Analyse fréquentielle - Scaleway

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3 Analyse fréquentielle Le théorème de Fourier permet de décomposer toute fonction périodique en une somme de fonctions sinusoïdales. La connaissance du comportement d'un circuit linéaire en régime permanent sinusoïdal nous permet donc de déterminer sa réponse à tout signal périodique. II.1 Fonction de transfert harmonique Nous voulons donc étudier la réponse d'un circuit linéaire lorsqu'il reçoit en entrée un signal sinusoïdal. Nous savons que les signaux d'entrée e(t) et de sortie s(t) sont reliés par une équation différentielle à coefficients constants : ) t ( e b dt ) t ( e d b ... dt ) t ( e d b ) t ( s a dt ) t ( s d a ... dt ) t ( s d a 0 1 m m m 0 1 n n n + + + = + + + Ainsi si le signal en entrée est une sinusoïde de pulsation ω, il en est de même pour le signal de sortie. Sans restreindre la portée de notre étude nous pouvons choisir l'origine des temps de telle façon que la phase à l'origine du signal d'entrée soit nulle. Nous notons ϕ l'avance de phase du signal de sortie. Nous pouvons représenter les deux signaux en notation complexe : ° ¯ ° ® - = = = ϕ ω ϕ + ω ω j t j ) t ( j t j e e S e S ) t ( s e E ) t ( e Nous définissons fonction de transfert harmonique comme étant le rapport entre les signaux de sortie et d'entrée : ϕ = = ω j e E S ) t ( e ) t ( s ) j ( H Notons G le module de la fonction de transfert et ϕ son argument. Ceux-ci représentent respectivement le rapport des amplitudes des signaux et l'avance de phase du signal de sortie par rapport au signal d'entrée. En régime sinusoïdal permanent, un système est totalement décrit par sa fonction de transfert harmonique. D'autre part on définit la fonction de transfert statique comme : ) j ( H Lim H 0 0 ω = ω Reportons les expressions de e(t) et s(t) dans l'équation différentielle il vient : ) t ( e ] b j b ... ) j ( b [ ) t ( s ] a j a ... ) j ( a [ 0 1 m m 0 1 n n + ω + + ω = + ω + + ω

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3

Analyse fréquentielle

Le théorème de Fourier permet de décomposer toute fonction périodique en unesomme de fonctions sinusoïdales. La connaissance du comportement d'un circuit linéaire enrégime permanent sinusoïdal nous permet donc de déterminer sa réponse à tout signalpériodique.

II.1 Fonction de transfert harmonique

Nous voulons donc étudier la réponse d'un circuit linéaire lorsqu'il reçoit en entrée unsignal sinusoïdal. Nous savons que les signaux d'entrée e(t) et de sortie s(t) sont reliés par uneéquation différentielle à coefficients constants :

)t(ebdt

)t(edb...dt

)t(edb)t(sadt

)t(sda...dt

)t(sda 01m

mm01n

nn +++=+++

Ainsi si le signal en entrée est une sinusoïde de pulsation ω, il en est de même pour le signalde sortie. Sans restreindre la portée de notre étude nous pouvons choisir l'origine des temps detelle façon que la phase à l'origine du signal d'entrée soit nulle. Nous notons ϕ l'avance dephase du signal de sortie. Nous pouvons représenter les deux signaux en notation complexe :

��

��

==

=

ϕωϕ+ω

ω

jtj)t(j

tj

eeSeS)t(s

eE)t(e

Nous définissons fonction de transfert harmonique comme étant le rapport entre les signauxde sortie et d'entrée :

ϕ==ω jeES

)t(e)t(s)j(H

Notons G le module de la fonction de transfert et ϕ son argument. Ceux-ci représententrespectivement le rapport des amplitudes des signaux et l'avance de phase du signal de sortiepar rapport au signal d'entrée. En régime sinusoïdal permanent, un système est totalementdécrit par sa fonction de transfert harmonique. D'autre part on définit la fonction de transfertstatique comme :

)j(HLimH0

0 ω=→ω

Reportons les expressions de e(t) et s(t) dans l'équation différentielle il vient :

)t(e]bjb...)j(b[)t(s]aja...)j(a[ 01m

m01n

n +ω++ω=+ω++ω

Page 2: Analyse fréquentielle - Scaleway

4

Nous obtenons donc pour la fonction de transfert harmonique :

=

=

ω

ω

=+ω++ω

+ω++ω=ω n

0k

kk

m

0k

kk

01n

n

01m

m

)j(a

)j(b

aja...)j(a

bjb...)j(b)j(H

La fonction de transfert apparaît comme une fraction de polynômes en jω. L'analysefréquentielle d'un circuit consiste principalement dans la détermination de sa fonction detransfert harmonique, puis en l'étude de son module G(ω) et son argument ϕ(ω), en fonctionde la pulsation ou de la fréquence.

II.2 Exemples simples de fonctions de transfert harmonique

Avant d'étudier le principe de l'analyse fréquentielle, nous commençons par calculerles fonctions de transfert harmonique de quelques circuits simples. Ici, par soucid'homogénéité avec la présentation de ce chapitre, nous cherchons l'équation différentielleassociée à chacun des circuits. Dans la pratique nous utiliserons le formalisme desimpédances complexes qui évite cette mise en équation et permet un calcul direct de lafonction de transfert.

II.2.a Système du premier ordre fondamental

Considérons le circuit suivant correspondant à un filtre RC passe-bas, dont la tensionde sortie est prélevée aux bornes du condensateur. Nous l'étudions en sortie ouverte.

e(t)

i (t)e i (t)s

s(t)

R

Cqi

Figure 1

Nous pouvons écrire les relations suivantes :

���

���

==

+=

=−

dtsdC

dtqdi

iii

iRse

se

e

Page 3: Analyse fréquentielle - Scaleway

5

En sortie ouverte le courant de sortie est nul, is = 0, donc :

dtsdRCseii0i es =−�=�=

L'équation différentielle peut se mettre sous la forme :

edt

sdRCs =+

Ce circuit constitue un exemple de système du premier ordre fondamental :

- premier ordre car seules les quantités s et ds/dt interviennent dans l'équationdifférentielle;

- fondamental car il n'y a pas de dérivée du signal d'entrée.

Nous en déduisons la fonction de transfert harmonique du filtre :

ω+=ω

RCj11)j(H

Que nous pouvons encore écrire :

RC1avec

j1

1)j(H 0

0

ωω+

Nous avons pour le module et l'argument de la fonction de transfert :

��

��

ω=ωϕ

ω+=ω

)RC(tanarc)(

CR1

1)(G222

De manière générale, la fonction de transfert harmonique d'un filtre fondamental du premierordre s'écrit :

ω+=ω�=+

10

0001 aja

b)j(Hebsa

dtsda

Soit encore :

��

��

=

ωω+

1

00

0

0

0 aa

ab

Aavec

j1

A)j(H

Page 4: Analyse fréquentielle - Scaleway

6

Pour alléger les calculs on utilise souvent la variable réduite : 0

uωω=

II.2.b Système du second ordre fondamental

Considérons le circuit RLC représenté sur la figure 2, alimenté par une tensionsinusoïdale et dont la tension de sortie est prélevée aux bornes du condensateur.

e(t)

i (t)e i (t)s

s(t)

R

Cqi

L

Figure 2

Ce circuit est caractérisé par les relations suivantes :

���

���

==

+=

+=−

dtsdC

dtdqi

iii

dtid

LiRse

se

ee

En sortie ouverte comme ici, le courant de sortie est nul et nous obtenons :

esdt

sdRCdt

sdLC2

=++

Ce qui nous donne pour la fonction de transfert harmonique :

2LCRCj11)j(H

ω−ω+=ω

Nous avons un exemple de système du second ordre fondamental :

- second ordre car seules les dérivées d'ordre inférieur ou égal à 2 de la sortie s, ds/dt etd2s/dt2 interviennent dans l'équation différentielle;

- fondamental car il n'y a pas de dérivée du signal d'entrée.

De manière générale, pour un tel circuit nous avons :

Page 5: Analyse fréquentielle - Scaleway

7

2210

00012

22

aaja

b)j(Hebsa

dtsda

dtsda

ω−ω+=ω�=++

Une fonction de transfert harmonique du second ordre s'écrit souvent sous la forme suivante :

����

����

=ωα

=

ωω−

ωωα+

0

1

0

2

020

0

0

20

2

0aa

2

aa

ab

A

avecj21

A)j(H

II.2.c Système du premier ordre

Considérons le circuit CR suivant, soumis à une excitation sinusoïdale en entrée etpour lequel la tension de sortie est prise aux bornes de la résistance. Nous supposons la sortieouverte.

e(t)

i (t)e i (t)s

s(t)R

C

q

i

Figure 3

Nous pouvons écrire les relations suivantes :

���

���

−==

=

+=

dt)se(dC

dtqdi

iRs

iii

e

se

En sortie ouverte, is = 0, nous obtenons l'équation suivante :

Page 6: Analyse fréquentielle - Scaleway

8

dtedRC

dtsdRCs =+

Ce circuit constitue un exemple de système du premier ordre (non fondamental). Il a pourfonction de transfert harmonique :

ω+ω=ω

RCj1RCj)j(H

II.2.d Système du second ordre

e(t)

i (t)e i (t)s

s(t)R

C

q

i

r L

Figure 4

Considérons le circuit RLCR de la figure précédente et écrivons les relations le caractérisant :

�����

�����

=

=

+=

++=−

dtqdi

iRs

iii

dtid

LirCqse

e

se

ee

Lorsque la sortie est ouverte nous pouvons écrire :

Rsii0i es ==�=

D'autre part, en dérivant la première équation :

2

2

2e

2e

dtsd

RL

dtsd

Rr

Rs

C1

dt

idL

dtid

rdtqd

C1

dtsd

dted ++=++=−

Page 7: Analyse fréquentielle - Scaleway

9

Ce qui nous donne :

dtedRCs

dtsdC)rR(

dtsdLC 2

2=+++

Il s'agit d'un système du second ordre non fondamental. La fonction de transfert harmoniques'écrit :

2LCC)rR(j1RCj)j(H

ω−ω++

ω=ω

II.3 Représentations des fonctions de transfert harmonique

II.3.a Diagramme de Bode

Il existe plusieurs méthodes pour étudier et représenter l'évolution d'une fonction detransfert harmonique par rapport à la fréquence. Nous allons présenter ici la méthode de Bode.La gamme des fréquences appliquées à un système électronique peut être très étendue. Aussipour étudier la variation de sa fonction de transfert harmonique on utilise souvent une échellelogarithmique pour la pulsation ω ou la fréquence f = ω/2π. D'autre part, on exprimegénéralement le module G(ω), qui peut également varier sur une grande gamme dynamique,en décibels (dB) :

)j(Hlog20)dB(G ω=

On appelle représentation dans le plan de Bode d'une fonction de transfert harmoniqueH(jω) l'ensemble des deux diagrammes suivants :

- la courbe du module de gain : tracé du module G(dB) en décibels en fonction de lapulsation ou de la fréquence en échelle logarithmique;

- la courbe de phase : tracé de l'argument ϕ(ω) de la fonction de transfert, généralementexprimé en degrés, en fonction de la pulsation ou de la fréquence en échellelogarithmique.

On appelle octave tout intervalle de pulsation [ω, 2ω] et décade tout intervalle [ω, 10ω].

On appelle diagrammes asymptotiques de Bode les diagrammes de Bode réduits à leursasymptotes.

Page 8: Analyse fréquentielle - Scaleway

10

II.3.b Décomposition des fonctions de transfert

Nous avons vu que la fonction de transfert harmonique d'un circuit est un quotient dedeux polynômes en p = jω. Notons {zk}k=1, m et {pk}k=1, n les racines du numérateur et dudénominateur respectivement. Les racines du numérateur représentent les zéros de la fonctionde transfert et les racines du dénominateur ses pôles. En utilisant leurs racines nous pouvonsfactoriser les deux polynômes, ce qui nous donne pour la fonction de transfert :

=

=

−= m

1kk

m

1kk

)pp(

)pz(A)p(H

Les zéros et les pôles peuvent être réels, éventuellement nuls, ou complexes conjuguésdeux à deux. Une racine réelle r non nulle, de multiplicité k, induit un terme de la formesuivante :

k

0

k j1A)pr( ���

����

ωω+=−

Une racine nulle, de multiplicité k, induit un terme :

k

0

k jAp ���

����

ωω=

Pour deux racines complexes conjuguées, r et r*, nous avons :

22* pp)r(Re2r)pr)(pr( +−=−−En posant :

r)r(Reetr0 −=α=ω

un tel terme peut s'écrire sous la forme suivante :

��

��

ωω−

ωωα+=−− 2

0

2

0

* j21A)pr)(pr(

Une fonction de transfert peut donc se décomposer en un produit de fonctions detransfert d'ordre 0, 1 ou 2.

Considérons une fonction de transfert harmonique s'écrivant comme le produit de deuxfonctions : H(jω) = H1(jω) H2(jω). Les courbes de gain et de phase de H s'obtiennentsimplement par addition graphique des courbes de gain et de phase de H1 et H2 :

Page 9: Analyse fréquentielle - Scaleway

11

��

��

ϕ+ϕ=ω+ω=ω=ϕ

+=ω+ω=ω=

2121

2121

)]j(H[Arg)]j(H[Arg)]j(H[Arg

)dB(G)dB(G)j(Hlog20)j(Hlog20)j(Hlog20)dB(G

II.4 Etude des fonctions de transfert harmonique de base

Cette propriété nous permet donc de nous limiter à l'étude de quelques fonctions detransfert harmonique de base : les fonctions d'ordre 0, 1 et 2, sans oublier le terme constant.

II.4.a Terme constant réel

Pour un terme constant réel :

H(jω) = K

les courbes de gain et de phase sont des droites horizontales :

��

��

<°=ϕ

>°=ϕ=

0Ksi180

0Ksi0etKlog20)dB(G

Figure 5

II.4.b Zéro ou pôle à l'origine

Nous considérons une fonction de transfert de la forme :

0avecj)j(H 00

>ωωω=ω

Nous avons pour son module et son argument :

Page 10: Analyse fréquentielle - Scaleway

12

���

���

°=ϕ

���

���

ωω=

90

log20)dB(G0

Dans la représentation de Bode, la courbe de gain est une droite. Par définition il s'agit d'unedroite de pente 1, coupant l'axe horizontal en ω = ω0. Une pente 1 correspond à une variationdu gain de 6 dB pour octave ou 20 dB par décade. En effet :

���

����

ωω

=ω−ω=∆1

212 log20)(G)(GG

pour une octave, ω2 = 2 ω1 donc ∆G = 20 log 2 ≈ 6;pour une octave, ω2 = 10 ω1 donc ∆G = 20.

Une fonction de transfert de la forme :

k

0j)j(H ��

����

ωω=ω

a pour gain :

���

����

ωω=0

logk20)dB(G

Dans la représentation de Bode il s'agit d'une droite de pente k, coupant l'axe horizontal enω = ω0.

Figure 6

Page 11: Analyse fréquentielle - Scaleway

13

II.4.c Fonction de transfert du premier ordre

Considérons une fonction de transfert du premier ordre, correspondant à un zéro réelnégatif. Elle peut se mettre sous la forme :

0avecj1)j(H 00

>ωωω+=ω

Elle a pour module et argument :

����

����

ωω=ϕ

��

��

ω

ω+=

ωω+=ω

0

20

2

20

2

tanarc

1log10)dB(G

1)(G

Etudions les asymptotes du gain et de la phase. Comme nous travaillons avec une échellelogarithmique pour la pulsation, nous avons deux asymptotes lorsque ω tend vers 0 et versl'infini :

���

���

°→ϕ���

���

ωω→∞→ω

→ϕ→→ω

90log20)dB(G

00)dB(G0

0

Les deux asymptotes de la courbe de gain se coupent en ωc = ω0. C'est la fréquence decoupure. Le gain pour cette pulsation vaut :

dB32log10)dB(G ==

et la phase est égale à 45°. Les figures suivantes présentent les courbes de gain et de phase surenviron deux décades centrées sur ω0, en utilisant la variable réduite u = ω/ω0.

Figure 7

Page 12: Analyse fréquentielle - Scaleway

14

Figure 8

II.4.d Fonction de transfert de second ordre

Considérons une fonction de transfert du second ordre fondamentale, qui peut ses'écrire :

positifsréelsetavecj21

1)j(H 0

20

2

0

ωα

ωω−

ωωα+

Les autres fonctions de transfert du second ordre se déduiront facilement de celle-ci. Le gainde celle-ci a pour expression :

�����

�����

���

���

ω

ωα+��

��

ω

ω−−=

ωωα+

��

��

ωω−

20

22

2

20

2

20

22

2

20

2

41log10)dB(G

41

1)(G

Pour alléger les notations, utilisons la variable réduite u = ω/ω0 :

]u4)u1[(log10)dB(G 2222 α+−−=

Etudions la variation de la courbe de gain en fonction de la fréquence. Pour cela nous pouvonsdériver le gain par rapport à u :

2222 u4)u1()u(favecdu

)u(fd)u(f

110Ln

10du

)dB(Gd α+−=−=

Page 13: Analyse fréquentielle - Scaleway

15

Pour étudier le signe de cette dérivée il suffit de connaître celui de la dérivée de f(u) :

)12u(u4u8)u1(u4du

)u(fd 2222 −α+=α+−−=

Cette dérivée peut s'annuler pour :

���

���

<αα−=

=

21si21u

0u

2

La forme de la courbe de gain dépend donc de la valeur du paramètre α. Pour α > 1/√2, lacourbe de gain est monotone décroissante. Pour α < 1/√2, elle présente un maximum en :

���

���

���

� α−α−=

α−ω=ω

2m

20m

12log20)dB(G

21

Pour poursuivre notre étude nous devons chercher les pôles de la fonction de transfert.Pour cela nous devons résoudre l'équation suivante où p = jω :

0pp21 20

2

0=

ω+

ωα+

Soit encore :0p2p 2

002 =ω+ωα+

Le discriminant réduit de cette équation du deuxième degré est égal à :

)1(' 220

20

20

2 −αω=ω−ωα=∆

Selon la valeur du paramètre α la fonction de transfert admet des pôles réels ou complexesconjugués.

1er cas : α > 1

L'équation admet deux racines réelles :

��

��

−αω+ωα−=

−αω−ωα−=

1p

1p

2002

2001

Page 14: Analyse fréquentielle - Scaleway

16

Ces racines sont négatives, nous introduisons deux pulsations ω1 et ω2 définies comme leursvaleurs absolues :

���

���

���

� −α+αω=ω

���

� −α−αω=ω

1

1

202

201

qui vérifient :2021 ω=ωω

Avec ces notations, nous pouvons écrire pour le dénominateur de la fonction de transfert :

)j()j(1)pp()pp(1pp21 2121

2120

20

2

0ω+ωω+ω

ωω=−−

ω=

ω+

ωα+

Ce qui nous donne :

���

����

ωω+��

����

ωω+

21j1j1

1)j(H

Nous avons donc le produit de deux fonctions de transfert du premier ordre :

)j(H)j(H)j(H 21 ωω=ωavec :

����

����

ωω+

ωω+

2

2

1

1

j1

1)j(H

j1

1)j(H

Nous avons vu que les courbes de gain et de phase peuvent être obtenues par addition descourbes de ces deux fonctions :

���

���

���

���

ωω−=ωϕ

��

��

ωω+−=

11

21

21

tanarc)(

1log10)dB(G

���

���

���

���

ωω−=ωϕ

��

��

ωω+−=

22

22

22

tanarc)(

1log10)dB(G

Commençons par tracer les diagrammes asymptotiques. Par exemple pour la fonction detransfert H1 nous avons :

Page 15: Analyse fréquentielle - Scaleway

17

���

���

°−→ϕ���

���

ωω−→∞→ω

→ϕ→→ω

90log20)dB(G

00)dB(G0

11

1

11

et son équivalent pour la fonction H2. Nous pouvons tracer les deux diagrammes :

Figure 9

Nous obtenons ensuite le diagramme asymptotique de H en faisant la somme de ces deuxdiagrammes. Il apparaît ainsi trois intervalles délimités par ω1 et ω2, qui constituent deuxpoints de brisure.

Figure 10

Page 16: Analyse fréquentielle - Scaleway

18

Intéressons nous à l'asymptote lorsque ω tend vers l'infini :

���

����

ωω−=

��

��

ω

ω−=��

��

ωωω−=��

����

ωω−��

����

ωω−≈

020

2

21

2

21log40log20log20log20log20)dB(G

Il s'agit d'une droite de pente -2, passant par ω0.

Figure 11

Pour tracer ces courbes nous avons pris ω1 = ω0/10 et ω2 = 10 ω0. Remarquons de plus qu'enéchelle logarithmique ω0 est le milieu de l'intervalle [ω1, ω2].

2ème cas : α = 1

L'équation admet alors une racine double -ω0. La fonction de transfert s'écrit :

2

0j1

1)j(H

���

����

ωω+

où ω0 est pôle de multiplicité 2. Elle a pour gain et phase :

���

���

���

���

ωω−=ωϕ

��

��

ωω+−=

0

20

2

tanarc2)(

1log20)dB(G

Page 17: Analyse fréquentielle - Scaleway

19

Il est facile de tracer les courbes de gain et de phase dans la représentation de Bode.

Figure 12

Figure 13

3ème cas : α < 1

L'équation admet alors deux racines complexes conjuguées :

���

��� α−±αω−=±

20 1jp

Etudions le module et l'argument de la fonction de transfert :

Page 18: Analyse fréquentielle - Scaleway

20

���

���

���

���

α−=ωϕ

α+−−=

2

2222

u1u2tanarc)(

]u4)u1[(log10)dB(G

Cherchons les asymptotes :

���

���

°−→ϕ���

���

ωω−→∞→ω

→ϕ→→ω

180log40)dB(G

00)dB(G0

0

Nous pouvons remarquer que quelque soit la valeur du paramètre α la courbe de gainprésente deux asymptotes se coupant en ω0. Lorsque la fréquence tend vers l'infini l'asymptoteest une droite de pente -2 passant par ω0.

Par contre nous avons vu au début de notre étude que ce paramètre α influencel'évolution de la courbe de gain.

1 > α > 1/�

La courbe de gain est décroissante.

Figure 14

Page 19: Analyse fréquentielle - Scaleway

21

0 < α < 1/�

La courbe de gain présente un maximum.

Figure 15

L'allure de la courbe de phase ne dépend pas de α :

Figure 16

Page 20: Analyse fréquentielle - Scaleway

22

II.5 Bande passante à 3 dB

II.5.a Définition

En pratique la courbe de gain dans la représentation de Bode présente un maximumGmax. Par rapport à ce maximum on définit une ou deux fréquences de coupure pour lesquellesle gain est égal au gain maximum divisé par √2.

En décibels cela correspond à l'intersection de la courbe de gain avec une droitehorizontale située à -3 dB sous le maximum (20 log √2 = 3.01). On appelle bande passante ledomaine pour lequel le gain est au-dessus de cette droite.

Figure 17

Etudions le comportement des filtres passifs rencontrés au début de ce chapitre.

II.5.b Filtre passe-bas

Reprenons le circuit RC présenté sur la figure 1. Nous avons calculé la fonction detransfert harmonique :

ω+=ω

RCj11)j(H

Elle a pour gain :

CR1etuavec)u1(log10)dB(G 0

0

2 =ωωω=+−=

avec pour asymptotes :

��

��

−→∞→

→→

ulog20)dB(Gu

0)dB(G1u

Nous pouvons tracer la courbe de gain.

Page 21: Analyse fréquentielle - Scaleway

23

Figure 18

Il s'agit d'un filtre passe-bas. Le gain maximum est égal à 1, lorsque la pulsation tend vers 0.La pulsation de coupure est telle que :

21

2G

)(G max ==ω

C'est-à-dire :

1u2u12

1

u1

1 22

=�=+�=+

Nous ne conservons que la solution positive. La pulsation de coupure se confond donc avec lapulsation de brisure ω0.

II.5.c Filtre passe-haut

Reprenons le filtre CR de la figure 3. Nous avons calculé sa fonction de transfertharmonique :

ω+ω=ω

RCj1RCj)j(H

Son gain peut se mettre sous la forme d'une somme de deux fonctions de base :

CR1etuavec)u1(log10ulog20)dB(G 0

0

2 =ωωω=+−=

Nous pouvons donc tracer la courbe de gain correspondante.

Page 22: Analyse fréquentielle - Scaleway

24

Figure 19

Il s'agit d'un filtre passe-haut, dont le gain maximum (Gmax = 1) lorsque ω tend vers l'infini.Cherchons la fréquence de coupure :

21

2G

)(G max ==ω

C'est-à-dire :

1uu2u12

1

u1

u 22

=�=+�=+

La pulsation de coupure se confond donc avec la pulsation de brisure ω0.

III.5.d Filtre passe-bande

Reprenons le filtre RLC de la figure 4. Nous avons calculé sa fonction de transfertharmonique :

2LCC)rR(j1RCj)j(H

ω−ω++

ω=ω

que nous pouvons encore écrire :

���

���

+=α

ωω−

ωωα+

ωω

LC

2)rR(

CL1CR

1

avecj21

j)j(H 0

1

20

2

0

1

Page 23: Analyse fréquentielle - Scaleway

25

En utilisant la variable réduite nous obtenons :

021

0 uavecuuj21

uj)j(Hωω=

−α+ωω

De même nous avons pour le gain :

22221

0

u4)u1(

u)(Gα+−ω

ω=ω

[ ]2222

1

0 u4)u1(log10ulog20log20)dB(G α+−−+���

����

ωω

=

La courbe de gain apparaît donc comme la somme de trois termes. Sur la figure suivante nousavons tracé les deux premiers termes en vert et le diagramme asymptotique du troisième enjaune. Cela nous a servis pour construire le diagramme asymptotique de G(dB), en bleu.

Figure 20

Il s'agit d'un filtre passe-bande. Le maximum du gain semble être atteint pour u = 0 (ω = ω0).Ce que nous pouvons vérifier. La dérivée de G(dB) par rapport à u est proportionnelle à :

2222

22

u4)u1(u8)u1(u4

u2

du)dB(Gd

α+−

α+−−−∝

]u4)u1[(uu8)u1(u4u8)u1(2

du)dB(Gd

2222

22222222

α+−

α−−+α+−∝

Page 24: Analyse fréquentielle - Scaleway

26

]u4)u1[(u)u1()u1(2

du)dB(Gd

2222

22

α+−

+−∝

Nous trouvons donc un maximum en u = 1, quelque soit la valeur de α. Le gain est alors :

1

0max 2

Gωα

ω=

Cherchons la bande passante à 3 dB de ce filtre. Il nous faut chercher une pulsation telle que :

2G

)(G max=ω

C'est-à-dire :

1

022221

022u4)u1(

uωα

ω=

α+−ωω

En élevant au carré nous obtenons :

22222

2

81

u4)u1(u

α=

α+−Soit :

u2)u1(u4)u1(u4)u1(u8 22222222222 α±=−�α=−�α+−=α

Nous obtenons deux équations du deuxième degré :

01u2u2 =−α±

qui ont le même discriminant réduit :

1' 2 +α=∆

Nous avons deux jeux de solutions :

21r α+±α±=

dont nous ne conservons que les racines positives. Ce qui nous donne :

���

���

���

� α++αω=ω

���

� α++α−ω=ω

20haut

20bas

1

1

Page 25: Analyse fréquentielle - Scaleway

27

Nous pouvons remarquer que :20hautbas ω=ωω

En échelle logarithmique la bande passante est centrée sur ω0. Elle a pour largeur :

0bashaut 2B ωα=ω−ω=ω

La sélectivité du filtre peut être caractérisé par un facteur de qualité Q défini comme :

ω

ω=

BQ 0

Pour ce filtre :

α=

21Q

La figure suivante présente la courbe de gain dans le plan de Bode pour trois valeur du facteurde qualité du filtre.

Figure 21

III.5.e Filtre coupe-bande

Considérons le circuit présenté figure 23. Nous l'étudions encore en sortie ouverte.Utilisons le formalisme des impédances sans chercher l'équation différentielle gouvernant cecircuit. Il s'agit en fait d'un cas particulier du schéma général présenté sur la figure 22. Latension en entrée e est appliquée aux impédances Z1 et Z2 en série. La tension de sortie estprélevée aux bornes de l'impédance Z2. Comme la sortie est ouverte les deux impédances sonttraversées par la même intensité. Nous pouvons donc calculer le fonction de transfertharmonique du circuit :

Page 26: Analyse fréquentielle - Scaleway

28

21

2ZZ

Zes)j(H

+==ω

se

Z1

Z2

Figure 22

Pour le circuit qui nous intéresse nous avons :

���

���

ω+ω=

=

Cj1LjZ

RZ

2

1

Soit en reportant dans la fonction de transfert :

2

2

CLCRj1CL1)j(H

ω−ω+

ω−=ω

R

L

C

se

Figure 23

Pour faciliter l'étude de son comportement, nous pouvons introduire une pulsationcaractéristique ω0 et la variable réduite correspondante.

Page 27: Analyse fréquentielle - Scaleway

29

LC

2Ret

CL1avec

j21

1

)j(H 0

20

2

0

20

2

=α=ω

ωω−

ωωα+

ωω−

2

2

uuj21u1)j(H

−α+−=ω

Le gain a pour expression :

[ ] )dB(G)dB(Gu4)u1(log10u1log20)dB(G 2122222 +=α+−−−=

La fonction G1(dB) présente trois asymptotes :

���

���

−∞→→

→∞→

→→

)dB(G1u

ulog40)dB(Gu

0)dB(G0u

1

1

1

dont une asymptote verticale pour u → 1. Nous avons déjà étudié G2(dB). Sur la figuresuivante nous avons tracé le diagramme asymptotique de la courbe de gain G(dB), puis lacourbe elle-même. Il s'agit d'un filtre coupe-bande, qui rejette un domaine en pulsation autourde ω0.

Figure 24

Page 28: Analyse fréquentielle - Scaleway

30

Pour vérifier l'évolution de G(dB) nous pouvons dériver par rapport à u :

2222

22

2 u4)u1(u8)u1(u4

10ln10

u1u2

10ln20

du)dB(Gd

α+−

α+−−−−

−=

Soit :

]u4)u1[()u1()u1(u8

10ln10

du)dB(Gd

22222

22

α+−−

+α−=

Calculons la bande passante de ce filtre. Le gain maximum est atteint lorsque ω tend vers zéroou vers l'infini. Il est égal à 1. Nous cherchons ω tel que :

2G

)(G max=ω

C'est-à-dire :

21

u4)u1(

u1

2222

2

=α+−

Ce qui nous donne en élevant au carré :

2222222222 u4)u1(u4)u1()u1(2 α=−�α+−=−

En prenant la racine nous obtenons deux équations :

01u2u2 =−α±

ayant pour discriminant réduit :

1' 2 +α=∆

Nous avons deux jeux de solutions :

21r α+±α±=

dont nous ne conservons que les racines positives. Ce qui nous donne :

���

���

���

� α++αω=ω

���

� α++α−ω=ω

20haut

20bas

1

1

La bande passante comprend deux intervalles : [0, ωbas] et [ωhaut, ∞[.