Maghreb Management 1 14 23,2 23,2 Development Maghreb
Tunisia Tunisie Télécom / Diva Sicar 1 10 3,8 3,8 Early stage Tunisia
Turkey 212 venture Capital 1 n.a. 20,0 0,0 Early stage Turkey
Turkey Access Turkey Capital Group 3 9 n.a. n.a.
Second stage Development Infrastructure
Turkey
Turkey Actera Group 1 6 325,0 475,0 Development Turkey
Turkey Eurasia Capital partners 1 1 60,0 100,0 Development Turkey
Turkey Inovent 1 9 n.a. n.a. Early stage Turkey
Turkey İş Private Equity Investment Trust 1 12 120,0 93,5 Second stage Turkey
Turkey Kobi Girisim Sermayesi Yatirim Ortakligi 1 5 20,0 20,0 Second stage Turkey
Turkey Mediterra CapitalPartners 1 n.a. 300,0 40,0 Development MED
Turkey PERA Private Equity 1 n.a. 120,0 15,0 Development Turkey
Turkey RHEA Investments 2 8 149,0 149,0 Early stage Development Turkey
Turkey Technology Developt. Foundation of Turkey 1 5 5,0 5,0 Early stage Turkey
Turkey Turkven Private Equity 2 11 494,0 494,0 Development Turkey
UK Actis 3 4 4 055,0 4 005,0 Infrastructure Maghreb Egypt
UK Bancroft Group 2 3 481,8 481,8 Development TurkeyUK Capital Trust Group 3 20 313,8 218,8 Development MED
UK Citi Venture Capital International 2 4 1 900,0 1 900,0 Development MENA &
emerging
UK Crescent Clean Energy Partners GP 1 n.a. 200,0 40,0 Development Turkey
UK Development Management limited 1 4 150,0 150,0 Infrastructure Turkey
UK Development Partners International LP 1 n.a. 407,5 366,8 Development Maghreb
UK HBG Holdings 1 n.a. 100,0 200,0 Development MENA & emerging
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
77
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
UK Insparo Asset Management 1 n.a. 250,0 7,5 Development Maghreb
UK Jupiter Group/ Jupiter Asset Management 1 9 30,0 30,0 Early stage Israel
UK Kingdom Zephyr Africa Management 2 1 623,0 600,0 Development Maghreb
UK NBGI Private Equity 1 n.a. 100,0 100,0 Development Turkey
UK Samena Capital 1 n.a. 300,0 180,5 Development MENA & emerging
UK Vertex Venture Capital 4 90 396,0 420,0 Early stage Israel
UAE Abraaj Capital 9 18 7 660,6 6 005,1 Development Infrastructure
MENA & emerging
UAE Abu Dhabi Investment 3 2 3 200,0 194,5 Development MENA Lybia
UAE Addax Education Holding 1 1 100,0 50,0 Development MENA
UAE Al Mal Capital 4 n.a. 174,5 66,8 Development Infrastructure MENA
UAE Al Masah Capital Limited 2 n.a. 700,0 60,0 Development MENA &
emerging
UAE Al-Futtaim Investment Management 1 1 700,0 500,0 Infrastructure MENA
UAE Arab Business Angels Network 1 4 10,0 10,0 Early stage MENA
UAE Chescor Capital 1 n.a. 100,0 n.a. Early stage MENA & emerging
UAE Daman Investments 1 n.a. 27,2 n.a. Early stage MENAUAE Delta Partners 1 n.a. 75,0 76,3 Development MENAUAE Eastgate Capital Group 1 1 400,0 250,0 Development MENA
UAE Estithmaar Ventures (GP) Limited 1 n.a. 100,0 100,0 Early stage MENA
UAE HSBC Private Equity Middle East Limited 1 n.a. 300,0 500,0 Development MENA
UAE Injazat Capital 1 3 50,0 50,0 Early stage MENAUAE Levant Capital 1 1 100,0 80,0 Development MENAUAE MerchantBridge & Co 1 n.a. 500,0 120,0 Development MENA
UAE Millennium Private Equity 2 n.a. 2 000,0 350,0 Development MENA
UAE NBD Sana Capital 1 n.a. 500,0 170,0 Development MENA & emerging
UAE New Enterprise East Investments
1 n.a. 150,0 150,0 Early stage MENA
UAE Rasmala Holdings 1 n.a. 350,0 120,0 Development MENAUAE Saffar Capital 1 n.a. 200,0 n.a. Development MENAUAE Shuaa Partners 2 1 250,0 300,0 Development MENA
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
78
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
UAE The National Investor 1 n.a. 150,0 104,0 Development MENA & emerging
UAE The National Investor& KIPCO 1 n.a. 200,0 0,0 Development MENA &
emergingUAE TVM Capital 1 n.a. 100,0 40,0 Development MENA
UAE/ Japan
Abu Dhabi Investment Company & SBI Holdings
1 n.a. 100,0 0,0 Development MENA & emerging
USA Advent International 1 3 1 358,0 1 018,0 Development Turkey
USA AIG / AIG Capital Partners 3 13 1 410,0 1 410,0 Early stage
Development
MENA & emerging
Israel
USA Apax Partners 5 55 12 540,0
12 740,0
Early stage Development Israel
USA Ascent Group 1 2 100,0 30,0 Early stage MENAUSA Battery ventures 3 21 1 200,0 1 200,0 Second stage Israel
USA Bedminster Capital Management 1 2 250,0 320,0 Development Turkey
USA Bluerun Ventures (former Nokia Venture partners)
2 9 350,0 315,0 Early stage Israel
USA Botticelli Venture Funds 1 2 30,0 30,0 Second stage Israel
USA Bridge Investment Fund 1 5 8,0 8,0 Early stage Israel
USA Canaan Partner 2 9 1 100,0 1 100,0 Development IsraelUSA Carlyle Group 1 2 1 000,0 500,0 Development MENAUSA Cedar Ventures Ltd. 3 48 325,0 325,0 Early stage Israel
USA Draper Fisher Jurvetson 2 10 486,0 486,0 Early stage Israel
USA EastWest VentureGroup (EWVG) 1 2 n.a. n.a. Early stage Israel
USA
Emerging Capital Partners (formerly Emerging Markets Partnership Africa)
4 12 1 693,0 1 604,1 Development Infrastructure Maghreb
USA Emerging Markets Housing Fund Management
1 n.a. 300,0 n.a. Infrastructure Jordan
USA Emerging Markets Partnership Middle East
2 3 2 500,0 930,5 Infrastructure MENA & emerging
USA Equip Ventures 1 n.a. 5,0 5,0 Early stage Israel
USA Equity International 1 1 300,0 300,0 Development MENA & emerging
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
79
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
USA Gemini Israel Venture Funds 5 122 746,0 696,0 Early stage Israel
USA Global Environment Fund 1 1 325,0 325,0 Development MENA &
emergingUSA Great Circle Capital 1 2 190,0 161,0 Development TurkeyUSA Greylock Partners 1 9 1 000,0 1 000,0 Early stage Israel
USA Greylock Partners/ Greylock Israel Management
1 18 150,0 205,0 Early stage Israel
USA Intel Capital 4 89 1 000,0 1 000,0 Early stage Israel Mashreq
USA KCPS Israel Private Equity Partners 2 11 470,0 395,0 Development Israel
USA KKR 1 1 5 400,0 5 400,0 Development TurkeyUSA L Capital Partners 1 1 165,0 165,0 Second stage Israel
USA Lightspeed Venture partners 2 24 1 200,0 1 200,0 Early stage Israel
USA Markstone Capital Group 1 15 780,0 780,0 Development Israel
USA Merrill lynch Global Principal investments &Krea
1 6 1 100,0 1 100,0 Infrastructure Turkey
USA Minah Partners 1 n.a. 100,0 100,0 Early stage MENA
USA Norwest Venture partners 1 9 400,0 400,0 Early stage Israel
USA Paladin Realty Partners 1 n.a. 200,0 n.a. Infrastructure TurkeyUSA Partech International 1 8 200,0 200,0 Early stage Israel
USA Portview Communications Partners LP
2 12 72,0 72,0 Early stage Israel
USA Providence Equity Partners 1 1 4 250,0 4 250,0 Development Turkey
USA Riverside 2 2 826,7 826,7 Development Turkey & Israel
USA Sequoia capital / Sequoia Capital Israel 4 50 580,0 580,0 Early stage Israel
USA Shamrock Holdings 3 46 850,0 766,0 Second stage Development Infrastructure
Israel
USA Star Venture Capital Management 2 89 987,0 987,0 Early stage Israel
USA Synergy Ventures 1 4 25,0 25,0 Early stage IsraelUSA TechnoPlus Ventures 1 57 50,0 50,0 Early stage IsraelUSA TGP Capital 1 1 5 300,0 5 300,0 Development TurkeyUSA Venrock Associates 2 11 794,0 794,0 Early stage Israel
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
80
Pays/ Country
Société de gestion /Fund manager
MED funds
managed
Co-inves-ted in MED23
Targeted amount
($m)
Raised amount ($m)
Stade d'inv. /Investment
stage
Targeted country in MED
USA Veritas Venture Partners 3 34 109,0 109,0 Early stage Israel
USA Ziegler Meditech Partn. 1 4 52,7 52,7 Early stage Israel
Annexe 2. Méthodologie et définitions
Méthodologie : pourquoi l’initiative MedFunds ?
L’Observatoire MedFunds a été créé en 2008, afin de prolonger
l’Observatoire des Investissements et Partenariats en Méditerranée (MIPO),
créé par ANIMA en janvier 2003, et qui inventorie les projets d’IDE destinés
à la région méditerranéenne. Lʹimpact des opérations de capital‐
investissement sur le montant global des IDE ayant connu une croissance
constante, il était en effet devenu nécessaire de concevoir un outil pour
identifier, mesurer et analyser cette source spécifique d’investissements.
Une première analyse des principaux résultats de l’Observatoire MedFunds
a été publiée en septembre 2008, et est disponible sur le site d’ANIMA. La
présente édition poursuit et complète ce travail, en rendant compte de
l’évolution des activités des fonds d’investissements depuis 2008 et en
proposant un examen plus précis de la composition du portefeuille de ces
fonds.
L’étude MedFunds vise donc principalement à : i) identifier et répertorier les
fonds dʹinvestissement opérant dans la région méditerranéenne; ii) observer
leur évolution et leurs opérations; iii) analyser les spécificités du capital‐
investissement sud‐ et est‐méditerranéen (géographie, secteurs, stratégie,
montants etc.); iv) évaluer l’impact des prises de participation des fonds sur
les entreprises investies et sur lʹéconomie en général.
Par‐delà son utilité pour l’analyse économique, l’Observatoire MedFunds,
tel que présenté dans cette étude, présente pour la deuxième fois
consécutive un outil de benchmarking essentiel à la profession du capital‐
investissement. En effet :
à lʹinstar dʹautres régions du monde, les pays sud‐ et est‐méditerranéens
sʹefforcent dʹaméliorer leur attractivité et il est donc nécessaire
dʹillustrer lʹévolution rapide du capital‐investissement (private equity)
comme moyen efficace de financement des entreprises;
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
81
parmi les obstacles possibles à la croissance du capital‐investissement,
le manque de données objectives sur les performances des fonds peut
créer un problème de confiance (par exemple, pour la levée de fonds)
parmi des investisseurs habitués à disposer de benchmarkings;
l’analyse de la composition du portefeuille des entreprises rend enfin
compte de la contribution du capital‐investissement à la croissance
économique des pays de la région, et par là même à la création
d’emplois et de richesse.
Les sources de l’Observatoire MedFunds
Les données de l’observatoire MedFunds 2011 ont été collectées de manière
systématique à partir des éléments suivants :
94 fonds d’investissements ont répondu à l’enquête détaillée menée par
l’équipe ANIMA en 2008 (57 fonds) et 2010‐2011 (66 fonds);
un travail de veille économique quotidien effectué depuis 2003 par
l’équipe d’ANIMA a permis de rassembler un nombre significatif de
données publiées sur ces fonds, qu’il s’agisse d’articles de presse ou de
mises à jour sur le site internet de ces fonds;
l’analyse de bases de données existantes sur le capital‐investissement (et
notamment de la base constituée par Zawya Investor, à laquelle a
souscrit ANIMA) ont permis de vérifier, et parfois de compléter ces
données;
la grande majorité des informations sur le capital‐investissement en
Israël proviennent de la base de données proposée par Israel Venture
Capital Research Center (IVC), quʹANIMA a pu utiliser.
Cette approche multiforme a permis de couvrir :
la quasi‐totalité des équipes de gestion travaillant sur la rive sud de la
Méditerranée (au moins 95%; il est possible que des équipes travaillant
depuis des pays émergents et ciblant au moins un pays MED aient
échappé à lʹobservation);
une part très significative des fonds gérés par ces équipes de gestion,
soit 534 fonds opérant sur au moins un pays MED; sur ce total, une
centaine de fonds arabes ont pu être analysés de façon détaillée (via leur
réponse au questionnaire), de même que les 254 fonds israéliens, soit au
total environ 350 fonds (65% de lʹéchantillon);
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
82
une part non négligeable des entreprises investies par ces fonds
(élément nouveau de lʹenquête de 2011), soit 3 848 entreprises, avec la
quasi‐totalité du portefeuille israélien et une majorité du portefeuille
des autres pays hôtes (pays arabes et Turquie), comme le montre le
tableau ci‐dessous.
Figure 59. Connaissance de la donnée portefeuille dans la base MedFunds
RégionPortefeuille
Israël % Hors Israël
% Israël + Turquie
Total %
Au moins un investissement connu 249 98% 226 81% 2 477 89% Aucune donnée 5 2% 52 19% 0 57 11% Total 254 100% 278 100% 2 534 100%
Toutefois, en dehors dʹIsraël, la connaissance du portefeuille reste souvent
parcellaire, avec seulement 24% de réponses exploitables au questionnaire
ANIMA (66 fonds sur 278 en 2011). Pour 57% des fonds non‐israéliens (soit
160 fonds), cʹest par lʹintermédiaire de lʹobservatoire ANIMA‐MIPO, de la
base de news économiques ANIMA ou d’autres recherches quʹau moins un
investissement sur lʹespace MED a pu être identifié. Enfin, pour 19% des
fonds non israéliens (soit 52 fonds), aucune indication de portefeuille nʹa pu
être collectée, malgré les recherches de lʹéquipe ANIMA (intelligence
économique et relances directes des fonds).
Malgré ces limites, la base MedFunds 2011 est, de très loin, la meilleure
approche possible à ce jour de la situation du private equity dans les pays
arabes étudiés. Il est normal que les gestionnaires de fonds aient des
réticences à dévoiler leur portefeuille, par peur de la concurrence, par
discrétion financière ou par souci de ne pas évoquer certains investissements
soit trop heureux, soit malheureux... Cette attitude ressemble à celles des
agences dʹinvestissement membres du réseau ANIMA, qui ont réalisé après
plusieurs années que la divulgation des investissements (IDE) quʹelles
accueillent constituait plutôt un atout dans la promotion de leur territoire
quʹun danger vis à vis des territoires concurrents.
Nature des fonds sélectionnés
Les fonds d’investissements répertoriés dans l’observatoire MedFunds sont
compris de manière stricte comme étant des fonds spécialisés dans les
opérations dʹacquisition ou de prise de participation directe dans des
entreprises non cotées, dont la gestion est déléguée par des investisseurs
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
83
(Limited Partners) à une société de gestion (General Partner) pour une durée
limitée, et établie à l’avance. A ce titre, l’observatoire n’inclut donc pas :
les investissements dans les sociétés cotées en bourse ;
les investissements en capital effectués directement par des sociétés
d’investissement ou par des consortia ou encore des JV, sans
constitution d’un fonds d’investissement ouvert à des souscripteurs ;
les autres types de fonds tels que les fonds souverains, les fonds de
fonds, les fonds secondaires ou les fonds communs de placement
(investissant en général dans les sociétés cotées).
Par ailleurs, les quelques grands fonds internationaux ayant effectué des
investissements marginaux dans la région (une dizaine au total, tels
qu’Advent International, TGP Capital, KKR, ou Providence Equity) sont
inclus dans l’observatoire. Néanmoins les données financières relatives à ces
fonds (capital visé, levé ou investi) sont généralement exclues des tableaux
présentés, afin de ne pas survaloriser les montants analysés.
Délimitation géographique de la zone enquêtée
L’étude MedFunds couvre tous les fonds d’investissement, quelle que soit
leur origine, opérant dans les 11 pays sud et est‐méditerranéens (ou ʺpays
MEDʺ) : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Syrie, Tunisie
et Territoire Palestiniens et Turquie. A ce titre, pour être enregistré dans
l’observatoire MedFunds, il est nécessaire qu’un fonds ait (i) soit effectué au
moins un investissement dans l’un des pays mentionnées, (ii) soit clairement
inclus l’un de ces pays dans sa cible d’investissement. Contrairement à
l’étude MedFunds 2008, cette étude fait la distinction, dans les montants
investis, entre le montant investi à lʹéchelle mondiale, et les montants
investis spécifiquement dans les pays MED. La distinction est importante
pour certains très grands fonds qui nʹabordent que marginalement les pays
MED.
Après sélection, chaque fonds a ensuite été lié à sa cible géographique
pertinente :
un pays de destination (le pays ou groupe de pays explicitement visé);
une région de destination (ensemble géographique plus large auquel ce
pays appartient : par exemple Maghreb ou Machreck)
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
84
similairement, un pays et une région d’origine (généralement définis
par le siège de sa société de gestion et/ou par le lieu où la société de
capital‐investissement dont il dépend est basée).
Ce choix méthodologique n’est pas exempt d’ambiguïté, dans le sens où il
existe parfois un chevauchement entre plusieurs entités géographiques.
Néanmoins, chaque fonds n’est comptabilisé qu’une seule fois. Ainsi, un
fonds visant les pays du Maghreb (Maroc, Algérie, Tunisie et Libye) a été
inclus dans la catégorie « Maghreb » même s’il aurait aussi été correct de le
prendre en compte au titre des pays MED dans leur ensemble. De façon
comparable, un fonds visant la région MENA (Middle‐East‐North‐Africa)
dans son ensemble a été inclus sous cette catégorie bien qu’il puisse avoir
une sous‐spécialisation vers un pays en particulier, une portion qui demeure
cependant difficile à estimer. Le zonage retenu ressemble ainsi à des
poupées russes, avec le pays (Maroc), la sous‐région (Maghreb), lʹensemble
MED, lʹensemble MENA et enfin lʹensemble ʺMENA + autres pays
émergentsʺ. Ce choix complique un peu lʹanalyse, mais il correspond à la
réalité de fonds qui couvrent des zones géographiques très variables.
Regroupement en secteurs
Les fonds actifs dans l’immobilier ou dans l’énergie n’ont été pris en compte
que lorsqu’ils relèvent du capital‐investissement ou y sont assimilables au
regard des critères ci‐dessus mentionnés. Afin de faciliter lʹanalyse, ANIMA
a volontairement adopté une conception large et inclusive des secteurs
d’activité :
agro‐alimentaire;
énergie, services urbains (utilities), cleantechs;
biotechnologies et santé;
informatique (y compris applications pour biotechs et cleantechs);
automobile, matériel de transport, logistique;
BTP et immobilier (y compris infrastructure);
biens et services finaux (banque, tourisme, distribution et commerce,
biens de consommation, médias);
autres industries (chimie, métallurgie, machines, minéraux, textile, etc.).
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
85
Sʹajoutent à ces grands secteurs deux catégories : les fonds multisectoriels
(entre 3 et 9 secteurs) et les fonds généralistes (aucune focalisation
sectorielle). Du fait de la diversité des situations rencontrées, cette typologie
apparaît quelque peu arbitraire (comme pour le zonage géographique), mais
elle facilite lʹanalyse.
Calcul et estimation des montants
Les montants annoncés et levés par les fonds sont ici présentés en dollars,
une monnaie qui reste la devise de référence pour l’industrie internationale
du capital‐investissement. La question du taux de change est problématique
du fait de la volatilité du dollar. Quand les fonds étaient libellés dans une
autre monnaie, un taux de change moyen des quatre dernières années (2006
à 2010) a été utilisé.
Pour les fonds n’ayant pas répondu à l’enquête menée par ANIMA, il a
souvent été difficile d’obtenir les montants que ceux‐ci ont investis dans les
entreprises. Lorsque ces montants n’étaient pas disponibles, mais qu’il s’est
avéré possible d’obtenir d’autres indications, notamment sur les montants
des rounds d’investissements et les différents investisseurs dans ces rounds,
ces montants ont été estimés (en divisant par exemple le montant investi par
le nombre d’investisseurs impliqués). Même si ce choix méthodologique est
discutable, les résultats ainsi obtenus permettent dʹapprocher une réalité
moyenne (par exemple pour le ticket investi). Ce parti pris, s’il ne permet
pas de conclure d’un montant exact de l’investissement, permet également
de rendre compte de la fourchette sur laquelle se situe l’investisseur. A ce
titre :
4,5% des montants investis par les fonds non impliqués en Israël ont été
estimés, ce qui représente une faible proportion du montant global
investi (1,96%);
40% du montant investi par les fonds actifs en Israël a été estimé, la base
de données d’Israel Venture Capital Association, répertoriant, non les
investissements détaillés, mais les montants globaux par round
d’investissement et la liste des investisseurs ayant pris part à ces
rounds. Cette approximation n’a évidemment pas dʹimpact sur les
données agrégées pour Israël;
enfin, une estimation conservatrice a été effectuée lorsque les données
sur les montants visés ou levés n’étaient pas disponibles. Pour un fonds
ayant par exemple investi 100 dans un pays MED, et pour lequel le
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
86
montant visé et le montant levé nʹont pu être identifiés, ces derniers
montants ont été considérés comme étant de 100 – ce qui constitue une
estimation par défaut.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
87
Annexe 3. Estimation du portefeuille réel Lʹenquête MedFunds 2011 a permis de détecter 4 166 investissements dans
les pays MED (Figure 60). Cependant, la donnée sur le portefeuille nʹest
connue que dans 89% des cas (58 fonds sur 534 ne fournissent aucune
indication).
Figure 60. Portefeuille mondial et MED des fonds par région ou pays hôte (en nombre
dʹentreprises investies. ANIMA MedFunds)
PortefeuilleRégion/Pays hôte
Nb. d'entreprises investies (monde
entier)
Dont entreprises MED
Région MED 99 63 MENA 250 70 MENA & pays émergents 85 30 Maghreb Algérie 10 10 Libye 19 19 Maghreb en général 183 93 Maroc 185 183 Tunisie 74 74 Machreck Egypte 191 186 Jordanie 11 11 Liban 14 14 Machreck en général 14 7 Palestine 2 2 Syrie 0 0 Autres pays Israël 3 507 3 304 Turquie 153 98 Turquie & Israël 18 2 Total 4 815 4 166
Pour réaliser une extrapolation aux 534 fonds, la variable la plus explicative
de la taille du portefeuille étant la taille du fonds (montant visé), la Figure 62
fournit les nombres moyens dʹentreprises investies par catégorie de taille des
fonds, et permet le calcul des entreprises ʺoubliéesʺ dans les 58 fonds
dépourvus dʹinformations sur leurs investissements.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
88
Figure 61. Estimation du portefeuille des fonds sans donnés sur les entreprises
investies (ANIMA MedFunds)
PortefeuilleTaille du fonds
Nombre moyen d'entreprises
investies par fonds
Fonds avec portefeuille
non disponible
Estimation du nb. d'entreprises
investies Nouveau fonds 0 6 0 Moins de 20 M$ 6,9 14 96 20 à 50 M$ 9,6 6 58 50 à 100 M$ 8,6 5 43 100 à 500 M$ 10,9 11 120 Plus de 500 M$ 7,4 16 96 Total 58 413
Ce complément de 413 investissements permet dʹestimer le portefeuille total.
Figure 62. Estimation du portefeuille total des fonds s (ANIMA MedFunds)
PortefeuillePays ou région MedFunds Extrapolation Total
Israël 3305 80 3385 Turquie 99 5 104 Pays arabes 762 328 1090 Total 4166 413 4579
La taille réelle du portefeuille serait donc début 2011 dʹenviron 4 600
entreprises, dont près de 3 400 en Israël, un peu plus dʹun millier dans les
pays arabes de la région et une centaine en Turquie.
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
89
Annexe 4. Estimation du nombre d'emplois créés Lʹenquête MedFunds 2011 a permis dʹapprécier le nombre dʹemplois avant
et après intervention du fonds, donc de connaître le nombre dʹemplois nets
créés par différents investissements dans les pays MED. Le facteur
discriminant le plus évident étant la taille du projet, la Figure 63 fournit les
créations moyennes dʹemplois, connues dans 122 cas.
Figure 63. Création moyenne dʹemplois selon la taille de lʹinvestissement sur MED‐
11 (sur 122 investissements pour lesquels les 2 données sont connues. ANIMA MedFunds)
0-2 M$
2-5 M$
5-10 M$
10-20 M$
20-50 M$
50-100 M$
>100 M$
Non disp.
Total
Supression -10 -1 -565 -300 -14 -26 -132Pas de création 0 1 0 0 01-2 emplois 2 2 2 22-5 emplois 4 4 5 45-10 emplois 6 8 10 810-20 emplois 14 16 20 16 1620-50 emplois 34 37 44 32 25 3550-100 emplois 80 75 85 52 72 100 78>100 emplois 256 210 233 280 504 200 363 280Total général 88 68 65 80 346 33 200 145 94
Pour extrapoler cette moyenne à lʹensemble du portefeuille des fonds, il nʹest
pas possible de raisonner sur la taille de chaque investissement. La variable
la plus proche est le ticket moyen investi par chaque fonds (Figure 64).
Figure 64. Estimation de la création totale dʹemplois par le private equity sur MED‐11 (sur 3 134 investissements viables, 1990‐2011. ANIMA MedFunds)
Ticket moyen 0-2 M$ 2-10 M$ >10 M$ Non connu Total Pas de création -300 -21 500 -2 500 -3 700 -28 0001-10 emplois 500 1 800 0 300 2 60010-100 emplois 11 200 25 900 6 300 3 500 46 900Plus de 100 emplois 51 400 81 900 70 900 101 900 306 100Total 62 800 88 100 74 700 102 000 327 600
Lʹextrapolation conduit ainsi à près de 330 000 emplois créés. Il sʹagit
dʹemplois nets, en ce sens que les destructions dʹemploi (un peu moins du
dixième) ont été soustraites. Par contre, les investissements non viables
(faillite ou closing down, participation non cessible) ont été exclus de
lʹéchantillon (il sʹagit pour lʹessentiel de start‐ups dont le bilan en termes
dʹemploi est neutre ‐parties de zéro et retournées à zéro!).
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
90
Annexe 5. Comparaison avec l'enquête de 2008 et développements récents Après une très forte croissance entre 2003 et 2007, lʹactivité du capital‐
investissement (PE) sur la région MED a nettement marqué le pas au
moment de la crise financière de 2008, avant de bénéficier dʹun rebond
(momentané?) en 2010. Ce parcours chahuté sʹexplique par la dépendance
de la collecte de fonds aux aléas du contexte international, beaucoup plus
forte pour le private equity (PE) que pour les investissements étrangers. La
chute des engagements en 2009 doit ainsi beaucoup aux difficultés
rencontrées par les investisseurs du Golfe, repliés sur leur propre région.
Figure 65. Montants levés par période et origine des investisseurs (M$), hors grands
fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)
Figure 66. Fonds créés et montants levés par année, respectivement sur Israël et les
autres pays MED, hors grands fonds internationaux (ANIMA‐MedFunds)
a. Israël b. MED-10 (hors Israël)
3 033
1 704
2 525
2 339
1 638
144
40
12
18
168
6
0
5
10
15
20
25
30
35
40
-
500
1 000
1 500
2 000
2 500
3 000
3 500
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Capitaux levés (M$) Nombre de fonds
645 687
8 839
6 445
286
4 153
107
4316
10
50
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
-
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
9 000
1990
1991
1993
1994
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Capitaux levés (M$) Nombre de fonds
Israël, qui suit un parcours propre dans le PE, a subi un certain
essoufflement dans les investissements technologiques (Figure 62). En
Période Région
Avant 1992
1993-1996
1997-2000
2001-2004
2005-2008
2008-2011
Période non connue
Total
Golfe 0 1 343 14 502 2 703 0 18 547Israël 187 728 4 560 2 488 5 202 1 320 14 485USA/Canada 388 87 2 203 1 217 6 601 905 1 100 12 501Europe 981 47 168 812 2 698 928 12 5 646Machreck 165 245 94 1 828 651 23 3 006Maghreb 20 24 92 83 1 576 922 2 716Turquie 9 0 158 930 295 0 1 392Autres pays 34 85 329 870 66 1 384Total 1 575 1 060 7 302 6 280 33 665 8 593 1 201 59 676
MedFunds 2011 : panorama du capital investissement dans la région MED
91
termes relatifs, ce sont les investisseurs des pays émergents, du Maghreb, de
lʹEurope et du Machreck qui ont le mieux résisté.
2005-2008, une croissance du PE supérieur à 100% pour les pays MED
En 2008, la première étude MedFunds, issue de l’Observatoire ANIMA des
Fonds d’Investissement en Méditerranée, rendait compte du considérable
essor du private equity dans les pays sud et est de la Méditerranée entre 2005
et 2008. Les montants levés par la profession ont en effet atteint un niveau
record en 2006 de 12 milliards de dollars24. Ce pic a par ailleurs coïncidé
avec une croissance considérable de l’investissement étranger estimé pour
cette même année à 87 milliards de dollars25. Cet essor semble avoir été
porté par un redéploiement des fonds du Golfe après les attentats du 11
septembre 2001, une forte disponibilité de pétrodollars, une croissance
économique méditerranéenne robuste, enfin un contexte de libéralisation et
de réforme. Entre 2004 et 2008, la croissance du nombre de fonds sur les
rives sud et est de la Méditerranée sʹélève selon lʹobservatoire MedFunds à
165% (+450% hors Israël) et celle des capitaux levés à 270% (+830% hors
Israël).
Une baisse ponctuelle des investissements en 2009
La crise financière de 2008 a mis un coup d’arrêt provisoire à la croissance
régionale du private equity. Après l’essor de 2005‐2008, les fonds investissant
dans la région ont accusé entre 2008 et 2009 une baisse de 95% de la collecte
et de 74% du nombre de fonds lancés (hors Israël). Bénéficiant de leur relatif
isolement, les pays de la région ont été affectés par la crise avec retard : leur
faible intégration aux flux mondiaux du commerce, l’absence de produits
financiers sophistiqués et la rareté des opérations de LBO ont pu laisser à
penser que les activités de private equity dans la région seraient préservées.
La contagion a cependant fini par gagner la région MED, en affectant les
débouchés de ses entreprises et les finances de ses principaux investisseurs,
les pays du Golfe : les acquisitions enregistrées en 2009 ont été plus rares26,
et les fonds levés réduits.
24 11 milliards, en excluant les grands fonds internationaux et 6,5 milliards hors Israël.
25 Les investissements directs étrangers (IDE) dans la région MEDA en 2006, ANIMA‐
MIPO, Mai 2007.
26 Investissement dans les portefeuilles décroissant de 1 827 millions de dollars en 2007
à 930 M$ en 2008, 168 M$ en 2009 et 50 M$ en 2010.
Le consortium MED‐Alliance mené par ANIMA et composé de BusinessMed, Eurochambres,
ASCAME, UNIDO, GTZ, Euroméditerranée a lancé en avril 2008 “Invest in Med“, initiative co‐
financée à 75% par la Commission Européenne. Le projet ‐‐ prévu sur 36 mois et impliquant les 27
pays de l’Union Européenne et 9 pays partenaires de la politique européenne de voisinage
(Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Autorité Palestinienne, Syrie et Tunisie) ‐‐ a
l’ambition d’accroître le volume et la qualité des investissements, des partenariats et du commerce
euro‐méditerranéen pour contribuer à un développement économique durable de la région.
MedFunds 2011 : panorama du capital-investissement dans la région MED ETUDE N°17 / Mai 2011
Le capital‐investissement sʹest beaucoup développé au sud de la Méditerranée depuis les années
2000, en particulier dans les pays arabes, où il était très peu présent auparavant. Aujourd’hui, près
de 309 sociétés de gestions s’intéressent à la région et y interviennent par l’intermédiaire de 534
fonds. Cet essor, affecté de manière ponctuelle par la crise de 2008, est en voie de consolidation :
La région renforce son attractivité, avec plus de 120 nouveaux fonds créés depuis 2008, et
une diversification de l’origine des opérateurs, une baisse des engagements venus du Golfe,
des fonds dʹorigine nord‐américaine ou israélienne (qui restent néanmoins en stocks
cumulés depuis 1990 les principaux investisseurs de la région), une remontée sensible de
lʹEurope, enfin une forte croissance des fonds localisés sur les pays MED.
Les équipes de gestion et les fonds d’investissement gagnent en maturité : une inflexion du
capital‐investissement vers davantage de concentration spatiale et de spécialisation
sectorielle est nettement observée, tandis que les fonds de seconde génération se multiplient.
Les fonds d’investissement contribuent de plus en plus au développement de l’entreprise, en
soutenant les différentes étapes de sa constitution. Si les investisseurs font toujours la part
belle au capital‐développement et transmission, les investissements en amont (early stage)
sont en relative croissance.
Les effets de cette intervention se traduisent pour la plupart des entreprises investies par une
croissance des embauches, du chiffre dʹaffaires et une amélioration générale du résultat : sur
15 ans, le PE aurait en effet créé près de 330 000 emplois directs et apporté environ 20 milliards
de dollars de chiffre dʹaffaires annuel (CA) supplémentaire.
En somme, les pays MED ont réussi depuis 1987 à attirer près de 60 milliards de dollars (montants
levés), et à financer par ce biais près de 5 000 entreprises à hauteur minimum de 26 milliards de
dollars (montants investis à ce jour). Le développement du secteur ne pourra néanmoins se
poursuivre sans une plus grande transparence et une mise en réseau des sociétés de gestion :
l’élaboration de benchmarks est nécessaire pour attirer plus d’investisseurs, alors qu’une
représentation de la profession via des fédérations permettrait d’influer les législations en vigueur.
Par ailleurs, des initiatives visant à soutenir la percée des fonds en early stage (les plus forts
créateurs de croissance et d’emploi) en mitigeant leurs risques s’avèrent essentielles.
www.invest-in-med.eu