Améliorer l’efficacité de l'évaluation de la formation en...

144
Université de Rouen UFR SCIENCES DE L'HOMME ET DE LA SOCIETE Département de Sciences de l'Education Master METIERS DE LA FORMATION Parcours INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION Améliorer l’efficacité de l'évaluation de la formation en entreprise Mémoire de recherche Sous la direction de Patricia Tavignot Alban Bouquet septembre 2013

Transcript of Améliorer l’efficacité de l'évaluation de la formation en...

Université de Rouen

UFR SCIENCES DE L'HOMME ET DE

LA SOCIETE

Département de Sciences de l'Education

Master METIERS DE LA FORMATION

Parcours INGENIERIE ET CONSEIL

EN FORMATION

Année universitaire 2012-2013

Améliorer

l’efficacité de

l'évaluation de la

formation en

entreprise Mémoire de recherche

Sous la direction de Patricia Tavignot

Alban Bouquet septembre 2013

1

Attestation d’authenticité

Tout plagiat réalisé par un étudiant constitue une fraude au sens du décret du 13 juillet 1992 relatif à

la procédure disciplinaire dans les EPCSCP. La fraude par plagiat relève de la compétence de la

section de discipline de l’Université. En général la sanction infligée aux étudiants qui fraudent par

plagiat s’élève à un an d’exclusion de tout établissement d’enseignement supérieur.

Tout passage ou schéma copié sans qu’il soit fait explicitement référence aux sources, selon les

normes de citation universitaire, sera considéré par le jury ou le correcteur comme plagié.

Je, soussigné Bouquet Alban,

Etudiant de Master 2 Ingénierie et Conseil en Formation,

Etablissement : Université de Rouen

UFR Sciences de l'Homme et de la Société

Département de Sciences de l'Education,

Certifie que le texte soumis ne comporte aucun passage ou schéma copié

sans qu’il soit fait explicitement référence aux sources selon les normes de

citation universitaires.

Fait à Rouen, le 5 septembre 2013.

Alban Bouquet

2

Remerciements

J’adresse tout d’abord mes remerciements à ma directrice de mémoire, Madame Patricia Tavignot,

pour ses conseils avisés, sa sagacité et sa précieuse collaboration dans l’élaboration de ce mémoire.

Je souhaite remercier tout particulièrement ma tutrice de stage, Mme Soizic Houllemare, pour son

amitié, son aide précieuse, son soutien indéfectible et pour toutes les connaissances et compétences

acquises auprès d’elle. Mes remerciements s’adressent également à Mme Evelyne Bouvard, qui m’a

accordé sa confiance en me choisissant pour travailler dans le Service Emploi et Compétences

qu’elle dirige et à Monsieur Cédric Pellarin qui m’a accueilli dans le service Ressources Humaines

du siège régional de Veolia Propreté Nord Normandie.

Mes remerciements vont aussi aux salariés de Veolia Propreté pour leur sympathie et leur accueil,

en particulier à Béatrice Quemin pour ses conseils professionnels et sa spontanéité. Mes

remerciements vont aux personnes qui ont permis que ce travail de recherche aboutisse, je pense

bien sûr aux personnes que j’ai interrogées, notamment lors de mes entretiens, Mme Françoise

Milot, Mme Florence Gilbert et Mme Mareka Delepierre.

J’adresse aussi mes remerciements à toute l’équipe d’enseignants et d’intervenants du Master ICF

qui ont participé à l’élaboration de nouvelles connaissances et à l’avancée de mon projet

professionnel.

Je remercie chaleureusement tous mes collègues de la promotion ICF 2012-2013, pour les bons

moments passés ensemble, pour leur amitié, leur aide, leurs encouragements, leur partage

d’expériences qui m’ont permis d’avancer durant toute cette année.

Enfin, je remercie de tout mon cœur Cécile, pour sa patience et son soutien de tous les jours et

Nino, pour ses éclats de rire, avec qui j’ai découvert les joies de la paternité durant cette année

particulièrement enrichissante aussi bien humainement que professionnellement.

3

Sommaire

Remerciements ..................................................................................................................................... 2

Sommaire ............................................................................................................................................. 3

Introduction .......................................................................................................................................... 4

I. Problématique ............................................................................................................................... 7

A. Contextualisation ...................................................................................................................... 7

B. Construction du modèle d’analyse et problématisation .......................................................... 10

II. Apports théoriques et concepts ................................................................................................... 14

A. Contextualisation .................................................................................................................... 14

B. Conceptualisation .................................................................................................................... 17

C. Association des concepts ........................................................................................................ 23

III. La recherche ............................................................................................................................ 24

A. Méthodologies de recherche ................................................................................................... 24

B. Outils utilisés pour la recherche .............................................................................................. 27

IV. Analyse des résultats ............................................................................................................... 34

A. Analyse des résultats quantitatifs ............................................................................................ 34

B. Analyse des résultats qualitatifs .............................................................................................. 52

C. Analyse globale des résultats .................................................................................................. 66

V. Préconisations et suites ............................................................................................................... 71

A. Préconisations ......................................................................................................................... 71

B. Suites ....................................................................................................................................... 72

Conclusion ......................................................................................................................................... 74

Bibliographie ...................................................................................................................................... 76

Sitographie ......................................................................................................................................... 77

Table des matières .............................................................................................................................. 78

Annexes ................................................................................................................................................. I

4

Introduction

Après quatre années passées à travailler en tant que formateur en GRETA et en école préparatoire

privée, c’est une volonté de réorientation professionnelle qui nous a amené à entreprendre la

formation diplômante du Master 2 Ingénierie et Conseil en Formation. Dans un premier temps, nous

avons choisi de mettre de côté nos activités de formateur car les contraintes psychologiques

devenaient parfois pesantes et conflictuelles avec les apprenants.

Nous avons choisi ce master car nous apprécions particulièrement le domaine de la formation qui

véhicule des valeurs importantes à nos yeux et nous ne souhaitions pas nous en détacher

véritablement. Nous cherchions une formation diplômante qui nous permettrait d’accéder à des

postes à responsabilité dans des environnements riches et variés.

Grâce aux cours proposés, le master nous a ouvert les yeux sur nos propres représentations de la

formation et il nous a permis de mieux cerner les problèmes auxquels nous étions confrontés dans

nos expériences précédentes. Ce master apporte des éléments pratiques et pragmatiques sur les

savoir-faire liés à l’ingénierie mais il apporte surtout une vision stratégique d’ensemble sur la

formation qui permet à terme de mieux penser la formation en général et donc de s’adapter plus

facilement aux situations et contraintes particulières.

Après avoir passé quelques années en centre de formation, nous souhaitions élargir notre horizon,

changer de type de structure et évoluer dans un environnement qui nous était totalement étranger.

Nous décidions alors d’effectuer notre stage dans une entreprise privée qui nous permettrait

d’ouvrir notre champ de réflexion sur le monde du travail et d’apprendre à travailler en équipe avec

les salariés d’un service formation.

Le choix de notre sujet de mémoire s’est imposé à nous assez rapidement. Lorsque nous étions

formateurs en organisme de formation, l’évaluation de la formation était l’un des sujets délicats

qu’il fallait manier avec précautions. Nous avons alors supposé qu’il en était de même pour

l’évaluation de la formation en entreprise, ce qui nous a permis de trouver un lien direct, d’avoir un

fil conducteur, entre nos expériences et connaissances passées, notre lieu de stage et notre

recherche.

5

Lors de la quête de notre stage, nous avons souhaité pouvoir trouver un lieu de stage qui nous

permettrait d’effectuer notre recherche et d’étudier l’évaluation de la formation comme nous

l’entendions, en ayant à notre disposition tous les acteurs de la formation. Pour cette raison, nous

avons décidé de trouver, comme lieu de stage, une entreprise d’envergure suffisamment importante

pour avoir son propre centre de formation. Nos candidatures ont porté leur fruit puisque nous avons

réussi à décrocher un stage dans l’un des sièges régionaux de l’une des plus grandes entreprises

françaises : Veolia Propreté Nord Normandie. Ce stage, qui concorde parfaitement avec le cadre du

master, a été pour nous l’occasion de traiter un sujet de recherche qui nous motive et que nous

considérons comme étant un facteur déterminant de la formation. Il fut aussi pour nous l’occasion

de développer un réseau de connaissances professionnelles et de construire de nouvelles

compétences en lien direct avec la formation. En outre, il nous a astreint à nous remettre en question

en adoptant une nouvelle posture professionnelle et en nous adaptant à de nouvelles conditions de

travail. Ce stage fut donc inhérent à la construction de notre nouveau projet professionnel.

Notre objectif, désormais, est de travailler dans le service formation d’une entreprise et notre

recherche nous a permis de travailler et de mieux comprendre la formation et son évaluation dans ce

type d’organisation. Ce travail de recherche est, pour nous, un investissement professionnel qui

nous aidera dans nos futures fonctions et pour cette raison nous avons souhaité savoir comment

améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation en entreprise puisque celle-ci cherche sans

cesse à améliorer ses performances et à connaître les résultats de l’investissement en formation

qu’elle fait chaque année pour y parvenir.

Pour répondre à cette question dans notre mémoire, nous construirons notre réflexion par les étapes

suivantes :

Dans un premier temps, nous présenterons le contexte professionnel et le contexte du stage dans

lequel s’inscrit notre recherche, ce qui nous permettra de construire notre modèle d’analyse, notre

problématique et nos hypothèses de recherche.

Dans un deuxième temps, nous nous concentrerons sur les apports théoriques et les concepts qui

participent aux fondements de notre recherche proprement dite.

Dans un troisième temps, nous présenterons l’approche méthodique et les outils qui nous

permettront de répondre aux questionnements soulevés par notre recherche.

Dans un quatrième temps, nous répondrons à notre problématique par l’analyse des résultats

qualitatifs et quantitatifs que nous tirerons des données provenant des entretiens et des

questionnaires que nous avons réalisés.

6

Enfin, dans un cinquième temps, à partir de l’analyse élaborée dans la partie précédente, nous

proposerons un certain nombre de préconisations qui pourraient améliorer l’efficacité de

l’évaluation de la formation dans l’entreprise.

7

I. Problématique

A. Contextualisation

Pour aborder le contexte dans lequel s’est construite notre problématique, nous commencerons par

décrire ce qui, dans notre expérience professionnelle, est en lien avec notre recherche, puis nous

exposerons les caractéristiques de notre lieu de stage et de nos missions.

1. Parcours professionnel en lien avec le thème de recherche

Pour mener à bien notre recherche, nous devons d’abord nous préoccuper du contexte professionnel

dans lequel elle s’inscrit.

Nous avons étudié les Lettres Modernes durant plusieurs années qui nous ont amené à préparer et à

passer le concours national du CAPES de Lettres Modernes pour devenir professeur dans le

secondaire. Durant nos études, nous avons commencé à enseigner, d’abord en cours particuliers

puis dans différents organismes de formation. Nous avons alors été professeur de français et

d’histoire-géographie dans un Greta, de techniques littéraires dans une école préparatoire privée et

formateur en écrits professionnels auprès des salariés d’une entreprise.

Lors de notre pratique professionnelle, nous nous sommes souvent questionnés sur la formation que

nous dispensions et notamment sur un point en particulier, celui de l’évaluation. Dans notre

pratique, nous avons principalement travaillé sur l’évaluation des acquis des apprenants en créant

des sujets de concours blancs ou des contrôles en cours de formation.

Dans le cadre de l’application de certaines normes de qualité qui certifiaient les centres de

formation concernés, nous avons aussi invité les apprenants à remplir des questionnaires de

satisfaction concernant la formation, son organisation, les contenus, les méthodes, les formateurs et

la relation pédagogique entre le formateur et l’apprenant. Nous n’avons jamais participé à la

création de ces questionnaires et ils ne nous étaient pas expliqués, nous devions simplement les

remettre aux apprenants. Nous nous rendions compte qu’ils ne correspondaient pas toujours aux

conditions de la formation. Ainsi, les apprenants ne pouvaient répondre à toutes les questions, ce qui

8

faussait les résultats globaux de l’enquête. Nous nous interrogions souvent sur la pertinence de

certaines des questions de ces questionnaires de satisfaction comme « Les contenus proposés par la

formation sont-ils en adéquation avec vos besoins ? Que pensez-vous des méthodes pédagogiques

du formateur, de ses compétences ? » Dans un premier temps, ces questionnaires ont représenté un

écueil pour le formateur que nous étions car ils remettaient parfois en question jusqu’à notre posture

professionnelle.

Mais après un temps de réflexion, nous avons compris qu’ils avaient une utilité et qu’ils devaient

être améliorés pour s’adapter au mieux aux apprenants, à la formation, à son organisation et aux

formateurs. Nous avons alors pensé que l’évaluation de la formation en général pouvait être

améliorée. C’est pour cette raison que nous avons orienté notre recherche sur l’évaluation de la

formation, en particulier sur les démarches qui favoriseraient son amélioration.

2. Lieu de stage et mission

Nous avons effectué notre mission au sein du siège régional de Veolia Propreté Nord Normandie

(VPNN) qui est l’une des six entités régionales de Veolia Propreté France.

Veolia Propreté est l’une des quatre divisions de Veolia Environnement, multinationale de l’énergie,

de l’eau, du transport et du recyclage et du traitement des déchets.

Veolia Propreté

VP Nord Normandie

VP Ile de France

VP Rhin Rhône

VP Sud Ouest

VP Sud Est VP Centre

Ouest

9

Nous avons travaillé ici pour une branche de l’entreprise spécialisée dans la collecte et le traitement

des déchets et implantée sur les régions Picardie, Nord-Pas de Calais, Haute et Basse-Normandie.

Cette branche de l’entreprise emploie près de 2000 salariés.

Notre mission s’est déroulée au sein du service Emploi et Compétences qui fait partie de la

Direction des Ressources Humaines du siège régional de VPNN. Notre tutrice en entreprise est la

Chargée de Formation et Compétences de la Responsable du service Emploi et Compétences, elle-

même sous la responsabilité du Directeur des Ressources Humaines.

L’entreprise possède son propre réseau de centres de formation intégrés nommé « Campus » qui est

constitué de 6 centres sur la France, selon le même découpage régional que Veolia Environnement

France. Le Campus Veolia, nommé « Nord-Europe » (Campus VENE), situé à Lomme près de Lille,

est le partenaire principal de Veolia Propreté Nord Normandie en ce qui concerne la formation

professionnelle continue avec le Campus de Jouy-le-Moutier en région parisienne.

Pendant la durée de ce stage, plusieurs missions nous ont été assignées :

- Encadrer la gestion déléguée de la formation professionnelle du siège en 2013 en

lien direct avec les salariés, le réseau des Campus et l’OPCA.

- Accompagner la politique formation à travers le suivi du déploiement des

formations stratégiques et création de l’évaluation différée pour les salariés

10

précédemment formés, notamment la formation « VIVRE, mettre en œuvre les 5

actions sécurité prioritaires chez Veolia Propreté ».

- Préparer la gestion déléguée de la formation professionnelle de l’ensemble de la

région en 2014.

- Contribuer à la démarche GPEC au travers de la participation à :

o La création d’un outil de gestion des compétences à partir de la

cartographie des emplois et compétences,

o la construction des cahiers des charges de projet de formation en lien avec

Campus et

o la création des parcours de formation et des passerelles mobilités.

B. Construction du modèle d’analyse et

problématisation

Après avoir introduit le contexte dans lequel notre recherche se situe et afin de construire notre

réflexion autour de notre sujet, nous nous intéresserons maintenant plus en détail à la

problématisation.

1. Liens entre notre sujet de recherche et la mission

Parmi les différentes missions présentées ci-dessus, la mission de « création de l’évaluation différée

pour les salariés précédemment formés, notamment à la formation VIVRE, mettre en œuvre les 5

actions sécurité prioritaires chez Veolia Propreté » est le point d’appui de notre recherche pendant

le stage. Grâce à cette mission, nous avons pu travailler sur l’évaluation de la formation pendant

notre stage en entreprise.

L’évaluation de la formation est un point fondamental de la formation dans les entreprises et celle-

ci est un outil destiné à mesurer la qualité des formations effectuées. Néanmoins, un certain nombre

de représentations pollueraient l’esprit de ceux qui sont en contact avec elle. Ces représentations

sembleraient empêcher les acteurs de la formation de construire de véritables connaissances

empiriques sur l’évaluation, ce qui nuirait à sa pratique et à sa mise en œuvre. Ainsi, certains

11

obstacles, voire certaines contraintes organisationnelles, comme un désintérêt manifeste de la

hiérarchie, sembleraient aller à l’encontre de l’utilisation de l’évaluation de la formation.

Ainsi, après un entretien avec notre maître de stage avant le stage, nous avons compris que certaines

formes d’évaluation de la formation n’existent pas sur le lieu de stage.

Pour accorder nos besoins en termes de recherche sur l’évaluation et les besoins de l’entreprise,

nous avons alors proposé d’intégrer l’évaluation aux missions déjà proposées. Notre projet fut

validé.

2. Questionnements

A partir du contexte et du lieu de stage qui précèdent, nous posons une série de questions

essentielles pour nous permettre de construire ultérieurement notre problématique :

L’évaluation de la formation sert-elle à quelque chose ?

Quels sont les a priori et représentations sur l’évaluation de la formation ?

Quelle est la stratégie de l’entreprise en termes de formation ?

La formation est-elle construite par une démarche qualité ?

L’évaluation de la formation est-elle pensée et construite en même temps que la formation elle-

même ?

Quels sont les acteurs de l’évaluation de la formation ?

L’évaluation de la formation est-elle suffisamment exploitée par les acteurs ?

Comment les acteurs travaillent-ils à l’évaluation de la formation ?

Quelles sont les difficultés de mise en œuvre de l’évaluation de la formation ?

Quelles sont les contraintes de l’évaluation de la formation ?

Y a-t-il des obstacles, des contraintes organisationnelles à l’évaluation de la formation ?

3. Construction de la problématique

En tenant compte des questions de départ, nous pouvons réfléchir à une problématique qui

synthétise ces différentes questions. Comme nous l’avons vu, l’évaluation de la formation est très

importante dans les entreprises. Dans une entreprise qui recherche le profit et qui s’efforce de

dépenser le moins possible, faire en sorte que les formations suivies par ses employés soient

efficaces, qu’elles développent leurs compétences et augmentent leur productivité est un point

12

essentiel. Pour former ses salariés, une entreprise doit donc leur fournir la meilleure formation

possible et pour cela, elle doit évaluer au mieux la formation. Mais l’évaluation elle-même est

complexe et difficile à réaliser. Pour cette raison, l’entreprise et les acteurs impliqués dans la

formation doivent améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation. Nous pouvons ainsi faire

nôtre leur question et la prendre pour problématique de recherche :

Comment améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation ?

4. Construction des hypothèses

Nous émettrons deux hypothèses qui s’imbriquent entre elles. Pour construire ces deux hypothèses,

vérifier leur pertinence, leur degré de généralité et de falsifiabilité, nous nous sommes appuyés sur

les travaux de Raymond Quivy et Luc Van Campenhoudt1. Nous formulons donc deux hypothèses

qui reposent sur nos concepts et sur des phénomènes2.

En partant du principe que dans la démarche qualité, selon la roue de Deming, le mouvement vers

l’amélioration est ininterrompu, comme nous le verrons dans la partie suivante, alors l’évaluation de

la formation est sans cesse améliorable. L’évaluation de la formation comporte plusieurs

dimensions, parfois difficilement réalisables. De plus, nous supposons que l’utilisation de

l’évaluation au sein des entreprises dépend de la conception des acteurs de l’entreprise à propos de

cette évaluation, ce qui nous conduit directement à formuler notre première hypothèse :

Hypothèse 1 : « L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception

de l'évaluation ».

Cette première hypothèse semble pertinente dans la mesure où elle paraît falsifiable3. Cette

hypothèse est assez générale pour pouvoir être testées dans d’autres contextes, dans d’autres

missions et dans d’autres entreprises que ceux explicités dans ce dossier. En outre, cette hypothèse

paraît falsifiable car des énoncés contraires peuvent être proposés comme : « l’efficacité de

l’évaluation au sein des entreprises est indépendante de leur conception de l’évaluation ».

1 Quivy R. et Van Campenhoudt L. (2006), Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, 3è

édition.

2 Quivy R. et Van Campenhoudt L. (2006), Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, 3è

édition, p.126.

3 Quivy R. et Van Campenhoudt L. (2006), Manuel de recherche en sciences sociales, Dunod, 3è

édition, p. 135.

13

La seconde hypothèse nous permettra de répondre directement à la problématique formulée. Si

l’efficacité de l’évaluation dans les entreprises dépend de leur conception de l’évaluation, nous

soutenons la proposition selon laquelle cette conception est transformable et qu’ainsi l’évaluation

est améliorable. Partant de ce postulat, nous demandons, comment améliorer l’évaluation de la

formation. Ce qui nous conduit à formuler notre seconde hypothèse :

Hypothèse 2 : « L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la

formation ».

Cette seconde hypothèse semble tout aussi pertinente et falsifiable que la première hypothèse. En

effet, elle est testable dans d’autres contextes que l’entreprise. Elle présente un certain degré de

généralité. De plus, elle admet aussi des énoncés contraires comme : « la coopération est inefficace

pour améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation ».

14

II. Apports théoriques et concepts

A. Contextualisation

Pour mener à bien notre recherche, nous devons d’abord nous préoccuper du contexte dans lequel

elle s’inscrit. Nous avons choisi d’explorer le contexte organisationnel de la formation pour traiter

des rapports professionnels entre les hommes. Puis, nous choisissons d’utiliser comme contexte

l’ingénierie de la formation dans laquelle nous voulons inscrire notre recherche. Enfin, pour mieux

comprendre le contexte de l’évaluation, nous l’étudierons comme étant une étape fondamentale de

l’ingénierie de formation.

1. Contexte organisationnel de la formation en organisme de

formation et en entreprise

Un projet et ses implications ne se comprennent que si le contexte organisationnel est pris en

compte. Ainsi, pour Thierry Ardouin, « Formation et organisation sont ensemble dans un processus

dynamique où le développement des compétences est complètement lié au développement de

l’organisation et réciproquement »4 (p.19). Pour pouvoir comprendre les liens entre formation et

organisation, encore faut-il avoir une connaissance précise de ce qu’est une organisation. Selon

Dubois et Petit, « L’organisation est une construction sociale complexe, non naturelle et modulable.

Elle regroupe un certain nombre de personnes interdépendantes qui travaillent ensemble pour

atteindre un but commun. Toute organisation comprend des groupes qui sont eux-mêmes constitués

d’individus » 5(p. 9). Ainsi, on peut supposer que le but commun de la formation et de l’organisation

serait le développement des compétences des groupes et des individus qui les composent,

principalement selon les besoins de l’organisation.

Si l’organisation est une construction sociale complexe, alors dans quel type d’organisation se

déroulera la formation ? Les salariés sont formés dans leur entreprise ou dans un organisme de

4 ARDOUIN T. (2006), Ingénierie de formation pour l’entreprise, Dunod, 2è édition, p.19.

5 DUBOIS M. et PETIT F. (2003), Introduction à la psychosociologie des organisations, Dunod,

3è édition, p. 9.

15

formation. S’ils sont formés dans un centre de formation, des salariés d’autres entreprises seront

parfois présents c’est ce qu’on appelle la formation inter-entreprise. Si, la formation se déroule

dans un organisme de formation, dans ce cas, les salariés sont coupés de leur lieu de travail, de leur

hiérarchie. D’après notre expérience, les formateurs du centre de formation ne sont alors pas en

contact avec les dirigeants de l’entreprise, les responsables de formation ou les services Ressources

Humaines commanditaires de l'action de formation. La communication entre certains des acteurs de

la formation semble donc restreinte. Si la formation se déroule dans l'enceinte de l'entreprise, les

personnels encadrant leur formation sont davantage présents.

Nous pouvons donc penser que lorsque le responsable de la formation de l'entreprise est en contact

direct avec les formateurs, la communication, la collaboration et la coopération sont facilitées et que

le contexte organisationnel de la formation joue un rôle dans la possible amélioration de

l’évaluation de la formation.

2. L'ingénierie de la formation

Le fait d’associer le concept d’ « ingénierie » à celui de formation date des années 606 néanmoins,

cette association de concepts a le mérite de mettre en avant la volonté de donner un caractère

rationnel et scientifique à l’univers de la formation. Cette vision méthodique de la formation

correspond au monde de l’entreprise et les entreprises ont compris que leur propre développement

passait par le développement des compétences de leurs salariés. L’ingénierie de formation s’est

donc donné pour but d’aider à développer leurs compétences pour obtenir un bénéfice mutuel. Pour

mieux comprendre le contexte de l’ingénierie de la formation, nous nous appuyons sur les

définitions suivantes :

Selon Le Boterf, « L’ingénierie de formation constitue l’ensemble coordonné des travaux

méthodiques de conception et de réalisation des systèmes de formation. »7

Selon la norme AFNOR, « L’ingénierie de la formation désigne l’ensemble des démarches

méthodologiques articulées. Elles s’appliquent à la conception de systèmes d’action et de

6 LE BOTERF G. (2011), « l’ingénierie de la formation : quelle définition et quelles évolutions? »

in Carré et Caspar, Traité des sciences et techniques de la formation, 3e Edition, p.383.

7 LE BOTERF G. (1990), L’Ingénierie et l’évaluation de la formation, Paris, Edition

d’Organisation.

16

dispositifs de formation pour atteindre efficacement l’objectif fixé. L’ingénierie de formation

comprend l’analyse des besoins de formation, la conception du projet formatif, la coordination et le

contrôle de sa mise en œuvre et l’évaluation des effets de la formation. »8

Pour Thierry Ardouin, « l’ingénierie de formation consiste […] à faire l’analyse complète du travail

et à monter un projet de formation adapté, pour aider l’entreprise à évoluer et à devenir plus

performante […], mais aussi pour que l’individu puisse progresser à l’intérieur de son projet. »9

(p.19)

3. L'évaluation : étape cruciale de l'ingénierie de formation

L'ingénierie de formation suit, selon Christophe Parmentier le process suivant10

:

Ainsi, pour être cohérente, la démarche d'ingénierie de la formation forme une chaîne où

l'évaluation est le dernier maillon. Même si l'évaluation est la dernière marche de l'ingénierie, elle

est aussi importante que les autres étapes.

Pour Thierry Ardouin, l’évaluation est la dernière des quatre étapes de la démarche d’ingénierie de

la formation et elle « permet la comparaison, ou la confrontation entre les résultats attendus ou

prévus et ceux effectivement atteints, en cours ou en fin de formation. Cette analyse des écarts

constatés profite à la fois à l’entreprise et au responsable de la formation : l’entreprise peut

apporter les ajustements nécessaires, en cours de formation, et les améliorations à moyen ou long

terme dans la reconduction des formations. »11

(p.39)

8 AFNOR (1992), formation professionnelle – terminologie, X50 750, Paris, AFNOR.

9 ARDOUIN T. (2006), Ingénierie de formation pour l’entreprise, Dunod, 2è édition, p.19. 10

PARMENTIER C. (2012), L'Ingénierie de la formation, Eyrolles, 2è éd., p.16. 11

ARDOUIN T. (2006), Ingénierie de formation pour l’entreprise, Dunod, 2è édition, p.39.

Analyse des besoins

Etude et programmation

annuelle Négociation Réalisation

Suivi, évaluation

17

Ainsi, l’évaluation est présente et nécessaire à chaque étape de l’ingénierie et la démarche

d’ingénierie de formation forme une boucle où l’évaluation permet un retour sur l'analyse des

besoins dans un mouvement cyclique. Nous pouvons donc schématiser ainsi les explications de

Thierry Ardouin :

B. Conceptualisation

Après avoir introduit le contexte dans lequel notre recherche se situe et afin de construire notre

réflexion autour de notre sujet, nous nous intéresserons maintenant plus en détail à trois

concepts qui nous semblent essentiels: l’évaluation, l’efficacité et la coopération.

1. L'évaluation comme concept

Pour donner une définition classique, l'évaluation est d'abord « l'action d'évaluer, d'apprécier la

valeur (d'une chose) »12

.

En France, l’évaluation est une obligation légale pour la formation professionnelle selon l’article

L6353-1 Modifié par LOI n°2009-1437 du 24 novembre 2009 - art. 51 :

12

TLFi

Analyse

Conception

Réalisation

Evaluation

18

« Les actions de formation professionnelle mentionnées à l'article L. 6313-1 sont réalisées

conformément à un programme préétabli qui, en fonction d'objectifs déterminés, précise les moyens

pédagogiques, techniques et d'encadrement mis en œuvre ainsi que les moyens permettant de

suivre son exécution et d'en apprécier les résultats. »13

Mais il existe des définitions plus précises empruntées à des chercheurs.

Ainsi, selon Charles Hadji, l’évaluation est « l’acte par lequel on formule un jugement de

« valeur »portant sur un objet déterminé (individu, situation, action, projet, etc.) par le moyen

d’une confrontation entre deux séries de données, qui sont mises en rapport. »14

Et selon François-Marie Gérard, « L’évaluation […] est un processus qui consistera toujours à

comparer une réalité à des critères, en vue de prendre des décisions, qu’elles soient de

certification, d’orientation ou de régulation ».15

Ainsi, l’action d’évaluer semble être une

confrontation ou une comparaison.

Selon le cours de Thierry Ardouin, les acteurs de l’évaluation de la formation sont la structure

certifiante, le formateur, le responsable formation, la hiérarchie, le consultant.

L’évaluation concerne majoritairement les apprenants ; ils sont les premiers à être évaluer, aussi

bien dans ce qu’on appelle l’évaluation directe que dans l’évaluation différée. L’évaluation

s’intéresse aussi au formateur. Les changements entraînés par la formation dans l’entreprise peuvent

aussi être évalués.

L’évaluation de la formation est protéiforme et il convient de définir les différents niveaux qui la

composent pour mieux la comprendre.

13

Selon le cours de l’UE A : Politique, Institutions et système de formation de Véronique Drouiller.

14 HADJI C. (2000), L’Evaluation, règles du jeu, des intentions à l’action, ESF éditions.

15 GERARD F.-M. (2008). « Diagnostic, enjeux et perspectives du concept d’efficacité en formation ». Actualité de la

formation permanente, Centre INFFO, n°211, pp. 14-15.

19

Selon Kirkpatrick16

, l’évaluation de la formation comprend quatre niveaux distincts :

REACTION Recueil de l’avis des participants NIVEAU DES OPINIONS

APPRENTISSAGE Evaluation des connaissances, techniques

et savoir-faire

NIVEAU DES ACQUIS

COMPORTEMENT

EN MILIEU DE

TRAVAIL

Analyse des acquis pédagogiques et leurs

exploitations en situation de travail

NIVEAU DU TRANSFERT

PEDAGOGIQUE

RESULTATS Impact de la formation sur les

performances de l’entreprise en termes

sociaux et/ou économiques

NIVEAU SOCIO-

ECONOMIQUE

Ces quatre niveaux définis par Kirkpatrick peuvent être regroupés en deux temps qui sont

communément appelés « évaluation directe » et « évaluation différée ».

L’évaluation directe comprend le niveau des opinions et le niveau des acquis.

L’évaluation différée comprend le niveau du transfert pédagogique et le niveau socio-économique.

L’évaluation directe est aussi dite « à chaud ». Elle se fait à la fin de la formation.

L’évaluation différée, dite « à froid », est séparée, parfois, de plusieurs mois de la fin de la

formation.

Ainsi, l’évaluation « à chaud » recueille l’avis des participants à la formation. Elle s’intéresse

d’abord à la satisfaction des apprenants, à l’organisation de la formation et au formateur. Elle porte

aussi sur l’acquisition des savoirs et savoir-faire acquis par l’apprenant au cours de la formation.

Quant à l’évaluation différée, « à froid », elle cherche à évaluer l’application et l’utilisation des

acquis de la formation par l’apprenant à son poste de travail. Enfin, elle tente de mesurer l’impact

de la formation sur l’organisation et la performance de l’entreprise.

L’évaluation directe comprend généralement un questionnaire de satisfaction de l’apprenant pour

évaluer le niveau des opinions et une évaluation pédagogique par un contrôle des connaissances et

des compétences pour évaluer le niveau des acquis.

16

KIRKPATRICK D., cité par Marc Dennery (2001), Evaluer la formation, ESF.

20

L’évaluation différée comprend une évaluation professionnelle du salarié, qui a suivi la formation

quelque temps avant, qui permet d’évaluer le transfert des acquis de la formation en situation

professionnelle pour évaluer le niveau du transfert pédagogique.

L’évaluation différée comprend aussi la mesure des modifications intervenues dans l’entreprise

après la formation. Ces modifications, ces résultats, sont méthodiquement quantifiés et comparés

aux résultats de l’entreprise avant la formation.

Selon les niveaux définis par Kirkpatrick, la mise en œuvre de ces différents types d’évaluation

n’est pas toujours évidente et Thierry Ardouin précise que « plus l’évaluation est pertinente, plus la

complexité augmente et moins l’évaluation est faisable et la réalisation possible »17

L’évaluation entraîne plusieurs bénéfices tant pour le salarié que pour l’entreprise : grâce à

l’évaluation, l’apprenant mesure ses progrès et l’entreprise analyse son fonctionnement, ses atouts

et ses faiblesses. Par cette prise de conscience, ils incrémentent leurs compétences, ou tout au

moins, ils savent quels sont les progrès qu’il leur reste à faire et en cela, ils évoluent. Ainsi, évaluer

sert à évoluer.

L’évaluation de la formation est un moment clé de l’ingénierie de formation, son but est de

s’améliorer sans arrêt, pour toujours augmenter sa qualité et son efficacité. En favorisant cette

démarche, la conception de la formation est remise en question et redynamisée dans un but

d’amélioration. Sans ce retour de l’évaluation, la formation se fige, tourne en boucle jusqu’à

l’asphyxie et à son inadaptation aux besoins des apprenants et de l’entreprise. Ainsi, évaluer la

formation sert à améliorer cette même formation par un mouvement de retour vers la conception de

la formation.

2. L'efficacité comme concept

L'efficacité est le caractère de ce « qui produit, dans de bonnes conditions et sans autre aide, l'effet

attendu ».18

17

ARDOUIN T. (2006), Ingénierie de formation pour l’entreprise, Dunod, 2è édition, p.221.

18 TLFi

21

La démarche qualité peut être résumée par la roue de Deming, appelée aussi PDCA (Plan, Do,

Check, Act). On peut traduire le PDCA par les quatre actions suivantes : Concevoir, Réaliser,

Contrôler, Ajuster. Cette roue progresse sur une pente sans fin car la qualité totale est utopique,

c’est un chemin que l’on doit sans cesse emprunter.

On peut la schématiser ainsi :

Selon De Ketele et Gérard, « le but de tout pilotage est la recherche de l’amélioration de la qualité.

Or, la qualité est toujours relative et s’énonce donc essentiellement en termes de rapports entre un

objet sur lequel on recueille des informations, le « référé », et un « référentiel », qui sert de critère

pour la comparaison (De Ketele, 1989). »19

(p.29)

Selon eux, il existe plusieurs composantes à la qualité, notamment l’efficacité dont il existe

d’ailleurs deux types, l’efficacité interne et l’efficacité externe :

« L’efficacité interne est le rapport ou le degré de conformité entre les résultats effectivement

observés à court terme et les EAT [effets attendus sur le terrain] à court terme. C’est l’évaluation du

produit ou des effets directs. C’est une qualité tout à fait fondamentale, car elle détermine le degré

de réussite de l’action entreprise. »20

(p.31)

« L’efficacité externe est le rapport ou le degré de conformité entre les résultats obtenus à long

terme et les EAT [effets attendus sur le terrain] à long terme »21

(p.31).

Selon eux, l’efficacité est l’une des composantes essentielles de la qualité pour le pilotage d’une

action éducative.22

19

DE KETELE J.-M. et GERARD F.-M. (2007), « La qualité et le pilotage du système éducatif » in Behrens Matthis,

La Qualité en éducation, PUQ, p. 31.

20 DE KETELE J.-M. et GERARD F.-M. (2007), « La qualité et le pilotage du système éducatif » in Behrens Matthis,

La Qualité en éducation, PUQ, p. 31.

21 Idem.

Plan

Do

Check

k

Act

Qualité

22

3. La coopération comme concept

L’efficacité et l’amélioration de l'évaluation de la formation passent par le dialogue et le travail

entre les acteurs de la formation, en particulier entre apprenants, formateur et responsable de

formation.

Dans les entreprises modernes, l’organisation du travail change. La communication est devenue

fondamentale : « La qualité et la fiabilité des interactions au sein du système sont posées comme

source de compétitivité »23

.(p.105)

La coordination, lente et figée, dirigée par la hiérarchie ne serait plus suffisante. Elle serait

aujourd’hui remplacée par la coopération, qui est « l'action de participer (avec une ou plusieurs

personnes) à une œuvre ou à une action commune »24

. La coopération serait aussi plus souple,

réactive et rapide ; elle serait le moteur du lien social et de la communication multidirectionnelle,

aussi bien verticale qu’horizontale.

Norbert Alter pense ainsi qu’ « une organisation ne peut pas être efficace sans l’existence d’une

certaine division du travail, de mécanismes de coopération et de dispositifs d’évaluation conçus de

manière rigoureuse »25

.

Selon Jean-Marie Barbier, « il conviendrait […] de considérer […] les faits d’évaluation comme

des pratiques sociales »26

(p.12) et pour Thierry Ardouin, « la formation ne pourra être efficace que

si elle est en permanence articulée avec l’organisation du travail »27

(p.19)

Ainsi, l’évaluation serait nécessairement un acte social et l’efficacité de l’évaluation de la formation

passerait par la coopération entre apprenants, formateur et responsable de formation. Nous

supposons que sans cette coopération, la fonction évaluation serait vouée à l’échec. La coopération

22

DE KETELE J.-M. et GERARD F.-M. (2007), « La qualité et le pilotage du système éducatif » in Behrens Matthis,

La Qualité en éducation, PUQ, pp. 29-34.

23 DUBOIS M. et PETIT F. (2003), Introduction à la psychosociologie des organisations, Dunod, 3è édition, p.105.

24 Trésor de la Langue Française informatisé

25 ALTER N. (2009), Donner et prendre, la coopération en entreprise, éditions la découverte, p.10.

26 BARBIER J.-M. (1994), L’Evaluation en formation, PUF, 3è édition, p.12.

27 ARDOUIN T. (2006), Ingénierie de formation pour l’entreprise, Dunod, 2è édition, p.19.

23

serait une méthode pour mettre en place une évaluation de la formation opérationnelle et efficace. Si

les acteurs de l’évaluation ne coopèrent pas, aucune évaluation digne de ce nom ne pourra être

conçue.

Ainsi, si la coopération n’est pas présente, plusieurs difficultés institutionnelles ou stratégiques

peuvent survenir selon Norbert Casas :

« - Absence de clarté des finalités ayant donné lieu à la définition des objectifs de formation.

- Absence d’un cahier des charges entre le maître d’ouvrage et les maîtres d’œuvre.

- Prise en compte tardive par les acteurs de la nécessité d’une véritable évaluation.

- Divergences dans l’interprétation des résultats et leurs causes. »28

Alors, selon nous, ces difficultés mettent en péril l’évaluation et son amélioration.

C. Association des concepts

Notre but, ici, est d’associer les concepts d’évaluation, d’efficacité et de coopération.

Nous désirons montrer que l’évaluation en s’inscrivant dans une démarche d’efficacité est vraiment

opérationnelle. Si l’organisme de formation ou l’entreprise ne mettent pas en place les moyens

d’apprécier les résultats de la formation, alors le bienfondé de l’action de formation n’est pas

prouvé selon nous. Or, les résultats de la formation sur les salariés et sur l’entreprise doivent être

mesurables sous peine de former sans aucune autre perspective que la formation elle-même.

Comme nous l’avons vu, il existe plusieurs niveaux d’évaluation, et leur faisabilité n’est pas

toujours la même. Ainsi, l’évaluation directe est facilement mise en œuvre mais son intérêt pour

contribuer à l’efficacité de l’évaluation de la formation n’est pas déterminant tandis que l’évaluation

différée a un intérêt bien supérieur pour l’efficacité mais elle est difficilement réalisable. Nous

pouvons penser que la coopération entre les acteurs de la formation peut parvenir à améliorer

l’efficacité de l’évaluation de la formation. L’efficacité est dépendante de la culture d’entreprise et

des personnes concernées par la formation que sont la direction, la hiérarchie, les responsables de

formation et les formateurs. Ce sont ces personnes qui, ensemble, peuvent et doivent trouver les

moyens de mettre en œuvre le plus efficacement possible l’évaluation de la formation s’ils veulent

pouvoir améliorer la formation dans l’entreprise et en tirer des bénéfices.

28

CASAS N. (1998), Evaluer une action de formation, Fiche technique n°4, CEDIP.

24

III. La recherche

A. Méthodologies de recherche

Pour mener à bien cette recherche, nous utiliserons deux types de méthodes comme moyens de

recherche, la recherche quantitative par des questionnaires et la recherche qualitative par des

entretiens.

Nous avons pensé que mener une recherche à la fois qualitative et quantitative nous permettrait de

profiter des avantages de chaque méthode. La recherche quantitative nous procure un niveau de

précision et d’uniformité dans le recueil de données qui nous semble scientifiquement approprié

avec un grand nombre de répondants et la recherche qualitative nous met face aux réflexions des

interviewés et nous procure des éléments nouveaux par un mode de recueil plus libre. Les entretiens

peuvent nous apporter de nouveaux éléments de réflexion et les questionnaires permettent, grâce à

leur nombre de valider ou d’invalider une hypothèse avec plus de force. Nous pouvons donc dire à

juste titre que les deux méthodes sont complémentaires.

Utiliser ces deux méthodes conjointement nous permet de pallier certains points négatifs dans notre

recherche : le questionnaire est un outil de notre recherche mais il est aussi une commande du lieu

de stage, c’est pourquoi nous ne pouvions y insérer tous les éléments qui permettraient de répondre

parfaitement à nos deux hypothèses de recherche. Le questionnaire, selon nous, n’était donc pas

suffisant pour répondre à notre première hypothèse.

Pour notre recherche, nous désirions travailler uniquement à partir d’éléments de recherche récoltés

chez Veolia mais nous savions qu’il serait difficile d’avoir un nombre assez important d’entretiens

pour mener une recherche uniquement qualitative.

1. Recherche quantitative

a) Choix de la recherche quantitative

25

Avant le début de notre stage chez Veolia Propreté Nord Normandie, nous n’avions pas prévu

d’utiliser la méthode quantitative pour mener notre recherche. Lors de notre premier entretien avec

notre future tutrice, nous avions proposé de réaliser une évaluation différée de la formation pendant

notre stage. Notre tutrice accepta notre proposition et nous inscrivions alors ensemble l’évaluation

différée de la formation parmi la liste des missions à réaliser pendant notre stage. Au début du

stage, nous décidions tous les deux de créer un outil d’évaluation différée de la formation qui

prendrait la forme d’un questionnaire. Nous en avons alors profité pour faire d’une pierre deux

coups et nous décidions alors de profiter de cette opportunité pour utiliser ces mêmes questionnaires

pour notre recherche.

b) Périmètre de recherche

Dans le même temps, notre tutrice nous proposait de tester ce questionnaire sur les salariés de

VPNN ayant suivis la formation « VIVRE, mettre en œuvre les 5 actions sécurité prioritaires chez

Veolia Propreté ». Ne voyant pas d’inconvénient à réaliser l’évaluation différée sur ce périmètre

d’essai, nous acceptions sa proposition. Notre tutrice associait alors à notre projet d’évaluation le

responsable Qualité Hygiène Sécurité Environnement (QHSE) qui était très intéressé par

l’évaluation de cette formation qui concernait très précisément son champ d’action professionnel.

Cette formation consiste en l’apprentissage de méthodes et d’outils nécessaires à l’audit interne et à

l’amélioration de la sécurité sur les sites d’exploitation de Veolia Propreté. Cette formation est

dispensée depuis deux ans aux responsables hiérarchiques, aux managers, aux personnels du service

QHSE, au Directeur des Ressources Humaines et aux Responsables des Ressources Humaines pour

un nombre de formés de presque 220 personnes chez VPNN. Cette formation a été créée et est

dispensée par le réseau des Campus, les centres de formation internes à Veolia Propreté. Le Campus

a créé cette formation destinée normalement aux managers de proximité chez Veolia Propreté.

Nous décidons de tester cette évaluation sur les salariés de VPNN uniquement. Au final, sur la liste

des 220 personnes formées à « VIVRE », nous réduisons cette liste aux 189 personnes toujours

salariées de VPNN et qui ont suivi entièrement la formation.

Au regard de notre planning et de l’avancée de notre stage et de notre mission, nous décidons de

questionner les personnes par téléphone. Nous n’avons pas pris le risque d’envoyer 189

questionnaires par courrier car les grandes vacances approchaient et nous redoutions qu’ils ne nous

26

reviennent remplis que bien trop tard. De plus, nous savions qu’en général, lorsqu’on envoie des

questionnaires par courrier, une grande part des personnes ne les renvoient jamais. Par téléphone, le

travail est beaucoup plus long, mais le résultat est garanti mais avec cette méthode d’administration

directe, nous ne pouvions pas questionner seul les 189 personnes. Nous avons alors choisi un

échantillon de 50 personnes, nombre qui semblent suffisamment représentatif.

2. Recherche qualitative

a) Choix de la recherche qualitative

Notre recherche qualitative s'est déroulée en deux temps. Dans un premier temps, nous avons utilisé

l’entretien semi-directif qui nous paraît approprié au regard de notre problématique et de nos

hypothèses.

L’une des hypothèses porte directement sur la coopération donc nous avons opté pour un entretien

ouvert, avec notre champ d’analyse, c’est-à-dire avec les acteurs de la formation en entreprise. Par

la relation que l’interviewer crée avec l’interviewé, l’entretien est plus à même de recueillir les

données sur une compétence relationnelle telle que la coopération. L’entretien permet de tisser un

réseau dans le cadre du stage. Nous avons utilisé l’entretien d’explicitation qui nous a servi à

comprendre le pourquoi et le comment des pratiques des interviewés.

Dans un second temps, à la fin de chaque questionnaire de notre recherche quantitative, nous avons

posé une question supplémentaire qui ne faisait pas partie du questionnaire. Cette question ne fait

pas exactement partie de la recherche quantitative, nous avons donc décidé de l’utiliser et de

l’analyser de la même manière que nos entretiens.

b) Périmètre de recherche

Pour notre recherche qualitative, nous avons souhaité interviewer les personnes concernées par la

formation dans l’entreprise dans laquelle nous effectuons notre mission. Nous avons donc souhaité

contacter des Responsables de formation, des Chargés de formation en entreprise et en centre de

formation intégré, des managers et des formés. Nous voulions ainsi avoir un panorama complet des

acteurs sociaux dans l’entreprise pour ainsi répondre aux hypothèses de recherche, pour connaître

27

leurs représentations de l’évaluation de la formation et savoir si ces différents acteurs travaillent

ensemble pour construire les évaluations de la formation.

Notre recherche qualitative est un complément à notre recherche quantitative et nous avons donc

réalisé 3 entretiens, un premier entretien avec un Responsable gestion de la formation d'un des

Campus régionaux, un deuxième entretien avec un Chargé de formation qui travaille à la direction

nationale de la formation de l'entreprise et un troisième entretien avec un Chargé de formation dans

le Campus national.

Grâce à la question qualitative qui clôturait chaque questionnaire, nous avons aussi obtenu des

réponses des formés eux-mêmes qui étaient aussi des managers.

B. Outils utilisés pour la recherche

1. Recherche quantitative

a) Techniques d’échantillonnage utilisées

Même si un échantillon de 50 personnes semble assez représentatif de 189 personnes, nous avons

appliqué une méthode scientifique à notre échantillonnage.

Nous avons commencé par définir des critères pour construire des strates et ainsi réaliser un

échantillonnage aléatoire stratifié. Nous avons choisi quatre critères dont nous pouvions avoir

connaissance pour créer nos strates.

Ces quatre critères sont l’âge, le sexe, la catégorie socio-professionnelle et l’ancienneté dans

l’entreprise. Pour le premier critère de l’âge, nous avons choisi de regrouper les individus par

tranche d’âge (18-20 ans, 21-30 ans, 31-40 ans, 41-50 ans et 51-60 ans). Nous avons aussi regroupé

les individus par tranche pour l’ancienneté (0-10 ans, 11-20 ans, 21-30 ans, 31-40 ans). Pour le

critère du sexe, bien sûr, nous avons réparti les personnes entre « homme » et « femme ». Pour le

critère de la catégorie socio-professionnelle, nous avons utilisé le découpage habituellement utilisé

chez VPNN en quatre catégories : ouvrier, employé, TAM (Technicien et agent de maîtrise), cadre.

28

Pour chaque critère, nous avons voulu questionner les individus proportionnellement à leur nombre

dans chaque strate et nous avons alors calculé le pourcentage de répartition des strates pour

l’ensemble des 189 personnes. Puis nous avons reporté ce pourcentage à 50 individus, ce qui nous a

donné le nombre de personnes que nous devions interroger sur 50 personnes pour chaque critère et

pour chaque strate.

Ainsi, pour illustrer notre explication, sur 189 personnes, 28 sont des femmes et 161 des hommes,

ce qui nous donne 15% de femmes et 85% d’hommes. Nous pouvons ensuite calculer que 15% de

femmes sur 50 individus font 7 femmes et 85% d’hommes sur 50 individus font 43 hommes. Après

avoir appliqué cette méthode à chaque critère et à chaque strate, il nous reste à choisir le nombre

d’individus correspondant.

Pour ce faire, nous avons associé à l’échantillonnage par strate, l’échantillonnage systématique qui

consiste à choisir les individus qui sont régulièrement espacés dans les listes de chaque strate. Cet

espace régulier est choisi par rapport à la taille de chaque strate. Par exemple, si nous devions

choisir 4 personnes dans une state en comprenant 20, notre espace était de 5.

Finalement, la strate « Sexe » est composée

ainsi, avec 7 femmes et 43 hommes :

43 86%

7 14%

Sexe

Homme

Femme

29

La strate « Age » :

La strate « Catégorie socio-professionnelle » :

Et la strate « Ancienneté » :

5 10%

17 34%

20 40%

8 16%

Age

21-30 ans

31-40 ans

41-50 ans

51-60 ans

2 4%

2 4%

18 36%

28 56%

Catégorie socio-professionnelle

Ouvrier

Employé

TAM

Cadre

21 42%

19 38%

7 14%

3 6%

Ancienneté

10 ans ou moins

11-20 ans

21-30 ans

31-40 ans

30

b) Questionnaires créés

Dans notre recherche quantitative, nous avons donc utilisé les mêmes outils quantitatifs que dans

notre mission de stage.

Nous avons dû créer deux questionnaires pour répondre aux besoins de deux commanditaires

différents dans l’entreprise sans compter nos propres besoins.

Le premier commanditaire fut le service Emploi et Compétences qui, par l’intermédiaire de ma

tutrice, souhaitait avoir à sa disposition un outil qui lui permettrait d’évaluer « à froid » n’importe

quelle formation.

Le deuxième commanditaire fut le responsable QHSE qui désirait avoir un outil pour évaluer « à

froid » la formation « VIVRE, mettre en œuvre les 5 actions sécurité prioritaires chez Veolia

Propreté ».

Ainsi, nous avons alors décidé de créer deux questionnaires séparés. Le premier était le

questionnaire « général »29

destiné à évaluer tout type de formation et le second était le

questionnaire annexe30

destiné à compléter le premier uniquement dans le cadre de l‘évaluation de

la formation « VIVRE ».

Enfin, nous étions le troisième commanditaire et pour cette raison, nous avons insisté, lors de la

création des questionnaires, à poser un certain nombre de questions, dans ceux-ci, qui nous

permettraient de répondre à notre problématique et de valider ou d’invalider nos hypothèses de

recherche.

Pour créer le questionnaire « généraliste », nous nous sommes appuyés sur les principes de

l’évaluation du transfert des connaissances en situation professionnelle que nous avons pu trouver

chez Thierry Ardouin31

et Alain Meignant32

.

29

Cf. Annexe 9: Questionnaire général

30 Cf. Annexe 10: Questionnaire annexe

31 ARDOUIN T. (2006), Ingénierie de formation pour l'entreprise : analyser, concevoir, réaliser, évaluer, Paris :

Dunod, 2è édition, p.215.

32 MEIGNANT A. (2003), Manager la formation, 6ème édition, Editions Liaisons, pp. 319-326.

31

Pour créer le questionnaire annexe, nous avons analysé le contenu pédagogique VIVRE ainsi que

les supports donnés aux stagiaires en fin de formation.

Pour pouvoir, utiliser ces questionnaires dans notre recherche, nous avons réfléchi aux questions qui

pourraient à la fois être utiles aux deux commanditaires et à notre recherche et pour cela, nous

avons posé un certain nombre de questions concernant le travail en coopération et nous avons

profité de l’administration des questionnaires par téléphone pour poser aux stagiaires une question

subsidiaire concernant leur représentation de l’évaluation de la formation par la question : « Que

pensez-vous de l’évaluation de la formation ? »

c) Outil pour le traitement informatique des questionnaires

Pour traiter les informations obtenues par les questionnaires, nous avons utilisé l’outil Excel car les

logiciels habituellement utilisés pour le traitement d’analyse quantitative comme SPSS sont

complexes et notre tutrice ne les connaît pas.

Utiliser Excel pour traiter les informations nous a limité dans le type de questions que nous

pouvions poser et surtout dans le type de réponse que nous pouvions collecter. Comme nous

voulions pouvoir analyser les résultats des questionnaires aussi bien par le tri à plat que par le tri

croisé, nous avons dû beaucoup tester les questionnaires avec Excel et nous nous sommes aperçu

que nous étions dans l’obligation de ne poser que des questions qui amèneraient une réponse

unique. Après maints tests et essais en tout genre, nous avons réalisé le tableau de données33

, qui

nous permettrait de faire les analyses indispensables aux traitements des informations collectées,

avant même de commencer à administrer les questionnaires.

Les questions sont identifiées par un code, qui sert à traiter plus rapidement les réponses, par l’outil

informatique. Les réponses sont reportées dans un fichier Excel prévu à cet effet. Ce fichier

comprend aussi des tableaux qui comptent pour chaque question le nombre de réponses données. Le

fichier Excel traduit ces tableaux en graphiques, en forme de camemberts, pour mieux visualiser les

résultats de chaque réponse.

33

Cf. Annexe 11 : Extrait du tableau de données.

32

Grâce à ce fichier Excel, nous pouvons croiser jusqu’à 4 questions simultanément grâce à des

tableaux et graphiques croisés dynamiques. Nous ne pouvons bien sûr pas essayer de croiser toutes

ces questions car il y a plus de 4 millions de possibilités. Nous pouvons croiser les données qui nous

semblent importantes ou qui, a priori, pourraient avoir un impact important sur d’autres données. Le

choix des données croisées ici est subjectif. Nous nous sommes contentés de ne croiser que deux

critères à la fois34

, il ne reste alors plus que 2162 possibilités de croisements.

Au final, sur les 2162 possibilités de croisement, nous en avons testé environ 200. Sur ces 200

essais, seule une petite partie donnait des résultats pertinents pour valider ou invalider nos

hypothèses de recherche. Pour cette raison, seule une dizaine de croisements sera présentée dans le

cadre de ce mémoire.

2. Recherche qualitative

Pour réaliser notre recherche qualitative, nous avons défini, dans un premier temps, des indicateurs

et des variables à observer correspondant à nos hypothèses. Nous avons choisi l’analyse de contenu

comme méthode d’analyse des informations provenant des entretiens d’explicitation.

Pour étudier les entretiens qui seront réalisés, nous utiliserons l’analyse thématique qui nous

permettra d’isoler dans chaque entretien les parties du discours relatives aux mêmes thèmes pour

ensuite comparer ces analyses d’entretiens entre elles.

a) Question supplémentaire aux questionnaires

Comme nous l’avons expliqué précédemment, nous avons très succinctement interrogé les

stagiaires de la formation VIVRE à la fin de chaque questionnaire sur leur conception de

l’évaluation de la formation. A tous, nous leur avons simplement posé la question suivante : « que

pensez-vous de l’évaluation de la formation ? ».

Nous ne pouvions pas nous permettre d’aller plus loin dans ce questionnement supplémentaire car

les personnes avaient déjà répondu à une quarantaine de questions, juste avant et certaines d’entre

elles n’avaient que peu de temps à nous consacrer. Avant de décider de poser cette unique question

34

Cf. Annexe 12 : Exemple de croisement avec deux critères.

33

supplémentaire qui devait nous aider à répondre à notre première hypothèse de recherche, nous

nous sommes longuement demandé si l’analyse d’une seule question serait pertinente pour notre

recherche. Ne sachant alors pas comment les personnes interrogées réagiraient, nous décidions de

poser cette question à chacun.

b) Guide d’entretien

Pour mener à bien nos entretiens semi-directifs, nous avons donc construit un guide d’entretien35

à

partir de nos lectures, de nos concepts et de nos hypothèses. Ces éléments nous ont permis de

préparer des thèmes et des questions que nous avons utilisés lors de nos entretiens.

c) Grilles d’analyses des entretiens

A partir du guide d’entretien créé, nous avons pu construire une grille d’analyse thématique

longitudinale36

. Dans cette grille, nous retrouvons donc les thèmes et les questions du guide

d’entretien et pour chaque thème, nous avons prévu d’écrire en regard, les citations tirées des

entretiens qui leur correspondent ainsi que l’analyse de ces citations.

Une fois les grilles d’analyse longitudinale d’entretiens remplies, nous comparerons les analyses

longitudinales de chaque entretien pour créer une grille d’analyse transversale aux 3 entretiens.

Cette grille comprendra les thèmes questionnés ainsi que l’analyse transversale correspondant à

chaque thème.

35

Cf. Annexe 1

36 Cf. Annexe 2

34

IV.Analyse des résultats

A. Analyse des résultats quantitatifs

1. Biais et difficultés rencontrés lors de l’administration des

questionnaires

La première difficulté rencontrée lors de l’administration du questionnaire, et non des moindres, a

été le manque de connaissance des métiers des stagiaires interrogés lors de la construction du

questionnaire.

A priori, selon les précisions du deuxième commanditaire du questionnaire, le responsable QHSE

(Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement), les personnes formées devaient être des managers

en exploitation, proches des opérateurs et des ouvriers et le questionnaire spécifique à la formation

VIVRE a été conçu pour s’appliquer à cette catégorie de salariés. Mais, a posteriori, d’autres types

de salariés ont aussi été formés comme des membres des Ressources Humaines, des services QHSE

et du Comité sécurité de l’entreprise. Ces personnes ne dirigent pas d’équipes en exploitation et

certaines questions n’étaient donc pas adaptées.

La deuxième difficulté rencontrée a été de ne pas avoir prévu toutes les réponses possibles pour les

questions à choix fermé, même si le questionnaire a été testé avant la réelle mise en œuvre. Il a donc

fallu parfois inscrire sur les questionnaires des réponses qui n’étaient pas prévues et les ajouter dans

les possibilités de réponses dans l’outil de traitement informatique.

Certaines questions un peu longue ou à la formulation quelque peu alambiquée ont aussi posé

problème, ce fut le cas des questions codées V03 et V04.

Quelquefois, le vocabulaire employé a aussi été un frein à la bonne compréhension des questions,

notamment dans l’acception des termes qui était différente entre la personne interrogé et nous. Des

imprécisions sont présentes avec les termes « collègues » en V19 et « collaborateur » en V21.

Le contexte de déploiement de la formation VIVRE nous amène à penser que les réponses aux

questions « Qui a fait le choix de cette formation ? » (V10) et « Votre hiérarchie a-t-elle

35

connaissance des objectifs de cette formation ? » (V14) n’ont que peu d’intérêt en ce qui concerne

l’évaluation de cette formation VIVRE. En effet, le choix de la formation ayant été décidé par la

direction et pour tous les managers et leur hiérarchie, il y a peu de disparités dans les réponses à ces

questions. Pour cette raison, les résultats de ces deux questions ne seront pas croisés avec les autres.

2. Analyse du tri à plat et des commentaires

Puisque les questionnaires devaient satisfaire les exigences de notre recherche ainsi que les

exigences de deux commanditaires de l’entreprise, nous étudierons seulement les questions qui ont

un rapport avec notre recherche.

Ainsi, pour répondre à notre première hypothèse, nous utiliserons les questions suivantes du

questionnaire général : V02, V03, V04, V05, V07, V08, V23, V24, V25.

A la question : « Avez-vous pu mettre en place

les apports de la formation sur votre lieu de

travail ? », les ¾ des personnes interrogées

pensent avoir pu mettre en place les apports de

la formation, entièrement ou au moins en partie,

même si quelques personnes ne l’ont pas utilisée

du tout.

13 26%

22 44%

12 24%

2 4%

1 2%

Utilisation apports de la formation V02

Oui, tout à fait

Assez

Assez peu

Non, pas du tout

Non renseigné

36

A la question : « Quel facteur vous a le plus aidé

à mettre en place les apports de la formation sur

votre lieu de travail ? », les réponses sont assez

variées et 28% des personnes n’ont pas souhaité

s’exprimer sur la question. On peut émettre

l’hypothèse que les choix proposés n’étaient pas

suffisants. De plus, les stagiaires avaient des

difficultés à comprendre la question et nous la

faisaient parfois répéter, ce qui peut expliquer

ce pourcentage élevé d’absence de réponse. Les

réponses les plus choisies furent « les moyens

techniques » et « votre responsable

hiérarchique ».

A la question : « Quel facteur a rendu plus

difficile la mise en place des apports de la

formation sur votre lieu de travail ? », plus de la

moitié des personnes ont estimé que le manque

de temps les avait empêchées de mettre en place

les apports de la formation sur leur lieu de

travail.

A la question : « Pensez-vous que cette

formation a eu un impact positif sur la qualité de

votre travail ? », plus de la moitié des personnes

interrogées ont choisi les valeurs médianes avec

« assez » et « assez peu ».

13 26%

9 18%

3 6% 11

22%

14 28%

Facteur favorisant V03

Moyenstechniques

Moyens humains

Le temps

Votre responsablehiérarchique

8 16%

10 20%

28 56%

4 8%

Facteur empêchant V04

Moyenstechniques

Moyens humains

Le temps

Votre responsablehiérarchique

Non renseigné

12 24%

12 24%

16 32%

7 14%

3 6%

Impact positif V05

Oui, tout à fait

Assez

Assez peu

Non, pas du tout

Non renseigné

37

A la question : « Avant la formation, étiez-vous

motivé(e) à l’idée de suivre cette formation ? »,

la moitié des personnes était tout à fait motivée

à l’idée de suivre cette formation et 10% étaient

réfractaires à l’idée de suivre cette formation.

A la question : « Après la formation, étiez-vous

motivé(e) à l’idée d’utiliser ce que vous avez

appris en formation ? », 54% des personnes

interrogées ont répondu « Oui, tout à fait ».

Avant la formation, ils n’étaient que 48%,

comme vu précédemment. On peut donc

constater que la formation à modifier les points

de vue puisque 6% de plus étaient motivés à

l’idée d’utiliser la formation et aucune personne

n’était pas du tout motivée.

24 48% 6

12%

14 28%

5 10%

1 2%

Motivation avant V07

Oui, tout à fait

Assez

Assez peu

Non, pas du tout

Non renseigné

27 54% 14

28%

9 18%

Motivation après V08

Oui, tout à fait

Assez

Assez peu

Non, pas du tout

Non renseigné

38

A la question : « Pensez-vous que vos

connaissances concernant cette formation

devraient être actualisées ? », les avis sont

partagés mais le oui l’emporte à 52%.

A la question V24 : « Comment ? »,

Globalement, les personnes qui souhaitent que la formation soit actualisée proposent deux choses :

certains pensent qu'une action de formation complémentaire d'une durée assez courte pourrait être

envisagée :

-Une journée de rappel par trimestre ou semestre.

-Un recyclage tous les deux ans serait le bienvenu.

-En e-learning, assez court. Avec zoom sur des points difficiles à appliquer

-Toutes les formations devraient être actualisées. Deux jours n'étaient pas suffisants. Une demi-

journée thématique avec mise en situation (par an)

Les autres apprenants proposent d'échanger et de coopérer avec leurs homologues qui ont suivi la

formation :

-En allant sur d'autres sites pour échanger avec d'autres responsables d'exploitation.

-Faire une journée de retours d'expériences entre les personnes formées pour voir ce que les gens

appliquent.

-[...] un retour d'expériences, sur ce qu'ont mis en place les autres dans un groupe d'échanges.

-Dans le cadre des challenges sécurité, on pourrait parler des méthodes

-Un rappel ferait du bien avec une journée et une visite de site, plus que quelqu'un d'autre qui

viendrait faire une visite sur mon site.

26 52%

21 42%

3 6%

Actualisation V23

Oui

Non

Je ne sais pas

Non renseigné

39

A la question V25 : « Quelles seraient vos propositions d’amélioration ? »,

La proposition d'amélioration la plus courante est de faire plus de pratiques et de voir davantage de

cas concrets durant la formation :

-Plus de terrain.

-Mettre plus d'études de cas.

-Filmer une intervention et voir comment on pourrait l'améliorer par la critique et l'analyse de ce

que l'on voit.

-Elle est parfois trop éloignée de la réalité. Proposer des actions qui soient plus réalistes d'un point

de vue économique car on ne peut pas arrêter tout le temps l'activité même si la formation dispense

des grands principes.

-Faire plus de terrain en allongeant la durée de la formation.

-Plus de cas concrets.

-Faire [...] plus d'exercices pratiques sur le terrain.

-Faire plus de pratique, plus de simulation en tenant compte des moyens humains, financiers, etc…

-Formation plus sur le terrain (2 jours de plus)

-Faire plus de mises en situation.

La proposition d'amélioration suivante concerne les personnes formées. Pour certains apprenants, la

formation devrait être déployée à d'autres salariés ou tout au moins tenir compte des opérateurs dans

la formation :

-Faire plus d'ateliers avec les collaborateurs qui sont concernés par les accidents du travail, les

impliquer davantage.

-Il faudrait faire la formation pour tout le personnel d'un site, en même temps et sur le site.

-Le personnel n'a pas acquis les concepts de base. Il y a un décalage.

-Il faut que les commerciaux fassent la formation. Il faut insister sur la partie responsabilité

juridique. Impliquer voire former tous les membres des CHSCT.

-Impliquer davantage les personnes sur le site pendant ces exercices pratiques

-Voir plus de technicité : pouvoir répondre aux besoins des salariés opérateurs. Voir plus de

psychologie humaine dans la formation

-Qu'elle soit ouverte à tout le monde

-Il faut déployer la formation à toute personne qui travaille sur le site dès le premier jour.

-Prévoir une formation accélérée en une heure avant tout autre chose dès l'arrivée du salarié dans

l'entreprise.

40

Certains apprenants souhaiteraient aussi que la méthode VIVRE soit simplifiée :

-Faire plus simple sur la partie audit (trop complexe pour le terrain), administrativement.

-Simplifier la méthode car je pense qu'elle apporte une certaine lourdeur aux visites sécurité

-Simplifier les méthodes qui sont imbuvables.

D'autres stagiaires auraient apprécié qu'il y ait une meilleure préparation, un meilleur encadrement à

la formation et plus de coopération :

-Faire plus d'ateliers avec les collaborateurs qui sont concernés par les accidents du travail, les

impliquer davantage.

-Avoir un suivi de la formation par un accompagnement.

-Faire vivre davantage la formation en commun.

-Changer de site de rencontre plus souvent pendant la formation et avec des homologues de plus

d'agences différentes

-Manque d'informations et d'accompagnement avant la formation.

-La mise en application manque d'anticipation.

-La hiérarchie aurait dû être formée avant. On a fait des visites mais tout le monde n'était pas au

courant.

-Il faudrait un représentant région QHSE pendant la formation en plus du formateur.

Pour la seconde hypothèse nous utiliserons : V10, V12, V13, V14, V16, V17, V19, V20, V21, V22

du questionnaire général et V30 du questionnaire annexe.

A la question : « Qui a fait le choix de cette

formation ? », 54% des personnes savent que le

groupe ou la hiérarchie a décidé de les envoyer

à cette formation et une personne affirme être

seule décisionnaire. Les personnes qui ont

répondu « Autre » savaient que le Groupe avait

décidé de les envoyer en formation. Nous avons,

au total, 86% de personnes qui n’ont pas été

consulté pour le choix de cette formation.

1 2%

16 32%

5 10%

27 54%

1 2%

Choix de la formation V10

Vous

Votre responsablehiérarchique

Les deux

Autre

Non renseigné

41

A la question : « Avant la formation, aviez-vous

déterminé des objectifs de formation avec votre

hiérarchie ? », 62% des personnes n’ont pas du

tout déterminé d’objectifs de formation avec

leur hiérarchie avant de partir en formation.

Dans ces conditions, les personnes partent en

formation mais ne peuvent pas savoir pourquoi,

surtout s’ils n’ont pas eux-mêmes choisi la

formation, ce qui est le cas ici pour 86% des

personnes interrogées comme nous l’avons vu à

la question V10.

A la question V13 : « Comment ? »,

Quelques stagiaires ont défini des objectifs de formation avec leur hiérarchie durant l'entretien

annuel mais nous ne disposons pas de beaucoup d'éléments de précisions à ce sujet :

-En fonction de mes besoins en compétences lors de l'entretien de fin d'année avec mon

responsable.

-Tous les ans, lors de l'entretien de fin d'année, on fixe des objectifs de formation.

-Lors de l'entretien annuel

-Lors d'entretien de fin d'année

-Par les objectifs annuels

-A l'occasion de l'entretien annuel

Deux stagiaires ont aussi eu un entretien spécifique pour préparer la formation et son évaluation

avant la formation :

-Avant la formation, on avait eu un débriefe sur les règles fondamentales

-Lors d'un entretien informel.

Mais la plupart des stagiaires n'ont pas défini d'objectifs de formation avec leur hiérarchie avant la

formation, ce qui explique pourquoi nous n'avons eu que peu de réponses à ce commentaire V13.

9 18%

2 4%

8 16%

31 62%

Objectifs pré-définis V12

Oui, tout à fait

Assez

Assez peu

Non, pas du tout

Je ne sais pas

Non renseigné

42

A la question : « Votre hiérarchie a-t-elle

connaissance des objectifs de cette formation

? », 86% estiment que leur hiérarchie connaît les

objectifs de la formation VIVRE.

A la question : « Après la formation, avez-vous

déterminé, avec votre hiérarchie, les éléments de

la formation que vous pourriez utiliser sur votre

lieu de travail ? », les résultats sont partagés, ce

qui montrerait une implication diffuse des

managers. 32% des personnes ont répondu

« Oui, tout à fait » et 30% « Non, pas du tout ».

A la question V17 : « Comment ? »,

Parmi les personnes qui ont déterminé, avec leur hiérarchie, les éléments de la formation qu'ils

pourraient utiliser sur leur lieu de travail après la formation, une grande majorité a programmé avec

sa hiérarchie les « visites sécurité » et les « causeries sécurité » préconisées dans la formation :

-On s'est fixé des objectifs de visites, de causeries.

-On met en place des réunions journalières dans lesquelles on aborde la sécurité et les moyens à

mettre en place.

-Visites sécurité à faire une fois par mois sur des sites différents.

43 86%

3 6%

4 8%

Connaissance de la hiérarchie V14

Oui, tout à fait

Assez

Assez peu

Non, pas du tout

Je ne sais pas

Non renseigné

16 32%

9 18%

10 20%

15 30%

Détermination des éléments à utiliser V16

Oui, tout àfaitAssez

Assez peu

43

-En entretien, en prévoyant des tournées sécurité

-Lors de visites sécurité (vu avec le responsable)

Certains stagiaires ont parlé plus précisément des acquis de la formation avec leur hiérarchie pour

les mettre en pratique :

-Lors d'une réunion, on a eu un rappel sur les principes à mettre en place sur le site.

-On a prévu les visites sécurité, le respect des règles fondamentales et la mise en valeur des bonnes

pratiques.

-On a mis en place les visites sécurité chaque mois avec HOT, ABCD

-On a vu les règles fondamentales qu'il fallait appliquer.

-On se sert de HOT, SVP.

-On a décidé d'utiliser HOT et SVP

Certains stagiaires ont entrepris une véritable coopération avec leur hiérarchie en faisant un état des

lieux sur leurs anciennes pratiques et sur celles qu'ils allaient utiliser après la formation:

-Mise à plat après la formation de ce que l'on pouvait améliorer.

-On a mis en place les visites sécurité chaque mois avec HOT, ABCD en alternance avec mon

supérieur.

-On a vu ensemble ce qu'on pouvait améliorer et mettre en commun.

-On s'est basé sur des bilans faits avant notre formation puis on a contractualisé les nouveaux

objectifs après la formation au regard du bilan passé.

-On a décidé ensemble de la conduite à tenir.

Mais pour certains, la coopération est moins efficace et plus approximative ou ressemble à de la

coordination sans aucun dialogue :

-On m'a demandé d'appliquer la formation et c'est ce que j'ai fait en proposant deux indicateurs par

trimestre.

-On a eu une feuille à compléter dans laquelle on devait écrire ce que l'on devait et allait faire mais

je ne sais pas si ça a été vu par ma hiérarchie.

-Peu de retours entre nous mais un peu avec mon supérieur direct.

-On ne nous a pas laissé le choix, il fallait l'appliquer.

-On a décidé d'intégrer HOT et SVP aux fiches terrain. Mais je suis embêté pour les utiliser.

-On a dû appliquer ce qu'on a appris mais on n'a pas d'indications précises.

44

A la question : « Avez-vous réussi à mettre en

pratique les outils de la formation en partenariat

avec vos collègues ? », nous constatons que

seuls 30% (« Oui, tout à fait ») des personnes

ont mis en pratique les outils de la formation

avec leurs collègues alors que 86% ont des

collègues formés, ce qui est peu mais qui peut

s’expliquer par la définition fluctuante, pour

certains, de la notion de « collègue ». Nous

avons pris comme référence la définition du

Trésor de la langue française : « Celui ou celle

qui, à l'intérieur d'une institution publique ou

privée, est revêtu de la même fonction ou de la

même charge que d'autres ». D’après certains

commentaires, certaines personnes ne sont pas

toujours sur le même site que leur « collègues »,

ce qui expliquerait aussi ce taux.

A la question V20 : « Comment ? »,

Certains stagiaires ont pu mettre en pratique les acquis de la formation en partenariat avec leurs

collègues :

-Par audit de sécurité dans les services. On pratique entre nous.

-On s'interroge ensemble sur l'étude des risques et des moyens à mettre en place.

-On a communiqué, on a mis en place des indicateurs.

-Au quotidien, on travaille ensemble.

-Utilisation de la fiche sécurité avec ABCD avec les managers de sécurité lors de visites collectives

au début. Aujourd'hui, visites seuls puis réunion pour plan d'action.

-En échangeant lors des réunions QSE

-On se réunit pour se fixer des objectifs

-On a les mêmes documentations, trames mises en place avec notre hiérarchie

-Tournées de sécurité ensemble et causeries

-Par la communication orale

15 30%

8 16%

14 28%

9 18%

4 8%

Utilisation avec collègues V19

Oui, tout à fait

Assez

Assez peu

Non, pas du tout

Non concerné(e)

Non renseigné

45

-J'ai fait les visites avec les responsables de site en utilisant les fiches sécurité, en utilisant le même

langage, les mêmes problématiques

-Par des visites sécurité à plusieurs

Mais d'autres n'ont pas réussi ou n’avaient pas les moyens de travailler avec leurs collègues et ont

dû se débrouiller seul :

-Par manque de temps.

-Même ceux qui ont suivi la formation ont parfois du mal à comprendre.

-La formation donne peu d'outils.

-On n'avait pas la même activité et on n'en a pas discuté par manque de temps.

-Je n'ai déjà pas totalement assimilé la formation alors je l'utilise peu avec les autres

-On est séparé donc je ne travaille pas directement avec eux

-Lors d'une visite sur un site, ce qu'on remarque et ce qu'on signale aux collègues n'est pas

forcément suivi d'effet par manque de moyens

-Car il n'y a pas de lien direct. On est isolé.

-Chaque encadrant se fixe ses propres objectifs.

A la question : « La formation a-t-elle eu un

impact positif sur les relations avec vos

collaborateurs ? », les réponses « Assez peu » et

« Non, pas du tout » ont été les plus souvent

choisies. Pour cette question, nous avons utilisé

la définition suivante du Littré : « un

collaborateur en entreprise est un employé ».

A la question V22 : « Comment ? »,

6 12% 11

22%

14 28%

13 26%

5 10%

1 2%

Impact sur collaborateurs V21

Oui, tout à fait

Assez

Assez peu

Non, pas du tout

Non concerné(e)

Non renseigné

46

Pour les stagiaires qui considèrent que la formation a eu un impact positif sur les relations avec

leurs collaborateurs, la formation a amené plus de dialogue et de coopération entre les personnes :

-Certains ont même fait des propositions que j'ai mises en place.

-Impact positif pour communiquer […] Il faut une communication positive

-Après la formation, on a fait un briefing avec eux, pour les impliquer et les responsabiliser.

-Ça a permis qu'on en parle, qu'on donne notre avis, notre ressenti

-Par plus de dialogue.

-Mise en place d'une communication sur les résultats.

-Dès le lendemain de la formation, on en a parlé.

-Ca les implique dans une démarche participative.

-Chacun sait maintenant de quoi on parle donc on a le même langage sur la sécurité

-J'ai eu le même langage avec une collaboratrice QSE une fois que j'ai fait la formation.

Cependant la plupart des apprenants considèrent que la formation n’a pas eu d’impact positif sur

leur relation avec les collaborateurs et aucune coopération n’a été mise en place :

-Manque de temps pour travailler avec les collaborateurs

-Ca n'a pas changé grand-chose

-La formation n'a pas changé ma façon de faire.

-Pas de changement.

-Moi, j'ai changé certaines choses que je leur dis mais ça n'a pas d'impact sur nos relations.

A la question : « Avez-vous réussi à mettre en

pratique les outils de la formation auprès de vos

équipes ? », les réponses sont plus tournées vers

les valeurs médianes « Assez » et « Assez peu ».

12 24%

16 32%

16 32%

2 4%

4 8%

Utilisation formation avec équipes V30

Oui, tout à fait

Assez

Assez peu

Non, pas du tout

Non concerné(e)

Non renseigné

47

3. Analyse du tri croisé

Les personnes qui étaient les

plus motivées (V07) avant la

formation sont aussi celles qui

le sont le plus après, à l’idée

d’utiliser la formation (V08).

Ceux qui avaient défini des

objectifs de formation avec

leur hiérarchie avant la

formation (V12) sont ceux qui

ont aussi le plus déterminé

avec leur hiérarchie ce qu’ils

allaient utiliser après (V16).

48

Les personnes qui étaient les

plus motivées avant la

formation (V07) sont aussi

celles qui souhaitent le plus

que cette formation soit

actualisée (V23).

Les personnes les plus

motivées après la

formation (V08) sont aussi

celles qui souhaitent le

plus que la formation soit

actualisée (V23).

Les personnes qui utilisent

le plus les apports de la

formation (V02) sont

celles qui ont déterminé,

après la formation, avec

leur hiérarchie, les

éléments qu’elles

pourraient utiliser sur leur

lieu de travail (V12).

49

Ceux qui utilisent le plus

les apports de la formation

(V02) sont ceux qui

souhaitent le plus que

leurs connaissances soient

actualisées (V23).

Plus les personnes

considèrent que la

formation a eu un impact

positif sur leur travail

(V05), plus les personnes

considèrent que le facteur

qui leur a permis d’utiliser

la formation sur leur lieu

de travail est « les moyens

techniques » (V03).

En toute logique, les

personnes les plus

motivées, après la

formation, à l’idée

d’utiliser ce qu’elles y ont

appris (V08) sont celles

qui utilisent le plus les

apports de la formation sur

leur lieu de travail (V02).

50

De plus, ces personnes

motivées après la

formation (V08) mettent

davantage en pratique les

outils de la formation avec

leurs équipes (V30).

Les personnes qui

estiment que la formation

a eu un impact positif sur

leur travail (V05) pensent

que celle-ci a aussi eu un

impact sur les relations

avec leurs collaborateurs

(V21) et inversement, les

personnes qui estiment

que la formation n’a eu

aucun impact sur leur

travail ne pensent pas qu’elle en ait eu sur leurs collaborateurs.

51

Les apprenants qui

n’avaient pas du tout

déterminés d’objectifs de

formation (V12), avec leur

hiérarchie, avant la

formation, sont aussi ceux

qui estiment que la

formation n’a eu aucun

impact sur les relations

avec leurs collaborateurs

(V21). Cela donne le

sentiment que le manque

d’implication sur la formation s’étend sur toute la ligne

hiérarchique, de manager en manager.

Les stagiaires qui

réussissent le plus à mettre

en place les outils de la

formation en partenariat

avec leurs collègues (V19)

sont ceux qui étaient les

plus motivés avant la

formation (V07) et après

la formation (V08).

Encore une fois, nous

comprenons que la

motivation est l’un des

éléments les plus

importants de cette étude.

52

Les stagiaires qui

souhaitent le plus que la

formation soit actualisée

(V23) sont ceux qui

utilisent le plus la

formation avec leur équipes(V30).

B. Analyse des résultats qualitatifs

1. Analyse de la question supplémentaire aux questionnaires

Tout d’abord, les réponses à la question unique, qui suivait les questionnaires, ont été très variées

parce que toutes les personnes ne l’ont pas interprétée de la même manière.

La plupart des personnes ont pensé que lorsque nous les questionnions sur « l’évaluation de la

formation », nous pensions uniquement aux questionnaires que nous venions de leur administrer.

D’autres n’ont sans doute pas associé le questionnaire à une évaluation et ont cru que nous leur

demandions leur avis sur le questionnaire de satisfaction qu’ils avaient rempli à la fin de la

formation et enfin une partie des personnes interrogées n’ont pas su nous répondre ou n’avait pas

d’avis sur le sujet.

53

Au final, sur 50 personnes interrogées, nous avons obtenu 44 réponses. Dans ces réponses, les

personnes interrogées nous ont donc donné leur point de vue sur l’évaluation de la formation.

Globalement, la conception des apprenants sur l’évaluation de la formation est positive au vu de

l’utilisation du vocabulaire employé pour la caractériser. Pour qualifier l’évaluation de la formation,

on trouvera 8 fois le mot « bon » ou « bonne », 2 fois l’adjectif « intéressant », 2 fois « adapté »,

une fois « cohérent », une fois « précis », une fois « nécessaire », 8 fois l’adjectif « utile » et 15 fois

« bien ».

Par cette question, nous avons pu mesurer l’intérêt des apprenants pour l’évaluation de la formation.

Même si certains commentaires étaient négatifs, la plupart des apprenants ont tout de même pris la

peine de nous répondre et parmi eux, un certain nombre souhaitait que leurs questionnaires soient

bien analysés pour que la formation s’améliore. Certains étaient satisfaits de savoir que l’entreprise

s’intéressait au suivi de cette formation stratégique.

2. Analyse longitudinale de chaque entretien

a) Analyse de l’entretien A

Cette analyse est tirée de la grille d’analyse de l’entretien A37

.

Interprétations des réponses aux questions concernant l’hypothèse 1 : « L'efficacité de

l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de l'évaluation »

L’interviewé sait faire la distinction évaluation à chaud-évaluation à froid. D’un point de vue

théorique, les connaissances sont présentes même si nous n’avons pas beaucoup de précisions sur

celles-ci.

L’interviewé utilise aujourd’hui les deux niveaux de l’évaluation à chaud que sont l’évaluation de

satisfaction et l’évaluation pédagogique.

L’interviewé a déjà utilisé l’évaluation du transfert des connaissances sur le poste de travail grâce à

un questionnaire mais ne peut plus l’utiliser. A l‘heure actuelle, le nombre de type d’évaluation

utilisée dans l’entreprise est assez restreint.

37

Cf. Annexe 4.

54

Les pratiques de l’interviewé en terme d’évaluation sont assez variées. Il évalue le dispositif de

formation comme on le voit par : « c’est un processus qui …qui est continu, qui démarre en amont

de la formation en fait, au moment de l’analyse des besoins et puis qui se poursuit tout au long de la

formation » dans une démarche proche de la démarche qualité même si le mot n’est pas mentionné

et même si l’interviewé ne donne pas d’explication sur sa manière de faire.

L’interviewé utilise l’évaluation de satisfaction : « qu’est-ce qu’ils en pensent, là c’est plutôt au

niveau de la satisfaction ».

L’interviewé utilise aussi l’évaluation pédagogique des connaissances par des quiz qu’ils comparent

avec des quiz fait en début de formation.

L’interviewé a un nouveau projet d’évaluation pour une formation spécifique. Il va mettre en place

une évaluation en groupe. Cette évaluation est assez difficile à classer car ce sera une évaluation

faite en fin de formation mais qui tend à montrer ce que seront capables de faire les stagiaires sur

leur poste de travail. Cette évaluation consiste en de l’analyse de pratique et de la mise en scène

faite à partir de leur expérience et de leurs nouvelles connaissances.

L’interviewé ne compte pas utiliser de grille d’évaluation et il n’y aura pas de note.

L’interviewé considère que voir les stagiaires continuer à se former et prendre confiance en eux est

une évaluation à froid de la formation : « pour moi, à froid, ça c’est une très bonne évaluation, de se

dire voilà, la formation a développé leur confiance en eux et ils se sont sentis capables d’aller euh

d’aller suivre une formation diplômante euh… voilà. Ça c’est super quoi ».

D’après l’interviewé, le contrôle des connaissances et des compétences se ferait naturellement lors

de leur utilisation, donc l’évaluation, au sens propre, ne serait pas utile comme l’interviewé le dit :

« on n’a pas besoin de passer un examen pour être sûr qu’on a acquis des compétences ».

Pour l’interviewé, l’évaluation de la formation ne semble pas réellement nécessaire surtout si elle

concerne des adultes : « On est quand même dans de la pédagogie pour adultes, moi je me pose

toujours la question de la pertinence » et il préfèrerait une évaluation informelle avant la formation.

Néanmoins, l’interviewé admet que l’évaluation de la formation est importante ! Mais l’interviewé

souhaite qu’elle soit réduite au minimum pour bien mesurer que les personnes soient satisfaites et

qu’elles aient « l’impression d’avoir appris quelque chose ».

Devant les difficultés à mettre en place les évaluations de la formation, l’interviewé utilise surtout

l’évaluation de satisfaction. L’interviewé est en difficulté avec l’évaluation des connaissances, pour

les adultes, s’il n’est pas contraint de la réaliser. Il estime qu’une formation se travaille et que ce

n’est pas à la fin de la formation que l’on peut avoir pleinement acquis les connaissances vues

pendant la formation. En réalité, les remarques de l’interviewé sont pleines de bon sens ; il ne

viendrait à l’esprit d’aucun professeur du secondaire ou d’aucun professeur des écoles d’évaluer les

55

connaissances de leurs élèves juste à la fin de la leçon. Alors pourquoi faudrait-il le faire pour les

adultes en formation continue ? L’interviewé s’interroge beaucoup, ce qui est important, sur

l’évaluation et ses limites, mais au final, il ne met pas grand-chose en place.

L’un des obstacles principaux à l’évaluation de la formation, c’est le manque d’implication des

apprenants ou de leur hiérarchie par rapport à la formation puisque l’interviewé sait que certains

participants n’ont même pas connaissance du programme de la formation en y arrivant et ne savent

pas pourquoi ils sont là.

Au niveau organisationnel, Veolia Environnement comprend plusieurs branches et plusieurs régions

qui ont chacune leur propre fonctionnement, notamment en termes de gestion de la formation. Pour

cette raison, l’interviewé qui travaille dans un Campus, doit s’adapter à chaque région, à chaque

responsable de formation.

Globalement, l’interviewé a l’habitude d’utiliser le cahier des charges pour la formation. La plupart

du temps, il fait un cahier des charges officieux pour se mettre d’accord avec le commanditaire.

Cette façon de faire peu formaliste peut s’appliquer chez Veolia pour la bonne raison que le

Campus est l’organisme de formation interne du groupe et donc il peut se permettre de fonctionner

comme ça. Il lui arrive tout de même de réaliser de véritables cahiers des charges à la demande,

encore une fois, du commanditaire.

Pour le parcours de formation dont s’occupe l’interviewé, il a formalisé un document très

intéressant pour la préparation de la formation. Ce document permet de présenter la formation au

stagiaire et à son manager et de les impliquer tous deux dans la formation. A l’aide de ce document,

ils définissent ensemble les objectifs de la formation et le stagiaire s’auto-positionne par rapport aux

objectifs de la formation. Nous pensons que ce type de préparation est essentiel pour améliorer

l’efficacité de la formation et de l’évaluation de la formation car il permet à tous les acteurs de

mesurer l’importance de la formation et de mieux évaluer si celle-ci comblera les besoins du

stagiaire et de son manager.

L’interviewé semble travailler dans un processus d’amélioration continue de ses dispositifs de

formation mais il ne nous dit pas si c’est fait de manière formalisée ou non. Avec un dispositif en

particulier, il va devoir préparer en amont, l’évaluation qu’il mettra en place après la formation.

L’interviewé ne semble pas si habitué à ce type de préparation.

L’interviewé se pose beaucoup de questions sur l’évaluation de la formation et sur son amélioration,

notamment sur l’évaluation des connaissances et des compétences puisque c’est le sujet qui

l’intéresse en ce moment. Mais il n’a pas en tête les autres types d’évaluation de la formation. En

effet, l’interviewé pense surtout à évaluer les stagiaires sur leurs apprentissages. Lorsque

56

l’interviewé cherche des solutions pour mettre en place l’évaluation, il utilise beaucoup de phrases

interrogatives et émet un certain nombre de doutes.

Interprétations des réponses aux questions concernant l’hypothèse 2 : « L'efficacité de

l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la formation »

L’interviewé travaille avec un nombre important d’acteurs, notamment les managers, en tant que

maillon essentiel à la formation dans l’entreprise.

D’après les réponses à mes questions, il ne semble pas y avoir un réel intérêt de la hiérarchie pour

l’évaluation de la formation. L’interviewé essaye d’impliquer la hiérarchie des stagiaires dans le

dossier préparatoire à a formation mais si l’interviewé ne demandait pas cet investissement aux

managers, il y aurait sans doute peu de choses de faites.

L’interviewé estime qu’en général, les stagiaires n’aiment pas l’évaluation ou en tout cas ce qu’elle

représente dans leurs souvenirs. Néanmoins, l’interviewé a l’impression que les stagiaires se sentent

bien en formation même s’ils viennent à contrecœur et pour l’interviewé, c’est une bonne

évaluation de la formation. Selon l’interviewé, les stagiaires auraient même besoin d’être évalué

pour prendre confiance en eux.

Le formateur a un besoin précis de l’évaluation de la formation. Grâce à elle, le formateur peut

améliorer la formation et l’adapter aux besoins des stagiaires. L’évaluation permet aussi, au

formateur, d’évaluer le niveau des apprenants.

Face à l’évaluation et à sa volonté d’impliquer la hiérarchie dans l’évaluation, l’interviewé n’a pas

de réel pouvoir et l’entreprise n’abonde pas forcément dans son sens, hormis les responsables de

formation.

L’interviewé et les responsables de formation seraient du même avis et souhaiteraient améliorer

l’efficacité de l’évaluation de la formation en incitant les managers à avoir un entretien avec leurs

collaborateurs à propos de la formation.

L’interviewé essaye de mettre en place le dialogue et un plan d’actions entre managers et

apprenants. L’interviewé considère que c’est très important pour l’efficacité de l’évaluation et de la

formation.

L’interviewé ne propose pas de moyens concrets pour amener les gens à coopérer ensemble. Il tente

de mettre en place des outils mais n’essaye pas de penser le fonctionnement de cet échange

coopératif.

57

b) Analyse de l’entretien B

Cette analyse est tirée de la grille d’analyse de l’entretien B38

.

Interprétations des réponses aux questions concernant l’hypothèse 1 : « L'efficacité de

l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de l'évaluation »

L’interviewé a une très bonne connaissance des différents types d’évaluation de la formation

Il utilise un nombre important de type d’évaluation de la formation

Il met en œuvre des questionnaires pour la satisfaction, pour l’auto-évaluation des objectifs

pédagogiques. L’interviewé met en place ponctuellement d’autres types d’évaluation et adapte ses

pratiques au contexte de la formation ou avec les attentes du commanditaire.

L’interviewé croise les données de ses évaluations avec des données informelles directement

recueillies auprès des stagiaires.

Il ne croit pas en la pertinence des données quantitatives car pour lui, l’analyse qu’on peut en faire

est trop subjective et variable. Ces différentes pratiques servent à évaluer et à améliorer la

formation.

Les pratiques d’évaluation ne sont absolument pas figées chez Veolia Propreté car il n’y a aucune

uniformisation, aucune standardisation d’une région à l’autre, d’un Campus à l’autre. Ainsi, les

différents services, répartis sur toute la France, n’utilisent pas les mêmes outils d’évaluation. Cette

façon de faire favorise, d’après l’interviewé, la « proximité avec le client », la flexibilité et

l’adaptabilité. L’interviewé apprécie cette flexibilité, pourtant, il semble se contredire parfois en

souhaitant une harmonisation qui empêcherait la flexibilité mais qui permettrait une meilleure

coopération sur l’ensemble de la France.

L’interviewé pense que l’évaluation de la formation est utile au point de souhaiter vouloir en faire

davantage. Pour l’interviewé, l’évaluation est utile car elle permet de mesurer l’efficacité de la

formation et de connaître la satisfaction des clients.

Pour l’interviewé, l’évaluation de la formation est nécessaire, mais pas n’importe comment. Il

estime qu’il est nécessaire de communiquer avec les acteurs de la formation directement et de ne

pas privilégier les questionnaires. L’interviewé n’apprécierait pas de ne faire que des questionnaires

même s’ils sont nécessaires d’un certain point de vue.

38

Cf. Annexe 5.

58

L’interviewé insiste sur le fait que l’évaluation est nécessaire mais toujours en tenant compte du

contexte de la formation et qu’il n’est donc pas toujours utile de tout évaluer, loin de là.

Pour certains projets de formation, l’évaluation de la formation est très importante et ces projets

méritent que l’on utilise plusieurs types d’évaluation pour améliorer au mieux leur efficacité.

Néanmoins, d’une manière globale, l’évaluation de la formation n’est pas importante en ce moment

et d’autre enjeux, selon l’interviewé « méritent plus d’attention » ce qui tend à montrer que

l’interviewé voit l’évaluation de la formation comme un outil à utiliser quand il en a besoin et non

comme un outil quotidien pour la qualité.

L’interviewé ne passe que peu de temps à s’occuper de l’évaluation de la formation par manque de

temps, et le temps qu’il y passe comprend aussi l’évaluation informelle qui est suffisante d’après

lui.

Il reconnaît que l’évaluation de la formation est « souvent la dernière roue du carrosse » en

formation professionnelle continue et qu’elle souhaiterait que l’évaluation de la formation soit

davantage formalisée mais sans en faire trop. L’interviewé réalise une analyse quantitative des

évaluations de satisfaction qu’il représente avec des graphiques mais d’après lui, l’évaluation

informelle qu’il réalise dans le même temps est « plus qualitative ».

Il connaît des difficultés pour réaliser l’évaluation de la formation. L’interviewé manque de temps.

L’interviewé a des difficultés avec certains types d’évaluation, avec ce qu’il appelle l’évaluation de

la « performance » et avec « l’évaluation des compétences ». Quoi qu’il en soit, l’interviewé pense

que l’évaluation ne peut donner des résultats objectifs si la formation n’est pas « déployée à grande

échelle » et qu’une évaluation sophistiquée n’est pas à systématiser.

Deux obstacles sont présents : le manque de financement et le manque de formalisme dans le

fonctionnement de l’entreprise, ce qui se ressent aussi en matière de formation et donc d’évaluation.

Il existe un ou plusieurs types de cahier des charges, plus ou moins précis et formalisés selon la

formation et ses conditions futures de réalisation.

L’interviewé estime qu’il est important d’inclure le manager dans la préparation à la formation pour

définir des objectifs mais concrètement, rien ne permet de certifier que c’est fait.

L’évaluation de la formation est conçue en amont de la formation en partenariat avec le

commanditaire. Le commanditaire a de fortes exigences en matière d’évaluation mais l’interviewé

propose une évaluation plus « réaliste » que l’on peut interpréter par moins d’évaluation.

Il pense pouvoir améliorer l’évaluation de la formation en analysant les projets de formation selon

leurs besoins d’évaluation. Il pense ainsi améliorer l’évaluation en classant les différents projets en

type et en attribuant des modalités d’évaluation à chaque type. L’interviewé aimerait parfois

pouvoir mettre en place une démarche qualité et avoir des démarches d’évaluation plus structurée.

59

Ainsi, l’interviewé a de réelles pistes de réflexion pour l’amélioration de l’évaluation qui peuvent

s’avérer très intéressantes.

Interprétations des réponses aux questions concernant l’hypothèse 2 : « L'efficacité de

l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la formation »

Au final, il est assez difficile de savoir quels sont les acteurs impliqués dans l’évaluation de la

formation car l’interviewé nous dit qu’il ne collabore avec personne mais qu’il travaille tout de

même avec son assistante, que les Ressources Humaines sont impliqués et qu’il peut avoir des

entretiens avec des participants, des managers et des responsables formation.

Il est difficile de savoir si la hiérarchie reconnaît un véritable intérêt pour l’évaluation de la

formation puisque l’interviewé nous dit qu’il n’a pas « connaissance de dispositifs dans lesquels on

les questionne de manière claire », qu’il ne sait pas si les managers savent ce que leurs

collaborateurs font en formation, même s’il pense qu’il est bon de les inclure dans « l’avant-

formation » et que c’est au manager de savoir ce que son collaborateur a fait en formation et ce

qu’il va pouvoir utiliser sur son poste de travail.

Selon l’interviewé, les apprenants s’investissent dans l’évaluation de la formation sans le savoir

lorsqu’ils font part de façon informelle de leur point de vue sur la formation. L’interviewé sait que

certains apprenants n’ont aucun intérêt pour l’évaluation de la formation et n’en parle pas à leur

manager et ils ne mettent pas en application les acquis de la formation qui devient alors

parfaitement inutile.

D’après l’interviewé, les formateurs s’investissent pleinement dans l’évaluation de la formation en

orientant l’interviewé pour qu’il fasse les changements nécessaires pour améliorer la formation.

Pour lui, les RH ont de l’intérêt pour l’évaluation de la formation puisqu’il « s’agit de

développement des compétences » mais de manière générale, l’entreprise ne soutient pas les projets

d’évaluation car ce n’est pas « prioritaire ». Si l’interviewé veut faire de l’évaluation plus que ce qui

est fait actuellement, il ne sera pas soutenu par l’entreprise et devra travailler seul.

La volonté d’amélioration de l’évaluation semble partagée par l’interviewé, les formateurs, les

intervenants et les participants aux formations même si ces derniers n’ont pas conscience qu’ils

participent à une évaluation néanmoins, leur volonté est bien là.

L’évaluation est bien construite collectivement, en coopération avec le commanditaire de la

formation qui est très demandeur d’évaluation. L’interviewé affirme qu’il est « très en lien avec

[son] système client et qu’ils décident ensemble de ce qui sera fait en terme d’évaluation

60

A l’heure actuelle, l’interviewé estime que chacun travaille dans son coin sans partage et sans

coopération. L’organisation de Veolia va changer et les moyens et les méthodes seront harmonisés

ce qui va amener les personnes à coopérer davantage, à se mettre d’accord, à travailler ensemble.

C’est par la restructuration que les personnes vont être amenées à améliorer leur coopération.

c) Analyse de l’entretien C

Cette analyse est tirée de la grille d’analyse de l’entretien C39

.

Interprétations des réponses aux questions concernant l’hypothèse 1 : « L'efficacité de

l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de l'évaluation »

L’interviewé connaît surtout l’évaluation de satisfaction, l’évaluation des connaissances et

l’évaluation des compétences.

Il utilise l’évaluation de satisfaction et l’évaluation des connaissances, notamment pour mesurer les

prérequis et les acquis en fin de formation.

L’interviewé propose, a minima, pour chaque formation une évaluation finale composé d’un

questionnaire de satisfaction qui sera traité par outil informatique et une auto-évaluation du stagiaire

sur les objectifs pédagogiques de la formation qui sera validée par le formateur puis conservée par

le stagiaire. Pour certaines formations, une évaluation des prérequis sera réalisée avant l’entrée en

formation. Pour les formations habilitantes, un quiz de connaissances sanctionnera l’acquisition ou

non de l’habilitation. Les évaluations réalisées par l’interviewé sont assez formalisées et précises

même si la palette d’évaluation proposée n’est pas très large.

L’auto-évaluation du collaborateur n’a pas grande utilité puisque c’est une évaluation très sommaire

qui n’est pas traité par l’interviewé et qui n’amène aucune plus-value à l’évaluation de la formation.

L’interviewé souhaite sincèrement que l’évaluation de la formation soit utile, qu’elle s’améliore et

qu’elle fasse progresser la formation.

L’évaluation de la formation est nécessaire quand elle est réglementaire, ce qui est le cas pour

l’évaluation des connaissances lorsqu’il y a habilitation ou pour l’auto-évaluation. Pour

l’interviewé, l’évaluation des prérequis n’est pas nécessaire si cette évaluation n’est pas réalisée

dans des conditions satisfaisantes. En ce sens, l’interviewé a raison, il ne sert à rien d’évaluer pour

évaluer si les choses ne sont pas faites correctement.

39

Cf. Annexe 6.

61

D’après l’interviewé, les évaluations de satisfaction sont vraiment importantes car ce sont elles qui

permettent d’améliorer la formation grâce aux informations qu’elles fournissent.

Le temps consacré à l’évaluation de la formation consiste surtout pour l’interviewé à rentrer les

informations des évaluations de satisfaction dans l’outil informatique de traitement. L’interviewé et

son équipe prennent 10 minutes pour chaque évaluation. Sur l’année, « ca fait 1000 heures qui sont

dédiées à la saisie des évaluations »

Les points de difficulté, pour l’interviewé, concernent l’auto-évaluation des stagiaires sur les

objectifs pédagogiques d la formation. L’apprenant peut mal remplir cette auto-évaluation et le

formateur doit ensuite le faire comprendre à celui-là et rectifier avec lui. Le formateur passe donc

un certain temps à faire ces rectifications et ce n’est pas toujours facile de faire comprendre au

stagiaire qu’il s’est mal auto-évalué. Finalement, l’interviewé, lui-même, n’a pas de difficultés avec

l’évaluation de la formation, ce qui paraît étonnant.

D’après l’interviewé, dès qu’une création de nouvelle formation est envisagée, « il y a

systématiquement un cahier des charges » mais ce n’est pas l’interviewé qui le réalise.

Pour l’interviewé, il est capital que le collaborateur ait eu un briefe de son supérieur hiérarchique

avant la formation pour discuter des objectifs de formation. Néanmoins, l’interviewé ne sait pas si

c’est fait et en doute sérieusement. L’interviewé pense que certains collaborateurs vont en formation

sans savoir pourquoi. Pour l’interviewé, ce manque de préparation à la formation rendrait la

formation inefficace.

Pour l’interviewé, l’évaluation de la formation ne peut être conçue qu’en amont de la formation, en

même temps que le programme puisque « l’un ne va pas sans l’autre » et lorsqu’on veut « améliorer

l’évaluation, il faut retravailler le programme de formation ». La démarche constatée par

l’interviewé semble assez efficace.

L’évaluation de satisfaction donne, pour l’interviewé, les meilleures informations pour améliorer la

formation. L’interviewé estime que l’on peut améliorer l’évaluation de la formation en préconisant

la réalisation d’un entretien entre le collaborateur et son responsable hiérarchique au retour de la

formation. Cet entretien permettrait de faire un point sur les acquis du collaborateur après la

formation et sur ce qu’il peut mettre en place sur son lieu de travail.

Interprétations des réponses aux questions concernant l’hypothèse 2 : « L'efficacité de

l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la formation »

D’après l’interviewé, une multitude d’acteurs travaillent à l’évaluation de la formation.

62

L’interviewé ne sait pas si la hiérarchie s’intéresse véritablement à l’évaluation de la formation mais

elle le devrait.

Les apprenants ne voient pas suffisamment l’intérêt de l’évaluation de la formation néanmoins, leur

avis peut faire évoluer la formation et leurs auto-évaluations sont importantes pour leur passeport

formation et leur développement des compétences.

Le formateur a un réel intérêt pour l’évaluation de la formation, il valide les auto-évaluations, il est

jugé par les stagiaires dans l’évaluation de satisfaction, par les auditeurs lors des sessions tests des

nouvelles formations. Il est amené à s’améliorer à partir des résultats de ces évaluations.

Il est difficile de savoir, pour l’interviewé, si l’entreprise s’intéresse vraiment à l’évaluation de la

formation. Il pense que c’est très important pour l’entreprise et qu’elle a un rôle à jouer au niveau

du management mais il pense que « ce n’est pas fait par manque de temps ».

Il y aurait une véritable volonté commune d’amélioration de l’évaluation entre certains des acteurs

de l’évaluation. Les acteurs de l’évaluation, stagiaires, service ingénierie, responsable FPC,

formateurs, tiennent compte des évaluations de satisfaction. De plus, les formations sont toujours

testées par des auditeurs et optimisés par le service ingénierie avant d’être déployées à grande

échelle.

L’évaluation de la formation est construite collectivement par les acteurs de la formation. Le

formateur est évalué par son responsable hiérarchique, par les apprenants, par les auditeurs-testeurs

à la création d’une formation. Ces acteurs coopèrent entre eux pour améliorer le travail du

formateur et donc la formation elle-même. Le service formation, dont fait partie l’interviewé,

coopère avec le formateur sur les évaluations de satisfaction et sur l’auto-évaluation des stagiaires.

Le service formation travaille avec le service ingénierie à l’amélioration de la formation à partir des

évaluations des stagiaires. Le formateur et le service ingénierie, composé de chargés de formation,

travaillent ensemble à l’amélioration de la formation à partir des évaluations de la formation

réalisées par les auditeurs-testeurs et la direction formation.

L’interviewé pense que le fait d’avoir l’organisme de formation intégré à l’entreprise est une bonne

chose pour le travail en « partenariat ». Les personnes qui ont le même langage et les mêmes codes

travailleront mieux ensemble que les autres.

3. Analyse transversale des entretiens

Cette analyse est tirée de la grille d’analyse transversale des entretiens40

.

40

Cf. Annexe 7.

63

Analyse transversale des analyses longitudinales des réponses concernant l’hypothèse 1 : «

L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de

l'évaluation »

Les connaissances des interviewés sur les différents types d'évaluation sont hétérogènes, l'un d'entre

eux connaît les termes « évaluation à chaud » et « évaluation à froid », un autre est capable de

classer l'évaluation selon 5 niveaux et le troisième a moins de connaissances et semble ne connaître

que l’évaluation de satisfaction et l’évaluation pédagogique sous différentes formes.

Là encore, les types d'utilisation de l’évaluation sont hétérogènes, mais les interviewés n'utilisent

pas tous les types d'évaluation qu'ils connaissent.

Les interviewés ont un socle commun d'évaluations qu'ils utilisent. Ce socle commun est

principalement composé de l'évaluation de satisfaction qui recueille les opinions des participants et

de l'évaluation des connaissances parfois par de l'auto-évaluation. Certains des interviewés ajoutent

à ces pratiques d'évaluations d'autres pratiques, plus ou moins formalisées, comme l'évaluation du

transfert pédagogique en milieu de travail, l'évaluation des prérequis, la mesure de la satisfaction

faite de manière informelle, l'évaluation informelle du travail en groupe ou de l'analyse de pratique.

Ce qui ressort des entretiens est le penchant manifeste des interviewés pour la flexibilité, pour

l'adaptation. Les trois interviewés ne travaillent pas ensemble et ne sont pas dans les mêmes locaux

de Veolia. Hormis le socle commun d'évaluations réglementaires que sont l'évaluation de

satisfaction et l'évaluation des connaissances, l'évaluation de la formation n'est pas uniformisé, n'est

pas standardisé et les interviewés adaptent leurs pratiques à leurs clients, aux formations.

Les interviewés n'ont pas le même point de vue sur l'utilité de l'évaluation de la formation. Lorsque

l'on parle d'utilité de la formation, l'un des interviewé ne pense qu'à l'évaluation des connaissances

et à l'évaluation des compétences et pour cette personne, l'apprenant fait lui-même naturellement

ces deux types d'évaluation lors de l'utilisation des acquis de la formation sur son poste de travail.

Les deux autres interviewés n'ont pas le même sentiment et pour eux, l'évaluation de la formation

doit s'améliorer et elle est très utile puisqu'elle permet « de mesurer l'efficacité de la formation ».

Pour le premier interviewé, l'évaluation de la formation n'est pas nécessaire car pour lui, les adultes

en formation n'ont pas besoin des mêmes outils pédagogiques que les enfants. Les autres

interviewés pensent que l'évaluation de la formation est nécessaire mais pas dans tous les cas ; il

n'est pas nécessaire de toujours tout évaluer tout le temps, surtout si ces évaluations ne sont pas

réalisées dans de bonnes conditions. Il ne faut donc pas « évaluer pour évaluer ».

64

Les trois interviewés disent accorder une grande importance aux opinions des stagiaires mais l'un

d'entre eux souhaite tout de même que l'évaluation soit réduite au minimum et le troisième

interviewé ajoute que c'est très important si le contexte de la formation le nécessite, ce qui est loin

d'être toujours le cas d'après lui.

L'un des interviewés dit ne pas consacrer beaucoup de temps à l'évaluation de la formation et le

troisième passe beaucoup de temps, avec son équipe, à rentrer les informations contenues dans les

questionnaires de satisfaction dans un logiciel de traitement statistique des données qui y sont

collectées.

Seul l'un des interviewés a permis de répondre à cette question et celui-ci a indiqué que peu de

moyens étaient mis à disposition de l'évaluation de la formation car c'est souvent « la dernière roue

du carrosse ».

Deux des interviewés admettent avoir des difficultés dans l'évaluation de la formation, dès le niveau

de l'évaluation des acquis. Ils ne mentionnent même pas le niveau supérieur de l'évaluation du

transfert pédagogique. L'un d'entre eux affirme avoir des difficultés avec ce qu'il appelle

l'évaluation de la « performance ». Cependant, ils n'ont pas de difficultés avec le niveau de

l'évaluation des opinions. Le troisième interviewé n'a aucun problème avec l'évaluation de la

formation mais il sait quelles sont les difficultés que rencontrent les formateurs avec qui il est en

contact. L'un des interviewés pensent déjà que l'évaluation des connaissances à la chaud n'est pas

légitime. Le deuxième interviewé estime qu'une évaluation ne peut être objective que si elle est

déployée à grande échelle et donc que la formation elle-même soit déployée à grande échelle.

Le premier obstacle est, pour l'un des interviewés, le manque d'implication des stagiaires et de leur

hiérarchie dans la formation. Lorsque ceux-là arrivent en formation sans en connaître le programme

et qu'ils ne savent pas pourquoi ils sont là car ils n'ont pas définis d'objectifs de formation avec leur

manager, la formation ne peut pas être efficace et ils ne peuvent faire aucune évaluation de la

formation. Avec l'évaluation de la formation, on sait alors rapidement que la formation n'apportera

sans doute aucun bénéfice au salarié comme à l'entreprise. Le second obstacle pour deux des

interviewés est le manque de formalisme dans le fonctionnement de l'entreprise, ce qui se ressent

aussi en matière de formation et donc d'évaluation de la formation. En effet, les interviewés doivent

sans cesse s'adapter aux pratiques des différents responsables de formation des différentes régions et

différentes branches de Veolia Environnement.

En ce qui concerne l'existence d'un cahier des charges, les trois interviewé sont formels et disent

qu'ils en réalisent, mais il y en a différents types, plus ou moins formalisés, qui sont utilisés selon le

contexte et la formation.

65

Deux des interviewés estiment que définir des objectifs de formation avant la formation est très

important mais qu'ils ne savent pas si les stagiaires communiquent avec leurs managers sur ce point

avant de partir en formation. Le troisième interviewé a conçu un document qui présente la

formation au manager et à son collaborateur et qui permet de les impliquer tous les deux dans la

formation et de préparer l'évaluation de la formation.

Les pratiques des trois interviewés sont disparates. L'un des interviewés ne semblent pas concevoir

l'évaluation de la formation en amont de la formation la plupart du temps, le deuxième la conçoit

avec le commanditaire et le troisième précise que le service chargé de concevoir les formations le

fait systématiquement.

Le premier interviewé s'interroge beaucoup sur l'évaluation des connaissances et des compétences

mais il est en cours de recherche de solutions mais n'en a pas vraiment pour l'instant. Le deuxième

interviewé souhaite améliorer l'évaluation de la formation en prescrivant des procédures

d'évaluations particulières selon les types de formation, en formalisant davantage les évaluations et

en mettant en place une démarche qualité. Le troisième interviewé souhaiterait améliorer

l'évaluation du transfert des connaissances en situation de travail en préconisant la réalisation d'un

entretien entre le collaborateur et son manager au retour de la formation.

Analyse transversale des analyses longitudinales des réponses concernant l’hypothèse 2 : «

L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la

formation »

Quel que soit l'interviewé, une multitude d'acteurs est impliqué dans l'évaluation de la formation

comme les managers, les participants, les membres des services formation, les membres des

Ressources Humaines, les responsables formation.

Les trois interviewés estiment que la hiérarchie devrait être intéressée par l'évaluation de la

formation mais ils ne savent pas réellement si elle l'est vraiment et ils en doutent.

Selon les trois interviewés, les apprenants ne sont pas intéressés par l'évaluation de la formation

mais ils peuvent l'être sans s'en rendre compte. Pour l'un des interviewés, ils montrent tout de même

leur intérêt lorsqu'ils lui donnent leur avis de façon informelle. Pour le deuxième interviewé, les

stagiaires auraient même besoin d'être évalués pour prendre confiance en eux.

Pour les interviewés, le formateur semble être intéressé par l'évaluation de la formation. Grâce à

elle, il va pouvoir évaluer le niveau des apprenants, il va pouvoir améliorer la formation en donnant

des pistes de changement au chargé de formation, il va pouvoir s'adapter aux besoins des stagiaires

et il va pouvoir améliorer ses pratiques.

66

D'après les interviewés, certains acteurs de l'entreprise s'intéressent à l'évaluation de la formation,

comme les responsables de formation, les responsables des Ressources Humaines mais pour eux, ce

n'est pas prioritaire et l'entreprise ne soutient pas vraiment les projets d'évaluation de la formation.

Les trois interviewés pensent qu'il y a une volonté commune d'amélioration de l'évaluation de la

formation mais les interviewés ne prêtent pas forcément cette volonté aux mêmes acteurs. Le

premier interviewé estime que cette volonté est commune aux responsables de formation et aux

chargés de formation, le deuxième interviewé estime que cette volonté est commune aux chargés de

formation, aux formateurs, aux participants et le troisième interviewé estime que cette volonté est

commune à tous les acteurs de la formation.

Pour les trois interviewés, l'évaluation de la formation est construite collectivement. Le premier

interviewé essaye de mettre en place une évaluation de la formation construite par les managers et

leurs collaborateurs en formation pour améliorer la préparation de la formation et le transfert

pédagogique des acquis de la formation sur le lieu de travail. Le deuxième interviewé cherche à

construire l'évaluation de la formation en coopération avec le commanditaire de la formation lors de

sa création. Le troisième interviewé pense que l'évaluation de la formation est construite

collectivement à plusieurs niveaux : le formateur travaille avec les auditeurs-testeurs, les

apprenants, la direction formation et les responsables hiérarchiques à la création d'une action de

formation. Le formateur construit l'évaluation de satisfaction et l'évaluation pédagogique avec le

service formation. Le service formation travaille avec le service ingénierie sur les évaluations de

satisfaction.

L'un des interviewés estime qu'à l'heure actuelle, il n'y a pas de réelle coopération et que seul le

changement d'organisation, la restructuration de l'entreprise amènera les acteurs de la formation à

travailler ensemble. Le deuxième interviewé pense que la coopération existe entre l'entreprise et son

centre de formation intégré parce qu'ils parlent le même langage. Pour ces deux personnes, la

coopération est donc difficile à trouver puisqu'il faudrait forcément avoir des codes communs ou

qu'elle soit forcée, contrainte par l'organisation pour qu'elle puisse exister.

C. Analyse globale des résultats

Dans le cadre de ce mémoire, nous avons donc interrogés une partie des acteurs de la formation

chez Veolia Propreté à l’aide de questionnaires et lors d’entretiens et nous avons proposé la

problématique suivante :

67

Comment améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation ?

Pour répondre à cette problématique, nous avons émis 2 hypothèses :

Hypothèse 1 : « L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur

conception de l'évaluation ».

Au regard de l’analyse des questionnaires et des entretiens que nous avons exploités, nous pouvons

affirmer certains points :

L’efficacité de l’évaluation de la formation, au sein des entreprises, dépend d’une multitude de

facteurs.

Tout d’abord, nous avons pu constater que les acteurs de la formation chez Veolia n’ont bien sûr pas

tous les mêmes connaissances sur l’évaluation et n’en ont pas la même expérience ni la même

pratique. On ne peut, bien entendu, pas demander aux apprenants de connaître toutes les facettes de

l’évaluation de la formation. Même parmi les professionnels de la formation que nous avons

interviewés, leurs connaissances et leurs pratiques sont hétérogènes, ce qui ne favorise pas

l’efficacité générale de l’évaluation de la formation dans l’entreprise. Les personnes interrogées ont

une conception parfois vague de l’évaluation de la formation telle qu’elle est théorisée aujourd’hui.

Pour cette raison, ces professionnels de la formation n’ont pas forcément d’idées parfaitement

arrêtées sur l’évaluation de la formation et leur maître-mot est l’adaptabilité. En soi, l’adaptabilité

n’est pas une mauvaise chose mais lorsqu’elle pallie au manque de connaissances sur l’évaluation

de la formation, c’est au détriment de l’efficacité de celle-ci.

Lors de notre recherche, nous avons aussi constaté que les acteurs de la formation ne considèrent

pas tous l’évaluation de la formation comme quelque chose d’utile, de nécessaire ou d’important et

cela même chez les professionnels de la formation. Néanmoins, cela n’empêche pas ces

professionnels de chercher des solutions pour la rendre plus efficace, lorsque des contraintes

extérieures, comme l’aspect réglementaire de l’évaluation de la formation ou les besoins d’un

commanditaire ou d’un client, les incitent à créer de nouveaux modes d’évaluation ou à améliorer

l’efficacité des évaluations de la formation déjà existantes. Selon l’étude de nos entretiens, les

interviewés estiment que les apprenants ne s’intéressent pas véritablement à l’évaluation de la

formation ou tout au moins pas de manière consciente. Cependant, comme nous l’avons vu dans

l’analyse de la question supplémentaire aux questionnaires, la conception des apprenants sur

68

l’évaluation de la formation est positive, car lorsqu’on leur demande directement ce qu’il pense de

l’évaluation de la formation, ils utilisent des adjectifs comme « utile « ou encore « bien ».

Nous avons aussi pu montrer, grâce aux entretiens, que les difficultés rencontrées par les acteurs de

la formation dépendent du niveau d’évaluation et du type d’évaluation utilisé. Les interviewés

pensent, à juste titre, que l’évaluation des opinions est plus facilement réalisable que l’évaluation du

transfert pédagogique des compétences.

Grâce aux entretiens, nous avons aussi compris que l’entreprise ne consacrait pas assez de moyens à

l’évaluation de la formation. L’un des interviewés nous confiait même que depuis le départ de l’un

de ses collègues du service formation, plus personne n’avait le temps de s’intéresser à l’évaluation

de la formation ; alors dans ces conditions, l’entreprise ne peut chercher à améliorer l’efficacité de

l’évaluation de la formation. Et le problème des moyens est récurrent, puisque nous avons mis en

lumière dans le tri croisé de l’analyse quantitative que la formation n’avait eu un impact positif sur

le travail que pour les salariés qui avaient eu les moyens techniques d’utiliser la formation.

Une évaluation de la formation n’a de sens que si l’on compare les résultats de la formation à ce

qu’on en attendait. La préparation de l’évaluation de la formation avant la réalisation de la

formation est donc une condition sine qua none à l’efficacité de l’évaluation de la formation.

Pourtant, nous constatons dans nos résultats que l’évaluation de la formation n’est pas toujours

suffisamment préparée. Même si les interviewés préparent, la plupart du temps, un cahier des

charges pour les actions de formation, ce cahier des charges ne précise pas les modalités de

l’évaluation de la formation. Notre étude par questionnaire en est aussi la preuve : nous avons

réalisé une évaluation par questionnaire qui n’était pas prévue à l’origine de la conception de la

formation. De plus, comme nous l’avons vu dans l’analyse quantitative et dans l’analyse qualitative,

l’évaluation de la formation n’est pas assez préparée par les apprenants et leur hiérarchie. Ainsi, les

apprenants partent en formation sans avoir fait un point sur leurs connaissances, leurs compétences

et leurs besoins avant la formation et sans avoir défini d’objectifs de formation avec leurs managers.

Ils ne peuvent donc pas évaluer correctement les effets de la formation sur leur lieu de travail, une

fois la formation passée.

Nous pouvons donc dire que l’efficacité de l’évaluation dans l’entreprise n’est pas la même partout

chez Veolia. L’évaluation de la formation n’est aucunement standardisée et les différents acteurs de

la formation ne la pratiquent pas de la même manière. Ils n’ont pas tous non plus la même

69

conception de l’évaluation de la formation, ce qui montre que l’entreprise n’articule pas l’évaluation

autour d’un projet commun, autour de pratiques communes. L’évaluation de la formation n’est alors

pas efficace. Nous pouvons alors affirmer que changer la conception de l’entreprise en ce qui

concerne l’évaluation de la formation permettra d’améliorer l’efficacité de l’évaluation de la

formation, ce qui nous permet de valider notre première hypothèse et d’affirmer que « L'efficacité

de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de l'évaluation ».

Hypothèse 2 : « L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de

la formation ».

Pour que la coopération existe, il faut que les acteurs de la formation se sentent tous impliqués.

Nous avons déjà dit que même parmi les interviewés, qui sont des professionnels de la formation,

l’implication dans l’évaluation de la formation n’était pas toujours présente. En ce qui concerne la

direction de l’entreprise, nous ne pouvons que faire des supputations, néanmoins, nous avons déjà

montré qu’elle ne donnait pas suffisamment de moyens pour la bonne réalisation des évaluations de

la formation. L’implication de la hiérarchie semble superficielle puisque notre recherche qualitative

et quantitative nous a montré que les managers ne préparaient sans doute pas les salariés à partir en

formation. Quant aux apprenants, l’analyse qualitative nous a montré que les apprenants ne

s’impliquaient pas assez dans l’évaluation de la formation mais notre recherche quantitative nous a

démontré le contraire et certains nous ont même précisé, dans notre recherche quantitative, qu’ils

aspiraient à plus de coopération. Nous resterons donc indécis sur ce point.

Néanmoins, malgré le manque d’implication, les interviewés de notre recherche qualitative

estimaient que l’évaluation de la formation était bien une construction collective. Pour autant, les

interviewés restaient indécis sur l’existence de la coopération dans l’entreprise.

Le manque d’implication des uns et des autres provoque aussi un manque de motivation à l’idée de

partir en formation chez les salariés et nous avons montré, dans notre recherche quantitative, que

cette dynamique motivationnelle jouait un rôle prépondérant dans l’efficacité de la formation et

dans l’efficacité de l’évaluation de la formation puisque les personnes motivées par la formation

répondaient davantage aux commentaires inclus dans les questionnaires d’évaluation de la

formation, que les autres et étaient donc prêts à coopérer avec nous.

70

A l’heure actuelle, les moyens et la volonté ne sont pas réunis pour permettre la coopération des

acteurs de l’évaluation de la formation et l’évaluation de la formation est loin d’être efficace. Nous

ne pouvons pas affirmer que l’efficacité de l’évaluation de la formation est améliorable par la

coopération néanmoins, il y a de fortes chances pour que la coopération soit un facteur majeur dans

l’amélioration de l’efficacité de l’évaluation de la formation. Pour cette raison, notre seconde

hypothèse n’est que partiellement validée au terme de notre recherche.

71

V. Préconisations et suites

A. Préconisations

L’un des éléments importants pour améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation est

l’implication des acteurs en entreprise que sont le manager et son collaborateur parti en formation.

Ces deux personnes doivent communiquer entre elles, elles doivent dialoguer et coopérer à un but

commun, le développement des compétences du collaborateur pour son profit, pour le profit du

service dans lequel il travaille et pour celui de l’entreprise. Les stagiaires doivent être informés des

objectifs de la formation qu’ils vont suivre. Les managers doivent expliquer l’intérêt de la formation

à leurs collaborateurs si ceux-là n’ont pas choisi eux-mêmes la formation. Ainsi, ces deux acteurs de

la formation doivent préparer ensemble la formation et son évaluation avant même le début de la

formation et ils doivent aussi évaluer la formation et se mettre d’accord sur l’utilisation qui en sera

faite par le collaborateur à la fin de la formation au retour à son poste de travail. Mais si l’on met

seulement le poids de cette responsabilité sur les épaules de ces deux acteurs, cette coopération

semble vouée à l’échec. Le manager et son collaborateur ont certes une responsabilité mais c’est

l’entreprise qui endosse la plus grande. Celle-ci doit leur donner les moyens de coopérer, de

travailler à l’amélioration de l’efficacité de l’évaluation de la formation. L’entreprise doit

véritablement entreprendre et proposer à ses collaborateurs des moyens formalisés

d’accompagnement à la formation par la hiérarchie. Sans cette implication très forte de l’entreprise,

tout cela restera du bon vouloir de chacun. L’entreprise doit être directive et prescriptive en la

matière et créer les processus formalisés qui permettent à la hiérarchie d’accompagner les

collaborateurs à la formation.

Se contenter de l’évaluation de satisfaction des stagiaires ne sera jamais suffisant même si l’intérêt

de cette évaluation n’est pas nulle pour autant. Pour cette raison, nous proposons de généraliser

l’évaluation des acquis même si certains éprouvent quelques difficultés face à ce type d’évaluation

lorsqu’il s’agit de formation pour adultes. Pourtant, l’évaluation des acquis est obligatoire pour

certaines formations et dans ces cas-là, elle est tout à fait acceptée, ce qui prouve qu’elle peut tout à

fait être généralisée. Nous proposons aussi de généraliser l’évaluation du transfert pédagogique.

Cette évaluation peut prendre différentes formes plus ou moins difficiles à mettre en œuvre mais

nous avons montré par notre recherche quantitative qu’une forme d’auto-évaluation des stagiaires

72

sur leurs acquis et la transférabilité en situation professionnelle, sous la forme de questionnaires, est

tout à fait réalisable et est déjà pertinente.

Comme nous l’a dit l’un des interviewés, on ne peut pas toujours tout évaluer ou tout au moins, il

ne faut pas tout évaluer de la même façon. Pour cette raison, et en fonction des indicateurs

mesurables, nous proposons de classer les actions de formations en différentes catégories. Nous

proposons d’assigner à chaque catégorie d’action de formation, un ou plusieurs niveaux

d’évaluation à explorer en tenant compte des limites des différentes approches. Par cette

catégorisation précise des actions de formation, le service formation et l’entreprise pourront

mesurer les écarts sur les indicateurs d’efficacité de la formation, ce qui améliorera grandement la

précision et l’efficacité de l’évaluation de la formation.

Comme nous l’avons vu, les interviewés n’ont pas les mêmes connaissances de l’évaluation de la

formation et ont encore moins les mêmes pratiques. Ces personnes doivent coopérer ensemble pour

uniformiser leurs connaissances et leurs pratiques, ce qui permettra à l’entreprise de bâtir une

culture commune sur l’évaluation de la formation dans l’entreprise.

Dans cette culture commune, l’évaluation de la formation ne sera plus la dernière roue du carrosse,

l’évaluation de la formation sera conçue en même temps que l’évaluation elle-même, par la

coopération entre les acteurs, et elle fera partie intégrante des cahiers des charges de formation qui

seront généralisés et formalisés par la même occasion.

L’entreprise doit aussi prendre conscience de l’importance et de la nécessité d’améliorer l’efficacité

de l’évaluation de la formation pour que les services formation et tous les acteurs de la formation

s’en soucient eux aussi. D’ailleurs, dans l’analyse de la question supplémentaire aux questionnaires,

nous avons montré que l’existence de ce questionnaire avait fait prendre conscience aux personnes

interrogées que l’entreprise se souciait d’évaluer la formation en question et ainsi, les stagiaires

avaient aussi pris conscience de l’importance de l’évaluation de la formation.

B. Suites

Aujourd’hui, si nous devions donner suite à notre recherche, nous souhaiterions explorer davantage

la recherche qualitative et continuer à faire des entretiens avec les acteurs de la formation chez

73

Veolia Propreté comme les formateurs et les dirigeants de l’entreprise, ce qui permettrait peut-être

de participer à la création d’une culture commune dans l’entreprise sur l’évaluation de la formation.

Nous voudrions aussi créer un projet de développement de la coopération entre les services

formation de l’entreprise, ce qui nous permettrait réellement de constater si l’efficacité de

l’évaluation de la formation est améliorable par la coopération.

Nous souhaiterions aussi continuer à améliorer directement l’efficacité de l’évaluation de la

formation. Pour cela, nous commencerions par continuer à utiliser les questionnaires que nous

avons créés sur d’autres périmètres de recherche, sur d’autres régions de Veolia Propreté. Puis nous

utiliserions notre questionnaire général sur d’autres formations et enfin, nous l’utiliserions dans

d’autres entreprises, ce qui nous permettrait de savoir s’il est vraiment applicable partout.

Ensuite, nous aimerions développer d’autres outils comme des grilles d’entretiens à l’usage des

managers, pour améliorer l’efficacité de l’évaluation du transfert pédagogique.

Enfin, nous aimerions travailler davantage le dernier niveau de l’évaluation selon D. Kirkpatrick, à

savoir le niveau socio-économique, et tenter de construire des outils pour mieux l’évaluer.

74

Conclusion

Pour conclure ce travail de recherche, nous pouvons commencer par résumer les grandes étapes de

ce mémoire :

Dans un premier temps, nous avons présenté les questionnements, le contexte professionnel et le

contexte du stage dans lequel s’est inscrite notre recherche, ce qui nous a permis de construire notre

modèle d’analyse, notre problématique et nos hypothèses de recherche.

Dans un deuxième temps, nous nous sommes concentrés sur les apports théoriques et les concepts

qui participent aux fondements de notre recherche proprement dite, en regardant précisément les

concepts de l’évaluation, de l’efficacité et de la coopération dans la littérature scientifique.

Dans un troisième temps, nous avons pu construire l’approche méthodique et les outils qui nous ont

permis de répondre aux questionnements soulevés par notre recherche.

Dans un quatrième temps, nous avons tenté de répondre à notre problématique par l’analyse des

résultats qualitatifs et quantitatifs que nous avons tirée des données provenant des entretiens et des

questionnaires que nous avons réalisés.

Enfin, dans un cinquième temps, à partir de l’analyse élaborée dans la quatrième partie, nous avons

pu proposer un certain nombre de préconisations qui pourraient améliorer l’efficacité de

l’évaluation de la formation dans l’entreprise.

Aujourd’hui, dans les grandes entreprises, la formation est pensée comme un levier pour la montée

en compétences de leurs employés. La formation est devenue un élément charnière de la stratégie

des ressources humaines à la condition qu’elle soit en adéquation avec les besoins des salariés, de

l’entreprise et de leurs évolutions. Pour que la formation soit adaptée, il faut qu’elle s’améliore sans

cesse et qu’elle soit évaluée. Cette évaluation doit aussi chercher à être la plus efficace possible

pour mesurer la valeur des formations. C’est pour cette raison que nous avons choisi de travailler

sur cette question qui nous semble centrale : Comment améliorer l’efficacité de l’évaluation de la

formation ? Au travers de cette problématique et pour résumer notre recherche, nous avons donc

tenté de comprendre de quelle manière on évalue la formation dans l’entreprise, comment les

acteurs la pensent, comment ils l’utilisent, comment ils tentent de l’améliorer et comment ils

coopèrent entre eux pendant ces différentes étapes. Nous avons alors pu construire nos deux

hypothèses : « L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception

de l'évaluation » et « L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les

75

acteurs de la formation ». A partir des concepts « d’évaluation », « d’efficacité » et de

« coopération », nous avons utilisé deux types de méthodes comme moyens de recherche, la

recherche quantitative par des questionnaires et la recherche qualitative par des entretiens.

L’entreprise a l’obligation de former ses salariés si elle souhaite que ceux-ci développent leurs

connaissances et leurs compétences et qu’ainsi, ils participent au développement et à la performance

de l’organisation. L’entreprise fait donc un investissement dans la formation et comme pour tous les

investissements qu’elle réalise, elle veut pouvoir en mesurer les résultats. C’est en cela que

l’évaluation de la formation est importante. Mais cette évaluation de la formation n’est pas toujours

simple à réaliser et il en existe différents types et niveaux. Pour cette raison, l’entreprise doit

chercher à améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation et pourtant, notre recherche a

montré que la conception de l’entreprise et des acteurs de la formation dans l’entreprise, à propos de

l’évaluation de la formation, ne permettait pas d’améliorer son efficacité. Nous avons aussi montré

que les acteurs de la formation ne coopéraient pas assez entre eux pour améliorer l’efficacité de

l’évaluation de la formation.

Ainsi, nous proposons de changer la conception qu’à l’entreprise de l’évaluation de la formation.

Les acteurs de la formation doivent comprendre l’importance de l’évaluation de la formation.

L’entreprise doit donner les moyens aux acteurs de la formation d’évaluer efficacement les

formations sinon, elle ne connaîtra jamais les résultats de ses investissements. L’entreprise peut

créer des processus qui permettront d’accompagner les managers dans l’évaluation du transfert

pédagogique de la formation de leurs collaborateurs. Le service formation d’une entreprise doit

réfléchir aux objectifs d’évaluation pour chaque formation ou chaque catégorie de formation et ceci

en amont de la formation. Ainsi, le service formation peut classer les formations dans une catégorie

et lui assigner tel type d’évaluation. Nous proposons aussi de développer la coopération entre les

acteurs de la formation, notamment entre les différents services formation de l’entreprise afin de

créer une culture commune de l’évaluation de la formation.

Pour conclure, le stage et l’analyse de notre recherche nous ont montré que l’ingénieur formation

devait être le pivot de la politique formation de l’entreprise et c’est à lui qu’il incombe de parfaire

l’évaluation de la formation, de faire travailler ensemble les acteurs de la formation et de mettre en

pratique ces préconisations. Nous espérons donc pouvoir utiliser dans un avenir très proche les

enseignements que nous avons tirés de notre stage et de notre recherche en tant qu’ingénieur ou

responsable formation d’une entreprise.

76

Bibliographie

-AFNOR (1992), formation professionnelle – terminologie, X50 750, Paris, AFNOR.

-ALTER N. (2009), Donner et prendre, la coopération en entreprise, éditions la découverte.

-ARDOUIN T. (2006), Ingénierie de formation pour l'entreprise : analyser, concevoir, réaliser,

évaluer, Paris : Dunod, 2è édition.

-BARBIER J.-M. (1994), L’Evaluation en formation, PUF, 3è édition.

-BERNOUX P. (2009), La sociologie des organisations, Seuil, 6è édition.

-BRILLET F. (2006), «dossier management, Les DRH cherchent à mesurer l'efficacité des

formations», Les Echos, 21 novembre 2006.

-DE KETELE J.-M. (1980), Observer pour éduquer, Berne-Francfort : Peter Lang.

-DE KETELE J.-M. (1985), Docimologie. Introduction aux concepts et aux pratiques, Louvain-la-

Neuve : Cabay.

-DE KETELE J.-M. et GERARD F.-M. (2007), « La qualité et le pilotage du système éducatif » in

Behrens Matthis, La Qualité en éducation, PUQ, pp.19-37.

-DENNERY M. (1992), «Les Outils de base de l'évaluation» in Bellenger L. et Dennery M., Guide

pratique de la formation, ESF Editeur, fiches 9B1 à 9B12.

-DENNERY M. (2001), Evaluer la formation, ESF.

-DUBOIS M. et PETIT F. (2003), Introduction à la psychosociologie des organisations, Dunod, 3è

édition.

-EL MAKKI A. (2003), «Evaluer et suivre une action de formation», Guide du responsable de

formation, vol. 3, Dicoguide de la formation.

-GERARD F.-M. (2008). « Diagnostic, enjeux et perspectives du concept d’efficacité en

formation ». Actualité de la formation permanente, Centre INFFO, n°211, pp. 13-23.

-HADJI C. (2000), L'Evaluation, règles du jeu, des intentions à l'action, ESF Editions.

-JORRO A. (2007), Evaluation et développement personnel, Ed. Harmattan.

-LE BOTERF G. (1990), L’ingénierie et l’évaluation de la formation, Paris, Editions

d’Organisation.

-LE BOTERF G. (2011), « l’ingénierie de la formation : quelle définition et quelles évolutions? » in

Carré et Caspar, Traité des sciences et techniques de la formation, 3e Edition.

-MEIGNANT A. (2003), Manager la formation, 6ème édition, Editions Liaisons.

-PAIN A. (1992), Evaluer les actions de formation, Editions d’Organisation.

-PARMENTIER C. (2002), L'Essentiel de la formation – Préparer, animer, évaluer, Editions

d'Organisation.

77

-PARMENTIER C. (2012), L'ingénierie de formation, Outils et méthodes, Eyrolles, 2è édition.

Sitographie

-CASAS N. (1998), Evaluer une action de formation, Fiche technique n°4, CEDIP. Consulté le 2

janvier 2013.http://www.cedip.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/04_FT04_cle2c2dd4.pdf

78

Table des matières

Remerciements ................................................................................................................................... 2

Sommaire............................................................................................................................................. 3

Introduction ........................................................................................................................................ 4

I. Problématique ............................................................................................................................. 7

A. Contextualisation ..................................................................................................................... 7

1. Parcours professionnel en lien avec le thème de recherche ......................................................... 7

2. Lieu de stage et mission ....................................................................................................................8

B. Construction du modèle d’analyse et problématisation ...................................................... 10

1. Liens entre notre sujet de recherche et la mission ....................................................................... 10

2. Questionnements ............................................................................................................................. 11

3. Construction de la problématique................................................................................................... 11

4. Construction des hypothèses ......................................................................................................... 12

II. Apports théoriques et concepts ............................................................................................... 14

A. Contextualisation ................................................................................................................... 14

1. Contexte organisationnel de la formation en organisme de formation et en

entreprise................................................................................................................................................. 14

2. L'ingénierie de la formation ........................................................................................................... 15

3. L'évaluation : étape cruciale de l'ingénierie de formation ........................................................... 16

B. Conceptualisation ................................................................................................................... 17

1. L'évaluation comme concept .......................................................................................................... 17

2. L'efficacité comme concept ............................................................................................................ 20

3. La coopération comme concept ..................................................................................................... 22

C. Association des concepts ...................................................................................................... 23

III. La recherche ........................................................................................................................... 24

A. Méthodologies de recherche ................................................................................................ 24

1. Recherche quantitative ................................................................................................................... 24

2. Recherche qualitative ...................................................................................................................... 26

79

B. Outils utilisés pour la recherche ............................................................................................ 27

1. Recherche quantitative ................................................................................................................... 27

2. Recherche qualitative ...................................................................................................................... 32

IV. Analyse des résultats ............................................................................................................. 34

A. Analyse des résultats quantitatifs ......................................................................................... 34

1. Biais et difficultés rencontrés lors de l’administration des questionnaires ............................... 34

2. Analyse du tri à plat et des commentaires .................................................................................... 35

3. Analyse du tri croisé ........................................................................................................................ 47

B. Analyse des résultats qualitatifs ........................................................................................... 52

1. Analyse de la question supplémentaire aux questionnaires........................................................ 52

2. Analyse longitudinale de chaque entretien ................................................................................... 53

3. Analyse transversale des entretiens .............................................................................................. 62

C. Analyse globale des résultats ............................................................................................... 66

V. Préconisations et suites ............................................................................................................. 71

A. Préconisations ......................................................................................................................... 71

B. Suites ...................................................................................................................................... 72

Conclusion ......................................................................................................................................... 74

Bibliographie ..................................................................................................................................... 76

Sitographie ........................................................................................................................................ 77

Table des matières ............................................................................................................................ 78

Annexes ................................................................................................................................................ I

Annexe 1 : Guide d’entretien ............................................................................................................ I

Annexe 2 : Trame de la grille d’analyse d’entretien ..................................................................... III

Annexe 3 : Transcription intégrale de l’Entretien A ...................................................................... V

Annexe 4 : Grille d’analyse de l’entretien A ............................................................................... XIV

Annexe 5 : Grille d’analyse de l’entretien B ............................................................................. XXIII

Annexe 6 : Grille d’analyse de l’entretien C ........................................................................... XXXIII

Annexe 7 : Grille d’analyse transversale des entretiens ........................................................... XLII

80

Annexe 8 : Commentaires en supplément des questionnaires .............................................. XLVI

Annexe 9 : Questionnaire général ............................................................................................ XLIX

Annexe 10 : Questionnaire spécifique à VIVRE ............................................................................. LI

Annexe 11 : Extrait du tableau de données quantitatives .......................................................... LIII

Annexe 12 : Exemple de tri croisé dans Excel ............................................................................. LIV

Annexe 13 : Réponses aux questions ouvertes des questionnaires ........................................... LV

I

Annexes

Annexe 1 : Guide d’entretien

Guide d’entretien Problématique : Comment améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation ?

Hypothèse 1 : « L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de l'évaluation »

Items Questions posées

Différents types d’évaluation connus Pour vous l’évaluation de la formation c’est …..

Types d’évaluation utilisés Quelles formes de l’évaluation de la formation utilisez-vous ?

Pratiques réelles d’évaluation L’évaluation de la formation fait-elle partie de votre champ de compétences ? Comment la mettez-vous en pratique ?

Utilité de l’évaluation A-t-elle un intérêt pour vous ? Quels sont vos a priori à son sujet ?

Nécessité de l’évaluation de la formation

D’après vous, est-elle nécessaire en formation professionnelle continue ?

Importance de l’évaluation de la formation

Rentre-t-elle dans le cadre de vos fonctions ?

Temps accordé à l’évaluation

Quelle est la part de votre temps de travail alloué à l’évaluation de la formation ?

Moyens accordés à l’évaluation Grâce à quels moyens, dispositifs est-elle mise en œuvre ?

Difficultés à évaluer Quelles sont vos difficultés face à l’évaluation de la formation en général ?

Obstacles et contraintes organisationnels à l’évaluation de la formation

Quelles contraintes (organisationnelles) vous empêchent de mener à bien l’évaluation de la formation ?

Existence d’un cahier des charges Un cahier des charges, aussi succinct soit-il, est-il créé avant chaque formation ?

Existence d’objectifs de formation prédéfinis

Des objectifs de formation sont-ils définis par la hiérarchie ? L’entreprise utilise-t-elle la formation comme un moyen stratégique de développement des compétences de l’homme et de l’entreprise ?

Evaluation de la formation conçue en amont

Concevez-vous les évaluations de la formation en même temps que les formations ou programmes de formation eux-mêmes ?

Réflexion sur l’amélioration de l’évaluation et sur l’amélioration de la

Comment amélioreriez-vous l’évaluation de la formation ? Comment analysez-vous l’évaluation de la formation pour

II

formation améliorer les formations ?

Hypothèse 2 : « L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la formation »

Items Questions posées

Acteurs impliqués dans l’évaluation de la formation

Travaillez-vous sur ce sujet avec d’autres personnes ? Si oui, lesquelles ?

Intérêt de la hiérarchie pour l’évaluation A-t-elle un intérêt pour votre service ? Recevez-vous, de la part de votre hiérarchie, des consignes sur l’évaluation de la formation ? Votre hiérarchie a-t-elle certaines attentes à ce propos ?

Intérêt des apprenants pour l’évaluation L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour les apprenants ? Se sentent-ils impliqués dans l’évaluation de la formation ?

Intérêt du formateur pour l’évaluation L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour le formateur ? Comment utilise-t-il les différents types d’évaluation ? A-t-il des a priori à ce sujet ?

Intérêt de l’entreprise pour l’évaluation L’entreprise associe-t-elle l’évaluation de la formation à une démarche qualité ?

Volonté commune d’amélioration de l’évaluation

Pensez-vous que les acteurs de la formation aient une réelle volonté d’améliorer l’évaluation et la formation ?

Mise en place d’une évaluation construite collectivement

Comment travaillez-vous collectivement ? Transmettez-vous vos pratiques à vos collègues ou collaborateurs ?

Réflexion sur l’amélioration de la coopération

Votre collaboration est-elle fructueuse ? Pensez-vous qu’elle permette d’améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation et au final la formation elle-même ?

III

Annexe 2 : Trame de la grille d’analyse d’entretien

Grille d’analyse de l’entretien X Problématique : Comment améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation ?

Hypothèse 1 : « L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de l'évaluation »

Questions posées : -Pour vous l’évaluation de la formation c’est ….. -Quelles formes de l’évaluation de la formation utilisez-vous ? -L’évaluation de la formation fait-elle partie de votre champ de compétences ? Comment la mettez-vous en pratique ? -A-t-elle un intérêt pour vous ? Quels sont vos a priori à son sujet ? -D’après vous, est-elle nécessaire en formation professionnelle continue ? -Rentre-t-elle dans le cadre de vos fonctions ? -Quelle est la part de votre temps de travail alloué à l’évaluation de la formation ? -Grâce à quels moyens, dispositifs est-elle mise en œuvre ? -Quelles sont vos difficultés face à l’évaluation de la formation en général ? -Quelles contraintes (organisationnelles) vous empêchent de mener à bien l’évaluation de la formation ? -Un cahier des charges, aussi succinct soit-il, est-il créé avant chaque formation ? -Des objectifs de formation sont-ils définis par la hiérarchie ? L’entreprise utilise-t-elle la formation comme un moyen stratégique de développement des compétences de l’homme et de l’entreprise ? -Concevez-vous les évaluations de la formation en même temps que les formations ou programmes de formation eux-mêmes ? -Comment amélioreriez-vous l’évaluation de la formation ? Comment analysez-vous l’évaluation de la formation pour améliorer les formations ?

Items Enoncé Interprétation

Différents types d’évaluation connus

Types d’évaluation utilisés

Pratiques réelles d’évaluation

Utilité de l’évaluation

Nécessité de l’évaluation de la formation

Importance de l’évaluation de la formation

Temps accordé à l’évaluation

Moyens accordés à l’évaluation

Difficultés à évaluer

Obstacles et contraintes organisationnels à l’évaluation de la formation

Existence d’un cahier des charges

Existence d’objectifs de formation prédéfinis

Evaluation de la formation conçue en amont

IV

Réflexion sur l’amélioration de l’évaluation et sur l’amélioration de la formation

Hypothèse 2 : « L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la formation »

Questions posées : -Travaillez-vous sur ce sujet avec d’autres personnes ? Si oui, lesquelles ? -A-t-elle un intérêt pour votre service ? Recevez-vous, de la part de votre hiérarchie, des consignes sur l’évaluation de la formation ? Votre hiérarchie a-t-elle certaines attentes à ce propos ? -L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour les apprenants ? Se sentent-ils impliqués dans l’évaluation de la formation ? -L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour le formateur ? Comment utilise-t-il les différents types d’évaluation ? A-t-il des a priori à ce sujet ? -L’entreprise associe-t-elle l’évaluation de la formation à une démarche qualité ? -Pensez-vous que les acteurs de la formation aient une réelle volonté d’améliorer l’évaluation et la formation ? - Comment travaillez-vous collectivement ? Transmettez-vous vos pratiques à vos collègues ou collaborateurs ? -Votre collaboration est-elle fructueuse ? Pensez-vous qu’elle permette d’améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation et au final la formation elle-même ?

Items Enoncé Interprétation

Acteurs impliqués dans l’évaluation de la formation

Intérêt de la hiérarchie pour l’évaluation

Intérêt des apprenants pour l’évaluation

Intérêt du formateur pour l’évaluation

Intérêt de l’entreprise pour l’évaluation

Volonté commune d’amélioration de l’évaluation

Mise en place d’une évaluation construite collectivement

Réflexion sur l’amélioration de la coopération

V

Annexe 3 : Transcription intégrale de l’Entretien A

E : Pour vous l’évaluation de la formation, c’est…

A : c’est un processus,… je dirais pour moi,…, c’est un processus qui …qui est continu, qui

démarre en amont de la formation en fait, au moment de l’analyse des besoins et puis qui se

poursuit tout au long de la formation. Je dirais presque que quand on demande aux personnes quand

elles arrivent, quelles sont leurs attentes, ça nous permet de vérifier si ça correspond à ce qui est

prévu et puis… et puis, à chaud quand elles ont terminé un module… on leur demande à chaud

quelles sont leurs…comment elles… comment elles ont vécu ce module et puis qu’est-ce

que…qu’est-ce qu’elles en pensent, là c’est plutôt au niveau de la satisfaction, est-ce qu’elles ont

l’impression qu’elles vont pouvoir mettre quelque chose en place euh et puis à la fin d’un dispositif

quand il y a eu plusieurs modules avec du temps hein , moi je, j’ai la particularité de faire des

formations, de recevoir les stagiaires sur plusieurs mois consécutifs, c’est ça qui est intéressant, euh

donc euh, on évalue à la fin , à la fin au bout de six mois, euh on leur demande une évaluation un

petit peu plus détaillée, voilà, et puis euh, pour les pratiques, il y a eu une époque où on faisait une

évaluation à froid, c’est-à-dire que, euh, trois à six mois après la formation on leur renvoyait un lien

vers un questionnaire pour évaluer ce qui avait été mis en place en lien avec la formation, si ça les

avait, s’ils avaient pu mettre en place des choses dans leurs pratiques et s’ils avaient des conseils à

nous donner aussi a posteriori pour euh, pour faire évoluer la formation… euh ça on ne le fait plus

parce qu’il y a une personne de moins dans le département, donc on n’a plus le temps de dépouiller

ça, euh voilà et puis on travaille aussi régulièrement avec d’autres acteurs, pas seulement les

stagiaires mais également les responsables de formation, euh et puis on essaye de travailler avec les

managers de nos stagiaires pour euh, pour avoir des retours sur euh, l’impact. Ça c’est d’une façon

moins organisée et plus ponctuelle malheureusement, mais essayer de voir quel impact ces

formations ont et qu’est-ce qu’on peut faire euh, qu’est-ce qu’on peut faire pour faire évoluer ces

formations. Voilà donc en termes d’évaluation, je pense que c’est à peu près tout. Dans certains

modules, on fait de l’évaluation des connaissances euh, c’est-à-dire que quand ils arrivent on leur

fait faire un petit quiz et puis à la fin du module on leur fait faire un autre quiz ou le même quiz

pour voir si y a eu une évolution… mais ça porte plus sur les connaissances euh.

E : Mm, mm.

A : Voilà. J’essaye de voir si on a d’autres pratiques d’évaluation … non voilà enfin, c’est

l’essentiel de nos, de nos pratiques je pense.

E : D’accord. Je voudrais revenir un petit peu par rapport à ce que vous avez dit plus tôt. Donc

vous demandez aux personnes en début de formation ce qu’elles attendent de la formation, c’est

ça ?

A : Oui.

E : Pour voir si ça correspond à leurs besoins ? Comment est-ce que vous faites exactement ?

VI

A : On fait ça systématiquement, on fait ça systématiquement parce que souvent malheureusement,

d’une part, elles n’ont pas eu le …, elles sont envoyées en formation mais elles n’ont pas eu la…,

elles n’ont pas toujours eu connaissance de la fiche programme par exemple. Elles ne savent pas

toujours ce qui va se passer dans la formation, quels sont ses objectifs, euh, disons donc il y a, pis

après même si elles ont une connaissance de la fiche programme et des objectifs de la formation,

elles peuvent avoir des attentes particulières, donc c’est important de, de bien caler tout ça en début

de session, de… de dire ça on va pouvoir y répondre, euh, ça on peut y répondre, c’est pas prévu

mais on va faire quand même et puis ça on ne va pas y répondre dans cette formation, euh, voilà

donc euh, ça permet de … , au stagiaire de de rentrer plus en douceur, je dirais, dans la formation et

au formateur de… d’avoir une forme d’adhésion aussi et puis de… de personnaliser, d’adapter un

petit peu le stage par rapport aux attentes des participants.

E : D’accord, donc vous avez dit que certains ne connaissaient pas forcément les objectifs ni le

programme avant d’arriver ?

A : Oui.

E : D’accord et …

A : C’est pas bien mais c’est la réalité donc je sais pas quoi vous dire…

E : Non, mais je …

A : Ce qu’on a fait dans les parcours longs, on a mis en place un dossier d’inscription que j’ai pas

appelé ça dossier de prescription ou dossier d’évaluation mais ce qu’on fait en amont du stage, c’est

que on a un dossier qui présente la formation et on demande aux stagiaires de –enfin, ça passe par le

responsable de formation, qui est en possession de ce dossier et qui doit le remettre au stagiaire et à

son n+1, à son manager…

E : Mm mm…

A : Et donc euh, ce qu’on préconise nous, c’est que les deux aient un entretien, préalablement à la

formation. Euh, dans ce dossier, y a une présentation du dispositif, de ses objectifs, des différents

modules. Voilà, on présente un petit peu le cadre et après, dans une deuxième partie, on a les

objectifs pédagogiques de chaque module et on leur demande de se positionner par rapport à ça

donc « est-ce que je suis à l’aise avec ce, ce, ce, cet objectif ? » ou est-ce que je suis pas du tout à

l’aise ? ». Et puis, le manager euh, le manager, lui, il a une colonne, il évalue également le … la

personne, en mettant si c’est important ou pas pour son poste, parce que parfois, on peut ne pas être

à l’aise, par exemple, avec la gestion…

E : Mm mm.

A : …D’une exploitation mais euh, si on en a pas besoin dans son poste, bah c’est pas grave (rires).

VII

E : D’accord.

A : Donc, euh, voilà, donc ça permet aussi d’avoir un…, la vertu de ce dossier, c'est que ça permet

d'avoir un dialogue entre managers parce que je m'occupe de formation entre managers de

proximité principalement mais ça veut dire que le manager de proximité et son responsable vont

discuter de qu'est-ce que c'est qu'être manager, quelles sont les compétences de...dont on a besoin ?

Qu'est-ce que la personne a déjà ? C'est très important de de valider ça, et puis qu'est-ce qu'elle

pourrait développer euh par le biais de cette formation et par ailleurs comme on a des modules à la

carte, des modules optionnels, ça permet de personnaliser le parcours et de dire voilà, au vu de

l'entretien qu'on a eu ensemble, bah tu vas faire tous les modules du tronc commun qui sont

obligatoires plus un module ou deux modules euh, sur des éléments, des domaines dont tu aurais

besoin et voilà et donc ça permet de personnaliser le parcours, de faire en sorte que tous les

stagiaires d'un même groupe que nous on appelle une promotion ne suivent pas tout à fait le même

parcours.

E : D'accord.

A : Voilà.

E : Et donc, dans ce dossier, vous m'avez dit, il y a un entretien de prévu entre le N et le N plus 1

donc ça... c'est une fiche à remplir par eux deux, lors de cet entretien, à mettre dans le dossier, c'est

ça ?

A : Voilà, une fiche sur, ... pour se positionner par rapport aux objectifs pédagogiques de la

formation et puis on pose des questions autres : on leur dit : « est- ce que vous avez des idées ?

Quelles sont vos attentes, quels sont vos besoins quand vous allez en formation ? » et on demande

la même chose aux managers : « quelles sont les attentes que vous avez vis-à-vis de ce collaborateur

? »

E : D'accord.

A : Et donc ça nous est renvoyé à nous, alors je vais vous parler de la théorie, ça nous est renvoyé

en amont de la formation …

E : Mm mm.

A : Ce qui nous permet à nous de nous vérifier que ça colle bien de … éventuellement, de de

transférer le dossier au formateur en management…

E : Mm mm.

A : Voilà, quand on a le temps et surtout quand on a eu les dossiers avant parce que parfois ils

arrivent en même temps que les stagiaires au début de la formation voire après ou pas du tout donc

mais voilà donc dans la façon dont c’est pensé, si vous voulez, c’est que ça, ça permet au stagiaire

et à son manager de se rencontrer, de discuter des besoins, d’avoir un projet par rapport à cette

formation et donc nous, on préconise fortement que à l’issue de la formation, il y ait à nouveau un

entretien pour faire le point, euh, et ce qu’on leur dit toujours quand ils s’en vont, c’est au pire de

garder trace de ça, euh, de ce qui s’est passé en formation pour pouvoir en discuter, a minima,

pendant l’entretien annuel.

VIII

E : D’accord. Et vous pensez que c’est fait, est-ce que vous avez des retours par rapport à ça ?

A : Alors quand on a fait l’évaluation à froid, euh, sur environ une quinzaine de promo, on en est à

la promo trente maintenant …

E : Mm mm.

A : On s’est rendu compte qu’il y avait, je crois, la moitié, un peu moins de la moitié des gens qui

avaient eu un entretien avec leur manager avant.

E : Oui.

A : Vraiment moins de la moitié et encore un petit moins qui en avaient eu après.

E : D’accord.

A : Sauf à en parler pendant l’entretien annuel et donc là, c’est quand même un instant, c’est

l’occasion quand même de le faire.

E : Oui, bien sûr. Et pour vous, ce serait vraiment profitable que tout le monde fasse ça ?

A : Ah bah moi, je vous dis, je le préconise ; je ne peux pas l’imposer puisque vous m’avez

demandé d’où l’on parle. Nous on parle de la direction formation, les Campus en tant qu’organisme

de formation, donc on le préconise mais on peut pas l’imposer.

E : D’accord.

A : Voilà. Je vous ai parlé du fait qu’on rencontre régulièrement les responsables formation pour

euh, repenser les dispositifs…

E : Oui.

A : Donc, sur euh, un des programmes dont je m’occupe, euh, y avait effectivement, euh, ce dossier

d’inscription et j’ai posé la question compte-tenu que la moitié des gens, seulement, ont un entretien

avec leur manager, est-ce que vous pensez qu’on le maintient ? Et la réponse a été oui parce que

déjà, et et et donc là ça a été réaffirmé, enfin, les responsables formation ont dit oui, oui, oui, nous,

on soutient cette démarche et on continue à la promouvoir, à essayer de la mettre en place, euh, et

on va essayer… Et ils m’ont même demandé de le faire pour un autre dispositif, euh, ils souhaitent

qu’il y ait un dossier de présentation, si vous voulez, de la formation et de ses objectifs et un

entretien préalable à la formation entre le stagiaire et son manager.

E : D’accord.

A : On essaye, pendant la formation, de multiplier les contacts parce qu’il y a quand même des

modules dits de management, donc dans ce module-là, à l’intérieur de ce module, il y a une

intersession, c’est deux jours avec une intersession puis une journée après et on essaye de mettre en

place des plans d’action et de faire en sorte que le stagiaire aille voir son manager fort de son plan

d’action pour pouvoir bénéficier, a minima, d’une écoute et si possible d’un soutien. Donc la

fonction managériale, euh, voilà donc, on essaye,…enfin nous, on y croit, on pense que c’est

efficace et utile. C’est vrai que, au niveau organisationnel, c’est difficile à mettre en place. Nous on

IX

travaille sur l’ensemble des régions VP, donc il y a des pratiques et des cultures différentes et d’une

région à l’autre…

E : Oui.

A : Donc ça, on est obligé de … voilà, c’est pour ça aussi qu’on ne peut pas imposer une seule

façon de faire puisque y a, y a au minimum six régions VP déchet solide plus quelques autres

utilisateurs de ces formations.

E : D’accord. Quelles sont vos difficultés face à l’évaluation de la formation en général ?

A : Il y en a de nombreuses, (rires), en ce qui concerne les évaluations à chaud, euh, on a conscience

que c’est uniquement, pratiquement … enfin moi je…, de l’évaluation de satisfaction. C’est

important de le faire, en plus, on est dans un cadre légal, il faut le faire mais euh, donc a minima, il

faut que les gens repartent en étant satisfaits, en ayant l’impression d’avoir appris des choses, mais

c’est vrai que c’est pas un indicateur, pour moi, qui est suffisant de l’atteinte des objectifs, donc

euh, après y aurait comment faire pour évaluer l’atteinte des objectifs. On est quand même dans de

la pédagogie pour adultes, moi je me pose toujours la question de la pertinence…récemment, on

m’a passé commande d’une formation euh, d’une autre formation en me disant : « je veux à la fin

qu’il y ait une forme de diplôme interne donc de l’évaluation sommative, euh, quand on est dans de

la formation pour adulte qui n’est pas sanctionnée par un diplôme officiel, comment on fait, quoi ?

Est-ce qu’on intègre ça tout au long de la formation ? Est-ce qu’on fait ça à l’issue d’un module ?

C’est difficile en fait, parce que moi, à titre personnel, si demain, je devais être évaluée à chaud à

l’issue d’un module de gestion, peut-être que j’échouerais, parce que j’aurais besoin de travailler,

d’approfondir certaines notions, de les apprendre avant de pouvoir vraiment être évaluée et de

réussir une évaluation donc à chaud, c’est difficile de faire une évaluation à chaud de

connaissances, je parle même pas de compétences,…

E : Mm, mm…

A : Qu’est-ce qu’on mesure ? Et quand ? (rires). Voilà. Et comment on fait ? D’autant plus quand

on est dans le contexte de formation pour adulte, euh, de salariés qui sont déjà en poste, qui sont …

à qui on paye des formations longues, donc souvent ce sont des gens qui sont bons dans leur travail,

qu’on veut rendre peut-être, sans doute un peu meilleurs mais c’est des gens reconnus quand même

pour leurs compétences. Donc comment on fait pour mesurer, en fait, l’atteinte d’objectifs euh, c’est

pas évident. Euh, donc ça c’est… est-ce qu’on le fait en salle ? Est-ce que c’est nous qui

évaluons ou est-ce qu’on demande à leurs managers de les évaluer puisque finalement, nous, on

vise le développement de compétences et non pas de connaissances ? Donc euh… Voilà, il y a plein

de choses à faire donc là on va tenter quelque chose de nouveau euh à partir de la promo trente du

parcours Manager de proximité, c’est-à-dire que le dernier jour de la formation qui est un jour sur le

sujet du management, va être euh…, on s’est dit : il faut qu’ils réinvestissent en fait des choses

qu’ils ont apprises pendant tout leur cursus.

E : Mm mm.

A : Donc le matin, on les fera travailler en … un peu en analyse de pratiques euh, avec un animateur

qui est par ailleurs comédien et puis l’après-midi, on va leur demander de se projeter et d’écrire des

saynètes sur qu’est-ce que c’est qu’être manager et les jouer devant des membres du CODIR pour

euh…

E : D’accord.

X

A : Donc voilà et pour nous l’idée qui est derrière ça, euh, l’hypothèse qu’on fait…, on va voir si ça

marche et tout, mais l’idée qui est derrière ça, c’est de dire : ils vont réinvestir déjà dans l’analyse

de pratique et puis euh, ils vont apprendre entre eux les uns des autres et puis l’après-midi, ils vont

réinvestir des choses qu’ils ont apprises pendant tout leur cursus notamment en terme de posture, en

terme de de contenu hein, peut-être droit social, j’en sais rien, enfin bon bref. Et donc ça nous

permettrait à nous d’évaluer leur… d’évaluer leur progression, je dirais plus en terme de posture

puisque nous on les voit arriver, au départ, prendre la parole devant le groupe, c’est… enfin, se

présenter euh, présenter leur fonction, la façon dont ils la vivent. Donc nous ça nous permettrait de

voir comment ils ont évolué… euh voilà mais on n’a pas de grille, on ne va pas les noter euh, on

peut pas faire un an après mais nous déjà, et au CODIR, ça leur permettra de les voir dans une

situation un peu plus active que derrière un test et quelque part, c’est une forme de de, c’est une

évaluation qui est un peu en groupe en fait, on s’est dit aussi : comment on évalue, est-ce qu’on

évalue une personne, le groupe entier ? Enfin voilà quoi, toutes ces questions, je me les pose. Voilà,

on va tenter ça à partir de la promo trente, euh, en se disant que ça permettra de faire un « slash »

entre la formation en salle et puis après le retour en exploitation. C’est un lieu entre deux où on se

met en action, où on se met en scène en tant que manager en réutilisant des éléments qui ont été vus

pendant la formation. Mais dans cette formation-là, on ne sanctionne pas par un diplôme interne

donc voilà. (rires)

E : D’accord.

A : Alors, euh, je me pose pas mal de questions puisque le… pour la formation de directeur

d’agence, le DG nous a demandé qu’il y ait une forme d’évaluation à la fin. Euh, donc, euh, je peux

pas vous dire aujourd’hui comment je vais faire, mais je sais que je suis obligé de… ce qui est bien,

c’est que je vais être obligé de le penser en amont de la création du dispositif. Ça veut dire que les

stagiaires, ils le sauront en amont et qu’on va mettre en place la pédagogie de façon à ce qu’ils

réussissent à la fin si possible … quand même (rires). Et …mais voilà, on va se poser la question de,

de comment on évalue, qu’est-ce qu’on évalue chez les managers et comment on l’évalue parce que

c’est quand même ça le, … est-ce qu’on doit évaluer chaque module ? Le module de gestion, le

module de droit social ou est-ce qu’on va évaluer…, est-ce qu’on va leur faire faire un grand cas à

résoudre seul ou à plusieurs ? En se disant, dans l’entreprise, on n’est jamais …, on est tout le

temps…, les compétences, elles sont combinées. Donc, euh, est-ce que c’est vraiment utile de

saucissonner en fait, par thématique les, les ..., l’évaluation, ou est-ce qu’au contraire on veut

évaluer quelque chose de plus global et à ce moment-là, comment on fait ? Est-ce qu’on fait une

étude de cas euh, voilà (rires).

E : D’accord.

A : Donc je ne sais pas, je ne peux pas vous dire.

E : Donc…, c’est…, donc d’habitude, vous n’avez pas trop l’habitude de penser l’évaluation en

amont alors ?

A : Bah moi je la pense…, dans certains modules, c’est intégré. Euh, par exemple, il y a un module

qui s’appelle RH et ça, c’est des compétences dont les gens n’ont pas vraiment besoin, il faut qu’ils

acquièrent une compréhension de ce qui se passe, des connaissances, mais peu, finalement, de

choses qu’ils vont réinvestir en tant que manager directement. Donc là, ce que je fais, je fais un petit

quizz avant et un petit quizz après ; ça leur permet de mesurer qu’ils ont appris des choses pendant

la formation et ça, je trouve que ça permet de fixer les notions donc… voilà… et ça, on le fait dans

certains modules, on peut le faire en gestion par exemple. On le fait en droit social je crois aussi, où

XI

on fait un quizz de fin pour euh…, pour valider qu’ils ont bien acquis les notions clés en fait, qu’ils

ont bien retenus l’essentiel.

E : Mm, mm.

A : Euh, voilà. Mais c’est vrai que après s’ils n’ont pas retenus l’essentiel, qu’est-ce qu’on fait

quoi ? Donc on peut les réinviter éventuellement sur un autre module mais est-ce que le

redoublement est utile ? On sait très bien que non ! (rires) Donc, en cas d’échec, c’est ça aussi

penser l’évaluation, c’est se dire si, si la compétence n’est pas atteinte, qu’est-ce qu’on fait quoi ?

Euh, comment on remédie à ça ? Donc, euh, honnêtement le dispositif, il n’est pas pensé comme ça

quoi.

E : D’accord.

A : C’est vrai que c’est un peu…, quand on aborde la question de l’évaluation, c’est finalement très

compliqué euh, d’une part parce qu’on est en entreprise, euh, que nos clients euh, enfin on a des

clients qui sont les responsables de formation et des stagiaires qui sont les personnes qui suivent la

formation et donc on évalue les stagiaires. Après, est-ce qu’on…, qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce

qu’on fait quand il y a des adultes ? Il n’est pas question de reproduire l’école et comment on fait en

cas d’échec ? Comment on remédie ? Ou comment on fait pour mesurer ça en cours de route pour

que, à la fin, il y ait une réussite ? Donc, tout ça…, comme c’est pas une commande des

responsables formation, faut attendre qu’on travaille en réseau, euh, c’est actuellement pas une

commande. On n’a pas pensé ce dispositif, je vous dis, là ce qui est différent avec le futur dispositif

« Directeur d’agence », c’est que, on sait dès le départ qu’il faut intégrer l’évaluation à la

conception avec la notion de délivrer un diplôme interne, donc la question de… quand on évalue,

comment on évalue, qu’est-ce qu’on évalue et qu’est-ce qu’on fait si on s’aperçoit que des

personnes n’ont pas atteints les objectifs, le minimum du minimum qu’on a fixé, comment on

remédie ? Tout ça, on va être obligé de … je pense que ça va être le plus gros… finalement un

référentiel de formation, ça va être les…le… Vous savez, quand on construit un diplôme, on fait le

référentiel métier, le référentiel de formation et puis le référentiel d’évaluation.

E : Mm mm.

A : Et finalement nous… jusqu’à présent on n’a pas ça. On n’est pas allé assez loin, enfin aussi loin

en tout cas euh, pour la formation continue mais là va se poser la question pour la formation des

directeurs. Qu’est-ce qu’on évalue ? Comment ? Et voilà.

E : D’accord.

A : Et pourquoi aussi ? Enfin, je veux dire (…) si le gars maîtrise totalement le droit social ou qu’il

est incollable en tableau de chiffres, en tableau de bord de gestion d’agence, est-ce que c’est un bon

directeur pour autant ? Est-ce qu’on le valide ? Moi, je pense que non quand je vous dis ça, ça ne

suffit pas.

E : D’accord.

A : C’est peut-être important, mais pas suffisant. Enfin, ça va être vraiment intéressant de se poser

la question de …, voilà, qu’est-ce que c’est qu’un… La formation, elle doit nous mener vers quoi ?

Qu’est-ce qu’on attend de nos stagiaires ? Et voilà, dans quel état on veut qu’ils sortent et comment

on le mesure ?

XII

E : D’accord, donc là vous … pour cette formation là, vous avez donc l’évaluation dans le cahier

des charges, euh, c’est bien ça ?

A : Oui.

E : Et donc, est-ce que vous avez toujours un cahier des charges ? Est-ce qu’il comprend toujours

l’évaluation ou sous une autre forme ?

A : Oui, alors moi je fais toujours un cahier des charges. Quand on me fait une demande, je fais une

reformulation de la demande, toujours, pour qu’on soit bien sûr qu’on est OK euh, et puis, alors pas

toujours mais je fais parfois une proposition de méthodologie euh, de conception en fait euh.

E : Mm mm.

A : Là, c’est ce que je dois faire au mois d’août quand je reviens de vacances, je dois faire une

proposition de méthodologie, de cahier des charges mais de construction de la formation. C’est-à-

dire, je vais dire si je fais des entretiens, si j’analyse des bouquins ou pas euh, avec qui on fait des

entretiens euh, est-ce qu’on fait…, qui…, est-ce qu’on rencontre des managers, des futurs stagiaires,

des RH, des DAR, les futurs stagiaires eux-mêmes, des N-1 pourquoi pas ? Voilà, on doit faire un

cahier des charges de conception et une fois que la… et on doit nommer des livrables en fait dans la

conception et dans les livrables, souvent, on fait une proposition de dispositif avec le nombre de

jours, ça c’est de l’ingénierie de formation, le nombre de jours euh, le type de contenu, les objectifs

et puis après,… et une fois que tout ça, c’est … on dit comment on valide ça et après, après on va

plus loin dans les contenus. Mais euh, donc là, il faudra intégrer la question de l’évaluation,

comment… dans les livrables, il y aura le fameux référentiel d’évaluation, comment j’évalue ? Mais

ça, ça va se faire pendant la phase de conception du dispositif, et je ne vais pas le faire toute seule

de toute façon, c’est pas mon boulot ça.

E : D’accord. Oui, tout à l’heure, vous parliez des managers, avec les entretiens, est-ce que vous

sentez de leur part un intérêt pour l’évaluation de la formation finalement ?

A : Euh, alors nous… les personnes dont je vous parle, c’est des personnes qui n’ont pas toujours

un très haut niveau de, de qualification, enfin ils ont peu de diplômes pour certains. Euh, quand ils

viennent en formation, ils ont peur parce qu’ils ont des souvenirs scolaires, ils ont été en échec, ils

ont des mauvais souvenirs d’évaluation et la meilleure récompense qu’on trouve dans les

évaluations à chaud, souvent c’est : « J’avais pas envie de venir et j’ai envie de revenir ». En gros,

ils n’ont plus peur et ils se sentent capables de suivre, en fait, la formation et donc euh, avec des

publics de bas niveau, il faut faire quand même attention à ce qu’on fait en terme d’évaluation et

puis d’une part… c’est très paradoxal parce que d’une part, ils ont des souvenirs scolaires et des

mauvais souvenirs pour certains mais souvent, ils ont besoin de cette évaluation, ils ont besoin

qu’on leur dise : « Ah oui, oui, c’est bien » (rires). Ils ont besoin qu’on porte un regard évaluatif sur

eux et … mais finalement quand on travaille en pédagogie des adultes, au bout d’un moment, ils

oublient ça, ils n’ont plus besoin, parce que l’idée, c’est de développer la confiance en soi et que

eux, ils se … Il faut qu’ils apprennent à apprendre, qu’ils aient confiance en eux et de leurs

collègues et qu’ils se détachent de ça justement de « la maîtresse, elle a dit que j’ai bien fait ou que

j’ai pas bien fait ». Donc ça vraiment, je lutte contre et c’est vrai qu’il y a des écrits qui disent que

l’évaluation ça sert à rien, c’est tout et qu’on n’en a pas besoin, puisque par exemple, dans la vie

quotidienne, quand on apprend à faire du vélo, et bah à la fin, on n’a pas un gamin qui nous dit :

« oui, tu sais faire du vélo ». Finalement, on se rend compte tout seul qu’on sait faire du vélo, qu’on

enlève les roulettes et finalement que ça roule. Oui, au bout d’un moment, on n’a pas besoin de

passer un examen pour être sûr qu’on a acquis des compétences donc euh…

XIII

E : D’accord.

A : Voilà, donc nos stagiaires, est-ce qu’ils ont besoin de l’évaluation ? Pfff, moi, je dis que c’est

quand même des adultes. L’idée, c’est qu’ils se … vraiment qu’ils gagnent de la confiance en eux

et dans leurs capacités à se développer et à apprendre et euh, et voilà quoi et nous, une évaluation

qu’on peut faire du travail qu’on fait, c’est quand on retrouve nos stagiaires dans la licence par

exemple. C’est-à-dire qu’il y en a deux ou trois que j’ai en tête qui avaient…, qui sont arrivés en

formation « Parcours de manager de proximité » et qu’étaient très très très angoissés, très

insécurisés. Le formateur en management qui me disait : « Oh, la la, cette personne, il a fallu que je

lui… elle a pas du tout confiance en elle, il a fallu beaucoup que je l’accompagne ». Et puis neuf

mois après, on les retrouve inscrit à la licence et l’année d’après, ils ont leur diplôme. Et pour moi, à

froid, ça c’est une très bonne évaluation, de se dire voilà, la formation a développé leur confiance en

eux et ils se sont sentis capables d’aller euh d’aller suivre une formation diplômante euh… voilà. Ça

c’est super quoi, mais c’est un autre cadre donc euh voilà. Sinon, tout à l’heure vous me demandiez

la définition, je vous l’ai pas donné, je la connais la définition euh, le référentiel, le référé, tout ça

mais bon, voilà quoi. (rires) Je veux dire, nous on ne travaille pas du tout …, on connaît les cadres

théoriques mais je pense qu’en entreprise, on … Dans le contexte public de bas niveau manager,

euh, l’évaluation c’est quand même délicat. Ça va être intéressant de bosser l’année prochaine en…

sur justement cette formation pour les directeurs pour faire quelque chose qui ait du sens et qui ne

soit pas complètement idiot à vérifier qu’ils connaissent l’article L.330 du code du travail, mais

justement de voir, d’essayer de mesurer quelque chose au départ et quelque chose à la fin et de leur

dire « bah voilà, vous avez évolué et donc à ce titre-là, on valide votre formation ». Et qu’on évalue

chacun par rapport à sa progression, parce qu’on a des groupes super hétérogènes et donc, il faut

qu’on soit capable justement dans l’évaluation de prendre en compte chaque euh, la progression de

chaque personne par rapport à là d’où elle part. Ça, ça va être intéressant.

XIV

Annexe 4 : Grille d’analyse de l’entretien A

Grille d’analyse de l’entretien A Problématique : Comment améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation ?

Hypothèse 1 : « L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de l'évaluation »

Questions posées : -Pour vous l’évaluation de la formation c’est ….. -Quelles formes de l’évaluation de la formation utilisez-vous ? -L’évaluation de la formation fait-elle partie de votre champ de compétences ? Comment la mettez-vous en pratique ? -A-t-elle un intérêt pour vous ? Quels sont vos a priori à son sujet ? -D’après vous, est-elle nécessaire en formation professionnelle continue ? -Rentre-t-elle dans le cadre de vos fonctions ? -Quelle est la part de votre temps de travail alloué à l’évaluation de la formation ? -Grâce à quels moyens, dispositifs est-elle mise en œuvre ? -Quelles sont vos difficultés face à l’évaluation de la formation en général ? -Quelles contraintes (organisationnelles) vous empêchent de mener à bien l’évaluation de la formation ? -Un cahier des charges, aussi succinct soit-il, est-il créé avant chaque formation ? -Des objectifs de formation sont-ils définis par la hiérarchie ? L’entreprise utilise-t-elle la formation comme un moyen stratégique de développement des compétences de l’homme et de l’entreprise ? -Concevez-vous les évaluations de la formation en même temps que les formations ou programmes de formation eux-mêmes ? -Comment amélioreriez-vous l’évaluation de la formation ? Comment analysez-vous l’évaluation de la formation pour améliorer les formations ?

Items Enoncé Interprétation

Différents types d’évaluation connus

- on faisait une évaluation à froid - à chaud quand elles ont terminé un module - on fait de l’évaluation des connaissances

L’interviewé sait faire la distinction évaluation à chaud-évaluation à froid. D’un point de vue théorique, les connaissances sont présentes même si nous n’avons pas beaucoup de précisions sur celles-ci.

Types d’évaluation utilisés

-il y a eu une époque où on faisait une évaluation à froid, c’est-à-dire que, euh, trois à six mois après la formation on leur renvoyait un lien vers un questionnaire pour évaluer ce qui avait été mis en place en lien avec la formation, si ça les avait, s’ils avaient pu mettre en place des choses dans leurs pratiques et s’ils avaient des conseils à nous donner aussi a posteriori pour euh, pour faire évoluer la formation… euh ça on ne le fait plus parce qu’il y a une personne de moins dans le département, donc on n’a plus le temps de dépouiller ça - au niveau de la satisfaction - on fait de l’évaluation des connaissances

L’interviewé utilise aujourd’hui les deux niveaux de l’évaluation à chaud que sont l’évaluation de satisfaction et l’évaluation pédagogique. L’interviewé a déjà utilisé l’évaluation du transfert des connaissances sur le poste de travail grâce à un questionnaire mais ne peut plus l’utiliser. A l‘heure actuelle, le nombre de type d’évaluation utilisée dans l’entreprise est assez restreint.

XV

Pratiques réelles d’évaluation

- c’est un processus qui …qui est continu, qui démarre en amont de la formation en fait, au moment de l’analyse des besoins et puis qui se poursuit tout au long de la formation. - à chaud quand elles ont terminé un module… on leur demande à chaud quelles sont leurs…comment elles… comment elles ont vécu ce module et puis qu’est-ce que…qu’est-ce qu’elles en pensent, là c’est plutôt au niveau de la satisfaction, est-ce qu’elles ont l’impression qu’elles vont pouvoir mettre quelque chose en place -moi je, j’ai la particularité de faire des formations, de recevoir les stagiaires sur plusieurs mois consécutifs, c’est ça qui est intéressant, euh donc euh, on évalue à la fin, à la fin au bout de six mois, euh on leur demande une évaluation un petit peu plus détaillée -Dans certains modules, on fait de l’évaluation des connaissances euh, c’est-à-dire que quand ils arrivent on leur fait faire un petit quiz et puis à la fin du module on leur fait faire un autre quiz ou le même quiz pour voir si y a eu une évolution -on les fera travailler en … un peu en analyse de pratiques euh, avec un animateur qui est par ailleurs comédien et puis l’après-midi, on va leur demander de se projeter et d’écrire des saynètes sur qu’est-ce que c’est qu’être manager et les jouer devant des membres du CODIR -ça nous permettrait à nous d’évaluer leur… d’évaluer leur progression, je dirais plus en terme de posture puisque nous on les voit arriver, au départ, prendre la parole devant le groupe, c’est… enfin, se présenter euh, présenter leur fonction, la façon dont ils la vivent. Donc nous ça nous permettrait de voir comment ils ont évolué… euh voilà mais on n’a pas de grille, on ne va pas les noter euh, on peut pas faire un an après mais nous déjà, et au CODIR, ça leur permettra de les voir dans une situation un peu plus active que derrière un test et quelque part, c’est une forme de de, c’est une évaluation qui est un peu en groupe en fait - dans cette formation-là, on ne sanctionne pas par un diplôme interne donc voilà.

Les pratiques de l’interviewé en terme d’évaluation sont assez variées. Il évalue le dispositif de formation comme on le voit par : « c’est un processus qui …qui est continu, qui démarre en amont de la formation en fait, au moment de l’analyse des besoins et puis qui se poursuit tout au long de la formation » dans une démarche proche de la démarche qualité même si le mot n’est pas mentionné et même si l’interviewé ne donne pas d’explication sur sa manière de faire. L’interviewé utilise l’évaluation de satisfaction : « qu’est-ce qu’elles en pensent, là c’est plutôt au niveau de la satisfaction ». L’interviewé utilise aussi l’évaluation pédagogique des connaissances par des quiz qu’elles comparent avec des quiz fait en début de formation. L’interviewé a un nouveau projet d’évaluation pour une formation spécifique. Il va mettre en place une évaluation en groupe. Cette évaluation est assez difficile à classer car ce sera une évaluation faite en fin de formation mais qui tend à montrer ce que seront capables de faire les stagiaires sur leur poste de travail. Cette évaluation consiste en de l’analyse de pratique et de la mise en scène faite à partir de leur expérience et de leurs nouvelles connaissances. L’interviewé ne compte pas utiliser de grille d’évaluation et il n’y aura pas de note. L’interviewé considère que voir les stagiaires continuer à se former et prendre confiance en eux est une évaluation à froid de la formation : « pour moi, à froid, ça c’est une très bonne évaluation, de se dire voilà, la formation a développé leur confiance en eux et ils se sont sentis capables d’aller euh d’aller suivre une formation diplômante euh… voilà. Ça c’est super quoi ».

XVI

-ce que je fais, je fais un petit quizz avant et un petit quizz après ; ça leur permet de mesurer qu’ils ont appris des choses pendant la formation et ça, je trouve que ça permet de fixer les notions donc - une évaluation qu’on peut faire du travail qu’on fait, c’est quand on retrouve nos stagiaires dans la licence par exemple -neuf mois après, on les retrouve inscrit à la licence et l’année d’après, ils ont leur diplôme. Et pour moi, à froid, ça c’est une très bonne évaluation, de se dire voilà, la formation a développé leur confiance en eux et ils se sont sentis capables d’aller euh d’aller suivre une formation diplômante euh… voilà. Ça c’est super quoi - on leur renvoyait un lien vers un questionnaire

Utilité de l’évaluation

-je lutte contre et c’est vrai qu’il y a des écrits qui disent que l’évaluation ça sert à rien, c’est tout et qu’on n’en a pas besoin, puisque par exemple, dans la vie quotidienne, quand on apprend à faire du vélo, et bah à la fin, on n’a pas un gamin qui nous dit : « oui, tu sais faire du vélo ». Finalement, on se rend compte tout seul qu’on sait faire du vélo, qu’on enlève les roulettes et finalement que ça roule. Oui, au bout d’un moment, on n’a pas besoin de passer un examen pour être sûr qu’on a acquis des compétences - donc nos stagiaires, est-ce qu’ils ont besoin de l’évaluation ? Pff, moi, je dis que c’est quand même des adultes.

D’après l’interviewé, le contrôle des connaissances et des compétences se ferait naturellement lors de leur utilisation, donc l’évaluation, au sens propre, ne serait pas utile comme l’interviewé le dit : « on n’a pas besoin de passer un examen pour être sûr qu’on a acquis des compétences ».

Nécessité de l’évaluation de la formation

- Je dirais presque que quand on demande aux personnes quand elles arrivent, quelles sont leurs attentes, ça nous permet de vérifier si ça correspond à ce qui est prévu - On est quand même dans de la pédagogie pour adultes, moi je me pose toujours la question de la pertinence

Pour l’interviewé, l’évaluation de la formation ne semble pas réellement nécessaire surtout si elle concerne des adultes : « On est quand même dans de la pédagogie pour adultes, moi je me pose toujours la question de la pertinence » et il préfèrerait une évaluation informelle avant la formation.

Importance de l’évaluation de la formation

-C’est important de le faire, en plus, on est dans un cadre légal, il faut le faire mais euh, donc a minima, il faut que les gens repartent en étant satisfaits, en ayant l’impression d’avoir appris des choses

Néanmoins, l’interviewé admet que l’évaluation de la formation est importante ! Mais l’interviewé souhaite qu’elle soit réduite au minimum pour bien mesurer que les personnes soient satisfaites et qu’elles aient « l’impression d’avoir

XVII

appris quelque chose ».

Temps accordé à l’évaluation

Moyens accordés à l’évaluation

Difficultés à évaluer

- Il y en a de nombreuses, (rires), en ce qui concerne les évaluations à chaud, euh, on a conscience que c’est uniquement, pratiquement … enfin moi je…, de l’évaluation de satisfaction. - quand on est dans de la formation pour adulte qui n’est pas sanctionnée par un diplôme officiel, comment on fait, quoi ? - si demain, je devais être évaluée à chaud à l’issue d’un module de gestion, peut-être que j’échouerais, parce que j’aurais besoin de travailler, d’approfondir certaines notions, de les apprendre avant de pouvoir vraiment être évaluée et de réussir une évaluation donc à chaud, c’est difficile de faire une évaluation à chaud de connaissances, je parle même pas de compétences,… - Qu’est-ce qu’on fait quand il y a des adultes ? Il n’est pas question de reproduire l’école et comment on fait en cas d’échec ? Comment on remédie ? Ou comment on fait pour mesurer ça en cours de route pour que, à la fin, il y ait une réussite ? - Dans le contexte public de bas niveau manager, euh, l’évaluation, c’est quand même délicat.

Devant les difficultés à mettre en place les évaluations de la formation, l’interviewé utilise surtout l’évaluation de satisfaction. L’interviewé est en difficulté avec l’évaluation des connaissances, pour les adultes, s’il n’est pas contraint de la réaliser. Il estime qu’une formation se travaille et que ce n’est pas à la fin de la formation que l’on peut avoir pleinement acquis les connaissances vues pendant la formation. En réalité, les remarques de l’interviewé sont pleines de bon sens ; il ne viendrait à l’esprit d’aucun professeur du secondaire ou d’aucun professeur des écoles d’évaluer les connaissances de leurs élèves juste à la fin de la leçon. Alors pourquoi faudrait-il le faire pour les adultes en formation continue ? L’interviewé s’interroge beaucoup, ce qui est important, sur l’évaluation et ses limites, mais au final, il ne met pas grand-chose en place.

Obstacles et contraintes organisationnels à l’évaluation de la formation

-elles sont envoyées en formation mais elles n’ont pas eu la…, elles n’ont pas toujours eu connaissance de la fiche programme par exemple. Elles ne savent pas toujours ce qui va se passer dans la formation. - C’est vrai que, au niveau organisationnel, c’est difficile à mettre en place. Nous on travaille sur l’ensemble des régions VP, donc il y a des pratiques et des cultures différentes et d’une région à l’autre… -quand on aborde la question de l’évaluation, c’est finalement très compliqué euh, d’une part parce qu’on est en entreprise, euh, que nos clients euh, enfin on a des clients qui sont les responsables de formation et des stagiaires qui sont les personnes qui suivent la formation et

L’un des obstacles principaux à l’évaluation de la formation, c’est le manque d’implication des apprenants ou de leur hiérarchie par rapport à la formation puisque l’interviewé sait que certains participants n’ont même pas connaissance du programme de la formation en y arrivant et ne savent pas pourquoi elles sont là. Au niveau organisationnel, Veolia Environnement comprend plusieurs branches et plusieurs régions qui ont chacune leur propre fonctionnement, notamment en termes de gestion de la formation. Pour cette raison, l’interviewé qui travaille dans un

XVIII

donc on évalue les stagiaires. Campus, doit s’adapter à chaque région, à chaque responsable de formation.

Existence d’un cahier des charges

- pour la formation de directeur d’agence, le DG nous a demandé qu’il y ait une forme d’évaluation à la fin. Euh, donc, euh, je peux pas vous dire aujourd’hui comment je vais faire, mais je sais que je suis obligé de… - Oui, alors moi je fais toujours un cahier des charges. Quand on me fait une demande, je fais une reformulation de la demande, toujours, pour qu’on soit bien sûr qu’on est OK euh, et puis, alors pas toujours mais je fais parfois une proposition de méthodologie euh, de conception en fait euh.

Globalement, l’interviewé a l’habitude d’utiliser le cahier des charges pour la formation. La plupart du temps, elle fait un cahier des charges officieux pour se mettre d’accord avec le commanditaire. Cette façon de faire peu formaliste peut s’appliquer chez Veolia pour la bonne raison que le Campus est l’organisme de formation interne du groupe et donc il peut se permettre de fonctionner comme ça. Il lui arrive tout de même de réaliser de véritables cahiers des charges à la demande, encore une fois, du commanditaire.

Existence d’objectifs de formation prédéfinis

- on a un dossier qui présente la formation et on demande aux stagiaires de –enfin, ça passe par le responsable de formation, qui est en possession de ce dossier et qui doit le remettre au stagiaire et à son n+1, à son manager… - dans ce dossier, y a une présentation du dispositif, de ses objectifs, des différents modules. Voilà, on présente un petit peu le cadre et après, dans une deuxième partie, on a les objectifs pédagogiques de chaque module et on leur demande de se positionner par rapport à ça donc « est-ce que je suis à l’aise avec ce, ce, ce, cet objectif ? » ou est-ce que je suis pas du tout à l’aise ? ». Et puis, le manager euh, le manager, lui, il a une colonne, il évalue également le … la personne, en mettant si c’est important ou pas pour son poste, parce que parfois, on peut ne pas être à l’aise, par exemple, avec la gestion… - une fiche sur, ... pour se positionner par rapport aux objectifs pédagogiques de la formation

Pour le parcours de formation dont s’occupe l’interviewé, il a formalisé un document très intéressant pour la préparation de la formation. Ce document permet de présenter la formation au stagiaire et à son manager et de les impliquer tous deux dans la formation. A l’aide de ce document, ils définissent ensemble les objectifs de la formation et le stagiaire s’auto-positionne par rapport aux objectifs de la formation. Nous pensons que ce type de préparation est essentiel pour améliorer l’efficacité de la formation et de l’évaluation de la formation car il permet à tous les acteurs de mesurer l’importance de la formation et de mieux évaluer si celle-ci comblera les besoins du stagiaire et de son manager.

Evaluation de la formation conçue en amont

- c’est un processus qui …qui est continu, qui démarre en amont de la formation en fait, au moment de l’analyse des besoins et puis qui se poursuit tout au long de la formation. - ce qui est bien, c’est que je vais être obligé de le penser en amont de la création du dispositif. -il faudra intégrer la question de l’évaluation,

L’interviewé semble travailler dans un processus d’amélioration continue de ses dispositifs de formation mais il ne nous dit pas si c’est fait de manière formalisée ou non. Avec un dispositif en particulier, il va devoir préparer en amont, l’évaluation qu’il mettra en place après la formation.

XIX

comment… dans les livrables, il y aura le fameux référentiel d’évaluation, comment j’évalue ? Mais ça, ça va se faire pendant la phase de conception du dispositif

L’interviewé ne semble pas si habitué à ce type de préparation.

Réflexion sur l’amélioration de l’évaluation et sur l’amélioration de la formation

- mais essayer de voir quel impact ces formations ont et qu’est-ce qu’on peut faire euh, qu’est-ce qu’on peut faire pour faire évoluer ces formations. -il faut que les gens repartent en étant satisfaits, en ayant l’impression d’avoir appris des choses, mais c’est vrai que c’est pas un indicateur, pour moi, qui est suffisant de l’atteinte des objectifs, donc euh, après y aurait comment faire pour évaluer l’atteinte des objectifs. - Qu’est-ce qu’on mesure ? Et quand ? (rires). Voilà. Et comment on fait ? - Donc comment on fait pour mesurer, en fait, l’atteinte d’objectifs euh, c’est pas évident. Euh, donc ça c’est… est-ce qu’on le fait en salle ? Est-ce que c’est nous qui évaluons ou est-ce qu’on demande à leurs managers de les évaluer puisque finalement, nous, on vise le développement de compétences et non pas de connaissances ? - on s’est dit aussi : comment on évalue, est-ce qu’on évalue une personne, le groupe entier ? Enfin voilà quoi, toutes ces questions, je me les pose. - on va se poser la question de, de comment on évalue, qu’est-ce qu’on évalue chez les managers et comment on l’évalue parce que c’est quand même ça le, … est-ce qu’on doit évaluer chaque module ? Le module de gestion, le module de droit social ou est-ce qu’on va évaluer…, est-ce qu’on va leur faire faire un grand cas à résoudre seul ou à plusieurs ? - est-ce que c’est vraiment utile de saucissonner en fait, par thématique les, les ..., l’évaluation, ou est-ce qu’au contraire on veut évaluer quelque chose de plus global et à ce moment-là, comment on fait ? Est-ce qu’on fait une étude de cas euh, voilà (rires). - s’ils n’ont pas retenus l’essentiel, qu’est-ce qu’on fait quoi ? Donc on peut les réinviter éventuellement sur un autre module mais est-ce

L’interviewé se pose beaucoup de questions sur l’évaluation de la formation et sur son amélioration, notamment sur l’évaluation des connaissances et des compétences puisque c’est le sujet qui l’intéresse en ce moment. Mais il n’a pas en tête les autres types d’évaluation de la formation. En effet, l’interviewé pense surtout à évaluer les stagiaires sur leurs apprentissages. Lorsque l’interviewé cherche des solutions pour mettre en place l’évaluation, il utilise beaucoup de phrases interrogatives et émet un certain nombre de doutes.

XX

que le redoublement est utile ? On sait très bien que non ! (rires) Donc, en cas d’échec, c’est ça aussi penser l’évaluation, c’est se dire si, si la compétence n’est pas atteinte, qu’est-ce qu’on fait quoi ? Euh, comment on remédie à ça ? Donc, euh, honnêtement le dispositif, il n’est pas pensé comme ça quoi. - Et voilà, dans quel état on veut qu’ils sortent et comment on le mesure ?

Hypothèse 2 : « L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la formation »

Questions posées : -Travaillez-vous sur ce sujet avec d’autres personnes ? Si oui, lesquelles ? -A-t-elle un intérêt pour votre service ? Recevez-vous, de la part de votre hiérarchie, des consignes sur l’évaluation de la formation ? Votre hiérarchie a-t-elle certaines attentes à ce propos ? -L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour les apprenants ? Se sentent-ils impliqués dans l’évaluation de la formation ? -L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour le formateur ? Comment utilise-t-il les différents types d’évaluation ? A-t-il des a priori à ce sujet ? -L’entreprise associe-t-elle l’évaluation de la formation à une démarche qualité ? -Pensez-vous que les acteurs de la formation aient une réelle volonté d’améliorer l’évaluation et la formation ? - Comment travaillez-vous collectivement ? Transmettez-vous vos pratiques à vos collègues ou collaborateurs ? -Votre collaboration est-elle fructueuse ? Pensez-vous qu’elle permette d’améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation et au final la formation elle-même ?

Items Enoncé Interprétation

Acteurs impliqués dans l’évaluation de la formation

-on travaille aussi régulièrement avec d’autres acteurs, pas seulement les stagiaires mais également les responsables de formation, euh et puis on essaye de travailler avec les managers de nos stagiaires - Ce qui nous permet à nous de nous vérifier que ça colle bien de … éventuellement, de de transférer le dossier au formateur en management…

L’interviewé travaille avec un nombre important d’acteurs, notamment les managers, en tant que maillon essentiel à la formation dans l’entreprise.

Intérêt de la hiérarchie pour l’évaluation

- le manager, lui, il a une colonne, il évalue également le … la personne, en mettant si c’est important ou pas pour son poste - comme c’est pas une commande des responsables formation, faut attendre qu’on travaille en réseau, euh, c’est actuellement pas une commande

D’après les réponses à mes questions, il ne semble pas y avoir un réel intérêt de la hiérarchie pour l’évaluation de la formation. L’interviewé essaye d’impliquer la hiérarchie des stagiaires dans le dossier préparatoire à a formation mais si l’interviewé ne demandait pas cet investissement aux managers, il y aurait sans doute peu de choses de faites.

XXI

Intérêt des apprenants pour l’évaluation

- Ça veut dire que les stagiaires, ils le sauront en amont et qu’on va mettre en place la pédagogie de façon à ce qu’ils réussissent à la fin si possible … quand même (rires). - ils ont des mauvais souvenirs d’évaluation et la meilleure récompense qu’on trouve dans les évaluations à chaud, souvent c’est : « J’avais pas envie de venir et j’ai envie de revenir ». -c’est très paradoxal parce que d’une part, ils ont des souvenirs scolaires et des mauvais souvenirs pour certains mais souvent, ils ont besoin de cette évaluation, ils ont besoin qu’on leur dise : « Ah oui, oui, c’est bien » (rires). Ils ont besoin qu’on porte un regard évaluatif sur eux

L’interviewé estime qu’en général, les stagiaires n’aiment pas l’évaluation ou en tout cas ce qu’elle représente dans leurs souvenirs. Néanmoins, l’interviewé a l’impression que les stagiaires se sentent bien en formation même s’ils viennent à contrecœur et pour l’interviewé, c’est une bonne évaluation de la formation. Selon l’interviewé, les stagiaires auraient même besoin d’être évalué pour prendre confiance en eux.

Intérêt du formateur pour l’évaluation

- ça permet […] au formateur de… d’avoir une forme d’adhésion aussi et puis de… de personnaliser, d’adapter un petit peu le stage par rapport aux attentes des participants. - Ce qui nous permet à nous de nous vérifier que ça colle bien de … éventuellement, de de transférer le dossier au formateur en management…

Le formateur a un besoin précis de l’évaluation de la formation. Grâce à elle, le formateur peut améliorer la formation et l’adapter aux besoins des stagiaires. L’évaluation permet aussi, au formateur, d’évaluer le niveau des apprenants.

Intérêt de l’entreprise pour l’évaluation

- Ah bah moi, je vous dis, je le préconise ; je ne peux pas l’imposer

Face à l’évaluation et à sa volonté d’impliquer la hiérarchie dans l’évaluation, l’interviewé n’a pas de réel pouvoir et l’entreprise n’abonde pas forcément dans son sens, hormis les responsables de formation.

Volonté commune d’amélioration de l’évaluation

- Je vous ai parlé du fait qu’on rencontre régulièrement les responsables formation pour euh, repenser les dispositifs… - ils souhaitent qu’il y ait un dossier de présentation, si vous voulez, de la formation et de ses objectifs et un entretien préalable à la formation entre le stagiaire et son manager.

L’interviewé et les responsables de formation seraient du même avis et souhaiteraient améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation en incitant les managers à avoir un entretien avec leurs collaborateurs à propos de la formation.

Mise en place d’une évaluation construite collectivement

-…, la vertu de ce dossier, c'est que ça permet d'avoir un dialogue entre managers - on préconise fortement que à l’issue de la formation, il y ait à nouveau un entretien pour faire le point, euh, et ce qu’on leur dit toujours quand ils s’en vont, c’est au pire de garder trace de ça, euh, de ce qui s’est passé en formation pour pouvoir en discuter, a minima, pendant l’entretien annuel. - On s’est rendu compte qu’il y avait, je crois, la

L’interviewé essaye de mettre en place le dialogue et un plan d’actions entre managers et apprenants. L’interviewé considère que c’est très important pour l’efficacité de l’évaluation et de la formation.

XXII

moitié, un peu moins de la moitié des gens qui avaient eu un entretien avec leur manager avant. - Vraiment moins de la moitié et encore un petit moins qui en avaient eu après. - on essaye de mettre en place des plans d’action et de faire en sorte que le stagiaire aille voir son manager fort de son plan d’action pour pouvoir bénéficier, a minima, d’une écoute et si possible d’un soutien.[…] enfin nous, on y croit, on pense que c’est efficace et utile

Réflexion sur l’amélioration de la coopération

L’interviewé ne propose pas de moyens concrets pour amener les gens à coopérer ensemble. Il tente de mettre en place des outils mais n’essaye pas de penser le fonctionnement de cet échange coopératif.

XXIII

Annexe 5 : Grille d’analyse de l’entretien B

Grille d’analyse de l’entretien B Problématique : Comment améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation ?

Hypothèse 1 : « L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de l'évaluation »

Questions posées : -Pour vous l’évaluation de la formation c’est ….. -Quelles formes de l’évaluation de la formation utilisez-vous ? -L’évaluation de la formation fait-elle partie de votre champ de compétences ? Comment la mettez-vous en pratique ? -A-t-elle un intérêt pour vous ? Quels sont vos a priori à son sujet ? -D’après vous, est-elle nécessaire en formation professionnelle continue ? -Rentre-t-elle dans le cadre de vos fonctions ? -Quelle est la part de votre temps de travail alloué à l’évaluation de la formation ? -Grâce à quels moyens, dispositifs est-elle mise en œuvre ? -Quelles sont vos difficultés face à l’évaluation de la formation en général ? -Quelles contraintes (organisationnelles) vous empêchent de mener à bien l’évaluation de la formation ? -Un cahier des charges, aussi succinct soit-il, est-il créé avant chaque formation ? -Des objectifs de formation sont-ils définis par la hiérarchie ? L’entreprise utilise-t-elle la formation comme un moyen stratégique de développement des compétences de l’homme et de l’entreprise ? -Concevez-vous les évaluations de la formation en même temps que les formations ou programmes de formation eux-mêmes ? -Comment amélioreriez-vous l’évaluation de la formation ? Comment analysez-vous l’évaluation de la formation pour améliorer les formations ?

Items Enoncé Interprétation

Différents types d’évaluation connus

-Evaluation de satisfaction en niveau zéro -L’évaluation de la conduite d’un projet formation. -On peut évaluer les connaissances -On peut évaluer les savoir-faire ou capacités -On peut évaluer les compétences -On peut évaluer la performance

L’interviewé a une très bonne connaissance des différents types d’évaluation de la formation

Types d’évaluation utilisés

-On peut évaluer en allant sur les situations de travail, ce n’est pas simple à organiser mais ça se fait. On le fait avec les apprentis sur les niveaux infra-bac. -Evaluation de satisfaction - On peut évaluer les connaissances -On peut mesurer leur performance

L’interviewé utilise un nombre important de type d’évaluation de la formation

Pratiques -il s’agit de faire une interrogation écrite ou un L’interviewé utilise des

XXIV

réelles d’évaluation

quiz ou un QCM pour évaluer les connaissances -On peut organiser des simulations -On peut mesurer leur performance commerciale avec leur chiffre d’affaires ou d’autres indicateurs objectifs avant et après la formation -On met rarement en pratique le 4ème niveau. On ne le met en pratique que sur des projets stratégiques. On le met en place par exemple sur des formations liées à la sécurité -On peut comparer les régions qui ont déployé la formation, on peut faire de l’avant, de l’après. -On ne met pas en œuvre l’évaluation des compétences pour la formation continue. -Il est fréquent que l’on se contente d’une évaluation de satisfaction. -Dans nos questionnaires d’évaluation, outre la satisfaction des participants, on leur demande de s’auto-positionner sur l’atteinte des objectifs pédagogiques qui figurent sur la fiche programme. On est dans une évaluation de compétences mais c’est du déclaratif. -La personne se projette et indique si elle va être en capacité de. -dans l’évaluation, il y a du formel et de l’informel, du qualitatif et du quantitatif. D’abord, aux chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut. On peut monter tous les discours qu’on veut avec les chiffres derrière et dire l’inverse aussi avec les mêmes chiffres -On peut parfois faire des entretiens -L’évaluation informelle donne surtout des résultats sur les premiers niveaux -sur la formation continue, la loi dit « chaque formation doit présenter une évaluation en fin de formation -ce qu’on a systématisé, ce qui est fait à chaque fois, en formation continue, c’est a minima l’évaluation de satisfaction et l’auto-positionnement des stagiaires sur les objectifs, ça

questionnaires pour la satisfaction, pour l’auto-évaluation des objectifs pédagogiques. L’interviewé met en place ponctuellement d’autres types d’évaluation et adapte ses pratiques au contexte de la formation ou avec les attentes du commanditaire. L’interviewé croise les données de ses évaluations avec des données informelles directement recueillies auprès des stagiaires. L’interviewé ne croit pas en la pertinence des données quantitatives car pour lui, l’analyse qu’on peut en faire est trop subjective et variable. Ces différentes pratiques servent à évaluer et à améliorer la formation. Les pratiques d’évaluation ne sont absolument pas figées chez Veolia Propreté car il n’y a aucune uniformisation, aucune standardisation d’une région à l’autre, d’un Campus à l’autre. Ainsi, les différents services, répartis sur toute la France, n’utilisent pas les mêmes outils d’évaluation. Cette façon de faire favorise, d’après l’interviewé, la « proximité avec le client », la flexibilité et l’adaptabilité. L’interviewé apprécie cette flexibilité, pourtant, elle semble se contredire parfois en souhaitant une harmonisation qui empêcherait la flexibilité mais qui permettrait une meilleure coopération sur l’ensemble de la France.

XXV

c’est fait tout le temps ensuite vous avez d’autres éléments d’évaluation en fonction de la taille des projets, du contexte, de la demande du commanditaire, qui vont aller de l’évaluation des connaissances à l’évaluation des compétences en situation de travail en passant par l’évaluation des capacités et savoir-faire dans le cadre de mise en situation ou de simulation. -l’information, on l’a avant que les questionnaires de satisfaction ne soient traités donc s’il y a quelque chose à améliorer, on va le savoir avant - Finalement, la formation chez Veolia Propreté, elle fonctionne un peu à l’image des activités de Veolia Propreté. Mais ça va avoir des avantages dans la flexibilité et dans l’adaptabilité, ça veut dire qu’on n’a pas besoin de faire une étude de 50 pages ou même de 10, de faire des camemberts à rallonge pour ajuster une formation, on le fait comme ça quoi. Et les améliorations fonctionnent, moi, je considère que c’est un vrai atout pour être au plus proche des besoins et que si on était plus formalisé, on n’arriverait pas à être aussi proche des besoins. Du coup, on n’a pas de procédures standardisées, harmonisées, on va pas pratiquer de la même manière dans un Campus ou dans un autre et ça va parfois être difficile à comprendre. -On n’a pas un process optimisé et rationnalisé et depuis quelque temps, chez Veolia, on rentre dans des démarches où on va centraliser et harmoniser toutes les pratiques mais ça, ce n’est pas que pour la formation donc on y passera aussi, je pense, mais on risque de perdre un peu de proximité avec le client mais au moins, on aura des manières de faire qui seront harmonisées d’un bout à l’autre de la France et une meilleure lisibilité. -Aujourd’hui, en formation, on est plutôt très décentralisé, donc chacun fait un peu à sa sauce sur un mode très informel mais du coup, on a du mal à partager, à mutualiser mais ça va changer. -la vraie intelligence, c’est que le modèle soit adapté au contexte

Utilité de l’évaluation

-Il faudrait pouvoir en faire plus -en tant qu’organisme de formation, moi j’évalue en quoi ma formation est efficace et en quoi elle

L’interviewé pense que l’évaluation de la formation est utile au point de souhaiter vouloir en faire davantage. Pour l’interviewé, l’évaluation est

XXVI

satisfait mes clients pour que les clients continuent à lui acheter

utile cat elle permet de mesurer l’efficacité de la formation et de connaître la satisfaction des clients.

Nécessité de l’évaluation de la formation

-Il faut être attentif à l’informel, il ne faut pas être dans son bureau et uniquement recevoir des questionnaires et en faire des camemberts parce qu’on pourrait tout à fait rater des choses importantes mais il faut les faire quand même ces évaluations -est-ce qu’il faut systématiser une évaluation sur tout, auquel cas, on peut vite ressembler à une bureaucratie absolument affreuse finalement s’il faut tout évaluer tout le temps. Je ne sais pas, ça coûte cher tout ça. -c’est toujours du cas par cas, ça n’aurait pas de sens de systématiser une évaluation de compétences, ça deviendrait complètement procédurier. -La subtilité, elle est dans : quelle procédure d’évaluation pour quel projet ? -De l’évaluation, on en fait tout le temps, puisque les formations évoluent. On est à l’écoute, on regarde les questionnaires

Pour l’interviewé, l’évaluation de la formation est nécessaire, mais pas n’importe comment. L’interviewé estime qu’il est nécessaire de communiquer avec les acteurs de la formation directement et de ne pas privilégier les questionnaires. L’interviewé n’apprécierait pas de ne faire que des questionnaires même s’ils sont nécessaires d’un certain point de vue. L’interviewé insiste sur le fait que l’évaluation est nécessaire mais toujours en tenant compte du contexte de la formation et qu’il n’est donc pas toujours utile de tout évaluer, loin de là.

Importance de l’évaluation de la formation

-Sur des projets stratégiques, c’est important d’aller jusqu’à l’évaluation de la performance pour pouvoir argumenter de l’impact de la formation, sur d’autres types, ce n’est peut-être pas nécessaire Il y a d’autres enjeux en ce moment qui méritent plus d’attention

Pour certains projets de formation, l’évaluation de la formation est très importante et ces projets méritent que l’on utilise plusieurs types d’évaluation pour améliorer au mieux leur efficacité. Néanmoins, d’une manière globale, l’évaluation de la formation n’est pas importante en ce moment et d’autre enjeux, selon l’interviewé « méritent plus d’attention » ce qui tend à montrer que l’interviewé voit l’évaluation de la formation comme un outil à utiliser quand il en a besoin et non comme un outil quotidien pour la qualité.

Temps accordé à l’évaluation

-Mon temps de travail consacré à la formation varie entre deux et cinq pour cent. -on n’a pas beaucoup de temps les uns et les autres -on accepte un mode d’évaluation informel parce qu’on n’a tout simplement pas le temps de faire autrement et que ça suffit pour l’instant

L’interviewé ne passe que peu de temps à s’occuper de l’évaluation de la formation par manque de temps, et le temps qu’il y passe comprend aussi l’évaluation informelle qui est suffisante d’après lui.

XXVII

Moyens accordés à l’évaluation

L’évaluation est souvent la dernière roue du carrosse malheureusement -Si on ne fait pas les camemberts, on n’est pas crédible. Ça ne nous empêche pas d’avoir des démarches d’évaluation plus qualitatives, plus informelles qui nous permettent de faire évoluer les dispositifs de formation -On peut avoir une évaluation qualitative qui peut être tout aussi intéressante voire plus et donner plus de pistes de réflexions qu’une évaluation quantitative -En formation par apprentissage, il y a plus de moyens pour manager l’évaluation en général, l’implication des managers et des tuteurs qu’il n’y en a dans la formation continue. Plus de moyens et plus de pression réglementaire : l’apprenti doit être évalué par deux fois durant son cursus de formation, c’est la loi donc on est bien obligé de mettre en œuvre les démarches d’évaluation qui vont bien. On n’a pas la ressource en temps, en argent, en ce moment, tout le monde est à flux tendu donc on va pas faire des usines à gaz d’évaluation, euh par contre, que ce soit un peu plus formalisé, ça serait pas plus mal

L’interviewé reconnaît que l’évaluation de la formation est « souvent la dernière roue du carrosse » en formation professionnelle continue et qu’elle souhaiterait que l’évaluation de la formation soit davantage formalisée mais sans en faire trop. L’interviewé réalise une analyse quantitative des évaluations de satisfaction qu’il représente avec des graphiques mais d’après lui, l’évaluation informelle qu’il réalise dans le même temps est « plus qualitative ».

Difficultés à évaluer

-c’est compliqué de faire un audit de la performance d’une formation -Il faut que la formation soit déployée à grande échelle pour faire des mesures objectives -L’évaluation des compétences est beaucoup plus compliquée à organiser sur la formation continue -c’est parfois compliqué à mettre en œuvre car on n’a plus le temps dans la formation de le mettre -l’évaluation de la formation, c’est un peu un serpent de mer, hein comme on dit, tout le monde en parle depuis des années, depuis des années, depuis des années, et y a pas grand-chose qui change. Faire de l’évaluation sophistiqué de manière systématique, c’est juste impossible ou alors, on est dans des activités qui le nécessitent parce que les enjeux sont différents, par exemple dans la santé, dans le médical ou dans l’aéronautique où l’évaluation

L’interviewé connaît des difficultés pour réaliser l’évaluation de la formation. L’interviewé manque de temps. L’interviewé a des difficultés avec certains types d’évaluation, avec ce qu’il appelle l’évaluation de la « performance » et avec « l’évaluation des compétences ». Quoi qu’il en soit, l’interviewé pense que l’évaluation ne peut donner des résultats objectifs si la formation n’est pas « déployée à grande échelle » et qu’une évaluation sophistiquée n’est pas à systématiser.

XXVIII

est extrêmement poussé mais y a les moyens pour et ça leur coûte ce que ça leur coûte mais ce n’est pas justifiée dans toutes les activités pour moi.

Obstacles et contraintes organisationnels à l’évaluation de la formation

-en premier lieu, les financements -nous, on n’est pas très mature en matière d’évaluation, on a un fonctionnement encore un peu artisanal si je puis dire, qui va parfois poser des difficultés dans la transmission des dossiers parce que peu de choses sont formalisées. Finalement, la formation chez Veolia Propreté, elle fonctionne un peu à l’image des activités de Veolia Propreté.

Deux obstacles sont présents : le manque de financement et le manque de formalisme dans le fonctionnement de l’entreprise, ce qui se ressent aussi en matière de formation et donc d’évaluation.

Existence d’un cahier des charges

Il y a un cahier des charges, il peut être à différents niveaux. […]On est sur des objectifs de compétences, on peut appeler ça un cahier des charges. -Le cahier des charges est établi par notre commanditaire qui est donc la fonction RH -En interne ou en externe, on établit un cahier des charges plus précis qui est proposé en interne, soit en externe donc envoyé à différents organismes de formation.

Il existe un ou plusieurs types de cahier des charges, plus ou moins précis et formalisés selon la formation et ses conditions futures de réalisation.

Existence d’objectifs de formation prédéfinis

Les managers, ce sont des personnes qu’il est important d’inclure dans l’avant-formation, c’est-à-dire pour le choix de la formation. -Son manager est-il au courant, est-ce qu’il connaît la formation ?

L’interviewé estime qu’il est important d’inclure le manager dans la préparation à la formation pour définir des objectifs mais concrètement, rien ne permet de certifier que c’est fait.

Evaluation de la formation conçue en amont

-quand c’est des formations qui n’existent pas encore, je le fais en lien avec mon commanditaire qui me demande de développer une formation et on pense l’évaluation ensemble. Lui, il veut tout évaluer et moi je temporise en disant : « attendez, on va faire les choses de manière à ce qu’elles soient réalistes »

L’évaluation de la formation est conçue en amont de la formation en partenariat avec le commanditaire. Le commanditaire a de fortes exigences en matière d’évaluation mais l’interviewé propose une évaluation plus « réaliste » que l’on peut interpréter par moins d’évaluation.

Réflexion sur l’amélioration de l’évaluation et sur l’amélioration de la formation

-J’aimerais mettre en œuvre plus d’évaluations sur ces différents niveaux. -L’auto-évaluation pédagogique n’est pas suffisante -La question, c’est : à quelle échelle mettre en place quoi ? Sur quel type de projet ? -On n’est pas allé jusqu’à ce niveau de réflexion, distinguer les différents process d’évaluation

L’interviewé pense pouvoir améliorer l’évaluation de la formation en analysant les projets de formation selon leurs besoins d’évaluation. Elle pense ainsi améliorer l’évaluation en classant les différents projets en type et en attribuant des modalités d’évaluation à chaque type. L’interviewé aimerait parfois pouvoir mettre en place une démarche

XXIX

selon les différents projets. On catégoriserait les projets : niveau 1, niveau 2, niveau 3 et puis le process d’évaluation qui va bien en face, on l’a pas ça -des entretiens ciblés […] vont amener beaucoup plus d’éléments qu’une étude quantitative, des questionnaires de satisfaction avec des camemberts de toutes sortes - il ne faut pas blâmer les instances, les organisations de ne pas faire plus d’évaluation qu’elles n’en font, par contre elles pourraient être plus structurées, plus matures, ça c’est sûr, il y a beaucoup de choses à perfectionner, à améliorer par contre, c’est pas blanc ou noir, si vous voyez ce que je veux dire. C’est pas parce qu’on évalue que la satisfaction des stagiaires de manière systématique, que c’est mauvais comme démarche, au contraire finalement, c’est pas plus mal d’en rester là et en fonction des projets, on va avoir d’autres systèmes d’évaluation en fonction des enjeux, des financements. - que ce soit un peu plus formalisé, ça serait pas plus mal mais ça, c’est aussi dans la conduite des projets. -La démarche qualité et l’amélioration continue, c’est un peu ce qu’on fait finalement même si on ne parle pas de roue de Deming, ni de « Plan, Do, Check, Act ». C’est comme pour tout, il faut veiller à ce que ça ne soit pas trop procédurier. La qualité, ça peut-être super sympa, très dynamique, très flexible, très adaptable et ça pourrait être intéressant

qualité et avoir des démarches d’évaluation plus structurée. Ainsi, l’interviewé a de réelles pistes de réflexion pour l’amélioration de l’évaluation qui peuvent s’avérer très intéressantes.

Hypothèse 2 : « L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la formation »

Questions posées : -Travaillez-vous sur ce sujet avec d’autres personnes ? Si oui, lesquelles ? -A-t-elle un intérêt pour votre service ? Recevez-vous, de la part de votre hiérarchie, des consignes sur l’évaluation de la formation ? Votre hiérarchie a-t-elle certaines attentes à ce propos ? -L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour les apprenants ? Se sentent-ils impliqués dans l’évaluation de la formation ? -L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour le formateur ? Comment utilise-t-il les différents types d’évaluation ? A-t-il des a priori à ce sujet ? -L’entreprise associe-t-elle l’évaluation de la formation à une démarche qualité ? -Pensez-vous que les acteurs de la formation aient une réelle volonté d’améliorer l’évaluation et la formation ? - Comment travaillez-vous collectivement ?

XXX

Transmettez-vous vos pratiques à vos collègues ou collaborateurs ? -Votre collaboration est-elle fructueuse ? Pensez-vous qu’elle permette d’améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation et au final la formation elle-même ?

Items Enoncé Interprétation

Acteurs impliqués dans l’évaluation de la formation

-Il y a toujours les RH impliqués -On peut parfois faire des entretiens auprès des participants, des managers, des responsables formation, donc des prescripteurs -L’informel, ça peut être des contacts avec les participants pendant la formation ou a posteriori quand on en connaît certains ou ça peut-être des contacts avec leur hiérarchie ou les prescripteurs -Non, je ne collabore avec personne pour l’évaluation de la formation. Mon assistante traite les questionnaires

Au final, il est assez difficile de savoir quels sont les acteurs impliqués dans l’évaluation de la formation car l’interviewé nous dit qu’elle ne collabore avec personne mais qu’elle travaille tout de même avec son assistante, que les RH sont impliqués et qu’elle peut avoir des entretiens avec des participants, des managers et des responsables formation.

Intérêt de la hiérarchie pour l’évaluation

-c’est à eux que rendent des comptes nos participants qui sont censés être compétents et plus performants Les managers, ce sont des personnes qu’il est important d’inclure dans l’avant-formation -au-delà de l’évaluation, s’il ne sait pas que son collaborateur a été en formation et sur quoi il a été formé, il peut difficilement le challenger là-dessus, lui demander si la formation a été utile, lui demander dans quelle mesure ça lui permet d’améliorer son activité et dans quelle mesure ça facilite l’atteinte des objectifs -si personne ne vous demande jamais rien, vous pouvez très bien ne jamais rien réinvestir dans le travail -je n’ai pas connaissance de dispositifs dans lesquels on les questionne de manière claire. Ça doit exister mais de manière très ponctuelle. -En général, sur les formations diplômantes, les managers sont les tuteurs donc on leur demande d’évaluer leurs apprentis selon des grilles donc sur l’apprentissage, ils sont impliqués très fortement

Il est difficile de savoir si la hiérarchie reconnaît un véritable intérêt pour l’évaluation de la formation puisque l’interviewé nous dit qu’il n’a pas « connaissance de dispositifs dans lesquels on les questionne de manière claire », qu’il ne sait pas si les managers savent ce que leurs collaborateurs font en formation, même s’il pense qu’il est bon de les inclure dans « l’avant-formation » et que c’est au manager de savoir ce que son collaborateur a fait en formation et ce qu’il va pouvoir utiliser sur son poste de travail.

Intérêt des apprenants pour l’évaluation

-si ça ne vous intéresse pas de le mettre en œuvre et qu’en plus, on ne vous le demande pas, et bah, vous ne le faites pas donc ça sert à rien -on a des échanges avec les participants

Selon l’interviewé, les apprenants s’investissent dans l’évaluation de la formation sans le savoir lorsqu’ils font part de façon informelle de leur point de vue sur la formation.

XXXI

-ils sont impliqués dans l’évaluation sans savoir que c’est de l’évaluation, quand il y a des choses qui ne leur plaisent pas, simplement, ils nous le disent.

L’interviewé sait que certains apprenants n’ont aucun intérêt pour l’évaluation de la formation et n’en parle pas à leur manager et ils ne mettent pas en application les acquis de la formation qui devient alors parfaitement inutile.

Intérêt du formateur pour l’évaluation

-on a des échanges avec les formateurs qui vont pouvoir nous orienter, nous dire : « je pense que telle partie, ça me semble moins adapté pour telle région ou sur ce public-là » ; « d’accord, on prend note », on actualise les supports et les formations

D’après l’interviewé, les formateurs s’investissent pleinement dans l’évaluation de la formation en orientant l’interviewé pour qu’il fasse les changements nécessaires pour améliorer la formation.

Intérêt de l’entreprise pour l’évaluation

-pendant un moment, ce n’était pas prioritaire -il ne faut pas blâmer les instances, les organisations de ne pas faire plus d’évaluation qu’elles n’en font par contre elle pourrait être plus structurée, plus mature, ça c’est sûr -pour l’instant, on ne m’a pas parlé d’évaluation de la formation -Les RH impliqués puisque il s’agit de développement des compétences

D’après l’interviewé, les RH ont de l’intérêt pour l’évaluation de la formation puisqu’il « s’agit de développement des compétences » mais de manière générale, l’entreprise ne soutient pas les projets d’évaluation car ce n’est pas « prioritaire ». Si l’interviewé veut faire de l’évaluation plus que ce qui est fait actuellement, il ne sera pas soutenu par l’entreprise et devra travailler seul.

Volonté commune d’amélioration de l’évaluation

-on a des échanges avec les formateurs qui vont pouvoir nous orienter, nous dire : « je pense que telle partie, ça me semble moins adapté pour telle région ou sur ce public-là » ; « d’accord, on prend note », on actualise les supports et les formations. -l’information, on l’a avant que les questionnaires de satisfaction ne soient traités donc s’il y a quelque chose à améliorer, on va le savoir avant, parce qu’on aura échangé avec le formateur, avec les participants et on dira : « tiens, là il y a quelque chose à faire évoluer. -En clôture de formation, on fait des tours de table pour que les participants s’expriment et puis après, ça se fait naturellement avec les intervenants. Ce n’est pas perçu comme de l’évaluation, c’est un échange sur un projet commun.

La volonté d’amélioration de l’évaluation semble partagée par l’interviewé, les formateurs, les intervenants et les participants aux formations même si ces derniers n’ont pas conscience qu’ils participent à une évaluation néanmoins, leur volonté est bien là.

Mise en place d’une évaluation construite collectivement

-quand c’est des formations qui n’existent pas encore, je le fais en lien avec mon commanditaire qui me demande de développer une formation et on pense l’évaluation ensemble. Lui, il veut tout évaluer et moi je temporise en disant : « attendez, on va faire les choses de manière à ce qu’elles soient réalistes ».

L’évaluation est bien construite collectivement, en coopération avec le commanditaire de la formation qui est très demandeur d’évaluation. L’interviewé affirme qu’il est « très en lien avec [son] système client et qu’ils décident ensemble de ce qui

XXXII

-on est très en lien avec notre système client.

sera fait en terme d’évaluation

Réflexion sur l’amélioration de la coopération

-ce qui est sûr, c’est qu’on va nous demander d’optimiser, de rationaliser, donc il va falloir que les gens partagent, que les gens échangent, que les manières de faire s’harmonisent

A l’heure actuelle, l’interviewé estime que chacun travaille dans son coin sans partage et sans coopération. L’organisation de Veolia va changer et les moyens et les méthodes seront harmonisés ce qui va amener les personnes à coopérer davantage, à se mettre d’accord, à travailler ensemble. C’est par la restructuration que les personnes vont être amenées à améliorer leur coopération.

XXXIII

Annexe 6 : Grille d’analyse de l’entretien C

Grille d’analyse de l’entretien C Problématique : Comment améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation ?

Hypothèse 1 : « L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception de l'évaluation »

Questions posées : -Pour vous l’évaluation de la formation c’est ….. -Quelles formes de l’évaluation de la formation utilisez-vous ? -L’évaluation de la formation fait-elle partie de votre champ de compétences ? Comment la mettez-vous en pratique ? -A-t-elle un intérêt pour vous ? Quels sont vos a priori à son sujet ? -D’après vous, est-elle nécessaire en formation professionnelle continue ? -Rentre-t-elle dans le cadre de vos fonctions ? -Quelle est la part de votre temps de travail alloué à l’évaluation de la formation ? -Grâce à quels moyens, dispositifs est-elle mise en œuvre ? -Quelles sont vos difficultés face à l’évaluation de la formation en général ? -Quelles contraintes (organisationnelles) vous empêchent de mener à bien l’évaluation de la formation ? -Un cahier des charges, aussi succinct soit-il, est-il créé avant chaque formation ? -Des objectifs de formation sont-ils définis par la hiérarchie ? L’entreprise utilise-t-elle la formation comme un moyen stratégique de développement des compétences de l’homme et de l’entreprise ? -Concevez-vous les évaluations de la formation en même temps que les formations ou programmes de formation eux-mêmes ? -Comment amélioreriez-vous l’évaluation de la formation ? Comment analysez-vous l’évaluation de la formation pour améliorer les formations ?

Items Enoncé Interprétation

Différents types d’évaluation connus

-on a les évaluations de prérequis lorsqu’il s’agit de formation informatique - C’est une évaluation de satisfaction. - on évalue par un quiz, dans la plupart des cas, à savoir s’il a bien acquis les connaissances - acquisition de compétences

L’interviewé connaît surtout l’évaluation de satisfaction, l’évaluation des connaissances et l’évaluation des compétences.

Types d’évaluation utilisés

-on a les évaluations de prérequis lorsqu’il s’agit de formation informatique -Il y a aussi les évaluations générales qui sont pour le centre de formation. - C’est une évaluation de satisfaction. - on évalue par un quiz, dans la plupart des cas, à savoir s’il a bien acquis les connaissances

Il utilise l’évaluation de satisfaction et l’évaluation des connaissances, notamment pour mesurer les prérequis et les acquis en fin de formation.

Pratiques réelles d’évaluation

-A l’issue de la formation, il y a l’évaluation qui en est faite -Nous, organisme de formation, on évalue par un

L’interviewé propose, a minima, pour chaque formation une évaluation finale composé d’un questionnaire de satisfaction qui

XXXIV

quiz, dans la plupart des cas, à savoir s’il a bien acquis les connaissances dispensées lors de la formation -L’organisme de formation gère […] les documents d’auto-évaluation du collaborateur - Il y a aussi les évaluations générales qui sont pour le centre de formation, qui sont traités pour la logistique mais pas en acquisition de compétences -on va prendre en compte toutes les anomalies qu’il a pu émettre, ses insatisfactions et on va remplir sur l’outil de formation qui s’appelle OBCEO, l’intégralité des évaluations de chacun des stagiaires du groupe ; on va en sortir une synthèse, ça va donner une note générale sur les appréciations qui vont être envoyées à l’entreprise. C’est une évaluation de satisfaction. -les synthèses sont envoyées avec les factures à chacune des DAR -Par le questionnaire de prérequis, on va savoir ce qu’il sait déjà, pourquoi il va venir et on envoie le questionnaire au prestataire et lui va faire un programme personnalisé

sera traité par outil informatique et une auto-évaluation du stagiaire sur les objectifs pédagogiques de la formation qui sera validée par le formateur puis conservée par le stagiaire. Pour certaines formations, une évaluation des prérequis sera réalisée avant l’entrée en formation. Pour les formations habilitantes, un quiz de connaissances sanctionnera l’acquisition ou non de l’habilitation. Les évaluations réalisées par l’interviewé sont assez formalisées et précises même si la palette d’évaluation proposée n’est pas très large.

Utilité de l’évaluation

L’évaluation en fin de stage, on ne peut pas en tirer de bienfaits dans le sens où elle reste la propriété du collaborateur donc on ne peut pas faire de remontée là-dessus, ça c’est une difficulté […] mais franchement, pédagogiquement, elle n’a aucun intérêt. -on veut que le collaborateur s’exprime, ça ne fera qu’améliorer la qualité des prestations dispensées par le Campus. Une évaluation, il faut que ça amène quelque chose, des points d’amélioration ou des axes à travailler donc si c’est faire des évaluations pour faire des évaluations, c’est rébarbatif et c’est pas intéressant. Il faut qu’il y ait, derrière ça, la possibilité d’en tirer des enseignements

L’auto-évaluation du collaborateur n’a pas grande utilité puisque c’est une évaluation très sommaire qui n’est pas traité par l’interviewé et qui n’amène aucune plus-value à l’évaluation de la formation. L’interviewé souhaite sincèrement que l’évaluation de la formation soit utile, qu’elle s’améliore et qu’elle fasse progresser la formation.

Nécessité de l’évaluation de la formation

-L’auto-évaluation est devenue réglementaire -Le quiz, c’est quand il y a une habilitation. Il y a une attestation habilitante qui est fournie à l’entreprise sur certaines formations comme la vapeur, etc… -L’évaluation finale est aussi réglementaire

L’évaluation de la formation est nécessaire quand elle est réglementaire, ce qui est le cas pour l’évaluation des connaissances lorsqu’il y a habilitation ou pour l’auto-évaluation. Pour l’interviewé, l’évaluation des prérequis n’est pas nécessaire si cette évaluation n’est

XXXV

quelque part parce qu’elle est issue du programme de formation -On peut évaluer les prérequis sur toutes les formations mais pour moi, ce n’est pas nécessaire parce que le prérequis n’est pas forcément le reflet de la réalité. Si on veut le rendre obligatoire, il faut prévoir une salle et libérer le temps pour la personne pour une bonne auto-évaluation. Si on ne met pas les conditions nécessaires à ça, je considère qu’il y a parfois des fausses routes.

pas réalisée dans des conditions satisfaisantes. En ce sens, l’interviewé a raison, il ne sert à rien d’évaluer pour évaluer si les choses ne sont pas faites correctement.

Importance de l’évaluation de la formation

-c’est un élément important parce que c’est un élément de leur passeport individuel de formation -L’évaluation finale, en fin de formation, ça, c’est important parce que ça nous donne des informations qu’on ne pouvait pas pressentir ou pour s’améliorer tous les jours, pour que les formations soient toujours optimales, ça c’est vraiment très important

D’après l’interviewé, les évaluations de satisfaction sont vraiment importantes car ce sont elles qui permettent d’améliorer la formation grâce aux informations qu’elles fournissent.

Temps accordé à l’évaluation

Ça fait 1000 heures qui sont dédiées à la saisie des évaluations de fin de stage pour l’activité FPC complète du Campus soit 10 minutes par évaluation, pour chaque collaborateur donc à peu près 150 heures par personne, pour les assistantes FPC, donc c’est assez contraignant et ça fait partie des obligations mais c’est nécessaire

Le temps consacré à l’évaluation de la formation consiste surtout pour l’interviewé à rentrer les informations des évaluations de satisfaction dans l’outil informatique de traitement. L’interviewé et son équipe prennent 10 minutes pour chaque évaluation. Sur l’année, « ca fait 1000 heures qui sont dédiées à la saisie des évaluations »

Moyens accordés à l’évaluation

Difficultés à évaluer

-Même si la personne rend un quiz avec une note inférieure à la moyenne, si elle s’auto-positionne en acquisition complète, il y a incohérence. C’est là où le rôle du formateur est important. -Personne n’a la maîtrise de ce document qui reste dans les mains du collaborateur. L’entreprise n’en a pas connaissance et nous non plus en centre de formation, ça ne reste pas dans nos archives. C’est une difficulté quand il y a une habilitation de faire comprendre au collaborateur qu’il faut pas y mettre n’importe quoi. - L’évaluation en fin de stage, on ne peut pas en tirer de bienfaits dans le sens où elle reste la propriété du collaborateur donc on ne peut pas

Les points de difficulté, pour l’interviewé, concernent l’auto-évaluation des stagiaires sur les objectifs pédagogiques d la formation. L’apprenant peut mal remplir cette auto-évaluation et le formateur doit ensuite le faire comprendre à celui-là et rectifier avec lui. Le formateur passe donc un certain temps à faire ces rectifications et ce n’est pas toujours facile de faire comprendre au stagiaire qu’il s’est mal auto-évalué. Finalement, l’interviewé, lui-même, n’a pas de difficultés avec l’évaluation de la formation, ce qui

XXXVI

faire de remontée là-dessus, ça c’est une difficulté mais on ne peut pas en tirer d’avantage, à la limite, c’est plus l’inconvénient de revoir les mauvais positionnements des collaborateurs par les formateurs, ça prend du temps, il faut qu’ils soient psychologues, il faut qu’ils présentent bien les choses ; la difficulté, elle est là, mais c’est obligatoire donc on ne peut pas se poser de questions, il faut le faire

paraît étonnant.

Obstacles et contraintes organisationnels à l’évaluation de la formation

Existence d’un cahier des charges

-il est impératif que le service ingénierie se déplace pour faire un cahier des charges -Dès qu’il y a un nouveau besoin, il y a systématiquement un cahier des charges qui est fait pour la formation, rédigé par le service ingénierie et avant d’être lancé, il doit être validé par la division

D’après l’interviewé, dès qu’une création de nouvelle formation est envisagée, « il y a systématiquement un cahier des charges » mais ce n’est pas l’interviewé qui le réalise.

Existence d’objectifs de formation prédéfinis

-le manager donne des objectifs à son collaborateur donc un brief avant de partir en formation donc en lui disant : « voilà ce que j’attends de vous à votre retour de formation ». La personne part en formation avec son programme. Pour moi, la réussite d’un collaborateur en formation, c’est le brief avant de partir et le brief au retour de formation en lui donnant des objectifs et pour la formation et des objectifs quand il revient sur son poste de travail. Pour moi, c’est primordial. Dans la réalité, je suis persuadé que ce n’est pas fait. Les responsables hiérarchiques sont pris par leur activité professionnelle. Parfois, le collaborateur ne verra pas son responsable. Parfois, c’est quand ils reçoivent la convocation qu’ils disent : « Ah non, il pourra pas venir » ou le collaborateur nous dit : « voilà, je suis venu parce qu’on m’a dit de venir ». Quand il y a de la dilettance en formation, c’est souvent quand il n’y a pas eu de brief : « on m’a envoyé mais je sais pas pourquoi »

Pour l’interviewé, il est capital que le collaborateur ait eu un brief de son supérieur hiérarchique avant la formation pour discuter des objectifs de formation. Néanmoins, l’interviewé ne sait pas si c’est fait et en doute sérieusement. L’interviewé pense que certains collaborateurs vont en formation sans savoir pourquoi. Pour l’interviewé, ce manque de préparation à la formation rendrait la formation inefficace.

Evaluation de la formation conçue en amont

-Si on veut améliorer l’évaluation, il faut retravailler le programme de formation, l’un ne va pas sans l’autre

Pour l’interviewé, l’évaluation de la formation ne peut être conçue qu’en amont de la formation, en même temps que le programme puisque « l’un ne va pas sans l’autre » et lorsqu’on veut « améliorer

XXXVII

l’évaluation, il faut retravailler le programme de formation ». La démarche constatée par l’interviewé semble assez efficace.

Réflexion sur l’amélioration de l’évaluation et sur l’amélioration de la formation

-L’évaluation finale, en fin de formation, ça, c’est important parce que ça nous donne des informations qu’on ne pouvait pas pressentir ou pour s’améliorer tous les jours, pour que les formations soient toujours optimales, ça c’est vraiment très important -Si on veut améliorer l’évaluation, il faut retravailler le programme de formation, l’un ne va pas sans l’autre -Pour moi, c’est irrévocable, si y a pas le brief, avant de partir en formation et si y a pas définition avec le collaborateur et son responsable hiérarchique et le brief au retour sur les objectifs, la formation ne sera pas prise comme une acquisition de compétences, elle ne portera pas ses fruits.

L’évaluation de satisfaction donne, pour l’interviewé, les meilleures informations pour améliorer la formation. L’interviewé estime que l’on peut améliorer l’évaluation de la formation en préconisant la réalisation d’un entretien entre le collaborateur et son responsable hiérarchique au retour de la formation. Cet entretien permettrait de faire un point sur les acquis du collaborateur après la formation et sur ce qu’il peut mettre en place sur son lieu de travail.

Hypothèse 2 : « L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la formation »

Questions posées : -Travaillez-vous sur ce sujet avec d’autres personnes ? Si oui, lesquelles ? -A-t-elle un intérêt pour votre service ? Recevez-vous, de la part de votre hiérarchie, des consignes sur l’évaluation de la formation ? Votre hiérarchie a-t-elle certaines attentes à ce propos ? -L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour les apprenants ? Se sentent-ils impliqués dans l’évaluation de la formation ? -L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour le formateur ? Comment utilise-t-il les différents types d’évaluation ? A-t-il des a priori à ce sujet ? -L’entreprise associe-t-elle l’évaluation de la formation à une démarche qualité ? -Pensez-vous que les acteurs de la formation aient une réelle volonté d’améliorer l’évaluation et la formation ? - Comment travaillez-vous collectivement ? Transmettez-vous vos pratiques à vos collègues ou collaborateurs ? -Votre collaboration est-elle fructueuse ? Pensez-vous qu’elle permette d’améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation et au final la formation elle-même ?

Items Enoncé Interprétation

Acteurs impliqués dans l’évaluation de la formation

-le manager, au retour de la formation, revoit son collaborateur -Le formateur distribue les évaluations -ça remonte au responsable FPC - un chargé de formation qui travaille avec les RF et les référents

D’après l’interviewé, une multitude d’acteurs travaillent à l’évaluation de la formation.

XXXVIII

-le service ingénierie travaille avec la direction formation

Intérêt de la hiérarchie pour l’évaluation

-le manager, au retour de la formation, revoit son collaborateur et il voit avec lui si la formation lui a apporté les manques qu’il avait en connaissances et bien veiller à ce qu’au moment de la pratique, tout soit bien mis en pratique -pour moi, la réussite complète, c’est l’implication du responsable hiérarchique au moment du départ en formation, au moment du choix et à son retour de formation

L’interviewé ne sait pas si la hiérarchie s’intéresse véritablement à l’évaluation de la formation mais elle le devrait.

Intérêt des apprenants pour l’évaluation

-c’est quand même un document qui va rentrer dans le passeport du collaborateur et s’il a juste son test de positionnement, ça ne va pas être le reflet de ce qu’il a acquis comme compétences -les collaborateurs se sous-évaluent parce qu’ils se disent que s’ils viennent avec de bonnes évaluations, on va leur donner autre chose à faire et ils ont pas envie de le faire donc ils vont se sous-évaluer en se disant comme ça, on ne m’embêtera pas sur le poste de travail et là aussi, ça fait partie d’un entretien. -Y a ceux qui se disent, je vais vite remplir, que tout est bon et d’ailleurs, sur l’évaluation générale, on voit que « très satisfait » […], « on a bien mangé, on a bien dormi », pour eux la formation s’est bien passé juste pour ces critères-là. -c’est plus une corvée en fin de formation, ils ont déjà rangé toutes leurs affaires et « oh, il y a encore ça à faire quoi. » -si le collaborateur veut faire une VAE, ils en tiendront compte, d’où l’intérêt de bien positionner […] d’où l’intérêt de bien être rigoureux sur le remplissage et la validation. -de par les remontées des appréciations de fin de stage, il peut y avoir modification des supports pédagogiques

Les apprenants ne voient pas suffisamment l’intérêt de l’évaluation de la formation néanmoins, leur avis peut faire évoluer la formation et leurs auto-évaluations sont importantes pour leur passeport formation et leur développement des compétences.

Intérêt du formateur pour l’évaluation

-Le formateur s’assure quand même que le collaborateur se soit bien positionné dans l’acquisition des connaissances -si le formateur n’est pas d’accord sur l’auto-positionnement du collaborateur, il ne doit pas signer sa feuille et discuter avec lui : « tu sais, par rapport à moi, ce que j’ai pu voir pendant la

Le formateur a un réel intérêt pour l’évaluation de la formation, il valide les auto-évaluations, il est jugé par les stagiaires dans l’évaluation de satisfaction, par les auditeurs lors des sessions tests des nouvelles formations. Il est amené à s’améliorer à partir des résultats de

XXXIX

formation, là, tu n’as pas été performant, là oui », c’est vraiment ajusté. -Le formateur distribue les évaluations et les collaborateurs repartent avec. -ils restent complètement neutres sur les évaluations de fin de formation mais traditionnelles […] il n’intervient pas du tout, il n’intervient que sur les auto-positionnements. Il récupère les évaluations générales sans y mettre de commentaire -comme le formateur est jugé par les stagiaires, on peut aussi en sortir la qualité de prestation de chacun des formateurs -au départ, c’est vrai qu’il se braque : « moi, ça fait la centième formation que je fais sur ce sujet », il se justifie. -ils prennent au sérieux l’auto-évaluation pédagogique. Il peut pas lui, être intègre et valider l’acquisition des compétences en sachant très bien qu’il le mérite pas. -il met sa validation en doute s’il valide n’importe quoi. Il prend son rôle au sérieux à ce niveau-là. […] Il a le respect de son engagement à valider. -L’évaluation, elle doit être accompagnée de commentaires du formateur. Si on veut qu’elle soit bien remplie, il faut que le formateur les prévienne de à quoi ça va servir et surtout sur l’auto-évaluation, que ce soit le reflet de la réalité. Il doit accompagner le remplissage. -le formateur, il a besoin d’être audité avec les sessions tests de nouvelles formations.

ces évaluations.

Intérêt de l’entreprise pour l’évaluation

-les synthèses sont envoyées avec les factures à chacune des DAR, mais par contre, je ne sais pas comment ça se passe derrière dans l’entreprise. -le traitement derrière, je n’en ai pas connaissance -L’entreprise a un rôle a joué, ça doit faire partie d’un axe managérial, tout autant que l’entretien annuel. Les managers font bien l’entretien annuel, pour le départ en formation, ça doit être pareil. Je suis convaincu qu’il faudrait formaliser quelque chose à ce niveau-là. Ce n’est pas fait par

Il est difficile de savoir, pour l’interviewé, si l’entreprise s’intéresse vraiment à l’évaluation de la formation. Il pense que c’est très important pour l’entreprise et qu’elle a un rôle à jouer au niveau du management mais il pense que « ce n’est pas fait par manque de temps ».

XL

manque de temps

Volonté commune d’amélioration de l’évaluation

-on ne va pas modifier systématiquement parce qu’un groupe a dit que c’était trop long, on va reprendre les évaluations des sessions précédentes et s’il s’avère que c‘était un groupe particulier, on ne modifiera pas. -L’évaluation des auditeurs permet vraiment d’améliorer la formation. On la rend optimale sur tout ce qu’ils attendaient. Comme ils ont travaillé ensemble avant, elle ne sera à reprendre que sur deux ou trois points ou alors elle sera validée à 100 % -sur la qualité, ça remonte au responsable FPC, qui voit avec le formateur qu’est-ce qui s’est passé, pour voir si c’était général au groupe, à savoir si un collaborateur a mentionné ce fait-là, pourquoi ? Là, on creuse chez nous, on remonte les informations

Il y aurait une véritable volonté commune d’amélioration de l’évaluation entre certains des acteurs de l’évaluation. Les acteurs de l’évaluation, stagiaires, service ingénierie, responsable FPC, formateurs, tiennent compte des évaluations de satisfaction. De plus, les formations sont toujours testées par des auditeurs et optimisés par le service ingénierie avant d’être déployées à grande échelle.

Mise en place d’une évaluation construite collectivement

-Mais après, c’est la qualité d’entretien du responsable hiérarchique pour lui amener, pour lui présenter les choses, qui fera que, qui prendra conscience qu’il a peut-être besoin ou de respirer entre deux stages ou peut-être qu’il en a eu trois d’affilé et puis le dernier, en fait, il l’a fait en dilettante parce que il s’est fatigué à répéter la même chose. On essaiera de plus varier son animation. On verra s’il a besoin d’un accompagnement sur un sujet où il a quelques lacunes. Peut-être qu’avec des experts de leur métier, il est pas à l’aise et a besoin d’être accompagné pour qu’on évoque tout ça. -on a bien briefer les formateurs sur le fait qu’ils allaient tous se mettre en acquisition complète et que c’était à ce moment-là que son rôle était important dans le fait de lui faire comprendre que il avait pas tout compris, que tout n’était pas acquis. -je crois que c’est le discours et le préalable qu’on fait au formateur qui rend cette évaluation importante à ses yeux -moi j’ai fait tous les démarrages de formation avec les explications aux formateurs en amont et après faire la présentation au groupe quand il arrivait en expliquant le pourquoi de cette évaluation, en expliquant le risque s’ils mettaient une acquisition complète

L’évaluation de la formation est construite collectivement par les acteurs de la formation. Le formateur est évalué par son responsable hiérarchique, par les apprenants, par les auditeurs-testeurs à la création d’une formation. Ces acteurs coopèrent entre eux pour améliorer le travail du formateur et donc la formation elle-même. Le service formation, dont fait partie l’interviewé, coopère avec le formateur sur les évaluations de satisfaction et sur l’auto-évaluation des stagiaires. Le service formation travaille avec le service ingénierie à l’amélioration de la formation à partir des évaluations des stagiaires. Le formateur et le service ingénierie, composé de chargés de formation, travaillent ensemble à l’amélioration de la formation à partir des évaluations de la formation réalisées par les auditeurs-testeurs et la direction formation.

XLI

-il y a eu quatre ou cinq semaines, ces présentations, après le formateur a pris sur lui le relais des présentations PowerPoint que j’avais faites -Le formateur va amener son expérience du terrain, ou sur la théorie et le service ingénierie va rédiger le programme avec des termes d’acquisition de compétences -quand les appréciations sur la qualité du stage, sur la durée sont inscrites, on en fait part à notre service ingénierie, quand c’est une durée trop courte ou trop longue -Si c’est général, au formateur, on lui fait des remontées -sur les formations sensibles, le service ingénierie missionne un chargé de formation qui travaille avec les RF et les référents pour cette formation et il va y avoir une session test avec les référents et on va réajuster la formation sur le retour de ces gens-là avant d’être démultipliée après. On va se baser sur les commentaires des personnes qui viendront en formation sachant qu’ils sont là en auditeur. Ils sont là pour juger de la formation, dire ce qui va, ce qui ne va pas, ce qu’il faut améliorer -Après l’ajustement avec la session test, la direction formation n’évalue plus la formation

Réflexion sur l’amélioration de la coopération

-Avoir le Campus dans le groupe, ça permet d’être plus proche des besoins de formation, ça doit se faire en parfait partenariat. -Les gens de terrain seront plus à même d’exprimer leurs besoins à des gens qui ont le même langage.

L’interviewé pense que le fait d’avoir l’organisme de formation intégré à l’entreprise est une bonne chose pour le travail en « partenariat ». Les personnes qui ont le même langage et les mêmes codes travailleront mieux ensemble que les autres.

XLII

Annexe 7 : Grille d’analyse transversale des

entretiens

Grille d’analyse transversale des entretiens

Problématique : Comment améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation ?

Hypothèse 1 : « L'efficacité de l'évaluation au sein des entreprises est dépendante de leur conception

de l'évaluation »

Questions posées :

-Pour vous l’évaluation de la formation c’est …..

-Quelles formes de l’évaluation de la formation utilisez-vous ?

-L’évaluation de la formation fait-elle partie de votre champ de compétences ?

Comment la mettez-vous en pratique ?

-A-t-elle un intérêt pour vous ? Quels sont vos a priori à son sujet ?

-D’après vous, est-elle nécessaire en formation professionnelle continue ?

-Rentre-t-elle dans le cadre de vos fonctions ?

-Quelle est la part de votre temps de travail alloué à l’évaluation de la formation ?

-Grâce à quels moyens, dispositifs est-elle mise en œuvre ?

-Quelles sont vos difficultés face à l’évaluation de la formation en général ?

-Quelles contraintes (organisationnelles) vous empêchent de mener à bien l’évaluation de la formation

?

-Un cahier des charges, aussi succinct soit-il, est-il créé avant chaque formation ?

-Des objectifs de formation sont-ils définis par la hiérarchie ? L’entreprise utilise-t-elle la formation

comme un moyen stratégique de développement des compétences de l’homme et de l’entreprise ?

-Concevez-vous les évaluations de la formation en même temps que les formations ou programmes de

formation eux-mêmes ?

-Comment amélioreriez-vous l’évaluation de la formation ? Comment analysez-vous l’évaluation de la

formation pour améliorer les formations ?

Items Interprétation

Différents types

d’évaluation connus

Les connaissances des interviewés sur les différents types d'évaluation sont

hétérogènes, l'un d'entre eux connaît les termes évaluation à chaud et

évaluation à froid, un autre est capable de classer l'évaluation selon 5

niveaux et le troisième a moins de connaissances.

Types d’évaluation

utilisés

Là encore, les types d'utilisation sont hétérogènes, mais les interviewés

n'utilisent pas tous les types d'évaluation qu'ils connaissent.

Pratiques réelles

d’évaluation

Les interviewés ont un socle commun d'évaluations qu'ils utilisent. Ce socle

commun est principalement composé de l'évaluation de satisfaction qui

recueille les opinions des participants et de l'évaluation des connaissances

parfois par de l'auto-évaluation. Certains des interviewés ajoutent à ces

pratiques d'évaluations d'autres pratiques plus ou moins formalisées comme

l'évaluation du transfert pédagogique en milieu de travail, l'évaluation des

prérequis, la mesure de la satisfaction faite de manière informelle,

l'évaluation informelle du travail en groupe ou de l'analyse de pratique. Ce

qui ressort des entretiens est le penchant manifeste des interviewés pour la

flexibilité, pour l'adaptation. Les trois interviewés ne travaillent pas

ensemble et ne sont pas dans les mêmes locaux de Veolia. Hormis le socle

commun d'évaluations réglementaires que sont l'évaluation de satisfaction

XLIII

et l'évaluation des connaissances, l'évaluation de la formation n'est pas

uniformisé, n'est pas standardisé et les interviewés adaptent leurs pratiques

à leurs clients, aux formations.

Utilité de l’évaluation Les interviewés n'ont pas le même point de vue sur l'utilité de l'évaluation

de la formation. Lorsque l'on parle d'utilité de la formation, l'un des

interviewés ne pense qu'à l'évaluation des connaissances et à l'évaluation

des compétences et pour cette personne, l'apprenant fait lui-même

naturellement ces deux types d'évaluation lors de l'utilisation des acquis de

la formation sur son poste de travail. Les deux autres interviewés n'ont pas

le même sentiment et pour eux, l'évaluation de la formation doit

s'améliorer et elle est très utile puisqu'elle permet « de mesurer l'efficacité

de la formation ».

Nécessité de

l’évaluation de la

formation

Pour le premier interviewé, l'évaluation de la formation n'est pas nécessaire

car pour lui, les adultes en formation n'ont pas besoin des mêmes outils

pédagogiques que les enfants. Les autres interviewés pensent que

l'évaluation de la formation est nécessaire mais pas dans tous les cas ; il

n'est pas nécessaire de toujours tout évaluer tout le temps, surtout si ces

évaluations ne sont pas réalisées dans de bonnes conditions. Il ne faut donc

pas « évaluer pour évaluer ».

Importance de

l’évaluation de la

formation

Les trois interviewés disent accorder une grande importance aux opinions

des stagiaires mais l'un d'entre eux souhaite tout de même que l'évaluation

soit réduite au minimum et le troisième interviewé ajoute que c'est très

important si le contexte de la formation le nécessite, ce qui est loin d'être

toujours le cas d'après lui.

Temps accordé à

l’évaluation

L'un des interviewés dit ne pas consacrer beaucoup de temps à l'évaluation

de la formation et le troisième passe beaucoup de temps, avec son équipe,

à rentrer les informations contenues dans les questionnaires de satisfaction

dans un logiciel de traitement statistique des données qui y sont collectées.

Moyens accordés à

l’évaluation

Seul l'un des interviewés a permis de répondre à cette question et celui-ci a

indiqué que peu de moyens étaient mis à disposition de l'évaluation de la

formation car c'est souvent « la dernière roue du carrosse ».

Difficultés à évaluer Deux des interviewés admettent avoir des difficultés dans l'évaluation de la

formation, dès le niveau de l'évaluation des acquis. Ils ne mentionnent

même pas le niveau supérieur de l'évaluation du transfert pédagogique.

L'un d'entre eux affirme avoir des difficultés avec ce qu'il appelle

l'évaluation de la « performance ». Cependant, ils n'ont pas de difficultés

avec le niveau de l'évaluation des opinions. Le troisième interviewé n'a

aucun problème avec l'évaluation de la formation mais il sait quelles sont

les difficultés que rencontrent les formateurs avec qui il est en contact. L'un

des interviewés pensent déjà que l'évaluation des connaissances à la chaud

n'est pas légitime. Le deuxième interviewé estime qu'une évaluation ne peut

être objective que si elle est déployée à grande échelle et donc que la

formation elle-même soit déployée à grande échelle.

Obstacles et

contraintes

organisationnels à

l’évaluation de la

formation

Le premier obstacle est, pour l'un des interviewés, le manque d'implication

des stagiaires et de leur hiérarchie dans la formation. Lorsque ceux-là

arrivent en formation sans en connaître le programme et qu'ils ne savent

pas pourquoi ils sont là car ils n'ont pas définis d'objectifs de formation

avec leur manager, la formation ne peut pas être efficace et ils ne peuvent

faire aucune évaluation de la formation. Avec l'évaluation de la formation,

on sait alors rapidement que la formation n'apportera sans doute aucun

bénéfice au salarié comme à l'entreprise. Le second obstacle pour deux des

XLIV

interviewés est le manque de formalisme dans le fonctionnement de

l'entreprise, ce qui se ressent aussi en matière de formation et donc

d'évaluation de la formation. En effet, les interviewés doivent sans cesse

s'adapter aux pratiques des différents responsables de formation des

différentes régions et différentes branches de Veolia Environnement.

Existence d’un cahier

des charges

En ce qui concerne l'existence d'un cahier des charges, les trois interviewés

sont formels et disent qu'ils en réalisent, mais il y en a différents types, plus

ou moins formalisés, qui sont utilisés selon le contexte et la formation.

Existence d’objectifs

de formation

prédéfinis

Deux des interviewés estiment que définir des objectifs de formation avant

la formation est très important mais qu'ils ne savent pas si les stagiaires

communiquent avec leurs managers sur ce point avant de partir en

formation. Le troisième interviewé a conçu un document qui présente la

formation au manager et à son collaborateur et qui permet de les impliquer

tous les deux dans la formation et de préparer l'évaluation de la formation.

Evaluation de la

formation conçue en

amont

Les pratiques des trois interviewés sont disparates. L'un des interviewés ne

semblent pas concevoir l'évaluation de la formation en amont de la

formation la plupart du temps, le deuxième la conçoit avec le

commanditaire et le troisième précise que le service chargé de concevoir

les formations le fait systématiquement.

Réflexion sur

l’amélioration de

l’évaluation et sur

l’amélioration de la

formation

Le premier interviewé s'interroge beaucoup sur l'évaluation des

connaissances et des compétences mais il est en cours de recherche de

solutions mais n'en a pas vraiment pour l'instant. Le deuxième interviewé

souhaite améliorer l'évaluation de la formation en prescrivant des

procédures d'évaluations particulières selon les types de formation, en

formalisant davantage les évaluations et en mettant en place une démarche

qualité. Le troisième interviewé souhaiterait améliorer l'évaluation du

transfert des connaissances en situation de travail en préconisant la

réalisation d'un entretien entre le collaborateur et son manager au retour de

la formation.

Hypothèse 2 : « L'efficacité de l'évaluation est améliorable par la coopération entre les acteurs de la

formation »

Questions posées :

-Travaillez-vous sur ce sujet avec d’autres personnes ? Si oui, lesquelles ?

-A-t-elle un intérêt pour votre service ?

Recevez-vous, de la part de votre hiérarchie, des consignes sur l’évaluation de la formation ?

Votre hiérarchie a-t-elle certaines attentes à ce propos ?

-L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour les apprenants ? Se sentent-ils impliqués dans

l’évaluation de la formation ?

-L’évaluation de la formation a-t-elle un intérêt pour le formateur ? Comment utilise-t-il les différents

types d’évaluation ? A-t-il des a priori à ce sujet ?

-L’entreprise associe-t-elle l’évaluation de la formation à une démarche qualité ?

-Pensez-vous que les acteurs de la formation aient une réelle volonté d’améliorer l’évaluation et la

formation ?

- Comment travaillez-vous collectivement ?

Transmettez-vous vos pratiques à vos collègues ou collaborateurs ?

-Votre collaboration est-elle fructueuse ?

Pensez-vous qu’elle permette d’améliorer l’efficacité de l’évaluation de la formation et au final la

formation elle-même ?

Items Interprétation

Acteurs impliqués Quelque soit l'interviewé, une multitude d'acteurs est impliqué dans

XLV

dans l’évaluation de la

formation

l'évaluation de la formation comme les managers, les participants, les

membres des services formation, les RH, les responsables formation.

Intérêt de la hiérarchie

pour l’évaluation

Les trois interviewés estiment que la hiérarchie devrait être intéressée par

l'évaluation de la formation mais ils ne savent pas réellement si elle l'est

vraiment et ils en doutent.

Intérêt des apprenants

pour l’évaluation

Selon les trois interviewés, les apprenants ne sont pas intéressés par

l'évaluation de la formation mais ils peuvent l'être sans s'en rendre compte.

Pour l'un des interviewés, ils montrent tout de même leur intérêt lorsqu'ils

lui donnent leur avis de façon informelle. Pour le deuxième interviewé, les

stagiaires auraient même besoin d'être évalués pour prendre confiance en

eux.

Intérêt du formateur

pour l’évaluation

Pour les interviewés, le formateur semble être intéressé par l'évaluation de

la formation. Grâce à elle, il va pouvoir évaluer le niveau des apprenants, il

va pouvoir améliorer la formation en donnant des pistes de changement au

chargé de formation, il va pouvoir s'adapter aux besoins des stagiaires et il

va pouvoir améliorer ses pratiques.

Intérêt de l’entreprise

pour l’évaluation

D'après les interviewés, certains acteurs de l'entreprise s'intéressent à

l'évaluation de la formation, comme les responsables de formation, les

responsables des Ressources Humaines mais pour eux, ce n'est pas

prioritaire et l'entreprise ne soutient pas vraiment les projets d'évaluation de

la formation.

Volonté commune

d’amélioration de

l’évaluation

Les trois interviewés pensent qu'il y a une volonté commune d'amélioration

de l'évaluation de la formation mais les interviewés ne prêtent pas

forcément cette volonté aux mêmes acteurs. Le premier interviewé estime

que cette volonté est commune aux responsables de formation et aux

chargés de formation, le deuxième interviewé estime que cette volonté est

commune aux chargés de formation, aux formateurs, aux participants et le

troisième interviewé estime que cette volonté est commune à tous les

acteurs de la formation.

Mise en place d’une

évaluation construite

collectivement

Pour les trois interviewés, l'évaluation de la formation est construite

collectivement. Le premier interviewé essaye de mettre en place une

évaluation de la formation construite par les managers et leurs

collaborateurs en formation pour améliorer la préparation de la formation et

le transfert pédagogique des acquis de la formation sur le lieu de travail. Le

deuxième interviewé cherche à construire l'évaluation de la formation en

coopération avec le commanditaire de la formation lors de sa création. Le

troisième interviewé pense que l'évaluation de la formation est construite

collectivement à plusieurs niveaux : le formateur travaille avec les

auditeurs-testeurs, les apprenants, la direction formation et les responsables

hiérarchiques à la création d'une action de formation. Le formateur

construit l'évaluation de satisfaction et l'évaluation pédagogique avec le

service formation. Le service formation travaille avec le service ingénierie

sur les évaluations de satisfaction.

Réflexion sur

l’amélioration de la

coopération

L'un des interviewés estime qu'à l'heure actuelle, il n'y a pas de réelle

coopération et que seul le changement d'organisation, la restructuration de

l'entreprise amènera les acteurs de la formation à travailler ensemble. Le

deuxième interviewé pense que la coopération existe entre l'entreprise et

son centre de formation intégré parce qu'ils parlent le même langage. Pour

ces deux personnes, la coopération est donc difficile à trouver puisqu'il

faudrait forcément avoir des codes communs ou qu'elle soit forcée,

contrainte par l'organisation pour qu'elle puisse exister.

XLVI

Annexe 8 : Commentaires en supplément des

questionnaires

-Les questions sont claires et précises mais pas adaptées à mon poste dans un service support. Cette

évaluation est utile. La formation m’a servi dans ma façon de penser pour mieux cerner les

questions de sécurité.

-C’est utile et j’espère que cette évaluation fera avancer les choses.

-Cette évaluation fait un état des lieux sur les personnes, c’est bon pour faire progresser la

formation.

-Ce genre d’évaluation est trop fermé. L’évaluation est utile mais ça dépend comment c’est analysé

en haut lieu.

-Cette évaluation peut-être utile.

-Cette évaluation est une petite claque derrière pour se rappeler des choses. Ça fait du bien de voir

qu’il y a un suivi après cette formation.

-C’est intéressant pour se remettre en cause. Je vais reprendre le bouquin dès que je raccroche. On

devrait passer plus de temps à travailler cette formation après. Ça permet de se poser les bonnes

questions.

-C’est bien de demander après un certain temps pour savoir si on a mis en place les choses.

-C’est bien de revenir sur ce qui a été fait. Ça peut être que bien.

-C’est utile, ça permet de faire un point et de voir s’il y a besoin d’améliorer la formation.

-Les questions se tiennent, c’est cohérent.

-Ça correspond à ce qui a été vu en formation.

-C’est une piqûre de rappel. C’est bien d’en reparler.

-C’est bien. Aujourd’hui, je suis fier d’avoir plus de 1700 jours sans arrêt de travail.

-Ça va dans la bonne dynamique. On revoit les fondamentaux.

-C’est utile.

-Ça peut être utile, ça permet de faire un bilan.

-Ca remet les choses au point. Ça montre qu’il y a un suivi, que le Siège fait attention à la sécurité.

-C’est une bonne chose mais il faut que ça soit suivi d’effet. Il me faut un retour sur les décisions.

J’aimerais avoir un positionnement par rapport aux autres.

-Il faut une évaluation de la formation. Notamment une évaluation pédagogique en fin de formation

des stagiaires.

-J’espère que ça va servir et que ce n’est pas seulement pour remplir un tableau Excel.

XLVII

-C’est la première fois que l’on me fait faire une évaluation longtemps après la formation. Ça

permet de mesurer les écarts entre ce qu’on fait et ce qu’on a appris.

-C’est bien d’avoir un suivi de la formation. C’est intéressant de savoir si ce qu’on a appris est bien

mis en œuvre.

-L’évaluation est très complète. C’est adapté.

-C’est toujours bien de débriefer sur ce qu’on a fait en formation.

-Elle est très bonne. Ça permet de voir s’il faut refaire une formation, ou pour informer.

-C’est bien d’interviewer les gens. Ça permet d’avoir le ressenti, c’est utile.

-Cette évaluation est insuffisamment adaptée aux acteurs transverses.

-Le questionnaire arrive un peu tard.

-C’est bien. Ça permet d’améliorer la formation.

-C’est bien d’aller jusqu’au bout des choses et de vérifier le suivi et l’efficacité de la formation sur

le terrain.

-J’espère que ça va actualiser les choses concernant l’accompagnement.

-C’est une bonne synthèse de la formation. Avec du recul, c’est bien.

-Ca a le mérite d’exister. C’est important d’avoir un suivi de la formation. C’est toujours difficile

d’évaluer une formation mais c’est bien de le faire lorsqu’elle est déployée à grande échelle.

-L’évaluation de satisfaction était classique. Il faudrait débriefer oralement à la fin de la formation

pour la satisfaction. Est-ce que le but de la formation est de plaire ? Non, il faut apprendre et mettre

en pratique. On peut passer un bon moment avec un formateur mais ne rien apprendre. Il faut faire

un débriefing par quelqu’un de la formation et pas seulement par le formateur. Pour l’évaluation

différée, j’ai l’impression d’être écouté. On a le sentiment de pouvoir tout dire. Il y a un suivi sur

l’apport concret.

-Ça permet de dire ce qu’on pense.

-Ça arrive trop tard par rapport à la formation.

-L’évaluation est approximative comme la formation. Ce ne sont que des grandes lignes et ce n’est

pas applicable sur le terrain.

-Je ne me souviens plus de l’évaluation finale. Pour cette évaluation, ça vous apporte des

informations. Ça ne m’apporte rien personnellement.

-Ça correspond bien à ce qu’on doit faire depuis la formation.

-C’est nécessaire pour voir si on a compris les enjeux, si la mise en pratique se fait facilement.

-C’est toujours intéressant de discuter. Je souhaite que ça serve pour affiner la formation et que ça

profite aux jeunes collaborateurs qui vont entrer dans la société et qui seront formés.

-C’est bien, ça permet de discuter, de savoir ce qu’on pense. C’est une bonne évaluation.

XLVIII

-Je n’en pense pas grand-chose.

XLIX

Annexe 9 : Questionnaire général

L

LI

Annexe 10 : Questionnaire spécifique à VIVRE

LII

LIII

Annexe 11 : Extrait du tableau de données

quantitatives

LIV

Annexe 12 : Exemple de tri croisé dans Excel

LV

Annexe 13 : Réponses aux questions ouvertes des

questionnaires

Commentaire 5 V24 :

Les personnes qui ont répondu « oui » à la question précédente V23 ont dit :

-En simplifiant. Avoir un support plus adapté à nos métiers, plus compréhensible.

-Une journée de rappel par trimestre ou semestre.

-Un recyclage tous les deux ans serait le bienvenu.

-Il faut une piqûre de rappel sans suivre une nouvelle formation. Il faut se replonger dans les

supports.

-Une piqûre de rappel tous les deux ans en un jour.

-Une piqûre de rappel fait du bien, par un recyclage d'une journée par an surtout s'il y a de nouvelles

règles.

-En allant sur d'autres sites pour échanger avec d'autres responsables d'exploitation.

-Faire une journée de retours d'expériences entre les personnes formées pour voir ce que les gens

appliquent.

-Une heure pour reprendre les axes six mois après la formation puis à douze mois.

-En e-learning, assez court. Avec zoom sur des points difficiles à appliquer

-Un rappel ferait du bien avec une journée et une visite de site, plus que quelqu'un d'autre qui

viendrait faire une visite sur mon site.

-Sur une journée, une fois par an, en échangeant sur des cas concrets.

-Sur de nouvelles procédures, un retour d'expériences, sur ce qu'ont mis en place les autres dans un

groupe d'échanges.

-Une demi-journée, une fois par an.

-recyclage d'une demi-journée par an

-Une demi-journée sur les nouveautés tous les six mois

-Une demi-journée ou une journée, une fois par an

-Oui, s'il y a une évolution de la formation

-Par du concret, dans des mises en situation, une journée par an.

-Par piqûre de rappel, une demi-journée tous les deux ans

-Par demi-journée annuelle

-S'il y a de nouveaux éléments sinon, ce n'est pas nécessaire.

-Dans le cadre des challenges sécurité, on pourrait parler des méthodes

LVI

-Quelques heures annuellement à une demi-journée

-Par une évaluation des connaissances

-Toutes les formations devraient être actualisées. Deux jours n'étaient pas suffisants. Une demi-

journée thématique avec mise en situation (par an)

Proposition d'amélioration V25 :

-Plus de terrain. Faire plus d'ateliers avec les collaborateurs qui sont concernés par les accidents du

travail, les impliquer davantage.

-Avoir un suivi de la formation par un accompagnement.

-Faire plus simple sur la partie audit (trop complexe pour le terrain), administrativement.

-Point positif : il y a eu beaucoup d'échanges pendant la formation

-Le problème, c'est le support qui n'est pas adapté à chaque site. Il faudrait faire la formation pour

tout le personnel d'un site, en même temps et sur le site.

-Il est impossible d'appliquer la formation sur le terrain sans moyens techniques.

-Mettre plus d'études de cas. Faire vivre davantage la formation en commun.

-Changer de site de rencontre plus souvent pendant la formation et avec des homologues de plus

d'agences différentes

-Les moyens étaient biens. Filmer une intervention et voir comment on pourrait l'améliorer par la

critique et l'analyse de ce que l'on voit.

-Elle est parfois trop éloignée de la réalité. Proposer des actions qui soient plus réalistes d'un point

de vue économique car on ne peut pas arrêter tout le temps l'activité même si la formation dispense

des grands principes.

-C'était pas mal comme c'était.

-Le personnel n'a pas acquis les concepts de base. Il y a un décalage.

-Faire plus de terrain en allongeant la durée de la formation.

-Faire plus court car j'ai fait trois jours.

-Plus de cas concrets.

-Il faut la faire sur deux jours consécutifs ou proches.

-Il faut que les commerciaux fassent la formation. Il faut insister sur la partie responsabilité

juridique. Impliquer voire former tous les membres des CHSCT.

-Travailler par activité.

-Manque d'informations et d'accompagnement avant la formation.

-Faire plus de terrain

LVII

-La formation était trop longue

-Faire deux jours en continu et plus d'exercices pratiques sur le terrain. Impliquer davantage les

personnes sur le site pendant ces exercices pratiques

-Voir plus de technicité : pouvoir répondre aux besoins des salariés opérateurs. Voir plus de

psychologie humaine dans la formation

-Faire plus de pratique, plus de simulation en tenant compte des moyens humains, financiers, etc…

-Création d'un outil de gestion, de suivi, d'analyse et reporting des fiches visites de sécurité

-Difficulté à interdire un travail sur un site qui n'est pas le mien. C'est difficile d'appliquer l'arrêt

immédiat de l'activité préconisé dans la formation

-La faire tenir en une journée

-Qu'elle soit ouverte à tout le monde

-Simplifier la méthode car je pense qu'elle apporte une certaine lourdeur aux visites sécurité

-Il faut voir dans la globalité ce qu'on fait. La mise en application manque d'anticipation. Si je

licencie quelqu'un pour manque de sécurité, je ferme le site donc c'est impossible à appliquer.

Simplifier les méthodes qui sont imbuvables. Prendre plus de cas concrets lors de la formation ; il y

en a beaucoup. Ma hiérarchie me parle de zéro tolérance mais c'est le grand écart avec la réalité du

terrain.

-La hiérarchie aurait dû être formée avant. On a fait des visites mais tout le monde n'était pas au

courant. Il faut déployer la formation à toute personne qui travaille sur le site dès le premier jour. -

Prévoir une formation accélérée en une heure avant tout autre chose dès l'arrivée du salarié dans

l'entreprise.

-Formation plus sur le terrain (2 jours de plus)

-Faire plus de mises en situation. Faire deux jours non-consécutifs pour la formation initiale. Il

faudrait un représentant région QHSE pendant la formation en plus du formateur.

Commentaire 1 V13

Les personnes qui ont répondu « oui, tout à fait » à la question V12 ont commenté ainsi :

-En fonction de mes besoins en compétences lors de l'entretien de fin d'année avec mon

responsable.

-Tous les ans, lors de l'entretien de fin d'année, on fixe des objectifs de formation.

-Avant, j'étais conducteur donc j'avais besoin de mise à niveau.

-Lors de l'entretien annuel

-Avant la formation, on avait eu un débrief sur les règles fondamentales

LVIII

-Lors de l'entretien annuel

-Lors d'entretien de fin d'année

-Par les objectifs annuels

-A l'occasion de l'entretien annuel

L’une des personnes qui a répondu « assez » à la question V12 a répondu :

-Lors d'un entretien informel.

L’une des personnes qui a répondu « assez peu » à la question V12 a répondu :

-Je n'ai pas eu d'objectifs de formation.

Commentaire 2 V17

Les personnes qui ont répondu « oui, tout à fait » à la question V16 ont commenté ainsi :

--Lors d'une réunion, on a eu un rappel sur les principes à mettre en place sur le site.

On s'est fixé des objectifs de visites, de causeries. C'est limité sur une plate-forme de compostage

où il y a peu de points dangereux à vérifier.

-Par des réunions.

-On met en place des réunions journalières dans lesquelles on aborde la sécurité et les moyens à

mettre en place.

-Visites sécurité à faire une fois par mois sur des sites différents.

-On m'a demandé d'appliquer la formation et c'est ce que j'ai fait en proposant deux indicateurs par

trimestre.

-En parlant de plein de problème. Mise à plat après la formation de ce que l'on pouvait améliorer.

-On a prévu les visites sécurité, le respect des règles fondamentales et la mise en valeur des bonnes

pratiques.

-On a mis en place les visites sécurité chaque mois avec HOT, ABCD en alternance avec mon

supérieur.

-On a vu ensemble ce qu'on pouvait améliorer et mettre en commun.

-On a vu les règles fondamentales qu'il fallait appliquer.

-J'ai signé une fiche d'engagement dans laquelle j'ai renseigné les actions que j'allais mener ou

celles menées par mes collaborateurs.

-On se sert de HOT, SVP.

-Le jour de la formation, chaque responsable a eu un livret et des objectifs.

LIX

-On s'est basé sur des bilans faits avant notre formation puis on a contractualisé les nouveaux

objectifs après la formation au regard du bilan passé.

Les personnes qui ont répondu « assez » à la question V16 ont commenté ainsi :

-La hiérarchie m'a donné des objectifs de suivi de collecte, de causeries.

-En réunion d'exploitation, on nous a dit ce qu'il faudrait faire.

-On a décidé ensemble de la conduite à tenir, en causerie.

-Par un entretien au cours duquel on a rempli la fiche d'objectifs VIVRE.

-Lors de l'entretien annuel, on a déterminé les objectifs sécurité avec la formation VIVRE.

-On a eu une feuille à compléter dans laquelle on devait écrire ce que l'on devait et allait faire mais

je ne sais pas si ça a été vu par ma hiérarchie.

-En entretien, en prévoyant des tournées sécurité

-Lors de visites sécurité (vu avec le responsable)

-On a fait l'engagement sécurité puis en CODIR, on a mis en place un planning de visites. On a

décidé d'utiliser HOT et SVP

Les personnes qui ont répondu « assez peu» à la question V16 ont commenté ainsi :

-Peu de retours entre nous mais un peu avec mon supérieur direct.

-On en a parlé et on a essayé de mettre en place les nouvelles fiches de suivi sécurité.

-On ne nous a pas laissé le choix, il fallait l'appliquer.

-On a décidé d'intégrer HOT et SVP aux fiches terrain. Mais je suis embêté pour les utiliser.

-On a dû appliquer ce qu'on a appris mais on n'a pas d'indications précises

Commentaire 3 V20

Les personnes qui ont répondu « oui, tout à fait » à la question V19 ont commenté ainsi :

-Par audit de sécurité dans les services. On pratique entre nous.

-C'était déjà mis en pratique avant.

-On s'interroge ensemble sur l'étude des risques et des moyens à mettre en place. On essaye de

mettre en place les interventions à faire pour limiter les risques.

-On a communiqué, on a mis en place des indicateurs.

-On a décidé d'être exemplaire.

-En faisant des visites ou des causeries.

-On a mis en place les programmes de visites, de suivi

LX

-Au quotidien, on travaille ensemble.

-Sur le suivi des accidents du travail, implication des équipes.

-Utilisation de la fiche sécurité avec ABCD avec les managers de sécurité lors de visites collectives

au début. Aujourd'hui, visites seuls puis réunion pour plan d'action.

-En échangeant lors des réunions QSE sur les moyens et en regardant les écarts entre ce qui est fait

et ce qui devrait être fait.

-On se réunit pour se fixer des objectifs

-On a les mêmes documentations, trames mises en place avec notre hiérarchie

-A l'occasion des visites sécurité

Les personnes qui ont répondu « assez » à la question V19 ont commenté ainsi :

-Par la mise en place de visites sécurité en mettant en place HOT, SVP et le barème ABCD vus

pendant la formation.

-On s'explique par rapport au terrain. On voit ce qui n'est pas bien.

-Tournées de sécurité ensemble et causeries

-En tant que responsable sécurité, je m'assure que chaque manager fasse une visite sécurité par mois

-Par la communication orale, par la pratique

-J'ai fait les visites avec les responsables de site en utilisant les fiches sécurité, en utilisant le même

langage, les mêmes problématiques

-Par des visites sécurité à plusieurs

-Lors des visites sécurité notamment impromptues

Les personnes qui ont répondu « assez peu» à la question V19 ont commenté ainsi :

-Par manque de temps.

-Ils ont du mal à comprendre HOT et SVP sans avoir suivi la formation. Même ceux qui ont suivi la

formation ont parfois du mal à comprendre.

-La formation donne peu d'outils.

-On n'avait pas la même activité et on n'en a pas discuté par manque de temps.

-Je n'ai déjà pas totalement assimilé la formation alors je l'utilise peu avec les autres

-On est séparé donc je ne travaille pas directement avec eux

-Lors d'une visite sur un site, ce qu'on remarque et ce qu'on signale aux collègues n'est pas

forcément suivi d'effet par manque de moyens

-On a mis en place les visites sécurité

-Par des causeries, avec HOT, en utilisant les documents qu'on a, en visite sécurité à plusieurs

LXI

-Ce sont de belles méthodes mais ce n'est pas la réalité du terrain.

Les personnes qui ont répondu « non, pas du tout » à la question V19 ont commenté ainsi :

-Pas pour le moment.

-On n'est jamais ensemble donc on ne peut pas mettre en place les outils ensemble.

-Car il n'y a pas de lien direct. On est isolé.

-Chaque encadrant se fixe ses propres objectifs. On échange en réunion d'exploitation

Les personnes qui ont répondu « non concerné » à la question V19 ont commenté ainsi :

-Mes collègues ne sont pas sur mon site donc je ne travaille pas directement avec eux.

Commentaire 4 V22

Les personnes qui ont répondu « oui, tout à fait » à la question V21 ont commenté ainsi :

-Les collaborateurs sont très motivés pour réduire les accidents du travail. Certains ont même fait

des propositions que j'ai mises en place.

-Impact positif pour communiquer sur les bons réflexes, mise en valeur des salariés. Ils ne sont pas

seuls devant les difficultés. Il faut une communication positive sur les erreurs faites aussi en déchet

dangereux et de soin.

-Mise en place d'éléments de repères : EPI, etc…

-On s'auto-surveille les uns les autres donc ça tire tout le monde vers le haut. Quand il s'agit de

sécurité, il n'y a plus de hiérarchie. Un chauffeur peut dire à un responsable qu'il a oublié des EPI.

-Après la formation, on a fait un briefing avec eux, pour les impliquer et les responsabiliser.

-Ça a permis qu'on en parle, qu'on donne notre avis, notre ressenti

Les personnes qui ont répondu « assez » à la question V21 ont commenté ainsi :

-Par plus de dialogue.

-Ca m'a permis d'avoir les bons réflexes avec les opérateurs pour comprendre les risques.

-Mise en place d'une communication sur les résultats.

-Dès le lendemain de la formation, on en a parlé.

-Ca accentue l'importance que l'on donne à la sécurité sur le terrain. Ca les implique dans une

démarche participative.

-On a remis des choses au point mais il reste des mauvaises habitudes

-C'est partagé, surtout avec ceux qui n'ont pas envie d'appliquer les règles sécurité.

LXII

-Chacun sait maintenant de quoi on parle donc on a le même langage sur la sécurité

-Par des causeries

-Quand on voit une situation à risque, on communique dessus et on fait des mises en pratique

pédagogiques

-J'ai eu le même langage avec une collaboratrice QSE une fois que j'ai fait la formation.

Les personnes qui ont répondu « assez peu » à la question V21 ont commenté ainsi :

-En faisant travailler les gens différemment mais c'est difficile de leur faire prendre conscience que

la sécurité prime avant l'intervention.

-J'avais déjà un bac + 5 en sécurité donc j'ai peu appris en une journée de formation

-Les collaborateurs ont suivi la formation et donc proposent deux indicateurs par trimestre.

-Ils n'ont pas été formés. Moi, j'ai changé certaines choses que je leur dis mais ça n'a pas d'impact

sur nos relations.

-Ca n'a pas changé grand-chose

-Ça permet de faire face à un risque mais il y a un décalage entre ce qui est demandé et l'application

sur le terrain

-Je le faisais déjà avant la formation donc ça n'a eu que peu d'impact

-La démarche HOT n'est pas faite systématiquement, ce n'est pas un réflexe : gérer une agence, c'est

énorme, on ne peut pas l'avoir en tête en permanence.

-Manque de temps pour travailler avec les collaborateurs

Les personnes qui ont répondu « non, pas du tout » à la question V21 ont commenté ainsi :

-Les relations étaient bonnes avant et ça n'a pas changé.

-La formation n'a pas changé ma façon de faire.

-Pas de changement.