ANALYSE DE L'ÉTAT ACTUEL DU SITE - Tarn · et Montagne Noire, a été le plus souvent parallèle...

18
Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié 15 ANALYSE DE L'ÉTAT ACTUEL DU SITE 1. FACTEURS PHYSIQUES 1.1 Localisation La centrale hydroélectrique de La Gascarié se situe sur l’Agoût, 69 Km en amont de la confluence de cette rivière avec le Tarn (département du Tarn) et environ 7 km à l’Ouest de Castres. L’usine hydroélectrique se trouve en rive gauche. Le barrage, au lieu-dit La Gascarié, s’appuie en rive droite sur la commune de Fréjeville et sur la commune de Saïx en rive gauche. 1.2 Caractéristiques du bassin versant L’Agoût est le principal affluent en rive gauche du Tarn. D’une longueur de 180km, il appartient au bassin de la Garonne. Son réseau hydrographique draine essentiellement le département du Tarn et une faible partie des départements de l’Hérault, de l’Aude et de l’Haute-Garonne. Le bassin est orienté est-ouest avec un décrochement au niveau du massif du Sidobre que la rivière contourne par le Sud. Carte 1.2.1 : schéma structural (Monographie hydrologique du bassin de l’Agoût)

Transcript of ANALYSE DE L'ÉTAT ACTUEL DU SITE - Tarn · et Montagne Noire, a été le plus souvent parallèle...

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    15

    ANALYSE DE L'ÉTAT ACTUEL DU SITE

    1. FACTEURS PHYSIQUES

    1.1 Localisation La centrale hydroélectrique de La Gascarié se situe sur l’Agoût, 69 Km en amont de la confluence de cette rivière avec le Tarn (département du Tarn) et environ 7 km à l’Ouest de Castres. L’usine hydroélectrique se trouve en rive gauche. Le barrage, au lieu-dit La Gascarié, s’appuie en rive droite sur la commune de Fréjeville et sur la commune de Saïx en rive gauche.

    1.2 Caractéristiques du bassin versant L’Agoût est le principal affluent en rive gauche du Tarn. D’une longueur de 180km, il appartient au bassin de la Garonne. Son réseau hydrographique draine essentiellement le département du Tarn et une faible partie des départements de l’Hérault, de l’Aude et de l’Haute-Garonne. Le bassin est orienté est-ouest avec un décrochement au niveau du massif du Sidobre que la rivière contourne par le Sud.

    Carte 1.2.1 : schéma structural (Monographie hydrologique du bassin de l’Agoût)

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    16

    La surface du bassin versant de l’Agoût couvre 3 490 km2. À l’intérieur de ce bassin versant se distinguent 2 grands ensembles géographiques. À l’est, une région montagneuse et géologiquement variée (roches éruptives et métamorphiques de la Montagne Noire et du Sidobre, roches sédimentaires de l’ère secondaire dans les Causses) et à l’Ouest les coteaux et plaines mollassiques. La limite se situe selon une ligne nord-sud passant à Castres. Les principaux cours d’eau du réseau hydrographique prennent leur source dans ces régions montagneuses soumises aux influences conjuguées du climat méditerranéen et atlantique. Les vallées sont encaissées dans des gorges ou de profondes vallées. Dans la plaine, le lit est assez encaissé dans le substrat molassique. L’Agoût prend sa source au pied du sommet de l’Espinouse (1124 m) dans le département de l’Hérault. Le bassin versant du haut Agoût couvre environ 510 km2 du Roc d’Agoût (source) jusqu’à la confluence du Gijou. Il a reçu entre temps la Vèbre, affluent en rive droite ; sur son cours se trouve le barrage du Laouzas. Les vallées de la Vèbre et de l’Agoût sont marquées par l’alternance d’étrécissements et d’évasements qui ont permis la construction de barrage-réservoirs pour la production d’électricité. Le Gijou, affluent en rive droite, draine le sous-bassin de 210 km2 très accidenté des Monts de Lacaune ; on y rencontre les pentes les plus fortes de l’ensemble du bassin versant de l’Agoût. Dans tout le haut-bassin, les terroirs traversés appartiennent aux plateaux cristallins du sud-ouest du Massif Central, ce n’est qu’au niveau du Bassin Aquitain que l’Agoût va recevoir ses principaux affluents : * l’Arn-Thoré est le premier grand affluent rive gauche qui se jette dans l’Agoût après avoir drainé 580 km2. Son cours, prisonnier du grand fossé d’effondrement séparant Espinouse et Montagne Noire, a été le plus souvent parallèle à celui de l’Agoût. Il conflue avec l’Agoût à l’amont immédiat de la centrale de Saïx, située 5 km en amont de La Gascarié. * Le Sor, dernier affluent en rive gauche, naît dans la Montagne noire et draine principalement la dépression de Revel. Une grande partie de son bassin draine des terrains sédimentaires. * Le Dadou, dernier affluent rive droite, ressemble à l’Agoût. Outre l’importance de son bassin versant traversé (855 km2), il draine une région de plateaux à l’amont, un secteur de collines et de plaines à l’aval, tout comme l’Agoût qu’il vient grossir, avant la confluence avec le Tarn. Depuis 1935, sept gros réservoirs ont été construits sur le bassin de l’Agoût, et 22% de la superficie du bassin sont influencés par ces stockages dont le volume total représente plus de 160 millions de m3.

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    17

    Le bassin versant en amont de la prise d’eau couvre environ 1530 km2. La pente est faible de l’ordre de 10 ‰ sur la partie de rivière où se trouve implantée de l’usine hydroélectrique de La Gascarié.

    1.3 Géomorphologie L’examen de la carte géomorphologique permet de distinguer deux grands domaines : celui des terrains cristallins et métamorphiques et celui des terrains sédimentaires du tertiaire et du quaternaire.

    Carte 1.3.1 : Géologie (Monographie hydrologique du bassin de l’Agoût) Légende : Granites, molasses et calcaires, calcaires, grès, dolomites, alluvions anciennes et récentes

    * Le massif cristallin : Il correspond à une portion sud-ouest du Massif Central et se compose de deux séries de blocs cristallins situés de part et d’autre du fossé du Thoré :

    - au Nord, se trouvent l’Espinouse, les Monts de Lacaune, le Plateau d’Angles et du Sidobre, prolongés par les serres du bassin du Gijou et du Haut-Dadou ; - au Sud, se dresse la Montagne Noire qui limite le bassin.

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    18

    * Le bassin sédimentaire : Les terrains sédimentaires correspondent à la bordure Sud-Est du Bassin Aquitain. Les altitudes y sont presque toujours inférieures à 400 mètres. On y distingue au Nord un modelé de hautes collines et au Sud un relief de plaine. Le profil transversal de la plupart des vallées alluviales du bassin montre une série de paliers séparés par des talus plus ou moins nets qui correspondent à des talus de terrasses. Les rivières y sont toujours encaissées de 10 à 15 m. La couverture alluviale atteint 5 m de puissance sur les terrasses de l’Agoût.

    1.4 Géologie Dans leur ensemble, les terrains cristallins métamorphiques des hauts bassins de la moitié Est peuvent être considérés comme imperméables. Cette caractéristique, associée aux conditions de relief et de pente, contribue à favoriser le ruissellement. Les terrains du bassin sédimentaire tertiaire en partie Ouest constituent un ensemble relativement homogène représenté par la molasse. Ces différentes formations s’étagent sur une partie de l’Eocène jusqu’au sommet de l’Oligocène. En ce qui concerne les terrains quaternaires, ils sont représentés par les alluvions qui ne prennent vraiment d’importance qu’à partir du débouché en plaine des principaux cours d’eau. Ces alluvions, particulièrement étendues sur l’Agoût, le Thoré et le Sor, sont organisées en terrasses perchées au-dessus du lit. * Géologie locale et pédologie Sur le site de La Gascarié, l’Agoût est encaissé dans ses propres alluvions sur une profondeur de 10 à 20 mètres et entaille la molasse stampienne formée de grès à ciment calcaire qui se présente en bancs compacts, où l’on observe fréquemment une sédimentation entrecroisée ; la dureté du ciment est variable et la molasse passe parfois d’un sable à peine cohérent à un grès dur. La puissance de ce dépôt peut être évaluée à 300-350 mètres. Dans la basse plaine, la molasse est couverte d’alluvions (probablement postérieures au Würm) sur lesquelles repose une couche de limons d’inondation de 0,5 m à 1,5 m d’épaisseur. Les sols sont bruns, lessivés, décalcifiés à profil homogène. Le pH est très légèrement acide ou neutre.

    1.5 - Hydrogéologie La région est assez pauvre en eau, en dehors des rivières allogènes Tarn et Agoût. Ici encore, l’opposition est marquée entre la région des plaines alluviales et celle des coteaux molassiques. Sur la première, le ruissellement est peu abondant, mais le déficit d’écoulement est important en raison de l’évaporation ; sur la deuxième, le ruissellement est important et rapide, dès que les sols argileux sont saturés d’eau après les premières pluies d’automne.

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    19

    Les nappes phréatiques s’installent dans toutes les plaines alluviales où elles imbibent la couche d’alluvions et sont retenues par la molasse plus imperméable du substratum. Ces nappes sont irrégulières, car le substratum molassique forme un toit irrégulier, creusé de chenaux représentants des “chicots”, vestiges des anciens cheminements des rivières ; seuls des sondages peuvent déterminer l’emplacement des bas-fonds, où les débits sont souvent soutenus. Elles sont aussi peu importantes. En effet, même sous la basse plaine, elles ne sont pas alimentées par les rivières qui, à l’étiage, coulent au-dessus de la couche caillouteuse qui sert de magasin. Enfin, elles se vident rapidement soit le long des talus qui séparent deux terrasses, soit le long des versants des petites vallées qui les entourent. Le talus qui passe par Nohic, Magnanac, Villematier, La Magdeleine, etc. et celui qui va de Saint-Sulpice à Loupiac, est souligné par une succession de sources qui alimentent souvent un fossé parallèle au talus ; ces sources sont peu importantes et leur trop plein peut servir à alimenter la nappe de la basse plaine qui, elle, se vide dans la rivière le long des berges où l’on rencontre des sources à débit parfois important. Les nappes profondes sont constituées par des lentilles sableuses ou graveleuses de la molasse, celles-ci peuvent être imbibées jusqu’à une grande profondeur. Elles sont alimentées soit par les pluies, soit par les rivières qui sont enclavées dans la molasse, soit par les nappes phréatiques sous les alluvions. Des communications peuvent s’établir entre ces lentilles sableuses imbibées d’eau ; les plus basses d’entre elles sont alors en charge, la pression étant assurée par la plus haute lentille sableuse imbibée sous les coteaux. Ainsi peuvent s’expliquer les sorties d’eau subartésiennes ou même jaillissantes que l’on constate après des sondages profonds dans la vallée du Tarn et de l’Agoût. Les débits sont réguliers et constants, mais leur intensité qui dépend d’ailleurs essentiellement de la technique du forage est souvent faible.

    1.6 Climatologie Le climat de la partie occidentale du Tarn est un climat général atlantique de type Toulousain, modifié par les conditions locales. C’est un climat de type océanique dégradé (Aquitain dégradé), caractérisé par un renforcement de la continentalité par rapport aux régions plus occidentales, une atténuation des tendances méditerranéennes qui y pénètrent par le bassin de Revel.

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    20

    Carte 1.5.1 : Climatologie (Monographie hydrologique du bassin de l’Agoût)

    ♦ 1.6.1 - Précipitations La pluviométrie augmente très nettement avec le relief, l’isohyète 1000 mm suivant approximativement l’altitude 800 mètres. Sur le haut bassin de l’Agoût, les précipitations annuelles dépassent 1500 mm par an. La plaine est caractérisée par des précipitations de l’ordre de 600 à 800 mm mais aussi par une évapotranspiration beaucoup plus importante. Les précipitations présentent un pic printanier et un pic hivernal, et un creux en été. Cette situation est plus marquée en plaine qu’en montagne bien que la partie orientale du bassin versant soit soumise aux influences méditerranéennes. La pluviométrie annuelle est en moyenne de 805 mm et l’évapotranspiration de l’ordre de 823,5 mm. L’écart est particulièrement marqué en période estivale, avec des valeurs d’évapotranspiration de l’ordre de 120 mm à 140 mm et des précipitations variant de 40 mm à 55 mm. Cette situation conduit alors, dans une région fortement agricole, à un recours important à l’irrigation, soit par prélèvement dans la nappe alluviale, soit par des prélèvements en rivière. ♦ 1.6.2 - Températures Les moyennes des températures minimales, sur 15 ans (période 1985 - 1999), à la station de Puylaurens, de configuration proche de celle de Saïx, sont comprises entre 2,4°C en janvier et 15,9°C en juillet et en août. Les moyennes maximales se situent entre 9,2°C en janvier et 28,3°C en juillet et en août. Le diagramme ombrothermique de Puylaurens montre combien la période estivale est déficitaire en eau et conduit à un dessèchement des sols souvent marqué. ♦ 1.6.3 - Vents La rose des vents de Dourgne indique 2 directions de vents dominants : Nord/Sud-Ouest d’une part (ils apportent des pluies qui peuvent être très abondantes) et Sud-Est (vent d'autan qui ne sont pluvieux que par refroidissement et condensation) dans une moindre mesure.

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    21

    1.7 Hydrologie L’essentiel des apports hydriques du bassin de l’Agoût est concentré dans les régions montagneuses du bassin oriental. Les apports de la plaine sont minimes et se traduisent même aujourd’hui par des valeurs négatives liées aux prélèvements et consommations pour l’industrie et l’irrigation ainsi qu’à l’évapotranspiration. Enfin, aux variations hydrologiques naturelles se superpose la gestion des grands barrages dont l’influence est particulièrement marquée en période d’étiage.

    Carte du bassin versant (BD Carthage ©) La centrale de La Gascarié draine un bassin versant de 1 530 km2 environ. Les données enregistrées à la station de jaugeage de Labruguière sur le Thoré (O4394010) et la station du Clot à Castres (code O422520) permettent de déterminer les débits de l’Agoût à La Gascarié (cf. données banque HYDRO en annexe).

    Rappel : une ressource modifiée par les aménagements EDF La ressource hydrologique à Saïx est influencée par les équipements EDF du haut Agoût et de l'Arn. Ces aménagements ont pour conséquence : Une amputation de la ressource disponible par rapport à la ressource naturelle Une modification du régime de l'Agoût par le fonctionnement en éclusées. Depuis 1936, trois gros réservoirs ont été mis en service par EDF sur le bassin de l’Agoût : 1936 : Lac des Saints-Peyres : 35 millions de m³ (construction 1931-1934) 1957 : Lac de la Raviège : 45 millions de m³ (construction 1954-1957) 1965 : Lac du Laouzas : 45 millions de m³ (construction 1961-1965)

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    22

    Carte des aménagements hydroélectriques sur le bassin de l’Agoût

    Agoût amont

    Les eaux stockées dans le barrage du Laouzas (1965, 45 Mm³) sont turbinées à la centrale de Montahut en quittant le bassin de l’Agoût, et même, le bassin atlantique pour basculer vers le bassin méditerranéen. Cette exportation concerne les 147 km² du bassin versant naturel du lac de Laouzas auxquels il faut ajouter 71 km² de bassin collecté par des prises d’eau secondaires sur le bassin de la Vebre. Cette exportation ampute donc 218 km² du bassin de l’Agoût, dans sa partie la plus arrosée (au débit réservé près). Lorsque l’on se place à Castres (BV naturel de 899 km²), cette exportation ampute de plus d’un quart sa ressource naturelle (le quart de la surface du bassin versant naturel dans sa partie la plus arrosée). Les eaux stockées dans le réservoir de la Raviège (1954, 35 Mm³) sont turbinées plusieurs fois, dans la série des centrales EDF de l'Agoût amont : Raviège, Brassac, Luzières et Carla. L'ensemble fonctionne par éclusées afin de cibler la production sur les heures de pointes de la consommation. La dernière centrale, celle de Carla, est équipée de 2 groupes turbinant au total un peu moins de 32 m³⁄s. Selon le besoin énergétique, le débit turbiné est donc de 0 ou 16 ou 32 m³⁄s. A Castres, le débit de l'Agoût fluctue donc au quotidien en fonction de cette activité énergétique, le débit "de fond" du cours d'eau, débit réservé de la centrale, étant de 2 m³⁄s.

    Arn Les eaux stockées dans le réservoir des Saint-Peyres (1934, 45 Mm³) sont turbinées plusieurs fois, dans la série des centrales EDF de l'Arn : Vintrou et Baous. Ces centrales sont équipées chacune de 4 groupes turbinant en tout environ 15 m³⁄s. Ces centrales fonctionnent également par éclusées. La ressource exploitable par le projet n'est donc pas la ressource "naturelle" qui sert pourtant de référence pour la fixation de la valeur du débit réservé.

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    23

    Hydrologie moyenne naturelle et effective Bassin versant naturel et effectif à Saïx La carte de la page précédente détaille la superficie des sous bassins constituant le bassin à Saïx. On distingue principalement l'Agoût et le Thoré en amont de leur confluent ainsi qu'un petit bassin supplémentaire désigné par le terme "BVi" (bassin versant intermédiaire). Le tableau suivant détaille les superficies de ces bassins, en indiquant le bassin naturel et la part de bassin effective, c'est-à-dire la part non détournée vers la Méditerranée et donc la seule partie qui apporte de l'eau à Saïx.

    Bassin Superficie BV naturelle Superficie BV effective Agoût amont confluent 1 033 km² 815 km² Thoré amont confluent 584 km² 584 km²

    BVi 19 km² 19 km² BV à Saïx 1 636 km² 1 418 km²

    Reconstitution de l’hydrologie à Saïx Le régime hydrologique moyen est de type pluvial avec un maximum en février et un minimum en août. La ressource à Saïx s'obtient en additionnant les données enregistrées sur l'Agoût et le Thoré en amont de leur confluence tout en tenant compte de la superficie effective drainée totale au droit de la centrale de La Gascarié, 1 418 km², depuis que les installations EDF existent. Les superficies de bassin versant des stations hydrométriques de l'Agoût amont et du Thoré ont été recalculées à partir de la base de donnée cartographique BDCarthage®.

    Cours d'eau

    Station hydrométrique code HYDRO Période

    Superficie B.Hydro

    Superficie corrigée

    Superficie effective depuis 1965

    Agout Castres Clot O4252510 1919-1955 1028 1026 -

    Agout Castres Ancien O4222510 1956-1979 920 913 698

    Agout Castres Tutelle O4222520 1980-2010 920 899 684

    Thoré Labruguière O4394010 1967-1999 550 539 539

    Thoré Payrin-Augmontel (pont Rigautou) O43840102003-2010 433 472 472

    Remarque : on pourrait également utiliser la première station situé sur l'Agoût en aval de Saïx, c'est-à-dire celle de Lavaur. De 1946 à 2001 elle est située au pont de Lavaur (BV 2500 km² env.) puis elle a été déplacée à St-Lieux-les-Lavaur depuis 2004 (BV 3470 km² env.). Dans ce nouvel emplacement, l'Agoût intègre les eaux de deux affluents supplémentaires importants, le Sor et le Dadou. Il y devient difficile de faire la part des choses avec les eaux provenant de l'Agoût amont et du Thoré. L’analyse qui suit ne prend pas en compte cette station.

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    24

    Tableau 1 : Ressource naturelle (pour rappel, effective avant 1967) :

    Tableau 2 : Ressource influencée effective :

    Pour cette reconstitution le module estimé à Saïx (période 1967-2009) est de 37,4 m³⁄s, ce qui correspond à un débit spécifique de 26,4 l/s/km² si on le rapporte au bassin effectif et 22,9 l/s/km² si on le rapporte à la superficie totale "naturelle" du bassin. Synthèse de la ressource effective à Saïx aval (La Gascarié) L'analyse de la chronique des débits moyens journaliers ainsi reconstituée (1967 à 2009 : tableau 2) est donnée dans les pages suivantes : La première page donne les valeurs caractéristiques : débits moyens mensuels, module, mode, débits classés, débits caractéristiques d'étiage. La seconde page indique les variations interannuelles en faisant apparaître les valeurs mois par mois durant toute la période disponible. A la chaussée de La Gascarié, le module interannuel exploitable atteint 37,4 m³⁄s alors que le module "naturel" atteint 40,0 m³⁄s.

    Il faut se référer, pour l'Agout, à la période antérieure à 1967 (mise en service du prélèvement EDF)Pour le Thoré, il suffit de retenir la plus longue période possible (débit mesuré moyen ≈ débit naturel)

    Station période années manquantes NB annéesSurface

    BVModule m3/s

    Qspé l/s/km2

    Castres Clot 1919-1955 - 37 1026 22,6 22,0

    Thoré1&2* 1967-2008 2000, 2001, 2002 39 584 16,8 28,7

    Reconstitué à Saïx aval 1636 40,0 24,5

    * : Thoré 1 = Labruguière (1967-1999, BV 539 km2) ; Thoré2 = Rigautou (2003-2008, BV 472 km2) calcul "Thoré1&2" = Thoré1 x 584/539 puis Thoré2 x 584/472

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    25

    Hydrologie reconstituée à la prise d'eau - synthèse Logiciel NewPCH© v2.8

    Site Moulin de La Gascarié à Saïx Cours d'eau Agout BV 1636 km2

    Station HYDRO choisie pour la reconstitution : Reconstitution complexe (voir rapport)

    Formule appliquée : Reconstitution complexe (voir rapport)

    Période prise en compte pour l'analyse hydrologique : 1968 à 2009 (38 années valides)

    Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov Déc

    Débitsm3/s

    62,3 71,1 57,7 51,6 44,4 23,8 12,9 9,3 13,0 21,2 32,4 51,7

    Q spécif.l/s/km2

    38,1 43,4 35,3 31,5 27,1 14,5 7,9 5,7 7,9 13,0 19,8 31,6

    Module m3/s

    Module spécif. l/s/km2

    m3/s

    1an/2

    1an/5

    1an/10

    jours/an % m3/s

    3,7 1% 177 473%

    18 5% 102 272%

    37 10% 79 213%

    55 15% 68 181%

    73 20% 60 159%

    91 25% 52 139%

    110 30% 45 120%

    128 35% 39 105%

    146 40% 34 91%

    164 45% 29 78%

    183 50% 25 66% mode

    201 55% 21,6 58%

    219 60% 18,8 50%

    237 65% 16,3 44%

    256 70% 13,8 37%

    274 75% 11,8 31%

    292 80% 10,3 28%

    310 85% 8,9 24%

    329 90% 7,7 20%

    347 95% 6,4 17%

    362 99% 4,8 13%

    Logiciel NewPCH© v2.8ß1 Hydro-M / oct. 2009 Projet imprimé le 20/01/2010

    Débits caract. d'étiage

    Débits classés

    Débits moyens mensuels

    Moyennes annuelles

    37,4

    22,9

    6,20 5,10

    Sit

    e

    Occurrence

    %module

    Débit

    QMNA VCN10

    5,51 4,16

    8,1 6,17

    0

    20

    40

    60

    80

    100

    120m3/s

    0,1 (décennal sec) 27,1 37,7 24,0 22,7 13,5 10,5 7,1 6,2 7,7 10,2 11,4 17,0

    0,3 39,3 48,9 38,1 30,7 25,9 13,4 8,0 7,1 9,5 11,9 15,7 28,3

    0,5 (médiane) 59,2 69,3 50,4 45,5 40,8 19,8 10,7 8,3 12,6 19,5 25,7 40,7

    0,8 69,3 85,4 75,2 67,3 59,5 29,4 12,2 10,4 15,3 26,6 41,4 67,0

    0,9 (décennal humide) 101,4 114,1 89,7 91,2 76,4 38,3 17,3 12,2 18,0 34,4 57,5 79,3

    jan fév mars avr mai juin juil aoû sep oct nov déc

    Débits moyens mensuels par quantiles

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80m3/s

    Qm

    Module

    Mode

    Courbe des débits classés

    Module (37,4 m3/s)

    Mode (24,8 m3/s)

    0

    10

    20

    30

    40

    50

    60

    70

    80

    90

    100

    0 30 60 90 120 150 180 210 240 270 300 330 360

    jours / an

    bit

    (m

    3/s

    )

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    26

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    27

    Module, mode Le module atteint 37,4 m³/s ce qui correspond à un débit spécifique de 26,4 l/s/km² si on le rapporte au bassin effectif et 22,9 l/s/km² si on le rapporte à la superficie totale "naturelle" du bassin. Le mode, ou débit médian (tel que 50% des valeurs sont supérieures et 50% inférieures) est égal à 24,8 m³/s.

    Débits moyens

    La répartition des débits dans l'année suit la forme d'une sinusoïde simple avec un maximum hivernal en février à 71 m³/s et un minimum estival en août à 9,3 m³/s. L'écart entre les extrêmes est banal pour le sud-ouest : la moyenne de février est 8 fois supérieure à celle d'août.

    Quantiles

    Le diagramme des débits moyens mensuels par quantiles permet de visualiser la variabilité entre les années sèches et les années humides. Par exemple, la moyenne de février est de 71 m³⁄s mais on peut avoir également un mois de février à 114 m³⁄s (décennal humide) ou un mois de février à 38 m³⁄s (décennal sec). Ainsi, ce diagramme montre que les écarts hivernaux entre années sèches et années humides sur l'Agoût sont modestes (facteur 3).

    Débits d'étiage

    Le débit moyen du mois le plus sec (QMNA) moyen est de 8,1 m³⁄s mais, un an sur 10, il tombe à 5,5 m³/s. Le VCN10 (moyenne glissante du 10 jours consécutifs, la plus basse de l'année) moyen est de 6,2 m³⁄s, la valeur quinquennale sèche est de 5,1 m³⁄s alors que la valeur décennale de 4,2 m³⁄s. Ce débit de fond qui se maintient en période estivale est lié en particulier aux débits réservés des retenues EDF qui jouent alors le rôle de soutien d'étiage.

    Débits de crue

    Pour estimer les débits de crue, on peut prendre comme référence la station située en aval, sur l'Agoût, afin de s'affranchir des incertitudes quant à la concomitances des crues du Thoré et de l'Agoût amont : la station de l'Agoût à Lavaur sert à cette analyse. Il faut tenir compte du fait que plus un bassin versant est petit, plus les crues sont proportionnellement importantes. QCrueSaïx = (BVSaïx/BVLavaur )0,8 x QCrueLavaur = (1636/2300)0,8 x QCrueLavaur = 0,76 x QCrueLavaur La crue décennale moyenne est estimée à 450 m³⁄s avec un débit de pointe à 600 m³⁄s. La crue cinquantennale moyenne est estimée à 650 m³⁄s avec un débit de pointe à 850 m³⁄s. La série à Lavaur est insuffisamment longue (56 ans) pour estimer correctement par cette méthode les crues plus rares (centennale).

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    28

    1.8 Physico-chimie et qualité de l’eau ♦ 1.8.1 Sources de pollution La pollution globale produite sur l’ensemble du bassin Tarn - Aveyron est de l’ordre de 1,5 millions d’équivalents habitants. La charge polluante spécifique, 103 eq h/km2, est la seconde du bassin Adour Garonne après l’Adour. Sur le bassin de l’Agoût, on compte une population d’environ 120 000 habitants, dont 85 % dans le département du Tarn. Castres compte pour plus de 43 000 habitants. L’Agoût et ses principaux affluents supportent des charges polluantes excessives dont l’origine est essentiellement industrielle (Thoré, Dadou) mais aussi agricole (Sor) et domestique. * Pollution industrielle et domestique La charge polluante des industries sur le bassin versant de l’Agoût est supérieure à 500000 équivalents habitants2, particulièrement liée aux industries des laines et cuirs sur le Thoré dans la région de Mazamet, cuirs et peaux sur le Dadou dans la région de Graulhet et salaisons sur le Gijou dans la région de Lacaune. De nombreux efforts ont été réalisés depuis la fin des années 80 dans les filières industrielles et au niveau des traitements d’épuration des effluents industriels et domestiques. Sous bassin du Sor Les principales sources de pollution sont : - l’agriculture intensive - les industries du délainage, teinturerie, laboratoire pharmaceutique et salaisons - le tourisme estival L’ensemble représente une charge de 35 000 EH pour un taux d’élimination réel de la pollution en 1990 inférieur à 25%. Sous bassin du Dadou : Un effort de dépollution important est en cours pour réduire la pollution rejetée : en 1990, le taux d’élimination de la pollution était compris entre 25 et 50%. À Graulhet, l’objectif est une réduction de 70 à 80% de la pollution émise.

    2 Rappel : Equivalent-habitant, unité de mesure permettant d'évaluer la capacité d'une station d'épuration. Cette unité de mesure se base sur la quantité de pollution émise par personne et par jour. 1 EH = 60 g de DBO5/jour soit 21,6 kg de DBO5/an. La directive européenne du 21 mai 1991 définit l'équivalent-habitant comme la charge organique biodégradable ayant une demande biochimique d'oxygène en cinq jours (DBO5) de 60 grammes d'oxygène par jour.

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    29

    Sous bassin de l’Agoût : La principale source de pollution est l’agglomération castraise pour laquelle une station d’épuration de 40 000 EH a été réalisée. Le SDAGE Adour Garonne présente un état des lieux des pressions qui s’exercent sur la masse d’eau sur laquelle se trouve le projet.

    La pression agricole est jugée forte, en lien avec les importantes surfaces cultivées en bordure de l’Agoût (maïs et cultures fruitières notamment). La pression «pesticides» n’est pas définie pour la masse d’eau. Les pressions «ressource» et «morphologie» sont également classées comme moyenne et forte respectivement, la première en lien avec les captages pour l’irrigation agricole, la seconde en relation avec les équipements hydroélectrique EDF du bassin amont de l’Agoût. La pression industrielle est classée comme faible, en lien avec les efforts de dépollution, constitués par la réalisation de stations d’épuration ; la pression domestique est considérée comme forte en tendance baissière. ♦ 1.8.2 Qualité de l’eau A l’échelle du SDAGE, la qualité de la masse d’eau « L'Agoût du confluent de la Durenque (à l’aval de Castres) au confluent du Tarn » est évaluée à l’aide des deux stations de qualité de l’eau de St-Sulpice (05131000) et d’Ambrès (05134000), stations aval qui ferment le bassin. L'Agoût à St-Sulpice (05131000)

    L'Agoût à Ambrès (05134000)

    Code RNDE : 05131000 Commune : Coufouleux Localisation précise : Pont de Saint-Sulpice la Pointe Masse d'eau : L'Agoût du confluent de la Durenque au confluent du Tarn (FRFR152A)

    Code RNDE : 05134000 Commune : Ambrès Localisation précise : Pont de la D87 à Ambrès Masse d'eau : L'Agoût du confluent de la Durenque au confluent du Tarn (FRFR152A)

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    30

    Données de synthèse (premier tableau) et données partielles pour l’année 2010, tableau suivant. On constate que la qualité biologique « médiocre » la plus déclassante a tendance à s’améliorer.

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    31

    Données de synthèse (premier tableau) et données partielles pour l’année 2010, tableau suivant. On constate que la qualité générale se maintient, qualité moyenne. En bilan, la masse d’eau : « L'Agoût du confluent de la Durenque au confluent du Tarn (FRFR152A) se présente ainsi :

  • Dossier de demande de renouvellement d’autorisation de la centrale hydroélectrique de La Gascarié

    32

    Une qualité médiocre liée à un état biologique non satisfaisant déclassé par la qualité des diatomées. L’objectif d’état de la masse d’eau est d’atteindre un bon état chimique en 2015 et un bon état global en 2021.