Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

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Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier Université Montpellier 1 Faculté de Sciences Economiques ___________________________________________________________________________ Master 2 Ingénierie des projets et des politiques publiques (I3P) Finalité : Professionnelle Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le Has Mise en marché et dynamiques des filières des produits animaux MEDOLLI Besmira Encadré par : REQUIER-DESJARDINS Mélanie LERIN François Septembre 2013

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Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier

Université Montpellier 1 Faculté de Sciences Economiques

___________________________________________________________________________

Master 2 Ingénierie des projets et des politiques publiques

(I3P)

Finalité : Professionnelle

Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le Has

Mise en marché et dynamiques des filières des produits animaux

MEDOLLI Besmira

Encadré par : REQUIER-DESJARDINS Mélanie LERIN François

Septembre 2013

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1

Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier

Université Montpellier 1 Faculté de Sciences Economiques

___________________________________________________________________________

Master 2 Ingénierie des projets et des politiques publiques

(I3P)

Finalité : Professionnelle

Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le Has

Mise en marché et dynamiques des filières des produits animaux

MEDOLLI Besmira

Encadré par : REQUIER-DESJARDINS Mélanie LERIN François

Septembre 2013

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« L’Institut Agronomique Méditerranéen de Montpellier n’entend donner

aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans cette thèse.

Ces opinions n’engagent que leur auteur. »

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3

Résumé :

L’Albanie, le pays avec environ 3 millions d’habitants, note un peu plus que la moitié de la population est

rurales. Pour cela, le secteur d’élevage est un des plus importants domaines non-seulement dans la zone

d’étude mais tout au long de l’Albanie. L’élevage actuel dans le district du Has est encore dans les

niveaux bas par rapport aux autres districts. Le secteur est confronté avec plusieurs facteurs non-

favorables d’un développement du district. Il faut souligne que l’élevage dans le Has est orientée vers

l’autoconsommation, mais il existe aussi des petits circuits des produit d’animaux, pas assez développer.

Depuis quelque année le nombre totaux des fermes est diminué, mais il y a eu une agrandissement de la

taille de la fermes déjà existantes. L’expansion de ces fermes a amélioré les conditions de la mise en

marché, grâce aux liaisons qui ont été créés entre les acteurs. Pour les exploitations de la zone, la taille de

troupeaux peuvent bien montrée si la ferme est orientée vers le marché ou elle reste dans

l’autoconsommation familiale. En s’appuyant sur les dernières dynamiques de système d’élevage et ses

stratégies de la mise en marché des produits d’animaux, nous avons cherché à comprendre l’importance

du secteur d’élevage, le rôle d’organisation de la commercialisation des produits dans l’économie du Has.

Plusieurs acteurs sont influé dans le secteur d’élevage du Has comme : l’émigration, l’existence d’une

infrastructure pas soutenu et une organisation faible de la part des agricultures pour s’orientées vers une

action collective.

Mots-clés: lait, produits laitière, viande, produits d’élevage, filière, marché, Has

Abstract:

Albania, a country with approximately 3 million inhabitants, count a little bit more than the half of

population in rural areas. For that purpose, the sector of livestock is one of more important domains non-

only in the zone of the study but throughout Albania. The current livestock in the district of Has is still in

low levels compared with the other districts. The sector is confronted with several non-favorable factors

for the development of the district. It is necessary to underline that the livestock in Has is directed to the

auto-consumption, but there are also some small circuits of the animal production, but not enough

developed. For several years the total number of the farms has decreased, but some small farms have

become average-farms in the terms of the number of animals. For the exploitations in the zone of our

study, the size of herds can show very well the direction of the farm, if it is oriented to the market or it

stays for auto-consumption in the rural families. Supported by the last dynamics of system of livestock

and its strategies of the marketing of the products of animals, we tried to understand the importance of the

sector of livestock and the role of organization of the marketing of products in the district of Has. Several

actors are influenced in the sector of livestock of the Has as: the emigration, the weak infrastructure and a

low organization on behalf of the farmers in some collectives actions.

Keywords: milk, dairy products, meat, livestock products, chain, market, Has

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4

Ce travail est dédié à mes chers parents,

mon père, Bardhyl Medolli

&

ma mère, Myzejen Medolli

qui avec beaucoup de sacrifices, d’efforts et de confiance m'ont soutenue à

chaque étape de ma vie académique.

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5

Remerciements

Les remerciements vont à toute les personnes qu’ont participé avec leurs aide dans la réalisation de ce

travail.

J’exprime mes remercîments à M. François Lerin, Mme. Mélanie Requier Desjardins et Mme. Claire

Bernard-Mongin, pour avoir accepté de diriger ce travail. Leurs conseils ont été précieux et essentiels

pendant le déroulement du travail.

Je remercie également M. Alain Bourbouze et M. Jean-Pierre Boutonnet pour pouvoir m’aide beaucoup

avec leur conseils et remarques.

Mes remerciements s’adressent également à Alice Garnier pour avoir m’accompagné, accepté et aidé

pendant toute la réalisation de ce travail.

Je remercie aussi M. Zamir Sheta pour son accueil et l’attention qu’il nous a apportée.

Je souhaite remercier M. Idriz Aliaj, M. Qazim Mula, M. Shelqim Agolli, M. Luan Hajno, M. Rexhep

Cahani, M. Elkir Morina, M. Sami Gjoni, M. Cezar Agimi pour l’aide qu’ils nous ont fournie et le temps

qu’ils ont investi pour nous.

Je remercie aussi tous les éleveurs et personnes interrogées pour nous toujours très bien accueilli, et nous

avoir fourni ces informations précieuses sans lesquelles cette étude aurait été impossible.

Enfin, je tiens un grand remerciement à trois personnes spéciales dans ma vie, à mes sœurs Berkana et

Brisilda, et plus spécialement à mon cher Luis, pour m’avoir soutenu pendant des années et plus

précisément dans la réalisation de ce travail.

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Sommaires

Table des matières Liste de tableaux ................................................................................................................................... 8

Liste de figures ..................................................................................................................................... 8

Cartes .................................................................................................................................................... 8

Annexes ................................................................................................................................................ 8

Abréviations et sigles ......................................................................................................................... 10

Introduction ........................................................................................................................................ 11

1. Présentation de l’organisme du projet ................................................................................................ 13

Partie I. Cadre théorique, méthodologie, problématiques et hypothèses .................................................... 14

Chapitre I. Cadre théorique .................................................................................................................... 14

I. Approche filière .......................................................................................................................... 14

II. Approche agro-éco-systémique .................................................................................................. 16

Chapitre II. Problématique et méthodologie .......................................................................................... 17

I. Problématiques et hypothèses..................................................................................................... 17

II. Méthodologie.............................................................................................................................. 17

Partie II: Le Has un terroir ......................................................................................................................... 20

Chapitre I. Le territoire du Has : plusieurs limites ................................................................................. 20

I. Limites administratives .............................................................................................................. 20

II. L’origine des limites du Has ...................................................................................................... 22

III. Limites géomorphologiques ................................................................................................... 23

Chapitre II. Le Has, une unité qui a du sens ........................................................................................... 23

I. Géomorphologie ......................................................................................................................... 23

II. Sous-ensembles géomorphologiques .......................................................................................... 24

III. Occupation du sol ................................................................................................................... 26

Chapitre III. Caractéristiques du Has ..................................................................................................... 26

I. Climat et hydrographie ............................................................................................................... 26

Partie III. Origine du système agraire actuel .............................................................................................. 31

Chapitre I. Contexte historique .............................................................................................................. 31

a) Repères historiques ..................................................................................................................... 31

b) Le projet communiste ................................................................................................................. 31

Chapitre II. Histoire agraire dans le Has ................................................................................................ 33

a) La période des réformes agraires, 1912-1945 ............................................................................ 33

b) L’agriculture sous le régime communiste .................................................................................. 33

c) La dé-collectivisation et l’émergence du système actuel ........................................................... 36

Chapitre III. L’évolution du cheptel ....................................................................................................... 40

a) Évolution du cheptel en Albanie ................................................................................................ 40

b) Évolution du cheptel dans le Has ............................................................................................... 41

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Partie IV. L’élevage et ses produits dans le district du Has ....................................................................... 43

Chapitre I. L’élevage dans le Has .......................................................................................................... 43

A. La production animale .................................................................................................................... 44

1. Production viande ....................................................................................................................... 45

2. Production laitière ...................................................................................................................... 47

3. Laine et peaux ............................................................................................................................ 48

4. Le fumier .................................................................................................................................... 48

B. La transformation ........................................................................................................................... 49

1. Viande ........................................................................................................................................ 49

2. Lait ............................................................................................................................................. 49

C. La commercialisation ..................................................................................................................... 51

1. Les acteurs de la filière « viande » ............................................................................................. 52

2. Les acteurs de la filière « lait et produits laitière » ..................................................................... 59

3. Les acteurs de la filière « laine » ................................................................................................ 62

D. L’analyse SWOT des acteurs de la filière (AFOM) ....................................................................... 62

Chapitre II. Conclusions ......................................................................................................................... 65

A. Conclusions .................................................................................................................................... 65

Références Bibliographie ....................................................................................................................... 66

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Liste de tableaux

Tableau 1: Répartition de l’activité économique par secteur ..................................................................... 11 Tableau 2: Le financement du projet .......................................................................................................... 13 Tableau 3: Classification des entreprises agro-alimentaires....................................................................... 15 Tableau 4: Objectifs des phases de l'étude de filières ................................................................................ 16 Tableau 5:Capacité d’irrigation des communes du Has ............................................................................. 27 Tableau 6 : Dynamique de population dans le Has .................................................................................... 27 Tableau 7 : Répartition foncière en Albanie avant 1912 ............................................................................ 33 Tableau 8 : Nombre d’arbres fruitiers (Numri i pemëve frutore), en milliers de pieds : ............................ 35 Tableau 9 : Surfaces en vigne (Sipërfaqja e vreshtave), en hectares : ........................................................ 35 Tableau 10 : Évolution des productions agricoles dans les districts de Kukës et du Has .......................... 36 Tableau 11 : Comparaison de la situation de l'agriculture albanaise avant et après la dé-collectivisation 37 Tableau 12: Les fermes d’élevage dans la région de Kukës (en nombre) .................................................. 44 Tableau 13: La production lait/viande/laine (en tonnes) dans le district du Has........................................ 44 Tableau 14: Production lait (en tonnes)...................................................................................................... 47 Tableau 15: Production de lait selon le type (en tonnes) ............................................................................ 47 Tableau 16: La production de lait et viande dans le Has selon les communes en 2012 ............................. 49 Tableau 17: Les acteurs de la filière lait et viande ..................................................................................... 51 Tableau 18: Analyse SWOT des acteurs de la filière des produits d'animaux ........................................... 63

Liste de figures

Figure 1:Le poids de chaque secteur dans l’économie de la région ........................................................... 11 Figure 2 ...................................................................................................................................................... 21 Figure 3: Coupe schématique des différentes zones du Has ...................................................................... 25 Figure 4:Occupation du sol dans le Has en 2013 ....................................................................................... 26 Figure 5: Origine des productions agricoles totales ................................................................................... 32 Figure 6: Le haut de la colline, autrefois forêt, puis terre cultivée, et aujourd’hui pâturage ...................... 39 Figure 7 : Évolution du bétail en Albanie entre 1961 et 2011 ................................................................... 40 Figure 8: Evolution de cheptel dans le district du Has ............................................................................... 42 Figure 9: L’évolution du nombre d’animaux dans le Has (en têtes) .......................................................... 43 Figure 10: Le processus du séchage de la viande ....................................................................................... 46 Figure 11:L'équation de marge brute .......................................................................................................... 53

Cartes

Carte 1: Carte de l’Albanie et découpage en districts ................................................................................ 21 Carte 2:Carte de la région de Kukës et ses 3 districts ................................................................................ 21 Carte 3:Le district du Has, échelle 1: 160 000 ........................................................................................... 21 Carte 4:Le « Hasi i bashkuar », à cheval sur l’Albanie et le Kosovo ......................................................... 22 Carte 5:Carte topographique du Has (1:200000) ........................................................................................ 23 Carte 6:Les différentes zones géomorphologiques du Has ........................................................................ 25 Carte 7: Les flux d'importation des animaux .............................................................................................. 58

Annexes

Annexes 1: Carte d'Albanie (Google Map) ................................................................................................ 69 Annexes 2: Carte d'occupation du sol dans le Has (1 : 200 000) ............................................................... 69 Annexes 3:Carte géologique du Has (à partir d’une carte au 1 : 200 000) ................................................. 70 Annexes 4:Les terraces construit pendant le communisme ........................................................................ 71 Annexes 5:Température à Krumë ............................................................................................................... 72 Annexes 6:Pluviométrie à Krumë .............................................................................................................. 72 Annexes 7:Effectifs animaux dans la préfecture de Kukës en 2012 .......................................................... 73

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Annexes 8: L’immatriculation des animaux ............................................................................................... 74 Annexes 9: Le processus de transformation de lait, Cahan ........................................................................ 75 Annexes 10: La traite à la main des animaux ............................................................................................. 76 Annexes 11: Après la traite des brebis ....................................................................................................... 76 Annexes 12:Index albanais-français ........................................................................................................... 77

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Abréviations et sigles

Abréviations Sigles

AZKPK/HACCP - Analiza e hazardëve/dëmtuesve

dhe kontrolli në pikat kritike/ Hazard analysis and

critical control points.

CIHEAM-IAMM – Centre Internationales de

Hautes Études Agronomiques Méditerranéen –

Institut Agronomique Méditerranéen de

Montpellier

DRAAPCH –Direction Régionale d’Agriculture,

d’Alimentation et de Protection de Consommateur

En Has

FAO – Food and Agriculture organisation

FFEM - Fonds français pour l’environnement

mondial

MAAPC-Ministère d’Agriculture, Alimentation et

Protection de Consommateur

MADA - Moutain Areas Development Agency

PIB –Production Intérieur Brute

SAU – Surface agricole utilisé

SNV- Stichting Nederlandse Vrijwilligers

(Foundation of Netherlands Volunteers)

%- pourcentage

ALL- Albanian Lek

€ -Euros

ha – Hectares

°C- degré Celsius

hab. /km2- habitants/kilomètre carré

h – heure

cm - centimètre

m – mètre

km – kilomètre

kg – kilogramme

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Introduction

Compte tenu que l’Albanie est un pays montagneuse et caractérisé par une population rurale, l’agriculture

joue un rôle très important dans l’économie. Le poids spécifiques de ce secteur actuellement est de 18.6%

dans le PIB.

Tableau 1: Répartition de l’activité économique par secteur

Descriptions Agriculture Industrie Service

Emploi par secteur (en % de l'emploi total) 44,1 19,9 36,0

Valeur ajoutée (en % du PIB) 18,6 15,8 65,5

Valeur ajoutée (croissance annuelle en %) 4,0 5,0 7,2 Source : Banque Mondiale, 2012

1

En général, la production de bétail est considérée comme un pilier de l'agriculture de l'Albanie. La valeur

de la production animale était de 86 882 millions ALL en 2008, qui était de 52 pour cent de la valeur

totale de la production agricole (MAAPC, 2009). Les produits d'élevage constituent la principale source

de nourriture et une part importante de la production sert encore des fins de subsistance (Schröder et al.

2010).

Même si l’agriculture, en tiens compte d’élevage aussi, étaient les principaux secteurs depuis la

connaissance d’histoire albanaise elle n’est pas concurrentiel avec les pays d’Europe.

La Nord-Est a été toujours un des régions le plus enclavé dans les reliefs difficiles avec un accès limité en

Albanie. En ce qui concerne la performance économique, Kukës, dont notre zone d’étude fait partie, est

toujours considérée comme l'une des régions les plus pauvres du pays. Le PIB par habitant estimé à 1.753

€, quand le PIB général du pays est 2469 Euros. Cependant, ces valeurs peuvent être sous-estimées si l'on

considère l'effet de l'exode. Au cours des huit dernières années, l'économie s'est déplacée de l'agriculture

à la construction, l'industrie et les services. Depuis 2002, la part de la valeur ajoutée brute de l'agriculture

et le commerce de gros et de détail ont diminué respectivement de -14% et -15%, tandis que l'industrie

des services, de la construction et d'autres ont augmenté de 63%, 44% et 15 %.

Figure 1:Le poids de chaque secteur dans l’économie de la région

Source : INSTAT, Strategjia e zhvillimit rajonal_Kukës, 2010

Selon les difficultés et les différents problèmes dans cette zone, le but du projet était d’avoir un

développement durable sur le volet économique en valorisation des produits locaux, mais aussi de

protéger la biodiversité et l’environnement. Notre étude c’est placé parmi les premières réalisée dans la

zone.

1 http://www.planet-expert.com/fr/pays/albanie/contexte-economique

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12

Cette étude, basée sur la commande du projet BioDivBalkans, est réalisé en binôme (franco-albanais)

pour arriver dans une analyse descriptive d’un terroir du Nord-Est de L’Albanie, le Has. Les résultats de

ce travail vont avoir lieu dans deux mémoires :

- Première partie : « Les systèmes d’élevage et les ressources pastorales » réalisé par Alice Garnier

- La seconde partie : « Mise en marché et dynamiques des filières des produits animaux » réalisé

par Besmira Medolli

L’étude est organisée en 4 parties principales qui sont divisée en chapitre.

La première partie constitue l’explication des approches utilisées dans notre analyse. Elle contient

également la méthodologie du travail et la problématique construit.

La seconde partie est consacrée sur l’explication du Has (zone d’étude) comme un terroir. Une

place très particulière occupe aussi l’histoire agraire dans cette zone.

Dans la troisième partie nous avons évolué l’histoire agraire de la zone.

La quatrième partie présente les produits d’élevage dans le Has, les productions et la mise en

marché de ces produits. Une analyse SWOT est abordée pour tous les acteurs de la filière.

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1. Présentation de l’organisme du projet

Le FFEM est créé par le gouvernement français en 1994 dans le but d’une mission particulière, celui de

favoriser la protection de l’environnement mondial dans les pays en voie de développement.

Le programme BiodivBalkans est un programme de partenariat international avec les pays des Balkans

occidentaux et en particulier l’Albanie, pays membre du Ciheam. Démarré à la fin du premier trimestre

2012 il est financé par le FFEM de 32% (Fonds français pour l’environnement mondial) et cofinancé et

mis en œuvre par un opérateur Albanais de 59%

(MADA: Moutain Areas Development Agency) et le CIHEAM-IAMM2 de 9%.

Tableau 2: Le financement du projet

Bailleurs Montant (€) Pourcentage

FFEM 1 200 000 32%

MADA 2 249 600 59%

IAM 331 750 9%

TOTAL 3 783 850 € 100%

Source : FFEM, Coopération franco-albanaise sur le développement rural des zones montagneuses3

Les Alpes Albanaises sont concernées dans ce projet parce que leur patrimoine naturel et culturel est

parmi les plus riches et variés d’Europe. Cette région est connue pour la pauvreté qui couvre la plupart de

la zone. L’agriculture est la principale activité et la majoritaire des familles ont des émigrés ailleurs qui

envoient des rémittences pour pouvoir couvrir leur dépense de la vie4.

L’objectif principal du projet est de préserver la biodiversité et l’environnement, mais aussi de valoriser

les produits locaux et le patrimoine dans les alpes balkaniques étant de créer un développement

économique durable. La création des signes officiels de qualité (les Indications Géographiques –IG) est la

méthode suivie par le projet pour pouvoir améliorer le prix des produits (notamment la valeur ajoutée au

niveau des producteurs) et préserver la biodiversité.

À part l’objectif principal, le projet a les objectifs spécifiques suivant :

- Inventorier les produits issus de la biodiversité dans les montagnes albanaises et étudier les

filières de ces produits ;

- Améliorer les capacités institutionnelles et la législation concernant la valorisation des produits

issus de la biodiversité en Albanie ;

- Développer la valeur ajoutée pour trois produits issus des Alpes albanaises

- Intégrer la dimension agro-éco systémique, la conservation de la biodiversité et la

patrimonialisation dans les stratégies de développement des filières ;

- Constituer, à l’occasion du projet, un réseau régional de collaborations sur ces questions de

l’utilisation des signes de qualité pour la valorisation des produits issus de la montagne et

supports de la biodiversité.

Une des composantes thématiques de ce projet est l’inventaire des produits « typiques » issus de la

biodiversité albanaise et l’étude des filières, dont le sujet de mon stage fait également partie.

2 Séminaire BiodivBalkans, Du 15 avril au 14 mai 2013

3 http://www.ffem.fr/site/ffem/accueil/projets?actuCtnId=78233

4 Conservation et valorisation de la biodiversité : Développement rural durable de la montagne balkanique

Page 15: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

14

Partie I. Cadre théorique, méthodologie, problématiques et hypothèses

Chapitre I. Cadre théorique

I. Approche filière

Un diagnostic des filières des produits d’animaux était notre but du travail. Pour mieux comprendre et

réalisé notre étude, nous avons pensé l’utilisation d’un approche filière et systémique.

Le concept de la filière est utilisé par plusieurs auteurs. Le premier utilisateur de cette notion est

Goldenberg (1968) en disant que «Elle englobe tous les agents impliqués dans la production, la

transformation et la commercialisation d’un produit. Dans le cas d’un produit agricole, elle inclut les

fournisseurs de l’agriculture, les agriculteurs, les entrepreneurs réalisant le stockage, les

transformateurs, les grossistes et les détaillants, c’est à dire l’ensemble des agents permettant au produit

brut agricole de passer de la production à la consommation. Elle concerne enfin toutes les institutions et

les associations de commerçants qui affectent et coordonnent les niveaux successifs par lesquels

transitent les produits.»

Mais d’après Malassis L. (1979) « La filière se rapporte aux itinéraires suivis par un produit ou un

groupe de produits au sein de l’appareil agro-alimentaire. Elle concerne l’ensemble des agents

(entreprises ou administration) et des opérations (production, répartition, financement) qui concourent à

la formation et au transfert du produit jusqu’au stade final d’utilisation, ainsi que les mécanismes

d’ajustement des flux des produits et des facteurs de production le long de la filière et à son stade final »

Montigaud J.-C, en écrivant en 1992 pensé que la filière est « L’ensemble des activités étroitement

imbriquées, liées verticalement par l’appartenance à un même produit (ou des produits très voisins) et

dont la finalité consiste à satisfaire le consommateur. Elle est composée de niveaux ou de fonctions

reliées entre elles par des mécanismes et des institutions qui ont pour tâche de gérer et de coordonner

l’ensemble. Certaines de ces fonctions plus puissantes que les autres constituent les centres de

commandes à partir desquels surgissent et aboutissent des boucles de rétroaction permettant à la filière

de fonctionner et de s’adapter».

Ainsi, d’après Moustier et Leplaideur, cité par Hassainya J., Khamassi-El Efrit F. (2001) dans le

« Analyse de la compétitivité des entreprises et des produits agroalimentaires : pertinence et apports de

l'approche filière », une filière est classifié comme « un ensemble d’agents économiques qui contribuent

directement à la production puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation

du même produit »

Mais, Boutonnet Jean Pierre pendant les seminaires BioDivBalkans 2013 disait que : « Une filière est un

système, construits d’agents et d’opérations qui concourent à produire, transformer, distribuer un

produit, et les relations entre eux et le reste du monde. »

Les méthodes d’analyse de la filière Selon Malassis L (1973), les entreprises agro-alimentaires (classifiées en 4 groupes : artisanal, capitaliste,

coopératif et public) sont distinguées selon quatre processus. Celles de la production agricole, la

transformation, la distribution et la restauration. Cela est une phase de distinction des acteurs pour

pouvoir continuer avec l’analyse de filière.

Page 16: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

15

Tableau 3: Classification des entreprises agro-alimentaires

Production

agricole

Transformation Distribution Restauration

Artisanal Exploitations

familiales

Boulangers,

moulin à façon,

conserveries

artisanale etc. …

Épiciers, laitiers,

marchands, etc.

Restaurants, cafés

etc. …

Capitaliste Entreprises

capitaliste

Entreprises

industrielles

Grandes surfaces Chaînes

capitalistes de

restauration

Coopératif Coopératives

agricoles

Coopératives de

transformation

Coopératives de

consommation

Cantines

Public Domaines

expérimentaux

Exploitations

publiques

Régies, sociétés

nationales

Entreprises

nationales de

distribution

Collectivités

(armée,

université)

Source : Bencherif, A.H. (selon Malassis, L. 1973)

Les sous-systèmes des filières d’après Montigaud (1992) sont groupés en 4 :

Un sous-système industriel rassemblant les entreprises industrielles qui sont liées par des

relations contractuelles ;

Un sous-système semi-industriel qui caractérise les entreprises industrielles familiales liées entre

elles par des relations de marché ;

Un sous-système artisanal composé d’entreprises artisanales dont les relations sont de type gré à

gré ;

Un sous-système autarcique qui intéresse les unités d’autoconsommation.

En outre, il y a six phases d’opération de la filière qui sont proposé par Montigaud (1992) :

Phase 1 : esquisse de la toile de fond sur laquelle on va observer les filières

Phase 2 : délimitation de la filière étudiée

Phase 3 : étude de la filière en tant que système fermé

Phase 4 : Ouverture des filières et prise en compte des stratégies de firmes. La phase 4 est détaillée en 3

étapes.

A. Étude des stratégies d’entreprise à l’intérieur d’une filière en mobilisant notamment les cinq

forces de Porter :

1. le pouvoir de négociation des clients,

2. le pouvoir de négociation des fournisseurs,

3. la menace des produits ou services de substitution,

4. la menace d'entrants potentiels sur le marché,

5. l'intensité de la rivalité entre les concurrents.

B. Étude des stratégies d’un groupe par rapport à plusieurs filières.

C. Conséquences de la planification stratégique des groupes sur les filières.

Phase 5 : Étude des organisations en termes de management

Phase 6 : Vérification des hypothèses et formulation d’un diagnostic

Page 17: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

16

Selon Duteurtre et al. (2000), la méthode d’analyse de filière s’articule autour de quatre phases : la

délimitation de la filière, la typologie des acteurs, l’analyse comptable, et l’analyse organisationnelle.

Tableau 4: Objectifs des phases de l'étude de filières

Phase Objectif

1. Délimitation de la filière Identification des acteurs et des fonctions

Estimation des prix et des quantités

Construction du graphe de la filière Construction

d’une carte des flux

2. Typologie des acteurs Analyse des stratégies

3. Analyse comptable Analyse des revenus et des marges, répartition de

la valeur ajoutée et de l’accumulation de capital

4. Analyse organisationnelle Compréhension des relations entre acteurs et des

règles qui régissent ces relations

II. Approche agro-éco-systémique

L’approche systémique5 attire l’attention sur le choix des frontières, car elles commandent les points

d’articulation du système considéré avec les diverses composantes de son environnement6.

L’approche systémique, ainsi que le souligne E. Landais7, ne vise pas l’analyse exhaustive des

mécanismes mis en jeu et de leurs multiples interactions, mais elle concentre les moyens d’investigation

sur le fonctionnement global et la dynamique du système, en essayant de discerner le type de

connaissance dont l’acquisition sera à court terme la plus utile aux acteurs chargés de le piloter8.

5Bonnemaire J. et Osty P.-L., 2004, Approche systémique des systèmes d’élevage : quelques avancées et enjeux de

recherche. 6 Osty P.-L., 1994. – The Farm Enterprise in its Environment. Proposals for structuring an appraisal of strategy.

7 Landais É., 1994. – Système d’élevage. D’une intuition holiste à une méthode de recherche.

8 Hatchuela., 2000. – Recherche, intervention et production des connaissances.

Page 18: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

17

Chapitre II. Problématique et méthodologie

I. Problématiques et hypothèses

Problématique et la question de recherche

Le changement du système politico-économique en Albanie a ramené le système d’élevage dans les

périodes de transition comme tous les autres secteurs.

Le système de coopérativisme a laissé beaucoup de défauts, qui ont repris après, avec les nouvelles

formes d’organisation et de fonctionnement. Le changement du système a entraîné un changement des

termes aussi par ex. les unités coopératives qui étaient sous le contrôle étatique sont devenues des acteurs9

(Kërçuku-Biba H., 2003).

D’après les études fait sur le système d’élevage et les problèmes qu’a ce secteur, mais aussi dans le cadre

de la demande du projet nous cherchons à répondre aux quelques questions et vérifier les hypothèses qui

se pose.

Questions

Question principale : Quels sont les dynamiques des filières des produits d’élevage et quelles sont les

caractéristiques de la mise en marché de ces produits, dans le district du Has?

À part la question principale de notre étude, il nous s’en sortie des questions plus spécifiques qui sont

comme les suivantes :

1. Quelles sont les motives de la vente du lait frais dans les petites quantités ? Quel est l’intérêt de

tous les acteurs qui participent dans ce circuit ?

2. Quel produit (sous-produit) est de plus en plus commercialisé ? Est-ce qu’ils font en raison de

leurs intérêts où c’est le consommateur qui gère le marché ?

3. La crise financière a touché plusieurs pays développé, comme réagi-t-elle dans le secteur

d’élevage dans notre région d’étude ?

4. Quelle sont les raison de la diminution de la commercialisation d’un des sous-produits

importante, la laine ?

Hypothèses

Les hypothèses que nous avons pu émettre selon notre étude de terrain sont les suivantes :

L’ouverture de la frontière a impacté le fonctionnement de la filière des produits d’élevage.

La construction de l’autoroute dans cette région a évolué de plus en plus l’économie, où

l’agriculture et l’élevage jouent un rôle très important.

La crise financière actuelle a d’incidence sur le développement du système d’élevage.

II. Méthodologie

La méthodologie utilisée dans cette étude est une partie essentielle qu’on doit expliquer. La méthodologie

inductive que nous avons utilisée permet d’analyser les différents cas qui sont proche de la réalité du

terrain. En effet, notre travail consiste dans une recherche bibliographique en première temps qui nous a

permis de comprendre « Qu’est-ce que c’est une étude de la filière ? ». Pendant en mois nous avons suivi

les séminaires BioDivBalkans qui nous a permis de connaître la situation de notre zone d’étude. Les trois

mois suivants, nous avons abordée les enquêtes de terrain pour comprendre la réalité de la zone. Le cadre

9 Kërçuku-Biba H., 2003, Dynamique sectorielle et transition économique en Albanie, Le cas de la filière lait 1990-

2000, Série « Master of Science » n°52, p.141

Page 19: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

18

théorique nous a servi en termes scientifique de faire une adaptation avec notre étude. L’analyse des

données et la rédaction de mémoire a construit notre dernière méthode de travail.

a) Recherche bibliographique

La bibliographie qui est utilisée avait un but, ceux de cibler les documents qui pourraient nous aider pour

comprendre le sujet, de mieux nous guider dans la réalisation de l’étude et de définir la démarche à

suivre. Notre étude est consacrée à étudier un état de lieu de la filière qui existe sur notre zone d’étude,

pour cela on va utiliser l’approche « filière ».

b) Séminaire BioDivBalkans

Ce séminaire10

avait pour objectifs principaux :

- De créer une base et des références communes sur un certain nombre de points du projet afin que

nous réalisions des économies d’échelle dans notre travail d’appropriation du terrain, des

thématiques et des méthodologies.

- De préciser un certain nombre de points analytiques et méthodologiques en faisant intervenir des

professeurs spécialistes, soit de l’Albanie, soit des thématiques traitées tout en nous aidant à

préparer nos terrains et nos méthodologies d’enquête.

Les thèmes principaux abordés pendant ce séminaire sont les suivants :

a) Géographie Albanaise & Écosystèmes méditerranéens ;

b) Histoire Albanaise, périodisation et transitions ;

c) Biodiversité : cadrages et outils ;

d) Action Collective et gestion des communs ;

e) Intégration à l’Union européenne : processus d’adoptions de l’acquis et des normes et

instruments.

c) Le terrain

i. Déterminer les zones d’étude

Notre étude est située dans la région nord-est de l’Albanie, exactement dans la préfecture de Kukës, qui

implique 3 villes, celle d’Has, Kukës et Tropojë, et plus précisément dans le district du Has. Après

l’identification des caractéristiques particulières dans la région, nous avons étudié les différents villages

selon leurs particularités. Le Has est un des plus petits districts de l’Albanie. Dans ce cas on a pu étudier

la zone et autour d’elle pour pouvoir comparer et différencier.

ii. Élaboration des entretiens avec des experts locaux pour mieux caractériser les problèmes principaux du système d’élevage.

La détermination des districts en Albanie est changée selon les périodes clés de l’histoire albanaise. Dans

ce cas, nous avons élaboré des entretiens avec des experts d’État et locaux aussi pour mieux analyser

l’état actuel à partir des différents changements fondamentaux pour la zone. Pour mieux connaître

l’histoire d’élevage dans la zone, nous avons pu discuter au début du terrain, avec des spécialistes

d’élevage, du pâturage, de la zootechnie, des vétérinaires etc. Pour vérifier la vérité de nos résultats de

terrain, la rencontre avec ces spécialistes a été réalisée aussi à la fin de l’étude de terrain.

10

Module de formation permanent ‐ SEMINAIRE BIODIVBALKANS, 15 Avril-14 Mai 2013

Page 20: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

19

iii. Des enquêtes auprès des éleveurs

L’étape suivante était l’élaboration des questionnaires auprès des éleveurs. Cela nous a servi pendant la

période du stage sur le terrain, à la fois pour examiner nos premières idées de la zone et de

développement d’élevage et pour avoir des résultats qui restent plus proche de la réalité.

d) Analyse des données, statistiques

i. Identification des données disponibles

Un des problèmes le plus importants en Albanie est d’avoir accès aux statistiques. Pendant le stage de

terrain nous avons eu des problèmes pour collecter des données officielles. À part cela, les données

récupérées ne sont pas tout à fait exact dans le sens de calcul. Cependant, même après toutes les

difficultés que nous avons rencontrées pour rassembler les données, nous avons pu utiliser tous les

sources disponible telles que :

- « Statistical Yearbook » du Ministère d’Agriculture, Alimentation et Protection du

Consommateur

- FAO

- Les différentes instances du gouvernement qui s’occupe de tous qui concerne le système

d’élevage, etc.

ii. Travail de table (Analyser les données, rédaction de la thèse, etc.)

Après le travail du terrain, un travail de table est réalisé pour analyser toutes les données récupérées sur

le terrain et analyser les résultats de cette étude. Cette phase de travail est effectuée avec l’aide des

conseils des maîtres de stage combiné avec des conseils d’encadreur de mon mémoire. Cette étape est

suivie par la rédaction du mémoire.

Page 21: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

20

Partie II: Le Has un terroir Un terroir est «un espace géographique délimité défini à partir d’une communauté humaine qui construit

au cours de son histoire un ensemble de traits culturels distinctifs, de savoirs, et de pratiques fondés sur

un système d’interactions entre le milieu naturel et les facteurs humains. Les savoir-faire mis en jeu

révèlent une originalité, confèrent une typicité et permettent une reconnaissance pour les produits ou

services originaires de cet espace et donc pour les hommes qui y vivent. Les terroirs sont des espaces

vivants et innovants qui ne peuvent être assimilés à la seule tradition. »11

Chapitre I. Le territoire du Has : plusieurs limites

I. Limites administratives

L’Albanie est un pays d’Europe orientale situé à l’Ouest de la péninsule balkanique. C’est un des plus

petits États d’Europe, avec une superficie de 28 748 km², et s’étendant sur 335 km du Nord au Sud et sur

une largeur allant de 75 à 150 km. Le pays est limité par le Monténégro au Nord-Est, le Kosovo au Nord-

Ouest, la Macédoine à l’Est, la Grèce au Sud, et à l’Ouest par la mer Adriatique12

. L’Albanie est

candidate à l’Union européenne depuis 2009. (Voir en annexes 1)

En Albanie, les autorités locales ont une indépendance forte. L’Albanie est divisée de la manière

suivante :

- 12 régions (qark) comprenant chacune une préfecture (préfektura) ;

- 36 districts (rreth) divisant ces régions ;

- 374 unités d’administration locales : 65 municipalités urbaines (bashkia) et 308 communes

rurales (communa) ;

- chacune de ces unités est composée de villes (qytet) et de villages (fshat).

La région (qark) de Kukës, située au Nord-Est de l’Albanie, est divisée en 3 districts (rreth) : Tropoja et

Has et Kukës. Le district du Has est divisé en 3 communes : Gjinaj, Golaj et Fajza, et la municipalité de

Krumë. Il est composé de 32 villages (fshat) : 6 villages à Gjinaj, 8 à Fajza, 12 à Golaj, 6 villages et une

ville (qytet) à Krumë.

La superficie géographique du Has est de 440 km2, c’est un des plus petits districts d’Albanie.

11

Définition élaborée par l’association Terroirs & Cultures et l’UNESCO 12

Selon http://fr.wikipedia.org/wiki/Albanie (consulté le 13/09/2013)

Page 22: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

21

Figure 2

Carte 1: Carte de l’Albanie et découpage en districts

13

Carte 3:Le district du Has, échelle 1: 160 000

14

13

Source : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/albanie-12194/ (2012) 14

Source : d’après l’agronome Qazim Mula

Kukës

Commune Golaj

Commune Fajza

Commune Gjinaj

Municipalité

Krumë

Carte 2:Carte de la région de Kukës et ses 3 districts

Source : Keshilli i Qarkut Kukës www.kqk.gov.al, site du conseil

régional de Kukës

Page 23: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

22

II. L’origine des limites du Has

Historiquement, le Has était une province de l’Albanie, mais celle-ci a été divisée à la suite des guerres

balkaniques, lors la conférence de Londres de 1913: la frontière séparant l’Albanie de la Serbie a divisé le

Has en sa moitié. L’ancien Has (appelé Hasi i bashkuar15

) est aujourd’hui à cheval sur les deux pays : une

moitié en Albanie, et l’autre au Kosovo (une partie dans la municipalité de Gjakova et l’autre partie dans

celle de Prizren). Cette entité a encore un sens au Kosovo, cette zone est encore appelée « Has », même si

elle ne représente rien administrativement.

Carte 4:Le « Hasi i bashkuar », à cheval sur l’Albanie et le Kosovo

16

Le Has n’a pas toujours été un district : pendant la période communiste, il faisait partie de celui de Kukës.

À cette époque, les populations étaient fixées, et les identités culturelles se sont accentuées, faisant

émerger 4 « quartiers » (lagjia) distincts:

- le « quartier » du Has située dans l’autre côté de la rivière de Drin, appelé « Hasi i Thatë» (le Has

sec) ;

- le « lagjia e goranëve» (quartier des slaves goran), situé aux pieds de la montagne Gjallica;

- le « lagjia e mirditorëve » (quartier des catholiques du Mirdita), situé au Sud-Est du district de

Kukës ;

- le « lagjia e kuksianët » (le quartier des habitants de Kukës) à l’Ouest du district, où se situait

l’ancienne ville de Kukës. Lors de la construction du barrage sur le lac de Fierza, cette ville a été

inondée et déplacée en 1976 à l’endroit de la ville actuelle. Ce quartier est devenu le quartier

«kuksianët e vjetër » (de l’ancien Kukës).

A la chute du régime communiste, la population s’est déplacée : de grandes migrations ont eu lieu,

notamment vers les plaines côtières. Les populations se sont mélangées et les « quartiers » ont perdu leur

valeur.

Cependant, c’est tout de même sur cette notion que s’est créé le district du Has. En 1991, les frontières

des districts ont changé, l’Albanie est passée de 26 à 36 districts, et c’est à ce moment que le district de

Kukës a été divisé : le district du Has s’est séparé de celui de Kukës, selon les limites de l’ancien

« quartier ». « Cette région a toujours été appelée le "Hasi i Thatë", c’est pour cela que lorsque le district

a été formé, il était plus facile de déterminer les frontières administratives » explique Sami Vora,

agronome dans le district de Kukës pendant la période communiste.

15

Hasi i bashkuar peut être traduit : le Has uni, de bashk qui signifie « ensemble ». 16

Source : www.albaniapress.com, (http://www.albaniapress.com/lajme/12886/Hasi-i-Bashkuar-Rajoni-ka-nevoje-

per-krijimin-e-nje-Komune.html, consulté le 13/09/2013)

Kosov

o

Hachuré : Le Has du Kosovo Rayé : le Has albanais

Page 24: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

23

III. Limites géomorphologiques

Les délimitations du district du Has sont également tracées sur des frontières naturelles :

- au Nord-Ouest, la rivière Skatina forme le limite avec les districts de Tropoja et de Puka ;

- au Nord et au Nord-Est, la crête d’une chaîne de montagnes forme la frontière avec le Kosovo ;

- à l’Est et au Sud-Est, la rivière Drini i Bardhë sépare le Has du Kosovo et du district de Kukës ;

- au Sud et au Sud-Est, le point de rencontre entre les deux rivières Drini i Bardhë et Drini i Zi,

ainsi que le Lac Fierza dans laquelle elles se jettent, séparent le Has des districts de Kukës et de

Puka.

Seule sa frontière Ouest reste peu évidente, celle qui forme la frontière avec le district de Tropoja.

Chapitre II. Le Has, une unité qui a du sens

I. Géomorphologie

Le territoire du Has forme un bassin versant arrondi bordé par la chaîne montagneuse « Malësia e Hasit »

(montagnes du Has), qui a une forme de croissant et s’étend du Nord-Ouest au Sud-Est. Ses lignes de

crête forment la frontière avec le Kosovo. L’exutoire de ce bassin versant est le Lac de Fierza. Il n'y a pas

réellement de plaine de bas-fond dans le Has, ce sont les collines qui composent la partie basse du Has

qui offrent la meilleure capacité de culture.

On peut cependant remarquer qu’une petite zone du Has ne fait pas exactement partie de ce bassin

versant. Quelques villages de la partie Sud, Sud-Est du Has se trouvent effectivement sur le flanc de la

montagne orienté vers Kukës. C’est d’autant plus notable que ces villages (Gjinaj, Pus i Thatë, Domaj,

Pogaj) sont également tournés vers la ville de Kukës bien plus que vers celle de Krumë, car ils en sont

beaucoup plus proches.

17

Carte 5:Carte topographique du Has (1:200000)

Lorsque l’on passe dans le district de Tropoja, il faut traverser une zone pelée et très rocheuse, avant

d’arriver dans un nouveau bassin versant, organisé autour de la ville de Bajram Curri qui est une plaine de

bas-fond cultivée. Il s’agit d’une autre chaîne de montagnes : Malesia e Gjakoves. Le district de Tropoja

17

Carte scanné par François LERIN

Page 25: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

24

est plus humide, ses montagnes sont plus hautes, et on y trouve une végétation de sapins et des

châtaigneraies.

Les roches les plus fréquentes18

dans la zone sont :

- des roches basiques d’origine magmatique ou plutonique (plagiogranites, granodiorites, et

diabases), qui comportent du minerai de cuivre et ses dérivés ;

- des roches ultrabasiques : la dunite dans laquelle on trouve le chrome, différents formes de

péridotite et des veines de pyroxène qui comportent aussi du chrome ;

- des roches sédimentaires : calcaire ou roches carbonatées (riches en fer et bauxite), et également

du grès et des argiles.

On distingue plusieurs types de sols dans le Has :

- des terres humiques notamment dans les prairies alpines, formées par la décomposition de la

végétation (branches et feuilles d’arbres) et de la roche montagneuse ;

- dans les pentes des montagnes, des terres éluviales formées le dépôt des éléments issus de la

désagrégation des roches et des arbres ;

- des terres alluviales dont les éléments ont été apportés par les rivières et le Lac de Fierza.

Ce sont sur les terres alluviales qu’est généralement faite la production agricole, car ce sont les terres les

plus productives. Les prairies et les pâturages se situent plutôt sur les terres humiques, alors qu’on trouve

surtout des forêts sur les pentes des montagnes.

II. Sous-ensembles géomorphologiques

Le plateau du Has est composé de plusieurs sous-ensembles géomorphologiques distincts :

1) Une chaîne de montagnes bordant tout le Nord du Has. Elle forme un croissant s’étendant du

Mont Shkamit à l’Ouest jusqu’au Mont Sukës au Sud-Est, en passant par le Mont Pashtriku qui

est le point culminant du Has (1998m). C’est une roche ultrabasique intrusive. Les flancs de ces

montagnes sont peuplés de feuillus, de garrigue, et des prairies sur les pentes plus douces.

2) Un plateau perché où se trouvent les villages de Cahan, Mujaj et Kishaj. Il est étendu au Sud-Est

du Has, à une altitude située entre 1000 et 1500m. Des formations karstiques telles que des

dolines sont caractéristiques de ce plateau. Elles sont dues au sous-sol calcaire présent dans cette

zone.

3) Une zone collinaire « zona kodrinore e Hasit » (zone collinaire du Has), à une altitude située

entre 300 et 800m. Elle est divisée par des rivières et des ruisseaux qui serpentent à travers le

plateau. La terre de cette zone est principalement composée de terres sédimentaires, permettant la

culture de céréales, de légumes, et de prairies cultivées.

18

D’après un entretien le géologue Agron Meçaj

Page 26: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

25

Carte 6:Les différentes zones géomorphologiques du Has

Coupe transversale des différentes zones du Has

Figure 3: Coupe schématique des différentes zones du Has

Page 27: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

26

III. Occupation du sol

Le Has est principalement recouvert de forêts, bien que celles-ci aient beaucoup diminué pendant le

communisme.

Superficie totale du Has : 44 000ha, dont :

- Superficie totale agricole : 6 456 ha

- Pâturages et prairies: 4 642 ha

- Forêt : 23 160 ha

- Infrastructures, constructions, eau, pierres : 9 742 ha

Figure 4:Occupation du sol dans le Has en 201319

Les surfaces agricoles se trouvent principalement dans la plaine de Krumë, sur les terres les plus fertiles.

Les pentes des collines sont également un peu cultivées, et recouvertes de prairies naturelles ou de forêts

pour les pentes les plus fortes.

Chapitre III. Caractéristiques du Has

Le Has est particulier de par son climat, sa végétation, sa faune et sa flore qui lui sont spécifiques et

diffèrent des régions frontalières

I. Climat et hydrographie

Climat

Le climat du Has est continental en raison de sa position géographique : il est soumis à l’influence des

vents venant du Nord et du Nord-Est à travers le delta du fleuve Drini, ainsi qu’à quelques courants

méditerranéens venant de l’Ouest. Le Has est très sec : la moyenne annuelle des pluies varie de 800 à

1100 mm par an. Les 2/3 de la pluie tombent en automne et hiver, généralement sous la forme de pluies

diluvienne très rapides.

La température a une amplitude élevée : l’hiver est long et froid, il neige beaucoup, et l’été est chaud est

sec.

Température annuelle moyenne : 11,4°C

Température moyenne de janvier : 0-1°C (mois le plus froid), de juillet : 23-24°C (mois le plus

chaud)

19

D’après les statistiques produites par la Direction de l’agriculture du Has en 2013

6456

4642

23160

9742

Occupation du sol district du Has (Ha)

Surfaces agricoles

Prairies et pâturages

Forêt

Infrastructures, construction

Page 28: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

27

Température minimale annuelle : -4°C (minimum absolu : -23°C)

Température maximale annuelle : 34°C (maximum absolu : 41°C).

Hydrographie :

En raison de son sous-sol calcaire épais, le Has est pauvre en eau. En effet, celle-ci s’infiltre dans le

calcaire poreux, ce qui est à l’origine du déficit hydrique de la zone. Historiquement, le Has a toujours

souffert du manque d’eau, d’où son nom de Hasi i Thatë (Le Has sec). Mais les aménagements effectués

dans les années 60 ont permis d’augmenter la ressource en eau : un barrage a augmenté la superficie du

Lac de Fierza (1400ha) des réservoirs ont été créés (60ha). Les quelques sources de montagne offrent un

réseau réduit de rivières et de ruisseaux, qui se remplissent au printemps et s’assèchent l’été.

Tableau 5:Capacité d’irrigation des communes du Has

Terre total (ha) Capacité d’irrigation (ha)

Municipalité Krumë 1473 365

Commune Golaj 2500 1250

Commune Fajza 2116 1125

Commune Gjinaj 367 -

Total district Has 6456 2740 Source : MORINA Elkir, « Economie du Has »

Un tiers de la terre a la capacité d’être irriguée au niveau du Has. La commune de Gjinaj est

particulièrement sèche et ne possède aucune terre irriguée.

Une faune et une flore de montagne

Le Has offre une végétation adaptée à son climat sec : de la garrigue et des forêts arbustives composées

de hêtres, tilleuls, charmes, frênes et noisetiers sauvages. La forêt occupe la moitié de la superficie du

territoire du district. On y trouve également une sauvage de montagne: lapins, renards, loups, sangliers,

ours, chèvres sauvages, lynx, chevreuils, perdrix, faucons, aigles, pigeons, moineaux, etc.

Population

Depuis la fin du régime communiste, la population dans le district du Has a toujours diminué. Le

changement de système et la libération de la libre circulation des citoyens ont provoqué un phénomène de

migration important dont les conséquences sont préoccupantes. Deux circuits significatifs sont observés:

des migrations inter-régionales des zones rurales vers les zones urbaines de l’Albanie, et l’émigration vers

les pays occidentaux (Angleterre, Grèce, Allemagne, France, Italie etc.). Les principales raisons de ce

phénomène sont la situation économique et l'insuffisance des infrastructures. Depuis 1990, la population a

connu une baisse spectaculaire. Les seules données de la population du Has nous montrent la baisse de

10.15% de la population en 12 ans.

Tableau 6 : Dynamique de population dans le Has

Source : Meçaj, N., Dida, Maxhun (2004). Qarku i Kukësit.

La population rurale en a été affectée. D’après les discussions avec les habitants du Has, notamment des

personnes âgés, il en ressort que la population active agricole a grandement chuté à cause de la « fuite »

des jeunes vers les grandes villes pour une vie meilleure. La jeunesse est orientée vers le domaine des

services, et il y a peu de reprise des fermes agricoles.

Année 1989 Année 2001 Différence 1989-2001

Total Total Hommes Femmes en chiffre %

21 881 19 660 49,3% 50,7% -2 221 -10,15

Page 29: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

28

La densité de la population dans le district du Has est 50.02 hab. /km2. À cause de l’émigration des

hommes à l’étranger, le Has présente le moindre rapport dans la région de Kukës, celle de 76 hommes

pour 100 femmes pour le groupe d’âge de 30-34ans. (Meçaj 2004)

La population active est de 6 791 (sur 19 660 habitants)

- Population employée : 4 799

- Population non employée : 1 992. Le taux de chômage est de 29,33%. (d’après les données

INSTAT 2001).

Actuellement la population dans le district du Has compte 19842 habitants20

d’où la municipalité a 6393

habitants, la commune de Fajza 4122 habitants, Gjinaj a 1643 habitants et celle de Golaj a 7684 habitants.

L’espérance de vie de la région de Kukës est de 72,65 ans (Global Human Report 2002), un peu moins

que ses voisins la Grèce (89 ans) et le Kosovo (74,1 ans).

Selon les données disponibles, nous avons calculé 4244 familles dans le district, la taille moyenne de la

famille est de 4.6 personnes.

Religion et tradition

Pendant l’invasion de l’Empire Ottoman la région s’est convertie à l’Islam. Ils ont gardé cette religion

avec une croyance très importante. Maintenant, le Has est connu pour être une ville 100% musulmane.

Mais, cela n’empêche pas d’avoir des très bonnes relations avec les autres communautés non-

musulmanes.

Les familles sont plutôt patriarcales, c’est généralement l’homme qui prend les décisions.

La zone est connue pour les traditions très fortes, comme l’utilisation des instruments de

musique : « çiftelisë », « sharkisë » et « daulles ». Les habits folkloriques du Has sont encore très vivants

et ils sont encore utilisés pendant les fêtes familiales comme les mariages.

Activité économique

En ce qui concerne la performance économique, le Has a été toujours considérée comme l'une des régions

les plus pauvres du pays. Le principal pilier économique de la région est le secteur agro-pastoral. Ce

domaine est favorisé par les conditions géographiques et climatiques.

Les apports des revenus dans la région proviennent de :

- 30-35% de la production agricole ;

- 60-64% de la d’élevage ;

- 2-3% des arbres fruitiers et les vignes ;

- 1% d’autres activités.

(D’après le plan d’aménagement de l’environnement, Municipalité de Krumë, 2012). On ne tient pas en

compte dans ces données l’argent provenant de l’émigration.

Agriculture

Pendant le communisme, il y a eu beaucoup d’investissements dans l’agriculture, surtout dans les

machines, les graines, les bâtiments de stockage pour la production, les infrastructures etc. Le secteur de

l’agriculture était intensif. La production principale, à cette époque était basée sur la production des

céréales, d’arbres fruitiers (prunes, pommes etc.), vignes etc.

20

Les données récentes sur la population du Has http://www.annuaire-mairie.fr/district-has.html

Page 30: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

29

Après la dé-collectivisation, le secteur de l’agriculture a changé complétement. Les champs ne sont pas

entretenus à cause du vieillissement des machines, l’augmentation des prix en général dans cette domaine

(concernant les machines, le pétrole, les services etc.). L’agriculture est devenue extensive, organisée en

petites économies agricoles qui exercent l’activité dans une économie de libre marché. Actuellement, la

terre agricole n’est pas exploitée en termes de capacité de production, elle est laissé plutôt en prairies où

en friche.

Élevage

L’activité d’élevage dans la zone du Has est définitivement le secteur le plus important dans l’économie

du district. Le relief et les ressources pastorales sont favorables à la concentration des animaux,

notamment dans les zones montagneuses du Has.

L’élevage occupe la majeure partie des revenus des ménages ruraux du district de Has. L’importance

qu’il présente pour les familles de la zone a conduit à une grande attention portée à conserver quelques

animaux, que ce soit pour le marché ou pour leurs propres besoins.

Pendant le communisme, l’élevage était intensif. Les coopératives étaient plutôt spécialisées dans

l’élevage, alors que les fermes d’État étaient plus focalisées sur la production agricole. Toutes les

productions animales étaient centralisées et collectées par les entreprises d’État. Des améliorations des

races ont eu lieu pour augmenter la capacité de production de lait et viande.

Actuellement, les familles pastorales ne sont pas spécialisées dans un produit précis. Ce sont plutôt des

fermes de subsistance dont les produits sont destinés à l’autoconsommation. Le marché est concurrentiel à

cause de coûts de production très élevés dans la région. Le Has a un fort potentiel de spécialisation dans

l’élevage.

Une race est spécifique au district du Has : la chèvre du Has (dhia e Hasit). C’est une race autochtone de

la zone, qui est appréciée pour sa production de lait et de viande. En général, les produits venants du Has

sont très réputés pour leur goût : les animaux pâturent des espaces présentant une grande diversité de

plantes et de fleurs, et celles-ci produisent beaucoup de matière sèche et de protéines du fait du déficit

hydrique de la zone.

Ressources minérales

L’Albanie est un pays riche en ressources minérales, et en particulier le Has est porteur de ces ressources.

On y trouve de nombreuses mines où viennent travailler pour la plupart des gens qui n’habitent pas de la

région. Dans la zone, on trouve plusieurs sources d’extrait des minerais, parmi lesquelles les plus

importantes sont le chrome, le cuivre et le ferronickel. Actuellement, cette industrie participe à part très

faible des revenus des familles.

Voies de communication

Pendant des années, le Has est resté un district très isolé en raison du manque de voies de communication.

Mais une autoroute reliant Kukës à Tirana a été construite en 2009, participant à désenclaver le Nord de

l’Albanie. De même, l’aménagement de la route entre Kukës et Krumë, actuellement en train d’être

goudronnée, a permis d’améliorer les échanges avec des villes plus importantes. « Avant, on mettait 10 à

12 h pour aller à Krumë en fourgon depuis Tirana », aujourd’hui, on met moins de 4 heures pour faire ce

trajet. La route a également été rénovée entre la ville de Krumë et celle de Gjakova au Kosovo, via le col

« Qafa e Prushit », et le trajet anciennement fait en plus de 2h peut être fait en une demie heure

seulement.

En termes d’éloignement, la ville de Krumë est plus proche de Gjakova, une des villes principales du

Kosovo, qu’avec Kukës et Tropojë, les villes principales des districts frontaliers du Has. La distance

Page 31: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

30

Kruma-Gjakova est de 29 km via le col « Qafa e Prushit » dont la route est goudronnée, alors que Kruma-

Kukës est de 36 km et Kruma-Bajram Curri est de 73 km. Certains villages du Has sont tout près de la

frontière : Dobrunë, Letaj, etc., et plusieurs cols permettent de passer la frontière à pied, permettant aux

gens de faire leurs courses à Gjakova plutôt qu’à Krumë (achat de vêtements, de nourriture, de fourrage

pour les animaux, etc.), ou y faire pâturer le bétail sur des terres du Kosovo.

Il faut noter qu’il n’y a aucun échange qui n’est fait par bateau, sur le lac de Fierza. Ces voies de

communication se sont en effet arrêtées lors de la construction du barrage. Le lac constitue actuellement

une vraie barrière naturelle, aucun échange n’est réalisé avec Puka.

Le Has est identifié comme étant un territoire reconnu du point de vue de ses aptitudes agricoles. Il

constitue une unité de par son relief et son climat particuliers, et une végétation qui diffère de ses voisins.

C’est un terroir d’élevage pastoral, où les traditions et las pratiques sont à l’origine de produits reconnus

pour leur qualité. Le Has est également fondé sur une histoire qui lui est propre.

Page 32: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

31

Partie III. Origine du système agraire actuel

Chapitre I. Contexte historique

a) Repères historiques

Pendant environ 500 ans, l'Albanie est occupée par l'empire ottoman. La population est convertie au

christianisme (et à l’orthodoxie) ainsi qu’à l'islam (sunnite et Bektâchî).

1912 : Déclaration de l'indépendance de l'Albanie.

1913-1945: Conquête de l'Albanie à partir de différents endroits :

- l'armée serbe au Centre et au Nord-Est de l'Albanie ;

- l'armée austro-hongroise au Nord ;

- l’armée monténégrine à Shkodra ;

- l'armée française à Korce ;

- l’armée grecque au Sud ;

- l’armée italienne au Sud-Ouest.

1945: Création du régime communiste d’Enver Hoxha, et interdiction des religions, rendant l’Albanie au

rang de premier pays le plus athée du monde.

1991: Chute du communisme. Début de la migration interne des montagnes vers les plaines côtières.

1993-1997: Mise en place d’un système pyramidal, illégale et non sécurisé. Le début de ce système est né

après mars 1992, comme des « compagnies d’investissement » qu’ont appliquées des taux d’intérêt très

haut pour l’économie albanaise. Beaucoup L’argent qui était épargné par les albanais, à cette époque sont

partie d’une manière très organisé, mais pas contrôlé21

.

1997: Effondrement du système pyramidal.

1997-1998 : Guerre civile : ouverture des dépôts d'armes, perte de contrôle de l'État, gestion de l’Etat par

des bandes criminelles.

1998-1999: Ouverture de la guerre du Kosovo. Émigration de kosovars vers l'Albanie

1999-2002: Instabilité politique, économique et sociale

2002-2013: Stabilité politique, mais pas une stabilité économique et sociale évidente.

b) Le projet communiste

Le processus de création des coopératives agricoles de type stalinien, entrepris par le Parti Communiste

d'Albanie en 1946, a duré environ 20 ans. Ce processus comporte plusieurs étapes (Agolli 2003) :

Phase I (1946-1959) : Pendant 10 ans, 150 coopératives agricoles sont créées sur une superficie

de 31 500 ha, notamment dans les plaines et sur la zone côtière. Environ 8900 familles en sont

membres.

Phase II (1959-1965) : Les coopératives se développent sur les zones collinaires et se poursuit

dans les zones montagneuses. À la fin de cette étape, on compte 1.800 coopératives, avec environ

114 700 familles membres, et sur une superficie de 290 000 ha.

21

Civici A., Dé-collectivisation de l’agriculture albanaise (1989-2002)

Page 33: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

32

Phase III (1965-1967) : Tous les villages sont collectivisés et c’est le début du processus de

création d’entreprises agricoles d’État (ou fermes d’État)22

. Les fermes d’État sont la forme de

coopératives au degré le plus haut. Elles sont sous la direction de l’état et possèdent le plus

d'investissements de fonctionnement : des machines, du matériel, des semences, etc.

Chacune des coopératives et des entreprises agricoles doivent répondre à certaines normes en termes

d’efficacité de production. Si ces normes ne sont pas respectées, les coopératives et les entreprises

agricoles d’état sont enregistrées en pertes. Mais ces pertes sont couvertes de manière différente selon les

coopératives ou les entreprises agricoles : dans les coopératives, ce sont les membres qui paient (en

laissant 30 % de leur salaire au début de l'année à titre de garantie, somme qui n’est pas rendue en cas de

perte), alors que dans les entreprises agricoles d’État, c’est l’État lui-même qui couvre toutes les pertes.

La production réalisée par une coopérative est gérée par des administrateurs de la distribution de la

coopérative : les produits sont distribués également à tous les membres de la coopérative. En revanche

pour les entreprises, des centres de collecte agricoles collectent les produits et les distribue aux membres

de l’entreprise, et s’il y a un excédent de production, celui-ci est envoyé à Tirana. Si la coopérative ou

l’entreprise est déficitaire, celle-ci est fournie par les autres coopératives ou fermes d’État.

Figure 5: Origine des productions agricoles totales23

Source : Agolli 2000, Review of Albanian Agriculture – Facts and Figures

Ce graphique illustre bien l’importance croissante que prennent le secteur privé et les coopératives entre

1950 et 1990, et comme ce secteur s’effondre lors de la décentralisation.

22

En albanais : Ndëmarrje Buqësore Shtetërore (NBSH) 23

D’après S. Agolli (2003)

4

22 29

2

54 49

100 94 24 22 100

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

1938 1950 1970 1990 2000

Secteur privé

Coopératives agricoles

Secteur publique

Page 34: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

33

Chapitre II. Histoire agraire dans le Has

a) La période des réformes agraires, 1912-1945

Avant l’indépendance en 1912, l’organisation foncière en Albanie est dominée par de grands domaines

privés issus de l’occupation ottomane.

Tableau 7 : Répartition foncière en Albanie avant 1912

Propriétaires Part de la surface agricole

Etat Ottoman 14,7%

Grands propriétaires (Beys ou çifligars) 36,7%

Petits propriétaires paysans 45%

Institutions religieuses 3,6%

Source : G. Biba (2001). Restructuration économique et comportement des ménages agricoles en Albanie (1990-

2000)

Dès 1913, l’État albanais reprend propriété des terres appropriées par l’empire Ottoman, mais les grands

domaines des Beys demeurent24

. En 1924, une réforme prévoit de redistribution des terres étatiques et de

confisquer les grands domaines, mais celle-ci n’a pas lieu, le gouvernement n’étant pas assez stable et les

grands propriétaires plutôt résistants.

En 1930, sous le règne du roi Zog 1er, la première réforme agraire à lieu. La terre est achetée aux plus

grands propriétaires et revendue aux familles paysannes albanaises, mais seulement 8109 ha sont

distribués, ne profitant qu’à 1900 familles (D’après A.-M. Jouve, F. Guri, 2009 et Gj. Biba, 2001).

Jusqu’en 1945, on assiste à un morcellement important des terres en propriété privé : les beys revendent

leurs terres, les grands domaines sont moins nombreux mais beaucoup de paysans restent cependant sans

terre (A. Civici, 2001).

Historiquement, du fait de la rudesse de la montagne et de son couvert forestier important, le territoire du

Has est une région d’élevage pastoral. Traditionnellement, on y élève des ovins, des caprins et des bovins.

L’agriculture y est peu développée, non mécanisée et non irriguée : on cultive surtout du blé, de l’orge et

du seigle en hauteurs, alors que la forêt couvre les parties les plus basses. Pour travailler la terre, on utilise

des outils rudimentaires et la traction animale.

b) L’agriculture sous le régime communiste

En 1945, la « loi sur la réforme agraire » imposée par le Parti Communiste au pouvoir exproprie les

grands propriétaires fonciers, et redistribue 147 340 ha aux paysans sans terre. Cette situation ne dure pas

longtemps car dès 1948, la terre est collectivisée. En 1976, on compte en Albanie 462 coopératives (76%

de la SAU) et 160 fermes d’Etat (24% de la SAU) (Civici A., 2007). En 1979, les terres appartiennent

totalement à l’Etat, et pratiquer l’agriculture sur un lopin de terre individuel est devenu interdit. Les

paysans sont devenus des ouvriers agricoles, et ne pratiquent plus aucune agriculture à titre privé.

Partout en Albanie, la création de coopératives et de fermes d’Etat s’accompagne d’une intensification de

la production agricole. Dans le territoire du Has, cette intensification se traduit par une modification

rapide du paysage agraire : une déforestation massive du système collinaire et la création de terres

agricoles. On passe à une agriculture mécanisée et irriguée, et les rendements augmentent de manière

importante.

24

D’après Civici A. (2003) Décollectivisation et reconstruction de l'agriculture albanaise (1989-2002) : une

transition spécifique ?

Page 35: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

34

1. L’organisation en coopératives et en fermes d’Etat dans le Has

Dès les années 1946-1947, les coopératives de catégorie 1 apparaissent, elles sont créées à partir de

lignages ou de villages existants. D’après un agronome du Has : « C’est l’Etat qui a poussé les gens à se

regrouper. Il a d’abord créé ces coopératives « modèles » pour montrer à quel point le fait de se

regrouper et plus intéressant que de rester individuel. »

Plus tard, en 1963, ces coopératives évoluent vers des coopératives de catégorie 2. « Elles ont été créées

tard car c’est une zone montagneuse, il n’y avait pas d’infrastructures : il a fallu ouvrir la terre agricole,

mettre en place des infrastructures (routes, canalisations, etc.), avant de créer les coopératives. » raconte

ce même agronome. À cette époque, tous les villages sont regroupés dans des coopératives. Peu à peu, ces

coopératives fusionnent pour en former de plus grosses ou s’intègrent aux 2 fermes d’Etat, créées

respectivement en 1963 (ferme d’Etat de Krumë), et en 1986 (Fajza).

Ces 2 fermes d’Etat sont situées sur le plateau du Has, elles sont plus orientées vers l’agriculture (céréales

et arboriculture). En effet, après l’ouverture de la terre sur le plateau collinaire, c’est dans la plaine de

Krumë que le terrain est le plus favorable à l’intensification agricole : mécanisation, irrigation, travail et

bonification de la terre (bonifikim). Les terrains moins plats sont laissés aux coopératives, plus

spécialisées dans l’élevage, principalement de petits ruminants.

2. La conquête du plateau collinaire

Dans la décennie 70, un barrage est construit sur le lac Fierza (liqeni i Fierzës) pour produire de l’énergie

nécessaire à l’alimentation électrique du pays alors en plein développement industriel. Les échanges

importants anciennement effectués via la vallée du Drin (entre Prizren, Kukës et Shkodra) sont

interrompus.

Lorsque la construction progresse, des villages peu à peu inondés sont forcés de se déplacer plus haut sur

les collines. Combien de villages ? « Il y avait 4 étapes dans la construction du barrage : en 1974, la

période de construction la plus intensive, les villages du bas ont été inondés, et l’eau est montée peu à

peu jusqu’aux villages du haut. Nous [Helshan], on était le dernier village à partir en 1980, on était le

village le plus haut. Pendant les inondations, il y avait 16 familles à Skatines et 10 à Helshan. En 1978,

les familles ont dû partir à cause des inondations. Les 16 familles de Skatines et 5 de Helshan sont allées

à Fajza dans la ferme d’Etat, on les a relogés pour éviter les problèmes. Les 5 autres familles sont venues

ici, à Kosturr, car ils avaient des cousins ici. (En albanais : Vëllazëri = la fratrie) ». Entretien avec une

famille de Kosturr.

Progressivement, le projet communiste déboise de manière importante le plateau collinaire (zona

kodrinore e Hasit) pour créer de la terre agricole, et le bois est utilisé comme bois de chauffe, bois

d’œuvre, coupé en traverses pour les chemins de fer ou en poutres pour les mines. D’après la direction

forestière du Has25

, les fermes d’Etat défrichent 5300ha (en superficie géographique), notamment sur le

haut du plateau collinaire : «sur le plateau de Krumë (pllaja e Krumes), autour des villages de Zaharisht,

Golaj, Fajza ».

« Il y a eu une destruction économique et écologique dans cette région à cause de la coupe de la forêt (Ka

pesuar nje demtim ekonomik dhe ekologjik ne vend me prerjen e pyjeve) » Qazim Mula26

.

Les surfaces de forêts et de pâturages diminuent au profit d’une augmentation des espaces cultivés (ager).

D’après l’agronome Qazim Mula « Toute la terre cultivable était cultivée ». Le chef de la direction

forestière estime que sur les 5300 ha défrichés, 4000 ha de terrain plat ont été mis en culture, et 1300 ha

de terrain accidenté ont été terrassés ou laissés en friche. Une partie du saltus devient aussi de la terre

25

Idriz Aliaj 26

Ancien secrétaire du bureau politique pendant le communisme, et actuellement spécialiste agronome dans le Has.

Page 36: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

35

cultivée : « A Zaharisht, il y avait un éleveur qui avait 5 ha de prairie, pendant les coopératives de

catégorie 1, c’était encore des prairies, mais lors de la création des coopératives de catégorie 2, ce sont

devenues des terres agricoles. »

Les terrains plats sont principalement cultivés en céréales : maïs, blé, un peu d’orge et de seigle. Quant

aux collines, elles sont terrassées et plantées d’arbres fruitiers. « L’arboriculture était très développée

dans cette région, il y avait 800 ha d’arboriculture, surtout les prunes : elles étaient récoltées, séchées, et

les pruneaux étaient exportées en Allemagne, en République Tchèque. Environ 40% étaient exportés.

Quant à la vigne, il y en avait environ 70 ha. Il y avait une distillerie (kantinë) à Krumë pour transformer

le raisin en raki. Celui-ci n’était pas exporté, seulement amené dans les villes voisines. Mais la distillerie

a été détruite en 1991. »

Les tableaux suivants illustrent l’augmentation importante des surfaces plantées dans la décennie 1970.

Tableau 8 : Nombre d’arbres fruitiers (Numri i pemëve frutore), en milliers de pieds :

Districts (rrethet) 1970 1980 1990 1998

Kukës 304 418 359

115

Has 68 Source : Agolli 2000, Review of Albanian Agriculture – Facts and Figures

Tableau 9 : Surfaces en vigne (Sipërfaqja e vreshtave), en hectares :

Districts (rrethet) 1970 1980 1990

Kukës 62 291 431

Has Source : Agolli S. (2003). Historia e bujqësisë dhe agroindustrisë shqiptare.

Illustration des terraces, voir en annexes 3

3. L’intensification du système agricole

Dans les coopératives et surtout dans les fermes d’Etat, les productions sont spécialisées : il existe

plusieurs brigades dans chaque secteur, correspondant chacune à une production distincte (brigade maïs,

brigade blé, etc.). La culture sur les grandes parcelles nouvellement ouvertes permet une mécanisation

massive avec l’arrivée de tracteurs et de machines agricoles dans le territoire du Has qui s’est accélérée

dans les années 1970-75. Les cultures sont systématiquement irriguées, grâce au développement d’un

réseau d’irrigation important : 24 réservoirs sont créés, couvrant une superficie de 60 ha et permettant

d’irriguer 35 % de la terre cultivable27

. La production est raisonnée scientifiquement à grande échelle. Peu

à peu, de nouvelles pratiques agricoles sont introduites : utilisation d’intrants chimiques, possibilité de

faire de l’ensilage de maïs, etc.

L’augmentation de la surface cultivée, ajoutée à accroissement des rendements, aboutissent à une

production agricole importante : entre 1960 et 1970, la production de maïs double, celle de blé est

multipliée par 5, et celle de légumes presque par 3 sur le territoire des actuels districts de Kukës et du

Has.

27

D’après le spécialiste agronome du Has : Qazim Mula

Page 37: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

36

Tableau 10 : Évolution des productions agricoles dans les districts de Kukës et du Has

Source : S. Agolli (2003)

L’élevage aussi s’intensifie peu à peu. Dans les coopératives, les troupeaux sont regroupés, des étables en

dur sont construites et les animaux y sont concentrés. L’alimentation du bétail reste basée sur l’utilisation

des prairies naturelles, du foin est distribué l’hiver. La pâture est organisée par brigades: une brigade

correspond à 5 bergers qui gardent 500 têtes de petits ruminants. Les races locales sont conservées et

d’autres sont importées, mais les rendements restent assez faibles.

Dans les fermes d’Etat, la production est plus intensive : les étables sont divisées en compartiments

différents pour chaque unité zootechnique : mâles, femelles en reproduction, animaux pour le

renouvellement, jeunes, etc. sont séparés pour subir des conduites d’élevage différentes. L’alimentation

est raisonnée scientifiquement, en fonction de l’âge et du sexe de l’animal. C’est un régime d’étable, basé

sur l’utilisation de prairies naturelles, de concentrés, de maïs et d’ensilage. On estime que 30% à 40% de

la superficie totale des fermes d’Etat était dédiée aux surfaces fourragères. Les petits ruminants sont de

race locale, il n’y a pas de croisement mais seulement des sélections. Les bovins, en revanche, sont

croisés entre des races locales et des races importées (Hollandaise, Jersey), qui sont des races plus

productives.

Les productions des coopératives et des fermes d’Etat sont collectées par des entreprises de collecte qui

leur sont propres. Ces entreprises de collecte redistribuent les produits aux familles membres des

coopératives ou employées des Fermes d’Etat. En cas de surplus, les productions sont envoyées à

l’entreprise de collecte de Kukës, puis à celle de Tirana. De Tirana, les produits sont redistribués dans les

zones déficitaires.

c) La dé-collectivisation et l’émergence du système actuel

1. La dé-collectivisation

Entre 1991 et 1993, lors de l’effondrement du régime communiste, les coopératives disparaissent et on

assiste à un retour brutal à la propriété privée. Avec la « loi sur la terre » de 1991, les terres et le capital

(machines, bétail, etc.) sont redistribués aux familles des anciens membres des coopératives, de manière

équitable et selon le nombre de membres dans la famille. Les paysans se retrouvent alors confrontés à des

difficultés pour investir dans des moyens de production (machines, intrants, etc.), et à un manque

d’expérience en autonomie car la plupart se retrouvent propriétaires fonciers pour la première dans

Page 38: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

37

l’histoire de leur famille. Les systèmes d’irrigation, de mécanisation (notamment les machines importées

pendant le communisme) sont abandonnés.

Le tableau suivant illustre la radicalité de la réforme foncière de 1991 :

Tableau 11 : Comparaison de la situation de l'agriculture albanaise avant et après la dé-collectivisation

1990 1994

Nombre d’exploitations

622

(dont 160 fermes d’Etat et 462

coopératives)

466 670

Surface moyenne d’une

exploitation

1055 ha 1,4 ha

Type de production

intensive et mécanisée

moins intensive et non

mécanisée

Commercialisation

Production à grande échelle,

commercialisée à 100% par l’Etat

Production pour l’autosuffisance

familiale et vente des surplus sur

le marché individuellement

Source : Jouve A.-M., Guri F., (2009), d’après Civici A. (2001)

Dans le Has, la taille moyenne actuelle des exploitations est aujourd’hui de 1ha. Une petite proportion des

familles (10 à 15%) possède de grandes exploitations, allant jusqu’à 10-15ha. Mais nombreuses sont

celles aussi qui n’ont que 2 dynym28

.

2. L’élevage résiduel actuel

On passe d’un système agro-pastoral à forte composante agricole à un système pastoral résiduel :

l’agriculture intensive est délaissée, faute de moyens de production permettant de la soutenir à un niveau

tel que durant la période de collectivisation. Comme un système se développant à défaut, l’élevage

persiste en se réappropriant les espaces nouvellement créés par l’ouverture des terres sur le plateau

collinaire : les espaces qui ne sont plus cultivés deviennent des pâturages ou des prairies cultivées.

Aujourd’hui, la part des superficies agricoles est principalement destinée à l’alimentation animale :

- 2/3 sont destinés à l’élevage : maïs, foin et prairies naturelles ;

- 1/3 est destiné à l’alimentation humaine : blé, légumes, fruitiers.

Encart : Exemple de Liqen i Kuq

Liqeni i Kuq29

, au bord du lac de Fierza, est un des villages qui a été inondé lors de la construction du

barrage. L’histoire de ce village illustre la modification de la structure du plateau collinaire : une

diminution de l’espace forestier au profit d’un ager cultivé pendant la période collectivisée, puis

l’abandon des espaces cultivés lors de la disparition du système collectif. Cet espace se transforme peu à

peu en saltus, valorisé aujourd’hui par l’élevage résiduel.

Un couple d’éleveurs raconte l’histoire de son village : « Avant le communisme, c’était de la forêt, surtout

des chênes, qu’on utilisait pour se chauffer. À côté des maisons il y avait un peu de pâturages pour

quelques animaux (bovins, ovins, caprins), mais pas de gros troupeaux, et il n’y avait presque pas

d’agriculture », explique la femme.

« Avant le barrage, on faisait plutôt l’agriculture en bas, là où la terre était la plus productive. Ici en

haut, on appelait ça « mali », parce que c’était de la forêt, de la garrigue », raconte son mari.

28

Un dynym correspond à un dixième d’hectare, soit 1000 m2

29 En français, Liqeni i Kuq se traduit « le lac rouge »

Page 39: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

38

Il explique: « Avant, le village était en bas, il a été inondé. Toutes les maisons ont été détruites. Les gens

sont allés dans les bâtiments de la ferme d’Etat de Fajza créée en 1963. En haut [l’actuel village de

Liqen i Kuq], il y avait juste quelques maisons.

Ils ont défriché en 1965, mais ça avait commencé un peu avant. C’étaient des grands chênes, pas les

mêmes arbres que maintenant! Il y avait une grande richesse d’arbres. Ils avaient des grandes machines

russes (100 chevaux) pour défricher, et ils ont utilisé le bois pour tout. La taille de la forêt a beaucoup

diminué.

Ils ont créé 3 réservoirs : toutes les terres étaient irriguées, on ne manquait pas d’eau.

Sur les terrasses, pendant le communisme, ils n’ont presque rien planté parce que ce n’était pas bien

administré. Il y avait des arbres fruitiers, des pommiers et surtout des pruniers. Les prunes étaient soit

séchées, soit transformées en raki. Sur les champs, c’était surtout du seigle et du blé. »

Lors de la dé-collectivisation, l’agriculture est délaissée, le canal d’irrigation est détruit.

« En 90-91 les gens sont revenus s’installer dans le village du haut, en général ils y avaient déjà des

terres. Les familles qui n’y avaient pas de terres en haut sont parties directement à Tirana. Moi, à la fin

du communisme, j’ai récupéré 1 vache et 4 brebis pour la famille, et j’ai récupéré seulement ma terre :

8,4ha ont été inondés, et j’ai pu récupérer 4ha de terre que j’avais avant, sans papiers. C’est une

commission qui me l’a attribué. On a eu un formulaire à remplir, mais je n’ai jamais eu de papiers, même

pour ma maison. Ici, tout est privé mais sans papiers officiels. Il n’y a pas de loi, l’Etat n’est pas

intervenu. C’est celui qui est le plus fort et qui a su s’imposer qui a pu récupérer telle ou telle terre.

m

Page 40: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

39

Même si j’ai récupéré la terre de mon grand-père, je n’ai pas de documents, je ne peux pas la cultiver, ni

faire des canalisations, parce qu’un jour quelqu’un peut venir et tout récupérer.»

« Aujourd’hui, il n’y a plus d’arbres cultivés, sauf quelques-uns qui en font chez eux pour la famille,

quelques arbres fruitiers (pommiers, poiriers, pruniers). » Autour de Liqeni i Kuq, on trouve en effet

quelques petites parcelles cultivées et un peu de vigne. Les pentes sont restées en forêt notamment de

chênes, et une petite hêtraie. Et le dessus de la colline resté défriché est devenu du pâturage, utilisé par les

éleveurs restants : « Le pâturage où nous sommes actuellement, ça appartient au village30

voisin :

Branoga. Personne n’utilise leur pâturage, le village est petit et les terres sont en friche. Une fois, les

gens se sont réunis et se sont mis d’accord : il n’y a pas de problème pour qu’on utilise leurs pâturages. »

Figure 6: Le haut de la colline, autrefois forêt, puis terre cultivée, et aujourd’hui pâturage

Sur les grands terrains plats à côté de Fajza, de grandes parcelles de blé sont cultivées : « Les grandes

parcelles de blé, c’est au propriétaire du moulin qui loue plusieurs parcelles à plusieurs personnes. Il a

environ 50 ha, qu’il loue 18 000 lekë par hectare. » Ce sont les plus grand champs de tout le Has.

30

En albanais fshat

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40

Chapitre III. L’évolution du cheptel

a) Évolution du cheptel en Albanie

Nous avons pu établir le graphique suivant à partir des données FAOSTAT 2001 :

Figure 7 : Évolution du bétail en Albanie entre 1961 et 2011

31

En 1970, l’interdiction du bétail privé et la collectivisation des troupeaux amènent les éleveurs à tuer une

partie de leur cheptel pour profiter de la viande, et n’en collectiviser qu’un moindre nombre.

Lors de la période de collectivisation, de nouvelles races sont importées et des améliorations génétiques

sont faites. Les fermes d’Etat et les coopératives sont de plus en plus spécialisées, l’alimentation du bétail

est de mieux en mieux raisonnée, et l’agriculture intensifiée à l’échelle de l’Albanie permet de fournir le

fourrage nécessaire à l’alimentation d’un cheptel en croissance. Cependant, ce cheptel reste limité même

s’il y a une volonté d’acquérir une autosuffisance alimentaire à l’échelle nationale.

En 1993, après le démantèlement des coopératives le bétail est redistribué entre les paysans devenus

propriétaires de leurs exploitations. Mais très vite la surface disponible pour nourrir un troupeau en forte

augmentation ne suffit pas.

Peu de temps après, le système pyramidal se met en place, il devient alors très intéressant d’investir dans

ces firmes au taux d’intérêt exorbitant32

. Les éleveurs vendent massivement leurs troupeaux en Grèce, au

Kosovo ou en Italie pour investir dans les pyramides. L’élevage étant une des premières sources d’argent

allant dans l’investissement, c’est le secteur qui en est le plus affecté. Ce système s’écroule après 5 ans,

en 1997.

La courbe d’évolution du nombre de bovins reste relativement stable par rapport à celles des petits

ruminants qui suivent la même tendance. En effet, les ovins et caprins sont généralement en gros

troupeaux (30 têtes et plus), alors que les familles ne possèdent qu’une ou deux vaches. Lorsqu’un

troupeau est vendu, la variation du nombre de petits ruminants est plus impactée que lorsqu’il s’agit de

vaches.

31

Elaboration propre, d’après les données FAO STAT 2011 32

Voir Civici A., Kristo l., Verçuni A., Musabelliu B. (2001). L'agriculture et la crise des pyramides.

0

500000

1000000

1500000

2000000

2500000

3000000

Nombre demoutons

Nombre dechevres

Nombre devaches

Page 42: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

41

b) Évolution du cheptel dans le Has

Dans le Has, l’évolution du cheptel suit la même tendance que le cheptel national. Il est cependant

difficile d’obtenir le nombre exact d’animaux présent dans le Has au cours de l’histoire.

En 1963, il y a encore certains éleveurs privés et d’autres déjà regroupés en coopératives. D’après l’actuel

président de l’association des éleveurs du Has, « certains éleveurs privés voulaient montrer qu’ils étaient

mieux que les coopératives, ils ont augmenté le nombre de têtes de leur troupeau, mais ne voulaient pas

faire partie des coopératives. »

En 1965, tous les troupeaux sont collectivisés. De nombreux éleveurs refusant de donner leur troupeau

aux coopératives, on assiste à un abattage et des ventes massifs de bétail à cette période-là, notamment les

petits ruminants. « Tout au début, ils ont promis de donner de l’argent en échange de nos troupeaux

qu’ils voulaient collectiviser. On n’en a pas trop tué pour pouvoir récupérer l’argent. Mais en fait ils

n’ont rien donné, on aurait dû tuer les troupeaux pour les manger nous-même. Dans notre famille, on n’a

tué que 10 têtes, on a eu un peu d’argent mais presque rien. On a été idiots de ne pas en tuer plus ! »

Avdi Cahani, 83 ans

Le cheptel diminue jusqu’en 1967. Il faut un certain temps aux coopératives pour devenir productives.

En 1970, le bétail privé est interdit. Petit à petit, le cheptel augmente à nouveau, les coopératives et les

fermes d’Etat sont de plus en plus performantes.

Dans la municipalité de Krumë, toutes les coopératives ont rejoint la ferme d’Etat en 1970. Il y a alors 2

secteurs d’élevage : 1 secteur « ovins-caprins » à Cahan, et un secteur « bovins » à Krumë. Mais le

nombre de têtes augmente, et le secteur « bovins » est alors séparé en 2 en 1985 :

- Plan Krumë (Plaine de Zaharisht), avec 1800 têtes bovines (6 étables de 300 têtes chacune) Jersey

et Valbona

- Plan i Pates : environ 700 têtes bovines

Les secteurs d’élevage étant de plus en plus spécialisés et performants, le troupeau continue d’augmenter

jusqu’en 1991.

Lors de la chute du régime communiste, la « loi 7501 » de 1991 rend privée la propriété des animaux : le

troupeau est divisé et redistribué aux familles, à raison de 5 têtes de petits ruminants par personne et 1

vache par famille. Dans le Has cependant, on entend souvent dire que « beaucoup de gens se sont

accaparés les troupeaux en force. Ceux qui étaient les plus forts en ont récupérés plus ».

En 1993, le nombre de têtes est au maximum. : « les gens se sont consacrés à l’élevage car ils n’avaient

rien d’autre à faire pour gagner leur vie. Il y avait encore suffisamment de nourriture parce que les

fermes d’Etat avaient planté beaucoup de fourrage. Les gens ont continué à augmenter le nombre de

têtes, il y avait jusqu’à 30 000 têtes de petits ruminants dans le Has», explique le président de

l’association de l’élevage.

Puis les effets de la dé-collectivisation se font ressentir. L’alimentation du bétail devient un facteur

limitant. « à la fin du communisme, on est passé de 2200-2300 têtes de petits ruminants à Cahan et Mujaj

à seulement 800 têtes », nous dit Rexhep. Le système pyramidal se met en place, et comme partout en

Albanie, le secteur de l’élevage en est très affecté : « A Cahan, 4 familles ont vendu 80 têtes de petits

ruminants chacune ».

À partir de 1995, des ventes illégales de bétail au Kosovo ont lieu, le taux du Mark allemand étant

intéressant, il est avantageux de vendre le bétail de l’autre côté de la frontière. De plus, l’émigration se

développe : «Avant il n’y avait pas d’émigration, puis d’un coup tout le monde en a entendu parler et ça

a commencé. Les gens ont vendu leurs bêtes pour gagner de l’argent et pouvoir envoyer un fils en

émigration. Un troupeau vendu envoie un fils en Angleterre ! »

Page 43: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

42

Lors du conflit opposant le Kosovo à la Serbie, et notamment en 1999, le cheptel continue à diminuer :

dans l’inquiétude de perdre leurs animaux, les éleveurs du Has procèdent à des abattages et à des ventes

massives de leurs troupeaux. Des habitants de Cahan racontent : « Pendant la guerre, tout le monde est

parti du village, on a laissé nos troupeaux à l’abandon. On a retrouvé les animaux qui restaient en

revenant : il y avait eu beaucoup de morts à cause des loups, des mines, etc.», « On a perdu 200 têtes à

Cahan, rien qu’à cause des mines ! On a fait un procès-verbal pour avoir un dédommagement de la part

de l’Etat. Il nous l’avait promis mais n’a jamais rien donné. »

Depuis 2002, le cheptel ne fait que s’amoindrir dans le Has, notamment pour les petits ruminants. Les

statistiques établies par le bureau d’agronomie du Has le montrent :

Figure 8: Evolution de cheptel dans le district du Has

Depuis 10 ans, le cheptel ovin est divisé par 4, le cheptel caprin presque par 3. Seul le cheptel bovin ne

diminue qu’assez peu. Ce phénomène peut être expliqué par le fait que la population active dans le Has

est en forte diminution.

6530

12200 10500 10150

23250

28900

18900

7180

22100

19000

11250

6930

1992 2002 2007 2012

Evolution du cheptel dans le district du Has

Bovins Ovins Caprins

Page 44: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

43

Partie IV. L’élevage et ses produits dans le district du Has

Chapitre I. L’élevage dans le Has Introduction On peut difficilement grouper cette région avec les autres régions, bien pour arriver dans une typologie ou

bien pour pouvoir comparer dans des différents secteurs. L’activité d’élevage dans notre zone d’étude est

très « vivante », dans le sens de survie des résidents. Pendant les 3 mois de terrain, nous n’avons pas

rencontré des familles qui n’ont pas d’animaux. La pauvreté dans les familles qui ne travaille pas dans

l’élevage est plus prononcée.

La zone est bien connue pour la reproduction d’animaux. D’après un enquêteur (responsable de

l’association d’élevage dans le Has) le secteur d’élevage a toujours été l’activité principale de la zone,

« Nous avons grandi avec l’élevage et on continu à élever nos enfants grâce à l’élevage aussi » Mais

dans le graphique suivant on voit une variation des nombres des têtes pour les trois types d’élevage. Selon

les statistiques récoltées par des différentes institutions on regarde que l’évolution des animaux dans le

Has a connu des chutes trop fortes.

Figure 9: L’évolution du nombre d’animaux dans le Has (en têtes)

Source : MAAPC, ’09, ’10, ’11 ; Données de Qazim Mula, DRAAPCH

Après la répartition des animaux selon la loi de 1991 sur la répartition de la terre et des animaux,

collectivisés par les coopératives et les fermes d’état à l’époque communiste, à part les caprins qui ont eu

presque toujours une baisse, les bovins et les ovins ont eu une croissance graduelle jusqu’à 2002, pour

marquer après une baisse drastique à cause d’une forte émigration des jeunes. Pendant plusieurs années il

y avait une instabilité politico-économico-social en Albanie. La crise des pyramides, la guerre civile en

1997, la guerre entre le Kosovo et la Serbie ont contribuée dans la diminution de la nouvelle main-

d’œuvre, à cause de l’exil pour une meilleure vie dans les villes, plus développés, où à l’étranger

(majoritairement en Angleterre). Puisque les ménages ruraux ont les animaux comme un capital solide, ils

ont préférée de les vendre pour envoyer un enfant à l’émigration. « Dans mon village, d’une totalité de 20

familles, il y 4 familles qu’ont vendu leurs troupeaux de 80-100 têtes des petites ruminants, pour envoyer

un fils en Angleterre » - dit un éleveur.

Les raisons sont toujours subjectifs, mais après les réponses de plusieurs éleveurs nous disons que même

si le relief et les conditions sont le plus favorable dans cette zone pour la reproduction des caprins, cette

cheptel est en décroissance en continuité à cause de la vieillis de la main d’œuvre. « J’aime bien avoir

que les chèvres du Has, ils sont très productives mais tu dois avoir des jambes pour les suivre, chose qui

me manque. Pour cela je vais abandonner cette activité bientôt » - dit un autre éleveur.

0

5000

10000

15000

20000

25000

30000

35000

1992 1998 2002 2007 2009 2010 2011 2012

Bovins Ovins Caprins

Page 45: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

44

Aujourd’hui l’activité d’élevage dans la zone est bien bénéficiaire, mais le fait de la main d’œuvre

explique la chute en continuité du nombre d’animaux. Actuellement, l’État albanais est en train de mettre

en place différents projets de développement pour faire revenir les jeunes dans la zone et surtout pour

investir dans le domaine de l’élevage.

A. La production animale

Le communisme en Albanie a été trop strict. Comme tous les domaines, le secteur d’élevage a été

contrôlé par l’état. Pendant 45 ans les produits d’élevage sont gérés par l’Etat en faisant la collecte dans

les centres des villes par l’entreprise. Dans notre zone d’étude, à l’époque il y avait deux entreprises de

l’état et cinq coopératives, dont les coopératives étaient spécialisées plutôt dans l’élevage et les

entreprises dans l’agriculture.

Selon le MAAPC33

il y a 299077 fermes d’élevage, dont 211454 fermes sont des fermes de bovins,

55339 fermes d’ovins et 24494 fermes de caprins. La région de Kukës (dont notre zone d’étude fait

partie) a 0,03% des fermes totales dans toute la république.

Tableau 12: Les fermes d’élevage dans la région de Kukës (en nombre)

Kukës 2009 2010 2011

Bovins 10337 10140 9648

Ovins 4254 2999 3105

Caprins 1512 2221 939

Source : MAAPC, 2009, 2010, 2011

Le nombre d’animaux est en variations depuis quelques années, actuellement le nombre des bovins, ovins

et caprins est respectivement 45000, 71000 et 28000 têtes. On ne comprend pas pourquoi le nombre de

caprins a enregistré une chute, quand sur le terrain les enquêteurs disent le contraire. Durant le stage du

terrain nous avons eu des difficultés de récolte des données, vu que l’Albanie est un pays en transition et

en plus, pendant les années 1991 et 1997 les institutions administratives de l’état ont été détruites par les

agresseurs, dont les statistiques ont été brûlées.

Tableau 13: La production lait/viande/laine (en tonnes) dans le district du Has

Has Années

Production

(tonnes)

1998 2009 2010 2011

Lait 5914 8606 13010 13605

Viande 687 1371 1508 1660

Laine 32 12 10 18

Source : Agolli Sh. (2000) ; MAAPC 2009-2011

Selon les statistiques disponibles, on voit que les productions du lait et viande ont eu une croissance en

continuité sauf pour la production de la laine qui est en baisse jusqu’à 2010 et ensuite, subit une

augmentation de 80% en 2011.

Les produits d’élevage actuellement dans cette région jouent un rôle très important dans la vie des

habitants, pour couvrir une très bonne partie d’alimentation d’une part, et dans l’autre part pour créer une

partie de leurs revenues. D’après les personnes interrogées, il n’y a pas une grande variété de produits

33

Statistical Yearbook, MAACP 2001

Page 46: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

45

d’élevage mais ceux qui existent sont d’une bonne qualité, qui vient grâce aux conditions climatiques,

géographiques et fourragères (prairie, pâturage et forêts).

1. Production viande

Les fermes de la zone sont toutes utilisées pour l’autoconsommation. D’un côté, il y a les fermes de

subsistances avec 1-4 vaches que quelque fois vendent occasionnellement les veaux quand la propriété ne

veut pas agrandir sa ferme, et dans l’autre côté, on trouve les fermes de mi- subsistance et celle qui sont

orientée vers le marché. Les exploitations de mi- subsistance ont une vente régulière dans le marché de

Krumë. Par contre les fermes orientées vers le marché sont beaucoup plus grandes en termes de nombre

d’animaux et leur stratégie est de produire pour le consommateur.

Les exploitations dans cette région ne sont pas spécialisées vers un produit fixe. Toutes les fermes

produisent le lait et la viande aussi. Les éleveurs voient le lait comme le produit le plus profitable mais,

vu que les marché du lait et de ses produits est difficile pour la région ils restent sur la production de la

viande. Les produits de la viande sont différents selon le type d’exploitation. Le bétail est cherché souvent

sur pieds parce que c’est plus facile par manque des outils sur place, dans les exploitations.

a) Animaux vif Les fermes bovines sont presque toujours en vente des veaux soit occasionnelle, soit régulière. Les

animaux vivants sont les plus cherchés par le marché. Tous les acteurs sont d’accord pour cette manière

de vente, grâce aux facilités qu’a créées cette façon.

Chaque éleveur, selon la nécessité de l’argent, il vend son veau chez les bouchers. Le poids vif moyen des

veaux abattus est d'environ 150 à 180 kg, ce qui est économiquement beaucoup trop bas. Les veaux sont

abattus à partir du 4 – 7 mois de vie, car la demande est pour les animaux qui sont très jeunes. En plus, si

le veau est plus vieux, l’éleveur risque de le garder dans l’étable à cause de manque de la demande. On a

trouvé rarement des éleveurs qui vendent les vaches réformées parce qu’il n’y a pas de marché. On plus

de cela, après la réforme des animaux, soi vache soi bœuf, l’agriculteur l’abatte pour faire du « pastërma »

(la viande séchée).

Les petits ruminants sont vendus dans les marchés du bétail où chez les habitants selon la demande.

Pendant le terrain du stage, c’était difficile de voir des ovins/caprins dans les boucheries. (Sauf pendant

l’Aïd). Les petits ruminants ne sont pas vendu un par un mais l’éleveur ramène au marché du bétail

plusieurs têtes. Les consommateurs cherchent des petits animaux de 3-4 mois en appelant « qingj, kec

qumshti », (agneaux ou chevreaux de lait). C’est-à-dire que parfois c’est la demande qui construit le

marché où les profits d’éleveur sont bien, et à l’autre fois sont les éleveurs qui veulent les vendre parce

que le prix est beaucoup plus élevé et au même temps ils n’ont pas beaucoup de dépenses fourragères. Les

ovins et les caprins réformés sont plutôt utilisés par la famille en coupant des morceaux et mise dans le

congélateur pour mieux les garder en termes du temps.

b) La carcasse

La plupart des agriculteurs ne sont pas spécialisés dans la production de viande, on trouve des éleveurs

qui font l’abattage de leurs animaux chez eux, ou ils emmènent les animaux dans l’abattoir où le

contrôleur vérifie l’état d’animal et produit un certificat d’abattage dans les conditions standardisées.

L’abattoir est construit par les subventions de FAO avec les projets sur le développement des zones

rurales. Les conditions de l’abattage sont plus au moins dans les standards. L’animal est abattu dehors et

plutôt le matin parce qu’il n’y a pas de l’eau tout la journée. Les machines, qui peuvent être assimilées à

une grue « grue-vinç » sont hors fonction (4-5 hommes déplacent le veau à la main). Il n’existe pas une

machine-frigo pour le transporter dans les boutiques, souvent les bouchers transportent la carcasse en

brouette ou en voiture. Les déchets liquides et solides de l'abattage sont jetés et emmenés par les rivières

proches. Les conditions de production ou transformation des produits, selon les standards HACCP

(AZKPK en Albanie), ne sont pas tout à fait respecté.

Page 47: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

46

En ce qui concerne l’animal, l’exploiteur ramène son animal dans l’abattoir, une fois qu’ils se sont mis

d’accord avec le boucher. Le veau est vendu par kg de poids carcasse, d’éleveur au boucher. Il n’y a pas

une personne fixe qui s’occupe de l’abattage dans le bâtiment mais chaque boucher tue l’animal et il

reçoit une rémunération en forme de peau et la tête d’animal. La peau est vendue occasionnellement selon

la demande.

Les petits ruminants sont vendus plutôt sur pied et le phénomène des ovins/caprins en poids carcasse est

trop rare.

c) « Pastërma »

La viande séchée « pastërma » est un produit très spécifique de cette région en termes de la manière

qu’elle est faite. Le « pastërma » est un produit non-marchand (sauf les restaurants) mais qui est très

utilisable pour la consommation familiale surtout pendant la saison d’hiver. D’après les légendes, ce

produit est venu à cause de manque de réfrigérateur pour le conserver la viande pendant l’hiver quand les

animaux étaient pleins et les familles n’avaient pas de viande. Actuellement, les conditions de la vie ont

changé mais la tradition est encore très vivante. Souvent les économies familiales utilisent les vaches

reformées ou les bœufs « parce que elles/ils ont beaucoup plus de viande » (en termes de quantité)- dit le

propriétaire d’un restaurant à Krumë. Les petits ruminants sont aussi utilisés par les familles pour élargir

la variété de leurs repas, mais cela reste toujours très peu et pas vendu dans le marché.

Pour avoir une idée plus claire, d’après un entretien dans la ville de Kruma, la recette de « pastërma » est

comme suivant :

Après l’abattage de l’animal, on laisse s’écouler le sang et ensuite on sépare les cuisses avec le reste du

corps d’animal. Les cuisses sont utilisées comme « pastërma » cuisiné sur le braise et avec les côtes on

fait de « pastërma » utilisable dans le plat traditionnel « fasule me pastërma». La tête de l’animal est

utilisée dans une autre plat traditionnel « paçe koke ».

Le processus de réalisation de « pastërma »

1. Coupez la viande des cuisses aux cercles d’une épaisseur de 3 cm et une longueur de 1-1,5 m

2. Mettez la viande coupée dans le sel selon la préférence

3. Laissez la viande pendant 3 jours dans une chambre en température normale pour l’affiner

4. Laissez un jour pour s’écouler et pour ne pas avoir d’humidité

5. Accrochez au plafond, au-dessus du feu de bois

6. Les deux premiers jours après que le feu est éteint, mettez-vous le ventilateur pour le sécher

beaucoup plus

7. Après les deux jours, déplacez la viande souvent pour enlever l’humidité qui a été créé pendant la

sécheresse.

8. Dans 7 jours est prête pour manger

Figure 10: Le processus du séchage de la viande

Page 48: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

47

2. Production laitière

En Albanie, il y a une autosuffisance de production laitière dans le cas d’un pays gros consommateur de

produits laitiers34

. Il y a des différents types de transformation, cela selon la façon que ce soit un atelier

semi-artisanal de transformation du lait ou une transformation artisanale chez les éleveurs.

Tableau 14: Production lait (en tonnes)

Kukës Albanie

2005 2011 2005 2011

Production lait total 55640 55726 1075948 1070184

Production lait

vache

46887 50420 929850 929658

Production lait

brebis

4789 3198 75228 77240

Production lait

chèvre

3964 2108 70870 63286

SOURCE : Selon l’étude de SNV, (Cili, et al., 2012)

La production laitière est assurée par le lait de vache, en hauteur de 90% de la production totale en 2011.

Le reste est constitué par le lait de brebis et chèvre, respectivement 6% et 4% de la production totale. En

voyant bien que le lait de vache a eu une augmentation de 3533 tonnes. Les cheptels petits ruminants ont

une diminution en production de lait.

a) Lait liquide

La production de lait dans les zones de plaine repose principalement sur les bovins, tandis que les

moutons et les chèvres jouent des rôles important dans les zones vallonnées et montagneuses. Le district

du Has, une zone montagneuse et plutôt sèche, valorise leur troupeaux plutôt dans l’autoconsommation.

L’utilisation de lait liquide est très fréquente dans la diversité des plats traditionnel da la zone et de

l’Albanie entière.

Tableau 15: Production de lait selon le type (en tonnes)

Années

2009 2010 2011

Vache 7850 12109 12716

Brebis 287 311 280

Chèvre 469 590 609

Source : MAAPC 2009, 2010, 2011

L’augmentation de la production de lait de vache (2009-2011) avec 61,7% est liée avec l’amélioration des

races mais aussi avec l’amélioration des pratiques d’alimentation, traite etc. On remarque que le lait de

chèvre monte avec une hauteur de 29,8% et celle de brebis baisse de 2,4%.

Il est supposé que, en Albanie, moins de la moitié du lait produit est commercialisé, et seulement 12 pour

cent atteint l'industrie de transformation (Petrick, 2004). Le produit restant est consommé par les ménages

agricoles ou vendus sur le marché informel. Ces chiffres révèlent l'importance de l'élevage et de la

réunion de la production laitière pour la pérennité des moyens de subsistance en milieu rural.

34

Bourbouze, A., François, M., 2006

Page 49: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

48

Dans environ 40% des fermes de Kukës, est produit que du lait des petits ruminants et ensuite est

consommé dans la ferme. Le niveau des fermes de commercialisation arrive jusqu’à 25-30% des

exploitations totales (Kipi, et al. 2010).

Les coûts de transformation, même s’ils sont très bas, oriente le lait vers le marché plus vite que les

produits transformés. Les agriculteurs proches de la ville de Krumë sont plutôt orientés vers le produit lait

qu’en sous-produits transformés. Cela, est constitué par les éleveurs qui habitent loin de la ville principale

et sont obligées de transformer dans la ferme pour mieux stocker.

b) Produits laitiers

La production de lait et de ses sous-produits, en Albanie et dans notre région d’étude aussi font partie

d’une variation des plats traditionnels. Cela signifie que les produits laitiers servent à la première pour la

consommation des ménages et à la suite pour le consommateur en dehors de la famille d’éleveur. Les

sous-produits de lait ne sont pas assez nombreux dans cette région mais d’une bonne qualité. Les produits

le plus utilisé pour la consommation familiale sont lait caillé (gjizë), yaourt (kos), yaourt liquide (dhallë)

et beurre (gjalpë). Les produits plutôt commercialisés sont le fromage (djathë i bardhë) et un peu de

beurre (gjalpë).

Dans le marché de Krumë le produit le plus présent est le fromage (djathë i bardhë). Les autres produits

ne sont pas très répandus pour le consommateur, mais on trouve aussi les liaisons des différents

consommateurs avec les producteurs par une commande spéciale.

3. Laine et peaux

Pendant la période communiste, la laine était un sous-produit très valorisé par l’état. Dans cette époque, la

laine était collectée comme tous les autres produits et transformée dans les fabriques de tissus. Depuis le

dé-collectivisation en 1991, les statistiques montres que la production était toujours en baisse. La laine est

un produit qui a « perdu » son valeur pour les éleveurs. « Il manque de la demande pour ce produit » - dit

en éleveur, en train de tondre ses moutons. La seule transformation qui se fait pour la laine est le

processus de filage dans une boutique artisanale et chez les familles d’éleveurs. La laine est utilisé à la

fois pour les vêtements et pour les tapis. Sur le terrain les éleveurs nous font comprendre que la filière de

la laine est presque inexistante en termes de fonctionnement.

La peau des animaux est bien exploitée par les familles rurales de la zone, mais pas plus. Pour ce qui

concerne les petits ruminants, la famille d’éleveur l’utilise soit pour faire des tapisseries, soit pour l’offrir

à des proches de la famille. Comme nous avons citée au-dessus, la peau de veau est gérée par le boucher.

Dans le terrain, les bouchers ne sont pas informés où les peaux partent. « Il y a des entreprise qui font la

transformation du cuir, mais je ne sais pas où, et ils ne viennent pas souvent. Fréquemment, on jette la

peau, parce qu’il n’y a pas de demande » - dit un boucher dans la ville de Kruma.

La chaîne de ces deux produits, n’est pas suffisamment claire. Dans le terrain, les éleveurs, les bouchers,

etc. ne précisent pas proprement le fonctionnement de la filière laine et peau.

4. Le fumier

Le fumier est un sous-produit qui est valorisé par les éleveurs pour utilisation dans les champs. La

majorité des éleveurs ne commercialise pas ce produit à cause de la quantité basse qu’ils ont. Les gros

éleveurs sont orientés plutôt vers l’utilisation du fumier pour leurs exploitations et le reste est

commercialisé vers les voisins ou des cousins qui sont en manque pour leurs parcelles. À partir d’une

trentaine enquêtes auprès des éleveurs, il y a que deux éleveurs qui vendent le fumier, cela aussi

partiellement, donc on ne pouvait pas faire une analyse de la filière. Le prix d’un quintal de fumier

d’ovins est vendu de 1500 lekë à Krumë.

Page 50: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

49

B. La transformation

La transformation des produits d’élevage dans le district du Has n’est pas assez industrialisée à part

quelques industries bien formées récemment (poulailler, etc.). Le processus de transformation est fait

plutôt dans les familles rurales selon le type de production.

1. Viande

Dans la région du Kukës, il y a qu’un abattoir, situé dans notre zone d’étude, Has. Cet abattoir n’est pas

dans les conditions d’une entreprise d’abattage et il fonctionne plutôt pour les bovins que pour les petits

ruminants. Les ovins et caprins sont la plupart de temps abattu chez les éleveurs pour

l’autoconsommation. L’abattoir, situé au bord de la route principale, qui relie le Has avec les deux autres

districts de la région, celles de Kukës et de Tropojë, serves pour tuer les grands animaux mais dans des

conditions de l’abattage en dehors de la législation de l’état. Il n’y a pas d’entreprise de la transformation

de la viande en produit finis. Souvent les éleveurs se plaignent pour l’absence d’un centre de

transformation de la viande. « On pourrait bien avoir un petite entreprise de transformation de la viande

et nous n’avons pas besoin d’importer les sous-produits dans une zone qui n’est tenu que par l’élevage »

- dit un boucher de Kruma.

Les capacités de la zone peuvent bien fournir une entreprise de transformation, mais il faut avoir une

organisation très précise et régulière au même temps, pour la voir fonctionner dans le long terme.

2. Lait

Le lait est un produit très commun dans cette région, vu que l’économie du district est basée sur l’élevage

aussi. Le niveau de transformation ne varie pas beaucoup dans la zone. Étant donné que le lait est un

produit très délicat, il ne se conserve pas beaucoup en termes de temps. Bien évidemment, le manque des

chaînes de froid fait que le transport du produit ne dépasse pas les 6 km. Cette organisation n’existe qu’à

Cahan (village de la municipalité de Kruma) parce que, c’est là où la seule laiterie du district est située.

La plupart de produit est transformé en manière artisanale chez les agriculteurs. En plus, l’infrastructure

ne répond pas à tous les conditions que les produits fragiles, comme le lait, soit transporté où bien

commercialisé trop loin de la place produite.

Tableau 16: La production de lait et viande dans le Has selon les communes en 2012

Lait Viande

Productio

n lait total

Bovins

/

Vache

Ovins/

Brebis

Caprins

/

Chèvre

Production

viande total

Bovin

s

Ovin

s

Caprin

s

Por

c

Krumë 3345,3 3159 71,8 114,5 385 290,7 30,3 32,8 0

Fajzë 3494 3302 107,4 84,6 405 319,6 45 23 0

Gjinaj 1357,9 1040 64,1 253,8 232 138 30,3 58 0

Golaj 6467 6199,2 112,5 155,3 749 634,5 50,4 41 0

Total

HAS

14664 13700 356 608 1771 1383 156 155 0

Source : DRAAPCK 2012

Le tableau ci-dessus nous montrent que 93.4% de la production total du lait vient de la part des bovins,

suivie par 4.2% lait de chèvre et 2.4% lait de brebis. À l’intérieur du district, la commune Golaj (construit

par 12 villages, et la plus grande commune du Has) participe avec un pourcentage de 44.1 dans la

production total de lait, alors que Fajza atteint 23.8%, Kruma obtient 22.9% et Gjinaj produit 9.2% de la

production totale.

Page 51: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

50

La contribution des bovins à la production viande dans la région est de 78%, tandis que des ovins est

8.8% est celle des caprins de 8.7%. On remarque que le porc n’affecte pas dans la production totale de

viande. Après l’analyse de production viande, nous remarquons que les statistiques ne sont pas juste dans

les calculs.

Les difficultés dans la chaîne du transport rendent le lait à transformer sur place, dans la ferme. Les

villages à côté de la ville de Kruma, sont plus favorisés dans le sens de commercialisation du lait frais

grâce aux facilités qui crée la route construit les 4 dernières années.

Dans les familles rurales la transformation n’est pas fait jaque jours, mais le lait est collecté pendant deux

ou trois jours (dépendante de la quantité de lait produit par jour) et il est transformé une fois que la

quantité du lait est convenable. Appart cela, les éleveurs classent le prix du lait reçu par les laiteries

comme très faible et donc, pense que l'avantage est plus grand si la transformation se fait dans des

conditions domestiques, puisque ils n'ont pas de coûts supplémentaires.

L’atelier semi-industriel « baxho »

Pendant le communisme les ateliers de transformation étaient très bien organisés et plus nombreux.

Durant deux ans (2010-2012) ont effectué deux « baxho », une située au milieu de 6 villages et l’autre

dans le centre-ville. Les deux « baxho » étaient située dans la municipalité de Kruma, ce qui constitue un

problème dans la façon de l'organisation spatiale de la collecte de lait afin d'être utilisé toutes les

capacités de production. Actuellement dans le Has il y a qu’une « baxho » qui fonctionne.

En continuant, durant les deux ans de son existence (2010-2012), la première « baxho » avait fonctionné

dans la ville de Kruma. L’éloignement des villages le plus «productifs » du lait, a fait que l’atelier se

ferme avec une perte. Cela explique très bien la stratégie que les ateliers de transformation doivent suivre

pour survivre dans l’économie de marché. L’installation de la « baxho » dans le centre de la ville n’était

pas de toute une raisonnable solution pour investir dans les domaines de transformation semi-industriels

et encore plus sur les produits de l’élevage d’une région avec des très forts problèmes de l’infrastructure.

Le lait collecté était un mélange du lait de vache, de brebis et celle de chèvre. La quantité du lait produit

dans la zone n’a pas favorisé les ateliers de produire un fromage uniquement d’un type du lait. En plus, la

technologie utilisée n’est pas trop développé. Les machines usée dans le processus de transformation ne

répandent pas aux conditions des usines professionnelles. La proximité des éleveurs avec la « baxho » est

un des conditions le plus forte pour la progression de l’entreprise.

Laiterie « Adriatik Cahani » à Cahan, la municipalité de Krumë

Histoire :

La seule « baxho » du district, située dans une zone montagneuse, à peu près 13km loin de la ville

principale. Cette « baxho » est construite en 2000. Avec une aide par une subvention de 8000€ par SNV.

Le propriétaire était un ancien ouvrier de la crémerie à Kruma. Pendant des plusieurs années, il a travaillé

dans le transport des voitures. Finalement il a décidé d’exploité les ressources, d’après lui « très

nombreux » de son village natal pour aider en quelque sorte dans le développement de la région et en

même temps d'avoir son propre entreprise, dans lequel était spécialisée depuis des années et qui n'avaient

pas pu mettre à la fonction. Son travail est saisonné, de 1Mai jusqu’à 1 Octobre. Le travail est familial

(qu’avec sa femme).

Organisation :

La collecte du lait commence par une fois le soir pendant la période de 1 Mai – 15 Juin et après de 15 Juin

-01 Octobre la collecte, c’est fait deux fois par jour parce que la quantité du lait augmente. Il y a une

collecte de trois types de lait, celles de brebis, chèvre et vache. Il le mélange pour produire le fromage. Le

« baxho » ne collecte pas moins de 5 litre de lait par éleveur, et à partir de 20 litre de lait il fonctionne

avec des contrats.

Page 52: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

51

La quantité du lait de chèvre est le plus importante pour la production du fromage, suivis par le lait de

vache et celle de brebis. La capacité collecté par jour arrive jusqu’à 700 litre. Il le mets en transformation

le matin (pendant la période 1 Mai – 15 Juin) et pour le reste du temps dans la saison il le mets deux fois

par jour. La collecte est faite autour des villages de la même situation géographique, au piémont de la

montagne « Pashtriku », (Cahan, Kishaj, Xhibexhi, Mujaj et Dajç). Le lait a une qualité très haute durant

le mois d’août et septembre. Le produit collecté est bas par rapport les premiers mois, mais le fromage

transformé est d’une qualité superieure.

Le processus de transformation :

1. Après la collecte le lait est refroidi dans une cuve dans 4°C

2. Stérilisé pendant 30 min dans 70°C

3. Grâce à la pompe le lait est refroidi dans les tubes de refroidissement à 32°C (1 heure - 700l du lait)

4. De la machine de refroidissement le lait passe direct dans la bassine pour le cailler dans une

température de 32°C pendant 1 heure

5. Le caillot est coupé par un outil pour dégradé la saumure pendant 10-15 min

6. Le caillot est mis dans une forme soi carré, soi ronde

7. Laissé dans la forme pendant 8-10 heure dans la température de l’ambiant

8. Introduit dans le baquet avec 18% concentration du sel

9. Laissé le fromage pendant 24 heure et puis entrent dans le baril en plaçant une couche fine de sel et

une couche de fromage pendant 5-6 jours jusqu’à la saumure excédentaires est sorti

10. Nettoyé le sel excessif jusqu’à la concentration du sel dans le fromage arrive 8-9%

11. Introduit dans le canon pour l’égouttage en ne nécessitant pas de température froide pendant 40 jours

12. Ensuite, le fromage est mis dans des barils avec réfrigérateur à 4 ° C

C. La commercialisation

Quand on parle de la filière, on pense sur les acteurs qui construisent la chaîne. Il y a tout un group des

acteurs qui aide à la mise en plats de consommateur tous les produits, celles d’élevage aussi. Chaque

acteur à un rôle spécifique dans la chaîne : de produire, transformer, vendre ou acheter. Dans notre zone

d’étude, la spécifique est que les acteurs sont liée informellement, sans contrats écrits et juste avec des

connaissances de types familiales ou amicales. Cela est liée aussi avec la tradition de la zone, vu que le

nombreux d’habitants est très bas et ils se connaissent très bien entre eux.

Chaque type de produit a des différents types de filières. Appart les quantités consommé dans la ferme,

selon les enquêteurs et un travail fait par nous, les produits d’élevage sont classés dans trois types des

filières : la filière « vente directe », qui concerne les producteurs et le consommateur seulement et la

filière « semi-longs/ vente à intermédiaire », concernant les épiceries, restaurants etc. qui vente un produit

final aux consommateurs. La troisième filière est celle « longue », qui concerne les

collecteurs/transformateurs, les détaillants et les consommateurs.

L’organisation des filières sont fait autour des agents spécifiquement dans leurs fonctions et de type de

filière, que ça soit viande ou lait et ses produits.

Tableau 17: Les acteurs de la filière lait et viande

Viande Lait

Producteurs

Détaillants (bouchers, restaurants)

Maquignons

Consommateurs

Producteurs

Collecteurs

Intermédiaires (épiceries, restaurants)

Consommateurs

Tous les acteurs des filières sont organisés autour de trois fonctions principales : de produire, de

transformer et de commercialiser.

Page 53: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

52

1. Les acteurs de la filière « viande »

a) Producteurs

Les producteurs élèvent leurs animaux selon les types de bétail (l’âge, l’engraissement etc.) et les besoins

familiaux (remplir les besoins d’alimentation, de habiller etc.). Dans notre zone d’étude il existe une

association d’éleveurs mais qui ne serve pas à l’aide de mise en marché les produits. Les familles éleveurs

sont diversifiées dans tous les types bovins, ovins, caprins et aussi mixtes, c’est-à-dire bovins-caprins,

bovins-ovins-caprins, ovins-caprins et bovins-caprins. Rarement, les éleveurs sont spécialisés dans un

type d’animal fixe (p.ex. ferme seulement caprins à Vlahen). Souvent les éleveurs, garde deux ou trois

type d’élevage pour mieux valoriser leurs production. Les vaches serves surtout pour l’autoconsommation

de la famille et les petits ruminants ont la direction vers le consommateur.

Dans une économie de marché libre, les acteurs sont obligés de réagir selon la demande. L’éleveur doit

être flexible dans les transactions. Pour cela, ils essayent de participé dans des différents types de circuit

de la filière.

La stratégie des producteurs varie selon la taille de troupeaux. Les gros éleveurs visent plutôt un marché

sécurisé et loin de la ville. Ils sont liés avec des différents acteurs (p.ex. les maquignons, les restaurants de

Tirana etc.). Cette manière d’organisation permette les éleveurs de maximiser leur revenus, au tant qu’ils

vendent 30-40 tête de bêtes d’une seule fois et aussi avec un prix selon celui de marché de Tirana. Dans la

zone, les éleveurs ont des problèmes de trouver le marché de ce type parce que

b) Maquignon

Les plus importants opérateurs pour les éleveurs, situés loin des routes nationales, les maquignons, jouent

un rôle substantiel dans l’exécution de la filière. Ils opèrent selon le cas dans le terrain. Le pratique le plus

fréquent est de collecté les animaux dans le marché du bétail, là où les choix sont plus étendues. Mais il

ne manque pas le cas où le maquignon qui cherche les animaux village par village, dans chaque famille

qui dispose du bétail à vendre. Les petits ruminants ainsi que les bovins suivent les deux chemins de

commercialisation. À la fois les ovins et caprins sont vendus dans la ferme, grâce aux maquignons qui

viens les chercher, et à la fois dans le marché du bétail. La seule différence dans cette situation est que

dans le premier cas les coûts de transports tombe sur le maquignon et dans le deuxième cas elles tombent

sur l’éleveur.

Pendant le travail du terrain nous avons remarqué différents type de maquignon.

Maquignons qui sont liée avec des éleveurs précis et qui viens régulièrement pour récupérer les

animaux. Dans ce cas les éleveurs appellent le maquignon pour lui faire le signe qu’il a des

animaux à vendre. Entre eux n’existe qu’un contrat oral, plutôt un contrat de confiance.

Maquignon qui sont orientée vers les marché du bétail et ils vont presque jamais dans les villages

particulières. Ils sont plutôt les grands maquignons, qui ont des liaisons avec des bouchers à peu

près dans toutes les villes de l’Albanie. Ils font de marchandise en dehors de l’Albanie aussi, vers

Kosovo. La caractéristique de ce type de maquignon reste dans le fait que ils ont des étables

grandes pour garder les animaux et le nourrir jusqu’à certains temps pour avoir beaucoup plus des

bénéfices, quand le prix est augmenté.

Maquignons qui vont dans les villages par hasards pour collecter des animaux, mais que ils n’ont

pas forcément des connaissances avec les habitants. Dans cette groupe, on parle aussi sur les

bouchers qui collecte les animaux dans les différentes zones est les vendent aux autres bouchers

qui sont plus limitée en terme de déplacement d’une ville à l’autre, dans le cas où il y a une

manque des outils, machines pour le réalisée le travail.

La marchandise fait entre les éleveurs et les maquignons se base sur les animaux sur pieds. Le prix

donnée à l’animal n’est pas comptez sur le poids exact mais sur le poids estimé par le maquignon. Une

fois que les opérateurs se sont mis d’accord sur le prix, la transaction est réalisée sur place. Mais, cette

Page 54: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

53

manière d’opération est trop risquée pour les deux acteurs. Le maquignon perte son argent un fois que

l’animal pesse moi de celle qu’il a pensé et dans les autres marché il ne peut pas le vendre ni à le prix

d’achat. « J’achète jamais la bête en kilo parce que je suis encore plus risqué parce que le veau peut avoir

plus d’os que viande, et appart cela, c’est dépendent du rhésus de la viande qui est en variation (20-30-

40cm). La plupart des collecteurs viennent de Tirana (la capitale) et Durrës (un des villes principales pour

la migration des habitants du nord de l’Albanie).

Un autre problème dans ce stade de la chaîne est la confrontation avec les collecteurs qui opèrent sans

licence. « Ils vendent les animaux avec un prix beaucoup plus bas que nous parce que ils payent pas les

frais et les taxes de l’état » -disait un maquignon de Tirana dans le marché du bétail de Kukës. Il suffit

d’avoir un ami policier et tu ne payes même pas une obligation pour l’État. Les règles du jeu du marché

ne sont pas du tout respecté par l'État ainsi que par des personnes spécifiques.

La marge brute est calculée selon la formule (Duteurre, et al. 2000):

Figure 11:L'équation de marge brute

Un maquignon crée des marges de 12 – 14 €/ tête de bovins et 2.8-3€/ tête de petits ruminants.

c) Détaillants

i. Bouchers

Dans le Has, les bouchers ne sont pas nombreux. La seule source d’où il se fournir en produits est le

paysan. Ils ne sont pas liés à un éleveur fixe mais selon les connaissances amicales, ils se fournir avec des

animaux. Différemment d’autres villes, les bouchers ne vont pas dans le marché du bétail autour de la

zone pour chercher les animaux pour deux raison (le marché du bétail de Krumë est inexistant sur place

même) :

Il n’y a pas assez de demande pour chercher le bétail dans les autres villes

L’infrastructure n’est pas en bon état pour joindre les marches du bétail à côté

Le changement de la préférence du consommateur à cause de la crise économique, a orientée la

consommation vers les produits emballés. Chaque boucher, nous a répandues, qu’il vend 1 veau/3 jours.

Les produits dans les boucheries ne sont pas nombreux parce qu’ils ne font pas de transformation. Mais

dans certaines boutiques nous trouvons de la viande grillé, vendus accompagné d’un peu de l’eau de vie

dans les petits bars de la ville (que pour les hommes).

Ils n’ont pas de problème de fourniture, de l’offre. Les veaux qui sont importé du Kosovo, Serbie,

Macédoine etc., que ça soit légale ou illégale (la plupart de temps sont illégale, par les montagnes)

constitue aussi un très gros problème pour les veaux de la zone, ainsi que leur prix est très compétitif, et

donc les éleveurs ont du stockage des têtes d’animaux. La viande interne est très appréciée par les

bouchers ainsi que les consommateurs, grâce à la qualité de la viande qui est associé avec la mode

d’alimentation. « J’ai jamais et je vais jamais vendre la viande importé de Kosovo, parce que ils utilisent

beaucoup des stimulants » -disait un boucher de la ville de Krumë.

Il y a une très grande différence avec des bouchers de la zone du Has au Kosovo (nous avons expliqué

dans les autres partie de l’étude la liaison entre le Has de l’Albanie est le Has du Kosovo). Les différences

synthétise sont les suivantes :

Ils se fournir que dans les marché de bétail et jamais chez les paysans.

Ils ne mangent jamais la viande qu’ils vendent

Ils ont des différents sorts de viande

Ils vendent 2-5 veau/ semaine (taille de veau : 400-500 kg poids vif)

MB=PVENTE - PACHAT

Page 55: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

54

Contrairement des maquignons, les bouchers achètent l’animal par kilo carcasse. Les bouchers font un

marge brute de 0.4-0.8 € /kg.

ii. Restaurants

Les restaurants sont un autre maillon important dans la filière des produits d’élevage. C’est une façon de

réclamée les produit du terroir. Chaque entreprise organise ses circuits de fourniture. Selon la spécialité

qu’ils utilisent pour être bien marquée, ils se lient avec des fermes qui répondent aux exigences. Souvent

dans cette branche de la chaîne sont toujours les relations familiales et amicales qui dominent.

Les restaurants sont fournis par la ferme d’éleveur avec tous les produits d’élevage possible et nécessaire

pour les plats traditionnels, mais pas les seules. La marge brute que les restaurants créent n’est toujours

pas claire, à cause des coûts qui sont ajoutée dans la préparation du produit final pour le consommateur.

iii. Le rôle des marchés du bétail autour le Has

L’utilisation des marchés physiques pour la réalisation des transactions est le plus fréquent en Albanie et

dans le Has encore plus traditionnel. L’existence des marchés du bétail est très significative pour le

monde « animal ». Le marché du bétail, c’est l’endroit où on trouve la rencontre de tous les acteurs de la

filière viande comme par exemple : les producteurs, les maquignons, les détaillants, mais aussi à la fois

les consommateurs.

Marché du bétail Krumë

Les tentatives pour voir le fonctionnement du marché du bétail à Krumë ont été vaines. Principalement le

marché physique a lieu chaque samedi, mais en réalité ce marché n’existe pas. Le roulement des échanges

entre le boucher et l’éleveur se sont fait dans chaque boutique particulière. Les éleveurs du Has sont

plutôt orientés vers le marché de Kukës, pour avoir une meilleure possibilité de vendre ses animaux.

Marché du bétail Kukës

Le marché du bétail à Kukës est organisé chaque dimanche. Les vendeurs des animaux sont souvent les

éleveurs qui sont présente avec quelque bovin (1 ou 2) et des petits troupeaux des petits ruminants, pour

obtenir un peu d’argent afin de réaliser leurs dépenses principales. Les animaux vendu ce marché sont

plutôt les veaux mâles (5-8 mois) ou les bovins de réforme. Les agneaux et chevreaux (dans l’âge de 3-6

mois), mais il ne manque pas aussi les vieux animaux en réforme qui se sont vendus dans ce marché.

Il n’y avait pas une organisation spécifique du marché. Il n’existe pas des taxe de rentre ou d’installation

pour les éleveurs. L’intérêt d’éleveur est de vendre tous le bétail qu’il a fait sorti, mais dernièrement, ils

sont face à un grand problème, celle de rentre chez eux sans rien vendre. « Depuis deux ans, mes

chevreaux ne sont pas vendu en totalité parce que les gens n’ont pas de l’argent de acheter, on est dans

la crise financière » - disait un éleveur de Bicaj dans le marché de Kukës.

Les éleveurs du Has descendent vers Kukës. Ils sont obligée de vendre leurs bêtes parce que appart les

animaux ils ajoutent aussi les coûts de transport en camion. « Il y a des fois que je suis rentre avec mes

animaux parce que il manque la demande dur le marché, déjà je suis en perte à cause des frais de

transport » - disait l’éleveur du Kosturr.

La grande distance des fermes avec le marché le plus à côté joue un rôle fondamental sur les bénéfices

d’éleveurs. Les villages plus prêts de Kukës, comme Gjinaj, Domaj, Kishaj etc. descendent à pieds sur le

marché. Sont plutôt les villages liés beaucoup plus avec la ville de Kukës que celle de Krumë, à cause

d’éloignement géographique.

Les problèmes le plus évidente dans ce marché sont comme suivants :

Page 56: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

55

Les contrebandes des systèmes de immatriculation des animaux (les vétérinaires

n’immatriculent pas tous les animaux de la zone, mais les animaux importé par Kosovo)

Les importations illégales (par les montagnes) de la Bulgarie, Macédoine

Les manques de règles de jeu de marché ne sont pas respectés par tous les acteurs

Le manque du contrôle de l’État

En cas d’une existence des « boucles d’oreilles » dans l’animal, l’État ne fait pas de contrôle sur les

factures d’accompagnement (fatura shoqërimi). Dans ce point les trafics des boucles d’immatriculation

sont mis en place.

Pour le visualisé la filière nous avons élaboré des schémas des filières. La filière viande des ovins et

caprins et différent de celle de veaux. Les importations dans le marché de Kukës arrivent de la Bulgarie et

Macédoine. Il y a un grand changement des prix selon l’origine d’animal.

La filière viande « ovins-caprins » est la suivante :

Source : Élaboration propre

Eleveurs

Marché du Kukës Maquignon

Marché du Tirana, Durrës, etc. Boucher

Consommateur final

Autoconsommation

Bulgarie

Macédoine 5.8 €/kgV

6-6.2 €/kgV

6.5 €/kgC

2.8-3

€/kgV

6-6.2 €/kgV

5.8 €/kgV

6-6.2 €/kgV

5.8 €/kgV

65-72 €/tête

Page 57: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

56

Présente le prix d’achat et de vente en poids vif selon l’acteur.

Présente le prix d’achat et de vente en poids carcasse selon l’acteur.

Selon le schéma au-dessus la marge le plus haute est créée par les maquignons qu’importe d’ailleurs. Ils

font une marge brute de 2.8-3€. Les marges brute réalisé par les autres acteurs varie entre 0.2 – 0.7 €/kg.

Marché du bétail Prizren-Gjakova La distance entre le marché du Kukës(Albanie) et celles de Gjakova et Prizren (Kosovo) sont pas plus

qu’une heure de route. Il nous semblait de ne pas avoir beaucoup des différences entre eux, mais dans la

bréalité le marché albanais est trop loin en terme de fonctionnement de celle kosovars. Le « point de

rassemblement » est dans la surveillance de l’État. Il n’y a pas beaucoup de contrôle ni pour les animaux

entrants ni celles sortants. Pendant la visite du marché du bétail de Prizren, les boucles d’immatriculation

sont enlevées et mis par terre.

Ces marchés appliquent des différents tarifs pour les vendeurs.

Le rentré pour chaque animal (2 Euro)

Une taxes de garage pour ceux qui descentes en camion

L’élevage au Kosovo est orienté vers les animaux en reproduction. L’État subventionne les vaches

laitières et n’applique pas des taxes douanières pour l’importation de ce type d’animal. Les veaux vendus

dans le marché viennent plutôt de la Serbie, Roumanie, Bulgarie etc.

Les acheteurs sont nombreux et différents aussi. On trouve :

o les maquignons qui vendent dans les autres villes du Kosovo

o les bouchers du Kosovo

o les maquignons d’Albanie (Kukës, Shkodra, Tirana)

o les particulières

Le marché du bétail au Kosovo est très bénéficiaire pour les maquignons albanais. Dans le marché du

Kukës, un des vendeurs nous a dit : « Je préfère d’acheter les animaux au Kosovo et vendre à Kukës,

parce que je gagne beaucoup plus. J’utilise la réputation de la zone pour les vendre vite. Je dis toujours

aux acheteurs albanais que les veaux viennent de notre région. J’achète à Suhareka (ville de Kosovo),

mais je ne veux pas vous donnez parce que je ne veux pas d’avoir des problèmes. Les prix des veaux

venant de Bulgarie et de la Serbie coûte à peu près 100 – 150 Euro, je vends avec un prix de 400-500

Euro. Je passe les animaux par les montagnes, même si maintenant les frontières sont ouvertes. Je

préfère de ne pas payer les taxes douanières. Cette manière ne me pose pas de problèmes parce que je

connais tous les chemins entre les deux pays. »

Ce fait a causé beaucoup de problème dans les marchés albanais. Les consommateurs ne veulent pas

utiliser la viande importé parce que sont trop mauvaise pour la santé à cause des stimulante utilisé dans le

régime d’alimentation.

D’après un maquignon de Shkodra, rencontré dans le marché du bétail à Prizren, les prix du Kosovo sont

très convenables pour avoir plus de bénéfices. « Je travaille avec les bêtes de l’Albanie, mais la capacité

de notre pays ne couvre pas la demande. Les veaux du "Kosovo" (ils viennent par les autres pays) pèse

300-800 kg et celles d’Albanie ne dépasse pas les 170 kg. » Les animaux sont vendu partout en Albanie.

Pendant la saison d’été, la demande est très haute le long de la côte albanaise.

Dans les marchés de Kosova est rare de trouvé des caprins. « Je ne peux pas vendre une chèvre dans mon

boutique parce que il y a tout le monde qui va rire avec moi. Nous mangeons jamais la viande de chèvre,

€/kgV

€/kgC

Page 58: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

57

car il pue » - disait le boucher de Prizren. D’après Arjan Rukaj35

, la politique suivie pendant le

communisme d’ex-Yougoslavie, pour protéger les forêts, ils étaient obligée de diminuer le nombre des

caprins en disant que « cette animal est un risque pour les forêts ».

Le schéma au-dessous montre la filière viande avec les flux des prix pour chaque acteur de la chaîne. Les

prix sont celle prononcée par les acteurs durant le stage du terrain. Pour avoir une compté économique et

financière de la filière il nous faut encore plus des informations détaillé, chose que nous n’avons pas pu

réaliser pendant ce stage.

La filière viande « veaux » est comme la suivante :

35

Coordinateur du projet BioDivBalkans, MADA

Eleveurs

Marché du Kukës Macignon

Marché du Tirana, Durrës, etc. Bouchier

Consommateur final

Autoconsommation

Extérieure 2€ -

2.20€

/ kg

288 – 360 €/veaux

5.4 €/kg poids

carcasse

2.5-2.7 €/kg

poids vif

Extérieure 288 – 360 €/veaux

2€ - 2.20€ / kg

poids vif 2.5-2.7 €/kg

poids vif

300 - 374 €/veaux 300 - 374 €/veaux

5 €/kg

poids

vif

5.8 €/kg poids

carcasse

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58

Source : Élaboration propre 36

Montre les prix (d’achat et de vente) pendant une transaction entre les deux acteurs

Présente les pays d’où les animaux viennent (Bulgarie, Roumanie, Macédoine, Serbie et

Kosovo)

La carte suivante explique les flux entrants des animaux en Albanie, que ce soit légale ou illégale. Elle

explique que les flux qui passe par le marché de Kukës. Mais, cela n’empêche pas les marchandises

directes des autres pays entrant dans les autres villes d’Albanie sans passer par le marché de Kukës.

Carte 7: Les flux d'importation des animaux

Le marché du bétail à Prizren, Kosovo

Le marché du bétail à Kukës, Albanie

L’importation illégale des animaux

L’importation légale des animaux

36

1 Euro = 139 lekë

Extérieur

e

Page 60: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

59

2. Les acteurs de la filière « lait et produits laitière » L’organisation des acteurs de la filière dans notre zone d’étude, mais en Albanie aussi, est caractérisé

informellement. Les acteurs n’utilisent pas les formes contractuelles. Selon l’éloignement des fermes, les

éleveurs vendent leur production aux marchés des rues, directement au consommateur, dans les petits

magasins de détail ou dans les collecteurs de la zone.

a) Vente direct aux consommateurs

i. Marché des rues Le système de marché de rues est très fréquent en Albanie. Le Has est une région avec beaucoup

des difficultés et problèmes dans la plupart des domaines. La mise en marché des produits est un des

principaux problèmes.

Le marché de rue est située dans le centre de la ville de Krumë, dans le carrefour principale. Les éleveurs

n’ont pas une place fixe pour vendre leur lait. Ils se sont mis dans des différents points du carrefour pour

avoir plus des demandeurs qui viennent chercher le lait. Dans le marché on trouve plutôt des personnes

âges que des jeunes.

Le lait frais et le fromage sont les produits le plus fréquente dans ce marché. Les éleveurs vendent leur

lait liquide et frais chaque matin au maximum jusqu’à 10h00. Le lait est servi dans les bouteilles (1½

litre) de boisson industrielle comme par exemple coca-cola, orangina etc. Sont les éleveurs plus prêt de la

ville qui descente à pieds ou en « furgon »37

. Le lait commercialisé est plutôt des vaches. Il n’est pas

conservé dans les bassines froides. Les « bidonë - shishe »38

sont alignée dans la rue. Le prix d’une

bouteille de 1 ½ litre de lait de vache coûte 0.7€. Le lait de brebis et chèvre et presque pas du tout

commercialisé dans le marché de rues. Les familles éleveurs des petits ruminants se trouve beaucoup plus

dans les zones collinaire et celles montagneuses. Ces familles descendent dans le marché 2-3 fois par

mois pour vendre leur fromage de brebis ou chèvre. La distance entre le marché est la ferme fait que le

lait liquide d’être transformer au fromage sur place à cause de manque des outils frigorifique. Les

éleveurs transforment le lait de vache au fromage quand il a un peu plus de production de lait et il ne peut

pas consomme. Le fermier reste pour vendre son fromage pendant 5-6 heures (est liée avec les horaires

des « furgons », parce que les voitures partent le matin tôt du village et rentrent de la ville vers 13h00). Le

prix d’un kilo de fromage de brebis coûte 400-500 lekë alors que le fromage de chèvre est vendu 500-600

lekë/ kg. Le fromage de vache est vendu dans le marché avec 350 lekë/kg.

ii. Vente domicile La vente au domicile est liée qu’avec le produit du lait frais. Sont les éleveurs à côté de la ville qui

ramène le produit chez les consommateurs. Il n’existe pas une forme contractuelle formelle dans ce point

de la chaîne, mais sont souvent des liaisons amicale ou des connaissances familiales. Le prix de la vente

ne change pas. Les éleveurs sont contents avec cette forme d’organisation parce qu’ils ont une demande

sûre pour la vente d’une partie de la quantité total de lait qui doivent sortir de la ferme.

b) Vente auprès des intermédiaires

i. Épiceries, restaurants Généralement, les intermédiaires sont présentés par les épiceries qui vendent le produit de la zone avant

celle importé, et les restaurants qui utilisent dans le menu des différents plats à base de produits du terroir.

Les épiceries commercialisent les deux produits importants pour le marché : le lait et le fromage. En ce

qui concerne le lait, ces entreprises ne font pas des transactions avec les éleveurs. L’épicerie serve comme

un endroit plus sécurisé pour la vente de produit. Le propriétaire d’épiceries n’applique qu’un tarif de

37

Un taxi commun qui transporte 8-10 personnes 38

Bouteille en Albanais

Page 61: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

60

7000 lekë (50.40 €)39

par mois pour garder le lait dans son entreprise. Par contre, le fromage est acheté

plutôt dans la laiterie de Cahan avec un prix de 600 lekë/kg et pour le vendre après 650 lekë/kg. Pour les

épiceries est créé un bénéfice de 7000 lekë/mois sans avoir des coûts. La marge brute dérivée par la vente

du fromage est de 50 lekë/kg.

Les restaurants sont fournis directement par les éleveurs. Les produits utilisées par les restaurants sont : le

lait, le fromage, « gjizë » (lait caillé), le beurre. Ces produits sont des principaux ingrédients de la diète

des habitants albanais. Nous avons pas pu calculer un marge brute de cet acteurs à cause de fait que le

produit n’est jamais servi appart mais avec des accompagnons

D’après toutes nos explications au-dessus nous avons construit la filière comme la suivante :

Source : Élaboration propré

Présente le prix de vente du lait directement au consommateur

Présente le prix de vente du fromage

39

1 Euro = 139 Lekë

Production à la ferme

Autoconsommation

Petites animaux Consommation

familliale

Transformation à la ferme

Consommateur final

Marché de rues Restaurants (Epiceries )

€/litre

€/kg

2.5-3.6 €/kg

2.9-3.9 €/kg

0.7 €/litre

Page 62: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

61

ii. « Baxho-laiterie » (Cas particulière)

La seule « baxho » du Has est située dans la municipalité de Krumë, dans le village de Cahan, aux pieds

de la montagne de Pashtriku. Cette entreprise n’est pas assez spécialisée dans la transformation de lait.

Cette unité économique est semi-industrialisée en ce moment. Ils ne produisent qu’un seul sort de

fromage, celle mixte. Son décision pour ce produit est venue après la constatation d’insuffisance du lait

de vache et brebis. Le problème est que les éleveurs ne sont pas convaincu pour vendre le lait à la laiterie,

parce qu’il pense que la transformation chez eux a moins de coûts et plus de bénéficies. À cause de cela,

la laiterie a des problèmes de la quantité du lait.

Après l’ouverture de cette entreprise (il y a 3 ans) il a eu des difficultés pour la vente du fromage.

Maintenant le marché est sécurisé grâce aux liaisons avec des différents détaillants de Tirana. La

production totale réalisée par « baxho » est de 20 tonnes par saison. La partie majoritaire de production

(90%) est parti vers Tirana et seulement 10% est vendu dans le Has et un peu dans les familles de Kosovo

qui sont aussi ses cousins. Chaque détaillant (3 entreprise à Tirana) achète 5 tonnes par an avec une

demande en avance depuis le début de saison de production. Le reste de la production il vend aux

individus particuliers. Il ne fait pas de différence des prix selon les demandeurs en Albanie. Le prix est

600 lekë/kg ou 5€/kg pour les familles kosovares.

Le schèma suivantes montre les flux de la filière lait et les produits laitière dasn une zone sépcifique,

située au pieds de la montagne de Pashtriku et rassemble 3 village : Cahan, Kishaj, Mujaj. La zones est en

difficultés des ressources en eau, pour cela les éleveurs sont plus au moins convaincu pour ramené le lait

dans la laiterie.

Source : Élaboration propre

Production à la ferme

Transformation à la ferme

Marché de rues

Laiterie

Crémerie

Consommateur final

Autoconsommation

Petites animaux Consommation

familliale

[ 1 ]

[ 2 ]

[ 3 ]

4.3€/kg

0.35€ /litre

Has:

4.3€/kg

Tirana :

6.5 €/kg

Has :

3.6 €/kg

Page 63: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

62

[1] et [2] représente la filière courts mais en deux formes.

[3] représente la filière semi-longue

Présente le prix vendu et acheté selon les acteurs

3. Les acteurs de la filière « laine »

La filière laine est peu utilisé dans le district du Has. Cette filière est construite par l’entretien avec un

propriétaire d’une boutique artisanale, la seule source d’utilisation de la laine. La laine produite serve

pour l’utilisation familiale (des habille pour l’hiver).

Source : Élaboration propre

Présente le prix de vente de la laine

D. L’analyse SWOT des acteurs de la filière (AFOM)

Selon UE, d’après une évaluation d’une méthodologie pour identifier les axes stratégiques d’un système

disant que « l'analyse SWOT (Strengths – Weaknesses – Opportunities – Threats) ou AFOM (Atouts –

Faiblesses – Opportunités – Menaces) est un outil d'analyse stratégique. Il combine l'étude des forces et

des faiblesses d'une organisation, d’un territoire, d’un secteur, etc. avec celle des opportunités et des

menaces de son environnement, afin d'aider à la définition d'une stratégie de développement »

Pendant notre étude fait dans la zone du Has nous avons pu émettre une analyse AFOM pour pouvoir

identifier tous les points stratégiques qui doivent être développé. Bien évidemment que le district a des

axes forte, qui peuvent bien être en surveillance dans le cas d’un projet de développement. Cette analyse

peut être utilisée aussi dans le cas d’une discussion autour de développement de la région.

Production à la ferme

Magasins artisanales

Boutiques souvenirs

Consommateur final

Consommation familiale

0.7€ /kg

0.7€ /kg

Page 64: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

63

Tableau 18: Analyse SWOT des acteurs de la filière des produits d'animaux

Production Viande ;

Lait et Produit

Laitières

Atouts Faiblesses Opportunités Menaces

Production viande

Producteurs/

éleveurs

Capacités

suffisantes des

ressources

naturelles

Produits de

qualité grâce aux

conditions

climatiques et

géographiques.

Bonne

connaissance des

produits de la

région par les

consommateurs.

Pas beaucoup de

la terre agricole

en production.

L’éloignement

des villes

principales ou se

trouvent les

marchés.

Les capacités

technologiques de

la traite des

animaux dans les

cas des grands

troupeaux.

Mauvaises

connaissances sur

les améliorations

des races.

Capacités

insuffisantes

d’hébergement

des animaux.

Pas d’aides de

l’État pour les

petites et

moyennes fermes

Le rejet

d’organisation

collective.

Mauvaise

connaissance sur

la santé des

animaux

Capacités

d’amélioration

des ressources

en pâturage.

Capacités

d’augmentation

de la taille de

troupeaux.

Application

dans des

différents

programmes de

développement

pour une aide à

la forme de

subvention.

Le manque de

force de travail

– l’émigration

des jeunes

Les produits

importés dans le

marché.

Le manque de

l’infrastructure.

Le trafic des

boucles

d’immatriculatio

n, influe dans la

perte du marché.

Les importés

illégales baisse

le prix d’animal

dans le marché

Production lait et produits laitière

Lait suffisante

pour

l’autoconsommati

on

Une très bonne

qualité de lait

Manque de l’eau

pour la

transformation de

lait

Pas de marché à

côté pour vendre

le lait frais.

Pas des machines

de traites

Pas de capacité de

stockage pendant

l’été

Augmentation

de la production

de lait

Le dépôt du lait

à la laiterie,

grâce à l’action

collective

Le manque de

collecteurs de

lait dans les

zones lion de la

ville

Le manque des

contrats formels

pour la vente de

production

Production viande

Maquignon Une grande

demande par les

Le manque de

connaissance des Une grande

variété des

L’achat sur

pieds avec une

Page 65: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

64

consommateurs

pour les produits

de cette zone

Les prix pas très

haut, pour un

bénéfice plus

grand.

Les spécifiques de

l’animal (p.ex.

l’âge,

l’engraissement)

sont selon leur

demande.

capacités de la

zone

Coûtes plus élevé

pendant le

déplacement pour

chercher les

animaux dans la

ferme.

Pas de favoritisme

en termes de

l’infrastructure

animaux (dans

les villages,

dans le marché

du bétail)

estimation.

Inégalité dans la

disposition des

licences.

Bouchers L’installation

dans la zone,

baisse les coûts de

transport.

La connaissance

avec les éleveurs

pour assurer la

viande d’une

bonne qualité

Pas de

technologie

moderne pour

l’abattage.

Manque de

machineries de

frigorifiques

Insuffisance de

machines de

transport de la

viande.

Les relations

amicales avec

les éleveurs

Les prix fixé ne

différentient pas

le marché.

Semi-

transformation

dans les

boucheries

(p.ex. la viande

hachée)

L’abattage dans

la ferme baisse

leurs revenues.

Le manque des

outils de

l’abattage

La migration

des habitants

Restaurants/

épiceries

L’utilisation de la

production de la

zone

L’installation

dans les routes

nationales

Pas de beaucoup

de connaissance

dans le domaine

de service.

La négociation

avec les

producteurs en ce

qui concerne les

produits

Forte variété de

choix entre les

fermes

Augmentation

des touristes

grâce à

l’utilisation des

produits de

terroir.

Le manque

d’infrastructure

Production lait et produits laitière

Laiterie L’installation à

côté d’éleveurs

Lait de meilleure

qualité grâce aux

pâturages naturels

pleins de plants

médicinaux

La technologie

semi-industrielle

de transformation

grâce aux

subventionnes

Les coûts de

transport de

fromage vers

Tirana sont élevés

Quantité

insuffisantes de

production de lait

de vache et de

brebis

Non-conviction

des fermiers pour

la collecte de lait

Manque des outils

de transformation

les autres produits

laitiers que

fromage

Agrandissement

de la laiterie

Création d’un

signe de qualité

Subventionnes

par les

programmes de

développement

Perte de la

quantité de lait

par les éleveurs

non-convaincu

Les produits

importés d’un

prix beaucoup

plus bas.

Page 66: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

65

Chapitre II. Conclusions

A. Conclusions

Le but de cette étude était de faire un diagnostic de la mise en marché des produits d’élevage dans une des

plus petites zones en Albanie, ainsi que pour comprendre les stratégies des différents acteurs des chaînes

de ces produits. Comme nous avons annoncé avant dans notre travail, la zone d’étude était un district

« isolée », en termes de communication et de liaison avec des autres zones de la région du Nord de

l’Albanie. À cause des différentes facteurs, le Has est resté une zone pas développer plus au moins dans

toutes les domaines de la vie des habitants comme par exemple : l’éducation, la santé, l’économie etc.

La situation collinaire et montagneux du relief explique l’importance du secteur d’élevage dans

l’économie de familles est respectivement dans le développement de la zone entière. La dynamique de

filières d’élevage a changé depuis la décentralisation de l’économie, ce qui a amené vers une économie de

marché libre. La confrontation des exploitations avec le marché pas connu, sans information sur son

fonctionnement etc. a mis l’économie de la région dans une situation défavorable sur son développement.

La dé-collectivisation a laissé une forte fragmentation de la terre agricole et une séparation à peu près

équitable des animaux. Les familles à incapacité de géré leurs exploitations, à cause des différents

facteurs comme par exemple le manque de la force de travail, ont vendu leurs animaux pour avoir un

apport financier. Cela a ramené à une baisse très forte de nombre des animaux. Les petits ruminants ont

été la première classe d’animaux soumis à ce système. Les bovins sont plutôt orientés vers

autoconsommation. Actuellement les petits ruminants occupent un poids plus faible par rapport à la

République, même si c’est une activité très profitable pour les zones enclavé dans la montagne.

Dans une côté, le manque de force de travail est un des raisons principales et le pus essentiels liée avec

l’abondance des exploitations. Mais, dans l’autre côté les éleveurs, grâce aux projets de développement

qui sont mis en place, continue de plus en plus d’être orientée vers le marché.

Les caractéristiques le plus essentielles de la mise en marché des produits sont en dominance les circuits

courts, suivi par le circuit semi-long. Les différents problèmes de la zone entrainent des difficultés dans

le système d’élevage et bien sûr le système de commercialisation des produits.

Le manque d’une action collective, dérivé par l’acceptation en force de collectivisation pendant le

communisme, pose des questions principales sur la direction des ressources et des productions d’animaux.

La zone a des fortes capacités et des ressources pour améliorer le système d’élevage. L’intervention des

différents politiques et projet de développement est nécessaire dans tous les maillons de la chaîne.

Le district du Has a besoins pour les études plus approfondie sur les voies économiques et socio-

culturelles pour pouvoir intervenir pour un développement durable et pour améliorer leurs pratiques

traditionnelles, essentiellement pour valoriser leur milieu.

Page 67: Analyse descriptive d’un terroir au Nord de l’Albanie : Le ...

66

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balkanique http://www.ffem.fr/site/ffem/accueil/projets?actuCtnId=78233

2. Consulter l’histoire de l’Albanie sur http://historia.shqiperia.com/rilindja/kreu_14.php

3. Instrument d’aide à la préadhésion en Union Européenne, adopté le 17 Juillet 2006,

http://www.efsa.europa.eu/fr/networks/euenlargement.htm (consulter le 29/04/2013)

4. Organisation d'une étude de filière de produits agricoles,

http://www.fao.org/docrep/003/X6991F/x6991f05.htm#bm05.1

5. Statistiques de l’INSTAT en Albanie

http://www.instat.gov.al/al/themes/popullsia.aspx?tab=tabs-5

6. Selon http://fr.wikipedia.org/wiki/Albanie (consulté le 13/09/2013)

7. www.albaniapress.com,(http://www.albaniapress.com/lajme/12886/Hasi-i-Bashkuar-Rajoni-ka-nevoje-

per-krijimin-e-nje-Komune.html,consulté le 13/09/2013)

8. http://fr.wikipedia.org/wiki/Albanie (consulter le 28/04/2013)

9. http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/albanie-

12194/2012

10. http://sq.wikipedia.org/wiki/Gjeografia_e_Shqipërisë

11. http://www.planet-expert.com/fr/pays/albanie/contexte-economique

12. http://sq.wikipedia.org/wiki/Kuk%C3%ABsi

13. Les données récentes sur la population du Has http://www.annuaire-mairie.fr/district-

has.html

14. Le poids des différentes secteur dans le PIB :http://www.planet-

expert.com/fr/pays/albanie/contexte-economique

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ANNEXES Annexes 1: Carte d'Albanie (Google Map)

Annexes 2: Carte d'occupation du sol dans le Has (1 : 200 000)

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Annexes 3:Carte géologique du Has (à partir d’une carte au 1 : 200 000)

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Annexes 4:Les terraces construit pendant le communisme

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Annexes 5:Température à Krumë

Annexes 6:Pluviométrie à Krumë

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Annexes 7:Effectifs animaux dans la préfecture de Kukës en 2012

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Annexes 8: L’immatriculation des animaux

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Annexes 9: Le processus de transformation de lait, Cahan

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Annexes 10: La traite à la main des animaux

Annexes 11: Après la traite des brebis

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Annexes 12:Index albanais-français

Bashkia : municipalité Dushk: chêne arbustif Fshat: village Gjithsej : total Ha: hêtre Kullota: pâturage Lagja: quartier Lys: chêne Miser : maïs Mullar: meule de foin Oborr: jardin Pasterma : Viande séchée Qark : région Rreth : district Animaux Gjedhë : bovins Lopë : vaches Ka : bœufs Demi : taureau Të dhirta : caprins Dhi : chèvres Cjap : bouc Të leshta : ovins Dele : brebis Dash : moutons Kuaj : chevaux Mushka : mûles Gomere : ânes Shpend : volailles Pula : poulets Dosa : truies Blete : abeilles